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Les atouts de l’huile de coco SANTÉ | PAGE 9 HAFIZ ISSADEEN/FLICKR
CHINE : UN HÔPITAL CONSTRUIT POUR TUER La brillante carrière de celui qu’on surnommait «le grand pionnier des transplantations» repose sur une pile de cadavres dont la source demeure inexpliquée.
PAGES 4 et 5 © CAN STOCK PHOTO INC. / MACSIM
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Les passeurs turcs Le ginseng sibérien Contrôler le s’adaptent et pour l’énergie et temps d’écran des prospèrent l’endurance enfants PAGE 3
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JOE RAEDLE/GETTY IMAGES
Débat républican le 6 février 2016 au New Hampshire
Les implications en politique étrangère des élections américaines Aurélien Girard Époque Times Peut-être plus qu’ailleurs encore, les élections présidentielles américaines sont généralement dominées par les questions de politique intérieure et une faible attention accordée à la politique étrangère. En 2016 cependant, l’actualité internationale et les dernières mesures du président Obama – en particulier la signature de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran et les engagements pris à Paris sur le climat – donnent un ton plus international aux débats entre candidats des primaires. Entre les propositions de Donald Trump de construire un «grand, grand mur» autour des États-Unis et celles de Bernie Sanders pour qui «les politiques doivent être humaines», que peut-on attendre d’un futur président américain? Daesh, le terrorisme, les réfugiés Les attentats de Paris et de San Bernardino ont laissé leur trace dans les opinions publiques et ont fait l’objet de tout un débat des candidats républicains – avec comme point focal évidemment la sécurité intérieure et le contrôle de l’immigration. Barack Obama a été violemment attaqué pour sa «mollesse» dans la lutte contre Daesh et pour son plan d’accueillir 10 000 réfugiés syriens en 2016. Le sénateur Lindsey Graham prophétisait ainsi à la mi-novembre 2015 : «Un nouveau 11 septembre arrive, et il arrive de Syrie.» Marco Rubio, autre candidat républicain, en tirait une conclusion rapide devant la télévision ABC : «Nous ne pourrons plus prendre de réfugiés… ce n’est pas que nous ne pouvons pas. Nous n’avons aucun moyen de vérifier l’histoire d’une personne venant de Syrie.» Pire, pour Rick Santorum accueillir les réfugiés chrétiens, juifs, islamiques modérés équivaut à être complice de Daesh «en les aidant à établir un califat islamique». La logique étant ici que la fuite de ces victimes laisse le champ libre à Daesh. Pour le camp des candidats républicains dans son ensemble, la question de l’accueil de réfugiés est donc tranchée, Donald Trump ne fait que résumer la pensée collective en parlant du besoin de la construction d’un «grand, grand mur», l’accueil des réfugiés syriens étant l’équivalent d’un «cheval de Troie». Dans ce grand mur cependant, une toute petite porte reste ouverte par les candidats Ted Cruz et Jeb Bush, mais à destination exclusive de réfugiés chrétiens.
Côté démocrate, les deux candidats restant en lice – Hillary Clinton et Bernie Sanders – sont eux favorables à un accueil contrôlé. «J’ai dit que nous irions jusqu’à 65 000 [réfugiés]», déclarait M me Clinton à la mi-novembre, «mais seulement si nous avons un processus attentif de sélection». Pour Bernie Sanders, «ce qu’est le chiff re magique, je ne le sais pas. Parce que nous ne connaissons pas la portée du problème. Mais je pense évidemment que les États-Unis
Quels changements climatiques? Bernie Sanders est le seul, parmi tous les candidats, à placer la lutte contre le réchauffement climatique au centre des préoccupations internationales. Dans l’émission Face the Nation sur la chaîne CBS, le rival démocrate d’Hillary Clinton et sénateur du Vermont est aussi le seul à connecter terrorisme et problèmes climatiques : «Quand vous faites face aux sécheresses, quand les gens ne peuvent faire pousser leurs
« ISIS est très agile et expert dans l’utilisation d’internet pour sa propagande et le recrutement de nouveaux talents. Nous devons l’être tout autant pour défendre nos valeurs, notre identité en tant que peuple. L’attaque de Paris, la Ville lumière, nous a rappelé qu’il n’y a pas de terrain neutre contre ces terroristes . » – Hillary Clinton doivent prendre toute leur responsabilité dans l’aide [aux réfugiés]». Sur les moyens de lutter contre le terrorisme international, et contre le groupe terroriste Daesh en particulier, là encore les positions sont mesurées, presque «européennes» du côté démocrate, et très tranchées du côté républicain. Pour Hillary Clinton citée par CNN lors d’une rencontre des démocrates en Iowa, «ISIS est très agile et expert dans l’utilisation d’internet pour sa propagande et le recrutement de nouveaux talents. Nous devons l’être tout autant pour défendre nos valeurs, notre identité en tant que peuple. L’attaque de Paris, la Ville lumière, nous a rappelé qu’il n’y a pas de terrain neutre contre ces terroristes.» C’est donc une coalition internationale que la candidate appelle de ses vœux : «Il faut rassembler tous les pays pour qu’ils travaillent avec nous dans cette lutte contre le djihadisme radical.» Bernie Sanders est plus précis : «La Russie doit nous rejoindre. Nous avons des inquiétudes à propos de l’Iran, mais l’Iran doit nous rejoindre. Nous avons des inquiétudes à propos de l’Arabie saoudite, mais l’Arabie saoudite doit nous rejoindre. Si ces attaques ont lieu dans le monde entier, le monde entier doit se rassembler.» Donald Trump et la plupart des républicains n’ont pas la patience du consensus; Trump «ferait pleuvoir l’enfer sur ISIS», quitte à kidnapper les membres des familles des terroristes du groupe.
cultures, ils partent pour les villes. Et quand ils arrivent dans ces villes et qu’ils n’y trouvent pas de travail, l’instabilité grandit, le chômage augmente et ces personnes deviennent sensibles à la propagande qu’Al-Qaida et ISIS utilisent», détaille Bernie Sanders. «Là où il y a mécontentement, il y a instabilité, le problème est là. Et il n’y a aucun doute sur le fait que le changement climatique mène à cela.» Côté républicain, la doctrine ne change pas et l’accord sur le climat de Paris est vu comme un acte antipatriotique. Les engagements de réduction des gaz à effet de serre pris par le président Obama sont non seulement violemment critiqués, mais attaqués en justice par certains États américains et groupes industriels. Si les républicains ne sont plus capables de nier le réchauffement climatique, ils continuent de douter de son origine humaine, voire de la nier. Les candidats Marco Rubio et Ted Cruz ont ainsi signé la No climate tax pledge (promesse de ne pas créer d’impôts climatiques) promue par un groupe conservateur climato-sceptique. «Vous voulez un air pur. Vous voulez de l’eau pure. C’est très important pour moi», tente Donald Trump. Mais, «le climat change, il y a des tempêtes, il y a de la pluie et il y a aussi de belles journées. Je ne crois pas que nous devions mettre en danger les entreprises de notre pays.» Pour Ted Cruz, les scientifiques qui parlent de changement climatique «trafiquent les données. En réalité, ils modifient les chiff res».
Le refus par l’administration Obama du projet d’oléoduc Keystone XL pourrait cristalliser une partie des débats à venir : le projet, qui doit ajouter près de 2800 km d’oléoduc pour le transport de pétrole de sables bitumineux en provenance du Canada, a été voté début 2015 par le Sénat, mais bloqué par le veto du président. Pour les républicains, l’exemple illustre la capacité des démocrates à sacrifier l’emploi pour une défense supposée de l’environnement. Parmi les autres sujets à anticiper, l’éventualité d’une taxe carbone, les subventions pour la recherche sur les énergies renouvelables et l’exploration minière en Alaska. La zone Asie-Pacifique Le 3 février a été adopté l’accord de partenariat transpacifique (TPP), qui crée la plus grande zone de libre-échange au monde et, surtout, crée un contrepoids majeur aux volontés hégémoniques de la Chine dans la région. Peu présent dans les débats des primaires aux États-Unis, cet accord devrait pourtant affecter de façon majeure le quotidien des citoyens. D’ici 2020, deux tiers des forces navales américaines seront redéployées dans la zone AsiePacifique, ce qui illustre puissamment le fait que, derrière l’accord économique, la géopolitique et la montée des tensions avec la Chine sont bien présentes. Ét at s-Un is , Au st ra l ie, Japon, Brunei, Canada, Chili, Malaisie, Mexique, NouvelleZélande, Pérou et Singapour partageront, après ratification par leurs Parlements, non seulement une zone ouverte de commerce, mais également un ensemble de pratiques – allant jusqu’aux règles du droit du travail – qui forceront à plus de libéralisme tous les membres présents et futurs du TPP. Si les candidats républicains ont du mal à le critiquer, puisqu’ils en sont les plus ardents promoteurs, ils peuvent cependant, comme Ted Cruz, considérer qu’on aurait pu «négocier un accord bien meilleur avec un président conservateur fort que [cela n’a pas été le cas] avec Barack Obama». Hillary Clinton, qui a d’abord soutenu – et même porté – le TPP, considère aujourd’hui qu’il présente de fortes zones de risque, en particulier de manipulation des devises. C’est Bernie Sanders, là encore, qui porte la vision la plus prudente et la moins mondialiste. Pour lui, «le TPP est la continuité des politiques de commerce désastreuses qui ont coûté à notre pays des millions d’emplois décemment payés et nous ont conduits dans une course du nivellement par le bas».
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Les passeurs turcs s’adaptent et prospèrent IRIN ISTANBUL – Sur la place centrale d’Aksaray, quartier d’Istanbul qui compte une importante population de réfugiés, Haroun Yamani tente de rassurer les potentiels clients qui aspirent à un avenir meilleur en Europe, mais s’inquiètent du dangereux trajet en bateau qui les y mènera. Enchaînant les cigarettes, cet homme mince affirme que, contrairement à d’autres passeurs connus pour s’être enfuis avec l’argent de réfugiés, il est «un homme bon» et que s’il demande un prix aussi élevé que 1300 dollars par personne, c’est parce qu’il y a «des voies dangereuses et d’autres plus sûres, qui coûtent donc plus cher». En réalité, les aspirants au passage, originaires de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan et d’autres pays déchirés par des conflits et économiquement défavorisés, pourraient bien payer pour leur propre mort. Le 8 février, alors que la chancelière allemande Angela Merkel, en visite en Turquie, appelait de ses vœux que la répression des passeurs donne des «résultats rapides» et tandis que le premier ministre turc Ahmet Davutoglu demandait une plus grande implication de l’OTAN, les vents hivernaux ont balayé la mer Égée et retourné deux embarcations, faisant au moins 33 morts. À la suite de son récent et controversé accord avec l’Union européenne (UE), la Turquie a intensifié sa campagne de lutte contre le trafic de migrants. Le réseau de M. Yamani est confronté à une présence policière renforcée le long de la route d’Istanbul et de la côte. Il assure cependant à ses clients avoir des contacts infiltrés qui les informent du besoin éventuel de contourner un poste de contrôle ou de soudoyer des agents. Selon M. Yamani, le prix du passage est environ deux fois moins élevé qu’en été, quand les eaux sont plus calmes et que les risques de naufrage et d’hypothermie sont réduits. Il ajoute cependant que les trajets en hiver sont «confortables, pas dangereux, si Dieu le veut». Peut-être le sait-il – mais il se garde bien de mentionner – que depuis le début de l’année 2016, plus de 360 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant de traverser la mer Égée, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). On comptait 82 morts pendant la même période l’année dernière.
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Malgré l’accord européen, des réfugiés parviennent toujours à atteindre Izmir, plaque tournante du trafic illicite de migrants en Turquie.
par les passeurs». M. Kurtulmus a ajouté qu’une force spéciale de police pour la prévention du trafic de migrants était en gestation et qu’un décret avait été signé dans le but de renforcer la coordination entre la police, les gardes-côtes, les autorités locales et d’autres instances concernées. Ces mesures ont fait la une des journaux en Turquie, comme le 6 février, lorsque la police turque a fait une descente dans trois usines fabriquant sans permis des bateaux pneumatiques qui ne respectaient pas les normes et qui étaient destinés au passage de migrants vers la Grèce. Ces dernières semaines, la Turquie a par ailleurs déployé des troupes de gendarmes supplémentaires le long du littoral de la mer Égée. Les passeurs s’adaptent vite Le balayage des côtes proches des villes du littoral ne suffit cependant pas à intercepter tous les groupes. Les passeurs se sont adaptés en opérant plus furtivement. Ils font constamment changer les migrants d’hôtel ou de campement dans les bois en attendant leur départ et attendant que la voie soit libre — souvent tôt le matin — pour laisser les migrants embarquer. Depuis le début des années 2000, le gouvernement turc s’est révélé incapable d’éviter que le trafic de migrants s’envole pour devenir l’industrie de plusieurs milliards de dollars de chiffre d’affaires que l’on connaît aujourd’hui. Selon Fulya Memisoglu, une chargée d’enseignement à l’université de Cukurova qui étudie les réseaux de passeurs et de trafiquants en Turquie, la nature transnationale de cette activité présente un important obstacle à son élimination. Le trafic d’êtres humains implique «différents pays et des acteurs qui s’adaptent très facilement à l’évolution des flux migratoires», a-t-elle dit à IRIN.
« Ils peuvent gagner 20 000 dollars par mois lorsque la demande est élevée. Ils ont tout : une maison, des voitures, toutes les opportunités. » L’accord européen introduit de nouvelles mesures Quelque 2,5 millions de réfugiés syriens ont immigré en Turquie depuis le début de la guerre en Syrie. La Turquie est donc le pays qui accueille le plus de Syriens au monde. L’Union européenne fait de plus en plus pression pour que l’État jugule le flux de réfugiés et de migrants qui quittent ses côtes par centaines de milliers pour se rendre sur les îles grecques telles que Lesbos. Déterminée à remplir sa part de l’accord signé avec l’UE en novembre dernier, qui lui promet une aide de 3,2 milliards de dollars, la Turquie s’est efforcée d’augmenter les contrôles aux frontières, de sévir contre les réseaux de passeurs et d’améliorer les conditions de vie des réfugiés syriens, notamment en délivrant des permis de travail à ceux qui résident dans le pays depuis au moins six mois. Le 1er février, Numan Kurtulmus, porteparole du gouvernement, a dit lors d’un conseil des ministres que la Turquie avait «décidé de classer le trafic illicite de migrants dans la catégorie des crimes terroristes et des crimes organisés et de modifier la loi en conséquence, permettant notamment ainsi de saisir les biens utilisés
Les barons restent extrêmement discrets D’après les réfugiés, les intermédiaires sont souvent d’origine syrienne et montrent une apparence «propre et nette» qui donne confiance, a expliqué Mme Memisoglu. Mais ils ne sont que la face présentable d’un réseau plus large dont les chefs restent cachés, sont difficiles à identifier et sont assez futés pour changer constamment de sous-fifres. Parfois, les intermédiaires «économisent eux-mêmes de l’argent pour traverser
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Un réfugié syrien achète des gilets de sauvetage dans une rue de Basmane.
eux aussi par ces réseaux de passeurs et ils peuvent ne plus se trouver en Turquie au bout de quelques semaines ou de quelques mois», a ajouté Mme Memisoglu. Malgré les eaux glacées et les pressions de l’État, la demande pour passer en Europe n’a fait qu’augmenter depuis l’année dernière et le nombre de personnes arrivant sur les côtes européennes devrait continuer de croître, tout comme le nombre de morts. Les réseaux sociaux servent de rabatteurs En 2015, les passeurs rabattaient encore physiquement les réfugiés dans les quartiers populaires. Dernièrement, a expliqué M. Yamani, la plupart quittent maintenant les rues pour se tourner vers les réseaux sociaux en faisant campagne sur un nombre incalculable de groupes sur Facebook, WhatsApp et Viber. Ils y promeuvent la vente d’embarcations et de faux papiers pouvant faciliter l’enregistrement des réfugiés lorsqu’ils arrivent en Grèce. Les prix varient de 50 dollars pour un certificat de mariage à 1250 dollars pour un passeport. Selon un porte-parole de Facebook, les groupes de passeurs contreviennent aux normes du site et sont supprimés dès qu’ils sont signalés. Il est cependant impossible de suivre le rythme de ces nouveaux groupes qui changent constamment et utilisent des langues qui sont rarement comprises par les modérateurs des bureaux européens et américains. «Facebook ferme rapidement les pages qui servent aux passeurs, mais le problème, c’est que nous observons une augmentation du nombre d’agents de voyage douteux, mais bien déguisés, qui exploitent les besoins et le sentiment d’urgence de personnes désespérées qui utilisent évidemment les réseaux sociaux – Facebook,
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Un enfant syrien intercepté par les gardes-côtes turcs.
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Google hangouts, ou autres», a dit à IRIN Leonard Doyle, porte-parole de l’OIM. Sur des groupes comme «Smugglers Market» (Le marché des passeurs), «Smugglers to Europe» (Passeurs vers l’Europe), ou «Trips from Turkey to Greece» (Voyages de la Turquie vers la Grèce), qui proposent leurs services aux Syriens en Turquie et ailleurs, les tarifs hivernaux compétitifs n’ont jamais été aussi bas. Les passeurs demandent parfois seulement 500 dollars par trajet. Ces prix inquiètent les experts, qui craignent que les passeurs prennent encore moins de précautions qu’avant et envoient les réfugiés dans des embarcations de moins bonne qualité, avec des gilets de sauvetage de contrefaçon qui ne flottent pas et qui sont de peu d’utilité pour les nombreux réfugiés qui ne savent pas nager. Le risque reste bon à prendre Ismael, réfugié originaire de Homs qui n’a pas souhaité révéler son nom de famille pour des raisons de sécurité, vend du thé à une livre (30 centimes de dollars) 12 heures par jour pour subvenir aux besoins de sa femme et de ses trois enfants. Les revenus de ce genre d’activités informelles sont insuffisants et il pioche dans ses économies pour faire face au coût croissant du loyer et de la nourriture. Il voit des minibus privés remplis de réfugiés quitter quotidiennement son quartier d’Aksaray, même pendant les tempêtes de neige. Selon lui, ses compatriotes ont vu «tant de guerre et de destruction que [pour eux] cela vaut la peine de prendre un risque de plus pour se rendre dans un endroit meilleur». Tandis que les réfugiés risquent leur vie sur la mer Égée pour rejoindre la Grèce et échapper à «l’exploitation» généralisée dont ils souffrent dans les villes turques comme Istanbul, «les passeurs vivent très heureux», a commenté Ismael. «Ils peuvent gagner 20 000 dollars par mois lorsque la demande est élevée. Ils ont tout : une maison, des voitures, toutes les opportunités – alors que le reste d’entre nous n’avons presque rien.» De jeunes hommes comme Mohamad Moussa, âgé de 29 ans, disent qu’ils ne peuvent plus attendre de commencer leur vie. «Quand je suis arrivé en Turquie, je n’ai bénéficié de rien en matière de droits de l’homme», a dit M. Moussa, qui a versé 600 dollars à des passeurs pour se rendre en Grèce par bateau le mois dernier. Il poursuit maintenant sa route dans l’espoir d’atteindre l’Allemagne. M. Moussa a souffert du froid pendant son voyage de la ville côtière turque d’Izmir jusqu’à l’île grecque de Lesbos et il a «senti les vagues», mais il ne pouvait pas attendre l’arrivée du printemps, car le prix de la traversée serait devenu trop élevé. «En Turquie, dans tous les endroits où j’ai travaillé, dans toutes mes activités, je me sentais perdu», a-t-il dit. «Au moins, en Europe, j’aurai des droits et j’aurai la chance de gagner un peu d’argent pour l’envoyer à ma famille qui vit toujours en Syrie.» Source : www.irinnews.org
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Chine : un hôpital construit pour tuer
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Des dizaines de milliers de personnes tuées à l’hôpital de Tianjin, en Chine, pour transplanter leurs organes pour le profit Premier hôpital central de Tianjin La carte du Premier hôpital central de Tianjin ainsi que les prisons et les camps de travail environnants ILLUSTRATIONS PAR MARIE HE/ÉPOQUE TIMES
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Premier hôpital central de Tianjin La prison Ganbei de Tianjin (environ 12 minutes) Le camp de travail de Qingbowa (environ 20 minutes) Le camp de travail de Shuangkou (environ 30 minutes) La prison de femmes de Tianjin (environ 30 minutes)
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En tant que fils d’un survivant de l’Holocauste, je me sens obligé de ne pas répéter l’affreuse erreur de la Croix-Rouge qui a visité le camp de concentration nazi de Theresienstadt en 1944 et a affirmé qu’il s’agissait d’un camp de récréation agréable. Dr Jacob Lavee, président de l’Israel Transplantation Society
Matthew Robertson Époque Times En 2006, lorsqu’il travaillait au Premier hôpital central de Tianjin, le Dr Shen Zhongyang avait effectué plus de 1600 transplantations de foie, rapportaient avec admiration les médias chinois. Le Premier hôpital central de Tianjin, où il dirigeait un centre de transplantation, venait d’obtenir un nouveau bâtiment généreusement financé par les autorités locales. Shen Zhongyang avait fait breveter sa propre technique chirurgicale de perfusion et d’extraction rapide du foie. Les sites web officiels de transplantation l’appelaient alors le «grand pionnier des transplantations» de la Chine. Avec toute la glorification dans la presse chinoise pour les opérations sauvant des vies réalisées par le chirurgien, on ne portait pas vraiment attention à la source des organes qu’il avait transplantés. La carrière du Dr Shen reposait sur une pile de cadavres, cela était évident, mais la question véritable était d’où provenaient-ils? Selon l’explication des autorités, seuls les organes des prisonniers officiellement exécutés sont utilisés dans ce but. Par conséquent, le nombre de greffes devrait correspondre à peu près au nombre d’exécutions. À Tianjin, ce serait alors environ 40 exécutions par an – un nombre résultant de la comparaison entre la population de la ville, la population chinoise et le nombre total de condamnés à mort en Chine. Mais au Premier hôpital central de Tianjin, le nombre de transplantations est beaucoup, beaucoup trop élevé. Les chiffres officiels du Premier hôpital central de Tianjin sont difficiles à trouver, mais par un processus méticuleux de recherche et de comparaison de documents principaux provenant de dizaines de sources, il est clair que l’hôpital a transplanté beaucoup plus d’organes qu’il ne l’admet. Le nombre de transplantations qu’il affirme avoir réalisées est beaucoup plus élevé que ce qui pourrait provenir des prisonniers exécutés. Rien que le volume d’activités à l’hôpital, disponible dans les documents publics, discrédite complètement l’affirmation que les organes proviennent de prisonniers exécutés. Cela pose un gros problème pour la Chine. En effet, cela soulève une autre question qui déplaît énormément aux autorités chinoises et sur laquelle la communauté internationale des transplantations ne s’est jamais vraiment penchée : la majorité des organes doit provenir d’une autre source. Les prisonniers d’opinion provenant principalement de la population carcérale de pratiquants de Falun Gong – une discipline spirituelle persécutée – représentent la source d’organes la plus probable de la majorité de ces transplantations, selon des chercheurs. L’ascension d’un chirurgien À la fin des années 1990, Shen Zhongyang ne pouvait pas aller plus loin dans sa carrière. L’industrie de la transplantation d’organes était peu développée en Chine, les receveurs étaient peu nombreux et les sources d’organes bien limitées. En mai 1994, il effectue à Tianjin sa première greffe de foie après avoir
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convaincu un travailleur migrant de 37 ans souffrant de cirrhose de subir une transplantation. À l’époque, les greffes étaient effectuées sans frais pour les receveurs d’organes, principalement en raison du faible taux de réussite. Des années se sont écoulées et il a obtenu son doctorat en médecine en 1998 au Japon. Après son retour en Chine, il a investi son propre argent (100 000 yuans ou 21 000 dollars) pour établir une petite unité de transplantation au Premier hôpital central de Tianjin, dans la ville portuaire de Tianjin, à 80 km au sud-est de Pékin. Au début, le progrès était lent : à la fin de 1998, son unité de transplantation n’avait effectué que sept greffes de foie. En 1999, elle en avait fait 24. En 2000, les choses ont rapidement changé alors qu’une nouvelle source d’organes est subitement apparue. Au cours de la décennie suivante, Shen Zhongyang est devenu l’un des chefs de file des transplantations d’organes en Chine. À Tianjin, le nombre de greffes a commencé à progresser rapidement : 209 greffes de foie en date de janvier 2002, puis un total cumulé de 1000 greffes à la fin de 2003. L’hôpital n’a jamais expliqué la soudaine abondance de ces nouveaux organes. Le succès du Premier hôpital central de Tianjin reflète tout le système chinois de la transplantation d’organes : l’absence de transparence; des liens en coulisse avec le secteur paramilitaire; des sources d’organes qui restent inexpliquées et leur obtention rapide (ce qui suggère l’existence d’un groupe de donneurs prêts à satisfaire à la demande); et une technique chirurgicale permettant de prélever les organes de donneurs vivants ou presque vivants. L’expansion L’événement le plus important de l’expansion du Premier hôpital central de Tianjin, ainsi que le signe évident de la confiance dans une offre d’organes incessante, a été l’investissement de 130 millions de yuans (28 millions de dollars) effectué en décembre 2003 par le Bureau municipal de la santé de Tianjin. Cet argent était destiné à la construction d’un bâtiment de transplantations de 17 étages (comprenant le rez-de-chaussée et deux niveaux au sous-sol). Appelé le Centre de transplantation d’organes de l’Orient, le bâtiment de 500 lits devait devenir, un «centre universel de transplantations, capable d’effectuer des greffes de foie, de reins, de pancréas, d’os, de peau, de cheveux, de cellules souches, de cœur, de poumons, de cornées et de gorge», selon Enorth Netnews, l’organe officiel du gouvernement municipal de Tianjin. Le Premier hôpital central de Tianjin, dans son ensemble, comprenait alors un service d’urgence et un centre ambulatoire, l’édifice du centre de transplantation se dressait au-dessus d’eux. En 2004, tandis que le Centre de transplantation de l’Orient était en construction afin de répondre à l’abondance d’organes disponibles, l’empire de transplantation de Shen Zhongyang s’est étendu à cinq succursales à Tianjin, à Pékin
et dans la province du Shandong. Il a prétendu effectuer le plus grand nombre de greffes de foie dans le monde et le plus grand nombre de greffes de reins en Chine. La succursale de Pékin se trouvait dans l’Hôpital général de la police armée populaire, une force de police paramilitaire du Parti communiste forte de plus d’un million d’agents. Shen Zhongyang y occupait le poste de directeur du département de transplantation. Des chercheurs trouvent effrayant qu’un édifice aussi grand et sophistiqué que le Centre de transplantation de l’Orient ait fonctionné à plein régime pendant une décennie alors que la Chine n’avait pratiquement pas de dons volontaires. «Cela signifie qu’il n’y a absolument aucun doute que vous allez trouver des donneurs pour fournir ces organes», affirme en entrevue Maria Fiatarone Singh, professeure de médecine à l’Université de Sydney. «Dans le contexte où il n’y a pas de système de dons volontaires, cela implique une certitude absolue que cet approvisionnement sera énorme et inépuisable et que d’énormes profits pourront en résulter.» Mme Singh est membre du conseil d’administration de Doctors Against Forced Organ Harvesting (DAFOH), un groupe de médecins qui fait de la sensibilisation sur les abus dans le domaine des transplantations en Chine. Le problème avec les chiffres Il est extrêmement difficile d’obtenir le nombre exact de transplantations d’organes pratiquées en Chine au fil des ans, que ce soit dans tout le pays ou même dans un seul hôpital. Aux États-Unis, il est facile de trouver le nombre de greffes réalisées. Le Réseau d’approvisionnement et de transplantation d’organes, affilié au ministère de la Santé, tient une base de données qui peut être consultée selon des dizaines de critères. Par exemple, le nombre total de transplantations réalisées aux États-Unis de janvier à septembre 2015 est de 23 134. Rien de tel n’est disponible sur les hôpitaux chinois, et ce, pour une bonne raison : il s’agit d’un secret d’État. Dans un rare entretien accordé à des journalistes chinois l’année dernière, le Dr Huang Jiefu, le responsable chinois qui interagit avec le reste du monde sur la question de la politique en matière de transplantation, a été d’une franchise surprenante lorsqu’il a expliqué pourquoi les chiffres sont si difficiles à obtenir. «La peine capitale est un secret d’État», a-t-il déclaré. «Les organes provenaient de prisonniers exécutés. Si vous aviez connu le nombre de transplantations réalisées, vous auriez connu un secret d’État.» Un journaliste a insisté pour en savoir davantage, mais le Dr Huang a répliqué : «Le sujet dont vous parlez est trop sensible». Chiffres officiels Il y a quand même certains chiffres disponibles. Les chiffres officiels, cependant, sont décevants tellement ils sont incomplets : que ce soit un graphique sur un site officiel (maintenant supprimé) ou dans les médias officiels, toute publication de chiffres officiels cesse en 2006.
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INTERNATIONAL
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Premier hôpital central de Tianjin
Augmentation des lits
Premier hôpital central de Tianjin Investissements dans de nouvelles installations
= 100 lits
1992–2006 726 Lits 2006–2008 1226 lits
2003–2006 130 millions de yuans (environ 28 millions $)
2013–2015 1500 lits
2015–2017* 2015–2017* 2000 lits
2,8 milliards de yuans (environ 590 millions $) SOURCES: SITE OFFICIEL DE L’HÔITAL, DOSSIERS SUR LA CONSTRUCTION EN CHINE * PROJECTION
C’est précisément l’année durant laquelle le volume devait augmenter considérablement étant donné l’ouverture du Centre de transplantation de l’Orient en septembre. Un profil de Shen Zhongyang publié sur un site officiel indique toutefois qu’il a réalisé un total cumulatif de 5000 greffes de foie en 2010 et un total cumulatif «d’environ 10 000» à la fin 2014, soit supposément un quart du total national. Ces chiffres sont déjà trop élevés pour que des prisonniers exécutés en soient la source, ils semblent même être gravement sous-estimés. Rénovation d’un centre de transplantation Étant donné que le gouvernement municipal a dépensé des dizaines de millions pour construire le Centre de transplantation de l’Orient, le bon sens suggère qu’il serait utilisé. Mais nous parlons de la Chine. De larges sommes sont gaspillées dans des projets d’infrastructures, alors la simple construction du centre ne peut nous éclairer. Il y a toutefois des preuves convaincantes que le nouvel édifice a été utilisé immédiatement et extensivement. On trouve ces informations dans les dossiers de rénovation de l’édifice de l’hôpital qui se trouvent dans la base de données chinoise sur la construction et la rénovation. La base de données est une ressource publique maintenue par une variété d’agences officielles. Ces documents démontrent ce qui a été délibérément dissimulé dans toutes les autres sources chinoises : le Premier hôpital de Tianjin a roulé à fond de train après l’ouverture du centre de transplantation en 2006. L’élément crucial est un fichier PDF de 22 pages – pouvant être téléchargé après avoir créé un nom d’usager et un mot de passe sur le site – lequel débat des prochaines rénovations dans le nouvel édifice, complété en 2008. «Il y a une moyenne de 2000 soins aux malades externes réalisés quotidiennement; le taux d’utilisation des lits est de 86 %; les transplantations de reins et de foie comptent pour 90 % des lits utilisés», indique le document. Le nombre total de lits dédiés aux greffes au Premier hôpital de Tianjin au cours de cette période était de 500. Le nombre total de lits dans l’hôpital est de 1226, alors qu’il y en avait au départ 726. L’espace total est de 46 558 mètres carrés, indique le document. Selon les documents publicitaires en ligne de l’hôpital pour les patients étrangers, un touriste de transplantation peut s’attendre à demeurer à l’hôpital entre trois semaines et deux mois, selon le temps nécessaire pour obtenir un organe et le temps de convalescence. Si un patient demeure, en moyenne, 30 jours par transplantation, cela signifie que plus de 4500 transplantations ont été effectuées au centre durant les années en question, soit de la fin 2006 à la fin 2008. Si le séjour était de trois semaines, le chiffre annuel pourrait s’élever à environ 7800; s’il était de deux mois, le total serait de 2700. Il est impossible de connaître la durée moyenne d’un séjour au Premier hôpital de Tianjin, mais les chirurgiens transplantologues qui ont révisé cet article considèrent que ces deux scénarios sont plausibles. Ce n’est pas seulement ce qui peut être extrait des rapports de rénovation et des données sur l’occupation des lits. Des données de 2014 indiquent que le taux d’occupation des lits était de 131 % et que le nombre total de lits s’élevait maintenant à 1500. Évaluation Quels genres de chiffres pouvons-nous obtenir de tout ça? Avec l’occupation des 500 lits au Centre de transplantation de l’Orient à une capacité presque complète ou supérieure de 2007
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à 2013, le nombre total de transplantations pourrait être entre 20 000 et 60 000, selon la durée de séjour des patients. Peu importe le chiffre, les dossiers de l’édifice indiquent qu’il est beaucoup plus élevé que le total cumulatif de 10 000 transplantations au cours des 15 années rapportées dans les sources officielles. Ce chiffre est déjà difficilement explicable, mais les chiffres sur l’occupation des lits sont si élevés qu’ils sont inexplicables, car on ne pourrait y arriver même en envoyant à Tianjin tous les prisonniers exécutés. Les estimations du nombre d’exécutions en Chine varient grandement. Avec une moyenne non conservatrice de 5750 exécutions annuelles en Chine, nombre issu d’évaluations de l’ONG Duihua et d’Amnesty International, Tianjin – avec sa population de 7 millions – aurait exécuté en moyenne seulement 40 prisonniers par année durant la période en question. La Chine n’a pas de réseau national de transplantation et commence seulement à tenter de mettre sur pied un système de dons volontaires. Jusqu’à tout récemment, les responsables chinois disaient que 90 % des greffes utilisaient les prisonniers exécutés comme source d’organes. Les procédures d’exécution impliquent les tribunaux et les prisons locaux, qui ont leurs propres liens avec des hôpitaux et des médecins – comme démontré par un grand nombre de témoignages de responsables chinois et de transfuges – ce qui veut dire que Tianjin ne pourrait simplement s’approvisionner de prisonniers exécutés à travers le pays. En 2014, l’agence officielle Xinhua a rapporté qu’il y avait 600 hôpitaux en Chine qui luttaient pour obtenir des organes dans le passé. Tous ces centres de greffe ont également besoin d’organes. Bien entendu, il est impossible de savoir si le personnel de l’hôpital a menti dans les documents sur les rénovations de l’édifice, mais il n’est pas clair quel aurait été le motif de le faire. L’espace ou le nombre de lits sont des infrastructures tangibles qui ne peuvent être falsifiées et le taux d’occupation, venant de deux sources officielles indépendantes, démontre la même trajectoire d’utilisation élevée de la fin 2006 à 2014. Alors d’où viennent les organes? La question interdite Il y a un indice potentiel dans l’un des nombreux chapeaux que porte le Dr Shen Zhongyang : il apparaît sur le site web de l’Hôpital général de la police armée à Pékin, portant un uniforme paramilitaire complet. La Police armée populaire est une force paramilitaire pouvant être déployée à travers le pays pour aider en cas de catastrophe naturelle ou pour réprimer des manifestations. Le problème principal pour réaliser un grand nombre de greffes est la source des organes. Étant donné que la Chine n’a pas de système volontaire et transparent de transplantation, les liens politiques sont parmi les seuls moyens d’obtenir des corps. Les théories au sujet de comment le Premier hôpital central de Tianjin s’est lancé dans le commerce d’organes tournent autour de ses liens politiques, dont ceux du Dr Shen, qui en 2014 est devenu membre du faux Parlement du Parti communiste, la Conférence consultative politique populaire chinoise. Les hôpitaux militaires et paramilitaires sont connectés à l’appareil de sécurité qui détient des centaines de milliers de prisonniers politiques et on estime qu’ils sont très impliqués dans le trafic illégal d’organes humains. Des chercheurs comme Ethan Gutmann se penchent sur la question depuis plus d’une décennie. Dans son livre The Slaughter: Mass Killings, Organ Harvesting, and China’s Secret Solution to Its Dissident Problem (le massacre : tueries, prélèvements d’organes et la solution secrète de la Chine à son problème de dissidents), M.
Le Premier hôpital central de Tianjin. Le centre de transplantation d’organes Orient de 500 lits, faisant partie du complexe hospitalier, se trouve à gauche.
Le Dr Shen Zhongyang, directeur des départements de transplantation au Premier hôpital central de Tianjin et à l’Hôpital général de la police armée à Pékin, en uniforme médical et paramilitaire.
Gutmann présente un tas de preuves qui démontrent que les pratiquants de Falun Gong sont les principales victimes des prélèvements d’organes. Le Falun Gong, une discipline spirituelle avec des exercices et des enseignements moraux, est persécuté en Chine depuis 1999. Le dirigeant du Parti à l’époque, Jiang Zemin, avait déclaré que la discipline menaçait le pouvoir du Parti. Des sources officielles indiquaient qu’environ 70 millions de Chinois pratiquaient le Falun Gong à la fin des années 1990. Des centaines d’hôpitaux en Chine, comme celui de Tianjin, ont connu une augmentation spectaculaire des transplantations en 2000, soit l’année après le début de la persécution. «J’estime que la majorité de ces organes proviennent du Falun Gong», affirme M. Gutmann en entrevue. «Il y a eu entre un demi-million à un million de pratiquants de Falun Gong dans les camps de travail en tout temps durant cette période», explique-t-il. «C’est la seule source potentielle, sur le plan numérique, d’où ils pourraient s’approvisionner, quoiqu’il pourrait y avoir des musulmans ouïghours et des Tibétains également, bien que les taux de disparition ne sont pas aussi élevés dans ces communautés», ajoute-t-il. Les entretiens de M. Gutmann avec des centaines de réfugiés démontrent qu’un sur cinq, et parfois deux sur cinq, détenus du Falun Gong ont subi des tests sanguins en captivité. Ceux qui ont été libérés de camps de travail parlent également de la disparition de ceux qui ont subi des tests. Dans des appels téléphoniques enregistrés en 2006 avec des médecins et des infirmières en Chine, ils ont admis que les organes provenaient de prisonniers qui sont pratiquants de Falun Gong. Il y a au moins six camps de travail et prisons à proximité de Tianjin et plusieurs peuvent détenir des centaines ou des milliers de prisonniers. «Embarrassé» La communauté internationale des transplantations est remarquablement indifférente au sujet de tout ça. Le Dr Delmonico, l’ex-directeur de la Transplantation Society (TTS) et celui qui était chargé des relations avec la Chine sur les transplantations, a écrit dans un courriel : «Mon seul commentaire est d’inciter l’évaluation du Premier hôpital central de Tianjin de rapporter des don-
nées vérifiables.» L’actuel directeur de la TTS, le Dr Philip O’Connell, et le responsable des relations avec la Chine sur les transplantations avec l’Organisation mondiale de la santé, le Dr Jose Nunez, n’ont pas répondu aux courriels. «Ce genre de curiosité est important. D’emblée, parce que la vérité compte, l’aléa moral compte, les droits de la personne comptent et la vie des exploités, même s’ils sont décédés, compte aussi. Ils ont une revendication morale envers nous», écrit dans un courriel Kirk Allison, professeur d’éthique à l’Université du Minnesota. «Je suis embarrassé que mes collègues à travers le monde ne ressentent pas, comme moi, le devoir moral de demander à la Chine qu’elle ouvre ses portes à la tenue d’une inspection indépendante de son système actuel de transplantation par la communauté internationale des transplantations», affirme le Dr Jacob Lavee, président de l’Israel Transplantation Society et directeur de l’unité de transplantation cardiaque du centre médical de l’Université de Tel Aviv. «En tant que fils d’un survivant de l’Holocauste, je me sens obligé de ne pas répéter l’affreuse erreur de la Croix-Rouge qui a visité le camp de concentration nazi de Theresienstadt en 1944 et a affirmé qu’il s’agissait d’un camp de récréation agréable», ajoute-t-il. Cet article a été publié en version abrégée. Pour la version originale : http://www.theepochtimes.com/n3/1958171china-hospital-built-for-murder/
Extrait des Neuf commentaires La publication des Neuf commentaires continuera dans l’édition du 29 février 2015. Depuis la publication des Neuf commentaires sur le Parti communiste en novembre 2004 par Dajiyuan (édition chinoise d’Époque Times), plus de 227 490 000 personnes ont démissionné du Parti communiste chinois (PCC) et de ses organisations. Leur intégralité est disponible sur le site [www.epoquetimes.com].
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Camps d’été
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Expériences vécues dans des camps de vacances : des jeunes racontent Nathalie Dieul Époque Times
Séjourner dans un camp de vacances est une expérience importante dans la vie des enfants et des jeunes, une expérience qui peut les transformer pour la vie. Époque Times a donné la parole à six jeunes de 13 à 16 ans provenant de trois familles différentes pour savoir ce que les camps de vacances signifiaient pour eux.
ASSOCIATION DES CAMPS DU QUÉBEC
Un frère et une sœur jumelle s’ouvrent sur les différences des autres
ASSOCIATION DES CAMPS DU QUÉBEC
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Conseil de Mathieu à un(e) jeune qui va au camp pour la première fois : «Je lui dirais de ne pas hésiter à parler s’il s’ennuie de sa famille, d’en parler à quelqu’un pour être sûr de ne pas gâcher son séjour. Tout le monde peut s’ennuyer de sa famille, peu importe son âge. Il n’y a pas de honte à s’ennuyer des gens qu’on aime. Dans ma tête, un camp c’est fait pour s’amuser, donc si on a quelque chose sur le cœur, ça ruine notre belle expérience. Mathieu, lors d’un de ses premiers séjours au camp Mère Clarac, alors qu’il n’avait que six ou sept ans.
au camp par son centre de jeunesse, parce qu’elle avait des troubles de comportement. Au début, elle ne voulait pas être là parce qu’elle était forcée d’y aller, mais elle s’est créé des amitiés. Je lui ai parlé et elle m’a un peu raconté sa vie, je trouvais ça intéressant. Il y a une autre fille qui a des troubles d’apprentissage, elle a toute la palette des troubles d’apprentissage qui existent, sa vie est vraiment difficile à cause de ça. On est devenues amies et on s’est promis de se rencontrer au camp l’année prochaine.» Léa prévient que ce camp s’adresse plus à des filles qu’à des garçons, les activités étant moins physiques que dans d’autres camps. Son jumeau ajoute : «Il faut savoir que ce n’est pas le camp où tout va se passer dans le bois, avec des expéditions à tout casser. C’est différent. Le fait d’être avec des filles ça m’a quelques fois un peu agacé, étant donné qu’on ne peut pas être entre gars et faire des niaiseries. Mais je m’y attendais, je le savais et c’était très intéressant. Il y avait quand même un nombre raisonnable de garçons. Deux tiers filles, un tiers gars, ce qui est quand même raisonnable.» Après avoir arrêté de séjourner au Camp Mère Clarac, Mathieu est maintenant un campeur du camp le P’tit Bonheur, dans les Laurentides. «C’est totalement différent du
CAMP MÈRE CLARAC
Mathieu et Léa Charrette sont des jumeaux aujourd’hui âgés de 14 ans. Ils ont commencé à séjourner au camp Mère Clarac, à Saint-Donat, dans Lanaudière, lorsqu’ils avaient environ six ans. «J’y vais chaque année, je ne manque jamais le camp», raconte Léa Charrette. «Au début, je n’avais pas beaucoup d’amies parce que j’étais plus petite et j’étais plus timide, mais j’ai commencé à m’ouvrir aux autres, et on essaie de se retrouver chaque année à peu près aux mêmes semaines. On se raconte nos aventures de l’année. Il y a beaucoup d’anciennes qui reviennent en tant que monitrices, donc on les voit. Plus on grandit, plus nos amies deviennent des monitrices.» Plus les années passent et plus la jeune fille aime son camp de vacances, et davantage depuis deux ans parce qu’elle est dans le groupe des plus vieilles : «On a plus de privilèges, on a une certaine réputation et on est plus proche des monitrices.» Ce que la jeune fille aime le plus? Pour elle, c’est évident : les cours d’équitation et l’écurie, mais aussi la nourriture qui est vraiment très bonne au camp. D’ailleurs, lorsqu’elle était au primaire, elle étudiait à l’école Marie Clarac à Montréal, des sorties étaient organisées au camp une fois par année. Tous les élèves, même les plus critiqueurs, trouvaient la nourriture délicieuse : «J’étais heureuse parce que c’est un camp que j’aimais et auquel je me sentais une appartenance. Je savais que la nourriture était bonne, mais je trouvais ça bien d’entendre les gens le dire.» C’est également l’opinion de son frère Mathieu qui remarque : «Ma mère cuisine très bien, donc j’avais des attentes élevées en matière de nourriture et je ne crois pas avoir aussi bien mangé dans un camp. J’ai même mieux mangé à la cafétéria du camp Mère Clarac que dans un restaurant.» Léa planifie déjà devenir animatrice au camp, après ses deux derniers étés comme campeuse, en pensant déjà à ce qu’elle devrait faire pour se qualifier. Mathieu, lui, n’a pu aller au camp Mère Clarac que jusqu’à ses 12 ans, l’âge limite d’admission des garçons. «J’ai beaucoup aimé, commente-t-il. J’ai aimé les installations, les activités, bien évidemment l’écurie. J’aimais aussi beaucoup le tir à l’arc. Le camp est bien situé, c’est un grand domaine, près de l’eau, et ce sont de belles activités.» Est-ce que les séjours des jumeaux au camp se sont toujours bien passés? L’ado-
lescent se souvient : «Évidemment, j’avais de l’appréhension, je ne savais pas vraiment ce que c’était, mais mon père m’a convaincu que c’était bien. La première année a été un peu difficile, mais ça s’est tassé au bout de trois ou quatre jours, je me suis fait des amis et j’ai aimé ça.» De son côté, sa jumelle se rappelle que lorsqu’elle était trop petite pour être campeuse, elle avait été acceptée pour suivre des cours d’équitation. Elle a aimé l’atmosphère et a pu y séjourner l’année suivante. Ses souvenirs de l’époque sont flous, mais elle se souvient avoir ressenti le fait de dormir sans ses parents. Cependant, elle était bien accueillie et c’était chaleureux. «Je trouve ça un peu bizarre, parce que c’est quand je suis devenue plus âgée que j’ai vraiment eu des crises d’angoisse. Je ne me rappelle plus trop pourquoi. C’était, je pense, la deuxième nuit, j’étais vraiment tannée, je voulais rentrer chez moi. Comme mon chalet était juste à 15 minutes de là, je me disais que je pouvais appeler mes parents et rentrer chez moi, mais finalement ils m’ont raisonnée et ils m’ont dit que ça allait passer. Le lendemain matin, ça allait mieux, finalement j’ai terminé ma semaine là-bas. Après, tout s’est bien passé.» Lorsqu’on lui demande ce qu’il a appris pendant toutes ces années au camp, Mathieu répond sans hésiter : «Apprécier les autres pour ce qu’ils sont, vivre en harmonie avec les autres. C’est un univers différent de l’école que d’être ensemble pour le plaisir et non par obligation, il faut accepter les autres comme ils sont. Il y en a qui ont des comportements dérangeants, il faut apprendre à vivre avec, il faut apprendre à vivre avec les différences, les religions différentes, être tolérant en général. C’est une belle leçon de vie et je vais m’en rappeler très longtemps.» En effet, le jeune homme a été surpris de voir à quel point il y avait des enfants avec des religions différentes qui séjournaient dans ce camp, pourtant régi par des religieuses catholiques, et que tout le monde cohabite bien. Le fait qu’une partie des surveillantes de chalet soient des sœurs plaît d’ailleurs beaucoup à Léa : «Toutes les sœurs, les novices aussi, sont vraiment très très gentilles. Elles sont là pour nous, tellement qu’on ne peut pas se passer d’elles.» L’adolescente a pris de la maturité pendant ses séjours au camp et elle a gagné beaucoup de confiance en elle. Elle a appris à ne plus se laisser marcher sur les pieds et à répondre aux gens. «Ça m’a ouvert les yeux sur les différences, confie-t-elle, parce que plus je grandis, plus je me rends compte que j’ai une bonne vie, une vie simple comparée à certaines filles que je rencontre. Il y avait une fille l’année passée qui avait été envoyée
Conseil de Léa à un(e) jeune qui va au camp pour la première fois : «La première nuit, c’est toujours la plus difficile, mais on oublie tout le lendemain matin. C’est fou à quel point dès que tu te réveilles et que tu penses à tout ce que tu vas faire dans la journée et aux gens que tu vas rencontrer, tu oublies la nuit que tu viens de vivre et tu vis pleinement ta journée. Aller au camp, c’est quelque chose qu’il faut faire dans la vie si tu as envie de le faire.» camp Mère Clarac, c’est beaucoup plus axé pour les gars, c’est un univers quasiment à l’opposé. C’est beaucoup plus actif. Dans les deux cas, il faut savoir dans quoi on s’embarque, mais j’entretiens encore des liens avec le camp Mère Clarac tellement j’ai aimé ça.» Dès son arrivée dans ce nouveau camp, il n’était pas intimidé, parce qu’il a quand même de la facilité à se faire des contacts avec des gens de toutes sortes de milieux et qu’il était plus âgé. Il y apprécie particulièrement les activités reliées à la nature et à la forêt, et avoir dormi une nuit à la belle étoile dans le bois.
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Camps d’été
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Deux sœurs qui pourraient passer l’été au complet au camp
pendant ses temps libres et elle s’est intéressée à la guitare en regardant les nombreux moniteurs qui jouaient de cet instrument. «J’ai commencé la guitare là-bas, depuis j’ai appris toute seule à en jouer, parce que mes moniteurs m’ont dit que c’était mieux d’apprendre tout seul plutôt que de suivre des cours.» La jeune musicienne était aussi intriguée par le ukulélé, instrument joué par plusieurs personnes dans le camp. Elle a décidé d’essayer et a adoré ça. Depuis ce temps-là, elle se promène parfois dans le camp avec son ukulélé en chantant avec ses amies. La pratique des langues est partie intégrante de l’expérience dans ce camp bilingue – presque trilingue, ajoute Naomi, parce que plusieurs personnes parlent aussi espagnol. Pour les deux sœurs bilingues, cet aspect international est bien agréable. «Il y a beaucoup de personnes qui viennent d’autres pays et on
Deux frères, un univers médiéval et une expédition de canot
Camp Wilvaken depuis 1958
Magog
apprend beaucoup», apprécie Anaïs. Les deux adolescentes apprennent l’espagnol en discutant avec des gens qui viennent du Mexique ou d’Espagne. «Il y a aussi des personnes qui ne comprennent pas vraiment le français, qui ne comprennent pas vraiment l’anglais. Tu peux leur apprendre à parler et tu peux apprendre beaucoup de nouvelles choses», ajoute l’aînée. Pour la jeune fi lle de 15 ans, son dernier séjour en tant que campeuse aura lieu l’année prochaine. Elle aimerait bien pouvoir continuer l’expérience en tant que monitrice.
Samuel (à gauche) et Benjamin, juste avant leur départ pour leur premier camp de vacances.
dans ce camp. «Après ça, on est parti pendant une semaine avec des canots, nos deux barils de nourriture et du linge, on est vraiment parti dans le bois! On était 10 ou 12 dans notre groupe. C’était vraiment le fun. Ça crée de l’intimité, tu te fais des amis. Tu es un peu obligé de bien t’entendre avec les autres! Ça fait vraiment une synergie de groupe. Et ça travaille vraiment physiquement.» Un moment spécial? Après cette grosse excursion, les trois groupes se sont retrouvés à un endroit en canot : «Il y avait une grosse tempête, il n’y avait pas d’éclairs ni de tonnerre. J’ai trouvé ça vraiment le fun parce qu’il y avait des gros vents et des grosses vagues. On a failli chavirer : c’était vraiment un moment avec de l’adrénaline!», s’exclame Benjamin, très content d’avoir vécu cela. L’adolescent n’a jamais trouvé intimidant de partir au camp, parce qu’il se fait facilement des amis, contrairement à son frère qui est un peu plus timide. «Moi, je dis : lui il a l’air le fun, je vais aller le voir et je vais
Conseils de Samuel à un(e) jeune qui va au camp pour la première fois : «Je pense que je lui dirais de ne pas s’arrêter à sa peur et à son angoisse, de prendre le temps de voir ce que c’est et de vivre son expérience, de se rendre compte que, finalement, les gens finiront par l’accepter.» Conseils de Benjamin à un(e) jeune qui va au camp pour la première fois : «Si tu es plus timide et que tu as du mal à te faire des amis, vas-y avec un ami. Comme ça, tu es sûr d’avoir au moins une personne avec qui tu vas bien t’entendre.» lui parler. Alors j’étais sûr de me faire au moins un ou deux amis.» Et le fait de dormir tout le temps avec ses nouveaux amis et de s’échanger des affaires permet de créer des liens d’amitié. «Je retournerais au camp Kéno n’importe quand. J’avais vraiment tripé!», conclut Benjamin.
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Conseils d’Anaïs à un(e) jeune qui va au camp pour la première fois : «Je lui dirais que ce serait vraiment le fun s’il y va, il y a beaucoup d’activités. Je lui dirais d’être courageux et d’essayer d’aller au camp pour au moins deux semaines. S’il aime ça, il pourra y aller pour un mois.»
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adoré ça, raconte Samuel, c’était vraiment une expérience le fun. Ils mélangeaient les jeunes avec les plus vieux aussi, il y avait des assez vieux qui étaient bien dans le jeu, ce qui faisait que pour les jeunes, c’était plaisant parce que ça faisait une immersion.» Ces deux frères de la région de Québec, De manière générale, il y avait beaucoup Benjamin et Samuel Des Rosiers Couture, d’interaction entre les joueurs et beaucoup ont séjourné dans deux camps Grandeur de liberté. Bien que tout l’ensemble du jeu de rôle Nature (GN) ensemble, dans un univers médiéval fantastique. Puis, le plus jeune ait été une belle expérience, c’est son introa participé à un autre camp de vacances duction qui a le plus marqué l’adolescent : spécialisé dans le canot. Chacun d’eux a le groupe avait été invité à souper par une décidé de parler principalement de ce qui famille royale. Le repas se déroulait dans l’a le plus marqué. l’auberge située sur le site du GN : «Tout En écoutant son père lui raconter ses avait été décoré pour faire vraiment une expériences dans des camps de vacances, maison de noble. Souper aux chandelles, Samuel a toujours eu très envie d’essayer à l’ancienne. Ça avait été un des meilleurs à son tour. En 2013, cette envie est encore moments du camp.» plus forte au point de chercher un camp Un autre moment qui a marqué qui leur conviendrait, à lui et à son jeune Samuel? La manière dont les animateurs frère. C’est comme ça qu’ils ont séjourné les réveillaient le matin! Par exemple, ils pendant une semaine au Camp Richelieu frappaient sur une casserole ou bien ils utiVive la Joie, pour le programme spécialisé lisaient un téléphone qui faisait un bruit GN Odaness. de coq. L’adolescent, aujourd’hui âgé de 16 ans, L’été suivant, l’aîné des deux frères était se souvient de l’atmosphère du jeu de rôles, en âge de chercher du travail, il n’est donc dans lequel il y avait trois clans : les magi- pas retourné au camp. Mais il peut résuciens, les voleurs et les guerriers. L’histoire mer ce qu’il a appris ainsi : «Ça m’a permis qui se déroulait, après une introduction, de surmonter ma timidité, de parler avec était une grosse guerre entre les trois clans. les gens. C’est surtout ça que j’ai appris : ça Même s’il avait été chez les scouts et m’a permis de développer mon entregent.» qu’il avait déjà passé des fins de semaine L’été 2014, après le séjour au camp granoù il dormait hors de la maison familiale, deur nature avec son aîné, Benjamin vouSamuel, qui avait 13 ans et demi à l’époque, lait faire une activité avec son ami d’enétait un peu craintif : «C’est sûr qu’au début fance. Ils ont découvert le camp Kéno, près je trouvais ça un peu intimidant de sor- de Québec, ils se sont inscrits dans le protir de mes pantoufles et d’aller passer une gramme Challenge d’une durée de deux semaine avec du monde que je ne connais- semaines. «Si je m’entendais un peu moins sais pas. Ça me stressait un peu, mais ça bien avec d’autres personnes, j’étais sûr se brisait rapidement une fois là-bas. Tu d’avoir au moins un ami, mais finalement parlais avec le monde et ce n’était pas long on est devenus amis avec tout le groupe.» que tu étais admis dans le jeu. Ça passait La première semaine se déroulait au vite, ce sentiment-là.» En effet, à la fin de camp, avec des activités différentes chace camp, il se déguisait et s’amusait avec que jour : baignade, activité dans le bois, les animateurs qui le prenaient pour jouer ou encore escalade à l’horizontale sur des le rôle de créatures. roches au-dessus de l’eau. «Si tu tombais, tu L’été suivant, c’est dans un autre camp tombais dans l’eau, ça ne faisait pas mal», que les deux frères poursuivent leurs aven- se souvient le garçon, aujourd’hui âgé de tures médiévales : le camp spécialisé GN 14 ans. Il a beaucoup aimé cette activité, Écuyer au Camp Atelier du Loisir. «J’ai tout comme à peu près tout ce qu’il a fait
Naomie (au centre), entourée d’une monitrice et de son amie Emilie Shoubridge (à droite), lors du Hippie Fest, fête de plage au camp Wilvaken.
NAOMIE BEAUCHAMP
Il faut parfois aller dans plusieurs camps de vacances pour trouver celui qui nous correspond. C’est le cas de ces deux sœurs. Chaque année depuis quatre ans, cinq ans l’été prochain, Naomi et Anaïs Beauchamp séjournent dans un camp qu’elles adorent : le camp Wilvaken, situé à Magog. «C’est la meilleure place où je suis allée. Chaque année, j’ai toujours hâte d’aller au camp. Même si je viens de sortir du camp, j’ai hâte à l’année prochaine pour revenir», souligne Naomi, l’aînée, âgée de 15 ans. Quant à Anaïs, 13 ans, tout aussi enthousiaste, elle ajoute : «C’est l’été le plus agréable que je n’ai jamais eu!» Avant d’aller dans ce camp de vacances, les deux Montréalaises avaient essayé d’autres camps, qui ne leur avaient pas tellement convenu, principalement à Naomi : «Je n’ai jamais vraiment aimé aller dans des camps, mais Wilvaken, c’est vraiment le seul camp que j’ai apprécié.» C’est lorsqu’une de ses amies lui a recommandé Wilvaken, parce que sa grande sœur y était allée, qu’elles décident d’y aller ensemble, avec Anaïs. En allant séjourner deux semaines à Wilvaken pour la première fois, Naomi avait un peu peur parce qu’elle n’était jamais restée aussi longtemps dans un camp. Pourtant, elle s’est sentie vraiment accueillie; dès le premier jour, elle était déjà amie avec toutes les fi lles de sa cabine. Dès cette première année, l’atmosphère du camp au bord du lac Lovering et les activités qu’elles peuvent choisir séduisent les deux sœurs.
«Tout le monde est super gentil, accueillant. Il n’y a vraiment personne de méchant, on est comme une famille», assure l’aînée. «Deux semaines, ce n’était pas beaucoup pour aller au camp, alors j’ai trouvé qu’un mois ce serait vraiment cool pour faire plus d’activités», se souvient la cadette. C’est ce qu’elles ont fait. Dès la deuxième année, les deux fi llettes ont séjourné un mois chaque été à Wilvaken. Leurs activités préférées? La planche à voile! Mais aussi d’autres activités nautiques – canot, kayak, voile, natation – et pour Anaïs, il y a aussi la randonnée, le tir à l’arc, les jeux de théâtre et les journées à thème. Dans ce camp, chacun choisit les activités qui l’intéressent sans se les faire imposer. C’est à Wilvaken que toutes les deux ont appris à faire de la planche à voile. Naomi la première, tandis qu’Anaïs était plus craintive – «j’avais peur de tomber, de rester dans le lac». Les moniteurs l’ont encouragée à en faire l’expérience. Elle a non seulement réussi à en faire, mais elle a aussi adoré ça, ce qui en a fait une des expériences les plus spéciales de ses séjours au camp. C’est ainsi que la jeune fi lle a appris à être plus courageuse et à avoir plus de confiance en elle. Pour Naomi, l’expérience la plus spéciale qu’elle a vécu grâce à son camp est, sans hésiter, les voyages de canot-camping : quatre jours dans le parc national de la Mauricie. «C’est super super beau et, en plus, vivre ça avec des amies, c’est encore bien mieux. J’y étais allée la première année avec une de mes meilleures amies et avec du monde que je ne connaissais presque pas; après ce voyage de canot, je suis devenue vraiment bonne amie avec toutes ces personnes. Ça nous a rapprochées.» Elle joue aussi du piano dans le camp
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...le choix de tes activités préférées Équitation, tennis, tir à l'arc, chaloupe, pédalo, mini-ferme (chèvres, chiens, chats, lapins, cochons, moutons, paons, poules, etc.), natation, canot, escalade, hébertisme, excursions, athlétisme, artisanat, feux de camp et soirées animées, bricolage, sciences naturelles, mini-golf, jeux (ballon, badminton, jeux coopératifs, etc.). Et plein, plein d'autres découvertes!
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Camps d’été
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Camps d’été : quand réserver? Nathalie Dieul Époque Times
ASSOCIATION DES CAMPS DU QUÉBEC
L’été semble encore loin, cependant la période des inscriptions pour les camps d’été a déjà commencé. Est-ce idéal de réserver si tôt pour avoir de la place aux bonnes dates dans le camp qui fait rêver vos enfants? «Ça dépend des camps», selon Chloé Melançon-Beauséjour, coordonnatrice aux communications à l’Association des camps du Québec (ACQ). Pour certains camps plus généralistes, ou des camps de quartier, il est possible de trouver de la place même en plein été. Cependant, les camps qui proposent des activités plus spécialisées ou une programmation particulière ont tendance à se remplir plus rapidement. Des exemples de ces camps qui se spécialisent dans une activité? Un camp de soccer, un camp d’équitation, un camp de musique, etc. L’ACQ conseille généralement aux parents de s’y prendre de bonne heure pour faire leurs réservations. Il existe des camps qui ont un nombre de places plus restreint que d’autres. «Il y a aussi des camps qui ont un très haut taux de retour», assure Mme Melançon-Beauséjour. Il s’agit d’endroits où les campeurs retournent année après année, laissant peu de places libres pour les nouveaux enfants qui voudraient s’y inscrire. Certains camps peuvent même offrir une période de préinscription à leurs anciens campeurs. Même s’il vaut mieux s’y prendre à l’avance pour avoir une place dans le camp choisi, il y a toujours des disponibilités pendant l’été dans plusieurs camps. «C’est possible, par exemple, qu’un enfant fasse un séjour au mois de juillet, qu’il adore ça et qu’il veuille revenir. Il peut décider de s’inscrire pour le mois d’août ou pour la semaine suivante», précise la coordonna-
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trice aux communications de l’ACQ. La période d’inscription commence de manière générale au mois de février ou mars pour les camps de vacances, alors que celle pour les camps de jour commence à la fin mars début avril. Les inscriptions s’étirent jusqu’en mai, vous aurez beaucoup moins de choix en juin.
Est-ce qu’un camp qui est complet tôt est un gage de qualité? «Généralement oui, ils sont populaires parce que les activités sont appréciées et il y a une programmation qui intéresse le public. C’est bon signe», souligne Chloé Melançon-Beauséjour, avant de préciser que «ça ne veut pas dire nécessairement qu’un camp où il reste de la place
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n’est pas un bon camp». En effet, il existe plusieurs facteurs à prendre en compte. Par exemple, selon les infrastructures, un camp disposant de petits locaux ne peut pas accueillir beaucoup de campeurs, il pourra se remplir plus rapidement qu’un autre qui dispose de grandes installations, peu importe son programme. D’autres raisons pour réserver tôt? Certains camps peuvent offrir un certain pourcentage de rabais aux gens qui s’inscrivent avant une certaine date. Une fois l’inscription complétée, ça peut être moins stressant pour les parents qui peuvent mieux planifier leur été. Un autre cas où les parents ont tout intérêt à réserver tôt : si leur enfant a des besoins particuliers. Bien sûr, il y a des camps spécialisés dans l’accueil de ces enfants, avec une programmation adaptée, mais il est également possible pour un enfant qui a des besoins spécifiques d’intégrer un camp qui l’attire et qui n’a pas cette spécialité. Dans ce cas, en appelant le camp plusieurs mois à l’avance et en expliquant la situation, la direction du camp va pouvoir travailler avec les parents pour se préparer le mieux possible et trouver les meilleures solutions pour intégrer l’enfant. Le site internet de l’ACQ possède d’ailleurs plusieurs outils à la disposition à la fois des parents et des camps pour faciliter cette intégration. De manière générale, si vous vous y prenez trop tard pour réserver et qu’il n’y a plus de places dans le camp que vous aviez sélectionné, ne désespérez pas : cela ne veut pas dire que votre été est raté. «Il y a beaucoup de camps au Québec, autant des camps de vacances que des camps de jour, donc il y a plusieurs options qui s’offrent à vous, pour tous les budgets, tous les goûts, toutes sortes d’activités», résume Mme Melançon-Beauséjour. Pour en savoir davantage : www.camps.qc.ca tél. : 514 252-3113
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Santé
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www.EpoqueTimes.com Les bienfaits de l’huile de coco sont multiples, notamment pour la perte de poids, la santé cardiaque et les soins de la peau.
Les atouts de l’huile de coco HAFIZ ISSADEEN/FLICKR
Cyril Belan Époque Times Si dans nos contrées, l’huile de noix de coco n’est pas très connue, dans certaines parties du monde, c’est le produit alimentaire principal. Elle favorise une bonne santé. Un exemple frappant est la population de Tokelau dans le Pacifique Sud. Plus de 60 % des calories qu’elle consomme proviennent des noix de coco. Bien que les noix de coco contiennent une grande quantité de graisses saturées (90 %), les habitants ne souffrent pas de maladies cardio-vasculaires. En fait, la réalité est que les graisses saturées sont injustement accusées d’être impliquées dans l’athérosclérose. De plus, l’huile de coco contient des graisses saturées qui ne sont pas vraiment les mêmes que celles que nous rencontrons dans la viande.
VEGANBAKING.NET/FLICKR
L’huile de noix de coco peut diminuer l’appétit et augmenter la combustion des graisses, elle permet de perdre du poids. Pour les habitants de Tokelau, dans le Pacifique, la noix de coco représente plus de 60 % des calories consommées.
Avantages en chiffres Chaque produit a sa propre façon d’interagir avec les fonctions des organes et du métabolisme. Les triglycérides à chaîne moyenne de l’huile de coco augmentent la consommation d’énergie par rapport aux matières grasses à longue chaîne. C’est-à-dire que la consommation de 15 à 30 grammes d’huile de coco par jour augmente la dépense d’énergie du corps de 5 %, pour un total de 120 kcal par jour. L’huile de coco peut également réduire la sensation de faim. Les acides gras des huiles sont digérés par le foie qui les transforme en corps cétoniques pour servir de source d’énergie. Les corps cétoniques réduisent l’appétit. Lors d’une expérience, les participants ont consommé quotidiennement 256 kcal de moins en mangeant des triglycérides à chaîne moyenne. L’huile de noix de coco peut diminuer l’appétit et augmenter la combustion des graisses, elle permet de perdre
du poids. Surtout la graisse viscérale qui est située autour des organes internes. Celle-ci est la plus nocive, elle est étroitement liée à de nombreuses maladies chroniques. Gardez à l’esprit que le tour de taille est un marqueur de la graisse viscérale. La prise de 30 ml d’huile de noix de coco par jour permet une réduction significative de l’indice de masse corporelle et du tour de taille. Les microbes la craignent Près de 50 % des acides gras dans l’huile de coco sont de l’acide laurique. Le corps humain transforme l’acide laurique en monolaurine. Les chercheurs ont constaté que la monolaurine est efficace contre les virus de l’herpès, de la grippe, du cytomégalovirus et même contre le VIH. Les lipides laurique, caprique et caprylique de l’huile de coco sont antibactériens, antifongiques et antiviraux. Par exemple, ces composés tuent le staphylocoque doré, la Listeria monocytogenes, l’Helicobacter pylori, les protozoaires Giardia et le champignon Candida albicans.
Elle prend soin du cœur L’huile de coco permet d’améliorer le profil lipidique (troubles de réfraction dans le métabolisme des graisses). Les graisses saturées augmentent le taux de «bon cholestérol» (HDL) et diminuent le taux de «mauvais cholestérol» (LDL). L’huile de coco agit également sur la coagulation du sang, en réduisant la viscosité. Elle améliore la circulation sanguine dans les vaisseaux, la nutrition des tissus et prévient la crise cardiaque. Atout beauté Une autre caractéristique intéressante de l’huile de noix de coco est son impact positif sur l’apparence. Certains l’utilisent à des fins cosmétiques. Par exemple, un massage du cuir chevelu avec de l’huile de noix de coco permet d’améliorer la nutrition des cheveux. L’huile de coco est un excellent hydratant naturel pour la peau et adoucit les cuticules des ongles. Elle protège également des rayons, car elle bloque près de 20 % des rayons ultra-violets du soleil.
Le ginseng sibérien pour l’énergie et l’endurance Conan Milner Époque Times
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Illustration d’éleuthérocoque du Curtis’s Botanical Magazine (1915). Le nom chinois pour cette racine décrit ses baies et ses tiges, mais la racine douce-amère est la partie médicinale.
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L’énergie fournie par le ginseng sibérien peut prendre des semaines et même des mois à se développer, mais les effets durent longtemps.
L’HERBORISTERIE
Adaptogène est un terme désignant une herbe qui aide le corps à s’adapter à différents stress. De nos jours, plusieurs herbes entrent dans cette catégorie, mais ce descriptif a initialement été donné au ginseng sibérien. Un scientifique soviétique a créé ce terme en 1947 alors qu’il étudiait les capacités du ginseng sibérien pendant la guerre froide dans le cadre d’une étude visant à trouver des herbes susceptibles de renforcer le système des soldats soviétiques. Les scientifiques ont constaté des résultats positifs dans leurs expérimentations sur les militaires, alors ils ont aussi donné du ginseng sibérien aux cosmonautes russes et aux athlètes olympiques soviétiques pour augmenter leur vigueur et leur niveau de résistance. Ginseng sibérien est une appellation commune, mais aujourd’hui on le trouve seulement sous son nom botanique : éleuthérocoque ou éleuthéro. Une disposition dans le projet de loi agricole de 2002 [aux États-Unis] empêche l’utilisation du terme «ginseng» sur toute étiquette désignant des plantes autres que celles du genre Panax. Le ginseng sibérien fait partie de la famille du Panax, mais n’est pas si proche. On le trouve partout en Extrême-Orient et il est utilisé en Chine depuis au moins 2000 ans. Comme la majorité des recherches contemporaines y étant consacrées a été produite par la Russie, le sobriquet «sibérien» y est resté accolé. Le nom ginseng sibérien a été donné à cette plante lorsqu’on a commencé à l’introduire à l’ouest, il y a quelques dizaines d’années. La partie «ginseng» de la nomenclature a servi d’appât pour attirer les consommateurs à une marque de confiance. Le ginseng sibérien a des caractéristiques similaires à celles du Panax ginseng – une racine dont la forme rappelle celle du corps humain avec une longue réputation de
redonner de la vigueur et de la vitalité aux gens affaiblis et âgés. Néanmoins, Panax ginseng est une des herbes les plus vénérées et coûteuses de la médecine traditionnelle chinoise, alors que le ginseng sibérien est comparativement plus abordable et facile à trouver. Dans la médecine traditionnelle chinoise, le ginseng sibérien est connu sous le nom de ci wu jia – nom qui fait référence à ses feuilles à cinq folioles et à ses tiges épineuses. Le ci wu jia ne profite pas du même prestige que le véritable ginseng, mais est tout de même considéré comme un bon remède. Les herboristes chinois l’utilisent pour traiter les symptômes associés aux problèmes de rate et aux déficiences du yang des reins : perte d’appétit, fatigue, maux de dos et faiblesse généralisée. Le médecin renommé Li Shizhen de la dynastie Ming recommandait le ginseng sibérien pour guérir les hernies et les tendons faibles ainsi que pour ralentir le processus de vieillissement. Les recherches modernes ont découvert plusieurs nouveaux usages pour cette plante. En Allemagne, elle est souvent utilisée pour aider les patients atteints de cancer à mieux supporter les traitements de radiologie et de chimiothérapie. En Russie, le ginseng sibérien était donné aux gens qui vivaient près de la catastrophe de Tchernobyl pour contrer les effets de l’empoisonnement radioactif. D’autres études suggèrent que le ginseng sibérien est efficace dans la prévention des poussées d’herpès et des infections à levures. La Commission E – un organisme de réglementation en Allemagne qui se concentre sur la phytothérapie – approuve l’utilisation du ginseng sibérien dans les cas de surmenage. L’herbe est souvent utilisée pour minimiser les effets des maladies chroniques comme le syndrome de fatigue chronique ou d’autres maladies caractérisées par l’extrême fatigue. Les gens qui ne sont pas atteints de fatigue chronique utilisent le ginseng sibérien pour améliorer leurs performances mentales et physiques autant que pour renforcer leur système immunitaire. Bien que le ginseng sibérien soit parfois inclus dans la formule de remèdes soporifiques, il est en fait plus un stimulant à action lente. Contrairement à la hausse et à la baisse rapide d’énergie associée à la caféine, l’énergie fournie par le ginseng sibérien peut prendre des semaines et même des mois à se développer, mais les effets durent longtemps. La métabolisation lente du ginseng sibérien en fait un élément efficace dans le traitement des symptômes associés à l’insuffisance des glandes surrénales et à l’hypothyroïdie. Si vous utilisez le ginseng sibérien depuis quelque temps, prenez une pause. À cause de sa nature stimulante, les phytothérapeutes recommandent d’arrêter quelques semaines après un mois ou deux de traitement. La Commission E conseille de ne pas dépasser une utilisation continue de trois mois. L’excès peut causer des symptômes d’agitation, d’insomnie et faire augmenter la pression sanguine. Recherchez des produits normalisés contenant au moins 0,8 % d’éleuthéroside. La dose générale recommandée se situe entre 100 et 300 milligrammes par jour, mais certaines personnes peuvent aisément en prendre plus. Diminuez la dose si vous ressentez trop d’agitation.
Éleuthérocoque séché
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Au delĂ de la science
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Des scientifiques affirment que le pÊtrole ne serait pas un combustible fossile Un dÊbat qui pourrait changer l’industrie Tara MacIsaac Époque Times Dans Au-delà de la science, Époque Times explore les recherches et les rÊcits examinant les phÊnomènes et les thÊories qui posent un dÊfi aux connaissances actuelles. Nous nous penchons sur les idÊes stimulant l’imagination et ouvrant de nouvelles possibilitÊs. Partagez vos idÊes avec nous sur ces sujets, parfois controversÊs. Une idÊe gÊnÊralement rÊpandue est que le pÊtrole qui est un rÊsidu de plancton, de plantes et d’autres organismes en dÊcomposition ait ÊtÊ formÊ dans la terre, sur des milliers d’annÊes. C’est ce qu’on lit sur la plupart des sites internet gouvernementaux et Êducatifs. Cette thÊorie de la formation du pÊtrole n’est en effet qu’une thÊorie. Il existe, en contrepartie, une thÊorie qui s’appuie sur des preuves substantielles. Aussi rÊpandue que l’idÊe des origines organiques (origines biotiques) en AmÊrique, l’idÊe des origines inorganiques (origines abiotiques) comme explication possible est depuis longtemps un consensus parmi les scientifiques postsoviÊtiques. Des scientifiques amÊricains ont aussi adhÊrÊ à la thÊorie abiotique, malgrÊ le mÊpris qu’ils ont rencontrÊ de la part de leurs pairs. D’oÚ proviennent tous ces trucs morts Lorsqu’une plante ou un animal meurt, seule une infi me partie est enterrÊe. La nature recycle – les plus grands recycleurs de la nature sont les insectes, les microorganismes, les champignons et les bactÊries. Est-ce que du matÊriel organique a ÊtÊ enfoui dans la terre en assez grande quantitÊ pour crÊer des billions de barils de pÊtrole? Selon la thÊorie biotique, cette matière organique devrait en plus être soumise aux paramètres de la oil window avant d’être transformÊe en pÊtrole. Cette oil window se rÊfère à un ensemble de conditions qui comprend l’enfouissement à une certaine profondeur (1,6 à 4,2 km) pour atteindre la parfaite tempÊrature (60 à 150 °C) permettant la formation de pÊtrole. Les dÊfenseurs de la thÊorie alternative, la thÊorie abiotique, affi rment que le pÊtrole pourrait être un matÊriau primordial, provenant des profondeurs de la terre et percolant à travers les fissures. Ils expliquent que le pÊtrole pourrait être issu d’une transformation indÊpendante, par processus chimique, tout comme pour la production du mÊthane retrouvÊ sur les astÊroïdes et d’autres environnements stÊriles. Les sceptiques disent que le mÊthane est une substance beaucoup plus simple que le pÊtrole ; le processus de formation des hydrocarbures du pÊtrole est beaucoup plus complexe et que la même logique existant pour la formation du mÊthane ne s’applique pas nÊcessairement. Se baser sur la thÊorie abiotique pour dÊcouvrir du pÊtrole Le lac Siljan Thomas Gold de l’universitÊ Cornell à New York, dÊcÊdÊ en 2004, Êtait un ardent dÊfenseur de la thÊorie abiotique. Il conseillait une Êquipe de forage du centre de la Suède à la fi n des annÊes 1980 et au dÊbut des annÊes 1990. Le site de forage, connu sous le nom de Siljan Ring (lac Siljan), aurait ÊtÊ perçu comme milieu peu prometteur par des prospecteurs partisans du point de vue de la thÊorie biotique, pour le moins qu’on puisse dire. L’exploration pÊtrolière conventionnelle se concentre sur les bassins sÊdi-
mentaires. On croit que le plancton se prÊcipite au fond des eaux lorsqu’il meurt et se retrouve enseveli sous des sÊdiments. Ces sÊdiments seraient poussÊs plus profondÊment avec le temps, jusqu’à ce qu’ils soient enfermÊs dans les conditions favorables de la oil window. Le lac Siljan, de son côtÊ, n’est pas riche en sÊdiments. Le peu de sÊdiments s’y trouvant, expliquait Gold, se situait à une profondeur de moins de 300 mètres, tandis que le forage Êtait fait à une profondeur de 5 à 7 kilomètres. Quoique le forage n’ait pas dÊcouvert de champs pÊtroliers de dimensions de classe mondiale, comme Gold l’avait prÊdit, plus de 80 barils de pÊtrole y ont ÊtÊ extraits, ce qui fut assez pour que les indications de Gold soient justifiÊes et que les scientifiques s’intÊressent à la situation. Bien sÝr, le forage conventionnel ne gagne pas toujours le gros lot chaque fois que les prospecteurs considèrent une rÊgion comme prometteuse. Certains ont dit que le pÊtrole suintait de la roche sÊdimentaire de cette rÊgion. Gold a rÊtorquÊ : L’infi ltration de pÊtrole gÊnÊrÊ après 360 millions d’annÊes, provenant d’une si petite quantitÊ de sÊdiments, semble peu probable. Champs pÊtrolifères de l’Ukraine Un des plus ardents dÊfenseurs de la thÊorie abiotique, le professeur Vladilen A. Krayushkin, prÊsident du dÊpartement de l’exploration pÊtrolifère de l’AcadÊmie ukrainienne des sciences, est citÊ dans un article de 1996 rÊdigÊ par le Dr J. F. Kenney et intitulÊ Special Edition on The Future of Petroleum1 Krakushkin mentionnait que : Les onze champs de pÊtrole et d’hydrocarbures importants et un grand dÊcrits ici ont ÊtÊ dÊcouverts dans une rÊgion qui avait ÊtÊ dÊcrite, il y a quarante ans, comme n’ayant aucun potentiel pour la production de pÊtrole. L’exploration de ces champs s’est entièrement dÊroulÊe sur la base de la perspective fournie par la thÊorie moderne russo-ukrainienne des origines pÊtrolières abiotiques abyssales. Le forage qui a menÊ à ces dÊcouvertes a ÊtÊ intentionnellement poussÊ plus profondÊment à l’intÊrieur du socle cristallin. [‌] Ces rÊserves s’Êlèvent à au moins 8200 millions de tonnes mÊtriques (plus de 57 milliards de barils) de pÊtrole rÊcupÊrable et 100 milliards de mètres cubes de gaz rÊcupÊrable et sont comparables à ceux du versant nord de l’Alaska. L’Île Eugene Sur l’Île Eugene, en 1995, les champs pÊtroliers semblaient – de manière dÊroutante – se remplir à nouveau après avoir ÊtÊ vidÊs. La dÊcouverte de la Dre Jean K. Whelan, membre d’un programme d’un dÊpartement d’exploration ÊnergÊtique amÊricain, semblait appuyer la thÊorie abiotique. Elle a dÊcouvert que le pÊtrole provenait fort probablement de grandes profondeurs, tel que suggÊrÊ par les tenants de la thÊorie abiotique : Un article publiÊ à cette Êpoque dans le New York Times2 expliquait que [Whelan] a trouvÊ des indices prÊsentant des diffÊrences de composition du pÊtrole sur des pÊriodes de temps variÊes alors qu’il se rÊpand du plus profond au plus superficiel. En mesurant les propriÊtÊs de dÊgradation à travers les changements chimiques du pÊtrole rÊsultant de l’action d’une bactÊrie pÊtrolivore, elle en a dÊduit que le pÊtrole percole assez rapidement des grandes profondeurs jusque dans des rÊservoirs situÊs près de la surface. (traduction libre) Whelan soutenait la thÊorie de Gold à propos des microbes pÊtrolivores. Gold attirait l’attention sur le fait que la prÊsence d’une matière biologique dans le pÊtrole peut être explicable par la prÊ-
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Feu Thomas Gold, astrophysicien de l’universitÊ Cornell et fervent tenant de la thÊorie abiotique de la formation du pÊtrole.
sence de microbes qui se nourriraient du pÊtrole à des grandes profondeurs. Sceptiques Whelan, comme Gold, a fait face au scepticisme. Un des arguments majeurs s’opposant à la thÊorie abiotique est que le pÊtrole migre avec l’eau dans le sol, expliquant consÊquemment la prÊsence de celui-ci dans des endroits inattendus, des endroits dÊpourvus de roche sÊdimentaire. C’est aussi la façon dont certains sceptiques expliquent l’Êtrange uniformitÊ de dÊcouvertes de pÊtrole à l’intÊrieur de formations rocheuses d’âges variÊs. Il provient de la même source minÊrale et percole vers d’autres endroits, disent-ils. L’ingÊnieur et consultant en matière de pÊtrole Jean H. Laherrère a Êcrit une rÊfutation dÊtaillÊe de l’argument de Gold3. Gold Êtait dÊjà dÊcÊdÊ, alors il n’a pas pu y rÊpondre, même si Laherrère expliquait que Gold Êtait certainement au courant de ces failles quand il a fait sa recherche. Pour certains des points soulevÊs par Gold, Laherrère fournit des explications divergentes plutôt que de les rÊfuter directement. Parfois, il semble prendre les commentaires de Gold hors de leurs contextes ou les traiter comme arguments supportant entièrement la thÊorie abiotique. L’article met toutefois en relief les deux côtÊs de la mÊdaille. Plusieurs de ces arguments se rÊduisent essentiellement au fait que le pÊtrole pourrait avoir percolÊ de la roche sÊdimentaire jusqu’aux endroits oÚ il a ÊtÊ dÊcouvert par les tenants de la thÊorie abiotique. La prÊsence de certains mÊtaux et d’hÊlium dans le pÊtrole est aussi expliquÊe de deux façons distinctes par les deux partis. Parce que le pÊtrole se dÊveloppe sur une pÊriode de plusieurs millions d’annÊes et que personne n’a pu l’observer directement, aucune dÊmonstration pouvant être prÊsentÊe par l’un ou l’autre des partis ne peut prouver avec certitude absolue comment le pÊtrole arrive jusque là . Si la thÊorie abiotique est confi rmÊe, cela pourrait avoir des incidences graves sur l’industrie de l’Ênergie. Si le pÊtrole est produit d’une façon qui peut
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être rÊpÊtÊe, ce carburant fossile pourrait devenir une source d’Ênergie renouvelable. Gold, cet hÊrÊtique Dans un article publiÊ dans le Cornell Chronical 4 paru après son dÊcès en 2004, Gold mentionne Je n’apprÊcie pas mon rôle d’hÊrÊtique. [‌] C’est ennuyeux. L’auteur de l’article dÊclare plus loin : Effectivement, malgrÊ l’intense opposition qu’elles ont souvent rencontrÊe, plusieurs des idÊes les plus outrageuses – et souvent soutenues passionnÊment – idÊes de Gold avaient souvent la fâcheuse habitude de s’avÊrer vraies. (traduction libre) Ses thÊories sur les mÊcanismes de l’oreille humaine, sur la nature des pulsars dans l’espace et sur l’existence d’une fi ne poudre de roche sur la lune ont toutes ÊtÊ ridiculisÊes pendant des dizaines d’annÊes avant d’être confi rmÊes et largement acceptÊes. On compare Gold à l’astronome renommÊ Carl Sagan qui est venu à l’universitÊ Cornell en 1968 grâce à Gold, après que sa candidature a ÊtÊ rejetÊe à Harvard. L’article du Cornell Chronical cite les mots de Keay Davidson d’une biographie de Sagan : Gold symbolisait l’ouverture de l’universitÊ Cornell aux gÊnies marginaux. 1. Special Edition on The Future of Petroleum Considerations about Recent Predictions of Impending Shortages of Petroleum Evaluated from the Perspective of Modern Petroleum Science www.csun.edu/~vcgeo005/Energy.html 2. Article de New York Times Geochemist Says Oil FieldsMay Be Refilled Naturally www.nytimes.com/1995/09/26/science/ geochemist-says-oil-fieldsmay-be-refi llednaturally.html 3. RÊfutation dÊtaillÊe de Jean H. Laherrère de l’argument de Gold No Free Lunch, Part 1: A Critique of Thomas Gold’s Claims for Abiotic Oil w w w.fromthewilderness.com/free/ ww3/102104_no_free_pt1.shtml 4. A r t icle du Cornel l Chronica l Thomas Gold, Cornell astronomer and brilliant scientific iconoclast, dies at 84 www.news.cornell.edu/stories/2004/06/ thomas-gold-cornell-astronomer-and-brilliantscientific-gadfly-dies-84
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Temps d’écran des enfants Voici 5 règles à mettre en place pour les parents Barbara Danza Époque Times Est-ce que vos enfants sont dépendants de leurs appareils numériques? Combien de temps passent-ils à regarder un écran? Pendant des années, les experts ont mis en garde les parents sur les dangers du «temps d’écran» de leurs enfants. Plus récemment, cette mise en garde est passée de la peur de trop de télévision à la peur de trop de temps devant les appareils numériques de toute nature. Parmi les nombreux dangers potentiels de l’excès de temps d’écran, des études ont indiqué une propension à l’obésité, aux troubles alimentaires, aux troubles du sommeil et de l’attention, à de mauvaises performances à l’école, à un manque d’empathie, à de faibles compétences sociales, à la dépression, à l’anxiété et la liste continue. Malgré les avertissements, la plupart des études montrent que les enfants passent en moyenne 7 heures par jour sur des appareils électroniques. Oui, 7 heures par jour, certaines études montrent un plus grand nombre d’heures. L’American Academy of Pediatrics (AAP) a établi des recommandations officielles pour les parents afin de gérer le temps d’écran de leurs enfants : pas plus d’une à deux heures par jour pour les enfants et les adolescents; aucun temps d’écran pour les enfants de moins de deux ans. Les consignes de l’AAP vont bien au-delà de simples recommandations en proposant des conseils aux parents pour guider leurs enfants vers une relation plus raisonnable à la technologie. Cela comprend le choix du «contenu de haute qualité» sur les appareils numériques ainsi qu’organiser beaucoup de jeux libres et passer du temps en plein air. Certains pensent que l’exposition à ces médias n’est ni nécessaire ni souhaitable pour les enfants. Par exemple, les écoles Waldorf recommandent d’éliminer l’usage de la télévision ou de l’ordinateur pour leurs élèves. Toutefois, si vous n’êtes pas prêts à aller jusque là, mais que vous êtes préoccupés par le rôle des écrans dans la vie de vos enfants, voici quelques recommandations simples :
1. Vérifiez vos propres comportements devant l’écran Combien de fois regardez-vous votre téléphone par jour? Est-ce que vous dirigez votre attention vers un appareil à des moments où vous pourriez la diriger vers votre famille? Les enfants prennent modèle sur ce que vous leur montrez et recevront le message qu’ils viennent en deuxième, après vos gadgets, si vous ne revoyez pas vos priorités. Prévoyez des moments chaque jour où vous êtes libres de tout écran. 2. Apportez de nouvelles idées Il y a d’autres choses à faire que de regarder la télévision et d’utiliser votre ordinateur, téléphone ou tablette : aller se promener, jouer à un jeu, faire une activité manuelle dans la maison, lancer un grand projet, lancer un petit projet, cuisiner ensemble, écrire ou dessiner, écouter de la musique, s’impliquer dans sa communauté, être un touriste dans sa propre ville, faire quelque chose de gentil pour une autre personne, organiser une fête, inventer de nouvelles vacances, profiter des activités saisonnières, discuter, etc. 3. Porter attention au temps Lorsque vous laissez vos enfants utiliser leurs appareils numériques, assurez-vous que vous savez exactement ce qu’ils sont en train de regarder et limitez leur temps passé en ligne. Il est très facile de perdre la notion du temps avec les nouvelles technologies qui favorisent l’expérience addictive en jouant sur les émotions positives et négatives. Imposez des limites. 4. Éduquez vos enfants au numérique Expliquez à vos enfants vos préoccupations au sujet de la surexposition à la technologie. Montrez-leur les recherches à ce sujet, cela peut interpeller les enfants d’un certain âge. 5. Défi nir les appareils numériques comme des outils, pas comme des sucettes pour bébé Vos enfants s’ennuient au restaurant alors vous leur donnez leur iPad. Vous
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allez mettre un film dans la voiture pour les occuper. Si vous avez besoin de préparer le repas, vous allez les mettre devant la télévision. Si ces situations vous sont familières, c’est que vous utilisez les écrans comme des sucettes et envoyez le message à vos enfants que c’est une réponse à tout. Les enfants n’ont pas vraiment besoin de ces appareils pour se divertir. Ils savent intrinsèquement et naturellement comment jouer et peuvent trouver du plaisir dans les activités les plus simples. Pour dépasser les habitudes de votre famille, commencez à définir les appareils numériques comme des outils, pas simplement comme des moyens de divertis-
sement. Un enfant qui est en train d’écrire une histoire sur son ordinateur ou faire un dessin sur son iPad est en interaction avec l’appareil d’une manière beaucoup plus productive et active. La télévision peut être un excellent véhicule pour apprendre, tout comme l’accès à des conférences ou des documentaires sur YouTube, entre autres. Changez votre façon de penser et celle de votre famille, ainsi vos enfants verront ces appareils plus comme des outils pour apprendre et créer des choses. Ils vont devenir des producteurs plutôt que des consommateurs et ils vont développer des compétences utiles pour leur avenir.
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Québec, échappée dans le grand blanc 2e partie Christiane Goor Époque Times
Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, la pêche blanche est une tradition de longue date et presque une religion avec ses maisons colorées posées sur le lac gelé.
CHARLES MAHAUX
La pêche blanche Curieux spectacle que ces maisonnettes de bois peints sagement alignées et installées à même le lac gelé. Un véritable village de chalets avec ses ruelles et ses parkings. Vers la mi-décembre, des tracteurs tirent des cabanes qu’ils déposent au-dessus d’un trou de pêche creusé à la tronçonneuse. Une longue faille taillée dans le plancher permet d’immerger plusieurs lignes prêtes à l’emploi. Chaque week-end, des familles entières débarquent en voiture ou en motoneige et la pêche devient un joyeux prétexte pour satisfaire un sens inné de la fête. D’une cabane à l’autre, surchauffée par des poêles à bois ronronnant, on se visite, on se rencontre, on se félicite, surtout quand on parvient à faire un coup double en ferrant aux hameçons deux poissons à la fois. Sur un petit tableau, chacun affiche ses prises quotidiennes et la nuit venue, les plus chanceux font largement profiter leurs voisins de leurs prises. Les poulamons, plus souvent appelés petits poissons des chenaux, sont alors apprêtés dans la farine et frits dans la poêle. Les canettes de bière surgissent de sous les tabourets et il y aura toujours quelqu’un pour «faire chauffer les planches» au rythme de son accordéon. Étrange pays où l’on marche sur l’eau quatre mois par an et où on ne sait plus où finit le lac et où commence la terre. Un pays où l’espace et le temps font la part belle à l’imagination. L’hiver au quart de tour Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, neige et soleil s’associent pendant de longs mois et le pays s’ouvre alors comme un livre d’images dont on peut parcourir toutes les pages. Tout devient prétexte à inventer mille sports et jeux de neige. Les raquettes, autrefois utilisées par les Amérindiens pour se déplacer dans la neige, permettent de fouler l’épaisse couche de poudre immaculée. Mis à part le crissement soyeux des raquettes sur la surface, seul le sifflement du vent dans les épinettes rivalise avec le silence. Le fameux scooter des
neiges est une autre expérience. Chacun enfile moufles, bottes et une chaude combinaison pour partir au volant de sa motoneige et prendre toute la mesure d’un décor exceptionnel, inaccessible autrement. En file indienne, les ski-doo se faufilent entre les arbres. À vive allure, ils filent sur des sentiers balisés, mais parfois il faut baisser la tête pour se glisser sous des tunnels de branches alourdies par le poids de la neige fraîche. Quand la piste s’engage sur une côte abrupte, la chenille des machines mord dans la neige et soulève un nuage de poudreuse en s’élançant vers le sommet. De là-haut, le panorama de forêts profondes encadrant une multitude de petits lacs immaculés s’offre d’un seul tenant. Magie de l’hiver qui, jour après jour, dessine de nouveaux paysages. Parfois dans la poudreuse se croisent des traces d’animaux qui se perdent dans les sous-bois. Effrayée par le vrombissement des montures de fer, une famille de cervidés surgit à la lisière de la forêt, puis décampe à vive allure. La piste oblique vers le lac, la descente s’aborde en douceur avant de mettre les gaz pour filer sur sa surface gelée. Les skis des motoneiges grincent sur la croûte glacée, pailletée d’empreintes d’animaux : des lièvres, des élans, des renards, des loups, des lynx et même un ours, sans doute sorti de sa tanière après plusieurs mois d’hibernation. De lacs en sous-bois, les ski-doo ont tracé 40 kilomètres de piste. Avec le jour qui décline, le froid s’intensifie et les ombres s’allongent. Le ciel nacré et transparent redessine la dentelle noire des sapins. Soudain, au détour d’un sentier, une tache lumineuse déchire les pans de brume qui noient peu à peu l’horizon. L’appel du chalet en bois rond est irrésistible. Chacun accélère et c’est en éventail que les motoneiges glissent vers ce carré de lumière rayonnante. Rêve de bûches qui crépitent dans l’âtre, d’un verre d’alcool de caribou, doré et rugueux sur la langue, d’une soirée conviviale bercée par les accents rocailleux du pays.
CHARLES MAHAUX
Le renard arctique est brun fauve en été, mais son pelage très touffu change de couleur en hiver; il devient blanc pour mieux se confondre avec la nature environnante.
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