ÉDITION MONTRÉALAISE • 12E ANNÉE NO 16 • 8 AU 21 AOÛT 2016 • WWW.EPOQUETIMES.COM
Escapade belge à Lierre la douce 1re partie Page 12
CHARLES MAHAUX
La classe moyenne menace la mondialisation Si l'opposition à la mondialisation était autrefois l'apanage d'une poignée de radicaux et d'idéalistes, voilà qu'elle est maintenant centrale aux programmes d'importants mouvements politiques. Ce courant populiste qu'exploite, entre autres, Donald Trump sera-t-il en mesure de redéfinir l'ordre économique mondial?
Les premiers prisonniers politiques de Hong Kong?
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De jeunes militants prodémocratie à Hong Kong pourraient devenir les premiers prisonniers politiques de la région.
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Les excès des super-riches internationaux marginalisent l'aristocratie londonienne La stratégie de faire de Londres une plaque tournante des investissements internationaux est en train de se retourner contre l'élite britannique, elle qui se voit peu à peu évincée de ses quartiers traditionnels par les super-riches venus de l'étranger. L'aristocratie et la bourgeoisie londonienne déplorent aussi la perte de culture et de raffinement, alors que les nouveaux riches semblent obsédés par le tape-à-l’œil.
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CHRIS MCGRATH/GETTY IMAGES
Une militante prodémocratie tient un parapluie jaune devant des policiers à Hong Kong le 25 novembre 2014.
Visite de Trudeau en Chine
DAN KITWOOD/GETTY IMAGES
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La rivière des Mille Îles : une petite rivière qui en mène large
Des militants des droits de la personne exhortent le premier ministre à demander la fin des prélèvements d'organes forcés en Chine.
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CLAIRE LACROIX
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ÉDITIONS AU CANADA
Terroriste pour les uns, charpentier pour les autres Comment un programme de DDR peut éroder le soutien à Al-Shabab en Somalie Obi Anyadike IRIN À quoi ressemble un terroriste? Il n’existe pas de profil type bien sûr, mais rien ne laisse penser que Mohammed Abdi (nom d’emprunt) est un terroriste. Cependant, cet homme d’âge moyen, mince et à la barbe soigneusement taillée, était il y a 18 mois encore un membre du groupe d’insurgés somalien d’AlShabab – même s’il n’était chargé que de la partie financière. M. Abdi a rejoint le groupe de son plein gré. À la mosquée de sa commune, située à 50 kilomètres au nord-ouest de la ville centrale de Bosaso, cet ancien commerçant a entendu un prêche appelant les fidèles à se lever pour défendre l’islam, et il a été convaincu. Il a remis les clés de sa boutique à sa tante et, malgré les objections de sa famille, il a rejoint l’insurrection pour lutter contre ce qu’il considérait comme un gouvernement illégitime soutenu par des intérêts occidentaux. «J’étais très impatient et très content, car je servais la religion», a expliqué M. Abdi. Son travail consistait à collecter l’argent amassé aux postes de contrôle tenus par Al-Shabab et les impôts prélevés sur les ménages une fois par an. Quand Al-Shabab exerçait sa mainmise sur une grande partie de l’intérieur du pays, avant l’offensive lancée l’année dernière par la force d’intervention de l’Union africaine, l’AMISOM [Mission de l’Union africaine en Somalie], ils ont récolté «beaucoup d’argent», a-t-il dit. Cela suffisait pour armer, nourrir et faire combattre des hommes comme Mohammed Farah (nom d’emprunt). Cet ancien combattant d’Al-Shabab, un homme trapu à la voix rocailleuse, était un militant de la première heure, mais à l’instar de M. Abdi, il a déserté. Amnistie et réintégration Les deux hommes ont bénéficié de l’amnistie accordée par le gouvernement et ont intégré un programme volontaire destiné aux combattants qui ont déserté Al-Shabab. Ces hommes et ces femmes présentent peu de risques, selon les services de renseignement somaliens. Cela veut dire qu’ils n’ont pas participé à des opérations militaires de grande envergure et qu’ils n’ont pas commis des crimes graves. «La religion n’est pas le principal moteur des recrues d’AlShabab» Dans le cadre du programme de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR), ils reçoivent une formation professionnelle et sont intégrés au sein de projets de travaux publics – en général, la construction d’écoles et de cliniques. À l’issue du pro-
sister à une injustice similaire et de voir qu’Al-Shabab agissait en toute impunité l’a amené à prendre cette décision. Il y a eu un incident en particulier. Al-Shabab a ordonné l’exécution d’un autre ancien près de Beledweyne. Le couteau sous la gorge, l’homme a récité la chahada. «Je me suis mis à pleurer», a dit M. Farah. «Je ne pouvais rien faire.»
IRIN NEWS
Des soldats ougandais de l’AMISOM jouent au football avec des enfants somaliens après avoir repris le contrôle d’une ville à Al-Shabab.
gramme, ils ont un métier et sont remis en liberté. Ils vivent au sein de la communauté pendant le programme. On compte actuellement trois centres : à Mogadiscio, à Beledweyne, ville du centre-sud du pays, et à Baidoa. Un quatrième ouvrira bientôt ses portes à Kismayo, dans le Sud. Baidoa dispose également d’un refuge pour les anciennes combattantes d’AlShabab et les personnes dont elles ont la charge. Dix-neuf d’entre elles ont terminé le programme en début d’année. Un endroit où se cacher Malgré son passé de combattant, M. Farah est inscrit au programme, car c’est un homme à abattre et c’est probablement là qu’il est le plus en sécurité. Il a été placé en détention par Al-Shabab qui le soupçonnait d’être un espion après que son unité a été frappée à de multiples reprises par des frappes de drones américains, et il a eu la chance d’échapper à une probable condamnation à mort. «Les seules choses qu’Al-Shabab craint sont les drones et les Éthiopiens», a-t-il dit à IRIN, en parlant des soldats éthiopiens de l’AMISOM et des commandos éthiopiens stationnés en Somalie qui fournissent des renseignements à Addis-Abeba. Un de ses camarades a aidé M. Farah à s’enfuir après qu’il a été passé à tabac et placé en détention. Il a fait les 90 kilomètres qui le séparaient de Baidoa pieds nus, sur un terrain qu’il connaissait bien, mais il pense qu’il n’a fait que repousser l’inévitable. Il a entendu dire qu’Al-Shabab voulait le tuer, et même s’il dort dans des baraquements, il pense qu’ils finiront par le reprendre. Idéologie ou religion? Les deux hommes ont expliqué qu’ils avaient rejoint Al-Shabab par conviction. Mais il apparaît évident que la plupart des déserteurs de faible rang rejoignent le groupe pour des raisons économiques ou à cause des pressions exercées par leur communauté, leur famille et leurs chefs religieux. Selon des recherches basées sur l’analyse de discussions organi-
sées par la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (UNSOM), les principales raisons de leur engagement sont : la promesse d’un salaire confortable (de 400 dollars à 1000 dollars); le pouvoir de l’idéologie; l’attrait de l’uniforme; la promesse d’une vie excitante; et la satisfaction de combattre au nom de l’islam. «La religion n’est pas le principal moteur de l’engagement des individus au sein d’Al-Shabab», a dit Patrick Loots, le responsable du programme de DDR mis en place par l’UNSOM et l’architecte du programme destiné aux combattants déserteurs. «Sur le questionnaire, les individus ont indiqué qu’ils avaient besoin d’argent ou que leur famille avait besoin d’argent», a-t-il dit à IRIN. «Mais c’est une fois qu’ils sont rentrés dans l’organisation qu’Al-Shabab s’appuie sur la religion.» La majorité des recrues d’AlShabab sont originaires du centre du pays et leurs communautés sont loin de leur reprocher leur engagement. «Ils disent “ce sont nos fils et nos filles”», a dit Vikram Parekh, directeur du bureau de l’UNSOM à Baidoa. «Ils sont stigmatisés quand ils commettent quelque chose d’affreux, et ce n’est pas le cas des personnes qui sont dans les centres pour combattants déserteurs.» Désillusion MM. Abdi et Farah ont quitté Al-Shabab et accepté l’offre d’amnistie du gouvernement pour les mêmes raisons. M. Abdi a dit qu’il était en colère quand il a réalisé que la piété affichée par Al-Shabab n’était pas réelle. «J’ai vu beaucoup d’individus commettre des pêchés, comme le fait de brûler les biens des gens aux postes de contrôle – ce n’est pas dans le Coran.» Mais c’est d’avoir assisté à l’assassinat de huit anciens accusés de collaboration avec le gouvernement qui a fait naître des doutes chez M. Abdi. «Ils auraient dû être envoyés au tribunal, mais au lieu de cela, on les a emmenés ailleurs et on les a tués», a-t-il dit à IRIN. «J’ai vu les corps.» En tant que soldat, M. Farah a vu bien pire. Mais le fait d’as-
Faiblesse M. Farah pense que le groupe Al-Shabab n’a jamais été aussi faible. Il est obsédé par les espions, et si le mouvement a toujours été loyal à Al-Qaïda, les deux groupes sont en désaccord sur l’influence exercée par le prétendu État islamique. Il est dangereux d’être soupçonné de soutien à l’EI, a expliqué M. Farah. Al-Shabab commence aussi à manquer d’argent. Avant, il achetait le soutien de la communauté et les renseignements qu’elle pouvait leur fournir, ce qui permettait au groupe d’être efficace. Aujourd’hui, la crainte de représailles est monnaie courante. «Ce n’est pas humain et ce n’est pas respectueux de l’islam», a affirmé M. Farah. Les recherches menées par l’UNSOM suggèrent que la raison pour laquelle les combattants de faible rang d’Al-Shabab désertent est que leurs attentes ne sont pas satisfaites une fois qu’ils ont rejoint l’organisation. Les salaires, quand ils sont versés, s’élèvent entre 20 dollars et 500 dollars; le groupe impose une discipline de fer; et le front est loin d’être un endroit séduisant. Renverser la situation Abdul Abdulahi (nom d’emprunt) travaille dans l’un des centres de réhabilitation créés par le gouvernement. Il comprend l’attrait initial d’Al-Shabab : c’est l’idée forte de débarrasser la Somalie des seigneurs de guerre tribaux qui ont détruit le pays, et de retrouver un âge d’or de la justice et de la morale. «Ils occupaient un vide. Le gouvernement n’était pas bon. Les populations en avaient assez des clans. Mais ce sont des hypocrites.» Il voit le programme de DDR comme une arme qui pourrait être redoutable dans la lutte contre les militants, si on s’en sert correctement. «Nous devons créer d’autres centres comme celui-ci et dire aux combattants de faible rang de déserter pour bénéficier d’une reconversion et être réintégré.» Dans sa ville, les 79 personnes qui ont terminé le programme créent des emplois pour leur famille et leur communauté. Cela veut dire que «au lieu d’avoir un comportement destructeur, ils sont productifs», a dit M. Abdulahi. Source : www.irinnews.org
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La classe moyenne menace la mondialisation Les électeurs méfiants se rangent derrière les populistes et rappellent à tous comment la démocratie fonctionne Matthew Little Époque Times Le sentiment populiste qui se répand dans le monde s’en prend à l’ordre économique mondial établi par les ÉtatsUnis dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. Les inégalités qui ne cessent d’augmenter, la polarisation politique et une croyance grandissante que les gouvernements sont à la solde de l’élite fortunée sont en train de saper la confiance et la cohésion sur lesquelles les sociétés saines sont établies. Les partis d’extrême-droite s’enracinent en Europe, tandis que les partis d’extrême-gauche continuent à prospérer en Amérique latine. Leurs perspectives divergent, mais ils s’en prennent tous deux à l’élite et à son programme de mondialisation. Aux États-Unis, les électeurs fâchés et cyniques cherchent de plus en plus à faire élire un gouvernement protectionniste qui augmenterait les droits de douane et abandonnerait les accords de libre-échange, mettant un frein à des décennies de libéralisation du commerce. Les oubliés et les laissés-pour-compte de l’ordre actuel alimentent ce mouvement – la vieille classe moyenne, les travailleurs à faibles revenus, les sousemployés et les sans-emploi – ceux qui n’ont pas profité de la richesse générée par l’intégration économique. Ils ont propulsé Donald Trump à la tête du Parti républicain et ont donné un souffle à Bernie Sanders dans le Parti démocrate. Tandis que le Brexit a secoué les marchés boursiers, un retrait des États-Unis de l’ALÉNA – ce que Donald Trump a suggéré à plusieurs reprises – pourrait avoir un effet encore plus grave, selon Laura Macdonald, directrice de l’Institut d’économie politique à l’Université Carleton à Ottawa. «J’estime que cela pourrait causer de graves perturbations économiques et sociales», indique-t-elle. «Nous pourrions constater une régression de l’économie mondiale, elle qui est déjà dans un état précaire.» Les répercussions sur le Canada pourraient être très sévères, étant donné que 75 % de ses exportations sont destinées aux États-Unis. Et il n’y a pas que MM. Trump et Sanders qui méprisent l’ALÉNA. Un sondage Angus Reid de juin dernier indique qu’un Canadien sur quatre estime que l’ALÉNA est bon pour le Canada, un sur quatre estime qu’il est néfaste et plus du tiers souhaite sa renégociation. Shachi Kurl, directrice générale de l’institut Angus Reid, mentionne que le sondage n’a pas abordé directement l’inégalité des revenus en ce qui a trait à l’ALÉNA, mais cette question préoccupe les Canadiens. «Les Canadiens sont inquiets pour leur avenir. Ils sont stressés par la situation économique de leurs ménages et la sécurité d’emploi – ou les inquiétudes concernant cette sécurité – pourrait être un facteur influençant ces résultats.»
tés commerciaux et la mondialisation aident les grandes entreprises à augmenter leurs profits en exportant les emplois et en évitant les impôts. Ces entreprises fi nancent ensuite les candidats politiques qui soutiennent leurs intérêts. Ce discours alimente les mouvements populistes partout dans le monde, bouleversant les économistes qui perçoivent ce mécontentement grandissant comme une menace à la stabilité économique. «C’est absolument le problème auquel nous ferons face et personne n’a de solution miracle», affi rme Edward Alden, un spécialiste de la compétitivité économique américaine au Council on Foreign Relations. Pour que les traités commerciaux et l’intégration économique évoluent, les entreprises devront être impliquées davantage au sein des communautés locales et les citoyens devront recommencer à faire confiance à leur gouvernement, estime M. Alden. «Si vous ne pouvez résoudre ces problèmes, alors la situation s’aggravera.» Les mouvements populistes proclament que les bonnes gens, l’homme et la femme ordinaires, sont maltraités par une petite clique élitiste qui peut et devrait être renversée. Ce sentiment est la racine de la révolution, un précurseur à la révolte et le sol fertile dans lequel Donald Trump a planté sa revendication présidentielle. C’est avec la même matière que Bernie Sanders a tenté de faire dérailler la nomination d’Hillary Clinton et que les électeurs britanniques ont choisi de sortir de l’Union européenne.
Inégalités et polarisation politique L’accroissement des inégalités et la polarisation politique arrivent à un moment où beaucoup estiment que les gouvernements sont au service des riches. Selon le discours populiste, les trai-
Pas d’argent dans le milieu La mondialisation est un résultat direct de l’influence de l’argent dans la politique, selon les Trump et Sanders de ce monde. Les traités internationaux comme l’ALÉNA et le Partenariat transpaci-
AARON P. BERNSTEIN/GETTY IMAGES
Des délégués tiennent des pancartes anti-Partenariat transpacifique lors de la Convention nationale démocrate le 25 juillet 2016 à Philadelphie.
fique ou les mécanismes internationaux, comme l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Fonds monétaire international (FMI) et l’UE, sont donc des outils des mondialistes. Les gens se sont peut-être moqués de Donald Trump au début, mais la levée de boucliers contre la mondialisation doit être prise au sérieux, estime Darrell West, vice-président et directeur des études en gouvernance au Brookings Institution. L’élite doit se pencher sur la perte de confiance qu’utilisent les populistes pour s’attaquer au libre-échange, indique-t-il. «Si les gens ne font pas confiance au gouvernement, ce sera difficile pour les électeurs de faire confiance aux dirigeants politiques pour qu’ils négocient un meilleur traité», ajoute M. West. «C’est devenu un environnement politique toxique, autant à gauche qu’à droite, pour tout genre d’accord commercial.» Cette toxicité s’est déversée sur le plancher lors de la première soirée de la Convention nationale démocrate, alors que les partisans de Bernie Sanders et d’autres agitaient des pancartes et chantaient des slogans contre le Partenariat transpacifique. Les populistes, sur un niveau, répondent à une tendance révélée par l’ex-économiste de la Banque mondiale Branko Milanovic, actuellement professeur invité à la City University de New York et chercheur principal au Luxembourg Income Study Center. M. Milanovic a documenté une tendance du milieu des années 1980 à aujourd’hui qui démontrait comment les riches s’enrichissaient, tout comme les pauvres dans les pays moins développés. La classe moyenne aux États-Unis, toutefois, a très peu profité. Tandis que les revenus de la classe moyenne ont plus que doublé dans des pays comme la Chine et l’Indonésie, les niveaux de vie ont stagné pour la classe moyenne américaine.
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Des chercheurs d’emplois font la queue lors d’un salon de l’emploi à New York.
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«Les retombées pour ce groupe ont été minimes, je pense que c’est ce qui cause ces griefs», avance Edward Alden. Ce sont les gens qui paient des impôts, font marcher les entreprises et qui élisent les gouvernements qui ont libéralisé le commerce. Bill Clinton a promis la prospérité à ces gens quand il a milité pour l’ALÉNA et normalisé les relations commerciales avec la Chine dans les années 1990. Malheureusement, on croit souvent pouvoir répondre par la bande aux inquiétudes de la classe moyenne en aidant la communauté d’affaires d’un certain pays. Laura Macdonald estime que les gouvernements doivent changer cette approche. «Ils se concentrent sur l’ouverture des marchés et répondre aux demandes des grandes entreprises, mais ils n’ont pas trouvé des mesures qui pourraient répondre aux situations qui surgissent lorsque les marchés sont libéralisés.» Parmi ces situations, on retrouve les restrictions sur la réglementation et un taux de chômage plus élevé. Confiance et éducation Ce n’est pas seulement que les riches sont devenus plus riches; dans la classe moyenne, certains ont gagné et d’autres ont perdu, ce qui a divisé davantage les gens sur le plan économique. L’éducation est devenue le facteur déterminant dans un nouvel ordre social où la politique, la culture et la richesse sont de plus en plus polarisées. «La classe moyenne élevée américaine se sépare, lentement mais sûrement, du reste de la société. Cette séparation est plus évidente en ce qui a trait au revenu, le quintile supérieur prospère tandis que la majorité est à la traîne», a écrit Richard V. Reeves pour le Brookings Institution l’année dernière. Pour ceux qui avaient les habiletés et l’éducation pour s’ajuster à l’économie mondiale actuelle, la prospérité était là. C’est la nouvelle classe moyenne. Entre-temps, les gens sans éducation poussée, qui gagnaient autrefois un salaire raisonnable avec un diplôme secondaire en travaillant à l’usine locale, font face au chômage et au sous-emploi grandissant. Trevor Th rall, chercheur principal au Defense and Foreign Policy Department du Cato Institute et professeur agrégé à la School of Policy, Government, and International Affairs de l’Université George Mason, affi rme qu’il y a un fossé qui sépare ces deux groupes dans leur perception de la mondialisation. Les gens de la classe moyenne élevée sont plus enclins à souscrire aux théories économiques du libre échange et à accepter qu’elles sont positives pour l’économie américaine. Ce n’est pas le cas pour ceux qui n’ont pas profité de la mondialisation. «Alors, lorsque vous dites que la mondialisation est bonne pour l’économie, ils répondent : “Ouais, mais pas pour moi. Et les gens qui disent qu’ils vont m’aider et me protéger, que diable fontils?”»
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Les premiers prisonniers politiques de Hong Kong? Eva Fu Époque Times
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Une Ferrari dorée traverse Knightsbridge à Londres. Les touristes et amoureux de voitures inondent les quartiers huppés de Londres pour voir certaines des voitures les plus dispendieuses et les plus extravagantes. Beaucoup de riches propriétaires venant des pays du Golfe passent leurs étés à Londres et mettent leurs richesses en valeur avant d’aller s’exhiber dans d’autres villes européennes comme Paris ou Cannes.
Les excès des superriches internationaux marginalisent l’aristocratie londonienne Simon Veazey Époque Times LONDRES – Où jadis des carrosses transportaient les ducs et les comtes lors des soirées estivales, maintenant des bruyantes Ferrari dorées propulsent leurs propriétaires devant les foules de touristes brandissant des cellulaires munis de caméras. La police londonienne a récemment commencé à serrer la vis aux adolescents qui conduisent à vive allure leurs supervoitures, utilisant des pouvoirs normalement réservés aux comportements antisociaux. Ce problème n’est toutefois qu’un symptôme démontrant comment Londres s’est transformée, alors que l’élite locale est supplantée par une nouvelle race : les ultrariches internationaux. Les rues les plus huppées de la capitale ont peut-être conservé leurs façades classiques, leurs jardins privés et leurs balcons de fer forgé, mais derrière se trouve maintenant au sous-sol un monde moderne de salles d’entraînement, de piscines plaquées or et de salles de divertissement. Leurs propriétaires sont rarement vus et connus, visitant seulement quelques semaines par année ou masquant leur identité par l’entremise de paradis fiscaux. «Il y a vraiment ce sentiment que l’élite britannique a peine à garder pied», explique Roger Burrows, professeur d’urbanisme à l’Université de Newcastle qui fait des recherches sur les effets des capitaux étrangers sur le marché immobilier du centre de Londres. «Ils peuvent se permettre 10 millions de livres, mais pas 40 millions. Il y a vraiment un sens de perte des régions clés, du Commonwealth.» Les résidents originaux ont été en mesure d’obtenir gros avec le boom immobilier dans lequel le tiers supérieur des prix a écrasé le reste du marché immobilier londonien, triplant depuis 2003 et presque doublant depuis 2008. Cependant, il y a aussi un sentiment de déchirement et de colère, alors qu’on perçoit que la méga-opulence de ces nouveaux riches traîne dans la boue le vieil establishment et son sens du raffinement et de la culture. L’héritage aristocratique des quartiers comme Knightsbridge est un argument de vente important pour les acheteurs internationaux qui ne veulent pas seulement des résidences, mais aussi des investissements. Environ 69 % des acheteurs dans
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Knightsbridge étaient des étrangers en 2012, selon l’agence immobilière internationale Savills, avec plus de la moitié des ventes dans les quartiers centraux «super primés» allant à des acheteurs étrangers. M. Burrows affirme que le taux de propriétaires étrangers est de 80 à 90 % dans certains quartiers primés. Solliciter le capital international Beaucoup de villes de par le monde sont affectées par la tendance des investissements internationaux dans l’immobilier, faisant exploser les prix des propriétés et accentuant l’embourgeoisement. Londres, toutefois, est le chef de file de cette poignée de villes qui sont devenues les terrains de jeu des ultra-riches. En comparant les différentes données durant la dernière décennie – que ce soit le nombre de milliardaires, les sondages auprès des investisseurs ou le nombre de particuliers à valeur nette élevée – Londres trône au sommet. New York arrive tout près en deuxième place. À la suite du krach de 2008, les investisseurs ont perçu le marché immobilier londonien comme une valeur sûre, ce qui n’a fait qu’augmenter les prix déjà surélevés. «Londres est encore un endroit très attirant et sûr pour placer son argent. Il ne s’agit pas d’occuper, mais bien de conserver son capital. Ça revient souvent au choix entre une maison à Londres ou des voitures classiques, du bon vin ou des œuvres d’art», mentionne M. Burrows. Son attrait provient aussi de ses liens internationaux, de son éducation, de son état de droit et de sa stabilité sociale. Le capital étranger n’a pas seulement été attiré par le charme naturel de Londres, remarque M. Burrows. Certains ont été très impliqués dans le jumelage. «Ce fut une stratégie politique que d’attirer le capital international à Londres. Cela a été encouragé par une faction de l’élite britannique.» Ironiquement, cette faction se voit maintenant aussi affectée directement, soulignet-il. «Peter York [auteur et autorité sur la classe supérieure londonienne] discute de l’aristocratie de la bourgeoisie dans ces quartiers qui sont plus une classe de majordomes, eux-mêmes étant très riches. Le rôle qu’ils jouent maintenant est de faire connaître la culture aux nouveaux riches – une classe de majordomes qui facilite ou aide le transfert de capitaux à Londres.»
Trois étudiants, meneurs du Mouvement des Parapluies de Hong Kong, ont été condamnés pour leur implication dans le plus important mouvement de désobéissance civile de la ville dirigé contre le contrôle communiste. Tous les trois ont joué un rôle important lors des 79 jours de la manifestation Occupy Central ou Mouvement des Parapluies – une manifestation menée par des étudiants à Hong Kong qui s’est étendue à toute l’agglomération – le 26 septembre 2014. Joshua Wong et Alex Chow ont été accusés de rassemblement illégal par le tribunal de première instance. Quant à Nathan Law, il a été déclaré coupable d’avoir incité des personnes à grimper sur la place clôturée, devant le siège du gouvernement, lors des manifestations. Les trois étudiants ont déclaré ne pas éprouver de regrets. «Peu importe les pénalités que nous recevrons, nous continuerons à nous battre contre la répression venant du gouvernement», a déclaré Joshua Wong à Associated Press, à la suite du verdict. Étudiant de 19 ans, il est le secrétaire général du parti démocratique nouvellement formé, Demosistō. «Nous savons que faire face au plus grand régime communiste au monde est une longue bataille. Nous nous battrons pour la démocratie.» «Si l’on compare aux militants des droits sur le continent, le prix que je paie n’est rien», a écrit Joshua Wong sur Facebook. «Je pense que le verdict ne marque pas la conclusion finale, il indique simplement la fin de cette affaire. Cependant, il a inspiré tous les participants de l’action de la Place civique et du Mouvement des Parapluies pour continuer à se tenir debout et à aller de l’avant», a expliqué Alex Chow aux journalistes au cours du même entretien. L’accusation a envoyé un «avertissement menaçant envers la liberté d’expression et des rassemblements pacifiques dans la ville», a déclaré Amnesty International La majorité des propriétés extrêmement dispendieuses se trouve dans les quartiers de Westminster et Kensington et Chelsea, une région d’environ 21 km carrés au cœur de la ville qui comprend le palais de Buckingham et les édifices du Parlement. (La grande région de Londres, avec une population de plus de 8 millions, couvre une région d’environ 965 km carrés.) Les propriétés dans ces quartiers sont souvent occupées seulement quelques semaines ou quelques mois par année. Un rapport du conseil de la Ville de Westminster en 2014 estimait le taux d’occupation à 40 %. Au total, 10 % des propriétés de Westminster et 7 % de Kensington et de Chelsea appartiennent à des entreprises enregistrées dans des paradis fiscaux, selon les données du registre foncier compilées par le quotidien The Guardian. Icebergs et super-voitures À Knightsbridge, à quelques minutes de marche d’où des chauffeurs de Bentley en complet chic attendent patiemment à l’extérieur du grand magasin de luxe Harrods, et à quelques coins de rue des salles de montre de McLaren et Ferrari, parmi un amoncellement de nouveaux restaurants se trouve un vieux deli italien, La Picena. La propriétaire indique que le coin a complètement changé au cours de 42 dernières années. «Il y a plus d’argent, mais le coin est moins raffiné.» Ses clients faisaient autrefois partie de la classe supérieure anglaise qui, selon elle, avaient des manières et formaient une
dans un communiqué de presse. «La poursuite judiciaire de ces trois étudiants sur de vagues accusations a des relents de représailles politiques par les autorités», a déclaré Mabel Au, directrice d’Amnesty International à Hong Kong. «La persécution constante des personnes clés du Mouvement des Parapluies est un camouflet à la liberté d’expression et de libre rassemblement à Hong Kong.» S’ils sont condamnés à la prison, tous trois deviendront les premiers prisonniers politiques de Hong Kong, selon le Wall Street Journal. Le mouvement, qui a marqué l’une des tentatives les plus importantes et les plus audacieuses de défiance envers les autorités de Pékin, a vu des centaines de milliers de personnes affluer dans les rues pour réclamer de véritables élections démocratiques. La police a tenté de les repousser avec du poivre de Cayenne et des matraques. Près de 1000 personnes ont été arrêtées, dont 216 condamnées ou devant faire face à des accusations. Les trois étudiants ont été libérés sous caution jusqu’à leur verdict le 15 août, qui pourrait entraîner une peine allant d’un travail communautaire jusqu’à deux ans de prison. La condamnation pourrait rendre Nathan Law inéligible pour les élections du Conseil législatif en septembre. Selon la loi de Hong Kong, les candidats peuvent perdre leur éligibilité s’ils sont condamnés à plus de trois mois de prison ou s’ils se trouvent en prison au moment de l’élection. Wong a publié une photo sur Facebook sur laquelle on lit : «Aussi déterminés que nous l’étions au début.» «En regardant la télévision aujourd’hui, cela m’a rappelé cette scène où un groupe d’étudiants de l’université – dont moi – ont été violemment poussés, aspergés de poivre et ont vu leurs parapluies arrachés par des rangées de policiers armés, du crépuscule jusqu’à l’aube», a écrit Anson Lsc sur Facebook. «N’oubliez pas votre résolution initiale.» «L’histoire restaurera la justice et lavera vos noms», a commenté un autre. communauté. «Maintenant, les gens vont et viennent, viennent et vont, et personne ne connaît plus personne. Avant, nous les voyions entrer. Maintenant, ils envoient leur personnel.» Beaucoup des résidents originaux qui louaient ont été forcés de quitter le quartier il y a un certain temps, indiquet-elle. Cette histoire trouve écho chez le propriétaire d’une épicerie, fondée il y a 28 ans, aux abords de Belgravia, non loin du square Eaton. Les appartements ici, le plus grand et le plus dispendieux parc privé à Londres, peuvent coûter jusqu’à 50 millions de livres (86 millions de dollars). Le square est pratiquement vide, excepté pour les rares touristes ou les ouvriers de construction qui travaillent sur les édifices aux alentours. Les rénovations bruyantes, à grande échelle et de longue durée (parfois jusqu’à un ou deux ans) sont parmi les cauchemars des résidents. Les acheteurs aisés, qui ne peuvent agrandir l’édifice de l’extérieur, décident de plonger plusieurs étages dans le sol. Leurs immenses sous-sols dépassent même sous les jardins, ce qui génère ce qu’on appelle les propriétés iceberg. Les super-voitures sont l’autre bête noire des résidents. Il n’y a pas que le facteur ostentatoire qui irrite, mais aussi les moteurs qui tournent à haut régime, les courses dans les rues et les foules de badauds. Suite en page 5 (Super-riches)
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Trudeau devra exhorter Pékin à mettre fin au pillage d’organes, selon David Kilgour Lors de la commémoration de 17 années de persécution, le Falun Gong appelle à l’aide pour mettre fin aux crimes contre l’humanité, alors que le premier ministre canadien se prépare à participer au G20 en Chine Cindy Chan Époque Times OTTAWA – Alors que le premier ministre Justin Trudeau se prépare à se rendre en Chine début septembre pour le sommet du G20, David Kilgour lui demande d’aider à mettre fin à un «crime d’État» impliquant une «extermination massive» ayant cours actuellement en Chine. L’ancien secrétaire d’État a passé les dix dernières années à enquêter sur ce sujet. «Le premier ministre Trudeau […] et son gouvernement devraient saisir chaque occasion pour presser Pékin à mettre fin – immédiatement – au pillage et au trafic d’organes», a dit M. Kilgour. David Kilgour est le coauteur d’une mise à jour d’un rapport récent, contenant de nouvelles preuves des allégations concernant l’implication du gouvernement chinois dans les prélèvements forcés d’organes de prisonniers d’opinion, pour la plupart des pratiquants de Falun Gong. Ces prélèvements forcés d’organes four-
propagande haineuse a déjà mené au travail forcé, à des viols, à la torture et au meurtre, tel qu’il en est fait état dans les rapports d’organisations pour la défense des droits de l’homme et d’entités gouvernementales de par le monde. Au sein d’une telle crise, «[Trudeau] doit aider à traduire Jiang Zemin en justice rapidement, pour avoir entrepris et orchestré cette persécution», a ajouté M. Kilgour. Selon le site internet Minghui, qui informe sur la discipline du Falun Gong dans le monde, plus de 200 000 citoyens chinois ont porté plainte devant les plus hautes instances juridiques chinoises contre Jiang depuis mai 2015. Ces plaintes l’accusent de génocide, de tortures et de crimes contre l’humanité. «La force et la personnalité de se battre pour ses principes» Le révérend Majed El Shafie, militant des droits de l’homme et fondateur de One Free World International (OFWI), et Jack MacLaren, député du Parlement provincial de l’Ontario, se sont joints à David Kilgour lors du rassemblement. En commentant les principes au cœur de la discipline - David Kilgour du Falun Gong, «authenticité, compassion et tolérance», Jack MacLaren a dit aux pratiquants qu’«avoir la force et le courage de se battre pour ses principes […] soulève la peur dans le cœur du gouvernement communiste, car il n’y a rien de plus effrayant pour un tyran, pour un dictateur, qu’un homme ou une femme libre». «Je ne crois pas qu’on ait assisté dans le monde à de pires violations des droits de l’homme qu’en Chine à l’encontre du Falun Gong», a ajouté Jack MacLaren, en dénonçant le «crime haineux des prélèvements d’organes». Le dernier rapport de Freedom House mentionne que le Falun Gong est le plus grand groupe spirituel à subir la persécu-
Nouveau rapport sur le pillage d’organes M. Kilgour a présenté les résultats du nouveau rapport de 600 pages qu’il a coécrit avec David Matas, avocat canadien spécialiste des droits de l’homme, ainsi qu’Ethan Gutmann, journaliste d’enquête américain. Parmi les conclusions du rapport paru le 22 juin à Washington, il figure que la Chine réalise la performance stupéfiante de 60 000 à 100 000 transplantations annuellement, tout en clamant des délais d’attente allant de quelques jours à quelques semaines. Ceci est d’autant plus extraordinaire que les dons volontaires d’organes sont rares en Chine et que les délais moyens d’attente se prolongent sur plusieurs années dans les autres pays. La grande majorité de ces organes provient de meurtres de «prisonniers d’opinion, pour la plupart innocents, de Tibétains, d’Ouïghours, de chrétiens des églises clandestines et, principalement, de pratiquants de Falun Gong», selon le rapport. Celui-ci représente une mise à jour des livres déjà publiés sur ce sujet, The Slaughter (2014) et Bloody Harvest (Prélèvements meurtriers, 2009), respectivement de Gutmann et de Matas-Kilgour. Cette mise à jour est «un examen méticuleux des programmes de transplantation de centaines d’hôpitaux en Chine», explique David Kilgour. «Elle contient l’analyse des revenus des hôpitaux, du nombre de lits et de leur taux d’utilisation, du personnel de chirurgie, de programmes de formation, de financement public et d’autres facteurs.»
Trudeau : le Canada a clairement un rôle à jouer David Kilgour a fait part de quelques réflexions laissant poindre l’optimisme. En juin, la Chambre des représentants des États-Unis a unanimement adopté une résolution condamnant les prélèvements d’organes forcés parrainés par l’État chinois. Le mois dernier, plus de la moitié des membres du Parlement européen ont signé une déclaration demandant au Parlement d’«organiser sans délai une enquête indépendante» sur le pillage d’organes ayant actuellement cours et approuvé par le régime en Chine. David Kilgour a également félicité les dirigeants élus d’Israël, de Taiwan et d’Espagne qui ont déjà adopté des lois rendant illégal le voyage en Chine pour recevoir un organe. S’adressant à Justin Trudeau, David Kilgour a dit qu’il saluait le premier ministre pour sa position sur les droits de l’homme en Chine devant le ministre des Affaires étrangères Wang Yi. Lors de sa visite au Canada en juin dernier, Yi avait invectivé une journaliste canadienne alors qu’elle soulevait une question sur le dossier chinois des droits de l’homme. Une semaine plus tard, Justin Trudeau faisait part de cela au Sommet du Canada à Toronto, organisé par The Economist, disant que «le Canada a un rôle très clair à jouer, il a une relation d’amitié avec la Chine suffisamment longue pour pouvoir dire : “Écoutez, il faut changer la façon de parler aux journalistes. Il faut cesser d’avoir cette position défensive envers le monde, car cela ne sert la Chine en aucune façon.”» «Cela va mener les pays en bons termes avec la Chine à être directs envers elle sur la question de savoir comment elle compte s’en sortir», a-t-il ajouté, notant qu’«il ne fait aucun doute que la Chine a beaucoup à faire concernant l’application des droits de l’homme». Lors de sa prochaine rencontre en septembre avec les dirigeants chinois, les Canadiens attendront de Trudeau qu’il en parle avec franchise, y compris un appel à mettre fin au pillage d’organes et à la persécution du Falun Gong, que MM. Kilgour et Matas ont décrit comme «le noyau au cœur des violations des droits de l’homme en Chine».
«Si vous allez à des endroits comme Highgate, vous voyez des milliardaires ou des individus de très haute valeur nette qui n’ont que faire de gens qui se plaignent de leurs sous-sols ou de leurs systèmes de sécurité exagérés», affi rme Rowland Atkinson, professeur d’urbanisme à l’Université de Sheffield, qui a étudié l’embourgeoisement des superriches en compagnie de M. Burrows. Les adolescents du Moyen-Orient qui conduisent à vive allure font transporter leurs Lamborghinis à Londres pour un mois, les oligarques qui achètent deux maisons et les convertissent en une seule ainsi que la purge et la marchandisation des édifices du patrimoine sont perçus comme étant vulgaires et répugnants par l’élite londonienne traditionnelle. Le professeur Atkinson estime qu’il y a un choc des cultures grandissant. «C’est le vieil argent contre le nouvel argent, les jeunes contre les vieux, il y a plein de nouvelles divisions.» Les «vieux riches» n’ont pas la même
relation avec l’argent, explique-t-il. «Ils ne sont pas intéressés par l’excès éhonté. Il y a un sentiment que tout cela est une question d’avidité et que Londres auparavant était plus que cela, qu’il y avait une certaine dimension de cercle social.» «Il y a des gens dont les réseaux sont encore intacts dans des endroits comme Knightsbridge, mais ils expriment une profonde colère et du racisme parfois. Il y a un sentiment de contrecoup postcolonial. “Ces gens déménagent ici, quelle témérité!”» Les mêmes attitudes et problématiques survenues avec la classe ouvrière quand leurs quartiers ont été embourgeoisés se retrouvent au sein de la classe supérieure. L’arrivée d’investissements dans l’immobilier n’est pas limitée aux quartiers huppés; tout le marché est affecté, alors que la classe moyenne supérieure achète également des pied-à-terre à Londres. Cela ne fait qu’exacerber la crise du logement, accélérer l’embourgeoisement et rendre plus inaccessible le marché
immobilier à la jeune classe moyenne aspirante. Tandis que le marché traverse une période post-Brexit chancelante, ceux qui sont depuis longtemps exclus du marché attendent patiemment, espérant voir une chute des prix – ce que peu d’analystes prédisent. MM. Atkinson et Burrows insistent sur le fait que leur recherche démontre l’influence hautement disproportionnée qu’une poignée de super-riches ont sur l’économie, la société et la politique de la ville. La cause de la vieille garde britannique – le «super-embourgeoisement» par les super-riches – n’est pas une question de se réjouir du malheur d’autrui ou d’empathie, mais indique une situation plus large, affi rme M. Atkinson. «Si ces gens [de la classe supérieure traditionnelle] sont fi nancièrement et symboliquement déplacés du cœur de l’empire et du centre de la ville, il y a un véritable problème. Cela veut dire que personne n’est à l’abri.»
« [Trudeau] doit aider à traduire Jiang Zemin en justice rapidement, pour avoir entrepris et orchestré cette persécution. »
nissent une véritable industrie de transplantations parrainée par l’État, brassant plusieurs milliards de dollars par an. Il a partagé ce commentaire lors du rassemblement devant l’ambassade de Chine à Ottawa, le 20 juillet. Cette date marque les 17 années de la persécution lancée par l’ancien dirigeant du Parti communiste, Jiang Zemin, à l’encontre de la discipline spirituelle du Falun Gong. La manifestation du 20 juillet a eu lieu dans le cadre d’un évènement commémoratif à l’échelle mondiale. En plus du pillage d’organes, sous les ordres de Jiang Zemin, la persécution qui se poursuit et qui est alimentée par une
Super-riches Pour la première fois, la police londonienne a décidé de sévir cet été contre la «saison des super-voitures», ne ciblant pas que les conducteurs, mais aussi les spectateurs qui fi lment le cirque sur leurs mobiles. «Les années passées, il y a eu beaucoup de plaintes durant les nuits d’été – particulièrement les fi ns de semaine – concernant des comportements antisociaux et le bruit des voitures puissantes conduites de manière dangereuse et agressive», a déclaré dans un communiqué l’inspecteur Chris Downs de la police communautaire de Kensington et Chelsea. Vieil argent, nouvel argent Selon M. Burrows, les super-riches internationaux se préoccupent peu des résidents établis qui, bien qu’ils soient discrets, formaient tout de même une communauté avec des valeurs partagées.
tion par le Parti communiste. Majed El Shafie a félicité les pratiquants de Falun Gong pour leur résistance pacifique et leur persévérance. «Il y a 17 ans, [le gouvernement chinois] a pensé qu’il pourrait arrêter le Falun Gong, les éradiquer, les tuer… qu’il pourrait prélever leurs organes et s’en tirer comme ça», a-til dit. Pourtant, «17 ans après, ils se sont trompés… 17 ans après, le Falun Gong n’est pas amoindri, ils sont plus nombreux» et «ils ne sont pas seulement en Chine, ils sont aussi à l’extérieur de la Chine».
Extrait des Neuf commentaires Depuis la publication des Neuf commentaires sur le Parti communiste en novembre 2004 par le Dajiyuan (édition chinoise d’Époque Times), plus de 246 200 000 personnes ont démissionné du Parti communiste chinois (PCC) et de ses organisations. Nous republions donc ces commentaires ayant déjà une portée historique. Leur intégralité est disponible sur le site [www.epoquetimes.com].
Troisième commentaire LA TYRANNIE DU PARTI COMMUNISTE CHINOIS IV. Le mouvement anti-droitier – Un lavage de cerveau à l’échelle nationale (suite) Quels étaient alors les «discours réactionnaires» qui coûtèrent à tant de droitiers et d’anticommunistes un exil de plus de trente ans dans les coins les plus reculés de la nation? Les «trois principales théories réactionnaires», cibles d’attaques intensives et générales à l’époque, consistaient en quelques discours de Luo Longji, Zhang Bojun, et Chu Anping. Un examen plus attentif de ce qu’ils proposaient et suggéraient montre que leurs souhaits étaient plutôt bénins. Luo proposait de former une commission commune entre le PCC et différents partis «démocratiques» pour examiner les
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déviations dans la «campagne des Trois Anti», la «campagne des Cinq Anti» et les mouvements de purge des réactionnaires. Le Conseil des affaires d’État lui-même soumettait souvent quelque chose déjà décidée à la Conférence consultative politique du peuple chinois et à l’Assemblée populaire pour observations et commentaires, et Zhang suggérait que la Conférence consultative politique du peuple chinois et l’Assemblée populaire soient incluses dans le processus de décisions. Chu suggérait que comme ceux qui n’étaient pas membres du PCC avaient aussi de bonnes idées, le respect de soi et le sens des responsabilités, il n’y avait pas besoin de mettre un membre
du PCC à la tête de chaque cellule de travail, petite ou grande dans tout le pays, encore moins pour les équipes dépendant des cellules de travail. Il n’y avait pas besoin que toute chose, petite ou grande, soit obligatoirement faite comme le suggéraient les membres du PCC. Tous les trois avaient exprimé leur volonté de suivre le PCC et aucune de leurs suggestions n’avait dépassé les limites énoncées par le célèbre écrivain et critique Lu Xun1 : «Maître, votre habit est devenu sale. Laissez-moi s’il vous plaît vous l’ôter et je le laverai pour vous.» Comme Lu Xun, ces «droitiers» exprimaient docilité, soumission et respect. Au c u n des «d roitiers» condamnés ne suggérait que le PCC dut être renversé; tout ce qu’ils offraient était une critique constructive. Pourtant, précisément à cause de ces suggestions, des centaines de milliers de gens perdirent leur liberté. Des millions de familles furent
frappées par ce malheur. Plus de mouvements en résultèrent, tels que «se confier au PCC», dénicher les jusqu’au-boutistes dans la nouvelle «campagne des Trois Anti», envoyer les intellectuels aux travaux forcés dans les campagnes et attraper les droitiers ayant échappé à la première vague. Quiconque était en désaccord avec le chef de l’unité de travail était étiqueté comme antiPCC. Le PCC leur faisait subir des critiques constantes et les envoyait dans des camps de travaux forcés pour y être rééduqués. Parfois, le Parti transférait des familles entières dans des zones rurales ou interdisait aux enfants l’accès au collège ou à l’armée. Ils ne pouvaient solliciter un poste ni dans les villes ni dans les villages. Les familles perdaient la sécurité de l’emploi et les bénéfices de la santé publique. Ils devinrent les derniers des membres du rang des paysans et des proscrits, même
parmi les citoyens de seconde classe. Après la persécution des intellectuels, certains développèrent une double personnalité. Suivant de près le «Soleil rouge», ils devinrent les «intellectuels appointés par la Cour» du PCC, faisant et disant tout ce que le PCC leur demandait. D’autres prirent leurs distances des affaires politiques. Les intellectuels chinois, qui ont traditionnellement un sens élevé de leur responsabilité envers la nation, ont été depuis réduits au silence. 1. Lu Xun ou Lu Hsün (25 septembre 1881 – 19 octobre 1936) est souvent considéré comme le fondateur de la langue chinoise littéraire moderne (Baihua). Il était aussi un traducteur connu. En tant qu’écrivain gauchiste, Lu a joué un rôle important dans la littérature chinoise. Ses livres ont beaucoup influencé la jeunesse chinoise. De retour en Chine après des études de médecine à Sendai au Japon en 1909, il devint maître de conférence à l’Université de Beijing et commença à écrire.
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Les biophotons Le corps humain émet de la lumière, il communique et est fabriqué à partir de celle-ci Catherine Keller et Sayer Ji Époque Times De plus en plus de scientifiques s’accordent à dire que nous sommes plus que de la matière visible. Les biophotons émis par le corps humain peuvent être libérés par l’intention mentale et moduler les processus fondamentaux au sein de la communication cellule-cellule et ADN. Notre existence est au départ hautement improbable. Nous avons souvent ignoré le fait que notre réalité pourrait être autre chose, voire ne pas exister. Pourquoi y a-t-il un univers? Considérez que le corps humain est formé de lumière, d’air, d’eau, de minéraux de base de la croûte terrestre et d’anciennes informations d’au moins 3 milliards d’années contenues dans le noyau d’une cellule zygote diploïde. Considérez aussi que dans ce corps existe une âme capable de tenter de comprendre son corps et ses origines spirituelles. Notre existence terrestre est partiellement formée à partir de la lumière du soleil et exige une consommation continuelle de lumière condensée sous forme de nourriture. Est-ce alors impensable d’imaginer, au vu de notre condition existentielle, que notre corps émette de la lumière? Techniquement parlant, un biophoton est une particule quantique de lumière d’origine non thermique dans le spectre visible et ultraviolet émis à partir d’un système biologique. Généralement, c’est le résultat du métabolisme énergétique dans les cellules, ou plus formellement un sous-produit de réactions biochimiques dans lequel des molécules excitées sont produites à partir de processus bioénergétique. De fait, le corps humain émet des biophotons d’une visibilité 1000 fois plus faible que la sensibilité de notre œil nu. Ces particules de lumière font partie du spectre électromagnétique visible (380780 nm) et sont détectables par les instruments modernes sophistiqués. L’œil physique et «mental» émettent de la lumière L’œil est continuellement exposé à de puissants photons ambiants qui traversent les divers tissus oculaires. Il transmet lui-même des émissions de photons ultra-faibles, induites par la lumière visible et spontanée. On a même présumé que la lumière visible induit la bioluminescence retardée dans le tissu de l’œil, fournissant une explication sur l’origine de l’image rémanente négative. Ces émissions de lumière sont également mises en lien avec le métabolisme énergétique cérébral et le stress oxydatif dans le cerveau des mammifères. Pourtant, les émissions de biophotons ne sont pas nécessairement des épiphénomènes. L’hypothèse de Bókkon suggère que les photons libérés par des processus chimiques dans le cerveau produisent des images biophysiques lors de l’imagerie visuelle. Une étude récente révèle que lorsque les sujets ont imaginé activement la lumière dans un environnement très sombre, leur intention a produit une augmentation significative des émissions de photons ultra-faibles. Ceci est compatible avec une vue émergente qui dit que les biophotons ne sont pas uniquement un sous-produit métabolique cellulaire. L’intensité des biophotons peut être considérablement plus élevée à l’intérieur des cellules qu’à l’exté-
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On présume que la lumière visible induit la bioluminescence retardée dans le tissu de l’œil, fournissant une explication sur l’origine de l’image rémanente négative.
rieur. Il est possible pour l’esprit d’accéder à ce gradient d’énergie pour créer des images biophysiques intrinsèques pendant la perception visuelle et lors d’une projection de l’imagination. Nos cellules et l’ADN utilisent les biophotons pour stocker et communiquer des informations Apparemment, les biophotons sont utilisés par les cellules de nombreux organismes vivants pour communiquer, ce qui facilite le transfert d’informations. Une étude réalisée en 2010 par des chercheurs à Wuhan, en Chine, a pu démontrer que différentes stimulations (infrarouge, rouge, jaune, bleu, vert et blanc) à une extrémité du système nerveux sensoriel ou moteur entraînent une augmentation significative de l’activité biophotonique à l’autre extrémité. Selon l’étude, «les chercheurs expliquent que la stimulation lumineuse peut générer des biophotons qui se dirigent sans doute le long des fibres nerveuses des signaux de communication neuronaux».
La méditation affecterait l’activité des radicaux libres.
Les biophotons s’activent en suivant le cycle circadien Étant donné que le métabolisme du corps se modifie en suivant le cycle circadien, les émissions de biophotons varient également sur cette base. La recherche a tracé des emplacements anatomiques distincts à l’intérieur du corps où les émissions de biophotons sont plus ou moins fortes en fonction du moment de la journée. En général, le matin, l’émission est plus faible que l’après-midi. Par exemple, la région du thorax-abdomen émet moins
de biophotons, mais le fait constamment. Les extrémités supérieures et la région de la tête augmentent leurs émissions au cours de la journée. En conclusion, les études sur la pensée et la conscience apparaissent comme des aspects fondamentaux. Elles ne devraient donc pas être comprises comme de simples épiphénomènes, mais entraîner un profond changement dans les paradigmes de la biologie et de la médecine. La peau humaine capture l’énergie et l’information provenant du soleil Il est possible que les cellules de notre peau soient capables de piéger efficacement l’énergie et l’information des rayons ultraviolets. La mélanine est capable de transformer en chaleur l’énergie de la lumière ultraviolette, potentiellement génotoxique (endommageant l’ADN); plus de 99,9 % du rayonnement UV absorbé est transformé en chaleur inoffensive. Si la mélanine peut convertir la lumière en chaleur, se pourrait-il que notre corps transforme le rayonnement UV en d’autres formes utiles au corps? Le professeur Gerald Pollack a identifié que les molécules d’eau, qui constituent plus de la moitié de notre corps, sont capables de stocker l’énergie de la lumière solaire et de la conduire à l’intérieur de notre corps. Méditation et phytothérapie ont un impact sur l’émission de biophotons La recherche a trouvé une différence de stress oxydatif entre les personnes méditant régulièrement et ceux qui ne méditent pas. L’émission des biophotons est également inférieure chez les personnes qui pratiquent la méditation. Il semblerait qu’ils aient moins de radicaux libres actifs
dans le corps. L’analyse spectrale suggère que l’émission des biophotons est probablement, au moins en partie, un reflet de réactions des radicaux libres dans un système vivant. Il a été démontré que la pratique à long terme de la méditation induit divers changements physiologiques et biochimiques. La méditation affecterait l’activité des radicaux libres. Par ailleurs, une étude publiée en 2009 dans la revue Phytotherapeutic Research s’est intéressée aux effets du rhodiola, une plante bien connue pour son utilisation dans la réduction du stress (baisse mesurable du cortisol) et du stress oxydatif accru associé. Des tests cliniques ont constaté la réduction du niveau de biophotons émis par les humains. En une semaine, on observe déjà une diminution significative de l’émission de biophotons par rapport au groupe placebo. L’émission des biophotons est régie par les forces solaires et lunaires Il semble que la science moderne reconnaisse seulement maintenant la capacité qu’a le corps humain à recevoir et à émettre de l’énergie ainsi que des informations directement à travers la lumière dégagée par le soleil. Il y a aussi une prise de conscience croissante selon laquelle le soleil et la lune affectent les émissions des biophotons au moyen d’influences gravitationnelles. Récemment, les émissions de biophotons d’un semis de blé en Allemagne et au Brésil se sont révélées être synchronisées selon le rythme des marées lunisolaires. En fait, la force des marées lunisolaires, auxquelles le soleil contribue à 30 % et la lune à 60 %, règle un certain nombre de caractéristiques dans la croissance des plantes.
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Techniquement parlant, un biophoton est une particule quantique de lumière d’origine non thermique dans le spectre visible et ultraviolet émis à partir d’un système biologique.
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L’histoire de l’he shou wu La racine d’une vigne chinoise qui favorise la fertilité et la longévité Conan Milner Époque Times L’une des herbes les plus prisées en médecine chinoise a pour nom botanique Polygonum multiflorum. Cette vigne prolifique a des feuilles en forme de cœur et plusieurs appellations différentes : renouée à fleurs multiples, fo ti, toison fleurie et jiaotang (vigne vrillée) pour n’en nommer que quelques-unes. Un nom décrit le rôle qu’on lui attribue en tant que médicament : he shou wu (M. He aux cheveux noirs). Une histoire détaillée accompagne souvent les anciens noms chinois. À ce point de vue, celle de l’he shou wu est riche et très colorée. C’est l’histoire d’un alcoolique célibataire d’âge moyen qui a trouvé l’amour et son salut grâce à une racine mystérieuse. Alors jeune homme, M. He a appris qu’il ne pouvait pas avoir d’enfant. Sans famille à élever, il se considérait lui-même comme un échec, la dépression l’a amené à boire. Ses forces l’ont quitté, son ouïe et sa vue se sont affaiblies et ses cheveux sont devenus gris dès son jeune âge. Au milieu de la cinquantaine, M. He se soûlait toutes les nuits puis, un jour, il s’est tant intoxiqué qu’il n’a pas réussi à faire le trajet jusqu’à chez-lui. En se réveillant dans un champ le lendemain matin, il a vu deux vignes entortillées serpenter au-dessus de sa tête. Intrigué par ce signe (qu’il a interprété comme un couple s’aimant), il a déterré la racine et l’a montrée à tout le village, mais personne ne la connaissait. Un moine (ou dans d’autres versions, un bouffon) lui a conseillé de manger la racine, affirmant que celle-ci lui rendrait sa fertilité. N’ayant rien à perdre, il a décidé de l’essayer. Après avoir pris quotidiennement l’herbe pendant plusieurs semaines, ses problèmes de santé ont disparu et il a retrouvé la vigueur de sa jeunesse. Il a épousé une veuve de la région et ils ont eu 19 enfants. Ses cheveux sont redevenus noirs et le sont restés jusqu’à sa mort, à l’âge de 160 ans. Herbes fortifiantes Il est difficile de dire à quel point l’histoire relève de la fiction. Pourtant, les gens d’aujourd’hui utilisent toujours la vigne de M. He pour traiter l’infertilité, la fatigue, les cheveux grisonnants et d’autres symptômes associés au vieillissement prématuré. He shou wu est connu comme un tonique de longévité – une catégorie d’herbes chinoises apportant de l’énergie et de la force. Ce n’est pas comme le bref regain d’énergie suivi de l’inévitable fatigue venant des stimulants, mais quelque chose de plus profond et de plus durable. De nombreux toniques de longévité – comme he shou wu, dong quai et le ginseng – sont des racines au goût sucré. Ces herbes sont aujourd’hui qualifiées d’adaptogènes en raison de leur capacité d’aider le corps à s’adapter au stress. Bien que dispendieux, le ginseng est le plus connu, mais les herboristes chinois placent également l’he shou wu parmi les meilleurs toniques de longévité. Ces herbes ont attiré l’attention des anciens taoïstes qui les considéraient comme des moyens d’atteindre l’illumination et l’immortalité. Des histoires encore plus incroyables que celles de M. He sont associées à l’he shou wu. La plus récente est celle d’un homme mort en 1933. Li Ching Yun aurait vécu 252 ans, aurait eu 23 femmes et engendré 180 enfants. Il a attribué sa longévité à la consommation quotidienne de baies de goji, de ginseng et d’he shou wu, aussi bien qu’à sa pratique du Tai Chi. De manière générale, plus vieille est la racine, plus puissant est le remède. Les anciens vantaient les mérites des très vieilles racines. Selon l’herboriste Li Shizhen de la dynastie Ming, consommer une racine d’he shou wu vieille de 150 ans vous fera pousser une dentition toute neuve. Une racine de 200 ans vous permettra de vous déplacer aussi vite qu’un cheval. Une racine vieille de 300 ans vous apportera l’immortalité terrestre. De nos jours, la plupart des pousses d’he shou wu n’ont que 3 ou 4 ans. Elles ne donnent peut-être pas l’immortalité, mais elles ont toujours une valeur médicinale. Les racines d’he shou wu sont riches en zinc, en fer et en antioxydants. Certaines sont vendues brutes, mais la plupart sont préparées dans une sauce de haricots noirs, qui rendrait le remède plus efficace. He shou wu est vendu en tranches séchées, en poudre ou en teinture. Comment l’utiliser He shou wu – aussi bien seul que dans des préparations à base d’herbes – est utilisé pour traiter une grande variété d’affections. Un herboriste chinois le prescrira souvent en cas de faiblesse du qi et de déficience du yang des reins, ce qui peut se manifester par des douleurs au dos et aux genoux, des vertiges et une mémoire diminuée. Il est utilisé pour renforcer l’immunité et la fonction surrénale, soulager les symptômes de la ménopause, l’insomnie et la fatigue. He shou wu est antibactérien et antifongique, et est aussi utilisé localement pour traiter divers problèmes de peau, comme l’acné, l’eczéma et le pied d’athlète.
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La racine d’he shou wu est habituellement vendue séchée et en tranches. L’herbe de bonne qualité présente normalement une couleur brun rougeâtre.
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Les Chinois utilisent la racine de la vigne he shou wu pour que la personne âgée se sente jeune de nouveau.
L’utilité de l’he shou wu pour diminuer le cholestérol, prévenir le cancer et la maladie d’Alzheimer a été établie, mais la plupart de ses propriétés gravitent autour de la fertilité et de la chevelure. Depuis l’époque de M. He, cette herbe a gardé sa réputation d’éloigner les cheveux gris, d’empêcher la perte de cheveux et d’augmenter la libido aussi bien chez l’homme que chez la femme. Comme d’autres herbes tonifiantes, he shou wu doit être pris régulièrement à des doses modérées durant des mois et des années pour avoir des résultats anti-âge significatifs. M. He aurait consommé la racine durant un total de 700 jours avant d’engendrer son premier enfant. Certains utilisent he shou wu comme léger laxatif, il pourrait donc s’avérer périlleux d’en consommer en grande quantité de façon irrégulière. He shou wu n’est pas toxique et est généralement bien toléré, mais une minorité de gens a rapporté des effets secondaires, comme des démangeaisons ou des diarrhées. En raison des problèmes de foie associés à l’he shou wu, on conseille aux personnes ayant des problèmes de foie de ne pas en consommer. Une dose quotidienne typique est de 3 grammes, 3 fois par jour. He shou wu a un léger effet sédatif et il est donc bon de le prendre avant d’aller se coucher. Pour de meilleurs résultats, consultez un herboriste qualifié.
Mise en garde : Les indications thérapeutiques ne sont données qu’à titre d’information et ne sauraient se substituer aux conseils de votre médecin ou de votre thérapeute
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Li Chin Yin aurait vécu 252 ans, en partie grâce à sa dose quotidienne d’he shou wu.
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Un policier à la retraite identifie de mystérieuses tendances en étudiant des milliers de cas de personnes disparues Tara MacIsaac Époque Times TORONTO – David Paulides, qui a plus de 20 ans d’expérience dans les forces de l’ordre, a analysé des cas de personnes disparues en Amérique du Nord et a découvert des similarités saisissantes. Les autorités locales considèrent, en général, ces cas comme étant de compétence locale, mais Paulides, en prenant du recul pour les étudier comme faisant partie d’un seul grand casse-tête, a découvert quelque chose d’étonnant. «C’est comme si cela sortait tout droit des X-Files», lançait Paulides lors d’une conférence donnée à l’Université de Toronto le 21 mai dernier. Il a rassemblé plus de 2000 cas qui, curieusement, présentent des caractéristiques similaires. Ils sont concentrés à certains endroits, plus particulièrement, près de cours d’eau et de parcs nationaux. Dans les cas où les gens sont retrouvés vivants, ils ont souvent des pertes de mémoire. Dans les cas où on retrouve les corps de ces personnes décédées, la cause de la mort est difficile à identifier. On retrouve ces gens dans des endroits qui semblent trop inaccessibles pour qu’ils aient pu s’y rendre à pied ou dans des endroits qui ont déjà été fouillés de fond en comble. Paulides donne l’exemple d’un garçon dont le corps a été trouvé couché sur un tronc d’arbre. Cet arbre était tombé dans un sentier que les chercheurs avaient emprunté pendant plusieurs jours avant que le corps n’y apparaisse. Dans plusieurs cas, des vêtements ou des souliers sont manquants. Les chiens de recherche et de sauvetage sont régulièrement dans l’incapacité de retrouver l’odeur, affirme Paulides. Certains maîtres-chiens ont aussi expliqué à Paulides que leurs chiens se comportent de façon étrange, marchant un peu à l’écart, tournant sur eux-mêmes pour ensuite s’asseoir. Les enquêteurs ne trouvent aucune piste, les incidents se déroulent souvent dans des endroits ne représentant pas de risques naturels et les corps ne montrent pas non plus de signes de mutilation ou de morsures. Les gens qui disparaissent sont souvent aux deux extrémités du spectre des capacités intellectuelles. Soit ils vivent avec un handicap, soit ils sont très brillants, explique Paulides. «Je veux dire, super brillants», ajoute-t-il. Les compagnons de ces personnes disent souvent : «D’une façon ou d’une autre, nous avons simplement été séparés.» Paulides a parlé de dizaines de cas qu’il a analysés. Il a obtenu les rapports officiels grâce à la Loi sur l’accès à l’information (FOIA), certains avaient été lourdement censurés. Il a pu parler aux enquêteurs locaux qui avaient travaillé sur ces cas, faire des entrevues des témoins et consulter les examinateurs médicaux. «Je ne parle ici que de 2 % des cas que j’ai documentés», a-t-il toutefois noté. Ses investigations ont commencé en 2009 alors qu’il était déjà retraité du département de police de San Jose. Deux gardes forestiers, qui ont travaillé dans plusieurs parcs, lui ont confié qu’ils croyaient que plusieurs cas étranges de disparition ayant eu lieu dans des parcs méritaient des enquêtes plus poussées. Depuis, Paulides a étendu ses recherches aux zones urbaines dans lesquelles il a identifié des caractéristiques semblables. Ces cas ne sont pas tous récents non plus; il est remonté jusqu’au XIXe siècle et a trouvé des disparitions semblables. Trouvés dans des endroits surprenants Paulides a donné quelques exemples de gens qui se trouvaient dans un endroit et
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Un chien entraîné pour retrouver une personne.
qui, soudainement, se sont retrouvés dans un autre – très éloigné – peu de temps après. Cette caractéristique troublante est particulièrement importante dans le cas de deux bambins, parce que les enfants ne pouvaient pas se déplacer par eux-mêmes facilement et n’auraient donc pas pu parcourir de grandes distances par eux-mêmes. Le 13 juillet 1957, David Allen Scott, 2 ans, est disparu de la région de Twin Lakes, dans les montagnes du Sierra Nevada. Son père l’a entrevu dehors, est entré dans sa caravane quelques minutes et, lorsqu’il en est ressorti, le jeune enfant avait disparu. L’endroit n’était pas encombré, la visibilité y était bonne, mais les chercheurs ne purent trouver l’enfant que trois jours plus tard – après être monté le long d’un côté d’une montagne à proximité, en redescendant de l’autre côté et en remontant la falaise d’une autre. «Il pouvait à peine marcher à travers le stationnement», affirme Paulides. De toute évidence, l’enfant n’avait pas parcouru ce trajet par lui-même.
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Un autre cas d’un enfant de deux ans, Keith Parkins, qui est disparu près de sa maison de Ritter en Oregon, le 10 avril 1952. Il courait autour de la grange et n’a été retrouvé vivant que 19 heures plus tard à environ 24 kilomètres de là, couché, face première sur un étang glacé. La connexion à l’eau On retrouve souvent les corps de ces personnes disparues dans des cours d’eau, mais ils sont loin d’être des cas de vraie noyade, explique Paulides. Plusieurs des cas qu’il a examinés se sont déroulés près des Grands Lacs, mais aussi de cours d’eau près de zones urbaines ou autres. Jelanie Brinson, une étoile du soccer universitaire de 24 ans a été retrouvé sans vie sur un terrain de golf à Anoka, au Minnesota. Il a disparu de la maison d’un ami le 17 avril 2009, à 22 h 30. Les enquêteurs ont trouvé son chapeau dans une cour des environs, et ses souliers dans une autre cour. Il avait plu pendant plusieurs jours, le terrain de golf était boueux, mais les chaussettes de Brinson étaient propres. Il semble qu’il n’ait pas marché pour se rendre à cet endroit, mais que son corps aurait été placé dans l’étang par quelqu’un. «Il ne s’est pas noyé», ajoute Paulides. La cause du décès demeure non déterminée. En plus, sa mort fait partie d’une concentration de décès que Paulides a identifiés dans cette région. Paulides a écrit plusieurs livres au sujet de ses enquêtes, dont Missing 411: A Sobering Coincidence qui traite de la disparition de jeunes hommes dans des contextes urbains, près de cours d’eau. La plupart de ces cas ont eu lieu au Minnesota et au Wisconsin. Habituellement, les jeunes hommes sont dans un bar avec des amis, personne ne les voit quitter les lieux. Plusieurs jours plus tard, on retrouve leur corps dans l’eau. Même s’il est facile de supposer que l’alcool est le facteur ayant causé la chute et la noyade de ces hommes, Paulides explique que ce n’est pas aussi simple. Par exemple, il arrive souvent qu’un jeune homme ayant disparu pendant plusieurs jours soit retrouvé, mais le coroner constate que le corps n’a pas été immergé plus de quelques jours. Cela s’avère aussi exact pour les cas qui se sont déroulés dans les parcs nationaux et dans les régions sauvages. Des cas semblables se sont déroulés dans d’autres endroits dans le monde, même si Paulides ne les a pas analysés
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David Paulides
en profondeur. Plus récemment, «les décès du canal de Manchester» ont retenu l’attention. Les journaux du Royaume-Uni supposent que les dizaines de corps – en majorité des corps d’hommes – qui ont été trouvés dans le canal à Manchester sur une période de plusieurs années pourraient être le résultat du travail d’un tueur en série, surnommé «le Pusher». Cependant, Paulides fait observer que le canal est peu profond et qu’il est difficile de croire que ces hommes auraient pu s’y noyer. Il se demande si cette histoire ne recèle pas d’autres indices. Explications Alors que plusieurs personnes donnent leurs propres explications au travail de Paulides – avançant des théories allant de Bigfoot aux extraterrestres – Paulides reste réservé sur les conclusions. «Je ne vous ai jamais donné de théorie. J’ai seulement donné une série de faits», dit-il. «Qu’est-ce qui se passerait si je vous disais “c’est ceci” et que le lendemain un autre arrivait et prouvait que c’est faux? Ma crédibilité serait ruinée.» Malgré tout, il indique que quelque chose hors de l’ordinaire se trouve probablement derrière ces évènements. Après sa conférence, il a écrit à Époque Times dans un courriel : «Il serait facile d’en venir à une explication rationnelle dans plusieurs de ces cas. Avec des centaines d’antécédents qui ont exactement les mêmes caractéristiques, le point de vue tend à changer.»
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La rivière des Mille Îles : une petite rivière qui en mène large Frédérique Binette Époque Times La rivière des Mille Îles est le plus petit des quatre exutoires du lac des Deux Montagnes qui est un élargissement de la rivière des Outaouais. Du long de ses 42 km qui scindent l’île Jésus (Laval) de la couronne nord de Montréal, son faible dénivelé en fait une rivière assez tranquille. Sa centaine d’îles et ses plaines inondables offrent refuge à une grande diversité biologique : 200 espèces d’oiseaux, 40 espèces de mammifères, 25 espèces de reptiles et amphibiens et 60 espèces de poissons, peut-on lire dans un rapport de la Communauté urbaine de Montréal. Peu profonde, sécuritaire et accessible, ce cours d’eau accueille chaque année environ 150 000 citadins tant pour le canotage que pour la pêche blanche. «C’est un sanctuaire en milieu urbain, un musée grandeur nature!», s’exclame Fabienne Dupont, responsable des communications à ÉcoNature, Parc de la Rivière-des-Mille-Îles. Toutefois, cette petite rivière subit une forte pression. Neuf municipalités la bordent et cinq usines d’eau potable y prélèvent leurs eaux pour alimenter plus de 400 000 personnes en eau potable. «C’est une petite rivière qui approvisionne une quantité phénoménale de gens!», relève Elsa Dufresne-Arbique, directrice du Conseil des bassins versants des Mille Îles (Cobamil). Et ça continue : la couronne nord connaît une des plus grandes croissances démographiques du Québec : 23,7 %, de 2001 à 2011, selon Statistiques Canada (c. 17,1 % et 4,1 % pour les îles de Laval et Montréal). Or, à plusieurs reprises au cours des dernières années, les citoyens auraient pu manquer d’eau : «En 2001, il y a eu une grande sécheresse, le débit est descendu à près de 13,5 m3/s. Ça a été compliqué cette année-là», se rappelle Mme DufresneArbique. À l’époque, le Centre d’expertise hydrique du Québec a dû intervenir en vidangeant des eaux de deux réservoirs du bassin versant de la rivière des Outaouais pour assurer un débit minimal de 25 m3/s dans la rivière des Mille Îles. Mais dix ans plus tard, la rivière a connu un second épisode d’étiage extrême : «2010 et 2011 ont vraiment été des années très, très sèches. En 2010, on a atteint un record de 11,4 m3/s dans la rivière des Mille Îles. Or, à partir de 9 m3/s, ça devient compliqué de produire de l’eau potable. Ça a été une année très à risque de manquer d’eau», poursuit Mme Dufresne-Arbique. Cet épisode a conduit le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) à écrêter certains seuils pour permettre à plus d’eau du lac des Deux Montagnes de s’écouler dans la rivière. La belle époque Vers la fin du 19e siècle, la rivière des Mille Îles était un lieu de villégiature privilégié des Montréalais. Ces derniers s’y rendaient en train pour la baignade, de la gare de Rosemère ou de celle de SainteRose : «Il y avait des plages partout, des milliers de personnes venaient se baigner», relate M. Jean Lauzon, directeur des programmes de mise en valeur et cofondateur d’Éco-Nature. Or, «à partir de 1965, avec le grand nombre d’automobiles, la construction de l’autoroute 15, l’industrialisation, etc. [les banlieues près de Montréal se sont développées], les égouts ont été déversés directement dans la rivière. Donc, les plages et les chalets ont fermé. Les gens sont allés plus au nord. Il y a eu une expansion de chalets dans les Laurentides à partir de ce moment-là», explique M. Lauzon. La rivière des Mille Îles n’est d’ailleurs pas un cas particulier. Vers la fin des années 1970, l’absence de station d’épuration des eaux usées caractérisait presque tout le Québec, les cours d’eau de la portion méridionale affichaient un état de détérioration avancée, peut-on lire sur le site du MDDELCC. En 1978, le gouvernement du Québec lance un vaste programme d’assainissement des eaux qui oblige les industries, municipalités et producteurs agricoles à améliorer leurs pratiques. En 1985, la station d’épuration de Montréal est construite, suivie de celles de la couronne nord au cours des années 1990. «Quand j’ai commencé à travailler au Parc-Nature, je me promenais en canot dans des déchets. Ça sentait l’égout, il y avait des goélands partout», se rappelle M. Lauzon. Or, aujourd’hui, la qualité de l’eau s’est indéniablement améliorée. D’ailleurs, la teneur en coliformes fécaux est d’environ 50 fois inférieure à celle de l’époque, et des espèces plus sensibles à la qualité de l’environnement y sont plus présentes : «Le canard branchu (huppé), il y en avait moins dans les années 1990. Maintenant, il y en a beaucoup. Un oiseau exceptionnel, très beau. Le grand héron, il y en a de plus en plus. Le castor, le vison, la loutre aussi… ce sont des indications que la qualité de l’eau s’améliore», contemple M. Lauzon. Des efforts restent à faire Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour que la rivière regagne son lustre d’antan : «La situation s’améliore, mais
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CLAIRE LACROIX
Selon le site du Parc de la rivière des Mille-Îles, la tortue serpentine (Chelydra serpentina) se reconnaît, entre autres, par les plaques en dent de scie sur sa queue et sa carapace souvent recouverte d’algues. Au Canada, notamment en raison de la perte de son habitat naturel, son statut est jugé préoccupant. Elle peut vivre plus de 100 ans.
on n’est pas rendu à la baignade», avise M. Lauzon. En effet, particulièrement lors de fortes pluies, les stations d’épuration, qui n’ont pas de bassin de rétention, ne peuvent traiter le grand volume d’eau qui s’y achemine, et les eaux usées combinées aux eaux pluviales sont directement déversées à la rivière. «C’est une détérioration temporaire [de la qualité de l’eau]. Jusqu’à ce qu’il recommence à faire beau», rassure M. Lauzon. Selon le territoire drainé, le type de pollution et leurs enjeux diff èrent : «Dans la partie nord de notre territoire, les rivières qui se jettent dans la rivière des Mille Îles sont pour la plupart en zone agricole et donc, c’est plus une pollution causée par les fertilisants, les pesticides et l’érosion des sols», explique Mme Dufresne-Arbique. Alors qu’en zone urbaine, la minéralisation des sols limite la rétention et la filtration des eaux de pluie. La densité de population, combinée à certains «mauvais comportements», entraîne parfois une surconsommation de la ressource : remplissage des piscines, arrosage des platesbandes, mais aussi le nettoyage des entrées au boyau d’arrosage… D’ailleurs, dans certaines municipalités, la consommation d’eau peut tripler pendant l’été, selon un rapport du Cobamil. Il est donc important de sensibiliser les citoyens en plus d’imposer des mesures restrictives d’arrosage. Que nous réserve le futur? Selon l’Atlas hydroclimatique du Québec méridional, pour l’horizon 2050, il est probable que les rivières connaîtront des étiages plus longs et plus sévères. En ce qui concerne la rivière des Mille Îles, les objectifs des travaux d’écrêtage auraient été atteints et le débit de la rivière se maintiendrait, selon un ingénieur du service de l’expertise hydrique du MDDELCC joint par courriel par Époque Times. Ce fut même le cas au cours de l’été 2012 qui aurait connu un étiage encore plus critique que ceux observés auparavant. «Il n’y a plus de risque en ce moment pour l’approvisionnement en eau potable. Je maintiens le “pour le moment”. Parce qu’avec la croissance démographique, la surconsommation, les changements climatiques, etc., il reste un risque potentiel», met en garde Mme Dufresne-Arbique. Pour gérer la ressource adéquatement, la concertation sera de mise : «Il faudra amener la Ville de Laval et les villes de la couronne nord qui ont des usines de traitement d’eau potable et usées à regarder la ressource collectivement et à travailler ensemble pour la protéger. C’est vraiment ça l’approche par bassin versant et c’est làdessus que le Cobamil va plancher à court et moyen terme», affirme la directrice. Quant à l’organisme Éco-Nature, ce dernier gère 26,2 hectares de refuge faunique depuis 1998 et envisage actuellement d’agrandir cette superficie de manière à préserver davantage l’intégrité de la rivière. «Pour s’assurer de préserver la qualité de l’eau et la qualité d’expérience sur la rivière, il est fort important de protéger tout ce qui reste de milieu naturel. C’est déjà très urbanisé. Les rives, les bandes riveraines, les marais, les marécages sont des écosystèmes qu’il est impératif de conserver», soutient M. Lauzon. En effet, filtration des eaux, refuge pour la faune, prévention des inondations, etc. ; les milieux humides procurent des biens et services écologiques à la société qu’il est primordial de conserver, peut-on lire sur le site du MDDELCC. «La rivière des Mille Îles est très belle, la situation s’améliore, continuons dans cette direction!», conclut M. Lauzon.
ANAÏS BOUTIN
Le nom de cette tortue (Graptemys geographica) fait référence aux motifs sur sa carapace qui rappellent les courbes de niveau d’une carte topographique. Au Québec, son statut est jugé vulnérable.
ÉRIC BÉGIN
Grande aigrette
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Vue aérienne du lac des Deux Montagnes où la rivière des Mille-Îles prend sa source.
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Vivre
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Îlot de chaleur ou « ILEAU » de fraîcheur? Nathalie Dieul Époque Times Que vous connaissiez le terme d’îlots de chaleur ou pas, vous avez sûrement déjà expérimenté les différences de température qu’il peut y avoir entre celle d’un parc et celle d’un quartier où l’asphalte et le béton prédominent. Les îlots de chaleur représentent un des enjeux importants de la majorité des métropoles, Montréal n’y échappe pas. Le projet ILEAU (Interventions locales en environnement et en aménagement urbain) mène une véritable opération de lutte contre ces îlots de chaleur dans l’est de l’île de Montréal depuis mars 2015. Les objectifs d’un projet d’une telle envergure sont multiples et ambitieux. Tout d’abord, qu’est-ce qu’un îlot de chaleur? Il s’agit d’un phénomène de réchauffement local du climat, causé par la minéralisation des villes où les températures ont tendance à être plus élevées de 2 à 8 degrés par rapport à la campagne. Il y a également des différences encore plus importantes d’un quartier à l’autre et également à l’intérieur d’un même quartier. La végétation agissant comme un véritable climatiseur urbain, il est important de verdir ces zones, ce qui permet aussi de diminuer les effets néfastes sur la santé liés au smog, à la qualité de l’air, etc. Le projet ILEAU a de nombreuses facettes : verdissement des terrains, des murs et des toits, installation de toitures blanches, aménagement écologique de stationnements, aménagements favorisant la biodiversité, interventions pour promouvoir l’accessibilité en transport actif et collectif. «Le projet a pour but d’améliorer la qualité du milieu de vie des résidents, des travailleurs qui sont dans ce secteurlà», résume Coralie Deny, directrice du Conseil régional de l’environnement de Montréal. Dans bien des cas, les responsables du projet ILEAU ainsi que leur équipe de «bûcherons de l’asphalte» (une quarantaine d’organismes partenaires) travaillent autant au niveau environnemental que social. Par exemple, l’équipe a travaillé à embellir et verdir le Domaine d’Anjou, un ensemble d’une dizaine d’immeubles habités par des personnes plutôt défavorisées. Le propriétaire a accepté le réaménagement et l’embellissement de ce milieu de vie. Plus d’une centaine d’arbres, 450 arbustes et quantité de vivaces ont été plantés, des tables de pique-nique ont été ajoutées. «Concertation Anjou a fait le lien avec la population, faisant un beau travail pour s’assurer que les résidents soient impliqués, soient fiers, s’approprient le projet», remarque Mme Deny. Dans un autre cas, ce sont sept résidences de personnes âgées qui vont aménager de nouveaux espaces verts avec plusieurs milliers de vivaces, des centaines de plantes grimpantes, plusieurs centaines d’arbres et d’arbustes, le tout sur des terrains qui étaient très peu aménagés. Ce projet majeur comprend du mobilier extérieur adapté aux personnes âgées, réalisé par des organismes de réinsertion à partir de bois recyclé ou de bois des frênes qui ont dû être coupés. D’autres résidences de personnes âgées vont s’ajouter. Ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres – dans les HLM, les secteurs industriels, les écoles, etc. Globalement, il y a beaucoup de personnes intéressées, mais elles sont un peu démunies quand il faut agir. C’est donc tout l’accompagnement offert par ILEAU qui leur permet d’aller de l’avant. Une partie du coût est assumée par les propriétaires, un pourcentage variable : les zones qui sont des îlots de chaleur importants ou les résidences pour personnes défavorisées, par exemple, seront financées de
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Les différences de température peuvent être très fortes, comme dans cet exemple dans l’arrondissement Saint-Laurent [Bande thermique Landsat-5 (27 juin 2005) superposée à Google Earth, 2006].
façon plus importante. Il y a aussi un programme dont peut bénéficier tout propriétaire privé de la ville de Montréal : le plan d’action canopée de la ville, à travers la Soverdi, finance une partie des arbres plantés. Démarche Pour mettre en place un projet d’une telle envergure, il faut commencer par réfléchir avec les acteurs locaux : groupes de citoyens et organismes du milieu ont été sollicités pour identifier les problèmes et apporter des idées de solutions. «On a mis tout ça sur des cartes et, à partir de là, on a priorisé ces endroits en couches superposées pour y faire des actions privilégiées», résume la passionnée de l’environnement. Ensuite, des marches exploratoires sont organisées, encore une fois avec des citoyens et les gens du milieu. En se promenant dans le quartier, ILEAU peut émettre un diagnostic. Par exemple, tel endroit, en plus d’être un îlot de chaleur, n’est pas convivial; le trottoir est trop étroit et il est dangereux de traverser; il est donc difficile de se rendre au parc de l’autre côté de la rue. En plus de ce qui dépend du domaine public, il faut identifier les propriétaires, pour aller les rencontrer et leur proposer d’agir. Le travail de l’ILEAU est aussi de relier des projets entre eux pour avoir un effet global. Par exemple, si une école a le désir de faire un réaménagement, les bûcherons de l’asphalte vont aller voir les voisins qui peuvent être une entreprise disposant d’un vaste stationnement, pour les convaincre de faire eux aussi des efforts. Dans le cas d’un stationnement, l’étape la plus difficile est le long processus de rencontrer les gens pour voir avec eux s’ils sont prêts à revoir leur système de stationnement. Ont-ils vraiment besoin d’autant de places? Est-il possible qu’une partie des automobilistes se déplacent autrement? Dans le cas d’une école, les aménagements sont plus
complexes et plus coûteux : de nombreuses règles dictées par les commissions scolaires obligent par exemple à mettre certaines espèces, des arbres de grande taille. Qui dit grande taille dit arbre plus cher, mais aussi machinerie pour les planter. La suite? ILEAU se termine en mars-avril 2017, après seulement deux ans. Ses acteurs espèrent qu’une phase 2 prendra le relais pour continuer le travail à réaliser dans le secteur, mais également dans des quartiers adjacents. En attendant, ils poursuivent les actions et ils prévoient une phase de sensibilisation à l’automne. Ils vont aller déposer les diagnostics émis auprès des différents arrondissements concernés pour leur dire ce qu’il faudrait qu’ils fassent, principalement en ce qui concerne la réglementation. Coralie Deny cite l’exemple de l’arrondissement RosemontLa Petite Patrie, qui a adopté en 2010 une réglementation interdisant aux propriétaires qui devaient refaire leur toit de le faire en noir. Résultat quelques années plus tard : de nombreux toits blancs un peu partout sur le territoire, une démarche qui ne coûte pas plus cher aux propriétaires. Le projet ILEAU suit aussi activement le dossier lié au parc-nature du Bois-d’Anjou, qui n’est pas ouvert au public. Il est adjacent à un golf, qui est actuellement zoné pour devenir une zone industrielle. Tous les efforts d’ILEAU ne serviraient pas à grand-chose si les 100 hectares du golf devenaient un parc industriel, un nouveau gros îlot de chaleur déjà situé dans un îlot de chaleur. Les bûcherons de l’asphalte ont donc déjà déposé des recommandations auprès des instances pour préserver cet îlot de fraîcheur, et pour que le golf devienne un parc, jumelé au parc-nature, ouvert à la population. Pour en savoir davantage : www.ileau.ca ou tél. : 514 824-2890
Territoire d’intervention d’ILEAU Un axe d’environ 5 kilomètres autour de l’autoroute 25, dans l’est de Montréal, entre la Rivière-des-Prairies et le fleuve, touchant 5 arrondissements. Ce territoire a été choisi parce qu’il y a beaucoup d’îlots de chaleur, beaucoup de population défavorisée (et donc plus fragile), et parce qu’il y a une grande diversité d’usages (commercial, résidentiel, industriel, institutionnel, industries lourdes). Cette zone comporte de nombreux défis, entre autres à cause des barrières urbaines que sont les autoroutes 25 et 40, les voies ferrées, les lignes à haute tension. Avec quatre stations de métro et deux stations de train de banlieue, il est important de trouver des solutions pour que les gens, qui marchent et empruntent les transports en commun ou le vélo, puissent effectuer leurs déplacements dans des lieux sécuritaires et de qualité. CREMONTRÉAL
Les résidents du Domaine d’Anjou participent au verdissement de leur lieu de vie.
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Entretien avec une bûcheronne de l’asphalte Nathalie Dieul Époque Times Esther Tremblay est à la fois coordonnatrice à l’écoquartier de Saint-Léonard et bûcheronne de l’asphalte. ILEAU a en effet attribué des titres de bûcherons de l’asphalte aux acteurs du verdissement qui participent aux différents projets de cette opération de lutte aux îlots de chaleur, mais tout le monde peut également devenir bûcheron de l’asphalte en passant à l’action, en s’impliquant d’une manière ou d’une autre. Époque Times (É.T.) : Comment êtes-vous devenue bûcheronne de l’asphalte? Esther Tremblay (E.T.) : ILEAU est venu vers moi pour m’inviter à être bûcheronne de l’asphalte parce qu’on participe au projet ILEAU depuis l’année dernière à travers différents projets qu’on a faits à SaintLéonard. É.T. : En quoi consiste le métier de bûcheron de l’asphalte? E.T. : On est des agents de mobilisation. On essaie d’encourager les gens à donner un coup de pelle pour verdir leur communauté. J’ai une équipe qui travaille sur différents projets d’ILEAU. Donc, il faut bien coordonner l’équipe pour bien accomplir toutes nos actions afin de vraiment mobiliser la communauté dans le verdissement, que ce soit dans des zones résidentielles ou dans la zone industrielle. Et ça fonctionne : il y a de la mobilisation. C’est encourageant. É.T. : Est-ce que ça vous arrive aussi de manier la pelle et la pioche? E.T. : Oui, je mets la main à la pâte également lors de journées de plantation, par exemple lors d’un projet dans les habitations Émilien-Gagnon. Je me suis jointe au reste de l’équipe et aux résidents des habitations. On a creusé, on a pelleté, on a planté. C’était une belle activité. É.T. : Comment arrivez-vous à mobiliser la communauté?
E.T. : Je ne suis qu’un membre d’une équipe. Je pense que c’est le fait qu’on croit aux bienfaits du verdissement, parce qu’on sait clairement que, pour tout le monde, il y a des bienfaits qui ressortent de ces actions. É.T. : Parlez-nous de ces bienfaits. E.T. : Pour combattre les îlots de chaleur, les arbres apportent beaucoup d’ombre et rafraîchissent l’environnement. On peut le voir facilement quand on passe une journée chaude dans un parc : le parc est beaucoup plus frais que les rues. Même s’il n’y a que quelques arbres, la différence de température est quand même majeure. Plus il y a d’arbres, plus il fait frais. Les plantes ont aussi la capacité de filtrer et d’assainir l’air. En milieu urbain, on en a besoin; il y a beaucoup de pollution atmosphérique. Et puis, la seule présence des arbres et des plantes a tout un apport pour ce qui est de la biodiversité qui joue un rôle également important pour l’équilibre écologique de nos espaces, de notre environnement. É.T. : Des conseils simples à mettre en place pour les apprentis bûcherons? E.T. : Commencer par nos espaces à nous, encourager les gens de notre entourage à verdir leur cour : planter un arbre, mettre des plantes grimpantes, avoir des petits jardins. On a tous un coin de balcon ou un espace jardin. C’est une façon de s’impliquer. Ou simplement avoir un jardin communautaire, participer à des activités de plantation quand il y a des besoins, de façon bénévole. É.T. : Pouvez-vous parler de votre collaboration avec ILEAU? E.T. : Je suis bûcheronne, mais je suis la représentante d’une grande équipe qui travaille avec moi. Je pense que tous les bûcherons sont bien entourés d’une équipe qui les aide à bien faire leur travail. C’est une superbe collaboration qu’on a avec ILEAU et tous les autres partenaires qui participent au projet également. Avec une collaboration comme ça, on peut vraiment faire de belles actions et avoir un impact sur notre environnement.
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Esther Tremblay est à la fois coordonnatrice à l’écoquartier de Saint-Léonard et bûcheronne de l’asphalte.
« Les plantes ont aussi la capacité de filtrer et d’assainir l’air. En milieu urbain, on en a besoin; il y a beaucoup de pollution atmosphérique. » – Esther Tremblay, bûcheronne de l’asphalte
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Escapade belge à Lierre la douce Christiane Goor Époque Times C’est là le joli surnom dont a hérité Lierre depuis que Felix Timmermans, un Lierrois bien connu en pays flamand, publia en 1925 Schoon Lier, une ode à sa ville natale. Il est d’ailleurs bien difficile de résister au charme suranné et discret de cette bourgade paisible, établie au confluent des deux Nèthes. On l’appelle aussi la Porte de la Campine, et pourtant, ce n’est pas encore la Campine avec son horizon plat, sa lande sablonneuse et ses pâturages mauves. Ce n’est pas plus le Brabant flamand avec ses collines boisées constellées de châteaux et ses cultures délicates. Aux confins des deux régions et à l’écart des grandes routes nationales, Lierre évoque plutôt un îlot de quiétude enserré entre les bras de la Petite et de la Grande Nèthe. La petite Bruges du Nord Tout comme à Bruges, la ville a conservé intact son plan ovale moyenâgeux, cerné
de remparts qui longent le plus souvent le cours de la rivière. Toutefois, ici, tout est à une échelle réduite et les monuments historiques et religieux – qui attestent du passé glorieux de Lierre – sont sans doute peu nombreux et moins fastueux, mais ils suffisent à donner toute son âme à la cité. La Grand-Place, très endommagée durant la Première Guerre mondiale, fut reconstruite à l’ancienne et aligne sur ses côtés plusieurs belles demeures, comme la maison des Bouchers dont le perron est gardé par deux lions. L’hôtel de ville, dont la façade Louis XV est agrémentée de près de 4000 petites vitres, est curieusement flanquée d’un élégant beffroi gothique – patrimoine mondial de l’Unesco – surmonté de quatre tourelles d’angle et d’une lanterne effilée abritant un carillon. Le Béguinage est à Lierre une cité au cœur de la cité. Un portail monumental donne accès à un monde clos de ruelles pavées et étroites, longeant de hauts murs percés par des portes basses dont chacune affiche encore le nom d’un saint. La plupart des 162 maisons datent du XVIIe siècle, elles accueillaient autrefois des béguines, ces
1re partie
femmes souvent aisées, qui choisissaient de vivre en communauté lorsque leurs époux étaient partis en guerre. Aujourd’hui, les maisonnettes sont louées à des particuliers qui apprécient la quiétude qui règne sur le site. Le lieu enchanteur attire des artisans de patience : on y tisse la laine; on y taquine aussi le fuseau; on y brode, derrière les vitres, de la délicate dentelle au point de chaînette, un jeu de lumière et d’ombre, de fils et de points sur du tulle tendu. Le plaisir de la flânerie Le Béguinage est un point de départ parmi d’autres de la promenade le long des anciens remparts de la ville, un cordon de verdure de plus de 4 kilomètres qui s’étire le long de la rivière ou au cœur d’une futaie bordée de platanes, de châtaigniers et de hêtres centenaires. La ballade offre des échappées sur la campagne proche, aménagée en jardinets potagers, ou encore sur la tour de l’imposante collégiale St-Gommaire, une figure majeure de l’architecture gothique brabançonne, dont le flamboyant jubé ouvragé, une véritable dentelle de pierre blanche, mérite le détour.
Les quais de la Nèthe sont une autre flânerie. La belle façade blanche de la maison Fortuin, un ancien entrepôt converti en restaurant, plonge ses reflets de moire dans l’eau lisse et sombre. Plus loin, le canal bute sur la Spui, une ancienne écluse. Les berges sont ici envahies par des roseaux qui abritent toute une faune aquatique : hérons, canards, poules d’eau, tortues, etc. qui s’échappent devant les barques à fond plat des anciens pêcheurs à l’anguille, aujourd’hui recyclés en bateliers-guides touristiques. Derrière l’embarcadère, un insolite troupeau de moutons mené par un berger et figé dans l’acier, évoque sans aucun doute un autre surnom de Lierre, la ville des têtes de moutons, en souvenir, dit-on, de cette époque lointaine où les habitants eurent à choisir entre la création d’une université ou l’installation d’un marché au bétail. Pour avoir préféré la seconde option, Lierre hérita de ce sobriquet. Ceci n’a pas empêché la petite cité de devenir un centre actif du mouvement intellectuel flamand. Photos par Charles Mahaux
L’ancienne écluse ouvre la porte à des berges envahies par des roseaux qui abritent toute une faune aquatique que débusquent les barques touristiques.
Les anciens remparts dessinent aujourd’hui une longue promenade verte à l’ombre d’arbres centenaires.
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