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LES ACTIVITÉS EXTRA - SCOLAIRES : trouver le juste milieu

Découvrir plusieurs disciplines, faire son choix et s'épanouir. Les intentions des parents sont claires : s'inscrire à des activités extra-scolaires constitue pour eux un élément indispensable à l'équilibre et à l'épanouissement de leur enfant. Se contenter des activités scolaires ? Non. Même si l'école propose des activités de qualité, enfants et parents sont de plus en plus friands des clubs sportifs et artistiques.

AURÉLIE HANTZBERG

BOUGER, S'ÉVEILLER… ET SE TROUVER

« Je pense que les professeurs sont plus centrés sur les compétences et le savoir purement scolaire et ne peuvent pas toujours se permettre de dépasser les quotas horaires prévus dans les programmes pour certains domaines comme la musique ou le sport», déclare Katia, maman de 3 filles, résidente à Hollerich. Avec la crise sanitaire, les saisons sportives ont été stoppées net. Plus de cris dans les vestiaires, plus de crissement de baskets sur le terrain, les enfants ont été coupés de leur élan. « Habituellement, le printemps réserve de belles surprises, en termes de progression. Après plus de 6 mois de pratique pour une activité débutée en septembre, on apprécie de voir les enfants évoluer dans leur pratique. Aujourd'hui, ces derniers sont d'autant plus demandeurs qu' ils ont été privés de leurs activités pendant le confinement», confie-t-elle, se rappelant de l'appréhension de sa fille face au grand bain. Cette pause liée au confinement a été pour sa famille l'occasion de prendre du recul, de réfléchir aux activités que les enfants voulaient vraiment poursuivre… mais aussi de quelques prises de conscience: « Ma fille aînée s'est aperçue qu'elle faisait de la danse uniquement pour être avec ses copines, et non pas pour la discipline. Elle a vécu cette pause comme une véritable libération physique pour son corps d'adolescente qu'elle a un peu de mal à apprivoiser. L'année prochaine, ce sera club d'échec! » Danse classique, théâtre, équitation... Les enfants sont souvent euphoriques au moment du choix de l'activité et souhaitent cumuler les inscriptions dans les clubs. C'est le cas de Manon, la cadette de 8 ans. « Elle voulait tout essayer. Je me suis dit que j'avais de la chance d'avoir une enfant aussi dynamique et volontaire. Je me suis faite avoir, j'ai manqué de discernement. Ma fille était vraiment fatiguée, cela aurait pu la conduire à se blesser ou à une mauvaise chute pendant l’entraînement. » Des activités oui, mais attention à la reprise sur les chapeaux de roues ! Si votre enfant traîne des pieds pour aller à l'entraînement, oublie la moitié de ses affaires… son agenda est peut-être trop chargé.

UN ÂGE, UNE ACTIVITÉ

On redoublera de vigilance avec les plus jeunes: même s'il est tentant d'inscrire de jeunes enfants à des cours de sport pour développer leur motricité et leur sociabilisation, attention à ne pas aller trop vite. Un jeune enfant, même s'il apparaît très dégourdi, peut vite se retrouver en décalage par rapport à ses coéquipiers. Une mauvaise expérience prolongée peut alors avoir un effet néfaste. Une baisse de l'estime de soi pourrait également avoir des répercussions sur sa scolarité. Pour trouver le juste milieu, on veillera à bien identifier la phase d'apprentissage dans laquelle se situe l'enfant. Même si l'âge reste une référence évidente, il convient de prendre en compte les appétences et la sensibilité de chacun. On pourra ainsi choisir une activité adaptée et respectueuse de son développement moteur et psychique, réel gage d'épanouissement.

La phase d'éveil (à partir de 4 ans) ne nécessite en aucun cas une fréquentation assidue. Le but est de découvrir et d'affiner les goûts de l'enfant dans ses choix d'activités futures. Lors de la phase de pratique (à partir de 8 ans) l'enfant intègre les règles qui encadrent la pratique de l'activité et mobilise les compétences nécessaires (par exemple les connaissances du solfège dans l'apprentissage de la musique). Au début de l'adolescence, le perfectionnement et la compétition sont souvent de mise et nombreux sont ceux qui abandonnent. Lassitude, autres centres d'intérêts… les adolescents sont souvent absorbés par leur scolarité et leur vie sociale au grand dam des parents qui se battent souvent contre la sédentarité et la surexposition aux écrans fréquente à cet âge.

Même si l'âge reste une référence évidente, il convient de prendre en compte les appétences et la sensibilité de chacun

Tout au long de l'enfance, un autre écueil est à éviter: celui de la course à la performance. Bien qu'elle permette de développer des qualités comme la persévérance et le goût de l'effort, la recherche de performance ne convient pas à tous les enfants.

Là où certains s'épanouiront dans le dépassement de soi, d'autres perdront tout plaisir et douteront de leurs compétences. Les professionnels de l'enfance tirent la sonnette d'alarme. Les activités ne doivent pas se transformer en corvées. Développer l'imaginaire, créer, devenir autonome, réaliser ses propres expériences: l'ennui a aussi ses vertus en matière de développement et cela à tout âge.

SORTIR DES SENTIERS BATTUS

La crise sanitaire a changé la donne. Certaines familles toujours en proie à des questionnements légitimes face à la situation et l'évolution de la pandémie dans le monde, resteront au Grand-Duché du Luxembourg cet été. Les structures proposant des activités pourraient être prises d'assaut avant la traditionnelle rentrée de septembre. Parents, c'est le moment d'expérimenter avec vos enfants de nouvelles activités pour affiner leur choix d'inscription en septembre prochain et éviter les déceptions. Avec les plus jeunes, on en profitera pour tester un maximum de choses! De nombreuses structures offrent des sessions découvertes prévues à cet effet.

Enfin, se détacher de ces propres appétences personnelles sera pour les parents un enjeu de taille: amener les enfants à tester des activités éloignées de leurs propres centres d'intérêts ou de la culture familiale est un bon moyen d'éveiller durablement leur curiosité et pourquoi pas faire naître de véritables passions.●