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WE ARE FAMILY

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Flower POWER

WOODCHIP AND MAGNOLIA

Et si on insufflait un peu de bonne humeur estivale à notre intérieur ? À grand renfort d’imprimés fleuris et de motifs floraux, notre salon prend des allures de jardin d’intérieur. Entre ambiance tropicool et déco un rien fleur bleue, notre cœur balance.

HÉLÈNA COUPETTE

TED BAKER

ORI BESPOKE RICE RICE

WALL SAUCE H.O.C.K

KSL LIVING MINT AND MAY

NOUVELLES ÉTHIQUES

L’industrie du design se remet en question, sous la pression toujours plus présente des consommateurs-citoyens que nous sommes devenus. Sa nouvelle obsession ? Se faire de plus en plus éthique. Une tendance de fond que les récents évènements ne font que confirmer et accélérer. Entre upcycling, slow life, sourcing davantage solidaire et écofriendly, on applaudit ces nouvelles considérations… qui ne cèdent rien à l’esthétique et au style. En voici la preuve!

AURÉLIE GUYOT

© Girl Power - design par Deva Pardue

NOUVELLE VIE

Le marché de la seconde main ne cesse de prendre de l’ampleur: pas moins de 39% des Français ont acheté au moins un objet de seconde main l’année dernière, et 48% des consommateurs indiquent vouloir en acheter davantage en 2020*. Alternative petit budget, plaisir de chiner et de composer sa déco avec des pièces patinées ou dans leur jus… les atouts de ce mode de consommation - pas si nouveau - ne manquent pas. Sites internet spécialisés, appli ou tout simplement brocantes et vide-greniers, on aime s’y attarder pour y dénicher la perle rare.

Acheter d’occasion, c’est aussi militer et opter pour une consommation plus raisonnée

Voici l’occasion de mettre la main sur des éditions vintage, voire même des pièces qui ne sont plus éditées. Il faudra alors y mettre le prix, selon les cotes et la dure loi de l’offre et la demande… les amateurs, mais aussi les professionnels, sont prêts à casser leur tirelire pour une bibliothèque Charlotte Perriand ou un fauteuil Pierre Paulin. Le vintage et les esthétiques scandinaves ayant le vent en poupe, on s’arrache le mobilier des 50’s, 60’s et 70’s, et il devient difficile de réaliser de bonnes affaires. Mais la mode restant un éternel recommencement, on assiste actuellement à un regain d’intérêt pour les courants design des années 80 et 90, Memphis en tête. C’est le moment ou jamais d’être avant-gardiste!

* : selon une étude réalisée par l’Institut Français de la Mode (IFM)

© PIB

Le marché de la seconde main permet aussi de se meubler ou de renouveler sa déco à moindre frais, sans pour autant rechercher la pépite design au prix parfois prohibitif… Un appart étudiant à équiper? Un salon à relooker? Une chambre de bébé à aménager? Les offres ne manquent pas. À part l’aspect économique non négligeable, nous prenons surtout peu à peu conscience de la production pléthorique de mobilier et d’objets déco... jusqu’à l’écœurement. Trop c’est trop! Ce n’est pas Marie Kondo qui dira le contraire… Les enseignes proposant une déco jetable et sans âme, à l’image de la fast fahion, n’ont cessé de fleurir ces dernières années, sonnant l’avènement du pauvring: ce nouveau mode de consommation de produits très petits prix, de qualité moyenne voire médiocre, fabriqués à l’autre bout de la planète et acheminés à grands renforts de pétrole ou de kérosène.

Vite acheté, mais vite jeté. Centrakor, Hema, Action ou Primark en sont les fers de lance. Les objets s’accumulent dans les rayons et les collections sont frénétiquement renouvelées, mettant à genoux nos ressources naturelles mais aussi humaines… les employés chargés de concevoir ces bibelots œuvrant trop souvent dans des usines aux conditions de travail plus que discutables! Préférer acheter d’occasion, c’est donc aussi un militer. Assumons de ne pas soutenir ce système délétère et optons pour une consommation plus raisonnée… et choisissons un design plus raisonnable!

NOUVELLES SOLIDARITÉS

Face à cette exigence de transparence, de plus en plus de marques et designers font le choix de ne travailler que des matières issues de filières durables, labellisées et régulièrement auditées. Abandon du plastique, utilisation de bois issus de forêts gérées raisonnablement, priorité donnée aux matériaux recyclés… On voit aussi naître certaines initiatives promouvant une conception et une fabrication vegan et cruelty-free du mobilier ou des objets, à l’image de ce qui se pratique déjà beaucoup dans le monde de la cosmétique et de l’agroalimentaire.

Chiner, restaurer… de quoi se composer une déco rien qu’à soi, pleine de personnalité

Les hommes et femmes qui produisent pour nous ne sont plus les grands oubliés. Les prix de vente fixés par certaines marques intègrent dorénavant la juste rétribution des populations locales impliquées dans la fabrication de nos déco. Argument marketing?

Et alors, si tout le monde s’y retrouve! À l’image de Mahatsara, petit label qui promeut des créations contemporaines d’artisans d’Afrique australe. L’ensemble de ses objets est conçu et fabriqué au sein de projets créateurs d’emplois favorisant la formation et l’émancipation sociale de populations initialement défavorisées. Une initiative qui a également pour mérite de valoriser et d’entretenir les savoir-faire. De quoi séduire les consommateurs éclairés que nous sommes… D’autres acteurs du monde du design choisissent plutôt de reverser une partie de leurs bénéfices à des causes qui leur sont chères. On a par exemple craqué sur le vase Girl Power, dessiné par Deva Pardue. 5% des ventes sont reversés à For All Womankin, une société d’intérêt public fondée par la designeuse new-yorkaise, et qui collecte des fonds pour des organisations à but non lucratif œuvrant pour la promotion des droits des femmes à travers le monde. Forcément, ça nous parle!

C’est à nous de décider! Notre pouvoir en tant que consommateurs et amoureux de déco est d’orienter avec plus d’exigence et de clairvoyance nos achats. Privilégier des initiatives durables, encourager la récup, soutenir les propositions solidaires et éthiques, et ainsi contraindre les marques à revoir des modes de production d’un autre âge. Le design de demain n’en sera que plus beau! ●

© Pib

MUSKHANE BECQUET

PIB

ACTU

Il est enfin temps de profiter de la magnifique restauration de la Villa Cavrois - inaugurée peu avant le confinement - chef-d’œuvre total du cultissime architecte Robert Mallet-Stevens. Mettez le cap sur Lille et découvrez ce véritable manifeste architectural : terrasse de 830 m 2 , miroir d’eau de 72 mètres de long, escalier d’honneur et marbres rares… La Villa Cavrois impressionne à plus d’un titre. Près de 20 ans de travaux de restauration auront été nécessaires avant de pouvoir enfin nous accueillir et nous émerveiller.

Plus de détails sur www.villa-cavrois.fr

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