LE TRAITÉ DE L’APICULTURE
Ont collaboré à cet ouvrage :
Pour l’édition 2021 :
Directeur d’ouvrage Henri Clément
Rédaction des nouveaux textes ou compléments de textes des pages 90-96, 110, 111, 118, 175, 435-438, 440, 447, 463, 467, 468, 471, 475-478 Henri Clément
Rédaction Chapitres 1 et 2 Yves Le Conte Chapitre 3 Jean-Marie Barbançon Chapitre 4 Bernard Vaissière Jean-Marie Barbançon Paul Bonnaffé Henri Clément Catherine Reeb
Directeur Guillaume Pô Direction éditoriale Élisabeth Pegeon Édition Juliette Magro et Audrey St-Amour Coulombe Préparation de copie des nouveaux textes Audrey St-Amour Coulombe
Chapitres 5 et 8 Gilles Fert
Direction artistique Julie Mathieu
Chapitres 6, 7 et 12 Henri Clément Paul Starosta (photographies chap. 6)
Couverture Capucine Holl
Chapitre 9 Étienne Bruneau Chapitre 10 Roch Domerego Chapitre 11 Paul Bonnaffé Gilles Ratia
Mise en pages Nord Compo Direction de fabrication Thierry Dubus Fabrication Audrey Bord
Illustrations Isabelle Arslanian Frédérique Bertrand Patrick Morin Infographies Emmanuel Ekotto-Mengata Conception graphique Sarbacane Mise en pages Thierry Sestier, Sarbacane Relecture Anne Cantal, Philippe Gérard Coordination éditoriale et iconographie Sylvie Blanchard Photogravure SNO Comité de direction de l’ouvrage Fabienne Chesnais, Henri Clément, Christophe Savouré, Bruno Vaesken
© 2021, éditions Rustica, Paris. © 2018, éditions Rustica, Paris. © 2015, éditions Rustica, Paris. © 2011, Éditions Rustica, Paris. © 2009, Éditions Rustica, Paris. © 2002, Éditions Rustica, Paris. Dépôt légal : octobre 2021 ISBN : 978-2-8153-1861-7 N° d’éditeur : RU18617 (R21157) www.rusticaeditions.com
Achevé d’imprimer par L.E.G.O S.p.A en Italie en août 2021
Avertissement au lecteur Les informations contenues dans cet ouvrage sont exactes et conformes à l’état de la science au moment de sa publication. Ce Traité n’est toutefois pas destiné à se substituer aux prescriptions et recommandations d’un thérapeute spécialisé en apithérapie. Les auteurs et l’éditeur déclinent toute responsabilité en cas de dommages de toute nature pouvant être provoqués, de façon directe ou indirecte, par l’utilisation de cet ouvrage et la mise en oeuvre des conseils qu’il contient. Les pages 174 à 177 ont un caractère purement informatif, eu égard à la complexité des conditions d’usage des produits phytosanitaires.
LE TRAITÉ DE
L’APICULTURE
Les
auteurs
π Henri Clément est apiculteur professionnel en Cévennes. Ancien président de l’Union nationale de l’Apiculture française (UNAF), il en est aujourd’hui le secrétaire général et porte-parole. Rédacteur en chef de la revue Abeilles et Fleurs, il est à l’initiative des programmes Abeille Sentinelle de l’environnement et APIcité®, ainsi que du Concours des miels de France. π Étienne Bruneau est ingénieur agronome ; il travaille depuis vingt ans dans le secteur apicole comme responsable de l’équipe du CARI (Centre apicole de recherche et d’information, à Louvain-la-Neuve, Belgique). Conseiller spécialisé en pathologies et problèmes de l’environnement, il est, depuis 2001, vice-président du groupe de travail « Miel » du COPA-COGECA. π Jean-Marie Barbançon est apiculteur professionnel dans la Drôme, président du Groupement dépar-temental sanitaire apicole de la Drôme et administrateur de la Fédération nationale des organisations sanitaires apicoles départementales. Aujourd’hui spécialisé en pathologie apicole, il a exercé comme vétérinaire pendant vingt ans.
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Traité Rustica
de l’apiculture
π Paul Bonnaffé est apiculteur professionnel, spécialisé dans l’activité de pollinisation. En tant qu’administrateur de France-Miel et président de la Fédération nationale des coopératives apicoles françaises, il fait partie des représentants de la filière apicole auprès des instances nationales et européennes. π Roch Domerego est naturopathe, spécialisé en apithérapie, viceprésident de la commission d’apithérapie d’Apimondia, professeur invité permanent à l’université Callixto de La Havane. π Gilles Fert est apiculteur-éleveur en Pyrénées-Atlantiques. Il assure des formations apicoles en France et à l’étranger. π Yves Le Conte est directeur de recherche à l’INRA et apiculteur amateur. Auteur d’une thèse sur les relations abeilles-varroa en 1989, son domaine de recherche s’applique à la lutte contre le varroa et à la communication et la régulation sociale des abeilles, avec notamment pour résultats l’iden-tification d’une phéromone du couvain et la caractérisation de colonies d’abeilles survivant au varroa sans traitement.
π Gilles Ratia est consultant api- cole international, webmestre de la « Galerie virtuelle apicole », président de la commission permanente Apimondia « Technologie et outillage apicoles ». π Catherine Reeb est enseignante (PRAG) en biologie végétale et écologie à l’université Paris VI-Pierreet-Marie-Curie et chercheuse en bio-informatique. π Bernard Vaissière est ingénieur agronome, apiculteur amateur, et chargé de recherches responsable du laboratoire de Pollinisation entomophile à l’INRA d’Avignon. Auteur d’une thèse sur la pollinisation du cotonnier par les abeilles, ses recherches portent sur l’activité de butinage et l’efficacité pollinisatrice des abeilles ; il participe à la revue Apidologie comme rédacteur.
Avant-propos Depuis des millénaires, comme en témoignent certaines peintures rupestres, ainsi que des textes et des bijoux anciens, l’homme s’efforce de tisser des liens privilégiés avec l’abeille. Pendant très longtemps, l’activité apicole s’est limitée à la cueillette. Avec l’invention de la ruche à cadres, au XIXe siècle, l’apiculture moderne est née, pour devenir aujourd’hui une filière à part entière de l’agriculture. En plaine, en montagne ou même au cœur des villes, des milliers de professionnels, de pluriactifs et de petits producteurs exercent cette activité. Tous sont animés d’une véritable passion, qu’ils possèdent quelques ruches pour le plaisir ou de véritables exploitations confrontées aux contraintes du marché. Activité de pleine nature, dépendante de l’environnement et des conditions climatiques, l’apiculture se situe à la croisée de nombreuses disciplines comme la biologie animale et végétale, la botanique ou la science vétérinaire… Elle nécessite aussi une connaissance approfondie des nouvelles méthodes d’élevage qui favorisent un développement rationnel du cheptel apiaire. La diversité des produits de la ruche (miels, pollen, gelée royale, propolis…), leur technique de production et leur potentiel thérapeutique, mis en évidence par des recherches scientifiques de plus en plus nombreuses, sont également présentés dans l’ouvrage. Enfin, les aspects économiques et les réglementations en vigueur sont abordés, sans négliger le particularisme des différents types d’exploitations apicoles. Apiculteur professionnel, impliqué dans le syndicalisme apicole depuis de nombreuses années, j’ai sollicité, pour la rédaction de cet ouvrage, la collaboration de spécialistes parmi les plus éminents dans leur discipline respective. Je les remercie pour leur adhésion spontanée et la qualité de leur prestation. Aussi sérieux et détaillé soit-il, un traité doit être agréable à consulter. La présentation de celui-ci, abondamment illustré par des planches et des photographies, permet de compléter les informations du texte et concourt au confort de la lecture. Que l’on soit néophyte, apiculteur expérimenté ou simplement désireux de découvrir le monde de l’apiculture, chacun trouvera, je l’espère, dans ce Traité Rustica de l’Apiculture, à la fois des réponses à ses besoins et une mine de renseignements sur l’univers fascinant des abeilles.
Henri Clément
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Sommaire Chapitre III
Soigner L’ABEILLE ET LA COLONIE Chapitre I
Mieux
connaître l ’ abeille Yves Le Conte
1. L’ABEILLE, UN HYMÉNOPTÈRE PAS COMME LES AUTRES
L ’abeille dans la classification des insectes 12 Abeilles solitaires et abeilles sociales 14 La guêpe, cousine de l’abeille 16 2. BIOLOGIE DE L’ABEILLE
Le corps de l’abeille 18 Le système circulatoire 20 Chapitre II Le système nerveux 21 La vie sociale Le système respiratoire 22 de la colonie Le système digestif 23 L’alimentation 24 Yves Le Conte Des sens développés 26 1. LES ACTEURS DE LA COLONIE L’odorat 27 Une société très structurée 54 La vue 28 La reine 57 Le toucher 30 Le faux bourdon 60 Le goût 31 L’ouvrière 63 L’ouïe 32 Le vol des abeilles 33 2. LES MISSIONS DE L’OUVRIÈRE L’orientation 35 La nettoyeuse 66 Le langage des abeilles 37 La nourrice 67 L’architecte et la maçonne 68 3. LES RACES D’ABEILLES La manutentionnaire 70 Les abeilles dans le monde 40 La ventileuse 71 Introduction à Apis mellifera 42 La gardienne 72 Les races européennes La butineuse 73 d’Apis mellifera 44 Les races orientales 3. LE CYCLE DE LA COLONIE d’Apis mellifera 46 L’ouvrière d’hiver 76 Les races africaines La phase nuptiale 77 d’Apis mellifera 48 La ponte 79 Les abeilles issues L’essaimage 81 de croisement 51 La colonie orpheline 83 6
Traité Rustica
de l’apiculture
et protéger les abeilles Jean-Marie Barbançon
1. PRÉVENIR ET TRAITER LES MALADIES
Prévenir le risque sanitaire 86 Le varroa 88 Les traitements chimiques contre le varroa 90 Des traitements alternatifs contre le varroa 92 La loque américaine 96 La loque européenne 98 La nosémose 102 L’acariose 104 Les mycoses 105 La fausse teigne 106 Les virus 107 La réglementation sur les maladies contagieuses 110 2. LES ENNEMIS ET PRÉDATEURS DE L’ABEILLE
Les petits prédateurs 112 Les mammifères 115 Le frelon Vespa velutina 117 Aethina tumida 119 L’homme, facteur de risque 120 3. PROTÉGER CONTRE LES RISQUES CLIMATIQUES
Les conditions climatiques dangereuses 122 Les abeilles et le bouleversement climatique 124
2. LES RUCHES
Les différents types de ruches 247 Les ruches traditionnelles 250 Acheter des ruches vides 254
L’APICULTURE AUJOURD’HUI
3. LE CHEPTEL
Chapitre IV
Acheter des ruches peuplées 255 Acheter des paquets d’abeilles 256
Pollinisation,
apiculture et environnement
4. LE MATÉRIEL ET L’ÉQUIPEMENT
Les outils de base 257 L’enfumoir 258 Les vêtements 259 Les accessoires 260 Les souffleurs 261 Les nourrisseurs 262
1. LA POLLINISATION
Bernard Vaissière
Le rôle de l’abeille dans la biodiversité 128 Qu’est-ce que la pollinisation ? 130 Les apports de la pollinisation 132 La pollinisation des plantes sauvages 134 Pratiquer la pollinisation des cultures 136 L’arboriculture 140 Les grandes cultures 145 Les cultures maraîchères 149 Les cultures porte-graine 153 Les cultures sous abri 158 2. APICULTURE ET ENVIRONNEMENT AGRICOLE
Henri Clément, Jean-Marie Barbançon et Paul Bonnaffé
Le remembrement 163 Nouvelles évolutions agricoles et apiculture 165 L’agroécologie et l’agroforesterie 169 Les traitements phytosanitaires 170 Gaucho, un exemple historique 172 La réglementation des traitements 174 Paroles d’apiculteurs 176
5. LA MIELLERIE
3. LES MILIEUX APICOLES
Catherine Reeb
Les paysages apicoles 178 Le cynips du châtaignier 180 Le milieu de plaine 182 Les plantes de plaine 186 Le milieu montagnard 202 Les plantes montagnardes 206 Le milieu méditerranéen 210 Les plantes méditerranéennes 214 Le milieu de grande culture 222 Les plantes de grande culture 226 Le milieu urbain 228 Les plantes urbaines 232 Chapitre V
Installer son rucher et s ’ équiper Gilles Fert
Chapitre VI
Guide
des techniques de l ’ apiculteur Henri Clément
1. INSTALLER LE RUCHER
Installer une ruche
274
2. ENFUMER
1. L’ INSTALLATION DU RUCHER
L’environnement botanique Choisir un emplacement Ce que dit la loi Aménager le terrain Mettre en place les ruches Entretenir le rucher
Installer et entretenir la miellerie 263 La miellerie d’un petit producteur 265 La miellerie d’un producteur moyen 266 La miellerie d’un gros producteur 268 Organiser l’espace de la miellerie 270
236 240 241 242 244 246
Allumer l’enfumoir Comment enfumer
276 278
3. VISITER UNE RUCHE
Ouvrir une ruche Manipuler les cadres Examiner les cadres Fermer une ruche
280 281 282 283
7
4. ENTRETENIR LA COLONIE
Renouveler et permuter les cadres
284
5. RÉCOLTER LE MIEL
Nourrir les abeilles Préparer la récolte Récolter les hausses Désoperculer les cadres Extraire le miel des cadres Après l’extraction Filtrer le miel Faire maturer le miel Conditionner le miel Travailler le miel Stocker les hausses
285 288 290 293 295 297 298 300 302 304 305
6. RENOUVELER LE CHEPTEL
Prévenir et préparer l’essaimage 306 Piéger un essaim 307 Récupérer un essaim naturel 308 Créer un essaim artificiel 310 Trouver la reine 313 Marquer une reine 314 Transvaser des ruches 316 Réunir deux ruches faibles 318 7. TRANSHUMER
Déplacer les ruches
320
8. ENTRETENIR LES RUCHES
Fondre la cire Entretenir une ruche Monter un cadre
LES PRODUITS ET LEUR EXPLOITATION
Chapitre VII
323 324 325
Le
rucher au fil des saisons Henri Clément
Chapitre IX
Les
1. LE RUCHER AU PRINTEMPS
Les travaux de printemps
328
2. LE RUCHER EN ÉTÉ
Les travaux d’été
1. LE MIEL
332
3. LE RUCHER EN AUTOMNE
Les travaux d’automne
334
4. LE RUCHER EN HIVER
Les travaux d’hiver
336
Chapitre VIII
Développer
et améliorer son cheptel Gilles Fert
1. DÉVELOPPER SON CHEPTEL
Les principes du développement L’essaimage artificiel Les paquets d’abeilles Remplacer une reine L’outillage pour l’élevage de reines Les techniques d’élevage
produits de la ruche Étienne Bruneau
340 342 343 345 347 350
2. AMÉLIORER SON CHEPTEL
La sélection 357 Le programme de sélection 359 L’insémination instrumentale 360
Des sources mellifères à la ruche Des caractéristiques très diverses Les facteurs de conservation Les contaminants du miel Le rôle des analyses Les fraudes sur les miels
364 368 370 372 374 376
2. LES AUTRES PRODUITS BRUTS
Le pollen La gelée royale La propolis La cire Le venin
377 381 385 388 391
3. LES PRODUITS DÉRIVÉS
L’hydromel 392 La cuisine au miel 396
Chapitre X
Santé,
bien - être , apithérapie Roch Domerego
1. LA MÉDECINE DES ABEILLES
L’apithérapie à travers les siècles
402
Le circuit long 452 Le conditionnement 454 L’étiquetage 456 Les labels de qualité 458 Qu’est-ce que l’apithérapie ? 404 Les produits de l’apithérapie 406 2. LA PRÉVENTION ET LE TRAITEMENT DES PATHOLOGIES
Les affections respiratoires 410 Les affections digestives 411 Les rhumatismes 412 Les affections cardio-vasculaires 413 Les affections de la peau 415 La cicatrisation des plaies 416 Les affections ophtalmiques 418 Les affections neurologiques 420 Les affections génito-urinaires 422 Les affections gynécologiques et obstétriques 423 Les affections courantes des enfants 425 L’apithérapie vétérinaire 427 3. UNE MÉDECINE DU FUTUR
La santé pour tous
2. QUELLE GESTION POUR QUEL PROJET ?
Les obligations administratives 466 La gestion financière 470 Formations, aides et subventions 472 La filière apicole française 474 Le plan de développement durable pour l’apiculture 479 3. GÉRER SES RUCHES À DISTANCE
Gilles Ratia
Les données consultables de loin
482
4. TIRER PARTI D’INTERNET
Les sites généralistes Les sites des particuliers Les sites commerciaux Le courrier électronique
484 488 489 490
428 Chapitre XII
Chapitre XI
Bien gérer son exploitation Paul Bonnaffé 1. COMMERCIALISER LES PRODUITS DE LA RUCHE
La réglementation internationale 434 Le marché mondial 436 Le marché du miel en France 438 Une production nationale en chute libre 440 Sondage Ipsos - UNAF 442 «Abeille, sentinelle de l’environnement®», un programme de sensibilisation 446 La vente directe 448 Le circuit court 450
Guide
des miels Henri Clément
1. LES MIELS ET LEUR PRODUCTION
Introduction 494 Deux types d’apiculture 495 Des miels variés 497 Déguster un miel 498
Le miel de châtaignier Le miel de chêne Le miel de clémentinier Le miel de colza Le miel d’eucalyptus Le miel de framboisier Le miel de houx Le miel de lavande maritime Le miel de lavande Le miel de lierre Le miel de luzerne Le miel de metcalfa Le miel de pissenlit Le miel de rhododendron Le miel de romarin Le miel de ronce Le miel de sainfoin Le miel de sapin Le miel de sarrasin Le miel de saule Le miel de serpolet Le miel de thym Le miel de tilleul Le miel de tournesol Le miel de trèfle
510 511 512 513 514 515 516 517 518 520 521 522 523 524 526 527 528 529 530 531 532 534 535 536 538
3. LES MIELS POLYFLORAUX
Le miel de causse Le miel de forêt Le miel de garrigue Le miel de haute montagne Le miel de maquis Le miel de montagne Le miel de printemps Les miels de la Réunion Les miels de la Guadeloupe et de la Martinique
540 541 542 544 545 546 547 548 549
2. LES MIELS MONOFLORAUX
Le miel d’acacia Le miel d’arbousier Le miel d’aubépine Le miel de bourdaine Le miel de bruyère blanche Le miel de bruyère callune Le miel de bruyère cendrée Le miel de cerisier Le miel de chardon
500 501 502 503 504 505 506 507 508
Index 552 Renseignements pratiques 556 Bibliographie 558 Remerciements 559 Crédits iconographiques 560
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Butineuse à l’approche d’une fleur de genêt.
CHAPITRE I MIEUX CONNAÎTRE L’ABEILLE Depuis l’Antiquité, l’abeille n’a cessé de fasciner l’homme. Au xxe siècle, d’importantes recherches ont été menées pour connaître la biologie de cet animal d’une extrême complexité, et les découvertes de Karl von Frisch sur les danses des abeilles lui ont valu le prix Nobel en 1973. Dans le monde, on compte aujourd’hui neuf espèces d’abeilles domestiques, parmi lesquelles Apis mellifera, la plus répandue car la plus intéressante pour l’apiculture.
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L’abeille dans la classification des insectes Les insectes sont caractérisés par la présence de trois paires de pattes, généralement deux paires d’ailes, et une respiration trachéenne. On les rencontre dans tous les milieux autres que marins. Chez les insectes, l’ordre des Hyménoptères comprend plus de cent mille espèces. On trouve dans cet ordre les abeilles du genre Apis.
LES CARACTÉRISTIQUES DES HYMÉNOPTÈRES • une métamorphose complète ; • le métathorax soudé au premier segment abdominal ; • des ailes membraneuses avec des nervations formant des dessins d’au maximum seize unités dans l’aile supérieure ; • dix à cent tubes de Malpighi, qui font partie du système digestif. Et, chez l’abeille, on note : • deux paires d’ailes membraneuses couplées par des crochets ; • des pièces buccales de type broyeur-lécheur ; • un aspect très différent des individus des deux sexes ; • un cerveau bien développé ; • une parthénogenèse (reproduction sans mâle) fréquente.
Les Apoïdes et leurs subdivisions L’existence d’un aiguillon et de comportements évolués (bâtir un nid ou creuser une galerie avec des matériaux spécifiques) distinguent certains hyménoptères classés dans l’infra-ordre des Aculéates (plus de mille espèces). Les Apoïdes sont caractérisés par la présence de nombreux poils sur leur cuticule (la membrane externe des insectes), d’une longue langue, par une alimentation à base de nec12
Traité Rustica
de l’apiculture
tar et de pollen et un système pour stocker le pollen sur la patte arrière ou sur la face ventrale de l’abdomen. On distingue les Apoïdes inférieurs, qui sont tous solitaires, et les Apoïdes supérieurs, qui comprennent la famille des Apidae et possèdent tous un degré de socialité. Actuellement, la tribu des Apini Latreille contient un seul genre : Apis. Ce sont les abeilles dites mellifères. Elles peuvent mesurer entre 9 et 19 mm de long, sont modérément velues, leurs yeux à facettes portent des soies et leurs mandibules sont lisses. Les nervures des ailes ont des structures spécifiques en forme de cellule. Les femelles sont séparées en castes morphologiquement différentes. Un endophallus membra neux, élaboré et de taille importante, constitue l’organe génital mâle. Les abeilles du genre Apis sont caractérisées par un comportement hautement social. Elles construi sent des rayons constitués de cellules hexagonales en cire que les ouvrières produisent avec leurs glandes cirières. Les cellules sont utilisées pour l’élevage des immatures et le stockage de réserves nutritives. La nutrition des larves se fait de façon progressive et le nid est thermorégulé. Les cellules de couvain
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mâle – le couvain est l’ensemble des immatures – sont plus grandes que celles d’ouvrières, et les cellules de reines sont rondes et pendent individuellement du rayon de couvain. À part les mâles, qui meurent à la fin de l’été, l’ensemble des individus vit de façon permanente dans la colonie, qui se multiplie par division au cours de l’essaimage. La communication interindividuelle est très développée et comprend, en particulier, un langage de recrutement.
L’abeille dans la préhistoire L’apparition des abeilles serait liée à celle des angiospermes, qui produisent nectar et pollen. Une abeille fossile du genre Electrapis, de la tribu des Apini, a été découverte dans l’ambre de l’éocène. Elle aurait vécu il y a quarante millions d’années. D’autres abeilles retrouvées dans des couches fossiles montrent une rapide évolution des caractères morphologiques pendant l’oligocène, mais il y aurait eu peu de changements depuis les trente derniers millions d’années.
Apis mellifera dans la classification systématique
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Abeilles solitaires et abeilles sociales La distinction entre abeilles « solitaires » et abeilles « sociales » est essentiellement classificatrice car il existe maints degrés de socialité entre les premières, qui construisent leur nid seules, nourrissent les immatures et meurent avant la naissance de leur progéniture, et l’« eusocialité », plus haut degré de socialité.
Les sociétés d’abeilles • L’eusocialité se caractérise par la division du travail entre individus adultes, la coopération dans l’entretien du couvain et le chevauchement des générations. Les abeilles eusociales, dont fait partie le genre Apis, vivent en colonies populeuses, formées d’individus de deux castes différentes qui passent l’hiver ensemble (colonies pérennes). Une reine produit les œufs, et de nombreuses ouvrières vont assurer différentes tâches indispensables à la survie de la colonie. La reine est morphologiquement différente des ouvrières et inapte à vivre seule ; les ouvrières sont incapables de copuler. La colonie se reproduit par essaimage. • Dans les formes intermédiaires entre espèces eusociales et solitaires, on trouve des abeilles qui se regroupent en petites colonies d’individus de la même génération dans le même nid, partageant les tâches entre des individus qui pondent et des ouvrières qui s’occupent du nid et de son approvisionnement. Ces sociétés sont dites semi-sociales. • Certaines espèces solitaires s’occupent des immatures en les nourrissant directement et en leur 14
Traité Rustica
de l’apiculture
donnant des soins annexes ; elles sont classées en espèces subsociales. • Il existe également des colonies dites communales, dont tous les individus de même caste se partagent le même nid et se comportent de la même façon, sans division du travail. • Enfin, on trouve des regroupements de nids d’abeilles, en particulier sur le sol. Chaque individu creuse et développe son propre terrier à côté de ses congénères ; on parle alors d’agrégations.
Qu’est-ce qu’une caste ? Ce terme s’applique aux insectes pour caractériser, dans une colonie, des groupes d’individus morphologiquement différents d’autres et possédant un ou des comportements spécialisés. Attention : même caste ne signifie pas même travail. Chez l’abeille mellifère, par exemple, les ouvrières se répartissent des tâches différentes.
Les Apoïdes sociaux Ils sont représentés par les principaux genres : • Apis, dont fait partie notre abeille ; • Melipona, qui sont des abeilles de petite taille vivant en Amérique tropicale et dont le miel est récolté par les Indiens ; • Bombus, qui comprend les bourdons.
Les Apoïdes solitaires • Les collètes sont des abeilles primitives qui transportent le pollen dans leur jabot ou entre les poils des pattes postérieures. Les abeilles des sables, comme les andrènes, possèdent une brosse à pollen sur les pattes postérieures et se distinguent des halictes et
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des mélittes par la forme de leurs nervures alaires ou la longueur de leur langue. Toutes ces abeilles creusent des galeries dans le sol en agrégations plus ou moins denses. Elles sont quelquefois inféodées à une espèce végétale ; ainsi, Melitta heamorrhoidalis se nourrit exclusivement de nectar de campanule, et les mâles dorment dans ces fleurs ! • Dans la sous-famille des Mégachilinés, les femelles possèdent un système de récolte de pollen particulier, la scopa, constituée d’une brosse de poils raides sur la face ventrale. Parmi celles-ci, les osmies sont des abeilles trapues et velues dont certaines espèces peuvent nidifier dans les cavités du bois, du sol ou même dans une coquille d’escargot ! Certaines
osmies font volontiers leur nid dans des tiges creuses, ce qui permet leur « élevage » dans des tiges de bambou ou des pièces de bois percées. La femelle organise une loge contenant une boule de pollen tassé sur laquelle elle dépose un œuf, puis elle scelle la loge avec de la glaise. Les œufs qui donneront des mâles ont une durée de développement plus courte que ceux de femelles, et sont pondus en dernier. Cela évite trop de « bousculade » lors de l’émergence des adultes : les mâles sortent en premier, puis les femelles. Les espèces du genre des Mégachiles ont la capacité de retourner leur abdomen dorsalement pour piquer. Un groupe d’espèces peu velues construisent leur nid avec des morceaux de feuilles qu’elles découpent avec leurs mandibules et qu’elles transportent à leur nid. Un autre groupe d’espèces velues le font avec de la boue ou des graviers. Les abeilles du genre des Anthidies sont trapues et généralement peu velues, avec des taches colorées sur l’abdomen. Ces espèces ont la particularité de cons truire les cellules de leur nid avec des poils végétaux ou de la résine. Enfin, il faut remarquer les abeilles du genre Coelioxys, morphologiquement différentes des autres mégachilinés, avec un abdo-
men conique sans brosse à pollen, une pilosité peu développée et un comportement de type « coucou ». Par exemple, la femelle de Stelis punctulatissima pénètre subrepticement dans un nid pendant l’absence d’une femelle osmie pour y pondre un œuf. Celui-ci éclôt le premier, et la larve qui en émerge dévore son hôte et se nourrit du pollen de la cellule. • La sous-famille des Anthophorinés regroupe également des espèces majoritairement parasites, mais aussi des espèces comme les xylocopes (abeilles charpentières), qui font leurs nids dans les bois morts. Ces espèces sont morphologiquement différentes les unes des autres et certaines peuvent être confondues avec des guêpes.
Bourdon en butinage.
Le bourdon Les bourdons (Bombus) vivent en petites sociétés initiées par une reine fécondée qui développe seule la colonie en réalisant les différentes tâches nécessaires à l’émergence d’une génération d’ouvrières. Les tâches sont alors réparties entre la fondatrice et les ouvrières, qui sont souvent très proches d’elle morphologiquement mais qui diffèrent sur le plan physiologique et comportemental. À l’automne, ces colonies produisent des reines et des mâles en quantité. Les reines fécondées quittent le nid et la colonie mère se désagrège. Ces abeilles sont classées comme eusociales primitives (elles ne passent pas l’hiver en colonie).
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guêpe , cousine de l ’ abeille
Les guêpes se distinguent des abeilles par la position des ailes antérieures, qui se replient au repos dans le sens de la longueur sans se séparer des ailes postérieures. Elles sont reconnaissables par leur couleur noire et jaune, dont les taches sont caractéristiques de l’espèce.
Le comportement social des guêpes Les guêpes constituent le groupe le plus ancien des Hyménoptères, ancêtres des fourmis et des abeilles ; on situe la divergence guêpesabeilles au milieu du crétacé, il y a environ cent millions d’années. C’est aux guêpes sociales qu’il est le plus intéressant de comparer l’abeille. Elles sont représentées par : • la sous-famille des Vespinés, avec le genre Vespula, dont les espè ces les plus répandues sont la guêpe
commune (Vespula vulgaris) et la guêpe germanique (V. germanica), et le genre Dolichovespula, dont font partie les frelons (Vespa crabro) ; • la sous-famille des Polistinés, qui regroupe les polistes (guêpes vivant dans un nid de plein air formé d’un seul rayon de cellules).
dizaines à plusieurs centaines de cellules selon l’espèce. Elle y pond et accomplit les différents travaux nécessaires au développement des œufs, qui, au début, donneront des ouvrières. Celles-ci remplaceront progressivement la fondatrice dans les tâches de construction, de butinage et de soins au couvain.
Au printemps, une femelle solitaire fécondée entame, dans un endroit abrité (sous un arbre, dans une cavité ou dans la terre), la construction d’un nid d’une dizaine de cellules qui, en fin de saison, comprendra quelques
Les sociétés de guêpes sont dites annuelles : à l’automne, la colonie produira des mâles et de futures reines en quantité ; le nid sera déserté et les jeunes femelles fécondées hiberneront dans un abri, généralement seules.
LES DIFFÉRENCES ENTRE GUÊPES ET ABEILLES • Les nids de guêpes sont faits d’une sorte de papier élaboré avec des fibres végétales récoltées et mélangées à de la salive. Les cellules des rayons sont orientées vers le bas. • La division du travail et les systèmes de communication sont plus développés chez les abeilles. Chez les polistes, tous les individus sont morphologiquement semblables et capables d’assurer les différentes tâches. • Les populations d’abeilles sont pérennes (elles passent l’hiver dans la colonie d’origine), à l’inverse des guêpes. • Contrairement aux abeilles, les guêpes possèdent un aiguillon lisse qui leur permet de piquer plusieurs fois leur cible sans y perdre la vie. • Bien qu’on la voie prélever du nectar, la guêpe est surtout carnivore (insectes et leur larves, fragments de viande, etc.), elle ne produit pas de miel et elle ne fait pas de provisions pour l’hiver, à la différence de l’abeille, consommatrice de pollen et du miel qu’elle produit.
Guêpe poliste (gallicus) sur son nid.
Guêpe Vespula vulgaris.
Ouvrière butineuse d’Apis mellifera.
Abeilles domestiques et pollinisateurs sauvages La pollinisation des plantes est assurée par les abeilles domestiques et des milliers d’espèces différentes de pollinisateurs sauvages, très éloignés les uns des autres. Des bourdons, des papillons, des osmies… On dénombre ainsi près de mille sortes d’abeilles sauvages sur notre territoire, le plus souvent solitaires, dont quelques-unes, dotées de langues très longues, peuvent visiter des plantes bien précises. Certaines d’entre elles ne pollinisent même qu’une seule plante. Quelques naturalistes se sont interrogés sur une éventuelle concurrence entre abeilles domestiques et pollinisateurs sauvages. L’implantation de ruchers de plusieurs dizaines de colonies par des apiculteurs dans des zones sensibles ne priverait-elle pas certains pollinisateurs d’une partie de leur alimentation, et ce phénomène ne contribuerait-il pas à leur diminution ? Pour le monde scientifique, cette concurrence est, à ce jour, loin d’être démontrée. En revanche, toutes les études convergent : la complémentarité entre abeilles domestiques et pollinisateurs sauvages contribue à améliorer considérablement l’efficacité de la pollinisation.
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2.
B I O L O G I E
Le
D E
L ’ A B E I L L E
corps de l’abeille
Bien que l’on puisse quelquefois la confondre avec quelques abeilles solitaires, l’abeille domestique a une morphologie bien à part des autres insectes, avec des différences marquées entre les trois castes : la reine, l’ouvrière et le mâle.
Le corps
mandibule
palpes labiaux
thorax
tête
abdomen
CORPS DE L’OUVRIÈRE
• Chap. I Mieux
antenne
langue
Le thorax et l’abdomen sont reliés par un pétiole situé entre le premier segment abdominal (qui est en fait soudé au thorax) et le deuxième segment abdominal. Le tube digestif, les systèmes circulatoire, nerveux et respiratoire passent par le cou et le pétiole.
de l’apiculture
œil composé
La tête est une capsule ovoïde qui, extérieurement, présente deux yeux composés et trois ocelles, deux antennes et les pièces buccales. Elle porte les principaux organes des sens et renferme un cerveau d’un volume important, ainsi que les glandes hypopharyngiennes, labiales et mandibulaires.
La tête et le thorax sont reliés par le cou. Il est constitué d’une membrane externe et de muscles associés aux mouvements de la tête, qui proviennent du thorax et qui lui procurent une grande mobilité.
Traité Rustica
ocelles
La tête
La cuticule entoure le corps de l’abeille. Cette membrane externe de chitine dure est recouverte de poils, et forme un exosquelette en trois parties : la tête, le thorax et l’abdomen. Les muscles, qui agissent directement sur les articulations de ces parties ou par déformation de l’exosquelette, se trouvent à l’intérieur de celui-ci.
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TÊTE DE L’OUVRIÈRE
c o n n a î t r e l ’ a b e i ll e
tergum (1er tergite de l’abdomen) tergites stigmate
membrane intersegmentaire
points d’insertion des ailes glande de Nasanov
sternites sternum
deuxième paire de pattes
troisième paire de pattes
glandes cirières
première paire de pattes
THORAX ET ABDOMEN DE L’OUVRIÈRE
Le thorax Situé entre la tête et l’abdomen, le thorax est constitué de trois segments communs à tous les insectes, plus une extension du premier segment abdominal (spécifique des hyménoptères). Il porte les éléments locomoteurs de l’abeille : deux paires d’ailes membraneuses et trois paires de pattes, et contient des muscles puissants pour les faire fonctionner. Trois paires d’orifices respiratoires appelés stigmates débouchent symétriquement sur le côté du thorax. Les pattes sont composées de pièces articulées : la hanche, le trochanter, le fémur, le tibia et le tarse
avec ses cinq parties, dont la dernière porte des griffes et une pelote adhésive. Le thorax abrite aussi les glandes labiales thoraciques, qui, connectées aux canaux des glandes labiales de la tête, s’ouvrent dans la bouche.
L’abdomen L’abdomen comprend sept segments reliés entre eux par une membrane intersegmentaire et formés chacun d’une partie supérieure, le tergite, et inférieure, le sternite. Le tergite recouvre en partie le sternite. La taille de l’abdomen peut varier grâce à un système musculaire permettant l’extension ou le repli de la membrane qui relie les
tergites et les sternites ainsi que les différents segments abdominaux. L’abdomen porte sept paires de stigmates. Chez l’ouvrière, il comprend les plaques des glandes cirières sur les sternites 4 à 7 et la glande de Nasanov, productrice de phéromones, sur la membrane intersegmentaire des tergites 6 et 7. Le dernier segment s’ouvre vers l’appareil vulnérant, l’appareil reproducteur et le rectum. L’intérieur de l’abdomen contient une grande partie du système respiratoire trachéen, le système digestif et reproducteur, et l’organe venimeux pour les reines et les ouvrières. 19
Les miels monofloraux
Le miel de lavande Le miel de lavande représente un des fleurons de la gamme produite sur notre territoire. Les apiculteurs n’hésitent pas à parcourir de très grandes distances pour installer leurs colonies dans les zones de culture de la lavande et du lavandin. AIRE DE RÉCOLTE
Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, sud de la Drôme, Vaucluse, Var et, de manière sporadique, Ardèche et Gard.
FLORAISON
De fin juin à début août. Très régulière et progressive. Cependant, la mécanisation puis la récolte dite « en vert » ont considérablement réduit la durée de floraison.
RÉCOLTE
Fin juillet. Rarement nulle mais variable. Les périodes de sécheresse et de mistral s’avèrent très préjudiciables.
COULEUR
Très clair lors de la récolte, le miel de lavandin blanchit lors de la cristallisation. Le miel de lavande fine demeure, lui, jaune doré.
PARFUM ET SAVEUR Dégageant des effluves puissants, discrètement acide, le miel de lavande sécrète un bouquet de saveurs fruitées et colorées. Long en bouche. CRISTALLISATION
La granulation intervient au bout de quelques mois, et sa finesse varie selon l’espèce butinée. Plus rapide et plus fine sur les miels de lavandin, elle se montre un peu plus grossière pour les miels de lavande.
CONSERVATION
Excellente.
CARACTÉRISTIQUES Lors de l’analyse pollinique, la proportion de pollens de lavande s’avère très réduite ; elle ne permet donc pas d’authentifier à elle seule un miel de lavande. Le miel de lavande entre dans la composition des nougats de Montélimar. Il est également employé en cosmétique : savons, shampooings…
Au début des années 1990, les essences de synthèse concurrençaient l’exploitation de la lavande naturelle au point que les surfaces cultivées se réduisaient considérablement. La filière s’est organisée et les pouvoirs publics ont pris des mesures financières fortes pour dynamiser cette culture. Cependant, les lavandes subissent des attaques de prédateurs brouteurs de hampes florales, ce qui suscite des traitements chimiques peu compatibles avec les abeilles…
518 T r a i t é R u s t i c a
de l’apiculture
• Chap. XII Guide
des miels
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