FOCUS F.W.I
GÉNÉRALISTE • GRATUIT • #7 • SEPT- OCT 2015
FOCUS FWI | 1
B E A U T Y
L O U N G E
by Karine GATIBELZA Soin du visage et du du corps • Make up • Dermographie Beauté mains et pieds • Extension de cils • Vernis semi permanent
Imm. Technopolis 2 - ZI de Jarry - 97122 BAIE-MAHAULT (Près de la patisserie Gabriel et de la nouvelle Poste)
Tél.: 0590 810 495 - Email: makeupbox@hotmail.fr 2 | FOCUS FWI
FOCUS FWI | 3
L’HUILE DES ANTILLES AUX VERTUS EN OR Depuis la nuit des temps, les huiles ont toujours été des matières premières de choix pour les produits cosmétiques. Citons par exemple la première « cold cream » fabriquée au IIème siècle et contenant de l’huile d’Olive. Ce succès est dû à leurs nombreuses propriétés. Alors comment s’y retrouver et surtout comment distinguer les huiles végétales des huiles synthétiques ?
L’HUILE DE GALBA LE SOIN 3 EN 1 MIEUX COMPRENDRE LES HUILES HUILE VÉGÉTALE
• Origine : Plante oléagineuse: riche en huile, extraite de ses graines ou de ses fruits. • Molécules actives : Acides gras mono et polyinsaturés, insaponifiables (composés phénoliques, vitamines, stérols...) • Vertus: Les propriétés des huiles végétales varient selon l’espèce. On note des vertus anti-oxydantes, émollientes, cicatrisantes, nourrissantes, régénératrices, apaisantes,… • Valeur nutritive : acides gras essentiels, vitamines A,B,C,D,E,H,K,PP • Huiles végétales de Guadeloupe : Huile de coco, huile de carapate, huile d’avocat, huile de maracudja, …
HUILE MINÉRALE
• Origine : Dérivés du pétrole • Molécules actives : Hydrocarbures • Valeur nutritive : Aucune • Vertus : Emollientes, lubrifiantes • Exemple d’huile minérale ou de synthèse : Paraffine, vaseline, esters synthétiques
CONSEIL PRATIQUE
Comment reconnaître les huiles végétales sur les emballages des produits cosmétiques?
Les huiles végétales sont inscrites avec leur nom scientifique (souvent en 2 mots) suivi, parfois, de la partie de la plante d’où a été extraite l’huile, suivi de oil. Exemple : Persea Gratissima oil (huile d’avocat), Passiflora incarnata seed oil (huile de maracudja). Attention si elles ne sont pas en début de liste, elles sont en faible proportion!
4 | FOCUS FWI
SOIN DES CHEVEUX
Pour des cheveux brillants de vitalité! Un cheveu « normal » produit la bonne quantité de sébum, ce qui le lubrifie. Il est alors doux, brillant et facile à coiffer. Il sert également de barrière contre les agressions extérieures que le cheveu subit au quotidien (soleil, mer, produits lavant agressifs,…). En apportant un complément de lipides aux cheveux secs et abîmés, l’huile de Galba permet au cheveu de restaurer sa protection naturelle et de retrouver sa brillance et sa douceur.
SOIN DE LA PEAU
Pour une peau sublimée! L’huile de Galba est riche en vitamines, stérols et phospholipides qui nourrissent le film hydrolipidique de la peau. Son apport en acide gras essentiels et en phytostérols lui confèrent des propriétés apaisantes et régénératrices. En plus de son action nourrissante, l’huile de Galba booste la régénération des cellules de la peau. Vous retrouvez alors une peau en bonne santé et bien hydratée!
SOIN DU VISAGE
Pour rajeunir de jour en jour! Le vieillissement cutané est induit par la présence de radicaux libres à la surface cutanée, perturbant le bon renouvellement des cellules de la peau et de ce fait accélérant son vieillissement. Les molécules anti-oxydantes de l’Huile de Galba se comportent comme une « véritable police de la peau », interpelant ces radicaux instables et la protégeant ainsi contre le vieillissement accéléré. La peau retrouve un aspect lisse et jeune.
FOCUS FWI | 5
6 | FOCUS FWI
édito Tous les indicateurs sont dans le rouge. À la crise économique qui s’aggrave s’ajoute une crise identitaire de plus en plus aiguë. La maison Guadeloupe brûle mais la sphère politique persiste à ne penser qu’aux échéances électorales. Ainsi, les grandes conférences d’y hier ont laissé place à des midis-minuits, des déjeuners champêtres où l’on gave la population. Quoi de mieux que de divertir un peuple qui se meurt. Ceux-la même sont-ils coupables ou le sommes-nous, nous. Nous qui acceptons d’être nourris au lance-pierre et acceptons la corruptibilité. Nous sommes assurément des esclaves modernes ; et la meilleure façon de préserver le peuple dans cet état de servitude perpétuel et inconscient est de l’affranchir juste assez, de manière à lui laisser croire en une liberté pourtant fictive. Si les chaînes ne se matérialisent plus, elles sont pourtant là ! Certes plus dans nos pieds, mais belle est bien présente dans nos têtes. À tel point qu’un coma d’idée s’est emparé de nous, laissant nos esprits comme anesthésiés. Nous vivons dans un monde galvaudé, à une époque caractérisée par une expression muselée, une opinion manipulée, un
pouvoir concentré et des liens sociaux rongés. Si l’avenir n’est écrit nulle part, il est des situations que seul un miracle pourrait résoudre. Ainsi de la capacité de nos politiques à rendre confiance aux citoyens, condition nécessaire quoique non suffisante pour les placer dans la posture la plus adéquate face à la tempête qui souffle sur le Pays. D’autant plus que, sans confiance du pays, sans résultats et surtout sans cap, que restera-t-il à ceux qui nous gouvernent? Des discours, un mandant, un titre, la soif du pouvoir… En cette rentrée électorale, ils nous arrivent tout de même de bonne nouvelle : nos politiques s’aperçoivent enfin que le Pays Guadeloupe ne répond plus. Mauvaise nouvelle : ils n’ont toujours pas compris que ce sont eux, ou plus exactement l’idéologie qui les animent, qui la progressivement sabotée. Comme le disait Edgar Faure, « l’immobilisme est en marche et rien ne l’arrêtera. Pour certains, le changement viendra de l’autre, l’homme providentiel : il est passé par ici, il repassera par là. Mais le changement ne se passera pas par les urnes… car nous sommes le changement.
Ken Joseph, Rédacteur en Chef
FOCUS FWI | 7
Blouson
69,99
€
À L’ÉTAGE DE DESTRELAND 8 | FOCUS FWI
Blouson
59,99
€
FOCUS FWI | 9
FOCUS SEPTEMBRE - OCTOBRE 2015 FOCUS / ÉDITION RUNWAY 97100 BASSE-TERRE M. contact@agence-runway.com
Rédacteur en Chef Ken JOSEPH
ken.joseph@agence-runway.com Directeur de Publication : Mike MATTHEW mike.matthew@agence-runway.com Rédacteurs Ken Joseph, Pierre-Yves Chicot, Caroline Lacoma - Salomé. B - Marc Lemoine Bruno. G - C.M - MG2R - Marcelle. M Georges. J - Carole. J Invitée de la Rédaction Jocelyne Beroard
Département Artistique
Direction Artistique : Agence Runway Graphisme : Agence Runway
Régie Publicitaire
Agence Runway : P. 0690 589 688
Crédits photos:
Éric Corbel, Jocelyne Beroard, Michel Bocande, Cédrick Isham Calvados, Phytobôkaz, Logan Abassi, Alexandre Palombo, WWF, Ville de Baie-Mahault, Georges-Emmanuel Arnaud, Cancerdusein.org, BMW, Tendacayou, Myriam Maxo, Pink Ribbon, Estée Lauder, Beoplay, Leica, Echoes, Huawei, Marantz, Apple, Ibeyi, Alpha Bondy, Soul Power, Dior, Chanel, Valentino, Paul Smith, Zenith, Burberry, GLCO, Kingsman, Czech&Speake, Bamford Grooming, Prada, Nars, Cerruti 1881, Yves Saint-Laurent, Paco Rabane, Lancôme, Versace, Clinique, Fendi, Louis Vuiton, Cartier, Chaumet, De Grisogono, Bvlgari, Jaquet Droz, Rado, Pankhurst London, Isaia, Miansai.
Impression : En Union européenne Distribution : Colibri Distribution ISSN 2425-729X
Remerciements
En couverture, Tahiana Gustave et Rainer Boucard - Agence Saint international Jamaica United -, photographié par Éric Corbel. Mise en beauté par Karine Gatibelza. Tahiana porte un ensemble jupe taille haute,
Glam Ethnik. Collier, Showroom B. Sandales noires, Eram. Rainer porte une chemise modern slim structurée, bermuda imprimé et ceinture en cuir, Mango. Nœud papillon by Mike Matthew. Espadrilles sparte daim, grenat, Mango. 10 | FOCUS FWI
Jocelyne Beroard, Karine Gatibelza, Nadine Ramin, Kémé Roots, Nathalie Julan, Rainer Boucard, Agence Saint international Jamaica United, Tahiana Gustave, Sophie Corvo, Éric Corbel, Air Caraïbes, Dylan, Sandra, Sébastien Célestine, Yoane Pavadé, Saïdou Bernabé, Marie-José Catho, Fondation Cartier, Martine, Étienne.
FOCUS FWI | 11
16
TRIBUTE : KONJIGÉ LANMOUN A LENFINI PAR JOCELYNE BEROARD
Sommaire MAGAZINE
26
LE MYTHE D’UNE SOCIÉTÉ POSTRACIALE
16 19 20 24 26 28
Tribute : Patrick Saint-Éloi Billet d’humeur Obsessions Focus Mécanique du temps On ne va pas se mentir L’air du temps
DÉCRYPTAGE
30 L’impitoyabilité politique 32 L’origine du conflit GUSR - PS
GRAND ANGLE
34 Litanie présidentielle : le chômage 37 Les clés pour inverser la courbe du chômage 38 Pôle emploi, à l’épreuve de l’immobilisme
34
GRAND ANGLE LITANIE PRÉSIDENTIELLE 12 | FOCUS FWI
SOCIÉTÉ
40 La vie chère, un enjeu majeur de société
ENTREPRENDRE
42 Cas d’entreprise 43 Juste un mot, ENTREPRENDRE 44 Entrepreneurs : Parallel 14
PARC AMAZONIEN DE GUYANE
Un Patrimoine
pour les générations futures Le Parc amazonien de Guyane est le plus vaste parc national de France et de l’Union européenne. Il a pour mission de préserver les richesses naturelles du Sud de la Guyane. Il participe à la connaissance de la biodiversité en soutenant la recherche scientifique. La valorisation des cultures est également au cœur de ses préoccupations, et avec ses partenaires, le Parc national soutient un développement local respectueux de l’environnement sur le territoire des communes signataires de la charte. Pic Coudreau, dans le sud de la Guyane © G. Feuillet / PAG.
Saint-Élie
Papaïchton Maripa-Soula
CAYENNE
Saül Camopi
Zone de coeur (priorité protection) Zone d’adhésion (priorité développement durable)
FOCUS FWI | 13
VOUS AVEZ UN PROJET INNOVANT
DE DÉVELOPPEMENT D’ENTREPRISE DANS LES DOMAINES :
DES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DES ÉNERGIES RENOUVELABLES, DE L’AGRO-TRANSFORMATION, DES SCIENCES DE L’INGÉNIEUR ?
ère
1 E R È I N I P PÉ a Postulez à l
S E S I R P E R D’ENT S E T N A V O INN uadeloupe de G
POUR PLUS D'INFORMATIONS ET ACCÉDER AU DOSSIER DE CANDIDATURE : www.baiemahault.fr
14 | FOCUS FWI
OU CONTACTER LA VILLE DE BAIE-MAHAULT : 0590 99 97 16 OU 0590 OU PAR E-MAIL : pepiniere.audacia@baiemahault.fr
26 59 60
48 Accompagner la création pour aider 50 Audacia, pépinière d’entreprises innovantes
SANTÉ
52 La mammographie plus de mal que de bien ?
PLACEMENTS
56 Impôts, les clés pour payer moins
ENTRE-DEUX
58 Littérature 60 La minute, High-Tech 61 Musique
40
LA VIE CHÈRE UN ENJEU MAJEUR DE SOCIÉTÉ
MOTEUR
62 BMW X6 M, X puissance M
AVANT-GARDE 64 68 72 78 79
Exhibition : Hair Style Beaux-Arts : Beauté du Congo Évasion : La Guyane, au naturel À la carte : Le poisson rouge | Tendacayou Dégustation, tout en rosé
MODE 80 81 82 84 85 86
Focus, hommes selects Le Bain du mâle Beauty Tentation Fendy Horlogerie femme Envie de Mode : Ethnic Roots
65
52
LA MAMMOGRAPHIE, MODE : L’APPEL DE L’EXOTISME PLUS DE MAL QUE DE BIEN ?
86
MODE, ETHNIC ROOTS FOCUS FWI | 15
16 | FOCUS FWI
KONJIGÉ LANMOU A LENFINI
I
signé
Jocelyne Beroard
Il y a des dates que je tâche d’oublier, celles des départs… Je fête plus volontiers celle des naissances, des débuts, pour sans doute remercier un Dieu, des parents ou la vie, de nous avoir offert le plaisir de rencontrer cette personne… et la côtoyer pendant 20ans… Comme chacun d’entre nous, Patrick a grandit avec Kassav’ et a aussi fait grandir Kassav’. J’appelais Jean-Philippe et lui, mes petits frères, je suis leur aînée de deux ans, mais en fait, en plus des autres, ils étaient mes grands frères musicalement. Depuis plusieurs années je reviens régulièrement sur les textes du groupe, chose que font peu de gens… et lorsqu’on jette un œil sur ceux de Patrick on est agréablement surpris par tant de diversité de thèmes. Patrick qui a commencé comme un latin lover, mignon et plaisant à un grand nombre de femmes avait une grande sensibilité, de l’amour très certainement, un sens de l’observation, de la retenue et de la discrétion. On les retrouve dans ses chansons. Il y a un style St Eloi qui a inspiré plus d’un. Je me souviens des débuts où les hommes n’en étaient pas très fan, sans doute parce qu’il plaisait trop aux femmes…? Le fait est qu’il avait les mots pour nous séduire. Nous rêvions toutes que nos hommes nous parlent ainsi, et ces derniers ont mis du temps à juste comprendre que c’était ce qu’il fallait faire pour au final l’apprécier… Jean-Philippe avec « Bel Kréati » initie le zouk-love, et Patrick le sublime ensuite. Jean Philippe était sans doute le plus proche, son ami-frère. Il m’a souvent raconté leurs passions communes. Patrick jouait bien de la batterie de la guitare et du tambour. C’est d’ailleurs lui qui joue de la batterie sur plusieurs titres du premier album de Pipo « Ti Coq ». Il n’est pas étonnant que, parallèlement à la combinaison Georges-Jacob, ils enregistrent deux CD en collaboration : « Bizness » et « Martheloi ». Il n’était pas question de critiquer la société pour les deux, mais de livrer un regard lu-
cide et pousser chacun à réfléchir sur son rôle. A Paris, ils furent colocataires d’un appartement et Patrick qui aimait cuisiner, excellait en la matière. Du blaff de poisson au bœuf bourguignon, Pipo se régalait. Amoureux du silence, la pêche était leur autre passion. Avec son ami-frère dès que l’occasion se présentait, pêche à la ligne ou pêche au gros à Tahiti, l’île Maurice ou au pays, les compères ne la rataient pas. Ils étaient aussi inséparables lors de sorties en boite les jours off. Patrick ne critiquait pas les gens, et si il livrait un agacement quelconque, c’était une confidence entre amis qui devait s’évanouir. Sa famille comptait beaucoup et quitter Kassav en 2002 fut une douloureuse décision qui lui permettait, entre autres, de la retrouver. Nous avions des rapports pleins de tendresse. J’étais plus explosive que lui et m’énervais au quart de tour. Il me calmait. C’est un cadeau d’avoir quelqu’un qui sent lorsque ça ne va pas et vous appelle… Comme beaucoup d’entre nous, antillais, la susceptibilité était un de ses traits de caractère et j’avoue que quelques fois on n’osait pas tout dire pour éviter de le froisser, car Patrick sous son air calme était aussi plein d’une énergie que nous ne voulions pas éteindre avec des histoires qui n’auraient plus d’importance le lendemain. Il fallait le voir à son premier Olympia posséder la scène, bouger, danser et interpréter tous ces titres qu’avec le timing des concerts du groupe chacun a du mal à proposer. Pince sans rire, il faisait des blagues en douce et ne riait pas le premier, mais ses fossettes que j’aimais redécouvrir béatement, le rendaient encore plus beau. Nous suivions son parcours hors Kassav’ et allions voir ses concerts lorsque nous le pouvions tout comme il venait voir jouer le groupe, son groupe. Il me manque, alors je me console en l’écoutant conjuguer l’amour à l’infini…
FOCUS FWI | 17
VIVEZ L’EXPÉRIENCE 100% INTERACTIVE Chercher la perfection en tout. Prendre le meilleur de ce qui existe et l’améliorer. Et, quand rien n’existe, le concevoir.
FOCUS est le
résultat d’une synergie
intergénérationnelle, qui démontre qu’ensemble
et qu’au-delà de nos
différences, que nous sommes capables de construire.
Nous gardons l ’idée que toute création ne vaut
que si elle résulte d’une pulsion intellectuelle,
artistique et émotionnelle. Que si elle provoque une
révolution harmonique, une explosion, une renaissance, le désordre d’un nouvel
ordre intellectuel inspirant et inspiré.
LE MAGAZINE D’UNE NOUVELLE GÉNÉRATION WWW.FOCUS-FWI.FR 18 | FOCUS FWI
BILLET D’HUMEUR
LORSQUE LA FABRIQUE À SYMBOLE EST EN PANNE... Billet signé par Caroline Lacoma
É
tant blogueuse, j'ai l'habitude d'écrire souvent. Je trouve l'inspiration assez facilement,mais lorsque j'ai dû écrire sur la Guadeloupe,entres autres, j'ai été victime du syndrome de la page blanche et je me suis remise entre les mains de Madame Procrastination. Non pas parce que j'étais trop paresseuse ( enfin si un peu quand même...Mais ce n'est pas le sujet de l'article ! ) mais surtout parce que c'était la première fois qu'on me demandait d'écrire sur la Guadeloupe...sur MA Guadeloupe. Pour être honnête, c'est un sujet que j'ai souvent évité. Il aurait été facile pour moi de présenter cette petite île à la blogosphère mais je ne l'ai pas fait. Pourquoi ? Tout simplement,parce que très tôt je me suis mise dans une « diaspora mentale ». C'est triste à dire, mon corps est en Guadeloupe cependant mon esprit est aux quatre coins du globe. Au moment où je me suis décidée à parler de la Guadeloupe telle que je la vois, j'ai commencé à réfléchir à ce terme ( que 99,9% des Guadeloupéens doivent connaître ) : « Guadeloupe, Terre de Champions ». Google m'informe qu'un champion est l'« ardent défenseur d'une cause » et/ou une « personne remarquable,de qualité exceptionnelle.» et moi je rajouterais, une personne en laquelle les autres peuvent s'identifier. À la lecture de ces définitions, j'ai commencé à remettre en question ce terme « Terre de Champions ». On l'entend partout, souvent, on s'en vante d'ailleurs. Mais il ne semble pas résonner dans nos oreilles, ni dans nos vies, peut-être la preuve, qu'elle n'est pas si évidente que ça. De plus, j'ai toujours trouvé cette expression extrêmement réductrice, dans le fond. En général, lorsque nous acclamons une célébrité guadeloupéenne, elle évolue soit dans le monde de la musique ou du sport. Ce qui révèle le fait que nos sociétés antillaises mettent en valeur principalement les acteurs du divertissement. Je ne sais pas pour vous, mais moi, je ne me suis jamais identifiée en un de nos champions. On ne connaît pas ou alors que très peu leurs histoires personnelles. Cela explique certainement le fait que la plupart de nos héros, modèles, personnes en lesquelles nous nous identifions ne sont pas Guadeloupéens, ni même antillais. À quel moment ai-je mis de coté mon identité antillaise pour me construire avec d'autres influences ? Je crois que cela a commencé depuis toute petite. Je me revois encore chérissant mes poupées Barbie (blanches et longilignes ) plus que ma propre vie. Aujourd'hui, ça n'a pas réellement changé puisque si vous me demandez quelles sont les personnalités qui m'inspirent. Je vous répondrai certainement Maya Angelou, Helen Keller, Lupita N'yongo, Oscar Pistorius (avant qu'il ne tue sa fiancée, of course.). Je suis certaine de ne pas être la seule dans ce cas. Le problème est que nous limitons nos champions à leurs exploits.
Parlons par exemple d’Admiral T. Au-delà de l’image du gars qui est l’apogée de sa carrière et qui fait danser le Zénith entier, Admiral T vient du ghetto. Je veux dire, avec une histoire comme la sienne on aurait pu faire un véritable symbole de combativité pour la jeunesse ! Au lieu de ça, il est le plus souvent réduit à un moyen de divertissement. Bon, je sais bien, une école a été baptisée à son nom. Et après ? Lorsque je passe devant cet établissement je ne pense pas à ce jeune venant du ghetto qui a été assez courageux pour réaliser ses rêves coûte que coûte. Non. Je pense à un homme populaire qui gagne bien sa vie. Est-ce ce dont nous avons besoin, nous, jeunes guadeloupéens ? Je laisse à chacun le soin de répondre. Si vous interrogez un jeune américain sur les personnalités auxquelles il s’identifie je suis prête à parier que la plupart viendront des États-Unis. Cependant, si la même question est posée à un jeune guadeloupéen ça m’étonnerait qu’il réponde Patrick Saint-Eloi ou Laura Flessel. En tout cas, ce ne seront pas les premiers noms qu’il aura en tête. La différence est que la société américaine sait se servir de ses champions pour en faire des mythes, des symboles. Qu’en est-il de nous ? Peut-être que notre machine à Symboles est cassée ? Elle reste bloquée à la phase « Champions ». Mais, je veux rester lucide et m’inclure dans le lot. Nous jouons souvent la carte de la mauvaise foi. Lorsque l’affaire Cédric Cornet a surgi brutalement, les esprits se sont réveillés pour prendre part à ce fait « juteux », et les actions qu’il a faites pour la Guadeloupe et surtout pour la jeunesse ont semblé lointaines,presque comme si elles n’avaient jamais existées. Si les accusations se révèlent vraies cette image symbolique de cette jeunesse prenant une part active dans la vie politique de son pays sera oubliée, pour ainsi laisser place au stéréotype du trentenaire influent qui a une relation interdite avec une mineure. Évidemment, si Cédric Cornet est coupable je n’excuserais en rien son comportement mais je trouverais dommage de passer aux oubliettes des actions audacieuses et innovantes. La conclusion qu’il faudrait tirer de cette histoire est, que nous avons une vision trop superficielle du champion dans nos sociétés antillaises. Par conséquent, ils sont peu assimilés à des moteurs de développement. Je pense que cette montée de violence et de décadence de la jeunesse antillaise est dû à ça cette mauvaise exploitation, qui d’ailleurs engendre une crise identitaire. Qui sommes-nous vraiment ? À qui voulons-nous ressembler ? Lorsqu’on me parle de Champions antillais, je ne vois que de grandes performances et quelque part, ce n’est pas normal. J’aurais souhaité voir des Symboles de combativité, d’endurance, d’espoir. J’aurais aimé voir en eux des grands frères, des grandes sœurs dont les histoires personnelles me rappellent que tout est possible à celui qui y croit. Évidemment, il y a des choses merveilleuses et des gens extraordinaires aux Antilles. Mais aujourd’hui c’est ce que j’avais envie d’écrire sur ma Guadeloupe... cette Terre de Champions. FOCUS FWI | 19
(OBSESSIONS FOCUS)
Le Doudou en Wax
By Myriam Maxo
20 | FOCUS FWI
Be Creative « À travers mon travail, je souhaite réunir et fusionner les cultures afin de répondre à un nouveau marché, celui de ‘l’ethnique diversité’. Je les relie les unes aux autres par le biais de symboles, de formes géométriques, de couleurs, de formes graphiques et urbaines. Les produits que je réalise sont le prolongement de ma vision du monde : un univers où le métissage est roi. » Diplômée du London College of Communcation, Myriam Maxo réalise des créations hybrides, qui la pousse à aller au-delà de son rôle d’architecte d’intérieur pour s’imposer comme une artiste. Ses créations s’organisent autour de trois énergies fondamentales : L’énergie chromatique, graphique et urbaine. Avec un style électrique, elle propose des réalisations originales et uniques, qui en font d’elle une figure d’exception dans le paysage actuel du design d’intérieur. Son travail est inqualifiable car surprenant et inattendu. L’uniformisation de masse ne fait pas parti de son vocable, bien au contraire chaque création est unique et en édition limitée. Ses réalisations se situent entre design en tant qu’objet fonctionnel et art en tant que projet expérimental, invitant à la réflexion et transcendant les frontières.
LE DOUDOU WAX. Pièce enchantée pour les enfants, souvenir d’enfance pour les plus grands et objet de design pour les adultes, le doudou parle à toutes les générations et à toutes les sensibilités. Le Doudou en wax est assurément l’une des créations les plus emblématiques de l’artiste. Cet objet est l’incarnation même de son principal leitmotiv : transcender les frontières. Fait de tissu wax, sa vision invite au voyage, à la curiosité, il crée un véritable pont culturel. Objet de douceur, il a fait succombé Beyoncé qui en a fait le doudou de sa fille Blu Ivy. En effet, la reine de la pop, en avril dernier, à publier sur sa page une photo du doudou en wax baptisé « DD ». Une publication qui obtient 88 000 likes ! Un sacré coup de pub pour la jeune antillaise-sarcelloise qui voulait selon ses mots « sortir du lot ». Sa prochaine étape : la Maison Blanche! « je rêve d’offrir un doudou au président Obama » déclare-t-elle au site la Parisienne. Et nous le lui souhaitons :). Doudou petit modèle 95 €, grand modèle 240 € en vente sur ww.myriammaxo.com
+
FOCUS FWI | 21
(OBSESSIONS FOCUS)
LES LÉGENDES NE MEURENT JAMAIS
Elle
Lui
Les intemporelles Il est de ces parfums dont le seul nom évoque une véritable légende, des fragrances uniques et intemporelles qui éveillent les souvenirs et l’imagination. Ces effluves inégalées et inégalables ont su traverser des décennies avec élégance, en marquant toute une génération et devenant sans conteste des incontournables. 1. L’inévitable. N°5, l’essence même de la féminité. Un bou-
quet floral poudré sublimé par un flacon iconique aux lignes minimalistes. Un parfum mythique et intemporel. Eau de Parfum flacon Chanel N°5, à partir de 88,50 €. 2. Le Classique. Ce grand classique de la Parfumerie masculine incarne parfaitement l’élégance de Monsieur Dior : un équilibre de simplicité, de naturel et de distinction. Eau de Toilette Eau Sauvage, à partir de 65,50 €. 22 | FOCUS FWI
FOCUS FWI | 23
#MÉCANIQUE DU TEMPS
LE GRAND BAZAR
OCTOBRE ROSE
C
haque année, 85 000 hommes et 63 000 femmes meurent du cancer en France. Ces chiffres élevés font du cancer la principale cause de mortalité, et les français sont 51 % à le savoir, selon une enquête Ipsos pour la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer. Pas étonnant, que pour 57 % des Français, le cancer soit la maladie la plus crainte, devant l’Alzheimer (19 %), le sida (8 %) ou les maladies cardiovasculaires (8%). Ils sont même 72 % à estimer probable qu’ils développent un cancer. 1 femme sur 8 risque de développer un cancer du sein. Chaque année, le dépistage précoce permet de sauver des milliers de vie. Avec 48 800 nouveaux cas relevés en 2012, le cancer du sein frappe toujours lourdement. La riposte thérapeutique n’en est que plus intense : les progrès sont constants, et les armes, affûtées pour gagner en ne sacrifiant ni la féminité, ni la qualité de vie. La sénologie est entrée dans l’ère du sur-mesure. Car il n’y a pas un cancer du sein, mais des cancers du sein. Il y en a presque autant que de types de femmes. De là est né l’enjeu actuel de la médecine personnalisée : déployer l’arsenal thérapeutique le plus puissant et le plus efficace possible en regard du cancer de chacune, en associant pleinement la femme, qui combat pour survivre. Les traitements se font donc moins invasifs, et les effets secondaires, plus limités ou mieux jugulés qu’avant,
24 | FOCUS FWI
pour une force de frappe similaire, voire supérieure. Car, au-delà du front thérapeutique, la guerre contre le cancer se gagne aussi par la qualité de vie. Parce que rester debout, dans la vie, c’est déjà une bataille de remportée. Et une force pour faire le voyage vers la guérison. Comme pour la majorité des cancers, le risque d’en être atteinte augmente avec l’âge. Moins de 10 % des cancers du sein surviennent avant 40 ans. L’incidence augmente ensuite régulièrement jusqu’à l’âge de 65 ans. Ceci, associé au fait que la densité de la glande mammaire est moins importante à cet âge, justifie le choix de la tranche d’âge de 50 à 74 ans retenue pour le dépistage par mammographie. Le dépistage organisé du cancer du sein repose sur une mammographie tous les deux ans. Les causes du cancer du sein ne sont pas connues, mais les chercheurs ont pu identifier quelques facteurs à risque qui peuvent agir conjointement pour favoriser le développement d’un cancer : la vie reproductive (fécondité), l’obésité, les risques familiaux (prédisposition)… CONVAINCRE LES FEMMES DU RÔLE PRIMORDIAL DU DÉPISTAGE PRÉCOCE ET FAIRE PROGRESSER LA RECHERCHE, TELLE EST LA VOCATION DE L’OCTOBRE ROSE.
+
L’info continue dans notre rubrique santé consacrée au cancer du sein : La mamographie plus de mal que de bien? P.52
« Les détracteurs du Macte (Mémorial Acte) ont trouvé qu’en période de crise, l’argent qui y a été investi aurait pu être utilisé ailleurs. Mais je pense, moi, que les responsables politiques ont le devoir, même si cela n’est pas toujours populaire, de contribuer au savoir, à la connaissance du passé, à la reconnaissance de ce qui est dû. Le devoir de nourrir les consciences. Même si je peux comprendre que le coût de ce bâtiment suscite le débat sur une île où le chômage sévit lourdement, il existe toujours dans les milieux modestes - que je connais bien parce que j’en suis issue - cette aspiration à s’élever mentalement, à s’approprier le savoir. Et dans ces milieux là, je vous assure que les mères ne songent pas seulement à faire bouillir la marmite. Elles ont aussi, comme c’était le cas de la mienne, le respect de la culture, de la littérature, de la transmission. » Christiane TAUBIRA, L’EXPRESS
(HAÏTI)
OPEN FOR BUSINESS Cinq ans après le séisme qui a fait plus de 250 000 morts, plus de 80 000 personnes sont encore dans les camps et les trois quarts de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté. Mais Haïti, n’est pas qu’un « pays maudit » et aimerait devenir une « terre d’opportunités ». Le pari a été relevé par Digicel. Il y a près de dix ans, cette compagnie téléphonique, fondée par l’Irlandais Denis O’Brien, s’installe en Haïti et cible la masse. Elle compte aujourd’hui 4,5 millions d’abonnés, soit environ la moitié de la population haïtienne. Avec environ un demi-milliard de dollars de chiffre d’affaire, elle détient 75 % du marché et a crée plus de 1 400 emplois directs et 65 000 en comptant les vendeurs de recharge. Lorsqu’il a été élu président d’Haïti en 2011, l’ancien chanteur Michel Martely, alias Sweet Micky, n’a cessé de claironner son slogan : « Haïti is open for business ». Un slogan mobilisateur; une prise de conscience qui renvoie à admettre qu’Haïti ne saurait retrouver la voie de la démocratisation politique, de la stabilité et de la croissance sans entreprises dynamiques. Objectif : profiter de la proximité avec les États-Unis pour relever le pays. Il faut dire qu’Haïti n’a jamais été très à l’aise avec l’argent, la croissance économique, la rigueur fiscale et
la compétitivité. Et effet, le monde haïtien, vieillissant et discrédité, s’est habitué au chaos, aux crises ; donner la priorité à l’économie, aux réformes, au tourisme est un renversement de tendance sans précédent. Mais contrairement à ce qu’affirme l’opposition, tout n’est pas vain ou négatif depuis l’arrivée de Michel Martelly. Cette nouvelle donne « d’ouverture » est sans doute l’aspect le plus enrichissant du passage au pouvoir du parti rose. Ainsi, Haiti commence à mieux se familiariser avec les thèmes et les questions proprement économiques, monétaires et budgétaires. Depuis, le pays s’est spécialisé dans l’industrie du textile et a créé des zones franches qui permettent aux États-Unis de bénéficier d’avantages fiscaux. « Haïti, c’est une terre sèche et craquelée qui attend la pluie des investissements pour pousser », constate Richard Coles, à la tête de l’un des quatre plus grands groupes industriels du pays (boisson, agroalimentaire, textile, banque, transports). Mais la principale difficulté sur laquelle le pays risque de buter, comme par le passé, est cette satanée instabilité politique, née d’élections effervescentes, disons-le clairement, contestées. La prospérité et la créativité d’un peuple, d’une économie se jugent, en dernier ressort, aux capacités de ralliement, de pacification, d’abnégation patriotique et de leadership de ses élites. FOCUS FWI | 25
#ON NE VA PAS SE MENTIR
C
e ne sont pas les drames épars qui frappent les États-Unis, reflets des mauvaises relations qu’entretiennent les polices locales avec la communauté afro-américaine, mais un véritable état de crise. Un état de crise « à petite vitesse », selon l’expression de Barack Obama, révélateur de la persistance de l’un des grands maux de l’Amérique : le racisme. « Slow-Rolling Crisis » donc, par opposition aux crises paroxystiques qu’ont connus les États-Unis dans les années 1960, notamment les émeutes de Watts à Los Angeles, au départ desquelles déjà il y avait des violences à l’encontre de la communauté afro-américaine. Tandis que les États-Unis ont passé l’essentiel de ces derniers mois à se demander si une femme blanche [ la militante blanche, Rachel Dolezal, qui se faisait passé pour noire ] pouvait d’une manière ou d’une autre – par pure volonté et force d’imagination – devenir noire, la réalité a une fois de plus refusé de se laisser oublier. Pour les vrais Noirs qui ne peuvent s’offrir le luxe de se faire passer pour autre chose que ce que la société dit qu’ils sont, l’illusion de la race demeure une question concrète de vie et de mort sur l’ensemble du territoire américain. En 2015, le racisme tue encore aux États-Unis et la tragédie de Charleston (Caroline du Sud) n’est que le dernier épisode, bien que peut-être le plus grave, d’une série de violence souvent spectaculaire exercée depuis trois ans contre les Noirs – une accumulation déprimante de brutalités qui a abasourdi le pays et, semble-t-il, ébranlé le mythe d’une société postraciale grâce à l’élection de Barack Obama.
26 | FOCUS FWI
ÉTATS-UNIS
LE MYTHE D’UNE SOCIÉTÉ POSTRACIALE
«
Je dois le faire, aurait déclaré, selon des survivants, le jeune tireur de 21 ans, Dylann Storm Roof. Vous violez nos femmes et envahissez notre pays. Vous devez partir. » Et sur ces mots, après être resté tranquillement à prier avec la congrégation pendant une heure, il s’est levé et a ouvert le feu dans l’église en tuant trois femmes et six hommes. Le maire – Blanc- de Charleston, a évoqué « un acte incompréhensible et inqualifiable commis par une personne emplie de haine et à l’esprit dérangé ». Il a en partie raison, mais quand ce sont des hommes blancs, on a tendance – alors que ce n’est jamais le cas quand il s’agit d’agresseurs noirs – à décrire les auteurs de telles tueries comme des loups solitaires à l’esprit «dérangé », des individus malades qui ne représentent rien de plus qu’eux-mêmes. C’est pourtant le contraire qui est pourtant vrai – malgré d’immenses et incontestables progrès, dont le point culminant reste pour beaucoup d’entre nous l’élection hautement symbolique de Barack Obama à la présidence, une telle violence remonte des fondations même des États-Unis. Elle est tout sauf le fait d’acteurs individuels délirants et anormaux. Bien au contraire, ces explosions sporadiques sont l’inévitable expression concrète d’une constellation de valeurs et de croyances qui forment la base de cette société américaine racialement composite – une société dont il est gênant de constater qu’aujourd’hui encore elle s’avère, par nature, fréquemment hostile aux Noirs. Il est inutile d’aller chercher plus loin que la façade du Parlement de Caroline du Sud lui-même, devant laquelle un drapeau confédéré – le symbole même de l’esclavage et de la guerre civile qui a été menée pour en défendre l’institution – flotte en haut de son mât, aujourd’hui comme tous les autres jours. Ce n’est certainement pas par hasard si Dylann Roof, qui semble croire à la puissance des symboles, a décidé de prendre pour cible une église noire. Et il eût été difficile pour lui de choisir un lieu plus douloureux que l’église Emanuel. L’attaque fait suite à une longue histoire de violences contre des églises noires, dont le pire exemple fut l’attentat perpétré en 1963 par le Ku Klux Klan contre l’église baptiste de Birmingham, dans l’Alabama, où la mort de quatre fillettes marqua un tournant dans la lutte pour l’égalité.
Une Puissance à tombeau ouvert. Peu avant la tuerie de Charleston avait circulé sur Internet une vidéo où l’on voit un policier blanc, précipiter à terre une jeune Noire de 14 ans non armée et seulement vêtue d’un bikini. On le voit ensuite l’immobiliser en posant un genou sur son dos et menacer de son arme les amis de la jeune fille qui veulent lui venir en aide. Auparavant, il y avait eu le décès de Freddie Gray, un jeune Noir de Baltimore de 25 ans, mort d’une rupture des cervicales pendant sa garde à vue. Peu auparavant, à North Charleston, il y avait eu le meurtre filmé, de Walter Scott un Noir, non armé, abattu dans le dos par un policier blanc – que l’on peut voir, après les faits, placer une arme sur le cadavre pour faire croire à un acte d’autodéfense. Quelques mois avant, il y avait eu à Cleveland la vidéo de l’exécution – extrêmement rapide, moins de deux secondes après l’arrivée du policier blanc sur les lieux – de Tamir Rice, un enfant noir de 12 ans qui avait eu la malchance de jouer avec un pistolet en plastique. La nouvelle de la mort de Tamir Rice fut quelque peu occultée par le débat national provoqué par deux décisions de justice. Un policier blanc ayant abattu un adolescent noir non armé de 17 ans nommé Michael Brown à Ferguson, dans le Missouri, et un autre policier blanc qui avait été filmé en train d’étrangler un Noir non armé du nom d’Éric Garner à New-York, échappèrent tous deux à des poursuites. Et avant cela, il y en avait eu d’autres, beaucoup d’autres, une longue suite de meurtres largement médiatisés qui ont commencé en 2012 avec celui de Trayvon Martin – ce jeune Noir non armé de 17 ans abattu en pleine rue par un Blanc auquel on ne trouva absolument rien à reprocher. Le fait extraordinaire d’avoir un président noir à la Maison Blanche depuis sept ans n’a eu quasiment aucun effet pour enrayer cette inexorable marche de la mort. Cela a peut-être même exacerbé le conflit racial. Obama impuissant. « La peur des Noirs est ancrée dans le subconscient de certains », estimait en décembre dernier Barack Obama, qui parlait d’un racisme « profondément enraciné » dans le pays. En 2008, son arrivée à la Maison Blanche laissait pourtant espérer un changement des mentalités et des comportements. « L’élection d’Obama a fait exploser un plafond de verre pour les Noirs, qui se disent que tout est possible, estime Nicole Bacharan, auteur de Les Noirs américains, des champs de coton à la Maison Blanche (ed. Perrin). Mais rien de fondamental n’a changé, au contraire, puisqu’il y a eu une recrudescence des groupes d’extrême droite. » Désireux de ne pas être « le président des Noirs », mais bien le président des Etats-Unis, le natif d’Honolulu a toutefois tenté d’apporter certaines solutions, notamment en interdisant le profilage racial par les autorités. Reste à savoir si la communauté noire lui reprochera ces faibles mesures, et si elle choisira son successeur en conséquence. Dernièrement, Hillary Clinton a dénoncé le racisme du système judiciaire américain, et s’est présentée comme la pourfendeuse des inégalités dans le pays. Un thème qui semble plus que jamais d’actualité. Par Salomé. B FOCUS FWI | 27
L’AIR DU TEMPS
LA PRESSION, CLIMATIQUE DÉFI CONTEMPORAIN. Nous vivons sur une planète où nos activités ont déjà modifié le climat, avec en premier lieu, les émissions de gaz à effet de serre liées, pour une grande part, à l’utilisation de combustibles fossiles. Paru en 2014, le cinquième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) confirme le réchauffement climatique actuel et son lien avec nos activités. Cette fois, il y a le feu au lac, pas seulement au figuré, pour dire que l’urgence s’impose. Presque au sens propre : le changement climatique s’intensifie et s’accélère, au risque de devenir hors de contrôle. Ses conséquences imprévisibles ne se contenteraient pas de bouleverser l’existence des générations futures, elles menaceraient leur survie. Certes, la prise de conscience mondiale est en route. Mais elle demeure lente, trop peu efficace au regard des enjeux. Tout le monde sait, désormais, que le climat change. Mais cette représentation reste floue. La métamorphose annoncée paraît lointaine. Ou bien inéluctable. En général, nous ignorons ce qui va bientôt changer dans notre vie quotidienne. Trop souvent, nous n’avons pas d’idée claire et nette de ce que chacun peut faire, concrètement, pour s’adapter. Et aussi pour atténuer, dans la mesure du possible le processus. Les conséquences prochaines du changement climatique vont toucher – pays par pays, région par région- l’habitat aussi bien que les transports, l’énergie aussi bien que la santé, le travail aussi bien que la consommation, sans oublier l’éducation, le tourisme, l’alimentation… et ainsi quantité de gestes de tous les jours. Il sera très difficile, voire impossible aux populations, mais aussi à la flore, à la faune, aux écosystèmes, de s’adapter. Les récifs coralliens soumis au réchauffement
28 | FOCUS FWI
et au doublement de l’acidité des eaux océaniques seront très touchés. Tous les extrêmes climatiques, ou presque, deviendront plus fréquents ou/et plus intenses. C’est le cas des vagues de chaleur et, dans certaines régions, des sécheresses affectant les ressources en eau. Le changement climatique devrait provoquer une augmentation des déplacements de la population et pourrait accroître indirectement les risques de conflits violents (guerres civiles, violences interethniques) en exacerbant les sources connues de conflits que sont la pauvreté et les chocs économiques. La perte de biodiversité et la disparition des biens et des services associés seraient très affectées. Les risques liés à la sécurité alimentaire seraient aggravés aussi bien au niveau de la productivité de la pêche que celle des principales cultures des régions tropicales et tempérées : blé, maïs, riz et soja. Sur l’ensemble du siècle ce réchauffement conduirait à une détérioration de l’état de santé dans de nombreuses régions, en particulier dans les pays en développement à faible revenu. Au regard de l’évolution des risques climatiques, l’objectif fixé par la Convention climat de limiter le réchauffement à 2°C semble plus que jamais justifié, affirme le climatologue Jean Jouzel. Et pour cause bien des écosystèmes vont être bouleversés et certaines régions, les outremers en particulier, sont déjà très sensibles à des élévations du niveau de la mer de quelques dizaines de centimètres. Demain, le climat sera clairement différent de celui dans lequel nous vivons aujourd’hui mais, si le monde est solidaire, il devrait être possible de s’y adapter. Par C.M source «Défi climatique, objectif : +2°C»
FOCUS FWI | 29
#POLITIQUE
DÉCRYPTAGE
L’IMPITOYABILITÉ, POLITIQUE
(
)
LE PAYSAGE POLITIQUE GUADELOUPÉEN S’EST FORMÉ PAR UNE SÉDIMENTATION COMPLEXE ET SOUVENT AMBIGUË ENTRE AFFILIÉS, OPPORTUNISTES, ARRIVISTES ET BEAUCOUP MOINS SUR LES VALEURS QUI SONT CENSÉES ANIMER AU SENS NOBLE DU TERME LES HOMMES ET LES FEMMES POLITIQUES.
S
’il est un domaine qui n’est pas réservé pour les faibles de caractère, ni les simples d’esprit c’est bien celui de la politique, on dit d’ailleurs, à très fort juste titre que son univers est impitoyable. L’image qui lui est souvent associée, et qui semble faire l’unanimité, c’est celle du feuilleton Américain « DALLAS » ou s’affronte les membres de la riche famille EWING. Tout le monde garde en mémoire le tumultueux et non moins sulfureux JR EWING « John Ross II Ewing », un personnage acerbe, adepte de manigances et de stratégies destinés à lui octroyer le plein pouvoir. La politique, est tout, sauf une science exacte, les mouvements s’opèrent au gré des vents, des marées et des contingences souvent personnelles. Le paysage politique Guadeloupéen s’est formé par une sédimentation complexe et souvent ambiguë entre affiliés, opportunistes, arrivistes et beaucoup moins sur les valeurs qui sont censées animer au sens noble du terme les hommes et les femmes politiques. Dès lors, pas facile de se repérer dans l’espace ni de se forger une opinion réelle des courants politiques dominants en Guadeloupe, tant les lignes sont floues, juxtaposées, entrecroisées voire même, emmêlées entre-elles. À la veille des élections régionales des 6 et 13 Décembre prochains, on risque d’assister à un brouillage des pistes encore plus accentué entre une droite inaudible, malgré un récent lifting, des forces de gauche divisées après l’explosion du socle de gauche, qui avait un temps fait son succès sous l’impulsion concertée de Jacques Gillot et de Victorin Lurel, devenus entre temps des ennemis jurés ou jurés ennemis (Je t’aime, moi non plus). Très forte personnalisation de l’action politique. Les forces en présence sont davantage représentées et incarnées par des personnalités politiques qui occupent le devant de la scène politique et médiatique et moins du fait du poids des partis politiques, ce qui révèle d’emblée la forte personnalisation de la politique locale. Une notion importante, de cette dynamique de la politique locale, qui ramène une fois encore au culte de la personnalité politique. Une 30 | FOCUS FWI
personnalisation qui présente aussi un véritable danger pour la vivacité de la vie démocratique, qu’il s’agirait de considérer comme une composante à part entière du rapport qu’entretient le Guadeloupéen avec le politique. Côte de popularité et confiance. Selon une enquête de Qualistat datant du mois de mai de cette année réalisée auprès d’une échantillon de 500 personnes, âgées de 18 et plus, représentatives de la population Guadeloupe et des îles du Sud, Quatre noms se distinguent du paysage politique Guadeloupéen en terme de popularité, Victorin Lurel, Ary Chalus, Lucette Michaux-Chevry et Josette Borel-Lincertin. Toutefois, la courbe de la popularité ne suit pas la même logique que la côte de confiance accordée aux élus pour assurer l’avenir de la Guadeloupe. Question confiance Ary Chalus caracole en tête avec 18% de cote de confiance et distance très nettement son principal poursuivant Victorin Lurel qui ne totalise que 11%, en baisse de 2 points sur trois mois. Cette enquête met le doigt sur un phénomène plus révélateur qui pourrait échapper à notre vigilance, il s’agit de l’effondrement des deux exhommes forts de la Guadeloupe, le tandem Victorin Lurel et Jacques Gillot. Quoiqu’on dise, le destin de ces hommes semblent indexé ou interdépendant l’un de l’autre, ils chutent presque dans les mêmes proportions -23% pour Victorin Lurel entre 2010 et 2015 et -17 % pour Jacques Gillot entre 2011 et 2015. À partir de cette donnée, on pourrait extrapoler et constater qu’ils ne devraient plus être les acteurs principaux de l’avenir politique de la Guadeloupe. Il ne s’agit ici, que d’une simple interprétation basée sur la forte perte de confiance de ces deux personnalités qui ont été ces frères siamois auxquels la vie finalement aurait réservé un sort commun si Victorin Lurel candidat à sa propre succession venait à perdre ces élections de décembre 2015. Par MG2R
Focussement votre
www.focus-fwi.com À l ’heure où tout le monde voudrait
écrire comme personne. FOCUS interroge
le monde pour éclairer
ceux qui font les idées, les mots et les images de notre société. Un souffle énergique et cryptique explorant
les lieux où parfois se rejoignent intérêts du grand public, sommet
de la contre-culture, expérimentation et
tendances de demain.
Prolongez aussi l’expérience FOCUS F.W.I sur les vols d’AIR CARAIBES et retrouvez votre magazine préféré en intégralité.
FOCUS FWI | 31
#POLITIQUE
GENÈSE
L’ORIGINE DU CONFLIT, GUSR - PS.
«
2
015 Le socle de gauche vole en éclats, cette fois, le divorce est bien et bien consommé, enfin jusqu’à la prochaine éventuelle réconciliation ! Toute la Guadeloupe était admirative de la bonne intelligence qui animait Jacques Gillot et Victorin Lurel, élus respectivement président du conseil général (2001) et en président du conseil régional (2004). Depuis plusieurs années, on entendait au mieux des murmures, des chuchotements que le couple battait de l’aile, mais en réalité, les ex époux avaient tenus à garder les scènes de ménage dans la sphère privée et le grand public n’avait que des indices, des petites révélations distillées au compte-goutte que la décence avait voulu conservée à l’abri. Il fallait se donner les moyens de lire entre les lignes, de prêter l’oreille pour décrypter et voir que le foyer était sur le point d’imploser. Il n’est jamais simple de juger entre les époux tant les problématiques sont difficilement cernables, les déclarations publiques ne reflètent pas forcément la réalité, et elles pourraient même apporter une source de confusion supplémentaire à une population désappointée par les ragots, les rumeurs et les indiscrétions qui étaient révélées par les proches du couple. Pour notre part, nous pensons que les problèmes trouvent bien souvent leurs enracinements dans le passé. Élections Régionales 1992. Il faudrait remonter vraisemblablement aux élections régionales de l’année 1992 pour obtenir des réponses à l’explosion du fameux socle de la gauche. Lors des élections régionales de 1992, la famille de gauche partait en ordre de division, en lutte fratricide à la conquête du conseil régional de la Guadeloupe. D’un côté, Dominique LARIFLA, dissident du parti socialiste allait s’opposer frontalement à Frédéric JALTON, député investi parti le socialiste. Les deux hommes de gauche totalisaient 32,84% des suffrages exprimés alors que la droite représentée par Lucette MICHAUX-CHEVRY arri32 | FOCUS FWI
L’HISTOIRE SE RÉPÈTE ET SE RÉPÉTERA ENCORE PARCE QUE LE VRAI PROBLÈME SE SITUE MOINS SUR LES HOMMES QUE SUR LA LOGIQUE ET LA DYNAMIQUE DU PARTI SOCIALISTE GUADELOUPÉEN QUI CRÉÉ EN SON PROPRE SEIN LES CONDITIONS DE LA DIVISION.
vait en deuxième position avec 29,27%. Pourtant lors du deuxième tour des élections régionales de 1992, Lucette MICHAUX-CHEVRY remportait contre toutes attentes ces élections avec 48.30%, bénéficiant des reports de voix de Dominique LARIFLA. Malgré l’annulation de ces élections de 1992, Lucette MICHAUX-CHEVRY renouvelait l’exploit en 1993, elle infligeait une cuisante déculottée à Frédéric JALTON 48.30% contre seulement 17.10%. Il faut toutefois, noter que ces élections avaient à nouveau un air de déjà vu, en effet René Serge NABAJOTH du Frui-G (ancêtre du GUSR) se présentait contre Frédéric JALTON, investi par le PS. Dans les faits, l’histoire du parti socialiste Guadeloupéen a toujours été ponctuée dans le fond par des dissensions tumultueuses, des divisions notables qui en font presque une culture et une marque de fabrique. La trève de 2004. Ces divisions avaient toujours existées au sein du parti socialiste Guadeloupéen et c’est au travers d’une période de trêve des confiseurs que Victorin LUREL parvenait à se faire élire en 2004 à la tête de la région Guadeloupe grâce à une large coalition PS-PPDGGUSR. A vrai dire, sans ces divisions et ces luttes intestines de 1992 puis de 1993, la Gauche Guadeloupéenne aurait été aux affaires régionales et ce n’est pas tant la trahison de Dominique LARIFLA qu’il faudrait incriminer en 1992 (comme beaucoup l’ont fait), ni celle de René-Serge NABAJOTH non plus en 1993, qu’une problématique liée à une gestion particulière du parti socialiste Guadeloupéen qui est à l’origine de profonds malaises. Et l’histoire n’a jamais tort, en 2015 le premier secrétaire fédéral du parti socialiste, Max MATHIASIN claquait à son tour la porte du Parti Socialiste avec fracas et se lançait dans la création d’un nouveau Mouvement de Réflexion et d’Action pour la Guadeloupe « Les Forces Guadeloupéennes ». L’histoire se répète et se répétera encore parce que le vrai problème se situe moins sur les hommes que sur la logique et la dynamique du Parti Socialiste Guadeloupéen qui créé en son propre sein les conditions de la division. Par MG2R
FOCUS FWI | 33
LITANIE PRÉSIDENTIELLE
MOI PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, SI LE CHÔMAGE NE BAISSE PAS D’ICI 2017, JE N’AI AUCUNE RAISON D’ÊTRE CANDIDAT, OU AUCUNE CHANCE D’ÊTRE RÉÉLU... 34 | FOCUS FWI
T
out va bien. L’optimisme est de retour. François Hollande a survécu à tout, plus heureux que jamais : Il inaugure, commémore, commente la politique et le sport, mais ne préside pas, tandis que le pays continue de s’enfoncer dans la crise. Comme si, pour François Hollande, l’immobilisme était désormais la règle pour durer et espérer se faire réélire. Certains diront, qu’au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Cela fait trois ans que François Hollande a été élu président de la République. Depuis, le nombre de chômeurs s’est accru de 610 000 – soit une hausse quotidienne de 800 chômeurs depuis son arrivée au pouvoir pendant que David Cameron, le premier ministre britannique, se félicite au contraire de créer 1 000 emplois chaque jour depuis 2010 -, la dette a augmenté de 250 milliards d’euros et la France a perdu une place au classement des nations. Mais au-delà de ce bilan intermédiaire, il y a les engagements non tenus de ce « président normal » qui promettait pourtant une « présidence exemplaire ». Comme en témoigne sa célèbre anaphore prononcée lors du débat du 2 mai 2012. Moi président de la République… dont il ne reste plus qu’une litanie d’engagements non tenus qui illustre la faillite catastrophique de la gauche morale. Vu de droite, rien ne fait rire dans ces trois premières années de mandat, abîmées par les échecs économiques (le symbole Florange, le chômage, la dette), sociétal (« mariage pour tous », débats sur la PMA et la GPA, et aujourd’hui l’euthanasie), et sanctionnées sur le plan politique par trois raclées monumentales lors des élections municipales, européennes et départementales. La faute du président de la République est d’avoir été faible, dans sa vie comme dans l’exercice du pouvoir. En refusant de faire face aux crises, il n’a fait que les aggraver. Valérie Trierweiler se trompe quand elle affirme que François Hollande n’aime pas les pauvres : pour paraphraser Coluche, « il les aimes tellement qu’il en fabrique ». Vivement la fin !‘’, pensent en chœur les ténors de l’opposition, pressés de retourner aux affaires. ‘’Vivement la fin !‘’ leur répond François Hollande pressé lui aussi d’en finir, pour se concentrer sur sa réélection. Il vaque ainsi à ses occupations, joue les inaugurateurs de chrysanthèmes en désertant le terrain des réformes économiques, abandonné à Manuel Valls – le réformateur brutal et, espère t-il, l’impopularité qui va de pair… Et pour cause, François Hollande a adopté la stratégie de la taupe, consistant à creuser son sillon à l’abri de l’objectif, certain que sa bonne étoile l’accompagnera encore en 2017. Le but étant de mettre tout en œuvre pour rendre possible l’impensable… Mais outre la reconstruction, dans l’opinion, d’une popularité minimale, François Hollande s’attache aussi à brosser le paysage d’une gauche organisée autour de lui. Peine perdue, pour beaucoup. « Il est normal de souffrir d’être au pouvoir. Mais là, c’est d’une autre nature. La confiance est rompue », confit un ancien proche du président. Pour certain, il serait trop usé pour convaincre encore. « Les malentendus, les gens n’en veulent plus. Ils préféreront une clarification violente à des entre-deux», juge un proche, déçu. Mais un conseiller du président rappelle la ressource que constitue « cette capacité à se faire sous-estimer. On ne le voit pas venir ». Y compris quand il part de loin. Et François Hollande n’en doute pas : « De toute façon, au bout du compte, le rassemblement se fera autour de moi », glisse-t-il régulièrement à ses visiteurs.
Contrairement à ses prédécesseurs, François Hollande a fait de l’inversion de la courbe du chômage le critère absolu sur lequel il entendait être jugé. Pas un entretien, pas un déplacement, pas une conférence de presse sans que François Hollande n’évoque, le fardeau du chômage et la lutte contre ce poison de son quinquennat. Mais comment a-t-il fait de son défit de 2012 le boulet qui, en 2017, pourrait bien l’entraîner vers l’abîme… Son destin, justement, François Hollande l’a lié jusqu’à l’obsession au chômage, en allant jusqu’à conditionner sa candidature de 2017 au recul du nombre de demandeur d’emploi. « Si le chômage ne baisse pas d’ici 2017, je n’ai aucune raison d’être candidat, ou aucune chance d’être réélu» déclare-t-il lors d’une rencontre avec les salariés de Michelin, promettant ainsi que l’emploi était sa seule « priorité » et « qu’il n’y avait pas d’autre enjeu ». Maladresse ou stratégie délibérée ? En vérité, le président de la République s’est engagé sur ce terrain pour faire oublier sa bévue de 2012, quand il s’engageait à « inverser la courbe du chômage d’ici un an ». Mais depuis son arrivée à l’Élysée, François Hollande a choisi une stratégie face au chômage à laquelle il reste fidèle: attendre que les choses s’améliorent d’elles-mêmes, croire aux «cycles économiques» qui font qu’après la dépression, forcément, arrive la reprise – motif idéologique. Disons-le clairement, François Hollande a sous-estimé la gravité des conséquences de la crise de 2008. Et pour cause, pour lui, la situation économique de la France, avant son arrivée, était principalement due à une politique de droite mise en place depuis dix ans, à la fois injuste et inefficace. Et sur ce sujet, il aime à se complaire à souligner les fautes économiques et morales du quinquennat de son prédécesseur. François Hollande, que certains qualifient de président par défaut suite aux frasques de DSK – économiste avéré -, est resté rivé à son vieux logiciel des cycles économiques : la croissance ne pouvant que revenir, la courbe de l’emploi s’infléchirait. Ainsi ce dernier, a-t-il oublié certainement que le monde avait changé, les cycles également et que les problèmes d’hier étaient ailleurs : trop de charges, trop de fiscalité, trop de rigidité des entreprises françaises par rapport à leurs homologues étrangères. La solution hollandiste. Pour combattre le chômage, François Hollande sort donc la vielle recette socialiste des emplois subventionnés par l’argent public. D’où l’utilisation forcenée des emplois aidés -en particulier pour les jeunes- sorte de pansement temporaire destiné à passer le moment difficile. Bien que les faits lui aient donné tort, que ne se soit produite aucune « inversion » de la courbe du chômage, le gouvernement s’obstine en annonçant au mois de juin dernier, 100 000 emplois aidés supplémentaires qui viendront s’ajouter aux 450000 qui existent déjà, pour un coût en année pleine de 700 millions d’euros. Et à nouveau, la déception sera grande. Pendant ce temps-là, les rigidités du contrat de travail s’accroissent pour les employeurs (la création du compte pénibilité en est le parfait exemple), tandis que les demandeurs d’emploi, toujours plus soutenus, illustrent la théorie des insiders/outsiders, selon laquelle les agents économiques ont souvent plus d’avantages à rester au chômage – assistanat quand tu nous tiens. Et que dire du rôle coupable des syndicats, qui préfèrent négocier des augmentations de salaire plutôt que se battre pour laisser davantage de place aux chômeurs ? Par Bruno. G et Ken.J FOCUS FWI | 35
«
CE QUI MARCHE AUJOURD’HUI C’EST LA CARTE DU FILON.
J’ai un Bac pro en carrosserie et actuellement je suis à la recherche d’un emploi dans mon domaine, ce n’est pas faute d’avoir postuler et d’être inscrit dans de nombreuses agences d’intérim et pourtant le verdict est toujours le même : le refus. Ce qui marche aujourd’hui, c’est la carte du filon… (…) Beaucoup de mes amis en poste aujourd’hui, le sont grâce au filon, car ils connaissent quelqu’un ou sont les enfants d’un tel. Moi je veux travailler pour gagner mon indépendance et aider ma mère. J’ai une petite sœur et un petit frère et ce n’est pas toujours évident. Donc je me dois de travailler et cela même si je dois faire autre chose que le métier que j’ai appris. Il serait facile pour moi d’opter pour le système de la rue et du business, mais je ne veux pas. Je sais qui je suis et où je veux aller. Je « job », je vends des grillades (…), je me démerde tant bien que mal. Mais je refuse le choix de la rue. (…) Les politiques ne sont pas les seuls fautifs, mais ils ont leurs parts de tord… Il nous sortent un tas de beau discours, mais au final rien de concret. Je pense partir en Métropole, pour tenter ma chance et voir si j’y trouve du travail. Je ne dis pas que c’est plus facile là-bas, mais je pense avoir plus de chance. Car pour le moment, ici, hormis ma détermination, je pense que la chance n’est pas de mon côté. Mais, je me dis que chacun à un moment de sa vie mange son pain noir, c’est peut être ce qui m’arrive. J’espère tout de même que l’avenir sera meilleur, du moins je garde espoir. Dylan,21 ans
36 | FOCUS FWI
SOLUTIONS
LES CLÉS, POUR INVERSER LA COURBE DU CHÔMAGE Le coût du travail, qui entrave la compétitivité de notre pays. Il est de 44 % supérieur en France que dans la moyenne de l’Union européenne. Selon l’institut allemand des statistiques Destatis, le coût horaire du travail, constitué du salaire brut augmenté des charges patronales, s’élève à 35,20 euros dans le secteur privé en France contre 31,80 euros en Allemagne. Les secteur agricoles, de la construction, du tourisme … sont les plus pénalisés. Malgré le CICE, le différentiel du coût de la main-d’œuvre saisonnière peut atteindre de 30 à 70 % avec la Belgique, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne… Et pour cause, la France est championne européenne des charges patronales : pour un salaire brut annuel de 50 000 euros, les cotisations patronales s’élèvent à 42 % en France… contre 19 % en Allemagne et 11 % en Grande-Bretagne. Ce n’est pas tout. La France a l’un des salaires minimaux les plus élevés du monde. Dans sa dernière étude ‘‘Marché du travail : la grande fracture’’, l’institut Montaigne rappelle que, sur vingt ans, le smic a augmenté de 28 % alors que le salaire net moyen a progressé de seulement 10 % ! « La France, contrairement aux États-Unis, a cherché, grâce au smic et aux variations sociales, à endiguer la hausse des inégalités de revenu, générant toutefois deux effets pervers majeurs : une hausse du chômage et une érosion de notre compétitivité pour les hauts salaires », soulignent les auteurs de l’étude, qui ajoutent qu’il est encore possible de diminuer les cotisations sociales sans toucher au smic. Certains économistes vont plus loin et estiment que baisser le smic de 10 % permettrait de créer jusqu'à 200 000 postes. Autres pistes, la régionalisation du salaire minimum et la mise en place d’un smic jeune. Aux PaysBas, le salaire pour les jeunes de moins de 22 ans est de 28 % moins élevé que le minimum fixé pour le reste de la population. Les seuils sociaux, blocages à l’embauche. Ils imposent à l’entreprise, à chaque seuil franchi, de 10 à 2 200 salariés, de nouvelles obligations juridiques et administratives. Un chef d’entreprise qui déciderait de passer de 49 à 50 salariés s’expose à 25 obligations supplémentaires. Une PME de 100 salariés doit compter 4 délégués du personnel, 5 délégués au comité d’entreprise et autant de suppléants. Comme le souligne le Medef dans son projet ‘ ‘1 millions d’emploi… c’est possible’’, « c’est coûteux, paralysant et le dialogue social n’y gagne rien ». Pour le Medef, il est urgent
de revoir les seuils existants et de négocier avec les partenaires sociaux pour simplifier la représentation du personnel. Selon le patronat, une remise à plat des seuils sociaux permettrait de créer entre 50 000 et 100 000 emplois sous trois ans. La durée du travail, insuffisante. Les salariés français travaillent moins que tous leurs voisins européens quelle que soit la période analysée : hebdomadaires, annuelle ou sur l’ensemble de leur vie professionnelle. Ce triste record s’explique par la réforme des 25 heures mise en place au début des années 2000, par le nombre de jours chômés et par l’âge de départ à la retraite. La réforme de Martine Aubry était censée créer 700 000 emplois. L’évolution de la courbe du chômage et les statistiques ont montré que la réduction du temps du travail n’était pas créatrice d’emplois. Au contraire, les 35 heures ont précipité le décrochage de compétitivité de la France par rapport à ses voisins européens, notamment l’Allemagne qui a engagé une vaste réforme d’allègement des charges sur les salaires. « En définitive, essayer de partager le travail est revenu en France à partager le chômage », juge sévèrement l’Institut Montaigne (‘‘Temps de travail: mettre fin aux blocages’’). L’institut est formel : une réforme du temps du travail est devenue un enjeu majeur pour la santé économique de la France. Une hausse du nombre d’heures travaillées sans compensation salariale baisserait le coût du travail, augmenterait la production et créerait un choc de compétitivité. Sans compter la question du travail du dimanche, qui n’est toujours pas tranchée. La formation, enjeu pour l’avenir. Trop de contraintes, l’obligation pour les entreprises de dépenser – et non de former : le système de formation professionnelles ne répond pas ni aux besoins des salariés, ni aux nécessités de l’entreprise. Pour preuve, 400 000 offres sont non pourvues chaque année en raison de l’inadéquation des compétences aux emplois. D’après McKinsey, 28 % des employeurs déclarent n’avoir pu pourvoir un poste faute de trouver les compétences. Selon le cabinet, une réforme de la formation pourrait créer 220 000 emplois d’ici cinq ans dans les secteurs de la recherche, du conseil et des technologies. Ces projections dont de la formation l’un des pivots à mettre en place pour contrer le chômage et soutenir le timide redémarrage de la croissance.
ALLEMAGNE
LE SUCCÈS DES LOIS HARTZ TAUX DE CHÔMAGE : 4,7 %
Avec un nombre de demandeurs d’emploi au plus bas depuis la réunification du pays en 1990 (2,8 millions), selon les chiffres d’Eurostat publiés le 3 juin, l’Allemagne fait rêver l’Europe. « Même si la croissance économique a un peu ralenti récemment, le marché du travail continue de se développer de manière favorable », a commenté Frank Weise, président de l’Agence pour l’emploi. Pour comprendre la bonne santé du marché du travail allemand, il faut remontrer plus de dix ans en arrière. Les quatre loi Hartz, du non du directeur des ressources humaines de Volkswagen, mises en place entre 2003 et 2005 dans le cadre de la réforme Schröder Agenda 2010, ont permis de remettre en marche le modèle allemand : amélioration des services de placement des chômeurs, redéfinition d’un emploi acceptable, dégressivité de l’allocation chômage en cas de refus d’une offre d’emploi raisonnable, mise en place de contrats à salaire modéré dits ‘‘minijobs’’ (environ quinze heures hebdomadaires) ; facilitation de l’accès au statut d’autoentrepreneur, restructuration de l’Office fédéral pour l’emploi (qui devient l’Agence pour l’emploi) et durcissement des conditions d’indemnisation du chômage. En dix ans, l’Allemagne a créé 2,5 millions d’emplois, le nombre de demandeurs a chuté de 1,7 millions et, au plus fort de la crise économique de 2008, le taux de chômage allemand n’a pas dépassé les 8 %. FOCUS FWI | 37
#EMPLOI
PÔLE EMPLOI, À L’ÉPREUVE DE L’IMMOBILISME
A
lors que les chiffres du chômage battent des records – 6 millions de demandeur d’emploi en mai 2015 pour 65 280 pour la Guadeloupe- un rapport de la Cour des comptes pointe du doigt l’inefficacité de l’agence de lutte contre le chômage. Déjà épinglé, il y a un an pour la gestion de ses sous-traitants privés, les magistrats de la Cour dénoncent cette fois, le manque de contact avec les chômeurs de longue durée et des demandeurs d’emplois plus éloignés du marché du travail, la baisse du nombre d’offres d’emploi collectées ou encore le peu de temps consacrée aux entreprises. « Les moyens humais sont dispersés », estil également noté. « La part trop importante du temps de travail des conseillers consacré à des activités de gestion et de management (22%) » aboutit à ce que celle de l’accompagnement des demandeurs d’emploi, pourtant une priorité, est en définitive inférieure à 30 %. Résultat des comptes, le rapport établit que le Pôle emploi ne serait à l’origine directe de la reprise d’emploi que dans 12,6 % des cas. Ainsi, la juridiction estime les résultats obtenus en matière de taux de retour à l’emploi décevants. La situation du marché du travail est évidemment au cœur du problème, les agents de Pôle emploi doivent désormais suivre le cas de 6,2 millions de personnes, plus de 59 % depuis la date de création de l’opérateur, fin 2008… Mécaniquement, chaque conseillé se retrouve désormais à gérer le cas de presque 120 demandeurs d’emplois, contre 60 en 2009. Des solutions : Le renforcement du personnel, n’a pas permis de résoudre le problème. Certains évoquent alors la privatisation d‘une partie du Pôle emploi, à coups d’opérateurs privés. D’autre un retour en arrière en réorganisant la structure. INTERNET PLUS EFFICACE QUE LE PÔLE EMPLOI ? À l’heure où le taux du chômage vole de record en record chaque mois, les Français semblent en avoir acquis la certitude. En effet, selon un sondage Odoxa pour RTL, 58 % des employeurs et 54 % des actifs pensent ainsi que les sites Internet et les réseaux sociaux sont plus efficaces que les services officiels – tel que le Pôle emploi- pour trouver un travail. Dans l’ensemble pourtant, seuls 40 % des employeurs et 35 % des actifs déclarent utiliser ces moyens. Ce qui situe la France dans une moyenne basse de l’utilisation professionnelle des réseaux 38 | FOCUS FWI
« SEUL 1 CHÔMEUR SUR 8 RÉEMBAUCHER PAR PÔLE EMPLOI »
sociaux : le taux global étant de 51 % pour l’Allemagne et 71 % pour l’Italie, selon une enquête Randstad publiée début mai. Mais en vérité, il y a ce que les Français disent et ce que les Français font, indique Odoxa : en effet, quand il s’agit de passer en recherche active, 57 % des employeurs et 74 % des actifs se tournent vers Internet. Internet le marché caché de l’emploi. Des chiffres qui sonnent comme une remise en cause de l’accompagnement offert par le Pôle emploi. Ainsi, les réseaux sociaux sont devenus un outil indispensable du recrutement toutefois ce n’est pas la révolution annoncée qui aurait bouleversé la donne. Leur avantage comparatif, c’est qu’ils donnent accès au marché caché de l’emploi, prépondérant. Le marché caché, ce sont tous ces postes à pourvoir qui ne donnent pas lieu à une annonce en bonne et due forme, notamment chez Pôle emploi. Ces réseaux sociaux créent des opportunités pour les actifs, qui peuvent se rendre visibles même sans vraiment chercher, et pour les employeurs, qui ont accès à des profils différents de ceux qu’ils reçoivent par voie classique. Mais de quels sites parle-t-on ? L’enquête donne le tiercé gagnant : Facebook est cité par 55,9 % des Français qui utilisent les réseaux pour trouver un emploi, devant LinkedIn (41,5 %) et Viadeo (34,5 %). Un mélange de sites généralistes et spécialisés qui s’explique par des usages différents selon l’âge et la catégorie professionnelle. Les plus diplômés se tournent ainsi plutôt vers les réseaux professionnels, revendiquant chacun plus de 10 millions d’abonnés en France, Viadéo et LinkedIn sont les leaders du secteur. Quelle différence entre les deux ? Le premier, français, se revendique moins élitiste que l’américain, traditionnellement plus tourné vers les profils CSP+ ou internationaux. De son côté, Facebook est plébiscité par les jeunes (65,5 % des18-24 ans), ainsi que par les moins diplômés (71 % des niveaux CAP ou Bac). Pourquoi chercher un emploi sur ce réseau social plutôt calibré pour la vie privée ? Parce que le réseau social le plus fréquenté (26 millions d’utilisateurs actifs en France) permet d’utiliser une méthode de veille comme le travail pour faire savoir qu’on cherche un emploi et recevoir des annonces par les amis et la famille : le bouche à oreille… Par Carole.J
«
Cela fait 1 an que je suis de retour en Guadeloupe. Avec mon diplôme d’aide médicopsycologique, je pensais trouver rapidement du travail. Mais après avoir déposé de multiples demandes d’embauche, je n’ai obtenu aucune réponse positive pour la Guadeloupe. J’ai du donc me rabattre pour une reconversion au sein d’un CLSH. J’ai pu constater que même après 12 ans passés en métropole que le système du filon persiste en Guadeloupe et pourrit le marché du travail. Mon diplôme, moi je ne l’ai pas eu par filon mais par force de travail et détermination. (...) Le Pôle emploi ? N’en parlons pas, merci. Bien sur, je garde espoir, je suis une battante. Sandra,42 ans
«
C’EST SÛREMENT LUI QUI M’ÉVITE, ... LE TRAVAIL. "JE NE PEUX PAS DIRE QUE JE SOIS TRÈS COPAIN AVEC LE "SYSTÈME", MAIS JE M'ADAPTE...ET SURTOUT, JE M'ASSUME. LES GENS ONT UNE IMAGE DE MOI MAIS CE N'EST PAS GRAVE ÇA. CE QUI COMPTE C'EST CE QUE JE SAIS FAIRE AVEC MES DEUX MAINS. JE N'AI JAMAIS RECULÉ DEVANT LE TRAVAIL...C'EST SÛREMENT LUI QUI M'ÉVITE..." FOCUS FWI | 39
#SOCIÉTÉ
LA VIE CHÈRE, UN ENJEU MAJEUR DE SOCIÉTÉ
L
a consommation de biens et de services marchands dans une économie libérale moderne renvoie peu ou proue à la question monétaire. La monnaie, unité de compte, réserve de change et moyen de paiement constitue un instrument fondamental de fonctionnement des économies actuelles ainsi que de l’internationalisation croissante de l’économie. A l’échelle de l’Union Européenne, la volonté d’intégration économique subordonnée à la libre circulation des personnes, des marchandises, des capitaux et d’installation des entreprises facilite l’interpénétration des marchés domestiques parachevée par la consécration de l’euro, monnaie ayant un effet libératoire. L’euro, qui sur le plan subliminal donne une certaine épaisseur à l’identité d’une Europe unie a d’abord pour objectif d’éliminer les coûts de change tout en cherchant à réduire l’inflation, autrement dit la hausse généralisée des prix. L’accès à des biens et à des services, à des prix le plus bas possible, est un des buts cardinaux assignés à l’euro pour conférer une dose de compétitivité maximale à l’économie européenne, à tout le moins à cette zone comprenant des pays de l’Union qui ont abandonné leur monnaie nationale au profit de l’euro (l’Euroland). La France est à l’époque, candidate à cette évolution majeure, et est reçue. La Guadeloupe, département-région juridiquement intégré à la République est non seulement témoin, mais aussi acteur de cette transformation de haute taille. Si la communication politique a consisté avant l’adoption de la monnaie européenne à convaincre les peuples de la nécessité d’une monnaie nouvelle pour améliorer de manière générale la condition économique du consommateur, du salarié, de l’épargnant, on aboutit à un état de promesses d’une situation meilleure qui n’est jusqu’à présent pas consommée. Le coût de la vie a particulièrement augmenté ces dernières années sans que la politique monétaire européenne ne soit en mesure, ou ne manifeste le désir d’inverser la tendance. Dans les collectivités d’outre-mer de droit commun (Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion), la vie chère devient un problème économique et social d’envergure dont le paroxysme est atteint en 2009, donnant naissance à des manifestations de rue parfois violentes contraignant les gouvernants de l’époque à organiser des états-généraux pour donner la parole à la population. Le sujet de la vie chère connaît une particulière acuité dans ces territoires pour au moins deux raisons qui sont liées. La première réside dans le fait
40 | FOCUS FWI
qu’il s’agit de sociétés au sein desquelles la consommation ne vise pas simplement à satisfaire des besoins, mais aussi à développer une culture de l’ostentation qui a pour effet de donner de la contenance aux individus. La seconde incline à mettre en lumière l’économie d’import-export, qui à la vérité est davantage une économie d’importation massive de biens souvent futiles destinés à la consommation. Cette forme d’économie improductive ne valorise pas l’homme qui ne crée plus, mais s’évertue à être, en dépensant pour acquérir des biens et services dont le prix fixé repose souvent sur une réalité tronquée qualifiée de « pwofitasyon ». Ce dernier aspect des choses revêt une importance considérable car le peuple frappé par la précarité en raison des bas salaires crie son envie d’exister ainsi que l’impérieuse nécessité d’offrir une vie aujourd’hui convenable et demain meilleure à sa progéniture. La vie chère représente donc un enjeu de société de très haute importance dans la mesure où elle constitue un élément qui peut troubler la pacification sociale. Les citoyens ont donc obligé le fabricant de la règle à intervenir. Ils ont été des inspirateurs actifs de la loi de régulation pour l’outre-mer du 20 novembre 2012 qui comporte des dispositions visant, à défaut d’éradiquer, à corriger des errements générateurs de tensions sur les prix : 1. L’interdiction des clauses d’exclusivité : sont désormais prohibés «les accords ou pratiques concertées ayant pour objet ou pour effet d’accorder des droits exclusifs d’importation à une entreprise ou à un groupe d’entreprises ». 2. La répercussion effective d’une baisse de la fiscalité sur les prix : « lorsque les pouvoirs publics décident d’une baisse de la fiscalité pesant sur les opérateurs économiques aux fins de lutter contre la hausse ou le niveau des prix de détail, les opérateurs bénéficiant directement ou indirectement de cette baisse sont tenus d’apporter ( ), tout élément utile permettant d’établir la répercussion effective de cette baisse sur les prix». 3. L’injonction structurelle : « l’Autorité de la concurrence peut maintenant prononcer outremer une injonction structurelle sur le constat d’une position dominante, sans donc avoir besoin de démontrer juridiquement un abus ». 4. La saisine de l’autorité de la concurrence par les conseils régionaux qui constateraient des abus nuisibles aux consommateurs. 5. Des mesures pour remédier aux dysfonctionnements des marchés de gros de biens et de services : la loi dispose que « dans les secteurs pour lesquels les conditions d’approvisionnement ou les structures de marché limitent le libre jeu de la concurrence, le Gouvernement peut arrêter () les mesures nécessaires pour remédier aux dysfonctionnements des marchés de gros de biens et de services concernés». 6. L’accord de modération du prix global d'une liste limitative de produits de consommation courante : cette mesure doit être mise en lien avec la notion de « panier de la ménagère » ou de « chariot-type ». Par Pierre-yves Chicot
«
J’APPRENDS À ACHETER UTILE, AVANT D’ACHETER PLAISIR... Elle n'est pas si lointaine l'époque ou j'achetais un boKit ( poulet, salade, tomate, ketchup, piment ) à 5 francs soit moins d'un euro. Un peu plus d'une décennie plus bas, nous voilà plongé dans une société ou le terme " Vie chère" fait la une des journaux, et est au coeur des plus grands débats politiques. Le panier de la ménagère est de plus en plus léger tout comme son portefeuille. Alors, que faire? Quand tout nous pousse à consommer ( T.V, internet, affiches 4x3 etc etc ), la pression marketing autour de nous est constante. En tant que père de famille responsable, pour ne pas sombrer dans la spirale de la sur-consommation et devenir l'esclave de Mme Crédit, obligé de m'organiser, non pas avec des armes politiques, mais simplement en m' auto-disciplinant. Tant bien que mal, je limite mon temps d'exposition aux flux de messages publicitaires ( donc pas trop de télé , pas trop d'internet ) et surtout j'apprends à acheter utile avant d'acheter plaisir.
Williams,36 ans
FOCUS FWI | 41
#CAS D’ENTREPRISE
30 %
CRÉATION D’ENTREPRISE EN 2014
[Prime à l’embauche]
Les TPE qui embauchent leur premier salarié en CDI ou en CDD de plus de douze mois d’ici le 8 juin 2016 recevront une aide de 4 000 euros sur deux ans.
DES FRANÇAIS
VEULENT
EN GUADELOUPE
2015
[Étude]
4 150
ENTREPRENDRE
Les travailleurs ont la bougeotte. Pour 75 % des Français, il est plus facile d’être fidèle à son conjoint qu’à son entreprise, selon un sondage réalisé pour les édition Tissot auprès de 1 062 salariés d’entreprises privées et publiques. Et 51% des personnes interrogées déclarent également qu’elles aimeraient changer de société. Parmi les raisons avancées: l’argent bien sûr mais aussi le besoin d’évoluer dans son travail ou de changer d’environnement.
soit un taux de création de 9,6 %
EN FRANCE
550 700
soit un taux de création de 14 %
QUELQUES REPÈRES SUR L’ÉVOLUTION DU NOMBRE DE CRÉATION D’ENTREPRISE EN GUADELOUPE SUR 10 ANS 2004
2007
2009
2010
2011
2012
2013
2014
4 440
4 632
3 241
3 440
3 383
2 898
2 739
2 743
Évolution %
-
5,8 %
-30%
6,1%
-1,7%
-14,3%
-5,5%
0,6 %
Création autoentreprise
-
-
1 732
2 071
2 236
2 106
1 677
1 407
Évolution %
-
-
7,4%
10,8%
1,9%
-10,9%
-11,7%
-16,1 %
Création hors autoentrepreneur
[Emploi]
Les embauches reprennent... mais pas partout. Pour la première fois depuis 2012, le nombre de créations d’emploi dépasse celui des destructions : 71 900 emplois nouveaux en 2014 contre 55 700 pertes d’emploi, selon l’étude du cabinet France industrie et emploi (FIE). Parmi les secteurs les plus dynamiques : le service aux entreprises, le numérique et le commerce-distribution.
[Investissement]
TAUX DE CRÉATION D’ENTREPRISE EN GUADELOUPE 14,3
6,3
15,1
13,3
10,9
11,8
11,3
9,8
14
6,2
INDUSTRIE
CONSTRUCTION
COMMERCE, TRANSPORTS, HÉBERGEMENTS ET RESTAURATION
SERVICES AUX ENTREPRISES
SERVICES AUX PARTICULIERS
PRINCIPALES DIFFICULTÉS À LA CRÉATION DU POINT DE VUE DU CRÉATEUR
Quand l’astrologie influe sur vos recherches d’emploi. Le site Qapa s’est penché sur la question en analysant les dates de naissance de 10 000 demandeurs d’emploi sur quatre ans. Résultat : certains signes, comme le Cancer et les Gémeaux, sont largement représentés chez les chômeurs. À l’inverse, Poissons, Scorpion et Sagittaire ne représentent que 7% des personnes à la recherche d’un emploi.
OBTENIR UN FINANCEMENT FIXER LES PRIX ÉTABLIR UN CONTACT CLIENTÈLE TROUVER UN LOCAL EMBAUCHER DU PERSONNEL QUALIFIÉ ÊTRE SEUL COMME ENTREPRENEUR OBTENIR UN DÉCOUVERT BANCAIRE
42 | FOCUS FWI
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
Le gouvernement annonce des mesures économiques et sociales. Le 8 avril dernier, le premier ministre Manuel Valls a annoncé une aide de 2,5 millions pour 2015 dans le but d’encourager les entreprises à investir. Ainsi, les « prêts de développement » de la Banque Publique d’Investissement vont connaitre une hausse de 2,1 milliards d’euros. Le gouvernement compte également relancer les « PEA (Plan d’Épargne en Actions) PME ». Du côté du dialogue social, le projet de loi du ministre du travail François Rebsamen comporte désormais la création d’un compte personnel d’activité qui sera effectif en 2017.
[Insolite]
FORMALITÉS ADMINISTRATIVES
source : Insee
EN BREF
40%
E
JUSTE UN MOT ENTREPRENDRE
ntreprendre, c’est avant tout un état d’esprit : ne pas se contenter de ce qui est, ne pas craindre de bousculer les certitudes, imaginer ce qui n’a jamais été auparavant. Les périodes de crise et de rupture, semblables à celle que nous traversons aujourd’hui, se révèlent à cet égard particulièrement propice. Les nouvelles technologies, le vieillissement de la population, la raréfaction des ressources naturelles recèlent de multiples opportunités. S’il est aujourd’hui impossible de comparer le nombre de créations réel d’entreprise en Guadeloupe entre 2005 et 2015, principalement pour des raisons de définitions et de mode de calcul, une chose reste sûre, la Guadeloupe a connu de profondes mutations sur le plan entrepreneurial en 10 ans : réformes et mobilisations des pouvoirs publics, médiatisation de success stories ( Phytobôkaz, Punch Mabi, Damoiseau…), évolution socio-psychologique du regard sur l’entrepreneur…. Et avec près de 4 700 entreprises créées chaque année, notre département dispose d’un vivier qui devrait lui permettre de voir émerger les leaders de demain. En somme, nous n’avons rien à envier aux Américains qui n’ont pas le monopole de l’innovation, ni aux Chinois qui n’ont pas le monopole de l’acharnement au travail, ni aux Allemands qui n’ont pas le monopole de la compétitivité, ni à personne en réalité. Il est fort de penser qu’il y a, en dépit de la crise, des conditions favorables pour entreprendre en Guadeloupe. D’abord le support exceptionnel que constituent les réseaux d’appui –souvent gratuit- pour faire grandir une idée (la pépinière d’entreprise Audacia, Boutique de gestion, la CCI des îles de la Guadeloupe…). Ensuite, la multiplicité des statuts, qui permet de choisir le plus adapté à son projet. Et aussi la panoplie des aides destinées à nourrir nos ambitions d’entrepreneur.
ET POURQUOI PAS VOUS ? OSEZ ÊTRE DE CEUX QUI DÉFIENT LES PRÉJUGÉS – « IMPOSSIBLE DE MONTRER UNE BOITE EN GUADELOUPE »- QUI POUSSENT LES PORTES MÊME QUAND ELLES SE REFERMENT – «VOUS ÊTES TROP JEUNE, TROP VIEUX… » - ET QUI PORTENT LEUR CONVICTION AVEC FORCE. Connaissez-vous la raison principale qui pousse ces Guadeloupéens à créer leur boîte, qu’il s’agisse d’une autoentreprise dépourvue de trésorerie ou d’une société anonyme aux reins financiers solides ? Est-ce le goût du risque, la folie des grandeurs ou encore l’appât du gain… Au risque de vous surprendre, aucune des trois. Ce qui rend les Guadeloupéens si intrépide c’est une cause bien plus noble et assez loin de l’idée que l’on ce fait du monde de l’entreprise. Cette motivation est une irrépressible envie de rêves ! Bien sûr, les rêves ont une fâcheuse tendance à se heurter aux récifs de la réalité. Et notamment à une administration française qui comprend mal que les créateurs ne sont pas forcément les meilleurs amis de la paperasserie. Il manque en revanche, à la Guadeloupe une culture : une culture d’entreprendre et une politique efficace afin de favoriser et faciliter entrepreneuriat. Entreprendre, c’est aussi un métier : dénicher les bons conseils juridiques et fiscaux, décrocher des financements, profiter des réseaux d’accompagnement, choisir les bons partenaires, gérer le développement de son activité, autant de compétences qu’il faut acquérir ou rechercher autour de soi. Bien s’informer dans un contexte réglementaire complexe et mouvant n’est pas une mince affaire. Se former n’est donc pas inutile. Entreprendre, c’est, enfin un mode de vie : pas question de circonscrire son projet à l’univers professionnel. De l’ébauche à la réalisation, il envahira votre quotidien, impliquera vos proches, absorbera votre temps. Ce temps si précieux qu’il faudra ensuite essayer de regagner heure par heure. Pour être capable d’imaginer à nouveau. Car souvent, celui qui a goûté à la création d’entreprise ne pourra pas s’empêcher de renouveler l’expérience. Et pourquoi pas vous ? Osez être de ceux qui défient les préjugés – « impossible de montrer une boite en Guadeloupe »- qui poussent les portes même quand elles se referment – «vous êtes trop jeune, trop vieux… » - et qui portent leur conviction avec force. Par Goerges.J
FOCUS FWI | 43
ENTREPRENDRE
YOANE PAVADÉ & SAÏDOU BERNABÉ
PARALLEL 14
(
)
INTERVIEW DE YOANE PAVADÉ ET SAÏDOU BERNABÉ, FONDATEURS DE PARALLEL 14, LA PREMIÈRE ÉCOLE SUPÉRIEURE PRIVÉE DE LA CARAÏBE, FORMANT AUX MÉTIERS DE L’ANIMATION 3D, DES EFFETS SPÉCIAUX NUMÉRIQUES ET DU JEU VIDÉO....
O
n dit qu’entreprendre aux Antilles est impossible ou encore que « vous êtes trop jeune, trop vieux », qu’il est préférable de passer un concours... Vous qui avez entre 33 et 35 ans, quels sont les moteurs qui vous ont poussé à entreprendre ? L’idée de monter une structure dédiée à la formation dans les domaines de la 3D nous taraudais depuis plusieurs années. Nous en parlions souvent entre deux journées de boulot à Londres en tant que spécialistes de l’image de synthèse, sur les blockbuster américains. C’est finalement lorsque notre parcours professionnel nous a semblé suffisamment significatif que naturellement nous avons endossé la casquette de porteur de projet. Nous nous sentions suffisamment matures pour le faire, et avec encore l’énergie de la jeunesse pour relever un tel défi. À ce stade nous avons estimé que nous étions les mieux positionnés pour monter cette structure et qu’à deux nous serions plus efficaces. Présentez-nous Parallel 14 et ses services ? Comment voyez-vous l’évolution de votre métier ? Parallel 14 est la première école Supérieure privée de la Caraïbe, formant aux métiers de l’Animation 3D, des Effets spéciaux numériques et du jeu vidéo, s’adressant à un public de jeunes bacheliers souhaitant s’orienter vers ces métiers. Parallel 14, c’est aussi un centre de formations professionnelles spécialisé dans les domaines du numérique, de la communication digitale et de la postproduction audiovisuelle à destination d’un public adulte de professionnels salariés ou demandeurs d’emploi souhaitant se former aux métiers des réseaux sociaux, du web, du graphisme, de la photographie ou encore de la vidéo. Tous ces domaines d’activité sont en perpétuel développement dans notre région et à travers le monde et ont donc besoin de main d’œuvre qualifiée. Ce qui amène Parallel 14 à se développer en adéquation avec la demande du marché, à s’équiper et à contribuer à la structuration et la professionnalisation de ces domaines dans la caraïbe. 44 | FOCUS FWI
Quel est le statut juridique de Parallel 14 et comment avez-vous financé ce dernier ? Nous sommes en SAS (Société par Actions Simplifiée), et notre activité est financée à ce jour en fonds propres. Selon vous, nos responsables politiques ainsi que les différentes structures en charge de l’accompagnement des porteurs de projet sont-ils en phase avec la réalité du terrain entrepreneurial ? De manière générale le contexte reste assez favorable à la création d’entreprise et il y a une volonté politique indéniable de développer l’entrepreneuriat dans nos régions, si l’on en juge par la multiplication des structures et des interlocuteurs dans ces domaines. Maintenant cette structuration est encore récente et les informations données aux porteurs de projets peuvent parfois paraître incomplètes ou imprécises. D’autres facteurs s’ajoutent, comme la difficulté de trouver des locaux concordants, avec des tarifs décents pour les startup, les infrastructures de transport ou de télécommunication en cours de réorganisation ou encore certaines lourdeurs administratives... Les choses peuvent encore être améliorées. Peut-on dire qu’il manque aux Antilles une culture de l’entreprise ? On ressent bien que l’entrepreneuriat n’est pas inscrit dans la culture populaire antillaise. Nous avons encore le réflexe de rechercher la stabilité et la sécurité de l’emploi et ça se comprend par ces temps de crise. Malgré tout, nous assistons à une transformation des mentalités. À une affirmation des jeunes de la nouvelle génération. La volonté de se structurer et de faire fructifier son activité est bien réelle chez certains, et on observe par conséquent une augmentation sensible du nombre de créations d’entreprises sur nos départements. On se rapproche donc du but.
FOCUS FWI | 45
L’entreprenariat selon vous, peut-il être LE remède face au chômage ? Le problème du chômage est complexe. Parler de remède voudrait dire que c’est une maladie et qu’un jour nous pourrions en trouver une cure. Hors le chômage est l’un des fléaux d’un système bien établi qui ne peut fournir un emploi à chaque individu. L’entrepreneuriat est un facteur de développement de l’économie d’une région ou d’un pays, en théorie, en proposant de nouveaux services et produits, l’entreprise peut générer de la richesse et favoriser la création d’emplois. Tel est en tous cas le souhait de nombreux chefs d’entreprise mais encore faut-il qu’ils soient en mesure de le faire et que les politiques mises en place les y encouragent. D’autres problématiques se rajoutent d’ailleurs à l’équation, comme la qualification des profils recherchés pas toujours en phase avec les besoins des entreprises ou encore la rigidité des contrats... Que représente l’entrepreneuriat pour vous ? Passer de l’idée au projet, prendre des risques, concrétiser un concept, pouvoir le maîtriser dans sa réalisation et travailler à le faire prospérer tout en répondant aux attentes d’une clientèle que l’on se crée. En d’autres termes, il s’agit vraiment de mettre nos compétences et expériences accumulées au service d’un projet avec un potentiel de développement tant économique que personnel. C’est à la fois un aboutissement et un point de départ. Vouloir devenir son propre boss, est-ce une raison suffisante pour entreprendre ? C’est l’un des facteurs motivationnel, à condition que l’on ait la rigueur de l’employé modèle autant que celle du gestionnaire visionnaire. Mais il faut surtout commencer par avoir un projet viable économiquement et répondant à une problématique concrète, avec l’intime conviction qu’il doit voir le jour et perdurer malgré les nombreux sacrifices que cela va demander au préalable. Quels sont les avantages et les inconvénients de l’entrepreneuriat ? On parlait de sacrifices justement, c’est beaucoup de temps et pas beaucoup d’argent dans les premiers temps, pour parler d’abord des inconvénients. Notre volonté, notre patience, notre capacité d’anticipation et notre persévérance sont en permanence mises à l’épreuve. C’est aussi plus de temps à gérer de la paperasse, des e-mails ou des coups de fil qu’à pratiquer l’activité qu’on développe. En revanche, c’est le plaisir d’échanger avec des interlocuteurs très variés, qu’ils soient politiques, entrepreneurs, passionnés, supporters, détracteurs, particuliers... Le plaisir de voir des clients, étudiants ou stagiaires satisfaits et de voir le projet prendre forme un peu plus chaque jour, gagner en pertinence, en rentabilité, en popularité et en potentialité d’évolution. On parle de plus en plus de « métier d’entrepreneur » dont de formation entrepreneuriale. Aujourd’hui avec le recul, pensez- vous qu’il soit important de se former pour entreprendre ? Il est indispensable de se former un minimum pour éviter les erreurs qui pourraient compromettre la viabilité à moyen terme de l’entreprise et gagner du temps. Que la formation soit directe, via un cursus initial ou continu, ou indirecte par un mentor ou un accompagnateur qualifié, c’est une étape essentielle dans l’élaboration du projet. La fibre entrepreneuriale fera le reste, surtout qu’il s’agit là d’un métier à part entière au delà du domaine d’activité que nous maîtrisons souvent déjà. 46 | FOCUS FWI
Avez-vous eu des moments de doute à un moment donné ? On en a régulièrement, à toutes les étapes de l’évolution du projet, mais notre fonctionnement en binôme nous aide à les surmonter rapidement et nos résultats et nos succès nous aident à garder la tête haute et maintenir le cap. Demander conseil, c’est reconnaître qu’on fait face à un problème. Est-ce difficile pour un entrepreneur ? Ce ne sont pas les problèmes qui manquent dans la mise en place du projet, ça nous semble normal de demander conseil. Le plus difficile c’est de trouver le bon interlocuteur, même si tous les conseils sont bons à prendre. En définitive, tant que l’on sait où on va, on saura faire la part des choses. D’ailleurs, en tant que dirigeant, vers qui vous tournez-vous lorsque vous avez besoin de conseils ? Les chefs d’entreprises qui ont déjà des succès à leur actif n’ont en général pas de réticence à conseiller les jeunes entrepreneurs, pour peu qu’ils arrivent à leur dégager un peu de temps. C’est une option à laquelle nous adhérons. Certains organismes dédiés peuvent aussi nous aider à ajuster quelques détails. Nous n’oublions pas notre cercle proche, familles et amis, avec souvent un pied hors de nos domaines d’activité, de l’entrepreneuriat ou au contraire avec une expertise dans un domaine, leur attribuant la qualité de consultants sur le projet. Ils nous permettent parfois d’aborder les choses sous un angle différent et ça n’a pas de prix. Quelle est la recette pour réussir ? À supposer qu’il en existe une, disons qu’il faut commencer par se lancer. “100% des gagnants ont tenté leur chance” disait la pub. Après on peut supposer que la ténacité, la créativité et la rigueur feront le reste. En tous cas on y travaille au quotidien et on espère bien que les objectifs visés et le succès seront au rendez-vous. Après près d’un an d’existence, comment comptez-vous vous développer dans les années à venir? Accueillir Guadeloupéens, Guyanais et Caribéens des îles non francophones au sein de nos formations et créer des échanges de compétence avec les différents départements et pays. Ça reste un de nos principaux objectifs, car le projet n’a jamais été pensé autrement que caribéen. Amener nos premières promotions du cycle initial en fin de cursus, avec des projets de films et de jeu vidéo diffusés à l’international et les accompagner à s’insérer sur le marché du travail national ou international. Accroître notre offre de formations professionnelles, avec un catalogue répondant à des besoins ciblés. Le projet a encore du potentiel de développement au delà de ces points, mais “one step at a time”, le meilleur est à venir. Quels conseils donneriez-vous aux porteurs de projet ? Même s’il parait prématuré pour nous de donner des conseils, nous pouvons néanmoins partager un leitmotiv : Restons en phase avec ce qui se fait à l’échelle internationale, pour faire avancer les Antilles, la Caraïbe et contribuer à consolider le tissus entrepreneurial local en adéquation avec le marché mondial. Et surtout sachons prendre du plaisir à cette aventure ! Propos recueilli par Ken.J
+
www.parallel14.com | contact@parallel14.com | 0696 160 081 14 centre d’affaire de Californie - 97232 le Lamentin
«
Restons en phase avec ce qui se fait à l’échelle internationale, pour faire avancer les Antilles, la Caraïbe et contribuer à consolider le tissus entrepreneurial local en adéquation avec le marché mondial. Et surtout sachons prendre du plaisir à cette aventure !
FOCUS FWI | 47
756 LE CHIFFRE
le nombre d’entreprises placées en liquidation judiciaire entre 2012 et 2014 en Guadeloupe, selon le dernier rapport de la CCI des Iles de Guadeloupe. Et pour cause, d’après la chambre consulaire la faiblesse du capital initial de l’entreprise, l’inadaptation du statut juridique à la taille de l’entreprise et le manque de formation — en matière de gestion — serait l’essence même de ce résultat.
ENTREPRENDRE
ACCOMPAGNER LA CRÉATION POUR AIDER À DURER Mentorat ou coaching, formation et financement… Le soutien aux créateurs d’entreprise peut prendre bien des formes différentes. Mais il est toujours un facteur clef de la réussite des entrepreneurs.
A
vec 4 150 entreprises créées en 2014, la Guadeloupe est le département d’Outremer comptant le plus de créations d’entreprise. Mais ces entreprises « sont fragiles et il faut les accompagner. (...) À quoi cela sert d’inciter des hommes et des femmes à créer des entreprises si c’est pour qu’elles disparaissent quelques mois plus tard ?», a scandé François Hollande, lors de l’assemblée générale d’Initiative France en mai dernier. Accompagner, c’est le rôle de différents réseaux, des chambres consulaires et des incubateurs. Ces dernières années, leur nombre a considérablement augmenté. « La France est l’un des pays où l’on accompagne le mieux les entreprises », souligne Dominique Restino, président de l’Agence pour la création d’entreprise (APCE). L’un des points communs de toutes les structures d’accompagnement, c’est le mentorat, obligatoire chez certaines (Réseau Entreprendre), et le conseil chez d’autres (Initiative Guadeloupe, CCI). Le mentor est obligatoirement un entrepreneur ou ancien chef d’entreprise. Il ne donne pas de conseils, il est là pour apporter un nouveau regard sur la direction a donner à l’entreprise. L’accompagnement par les pairs est aussi proposé sous forme de réunions par les chambres consulaires, cela permet l’échange d’expérience, de cartes de visite, de réflexion sur certaines problématiques du marché. Être accompagné faciliterait l’accès au financement de 59 % des entrepreneurs, selon les derniers chiffres de Réseau Entreprendre. Intégrer un réseau permet également d’obtenir différents prêts d’honneur, de 30 000 à
48 | FOCUS FWI
100 000 euros, selon les structures et le projet. « Avec un euro d’argent public, on obtient un effet de levier de 10 euros d’argent privé », note Gérard Leseur, président de Réseau Entreprendre. Vers une certification ? Pour aider les porteurs de projet à se financer, certaines CCI misent aussi sur le « crowdfunding ». La première à avoir tenté l’expérience est la CCI de Caen avec sa plateforme Kiosk to Invest. Depuis, d’autres chambres ont suivi le mouvement. Un club d’entrepreneurs, c’est l’idée de Guillaume-Olivier Doré, cofondateur de Viadéo, qui a créé Agregator en 2001. Ce fonds d’investissement d’entrepreneurs permet à chaque membre d’entrer au capital de chaque entreprise à hauteur de 2 %. « Le problème des dispositifs d’accompagnement, c’est leur durée. L’entrepreneur a besoin d’un soutien tout au long de la vie de son entreprise. » Soucieuse de valoriser leur savoir-faire, les structures sont également nombreuses à souhaiter une certification de l’accompagnement. « Cela fait trente ans que nous avons inventé un métier et que nous l’avons déployé », explique Denis Dementhon, directeur général de France Active. Si la qualité est mise en avant, la certification pourrait également avoir d’autres avantages. « Nous aimerons certifier l’accompagnement pour que demain, un chef d’entreprise puisse obtenir des taux garantis auprès des banques », note Gérard Leseur. Seul risque, celui d’alourdir des structures qui doivent constamment d’adapter aux nouvelles demandes des créateurs. Par Ken.J
Faire avancer toutes les envies d’entreprendre Faire avancer toutes les envies d’entreprendre
LA CHAMBRE de COMMERCE ET D’INDUSTRIE DES ILES DE GUADELOUPE a le LES PROGRAMMES ESCP EUROPE EN GUADELOUPE, FRUIT D’UN PARTENARIAT plaisir dede vous informer de de laDES troisième promotion de laen CHAMBRE COMMERCE ETl’ouverture D’INDUSTRIE ILES DE GUADELOUPE aformation le LA CHAMBRE COMMERCE D’INDUSTRIE DES DE GUADELOUPE, parENTRE LADECCI PARIS ILEETDE FRANCE ET LAILES CCI DES ILES DE GUADELOUPE en alternance : isir de tenariat vous informer de l’ouverture de la troisième de la formation avec l’ITESCIA, une Êcole de la CCI promotion PARIS ILE-DE-France a le plaisir
Les programmes nationaux de ESCP Europe sont dÊveloppÊs en Guadeloupe depuis 2009, dans le cadre d’un accord partenarial alternance : informer de vous de l’ouverture de la 6ème promotion de la formation en entre les deux organisations consulaires. Cet accord a permis à plus de 100 managers guadeloupÊens de conforter leurs acquis professionnels et d’en acquÊrir de nouveaux. Ils permettent à des cadres et dirigeants d’entreprises ou d’organisations de se prÊpaalternance niveau II bac+4*
RESPONSABLE LOGISTIQUE RESPONSABLE LOGISTIQUE niveau II bac+4* LES PLUS DE LA CCI ILES DE GUADELOUPE rer avec le maximum de chances de succès à la poursuite de leur carrière.
CONTRÔLEUR DE GESTION ES PLUS DE LA CCI ILES DE GUADELOUPE
Dans la lignÊe de son programme  Manager Dirigeant , ESCP Europe propose aujourd’hui de prÊparer en Guadeloupe, des  blocs de compÊtence  issus de ce même diplôme. Cette formule, proposÊe depuis des annÊes à Paris, permet de choisir le programme le mieux adaptÊTitre à ses besoins à court et moyen terme, et d’obtenir cation capitalisable ultÊrieurement pour HomologuÊ de niveau II (Bacune + certifi 4) par Notredeappartenance au 448h RÊseau Logistique fÊdÊrÊ l’ACFCI et regroupant l’accès au diplôme  Manager Dirigeant RNCPNational niveau I/Bac+5.
ďż˝
(J.O. du 29 novembre 2013) ďż˝ Notre appartenance auRNCP RĂŠseau National Logistique fĂŠdĂŠrĂŠ par l’ACFCI et regroupant ďż˝ Notre pĂŠdagogie tournĂŠe vers le Ferrand, salariĂŠ, adaptĂŠe et dĂŠveloppĂŠe avec le monde profesles CCI de3laPROGRAMMES Manche, Amiens, Clermont Agen, Redon. CERTIFIANTS ACCESSIBLES DES SEPTEMBRE 2015 sionnel. ďż˝ Notre pĂŠdagogie tournĂŠe vers le salariĂŠ, adaptĂŠe et dĂŠveloppĂŠe avec le monde profesES OBJECTIFS LA FORMATION ďż˝ UnDE encadrement et un suivi personnalisĂŠ Ă la CCI IG et en entreprise. sionnel. PROGRAMME COMPLET ÂŤ DIRECTION D’ENTREPRISE Âť (240 HEURES DE FORMATION ďż˝ Sur les 2etpremières promotions, Ă un taux deet rĂŠussite de 83% au diplĂ´me. ďż˝ Un encadrement personnalisĂŠ CCI IG en entreprise. SUR 10 MODULESunETsuivi DEUX PROJETS la PROFESSIONNELS ÂŒ{‚…††{ˆ ‚{ ‰{„‰ z‹ ŠˆwÂŒw ‚ {„ ƒ…z{ †ˆ…€{Š {Š ‰wŒ… ˆ y…„z‹ ˆ{ ‚{ y~w„}{ƒ{„Š ďż˝2Le diplĂ´me ÂŤpromotions, responsable logistique Âť de niveau II bac+4 reconnu par l’Êtat estresponsabilitĂŠ un titre couIl s’adresse Ă premières des chefs d’entreprises, cadres destinĂŠs Ă occuper des deau direction gĂŠnĂŠrale avec une ďż˝ Sur les un taux de rĂŠussite depostes 83% diplĂ´me. z }{ˆ ‹„ z w}„…‰Š y z{ }{‰Š …„ †wˆŠ ˆ z=‹„{ w„w‚Â?‰{ z{ yÂ… Š‰ certifi ĂŠ enregistrĂŠ au RĂŠpertoire National des Certifi cations Professionnelles (RNCP)*. vrant l’ensemble des fonctions de l’entreprise. ďż˝ Le diplĂ´me ÂŤ responsable logistique Âť de niveau II bac+4 reconnu par l’Êtat est un titre w Šˆ ‰{ˆ ‚{‰ ƒ Š~Â…z{‰ {Š Š{y~„ ‡‹{‰ z{ y…„Šˆ ‚{ z{ }{‰Š …„ les CCI de la Manche, Amiens, Clermont Ferrand, Agen, Redon.
certifiĂŠ enregistrĂŠ au RĂŠpertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP)*. Šw‚‚{ˆ ‹„{ }{‰Š …„ x‹z} Šw ˆ{ †ˆ ÂŒ ‰ …„„{‚‚{ {Š ‰‹ Œˆ{ z{‰ Šwx‚{w‹Ž ÂŤ DIRECTION D’ENTREPRISE Âť OPTION : ÂŤ BUSINESS DEVELOPMENT Âť x…ˆz z{ ƒ{‰‹ˆ{‰ z{ †{ˆ|…ˆƒw„y{
LES OBJECTIFS DE LA FORMATION (120 HEURES DE FORMATION SUR 5 MODULES ET UN PROJET PROFESSIONNEL) Il s’adresse à desDE patrons des cadres ou agents de maÎtrise chargÊs du dÊveloppement des activitÊs sur les marES OBJECTIFS LAd’entreprise, FORMATION Former ledes cadres opÊrationnelslacapables d’inscrire leurs activitÊs chÊs, couvrant marketing, la communication, vente, les nouvelles technologies, l’export. quotidiennes dans le
cadre d’une dÊmarche logistique globale qui consiste à gÊrer l’ensemble des flux de proE DÉROULEMENT DE LA FORMATION Former des opÊrationnels d’inscrire leurs dans le duitscadres et d’information afincapables d’accroÎtre le niveau deactivitÊs service quotidiennes au client et la rentabilitÊ de
 DIRECTION D’ENTREPRISE  OPTION  MANAGEMENT DE L’ORGANISATION  cadre d’une dÊmarche logistique globale qui consiste à gÊrer l’ensemble des flux de prol’entreprise.
ˆ { P MGK ~{‹ˆ{‰ ‰‹ˆ GO ƒ… ‰ ‰‹ˆ ‹„ ˆÂ?Š~ƒ{ z{ L €…‹ˆ‰ †wˆ ƒ… ‰ duits(120 et d’information n d’accroĂŽtre le niveau de serviceET auUN client et la rentabilitĂŠ de HEURES DEafiFORMATION SUR 5 MODULES PROJET PROFESSIONNEL) A l’issue de la formation, les stagiaires seront capables : Il s’adresse aux responsables du ÂŤ back offi ce Âť en charges des fi nances, du contrĂ´le de gestion, de l’organisation de l’entrel’entreprise. w YY_ _] w‹ YmjY z{ `wˆˆÂ? prise, du management des opĂŠrations et des ĂŠquipes. D’amĂŠliorer performance d’un service logistique en intervenant sur les activitĂŠs liĂŠes ÂŒ{‚…††{ˆ ‚{ ‰{„‰ z‹ ŠˆwÂŒw ‚ {„ ƒ…z{ †ˆ…€{Š {Š ‰wŒ… ˆ y…„z‹ ˆ{ ‚{ y~w„}{ƒ{„Š A l’issue ďż˝ de la formation,lales stagiaires seront capables : Ă l’approvisionnement, le stockage, la production et la distribution.
ďż˝ D’amĂŠliorer la performance d’un service logistique en intervenant sur les activitĂŠs liĂŠes ďż˝ De manager une ĂŠquipe. MODULAIRES 3 PARCOURS 48HEURES EN 2 MODULES Ă l’approvisionnement, le stockage, la production et DE la distribution. ES CONDITIONS D’ACCĂˆS ďż˝ D’analyser une situation, dĂŠfi nir un plan d’action et conduire un projet d’amĂŠlioration. ďż˝ De manager une ĂŠquipe. ďż˝ Demodulaires gĂŠrer et un service approvisionnement, production ou Les parcours ont optimiser pour objectif de compĂŠtences spĂŠcifi : stockage, ďż˝ D’analyser une situation, dĂŠfi nir unl’acquisition plan d’action et conduire un ques projet d’amĂŠlioration. ‰ z={„Šˆ{†ˆ ‰{B ‰w‚wˆ ‰B z{ƒw„z{‹ˆ‰ z={ƒ†‚… B wÂ?w„Š z{ Šˆ ‰ x…„„{‰ xw‰{‰ {„ }{‰Š …„B distribution. ORGANISATION, PLANIFICATION, CONTROLE : ďż˝ De gĂŠrer et optimiser un service approvisionnement, stockage, production ou †Šwx ‚ Š {Š w„}‚w ‰D ďż˝ De dĂŠvelopper le sensdedu travail en mode projet et conduire leplace changement. Comment optimiser le management l’entreprise ou de l’organisation ausavoir travers de la mise en d’outils de pilotage et distribution. †‚ ƒ ‰ w‹ ƒ „ ƒ‹ƒ z‹ „ ÂŒ{w‹ XWYAI >‚ y{„y{? d’une ďż˝ vĂŠritable gestion de projet, fĂŠdĂŠrant les collaborateurs, au-delĂ des relations hiĂŠrarchiques, vers la rĂŠalisation d’objectifs D’intĂŠgrer la culture de la performance ĂŠconomique. ďż˝ De dĂŠvelopper le sens du travail en mode projet et savoir conduire le changement. †‚ ƒ ‰ w‹ ƒ „ ƒ‹ƒ z‹ „ ÂŒ{w‹ XWYAH >XjiB ZkjB z †‚ ƒ{ Š{y~„ ‡‹{ …‹ ‹„ ÂŒ{ˆ‰ Šw ˆ{ x „ ¢ y w„Š motivants. ďż˝ D’intĂŠgrer la culture de la performance ĂŠconomique. { ‡‹ ÂŒw‚{„y{ XWYAH? †‚‹‰ I w„„ {‰ z={Ž† ˆ {„y{‰ †ˆ…|{‰‰ …„„{‚‚{‰ ‰ }„ ¢ ywŠ ÂŒ{‰ LA ÂŤ BOITE A OUTILS Âť DU CREATEUR D’ENTREPRISE
LES PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES Comment rÊussir la crÊation d’entreprise au travers d’une vÊritable dÊmarche stratÊgique du crÊateur, optimiser la reprise d’entreprise, en identifiant les opportunitÊs, nÊgocier les phases critiques du dÊveloppement. ES D’INSCRIPTION ET DE SÉLECTION DES CANDIDATS ESMODALITÉS PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES � Responsable gestion des stocks, gestion de production, ordonnancement MARKETING ET DEVELOPPEMENT COMMERCIAL Comment Êlaborer une stratÊgie marketing adaptÊe à la taille, aux produits et aux marchÊs de l’entreprise, concevoir une poli� Responsable d’entrepôt, transport, logistique, approvisionnements � Responsable gestion des stocks, gestion de production, ordonnancement
tique commerciale cohĂŠrente, dans une optique d’avantage concurrentiel, identifier les cibles prioritaires, choisir les canaux de ‚{yŠ …„ z{‰ yw„z zwŠ‰ ‰={||{yŠ‹{ ‰‹ˆ ‚w xw‰{ ďż˝ Consultant logistique, technicien mĂŠthodes logistiques distribution, optimiser le portefeuille clients. ďż˝ Responsable transport, logistique, approvisionnements dossier de candidatured’entrepĂ´t, / motivation, de tests ĂŠcrits ďż˝ Responsable achats ďż˝ Consultant logistique, technicien mĂŠthodes logistiques ‹„ {„Šˆ{Š {„ z{ ƒ…Š ÂŒwŠ …„D Tous les autres programmes proposĂŠs en Guadeloupe par ESCP Europe sans exception sont animĂŠs dans leur intĂŠgralitĂŠ
� Et à plus long terme, Directeur logistique, supply chain‌ par les enseignants de ESCP Europe, pour la majoritÊ titulaires de Doctorat ou de PhD, avec, de plus, une longue expÊ� Responsable achats rience de l’entreprise, assurant à Paris et sur les autres campus europÊens de ESCP Europe la même formation. � Et à plus long terme, Directeur logistique, supply chain‌
LE DEROULEMENT DE LA FORMATION PETEL La formation DE se dĂŠroule en alternance Francis : E DEROULEMENT LA FORMATION
fpetel@escpeurope.eu - Professeur affiliÊ ESCP EUROPE - Coordinateur AcadÊmique DOM � Sur moisen pour une durÊe La formation se 24 dÊroule alternance : de 988 heures Patricia CHATENAY-RIVAUDAY �Responsable 6 jours parune mois à lade CCI988 IG au CWTC de Jarry � Sur 24 mois pour durÊe heures des Cursus MANAGER DIRIGEANT Bac+5/Niv.1  de l’ESCP EUROPE/ CCI PARIS ILE-de-FRANCE TELECHARGEZ TOUS LES DOCUMENTS DE COMMERCE � 6 jours par mois à la CCICHAMBRE IG au CWTC de JarryET D’INDUSTRIE DES ILES DE GUADELOUPE FOCUS FWI | 49 TÊl : 05.90.93.76.96 - Fax : 05.90.93.77.09 - Mobile : 06.90.57.96.20 - p.chatenay-rivauday@guadeloupe.cci.fr
ArrĂŞtĂŠ du 6 avril 2012 publiĂŠ au Journal Officiel du 14 avril 2012 portant enregistrement au rĂŠpertoire national des certifications professionnelles
ENTREPRENDRE
PREMIÈRE PÉPINIÈRE D’ENTREPRISES INNOVANTES,
AUDACIA
( Pouvez-vous nous en dire davantage sur l’origine de cet outil ? Située à Baie-Mahault, au cœur de la future Technopole AUDACIA, la première pépinière d’entreprises de la Guadeloupe offre de nombreux services dédiés aux jeunes sociétés. Il est vrai que créer une entreprise relève d’un véritable challenge qui nécessite une certaine prise de risque pour assurer la pérennité de son activité. Et, si l’on constate , que le taux de défaillance des entreprises en dessous des trois premières années d'existence semble relativement élevé en France et singulièrement dans notre département. Un accompagnement ciblé, assuré par un réseau de professionnels semble la meilleure stratégie pour pallier cette difficulté. Véritable lieu d'excellence pour le développement des entreprises et carrefour de projets innovants, AUDACIA répond à ces contraintes liées au démarrage de leur activité, afin d’offrir une nouvelle dynamique au développement économique de notre territoire. À qui s’adresse prioritairement la pépinière d’entreprises AUDACIA ? Quels types de projets d'entreprise accompagnez-vous ? Avez-vous un secteur d'activité spécifique ou que vous encouragez plus particulièrement via votre pépinière ? La Pépinière d’entreprises AUDACIA est une structure qui accueille, héberge et accompagne les jeunes entreprises et les porteurs de projet innovants. Elle s'adresse principalement aux secteurs d'activités des technologies de l'information et de la communication, du développement durable et des énergies renouvelables, de l'agro-transformation ainsi qu'aux sciences de l'ingénieur. Toutefois, d’autres secteurs peuvent être éligibles car la caractéristique majeure, demeure l’aspect innovant de l’activité de l’entreprise. Quels sont les principaux avantages pour les créateurs d’entreprises ? La Pépinière propose aux porteurs de projets des bureaux aménagés, câblés en téléphonie et haut débit sécurisé à des tarifs préférentiels. L’accompagnement mis en place vise à informer, orienter et former
INTERVIEW DE MARIE-JOSÉE CATHO, ANIMATRICE DE LA PÉPINIÈRE.
)
les chefs d’entreprises dans l’élaboration d’une véritable stratégie de développement sur différents pôles d’organisation et gestion de leur société (finances, commercialisation, marketing...) Ayant accès à un réseau de partenaires diversifiés, ils bénéficient d’ un accompagnement différencié qui peut être personnalisé au moyen d’expertises ciblées. Une possibilité de services communs à coûts partagés tels que la cafétéria, la salle de réunion, visioconférence, secrétariat avec accueil téléphonique, réception, distribution et envoi de courriers, coin détente....sont également proposés. Comment se déroule le parcours d’intégration pour l’entrepreneur qui souhaite être hébergé et accompagné au sein de la pépinière ? Qu'est ce qui fait qu'un projet est retenu ? Le parcours se décline en trois phases : la validation, la sélection puis l’entrée en pépinière. Le comité de validation s’assure que le candidat répond aux critères de sélection (Entreprise de moins de 36 mois d’existence, viabilité du projet, caractère innovant, potentiel de création d’emploi, adéquation du projet avec le marché visé,...) Les dossiers validés seront ensuite soumis à l’approbation d’un Comité de Sélection. L’hébergement en pépinière devient alors possible après accord de ce Comité. Une fois sélectionné le chef d’entreprise bénéficie des nombreux services et avantages de la pépinière pour une durée de trois ans maximum. Une bonne idée d'entreprise : c'est quoi ? Quels conseils donneriez-vous à un créateur qui souhaite rejoindre la pépinière ? Une bonne idée d’entreprise est avant tout une idée qui génère de la demande. Il faut répondre à un besoin en proposant des procédés et services novateurs. La créativité, l’ouverture d’esprit sont nécessaires dans la recherche d’idées. Il faut adopter une démarche qui consiste à analyser, réexaminer et élaborer des stratégies pour transformer cette idée en projet d’entreprise. Proposer une idée innovante ne veut pas forcément dire « inventer » un produit ou process et créer un marché nouveau ; si j’avais un conseil à donner aux chefs d’entreprise: Penser autrement ! Sortir du cadre habituel pour améliorer l’existant! Propos recueilli par Ken.J
50 | FOCUS FWI
ENTREPRENEUR HÉBERGÉ À AUDACIA
SÉBASTIEN CELESTINE, ALL MOL...
«
NOUS AVONS INTÉGRÉ LA PÉPINIÈRE AUDACIA EN 2014. LA LOCALISATION EST AVANTAGEUSE POUR NOS CLIENTS AINSI QUE POUR NOS PARTENAIRES. (...) NOUS BÉNÉFICIONS D’UN LOYER TRÈS MODÉRÉ QUI NOUS PERMET DE LIMITER NOS COÛTS. LA STRUCTURE PROPOSE EN OUTRE DES SERVICES AUX ENTREPRISES, NOTAMMENT SOUS FORME DE COACHING AVEC DES PROFESSIONNELS (JURIDIQUE, MARKETING....), UN ACCÈS À UNE VARIÉTÉ DE SERVICES SUR PLACE : WEB EN HAUT DÉBIT, IMPRIMANTES ETC.... AUDACIA OFFRE DES CONDITIONS INTÉRESSANTES POUR SE DÉVELOPPER. (...) POUR UNE STARTUP COMME ALL MOL, IL EST IMPORTANT DE SE SENTIR ACCOMPAGNÉ ET DE POUVOIR ÉCHANGER AVEC LES AUTRES ENTREPRENEURS DE LA PÉPINIÈRE QUI PARTAGENT PARFOIS DES PROBLÉMATIQUES SIMILAIRES.
+
Sébastien Célestine est le directeur général, d’All Mol, une entreprise innovante au service des acteurs culturels et des communautés. Plus d’info : www.allmol.com FOCUS FWI | 51
#SANTÉ
CANCER DU SEIN
LA MAMMOGRAPHIE
S
plus de mal que de bien ?
Supposée sauver la vie des femmes en permettant le diagnostic ultra-précoce de tumeurs du sein -48 800 nouveaux cas en 2012-, la mammographie cristallise une controverse d’une complexité abyssale. À coup d’études contradictoires, les experts se livrent une bataille de chiffres afin d’évaluer ses bénéfices avérés en regard des désagréments qu’elle occasionne, qui seraient plus importants qu’envisagées à l’origine. De quoi est-elle incriminée? Cela tient en quatre points : 1)Le dépistage entraîne des diagnostics alarmistes pour des micro-cancers, les surdiagnostics, lesquels induisent des surtraitements jugés inutiles par ses détracteurs. 2) La répétition, année après année, de l’exposition aux rayons émis génére un risque de cancers radio-induits. 3)La fiabilité de certains appareils mammographies est également pointée du doigt ; tous ne détecteraient pas à l’identique les cancers. 4) Enfin ; contrairement à l’objectif initial qui a prévalu à la mise en place du dépistage organisé, ce dernier ne réduirait pas, ou trop peu, la mortalité par cancer du sein. Parce que rien n’est simple en médecine et qu’il n’y a pas de non plus de certitudes absolues et définitives, les partisans du dépistage eux-mêmes reconnaissent la réalité de certaines de ses limites et de certains risques. Tout en nuançant: « La mammo n’est pas magique, et le risque zéro n’existe pas en médecine, reste 52 | FOCUS FWI
que plus on traite à un stade précoce, plus les chances de guérir sont grandes, et si on peut éviter des traitements lourds aux femmes, c’est tout bénéfice. Je persiste à penser que la balance bénéfice-risque penche en faveur du dépistage », clarifie le professeur Marc Espié, oncologue et directeur du Centre des maladies du sein de l’hôpital Saint-Louis, à Paris. Ni procureur ni avocat de la défense, mais au nom d’une information équilibrée et pondérée, passons au scanner les avis critiques des uns et des autres.
CHEF D’ACCUSATION N°1
LA MAMMO ENTRAÎNE DES SURDIAGNOSTICS QUI OCCASIONNENT DES SURTRAITEMENTS INUTILES C’est le cœur de la polémique. Et, en quelques sortes, le revers de la médaille. C’est précisément parce que la mammo détecte des microcancers à un stade très précoce qu’elle engendre aussi des surdiagnostics, estimés entre 10 et 15% par le cancérologue Jérôme Virguier ; directeur du pôle santé publique et soins à l’Institut national du cancer (INCa), autant dire le «Monsieur dépistage » en France. Le problème: ces surdiagnostics oscillent de 5 à 54 %, selon les études ! Lesquelles ne sont guère comparables entre elles (les modalités d’investigation et les paramètres d’évaluation différent). Cela alimente la controverse. Pourquoi parle-t-on de surdiagnostic ? Le dépistage repère 15 % de très petits cancers « in situ », c’est-à-dire circonscrits localement, non invasifs. Ces cancers délectés par la mammo sont traités. Or certains d’entre eux n’auraient peut-être pas évolué et seraient resté latents, en l’état, sans jamais s’étendre ni développer la maladie. De là est née la polémique sur les «surtraitements », jugés inutiles par les détracteurs de la mammo. À un « détail » vital près : «On n’est pas capable de déterminer scientifiquement quel cancer ‘‘in situ’’ va évoluer rapidement, avec un pronostic méchant, et lequel n’évoluera pas. Or ce n’est pas parce que c’est petit que c’est anodin, donc on traite », insiste la radiologue Brigitte Séradour, qui a orchestré la politique nationale du dépistage organisé. « Un cancer reste un cancer, renchérit le chirurgien-oncologue Daniel Zarca. Oui, sans doute
y a-t-il un ‘‘surtraitement’’ pour des patientes dont la maladie n’aurait peut-être pas progressé défavorablement. Mais ne pas les traiter condamnerait un grand nombre de femmes à évoluer vers des cancers qui pourraient les tuer. On soigne des femmes qui seraient mortes de leur maladie, donc on sauve des vies. » Sur 1 000 femmes dépistées, 7 à 9 auraient ainsi la vie épargnée, tandis que 4 seraient surdiagnostiquées(1). Des conclusions qui trouvent un tout autre écho chez le professeur Peter Gotzsche(2), directeur du Centre Cochrane nordique de Copenhague, regroupant des scientifiques indépendants qui s’attachent à mesurer l’intérêt et l’efficacité des dépistages dans le monde. Selon lui, « le surdiagnostic est l’effet nocif le plus grave. Si 2 000 femmes sont examinées régulièrement pendant dix ans, 1 seule bénéficiera du dépistage en évitant la mort par cancer du sein. Et 10 femmes en bonne santé deviendront, à cause du dépistage, des cancéreuses, et seront traitées inutilement.» (3) Le Pr Gotzche dénonce aussi une inflation de « 20 % de la mastectomies » et de traitements lourds imputables au surdiagnostic. « C’est faux! S’insurge le Dr Zarca. Nous ne pratiquons pas de mastectomie sur les très petits cancers ‘‘in situ’’. On fait une tumorectomie, à savoir une petite chirurgie conservatrice du sein où seule la tumeur est retirée. La mastectomie, c’est lorsque la maladie est très étendue, sur des vastes cancers ‘‘in situ’’. » Pas de surenchère non plus côté traitements. Ni chimio ni hormonothérapie. La radiothérapie complète la tumorectomie, point. Parfois même, il y a des exceptions : « Bien sûr, on donne le traitement qui offre le maximum de chances de guérir, insiste le Dr Espié. Mais au cas par cas. Pour certains petits cancers “in situ” spécifiques, on ne fait pas systématiquement de radiothérapie si les femmes sont d’accord pour continuer une surveillance très attentive et très régulière. On enlève la tumeur et c’est tout. Mais on est hors des consensus internationaux... » L’étape suivante, qui concentre tous les espoirs, c’est la recherche en cours pour élaborer des marqueurs moléculaires d’agressivité et de pronostic qui permettront de distinguer les tumeurs “in situ” non évolutives des autres. Et de clore la polémique.
TÉMOIGNAGE
ÉVIDEMMENT, MADAME VOUS ÊTES EN VIE...
Je n’avais même pas encore de seins, pas de règles, le médecin de maman a pointé son doigt vers moi et m’a dit : « Vous, jeune fille, il faudra faire attention. » Ma mère est morte du cancer du sein à 42 ans, ma grand-mère à 39 ans. Je m’étais dit : « La foudre ne tombera pas trois fois au même endroit. » Elle est tombée en avril 2009. Ce cancer est un « alien » qui voulait me bouffer, bouffer ma famille. Je suis partie en guerre. Je lui ai dit : « Tu dégages. » Je me souviens de mon premier choc physique, après le début de la chimio : quand j’ai découvert tout le bas de mon visage affaissé, sec, couvert de rides. Cela a été très violent, j’ai pris dix ans en une matinée. J’ai eu peur. J’avais beau penser que je n’étais pas malade, je l’étais. Les produits de la chimio agissaient. Le cancer s’attaquait à mon visage, et le visage, c’est notre identité. J’ai toujours fait extrêmement attention à moi, et là je ne pouvais plus rien faire. J’ai pris ma bagnole et suis allée voir ma copine esthéticienne. « Comment vais-je retrouver ma peau ? – Elle va se réhydrater, sois patiente. » Depuis mon sein a subi une déformation, il est plus dur que l’autre, mais c’est toujours le mien. Ce n’est pas mon sein qui définit ce que je suis. J’ai terminé tous mes traitements le 1er mai 2010. En tant que femme, je n’ai rien gagné ni perdu. Ce qui a changé, c’est ma relation à ma famille. On fait beaucoup plus de fêtes qu’avant. Je veux leur donner des souvenirs. J’ai combattu l’ennemi, mais je sais que je ne l’ai pas terrassé. Martine, 46 ans. FOCUS FWI | 53
TÉMOIGNAGE
MONSIEUR, VOUS AVEZ UN CANCER DU SEIN... « J’ai vécu 57 ans sans imaginer une seconde que les hommes pouvaient être touchés par le cancer du sein. Jusqu’à ce jour de novembre 2012 où mon généraliste m’a sorti de mon ignorance. À mes dépens… "Monsieur, vous avez un carcinome canalaire infiltrant au sein gauche", m’a-t-il asséné, assez sèchement, je dois dire (il s’en est par la suite excusé). Il avait sous les yeux le résultat de ma biopsie et de ma mammographie. Car, oui, j’ai passé une mammographie ! Encore une chose que je ne pensais pas possible pour un homme. Je fais donc partie des rares spécimens de mon sexe qui savent exactement ce que ça fait que de se faire écraser le sein entre deux plaques en Plexi impitoyablement serrées, et de tenir les positions infernales qu’exige cet examen. Trois semaines plus tard, il m’opérait. Je me suis réveillé avec une balafre de 20 centimètres qui me barrait le thorax. Plus de téton, ni de glande mammaire (nous en avons aussi, Mesdames !). Je dois apprendre à vivre avec cette cicatrice. Ce n’est pas l’esthétique, qui me dérange, mais plutôt le regard curieux ou interrogateur des gens. Jusqu’à la première chimio, j’ai eu la sensation qu’il y avait deux Étienne. Moi, qui allais très bien, et l’autre, le malade qui avait tous ces problèmes. Cette maladie vous fait vivre des expériences bizarres (...) » Etienne, 57 ans.
54 | FOCUS FWI
CHEF D’ACCUSATION N° 2
LA MAMMO ENTRAÎNE DES RISQUES DE CANCERS RADIO-INDUITS « Le risque est très faible, mais il existe », confirme le Dr Viguier. Et personne ne le nie. Il est lié aux doses de rayons X reçues au fil des ans lors des mammos. Concrètement ? «Le risque est de 14 cancers radio-induits pour 100 000 femmes passant une mammo tous les deux ans, de 50 à 59 ans », décrypte le professeur Martin Yaffe, chercheur à l’université de Toronto(4). Plus on commence tôt, plus les examens sont rapprochés dans le temps, plus le risque s’élève. Ainsi, ce dernier grimpe à 86 cancers radio-induits pour une mammo passée chaque année de 40 à 55 ans, puis tous les deux ans jusqu’à 74 ans. Résultat : c’est le point de crispation entre pro-mammos. Les avis divergent sur l’âge auquel les femmes peuvent débuter cet examen et sa fréquence, afin de minimiser le risque de cancer lié à l’irradiation. La position des autorités de santé s’exprime par la voix du Dr Viguier : «Avant 50 ans, parce que le sein est jeune, il est très radio-sensible. De plus, les seins sont denses, et cela oblige parfois à augmenter la dose d’irradiation pour avoir des clichés lisibles. C’est pourquoi – en l’absence de facteurs de risque personnels – le dépistage est préconisé à partir de 50 ans au rythme d’une mammo tous les deux ans. » Pas si simple dans la réalité des consultations... « Aujourd’hui, les grosses tumeurs que je vois ne sont plus que chez les femmes jeunes. Ce sont elles qui arrivent avec une boule dans le sein, déplore le Dr Espié. Beaucoup pensent qu’elles n’ont pas l’âge d’avoir un cancer, et elles ne savent pas qu’il faut surveiller leurs seins avant 50 ans...» 1 cancer du sein sur 5 touche, en effet, une femme de moins de 50 ans, et 1 sur 10 en meurt (5). D’où l’importance de l’autopalpation et d’une visite régulière chez le gynéco. Que faire, alors ? « Une première mammo à 40 ans puis, au cas par cas, selon les facteurs de risque de chacune – seins denses, antécédents du côté maternel et paternel (mère, grandmère, tante, sœur), obésité... –, un examen tous les dix-huit mois jusqu’à 50 ans, éventuellement couplé à une échographie, puis on intègre le dépistage organisé au rythme d’une mammo tous les deux ans », conseille l’oncologue.
CHEF D’ACCUSATION N° 3
LA FIABILITÉ DES MAMMOGRAPHES NE SERAIT PAS ÉQUIVALENTE, ET TOUS NE DÉTECTERAIENT PAS LES CANCERS L’information a fait l’effet d’une bombe, en 2009 : certains mammographes numériques fournissent des clichés de qualité insuffisante et « ratent » des cancers. La fiabilité de détection n’est pas équivalente entre tous les appareils présents sur le marché. C’est la Dre Séradour, alors présidente de la Société française
de sénologie et de pathologie mammaire, qui a lancé l’alerte auprès des autorités de santé. Verdict, en juillet 2010 : selon le type d’appareils numériques et leur marque, le taux de détection varie, notamment de 3,6 à 5,7 cancers pour 1 000 mammographies de type «CR»(6). En effet, deux technologies coexistent, celle dite «DR» et la «CR». La première détectant mieux – 6,5 cancers pour 1 000 mammographies réalisées – que la deuxième – 5,24 cancers sur 1000. Or, même s’il y a de plus en plus d’appareils DR en France, les CR restent majoritaires. De quoi sérieusement pâlir... La mammo cache-t-elle une loterie qui ne dit pas son nom ? La lanceuse d’alerte se veut rassurante : « Les choses ont bougé. D’abord, le ministère de la Santé a imposé de relever le niveau de qualité des appareils dits CR. Ensuite, cela a forcé l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé à instaurer des contrôles qualité plus contraignants et plus sévères, qui ont évincé les machines les moins performantes. Depuis 2011, les appareils ont été renouvelés. Et partout en France les mammographes sont systématiquement vérifiés tous les six mois, tant pour la qualité des clichés que pour la dose de rayons délivrée. » Certes, mais faut-il s’inquiéter de la pertinence des résultats des mammographies antérieures? « 90 % des cancers n’ont pas besoin d’une qualité exceptionnelle pour être détectés, beaucoup se voient très bien. Les principales bénéficiaires de la qualité de ces nouveaux appareils sont surtout les femmes de moins de 50 ans dont les seins sont denses et opaques », poursuit le radiologue. Quant au taux de détection des appareils, « il s’est resserré dans une fourchette très mince, se félicite le Dr Viguier. On a, en France, des mammographies d’un niveau de qualité que peu de pays européens sont à même d’aligner. »
CHEF D’ACCUSATION N° 4
LE DÉPISTAGE NE RÉDUIRAIT PAS LA MORTALITÉ PAR CANCER DU SEIN 11 886 femmes en sont mortes en 2012 en France. Éviter que le cancer du sein ne tue, c’est le but du dépistage. La guerre macabre des chiffres atteint ici son paroxysme : de 1 à 34% de réduction de la mortalité. Dans les rangs des grands déçus, avec une évaluation pour la France de 11 %, on compte le professeur Philippe Autier, épidémiologiste à l’Institut international de recherche et de prévention, à Lyon, qui a publié deux études d’envergure sur le sujet (7) : « Pendant quinze ans, j’ai œuvré pour la mammo de dépistage. Les données scientifiques me font changer d’avis, car l’incidence sur des cancers du sein à un stade avancé, ceux qui tuent, ne diminue pas. Si le dépistage était efficace, ils devraient diminuer. Ce n’est le cas dans aucun pays. La baisse de la mortalité observée est plus liée aux progrès des traitements,
et le fait que la mammo entraîne autant de surdiagnostics et de surtraitements m’embête en tant que médecin. Dans ces conditions-là, je dirais stop. Trouvons des alternatives à la mammo. » Les partisans du dépistage reconnaissent une baisse de la mortalité en deçà des 30 % initialement espérés, mais autour de 20 ou 21 %(8), ce qui n’est pas rien... Et surtout, «il y a moins de cancers avancés », ne décolère pas la Dre Séradour face aux anti-mammos: « C’est criminel ce qu’ils disent ! Ils veulent casser le dépistage, mais que proposent- ils à la place ? Qu’on revienne trente ans en arrière, à l’époque où les femmes n’avaient que des gros cancers qui métastasaient et des mutilations importantes ? Aujourd’hui, 30 à 40 % des cancers mesurent 10 mm ou moins, ils ne sont pas décelables à la palpation, et on voit moins de ganglions atteints. C’est capital pour les chances de guérir : 9 cancers sur 10 le sont lorsqu’ils sont détectés tôt. » Plutôt que de balayer la mammo, il faudrait peut-être affiner le dépistage pour qu’il soit ultra-ciblé, intimement corrélé aux facteurs de risque de chacune, pour une surveillance « à la carte ». La Haute Autorité de santé planche sur cette évolution et devrait rendre ses conclusions cet automne. « Le ciblage du dépistage, qui se fait par la tranche d’âge, prendrait en compte d’autres facteurs. C’est assez compliqué, mais il pourrait être porté dans le Plan Cancer III, annonce le Dr Viguier. Pour le faire évoluer vers une meilleure prise en compte des risques individuels et proposer aux femmes la modalité la plus adaptée. » En attendant, restons partie prenante de la surveillance de nos seins et établissons un « compagnonnage » médical avec le gynécologue. «Les femmes sont les meilleures garantes de leur santé, soyez proactives, encourage le Dr Zarca. Définissez avec votre médecin une stratégie de surveillance. » Au nom de la vie. 1. Source : « Journal of Medical Screening », septembre 2012. 2. Auteur de « Mammography screening, Truth, lies and controversy » (éd. Rad- cliffe). 3. Source : « Screening for breast cancer with mammography » (éd. The Cochrane Library). 4. « Radiology », janvier 2011. 5. Etude de la docteure Florence Molinié, réseau Francim, 2010. 6. Enquêtes INCa, juillet et décembre 2010. 7. « British Medical Journal », 2010 et 2011. 8. Institut de veille sanitaire, septembre 2012, et « The Lancet », novembre 2012.
Par Marcelle.M
CARNET D’ADRESSES
Agwadec : 0 590 381 503 Ligue contre le cancer : 0 590 216 363 Institut national du cancer: www.e-cancer. fr/depistage/ depistage-du-cancer-du-sein/ espace-grand-public. Cancer Info: 0 810 810 821 (prix d’un appel local). FOCUS FWI | 55
PLACEMENTS
IMPÔTS
les clés pour payer moins La palette de produits permettant d’épargner tout en allégeant sa facture fiscale est variée. Mais tous sont assortis de contraintes et certains sont particulièrement risqués. Limiter le poids de ses impôts passe aussi par le choix de ses placements. S’il est trop tard pour jouer ce levier afin de diminuer les impôts à payer sur les revenus de 2014, il est encore possible d’utiliser cette carte pour réduire les revenus imposables de 2015 et ceux des années suivantes. Aux choix : des produits qui offrent une réduction à l’entrée, ou bien ceux permettant une quasi-absence de taxe à la sortie.
56 | FOCUS FWI
(
(
OPTIMISEZ VOS DÉCLARATIONS....
L’ÉPARGNE-RETRAITE, POUR LES GROS CONTRIBUABLES. Réduire immédiatement ses revenus imposables tout en constituant un pécule pour la retraite ? C’est la solution qu’offrent le plan d’épargne-retraite populaire (PERP) et des produits équivalents, comme la Préfon (réservée aux membres et anciens membre de la fonction publique) et le Corem (attention ce régime étant en déséquilibre, mieux vaut ne pas y adhérer). Les sommes qui y sont investies sont déductibles des revenus imposables, dans la limite de 10 % du revenu net de l’année précédente. Un salarié ayant gagné 100 000 euros en 2014 peut donc y verser 10 000 cette année et les supprimer des revenus déclarés au fisc l’an prochain au titre de 2015. S’il est imposé dans une tranche marginale à 30 %, il économisera 3 000 euros d’impôts et n’aura donc déboursé de 7 000 euros. Ce type de produit est dont d’autant plus intéressant que la tranche marginale d’imposition est élevée, ce qui le réserve en priorité aux plus gros contribuables. Avant de jouer cette carte, il faut cependant bien mesurer que l’argent y est bloqué jusqu’à la retraite et que seule une rente viagère (un revenu versé à vie) permet de récupérer les fonds à la sortie. De plus, cette rente est, à son tour, imposable avec les autres pensions et soumises à des cotisations sociales au taux de 8,4 %. L’épargne salariale, un double avantage. Pour ne pas alourdir vos revenus imposables si votre entreprise vous verse des primes de participation et d’intéressement : les investir dans un plan d’épargne d’entreprise (PEE) ou un plan d’épargne-collectif (Perco) proposé par l’employeur. Ces sommes sont ensuite bloquées pendant au moins cinq ans (PEE) ou jusqu’à la retraite (Perco), mais ne seront pas imposables. Mieux ! Les gains engrangés par cette épargne dans des fonds d’investissements seront, eux aussi, exonérés d’impôts, hormis les prélèvements sociaux de 15,5 %. Ces deux dispositions fiscales sont intéressantes pour tous les salariés imposés, mais profitent proportionnellement bien mieux à ceux qui sont les plus lourdement taxés. La durée minimale de blocage, notamment dans le PEE, ne doit pas être un frein : il existe, en effet, de nombreuses situations qui permettent de récupérer son épargne, toujours sans impôts. C’est le cas si vous vous mariez, si vous achetez votre résidence principale, ou si vous quittez votre entreprise, par exemple. Attention cependant avec le Perco : les possibilités de sortie anticipée sont nettement moindres, et réservées pour l’essentiel à des accidents de la vie (décès, invalidité…). FIP et FCPI, bonus fiscal mais risque élevé. Les fonds d’investissement de proximité (FIP) et les fonds communs de placement dans l’innovation (FICPI) permettent d’investir dans des PME avec des solutions mutualisées. Ils sont encouragés au plan fiscal, puisqu’ils offrent une réduction d’impôts représentant 18 % des sommes investies dans chacun d’eux, dans la limite de 12 000 euros pour une personne seule et 24 000 euros pour un couple marié (hors frais d’entrée). En y plaçant une telle somme, un célibataire peut ainsi réduire son impôt de 2 160 euros (le double pour un couple marié). Ces montants s’entendent pour chaque famille de produits : ils peuvent donc être doublés en misant à la fois sur un FIP et sur un FCPI. Ces mécanismes sont avantageux pour les contribuables, quelle que soit leur tranche d’imposition, puisqu’ils permettent de bénéficier d’une déduction d’impôts, et non d’une déduction fiscale. En cas de gain à la sortie (après cinq ans minimum), ils sont exonérés d’impôts. Avant de succomber
à cette défiscalisation rapide, mesurez bien qu’il s’agit par nature d’un investissement très risqué et que la moins-value peut-être à l’arrivée supérieure à la réduction d’impôts obtenue. Les performances passées des fonds montrent que cet écueil est à prendre très au sérieux : la majorité d’entre eux sont en perte, parfois très importante. L’aventure des PME. Investir directement au capital d’une PME ou d’une entreprise solidaire ouvre droit à une réduction d’impôt de 18%, dans la limite de 50 000 euros pour un célibataire et 100 000 euros pour un couple marié. Un montant à revitaliser, car ce dispositif entre dans le plafonnement des niches fiscales, qui limite à 10 000 euros l’économie d’impôt maximale. Pour dénicher ces PME, de nombreux sites de financement participatif, spécialisés dans l’investissement au capital de jeunes pousses, ont récemment essaimé. Il en existe une dizaine, dont les principaux sont Anaxago, Wiseed et Smartangels. Plus qu’un placement, il s’agit d’une véritable aventure, qui lie votre sort et donc votre épargne à celui de l’entreprise. L’investissement est donc périlleux, surtout si vous investissez dans une seule société, car vous ne profiterez d’aucune mutualisation, contrairement aux FIP ou FCPI. Choisir une entreprise solidaire réduit fortement le niveau de risque puisqu’aucune d’entre elle n’a jamais fait faillite, mais le potentiel de gains lors de la revente de vos parts est minime. L’assurance-vie, une sortie sans encombre. Il y a bien longtemps que l’assurance-vie n’offre plus de réduction d’impôt pour les sommes qui y sont investies. Ce coup de pouce fiscal a disparu au début des années 1990. En revanche, elle reste l’un des placements les plus avantageux fiscalement lors de la sortie, à condition que le contrat ait au moins huit ans d’ancienneté. A partir de cette durée, il est en effet possible de retirer chaque année 4 600 euros de gains (en plus du capital initial), ou 9 200 euros pour un couple marié, sans rien devoir au fisc. Si ces niveaux sont dépassés, l’excédent est taxé au taux réduit de 7,5 %. Avant huit ans, l’impôt est plus pénalisant : les gains sont taxés à 35 % si un retrait a lieu durant les quatre premières années du contrat, et à 15 % s’il a entre quatre et huit ans. Les prélèvements sociaux de 15,5 % s’ajoutent à ces taux, qu’elle que soit la durée effective. L’assurance-vie se plie à tout type de gestion financière : du plus sûr, avec le fonds en euros, au plus offensif, par le biais des fonds en actions ou diversifiés. Le plan d’épargne en actions, le bonheur après cinq ans. Le plan d’épargne en actions (PEA) est par nature risqué, puisqu’il ne peut abriter que des actions ou des fonds majoritairement investis en actions. Il s’adresse donc à des épargnants avertis, qui disposent déjà de produits d’épargne sûrs. C’est, sur le plan fiscal, l’un des placements les plus avantageux. S’il n’offre aucun avantage à l’entrée, il permet de ne pas payer d’impôt sur les dividendes perçus et sur les plus-values réalisées sur des actions détenues au sein du plan. Mieux, il suffit de le garder pendant cinq ans au moins pour pouvoir en sortir sans payer d’impôt sur les gains. Seuls les prélèvements sociaux sont dus. En règle générale, il vaut toutefois mieux attendre huit ans avant d’y retirer de l’argent, car tout retrait avant cette durée oblige à clôturer le PEA. Après huit ans, il est possible d’y opérer des retraits réguliers en laissant fructifier le solde, mais vous ne pourrez alors plus y effectuer de nouveaux versements. Par Bruno. G
FOCUS FWI | 57
LITTÉRATURE
Amour, Colère et Folie
L
une bombe à la face de papa doc
a littérature haïtienne est souvent associée au « réalisme merveilleux », un réalisme nourrit de vaudou, de misère et de violence. « Amour, Colère et Folie » paru en 1968 chez Gallimard est considéré comme l’œuvre maîtresse de Marie Vieux-Chauvet, romancière et dramaturge, dont tous les écrits ont été dominés par la question de l’égalité et de la justice. En Haïti, on a longtemps lu ce livre en secret. Dany Laferrière raconte ainsi qu’il l’a découvert soigneusement dissimulé dans l’armoire de sa mère, au milieu des années 70. Ce texte brûlant, dont le nouvel académicien signe aujourd’hui la postface de la réédition est pour lui comme une dernière chance pour entendre le chant de l’auteure. Une bombe littéraire qui dénonce la dictature mais aussi les forces les plus obscures à l’œuvre dans la société haïtienne sous le régime de François Duvalier, alias «Papa Doc » (1957-1971). Interdit, détruit, caché, écoulé sous le manteau, ce beau et lancinant triptyque n’a jamais été totalement oublié. L’aura de ce livre tient en partie à la personnalité et au destin de l’auteure, qu’il condamna à l’exil. À sa sortie, le livre produit l’effet d’une bombe, c’est parce que, non content de s’attaquer au pouvoir, il vise l’aveuglement consenti des classes privilégiées auxquelles l’auteure appartient. Dany Laferrière dit : « Chauvet, c’était de la nitroglycérine. Elle a mis le doigt sur un mal qui ravageait la société haïtienne : l’accord entre les élites pour empêcher le peuple de sortir de la misère ». C’est dans un contexte de dictature « génocidaire » que l’écrivaine entame, en 1964, la rédaction des trois récits d’Amour, colère et folie, dans lesquels ni Duvalier ni ses miliciens, les « tontons macoutes », ne sont jamais nommés, mêmes s’ils sont identifiables sous les appel58 | FOCUS FWI
lations génériques de « chef » et d’ « hommes en noir ». Une trilogie «devenu avec le temps le grand roman des années noires de la dictature de Duvalier » affirme Dany Laferrière. Plus visible que celle de 2005, la présente réédition des trois récits devrait permettre de dépasser le mythe, qui a surtout retenu la dimension politique de l’écriture de Marie Vieux-Chauvet. On découvrira que dans le huis clos étouffants, la romancière déploie une profondeur psychologique qui s’achemine à chaque fois vers la mort. « Amour », dit par exemple en un long monologue les souffrances d’une vielle fille mulâtre condamnée au malheur par sa couleur de peau. Dans « Colère », c’est aux états d’âme de toute une famille de petits propriétaires terriens destitués de leurs biens par les membres du nouveau régime que s’attache la romancière. « Folie », enfin explore la peur face à la dictature de quatre poètes réduits à la mendicité. On notera au passage une autre singularité de Marie Vieux-Chauvet dans le paysage littéraire haïtien de son époque : loin de ne tendre la plume qu’aux plus démunis, elle s’intéresse à toutes les couches de la société haïtienne. En dénonçant les crimes de la dictature, l’auteure dénonce la lâcheté de tous ceux qui sont restés derrière leur porte, à laisser faire. Courageuse, elle n’a pas craint dans son œuvre de dénoncer les exactions des politiques haïtiennes, la misère de tout un peuple, ses croyances, l’exploitation et la violence des uns envers les autres, les ravages du colonialisme, le racisme… À la fois dérangeant et provocateur, ce roman est pour l’auteure l’occasion de dénoncer le cynisme, l’hypocrisie, les injustices et les veuleries qui font le lit des dictatures. Ce grand cri de révolte d’une écrivaine majeure de l’histoire d’Haïti est a nouveau disponible aujourd’hui. Il mérite d’être entendu de tous «Amour, Colère et Folie» de Marie Vieux-Chauvet. Zulma. 11,20 €
COUPS DE COEUR
MARYSE CONDÉ, METS ET MERVEILLES... « Lorsque je reçois des invités pour la première fois, en disposant les mets sur la table (...), je hasarde une plaisanterie, toujours la même: ‘‘Vous allez aimer! Je ne suis pas sûre d’être une bonne romancière mais je suis certaine d’être une cuisinière hors pair’’. Personne ne rit. Jamais. C’est que dans leur for intérieur mes convives sont choqués : ‘‘Quel sacrilège ! pensent-ils. Comment a-t-elle l’audace de rapprocher littérature et cuisine? Cela revient à mélanger des torchons avec des serviettes, du jute avec de la soie de Chine.’’ Le récit de mon crime de lèse-majesté est l’objet de ce livre », annonce Maryse Condé dans sa préface. Et l’on découvre ainsi une autre Maryse Condé, que l’on s’imaginait plutôt par monts et par vaux à travers le vaste monde, entre l’Afrique, les Caraïbes et les États-Unis, carnet de notes et stylo à la main, sans autre préoccupation que l’écriture. « Être une excellente cuisinière contribue aussi pour moi à casser cette image d’intellectuelle, de militante et de féministe que l’on me colle trop aisément», précise-t-elle. Le nouvel ouvrage de Maryse Condé peut aussi se lire comme la continuité de « La vie sans fards» son autobiographie publiée en 2012. La cuisine, les recettes et les saveurs constituent certes le fil conducteur du
Quand les talibans prirent le contrôle de la vallée du Swat, au Pakistan, une toute jeune fille éleva la voix. Ce livre est le récit bouleversant d’une famille exilée à cause du terrorisme, de parents courageux qui, dans une société où les garçons sont rois, ont manifesté un amour immense à leur fille et l’ont encouragée à s’instruire, à écrire, à dénoncer l’insoutenable et à exiger, pour toutes et tous, l’accès au savoir.. un symbole mondial de lutte contre l’extrémisme religieux. L’Humanité.
livre, mais l’écrivaine fait également une large place à ses voyages et ses diverses expériences au cours de sa riche carrière. L’Afrique, la France, la Guadeloupe, l’Inde, les États-Unis, le Japon, Cuba, Israël, la Jamaïque... elle évoque avec franchise ses espoirs et ses déceptions, comme dans son précédent livre. L’auteur parle de problématique sociale, de littérature, de politique, d’histoire, le tout dans son style épuré et toujours facilement accessible. Au détour des chapitres, quelques aveux. Entre autres : « Mes parents, comme je l’ai dit, ne m’ayant jamais parlé de l’esclavage, il n’existe chez moi aucune tendresse, aucune nostalgie en pensant aux souffrances de mes ancêtres. Si j’ai accepté (...) de devenir présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage qui fut créé après la promulgation de la loi Taubira, ce fut précisément pour réparer cette coupable lacune, combler ce choquant non-amour », explique Maryse Condé. Avant de conclure ainsi son ouvrage : « Moi qui me suis toujours refusée à hiérarchiser mes deux passions, aujourd’hui je suis bien forcée de constater que l’une possède une éclatante supériorité sur l’autre. L’écrivain, quand il vieillit, vit dans la terreur de radoter, de répéter toujours et encore le même ouvrage. (...) Pour la cuisinière, au contraire, la répétition est un gage d’excellence. » Édition JC Lattès, 19 €.
« Les enfants de toute l’Amérique avaient le Croquemitaine pour se raconter des histoires qui font peur, à Carson Mills, ils avaient Jon Petersen. » Pour son vingtième roman, Maxime Chattam s’amuse à dresser le portrait d’une petite ville du Midwest américain des années 60 jusqu’au début des années 80, avec pour fil rouge l’évolution de Jon Petersen, un pervers psychopathe, de son enfance jusqu’au point culminant de sa sinistre carrière criminelle.
Sophie s’apprête à faire le tour du monde, mais son vol est retardé. Comme l’aventure n’attend pas, l’étudiante passe la nuit avec un bel inconnu qui disparaît au petit matin. Six ans plus tard, elle retrouve l’homme qu’elle n’a jamais pu tout à fait oublier dans des circonstances pour le moins étonnantes : Neil est nommé rédacteur en chef du magazine de mode pour lequel elle travaille. Incapable de résister à son amant d’autrefois qui lui ouvre les portes de la sensualité, Sophie va se soumettre à ses désirs les plus inavouables. FOCUS FWI | 59
(TECHNO)
LA MINUTE HIGH-TECH
Les nouveautés qui nous font désirer le progrès
Écouteurs H8 Prémium, BEOPLAY, 499 €.
Appareil Photo, LEICA Q (Typ 116), 3 890 €.
Enceinte chic et sans fil (made in France), ECHOES, 600 €.
P8, le nouvel iPhone killer, HUAWEI, à partir de 499 €.
Ampli hD-Dac1, MARANTZ, 899 €.
Nouvel iPod Touch, APPLE, à partir de 239 €. 60 | FOCUS FWI
(MUSIQUE)
IBEYI, le phénomène
Alpha Blondy
Soul Power
Elles s’appellent Ibeyi - qui veut dire “jumeaux” en yoruba - et en quelques morceaux seulement, elles ont secoué la soul moderne de leurs voix féeriques et de leurs harmonies envoûtantes. À 20 ans, Lisa et Naomi Dìaz, ces jumelles franco-cubaines, livrent Ibeyi un premier album syncrétique et habité. À l’heure où la fusion d’effets et l’hybridation de genres sont plus qu’à la mode, l’apparition d’Ibeyi à des allures de mirage sonore : une soul à deux voix posée sur un piano, des percussions afro-cubaines, quelques samples hip-hop, et une électro presque délicate dans la production. Rien qui ne vienne prendre le dessus sur cette sensation de dénuement vocal salvateur. Les seize titres d’Ibeyi parlent d’amour, de mort, et de disparition. Lisa : « J’aimerais écrire sur la rue, sur une balade, sur quelqu’un qui m’a marqué, mais ça ne sort pas. Le sujet qui m’obsède c’est l’amour. » Et une rupture en particulier. Elle l’évoque là comme elle le chante. Sans excès de lyrisme, avec un dépouillement organique. Une boîte magique, un Negro Spiritual contemporain par où transite l’esprit des morts et voyage la musique d’Ibeyi.
Depuis ses débuts dans les années 1980 avec le hit panafricain « Opération Coup De Poing (Brigadier Sabari) », Alpha Blondy a pour habitude de livrer à ses fans du reggae de qualité. Le contrat de confiance qui le lie à son public est une fois de plus rempli avec brio : Positive Energy s’impose d’emblée comme un grand cru. « C’est vraiment l’album des featurings ! », s’exclame Alpha pour évoquer ces douze nouvelles chansons. Et de fait, il y a du beau monde : deux pointures jamaïcaines (Ijahman sur « Rainbow In The Sky » et Tarrus Riley sur «Freedom »), le boss du zouk Jacob Desvarieux sur « N’Teritche » et une jeune chanteuse congolaise prometteuse, Pierrette Adams, sur « Séchez Vos Larmes ». « Cet album, il ne ressemble aucunement aux autres », lance Alpha Blondy en guise de conclusion. On lui donnera tort au moins sur un point de détail : il est aussi passionné, mélodique et sincère que ses prédécesseurs. Un supplément d’énergie positive.
Pas un vétéran – c’est son premier album. Pas non plus le rookie de l’année – il a 35 ans. Curtis Harding est donc l’outsider parfait d’une course où le plus important est de franchir le mur de l’anonymat. Si l’on en croit quelques titres (The Drive, Drive My Car…), cet originaire du Michigan a tout du roadrunner, né d’une mère évangéliste qui l’a trimballé “de New York à L.A. et de Tijuana aux Bahamas” avant de se faire accompagner par le quatuor gospel formé par le jeune Curtis et ses trois sœurs. De son éducation religieuse, il a conservé un côté soul ; de sa vie d’ado turbulent une approche rock. Avec à l’arrivée ce bon disque de soul garage entre Bobby Womack (Beautiful People) et les Ramones (I Don’t Wanna Go Home) dont s’extraient deux hits potentiels, Keep on Shining et I Need a Friend. La production est un modèle de non-rutilance: guitares, cuivres et claviers se tiennent en respect sous l’arbitrage d’une rythmique mate. FOCUS FWI | 61
MOTEUR
BMW X6 M,
X PUISSANCE M.
UN COLOSSE AUX PIEDS AGILES.
62 | FOCUS FWI
L’étrange coupé-SUV de BMW est de retour dans sa version délurée M, encore plus exubérant que par le passé – et toujours aussi attachant. Le X6 c’est donc l’histoire d’un immense 4x4 qui aimerait avoir la finesse d’un coupé, histoire de marier le meilleur des deux mondes. Y arrive-t-il? Nous vous laissons juge, mais dans sa version M il offre en tout cas tout le dynamisme d’une sportive avec son V8 développant 575 ch, couplé à une transmission automatique à 8 rapports. Devinez quoi ? Les Américains l’adorent. La BMW X6 M allie les performances d’une automobile M à la flexibilité d’un modèle X. Un fougueux 8 cylindres essence M TwinPower Turbo, la boîte de vitesses automatique M à 8 rapports ainsi que la technologie 4 roues motrices intelligentes BMW xDrive aux réglages M spécifiques sont les garants d’un plaisir de conduire extrême. Des jantes en alliage léger 20 pouces (51 cm) de série ou 21 pouces (53 cm) en option et des parties avant et arrière particulièrement musclées lui confèrent une allure imposante. L’intérieur généreux de ce SAC séduit par ses ma-
tériaux haut de gamme, ses sièges aux formes sportives offrant une position surélevée et de nombreux détails au design M incomparable. Une automobile hautes performances à l’allure charismatique et à la conduite passionnante, tout à la fois confortable et hors normes. Sur la route, le X6 M retrouve son emploi de grand SUV. Son moteur ronronne comme un gros chat et les dépassements se font dans un feulement à la vitesse de l’éclair. L’intérieur respire la qualité, et toutes les commandes tombent naturellement sous la main. Les sièges Sport à réglages électriques satisferont tous les dos. Conséquence d’une ligne de pavillon assez pentue, l’habitabilité est simplement correcte. Plus logeable est son cousin le X5 M. L’affichage «tête haute» en couleur projette sur le parebrise des informations essentielles à la conduite. Les lignes un rien baroques du X6 M plaisent aux conducteurs américains et chinois. Elles comptent aussi quelques aficionados tricolores. En ferez-vous partie?
FOCUS FWI | 63
EXHIBITION
HAIR STYLE
Ojeikere présente, pour la première fois hors du Nigeria, soixante-quatre photographies Hair Style à la Fondation Cartier. « Voir une “artiste des cheveux” faire tous ces gestes précis comme un artiste ferait une sculpture est fascinant. Les coiffures sont une forme d’art ». Ojeikere les photographie chaque jour dans la rue, au bureau, dans les fêtes, de façon systématique, de dos, parfois de profil et plus rarement de face. « Une photo de face ne montre rien, celles de dos sont presque abstraites et révèlent la structure ». Avec Hair Style, Ojeikere s’est engagé dans une série infinie car les coiffures évoluent avec la mode. « Toutes ces coiffures sont éphémères et je voudrais que mes photographies en soient les traces mémorables. J’ai toujours eu à l’esprit d’enregistrer des moments de beauté, des moments de connaissance. L’art c’est la vie. Sans art, la vie serait figée ». Le travail de Ojeikere, unique en son genre, s’est construit par décision personnelle suivant une démarche artistique affirmée.
64 | FOCUS FWI
FOCUS FWI | 65
66 | FOCUS FWI
FOCUS FWI | 67
BEAUX ARTS
BEAUTÉ CONGO congo kitoko
Théâtre d’une extraordinaire vitalité culturelle, la création en République démocratique du Congo est mise à l’honneur dans l’exposition Beauté Congo – 1926-2015 – Congo Kitoko présentée à la Fondation Cartier pour l’art contemporain jusqu’au 15 novembre 2015. La peinture moderne au Congo .dans les années 1920. Prenant pour point de départ la naissance de la peinture moderne au Congo dans les années 1920, cette exposition audacieuse retrace près d’un siècle de production artistique congolaise. Si la peinture est au coeur de l’exposition, la musique, la sculpture, la photographie et la bande dessinée y ont aussi leur place et offrent au public l’opportunité unique de découvrir la diversité et la vivacité de la scène artistique de ce pays.
68 | FOCUS FWI
FOCUS FWI | 69
1. JP Mika, Kiese na Kiese, 2014 2. Kiripi Katembo, Tenir, sĂŠrie Un regard, 2011 Steve Bandoma, 3. Je suis jeune, sĂŠrie Cassius Clay, 2014. 4. JP Mika, La Nostalgie, 2014
70 | FOCUS FWI
FOCUS FWI | 71
G 72 | FOCUS FWI
G
Envie d’évasion
LA GUYANE, AU NATUREL
FOCUS FWI | 73
A
près le survol de l’Océan Atlantique, vous découvrez la Guyane. Depuis votre hublot, une rivière large comme un fleuve de métropole fait des méandres et se faufile entre les arbres, tandis qu’une ligne d’écume festonne les plages dorées de Cayenne et de Rémire-Montjoly. Le plus étonnant, c’est qu’en atterrissant, vous êtes toujours en Europe... Et en Amérique du sud !... dans cette région française aux couleurs d’Amazonie qu’est la Guyane. Une région fascinante, où vous verrez, dans un grondement sourd, briller vers l’espace une fusée chargée de précieux satellites. Vous glisserez sur le miroir lisse et serein, calme des rivières et des fleuves, entrecoupés de sauts. Vous vivrez avec les différents peuples de Guyane ces cultures qu’ils ont plaisir à partager, sur cette terre métissée. Vous vibrerez au rythme d’un des carnavals les plus chaleureux du monde... Chaque homme est unique et se différencie des autres. C’est cette impression que donnent au visiteur les arbres de la forêt amazonienne : ils forment une communauté végétale où tous semblent différents, tant la biodiversité est importante. 84 000 km2 de forêt amazonienne, 5 000 espèces animales et végétales. Si ce chiffre, inexact d’ailleurs car il ne cesse d’augmenter au gré des découvertes scientifiques, peut impressionner (il est impressionnant !!), il offre un magnifique terrain de jeu aux passionnés de nature et un inoubliable sentiment de sérénité aux autres, dont tous les a priori se lèvent avec la brume du petit matin, lorsque la forêt respire à l’aurore, que le soleil grimpe au zénith de la canopée et qu’à bord de la pirogue chacun se prend à rêver que tous les matins du monde puissent être pareils, frais et lumineux. Silences entrecoupés de chants d’oiseaux... Souvenirs indélébiles...
74 | FOCUS FWI
FOCUS FWI | 75
76 | FOCUS FWI
L
a Guyane dispose surtout d’une fantastique palette d’activités pour le voyageur : culturelles et sportives, dans le domaine des sciences avec le Centre Spatial Guyanais, à Kourou. Découvertes culinaires aussi, rencontres avec les ethnies vivant sur ses terres : amérindiens, noirs-marrons, créoles, Hmongs, métros... Son carnaval, temps fort culturel, est unique et peuplé de « touloulous » : chaleur humaine au rythme des «piqués»! La Guyane, celle que l’on surnommait « l’enfer vert », abrite dans l’écrin de sa forêt équatoriale des trésors naturels relativement faciles d’accès, pour peu qu’on loue les services d’un guide initié à ses secrets. La diversité de la faune et la flore guyanaises font d’ailleurs de cette terre une destination « nature » privilégiée. La légende situait l’Eldorado quelque part en Guyane. Si cela n’a pas été vérifié, les voyageurs, eux, trouveront sans doute un peu là-bas leur version du mythe : une terre d’aventure, de nature, de culture et de modernité. INFOS PRATIQUES Santé Vaccination contre la fièvre jaune obligatoire quelle que soit la durée du séjour et traitement antipaludéen recommandé si séjour sur les fleuves habités. Décalage horraire G.M.T -3 heures soit -4 heures avec la Métropole l’hiver, -5 heures en été, et 1 heure avec la Martinique et la Guadeloupe.
FOCUS FWI | 77
à la carte
LE POISSON ROUGE, TENDACAYOU Le poisson rouge est le symbole de la maison et le nom du restaurant gastronomique de Tendacayou, mais aussi de la Guadeloupe. Simplicité, saveur et fraîcheur. Sylvie, la maîtresse de la maison, un cordon bleu, a créé il y a 14 ans ce restaurant qui est devenu au fil des années une référence en matière de gastronomie. Dans la cuisine, le feu crépite, les flammes étincellent. Un feu de joie qui a été allumé pour préparer le repas. Ce soir il y aura de la langouste grillée, des bananes flambées et du rhum pour les arroser. Une carte a vu le jour pour la première fois au poisson rouge. On teste, et on se régale ! L’incontournable marlin, toujours fumé maison, le pot au feu de la mer ou la pintade rôtie, précède le pain perdu sauce whisky ou la
78 | FOCUS FWI
crème brûlée aux herbes du jardin... Chaque classique du Poisson Rouge retrouve sa place en cuisine ! Ils courent, ils courent partout les petits poissons rouges, sur les murs du restaurant, de la cuisine au-dessus de la casserole. Si le vivaneau, la dorade et le thazard tombent dans la marmite, le chef cuisinier Julien Metge, en fera un merveilleux pot au feu des mers… À table ! C’est prêt. Dans l’assiette pleine de couleurs, toutes les saveurs des produits qui viennent du Domaine et d’à côté: les giraumons, fruits à pain et le gros thym pays du potager, du poulet fermier, des épices de l’île, bois d’Inde et vanille. Une combinaison de produits frais, locaux, de saisons et très souvent biologiques, adaptés aux classiques du répertoire culinaire français revisité. Des saveurs d’ici et d’ailleurs subtilement dosées. Chaque jour, la carte se module pour s’adapter aux arrivages du jour et aux produits de saison. Midi et soir : À l’ardoise, au choix : Plats frais du jour. Menu Gastronomique pour les jours événements de l’année : Fête des mères, des pères, Noël, Nouvel An.... Toutefois, il est prudent de réserver, pour ne pas rester sur sa faim, au 0590 284 272 ou par email resa@tendacayou.com. Tarifs préférentiels pour les hôtes résidants à Tendacayou.
LA DÉGUSTATION, ROSÉ CHÂTEAU LA VERRERIE ROSÉ 2014
Issu d’un assemblage de cépages typiques de la région (grenage noir et cinsault), ce rosé à la robe pâle est surtout porté par les fruits exotiques. En bouche, les agrumes se distinguent immédiatement, notamment le pamplemousse. Puis le litchi vient se positionner doucement. Cette palette aromatique lui confère une fraicheur très agréable. Les épices (poivre blanc) viennent sur la finale. Environ 9 euros.
MAS BELLES EAUX 2014
Il s’agit d’un domaine situé en Languedoc qui produit des vins rouges, un vin blanc et un rosé. Ce dernier présente une robe rose pâle. Il est issu d’un assemblage syrah-mourvèdre. Cela lui confère du caractère. Gourmand avec de jolie fruit rouge en bouche. Environ 6,80 euros.
CHÂTEAU MANGOT, M, 2014
Il est bien rare de trouver un vin rosé sur une terre qui ne produit que des vins rouges. C’est le cas ici puisque ce château est situé sur l’appellation Saint-Émilion. Il s’agit d’un choix délibéré des vignerons et non d’une erreur ou encore d’un effet de mode. La robe est légèrement foncée. Le nez se livre doucement sur des arômes de fruits rouges. L’attaque en bouche est franche, elle est marquée par son terroir. La finale est longue et fraîche. Environ 11 euros.
CHÂTEAU DE PIBARNON ROSÉ 2014
Éric de Saint-Victor, le propriétaire, a hissé son domaine parmi les références de cette appellation. Si les rouges sont remarquables et vieillissent admirablement, le rosé ne manque d’intérêt. Bien au contraire ! Il est issu d’un assemblage typique de la région (65 % mourvèdre et 25 % cinsault). D’une robe relativement claire, il exprime une belle fraîcheur en bouche. Cette dernière est renforcée par les agrumes et les épices. Environ 20 euros.
L’ABUS DE L’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ À CONSOMMER AVEC MODÉRATION. FOCUS FWI | 79
FOCUS HOMMES SELECTS... 1. GLCO, Lunettes, 280 €. 2. KINGSMAN, Chaussures Oxford, 695 €. 3. MIANSAI, Sac en cuir poli, 795 €. 4. ISAIA, Chemise en flanelle, 325 €. 5. ZENITH, El Primero Chronomaster, Prix n.c. 6. BURBERRY LONDON, Blazer slim-fit, 995 €. 7. PAUL SMITH SHOES & ACCESSOIRES, Chaussures en cuir, 350 €. 8. VALENTINO, Pantalon slim-fit, 390 €.
80 | FOCUS FWI
Sac cuir, Dior Homme DIOR, Prix n.c.
LE BAIN DU MÂLE
Kit rasage, CZECH & SPEAKE, 455 €.
Collection Eau de Cologne, CZECH & SPEAKE, 128 €.
Huile de rasage, BAMFORD GROOMING, 40 €.
Eau de toilette, Luna Rossa Sport PRADA, 50 ml, 62 €.
Gamme Hair, PANKHURST LONDON, 85 €.
Eau de toilette, Edition Blanche CERRUTI 1881, 100 ml, 74 €.
FOCUS FWI | 81
BEAUTY • L’IMPÉRATIF POP Couleur Pop, Brillance Glossy, Longue Tenue, Soin, Séchage Express. Une réinterprétation moderne, tout en fraîcheur et en transparence, des quatre couleurs emblématiques Yves Saint Laurent. La laque couture Pop Water, YVES SAINT LAURENT, 23,50 €
VANILLE SALÉE
SECRET D’ÉCLAT
Avec Olympéa vous tomberez sous le charme de la vanille, du jasmin, de la mandarine, du bois santal et de l’ambre gris... un parfum sensuel et féminin. Une fragrance entre mythe et réalité tout comme son équivalent Invictus. Eau de parfum, Olympéa, 50 ml, PACO RABANNE, 68€
Avec la Couture Palette, Yves Saint Laurent signe une collection de 11 harmonies directement inspirée du patrimoine Couture de la Maison. La Couture Palette s’adapte à toutes les femmes en proposant des associations de couleurs nudes, rocks ou audacieuses. Couture Palette, YVES SAINT LAURENT, 55 €
LE GRAND JEU La Crème Souveraine Dior Prestige, divinement riche et fondante, nourrit intensément la peau et la redensifie profondément. Elle lui redonne force, souplesse et éclat. L’ovale du visage est redessiné. La peau est incroyablement veloutée, enveloppée d’un confort suprême. Crème Souveraine, Dior Prestige, DIOR, 351 €
ÉPICÉ ORIENTAL De sa fragrance épicée au symbole extrême-oriental qui orne son flacon, Cinnabar est chaleureux, mystérieux et infiniment attrayant. Jasmin, fleur d’oranger et clou de girofle intriguent pour une expérience sensuelle. Eau de parfum Spray, 50 ml ESTÉE LAUDER, 57,50 €
MAXI VOLUME Brosse surdoué et formule haute technologie : ce nouveau mascara rivalise pour hausser le volume à la demande. Et vous promet des battements de cils sombres et intenses. Effet évantail et fini satiné Audacious Mascara Black Satin, NARS, 26 €
MUST HAVE Cet élixir de régénération ultime réveille un à un les signes visibles de jeunesse. Sa texture généreuse enveloppe la peau et la rend plus ferme, plus souple et plus lumineuse. Grâce aux cellules souches de Rose Lancôme, cet élixir révèle la fermeté et l’éclat de la peau. La peau est reposée, détendue et confortable. Absolue L’Extrait, LANCÔME, 322 €
SENSORIELLE ESPRIT COUTURE Une femme qui aime le faste jusqu’à l’excès, le glamour de l’esprit couture. Elle veut un parfum unique, qui l’habille comme une somptueuse robe de soirée. Magnifiée par l’aura de Crystal Noir Eau de Parfum, la femme Versace est passionnée et irrésistible. Eau de Parfum 50 ml, Crystal Noir, VERSACE, 72,50 €
82 | FOCUS FWI
L’idée de ce nouveau soin est d’agir sur des leviers émotionnels pour ensuite mieux influer sur la biologie cutanée. D’où ces formules à effet de surprise sensorielle... Huile hydratante Revitalisante Turnaround, CLINIQUE, 32 €
Découvrez Artist by NOCIBÉ, la nouvelle gamme de maquillage qui vous offre une multitude de choix de couleurs pour le teint, les yeux, les lèvres, les ongles et des accessoires de pros pour parfaire votre maquillage.
8
4
3 2
1
9
7
Gamme e uillag
Maqpartir de
9
Photos non contractuelles - Siret 411 856 222 000 38
à
€
10 5
,95
*
6
LIBÉREZ L’ARTISTE QUI EST EN VOUS 1. Dropper Primer CC Correcting. Base de teint. Flacon Pipette 30 ml : 29,95€ - 2. Canonissime Red. Le Rouge Classique. 12 teintes : 16,95€ - *3. Mixing Solution. Solution pour Ombre Libre Yeux. Flacon Pipette 5,5 ml : 9,95€ - 4. Perfect Loose Shadow. Ombre Libre Paupières. 9 teintes : 12,95€ - 5. Liquid Eyeshadow. Ombre Liquide. 6 teintes : 14,95€ - 6. Mascara Wonder Volume. Mascara Volume Intense. 3 teintes : 17,95€ 7. Intense Color Wet & Dry. Fard à Paupières Poudre Wet & Dry. 21 teintes : 14,95€ - 8. Shimme & Shine. Poudre All Over. 4 teintes : 29,95€ - 9. Intensific Color Lips. Gloss Intense Lèvres. 6 teintes : 16,95€ 10. Top Coat Cameleon. Visage. 4 teintes. Pot 3g : 14,95€
Disponible dans vos parfumeries Nocibé Roger Albert de la Guadeloupe
Centre Commercial Destreland Patio RDC - Centre Commercial de Bas-du-Fort - Basse-Terre, 25, Cours Nolivos Centre Commercial Destreland 1er étage - Centre Commercial Milénis - Centre Commercial Baie Side Le Moule FOCUS FWI | 83
Sac en cuir, Boston « By The WAY », FENDI, 1 180 €
84 | FOCUS FWI
#HORLOGERIE
1
2
3
4
5
7
6
9
11
8
10
12
BÂLES DE DAMES 1. CHANEL, Montre Première Tourbillon Volant. 2. DE GRISOGONO, Montre Sugar. 3. CARTIER, Montre Tank Louis. 4. CHAUMET, Montre Liens. 5. LOUIS VUITON, Montre Tambour Monogram « sun ». 6. DIOR, Dior christal 8 fuseaux horaires. 7. BVLGARI, Montre Catene. 8. CARTIER, Montre Panthère divine. 9. JAQUET DROZ, Montre Lady 8. 10. CHAUMET, Montre Liens. 11. BVLGARI, Montre Astrale. 12. RADO, Montre Allegra.
FOCUS FWI | 85
ETHNIC ROOTS Photographe Éric Corbel . Réalisation Mike et Ken. Mise en beauté Karine Gatibelza pour Make UpBox. Lieu, Habitation la Grivelière Modèles : Rainer Boucard, Tahiana Gustave et Sophie Corvo 86 | FOCUS FWI
Pull-over à rayures, jean slim-fit stretch foncé, MANGO.
FOCUS FWI | 87
88 | FOCUS FWI
Veste noire, Givenchy. Slip noir, Dim. Collier coquillage, Nathalie julan Bijoux. Soutien-gorge en microfibre, H&M. Culote haute, ANITA, collection Rosa Faia, Opaline Lingerie. Boucles d’oreilles, Showroom B. Collier fil multicolore, Nathalie Julan Bijoux.
FOCUS FWI | 89
Veste noire, Givenchy. Collier Kémé Roots. Pantalon classique Camel, MCS.
90 | FOCUS FWI
Chemisier fluide et pantalon taille haute, Glam Ethnik. Boucles d’oreilles, Showroom B. Escarpins pastel, Eram. Ensemble jupe crayon, Glam Ethnik. Boucles d’oreilles, Showroom B. Boots talon à bout ouvert, noire, Eram.
FOCUS FWI | 91
Tunique graphique, Fleur de Canne by Denis Devaed. Boucles d’oreilles, Showroom B. Bracelet, Apparences. Ceinture, Epysod by Kévin O’Brian
92 | FOCUS FWI
Robe imprimé wax, Epysod by Kévin O’Brian. Collier, Showroom B. Escarpins imprimés, Eram. Chemise imprimée, ceinture en cuir basique et jean slim-fit, MCS. Derbys brillants, noir, Eram.
FOCUS FWI | 93
Haut bohème en dentelle, Moana Boutique. Jupe taille haute, Epysod by Kévin O’Brian. Collier, Showroom B. Chemise à rayures, Moana boutique. Jupe taille haute, Epysod by Kévin O’Brian. Collier coquillage, Nathalie Julan Bijoux. Bracelets, Apparences.
94 | FOCUS FWI
Robe crayon imprimé wax, Epysod by Kévin O’Brian. Bracelets wax, Ochun fashion design.
FOCUS FWI | 95
Ensemble jupe taille haute, Glam Ethnik. Collier, Showroom B. Sandales noires, Eram. Chemise modern slim structurée, bermuda imprimé et ceinture en cuir, Mango. Nœud papillon by Mike Matthew. Espadrilles sparte daim, grenat, Mango.
96 | FOCUS FWI
Veste en coton texturĂŠ et chemise slim-fit micro pied-de-poule, vichy, Mango. Ceinture en cuir, pantalon chino slim-fit et bottines en cuir lacĂŠes, Mango. Bracelets, Nathalie Julan Bijoux.
FOCUS FWI | 97
Robe et Collier, JMB. Escarpins rouge vernis, Talons Aiguilles suite.
98 | FOCUS FWI
Nœud papillon à pois et chemise slim-fit en coton chambray. Bermuda imprimé, ceinture en cuir tressé et sandales cuir homme, Mango. Robe, JMB. Sandales, Jimmy Choo, Talons Aiguilles suite.
FOCUS FWI | 99
CARNET D’ADRESSES SHOWROOM B 5 rue du Docteur Cabre 97100 Basse-Terre T. 0580 988 535 MAKE UP BOX Imm Technopolis 2 14 lot Agat – Z.I Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 810 495 M. 0690 575 324 TALONS AIGUILLES SUITE Les Galleries de Houelbourg Zi de Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 926 214 DENIS DEVAED FLEUR DE CANNE Galerie de Houelbourg 97122 Baie-Mahault T. 0590 981 023 LY & NAJ 93 rue dy Fg St Martin 75011 Paris T. 0145 235 677 ERAM Jardi Village 97122 Baie-Mahault T. 0590 958 136 OPALINE LINGERIE Jardi Village 97122 Baie-Mahault T. 0590 909 095 MCS C.c Destreland 97122 Baie-mahault T. 0590 955 564 NOCIBÉ ROGER ALBERT C.c Destreland Patio RDC Baie-Mahault C.c Destreland 1er étage Baie-Mahault C.c de Bas-du -Fort Gosier C.c Milénis Les Abymes C.c Baie Side le Moule 25 Cours Nolivos Basse-Terre OCHUN FASHION DESIGN 1 Centre St John Perse 97110 Pointe-à-Pitre T. 0690 426 462 MANGO Centre C.c Destreland 97122 Baie-Mahault
100 | FOCUS FWI
EPYSOD BY KÉVIN O’BRIAN 1 rue Louis Delgrès 97110 Pointe-à-Pitre T. 0590 221 797 JMB Rue Abbe Grégoire 97111 Morne-à-l’eau T. 0590 485 159 BOUTIQUE APPARENCES Les Galleries de Houelbourg Zi de Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 996 731 NATAHALIE JULAN BIJOUX nathaliejulan@gmail.com FB / Nathalie Julan Bijoux KÉMÉ DESIGNER Paris Soul Brother 4 rue des prêcheurs 75001 PARIS 0614 833 506 Guadeloupe Sorel Thierry 2 za Bergevin 97110 Pointe-à-Pitre 0690 566 368 GLAM ETHNIK La Boutique des Créateurs Centre Comemrcial la Rocade Grand-Camp 97139 Les Abymes T. 0690 190 911 MOANA BOUTIQUE 4 rue Barbès 97100 Basse-Terre T. 0590 814 276 HABITATION LA GRIVELIÈRE Grande Rivière 97119 Vieux-Habitants T. 0590 983 414 GIVENCHY MEN 13, rue des Archives 75004 PARIS T. +33 144 548 730
FOCUS FWI | 101
102 | FOCUS FWI