FOCUS ®
F.W.I
MAI - JUIN - JUIL 2016 #10 • GRATUIT
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ÉDITO
Q
u’avons-nous fait à notre jeunesse ? Celle qui n’attend pas le nombre des années, ni même l’âge de la retraite. Cette jeunesse fougueuse, jusqu’au-boutiste, qui désire conquérir le monde. Celle qui rêve de l’avenir et qui croit en elle. Qu’avons-nous fait pour notre jeunesse ? Hormis la pousser dans les sillons du retranchement faisant d’elle une génération désabusée. Des étudiants, lycéens qui résistent Debout dans la rue et qui grondent par peur des lendemains. Une jeunesse qui revendique le tout et qui se heurte face aux impasses de la destruction de notre temps. C’est ainsi que la contestation de la loi El Khomri exprime le malaise d’une jeunesse étrangère au plein-emploi et qui n’a connu qu’un marché du travail sclérosé par le chômage de masse. Mais qui résiste, face à la peur d’une loi qui la nargue et qui nargue leur lendemain. En 1968, la jeunesse défilait pour changer la société, en 2016 elle défile pour que rien ne change. Car durant ces dernières années nous avons usé du laïus du changement en leur faisant croire que demain irait mieux, qu’elle serait notre priorité. Alors que notre priorité se situe dans la dualité du nous. Au final, n’est-ce pas nous qui les avons persuadé que le moindre changement dont ils ignorent absolument tout, et a fortiori cette loi de 150 pages,
serait la condamnation de leur avenir ? La toutepuissance des pensées se heurte pour le commun des mortels à la résistance des choses, à l’obstination des faits, au principe de la réalité. Mais que ces jeunes se rassurent, ils ne seront pas licenciés car du travail ils n’en auront pas, si nos élus continuent de mener une politique de gestion du chômage. En revanche, ce qu’il faut leur dire, c’est que le temps fera qu’il y aura moins de travail à se partager, en cause de l’évolution numérique et de la robotisation qui prendront la place des hommes. De cette réalité, nos politiques doivent abandonner leurs manuels, leurs théories économiques et leurs discours techniques et faire preuve d’inventivité en créant de nouveaux emplois à travers des souches existantes, tels que l’accompagnement, l’économie collaborative, l’énergie renouvelable… En somme, un projet radicalement innovant. Ernst Bloch, aimait à dire que les jeunes sont, par définition, dans la position du « pas encore ». Qu’ils vivent ici et maintenant, mais que leur véritable maison est l’avenir. C’est en fait ce qui manque à ceux qui vieillissent, chaque jour ils perdent un peu d’avenir et deviennent ambivalent envers les détenteurs du monde de demain, qui leur échappent. Vive les jeunes aujourd’hui ! A bas les jeunes demain ! Enfin, comme le disait Mitterrand, « Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort».
— Ken Joseph, Rédacteur en Chef
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MAI - JUIN - JUILLET 2016 www.focus-fwi.com
FOCUS / ÉDITION RUNWAY 97100 BASSE-TERRE m. contact@agence-runway.com Rédacteur en chef Ken Joseph ken.joseph@agence-runway.com Directeur de la Publication Mike Matthew mike.matthew@agence-runway.com Rédaction Pierre-Yves Chicot, Stéphanie Melyon Reinette, Salomé. B, Vincent Tacita, Carole De Lacroix, Bruno. G, Marc Lantin, Ken Joseph. Ont aussi collaboré à ce numéro Jocelyn Valton, Harry J. Durimel, Marie Robert. Département artistique Agence Runway Photographes Éric Corbel, Cédrick Isham Calvados, Georges-Emmanuel Arnaud. Régie publicitaire Guadeloupe : 0690 589 688 Crédits photos Éric Corbel, Cédrick Isham Calvados, Georges-Emmanuel Arnaud, AFP, Parc National de la Guadeloupe, Marie Robert, Axel Rousseau,Carlos Moreno, Guillaume Aricique, Cap Excellence, Gallimar, Collection Folio, ed. Galaade, Kodack, Apple, Parrot, Olympus, Samsung, HP, Mini, Créole Beach Hôtel & Spa, Golf de Saint-François, Givenchy, Make Up For Ever, Clinique, Nars, Chanel, Estee Lauder, Stella Mc Cartney, Chloé, Sophia Webster, Balenciaga, Fendi, Thom Browne, Dolce & Gabbana, Bottega Veneta, Brioni, Valentino, Dior, Louis Pion, Cartier, Montblanc, Burberry, Saint Laurent, Calvin Klein, Hugo Boss,. Impression : En Union européenne Distribution : Colibri Distribution ISSN : 2425-729X
EN COUVERTURE Karine Gatibelza, Nadine Ramin et Stevy Mahy Photographiées par Éric Corbel, Mise en beauté Make Up Box, Stylisme Ken Joseph Réalisation Mike Matthew. 10 - FOCUS F.W.I
Remerciements Karine Gatibelza, Nadine Ramin (Ayden), Stevy Mahy, Janet Benoit, Stéphane Blondeau, Elodie, Harry J. Durimel, Jean-Philippe Courtois, Alex Monnier, La Créole Beach Hôtel & Spa, Sophie Corvo, Juliette Alimanda, Rainer Boucard, Lionel Laurendot, Océane Bélénus, Éric Corbel, Groupe TBF, Sabine Wybo, Loic Sheikboudhou, Charlène Maurin, David Drumeaux, Jonathan Drumeaux, Virgine Ronaul, Angélica Laventure, Anne-Sophie Laventure
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ELLES, RENAISSANCE WOMEN
Sommaire MAGAZINE 16 Billet d’humeur : Le Mémorial Acte, la mémoire sous contrôle 19 Mécanique du temps 22 La coopération régionale et le principe de l’exclusif : un couple condamné au conflit
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CHLOREDÉCONE EXIGEONS JUSTICE, TRANSPARANCE ET VÉRITÉ
GRAND FORMAT 25 En Guadeloupe osons-nous le Féminisme ? 28 Elles, Renaissance Women DÉCRYPTAGE 36 Chloredécone : Exigeons justice, transparence et vérité 38 L’impact du chloredécone sur les milieux aquatiques
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LA GRANDE INTERVIEW : JEAN-PHILIPPE COURTOIS 12 - FOCUS F.W.I
PHÉNOMÈNE 40 Cette jeunesse qui gronde 44 La Grande Interview : Jean-Philippe Courtois QUARTIER LIBRE 48 La course contre le réchauffement climatique 50 Cap Excellence, le développement durable comme ambition de vie
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Cap Excellence porte une politique Energie–Climat particulièrement ambitieuse, avec un objectif affiché de réduction des Gaz à effet de Serre sur son territoire.
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manifestations culturelles et sportives
Politique de la Ville
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Assainissement
• Utilisation de pneus broyés et déféraillés comme couche de remblai des tranchées
Sensibilisation en interne • Signature de la Charte de l’agent Eco Responsable
Marchés Publics
• Clauses sociales et environnementales dans l’attribution et l’execution des marchés
Agir, entreprendre et développer durablement 14 - FOCUS F.W.I
* PCET : Plan Climat Energie Territorial – ** SCoT : Schéma de Cohérence Territoriale
14 31 Décembre 20 T * CE P un Adoption d’
52 97 ...-1! Notre plébiscite, par les touristes 54 Air Antilles, la conquérante ENTRE-DEUX 56 Littérature 58 Musique 59 La minute High-Tech MOTEUR 60 La nouvelle MINI Cabriolet ROOM SERVICE 62 La Créole Beach Hôtel & Spa 64 La Créole Spa 66 Correspondance au Golf International de Saint-François NOUVEAU GENRE 69 Beauté : Beauty Nude 70 Plates-formes audacieuses 72 Mode : Le Jardin Secret 82 Le Vestiaire 84 Promenade Horlogère 85 Les As du Grooming 86 Mode : Full Cruise
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LA NOUVELLE MINI CABRIOLET
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ROOM SERVICE, LA CRÉOLE BEACH HÔTEL & SPA
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LE JARDIN SECRET FOCUS F.W.I - 15
(BILLET D’HUMEUR)
LE MÉMORIAL ACTe :
I
LA MÉMOIRE SOUS CONTRÔLE Par Jocelyn Valton, Critique d’Art (AICA)
nauguré en Guadeloupe le 10 mai 2015 par le Président François Hollande en présence d'une pléiade de chefs d'État africains et des Caraïbes, le Mémorial ACTe se présente comme l'un des monuments les plus importants jamais construit à ce jour au niveau mondial, dédié à la mémoire de la traite et de l'esclavage. Une infrastructure de cette envergure déployée dans l'espace public, ne saurait être pensée autrement que comme invitation faite aux citoyens de toutes origines, d'exercer leur sens de l'analyse critique après plus d'un siècle et demi de non- dits. Ainsi, plutôt qu'appeler au boycott, comme le font quelques uns (ils ne pourront empêcher les visites en nombre du public des scolaires notamment), c'est à la visite consciente et vigilante du MÉMORIAL ACTe que j'invite. Chacun pourra vérifier ce que j'identifie comme la trame d'un discours qui, à vouloir être trop consensuel, devient hésitant, entre minoration et révisionnisme subtil. Tout au long de l'exposition permanente le visiteur pourra être étonné de l'angle choisi, qui sous de nombreux aspects est en contradiction avec l'idée même du concept de Mémorial (monument d'importance variable, sensé être érigé pour "honorer la mémoire", de ceux qui ont dramatiquement disparu) : Présentation d'Africains comme étant à l'origine du commerce négrier et ayant participé avec les conquistadors à la mise en esclavage des Amérindiens et à leur massacre. Films d'animation présentant des femmes esclaves monnayant leurs charmes auprès des planteurs et éludant la violence sexuelle intimement liée au système esclavagiste (comme si ces femmes esclaves n'étaient pas des "biens meubles" et disposaient librement de leurs corps). Commentaires ambigus sur les "Nègres libres" présentés en "brigands" agresseurs de femmes (comme si l'esclavage, finalement, permettait d'éviter les désordres). Frise de personnages et de dates présentant la France comme un pays ayant toujours été abolitionniste (depuis la reine Batilde - France : 626-680 - "ancienne esclave" ayant interdit l'esclavage !), pour faire oublier que la France a été la seconde puissance négrière après l'Angleterre et qu’elle n’a aboli définitivement l'esclavage qu'en 1848, contrainte et forcée pour ne pas voir une seconde révolte générale d'esclaves, un deuxième Saint-Domingue. Présentation de l'esclavage comme un phénomène "universel" (finalement "naturel") et minimisant les spécificités de la traite négrière transatlantique : racisme, massification, industrialisation de la traite et de l’esclavage. Mise en parallèle ambigüe d'une histoire de l'esclavage et d'œuvres d'art contemporain (l'art comme résultat "positif" de l'esclavage). Mise en scène spectaculaire de la franc-maçonnerie renvoyant au rôle de Victor Schœlcher (franc-maçon), comme "libérateur" et porte drapeau d'une France "généreuse" effaçant l'image de la France en puissance esclavagiste). Choix manquant de pertinence d'une scénographie de "type contraignant", obligeant les visiteurs à se plier à l'ordre chronologique et linéaire du parcours. A mon sens et compte tenu du sujet, n'eut-il pas été préférable d'opter
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pour une scénographie plus ouverte qui placerait chaque spectateur sur les chemins du libre choix ? Faire l'expérience d'une liberté de parcours en véritable discours sur l'esclavage et la privation de liberté au lieu d'interdits et d'obligations anachroniques (commentaires de l'audio-guide envahissants, interdiction de photographier...). Pas de présence marquante de la figure centrale du marron et de la diversité des formes de lutte déployées par les esclaves. Absence notable de la figure historique du colon esclavagiste, comme si le crime n'avait pas de visage. Présence d’une reproduction d’un tableau de Louis David présentant Napoléon Bonaparte "en majesté", main au gilet, et mis en scène dans un étrange couloir tapissé de miroirs du sol au plafond. Une aberration scénographique, car les miroirs au sol offrent à la vue incrédule des visiteurs, les dessous des jupes de toute femme qui ne serait pas vêtue d’un pantalon lors de la visite. De même, absence des descendants actuels des planteurs (békés), de leur parole et d’une participation au Mémorial donnant corps au «vivre ensemble» si souvent évoqué. D’autre part, un éclairage insuffisant pour permettre de mieux comprendre le faisceau de liens entre ce passé (très récent) et nos sociétés d’aujourd’hui, principalement à l’échelle de la Guadeloupe, puis des Caraïbes et du monde. Comment cette économie plantationnaire, suivie de l’absence de réforme foncière et de redistribution des richesses après l’abolition de 1848, le passage de la main d’œuvre servile à une main d’œuvre souspayée (tout autant exploitée et dominée), a accouché le capitalisme mondialisé d’aujourd’hui... Liste non exhaustive ! Le tout dans un écrin-collage architectural de prestige, imposant par le luxe des moyens déployés pour imposer cette vision contestable. Voilà quelques clés de lecture pour approcher ce Mémorial, à défaut de quoi, comme le révérend Jesse JACKSON (leader historique de la lutte anti ségrégationniste pour les droits civiques aux côtés de Martin LUTHER KING) lors d’une visite éclair en juillet 2015, on se laisse impressionner, intimider, par l’aspect spectaculaire du bâtiment (ou de la scénographie). Ils ne sont pourtant que la surface d’une machine idéologique plus complexe qui ne s’est pas libérée de l’influence des forces du déni, du refus des pays occidentaux d’envisager des «réparations» pour ce crime contre l’humanité (la France et la Grande Bretagne en tête), d’une vision intoxiquée par le racisme... Machine qui ne pourra servir l’histoire, l’art, les descendants d’esclaves, de planteurs esclavagistes (eux aussi en ont besoin) et tous les autres citoyens, qu’en procédant à une sérieuse refonte de son discours. Car au bout du compte, la seule manière de savoir si le Mémorial ACTe est pertinent dans son contexte, c’est de vérifier sa capacité à faire son public penser, le rendant ainsi plus autonome et plus libre (même quand cela met l’institution dans l’inconfort), ou bien, au contraire, s’il n’est pour ce public qu’un autre piège à aliéner.
Parc national de la Guadeloupe , un monde Ă partager
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(MÉCANIQUE DU TEMPS)
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ELLE A OSÉ ? UN ÉLECTRON LIBRE À LA RELANCE.
Rama Yade tente de se repositionner sur l’échiquier politique et vise l’Élysée. Invitée du 20 heures de TF1 le 21 avril dernier, la jeune femme de centre-droit a annoncé qu’elle souhaitait se présenter à l’élection présidentielle de 2017. Elle marche seule, sans parti ni soutien majeur, ayant été exclue du Parti radical fin 2015. Une situation qui lui permet toutefois de se lancer dans la bataille sans passer par la case des primaires de la droite. L’ancienne secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2010 (Droits de l’Homme puis Sports) a essuyé de nombreux revers ces dernières années. Cette conquête difficile peut apparaître comme un moyen de se refaire un nom et une santé politique. Rama Yade avait échoué à l’élection à la présidence du Parti radical en 2011 après avoir quitté l’UMP, et avait ensuite contesté cette élection en justice, avant d’être exclue le 29 octobre 2015 pour des « propos de nature à nuire » au mouvement. « Je n’ai ni ressentiment, ni désir de revanche», a-t-elle pourtant assuré lors de son intervention télévisée le 21 avril. Une date qu’elle n’a pas choisie au hasard. « Si je me présente aujourd’hui c’est parce 14 ans après (l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour, ndlr), rien n’a changé », assure-t-elle. « On rejoue toujours la même pièce de théâtre avec les mêmes mauvais acteurs ». À 39 ans, elle compte incarner la « France qui ose », comme l’indique le slogan qu’elle a choisi pour la bataille présidentielle. Se lancer en soliste comporte quelques avantages. Ainsi, Rama Yade dispose d’une liberté d’action totale. Exactement comme Jean-Luc Mélenchon, qui s’est lancé dans la bataille de la présidentielle dès le 10 février sans l’appui d’un parti, ou encore du mouvement «En Marche» lancé par Emmanuel Macron (PS) qui se réclame d’un courant «ni de droite ni de gauche». Une démarche « hors système» qui est à la mode et séduit les Français mais qui n’est pas nouvelle. François Bayrou avait notamment axé une partie de sa campagne présidentielle de 2007 sur ce créneau. À un an du premier tour, Rama Yade devra avant tout recueillir les 500 parrainages nécessaires pour pouvoir se présenter. Une véritable épreuve pour les « petits » candidats qui sont près d’une trentaine à s’être déclarés en vue de 2017. Le chemin jusqu’à l’Élysée paraît donc très long.
Un moment de répit pour le gouvernement ? Selon les chiffres du ministère du Travail publiés en avril dernier, le chômage aurait fortement reculé en mars. Le nombre de demandeur d’emploi sans aucune activité aurait ainsi baissé de 60 000 (-1,7 % sur un mois), pour s’établir à 3,53 millions en France métropolitaine. Il s’agirait de la plus forte baisse mensuelle depuis août 2000, après les très mauvais chiffres de février. Cependant, la presse nationale ne fait état que des statistiques de l’Hexagone en indiquant une baisse de 1,7%. En réalité, le chômage n’a reculé que de 1,6% en tenant compte des données de l’Outre-mer. Un pourcentage qui exclut Mayotte car la situation de l’emploi n’a pas été calculée. Encore une fois, il faut être prudent, ces chiffres sont volatils. Reste qu’il y a bien une augmentation des chômeurs en catégories B et C sur plusieurs trimestres. L’accélération des créations d’emploi passe d’abord par des petits boulots, de l’intérim et des contrats précaires. On peut donc dire que la reprise de l’emploi s’accompagne d’une poursuite de la précarisation, car les entreprises manquent encore de visibilité.
Le climat, première « peur environnementale »
Selon la dernière enquête d’opinion annuelle du CGDD, un organisme dépendant du ministère de l’Environnement, une personne sur deux place le changement climatique (26 %) et la pollution de l’air (25 %) en tête de ses inquiétudes écologiques. Les catastrophes naturelles, dont certaines sont liées au réchauffement du climat, se placent au troisième rang (18 %), devant la pollution des eaux, citée comme la première source d’inquiétude sur l’état de la nature par seulement 10 % des personnes interrogées. La préparation par la France de la COP21, puis sa tenue à Paris, en décembre dernier, a mis le grand public dans un état d’alerte quasi permanent sur la question du dérèglement de l’atmosphère terrestre... L’info continue page 48 : La course contre le réchauffement climatique. FOCUS F.W.I - 19
(MÉCANIQUE DU TEMPS)
Créole Pop
Emmanuel Macron, Ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique.
Hé Ho la Gauche!... « Je suis de gauche, c’est mon histoire. Mais la gauche aujourd’hui ne me satisfait pas.» Malgré les recadrages, Emmanuel Macron poursuit sa petite campagne solitaire. Après avoir affirmé vouloir en finir avec le clivage gauche-droite, le voilà qui s’attaque à «son» camp. Dans une interview pour Arte, le jeune ministre explique avoir créé son mouvement car « la gauche aujourd’hui ne (le) satisfait pas. » « Moi, je ne mens pas aux gens, je dis ce que je pense, je le dis depuis le début. Je suis de gauche, c’est mon histoire » souligne-t-il avant de préciser ses pensées sur le clivage qu’il veut construire. « À mes yeux, le vrai clivage dans notre pays (...) est entre progressistes et conservateurs, c’est ce clivage que je veux rebâtir maintenant et je ne veux pas attendre 2017 ». Là encore, pas de sectarisme pour lui. « Je veux pouvoir construire une action commune avec 20 - FOCUS F.W.I
toutes les bonnes volontés qui croient à ce progressisme pour le pays ». Cette sortie intervient au terme d’une intense semaine médiatique pour le ministre de l’Économie, qu’un sondage Viavoice pour Libération a érigé en candidat de gauche préféré des Français et qui a semblé voler la vedette à François Hollande lors d’une visite d’entreprise à Chartres. Voilà de quoi ajouter un peu plus de tension au gouvernement. «Je ne crois pas à la fable selon laquelle Emmanuel Macron pourrait être candidat face à François Hollande en 2017 », a estimé, de son côté, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement, invité du Grand rendez-vous d’Europe 1. « Je l’appelle à avoir plus de solidarité et à se concentrer sur ce qu’il peut apporter à la gauche ».
On dit de lui qu’il est un homme de l’ombre, il n’en est pas moins un auteur, compositeur et producteur reconnu de la musique Caribéenne. Joël Jaccoulet revient en force et présente Créole Pop dont lui-même dit : « Pop Créole? Non. Créole Pop ! La nuance est importante. Le sujet, n’est pas pop, le sujet est bien créole. Pourquoi le rappeler? Parce qu’il est temps de le dire clairement :oui, la musique créole est bien ce miracle où tous les artistes, tous les genres, tous les mondes se rencontrent. Il ne s’agit plus de définir un genre ou de coller une étiquette, il s’agit d’observer la relation magique entre 9 merveilleux faiseurs de chansons et un chef de cœur (…) Une relation où c’est toujours la musique qui gagne, où les artistes antillais montrent qu’ils sont, comme souvent, les premiers à oser repousser les limites du format et de la norme, en répondant avec panache à l’invitation d’Edouard Glissant : « Changer en échangeant ». Sur l’album Créole Pop, on retrouve Jann Baudry, Jocelyne Beroard, Erik Pedurand, Pekka, Ario, Goldee, Victor O, Maurane Voyer et E.Sy Kennenga. Nos coups de cœur: An limiè,Tchip, La pli pé tombé, Bod lanmé et Paris perdu. Dès 10 euros.
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DROIT DE REGARD
LA COOPÉRATION
RÉGIONALE ET LE PRINCIPE DE L’EXCLUSIF :
un couple condamné au conflit Par Pierre-Yves Chicot, Maître de conférence de droit public | Avocat du Barreau de la Guadeloupe
L
e principe de l’exclusif est celui-là même qui, sous l’Ancien Régime, confinait les colonies dans le strict cadre national, faisant ainsi obstacle à toute relation avec l’étranger. L’histoire des relations internationales des collectivités françaises d’Amérique est encore rythmée par ce principe qui s’est, à la vérité assoupli. Pour autant, le désir d’émancipation internationale reste vivace, témoignant l’attente de l’octroi d’un régime d’autorisation de coopération plus permissif avec l’étranger. De manière générale, les pouvoirs centraux, qu’ils ressortent des Etats fédéraux, régionaux ou unitaires sont plutôt jaloux de leur souveraineté. Les affaires diplomatiques, les relations internationales, la politique étrangère sont traditionnellement l’apanage du pouvoir exécutif et accessoirement du pouvoir législatif. Par conséquent, dans un tel contexte, les collectivités locales sont, au mieux d’humbles supplétifs du pouvoir central. Toutefois, le processus incrémental de réforme qu’est la décentralisation a pour principal effet de générer une coproduction de l’action publique entre le pouvoir étatique et le pouvoir local. Et aujourd’hui, pareille observation vaut même pour la politique étrangère. Le volet de la coopération internationale est celui qui fait l’objet d’un partage visible entre les ministères compétents et les administrations décentralisées. Pour ce qui concerne les collectivités d’outre-mer situées dans d’autres bassins de vie géographiques éloignés de l’hexagone, leur rapport avec des territoires étrangers, qui sont souvent leurs proches voisins est qualifié de « coopération régionale ». Dès les débuts de la décentralisation et singulièrement de la régionalisation, la « régionalisation outre-mer » fait l’objet de productions législatives distinctes. C’est notamment le cas de la loi du 2 août 1984 relative aux compétences des régions d’outre-mer qui dispose d’une compétence spécifique attachée à la coopération régionale. La proposition législative de Serge Letchimy constitue la suite d’une
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histoire dont l’encre reste abondante tant il reste à faire pour déverrouiller un système, disons le, fortement centralisé, en dépit des progrès qualitatifs enregistrés. Ce texte comporte un titre à double détente exprimant le général et le particulier. Le général renvoyant « à l’action extérieure des collectivités territoriales » et le particulier étant relatif « à la coopération des outre-mer dans leur environnement régional ». On a l’impression d’un rayon d’action qui se veut agrandi pour finalement se rétrécir dès lors qu’il s’agit des collectivités d’outre-mer invitées à converser avec l’étranger dans leur strict « environnement régional ». C’est une avancée, timide, mais avancée quand même, lorsqu’on sait comment celles-ci étaient dissuadées de jeter le moindre regard sur leur environnement immédiat par peur de ce qu’on avait appelé la contagion indépendantiste. Sans que la disposition n’ait été écrite exclusivement pour les collectivités d’outre-mer, il est fort précieux de noter que le code général des collectivités territoriales assène sur un ton aussi sec que comminatoire que : « aucune convention, de quelque nature que ce soit, ne peut être passée entre une collectivité territoriale ou un groupement de collectivités territoriales et un Etat étranger ». La loi Letchimy introduit une légère dérogation pour les politiques de coopération régionale des collectivités d’outre-mer en ajoutant que cette interdiction « ne s'applique pas aux conventions conclues pour les besoins d'une coopération territoriale ou régionale et dont la signature a été préalablement autorisée par le représentant de l'État ». Si ce texte législatif a le mérite d’exister, son caractère proéminent réside tout de même dans le fait que le représentant de l’Etat, préfet ou ambassadeur, demeure au centre du jeu et relègue sempiternellement sur le banc de touche le pouvoir local élu, l’amadouant, le convoquant ou le tançant au gré des circonstances. Finalement le principe de l’exclusif de l’Ancien Régime n’a pas fondamentalement suivi la mode. Plongé en plein XXIème siècle, il prend l’allure d’accoutrement de carnaval. Cependant, dans la réalité il ne se sent point ridicule car ce qui lui importe c’est l’intégrité de sa vision qui transcende les siècles.
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EN GUADELOUPE OSONS-NOUS DEUXIÈME SEXE
LE FEMINISME ? Par Stéphanie Melyon Reinette, Sociologue et Artiviste Illustrations AFP.
Is Purple the New Black ? Une question pour interroger la teneur de l’engagement féministe en Guadeloupe. Le mauve a longtemps été la couleur des suffragettes en Angleterre. Et j’aime le film The Color Purple de Steven Spielberg qui adapta le livre d’Alice Walker, activiste, romancière et féministe africaine-américaine. La couleur pourpre où l’exploration de la domination, du genre et de la race… Bref ! We are in the thick of things ! (On est dans le vif du sujet !). Donc, est-ce que le mauve est la nouvelle couleur des Noir.e.s en Guadeloupe ? Tout ça pour dire, grosso modo, est-ce que les Guadeloupéennes sont féministes ? Que revendiquent-elles ? Au regard des représentations autour de la figure féminine (autoritaire, pilier de la famille, etc.), les Guadeloupéennes sont-elles des féministes qui s’ignorent ? Féminisme, Késako ? En deux mots, le féminisme a pour but d’abolir les inégalités entre hommes et femmes, inégalités dont les femmes sont victimes. Pour la France, il y eut trois phases : Une. « La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle a aussi le droit de monter à la tribune ». Déclaration d’Olympes de Gouges qui écrit la ‘Déclaration de la Femme et de la Citoyenne’ en 1791(Révolution Française), Femme ‘libre’ (oui, elle avait des amants !) qui lutte pour le droit de vote déjà, comme pour exister sur les planches de la Comédie Française ! Deux. « La femme n’est victime d’aucune mystérieuse fatalité : il ne faut pas conclure que ses ovaires la condamnent à vivre éternellement à genoux». C’est Simone de Beauvoir auteure du « Deuxième Sexe » qui affirme cela. Ce sont les années 1960, la Libération sexuelle et le Mouvement de Libération des Femmes. On conceptualise patriarcat, sexisme, genre, avortement, contraception, sexualité, procréation, etc. Trois. Dès les années 1970, arrivent les féminismes ethnicisés développés par des groupes de femmes « racisées », avec les grandes vagues de migrations en provenance des anciennes colonies françaises. Guerre froide, Décolonisation et Tiers-mondisation : au milieu de tout ça, il y a le communisme. Intéressantes ces trois phases. Sauf qu’elles ne
s’appliquent pas à la Caraïbe francophone ; d’aucuns aimeraient que la calque soit possible. Eh bien non ! Les Départements d’Outre-Mer sont des territoires très spécifiques avec des histoires singulières. Que vivaient les femmes au 18ème siècle ? L’Esclavage pardi ! Enfin, les afrodescendantes plus spécifiquement. Bêtes de somme, elles étaient loin d’être en mesure de revendiquer quelque droit que ce soit. Dans les années 1960, il y a la paupérisation de la population guadeloupéenne, le BUMIDOM, la prolétarisation et la conscientisation. Caribéennes, Féministes et Communistes ! Le féminisme des femmes caribéennes – globalement – est très souvent ancré dans le communisme ambiant. En effet, dans les années 1960-70, il y aura des réformes agraires dans toute la Caraïbe, souvent après le déclin de l’industrie cannière (Cuba ou Guadeloupe) face à la betterave ou et on voit apparaître une mobilisation féminine-féministe d’ouvrières qui se battent pour leurs droits de travailleuses. La femme franco-caribéenne n’a connu que le travail, et n’a pas eu besoin de se battre pour l’obtenir (on l’a battait pour l’obtenir d’elle) : forcé, intensif, domestique, stigmatisant, mais aussi intellectuel ! Nom de Dieu, nous eûmes nombre de cols blancs dès les années 1930-40. Des femmes instruites il y en eut et deux exemples me viennent. Gerty et Gerty illustrent deux périodes féministes franco-caribéennes. Gerty Archimède (1909-1980) fut la première avocate du barreau de Guadeloupe en 1939 et pionnière du féminisme en Guadeloupe. En 1945, elle est élue conseillère générale sur la liste Entente Prolétarienne Sociale-Communiste, membre du PCF-Parti Communiste Français (1946-1951) et l’une des premières femmes députées avec Eugénie Éboué-Tell. En 1953, elle crée en Guadeloupe une fédération de l’Union des Femmes Françaises, affiliée au PCF, qui deviendra l’Union des Femmes Guadeloupéennes par la suite. Au travers de cette Union, elle lutte pour l’extension de droits sociaux à la classe des femmes : la sécurité sociale et le droit à la retraite. FOCUS F.W.I - 25
«VIERGE MARIE, MÈRE DE DIEU, DEVIENS FÉMINISTE, DEVIENS FÉMINISTE, DEVIENS FÉMINISTE!» Pussy Punk Prière punk à Marie, 2012.
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n Métropole aussi, les Antillaises sont influencées par le communisme, et s’organisent face à un féminisme blanc et bourgeois qui ignorent leurs problématiques, de couleur, de classe, de race, de femmes racisées en somme. Gerty Dambury, militante de la première heure de la Coordination des Femmes Noires de dire : «Sur le BUMIDOM […], moi, j’ai fait partie d’organisation d’extrême gauche, j’étais carrément à « Révolution ». Je n’ai JAMAIS vumettre à l’ordre du jour la moindre question sur les Antilles. Alors que nous sommes, que nous étions à l’époque encore plus qu’aujourd’hui une colonie à l’intérieur de la République et que nous n’avions pas les mêmes droits […] Il y avait une méconnaissance totale des Antilles, et je dis même une indifférence dans le mouvement sur ces choses-là. » En d’autres termes – et pour faire court – les antillaises sont engagées dans ces années-là et elles sont révolutionnaires, internationalistes, panafricanistes, et pacifistes. Le féminisme a évolué sur deux fronts: la lutte révolutionnaire et au niveau théorique. Au niveau idéologique, les femmes guadeloupéennes s’illustrent pleinement. Les Guadeloupéennes s’impliquent beaucoup en politique. Elles briguent des postes-clés, ne se restreignant pas aux entournures étroites laissées par les hommes dans les petits bureaux de ce monde hyper-phallocrate. Parmi les plus reconnues, figurent : Lucette Michaux-Chevry, avocate de profession, conseillère générale socialiste, secrétaire d’Etat, sénatrice par deux fois (1995 et 2004). Gabrielle Louis-Carabin, d’abord adjointe au maire du Moule, puis mairesse en 1995, et membre du Conseil Régional à maintes reprises. Josette Borel-Lincertin Présidente du Conseil Régional (2012-2014) et aujourd’hui, Présidente du Conseil Départemental. Plus récemment, une autre femme se distingue : Mélina Seymour Gradel. Nous avons déjà cité une des pionnières en la personne de Gerty Archimède. Elle démontre que la jeunesse s’engage. Que les femmes poursuivent leur pénétration de la sphère des décideurs. Entrer en politique est indubitablement un acte féministe. Potomitan & Féministe ? Simone de Beauvoir écrivit : « La femme est vouée à l’immoralité parce que la morale consiste pour elle à incarner une inhumaine entité : la femme forte, la mère admirable, l’honnête femme etc ». Cette auteure est franco-française, et elle décrit parfaitement le sort, l’aura, imposée à la mère isolée en Guadeloupe. La mythe – c’est un fait matérialisé, tangible, avéré ! – de la femme « Potomitan », selon l’expression consacrée, sanctifie la mère-courage, isolée, esseulée, combattante. Un modèle que l’on se refuse à déconstruire. Mais, la guadeloupéenne, potomitan, est-elle féministe ? Les valeurs et vertus cardinales – ancrées dans la religion chrétienne qui imprègne la société guadeloupéenne – sont : tempérance, justice, fortitude, et prudence. Quelques-unes sont clairement identifiables dans le profilage de la femme Potomitan. Son ‘manque’ de tempé-
rance sexuelle est entièrement occulté par sa ou ses maternité(s), puisqu’elle fait preuve de fortitude, incontestablement, en tant que femme sanctifiée dans la maternité. Pour les autres, ce sont sans doute des valeurs qu’on lui prête. Le père est absent, car démissionnaire ou démissionné dans le schéma matrifocal. Si la femme Potomitan est esseulée – non pas seule, car l’homme peut la visiter – elle n’en est pas moins soumise à un homme absent, qu’elle soit épouse ou maîtresse. Et l’enfant de cette union – fille ou garçon – héritera d’un schéma familial comme d’une attitude féminine dont la colonne vertébrale est la soumission au patriarcat, par l’acceptation des règles du jeu adultérin. Rejeter le schéma de l’adultère serait un acte féministe et un pas incontournable pour notre société. La femme potomitan, endure la vie seule, mais n’est pas, selon toute vraisemblance, représentative d’une philosophie ou d’une idéologie visant à équilibrer les relations entre les sexes. Que revendiquent les femmes guadeloupéennes ? Aujourd’hui dans le paysage culturel et politique, il est possible de voir diverses actions se décliner : des débats et actions de sensibilisation de l’Union de Femmes de la Guadeloupe, dernièrement une mini-conférence par Jénès Gwadloup, des événements le 8 mars, des associations-plateformes d’informations pour les femmes victimes, etc. Oui, il y a des femmes qui produisent des événements qui ont une certaine fibre féministe en Guadeloupe depuis des décennies. Il y en a d’autres qui s’engagent, se mobilisent, sensibilisent, cherchent à réformer, à conscientiser les autres. Pourtant, le féminisme n’a pas pignon sur rue. On ne l’entend qu’en sourdine. Il n’est pas crié, quoique classiquement décrié. En tant que féministe décomplexée, je connais le « ka zo ka mandé anko ». Mais, je ne le vois nulle par faire rage : c’est discrètement dans des salons feutrés et des rencontres convenues que les femmes se rencontrent pour débattre. La révolution peut-elle se réduire à un entre-soi ? Pendant ce temps, en Hexagone, de jeunes afrodescendantes mènent un mouvement de libération sexuelle, de genre, et de race : les collectifs afroféministes MWASI ou les Assiégées (Paris), Les Peaux-Cibles (Rennes) s’illustrent battent le pavé, déclarent leur différence, font la distance de genre avec les hommes comme avec les Cis . Ce contraste est saisissant et résultat du territoire lui-même : la forte droitisation de la France comme le climat réactionnaire et xénophobe alimentent les volontés de différenciation de la part des communautés racisées. Ici, l’atmosphère est plus aux conflits sociaux-ethniques (Béké/Afrodescendants, Patronat/Prolétariat) qu’à amorcer des bouleversements d’ordre sexuel : orientation sexuelle, genre. Ce sont des problématiques qui ne doivent larver que la sphère privée. On ne parle que d’une larve… L’Omerta est de mise, quand bien même des signaux d’un morse incompréhensible nous aveuglent chez la jeunesse : leurs transgressions sexuelles sont pléthores. Chez les filles également. Mais, comme toute féministe le sait, le privé est politique. Reste à ce que les femmes en capacité de transmettre – grands-mères, mères, tantes, cousines, aînées, etc. – donnent les outils aux jeunes filles et garçons (car on ne peut réformer la société sans eux) afin que le respect de l’autre soit de mise entre tous. Il ne suffit pas de sensibiliser les femmes – même s’il faut s’en faire une priorité – pour que les relations soient plus équitables, et que la société dans son entier offre une égalité d’opportunités à tous les individus qui la constituent. FOCUS F.W.I - 27
Nadine Ramin
Productrice et Animatrice TV. Créatrice de la marque Glam Ethnik.
Karine Gatibelza
Chef d’entreprise Make Up Box et Ebony Shine. Makeup Artist International
Stevy Mahy
Auteur, Compositeur et Interprète.
ELLES RENAISSANCE
WOMEN Tout au long de l’histoire les femmes ont combattu pour conquérir leurs droits, pourtant depuis quelques années, de nouvelles formes de féminisme voient le jour. Leurs principes : allier provocation et atouts féminins en faveur des droits de la femme. Canada, Israël, Tunisie ou encore Ukraine, ces différents mouvements fleurissent un peu partout dans le monde afin de servir la cause des femmes. Mais qu’en est-il de la femme antillaise, celle qu’on aime à qualifier de Poto-mitan, de femme châtaigne : qui tombe et se relève? Simone de Beauvoir pensait-elle si bien dire lorsqu’elle affirmait : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devez rester vigilante votre vie durant » ? Pour y répondre, nous sommes partis à la rencontre de trois femmes d’influences. Des muses d’un jour ou de toujours, à la fois intelligentes et audacieuses, insoumises et libres dans leur art de vivre.
Propos recueillis par Ken Joseph – Photographe Éric Corbel Stylisme Ken Joseph | Réalisation Mike Matthew | Mise en beauté Make Up Box | Restaurant 1789 28 - FOCUS F.W.I
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‘‘NOUS FEMMES devons d’abord nous AFFRANCHIR des idées toutes faites qui déterminent ce qu’une femme peut et doit être.’’
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Stevy Mahy, vous êtes à l’origine du mouvement « Renaissance Woman », pouvez-vous nous expliquer le tenant de ce dernier ? J’aime les différentes couches de compréhension contenues dans ce terme. Il y a l'allusion au courant des femmes de l'époque de la Renaissance qui étaient connues pour être polymathes, ayant une curiosité et des connaissances tournées vers de nombreux domaines. Et il y a également la compréhension la plus évidente qui est d'être une femme renaissante ou en renaissance. Accepter d'entrer dans le processus de deuil - à ce que l'on était, ce que l'on attendait de soi, des autres, de la vie…- pour pouvoir briser les cycles dans lesquels on ne veut plus demeurer et renaître. J'ai écrit mon nouvel album Renaissance Woman avec cette vision, d'abord malgré moi et puis ensuite en pleine conscience. Chacune de mes compostions correspond à un état émotionnel précis que l'on retrouve dans le cercle du changement. On passe alors en musique du deuil à l’éveil.
sion et ma position d’entrepreneure. Je parle souvent de dévotion, car au-delà de sa fonction dite d’outil de séduction le maquillage est pour moi un remède. Il s’agit de remettre de l’ordre, de l’harmonie, de recomposer un visage. Il y a dans cette démarche le désir de rétablir de manière visible une identité qui nous échappe. C’est ce qui me fait dire qu’en se maquillant, on se cherche. Ce n’est pas un hasard si en prison ou dans les unités de soins palliatifs, on propose aujourd’hui des cours de maquillage. On voit bien qu’il y a là quelque chose qui touche à l’être et au désir. Désir de vivre ou de revenir à la vie. Il sert à faire émerger des identités profondes – surtout quand elles ont été mises à mal par la maladie, la prison ou la dépression – et à les socialiser. Ce n’est pas futile, c’est essentiel : l’essence de l’être cherche à s’exprimer, à se montrer, à triompher du chaos. C’est pour tout cela que je considère avoir trouver ma place aujourd’hui, pour le bien d’autrui et le plaisir de découvrir un sourire sur un visage après une exécution.
« On ne naît pas femme, on le devient. », écrivait Simone de Beauvoir dans le ‘‘Deuxième sexe’’. Que vous inspire cette phrase ? Karine Gatibelza. La Femme se construit au fil des années et au fil des expériences. Nous femmes devons d’abord nous affranchir des idées toutes faites qui déterminent ce qu’une femme peut et doit être. À mon sens, plusieurs étapes de la vie permettent à la femme de se sentir Femme. Je pense à un premier emploi, une création d’entreprise, une grossesse, un mariage ou encore un divorce. Ainsi, je dirais que la valeur d’une femme se construit et se prépare dès la naissance. Pour ma part, j’ai eu la chance d’avoir une mère qui m’a très tôt inculqué certaines valeurs qui m’ont rendu Femme. C’est dire combien l’éducation est déterminante dans la formation de la personnalité d’une femme et dans la détermination de sa condition sociale.
Quels sont les femmes qui vous ont permis de vous construire et qui vous inspire encore aujourd’hui ? Nadine Ramin. Ma grand-mère, ma mère, Oprah Winfrey, de nombreuses femmes avec qui j’ai eu le plaisir de travailler sur des événements, au sein de médias, et dont la force de travail et la ténacité m’ont toujours parlé et inspiré, que ce soit en Afrique, à Paris ou aux Antilles. Beaucoup d’entre elles sont mamans « solos » et mènent de front une vie professionnelle accomplie et l’éducation de leurs enfants. Celles-ci me touchent encore plus. Stevy Mahy. Les pionnières, les grandes penseuses et celles qui ont posé des actes portés par leurs convictions. Ma mère Gustavie Cham, Maya Angelou, Eartha Kitt... Nous avons la chance en Guadeloupe d’avoir inscrit dans notre inconscient collectif des femmes de pouvoir, influentes et au parcours singulier telles que La mulâtresse Solitude, Gerty Archimède, Lucette Michaux-Chevry ou Maryse Condé pour ne citer qu’elles. Je suis plus généralement inspirée par la femme, les femmes, celles qui ont appris à se relever après la chute. Karine Gatibelza. Incontestablement ma mère dans un premier temps, car l’éducation que j’ai reçue d’elle a fait de moi celle que je suis aujourd’hui. D’ailleurs, happée par le quotidien je ne lui dis pas assez souvent mais MERCI MAMAN JE T’AIME. Elle est merveilleuse et d’ailleurs toutes les femmes de ma famille le sont, je les considère comme des warriors, et cela avec ou sans hommes à leurs côtés. J’ai aussi de la chance d’être entourée depuis des années de femmes qui m’inspirent tant par leur courage que par leur dévouement au travail. Je puise en chacune d’elles un peu plus d’énergie chaque jour.
‘‘ Nous avons la chance en Guadeloupe d’avoir inscrit dans notre inconscient collectif des femmes de pouvoir, influentes et au parcours singulier telles que La mulâtresse Solitude, Gerty Archimède, Lucette Michaux-Chevry ou Maryse Condé pour ne citer qu’elles.’’
En tant que Femme avez-vous trouvé votre place dans une société où le débat de genre est omniprésent ? Nadine Ramin. Je n’ai pas trouvé ma place, je me la suis faite... Je constate que la société évolue certes, les femmes en intègrent toutes les couches, voir les fonctions les plus importantes, mais restent victimes de nombreux tabous et préjugés. Il faut donc avancer, sans se préoccuper de la place que l’on veut bien nous impartir. Stevy Mahy. Oui, j’ai trouvé ma place, même si je dois constamment la redéfinir mais finalement cela passe par l’acceptation et l’affirmation de soi . Karine Gatibelza, et vous en tant que chef d’entreprise ? Être chef d’entreprise c’est avant tout faire face à de nombreuses difficultés. Et y trouver sa place en tant que Femme s’avère très compliqué, dans la mesure où nous devons constamment nous battre contre certains stéréotypes et nous affirmer avec d’avantage de force qu’un homme. Je dis souvent qu’il faut arrêter d’être victime et cela est aussi valable en tant que femme. Ainsi, je me refuse de me positionner en tant que tel. Mais pour ma part, je pense avoir trouvé ma place dans cette société, de part mon métier qui est aussi une pas32 - FOCUS F.W.I
Plus de quarante ans après la loi Veil autorisant l’avortement, les femmes se sont-elles réellement appropriées la maîtrise de leur fécondité ? Nadine Ramin. Je pense que oui. Celles qui ne le font pas, cela doit être dans l’urgence ou par méconnaissance. Mais donner la vie et assumer la responsabilité d’un enfant ne peut plus et ne doit plus être le fruit du hasard.
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Aux yeux de certaines femmes, l’islam représente le paroxysme du sexisme. Ainsi, voyez-vous le port du voile comme une insulte à tous les combats des femmes, une forme de recul des libertés des femmes les plus touchées par les inégalités sociales ? Stevy Mahy. Pour moi la vraie liberté est de donner à l’autre le choix. Le port du voile quand il est posé comme un acte personnel ne pose en aucun cas un recul des libertés mais rentre dans le cadre de la liberté individuelle. Je pense qu’il faut faire attention à notre vision euro-centrée et parfois infantilisante, on parle trop souvent à la place de ces femmes. La question devrait être posée aux concernées, est ce qu’elles se sentent opprimées ? Karine Gatibelza. Mon éducation m’a appris la tolérance et le respect des autres. On peut ne pas être en phase avec certaines pratiques sans les juger. Je ne suis pas une féministe dans l’âme. Je suis moi, avec mes forces et mes faiblesses. Et, je demande à ce que ce soit respecté, donc je respecte ceux des autres. Ainsi, dès lors que le port du voile est un choix, je n’y vois pas d’inconvénients. Je n’ai pas de connaissance du Coran et beaucoup trop d’observateurs s’engagent dans des analyses. Lesquelles sont vraies ? Lesquelles sont fausses ? Je ne sais point. Mon seul regret est que dans ces sociétés, l’inégalité homme femme est trop présente. Alors oui, sexisme à son paroxysme. Nadine Ramin. Toute religion qui entend disposer du corps de la femme, lui dicter sa conduite, la soumettre, la punir, tandis que l'homme a tous les droits, me révulse. Concernant l'islam et le port du voile, je pense que la femme musulmane qui choisit librement de porter le voile, sans le faire sous la contrainte de son mari ou de sa famille, n'est en rien privée de liberté, tant que cela reste son choix personnel. Je ne pense pas du tout que l'islam soit le paroxysme du sexisme. Par contre l'extrémisme religieux sous toutes ses formes - y compris chez les catholiques et les protestants -, oui.
Existe-t-il en Guadeloupe une force féministe ? Nadine Ramin. Sans doute. Je pense spontanément à Lucette Michaux-Chevry. Cette dame était la figure politique qui a bercé ma jeunesse et incarne un tempérament incroyable. Marie-Josée Pérec, Laura Flessel, de nombreuses chefs d’entreprises ou organisatrices d’événements que j’ai eu le plaisir de rencontrer ces dernières années, incarnent à mon sens un féminisme positif qui veut construire et non revendiquer. La solitude est-elle le prix à payer pour être une femme libre ? Stevy Mahy. C’est le mythe de la femme libre, mais seule avec ses chats. La liberté peut faire peur à certains et plaire à d’autres. La liberté attire un nouveau type de personnes, on est peut-être moins entouré mais mieux. Nadine Ramin. Honnêtement ? Je pense que oui. J’aime les hommes forts et charismatiques. Mais je m’aperçois que peu d’hommes noirs assument une femme forte, ayant de l’aura et qui se réalise à leur côté. Il faut souvent qu’elle soit loin derrière. Ou alors, qu’à un moment, elle soit juste totalement à leur service ou à leurs dépends... Nous les femmes pardonnons tant aux hommes leurs erreurs, tromperies et autres. Mais à l’inverse, on ne nous passe pas la moindre faute. C’est tellement dommage. J’aime à croire que les hommes comme Barack Obama, Will Smith ou Denzel Washington, sachant s’engager et faire équipe avec leur femme en les valorisant, n’existent pas qu’aux États-Unis. En tout cas, je l’espère. Karine Gatibelza. À chacun de trouver son ou ses alliés. Être entourée ne signifie pas être prisonnière. La détermination et les rêves doivent être partagés dès lors qu’on s’assure d’être entourées des bonnes personnes.
‘‘ [...] je m’aperçois que peu d’hommes noirs assument une femme forte, ayant de l’aura et qui se réalise à leur côté. Il faut souvent qu’elle soit loin derrière.’’
Aujourd’hui en France, nous assistons à une nouvelle forme de féminisme «l’afro-féminisme», tentant, enfin, de répondre à la fois au racisme et au sexisme. Est-il en effet difficile d’être femme et noire ? Stevy Mahy. Cela me fait sourire, ce prisme euro-centré teinte toutes nos réflexions. Si l’afro-féminisme est récent cela voudrait dire que nos mamans n’étaient pas concernées par leurs droits ? On parle d’afro féminisme déjà dans les années 70, Angela Davis en est l’une des figures emblématiques. On a c’est vrai beaucoup parlé du féminisme porté par les femmes blanches, cela ne veut pas dire que le combat féministe n’existe pas chez les non blanches depuis longtemps. Je trouve effectivement qu’il est compliqué d’être une femme et noire de surcroît. Nadine Ramin. Difficile, je ne pense pas. À partir du moment où on se connaît, on s’accepte et on s’aime telle que l’on est, tout est possible. L’histoire de la femme noire n’a pas été tendre. Que ce soit pendant l’esclavage, mais encore aujourd’hui où son corps est parfois brutalisé, souillé et utilisé comme arme de guerre. Mais je pense que nous nous réapproprions, notre beauté naturelle (mouvement nappy), notre fierté que ce soit dans le monde du travail ou de la société, et nous refusons de courber l’échine sous le poids des préjugés que l’on veut nous imposer.
Pourquoi est-ce si important que les femmes et les hommes soient sur un pied d’égalité ? Karine Gatibelza. Il y a d’abord une réponse éthique : c’est une question de droits fondamentaux, celui de ne pas dépendre de quelqu’un. Et puis il y a également une réponse utilitariste. Si l’on veut parvenir au développement socio-économique d’un pays voire d’un territoire, il faut que les femmes y prennent toute leur place. Le féminisme du 20ème siècle s’est beaucoup battu pour la liberté individuelle ou l’égalité devant la loi. Puisque cette bataille est en grande partie gagnée, à quoi ressemble le féminisme du 21ème siècle ? Quelles sont ses revendications ? Stevy Mahy. On reste encore dans une société dont les règles et usages ont été érigés par des hommes, il y a forcément des restes, des diktats. Je pense que le combat d’aujourd’hui est d’assumer qui on est peu importe son genre. Nadine Ramin. Le féminisme du 21e siècle serait pour l’égalité sentimentale... Dans le monde du travail, les choses bougent, sur le plan légal aussi. Pour moi, la meilleure des revendications féministes envers nos « chers » hommes serait : « traitez-nous comme vous auriez aimé être traité en retour », et tout sera très simple...Car au fond, le féminisme est une utopie. Il n’y a pas lieu de faire des clans mais plutôt de fonctionner en symbiose. FOCUS F.W.I - 35
LA BOÎTE DE PANDORE
CHLOREDECONE EXIGEONS JUSTICE, TRANSPARENCE ET VÉRITÉ. Par Harry J. Durimel | Avocat-Porte parole de CELV – Illustration AFP
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e chlordécone est un pesticide faisant partie des organochlorés. C’est une substance très stable, qui se dégrade difficilement et qui s’accumule durablement dans les sols et les graisses. Cette molécule, dont la dangerosité était connue, a été commercialisée légalement en France entre 1981 et 1990 sous le nom de Curlone. Durant de nombreuses années, ce produit antiparasitaire de lutte contre le charançon a été utilisé par les producteurs de bananes de Martinique et de Guadeloupe. Alors que l’usage du chordécone a été définitivement banni en 1990 en France métropolitaine, les préparations à base de chlordécone n’ont été interdites d’usage dans nos deux régions qu’en 1993, suite à deux arrêtés ministériels qui ont autorisé les importateurs des Antilles à continuer à vendre et utiliser du chlordécone pour écouler leurs stocks. À aucun moment, les autorités concernées par l’homologation, le contrôle, l’utilisation, la prévention et les risques ne se sont inquiétés des conséquences auxquelles le chlordécone expose l’Homme, en dépit des nombreuses études et rapports alarmants à ce sujet. Résultats : des sources d’eaux de captage ont été polluées par ce produit et des végétaux sont contaminés, plus particulièrement les légumes racines (dachine ou madère, malanga, igname, patate douce…etc). C’est pourquoi, le 23 février 2006, les associations Union des consommateurs, S.O.S Environnement Guadeloupe, l’Union des producteurs agricoles de la Guadeloupe, soutenues activement par Les Verts Guadeloupe, ont déposé plainte contre X afin que les responsables de la pollution au chlordécone qui affectent les sols et la santé de la population de la GUADELOUPE soient identifiés et sanctionnés. Les conséquences de cette grave pollution sont à la fois sanitaires, économiques et écologiques. Les résidus de chlordécone sont présents dans de nombreux produits agro-alimentaires. Le chlordécone est "un perturbateur endocrinien" et classé "cancérogène potentiel" par l'OMS depuis 1979. De nombreuses études ont été publiés sur les risques sanitaires liés à la contamination au chlordécone : cancers, malformations congénitales, infertilité, problèmes neurologiques ou encore système immunitaire affaibli. L'une des conséquences de l'exposition au chlordécone est le risque 20% plus élevé de développer le cancer de la prostate. Ce lien de causalité est mis en exergue dans l'étude épidémiologique de l'INSERM, menée par les Professeur Pascal BLANCHET et le Docteur Luc MULTIGNER et publiée dans un rapport intitulé « KARUPROSTATE ». En Guadeloupe, l’Etat n’a jamais mis en place un dispositif permettant concrètement de satisfaire à l’exigence de transparence et de traçabilité, définie par l’article L.214-1-1 du Code de la consommation comme la procédure permettant de connaître l’origine des produits ainsi que les conditions de leur production et de leur distribution . Plutôt que d’interdire de manière absolue la consommation de produits « chlordéconés », les autorités françaises on instauré la réglementation dite des LMR (limites maximales de résidus). Arrêtée après avis de l’AFSSA, cette
réglementation autorise la consommation de « doses journalières admissibles » de chlordécone, comme l’expliquait fort bien le remarquable documentaire de Marie-Monique ROBIN sur ARTE, le 17 mars 2011, « Notre poison quotidien ». L'Etat a failli à sa mission de santé publique qu’il tient de l’alinéa 11 du Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 qui précise « la nation garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs » Outre les conséquences sanitaires de la pollution au chlordécone, il y a aussi indéniablement son impact économique.Désormais, les terres dont les agriculteurs sont propriétaires sont devenues impraticables pour certaines cultures et ont incontestablement perdu de la valeur. Certains élevages aquacoles en eau douce ont dû cesser de commercialiser leur production. Il en résulte un préjudice considérable pour ces acteurs économiques. Il en est de même des pêcheurs qui voient leur espace maritime fortement réduit par l’interdiction de la pêche côtière au large des communes polluées de la Basse-Terre. Faillites et désespoir règnent dans ces secteurs économiques. En 2011, on estime que 6.500 hectares de terrain qui ont porté des bananiers en Guadeloupe (zone sud de la Basse-Terre) et 14.500 hectares en Martinique (Nord-Est), sont encore contaminés par ce produit, d'après les chiffres de la Direction générale de la santé (DGS), coordinateur interministériel du Plan d'action Chlordécone. Grâce à la mobilisation des écologistes et des agriculteurs, notamment, il faut reconnaître que quelques avancées, notamment en termes de recherche agronomique, environnementale et biomédicale , ont été impulsées par l’Etat, malgré une faible coordination. Malgré ces molles avancées, les associations d’écologistes et certains agriculteurs poursuivent leur combat, avec l’appui de Caraïbe Ecologie – Les Verts Guadeloupe (CELV), devant le Juge d’instruction du Pôle santé du Tribunal de grande instance de Paris, contre les responsables publics et privés de cette vaste contamination. Dans ce domaine judiciaire aussi, beaucoup de petits pas ont été accomplis dans notre quête de Vérité et de Justice. Ainsi, après nous être battus victorieusement pour faire reconnaitre notre plainte recevable, nous avons obtenu que le Juge d'instruction finisse par ordonner une expertise afin d'éclairer sur l'état des connaissances sur la toxicité du chlordécone à l'époque des dérogations à l'interdiction accordées pour la Guadeloupe et la Martinique entre 1990 et 1993. Et aux termes de leurs deux rapports, les experts MULTIGNER et NARBONE font la démonstration que les gouvernants et les vendeurs de chlordécone savaient, ou ne pouvaient ignorer les conséquences néfastes et séculaires de cette molécule pour l'environnement et les êtres humains, car ces connaissances étaient publiquement disponibles et accessibles. Face à l'inertie des autorités judiciaires françaises, qui peinent à s'auto-juger, nous avons lancé une pétition qui a recueilli un millier de signatures sur le net et nous l'avons introduite devant la Commission des Pétitions du Parlement européen qui l'a jugée recevable et a saisi la Commission européenne afin que des investigations soient menées quant aux manquements commis par la France dans la prévention et la gestion de cette catastrophe écologique et sanitaire. FOCUS F.W.I - 37
IMPACT DU CHLORDECONE
SUR LES MILIEUX
AQUATIQUES Par Marie Robert | Parc National – Illustrations Marie Robert et Axel Rousseau
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a présence de pesticides dans les cours d'eau de Guadeloupe a été découverte au début des années 2000. D'une utilisation passée ou présente, ces pesticides se retrouvent dans l'eau de nos rivières après avoir été épandus sur nos cultures et lessivés par les pluies tropicales. Ces molécules transitent ainsi du sol à la rivière. Trois de ces molécules se retrouvent régulièrement dans les analyses d'eau effectuées par l'Office de l'eau Guadeloupe dans des concentrations supérieures à la concentration autorisée au titre de la directive cadre sur l'eau1. Il s'agit de la dieldrine, du lindane et du chlordécone. Toutes ses substances appartiennent à la famille des pesticides de type organochlorés. Toutes ses molécules sont toxiques pour les organismes aquatiques et très persistantes dans le milieu. Le chlordécone est le produit le plus rémanent et sûrement le plus dangereux pour les poissons et crustacés de nos rivières. Utilisé en grande quantité dans les plantations bananières pendant une vingtaine d'année, c'est environ 300 tonnes de produit qui ont été déversés sur les sols antillais. Contrairement aux autres pesticides qui polluent les milieux naturels et qui sont progressivement éliminés, le chlordécone se caractérise par un très faible degré de dégradation biotique et abiotique. Ceci est du à sa grande stabilité physique et chimique : il est peu soluble dans l'eau et très faiblement volatile. Il préfère donc se stocker dans des endroits qu'il affectionne comme les matières organiques des sols ou les sédiments des rivières. Cette stabilité physique de la molécule rend compte de sa persistance dans les sols des Antilles. Un modèle d'élution du chlordécone établi en 2004 met en évidence que trois kilos de chlordécone épandus par hectare et par an ne s'éliminent totalement qu'au bout de 7 siècles. Le chlordécone s'élimine donc très lentement des sols, et la concentration dans l'eau y est 10 000 à 200 000 fois moins élevée, mais il n'en reste pas moins présent. Comme ce produit est hydrophobe, il va préférer se stocker dans les chairs, les graisses et le foie des animaux aquatiques. Plusieurs études ont mises en évidence cette biocontamination, c'est à dire les capacités du vivant à retenir les éléments polluants dans son organisme. La biocontamination par le chlordécone est importante. Cette molécule, peu dégradée par l'animal, se retrouve progressivement accumulée à des valeurs dépassant de beaucoup les valeurs de concentration dans l'eau. En fonction de l'espèce, de son régime alimentaire et des caractéristiques de son habitat, la concentration en chlordécone peut être jusqu'à 16 000 fois supérieure à la concentration dans l'eau.
Prélèvements de pattes de Macrobrachium carcinus par un agent du Parc national pour une étude de l'Université des Antilles sur le chlordécone dans les populations de ouassous de Guadeloupe.
Cette biocontamination est accentuée par le cycle biologique particulier des espèces aquatiques des Antilles. Nos poissons et nos crevettes sont des espèces migratrices au même titre que l'anguille. C'est à dire qu'ils ont autant besoin d'eau douce que d'eau salée pour permettre le renouvellement des générations. En général, les adultes vont pondre leurs œufs en haut des rivières, proche de la source. Ces œufs vont descendre le cours d'eau avec le courant pour atteindre au bout de quelques heures à quelques jours l'embouchure. Le plus souvent, Ils atteignent le bas de la rivière sous forme de larves et vont y trouver la nourriture nécessaire à leur croissance : le zooplancton. Après plus d'une dizaine de stade larvaire, le juvénile remontera le cours d'eau jusqu'à la source. Il passera ainsi plusieurs semaines à plusieurs mois en aval de la rivière où la concentration dans l'eau de chlordécone est la plus importante et où sa source primaire de nourriture est également contaminée. C'est à ce stade de leur vie, pendant leur développement, que les individus vont accumuler le plus la molécule. Une étude récente (2016) démontre l'effet de la chlordécone sur le système hormonal d'une crevette commerciale Macrobrachium rosenbergii, espèce cousine des ouassous des rivières. L'augmentation du chlordécone induit une diminution de l'hormone stéroïdienne déclenchant les mues chez les crustacés et entraîne ainsi une inhibition de l'activité de l'enzyme permettant la dégradation du squelette extérieur des crevettes. Connaître le mécanisme de cette perturbation endocrinienne nécessitera des études supplémentaires mais cette étude prouve que le chlordécone a un bien impact réel sur la croissance des crustacés en bloquant les mues de celle-ci. Cette étude confirme les observations faites par les agents de terrain du Parc national de la Guadeloupe ou de l'Office de l'eau Guadeloupe lors des prélèvements en rivière, où les femelles de crevette grainée (portant des œufs) sont de très petite taille , équivalente à celle d'un juvénile. La biocontamination engendre un risque sanitaire pour les consommateurs de ces ressources aux Antilles. Pour limiter ce risque, un arrêté interministériel du 30 juin 2008 fixe la concentration maximale autorisée dans les parties comestibles des produits venus de pêche en eau douce à 0,02mg/kg. Cet arrêté est complété par un arrêté préfectoral interdisant la pêche en vue de la consommation humaine ou animales ainsi que la commercialisation en vue de ces mêmes fins sur un certain nombre de cours d'eau en Guadeloupe renseignez vous auprès de votre mairie. FOCUS F.W.I - 39
CETTE JEUNESSE QUI GRONDE. #IlsValentMieuxQueÇa Par Ken Joseph et Salomé.B - Illustration Carlos Moreno.
« Si je reçois le mandat du pays d’être le prochain président, je ne veux être jugé que sur un seul objectif : […] est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu’en 2012 ? Je demande à être évalué sur ce seul engagement, sur cette seule vérité, sur cette seule promesse ! (…) Ce n’est pas un engagement à la légère que je prends. » C’était le 22 janvier 2012 au Bourget, le candidat François Hollande s’adressait à une jeunesse « trahie, sacrifiée, abandonnée, reléguée» et proclamait : « C’est pour la jeunesse de notre pays que je veux présider la France. »
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t pourtant, quatre ans après son ascension à l’Élysée, les Français sont peu nombreux à estimer qu’il a tenu cette promesse. En effet, selon un sondage Elade pour les « Echos », Radio Classique et l’Institut Montaigne, 95 % des Français estiment que la situation des jeunes ne s’est pas améliorée depuis le début du quinquennat. Dans le détail, pour 58 % des personnes interrogées son sort s’est dégradé et n’a pas évolué pour 37 % des sondés. Un désaveu sans appel qui pourrait compromettre ses ambitions de réélection pour 2017. François Hollande n’est pourtant pas resté inactif sur le front de la jeunesse depuis son arrivée à l’Elysée. Revalorisation des bourses étudiantes, emplois d’avenir (150.000), contrats de génération (même s’ils se sont révélés un échec), encadrement des stages, relance de l’apprentissage, le forfait mineur contraception, élargissement du service civique, création de la « garantie jeune » … Malheureusement ces mesures « n’ont pas été perçues par les Français ou leurs efficacités n’ont pas été démontrées » explique Yves-Marie Cann, le directeur des études politiques d’Elabe, car elles ont été occultées dans un premier temps par quelques reculs symboliques comme l’abandon du récépissé de contrôle d’identité ou encore de la déchéance de nationalité. Mais le bilan disparaît surtout derrière l’immense paravent du chômage. En effet, avec un taux de chômage de 24,6 % chez les jeunes de moins de 25 ans, supérieur à celui de la moyenne de la zone euro (21,6 %) et bien plus élevé que celui de l’Allemagne (7,1%) ou du Royaume-Uni (13,6%), il n’est pas trop difficile d’attiser le méconten-
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tement contre le gouvernement en place et le patronat. Toutefois, si le chômage s’est nettement moins aggravé pour les moins de 25 ans que pour les autres catégories de la population ces quatre dernières années, l’accès au marché du travail reste toujours aussi difficile pour les jeunes, et les emplois précaires sont encore plus d’actualité que par le passé pour ceux qui démarrent dans la vie active. D’autre part, notons que l’âge moyen d’obtention du premier CDI a reculé de 22 à 28 ans entre 1992 et 2016. D’après une étude conduite en 2014 par les sociologues Camille Peugny et Cécile Van de Velde 45 % des 1825 ans imaginent que leur vie sera pire que celle de leurs parents : le pessimisme envers l’avenir et le sentiment de frustration sociale sont bien le lot commun de toute une génération. Et à moins d’un an des présidentielles de 2017, un collectif d’association dresse un bilan plus que décevant pour François Hollande : 23 % des 18-25 ans vivent sous le seuil de pauvreté ; 24 % sont au chômage ; 30 % déclarent ne pas avoir de complémentaire santé ou ne pas savoir s’ils en ont une… Tels sont quelques chiffres pointés dans le rapport du collectif « Pour un big-bang des politiques jeunesse », à l’origine d’un appel au candidat Hollande, fin 2011. « Il y a eu beaucoup d’effets d’annonce, des dossiers épars, mais pas de politique globale ni de trajectoire concrète vis-à-vis de la jeunesse », dénonce une des porte-paroles du collectif. Comme l’explique Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d’économie, les jeunes d’aujourd’hui vivent une existence différente de celle qu’ont connue leurs aînés. Car si cette génération précédente savait pouvoir compter sur la sécurité de l’emploi, pouvait espérer se marier jeune, devenir propriétaire et prendre une retraite en bénéficiant d’une sécurité raisonnable, les jeunes d’aujourd’hui ne peuvent qu’espérer le contraire. À moins que l’économie enregistre de meilleures performances, ces derniers seront suivis tout au long de leur vie par l’insécurité de l’emploi. En somme, les jeunes d’aujourd’hui entrevoient le monde sous l’équité intergénérationnelle. En attendant l’heure du jugement, en 2017, la jeunesse manifeste par milliers contre la réforme du Code du travail. C’est-à-dire contre la politique de François Hollande. Cette crainte du chômage et l’inquiétude manifestée face au projet de loi El Khomri renvoient à une réalité vécue par beaucoup de jeunes. Bilan : La jeunesse reste sacrifiée, abandonnée et reléguée.
#ilsValentMieuxQueÇa « C’est absurde que les jeunes aient peur de cette loi. Ce sont eux les victimes de cette hyper-précarité, de ces CDD, de ces stages (...) Cette loi est faite pour que les jeunes (...) puissent rentrer plus facilement sur le marché du travail en étant en CDI », a déclaré la Ministre du Travail Myriam El Khomri, soulignant « qu’aujourd’hui, le système ne protège pas les jeunes ».
C
entrée sur le contrat de travail, cette loi ne concerne pas directement et immédiatement les jeunes, contrairement au CPE en 2006. Pourtant, l’opinion des jeunes est déjà bien tranchée sur ce projet de loi, car selon un sondage Oboxa pour le « Parisien » 78 % des 18-24 ans y sont opposés. Mais, pourquoi des jeunes manifestent-ils alors qu’ils ne sont pas spécifiquement concernés par cette réforme ? Selon Mathieu, 18 ans et en classe de terminale au Lycée Gerville Réache : «Cette mobilisation n’est pas uniquement contre la loi El Khomri, mais contre l’évolution du quinquennat de François Hollande. Dans ce texte, ce qui me déplaît vraiment, ce sont les points qui descendent les salariés : les licenciements, les heures supplémentaires moins payées... Je me dis que si c’est ça mon futur, je n’en veux pas. Je ne
veux pas être une machine plus tard. Je ne veux pas qu’on décide à ma place et c’est pour ça que je suis dans la rue.» Certains sociologues l’attestent : une partie de la jeunesse joue contre son camp. C’est parfaitement exact. Mais il faut bien admettre que les pétitions contre la réforme tombent sur un terreau fertile avec un taux de chômage élevé même avec une baisse de 1,6 % enregistrée en mars dernier. Et pour cause, un texte qui vise à élargir le rôle des accords d’entreprise a bien peu de chances d’être reçu favorablement dans leurs rangs… Ces jeunes connaissent la précarité ou s’apprêtent à la connaître, alors quand on leur parle de flexibilité, ils sont fortement enclins à entendre précarité. C’est une erreur grave, mais qui s’explique. Et quand ces mêmes jeunes entendent des patrons fort bien rémunérés ou des universitaires sans problème de carrière leur expliquer qu’une protection excessive des gens ayant un CDI encourage les entreprises n’ayant aucune certitude sur le niveau futur de leur activité à préférer embaucher en CDD ou en intérim, et qu’en conséquence, il serait préférable d’assouplir la législation, ils ont fortement tendance à penser qu’une certaine élite tient d’abord à préserver ses privilèges, voire à accroître ses gains à leur détriment. Si ces jeunes ne sont pas concernés de façon spécifique par la loi El Khomri, sauf par une disposition sur l’apprentissage qui permettrait de faire passer la journée de travail des apprentis de 10 à 12 heures, l’ensemble des mesures contenues dans la loi vont toucher les jeunes, comme les autres. Et pour cause, toutes les dispositions qui affaiblissent la position des salariés, comme celles qui concernent le paiement des heures supplémentaires ou bien les conditions de licenciement, vont les concerner. Et il est donc normal que les jeunes FOCUS F.W.I - 41
s’en préoccupent. De plus, il existe une forme de précarité spécifique aux jeunes. 86 % des embauches se font aujourd’hui en France en contrat précaire. Or 700.000 jeunes arrivent tous les ans sur le marché du travail… Ils sont donc les premiers à subir la précarité. En période de plein-emploi, les entreprises trouvent normal de payer la formation des jeunes. Mais dans une période de chômage de masse, elles considèrent qu’elles n’ont pas besoin de payer cette formation. Elles exigent de l’expérience à l’embauche. Et elles rejettent donc sur les jeunes l’obligation de financer eux-mêmes leur formation, à travers une période où ils doivent enchaîner des emplois précaires. Par ailleurs, les jeunes seront également concernés par le plafonnement des indemnités aux prud’hommes. Car ceux qui auront réussi à être recrutés seront en situation de protection affaiblie. Il faut rappeler que cette mesure a trait aux licenciements abusifs, sans cause, ce qui ne concerne qu’une petite partie d’entre eux. Le changement signifie que l’arbitraire patronal pourra s’exprimer sans limite dans ces caslà, même si tous les employeurs ne sont pas des patrons arbitraires, bien sûr. Et pour un jeune, la protection prévue par la loi sera moindre car l’indemnité envisagée dans la loi augmente avec l’expérience. On retrouve donc aujourd’hui, chez les jeunes, le même genre de sentiment qu’à l’époque du CPE (le contrat première embauche). Le gouvernement fait la même erreur. On se retrouve en période de difficultés macroéconomiques. Mais nous nous sommes imposés de revenir trop rapidement à l’équilibre budgétaire à travers le pacte européen de stabilité et de croissance de 2012. Alors, faute de pouvoir relancer l’économie, on s’attaque à la protection des salariés. Or le niveau d’emploi n’a pas de lien avec cette protection, comme le montrent toutes les études. L’emploi dépend du niveau d’activité de l’économie. Et avec peu de croissance, on détruit forcément de l’emploi, quel que soit le Code du travail.
LE PLAN DE LA DERNIÈRE CHANCE
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a priorité aux jeunes, c’est… maintenant. D’une colère à l’autre, réformer, donner un coup de pouce, calmer cette jeunesse, cette génération désabusée de la parole politique. Un coup de bluff. Un bout de gras - 400 millions d’euros- pour faire taire cette jeunesse. Mais est-il encore possible après ce « tout-rien » de donner un sens aux actes politiques, à ces appâts de fin de mandature? C’est en pleine fronde contre le projet de réforme du Code du travail, que Manuel Valls entouré de sa jeune garde - Myriam El Khomri, ministre du travail et de Najat Vallaud Belkacem- a annoncé une enveloppe de 400 millions d’euros pour répondre aux inquiétudes de la jeunesse française. « Avec le plan présenté aujourd’hui, le gouvernement continue de mobiliser des moyens exceptionnels et en même temps d’inscrire son action dans la durée. Pas pour éteindre une contestation, le sujet n’est pas là », a déclaré le Premier ministre, deux jours après une nouvelle manifestation contre la loi travail. « Il ne s’agit pas de modifier ou de faire évoluer la loi travail », a encore affirmé Manuel Valls. « Celle-ci est dans sa phase parlementaire et le travail conduit par le Parlement (...) est de très grande qualité ». Mais « la France se doit d’écouter la jeunesse », a souligné le Premier ministre, faisant valoir que cette interpellation « s’adresse bien sûr à l’État, mais également aux partenaires sociaux, qui sont responsables de nombreux dispositifs d’appui ou d’accompagnement ». « Elle s’adresse d’une certaine manière à toute la société. » Parmi ces mesures, on retrouve principalement : 42 - FOCUS F.W.I
Une aide à la recherche du premier emploi : coût budgétaire en année pleine 130 millions d’euros. Un effort sur les bourses du secondaire et du supérieur: coût de ces trois mesures 65,5 millions d’euros. Plus de places en section de technicien supérieur (STS) : cela représentera 120 millions d’euros sur cinq ans. Accès simplifié à la CMU-C : coût de la mesure 15 à 20 millions pour 30.000 à 50.000 jeunes concernés. Coup de pouce à la rémunération des apprentis, qui coûtera 80 millions d’euros en année pleine, sera financé par l’Etat. Un droit universel à la garantie locative pour les moins de 30 ans, le coût de cette généralisation est évalué à 100 millions d’euros pour 300.000 jeunes par an. Il ne pèsera pas sur le budget de l’Etat puisqu’il sera supporté par Action Logement ( le 1% logement). Au final, six mesurettes coûteuses, dont certaines sont intéressantes (celles à destination des boursiers et des apprentis) et d’autres sont clairement fumeuses (accès CMUC pour les jeunes de 25 ans en rupture avec sa famille ) mais qui font tout sauf aller au cœur du problème qui est le chômage des jeunes ! Dans la plupart des quartiers dits prioritaires de la politique de la Ville, le taux de chômage des jeunes grimpe au dessus des 50 % alors qu’en même temps, un million d’offres d’emploi restent chaque année sans réponse, la plupart du temps pour absence des qualifications professionnelles recherchées. Le vrai drame du système social français, c’est bien qu’il privilégie, avec ses statuts très protecteurs des salariés, celles et ceux qui ont un emploi par rapport à ceux qui en sont privés : les jeunes et les chômeurs. Le chômage des jeunes est au cœur de la précarité qui frappe nos jeunes en les empêchant de construire leur vie professionnelle, mais aussi affective et familiale. Le candidat à la primaire de la droite François Fillon a dénoncé un recul : « Au lieu de sortir le carnet de chèques pour amadouer les manifestants, le gouvernement ferait mieux de réformer vraiment le marché de l’emploi. Les deux millions de jeunes qui ne sont ni au collège, ni en formation, ni dans un travail ne sont pas place de la République, mais à la porte de Pôle emploi. Ces jeunes attendent des actes forts pour libérer le travail ! Pour les sans diplôme, les chômeurs, les perdus du Code du travail qui se cassent les dents sur la rigidité de notre système, il faut un big-bang économique et social et pas des mesures cosmétiques. » Ainsi se dessine en creux la politique de l’emploi pour les jeunes qu’il faudra mener lors de l’alternance de 2017 : arrêts des contrats aidés dans les collectivités locales, soutien massif à l’apprentissage (l’Allemagne a quatre fois plus d’apprentis que la France ), transfert complet de l’apprentissage de l’Éducation Nationale aux entreprises et aux Régions et baisse complète des cotisations patronales pour les emplois des jeunes. Chantier considérable et prioritaire. S’il fait mine de garder le cap avec en tête les présidentielles de 2017, François Hollande a déjà pu entendre le désordre de cette jeunesse qui descend dans les rues avec l’idée d’une révolution rappelant mai 68. Mais s’il juge légitime que la jeunesse veuille s’exprimer et dire son mot, il sait déjà qu’il devra répondre en 2017 à cette jeunesse fuyarde, voguant vers les extrêmes et qui sombre dans le chaos des crises successives. Et pour faire face à cette jeunesse tout comme son prédécesseur, François Hollande tente de rattraper le temps du début du quinquennat en lançant des réformes espérant étouffer le hurlement saisissant de cette jeunesse qui s’efforce de se dégager de cette mêlée. Son crédo ? Réformer jusqu’au bout, dans un pays miné par le chômage, par la rupture du dialogue social et le discrédit des politiques. 49-3 ou rien...
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LA GRANDE INTERVIEW
JEAN-PHILIPPE
COURTOIS
Porte-parole du Collectif des Incorruptibles et Conseiller Régional de la majorité, il fait partie de ces jeunes qui forment la nouvelle garde du Président de Région. Récemment nommé à la tête de l’école de la Deuxième Chance, Jean-Philippe Courtois compte bien faire de ce dispositif un outil de proximité et un atout majeur pour la formation et la réinsertion des jeunes. Propos recueillis par Ken Joseph – Photographe Guillaume Aricique 44 - FOCUS F.W.I
« LA FORMATION fait partie des budgets qui ont été renforcés. Le président Chalus tient à démontrer PAR CE GESTE LA PRIORITÉ donnée à la jeunesse du pays.» Aux dernières régionales, vous aviez signé un tandem avec Joël Beaugendre l’actuel maire de Capesterre-Belle-Eau en faveur d’Ary Chalus. Ainsi, allez vous continuer à combattre la politique de ce dernier ou vous taire en guise de service rendu ? En clair, avez-vous abandonné vos ambitions pour la commune ? S’engager en politique nécessite qu’on le fasse avec abnégation et volonté de servir l’intérêt général. Lors des dernières élections régionales, la municipalité conduite par Joel Beaugendre et moi-même avons fait le choix de faire cause commune autour d’un programme et d’une équipe rassemblée autour d’Ary CHALUS. L’objectif pour nous était de dénoncer une pratique de politique politicienne archaïque qui veut qu’un exécutif régional néglige les municipalités qui sont de famille politique différente de la sienne. En faisant cela l’ancien président de région a délibérément sacrifié le développement économique de Capesterre au détriment de communes gérées par des socialistes. Aujourd’hui élu, il revient de ma responsabilité de travailler en bonne intelligence dans l’intérêt de Capesterre Belle Eau. Etre un opposant stérile n’a jamais fait avancer ni améliorer la condition de ceux qui nous entouraient. Ma fonction de conseiller régional me confère l’obligation de démontrer ma capacité à proposer et à réaliser, pour ma commune et pour la Guadeloupe.
tissage et de débouchés. Aussi, la collectivité régionale doit être ambitieuse dans son approche du développement économique et pouvoir projeter son territoire dans les 20 ou 30 prochaines années. Pour ce faire, son schéma de formation doit pouvoir préparer le demandeur à répondre aux attentes immédiates du chef d’entreprise mais aussi aux emplois de demain. Les acteurs économiques, seuls à pouvoir créer des emplois en nombre, doivent pouvoir s’appuyer sur la collectivité régionale et l’État afin d’être accompagnés dans leur structuration et leur implantation sur de nouveaux marchés. L’État dépense 32 milliards d’euros par an pour la formation professionnelle. Pourtant, les résultats ne sont pas à la hauteur des investissements. Peut-on parler de gâchis ? Vis-à-vis de cet investissement, il revient d’analyser de façon spécifique comment il s’est décliné dans chaque région. L’offre et la demande étaient-elles corrélées aux spécificités de chaque territoire ? Les attentes du monde économique, seul pourvoyeur d’emplois, étaient-elles bien prises en compte ? La volonté de l’État de se recentrer autour des régions démontre la nécessité de territorialiser les actions en faveur d’une politique de la formation efficiente.
Fin février 2016, la Guadeloupe comptait 64 370 (cat A, B et C) chômeurs dont 7 260 jeunes de moins de 25 ans. Quelle analyse faites-vous de ces chiffres ? Il s’agit de chiffres intolérables. Nous ne pouvons imaginer un territoire tel que la Guadeloupe avec un chômage aussi important. Ces chiffres cachent en réalité, la détresse de familles entières et la perte de confiance en l’avenir pour bon nombre de nos jeunes. L’emploi a été au cœur du programme de la liste « changez d’avenir » qu’a conduit Ary CHALUS. Aujourd’hui, les orientations budgétaires démontrent la volonté du président de région de faire de l’emploi sa priorité (émargement au plan 500 000 formations, accompagnement de l’agriculture et de la pêche, restructuration du plan régional de la formation, …)
Que pensez-vous du gouvernement lorsqu’il annonce un plan de formation pour 500 000 chômeurs ? Il revient, effectivement de souligner que l’accès à la formation ou la capacité pour un chômeur de repenser son projet professionnel peuvent être des atouts. Ce plan a le mérite de permettre à la collectivité régionale de repenser son offre de formation en tenant compte des spécificités de son territoire. Il permet aussi aux différents organismes de formation de mutualiser leur ingénierie pour un meilleur suivi en termes d’offres et d’accompagnement du demandeur d’emploi. L’objectif singulier de celui-ci est d’offrir une formation aux demandeurs peu qualifiés. Car, la clé de leur insertion ou retour à l’emploi se situe au niveau de leur capacité à justifier d’une qualification. Leur formation les rendra éligibles aux doléances des chefs d’entreprises.
D’un point de vue régional, quels sont les verrous au retour à l’emploi ? Aujourd’hui, nous avons besoin d’une région stratège. C’est-à-dire d’une collectivité au sein de laquelle, chaque euro dépensé est un euro utile. La collectivité régionale a débuté une concertation avec les organismes de formation dans l’optique de mettre en lumière les secteurs les plus porteurs. Nous devrons renforcer les passerelles entre les différents organismes devant prendre en charge le demandeur d’emploi afin de sécuriser son parcours en termes d’appren-
Justement, comment jugez-vous la coproduction entre l’État et les collectivités sur le plan de formation de 500 000 chômeurs ? La loi Notre a permis de clarifier l’organisation globale autour de la formation en permettant à la région de piloter la politique de formation sur son territoire. L’Etat et la région doivent marcher main dans la main afin d’enrayer le chômage. Le plan 500 000 doit être vu comme la première étape d’une politique encore plus volontaire basée sur la concertation et la prise en compte des adaptations nécessaires pour chaque région. FOCUS F.W.I - 45
« S’IL Y A UNE COMPÉTITION ÉLECTORALE QUI DEVRAIT S’IMPOSER À MOI, JE PENSE QU’IL S’AGIRAIT DES ÉLECTIONS MUNICIPALES À CAPESTERRE-BELLE-EAU. » Quels sont les défis qui attendent la Guadeloupe pour améliorer la formation professionnelle des demandeurs d’emploi ? De nombreux défis nous attendent ! Dans un premier temps, il est indispensable de vulgariser les dispositifs qui existent afin de pallier à la méconnaissance de leurs attributions. En second lieu, il faut répondre au fait que les demandeurs ont de plus en plus de mal à pousser la porte des institutions. Il faut que nous arrivions à faire venir les dispositifs directement à eux sur les « bik ». L’objectif est de recréer un lien de confiance. Et, dans le cadre du plan régional de la formation, la région propose de mettre en place des passerelles entre les dispositifs afin de baliser le parcours du demandeur d’emploi. Il nous faut matérialiser l’impérieuse nécessité de collaboration entre ceux-ci (ER2C, Guadeloupe Formation, URMA, …) pour une meilleure prise en charge. Vous êtes depuis le mois de février dernier, le Président de l’école de la Deuxième Chance. Pouvez-vous nous expliquer le rôle et la fonction première de cet établissement ? L’ER2C fait partie d’un dispositif national qui accueille les jeunes de 18 à 25 ans sortis du système scolaire depuis plus d’un an sans diplôme ni qualification. L’ER2C a pour vocation d’inculquer les notions de base aux demandeurs d’emploi (français, mathématiques, informatique, lutte contre l’illettrisme et anglais) en leur octroyant le statut de stagiaire de la formation afin de préparer leur remise en parcours. A cette remise à niveau, est couplé un accompagnement spécifique pour chaque jeune afin de définir ses choix et orientations professionnelles. Des immersions en entreprise sont prévues durant le cursus afin de renforcer les connaissances, de confirmer ou modifier les orientations professionnelles du stagiaire et de lui permettre de connaitre le fonctionnement réel d’une entreprise. Les Écoles de la deuxième Chance, sont-elles des tremplins pour l’emploi des jeunes ? L’ER2C prépare le jeune à une insertion ou une réinsertion. Sous l’impulsion de la collectivité régionale conduite par Ary CHALUS, l’ER2C a pris pour orientation d’ouvrir son panel de formation, 46 - FOCUS F.W.I
d’innover afin que l’orientation proposée aux stagiaires répondent soit à la possibilité d’une poursuite vers une formation diplomante ou à un emploi immédiat. L’ER2C a la capacité d’accompagner les stagiaires vers la création de leur entreprise ou vers des emplois directs. L’ER2C dispose d’un service de suivi post-école afin d’accompagner tous ceux qui seraient arrivés à la fin de leur cycle vers un emploi ou l’approfondissement de leur projet de vie. Aucun stagiaire ne quitte le dispositif en étant livré à lui-même. Plus globalement, comment comptez-vous rendre cet outil plus attractif pour les jeunes ? Et comment jugez de l’efficacité de ce dernier ? Aujourd’hui, il nous faut tendre à vulgariser cet outil. Il est indispensable d’en faire la publicité afin que le plus grand nombre d’entre nous connaisse ses attributions. L’objectif à court terme est que l’ER2C devienne un outil de proximité. Pour ceci, il faudra se rendre au contact du public qu’elle vise, grâce à une équipe devant sillonner les lieux où se rassemblent les jeunes. Chaque année, nous disposons du chiffre qui correspond aux sorties positives. Soit le nombre de jeunes qui a trouvé un emploi, créé son entreprise ou poursuivi son cursus par une formation. L’objectif donné aux services de l’ER2C est de faire croitre ce chiffre chaque année. L’objectif que j’ai proposé aux services est que nous passions de 33% à 50% d’ici 2017. La pression sur les budgets des Écoles de la deuxième chance, ne conduit-elle pas à sélectionner des formations de qualités moindres et moins ciblées sur l’objectif de qualification et donc d’emploi durable ? De la condition faite aujourd’hui aux jeunes dépend la Guadeloupe de demain. Même dans le cadre de restriction budgétaire, nous ne pouvons faire d’économie sur la formation. L’objectif premier, demeure pour nous la construction du projet professionnel du jeune. Nous devons tout mettre en œuvre afin de répondre à ses attentes. Lors du vote du budget, la formation fait partie des budgets qui ont été renforcés. Le président Chalus tient à démontrer par ce geste la priorité donnée à la jeunesse du pays.
Avez-vous tous les leviers vous permettant de mener à bien votre politique de formation ? Bien évidemment, j’évolue avec la feuille de route qui m’a été donnée par le président Chalus. C’est-à-dire que je peux compter sur la dynamique impulsée par la collectivité régionale afin d’atteindre ces objectifs. De plus, l’ER2C a la grande chance de disposer d’un personnel qualifié et consciencieux. J’y ai rencontré des hommes et femmes qui aiment leur travail et qui par-dessus tout aiment la jeunesse guadeloupéenne. De plus, dans ma mission de gestion de l’ER2C, je suis accompagné d’un conseil d’administration dévoué à la cause des jeunes en difficultés. Ensemble, nous pourrons relever le défi. Chaque année, 140 000 jeunes sortent de notre système éducatif sans aucun diplôme ni qualification. À votre avis, faudrait-il s’inspirer des Pays-Bas et du Royaume-Unis en rendant obligatoire la formation pour les jeunes « décrocheurs » ? IL faut effectivement repenser l’approche du système scolaire initial. Je pense qu’il faudrait généraliser la mise en place des unités d’enseignement professionnel. Ceci, permettrait, dans un parcours dit classique de vérifier le choix professionnel par des immersions en entreprise soit sous forme de stage ou d’alternance. Ceci, lutterait contre le décrochage scolaire tout en permettant de valider l’application des connaissances théoriques. Selon vous, ne faudrait-il pas ouvrir les écoles de la deuxième chance au plus de 25 ans ? La Guadeloupe dispose déjà d’une habilitation lui permettant d’accueillir les jeunes jusqu’à 30 ans. Mais, il se pose effectivement la problématique de l’accueil des plus de 30 ans et surtout des moins de 18 ans. Car, plus tôt, nous pourrions agir et moins grandes seraient les difficultés de la remise en parcours! Une vraie réflexion doit être lancée pour notre territoire en matière de remise à niveau dans l’optique de porter des solutions au plus grand nombre. Les contrats aidés s’adressant aux jeunes ne sont-ils pas des « trappes à chômage » ? Pour éviter cela, il faut que le contrat aidé soit utilisé dans toute sa
dimension. Il faut veiller à ce que le volet formation soit mis en place afin que l’utilisateur puisse jouir d’un réel apprentissage. De plus, des perspectives doivent être aussi offertes car, comme l’a défendu Ary Chalus, en sa qualité de député, il faut que nous puissions tendre à pérenniser ces emplois dans les entreprises ayant la capacité de les consolider. Grâce à son intervention à l’Assemblée Nationale, nous disposons aujourd’hui de la possibilité de les transformer en CUICAE. Donc, de prolonger la présence du jeune dans l’entreprise. Les entreprises, en « préférant » la tranche d’âge des 35-45 ans, n’excluent-elles pas a priori les jeunes ? La réalité économique veut que les entreprises se tournent généralement vers un public porteur d’une certaine expérience professionnelle. Ce qui peut être pour eux un gage en termes de maitrise et de connaissance du monde de l’entreprise. Afin de pallier à cet effet, il faut que nous puissions vulgariser l’alternance. Ce qui permettrait aux plus jeunes de justifier d’un savoir-faire et d’une autonomie. Croyez-vous que la politique puisse œuvrer à une transformation sociale ou est-elle impuissante ? Les hommes politiques ont la capacité d’influencer le quotidien mais aussi l’avenir de leurs concitoyens. Je crois en une politique faite d’audace et de conviction, permettant ainsi de dépasser toutes les barrières qui seraient un frein à l’épanouissement de la population. La volonté, la détermination et l’ingéniosité doivent être les catalyseurs souscrivant à mobiliser tous les dispositifs existants pour ainsi porter des solutions. L’élu est le garant des intérêts de sa population Serez-vous candidat aux législatives de 2017 ? Aujourd’hui, je suis un conseiller régional concentré à 200% sur ses responsabilités. Il m’a été donné la chance de devenir un élu et je ne saurai gâcher cette chance en me dispersant. Je souhaite profiter de cette opportunité afin de démontrer aux Guadeloupéens et aux Capesterriens ma capacité à réaliser et à impacter leur quotidien. S’il y a une compétition électorale qui devrait s’imposer à moi, je pense qu’il s’agirait des élections municipales à Capesterre Belle Eau. Donc, d’ici là, j’espère que j’aurai déjà fait mes preuves afin que ma candidature s’impose comme une évidence pour les Capesterriens. FOCUS F.W.I - 47
L’AIR DU TEMPS
LA COURSE CONTRE
LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE. Par Ken Joseph - Carole De Lacroix – Illustration Cédrick Isham Calvados. Sources : Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique, l’Ademe Guadeloupe.
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epuis des millénaires, le climat de la Terre varie selon les époques et les lieux. Les changements observés s’étalent généralement sur des longues périodes qui atténuent la perception que l’homme peut en avoir à un moment donné. Au cours des dernières décennies cependant, les changements climatiques semblent s’être accélérés. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que le public s’interroge sur la réalité de ces changements, leurs causes, leurs devenirs et, plus encore, leurs conséquences immédiates et lointaines sur les modes de vie, la santé, les écosystèmes et l’économie. Il y a beaucoup d'informations disponibles à propos des changements climatiques. La plupart des gens associent le phénomène à la pollution industrielle, aux variations de température, et à l'échappement de voiture ; ils comprennent un peu ce qu'Al Gore ( une vérité qui dérange -2006 ) a tenté d'expliquer mais quand on leur demande d'expliquer le problème qu'éprouve la santé de la planète, en termes simples, ils ne savent pas quoi dire. En une phrase, le réchauffement de la planète est ce qui arrive quand l'atmosphère, couche isolante qui protège nos vies, devient une suffocante couverture tissée de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre qui retient la chaleur. Mais comment expliquer cela ? Quand la terre est heureuse et en santé, elle jouit d'une douce chaleur de l'étoile qui rend la vie possible, le soleil. Alors qu'une partie de sa chaleur rebondit dans l'espace, une petite portion reste près de nous, dans l'équilibre fragile des gaz qui composent notre atmosphère. Cette couche isolante est ce qui rend la vie sur terre possible. Sans elle, la terre ne serait qu'une autre roche glacée voyageant dans l'espace. Le dioxyde de Carbone (CO2) est le gaz le plus important dans cette couche isolante. On retrouve du CO2 un peu partout sur la planète : dans les plantes, les roches, et dans notre corps. Nous perturbons l'équilibre isolant de la planète quand nous dégageons du CO2 en trop grande quantité et trop vite, que ce soit en utilisant des combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz), en coupant des arbres, en labourant la terre et les océans et (oui!), en expirant (plus de sept milliards d'êtres humains expirent, ainsi que des milliards d'animaux que nous élevons pour notre nourriture). Lorsque nous perturbons l'équilibre atmosphérique qui stabilise le climat, nous pouvons observer d'extrêmes conséquences à travers le monde. C'est comme un thermostat qui disjoncte, et ne fonctionne 48 - FOCUS F.W.I
plus du tout comme il devrait. Notre mince, quoique confortable, couche d'isolation est maintenant une épaisse couverture qui piège et garde la chaleur. Le résultat : le réchauffement de la planète. L'atmosphère d'aujourd'hui contient 32 % de dioxyde de carbone de plus qu'au début de l'ère industrielle. Les niveaux de méthane et de dioxyde de carbone sont plus élevés qu'ils ne l'ont été depuis un demi-million d'années. Les changements climatiques modifient les régimes météorologiques à long terme. Et, cela a déjà commencé. Les températures globales moyennes ont augmenté de 0,6 degrés Celsius depuis 1900, et l'hémisphère nord est substantiellement plus chaud qu'à n'importe quel autre moment depuis les 1000 dernières années. Inondations, canicules, cyclones, fonte des glaciers… Les manifestations du dérèglement climatique sont déjà bien tangibles. Comme le monde entier et le reste des Outre-Mer, la Guadeloupe est entrée dans l’ère de la réalité des changements climatiques. Les cinq îles de l’archipel font maintenant face à des événements météorologiques extrêmes. Si aucun de ces événements ne peut être lié seul aux changements climatiques, leur multiplication et leur intensité croissante sont le signe d’une nouvelle réalité climatique. Une variabilité climatique plus grande est aussi un signe que les changements climatiques sont entrés dans nos vies. Quelques-uns de ces phénomènes reflètent la nouvelle réalité climatique qui nous affecte tous : acidification des océans, mort blanche des coraux, recrudescence des espèces envahissantes, érosion des plages et des traits de côte, dégradation des mangroves, élévation du niveau de la mer (par exemple la Darse de Pointe-à-Pitre) … D’autre part, le suivi de Météo-France montre que la température moyenne a augmenté de 1,5°C depuis 1965 aux Antilles (résultat étudié en Martinique), et que le nombre de tempêtes tropicales et d’ouragans est passé de 8,5 par an en moyenne sur la période 1982/1995 à 15 par an en moyenne sur la période 1995/2012. Autre exemple : en 2005, où la température des eaux marines de surface a dépassé 29°C pendant plus de 6 mois. Ces dernières années, des équipes de chercheurs ont émis l’hypothèse que le changement climatique pourrait être l’une des causes de l’explosion de certains virus pandémiques. Les derniers en dates : Zika, H1N1, Ebola, Chikungunya…, car avec le changement climatique l’habitat des animaux change, mais aussi leur cycle de migration ou de reproduction. Ainsi, certains animaux qui vivaient uniquement dans des zones humides, ou des zones forestières ne trouvent plus leur habitat naturel et se déplacent dans des zones où ils n’allaient pas il y a 20 ou 30 ans.
Soumise au climat tropical, à un régime d’alizés, aux cyclones associés et sensibles aux inondations, les îles de Guadeloupe sont particulièrement vulnérables aux conséquences attendues du changement climatique. L’élévation certaine des températures (de 2° à 5°C à l’horizon de l’an 2100) auront probablement pour conséquence : une probable intensification des phénomènes cycloniques, accès à l’eau potable difficile, disparitions de certaines espèce animales et végétales, des inondations plus fréquentes, destruction de zones habitables par des tempêtes et inondations, une intensification de l’érosion des sols, et des mouvements de terrains et de surcroit une élévation probable de la mer de 35 à 80 cm d’ici à l’an 2100. Sa vulnérabilité est amplifiée par son insularité et la concentration de ses activités sur le littoral. Notons que notre dépendance énergétique reste un facteur à haut risque, car plus de 90 % de l’énergie que nous consommons est importée et d’origine fossile (pétrole, charbon, gaz). La contribution d’un Guadeloupéen au réchauffement climatique ne cesse de croître et a désormais rattrapé la contribution d’un français vivant dans l’hexagone (environ 7 tonnes de CO2 émises par habitant et par an). La réduction des consommations des combustibles fossiles doit constituer une priorité pour la Guadeloupe en raison de la hausse annoncée du prix du pétrole et l’augmentation de la consommation d’électricité et de carburant, couplée à une démographie positive. Tous ces phénomènes – extrêmes – dus au changement climatique ont mis et mettront à mal nos modes de vie. Les implications socio-économiques du changement climatique pour la région sont en effet nombreuses. Les vagues de chaleur qui risquent de se multiplier affecteront directement les populations humaines. Le secteur écono-
mique le plus dynamique et durable de la Guadeloupe étant le tourisme; la dégradation des coraux et l’érosion des plages peuvent avoir un impact fort sur ce secteur directement dépendant de l’agrément du paysage naturel. La fréquence des cyclones et leurs impacts sur les infrastructures d’accueil pourraient menacer l’activité touristique. Dans le cas d’une élévation du niveau de la mer, la submersion des zones basses pourrait entraîner des conflits d’intérêt pour l’utilisation des ressources (foncier, ressources en eau). Le déplacement des structures et des populations vers l’intérieur des terres aura probablement une incidence indirecte forte sur la biodiversité. Le changement climatique en Guadeloupe pourrait aussi présenter un risque pour la santé publique. L’augmentation de la température de l’eau des étangs et rivières pourrait non seulement accroître la prévalence de la bilharziose, une maladie parasitaire infectieuse transmise par un insecte vecteur, mais aussi renforcer d’autres maladies existantes telles que la dengue, et favoriser l’arrivée de nouvelles maladies. Enfin, les activités agricoles et d’élevage pourraient être fortement affectées par le changement climatique. Les variations de température et de pluviométrie pourraient aboutir à des modifications importantes des usages des sols et entraîner des interactions nouvelles entre écosystèmes naturels et anthropisés. Face à ce constat, un devoir de mobilisation est inévitable. Une réponse au changement climatique par des processus d’adaptation et d’atténuation efficaces doit impliquer tous les acteurs : l’Union européenne, les États membres concernés, les collectivités territoriales, mais aussi les associations, les entreprises, les médias et la société civile. FOCUS F.W.I - 49
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PUBLI-REPORTAGE
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LE DÉVELOPPEMENT DURABLE COMME AMBITION DE VIE. Par Ken Joseph | Illustrations Cap Excellence
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ui, aujourd’hui, peut dire qu’il n’a jamais entendu parler de développement durable ? Si rares sont les personnes qui peuvent et savent le définir, nombreuses sont celles qui emploient l’expression pour justifier une action ou un comportement responsable et souvent écologique. « Nos sociétés compromettent de nombreuses manières l’environnement qui sera légué aux générations à venir » (MANCEBO, 2006). Voici comment François Mancebo introduit son ouvrage sur le développement durable, rattachant le concept directement à la notion d’environnement. C’est en effet à travers la conscientisation des impacts des activités humaines sur le milieu naturel qu’est née progressivement la notion de développement durable. Cette notion vise à la construction permanente d’équilibres entres les trois principaux piliers du développement que sont l’économie, l’écologie et le social. Cela afin de faire front au grand déséquilibre planétaire, influencé par l’activité humaine. Ces trois piliers du développement ont ainsi des évolutions totalement imbriquées. Il n’est donc pas possible d’en favoriser un au détriment des autres. Le débat sur le développement doit donc aujourd’hui passer du strict prisme environnemental aux interconnexions à long terme des enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Malgré certaines avancées significatives découlant d’une prise de conscience à toutes les échelles politiques, le Développement Durable trouve encore, 20 ans après son éclosion, toute sa légitimité sur nos territoires. UN ENGAGEMENT COMMUNAUTAIRE. Depuis la Conférence de Rio (1992), le développement durable est progressivement intégré aux politiques publiques, et notamment à celles relatives à l’urbanisme. Avec l’entrée en vigueur de la Charte de l’Environnement en 2005, adossée à la Constitution, il est même inscrit au rang des principes fondateurs de notre société, tout comme la Déclaration des Droits de l’Homme. Rendre attractif un territoire et privilégier la qualité de vie : tel est l’objectif premier de la Communauté d’Agglomération Cap Excellence (Les Abymes, Baie-Mahault et Pointe-à-Pitre soit 105.615 habitants selon l’INSEE) qui a fait le choix de concrétiser sa démarche de développement durable en l’appuyant sur la proposition d’une offre équilibrée dans les 3 domaines de l’environnement, du social et de l’économie. Réelle priorité de l’action politique de la Communauté d’Agglomération, le Développement Durable est l’axe transversal 50 - FOCUS F.W.I
de l’ensemble des actions menées par l’institution. Il se conjugue depuis 2008 dans les grands projets comme au quotidien et prend aujourd’hui un nouvel essor en se définissant comme un véritable socle fondateur de l’identité du territoire et de ses perspectives, notamment à travers l’Agenda 21 qui a été initié par le volet climat énergie avec l’élaboration de son PCET (Plan Climat Energie Territorial). Au regard de sa superficie et de ses champs de compétences, la Communauté d’Agglomération Cap Excellence donne une importance primordiale aux actions visant à tendre vers les cinq grandes finalités du Développement Durable : la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité, des milieux et des ressources, la favorisation de la cohésion sociale et de la solidarité, la préservation du cadre de vie et l’accentuation du dynamisme de développement selon des modes de production raisonnée. En 2015, en lançant son Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) définissant ses axes prioritaires au service du développement durable du territoire, Cap Excellence à démontré son ambition de mesurer la bonne gestion et le respect de l’équilibre entre les différentes fonctions (activités, logement, espaces naturels...). Et par son engagement sur les thématiques de l’énergie et du climat depuis sa création la Communauté d’Agglomération c’est vu décerner le label « Cap Cit’ergie » récompensant pour 4 ans le processus de management de la qualité de la politique énergie climat de la collectivité et les actions en découlant, faisant d’elle l’une des premières collectivités de Guadeloupe à obtenir ce label Européen. Dans sa démarche de Développement Durable, Cap Excellence s’illustre comme une pionnière en Guadeloupe dans les domaines du transport par la mise en place de navettes gratuites lors de manifestations culturelles et sportives, de l’assainissement par l’utilisation de matériaux recyclés (pneus broyés), de sa politique de la Ville, des marchés publics et de son fonctionnement interne. En terme d’économie, la Communauté d’Agglomération privilégie notamment la dynamique harmonieuse des entreprises en tenant compte de l’aménagement de son territoire et du tissu économique existant. En parallèle, par son Plan d’Actions Stratégiques Économiques (PASEC), elle s’engage à répondre à trois défis majeurs : renforcer l’attractivité des espaces économiques existants, favoriser la création d‘emploi dans les filières identifiées à haute densité d’emplois et faciliter l’implantation des entreprises sur le territoire communautaire. Illustration d’une volonté politique forte, la concrétisation d’équipements structurants d’envergure dans les secteurs de la culture, du sport, de la formation, de l’emploi ou du commerce témoigne d’ores et déjà de la vitalité de cet engagement.
PUBLI-REPORTAGE
RENFORCER L’ATTRACTIVITÉ DU TERRITOIRE
Mais les grands défis de cette dernière restent notables, notamment sur les sujets d’eau potable, de la gestion des déchets ménagers, du tri sélectif, dans l’attractivité de son territoire, de la cohésion sociale, l’habitat, de l’équité intergénérationnelle, de la préservation des ressources environnementales et biodiversité. À titre comparatif la Cacem, communauté d’agglomération du centre de la Martinique (Fortde-France, Le Lamentin, Saint-Joseph et Schoelcher) se démarque de toutes les communautés d’agglomération des DFA notamment en matière de gestion des déchets, de la propreté urbaine, de la surveillance de la qualité de l’air, dans la gestion de la distribution de l’eau et surtout dans la maîtrise de l’énergie et le développement des énergies renouvelables. Elle est d’ailleurs la première Communauté d’Agglomération des DOM à avoir signé un contrat ATEnEE (Actions Territoriales pour l’Environnement et l’Efficacité Énergétique) avec l’Europe par le biais de l’ADEME en 2004. Cette démarche a permis d’intensifier la mise en cohérence de la politique menée en matière d’environnement et d’impulser une dynamique de développement des énergies renouvelables et de maîtrise de l’énergie. Ainsi, pour transformer durablement son rôle, ses actions et ses modalités d’intervention au titre du développement durable, Cap Excellence devra mettre en œuvre un certain nombre de mesures à caractère structurel.
FOCUS SUR L’ÉCOQUARTIER DE LOUISY MATHIEU Le quartier de Louisy Mathieu se situe sur le territoire de la ville des Abymes. Il fait parti des quartiers d’intérêt national présentant des dysfonctionnements urbains importants. Entre remontée des eaux usées, inondations, odeurs nauséabondes, prolifération de rongeurs, dégradation du foncier… Les habitants vivent dans des conditions précaires à fort risque sanitaire et humain surtout quand on sait que les 18 bâtiments de la Résidence du même nom ne sont pas aux normes antisismiques. Notons que depuis le passage du Cyclone Hugo en 1989, les premiers travaux de rénovation qualifiés de cache-misère par les habitants n’ont été engagés qu’en 2012. Mais comment expliquer que ce quartier présentant des atouts et des potentialités indéniables en raisons de son environnement culturel (université, complexes sportifs de Bas du Fort, Mémorial Acte…), économique (quartier touristique de la Marina) et environnemental n’ai jamais bénéficier d’une politique urbaine efficiente ? Pourtant, ces atouts pourraient lui permettre de devenir un pôle d’activité majeur de l’agglomération Pointoise.
de démocratie participative. Il est difficile d’en donner une définition précise et concise, puisque l’une des caractéristiques fondamentales de l’écoquartier est d’être un ensemble de solutions adaptées à un contexte local. De façon générale un écoquartier est un quartier urbain qui s’inscrit dans une perspective de développement durable : il doit réduire au maximum l’impact sur l’environnement, favoriser le développement économique, la qualité de vie et l’intégrité sociale. En clair, il s’agit de construire un quartier en prenant en considération un grand nombre de problématique sociale, économique et environnementale dans l’urbanisme, la conception et l’architecture du quartier.
QUARTIER DE LOUISY MATHIEU
L’opération « Écoquartier de Louisy Mathieu intègre trois volets : la rénovation des bâtiments, l’amélioration des espaces publics et le traitement des eaux pluviales. Dans sa globalité ce projet a pour ambition de créer des espaces de vie durable et sécurisé et d’autre part de proposer un lieu propice au développement et au besoin des habitants. L’objectif de l’écoquartier est également d’entraîner le reste de la ville et l’agglomération dans une dynamique de développent durable par la généralisation des bonnes pratiques. Ce projet d’écoquartier est l’une des actions du plan climat énergie territoriale (PCET) et est valorisé dans le cadre de la démarche Cit’ergie de Cap Excellence. L’idée d’une ville durable est une exemplarité citoyenne et architecturale. Le coût du projet est estimé à 5 millions d’euros et devrait débuter en cette fin d’année.
Ainsi dans le cadre la Loi de programmation pour la ville et de la cohésion sociale urbaine (NPNRU), Louisy Mathieu a été inscrit dans un projet basé sur une démarche d’écoquartier visant à reconfigurer le quartier. Ce projet s’inscrit dans une démarche globale de développement durable et FOCUS F.W.I - 51
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NOTRE PLÉBISCITE,
PAR LES TOURISTES Par Vincent Tacita
97 % de touristes se déclarent donc satisfaits de leur séjour en Guadeloupe. Mieux, près de 80% de nos visiteurs se disent TRÉS satisfaits de leur séjour chez nous. Alors, on arrête l’auto flagellation ? Ou alors on continue d’égrainer les bonnes nouvelles : 95 % des touristes sont satisfaits de l’accueil de la population (seuls 2 % sont assez insatisfaits), 94% d’entre eux sont satisfaits de l’hébergement (4 % s’en déclarent assez insatisfaits) - 94 % de nos visiteurs louent l’accueil des professionnels du tourisme (même s’il existe peut être encore, le « tchip » lâché par des serveurs dans des restaurants tend à devenir une légende) et les palais étrangers se délectent toujours de nos mets : 92 % des touristes sont satisfaits de la qualité de notre restauration. Finalement, il n’y a guère qu’en matière de shopping que des efforts restent à faire, quoi que : sur ce critère, le taux de satisfaction global atteint quand même 86% ! Les 8% de mécontents peuvent quand même emprunter les lignes d’Air Caraïbes ou d’Air Antilles Express pour aller shopper à Saint-Martin, destination mieux positionnée sur le créneau du shopping...
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e quoi ces bonnes nouvelles sontelles révélatrices ? Évacuons tout de suite les facteurs exogènes : le Maghreb qui a toujours été une destination de choix pour les hexagonaux connaît depuis une dizaine d’années une instabilité qui a poussé ces derniers à se tourner vers la caraïbe, la Guadeloupe étant une des heureuses bénéficiaires de cette situation. Il n’en demeure pas moins vrai que le Guadeloupéen lambda a toujours su recevoir. Zanmi é fanmi toujou té kontan vini vizité o péyi ! Là où une petite révolution culturelle est passée, c’est sans doute dans la prise de conscience de l’importance de l’industrie touristique dans l’économie de l’île et sur le porte monnaie du Guadeloupéen. Certains l’ont fort bien compris, en proposant sur le marché nombre de meublés touristiques d’une qualité certes très disparate, mais globalement en hausse et avec des services très appréciés. À titre d’exemple, le site airbnb qui ne propose qu’une partie du stock de meublés recense aujourd’hui près de 310 logements en Guadeloupe, 57 à Marie Galante, 47 aux Saintes... 8 à la Désirade quand la Martinique recense 306 offres. Les hôteliers ne sont pas en reste. Même si le parc est vieillissant, même si l’offre en lits est très inégalement répartie sur le territoire (Gosier, Sainte-Anne et Saint-François se taillant la part du lion, tandis que la Basse-Terre et les dépendances font grise mine) certaines structures font de réels efforts pour maintenir une qualité de service de bon niveau, voir totalement se renouveler. Enfin, force est de constater que la qualité de la formation distillée par l’école hôtelière permet à ses diplômés de s’épanouir avec professionnalisme dans les structures d’hébergement ou de restauration. D’autres acteurs ont également œuvré pour attirer chez nous une clientèle plus nombreuse, plus diversifiée. Pour la 2e année de suite, l’aéroport Guadeloupe Pôle Caraïbe est bi-millionnaire à 2,1 millions de passagers en 2015, soit une croissance de 3% par rapport à 2014. Nous sommes toujours essentiellement une destination attirant les touristes venant de France hexagonale (82% des touristes y résident), mais on doit s’arrêter un instant sur le coup d’essai de Norwegian qui s’est avéré être un coup de maître. La compagnie a en effet non seulement su attirer des Nord Américains chez nous - grâce à son offre low cost - mais également provoqué une politique de coûts très serrés sur l’offre régionale proposée par Air Caraïbes et Air Antilles Express. Gageons que cette politique dynamisera le transport régional. En tout
état de cause, cette nouvelle cible de clientèle Nord Américaine s’est également satisfaite de son séjour en Guadeloupe. La compagnie nordique, pour sa part, a dores et déjà déclaré qu’elle reprendrait ses rotations low cost vers les USA lors de la prochaine haute saison touristique. Ce qui nous amène à réfléchir sur les choix à faire afin de conquérir, puis de fidéliser nos différentes clientèles touristiques. Nous savons désormais faire en matière d’accueil (même s’il y a encore des progrès à faire en termes de propreté de notre pays), mais quid des choix stratégiques ? La Guadeloupe (comme la Martinique) sont des destinations qui ne peuvent souffrir la comparaison avec les pays de la Caraïbe en matière de coûts salariaux. Les all inclusives de République Dominicaine ou de Sainte-Lucie offriront toujours des prestations à des prix imbattables si on les compare aux nôtres. La République Dominicaine a fait le choix du tourisme de masse, même si elle souhaite une montée en gamme lui permettant d’augmenter les revenus générés par le tourisme. Puisque nous savons faire en matière d’accueil, que nous disposons d’infrastructures publiques et culturelles de qualité, d’une stabilité politique et sociale (oui, même s’il peut s’agir de prophéties auto réalisatrices), de coûts salariaux très élevés, pourquoi ne pas envisager très sérieusement une montée en gamme de notre offre touristique ? En réalité, nous n’en n’avons, à terme, guère le choix. Saint-Barthélémy, Anguilla, Antigua & Barbuda ont fait, chacune pour des raisons différentes ce choix. Et elles ne le regrettent pas ! Sans leur faire injure, la Guadeloupe dispose d’atouts naturels plus nombreux et plus diversifiés. Alors qu’attendons-nous ? Qu’attendons-nous pour cesser cette dépendance au tourisme hexagonal (quand le Maghreb sera de nouveau stable, nous subirons cette fuite naturelle de touristes) et mieux nous diversifier ? Qu’attendons-nous pour nous appuyer sur notre savoir faire, reconnu par les touristes ? Nos charges sont élevées ? Montons le niveau de qualité de nos prestations ! La Guadeloupe ne dispose toujours pas d’établissement 5 étoiles : sommes nous incapables d’en assurer les prestations ? Non, aux dires de notre clientèle touristique. Kidonk, an nou fè yo dépansé plis lajan an péyi an nou ! La Guadeloupe bénéficie aujourd’hui d’un alignement de planètes: un volume de touristes croissant, de nouveaux équipements structurants, des évènements sportifs ayant boosté sa notoriété, une expertise reconnue en matière d’accueil des touristes. De nouveaux horizons s’ouvrent pour cette industrie : sachons en profiter pour changer de braquet, voir de logiciel ! FOCUS F.W.I - 53
Air Antilles vient d’annoncer une commande portant sur deux ATR neufs pour ouvrir de nouvelles lignes et renforcer le réseau existant. Elle conclut une alliance globale avec Air France et signe de nouveaux partenariats.
AIR ANTILLES,
LA CONQUÉRANTE. Par Ken Joseph et Carole De Lacroix | Illustrations Air Antilles
D
evenir la compagnie leader sur le marché régional Antilles-Guyane », telle est l’ambition affichée de la compagnie à sa création. Et Quatorze ans après, on peut dire que c’est un pari réussi. Car avec plus de 50 vols par jour, 15 destinations vers les Antilles et la Guyane et la taille de sa flotte, Air Antilles est aujourd’hui la première compagnie régionale française de la Caraïbe. Une réussite due à une stratégie de développement des plus remarquables. Et pour cause, dès sa création la compagnie a misé sur une stratégie gagnante reposant sur trois piliers : le lowcost, l’ouverture sur le marché Caribéen et une logique de partenariat et d’alliance (Air France, Corsair et Winair). Outre ces points précités, la compagnie mise également sur une politique de prix très attractive. D’autre part, elle peut aussi se vanter d’être la compagnie avec les vols les plus ponctuels et réguliers dans la Caraïbe. 54 - FOCUS F.W.I
PUBLI-REPORTAGE
BARBADE, ANTIGUA, MIAMI, PARIS. . !
LE CIEL EST GRAND OUVERT
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cteur incontournable du paysage aérien Caribéen, Air Antilles s’apprête à franchir une étape majeure de son développement pour un projet dont le cœur est au centre de la Caraïbe et avec en prime une ouverture sur la France Métropolitaine. En effet, le 3 mai dernier, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue en Martinique, la direction de la compagnie a affirmé sa volonté de confirmer sa place de leader du marché régional Antilles-Guyane. Et pour ce faire le Groupe Caire, regroupant Air Antilles et Air Guyane, vise à une accélération de son développement qui se fera par l’acquisition de deux nouveaux appareils, une refonte de son système de fidélisation, et un renforcement de ses partenariats ainsi que de ses programmes de vols. Ainsi, grâce à un investissement à hauteur de 45 millions d’euros, la compagnie fera l’acquisition de deux nouveaux ATR72-600, l’un en fin d’année 2016 et l’autre en 2017. Ces derniers lui permettront de renforcer ses lignes existantes en ayant jusqu’à 13 vols quotidiens entre la Martinique et la Guadeloupe et jusqu’à 6 vols quotidiens au départ des îles vers Saint-Martin Grand Case. Les liaisons vers Saint-Domingue (République Dominicaine) et San Juan (Porto-Rico) seront également assurées au quotidien. Les routes en coopération avec la compagnie Winair deviendront elles aussi quotidiennes, soit Pointe-à-Pitre - La Dominique (Douglas-Charles), La Dominique - Saint Martin-Juliana (Antilles Néerlandaises) et enfin Saint Martin-Juliana - San Juan (Porto Rico). Les responsables ont également annoncé l’ouverture de trois lignes :
Pointe-à-Pitre - Antigua, Fort-de-France-Dominique, Pointe-à-PitreFort-de-France - Barbade. AIR FRANCE, UN PARTENAIRE STRATÉGIQUE. Dans sa démarche de développement, AIR ANTILLES envisage de consolider son alliance stratégique avec Air France par un partage de code bilatéral. C’est en ce sens, que la compagnie franchira une étape majeure dans sa croissance en proposant une densification de son réseau avec une liaison vers Miami et Port- au-Prince dès le mois de Juillet 2016 et vers Paris à compter du 1er Septembre. L’élargissement de cette alliance permettra aux voyageurs membres du programme de fidélité E-Smiles d’Air Antilles d’accumuler des miles sur ces trois destinations. D’autre part les clients pourront utiliser leurs e-coupons sur l’ensemble de ce réseau. De plus, les passagers auront la possibilité d’avoir une carte d’embarquement de bout en bout et pourront s’enregistrer sur Internet. Ainsi, ce partenariat permettra au groupe Caire de proposer : 14 escales en Caraïbes, 5 escales en Guyane, 1 escale en Métropole. Mais le groupe Caire ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Ce dernier a également annoncé, lors de cette conférence, la signature de nouveaux partenariats : des vols en partage de code avec Corsair et Winair, et la signature d’un contrat interline avec Condor permettant aux passagers au départ de Francfort de bénéficier de leur réseau (à partir du 6 novembre Vol direct Francfort > Fort-de-France et à partir du 16 Décembre Vol direct Francfort > Pointe-à-pitre) et Hahn Air qui lui apportera une couverture mondiale des ventes. De plus afin de faciliter les déplacements dans la Caraïbe de ses voyageurs, les dirigeants ont également fait l’annonce d’un accord avec l’entreprise HERTZ visant à offrir une solution de mobilité au meilleur prix vers toutes les destinations de leur réseau commun. Ce partenariat permettra à ses clients de bénéficier de nombreux avantages dont une offre privilégiée pouvant aller jusqu’à 25 % de réduction sur les prix publics HERTZ. Positionnée dès sa création comme une compagnie low-cost, la compagnie AIR ANTILLES entend poursuivre sa politique de développement en présentant une offre de prix défiant toute concurrence, avec sa nouvelle gamme tarifaire « AIR ANTILLES The Best », s’alignant aux besoins des voyageurs. Une compagnie dans l’air du temps qui semble bien partie pour conquérir le ciel. FOCUS F.W.I - 55
LITTÉRATURE
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a chance à moi, Stéphanie St-Clair, Négresse française débarquée au beau mitan de la frénésie américaine, fut qu’à mon arrivée Harlem commençait à se dépeupler de ses premiers habitants irlandais, puis italiens, lesquels cédaient la place jour après jour, immeuble après immeuble, à toute une trâlée de Nègres venus du Sud profond avec leur accent traînant du Mississippi et leur vêture ridicule en coton de l’Alabama. Dès le premier jour sur cette terre d’Amérique, je me jurai que personne ne me marcherait plus sur les pieds ni ne me traiterait en petit Négresse. Personne ! Dans le New York des années 1920-1940, Stéphanie St-Clair connut un incroyable destin. Venue de sa Martinique natale, elle deviendra reine de la loterie clandestine, surnommée «Madame Queen» ou «Queenie» par le milieu, et affrontera avec succès à la fois la pègre noire et la mafia blanche du Syndicat du crime. Traversant avec panache toutes les époques - la Première Guerre mondiale, la prohibition, la Grande Dépression de 1929, la Seconde Guerre mondiale et le début du Mouvement des droits civiques - elle s’enrichit et devint une icône à Harlem, mais aussi dans nombre de ghettos noirs du nord des Etats-Unis. Ce roman rend justice à celle qui fut, outre une femme-gangster impitoyable et cruelle, un précurseur de l’affirmation féministe afro-américaine.
Madame Saint-Clair princesse de Harlem, Raphaël Confiant, Gallimar, 20 €.
L’allée des Soupirs Man Hortense a perdu son fils Théodore, coupeur de canne émérite, à la bataille de la Marne, pendant la guerre de 14-18. Il faisait partie du «Bataillon créole» dans lequel des milliers de jeunes soldats s’enrôlèrent pour aller combattre dans la Somme, la Marne, à Verdun et sur le front d’Orient. C’est du point de vue martiniquais que Raphaël Confiant a choisi de nous faire vivre cette guerre. Il y a donc Man Hortense ; mais aussi Lucianise, qui tente d’imaginer son frère jumeau Lucien à Verdun ; Euphrasie, la couturière, qui attend les lettres de son mari, Rémilien, prisonnier dans un camp allemand. Et, à leurs côtés, ceux qui sont revenus du front : rescapés, mutilés et gueules cassées créoles... Éloge de la mémoire brisée et sans cesse recousue, Le Bataillon créole donne la parole à ces hommes et à ces femmes qui, à mille lieues des véritables enjeux de la Grande Guerre, y ont vu un moyen d’affirmer leur attachement indéfectible à ce qu’ils nommaient la «mère patrie». L’allée des Soupirs, Raphaël Confiant, Collection Folio, 9 €.
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(COUP DE CŒUR)
HELEN OYEYEMI BOY, SNOW,BIRD
Toute l’œuvre d’Helen Oyeyemi peut se lire comme un palimpseste. Depuis son premier roman, The Icarus Girl (Bloomsbury, 2005, non traduit), composé dans sa dernière année de lycée à Londres et unanimement salué par la critique, la romancière britannique, née en 1984 au Nigeria, n’a cessé de réécrire les histoires qui la fascinent. Ainsi, c’est en lisant The Jumper Tree, de la Britannique Barbara Comyns Carr (Methuen, 1985, non traduit), une variation sur le thème du Conte du genévrier des frères Grimm, qu’Helen Oyeyemi a eu envie d’écrire Boy, Snow, Bird, son troisième roman publié en France. Le conte original met en scène deux enfants dont l’un, « vermeil comme le sang et blanc comme la neige », devient le souffre-douleur de sa belle-mère qui finit par le décapiter. « J’avais hâte d’ajouter ma propre page à ce grand livre que forment toutes les histoires de marâtre », confie Helen Oyeyemi. Dans le premier chapitre de Boy, Snow, Bird, une femme, Boy Novak, nous raconte comment elle a grandi seule à New-York, avec son père, un sordide chasseur de rats. Et comment elle fui cette ville à 20 ans. Longtemps obsédée par els codes du gothique qu’elle manie avec brio dans Le Blanc va aux sorcières, son premier roman traduit en France (Galaade, 2011), Helen Oyeyemi s’amuse à les mêler à ses autres influences. Le résultat, d’autant plus jouissif, se lit comme un jeu de piste, où l’on suit l’héroïne arrivant de nuit à Flax Hill, une petite ville de la Nouvelle-Angleterre.Pour écrire le personnage de Boy, Oyeyemi s’est inspirée de l’actrice Kim Novak, une blonde dont la part sombre fascine. Futée et déterminée, elle séduit aisément Arturo Whitman, un joaillier. L’aime-t-elle ? L’heureux élu n’a qu’un rôle décoratif ? Ce qui nous intéresse, c’est qu’il est veuf et père d’une petite fille, Snow. Chez Oyeyemi, les prénoms sont jamais donnés au hasard et, si l’on ne comprend le sens du prénom Boy que dans le retournement final, le lecteur saisit vite que Snow évoque Blanche-Neige. La première apparition de Snow, dans le salon des Whitman, est teintée d’étran-
geté. Elle est décrite comme un « enfant cygne médiévale, à ceci près qu’elle avait les cheveux les plus noirs et lèvres les plus roses possible». Surdouée et secrète, comme toutes les héroïnes d’Oyeyemi, sa blancheur fascine la famille d’Arturo Whitman – composée exclusivement de femmes. « Ce que j’aime dans les histoires de marâtres, explique Oyeyemi, c’est comment la belle-mère questionne les valeurs mises en jeu dans le conte. Blanche-Neige est appréciée parce qu’elle est gentille, blanche et pure. La marâtre a pour mission de la détruire. » Quand Bird, le bébé qu’elle met au monde, se révèle être aussi sombre que Snow est pâle, Boy devient hostile à sa belle-fille. Boy a-t-elle trompé son époux ? Les Whitman mentent-ils sur leurs origines ? La belle-mère décide d’éloigner Snow du foyer conjugal. Moment marquant de l’exil de Snow, la scène où elle ne voit pas sont reflet dans le miroir, manière pour l’écrivaine de sonder l’instabilité de l’identité. Le thème du regard traverse toute la dernière partie du roman écrite dans une veine plus réaliste. Celui que les femmes portent les unes sur les autres, mais aussi celui avec lequel la société américaines façonne les personnages. Bird a al peau foncée et, elle, personne ne veut la regarder. On apprendra que la famille d’Arturo fait partie de ces centaines de milliers de Noirs-Américains qui ont pu se faire passer pour des Blancs au début du XXe siècle. Très clairs de peau, ils ont été considérés comme tels lors de la grande migration des Afro-Américains, du Sud esclavagiste vers le Nord. Constatant qu’il était accepté à l’entrée d’un club de golf, le père d’Aruto a laissé croire. Il n’a jamais revendiqué sa blancheur, mais les autres ont décidé pour lui. Ce silence sur ces origines fait-il de lui un menteur ? L’héritage, l’identité, sont-ils affaire de sang ? Les personnages d’Helen Oyeyemi brûlent d’un seul désir : celui d’être leur propre invention. Jouant des codes, brouillant les pistes, ils ne veulent « venir » que d’eux mêmes. | BOY, SNOW, BIRD, d’Helen Oyeyemi traduit de l’anglais par Guillaume Villeneuve, ed. Galaade 308 pages, 24 €. FOCUS F.W.I - 57
MUSIQUE
RIHANNA
Iconic Queen ! ! La mégastar pop originaire des Antilles délivre « Anti », un album ultraproduit enfin à la hauteur de l’icône. Pour la première fois de sa carrière, le nouveau projet musical de Rihanna, dans une démarche moins commerciale, ne propose pas son joli minois provocateur sur la pochette. Sur un fond rouge, qui évoque le visuel du single Right Now, l’album se veut plus conceptuel et artistique. 13 titres sont proposés, tous inédits, peu de featurings, à l’exception de l’excellent morceau d’ouverture avec SZA, Consideration, et le single Work, pour lequel elle s’est associée avec Drake. Moins à la course aux tubes qu’à l’accoutumée (point de paroxysme pop comme Diamonds), la chanteuse use et abuse des sons urbains qui ont bâti son illustre notoriété (le formidable Kiss it better, l’efficace mais sans surprise Desperado, Needed me, Woo), voire RnB (Yeah, I said it ou l’interlude enfumé et pro-joint James joint, dont la musique aurait pu illustrer un album de Janet Jackson). Moins porté sur les titres langoureux, cet opus retrouve toutefois un caractère plus doux, voire pop dans la dernière partie, démontrant une construction soucieuse de cohérence. Le long morceau Same ol’ Mistakes, la perle de l’album, sert de transition entre l’urbain et la pop. Entêtant, sibyllin, il convie à un univers tant vocal que musical, où l’on se délecte de la voix de l’artiste sur une composition atmosphérique qui ravit. Suit Never Ending, titre inoffensif, au potentiel commercial élevé, et deux autres titres portés sur le vocal aux sonorités et mélodies un peu plus sixties. Belle initiative qui valorise l’évolution d’un album qui se veut construit et abouti. Une balade, proche du répertoire d’Adele clôt l’ensemble. Avec « Anti », Rihanna tient sa parole en apportant un coup de neuf à son univers musical, tout en semant des références à ses précédents succès. L’album se laisse facilement écouter. On sent l’investissement de la chanteuse et le renouveau malgré quelques petits points noirs. Comme à chaque nouvel album, Rihanna sait prendre des risques et se réinventer. On ne regrette pas l’absence de « Bitch Better Have My Money » ni de «American Oxygen ». Les titres remarquables, à retenir, sont Consideration, Kiss it better, Desperado, Love On The Brain, Higher et Close to you. Rihanna n’a jamais aussi bien chanté, et Anti est le premier album de pop commerciale à peu près digne de l’âge d’or du rap que nous sommes en train de traverser. Sur l’édition deluxe de « Anti » on y trouve trois autres titres. L’interlude « Goodgnight Gotham», « Pose » et le très sensuel « Sex With Me ». Anti, Rihanna dès 13,99€. 58 - FOCUS F.W.I
TECHNO
LA MINUTE HIGH-TECH
Les nouveautés qui nous font désirer le progrès
iPhone SE APPLE, dès 489,00€
La caméra Super 8, Kodak, dès 400,00€
Casque Audio Zik 2.0, Parrot, 349,00€
Appareil Photo E_M10 Mark II Kit Zoom Pancake, Olympus, 999,00€
Caméra Gear 360, Samsung, prix n.C
Envy 13, HP, dès 799,00€ FOCUS F.W.I - 59
MINI LA NOUVELLE
CABRIOLET
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ort d’un design plus élégant, de sa maniabilité légendaire et de sa technologie intelligente, la voilà prête pour de nouvelles aventures. Conçue pour être vue, regards admiratifs garantis ! Mais si vous souhaitez couper le souffle de vos observateurs, soyez créatif grâce à la personnalisation MINI Yours. Faites votre choix parmi une vaste gamme de teintes de carrosserie, de jantes et d’accessoires intérieurs et révélez véritablement votre style. Lorsque le temps est au beau fixe, pourquoi attendre pour en profiter pleinement ? Rapide et silencieux, le nouveau mécanisme électrique de la capote vous permet de profiter pleinement de la vue en moins de 20 secondes, et ce même en roulant. Le toit entièrement souple ouvre le champ de vos possibilités ; désormais, vous pouvez notamment opter pour le design Union Jack MINI Yours. Son toit décapotable 3 en 1 peut être relevé, abaissé ou utilisé comme toit ouvrant, offrant une ouverture d’environ 40 cm pour sentir la brise. Une MINI est bien plus qu’une voiture. C’est une MINI. C’est pourquoi la nouvelle MINI Cabrio comporte une multitude de fonctionnalités que vous ne trouverez sur aucune autre voiture. La nouvelle fonction « Rain Warner » (avertisseur de pluie), uniquement disponible avec le Pack connected XL et l’application Journey Mate, vous permet d’être informé d’une tempête, tandis que le compteur « Always Open 60 - FOCUS F.W.I
Timer » permet de mesurer la durée totale pendant laquelle la capote est restée ouverte. Un véritable compteur de bien-être ! La sophistication démultipliée. La nouvelle MINI Cabrio est tout aussi intelligente en matière d’espace. Elle dispose désormais d’un coffre de 215 litres et même plus une fois les sièges abaissés. De plus, la fonction « Easy Load » permet de relever la base du toit afin de charger et de décharger vos bagages en toute simplicité. Chargez. Abaissez la capote. Et c’est parti ! Pour son lancement, la Mini Cabrio sera disponible avec trois moteurs. La Mini Cabrio Cooper et son 3-cylindres turbo essence de 136 ch permettra d’afficher de belles performances (0 à 100 km/h en 8,8 s) tout en restant sobre à la pompe (5,1 l/100 km de moyenne selon le constructeur). Les conducteurs les plus sportifs se tourneront vers la Mini Cabrio Cooper S et son 2 litres turbo de 192 ch, tandis que les plus gros rouleurs préféreront la Mini Cabrio Cooper D de 116 ch. Tous les moteurs sont couplés à une boîte manuelle à 6 rapports. Mais Mini propose une transmission automatique Steptronic, également à 6 rapports, en option. MINI COOPER CABRIO, 136 ch À partir de 27 900€. Finition salt : bluetooth, radar de recul, phare anti-brouillard... BCA - 3 bd Marquisat de Houelbourg - 971232 Baie-Mahault T. 0590 269 775
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ROOM SERVICE
Beach Hôtel & Spa
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difié au cœur d’un parc tropical magnifique, en bord de mer, la CREOLE BEACH HOTEL et SPA est une ode au plaisir et à la sérénité dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Son emplacement idéal au cœur de l’ile permet aux hôtes de se déplacer aisément pour découvrir toutes les merveilles de la Guadeloupe. Récemment rénové dans un esprit contemporain et cosy, l’établissement 4 étoiles est doté de 276 chambres spacieuses, confortables, et lumineuses allant de la chambre classique, aux juniors suites et suites de 120 M2. Elles sont réparties en bord de mer offrant un accès direct à la plage. Dans une atmosphère calme et accueillante, Le Créole SPA vous invite à vivre une parenthèse de bien-être sur mesure. Vous pouvez ainsi découvrir les spécialités « Créole » et embarquer pour un voyage de détente inoubliable. Et si nous faisions une pause culinaire ? Dans un esprit convivial et décontracté, La Créole Beach vous propose des expériences culinaires qui marient savoir-faire français et inspirations locales. Un choix de 3 restaurants vous est proposé : La route des Epices : cuisine italienne, créole, asiatique, … Le Zawag : restaurant à la carte composée de plats savoureux, frais et modernes d’inspiration locale. Et La Case : pizzeria sur la plage. Afin de vous garantir un séjour inoubliable et soucieux d’offrir un service de qualité, un personnel dévoué mettra un point d’honneur à satisfaire le moindre souhait via les différents équipements et services disponibles. La Créole ? Une parenthèse pour se faire plaisir en famille, en couple, ou pour affaire… 62 - FOCUS F.W.I
FOCUS F.W.I - 63
SPA Offrez-vous un instant rare et inoubliable dans un espace entièrement dédié au bien-être, à la beauté et à la plénitude. La Créole SPA vous propose un éventail de soins alliant les plaisirs du corps et de l’esprit, ou beauté et bien-être se conjuguent en harmonie. Un espace unique dans un univers feutré et tamisé, dans une ambiance faite de pierres énergétiques, de couleurs relaxantes et de musiques zen pour l’esprit… Et pour le corps, des équipements qui optimiseront les soins prodigués par une équipe de professionnelles expérimentées et l’ensemble de la gamme de produits Payot réputés pour leurs vertus apaisantes et leurs efficacités. Le Spa est conçu sur 250m². Il est composé de 3 cabines de soins, 1 cabine de massage, un sauna, 1 hammam, de 2 douches d’eau froides, 1 cabine balnéothérapie, un espace de repos et 1 carbet extérieur de massage au bord de la mer. Espace fitness. Coach sur demande. À la carte de la Créole Spa nous vous recommandons le soin Exfoliation gourmande et le Rituel Douceur Essentielle, un cocktail de détente et de relaxation. En somme une invitation à la sérénité, loin du tumulte de la vie quotidienne. Ouvert du mardi au dimanche de 09H30 à 13H00 et de 14H00 à 19H30. Droit d’entrée, à prévoir. Des offres Chèques Cadeaux SPA sont disponibles : fête des mères, anniversaires ...
La Créole Beach Hôtel & Spa BP 61 | 97190 le Gosier | Guadeloupe FWI reservation@creolebeach.com T. +590 (0) 590 904 646 www.creolebeach.com La Créole Beach Hôtel & Spa 64 - FOCUS F.W.I
RHUM, RON,RUM
LA SÉLECTION, BLANC DE BLANC. DOORLY’S WHITE RUM 40%
Considéré comme un « light rum », Doorly’s White Rum est une base idéale pour tout cocktail. A la différence de nombreux rhums blancs, Doorly’s a séjourné un minimum de trois ans en fût. Par la suite, il est filtré sur du charbon, ce qui lui procure ainsi sa clarté remarquable et son goût fin. Origine : Barbade Environ 25 euros l’unité.
RHUM RHUM PMG 56%
RhumRhum est le seul rhum au monde qui est produit avec le pur jus intégral de la canne à sucre. Ce dernier est fermenté dans des cuves à température contrôlée (20/22°C) pendant sept à neuf jours. Avant l’embouteillage, RhumRhum repose une année dans des cuves inox. Expression ultime du jus de canne, RhumRhum PMG Rhum Agricole Blanc est peut-être le meilleur Rhum Blanc au monde ! Origine : Marie-Galante Environ 55 euros l’unité.
CHALONG BAY RUM - AVEC ÉTUI 40%
Avec la volonté de ramener le rhum dans le berceau originel de la canne à sucre, la distillerie Chalong Bay, créée par un couple de jeunes français, est située à Phuket. Elle est équipée d’un alambic armagnaçais âgé de quarante ans. Particulièrement aromatique et frais, le rhum qu’elle élabore constitue une véritable ode à un fruit : le litchi. Origine : Thailande Environ 42 euros l’unité.
RUM NATION JAMAICA WHITE POT STILL 57%
Célèbre pour ses rhums vieux, embouteillés pour les plus âgés sous l’estampille « suprême lord », la maison de négoce italienne Rossi & Rossi nous propose de découvrir son premier rhum blanc. Celui-ci a été élaboré par la petite distillerie jamaïcaine Worthy Park, située dans le village de Sainte-Catherine. Quand on demande à Fabio Rossi ce que son rhum blanc a de différent des autres, il répond : « De la personnalité, de la personnalité et encore de la personnalité ! ». Environ 37 euros l’unité.
L’ABUS DE L’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ À CONSOMMER AVEC MODÉRATION. FOCUS F.W.I - 65
Correspondance au Golf International
DE SAINT-FRANÇOIS
UN COMPLEXE PARADISIAQUE
P UNE EXPÉRIENCE INOUBLIABLE AU COEUR DE LA PLUS BELLE STATION BALNÉAIRE DES ANTILLES FRANÇAISES.
ensé par le célèbre architecte Robert Trent Jones, le Golf International de Saint-François constitue une vitrine emblématique de la Guadeloupe. Situé entre l’un des plus beaux lagons de la mer des Caraïbes et la mythique Pointe des Châteaux, ce complexe golfique vous promet une expérience inoubliable au cœur de la plus belle station balnéaire des Antilles Françaises que propose la ville de Saint-François. Bénéficiant d’un environnement unique que beaucoup qualifient de paradisiaque, ce lieu de haute qualité à vocation touristique et sportive s’adresse à des joueurs de tous niveaux. Ainsi, vous pourrez vous laisser guider au gré des alizés parfois capricieux sur un parcours de 18 trous qui se révèle à la fois astucieux, accrocheur mais très jouable. Qualifié d’homogène par les connaisseurs, il s’offre harmonieusement à toute la palette des coups de golf. Outre sa vocation première, le Golf est aussi un lieu où se mêle gastronomie et détente. Ainsi vous pourrez découvrir au sein de son restaurant gastronomique le Birdy, une cuisine métissée aux accents caribéens et français. Des produits frais et de qualité élaborés avec soin par le chef Hervé Guyard qui vous fera déguster ces fameuses brochettes de poissons à la sauce passion ou encore son délicieux carpaccio de bœuf. L’espace Lounge quant à lui vous permet de profiter d’un cadre exceptionnel et unique autour d’un bar design et convivial. Un espace branché qui accueille des événements réguliers : Happy-Hour, Barocca, Café Créole Blues… Le Golf vous propose également des activités tels que des cours de danses, de fitness, de gym fit, de cardio boxing ou encore de zumba le tout dans un cadre idyllique. Alors êtes-vous prêt pour cette expérience inoubliable ?
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UN SPORT INTERGÉNÉRATIONNEL Le golf est l’un des rares sports qui peut être pratiqué sans ségrégation liée à l’âge. Mais s’il existe des clubs adaptés aux enfants, la qualité de jeu d’un golfeur ne se mesure pas à sa force physique, sa taille ou encore son poids. Le Golf de Saint-François est néanmoins tourné vers l’éducation et l’apprentissage aux jeunes. Chaque année, le Golf organise ses journées « Tous au Golf de Saint- François », aux mois de juin, juillet et août, proposant des initiations gratuites et des animations ouvertes à tous. Événement incontournable : L’Open de Saint-François est devenu en six ans l’évènement golf de la Caraïbe. Organisé par TV Sport Event, ce tour professionnel européen est considéré comme le meilleur tremplin pour les golfeurs souhaitant intégrer l’European Tour.
GOLF INTERNATIONAL DE SAINT-FRANÇOIS Avenue de l’Europe 97118 Saint-François T. +590 [0]590 884 187 www.golf-saintfrançois.fr
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BEAUTY NUDE 68 - FOCUS F.W.I
Par Ken Joseph – Photographe Georges-Emmanuel Arnaud.
LA TOUCHE COUTURE A l’image d’un sac Dior, le rouge icône de la Maison laisse l’empreinte d’un chic ultime. Il habille les lèvres d’une couleur élégante et intemporelle et les enrobe d’une texture soin volupteuse au fini satiné éclatant. Rouge à lévre, Rouge Dior, 319 Trench, Dior, dès 36,00€
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L’IRRÉSISTIBLE
L’IMPÉRATIF Et la beauté devient si facile avec Clinique. Afin de faciliter la vie des femmes, Clinique présente 5 palettes composées de 8 Ombres à Paupières, à porter seules ou à mélanger entre elles pour obtenir une multitude de looks. Entre teintes mates et scintillantes, laissez libre court à votre imagination et jouez avec toutes les nuances de couleurs pour des looks élégants, des plus subtils aux plus intenses. Une palette de luxe réunissant huit ombres à paupières polyvalentes pour le jour comme la nuit. Palette Wear Everywhere, Clinique, 43,00€
LE BUZZ
En un instant, Noir Couture Volume étoffe les cils avec un volume impressionnant et précis . Noir Couture Volume, Givenchy, 35,00€
L’INNOVATION NARS présente le Velvet Matte Skin Tint 30 Satisfaction instantanée. Application sans effort. Protège et parfait la peau avec un fini doux et mat. Sans huile. Tient toute la journée. 12 teintes mondiales. Transforme immédiatement et à long terme l’apparence de la peau. La forme sphérique unique de cette poudre, se compresse comme un coussin, offrant une sensation lisse comme du velours et une application incroyablement confortable. Velvet Matte Skin Tint SPF30/PA+++, Nars, 38,00€
Ce blush sensation poudre de soie s’applique en voile léger pour un éclat naturel. Il galbe et sculpte le visage grâce à des réflecteurs lumineux. La technologie True Vision™ offre un impact couleur maximal. Une couleur vibrante et multidimensionnelle, une brillance magnifiée. Blush Pure Color, Estee Lauder, 40,00€
AVANT PREMIÈRE Un vernis embellisseur et protecteur conçu pour laisser éclater des couleurs vibrantes. Résistant, fin et ultra brillant, le film appliqué offre un résultat laqué et absolument homogène. Le Vernis, 504 Organdi Chanel, 25,00€
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Richelieus plates-formes en cuir synthétique Stella Mc Cartney, 750€
PLATES-FORMES AUDACIEUSES Imprimés graphiques contrastants, découpes subtiles, ces modèles audacieux de plates-formes seront parfaitement associés aux teintes neutres et tissus légers du moment.
Sandales plates-formes en cuir et en résille Marni, 630€
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Sandales plates-formes en néoprène et cuir Marni, 630€
Richelieus plates-formes en toile de coton Stella Mc Cartney, 765€
CHLOÉ, SAC PORTÉ ÉPAULE EN CUIR ET EN DAIM, DREW SMALL, 1 590,00€
SOPHIA WEBSTER, SAC À MAIN EN PVC IMPRIMÉ IZZY, 375,00€
Oh my BAG !!!
BALENCIAGA, SAC PORTÉ ÉPAULE, 545,00€
FENDI, MINI PEEKABOO FASHION SHOW, 2700,00€ FOCUS F.W.I - 71
Le Jardin secret Photographe Éric Corbel | Stylisme Ken Joseph | Réalisation Mike Matthew. Mise en beauté Make Up Box | Hair Ja d’Hair by Janet Benoit | Lieu La Créole Beach & Spa Modèles : Juliette Alimanda, Lionel Laurendot, Océane Bélénus, Rainer Boucard et Sophie Corvo
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Maillot de bain 2 pièces matelassé avec armatures Golden Girl, Moana Boutique. Collier Ethnique, Ochun Fashion Design. Manchette ‘’Croisette’’, APM Monaco, Grain d’Or. FOCUS F.W.I - 73
Maillot de bain 1 pièce Bustier matelassé avec armatures Golden Girl, Moana Boutique. Collier Ethnique, Ochun Fashion Design. Bracelets or 18 carats froissé et amethyste, froissé et turquoise, Grain d’Or. 74 - FOCUS F.W.I
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Slip de Bain, Opaline Lingerie. Montre V6-44-GT-CDUK-AG, B.R.M, Grain d’Or.
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Short de Bain, MCS. Montre Cerruti 1881, Grain d’Or.
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Boucles d’oreilles citron, Mango. Maillot de Bain 1 pièce Bustier, Rommane. 78 - FOCUS F.W.I
Veste graphique, Jour et Nuit. Collier O’Fee ‘’Idole’’ Logo XL Or blanc pavé 18 diamants blancs. Collier APM Monaco ‘’Campanella’’. Bague APM Monaco ‘’Je t’aime ‘’, Bague APM Monaco ‘’Ensorcelée’’ et Bague APM Monaco ‘’Graphique’’, Grain d’Or.
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Short de Bain, Opaline Lingerie. Montre Calibre de Cartier, Grain d’Or.
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Maillot de Bain 1 pièce bustier, Apparences. Joncs argent bicolore Tête de panthère rhodiée, Montre Lively, Calvin Klein, Grain d’Or. Maillot de Bain style body à manches longues, Apparences. Boucles d’oreilles, Ochun Fashion Design. Montre Mini Kerry, Michael Khors, Grain d’Or. FOCUS F.W.I - 81
CA VA FAIRE MALE 82 - FOCUS F.W.I
Sandales en cuir, Dries Van Noten, 350,00€
LE VESTIAIRE
Sandales en cuir, Saint-Laurent, 625,00€
Sandales en cuir, Thom Browne, 425,00€
Sandales en cuir, Dolce & Gabbana, 345,00€
Sandales en cuir, Bottega Veneta, 440,00€
Sandales en daim, Brioni, 640,00€
Sandales en cuir grainé, Valentino, 480,00€ FOCUS F.W.I - 83
DIOR, Chiffre Rouge C05.
LOUIS PION, Montre Nato.
PROMENADE
HORLOGÈRE CARTIER, Montre Drive.
MONTBLANC, Timewalker Urban Speed Automatique e-Strap. 84 - FOCUS F.W.I
Eau de Toilette Mr, Burberry, dès 86,00€ les 100 ml
Eau de Toilette ck2, Calvin Klein, dès 70,50€ les 100 ml
Eau de parfum Bleu de Chanel, Chanel, dès 132,90€ les 150 ml
LES AS DU GROOMING
Cette année, haro sur les splashs glacés trop testostéronés – pas chics. La fraîcheur 2016 est subtile et contrastée. Ce qui est à la fois plus élégant et nettement plus attirant. Un mix d’insolence et de sex-appeal, chevillé à de solide goût pour le classicisme.
Eau de Parfum Hugo Man Extreme, Hugo Boss, dès 74,50€ les 100 ml
Eau de Toilette Gentlemen , Only Parisian Break, Givenchy, dès 78,50€ les 100 ml
Eau de Cologne Fahrenheit, Dior, dès 94,00€ les 125 ml
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fu cruise Photographe Éric Corbel | Stylisme Ken Joseph | Réalisation Mike Matthew. Mise en beauté Make Up Box | Hair Ja d’Hair by Janet Benoit | Lieu La Créole Beach & Spa Modèles : Juliette Alimanda, Lionel Laurendot, Océane Bélénus, Rainer Boucard et Sophie Corvo
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Cardigan jaspé coton et Bermuda structuré coton, Mango. Mocassins, Serge Blanco. Polo doux coton égyptien, Bermuda structuré coton et Ceinture en cuir tressée, Mango.
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Combinaison short noire et Ceinture en Wax, Ochun Fashion Design. Boucles d’oreilles, Mango. Manchette, Idem Ò Carré. Bracelet Or 18 carats froissé quartz rose et Bague Or 18 carats froissé quartz rose, Grain d’Or. Pantalon sarourel, Glam Ethnik. Collier, Les Créateurs Antilles. Haut en Wax et Jupe longue, Ochun Fashion Design. Bracelets en Bois, Apparences. Boucles d’oreilles ‘‘Pomme Cannelle’’ Or 18 carats, Grain d’Or. Robe Créole by Denis Devaed, Fleur de Canne. Short en Wax et Ceinture en Wax, Ochun Fashion Design. Collier, Kaimit. Boucles d’oreilles création ‘‘Oiseau en Cage ‘‘ Or 18 carats, Jonc acier ‘‘Open Return’’ et Jonc Clos ‘‘Somptuous’’, Calvin Klein, Grain d’Or.
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Robe virginale, Intime Séduction. Collier Ethnique, Idem Ò Carré.
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Robe en dentelle, Jo Boutique. Collier, Ochun Fashion Design. DD wax by Myriam Maxo, Les Créateurs Antilles. Jonc acier ‘‘Open Return’’, Grain d’Or. Robe en maille, Les Créateurs Antilles. Boucles d’oreilles, Ochun Fashion Design. FOCUS F.W.I - 91
Chemise Liberty et Pantalon slim fit gris, Serge Blanco. Montre Aviation Grande Date, Bell&Ross, Grain d’Or. Chemise Liberty et Pantalon slim fit noir, Serge Blanco. 92 - FOCUS F.W.I
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Polo doux coton égyptien, Bermuda structuré coton et Ceinture en cuir tressée, Mango. Mika noir.
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Robe Vanity imprimé jaune, Intime Séduction. Sandales, Jour et Nuit. Robe jaune, Intime Séduction. Sandales, Mango. Collier, Showroom B. FOCUS F.W.I - 95
Robe Terry à rayure, Intime Séduction. Boucles d’oreilles, Mango. Veste Café à rayure, Jour et Nuit. Jupe mi-longue, Intime Séduction. Boucles d’oreilles, Mango et Manchette, Showroom B. 96 - FOCUS F.W.I
Veste, Intime Séduction. Top en coton et Pantalon fluide, Jour et Nuit. Boucles d’oreilles, Showroom B.
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CARNET D’ADRESSES APPARENCES Galeries de Houelbourg - ZI Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 418 644
MAKE UP BOX Imm. Technopolis 2 - ZI Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 810 495
GRAIN D’OR Centre commercial Milénis 97139 Les Abymes T. 0590 480 102
MANGO Centre commercial Destreland 97122 Baie-Mahault T. 0590 418 644
IDEM Ò CARRÉ 14 Centre St Jhon Perse 97100 Pointe-à-Pitre T. 0590 468 555
MOANA BOUTIQUE 4 rue Barbes 97100 Basse-Terre T. 0590 814 216
INTIME SÉDUCTION La Darse - Derière Forum Caraibes 97100 Pointe-à-Pitre T. 0590 229 418
OCHUN FASHION DESIGN 14 Centre St Jhon Perse 97100 Pointe-à-Pitre T. 0690 426 462
JA D’HAIR ET VOUS ? Hôtel Auberge de la Vielle Tour 97190 Le Gosier T. 0590 842 323
OPALINE LINGERIE Centre commercial Jardi Village 97122 Baie-Mhault T. 0690 909 095
JO BOUTIQUE Bd de Houelbourg - ZI Jarry 97122 Baie-Mhault T. 0590 867 334 36 avenue Hegesippe Ibene 97180 Sainte-Anne T. 0590 887 832
ROMMANE C.C Géant Casino - Bas-du-Fort 97190 Le Gosier T. 0590 886 508
JOUR ET NUIT 1476 rue H. Becquerel Imm. Sas. ZI Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 996 214 LES CRÉATEURS ANTILLES Centre commercial La Rocade Grand-Camp 97139 Les Abymes T. 0690 190 911
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SERGE BLANCO Les Galeries de Houelbourg 97122 Baie-Mahault T. 0590 418 644 SHOWROOM B 5 rue du Docteur Cabre 97100 Basse-Terre T. 0590 988 535 TALONS AIGUILLES SUITE Les Galeries de Houelbourg 97122 Baie-Mahault T. 0590 926 214 X’ELLES 14 Res Toussaint Louverture - ZI Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 927 173
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