Époque Times édition du 18 janvier 2016

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12E ANNÉE NO 2 • 18 AU 31 JANVIER 2016 • ÉDITION MONTRÉALAISE • WWW.EPOQUETIMES.COM

Dossier spécial : vélo d’hiver À Montréal, il est de plus en plus populaire de rouler à vélo, même l’hiver!

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Réfugiés syriens en Turquie : après la guerre, la pauvreté

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La Turquie fait face à un défi de taille pour rendre l’éducation, les soins et le travail accessibles aux familles syriennes. Après 5 ans, 80 % des réfugiés habitent hors des camps et font face à une cruelle pauvreté.

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JESSICA SPENGLER/CC/FLICKR

EMEL AKAN/ÉPOQUE TIMES

Les réformes militaires chinoises : la politique par un autre moyen

L’opposition prend le 9e partie L’importance de contrôle du Parlement sur fond la créativité dans l’apprentissage de tensions

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La vie entre l’espoir la « ville syrienne »

Publié dans 35 pays et en 21 langues.

À PROPOS DE NOUS Époque Times est une entreprise médiatique lauréate qui publie sur papier et en ligne dans 35 pays et en 21 langues. À Montréal, Époque Times est imprimé en français et en chinois, tandis qu’il est imprimé en anglais et en chinois à Toronto, Ottawa, Calgary, Edmonton et Vancouver. L’entreprise est indépendante et détenue par des intérêts privés. Époque Times a d’abord vu le jour en chinois aux États-Unis en 2000, avec comme objectif de rapporter des nouvelles véridiques et non censurées sur la Chine. Nous étions les premiers à rapporter le camouflage de l’épidémie du SRAS et, à la suite de nos reportages, des enquêtes internationales sur les prélèvements d’organes forcés en Chine ont été lancées. Nous nous efforçons de fournir aux lecteurs une perspective informée et objective sur les sujets qui les préoccupent. Dans notre approche et notre contenu, nous défendons les valeurs humaines, les droits et les libertés universels. Pour notre entreprise, les intérêts de nos lecteurs passent avant tout, et ce, dans tout ce que nous faisons.

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Emel Akan Époque Times MERSIN, Turquie – «Je n’aime pas la nourriture syrienne, j’aime la nourriture turque», déclare Abd Almajed, un garçon syrien de six ans au sourire espiègle. Il semble s’être bien adapté à sa nouvelle vie en Turquie. Lui et sa famille ont fui en Turquie en 2012 après qu’une frappe aérienne a eu détruit leur maison à Idlib, Syrie, tuant son père et sa sœur. Sa mère et son frère aîné qui ont survécu à l’attaque ont été grièvement blessés et hospitalisés pendant deux mois. Abd Almajed, qui avait alors deux ans, a été sauvé par miracle grâce à une cuillère qu’il tenait dans sa main. Il n’a subi aucune blessure. «Il était 7 heures du matin», explique sa mère Ahdaab (nom de famille omis pour des raisons de sécurité). «Je préparais le petit-déjeuner pour les enfants. Nous avons entendu le son des avions de guerre du gouvernement qui volaient au-dessus de la ville. Peu après, ils ont commencé à larguer des bombes.» La maison s’est complètement effondrée lorsqu’elle a été frappée par une bombe. La famille était coincée sous les décombres pendant quelques heures jusqu’à l’arrivée d’une équipe de secours. «Pendant leurs recherches, l’équipe de secours a entendu un bruit étrange qui venait de sous les décombres, c’était Abd Almajed qui cognait sur un morceau de métal avec sa cuillère. C’est comme ça qu’ils l’ont

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Abd Almajed et son frère Mohammed à Mersin, Turquie, le 24 décembre 2015. Ils se sont réfugiés à Mersin après que leur maison, à Idlib en Syrie, a été détruite par une frappe aérienne.

trouvé avec sa mère», explique sa grand-mère qui habitait alors à Alep. Cette dernière a également réussi à fuir en Turquie avec les autres membres de la famille. Après la convalescence d’Ahdaab, ils ont fui à Mersin, une ville côtière en Turquie. La mère et ses fi ls vivent avec la grand-mère et six autres membres de la famille dans une petite maison d’un quartier pauvre de Mersin. «Je parle turc et arabe», annonce fièrement Abd Almajed. Il va dans une école turque de son quartier. «J’adore mon école et mes amis», dit-il. Tandis qu’Abd Almajed fait

PUBLICITÉ Maud Bertholet maud.bertholet@epochtimes.com MÉDIAS SOCIAUX Sonia Rouleau DISTRIBUTION John Halas Tirage : 10 000 exemplaires distribués gratuitement, en main et en présentoir, deux fois par mois au coeur de la ville de Montréal Abonnement : Pour vous abonner, svp téléphonez au 514-931-0151 ou veuillez vous rendre à nos bureaux. Suivez-nous sur facebook: .com/epoquetimesmontreal www.epoquetimes.com

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Un centre d’éducation temporaire, qui offre un programme en arabe, à Mersin.

preuve de résilience, sa mère Ahdaab et les autres membres de la famille souff rent encore de traumatismes causés par la guerre. «Chaque soir, lorsque je pose ma tête sur l’oreiller, j’entends l’intense sifflement des missiles. Ensuite, je vois la maison s’effondrer. Chaque soir, encore et encore», décrit Ahdaab avec les larmes aux yeux. Bien que la famille se sente en sécurité en Turquie, elle se bute à un autre défi : la pauvreté. «Tout le monde dans cette maison est déprimé. Nous avons tous maigri», relate Ahdaab. Son frère qui habite avec eux veille sur toute la famille. Il a un diplôme universitaire et gagne 800 livres turques (380 $) par mois. Ils dépensent 270 $ pour le loyer et les comptes. «Mes sœurs et mon autre frère cherchent également du travail, mais c’est difficile», explique Ahdaab. Perte d’espoir et pauvreté grandissante Il est très difficile pour un Syrien de trouver du travail en Turquie. Le gouvernement turc refuse d’accorder aux Syriens le statut de réfugié, c’est une des principales raisons qui les poussent à continuer leur chemin vers l’Europe. «Après cinq ans, les réfugiés syriens en Turquie – dont 80 % vivent à l’extérieur des camps – ont épuisé leurs ressources. Ils n’ont pas le droit de travailler légalement et ceux qui travaillent légalement sont exploités et sous-payés, ce qui augmente les tensions sociales entre les réfugiés et leurs hôtes», indique un rapport de Human Rights Watch de septembre 2015. Il y a 2,5 millions de Syriens en Turquie et le pays est devenu celui qui accueille le plus de réfugiés dans le monde, selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Le pays a été assez généreux envers les réfugiés syriens, dépensant 11 milliards de dollars depuis

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Mersin, une ville située sur la côte méditerranéenne du sud de la Turquie. Un point central pour les réfugiés syriens.

le début de la guerre civile en 2011. Il a également établi un régime de protection temporaire pour les réfugiés et construit 25 camps qui abritent environ 250 000 personnes. La Turquie a reçu du fi nancement de l’Union européenne pour soutenir l’immense population de réfugiés. Afi n de tenter d’empêcher les réfugiés d’aller vers l’Europe, le ministre turc des Affaires européennes a annoncé le 11 janvier que son pays planifiait octroyer des permis de travail aux réfugiés syriens. La majorité des réfugiés se trouve à l’extérieur des camps, ils sont répartis à travers le pays et habitent dans les grandes villes. Mersin, située sur la côte méditerranéenne orientale, est un des centres les plus populaires parmi les réfugiés syriens. Environ 350 000 réfugiés habitent à Mersin, ce qui est considérable pour une ville de 1 million d’habitants. «C’est une très belle ville et j’aime le climat ici. C’est comme la Floride», affirme Maher Nasher Alneam, un propriétaire d’un magasin d’origine syrienne à Mersin. Maher détient un passeport américain, mais il préfère vivre à Mersin pour être plus près de son pays et de sa famille. Il veut retourner en Syrie lorsque la guerre sera terminée. «J’ai de l’espoir. S’il n’y a pas d’espoir, il n’y a pas de vie», commentet-il. La ville sert également de porte vers l’Europe. Beaucoup de Syriens utilisent Mersin comme point de départ pour entreprendre le périlleux voyage par bateau sur la Méditerranée dans l’espoir d’atteindre l’Europe pour commencer une nouvelle vie. Selon l’UNHCR, plus d’un million de réfugiés du MoyenOrient et de l’Afrique sont arrivés en Europe en 2015, 80 % d’entre eux ont abouti en Grèce en passant par la Turquie. La plupart des Syriens qui fuient vers l’Europe sont bien éduqués (86 % ont des études secondaires ou universitaires), selon l’UNHCR. La plupart des réfugiés veulent obtenir l’asile en Allemagne en raison des meilleures perspectives d’emploi et d’éducation. «Tous mes amis que j’avais à l’école sont maintenant en Europe. C’est très étrange. Ils y sont allés en bateau», raconte Shadi Mustafa Al Ahmad, un Syrien de 30 ans qui habite à Mersin. Shadi et son frère jumeau ont étudié en génie électrique à Damas. «Crois-moi, il y a tellement de Syriens riches et éduqués qui vont en Europe par bateau. Ils prennent le risque», explique Shadi. Les trafiquants ont approché les frères également. «Comme nous sommes jeunes, ils sont surpris de nous voir ici. Ils nous demandent pourquoi nous sommes encore en Turquie. Ils nous off rent de l’aide pour fuir vers l’Europe. Même notre agent immobilier nous a offert de l’aide. Nous ne voulons

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et le désespoir dans de Turquie cependant pas être des immigrants illégaux, c’est trop risqué», raconte Shadi. Les frères, après leurs études, ont travaillé dans le domaine de la musique au Liban. En raison de l’attitude de plus en plus négative envers les réfugiés syriens au Liban, ils se sont rendus à Mersin en 2014. Ils ont trouvé du travail au noir dans un café comme serveurs. Ils travaillaient trop, étaient sous-payés et ont récemment été mis à pied. «Nous travaillions pendant 12 heures, la nuit de 20 h à 8 h. On nous payait 35 livres [17 $] par jour. Nous étions comme des robots faisant la même chose chaque nuit. Nous étions épuisés», affirme Shadi. Ils aimeraient tous les deux demeurer à Mersin, mais ils ne savent pas combien de temps ils pourront survivre sans travail. Ils espèrent que les choses changeront rapidement. «Je rêve toujours de retourner après la guerre et de reconstruire la Syrie avec mes amis», partage Shadi. Les femmes et les enfants sont les plus durement touchés La vie est encore plus dure pour les femmes syriennes, particulièrement les veuves. Elles sont coincées dans un monde de pauvreté, de solitude et de peur, indique un rapport de l’ONU. Les femmes syriennes sont extrêmement préoccupées de savoir comment elles vont vivre et soutenir leurs familles alors qu’elles sont seules dans un pays étranger. Les femmes sont vulnérables au harcèlement et certaines se sont même tournées vers la prostitution en désespoir de cause. «Nous observons une augmentation des activités criminelles comme les meurtres, les enlèvements et même la prostitution, la plus importante activités criminelles parmi les réfugiés syriens de Mersin», indique le journaliste Huseyin Kar de l’agence de nouvelles IHA qui couvre le sujet des réfugiés syriens et la sécurité publique à Mersin. La pauvreté force également les femmes à choisir entre envoyer leurs enfants à l’école ou au travail. «Les femmes syriennes proviennent d’une société traditionnelle et conservatrice. C’est une insulte qu’une femme doive travailler. Ainsi, les femmes n’ont pas d’entreprise ni de vie sociale. Naturellement, ce sont les enfants qui sont envoyés travailler», explique Arzu Kaymak, qui suit des études supérieures en administration publique à l’Université de Mersin et qui a fait des recherches sur les réfugiés syriens. Les enfants syriens vendent de l’eau dans la rue, quêtent ou ramassent des déchets. Certains travaillent dans les usines de textile, ce qui contrevient à la loi. Tout comme les adultes, la vaste majorité des enfants syriens en Turquie habite à l’extérieur des camps de réfugiés. Seulement 25 % d’entre eux sont allés à l’école en 2014 et 2015, selon Human Rights Watch. La Turquie a fait plusieurs démarches positives en assouplissant les lois pour permettre aux enfants syriens d’avoir accès à une éducation officielle. Elle a également commencé à accréditer un système parallèle de «centres d’éducation temporaires» qui off re un programme en langue arabe. Il y a 11 centres d’éducation temporaires à Mersin. Époque Times a visité l’un de ces centres à Mezitli, un quartier qui s’est transformé en «Petite Syrie», particulièrement pour les familles syriennes des classes moyenne et riche. Le centre à Mezitli peut accommoder 1300 étudiants. Les étudiants peuvent apprendre l’arabe, le turc et l’anglais, le programme est approuvé par le ministère de l’Éducation du gouvernement syrien intérimaire, un cabinet de membres de l’opposition

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Shadi Mustafa Al Ahmad et Hadi Mustafa Al Ahmad, deux frères jumeaux, sont des réfugiés et vivent à Mersin.

syrienne en exil en Turquie. «Les enfants syriens sont étonnamment plus résilients que les adultes. Ils semblent être passés à autre chose», affi rme Nupelda Akaslan, une enseignante turque qui enseigne la langue turque au centre d’éducation de Mezitli. Les enseignants syriens ont plus de difficulté, plusieurs souff rent de dépression. «Une enseignante syrienne a fait une crise nerveuse aujourd’hui, ce qui est courant ici. Elle a crié, puis s’est effondrée. Ils ont besoin de compassion», estime Mme Akaslan. Les enseignants turcs et syriens au centre d’éducation s’entendent bien, ajoute-t-elle. Le président du centre, Suat Gunes, a créé une page Facebook pour faire la promotion du centre qui a reçu des messages d’appui de la communauté locale. Les diplômés des centres d’éducation peuvent être admis dans les universités turques. L’UNICEF débourse les salaires des enseignants syriens. Il y a aussi beaucoup d’organisations caritatives bien établies qui viennent en aide aux réfugiés syriens de Mersin. Le Syrian Social Gathering est l’une d’entre elles. Il a été fondé par quelques hommes d’affaires syriens pour soutenir l’éducation des enfants syriens. «Nous enregistrons les réfugiés syriens, nous leur rendons visite régulièrement, nous recueillons des données et présentons nos services. Nous tentons d’aider les familles pauvres et nous assurons que leurs enfants ont accès à l’éducation», mentionne Mohammad Zein, président du Syrian Social Gathering. Malgré les efforts du gouvernement turc et des ONG, l’éducation ne rejoint toujours pas 75 % des enfants réfugiés. «Bien que les écoles turques soient gratuites, certaines familles sont tellement pauvres et désemparées qu’elles ne savent même pas comment enregistrer leurs enfants à l’école. En outre, certains enfants sont les principaux gagne-pain des ménages alors ils doivent travailler», explique Arzu Kaymak. Défis pour les soins de santé Le Syrian Social Gathering et les autorités turques ont aussi mis sur pied des centres médicaux pour les réfugiés syriens.

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Boutiques à Mezitli, un district de Mersin surnommé «Petite Syrie», occupé par des familles syriennes de classe moyenne et aisée.

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COURTOISIE DE LA DRE FUL UGURHAN, PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION DES MÉDECINS DE MERSIN

Plus d’un millier de réfugiés syriens vivent dans des baraquements de tôle pour pouvoir travailler comme ouvriers temporaires dans les fermes d’Adanalioglu, un village situé aux limites de Mersin.

Ces centres embauchent autant des médecins turcs que syriens. «Les centres médicaux sont essentiels, mais ils ne sont pas adéquats», affirme la Dre Ful Ugurhan, présidente de l’Association des médecins de Mersin. La plupart des réfugiés syriens doivent encore se rendre dans les hôpitaux de la ville. «Il n’y a pas de référence par un médecin de famille dans notre système de santé. Alors les gens peuvent aller à l’hôpital sans être recommandés, ce qui provoque le chaos dans les hôpitaux. Avec l’arrivée des réfugiés syriens, la congestion s’est aggravée», ajoute la Dre Ugurhan. «Un médecin turc reçoit en moyenne 200 patients par jour dans les hôpitaux», indique-t-elle. Les médecins et dentistes syriens en Turquie ont ouvert illégalement leurs propres cliniques à domicile pour traiter les réfugiés. Ils annoncent leurs services sur Facebook. «Nous recevons des avertissements au sujet de ces pratiques illégales, mais nous ne pouvons les contrôler. Cette situation pose de graves risques à la santé», déplore la Dre Ugurhan. Les réfugiés avec des maladies chroniques sont les plus affectés. Ils ne peuvent expliquer leurs problèmes aux médecins turcs et ils ne peuvent obtenir de médicaments sans prescription. «C’est très difficile pour nos propres citoyens de comprendre notre système de santé, donc imaginez pour les réfugiés syriens. La communication est l’obstacle principal», explique la Dre Ugurhan. Elle a récemment visité les réfugiés syriens qui habitent dans des abris de fortune à Adanalioglu, un village en banlieue de Mersin. Plus d’un millier de réfugiés se sont établis à cet endroit pour travailler sur les fermes comme travailleurs temporaires. «Les conditions de santé y sont encore pires», dit-elle. Même si le gouvernement a effectué des dépistages et des vaccinations, elle s’inquiète que les conditions de vie déplorables pourraient déclencher des épidémies. L’hygiène publique est le plus gros problème, particulièrement parce que la plupart des réfugiés refusent d’utiliser les toilettes mobiles, ils creusent plutôt des trous. Des enfants continuent de naître dans ces conditions terribles, rapporte la Dre Ugurhan.

«Tout ce que nous voulons, c’est le respect» «Tout ce que nous voulons, c’est le respect. S’il vous plaît, respectez les Syriens», souligne Hadi, le frère jumeau de Shadi. «Dans notre lieu de travail, ils avaient l’habitude de m’appeler “Hé l’Arabe”. J’ai un nom et ils le savent. C’est une insulte», estime Hadi. Il dit éviter de parler arabe dans les lieux publics pour ne pas être humilié. Hadeel Samra, une étudiante syrienne à l’Université de Mersin, se plaint du même problème. «Il y a des bonnes et des mauvaises personnes comme dans chaque société. Par exemple, dans les transports publics, certaines personnes me méprisent quand elles réalisent que je suis syrienne», remarque-t-elle. Avec l’arrivée des réfugiés syriens, les prix du marché immobilier ont doublé à Mersin. Il y a eu des pointes de chômage également. Les Syriens sont prêts à travailler pour des salaires plus bas et sans avantages sociaux. Le maire de Mersin, Burhanettin Kocamaz, a annoncé que le taux de chômage avait augmenté de 20 % en octobre 2015. Les gens d’ici se sentent menacés par le nombre grandissant de Syriens. Toutes ces questions génèrent des tensions sociales entre les réfugiés et la population locale. De plus, les Turcs hésitent encore à fréquenter les magasins et les restaurants syriens. «Les réfugiés syriens ne se sentent pas les bienvenus. Ils ont besoin de sympathie. Ainsi, on les voit parfois se promener en groupe et distribuer des fleurs aux gens du coin», raconte Mme Kaymak, l’étudiante universitaire ayant travaillé sur la question des réfugiés. «La Turquie n’a pas d’expérience dans la gestion de millions de réfugiés. Nous aurions pu mieux gérer cette crise. Malgré toutes les difficultés, notre société est encore compatissante envers les Syriens», affirme la Dre Ugurhan. «En ce moment, les gens d’ici et les Syriens vivent en paix sans se faire du mal, mais les Turcs ont peur que les Syriens restent pour toujours.» Des années seront nécessaires pour reconstruire le pays dévasté par la guerre. Donc, des experts estiment que la plupart des réfugiés syriens vont demeurer en Turquie même après la fin de la guerre. «Les Turcs vont alors commencer à poser des questions et c’est à ce moment que les vrais problèmes vont surgir», croit la Dre Ugurhan.

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Les réformes militaires chinoises : la politique par un autre moyen Le remaniement des forces armées est une extension de la campagne anticorruption Juliet Song et Larry Ong Époque Times Xi Jinping, le chef du Parti communiste chinois et des forces armées, a récemment remis des drapeaux militaires aux commandants de trois nouvelles unités, soit un commandement d’armée général, un commandement des missiles stratégiques et une force de soutien stratégique. La cérémonie, tenue le 31 décembre dernier, a marqué le plus récent épisode d’un vaste projet de restructuration des forces armées auquel Xi Jinping avait fait allusion lors d’un grand défi lé militaire en septembre 2015. Xi a ensuite annoncé que 300 000 soldats allaient être mis à pied. Dans les mois suivants, les détails des réformes sont lentement apparus : sept commandements régionaux seraient réorganisés en cinq zones militaires, les quatre quartiers généraux seraient remaniés et de nouveaux soldats seraient nommés dans des postes importants. Les réformes militaires de Xi Jinping visent clairement à moderniser l’Armée populaire de libération, une institution sclérosée coincée dans les années 1980. Elles ont aussi un objectif politique pressant. La réforme des forces armées permet à Xi de prendre le contrôle d’un important centre de pouvoir, aux dépens de la faction de l’ex-dirigeant Jiang Zemin et ainsi de consolider son pouvoir politique.

Des soldats chinois en septembre 2015 dans la province du Heilongjiang

L’armée c’est le pouvoir Cette citation du dirigeant Mao Zedong est bien connue : «Le pouvoir est au bout du fusil.» Ce dicton du dictateur signifie qu’en matière de politique au sein du Parti communiste, ceux qui tiennent le fusil – ou les forces armées – possèdent le vrai pouvoir. «Sans le contrôle des forces armées», Xi Jinping n’a «pas de pouvoir politique», a affi rmé à NTD l’analyste et auteur Chen Pokong. Selon Chen, depuis le début de son mandat, Xi Jinping a eu de la difficulté à prendre le contrôle des forces armées, étant donné l’inf luence importante qu’avait conservée Jiang Zemin, même s’il avait quitté son poste de chef de la Commission militaire centrale en 2005. «S’emparer du fusil est devenu une lutte sans trêve entre Xi Jinping et la faction de Jiang», estime Chen. Chen ajoute que même si Xi a été en mesure de relever de leurs fonctions les alliés de Jiang au sein de l’armée par l’entremise de sa campagne anticorruption, il peine à placer ses propres alliés au sommet, puisqu’il est minoritaire au sein du Comité permanent du Politburo composé de sept hommes, l’organe suprême

du Parti. Quatre des sept membres sont des alliés de Jiang. Le Comité central aurait déjà bloqué la nomination de deux alliés de Xi Jinping à la Commission militaire centrale, les généraux Liu Yuan et Zhang Youxia, selon Chen. Les réformes militaires de Xi Jinping sont donc un stratagème pour contourner le Comité central. Chen Pokong explique en entrevue que Xi est en mesure de remplacer les acolytes de Jiang dans les fonctions importantes «en partant de la base», soit en réduisant les effectifs des forces armées et en remaniant les commandements militaires. Les nominations aux plus hauts postes des forces armées – soit la direction de la Commission militaire centrale, par exemple – doivent encore être approuvées par le Comité central, mais Xi peut contrôler les alliés de Jiang avec la campagne anticorruption. Si les réformes militaires avancent comme le souhaite Xi Jinping, alors il sera en position politique avantageuse avant la convention du 19e Comité central du Parti communiste chinois en 2017, une importante rencontre des dirigeants du Parti.

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Les hommes du chef du Parti Xi Jinping a continuellement placé ses hommes ou les détracteurs de Jiang Zemin dans les positions importantes des forces armées, tout en remplaçant les alliés de son prédécesseur. La récente promotion du général Li Zuocheng au nouveau commandement de l’armée est un excellent exemple d’un responsable militaire choisi spécialement par Xi Jinping pour occuper un poste important dans l’appareil militaire. Étant traditionnellement une force terrestre, l’armée est l’élément le plus important de l’Armée populaire de libération. Le général Li, 62 ans, avait d’abord été promu chef de la Région militaire de Chengdu en 2013 par Xi Jinping. En juillet 2015, l’ancien combattant de la guerre sino-vietnamienne et officiellement reconnu comme «héros de guerre» a été promu au plus haut grade de shang jiang, général de l’armée. À peine cinq mois plus tard, Li Zuocheng s’est encore élevé pour atteindre un poste très important. Le général Qin Tian, nouvellement promu à la tête du Département d’étatmajor, n’a pas en été bonne relation avec Jiang Zemin. Selon The Trend, un

magazine de Hong Kong qui diff use des rumeurs politiques de la Chine continentale, il a fallu 12 ans au frère aîné de Qin pour passer de major-général à lieutenantgénéral, un délai très long qui est attribuable au mépris de Jiang Zemin pour leur père, l’ex-ministre de la Défense Qin Jiwei. Dans un article publié dans Qiushi, le journal politique principal du Parti communiste, Qin Tian a critiqué le général disgracié feu Xu Caihou et a louangé la campagne anticorruption de Xi Jinping dans les forces armées comme étant un effort pour «mettre de l’ordre dans le chaos». Xu Caihou et le général Guo Boxiong étaient les deux plus hauts gradés sous le président de la Commission militaire centrale, l’organe suprême des forces armées du régime chinois. Ces alliés importants de Jiang Zemin ont été purgés par la campagne anticorruption, un geste perçu comme un «tremblement de terre» au sein des forces armées. Guo Boxiong a été expulsé du Parti et remis aux autorités militaires judiciaires en juillet 2015. Si Xu Caihou n’était pas décédé d’un cancer de la vessie en mars 2015, un an après l’ouverture d’une enquête formelle, il aurait sûrement subi le même sort.

Le curieux cas des crevettes injectées de gel en Chine Juliet Song Époque Times En octobre dernier à Guangzhou, dans une ville portuaire du sud de la Chine, Mme Yang a déboursé environ 93 dollars pour acheter six crevettes géantes. Elle était satisfaite de son achat jusqu’à ce qu’elle trouve du gel à l’intérieur de la tête des crevettes. Un tel gel, dont la présence ne peut être détectée par une inspection sommaire, est injecté à un moment entre la pêche et la vente afin d’augmenter le poids et, par conséquent, les profits. Les crevettes vendues vivantes n’ont pas été injectées, puisque l’injection les tuerait. Selon des entretiens et des reportages, les autorités chinoises dans le domaine de l’alimentation n’ont pas fait grand-chose pour enquêter sur les cas portés à leur attention et personne ne sait vraiment à quel moment dans la chaîne de production l’injection a lieu. La Chine est le troisième plus grand exportateur de fruits de mer aux ÉtatsUnis et elle exporte une quantité importante de crevettes et de poissons-chats, soit deux des dix fruits de mer les plus populaires au pays. Des crevettes ont été importées de Chine pour une valeur de près de 212 millions de dollars de janvier à octobre 2015, selon les données du bureau de recensement américain. On ne sait pas s’il y a ou combien de ces crevettes infectées parviennent en Amérique du Nord, mais des experts en salubrité alimentaire estiment qu’il y a de quoi s’inquiéter. La Food and Drug Administration (FDA) américaine (Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) a publié une alerte le 11 décembre 2015 au sujet de la «présence de nouvelles drogues pour animaux et/ou d’additifs alimentaires dangereux» dans les fruits de mer importés de Chine, dont les crevettes.

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Étal de crevettes dans un marché de Pékin

Options américaines Patty Lovera, directrice adjointe de l’ONG américaine Food & Water Watch, croit que les consommateurs américains devraient se méfier des crevettes venant de Chine. «Nous savons qu’ils ont des problèmes de sécurité alimentaire en Chine et il y a constamment des histoires écrites sur ces problèmes», indi-

que M me Lovera en entrevue téléphonique. «Notre FDA a un bureau en Chine, mais ils ne sortent pas beaucoup pour faire des inspections. Quelques centaines d’inspections par année, ce n’est rien comparativement à la quantité d’activités dans le domaine alimentaire dans ce pays.» M me Lovera mentionne également le

manque de ressources humaines de la FDA pour inspecter les importations alimentaires. «Il n’y a pas beaucoup d’inspections à la frontière quand ça entre. Ils touchent à moins de 2 % de ce qui entre, alors les importateurs prennent parfois des risques. […] Ils peuvent parfois envoyer quelque chose qui n’est pas correct.»

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L’opposition prend le contrôle du Parlement sur fond de tensions Aurélien Girard Époque Times Deux ans après la mort d’Hugo Chávez, son ambition de construire un bloc néobolivarien en Amérique du Sud, allié de la Russie et de l’Iran contre les ÉtatsUnis, semble le rejoindre dans la tombe. Après l’échec électoral des péronistes argentins fi n 2015 et la procédure de destitution lancée à l’encontre de Dilma Rousseff au Brésil, l’entrée au Parlement vénézuélien d’une ultra-majorité de droite marque la volonté de tourner défi nitivement la page Chávez. Les tensions sont vives, cependant, à Caracas entre législateurs et pouvoir exécutif. Alors que le président vénézuélien Nicolás Maduro met en place un nouveau gouvernement de gauche radicale et s’assure le soutien de l’armée, la nouvelle Assemblée rêve déjà de lancer une procédure de destitution à son encontre. Lors des élections parlementaires du 6 décembre, deux tiers des sièges très précisément ont été remportés par l’opposition au président Nicolás Maduro, après 16 années de domination chaviste; une «ultra-majorité» qui doit permettre une révision de la constitution néo-bolivarienne du Venezuela. Après 15 ans, étouffée par la suprématie chaviste – et pour beaucoup de ses membres, après des séjours prolongés en prison – la droite vénézuélienne a bien l’intention de frapper dur au Parlement. Le mardi 5 janvier, au moment de leur investiture, l’entrée en fonction des nouveaux parlementaires avait une allure de putsch, tandis qu’aux alentours de l’Assemblée la police antiémeute était aux abois. Politique de terre brûlée Courant décembre, dans une série d’actions assez proches de celles récemment observées en Pologne, la majorité sortante a nommé à la hâte 13 nouveaux juges à la Cour suprême. Une de leurs premières actions a été de suspendre l’élection de trois députés de la nouvelle majorité, dans une tentative de faire passer celle-ci juste en dessous des deux tiers des voix exigées pour voter des modifications constitutionnelles. Le 4 janvier, l’Assemblée sortante a aussi voté, également en urgence, un nouveau train de dépenses décidé par l’exécutif pour lancer son nouveau programme

« Le monde sait que le Venezuela entre aujourd’hui dans une nouvelle phase. » économique. Au même moment, Nicolás Maduro signait un décret retirant à l’Assemblée son contrôle sur la Banque Centrale. La nouvelle majorité ne pourra donc plus en nommer les directeurs ni en recevoir d’informations économiques et fi nancières. De plus, le président Maduro, qui contrôle étroitement les médias nationaux, n’a pas manqué de faire perdurer le style chaviste en qualifiant la victoire de la droite de «putsch électoral», une prise de pouvoir par des bourgeois antipatriotes voulant détruire la paix sociale. La réponse du berger «Savez-vous ce qui est surprenant?», s’exclamait le nouveau président de l’Assemblée nationale Henry Ramos Allup, à la sortie du Parlement le 6 janvier.

GERALDO CASO/AFP/GETTY IMAGES

À Caracas, un homme passe devant une murale sur laquelle est peinte l’image du drapeau vénézuélien, le président Hugo Chavez et le libérateur de l’Amérique du Sud, Simon Bolivar.

«C’est qu’il n’y a pas d’autre endroit au monde où l’entrée en fonction de nouveaux parlementaires soit un événement. Tout le monde y prête attention, comme jamais auparavant. Et savez-vous pourquoi? Parce que le monde sait que le Venezuela entre aujourd’hui dans une nouvelle phase.» Autour de l’Assemblée, des cordons de police ont accompagné l’entrée en fonction de la nouvelle majorité pour prévenir des heurts entre manifestants chavistes et partisans de la nouvelle majorité. À l’intérieur, les députés des deux camps ont joyeusement échangé les qualificatifs de «traîtres» et de «corrompus» – les traîtres étant les députés de droite de la nouvelle majorité, accusés de prévoir la vente du Venezuela aux États-Unis, et les corrompus ceux de l’ancienne majorité, accusés d’être responsables des difficultés économiques du pays. Pour ajouter à la tension, les trois parlementaires suspendus par la Cour suprême dans l’attente d’une enquête sur un possible achat de voix, ont siégé tout comme leurs collègues, montrant leur refus de se plier à une décision jugée politique. Dès le lendemain, le 7 janvier, Henry Ramos Allup, ordonnait – devant les caméras – que soient retirés tous les portraits d’Hugo Chávez présents à l’Assemblée, n’acceptant que le maintien des portraits originaux de Simon Bolivar. «Emmenez-les à Sabaneta [lieu de naissance de Chávez], ici ce n’est pas un cimetière. Je ne veux voir ici ni Chávez ni Maduro. Emportez-les à Miraflores ou jetez-les aux toilettes, mais rien ne restera ici. Rien», déclarait Ramos, pendant que le directeur de la communication institutionnelle de l’Assemblée tweetait fièrement la photo du départ des portraits géants de Chávez en parlant de «ré-institutionnalisation du Parlement». «Je ne peux pas m’empêcher d’ex-

primer ma colère et mon dégoût», a répondu Nicolás Maduro à la télévision nationale. «J’appelle le peuple à se rebeller contre ces néo-fascistes, ces antibolivariens, ces antipatriotes.» Risques à venir Les risques d’émeutes sont réels et les déclarations des deux camps font anticiper une confrontation dure. La Cour suprême, contrôlée par l’exécutif de Maduro, devrait systématiquement bloquer les réformes votées par l’Assemblée, qui en retour lancera une procédure de destitution à l’encontre de Nicolás Maduro. La nomination par celui-ci au ministère de l’Économie du radical de gauche Luis Salas n’est pas faite pour rassurer à un moment où la chute des cours du pétrole a déjà fait plonger le budget de l’État. Le pays subit l’inflation la plus élevée du monde, avec plus de 100 % de hausse

des prix en 2015. Malgré les immenses ressources en pétrole, l’économie vénézuélienne est en déroute; des aliments de base comme la farine et les œufs commencent à manquer. Plus inquiétant encore au vu de l’exemple mexicain, toute la place est laissée, pour l’emploi, au crime organisé et aux cartels de la drogue, progressivement chassés de Colombie et qui voient le Venezuela comme une nouvelle plateforme pour leurs exportations vers l’Europe. Entre un exécutif prêt à tout pour continuer la «révolution socialiste» et qui a reçu la semaine dernière – message malheureusement clair – la promesse du «soutien inconditionnel et de la loyauté absolue» du chef des forces armées vénézuéliennes, et une Assemblée dont le premier objectif semble être de se venger du camp chaviste, le peuple vénézuélien va devoir attendre encore l’arrivée de jours meilleurs.

FEDERICO PARRA/AFP/GETTY IMAGES

Manifestation contre le président du Venezuela, Nicolas Maduro

Extrait des Neuf commentaires Depuis la publication des Neuf commentaires sur le Parti communiste en novembre 2004 par le Dajiyuan (édition chinoise d’Époque Times), plus de 225 100 000 personnes ont démissionné du Parti communiste chinois (PCC) et de ses organisations. Nous republions donc ces commentaires ayant déjà une portée historique. Leur intégralité est disponible sur le site [www.epoquetimes.com].

Deuxième commentaire LES DÉBUTS DU PARTI COMMUNISTE CHINOIS II. L’édification honteuse du PCC (SUITE) 6. La guerre anti-japonaise – le PCC grandit en tuant avec des armes empruntées En réalité, lorsque la guerre anti-japonaise éclata en 1937, le KMT avait plus de 1,7 million de soldats armés, des navires d’un déplacement de 110 000 tonnes et environ 600 avions de combat de différentes sortes. En comparaison, la taille totale de l’armée

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du PCC incluant la nouvelle et quatrième armée, qui avait été récemment assemblée en novembre 1937, n’excédait pas 70 000 hommes. Sa puissance était encore affaiblie par les politiques fractionnelles internes et aurait pu être éliminée en un seul combat. Le PCC réalisait que s’il devait affronter les Japonais dans la bataille, il ne serait pas capable de vaincre même une seule division des troupes japonaises. Pour le PCC, soutenir son propre pou-

voir plutôt que d’assurer la survie de la nation était l’essentiel de son accent mis sur «l’unité nationale». Par conséquent, durant sa coopération avec le KMT, le PCC exerça une politique interne «donnant priorité à la lutte pour le pouvoir politique, qui doit être dévoilée à l’intérieur et réalisée en pratiques concrètes». Après que les Japonais ont occupé la ville de Shenyang le 18 septembre 1931, étendant ainsi leur contrôle sur de plus vastes régions de la Chine septentrionale, le PCC combattit pratiquement épaule à épaule avec l’envahisseur japonais pour vaincre le KMT. Dans une déclaration écrite en réponse à l’occupation japonaise, le PCC incita la popu-

lation dans la région contrôlée par le KMT à se rebeller, appelant «les ouvriers à la grève, les paysans à fomenter des troubles, les étudiants à boycotter les classes, les pauvres à cesser de travailler, les soldats à se révolter» afin de renverser le gouvernement nationaliste. Bien que brandissant une bannière appelant à résister aux Japonais, le PCC n’avait que des armées locales et des forces de guérilla dans des campements éloignés des lignes du front. À l’exception de plusieurs batailles, y compris celle livrée au Col de Pingxing, le PCC ne contribua pas beaucoup à la guerre contre les Japonais. Au lieu de cela, il dépensait son énergie à éten-

dre sa propre base. Lorsque les Japonais abdiquèrent, le PCC incorpora dans son armée les soldats qui se rendaient, prétendant l’avoir étendue à plus de 900 000 soldats réguliers, en plus des 2 millions de combattants réservistes. L’armée du KMT était essentiellement seule sur les lignes du front à combattre les Japonais, perdant plus de 200 généraux dans la guerre. Les officiers de commandement du côté du PCC n’essuyèrent pratiquement pas de pertes. Cependant, les livres du PCC prétendaient constamment que le KMT n’avait pas résisté aux Japonais et que c’était le PCC qui avait mené la grande victoire dans la guerre anti-japonaise.

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Le vélo quatre saisons : le sécuriser pour l’adopter CONSEILS DE BASE 1. Soyez visible. En plus des réflecteurs qui sont obligatoires, équipez-vous d’un éclairage actif : une lumière blanche à l’avant et une lumière rouge à l’arrière. Portez des vêtements clairs. 2. Équipez-vous de pneus adéquats. Pneus cloutés, à crampons, cyclocross? Informez-vous auprès de personnes qualifiées pour vous aider à choisir. 3. Munissez-vous de gardeboues, préférablement un modèle qui longe le pneu sur la moitié de sa circonférence et qui n’est pas installé trop près de celui-ci. MAURICIO LIMA

Frédérique Binette Époque Times La pratique du vélo est de plus en plus populaire au Québec et le vélo d’hiver n’échappe pas à cette tendance. De 2005 à 2010, la proportion de cyclistes adultes aurait augmenté de 19 % dans la province, selon Vélo Québec. Par ailleurs, il y aurait 50 000 cyclistes quatre saisons, un nombre en «explosion!» selon Étienne Roy-Corbeil, copropriétaire du magasin montréalais Dumoulin Bicyclettes, qui évalue à près de 10 % la proportion de sa clientèle roulant l’hiver. Le vélo ne serait plus seulement perçu comme une pratique récréative «du dimanche aprèsmidi, quand il fait beau – pas trop chaud, pas trop froid, et qu’on a le vent dans le dos», plaisante M. Roy-Corbeil, mais comme un mode de déplacement à part entière. En effet, de 2000 à 2010, la proportion de Montréalais utilisant le vélo à des fins de transport aurait plus que doublé, selon Vélo Québec. Explorons les tenants et les aboutissants de cette pratique en pleine expansion. Le vélo est un moyen de déplacement des plus efficaces : «Pour moi, c’est le moyen de transport le plus rapide entre le domicile, la garderie, l’école et le travail», explique M. Roy-Corbeil. Par ailleurs, les autres types de moyens de transport ont, eux, leur lot d’inconvénients : «en hiver, il faut attendre son bus dans le froid, déblayer son auto, prendre les transports en commun qui sont déjà surchargés, c’est encore plus pénible!», confie Mme Bebronne, agente de liaison à Vélo Québec Association. La sécurité d’abord D’une manière générale, la sécurité des routes du Québec se serait beaucoup améliorée. Selon le bilan routier 2014 de la SAAQ, de 1978 à 2014, alors que le nombre de titulaires de permis de conduire a augmenté de 69 % et que le nombre de véhicules en circulation a plus que doublé, le nombre de personnes décédées dans des accidents de la route, lui, a diminué de 81 %. Quant aux cyclistes, en 2014, le nombre total de blessés, toutes catégories confondues, aurait diminué de 11,4 % chez les hommes et de 19,2 % chez les femmes par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. Plus de cyclistes, mais proportionnellement moins d’accidents? Oui. Ce phénomène appelé Safety in Numbers serait bien connu et tirerait son origine des travaux du statisticien britannique Reuben Jacob Smeed qui, en 1949, aurait démontré que le risque d’accident par véhicule est plus bas dans

les pays où plus de personnes conduisent. Pour les cyclistes, la corrélation s’appliquerait aussi : «Plus on est nombreux, plus on est en sécurité. On fait partie du paysage et les automobilistes sont plus habitués à cohabiter, ils développent le réflexe de regarder dans leurs angles morts, de faire attention en tournant, etc, donc proportionnellement, pour chaque cycliste, ça devient plus sécuritaire», explique Mme Bebronne. Quant au vélo d’hiver, les Québécois seraient surtout préoccupés par la condition des routes : «Ce n’est pas la température [qui décourage le plus les gens de faire du vélo l’hiver] – les gens savent s’habiller chaudement. Ce n’est même pas les précipitations. C’est vraiment la condition de la chaussée, l’état de la chaussée qui va faire que les gens vont se sentir en sécurité de monter sur leur vélo et de pédaler, ou pas», explique Mme Bebronne. Parce que la nuit tombe plus vite et que les alternances de fonte et de regel glacent les rues, le vélo d’hiver est-il un moyen de déplacement sécuritaire? Difficile de trancher : «On manque vraiment de données. C’est sûr que, quand on regarde les bilans routiers de la SAAQ [Société de l’assurance automobile du Québec], on voit qu’il y a moins d’accidents en hiver, mais on voit que, parallèlement, l’achalandage baisse aussi. […] si on se fie sur les données des compteurs [de passages situés sous les pistes cyclables] pour évaluer l’achalandage et que l’on compte le nombre d’accidents à côté, c’est très difficile de déceler un pattern par saison. Proportionnellement, il ne semble pas y avoir plus d’accidents en hiver qu’en été», explique Mme Bebronne. Pistes ou bandes cyclables? Plus les aménagements sont sécuritaires, plus ils rejoignent de types de cyclistes – des plus téméraires aux plus craintifs et aux plus vulnérables. En ce sens, les PaysBas seraient exemplaires. Selon l’étude de la chercheure Anne Lusk et de ses collaborateurs publiée dans la revue Injury Prevention en 2011, dans ce pays l’on trouverait 29 000 km de pistes cyclables, près du tiers (27 %) des déplacements se ferait à vélo et 55 % des cyclistes seraient des femmes. Il y aurait 0,14 blessure par million de kilomètres. Inversement, aux États-Unis, la rareté des infrastructures rendrait la pratique dangereuse et impopulaire : seulement 0,5 % des déplacements se font à vélo, à peine 24 % des cyclistes adultes sont des femmes et la proportion d’accidents est 26 fois plus élevée. Au Québec, le réseau cyclable s’est beaucoup développé. En cinq ans, ce dernier aurait progressé de 36 % et atteignait, en 2010, près de 9000 km, selon Vélo Québec. «C’est sûr que ça se démocratise […] on ne se cachera pas qu’on n’est pas encore rendu à une vraie représentativité de la population. Le vélo d’hiver, c’est probablement encore moins le cas», soutient Mme Bebronne. Côté sécurité, les aménagements s’équivalent-ils tous? À Montréal, l’on trouve à la fois des «pistes cyclables» qui sont délimitées de la route par une barrière physique (mail de béton ou bollards), et les «bandes cyclables» qui sont délimitées de la route par un marquage au sol. Les chercheurs précités se sont penchés sur le réseau cyclable montréalais

et ont relevé que la proportion d’accidents et de chutes était généralement moindre sur les pistes cyclables que sur les bandes cyclables. Toutefois, les pistes cyclables ne sont pas, elles non plus, une garantie de protection. «On sait que, même si on a des pistes cyclables aménagées qui sont très sécuritaires le long des tronçons, c’est vraiment aux intersection qu’on a plus de risque de collision», met en garde Mme Bebronne. En effet, dans une étude publiée en 2011, le Dr Patrick Morency et ses collaborateurs ont relevé que, à Montréal, près de 6 accidents impliquant des cyclistes sur 10 ont lieu aux intersections, en particulier aux intersections à 4 branches où les possibilités de croisements se multiplient. Quant aux bandes cyclables, les cyclistes qui y roulent sont plus sujets à être victimes d’une portière qui s’ouvre. Lorsqu’ils effectuent des dépassements, ils roulent plus près des véhicules et ils doivent parfois composer avec les autobus qui effectuent leurs arrêts dans la même voie. Quant à y circuler l’hiver, «on a moins d’espace, avec les bancs de neige, les rues sont plus étroites, alors on est obligé de cohabiter avec les autres modes de transport d’un peu plus proche qu’on le souhaiterait. Mais en même temps, en hiver, tout le monde roule plus lentement, anticipe davantage. Certaines artères sont plus tranquilles et plus agréables à parcourir», commente Mme Bebronne. Et le déneigement… Cette année, la Ville de Montréal a adopté une nouvelle politique de déneigement. «Les normes minimales qui s’appliquent à la chaussée s’appliquent également aux pistes désignées et aux bandes cyclables», a exprimé M. Harout Chitilian, vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal, lors de la conférence de presse du 7 janvier 2016. Ainsi, certaines voies cyclables devront être déneigées en même temps que les rues selon le niveau de priorité (un, deux ou trois) de ces dernières. Aussi, l’application Info Neige permet de connaître, en temps réel, l’avancement du chargement de la neige. «Donc, il y a eu une augmentation de la prévisibilité pour les cyclistes [de l’état de déneigement des voies]», affirme M. Gadoury, président du comité consultatif sur le vélo pour la Ville de Montréal et conseiller de Ville, du district ÉtienneDesmarteau, dans l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie. Toutefois, notre climat poserait des défis à l’entretien des pistes l’hiver. Alors que d’autres villes, comme Calgary, bénéficient d’une neige plus sèche et poudreuse qui peut simplement être enlevée avec un balai, «à Montréal, on a une neige beaucoup plus humide. Peut-être est-ce à cause de l’effet des Grands Lacs ? Quand on tasse la neige avec une pelle, elle est lourde, elle a tendance à former des amas de glace. Donc, il y a toute la notion de défi technique pour l’entretien […] À Montréal, il doit y avoir un épandage de sel massif», informe M. Gadoury. Finalement, bien qu’actuellement, du 15 novembre au 1er avril, plusieurs pistes cyclables séparées de la route par des bol-

4. Faites une mise au point régulière de votre vélo. Si ce n’est au début de la saison, celle de la fin de la saison est nécessaire pour le nettoyer du sel et du sable. Lubrifiez régulièrement la chaîne, les câbles et les gaines. 5. Habillez-vous comme en ski de fond, c’est-à-dire avec un système de couches multiples qui vous gardera au sec et au chaud. Ne vous habillez pas trop chaudement. 6. Munissez-vous d’une petite bouteille de dégivreur de serrure pour votre cadenas. Vous en trouverez une chez votre quincaillier ou à votre magasin de vélo. 7. Respectez votre niveau de confort. Ne vous sentez pas obligé de rouler dans des conditions extrêmes. 8. Roulez lentement et de manière régulière, évitez les manœuvres brusques. 9. Avis aux automobilistes! Laissez un maximum d’espace aux cyclistes. Attendez le moment opportun avant d’effectuer un dépassement. Références : Vélo-Québec Dumoulin Bicyclettes Site web de Mountain Equipment Coop (MEC)

lards ferment – telles celles des rues Clark et Boyer – «l’objectif côté aménagement, ce n’est pas de fermer [les pistes] plus tard, c’est vraiment que tous les kilomètres développés soient quatre saisons», rassure M. Gadoury. C’est d’ailleurs ce que beaucoup de cyclistes souhaitent, et même plus. L’idéal serait «de mettre à niveau les axes qui sont actuellement pratiqués en été et qui sont très utilisés, ils sont des axes nord-sud hyper importants, qui ne doivent pas disparaitre en hiver», souhaite Mme Bebronne. Oulu, le cas d’école Pour les habitants de la ville finlandaise d’Oulu, le vélo est devenu un mode de transport normal, même l’hiver. Malgré une moyenne de température de -14 °C en février et une durée d’ensoleillement très limitée, la part annuelle modale du vélo serait de 22 %. On y construirait 17 km de pistes par année et leur déneigement précéderait celui des routes. Peut-être que, petit à petit, c’est ce vers quoi nous tendons, nous aussi : «Je pense que, par le simple fait qu’il y a de plus en plus de cyclistes qui sont là, ça normalise la chose et les gens se rendent bien compte que ce n’est pas un acte extrême», conclut Mme Bebronne.

ÉVÉNEMENT À VENIR Participez à la troisième édition de l’expérience de vélo hivernal «Vélo sous zéro». Le parcours forme une boucle de 17 km et emprunte à la fois des rues ouvertes à la circulation automobile et le réseau cyclable. Quelque 1000 cyclistes sont attendus le dimanche 14 février 2016, à compter de 10 h. Arrivée et départ à la Maison du développement durable. Inscription gratuite mais obligatoire : www.velo.qc.ca/fr/evenement/Velo-sous-zero

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Les prophéties de « Bicycle Bob » pour l’avenir du vélo à Montréal Nathalie Dieul Époque Times Visionnaire, prophète sont des qualificatifs qui ont été utilisés dans les médias pour désigner Robert Silverman, mieux connu sous le nom de «Bicycle Bob». Il y a une quarantaine d’années, il a joué un rôle important dans la création de pistes cyclables à Montréal. Je suis donc allée rencontrer ce Montréalais légendaire pour savoir comment il entrevoyait l’avenir du vélo dans la métropole. Se disant lui-même «vélorutionnaire et fier de l’être», Bicycle Bob est aujourd’hui âgé de 82 ans et il continue de faire du vélo. C’est lorsque sa femme est décédée dans un accident de voiture qu’il a tourné le dos aux automobiles et adopté un nouveau mode de déplacement. Même s’il a quitté Montréal il y a 11 ans pour s’installer à Val-David dans les Laurentides, il continue à se tenir au courant des enjeux de la métropole et à prendre position pour tout ce qui a trait au vélo. C’est dans son appartement où il collectionne les œuvres d’art qu’il me reçoit et me montre cette lettre qu’il a écrite récemment sur Facebook au sujet de la piste cyclable du pont Jacques-Cartier qui a été récemment fermée pour l’hiver, pensant aux nombreux usagers «qui ont désespérément besoin de ce service essentiel pour voyager quotidiennement d’un bord à l’autre du pont, et ce, en toute saison». Robert Silverman est fier de ce qu’est aujourd’hui devenu Montréal aujourd hu i : une ville où il fait bon se déplacer à vélo, une ville cotée 2 e en Amérique du Nord pour

l’utilisation de la bicyclette. Il est fier d’avoir participé à cette «vélorution» il y a une quarantaine d’années, en cofondant l’organisme Le monde à bicyclette avec Claire Morissette. Les actions de cette association ont abouti à la création de nombreuses pistes cyclables, dont celles sur les ponts permet«Bicycle Bob» est tant de rejoindre la Riveaujourd’hui âgé de 82 ans et Sud. C’est aussi grâce à ce il continue de faire du vélo. groupe que nous pouvons aujourd’hui transporter nos vélos dans le métro. Le célèbre cycliste remarque ES IM ET que le mouvement de l’époque avait QU O P L /É I EU été créé à cause d’une «cyclofrustraIE D HA L T A N tion», et que l’association Le monde à bicyclette ainsi que le mouvement de contestation pas payer une auto». Alors ont disparu lorsque les droits des cyclistes ont été entendus. qu’aujourd’hui, «on voit même le «La nouvelle “cyclofrustration” est à propos du dénei- doyen de McGill qui va à McGill à bicyclette. Donc, gement». Selon M. Silverman, il est «inévitable» que c’est presque une fierté». Bicycle Bob voit une contil’avenir des pistes cyclables montréalaises passe par nuité dans ce changement, un avenir en progression leur déneigement prioritaire, comme c’est le cas dans avec un plus grand nombre d’hommes d’affaires, de le plusieurs villes scandinaves. secrétaires et autres professionnels qui se rendront au p En habitué des manifestations pacifiques qu’il orga- travail à vélo. Celui qui a été qualifié de prophète par Stephen Phinisait pour attirer l’attention des médias, comme la n fois où il s’est déguisé en Moïse séparant les eaux du zicky, dans le récent documentaire de Josh Freed Les fo fleuve, pour symboliser le fait que les cyclistes puis- bons, les méchants et la bicyclette, prédit également sent se rendre sur la Rive-Sud, «Bicycle Bob» apprécie un meilleur comportement, qualitatif et quantitatif, se les actions mises en place de nos jours par les groupes autant en ce qui concerne les chauffeurs de voiture que le de jeunes cyclistes de la relève, affi liés à la Coalition les cyclistes fautifs de ne pas respecter les règlements d de circulation, espérant une plus grande action de la vvélo de Montréal. Par exemple, il y a deux ans, des militants, armés de police pour surveiller les uns et les autres. Finalement, le dernier aspect de la prédiction de pelles à neige, ont organisé un «pellete-in» pour déneip gger une piste cyclable d’Outremont. «La ville était telle- l’octogénaire pour l’avenir de la bicyclette à Montréal ment embarrassée qu’après ça ils ont déneigé», admire concerne l’essor du vélo électrique. m Inutile de rappeler tous les avantages qu’off re la ciren riant M. Silverman. D’autres prédictions d’avenir? «Socialement, il va y culation à vélo dans une grande ville où il est de plus avoir des changements», prédit le visionnaire. L’atti- en plus difficile de se déplacer en voiture. «Quand nous tude des gens a changé par rapport au vélo et elle va avons commencé, on n’avait pas les changements clicontinuer à évoluer. À l’époque où Robert Silverman matiques comme argument! Donc, chaque année, il y étudiait à l’université, «c’était une honte d’avoir une a de plus en plus d’arguments pour la bicyclette», soubicyclette, c’était une preuve que vous ne pouviez ligne Bicycle Bob en riant.

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Le vélo d’intérieur Nathalie Dieul Époque Times L’un d’eux est à la base un passionné de vélo, l’autre s’est mis à faire du vélo d’extérieur à la belle saison seulement après avoir découvert le vélo-cardio – aussi appelé spinning – pendant une saison d’hiver. Le premier déteste profondément la saison froide, alors que le second l’adore et pratique toutes sortes de sports d’hiver. Tous les deux ont en commun un enthousiasme débordant pour leur entraînement hivernal : rencontre avec deux fanatiques de vélo. Un vélo de route sur une base d’entraînement À l’automne, Patrick Aubut rentre son vélo de route, celui qui a été ajusté à un positionnement idéal pour son corps, et l’installe sur une base d’entraînement chez lui. Après les saisons de printemps, d’été et d’automne où il roule 50 kilomètres par jour pour se rendre au travail et rentrer chez lui le soir, joignant l’utile à l’agréable, il continue à pratiquer dans sa maison «l’exercice de pédaler», exercice qu’il aime par-dessus tout. «Il y a deux ou trois ans, les bases d’entraînement étaient assez rudimentaires, c’était un peu difficile de pédaler là-dessus, mais maintenant elles ont tellement évolué», assure celui qui préfère largement ce système aux vélos stationnaires. Dans le passé, M. Aubut utilisait des entraînements vidéo qu’il trouvait sur internet, en cherchant avec le mot clé «spinning». Récemment, il a découvert un outil d’entraînement appelé TrainerRoad, un logiciel qu’il a installé sur son MacBook qu’il place devant son vélo. Pour lui, ce logiciel est un peu comme un entraîneur personnalisé. «Je trouve ça plus intéressant parce que toutes mes données sont sur un site, j’ai mon profi l et je peux suivre vraiment ma progression.» De plus, comme il ne l’utilise que de novembre à mars, il ne lui

coûte pas très cher, environ 12 à 15 $ par mois pendant cette période. Sans musique ni télévision, le cycliste préfère se concentrer sur son écran avec toutes les informations que celui-ci lui donne, et bien sûr, sur le plaisir de pédaler. «Ça me permet de méditer avec moi-même. Ça me relaxe et ça me détend», constate-t-il. Trois à quatre fois par semaine, pendant 30 minutes à une heure, Patrick Aubut s’entraîne avec ce logiciel conçu pour ceux qui font de la course. Même s’il ne participe pas aux compétitions, le résident de Laval aime les performances, son entraînement hivernal lui permet de garder la forme. «Quand arrive le printemps, tu es au même point que lorsque tu as arrêté, sinon même plus, parce qu’ils visent à améliorer certaines choses dans ta forme physique quand tu suis leurs entraînements », apprécie-t-il.

deux heures par semaine au bout d’un mois, puis des entraînements de trois heures, à raison de deux à trois fois par semaine. «Là, c’est sûr que mon cardio et mes jambes se sont renforcés. J’ai vu une grosse différence sur moi-même. J’ai maigri un peu et ça me donnait de l’énergie», témoigne le passionné de vélo-cardio. L’été suivant, M. Turcotte était plus motivé à faire du vélo à l’extérieur que dans le passé. «J’ai fait de petites compétitions, des duathlons. En faisant du spinning, ça a changé complètement, c’était beaucoup plus facile de faire du duathlon. Je montais sur le vélo et c’est comme si j’étais une fusée, je dépassais tout le monde.» Naturellement, le résident de Sainte-Agathe-desMonts a continué le vélo-cardio l’hiver suivant. Même s’il dispose d’un bon vélo stationnaire chez lui, il trouve les entraînements de groupe plus motivants et plus amusants. Par la suite, son professeur étant tombé malade, il le remplace pendant deux saisons avant de laisser la place à d’autres un hiver où il était plus occupé, et continue de suivre simplement les cours pour s’entraîner. «Ce que je conseille aux débutants, surtout quand ils entrent dans une classe et qu’il y en a qui en font depuis longtemps : c’est de commencer une journée à la fois, un cours à la fois. L’important, c’est d’être là, c’est de persévérer. À un moment donné, tes efforts paraissent, tes cuisses deviennent plus dures, tu as moins de misère à marcher, tu as plus d’énergie. C’est un sport qui est bon pour tout le monde», remarque Pascal Turcotte, qui veut rester en forme parce qu’il approche les 50 ans. Et surtout, il conseille aux nouveaux d’y aller à leur rythme, de ne pas essayer à tout prix de suivre les habitués. Par exemple, lorsqu’il donnait le cours, il disait aux élèves qui étaient moins en forme de rester assis sur leur vélo stationnaire, tandis qu’il poussait ceux qui le pouvaient à se lever sur leur vélo. Cela permet de s’entraîner en ayant du plaisir, sans avoir trop de courbatures le lendemain!

« Ce que je conseille aux débutants, surtout quand ils entrent dans une classe et qu’il y en a qui en font depuis longtemps : c’est de commencer une journée à la fois, un cours à la fois. L’important, c’est d’être là, c’est de persévérer. »

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Vélo-cardio Se décrivant aujourd’hui comme un cycliste amateur, voire débutant, Pascal Turcotte possédait un vélo, mais n’en faisait pas très souvent. Puis, un hiver, il y a trois ou quatre ans, il a suivi un cours de vélo-cardio pour essayer de renforcer ses jambes. «J’ai essayé ça et j’ai beaucoup aimé, je suis tombé en amour avec ça.» Ce qui l’attirait dans ce cours, entre autres, c’était que l’exercice se faisait avec de la musique. Après un début plus tranquille, il faisait trois entraînements de

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Le fatbike : une mode ou un nouveau sport d’hiver? Nathalie Dieul Époque Times Le fatbike, ce vélo aux roues surdimensionnées (jusqu’à 120 mm de large) que nous voyons apparaître un peu partout pendant l’hiver, est-il une nouvelle mode? Ou bien est-il le sport qui manquait à la panoplie des sports d’hiver? Bien qu’il ait fait son apparition au Québec il y a quelques années seulement et qu’on le voie de plus en plus souvent depuis deux ou trois ans, «ce n’est pas si nouveau que ça, ça existe depuis presque 20 ans, le mouvement du fatbike», nous apprend Luc Baril, copropriétaire des boutiques Espresso Sport, spécialisées dans le vélo et le ski de fond dans les Laurentides. En effet, les premiers vélos bricolés pour rouler sur la neige auraient été conçus en Alaska il y a une vingtaine d’années, pour participer à une grande course annuelle. «Tous ceux qui tentaient de faire cette course en hiver modifiaient des vélos pour y mettre les plus gros pneus possible. Au début, c’était un vélo de montagne normal, avec des gros pneus de vélo de descente sur des jantes extrêmement larges. Même, pour les premiers essais d’une jante large, les mécanos prenaient deux jantes et les soudaient ensemble […]», continue M. Baril. Ces vélos se sont progressivement élargis jusqu’à devenir les fatbikes que nous connaissons aujourd’hui, commercialisés en série depuis 2005. Pour qui? L’engouement pour ce deux-roues que l’on peut utiliser dans la neige est bien là. Il permet aux adeptes de vélo qui ne font pas de sport extérieur l’hiver de développer leur nordicité, en leur apportant autant de plaisir que dans leur pratique de vélo estival. Toutefois, le fatbike s’adresse autant aux amateurs de vélo qu’aux néophytes. «Absolument tous ceux qui ont l’esprit d’aventure peuvent faire ça, même s’ils ne sont pas habitués», assure Luc Baril. À la Coopérative de Solidarité des 4 Pôles, qui ouvre ses sentiers de raquette pour la première fois cet hiver aux fatbikes, on a remarqué l’intérêt des utilisateurs de leurs sentiers bien avant l’arrivée des vélos sur le terrain. Il s’agit autant des gens qui veulent essayer que de cyclistes aguerris qui viennent en groupe avec des amis qui ont besoin de louer un vélo pour les accompagner. «Ce n’est pas nécessaire de faire du vélo l’été pour faire du fatbike, pas du tout. C’est un sport complètement différent», souligne Maryse Caron, chargée de projet à la Coopérative des 4 Pôles, située à Wentworth-Nord dans les Laurentides. Plus facile que le vélo de montagne L’hiver offre un sérieux avantage pour la pratique du vélo dans les sentiers damés soit par les raquetteurs, soit par machinerie : les roches et les racines disparaissent, les sentiers sont beaucoup plus lisses qu’à l’été. Il est donc plus facile de s’initier au fatbike en cette saison qu’au vélo de montagne pendant la belle saison.

Même si le fatbike est souvent utilisé davantage en hiver, il peut l’être pendant les quatre saisons. Quand il n’y a pas de neige, il permet de partir à l’aventure dans des sentiers peu entretenus. Le copropriétaire des boutiques Espresso Sport le compare même à une espèce de «tracteur de vélo de montagne» qui passe partout. Terrain de jeu idéal La première qualité d’un bon terrain de jeu hivernal pour le fatbike, c’est avant tout d’avoir une surface bien damée, dure. C’est donc une activité qui a tout avantage à partager ses sentiers avec les raquetteurs par exemple. Pour les débutants, il vaut mieux ne pas avoir trop de montées. Pour les habitués, le terrain de jeu idéal est un sentier sinueux, avec une alternance de montées et de descentes. «Quand tu montes, tu travailles, quand tu descends tu te laisses aller. Alors ça permet à la personne de faire beaucoup de cardio en montée et de se laisser aller en descente», remarque Mme Caron. Les zones montagneuses des Laurentides ou des Cantons de l’Est sont donc toutes indiquées pour cela. Habillement Un habillement multicouche classique est requis pour pratiquer ce sport : «Quand on fait de la montée, on a chaud, donc on retire une pelure. Quand on descend, c’est plus rapide, on a le vent de face, on s’habille un peu plus chaudement», conseille Maryse Caron. Si vous avez déjà un casque de vélo, ou un casque de ski, vous pourrez l’utiliser également pour le fatbike. Pour les pieds, vous pouvez chausser vos bottes d’hiver ou encore acheter une botte spéciale, isolée jusqu’à -25 °C, qui permet d’être fixée à sa pédale. Un autre accessoire disponible est une moufle qui recouvre le guidon et dans laquelle on insère la main. «Les contrôles sont plus à la chaleur et on est protégé du vent», remarque Luc Baril. Essayer le fatbike Pour un premier essai sur le plat, il est possible de louer un fatbike au parc JeanDrapeau les vendredis, samedis et dimanches, jusqu’au 7 février. Pour avoir plus de plaisir, il vous faudra sortir de Montréal. Près de la métropole, le parc national d’Oka offre à la fois la location et de nombreux sentiers, il est aussi possible de rouler sur la plage. «Dans les Laurentides, souvent on voit des gens qui font de la location de vélo, mais ils n’ont pas le terrain de jeu qui va avec, ils n’ont pas les sentiers pour que les gens puissent avoir du plaisir. Tandis que nous offrons les deux ici», assure la chargée de projet à la Coopérative des 4 Pôles, qui offre une vingtaine de kilomètres de sentiers, en plus de cinq kilomètres de piste du corridor aérobique. À Sainte-Adèle, il est possible de louer un fatbike à la boutique Espresso Sport, mais il faut le transporter sur plusieurs kilomètres pour profiter du réseau de vélo de montagne du Chantecler, géré par PleinAir Sainte-Adèle. Toutefois, avec ses sentiers dessinés spécialement pour le vélo, ses pentes jamais trop à pic et ses virages pensés pour le vélo, M. Baril trouve «qu’au

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Le fatbike est un vélo aux roues pouvant aller jusqu’à 5 pouces de large, ce qui permet de se promener sur la neige tapée.

Chanteclerc on a probablement le réseau le plus intéressant, style vélo de montagne, pour le fatbike». Toujours dans les Laurentides, il y a aussi un très beau réseau de sentiers à MontTremblant. En Estrie, plusieurs kilomètres de sentiers sont disponibles à Bromont. À Sherbrooke, il est possible de s’amuser sur les pentes du parc du Mont-Bellevue, en nature, et de terminer sa sortie en ville. Un peu en dehors de la ville, mais toujours à Sherbrooke, la base de plein air AndréNadeau offre un beau terrain de jeu avec ses 110 acres de superficie. De grands parcs, comme le parc de la Gatineau, permettent la pratique du fatbike; de plus en plus de sentiers, un peu partout au Québec, se développent pour la pratique de ce sport. Mordu? Une fois mordu de fatbike, vous allez certainement vouloir vous en procurer un, malgré un prix minimum de 1500 $,

voire 2000 $, pour un vélo de qualité, selon M. Baril. Bonne nouvelle pour ceux qui veulent un vélo haut de gamme : les prix ont baissé par rapport à l’année dernière. Les vélos de base sont par contre restés à peu près au même prix à cause de la chute du dollar canadien par rapport au dollar américain. Sachez qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une suspension sur ce type de vélo si vous ne l’utilisez que l’hiver, sur des sentiers aménagés bien lisses. Dans ce cas, c’est la quantité d’air dans les pneus qui vous servira de suspension. La grosseur des pneus est un facteur à bien considérer : «Si on part un peu à l’aventure, les gros pneus, les 120 mm, les 5 pouces, sont les plus intéressants. Si on ne circule que dans des endroits damés, [des pneus] plus petits, c’est plus performant, plus léger, ça accélère mieux, ça prend mieux les virages, mais la tendance est vers les gros pneus», conseille le copropriétaire d’Espresso Sports.

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Le Gros Big est le seul fatbike fabriqué à 100 % au Canada par l’entreprise de Bromont Xprezo.

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Au delà de la science

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Quand de violentes tempêtes font gagner des batailles Intervention providentielle ou coïncidence? Tara MacIsaac Époque Times Dans Au-delà de la science, Époque Times explore les recherches et les récits examinant les phénomènes et les théories qui posent un défi aux connaissances actuelles. Nous nous penchons sur les idées stimulant l’imagination et ouvrant de nouvelles possibilités. Partagez vos idées avec nous sur ces sujets, parfois controversés. De toutes les batailles de l’histoire, il est fort probable que quelques-unes au moins se soient passées dans des conditions météorologiques désastreuses. Or, certains détails de ces batailles semblent s’être déroulés si parfaitement que des gens ont attribué les victoires et les défaites à des interventions divines. Une tornade a participé à la Bataille de 1812 Le 25 août 1814, alors que la MaisonBlanche et d’autres édifices publics étaient ravagés par des incendies allumés par les Britanniques, le ciel s’est soudain couvert et des pluies diluviennes ont éteint les flammes. La tornade la plus dévastatrice de Washington, D.C. a touché le sol et a éliminé plus de soldats britanniques que toutes les balles tirées par la résistance américaine selon le National Weather Service. Est-ce que c’était une simple «coïncidence» ou est-ce que la tempête était un acte providentiel posé au moment opportun? Comme rapporté dans le livre Washington Weather par les météorologues Kevin Ambrose, Dan Henry et Andy Weiss, l’amiral britannique George Cockburn aurait eu une conversation avec une dame de la région alors qu’il fuyait avec ses troupes en pleine tempête. Cockburn aurait demandé : «Est-ce le genre de tempête auquel vous êtes accoutumés dans ce pays infernal?» Ce à quoi la dame aurait répondu : «Non Monsieur, c’est une intervention spéciale de la Providence pour repousser nos ennemis hors de notre ville.» L’amiral aurait rétorqué : «Pas du tout Madame. C’est plutôt pour soutenir vos ennemis dans la destruction de votre ville.» Bien que l’eau avait éteint les flammes et que la tornade avait eff rayé les Britanniques, la tempête avait du même coup endommagé la ville, notamment, le secteur résidentiel. Ce fut des conditions météorologiques inhabituelles pour la ville de Washington. Sept tornades ont touché la ville depuis, mais aucune n’a fait autant de dommages. Il s’agit de la seule tornade ayant causé la mort. L’Angleterre menacée par l’armada espagnole est protégée Au XVIe siècle, le roi Philip II d’Espagne a tenté de conquérir l’Angleterre. Des tempêtes extraordinaires ont asséné le coup de grâce à l’armada espagnole et plusieurs Britanniques les ont classées au rang des tempêtes miraculeuses. Ces tempêtes furent plus tard appelées les «vents protestants» laissant sous-entendre que Dieu avait favorisé les Britanniques protestants face aux Espagnols catholiques dans la bataille. Les Espagnols étaient mal préparés pour porter l’assaut contre la solide flotte anglaise, alors les tempêtes n’ont pas été le seul facteur décisif lors de cette confrontation. Cependant, les tempêtes ont certainement joué de concert avec d’autres facteurs pour faire fuir les Espagnols, l’effet théâtral a suscité un sentiment d’intervention divine. Conquêtes perses déjouées En 492 av. J.-C., la Grèce était sur le point d’être prise par les forces perses menées par le général perse Mardonius. Or, alors que l’armada perse faisait route vers Athos, un ouragan a détruit

PAR LE PEINTRE PHILIP JAMES DE LOUTHERBOURG, WIKIMEDIA COMMONS

Peinture intitulée Defeat of Spanish Armada (Défaite de l’Armada espagnole), 1796

EXTRAITE DU LIVRE THE HISTORY OF ENGLAND PAR PAUL DE RAPIN.

Gravure intitulée Capture of the City of Washington (Prise de la ville de Washington), 1814.

300 bateaux, engloutissant 20 000 hommes, selon ce que rapporte l’historien Hérodote. Cette tempête n’a pas empêché la Perse d’essayer de conquérir la Grèce, mais elle a fait échouer cette tentative qui était peut-être la seule qui avait le potentiel de réussir. Les Grecs ont pu repousser les Perses lors des batailles subséquentes. Du point de vue des Grecs anciens, il pouvait sembler que Poséidon, le dieu des mers, les protégeait. Ou bien que les Perses, coupables d’hubris – ivresse de la démesure provoquée par l’orgueil et

punie par les dieux – partaient sur les mers déchaînées, aveuglés par la conviction de leur infaillibilité. La météo marque la destinée de l’Empire mongol La légende raconte que Genghis Khan utilisait la magie pour contrôler la météo et confondre ses ennemis avec des tempêtes intenses. L’an dernier, une étude est parue dans le magazine Proceedings of the National Academy of Sciences démontrant que la météo aurait favorisé de façon beaucoup

WIKIMEDIA COMMONS DE XLIBBER SUR WIKIMEDIA COMMONS

Le ciel s’assombrissant à l’approche de la tempête.

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Portrait de Genghis Khan, par un peintre anonyme de la cour.

moins importante le conquérant mongol. La montée au pouvoir de Khan aurait coïncidé avec une période de 15 ans pendant laquelle cette région aurait connu les conditions les plus douces et les plus humides jamais vécues en 1100 ans. La période de sécheresse extrême qui avait précédé aurait probablement stimulé les conquêtes. Une période d’humidité extrême favorisa ensuite de bonnes conditions dans les prés, pâturages parfaits pour les chevaux mongols, tonifiant ainsi les forces mongoles. La météo étouffa l’élan du petit-fi ls de Khan, Kublai Khan, lorsqu’il tenta de conquérir le Japon le 29 octobre 1274. «N’eût été deux typhons, le Japon ferait probablement partie de la Chine aujourd’hui», écrit Kerry Emanuel, un professeur de météorologie de l’Institut de Technologie (MIT) du Massachusetts, dans son livre Divine Wind : The History and Science of Hurricanes. «Avec moins de troupes et des armes médiocres, les Japonais furent rapidement repoussés vers l’intérieur des terres», explique Emanuel. Cependant, à la nuit tombante, les pilotes de bateaux coréens alliés des Mongols sentirent qu’une tempête approchait. Les Japonais espéraient un délai permettant l’arrivée de renfort; à la place, une tempête repoussa complètement les Mongols. Près de 13 000 hommes sont morts. Pour plus amples informations : Service météorologique national, National Weather Service : www.weather.gov/lwx Étude publiée dans le Proceedings of the National Academy of Sciences : www.pnas.org/content/111/12/4375.abstract

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SantĂŠ

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DĂŠtoxifiez votre corps facilement, sans jeĂťner et sans vous ruiner Michael Edwards Ceci est plus qu’un simple article sur la dĂŠtoxication. C’est un article sur un style de vie. Si vous voulez repousser la maladie, ĂŞtre vigoureux et vraiment en bonne santĂŠ, il est temps de dĂŠvelopper des habitudes quotidiennes de dĂŠtoxication. Une dĂŠtoxication exhaustive peut ĂŞtre coĂťteuse et ardue si on veut la mener Ă bien. Certaines personnes qui sont très malades ou très intoxiquĂŠes ont certainement besoin d’un tel protocole contrairement Ă la majoritĂŠ qui ne peut payer les centaines ou mĂŞme les milliers de dollars en supplĂŠments alimentaires. La bonne nouvelle est que, avec de bonnes habitudes, tout le monde peut se dĂŠtoxifier sans faire une ÂŤcureÂť qui prend tout votre temps, votre ĂŠnergie et votre argent. La façon de se dĂŠtoxifier sans jeĂťner est de consommer des aliments qui aident la dĂŠtoxication du corps et de boire beaucoup d’eau. MĂŞme mieux que l’eau, voici une recette pour dĂŠmarrer votre protocole de dĂŠtoxication :

Pendant la saison des canneberges, si vous avez un mĂŠlangeur, essayez les canneberges entières au lieu d’en extraire le jus. Si vous pouvez, mĂŠlangez-y des pelures de citrons biologiques autant que vous pouvez. (Seulement celles des citrons biologiques. N’utilisez pas celles des citrons ordinaires.) Elles sont très amères, mais procurent beaucoup de bienfaits. Si vous avez du poivre de Cayenne en poudre ou du stĂŠvia en poudre, je vous recommande d’utiliser un mĂŠlangeur pour les incorporer Ă une partie du liquide de façon Ă ce qu’ils ne se dĂŠposent pas au fond plus tard. Le jus de citron aidera le foie Ă se purger. Le jus de canneberge aidera Ă nettoyer les reins. Si vous en buvez beaucoup, chaque jour, vous verrez une grande amĂŠlioration de votre santĂŠ et de votre vitalitĂŠ. Cette recette est un bien meilleur choix que la cure de jus citron pour la majoritĂŠ d’entre nous.

ÂŤÂ C’est l’essentiel de mon secret pour rester en bonne santĂŠ. Chaque jour, je me prĂŠpare une salade d’environ 11 tasses, je bois près de 4 litres de limonade aux canneberges et je fais des flexions. 

Recette de limonade aux canneberges • Un pot en verre de 4 litres • Eau de source pure ou distillÊe • 1 tasse de jus de canneberge biologique non sucrÊ et non fait de concentrÊ • 3 citrons biologiques frais • Un presse-citron • StÊvia liquide • Poivre de Cayenne liquide Remplissez le pot à 85 % de sa capacitÊ avec l’eau de source (ou distillÊe). Pressez les citrons et ajoutez le jus à l’eau. Ajoutez le jus de canneberge. Ajoutez le stÊvia et le poivre de Cayenne, au goÝt. C’est à vous de dÊfinir la quantitÊ de poivre de Cayenne qui vous convient, mais plus il y en a, mieux c’est. Si vous ne pouvez pas vous procurer de l’eau de source pure, utilisez une eau potable ne contenant pas de fluor. Si vous n’avez pas de citrons biologiques sous la main, utilisez des citrons ordinaires. Le citron frais, c’est mieux, si vous n’en avez pas, utilisez du jus de citron biologique en bouteille. Si vous ne pouvez pas vous procurer du jus de canneberge non fait à base de concentrÊ, utilisez du jus reconstituÊ (faites simplement attention à ne pas utiliser du jus contenant d’autres ingrÊdients comme des Êdulcorants ou d’autres jus). Si vous n’aimez pas le poivre de Cayenne, ne l’utilisez pas. Vous n’avez pas de contenant de verre, utilisez du plastique.

Recette de salade dĂŠtoxifiante Les fruits et les lĂŠgumes dĂŠtoxifient. Les herbes, les lĂŠgumes et les fruits frais, entiers et crus aident le corps Ă se dĂŠbarrasser des toxines, Ă rĂŠensemencer les intestins avec de bonnes bactĂŠries et donnent au corps les nutriments, les enzymes et les autres phytonutriments nĂŠcessaires et qui sont quasi absents de la majoritĂŠ des diètes modernes. Essayez de consommer une portion ĂŠnorme de salade chaque jour avec beaucoup de verdure, beaucoup de lĂŠgumes de toutes les couleurs, d’ail, de coriandre, de gingembre entre autres. Voici une recette de salade. La salade de base • Épinards • Roquette (je prĂŠfère les jeunes pousses, la roquette mature a un goĂťt fort) • Feuilles de chou vert (elles sont très amères; Ă utiliser avec parcimonie) • Laitue (mĂŠlangez les variĂŠtĂŠs, essayez un mĂŠlange printanier biologique) • Kale • Feuilles de betteraves • Chou rouge (tranchĂŠ finement comme pour une salade de chou, ou un peu moins, selon votre prĂŠfĂŠrence) • Bette Ă carde arc-en-ciel TranchĂŠ ou râpĂŠ • Carotte • Courgette • Betterave • Daikon (ou autres radis)

FÉLIX BOULANGER, ÉPOQUE TIMES

FÉLIX BOULANGER/ÉPOQUE TIMES

Le jus de citron aidera le foie Ă se purger. Le jus de canneberge aidera Ă nettoyer les reins. Si vous en buvez beaucoup chaque jour, vous verrez une grande amĂŠlioration de votre santĂŠ et de votre vitalitĂŠ.

ÉmincĂŠs ou en dĂŠs • Poireaux • Oignons rouges • Poivrons rouges ou jaunes • Concombres • Coriandre • Asperges (avant, essayez de les cuire dans du vinaigre balsamique) Les extras • Graines de grenade • Olives • Raisins ou canneberges dĂŠshydratĂŠs • Graines de sĂŠsame • Graines de papaye ou poivre moulu • Avocat • Ĺ’ufs Ă la coque (essayez mollets plutĂ´t que durs) • Fèves (noires, pinto, rouges, vertes, pois chiches, etc.) • Ail • Curcuma • Graines de chia Cette recette n’est pas prĂŠcise et ne doit pas l’être. MĂŠlangez les ingrĂŠdients, essayez de nouvelles choses. En gĂŠnĂŠral, mes salades contiennent environ 15 ingrĂŠdients. Faites-les grosses et variĂŠes. Imaginez-vous dans la nature, non pas dans la sociĂŠtĂŠ moderne, et imaginez que tout ce que vous avez pour vous nourrir est une grande variĂŠtĂŠ des meilleurs herbes et lĂŠgumes, les plus frais, entiers et bons pour la santĂŠ. Une grosse salade par jour peut changer votre vie. J’y ajoute des pois chiches ou une salade de lĂŠgumineuses. Si vous n’êtes pas vĂŠgĂŠtaliens, essayez du fromage fĂŠta avec cette salade et ajoutez-y des Ĺ“ufs. Elle est aussi dĂŠlicieuse avec une viande comme du poulet ou du steak. Ne gâchez pas tout avec une mauvaise vinaigrette! Tout ce dont cette salade a besoin est un peu de vinaigre balsamique (du vinaigre de cidre est encore mieux, bien que je n’aime pas autant ce goĂťt dans mes salades), du jus de citron frais ou autre. Ça ne prend pas grand-chose. Habitudes quotidiennes favorisant une dĂŠtoxication constante • Respirez profondĂŠment, pleinement et correctement • Mangez une grosse salade chaque jour (j’en fais sept, chaque dimanche) • Buvez beaucoup de limonade aux canneberges chaque jour • Faites des flexions sur jambes (squat) chaque jour Cette dernière habitude est plus importante que vous pourriez le croire. Nous expulsons plus de toxines par notre peau et notre respiration que dans nos selles ou notre urine. Levez-vous, suez, augmentez votre rythme cardiaque et respirez!

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Je recommande des flexions sur jambes – parce que c’est un mouvement naturel important; par le passĂŠ, nous faisions beaucoup de flexions – et lorsqu’on les fait, on aide le corps Ă se dĂŠbarrasser des toxines. Commencez doucement et progressez rĂŠgulièrement. DĂŠbutez avec 20, prenez une pause d’une journĂŠe, mais fi xez-vous un objectif de 100 par jour. Imaginez : 100 flexions, une salade ĂŠnorme et 4 litres de limonade aux canneberges chaque jour. Si vous pouvez le faire, vous garderez Ă distance et pourriez mĂŞme renverser les maladies pendant plusieurs annĂŠes en plus de vous sentir dans une forme extraordinaire. Pour dĂŠtoxifier votre corps, tenez-vous-en aux salades, aux flexions sur jambes et Ă la limonade. Le reste du temps, complĂŠtez votre diète d’aliments non transformĂŠs, entiers (si possible biologiques) et vous serez plus en santĂŠ que toutes vos connaissances. C’est l’essentiel de mon secret pour rester en bonne santĂŠ. Chaque jour, je me prĂŠpare une salade d’environ 11 tasses, je bois près de 4 litres de limonade aux canneberges et je fais des flexions. Parfois, je fais des cures de jus, ils contiennent beaucoup de curcuma et de gingembre et sont très peu sucrĂŠs. J’apprĂŠcie parfois un smoothie extrĂŞmement santĂŠ dans lequel j’incorpore beaucoup de ÂŤsuperalimentsÂť (je n’aime pas cette expression, mais bon). Si vous souffrez d’une maladie grave ou que vous avez le pressentiment que vous devez changer drastiquement vos habitudes de vie pour prĂŠvenir l’apparition d’une maladie grave, ce protocole vous aidera Ă progresser vers un autre niveau de santĂŠ, mais vous devrez probablement – Ă un certain moment – suivre un protocole visant tous les organes d’Êlimination et ciblant plus sĂŠrieusement votre santĂŠ intestinale. Si vous dĂŠsirez d’autres recettes comme celles-ci (et que vous dĂŠsirez faire vos propres teintures et thĂŠs dĂŠtoxifiants), consultez le site www.organiclifestylemagazine.com. Mise en garde : pour tout problème de santĂŠ, veuillez consulter un professionnel de la santĂŠ avant de commencer tout traitement. Michael Edwards est le fondateur, propriĂŠtaire, rĂŠdacteur en chef et concierge du m aga zine Orga n ic L i fe st y le [www.organiclifestylemagazine.com]. Lorsqu’il avait 17 ans, Michael pesait plus de 163 kg. Il souffrait d’allergies, de diverses maladies rĂŠcurrentes et d’insomnie chronique incapacitante. Aucun traitement de mĂŠdecine conventionnelle ne fonctionnait. Dans les annĂŠes qui suivirent, il retrouva la santĂŠ Ă l’aide de la mĂŠdecine alternative et pendant ce temps, il ĂŠtudia la santĂŠ ÂŤnaturelleÂť et s’en imprĂŠgna totalement.

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Comment aider les enfants à mieux apprendre 9 partie e

De l’importance de la créativité dans l’apprentissage Pat Kozyra

d’enfants ayant des scores élevés et faibles dans des tests de créativité et d’intelligence.

George Bernard Shaw a dit : «Vous voyez les choses et vous dites : “pourquoi?” Moi, je rêve de choses qui n’ont jamais existé et je dis : “pourquoi pas?”» Robert Fisher, dans un livre intitulé Teaching Children to Learn, précise : «La créativité est le propre de l’être humain. La créativité, ce n’est pas seulement quelque chose qui relève du domaine des arts ou qui est réservé à certaines personnes. Nous avons tous cette capacité de concevoir une pensée créatrice qui produit et développe des idées, suggère des hypothèses, fait usage de l’imagination et recherche des solutions de remplacement et innovatrices.» Dans mon ouvrage Tips and Tidbits For Parents and Teachers (Trucs et astuces pour les parents et les enseignants), je consacre un chapitre sur la créativité dans lequel je souligne que oui, la créativité s’apprend, elle peut s’améliorer et se développer également. La créativité semble être une capacité distincte de l’intelligence, les façons dont ces deux facultés se combinent peuvent conduire à des styles d’apprentissages très différents et des degrés de réussite différents. Les enfants répondant très bien aux tests d’intelligence ne sont pas nécessairement créatifs. Voici les conclusions de chercheurs qui ont comparé des groupes

Créativité élevée + intelligence élevée Ces enfants cultivent autant le contrôle que la liberté. Ils peuvent avoir aussi bien des comportements d’adulte que d’enfant. Créativité élevée + intelligence faible Ces enfants sont en conflit avec euxmêmes et avec leur milieu scolaire. Ils sont en proie à des sentiments d’échec et d’insuffisance. Dans un environnement sans stress, ils peuvent s’épanouir au niveau cognitif. Créativité faible + intelligence élevée Ces enfants peuvent être décrits comme «accros» à la réussite scolaire. L’échec scolaire serait catastrophique pour eux. Par conséquent, ils doivent s’efforcer constamment d’être les meilleurs afin d’éviter la douleur de l’insuccès. Comment reconnaître la créativité de son enfant Voici certains signes importants de créativité que vous pourriez, en tant que parents, remarquer et apprendre à décoder à mesure qu’ils apparaissent chez votre enfant. Quand vous entendez votre enfant répondre comme dans les exemples suivants, ce sont des indices que votre enfant

PROFESSIONAL DEVELOPMENT FOR CREATIVE PEOPLE/CC/FLICKR

présente des comportements créatifs qui devraient être encouragés et reconnus. Je suis certaine que beaucoup d’entre vous y reconnaîtront leur enfant. • Intensément absorbé lorsqu’il écoute, observe ou fait quelque chose («Mais je ne t’ai pas entendu m’appeler pour le dîner!») • Intense animation et expression corporelle («Mais je ne peux pas rester assis, je pense.») • L’utilisation d’analogies dans le discours («Je me sens comme une chenille attendant de devenir un papillon.») • Tendance à défier le concept d’autorité («Pourquoi dois-je aller à l’école?») • Observer les choses («Hé! Ce mille-pattes n’a pas 1000 pattes.») • Désir de partager ses découvertes avec les autres («Devine quoi, devine quoi!») • Continuer ses activités créatives après l’heure prévue («J’ai continué mon travail d’art plastique même pendant la récréation.») • Faire une relation entre des idées apparemment indépendantes («Hé, ton nouveau chapeau ressemble à une soucoupe volante!») • Suivre une idée déjà réfléchie («Demain, je vais creuser dans la cour pour chercher de l’or.») • Honnêteté et intense recherche de la vérité («J’espère que cela ne te dérange pas, mais j’en suis arrivé à la conclusion que la fée des dents n’existe pas.») • Action indépendante («Il n’y a aucun bon livre sur les voitures de course, je vais en écrire un.») • Audace dans les idées («Je pense que les enfants devraient être autorisés à voter.») • Agencement des idées et des objets pour obtenir de nouvelles combinaisons («Je vais prendre cette ficelle et ce crayon, puis faire un compas.») • Tendance à chercher d’autres possibilités et les explorer («Ce vieux soulier ferait un pot à fleurs formidable!») • Autoapprentissage («Hier, je suis allé à la

bibliothèque pour regarder tous les livres sur les dinosaures.») • L’habitude de vérifier avec de nombreuses sources («J’ai consulté tous les livres, regardé une émission spéciale et demandé à mon professeur, mais je ne comprends toujours pas où vit Dieu.») • Diverses manifestations de curiosité et de désir de savoir («Je voulais juste voir à quoi ressemble la cour à partir du toit.») • L’utilisation spontanée de l’approche expérimentale et de découverte («J’ai pensé que la farine et l’eau feraient du pain mais, tout ce que j’ai obtenu, c’est une pâte blanche.») • Excitation dans la voix quand il fait une découverte («La farine et l’eau font de la colle!») • L’habitude de deviner des résultats et de tester des hypothèses («J’ai mis un détergent dans le bain des oiseaux, mais aucun oiseau n’est venu se laver. Puis-je essayer un bain moussant aujourd’hui?») • Faible distractibilité («Je ne peux pas sortir jouer, je dois attendre que mes produits chimiques soient dissous.») • Observations et questions profondes («Quand la neige fond, où va le blanc?») Les enfants créatifs sont persévérants, peuvent être isolés de leurs pairs, ont un sens de l’humour, font des associations inhabituelles, sont flexibles dans leurs modes de pensée, ont beaucoup d’énergie, posent des questions difficiles, sont souvent ennuyés par les répétitions, aiment deviner et émettre des hypothèses, travaillent avec concentration, entreprennent des projets par eux-mêmes, sont curieux, indépendants, prennent des risques, visualisent les choses mentalement, sont sensibles et intéressés par le non-conventionnel. Cette série d’articles Comment aider les enfants à mieux apprendre, est écrite par Pat Kozyra, enseignante au Canada depuis plus de 50 ans. Elle aborde des sujets susceptibles d’intéresser les parents et les enseignants, notamment sur les différents styles d’apprentissages, les intelligences multiples, l’importance de la musique et l’importance de jouer.

DISTRIBUTION ET PRÉSENTOIRS

10 000 exemplaires distribués au centre-ville de Montréal et sur le plateau Mont-Royal

Publié toutes les deux semaines

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Café Dépôt, 150 Ste-Catherine Ouest, complexe Desjardins Palais de justice La tour Radio-Canada Galerie du Parc, 3575 Parc Métro McGill, sortie 20/20 Marché Tau, 4238 Saint-Denis Édifice Balfour, 3575 St-Laurent Centre de commerce mondial Édifice Berman, 4040 St-Laurent Le Commensal, 1204 McGill College Jean Coutu, Mont-Royal coin Berri Omer De Serres, 334 St-Catherine est Second Cup et Café Dépôt, Place Dupuis Guy-Favreau Y Centre, 200 boul. René-Lévèsque ouest Terra verde, 159 Saint Antoine ouest, Palais des Congres Pâtisserie St-Louis de France, 3575 Berri Métro Sherbrooke Café étudiant de L’Institut d’Hôtellerie, Métro Sherbrooke Second Cup, au coin des rues McGill et Président-Kennedy Café Suprême, Place Bonaventure, 800 rue de la Gauchetière Café Panfiore, 1080 Beaver Hall, coin Belmont, Métro Square-Victoria Vieux Duluth express, 800 rue de la Gauchetière, Métro Bonaventure Jardin du Plateau, 933 Mont-Royal est Boulangerie Premiere Moisson 860 Mont-Royal est Bibliotheque Mile End, 5434 av.du Parc Banque Laurentienne, 1100 Mont-Royal est YMCA, 1440 rue Stanley 5e étage Caisse populaire, 1145 Bernard ouest Bibliothèque publique d’Outremont, 41 St-Just Ave. Banque Laurentienne, 1447 av. Van Horne Clinique Medical Plateau Mont-Royal, 1374 Mont-Royal est, suite 103 Société de développement de Montréal, 330 rue Champs de Mars Édifice du 480, St-Laurent Restaurant Mr. Ma, 1, Place Ville-Marie Van Houte, 277, Ste-Catherine Est Boulangerie Samos, 4379, St-Laurent Marché Sabor Latino, 4387, St-Laurent Café Le Centre, 1999, ave des Canadiens-de-Montréal (Centre Bell)

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Voyage

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En Autriche, une ville à découvrir : Graz Christiane Goor Époque Times Une ville universitaire et dynamique Le même désir de tourner la page a également animé les intellectuels et les artistes qui se sont rencontrés dans les années 1960 pour assouvir leur plaisir d’innover au fi l d’une inspiration débridée. C’est ainsi qu’est née l’École de Graz. Ce n’est ni un bâtiment scolaire ni une

institution d’enseignement, mais un courant, une tendance, une mode. Elle fit dire, en 1983, à Peter Cook, architecte britannique à la pointe de l’avant-garde, que l’on trouvait dans la ville endormie de Graz une plus grande densité d’architecture contemporaine que dans la ville d’affaires de Manchester. Les réalisations de l’École de Graz sont judicieusement intégrées dans le paysage urbain traditionnel de la ville. Cafés, restaurants, logements sociaux, foyers, universités, aéroport,

autant de tendances d’un mouvement qui vise à la transparence et à l’élégance tout en imbriquant les volumes dans une architecture expressive, animée et ludique. Pas moins de 40 000 étudiants fréquentent les trois universités de la ville et ils ont pour la plupart établi leurs quartiers dans le centre historique, derrière les façades restaurées de palais italiens et de maisons bourgeoises qui abritent des logements simples et exigus. Car Graz, c’est

2e partie aussi une vieille dame qui a subi un lifting tout en apparence sans pour autant avoir pu rajeunir ses artères. L’été, chaque soir, auberges et cafés s’ouvrent sur les placettes et les ruelles qui se transforment en une énorme terrasse baptisée encore Triangle des Bermudes. Il est vrai que le petit vin du pays, le Schilder, un rouge clairet et un peu piquant, a tôt fait de monter à la tête. Et c’est aussi à ce moment-là que chacun succombe au charme de la ville de cœur de l’Autriche.

CHARLES MAHAUX

La Hauptplatz de Graz, le cœur historique de la ville depuis le XIIe siècle, bordée de remarquables demeures bourgeoises.

Informations : Toutes les informations complémentaires peuvent être demandées par courrier électronique à info@graztourismus.at. Y aller : Avec flyniki.com, de bons prix depuis Paris. Il est possible de louer à la gare centrale, entre autres, une bicyclette pour parcourir les 75 kilomètres de piste cyclable qui sillonnent la ville de Graz. Où loger : La ville propose une large gamme d’hôtels, de une à cinq étoiles à prix étonnamment doux pour une métropole. Un guide détaillé accompagné de photos est disponible auprès du bureau du tourisme. L’hôtel Erzherzog Johann, un des plus luxueux, installé dans la vieille ville depuis 150 ans, offre ses services dans un extraordinaire décor baroque pour la somme de 145 à 160 euros pour une chambre double avec petit-déjeuner et accès gratuit au sauna www.erzherzog-johann.com. Graz by night : La ville offre de multiples possibilités pour les oiseaux de nuit : bistrots, boîtes de jazz, discothèques et même casino. Le Triangle des Bermudes, délimité par la Färberplatz, la Mehlplatz et la Glockenspielplatz, est le lieu de rencontre notoire des couche-tard qui aiment se retrouver dans des Weinstuben et Biergärten. En été, le Triangle des Bermudes se métamorphose en une immense et unique terrasse de café. Informations : Le bureau du tourisme est installé à côté du Landhaus, Herregasse 16. Graz se laisse découvrir sur internet www.graztourismus.at et toutes les informations complémentaires peuvent être demandées par courrier électronique à info@graztourismus.at.

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CHARLES MAHAUX

Pour atteindre la butte du château, outre un funiculaire ou un ascenseur moderne, on peut aussi grimper les 260 marches de l’escalier dit «de la guerre», car il a été construit par des prisonniers russes lors de la première guerre mondiale.

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