Époque Times édition du 17 octobre 2016

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ÉÉDITION MONTRÉALAISE É • 12E ANNÉE É NO 21 • 17 OCT. AU 13 NOV. 2016 • WWW.EPOQUETIMES.COM

PROCHAI N NUMÉRO 14 NOVEM BRE

Informatique : scénario catastrophe Un maliciel nouvellement diffusé sur le web permet de prendre le contrôle de ces nouveaux appareils qui peuvent (souvent inutilement) se connecter à internet, formant ainsi des botnets si puissants qu’ils arrivent à submerger pratiquement n’importe quel système informatique.

Journée mondiale du don d’organes et de la greffe

Le tourisme de transplantation

Époque Times profite de la Journée mondiale du don d’organes et de la greffe pour publier un numéro spécial.

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Un lecteur perspicace Époque Times publie un échange de courriels avec un lecteur très au fait de la lutte intestine au sein du Parti communiste chinois. Peut-être y trouverez-vous réponse à vos questions...

PAGE 3 WIKIMEDIACOMMONS

Conseil des dictatures de la personne de l’ONU

Les plantes coups de cœur de nos spécialistes en herboristerie

Alors que certains des régimes les plus répressifs de la planète s’apprêtent à être réélus au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, des voix canadiennes s’élèvent pour demander du changement.

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GERRY SMITH/NTD

NATHALIE DIEUL / ÉPOQUE TIMES

L'importance de la glutamine pour le corps PAGE 12

LAURA D’ALESSANDRO/CC/FLICKR.COM

2e partie

Les croisières, un marché en pleine expansion PAGE 7

CHARLES MAHAUX

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Publié dans 35 pays et en 21 langues.

À PROPOS DE NOUS Époque Times est une entreprise médiatique lauréate qui publie sur papier et en ligne dans 35 pays et en 21 langues. À Montréal, Époque Times est imprimé en français et en chinois, tandis qu’il est imprimé en anglais et en chinois à Toronto, Ottawa, Calgary, Edmonton et Vancouver. L’entreprise est indépendante et détenue par des intérêts privés. Époque Times a d’abord vu le jour en chinois aux États-Unis en 2000, avec comme objectif de rapporter des nouvelles véridiques et non censurées sur la Chine. Nous étions les premiers à rapporter le camouflage de l’épidémie du SRAS et, à la suite de nos reportages, des enquêtes internationales sur les prélèvements d’organes forcés en Chine ont été lancées. Nous nous efforçons de fournir aux lecteurs une perspective informée et objective sur les sujets qui les préoccupent. Dans notre approche et notre contenu, nous défendons les valeurs humaines, les droits et les libertés universels. Pour notre entreprise, les intérêts de nos lecteurs passent avant tout, et ce, dans tout ce que nous faisons.

ÉPOQUE TIMES MONTRÉAL 1099, rue Clark, bureau 3 Montréal QC H2Z 1K3 Téléphone: 514 931-0151 Télécopieur: 514-868-0843 DIRECTRICE ET RÉDACTION Pauline Paul pauline.paul@epochtimes.com 514 435-7491 PUBLICITÉ Maud Bertholet maud.bertholet@epochtimes.com MÉDIAS SOCIAUX Sonia Rouleau DISTRIBUTION John Halas Tirage : 10 000 exemplaires distribués gratuitement, en main et en présentoir, une fois par mois au coeur de la ville de Montréal Abonnement : Pour vous abonner, svp téléphonez au 514-931-0151 ou veuillez vous rendre à nos bureaux. Suivez-nous sur facebook: .com/epoquetimesmontreal www.epoquetimes.com

Encore des dictatures au Conseil des droits de l’homme de l’ONU? La Chine, la Russie, l’Arabie saoudite et Cuba sont en lice pour une réélection potentielle Matthew Little Époque Times Trop de régimes totalitaires siègent au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, sapant sa mission fondamentale de défense de la démocratie et des droits de l’homme. C’est ce qu’en pensent plusieurs victimes, groupes de défense des droits de la personne et députés fédéraux. Une solution serait de n’accorder le statut de membre du conseil qu’aux représentants des pays qui ont fait preuve de respect envers les droits de l’homme. Ce n’est absolument pas le cas actuellement, comme en témoigne Michael Levitt, président du Souscomité des droits internationaux de la personne. «À nos yeux, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU est une entité qui passe un temps démesuré sur un seul pays, Israël, une démocratie. Nous ne pouvons permettre que cela continue. Il doit y avoir de la place pour discuter des questions de démocratie et de droits de l’homme», a-til affirmé lors d’une conférence de presse sur la Colline du Parle-

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(De gauche à droite) Michael Levitt, président du Sous-comité des droits internationaux de la personne, Irwin Cotler, ex-député, et Peter Kent, critique en matière d’affaires étrangères, s’expriment lors d’une conférence de presse à la Colline du Parlement canadien, le 2 octobre 2016.

ment le 5 octobre 2016. Alors que quelques-uns des pays les moins regardants sur les droits de l’homme – la Chine, la Russie, l’Arabie saoudite et Cuba — sont en passe d’être réélus, Michael Levitt et d’autres membres espèrent un change-

Annonce à nos lecteurs Chers lecteurs, L’édition montréalaise d’Époque Times vit les mêmes défis financiers que les autres journaux québécois pendant cette transition vers le numérique, devenue incontournable. Au lieu d’une édition toutes les deux semaines, nous imprimerons désormais une seule édition papier mensuelle. L’industrie médiatique vit de profonds bouleversements avec l’avènement des nouvelles manières d’accéder à l’information. Cela a poussé encore récemment – fin septembre – plusieurs journaux et groupes médiatiques québécois à former la Coalition pour la pérennité de la presse d’information afin de demander le soutien de l’État. Au Canada, les habitudes des lecteurs changent rapidement : selon les statistiques de journaux canadiens, 59 % des lecteurs lisent les journaux imprimés en 2016 contre 68 % l’année précédente. Plus de 25 % des lecteurs accèdent régulièrement aux journaux par quatre plateformes : journaux imprimés, site web, tablette et téléphone. Il est clair que de nouvelles stratégies d’affaires doivent être développées pour s’adapter à ces changements. Nous sommes persuadés que l’édition papier répond toujours à un besoin réel. Nous ferons tout en notre possible pour continuer à imprimer, même si nous poursuivons le virage numérique. Nous vous invitons à nous suivre sur notre site web et à vous inscrire à notre infolettre pour recevoir plus régulièrement nos informations indépendantes. Nous remercions tous nos lecteurs pour leur fidélité dans cette belle aventure qui dure depuis près de 12 ans. L’équipe d’Époque Times Montréal www.epoquetimes.com Suivez-nous sur Facebook : facebook.com/epoquetimesmontreal

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ment. Pour les familles des victimes, c’est tout simplement impératif. «Je viens d’un pays où avoir une opinion n’est pas considéré comme un droit humain», explique Rosa Maria Paya, une militante cubaine des droits de l’homme, fille du réputé militant Oswaldo Paya. «Dès que votre opinion mûrit et se mue en une proposition de changement démocratique, votre vie est en danger. C’est ce qui est arrivé à mon père ainsi qu’à notre cher ami Harold Cepero, tous deux assassinés il y a quatre ans par les agents de sécurité du régime cubain.» Pour Yang Jianli, dissident politique chinois exilé aux ÉtatsUnis et survivant du massacre de la place Tiananmen, l’ONU offre une occasion unique aux pays de montrer du doigt les multiples abus perpétrés par le régime chinois. «Ces dernières années, beaucoup de démocraties ont peur de s’attirer les foudres de Pékin et elles n’ont fait que peu d’efforts pour remettre en cause la Chine sur les questions de violation des droits de l’homme. Mais le mécanisme de vote des Nations Unies pourrait permettre à ces pays de faire face, d’un seul bloc, à la Chine sur ces questions», explique-t-il à la conférence de presse. Plusieurs critiques se sont exprimées sur l’inefficacité actuelle du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (UNHRC). D’après Peter Kent, député conservateur et ex-ministre de l’Environnement, cela s’explique en grande partie par la façon dont les pays s’échangent ces votes. À l’heure actuelle, lorsque les pays établissent des accords, l’un d’entre eux va soutenir une motion de ce côté-ci en échange d’un vote pour l’adhésion à tel comité de ce côté-là, et ainsi de suite.

Les votes d’adhésion au UNHRC, comme beaucoup d’autres à l’ONU, sont toutefois anonymes, et ce, afin de protéger les pays. «Je pense que les gouvernements se sont compromis au fil des années en échangeant ces votes confidentiels», explique Peter Kent. «Je pense qu’il serait utile et encourageant que le gouvernement canadien divulgue la façon dont il vote, même si cela nuirait probablement à sa campagne visant à obtenir un siège au Conseil de sécurité à l’avenir.» En quittant la Chambre des communes plus tard ce jourlà, Stéphane Dion, ministre des Affaires étrangères, alors qu’il était questionné sur la position du Canada quant à la réélection de la Chine à l’UNHRC, a indiqué que la décision serait rendue publique à un certain point. «Le Canada fera part de sa décision en temps voulu, mais ce que je peux vous dire, c’est que nous considérons aussi les positions nettes des Canadiens s’exprimant au sujet des droits de l’homme. Tout particulièrement quand quelqu’un comme Irwin Cotler est à leurs côtés», a dit le ministre. M. Cotler, qui s’est retiré de la politique l’année dernière après une carrière respectable en tant que député fédéral et ex-ministre de la Justice, a fondé le Raoul Wallenberg Centre for Human Rights. Le groupe s’est associé avec UN Watch et la Human Rights Foundation, afin de faire entendre les voix des familles des victimes des pays siégeant à l’UNHRC. «Ils souffrent continuellement, tourmentés par l’emprisonnement des leurs et des tortures qu’ils subissent. Et ils souffrent aussi de voir que les mêmes personnes qui abusent de leurs proches sont élues au Conseil des droits de l’homme de l’ONU», ajoute M. Cotler.

TORONTO 418, Consumers Road Toronto ON M2J 1P8 Tél. : 416 298-1933 Fax : 416 298-1299 VANCOUVER 530, E Kent S Avenue Vancouver BC V5X 4V6 Tél. : 604 439-9777 Fax : 604 438-8173 OTTAWA 988, Pinecrest Road Ottawa ON K2B 6B5 Tél. : 613 820-2580 Fax : 613 820-8107 EDMONTON #202, 10940 - 166A Street Edmonton AB T5P 3V5 Tél. : 780 428-8657 Fax : 780 988-5911 CALGARY #3, 1916 - 30 Ave NE Calgary AB T2E 7B2 Tél. : 403 616-8968 Fax : 403 250-5943

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Les réponses aux questions d’un lecteur sur la lutte des factions en Chine Larry Ong Époque Times

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De : James À : Époque Times

Bonjour, J’ai vu un article de Reuters qui prétend avoir trois informateurs au sein du gouvernement du PCC qui sont directement liés à la haute direction (Xi Jinping et ses alliés) et qui ont révélé leurs informations sous l’anonymat. L’article dit qu’il y a trois factions au sein du gouvernement chinois : la clique du Zhejiang dirigée par le président Xi Jinping; la faction Tuanpai (ou la Ligue de la jeunesse communiste) dirigée actuellement par le premier ministre Li Keqiang; et le gang de Shanghai qui est dirigé par l’ancien chef suprême Jiang Zemin et qui, selon l’article, maintient encore un pouvoir considérable. Époque Times a publié un article qualifiant la faction Tuanpai de «zombie politique», mettant en doute son existence. Cependant, selon Reuters, la faction Tuanpai est très visible et puissante. L’une des sources citées par l’article (de ReuDe : Époque Times ters) affirme qu’au moins un membre À : James de la faction Tuanpai sera élu l’année prochaine au Comité permanent du Politburo, indépendamment Cher James, de ce que fera Xi Jinping. De toute Nous n’avons pas écrit sur la «clique du Zhejiang» parce que les preuves de son exisfaçon, Li Keqiang restera au pouvoir, tence ne sont pas assez solides. Contrairement à Jiang Zemin, Xi Jinping semble avoir car il n’aura pas atteint «l’âge de la été moins enclin à établir sa propre faction politique dans le Zhejiang, ou Fujian, au retraite». Donc, le premier ministre début de sa carrière (ce manque apparent d’ambition l’a probablement aidé à accéLi devrait avoir au moins un allié der au plus haut niveau politique). Le terme «clique du Zhejiang» n’est que récemdans le tout puissant Comité perment apparu dans les discours politiques. manent. C’est vrai que Xi Jinping a récemment promu ceux avec qui il avait travaillé dans ces provinces, mais il s’agit davantage de faire confiance à des visages familiers qu’à Cordialement, se rabattre sur des allégeances de type mafieux. James Nous avons cité Li Datong, ancien rédacteur au China Youth Daily, quand nous avons parlé de la Ligue de la jeunesse communiste comme d’un «zombie politique», car nous partageons cet avis. De nombreux dirigeants du Parti, y compris Xi Jinping, ont à un certain moment travaillé dans la Ligue de la jeunesse. Alors sont-ils tous membres de la faction Tuanpai? Toutefois, c’est assez normal que les anciens membres de l’élite de la De : James Ligue de la jeunesse, Hu Jintao et Li Keqiang, soient alliés; après tout, les deux dirigeants de la Ligue de la jeunesse sont des guanerdai accomplis, À : Époque Times soit des fonctionnaires qui ont gravi les échelons grâce à leurs propres mérites et non du fait d’avoir un père ayant fait la révolution. Bonjour Larry, Nous avons abordé l’alliance politique entre Hu Jintao, Wen Jiabao et Je vous remercie de votre réponse informative. […] Li Keqiang, trois membres présumés de la faction Tuanpai, et Xi Jinping. Au cours de l’été, il y a eu une série d’articles [d’Époque Times] (basés sur les sources anonymes comme celles citées par Reuters/Business Insider) qui disait que la famille de Jiang Zemin faiSincères salutations, sait l’objet d’une enquête. Larry Ong Tout d’abord, il y avait des articles qui disaient que Jiang Zemin et Jiang Mianheng étaient placés en résidence surveillée. Puis, encore plus intéressant, il y avait un article disant que Jiang Zemin avait été détenu par la Police armée du peuple et remis à la Commission militaire centrale. Je voulais croire que le président Xi avait finalement décidé d’arrêter Jiang Zemin. À mon avis, Jiang Zemin est l’une des personnes les plus perverses qui n’a jamais existé sur la Terre, peu importe à quel point il peut paraître drôle lors des rencontres internationales et des séances de photos. Il y avait quand même des problèmes immédiats avec cette histoire, des indicateurs qui mettaient en doute son authenticité. D’une part, l’article disait que la Police armée du peuple avait arrêté Jiang Zemin et l’avait amené dans une installation miliDe : Époque Times taire appartenant à la Région militaire de À : James Pékin (RMP). Le problème est que, selon l’article, cela a eu lieu en juin dernier. Pourtant, il n’y avait plus de Région militaire Cher James, de Pékin ni à cette époque ni maintenant. En ce qui concerne notre article de juin dernier suggérant que Jiang Zemin avait été emmené de son domicile, notre source Le président Xi avait aboli le système de d’information a indiqué qu’il avait été mis dans un établissement militaire dans l’ancienne Région militaire de Pékin. La régions militaires (il y en avait sept au total) Région militaire de Pékin a été remplacée par le Théâtre de commandement central en février dernier, mais ce changement et l’a remplacé par un système de «théâtres ne contredit pas les informations que nous avons reçues, car des parties de l’ancienne Région militaire de Pékin, notamment de commandement». Avant le mois de juin, Pékin, Tianjin et Hebei, font partie du nouveau Théâtre de commandement central. la RMP a été remplacée par le Théâtre de commandement central. Nous comprenons que notre source d’information voulait donner plus de détails sur l’endroit où se trouvait Jiang Zemin à l’époque, mais il a décidé qu’il fallait mieux garder les choses un peu vagues. D’autre part, bien que l’article se réfère à une source d’information différente, il y a Nous avons été informés que Jiang Zemin avait été emmené de chez lui après la publication de notre premier reportage, des preuves que l’information sur la détenmais nous avons estimé que cette information était moins fiable que la première. tion ou l’assignation à résidence de Jiang Nous sommes conscients que Jiang Mianheng a été vu à l’Université ShanghaiTech alors qu’il est censé être placé sous une Mianheng est fausse. Jiang Mianheng est certaine forme de détention à domicile. Cependant, il n’y a rien d’étonnant que le fils de Jiang Zemin apparaisse en public en toujours président de l’Université Shanétant placé en résidence surveillée. Le régime chinois a une compréhension et une pratique de détention à domicile un peu ghaiTech et reste très actif. Il participe à diff érente de celle existant dans d’autres pays. La personne peut être autorisée à une certaine forme de déplacement ou à pardes forums internationaux, à différentes ler à la presse, mais cela ne signifie pas qu’elle ne soit pas surveillée ou qu’elle puisse quitter le pays. activités universitaires et à des séances de Voici quelques exemples : photos mensuelles. Vous pouvez aller sur le site de l’Université ShanghaiTech et voir Tout d’abord, des rumeurs que Zhou Yongkang soit restreint dans ses déplacements ou placé en «détention douce» sont les photos de Mianheng prises lors des évéapparues en 2013; un article de Reuters paru en août 2013 en est peut-être le meilleur exemple d’annonces de ce genre. Tounements universitaires tout au long de l’antefois, Zhou est apparu en public au moins une fois après la publication de l’article de Reuters – il a assisté au 60e anniversaire née, y compris des réunions avec des sciende la fondation de l’Université pétrolière de Chine en octobre 2013. Zhou n’a été définitivement mis de côté qu’en juillet 2014, tifiques de l’Europe et de l’Amérique. Je n’ai après l’annonce officielle de l’agence anticorruption qu’il faisait l’objet d’une enquête. vu aucun signe indiquant que la mobilité Les militants des droits de l’homme sont traités en résidence surveillée de manière plus stricte, probablement parce qu’ils ne de Jiang Mianheng avait été restreinte ou sont pas indispensables. Gao Zhisheng reste en résidence surveillée dans sa maison-caverne depuis 2014 et il ne peut toujours qu’il soit en résidence surveillée. Sa démispas aller en ville pour soigner ses dents. Par contre, Zheng Enchong, avocat des droits de l’homme de Shanghai, a donné des sion soudaine, en 2015, de son poste de interviews à notre journal et peut quitter son domicile (il ne peut tout simplement pas quitter Shanghai ou partir à l’étranprésident de la succursale de Shanghai de ger), mais reste sous surveillance 24 heures sur 24. l’Académie chinoise des sciences, malgré Toutefois, les choses en Chine sont arrivées au point où on n’a plus besoin de sources secrètes pour constater que Jiang a son (relativement jeune) âge, ne semble pas en effet de sérieux ennuis. être liée à une soumission à une enquête quelconque. Au contraire, elle semble être Le 21 juillet dernier, Oriental Daily, un journal de Hong Kong connu pour suivre la ligne de Pékin, a annoncé que Jiang liée à son souhait de se concentrer sur ses Zemin n’avait pas envoyé de couronne à l’enterrement d’un vétéran du Parti. Je l’ai mentionné à la fin de l’article sur l’emprifonctions à l’Université ShanghaiTech nousonnement à perpétuité de Guo Boxiong. vellement créée, dont il est le fondateur. Ensuite, les médias chinois ont en effet ignoré le 90e anniversaire de Jiang et, selon le Financial Times, la police a mis en Voulant obtenir une confirmation garde ses partisans contre une célébration de son anniversaire. définitive du sort de Jiang Zemin, j’ai Après la conférence de Beidaihe, Xin Ziling, ancien chef du bureau de la rédaction de l’Université nationale de la défense, contacté mes connaissances en Australie, a déclaré que Xi Jinping avait reçu un accord informel de la direction du Parti pour traiter le cas de Jiang Zemin et de Zeng par exemple le journaliste australien John Qinghong. Nous croyons que Xi Jinping transformera cet accord informel en un accord formel lors de la 6e assemblée pléGarnaut, mais personne n’a pu confirmer nière du Parti. Nous pensons que pour l’instant Xi Jinping n’annoncera pas l’ouverture d’une enquête, mais si une telle déciles reportages sur l’arrestation de Jiang. Le sion est prise, elle s’ébruitera par des canaux informels. seul signe en faveur de cela est le fait que e Les alliés de Zhang Gaoli à Tianjin ont récemment été soumis à une purge, tandis que Zhang Dejiang lui-même se trouve les médias chinois ont ignoré le 90 annidans une position délicate à la suite du scandale de la fraude lors des élections des délégués de l’Assemblée nationale popuversaire de Jiang. laire. On peut aussi s’attendre à ce que Liu Yunshan puisse avoir des problèmes avant la 6e assemblée plénière. Nous pensons Il n’y a personne sur cette planète qui que Xi Jinping est en train de mettre les deux Zhang et Liu sous son contrôle, afin qu’ils le suivent et votent pour mettre Jiang voudrait croire à cette histoire plus que en examen lors de la 6e assemblée plénière. moi, car je veux que le président Xi efface Peut-être le plus grand signe que Jiang a vraiment des ennuis ce sont les démarches entreprises cette année par Xi Jinping complètement le gang de Shanghai (ou la pour signaler qu’il est en train de changer la position du régime envers le Falun Gong. Nous avons documenté cela dans pluclique de Shanghai). La Chine ne peut pas sieurs articles et nous pouvons résumer brièvement ce que Xi Jinping a fait dans ce domaine : aller de l’avant ou progresser avec cette faction, ou même avec les vestiges de Jiang 1. Il a fait allusion au redressement des torts causés par la persécution la veille de dates sensibles liées au Falun Gong; Zemin, l’une des pires factions politiques 2. Le Bureau général du PCC a émis un document qui reconnaît que les pratiquants ont été «injustement traités» pendant de l’histoire… les 17 dernières années; 3. Les avocats des droits de l’homme ont défendu les principes de base du Falun Gong (authenticité, bienveillance, tolérance) Cordialement, dans le tribunal de Tianjin (Tianjin est l’épicentre de la persécution) et en sont sortis indemnes. James

Un lecteur d’Époque Times qui s’est présenté comme sinophile et qui a souhaité rester anonyme – nous l’appellerons ici «James» – a récemment évoqué le sujet de la lutte intestine entre factions au sein du régime communiste chinois. Il a posé à notre journaliste des questions détaillées concernant notre interprétation des différents aspects de la politique de l’élite chinoise. Tout d’abord, il a posé des questions concernant les reportages sur la soidisant faction de la Ligue de la jeunesse communiste ainsi que sur la «clique du Zhejiang», une faction qui serait dirigée par le chef du Parti Xi Jinping. Il a également demandé de clarifier nos articles suggérant que l’ancien dirigeant du Parti Jiang Zemin aurait été contraint de quitter son domicile, ainsi que sur la situation actuelle de Jiang Mianheng, fils aîné de Jiang Zemin qui, selon nos articles, aurait été placé en résidence surveillée. Étant donné la grande pertinence de ces questions et l’intérêt qu’elles pourraient susciter, nous avons décidé de publier notre correspondance avec ce lecteur – quatre courriels que nous avons remaniés afin de les rendre plus clairs et plus courts. Nous espérons que les lecteurs les trouveront utiles.

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Sincères salutations, Larry Ong

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Le tourisme de transplantation : quelle est la participation des Canadiens? Époque Times

À la suite du rapport accablant sur l’industrie de la transplantation en Chine paru en juin dernier, Époque Times profite de la Journée mondiale du don d’organes et de la greffe pour publier un numéro spécial. Nous avons voulu savoir quelle est la situation du tourisme de transplantation dans le monde et quels sont ses impacts au Québec et au Canada. La transplantation d’organes est une thérapie efficace pour traiter la défaillance des organes en phase terminale et est largement pratiquée dans le monde. Or, même dans les pays où les programmes de dons d’organes existent depuis longtemps, un écart important subsiste entre le nombre d’organes disponibles et les patients dans le besoin. Ainsi, certains patients se tournent vers l’étranger : «Certains patients craignent pour leur vie, ils en ont marre d’attendre, ils ne supportent plus la dialyse, ils sont prêts à tout pour avoir une transplantation. Ça les pousse à aller à l’étranger», explique la Dre Marie-Chantal Fortin, néphrologue en transplantation au CHUM et auteure de plusieurs publications scientifiques sur le sujet. Si, dans les années 1980, le trafic d’organes était une pratique cachée et marginale prenant place dans les ruelles sombres de quelques pays en développement, elle a pris, au tournant des années 2000, une ampleur inégalée, selon un article publié en 2013 par Danovitch et ses collègues dans la revue Transplantation. Elle implique aujourd’hui un nombre grandissant de receveurs fortunés qui voyagent vers des hôpitaux et des cliniques référés par des facilitateurs ou trouvés sur l’internet, pour y recevoir, par voie commerciale, un organe dont ils ne connaissent souvent pas la provenance. Cette pratique condamnée par la communauté internationale est illégale dans plusieurs pays, dont le Canada, mais continue de se développer. Une activité en expansion Plusieurs causes expliquent la croissance du tourisme de transplantation : les avancées scientifiques, dont la découverte de la

ciclosporine A – un immunosuppresseur qui diminue le risque de rejet de l’organe transplanté et élargit le bassin de donneurs potentiels – le vieillissement de la population des pays développés ainsi que la croissance du personnel médical qualifié des pays en voie de développement qui ont peu d’opportunités d’emploi ou des emplois faiblement rémunérés ce qui les rend plus vulnérables à la corruption et à la participation au trafic d’organes, selon un article du Pr Glenn Cohen paru en 2013 dans le Journal of Law, Medecine & Ethics. Selon le Global Financial Integrity, le trafic d’organes figurait en 2011 parmi les dix crimes les plus lucratifs du monde, chiffrant des profits annuels de 614 millions à 1,2 milliard de dollars. En 2007, l’Organisation mondiale de la santé avait estimé que 5 % à 10 % des transplantations de rein réalisées par année dans le monde étaient issues de la commercialisation, peut-on lire dans un article signé en 2016 par Ambagtsheer et ses collègues dans l’American Journal of Transplantation. «Les hotspots qui ont été le plus souvent rapportés sont la Chine, le Pakistan, l’Inde, les Philippines», explique la Dre Fortin, alors que les receveurs viennent le plus souvent des États du Golfe, d’Israël, d’Europe et d’Amérique du Nord. Le nombre de patients en provenance de Taiwan et de la Corée du Sud dépasserait largement le nombre de patients d’autres pays (près de quatre patients sur dix) et la Chine serait, de loin, la destination la plus commune pour le tourisme de transplantation – recevant plus de la moitié des patients étrangers – suivie de l’Inde, du Pakistan et des Philippines, selon l’article d’Ambagtsheer cité plus haut. Or, recevoir un organe via le tourisme de transplantation soulève des enjeux éthiques graves. Dans les pays de l’Asie du Sud, les donneurs sont le plus souvent des personnes dont la situation de précarité extrême les contraint à vendre un rein. Du côté de la Chine, 90 % des organes transplantés proviendraient de prisonniers exécutés. Les patients canadiens Il y aurait de 30 à 50 patients canadiens par année qui achètent un rein à l’étranger, ce qui représenterait de 3 % à 5 % de l’ensemble des transplantations de rein, selon un article de la Dre Fortin et ses collègues intitulé What Should We Do with Patients Who Buy Kidney Overseas? paru en 2007. Par ailleurs, les patients participant au tourisme de transplantation seraient pour la plupart

LE TRISTE SORT DES DONNEURS Selon l’article du Pr Glenn Cohen cité plus haut, le Pakistan serait une destination prisée pour le tourisme de transplantation avec 2000 organes vendus par année, dont les deux tiers à des étrangers. Selon une étude sur les donneurs/vendeurs d’organes de ce pays, 90 % des répondants étaient illettrés, tous étaient assez pauvres – avec un salaire moyen de 15,4 $/mois – et 77 % avaient de 1000 $ à 2500 $ US de dettes. Tous les répondants ont affirmé avoir été en bonne santé avant l’opération, mais 1,2 % ont affirmé l’être restés après la transplantation. La plupart ont affirmé ressentir de la fatigue et être incapables de travailler pendant de longues heures. La majorité des répondants (85 %) a affirmé n’avoir eu aucune amélioration de leurs états financiers après l’opération. Seulement 4 % ont affirmé avoir pu rembourser leurs dettes. Au Bangladesh, selon une enquête réalisée auprès de 33 vendeurs, ces derniers auraient été recrutés par le biais d’une annonce dans le journal local les mettant en communication avec un receveur ou un facilitateur, ce dernier leur affirmant que le «don» de rein est un «acte noble». On leur aurait aussi raconté l’histoire d’un «rein dormant» selon laquelle, en retirant un premier rein, le médecin et la médication «réveillent» le deuxième rein qui était jusque là en dormance. Une fois le donneur convaincu, le facilitateur prépare un faux passeport pour organiser le voyage en Inde où la transplantation aura lieu ainsi que de faux documents légaux affirmant que l’organe est destiné à un membre de la famille du donneur. Les vendeurs sont le plus souvent libérés de l’hôpital cinq jours après l’opération pour être logés dans des appartements qualifiés par les répondants d’«insalubres» avant de retourner quelques jours plus tard au Bangladesh – certains ont vu leur plaie saigner lors du voyage du retour. Sur les 33 patients, 27 patients n’ont pas reçu le montant d’argent prévu au départ. Leur situation économique, leur santé physique et psychologique ainsi que leur situation sociale s’étant détériorés, 85 % des donneurs ont tenu des propos négatifs par rapport au trafic d’organes, certains qualifiant le jour de leur opération de «jour de la mort» et plusieurs ont affirmé que, s’ils pouvaient avoir une deuxième chance, ils ne vendraient pas leur rein.

des résidents permanents ou des citoyens canadiens nés à l’extérieur du Canada qui retournent dans leur pays d’origine pour recevoir une greffe. «Je dirais que le problème est surtout commun à Toronto et à Vancouver. […] Je pense que le fait que ces deux grandes villes soient cosmopolites est un des facteurs qui explique cela. Et possiblement aussi le temps d’attente qui pouvait être très long à Toronto jusqu’à il n’y a pas si longtemps», précise la chercheure. En effet, en 2006, les patients pouvaient attendre de cinq à neuf ans pour recevoir un rein à Toronto. De plus, la proportion de la population immigrante originaire des pays où le trafic d’organes est commun (la Chine et l’Asie du Sud) est importante à Toronto et à Vancouver : les immigrants nés en Chine représenteraient 5,1 % et 11,3 % respectivement de la population de ces deux villes (c. 1,5 % à Montréal) et jusqu’à 25,7 % de tous les immigrants à Vancouver, selon les données du recensement 2011. Quant aux immigrants nés en Asie du Sud, ils représentaient 7,4 % de la population torontoise en 2011. Le St. Michael’s Hospital de Toronto aurait connu un taux moyen de 4 à 5 transplantations par année réalisées sur des Torontois à l’étranger, pour la période 1998 à 2013, selon une étude parue en 2016 dans la revue Transplantation. Ce taux serait resté à peu près stable au cours des dernières années nous a confirmé par courriel le Dr Ramesh Prasad qui en est l’auteur principal. Quant à Vancouver, il y aurait eu de 14 à 16 patients par année qui auraient reçu une greffe à l’étranger pour la période 2005 à 2007. Or, récemment, bien que le phénomène demeure présent, le nombre de patients participant au tourisme de transplantation aurait beaucoup diminué, selon le Dr John Gill, chercheur et néphrologue au St Paul’s Hospital, rejoint par courriel par Époque Times. Ce dernier souligne, entre autres, que les efforts concertés en matière d’éducation au don d’organe ont fait presque doubler le nombre de dons cadavériques en Colombie-Britannique, dissuadant les patients à se tourner vers l’étranger. Au Québec, la même tendance aurait été observée : «Nous avons eu quelques cas [au CHUM], mais j’avouerais que le dernier cas remonte à il y a plusieurs années», souligne la Dre Fortin. Quant à la situation du don d’organe, elle s’est beaucoup améliorée au cours des dernières années : «Depuis 1990, le nombre de personnes sur la liste d’attente a monté d’année en année mais, depuis 2011 et 2012, il y a une augmentation du nombre de références, et donc une diminution du nombre de personnes en attente», explique M. Hugues Villeneuve, chef de l’enseignement et du développement hospitalier chez Transplant Québec. D’ailleurs, un récent bulletin d’information de l’organisme relève 172 donneurs ayant permis à 549 personnes de recevoir un organe en 2015 – un record dans l’histoire de Transplant Québec! Des pratiques à risque Des études montrent que les patients qui reçoivent un organe à l’étranger ont plus de complications à leur retour que les patients qui ont reçu un don vivant au Canada. Le risque de décès, de défaillance d’organe et d’infections sévères est accru : «Probablement que l’évaluation du donneur (vendeur) faite dans le pays où a lieu la transaction n’est pas la même qu’ici. Il y a eu des cas de transmission d’hépatites, de VIH, etc., alors que nous, nos donneurs vivants, on les dépiste de façon très méticuleuse», explique la Dre Fortin. De plus, certaines infections seraient multirésistantes et poseraient un risque de santé publique au Canada. Sans compter que, «la plupart du temps, on a peu ou pas d’information sur la greffe, les médicaments utilisés ou l’état du vendeur/donneur. Le suivi peut être plus difficile dans ces conditions-là», poursuit la Dre Fortin. Les patients sont-ils suffisamment informés des risques associés à l’achat d’un organe à l’étranger? «Probablement pas. Je suis à peu près certaine qu’ils ne le sont pas», explique la néphrologue. Étant une activité illégale, l’implication du médecin dans la préparation du séjour est restreinte et les patients pourraient s’en remettre à l’infor-

Des donneurs ou des vendeurs de rein montrent leur cicatrice.

LIGNES DIRECTRICES À L’ATTENTION DES PROFESSIONNELS DE LA TRANSPLANTATION (Non exhaustif) Avant le séjour à l’étranger • Tous les patients ayant une défaillance d’organe de phase terminale et qui sont candidats pour la transplantation devraient être informés des risques et des enjeux éthiques relevant du tourisme de transplantation et du trafic d’organes. Un patient envisageant acheter un organe devrait recevoir une consultation prétransplantation avec un médecin ayant une bonne connaissance des soins offerts dans ce contexte. • La consultation prétransplantation devrait notamment informer le patient de la difficulté de la continuité des soins dans un contexte de transplantation à l’étranger ainsi que de la non-couverture par le régime d’assurance public de frais médicaux relevant d’un acte illégal. • Les médecins devraient informer leurs patients des traitements contraires à l’éthique infligés aux donneurs/vendeurs d’organes dans un contexte de transplantation non règlementée. Les médecins ont le devoir de défendre l’intérêt de leurs patients mais, en tant que membres de la communauté médicale, ils ont aussi le devoir de prévenir un préjudice infligé à autrui. • Les médecins ont la responsabilité d’informer leurs patients de conflit de valeur pouvant influencer leurs recommandations ou l’exercice d’une procédure médicale dont le patient a besoin ou qu’il souhaite obtenir. • Les médecins ont l’obligation de faire ce qui est dans le meilleur intérêt de leurs patients. Toutefois, cela exclut les examens médicaux précédant une transplantation à l’étranger ainsi que les prescriptions de médicaments utilisés pour une transplantation à l’étranger. Selon l’Association médicale canadienne, les médecins ne peuvent prescrire de médicaments pour un traitement qu’ils ne supervisent pas ni pour un traitement qui contrevient aux droits de la personne. • L’Association médicale canadienne ainsi que la Cour Suprême du Canada prévoient que le médecin doit fournir au patient son dossier médical lorsque demandé. Toutefois, le médecin peut choisir de refuser de donner le dossier médical au patient s’il a des raisons suffisantes de croire que l’information contenue peut causer préjudice au patient ou à une tierce partie. Après le séjour à l’étranger • Les médecins ont l’obligation de fournir les soins urgents aux patients, y compris les patients ayant reçu un organe à l’étranger. Dans les situations non urgentes, le médecin peut choisir de transférer son patient à un autre médecin. Source : John S. Gill et collaborateurs. 2010. Policy Statement of Canadian Society of Transplantation and Canadian Society of Nephrology on Organ Trafficking and Transplant tourism, paru dans Transplantation

mation trouvée sur l’internet, celle obtenue des compagnies de tourisme médical ou des facilitateurs – une information qui n’est pas sans conflit d’intérêts. Des solutions Pour aider à lutter contre le trafic d’organes, des auteurs ont suggéré la mise en place d’une autorité centrale de santé publique à qui les médecins auraient l’obligation de signaler les cas de patients qui sont allés à l’étranger pour une greffe – sans toutefois y inclure les informations pouvant permettre de les identifier. Le but serait d’approfondir la compréhension de ce phénomène, ce qui pourrait subséquemment aider à l’élaboration d’une législation adéquate pour le combattre. De tels registres concernant la protection des enfants, les conducteurs inaptes et les évènements impliquant un coup de fusil ou de couteau existeraient actuellement au Canada, selon un article intitulé Curbing transplant tourism : Canadian physicians and the law, de Timothy Caulfield et Amy Zarzeczny, paru en 2016. «C’est sûr que nous, au Québec, on est moins touchés [par le tourisme de transplantation], mais encore là, on est sensible à ce qui se passe à l’extérieur. C’est important d’avoir la crédibilité du système de don d’organes. Il faut que les gens aient confiance en nous. Quand le don d’organes a mauvaise presse, même à l’extérieur d’ici, ce n’est jamais bon. Toutes nos actions sont faites pour garder la confiance du public. On est transparent, l’attribution des organes est basée sur des critères bien détaillés. Le but étant de dire “faites confiance au système de don d’organes au Québec”. C’est là que la population embarque et ça, il faut maintenir ça», conclut M. Villeneuve.

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Faits saillants Au Québec en 2015 :

Québec

Colombie-Britannique

SOURCE : TRILIUM POUR LA VIE, TRANSPLANT QUÉBEC ET BC TRANSPLANT

Ontario

• Plus de trois organes en moyenne sont transplantés pour chaque donneur décédé • Plus de 70% des personnes inscrites sur la liste d'attente de Transpant Québec ont besoin d'un rein • Au cours de la dernière décennie, des économies de plus de 100 millions de dollars ont été générées en particulier par les greffes de reins

*selon les données transmises à Transplant Québec par les programmes de don vivant

Le temps d'attente moyen des personnes transplantées au Québec par type ou combinaison d'organes au 31 déc. 2015 • foie

169 jours

• cœur

314 jours

• poumons

488 jours

• rein-pancréas

492 jours

• rein

775 jours

• pancréas

839 jours Ontario

SOURCE : TRANSPLANT QUÉBEC

Québec

Colombie-Britannique SOURCE : TRILIUM POUR LA VIE, TRANSPLANT QUÉBEC ET BC TRANSPLANT

Le tourisme de transplantation en Chine : une perspective historique Époque Times Au fil des 15 dernières années, la Chine est devenue un point de convergence international de la transplantation d’organes. Comme nulle part ailleurs, la Chine offre aujourd’hui aux patients du monde entier une garantie de transplantation à prix compétitifs, aux délais d’opération et d’hospitalisation courts et à des temps d’ischémie des plus réduits. Pour ce faire, la Chine a instauré depuis longue date un système organisé et lucratif de prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers exécutés – un phénomène unique au monde. Époque Times a voulu étudier, dans une perspective historique, les facteurs qui ont conduit au développement de cette industrie. À la lecture de la documentation disponible, il nous apparaît que l’histoire de la transplantation en Chine peut être divisée en trois périodes distinctes. La première période en est une d’expérimentation au cours de laquelle les premières transplantations furent réalisées dans les années 1960 et 1970 avec l’aide de personnel médical étranger, selon un rapport de Human Rights Watch (HRW), intitulé Organ Procurement and Judicial Execution in China, publié en 1994. La science de la transplantation n’étant alors que très peu développée, le taux de survie des patients était – comme dans tous les autres pays du monde – très bas. La deuxième période en est une de collaboration formalisée entre les instances médicales, policières, judiciaires et carcérales de manière à jeter les bases d’un système de prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers exécutés au cours des années 1980 et 1990. Puis, la troisième période prend assise au début des années 2000 avec la répression du Falun Gong et est marquée par le développement d’une véritable industrie de la transplantation en Chine. Les deux dernières périodes seront examinées ici de plus près.

donner. Finalement, le Règlement stipule que «l’utilisation de corps ou d’organes de criminels exécutés doit être tenue strictement secrète et qu’une attention particulière doit être portée à éviter toute répercussion négative» (traduction libre), suggérant des pratiques condamnables. Ce règlement est toujours en vigueur aujourd’hui. De concomitance, une série de campagnes nationales contre la criminalité (yanda ou «frapper fort», «sévère répression») fut menée à partir de 1983 en Chine et conduisit à une augmentation significative du nombre de personnes incarcérées et, par conséquent, de donneurs potentiels d’organes, selon le même rapport de HRW. Des milliers d’exécutions auraient été réalisées en quelques mois, selon des rapports d’Amnesty International de 1996 et 1997. On y relève une «propagande systématique, voire hystérique», de la part des médias de l’État, des «condamnations arbitraires» ainsi que «des procédures pénales accélérées entraînant […] une application disproportionnée de la peine de mort à l’encontre des personnes défavorisées socialement». Au cours de cette période, il y aurait eu une augmentation de 150 % du type de crimes admissibles à la peine de mort en Chine. Les activités présumées séparatistes au Tibet et dans la région du Xinjiang figurèrent aussi sur la liste des crimes sanctionnés, selon la même source. Finalement, au cours des années 1990, l’État chinois diminua graduellement le

Des médecins chinois transportant des organes pour une transplantation dans un hôpital de la province du Henan le 16 août 2012. CAPTURE D’ÉCRAN/SOHU.COM

personne relevèrent les grandes lacunes du système de droit chinois et la violation des principes d’éthique médicale. On mentionne que le choix des prisonniers à exécuter relève davantage de leur compatibilité avec les receveurs plutôt que de la nature de leur crime. Il y aurait eu une augmentation du nombre de transplantations au cours de cette période, passant de 840 à 1905 transplantations de 1988 à 1992, peut-on lire dans un article intitulé The use of organs from executed prisoners in China signé J.D. Briggs en 1996. Plusieurs auteurs suggèrent aussi que les intérêts financiers décrits précédemment soient, du moins en partie, à l’origine du refus de la Chine d’abolir la peine capitale. Période post-1999 La troisième période de transplantation en Chine commence au tournant des années 2000 et prend assise avec le début de la persécution de la méthode de méditation Falun Gong en 1999. Au cours de cette période, on note une croissance bien plus rapide de l’industrie de la transplantation par rapport aux décennies précédentes. Par exemple, le nombre d’hôpitaux réalisant des transplantations passa de 98 à 150 de 1983 à 1999 – soit une augmentation de 53 %. Or, pour la période de 1999 à 2006, ce nombre passe de 150 à 600 hôpitaux – soit une augmentation de 300 %, selon les chiffres publiés par HRW en 1994 et K.C. Allison et ses collègues dans un article intitulé Historical development and current status of organ procurement from death-row prisonners in China en 2015. La méditation bouddhiste Falun Gong (aussi appelée Falun Dafa) avait été introduite en Chine en 1992 et avait connu une grande popularité. Selon les statistiques du gouvernement chinois, la Chine comptait entre 70 à 100 millions de pratiquants de Falun Gong au cours des années 1990. En 1999, croyant arriver à éradiquer la pratique en trois mois, une sévère persécution fut lancée par le secrétaire du Parti communiste chinois d’alors, Jiang Zemin, conduisant à la détention de milliers de personnes. En 2007, lors de sa mission en Chine, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture estimait que 66 % des prisonniers torturés en Chine étaient des pratiquants de Falun Gong. Le nombre d’exécutions est un secret d’État en Chine, et donc le sont aussi les données relatives au nombre de transplantations d’organes. Ainsi, étant donné la falsification ou l’omission partielle ou complète de données sensibles, l’étude attentive

Plusieurs auteurs suggèrent que des intérêts financiers soient, du moins en partie, à l’origine du refus de la Chine d’abolir la peine capitale.

Les années 1980 et 1990 Plusieurs facteurs auraient contribué à la croissance du secteur de la transplantation en Chine à partir des années 1980. D’abord, la découverte de la Ciclosporine A – un immunosuppresseur inhibant la tendance naturelle du corps à rejeter un corps étranger – fut l’une des plus grandes avancées scientifiques. Introduite en Chine au milieu des années 1980, elle augmenta significativement le taux de survie des patients transplantés, le faisant passer de 50 % avant sa découverte à 80 % en 1987 et à plus de 90 % en 1991, selon les autorités médicales chinoises citées dans le rapport de HRW de 1994. Aussi, le 9 octobre 1984, l’État chinois formalisa l’utilisation des organes des prisonniers exécutés en adoptant le Règlement temporaire concernant l’utilisation des corps ou organes en provenance de criminels exécutés à l’attention de la Cour Suprême Populaire, du Parquet Populaire Suprême et divers ministères. Les conditions prévoient que les corps peuvent être utilisés s’ils ne sont pas réclamés ou si les criminels ou leurs familles ont consenti à le

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financement du système de santé publique, soit de 60 % à 42 % de 1990 à 2002, ce qui incita les hôpitaux à se tourner vers la vente des médicaments et la tarification des soins aux patients comme principales sources de revenus, note-t-on dans le rapport Bloody Harvest / The Slaughter : An Update de David Kilgour, Ethan Gutmann et David Matas, paru en 2016. Ainsi, la vente d’organes, le coût de la transplantation ainsi que le prix élevé de la nécessaire ciclosporine firent du secteur de la transplantation une option intéressante pour trouver de nouveaux revenus – d’autant plus que les devises étrangères avaient prix d’or à l’époque en Chine. Ainsi, des milliers de patients fortunés de Hong Kong, Singapour et des pays limitrophes voyageaient en Chine pour y recevoir un organe : «Ce n’était un secret pour personne qu’il était possible d’éviter les longues listes d’attente pour obtenir un organe moyennant un certain montant en Chine», écrivait Amnesty International en 1995. Dès les années 1990, les organisations internationales de défense de droits de la

des statistiques de transplantation en Chine est, pour n’importe quel observateur étranger, un véritable casse-tête, explique Kilgour et ses collègues dans leur rapport de 2016. Or, selon la même source, ce serait jusqu’à 1,5 million de transplantations qui auraient été réalisées depuis 15 ans en Chine, soit de 60 000 à 100 000 transplantations par année – un taux près de dix fois supérieur aux estimations réalisées par ces auteurs en 2007 et 2014. En effet, à travers les 680 pages du rapport, les auteurs examinent les données issues de près de 900 hôpitaux ou centres de transplantation en Chine. On y analyse : le volume du personnel médical affecté à la transplantation, la formation de nouveaux médecins, les collaborations universitaires et les publications scientifiques, le développement des infrastructures (construction d’hôpitaux, d’ailes, nombre de lits) et les montants investis, la recherche et le développement de technologies de transplantation et d’immunosuppresseurs, les reconnaissances décernées aux chirurgiens prolifiques, les déclarations publiques, etc. À la lecture de ce rapport, on peut comprendre que l’industrie de la transplantation en Chine représente beaucoup, beaucoup d’argent. Aujourd’hui À la suite de la pression de la communauté internationale envers la Chine pour cesser le prélèvement d’organes de prisonniers exécutés, notamment après l’adoption de la Déclaration d’Istanbul en 2006, la Chine a mis en place des initiatives dont le China Organ Transplant Response System (COTRS) en 2013. Il s’agirait de la mise en place d’un système national de dons volontaires d’organes – une initiative qui fut d’ailleurs rapidement saluée par l’une des grandes sociétés de transplantation, la Transplantation Society (TTS). Or, en raison de croyance confucéenne, le don d’organes n’est pas une pratique culturellement intégrée en Chine; il n’y aurait eu qu’un total de 130 donneurs d’organes décédés, de 1977 à 2009, selon l’article d’Allison cité plus haut. Comment un système national de dons volontaires d’organes peut-il fonctionner sans don d’organes? En examinant de plus près les déclarations du directeur du COTRS et vice-ministre de la Santé, Huang Jiefu, on peut lire, dans plusieurs médias, une citation semblable à celle du 28 janvier 2015 dans le People’s Daily : «Les prisonniers condamnés sont aussi des citoyens. La loi ne les prive pas de leur droit à donner leurs organes. Si les prisonniers condamnés veulent racheter leurs crimes en donnant leurs organes, ils devraient être encouragés.»

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Maliciel Mirai : un puissant virus informatique mis en accès libre par des cybercriminels Joshua Philipp Époque Times L’un des plus puissants virus informatiques connus à ce jour a été diff usé sur l’internet pour en permettre la libre utilisation à tout un chacun le 1er octobre. Des experts en cybersécurité mettent en garde que des cyberattaques sans précédent pourraient survenir dans les prochains mois. «Cela va avoir de sérieuses conséquences», prévient Thomas Pore, directeur de l’informatique et des services chez l’entreprise spécialisée en cybersécurité Plixer. D’après lui, le nouveau maliciel est assez puissant pour «faire s’écrouler des pans entiers d’internet dans certains pays». Pour M. Pore, même si les fournisseurs d’accès à internet ont des systèmes capables de résister à des flux de centaines de gigaoctets de données à la seconde, ils ont peu de chance de résister au maliciel appelé «Mirai». La puissance de ce dernier est telle qu’il serait capable «de mettre tout Manhattan hors réseau». L’arrivée de ce maliciel est importante pour deux raisons. Premièrement, cela veut dire que cybercriminels et États ont maintenant accès à un outil pouvant faire planter presque n’importe quel système. Deuxièmement, elle met en relief les avertissements lancés depuis des années par les experts en cybersécurité : en reliant toutes les facettes de notre vie à l’internet – sans vraiment prendre en compte la sécurité – il était clair que cela allait un jour revenir nous hanter. Mirai tire sa force d’une armée d’appareils piratés parmi l’«internet des objets» (IdO), un terme représentant l’extension d’internet à des objets du monde physique, que ce soit des caméras, des routeurs ou d’autres appareils. Une fois piratés, ces appareils sont utilisés pour constituer un botnet (réseau de machines) par l’entremise duquel les cyberattaques seront lancées. Avec cette mode de l’IdO, les entreprises ont ajouté des connexions wi-fi à pratiquement tout : les moniteurs pour bébé, les jouets et même les soutiensgorges. L’apparition de Mirai signifie que votre brosse à dents wi-fi pourrait être utilisée pour attaquer un important système informatique à votre insu. Selon M. Pore, en concevant ces objets, «beaucoup d’entreprises n’ont prêté attention qu’à être les premières sur le marché» et ont totalement négligé la sécurité informatique. «Il n’y a pas de sécurité, car ils ont juste voulu commercialiser leur nouveau produit.»

MICHAEL BOCCHIERI/GETTY IMAGES

Un nouvel outil criminel Une attaque a eu lieu le 13 septembre lorsque le blogue dédié à la cybersécurité, Krebs On Security – administré par Brian Krebs – a été frappé par ce qu’il a décrit comme une forme de cyberattaque «extrêmement importante et inhabituelle», sous la forme d’un déni de service distribué (Distributed Denial of Service – DDoS). Les attaques DDoS sont des méthodes assez courantes utili-

sécurité Akamai qui a protégé temporairement son site web a indiqué que l’attaque était presque deux fois plus puissante que l’attaque record enregistrée plus tôt cette année atteignant 363 gigaoctets par seconde. M. Krebs a écrit sur son blogue que la diff usion de Mirai «garantit pratiquement que l’internet va prochainement être inondé d’attaques venant des plus nouveaux botnets...»

Le nouveau maliciel est assez puissant pour « faire s’écrouler des pans entiers d’internet dans certains pays. » sées par les pirates, qui consistent à surcharger des serveurs informatiques par un intense trafic de données factices. Le DDoS en question n’était toutefois pas comme les autres. La cyberattaque a inondé le site internet de M. Krebs avec 620 gigaoctets par seconde de fausses données, ce qui en fait une des plus puissantes attaques du genre jamais enregistrées. Selon M. Krebs, le système de

D’après Krebs On Security, Mirai se répand en cherchant continuellement les connexions des IdO qui fonctionnent encore avec la protection installée en usine ou avec des noms d’utilisateur et mots de passe par défaut. Cette méthode est différente de celle des botnets habituels, qui exploitent les réseaux d’ordinateurs infectés. Les pirates informatiques infectent et

prennent contrôle des ordinateurs par l’entremise de virus ou maliciel que les utilisateurs installent à leur insu en cliquant sur un lien frauduleux ou en ouvrant une pièce jointe dans un courriel. Afi n d’évaluer les capacités d’infection de Mirai, M. Pore a réalisé un test et a pu voir qu’il avait rapidement été «capable de trouver dans le monde 32 000 caméras vidéo facilement infectables». Avec la disponibilité de Mirai, cela veut aussi dire qu’il y aura une course pour prendre contrôle de tous les systèmes qui peuvent être infectés et ainsi créer le botnet le plus puissant au monde. Selon M. Pore, il y a une fonction dans Mirai qui permet à n’importe qui de «redémarrer» le botnet. Parmi les joueurs importants du marché de la cybercriminalité, «il y aura probablement une lutte pour contrôler le botnet», estime-t-il. «Dans un avenir rapproché, je pense que nous sommes vraiment dans l’eau chaude», affi rme-t-il. «Il y a beaucoup d’appareils sur nos tablettes avec des mots de passe par défaut et des vulnérabilités connues qui peuvent être déployées.»

Extrait des Neuf commentaires Depuis la publication des Neuf commentaires sur le Parti communiste en novembre 2004 par le Dajiyuan (édition chinoise d’Époque Times), plus de 253 300 000 personnes ont démissionné du Parti communiste chinois (PCC) et de ses organisations. Nous republions donc ces commentaires ayant déjà une portée historique. Leur intégralité est disponible sur le site [www.epoquetimes.com].

Troisième commentaire LA TYRANNIE DU PARTI COMMUNISTE CHINOIS VII. La réforme et l’ouverture – La violence progresse avec le temps (suite) Législation Le PCC n’a jamais cessé de créer des confl its entre les gens. Il a condamné un grand nombre de citoyens accusés d’être réactionnaires, antisocialistes, mauvais éléments et membres de sectes diaboliques. La nature totalitaire du PCC continue d’entrer en confl it avec tous les autres groupes et organisations

civils. Au nom du maintien de la «stabilité sociale», le Parti a constamment changé les constitutions, lois et règlements et a persécuté en tant que réactionnaire toute personne qui n’était pas d’accord avec le gouvernement. En juillet 1999, Jiang Zemin a personnellement décidé, contre la volonté de la plupart des autres membres du Politburo, d’éliminer le Falun Gong en trois mois; diffamations et mensonges ont couvert le pays encore une fois.

Après que Jiang Zemin, lors d’une entrevue avec le journal français Le Figaro, a accusé publiquement le Falun Gong d’être une «secte diabolique», les propagandistes chinois ont suivi : ils ont aussitôt publié des articles accentuant la pression pour que chacun dans le pays se retourne contre le Falun Gong. Finalement, l’Assemblée populaire nationale a été contrainte de passer une vague «décision» pour le traitement des sectes diaboliques; peu après, la Cour populaire suprême et le Parquet populaire suprême publiaient conjointement une «explication» de cette «décision». Le 22 juillet 1999, l’agence de presse Xinhua a publié des dis-

cours des dirigeants du département de l’Organisation du PCC et du département de la Propagande, soutenant publiquement la persécution de Jiang Zemin contre le Falun Gong. Le peuple chinois s’est retrouvé pris dans le fi let de la persécution simplement parce que c’était une décision prise par le Parti. Ils ne peuvent qu’obéir aux ordres et n’osent émettre la moindre objection. Durant ces cinq dernières années, le gouvernement a utilisé un quart des ressources fi nancières nationales pour persécuter le Falun Gong. Tout le monde dans le pays a dû passer un test : la plupart de ceux qui admettaient pratiquer le Falun

Gong et refusaient d’abandonner la pratique ont perdu leur emploi, certains ont été condamnés aux travaux forcés. Les pratiquants de Falun Gong n’ont violé aucune loi, ils n’ont pas trahi leur pays, pas plus qu’ils ne se sont opposés à leur gouvernement; ils ne faisaient que croire en «Authenticité, Bienveillance, Tolérance». Pourtant des centaines de milliers de personnes ont été emprisonnées. En même temps que le PCC instaurait un strict blocage de l’information, plus de 1100 personnes étaient torturées à mort selon ce qu’ont confi rmé leurs familles – et le nombre des morts non confi rmées est encore bien plus élevé.

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Les croisières, un marché en pleine expansion 2e partie Christiane Goor Époque Times

Dans les bouches de Kotor, deux îlots se font face : l’île St-Georges plantée de cyprès qui abrite un monastère et son cimetière et l’île Notre-Dame-du-Rocher créée artificiellement dès le XVe siècle autour d’une icône de la Vierge découverte sur un récif. Après deux siècles d’accumulation de pierres, une église y fut bâtie, elle abrite une importante collection d’ex-voto.

La vie sur le paquebot Un navire de croisière ne fonctionne pas comme un simple moyen de transport pourvu d’un hébergement, mais il constitue un centre de séjour autonome; le contact avec l’extérieur peut même ne pas apparaître comme essentiel durant toute la durée du voyage, le bateau devenant la destination du séjour. Ainsi, la croisière fonctionne selon le tout-compris avec hébergement en cabine, repas et animations à bord inclus dans le forfait, les excursions proposées étant, quant à elles, optionnelles et pouvant être choisies au dernier moment. Une petite enquête révèle que les touristes français et belges sont les plus curieux pour ce qui est de la culture, ceux qui achètent les excursions, surtout si elles permettent d’apprécier des sites plus éloignés comme Olympie ou la visite d’un musée pointu comme celui de l’Acropole. Les échanges d’expériences lors du dîner démontrent une réelle satisfaction grâce à la qualité des guides et on oublie alors le prix trop élevé des excursions. Nul besoin toutefois de les réserver si l’on se contente de la découverte des ports au fil de flâneries le long des ruelles, l’occasion d’un peu de

magasinage, sans oublier le plaisir de siroter un ouzo, un vin blanc ou un café turc sur les terrasses colorées tout en regardant ceux qui vont et viennent. Ceux qui recherchent l’insouciance oisive peuvent aussi rester à bord et profiter des multiples services offerts à tous : un plongeon dans l’eau bleue de la piscine, un parcours sur le mini-golf, une partie de tennis ou tout simplement le farniente au soleil sur le sundeck. Le soir, la merveilleuse façade maritime de Venise ou le rocher abrupt de Santorin, balayés par les vents marins, disparaissent dans les brumes roses du couchant. L’effervescence des marchés, les oiseaux criards et les rumeurs des ports, tout s’éteint, noyé dans l’écume du sillage du bateau. Le ciel, la mer, la terre s’unissent dans une même nuit orangée qui allume les néons du navire. C’est qu’à bord, les nuits peuvent être courtes, d’un spectacle à l’autre, entre les bars dansants et les longues soirées sur le pont. S’il est vrai que le paquebot de croisière a tout d’une ville de vacances flottante, il est bien plus qu’un hôtel somptueux qui vogue sur la mer. C’est un vaste théâtre dont chaque passager est tour à tour spectateur ou acteur, au gré

CHARLES MAHAUX

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À Santorin, les paquebots de croisière ne peuvent accoster et ils restent à l’ancre au milieu de la caldeira pour le grand plaisir des passagers qui débarquent en chaloupe.

de sa fantaisie. Libre à chacun d’écrire les pages de son rêve personnel. Infos pratiques Toutes les agences vendent des croisières, mais certaines sont spécialisées dans ce marché pointu. C’est le cas de Neptun Cruises, un voyagiste installé au Luxembourg depuis une trentaine d’années au sein d’une même famille : une belle expérience dans le secteur du marché des croisières doublée d’un accompagnement impeccable qui en fait aussi sa marque de fabrique. Apprécié comme opérateur d’itinéraires auprès des armateurs, Neptun reçoit ainsi des offres et des informations de première main au point de pouvoir offrir à ses clients des croisières exclusives! Depuis 2015, Neptun affiche l’objectif ambitieux de séduire toujours plus de francophones. À ce titre, la société a embauché Linda Vicenti, une agente commerciale spécialiste des croisières depuis une trentaine d’années. Vivant en Belgique, c’est elle qui démarche, propose, répond, innove, etc. en respectant l’esprit Neptun Cruises, à savoir une flexibilité autour des désirs des clients, une offre pointue que

ce soit en croisières de groupe ou individuelles, à la carte ou forfaitaires, et toujours un encadrement depuis le départ avec les correspondances de toutes sortes jusqu’au retour. Contact : info@neptun.lu ou +32475895979 Nous avons voyagé avec MSC Croisières, une compagnie qui affirme haut et fort sa vocation européenne avec un multilinguisme bien agréable pour les passagers d’horizons aussi divers que l’Allemagne, la France, l’Espagne, l’Italie, la Chine, l’Angleterre, la Belgique, le Luxembourg, l’Autriche, la Suisse, etc. Que ce soit au bar, au restaurant, dans les boutiques, dans le service aux cabines ou lors des soirées, il y a toujours quelqu’un capable de vous répondre en français, en espagnol, en italien, en anglais ou en allemand. Un confort impossible à trouver sur les bateaux de croisière américains ou norvégiens où l’anglais est de mise. Enfin, ne craignez pas un gros bateau qui offre plus d’espace par personne ne fut-ce que par la multiplication des lieux de vie et de rencontre, de quoi s’égarer quelque peu même, tout en sachant que l’on n’est jamais bien loin de sa cabine!

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Difficile de ne pas tomber sous le charme de la vieille ville médiévale de Kotor dont chaque venelle semble raconter une histoire….

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Les plantes coups de cœur de nos spécialistes en herboristerie Nathalie Dieul Époque Times Lors de mon passage au Festi-Herbes, le rendez-vous estival incontournable des passionnés d’herboristerie au Québec, j’ai demandé à plusieurs herboristes et autres professionnels de la santé présents quelles étaient, selon chacun d’entre eux, les trois

L’ortie

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Orties

L’ortie (Urtica dioca) Quatre des neuf herboristes et professionnels de la santé interrogés ont cité l’ortie. Ses nombreux bienfaits en font une incontournable de l’herboristerie. «C’est une plante riche en minéraux, une plante adaptogène aussi, c’est-à-dire qu’elle m’aide à m’adapter à des situations de stress», précise Sylvie Morin, médecin qui croit en l’union des médecines. Même si elle savait que l’ortie serait citée à plusieurs reprises, SarahMaria LeBlanc, herboriste thérapeute (Hta) spécialisée en santé des femmes, ne pouvait pas faire autrement que d’en parler : «Je dis toujours que s’il y a une seule plante qu’on amènerait sur notre arche de Noé, ce serait l’ortie, parce que c’est un tonique général qui ramène à la santé. Peu importe ce qu’on a, quand on boit de l’ortie sur une longue période de temps, ça nous amène à prendre soin de nous. Ça régule les fonctions du système endocrinien, immunitaire.

Mais ça nous reminéralise aussi, ça agit vraiment pour nettoyer le corps. On peut utiliser ses graines, on peut utiliser ses racines pour différentes affections. Elle va même agir au niveau du système digestif […]. Elle est douce, on la trouve partout et on peut la manger.» Diane Mackay, herboriste et copropriétaire des Jardins du Grand-Portage, ajoute, tout en prenant quelques gouttes de teinture d’ortie pour ses allergies : «C’est une plante qui me fait du bien. Je peux en parler sur le plan personnel, mais tout le monde devrait consommer de l’ortie. C’est une plante qui est tellement nutritive, énergisante : elle nettoie le sang, elle aide pour les allergies, elle aide les gens qui ont de l’arthrite. C’est une plante généreuse d’elle-même, qui est un peu envahissante. C’est une plante merveilleuse et facile à boire en tisane. Elle n’a pas un goût déplaisant, en fait, elle n’a pas beaucoup de goût donc on peut la jumeler avec des plantes qui ont plus de goût.»

plantes à connaître absolument. Leur choix a souvent été difficile tellement il existe de plantes extraordinaires dont ils auraient aimé parler. Certains d’entre eux ont hésité entre les végétaux plus classiques, mais primordiaux, et les plantes moins connues, mais tout aussi intéressantes pour leurs nombreuses vertus. Dans plusieurs cas, ces choix sont basés sur des expériences personnelles qui nous entraînent dans la vie de ces spécialistes passionnés.

L’avoine L’avoine (Avena sativa) L’avoine ayant été choisie plante de l’année par la Guilde des herboristes, c’est tout naturellement que Marie-Soleile Leclerc, herboriste et représentante de ce regroupement de passionnés d’herboristerie, l’a nommée, «simplement parce que l’avoine est notre chouchou de l’année» et aussi pour ses qualités nutritives. Cette plante fait également partie du choix de la Dre SylNATHALIE DIEUL/ÉPOQUE TIMES vie Morin : «L’avoine fleurie, parce qu’elle détend. C’est une plante nutritive, donc elle nourrit le système nerveux. Je pense que les gens, dans notre société, sont tellement stressés, affairés, débordés, que c’est une plante qui devrait faire partie du quotidien.» Âgée de 60 ans, l’herboriste Diane Mackay m’explique avoir adopté l’avoine depuis quelques années dans sa tisane quotidienne, afin de prévenir l’ostéoporose. Elle l’allie avec l’ortie, le framboisier et quelques autres selon les besoins. «L’avoine est une plante très facile à cultiver dans un jardin, facile à récolter, à sécher, agréable à boire. Je trouve que si les jeunes hyperactifs pouvaient avoir un petit mélange d’infusion avoine-cataire au lieu de leur verre de lait le matin à la pause, ce serait beaucoup plus tranquille dans les classes, ils auraient beaucoup plus de facilité à se concentrer.»

Le sapin baumier

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Le sapin baumier (Abies balsamea) Les deux herboristes du kiosque de la Guilde des herboristes ont toutes les deux un coup de cœur pour le sapin baumier. Annie Bazinet explique : «C’est parce que je l’adore, parce qu’il est délicieux, mais aussi parce qu’on peut s’en servir pour les enfants.» Quant à MarieSoleile Leclerc, elle précise : «C’est parce qu’il est malade. Et on le veut en santé. C’est un excellent indicateur s’il y a un dérangement dans le sol. Il donne sa sève, il donne ses bourgeons. D’ailleurs, les abeilles en font un miel.»

Les coups de cœur de Natacha Imbeault Maître herboriste (Hta), thérapeute multidisciplinaire, auteure et PDG de l’Herbothèque

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«J’utilise beaucoup le piment de Cayenne (Capsicum annuum L.). Je dis souvent aux gens : si vous avez une plante à avoir dans votre trousse de premiers soins, à amener en randonnée, partout, c’est le piment de Cayenne, parce que cette plante peut être utilisée dans les états de choc, hypothermie, hyperthermie, dans les cas de blessure, pour arrêter les saignements. Elle Nathacha Imbeault est antibiotique, anti-inflammatoire. Quand elle n’est pas chauffée, c’est une plante extraordinaire que j’adore. On l’utilise en poudre : on peut la mettre dans un peu d’eau qu’on avale. »J’aime beaucoup une plante qui pousse partout, parce que les gens en ont tellement besoin : c’est le pissenlit (Taraxacum officinale). C’est une plante qui est bonne pour tout le corps; en fait, autant pour soutenir les reins, le foie, le pancréas que pour aider la digestion. C’est une amère. C’est une plante qui est très reminéralisante. Elle aide toutes les fonctions éliminatoires du corps. C’est bon pour le système lymphatique, le système circulatoire. »Quand les gens apprennent à prendre cette plante – quelques feuilles au printemps, manger des racines à travers des infusions, ici et là, dans le quotidien – je trouve qu’elle fait un travail de fond et aide le corps à s’autorégénérer. Dans notre société, on est constamment bombardé par des produits chimiques en quantité, c’est vrai que notre foie et nos reins sont capables de bien nettoyer, mais ils sont hyper sollicités et un petit coup de pouce leur fait du bien. De la racine à la fleur, tout est comestible dans le pissenlit. »Une troisième plante dont je ne me passerais plus maintenant, c’est une plante qui est peut-être moins connue qui s’appelle usnée barbue (Usnea barbata), un mélange de champignons et de lichens qui pousse dans les arbres en fin de vie. »Je suis allergique à beaucoup d’antibiotiques dont la pénicilline. Quelques études scientifiques démontrent que des bons extraits d’usnée barbue vont avoir une efficacité équivalente à la pénicilline dans plusieurs cas. […] C’est une plante qui m’a vraiment aidée à régler d’importantes problématiques de santé […] : pneumonie, infection urinaire tenace […] Idéalement, on la coupe avec une paire de ciseaux, un sécateur. On ne l’arrache pas, parce que quand on l’arrache, elle met plus de temps à repousser. C’est comme une barbe. Ça repousse. On peut en avoir année après année.»

Sapin baumier

Les coups de cœur d’Anny Schneider Auteure, conférencière, poétesse et herboriste thérapeute (Hta) NATHALIE DIEUL/ÉPOQUE TIMES

«La menthe, particulièrement la menthe poivrée (Mentha x piperita) sous toutes ses formes : contre les douleurs, comme digestif, comme tonique, comme désodorisant, cholagogue aussi – qui nettoie le foie. C’est évidemment tout ce dont j’ai besoin en premier. C’est une plante de jour que j’utilise à toutes les sauces et que j’aime beaucoup. »La deuxième, je dirais le pin blanc (Pinus strobus). C’est le roi des conifères. J’adore manger ses aiguilles. J’adore sa stature, sa générosité. C’est vraiment le symbole de la nature sauvage au Québec, un survivant. C’est un anti-inflammatoire, antioxydant, qui a beaucoup de vertus et qu’on ne connaît pas assez. Le grand pin blanc qu’on devrait planter un peu partout, plus souvent. »Ensuite, je dirais que j’aime vraiment beaucoup la cataire (Nepeta cataria) aussi et toute sa douceur. Le soir, je me fais souvent des tisanes de cataire et ça me fait faire des beaux rêves. J’aime les matous qui aiment la cataire. C’est un adoucissant, un antispasmodique. C’est une plante européenne qui s’est répandue.»

Anny Schneider NATHALIE DIEUL/ÉPOQUE TIMES

Menthe

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Les coups de cœur de Jean-Yves Dionne Pharmacien expert en produits de santé naturels «Je vais commencer par la plante masculine par excellence : le palmier nain, Serenoa repens de son nom latin. C’est un petit fruit qui pousse dans un palmier en Floride. C’est LA plante pour les hommes après 40 ans. C’est la plante qui va aider à traiter l’hyperplasie bénigne de la prostate, qui peut même aider à traiter la calvitie de type mâle, parce que c’est le même mécanisme. C’est une plante qui est sousutilisée. Elle était une plante alimentaire à l’époque des Indiens séminoles avant les Espagnols. Pour y avoir goûté, ce n’est pas bon, mais on en fait des extraits. En Europe, c’est le produit pharmaceutique le plus prescrit pour les hommes qui ont des problèmes de prostate. Ici, c’est un produit naturel décrié, alors qu’il est hyper efficace pour un médicament pour la prostate et qu’il ne diminue pas la libido. »Deuxième plante : je vous dirais le charNATHALIE DIEUL/ÉPOQUE TIMES don-Marie (Silybum marianum). C’est une grande plante très majestueuse qui est un chardon, qui a de grandes veines blanches […]. On utilise la graine pour le foie. Au-delà de ça, c’est probablement la plante la plus efficace pour refaire le foie, dans le sens où ça va stimuler la régénération de la cellule, et donc dans des cas d’hépatite, dans des cas de cirrhose, on a vu des choses fascinantes. Dans des cas de toxicité aux champignons ou aux solvants industriels, c’est très utilisé en Europe de l’Est, à peu près pas utilisé ici sauf par les Jean-Yves Dionne herboristes et les naturopathes, mais pas par la médecine. Nous avons besoin de cette plante dans notre monde urbain, toxique, pollué. C’est peut-être la meilleure plante pour soutenir les fonctions du foie. »Ensuite, je vais aller vers une mauvaise herbe, qui s’appelle la prêle des champs, Equisetum arvense pour ceux qui aiment savoir le nom latin. C’est une des plantes reminéralisantes les plus intéressantes, qui devient un outil fascinant pour toutes les instabilités articulaires, les tendons élastiques et même l’ostéoporose. Comme adjuvant, c’est une source de silice, et le rôle de la silice dans le corps humain est de faire que tout se tient ensemble. Ça donne vraiment des résultats fascinants comme reminéralisant : les cheveux cassants par exemple, les ongles cassants, c’est la même logique : ça fait tenir le tissu. C’est une plante banale qui pousse dans les jardins, on a du mal à l’arracher parce qu’elle pousse avec des rhizomes. C’est une plante hyper intéressante, alors qu’on a tendance à la jeter.»

Les coups de cœur de Sylvie Morin

Herboriste thérapeute (Hta), spécialisée en santé des femmes, auteure, chroniqueuse NATHALIE DIEUL/ÉPOQUE TIMES «Je vais parler de l’agripaume (Leonurus cardiaca) parce qu’on la connaît moins. L’agripaume est une plante qui est vraiment spéciale. C’est la plante du cœur, autant l’organe du cœur que le cœur des émotions, c’est pour ça que je la trouve si particulière. […] C’est une plante qui fait du Sarah-Maria LeBlanc bien, elle va venir détendre carrément les muscles autour du cœur, souvent quand on ressent de l’anxiété ça peut venir contracter notre poitrine, c’est vraiment la plante qui va nous détendre et nous soutenir. Mais elle va aussi régulariser les fonctions cardiaques, donc diminuer les battements du cœur : c’est vraiment une alliée. »En plus, pour les femmes, c’est une plante tonique utérine. Elle n’est pas stimulante, donc elle ne va pas stimuler, mais elle va venir renforcer l’utérus, c’est vraiment la plante parfaite pour aider les femmes au niveau gynécologique. Je l’utilise beaucoup. Elle peut être à la fois soutenante, par exemple en ce qui concerne Agripaume les SPM ou les moments plus difficiles dans la vie, et soutenir aussi notre matrice. »Et la shatavari : son nom latin c’est Asparagus racemosus. C’est une sorte d’asperge qui pousse en Inde. Elle est utilisée par les femmes indiennes en ayurveda depuis très longtemps. C’est le tonique féminin par excellence en ayurveda. Elle est adaptogène, elle va réguler toutes les fonctions endocriniennes, immunitaires, etc., mais ce que je trouve particulier de la shatavari c’est qu’elle augmente le désir, elle augmente vraiment la libido. Elle augmente les sécrétions autant de glaire que de lait maternel et elle nous donne de l’énergie. Donc, c’est vraiment une plante agréable. On va l’utiliser aussi en cas de bouffées de chaleur à la ménopause, on va l’utiliser pour la fertilité, on va l’utiliser pour régulariser les cycles. »Elle va même aider à régulariser le taux de sucre, elle va enlever l’inflammation dans le ventre. C’est sa racine qu’on utilise. On va souvent l’utiliser en poudre parce que c’est sous cette forme qu’on la trouve généralement ici, on peut l’intégrer dans les smoothies ou dans la nourriture, dans les boules d’énergie par exemple.»

Les coups de cœur de Diane Mackay

Médecin à la clinique Santé Nouveau Monde NATHALIE DIEUL/ÉPOQUE TIMES

Parmi les trois plantes qui nourrissent le système nerveux, choisies par la Dre Morin, figurent l’ortie et l’avoine fleurie (voir en début d’article). «J’ajouterais une autre plante nutritive : le trèfle rouge (Trifolium pratense). C’est une plante qui a aussi des propriétés hormonales, elle aide au rééquilibre hormonal, mais elle est aussi vraiment nutritive et contient beaucoup de vitamines, beaucoup de minéraux. Elle est un peu calmante pour le système nerveux aussi. Les gens que je rencontre sont très stressés, alors [avec l’avoine et l’ortie], c’est un trio gagnant.»

Les coups de cœur de Sarah-Maria LeBlanc

Herboriste et copropriétaire des Jardins du Grand-Portage (producteur de semences de plantes médicinales) NATHALIE DIEUL/ÉPOQUE TIMES

Légende : Calendula, aussi appelé souci NATHALIE DIEUL/ÉPOQUE TIMES

Sylvie Morin

NATHALIE DIEUL/ÉPOQUE TIMES

Trèfle rouge

Les coups de cœur d’Annie Bazinet

Mme Mackay a elle aussi choisi sans hésiter l’ortie et l’avoine (voir en début d’article), puis elle a nommé une troisième plante. «Le souci (Calendula officinalis) a été la première plante que j’ai découverte quand j’étais enceinte de mon premier bébé. On m’avait apporté une petite huile de souci pour que je me frotte la bedaine, pour que je n’aie pas de vergetures, et on m’a dit de la garder pour que mon bébé n’ait pas les fesses irritées. Je me suis rendu compte que ça soignait le psoriasis de mon papa, l’eczéma de mon Diane Mackay ami. C’est une plante que j’ai tout de suite adoptée. C’est une plante qu’on avait déjà dans le potager comme plante-compagne, très utile en agriculture biologique. »J’ai commencé à faire mon huile de souci qui est excellent pour les problèmes de peau sèche, je prépare aussi un onguent. Je la mêle même avec la feuille de mélisse en huile pour les problèmes d’herpès, pour les gens qui ont beaucoup de feux sauvages.»

Herboriste thérapeute (Hta) «Le sureau (Sambucus), ça fait longtemps que c’est ma préférée. C’est une des premières que j’ai rencontrées, elle s’offre généreusement aux familles et elle a une histoire incroyable avec l’humanité. […] Elle va soigner divers maux : elle va aider à casser la grippe, elle va aider à harmoniser. C’est vraiment une belle alliée pour tout l’hiver. »Ma troisième, c’est la verNATHALIE DIEUL/ÉPOQUE TIMES veine bleue (Stachytarpheta jamaicensis), carrément dans un autre registre. Super digestive, elle est indigène. Je la trouve très agréable. C’est une plante qui a un effet doux et qui travaille sur presque tous les systèmes en même temps. Ce n’est pas comme une plante majeure, mais c’est une plante qui va être efficace, souvent elle va être une alliée à long terme.» Mme Bazinet avait aussi eu un Annie Bazinet coup de cœur pour le sapin baumier (voir en début d’article). NATHALIE DIEUL/ÉPOQUE TIMES

Les coups de cœur d’Anaïs de Valicourt Herboriste thérapeute accréditée Hta, membre du conseil exécutif de l’aile professionnelle et représentante du Québec au sein du conseil canadien des NATHALIE DIEUL/ÉPOQUE TIMES associations d’herboristes (CCAH) «La scutellaire (Scutellaria), c’est parce que ça arrête le hamster : on a un petit hamster dans la tête qui tourne, qui tourne et qui parle tout le temps. Il y a beaucoup de gens qui ont un hamster hyperactif. »La mélisse (Melissa officinalis), c’est plus pour moi. La scutellaire je n’en prends à peu près jamais parce que je n’ai pas un hamster hyperactif contrairement à beaucoup de gens. Par contre, la mélisse détend et elle rend léger, joyeux en même temps. Certains Anaïs de Valicourt la prennent pour aller dormir, c’est très bien. Mais, pour moi, c’est la plante pour aller danser, parce qu’on devient léger, heureux […]. C’est sûr que ça va aussi aider à dormir, parce qu’on dort bien quand on n’a pas de souci. Mais, pour moi, chaque fois que je prends de la mélisse, […] je me mets à danser sans m’en rendre compte. C’est de la joie en feuille. »J’ai mis souvent de la mélisse dans la tisane de gens qui fumaient, qui n’avaient pas l’intention d’arrêter de fumer, mais qui savaient que c’était mauvais pour eux. Un an plus tard, ils arrêtaient de fumer. Donc c’est une plante qui nous fait faire ce qu’on est sensé faire, ce qui est bon pour nous. C’est la mélisse ma préférée. »Le reishi (Ganoderma lucidum) : c’est parce que je voulais une plante qui était un peu plus stimulante, puisque les deux premières sont deux plantes qui endorment et parfois on est fatigué. Non, en fait ce n’est pas stimulant, mais ça nourrit beaucoup l’énergie vitale. C’est un adaptogène. J’aurais pu prendre le chaga (Inonotus obliquus) aussi […], c’est plus local. Il y a cependant un aspect distinctif du reishi que le chaga n’a pas, c’est qu’il va aider à mieux comprendre la vie.»

Le Festi-Herbes Chaque année, depuis sept ans, le Festi-Herbes réunit les spécialistes de l’herboristerie et les passionnés des plantes médicinales lors de la fin de semaine de la fête du Travail, début septembre. Le festival, dont les activités sont offertes sur une base de contribution volontaire, se situe sur le site de l’Herbothèque à Lantier dans les Laurentides. Cette école d’herboristerie, fondée en 1994, forme environ 1000 étudiants par année, tous cours confondus. Le but du Festi-Herbes est «d’amener les gens à connaître les plantes médicinales, les produits de santé naturelle, et aussi voir des grands jardins de plantes médicinales», précise Natacha Imbeault, PDG de l’Herbothèque.

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Au-delà de la science www.EpoqueTimes.com

Un expert en pétroglyphes croit que les Chinois auraient exploré l’Amérique il y a longtemps Tara MacIsaac Époque Times Dans Au-delà de la science, Époque Times explore les recherches et les récits examinant les phénomènes et les théories qui posent un défi aux connaissances actuelles. Nous nous penchons sur les idées stimulant l’imagination et ouvrant de nouvelles possibilités. Partagez vos idées avec nous sur ces sujets, parfois controversés. Des pétroglyphes découverts en Amérique du Nord suggèrent que d’anciens explorateurs chinois ont établi des contacts avec les Premières Nations d’Amérique. Kaoliang Song, professeur à l’Université normal de l’Est de la Chine à Shanghai qui a étudié les pétroglyphes en tant que professeur invité à l’Université Harvard, a annoncé récemment qu’il appuie la théorie selon laquelle les pétroglyphes tirent leur origine de la Chine ancienne. John A. Ruskamp fils, docteur en éducation, a mené des recherches sur les pétroglyphes ces dernières années en mobilisant l’aide de plusieurs experts tels que David N. Keightley, Ph.D., considéré par plusieurs comme le chercheur principal en Amérique sur l’écriture ossécaille employée dans la divination en Chine ancienne. Le Dr Keightley a expliqué que le texte d’un pétroglyphe découvert par M. Ruskamp dans un ranch privé en Arizona, par exemple, présente des correspondances avec l’écriture ossécaille oraculaire de la dynastie Shang (1600 à 1050 av. J.-C.). Il a traduit le message écrit sur les rochers en Arizona : «Séparé (pendant) 10 ans; déclarons (être) revenus, le voyage complété (dans la) maison du Soleil; (le) voyage complété ensemble». Il ne s’agit ici que de l’un des dizaines de pétroglyphes identifiés par M. Ruskamp, qui présenterait des ressemblances avec les anciennes écritures chinoises. Plus tôt en juin 2016, M. Song a fortement appuyé les recherches de M. Ruskamp (une copie a été envoyée à Époque Times par M. Ruskamp) et a exhorté les autres chercheurs à en tenir compte. M. Song est un expert en pétroglyphes chinois, son travail appuie depuis longtemps la théorie controversée selon laquelle des contacts ont existé entre l’Asie et l’Amérique du Nord; cette théorie dépasse ce qui est en général accepté par les archéologues et les anthropologues. (Le consensus veut que les ancêtres des premiers peuples d’Amérique soient passés par le détroit de Béring il y a plus de 12 000 ans, et le second contact entre l’Ancien et le Nouveau Monde n’aurait eu lieu que lorsque les Scandinaves sont arrivés sur la côte est d’Amérique en l’an 1000 apr. J.-C., et ce, même si un grand nombre de chercheurs ont présenté des preuves depuis quelques décennies suggérant d’autres contacts.) M. Song lui-même a déjà présenté de telles preuves dans le passé. Dans les années 1990, il a été invité, par le professeur K.C. Chang, à mener des recherches à l’Université Harvard sur les pétroglyphes préhistoriques de représentations humanoïdes dans le nord-est de l’Asie et dans le nord-est de l’Amérique. Au cours de ses recherches, il a observé les ressemblances entre les pétroglyphes des deux régions qui lui ont permis de conclure à l’existence de contacts anciens. Son article Prehistoric Human-Face Petroglyphs of the North Pacific Region a été publié en 1998 par la Smithsonian Institution. Dans cet article, il explique que «plusieurs de ces pétroglyphes représentant des figures humanoïdes ont des équivalents avec les bas reliefs qu’on trouve dans le nord-ouest du Pacifique en Amérique du Nord, de l’archipel Kodiak (en Alaska) au

fleuve Columbia (dans le sud de la Colombie-Britannique et au nord des États-Unis). […] le groupe (de pétroglyphes) du nord de la côte ouest est perçu comme un groupe distinct par tous les spécialistes». On estime que les pétroglyphes que M. Song a analysés ont été créés il y a 5000 à 7000 ans environ. Ceci situe le contact ou une ancienne présence asiatique en Amérique du Nord bien avant la proposition de M. Ruskamp concernant un contact avec la dynastie Shang il y a environ 3000 ans, mais bien après que le détroit de Béring a disparu. M. Song parle du travail de M. Ruskamp : «Ruskamp présente […] des messages chinois anciens qui sont facilement reconnaissables et qui ont été répertoriés depuis longtemps dans les anales des arts rupestres; ces messages sont restés intacts et méconnus jusqu’à maintenant.» Il continue : «Mal classés, négligés par les anthropologues modernes et par les archéologues – en grande partie parce que les connaissances concernant les styles anciens de l’écriture chinoise ne sont pas répandues […] et parce qu’ils sont situés dans des endroits reculés et difficiles d’accès –, ces écrits qui sont sans équivoque chinois établissent de façon concluante, en tant qu’évènement historique, la présence ancienne transpacifique des Chinois en Amérique du Nord.» M. Ruskamp continue l’identification de pétroglyphes intéressants dans toute l’Amérique. Il utilise l’analyse statistique des similarités entre les glyphes et les anciennes écritures chinoises pour déterminer dans quelle mesure le hasard aurait pu jouer dans la présence de ces ressemblances. Ces anciennes écritures n’étaient pas uniformes à 100 %, chaque artiste employait sa variante. Cependant, M. Ruskamp a déterminé que les glyphes sont assez semblables à d’autres exemples connus de l’ancienne écriture chinoise, suggérant à plus de 95 % que les similarités sont attribuables à des contacts directs avec les Chinois et non au hasard. Michael F. Medrano, Ph.D. et chef de la division de Resource Management for Petroglyph National Monument, a observé ces pétroglyphes sur place avec M. Ruskamp. Il a dit qu’il pense qu’ils sont authentiques et qu’ils ne viennent pas de la culture amérindienne locale. Dans un courriel à M. Ruskamp, il dit : «Je crois que vous avez découvert ici quelque chose d’important dans l’histoire de l’humanité et que vous avez les moyens nécessaires pour les reconnaître et pour les explorer.» Certains pétroglyphes en Amérique qui correspondent à l’écriture chinoise sont vraisemblablement des copies faites par les Amérindiens, explique M. Ruskamp. Il émet l’hypothèse qu’une ancienne expédition chinoise se serait déplacée à travers l’Amérique du Nord, plutôt que de s’y établir. Il base son hypothèse sur le schéma qu’il a reconnu dans la concentration de pétroglyphes. Les anomalies (cas particuliers) sont probablement des copies des Amérindiens, dit-il. Plus tôt en 2016, Ruskamp a publié une troisième édition de son livre Asiatic Echoes: The Identification of Ancient Chinese Pictograms in pre-Columbian North American Rock Writing. Pour en savoir davantage : Les évidences de voyages transocéaniques avant le 15e siècle http://www.epochtimes.fr/evidences-voyagestransoceaniques-13384.html Asiatic Echoes: The Identification of Ancient Chinese Pictograms in pre-Columbian North American Rock Writing: 3rd edition https://www.amazon.com/Asiatic-Echoes-Identification-Pictograms-pre-Columbian/dp/1523924 454?ie=UTF8&keywords=asiatic%20echoes&qid =1456880661&ref_=sr_1_2&sr=8-2

GRACIEUSETÉ DE JOHN RUSKAMP

Une partie d’un ancien texte découvert dans un ranch privé en Arizona, il est écrit : «Déclarons (être) revenus, (le) voyage complété, (dans la) maison du Soleil».

GRACIEUSETÉ DE JOHN RUSKAMP

Le site des glyphes de l’Arizona, situé dans un ranch privé isolé.

GRACIEUSETÉ DE JOHN RUSKAMP

John A. Ruskamp se tenant près de pétroglyphes semblables aux anciens textes chinois à Nine Mile Canyon, Utah.

ÉPOQUE TIMES

Gauche : Un pétroglyphe situé à Lianyungang, Chine, tel que présenté dans l’article de Song publié en 1998. Droite : Un pétroglyphe situé en Colombie-Britannique, Canada

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Science

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L’aspect des fruits et des légumes était très différent avant d’être cultivés Jack Phillips Époque Times Les fruits et les légumes d’aujourd’hui n’ont pas toujours eu l’aspect, ni même le goût, que nous leur connaissons. Les humains ont modifié génétiquement les plantes par la culture sélective pendant des milliers d’années en semant, au fil du temps, la partie de leur récolte qui présentait les traits qu’ils souhaitaient garder.

Les premières bananes auraient été cultivées il y a près de 7000 ans en Mélanésie, le groupe d’îles qui comprend la Papouasie– Nouvelle-Guinée et l’Indonésie. Elles ont été cultivées également en Asie du Sud-Est et, un peu plus tard, en Afrique. Les bananes viennent de deux variétés différentes : Musa acuminata et Musa balbisiana. L’hybride qui en résulte est la banane que nous connaissons aujourd’hui. Les plus anciennes carottes connues ont été cultivées en Perse et la première trace

de ce légume racine date du Xe siècle. Elles étaient alors blanches ou pourpres mais, avec le temps, elles ont perdu leur couleur pourpre et sont devenues jaunâtres. Une œuvre du XVIIe siècle du peintre italien Giovanni Stanchi montre un melon d’eau dont l’aspect est différent de la variété d’aujourd’hui. Selon le National Geographic, les melons d’eau auraient été cultivés depuis 5000 ans et les anciens Égyptiens en étaient friands. «La grosseur du délicieux melon d’eau d’aujourd’hui aurait augmenté de 50 mm à 660 mm de diamètre», écrit le chimiste James Kennedy. «Alors que les anciens “melons d’eau sauvages” ne pesaient pas plus de 80 grammes, le poids des melons d’eau d’aujourd’hui s’élève à 2 kg et même jusqu’à 8 kg au supermarché.» Le maïs est peut-être la plante la plus touchée par la modification génétique de toutes les récoltes. Le professeur de chimie James Kennedy a remarqué que le maïs naturel qui était cultivé vers 7000 av. J.-C. était sec comme une pomme de terre. Le maïs aujourd’hui est plus sucré et près de 1000 fois plus gros qu’il ne l’était autre-

fois, il est beaucoup plus facile à récolter et à peler. Les colons européens, en arrivant en Amérique au XVe siècle, ont eu beaucoup à voir avec ces changements. Les pêches ont également traversé des changements significatifs au cours des 6000 dernières années. Elles étaient auparavant des petits fruits dont la graine occupait la plus grande partie du fruit. Elles ont été cultivées par les anciens Chinois et avaient un goût «semblable à la lentille», rapporte M. Kennedy. Des milliers d’années sont passées, elles sont maintenant beaucoup plus grosses. «La pêche sauvage a été cultivée dans les années 4000 av. J.-C., des fermiers ont sélectionné des graines des fruits les plus savoureux pour les replanter. Ils ont pris soin de ces arbres pendant des milliers d’années et les fruits sont devenus plus gros et plus juteux à chaque génération. Après 6000 ans de sélection artificielle, la pêche qui en résulte est 16 fois plus grosse, 27 % plus juteuse et 4 % plus sucrée que sa cousine sauvage; ses apports en nutriments essentiels à la vie humaine ont également augmenté considérablement.»

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Une carotte sauvage, l’ancêtre de la carotte d’aujourd’hui

WARUT ROONGUTHAI/WIKIMEDIA COMMONS

Une variété de banane sauvage avec des graines

WIKIMEDIA COMMONS

Un melon ancien tel que représenté dans une peinture du XVIIe siècle.

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Santé

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Faire le plein de glutamine Cyril Belan Époque Times La glutamine est l’acide aminé le plus commun dans le corps. Selon les études, un niveau suffisant de glutamine peut nous aider à rester en bonne santé et heureux. Les acides aminés sont les éléments de construction à partir desquels les tissus du corps se construisent, en particulier le muscle. La glutamine représente plus de 60 % des acides aminés libres dans le corps. Bien que le corps soit capable de produire cet acide aminé, il arrive qu’il ne puisse pas en produire suffisamment en période de stress, comme lors d’une blessure ou d’une maladie, ou d’exercice physique intense. De plus, dans ces moments-là, le corps produit beaucoup de cortisol, ce qui réduit les réserves de glutamine. Pourquoi la glutamine est-elle si importante pour le corps? La glutamine maintient le système cardiovasculaire. Elle est la principale source d’énergie pour le revêtement intérieur des cellules des vaisseaux sanguins. Elle contrôle le tonus vasculaire, ce qui limite l’occlusion vasculaire et équilibre la pression. La glutamine peut aussi aider à améliorer l’humeur, la concentration et la mémoire. La glutamine dans le cerveau est convertie en glutamate, une source d’énergie pour les cellules neuronales. La glutamine est un nutriment essentiel des cellules intestinales. En outre, elle aide à contenir le processus d’inflammation interne, les actions auto-immunes et protège contre la bactérie Helicobacter pylori, responsable des ulcères. Le système lymphatique supporte l’équilibre hydrique de l’organisme, la protéine assure une protection immunitaire et élimine les toxines. La glutamine aide les lymphocytes à éliminer les toxines. Elle est connue pour sa capacité à améliorer le système immunitaire et à réduire le temps de guérison des brûlures. Les deux tiers de la glutamine sont présents dans le tissu musculaire. Un supplément de glutamine peut aider à construire ou à maintenir la masse musculaire. LAURA D’ALESSANDRO/CC/FLICKR.COM

Où trouver de la glutamine? Parmi les sources naturelles de glutamine, la palme revient au chou rouge. La choucroute rouge avec le vinaigre de cidre est probablement l’une des sources les plus accessibles de L-glutamine. Ceci est dû au processus de fermentation. Elle développe des bactéries bénéfiques qui aident

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les acides aminés à être mieux absorbés. Faire sa choucroute Prenez un chou rouge, retirez les premières feuilles et le cœur. Hachez finement. Placez dans un saladier avec du sel, malaxez et écrasez pour en sortir le jus. Mettez petit

à petit le chou dans des bocaux stérilisés en l’écrasant, puis ajoutez le jus. Le chou doit être complètement recouvert, mais le bocal ne doit pas être tout à fait plein. Tous les ingrédients ainsi que vos mains doivent être très propres pour éviter les mauvaises bactéries. Laissez le bocal ouvert et recou-

vert d’un linge propre. Goûtez régulièrement toujours avec un ustensile passé à l’eau bouillante. Quand vous estimez que le goût convient, fermez le bocal et conservez-le au réfrigérateur. Vous pouvez ajouter de la choucroute crue à vos salades ou en accompagnement de vos plats.

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