7 minute read
Ayrton Senna, 30 ans déjà...
Il était une fois… Ayrton Senna à Monaco
Surnommé le “Roi de Monaco”, Ayrton Senna a laissé une empreinte indélébile sur le Grand Prix de Monaco. Podiums, victoires, abandons… Pendant toute sa carrière en F1 - jusqu’à son accident fatal en 1994 à Imola - le Brésilien s’est montré particulièrement performant en terre monégasque. Alors que 2023 marque le 30e anniversaire de sa dernière victoire en Principauté, retour sur son histoire avec une épreuve qui fait rêver pilotes et amateurs du sport automobile. En six points, comme le nombre de ses victoires au GP de Monaco.
Premier contact, premier podium 1984. Parmi les nouveaux visages de la F1, on note la présence d’un jeune Brésilien de 24 ans dans les rangs de l’écurie britannique Toleman : Ayrton Senna. A son arrivée en Principauté,
Once upon a time... Ayrton Senna in Monaco
Nicknamed “King of Monaco” by Damon Hill and other F1 drivers, Ayrton Senna has left an unforgettable mark in the history of Monaco Grand Prix. Podiums, wins, retirements ... Throughout his career in F1 - until his death in 1994 – the Brazilian legend proved he was particularly successful in Monaco. As 2023 marks the 30th anniversary of his last win in the Principality, it is a good time to look back at his personal relationship with an event that makes drivers and motorsport fans dream. With six key facts, just as many as his wins in the Principality.
The first podium début juin, le natif de São Paulo va participer à son 5e Grand Prix de F1, dans la foulée de deux abandons et deux honorables 6e places. Qualifié en 13e position, le pilote auriverde fait étalage de tout son talent dans des conditions météorologiques dantesques : après avoir bouclé le premier tour à la 9e place, il est 7e lorsque le cap des 10 tours est passé. Au 16e tour, il est en route pour un premier podium, puis se défait brillamment de Niki Lauda pour se hisser en deuxième position quelques minutes plus tard. Alors que ce jeune Senna se montre de plus en plus pressant pour Alain Prost, le directeur de course, Jacky Ickx, décide d’agiter le drapeau rouge et interrompt la course, à cause du danger créé par la pluie qui inonde la piste… sans déranger le prodige sud-américain. Il n’aura fallu que 5 courses pour voir le Brésilien monter sur un podium et beaucoup se disent, à juste titre, que le meilleur reste à venir…
1984. Among the new faces in F1, a 24-year-old Brazilian stands out, entered by British team Toleman: Ayrton Senna.
When he arrives in the Principality at the beginning of June, the Sao Paulo native is ready to take part in his 5th F1 Grand Prix, after two retirements and two honourable 6th places in the previous races. Qualifying in 13 th position, Senna will show the extent of his talent in dreadful weather conditions: after completing the first lap in 9 th place, he is already 7th after ten laps. On lap 16, he is in a podium position, then he brilliantly passes Niki Lauda, a few minutes later, to move up to 2nd place and start putting pressure on Alain Prost. This is when Jacky Ickx, the Race Director, decides to stop the race with a red flag, because of the rain pouring on the track and making it dangerous. It is only the 5th race in his F1 career and the Brazilian prodigy claims his first podium. Some experts know that the best is yet to come…
The anecdote: the day Senna walked back home 1988. Ayrton Senna leads Monaco Grand Prix with a 50-second gap over his greatest rival, Alain Prost, but he suddenly loses control of his car with 12 laps to go and hits the safety rail at the Portier turn. This means retirement. After getting out of his McLaren MP4/4, the Brazilian wizard does not go back to his garage, to report to his team. No, he takes the opposite direction, leading to his Monegasque flat located on Avenue Princesse Grace. “I was close to perfection that weekend and I got sloppy. That opened the door to a mistake and it was a tough lesson to learn” , he confessed a few years later. The lesson was well learnt: from 1989 to 1993, Senna won every editions of Monaco Grand Prix after this one.
The quote
L’anecdote : le jour où Senna est rentré chez lui
Nous sommes en 1988. Alors qu’Ayrton Senna mène le Grand Prix de Monaco avec plus de 50 secondes d’avance sur son premier poursuivant, Alain Prost, il perd le contrôle de sa monoplace à 12 tours de la fin de la course et tape le rail au niveau du virage du Portier. Il doit abandonner. Après s’être extirpé de sa McLaren MP4/4, le Brésilien ne va pour autant pas rejoindre son garage et son équipe. Non, il prend la direction opposée : celle qui mène à son appartement monégasque, situé Avenue Princesse Grace. “Je côtoyais la perfection ce week-end et je me suis relâché. Cela a ouvert la porte à une erreur et j’ai pris une bonne leçon ce jour-là”, avouera-t-il quelques années plus tard. Après cet échec de 1988, totalement assumé, Ayrton Senna remportera toutes les éditions du Grand Prix de Monaco auxquelles il participera.
La citation
“Je ne pilotais plus de manière consciente. C’était du pilotage à l’instinct, dans une autre dimension. J’étais bien au-delà des limites mais toujours en capacité de les repousser. Cela m’a effrayé, car j’ai réalisé que j’avais dépassé mon état de conscience.”
Voici comment Ayrton Senna a décrit son ressenti sur le circuit monégasque à Gerald Donaldson, après avoir signé la pole position en 1988. Une citation restée dans les mémoires, 35 ans plus tard, alors que cette année-là le pilote McLaren avait abandonné à 12 tours du drapeau à damier, par sa faute (voir plus haut). En 10 participations en Principauté, “Magic Senna” n’a abandonné que deux fois : en 1985, à cause d’une casse moteur, et en 1988.
“I was no longer driving consciously. It was driving by instinct, in another dimension. I was well beyond the limits but still able to push them. It scared me, because I realized that I had gone beyond my conscious state.”
This is how Ayrton Senna described his feelings on the Monaco circuit to Gerald Donaldson, after achieving pole position in 1988. This quote remains famous even 35 years later, although the McLaren driver retired with 12 laps to go that year (see above). “Magic Senna” entered Monaco Grand Prix 10 times and only retired twice: in 1985, due to an engine failure, and in 1988, by his fault.
1990 : la saison parfaite
Ayrton Senna compte déjà deux victoires en Principauté et aborde la saison dans la peau d’un vice-Champion du Monde. Après les trois premières manches, il mène le bal au classement des pilotes, devant Alain Prost, et a décroché deux pole positions sur trois. Le 26 mai, le Brésilien de 30 ans remet ça en devançant son grand rival de quatre dixièmes, histoire d’aborder le dimanche dans les meilleures dispositions. Rien ne viendra perturber l’état de grâce du champion auriverde qui réussira cette année-là un troisième Grand Chelem en carrière, à savoir la pole, la victoire en menant tous les tours et le meilleur tour en course. Au sommet de son art, Ayrton Senna s’offrira un deuxième titre de Champion du Monde à l’issue de la saison 1990.
Le record
Le nom d’Ayrton Senna est aujourd’hui encore étroitement lié à la F1. Et pour cause, le Brésilien, qui a disparu le 1er mai 1994 à Imola, détient toujours quelques records à ce jour, à commencer par le nombre de victoires pour un seul pilote à Monaco. Car oui, Magic Senna a remporté à 6 reprises l’épreuve monégasque : en 1987, 1989, 1990, 1991, 1992 et 1993. Six succès qui ont mis en exergue sa domination sur la discipline, lui qui a également été sacré 3 fois Champion du Monde. Lors de son dernier triomphe, il y a 30 ans, Damon Hill, le fils du légendaire Graham, quintuple vainqueur en Principauté, a dit : “Bravo au Roi de Monaco. Si mon père était en vie, il te présenterait certainement ses félicitations”.
Le chiffre magique
8. C’est le nombre de fois où, à l’issue du Grand Prix de Monaco, Ayrton Senna est monté sur le podium de la loge princière. Cela donne un ratio de 10%, soit 8/80 podiums en carrière, mais surtout un constat éloquent : sur ses dix participations, que ce soit avec Toleman, Lotus ou McLaren, il est à chaque fois monté sur le podium lorsqu’il est arrivé au bout de la course. Dans cette Principauté où il résidait, le Brésilien a, plus qu’ailleurs, fait tout l’étalage de son talent. Et ce ne sont pas ses deux abandons en 1985 et 1988 qui remettront en question le surnom de “Roi de Monaco” attribué par ses pairs.
1990: The perfect year
Ayrton Senna has already claimed two wins in the Principality and began the season as a vice-World Champion to arch-rival Alain Prost, but after the first three rounds of the year he leads the drivers’ standings and has achieved two pole positions out of three. On May 26, the 30-year-old Brazilian does it again, beating his long-time rival by four tenths, in order to start Sunday’s race in the best available position. The South-American legend is in a state of grace that nobody can disrupt, so he completes his third career Grand Slam: a pole position, a win by leading all laps and the fastest lap. Back at the top of his game, Ayrton Senna will take a second world crown at the end of the 1990 season.
The record
The name of Ayrton Senna is still closely linked to F1. And for a good reason, since the Brazilian who died on May 1, 1994 at Imola still holds a few records to this day, starting with the number of wins for a driver in Monaco. Yes, Magic Senna won Monaco Grand Prix six times: in 1987, 1989, 1990, 1991, 1992 and 1993. These six wins highlighted his domination on F1, in addition to his 3 world titles. At the time of his last triumph, 30 years ago, Damon Hill, the son of legendary Graham, a five-time winner in the Principality, reacted in a warm and sincere manner: “Bravo to the King of Monaco! If my father was still alive, he certainly would come to congratulate you.”
The magic number
8. This is the number of times when, at the end of a Monaco Grand Prix, Ayrton Senna climbed on the podium of the Prince’s Box. This gives him a 10% ratio for his F1 podiums (8/80), but there is an even better one: in the space of 10 years, from 1984 to 1993, with Toleman, Lotus or McLaren, Senna always made it to the podium when he finished the race. In the Principality where he decided to live, the Brazilian star has always shown the amount of his talent. And none of his retirements, in 1985 (mechanical failure) and 1988 (crash at Le Portier turn) can raise any doubt on a well-deserved nickname : “King of Monaco’.