Époque Times édition du 3 octobre 2016

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ÉDITION MONTRÉALAISE • 12E ANNÉE NO 20 • 3 AU 16 OCT. 2016 • WWW.EPOQUETIMES.COM

1re partie

Les croisières, un marché en pleine expansion PAGE 12 CHARLES MAHAUX

L'avenir est au bitcoin

La guerre à deux vitesses

Alors que la majorité des actifs est déjà dans le monde numérique, pourquoi ne pas éliminer tous les entremetteurs qui prennent une part de votre argent sans ajouter une valeur?

Moscou dame-t-il constamment le pion à Washington dans le conflit syrien parce que les États-Unis suivent les règles?

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Un garçon regarde la fumée s’élever près de la ville frontalière de Jarabulus le 1er septembre 2016.

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BULENT KILIC/AFP/GETTY IMAGES

Prélèvements forcés d’organes

Le persil et ses bienfaits pour notre santé PAGE 6

Une voix importante en matière d’éthique des transplantations d’organes soutient la tenue d’une enquête internationale en Chine.

Spécial Mile End PAGES 8, 9 et 10

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NATHALIE DIEUL/ÉPOQUE TIMES

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Publié dans 35 pays et en 21 langues.

À PROPOS DE NOUS

Époque Times a d’abord vu le jour en chinois aux États-Unis en 2000, avec comme objectif de rapporter des nouvelles véridiques et non censurées sur la Chine. Nous étions les premiers à rapporter le camouflage de l’épidémie du SRAS et, à la suite de nos reportages, des enquêtes internationales sur les prélèvements d’organes forcés en Chine ont été lancées.

ÉPOQUE TIMES MONTRÉAL 1099, rue Clark, bureau 3 Montréal QC H2Z 1K3 Téléphone: 514 931-0151 Télécopieur: 514-868-0843 DIRECTRICE ET RÉDACTION Pauline Paul pauline.paul@epochtimes.com 514 435-7491 PUBLICITÉ Maud Bertholet maud.bertholet@epochtimes.com

Un spécialiste du renseignement se penche sur les conflits syrien et irakien Joshua Philipp Époque Times Les forces du régime syrien, appuyées par la Russie, ont brisé le plus récent cessez-le-feu et ont bombardé les rebelles dans l’est d’Alep. Les bombardements aériens auraient été menés sans égard pour les non-combattants, avec l’utilisation de bombes incendiaires et des bombes anti-bunker qui ont détruit des hôpitaux souterrains. De leur côté, les forces de la coalition menées par les ÉtatsUnis semblent suivre les règles lorsqu’elles viennent à terrasser le groupe terroriste Daesh (ou État islamique en Syrie et au Levant). Il est toutefois difficile pour elles de confirmer des cibles dans le territoire de Daesh, faute d’avoir beaucoup d’yeux sur le terrain pouvant guider les tirs et éviter les civils. Ces deux approches mettent en évidence certains des aspects les plus importants de la guerre contre Daesh et la guerre entre le régime syrien et les rebelles. Tandis que la coalition s’efforce de suivre les règles, les autres acteurs font à leur guise. Alors que les tactiques utilisées par la Russie et la Syrie, en particulier, sont dévastatrices mais efficaces, les États-Unis n’arrivent pas à garder le rythme. «Je pense, d’emblée, que la Russie nous manipule à souhait», affirme

Drew Berquist, un expert en antiterrorisme pour la communauté du renseignement américain et fondateur d’OpsLens, un site web commentant les questions de sécurité nationale. «[Vladimir] Poutine appuie sur les boutons, sachant que nous n’allons pas répliquer.» M. Berquist affirme que durant son récent déploiement au Kurdistan, dans son ancien rôle de contractuel en renseignement auprès des États-Unis, il a manqué un souper de l’Action de grâce parce que la Russie avait lancé des missiles au-dessus d’un aéroport irakien, ce qui avait causé l’annulation des vols par mesure de sécurité. «Ils ont répété le geste il y a quelques semaines», fait-il remarquer. Beaucoup des problèmes auxquels font face les États-Unis dans la lutte contre Daesh sont reliés à la stratégie de guerre aérienne plutôt que l’envoi des troupes sur le terrain. Un des problèmes les plus épineux de cette stratégie, c’est qu'il faut avoir des yeux sur le terrain pour confirmer si une cible est en effet hostile afin de frapper des cibles en territoire ennemi. Par exemple, s’agit-il vraiment d’un hôpital ou est-ce un centre de commandement terroriste? Or, n’entre pas ou ne sort pas qui veut du territoire contrôlé par Daesh. Les gens sur le terrain qui voudraient coopérer avec les forces

Un garçon regarde la fumée s’élever près de la ville frontalière de Jarabulus le 1er septembre 2016.

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Nous nous efforçons de fournir aux lecteurs une perspective informée et objective sur les sujets qui les préoccupent. Dans notre approche et notre contenu, nous défendons les valeurs humaines, les droits et les libertés universels. Pour notre entreprise, les intérêts de nos lecteurs passent avant tout, et ce, dans tout ce que nous faisons.

Les conséquences non voulues de suivre les règles de la guerre

de la coalition le font à leurs risques et périls, ils peuvent être exécutés pour avoir utilisé un téléphone intelligent, par exemple. Il n’y a donc pas beaucoup d’informations qui sortent du territoire de Daesh. Ainsi, il est difficile pour la coalition de mener des frappes aériennes, car elle doit s’efforcer d’éviter les dommages collatéraux. M. Berquist affirme que des frappes sont souvent annulées pour éviter de causer du tort à des civils, «même si la cible est très attrayante». Il y a des répercussions à cette approche mesurée et relativement délicate. «Non seulement nous leur donnons plus de temps pour inspirer, former et développer des opérations, mais nous laissons

MÉDIAS SOCIAUX Sonia Rouleau DISTRIBUTION John Halas Tirage : 10 000 exemplaires distribués gratuitement, en main et en présentoir, deux fois par mois au coeur de la ville de Montréal Abonnement : Pour vous abonner, svp téléphonez au 514-931-0151 ou veuillez vous rendre à nos bureaux. Suivez-nous sur facebook: .com/epoquetimesmontreal www.epoquetimes.com

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Un homme transporte un enfant le 27 août 2016 à Alep après une frappe du régime.

Un homme est réconforté pendant que les secouristes sortent des décombres la dépouille de sa fille à la suite d’une frappe aérienne du régime le 27 septembre 2016 à Alep.

aussi cette crise des réfugiés s’envenimer», estime M. Berquist. «Cela fait boule de neige et beaucoup d’autres problèmes apparaissent. Lorsque les réfugiés s’enfuient, ils passent par la Turquie et il y a des pochettes de Daesh partout à travers le pays» qui, selon lui, peuvent radicaliser ou infiltrer les groupes de réfugiés. Entre-temps, les protocoles rigoureux suivis par la coalition ne sont pas suivis par les autres groupes impliqués dans le conflit. M. Berquist affirme que l’Irak, par exemple, qui est soutenu par les États-Unis, «fait encore moins attention dans ses sorties aériennes». Il y a eu des fois où les forces américaines ont alerté les forces irakiennes quant à la présence d’endroits potentiellement contrôlés par Daesh et elles ont appris par la suite que les Irakiens avaient bombardé la zone sans confirmer l’information. Quant aux récents bombardements à Alep par le régime syrien, M. Berquist affirme qu’il est possible que la Russie – bien que n’appliquant pas vraiment autant de discernement que les États-Unis – se trouve dans une position similaire, où l’allié local est souvent irréfléchi. Tandis que la Russie ne veut probablement pas trop de mauvaise presse, M. Berquist fait remarquer qu’elle «apprécie aussi être sous les projecteurs» afin d’être perçue comme une puissance mondiale. De l’autre côté, «je pense qu’elle a du plaisir à mettre au défi les États-Unis en ce moment, à voir à quel point elle peut nous pousser», ajoute-t-il.

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TORONTO 418, Consumers Road Toronto ON M2J 1P8 Tél. : 416 298-1933 Fax : 416 298-1299 VANCOUVER 530, E Kent S Avenue Vancouver BC V5X 4V6 Tél. : 604 439-9777 Fax : 604 438-8173 OTTAWA 988, Pinecrest Road Ottawa ON K2B 6B5 Tél. : 613 820-2580 Fax : 613 820-8107 EDMONTON #202, 10940 - 166A Street Edmonton AB T5P 3V5 Tél. : 780 428-8657 Fax : 780 988-5911 CALGARY #3, 1916 - 30 Ave NE Calgary AB T2E 7B2 Tél. : 403 616-8968 Fax : 403 250-5943

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Le futur système financier basé sur le bitcoin? Reggie Middleton explique que le bitcoin est bien plus que de l’argent numérique Valentin Schmid Époque Times Pour que vos placements génèrent de gros gains ou pour éviter des pertes malencontreuses, il faut aller à contrecourant. Très peu de personnes agissent selon ce principe autant que Reggie Middleton, pdg de la société de technologie fi nancière (fi ntech) Veritaseum. Sur son site web de recherche indépendant, BoomBustBlog, il a prédit la chute de Bear Stearns, de Lehman Brothers et du fabricant du Blackberry Research in Motion, du marché des prêts à haut risque ainsi que le redressement chez Apple. Reggie Middleton parie maintenant sur le bitcoin comme infrastructure de notre futur système fi nancier. Dans cette interview exclusive accordée à Époque Times, M. Middleton explique en quoi le bitcoin est bien plus que de l’argent numérique et comment, grâce à Veritaseum, on pourrait révolutionner la manière d’échanger des actions en bourse. Époque Times (É.T.) : Le Bitcoin est un marché diff érent, indépendant des banques centrales. Depuis un certain temps, vous jouez un rôle actif dans ce domaine, pouvez-vous expliquer à nos lecteurs en quoi consiste la monnaie numérique? Reggie Middleton (R.M.) : Le Bitcoin est un réseau de protocole basé sur le consensus. On peut le voir comme une grande toile sur laquelle vous pouvez peindre. Le plus célèbre réseau de protocole très familier est le protocole Internet (IP). Le protocole est en fait un ensemble d’instructions sur l’agencement d’une manière d’agir. Les protocoles Bitcoin et Internet sont comparables, car ils permettent d’aller sur un grand nombre de plateformes intéressantes et d’y greffer des applications. Ainsi, avec le protocole Internet, vous avez des choses de base comme le courrier électronique, le protocole de transfert de fichiers (FTP), ou des choses plus complexes comme le web mondial. Ensuite, vous avez des applications qui s’y implantent : Facebook, YouTube, Google Voice et ainsi de suite. Au-delà du protocole Bitcoin, comparable au courriel, la monnaie numérique bitcoin équivaut au service le plus fondamental. Il s’agit d’une application au-dessus du protocole, une monnaie P2P – qui a ses propres circuits de transport, éprouvés et sécurisés, et se passe de tierces parties pour des opérations de transactions gratuites. É.T. : Parlez-nous de votre entreprise. R.M. : Veritaseum utilise un protocole Bitcoin qui permet à chaque membre de deux ou plusieurs parties de procéder à des transactions directement les uns avec les autres, en peer-to-peer. L’application permet d’acheter et de vendre la valeur de chacun des 45 000 instruments fi nanciers qui affichent des symboles boursiers : des actions, des matières premières, des obligations, des revenus fi xes, des indices, des devises, etc. Vous négociez une valeur par le biais d’un échange numérique, en peer-topeer sans recourir à une banque ou un courtier. Vous êtes assurés d’être payés la valeur du contrat, car c’est une question de contrepartie [donc] sans risque. Les deux parties précisent la valeur sur le Blockchain, la base de données en consensus qui garantit la visibilité de toutes les actions par chacun et le paiement en retour. Cette valeur est mise en avant et il est impossible de ne pas être payé dans

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OLIVER TREY/NTDTV

Reggie Middleton lors d’une entrevue avec Époque Times à New York, le 31 août 2016

ce scénario parce que, même si votre contrepartie fait défaut, la transaction a toujours de la valeur. La transaction s’appelle un contrat à puce (contrat intelligent). Fondamentalement, c’est l’équivalent d’un contrat légal ou social, mais exécuté en langage informatique. Rente économique É.T. : Comment évitez-vous les honoraires de tiers? R.M. : L’élimination des tiers est intéressante parce que vous n’avez pas besoin de bourse ni d’une banque, ni d’un courtier pour négocier la valeur des instruments fi nanciers. Dans le marché capital peer-to-peer que Veritaseum essaie de créer vous éliminez toutes les frictions et toutes les entités qui n’ajoutent pas de valeur à la transaction. Faire payer des frais sans ajouter de valeur au service est une rente économique. Pensez à un propriétaire foncier qui a une salle de cinéma sur son terrain et juste devant celle-ci une fosse de 3 mètres impossible à enjamber par les visiteurs. Il fait payer des frais réguliers ou une taxe pour franchir cette bande de plus de 3 mètres pour ceux qui accèdent à la salle de cinéma. Un incendie se déclenche dans la salle et tout le monde se précipite vers l’unique sortie. Ce propriétaire exige à nouveau des frais de sortie, ceux ou celles qui n’ont pas les moyens de payer ne peuvent sortir et brûlent à l’intérieur. Il prend des frais ou une valeur de la transaction, mais il n’ajoute aucune valeur économique. Ce que fait Veritaseum consiste à permettre aux personnes coincées dans la salle de construire leur pont sur cette parcelle de terre de 3 mètres pour traverser et rejoindre directement l’autre côté. Ainsi donc, les rentiers économiques n’ont plus le pouvoir dans une transaction parce qu’ils n’ont plus l’accès exclusif aux ponts pour les transactions. Les particuliers peuvent maintenant procéder à leurs propres transactions et, si un intermédiaire essaie de les taxer, ils peuvent construire un pont pour passer par-dessus. Ainsi, les transactions bancaires, le courtage, les off res de fi nancement, les

prêts, etc. pourraient être effectués en peer-to-peer. Les rentiers, les banques, les courtiers, les échanges, les assureurs de la vieille école, etc. devraient être mis hors service à moins qu’ils se mettent à jour de manière significative et apportent une valeur supplémentaire. C’est une situation où tout le monde gagne. Vous vous débarrassez des dépenses supplémentaires qui peuvent maintenant être empochées par les utilisateurs. Grâce à Veritaseum, nous apportons de nouveaux modèles d’affaires, un monde meilleur pour demain. C’est le problème des banques É.T. : Où se dirige le prix du bitcoin? R.M. : On me pose beaucoup cette question. Pour être honnête, je n’en sais rien, mais si nous ramenons cela à une option binaire que ce soit acheter ou vendre, je pense qu’il va augmenter. Le bitcoin Blockchain est le plus éprouvé. Depuis

développée ne se passe de devises numériques. Une parfaite illustration réside dans la somme d’argent que vous gardez sur vous, dans votre poche. É.T. : Peut-être 50 dollars. R.M. : Je doute que la somme de 50 dollars soit représentative de tous vos actifs ou de leurs valeurs nettes. Je veux dire que l’essentiel de l’argent que vous possédez est ailleurs sous une forme numérique. L’argent liquide et non numérique est généralement inférieur à 1 % de l’avoir de chaque utilisateur. Ces avoirs sont stockés sur les bilans des banques privées. Et les fiches des banques privées, pour le dire en termes d’actifs numériques, ne sont pas des bases de données consensuelles, c’est fondamentalement un Blockchain analogue dépassé. La banque, elle-même, est un portefeuille numérique centralisé, rien de plus. Le concept est identique à celui du bitcoin; c’est simplement le versant de l’équation. Le Bitcoin est un réseau étendu, un algorithme de consensus.

« C’est une situation où tout le monde gagne. Vous vous débarrassez des dépenses supplémentaires qui peuvent maintenant être empochées par les utilisateurs. »

É.T. : Décentralisé.

R.M. : Les banques sont un réseau localisé et cenelles ont des – Reggie Middleton tralisé, réseaux de serveur, mais elles conservent des actifs 2009, sa valeur sur le marché est pas- numériques. Alors que Bitcoin n’a jamais sée de 9 milliards à 10 milliards de dol- été piraté, les banques se font pirater lars. Jusqu’à aujourd’hui, il n’a jamais régulièrement. Selon un rapport, J.P. été piraté, pas une seule fois. Morgan subit chaque jour 100 000 tentatives d’intrusions pirates. É.T. : Ce sont les échanges de bitcoins, Personne ne sait combien de ces les entreprises privées qui se font pira- attaques sont couronnées de succès, ter, comme récemment BitFinex, mais puisque J.P. Morgan ne divulgue pas cette information. Toutefois, si vous pas Bitcoin lui-même. êtes un voleur de banque de la trempe R.M. : Exact, les échanges ont été pira- de Willie Horton et que vous pouvez tés, cela revient à dire que le cambrio- trouver une entité avec 1000 milliards lage de la Citibank a un impact négatif de dollars d’actifs, puis une autre avec sur le dollar américain. 10 milliards, mais si la seconde entité est répartie autour de 400 millions de É.T. : Lorsqu’au XIXe siècle, les gens qui nœuds, vous pouvez décider d’essayer stockaient leur or dans une banque au 400 millions de mots de passe ou alors Texas se faisaient voler la moitié de leur de tenter directement le jackpot. or, ce n’était pas la faute de l’or. Les gens iront toujours à la banque. R.M. : En effet. Parce que la valeur de C’est cela qui rend l’archétype du bitl’or ne change pas. Les victimes de vol coin plus sûr. Comme disait Willie Horperdront quelques dollars, mais l’or gar- ton quand on lui demandait pourquoi il dera toujours sa valeur. Un fait très inté- volait les banques, il répondait : «Parce ressant également est qu’aucune nation que c’est là que l’argent se trouve.»

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Les îles de la mer Égée : zones de rétention géantes pour les réfugiés John Psaropoulos IRIN Tout le monde connaît tout le monde dans le village de Vavyloi, sur l’île grecque de Chios. Cette familiarité s’est longtemps traduite par une absence de criminalité et par un sentiment de sécurité. Mais tout a changé il y a environ un mois, lorsque des paysans ont remarqué que des oignons et des pommes de terre de leurs champs avaient été subtilisés dans la nuit. Et quand leurs maisons ont commencé à se faire cambrioler, les villageois se sont regroupés par quatre pour former des patrouilles nocturnes. «Nous prenons un bout de bois ou un tube en plastique. Nous ne cherchons pas à les blesser, nous essayons juste de les dissuader», a dit Yannis Siderakis, le mécanicien du village, faisant référence aux centaines de réfugiés et de migrants campant à moins de deux kilomètres de là, dans une usine d’aluminium désaffectée connue sous son acronyme : VIAL. Rachetées l’année dernière par la municipalité pour accueillir les réfugiés, la nef caverneuse en béton et la zone grillagée adjacente où ont été installés des maisons mobiles devaient servir de centre de rétention fermé pour les demandeurs d’asile en attente, ce qu’on appelle communément un hotspot. Mais l’accord entre l’Union européenne (UE) et la Turquie est entré en vigueur en mars et a changé la donne. Six mois plus tard, Chios accueille 3800 migrants et réfugiés, soit trois fois le nombre pour lequel le camp de VIAL avait été conçu. Tous sont libres de se déplacer sur l’île. «La première nuit [où nous avons patrouillé], je suis tombé sur un voleur», a dit M. Siderakis. «J’ai vu un noir courir avec des sacs en plastique. Je lui ai crié après. Il a lâché les sacs et s’est enfui. Je ne l’ai pas poursuivi. Il était rentré dans une maison par eff raction et avait pris de l’alcool, des cosmétiques pour femme, un fer à repasser, des chaussons, des chaussettes – rien de grande valeur, mais il avait mis la maison sens dessus dessous. Le propriétaire était sous le choc.» On entend des histoires similaires dans la ville de Chios, où le trop-plein de VIAL a donné naissance à deux grands campements. «On s’est fait cambrioler une fois. Ils ont pris une bouteille de whisky et une bouteille de cognac. À côté, ils ont pris des bières», a dit Adamantios Frangakis, propriétaire d’un café à deux pas de l’hôtel de ville. Un accord délétère L’accord entre l’UE et la Turquie a modifié l’opinion sur les migrations ici. Quand, à l’été 2015, les réfugiés transitaient sur l’île avant de poursuivre vers les Balkans, les îliens leur off raient de la nourriture, des vêtements et de l’aide. Mais, depuis qu’ils y restent immobilisés et que leur nombre augmente, leur présence commence à peser sur les ressources locales. L’accord prévoit qu’en échange d’une enveloppe de six milliards d’euros versés par l’UE sur deux ans et de la promesse de Bruxelles d’assouplir les règles d’octroi de visas pour les ressortissants turcs, la Turquie s’engage à empêcher le plus possible de réfugiés de quitter ses côtes et à réadmettre immédiatement ceux qui seraient interceptés dans ses eaux territoriales. La Turquie a également accepté d’accueillir les réfugiés et demandeurs d’asile renvoyés de Grèce au prétexte (contesté par des défenseurs

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Une fillette syrienne regarde par l’entrée de la tente de sa famille dans le camp de Souda, à Chios.

des droits de l’homme) que la Turquie est un pays tiers sûr. L’accord semble avoir eu l’effet souhaité : cette année, la Grèce a compté 166 000 nouveaux arrivants, contre 385 000 l’année dernière sur la même période. Mais cet accord a également transformé les îles grecques de l’est de la mer Égée en centres de rétention. Ceux qui sont sauvés en mer par la Garde côtière hellénique sont emmenés sur les îles de Lesbos, Samos, Chios, Leros et Kos, où ils sont retenus jusqu’à leur premier entretien de demande d’asile. Selon la réponse qu’ils obtiennent, soit on leur permet d’achever le processus sur le continent, soit ils sont renvoyés en Turquie. Mais, jusqu’à

et les réfugiés comme des codétenus. «La rétention [des réfugiés] n’est pas vraiment gérée», a-t-il dit à IRIN. «Elle se cantonne simplement aux limites naturelles de l’île. L’eau est la seule barrière. Mais cela concerne aussi [les] 50 000 habitants de Chios.» Marios et plusieurs autres réfugiés syriens dorment à même le sol dans le petit théâtre municipal de l’île. Un rideau improvisé avec des couvertures pendues à une corde sépare les hommes de la zone réservée aux femmes et aux enfants. «Les conditions ici sont terribles», a dit Marios à IRIN, admettant volontiers que les réfugiés sont si désespérés qu’ils apprennent à voler. «Je sais faire des dizaines de choses différentes […] J’irais travailler dans les champs pour ne serait-ce que 15 à 20 euros par jour juste pour pouvoir acheter des cigarettes.» «Nous savons que ce n’est pas de la faute des habitants de Chios, mais ce n’est pas de notre faute non plus», a-t-il dit. «Est-ce qu’ils veulent que nous partions? Donnez-nous nos papiers et nous partirons aujourd’hui même. Est-ce qu’ils veulent nous expulser? Expulsez-nous et qu’on n’en parle plus.» Les demandeurs d’asile sont autorisés à travailler, mais les petites économies insulaires n’off rent pas suffisamment d’opportunités pour des milliers de travailleurs étrangers et le chômage est actuellement de 23 % en Grèce. C’est le taux le plus élevé d’Europe. L’économie de Chios a subi des coups durs indépendants de la présence des migrants. Le tourisme est en baisse, comme en témoigne le nombre d’arrivées par avion, qui est passé de plus de

« Je sais faire des dizaines de choses différentes […] J’irais travailler dans les champs pour ne serait-ce que 15 à 20 euros par jour juste pour pouvoir acheter des cigarettes. » présent, seulement 509 personnes ont été transférées en Turquie en vertu de l’accord et les îles accueillent actuellement 14 000 réfugiés. Conçus pour la moitié de ce nombre, les équipements sont surchargés, tandis que de nouveaux arrivants débarquent presque chaque jour. «L’accord UE-Turquie a limité les flux [de réfugiés], mais il détruit l’économie, il détruit le sentiment de sécurité et il détruit ainsi la cohésion sociale», a dit à IRIN Manolis Vournous, maire de Chios. Criminalité du désespoir La surpopulation et le mécontentement croissant des réfugiés ont alimenté les émeutes et l’incendie qui a ravagé le hotspot de Moria, à Lesbos, la semaine dernière. La tension monte également à Chios, où M. Vournos a décrit les îliens

JOHN PSAROPOULOS/IRIN

L’un des grands camps des réfugiés à Chios

16 000 il y a huit ans à à peine plus de 7000 en 2015. Cette année, un incendie a par ailleurs dévasté les plantations de lentisques. Le mastic qui en est issu et ses produits dérivés sont la spécialité de Chios depuis l’Empire ottoman. Le sentiment d’insécurité et les pressions économiques ont contribué aux débats houleux quant à l’hébergement des réfugiés. Après une réunion du conseil municipal orageuse la semaine dernière, M. Vournous a été contraint de chasser les réfugiés du théâtre municipal. Il prévoit également de faire évacuer le deuxième campement de la ville et de créer un grand camp dans une ancienne décharge qui a été réaménagée, mais qui n’a pas encore été reliée aux réseaux d’eau et d’électricité. Résoudre le problème Dissimuler les réfugiés à la vue des îliens pourrait tranquilliser quelque peu ces derniers, mais cela ne résoudra pas tous les problèmes engendrés par leur présence. M. Vournous est furieux de voir que le service d’asile grec ne traite pas plus vite les demandes pour permettre aux réfugiés de partir. «Les autorités européennes et grecques ne font pas leur travail», a-t-il dit. «Qui mesure leur efficacité?» Le Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO) a déclaré son intention d’envoyer 700 agents chargés des demandes d’asile en Grèce après l’accord de mars. Jusqu’à présent 200 sont arrivés, dont seulement 126 sur les îles et ils ne sont que 20 à mener des entretiens. Le problème est en partie attribuable au fait que l’EASO ne peut pas contraindre les pays européens à envoyer des agents. «Nous avons demandé plus de personnel aux États membres», a dit JeanPierre Schembri, porte-parole de l’EASO. «[Mais] ils sont soumis à leurs propres surcharges nationales, car les dossiers s’accumulent dans les États membres de l’UE, qui comptent actuellement 1,1 million de cas.» Les dix-huit unités mobiles rassemblées dans le hotspot de VIAL pour mener les entretiens illustrent parfaitement l’ambition frustrée de l’EASO. Seulement quelques-unes d’entre elles sont utilisées. «Chaque jour, l’île reçoit en moyenne 120 nouveaux arrivants et pas plus de 50 demandes d’asile font l’objet d’une décision, tandis que 9000 demandeurs attendent encore», a dit Christiana Kalogirou, préfète de la région d’Égée du Nord. «Le problème critique est donc [le manque] d’effectif des services d’asile.» Les tensions sur l’île auraient pourtant pu être atténuées. Il y a un an, les membres de l’UE ont accepté de réinstaller 160 000 demandeurs d’asile de Grèce et d’Italie. En ce qui concerne la Grèce, seulement 4776 réinstallations ont jusqu’à présent été menées à bien. Une mise en œuvre lente d’un engagement «nettement insuffisant», a déploré le Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). M. Vournous estime que l’UE devrait faire amende honorable en off rant aux îles de l’est de la mer Égée une sorte d’aide au développement. «C’est le moins qu’elle puisse faire, car j’applique sa politique pour éviter à l’Allemagne, à l’Italie, à l’Autriche, à la Hongrie et à l’Espagne de faire face à un trop grand afflux», a-til dit. «Il me paraîtrait normal que [l’UE] m’aide à développer l’économie locale pour montrer que nous ne serons pas toujours qu’un poste-frontière, mais elle n’a pas la volonté de le faire.» Source : www.irinnews.org

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Une éthicienne du domaine des transplantations soutient la tenue d’une enquête en Chine Aron Lamm Époque Times STOCKHOLM – La Dre Annika Tibell est l’une des voix les plus respectées dans le domaine de l’éthique des transplantations d’organes. Actuellement médecin en chef pour le projet d’hôpital New Karolinska Solna dans la capitale suédoise, la Dre Tibell est l’auteure principale du premier énoncé de politique de la Société de transplantation sur la Chine en 2006 et elle est l’un des fondateurs du Declaration of Istanbul Custodian Group, une organisation importante en matière d’éthique des transplantations. Dans une récente entrevue, la Dre Tibell a uni sa voix aux appels pour la tenue d’une enquête internationale sur les pratiques de transplantation d’organes en Chine, alors que des chercheurs avancent que les prisonniers d’opinion sont la source principale d’organes depuis plus d’une décennie pour alimenter une immense et profitable industrie. Le sujet a refait surface l’été dernier lorsqu’un rapport produit par les enquêteurs Ethan Gutmann, David Kilgour et David Matas a présenté des données indiquant que plus d’un million de transplantations ont été réalisées en Chine depuis l’an 2000. Ils estiment que la source principale de tous ces organes est les pratiquants de Falun Gong, une discipline spirituelle que le régime chinois veut éliminer depuis 1999. Elle affirme que le nouveau rapport est exhaustif et approfondi, bien qu’il soit difficile à digérer étant donné la quantité d’informations. Selon elle, l’estimation de 60 000 à 100 000 transplantations par année est «stupéfiante» et elle appelle à la tenue d’une enquête rigoureuse par une organisation bien établie et reconnue comme l’ONU ou le Conseil de l’Europe. «J’aurais aimé que les appels à l’action auprès d’organisations importantes produisent plus de résultats. C’est honteux que ce ne soit pas le cas», affirme-t-elle.

Selon la Dre Tibell, lorsque la Société de transplantation (ST) révisera sa politique sur la Chine en 2017, elle devrait, autant que possible, inclure les conclusions du rapport Kilgour-Gutmann-Matas dans ses délibérations. Elle affirme que la ST devrait aussi contribuer à l’évaluation du rapport et de la situation générale concernant l’approvisionnement en organes en Chine. La Chine dément catégoriquement ces allégations sans s’y pencher en détail et elle affirme que, dans le passé, les organes provenaient principalement de condamnés à mort et qu’il y a maintenant un système de dons volontaires. Cette affirmation est remise en doute par des spécialistes des transplantations, dont les actuels dirigeants de la ST. «Dans plusieurs secteurs demeure un profond manque de confiance envers vos programmes de transplantations», a déclaré Philip O’Connell, ex-président de la ST, lors d’une conférence de presse à Hong Kong le 19 août dernier. «Il est important que vous compreniez que la communauté internationale est consternée par les pratiques auxquelles vous avez adhéré dans le passé.» «Beaucoup de gens dans la communauté internationale ne sont pas convaincus que la Chine a changé», a-t-il ajouté. L’événement à Hong Kong était la conférence biennale de la Société de transplantation et elle devait au départ coïncider avec des promesses de réformes en Chine visant à mettre fin à l’approvisionnement en organes chez les prisonniers exécutés. Lorsqu’il est devenu évident que ces réformes n’allaient pas voir le jour, les dirigeants de la ST ont mal digéré les promesses chinoises. Interagir avec la Chine sur les questions des transplantations est «extrêmement difficile», affirme la Dre Tibell. D’un côté, elle croit dans le dialogue qui fait pression sur la Chine pour changer, mais elle estime qu’il s’agit d’un «exercice d’équilibriste». «Mon avis est que toute interaction avec la Chine devrait avoir pour objectif

Philip O’Connell, ex-président de la Société de transplantation, lors d’une conférence de presse le 19 août à Hong Kong

SUN MINGGUO/ÉPOQUE TIMES

La Dre Annika Tibell, médecin en chef de l’hôpital New Karolinska en Suède KAROLINSKA INSTITUTET

le changement. Il n’y a aucune autre raison d’interagir avec la Chine», dit-elle. Lorsque la ST a choisi Hong Kong comme lieu pour sa conférence de 2016 – et qu’elle a planifié une session au sujet d’une supposée «nouvelle ère» du système de transplantation chinois – plusieurs ont senti que la Chine avait réussi à tirer le rideau sur un crime immense et qu’elle était dorénavant acceptée par la communauté internationale des transplantations. Une enquête réalisée par Époque Times avant la conférence a déterminé qu’il y a avait au moins une dizaine de panélistes, de présentateurs et de coauteurs chinois hautement controversés. Ceci a été communiqué à la ST. Un exemple est Shen Zhongyang, l’architecte derrière le centre de transplantation en plein essor du Premier hôpital central de Tianjin. Ce dernier fait l’objet des critiques de la ST en raison de ses temps d’attente extrêmement courts pour recevoir un organe. Selon des enquêteurs, cela est impossible sans l’existence d’une banque de «donneurs» vivants sur qui des organes peuvent être prélevés sur demande. Commentant les informations d’Époque Times, la Dre Tibell se demande pourquoi M. Shen a été en mesure de participer à la conférence comme coauteur d’un article, qualifiant sa présence de «surprenante». Un autre cas est celui de l’important chirurgien en greffes de foie Zheng Shusen, qui préside une organisation du Parti communiste dévouée à diffamer le Falun Gong. Il a aussi publié des articles démontrant la capacité d’obtenir des foies en l’espace de 24 heures, une chose pratiquement impossible à faire selon les experts à moins d’avoir un bassin de donneurs vivants prêts à être exécutés. Zheng, contrairement à Shen, était présent à la session, mais

la ST semble avoir tenté de le remplacer comme présentateur et s’est plus tard distancée de lui. La Dre Tibell affirme que le cas de Zheng «semble très troublant». Bien que le comité responsable du programme de la conférence ait révisé les articles avant leur présentation, la Dre Tibell a reconnu que «si les gens nous mentent en pleine face, ça devient difficile». Elle n’a pas voulu dire si elle pense qu’un chirurgien chinois qui fait partie d’un système secret qualifié de crime contre l’humanité par des enquêteurs aurait de la difficulté de Dre Annika Tibell mentir à la ST. «Je n’aime pas spéculer sur comment c’est de vivre sous une dictature», dit-elle. Le chirurgien des transplantations israélien et ex-membre du comité d’éthique de la ST, le Dr Jacob Lavee, a choisi de boycotter la conférence. La Dre Tibell affirme qu’elle respecte sa position, mais que la ST est allée dans l’autre direction de toute évidence. «Seulement à l’avenir, peut-être dans plusieurs années, pourrons-nous déterminer si cela a contribué à un développement positif ou bien à une plus grande acceptation [du système de transplantation chinois]», ajoute-t-elle. La Dre Tibell n’a pu participer à la conférence en raison de son implication avec l’hôpital New Karolinska. Lorsqu’on lui a demandé si elle aurait participé advenant un emploi du temps différent, elle a marqué une longue pause avant de répondre. «J’aurais eu besoin d’y songer longuement, étant donné le choix du lieu. Est-ce que j’aurais contribué à un changement positif en assistant ou bien est-ce que j’aurais contribué à une plus grande acceptation de pratiques que je juge inacceptables?»

« Mon avis est que toute interaction avec la Chine devrait avoir pour objectif le changement. Il n’y a aucune autre raison d’interagir avec la Chine. »

Extrait des Neuf commentaires Depuis la publication des Neuf commentaires sur le Parti communiste en novembre 2004 par le Dajiyuan (édition chinoise d’Époque Times), plus de 250 620 000 personnes ont démissionné du Parti communiste chinois (PCC) et de ses organisations. Nous republions donc ces commentaires ayant déjà une portée historique. Leur intégralité est disponible sur le site [www.epoquetimes.com].

Troisième commentaire LA TYRANNIE DU PARTI COMMUNISTE CHINOIS VI. L A R ÉVOLU TION CULTURELLE – LE MONDE BOULEVERSÉ PAR UNE POSSESSION MALIGNE (SUITE) L’objectif était d’établir le communisme comme unique et seule religion dominant le pays tout entier, contrôlant non seulement l’État, mais l’esprit de chaque individu. La Révolution culturelle poussa le PCC et le culte de la personnalité de Mao Zedong à un paroxysme. La théorie de Mao devait être utilisée pour imposer toute chose, et la vision d’un seul homme devait être gravée dans des dizaines de millions d’esprits. La Révolution culturelle, avec des

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méthodes sans précédent et que rien n’égalerait jamais, ne spécifiait pas ce qui ne pouvait pas être fait – intentionnellement. Au lieu de cela, le parti soulignait «ce qui pouvait être fait et comment le faire. Tout ce qui était en dehors de cette limite ne pouvait être fait, ni même envisagé». Au cours de la Révolution culturelle, tout le monde dans le pays accomplissait un rituel de type religieux : «Demandez des instructions au Parti le matin et faites un rapport au Parti le soir», saluer le président Mao plusieurs fois par jour en lui souhaitant une longévité sans fin, et s’adonner à des prières politiques matin et soir, quotidiennement. Presque

chaque lettré a vécu l’expérience d’écrire des autocritiques et des rapports de pensée. Les citations de Mao, telles que «battez-vous avec férocité contre chaque pensée égoïste» et «exécutez les instructions que leur objectif soit ou non compréhensible, approfondissez votre compréhension lors du processus d’exécution», étaient fréquemment récitées. Il n’était permis de vénérer qu’un seul «dieu» (Mao); de n’étudier qu’une seule sorte d’écrits (l’enseignement de Mao). Plus tard, la «déification» se développa au point où les gens ne pouvaient pas acheter de nourriture dans les cantines s’ils ne récitaient pas une citation ou ne saluaient pas Mao. En faisant des courses, en voyageant dans le bus ou même pour un appel téléphonique, on devait réciter une des pensées de Mao, même si elle n’était pas pertinente. En faisant ces choses, les gens étaient soit fanatiques soit

cyniques et, dans un cas comme dans l’autre, ils étaient déjà sous le contrôle du spectre pervers communiste. Produire des mensonges, tolérer les mensonges et compter sur des mensonges, c’était devenu le style de vie du peuple chinois. VII. LA RÉFORME ET L’OUVERTURE – LA VIOLENCE PROGRESSE AVEC LE TEMPS La Révolution culturelle a été une période pleine de sang versé, de tueries, de griefs, de perte de la conscience et de confusion entre le bien et le mal. Après la Révolution culturelle, les dirigeants du PCC ont fréquemment changé leurs bannières tandis que le gouvernement changea six fois de mains en vingt ans. La propriété privée est revenue en Chine, les disparités de niveau de vie entre zones urbaines et régions rurales se sont accrues, la surface des déserts s’est rapidement étendue,

l’eau des rivières s’est asséchée, l’usage de la drogue et la prostitution ont augmenté. Tous les «crimes» que le PCC a combattus sont à nouveau permis. Le cœur impitoyable du PCC, sa nature tortueuse, ses méfaits et sa capacité à ruiner le pays ont augmenté. Lors du massacre de Tiananmen en 1989, le Parti a mobilisé l’armée et les tanks pour tuer les étudiants qui protestaient sur la place Tiananmen. L’actuelle persécution des pratiquants de Falun Gong est encore pire. En octobre 2004, le gouvernement local a mobilisé 1600 policiers antiémeutes pour arrêter et tuer 50 paysans et réquisitionner leurs terres dans la ville de Yulin, dans la province de Shaanxi. Le pouvoir politique du gouvernement chinois a toujours été basé sur une philosophie de lutte et de violence. La seule différence par rapport au passé est que le Parti est devenu encore plus perfide.

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Santé

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Le persil pour les infections urinaires, les troubles menstruels, l’ostéoporose et les problèmes digestifs Conan Milner Époque Times

hommes. Il est riche en zinc, ce qui améliore la santé de la prostate et aide à diminuer l’inflammation.

Les herbes fraîches peuvent être difficiles à trouver, ce n’est pas le cas du persil qui est très répandu. Dans de nombreux restaurants, le persil est utilisé comme décoration, mais il est souvent l’élément le plus nutritif de l’assiette. Cette plante est riche en vitamines, en minéraux et en antioxydants, ce qui en a fait un remède populaire depuis la nuit des temps.

Vert et frais La couleur vert foncé du persil révèle une plante riche en chlorophylle, ce qui signifie qu’elle aide à détoxifier le foie, à atténuer une inflammation, à prévenir les dommages des radicaux libres et à protéger le corps contre les substances cancérigènes. Le persil est une des très rares herbes fraîches que vous pouvez trouver à longueur d’année à l’épicerie. Vous pouvez choisir entre les variétés à feuilles plates (également connu sous le nom de persil italien) et celles à feuilles frisées. Toutes les deux ont un goût semblable, mais le plat est de loin le plus savoureux. Une autre variété de persil qui fait son apparition dans les épiceries américaines aujourd’hui est cultivée pour sa racine blanche semblable à une carotte, une carotte blanche. En Europe, cette variété est appelée le persil de Hambourg ou le persil tubéreux. C’est un légume très commun que l’on mange cru ou cuit.

Reins et vessie Avant de devenir l’une des herbes culinaires les plus populaires au monde, le persil était considéré comme un remède. Le persil est encore utilisé pour traiter une variété de problèmes de santé, mais il est surtout connu pour son action efficace sur la vessie et les reins. L’agence allemande pour l’évaluation des remèdes à base de plantes, la Commission E, approuve son utilisation pour nettoyer les voies urinaires. Chez les herboristes, le jus de persil vient juste après le jus de canneberge pour traiter les infections de la vessie. Le persil est très étroitement lié au céleri. Le nom botanique latin du persil, Petroselinum, signifie «le céleri des rochers». Cette appellation nous réfère à sa préférence pour les sols rocheux ainsi qu’à sa réputation de dissoudre les calculs rénaux et de les prévenir. L’herbe des femmes Jadis, on utilisait le persil pour provoquer l’apparition des menstruations. Cet ancien usage, encore d’actualité, serait utile aux femmes qui ont un cycle long en rapprochant les périodes menstruelles. Pour cette raison, il est déconseillé aux femmes enceintes de manger trop de persil. Quelques branches prises occasionnellement ne posent pas de problèmes, mais une forte infusion ou un verre de jus fraîchement pressé sont à proscrire. À la fin de la grossesse, le persil est traditionnellement recommandé pour accélérer les contractions et faciliter l’accouchement. Le persil est un bon allié pour les femmes âgées qui souffrent d’ostéoporose. Il est une source exceptionnelle de minéraux, comme le calcium et le magnésium, qui renforcent les os. C’est également une bonne source de protéines, de fer, d’acide folique et de vitamines A et C. Il est particulièrement riche en vitamine K, un nutriment nécessaire à la coagulation sanguine. Le persil est également bénéfique aux

Système digestif Toutes les parties du persil sont bonnes pour l’ensemble du tube digestif. Il rafraîchit l’haleine, stimule l’appétit, soulage des flatulences et peut être utile dans le traitement du côlon irritable. Les propriétés médicinales les plus puissantes du persil se trouvent dans la graine, mais vous ne la trouverez peut-être pas à l’épicerie. Si vous cultivez votre propre persil, essayez de faire germer quelques graines et expérimentez une explosion de saveur de persil. Comme d’autres graines stimulant la digestion, la graine de persil est riche en huiles essentielles. Attention, si la graine elle-même est sans risque, l’huile essentielle présente un risque élevé de toxicité lorsqu’elle est consommée. Comment l’utiliser Il y a beaucoup de façons de se soigner avec le persil. Pour une infection du rein ou de la vessie, essayez le jus de persil frais. Pour les calculs rénaux, la Commission E recommande une infusion forte de la racine. Des maux d’estomac? Essayez une infusion de graines de persil. Cependant, le plus pratique avec le persil, c’est que vous pouvez aussi manger votre médicament. Le persil est non seulement nutritif, mais il a aussi bon goût (pur et croquant avec une pointe d’amertume). Pas étonnant que tant de traditions culinaires dans le monde

DOMAINE PUBLIC

Planche botanique du persil du livre des plantes médicinales de Köhler, 1890

utilisent au moins un condiment à base de persil. En France, il y a la persillade : une préparation à base de persil et d’ail additionnée de jus de citron ou de vinaigre. Au Brésil, le persil haché est combiné avec des oignons verts pour faire le cheiro-verde. Les Argentins font mariner la viande crue dans du persil, de l’ail et de la sauce pimentée appelée chimichurri et ils réservent une cuillerée ou plus de cette marinade qu’ils ajoutent au plat au moment de servir. Une

version italienne appelée gremolata combine le persil haché avec de l’ail et du zeste de citron. Le taboulé provient du Moyen-Orient qui est le berceau de la culture du persil. Fondamentalement, le taboulé est une salade où le persil est combiné avec un grain cuit, traditionnellement du blé concassé ou boulghour. Mise en garde : Pour tout problème de santé, veuillez consulter un professionnel de la santé avant de commencer un traitement.

La recette ci-dessous présente un grain de remplacement au boulghour, le sarrasin, pour une version sans gluten. Le taboulé au sarrasin • 2 bouquets de persil plat, finement haché (soit environ 4 tasses) • 1 oignon rouge, finement haché • 1 grosse tomate, finement hachée • 1/3 de tasse de menthe fraîche, finement hachée • le jus de deux citrons • 1 cuillère à soupe d’huile d’olive ou de graines de lin • 1/2 tasse de boulghour de sarrasin • 1 tasse d’eau • sel et poivre

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Le taboulé provient du Moyen-Orient qui est le berceau de la culture du persil.

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Préparation Dans une casserole de taille moyenne, porter l’eau à ébullition et ajouter les grains de sarrasin. Cuire jusqu’à ce qu’ils deviennent tendres (environ 10 minutes). Égoutter et réserver. Dans un grand bol, mélanger le persil, la menthe, l’oignon et la tomate. Ajouter le sarrasin, le jus de citron, l’huile, le sel et le poivre, bien mélanger.

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Au-delà de la science

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Cinq histoires de souvenirs d’avant la naissance Tara MacIsaac Époque Times Dans Au-delà de la science, Époque Times explore les recherches et les récits examinant les phénomènes et les théories qui posent un défi aux connaissances actuelles. Nous nous penchons sur les idées stimulant l’imagination et ouvrant de nouvelles possibilités. Partagez vos idées avec nous sur ces sujets, parfois controversés.

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Beaucoup de gens racontent qu’ils se souviennent du temps où ils étaient dans le ventre de leur mère, du moment de leur naissance et – dans les cas les plus mystiques – d’avoir été au-delà de notre dimension, avant d’être dans le ventre de leur mère. Il est difficile de prouver l’existence de ce phénomène en dehors des témoignages anecdotiques mais, pour plusieurs personnes, il s’agit là d’expériences bien réelles. Dans son livre Stories of the Unborn Soul: The Mystery and Delight of PreBirth Communication, Elisabeth Hallett, une infirmière diplômée ayant une formation en psychologie, a écrit que nous entendons rarement des histoires d’avant la naissance parce que parler d’une expérience que contredit la vision commune de la réalité peut être angoissant. Une dame a raconté : “J’ai hésité à partager ces expériences, principalement par peur que les gens pensent que je suis complètement timbrée.”»

ture grise, il se souvenait des paroles de la chanson qui jouait, il avait vu Nicola arrêter dans une station-service pour s’informer de la direction de l’hôpital, il avait vu qu’elle avait utilisé un téléphone public à l’hôpital et que, dans la salle d’attente, elle avait pris un chandail qui ne lui appartenait pas et qu’elle l’avait enfilé. Tout ce qu’il a raconté était véridique. Elle avait une voiture grise à cette époque, mais n’en avait pas eu d’autres depuis environ deux ans après la naissance de Michael. Certains mots dont Michael se souvenait de la chanLe garçon se rappelle – Michael Maguire son correspondaient à la chanson qui jouait une chanson qu’elle écoutait souvent sur en chemin vers l’hôpital une cassette dans la voiture. Il s’agissait Sur le site internet de la Near-Death d’un hôpital de campagne et elle s’était Experience Research Foundation (Fon- perdue en route, alors elle avait dû arrêter dation de recherche sur les expériences à une station-service pour demander la de mort imminente), Nicola E. a raconté direction. Il n’y avait pas de service pour l’histoire d’un de ses élèves nommé un téléphone cellulaire dans cet hôpital, Michael. Nicola était l’amie de la mère alors elle avait dû utiliser un téléphone de Michael, celle–ci est décédée alors qu’il public. Elle avait honte d’avoir pris le n’était âgé que de quelques mois. Nicola chandail qui ne lui appartenait pas; il était avait assisté à la naissance de Michael là et elle avait froid, alors elle l’avait enfilé parce qu’elle avait accompagné à l’hôpital et gardé. Personne ne l’avait réclamé. Elle son amie qui était mère célibataire. Nicola n’avait parlé de cela à personne. n’avait plus eu de contact avec Michael ni avec sa famille après le décès de son amie, Comme se réveiller d’une anesthésie Un homme nommé Michael Maguire jusqu’à ce qu’il devienne son élève en quatrième année. Michael parlait rarement de a confié à Hallet que son expérience peut sa mère avec Nicola, mais il savait qu’elles se comparer à ce qu’on ressent avant et avaient été des amies. après une anesthésie : Les élèves devaient raconter leurs plus «Je me souviens clairement d’avoir été anciens souvenirs. Michael leva sa main dans un état ni matériel ni physique puis, et commença à décrire en détail le voyage soudainement, de m’être retrouvé sur jusqu’à l’hôpital dans la voiture de Nicola terre, prisonnier dans le corps d’un bébé. alors que sa mère allait lui donner nais- C’est un peu comme lorsqu’on subit une sance. opération. Un moment, vous êtes dans Il raconta qu’ils étaient dans sa voi- la salle d’opération comptant à rebours

« Je me souviens clairement d’avoir été dans un niveau de conscience puis, soudainement, de m’être retrouvé sur terre, prisonnier dans le corps d’un bébé. »

à partir de dix; le moment suivant, vous vous retrouvez dans la salle de réveil. La différence majeure est que lorsqu’on subit une opération, on se sent un peu étourdi avant et après l’opération. Dans mon expérience, j’étais tout à fait alerte avant et après la transition sur terre.»

«C’est la dame qui a pris soin de moi avant ma naissance» L’histoire qui suit a été partagée sur Reddit : «Mon collègue m’a confié une histoire au sujet de sa fi llette de quatre ans. Lui et sa femme l’ont amenée dans une vieille mission en ville, c’est une attraction touristique où il y a une statue de la vierge Marie près de l’entrée. Sa fille avait montré du doigt la statue en s’exclamant : “Papa, je la connais! C’est la dame qui s’est occupée de moi avant ma naissance!”»

Souvenirs de complications à la naissance Une femme nommée Joelle a raconté à Hallett que lorsqu’elle était dans la trentaine, sa tante lui avait parlé des complications survenues à sa naissance, ce Une voix rassurante que sa mère ne lui avait jamais dit. Les souveLinda Parrino a parnirs qu’elle avait de sa tagé son histoire d’expérience prénatale sur naissance prirent tout leur sens après les révéun forum About.com : lations de sa tante. «Je me souviens d’avoir Sa tante lui a raconté f lotté sur un nuage. que sa naissance s’était Aussi loin que je pouvais déroulée d’urgence à la voir, il y avait des nuages maison. Elle était sans roses et bleus. J’étais en vie lorsqu’elle est sortie paix, j’ai entendu une voix qui semblait être du ventre de sa mère. une voix de femme, Sa tante avait mis son mais je ne la voyais petit corps dans une autre chambre, pensant pas. Elle parlait doucequ’elle était mort-née. ment et la communica– Linda Parrino tion était plutôt télépaLorsque la sage femme est enfin arrivée, elle a thique. Je me souviens heureusement réussi à qu’elle me disait qu’il ranimer le bébé. était temps pour moi d’aller sur la terre Ce dont Joelle se souvenait c’est d’«être et… de naître. J’ai répondu que je voulais dans un endroit indescriptible. C’est pai- rester là où je me sentais en sécurité. Elle sible ici, tranquille, d’autres gens sont avec a dit que je devais y aller maintenant, de moi. Ils sont un. Nous sommes un. Ni ne pas m’en faire, que tout irait bien. Du homme ni femme – je peux le voir dans plus loin que je me rappelle, ce souvenir ma tête, mais je n’arrive pas à le décrire. m’a réconforté toute ma vie.» Il n’y a pas de voix, mais j’entends des mots. Quelqu’un dit, “il y a un corps, la personne qui l’avait a senti que cette vie Pour en savoir davantage : était trop difficile et elle a changé d’idée.” http://www.nderf.org/NDERF/NDE_Experiences/nicola_e_friend_other.htm Si je le veux, je dois partir maintenant, https://www.reddit.com/r/Glitch_in_the_ maintenant. J’hésite, j’entends une voix Matrix/comments/2dvs9f/toddler_daughter_ près de moi dire : “Non, c’est trop tôt, freaks_me_out_with_prebirth/ trop tôt, attends un peu”, mais je ne peux http://paranormal.about.com/library/blstory_ attendre. Je dois retourner. Quelqu’un dit : april01_23.htm http://paranormal.about.com/od/index.htm “décide maintenant”.»

« Je me souviens d’avoir flotté sur un nuage. Aussi loin que je pouvais voir, il y avait des nuages roses et bleus. J’étais en paix. »

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Spécial Mile End

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Comment devenir une fée urbaine en 13 étapes MANON DUMAS

Mathieu Côté-Desjardins et Nathalie Dieul Époque Times

munautaire, rassembleuse dans le quartier», dévoile Patsy Van Roost. 9. Elle laisse des traces de magie par-ci par-là Dans son projet de Saint-Valentin, Patsy prenait le soin de coudre un cœur avec du papier japonais, en laissant les fils dépasser pour que les gens ne jettent pas l’invitation au recyclage. «Ça marche! Le fil indique qu’on a pris le soin de coudre. Ce sont des points de suture pour réparer et relier les gens», philosophe la fée. Toutefois, elle mélange toujours la boîte aux lettres et des outils web.

On sait tous qu’il n’est pas donné à tout le monde d’être capable de voir les fées. En devenir une exige certainement tout un processus de transformation. Qu’en est-il des fées urbaines et de leurs projets magiques éphémères, mais à impact durable? Rencontre avec l’une d’elles, qui a vécu sa pleine maturation de fée il y a quelques années dans le Mile End. Voici les étapes de la métamorphose de Patsy Van Roost, qui n’a rien de commun.

10. La fée urbaine sait se faire aider Pour réaliser ses projets, elle recrute des «facteurs», des chauffeurs, des voisins sympathiques pour tâches connexes, des experts des médias sociaux. «La magie est aussi dans l’aide spontanée des voisins», révèle-t-elle.

1. On ne choisit pas d’être une fée urbaine «Être fée n’est pas un conte de fées. C’est un peu triste, mais c’est beau», lance Patsy, qui a grandi avec l’histoire de La petite fille aux allumettes. 2. Une fée émerge de circonstances ordinaires à première vue Le fait de devenir fée est parti d’une réalité : celle de la solitude extrême. Patsy Van Roost élevait seule son fils, gagnant sa vie en tant que designer de faire-part de mariage. Elle travaillait à la maison dans son grand appartement du Mile End. Elle a fait, entre autres, des cartes de Noël et le livret de baptême de René-Charles pour Céline Dion. Elle travaillait seule pendant que son fils était à la garderie, elle rencontrait ses clients le soir en faisant garder son enfant, puis travaillait encore jusqu’à 2 ou 3 heures du matin. «J’étais tout le temps seule, excepté quand je rencontrais ces magnifiques gens amoureux», relate-t-elle.

11. La fée urbaine sait faire des sacrifices «Aujourd’hui, je commence à être payée pour mon travail. Le métier de fée : 7 jours et 7 nuits sur 7. Même la nuit, ça travaille dans le sommeil. C’est excitant. Ça fait 4 ans. Je ne peux plus m’arrêter», rappelle Patsy.

Un portrait de la fée dans son atelier

jet : c’est la rue Waverly entre Saint-Viateur et Fairmount. 3. Elle fait un voyage qui est un élément déclencheur Quand son fils a eu 10 ans, ils sont partis pendant cinq mois en voyage en Amérique du Sud. Ils y ont rencontré des gens souriants, qui allaient à la rencontre les uns des autres. «Je me suis rendu compte que je ne rentrerai plus jamais à Montréal pour m’enfermer dans mon atelier. J’avais entre 30 et 40 ans et je vivais comme une femme de 90 ans», se souvient la fée milendoise. 4. La fée urbaine fait des études pour accélérer sa métamorphose De retour à Montréal, elle a étudié en design d’événement. «J’ai découvert qu’il y avait une ville dans laquelle on pouvait jouer et tisser des liens», expose Patsy. 5. Elle fait ses balbutiements de fée en 2012 Elle détestait profondément Noël, mais elle a quand même utilisé cette fête pour faire sa sortie en tant que fée, créant son premier projet participatif avant Noël 2012. Venant de terminer ses études, elle n’avait pas un sou, donc elle s’est donné le défi de réaliser cet événement sans dépenser un sou. Comme il lui restait beaucoup de papier et d’enveloppes de son métier précédent, c’est le matériel qu’elle a utilisé. «Je me demandais si on pouvait encore créer de la magie à Noël en 2012. Est-ce qu’on peut créer encore de la magie avec une enveloppe qui va dans une boîte aux lettres? Est-ce qu’on peut créer encore de la magie en toute simplicité, avec du low tech (technologie réduite), no tech (sans technologie)?», continue-t-elle. 6. Une fée urbaine sait repérer la magie existante À l’époque, elle habitait dans le Mile End depuis 22 ans. Elle avait repéré un endroit où il y avait déjà de la magie, où elle devait réaliser son pro-

7. Quand une fée sème de la magie, elle en récolte «Dès le 2 décembre, je commençais à distribuer une page de l’histoire que j’avais choisie, celle de La petite fille aux allumettes. La première des 25 maisons que j’avais choisie a participé à ma douce folie et les autres ont aussi emboîté le pas, jour après jour! J’ai commencé à croire à la magie», se réjouit à nouveau Patsy. Deux semaines plus tard, une femme est sortie de chez elle et l’a prise dans ses bras pour la remercier. Cette même femme a décidé de contacter les médias. C’est ainsi qu’elle a fait la une du Devoir à la fête des Mères, à la Saint-Valentin et lors du jour du Souvenir. 8. La fée utilise les fêtes commerciales pour y remettre de la magie «Avec le temps, j’ai pris toutes les fêtes – maintenant devenues commerciales, qui ne sont que de la consommation –, afin d’orchestrer une expérience magique, com-

12. Elle reconnaît l’importance du Mile End dans son apprentissage de fée C’est son terrain de jeu, c’est là qu’elle a tout testé et qu’elle a appris son métier de fée. «La moitié des projets que je vends ailleurs, ce sont des projets que j’ai faits ici, pour lesquels je n’avais pas été rémunérée et qui avaient fait fureur. Là, je suis capable de mesurer l’impact. Il y a même eu des films qui ont été faits sur mes démarches, j’ai été très médiatisée», réalise-t-elle. Maintenant, on la veut à Lachine, Montréal-Nord, NDG, Côte-des-Neiges… 13. Une fée urbaine doit être à l’écoute de ses rêves «En 2017, ce sera le 375e anniversaire de Montréal. La vie m’aide à réaliser ce rêve que j’écris depuis deux ans. D’abord, je suis en train de laisser ce titre de “la fée du Mile End” pour “la fée urbaine”», évoque-t-elle. Son grand rêve? Aller vivre dans quatre arrondissements différents pendant un an. Elle louerait une chambre pour quatre mois chaque fois, chez quelqu’un qui connaît déjà ses voisins. Après deux mois à rencontrer les gens du quartier, elle pondrait un projet sur mesure pour cet arrondissement et le réaliserait avec les gens du coin. Puis, elle reprendrait sa valise pour recommencer le tout ailleurs. «Avoir une exposition et un livre à la fin de cette tournée serait une belle manière de boucler la boucle», rêvasse-t-elle. Pour retrouver Patsy et ses projets : www.patsyvanroost.com Facebook : www.facebook.com/patsy.roost

Liste de choses magiques à accomplir Écrire des r ou let tres d’am es aux arbr de centenaires Montréa l

Ouvrir un e école de f ées

Proposer à la métropole d’avoir sa fée de la cité (puisqu’elle a son poète de la cité)

MIKAEL THEIMER NOÉMIE LETU

Un instant capturé pendant Mile End Papas, un projet conçu pour honorer tous les papas à l’occasion de la fête des Pères.

Pendant la déambulation collective du Décompte de Noël

L’atelier de la fée urbaine pendant les ateliers de création qu’elle offrait à qui le voulait pour concocter des cartes de Noël à offrir aux itinérants de Montréal. MIRABELLE RICARD MARYSE BOYCE ALEX TRAN

Déambulation pendant L’innocence des objets, une visite guidée chez 12 personnes alors que chacun nous raconte l’histoire d’un objet dont il ne se séparera jamais.

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La fée en plein travail

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Le Mile End : un quartier d’histoire et de passages FRÉDÉRIQUE BINETTE/ÉPOQUE TIMES

Frédérique Binette Époque Times Ce qui rend le Mile End si particulier aujourd’hui c’est la diversité des communautés qui l’ont habité au cours des deux derniers siècles; celles qui l’ont construit, celles qui l’ont quitté, puis celles qui se le sont réapproprié. Retraçons les grandes lignes de l’histoire du Mile End à travers quelques-uns de ses plus beaux bâtiments. Parmi les plus anciens monuments, notons l’ensemble majestueux situé entre le boulevard Saint-Joseph et l’avenue Laurier, à l’angle du boulevard Saint-Laurent et, en particulier, l’église Saint-Enfant-Jésus-du-Mile-End (18571858). Ils formaient un des noyaux institutionnels de la population francophone qui, avec la communauté anglophone, habitait le Mile End à l’origine. Quelques familles étaient propriétaires de plusieurs terrains du Mile End : les Beaubien, les Bagg, les Clark. En 1861 et 1878, les villages Saint-Jean-Baptiste et SaintLouis-du-Mile-End, situés de part et d’autre de l’actuelle avenue du Mont-Royal, se séparèrent du vaste territoire de Côte Saint-Louis dont ils faisaient partie, impulsés par le développement de nouveaux moyens de transport qui allaient transformer l’économie des villages. «Il y avait des divergences d’opinions entre les gens qui étaient plus de l’économie traditionnelle [c’est-à-dire liée aux activités d’extraction de pierre grise et de tannerie] et les gens qui avaient envie de développer le village par l’arrivée du chemin de fer et par la possibilité qui allait venir en 1864 de rejoindre le centre-ville par le tramway [à cheval]», raconte Justin Bur, fin connaisseur de l’histoire du quartier et membre actif de la société d’histoire locale Mémoire du Mile End. En 1895, le village Saint-Louis-du-Mile-End devint ville Saint-Louis et l’appellation Mile End disparut des registres officiels. En 1905, à l’angle du boulevard Saint-Laurent et de l’avenue Laurier, fut construit l’hôtel de ville (l’actuelle caserne de pompier) de style «château», à l’image des hôtels prestigieux du Canadian Pacific de l’époque. Le 31 décembre 1909 (ou 1er janvier 1910), ville Saint-Louis fut annexée à la Ville de Montréal. Les quelques années précédant l’annexion furent extrêmement déterminantes pour le cadre bâti : «Tout le monde savait que les taxes augmenteraient aussitôt que l’ancienne Ville Saint-Louis ferait partie de la Ville de Montréal, donc il y a eu beaucoup de constructions de bâtiments et d’infrastructures», relate Susan Bronson, architecte spécialisée en conservation du patrimoine, résidente du Mile End depuis 35 ans et auteure d’un ouvrage à paraître sur l’histoire du quartier. En 1904, un nouveau règlement rendit obligatoires, entre autres, les salles de bain et l’éclairage naturel aux nouvelles résidences. Les duplex et triplex se multiplièrent. Non seulement furent-ils nombreux, mais la culture architecturale de ces maisons en rangée aurait eu beaucoup de mérite. «La qualité de la maçonnerie est extraordinaire, les proportions des façades sont intéressantes […] Le règlement était assez précis pour assurer un bel équilibre entre la diversité des façades et une certaine uniformité du paysage de la rue en même temps. Le recul par rapport au trottoir permettait d’avoir un jardin devant les maisons et des escaliers extérieurs», affirme Mme Bronson. Ce fut également l’époque au cours de laquelle, fuyant la persécution religieuse en Europe de l’Est et en Russie, de nombreux juifs migrèrent à Montréal et s’installèrent graduellement le long du boulevard Saint-Laurent. Ils s’établissent initialement au sud de l’avenue du Mont-Royal et arrivent dans le Mile End après 1910. On trouva alors sur la Main plusieurs boucheries kasher, boulangeries, théâtres yiddish, synagogues, etc. S’il reste peu de traces des plus petites synagogues établies dans les maisons en rangée de l’époque, il en reste deux d’architecture plus monumentale sur l’avenue Fairmount, dont la synagogue B’nai Jacob, partiellement cachée par la façade de l’actuel Collège français ajoutée dans les années 1960 – mais l’œil attentif pourra encore y lire les inscriptions en hébreu. Outre les petits commerces, l’industrie de la confection devint le principal moteur économique du quartier, et les manufactures se multiplièrent le long de la Main, puis de la voie ferrée. Or, les conditions de travail difficiles et les maigres salaires des «travailleuses de l’aiguille» fomentèrent d’importants mouvements syndicaux, surtout au sud de l’avenue du Mont-Royal, mais qui touchèrent aussi le Mile End. Un bel héritage architectural de cette époque est l’édifice Peck, situé à l’angle du boulevard SaintLaurent et de la rue Saint-Viateur, une ancienne manufacture aujourd’hui rénovée et hébergeant l’entreprise florissante de multimédia Ubisoft. Après la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive, mieux nantie qu’à son arrivée, déménagea vers d’autres quartiers comme Hampstead, Côte-St-Luc, Côte-desNeiges et Outremont, plusieurs familles louèrent leur propriété aux nouveaux immigrants d’alors, notamment les Portugais et les Grecs. Si le noyau institutionnel de la communauté portugaise se trouvait aux abords de l’église Santa Cruz, à l’angle des rues Rachel et Clark, plusieurs familles s’installèrent aussi dans le Mile End. Elles rénovèrent leurs

Œuvre de l’architecte Aristide Beaugrand-Champagne, l’église St. Michael et St. Anthony, située à l’intersection des rues Saint-Viateur et Saint-Urbain, détonne dans le paysage avec son énorme dôme et son clocher ressemblant à un minaret. L’église a été construite en 1915 par la communauté irlandaise, elle appartient maintenant à la communauté polonaise. Les messes sont dites encore aujourd’hui en anglais et en polonais.

propriétés avec un grand souci du détail, ce qui leur valut, en 1975, un prix de l’Ordre des architectes du Québec : «les petites icônes religieuses sur les tuiles à côté de l’entrée, les petites statues dans le jardin distinguent les propriétés des familles portugaises. Plusieurs des jardins sont extraordinaires», décrit Mme Bronson. Quant à la communauté grecque, elle établit quelques commerces le long de l’avenue du Parc, mais s’installe aussi à Parc-Extension. La communauté irlandaise s’installa dans les environs et fit construire la magnifique église St. Michael’s (1915), située au coin des rues Saint-Viateur et Saint-Urbain, desservant la communauté catholique anglophone du nord de l’île de Montréal : la «signature du quartier, affirme M. Bur, avec son énorme dôme et son clocher qui est une petite tour ressemblant à un minaret, cette église détonne dans le paysage. Elle est vraiment très remarquable», souligne-t-il. En effet, l’architecte Aristide Beaugrand-Champagne aurait préféré l’inspiration byzantine à l’inspiration occidentale : «le choix de cette tour représente comment les églises du début de la chrétienté avaient été transformées pendant la conquête ottomane», explique M Bur. Les années passant, l’église se vida peu à peu de sa communauté irlandaise et le diocèse de Montréal offrit de la partager avec la communauté polonaise. Elle devint alors l’église St. Michael’s and St. Anthony’s en référence à SaintAntoine-de-Padoue. Aujourd’hui, les messes y sont encore données en polonais et en anglais. «Les lieux de culte du Mile End sont extraordinaires comme témoignages de la transformation de la population au fil du temps. On en a plusieurs qui ont eu deux, trois, quatre, même cinq différentes congrégations, souvent de différentes confessions, au fil du temps. Les lieux de culte peuvent à eux seuls raconter l’histoire du quartier», soutient Mme Bronson. Avec l’après-guerre, à l’instar d’autres grandes villes américaines, les quartiers centraux de Montréal eurent de moins en moins la cote. «On voulait habiter dans une

nouvelle maison de banlieue, être au bord de l’autoroute, ne pas être dépendant du système de transport en commun. Les quartiers centraux sont devenus mal aimés», relate M. Bur. L’industrie manufacturière déclina peu à peu et le réseau ferroviaire fut graduellement délaissé au profit des routes. La gare du Mile End ferma et finit par être démolie en 1970. Le Mile End devint l’un des quartiers les plus pauvres de Montréal. Mais les grandes anciennes manufactures et leur immense fenestration attirèrent peu à peu plusieurs artistes et intellectuels qui en firent leurs lieux de création. Des petits cafés et salles de spectacles ouvrirent leurs portes et des comités de citoyens soucieux d’améliorer la qualité de vie de leur quartier se formèrent : «le quartier est graduellement passé d’un endroit où on habite seulement lorsqu’on n’en a pas les moyens à un endroit où tout le monde veut habiter», explique M. Bur. C’est ainsi que le Mile End se refit une réputation, puis suscita la convoitise : les valeurs foncières grimpèrent en flèche jusqu’à, paradoxalement, abriter de plus en plus difficilement ceux qui lui avaient pourtant refait une beauté jadis… Aujourd’hui, le Mile End semble faire hommage à ses plus beaux bâtiments et aux communautés qui l’on façonné. «Avec le Rialto qui est en train d’être transformé de façon fantastique pour restaurer toute sa beauté intérieure et extérieure, avec l’église Saint-Enfant-Jésus qui a eu le retour de ses anges sur sa façade, avec l’église St. Michael’s qui a eu le cuivre de son toit refait, avec la Ville de Montréal qui reconstruit le Bain Saint-Michel qui était littéralement en train de tomber en morceaux, il y a de l’attention qui est portée à nos plus grands monuments», conclut M. Bur. Et en ce sens, les sociétés d’histoire locale, telles que Mémoire du Mile End et les Amis du boulevard SaintLaurent, ont un rôle important à jouer pour faire reconnaître la valeur patrimoniale de ses bâtiments et mieux intégrer l’ancien à l’existant.

FRÉDÉRIQUE BINETTE/ÉPOQUE TIMES

FRÉDÉRIQUE BINETTE/ÉPOQUE TIMES

C’est dans l’édifice Peck, ancienne usine de confection de vêtements, que s’est installée l’entreprise florissante Ubisoft, à l’angle de la rue Saint-Viateur et du boulevard Saint-Laurent.

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Sur le côté sud de la rue Fairmount, derrière la façade moderne du Collège français, on peut voir la devanture de l’ancienne synagogue B’nai Jacob et ses inscriptions en hébreu.

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www.EpoqueTimes.com NATHALIE DIEUL/ÉPOQUE TIMES

Jeu-questionnaire : connaissez-vous votre quartier?

Question : Quel est l’actuel nom des rues suivantes : chemin des tanneries rue Saint-Louis rue Lauretta

Question : Quelles étaient les limites du village Saint-Louisdu-Mile-End lors de son incorporation en 1878? Réponse : La limite nord était près de l’actuelle rue de Castelnau et la limite est était entre les rues Henri-Julien et Drolet. Aujourd’hui, les limites du district électoral vont jusqu’à l’est du parc Laurier à l’est et à la rue Van Horne au nord. Les limites sud et ouest (avenue du Mont-Royal et rue Hutchison) demeurent inchangées. Le Mile End couvrait donc l’actuelle Petite-Italie et le secteur Marconi.

Réponse : avenue du Mont-Royal Réponse : avenue Laurier Réponse : rue Saint-Viateur

Question : En quelle année le tramway fit-il son apparition sur la Main? Réponse : La Main accueille le tramway à cheval en 1864, puis le tramway électrique en 1892. Dans les années 1920, le bus fit son apparition à Montréal et, plus polyvalent, il concurrença rapidement le tramway qui disparut au cours des années 1950.

Les mesures d’apaisement de la circulation Les Milendois ont la protection de l’environnement à cœur et cela se reflète, entre autres, par les mesures d’apaisement de la circulation mises en place par le district. Il s’agit d’aménagements qui modèrent le flux de circulation sur les rues résidentielles et qui peuvent notamment prendre la forme d’avancées de trottoir, de traverses piétonnes et autres FRÉDÉRIQUE BINETTE/ÉPOQUE TIMES marquages au sol, de stationnement de rue, etc. Lorsque conjointe à des activités de verdissement et à l’ajout de mobilier urbain, cette «révolution du coin de la rue», comme l’a nommé le conseiller du district du Mile End, Richard Ryan, fait de ce quartier un lieu où il fait bon vivre et se balader.

À l’intersection des rues Henri-Julien et Maguire, l’allée de trottoir est bordée d’une bande végétale des deux côtés. Une belle façon de concilier esthétisme et environnement.

Le Mile End en chiffres

Source : Profil de district électoral, Mile End. Ville de Montréal, 2014 Utilisant les données du recensement 2011 de Statistique Canada

NATHALIEDIEUL/ÉPOQUE TIMES

• En 2011, la population du district électoral était d’environ 32 000 habitants. • Par rapport à l’ensemble de la ville de Montréal, la population du Mile End est jeune : le groupe des 25-34 ans est surreprésenté (28,5 %) alors que tous les autres groupes d’âge sont sous-représentés. • Dans le Mile End, près d’une personne sur deux (48,8 %) vit seule, alors que le taux est de 40,7 % pour la ville de Montréal. La proportion de couples sans enfant est supérieure dans le Mile End (47,5 %) par rapport à la ville de Montréal (37,7 %). • En 2011, le coût moyen du logement était de 819 $/mois, soit 12 % de plus que pour la ville de Montréal. La valeur des logements dans le Mile End est supérieure à celle de la ville de Montréal (415 372 $ c. 373 475 $). • Le Mile End est un district des plus bilingues : 68,7 % des résidents connaissent l’une et l’autre des deux langues officielles. • Le visage de l’immigration a changé : aujourd’hui, les personnes originaires de France comptent pour la plus grande proportion des immigrants (18,2 %). Viennent ensuite les personnes originaires du Portugal (6,2 %) et de la Grèce (1,9 %). • La population du Mile End est très scolarisée : 53,9 % de la population détient un certificat, un diplôme ou un grade universitaire alors que ce taux est de 33,8 % pour la ville de Montréal. • Dans le Mile End, le taux de chômage est inférieur à celui de Montréal (7,4 % c. 10 %). • Le revenu total moyen des ménages du Mile End en 2010 était de 59 068 $, soit 2,3 % supérieur à celui de Montréal. Le revenu des familles comptant un couple et des enfants était de 100 204 $, soit 11,3 % supérieur à celui de Montréal. • Dans le Mile End, 41,1% de la population dit avoir un sentiment d’appartenance à la religion catholique, 7 % à la religion juive et 2,4 % à la religion musulmane. 37,2 % de la population dit n’avoir aucun sentiment d’appartenance religieuse.

D’une culture architecturale ayant beaucoup de mérite, les maisons en rangée du quartier Mile End sont exemplaires par la qualité de leur maçonnerie, la proportion de leur façade et leur souci du détail.

w w w. c o m m e c h e z s o i m o n t re a l . c o m 277, avenue Laurier Ouest, Montréal QC H2V 2K1 - Tél. : 438 345-7915

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Science

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Les oiseaux utilisent la grammaire dans leurs chants Époque Times La grammaire est largement considérée comme étant unique à la communication humaine. Néanmoins, une étude publiée en 2011 dans Nature Neuroscience suggère que cette structure linguistique est également utilisée dans certains chants d’oiseaux. Kentaro Abe et Dai Watanabe de l’Université de Kyoto ont mené des expériences sur les moineaux du Japon (Lonchura striata domestica). Ces oiseaux passent la plupart de leur temps à communiquer entre eux par des appels soudains. Dans la nature, les moi-

neaux du Japon répondent bruyamment quand ils entendent un chant peu familier, généralement de moineaux intrus. Les chants d’oiseaux consistent en différents sons, semblables aux différentes syllabes d’un mot. Lors de leurs expériences, les chercheurs ont d’abord joué à plusieurs reprises des chants d’oiseaux, jusqu’à ce que les moineaux les utilisent et arrêtent de répondre en émettant des cris. Les syllabes des mots ont ensuite été délibérément changées, quatre nouvelles versions ont été jouées aux moineaux. «Ce que nous avons découvert était inattendu», partage Abe, selon New Scientist. Les moineaux n’ont répondu qu’à une

des quatre nouvelles versions, la «SEQ2», ils sont restés impassibles aux trois autres. Cette réaction a été constante chez près de 90 % des moineaux étudiés. «Cela indique l’existence d’une règle spécifique dans l’ordre séquentiel des syllabes de leurs chants, partagé à l’intérieur de leur collectivité», a expliqué Abe à New Scientist. Gisela Kaplan, une figure d’autorité sur le chant des oiseaux à l’Université de Nouvelle-Angleterre, a dit à l’Australian Broadcasting Corporation : «C’est comme si vous leur présentiez une phrase telle que “nous irons au zoo demain”. Certaines versions de cette phrase sont grammaticalement acceptables, d’autres

comme “zoo demain nous irons au” ne le sont pas.» Les scientifiques ont localisé la région du cerveau des moineaux activée lorsque des fautes de grammaire sont présentes – le nidopallium antérieur. Cette zone correspond à l’aire de Broca du cerveau humain. Des expériences complémentaires par Abe et Watanabe ont démontré que la capacité de distinguer la grammaire n’était pas innée chez ces oiseaux. Les moineaux élevés en isolement n’ont pas réagi à SEQ2 avant d’avoir passé deux semaines avec les autres oiseaux. Ils ont eu à apprendre la langue et ils l’ont d’ailleurs appris rapidement.

La plus grande pyramide au monde n’est pas située en Égypte Jack Phillips Époque Times La plus grande pyramide au monde n’est pas la grande pyramide de Gizeh. Elle n’est même pas située en Égypte. Le titre échoit en réalité à la grande pyramide de Cholula dans la région de Puebla au Mexique. Connue sous le nom de Tlachihualtepetl, ce qui signifie «montagne artificielle» en Nahuatl, il s’agit d’un ancien temple utilisé par les Aztèques, mais il pourrait avoir été construit avant leur civilisation. La pyramide a été construite en plusieurs étapes. Les chercheurs estiment que sa construction a débuté au IIIe siècle av. J.-C. et s’est terminée au IXe siècle apr. J.-C., selon David Carballo, archéologue de l’Université de Boston, Massachusetts, qui s’est entretenu avec la BBC au sujet du monument. La pyramide, construite à Cholula, est large de 1500 pieds (457 m) et haute de plus de 200 pieds (61 m) – quatre fois plus large que la grande pyramide de Gizeh, dont la hauteur est en réalité de 455 pieds (139 m). Selon la BBC, elle est le plus grand monument connu construit par l’homme jusqu’alors. Cependant, au premier regard, on ne pourrait voir qu’il s’agit d’une pyramide – le sol qui la recouvre est couvert d’herbes et d’arbres. En plus, les Espagnols ont construit une église sur le dessus.

À l’époque où le conquérant espagnol Hernan Cortez est arrivé en Amérique, la pyramide était couverte par la dense végétation de la jungle. Lorsque ses forces armées ont marché sur Cholula, ils ont tué près de 3000 personnes et incendié la partie basse de la cité en rencontrant peu de résistance. Ce n’est qu’en 1910 que la pyramide fut enfin découverte. Selon un reportage de la BBC, des locaux l’ont découverte lors de travaux de construction d’un asile psychiatrique. Les premières excavations ont déterré des restes humains : os, crânes déformés et squelettes déformés d’enfants. La construction de cette pyramide demeure un mystère. Les experts ne savent pas exactement qui a construit la pyramide et à quelle époque sa construction a commencé. D’après les légendes de la région, elle aurait été construite par un géant. La population aux environs de la pyramide était cosmopolite et aisée, elle avait fait fortune grâce aux routes commerciales de la région. «Il semble que ce peuple était multiethnique, avec beaucoup de migration», a raconté M. Carballo à la BBC. La pyramide a été construite en adobe – briques faites d’un mélange de boue et d’autres matériaux, comme le sable ou la paille, puis cuites au soleil – et peinte en noir, jaune et rouge. Elle aurait été abandonnée au VIIe ou VIIIe siècle.

La grande pyramide de Cholula dans la région de Puebla au Mexique, connue sous le nom de «montagne artificielle» par les Aztèques. Les experts affirment qu’elle a été construite avant leur civilisation.

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Café Dépôt, 150 Ste-Catherine Ouest, complexe Desjardins Palais de justice La tour Radio-Canada Galerie du Parc, 3575 Parc Métro McGill, sortie 20/20 Marché Tau, 4238 Saint-Denis Édifice Balfour, 3575 St-Laurent Centre de commerce mondial Édifice Berman, 4040 St-Laurent Le Commensal, 1204 McGill College Jean Coutu, Mont-Royal coin Berri Omer De Serres, 334 St-Catherine est Second Cup et Café Dépôt, Place Dupuis Guy-Favreau Y Centre, 200 boul. René-Lévèsque ouest Terra verde, 159 Saint Antoine ouest, Palais des Congres Pâtisserie St-Louis de France, 3575 Berri Métro Sherbrooke Café étudiant de L’Institut d’Hôtellerie, Métro Sherbrooke Second Cup, au coin des rues McGill et Président-Kennedy Café Suprême, Place Bonaventure, 800 rue de la Gauchetière Café Panfiore, 1080 Beaver Hall, coin Belmont, Métro Square-Victoria Vieux Duluth express, 800 rue de la Gauchetière, Métro Bonaventure Jardin du Plateau, 933 Mont-Royal est Boulangerie Premiere Moisson 860 Mont-Royal est Bibliotheque Mile End, 5434 av.du Parc Banque Laurentienne, 1100 Mont-Royal est YMCA, 1440 rue Stanley 5e étage Caisse populaire, 1145 Bernard ouest Bibliothèque publique d’Outremont, 41 St-Just Ave. Banque Laurentienne, 1447 av. Van Horne Clinique Medical Plateau Mont-Royal, 1374 Mont-Royal est, suite 103 Société de développement de Montréal, 330 rue Champs de Mars Édifice du 480, St-Laurent Restaurant Mr. Ma, 1, Place Ville-Marie Van Houte, 277, Ste-Catherine Est Boulangerie Samos, 4379, St-Laurent Marché Sabor Latino, 4387, St-Laurent Café Le Centre, 1999, ave des Canadiens-de-Montréal (Centre Bell)

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Voyage

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1re partie

Les croisières, un marché en pleine expansion Christiane Goor Époque Times

Les gondoles qui se balancent au pied de la piazza San Marco CHARLES MAHAUX

Aujourd’hui, les croisières ont le vent en poupe et le rêve peut devenir réalité. Mais qu’en est-il entre la promesse des photos proposées sur l’Internet ou dans les catalogues et la réalité? Voici le récit de notre dernière expérience guidée par Neptun Cruises. Embarquement à Venise sur le MSC Orchestra À notre arrivée sur le quai au pied du paquebot, il ne reste plus qu’à suivre la file de passagers qui semblent venir d’horizons bien divers selon des bribes de conversations captées çà et là. D’une formalité à l’autre, la passerelle est rapidement franchie et c’est la même curiosité impatiente qui pousse chacun à chercher entre les multiples ponts du bateau où se trouve sa cabine. Quelle chance, depuis notre balcon, la vue sur Venise s’annonce exceptionnelle. Quand enfin le navire lance ses sirènes, tout le monde s’éparpille sur les ponts ou retrouve son balcon pour assister au lever du rideau sur Venise, dite la Sérénissime. Tandis que le paquebot fend les flots le long du canal della Giudecca, nous partageons avec les aventuriers du Moyen-Âge le même émerveillement ébahi en découvrant cette ville mythique qui, depuis la mer, se révèle dans ses plus beaux atours. On connaît le centre historique qui gravite autour de la place Saint-Marc, mais visiblement tous les quartiers de la ville en font partie : une profusion de toits de tuiles rouges hérissés de coupoles et de campaniles effilés sans oublier les multiples canaux qui dessinent les artères de la cité bâtie sur l’eau. Aucune rue à l’horizon, toutes les entrées de Venise sont autant de ponts dodus pour permettre le passage des petits bateaux vers les canaux étroits qui sillonnent la ville, un ballet incessant de bateaux-taxis, de vaporettos, de canots sans oublier les gondoles qui se balancent au pied de la piazza San Marco. Quand notre navire prend enfin le large, chacun se réjouit déjà de vivre la même expérience lors du retour, mais dans la lumière matinale cette fois.

CHARLES MAHAUX

Depuis le balcon du MSC Orchestra, la vue sur Venise est exceptionnelle.

Le tempo des escales Ce sont elles qui chaque jour insufflent un rythme au voyage. Ce sont elles que viennent chercher la plupart des passagers qui privilégient ce mode de vacances. À leurs yeux, c’est la meilleure manière de découvrir des villes, des sites antiques, des L’Acropole, l’icône de la ville d’Athènes paysages en un laps de temps relativement court, et ce, sans se fatiguer. On pose ses un climat d’une douceur exceptionnelle. valises dans un hôtel flottant tout confort, Après Venise, découverte de Bari qui se on débarque juste avec son sac, on visite révèle une des villes les plus riches d’Itasous la houlette de guides expérimentés qui lie du Sud, au confluent des cultures occiparlent votre langue et on revient au bateau, dentale et orientale. Cap vers la Grèce et des souvenirs pleins la tête et un peu plus ses multiples facettes. Katakolon d’abord, porte d’entrée vers le site d’Olympie discultivés! La Méditerranée est devenue le deuxième tant de 33 kilomètres seulement, mais d’aubassin dédié aux croisières. Un essor qui cuns préfèrent savourer sur le quai un petit s’explique aisément par la richesse de son vin du pays, les yeux perdus à l’horizon et histoire, la multiplicité des civilisations sur les quelques barques de pêcheurs qui se qui s’y croisent, des paysages insolites et dandinent en attendant que vienne la nuit

La ville de d'Oia en Grèce avec ses maisons troglodytiques construites dans la falaise.

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CHARLES MAHAUX

pour une virée en mer. Santorin ensuite, la destination par excellence des Cyclades, qui a peut-être vendu son âme aux touristes. Il vaut mieux fuir la capitale Fira et se rendre à Oia qui a préservé son caractère authentique avec ses maisons troglodytiques construites dans la falaise, les unes sur les autres. Athènes, l’Acropole, l’icône de la ville, et son musée qu’il faut sans aucun doute visiter une fois dans sa vie. Cependant, la capitale grecque est bien plus qu’un conservatoire de vieilles pierres

et elle mérite qu’on s’y perde pour la sentir vivre, d’autant qu’il est aisé de rejoindre le centre touristique grâce au métro qui part du Pirée. Kotor, au Monténégro, à découvrir au bout d’une longue baie cernée de falaises vertigineuses. La bourgade fortifiée n’est qu’un enchevêtrement de venelles pavées qui s’enroulent autour de belles demeures ornées de balcons de pierre, un joyau protégé à juste titre par l’UNESCO. À suivre dans la prochaine édition

CHARLES MAHAUX

2016-10-02 10:13 PM


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