Époque Times édition du 14 novembre 2016

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ÉÉDITION MONTRÉALAISE É • 12E ANNÉE É NO 22 • 14 NOV. AU 11 DÉC. É 2016 • WWW.EPOQUETIMES.COM

Petites bombes volantes et autres menaces venant du ciel L’utilisation de plus en plus fréquente et de plus en plus sophistiquée des drones aériens par les terroristes et autres individus mal intentionnés pose un nouveau dilemme de sécurité complexe.

Sans emploi dans l’ère des robots

Habiter la terre différemment PAGES 10 et 11

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De nombreux indices dices démontrent que les ogiques sont en train de avancées technologiques transformer l’économie nomie et le marché du travail. Si bien que nous pourrions être en train de traverser une nouvelle uvelle révolution industrielle, alors que capitalisme sme et technologie se rencontrent pour maximiser les profits encore une fois. Robots et intelligence artificielle nous remplaceront-ils? nt-ils? Si oui, dans quelles circonstances, à quel rythme et avec quelles conséquences?

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NATHALIE DIEUL / ÉPOQUE TIMES

Hollywood saveur Chine communiste

Un test avant la tempête? Une cyberattaque sans précédent a pratiquement coupé l’internet d’un pays entier. Un petit pays africain, peut-être, mais s’il ne s’agissait que d’un test, quelle sera la prochaine cible?

Les grands studios américains se plient déjà aux normes de censure chinoises afin d’accéder au marché chinois, mais la situation pourrait s’empirer alors que des intérêts chinois visent à s’approprier de plus en plus de studios hollywoodiens.

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L’argent : un métal comme médicament PAGE 8

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Mexico, la mégapole aux multiples visages PAGE 7

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À PROPOS DE NOUS Époque Times est une entreprise médiatique lauréate qui publie sur papier et en ligne dans 35 pays et en 21 langues. À Montréal, Époque Times est imprimé en français et en chinois, tandis qu’il est imprimé en anglais et en chinois à Toronto, Ottawa, Calgary, Edmonton et Vancouver. L’entreprise est indépendante et détenue par des intérêts privés. Époque Times a d’abord vu le jour en chinois aux États-Unis en 2000, avec comme objectif de rapporter des nouvelles véridiques et non censurées sur la Chine. Nous étions les premiers à rapporter le camouflage de l’épidémie du SRAS et, à la suite de nos reportages, des enquêtes internationales sur les prélèvements d’organes forcés en Chine ont été lancées. Nous nous efforçons de fournir aux lecteurs une perspective informée et objective sur les sujets qui les préoccupent. Dans notre approche et notre contenu, nous défendons les valeurs humaines, les droits et les libertés universels. Pour notre entreprise, les intérêts de nos lecteurs passent avant tout, et ce, dans tout ce que nous faisons.

ÉPOQUE TIMES MONTRÉAL 1099, rue Clark, bureau 3 Montréal QC H2Z 1K3 Téléphone: 514 931-0151 Télécopieur: 514-868-0843 DIRECTRICE ET RÉDACTION Pauline Paul pauline.paul@epochtimes.com 514 435-7491 PUBLICITÉ Maud Bertholet maud.bertholet@epochtimes.com MÉDIAS SOCIAUX Sonia Rouleau DISTRIBUTION John Halas Tirage : 10 000 exemplaires distribués gratuitement, en main et en présentoir, une fois par mois au coeur de la ville de Montréal Abonnement : Pour vous abonner, svp téléphonez au 514-931-0151 ou veuillez vous rendre à nos bureaux.

L’IMPACT DE LA MAIN INVISIBLE DE LA TECHNOLOGIE Simon Veazey Époque Times Ce ne sont ni les taxis sans chauffeur ni les robots faisant la cuisson qui nous donnent le plus grand indice que nous entrons dans une nouvelle ère d’automatisation. C’est la stagnation des salaires. «Nous n’allons pas nous réveiller demain et nous apercevoir que les robots ont volé tous les emplois», explique Ryan Avent, rédacteur principal chez The Economist. «Nous allons plutôt constater des pressions sur nos salaires, sur la main-d’œuvre et sur nos institutions. C’est à cela que ressemble la grande révolution robotique.» M. Avent est l’un des derniers à s’être prononcé sur ce qui est qualifié de «révolution numérique», «quatrième ère industrielle» ou «deuxième ère des machines» dans son livre The Wealth of

Humans [la richesse des humains] publié en septembre dernier. Que ces théories envisagent un avenir utopique ou quasi apocalyptique, elles partagent tout de même certains thèmes relatifs au présent : nos mœurs économiques sont dépassées; la technologie est grandement responsable des inégalités grandissantes et des conditions d’emploi qui se dégradent dans les pays développés; et l’automatisation qui pourrait mener à des taux de chômage élevés permanents. Les craintes quant à un avenir sans travail ne datent pas d’hier. Lorsque les tracteurs sont arrivés sur les fermes et que les filatures de coton ont commencé à cracher de la fumée, ces craintes étaient exacerbées. Elles se sont ensuite dissipées lorsque l’industrialisation a créé de nouveaux emplois. Est-ce donc si différent cette fois-ci? Après tout, nous ne constatons pas d’augmentation

Annonce à nos lecteurs Chers lecteurs, L’édition montréalaise d’Époque Times vit les mêmes défis financiers que les autres journaux québécois pendant cette transition vers le numérique, devenue incontournable. Au lieu d’une édition toutes les deux semaines, nous imprimerons désormais une seule édition papier mensuelle. L’industrie médiatique vit de profonds bouleversements avec l’avènement des nouvelles manières d’accéder à l’information. Cela a poussé encore récemment – fin septembre – plusieurs journaux et groupes médiatiques québécois à former la Coalition pour la pérennité de la presse d’information afin de demander le soutien de l’État. Au Canada, les habitudes des lecteurs changent rapidement : selon les statistiques de journaux canadiens, 59 % des lecteurs lisent les journaux imprimés en 2016 contre 68 % l’année précédente. Plus de 25 % des lecteurs accèdent régulièrement aux journaux par quatre plateformes : journaux imprimés, site web, tablette et téléphone. Il est clair que de nouvelles stratégies d’affaires doivent être développées pour s’adapter à ces changements. Nous sommes persuadés que l’édition papier répond toujours à un besoin réel. Nous ferons tout en notre possible pour continuer à imprimer, même si nous poursuivons le virage numérique. Nous vous invitons à nous suivre sur notre site web et à vous inscrire à notre infolettre pour recevoir plus régulièrement nos informations indépendantes. Nous remercions tous nos lecteurs pour leur fidélité dans cette belle aventure qui dure depuis près de 12 ans.

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fulgurante du chômage et les théories économiques classiques n’acceptent pas que le progrès technologique puisse faire disparaître des emplois. Ces idées reçues sont maintenant remises en question par des personnalités comme d’anciens secrétaires du Travail américains et le président du Forum économique mondial. L’automatisation et la technologie numérique n’ont pas encore réduit le nombre d’emplois, affirment-ils, mais elles sapent le marché du travail, amincissant la classe moyenne et concentrant de plus en plus d’argent dans les mains d’une minorité. Ce n’est pas seulement une question de gens qui perdent leur emploi à cause des robots. Si l’on pouvait voir des robots humanoïdes marcher sur le trottoir chaque matin et se rendre au boulot, les changements seraient plus faciles à comprendre, estime M. Avent. Nous constatons de nouveaux logiciels d’ordinateurs et de nouvelles applications, une chaîne d’approvisionnement mondiale, une réorganisation des lieux de travail, un changement des rôles dans les emplois et, en effet, plus de robots. Conditions de travail Les salaires qui stagnent sont la preuve irréfutable, selon M. Avent. Pendant des décennies après les années 1940, les salaires des employés d’usine, des professeurs, des médecins et des banquiers ont augmenté de pair avec la productivité économique dans le monde développé. Ensuite, au milieu des années 1970, les choses se sont compliquées aux États-Unis, d’autres pays ont traversé les mêmes changements au fil des deux décennies suivantes. Les salaires moyens réels ont cessé d’augmenter en même temps que la productivité; dans certains pays, ils n’ont pas bougé pendant des décennies. Les écarts de salaires n’ont pas cessé d’augmenter, avec les revenus des plus riches montant en flèche, la concentration des capitaux et la réduction de la classe moyenne, pour en arriver aujourd’hui à des niveaux historiques d’inégalité. Pour ce phénomène, on a blâmé la mondialisation, les changements politiques et les problèmes inhérents au capitalisme. Cependant, la technologie est un important facteur ignoré. «C’est en raison des changements technologiques rapides que nous constatons de mauvaises conditions pour les travailleurs», affirme M. Avent. Les économies développées

passent des emplois permanents à temps plein à des emplois temporaires à temps partiel. Cette tendance est accompagnée par des salaires qui stagnent et une stabilité en déclin, sauf parmi les emplois les mieux payés. Par exemple, le nombre de contrats «sur appel» au Royaume-Uni a quadruplé au cours des dix dernières années. Les technologies comme Taskrabbit et Uber ont facilité les occasions de gagner un revenu de manière flexible (tout en définissant la précarité d’emploi), mais ce n’est pas nécessairement ce qui propulse le virage. Ryan Avent affirme que des entreprises comme Uber profitent d’un marché du travail qui est déjà miné par la technologie. «Il y a beaucoup de gens qui peinent à joindre les deux bouts, ils cherchent à arrondir leurs revenus, ils sont peu rémunérés et ils n’ont certainement pas d’avantages.» Uber cherche aussi à remplacer ces travailleurs par des voitures sans chauffeur, faitil remarquer. «Je pense que c’est la tendance que nous allons constater.» Un nouveau modèle économique? La première ère industrielle a créé tellement d’emplois que même les enfants étaient enrôlés dans les usines, souligne Andrew McAfee, professeur au MIT et coauteur du livre The Second Machine Age [la deuxième ère des machines]. «Les vagues précédentes de progrès technologiques ont emporté avec elles un appétit quasi insatiable pour la main-d’œuvre de différentes habiletés et de différents niveaux», affirme-t-il. «Avec la tendance actuelle, il semble que nous ne créons pas une grande demande pour du travail physique ou mental routinier.» Il donne l’exemple des travailleurs sur la chaîne de montage et des commis à la paie dans une usine qui sont maintenant remplacés par des technologies capables d’effectuer des tâches routinières. «Ma conclusion fondamentale est que ces emplois routiniers ne reviendront pas», indique M. McAfee. «La grande question est, pouvons-nous créer un différent type de travail et un différent type d’emploi qui pourraient mener au même genre de familles, ménages et revenus de la classe moyenne que nous avons constaté dans l’après-guerre?» La possibilité que nous soyons

TORONTO 418, Consumers Road Toronto ON M2J 1P8 Tél. : 416 298-1933 Fax : 416 298-1299 VANCOUVER 530, E Kent S Avenue Vancouver BC V5X 4V6 Tél. : 604 439-9777 Fax : 604 438-8173 OTTAWA 988, Pinecrest Road Ottawa ON K2B 6B5 Tél. : 613 820-2580 Fax : 613 820-8107 EDMONTON #202, 10940 - 166A Street Edmonton AB T5P 3V5 Tél. : 780 428-8657 Fax : 780 988-5911 CALGARY #3, 1916 - 30 Ave NE Calgary AB T2E 7B2 Tél. : 403 616-8968 Fax : 403 250-5943

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Un employé pousse un chariot dans un entrepôt d’Amazon à Brieselang, Allemagne.

« Nous allons plutôt constater des pressions sur nos salaires, sur la main-d’œuvre et sur nos institutions. C’est à cela que ressemble la grande révolution robotique. » – Ryan Avent, rédacteur principal chez The Economist au cœur d’une nouvelle révolution industrielle, faisant face à un chômage élevé causé par la technologie, fait partie du débat public depuis seulement quelques années. Ryan Avent estime que bien que nous traversions cette révolution, il faudra faire face à des taux de chômage élevés et des problèmes économiques. Il faut reconsidérer les vérités fondamentales sur la manière dont le marché du travail fonctionne, mentionne-t-il. «La plupart des économistes sont plutôt réfractaires à l’idée que la technologie va éliminer beaucoup d’emplois», dit-il. Toutefois, Andrew McAfee affirme que la plupart des économistes avec qui il discute sont prêts à admettre que nous sommes entrés dans une nouvelle ère technologique. Lorsque Martin Ford a publié lui-même son premier livre au sujet du chômage technologique en 2009, personne n’a porté attention, explique-t-il. Six ans plus tard, il a remporté plusieurs prix de la presse financière pour son deuxième livre, Rise of the Robots [la montée des robots], qui élabore sur la menace d’un avenir sombre sans travail. M. Ford affirme que les gouvernements, particulièrement en Europe, commencent aussi à prendre en compte le phénomène. Les économistes acceptent que le chômage technologique puisse affecter un individu ou un groupe d’individus lors d’une transition. Cependant, le chômage technologique permanent à grande échelle est rejeté par les théories dominantes et n’a pas de précédent historique. Par exemple, la jeune entreprise en robotique, Momentum Machines, veut développer un robot qui produit des hamburgers avec des ingrédients de base, dans l’objectif d’éliminer l’apport humain. Mais l’entreprise affirme que leur robotburger va créer des emplois. La logique suit l’argument classique : la compagnie qui fabrique les burgers-bots va embaucher plus d’employés et les restaurants vont prendre de l’expansion en raison du moindre coût des hamburgers. Les consommateurs de burgers vont économiser de l’argent et le dépenser ailleurs, ce qui va créer d’autres emplois. Certains économistes affirment aussi que si le chômage technologique existait, il serait révélé dans deux statistiques importantes : l’augmentation du chômage et de la productivité. Jusqu’à maintenant, impossible de déceler un changement évident dans le long terme. Martin Ford croit que nous pourrions constater une augmentation du chômage à la fin mais, entre-temps, les effets se révèlent dans ce qu’il appelle les «sept tendances mortelles» : les salaires réels stagnants; le déclin du rôle de la main-d’œuvre dans la génération du revenu national (y compris le PIB); le déclin de la participation de la main-d’œuvre; le chômage à long terme et le déclin de la création d’emploi; l’inégalité grandissante; le sous-emploi et le déclin des revenus des nouveaux diplômés universitaires; et la polarisation des emplois (la perte des emplois dans la classe moyenne) et

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la prolifération des emplois à temps partiel. Il ne croit pas que seule la technologie est responsable de ces tendances, mais il s’agit d’un facteur important et négligé. Tout au gagnant Au plus bas du marché, alors qu’un bassin grandissant de travailleurs est en compétition avec les robots, les salaires sont coupés et les pouvoirs de négociation affaiblis, ce qui veut dire que les entreprises n’ont pas besoin d’investir dans la technologie pour améliorer la productivité. «Ils ont juste à employer dix travailleurs à bas prix», affirme M. Avent. Mais lorsque les conditions économiques, l’investissement et le développement sont mûrs, l’automatisation peut s’approprier d’un secteur très rapidement, selon M. Ford, puisque les gains en efficacité permettent de s’emparer du marché. Par exemple, lorsque la machine à burger fonctionnera – et coûtera moins cher que les travailleurs – elle pourrait être rapidement adoptée à travers l’industrie de la restauration rapide, ce qui compte pour trois millions d’emplois aux États-Unis seulement. Entre-temps, même au sommet du marché du travail, dans des domaines comme l’analyse financière et la radiographie, les humains doivent faire face à une technologie de plus en plus intelligente. L’Associated Press utilise déjà une technologie pour écrire ses articles sur les rapports financiers des entreprises. Avec la moitié du monde développé possédant un diplôme, les réalisations académiques pourraient bientôt plafonner. «Je pense que nous sommes arrivés au point où il est beaucoup plus facile d’améliorer la performance des machines que celle des humains», affirme M. Avent. La compétition entre les travailleurs et les machines a déjà éliminé beaucoup d’emplois dans la classe moyenne et augmenté l’inégalité, transférant les revenus vers ceux qui possèdent la propriété intellectuelle ou les actions, indique dans le magazine Foreign Affairs Klaus Schwab, président du Forum économique mondial. La technologie numérique a également intensifié les scénarios où le gagnant rafle tout. Amazon, Apple, Google et Facebook sont maintenant qualifiés de «quatre cavaliers», en partie pour leur impact apocalyptique sur des secteurs entiers comme la publication et la publicité. Dans l’ère numérique, le magasinage en ligne et la comparaison de prix peuvent affecter le marché mondial avec un clic de souris. Des différences infimes de prix et de caractéristiques permettent rapidement à un produit ou un détaillant, comme Amazon, de s’emparer de la majeure partie du marché. Les conséquences de l’automatisation vont continuer à croître, même sans percées technologiques. La technologie actuelle pourrait automatiser 45 % des activités actuelles sur le marché du travail, selon un rapport du McKinsey Global Institute en 2016. Comme Andrew McAfee et son coau-

teur Erik Brynjolfsson affirment dans The Second Machine Age, les entreprises n’utilisent pas encore pleinement la technologie actuelle, tout comme des décennies ont été nécessaires avant de maîtriser le pouvoir de l’électricité. Par exemple, au départ les moteurs électriques ont simplement remplacé les moteurs à vapeur qui alimentaient l’arbre central des usines. Des années se sont écoulées avant qu’on réalise le potentiel d’utiliser plusieurs moteurs dans différents endroits, permettant une réorganisation du flux du travail qui a doublé la productivité. Quand Amazon a mis à jour sa logistique d’entrepôt en 2014, elle n’a pas remplacé les humains par des robots pour pousser les chariots et prendre la marchandise sur les étagères. L’entreprise a plutôt créé une armée de chariots automatiques qui déplacent les étagères mobiles dans un ballet d’efficacité algorithmique, les transportant aux humains dont les doigts agiles sont encore utiles. Une question de rythme Tandis que la technologie actuelle est encore sous-utilisée, les avancées rapides se poursuivent. Avec le rythme actuel de développement, les ordinateurs seront environ 200 fois plus rapides dans 15 ans seulement, selon la loi de Moore. Malgré le fait qu’ils suivent les progrès technologiques de près depuis des années, MM. McAfee et Ford affirment qu’ils se font encore surprendre. «L’erreur que je fais constamment est de sous-estimer le progrès technologique», affirme M. McAfee. À l’avant-garde de cette nouvelle vague de développements est l’intelligence artificielle (IA). Les investissements dans l’IA vont doubler tous les deux ans, prédisent les analystes de Bank of America Merrill Lynch dans un rapport de 2015. «Le rythme des innovations technologiques perturbatrices est passé de linéaire à parabolique ces dernières années», écrivent les auteurs. Une poignée d’entreprises se sont déjà emparées du marché de l’IA, avalant les jeunes entreprises, explique M. Ford. Les Google, Apple, Facebook et Amazon de ce monde considèrent maintenant ce domaine comme central à leurs plans d’affaires et ils y mettent tout leur poids. La compétition féroce, comme il est constaté avec Uber qui a damé le pion à Google pour le lancement du taxi autonome, va accélérer davantage le développement, ajoute M. Ford. «Tout cela est motivé par le croisement

du capital et de la technologie», affirme-t-il. Le rythme du développement accélère les dynamiques de marché, les modèles de travail et les changements sociétaux au-delà de ce que les individus, la société et les institutions peuvent tolérer. Pas néo-luddites Ceux qui sonnent l’alarme quant au chômage technologique et qui soulignent ses conséquences sur le marché du travail ne sont pas des néo-luddites qui cherchent instinctivement une raison pour rejeter la technologie. Martin Ford est confortable avec toutes sortes de scénarios ahurissants de sciencefiction, alors qu’il spécule sur comment un monde plus automatisé pourrait évoluer. Il affirme ne pas essayer de prédire l’avenir, mais plutôt de soulever des questions avant qu’il ne soit trop tard pour les aborder. Il se décrit comme un optimiste à long terme, mais il admet être pessimiste à court terme. Andrew McAfee est catégorique à propos de l’effet positif général du progrès technologique, ce qu’il appelle «l’abondance» de l’ère numérique dans son livre. Pour lui, les conséquences sur le marché du travail et l’inégalité ne sont que des facettes de la deuxième ère des machines, mais ce sont quand même des aspects sur lesquels il faut se pencher. M. McAfee n’est pas inquiet que quelques individus deviennent très riches; il est inquiet de la ploutocratie qui pourrait se développer quand la concentration de la richesse est dans quelques mains. «Je suis beaucoup plus préoccupé par la possibilité qu’il y ait de plus en plus de laisséspour-compte ou des gens se sentant marginalisés.» Ryan Avent croit que les mouvements politiques radicaux en Europe – les sentiments anti-immigration et anti-mondialisation, comme ceux exprimés dans le Brexit – sont en partie alimentés par les courants sous-jacents dissimulés de l’automatisation. «Lorsque les gens pensent à l’inégalité ils se concentrent souvent sur Wall Street ou d’autres institutions qui abusent de la confiance du public.» «Nous oublions notre histoire», dit M. Avent, soulignant que la révolution industrielle a apporté autant le progrès que des bouleversements. «Il y aura peut-être des guerres ou de la révolte chez les ouvriers, ou même de la violence. Beaucoup de choses ont mal tourné avant que nous comprenions comment utiliser ces changements technologiques pour notre compte.»

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Des conteneurs sur un convoyeur dans un centre d’Amazon en Californie

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La menace venant des drones bon marché

Les groupes terroristes font un usage de plus en plus sophistiqué des drones disponibles au grand public Joshua Philipp Époque Times Début octobre, le groupe terroriste Daesh a lancé sa première attaque avec une bombe attachée à un drone commercial en Irak, tuant deux combattants kurdes et blessant deux membres des forces spéciales françaises. Peu après, les talibans ont diffusé une vidéo de propagande, filmée avec un drone, montrant une voiture piégée détruisant un poste de police afghan dans la province de Helmand. Ces incidents, entre autres, démontrent une nouvelle dimension de la guerre moderne. Sur le champ de bataille contemporain, des produits disponibles en magasin fournissent à des adversaires peu sophistiqués les moyens technologiques pour mieux combattre. Les produits sur les étagères «peuvent donc être transformés en armes et utilisés contre des forces nationales», explique Robert J. Bunker, professeur auxiliaire de recherche au Strategic Studies Institute du U.S. Army War College. Dans les guerres d’Irak et d’Afghanistan, les insurgés ne faisant pas le poids se sont souvent tournés vers les engins explosifs improvisés (EEI) comme leurs armes de choix.

Selon USA Today en 2013, ces engins avaient causé entre la moitié et les deux tiers de tous les décès et blessures des troupes américaines en combat. «Peu à peu, nous voyons que les EEI ne représentent plus seulement des menaces statiques», affirme M. Bunker. «Ils deviennent plutôt des armes autonomes qui vont en fait rechercher elles-mêmes des troupes et tenter de tuer. […] Cela deviendra un tournant important sur le champ de bataille.» Pour les soldats sur le terrain, cela veut aussi dire que l’adoption de nouvelles contremesures qui peuvent descendre des drones aériens pourrait devenir une nécessité de base. Actuellement, les soldats doivent souvent tenter de descendre les drones en utilisant des armes à feu ordinaires. «C’est ce que les forces kurdes font depuis un certain temps maintenant», fait remarquer M. Bunker. Mais alors que les conflits se déplacent vers les centres urbains et que Daesh attache des bombes aux drones, M. Bunker affirme que «limiter les dommages collatéraux envers les civils devient une priorité» et les descendre n’est peut-être plus une option viable. Il n’y a que quelques autres possibilités. Il y a des faucons entraînés qui pourraient attraper les drones en plein vol, des canons qui tirent un filet dans les airs et des fusils spécialisés qui peuvent prendre contrôle des

SCREENSHOT VIA TALIBAN PROPAGANDA VIDEO

Une capture d’écran d’une vidéo de propagande talibane montre que le groupe a utilisé un drone pour filmer une attaque contre un poste de police de Helmand en octobre 2016.

appareils pour les forcer à atterrir. Cependant, la solution à court terme pourrait ressembler à ce qui est fait en Finlande, où la technologie antidrone installée à des endroits critiques est utilisée pour empêcher les appareils de voler dans la voie des avions commerciaux, pour empêcher les prisonniers de recevoir des livraisons de drogue et de téléphones cellulaires, et pour détecter ceux qui pourraient utiliser des drones pour espionner les édifices gouvernementaux. La technologie utilisée en Finlande appartient à l’entreprise Sensofusion. Selon son vice-président opérations, Kaveh Mahdavi, les gouvernements du monde entier visitent actuellement ses sites afin de voir ses produits en action. Les appareils AIRFENCE de Sensofusion sont capables de suivre, de désactiver et de prendre contrôle des systèmes aériens sans pilote (unmanned aerial systems – UAS). La technologie utilise trois installations d’antennes qui balayent toutes les ondes non chiffrées dans un large territoire, ce qui comprend plusieurs types d’appareils utilisant les fréquences radio, dont les UAS. «Nous sommes en mesure de balayer toutes ces choses», indique M. Mahdavi, soulignant que c’est seulement après avoir détecté un drone qui représente une menace potentielle qu’ils peuvent en prendre contrôle et le forcer à atterrir. Bien entendu, cette technologie vient avec ses bons et mauvais côtés. La sécurité est un bienfait, contrairement aux atteintes à la vie privée. Cette technologie qui balaye les ondes peut capter les signaux des téléphones mobiles et des connexions Wifi ainsi que suivre l’emplacement des appareils. Tandis que M. Mahdavi souligne que son entreprise ne pirate pas d’appareils, se conformant aux lois locales, elle peut détecter les cellulaires utilisés par les opérateurs de drones, ce qui peut aider à les identifier si la police doit effectuer une arrestation. Selon lui, ce genre de technologie pourrait bientôt se retrouver partout et pas seulement en raison de la menace grandissante venant des drones, mais parce que les gouvernements installent de plus en plus de technologie «intelligente» dans les villes. «Pour moi, c’était inévitable», affirme M. Mahdavi, au sujet de l’émergence des risques causés par les drones. «Ce n’est pas une surprise. Ce n’était qu’une question de temps.»

Tandis que Daesh a récemment utilisé un drone pour tuer deux combattants kurdes en Irak, les appareils sont utilisés davantage par les groupes – dont Daesh, les forces rebelles et autres milices – pour collecter du renseignement sur le terrain. En faisant voler les appareils au-dessus du champ de bataille, les utilisateurs peuvent obtenir des informations qui étaient seulement disponibles aux armées sophistiquées auparavant.

JOSH EDELSON/AFP/GETTY IMAGES

RENSEIGNEMENTS SUR LE CHAMP DE BATAILLE

CONTREBANDE Les prisonniers aux États-Unis et ailleurs reçoivent de la contrebande, dont des cellulaires et de la drogue, livrée par des contacts à l’extérieur en utilisant des drones. En avril dernier, une caméra de sécurité à Londres a détecté un drone volant à la fenêtre d’un prisonnier pour livrer des stupéfiants, selon le Washington Post. L’année dernière, une bagarre a éclaté dans une prison de l’Ohio après qu’un drone a livré de l’héroïne dans la cour du pénitencier.

ARMES Les drones commerciaux plus larges peuvent être dotés de bombes ou de fusils pour mener des attaques bien que cette menace ne fait qu’émerger. Les groupes terroristes n’ont pas connu beaucoup de succès dans ce genre d’attaque. Daesh a effectué plusieurs tentatives de bombes téléguidées, mais n’a réussi que dernièrement lorsque l’engin a explosé après avoir été descendu et récupéré par les forces kurdes et françaises.

La cyberattaque qui a coupé le web au Liberia était probablement juste un test Joshua Philipp Époque Times Pratiquement tout le web d'un petit pays a été désactivé le 2 novembre à la suite de l’une des plus grandes cyberattaques jamais observées. Les experts en cybersécurité craignent que l’attaque contre le Liberia ait été orchestrée par un groupe de pirates non identifiés qui voulait tester une nouvelle arme cybernétique, en préparation d’attaques contre une cible plus importante. «Je pense qu'en ce moment ils ne font que des tests et observent», a déclaré Thomas Pore, directeur des services informatiques chez Plixer, une entreprise de sécurité informatique. «Nous ignorons qui se cache derrière cette attaque et nous n’avons aucune idée de l’objectif final qui est visé.» Les cybercriminels ont probablement choisi le Liberia comme cible, estime M. Pore, parce que ce pays n'attirerait pas beaucoup d’attention internationale.

Il s’agit du même outil informatique – le maliciel Mirai – qui avait paralysé les sites web importants dont Netflix, Amazon et Twitter le 21 octobre dernier. Son code source avait été mis en ligne le 1er octobre. Mirai tire sa force des réseaux massifs de dispositifs infectés, connectés à internet – comme les moniteurs pour bébés, les caméras de surveillance et les enregistreurs de vidéo numériques – qu’il utilise pour conduire des attaques distribuées de déni de service (DDoS) qui saturent les sites web visés pour les déconnecter du réseau. Selon le site spécialisé en technologie ZDNet, la cyberattaque contre le Liberia a utilisé plus de 1,1 téraoctet par seconde et était près de deux fois plus puissante que les premières attaques de Mirai. «Je pense que nous n’en avons pas encore vu toute la portée», a analysé M. Pore, et d’ajouter que le groupe derrière les attaques est sûrement en train de peaufiner les capacités de Mirai pour découvrir jusqu’où il peut l’exploiter.

La ville de Monrovia, au Liberia, dans une photo d’archives. La cyberattaque du 2 novembre a déconnecté le pays entier de l'internet mondial.

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La compagnie chinoise Wanda à la conquête d’Hollywood

Le président du conglomérat chinois Wanda Group, Wang Jianlin, à Pékin le 25 août 2016. M. Wang détient déjà AMC Entertainment, Legendary Entertainment, les Golden Globes par Dick Clark Productions, et a entrepris la construction, dans le nord-est de la Chine, de ce qui est en voie de devenir le plus grand studio au monde.

Avec ses achats frénétiques d’entreprises d’Hollywood, Wanda pourrait contrevenir à la loi antimonopole Joshua Philipp Époque Times L’influence grandissante du régime chinois sur Hollywood est sans précédent. Ce n’est pas un cas de compétition par la production de longs métrages de qualité ou par l’innovation nationale. Dans son appropriation d’Hollywood, le régime utilise plutôt des méthodes qui pourraient contrevenir à des lois des États-Unis et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Par ces méthodes, il élimine la compétition, et par l’entremise de ses lois, il s’est donné la capacité de modifier le contenu des fi lms pour répondre à ses objectifs de contrôle politique. Le joueur le plus important dans le nouvel Hollywood chinois est Wang Jianlin, président du Wanda Group. Les médias officiels chinois ont annoncé le 3 novembre que M. Wang va établir un fonds de plusieurs milliards de dollars pour investir dans les six plus grands studios d’Hollywood. Wang Jianlin possède déjà AMC Entertainment, Legendary Entertainment et les Golden Globes – par l’entremise de Dick Clark Productions – et il est en train de bâtir ce qui deviendra le plus important studio au monde dans le nord-est de la Chine. Il est illégal aux États-Unis pour un studio de posséder également une chaîne importante de cinémas. Cela contrevient à la loi antimonopole comme il est indiqué dans un jugement de la Cour suprême en 1948 dans États-Unis c. Paramount Pictures, Inc. En possédant une chaîne importante de cinémas aux États-Unis, en plus de chaînes autour du monde, et en possédant et en tentant d’acheter encore plus de studios importants, M. Wang fait

quelque chose qu’aucun autre joueur important d’Hollywood n’aurait le droit de faire. Le Hollywood Reporter a soulevé cette problématique le 18 mai lorsque M. Wang a tenté d’acheter Paramount Pictures. Il indiquait que certaines personnes se demandaient si l’off re proposée par M. Wang ferait face à des problèmes antimonopoles en raison de la décision de 1948. Le reportage citait également un cadre chinois : «De ce que je comprends, une petite part aurait peut-être été possible, mais la part de 49 % qui est discutée actuellement ferait sans aucun doute face à une question antimonopole.» Les tractations juridiques ne s’arrêtent pas là. Le régime chinois manipule le système en limitant le nombre de fi lms étrangers qui peuvent être diff usés en Chine. Les cinéastes s’efforcent donc de se plier aux normes de censure chinoises pour accéder au marché, ce qui contrevient à des règlements de l’OMC. Les États-Unis ont déposé une plainte contre la Chine à l’OMC en avril 2007 en raison de ses restrictions sur l’importation de fi lms. En 2009, un jury de l’OMC a «trouvé que les contraintes sur les importations de fi lms contrevenaient à ses obligations en matière de commerce», selon un rapport de 2015 du Congrès américain. L’appel de Pékin a été rejeté par l’OMC qui, selon le rapport, a indiqué que la Chine «doit accorder des droits égaux à tous les individus et entreprises, étrangers et domestiques, pour l’importation de produits de divertissement en Chine sur une base illimitée». La Chine avait jusqu’à mars 2011 pour rencontrer les exigences de l’OMC, mais comme l’indique le rapport : «Le gouvernement chinois n’a toutefois pas modifié ses pratiques et continue de limiter l’accès à son marché du fi lm.»

FREDERIC J. BROWN/AFP/GETTY IMAGES

Sur le Sunset Strip de Hollywood, un panneau publicitaire du Center for American Security affiche la campagne «China Owns US» (La Chine possède les É.-U.) le 29 août 2016. Le panneau informe le public sur l’influence grandissante exercée par le Parti communiste chinois sur l’industrie cinématographique américaine, plus précisément, AMC Entertainment.

Puis, en février 2012, Pékin et Washington ont signé un protocole d’entente pour faire passer de 20 à 34 le nombre de fi lms étrangers permis en Chine annuellement. Cependant, le rapport souligne que «l’entente n’a pas amené la Chine à se conformer à la décision de l’OMC». Les deux parties devraient se rencontrer à nouveau en 2017 et «si les consultations ne mènent pas à une entente en date du 1er janvier 2018, les États-Unis vont entreprendre des procédures contre la Chine à l’OMC». Entre-temps, Hollywood doit se plier aux règles établies par Pékin. Le 7 novembre, le régime chinois a adopté une nouvelle loi sur les fi lms qui interdit tout contenu pouvant causer du tort à «la dignité, à l’honneur et aux intérêts» du Parti communiste chinois,

selon l’AFP. La loi stipule également que les fi lms doivent faire la promotion des «valeurs socialistes essentielles». Il pourrait s’agir du renforcement de ses lois actuelles sur la censure, qui interdisent de tracer un portrait négatif du Parti communiste, de la police et de l’armée chinoises. Elles interdisent également de tracer un portrait positif de la religion, de l’armée américaine et des États-Unis en soi. Hollywood se plie déjà aux censeurs chinois. Concernant Miao Xiaotian, directeur général de la China Film CoProduction Corp, Deadline.com a rapporté le 3 novembre : «Plusieurs des scénarios qu’il voit ne rencontrent pas leurs critères, alors ils tentent d’aider les cinéastes à comprendre comment changer leurs scénarios afi n d’atteindre leurs standards ou réaliser une coproduction.»

Extrait des Neuf commentaires Depuis la publication des Neuf commentaires sur le Parti communiste en novembre 2004 par le Dajiyuan (édition chinoise d’Époque Times), plus de 255 930 000 personnes ont démissionné du Parti communiste chinois (PCC) et de ses organisations. Nous republions donc ces commentaires ayant déjà une portée historique. Leur intégralité est disponible sur le site [www.epoquetimes.com].

Troisième commentaire LA TYRANNIE DU PARTI COMMUNISTE CHINOIS VII. LA RÉFORME ET L’OUVERTURE – LA VIOLENCE PROGRESSE AVEC LE TEMPS (SUITE) Couverture de l’information Le 15 octobre 2004, le Wenweipao (Wen Hui Bao) de Hong Kong rapportait que le vingtième satellite chinois, à son retour sur terre, était tombé sur la maison de Huo Jiyu dans la municipalité de Penglai, située dans le district de Dayin de la province du Sichuan. Le rapport citait Ai Yuqing, directeur du bureau gouvernemental du district de Dayin, confi rmant que la «masse noire» était bien le satellite. M. Ai était lui-même le directeur adjoint du projet de récupération de l’engin spatial. Cependant, Xinhua n’a publié que l’heure de son retour, soulignant que c’était le vingtième satellite expérimental scientifique et technique retrouvé par la Chine. Xinhua ne mentionnait même pas la chute de l’engin sur une maison. C’est un exemple typique de la pratique courante des communiqués des médias chinois : rapporter les bonnes nouvelles et taire les mauvaises sur ordre du Parti. Les mensonges et les calomnies publiés par les journaux et

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diff usés à la télévision ont beaucoup contribué à l’exécution des politiques du PCC dans tous les mouvements politiques passés. Les ordres du Parti sont instantanément exécutés par les médias dans tout le pays. Lorsque le Parti voulait lancer un mouvement anti-droitier, dans tout le pays les médias rapportaient d’une seule voix les crimes des droitiers. Lorsque le Parti a voulu instituer les communes populaires, chaque journal dans la nation s’est mis à louer les vertus des communes populaires. Lors du premier mois de la persécution de Falun Gong, toutes les stations de télévision et de radio ont diffamé sans relâche le Falun Gong et aux heures de grande écoute pour laver le cerveau des gens. Depuis lors, Jiang Zemin a utilisé tous les médias pour inventer et propager des mensonges et des calomnies répétées au sujet de Falun Gong, y compris en s’efforçant d’inciter l’opinion commune à la haine contre le Falun Gong au moyen d’une diff usion d’informations inventées sur des pratiquants commettant meurtres ou suicides. Un exemple de ce genre de faux reportages est l’incident mis en scène d’une «auto-immolation à Tiananmen», que l’ONG

internationale Educational Development a dénoncé devant les Nations Unies à Genève comme étant un coup monté du gouvernement pour tromper la population. Au cours des cinq dernières années, aucun journal ou télévision de Chine continentale n’a rapporté un seul fait véridique au sujet de Falun Gong. Le peuple chinois a l’habitude des fausses informations des médias. Un ancien journaliste de l’agence Xinhua a dit une fois : «Comment pouvez-vous croire les reportages de Xinhua? Les gens ont même décrit les agences de presse chinoises comme les chiens du Parti. Comme le dit une chanson populaire : c’est un chien élevé par le Parti, gardant la porte du Parti. Il mordra ceux que le Parti décide qu’il morde, et mordra autant de fois que le Parti voudra.» Éducation En Chine, l’éducation est devenue un outil de plus pour contrôler les gens. À l’origine, l’éducation visait, outre l’acquisition de connaissances, le développement intellectuel de la faculté de jugement. La connaissance renvoie à la compréhension de l’information, des données et des évènements historiques, le jugement au processus d’analyse, de recherche, de critique et de reproduction de cette connaissance – un processus de développement spirituel. Ceux qui ont la connaissance sans avoir de jugement approprié sont comparés à

des rats de bibliothèque, et non à de vrais intellectuels avec une conscience sociale. C’est pourquoi dans l’histoire chinoise, ce sont les intellectuels dotés d’un jugement intègre – et non pas ceux qui ont simplement la connaissance – qui ont été le plus respectés. Or, sous le contrôle du PCC, la Chine regorge d’intellectuels qui ont la connaissance, mais sans opinion ou n’osant pas exercer leur jugement. L’éducation dans les écoles ne fait qu’enseigner aux étudiants à ne pas faire les choses que le Parti ne veut pas qu’ils fassent. Ces dernières années, toutes les écoles ont commencé à enseigner la politique et l’histoire du PCC avec des manuels unifiés. Les professeurs ne croient pas au contenu du texte, mais la «discipline» du Parti les force à l’enseigner contre leur gré. Les étudiants ne croient ni les manuels ni leurs professeurs, mais ils doivent tout mémoriser s’ils veulent réussir les examens. Récemment, des questions au sujet de Falun Gong ont été ajoutées aux examens d’entrée dans les universités et les écoles secondaires. Les étudiants qui ne connaissent pas les réponses modèles n’obtiennent pas les notes les plus élevées et perdent la chance d’entrer dans de bonnes universités ou écoles secondaires. Si un étudiant ose dire la vérité, il sera immédiatement renvoyé de l’école et perdra son droit à l’éducation conventionnelle. Dans le système d’éducation

public, sous l’influence des journaux et des documents gouvernementaux, de nombreux proverbes ou phrases célèbres ont été propagés comme des vérités, telle la citation de Mao : «Nous devrions soutenir ce à quoi l’ennemi s’oppose et nous opposer à ce que l’ennemi soutient». Leur effet négatif s’est répandu partout : on a empoisonné le cœur des gens, évincé la bienveillance et détruit le principe moral consistant à vivre en paix et en harmonie. En 2004, le Centre d’Information de la Chine a analysé une étude faite par Sina.net et les résultats montrent que 82,6 % de la jeunesse chinoise approuve les exactions contre les femmes, les enfants et les prisonniers en temps de guerre. Ce résultat est choquant, mais il reflète l’état d’esprit des Chinois – et spécialement de la jeune génération, qui manque d’une compréhension élémentaire du concept culturel traditionnel de bienséance ou de la notion d’humanité universelle. Le 11 septembre 2004, un homme a fanatiquement lacéré 28 enfants avec un couteau dans la ville de Suzhou. Le 20 septembre, un homme de la province de Shandong a blessé 25 élèves d’une école élémentaire avec un couteau. Certains professeurs d’écoles élémentaires ont forcé les élèves à fabriquer manuellement des pétards pour augmenter les fonds de l’école, provoquant une explosion dans laquelle des élèves sont morts.

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Ancien agent de la défense du Royaume-Uni traite des vraies X-Files Tara MacIsaac Époque Times

Fox Mulder dans l’émission de télé X-Files. Le MoD a décidé en 2007 de diff user tous ses documents sur les PANI. Quelque 60 000 pages ont été rendues publiques Dans Au-delà de la science, Époque Times jusqu’à maintenant, ce nombre comexplore les recherches et les récits exami- prend celles qui seront publiées plus tard nant les phénomènes et les théories qui cette année. Toutefois, plusieurs croient posent un défi aux connaissances actuelles. encore que des informations sur les extraNous nous penchons sur les idées stimulant terrestres pourraient avoir été retranchées l’imagination et ouvrant de nouvelles pos- des documents rendus publics et restent sibilités. Partagez vos idées avec nous sur définitivement confidentielles. ces sujets, parfois controversés. «Au R.-U., ainsi qu’au Canada et aux Nick Pope a été surnommé «le vrai États-Unis, on croit volontiers que les Fox Mulder». Il a travaillé comme haut autorités en savent plus sur les OVNIS fonctionnaire au ministère de la Défense qu’elles ne le laissent paraître», note M. (Ministry of Defense (MoD)) du R.-U. Pope qui attribue cette croyance à deux pendant 21 ans avant de prendre sa retraite facteurs principaux. «En premier lieu, le en 2006, il s’occupait du projet des phé- MoD était [et est toujours] une organisanomènes aériens non identifiés (PANI) au tion fondamentalement secrète, et ce, malcours des années 1990. gré l’introduction de la Loi d’accès à l’inIl a partagé ses découvertes sur le sujet formation au R.-U. En second lieu, c’est lors d’une conférence tenue à Brantford en une politique de longue date au MoD… de Ontario, le 25 juin dernier. La présentation banaliser l’intérêt du département envers comprenait les témoiles OVNIS ainsi que l’importance de ses gnages d’experts tels recherches et de ses que Nick Pope à propos des renseignements sur enquêtes sur le sujet.» les PANI recueillis par En tant que représentant du Mod, M. le gouvernement [PANI Pope était le porteest le terme remplaçant parole au sujet des OVNI, ou objet volant PANI. Pendant la non identifié; il est uticonférence, il s’est lisé par les organismes gouvernementaux pour d’avoir contri– N ick Pope, ancien excusé «éviter les connotations bué à tromper le public fonctionnaire du à propos de l’intéde la culture populaire associées avec le terme que le MoD a réelministère de la rêt OVNI», indique M. lement porté envers Défense du les PANI. La réponse Pope]. Sur une période de Royaume-Uni passe-partout donnée aux médias qui 60 ans, environ 12 000 observations de PANI posaient des questions ont été rapportées au ministère de la sur les PANI était «sans grande imporDéfense du R.-U. (MoD). Pour la grande tance», avoue M. Pope, mais une fois loin majorité d’entre elles, le MoD peut don- du regard du public, le MoD s’y intéresner des explications conventionnelles. Par sait vivement. contre, Nick Pope explique qu’environ 5 % Il a lu des sections de documents de ces observations «défient les explica- déclassifiés qui indiquent que le MoD tions conventionnelles». se souciait de la sécurité. «En haute altiLe ministère n’a pas rejeté la théorie tude, bien que les PANI paraissent sans d’une origine extraterrestre aux PANI, pas danger sur le plan du trafic aérien civil, plus qu’il ne l’a envisagé comme l’explica- les pilotes doivent être avisés de n’effection la plus plausible. M. Pope ajoute que tuer aucune manœuvre… si possible.» l’origine extraterrestre a été considérée Une autre recommandation précise comme un scénario «peu probable plutôt qu’«aucun essai ne devrait être fait pour qu’à conséquences élevées». Il a dit qu’il n’a pas trouvé de vaisseau spatial extraterrestre caché dans un hangar. Il n’a pas dépasser un PANI lors d’une intercepnon plus trouvé de preuve irréfutable – un tion». pistolet fumant ou le fumeur –, comme Plusieurs observations de PANI ont été

« Environ 5 % des observations défient les explications conventionnelles. »

Nick Pope VIA NICK POPE

rapportées par des civils, mais les rapports les plus intéressants pour M. Pope sont ceux qui citent des observations rapportées par des pilotes, des policiers et du personnel militaire. M. Pope explique que l ’ incident de PANI le «plus convaincant» et le mieux connu au R.-U. est celui qu’on nomme l’incident du «Rendles-

La réponse passe-partout donnée aux médias qui posaient des questions sur les PANI était «sans grande importance», mais une fois loin du regard du public, le Ministère s’y intéressait vivement.

VIA ZLAND COMMUNICATIONS

Nick Pope, ex-fonctionnaire au ministère de la Défense du Royaume-Uni responsable du dossier des phénomènes aériens non identifiés (PANI) au cours des années 1990, donne son témoignage lors d’une audience sur les PANI, tenue à Brantford en Ontario, le 25 juin 2016.

ham Forest», une série d’observations rapportée par du personnel militaire en décembre 1980. L’incident de Rendlesham Forest M. Pope résume l’incident : «Les observations ont eu lieu près des bases militaires jumelles de Bentwaters et de Woodbridge (au R.-U.), dirigées par les forces armées américaines (USAF). Il y a plusieurs dizaines de témoins militaires, dont le plus haut gradé était le commandant de la base, le lieutenantcolonel Charles Halt. »La première nuit, deux membres des USAF, qui avaient été envoyés pour enquêter sur ce qu’on croyait être l’écrasement d’un appareil léger, ont aperçu un objet inconnu qui avait, en apparence, atterri dans une petite clairière. Un des deux militaires s’est approché assez près pour voir des symboles hiéroglyphiques étranges sur les parois de l’appareil, il pouvait même y toucher. Le vaisseau s’est lentement élevé au-dessus des arbres pour ensuite s’éloigner avec une grande rapidité. »Une enquête ultérieure du site d’atterrissage par les USAF a démontré qu’il y avait des marques dans le sol, des brûlures sur les arbres et le niveau de radiation évalué par le personnel du MoD «était considérablement plus élevé que celui des alentours». »L’OVNI a été brièvement suivi sur le radar militaire. Deux nuits plus tard, l’OVNI est revenu et a été vu par le commandant adjoint, celui-ci était plutôt sceptique et était venu enquêter avec deux équipes réduites. À un moment, l’objet mystérieux a envoyé un mince rayon de lumière juste à leurs pieds et, plus tard, on l’a observé envoyant ce rayon de lumière à un endroit confidentiel de la base militaire. Malgré les recherches intensives, ni le R.-U. ni les É.-U. n’ont pu trouver d’explications conventionnelles pour ces évènements qui demeurent à ce jour encore inexpliqués.»

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Voyage

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Mexico, la mégapole aux multiples visages Christiane Goor Époque Times Quand on découvre Mexico de nuit depuis un hublot, cet immense poudroiement lumineux que l’avion survole durant près d’une demi-heure avant de se poser suggère une fourmilière. Perception confirmée dès qu’on s’engage dans un taxi vers le centre de la ville. Même au cœur de la nuit, Mexico grouille encore d’activités. Les quartiers se succèdent jusqu’à la Zona Rosa, point d’arrivée de nombreux voyageurs pour sa proximité avec le centre historique. Inévitable, la première question surgit : comment organiser sa visite dans une ville qui donne déjà le vertige? Apprivoiser la capitale Les hôtels distribuent des plans du centre qui permettent une première approche entre le cœur historique qui gravite autour du Zócalo, la Zona Rosa qui s’étire autour du Paseo de la Reforma, la butte de Chapultepec, son château et son parc qui surplombent le Paseo, les quartiers résidentiels de la Condesa, de Roma et de Polanco. Plus au sud pointent les quartiers de Coyoacán et de San Angel qui méritent également le détour. C’est en flânant que tout le centre de la ville se laisse découvrir au mieux d’autant que le peuple de la rue est amical et le spectacle étourdissant. Les autres quartiers, et ils sont nombreux, n’ont guère d’intérêt touristique et certains sont sans aucun doute dangereux pour les touristes, car on y pratiquera plus rapidement le vol à l’arraché. Évitez-les foules, entre autres, le métro aux heures de pointe. Conservez votre sac fermé devant vous et, au restaurant, gardez-le à vue. Pour voyager, prenez le Metrobús qui circule entre des zones à l’air libre sur des voies rapides qui lui sont dédiées. Ou encore des taxis officiels reconnaissables à leurs couleurs blanche et rose avec le logo de CDMX (Ciudad de Mexico) ou faites confiance à votre hôtel qui travaille avec des taxis qui leur sont attachés, même si ceux-ci sont un peu plus chers. Oubliez les clichés qui plombent encore cette ville. Bien sûr, les superlatifs lui vont bien pour la décrire : mégapole, surpeuplée, paralysée par le trafic, trop polluée, très dangereuse… mais la capitale a pris son destin en mains. Le parc automobile a évolué et s’est modernisé. Tous les vieux tacots sont interdits et les colectivos, ces petits combis qui servent de minibus pour joindre les quartiers entre eux à peu de frais sont appelés à disparaître rapidement, car ils ne répondent plus aux normes pour ce qui est d’émission de CO2. De nombreuses voitures de police sillonnent la capitale de jour comme de nuit et cette présence policière

semble avoir dissuadé les contrevenants de toutes sortes. Le centre de Mexico donne aussi une étonnante image de propreté que d’autres capitales pourraient lui envier, d’autant que les poubelles ne sont pas légion. Des pistes cyclables ont fait leur apparition et, tout comme dans les grandes villes européennes, les eco-bicis fleurissent au coin des rues.

taine a largement dépassé les limites de la ville qui a englobé de nombreuses municipalités. Cette poussée démographique dans une cuvette dont la nappe phréatique est surexploitée amène la ville à s’enfoncer chaque année de quelques centimètres et il n’est pas rare de découvrir des immeubles penchés ou descendus par rapport au niveau du sol. C’est le cas pour la cathédrale, mais aussi pour certains édifices du vieux quartier colonial qui prolonge le zocalo vers l’est. Certains y voient une revanche des Aztèques…

Le Zocalo, témoin de l’histoire de Mexico En 1519, quand Hernán Cortés franchit pour la première fois le col entre les deux volcans qui dominent le site, il découvre La Zona Rosa et le Paseo de la Reforma Tenochtitlán, une immense cité construite Cœur de la fi nance, des hôtels, des sur des îlots avec des jardins flottants, des restaurants et des boîtes de nuit, la Zona canaux, des tours, Rosa est née dans des palais et de les années 1950 quand le boom grands temples de pierre ainsi que démographique de longues chausde la ville entraîna sées qui relient un processus d’urle tout à la terre banisation effréné. ferme. Avec ces 50 Pour y remédier, on traça des ave000 barques qui nues, dessina des circulent sur les parcs et des stacanaux, l’opulence tues en réservant de la ville et l’apparat dont s’entoure aux touristes une l’empereur, tout zone où tout resteparaît déjà démerait ouvert tard le suré aux yeux des soir. Aujourd’hui, Espagnols. c’est un lieu de renLes relations contres qui réunit courtoises entre des bureaucrates, Moctezuma et le des étudiants, des fier conquistatouristes et des mères de famille dor seront brèves. sur le même Après deux ans de batailles et un espace, entre bancs long siège de 75 publics – dont cerjours, la résistains ont un design tance mexica s’efaudacieux – et frite et Tenochtitmargelles de fonCHARLES MAHAUX lán capitule. Une Le Palais des Beaux-Arts inauguré en 1934 est la taines. nouvelle ville est Le Paseo de la alors dessinée par plus grande enceinte consacrée aux arts mexi- Reforma est une les Espagnols sur cains et sans aucun doute un écrin offert au large artère arboles soubassements talent des artistes nationaux mais aussi inter- rée tracée sur les de l ’a ncienne nationaux. ordres de l’empeenceinte sacrée, les reur Maximilien matériaux de construction sont récupérés afin de relier son palais de Chapultepec dans les ruines des temples aztèques et sur au centre de la ville. Achevée au début l’ancienne place principale sont regroupés du XXe siècle par le dictateur Porfirio la cathédrale et les édifices gouvernemen- Diaz qui rêvait d’en faire les Champstaux. Dans les années 1970, la découverte Élysées de la capitale, elle lui doit plufortuite d’une statue initie des fouilles sieurs ronds-points ornés de monuments archéologiques à deux pas de la cathé- symboliques comme celui dédié à Chrisdrale, et des pans entiers de l’ancienne tophe Colomb, ou encore à l’Ange de l’Inville refont surface avec l’apparition de dépendance inauguré pour le 100e anniplusieurs temples superposés. Les ruines versaire de l’indépendance. Arborée de du Templo Mayor restent aujourd’hui jacarandas, de frênes et de palmiers, cette l’ultime souvenir sur site de ce que fut la avenue est particulièrement attrayante grande Tenochtitlán. le dimanche matin quand elle se ferme L’ancien lac de Texcoco a été comblé au trafic et devient le centre de jeux des et asséché, les canaux sont devenus des familles, des cyclistes, des piétons et autres rues et aujourd’hui la zone métropoli- sportifs de tout poil.

La Condesa, Roma et Polanco Ces quartiers au sud de la Zona Rosa sont en passe de devenir les espaces où il fait bon vivre. La Condesa a été créée au début du XXe siècle pour y construire un hippodrome, mais la révolution changea la donne et le gouvernement en fit une zone résidentielle qui a accueilli écrivains et artistes. Aujourd’hui, on y rencontre la jeunesse branchée de la ville et pas mal d’expatriés qui apprécient s’y promener en levant le nez vers les façades Art déco des maisons souvent cachées par de hauts arbres qui font du quartier un des plus verts de la ville. Il n’existe pas, dit-on, de meilleur endroit pour pratiquer le sport local : voir et être vu. Roma a aussi été créé à la même époque et accueille des galeries d’art, des écoles et de nombreuses librairies. À Polanco qui regroupe les boutiques de luxe internationales, on pourrait se croire dans n’importe quelle grande ville européenne si ce n’est que Polanco abrite aussi le musée d’anthropologie, le château de Chapultepec et le musée d’art moderne, des lieux incontournables pour ceux qui veulent mieux appréhender l’histoire mexicaine. Le premier décode les civilisations précolombiennes qui n’ont pas survécu à la conquête espagnole, le second plonge le visiteur dans l’histoire plus contemporaine des XIXe et XXe siècles, le dernier offre une synthèse représentative de l’art moderne mexicain. Coyoacán et San Ángel En se baladant ainsi, on finit par oublier que l’on se trouve dans une mégapole. C’est comme si Mexico avait encore ses villages. C’est particulièrement vrai à Coyoacán où on se croirait dans une bourgade provinciale, bien loin de la vie trépidante du centre de la capitale. Ruelles pavées paisibles, maisons basses et colorées, façades envahies par des bougainvillées, fenêtres protégées par des ferronneries, grandes portes en bois sculpté, terrasses et bancs publics à l’ombre de grands arbres, on a l’impression que le temps s’est arrêté au siècle dernier. L’ombre de Frida Kahlo plane encore sur le quartier où elle avait sa maison, la Casa Azul où elle naquit, vécut et mourut. Même magie à San Ángel, une colonia plus paisible, car plus résidentielle avec des demeures cossues cachées par de hautes façades colorées. De riches galeries d’art occupent d’anciennes maisons coloniales aux jolis patios. Le samedi, un marché d’artisanat traditionnel envahit la place principale, des peintres s’y regroupent pour vendre leurs toiles aux badauds qui affluent de toutes parts pour profiter de cette ambiance bohème. Infos pratiques : Pour tout renseignement complémentaire, www.visitmexico.com/fr ou www.destinationmexique.com

CHARLES MAHAUX

Le portail de l’entrée centrale du Sagrario Metropolitano édifié au XVIIIe siècle sur le flanc est de la cathédrale et qui sert aujourd’hui de principale église paroissiale est un bijou du style churrigueresque.

CHARLES MAHAUX

CHARLES MAHAUX

Couleurs chatoyantes des anciennes maisons coloniales dans les quartiers de San Angel et de Coyoacan, loin de la cohue du centre ville.

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Chaque dimanche, le large boulevard du Paseo de la Reforma devient l'espace de jeux des cyclistes et piétons qui en profitent pour découvrir de plus près l’imposant monument de l’Indépendance surmonté d’un ange doré.

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Santé

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L’argent : un métal comme médicament Conan Milner Époque Times L’argent a été utilisé comme agent antimicrobien bien avant la découverte des microbes. Les Grecs, les Romains, les Égyptiens ainsi que d’autres cultures anciennes ont tous utilisé des contenants en argent pour entreposer la nourriture et purifier l’eau. Les pionniers américains ajoutaient des pièces en argent dans les bouteilles de lait afin de ralentir sa dégradation. Les anciens médecins traitaient les blessures avec différentes préparations à base d’argent afin d’accélérer la guérison. La médecine moderne se repose toujours sur les propriétés mystérieuses de l’argent pour stériliser et désinfecter. C’est pourquoi les bandages, cathéters et autres instruments médicaux sont souvent enduits de ce métal. Mais si l’argent est si bénéfique, pourquoi l’argent colloïdal – une solution de microparticules d’argent suspendues dans l’eau – est-il si controversé? Avant les années 1940, les médecins américains comptaient principalement sur des antibiotiques à base d’argent pour traiter les infections. Cette pratique est par la suite tombée en désuétude avec l’avènement de la pénicilline. Dans les années 1990, les solutions médicinales d’argent ont fait un retour remarquable et sont depuis devenues une alternative réelle aux antibiotiques conventionnels. Les sceptiques affirment que les suppléments d’argent ne sont ni efficaces ni inoffensifs, mais la majorité de ces critiques vise une politique de vente trop agressive. L’argent était vendu comme le remède magique contre le cancer, le diabète et d’autres problèmes de santé chroniques. En 1999, la Food and Drug Administration des États-Unis a interdit aux fabricants d’argent colloïdal de l’étiqueter autrement que comme supplément minéral, parce qu’on manquait de preuves scientifiques au sujet de ses bienfaits sur la santé. Les risques Nous avons tous besoin de certains métaux. Le corps humain peut souffrir de déficiences en fer, en cuivre et en zinc, mais pas en argent. Cependant, l’humanité a bénéficié de la consommation des ions argent depuis des milliers d’années. On croit que les nobles de l’Europe médiévale ont mieux survécu, dans l’ensemble, à la peste parce qu’ils mangeaient avec des ustensiles en argent et buvaient dans des gobelets en argent. Les consommateurs se tournent généralement vers des compléments alimentaires à base d’argent afin d’éviter certains des problèmes associés aux antibiotiques et antifongiques conventionnels. L’argent colloïdal peut être acheté sans prescription, mais ce n’est pas sans risque. La surexposition à l’argent peut mener à l’argyrisme – une affection où les dépôts d’argent s’accumulent dans les tissus et amènent la peau à développer une teinte bleu-gris. Les possibilités d’argyrisme sont rares et le plus souvent sans danger. Dans presque tous les cas, ce sont des personnes qui ont maintenu leur dose quotidienne pendant un an ou plus. L’Américain Paul Karason est devenu la mascotte de l’argyrisme en 2008 quand il est apparu dans l’émission Today Show avec une peau bleu sombre – résultat de plus de 10 années consécutives de thérapie à l’argent pour traiter sa dermatite.

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Si vous mangez avec des ustensiles en argent, vous ingérez des ions argent.

L’argent a également été relié à des pro- 400 produits [de consommation]. blèmes de santé plus sérieux, comme l’inIl y a une inquiétude croissante concersuffisance rénale et les convulsions, mais nant l’arrivée soudaine dans nos vies de ces cas sont très rares. tout cet argent microscopique qui pourrait Un autre facteur qui complique la mise amener à des conséquences désastreuses. en marché des suppléments alimentaires Center for Food Safety (CFS – Centre de à base d’argent est la grande variété des sécurité alimentaire) s’inquiète qu’une produits disponibles. Comme astuce de surexposition à l’argent puisse affaiblir vente, les fabricants de suppléments ali- nos capacités à fonctionner en cas de crise. mentaires clament que les produits concurrents sont inefficaces et plus suscepPIXABAY.COM tibles de provoquer l’argyLes chaussettes et d’autres risme, tandis que les stanproduits de consommadards de qualité restent tion sujets aux odeurs et rares et imprécis. aux germes sont fabriqués Certaines sources affiravec des nanomatériaux en ment qu’un bon argent argent. colloïdal doit être marron, d’autres disent qu’il doit être clair. D’aucuns affirment qu’un véritable argent colloïdal n’est pas facile à produire, alors que d’autres vendent des machines permettant de créer des suppléments à base d’argent chez soi. Certains affi rment que leurs pro«Le nanoargent est l’un des rares médiduits ne contiennent que caments pouvant être utilisés contre le des ions argent et d’autres SARM (Staphylococcus aureus résistant prétendent que leurs sup- à la méthicilline), ces dangereuses infecpléments contiennent seu- tions à staphylocoques pouvant résister à lement des particules non plusieurs autres antibiotiques», tel que staionisées. L’internet est rem- tué dans un rapport du CFS en décembre pli d’arguments en faveur 2014. «Pour la médecine, l’utilisation du de chacun d’eux. nanoargent devrait être protégée en limiPour de meilleurs résul- tant son usage dans les zones non essentats, comme pour tout tielles comme les aliments et les contemédicament, il faut consul- nants d’aliments, ce qui augmente le risque ter un professionnel de que la bactérie développe une résistance santé ayant une expérience au produit.» clinique avec les produits à base d’argent. Jusqu’à maintenant, il n’est pas encore Cet intérêt grandissant pour le pouvoir déterminé si la bactérie peut développer antimicrobien de l’argent va plus loin que une résistance à l’argent. L’argent agit de les suppléments alimentaires. différentes façons sur les microbes. Par Ces dernières années, les chaussettes, les exemple, il a été démontré que les ions pellicules plastiques, les cosmétiques, les argent interfèrent avec l’ADN de la bacdétergents, les intérieurs de réfrigérateurs térie et sa reproduction, ce qui rend diffiet de nombreux autres produits sujets aux cile le phénomène de la résistance. germes sont fabriqués avec des nanomatéEn 2008, l’U.S. Environmental Proriaux en argent. Par conséquent, l’argent tection Agency a classifié à nouveau le est le nanomatériau le plus utilisé dans la nanoargent comme pesticide pour réduire fabrication des produits de consommation son usage dans les produits et les suppléd’aujourd’hui. Il est présent dans plus de ments alimentaires, mais on a peu fait pour appliquer cette classification. Jusqu’à ce qu’il y ait une véritable preuve démontrant sa résistance bactérienne, la réglementation du nanoargent est peu probable.

L’argent est le nanomatériau le plus utilisé dans la fabrication des produits de consommation d’aujourd’hui.

Une étude publiée en juin 2013 explique que l’argent consommé avec des antibiotiques conventionnels permet de tuer de 10 à 1000 fois plus de bactéries. Autres problèmes liés à l’argent Beyond Pesticides voudrait réglementer l’argent afin de préserver l’environnement. Le nanoargent se retrouve dans les boues d’épuration, des études suggèrent qu’une saturation de petites particules d’argent pourrait endommager de manière importante un écosystème fragile. «Les nanoparticules d’argent inhibent la croissance des bactéries et autres micro-organismes, essentiels au traitement des eaux usées. De la même façon, ces particules menacent également les populations de microbes aquatiques et terrestres qui sont à la base de nombreux écosystèmes. Les nanoparticules peuvent également pénétrer dans les corps des coquillages, des poissons et même des plantes aquatiques. Leur capacité de pénétrer facilement dans le corps d’organismes expose indirectement les humains et les autres grands mammifères aux nanoparticules absorbées par ces espèces, particulièrement par l’ingestion d’organismes fi ltreurs, comme les mollusques», selon le site internet Beyond Pesticide. Plusieurs suggèrent que les suppléments alimentaires à base d’argent peuvent contribuer à l’intoxication aux métaux lourds. L’argent est pourtant un métal noble, il ne fait pas partie des métaux lourds. Bien que trop d’argent puisse causer une réaction toxique, l’ingestion de petites doses ne présente pas les problèmes comme ceux causés par le mercure et le plomb. L’argent perturbe le développement bactérien, quel effet peut-il avoir sur la flore intestinale? Il y a malheureusement peu de données à ce sujet. L’argent ne fait pas la différence entre les bonnes ou les mauvaises bactéries; mais à petites doses, il ne semble pas avoir d’effet sur la flore intestinale. Les fabricants de suppléments alimentaires avancent que les particules d’argent colloïdal sont si petites qu’elles sont absorbées dans la circulation sanguine bien avant d’arriver dans le côlon.

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On croit que les nobles de l’Europe médiévale ont mieux survécu à la peste parce qu’ils mangeaient avec des ustensiles en argent et buvaient dans des gobelets en argent.

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L’industrie pharmaceutique contrainte d’éliminer la pollution qui crée des superbactéries Tara MacIsaac Époque Times Les effluents des usines qui produisent des antibiotiques sont des foyers de développement pour les «super-bactéries», selon un rapport publié le 19 octobre dernier par l’organisation de défense de l’environnement Changing Markets. Les super-bactéries sont des bactéries qui ont développé une résistance aux antibiotiques. Cette résistance aux antimicrobiens (RAM) est une préoccupation majeure au sujet de la santé mondiale, elle se classe au même niveau que le VIH et le virus de l’Ebola. Le 21 septembre dernier, ce sujet est devenu la quatrième question sur la santé publique à faire partie des discussions de l’Assemblée générale des Nations Unies. Un communiqué de l’ONU, publié après la réunion, a résumé la gravité du problème : «Les infections courantes et mortelles telles que la pneumonie, la gonorrhée et les maladies postopératoires ainsi que le VIH, la tuberculose et le paludisme sont de plus en plus difficiles à traiter à cause de la RAM.» Alors que les deux principales causes de la RAM sont la consommation excessive d’antibiotiques par les humains et l’utilisation d’antibiotiques dans l’élevage de bétail, les leaders de l’industrie sont de plus en plus préoccupés par la pollution liée à l’industrie pharmaceutique, au point de la considérer comme étant la troisième cause la plus importante. Avant l’Assemblée générale, 13 grandes entreprises – y compris les compagnies pharmaceutiques américaines Pfizer, Merck & Co. et Johnson & Johnson – ont annoncé leur engagement à combattre la RAM. À la tête de leur liste, on peut lire : «examiner nos propres chaînes de fabrication et d’approvisionnement pour évaluer les bonnes pratiques dans le contrôle des rejets d’antibiotiques dans l’environnement». Ils ont l’intention d’établir un cadre commun pour la gestion des rejets d’antibiotiques et de le mettre en pratique d’ici 2018. Changing Markets a identifié Pfizer comme l’une des entreprises américaines s’approvisionnant à des usines en Inde et en Chine, lesquelles sont les moins réglementaires. Le rapport identifie aussi les sociétés pharmaceutiques américaines comme McKesson et CVS Health qui s’approvisionnent également dans des usines responsables de la RAM et il presse toutes les entreprises américaines et européennes concernées d’assainir leurs chaînes d’approvisionnement. Jennifer Nelson, porteparole de McKesson, a écrit à Époque Times par courriel : «McKesson comprend que la protection de l’intégrité de la chaîne d’approvisionnement est d’une importance cruciale pour la santé mondiale ainsi que pour notre entreprise. [...] Nous sommes conscients des allégations visant certains de nos fournisseurs et examinons activement la question. Nous prendrons des mesures si nécessaire.» CVS Health n’a pas fait suite à nos demandes. Les deux sociétés s’approvisionnent auprès de la compagnie Aurobindo Pharma, basée à Hyderabad en Inde, Changing Markets l’a identifiée comme faisant partie des pires contrevenants. La société a bénéficié d’environ 800 % de croissance au cours de la dernière décennie, son principal marché étant les États-Unis (55 %),

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Chaque année, aux États-Unis, 2 millions de personnes tombent malades à cause des super-bactéries et 23 000 en meurent.

selon le rapport. Environ 80 % des ingrédients pharmaceutiques actifs pour les médicaments américains proviennent de l’étranger, principalement de l’Inde et de la Chine, selon l’Institut de médecine de l’Académie nationale des sciences1. Les super-bactéries ne connaissent pas de frontières, elles se propagent facilement à partir des effluents de l’usine en Inde vers le reste du monde. Les super-bactéries peuvent se disséminer, par les voies navigables du pays, vers les terres agricoles et l’eau potable pour le bétail et les gens. Elles peuvent aussi facilement s’accrocher aux personnes ou aux marchandises voyageant à l’étranger. Le rapport a abordé une autre préoccupation émergente dans la propagation de ces super-bactéries : les fabricants de produits pharmaceutiques chinois éliminent leurs déchets solides (y compris les résidus d’antibiotiques) en les transformant en engrais. Ainsi les antibiotiques sont étalés sur le sol sur de larges étendues. «Alors que les experts considèrent cela comme très problématique du point de vue de la santé humaine et de l’environnement, l’absence de lois ou de règlements spécifiques couvrant les engrais fournit aux entreprises un vide juridique qu’elles ne sont que trop désireuses d’exploiter», indique le rapport. Le Dr Mark Holmes de l’Université de Cambridge a collaboré avec Changing Markets pour étudier la concentration d’antibiotiques et de super-bactéries dans certains cours d’eau indiens. Sur les 34 sites testés, 16 se sont révélés contenir des bactéries résistantes aux antibiotiques. Le Dr Holmes a conclu, comme l’ont fait plusieurs autres études au cours des dernières

À l’échelle mondiale, environ 700 000 personnes meurent chaque année, et ce nombre pourrait passer à 10 millions par an d’ici 2050.

GRACIEUSETÉ DE CHANGING MARKETS

La photo d’un tuyau d’évacuation des effluents d’une usine qui fabrique des produits pharmaceutiques, appartenant à la société Aurobindo, à Bollaram, en Inde.

années, que les déchets pharmaceutiques contribuent fortement au développement des super-bactéries dans les cours d’eau de l’Inde. En 2014, des chercheurs de l’Université de Göteborg de Suède ont mené une autre étude avec des résultats semblables. Ils ont constaté que le lac Kazipally en Inde, affecté par le déversement de déchets pharmaceutiques, héberge 81 types de gènes résistants à «pratiquement chaque catégorie majeure d’antibiotiques». C’est un niveau de RAM 7000 fois plus important que celui d’un lac en Suède testé à titre de comparaison. Le rapport de Changing Markets a non seulement mis en évidence le problème de la pollution par les usines pharmaceutiques en Asie, mais a également permis de mieux comprendre les détails concernant les chaînes d’approvisionnement à partir de l’Asie, jusqu’en Amérique et en Europe. Il a appelé à une plus grande transparence, car il était difficile, et dans de nombreux cas impossible, de retracer les liens dans

GRACIEUSETÉ DE CHANGING MARKETS

les chaînes d’approvisionnement à l’aide de données publiques. Au-delà des frontières de la FDA aux États-Unis La Food and Drug Administration (FDA) américaine envoie des inspecteurs aux usines pharmaceutiques indiennes et chinoises et elle a fait de grands pas pour régler ces problèmes, mais plusieurs subsistent. En 2015 seulement, la FDA a émis des avis de non-conformité à 80 sites de production chinois. Un tel avis se traduit généralement par une interdiction d’importation. Dans un courriel à Époque Times, la FDA a déclaré : «Les médicaments approuvés pour la commercialisation aux États-Unis sont tenus aux mêmes normes de qualité, indépendamment de leur lieu de fabrication. Notre évaluation des médicaments soumis et l’inspection des installations sont effectuées avec la même rigueur indépendamment de l’emplacement géographique du fabricant.» Toujours selon la FDA, les inspecteurs tiennent compte de la façon dont les entreprises gèrent leurs déchets selon les prescriptions générales applicables au processus de fabrication, comme «Les ordures et déchets organiques sont stockés et éliminés de façon opportune et sanitaire.» (21 CFR 211,56) Comme les décès causés par la RAM augmentent, l’ancien député Henry Waxman et le sous-secrétaire au ministère de la Santé et des Services sociaux, Bill Corr, travaillent à une campagne pour encourager les entreprises américaines à assainir leurs chaînes d’approvisionnement. Ils encouragent également la FDA à faire pression sur les autorités en Inde et en Chine pour renforcer leurs réglementations. Chaque année aux États-Unis, au moins 2 millions de personnes tombent malades à cause des super-bactéries, et au moins 23 000 en meurent, selon les Centers for Disease Control. À l’échelle mondiale, environ 700 000 personnes meurent chaque année, selon un rapport2 commandé par le gouvernement britannique au printemps dernier, et ce nombre pourrait passer à 10 millions par an d’ici 2050. 1. http://www.nationalacademies.org/hmd/ Reports/2012/Ensuring-Safe-Foods-and-Medical-Products-Through-Stronger-Regulatory-Systems-Abroad.aspx 2. https://amr-review.org/sites/default/ files/160525_Final paper_with cover.pdf

Une photo d’une usine de produits pharmaceutiques Aurobindo en Pydibhimavaram, en Inde

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Habiter la terre différemment Nathalie Dieul Époque Times Lors de mon passage en Bretagne, en plein pays bigouden, j’ai découvert les kerterres, sortes de petites maisons de hobbits (ou plutôt de korrigans, créatures légendaires bretonnes). Inventées par Évelyne Adam, ces maisons-sculptures toutes rondes – ou ovales – nous amènent dans un monde féérique où une autre manière de vivre est possible, en harmonie avec la nature. «L’idée de base, c’était de construire moins cher pour les générations qui arrivent, et moins cher pour la terre, c’està-dire moins d’arbres et moins de matériaux», remarque Mme Adam. Il y a 20 ans, elle était professeure de piano et ne pensait pas qu’elle savait faire des maisons. Elle avait fait construire une maison au toit de chaume sur cette terre, en gérant un peu les travaux. Puis, elle a eu l’idée de mélanger la longue fibre de chanvre qu’on lui avait donnée avec de la chaux et elle en a fait sa première kerterre, toute petite. Même si les formes rondes traditionnelles de l’igloo et des huttes africaines existaient déjà, elle n’avait vu nulle part cette technique qui s’est avérée très solide bien qu’elle n’ait aucune armature. En effet, cette première maison féérique – appelée maintenant Mémé Kerterre – est là pour le prouver depuis 19 ans. Elle a carbonaté, devenant dure comme de la pierre. Ayant trouvé la technique intéressante, elle en a construit deux en argile, un matériau encore moins cher que la chaux. Mais, finalement, elle est revenue au chanvre et chaux qu’elle préfère. «L’argile est beaucoup plus fragile. S’il y a une fuite, c’est dangereux puisqu’il n’y a pas de structure. Alors que chanvre et chaux, s’il y a une fuite, ça ne bouge pas.» C’est le début d’une aventure qui l’amènera bien plus loin qu’elle n’aurait jamais pu imaginer : Évelyne Adam vit maintenant à l’année dans sa kerterre et elle gagne sa vie en donnant des formations pour enseigner comment en fabriquer. À 57 ans – l’âge où elle devrait normalement tricoter dans son coin, selon son expression –, le fait de vivre et dormir près de la terre lui donne une énergie contagieuse. Lors des stages qui ont eu lieu dans toute la France, une cinquantaine de ces maisons-sculptures ont été réalisées, et chacun des participants a pu par la suite en construire d’autres à sa guise. Construction Imaginez bâtir votre propre maison vous-même, une maison qui ne génère

aucun déchet à la construction, avec des À l’ombre des grands cyprès, il n’y avait matériaux locaux. Et pour couronner le que du sable dans cet ancien champ de tout, le prix de revient des matériaux pour carottes. On avait dit à Mme Adam que les murs et les toits est seulement de 400 à rien n’y pousserait. Elle y a amené des 500 euros (580 à 780 $ CA)! Il faut évidem- feuilles mortes, de la consoude qui pousse ment ajouter le coût des huisseries. Le prix en permanence et dont elle donne les varie légèrement en fonction de la grandeur feuilles à son jardin. Cela a créé de l’huet selon l’épaisseur des murs. mus et, aujourd’hui, elle a une terre d’une La structure d’une kerterre peut être réa- richesse remarquable sur laquelle poussent lisée par 10 personnes en seudes légumes impressionlement cinq jours. Soit vous nants, comme cette courgette participez à un stage pour d’une soixantaine de centiapprendre la technique, soit mètres qu’elle cueille devant mes yeux. vous recevez un stage chez vous. Dans ce cas, vous payez Sa théorie veut que juste les matériaux et mettez lorsqu’il y a un envahisseur, non seulement il ne faut pas à disposition des stagiaires un terrain pour camper ou l’enlever, mais encore rapporter des graines de cet un endroit pour les héberger, envahisseur, «parce que si un lieu pour cuisiner et un accès à une douche et à des la terre le fait, c’est qu’elle en toilettes. Une fois la struca besoin». Ainsi, le jardinture réalisée, il reste encore jungle a successivement été quelques jours de travail envahi de chiendent, de prêle – Évelyne Adam, puis de liseron. Aujourd’hui, pour les finitions intérieures et extérieures. L’isolation inventrice des il n’y a plus d’herbe, mais des du sol est réalisée avec une fruitiers qui croulent kerterres arbres sous les fruits et une végétacouche de chanvre en vrac, puis une couche de fougère tion luxuriante qui pousse recouverte d’un tapis. toujours plus haut et donne de bons gros légumes en quantité. Environnement «Ce n’est pas cher pour l’humain, mais ce Vivre dans une kerterre n’est pas cher pour la terre non plus, parce Il peut sembler difficile de vivre toute que pour pouvoir faire des poutres de bois, l’année dans une si petite maison dans le il faut attendre de 20 à 30 ans, alors que climat humide de la Bretagne. Au contraire, pour faire du chanvre il faut un an. Et on Évelyne Adam y est heureuse depuis sept peut refaire du chanvre tous les ans, donc ans, se sentant plutôt privilégiée. «J’ai ça demande moins à la terre», souligne celle l’abondance d’eau, j’ai l’abondance de chaqui a décidé de développer ce projet pour leur», soutient la lumineuse quinquagéla planète. naire qui apprécie le fait de n’avoir que très Au-delà de la construction d’une mai- peu de ménage à faire. Ce qu’elle aime le plus de sa vie en kerson zéro déchet, c’est tout un mode de vie respectueux de l’environnement que pro- terre? «Je crois que j’aime tout!», dit-elle en pose Mme Adam. Par exemple, en une jour- riant. Mais c’est surtout dormir près de la née, elle a modelé une belle cheminée toute terre. «On peut le comprendre seulement ronde avec de l’argile. En creusant la terre quand on le vit, mais dormir toutes les nuits pour y prendre l’argile, elle a fait une marre, avec la planète, avec ma grosse copine place qui a créé un biotope. Elle ramasse du nète, c’est trop bien», assure-t-elle joyeusebois mort pour faire le feu qui chauffe sa ment. Ici, même les deux poules ont leur maison. «Tout ça ne coûte rien, ni à la terre propre mini-kerterre et préfèrent dormir ni à moi.» sur le sol que dans le pondoir. Il y a aussi les petits plaisirs poétiques du Jardin-jungle quotidien : avoir son feu dans sa cheminée Dans la même lignée, l’inventrice des d’argile toute ronde, faire chanter l’eau de kerterres a développé la théorie du jardin- son bassin intérieur, en la mettant dans une jungle qu’elle met en pratique sur sa terre poterie qui filtre l’eau. où une douzaine de ces petites maisonsLors des fameuses tempêtes bretonnes de sculptures se fondent dans le paysage. Le grand vent et de pluie, la kerterre de l’anconcept du jardin-jungle va encore plus cienne professeure de piano ne prend pas loin que celui de la permaculture. Il n’exige l’eau. Le vent, qui peut parfois atteindre pratiquement aucun travail, surtout aucun jusqu’à 150 km/h, ne fait pas peur lorsqu’on désherbage ni arrosage. habite dans une kerterre. «Le vent passe

« Ce n’est pas cher pour l’humain, mais ce n’est pas cher pour la terre non plus. »

et c’est beaucoup moins susceptible de s’écrouler [qu’une maison conventionnelle]. Une fois qu’on a obtenu la clé de voûte, on a la solidité. C’est beaucoup plus solide que des murs droits.» Même si elle vit une vie simple, Évelyne Adam assure que ce n’est pas un retour en arrière, mais plutôt une marche en avant. Elle apprécie certains aspects de la technologie qu’elle utilise plus raisonnablement que d’autres personnes. Un panneau solaire lui permet par exemple de s’éclairer, de brancher son ordinateur et de regarder un film le soir. «On parle beaucoup de sobriété, de faire attention, de faire moins. L’humain n’aime pas ça, il ne reculera pas. On est fait pour aller toujours plus loin. Je parle de marche vers l’abondance», souligne-t-elle. L’avenir des kerterres Évelyne Adam imagine des kerterres un peu partout sur la planète, dans les pays défavorisés, les endroits susceptibles d’avoir des tremblements de terre (elle pense que sa structure en dôme devrait bien y résister), mais aussi pour les sans-abri. Avec son équipe, elle a proposé d’enseigner la technique aux migrants qui arrivent en grand nombre en Europe, sans succès à cause de décisions politiques. Elle est pourtant certaine que les migrants en feraient des merveilles. Au Québec, la construction d’une première kerterre a commencé à la fin août 2015. Une autre spécialiste des kerterres, Alexandra Burri, s’est déplacée spécialement au Québec pour y donner cette formation à Frelighsburg. Elle a essayé d’adapter le concept au climat nordique en y ajoutant du bois et un toit. Elle n’a toutefois pas pu me renseigner sur l’avancement des travaux de finition après son départ, et la personne ressource au Québec n’a pas donné suite à ma demande de renseignement. Il serait pourtant intéressant de savoir comment cette kerterre avait vécu son premier hiver québécois. Mme Adam imagine aussi plusieurs dômes collés les uns aux autres, dont un grand dôme salle de bain, pour en faire de vraies maisons. Elle a commencé à construire une kerterre beaucoup plus grande, déjà elle voit que ça fonctionnera. «Ce sont les prémices. J’appelle ça la préhistoire de la nouvelle histoire. C’est préhistorique, mais c’est déjà joli. Parce qu’il faut une nouvelle histoire, on le sait bien, il faut habiter la terre différemment», conclut la passionnée. Pour en savoir davantage : www.kerterre.org Photos par Nathalie Dieul, Époque Times.

Évelyne Adam fait des travaux de finition d’une kerterre. Kerterre est un mot qui a été composé à partir du terme breton ker qui signifie «la maison, chez quelqu’un». Kerterre veut donc dire que nous habitons chez la Terre.

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L’intérieur de la kerterre d’Évelyne Adam

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Accomplir une mission impossible grâce à la persévérance – et un peu d’aide d’un singe magique

Au cours de la dynastie Tang, il y a 1300 ans, un moine beau et gentil a parcouru le chemin menant en Inde pour chercher des écritures bouddhistes sacrées et les ramener en Chine. Sur son chemin, il a été confronté à beaucoup de tribulations, entre autres, celles créées par des démons qui tentaient de le dévorer vivant. C’est une histoire vraie, même si la version littéraire a fait des démons des êtres physiques et a aussi ajouté des aventures épiques. Le récit du moine Tang est présenté dans le roman légendaire chinois Voyage vers l’Ouest, publié au XVIe siècle par l’auteur et poète Wu Cheng’en (alias l’ermite de Sheyang). C’est une épopée dans laquelle s’entrelacent l’action et la sagesse de 5000 ans de civilisation, il s’agit d’un des quatre grands classiques de la littérature chinoise. Connues pour leurs personnages colorés, les histoires de ce roman font partie des anciennes légendes de la Chine et elles inspirent Shen Yun Performing Arts, une compagnie de danse classique chinoise et de musique basée à New York, qui est devenue très populaire dans le monde depuis sa création en 2006. Un voyage sacré Le moine Tang prit la route seul pour

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son périlleux voyage et fit voy face fac à plusieurs tests sieu – la faim, la fatigue, des fati montagnes mon et de des rivières infranchissables infran ainsi que qu l’attrait des plaisirs plais sexuels, de la ren renommée et du confort. Il I fut aussi assailli par de des démons convaincus que la chair du consommée, leur moine, une fois consom donnerait l’immortalité. Envers et contre tout, le m moine Tang réussit à accomplir sa mission. Mais comment a-t-il réussi? Le moine Tang était en fait sa sans défense contre les démons, mais le dest destin a voulu qu’une équipe de disciples le rej rejoigne pendant son voyage pour lui fournir l’aide dont il avait besoin. L’un après l’autre, le Roi des singes, Cochonnet et le Moine des sables se sont joints à lui dans sa quête. Le Roi des singes était le plus doué, mais indiscipliné et difficile à contrôler; Cochonnet était paresseux, glouton et lascif; quant au Moine des sables, il était dévoué, taciturne et réservé. Les démons pouvaient se manifester sous la forme d’un vieillard qui avait besoin d’assistance ou d’une jeune femme séduisante, et souvent le Roi des singes était puni par le moine Tang après avoir éliminé de tels démons, car il était le seul à posséder les pouvoirs magiques lui permettant de voir la vérité à travers l’illusion et il était le seul à ne pas tomber dans le piège. Bien qu’elle ait failli se dissoudre à plusieurs reprises pendant le voyage difficile, l’équipe a résisté et est arrivée à accomplir sa mission après un total de 81 épreuves. Sens plus profond Ce roman transmet plusieurs leçons qui sont encore pertinentes aujourd’hui, comme celle qui démontre comment, ensemble, nous pouvons accomplir l’impossible. Dans l’histoire, tous les disciples étaient en apparence plus doués que leur maître, pourtant il leur manquait deux caractéristiques importantes que leur maître avait en sa possession : la vision et la persévérance.

L’histoire révèle comment un bon travail d’équipe met à profit les forces de tous les membres tout en diminuant l’importance des faiblesses de chacun. Comme c’est le cas pour tant de grandes œuvres littéraires, les lecteurs du Voyage vers l’Ouest peuvent apprécier le roman pour différentes raisons. Certains aiment l’action et l’humour qu’on y trouve, alors que d’autres en tirent des leçons pour s’améliorer dans la vie de tous les jours. Mais si l’on considère le sujet et le véritable voyage accompli par le véritable moine Tang en Inde, l’histoire porte un sens plus profond : elle raconte le processus par lequel les personnages obtiennent le Tao, ou atteignent l’illumination en surmontant des épreuves et des difficultés. Cellesci ne sont pas que des supplices physiques, mais traitent des obstacles qui mettent le cœur et la volonté à l’épreuve, permettant à ceux qui les supportent d’atteindre un niveau de conscience plus élevé.

des millénaires et s’est enrichie de dynastie en dynastie. C’est un art qui comprend des saltos, des vrilles, des sauts en hauteur et des culbutes. Avec ces techniques, un danseur d’expérience peut donner au Roi des singes son plein potentiel, mais comment traverser 96 000 kilomètres en une seule culbute; affronter des démons sur la terre ferme, dans le ciel et sous l’eau, et comment représenter les 72 transformations du Roi des singes? Pour soutenir l’histoire, il y a les fonds de scène numériques innovateurs de Shen Yun qui servent à projeter l’action bien au-delà de la scène. La danse et les fonds de scène sont synchronisés avec la musique d’un orchestre qui comprend les instruments classiques, créant ainsi une expérience qui ne trouve son pareil nulle part ailleurs dans le monde. Une histoire extraite de Voyage vers l’Ouest sera présentée lors de la saison de Shen Yun 2017, en plus d’anciens contes et légendes et des valeurs culturelles et philosophiques profondes des 5000 ans de civilisation de l’empire du Milieu. Shen Yun aura sa première au Canada au Center in the spare, à Kitchener le 29 décembre prochain. Pour en savoir davantage, visitez le ShenYun.com

Leçons de vie intemporelles venant de 5000 ans de culture chinoise ancienne

Raconter l’histoire sur scène Voyage vers l’Ouest est une histoire magique de prouesses impossibles et de sagesse profonde. Donner vie à cette histoire sur scène nécessite des innovations artistiques ainsi que le meilleur des traditions anciennes. La danse classique chinoise est née il y a

SHEN YUN PERFORMING ARTS

2016-11-13 9:41 PM


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