FOCUS FWI N13

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FOCUS ®

F.W.I

MARS - AVRIL 2017 #13 • GRATUIT

Benoit hamon LA REVANCHE D’UN FRONDEUR

Tanya ST-VAL SIMPLEMENT ELLE

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extrême

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Percevoir L’INDUSTRIE

GUADELOUPÉENE SAINT BARTHÉLÉMY Authentique et Plurielle FOCUS F.W.I - 1


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l’édito Victorin Lurel pour les régionales, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé pour la primaire de la droite, Manuel Valls pour celle de la gauche et peut-être bientôt François Fillon pour les présidentielles… Voici que le « dégagisme » est devenu en peu de temps le nouvel ordre du vote populaire. Une impulsion frénétique qui vient renverser tout politique entaché d’un mandat électif, de ses privilèges et de son appartenance à l’establishment. Ce concept politico-arabo-printanier frappe coup sur coup en atteignant toutes ses cibles, et élimine implacablement toutes les personnalités en place, tous les symboles des institutions, toutes les figures de la société politique classique. Comme si les racines s’arrachaient désormais aisément, comme si un courant populiste, tantôt furieux et tantôt souterrain, renversait les emblèmes du pouvoir et abattait les statues politiques les mieux boulonnées. Les dieux de l’Olympe « Politicis » auraient-ils perdu pied ? Ne leur en déplaisent, le ras-le-bol est devenu un mouvement politique qui pond ses lettres de noblesse dans le « dégagisme ». Et cela change tout. Les hiérarques sont ainsi devenus des cibles promises aux sacrifices. Et le peuple, celui qui détient le vrai pouvoir, celui qui fut longtemps pris pour du bétail électoral, vire les politiciens professionnels, ceux-là même qui font de la politique un métier alors que c’est une mission, un sacerdoce. Ces cumulards qui bloquent le système, ces ex-

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@FOCUS_lemag

perts à qui l’on demande le graal, mais qui nous pissent dessus pour ensuite s’éponger d’argent publique. Ces caciques, fou du clientélisme et du népotisme, technocrates qui semblent oublier leur mission première : servir le peuple et non se servir. En fait, c’est toute la classe politique actuelle qui semble être mise en cause. D’aucuns expliqueront bien sûr que c’est la sanction d’une crise trop longue et trop cruelle. Mais il faut cependant y ajouter un facteur nouveau : les sociétés démocratiques deviennent, à l’épreuve justement de la crise, de plus en plus instables, de plus en plus imprévisibles, de plus en plus vindicatives, de plus en plus « liquides ». Dans ces conditions, briguer le pouvoir devient une ambition téméraire. Et si le « dégagisme» au vu du ras-le-bol s’avère être une nécessité ; il est quand même bon de savoir pour qui, pour quoi nous dégageons. Cette idéologie pulsionnelle est la politique de la chaise vidée, qui n’annonce ni ne préjuge de celui qui finira par l’occuper à son tour. Ainsi, n’est-ce pas là, la limite et, sans doute la contradiction de cette nouvelle philosophie, qu’est le « dégagisme » ?

@focuslemag

— Ken Joseph, Rédacteur en Chef

pinterrest.com/focusfwi

Ken Joseph | Focus FWI


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MARS - AVRIL 2017 www.focus-fwi.com

FOCUS / ÉDITION RUNWAY 97100 BASSE-TERRE m. contact@agence-runway.com Rédacteur en chef Ken Joseph ken.joseph@agence-runway.com Directeur de la Publication Mike Matthew mike.matthew@agence-runway.com Rédaction Pierre-Yves Chicot, Stéphanie Melyon Reinette, Salomé. B, Carole De Lacroix, Marc Lantin, Leila B Vincent Tacita, Thierry Aricique, Ken Joseph. A collaboré à ce numéro Xavier Dollin Yvan Cimadure Département artistique Agence Runway Photographe Éric Corbel Régie publicitaire Guadeloupe : 0690 589 688 Crédits photos Éric Corbel, Yvan Cimadure, Georges-Emmanuel Arnaud, Ed. Alcock/M.Y.O.P, Alany, Adobe Stock, Phaidon, Leica, Sony, Nitendo, Addon T3, MINI, Villa Marie, Cartier, Chaumet, Van Cleef & Arpels, Bvlgari, Messika, Dior, Gucci, Fendi, Marni, Marc Jacobs, Moschino, Yves Saint Lauren, Lacoste, Maurice Lacroix, Hugo Boss, Balenciaga, Thom Browne, Guieseppe Zanoti, Nike, Valentino, Aesop, Loewe, Lacoste Impression : En Union européenne Distribution : Colibri Distribution ISSN : 2425-729X Remerciements Tanya St-Val, Rebecca Marival, Meissa Gumbs, Karine Gatibelza, Janet Benoît, Sabine Wybo, Virginie Ronaul Alex Monnier, Naomi Taurus, Rodrigue Thomas, Laetitia Alvarade, Ophély Mezino, La Créole Beach Spa, Jean- Marie Chomaud, Villa to be Lodge. En couverture Tanya St-Val, Photographiée par Yvan Cimadure, Mise en Beauté Karine Gatibelza Make Up Box et Coiffée par Janet Benoit. Retouches Xavier Dollin, Stylisme Ken Joseph et Réalisation Mike Matthew. Robe Christiane Boutique, Bracelet APM Monaco, Point Or. Villa ti be Lodge. 6 - FOCUS F.W.I


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LA GRANDE INTERVIEW : ARY CHALUS

SOMMAIRE 12 14 16 18 19 20 22

MAGAZINE Billet d’humeur : La Colonisation crime-brûlot! Adresse de la rédaction La Créole Beach Hôtel & SPA Mécanique du Temps L’Époque Coup de cœur Le Décodeur L’air du Temps : Avec Cap Excellence et Yes We Green valorisez vos initiatives responsables

COVER GIRL 24 Tanya St-Val, simplement elle GRAND FORMAT 32 Rody Tolassy à l’heure du Front National 36 Les primaires à la française : une OPA des citoyens sur la politique ? 38 Benoît Hamon, la revanche d’un frondeur PHÉNOMÈNE 42 Quand partirons-nous à la retraite ? 43 L’immobilier, idéal pour compléter vos futur revenus 8 - FOCUS F.W.I


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QUARTIER LIBRE 44 Comment percevons-nous l’industrie Guadeloupéenne ? ENTRE-DEUX 46 Littérature 48 Ma boîte à musique 49 La minute High-Tech MOTEUR 50 Le nouveau MINI Countryman AVANT-GARDE 54 Correspondance : Le Golf international de Saint-François. 56 Saint-Barthélemy 58 Villa Marie 60 62 70 72

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LA COLONISATION, CRIME-BRÛLOT !

Par STÉPHANIE MELYON REINETTE, Sociologue et Artiviste.

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a colonisation est-elle un partage de culture comme a pu le dire Fillon ou un crime contre l'humanité comme le précise Macron ? Question absconse au vu des circonstances. Car comment donner du crédit à la parole d’un homme politique ? On les sait démagogues et pourtant on s’accroche à leurs palabres comme à paroles d’Évangile, puisqu’elles sont les promesses d’une société en perpétuelle mutation, et que son amélioration est en jeu. L’À-venir est le pari que font ces hommes avec les électeurs chaque quinquennat : quel à-venir puis-je vous offrir ? Il faut alors séduire. Dissiper les nuages. Pour remporter des voix électorales. Pour arrondir les angles, adoucir les cœurs et contrôler les appétits d’autonomies, récolter des âmes dans les anciennes colonies ! Oups, le mot est lâché et les châtiments ne se feront sûrement pas attendre. La colonisation ne serait pas un crime contre l’humanité pour les Pieds-noirs d’Algérie ? Ce serait un partage de cultures selon Fillon ? Ôtons-nous d’un doute immédiatement : le mot « partage » implique qu’il y ait actions consenties et équitables. Il n’y a eu aucune répartition juste des r/apports entre les colons et les colonisés, quels qu’ils soient. Évidemment, les sociétés issues de ces colonisations sont des hybrides qui ont été soit nucléés par la force – on parlera d’assimilation, voire d’assimilation antagoniste – soit des syncrétismes forgés dans les violences – parlons de créolisations. L’Afrique illustre bien le premier cas. Les Antilles le second. Les pieds-noirs, étant descendants d’Européens majoritairement français, installées à partir de 1830 en Algérie pour en faire une colonie de peuplement, et l’Algérie, avant sa départementalisation, ayant un statut de protectorat plus proche de celui de la Corse que de celui des colonies, ne peuvent accepter d’être assimilés à des colonisateurs tortionnaires … Coloniser un pays n’aurait aucune conséquence sur les populations autochtones ? C’est sans doute pour cette raison que l’Algérie déclara la guerre pour son indépendance… Mais qu’implique un crime contre l’humanité ? Bien qu’il n’y ait pas de définition unanimement adoptée, retenons que la liste des crimes de droits com-

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« Nous sommes ici face à de la pure démagogie et des discours entièrement manipulés »

muns considérés comme portant atteinte aux droits humains fondamentaux commis ‘dans le cadre d’un attaque généralisée ou systématique dirigée contre toute population civile’ énoncent le meurtre, l’esclavage, la déportation, l’emprisonnement abusif, la torture, les abus sexuels, la persécution de masse, l’Apartheid, etc. comme critères descriptifs. La colonisation a été à la fois le prétexte, l’outil et la conséquence d’un système de pratiques généralisées à l’Europe entière, sur un continent entier voire une région du monde (Asie, notamment pour le Portugal), contre des peuples civilisés (donc populations civiles) et primitivisés par le regard de leurs envahisseurs. Les abus perpétrés dans les comptoirs, les pillages du Continent sont innombrables et inextinguibles depuis lors. Les rapts de millions d’Africains et les abus sexuels vécus par des millions de femmes noires ne sont-ils pas la manifestation d’un système qui perpètre quotidiennement des crimes contre l‘humanité ? Le génocide est avéré, et depuis la Loi Taubira, le mot colonisation semble être une injure, offensant les français droitistes bien-pensants. Songeons à tout ce que les hommes politiques font en Afrique : ils viennent apporter l’électrification raconte cette élue face à un Passi hors de lui… Une nouvelle cordes à l’arc de la dépendance, du paternalisme et de la Françafrique. Macron n’utilise pas le terme ‘crime contre l’humanité’ avec conviction ou érudition. Non seulement parce qu’il n’y croit pas lui-même mais encore parce qu’il ignore ce que ce concept implique. Nous sommes ici face à de la pure démagogie et des discours entièrement manipulés…


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L’adresse de la Rédaction.

LA CRÉOLE BEACH HÔTEL & SPA

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GUADELOUPE

écemment rénovée sous le signe de « l’art de vivre en héritage », la Créole Beach Hôtel & Spa **** fait peau neuve. Le tout était de respecter l’âme et le caractère de l’hôtel tout en lui insufflant un souffle de modernité et de renouveau. Dans cette atmosphère cosy, vous bénéficierez de prestations et du service d’un hôtel ****, où tout s’accorde pour votre unique plaisir. Réputée pour ses chambres spacieuses à la fois lumineuses et parfaitement équipées, la Créole Beach est dotée de 276 chambres dont 8 duplex, 15 junior suite et 6 suites de 140 M2. Chacune d’entre elle ont été parfaitement redorées de touche raffinée en toute harmonie pour un confort inégalable. Entre chic et convivialité, la Créole Beach confirme ainsi son statut d’excellence en offrant tout son savoir-faire, dans une ambiance douce que rien ne pourrait troubler. Sauf ! Le vent des alizés et le roucoulement des vagues. Il peut arriver qu’en début de soirée que vous puissiez assister à des soirées à thème ou encore des concerts au sonorité jazzique, caribéenne et créole, de quoi vous plonger dans l’essence même de ce lieu authentique et magique. Magique, car il est à la fois un point de rencontre branché et cosmopolite, un espace de détente et d’évasion, mais aussi un lieu où vos sens sont en éveil. Outre sa réputation d’hôtel d’excellence, c’est aussi un lieu où la gastronomie prend tout son sens. La Route des épices, idéalement situé face à la plage, est l’endroit parfait pour profiter des buffets à thème aux saveurs internationales ou Créole, dans une atmosphère raffinée et tendance, complétement relooké. Un réel coup de cœur pour le petit-déjeuner Américain servit de 6h00 à 10h00. Le restaurant vous accueille également tous les dimanches de 12h30 à 16h30 pour son déjeuner buffet dansant. Le Zawag, quant à lui est le restaurant gastronomique de l’hôtel. Le Chef y met à l’honneur des produits locaux qu’il sublime et place au centre de toutes les attentions. Et enfin, la Rhumerie, distingué meilleur bar de la zone caraïbe, est le véritable théâtre de la vie quotidienne de l’hôtel tout au long de la journée et de la soirée. Cadre idéal pour déguster des cocktails. Il est également possible de déguster les meilleures pizzas de l’île à la Caze Beach Pizza toujours dans des saveurs exotiques et goutues. 14 - FOCUS F.W.I


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Outre les activités nautiques et les excursions proposées par ce 4 étoiles, le Spa Créole, est l’un des services les plus convoité, un véritable havre de paix relaxant et dédié à la beauté. Conçu sur 250 m2, il est composé de 4 cabines de soins et de massage, dont 1 de Balnéothérapie, un large sauna en pin, 1 hammam en mosaïque de carrelage, de 2 douches, d’ un espace de repos et 1 carbet extérieur de massage seul ou en duo au bord de la mer avec vue sur les Saintes. L’ensemble des soins sont réalisés avec des produits d’exceptions signés Payot Paris. Vous l’aurez compris, vivre l’expérience Créole Beach, c’est partager des moments d’exception, d’émotions, des moments privilégiés dans un cadre idyllique au cœur d’un parc tropical magnifique en bordure de mer. « Entre tradition et modernité, culturelle, musicale et gastronomique, La Créole Beach Hôtel & Spa **** conjugue au présent sa Créolité haut de gamme et internationale», c’est en effet ainsi qu’Alex Monnier, directeur de l’exploitation définit l’hôtel. En résumé, ce haut lieu propose tout l’art de vivre à la Créole. FOCUS F.W.I - 15


MÉCANIQUE DU TEMPS

MOONLIGTH, le sacre d’une amérique...

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Par LEILA B.- Photo MICHAEL BUCKER/REX/SHUTTERSTOCK.

oin du faste des productions hollywoodiennes, du tumulte et du culte de la polémique, Moonlight est la surprise venue des ÉtatUnis que personne n’avait vu venir. Profondément pudique, juste et charnel, ce film sublime une notion beaucoup trop souvent négligée au cinéma : l’expérience humaine. Adapté de la pièce de théâtre Black Boys Look Blue de Tarell Alvin McCraney, le film nous fait suivre à travers trois étapes d’une vie le destin tragique de Chiron, un jeune enfant, ado et adulte de la banlieue pauvre de Miami. Pourtant, le prêchi-prêcha moralisateur et le misérabilisme n’ont ici pas droit de cité. À la place, le spectateur est comme invité à partager la vie du protagoniste, à accompagner une trajectoire de vie, qui sans avoir nécessairement de portée universaliste déborde d’un vrai humanisme aussi tendre que tragique. Ancré dans une réalité plus contemporaine que jamais, Moonlight touche à des questions de sexualité, de masculinité, de relation mère-fils et d’identité afro-américiane. Le tout avec une pudeur et une élégance qui manquent à nombre de faiseurs de morale actuelle.

Moonlight touche à des questions de sexualité, de masculinité, de relation mère-fils et d’identité afro-américiane. À l’écran, Barry Jenkins, le réalisateur, suit le héros de près. Filmée en plans rapprochés, chaque action est montrée pour nous immerger dans la vie de Chiron. L’indissociable trio d’acteurs qui interprète le héros (Alex R. Hibbert, Ashton Sanders et Trevante Rhodes), par sa déclamation timide mais surtout ses regards et ses silences, donne une humanité et une véracité folle au personnage. Et si les 3 changements d’acteurs qui s’opèrent ne nuisent pas à la qualité du récit, c’est bien sûr grâce à une direction et un jeu d’acteur maîtrisé, 16 - FOCUS F.W.I

mais surtout grâce à une écriture remarquable qui donne au protagoniste et aux situations qu’il vit une impression de réel véritablement palpable. Une force qui se retrouve aussi dans les autres personnages du film, de la mère instable (Naomie Harris) à la mère adoptive (Janelle Monáe) ainsi que dans celui de Kevin, le seul ami de Chiron lui aussi interprété par 3 acteurs différents (Jaden Piner, Jharrel Jerome et André Holland). Illuminant l’écran avec son charisme mais surtout avec ses fêlures diablement humaines, Mahershala Ali dans le rôle d’un père de substitution est quant à lui éblouissant de justesse. En quelques inflexions de voix et d’yeux baissés, il parvient lors d’une scène avec le jeune Chiron à en dire plus sur son personnage, son histoire et ses tourments intérieurs que n’importe quelle ligne de dialogue. Pourtant, les dialogues eux aussi bénéficient de la même qualité et de la même justesse. Utilisés avec parcimonie, ils permettent également de tisser des liens forts entre les personnages et donnent lieu à de véritables moments de grâce, aussi simples que touchants. Enveloppé par la photo de James Laxton, le film bénéficie en plus d’une image presque charnelle, qui par un jeu de lumière met en avant la couleur de peau de ses protagonistes. Un rendu très sensoriel qui ne manque jamais de lisibilité, même quand l’objectif tremble ou joue sur les effets de flou. Au fond, parler de Moonlight est un exercice compliqué tant le film ne repose pas sur un scénario mais sur une atmosphère. Un éloge de la lenteur, de l’observation et du non-dit qui relèvent plus de l’expérience sensorielle intime. Mais au fond, qu’y a-t-il de plus cinématographique que de passer deux heures dans la vie de quelqu’un d’autre, et de ressentir depuis le fauteuil d’une salle obscure une connexion humaine réelle avec un personnage de fiction ? Et cela, en plus de l’avoir compris, Barry Jenkins l’applique avec une force silencieuse et bouleversante. Moonlight a – entre autre – remporté l’Oscar du meilleur film. Une première historique pour un long-métrage centré sur l’homosexualité.


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l’époque

EDWING LAUPEN-MONDONGUE, À L’ÉPREUVE ÉLECTORALE. Par KEN JOSEPH - Photo ÉRIC CORBEL.

« Je n’ai jamais laissé quiconque me laisser croire que j’étais incapable. À Paris, j’ai très tôt poussé les portes moi-même ! Ouvrant les portes des ministères, j’ai fait entendre ma voix, notre voix ! Créant un réseau dynamique avec de l’audace et de la persévérance, je suis fier d’avoir accompli en si peu de temps ce que beaucoup n’ont pas fait, le temps d’une longue carrière associative ou politique. Je ne veux pas faire partie des «y’a qu’à, faut qu’on» je veux essayer, me mettre en danger, trébucher, me relever et finir par atteindre mes objectifs. » C’est avec ses mots qu’Edwing Laupen-Mondongue, au détour d’un échange me fait part de son état d’esprit suite à l’annonce de sa candidature aux législatives 2017. Président de l’Association des Jeunes de Guadeloupe (AJEG), étudiant et à la fois chef d’entreprise, ce militant chevronné, tantôt conseiller de l’ombre et acteur de la vie politique guadeloupéenne, à 26 ans entend bien s’inscrire dans la continuité de ses engagements associatives en leur donnant une autre ouverture. « Les limites de l’action associative se heurtant aux portes des décisions politiques, je souhaite porter ces actions à une autre échelle. Après avoir été colistier de Victorin Lurel aux élections régionales de 2015, je me présente aujourd’hui aux élections législatives dans la troisième circonscription afin de mettre mes compétences, mon réseau et mes expériences au service de la Guadeloupe », ainsi justifie-t-il sa présence à ces élections. Issu d’une famille de droite et encartè -même s’il se revendique sans étiquette- à la gauche Lureliste, ce jeune Deshaiesien originaire de Pointe-Noire a en effet décidé de prendre seul, en conscience son bâton de pèlerin et se positionner sur l’échiquier politique en faisant entendre sa voix. C’est de son esprit militant et de son engouement pour l’exercice démocratique, que déjà au lycée, il fut porté vers les plus hautes instances de représentation de l’Académie de Guadeloupe puis au conseil régional des jeunes de la Guadeloupe en 2009. Engager au sein de la confédération syndicale des familles Guadeloupéennes, c’est en 2011 avec d’autres jeunes étudiants qu’il décide de créer l’AJEG. 18 - FOCUS F.W.I

Une association d’utilité publique qui a déjà accompagné des milliers de jeunes guadeloupéens dans leur mobilité, une action reconnue par de nombreuses institutions. De ces expériences, il a pu cibler certaines problématiques liées à notre département et aussi très tôt pris goût aux responsabilités et à la joute verbale. Des préalables à son engagement qu’il estime indispensable. Aujourd’hui candidat aux législatives de 2017, il traduit sa candidature comme celle du renouvellement et du rassemblement de l’ensemble de la société guadeloupéenne. Son leitmotive ? « Construire le présent ». Une maxime qu’il définit comme « la volonté d’élaborer ensemble des solutions concrètes afin de répondre aux problématiques de notre société ». Et pour y répondre, Edwing Laupen-Mondongue, se livre aux jeux des propositions. Ainsi, il souhaite moduler le Smic dans les régions d’Outre-mer, revaloriser les prestations sociales, favoriser l’emploi des jeunes et des séniors, développer et organiser l’Économie Sociale et Solidaire en Guadeloupe, allouer davantage de ressources à l’éducation… « Le tourisme est un des secteurs représentant le plus gros potentiel en termes d’emplois et de revenus pour la Guadeloupe, et particulièrement pour le Nord Basse-Terre. En plus d’une zone franche globale s’appliquant à tous les secteurs de l’économie, je propose de faciliter l’obtention des agréments pour les établissements touristiques et de créer des exonérations fiscales dédiées à l’aménagement des infrastructures touristiques. Avec ces outils, les Guadeloupéens seront en mesure de construire le développement économique de notre île, grâce à leurs initiatives et leur travail. » prend-t-il comme exemple. Et quand j’ose lui demander si son jeunisme ne serait pas un frein à sa candidature, il me répond en souriant « Je n’ai pas été trop jeune pour créer de l’activité en Guadeloupe, pour recruter des employés, ni pour payer des impôts. Dès lors, pourquoi serais-je trop jeune pour devenir député ? » Si en ma position de jeune, je ne peux qu’approuver son point de vue, j’ai tenu tout de même à lui rappeler qu’à l’heure du choix, les électeurs accordent leur confiance à des élus qui ont déjà fait leurs preuves. Bien qu’ils veuillent des styles et des visages nouveaux, en vérité ce qu’ils demandent c’est de l’expérience. Et à cela il me répond qu’« on nous explique que nous sommes tantôt immatures, tantôt inexpérimentés, tantôt rêveurs. En clair nous ne sommes jamais suffisamment prêts et compétents pour avoir le droit de décider, et ce malgré les innombrables preuves du contraire. C’est à croire qu’il faille expérimenter pendant un certain nombre d’années une face obscure de la vie politique guadeloupéenne pour être considéré comme étant apte. »

« Je n’ai pas été trop jeune pour créer de l’activité en Guadeloupe, pour recruter des employés, ni pour payer des impôts. Dès lors, pourquoi serais-je trop jeune pour devenir député ? » Au moment de notre rencontre, Edwing Laupen-Mondongue préfère rester discret sur ses éventuels soutiens et me dit refuser les effets d’annonce, préférant se préparer comme un homme, seul au combat. S’il s’avère avoir du mordant, de la fougue et une vision et un plan « politique » bien tracé, son seul défaut pour ces législatives, serait peut-être d’avoir été le colistier de Victorin Lurel aux dernières régionales. Car il n’est pas sans savoir que ces élections mettront sur le ring le PS et le GUSR. N’ayant pas obtenu pour le moment le soutien de la fédération socialiste, il risque de se retrouver face à un GUSR plus fort que jamais et un PS qui peine à se remettre de l’écrasante défaite de Victorin Lurel. Deux gauches irréconciliables qui auront pour effet de cristalliser cette élection. Un duel gauchiste, qui laisse un boulevard à la Droite, tentée serait-t-elle la saisir. Toutefois, s’il arrive à mettre d’accord le PS autour de sa candidature, il pourra compter sur les voix des communes de Pointe-Noire, Deshaies, Sainte-Rose et Goyave. Il reste encore la possibilité de l’éventuel « retrait », du compromis politique qui viserait à unir les voix pour faire gagner a tout pris le PS. Mais dans une époque où le vote populaire change l’ordre classique des choses, il se pourrait bien qu’Edwing Laupen-Mondongue crée un effet de surprise et devienne le plus jeune député de l’histoire de la Guadeloupe.


Coup de coeur

Dans cet ouvrage, Christiane Taubira s’attaque à la notion de crise, un concept qui est utilisé de façon quasi permanente pour décrire l’actuelle situation économique. Or, recourir sans cesse à cette image contribuerait à asseoir la domination des puissants. Avec une écriture incisive et forte, Christiane Taubira cherche à redonner du sens à des mots qui sont bien trop souvent dévoyés aujourd’hui. Soutien de Benoît Hamon, l’ancienne garde des Sceaux entend appeler à un renouveau de la lutte pour une plus grande égalité sociale. Elle affirme ainsi dans cet ouvrage que « Les mots nouveaux sont de vieux mots. Crise. Compétitivité. Progrès technique. Intégration. Assimilation. Consensus. Sacrifices. Terrorisme. Civilisation. Barbarie. Les ficelles sont usées mais tiennent encore. Mise en cause. Mise au ban. La méthode éprouvée est l’intimidation. Cependant, tout n’est pas perdu. Il nous reste d’anciens mots qui sont encore tout neufs et que nous devons réhabiliter. Dialogue. Débat. Diplomatie. Sûreté. Il ne tient qu’à nous de réapprendre à penser le monde et notre action sur le monde autrement qu’en anathèmes et en bombardements… » Dès 9 € chez votre libraire.

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ledécodeur

EMMANUEL MACRON, Changement de paradigme ou fabrique de l’homme moderne?

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Par THIERRY ARCIQUE - Photo Ed Alcock / M.Y.O.P.

ous voilà arrimés depuis trois ans à la nouvelle galaxie d’Emmanuel MACRON ; ce personnage romanesque, énigmatique, paradoxal au parcours politique atypique, est entré comme un éclair dans la sphère politique française. Nous avons aperçu sous nos yeux l’étoile montante du gouvernement de VALLS au sein du ministère de l’Économie. Puis il est apparu comme une étoile filante quittant ce gouvernement socialiste dans une mise en scène savamment orchestrée. Aujourd’hui, nous assistons à sa révolution en marche pour l’élection présidentielle. Toute une contradiction! De quoi ce phénomène luminaire est-il le nom ? De cette observation astrale, nous partons sur les chemins de la pensée pour déboucher sur l’inévitable interrogation du devenir du Monde. Longtemps, l’Occident a dominé le Monde, forte de ses victoires scientifiques et techniques. Longtemps, elle est apparue sûr d’elle-même. Longtemps elle a semblé être en capacité de prévenir l’avenir avec l’avènement de ces Etats démocratiques, avec des hommes visionnaires et gestionnaires, managers et promoteurs du bonheur promis à la terre entière. Aujourd’hui nos démocraties sont en plein doute, en crise, en proie au repli identitaire dans cette économie globalisée. Au-delà du phénomène médiatique d’Emmanuel MACRON, au-delà de sa maîtrise de la communication dans la société numérique, nous assistons à l’échelle mondiale à l’assombrissement du climat social, la dégradation de la vie publique, au déclin du pouvoir politique dans la sphère économique. De même, la profusion des « affaires », l’incapacité des partis politiques à renouveler leur discours politique, nourrit la méfiance et le discrédit du peuple envers son élite. Ce sentiment du « tous pourris » fait le lit traditionnel des populistes, des démagogues parfois des plus abjects. Barack OBAMA nous avait fait rêver avec son « Yes, we can ». Emmanuel MACRON dans son assomption médiatique tente de nous réveiller avec sa France « En Marche ». Il se rêve au-dessus des partis politiques, plus particulièrement des querelles politiques partisanes de la droite et de la gauche. Car il n’est ni de droite, ni de gauche mais autant de la droite que de la gauche.

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Que devons-nous en penser, nous populations d’outre-mer ? Tout d’abord, lors de son déplacement en Algérie Emmanuel MACRON a déclaré que «la décolonisation a été un crime contre l’humanité ». Dans son intervention il explique qu’il faut dépasser enfin cette histoire pour sortir de la « culture de la culpabilisation sur lequel on ne construit rien ». Ce discours est primat essentielle pour l’avenir des relations d’outre-mer. Ensuite, longtemps, les populations d’outre-mer et leurs hommes politiques ont palabré sur les conséquences politiques et économiques des articles 73 et 74 de la Constitution, entre l’assimilation législative et spécificité législative. Or, depuis 2008 cette organisation territoriale binaire ne tient plus. La Constitution aménage désormais une infinité de solution. En effet l’article 73 alinéa 2 de la Constitution dispose « Ces adaptations peuvent être décidées par ces collectivités dans les matières où s’exercent leurs compétences et si elles y ont été habilitées selon le cas, par la loi ou par le règlement ». Tous les Présidents de Gauche comme de la Droite ont adopté une approche pragmatique des relations entre la France et le reste de son ancien empire colonial. Cette évolution de la mentalité amorcée depuis la fin des années 90 se généralise et conduit à un véritable changement de paradigme.

Barack OBAMA nous avait fait rêver avec son « Yes, we can ». Emmanuel MACRON dans son assomption médiatique tente de nous réveiller avec sa France « en marche ». En effet, par l’adaptation, l’habilitation et l’expérimentation la nouvelle rédaction de l’article 73 de la Constitution a ré ouvert le champ du possible pour les populations d’outre-mer avec leurs collectivités. Nous ne devons plus attendre du Ciel, de la France, cet homme providentiel pour l’amélioration de notre devenir. Nous devons nous mettre en action, en marche, être nos propres développeurs de nos vies, l’architecte de notre existence. Nous devons nous « Met en wout » tels des gouverneurs de la Rosée. Car Emmanuel MACRON n’est pas un homme providentiel. Il ne peut être qu’un miroir de nous-même qui permet de croire en nous. C’est en cela que le discours d’Emmanuel MACRON dans une ambiguïté sans nom, est un message messianique, en adéquation avec son temps et avec le temps des outre-mer dans sa prophétie teintée de libéralisme et de réforme sociétale. Il rompt certes avec une certaine verticalité du pouvoir, avec cet adage de Sieyès inscrite dans le texte constitutionnel du 13 décembre 1799 du Consulat cher à Napoléon Bonaparte « la confiance doit venir d’en bas et le pouvoir d’en haut». Mais il fait partie de cette élite bourgeoise formée qui a une maîtrise, une connaissance certaine sur le monde du capital et ses circuits financiers. De fait, la révolution ne pourra pas avoir lieu, si elle est en marche, elle ne sera qu’au ralenti pour les classes moyennes et populaires. De même, il réhabilite dans une scénographie une mise en relation horizontale avec le peuple français grâce à l’instauration d’une démocratie participative, établissant un diagnostic du pays par la participation des citoyens aux projets dans des comités locaux. Comme il l’a affirmé, « On ne peut pas aujourd’hui construire un projet sans comprendre où le pays en est et on ne peut pas comprendre le pays à quelques-uns dans un bureau ou à quelques-uns qui se ressemblent ».


Dans sa stratégie, son culte du participatif, il prétend donner la parole aux invisibles « redonner une voix à ceux qui n’en ont pas », « construire le visage de cette France invisible » et « essayer de reconstituer l’intérêt général» et permettre l’émergence d’une certaine égalité des chances. A cet effet, il propose un vrai changement de paradigme dans cette redéfinition symbolique des relations entre représentants et représentés. De même, cet ancien banquier veut faire « entrer la France dans le 21ème siècle » afin que « son pays redresse la tête et pour cela retrouve le fil de son histoire millénaire » dans sa machine, fabrique de l’homme moderne. L’homme moderne devra être un homme de réseaux ouvert au dialogue et sur le monde, avec le message positif qui appelle à la créativité, la mobilité et la réactivité, ceci dans un univers qui ne cesse chaque jour de se transformer. Mais son homme moderne sera aussi déshumanisé, virtuel et uberisé, avec des conditions de travail déstructurées et déstructurants. L’homme moderne sera connecté, mobile mais perdu dans un monde réel et humain.

[…] il n’est ni de droite, ni de gauche mais autant de la droite que de la gauche. Ce phénomène MACRON a eu pendant de long mois tous les caractères d’une bulle médiatique. Mais en ce début d’année 2017 il bénéficie d’un alignement exceptionnel des planètes en sa faveur. La victoire de Benoit HAMON à la primaire de la Gauche, les ennuis judiciaires de François FILLON, lui laisse une grande place au centre de l’échiquier politique. La situation lui est clairement propice et le candidat à la Présidentielle Emmanuel MACRON continue de ne pas énoncer son programme politique et rappelle que «c'est une erreur de penser que le programme est le cœur » d'une campagne électorale. Car selon lui « la politique, c'est mystique, c’est un style c’est une magie ». C’est aussi un réveil pénible après un ultime désenchantement. FOCUS F.W.I - 21


« AVEC CAP EXCELLENCE ET YES WE GREEN VALORISEZ VOS INITIATIVES RESPONSABLES…»

D Par KEN JOSEPH.

evenue communauté d’agglomération depuis le 30 décembre 2008, Cap Excellence poursuit et amplifie ce qu’elle a engagé depuis de nombreuses années, en conjuguant les dimensions économiques, sociales et environnementales dans l’élaboration, la mise en œuvre et la gestion de ses projets. Que ce soit à travers la promotion de ses territoires, la stratégie économique, la valorisation de son écosystème et les perspectives nouvelles portées par l’ambition d’un projet commun, le développement durable marque de son empreinte Cap Excellence. Cet ADN constitue pour la Communauté d’agglomération une responsabilité et une exigence pour nouer de nouvelles relations avec ses territoires. Ainsi, la collectivité fait du développement durable, l’affaire de tous, car il s’agit à la fois d’une responsabilité partagée et d’une manière de faire ensemble. Actions collaboratives et initiatives citoyennes, accompagnées par Cap Excellence, elles permettent d’encourager les pratiques vertueuses, l’expérimentation et la gestion responsable des ressources. Dans le même esprit, les agents de la communauté d’agglomération concourent quotidiennement à la gestion durable du territoire, notamment par des actions de sensibilisation et de proximité. Ainsi dans une démarche d’éco-exemplarité, Cap Excellence agit sur son patrimoine et ses ressources internes. Accompagner les évolutions environnementales et sociétales implique pour la collectivité d’appréhender autrement la manière de faire la ville : concilier les différentes échelles dans une logique d’équilibre et de réciprocité, respecter la biodiversité dans les besoins et pratiques des usagers, tels sont les enjeux pour concevoir le territoire de demain. Et c’est en ce sens que la collectivité associée à Green Raid lance un appel à manifestation en direction de tous les acteurs de la zone Cap Excellence proposant des services écoresponsables de proximité afin de les accompagner à se recenser sur la plateforme «YesWe-

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Green » et d’autre part contribuer à leur essor dans le territoire et au-delà de ses frontières. KÉSAKO ? Lancée en 2013 par Karine Niego, directrice de Green Raid - reconnue en 2015 comme « Solution pour une ville Durable et labélisé COP 21- « YesWeGreen » est un annuaire collaboratif et numérique qui vous permet de cartographier et géolocaliser, en France et dans le monde entier, toutes les adresses engagées dans une démarche conviviale et respectueuse de la nature. Et qui vous permettent de consommer local et éco-responsable. En clair, avec cette application, il vous sera possible de trouver des FabLabs, le jardin partagé de votre quartier, des commerces bio, des restaurants responsables, des friperies, des créateurs locaux, des services de location de vêtements… Et au-delà ces adresses classiques, « Yes We Green » recense également certaines adresses plus « originales » à découvrir dans la rubrique Happy spots, dont la spécificité est de mettre en avant la convivialité, la réappropriation de l’espace urbain. Grâce à son système de géolocalisation, « YesWeGreen » vous permet ainsi de trouver ces bonnes adresses durables qui existent autour de vous et vous indique l’itinéraire pour vous y rendre, ainsi que les horaires et numéros de téléphone. Bref, mille et une façons d’adopter un mode de vie responsable. « YesWeGreen » a été financée en partie par l’ADEME et prend en compte ses recommandations d’où la charte « Climate friendly » pour sélectionner les bons plans. Par exemple, pour être locavore, un restaurant doit s’approvisionner à 50 % au moins dans un rayon de 25 kilomètres. Cet appel à manifestation est une façon pour la collectivité d’asseoir son ADN et participer à la construction d’une métropole verte en faisant découvrir les nouveaux usages, les innovations sociales pour un greenlifestyles « Nouvelle Culture » accessible au plus grand nombre. Part cette action, CAP Excellence dans sa logique de politique publique en matière de développement durable souhaite montrer qu’il est possible d’avoir un mode de vie urbain durable et que le développement d’une économie locale et alternative est un moteur de développement pour son territoire.


La Communauté d’Agglomération Cap excellence vous invite à valoriser vos initiatives éco responsables sur le territoire communautaire.

Vous travaillez ou développez des initiatives durables et remarquables ? Faites le savoir sur l’application Yes We green qui est totalement gratuite et bénéficie d’un référencement international dans les domaines suivants :

E LOCALE LOCAL FOOD: CUISIN DO IT YOURSELF : FAIRE SOI MÊME HAPPY SPOT : VOS LOISIRS AUTREMENT SHOPPING VÉLOS & CO POUR LES ENFANTS : BIK A TIMOUN Notre Communauté d’Agglomération s’engage pour Développer des modes de consommation écoresponsables Dynamiser localement l’économie et l’emploi Favoriser une économie collaborative Soutenir une politique agricole de proximité Faciliter le quotidien de tous

Contactez-nous !

Courriel : initiatives-ddurable@capexcellence.net • Tél. : 05 90 68 68 42

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TANYA

ST-VAL SIMPLEMENT ELLE Talentueuse, entière et résolument optimiste. Derrière une légèreté souriante, une volonté de fer et une force de caractère sans lesquelles rien ne serait sans doute arrivé, Tanya St-Val révèle derrière les apparences de la célébrité et d’une carrière musicale bien remplie une femme simple bien loin des clichés de « Diva» et « d’Icone » du zouk qu’on aime tant lui prêter. Chanteuse Caribéenne aux multiples facettes dotée d’un talent certain propulsé par une envie d’en découdre, elle a su au fil du temps imposer son style en trouvant les partitions qui lui ressemblent et qui font échos sur ses différents albums. Pour donner de grands frissons, il n’y a pas mieux qu’elle, simplement elle… Mais au-delà de l’artiste, il y a aussi sa vie de femme. Rencontre avec une DISCRÈTE POWERFULL, en mots et en images.

Propos recueillis par KEN JOSEPH - Photographe, YVAN CIMADURE Retouches Photos, XAVIER DOLLIN - Stylisme, KEN JOSEPH Réalisation, MIKE MATTHEW - Maquillage KARINE GATIBELZA pour Make Up Box Hair JANET BENOÎT - Lieu, Villa To be Lodge

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Robe jupe tulle, MANGO. Bracelet perle noire, CARAT. FOCUS F.W.I - 25


« […] il m’aura fallut me battre contre tout et parfois tous pour continuer à faire ce beau métier; prendre et donner du bonheur.. C’est ce qui m’importe. » À quel moment de votre carrière avez-vous compris que vous étiez devenue une icône ? Je ne me reconnais pas dans ces termes là. Je suis quand même consciente d’avoir été toutes ces années très productive. En dépit des circonstances du monde artistique de notre diaspora et du marché, il m’aura fallut me battre contre tout et parfois tous pour continuer à faire ce beau métier; prendre et donner du bonheur.. C’est ce qui m’importe.

Blouse et Pantalon, JOUR ET NUIT. Boucles d’oreilles MESSIKA, CARAT. Sandales, TALONS AIGUILLES SUITES

Vous avez grandi dans un milieu très strict, avec une mère réticente à l’idée de vous voir évoluer dans le milieu de la musique. Comment avez-vous vécu cela ? A l’époque plutôt mal… Je ne comprenais pas ses hésitations à me laisser chanter ou danser. Mais comme toute bonne mère de l’époque, je crois que sa volonté première était que je réussisse mes études, que je puisse avoir un bon métier. Pour elle, c’était un milieu d’homme. Finalement elle m’aura tout de même permis d’intégrer la petite structure de Daniel Forestal (Soleil Show) - petite école de musique. En revanche, votre père lui était pour. Il parait même qu’il vous signait des bons d’absence quand vous étiez scolarisé, afin que vous puissiez chanter, sans que votre mère ne le sache ? Au, final vous avez plutôt bien réussi ? Avec mon père c’était different. Nous avions une très belle complicité. Il m’emmenait parfois dans des studios de répétition ou d’enregistrement. J‘aimais partager ces moments là avec lui. J aimais déjà la musique. Nous avons dû faire 2 ou 3 shows ensemble. C ‘était super. J ‘avais 9 ans. D’ailleurs, êtes-vous submergée, voir même phagocytée du fait de votre appellation de « Divas du zouk » ? Divas du zouk, je trouve ça réducteur. Bien qu’heureuse d’avoir fait du zouk ma musique, celle qui m’aura permis d’être reconnue. Aujourd’hui, j’ai envie d’explorer d’autres styles musicaux. De faire tout simplement de la Musique, celle qui m’inspire. 26 - FOCUS F.W.I

On dit que vous avez dépoussiéré le zouk. Que pensez-vous avoir apporté à cette musique ? Je n ‘ai pas cette prétention là. Par contre, j’aime les ambiances du studio; écouter, voir chaque musicien apporter sa touche. C ‘est magique de voir l‘évolution d’un album, dès sa création. Mais mes nombreux « Voyages » m’auront permis de découvrir d’autres sensibilités musicales.. « Tanya Autrement » en est la preuve.. Le milieu de la musique est souvent connu pour ces déboires, vous avez vous même eu quelques soucis avec certaines addictions. Est-ce aujourd’hui un sujet tabou pour vous ? Non ce n’est pas un sujet tabou. Je ne sais pas grand chose de ce qui s’y passe aujourd’hui. Je pratique la musique de manière différente. J ‘aborde autrement la vie. Je m’éclate sur scène, je rencontre des gens heureux ou malheureux, on partage des choses fantastiques. Pas d’amalgames entre la musique et le monde de la nuit. Deux choses bien différentes. Qu’elle fut la réaction de votre mère, elle qui était si réticente à vous voir évoluer dans cet univers ? Tout dépend, de quelle période? (rires)…. Depuis elle est à mes cotés, me conseille. Ça a du bon d’être patient, vivre mes rêves… En devenant mère, avez-vous éprouvé le besoin de rendre le monde meilleur ? Oh que non, j ai plutôt eu envie d’être meilleure, apprendre encore et encore de la vie et d’essayer d’être une bonne mère. D’ailleurs, quelle relation entretenez-vous avec vos garçons ? Très bonne, je les aime ils le savent; Ils me le rendent bien. Je suis fière d’eux. S’ils faisaient le choix de la musique ? Alors, C ‘est qu’elle les aura choisie à leur tour… Je leur souhaiterais bonne route.


Combinaison et Ceinture, MANGO. Boucles d’oreilles et Bracelet CHAUMET, CARAT. Collier Garel, POINT OR. FOCUS F.W.I - 27


Robe, CHRISTIANE BOUTIQUE. Bracelet, APM 28 - FOCUSPOINT F.W.I OR. MONACO,


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Robe, CHRISTIANE BOUTIQUE. Boucles d’oreilles MESSIKA, CARAT. Sandales, TALONS AIGUILLES SUITES 30 - FOCUS F.W.I


« J ‘ai appris avec le temps à faire moi même une séparation des choses entre vie publique et vie privée. Les gens parleront toujours de ce qu‘ils ne connaissent pas comme si ils en savaient quelque chose. » En 2010, vous créez votre Label Netty Prod, une forme d’hommage à votre Grand-Mère Nettylia. Que représentait-elle pour vous ? Oups, je la connaissais peu, elle est morte j’étais très petite. Mais c’est son amour pour la musique qu’elle nous a transmis à tous, qui m’a emmené à l’ honorer. D’aucuns disent que vous êtes inaccessible, voir même secrète. Comment, en tant qu’artiste, vivez-vous le fait de devoir vous exposer au travers de vos chansons ? C’est tout simplement la liberté de faire ou de ne pas faire; de dire ou de ne pas… autant que vous voulez… C’est MOI. Avez-vous parfois été blessée par ce qui aurait pu être dit à votre encontre ? J ‘ai appris avec le temps à faire moi même une séparation des choses entre vie publique et vie privée. Les gens parleront toujours de ce qu‘ils ne connaissent pas comme si ils en savaient quelque chose. Coco Chanel disait « À un certain âge, une femme doit choisir entre son derrière et son visage. » De quel côté penchez-vous ? Le Visage. Vous n’avez jamais eu l’air aussi assuré dans votre style et votre personnalité. Qu’avez-vous appris sur vous-même ? Qu’il faut toujours croire en ses rêves. Garder la foi et être des bâtisseurs. Mener de front sa vie d’artiste, de chef d’entreprise, de mère, de femme impose certains sacrifices. Lesquels ? Certes je dois tout programmer d’avance. Même les vacances en famille; mais les choses par chance se passent très bien. Tout se décide en famille. Comment est né votre dernier album « Voyage » ? D’un rêve qui date déjà de quelques années. Soleil et

Lune, deux sources de lumière qui éclairent dans l’univers et liées à notre planète. Une face « Soleil » et l’autre « Lune », Clair - Obscur ? Deux facettes de votre personnalité ? Certainement. Tant que la lumière demeure; c’est le plus important. Qu’a-t-il de différent de vos précédents albums ? Le concept en lui même traduit son originalité. Mais c’est surtout la liberté d’élargir ma vision musicale sans toutefois m’éloigner des sources caribéennes (dont le zouk fait partie intégrante). Il fallait trouver une équipe de musiciens qui correspondent à cette même vision. C ‘est tout naturellement que j’ai fais appel à Jonathan Jurion pour les arrangements et la réalisation de la partie Lune. Ensemble nous avons constitué l’équipe de musiciens composées de Arnaud Dolmen (batterie), Fabrice Fanfant (basse), Ralph Lavital (guitare), Didier Juste (percussion). « For love », est l’un des titres phares de cet album où vous déclarer votre foi, l’abandon à Dieu... On retrouve également le titre « Celui en qui je crois ». Était-il important pour vous de partager votre foi avec votre public ? Oui et pourquoi pas chanter aussi sa foi ? Ce Dieu pour lequel vous chantez et glorifiez, vous a-t-il aidé à affronter certaines épreuves de la vie ? Quand on voit l’immensité et la perfection de toute la Création, on ne peut que s’incliner devant celui qui gouverne ce tout. Et qui est TOUT. Avez-vous des regrets ? Comme tout le monde… Il y en a qui servent de leçon. La vie continue. Au final qui est Tanya St-Val ? Une femme artiste heureuse. J ‘ai la chance de faire ce que j’aime; le public me le rend bien. J ‘ai hâte de le retrouver, et de faire de la Musique. FOCUS F.W.I - 31


FACE AU TABOU

RODY TOLASSY

À L’HEURE DU FRONT NATIONAL

Propos recueillis par KEN JOSEPH – Photographe, ÉRIC CORBEL Réalisation, MIKE MATTHEW - Mise en beauté MAKE UP FOR EVER - Studio Make Up For Ever

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e Front national au porte du pouvoir ? « Notre progression est déjà spectaculaire, peu importe finalement le candidat que l’’UMPS’’ mettra face à nous. Nous gagnerons », a ainsi déclaré Marine Le Pen, lors de l’université d’été du Front national de la jeunesse à Fréjus. Il faut dire que les indicateurs sont presque tous au vert pour le FN. Et pour cause, un sondage Elabe conduit par « Les Echos » et Radio classique place la présidente du Fn en tête avec 26 % des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle quoiqu’il arrive. D’autre part, à la question posée par l’Ifop pour Valeurs actuelles « Pensez-vous qu’il soit possible que Marine remporte le second tour de l’élection présidentielle en mai prochain ? », pas moins de 61 % des Français répondent ‘’oui’’ (oui, tout à fait possible à 17% et oui, plutôt possible à 44 %). « Il s’agit d’un résultat impressionnant, témoignant de l’enracinement dans l’opinion du scénario d’une accession de la candidate FN à l’Élysée », décrypte Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’Ifop. En effet, depuis que Marine Le Pen a repris le flambeau à la tête du Fn, le parti d’extrême droite a de nouveau le vent en poupe et impose ses thèmes de prédilections dans le débat politique. De plus, le parti est passé

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Blazer, Chemise et Montre, SERGE BLANCO.

de 60 à presque 2.000 élus locaux en trois scrutins. Pas étonnant que Marine Le Pen fasse désormais la course en tête et puisse compter sur un électorat remarquablement fidèle et déterminé : 74 % des électeurs qui se prononcent en sa faveur assurent que leur choix est définitif, soit un taux très largement supérieur à celui des autres candidats (Fillon 61 %, Mélenchon 53 %, Hamon 39 % et Macron 33 %). Si la fille Le Pen apparaît toujours comme la candidate qui « inquiète » le plus, elle est aussi celle qui, aux yeux des Français, « veut vraiment changer les choses ». Mais qui sont ces personnes qui votent FN ? Quelle sont les raisons qui les poussent à voter pour ce parti tant décrier ? A l’orée des présidentielles et en marge de la fédération locale du Front national commandité par Marc Guillé, un groupe de trentenaire c’est formé dans l’unique but de porter la voix de Marine Le Pen dans notre territoire. Leur objectif : dépasser les 10 % et convaincre une large partie de la population que voter FN est l’unique voix du changement. De ce groupe se dégage une personnalité calme, timide mais fermement convaincu que le Fn est le seul parti pouvant répondre aux maux de notre société. Âgé de 30 ans, commercial, Rody Tolassy s’impose en réel leader de ce groupuscule du Fn et assume entièrement sa position. Pour lui pas d’autre choix que le vote FN.


Quel regard portez-vous sur l’offre politique actuelle ? D’un point de vue national, je dirais que l’offre politique est un échec et cela depuis plusieurs années. Cet échec découle de mauvais choix qui ont mené le pays à une situation catastrophique : chômage en hausse, pouvoir d’achat en net recul, augmentation des impôts... Dans cet échec, la gauche comme la droite ont montré les limites et l’inefficacité de leurs politiques. Sur le plan régional, nous avons de bons gestionnaires qui savent « gérer » les infrastructures, mais dès qu’il s’agit de prendre des décisions majeures sur le plan économique et social, ils n’ont aucun projet à la hauteur des attentes de la population. D’autre part, aucune loi de la part de nos députés ne leur permette de changer les choses. Face à ces constats, il n’est pas surprenant que l’abstention soit le plus grand parti du pays.

‘‘J’AI CHOISI LE FRONT NATIONAL PAR DÉFAILLANCE DE LA CLASSE POLITIQUE TRADITIONNELLE’’ Qu’attendez-vous de la politique ? Plus de pouvoir d’achat, moins d’impôts, plus de protections sociales, plus de sécurité, un meilleur niveau d’éducation pour nos enfants, plus d’emplois…etc. En clair, un meilleur avenir pour l’ensemble de la population. En Guadeloupe, nous avons de nombreux atouts, mais notre société a toujours été incomprise et trop souvent oubliée des gouvernements successifs qui ont toujours voulu régler nos maux à coût d’enveloppe et d’idées bidons comme le fut le BUMIDOM. Et la solution à toute cette bérézina selon vous serait le choix Front national ? Parfaitement. J’ai choisi le Front national par défaillance de la classe politique traditionnelle et parce que ce parti ose dire tout haut ce que pensent bon nombre de nos concitoyens en décrivant une réalité que les autres partis préfèrent occulter. Mais également pour leurs propositions et leurs gestions exemplaires des mairies dont ils ont la responsabilité. Il s’avère que 73% des habitants des communes administrées par le FN se disent satisfaits (ndlr, Ifop paru le 12 mars 2015), quand on sait que les autres mairies gérées par la droite et la gauche sont à 10 points plus loin. Aujourd’hui, le Front national est le seul parti qui m’inspire réellement le changement. Vous n’êtes pas sans savoir que près de 28 % des élus municipaux FN ont déchiré leur carte du parti ou renoncé à leur mandat pour cause de clientélisme, népotisme, amateurisme, procédures antidémocratiques, mépris de la base et des électeurs…. J’entends bien ce que vous me dites, mais en ce qui concernent ces élus mécontents, je ne peux juger les causes énumérées. Mais avez-vous comparez ces chiffres à ceux des Républicains ou des socialistes ? Je suppose que non, mais je peux vous dire que bon nombre des partis sont confrontées à ce même genre d’événement. Et c’est bien là le jeu de la démocratie. Et comment réagit votre entourage face à ce choix ? Ils le comprennent et sont d’accord avec mon choix. Je crois vraiment qu’il y a une forme d’adhésion massive autour des idées du FN. Je reste même surpris de rencontrer de plus en plus d’antillais qui pensent tout comme moi

que ce parti reste l’unique chance de la France. Entre propos raciste et position conservatrice comment vous retrouvez-vous dans ce parti ? Il n’y a pas de propos raciste, mais bien une position conservatrice qui vise à protéger les intérêts du peuple français face à l’ensemble des problématiques dû à la mondialisation et aux mouvements migratoires dévastateurs. D’autant plus, la politique actuelle du Front national ne tourne pas uniquement autour de la lutte contre l’immigration mais se définit dans une politique globale de protectionnisme et de développement patriotique. Seriez-vous en train de nous dire que le FN ne serait pas un parti raciste ? Si le FN était un parti raciste, il aurait été dissous et condamné cela depuis longtemps au vu de l’acharnement dont il est victime. Vous jouez la carte de la victimisation ? Non, loin de là. Je constate simplement que le FN est victime de l’attitude provocatrice du passé et d’un discours peu rassembleur qui était effectivement focalisé sur l’immigration. Et si on se renseigne vraiment sur le parti on remarque les valeurs réelles de celui-ci et les incohérences entre les on-dit et la réalité, et je prendrai un seul exemple pour illustrer mes propos : le fait que Jean-Marie Le Pen soit le parrain de la fille de Dieudonné. Vous pensez que cet exemple prouve que le FN n’est pas un parti raciste ? Vous faites quoi des propos qualifiant Christiane Taubira de singe et de bien d’autres dérapages ? Effectivement, il y a eu une image qui comparait Taubira à un singe, mais l’auteur de cet acte a été définitivement exclu du parti depuis janvier 2014. Mais il faut rappeler que cette image existait déjà et circulait bien avant cet événement. De plus, elle est issue de la « manif pour tous » soutenu par l’UMP (LR) et soutient actuel du candidat Fillon. Dans tous les partis, il y a des brebis galeuses qui se laisse prendre par leurs mots, toutefois au sein du Front national le nettoyage est fait quotidiennement et rigoureusement contrairement aux autres. La France au français ? La préférence nationale ? Quand dans un pays, des foyers ont du mal à boucler leurs fins de mois, à se chauffer en hiver, à se soigner et à payer leurs frais de santé et à se loger décemment, il est en effet important de recentrer la politique autour du peuple en mettant tout en œuvre pour que ce genre d’injustice puisse disparaitre. Oui, il faut que les emplois soient réservés aux français et que la solidarité serve aux français afin de permettre un développement positif. Cela au détriment des étrangers ? Vous pensez réellement que la majeure partie des étrangers sont heureux de quitter leurs terres natales pour venir chez nous ? Non, je ne pense pas. Ils viennent chez nous par défaut parce que la situation dans leur pays est telle qu’ils doivent le quitter en laissant derrière eux leurs familles et leurs racines. Comme le suggère le FN, il faudrait instaurer une politique internationale qui aiderait ces pays de façon à ce que leurs peuples si sentent bien. Comprenez-vous la position des opposants à la venue de Marine Le Pen aux Antilles ? Sincèrement, je ne comprends pas leur position qui se trouve être à l’encontre des lois de la république et de la liberté. En revanche, François Fillon, lui qui a tenu des propos inadmissibles en qualifiant la colonisation de « PARTAGE DE CULTURE », a pu circuler librement sur notre territoire. D’autre part, quand je vois la composition de ce groupe opposé à la venue de Marine Le Pen, dont un condamné pour des faits extrêmement graves, la question n’est même plus de comprendre leur position mais bien la légitimité de ce groupe et de leurs actions.

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‘‘Si le FN était un parti raciste, il aurait été dissous et condamné cela depuis longtemps au vu de l’acharnement dont il est victime.’’ Chemise et Cardigan, SERGE BLANCO.

Plus jeune que pensiez-vous du FN ? Plus jeune, je ne m’intéressais pas autant au Front National. Je pensais et misais sur l’alternance Gauche Droite. Je dois avouer que la naïveté était de croire en cette alternance qui nous était imposée. Effectivement, j’avais des doutes, sur le FN, comme beaucoup de personnes, mais je me suis renseigné et je les ai suivis hors des grands médias notamment grâce aux réseaux sociaux et effectivement on découvre des gens de couleurs au sein et au plus près du parti, ce que l’on ne nous montre jamais. Cela vous rassure que des personnes de couleur se rallient au FN. D’autre part, n’avez-vous pas le sentiment d’être victime de la campagne de dédiabolisation de Marine Le Pen ? Cela me rassure par rapport à tout ce qui a été dit sur ce parti. Entre racisme et xénophobie la réalité est autre. D’autre part, je ne suis aucunement victime de la campagne dédiabolisation du front national. D’ailleurs je pense que cette fameuse diabolisation est due notamment à des jugements issus d’affaires comme celle du Carpentras. Portez-vous une réelle différence entre le FN du père et celui de la fille ? Il n’y a pas de différence entre le père et la fille dans le fond, ce qu’ils veulent c’est une France qui rayonne dans toute sa splendeur. Il est vrai que le père était souvent dans la provocation et que son discours était moins fourni et complet que celui de sa fille. D’ailleurs, nous avions plus l’impression d’avoir le discours d’un ministre de l’intérieur que celui d’un futur Président. La force de Marine Le Pen aujourd’hui ne résiderait-elle pas dans la faiblesse de ses adversaires ? La force de Marine Le Pen réside dans un ensemble, d’une part dans la fai-

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blesse de ses adversaires, mais surtout dans l’effort continu des membres et par la compétence des représentants qu’offre ce parti. Je crois même que la force du Front national est aussi due à l’acharnement dont il est victime ce qui le rend meilleur car nous devenons être meilleur face à l’adversité. Parlons un peu de son programme. Quels regards portez-vous sur la globalité du programme de Marine Le Pen et de ses propositions pour les Outremers ? Quand je vois le programme de Marine Le Pen, je suis plutôt serein car c’est un programme qui met en place un protectionnisme intelligent face à une concurrence déloyale. Il faut savoir que MLP est la seule candidate à avoir fait un programme spécifique pour les outre-mer depuis 2016, bien avant d’avoir sorti son programme national. De plus, je pense sincèrement qu’elle a tout compris au choix de la politique économique à choisir afin de développer les outre-mer. En effet, pour des îles insulaires comme la plupart des outre-mer, nous ne pouvons pas avoir d’avenir économique en hausse avec le secteur du commerce visant à importer pour revendre. En revanche, le tourisme et l’agriculture sont nos seuls vrais moteurs économiques. C’est pour cela qu’elle veut développer notre or bleu afin d’avoir un vrai essor économique grâce au tourisme. En ce qui concerne l’agriculture, elle propose une protection de nos exportations face aux pays faisant une concurrence déloyale avec l’engagement 36 qui vise à interdire l’importation et la vente de produits provenant de l’étranger. Grâce à la sortie de L’UE, il nous sera possible d’agir sur l’octroi de mer, taxe qui avait été créée justement pour protéger et favoriser la production locale, et en libérer la production locale.


Donc vous pensez qu’une sortie de l’UE pour la France soit un cap essentiel à franchir ? C’est plus qu’un cap, mais une obligation car nous ne pouvons plus continuer vers un système qui échoue dans la forme et dans le fond. Nous sommes tous d’accord à dire que l’Europe telle qu’elle est a plombé nos industries. En effet, La production industrielle française est en chute libre depuis notre entrée dans la monnaie unique. En 2016, nous avons connu un niveau de production identique à celle des années 90. L’industrie est la base économique de la France, mais aujourd’hui nous voyons des entreprises fermées, des emplois en baisse et un chômage en hausse depuis notre entrée dans ce système monétaire. Comment peut-on accepter dans un pays à 10% de chômage que des travailleurs des pays de l’UE viennent travailler et concurrencer la main d’œuvre française en gardant les couvertures sociales et le salaire de leurs pays. Il y a encore beaucoup d’exemples illustrant l’injustice et la concurrence déloyale créées par l’UE. Nous sommes victimes d’attaques terroristes et nous ne pouvons pas protéger nos frontières. Comment être en accord avec l’espace Schengen quand nous voyons les attentats de novembre 2015 où des hommes sont sortis depuis la Belgique pour commettre des attentats sur le sol français ? Pour rappel, un des membres se trouvait quelques mois auparavant (Adlamid Aboud) en Syrie à commettre des actes odieux puis se retrouve sans souci à Paris – fait inexpliqué à cause de l’ouverture des frontières. Mais effectivement la crainte de la sortie de l’union européenne fait encore peur malgré le brexit qui rallume les voyants Royaume-Uni au vert et qui pourrait nous servir d’exemple. Il faut encore justifier la sortie de l’euro par des chiffres, or combien nous coûte-t-elle ? L’UE en elle-même est financée en en majeure partie par les pays membres. La participation de la France s’élève à environ 22 milliards d’euros par an alors que l’Europe nous retourne environ 11 milliards via le FEDER. De plus, en 2010 le sauvetage de la monnaie unique et des banques ont couté à la France ou plutôt au contribuable français 12 milliards d’euros par an et 159 milliards d’euros depuis 2009 pour le sauvetage des pays membres comme la Grèce, à travers le FESF. Face à ce constat, il nous faut sortir de l’UE dans sa représentation actuelle Une fois sortie de l’UE que propose le FN ? Le FN propose de retrouver la maitrise de nos frontières pour lutter contre les risques que peuvent représenter le terrorisme. La souveraineté nationale nous permettra de voter des lois en adéquation avec nos besoins, de faire des choix en toute liberté et ainsi finir avec toutes ces cures d’austérités. Par exemple, la maitrise de notre monnaie permettra aux entreprises d’être plus compétitives au niveau des exportations. Pouvoir mettre en place une taxe à l’importation comme le fait l’union européenne permettrait de protéger les entreprises françaises face à

‘‘EN EFFET, JE CRAINS LE CANDIDAT AUX PROMESSES ÉLECTORALES IRRÉALISABLES ET DANGEREUSES QUI N’A COMME SEUL OBJECTIF : PLAIRE À TOUT LE MONDE.’’

la concurrence déloyale et de booster leurs activités. D’autant plus que cette taxe servira à augmenter tous les bas salaires à 1500€ ce qui doperait notre croissance. Pouvoir réserver la commande publique aux entreprises françaises... etc. Pensez-vous le FN capable de remporter les élections présidentielles ? Entre surprise et élan populaire le front national à toutes ses chances dans cette élection. Les élections dans bon nombre de pays nous montrent effectivement que les chances sont réelles car les peuples souffrent et ne veulent plus du libéralisme et de la mondialisation nocive qui a été mise en place depuis plusieurs décennies. Que pensez-vous des autres candidats ? Le résumé est vite fait entre ceux qui ont échoués, ceux qui ont mis le pays à genou et ceux qui n’ont pas de solutions plausibles et envisageables, il en ressort peu. Mais je me méfie d’un candidat, Emanuel Macron dont j’ai l’impression que les grands médias veulent nous le vendre comme le seul homme présidentiable, à la fois parfait et irréprochable. Il ne faut pas oublier qu’il a été le conseiller à l’Elysée de François Hollande et ministre de l’économie dont le bilan fut désastreux. Un homme en constante contradiction avec lui-même dont les propositions ne sont point fondées et vérifiées, et j’aimerai donner 2 exemples parmi tant d’autres : la suppression de la taxe d’habitation qui est un impôt local cette proposition est inconcevable car inconstitutionnelle. L’augmentation de la CSG même pour les retraites est une méthode veille des années 80 et qui a échoué parmi tant d’autres propositions. En effet, je crains le candidat aux promesses électorales irréalisables et dangereuses qui n’a comme seul objectif : plaire à tout le monde. Marine Le Pen serait-elle pour vous plus légitime qu’un autre candidat à la haute magistrature ? Même en étant frappée par une enquête judiciaire au même titre que François Fillon ? Marine Le Pen est la seule candidate parmi les favoris à ne jamais avoir occupée un poste au sein d’un gouvernement comparativement à ses adversaires, qui ont malheureusement échoué à leurs fonctions. Face à cela, on peut dire que la candidate du Front national sort indéniablement du lot. Et cela même en étant frappée par une enquête judiciaire, qui je vous le rappelle a été ouverte depuis 2015 avec une première perquisition des bureaux du front national qui n’a rien donné. D’ailleurs, elle avait elle-même demandé à être placée en examen depuis le 18 février afin de faire la lumière au plus vite sur cette affaire. Seriez-vous prêt à vous engager au FN et peut-être un jour participer à une élection sous cette étiquette ? Si je dois le faire, je le ferai pour l’amour de mon île, mais surtout pour proposer une alternative réelle dans une région à très fort potentiel, étriquer par des mauvais choix économiques et politiques. Donc, oui je m’engagerai sans faille si l’occasion se présente.

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LES PRIMAIRES À LA FRANÇAISE : UNE OPA DES CITOYENS SUR LA POLITIQUE ?

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Par PIERRE-YVES CHICOT, Avocat à la Cour, Maître de conférence de droit public - Habilité à diriger les Recherches - Photo AFP. OPA | Offre public d’achat.

L’usage de « la primaire » est un viatique qui favorise la confrontation d’idées et les débats en prenant à témoin l’espace public qui sera convié à se prononcer. 36 - FOCUS F.W.I

epuis 2012, les « primaires » semblent s’imposer comme étant le meilleur moyen pour les partis politiques dits de gouvernement (Parti Socialiste – Les Républicains) de choisir leur candidat (e) à l’élection présidentielle. Le suffrage universel est alors invité à sceller le sort des appétits aigus divergents mus par la volonté d’exercice du pouvoir, en qualité de chef de l’Etat. Un double filtre citoyen est alors instauré : en amont au niveau des partis, et, en aval, pour l’ensemble de la communauté nationale en âge de voter. Les primaires constituent sans nul doute une nouveauté de la procédure d’accession au pouvoir présidentiel, tout en renforçant le rôle éminent que confère la Constitution aux partis politiques en tant que ferment fondamental de l’assise démocratique. En effet, l’article 4 de la Constitution lui est entièrement consacré : « Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. 

Ils contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé au second alinéa de l’article 1er dans les conditions déterminées par la loi. 

La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation ». Il n’est pas insensé de saluer cette initiative prise par les partis politiques qui a le double mérite de favoriser le débat, partisan et public, et de faire reposer la légitimité du candidat à « la primaire » d’un parti sur le suffrage universel restreint. Au-delà des vertus

dont on peut parer ce nouveau filtre civique de désignation du leader du parti en vue de l’élection présidentielle les avis ne convergent pas vers une position unanime. D’aucuns considèrent que les votants ne doivent intervenir qu’à partir du moment où la machine interne au parti à trouver son (sa) candidat (e). A cette première prise de position, d’autres vont objecter que les citoyens sont ceux qui sont les plus qualifiés pour désigner leurs représentants dans une démocratie représentative. Par ailleurs, la question de « la primaire » ouverte ou strictement fermée aux militants se pose avec acuité, si on s’en tient au fait que des électeurs du camp opposé peuvent venir troubler le jeu du parti qui organise sa primaire. On prête en effet, à un contingent qui n’est pas évalué avec précision d’avoir éconduit l’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy, le reléguant en troisième position après François Fillon le vainqueur et Alain Juppé, son challenger perdant. Si le modèle d’inspiration des primaires est bien celui des EtatsUnis d’Amérique, le mimétisme le plus fidèle conduira à préférer l’option de la « primaire fermée » des partis politiques, en estimant que l’ouverture concernant l’élection présidentielle repose sur le premier et le second tour, tel que prévu par la Constitution. De manière traditionnelle, au premier tour, les électeurs expriment leur conviction partisane et au deuxième tour ils peuvent tout à fait s’en détourner, surtout sur leur préférence de cœur et d’adhésion n’est plus en mesure de demeurer au second tour. En abordant les choses de cette manière, c’est-à-dire en glosant sur les modalité d’une pareille pratique, l’envie générale manifestée est plutôt celle de la conserver en l’améliorant, en sacrifiant alors ceux qui en sont les contempteurs.


« La primaire » est dorénavant, une campagne électorale circonscrite.

Le recours à « la primaire », est-ce désormais une obligation ? Il serait péremptoire de l’affirmer et, ce d’autant plus qu’il n’y a pas d’obligation juridique. Pour autant les pages du grand livre d’histoire nationale sont tournées sans que les précédentes ne ressemblent à celles qui sont en train d’être écrites. Il faut vraisemblablement s’interroger sur l’absence de vrais leaders charismatiques et indiscutables dans les partis, emportant pour conséquence de départager la pluralité de candidats par la pratique de « la primaire ». Imagine-t-on Georges Pompidou, François Mitterrand ou Jacques Chirac dans « une primaire » ? Difficilement. Même si ce dernier, a été contesté par Edouard Balladur en 2002 car l’objet d’une duperie des sondeurs. Déjà ! Le PS (Parti Socialiste) était la chose de Mitterrand comme le RPR (Rassemblement Pour la République) a été la chose de Chirac. Ceci étant, le charisme peut être révélé par le rendez-vous annoncé de « la primaire ». Certains candidats vont démontrer leur capacité par l’art oratoire et surtout le contenu de leurs propositions, à démonter le ténor qui était destiné à s’imposer si on était resté dans un processus de désignation interne aux cadres du parti. Au final, la désignation de François Fillon et de Benoît Hamon, respectivement pour Les Républicains et le Parti Socialiste révèle à quel point le choix de la classe ou caste médiatique, des sondeurs partisans, des « experts » affidés des hiérarques est magistralement contesté. Le citoyen se veut subversif en introduisant des ruptures de choc, car il va proposer des dénouements que l’on n’aurait pas imaginé si l’affaire avait été réglée dans les enceintes privées de ces seuls partis politiques. Cette subversion prenait jusque-là, soit la forme de l’abstention, soit la désertion durable de l’offre bipartisane (Parti Socialiste et Les Républicains) au profit de la montée en puissance depuis 30 ans du Front National. Ce sont bien les coups de boutoir subis par la chose publique en raison de la déliquescence de la vie politique (scandales privés et publics; corruption ; promesses non tenues ; hégémonisme de l’Union Européenne) qui ont créé une distance entre le citoyen et la politique. Les « primaires » apparaissent alors comme un moyen de susciter le débat avant la campagne officielle de l’élection présidentielle. C’est donc un moyen prometteur de ten-

ter de réconcilier les citoyens avec les grands rendez-vous électoraux, notoirement l’élection présidentielle. On peut, toutefois, tout autant imaginer que dans les années futures, l’émergence d’une personnalité charismatique dans l’un ou l’autre parti soit un obstacle dirimant à l’organisation de « primaires», sauf à l’inscrire dans les statuts du parti, lui donnant alors une connotation normative. L’usage de « la primaire » est un viatique qui favorise la confrontation d’idées et les débats en prenant à témoin l’espace public qui sera convié à se prononcer. Cependant, il existe un risque de schisme à double détente. Tout d’abord, la voie toujours possible de candidatures à l’élection présidentielle en dehors du parti ou de son obédience de pensée (Exemples : Jean Luc Mélenchon; Emmanuel Macron ; Henri Guaino) ou encore le refus dissimulé ou ostensible de se rallier au candidat investi par le corps électoral de « la primaire ». En revanche, comment ne pas reconnaître à « la primaire », la vertu non pas de vouloir diviser mais de susciter le débat, d’alimenter les propositions, de faire intervenir les citoyens ainsi que les discours politiques de ceux qui sont injustement appelés les « petits candidats » ? « La primaire » est dorénavant, une campagne électorale circonscrite. Celle-ci précède la grande campagne officielle pour l’accès à la magistrature suprême, comme en témoigne le succès qu’il rencontre, même auprès d’autres partis que ceux dits de gouvernement. On pense à ce sujet, au cas d’« Europe Ecologie Les Verts » dont le résultat de sa « primaire » préfigurait ce qui allait se produire dans le camp de l’offre bipartisane. Le parti écologiste ayant pris le parti d’écarter Cécile Duflot, la promise de l’establishment, au profit de Yannick Jadot. Non seulement « la primaire » met en lumière le fait que la politique est de toute façon l’art de la communication. En particulier, parce que le système médiatique joue un rôle important, sans avoir forcément prise, sur l’esprit des votants. Mais, c’est surtout désormais un vrai et grand rendez-vous politique dans la vie publique française que n’avait pas subodoré les pères fondateurs de la Vème République. FOCUS F.W.I - 37


BENOÎT HAMON, LA REVANCHE D’UN FRONDEUR Par CAROLE DE LACROIX ET SALOMÉ. B - Photos AFP, Alamy

Comme François Fillon à droite, Benoît Hamon a réussi son hold-up sur la primaire de la gauche. Avec près de 60% des voix, la victoire de Benoît Hamon à la primaire de la Belle Alliance Populaire (#LaBAP) est claire et nette. Et les 2 millions de personnes qui se sont déplacées au second tour lui donne une légitimité et une dynamique incontestables. Seront-elles cependant suffisantes pour affronter ses deux concurrents, celui du centre-droit, Emmanuel Macron, et celui de la gauche alternative, Jean-Luc Mélenchon ? La bataille qui s’annonce, à l’intérieur comme à l’extérieur du Parti socialiste, pour la recomposition de la gauche, est passionnante. Elle fait écho aux bouleversements survenus depuis la crise de 2008 dans l’ensemble des sociales-démocraties européennes. Et l’élection présidentielle de 2017 qu’on imaginait écrite d’avance, avec un second tour opposant la droite à l’extrêmedroite, parait aujourd’hui plus ouverte que prévu. 38 - FOCUS F.W.I


« Oui, je voulais jouer un rôle au gouvernement. Je n’ai jamais postulé à être chef de minorité toute ma vie » FOCUS F.W.I - 39


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on ascension. Tout a été longuement mûri. Même s’il a créé la surprise, le succès de Benoît Hamon ne doit rien au hasard. Il suffit de revisiter le parcours de cet éternel jeune homme, pour comprendre qu’il se prépare depuis de longues années à peser sur la ligne du Parti socialiste, voire à le diriger. Son parcours est en effet celui d’un homme d’appareil politique pur jus, sachant manœuvrer habilement dans le marigot de Solferino, entre coups bas et ambitions personnelles. Il fut longtemps celui qui organisait la claque pour les ténors, le leader d’une force d’appoint pour les congrès du parti. Il était lieutenant, mais il aspirait à plus depuis longtemps. Fils d’ouvrier, ce natif de Brest marque le point de départ de sa carrière politique avec son adhésion au Parti socialiste dans les années 80. Dans la foulée, sa participation aux évènements contre le projet de loi Devaquet, lui permet de se faire remarquer des rocardiens, qui l’aideront rapidement à gravir les échelons, jusqu’à le propulser à la présidence du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), dont il obtient de Michel Rocard l’autonomie. À la tête de cette formation de 1993 à 1995, son aura ne faiblira pas au fil des générations, comme en témoigne le rôle prépondérant qu’ont joué les jeunes socialistes dans sa victoire. A regardé, à quelques exceptions près, l’équipe du candidat est composée de ses copains de ces années-là, d’anciens responsables du MJS et de l’Unef, avec lesquels il a tout fait. « Hamon est le seul de sa génération à avoir conservé ses bases dans le parti », souligne un pilier du PS. Mais à cette époque, la gauche de Benoît Hamon n’est déjà pas celle du président François Mitterrand, dont il critique les liens passés avec René Bousquet, secrétaire général de la police du régime de Vichy. Et en 1997, la gauche de Benoît Hamon n’est pas non plus celle du premier secrétaire du PS François Hollande et sa légendaire « synthèse » contre lequel, il bataille au côté de Martine Aubry. Cette dernière, le nomme porte-parole du Parti socialiste, quand elle en devient à son tour première secrétaire en 2008. Cette année-là, Benoît Hamon s’engage un peu plus et « gauchise » son discours. C’est le début d’une discrète mais longue ascension jusqu’au sommet. Dès lors, il veut écrire le socialisme à sa manière et, à la suite d’Henri Emmanuelli, il prend la tête d’une motion au congrès de Reims, intitulée « Un monde d’avance ». Résultat, le texte, qui dénonce le capitalisme financier, le diktat libéral et le « toujours moins d’État », obtient 18,5 % des suffrages des militants, et la candidature de Benoît Hamon au poste de premier secrétaire plus de 23 %. C’est à ce moment-là, à 41 ans, qu’il pose les fondations de son succès d’aujourd’hui. 40 - FOCUS F.W.I

La gauche de Benoît Hamon continue de se construire, d’abord au Parlement européen ou il est élu en 2004, avec ses combats contre les paradis fiscaux et le secret bancaire, puis avec le « non» au traité constitutionnel européen, en 2005. Quand Benoît Hamon entre au gouvernement à la suite de l’élection de François Hollande, elle se concrétise dans deux lois touchant le quotidien des Français, l’une protégeant les consommateurs, l’autre étendant l’économie sociale et solidaire. Et après avoir manœuvré avec Arnaud Montebourg pour propulser Manuel Valls à Matignon, celui que l’opinion commence à identifier comme l’aile gauche du gouvernement s’oppose aux choix politiques du premier ministre. D’autant que, chez ses proches, le soutien à Valls ne passe pas. En août 2014, sa sortie spectaculaire du gouvernement, sur une énième demande d’inflexion de la politique économique, le pousse à prendre la tête des « frondeurs » jusqu’aux rangs du Parlement, n’hésitant pas à apposer sa signature à la motion de censure, après le recours au 49-3 pour imposer la loi El Khomri. « Il est ministre de l’Éducation, le plus beau poste pour un socialiste qui veut transformer la société… et il préfère sortir du gouvernement ! », s’indigne François Hollande. Mais, ce dernier ne pouvait pas rester car ces ambitions étaient plus grandes et que pour lui rester, c’était se couper de ses troupes. « Oui, je voulais jouer un rôle au gouvernement. Je n’ai jamais postulé à être chef de minorité toute ma vie », s’explique-t-il. Reprenant son siège de député, Benoît Hamon pose peu à peu les pierres de sa dissidence.

Les primaires de la droite et de la gauche ont nettement démontré que les électeurs ne veulent plus de cette confusion des idées et des valeurs. Ils veulent le retour à des clivages clairs et précis.

Dans les coulisses, il s’affaire à peaufiner sa quête en axant sa stratégie autour de deux objectifs : renouer avec les frondeurs et repositionner le parti sur sa gauche. Vainqueur de ce double défi, il est désormais le candidat de la gauche à l’élection présidentielle, après François Mitterrand, Lionel Jospin, Ségolène Royal et François Hollande. Celui que Solferino surnommait jusqu’ici « Petit Benoît » a réussi à ringardiser ses principaux adversaires, à créer en quelques mois une véritable dynamique politique autour de son projet et à incarner un vote identitaire à gauche. La confrontation avec Manuel Valls, entre deux visions du socialisme et deux projets de société, sur la place du travail et de la laïcité, a ainsi tourné à son avantage. Son intuition gagnante a été de sortir du débat de curseur qui a empoisonné la gauche pendant tout le quinquennat. Sa victoire est celle d’une génération qui, de poste d’attaché parlementaire en rôle de conseiller en cabinet, a fait profession de la politique depuis ses plus jeunes années. Cette réussite fort symbolique correspond également à deux phénomènes : le premier, pour reprendre une expression poujadiste, correspond à la logique de « sortir les sortants ». Le deuxième phénomène, c’est le fait de revenir à une position claire du point de vue idéologique, avec une droite qui est une ‘’vraie’’ droite, et une gauche qui est une ‘’vraie’’ gauche. Cette victoire est en effet un réflexe de survie pour le PS. Il revient aux valeurs fondatrices de la gauche, avec des positions idéalistes, qui projettent les électeurs vers l’avenir. C’est une chance pour le PS. C’est d’ailleurs sa seule chance : revenir à ce qu’il est vraiment, un parti conçu pour ‘’changer la vie’’, et non un parti de gestionnaires ou de comptables. Et lorsque la presse internationale évoque Benoît Hamon, au lendemain de sa victoire à la primaire de la gauche le 29 janvier, c’est surtout pour en faire le symbole de la fracture du parti socialiste. «Figure de proue» de la fronde pour The Guardian, Benoit Hamon est sans cesse rattaché à son passé de frondeur, en opposition à son rival malheureux Manuel Valls. Plus largement, il incarne la rupture face à la politique menée par François Hollande, accusé à de nombreuses reprises de trahir les valeurs du Parti Socialiste. «La victoire de Mr Hamon est le signe évident que les électeurs de la gauche veulent une rupture avec la politique du président François Hollande», analyse ainsi le New York Times. Ainsi, après deux quinquennats de triangulation avec des présidents qui ont délibérément occupé le terrain politique de leurs adversaires. Les primaires de la droite et de la gauche ont nettement démontré que les électeurs ne veulent plus de cette confusion des idées et des valeurs. Ils veulent le retour à des clivages clairs et précis.


SES IDÉES

LE DÉFI DE LA GAUCHE

FACE AUX HAMONISTES… Dès la proclamation des résultats, Benoit Hamon a voulu se présenter comme le candidat du renouveau. « Ce soir, la gauche relève la tête », a-t-il ainsi déclaré, devant un parterre de militants rassemblés pour célébrer sa victoire. Une manière, pour le député des Yvelines, de tourner la page d’un quinquennat marqué par la déception d’une partie de l’électorat de gauche. Reste que la victoire de ce rocardien de la première heure, ouvre désormais une période de difficultés à surmonter face à des choix stratégiques potentiellement contradictoire. Son succès est en effet à la confluence d’un double électorat : un réel vote d’adhésion à l’orientation qu’il a défendue tout au long de sa campagne, mais aussi un vote de rejet de Manuel Valls. Si le premier constitue sans doute un socle pour l’ancien ministre de l’Éducation, la direction que prendra le second est d’autant plus incertaine qu’ils existent deux autres candidatures de gauche : celle d’Emmanuel Macron et celle de Jean-Luc Mélanchon. D’autre part, la question est de savoir quel va être le comportement des secteurs du Parti socialiste qui, peu ou prou, ont soutenu la politique gouvernementale depuis 2012. Annoncée de longue date, la transhumance d’un certain nombre de responsables socialistes, voire gouvernementaux, vers la candidature de Macron devrait prendre de l’ampleur. Il faut dire, qu’il incarne aujourd’hui, aux yeux d’une partie de l’électorat socialiste, le vote utile pour faire barrage à la droite et au FN. Mais quelle en sera l’ampleur ? C’est évidemment toute la question, mais la réalité de ce phénomène ne fait pas de doute et les défections affaibliront mécaniquement Benoît Hamon. « Les premiers jours de la campagne seront importants », avance Frédéric Dabi, directeur adjoint de l’’Ifop. « Tout l’enjeu sera d’éviter la fuite de ténors et cadres socialistes vers Emmanuel Macron », explique-t-il. Un enjeu de synthèse d’autant plus grand qu’un sondage Kantar Sofres a confirmé l’avancé d’Emmanuel Macron. Mais à supposer que le mouvement vers Macron soit à peu près contenu, il restera un autre problème de taille pour Benoît Hamon, celui de la réalité politique des 400 candidats investis par le Parti socialiste pour les

prochaines législatives. Ceux-ci sont à l’image de l’actuel groupe parlementaire et sont, pour l’écrasante majorité d’entre eux, fidèles au président François Hollande, voire à Manuel Valls. Et beaucoup n’acceptent pas de plier le genou devant un frondeur. La tentation est grande de faire payer à Benoît Hamon ce que lui et ses amis ont fait subir à l’exécutif pendant cinq ans. Désignés à l’issue d’un vote des militants, ces candidats seront une épée de Damoclès pour le nouveau candidat. Malgré l’exercice obligé de la « photo de famille » prise au soir de la victoire entre les deux finalistes, la tâche sera rude pour Benoît Hamon, qui s’est désormais engagé dans un délicat exercice de funambulisme : rassembler une famille socialiste divisée, tout en s’adressant à l’électorat de gauche qui rejette la politique gouvernementale. « Les socialistes se sont tellement arrangés pour se rendre insupportables les uns aux autres que ça ne va pas être faciles », note un poids lourd de la majorité. À bien des égards, cela relève de la quadrature du cercle et nécessite de maintenir en l’état bien des ambiguïtés, mais le candidat socialiste n’a guère d’autres choix. Son objectif consistera à contenir tout mouvement de la droite du PS vers Macron, tout en essayant de siphonner l’électorat de Jean-Luc Mélenchon pour progresser. Toutefois, la victoire de Benoit Hamon n’est pas une si bonne nouvelle pour le candidat d’En Marche. Face à celui qui a incarné, en fin de mandat, la critique des orientations libérales du gouvernement, Emmanuel Macron pourrait devenir le candidat du bilan. Un fardeau dont se serait bien passé l’ancien ministre de l’Économie, qui a construit sa campagne sur la rhétorique du changement et l’image du renouvellement. Mais l’issu de cette primaire aura aussi des conséquences sur la campagne de Jean-Luc Mélenchon, pour qui une victoire de Manuel Valls aurait dégagé le paysage à gauche. A partir d’aujourd’hui, le candidat du PS va devoir tenter de réparer la vaisselle cassée, préciser son programme (il a déjà mis plusieurs étapes au revenu universel) et essayer de sortir de sa quatriéme position dans les sondages d’intentions de vote.

Economie et social. Reprendre le « processus continu de réduction du temps de travail», mettre en oeuvre un « revenu universel d’existence », développer des « formes alternatives entrepreneuriat » ; créer une taxe sur les robots ; créer un grand impôt sur le revenu qui fusionne IR et CSG avec 10 tranches; créer un impôt unique sur le patrimoine qui fusionne ISF, taxe foncière, droits de mutation ; réarmer les corps de contrôles qui n’ont plus les moyens de remplir leur mission au service des citoyens et de leurs droits » (inspection du travail, DGCCRF et douanes qui protègent les consommateurs, services vétérinaires) ; maintenir des services publics de qualité sur tout le territoire, recruter dans certains secteurs : l’éducation, la santé, la petite enfance, la prise en charge de la dépendance. Institution. Instaurer « une sixième République» avec une dose de proportionnelle, le noncumul des mandats dans le temps, un mandat présidentiel unique de 7 ans ; un Parlement avec « moins de députés » et « un Sénat qui pourrait être fusionné avec le Conseil économique, social et environnemental» dans l’objectif de « contrôler l’action de l’exécutif » ; un référendum, le jour du second tour des législatives, pour statuer sur le droit d’initiative citoyenne (« un 49-3 citoyen »), la reconnaissance du vote blanc et le droit de vote des étrangers aux élections locales. Renforcement de la transparence de la vie politique, notamment avec l’interdiction pour un parlementaire d’embaucher un membre de sa famille et l’obligation d’avoir un casier judiciaire vierge pour se présenter à une élection. Société. Une loi anti-trust dans les médias et la publicité des dons supérieurs à 2.500 euros aux partis politiques ; une « police des discriminations », placée sous l’autorité directe du Premier ministre, ayant vocation à «mettre en évidence et à sanctionner toutes les discriminations, notamment à l’embauche» ; légiférer sur le cannabis. Education. Etendre la réforme de l’éducation prioritaire aux lycées, recruter plusieurs dizaines de milliers d’enseignants pour augmenter le temps de formation continue des professeurs, donner la « priorité » au primaire (pas plus de 20 élèves par classe en moyenne du CP au CE2 - recruter 20.000 enseignants supplémentaires) Santé. Créer une mission nationale d’accès aux soins pour lutter contre les déserts médicaux, mettre en place un grand plan national sport et santé, repenser l’organisation du travail à l’hôpital. FOCUS F.W.I - 41


LE LABO QUAND PARTIRONS-NOUS À LA RETRAITE ? Les partenaires sociaux se sont entendus sur les grandes lignes d’un accord pour sauver les régimes de retraite complémentaire. La durée de cotisation pour bénéficier d’une retraite à taux plein s’allonge.

L’ÂGE LÉGAL RECULE JUSQU’EN 2017 Âge légal pour bénéficier d’une retraite de base et d’une retraite complémentaire à condition d’avoir cotisé 41,5 ans.

Âge minimum de départ en retraite

60 ans et 4 mois

60 ans

Avant le 1er juillet 1951

1er juillet au 31 décembre 1951

62 ans

61 ans et 7 mois

61 ans et 2 mois

60 ans et 9 mois

Année de naissance

1952

1953

1954

1955

UN SYSTÈME DE BONUS ET DE MALUS À PARTIR DE 2019 Les salariés ayant acquis leurs droits à la retraite à 62 ans se verront appliquer un malus de 10 % sur le montant de la retraite complémentaire (Agirc-Arrco) pendant les trois premières années.

Âge minimum de départ en retraite

Année de naissance

1957

1958

Les salariés ayant acquis leurs droits à la retraite à 62 ans qui travailleront jusqu’à 64 ans bénéficieront d’un bonus de 10 % pendant un an sur la retraite complémentaire. 65 ans : bonus de 20 %. 66 ans : bonus de 30 %.

1959

1960

42 ans et 6 mois

42 ans et 9 mois

41 ans et 6 mois

41 ans et 9 mois

1957

1958

1959

1960

1961

1962

Ni bonus ni malus pour les salariés qui prendront leur retraite à 67 ans, quelle que soit sa durée de cotisation.

1963

42 ans

1962

1966

42 ans et 3 mois

1963

Augmentation de la durée de cotisation pour une retraite totale (dont complémentaire) à taux plein. 42 - FOCUS F.W.I

1965

43 ans et 3 mois

43 ans

1961

1964

1964

1965

1966

Malus réduit à 5 % pour les salariés soumis au taux de CGS réduit. Pas de malus pour les salariés exonérés de CGS.

1967

1968

1969

43 ans et 6 mois

42 ans et 6 mois

1967

1968

1969

1970

1971

AUTRES MESURES D’ÉCONOMIE... Prix d’achat du point retraite complémentaire augmenté. Désindexation de 1 point de moins que l’inflation. Revalorisation de la pension en novembre au lieu d’avril.

1972

1973

42 ans et 9 mois

1971

1972

1975

44 ans

43 ans et 9 mois

1970

1974

43 ans

1973

1974

Augmentation de la durée de cotisation pour une retraite de base à taux plein.

1975


L’IMMOBOLIER,

IDÉAL POUR COMPLÉTER VOS FUTURS REVENUS

I

Par MARC LANTIN - Photo, Adobe stock

l existe une certaine défiance des épargnants vis-à-vis des placements financiers, alors l’immobilier devient le support idéal pour préparer sa retraite et percevoir des revenus complémentaires. D’autant que, contrairement aux placements financiers, il peut être financé à crédit. Ce qui présente un double avantage : vous n’alourdissez pas votre fiscalité pendant que vous êtes en activité (les intérêts d’emprunt sont, sauf exception, déductibles des loyers) et vous ne percevez des revenus complémentaires qu’au moment où vous en aurez besoin, à la fin de votre emprunt. L’idéal étant, bien sûr, de la faire coïncider avec votre départ en retraite ! Adaptez votre investissement à votre date de départ en retraite. Il ne vous reste plus qu’à sélectionner un placement immobilier en fonction de vos affinités, mais aussi de la date prévue de votre retraite. Si elle intervient dans 15 ans ou plus, vous pouvez acquérir la nue-propriété ( Fait d’être propriétaire du bien sans pouvoir en disposer. ) d’un bien, dont vous deviendrez plein propriétaire sous 15 à 20 ans. Pour un délai d’une dizaine d’années, mieux vaut acheter à crédit des parts de SCPI de rendement ou réaliser un investissement locatif en direct. Si votre retraite est imminente et que vous souhaitez percevoir des revenus complémentaires, il vous reste la solution de vendre votre logement en viager. Dans ce cas, plus vous serez âgé lors de cette opération, plus les sommes perçues seront élevées. Achetez un bien en nue-propriété. Acquérir la nue-propriété d’un bien immobilier présente plusieurs avantages. D’abord, vous profitez d’une décote sur le prix d’achat. Pour un démembrement (Consiste à scinder la pleine propriété d’un bien entre nue- propriété et usufruit.) de 15 ans, le bien est généralement acheté à 60 % de sa valeur. Sur des durées supérieures, on gagne, en moyenne, 2 % par an. L’opération est neutre fiscalement, car vous ne touchez pas de loyers durant le démembrement (c’est l’usufruitier ( Fait de disposer du bien pour en jouir ou en tirer des revenus. L’usufruit peut être temporaire ou viager. ) qui les perçoit), ce qui n’alourdit pas votre fiscalité. Mieux, la valeur de la nue-propriété n’entre pas dans l’assiette d’imposition à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Par exemple, si vous avez débloqué une partie de votre PEA ou de tout autre actif taxable à cet impôt. Autre atout : si vous achetez à crédit et que l’usufruitier est un bailleur social, vous pouvez déduite les intérêts d’emprunt des revenus fonciers que vous percevez par ailleurs. À l’issue du démembrement, vous récupérez la pleine propriété du

bien (libre d’occupant) sans frais ni taxes. Vous pouvez alors l’occuper ou le mettre en location pour percevoir un complément de revenus. Investissez dans des parts de SCPI. Investissement clé en main, sécurisé, procurant des revenus réguliers, les SCPI de rendement sont un placement retraite par excellence, car il offre beaucoup de souplesse et un revenu locatif mutualisé. Les SCPI peuvent être acquises à crédit, à des taux légèrement supérieurs (de l’ordre de 0,50 %, environ) à ceux obtenus pour un investissement en direct. Vous pouvez aussi n’acheter que la nue-propriété des parts. Par rapport à un achat en pleine propriété, vous bénéficiez d’une décote de 20 % en moyenne, pour un démembrement de 5 ans (33 % pour 10 ans). Et, ne percevant pas de loyers, vous n’alourdissez pas votre fiscalité. Mais toutes les SCPI ne sont pas accessibles en démembrement. Sur les 85 SCPI de rendement, environ 25 peuvent faire l’objet d’un démembrement. Ce qui explique qu’il y ait parfois un délai d’attente de 2 à 3 mois pour acquérir des parts. Réalisez un investissement locatif direct. Si vous achetez un bien immobilier, vous devrez, là aussi, investir à crédit pour différer la perception des revenus locatifs au moment de votre retraite. Soyer très vigilant sur le dynamisme de la commune dans laquelle vous investissez et sur la localisation du logement. La proximité des commerces, des écoles et des transports sont de sérieux arguments ! Si vous achetez dans le neuf dans le cadre du régime Pinel, veillez à ne pas surpayer votre bien. Viager : seulement après 70 ans. Si vous n’avez pas anticipé votre retraite et que vous avez au moins 70 ans (en deçà, les acheteurs ne seront pas intéressés), vous pouvez vendre votre résidence principale ou secondaire en viager. Vous percevez d’abord un capital (ou « bouquet »), payé le jour de la signature chez le notaire, puis une rente, versée jusqu’à votre décès. Le bouquet représente 30 à 40 % de la valeur vénale du bien (sa valeur s’il avait été vendu avec une transaction immobilière traditionnelle). Ainsi, pour une maison de 800.000 €, occupée par un crédit-rentier de 75 ans, la valeur du bouquet sera de 220.000 € et la rente mensuelle de 1.350 €. Vous avez la possibilité d’occuper le logement jusqu’à votre décès (viager occupé). Le vendeur se constitue une retraite complémentaire en restant chez lui. La perception des rentes est très sécurisée. En cas d’impayés, la vente est annulée et les sommes versées restent la propriété du vendeur. FOCUS F.W.I - 43


COMMENT PERCEVONS-NOUS L’INDUSTRIE GUADELOUPÉENNE ?

Par VINCENT TACITA.

L

’industrie locale apparaît encore comme un secteur peu connu du grand public Guadeloupéen. En réalité, c’est le secteur industriel lui-même qui est méconnu. Les plus jeunes (moins de 30 ans) ayant du mal à identifier les domaines d’activité couverts par l’industrie vont parfois jusqu’à remettre en cause l’existence d’une industrie Guadeloupéenne. Aux âges intermédiaires, l’industrie locale est surtout associée à l’agroalimentaire, tandis que l’on décèle un niveau de connaissance beaucoup plus fin chez les plus âgés qui perçoivent l’appartenance d’autres domaines à la sphère industrielle et qui associent également ces domaines à des entreprises locales. L’image de l’industrie locale est donc contrastée. Pour les plus jeunes, l’industrie locale est archaïque et perçue comme un secteur fortement marqué par les tensions sociales. A leurs yeux, l’industrie guadeloupéenne n’a pas les moyens de se développer et génère des emplois pénibles avec de faibles niveaux de rémunération. Pour les 30-45 ans, l’industrie locale semble fragile, surtout sur le plan financier. Cette tranche d’âge met en avant l’étroitesse du marché auquel se destine notre industrie et déplore le manque de diversité du secteur qu’ils perçoivent comme étant trop centré sur l’agroalimentaire. Toutefois, les 30-45 ans affirment que le domaine industriel regorge de potentiels aujourd’hui sous-exploités et que l’industrie locale mérite d’être soutenue. Sur ce dernier point, ils rejoignent les participants les plus âgés qui estiment que l’industrie doit être soutenue par les pouvoirs publics mais aussi et surtout par les consommateurs guadeloupéens. Ce dernier groupe a une bien meilleure image de l’industrie locale ils y associent volontiers les notions d’innovation, de qualité et de création d’emplois. Concernant les produits issus de l’industrie locale, une ligne de démarcation nette se dessine entre le secteur agroalimentaire et tous les autres. Les produits agro transformés ont une bonne image qui repose sur leurs qualités gustatives, mais aussi sur les notions d’authenticité et de terroir. Plus généralement, c’est la capacité des produits agro alimentaires à répondre aux habitudes culturelles des consommateurs qui leur confère leur bonne image, bien meilleure que celle de leurs alter égo respectifs issus des importations. En revanche, pour tous les autres secteurs, exception faite du secteur pharmaceutique, l’image des produits industriels locaux est moins bonne que celle des produits importés.

44 - FOCUS F.W.I

Cette dichotomie de l’image des produits industriels impacte directement les comportements d’achat. Ainsi, les plus jeunes apparaissent comme des consommateurs influencés par le prix et la qualité des produits. Très influencés par les campagnes de communication et donc très « mondialisés », ils ne se soucient guère de l’origine des produits qu’ils achètent. Chez les quadras et quinquas, on observe une vraie volonté de soutenir les productions locales y compris la production industrielle. Au sein de ce groupe, la majorité des participants affirment avoir gardé en mémoire la campagne de communication mise en œuvre dans les années 80 par les MPI. Ils estiment avoir accédé au statut de consommateur avec ce message enfoui en eux. «Le slogan : achète local pour construire notre avenir est devenu une évidence pour moi aujourd’hui». Ainsi, la plupart déclare privilégier chaque fois que possible l’achat de produits fabriqués localement, notamment dans le cas de l’agroalimentaire et des produits ménagers. Seul le prix, jugé parfois trop élevé, vient parfois enrayer cette volonté de consommation citoyenne au service du développement économique local. Enfin, chez les plus âgés, on retrouve la même volonté de consommer des produits locaux, avec une tolérance parfois plus élevée aux écarts de prix, mais une exigence de qualité plus affirmée. Néanmoins, cette bonne volonté de «konsonmé lokal» trouve ses limites dans la connaissance des produits issus de notre industrie. Ainsi, peu nombreux sont les Guadeloupéens connaissant l’étendue de la production industrielle locale ; ils déplorent dans le même temps une absence de communication corporate, nécessaire selon eux à informer mais aussi à redorer l’image de marque de nos productions. Certains distributeurs semblent avoir bien perçu ce besoin d’informations : c’est ainsi que Carrefour Destreland a lancé une signalétique dans ses hypers permettant aux consommateurs de connaître l’étendue de nos savoir-faire. Il n’en demeure pas moins que dans une pays encore miné par le chômage et toujours trop dépendant des importations, il est urgent selon les consommateurs, de poursuivre les campagnes de communication institutionnelle permettant de : faire connaitre les différents secteurs relevant de l’industrie, dépoussiérer l’image de l’industrie; faire connaitre le poids économique et social de l’industrie en Guadeloupe et donner envie de consommer les produits locaux. Dans le même temps, les participants estiment qu’au niveau des différents produits, des efforts doivent être menés par les industriels locaux sur : Le prix des produits; les packagings et les innovations permettant de s’adapter aux nouvelles tendances de consommation.


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FOCUS F.W.I - 45


LITTÉRATURE

GRACE CODDINGTON

LES ANNÉES VOGUE AMÉRICAIN Bien moins connue du grand public que sa coéquipière au Vogue américain Anna Wintour, Grace Coddington est une cheville ouvrière du célèbre magazine dont elle a dirigé la création de 1995 à janvier 2016. Entrée dans cette bible de la mode en 1988 en même temps qu’Anna Wintour, Grace Coddington, reconnaissable à sa chevelure rousse depuis que le documentaire The Septembre Issue l’a propulsée au-devant de la scène, avait renoncé à une carrière de mannequin après un accident de voiture dont elle fut victime à l’âge de 26 ans. Entrée à Vogue US en qualité de styliste, elle y évolue jusqu’à devenir directrice de la création de ce support iconique. En près de trente ans, elle aura travaillé avec les plus grands photographes. La nouvelle de sa démission de son poste, en janvier 2016, a secoué l’industrie de la mode, bien qu’elle poursuive sa collaboration avec le magazine de manière indépendante. La carrière particulière de Grace Coddington fait désormais l’objet d’un beau livre, édité chez Phaidon, paru le 3 octobre dernier sous le titre Grace : 46 - FOCUS F.W.I

les années Vogue américain. Ce bel ouvrage rend plus particulièrement hommage aux séries de photos de mode les plus emblématiques réalisées par Grace Coddington au cours de ces quinze dernières années. L’occasion pour les amateurs de (re)découvrir les collaborations artistiques de la styliste et ses nombreuses sources d’inspiration, qu’elles soient cinématographiques, artistiques ou littéraires. Plus de 300 images immortalisées par 17 des plus grands photographes de mode sont ainsi présentées dans ce volume, glissé dans un précieux écrin. Les lecteurs pourront notamment apprécier ses collaborations avec Steven Meisel, Peter Lindbergh, David Sims, Bruce Weber, Mert Alas & Marcus Piggott, Craig McDean, Steven Klein, Karim Sadli, ou encore Annie Leibovitz qui en signe la préface. Souvenirs personnels, récits sur ces collaborations prestigieuses et anecdotes rédigés par Grace Coddington émaillent cet ouvrage. Grace : Les Années Vogue américain de Grace Coddington - Editions Phaidon - Prix : 165€


ON CRAQUE

PHÉNOMÈNE DE « DÉCADENCE »

« DE JÉSUS À BEN LADEN VIE ET MORT DE L’OCCIDENT». Les jours de la civilisation occidentale sont comptés, affirme le philosophe Michel Onfray dans Décadence, un livre au titre volontairement provocateur paru le 11 janvier dernier chez Flammarion. « La civilisation judéo-chrétienne européenne se trouve en phase terminale», soutient le philosophe athée, qui assure avoir constaté ce phénomène « comme un médecin le ferait d’une desquamation ou d’une fracture, d’un infarctus ou d’un cancer ». Pavé de 650 pages, Décadence, sous-titré De Jésus à Ben Laden, vie et mort de l’Occident, entend raconter l’histoire de la civilisation judéo-chrétienne des origines à nos jours au risque, parfois, de raccourcis hasardeux. Ainsi, Michel Onfray n’hésite pas à dénoncer sans nuance « presque deux mille ans d’antisémitisme chrétien, et son terrible couronnement par la Shoah ». Mais le livre, deuxième volet d’une trilogie intitulée Brève encyclopédie du monde (après Cosmos paru en 2015 et Sagesse attendu en 2018), impressionne également par ses innombrables et savantes références théologiques et philosophiques. L’auteur ne cache pas son admiration pour le travail de Samuel Huntington et son Choc des civilisations (1996), un livre, écrit Onfray, « validé par le réel » bien qu’il fut « déconsidéré lors de sa parution en France par l’intelligentsia parisienne ». Si le début de la fin de la civilisation judéo-chrétienne a commencé avec Nietzshe proclamant la mort de Dieu, l’auteur du Traité d’athéologie, fait coïncider la fin de la civilisation occidentale avec la fatwa lancée par l’Iran contre l’écrivain britannique Salman Rushdie. « Le 23 février 2016, la prime pour qui tuerait Salman Rushdie a été augmentée par l’Iran de 600.000 dollars. Que fait l’Occident? Rien. Que

peut-il faire? Rien », déplore Onfray qui affirme par ailleurs que « le Dieu du Vatican est mort sous les coups du Dieu de La Mecque ». Dans le même temps, Michel Onfray condamne « les attaques » menées par des pays comme la France et les États-Unis contre des pays musulmans qui « ne nous menaçaient pas » comme l’Irak, la Libye ou le Mali. Revenant sur la mort de Ben Laden, qu’il qualifie de « meurtre », Onfray écrit que « le terrorisme d’État se nomme guerre et terrorisme la petite guerre de ceux qui résistent à la guerre d’État ». L’Occident, estime le philosophe, ne vit désormais que dans le consumérisme. Or, fait-il remarquer « qui, à ce jour, donnerait sa vie pour les gadgets du consumérisme devenus objets du culte de la religion du capital? Personne ». « On ne donne pas sa vie pour un iPhone. L’islam est fort, lui, d’une armée planétaire faite d’innombrables croyants prêts à mourir pour leur religion, pour Dieu et son Prophète ». Le philosophe libertaire pourfend aussi le libéralisme qui, selon lui, « est un facteur d’enrichissement des riches et, la plupart du temps, d’appauvrissement des pauvres». « L’Europe est à prendre, sinon à vendre», écrit-il. « Les législations postchrétiennes qui libèrent la sexualité et la découplent de la procréation, de l’amour et de la famille contribuent à l’effondrement démographique», écrit-il. « Le judéo-christianisme a régné pendant presque deux millénaires. Une durée honorable pour une civilisation. La civilisation qui la remplacera sera elle aussi remplacée. Question de temps. Le bateau coule: il nous reste à sombrer avec élégance ». Décadence, De Jésus à Ben Laden, vie et mort de l’Occident Tome 2 de Michel Onfray, Essai (broché).

Dans Le Grand Combat, l’écrivain américain raconte son enfance à Baltimore, entre un père ex-Black Panthers et les gangs qui s’affrontent. Sur fond de culture hip-hop, un roman d’initiation coup de poing. Une enfance dans un quartier dur de Baltimore, l’émergence du rap et de la culture hip-hop, une communauté noire qui s’autodétruit à coups de crack et de flingues… Avec Le Grand Combat, Ta-Nehisi Coates s’impose comme la voix qu’on attendait pour dire de l’intérieur la vie des Afro-Américains, loin du cliché “cool” de la culture black vue par les Blancs. Si on a découvert Coates début 2016 avec la traduction d’Une colère noire, pamphlet au vitriol sous forme de lettre adressée à son fils, autour de la question du statut du corps des Noirs dans l’Amérique d’hier et d’aujourd’hui – presque rien, comme l’a prouvé l’actualité avec la multiplication des meurtres de jeunes Noirs par la police –, c’est avec Le Grand Combat, son premier livre publié en 2008 aux States, que Coates est devenu le fer de lance d’une nouvelle génération de penseurs noirs américains. Enfin traduit ici, ce texte entre mémoires et roman d’initiation raconte toutes les étapes qui l’ont mené à embrasser une autre trajectoire que la rue ou les flingues. 19 € chez votre libraire.

FOCUS F.W.I - 47


MA BOÎTE À MUSIQUE

TKAY MAIZDA

TKAY

LOYLE CARNER YESTERDAY’S GONE

Le nouveau fer de lance du hip hop anglais dévoile un premier disque personnel et poétique. Le rap britannique s’est trouvé un nouveau champion. Oui, Loyle Carner doit bien être un champion pour publier à 22 ans à peine un premier album d’une telle facture. Yesterday’ Gone sonne comme un exutoire pour le gamin de South London qui a rempli ce disque de l’histoire qu’il connaît la mieux: la sienne. Car la musique de Carner, si elle impressionne par sa qualité constante, puise essentiellement dans les références d’un hip-hop golden-age qui n’a pas ici la prétention de révolutionner le genre. Parainné par son brillant compatriote Kwes, Yesterday’s Gone est d’abord un livre ouvert sur le destin familial du jeune rappeur, profondément marqué par la disparition de son beau-père en 2014 et par une enfance en forme de course d’obstacles. Baignant dans le gospel, The Isle Of Arran donne d’ailleurs le ton d’un disque où le flow de Carner, impeccable, s’impose immédiatement. La pochette du disque ne trompe pas elle non plus: une photo de famille élargie avec au milieu la mère du rappeur, centrale dans toute son écriture. 48 - FOCUS F.W.I

Elle-même est d’ailleurs conviée à chanter sur ce disque dans un titre final émouvant, aux allures de réunion posthume et sur la base d’une composition au piano de son beau-père disparu. Les musiciens, pourtant, ne manquent pas sur cet album à l’aura jazz-soul et qui sait varier les tempos et les ambiances. Parmi cette petite troupe londonienne, mention spéciale pour Tom Misch qui berce de sa voix le cotonneux Damselfly, rendant ainsi la pareille à Carner après sa participation à un bel EP publié en juin dernier. Mais aussi au beatmaker Rebel Kleff qui offre son flow à l’infaillible No CD, augmenté avec brio par les secousses d’une guitare électrique. Que va faire Loyle Carner de ce disque si élégant ? Quelle suite pourra-t-il donner à cet album manifeste, en forme d’adieu à son père et à son enfance ? Le talent du Londonien et son succès précoce lui ouvrent d’ores et déjà les portes en grand. Gageons qu’il saura écrire pour le rap un bout de son avenir, comme il vient d’apporter à son propre passé le rythme et la poésie.

Un petit bolide dance lancé à 200 km/h aux trousses du hip-hop: voici l’effet que procure ce phénomène nourri aux sons de Rihanna, et au discours ultra-déterminé : « Je crois dur comme fer que, peu importe le style de musique que l’on fait, si l’on a une vision et que l’on s’y tient, rien de mal ne peut arriver. » Proclamée « plus grande star montante d’Australie » par le rappeur Killer Mike, Tkay Maidza, 20 ans, sort un premier album dans lequel elle raconte une part de son éducation, avec un père guitariste de reggae, ses aspirations et son quotidien de future reine du rap game : « J’aime me plaindre de beaucoup de choses. (Rires.) Mais ma musique est conquérante. Elle parle des gens et des situations qui nous tirent vers le bas, et comment s’en débarrasser. » Sa prochaine cible ? « Etre produite par Kanye West. J’en rêve .»

FRANK OCÉAN

BLONDE

Un album dont vous ne pourrez plus vous passer. Aussi énigmatique que son auteur, Blonde est une odyssée R&B dans l’univers atmosphérique de Frank Ocean. Sur des notes aux teintes changeantes, il joue avec la voix et les mots pour mieux charger son album d’une électricité toute particulière, entre beats envoûtants « Nights » et ambiance cotonneuse « White Ferrari ». À la fois intime et renversant, Blonde est un véritable tour de force.


LA MINUTE

HIGH-TECH

Les nouveautés qui nous font désirer le progrès

Console Nitendo Switch, Nitendo, 299,99 €.

Appareil photo instantané Sofort, Leica, 279,00 €.

Audio Pro ADDON T3 Portable Bluetooth Speaker, Addon T3, 250,00 €.

Casque Extra Bass Bluetooth® XB650BT, Sony, 129,00 €. Enceinte portable sans fil avec Bluetooth®, Sony, 150,00 €.

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LE NOUVEAU

MINI COUNTRYMAN 50 - FOCUS F.W.I


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PLUS GRAND ET PLUS MODERNE. Le nouveau Countryman devient plus « maxi » que « MINI », avec des dimensions en hausse de 20 cm en longueur (4,29 m) et de 3 centimètres en largueur, ce qui lui permet d’aller chasser sur les terres du segment des SUV urbains. Ces nouvelles dimensions soulignent ses qualités de véhicule familial et principal et ainsi profitent à l’espace à bord, avec un habitacle entièrement renouvelé. A l’intérieur du nouveau MINI Countryman, une ambiance premium affinée et un concept de commande et d’affichage moderne incarnent les progrès liés au changement de génération. De plus, l’empattement grandit de 7,5 cm, offrant au Countryman une meilleure habitabilité, notamment au niveau des places arrière avec une banquette fractionnable pouvant coulisser sur 13 cm. Le coffre quant à lui grandit de 100 litres, pour offrir désormais entre 450 litres et 1390 litres (banquette rabattue). De plus, il offre un actionnement électrique mains libres (l’ouverture et la fermeture sans contact) du hayon et embarque le « Picnic Bench », un astucieux support flexible pouvant être apposé au bord du coffre tel un banc et offrant de la place pour deux personnes, pour le pique-nique et les loisirs. Ses lignes extérieures deviennent plus modernes et robustes. Les contours précis sur les surfaces généreuses donnent naissance à un jeu d’ombres et de lumières fascinant qui soulignent les formes athlétiques et l’orientation verticale de la carrosserie. En alliance avec la grille de calandre, le contour marquant des projecteurs lui confère une partie avant unique. Les feux de position intégrés dans les entrées d’air sont utilisés de série pour l’éclairage diurne. En combinaison avec les projecteurs à LED en option, cet éclairage est généré pour la première fois par un anneau de lumière entourant entièrement les projecteurs. PLUS TECHNOLOGIQUE. La technologie embarquée n’est pas en reste avec l’arrivée d’un écran tactile de 8,8 pouces, qui est connecté avec l’application MINI connected, un véritable assistant personnel embarqué dans le smartphone du conducteur. Cet écran contient une nouvelle conception graphique qui permet de sélectionner et de régler les fonctions par simple 52 - FOCUS F.W.I

contact du doigt. De plus, l’interconnexion atteint une nouvelle dimension. MINI connected revêt le rôle d’assistant de mobilité personnel qui aide également à planifier la mobilité en dehors du véhicule dans le cadre d’un concept intégral. Il permet l’intégration parfaite du véhicule dans la vie numérique du conducteur MINI via des points de contact, tels qu’Apple iPhone et Apple Watch sur la base d’une plateforme flexible, l’Open Mobility Cloud. Pour assurer la sécurité et le confort, le nouveau MINI Countryman s’enrichit d’un système d’aide à la conduite comme l’alerte de collision avec un freinage d’urgence automatique, le régulateur de vitesse active, l’assistant feux de route anti-éblouissement et le lecteur de panneaux de signalisation. Il sera possible d’opter pour le Park distance control, la caméra de recul, l’assistant de manœuvres de fonctionnement et de l’écran d’affichage tête haute et l’éclairage à LED. UN LARGE CHOIX DE MOTORISATIONS. La nouvelle édition du MINI Countryman sera sur la ligne de départ avec une technologie de moteurs totalement nouvelle. Au lancement, quatre motorisations, vous seront proposées (Cooper, Cooper D, Cooper S, Cooper SD) dont trois moteurs essence et deux moteurs diesel. Ces motorisations sont associées à une boite mécanique de 6 rapports, ou automatique Steptronics à 6 et 8 rapports et une transmission intégrale permanente ALL4 est également proposée. La gamme sera complétée dès le 3ème trimestre par la version Hybrid. Et dès la fin de l’année par les moteurs ONE et ONE D. Réservez votre essai sur essaimini.com.

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CORRESPONDANCE

LE GOLF INTERNATIONAL DE SAINT-FRANÇOIS + QU’UN SPORT. Le golf, ce n’est pas seulement tenter de mettre une balle dans un trou et encore moins une question de style. En réalité le golf, c’est bien plus que ça. C’est, un subtil mélange de philosophie et d’art de vivre, de performance et de culture. Et si on devait le définir, l’esprit du golf se synthétiserait dans les mots de respect et de courtoisie. Entre passion, équité, persévérance, humilité, tempérance et intelligence, les valeurs du golf sont universelles. Des valeurs qui découlent de la règle d’or : « Jouez la balle là où elle repose, jouez le parcours tel qu’il est et si vous ne pouvez faire ni l’un ni l’autre faites ce qui est juste. » Règle qui s’impose à tous, partout et de la même manière. Elle est à la base de l’égalité entre golfeurs et du respect qu’ils se doivent mutuellement. Elle situe bien là « l’adversaire » commun : le parcours.

‘‘Un lieu unique pour une expérience inoubliable’’

LE PARCOURS. Les îles de la Guadeloupe au travers du Golf international de Saint-François propose une destination de choix pour les golfeurs. Un parcours technique et atypique, situé au cœur d’une magnifique station balnéaire qui en fait un lieu unique : l’un des sites touristiques des plus remarquables de ce territoire. Construit en 1978 par l’architecte de prestige Robert Trent Jones Senior puis rénové en 2010, le parcours 18 trous par 71 à la fois astucieux et accrocheur permet aux golfeurs confirmés comme aux débutant de s’exprimer sur tous les compartiments du jeu de golf pour de grands moments de plaisirs et de 54 - FOCUS F.W.I

détente. Qualifié d’homogène par les connaisseurs, le Golf international de Saint-François s’offre harmonieusement à toutes la palettes des coups de golf. Le site est également réputé pour son événement annuel : « L’Open de Saint-François » qui est devenu en peu de temps l’évènement golf de la Caraïbe. En effet, cette étape du circuit professionnel européen ALPS TOUR est considéré comme l’un des meilleurs tremplins pour les golfeurs souhaitant intégrer le Challenge Tour. Inséré sur 54 hectares entre l’un des plus beaux lagons de la mer des Caraïbes et la mythique Pointe des Châteaux tout y est pensé pour que passiez un moment agréable grâce à des infrastructure et services de qualité : Un pro shop, vous proposant une sélection d’articles et de souvenir du site. Un restaurant « Le Birdy » by Nossy Be qui vous accueille dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Que ce soit à l’intérieur ou en plein air sur la large terrasse panoramique offrant une vue imprenable sur le parcours, vous pourrez savourer la cuisine du chef Hervé Guyard ou profiter de simples moments de détente dans un cadre enchanteur. Un espace Lounge jouxtant le Birdy est un bar design et convivial accueillant des événements réguliers tels que Happy-hour, Café créole Blue, Barocca … C’est le cadre idéal pour s’attarder entre amis ou commencer sa soirée. Aux mois de juin, juillet et aout, le Golf organise ses journées « Tous au Golf de Saint-François » proposant des initiations gratuites et des animations ouvertes à tous afin de faire découvrir et partager cet art de vivre qu’est le golf. La phrase que tout pro de golf entend le plus souvent est : « pourquoi n’ai-je pas commencé plus tôt ! » Donc allez-y, jouez au golf ! Et si vous êtes déjà un bon golfeur, améliorez-vous encore, la progression n’a pas de limite…


LE GOLF INTERNATIONAL DE SAINT-FRANร OIS Avenue de l'Europe 97118 Saint-Franรงois T. 0590 88 41 87 FOCUS F.W.I - 55


SAINT BARTHELEMY

Île était une fois Saint-Barthélemy, île francaise des petites Antilles, la plus élégante et exclusive des îles des Caraïbes. Un paradis encore préservé : une sorte de petit Megève au milieu de l’océan. Et c’est bien loin des fêtes de la jet-set et des boutiques chics de Gustavia, sa capitale, que nous allons vous faire découvrir une île bien plus authentique qu’il n’y paraît.

Hérissée de collines d’origine volcanique, l’île impose sa loi : une piste très courte sur le seul terrain plat disponible - vous n’oublierez jamais votre premier atterrissage à Saint-Barth! -, des avions de 20 places maximum et des hôtels de petites tailles. Les nombreuses villas privées se fondent totalement dans la végétation… Soumise au régime des alizés et scindée en deux en raison de son relief accidenté, Saint-Barthélémy offre deux visages différents d’une côte à l’autre.

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« AU VENT », UNE CÔTE SAUVAGE. Derrière des falaises déchiquetées, la campagne prend des allures de bocage breton. Des murets de pierres délimitent des parcelles de terrain d’herbes folles, autrefois vouées à la culture et à l’élevage. Ici, on parle créole, souvenir du temps où les paysans se rendaient dans les îles voisines pour troquer leurs marchandises. Au volant de votre mini moke, une petite Jeep de location, faites le tour de l’île en commençant tout au nord par le village de Lorient et sa petite église. Dans son cimetière égayé par de multiples bouquets de fleurs en plastique reposent les descendants des premiers colons normands et bretons arrivés dès le début du 17e siècle. « SOUS LE VENT », DES VILLAGES DE PÊCHEURS. Au Sud-Ouest, à Corossol, port d’attache des pêcheurs locaux comme Ingénu Magras qui a ouvert un musée du coquillage riche de quelques 9 000 pièces, on parle le vieux français de nos terroirs. Des petites cases colorées couvertes d’essentes s’y dissimulent sous les bougainvilliers. Perpétuant une tradition du XIXème siècle, les femmes continuent de tresser le latanier pour en faire des chapeaux, corbeilles et autres babioles. Certaines portent encore la calèche, ou « quichenotte », une déformation de l’anglais « kiss me not ! » (ne m’embrassez pas), la forme de ce couvrechef étant censée décourager les galants.


PARTOUT, DES PLAGES SAUVAGES. À l’Ouest, l’Anse du Grand Colombier, par exemple, n’est accessible que par bateau ou après une marche d’une vingtaine de minutes à travers un maquis qu’on dirait méditerranéen. Seule habitation à l’arrivée, cachée dans la végétation : la villa de Rockefeller, premier milliardaire à s’être installé sur l’île. La plage sauvage du Gouverneur, au sud, se découvre quant à elle au bout d’un chemin difficile d’accès en voiture. Entre le XVIIème et le XVIIIème siècle, les corsaires, pirates et boucaniers y réparaient leurs bateaux à l’abri des regards et du vent. Le terrible Monbars l’Exterminateur y aurait caché son butin… L’EAU PRÉCIEUSE. À Saline, au Sud Est de l’île, les anciens marais salants abritent aujourd’hui des colonies d’oiseaux migrateurs. Dans ces paysages lunaires ponctués de cactus vierges, on mesure d’autant plus fortement l’absence d’eau. Ici, pas de rivière, de fleuve ou de ruisseau. Partout, des jarres ou citernes pour récolter l’eau de pluie. Depuis 2002, Saint-Barth s’est même dotée d’une usine d’incinération qui utilise l’énergie dégagée pour dessaler l’eau de mer et produire de l’eau potable. Ici plus qu’ailleurs, l’écologie est une nécessité !

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ROOM SERVICE

VILLA MARIE

SAINT-BARTHÉLÉMY

S

Vivez un rêve éveillé…

urplombant la magnifique plage des flamands, sur les hauteurs de Colombier, la Villa Marie Saint-Barth fait partie de ces lieux où le romantisme et la douceur de vivre n’ont d’égal que le cadre idyllique d’une nature préservée. Situé dans un écrin luxuriant créant une atmosphère intimiste, l’hôtel invite à vivre des instants de purs plaisirs. Doté de 21 bungalows et villas exclusives, l’hôtel a été conçu dans un esprit ethnique et tropical, inspiré par le courant Gypset pour une ambiance bohème, chic et acidulé, appelant à un véritable lâché prise et à la détente. Chaque chambre offre un style distinct et une ambiance apaisante, en harmonie avec les éléments de décoration dans un style tropical chic : lustres en coquillages, lits à baldaquins aux gros lins colorés pour une touche romantique, têtes de lit à montants aux tissus chamarrés, guéridons ananas, bureaux en rotin bruns et mobilier en bambou réalisés sur-mesure par de petits artisans, ou encore trophées et boîtes à bijoux en coquillages, commode en nacre d’esprit syrien et autres petits trésors chics et bohèmes chinés autour du monde, à l’image de l’île... De plus, chaque bungalow se prolonge d’une terrasse intimiste, entourée de verdure exotique, pour savourer depuis sa balancelle en fibres naturelles la superbe vue sur le lagon et la baie des Flamands, comme depuis sa propre île privée. 58 - FOCUS F.W.I


VILLA MARIE

Colombien 97133 SAINT-BARTHÉLÉMY contact@vm-saintbarth.com T. +33 (0)4 57 747 474 www.saint-barth.villamarie

Bungalows de 400 à 2.100 €. Villas de 1.350 à 4.200 €. Tarifs avec petits-déjeuners et navettes aéroport pour 2 personnes. Services : Cours de cuisines, service SPA, conciergerie, boutique, Bar à Rhum, cigares, Bar à vin…

Véritable institution, le restaurant François Plantation est connu de tous les habitués de l’île. Il propose une cuisine de tradition aux saveurs locales pour le plus grand plaisir des papilles de ses hôtes : homard et légumes grillés, pêche colorée du jour, salades à la truffe, noix de coco givrée ou encore bananes ambées en salle, spécialités locales. Imaginez une ambiance dolce vita aux accents créoles, au cœur d’un jardin tropical, avec une douce mélodie en fond. Bienvenue au bar de l’hotel, qui dans ce cadre unique vous fera découvrir une sélection des meilleurs rhums de la région accompagnée de bagues exceptionnelles provenant de la cave à cigare. Toutefois, pour une détente absolue, vous pourrez savourer des moments au SPA Pure Altitude. Il se pare de coquillages sur fond turquoise pour plonger ses hôtes dans un océan de bien-être grâce à des soins signatures. FOCUS F.W.I - 59


EROTICA

ROSE GOLD 60 - FOCUS F.W.I

Photographe, GEORGES-EMMANUEL ARNAUD.


MUST HAVE Amulettes de Cartier, une collection envoûtante de bijoux porte-bonheur précieux. Empreints de légèreté et de rêve, ces talismans joailliers se portent pour soi, à même la peau. Le contraste des matières s’associe à la simplicité et l’élégance des courbes polies. Les pierres naturelles de couleurs rayonnent et concentrent la lumière du diamant. Comme un cadenas, le bijou se ferme pour recueillis les vœux et s’ouvre pour les libérer. Collier Amulette de Cartier MM, Cartier, dès 13.800,00 €.

L’AUDACIEUSE

CHARMS COLLECTION

Cartier, Paris, reliés par un fil créatif invisible, un charme à la française dont la Parisienne incarne l’incomparable état d’esprit. Tour à tour libre, joyeuse, joueuse et mystérieuse, elle inspire. Cartier lui dédie la collection Paris Nouvelle Vague: sept univers créatifs imaginés pour célébrer sa personnalité et ses envies. Bague Paris Nouvelle Vague , Cartier, dès 22.800,00 €.

JARDIN DES DÉLICES

Reconnaissable à sa silhouette tout en rondeur agrémentée d’un portebonheur, la montre Charms fait également l’objet d’éditions Charms Extraordinaire. Chaque cadra devient une œuvre d’art miniature. Les diamants se révèlent dans tout leur éclat grâce à l’alternance des pierres... Chaque journée devient un moment de chance, riche en heures étincelantes. Montre Charms Van Cleef & Arpels, 18.400,00 €.

En hommage à l’impératrice Joséphine, passionnée par la beauté des fleurs et la magie des jardins, la collection Hortensia offre aux pièces de joaillerie et de haute joaillerie la profusion de ses couleurs et la générosité de ses formes. Boucles d’oreilles Hortensia Aude Rosée, Chaumet, 21.640,00 €.

ROSE DES VENTS Victoire de Castellane réinterprète l’étoile porte-bonheur de monsieur Dior, sous la forme d’une rose des vents, étoile à huit branches. Bracelet Rose des Vents, Dior, 1.600,00 €.

SAGESSE

ET LA VITALITÉ Symbole de Séduction...

Profondément ancré dans l’histoire de l’humanité, le serpent est un symbole de séduction qui remonte aux antiques mythologies grecque et romaine. Un motif synonyme de sagesse, de vitalité et de séduction pour une création joaillière Bvlgari pleine de charme. Boucles d’oreilles Serpenti, Bvlgari, 14.500,00 €.

SIMPLE DÉSIR La Collection iconique, Glam’ Azone se réinterprète cette année en édition exclusive. Chaque modèle est limité à 100 exemplaires. Bague’Azone Double Diamants Roses, Messika, 12.300,00 €.

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HOT SPOT Photographe, ÉRIC CORBEL - Styliste, KEN JOSEPH Réalisation, MIKE MATTHEW - Maquillage, KARINE GATIBELZA pour Make Up Box Hair, JANET BENOIT pour Jad’hair - Modèle, NAOMI ET OPHÉLY Lieu, LA CRÉOLE BEACH HÔTEL & SPA 62 - FOCUS F.W.I


Maillot de bain une pièce, APPARENCES. Bracelet et bague, SHOWROOM B. FOCUS F.W.I - 63


Maillot de bain une pièce noire, APPARENCES. Manchette et Tour de cou, JOUR ET NUIT.

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Top blouse bohème, Boucles d’oreilles et Sautoirs, APPARENCES. Pantalon, JOUR ET NUIT.

Tunique, APPARENCES. Sautoirs, SHOWROOM B. FOCUS F.W.I - 65


Robe en maille, ROMMANE. Lunettes de soleil, IRRESISTOR, MY OPTICS. Boucles d’oreilles, SHOWROOM B. 66 - FOCUS F.W.I


Maillot de bain une pièce, ROMMANE. Manchette, JOUR ET NUIT. FOCUS F.W.I - 67


Bustier, MOANA BOUTIQUE. Short, ROMMANE et Boucles d’oreilles GAS, JOUR ET NUIT. 68 - FOCUS F.W.I


Soutien-gorge, AGENT PROVOCATEUR. Body, ROMMANE. Pantalon fluide imprimé et Veste structurée, Pull et Jupe rétro argentée, JOUR MANGO. Bague SHOWROOM B. ET NUIT. Tennis scratch argentée irisée, ERAM.

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MAÃŽTRE

DU TEMPS Photographe, GEORGES-EMMANUEL ARNAUD.

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LACOSTE, Montre Capbreton avec bracelet bleu en silicone, 155,00 €.

DIOR, Montre Chiffre Rouge A05, mouvement chronographique, 5.900,00 €.

LES PENDULES À L’HEURE

HUGO BOSS, Montre Chronographe de régate, 500,00 €.

MAURICE LACROIX, Montre Ponos S, chronographe automatique, 3.990,00 €. FOCUS F.W.I - 71


lost in the wild Photographe, ÉRIC CORBEL - Styliste, KEN JOSEPH Réalisation, MIKE MATTHEW - Maquillage, KEN JOSEPH Modèle, RODRIGUE - Lieu, BASSE-TERRE

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Chemise casual à imprimé et Bermuda à imprimé, DEVRED 1902. Ceinture en cuir tressée, MANGO. Bracelet TOM HOPE,F.W.I EUROGOLD. FOCUS - 73


Blouson en jean, Pull à col roulé et Pantalon de costume slim fit, MANGO. Lunettes de soleil, ILLESTEVA, MY OPTICS. 74 - FOCUS F.W.I


Veste de smoking slim-fit, Pull à col roulé et Pantalon de costume slim fit, MANGO. Boots Chelsea cuir, ERAM.

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Veste structurée, chemise à imprimée et Chino casual structuré, DEVRED 1902. Montre LACOSTE, EUROGOLD.


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Chemise manche courte à imprimée et Pantalon cargo, MANGO. Lunettes de soleil, BALENCIAGA, MY OPTICS.

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Veste slim-fit structurĂŠe, T-Shirt message verni et Bermuda en jean, MANGO.

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Chemise casual col mao et Bermuda à imprimée, DEVRED 1902. Ceinture en cuir tressée, MANGO. Montre Festina Chrono, EUROGOLD

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CARNET D’ADRESSES APPARENCES Galleries de Houelbourg 97122 Baie-Mahault T. 0590 996 731

MAKE UP BOX Imm. Technopolis 2 - ZI Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 810 495

CARAT Centre commercial Destreland 97122 Baie-Mahault T. 0590 260 198

MAKE UP FOR EVER Galleries de Houelbourg 97122 Baie-Mahault T. 0590 388 417

CRÉOLE BEACH HÔTEL & SPA Pointe de la verdure 97190 Le Gosier T. 0590 904 673

MANGO Centre commercial Destreland 97122 Baie-Mahault T. 0590 418 644

CHRISTIANE BOUTIQUE MARIAGE 21 Bd Armand Hann 97110 Pointe-à-Pitre T. 0590 836 510

MOANA BOUTIQUE 4r Barbes 97100 Basse-Terre T. 0590 814 276

EUROGOLD Centre commercial Hyper Casino Desmarais 97100 Basse-Terre T. 0590 480 203

MY OPTICS Coeur de Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 326 128

DEVRED 1902 Centre commercial Destreland 97122 Baie-Mahault T. 0590 385 392

POINT OR Centre Commercial Bas-du-Fort 97190 Le Gosier T. 0590 909 344

ERAM Centre commercial Jardiland 97122 Baie-Mahault T. 0590 958 136

ROMMANE C.C Géant Casino - Bas-du-Fort 97190 Le Gosier T. 0590 886 508

JA D’HAIR ET VOUS ? 97190 Le Gosier T. 0690 442 932

SERGE BLANCO Galleries de Houelourg - ZI Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 418 644

JOUR ET NUIT 1476 rue H. Becquerel Imm. Sas. ZI Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 996 214 LE GOLF INTERNATIONAL DE SAINT-FRANÇOIS Avenue de l’Europe 97118 Saint-François T. 0590 88 41 87

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SHOWROOM B 5 rue du Docteur Cabre 97100 Basse-Terre T. 0590 988 535 TALONS AILGUILLES SUITE Galleries de Houelourg - ZI Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 926 214


LA BOUTIQUE DES CRÉATEURS Centre commercial La rocade Grand-Camp - Les Abymes T. (+) 590 690 19-0911 FOCUS F.W.I - 83


DS 3 PERFORMANCE LINE

Découvrez DS 3 PERFORMANCE Line. Mise au point par nos designers, nos ingénieurs et la division sport de DS Automobiles, cette ligne inédite conjugue esprit Grand Tourisme, raffinement et dynamisme. Chaque silhouette* arbore fièrement les couleurs DS PERFORMANCE Line : Carmin pour la passion, Blanc pour la pureté et Gold pour la victoire. Entrez dans le cercle au volant d’une DS PERFORMANCE Line.

Spirit of avant-garde = L’esprit d’avant-garde. *Non disponible sur DS 4 Crossback. CONSOMMATIONS MIXTES ET ÉMISSIONS DE CO2 DE DS 3 : DE 3,0 À 5,6 L/100 KM ET DE 79 À 129 G/KM. 84 - FOCUS F.W.I

DS AUTOMOBILES CHEZ AUTO GUADELOUPE À POINTE-À-PITRE 0590 21 27 33


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