ÉDITION MONTRÉALAISE • 12E ANNÉE NO 18 • 6 AU 18 SEPT. 2016 • WWW.EPOQUETIMES.COM
Apprendre à cuisiner dès l’enfance | PAGE 7 PIXABAY
Mettre les droits au cœur du casse-tête chinois
Une coalition d'organismes travaillant pour la défense des droits de l’homme en Chine souhaite qu'Ottawa se dote d'une stratégie en bonne et due forme pour faire avancer la question.
LE FAUTEUR DE TROUBLES Après avoir exaspéré au plus haut point les chauffeurs de taxi, Uber pourrait éventuellement faire perdre le gagne-pain de ses propres chauffeurs. L'entreprise joue gros pour développer les voitures autonomes, voyant leur utilisation future à grande échelle comme un fait accompli.
Gloria Fung, directrice de CanadaHong Kong Link
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L’ortie piquante : énergie, détoxication et plus PAGE 10
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L’AbitibiTémiscamingue, le Far West du Québec 1 partie PAGE 12 re
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Le prochain bouleversement signé Uber : taxis sans chauffeur
À PROPOS DE NOUS Époque Times est une entreprise médiatique lauréate qui publie sur papier et en ligne dans 35 pays et en 21 langues. À Montréal, Époque Times est imprimé en français et en chinois, tandis qu’il est imprimé en anglais et en chinois à Toronto, Ottawa, Calgary, Edmonton et Vancouver. L’entreprise est indépendante et détenue par des intérêts privés. Époque Times a d’abord vu le jour en chinois aux États-Unis en 2000, avec comme objectif de rapporter des nouvelles véridiques et non censurées sur la Chine. Nous étions les premiers à rapporter le camouflage de l’épidémie du SRAS et, à la suite de nos reportages, des enquêtes internationales sur les prélèvements d’organes forcés en Chine ont été lancées. Nous nous efforçons de fournir aux lecteurs une perspective informée et objective sur les sujets qui les préoccupent. Dans notre approche et notre contenu, nous défendons les valeurs humaines, les droits et les libertés universels. Pour notre entreprise, les intérêts de nos lecteurs passent avant tout, et ce, dans tout ce que nous faisons.
ÉPOQUE TIMES MONTRÉAL 1099, rue Clark, bureau 3 Montréal QC H2Z 1K3 Téléphone: 514 931-0151 Télécopieur: 514-868-0843 DIRECTRICE ET RÉDACTION Pauline Paul pauline.paul@epochtimes.com 514 435-7491 PUBLICITÉ Maud Bertholet maud.bertholet@epochtimes.com MÉDIAS SOCIAUX Sonia Rouleau DISTRIBUTION John Halas Tirage : 10 000 exemplaires distribués gratuitement, en main et en présentoir, deux fois par mois au coeur de la ville de Montréal Abonnement : Pour vous abonner, svp téléphonez au 514-931-0151 ou veuillez vous rendre à nos bureaux. Suivez-nous sur facebook: .com/epoquetimesmontreal www.epoquetimes.com
ÉDITIONS AU CANADA
Emel Akan Époque Times Sept petites années seulement après avoir bouleversé l’industrie du taxi, la société de technologie multimilliardaire Uber est à l’avant-garde d’une nouvelle révolution : les voitures sans chauffeur. L’année dernière, le géant du transport a commencé à investir des milliards de dollars dans la technologie de conduite autonome. Depuis les derniers mois, Uber fait des essais avec ses véhicules sur les routes de Pittsburgh. Puis, le mois dernier, l’entreprise a fait l’annonce surprise qu’elle commencerait bientôt à essayer ses véhicules avec des passagers à bord. Il y aura encore un individu derrière le volant, et ce, jusqu’à ce que les questions technologiques et réglementaires soient résolues. Ce sera tout de même la première fois que les utilisateurs pourront faire l’expérience d’une voiture autonome. Tandis que cela peut sembler anodin, la vitesse de progression d’Uber démontre que l’entreprise est peut-être sur le point de causer son plus grand bouleversement. Perturbation imminente Alors qu’Uber prouve encore une fois que déranger est dans sa nature, elle semble tourner le dos à ceux qui ont contribué à sa croissance fulgurante : ses 1,5 million de chauffeurs à travers le monde. Bryant Walker Smith, un maître de conférences en droit à l’Université de Caroline du Sud qui se spécialise dans la réglementation des véhicules autonomes, affi rme qu’Uber a été transparente par rapport à cet aspect de son plan d’affaires. «Uber a été remarquablement franche quant à son désir de mettre à pied éventuellement ses chauffeurs», indique M. Smith. Uber emploie aux États-Unis 600 000 chauffeurs dont l’avenir est maintenant incertain. Que pensent-ils de cette éventualité? «Nous sommes en 2016. Les temps changent. C’est l’arrivée des nouvelles technologies. Nous devons accepter cette réalité», affirme Samariddin Berdiev, qui conduit à plein temps pour Uber depuis février 2015. «Je ne crois pas que ça va affecter les chauffeurs de si tôt. Ça prendra peut-être cinq ou dix ans», estime-t-il. D’autres chauffeurs d’Uber sont toutefois plus pessimistes quant à l’avenir. «Bien entendu, ce sera un désastre pour les chauffeurs et nous allons devoir trouver d’autres moyens de gagner de l’argent et soutenir nos familles», affirme Sohail Rana, 48 ans, un chauffeur de carrière qui a fait le saut chez Uber en 2014. «Je dois commencer à trouver d’autres compétences ou poursuivre des études», ajoute-t-il.
SAMIRA BOUAOU/ÉPOQUE TIMES
Samariddin Berdiev, chauffeur d’Uber à plein temps, le 22 août 2016 à New York
Puisque les emplois seront en danger, M. Rana estime qu’Uber devrait avoir un plan pour aider ses chauffeurs, comme leur apprendre de nouvelles compétences afi n qu’ils puissent travailler dans d’autres domaines. «Les chauffeurs ont joué un rôle immense pour qu’Uber devienne une entreprise multimilliardaire. Ce sera au tour d’Uber de s’occuper de ses chauffeurs», affi rme-t-il. Le pdg d’Uber, Travis Kalanick, estime pour sa part que son entreprise pourra créer plus d’emplois à l’avenir, et non moins. Il croit qu’Uber va croître de manière exponentielle et que les chauffeurs humains vont encore se charger d’une portion de son réseau. «Je ne crois pas que le nombre de chauffeurs est prêt à baisser. En fait, dans un monde autonome, il augmente. En nombre absolu. Bien entendu, en pourcentage il descend», a-t-il indiqué au Business Insider dans une récente entrevue.
de dollars américains avec le fabricant d’autos suédois Volvo afin de développer des véhicules complètement indépendants. Uber et Volvo voient ce projet comme une étape importante pour l’industrie automobile : un fabricant traditionnel qui se ligue à une jeune entreprise de Silicon Valley pour demeurer en tête dans la course aux technologies de conduite autonome. Même si Uber met au point sa technologie autonome, le modèle d’affaires n’a pas été entièrement établi. «Bien entendu, nous ne construisons pas les voitures, et
Qu’est-ce qui alimente la course aux véhicules autonomes? L’entrée précipitée d’Uber dans le domaine des voitures autonomes est perçue comme une question de vie ou de mort pour M. Kalanick. Si Uber n’entre pas dans la course, alors n’importe quelle compagnie qui fournirait un service de transport moins dispendieux ou meilleur avec des voitures autonomes pousserait Uber à la faillite, selon le pdg. Google est dans le domaine depuis 2009, soit plus longtemps que quiconque, et il est considéré comme un chef de fi le. Dans le passé, Google et Uber étaient a lliées. Maintenant, elles sont les plus grandes rivales. Avec une source pratiquement infinie d’argent – 72 milliards de dollars US à la fi n de 2015 – Google pourrait facilement avaler le marché du taxi et il expérimente déjà son propre service. Uber affi rme détenir 87 % du marché aux États-Unis. Dans différents marchés, l’entreprise a lancé une guerre de prix féroce afi n de gagner des parts de marché. Uber a donc épongé une perte de 1,3 milliard durant la première moitié de 2016. La majorité de ses pertes proviennent de sa branche chinoise, qui a été vendue à son rival Didi Chuxing en août dernier. Ainsi, les pertes devraient être moindres à l’avenir. Malgré les pertes, Uber peut tout de même emprunter de l’argent de ses investisseurs. Lors de sa dernière ronde de financement, Uber est allée chercher une valeur de 68 milliards, ce qui fait d’elle la jeune entreprise ayant la plus grande valeur.
Uber a récemment annoncé un partenariat de 300 millions de dollars américains avec le fabricant d’autos suédois Volvo afin de développer des véhicules complètement indépendants.
Uber change de vitesse Les voitures autonomes ne devraient pas arriver sur le marché grand public avant 2020, selon la société de conseils McKinsey, étant donné le nombre de questions technologiques, réglementaires et celles reliées à l’infrastructure. Les efforts d’Uber pour développer sa propre technologie autonome ont commencé l’année dernière lorsqu’elle a recruté des centaines d’ingénieurs et d’experts en robotique de la Carnegie Mellon University à Pittsburgh. Cette ville a aussi été établie comme centre de technologie et d’essais. Uber a récemment annoncé un partenariat de 300 millions
je ne sais pas qui sera propriétaire de la flotte», a déclaré M. Kalanick au Business Insider. Remplacer la flotte actuelle avec des véhicules autonomes va nécessiter des milliards de dollars en investissements. Alors qui se chargera de la note? À l’avenir, Uber pourrait utiliser ses propres ressources pour acheter ces voitures autonomes. Cela contreviendrait à sa philosophie, alors que l’entreprise se défi nit clairement comme une plateforme technologique plutôt qu’un fournisseur de services logistiques ou un transporteur. Ainsi, Uber pourrait ne pas vouloir posséder les voitures. Dans cette optique, Uber pourrait se tourner vers des investisseurs ou des fabricants pour couvrir les frais. Ou bien ses chauffeurs partenaires pourraient avoir le droit d’acheter les voitures autonomes pour ensuite les louer à Uber.
TORONTO 418, Consumers Road Toronto ON M2J 1P8 Tél. : 416 298-1933 Fax : 416 298-1299 VANCOUVER 530, E Kent S Avenue Vancouver BC V5X 4V6 Tél. : 604 439-9777 Fax : 604 438-8173 OTTAWA 988, Pinecrest Road Ottawa ON K2B 6B5 Tél. : 613 820-2580 Fax : 613 820-8107 EDMONTON #202, 10940 - 166A Street Edmonton AB T5P 3V5 Tél. : 780 428-8657 Fax : 780 988-5911 CALGARY #3, 1916 - 30 Ave NE Calgary AB T2E 7B2 Tél. : 403 616-8968 Fax : 403 250-5943
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Relations Canada-Chine : besoin d’une stratégie exhaustive en matière de droits, selon Amnesty Les droits de l’homme devraient être au cœur de toutes les interactions avec la Chine, selon plusieurs organismes Matthew Little Époque Times À l’occasion de la visite en Chine du premier ministre Justin Trudeau, des groupes canadiens lui ont demandé de soutenir les droits de l’homme des Chinois, de demander la libération des prisonniers d’opinion et d’aider à stopper les gestes répressifs qui sont commis en sol canadien. Une coalition de groupes, dont Amnesty International, demande à M. Trudeau de faire des droits de l’homme une partie intégrante de la relation du Canada avec la Chine. Le commerce est important, mais il ne devrait pas être la seule priorité, selon Alex Neve, secrétaire général d’Amnesty International Canada. «[Les droits de l’homme] sont absolument LA question qui est toujours soulevée lorsqu’un premier ministre canadien va en Chine ou qu’un dirigeant chinois visite le Canada», a mentionné M. Neve en conférence de presse le 30 août à Ottawa. «Nous souhaitons que le premier ministre se fasse le champion de mettre fin aux diverses violations des droits de l’homme qui touchent des millions et des millions de Chinois chaque jour», a-t-il ajouté. La Coalition canadienne pour les droits de l’homme en Chine, qui comprend des groupes tibétains, ouïghours, prodémocratie ainsi que le Canada-Hong Kong Link et l’Association du Falun Dafa du Canada, souhaite une nouvelle approche qui verrait les droits de l’homme soulevés à chaque occasion et sur toutes les plateformes. Cela devient important dans l’éventualité de la conclusion d’accords commerciaux. «Nous n’avons jamais eu de stratégie canadienne exhaustive sur comment soulever les droits de l’homme avec la Chine et qui devrait le faire. La tâche a été laissée à une poignée de diplomates déterminés plutôt qu’à la totalité des responsables canadiens qui interagissent avec la Chine.» Selon M. Neve, le commerce qui respecte les droits de l’homme est la bonne chose à faire à plusieurs égards. «Une mauvaise politique commerciale peut mener à des violations des droits de l’homme ou contribuer à saper les protections des droits», estime-t-il. De plus, «si vous établissez une politique commerciale qui respecte les droits de l’homme, c’est une question de primauté du droit, ça se rapporte à un système de justice qui fonctionne adéquatement et c’est une excellente nouvelle d’un point de vue des affaires et des investissements également». La visite de Justin Trudeau en Chine survient au moment où l’actuel dirigeant chinois, Xi Jinping, s’approche de son objectif d’écarter complètement du pouvoir Jiang Zemin. Ce dernier a contrôlé le régime de manière officielle de 1989 à 2002, ensuite par l’entremise d’intermédiaires jusqu’en 2012 en plaçant ses acolytes dans les organes supérieurs du Parti communiste chinois. De cette manière, il a essentiellement subverti la décennie au pouvoir de Hu Jintao. Il y a espoir, chez certains observateurs de la Chine, que Xi Xinping aiguillera son pays vers la démocratie lorsqu’il aura accumulé assez de pouvoir au sein du Parti. Les pratiquants de Falun Gong, aussi appelé Falun Dafa, ont demandé à M. Trudeau qu’il intervienne pour que Jiang Zemin soit traduit en justice pour avoir lancé et orchestré la persécution violente de la discipline spirituelle. Shawn Li, président de l’Association du Falun Dafa du Canada, affirme que les pratiquants de Falun Gong à travers le Canada ont récemment recueilli plus de 120 000 signatures demandant à M. Trudeau d’exhorter le régime chinois à mettre fin à la persécution. Le long bras de Pékin M. Li affirme que la persécution du Falun Gong affecte aussi des gens au Canada. «La société occidentale n’a pas été épargnée non plus : propagande haineuse, interférence et commerce sont utilisés pour faire taire les voix qui s’élèvent afin de camoufler ces terribles crimes en Chine», estime-t-il. D’autres groupes ont soulevé cette préoccupation. «Certainement, il y a des inquiétudes profondes et de longue date que les autorités chinoises interfèrent avec les activités – et ainsi les droits – de groupes de militants établis ici au Canada», affirme M. Neve. Gloria Fung, directrice de Canada-Hong Kong Link, indique qu’elle étudie cette question depuis son arrivée au Canada il y a 26 ans. «Je surveille la stratégie internationale d’infiltration et de manipulation de l’opinion publique sur la Chine au Canada. L’infi ltration survient essentiellement à trois niveaux différents», ajoute-t-elle. Le premier niveau est le lobbying effectué auprès des élus, une pratique qui a sou-
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Alex Neve, secrétaire général d’Amnesty International Canada, participe à une conférence de presse le 30 août 2016 à Ottawa. Une coalition de groupes a demandé à Justin Trudeau de faire des droits de l’homme une pierre angulaire de la relation du Canada avec la Chine.
levé la controverse lorsqu’elle a été révélée par Richard Fadden en 2010 alors qu’il était directeur du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS). Les médias représentent le deuxième niveau, explique Mme Fung. «Ça peut être le contrôle direct des organisations médiatiques ou l’influence indirecte de l’opinion d’un média par l’entremise d’un média officiel, ou bien en faisant pression sur les secteurs de la publicité et des affaires.» «Parfois, ils vont même placer leurs gens dans les organisations médiatiques afin de prendre contrôle de la couverture des nouvelles», explique-t-elle. Récemment, cette stratégie accordait une plus grande importance aux médias sociaux. «Le travail sur la communauté est le
troisième niveau. En tant qu’ex-vice-présidente du Chinese Canadian National Council, alors que nous nous battions si fort pour obtenir des réparations pour la taxe d’entrée et la loi sur l’exclusion [des Chinois], nous avons subi une tonne d’interférences venant de l’ambassade chinoise ici.» M me Fung affirme que la pression venant d’individus proches de l’ambassade chinoise est un problème constant. «Cela démontre l’étendue des tentacules de l’ambassade chinoise sur différentes sphères en sol canadien», mentionne-telle. Miss Canada Monde, Anastasia Lin, a fait la manchette plus tôt cette année lorsqu’elle a révélé comment son père avait été menacé en Chine pour forcer Mme Lin à cesser sa campagne pour les droits de
l’homme au Canada. Il est de notoriété publique que les responsables de la sécurité rendent fréquemment visite en Chine aux membres de famille de militants établis à l’étranger afin d’empêcher la diaspora chinoise de s’exprimer sur les droits de l’homme et autres questions concernant leur terre natale. En 2014, le Citizen Lab, un laboratoire interdisciplinaire établi à la Munk School of Global Affairs de l’Université de Toronto, a découvert que les ONG impliquées dans la défense des droits de l’homme en Chine étaient victimes de cyberattaques chinoises aussi sophistiquées que celles qui affectent les gouvernements et les 500 entreprises les plus importantes selon le classement établi par le magazine Fortune.
Des sénateurs américains veulent bloquer une vente d’armes à Riyad Chris Massaro Époque Times Des membres du Congrès américain veulent bloquer les ventes d’armes à l’Arabie saoudite alors que le royaume mène une campagne aérienne au Yémen qui a causé la mort de milliers de civils. Depuis que l’Arabie saoudite a lancé sa guerre contre les rebelles houthis en mars dernier, le conflit a fait près de 9000 victimes dont 3218 civils tués, selon des estimations du Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme. Ces victimes placent les États-Unis – un fournisseur d’armes important de l’Arabie saoudite – dans une position difficile. Les ventes d’armes à l’Arabie saoudite ont totalisé 20 milliards de dollars US en 2015, selon un rapport de Human Rights Watch. Aussi récemment que le 9 août dernier, le département d’État a approuvé la vente possible de 1,15 milliard en munitions, chars et autres équipements militaires à Riyad. Le sénateur Rand Paul (républicain, Kentucky) et le sénateur Chris Murphy (démocrate, Connecticut) parrainent un projet de loi qui vise à suspendre les transferts de munitions air-sol à l’Arabie saoudite. «Le projet de loi bipartisan MurphyPaul fera que le président des États-Unis devra certifier formellement que le gouvernement de l’Arabie saoudite démontre un effort constant pour cibler les terroristes, minimiser les torts aux civils et faciliter l’aide humanitaire avant que le Congrès puisse considérer la vente ou le transfert de munitions air-sol à l’Arabie saoudite», indique un communiqué conjoint. Le Congrès revient de son congé et
aura maintenant 30 jours pour évaluer et adopter la proposition. Riyad est le plus important client des États-Unis en matière d’armements, selon le département d’État. Victimes de guerre La guerre a un effet dévastateur sur la jeunesse du Yémen. «Depuis l’escalade du confl it en mars 2015, l’UNICEF a pu vérifier que 1121 enfants ont été tués et 1650 autres ont été blessés», selon Julien Harneis, représentant de l’organisation au Yémen. Les frappes aériennes de Riyad ont aussi affecté les agences humanitaires sur le terrain. Dans un incident le 15 août dernier, l’hôpital Abs dans la province de Hajjah a été touché, causant la mort de 19 personnes.
dirigée par Riyad. «L’Arabie saoudite a réalisé plusieurs frappes aériennes, selon des rapports fi ables, qui ont été arbitraires parce qu’elles ont tué des civils, l’un des principes fondateurs du droit humanitaire international est la distinction, la distinction entre les combattants et les noncombattants», affi rme George Andreopoulos, professeur de sciences politiques à la City University of New York. «En continuant de vendre des armes à un violateur qui a fait très peu pour diminuer ses abus, les États-Unis¸ le RoyaumeUni et la France risquent d’être complices dans la mort illégale de civils», estime Philippe Bolopion, directeur adjoint du plaidoyer au niveau mondial chez Human Rights Watch (HRW). HRW demande à ces pays de suspendre la vente d’armes à l’Arabie saoudite jusqu’à ce qu’elle réduise sa campagne aérienne au Yémen.
« Le retour de la stabilité au Yémen est vital afin d’apaiser la souffrance et d’empêcher des groupes comme Al-Qaïda et Daesh de profiter davantage du vide politique et sécuritaire ainsi que de l’instabilité. »
Origines du confl it La c a mpa g ne menée par Riyad au Yémen a débuté en mars 2015 et elle vise John Kerry, secrétaire d’État les rebelles houthis et les forces loyales à Cet hôpital est appuyé par Médecins l’ex-président Ali Abdullah Saleh, qui a sans frontières (MSF) et un membre de été déposé par un soulèvement en 2011. leur personnel a été tué dans la frappe. Bien que déposé en 2011, une partie de En réponse aux attaques contre cet la population et de l’armée lui est encore hôpital et d’autres hôpitaux du pays loyale. où œuvre l’organisation, MSF a décidé M. Saleh a établi une alliance stratéd’évacuer tout son personnel des hôpi- gique avec les houthis pour chasser le taux dans les provinces de Saada et Haj- gouvernement d’Abd Rabbuh Mansur jah dans le nord du Yémen. Hadi, le successeur de M. Saleh appuyé par Riyad. Droits de l’homme Les houthis sont une branche de l’isLa guerre entre l’Arabie saoudite et les lam chiite et représentent une minorité rebelles houthis s’est intensifiée durant au Yémen. la dernière année et certains experts La coalition menée par Riyad est comaccusent l’armée saoudienne de commettre des crimes de guerre. Suite en page 4 Les organisations de défense des droits (Armes à Riyad) de l’homme ciblent maintenant la relation de Washington avec cette campagne
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Armes à Riyad (Suite de la page 3 )
Le pirate antiterroriste membre d’Anonymous, WauchulaGhost, travaille sur un ordinateur portable. GRACIEUSETÉ DE WAUCHULAGHOST
Fuite de centaines d’adresses IP et de listes téléphoniques des recruteurs de Daesh Joshua Philipp Époque Times Un pirate devenu célèbre pour avoir piraté et humilié les recruteurs de Daesh a de nouveau frappé l’organisation terroriste. Cette fois, il a récupéré des centaines d’adresses IP et des milliers de numéros de téléphone auprès de présumés recruteurs en ligne de Daesh. «J’ai toujours dit que Daesh utilise les médias sociaux comme un porte-parole et que notre objectif était d’empêcher cela», a expliqué, après sa victoire, le pirate WauchulaGhost. «Nous avons tous constaté la peur que Daesh a répandue sur Twitter par des photos de décapitation, des vidéos et des menaces. Notre but, depuis que nous avons commencé, a été d’essayer de les ralentir», a-t-il confié dans une interview sur Twitter, en utilisant le mot «Daesh» pour désigner le groupe terroriste de l’État islamique (ÉI). Le nom «Daesh» est méprisé par l’EI, car il ressemble au mot arabe pour dire «celui qui sème la discorde». La fuite concerne 682 adresses IP de lieux qui hébergent les comptes utilisés par les partisans de Daesh et 10 400 numéros de téléphone que WauchulaGhost a trouvés stockés sur 20 comptes. Les numéros de téléphone semblent être issus des répertoires personnels des recruteurs. Certains pourraient être ceux des membres de leur famille, mais 11 numéros font référence à des connexions «militaires» sur les noms d’appel. Toutes les listes de numéros de téléphone sont en arabe, à l’exception d’une en russe. Les comptes sont situés dans de nombreux pays de par le monde. On en compte 219 en Arabie saoudite, 170 en Irak, 50 en Turquie et 10 en Palestine. Beaucoup d’autres sont en Occident : 40 aux États-
Unis, 11 au Royaume-Uni, 9 en Russie et 7 en Allemagne. Selon WauchulaGhost, les emplacements des comptes doivent être exacts. «J’entendais tout leur bavardage en ayant accès aux comptes quand ils n’utilisaient pas de VPN ou de proxy. D’autres personnes leur disaient de l’utiliser LOL.» WauchulaGhost a déclaré que les comptes étaient tous ceux qu’il avait déjà détournés, dans le cadre d’une opération qu’il avait conduite avec quatre autres pirates d’Anonymous et le groupe de pirates BinarySEC en mars dernier. Le but de l’opération était de prendre le contrôle des porte-paroles que Daesh utilise pour recruter et diff user sa propagande. WauchulaGhost et d’autres pirates ont pris le contrôle de comptes Twitter utilisés par les recruteurs, puis ont utilisé les comptes pour humilier Daesh et provoquer la méfiance et la paranoïa dans ses rangs. WauchulaGhost a également acquis une renommée grâce à certaines de ses opérations plus humoristiques. En décembre 2015, il a été le principal membre d’une initiative en ligne pour taquiner Daesh en modifiant ses images de recrutement. Ainsi, on a pu voir des images de combattants portant des minijupes et tenant des fleurs, ou encore remplacés par des canards en caoutchouc sur les photos. «Quand nous avons commencé, nous savions que ce ne serait ni facile ni à court terme», se souvient WauchulaGhost. «Il est certain que c’est un projet à long terme, mais au moins maintenant nous pouvons voir un changement.» «Pourquoi faisons-nous cela? À l’époque, quand nous avons commencé, personne ne s’en occupait [sur les médias sociaux]», a-til déclaré. «Beaucoup d’entre nous doivent penser à leur famille et à leurs enfants. Ce qui me motive? Le futur, nos enfants.»
posée du Bahreïn, de l’Égypte, de la Jordanie, du Koweït, du Maroc, du Qatar, du Soudan et des Émirats arabes unis. Des manifestations de masse organisées par les houthis en 2014 demandaient la baisse des prix de l’essence et le renvoi du gouvernement Hadi. Le rebelles houthis, qui sont appuyés par l’Iran, ont pris une grande partie de la capitale Sana'a en septembre 2014. Des factions de l’armée yéménite loyales à l’ex-président Saleh ont appuyé les houthis et ont contribué à leurs succès sur le champ de bataille. En janvier 2015, M. Hadi a perdu le pouvoir et a dû fuir en Arabie saoudite pour échapper à l’avancée des rebelles. M. Hadi, qui est reconnu comme étant le président du Yémen par la majorité de la communauté internationale, est retourné dans son pays en novembre 2015 après huit mois d’exil. L’Arabie saoudite a lancé une campagne aérienne en 2015 pour repousser les houthis et remettre en poste le président Hadi. Riyad considère le Yémen comme un important point chaud de son conflit avec Téhéran en ce qui a trait à l’influence et au contrôle de la région. Un Yémen contrôlé par les houthis voudrait dire la présence d’un pays hostile, soutenu par l’Iran, sur sa frontière sud. Le rôle des États-Unis Malgré les protestations de congressistes, les États-Unis ont soutenu la campagne saoudienne contre les houthis. Les armes fournies à l’Arabie saoudite sont considérées comme une pierre angulaire de la politique étrangère américaine dans la région du Golfe. «Cette vente potentielle va contribuer
à la politique étrangère et à la sécurité nationale des États-Unis en aidant à améliorer la sécurité d’un partenaire stratégique régional qui a contribué et continue de contribuer grandement à la stabilité politique et au progrès économique au Moyen-Orient», affi rme le département d’État dans un récent rapport qui évalue les conséquences de la vente d’armes. Les États-Unis ont plusieurs intérêts importants qui sont affectés par le conflit, notamment sécuriser la frontière entre le Yémen et l’Arabie saoudite et contenir les groupes terroristes Daesh et Al-Qaïda dans la péninsule arabique. Les deux groupes contrôlent des morceaux de territoire importants au Yémen. Il y a aussi le passage maritime de Bab al-Mandeb entre le Yémen et la corne de l’Afrique, un goulot d’étranglement qui relie la mer Rouge et le golfe d’Aden où passent chaque jour environ 4,7 millions de barils de pétrole, selon un rapport de 2014. Tout dérangement à ce flot pourrait avoir des conséquences négatives pour l’économie mondiale. Washington dit vouloir trouver une solution pacifique au confl it. «Le retour de la stabilité au Yémen est vital afi n d’apaiser la souff rance et d’empêcher des groupes comme Al-Qaïda et Daesh de profiter davantage du vide politique et sécuritaire ainsi que de l’instabilité», a déclaré le secrétaire d’État John Kerry de passage en Arabie saoudite le 25 août dernier. «Il est essentiel pour le Yémen, pour les pays de la région et pour la communauté internationale en général de s’entendre sur un plan pour mettre fi n aux combats afi n d’arriver à une paix durable», a-t-il dit.
Ruines d'une école détruite par les bombardements, Yémen JULIEN HARNEIS/FLICKR
Extrait des Neuf commentaires Depuis la publication des Neuf commentaires sur le Parti communiste en novembre 2004 par le Dajiyuan (édition chinoise d’Époque Times), plus de 249 210 000 personnes ont démissionné du Parti communiste chinois (PCC) et de ses organisations. Nous republions donc ces commentaires ayant déjà une portée historique. Leur intégralité est disponible sur le site [www.epoquetimes.com].
Troisième commentaire LA TYRANNIE DU PARTI COMMUNISTE CHINOIS VI. L A R ÉVOLUTION CULTURELLE – LE MONDE BOULEVERSÉ PAR UNE POSSESSION MALIGNE La Révolution culturelle fut un grand spectacle mis en place par le spectre pervers du PCC alors qu’il possédait toute la Chine. En 1966, une nouvelle vague de violence parcourut la Chine; une incontrôlable terreur rouge fit trembler les montagnes et gela les rivières. L'auteur Qin Mu a décrit la Révolution culturelle en ces termes lugubres : «C'était une calamité sans précédent : [le PCC] a emprisonné des millions de gens en raison de leur lien avec un membre de leur famille [visé], il a mis fin à des millions de vies, a brisé des familles, a transformé des enfants en truands et en voyous, a brûlé des livres, a démoli des monuments historiques, a détruit les tombes d'intellectuels et a commis
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toutes sortes de crimes au nom de la Révolution.» Selon des chiffres prudents, le nombre de morts non naturelles en Chine pendant la Révolution culturelle est estimé à 7,73 millions. Les gens pensent souvent, à tort, que la violence et les crimes durant la Révolution culturelle ont surtout eu lieu à l’occasion de mouvements rebelles et que c’était les Gardes rouges et les insurgés qui perpétraient les massacres. Cependant, des milliers de rapports annuels des cantons chinois officiellement publiés indiquent que le pic de morts non naturelles pendant la Révolution culturelle n'a pas eu lieu en 1966, lorsque les Gardes rouges contrôlaient la plupart des organisations gouvernementales, ni en 1967, lorsque les rebelles combattaient au sein de différents groupes avec des armes
militaires, mais plutôt en 1968, quand Mao a repris le contrôle du pays tout entier. Les meurtriers dans ces évènements abominables ont souvent été des officiers de l'armée et des soldats, des miliciens armés et des membres du PCC à tous les niveaux du gouvernement. Les exemples suivants illustrent à quel point la violence pendant la Révolution culturelle était la politique du PCC et des gouvernements régionaux, et non le comportement extrémiste des Gardes rouges. Le PCC a dissimulé sa participation directe dans la campagne ainsi que les instructions données par des dirigeants du Parti et les fonctionnaires du gouvernement. En août 1966, les Gardes rouges chassèrent les résidents de Pékin qui avaient été classés dans des mouvements précédents comme «propriétaires, paysans riches, réactionnaires, mauvais éléments et droitiers» et les envoyèrent dans les campagnes. Des statistiques officielles incomplètes ont montré que 33 695 maisons furent perquisitionnées et que 85 196 résidents de Pékin furent expul-
sés de la ville et renvoyés là d’où leurs parents étaient venus à l’origine. Les Gardes rouges ont mené cette politique dans tout le pays, expulsant plus de 400 000 résidents urbains à la campagne. Même de hauts fonctionnaires dont les parents étaient propriétaires terriens durent s'exiler à la campagne. En réalité, le PCC avait planifié la campagne d'expulsion avant même que la Révolution culturelle ait commencé. L'ancien maire de Pékin, Peng Zhen, déclara que les résidents de la ville de Pékin devraient être aussi purs idéologiquement que «des panneaux en verre et en cristal», voulant dire que tous les résidents appartenant à la mauvaise classe sociale seraient expulsés de la ville. En mai 1966, Mao commanda à ses subalternes «de protéger la capitale». Une équipe de travail de la capitale fut instituée, menée par Ye Jianying, Yang Chengwu et Xie Fuzhi. Une de ses tâches était d’utiliser la police pour expulser les résidents de Pékin ayant de mauvais antécédents de classe. Cette histoire aide à com-
prendre pourquoi le gouvernement et la police ne sont pas intervenus, mais ont plutôt soutenu les Gardes rouges en fouillant les maisons et en expulsant plus de 2 % des habitants de Pékin. Le ministre de la Sécurité publique, Xie Fuzhi, exigea que la police n’intervienne pas dans les actions des Gardes rouges, mais leur fournisse plutôt conseils et informations. Les Gardes rouges ont été simplement utilisés par le Parti pour mener des actions planifiées. Puis, à la fin de 1966, ces Gardes rouges furent abandonnés par le PCC. Beaucoup d’entre eux furent étiquetés comme contrerévolutionnaires et emprisonnés, d’autres furent envoyés à la campagne avec d’autres jeunes citadins pour travailler et réformer leur mentalité. L’organisation des Gardes rouges de l’ouest de la ville, qui mena l’expulsion des résidents des villes, fut établie sous la direction «attentive» des leaders du PCC. Un ordre d’incriminer ces Gardes rouges fut également émis après avoir été revu par le secrétaire général du Conseil des affaires d’État.
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INTERNATIONAL
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Carnet de route
Le Toit du Monde s’écroule La Lumière du Tibet n’en finit pas de vaciller dans les Ténèbres de la folie chinoise François-Xavier Prévost Collaboration spéciale Monastères truffés de caméras et de micros; policiers chinois déguisés en moines; moines fonctionnaires payés par le gouvernement chinois; sherpas qui dénoncent, pour quelques yuans, leurs voisins tibétains candidats à l’exil; adolescents tibétains qui s’enrôlent dans l’armée chinoise… Après les fondations mêmes de l’Occident et ses tours de Babel, c’est le Toit du Monde qui s’écroule. Carnet de route. Business in Tibet «Environ 90 % des Tibétains ignorent tout de la situation réelle de leur pays, de sa culture et de ses traditions. Certains croient même que le Dalaï-lama est mort», m’affirme Konchok, un des nombreux trekkingguides tibétains, liens indispensables entre touristes en quête de dépaysement, agences de voyages gouvernementales corrompues et administration chinoise paranoïaque. «Éduqués» (dans le sens le plus chinois et donc le plus terrifiant du terme) depuis la première invasion chinoise de 1951, les Tibétains, y compris dans le Tibet profond, à deux jours à cheval et à pied, vous repèrent même de très loin et vous interpellent, de plus en plus appauvris, à coups d’inlassables et parfois virulents «Hé, hé, money, money!». Dans le vieux Lhassa, la capitale du Tibet définitivement devenue ville chinoise, et qui n’a plus aucun rapport avec la «Cité Interdite» d’Alexandra David-Neel, autour du Palais du Jokhang, la seule partie de la ville épargnée par la folie chinoise, tout est à vendre. En vous joignant aux Tibétains qui effectuent leur «Kora» quotidienne (circambulation autour d’un monument sacré) et en faisant fi des soldats chinois, vous pourrez même à la fois prier… et faire vos courses! Moulins à prières actionnés par énergie solaire, faux bijoux en plastique imitation corail, turquoise ou ambre, et même, pourquoi pas, future épouse : mise à prix 50 000 yuans, environ 9700 dollars. Oubliez mantras, malas et moulins à prières : le seul vrai maître ici, c’est SaintYuan, l’unique monnaie chinoise. Sorti de la ville et de tous ses 4×4 climatisés avec autoradio CD conduits par les Chinois, osez vous faire inviter dans une tente de nomades. À peine bue la première gorgée de thé brûlant au beurre de yak, ce n’est pas le dernierné de la famille qu’on vous présentera fièrement. Mais d’une malle en fer, devant vos yeux éberlués, votre nouvel ami a déjà sorti une petite calculatrice de poche pour vous demander, en vous montrant une «vieille» lampe à huile, «very old and very cheap» («très vieille et pas chère») : «How much?». Quant aux monastères, toutes leurs entrées sont payantes et si vous voulez prendre une photo… vous devrez la payer aussi.
Big Brother au Pays des Neiges éternelles Lhassa, Palais du Potala, ancienne résidence de Sa Sainteté le 14e dalaï-lama. Tarif de l’entrée : 22 $. Les touristes du monde entier, devancés par leurs guides, se pressent dans les couloirs sombres et étroits du monument sacré le plus visité du Tibet. Quelqu’un, derrière vous, ne manque jamais de vous bousculer, le regard méprisant, pour vous passer devant : un Chinois qui a vite fait de vous faire comprendre qu’il est ici chez lui et que l’envahisseur, c’est vous. La visite continue. L’appareil photo reste en bandoulière : à 22 $ la taxe pour la moindre prise de vue, on réfléchit à
© FRANÇOISXAVIER PRÉVOT, PHOTOGRAPHE PROFESSIONNEL | WWW.PHOTOGRAPHEMARSEILLE.EU
Drapeaux de prières dans les montagnes de l'Himalaya, Tibet
deux fois. N’espérez même pas déclencher votre appareil en toute impunité : au Potala comme ailleurs, toutes les salles sont truffées de caméras, de micros et la plupart des moines sont des «fonctionnaires», payés par le gouvernement chinois, pour vous suivre partout du regard et faire respecter les interdictions. Et si vous voulez monter sur le toit du Potala pour admirer la vue sur Lhassa, ville chinoise sans âme et défigurée, aux avenues larges et immeubles immenses façon Pékin ou Shanghai, gardez votre porte-monnaie ouvert : ce sera 3 $ de plus. Tout en haut du monument, c’est par valises entières, au vu et au nez de tous les touristes que, deux par deux, les Chinois ramassent le butin. Une affaire qui tourne… À Shigatsé, deuxième ville du Tibet, comme à Lhassa, beaucoup sont des policiers-espions déguisés en moines. Difficile de s’y retrouver. Encore plus dur : essayer de se poster dans les angles morts de deux caméras pivotantes pour «voler» une photo «choc». À Norbulingka, l’ancienne résidence d’été du Dalaï-lama, les Chinois se frottent les mains quand l’ancienne baignoire ou le divan de Sa Sainteté débordent des offrandes que déposent là les Tibétains, en signe de dévotion pour leur chef spirituel. Il faut dire que partout au Tibet, c’est le racket permanent, organisé par la «mafia» gouvernementale chinoise. Micros cachés à l’appui, chaque parole est elle aussi surveillée : le mot «Dalaï-lama» par exemple («Tête de Serpent» pour les Chinois, charmant surnom) est un «écart de langage» sévèrement réprimé au Tibet et puni par la prison. Comme toute photo ou image le représentant. Moins de 220 $ la vie d’un Tibétain Neuf heures du matin, Tingri, sud du Tibet, 4400 mètres d’altitude. Une demijournée de jeep du premier camp de base de l’Everest, à 5200 mètres. Moins de 3 degrés et le vent polaire de l’Himalaya qui vous transperce déjà le corps et l’âme. Tout de suite
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accueillis par une serveuse tibétaine «aux ordres», quelques soldats chinois entrent se réchauffer dans le restaurant «Guest House» le plus fréquenté de cette ville-dortoir, la plupart du temps pour y jouer aux cartes et miser de l’argent par liasses entières, en riant bruyamment. Tout en mangeant des momos (sorte de gros raviolis frits) ou de la tubka (soupe tibétaine), on se croirait revenu en France sous l’occupation allemande. Sur les murs noirs de suie, une affiche décolorée au papier glacé, écrite en anglais, symbole à elle seule du mensonge et de la manipulation chinoise : «1951-2001 : 50 ans de libération pacifique du Tibet». Après quelques verres de thé salé au beurre rance de yak, les confidences matinales sur ton feutré commencent. Konchok, guide tibétain qui a passé, comme beaucoup, plus d’un an dans les prisons chinoises, accepte enfin de me traduire une fois les soldats repartis. La nuit dernière, au col du Choyu, une des plus hautes montagnes du monde, sept Tibétains, qui essayaient de fuir par la frontière tibéto-népalaise, ont été assassinés par les soldats chinois, alertés par des sherpas népalais en quête d’un peu d’argent. C’est que là-haut, à plus de 6000 mètres d’altitude, certains Népalais et Chinois «travaillent» main dans la main : 1000 yuans de récompense (moins de 195 $) pour chaque Tibétain dénoncé. Pire, certains ados tibétains, engagés dans l’armée chinoise pour y gagner une maigre solde, se retrouvent là, en plein Himalaya, à devoir tirer sur leurs frères de sang. On se souvient alors que dans chaque pays envahi naissent toujours des résistants et des «collabos». Tout le monde ici semble fermer les yeux sur de telles atrocités, car nul ne veut finir en prison et préfère oublier, le soir venu, en regardant des vidéos chinoises de Jackie Chan (surnommé «ké-ké» par les Tibétains) ou d’improbables soaps genre «CôteOuest» version indienne. À minuit, le groupe électrogène s’arrête faute d’essence. Plus de pétrole, plus de vidéo. Dans les arrière-boutiques des gargotes locales ou des salons de coiffure transformés en bordel pour l’occasion, même les prostituées chinoises et les prostituées tibétaines (payées deux fois moins) vont se coucher. Les sons hurlants de kung-fu amplifiés par le vent et les montagnes immenses environnantes se taisent. Le calme pourrait enfin revenir sur Tingri, étape obligée vers l’Everest C’est oublier que des dizaines de chiens errants vont hurler à la mort toute la nuit, relayés à l’aube par les moteurs des centaines de camions et de 4×4 qui assurent la jonction Lhassa, capitale du Tibet, et Katmandou, capitale du Népal. Au petit matin, dans le Tibet dévasté, ce ne sont que villes-fantômes, poussière et désolation. Entre 4500 et plus de 5000 mètres d’altitude, perchés sur les plus hautes montagnes du monde, seuls subsistent quelques villages de paysans tibétains, regards profonds et sourire toujours lumineux, entourés de monastères dynamités ou détruits à coups de bazookas par l’envahisseur. Seule note de poésie dans ce tableau d’apocalypse de Toit du Monde : entre les pierres sans âge des ruines rongées par le froid et l’altitude, contre vents et marées, poussent, silencieux, des bouquets de jolies petites fleurs bleues, des myosotis, dont le nom anglais est : Forget me not (ne m’oubliez pas). Partout ailleurs, la misère. Partout, des centaines d’enfants livrés à euxmêmes portant le petit dernier sur le dos, pieds nus, noirs de poussière, les yeux brûlés par le soleil, qui vous tirent le bras et vous implorent, espérant quelques yuans.
Marché financier d’un milliard et demi de Chinois oblige, le sort du Tibet n’intéresse toujours pas, plus de 70 ans après, les grandes puissances mondiales. Qui, aujourd’hui, est ému par la cause tibétaine? À moins d’un miracle – et il faut continuer de croire aux miracles – le Tibet sera bientôt entièrement rayé de la carte dans un silence assourdissant. À force de stérilisations, d’avortements forcés et d’une colonisation chaque jour plus grande (les Chinois représentent plus de 70 % de la population), les Tibétains sont depuis longtemps une minorité dans leur propre pays. Aucun des Tibétains rencontrés au Tibet ne connaît le concept de «Tibet-Libre». La plupart sont nés dans un pays déjà occupé par l’envahisseur chinois. «Free-Tibet» restera peut-être, pour certains, en Occident, un idéal purement philosophique en décalage avec la réalité du terrain. Dalaï-lama, reviens vite, ils sont tous devenus fous. N’attendons plus d’être vaincus pour changer Le hasard n’existe pas. Les raisons de l’invasion du Tibet par la Chine sont le résultat de plusieurs facteurs qui s’additionnent. Politiques et historiques, d’abord : Le Tibet, n’a-t-il pas, lui aussi, annexé dans le passé une partie de la Chine? Stratégique, ensuite : Qui s’approprie le Toit du Monde espère bien dominer le monde. Économiques, enfin : Le mot Tibet, en langage han, signifie «maison des richesses de l’Ouest» (de «l’ouest» de la Chine). Confiscation de gigantesques réserves d’eau (cette ressource du XXIe siècle), déforestation massive, exploitation à grande échelle des ressources pétrolières avec la construction d’un pipeline de 4200 km reliant la Chine au Tibet (cautionnée en partie par BP France), des ressources minières (or, lithium et uranium), le Tibet est en passe de devenir la poubelle à déchets nucléaires de la Chine, polluant en même temps quelquesuns des plus grands fleuves de la planète, qui prennent leur source en Himalaya (Indus, Gange, Brahmapoutre, Yang-Tsé-Kiang), menaçant ainsi tout ou une partie de l’Asie. Mais au-delà des causes tangibles de cette invasion et de cette gigantesque catastrophe écologique passée sous silence, il en est une autre (moins connue sans doute) tant symbolique qu’humaine et spirituelle : la fermeture trop longue du Tibet sur le reste du monde. En effet, qui se ferme prétend se protéger. Mais qui se protège s’enferme et se sépare. Et qui se sépare est, à terme, condamné à souffrir et à mourir. Le peuple tibétain en fait plus que jamais encore l’intolérable et insupportable expérience, lui qui, fort d’un passé qui se perd dans la mémoire du temps, ne s’est ouvert officiellement au monde qu’au début des années 1980 pour préserver, coûte que coûte, son patrimoine et ses traditions multimillénaires. Les Chinois n’ont pas pris la peine de frapper doucement à cette porte close : ils l’ont fracassée et mis en marche un génocide de plus. Il aura fallu l’invasion chinoise du Tibet pour que le bouddhisme tibétain sorte enfin de ses frontières. Et, comme le dit le Dalaï-lama : «Si les Chinois n’avaient pas envahi le Tibet, nous n’aurions pas pu développer la Compassion.» De l’utilité d’aimer son «ennemi» pour développer l’Amour? N’attendons plus d’être vaincus pour changer : si nous n’allons pas de nousmêmes vers le changement, individuellement et collectivement, tôt ou tard, le changement ira à nous, brutal, implacable. «Il vaut mieux allumer une bougie que maudire l’obscurité», proverbe chinois.
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Immobilier
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Vendre sa propriété en quelques jours
Le couple Audet-Bédard a pu vendre sa maison jumelée de Saint-Hubert en une semaine environ, grâce aux conseils de son courtier immobilier.
Nathalie Dieul Époque Times Généralement, si vous décidez de mettre votre maison en vente, c’est parce que vous avez d’autres plans et vous ne voulez pas attendre avant des les mettre à exécution. Le délai québécois moyen de vente d’une maison est de 118 jours selon les statistiques de Centris. Quels sont les facteurs qui font que certaines propriétés se vendent dès que la pancarte est installée, alors que d’autres ne reçoivent presque pas de visiteurs, et encore moins d’offres d’achat, avant des années? La localisation Premièrement, la localisation de la propriété est primordiale. Si elle est mal placée, il y a peu de chance qu’elle se vendra rapidement. D’un autre côté, si elle est dans un quartier avec une forte demande et peu ou pas de concurrence, elle va se vendre très rapidement. Si, par exemple, vous avez une maison unifamiliale dans un quartier central de Montréal, vous disposez d’un produit en demande. Selon Nicolas Roverselli, courtier immobilier et fondateur de l’agence Propria, ces secteurs sont : Outremont, le PlateauMont-Royal, Rosemont-La Petite-Patrie, Villeray, le centre-ville, le Vieux-Montréal, le Centre-Ouest de l’île et, dans une moindre mesure, Notre-Dame-de-Grâce. Le bon moment Vous aurez plus de chance de faire une vente rapide si vous mettez votre propriété sur le marché à une période où il y a de nombreux acheteurs. «Là où il y a le plus d’acheteurs, c’est entre janvier et juin, surtout les mois de mars, avril, mai qui sont de très très gros mois. C’est là que les gens se mettent à chercher pour pouvoir déménager l’été», remarque le courtier immobilier. Une autre période propice à la vente est de septembre à la fin de novembre environ. Toutefois, les achats sont souvent reliés à la température, les gens visitant et achetant davantage dès qu’il commence à faire beau. Ça ne veut pas dire qu’une vente est impossible le reste de l’année, puisqu’il y a des gens qui ont vendu un 24 décembre ou en plein mois de juillet, mais vous mettez plus de chance de votre côté lorsqu’il y a plus de clientèle. C’est l’un des conseils que le courtier immobilier Denis Girard de l’agence Sutton a donnés à ses clients, Gérôme Audet et Caroline Bédard-Richard, lorsque ceuxci ont décidé de vendre leur propriété de Saint-Hubert. La maison jumelée a été mise sur le marché à la fin février, soit un mois avant la période où les gens doivent décider s’ils renouvellent leur bail. La première offre d’achat est arrivée en moins d’une semaine, et la signature a été réalisée dans les jours qui ont suivi.
cela garantit que vous vendrez votre promement bien placées est un peu à part : Rénover avant de vendre? priété 15 000 $ de plus, d’autant plus que Le couple Audet-Bédard ne pouvait pas ces rénovations ne seront peut-être pas au même si elles sont chères, elles risquent de se vendre quand même dans un court délai, risquer de payer à la fois l’hypothèque de goût des acheteurs. puisqu’elles n’ont pas de concurrence. leur maison et le loyer de celle qu’ils avaient Ainsi, la rareté a joué en la faveur de la réservée pour le mois de juillet. Ils ont donc La propreté et l’âme de la maison «Il faut que la maison soit évidemment petite famille de Saint-Hubert, même si les décidé d’écouter tous les conseils de leur maisons ne se vendent pas si bien en ban- courtier immobilier pour mettre toutes les très bien rangée, impeccable, en bon état lieue. «Dans le secteur, les maisons sont chances de leur côté. D’autant plus qu’ayant général. Et elle va trouver preneur», souassez dispendieuses, et nous avions un une garderie à la maison, ils ne voulaient tient le fondateur de l’agence Propria. C’est jumelé avec quatre chambres à coucher, pas avoir des visites pendant plusieurs mois. l’expérience qu’ont vécue Louise Duval et deux salles de bain et une grande salle Ils ont donc fait quelques petites rénova- son mari Michel St-Louis, aujourd’hui familiale en bas. C’était abordable pour la tions : ajouter une garde-robe et fermer la retraités : ils ont vendu au cours de leur grandeur de la maison, c’est ce qui nous boîte électrique pour transformer le bureau vie trois propriétés, chaque fois en moins démarquait des autres maisons dans le sec- en chambre à coucher, rénover un couloir. d’une semaine. «Le plus important, c’est que les lieux soient propres. Il teur», remarque Mme Bédardfaut donner une bonne impresRichard. sion. Pas besoin de faire 25 000 $ Cette jeune mère de famille et son mari ont fait confiance de réparation avant de t’en aller, mais que le tour de la maison à leur courtier qui leur a fait soit propre, et l’intérieur aussi : une étude de marché très ça montre déjà que les gens en détaillée avant de pouvoir prennent soin.» déterminer un prix de vente qui est un prix à la fois honJuste avant de mettre leur mainête pour eux et pour l’acheson sur le marché, Mme Bédardet son mari avaient fait teur. «Ses rapports sont meil– Nicolas Roverselli, courtier immobilier et Richard un très gros ménage et épuré la leurs que ceux des banques», assure Gérôme Audet. fondateur de l’agence Propria maison. «On en a visité des maisons, et il y en avait qui n’étaient Selon le fondateur de pas propres : ça ne donne pas l’agence Propria, il y a beaucoup de critères à prendre en envie d’acheter», se souvientconsidération. «Parfois, sur la même rue, Cela leur a permis de vendre la maison elle. Certains courtiers immobiliers ne il y a des prix différents à chaque coin de 10 000 $ de plus – un peu plus que le coût rue.» Donc, chaque personne, chaque cour- des travaux – mais surtout de bien posi- jurent que par le home staging; d’autres, tier va faire sa propre évaluation selon ses tionner la maison sur le marché. Ce qui a comme Nicolas Roverselli, préfèrent que les gens conservent l’âme de leur maison. connaissances du secteur, mais aussi selon fonctionné. sa propre expérience, son expertise et son De son côté, M. Roverselli ne conseille Mme Duval pense que le fait que sa cour ancienneté dans le métier. pas de faire des rénovations si la propriété soit organisée en fonction de ses petitsCertains courtiers vont toujours évaluer est déjà en bon état. «En 20 ans de métier, enfants qu’elle a beaucoup gardés a monplus cher que les autres et ne vont pas vendre je n’ai jamais rien demandé au client parce tré aux visiteurs qu’il y avait eu beaucoup facilement, d’autres sont trop conserva- que j’estime que la valeur d’une maison est d’amour dans sa maison. «Et quand ça teurs. Quant aux évaluateurs agréés, Nico- plus dans sa localisation de manière géné- sent bon dans la maison, ça aide aussi. Je las Roverselli ne conseille pas de faire appel rale.» Évidemment, il ne parle pas de petits suis toujours dans la popote, alors il y a à eux parce que ceux-ci ne se basent que sur travaux minimes, mais de grosses rénova- souvent des odeurs de gâteaux», assure la trois comparables vendus, ce qui est insuffi- tions, comme refaire la cuisine ou la salle de dame qui conseille également d’être sinsant selon lui pour réaliser une évaluation. Il bain. Il soutient que ce n’est pas parce que cère dans les réponses que l’on donne aux faut également se pencher sur le marché, la vous dépensez 15 000 $ en rénovation que acheteurs potentiels. concurrence puisque les marchés changent à la baisse depuis peu dans certains secteurs. «Si vous décidez qu’une propriété doit être annoncée à 500 000 $ vu que, selon les vendus depuis un an ou deux ans, elle doit être à 500 000 $, mais que sur le marché actuellement il y a une dizaine de maisons à 480 000 $ qui ne se vendent pas depuis 3 mois, cette maison ne pourra pas être annoncée à 500 000 $», assure le courtier immobilier.
« On a beau être bien placé et mettre notre propriété en vente au bon moment, si le prix est trop élevé, elle ne se vendra pas, tout simplement. »
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Le plus important : le prix «On a beau être bien placé et mettre notre propriété en vente au bon moment, si le prix est trop élevé, elle ne se vendra pas, tout simplement», assure M. Roverselli, qui a plus de 20 ans d’expérience en tant que courtier immobilier. Il est important de trouver le prix juste pour votre propriété : si elle est trop chère, les acheteurs potentiels vont tout simplement aller visiter et acheter ailleurs. Le cas des propriétés très rares ou extrê-
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Caroline Bédard-Richard et Gérôme Audet ont fait un grand ménage dans leur maison juste avant de la mettre en vente. DENIS GIRARD
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Apprendre à cuisiner dès l’enfance Nathalie Dieul Époque Times À une époque où les problématiques de surplus de poids et de maladies chroniques liés à l’alimentation – diabète, maladies cardiovasculaires, obésité – ne cessent d’augmenter, une des solutions pour inculquer aux enfants de bonnes habitudes alimentaires ne serait-elle pas tout simplement de leur apprendre à cuisiner? En 2013, un peu plus d’un jeune Canadien sur cinq, âgé de 12 à 17 ans, a déclaré faire de l’embonpoint ou être obèse, selon Statistique Canada. Un nombre en hausse significative par rapport à celui de 2007 qui était de 18,7 %. D’un autre côté, les résultats d’une enquête réalisée en 2011 par les nutritionnistes d’Extenso, le Centre de référence en nutrition de l’Université de Montréal, sont alarmants : seulement 4 parents sur 10 prennent le temps de cuisiner chaque soir, et près de 50 % des parents ne savent pas ce qu’ils vont faire à manger quand ils rentrent à la maison après leur journée de travail. Quel message cela envoie-t-il aux jeunes? «Ça lance le message que ce n’est pas une chose importante. Pourtant, c’est primordial, on mange trois fois par jour, c’est ça qui nous aide à nous concentrer. Peutêtre que ça lance aussi le message que c’est difficile à faire», constate Ann Mitchell, chef-animatrice d’ateliers culinaires interactifs et coauteur du livre Je cuisine avec des images. En plus de proposer des ateliers de cuisine aux adultes, Mme Mitchell anime aussi des ateliers pour les enfants de 6 à 10 ans au Centre du Plateau et elle en a même donné dans un CPE dans le cadre d’un projet pilote. La plupart du temps, elle enseigne une recette complète – salade facile, souperepas, bretzels au fromage, etc. à chaque cours plutôt que des recettes de biscuits ou de gâteaux. Elle veut apprendre aux enfants des notions de cuisine pour qu’ils sachent faire des choses amusantes qui ne soient pas seulement des desserts. «On en mange déjà assez de tout ça. Le but c’est de pouvoir dire aux enfants : là vous avez quelques recettes, vous pourriez faire un repas pour vos parents», explique celle qui est diplômée en gérontologie avec une formation professionnelle en cuisine. «Les enfants sont toujours fiers de rapporter ce qu’ils ont cuisiné chez eux. Ils ne veulent pas le manger au complet, parce qu’ils veulent que leurs parents y goûtent.» Les ateliers boîte à lunch Dans un autre quartier, le Carrefour alimentaire Centre-Sud a décidé de donner la chance à des jeunes de 9 à 12 ans de mettre la main à la pâte, grâce aux tout nouveaux ateliers Boîte à Lunch CentreSud qui vont être donnés dès cet automne. Le but : «Pour que les enfants apprennent à développer leur autonomie alimentaire et à devenir des adultes capables de faire des choix pour bien s’alimenter dans le futur. Et de rapporter ça aussi à la maison», rapporte Marie-Claude Morin-Ouellet, coordonnatrice des cuisines collectives et de l’éducation culinaire. Ce projet est possible grâce à l’exper-
Où apprendre? Les Ateliers Boîte à lunch Pour qui : enfants de 4e et 5e année des écoles primaires de NDG et élèves de l’école secondaire Saint-Luc Prix : gratuit Quand : sessions de 10 semaines (octobre à décembre, puis mars à mai) Renseignements : www.boitealunchndg.org ou tél. : 514 967-6374
BECCAH FRASIER
Le plaisir et la fierté de cuisiner
BECCAH FRASIER
Savoir cuisiner donne aux enfants une sorte d’autonomie qui leur servira pendant toute leur vie.
tise du Dépôt alimentaire NDG, qui a mis sur pied les Ateliers Boîte à Lunch dans Notre-Dame-de-Grâce il y a 13 ans, initiant des centaines de jeunes à la cuisine. L’organisme accompagnera le Carrefour alimentaire Centre-Sud en partageant ses outils pédagogiques et sa banque de recettes. Le nouveau projet vise à amener 10 jeunes différents chaque jour à cuisiner leur lunch ainsi qu’une collation, qu’ils pourront manger à l’école le lendemain, et ce, quatre jours par semaine. Tous ces ateliers sont offerts gratuitement, après la journée de classe, dans plusieurs écoles du Centre-Sud. Une priorité est donnée à l’école Jean-Baptiste Meilleur qui a perdu la mesure alimentaire permettant aux élèves provenant de familles défavorisées d’obtenir des repas subventionnés. «Donc, c’était aussi pour pallier au fait que des familles avaient besoin de soutien pour assurer l’alimentation de leur enfant à l’école», précise Mme Morin-0uellet. De plus, afin d’encourager la consommation de fruits et de légumes à la mai-
son, les parents qui inscrivent leur enfant auront la possibilité d’acheter des coupons de la solidarité : avec un coupon payé 5 $, ils pourront acheter pour 15 $ de denrées au Marché Frontenac. Et la cuisine à l’école? Ces initiatives sont bien intéressantes, mais les places sont limitées. Ne seraitil donc pas préférable d’offrir une éducation culinaire à l’intérieur même du programme scolaire? Pour Ann Mitchell, c’est certain : «ce que les enfants apprennent à l’école, ils le croient et ils le ramènent à la maison.» Cela crée ainsi un effet boule de neige. Elle se souvient, par exemple, que lorsque ses propres enfants étaient d’âge scolaire, ils revenaient de l’école en expliquant pourquoi et comment il fallait recycler. Évidemment, il faudrait adapter ces cours à notre époque et ne pas reprendre les cours d’économie familiale tels qu’ils étaient enseignés dans le passé. Selon l’expérience de Louis, 10 ans, il est aussi
important de donner la possibilité aux enfants de participer à toutes les étapes de la recette, jusqu’au bout – dans son école alternative, les enfants participent à la préparation du repas de la classe, par équipe de trois, en alternance. Cependant, il déplore que la professeure ne leur confie que quelques légumes à couper. «J’aimerais ça cuisiner la recette du début à la fin, de la cuisson à l’assiette. Ça, ça me convient», remarque le garçon qui se dit «déjà très bon en cuisine». Il a d’ailleurs déjà fait un déjeuner- surprise à son père et à sa conjointe. Il leur avait préparé des crêpes dont il avait appris la recette seulement en regardant souvent sa grandmère les cuisiner. Certaines écoles ont déjà des volets axés sur la cuisine. C’est le cas de l’école JeanBaptiste Meilleur qui a des ateliers culinaires une fois par mois, intégrés dans le cursus scolaire. «On est super heureux de collaborer avec eux parce qu’ils ont déjà cette sensibilité», souligne la responsable du projet Boîte à lunch Centre-Sud.
Les Ateliers Boîte à Lunch Centre-Sud Pour qui : enfants âgés de 9 à 12 ans fréquentant une école du secteur Ste-Marie Prix : gratuit Quand : sessions de 10 semaines (octobre à décembre, puis hiver 2017) Renseignements : www.carrefouralimentaire.org/ services-et-activites/apprendre/boitea-lunch-centre-sud ou tél. : 514 525-6611
Les p’tits chefs Pour qui : enfants âgés de 6 à 10 ans Où : Centre du Plateau, près du métro Laurier Prix : 110 $ Quand : sessions de 12 semaines (du 13 septembre au 6 décembre) Renseignements : www.centreduplateau.qc.ca/ enfants/activites-culturelles-etcommunautaire/les-ptits-chefs ou tél. : 514 872-6830
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Au-delà de la science www.EpoqueTimes.com
Une recherche de 40 ans sur l’intuition Tara MacIsaac Époque Times Le Center for Applied Intuition (CAI) annonçait en mars dernier la parution d’un rapport présentant les résultats de recherches portant sur l’intuition et ses applications pratiques potentielles menées sur quatre décennies. Le CAI est dirigé par William H. Kautz, DSc, un chercheur expériementé qui a oeuvré dans plusieurs domaines scientifiques et qui a travaillé pour le Stanford Research Institute (SRI) International pendant 34 ans. M. Kautz a commencé par trouver des gens doués d’une bonne intuition même si, selon lui, nous possédons tous ce pouvoir. Lui et son équipe ont développé une méthode de recherche qui a permis d’obtenir de ces personnes intuitives des réponses claires sur des sujets qui ne leur étaient pas familiers. On leur demandait de résoudre des problèmes liés à la science, aux affaires ou à des questions personnelles. Par exemple, quelle est la cause de la dépression bipolaire? Au début des années 1980, les psychologues savaient qu’il s’agissait d’un problème assez répandu, mais les données manquaient pour orienter une recherche prometteuse sur ce sujet. Kautz et Paul Grof M.D. ont interrogé six personnes intuitives qui n’étaient pas des experts en psychiatrie ni en médecine. Leurs réponses concordaient sur plusieurs points. Trente ans après ces séances de questions, Krautz et Grof ont reconsidéré ces réponses à la lumière des découvertes récentes. Les experts intuitifs avaient fourni un nombre impressionnant d’observations qui se sont révélées correctes selon la recherche en psychiatrie concernant les désordres bipolaires. Ils écrivent : «Les experts intuitifs ont fourni un nombre impressionnant de réponses correctes qui ont été vérifiées depuis par les recherches en psychiatrie conventionnelle sur les désordres bipo-
laires. Cette observation suggère que l’approche intuitive, utilisée de façon adéquate, pourrait jouer un rôle plus important dans la recherche médicale du futur. Quelques réponses étaient plus générales, comme la suggestion d’identifier des sous-types du désordre (ce sur quoi les psychologues ont en effet mis de plus en plus d’emphase). Certaines réponses étaient plus spécifiques : «Les experts intuitifs ont correctement identifié les chromosomes 6 et 13 dont on connaît maintenant l’implication dans les soustypes de la maladie, ils correspondent à différents stabilisateurs d’humeur», affirment Kautz et Grof. Dans les années 1970, Kautz a aussi demandé aux personnes intuitives (encore une fois, des non-scientifiques) de donner leur perception sur la façon de prédire les tremblements de terre. Ils ont suggéré de chercher des précurseurs dans la couche supérieure de l’atmosphère et de l’ionosphère. Cette suggestion était très éloignée de ce qui était envisagé par les sismologues à cette époque. Malgré tout, les chercheurs de la décennie suivante ont en effet cherché des précurseurs à ces endroits et les recherches en ce sens continuent encore aujourd’hui. Tandis que certaines des réponses ont pu être vérifiées, d’autres n’ont pas encore été analysées à la lumière des faits. Certaines d’entre elles suggèrent des pistes intéressantes pour des possibilités encore inexplorées. Quelques sessions ont aussi eu lieu lors de thérapies privées liées à des problèmes personnels. Sur le site internet du CAI, on affirme que : «Elles off rent […] peu de possibilités d’être vérifiées, mais ont été hautement satisfaisantes pour le client et le thérapeute, elles ont probablement été les plus humainement efficaces et certainement les plus satisfaisantes […] pour nous tous au CAI.» Qu’est-ce que l’intuition exactement? Le site internet CAI cite Neale Donald Walsch dans Conversations With God : «Une affirmation faite de façon intuitive
GRACIEUSETÉ DU DR WILLIAM KAUTZ
Dr William Kautz
est une affi rmation faite lorsqu’on sait que quelque chose est vrai avant même de savoir pourquoi est vraie.» L’intuition n’est pas un «simple canular psychique», explique-t-on au CAI. Les sentiments peuvent en être porteurs, mais ils ne la définissent pas. «L’intuition est plutôt une faculté mentale profonde qui sous-tend et rend pos-
sible une panoplie de comportements, tant ordinaires qu’exceptionnels, dans lesquels de nouvelles informations apparaissent dans l’esprit, sans raison apparente.» Pour plus d’information : http://appliedintuition.net/applications-of-intuition/verified-applications/bipolar-disorder/
La connexion corps-esprit liée aux études des coïncidences Tara MacIsaac Époque Times Souvent, une coïncidence est surprenante lorsqu’elle implique que les pensées d’une personne sont reflétées dans le monde extérieur. Une chanson que vous n’avez pas entendue depuis longtemps vous vient à l’esprit et elle se met à jouer à la radio. Vous pensez à une amie dont vous n’avez pas eu de nouvelles depuis longtemps, et elle vous appelle. Le Dr Bernard Beitman, un des fondateurs des études des coïncidences, conçoit les choses comme étant ce qu’il nomme une «psychosphère». Celle-ci serait comme une atmosphère, mais au lieu de contenir de l’air elle contiendrait des idées, des émotions, des pensées. Il s’agit de la «conscience dans laquelle, un peu comme l’atmosphère, nous donnons tous des idées et tirons […] des idées. Comme dans la respiration. […] Nous en tirons nos idées et nous en redonnons», dit-il. D’autres ont parlé de «conscience universelle», mais le Dr Beitman dit : «Mon esprit n’est pas assez grand pour envelopper cela.» Il amène l’idée à une échelle plus quantifiable. Il envisage les coïncidences comme l’endroit où les pensées se reflètent dans le monde réel, et dans lequel l’esprit des gens semble se joindre l’un à l’autre. La psychosphère pourrait être remplie d’information-énergie, lance-t-il, ce qui formerait ses liens physiques. «Dans l’Amérique moderne et la majo-
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rité du monde moderne, nous ne voulons pas croire à ces choses», explique le Dr Beitman. La connexion la plus répandue se manifestant entre les pensées de deux personnes est l’«intuition maternelle». Un bon exemple de ceci est le cas d’une petite fille nommée Ruth. Sa mère a remarqué qu’elle avait disparu et a pensé aller voir dans une carrière, aux alentours. C’est exactement l’endroit où Ruth se trouvait. Elle allait justement entrer dans le plan d’eau qui se trouvait dans cette carrière – une situation très dangereuse. Pourquoi la mère était-elle allée directement dans cette carrière? Est-ce que c’était parce que c’était l’endroit le plus dangereux de tous les endroits où elle aurait pu aller voir? Est-ce que Ruth avait déjà montré de l’intérêt pour cette carrière? On peut trouver, en général, des explications pour certains cas, mais les nombreuses anecdotes constituent une masse assez importante difficile à dissiper par des explications, dit le Dr Beitman. Un autre cas plus étonnant : une jeune fille de 17 ans était sur le point de se suicider. Elle était dans sa voiture, dans une forêt, à plusieurs kilomètres de chez elle. Son frère a senti que quelque chose n’allait pas et s’est rendu à cet endroit précis, même si ni l’un ni l’autre ne connaissaient ce lieu. «Je ne sais pas ce que les statisticiens vont dire de cette «probabilité» démontrée dans cette histoire», avance le Dr Beitman. Certains statisticiens ramènent les coïncidences à la chance : dans de larges populations (comme 7 milliards de per-
PHOTO DE CAITLIND BROWN ET WAYNE GARRETT, INCANDESCENTCLOUD.COM
Le Dr Bernard Beitman conçoit ce qu’il nomme une «psychosphère» comme étant une atmosphère, mais au lieu de contenir de l’air elle contiendrait des idées, des émotions, des pensées. La psychosphère serait remplie d’information-énergie.
sonnes qui vivent sur terre), des évènements à faible probabilité vont se produire. Le Dr Beitman pense que nous avons probablement à l’intérieur de nous-mêmes un système de positionnement universel (GPS) nous guidant vers les coïncidences utiles. Il fait référence aux recherches d’Édvard Moser, récipiendaire d’un prix Nobel, et de sa femme May-Britt Moser ainsi que du scientifique britano-américain le Dr John O’Keefe. Ils ont découvert des cellules harmonisées dans le cerveau qui permet-
traient aux gens de se localiser. Se pourrait-il qu’il y ait un aspect émotionnel à cette localisation? Est-ce que la mère de Ruth avait localisé la carrière et que l’émotion de peur et son lien avec sa fille avaient activé d’une façon spéciale cette cartographie interne? Comme pour le cas de la jeune fille aux tendances suicidaires et de son frère, le Dr Beitman demande «comment est-ce qu’on arrive à cartographier un endroit où on n’a jamais mis les pieds?»
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Environnement
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Des centaines d’espèces menacées d’extinction à cause de la production de caoutchouc et d’huile de palme Tara MacIsaac Époque Times Dans les forêts tropicales d’Asie du Sud, 40 % des espèces animales ont moins de 10 % de leurs habitats protégés du futur développement, selon une étude de l’Université de Duke publiée ce mois-ci. L’étude a identifié plus de 200 espèces présentant un risque élevé d’extinction : 147 espèces d’amphibiens, 42 espèces de mammifères et 28 espèces d’oiseaux. Binbin Li, doctorant à l’école Nicholas de Duke, spécialisée en environnement, qui a dirigé l’étude a déclaré dans un communiqué de presse : «Plus de 56 % de la production mondiale de caoutchouc et plus de 39 % de celle de l’huile de palme sont maintenant produites en Asie du Sud-Est, et une grande partie de celles-ci utilise un terrain qui était autrefois de la forêt naturelle. En comparaison avec la forêt tropicale luxu-
CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP/GETTY IMAGES
La sève blanche d’un arbre à caoutchouc est recueillie dans un récipient dans une plantation du village de Ka Po dans la province de Phang Nga, au sud de la Thaïlande.
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riante et diversifiée, seulement quelques espèces peuvent se développer dans ces déserts verts.» Le caoutchouc est originaire du bassin de l’Amazone, il a été importé en Asie au XIXe siècle. La culture mondiale a augmenté d’environ 30 % entre 2003 et 2013, principalement afin de fournir le caoutchouc pour les pneus d’automobiles, a rapporté Environnement 360, une publication de l’Université Yale. Cependant, avec une baisse des ventes en Chine – l’un des plus gros acheteurs de caoutchouc pour pneus – la production de caoutchouc a chuté, selon une analyse de marché de ReportBuyer publiée en 2016. Parmi les problèmes liés à la culture du caoutchouc, on trouve : • l’épuisement des sols en eau (les racines profondes des arbres à caoutchouc aspirent l’eau du sous-sol plus rapidement que les arbres de la forêt tropicale); • l’érosion des sols (parce que les arbres sont souvent plantés sur des coteaux en monocultures, laissant la couche arable exposée); et • une modification du pH des rivières (en raison du lessivage des sols dans les rivières). Les palmiers à huile sont originaires d’Afrique, ils ont été amenés en Asie du Sud-Est au milieu du 20e siècle. Une utilisation accrue d’huile de palme dans les en-cas et les cosmétiques a conduit à une brusque augmentation de la culture et de la déforestation concomitante. Avec les préoccupations environnementales viennent les préoccupations sociales. «L’expansion massive de l’industrie de l’huile de palme a limité les zones agricoles indigènes, aggravant non seulement la crise de la biodiversité, mais aussi mettant en péril la subsistance des systèmes alimentaires traditionnels avec des conséquences socioculturelles à long terme. Les petits exploitants et les agriculteurs sont piégés dans des relations industrielles d’exploitation basées sur des procédés malhonnêtes et des accords de partenariat, ils souffrent de faibles salaires», selon un document intitulé L’écologie politique de l’industrie du palmier à huile en Indonésie», par Norman Jiwan,
MOHD RASFAN/AFP/GETTY IMAGES
Un travailleur recueille du latex brut à partir d’un hévéa dans une plantation à Pahang, en périphérie de Kuala Lumpur, Malaisie.
directeur général de Transformation par la justice en Indonésie. Des organisations, telles que la Table ronde pour une huile de palme durable (RSPO), contribuent à la durabilité de l’industrie en Asie du Sud afin d’assurer la subsistance des gens qui en dépendent tout en leur permettant de continuer leur activité sans nuire à l‘environnement et à leur future sécurité. Les consommateurs peuvent trouver un logo RSPO sur certains aliments et autres produits contenant de l’huile de palme produite avec un impact réduit sur l’environnement. Les efforts de conservation de la région comprennent : • la reconversion de plantations de caoutchouc moins performantes en forêt naturelle;
• la diversification, en mélangeant les hévéas ou les palmiers à huile à d’autres cultures; et • la plantation d’arbres le long des cours d’eau pour empêcher l’érosion. Les technologies de télédétection ont aidé les chercheurs de l’Université Nicholas de Duke à mieux identifier les priorités de conservation. «Sans l’accès à une information récente et fréquemment mise à jour fournie par les technologies de télédétection, entre 20 et 40 % de nos zones prioritaires de conservation actuelles pourraient se révéler être un gaspillage d’efforts parce qu’il n’y a plus de forêt ou de forêt tropicale à protéger», a déclaré le coauteur de l’étude Stuart L. Pimm, professeur d’écologie et de la conservation à l’Université de Duke. L’étude a été publiée dans la revue PLoS ONE.
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Santé
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L’ortie piquante : énergie, détoxication et plus Conan Milner Époque Times L’ortie piquante, Urtica dioica, est une herbe que tout le monde devrait connaître. L’ortie est une herbe commune. Elle n’est peut-être pas exotique ni sexy, mais ses bienfaits dépassent facilement ceux des «super aliments» se trouvant sur le marché. L’ortie est une des plantes les plus nutritives sur terre. Elle est la source végétale la plus concentrée en fer et en chlorophylle. En plus, elle est riche en protéines, sélénium, magnésium, potassium, calcium, vitamines A, C, D, K et la plupart des B. Malgré tous ses attributs nutritionnels, le premier contact avec cette plante peut se révéler irritant. Son nom lui vient d’un mot anglo-saxon qui signifie aiguille et qui fait référence au duvet fin de petits poils qui couvre la feuille et la tige. Quand notre peau s’y frotte, ces petits poils injectent une substance chimique qui cause des rougeurs, des brûlures et des ampoules. Une fois cuite ou séchée, le «piquant» disparaît et la plante est propre à la consommation. Pourtant, dans l’ancienne Égypte, les herboristes piquaient délibérément la peau avec les aiguilles pour traiter l’arthrite. Pour l’énergie La majorité des gens peuvent utiliser l’ortie, mais elle est spécialement recommandée pour ceux qui se sentent faibles ou en manque d’énergie. Elle a longtemps été utilisée pour traiter l’anémie. De nos jours, les herboristes la recommandent dans les cas de débalancement endocrinien tels que l’hypothyroïdie ou la fatigue surrénale. L’ortie est utilisée pour améliorer la fertilité et peut également être utilisée par les femmes enceintes et celles qui allaitent. Dans son livre Wise Woman Herbal for the Childbearing Year, l’herboriste Susun Weed recommande aux femmes enceintes de remplacer leur tasse de café matinale par une décoction d’ortie. Une décoction est un thé concentré qui infuse longtemps. Une décoction d’ortie a une couleur noirverdâtre opaque. Mme Weed dit que l’ortie nourrit la mère et le fœtus, tonifie l’utérus et diminue les douleurs lors de l’accouchement, prévient les hémorragies et améliore la qualité ainsi que la quantité du lait maternel. Riche en minéraux, l’ortie est aussi utilisée pour renforcer les cheveux, les dents et les ongles; elle peut aussi aider à guérir les os brisés. Pour la détoxication L’ortie est une des premières plantes qui pousse au printemps et est traditionnellement ingérée comme tonique printanier pour sa capacité à désintoxiquer des aliments riches et des habitudes sédentaires qui prévalent souvent pendant les mois d’hiver. L’ortie peut vous reconstruire et vous purifier. Elle a un effet laxatif doux et aide le corps à se débarrasser des toxines accumu-
lées dans le sang et dans les organes d’élimination, spécifiquement dans les reins. Traditionnellement, l’ortie était prescrite pour les infections urinaires, les pierres aux reins et la goutte. Certains affirment même qu’elle leur a permis de cesser leurs traitements de dialyse rénale. L’ortie est un diurétique efficace, alors vous pouvez vous attendre à uriner plus fréquemment si vous en prenez de façon régulière. L’ortie est aussi bénéfique pour les poumons. Elle soulage la toux et l’asthme, aide à expectorer et est utilisée pour réduire ou éliminer les symptômes d’allergie saisonnière. L’ortie est utilisée comme topique pour les problèmes de peau, particulièrement contre d’eczéma. Utilisation Certaines herbes poussent n’importe où, mais l’ortie est pointilleuse. Elle a besoin d’un endroit riche en nutriments, d’un sol humide, alors elle se retrouve souvent dans les lieux humides, près des marécages ou sur les systèmes sceptiques. Selon l’herboriste Michael Moore, l’ortie abonde près des décharges chimiques qui s’écoulent des grandes entreprises agricoles, mais ne ramassez pas cette plante pour la consommation ou l’usage médical. Dans son livre Medicinal Plants of the Pacific West, M. Moore lance un avertissement concernant le fait que les plantes poussant près des fossés d’irrigation peuvent accumuler des nitrates inorganiques et des métaux lourds. «Comme les mêmes substituts composites de métaux lourds se forment dans nos tissus puisque nous en ingérons les feuilles, il faut éviter les grandes entreprises agricoles et les zones industrielles», écrit M. Moore. Si vous avez une parcelle d’ortie qui pousse près de chez vous et loin des produits chimiques issus de la production agricole, vous pouvez faire cuire cette verdure comme substitut sauvage aux épinards. Assurez-vous de les cueillir avant la floraison (les feuilles sont plus tendres) et portez une paire de gants épais pour éviter de vous piquer. Si vous n’avez pas accès à des plantes fraîches, utilisez la forme déshydratée pour faire un thé ou une infusion. Elle n’est pas chère et est facile à trouver. Achetez-la en vrac ou en sachets. Elle a un goût distinct de verdure et de terre avec des accents d’algues et de chocolat. Si vous utilisez l’ortie pour traiter des problèmes de santé spécifiques, consultez un herboriste qualifié pour connaître le dosage approprié et soyez patient. L’ortie est une plante à action lente. Alors, cela peut prendre plusieurs semaines ou même des mois de consommation avant que vous ne voyiez une différence dans votre condition. Faits rigolos sur l’ortie Selon la légende, le grand sage tibétain Milarepa se nourrissait exclusivement d’ortie pendant ses décennies de solitude et de pratique de la méditation. C’est pour-
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Une illustration d’Urtica dioica, provenant de la flore de l’Allemagne d’Otto Thomé, 1885
quoi on le représente avec des cheveux verts et une peau verte (probablement à cause de toute la chlorophylle). Comme le chanvre et le lin, l’ortie fut un jour la source principale de fibre pour les tissus et le cordage. Si vous êtes piqués par l’ortie, d’autres herbes sauvages sont traditionnellement utilisées pour soulager la douleur. Appliquez le jus de feuilles d’oseille crépue fraîchement pressées ou le jus de feuilles d’impatiente du cap sur la zone affectée. La racine d’ortie a des propriétés spéciales qui lui sont propres. L’extrait de
racine d’ortie s’est avéré efficace lors d’essais cliniques pour traiter l’augmentation de la prostate. Combinée avec l’extrait de baies de Serenoa repens (une espèce de palmier nain), l’ortie a démontré qu’elle est aussi efficace pour soulager les symptômes d’inflammation de la prostate que les médicaments de prescription comme le finasteride, et ce, sans effets secondaires. Mise en garde : Les indications thérapeutiques ne sont données qu’à titre d’information et ne sauraient se substituer aux conseils de votre médecin ou de votre thérapeute
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Inspirations et découvertes
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Époque Times cherche pour vous des activités originales à Montréal et ses environs.
MAXIME LEDUC
JOSÉE LECOMPTE MUSÉE STEWART
LES AMIS DE LA MONTAGNE
FESTIVAL DE LA PAIX DE VICTORIAVILLE
Visite guidée : quartier des spectacles
Exposition : Curiosités
Randonnée découverte sur le mont Royal
Le festival de la paix de Victoriaville
Pas moins de 80 lieux de diffusion, ff 8 places publiques, 40 festivals : le quartier des spectacles est le cœur culturel de Montréal. Ce petit territoire d’un km2 est l’endroit en Amérique du Nord qui regroupe la plus grande diversité et la plus grande concentration de lieux culturels. Que vous soyez nouveau à Montréal ou que vous soyez un inconditionnel de ce quartier, une visite guidée vous permettra de découvrir l’intérieur de certains lieux iconiques de la culture montréalaise, les espaces publics, les installations éphémères, et de comprendre l’histoire de ce quartier. La promenade se fait à pied pendant deux heures et demie, accompagnée d’un guide diplômé. Elle est offerte ff trois fois par semaine, en français ou en anglais. Le parcours amène les participants à découvrir ce quartier q du centre-ville d’ouest en est, de la place des Festivals à la place ÉmilieGamelin, en passant, entre autres, par la Place des Arts, la maison du développement durable, le 2-22, le Monument-National, la Société des arts technologiques et la Grande Bibliothèque.
Les cabinets de curiosités, apparus en Europe dès la Renaissance, sont l’ancêtre des musées. L’artiste Jérôme Fortin a mis en scène 370 objets mystérieux qui font partie des collections du Musée Stewart, dans une interprétation artistique et contemporaine du cabinet de curiosités. Ces pièces historiques et rares datent du XVIe au XXe siècle. L’espace dédié à l’exposition a été organisé de manière à surprendre et à fasciner les visiteurs. Ces derniers doivent participer en ouvrant des portes, observant les objets hétéroclites à travers des trous de serrures ou des fenêtres. Tabatière en forme de tête de bélier, hachoir en forme de renard, estampe de monstre, grille-pommes, mécanismes de serrures ingénieux, muserolle de métal finement ouvragée ne sont que quelques exemples des objets sélectionnés par l’artiste montréalais. Les collections du Musée Stewart ont été acquises par David M. Stewart et sa conjointe Liliane M. Stewart. Le philanthrope avait fondé ce musée d’histoire privé à but non lucratif en 1955.
Les amis de la montagne organisent différen ff tes randonnées permettant de découvrir le parc du Mont-Royal, joyau de la métropole.
Avec le slogan Ensemble, créons le monde de demain, la programmation de la 6e édition du Festival de la Paix de Victoriaville rend hommage au film Demain. Les activités artistiques, éducatives et ludiques ont pour but de promouvoir différentes ff manières de créer la paix en soi, dans le couple, dans la famille, dans la société et dans notre environnement, selon l’objectif principal du festival. Des activités familiales gratuites sont offer ff tes pendant toute la fin de semaine : spectacles, écolo-brico, découverte des traditions autochtones, maquillage, mini-village des possibles, cirque, etc. Des conférences et ateliers en tout genre ainsi que des dégustations sont également au programme. Ils attirent généralement quelque 4000 participants chaque année, y compris les activités hors festival. Parmi les activités payantes, notons le Cabaret de la paix mettant en scène, entre autres, Lou Adriane Cassidy, finaliste de la Voix 2016. Et, pour une première en Amérique, la conférence Après Demain, le film… on fait quoi?! ouvrira le festival, avec François Rouillay, ex-coordonnateur mondial des Incroyables comestibles, et Sabine Becker, ingénieure-urbaniste et multi-thérapeute. Ces deux conférenciers, qui ont tous deux participé activement à la réalisation du film Demain, viennent tout spécialement de la France pour l’occasion.
Quand : jusqu’au 2 octobre. En français : les jeudis de 17 h 30 à 20 h et les dimanches de 10 h à 12 h 30. En anglais : les samedis de 16 h à 18 h 30 Où : coin rue Balmoral et Sainte-Catherine O. Métro : Place-des-Arts Tarif : gratuit. Réservation recommandée (places limitées), mais vous pouvez aussi essayer de vous rendre sur place. Renseignements : www.quartierdesspectacles. com/fr/decouvrir-le-quartier/visites ou tél. : 514 879-0009 p. 232 (en semaine seulement)
Quand : jusqu’au 12 mars 2017 Où : Musée Stewart, au dépôt militaire britannique de l’île Sainte-Hélène, au parc Jean-Drapeau : 20, chemin du Tour-de-l’Isle, Montréal H3C 0K7 Métro : Jean-Drapeau (environ 12 minutes de marche du métro) Tarif : gratuit pour les enfants de 12 ans et moins, 10 $ (adulte), 20 $ (famille) Stationnement : payant, rabais accordé aux visiteurs du musée sur présentation de la partie détachable du coupon de stationnement Renseignements : tél. : 514 861-6701
Tarif : pour chacune de ces randonnées : 20 $ par personne. Réservation en ligne obligatoire Renseignements : www.lemontroyal.qc.ca/fr/ activites-et-services/grand-public.sn ou tél. : 514 843-8240, p. 0 (en semaine seulement) 1. Randonnée guidée : «les trois sommets du mont Royal» Une randonnée de 15 km pour découvrir l’ensemble du territoire du mont Royal, à la découverte de son histoire, son écologie, l’architecture et l’urbanisme. Un parcours exceptionnel de la forêt en milieu urbain. Vous pouvez apporter votre repas pour le midi ou bien manger au café des Amis. Quand : les dimanches 18 septembre, 16 et 23 octobre, de 9 h 30 à 16 h 30 Point de rencontre : Monument à Sir-GeorgeEtienne-Cartier, parc du Mont-Royal, avenue du Parc 2. Randonnée gguidée : «de la montagne g au fleuve» À la découverte des cours d’eau descendant du mont Royal au fleuve Saint-Laurent : laissez-vous expliquer les liens historiques, géographiques et culturels entre la montagne et le fleuve. Pause prévue au centre-ville à l’heure du repas (repas à vos frais) Quand : les dimanches 11 septembre et 30 octobre, de 9 h 30 à 16 h Point de départ : maison Smith/Fin de la randonnée : Vieux-Port de Montréal 3. Randonnée photographique : «la photo de nuit sur le mont Royal» Cette randonnée d’exploration photographique nocturne vous permettra de suivre la photographe Linda Rutenberg. Vous pourrez parfaire vos techniques tout en découvrant les richesses de la montagne. Quand : Vendredi 9 septembre de 19 h à 23 h Point de départ : à confirmer dans les jours précédant la randonnée
Quand : du 15 au 18 septembre 2016 (la plupart des activités ont lieu pendant la fin de semaine) Où : Victoriaville (2 heures de route de Montréal) Tarif : Beaucoup d’activités familiales gratuites, quelques-unes payantes à la carte ou avec le bracelet passeport en vente pour 35 $ Renseignements : www.festivaldelapaix.ca ou tél. : 819 552-3511
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Voyage
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L’Abitibi-Témiscamingue, le Far West du Québec
1re partie
Christiane Goor Époque Times Des forêts à perte de vue, une multitude de lacs et de rivières, quelques petites villes et de l’or dans les entrailles : bienvenue en Abitibi-Témiscamingue, à l’extrême ouest du Québec. Un horizon démesuré dans une région dynamique et fière de son passé, de quoi séduire les amateurs de séjours qui conjuguent le plein air et les rencontres historiques. Il a la forme d’un large croissant dont une première partie, le Témiscamingue, rural et verdoyant, se déploie du sud au nord le long de la frontière qui jouxte l’Ontario anglophone tandis que la seconde partie, l’Abitibi, minier et nordique, s’étire d’ouest en est. C’est surtout un pays jeune dont les villes les plus anciennes ont à peine cent ans, une paille à l’échelle de l’histoire de l’Europe. Coureurs de bois et bûcherons Tout a commencé au bord du majestueux lac Témiscamingue, une véritable mer intérieure de 110 km de long. C’est au cœur de ce site enchanteur, aujourd’hui bordé de forêts et de prairies doucement vallonnées, que s’est établi au début du XVIIIe siècle la première et unique construction de la région, un poste de traite français en plein territoire de chasse algonquin, à savoir un lieu de ralliement pour commercer avec les Amérindiens – ici c’étaient des Algonquins – qui venaient y troquer leurs fourrures contre des produits européens : haches de métal, pièges, pierres à silex, perles, couteaux, chaudrons de cuivre, etc. Les coureurs des bois n’hésitaient pas à pénétrer les forêts sur les pistes tracées depuis des millénaires par les tribus algonquines pour échanger les peaux de castors utiles à la fabrication des chapeaux haut de forme très à la mode à l’époque en Europe. Les chapeliers arrachaient les poils durs des peaux pour mettre à jour les fibres duveteuses qui étaient alors modelées pour former un feutre lustré façonné en forme de cône. Il fallait à l’époque près de trois semaines pour transporter les ballots de peaux jusqu’à Montréal, sur des rabaskas, des canots en écorce de bouleau, menés par d’intrépides voyageurs avides d’aventure et de liberté, trop heureux de consacrer quelques années de leur jeunesse à s’enrichir en voyageant dans l’arrière-pays entre lacs et rivières. Au XIXe siècle, la foresterie qui connaît un essor considérable dans la région détruit l’habitat naturel des animaux à fourrure. Le flottage du bois s’organise sur les rivières et le lac Témiscamingue où surgissent des petites scieries qui transforment le bois, transporté ensuite vers Québec ou Ottawa. Une nouvelle vie s’organise autour du bûcheronnage. Missionnaires et colons Un homme, le Frère Moffet, un Oblat qui vivait dans une mission établie sur la rive ontarienne du lac, avait pressenti le désastre économique d’une économie entièrement tournée sur la forêt qui peine à se régénérer. Fils d’agriculteur et d’un caractère obstiné, il va se battre durant de longues années contre sa hiérarchie pour obtenir le droit d’établir une ferme dans le secteur de ce qui deviendra VilleMarie, la première ville du Témiscamingue. Persuadé que le climat y était propice à l’agriculture, il défriche un terrain en bordure du lac et y construit une habitation et une grange. Nous sommes en 1881. Cinq ans plus tard, les premières familles s’installent autour de la ferme et la communauté missionnaire, cette fois convaincue, va encourager la colonisation de cette immense région. Des lots de 40 hectares sont distribués aux colons qui sont obligés de défricher la terre et d’y bâtir une maison. Chaque famille signait un contrat de cinq ans pour atteindre cet objectif sous peine de devoir payer des amendes. C’est ainsi qu’à
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C’est l’obstination du frère Moffet qui a permis à la région de Ville-Marie de se développer, une incroyable aventure à découvrir dans la maison qu’il a construit de ses propres mains en 1881.
côté d’une population de bûcherons s’est développée une communauté d’agriculteurs qui va essaimer dans toute la région et donner au Témiscamingue ce paysage bucolique de plaines doucement vallonnées, où de vastes champs côtoient d’imposantes forêts. Du haut de ses 128 ans, Ville-Marie peut se targuer aujourd’hui d’être la doyenne des municipalités de l’Abitibi-Témiscamingue. Elle a même remporté le titre prestigieux du plus beau village du Québec en 2012. Pourtant, comme la plupart des villes édifiées rapidement par des pionniers, elle ne séduit pas au premier coup d’œil. Il faut s’y arrêter, emprunter d’abord la commerçante rue St-Anne et son enfilade de jolies maisons en bois coloré avant de flâner dans la longue avenue arborée qui longe le lac. On y découvre quelques belles maisons bourgeoises du début du XXe siècle dont les toits à lucarnes et les galeries à colonnettes racontent l’esprit d’entreprise de certains pionniers. La promenade mène à l’humble maison du Frère Moffet, toute assemblée à queue d’aronde, témoin exceptionnel des premiers efforts de colonisation. La visite se termine inévitablement sur la marina, unique au Témiscamingue. En été, c’est le lieu de toutes les rencontres. Ici, le cœur du village n’est pas le perron d’une église, il est au bord du lac, là où chaque soir, les couchers de soleil embrasent la nature environnante et emportent les âmes sur les traces des colons qui, de rivières en lacs, ont ouvert la route vers le nord. La ruée vers l’or Au début des années 1910, les prospecteurs miniers fourmillent dans la région, car un important gisement de cobalt a été découvert du côté ontarien du lac Témiscamingue. Ils se tournent alors vers l’autre versant du lac, là où s’enfonce la fameuse faille Cadillac, une cassure de la croûte terrestre dont la longueur est évaluée à environ 320 kilomètres. Elle traverse la province d’ouest en est, de Kirkland Lake,
en Ontario, à Val-d’Or en passant par Rouyn-Noranda. L’avenir leur donnera raison, d’importants gisements sont mis à jour. En 1925, des financiers new-yorkais fondent la Noranda Mines Ltd et entreprennent la construction d’une mine et d’une ville appelée Noranda sur les bords du lac Osisko. Au même moment, d’autres mines voient le jour dans la région des sources du fleuve Harricana : la mine Lamaque à proximité de l’actuelle ville de Val-d’Or s’avère l’un des plus riches gisements aurifères du Québec. C’est ainsi que naîtra Bourlamaque, une autre ville de compagnie. Cette manne providentielle va susciter un véritable engouement et on assiste au Klondike abitibien. Là où autrefois le seul accès était l’hydravion, le chemin de fer qui trace sa route dès 1937 va provoquer l’émergence de villes minières. Entre 1927 et 1950, 46 mines exploitent les gisements de la région le long de la faille. Aujourd’hui, il n’en reste qu’une dizaine, d’autant que la durée d’exploitation d’un gisement minier est en moyenne de 15 ans. Toutefois, le sol cache encore de nombreuses richesses qui n’attendent que des investisseurs prêts à entrer en production en respectant un cahier de charges très strict en matière de reclassement des déchets miniers. Parcourir aujourd’hui la route qui suit cette faille revient à suivre le chemin de ces milliers de travailleurs qui ont redessiné le paysage de l’Abitibi. Un signe qui ne trompe pas : des structures métalliques imposantes s’élèvent, solitaires, au-dessus de la forêt, en des endroits qu’on imagine n’avoir pas été occupés par l’homme. Ces chevalements abritaient jadis le puits par lequel les hommes descendaient dans le fond de la mine et remontaient les bennes d’acier chargées de minerai. Ces cathédrales du Nord sont des marqueurs de paysage qui rappellent les efforts des mineurs qui ont transformé la roche en source de richesse. À suivre dans la prochaine édition
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Pour se replonger dans l’ambiance des années 1920 de Rouyn-Noranda, il suffit de visiter le magasin général Dumoulin fondé en 1924 sur le bord du lac Osisko.
Découvrir le lieu historique national du Fort-Témiscamingue recréé à la pointe nord du lac, c’est s’immerger dans le milieu des trappeurs et des commerçants d’autrefois.
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À la fin de l’été, les berges de la rivière Harricana se parent de chatoyantes couleurs fauves.
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