Époque Times édition du 14 décembre 2015

Page 1

11E ANNÉE NO 26 • 14 DÉC. 2015 AU 4 JANV. 2016 • ÉDITION MONTRÉALAISE • WWW.EPOQUETIMES.COM

Valoriser la forêt du Québec par les champignons PAGE 5

Joyeu ses f êtes! De ret our le 5 ja nvier

MARIEFRANCE GÉVRY

Le traumatisme dans les gènes

Spécial Noël | PAGE 6

Cinéma du temps des fêtes Le bon dinosaure

Une nouvelle recherche indique que le traumatisme intergénérationnel est non seulement transmis à travers l’environnement socioculturel, mais aussi par l’ADN.

PAGE 2

WALT DISNEY PICTURES

SAMIRA BOUAOU/ÉPOQUE TIMES

Des descendants de survivants

Se moquer des terroristes Des pirates informatiques lancent une campagne pour ridiculiser l’image des terroristes de l’État islamique en Irak et au Levant (Daesh).

PAGE 4

Spécial Noël | Page 7

Les bénévoles, ces superhéros du temps des fêtes Vivre | Page 8

Comment s’habiller pour faire du sport l’hiver Santé | Page 9

CUSOIS VIA TWITTER

Image modifiée des terroristes de l’État islamique en Irak et au Levant.

·

·

·

·

·

·

·

·

Allemand Anglais Bulgare Chinois Coréen Espagnol Français Hébreu Indonésien

ET_20151214_yp_v1.indd B1

Conseils à suivre pour passer un Noël sans stress

· Italien · Japonais · Perse · Portugais · Roumain · Russe · Slovaque · Suédois · Tchèque · Turc · Ukrainien · Vietnamien

2015-12-15 9:54 AM


INTERNATIONAL

2 | 1 4 D É C E M B R E 2 0 1 5 AU 4 J A N V I E R 2 0 1 6

www.EpoqueTimes.com

Publié dans 35 pays et en 21 langues.

À PROPOS DE NOUS Époque Times est une entreprise médiatique lauréate qui publie sur papier et en ligne dans 35 pays et en 21 langues. À Montréal, Époque Times est imprimé en français et en chinois, tandis qu’il est imprimé en anglais et en chinois à Toronto, Ottawa, Calgary, Edmonton et Vancouver. L’entreprise est indépendante et détenue par des intérêts privés. Époque Times a d’abord vu le jour en chinois aux États-Unis en 2000, avec comme objectif de rapporter des nouvelles véridiques et non censurées sur la Chine. Nous étions les premiers à rapporter le camouflage de l’épidémie du SRAS et, à la suite de nos reportages, des enquêtes internationales sur les prélèvements d’organes forcés en Chine ont été lancées. Nous nous efforçons de fournir aux lecteurs une perspective informée et objective sur les sujets qui les préoccupent. Dans notre approche et notre contenu, nous défendons les valeurs humaines, les droits et les libertés universels. Pour notre entreprise, les intérêts de nos lecteurs passent avant tout, et ce, dans tout ce que nous faisons.

ÉPOQUE TIMES MONTRÉAL 1099, rue Clark, bureau 2 Montréal QC H2Z 1K3 Téléphone: 514 931-0151 Télécopieur: 514-868-0843 DIRECTRICE ET RÉDACTION Pauline Paul pauline.paul@epochtimes.com PUBLICITÉ Maud Bertholet maud.bertholet@epochtimes.com MÉDIAS SOCIAUX Sonia Rouleau DISTRIBUTION John Halas Tirage : 10 000 exemplaires distribués gratuitement, en main et en présentoir, deux fois par mois au coeur de la ville de Montréal Abonnement : Pour vous abonner, svp téléphonez au 514-931-0151 ou veuillez vous rendre à nos bureaux. Suivez-nous sur facebook: .com/epoquetimesmontreal www.epoquetimes.com

ÉDITIONS AU CANADA TORONTO 418, Consumers Road Toronto ON M2J 1P8 Tél. : 416 298-1933 Fax : 416 298-1299 VANCOUVER 530, E Kent S Avenue Vancouver BC V5X 4V6 Tél. : 604 439-9777 Fax : 604 438-8173

Les enfants des survivants conserver le traumatisme Amelia Pang Époque Times NEW YORK – Une récente recherche a révélé que le vécu d’un traumatisme peut altérer le fonctionnement des gènes et que ces changements pourraient affecter les enfants. Une découverte qui remet en cause la théorie du déterminisme affirmant que les gens sont seulement le produit de leur environnement. Du point de vue biologique, les humains pourraient être ainsi un produit de l’environnement de leurs parents. Une équipe de chercheurs de l’hôpital Mount Sinai à New York s’est penchée sur la situation des survivants de l’holocauste et sur leurs enfants, nés après la Seconde Guerre mondiale. Cette étude, publiée en août dernier, a constaté que les survivants de l’holocauste et leurs enfants avaient un niveau de cortisol plus faible que les familles juives qui vivaient en dehors de l’Europe pendant la guerre. Le cortisol est une hormone qui aide les humains à faire face au stress. Un faible niveau de cortisol peut amener plus facilement à la dépression, à l’hypersensibilité émotionnelle et à l’anxiété sociale. Rachel Yehuda, la chercheuse principale du projet, a trouvé des résultats similaires lorsqu’elle étudiait la progéniture des anciens combattants et des survivants du 11-septembre. Son étude ne signifie pas que tous les descendants des survivants du traumatisme seront victimes du traumatisme intergénérationnel, mais elle off re un nouveau regard sur la condition humaine. Le traumatisme intergénérationnel est non seulement transmis à travers l’environnement socioculturel, mais aussi par l’ADN. Quelle est l’empreinte biologique d’une mère juive qui a perdu tous ses enfants lors de l’holocauste, mais a donné naissance à d’autres enfants à Brooklyn? Comment l’expérience d’une esclave sexuelle arménienne affecte l’ADN de sa progéniture? Qu’en est-il avec la progéniture d’une femme vietnamienne déformée par l’agent orange; ou de l’enfant d’une Argentine qui a donné naissance en prison pendant la «guerre sale»? Époque Times a interviewé ces descendants. Beaucoup parmi eux ont confié qu’ils ont trouvé un réconfort dans les résultats de l’étude et ont manifesté un espoir : la preuve scientifique sur la transmission biologique d’un traumatisme pourrait faciliter l’accès au traitement. Légitimer les émotions et chercher de l’aide Delena Hoang, 21 ans, affirme qu’elle éprouve des symptômes de traumatisme intergénérationnel. «J’ai beaucoup de pensées négatives et de colère», raconte cette Américaine d’origine vietnamienne qui est née et a grandi dans le Bronx.

SAMIRA BOUAOU/ÉPOQUE TIMES

Chhaya Chhoum, directrice exécutive de Mékong, une ONG sans but lucratif qui représente les intérêts des Asiatiques du Sud-Est à New York.

Sa mère a été déformée par l’agent orange et son père était un soldat de l’armée sud-vietnamienne qui combattait contre les Khmers rouges. Elle souligne que sa mère était une femme réservée qui regardait souvent dans le vide avec une expression

pendant le génocide cambodgien et que des charniers ont eu lieu partout au Vietnam pendant la guerre qui a frappé le pays. Beaucoup de réfugiés de l’Asie du Sud-Est ainsi que leurs enfants vivant dans le Bronx affichent des symptômes de

« Cela ne s’arrête pas avec les enfants [...] Cela passe aussi aux petits-enfants.» d’inquiétude, alors que son père restait rarement à la maison. «Il ne pouvait jamais rester assis sans bouger», se souvient Delena Hoang. «Je pense qu’il faisait toujours la guerre dans sa tête.» En apprenant l’aspect biologique de la transmission d’un traumatisme, Mme Hoang sent qu’il lui est plus facile de légitimer ses sentiments. Ceux qui souff rent du traumatisme intergénérationnel pensent souvent que leur douleur n’est pas digne d’être reconnue. Nadine Murshid, maître de conférences à l’Université de Buff alo qui se spécialise en génocides et traumatisme, craint que la plupart des gens qui souff rent du traumatisme intergénérationnel ne cherchent pas de l’aide. «Leur traumatisme secondaire est souvent perçu comme moins grave que les expériences traumatisantes directes», affi rme-t-elle. «La nouvelle étude […] est très importante pour ce domaine et elle a des implications énormes pour les soins en santé mentale.» Le traumatisme intergénérationnel est un problème permanent auquel fait face Mékong, une ONG sans but lucratif qui représente les intérêts des Asiatiques du Sud-Est à New York. Le bureau de Mékong est situé dans le Bronx, où résident 10 000 réfugiés cambodgiens et vietnamiens. On estime qu’entre un demimillion et trois millions de Cambodgiens ont perdu la vie

trouble de stress post-traumatique (TSPT). «Le traumatisme intergénérationnel nous a guidés depuis le début», souligne Chhaya Chhoum, directrice exécutive de Mékong. «Nous n’avons jamais pu prouver le traumatisme avant que quelqu’un n’en devienne victime», résume-telle, en soulignant que sa communauté a besoin de plus de soins préventifs en santé mentale liés au traumatisme intergénérationnel. L’étude représente une «base importante» pour l’association. Toutefois, trouver un traitement du traumatisme intergénérationnel sera difficile dans le Bronx, car sa communauté est déjà sur le point de perdre le peu de ressources qu’elle dispose dans le domaine de la santé mentale. Au cours des 20 dernières années, le Montefiore Medical Center, l’hôpital universitaire de l’Albert Einstein College of Medicine, appliquait le programme de santé mentale indochinois dans le Bronx. Ce programme, à la réputation d’efficacité, off rait des services en santé mentale à la communauté asiatique, mais il est sur le point de prendre fin en raison de coupes budgétaires. «Cette étude change les règles du jeu pour nous», affi rme Mme Chhoum. «Je peux l’utiliser pour demander un financement fédéral.» Le rabbin David Niederman,

OTTAWA 988, Pinecrest Road Ottawa ON K2B 6B5 Tél. : 613 820-2580 Fax : 613 820-8107 EDMONTON #202, 10940 - 166A Street Edmonton AB T5P 3V5 Tél. : 780 428-8657 Fax : 780 988-5911 CALGARY #3, 1916 - 30 Ave NE Calgary AB T2E 7B2 Tél. : 403 616-8968 Fax : 403 250-5943

ÉpoqueTimes fait partie du réseau d’information le plus largement distribué au monde. Toute reproduction des annonces ou informations, en tout ou en partie, est interdite sans la permission écrite de l’éditeur. ÉpoqueTimes ne se tient pas responsable financièrement des erreurs typographiques; textes, dates ou autres pouvant survenir dans les textes publicitaires, mais elle s’engage à reproduire la partie du texte où se trouve l’erreur dans une édition subséquente. Le journal se réserve le droit de refuser toute publicité ne convenant pas à sa politique.

ET_20151214_yp_v1.indd 2

SAMIRA BOUAOU/ÉPOQUE TIMES

Natalia Frias-Staheli, fille d’un survivant de la «guerre sale», à Manhattan, New York

président de la United Jewish Organizations de Williamsburg, a également demandé plus de services en santé mentale pour sa communauté. David Niederman est né après la Seconde Guerre mondiale à Williamsburg, Brooklyn. Trois de ses frères et sœurs ont été tués par les nazis en Allemagne. «Je sentais qu’il y avait une différence entre moi et les autres enfants du quartier», confie-t-il. Même s’il affi rme qu’il ne souff re pas de dépression, il connaît beaucoup de juifs dans sa communauté qui en souffrent et il pense que le traumatisme intergénérationnel doit être abordé à une plus grande échelle. «Il est important pour le public et le secteur privé de comprendre la nécessité de ces services», insiste-t-il. Un impact sur plusieurs générations Dans le village de Ayintab, au sud-est de la Turquie, la grand-mère d’Anoush Ter Taulian a été kidnappée et vendue comme esclave sexuelle pendant le génocide arménien. L’International Association of Genocide Scholars estime que le gouvernement ottoman a tué 1,5 million d’Arméniens entre 1915 et 1918. Les hommes ont été massacrés, tandis que les personnes âgées, les femmes, les enfants et les malades ont été obligés de faire des marches de la mort en traversant le désert syrien. Beaucoup de femmes ont été réduites à l’esclavage sexuel. La grand-mère d’Anoush Ter Taulian a survécu, mais son expérience traumatisante a été transmise à plus d’une génération au sein de sa famille. «Cela ne s’arrête pas avec les enfants», explique Mme Ter Taulian. «Cela passe aussi aux petits-enfants.» M me Ter Taulian affirme qu’elle avait toujours lutté avec le traumatisme intergénérationnel. Elle a été soulagée en apprenant qu’il avait été scientifiquement prouvé que le traumatisme peut être transmis par l’ADN. «Cela me réconforte. Je sens qu’il y a toujours des gens qui disent que vous ne faites que l’imaginer», confie-t-elle. «Ce genre de recherche est important.» Prendre soin du traumatisme Les experts disent que le traumatisme intergénérationnel n’est pas nécessairement difficile à soigner. Parfois, il ne faut qu’une plus grande sensibilisation des professionnels de la santé mentale et des personnes qui présentent des symptômes de traumatisme intergénérationnel. Nadine Murshid espère que la récente étude amènera à plus de ce que les gens effectuant le travail social appellent l’information sur le traumatisme. Ainsi, lorsque les travailleurs sociaux prennent en charge leurs patients, ils doivent être au courant de l’histoire de leur traumatisme, qui peut comprendre le traumatisme intergénérationnel. Selon Mme Murshid, la théra-

2015-12-15 9:54 AM


INTERNATIONAL

1 4 D É C E M B R E 2 0 1 5 AU 4 J A N V I E R 2 0 1 6 |

3

www.EpoqueTimes.com

de génocide peuvent dans leur ADN pie comportementale des parents qui ont expérimenté un traumatisme peut aussi aider à diminuer les chances que leurs enfants héritent du traumatisme. Être mieux préparé pour survivre Natalia Frias-Staheli, la fi lle d’un survivant de la «guerre sale» en Argentine, voit une lueur d’espoir dans la découverte de la transmission biologique de traumatisme. M me Frias-Staheli travaille dans la recherche au sein d’une entreprise de biotechnologie. Elle est née dans une prison argentine; sa mère était enceinte d’elle lors de la guerre sale en Argentine. Entre 1976 et 1983, 30 000 personnes ont «disparu» dans ce pays. «C’est une bonne chose que quelqu’un entreprenne une approche scientifique», suggère M me Frias-Staheli, qui détient un doctorat en sciences biologiques. «Je suis persuadée que tous les changements moléculaires ont une bonne raison pour se produire. Du point de vue évolutif, c’est complètement logique.» Elle continue : «Je veux croire que mes cellules sont mieux préparées. Si jamais je dois faire face à nouveau à une telle situation, mes enfants seront mieux préparés pour survivre.» Histoires de traumatismes intergénérationnels SAMIRA BOUAOU/ÉPOQUE TIMES

Anoush Ter Taulian Anoush Ter Taulian se souvient encore de l’odeur de la pizza d’agneau, des pignons de pin et des feuilles de vigne farcies à la maison de sa grand-mère dans le comté d’Orange en Californie. Sa grand-mère, une survivante du génocide arménien, cuisinait pour oublier sa douleur. La grand-mère d’Anoush Ter Taulian, une grande femme aux longs cheveux roux, habitait dans un monde de souvenirs violents. Elle avait été une esclave sexuelle pendant le génocide, mais elle ne parlait jamais de son passé. Personne dans sa famille ne le faisait. Pendant de nombreuses années, sa famille était imprégnée d’une colère toujours inexpliquée. Il a fallu attendre les années 1980 pour que Mme Ter Taulian entende parler du génocide arménien au collège de l’Université de Californie à Berkeley. Cela sonnait le début de sa recherche pour se comprendre elle-même et son histoire. M me Ter Taulian a commencé à fréquenter les foyers des personnes âgées afi n de rencontrer d’autres survivants du génocide arménien et les encourager à parler. Elle écoutait leurs histoires des Turcs et des Kurdes qui arrivaient et coupaient en morceaux les gens avec des haches. Il y avait des morts partout. Des cadavres suspendus aux arbres. Des corps entassés sur les routes. Beaucoup d’Arméniens âgés lui ont confié qu’ils

Rabbin David Niederman, président de United Jewish Organizations de Williamsburg à Brooklyn, New York

avaient survécu en se cachant sous des cadavres. Une femme âgée qui a survécu à une marche de la mort sans eau ni nourriture lui a parlé de sa conversation avec son fi ls : «Si je meurs, je veux seulement que tu me manges». Pour Anoush Ter Taulian, la négation du génocide arménien par le gouvernement turc a ajouté une autre couche à sa douleur. Bien que l’International Association of Genocide Scholars estime que le gouvernement ottoman a tué 1,5 million d’Arméniens entre 1915 et 1918, le gouvernement turc considère toujours cette tuerie comme un massacre, mais pas comme un génocide. M me Ter Taulian a consacré sa vie à organiser des événements culturels, des émissions radio et des conférences dans des écoles et des églises sur le génocide arménien. Elle a même voyagé en Europe pour combattre du côté arménien dans le confl it arméno-azerbaïdjanais connu sous le nom de la guerre du Haut-Karabagh. Du haut de ses 66 ans, Mme Ter Taulian cherche toujours à comprendre par elle-même. Même si elle souff re du TSPT à la suite de ses expériences sur le champ de bataille, elle affi rme avoir ressenti des symptômes de traumatisme intergénérationnel bien avant la guerre. Elle a été soulagée d’apprendre l’exis-

SAMIRA BOUAOU/ÉPOQUE TIMES

Delena Hoang de New York. Sa mère a été déformée par l’agent orange et son père était un soldat de l’armée sud-vietnamienne qui combattait contre les Khmers rouges.

SAMIRA BOUAOU/ÉPOQUE TIMES

Anoush Ter Taulian, la petite-fille d’une survivante du génocide arménien, à Manhattan, New York

ET_20151214_yp_v1.indd 3

tence des preuves scientifiques du traumatisme intergénérationnel : «C’est bien qu’ils l’explorent à ce niveau.» «Dans mon ADN, j’ai beaucoup de force et de douleur», affi rme-t-elle. «Je peux prendre du recul émotionnel. Je pense que, pour survivre, ma grandmère n’était pas toujours mentalement présente.» En se référant à l’actuelle guerre en Syrie, Anoush Ter Taulian pense qu’il est grand temps pour les sociétés de savoir comment traiter le traumatisme direct et intergénérationnel. «Nous savons que le problème de traumatisme intergénérationnel existe, mais qu’avons-nous fait dans ce domaine?», s’interroge-t-elle. Et elle répond : «Maintenant, nous pourrons faire quelque chose.» Natalia Frias-Staheli Natalia Frias-Staheli se souvient d’une enfance heureuse remplie de balades à vélo et de courses en montagne dans une ville en Suède. Et pourtant, elle est née dans une prison argentine. Sa mère était enceinte lors de la guerre sale, une période de terrorisme d’État en Argentine qui a duré de 1976 à 1983. Son père était parmi les 30 000 personnes tuées sous la dictature militaire. Quand sa mère a été libérée de prison quatre ans après sa naissance, elles sont parties en Suède, où elles ont obtenu le statut de réfugiées. Le reste de sa vie s’est déroulé en toute sécurité. Mme Frias-Staheli a obtenu un doctorat en microbiologie et est devenue une scientifique. Elle a épousé un collègue scientifique et a eu deux enfants. Malgré l’expérience douloureuse de sa mère pendant la guerre sale, Mme FriasStaheli affi rme qu’elle n’a jamais souffert de dépression ou de difficultés face au stress. Tous les enfants de parents traumatisés ne montrent pas forcément les mêmes symptômes. «L’idée de la recherche est de montrer qu’il pourrait y avoir une raison pour laquelle certaines personnes se sentent plus vulnérables aux symptômes de dépression et d’anxiété», explique Rachel Yehuda, chercheuse principale de l’étude sur le traumatisme intergénérationnel. «Je ne pense pas que les gens aient besoin de traitement s’ils n’en manifestent pas les symptômes. Être descendant d’un survivant d’un traumatisme ne signifie pas que vous allez vous sentir de cette façon.» Bien que Natalia Frias-Staheli ne manifeste pas de symptômes de traumatisme, elle cherche toujours à tourner cette page. Depuis dix ans, elle cherche activement son demi-frère ou sa demisœur. Quand son père a été tué, sa petite amie était enceinte. Bien que sa petite amie ait disparu, Mme Frias-Staheli croit que son enfant a survécu. La dictature argentine attendait que de nombreuses femmes enceintes donnent naissance avant de les tuer. Les enfants ont ensuite été donnés aux membres associés au régime et à d’autres conservateurs. Les Grands-mères de la Plaza de Mayo, une organisation qui s’occupe des enfants illégalement adoptés pendant la sale guerre, a pris l’ADN des enfants nés entre 1978 et 1983 dans le but d’identifier leurs familles biologiques. «Je ne sais pas si j’ai une sœur ou un frère», confie Natalia Frias-Staheli, dont

la famille a donné le sang aux Grandsmères de la Plaza de Mayo dans l’espoir de trouver des membres de leur famille. «Mais si je trouve mon frère ou ma sœur, cela me permettra de tourner la page. Tout le monde mérite de savoir d’où il vient.» Le Rabbin David Niederman Durant son enfance à Williamsburg, Brooklyn, le rabbin David Niederman pensait que les hot-dogs étaient sublimes. «Avoir un hot-dog […] était un vrai, vrai régal à l’époque», se souvient-il. Ses parents étaient des tailleurs qui ont immigré à New York après la Seconde Guerre mondiale. Bien qu’il soit né et ait grandi à Brooklyn, il trouvait qu’il était différent des autres enfants de son quartier. Trois de ses frères et sœurs ont été tués pendant l’Holocauste. David Niederman se souvient que sa mère allumait des bougies et pleurait à certaines dates. Cependant, ses parents ne tenaient jamais à évoquer le passé. «C’était une blessure qu’ils ne voulaient pas rouvrir», explique-t-il. «Ils ont toujours essayé de paraître heureux quand j’étais là. Pourtant, j’ai grandi avec la peur.» «Cette étude est importante, car elle porte un message moral qui doit être compris par les gens», précise David Niederman. «Quand les gens tuent, que ce soit pour leur croyance ou leur religion, ils punissent non seulement la personne, mais aussi ses futures générations.» Delena Hoang Dans la maison d’enfance de Delena Hoang, dans le Bronx, le congélateur était toujours sur le point de craquer. «Ma mère achète constamment la nourriture. Le frigo est déjà plein, mais elle en achète encore et encore», a confié Delena Hoang. «Elle craint de ne pas en avoir assez.» La mère de Delena Hoang a été déformée par l’agent orange au Vietnam. Comme la guerre et la pauvreté habitent toujours son esprit, son regard se perd souvent dans l’horizon, empreint d’une expression d’inquiétude. «Les gens disent que je suis comme ma mère», continue Delena Hoang. «Je n’arrive pas à gérer le stress. Mon cœur commence à battre. J’ai des troubles anxieux. Il m’est difficile de communiquer avec les gens.» «J’ai des soucis pour moi-même. Comment ne pas le transmettre à la prochaine génération?», se questionne-t-elle. Quand elle a du temps libre, Delena Hoang rencontre d’autres jeunes d’Asie du Sud-Est dans un modeste bureau au sous-sol d’un immeuble dans le Bronx. C’est le bureau de Mékong, une ONG sans but lucratif qui milite pour les intérêts des Asiatiques du Sud-Est à New York. Les jeunes d’Asie du Sud-Est s’y réunissent pour organiser leurs activités et partager leurs histoires. Ils discutent des sujets qui varient de la guerre civile cambodgienne à la déportation aux États-Unis de réfugiés asiatiques. Leurs conversations aboutissent souvent au sujet de la guérison et du traumatisme intergénérationnel. «Le traumatisme intergénérationnel nous a guidés depuis le début», souligne Chhaya Chhoum, fondatrice de Mékong qui a passé les sept premières années de sa vie dans un camp de réfugiés cambodgiens. «Ne pas le reconnaître serait une grave erreur.»

2015-12-15 9:54 AM


INTERNATIONAL

4 | 1 4 D É C E M B R E 2 0 1 5 AU 4 J A N V I E R 2 0 1 6

www.EpoqueTimes.com

Des pirates informatiques lancent une vaste opération pour se moquer des terroristes de l’ÉIIL Joshua Philipp Époque Times

EVAN NING/ÉPOQUE TIMES

La députée libérale Judy Sgro et d’autres collègues ont participé à un rassemblement sur la Colline du Parlement le 9 décembre 2015 pour exprimer leur soutien aux pratiquants de Falun Gong, une discipline spirituelle persécutée en Chine.

Des députés canadiens s’expriment sur la persécution du Falun Gong en Chine Le premier ministre aurait soulevé la question avec le dirigeant chinois, selon une députée libérale Matthew Little Époque Times OTTAWA – Environ 700 personnes se sont rassemblées sur la Colline du Parlement le 9 décembre, la veille de la Journée des droits de l’homme, pour déposer une pétition de 95 000 signatures au premier ministre, Justin Trudeau, et pour demander au gouvernement d’exhorter Pékin à mettre fin à la persécution du Falun Gong. Plusieurs députés ont participé à l’événement et ont parfois livré de profondes réflexions sur la cause. La députée libérale Judy Sgro a transmis les salutations de M. Trudeau et a indiqué à la foule que le premier ministre a soulevé leur cause avec Pékin. «Lors de récentes rencontres entre le premier ministre et des dirigeants chinois, M. Trudeau a soulevé la question des droits de la personne en Chine, et particulièrement celle du Falun Dafa, avec le président chinois», a-t-elle déclaré. De ce fait, M. Trudeau rejoint ses prédécesseurs – Jean Chrétien, Paul Martin et Stephen Harper – qui ont tous soulevé la question du Falun Gong avec le régime chinois. M me Sgro a encouragé les pratiquants à continuer leurs efforts. «Je sais que parfois vous vous découragez parce que la persécution se poursuit en Chine, mais vous devez rester forts et continuer de faire ce que vous faites.» Le député conservateur nouvellement élu Garnett Genuis a affirmé que les gouvernements qui imposent des limites à la liberté de religion manquent fondamentalement de confiance. «Ils estiment que ce processus naturel de liberté de pensée ébranle la stabilité sociale et politique. Mais la contemplation libre et sans entrave est essentielle à l’expérience humaine», a-t-il affirmé. «Aussi longtemps que le gouvernement

cherche à faire de ses citoyens quelque chose de moins qu’humain, il manquera toujours de confiance, parce que les hommes et les femmes regarderont dans leurs propres esprits et leurs propres cœurs et réaliseront qu’ils sont faits pour quelque chose de plus.» Le député libéral Borys Wrzesnewskyj, qui a déposé le premier projet de loi au Parlement (l’ex-député libéral Irwin Cotler a déposé un projet de loi similaire également) pour empêcher les Canadiens d’aller en Chine pour recevoir une transplantation d’organe, a déclaré qu’il déposerait une telle législation à nouveau. Il a dit qu’on devrait cesser de prélever les organes de force en Chine. «N’ayons pas peur des mots – il s’agit d’un cas horrifiant de cannibalisme d’État.» Principes universels Le député conservateur Michael Cooper a dit que c’était un privilège de soutenir des gens qui défendent des principes comme l’authenticité, la compassion et la tolérance. «Ces principes n’appartiennent pas seulement au Falun Gong, ce sont des principes canadiens, des principes universels.» Le député conservateur et ex-ministre de l’Environnement, Peter Kent, est le président du groupe Les parlementaires amis du Falun Gong, il a fait des efforts pour sensibiliser d’autres députés et le premier ministre à la cause des pratiquants de Falun Gong en Chine. «C’est un véritable honneur d’être avec vous à nouveau», a-t-il déclaré. M. Kent a indiqué qu’il souhaite que le gouvernement canadien exhorte la Chine à accepter que les 200 000 plaintes criminelles déposées contre l’ex-dirigeant Jiang Zemin atteignent leur fin logique, soit un jugement de «criminalité extrême» contre Jiang pour sa campagne d’élimination du Falun Gong.

« La contemplation libre et sans entrave est essentielle à l’expérience humaine. »

Le web pourrait bientôt être inondé d’images de combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (ÉIIL) portant des jupes, tenant des fleurs plutôt que des fusils et posant avec des chèvres dans des positions compromettantes. Ces images font partie d’une campagne en ligne lancée le 11 décembre par plusieurs groupes de pirates informatiques, dont Anonymous, BinarySec, VandaSec et GhostSec. Ils encouragent les gens à se moquer de l’ÉIIL (Daesh en arabe) en utilisant les mots-clics «#Daesh» ou «#Daeshbags». Les pirates informatiques font cause commune pour collecter des photos et des comptes de Daesh pour ensuite se moquer d’eux. «C’est plus ou moins de la provocation. Il y aura toutefois quelques surprises en chemin», affirme en entrevue sur Twitter WauchulaGhost, un pirate informatique antiterroriste. «Ils détestent ça parce que ça les abaisse», estime WauchulaGhost. «La seule chose qu’ils ont, ce sont les réseaux sociaux, et lorsque vous transformez la peur en rires, ça les rend fous.» La campagne est basée selon l’idée que Daesh, comme tous les groupes terroristes, carbure à la peur. Une annonce pour l’opération indique que les participants vont montrer à Daesh que «nous n’avons pas peur» et que «nous allons nous moquer d’eux pour leur imbécilité». Les pirates veulent publier des blagues, des images modifiées par PhotoShop et des déclarations dénonçant Daesh sur les réseaux sociaux, dont Facebook, Twitter, Instagram et YouTube. WauchulaGhost a déclaré qu’ils allaient «inonder les réseaux sociaux avec des mèmes». «Cette campagne devrait se répandre comme une traînée de poudre, étant donné les groupes impliqués», ajoute WauchulaGhost. Selon WauchulaGhost, certains pirates informatiques ont déjà pris contrôle

des comptes de partisans de Daesh et, au moment venu, ils vont utiliser ces comptes pour diffuser des images qui se moquent du groupe terroriste. La campagne fera également la promotion du nom «Daesh». Le groupe terroriste a déjà promis de couper la langue de quiconque utilise le nom, qui est l’acronyme en arabe du nom «État islamique en Irak et au Levant» (al-Dowla al-Islaamiyya fii-ilIraq wa-ash-Shaam). En arabe Daesh sonne comme le mot «daes» qui veut dire quelque chose qui écrase ou piétine. Des pays ont commencé à utiliser le nom «Daesh» pour parler de l’ÉIIL, au lieu d’utiliser le terme «État islamique» préféré par le groupe terroriste. Parler de l’État islamique sert en quelque sorte de validation pour le groupe alors qu’il tente d’établir un État totalitaire sous la bannière de l’islam radical. Alors que la campagne #Daesh semble essentiellement humoristique, le principe derrière la campagne est une approche considérée par le gouvernement américain. Le département de la Défense a autorisé des actions pour contrer la propagande de Daesh sur internet le 25 novembre. L’importance de telles opérations a été soulignée par le général Joseph L. Votel, commandant des opérations spéciales, le 18 mars dernier. Votel a déclaré que contrer la propagande de Daesh sur le web pourrait contrer le recrutement terroriste et réduire le «flot de combattants étrangers». Il a aussi dit que bien que le département de la Défense puisse jouer un rôle complémentaire dans de telles opérations, une agence civile devrait prendre les devants. «L’État islamique utilise les réseaux sociaux comme un haut-parleur pour répandre la haine et la peur. Il utilise également les réseaux sociaux pour se donner l’air d’être plus imposant qu’il ne l’est vraiment», explique WauchulaGhost. «Notre plan est en quelque sorte d’abaisser ces standards», ajoute-t-il. «Non seulement nous les taquinerons, mais nous ferons également la lumière sur ce que Daesh représente vraiment.»

M. Cotler, un ex-ministre de la Justice et procureur général, a demandé aux autorités chinoises de mettre fi n à la persécution du Falun Gong et aux «prélèvements d’organes forcés et illégaux […] qui ont été condamnés à l’unanimité par notre Sous-comité des droits internationaux de la personne». «Les autorités chinoises veulent définir leur relation avec le Canada dans le domaine du commerce, des affaires et des investissements, et oui nous voulons encourager le commerce, les affaires et les investissements entre nos pays. Cependant, il doit y avoir la constitutionnalité avec le commerce. Il doit y avoir le respect de la primauté du droit avec les affaires.» Le député conservateur Scott Reid, qui a soulevé le cas du Falun Gong lors de sa première intervention à la Chambre en tant que député en 2001, a déclaré qu’il a toujours été touché par la réponse non violente des pratiquants de Falun Gong devant une telle persécution. «Nos mots de soutien en votre faveur ne sont rien comparativement à ce que tant de pratiquants de Falun Gong ont démontré par leurs actions.» Le député néo-démocrate Peter Julian a envoyé une lettre pour faire l’éloge de

la démarche des pratiquants de Falun Gong qui suivent les principes d’harmonie, de tolérance, d’authenticité et de compassion. «Votre bravoure et votre courage ont été indéfectibles, vous n’avez pas abandonné votre croyance et la promotion des droits de la personne», a-t-il écrit. L’ex-député et secrétaire d’État David Kilgour a mentionné que lui et tous les autres intervenants étaient profondément touchés par la manière dont les pratiquants de Falun Gong ont résisté à la persécution en Chine. M. Kilgour, un des premiers à avoir enquêté sur les prélèvements d’organes forcés sur des prisonniers de conscience vivants du Falun Gong en Chine, mentionne que d’autres ont mené leurs enquêtes et sont arrivés à des conclusions semblables. «Les prélèvements d’organes ont commencé sur les prisonniers politiques ouïghours et se sont ensuite probablement étendus aux Tibétains et aux membres églises de maison chinoises en Chine. Cependant, c’est la persécution du Falun Gong qui a pour la première fois inondé les camps de travail avec des masses d’hommes et de femmes en santé, exploitables et très vulnérables.»

« C’est plus ou moins de la provocation. Il y aura toutefois quelques surprises en chemin. »

Extrait des Neuf commentaires Depuis la publication des Neuf commentaires sur le Parti communiste en novembre 2004 par le Dajiyuan (édition chinoise d’Époque Times), plus de 221 700 000 personnes ont démissionné du Parti communiste chinois (PCC) et de ses organisations. Nous republions donc ces commentaires ayant déjà une portée historique. Leur intégralité est disponible sur le site [www.epoquetimes.com].

Deuxième commentaire LES DÉBUTS DU PARTI COMMUNISTE CHINOIS II. L’édification honteuse du PCC (SUITE) 4. L’opération «anti-japonaise» vers le nord – la fuite des vaincus Le PCC qualifia la «Longue marche» d’opération anti-japonaise vers le nord. Il exalta la «Lon-

ET_20151214_yp_v1.indd 4

gue marche» comme un conte de fée révolutionnaire chinois. Il prétendit que la «Longue marche» était un «manifeste», une «équipe de propagande» et un «semoir» et qu’elle s’était achevée par la victoire du PCC et la défaite de leurs ennemis.

Les mensonges manifestes fabriqués par le PCC à propos de cette marche vers le nord pour combattre les Japonais visaient à couvrir ses échecs. D’octobre 1933 à janvier 1934, le Parti communiste essuya une totale défaite. Dans la cinquième opération du KMT, destinée à encercler et à annihiler le PCC, le PCC perdit l’un après l’autre ses bastions ruraux. Ses bases régionales reculant continuellement, le gros de l’Armée rouge dut s’enfuir. Telle est la véritable origine

de la «Longue marche». La «Longue marche» visait en fait à sortir de l’encerclement et à s’enfuir vers la Mongolie extérieure et la Russie soviétique le long d’un arc allant d’abord à l’ouest puis au nord. Une fois en place, le PCC pouvait s’échapper en Union soviétique en cas de défaite. Le PCC a rencontré de grandes difficultés sur la route de la Mongolie extérieure. Ils choisirent de traverser Shanxi et Suiyuan. D’une part, en marchant à travers ces provinces du

nord, ils pouvaient prétendre être «anti-Japonais» et gagner le cœur des gens. D’autre part, ces régions n’étaient pas dangereuses, car aucune troupe japonaise n’y avait été déployée. Le territoire occupé par l’armée japonaise était le long de la Grande Muraille. Une année plus tard, lorsque le PCC arriva enfi n à Shanbei (province septentrionale de Shaanxi), la principale force de l’Armée rouge centrale de 80 000 hommes n’en comptait plus que 6000.

2015-12-15 9:54 AM


ENVIRONNEMENT

1 4 D É C E M B R E 2 0 1 5 AU 4 J A N V I E R 2 0 1 6 |

5

www.EpoqueTimes.com

Valoriser la forêt du Québec par les champignons Frédérique Binette Époque Times Le saviez-vous? La forêt québécoise est en fait une mine d’or. Outre la mise en valeur des produits forestiers conventionnels, tels le bois d’œuvre et les pâtes et papiers, les «produits forestiers non ligneux» se présentent de plus en plus comme une avenue de développement intéressante pour le Québec. De quoi s’agit-il? De la commercialisation de produits tirés de la forêt, mais qui ne nécessitent pas la coupe d’arbres. Par exemple : la cueillette des petits fruits (bleuets sauvages, canneberges), de plantes sauvages et de champignons, la production de sirop d’érable, d’huiles essentielles, de couronnes de Noël, etc. Voyons ce qui peut être tiré de la filière des champignons comestibles. consommation aurait été exclusivement réservée aux membres de la cour impériale. Aujourd’hui, il serait encore très prisé et relèverait merveilleusement bien le goût des riz et des soupes. Des quelque 3000 espèces de champignons qui poussent au Québec, certaines sont uniques. La dermatose des russules en est un exemple. Il s’agit en fait d’un complexe formé de deux champignons : la dermatose qui parasite la russule à pied court qui, lorsqu’en duo, passent de la couleur blanche à orangée, ce qui confère à l’espèce le surnom de lobster (homard). Ce champignon serait très savoureux et recherché des restaurateurs. L’armillaire ventru serait une autre espèce, abondante au Québec, à faire connaître outre-mer. Ainsi, en plus des activités de cueillette et de transformation des champignons, Mme Gévry suggère de développer le tourisme autour du champignon ou «mycotourisme». Ainsi, «on pourrait penser prolonger de trois à quatre semaines la présence de touristes au Québec, ce qui pourrait générer des retombées économiques considérables pour des régions», suggère-t-elle. D’ailleurs, la cueillette de champignons forestiers pourrait être complémentaire à d’autres produits existants : «si on propose à quelqu’un qui va observer les baleines un combo “baleines et bolets” par exemple, je trouve que ça donne aux touristes l’occasion de vivre davantage le Québec et d’aller vers des attraits qui les rejoignent», renchérit-elle. La culture du pleurote en serre Certaines espèces de champignons communément trouvées en forêt se cultivent aussi en serre. C’est ce à quoi s’adonnent, depuis près d’un an, au cœur du quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, Mmes Dominique Lynch-Gauthier et Lysiane Roy Maheu, cofondatrices de la champignonnière Blanc de gris et récipiendaires du concours québécois en entrepreneuriat, qui se sont lancées dans la culture de pleurotes en serre. Les deux jeunes entrepreneures se sont inspirées du concept de l’«économie circulaire» qui privilégie la réintroduction des sous-produits d’autres compagnies comme matières premières pour leurs propres productions. Ainsi, elles utilisent un mélange de marc de café, de résidus de torréfaction, de drêches de brasseries et de copeaux de bois – toutes locales, pour faire pousser les pleurotes dans des sceaux, un mode de production qui connaît un essor dans plusieurs pays européens. La compagnie Blanc de gris approvisionne donc en pleurotes des restaurateurs ainsi que quelques particuliers au moyen des paniers de légumes de la ferme urbaine Lufa. Lorsque leur production aura atteint leur vitesse de croisière, Mme Roy Maheu estime que leur espace de 4600 pi2 générera 300 kg de champignons par semaine! «Le pleurote, c’est le champignon le plus “facile” à produire. Je le dis entre guillemets parce que ce n’est pas facile du tout la culture du champignon. Mais le pleurote se prête le mieux à la culture d’intérieur», confie Mme Roy Maheu. En effet, en milieu forestier, beaucoup d’espèces de champignons vivent en symbiose avec les arbres qui sont leurs hôtes : d’un côté, les champignons acheminent vers les racines les nutriments du sol et, de l’autre, se nourrissent de produits de la photosynthèse produits par l’arbre, soit les sucres et le gaz carbonique. Or, «le pleurote est un champignon différent, c’est un saprophyte, un champignon qui décompose la matière morte. […] il n’a pas besoin de l’arbre vivant pour se nourrir. Donc, on peut inoculer un milieu et la fructification va s’en suivre selon des conditions contrôlées», commente Mme Gévry.

Culture de pleurotes en sceau PATRICE DIDIER

Pour plus d’information sur la campagne de socio-financement de la compagnie Blanc de gris http://fr.ulule.com/blancdegris/

Pour plus d’information sur le projet de compostage de Blanc de gris, finaliste du concours Mouvement, de NOVAE www.novae.ca/mouvement/blanc-de-gris/

ET_20151214_yp_v1.indd 5

L’importance de structurer la filière Actuellement, au Québec, la filière des champignons forestiers comestibles est très peu structurée. «On connaît si peu la ressource», déplore Mme Gévry. Effectivement, il semble que ni l’écologie des champignons ni les processus qui influencent leur productivité ne soient suffisamment bien connus des chercheurs, ce qui rend difficiles les prédictions du potentiel de récolte ainsi que leur intégration dans les plans d’aménagement forestier. Par ailleurs, les quantités de champignons prélevés par les cueilleurs ainsi que les revenus générés sont également inconnus : «dans cette filière, […] c’est un peu comme le Far West parce qu’on ne contrôle pas tout. […] Je ne pourrais pas donner de chiff res très précis», indique Mme Gévry. Finalement, quant à la commercialisation, il n’y a pas actuellement de structure réglementaire qui en garantit l’innocuité : «pour l’instant, n’importe qui peut vendre des champignons, il n’y a pas de contrôle qui se fait», mentionne Mme Gévry. Ainsi, que faire? D’abord, encourager la recherche pour mieux connaître la ressource et l’intégrer dans les plans d’aménagement forestier. D’ailleurs, la cueillette de champignons peut être complémentaire aux activi-

Chanterelles communes

MARIEFRANCE GÉVRY

Les champignons au Québec et au Canada Ce serait en Asie, particulièrement en Chine et au Japon ainsi que dans certains pays d’Europe, que la cueillette des champignons serait le plus populaire. En Amérique du Nord, la population est traditionnellement plus méfiante. «On s’est toujours fait dire que les champignons étaient toxiques, qu’il ne fallait pas en manger […] Cependant, au Québec, avec l’arrivée des fromages fins, les gens apprécient de plus en plus certains types de vin, certains produits de spécialité… Ça ouvre la porte aux champignons», affirme Marie-France Gévry, biologiste spécialisée en écologie forestière et en mycologie à l’Université Laval. Au Canada, ce serait du côté de la Colombie-Britannique que la pratique a débuté : «à la suite de la Seconde Guerre mondiale, il y a eu beaucoup d’Asiatiques qui sont arrivés dans l’Ouest canadien […] Ils ont cueilli certaines espèces qui étaient très prisées dans leurs pays [d’origine] et ils ont jeté les bases d’un marché», explique Mme Gévry. D’ailleurs, selon un rapport sur la commercialisation de cette ressource produit par l’entreprise Biopterre en 2009, la cueillette de champignons en Colombie-Britannique générait, en 2006, 60 millions de dollars par année. Le climat humide et la saison estivale prolongée dont bénéficie cette province sont aussi des facteurs qui favorisent la croissance des champignons. Mais ce n’est pas tout. De façon surprenante, les régions les plus nordiques attirent aussi leur lot de cueilleurs : le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et l’Alaska sont des endroits où pousse la morille de feu qui, son nom l’indique, peuple les forêts qui ont été ravagées par le feu. Dans le nord du Québec, c’est notamment le matsutake qui fait tourner les têtes en raison de sa haute valeur commerciale, en particulier au Japon où, aux XVIIe et XVIIIe siècles, sa

tés de coupes forestières : «les forêts les plus productives en champignons sont les jeunes forêts, donc les forêts de moins de 50 ans. Puis, normalement au Québec, on va faire de la coupe forestière à partir de 50 ans. C’est donc très compatible avec l’aménagement forestier, on pourrait concilier les deux. Il s’agirait de se parler et de s’organiser», relève Mme Gévry. Sur le plan réglementaire, des progrès importants ont été faits au cours des dernières années. À la demande du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), l’Association pour la commercialisation des produits forestiers non ligneux (ACPFNL) a travaillé à l’élaboration d’un cahier de charges visant à encadrer la vente des champignons, notamment en assurant leur traçabilité. Finalement, il est nécessaire de former adéquatement les cueilleurs. François Brouillard, cofondateur de l’entreprise Les Jardins Sauvages, située à Saint-Roch-del’Achigan, dans la région de Lanaudière, a été l’un des premiers à développer au Québec le marché des champignons forestiers et des plantes sauvages comestibles. Or, il a été victime de son succès et plusieurs cueilleurs lui ont fait suite, mais n’usant pas toujours des meilleures pratiques : «Il y a des mauvais cueilleurs. Nous, on cueille dans les mêmes sites depuis des années. Pour les têtes de violon, ça fait 60 ans! […] On a des ententes avec les acériculteurs et ceux qui ont des terres à bois, on fait attention à comment on cueille pour assurer la pérennité des plantes toutes les années», soutient M. Brouillard. Les formations sont elles aussi en train de voir le jour. Depuis peu, il existe trois programmes d’attestation d’études collégiales offerts au Québec, dans les régions de Charlevoix, du Lac-Saint-Jean et du Bas-Saint-Laurent, qui sont spécialisés en cueillette et traitement des champignons forestiers et qui ont été développés à la suite des projets de recherche de Mme Gévry en collaboration avec des professionnels du milieu : «les pratiques de cueillette qu’on encourage à travers les formations sont, par exemple, de laisser quelques spécimens sur les talles, de ne pas piétiner les talles, etc. On met les bases de la cueillette écologique», indique Mme Gévry. Vers un contexte favorable Il semble que le Québec a tous les ingrédients nécessaires pour tirer bénéfice de ses abondantes forêts résineuses en conciliant, par une gestion intelligente de ses ressources, la rentabilité économique, la protection des écosystèmes et la maximisation des retombées pour les collectivités locales. Dans le cadre de ses recherches, Mme Gévry en a fait l’expérience : «on est parti d’une ressource qui n’était pas connue, qui suscitait même de la méfiance et, maintenant, on s’y ouvre et ça fait naître des projets collectifs dans les communautés. C’est vraiment très intéressant», estime-t-elle. Par ailleurs, alors que dans plusieurs régions du monde les chercheurs prédisent que le changement climatique entraînera des périodes de sécheresse plus fréquentes et plus intenses, les prévisions pour le Québec tendent vers un réchauffement, mais plus de précipitations, soit des conditions favorables à la croissance des champignons. Les champignonnières urbaines ne sont pas, elles non plus, à négliger puisque, offrant un approvisionnement stable sur le marché, elles fidélisent les consommateurs. De plus, les champignons sont des organismes capricieux dont la conservation nécessite des conditions particulières, ce qui avantage les productions locales. Finalement, il est à prévoir que les consommateurs seront de plus en plus au rendez-vous. Selon un rapport de la Banque de développement du Canada publié en 2013, la demande pour les produits spécialisés, naturels, biologiques et locaux demeure forte et génère des profits élevés. «On voit qu’il y a un intérêt pour ça et on voit que la vague s’en vient», conclut Mme Roy Maheu.

2015-12-15 9:54 AM


Spécial Noël

6 | 1 4 D É C E M B R E 2 0 1 5 AU 4 J A N V I E R 2 0 1 6

www.EpoqueTimes.com

Cinéma du temps des fêtes Deux films bien différents Mathieu Côté-Desjardins Époque Times Qui ont été les pionniers en agriculture sur cette Terre? Quelle espèce vivante a été civilisée bien avant l’être humain? Selon la vision du studio d’animation Pixar, les réponses à ces deux questions sont… les dinosaures. Le tout a pu prendre environ une heure et trente minutes, puisque les scénaristes ont imaginé un monde avec une variante différente de notre histoire : l’astéroïde qui aurait mis fin à l’ère des dinosaures n’aurait pas percuté notre planète (et mis un terme à l’existence de ces créatures), ce qui aurait donné l’occasion à l’homme et aux dinosaures de cohabiter. Comme il s’agit d’une aventure plus contemplative que captivante, le scénario est resté en surface par rapport à cette amorce fort prometteuse. Aussi fou que cela puisse paraître, le débat sur le fait que cette «cohabitation» aurait véritablement eu lieu demeure toujours présent dans le milieu scientifique. Loin d’être l’idée du film Le bon dinosaure, version française de The Good Dinosaur, on sent, dès sa bandeannonce, que parents et enfants n’auront pas droit à de l’audacieux. N’ayant aucune intention de sortir de sa zone de confort, Pixar a visé un film bien douillet tout en rassurant son investisseur (Disney). Le studio d’animation a su, encore une fois, choisir l’agrément de quelques éclats de beauté, suivis d’une trame sonore composée avec soin et de quelques épisodes d’humour et de tendresse toujours aussi bien reçus avec les années. Le tout s’intègre à un scénario très simple, voire simpliste et creux, si on le compare avec certaines autres créations de Pixar. À certains moments, on aurait cru apercevoir des scènes copiées du film de Disney, The Lion King. Mais attention! Cette sortie au cinéma risque d’être sauvée par… le court métrage qui le précède! Tradition en évolution Un court métrage est servi avant chaque plat de résistance, une tradition bien établie chez Pixar. Cela permet d’immerger avec fluidité dans le monde unique de ce studio d’animation, tout en étant témoin de sa capacité à se renouveler. C’est une petite bulle qui, souvent à elle seule, possède sa juste dose de valeur. C’est plus que le cas ici. Le film intitulé Sanjay’s Super Team est l’heureux élu qui précède The Good Dinosaur. Le «trop court» film a été inspiré de quelques bribes de l’histoire personnelle du

WALT DISNEY PICTURES

Le jeune Sanjay fait partie d’une équipe divine contre les forces du mal dans le court métrage de Pixar, Sanjay’s Super Team.

réalisateur d’origine indienne Sanjay Patel. On le voit alors qu’il était enfant, plus attiré par les superhéros que lui offre la télévision de son pays d’adoption, les États-Unis, que la méditation que comporte l’hindouisme et qu’il pourrait partager avec son père. À un certain moment où le père le pousse à essayer la pratique avec lui pendant quelques instants, Sanjay se rend compte que les divinités hindouistes ne sont pas si étrangères à tout l’univers des superpouvoirs et de la lutte entre le bien et le mal. On doit applaudir le fait que Pixar s’ouvre à une histoire vraie (en partie), tout en étant ouvert à l’intégration du questionnement spirituel dans un film destiné à la famille. Serait-il capable d’innover au point de prendre ce genre de risque en lui donnant plus de 10 minutes? En terminant le court métrage, mais aussi The Good Dinosaur, on se dit que Sanjay’s Super Team aurait dû être le film principal comme il renferme une mine d’or de possibilités d’intrigues et de réflexions formidables, déjà bien développées en quelques minutes. Deux films bien différents à voir avec un seul billet de cinéma durant les Fêtes!

WALT DISNEY PICTURES

WALT DISNEY PICTURES

Partage de tendresse et de magie entre les deux personnages principaux du film The Good Dinosaur, Arlo (dinosaure) et Spot (petit être humain).

Voilà la capacité d’émerveillement visuel à laquelle vous convie Pixar à différentes occasions dans le film The Good Dinosaur.

10 activités à faire en famille pendant le temps des fêtes Nathalie Dieul Époque Times Pendant les vacances, voici quelques idées pour faire de ce temps des fêtes un moment magique en partageant de belles activités avec vos enfants. Une occasion de les amener au musée, dans les institutions d’Espace pour la Vie ou encore à un concert de Noël. • Qui est le vrai père Noël? est une animation proposée par le Musée Pointeà-Callière. Elle vous permettra de rencontrer différents pères Noël du

monde et de découvrir les traditions de nombreux pays. Jusqu’au 31 décembre : www.pacmusee.qc.ca/fr/calendrier-des-activites/activites-culturelles/qui-est-le-vrai-pere-noel ou tél. : 514 872-9150 • Noël des animaux : Le père Noël n’oublie pas les animaux du Biodôme : ils ont aussi droit à des cadeaux contenant leur nourriture préférée. Venez les observer pendant qu’ils les ouvrent. Le 26 décembre : calendrier.espacepourlavie.ca/noel-des-animaux-648069 ou tél. : 514 868-3000 • Le cirque de Monsieur Lapin est une

LES CHORALIES

Le concert de clôture des Choralies : l’ensemble Da Capo dans le magnifique décor de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours.

ET_20151214_yp_v1.indd 6

exposition de jouets du Musée McCord où les enfants sont amenés à faire une véritable chasse au trésor pour découvrir qui a volé les accessoires de cirque. Jusqu’au 17 avril : www.musee-mccord. qc.ca/fr/expositions/le-cirque-de-monsieur-lapin ou tél. : 514 398-7100 Noël bonbon : envie de vous réchauffer? Dans la chaleur des serres du Jardin botanique, promenez-vous au milieu des plantes et des bonbons géants, tout en apprenant de quels végétaux proviennent les saveurs de vos bonbons préférés. Jusqu’au 3 janvier : calendrier. espacepourlavie.ca/noel-bonbon ou tél. : 514 872-1400 Les pères Noël débarquent au Musée Stewart vous permet de découvrir des figurines de pères Noël faites à la main pour la plupart, de participer à un atelier de bricolage de cloches de Noël ou à un jeu de piste. À l’île Sainte-Hélène, jusqu’au 10 janvier : www.stewartmuseum.org/fr/les-peres-noel-debarquent-au-musee-stewart-104.html ou tél. : 514 861-6701 Un Noël victorien : plongez dans l’histoire en découvrant les préparatifs d’un Noël bourgeois au XIXe siècle, avec des personnages en costume d’époque, dans le site historique de SirGeorge-Étienne-Cartier. Plusieurs activités proposées : des ateliers, des contes et une dégustation de boissons chaudes d’époque. Les 19 et 20 décembre : www.pc.gc.ca/fra/lhn-nhs/qc/etiennecartier/activ/noel-victorien-victorianchristmas.aspx ou tél. : 514 283-2282 Aventure tropicale est un spectacle de

marionnettes mettant en scène les animaux de la forêt tropicale. Une manière éducative et ludique de visiter les écosystèmes du Biodôme avec de jeunes enfants. Du 19 décembre au 7 février : www.espacepourlavie.ca/activiteseducatives/aventure-tropicale ou tél. : 514 868-3000 • Les Choralies de la Chapelle NotreDame-de-Bon-Secours : il reste encore quelques dates pour aller écouter les concerts de Noël dans cette somptueuse chapelle du Vieux-Montréal. Les 19 et 20 décembre : chorales en après-midi (contribution volontaire) et concert de clôture en soirée avec l’ensemble Da Capo (20 $). www.marguerite-bourgeoys.com/fr/musee/choralies.asp ou tél. : 514 285-4545 • Le concert de Noël des Petits Chanteurs du Mont-Royal est présenté dans la crypte de l’Oratoire Saint-Joseph. Les chanteurs sont des garçons âgés de 8 à 17 ans. Le 20 décembre : www.saintjoseph.org/fr/calendrier-des-activites/ concert-de-noel-des-petits-chanteursdu-mont-royal ou tél. : 514 733-8211 • Village Mammouth : besoin de bouger à l’extérieur? L’Esplanade Financière Sun Life du Parc olympique se transforme en terrain de jeu hivernal : glissoire familiale longue de 24 mètres, patinoire réfrigérée de la taille de la Ligue nationale de hockey et zones chauffées. Du 19 décembre au 13 mars : www.parcolympique.qc.ca/nouvelles/2015/12/plus-despace-plus-deglace-plus-de-plaisir-bienvenue-au-village-mammouth/ ou tél. : 514 252-4141

2015-12-15 9:54 AM


Spécial Noël

1 4 D É C E M B R E 2 0 1 5 AU 4 J A N V I E R 2 0 1 6 |

7

www.EpoqueTimes.com

Les bénévoles, ces superhéros du temps des fêtes Nathalie Dieul Époque Times Alors que de nombreuses personnes ont déjà commencé le marathon du temps des fêtes, entre les fêtes de bureau et les fêtes de famille, et que d’autres sont dans leur période la plus achalandée de l’année au travail, certains ont choisi de penser aux autres et de leur off rir ce qu’ils ont de plus précieux, une denrée de plus en plus rare : du temps. Qu’est-ce qui les pousse à faire du bénévolat, même et surtout pendant cette période de l’année? Qu’est-ce que cela leur apporte? De Baie-Saint-Paul à Montréal, en passant par les Laurentides, Époque Times a fait une petite enquête auprès de quelques bénévoles, des personnes à la fois impliquées, passionnées et inspirantes.

ça pourrait m’arriver. […] Si ça devait m’arriver, j’aimerais qu’il y ait des gens dans la communauté qui seraient là pour nous», assure cet homme âgé de 48 ans. Ainsi, chaque année, bon an, mal an, M. Bélanger aide l’organisme sans but lucratif à une tâche qu’il a du mal à effectuer : recruter des bénévoles. Pendant un mois avant la date de la Guignolée – le 12 décembre cette année – il consacre tout son temps libre à appeler les bénévoles. Il mobilise ainsi parents, amis, partenaires de travail et surtout des personnes en situation de handicap. Il les incite à former des équipes avec leurs propres amis et familles. Cela produit un effet boule

CH

monter un groupe pour impliquer bénévolement les personnes en situation de handicap dans différentes activités, toute l’année. Si le groupe décide de participer à des actions en ces dates précises, il les suivra.

Michel Guénette et ses 35 heures de bénévolat par semaine Il y a presque un an, Michel Guénette a connu les Petits Frères, organisme qui vient en aide aux personnes âgées seules, et s’est dit : «Voilà l’endroit où j’aimerais faire du bénévolat, où j’aimerais occuper mon temps.» Lorsque cet homme de Montréal parle de son implication dans cet organisme, presque toutes ses phrases commencent par : «J’ai la chance de…» Ce veuf de 71 ans a travaillé presque toute sa vie en tant que préposé aux bénéficiaires. Sa formation et son ancien métier lui permettent donc d’être un bénévole qualifié et apprécié des Petits Frères. «J’aime ça, parce que je fais beaucoup de bénévolat, mais dans différents domaines», raconte-t-il Michel Guénette se sent priavec enthousiasme. Qu’il s’agisse vilégié de pouvoir offrir son d’accompagner les personnes temps de retraite aux perâgées pendant le dîner ou d’aller sonnes âgées seules, par l’inpasser quelques jours avec elles à termédiaire des Petits Frères. la maison de vacances à Oka, ou encore de travailler en cuisine, M. Guénette est heureux. Il apprend beaucoup de choses, par exemple NE TT E l’écoute : les souvenirs d’un homme de 94 de ans qui a été infi rmier à Madagasneige et, au total, il car pendant 25 ans rassemble ou encore les hisenviron 75 toires de ce Monpersonnes sieur qui a été gardien de phare dans âgées de 15 à 78 ans le Saint-Laurent de pour faire père en fi ls. Il aime Meggie Tremblay (à droite) avec aussi aller visiter les du porteun groupe de bénévoles du proà-porte, de deux personnes de 84 gramme jeunesse Katimavik. manière à récolans avec qui il est jumelé. ter des dons en Avec tout ce qu’il fait argent et en nourridans ces différents domaines, ture non périssable. ce sont fi nalement environ 35 heuM. Bélanger aime particulières par semaine qu’il consacre aux Petits rement sensibiliser les jeunes au béné- Frères. «Parfois, ça dépasse 35 heures, volat : «Je crois que s’ils n’en font pas, il mais j’aime ça», assure-t-il. leur manque quelque chose. C’est une Étant le dernier d’une famille de 12 façon de grandir, une façon de prendre enfants, dont 9 sont encore en vie, l’ancien conscience de qui l’on est par rapport au préposé aux bénéficiaires a la chance d’alreste du monde.» ler passer la soirée des festivités de Noël Le recruteur de béné- et du Jour de l’An chez une de ses sœurs voles passe généra- ou un de ses frères. Pourtant, maintelement Noël et le nant qu’il connaît les Petits Frères, jour de l’An en cet homme qui n’a pas eu d’enfants famille. Toute- a décidé de consacrer ce temps fois, il a de de l’année au bénévolat : nouveaux «Ma famille, je la vois plans : il est toute l’année. […] C’est en train de un devoir pour nous de

EL

GU

É

Michel Bélanger et ses 75 bénévoles La philosophie de Michel Bélanger est très simple : «Si je ne peux pas changer le monde, j’essaie de faire une petite différence dans ma communauté.» Bénévole depuis une quinzaine d’années, dont 13 ans spécialement au profit de la Guignolée, ce conseiller en emploi auprès de personnes en situation de handicap aime penser qu’il a au moins «une petite influence positive». À Sainte-Adèle, les profits de la Guignolée sont remis au Garde-Manger des Paysd’En-Haut. «Parce que personne n’e s t à l’abri de la pauvreté, du besoin alimentaire, je me dis que

© CAN STOCK PHOTO INC. / BIALASIEWICZ

MI

Meggie Tremblay et ses milliers d’heures de bénévolat «C’est important de ne pas juste travailler pour faire de l’argent.» À 31 ans, Meggie Tremblay a déjà des milliers d’heures de bénévolat à son actif. Il faut dire qu’elle est tombée dedans à l’âge de 17 ans, en suivant successivement deux programmes jeunesse pendant lesquels elle faisait 40 heures de bénévolat par semaine, pendant une période totale de 18 mois. Durant la période des fêtes, la jeune femme de Baie-Saint-Paul s’est impliquée pendant quatre ans dans Opération Nez Rouge, une cause qui lui tient particulièrement à cœur à la fois parce que l’argent récolté est remis à une cause dans sa communauté et qu’elle aime participer à cette initiative de raccompagnement qui permet d’éviter des décès sur la route. En plus de ces bonnes raisons, elle a toujours du plaisir à faire équipe avec deux de ses amis et à passer du temps avec eux. Et pour couronner le tout, elle rencontre de nouvelles personnes, des gens de bonne humeur. Le plus beau moment avec Nez Rouge? C’est l’année où elle a passé la nuit du 31 décembre en équipe avec sa mère et sa grand-mère, allant de fête en fête. Un Nouvel An mémorable : «Ce n’était pas juste traverser l’année, mais traverser l’année en faisant une différence. C’était magique!» Pendant les années où elle travaillait aux ressources humaines à Toronto, Mme Tremblay s’impliquait bénévolement, particulièrement pendant le mois de décembre, dans les soupes populaires pour les sans-abris ainsi que dans une banque alimentaire où elle triait les dons pour les paniers de Noël. Cette jeune femme estime qu’environ 40 % de sa personne a été façonnée par le bénévolat et toutes les compétences qu’elle a développées à travers ces expériences lui permettent de «comprendre des réalités qu’on a tendance à oublier dans le confort de son foyer». Lorsque Époque Times l’a contactée, de retour dans sa ville de Baie-SaintPaul, Meggie Tremblay s’apprêtait à donner ses disponibilités pour une nouvelle saison avec Nez Rouge : «La famille, c’est important mais, pour moi, donner spécialement avec Nez Rouge, c’est aussi important.»

M E G GI E

T RE M

Y BL A

se rencontrer souvent à toutes les occasions.» Aussi, il sera bien occupé les 24 et 25 décembre ainsi que le 31 décembre et le 1er janvier à livrer des repas et des desserts aux personnes âgées qui ne peuvent plus sortir de chez elles, préparer et servir des repas des fêtes, etc. La relève et ses apprentissages De nos jours, l’image que l’on a des adolescents n’est pas toujours flatteuse. Pourtant, il y en a qui s’impliquent avec plaisir dans leur communauté. C’est le cas de Lena Martinez, 14 ans, qui a commencé à faire du bénévolat avec les scouts lorsqu’elle avait 11 ans : «Aux scouts, on fait toujours du bénévolat, parce que c’est dans les valeurs des scouts.» L’implication de la résidente de SaintJérôme peut l’amener à débarrasser les tables et à faire la vaisselle lors d’un souper spaghetti ou d’un buffet pour permettre à un organisme de récolter des fonds, ou de faire du porte-à-porte pour demander des dons pour la Guignolée. Pour une quatrième année, la jeune fi lle a récemment bravé le froid pour récolter des dons pour Opération Nez Rouge. «Déjà, être dans les scouts, ça apporte quelque chose : il faut penser différemment pour aller là-bas. Il y en a qui se fichent pas mal des gens. Moi, j’ai toujours aimé aider, je n’ai pas besoin d’être payée», explique Lena, qui apprécie la gratitude et les remerciements des gens. De son côté, Franceska Alexandre est bénévole au Centre d’Action Bénévole de Rivière-des-Prairies depuis le mois de juin dernier. La jeune fi lle de 16 ans n’était pas intéressée par le bénévolat auparavant, jusqu’à ce qu’un kiosque de cet organisme attire son attention dans son école. Elle l’a contacté et a fi ni par décider de s’impliquer. Elle a ainsi eu l’occasion d’accompagner des personnes âgées, d’aider à faire des paniers cadeaux, de ramasser des denrées pour les gens défavorisés pour Noël. Cependant, son implication est plutôt auprès d’enfants de trois à cinq ans. «Au début, je me demandais ce que ça allait m’apporter de faire du bénévolat, parce que tu ne reçois pas d’argent en échange mais, en fait, tu rencontres de nouvelles personnes et tu apprends des choses que tu ne savais même pas faire avant», raconte Franceska, qui apprécie grandement les formations qu’elle a reçues dans le cadre de son bénévolat, un plus à son curriculum vitae. Elle trouve cela «vraiment valorisant» de s’impliquer : «Tu es entouré de gens qui font aussi du bénévolat, ils t’aident : tu te sens bien. Tu es dans un milieu où tu vas toujours aimer ce que tu fais parce que tu as le choix de faire ce que tu veux dans le bénévolat.»

© CAN STOCK PHOTO INC. / GAJDAMAK

ET_20151214_yp_v1.indd 7

2015-12-15 9:54 AM


Vivre

8 | 1 4 D É C E M B R E 2 0 1 5 AU 4 J A N V I E R 2 0 1 6

www.EpoqueTimes.com

Le système multicouche ou comment s’habiller pour faire du sport l’hiver Nathalie Dieul Époque Times Le plus grand défi lorsque l’on pratique une activité physique à l’extérieur pendant l’hiver, ce n’est pas le froid en tant que tel, mais bien l’alternance entre la chaleur et le froid. Lorsque vous bougez, vous avez chaud et vous transpirez. Si la sueur reste enfermée dans vos vêtements, vous allez avoir froid dès que l’activité devient moins intense ou que vous prenez une pause. Le système multicouche est conçu pour expulser l’humidité et rester au sec, ce qui vous gardera au chaud. Il s’agit d’un des grands secrets de l’habillement hivernal : «S’habiller en pelures d’oignon», selon l’expression bien connue. C’est l’air entre chacune des trois couches qui est à la base de l’isolation. En suivant bien ces conseils, vous n’aurez pas besoin d’empiler beaucoup de vêtements pour être au chaud et confortable de manière à profiter pleinement des activités d’hiver. Couche de base La première couche est celle que l’on porte directement sur la peau : c’est la

plus importante. Il s’agit d’un t-shirt à manches courtes ou longues et d’un caleçon long ou d’un collant, tous les deux devant être près du corps tout en permettant de bouger librement. Cette couche de base a pour but d’évacuer l’humidité produite par le corps vers les autres couches. Le coton est à éviter absolument parce qu’il conserve l’humidité et sèche lentement : si votre peau reste humide, cela vous refroidira. Il est préférable d’utiliser des fibres synthétiques (polyester ou polypropylène) ou de la laine mérinos qui est très douce, ne pique pas et ne conserve pas les mauvaises odeurs. Couche intermédiaire La seconde couche est celle qui vous garde au chaud, tout en continuant à évacuer l’humidité. Les deux meilleures matières sont la laine polaire ou une autre laine comme la laine mérinos. Vous pouvez superposer plusieurs vêtements pour former cette deuxième couche selon la température, de manière à pouvoir retirer une couche si vous avez trop chaud ou encore en mettre une plus épaisse par temps froid. Il peut être judicieux de garder un autre de ces vêtements dans votre sac pour l’ajouter en cas de besoin.

La couche de base est la plus importante. Il faut éviter le coton à tout prix.

Pour être efficace, la couche intermédiaire doit être bien ajustée pour vous garder au chaud. Certains modèles de luxe peuvent même s’ouvrir sous les bras pour mieux faire sortir la transpiration pendant les activités physiques les plus intenses. Couche externe La troisième couche, quant à elle, a pour but de vous protéger contre le vent, la pluie ou la neige qu’elle empêche de pénétrer et ainsi de vous refroidir. Il s’agit du manteau et du pantalon de neige. Le manteau est idéalement une coquille à la fois imperméable et respirante. Il est important d’utiliser une membrane imperrespirante de type Gore-Tex, puisqu’un imperméable ordinaire ne permettra pas à l’humidité de sortir. Un manteau de ce type vous servira en toute saison : il s’agit d’un investissement à long terme, puisqu’une bonne coquille est durable et utile en toutes circonstances. En cas de temps beau et sec, sans vent, vous pouvez omettre cette couche externe (ou la mettre dans votre sac en cas de changement de temps) et ne porter que les deux premières couches. Même avec un vêtement technique imper-respirant, vous n’évacuerez pas la sueur aussi bien que sans cette coquille. Les extrémités Bien évidemment, il ne faut pas négliger de protéger les extrémités pour se garder au chaud : la tête, les mains et les pieds doivent être bien couverts. La tête étant une source importante de perte de chaleur, une tuque peut être doublée d’un passe-montagne par temps très froid.

Pour les mains, les mitaines sont plus chaudes que les gants et permettent de garder les doigts plus au chaud. Dans les grands froids, vous pouvez les doubler d’une paire de gants minces. Pour ce qui est des pieds, il est encore une fois recommandé d’éviter le coton pour privilégier le synthétique ou la laine. Une paire de bas minces en polyester sous la paire de chaussettes de laine vous permettra d’avoir plus chaud et d’éviter les frottements. Lorsque vous essayez vos bottes d’hiver, assurez-vous qu’elles ne soient pas trop serrées avec de gros bas, sinon vous risquez de geler des orteils. Investir dans des vêtements techniques De nos jours, de nombreux vêtements techniques sont disponibles dans les magasins de plein air où vous pourrez recevoir des conseils personnalisés selon les activités que vous pratiquez régulièrement. La plupart de ces vêtements sont très durables et sont un bon investissement. Équipez-vous selon les activités que vous pratiquez et leur intensité. Commencez par investir en priorité sur la couche de base est judicieux. Si vous pratiquez des activités moyennement intenses ou si vous ne transpirez pas beaucoup, un ou plusieurs vêtements de laine polaire bon marché feront l’affaire. Un vêtement de type softshell peut servir à la fois comme couche intermédiaire et comme couche externe. Assurez-vous toutefois qu’il n’y aura pas de fortes pluies parce que ces manteaux sont conçus pour résister seulement aux averses de courte durée.

Les deux premières couches doivent se porter près du corps pour être efficaces.

FÉLIX BOULANGER/ÉPOQUE TIMES

FÉLIX BOULANGER/ÉPOQUE TIMES

Une couche de base pour évacuer l’humidité, une couche intermédiaire pour garder la chaleur et une couche externe pour se protéger des intempéries : c’est le secret du système multicouche qui a révolutionné les activités hivernales.

FÉLIX BOULANGER/ÉPOQUE TIMES

N’oubliez pas de garder les extrémités au chaud. FÉLIX BOULANGER/ÉPOQUE TIMES

Consultez notre site web pour les sujets qui vous préoccupent. www.EpoqueTimes.com .com/epoquetimesmontreal

ET_20151214_yp_v1.indd 8

2015-12-15 9:54 AM


Santé

1 4 D É C E M B R E 2 0 1 5 AU 4 J A N V I E R 2 0 1 6 |

9

www.EpoqueTimes.com

Conseils à suivre pour passer un Noël sans stress Dr Joseph Mercola www.mercola.com Alors que Noël est traditionnellement perçu comme un moment de réjouissances pendant lequel on rassemble famille et amis, la réalité est souvent moins reluisante pour plusieurs. Les difficultés financières sont souvent au sommet de la liste des stress émotionnels et psychologiques. Il se peut aussi que cette période de festivités arrive tout juste après un diagnostic de cancer ou autre maladie grave, ou bien que ce soit votre premier Noël à la suite de la perte d’un être cher; les sentiments de tristesse et de solitude peuvent parfois vous paralyser.

« Noël peut être une occasion merveilleuse de prendre une pause de la routine journalière omniprésente pendant le reste de l’année ou il peut représenter la plus grande source de stress au monde – tout dépend de vous. » – Dr Joseph Mercola Peut-être n’avez-vous pas eu de succès dans votre recherche d’un nouvel emploi, depuis qu’on vous a remercié de vos services et que vous vous sentez coupable et déprimé de ne pas pouvoir mettre autant de cadeaux pour votre famille sous le sapin cette année, tant et si bien que l’esprit de ces célébrations vous échappe. Avec tous ces pièges potentiels, que pouvez-vous faire pour protéger votre santé émotionnelle et psychologique pendant les fêtes? Quoiqu’il n’y ait pas de solution miracle, quelques stratégies vous sont disponibles pour rendre ce temps des fêtes aussi sain que possible. Et même si vous n’êtes pas en train de vivre une période de stress émotionnel ou financier, votre santé physique peut tout de même dégringoler pendant cette période de l’année. La baisse de production de vitamine D et la tentation d’abuser de friandises peuvent affaiblir sérieusement votre système immu-

nitaire. Ajoutez à l’agenda déjà chargé des activités comme faire la cuisine, magasiner, recevoir la famille et les amis, et vous verrez votre niveau de stress augmenter de manière incontrôlable, ce qui vous rendra vulnérable aux maladies. Guide pratique pour arrêter de broyer du noir à Noël Les thérapeutes constatent en général une augmentation de 15 % de gens en détresse; en effet, la période des fêtes peut faire monter à la surface les problèmes personnels. Parce que Noël prend son sens dans les rassemblements familiaux, et ce, bien plus que pour n’importe quelle autre fête, c’est un temps de l’année pendant lequel vous pourriez bien prendre conscience du vide dans votre vie de manière beaucoup plus sévère, une période où les sentiments d’isolement et de solitude sont amplifiés. Si vous vous noyez dans la déprime de Noël, l’exercice peut bien être un de vos meilleurs alliés. La dépression légère à modérée peut être soulagée par cette seule stratégie sans avoir à recourir à des médicaments potentiellement dangereux. C’est un des secrets les mieux gardés pour traiter la dépression. Par contre, le problème concret de faire de l’exercice pour traiter la dépression, c’est que le désir de s’engager dans n’importe quelle activité va de très faible à totalement inexistant. Malgré tout, sachez qu’une fois la résistance initiale franchie, l’exercice physique stimule la production d’endorphines, ce qui aide à combattre la dépression. Alors, rappelez-vous que vous vous sentirez MIEUX après. Optimiser votre diète est aussi de toute évidence une autre étape importante, autant pour faire face aux aspects émotionnels de la déprime de Noël que pour garder votre système immunitaire fort. Deux des choses les plus importantes que vous DEVEZ FAIRE : augmenter votre apport en vitamine D et vous assurer que vous consommez suffisamment d’acides gras oméga-3. Les deux choses les plus importantes à NE PAS FAIRE : vous gaver d’aliments à forte teneur en sucre ainsi que de friandises et succomber à la tentation de consommer de l’alcool. Bien que vous puissiez croire que cela épongera les sentiments inconfortables pour un temps, l’alcool est en fait un dépresseur, ce qui peut, en fin de compte, vous faire sentir encore plus mal qu’au départ. Comment réduire le facteur de stress de la période des fêtes Les attentes irréalistes sont une des choses pouvant vous faire souhaiter que la période des fêtes soit déjà passée avant qu’elle ne commence. Je crois qu’il est important de réaliser que, pour la majorité des gens, les vacances des fêtes ne sont pas aussi parfaites qu’on pourrait le penser, ni comme les publicités télévisées les dépeignent. Rares sont ceux et celles qui réussissent à satisfaire toutes leurs fantai-

JURAJ PATEKAR/WIKIMÉDIA COMMONS

Décoration de sapin fait main. La créativité humaine est souvent à son meilleur dans le temps des fêtes.

sies, peu importe le temps de l’année. Évitez de vous comparer aux autres. Les dépenses excessives pendant cette période sont une autre source importante de stress pour plusieurs. Promettez-vous de ne pas excéder vos moyens financiers. Fixez-vous un budget et respectez-le. Vous retrouver sous les dettes après l’achat de cadeaux, de décorations ou de fastueux repas est l’équation parfaite pour un triste début de nouvelle année empreint de culpabilité. Ma meilleure recommandation est de laisser votre créativité s’exprimer. Il existe plusieurs façons de créer une atmosphère festive sans dépenser une fortune. Ma suggestion pour vous tous est de partager, sur internet (sur Pinterest, par exemple), vos idées de création pour la fabrication de cadeaux ou d’objets décoratifs, pour de petits budgets! Ce sera votre cadeau à la grande communauté de gens qui vous sont inconnus. Une autre façon de réduire votre niveau de stress est de faire un effort concerté pour réajuster les priorités du temps des fêtes qui refléteront le message spirituel et non le message commercial axé sur la consommation. Vous aurez probablement besoin de discuter avec votre famille des moyens pour y arriver, car cela peut prendre plusieurs formes dépendamment de vos croyances. Voici quelques conseils additionnels qui peuvent vous aider à garder votre équilibre avant que les facteurs de stress ne prennent le contrôle : • Soyez indulgents envers vous-même et accordez-vous la permission de dire «non»… Il est vraiment permis de vous donner du temps en solo. Si le temps des fêtes vous donne le cafard, quelle qu’en soit la raison, adonnez-vous aux activités qui vous font sentir bien, qu’elles soient reliées ou non au temps des fêtes; • Entourez-vous des gens qui vous font sentir bien et évitez les gens qui vous ajoutent du stress ou qui contribuent à votre dépression;

• Reprenez le contrôle en ne vous donnant pas plus d’un ou deux buts réalisables par jour, même s’ils sont aussi simples que d’écrire quelques cartes de souhaits ou de nettoyer une petite section d’une pièce. La satisfaction d’avoir accompli ces tâches donne une sensation de bienêtre et vous aide à tout faire sur une plus longue période; • Si une certaine tradition vous occasionne plus de pression que de joie, donnez-vous la permission de faire les choses autrement! Rappelez-vous qu’il n’y a pas de bonne ni de mauvaise façon de célébrer Noël. Proscrivez les expressions «je devrais» et «il faut»; • Mettez l’accent sur ce que vous et votre famille voulez faire pendant le temps des fêtes au lieu de ce que les autres familles font; • Tirez profit du magasinage par internet au lieu de vous précipiter dans les centres commerciaux; • Si la seule pensée de cuisiner le repas de Noël vous donne un mal de tête, invitez vos amis et votre famille pour vous aider à cuisiner à l’avance, organisez un repas-partage ou bien faites une réservation dans un restaurant spécial. Réappropriez-vous le temps des fêtes en réfléchissant sur vos raisons d’être reconnaissant ce pour quoi vous êtes reconnaissant Noël peut être une occasion merveilleuse de prendre une pause de la routine journalière omniprésente pendant le reste de l’année ou il peut représenter la plus grande source de stress au monde – tout dépend de vous. Si vous décidez que cette période de l’année se passera à célébrer la vie et l’amour et que vous en faites votre priorité, qui sait ce que votre temps des fêtes vous réserve, je gage tout de même que ce sera très spécial. De la part de tous, ici à Mercola.com, nous vous souhaitons un très joyeux Noël!

TIM EVANSON/WIKIMÉDIA COMMONS

POWHUSKU/WIKIMÉDIA COMMONS

L’esprit de Noël peut se résumer en peu de mots et les chorales de Noël chantent souvent la joie, mais aussi le sens profond de cette période de réjouissances.

Tirez profit du magasinage par internet, les bousculades dans les centres commerciaux et les dépenses excessives sont une grande source de stress.

ET_20151214_yp_v1.indd 9

2015-12-15 9:54 AM


Santé

10 | 1 4 D É C E M B R E 2 0 1 5 AU 4 J A N V I E R 2 0 1 6

www.EpoqueTimes.com

Comment aider les enfants à mieux apprendre

7e partie

De quel niveau de discipline les enfants ont-ils besoin pour mieux apprendre? Pat Kozyra Permettez-moi de commencer en expliquant la différence entre la discipline et le châtiment. Oui, les enfants ont besoin de discipline et de réactions à leur comportement inapproprié, mais le châtiment est une tout autre question. Les experts expliquent que des châtiments comme la fessée, les coups, les gifles, les insultes, le dénigrement, une promesse non tenue, la confiscation des récompenses et la bastonnade ne devraient pas faire partie de la discipline pour un enfant, c’est même la méthode la moins efficace. «Il faut dire ce que l’on pense, penser ce que l’on dit et faire ce que l’on dit qu’on ferait», précise Barbara Coloroso, une sommité en la matière. En d’autres termes, le parent doit appliquer ce qu’il dit à son enfant. Cela peut même aller jusqu’à faire don d’un jouet préféré à des enfants moins aisés. Les périodes de réflexion, les récompenses et les encouragements peuvent jouer un rôle positif et efficace dans la discipline de votre enfant. Les parents ne doivent pas oublier de garder leur sang-froid, de rester calmes et posés, en pleine possession d’euxmêmes au cours de ces périodes de tension. Les enfants doivent savoir que vous les aimez, mais que vous n’appréciez pas ce qu’ils ont fait. Critiquez le comportement plutôt que l’enfant. Les parents doivent essayer de ne pas corriger un enfant devant d’autres personnes. Faites-le en privé par la suite et essayez de ne pas comparer l’enfant à d’autres enfants ou membres de la fratrie. Les adolescents, parfois considérés comme un paquet d’hormones ambulantes, sont souvent difficiles à gérer : voix qui change, intérêt pour le sexe opposé, constamment au téléphone, à l’ordinateur ou devant la télé, jouant sans cesse avec leurs gadgets électroniques, portant des tatouages cachés et des coiff ures bizarres, affirmant leur identité en se montrant

défiants ou têtus, en plus des tentations visà-vis les drogues et l’alcool, la dépendance à la malbouffe et plus encore. Barbara Coloroso prône les meilleurs conseils avec cette règle générale : «Si sa vie n’est pas en danger, que ce n’est pas immoral ou contraire aux règles de l’école, ce n’est pas la peine de s’énerver», avance-telle. Parfois, vous devez choisir vos combats, prendre des gants blancs, vous mettre un ruban adhésif sur la bouche et vous dire : «ça va passer». C’est le cas, croyezmoi! Comme mère, je suis passée par là. N’oubliez pas que les cheveux repoussent, les teintures s’estompent et qu’ils vont s’en lasser aussi. Même les tatouages peuvent être effacés de nos jours. Une autre citation sage de Mme Coloroso est : «Il n’y a pas de problème si grand qu’il ne puisse être résolu». La mauvaise conduite de l’enfant peut être motivée par quatre objectifs : obtenir de l’attention, le pouvoir, la vengeance ou être la manifestation d’une insuffisance. Ensuite, qu’est-ce qu’un enfant normal bien adapté? C’est un enfant qui affiche généralement la plupart de ces critères : il va de l’avant avec un réel effort, il a un vrai sens de sa propre valeur, il a un sentiment d’appartenance, a des buts socialement acceptables, assume ses responsabilités, s’intéresse aux autres, pense «nous» plutôt que «je», est courageux, prêt à partager et honnête. Les problèmes de comportement des enfants peuvent avoir un impact considérable sur leur réussite scolaire et les parents doivent travailler en collaboration avec l’école pour faire ce qui est bon pour l’enfant. Ils ne peuvent pas toujours aller à la rescousse de leur enfant ou lui trouver des excuses. Une action constructive doit débuter dès les premiers signes de problèmes chroniques de comportement. Les causes du comportement inapproprié de l’enfant ne comptent pas vraiment. C’est de l’histoire personnelle! Ce qui est important, c’est comment parents et pro-

fesseurs réagissent à son comportement. N’oubliez pas que le comportement peut être renforcé, affaibli, réappris ou désappris. Lorsque le comportement est problématique, les parents devraient examiner les questions suivantes : l’enfant a-t-il besoin de lunettes? A-t-il faim? Est-il épuisé ou souffre-t-il de manque de sommeil? Est-il malade? Est-il déprimé ou anxieux pour une raison inconnue des parents? Est-il victime d’intimidation? Quelques conseils aux parents d’enfants qui ont besoin de discipline 1. Montrer aux enfants ce qu’ils ont fait de mal et pourquoi c’est mal; 2. Leur permettre de s’approprier le problème (tout problème a une solution!); 3. Les aider à trouver des moyens pour résoudre le problème; 4. Préserver leur dignité. Mme Coloroso dit aussi que les parents, par leurs paroles et leurs actes, devraient faire passer six messages à leurs enfants. 1. Je crois en toi; 2. Je te fais confiance; 3. Je sais que tu peux gérer cela; 4. Tu es écouté; 5. Tu es pris en charge; 6. Tu es très important pour moi. En ce qui concerne la punition et les conséquences, elle conseille de ne pas trai-

ter un enfant d’une manière que vous n’accepteriez pas pour vous-même. Si ce n’est pas convenable pour vous, ça ne l’est pas pour votre enfant. Dix leçons pour une bonne discipline J’ai gardé cette liste durant des années et je crois qu’elle a encore du sens aujourd’hui et qu’elle s’applique bien. 1. Cesser de faire des menaces en l’air; 2. Résister à l’envie d’injurier; 3. Ne pas saboter l’autre parent (votre conjoint); 4. Ne jamais garder de rancune; 5. Ne pas avoir recours aux actes physiques; 6. Arrêter de prêcher; 7. Ne pas tenter d’être le meilleur ami de votre enfant, vous êtes le parent; 8. Ne pas confondre punition et discipline; 9. Ne pas comparer les frères et sœurs; 10. Ne pas être déraisonnable dans vos attentes. Cette série d’articles Comment aider les enfants à mieux apprendre, est écrite par Pat Kozyra, enseignante au Canada depuis plus de 50 ans. Elle aborde des sujets susceptibles d’intéresser les parents et les enseignants, notamment sur les différents styles d’apprentissage, les intelligences multiples, l’importance de la musique et l’importance de jouer.

Profitez de ce principe joliment formulé dans Le Prophète, de l’auteur Khalil Gibran: « Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à la Vie. Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne sont pas à vous. Vous pouvez leur donner votre amour, mais pas vos pensées. Car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez héberger leurs corps, mais pas leurs âmes. Car leurs âmes résident dans la maison de demain que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux, mais ne cherchez pas à les faire à votre image. Car la vie ne marche pas à reculons, ni ne s’attarde avec hier. »

FREEIMAGES.COM

Les enfants doivent savoir que vous les aimez, mais que vous n’appréciez pas ce qu’ils ont fait. Critiquez le comportement plutôt que l’enfant.

ET_20151214_yp_v1.indd 10

2015-12-15 9:54 AM


Annonces

1 4 D É C E M B R E 2 0 1 5 AU 4 J A N V I E R 2 0 1 6 |

11

www.EpoqueTimes.com

Ă€ VENDRE SUR AV. DU PARC / MILTON, CENTRE-VILLE IMMEUBLE COMMERCIAL, 12 APP. + 2 COMMERCES, RÉNOVÉ, TRĂˆS BONNE CONDITION BEAUCOUP DE POTENTIEL REVENUS : 175 000 $/AN APPROX. PRIX DEMANDÉ : 2 395 000 $

M. JUNEAU 514 772-7357 / 450 628-7357

10 % DE RABAIS SUR 10 LEÇONS (de 45 à 60 min)

514 363-6771

COURS DE GUITARE, BASSE ÉLECTRIQUE, PIANO, CLAVIER, CHANT, SAXOPHONE, FLÛTE À BEC, VIOLON, BATTERIE, THÉORIE MUSICALE ET COMPOSITION, ÉCRITURE DE CHANSONS, ETC.

COURS DE GUITARE : TOUS NIVEAUX ET TOUS STYLES APPROCHE PÉDAGOGIQUE EFFICACE PROFESSEUR DIPLÔMÉ (MAITRÎSE MUSIQUE) N.D.G. ERIC

514 597-0621

WWW.ACADEMIELASALLE.COM

Condo 2 grandes chambres Ă coucher, meilleur quartier de Rivière-des-Prairies Prix incroyable : 149 000 $. Venez voir! ÉCOLE DE LANGUES – ASSISTANT STEVES 615-3285, boul. Cavendish, Mtl H4B 2L9

TÊl. : 514-917-3691 • • • • •

ANGLAIS-FRANÇAIS-ESPAGNOL (privÊ et en groupe) CONVERSATION GRAMMAIRE LECTURE ÉCRITURE

PRIX TRĂˆS RAISONNABLES

Ă€ NOTRE BUREAU ou VOTRE BUREAU/CHEZ VOUS (24/7)

Formations À Distance

SITES DYNAMIQUES CHIMIE avec le CMS Joomla Mise-Ă -niveau Pour les PME & Particuliers Sec IV & V, CEGEP I COURS EN LIGNE 20 H/45 $ avec le CMS Moodle INFORMATIQUE Pour les professeurs Introduction rĂŠseaux. 18 H/35 $ Bases de donnĂŠes RenĂŠ-Yves HervĂŠ (ryherve@videotron.ca ) Jean-Joseph Lubin ( ) www.cfadf.com & www.forum.cfadf.com TĂŠl. 514 529 47 12

FALUN GONG - FALUN DAFA Cours de Qigong (gratuits) Exercices de mÊditation traditionnelle chinoise et enseignements. Appelez : • Thanh (Mtl) 514 937-2756 • Claire (Mtl) 514 623-3212 • John (Mtl) 514 435-9043, • Nicole (Ville de QC) 418 661-7892

Ville de Sherbrooke : 52 logements Revenus annuels de 291 000 $ Appelez-moi pour prix et autres dĂŠtails.

ATTENTION AUX INVESTISSEURS :

Appelez-moi pour une rencontre, j’ai beaucoup de propriÊtÊs commerciales, semi-commerciales et multi-rÊsidentielles à vendre, fiches privÊes.

Lina (Pasqualina) Ioanna

Courtier Immobilier/Real Estate Broker

Cell. : 514 726-7072

PLACEZ VOTRE CARTE D’AFFAIRE ICI 514 931-0151

DISTRIBUTION ET PRÉSENTOIRS

•

10 000 exemplaires distribuĂŠs au centre-ville de MontrĂŠal et sur le plateau Mont-Royal

•

PubliĂŠ toutes les deux semaines

.com/epoquetimesmontreal www.epoquetimes.com

514-931-0151

ET_20151214_yp_v1.indd 11

CafĂŠ DĂŠpĂ´t, 150 Ste-Catherine Ouest, complexe Desjardins Palais de justice La tour Radio-Canada Galerie du Parc, 3575 Parc MĂŠtro McGill, sortie 20/20 MarchĂŠ Tau, 4238 Saint-Denis Édifice Balfour, 3575 St-Laurent Centre de commerce mondial Édifice Berman, 4040 St-Laurent Le Commensal, 1204 McGill College Jean Coutu, Mont-Royal coin Berri Omer De Serres, 334 St-Catherine est Second Cup et CafĂŠ DĂŠpĂ´t, Place Dupuis Guy-Favreau Y Centre, 200 boul. RenĂŠ-LĂŠvèsque ouest Terra verde, 159 Saint Antoine ouest, Palais des Congres Pâtisserie St-Louis de France, 3575 Berri MĂŠtro Sherbrooke CafĂŠ ĂŠtudiant de L’Institut d’HĂ´tellerie, MĂŠtro Sherbrooke Second Cup, au coin des rues McGill et PrĂŠsident-Kennedy CafĂŠ SuprĂŞme, Place Bonaventure, 800 rue de la Gauchetière CafĂŠ Panfiore, 1080 Beaver Hall, coin Belmont, MĂŠtro Square-Victoria Vieux Duluth express, 800 rue de la Gauchetière, MĂŠtro Bonaventure Jardin du Plateau, 933 Mont-Royal est Boulangerie Premiere Moisson 860 Mont-Royal est Bibliotheque Mile End, 5434 av.du Parc Banque Laurentienne, 1100 Mont-Royal est YMCA, 1440 rue Stanley 5e ĂŠtage Caisse populaire, 1145 Bernard ouest Bibliothèque publique d’Outremont, 41 St-Just Ave. Banque Laurentienne, 1447 av. Van Horne Clinique Medical Plateau Mont-Royal, 1374 Mont-Royal est, suite 103 SociĂŠtĂŠ de dĂŠveloppement de MontrĂŠal, 330 rue Champs de Mars Édifice du 480, St-Laurent Restaurant Mr. Ma, 1, Place Ville-Marie Van Houte, 277, Ste-Catherine Est Boulangerie Samos, 4379, St-Laurent MarchĂŠ Sabor Latino, 4387, St-Laurent CafĂŠ Le Centre, 1999, ave des Canadiens-de-MontrĂŠal (Centre Bell)

2015-12-15 9:54 AM


Voyage

12 | 1 4 D É C E M B R E 2 0 1 5 AU 4 J A N V I E R 2 0 1 6

www.EpoqueTimes.com

Taxco, la cité de l’Étoile de Noël Christiane Goor Époque Times À l’approche des fêtes, il n’est pas un pays qui ne met pas en avant le poinsettia recherché pour sa teinte flamboyante qui donne de l’éclat aux décors de Noël. M. Poinsette, premier ambassadeur américain au Mexique et botaniste averti, découvrit cette euphorbe à Taxco en 1825 et l’introduisit aux États-Unis. Depuis, elle a fait le tour du monde grâce à Albert Ecke, un Californien qui eut l’idée d’exploiter cette plante sauvage qui se colore de rouge comme par magie durant la période des fêtes de fin d’année. Aujourd’hui, son entreprise produit plus de 100 millions de boutures par an et tout le monde a oublié que cette remarquable potée est une mexicaine qui pousse à l’état sauvage à Taxco. Accrochée aux pentes boisées et abruptes du Cerro del Atachi, la petite ville surgit au détour d’un virage comme un mirage : une multitude de petites maisons blanches chapeautées de toits de tuiles se pressent les unes contre les autres en dessinant un dédale de venelles qui rayonnent autour de la majestueuse église Santa Prisca, véritable bijou baroque. La bourgade invite à se perdre parmi le labyrinthe d’escaliers et de ruelles pavées de gros galets, étroites et sinueuses qui dégringolent vers des placettes ombragées de lauriers d’Inde. Éclaboussées de soleil, les maisons basses aux façades badigeonnées de chaux alignent les boutiques et échoppes de bijoux et d’objets en argent. Capitale de l’argent C’est que cet endroit peuplé autrefois par les Tlahuicas, qui payaient aux Aztèques un tribut d’or et d’argent, a tout de suite attiré la convoitise de Cortés qui y fit creuser des mines. Toutefois, il fallut attendre le XVIIIe siècle pour que Taxco devienne un centre minier d’importance lorsque José de la

Borda y découvrit la fabuleuse mine de San Ignacio qui, dit-on, lui permit d’engranger quelque 40 millions de pesos. Comme Don José n’avait connu que des déboires dans sa carrière, il attribua cette soudaine manne à la Providence et adopta cette devise : «Dieu donne à Borda et Borda donne à Dieu». Il lui dédia une église qu’il fit construire avec ses propres deniers. Il ne fallut que sept ans pour que s’élève l’édifice, l’église Santa Prisca, sans aucun doute une des merveilles de l’art churrigueresque mexicain. Les 12 grands retables finement sculptés et décorés à la feuille d’or qui garnissent tous les pans de mur de la nef donnent au visiteur un sentiment de vertige. Un foisonnement de statues, d’armoiries, de feuillages, d’angelots et de coquillages sculptés donne la touche finale à ce joyau baroque. La pierre rose de la façade tout aussi exubérante et sa coupole en azulejos bleus et jaunes attirent les regards lorsque le soleil illumine l’église. Sa construction ruina Borda qui quitta Taxco pour Zacatecas où il connut d’autres succès et les filons de Taxco s’épuisèrent rapidement. La petite ville plongea dans une vie tranquille dont l’économie déclinait peu à peu jusqu’à ce que s’y installe au début du XXe siècle un architecte américain, William Spratling, qui eut la riche idée de créer un atelier d’orfèvrerie qui devint rapidement une fabrique de bijoux et d’objets en argent dont les apprentis ouvrirent à leur tour des ateliers. Aujourd’hui, avec quelque 250 ateliers au savoir-faire mondialement reconnu et près de 500 platerías qui proposent un extraordinaire éventail d’articles, Taxco a récupéré son titre de «capitale de l’argent» même si la matière première vient d’ailleurs, entre autres, de Zacatecas et de Pachuca. Royaume des coccinelles blanches Cette activité artisanale génère dans la ville une animation bourdonnante, particulièrement durant le week-end quand les habitants de Mexico viennent s’y met-

tre au vert. Abruptes et étroites, les ruelles découragent les conducteurs qui optent pour les taxis, à savoir d’anciennes VW ou coccinelles blanches qui semblent les plus adaptées pour gravir les pavés ronds. Vingt pesos, soit un euro et un cent, suffisent quel que soit le trajet dans la petite ville si vous ne vous sentez plus le courage d’exercer vos mollets. Le dédale de venelles se déploie en étoile autour du zócalo. Tout ce qui se visite, les musées, le marché et les artisans se trouvent non loin de là et vos pas vous ramènent toujours au pied de sa somptueuse église. C’est le moment de prendre un verre sur une des terrasses qui bordent la Plaza Borda afin d’observer la multitude de personnes qui s’y retrouvent en fin de journée, heureuses de prendre le temps d’accueillir la nuit qui tombe toujours en douceur à cette altitude. Si vous rêvez d’une vue imprenable sur la ville, deux options s’ouvrent à vous. La plus chère consiste à louer une suite à La Posada de la Misión, un des hôtels de luxe de la ville aménagé dans une ancienne abbaye franciscaine. Loin de l’agitation urbaine, on y plonge dans les souvenirs de jadis entre le petit musée dédié aux mineurs, installé près du bar sous lequel on vient de retrouver l’accès à une ancienne mine d’argent, et la splendide mosaïque du célèbre muraliste Juan O’Gorman qui narre la vie de Cuauh-

témoc pour le bonheur de ceux qui profitent des jardins luxuriants de la demeure. La plus centrale et la plus intimiste, l’Hôtel Boutique Pueblo Lindo qui étage ses 25 chambres et suites sur plusieurs niveaux au cœur même de Taxco ouvrant sur la ville et sa célèbre église une superbe vue panoramique. Une piscine et son jacuzzi, des espaces de repos ainsi qu’une décoration moderniste haute en couleur ajoutent au surréalisme de la rencontre avec un vieux centre patrimonial. Si vous rêvez d’une excursion, prenez la route vers Cacahuamilpa, entre des collines brûlées de soleil et des plaines où quelques vaches paissent dans les chaumes. À 30 km à peine de Taxco, on y découvre d’immenses grottes découvertes en 1835. Sur un parcours de 4 km, on plonge dans les entrailles de la terre dans des salles d’une hauteur impressionnante avec une profusion de stalactites et de stalagmites qui sont ici les colonnes tourmentées de véritables cathédrales creusées par deux rivières souterraines en des temps immémoriaux. Ces salles dont l’acoustique est remarquable étaient sans doute un lieu de rituel sacré pour les indigènes, mais aussi un site de prédilection pour l’empereur Maximilien et son épouse Charlotte et, plus tard, du président Porfirio Diaz qui aimait y recevoir ambassadeurs et artistes.

Infos : Tout renseignement complémentaire sur les sites www.visit.mexico.com ou la page Facebook de Destination Mexique. Taxco appartient à la liste des Villages Magiques. Y aller : Depuis Mexico et son Terminal de bus Sud (Tasqueña), il y a des bus toutes les heures (3 h de voyage) pour Taxco qui se trouve à mi-chemin entre Mexico et Acapulco. Se loger : Pour la vue et son ambiance historique www.podadamision.com, pour son ambiance surréaliste www.pueblolindo.com.mx

CHARLES MAHAUX

Taxco, ville du printemps éternel, imprégnée d’un riche héritage colonial.

Team building chocolaté

Stimulez votre équipe de Communication, collaboration, gestion du changement et plus ...

Ateliers chocolatés ou de bonbons à domicile ou en entreprises

Corporatif - Adultes - Enfants - Écoles et CPE www.trucsettruffes.com

514.713.0774

CHARLES MAHAUX

Étonnant contraste : Cuauhtémoc, héros aztèque gravé sur la céramique se mire dans le bleu profond d’une piscine des temps modernes.

CHARLES MAHAUX

Il ne faut pas vivre bien haut à Taxco pour découvrir le paysage insolite d’une ville étagée et cernée de montagnes.

ET_20151214_yp_v1.indd 12

2015-12-15 9:54 AM


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.