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ÉDITO
et sur la chape de plomb qui pèse désormais sur des sujets tabous. Si l’on considère tabou, un sujet brûlant dont on oserait parler, il est en France comme en Guadeloupe des réalités que l’on cache et que l’on ne saurait voir par pudeur, par hypocrisie ou parce qu’elles mettent le doigt sur des problèmes sociétaux - d’ordre moral ou religieux - non encore résolus, montant peu à peu les citoyens les uns contre autres. Ainsi, bon nombre de point sont tabous au seins de notre société qui se targue de vouloir vivre sans tabous alors qu’elle les fabrique elle-même au gré des époques. L’inceste, l’homosexualité, la prostitution, le communautarisme, les drogues, le viol, le sida ou encore la pédophilie sont des sujets qui dérangent, quand bien même ces derniers sont abordés dans les médias et dans notre société. Les raisons à ce mal-être sont profondes et chevillées au corps de chacun d’entre nous, de facto, on assiste à une sorte de silence qui fait le lit des extrêmes. Nos politiques eux-mêmes sont contraints à ce que l’on nomme le politiquement correct, pour ne pas se voir exclus du parti auquel ils appartiennent ou mis au pilori pour avoir bravé un tabou : la fin de vie, la légalisation du cannabis ou encore l’évolution statutaire. Ainsi, tous les débats dont une société a besoin pour évoluer, se renforcer, s’adapter à un monde qui bouge, sont ainsi systématiquement biaisés, refermés avant d’être ouverts et clos par l’invective et la tyrannie. Vous l’aurez compris, notre rédaction dans ce numéro a pour objectif de parler sans tabou des choses qui fâchent, en mettant le doigt dessus au risque de se voir taxer de telle ou telle choses, alors même que notre propos est d’ouvrir les yeux de nos lecteurs sur des sujets plus ou moins brûlants qui font notre actualité au quotidien. Cependant, à partir du moment où l’Homme s’est « inventé » des interdits, des règles et des lois, il n’a cessé d’essayer de les contourner pour assouvir le désir naturel de s’affirmer aux dépens de ses congénères. C’est pour cette raison que nos sociétés ne peuvent pas exister sans interdits, mais elles ne doivent pas non plus se voiler la face avec des tabous qui les empêchent de mettre fin à l’inhumain, à la bêtise et à la cruauté humaine. Au fait… tous mes vœux et que vous soit prospère 2016.
To u s les ans, j’appréhende avec un peu plus de résistance le rituel incontournable des vœux personnels, professionnels, officiels… Je suis étouffé de messages de gens qui me veulent du bien, alors que le reste de l’année, ils n’ont manifesté aucun témoignage particulier de leurs bonnes intentions. Pire, ils attendent, même lors que je les connais peu, que je dégaine illico pour leur rendre la politesse. C’est le Président de la République qui le premier tient à me souhaiter tout ce qu’il ne m’a pas encore promis. Précédé, il est vrai, de mon banquier et de mon docteur ; eux aussi me demandent de l’argent mais au moins j’ai un calendrier en échange et je vois le résultat de leur travail. Je nourris en particulier une véritable vindicte envers ceux qui, dans un souci d’efficacité à l’intérêt qu’ils me portent, envoient de leur portable des mailings de WhatsApp: un « clic » et leurs 258 numéros en mémoire se voient inondés de souhaits mielleux prémâchés. Tout cela va durer des semaines, sans preuves scientifiques d’un quelconque effet positif sur la santé ou le bonheur, mais le principe de précaution veut qu’on n’y déroge pas ! Aujourd’hui, il est malvenu de se différencier, l’égalité des chances se décline même intellectuellement : au nom de quoi certains se permettraient-ils de penser différemment et même de s’octroyer cette liberté ? Une opinion doit correspondre à ce qui a été balayé uniformément par les maîtres : ceux qui détiennent le pouvoir : politique ou médiatique. Tout doit être lisse, bienpensant et refléter une prétendue idéologie. Les mêmes qui criaient en Mai 68 « il est interdit d’interdire » expliquent qu’il est interdit de réfléchir, de débattre et d’écorner les derniers totems d’une société socialo-centriste-républicaine-globaliste. Le grand lavage de cerveau est passé par là, et aujourd’hui, afficher une opinion même banale est devenue un crime. Comme dans le livre de Georges Orwell, le contrôle de la pensée commence par le contrôle du langage. Le politiquement correct n’est-il pas la censure et le contrôle de la pensée ? La vérité des convictions n’a-t-elle aucune importance? Cela en dit long sur la régression du débat intellectuel dans notre pays, sur notre capacité à discuter de sujets de fonds qui déterminent la survie de notre identité
— Ken Joseph, Rédacteur en Chef
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DÉCEMBRE - JANVIER - FÉVRIER 2016 www.focus-fwi.com
FOCUS / ÉDITION RUNWAY 97100 BASSE-TERRE m. contact@agence-runway.com Rédacteur en chef Ken Joseph ken.joseph@agence-runway.com Directeur de la Publication Mike Matthew mike.matthew@agence-runway.com Rédaction Caroline Lacoma, Pierre-Yves Chicot, Michel Girdary, Steve Gadet, Salomé B, Bruno G, Carole J, M.C. Ont aussi collaboré à ce numéro Xavier Dollin, Brother Jimmy Département artistique Agence Runway Photographes Éric Corbel, Cédrick Isham Calvados Régie publicitaire Guadeloupe : 0690 589 688 Crédits photos Éric Corbel, Cédrick Isham Calvados, Xavier Dollin, Coco, Faujour, Mini, Guillaume Aricique, AFP, Agence TBWA, Aides France, Kenzo, Inna Modja, Samsung, Apple, Beats, Marshall, La Belle Juliette, Le Jules Verne, La Pâtisserie, Christophe Michalak, Le Maria Loca, La Cave à cocktail, Le Gocce, Le 43 Up on the roof. Impression : En Union européenne Distribution : Colibri Distribution ISSN : 2425-729X Remerciements Meïssa Gumbs Jasor, Véronique Malialin, Nadine Ramin, Clarisse Hieraix, Martial Tapolo, Jean-Marc Benoit, Chloé Deher, Juliette Alimanda, Sophie Corvo, Karine Gatibelza, Xavier Dollin, Rainer Boucard,Agence Saint International Jamaïca, Brother Jimmy, La Belle Juliette, Le Jules Verne, Cyril Lignac, Christophe Michalak, Françine, Dove, Le Maria Loca, La Cave à cocktail, Le Gocce, le 43 uP On the roof, Leila Bordelai, Hélène Samuel.
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VIH-SIDA LA PEUR DU DÉSASTRE
Sommaire 28
LA PARENTHÈSE ANTILLAISE
MAGAZINE 18 Billet d’humeur : Violence et Tourisme 20 Talent Brut : Jean-Claude Barny 22 Mécanique du temps 24 Face au tabou 26 Obsession Focus
DÉCRYPTAGE 28 La parenthèse Antillaise 30 Les prisons, ce qui s’y passe nous regarde 32 Sur front de crise Migratoire 33 La Guadeloupe, terre de migration ? SOCIÉTÉ 35 La religion est l’opium du peuple 38 La prostitution, entre non-dits et fantasme libérateur 40 Les drogues, un marché en plein essor 42 Le cannabis, le tabou français
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LA GUADELOUPE, TERRE DE MIGRATION ? 14 - FOCUS F.W.I
SANTÉ 44 L’alcoolisme, un problème que l’on tait 45 Témoignage ÉCONOMIE 48 Le maquis des retraites.
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ENTRE-DEUX 50 Littérature 52 Musique 53 La minute, High-Tech MOTEUR 54 Mini Clubman, la reine des villes
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LA PROSTITUTION, ENTRE NON-DITS ET FANTASME LIBÉRATEUR
AVANT-GARDE 56 Évasion : Paris in love 68 À la carte 69 Dégustation, bulles de luxe NOUVEAU GENRE 70 Le Bain et le Mâle 71 Pourquoi pas lui 72 Focus Hommes Selects 73 End of Time 74 Mode : Inspire Your Style 82 Beauty : Black Label 84 Parfums : The Grand Seduction 85 Accessoires : Mono mania colors 87 Mode : Nuit Couture by Focus
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LES DROGUES, UN MARCHÉ EN PLEIN ESSOR
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PARIS IN LOVE FOCUS F.W.I - 17
BILLET D’HUMEUR
VIOLENCE ET TOURISME.
Par Brother Jimmy
Les reportages sur la violence en Guadeloupe font souvent allusion à la préservation de l’économie touristique. Que le tourisme en Guadeloupe serait en danger à cause de la violence blah blah blah.... Une question me turlupine : Pourquoi les renforts de gendarme arrivent au début de la saison touristique et repartent juste après celle-ci ? La population ne doit t-elle pas être protégé toute l’année ? À moins que l’on ne pense qu’à protéger les touristes... MOI c’est la population guadeloupéenne que je vois en DANGER. Ce sont les familles vivant dans des conditions précaires que je vois en danger. C’est pour le devenir de ma jeunesse que je sens un danger. C’est dans les relations familiales qui se dégradent de plus en plus que je vois du danger. C’est dans l’exploitation des travailleurs guadeloupéens que je sens un danger. C’est en laissant pour compte une partie de la population que l’on crée du danger. C’est en entassant les gens dans « des cages à poules » que l’on crée du danger. C’est le regard que nous avons sur nous mêmes qui nous met en danger. C’est en pensant que les « autres» peuvent régler nos problèmes que nous nous mettons en danger. C’est en tournant le dos à l’éducation que nous nous mettons en danger. C’est en vendant toutes ses terres que le guadeloupéen se met en danger. C’est en ne se faisant pas confiance que le guadeloupéen se met en danger. C’est en se laissant abrutir par les télénovelas que le guadeloupéen se met en danger. C’est lorsque l’on s’entre-tue que nous nous mettons en danger. C’est en ne prenant pas d’initiatives pour entreprendre que nous nous mettons en danger. C’est en important toute notre nourriture que nous nous mettons en danger. C’est en laissant empoisonner nos terrains agricoles que nous nous mettons en danger. C’est en étant spectateur de ce qui se passe et de ce qui se fait dans notre GUADELOUPE que l’on se met TOUS en danger. Observez bien qui 18 - FOCUS F.W.I
est au chômage. Qui remplit les prisons, qui fait la queue devant les bureaux de postes, devant la CAF, qui fait la manche dans les carrefours et vous verrez que le danger est chez vous et que vous êtes réellement en danger si vous fermez les yeux. Ouvrez-les et vous verrez que les touristes en Guadeloupe ne sont pas en danger. Demandez aux retraités venus de France par centaines et s’installant en Guadeloupe s’ils se sentent en danger. Demandez aux plongeurs du côté de Bouillante s’ils se sentent en danger. Allez au Moule, à St François, où beaucoup de cadres venus de France se « réfugient » pour fuir les « zones de danger » que sont PAP/ABYMES/BAIE-MAHAULT et une partie du Gosier. Eux ne sont pas en danger. Allez sur nos plages et vous verrez que les touristes ne sont pas en danger. Allez sur le littoral et vous verrez leurs sourires qui démontrent qu’ils ne se sentent pas en danger. Demandez aux tours opérateurs qui s’occupent d’eux si ils ne sont pas éloignés des zones de dangers. Cela arrive (très rarement) que des touristes soient touchés par la délinquance. Quand cela arrive, souvent c’est un touriste qui s’est aventuré tout seul dans « une zone de danger » parce-qu’il cherchait un « produit » qui met sa vie en danger. On ne peut pas faire de généralités, on ne doit pas en faire surtout, mais si tu marches la tête levée en Guadeloupe tu verras que la violence touche en majorité les mêmes catégories de personnes dont ne fait pas partie le touriste. Alors qui est en danger? N’est-ce pas nous mêmes ? Ne pas voir la réalité en face... pour nous mêmes c’est un danger. PS : Considérant que je n’ai pas la science infuse, j’assume mes propos et respecte d’avance l’avis de ceux qui ne sont pas d’accord avec mes écrits. Peace.
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TALENT BRUT
JEAN-CLAUDE BARNY « LE GANG DES ANTILLAIS »
«
Un flingue pour se faire entendre, un stylo pour se faire comprendre. » Après une première partie tournée à Toulouse, c’est en Guadeloupe que Jean-Claude Barny, réalisateur, acteur et scénariste, a décidé de conclure le tournage de son prochain film : Le Gang des Antillais. Depuis son premier court-métrage, Putain de porte en 1994, Jean-Claude Barny poursuit l’exploration des problématiques des Français d’Outre-Mer. Ainsi, le Gang des Antillais est une plongée sans concession dans la France désenchantée des années 70 à travers le portrait de quatre Antillais qui débarquent en France et sombrent dans le banditisme. En effet, à cette époque, c’est toute une communauté caribéenne qui arrive en France avec le Bumidom (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer), tout comme le réalisateur, arrivé lui même à l’âge de 6 ans. Créé en 1963 par Michel Debré, le Bumidom avait pour but de favoriser l’émigration des Noirs Français d’Outre-Mer, confrontés à l’accroissement du chômage dû à la crise de l’industrie sucrière. C’est ainsi que plus de 70 000 personnes nées en outre-mer ont rejoint la France, croyant alors en une vie meilleure, mais n’obtinrent que des emplois médiocres. C’est dans ce contexte que Jimmy, un jeune antillais, débarque en France et voit ses rêves tournés court face à cette réalité des années 70 : discrimination, précarité, et un enfant avec une jeune fille blanche qui, très vite, les abandonne, le conduisant à se révolter. Avec son ami Politik et d’autres, il crée le « Gang des Antillais », enchaînant les braquages de bureaux de poste, jusqu’au jour où l’un d’entre eux se fait arrêter. Pour ce thriller psychologique, librement inspiré du livre autobiographique éponyme de Loic Lery, le réalisateur de Nèg Maron s’est offert un casting de choix : Mathieu Kassovitz, Romane Bohringer, Djedje Apali, Eriq Ebouaney, Jocelyne Beroard, Julien Courbey... « J’avais l’idée de ce film avant même de réaliser « Nèg Marron », nous confie le réalisateur. « Le livre de Loïc Lery m’a touché, parce que c’est l’histoire tragique d’un homme qui a mené un combat personnel. J’admire la force de la littérature afro-américaine, mais j’ai rarement retrouvé cela chez les auteurs antillais. En lisant « Le Gang des Antillais », j’ai été vraiment touché. » La sortie du film, est prévue à l’automne 2016.
© Guillaume Aricique - Happyman Photography.
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(MÉCANIQUE DU TEMPS)
LE CHIFFRE
24 000 Le CDI, intouchable ?
L
ors de la conférence sociale du 19 octobre, François Hollande a promis de ne pas toucher au contrat de travail. Manuel Valls avait de son côté écarté, en juin, la proposition du patronat d’assouplir le CDI pour favoriser l’emploi dans les PME. Une fermeté qui n’a pas empêché le président
du Medef, Pierre Gattaz (photo ci-dessus), d’appeler au mois de novembre dernier sur France 2, à revoir le statut du CDI, qui est selon lui « très inquiétant, très anxiogène » pour les employeurs. Le Medef préconise en effet de pouvoir intégrer des clauses de séparation lors de la signature du contrat. Affaire à suivre : Acte II loi macron.
Il a osé le dire ? « COMME EN 2012, LES OUTREMER NOUS FERONT GAGNER EN 2017 » Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du PS
C’est le nombre de migrants que devra accueillir la France sur une période de deux ans, suite à la crise migratoire. Gageons que François Hollande lors de cette annonce est pris pour une fois l’importance de cette crise sans précédent. Dans une France divisée, rongée par une crise identitaire, financière, avec un taux de chômage toujours en hausse. Comment pouvons nous accueillir 24 000 migrants alors que la situation nationale est en déclin ? Les attentats du 11 janvier et du 13 novembre revendiqués par Daesh changeront-ils la donne?
La prostitution, une affaire de stigmatisation ? La prostitution est un milieu déchiré entre deux positions celle des abolitionnistes et celle des associations du travail du sexe. Mais on n’entend jamais les voix qui existent entre les deux. Les prostituées, on ne les écoute pas, on parle à leur place… À travers des témoignages crus, des histoires sordides et des éclats de rire, Jennifer tenancière d’un « bar à filles » du Carénage (Pointe-à-Pitre) nous décrit la réalité d’un monde caché derrière les tentures des bars ou dans les fourrés des sous-bois des alentours. « Il y a des hommes mariés qui n’ont pas ce qu’ils veulent à la maison […], ceux qui ont des problèmes avec leur sexualité, des vieux, des personnalités publiques, des personnes handicapées […]. Il y a un vrai marché du sexe en Guadeloupe. […] Carénage ou Grand baie ne sont qu’une pépite du marché, il y aussi des filles qui travaillent à domicile et elles ne sont pas tous des dominicaines. Il y a des guadeloupéennes, haïtiennes et des étudiant(e)s […]. Cela fait 28 ans que je suis en Guadeloupe, en venant ici j’ai fuit la misère de mon pays… ». L’information continue page 38: La prostitution entre non-dits et fantasme libérateur.
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© crédit photo Xavier Dollin.
L’effroi : Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé.
La France est en guerre. En guerre contre un terrorisme totalitaire, aveugle, terriblement meurtrier. On le savait depuis janvier et les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper cacher, à Paris. Mais, moins de dix mois après ces derniers les mêmes images et la même angoisse. Avec un cran de plus poussé vers l’effroi. Au fil des heures d’une nuit de confusion et d’épouvante, le bilan n’a cessé de s’alourdir : cinq, dixhuit, quarante, cent morts... et plus encore. Ce fut lors de cette soirée du vendredi 13, qui est venue ensanglanter Paris et sa banlieue. Cette tragédie démontre que les
terroristes qui ont pris la France pour cible ne mettent aucune limite à leur œuvre de mort. C’est gens là, n’ont qu’un seul but : assassiner la liberté. La France est en guerre, nous étions Charlie, nous sommes Paris et nous saurons faire face.... Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé mais Paris et la France seront libérés... La peur nous harpe le cœur et le corps, mais de ces tragédies nous devons garder que Paris est magique et de cette magie Paris et la France renaîtront.... En mémoire des victimes du 13 novembre 2015. Nous sommes la démocratie et nous sommes la liberté. FOCUS F.W.I - 23
«
Je suis séropositive depuis 1993. Seul mon mari le sait. Le cacher n’a pas été facile, car j’ai été souvent malade et suivi plusieurs traitements », raconte Sandra, 42 ans. « Mais j’ai préféré garder le silence, car je n’ai pas envie d’être définie par ça. […] En Guadeloupe, sida rime avec vie sexuelle débridée. […] Je me disais que si j’arrivais en phase terminale, je l’annoncerais à mon entourage. » En Guadeloupe comme dans le reste de la Caraïbe, le sida reste une maladie honteuse, synonyme d’exclusion, et donc un sujet tabou : le silence est de mise pour les malades qui seraient beaucoup plus nombreux que ne laissent entrevoir les statistiques officielles. Ainsi, ils seraient quelques 1849 personnes vivant aujourd’hui avec le VIH. En 2013, selon le COREVIH 80 personnes ont découvert leur séropositivité, les hommes représentent 59% de ceux-ci et les femmes 41%. On note 15 décès en 2013 contre 36 en 2012. Et par ailleurs, on estime que 300 à 500 autres seraient contaminées par le VIH sans le savoir. Grâce à la trithérapie, l’espérance de vie des malades est aujourd’hui égale à celle de la population en bonne santé. Mais le VIH-Sida traîne encore une sale réputation, celle d’un signe de mauvaise vie, de débauche… En plus des effets secondaires des médicaments, les séropositifs doivent composer avec le tabou qui entoure leur état, jusqu’à, cacher parfois la vérité à leur propre famille. Conservatrice comme tous les « pays » attachés à la religion, la Guadeloupe ignore la gravité du manque d’information dans la propagation du sida. Les idées fausses sur le VIH/Sida sont d’ailleurs aussi très répandues. Certains croient que le VIH peut se transmettre par des piqûres de moustiques ou par la sorcellerie. D’autres pensent qu’on peut l’éviter en allant voir un guérisseur ou ayant des rapports sexuels avec une personne vierge. À cause d’un réflexe inconscient issu de la culture locale, beaucoup de personnes, comme dans les familles par exemple, ne
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FACE AU TABOU
VIH-SIDA LA PEUR DU DÉSASTRE. Par Ken JOSEPH.
DES CLICHÉS TOUJOURS AUSSI VIFS.
Seul 11% des jeunes Français de 15 à 24 ans se considèrent mal informés sur le VIH. Mais ils sont 50 % à manquer de précisions sur les traitements.
parlent pas ouvertement de la maladie. Ils éprouvent une espèce de gène et de réserve forte déplorable, dont les conséquences sont dramatiques. Le tabou subsiste car le virus se transmet par des voies qui touchent aux sources même de la vie : le sang et le sperme. Ceci implique des phénomènes de rejet et d’incompréhension. En Guadeloupe, la sexualité a toujours été un tabou du fait du poids de la religion. Nombreux sont les religieux qui décrètent en effet que la sexualité ne peut exister en dehors de la relation du mariage. Un(e) seul(e) partenaire et la fidélité permettraient d’éviter tout risque ! Dans les faits, force est de constater que la réalité est bien différente. La Guadeloupe est, de loin, l’un des départements français le plus concernés par l’épidémie. En cause : le multi-partenariat, la prostitution, la toxicomanie, un comportement pro-nataliste, l’immigration clandestine et surtout une précarité. Le problème du virus du Sida aux Antilles est que non seulement il progresse fortement, mais ce qui lui donne autant de force pour se diffuser, c’est le poids du tabou et de la stigmatisation. En 2015, le VIH reste inavouable. Le sida est encore et toujours vu comme le virus de la mauvaise vie, alors qu’il peut toucher n’importe qui. On est plus indulgent avec quelqu’un qui a un cancer du poumon et fumait trois paquets par jour. C’est la mauvaise maladie ! Développer des actions de prévention en valorisant les individus. Offrir une position plus importante aux membres de la communauté dans la lutte contre le VIH/SIDA. Exprimer et libérer la parole taboue est nécessaire pour informer et sensibiliser les jeunes, les exclus, les femmes et ceux qui sont le plus exposés à la réalité de l’épidémie. La rendre voyante à travers des actions menées par les militants associatifs et de réseaux d’aides ciblant des lieux spécifiques tels que les marchés, boites de nuit, fêtes «communautaires» lieux de commerce etc.... adaptées aux conditions de vie de chacun : interpeller, faire passer un message à ceux qui ne disposent pas de télévision, ni radio, parfois analphabètes ou ne parlant pas le français. C’est toute une communication à réinventer qui demande un investissement et une créativité considérable. Or les ressources sont maigres, les actions restent isolées et insuffisantes. Seul une vraie action politique changerait la donne.
Être séropositif et avoir le sida, c’est différent : Le sida (syndrome de l’immunodéficience acquise) est dû au VIH (virus de l’immunodéficience humaine), qui affaiblit le système immunitaire en s’attaquant à des globules blancs, ce qui rend les personnes contaminées vulnérables aux infections. On parle alors de personnes séropositives. Le sida apparaît lorsque l’organisme n’est plus en mesure de combattre ces infections. On ne peut pas guérir du sida aujourd’hui : Plus d’un quart des 15-24 ans pensent qu’il existe des médicaments pour se débarrasser de la maladie. C’est faux. En revanche, des traitements permettent de contrôler le virus et de vivre avec. La trithérapie associe trois antirétroviraux qui bloque la multiplication du VIH dans l’organisme. L’intérêt : obtenir une charge virale indétectable afin de restaurer le système immunitaire. Homos, Hétéros, même combat : Depuis 2008, l’épidémie se stabilise. Les chiffres les plus récents datent de 2013, année pendant laquelle 6 372 personnes ont découvert leur séropositivité en France. Or, seuls 42 % étaient des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Plus de la moitié (56 %) des nouveaux cas résultent donc de contaminations par des rapports hétérosexuels, 37 % des hommes infectés l’ont été au cours d’un acte hétérosexuel (98 % chez les femmes). Ombre au tableau : les hétéros se font dépister plus tardivement. Quatre sur dix attendent l’apparition des symptômes et ne sont diagnostiqués qu’au stade sida. Moins de jeunes contaminés : Entre 2003 et 2013, la proportion de jeunes de moins de 25 ans contaminés n’a pas évolué de manière significative. Chaque année, environ 10 % des nouvelles découvertes de séropositivité concernent les 15-24 ans (deux jeunes touchés par jour). Et seuls 33 % des étudiants français utilisent systématiquement un préservatif lors d’un rapport sexuel (contre 41 % en 2013). En outre, 38 % se font dépister systématiquement lorsqu’ils changent de partenaire. Les seniors aussi touchés : En 2013, 18 % des personnes ayant découvert leur séropositivité avaient plus de 50 ans (contre 13 % en 2003, et 70 % pour les 25-49 ans). L’âge est en effet un facteur de risque : plus l’on vieillit, plus les muqueuses sont perméables au virus. Surtout, les seniors sont 88 % à ne pas se sentir concernés par le VIH. Résultat : ils se font moins dépister que les jeunes et sont plus réticents à utiliser un préservatif. FOCUS F.W.I - 25
(OBSESSION FOCUS)
Un totem. CECI N’EST PAS...
Avec son allure de sculpture primitive, cet objet recouvert de sigles colorés compte bien devenir le symbole de la génération Y. Ni poivrier, ni haltère, ce flacon de parfum a été imaginé pour la maison Kenzo par Oki Sato, fondateur du studio de design japonais Nendo. Décliné en trois couleurs et senteurs, il prône la mixité. Alors que la version bleue évoque des codes olfactifs virils et que le flacon orange diffuse des notes fruitées, la déclinaison jaune – la plus mixte des trois – associe les agrumes et les feuilles de thé à des effluves de bois sec. « Le fait que la marque propose trois versions montre combien la génération actuelle, plus individualiste que jamais, a besoin de marquer son appartenance, remarque l’historienne du parfum Élisabeth de Feydeau. Chacun choisira la déclinaison qui convient à sa communauté. Une approche différente de la jeunesse des années 1990 dont l’étendard était CK One de Calvin Klein : une même senteur pour tous, sans distinction. » Reste à savoir si ce projet ambitieux rencontrera le même succès auprès des plus jeunes que le prêt-à-porter Kenzo imaginé depuis 2011 par le duo de créateurs américains Humberto Leon et Carol Lim. Eau de toilette totem, Kenzo. En exclusivité chez Nocibé.
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DES JOUETS PAR MILLIERS.
LA PARENTHÈSE ANTILLAISE. Par Bruno. G.
Le candidat Hollande serait-il de retour ? De plus en plus de membres de l’exécutif en sont convaincus : le chef de l’État avance à grands pas vers sa prochaine campagne présidentielle. Et ce, sous les auspices du modèle mitterrandien, qui inspira sa conquête du pouvoir et qui continue de nourrir son exercice. En effet, il est d’ores et déjà en campagne pour 2017. Certes, il se refuse à le dire publiquement, mais comment douter de ses intentions ? Quand il explique qu’il ne faut pas se laisser « paralyser » par les élections intermédiaires, il faut bien entendre ce qu’il veut dire : la seule élection qui vaille est la présidentielle, et elle est dans quinze mois. D’ailleurs, lui qui avait fait d’une supposée proximité avec les Français sa marque de fabrique, est reparti à la conquête du cœur de ses électeurs perdus, avec 2017 en ligne de mire. Et c’est discrètement, qu’il s’est engagé dans une reconquête visant à séduire pan par pan l’électorat abandonné. Et pour preuve, le nombre de ces déplacements – présidentiels - trahit quelque peu cette campagne souterraine : la Normandie, la HauteVienne, Marseille, Nantes, Bordeaux et les Antilles où ce dernier a su prendre des airs de Père de Noël : distribution de cadeaux et promesses. Entre autre pour la Guadeloupe : un IUT, une troisième école de la deuxième chance avec la participation de 700 000 euros de l’État, un pôle sportif de haut niveau, des coups de pouce fiscaux, un cyclotron, 1 milliard d’euros pour prévenir les séismes et leurs conséquences ; et, nettement moins onéreux, une mission parlementaire pour le patron de la gauche socialiste, Victorin Lurel, afin de préparer un futur texte de loi sur l’égalité réelle. Il y en a pour tout le monde. «Ne faisons pas de distinction. Ici, je suis le président de tous », affirme le chef de l’État lors de son dernier voyage aux Antilles. Ainsi, pour la Martinique : deux IUT, un cyclotron, une défiscalisation pérennisée ; un programme « Cesairus », sorte d’Erasmus caribéen et des brigades de jeunes embauchés avec des suppléments d’emplois aidés pour lutter contre la prolifération des algues sargasses. Mais quand est-il 28 - FOCUS F.W.I
du chômage, de la crise sanitaire – oubliée – liée au chlordécone, des retraites, de la réforme des dotations au collectivités locale ou encore de la situation préoccupante de nos prisons… ? L’incompétence se dispute t-elle à l’amateurisme ? Toutefois, gare aux présents et aux promesses qui n’ont comme fin ultime que d’assouvir une stratégie d’aveuglement post électorale. Méthode d’une politique politicienne déjà opérée lors de la campagne de 2012, où ce dernier ne manquait pas d’ambition pour les collectivités d’outre-mer, envers lesquelles il avait pris pas moins de 30 engagements. Engagements qui ont vraisemblablement convaincu les électeurs ultramarins, puisqu’ils l’ont massivement élu à la tête de la France. Mais à près d’un an des présidentielles de 2017 : seuls 6 engagements sur 30 ont été tenues. À savoir que sur les 8 engagements spécifiques à la Guadeloupe, seuls 2 ont été tenus : l’initiative tendant à classer le Gwo Ka au patrimoine de l’humanité et le soutien financier pour la réalisation du Mémorial ACTe, centre d’expression de la traite et de l’esclavage. Pourtant, nous avions de quoi faire avec deux ministres issus des îles. Au final, notre plus grande récompense n’est-elle pas leur simple nomination ? Du moins à service rendu, promesse tenue. En définitive, les ultramarins ont le sentiment que la confiance accordée au président de la République et les sacrifices auxquels ils ont consenti depuis son élection n’ont servi à rien. Le chômage est toujours aussi haut, la vie est toujours aussi cher, l’inégalité toujours aussi présente et les pauvres de plus en plus pauvre. Et la panse de nos politiques penchant toujours vers le sol. Rien à changer. Un véritable échec vis-à-vis de l’outre-mer – mère nourricière de voix électoralequ’il devra expliquer et assumer, à moins qu’il envoie un autre de ses chiens de garde en quête de poste national dans la gueule du loup. Toutefois, pour une Guadeloupe hyper-gauchisé reste l’hypothèse Valls pour 2017, l’une des plus sérieuses.
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DROIT DE REGARD
À
LES PRISONS AUX ANTILLES, CE QUI S’Y PASSE NOUS REGARDE. Par Steve Gadet.
l’origine, la prison est un endroit fait pour écarter les personnes dangereuses pour le reste de la société, pour punir ceux qui ont enfreint la loi du pays et, ce qu’on néglige souvent, pour les préparer à reprendre la vie en société. Ce n’est pas la peine de rappeler la vétusté de nos prisons aux Antilles et la pression insoutenable qu’entraîne la surpopulation carcérale. Les grèves des agents, les agressions sur eux ou entre détenus nous le rappellent trop souvent. Nous avons un problème sérieux. C’est bien ça, j’ai dit « nous » et pas « ils » à savoir les gens qui doivent aller dans ces lieux. Souvent, nous qui sommes en liberté pensons que ce qui se passe dans les prisons du pays ne nous regarde pas mais c’est faux. Ce qui se passe dans les prisons reflètent notre perception de la prison. Ce qui se passe en prison a un grand impact sur le pays et sur nous directement ou indirectement. Ce qui se passe dans l’enceinte de la prison a un impact sur tous les foyers représentés, sur les êtres humains qui y sont peu importe leur fonction. C’est un espace anxiogène par nature, un espace de conflit et de restriction par nature. Les divisions et les tensions de l’extérieur se retrouvent parfois à l’intérieur des murs. Même si ceux qui sont incarcérés le sont le plus souvent pour une cause réelle, leur sort et le sort de ceux qui prennent en charge leur incarcération nous concernent. Pourquoi? Déjà, parce qu’une grande partie de ces personnes seront amenées à revenir parmi nous. Ils vont revenir dans nos familles, dans nos quartiers, dans nos rues, dans nos administrations, dans nos supermarchés, dans nos institutions, dans nos transports en commun, sur nos plages ou encore dans nos aéroports. Aujourd’hui, à l’instant où j’écris ces lignes ou à l’instant où vous lirez, certains ont été libérés. Demain, d’autres seront surement libérés. Dans 5 ans ou dans 10 ans, d’autres encore seront amenés à revenir parmi nous. Il est urgent de tout faire pour un retour le plus sain et le plus prometteur que possible sinon nous aurons des bombes à retardement à gérer. Nous aurons encore des familles blessées, des vies déstructurées avec comme corollaire, des faits divers plus ou moins graves. Les États-Unis, le pays qui emprisonne le plus ses citoyens, 30 - FOCUS F.W.I
rentre dans une démarche bi-partisane pour corriger le mal dont ils souffrent à savoir l’incarcération de masse. L’incarcération démesurée pour les plus pauvres et les populations de couleur. Sous l’impulsion d’universitaires, d’activistes libres et détenus, de sénateurs et de l’administration Obama, les États-Unis réfléchissent sur leur taux d’emprisonnement. La société américaine cherche des solutions pour punir de manière plus juste. La société civile joue toujours un grand rôle dans ces agendas politiques. Tout est parti d’associations qui ont attiré l’attention de certains universitaires tels que Michelle Alexander. Cet ancienne avocate a mené son enquête et rédigé un ouvrage au titre choc « La nouvelle ségrégation » (2010). Sa démonstration historique, minutieuse et implacable rend compte du racisme au sein du système judiciaire américain depuis des décennies. L’ouvrage a ébranlé des certitudes et « fait du bruit » jusqu’à la Maison Blanche. En Guadeloupe et en Martinique, lorsque la prison devient l’école du crime, cela nous regarde tous. Lorsqu’elle prive les hommes et les femmes détenus de dignité, elle porte le germe d’un danger à venir pour nous tous. Lorsque la surpopulation carcérale fait subir une pression déraisonnable au personnel pénitencier, cela nous regarde tous. Lorsque des parents doivent aller rendre visite leurs enfants pour se rendre compte qu’ils ont eu les deux bras cassés à cause de la violence inouïe qui y règne, ce qui se passe dans les prisons nous regarde tous. Lorsque des familles sont obligées de donner de l’argent pour préserver la vie d’un des leurs à l’intérieur des murs, il y a un problème qui doit être traité et cela nous regarde tous. Parce que je crois dans les vertus de l’éducation, de la culture et du dialogue, dès que j’en ai l’occasion, je vais à la rencontre de groupes de détenus en Guadeloupe ou en Martinique. J’y vais parfois pour donner des prestations musicales à Noël ou lors de la fête de la musique. Récemment à la prison de Ducos, un gardien me le disait en sortant « votre prestation leur fait du bien parce que la prison est milieu extrêmement difficile». Je sais bien ceux qui sont incarcérés ne sont pas des anges. Ils sont là pour une raison mais la musique peut faire réfléchir et redonner des forces pour endurer la pression de l’incarcération. J’y vais aussi pour enseigner. En juin 2015, dans le cadre du salon du livre, je devais me rendre à la prison de Pointe-Blanche à Sint-Marteen mais à cause d’un problème d’autorisation, nous avons été obligés de nous résigner au dernier moment.
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Aujourd’hui, certaines personnes pensent que la chose la plus puissante pour atteindre les gens, c’est une arme à feu, un couteau ou un pic, etc... Mais est-ce que vous savez qu’écrire sur un cahier, c’est une arme puissante ? [...]
Oui, les personnes qui ont enfreint la loi doivent payer leur dette à la société mais je suis aussi convaincu que nous devons tout faire pour qu’elles reviennent dans la société en étant capable de trouver leur place sereinement. C’est la raison pour laquelle nous devons continuer à rendre l’éducation accessible derrière les barreaux afin d’optimiser leurs chances de réinsertion. Des personnes qui séjournent derrière les barreaux mais dans des conditions dégradantes sont promesse de malheur pour nous qui sommes dehors. Nous devons tout faire pour que les conditions de détention ainsi que les conditions de travail pour le personnel s’améliorent. Lorsque des ex-prisonniers traînent leur casier judiciaire comme un tatouage sur le front, notre société doit trouver les moyens de corriger cet état de fait. On ne peut pas réduire une personne à une étape de sa vie surtout si elle fait le nécessaire pour changer de trajectoire. Beaucoup de bénévoles à travers les associations tentent de faire une différence face à ces problèmes. Les responsables religieux à travers les aumôneries,l’association « Accolades Caraïbe », l’association « Tout est possible » de Daly et l’Association Nationale des Visiteurs de Prison pour ne citer qu’eux. Ils essaient d’élargir l’horizon sombre des détenus et des anciens détenus. L’Éducation Nationale aussi y est présente. Depuis un an, je mène une expérience qui me tenait à cœur depuis très longtemps, c’est un atelier d’écriture au quartier des mineurs de la prison de Ducos. Ma foi chrétienne me commande de faire du bien aux gens qui sont autour de moi peu importe leur couleur de peau, leur préférence sexuelle, leur nationalité, leur passé et leur condition présente. Mû par cet idéal, j’ai entamé cette expérience que j’espère productive à long terme. J’y vais rarement les doigts dans leur nez. En vérité, j’ai toujours un peu d’appréhension quand je franchis les portes massives du centre pénitentiaire. Je me rappelle de la première fois où je suis allé chanter à la prison de Fond Sarail à Baie-Mahault en 2006. En sortant, j’ai ressenti un pression quitter ma poitrine. Ce jour-là, j’ai un peu mieux compris ce que c’était la pression de l’enfermement. Je ne le dis pas pour plaindre les détenus mais juste pour vous faire comprendre que même si j’y vais momentanément et régulièrement, je n’arrive pas à m’habituer à la prison. Rencontrer le Révérend Jesse Jackson a été un des moments les plus marquants de mon engagement sociopolitique. L’un de ses pères spirituels et l’un de mes maîtres à penser, le Dr. Martin Luther King, nous a appris que nous pouvons tous faire une différence en servant les autres autour de nous. La foi chrétienne ou toute autre religion n’est pas sensée nous protéger de la douleur et des réalités difficiles de notre monde. Lors de mes séances d’écriture créatives au quartier des mineurs, je leur parle d’une personnalité qui a connu l’incarcération mais dont la vie a été bouleversée par l’écriture en prison. Puis, après avoir choisi nos thèmes d’écriture, ils écrivent ce qui leur vienne, un poème, une chanson, un récit de vie, etc… Un jour l’un de mes jeunes élèves a écrit pendant 40 minutes sans s’arrêter. Son histoire était intense et évocatrice. Il nous a tous « embarqué ». Il m’a promis de continuer de retour en cellule car la passion était là. Je ne sais pas ce que ce travail va donner à long terme mais je veux croire qu’éveiller un jeune esprit n’est jamais une peine perdue. En général, après ces moments, je leur lis une nouvelle ou un récit évocateur
pour eux. Cela est déjà arrivé que l’un d’entre eux me demande de lui laisser le livre que j’ai porté ce jour-là. Je crois sincèrement qu’un détenu qui prend l’habitude de mettre des mots sur sa condition, sur ses sentiments, ses aspirations et sur ses frustrations, c’est une bonne promesse pour nous. Car souvent, ce sont des émotions refoulées, des choses non-exprimées qui sont à l’origine de mauvaises décisions menant parfois à l’incarcération en bout de chaine. Un détenu qui retrouve le chemin des livres et de l’éducation est une belle promesse d’avenir pour lui déjà mais aussi pour nous. Beaucoup d’hommes et de femmes qui ont bouleversés nos existences de manière positive sont passés par la case prison mais ils ont réussi à la transcender. Leurs blessures sont devenues des pansements pour beaucoup de gens aujourd’hui. Je pense à Malcolm X, à Luc Reinette, à l’Apôtre Paul, à Nelson Mandela, au chanteur Akon, à Martin Luther King, à Shaka Senghor, etc… J’essaie de leur faire comprendre qu’ils sont incarcérés mais qu’ils sont libres de penser et d’écrire. Jugez-en par vous-mêmes. Sur le thème «Ecrire en prison », voici le texte de l’un mes élèves : Il faut que sachiez quelque chose : Aujourd’hui, certaines personnes pensent que la chose la plus puissante pour atteindre les gens, c’est une arme à feu, un couteau ou un pic, etc... Mais est-ce que vous savez qu’écrire sur un cahier, c’est une arme puissante ? Avec un stylo posé sur un cahier, vous pouvez toucher le cœur des gens. Avec un stylo, vous pouvez séduire une femme, vous pouvez hanter des gens. Avec un stylo, vous pouvez dire la vérité. Avec un stylo, vous pouvez faire ce que vous voulez. Ecrire est une arme que je ne vais plus lâcher dorénavant. Chaque son que j’ai fait avait une raison. L’écrire avant m’a fait voir sa puissance. Pendant que je suis en prison, je peux écrire des lettres. Mes lettres touchent certaines personnes et même une jeune femme que j’ai fait souffrir parce que je l’aimais. Ecrire est devenu l’une de mes armes…». L’écriture a toujours eu une force émancipatrice pour construire une meilleure vie. L’atmosphère d’une prison peut être très oppressante mais parce que je suis chrétien, je crois en la rédemption des individus même s’ils ont commis des actes condamnables à un moment de leur vie. Nous devons nous préoccuper de leur retour dans la société. Sans activités, sans dignité et sans conditions de travail correctes pour les surveillants, nos prisons produisent encore plus de délinquance. C’est la raison pour laquelle je ne peux pas cautionner les chansons qui glorifient l’incarcération et la criminalité car c’est un mensonge. Je n’ai jamais rencontré de détenus heureux d’être incarcérés. L’une de mes amies mène la même expérience au quartier des femmes et je suis sûr qu’elle pourrait dire la même chose. Je connais des professionnels de l’éducation et de la justice qui organise des visites dans les prisons pour les mineurs afin de briser le mythe de l’incarcération tranquille et virilisante. Ils pourraient dire la même chose aussi. Quoi qu’il en soit, nous qui sommes dehors, nous devons être des porteurs d’espoir et nous engager concrètement dans la transformation de nos établissements pénitentiaires. Ce qui s’y passe nous regarde plus qu’on ne le croit… FOCUS F.W.I - 31
(POLÉMIQUE)
SUR FRONT DE CRISE MIGRATOIRE. Par C.M.
« L’immigré » a aujourd’hui cédé la place au « migrant » dans le discours médiatique. Est-ce une simple question de vocabulaire ? Une évolution lexicale dans l’air du temps ou une nouvelle stratégie linguistique pour éviter les mots dynamités qui invoquent le spectre des extrémismes ? Une histoire de conjuration ? À moins que ce ne soit le symptôme d’une mutation plus profonde. Ce n’est cependant pas le sujet de la semaine, ni même de l’année. C’est une question qui va occuper l’Europe sans doute longuement. Un sujet complexe et hors du temps qui concerne la France, puisque François Hollande lors d’une conférence a annoncé que la République allait ouvrir ses frontières à plus de 24 000 migrants sur une période de deux ans. Et pour cause, les migrants ne sont plus de petits groupes, mais des vagues croissantes. Et la paralysie, l’émotion, l’empathie, la honte mais aussi l’inquiétude, le rejet et la violence croissent 32 - FOCUS F.W.I
ensemble. Chaque jour fait entrevoir de nouveaux visages, de nouveaux drames, de nouveaux problèmes insolubles dans l’urgence. C’est la plus grande crise migratoire depuis la Seconde guerre mondiale. On peut dater son commencement au début des années 2010. Ses causes, profondes, sont multiples : les printemps arabes et les guerres en Syrie et en Irak, qui ont déstabilisé tout le Moyen Orient, les régimes autoritaires et la misère en Afrique, la crise écologique. Dès juillet 2013, le pape jetait son cri d’alerte à Lampedusa sur la «mondialisation de l’indifférence ». Deux ans après, l’indifférence a laissé place à l’inquiétude, voir la panique dans une Europe divisée. Les chiffres parlent d’eux mêmes : 500.000 arrivées dans l’UE depuis janvier 2015, selon Frontex, soit déjà le double de 2014, qui était déjà une année record. Par ailleurs, quelques 2 643 migrants ont péri - par noyade, étouffement ou par électrocution - lors de ce périple de l’espoir et de la survie, selon l’OIM.
LA GUADELOUPE, TERRE DE MIGRATION ? Par Pierre-Yves Chicot.
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our ce que l’on sait, aux origines de la Guadeloupe, cette terre est d’abord peuplée d’amérindiens (Arawaks ou Taïnos), venus dit-on du bassin de l’Orénoque. D’autres peuples vont au fur et à mesure des siècles migrer vers la Guadeloupe : d’autres amérindiens (les Caraïbes), des européens à la découverte de nouveaux mondes, des africains contraints de quitter de force leur contrée natale et des indiens appelés à les suppléer comme main d’œuvre, cette fois salariée, dans l’agriculture, au lendemain de l’abolition du système esclavagiste. À partir de 1870, une nouvelle vague de migrants venue du Proche-Orient, en raison d'affrontements confessionnels s'installèrent aux Antilles et furent à l'origine d'un courant migratoire qui fonctionna de la fin du XIXe siècle à nos jours. L’arrivée des syriens et des libanais marquera une forme de stabilité de la population guadeloupéenne déjà bien composite d’un point de vue culturel. Ce caractère hétéroclite, s’il est peut être visible sur le plan de la préservation des traditions culturelles des uns et des autres ne porte pas atteinte à la cohésion sociale globale, dans la mesure où la politique d’assimilation à l’identité française, conduite par le pouvoir central parisien l’emporte sur toute autre considération. La République ne reconnaît pas les communautés et accorde exclusivement du prix à l’unicité du peuple français. L’étranger est invité à respecter scrupuleusement les us, les coutumes ainsi que la règle de droit républicaine. Il se trouve ainsi digérer par la machine assimilationniste, notamment ses enfants, pour lesquelles la scolarisation est obligatoire. L’école de la République étant particulièrement indiquée pour parfaire le travail d’assimilation aux valeurs nationales. L’histoire du monde est l’équivalent de l’enchevêtrement de différences nées de la rencontre des hommes, qui, s’étant sédentarisés demeurent d’éternels nomades. Les migrations constituent donc un élément structurant de la sociologie planétaire. Les contestations d’aujourd’hui proviennent du fait que le décloisonnement des frontières pour les capitaux et les marchandises n’est pas placé sur le même pied d’égalité, dès lors qu’il s’agit de circulation des individus. Par ailleurs, le phénomène migratoire est gouverné par le principe de l’accueil des étrangers, qui exprime de manière singulière la souveraineté de l’Etat sur ses frontières internes et externes. Le déferlement de milliers de personnes vers les pays européens est vécu comme une agression, notamment de la part des anciennes démocraties populaires, converties depuis la fin des années 80 au libéralisme économique, tout en étant gagnées par l’idéologie d’extrême droite. La Hongrie constitue
à cet égard un exemple plutôt parlant. A l’inverse, une puissance économique comme l’Allemagne, sans être angélique, ne manifeste pas autant d’opposition aux déplacements de populations du Sud vers le Nord. L’argument avancé est humanitaire, mais, on l’aura bien compris aucunement dénué d’intérêt économique. Les nouveaux migrants pouvant constituer une main d’œuvre aussi bien formée que docile, et pouvant concourir à l’expansion de l’économie allemande. La Guadeloupe, département-région de la République ne décide évidemment pas de sa politique migratoire. Les guadeloupéens peuvent manifester de la solidarité à l’endroit des étrangers débarquant sur leur sol en vue de faciliter leur intégration. Rien de plus. Ils ne se privent pas non plus de formuler leur sentiment d’aversion à l’endroit d’une immigration qui serait de nature gâter le climat social par des actes de violence. Dans les années 80, une véritable chasse à l’homme avait été organisée contre des dominicais qui présentaient la caractéristique de se livrer à des actes violents de délinquance. Le paroxysme ayant été atteint lorsqu’un ressortissant de nationalité dominicaise avait violé puis tué une jeune femme guadeloupéenne qui avait commis le crime d’avoir voulu cueillir des goyaves sur le site du lycée de Baimbridge. Les Guadeloupéens seraient-ils davantage hongrois ou davantage allemands dans l’état d’esprit ? Il serait injuste de soutenir que le Guadeloupéen est un ennemi du métèque. Loin de là. Les moqueries à l’endroit des haïtiens sur leur mode vestimentaire, il y a encore quelques années, restent anecdotiques. La place qu’ils occupent désormais dans la société guadeloupéenne est certes due à leur capacité de travail. Toutefois, on peut douter que leur sort aurait été aussi bon si les Guadeloupéens avaient systématiquement fait obstacle à leur progrès individuel et collectif. Les diatribes de Ibo Simon sur les antennes d’une télévision périphérique contre les communautés étrangères relèvent beaucoup plus d’une forme de nationalisme-protectionnisme que l’on retrouve dans nombre de discours politiques de partis de Gouvernement, visant à préserver l’État-nation. En ce début de XXIème siècle, le sentiment du citoyen guadeloupéen n’est pas très différent de celui de son homologue de l’hexagone qui donne du crédit à la philosophie politique du Front National, en affirmant que le bien-être doit d’abord être assuré pour le national. De ce fait, l’idée d’accueillir de nouveaux migrants sur le sol national ne constitue pas une bonne nouvelle car le contexte de crise enjoint à gérer entre soi la pénurie et n’invite pas, par conséquent, à faire montre d’une générosité du cœur, qui pour le moment n’est plus à l’ordre du jour.
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LA RELIGION, EST L’OPIUM DU PEUPLE. Par Michel Girdary – Illustrations Cédrick Isham Calvados
Cette fameuse citation de Karl Max trouve un écho retentissant dans une Guadeloupe confrontée à une misère sociale grandissante, à une fragmentation de la cellule familiale imposée par une société d’hyperconsommation, au règne du matériel, de l’argent et de désir de jouir de toutes les libertés modernes offertes par le nouvel ordre mondial. En 2008, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) concluait que plus de 30 000 personnes étaient concernées par les sectes en Guadeloupe. Elle soulignait que 20% des sectes françaises étaient situées en outre-mer, un chiffre qui devrait donner froid dans le dos lorsque l’on sait les conséquences graves liées à l’endoctrinement exercé par les responsables religieux (gourous). En 2015, soit huit ans plus tard, les chiffres ont considérablement augmentés, et les mouvements religieux à orientation sectaire se sont multipliés en Guadeloupe.
Et là, pas besoin d’un nouveau rapport de la MILIVUDES. Visuellement les églises fleurissent dans tous les secteurs de l’île en se concentrant principalement dans les petites et grandes zones d’activités commerciales (ZAC). De Jarry à Anse-Bertrand et de Baillif à Gosier aucune ZAC n’est épargnée par le phénomène de développement des églises à dominante évangélique. Si ces nouveaux lieux de culte ont le vent en poupe, c’est parce que les entreprises, elles, déposent le bilan. Une situation dramatique pour les salariés qui perdent leurs emplois et pour les chefs d’entreprises qui voient partir en fumée le fruit d’une vie entière consacrée à leurs outils de travail. Pour les pasteurs, le plus souvent auto-proclamés, cette désertion et désertification des entreprises constituent la promesse d’une belle espérance de pouvoir implanter une nouvelle unité de prière, d’accueillir des fidèles fraîchement amadoués, mais aussi l’opportunité de récolter des dons et offrandes en numéraire. FOCUS F.W.I - 35
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a dime, la principale d’entre-elles, est une contribution volontaire ou d’un prélèvement, habituellement en soutien de l’organisation religieuse. La dîme est l’équivalent de 10 % du montant du revenu du fidèle, obéissant à la promesse d’un miracle s’il consent volontairement à se dessaisir de cette partie de son salaire. Dans certaines communautés, ce taux est allègrement dépassé, le rapport de la MIVILUDES précise qu’elle peut atteindre parfois les 20 %. Certains pasteurs et autres responsables religieux, au rang desquels on trouve des diacres et des anciens s’appuient sur un passage de la bible pour soutirer quelques euros à leurs brebis en quête de miracles, Malachie 3 :10 « Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes, afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison ; Mettez-moi de la sorte à l’épreuve, dit l’Eternel des armées. Et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance ». Chemin faisant, les brebis ouvrent grandes leurs bourses et déversent des sommes considérables dans les paniers joliment décorés et passant de main à main chaque dimanche entre les frères et sœurs unis dans un lien de communion, de fraternité, d’amour et d’argent. Dans le même temps, les groupes de musiciens chantent, louent, adorent et dansent créant une atmosphère de joie propice à la générosité des croyants et à l’extorsion de fonds. Si vous observez plus attentivement votre environnement, vous remarquerez que de grandes enseignes commerciales ont laissé la place à des églises, parfois de petites tailles et pourtant les loyers souvent prohibitifs sont payés rubis sur ongle aux propriétaires des immeubles, ayant plus la foi dans le compte bancaire que dans la pratique zélée de la prière. Nous avons eu connaissance du cas d’une église qui s’acquittait de plus de 8000 euros de loyers mensuels pour un immeuble loué dans la ZAC de Petit-Pérou aux Abymes, c’est dire la capacité évidente de ses églises à convaincre leurs membres à donner, donner et redonner, à chaque appel à la générosité.
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Il est difficile d’estimer les flux financiers qui transitent par ces organisations religieuses, tant les informations sont opaques, tenues au plus grand secret entre quelques membres triés sur le volet par le leader religieux. À côté du loyer, ces églises doivent faire face à des factures énormes d’électricité, à cause des systèmes de climatisation installés, hyper consommateurs d’énergie, des factures d’eau, de l’achat d’appareils de sonorisation, de caméras, des régies techniques, de mobilier, de la décoration, des voyages des pasteurs à l’étranger, de l’hébergement, des frais de restauration … Tous ces frais sont entièrement financés par l’argent des dons, des offrandes et de la dîme, on peut donc déduire que les montants cumulés des collectes peuvent atteindre facilement des sommes à 5 chiffres par mois. Si tel n’était pas le cas, ces églises ne pourraient pas conservées aussi longtemps ces locaux hors de prix. Même les entreprises commerciales n’ont pas la capacité de production d’une petite communauté religieuse, capable de pousser leurs fidèles à donner par la foi au-delà de la raison et de l’entendement. Le plus triste dans l’histoire reste que les personnes les plus vulnérables sont aussi celles qui sont plumées, extorquées et qui finissent le plus souvent dans les hôpitaux psychiatriques. En 2008, la MIVILUDES recensait la présence de 5 mouvements sectaires en Guadeloupe : le christianisme céleste, le centre missionnaire du réveil chrétien, le centre interministériel de l’évangile, mahikari lumière de vérité et les apôtres de l’amour… Avec l’arrivée incessant de nouveaux pasteurs, dont majoritairement un nombre croissant de pasteurs africains, il est à parier que ce chiffre ait été doublé, voire triplé entre 2008 et 2015. Cependant, la lutte contre les mouvements sectaires reste complexe en raison notamment de l’article 10 de la Déclaration du droit de l’homme et du citoyen de 1789 qui précise que: « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi ».
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LA PROSTITUION, ENTRE NON-DITS ET FANTASME LIBÉRATEUR. Par Caroline Lacoma - Illustrations Cédrick Isham Calvados.
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otre société antillaise comme toutes les autres d'ailleurs,est hyper-sexualisée. Chansons explicites, tenues féminines toujours plus suggestives, littérature érotique...Pourtant,aussi étonnant que cela puisse paraître, « le plus vieux métier du monde » reste encore un sujet sensible. Bien sûr, l'exercice devient facile lorsqu'il s'agit d'associer prostitution à son quartier de prédilection à savoir : Carénage. Mais en revanche ce qui semble tabou est de parler de prostitution sans tous les présupposés et préjugés qu'il y a autour. Alors, plutôt que d'affronter les non-dits tout le monde préfère se rassurer en pointant du doigt essentiellement ce que l'on voit ou plutôt ce que l'on veut bien voir. Il y a cette espèce de pudeur hypocrite qui règne dans les médias lorsqu'il s'agit de parler de prostitution. On en montre pas beaucoup mais juste assez pour construire une opinion que tout le monde aura peur d'ébranler. Le reportage de Canal 10 à ce sujet n'est qu'un énième et triste exemple de la manipulation de la population par les médias,surtout lorsqu’il s'agit des « travailleurs du sexe ». Dans ce reportage, tous les stéréotypes répondent présents : des riverains peu cultivés, des prostituées feignant d'assumer ce qu'elles font et des clients qui, eux, n'assument pas. Ce reportage plus que d’être aberrant est rassurant. Rassurant, car il ne choque pas les consciences, n'alarme pas les esprits,du moins comme il le faudrait. Il n'a servi qu'à amuser le peuple. Se servir de la misère humaine comme moyen de divertissement, Canal 10 ainsi que les autres médias,y arrivent bien. À trop vouloir centraliser le phénomène de prostitution en Guadeloupe, on en a fini par dissimuler un autre,beaucoup plus grave, plus dangereux et plus révélateur d'un malaise social. L'année est sur le point de toucher à sa fin,et le temps des bonnes résolutions approche. Il serait peut-être temps de ne
plus se voiler la face ou plutôt d'enlever le voile que politiques et médias ont soigneusement posé sur nos yeux. L'apologie de l'individu-objet qui se vend et achète va plus loin que le quartier de Carénage,on le sait tous, mais peu voire personne n'en parle. Nous fermons les yeux et bouchons les oreilles devant cette fille qui se déshabille pour payer ses études,devant ce jeune homme qui accepte de jouer l'escort-boy pour une promotion au Macdonald et devant cette mère de famille qui monnaye son corps pour nourrir ses enfants. Quand est-ce que les médias se décideront à parler véritablement de ce fléau qui sclérose le développement social de l’île ? Il y a un élément très révélateur dans le reportage de Canal 10 et qui est peut-être la réponse à ma question. On assiste à une héroisation de la prostituée,elle incarne selon les riverains et certains commentaires « une Wonder-Woman » qui fait office de défouloir aux détraqués afin d'éviter le viol de jeunes gens et enfants. Personne n'est choqué de constater jusqu'où va cette crise sociale. Il y a là cette obsession de ne pas être une victime,de ne pas se considérer victime. On revendique cette liberté de disposer de son corps, cette « indépendance » quitte à nier la domination et l'exploitation évidentes. Là, est le véritable tabou. Par peur d'admettre qu'on est victime ou que l'autre est victime, on se tait,on banalise et on justifie. En effet,si on ne reconnaît même pas que les prostituées de Carénage sont en réalité des victimes comment enfin assumer les autres types de prostitution ? Et surtout reconnaître,que la prostitution ne rend pas libre mais asservit autant celui qui se prostitue que celui qui en achète les services. Une prise de conscience personnelle permettrait d'abord d’être plus honnête puis d'assumer l'existence de d'autres formes de prostitution et de dépasser peurs,tabous et opinions à ce sujet. En tout cas, c'est mon souhait, pour vous et moi. FOCUS F.W.I - 39
«
J’ai commencé à fumer jeune, vers 14 ans. C’est à la suite d’un traumatisme qui m’avait laissé angoissée et nerveuse que j’ai commencé à observer des fumeurs et envisager sa consommation. Je fume donc depuis près de 17 ans et on ne peut compter qu’une seule période d’abstinence d’un peu plus de 6 mois jusqu’à aujourd’hui. La « weed » reste pour moi un antistress efficace, au fil du temps, je lui ai trouvé d’autres avantages… elle facilite les voyages intérieurs, le lâcher prise, exalte l’inspiration, amplifie les sensations, amène à la contemplation, à l’observation, à la réflexion…(and more). Chacun a son propre rapport avec cette substance et loin de moi l’idée d’en faire l’apologie, cela dit, en tant que personne nerveuse, facilement angoissée, artiste, chercheuse de vérité et de paix… je la considère comme étant un atout. Bien sur, sa consommation présente des risques,…d’abord l’addiction…dur de ne pas y sombrer, puis l’isolement, les problèmes de santé,… sans compter qu’elle favorise l’évolution de maladies psychiatriques chez les personnes prédisposées (comme moi), la passivité, le fléchissement affectif et intellectuel… Le jeu en vaut il la chandelle? Cette question me turlupine depuis un moment, mais sincèrement, je n’ai jamais réellement pensé à m’en séparer, mais aspire plutôt à une consommation non pas addictive, mais consciente et maîtrisée… quoi ? si j’y arrive ? …hum, des fois plus que d'autres… la vie !
Dove, 31 ans 40 - FOCUS F.W.I
(OMERTÀ)
LES DROGUES, UN MARCHÉ EN PLEIN ESSOR. Par Michel Girdary (MG2R) – Illustration Cédrick Isham Calvados.
À
l’instar du secteur du luxe, le commerce des drogues ne connait pas la crise, il est littéralement dopé. Le département de la Guadeloupe, est depuis une trentaine d’années affecté par les flux du trafic international de cocaïne en provenance des trois pays producteurs d’Amérique latine (Pérou, Colombie et la Bolivie) en passant par le Venezuela. Si la Guadeloupe et la Martinique ont été dans les années 1980 des zones de consommation importante de cocaïne (crack), elles sont devenues rapidement des plateformes de stockage, des zones-rebond pour alimenter le marché Français et l’Europe. Quel est le poids économique de ce marché localement ? Ce marché est estimé à des centaines de millions d’euros par an, de quoi attiser l’appétit des dealers, toujours plus nombreux à se lancer dans le trafic. Le taux élevé du chômage en Guadeloupe, qui avoisine les 30 % est une aubaine pour les cartels car ils y trouvent une population attirée par l’appât du gain, inactive et prête à tout pour se faire de l’argent facile. Il existe une grande variété de drogues, chaque produit correspond à un profil de consommateur, les prix varient en fonction du produit recherché et de la quantité achetée. MARIJUANA, HEROÏNE, COCAÏNE les prix au détail oscillent mais restent stables : La marijuana, l’herbe de cannabis coûte entre 7 et 10 euros le gramme. Le prix de l’héroïne se situe autour de 40 euros le gramme. Pour la cocaïne, le prix du gramme se situe autour de 70 euros. Malgré la baisse du pouvoir d’achat constatée depuis l’apparition de la crise économique, la consommation de la drogue, elle, progresse. Un point qui n’a pas manqué d’interpeller les autorités sur la corrélation possible entre la hausse de la criminalité (les braquages), qui serait une source de financement de cette consommation soutenue. Mais la consommation est également portée par une clientèle riche et aisée, qui
dispose de moyens financiers importants. Dans les milieux, on évoque discrètement des hommes d’affaires, des avocats, des artistes du show-business, des hommes politiques, enfin une catégorie de personnalités en vue à l’ombre des tous soupçons. Difficile d’avoir des noms, même si, sous couvert d’anonymat, quelques noms finissent par être murmurés au coin de la barbe. Les rastas qui ont souvent fait les frais de toutes les condamnations consomment pour l’essentiel de l’herbe et non des substances telles que la cocaïne ou l’héroïne. DES SAISIES RECORDS Face à l’augmentation exponentielle du trafic et de la consommation, la police judiciaire, l’un des maillons de la lutte contre le trafic, tente de donner des coups aux narcotrafiquants. Ces dernières années des saisies record ont ainsi été enregistrées dans nos eaux. Dans la nuit du 30 septembre au 1er Octobre 2015 les agents de la lutte anti-drogue ont intercepté un Go fast en route vers la Guadeloupe, suspecté de trafic de drogue par l’office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) avec à son bord : 800 kilogrammes de marijuana, une saisie de 808 kilogrammes de cocaïne pour une valeur de 53 millions d’euros, réalisée à bord d’un voilier au nord-est de la Guadeloupe, une saisie de 2,2 tonnes et de 212 kg effectuées en Avril dernier en Martinique… Au total, depuis la création de l’antenne « Caraïbe » en 2004, l’OCRTIS (office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants), plus d’une trentaine de tonnes de cocaïne ont été saisies, tandis que 73 organisations ont été démantelées pour près de 1000 personnes placées en garde à vue. Les autorités nationales et locales ne s’avouent pas vaincues, elles coopèrent de plus en plus sur le plan international pour limiter le trafic de drogue. Les résultats sont positifs et très encourageants même si, il faut admettre que la guerre contre les narcotrafiquants est loin d’être gagnée. FOCUS F.W.I - 41
LE CANNABIS, LE TABOU FRANÇAIS. Par Salomé B.
C
omme Dove,17 millions de Français âgés de 11 à 75 ans ont déjà expérimenté le cannabis, de plus, 5 millions en ont consommé au cours de l’année 2014 et un tiers d’entre eux se déclare être des consommateurs réguliers. En outre, en Guadeloupe, selon l’Office des nations unies contre la drogue et le crime, plus de 8 % des 1664 ans auraient consommé au moins une fois du cannabis en 2012. Si le phénomène n’est pas nouveau, force est de reconnaître qu’il devient aujourd’hui incontournable. Les recherches sur le cannabis thérapeutique changent l’image de la plante et font bouger les lois dans le monde entier. Bientôt la légalisation ? Pas sûre en France le débat reste miné. Mais, le sujet est revenu au centre du débat public en France en raison de nombreuses publications. Notamment en raison de deux publications sorties en 2011 et dont les titres sont éloquents : ‘‘Pour mieux lutter contre le cannabis : sortir de l’hypocrisie’’, rapport du groupe socialiste de l’Assemblée nationale (42 pages), et ‘‘Pour en finir avec les dealers’’, le livre de Stéphane Gatignon, maire écologiste de Sevran (Seine-Saint-Denis) en collaboration avec l’ex-commandant de police Serge Supersac. Par ailleurs, en juillet 2012, le débat est sérieusement mis sur la table par la sénatrice communiste du Val-de-Marne, Laurence Cohen via la charte en faveur d’une nouvelle politique des addictions élaborée avec la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie). Alors que François Hollande, n’a cessé de répéter à son arrivée au pouvoir, qu’il se positionnait contre une éventuelle dépénalisation du cannabis et que le sujet n’était pas à l’ordre du jour…, que des déclarations fusaient de toutes parts et venaient déstabiliser la solidarité
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gouvernementale. Il y a de ça quelques semaines, des voix s’élevaient à nouveau à gauche et pas des moindres, pour relancer le débat sur la dépénalisation du cannabis, voire sa légalisation pour permettre à l’État d’encadrer la vente ! Un tabou que François Hollande et Manuel Valls se gardent bien, eux, de briser. La garde des Sceaux, Christiane Taubira, considère quant à elle qu’il faut arrêter de « fermer les yeux », alors que 17 millions de Français ont déjà goûté au paradis artificiel. Après le mariage gay, le « pétard pour tous » ? Ne rêvons pas, le projet n’est pas du tout dans les cartons du gouvernement et Manuel Valls a prévenu qu’il ne prendrait aucune initiative « qui légalise, autorise ou encore dépénalise ». Notons tout de même, que s’il refuse toute dépénalisation, il avait glissé du bout des lèvres en janvier 2014 avoir « fumé peut-être une fois ». Politiciens, experts et pseudo-experts, de quoi ont-ils peur au juste ? De perdre un sujet porteur, facile à manier, qui leur permet de mettre en valeur leur volonté d’agir et de protéger le bon peuple. En démocratie, les élites sont obligées de nous convaincre de les élire. Or, pour convaincre, rien de plus facile que de faire peur et de rassurer simultanément. Les drogues se prêtent fort bien à ce jeu, toujours efficaces. Elles secouent des tabous profondément enracinés dans notre culture, à commencer par celui qui associe abstinence, vertu individuelle et salut collectif. Nous oublions que ces tabous ont des origines religieuses et foncièrement racistes. La légalisation du cannabis en France se fera-t-elle ? Certainement pas. Tous les pays occidentaux tardent à se doter d’un savoir axé sur l’usage intelligent des drogues. La prohibition nous a profondément et durablement marqué : nous préférons toujours le stigmate et la fascination des plaisirs interdits.
UNE PROHIBITION QUI « FAIT DES RAVAGES ». Selon Stéphane Gatignon, se prononcer pour la légalisation du cannabis est la seule solution pour casser les réseaux de trafiquants et mettre fin aux règlements de comptes entre bandes rivales. « Sortir de la société de prohibition, c’est libérer des territoires entiers de l’emprise des trafics et de la violence », écrit-il dans son ouvrage. Un moyen d’éviter les dizaines de décès dus aux guerres de territoires chaque année. Pour Stéphane Gatignon et Serge Supersac, la prohibition du cannabis est comparable à celle de l’alcool aux États-Unis dans les années 1920. Une interdiction qui a décuplé les ventes sous le manteau et boosté une économie souterraine, donc sans aucun profit pour l’État, ni aucun moyen de contrôle. Même problème, même solution, les auteurs préconisent donc « une politique de santé publique » très encadrée, similaire à celle réglementant la commercialisation de l’alcool ou du tabac, accompagnée de campagnes préventives. Le cannabis moins nocif que l’alcool ? D’abord, il faut le dire sans détour et sans crainte : il est une erreur majeure de mettre le cannabis dans le même panier que les drogues dures. Contrairement à ce qui nous est couramment enseigné, la tradition scientifique reconnaît que la consommation de cannabis n’est pas plus nocive que celle de l’alcool. Quand l’un peut causer des cancers comme celui de l’estomac, de l’œsophage, des poumons, du pancréas et du foie, rappelons que l’autre peut être, lui, prescrit pour les patients souffrant d’effets secondaires. Mais ne soyons pas dogmatiques : la fumée de cannabis contient trois fois plus de goudron et cinq fois plus d’oxyde de carbone que le tabac ce qui montre par ailleurs que le produit a ses dangers (et qu’il n’est pas non plus une drogue douce). Mais concernant ses effets addictifs, rappelons que sa consommation « n’entraîne pas de dépendance physique comme l’héroïne, la morphine ou même l’alcool et le tabac ». Moins addictif que l’alcool, plus dangereux que le tabac, s’il est fumé, le cannabis n’en reste pas moins une grande source de THC (sa molécule active) et principal moyen d’atténuer les douleurs des patients subissant par exemple des chimiothérapies ou souffrant de sclérose en plaques. Lorsque les anti-inflammatoires n’ont plus d’effet, les patients les plus téméraires (ceux qui ne sont pas encore dévorés par la maladie) doivent se fournir via les trafics, donc à leurs frais, avec tous les risques encourus. Aujourd’hui de nombreux pays comme l’Espagne, le Canada, le Royaume-Uni ou 24 Etats américains ont dépénalisé le cannabis pour les malades avec une prescription médicale obligatoire. De plus, des pays comme l’Australie, la Jamaïque, l’Uruguay, la Suisse, l’Allemagne, le Danemark ou les Pays-Bas ont particulièrement assoupli leur législation au cours des dix dernières années, si bien que la consommation de cette substance y est tolérée. L’Europe, qui l’a majoritairement dépénalisé, commence progressivement à l’autoriser. Les États-Unis ont déjà mis le pied à l’étrier, alors pourquoi pas nous ? Existe-t-il une exception culturelle française qui nous rendrait intolérant au cannabis ? En France, on soupçonne, encore sans le dire, que la légalisation menacerait directement les mineurs, comme si le marché noir qu’ils apprennent tôt à connaître était au fond préférable. De mémoire, aucun groupe pro-marijuana, aucun chercheur, aucun législateur et aucun politicien n’a proposé un marché du cannabis exempt de toute régulation, encore moins d’en faire fumer les enfants. Ainsi, la légalisation du cannabis ne fait pas que des émules, notamment au sein du corps médical. Beaucoup de médecins mettent en avant les dangers de la consommation de ce stupéfiant, qui entraine une modification des perceptions de l’environnement pouvant s’avérer dangereuses, ainsi que, dans certains cas, de graves intoxications. Le gouverne-
ment avance également le fait que les trafiquants se déporteront sur d’autres trafics, et donc que les réseaux ne cesseront pas d’exister et de poser des problèmes. Aussi, si la dépénalisation – puis la légalisation – sont souvent évoquées, la France reste en retrait sur ce débat. Pourtant, sa légalisation – et l’encadrement de son commerce – représenterait une plus-value non négligeable pour l’État. Cela endiguerait également l’économie souterraine, notamment dans les banlieues et les quartier dits « zone de danger », où le trafic est devenu un véritable fonds de commerce. La légalisation du cannabis a un triple enjeu : Tout d’abord, c’est un enjeu de santé publique. La levée du tabou et de l’illégalité sur la drogue permettrait de casser l’attrait de l’interdit et de faire diminuer la consommation de cannabis. Quand la marijuana a été légalisée aux Pays-Bas, les autorités sanitaires ont constaté une baisse de la consommation de cannabis. Il n’y a donc pas d’effet d’aubaine. De plus, la légalisation est l’occasion de créer une agence gouvernementale chargée du contrôle de la qualité. Aujourd’hui, l’illégalité et le marché au noir ne permettent pas de contrôler la qualité des substances présentes sur le marché. Bon nombre de marijuana sont de mauvaises qualités ou sont le fruit d’expérimentations génétiques ou sont coupées avec des substances chimiques ou naturelles mais nocives. En matière de santé publique, la légalisation permettrait d’avoir un discours public sur le cannabis et sa consommation. Cela permettrait également de mettre en œuvre des campagnes de prévention générales et ciblées vers les publics à risque. L’illégalité entraine cet effet pervers de poser une omerta sur la prévention publique de cette substance. Deuxièmement, c’est un enjeu fiscal. La légalisation pourrait permettre d’envisager la mise en place d’un circuit de distribution légal pour le cannabis. Cette vente devrait se faire évidemment sous diverses conditions. Une des conditions à la vente serait de la soumettre à des accises. L’État pourrait ainsi récolter des taxes sur la vente de cannabis. Ces taxes récoltées seraient une manne importante pour l’État, soit 2 milliards d’euros selon une étude publiée en décembre 2014 par Think Thank Tera Nova. De plus, cette vente légalisée créerait de l’emploi et rapporterait donc à la collectivité de nouvelles cotisations sociales et participerait à la baisse du chômage. Lors de la légalisation, l’État doit prendre l’engagement de reverser une partie de la fiscalité prélevée sur la vente de cannabis pour financer la prévention des risques liés aux assuétudes et pour financer l’agence gouvernementale chargée notamment de contrôler la qualité. En dernier lieu, c’est un enjeu de sécurité. Aujourd’hui, la vente du cannabis crée un marché au noir accompagné d’une criminalité polymorphe. La légalisation du cannabis couperait ces circuits criminels ce qui ferait donc diminuer la criminalité. DEUX INTERROGATIONS : Avec l’hypothèse d’une légalisation, l’État serait confronté à deux problèmes. D’abord, le risque d’augmentation du nombre de consommateurs. Bien que les expériences américaines – vingt-trois Etats l’ont légalisé – démontrent que ce nombre reste stable, il est impossible d’évaluer l’impact sur la population française. De plus, l’encadrement de sa vente resterait à définir : via prescription médicale, dans un « coffee-shop » ou directement chez le buraliste. Il apparaît clairement que la question – récurrente – du cannabis et de sa légalisation prendra du temps avant d’être sérieusement abordée. Pour qu’une loi autorisant son usage soit votée, il faudra que le gouvernement à son origine soit à même d’apporter des solutions aux problèmes de société les plus urgents tels le chômage ou la dette. À l’heure actuelle, François Hollande et le gouvernement Valls seraient donc incapables de proposer une telle mesure. FOCUS F.W.I - 43
SANTÉ
L’ALCOOLISME, UN PROBLÈME QUE L’ON TAIT. Par Ken Joseph.
140 C’est le nombre de personnes décédées en Guadeloupe suite à une consommation excessive d’alcool.
44 - FOCUS F.W.I
En France, seulement 2,5 % de la population adulte n’a jamais touché une goutte d’alcool. Autrement dit, la quasi-totalité des Français consomme plus ou moins des boissons alcoolisées. Pire : cinq millions de Français connaissent aujourd’hui des difficultés médicales, psychologiques ou sociales liées à l’alcool. Dans un rapport publié en mai 2014, l’OMS estime que, chaque année, l’alcool est responsable d’un décès sur vingt dans le monde, soit plus que le sida, la tuberculose et la violence réunis. Souvent réduit à un « mauvais » comportement social, la dépendance à l’alcool en Guadeloupe, est à l’origine de près de 140 décès par an et demeure la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac. L’alcool coûte chaque année 120 milliards d’euros à la société française et est responsable de plus de 200 maladies. Chez nous, les trois causes de décès liées à la consommation excessive d’alcool sont la cirrhose du foie, les psychoses alcooliques et les cancers des voies aéro-digestives supérieures. Les scientifiques sont formels : l’alcoolisme est une pathologie neurobiologique qui se traduit par une perte de contrôle de la consommation lié à un déséquilibre des circuits de la récompense. Elle conduit le patient à poursuivre sa consommation d’alcool, y compris s’il est conscient des dangers encourus. À chaque fois que l’on parle d’alcool dans notre société, on suscite à la fois compréhension et rejet. D’un côté, boire de l’alcool est en quelque sorte une nécessité sociale, car la grande majorité des gens le font et nombre de situations exigent pratiquement que nous levions notre verre à notre santé ou à celle des autres. Sans compter que celui qui entend être un homme doit boire. De l’autre côté, boire à l’excès, c’est transgresser un tabou – surtout pour les femmes -, car l’ivresse est réprouvée : malheur à celui qui ne sait pas se contrôler, il sera mis au banc de la société ! Bien entendu, tout le monde croit savoir qui est alcoolique et qui ne l’est pas. Un homme qui titube la nuit dans la rue en vociférant est un ivrogne. Les créatures patibulaires qui jonchent dès le matin les bancs publics de leurs canettes de bière sont, elles aussi, alcooliques. Selon le langage populaire, ces gens sont sans volonté, ils ont noyé leur raison dans l’alcool ou bien en sont dépourvus depuis toujours. À l’opposé, il y a le brave père de famille qui boit à la pause du midi et le soir après le travail la bière ou le ti-punch – ou les quelques verres – qu’il a bien méritée. Cet homme-là est solide comme un roc, il est hors de question qu’il puisse être dépendant. C’est passer volontairement sous silence le fait que boire modérément et boire trop sont inextricablement liés. Dans les sociétés abstinentes – les sociétés islamique par exemple -, les problèmes d’alcool n’existent pratiquement pas. Rien de ce que l’on peut dire de la consommation d’alcool n’échappe à ce dualisme, ainsi, le rôle des spécialistes est de s’occuper des alcooliques tels que les définit l’opinion publique, mais gare à eux s’ils se mettent à jouer les trouble-fête en s’attaquant au boire convivial [..].
« J’ai bu en cachette pendant 35 ans »
J
FRANÇINE A ÉTÉ ALCOOLIQUE SANS QUE PERSONNE S’EN DOUTE, PAS MÊME SON MARI ! JUSQU’À CE QU’ELLE DÉCIDE ENFIN D’ARRÊTER. propos recueillis par Marcelle.M
'ai passé la moitié de ma vie à boire en cachette. Ça peut paraître incroyable, mais c'est la stricte vérité. Personne ne l'a jamais su, ni ma famille, ni mes collègues, ni même Thierry, mon mari. D'ailleurs, il tomberait de sa chaise s'il apprenait la vérité. « Francine ? Elle boit à peine un verre, et seulement en fin de semaine ! » S'il savait... S'il savait que durant de longues années, tous les matins, dès que j'ouvrais un œil, je ne pensais qu'à une chose : boire, boire et boire encore. Je me disais: « J’arrêterai quand je le voudrai. » Tu parles, j'avais la tête complètement enfouie dans le sable. Il a fallu que j'arrive à l'âge de la retraite pour qu'enfin je me décide. J'ai commencé à boire du vin vers l'âge de 20 ans. Le problème, c'est que j'ai immédiatement ressenti une passion pour cette boisson. Tout m'a plu d’elle : son goût, si différent d'un cépage à l'autre, mais aussi le rituel qui s'y rattache. On se sert un verre pour fêter une bonne nouvelle, se remonter le moral ou savourer un moment de plénitude... Très vite, j'ai multiplié les occasions de déboucher une bouteille de rouge. Je buvais dans ma baignoire à remous, en revenant du sport, ou après une journée difficile. Un verre en appelait un autre, et je vidais la bouteille d'une traite. Puis, j'en ouvrais une deuxième...
Quiconque me connaît aurait pu prévoir ce genre de comportement. Je suis une fille extrême, pas facile à modérer. Tout ce que je fais, je le fais à fond. Quand j'aime, j'aime. Quand on trahit ma confiance, je ne laisse jamais une seconde chance. Dans les sports, c'est pareil. Rien ne m'arrête. Alors, logiquement, lorsque j'ai commencé à boire, je n'ai pas fait dans la demi-mesure. Les premières années, j'ai consommé fréquemment, mais pas tous les jours. C'est quand je me suis installée avec Thierry que les choses ont commencé à sérieusement déraper. Devant lui, je faisais attention : je ne sirotais qu'un petit verre de temps en temps, je jouais la fille détachée. Mais dès qu'il avait le dos tourné, c'était autre chose. Thierry travaillait de nuit et allait chaque soir se coucher à 19 h tapant. Je me retrouvais alors seule, avec la télé pour unique compagne, m'ennuyant ferme. C'est ainsi que j'ai commencé à boire, pour passer le temps. Semaine après semaine, c'est devenu habituel, puis carrément systématique. Aussitôt qu’il partait dormir, j'allais chercher ma bouteille. J'étais assoiffée et fébrile, persuadée que je ne pourrais pas tenir une minute de plus sans boire. Un verre à la main, ma bouteille à mes pieds, je m'enfonçais, béate, dans mon canapé. Les images de la télé devenaient floues, les sons, lointains et cotonneux. J'étais soûle. Complètement soûle. Et ces nuits d'ivresse se sont répétées tous les soirs, presque sans exception. FOCUS F.W.I - 45
« Ça fait maintenant quatre ans que je ne consomme plus une goutte d’alcool. » Rapidement, ma vie entière n’a plus tourné qu’autour de la boisson. Je passais mon temps à échafauder des plans pour boire sans être vue. Mon emploi du temps était planifié, chronométré. Je prenais soin d’acheter mes bouteilles dans des hypermarchés variés. J’étais capable de parcourir des kilomètres pour éviter de devenir une alcoolique notoire aux yeux des caissières. Revenue à la maison, je cachais le vin un peu partout : sous mes vêtements, dans mes boîtes à chaussures... Évidemment, je ne choisissais jamais de bouteilles avec un bouchon en liège : pour ne pas réveiller mon mari, il fallait à tout prix éviter le « pop ». Combien de fois ai-je béni l’invention du bouchon dévissable ! Le matin, j’allais jeter les bouteilles vides dans différentes poubelles du quartier. À mon travail (en administration), j’ai toujours donné le change. Il faut dire que je tenais très bien l’alcool. J’arrivais bien sûr certains matins avec une tête défaite, mais je prétextais souffrir de violentes migraines, et comme je faisais correctement mon boulot, je n’ai jamais attiré l’attention. Quant aux membres de ma famille, je les voyais peu et je ne buvais en leur présence qu’un petit verre, raisonnablement. J’étais dans le contrôle permanent. Le plus incroyable de tout, c’est que jamais Thierry ne s’est relevé de son lit et ne m’a surprise en flagrant délit. Le matin, il partait à 4 h, pendant que je cuvais mon alcool dans mon sommeil. L’odeur ? J’ai eu, si on peut dire, de la chance: Thierry n’a pas un odorat très développé. Quand j’avais mauvaise mine, j’inventais des problèmes liés à mon travail. Je lui disais que mon chef m’en demandait trop. Et ça marchait. Jamais, heureusement, il ne m’a vue tituber pour aller à la douche, trembler à cause du manque d’alcool ou m’écrouler en pleurant, complètement à bout parce que je ne maîtrisais plus la situation. Lorsque j’en arrivais là, je me disais : « Cette fois, il faut que ça s’arrête! » Mais le jour suivant, 19 h arrivait, il allait se coucher, et un immense sentiment de solitude m’envahissait de nouveau. Mon envie de dévisser le bouchon revenait. Puis, l’année de ma retraite est arrivée. Thierry et moi, on avait choisi de la prendre tous les deux au même moment, à 54 ans. J’avais bien l’intention de me mettre au yoga et de m’inscrire en salle de sport. Mais je réalisais que, à tous les moments de ma nouvelle vie, mon mari allait systématiquement être à mes côtés. Ne travaillant plus, il n’aurait plus besoin de se coucher tôt, et on passerait désormais toutes nos soirées ensemble. Comment allais-je arriver à siffler mes bouteilles tranquillement ? Rien que d’y penser, j’avais des sueurs froides. Un soir, bizarrement, je suis allée me coucher sans avoir bu 46 - FOCUS F.W.I
une goutte. Le lendemain, je ne suis pas allée au travail. J’ai réfléchi une bonne partie de la journée. J’avais six mois devant moi pour me préparer à la retraite. Cette fois, il fallait que les choses changent vraiment. Ma plus grande source d’angoisse, c’était l’idée d’avoir des crises de manque accompagnées de symptômes physiques. J’avais aussi peur que, sans alcool, ma vie devienne plate et sans intérêt. Bref, pour m’en sortir une fois pour toutes, j’avais besoin d’outils concrets. J’ai trouvé les coordonnées d’une association d’alcooliques anonymes hors de ma ville et j’ai pris un rendez-vous. Ce soir-là, je me suis couchée sobre de nouveau, mais très calme et sereine. À l’association, j’ai rencontré d’autres alcooliques qui buvaient comme moi depuis des années. Ça m’a fait un bien fou de voir que je n’étais pas seule ; que ces gens aussi cachaient leurs bouteilles dans leurs placards et mentaient à leur entourage. Ils m’ont appris leurs trucs pour ne pas céder à la tentation, comme sortir le plus souvent possible, même pour aller prendre un café... Décrocher a été dur, mais à partir du moment où il ne m’a plus été possible de reculer, les choses se sont plutôt bien enchaînées. Durant le sevrage, dès que j’avais des sautes d’humeur, je sortais dehors. Tout plutôt que de rester seule avec l’envie de boire qui m’assaillait. Ça fait maintenant quatre ans que je ne consomme plus une goutte d’alcool. C’est ma petite victoire secrète, mon indicible fierté. Physiquement, je suis transformée. Je suis moins cernée, moins boursouflée, j’ai des couleurs, et surtout, je souris tout le temps. J’ai aussi une énergie folle. Le matin, je me lève comme un ressort, moi qui, avant, peinais souvent à poser un pied par terre. Mon mari pense que c’est l’effet de la retraite... Car je ne lui ai jamais avoué que j’ai été alcoolique pendant des années. Je me sens trop coupable de lui avoir menti tout ce temps. Un jour peut-être en aurai-je le cran... En attendant, je prends le temps de regarder le ciel, les arbres, d’écouter les oiseaux, d’admirer les couchers de soleil. Je relis des livres que j’avais déjà lus soûle et dont il ne me restait aucun souvenir. Je me suis même remise à chanter à tue-tête dans ma voiture. Alors, plate, ma vie sans la boisson? Oh que non! VOUS VIVEZ UNE HISTOIRE PARTICULIÈRE ET AIMERIEZ LA PARTAGER AVEC NOS LECTEURS ? Un journaliste recueillera votre témoignage. Écrivez nous : rédaction@focus-fwi.com
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ÉCONOMIE
LE MAQUIS DES RETRAITES. Par Carole. J.
Retraite de base, complémentaire, âge légal, nombre de trimestres, taux plein, décote, bonus… Toutes les clés pour comprendre le fonctionnement d’un système de répartition… au bord du gouffre. En effet, la énième réforme des retraites, celle de Marisol Touraine, comme les précédentes, ne suffira pas à remettre les comptes d’équerre. C’est ce que révèle l’avant-projet de rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (Cor). Plus pessimiste que jamais, il estime que le système des retraites ne devrait pas revenir à l’équilibre avant 2030 ! De réforme en réforme, qu’est devenue la retraite des Français ? 48 - FOCUS F.W.I
COMMENT EST CALCULÉE LA RETRAITE DE BASE ? La retraite de base, versée par le régime général de la Sécurité sociale, ne peut dépasser 50 % d’un certain plafond, revalorisé chaque année, et actuellement fixé à 3 170 euros, soit 1 585 euros. On calcule la moyenne des 25 meilleures années d’une carrière, pour les salariés du privé. Le salaire annuel moyen est constitué de la rémunération brute à laquelle on a retranché les cotisations salariales de retraite, qui représentent environ la moitié des prélèvements salariaux (11 % des 22 % de charges salariales). Ce terme de ‘‘moyenne des 25 meilleures années’’ est en réalité inapproprié, car les années où un salarié a gagné plus que le plafond de la Sécurité sociale ne compensent pas celles où il gagnait moins. C’est-à-dire que pour bénéficier du maximum de la retraite de base, il faut avoir atteint ou dépassé ce plafond pendant 25 années, sur l’ensemble d’une carrière. S’il manque des trimestres au futur retraité, le montant de sa pension sera diminué au prorata des trimestres manquants. ET LES RETRAITES COMPLÉMENTAIRES ? À la retraite de base s’ajoutent les complémentaires, l’Arrco pour les non-cadres et l’Agirc pour les cadres. Les cotisations de l’employeur et du salarié à ces caisses sont converties en points. Lors de la liquidation, la totalité des points est convertie en euros. Le point Agirc vaut aujourd’hui 0,4352 euro, un point Arrco, 1,2513 euro. Ces caisses complémentaires n’ont pas le droit d’être déficitaires mais elles le deviendront à court terme, ce qui donne lieu actuellement à une négociation entre les partenaires sociaux pour trouver une solution qui permette de revenir à l’équilibre. Elles ont déjà dû faire d’importants efforts, à la fois en augmentant les cotisations et baissant les montants versés. QUAND PARTIR À LA RETRAITE ? L’âge légal de départ varie en fonction de la date de naissance des futurs retraités. Pour ceux nés entre le 1er juillet 1951, il est de 60 ans. Ceux nés entre le 1er juillet et le 31 décembre 1951 devront travailler jusqu’à 60 ans et 4 mois. Pour les personnes nées en 1952, l’âge légal est porté à 60 ans et 9 mois, pour celles nées en 1953 à 61 ans et 2 mois, pour celles nées en 1954 à 61 ans et 7 mois. Les personnes nées après 1955 peuvent partir à la retraite à 62 ans. Il faut aussi avoir validé un certain nombre de trimestres, lui aussi variable en fonction de l’âge. Pour prétendre à une retraite complète, il fallait avoir travaillé 160 trimestres pour les personnes nées en 1948 ou avant. Les natifs des années suivantes doivent avoir cotisé un trimestre de plus, chaque année, jusqu’à atteindre 166 trimestres pour les natifs de 1955 (soit 41 ans et demi). Ensuite, on ajoute un trimestre tous les trois ans, jusqu’à ceux nés en 1973, qui devront travailler 43 ans (172 trimestres). Le seuil, pour valider un trimestre, est fixé à 150 heures de smic. Les périodes de chômage indemnisé donnent droit à des trimestres. Par ailleurs, chaque enfant né avant 2010 permet à sa mère de valider 8 trimestres supplémentaires. Pour une naissance après 2010, 4 de ces trimestres sont attribué soit à la mère, soit au père. Certains trimestres supplémentaires peuvent être accordés dans des cas précis (service national, maladie, invalidité). Il est également possible de racheter jusqu’à 12 trimestres, sous conditions.
COMMENT PERCEVOIR UNE RETRAITE SANS DÉCOTE ? En ayant atteint l’âge légal et après avoir validé le nombre de trimestres nécessaires. S’il manque des trimestres et que le salarié désire faire valoir ses droits, sa pension subira une décote de 1,25 % par trimestre manquant. Travailler jusqu’à l’âge du taux plein évite cette décote. Il est fixé à 65 ans pour ceux nés avant le 1er juillet 1951, 65 ans et 4 mois pour les personnes nées au second semestre de 1951, 65 ans et 9 mois pour les natifs de 1952, 66 ans et 7 mois pour les natifs de 1954 et 67 ans pour tous ceux nés en 1955 et après. Les salariés qui continuent à travailler au-delà de l’âge légal et en ayant le nombre de trimestres nécessaires bénéficient, quant à eux, d’un bonus de 1.25 % par trimestre ‘‘QUID’’ EN CAS DE CARRIÈRE LONGUE ? Les futurs retraités qui ont déjà validés 5 trimestres l’année de leurs 20 ans (4 pour ceux nés en octobre, novembre ou décembre, pour tenir compte du décalage) et qui ont cotisé tous leurs trimestres peuvent partir à 60 ans sans décote. Pour avoir droit à cet avantage, les critères de la validation des trimestres sont plus sévères. Par exemple, le nombre de trimestres indemnisés pendant le chômage est limité à quatre et les trimestres de majoration pour enfant sont exclus. QUELLES DIFFÉRENCES ENTRE LE PUBLIC ET LE PRIVÉ ? Le secteur public n’a quasi pas été concerné par les efforts sur les retraites. Et les inégalités avec le privé n’ont cessé de se creuser. La retraite des fonctionnaires est ainsi calculée, et depuis toujours, sur la moyenne des 6 derniers mois de leur salaire au lieu des 25 années dans le privé. L’État leur garantit, quelle que soit la conjoncture économique ou démographique, un taux de remplacement (montant de la retraite par rapport au dernier salaire) de 75 %. Et pour cause : le Conseil d’orientation des retraites a révélé, dans un rapport publié en novembre 2013, que seule une pension sur quatre, dans le public, était financée par les cotisations des fonctionnaires (contre huit sur dix dans le privé). C’est dont l’Etat, autrement dit les contribuables, qui supporte le coût (37 milliards) des trois quarts des pensions des fonctionnaire en retraite. En comparaison, un cadre prenant sa retraite après une carrière complète (avec une rémunération passée de 1 à 3 plafonds de la Sécurité sociale) bénéficiait d’un taux de remplacement de 59,3 % en 1993, indique une étude de l’association Sauvegarde des retraites (‘‘Analyse de l’évolution des retraites entre générations’’). Pour une carrière en tout point identique, le taux de remplacement d’un cadre parti à la retraite fin 2012 est tombé à 46,4% !Sans compter bien d’autres avantages. Dans les régimes spéciaux des fonctionnaires, cinq ans cotisés donnent droit à un ‘‘bonus’’ de quatre trimestres… Les fonctionnaires travaillant trois ans hors d’Europe bénéficient aussi d’un cadeau de quatre trimestres… Résultat, alors que l’âge réel de départ à la retraite était de 62 ans et 2 mois pour les salariés du privé, fin 2012, il était de 57 ans et 4 mois dans la fonction publique, militaires inclus, et, pour les régimes spéciaux, de 54 ans à la RATP et de 55 ans et 10 mois à la SNCF. Quant aux pensions de réversion, elles sont bien plus favorables dans le public que dans le privé. FOCUS F.W.I - 49
LITTÉRATURE
biographie
Isaac, jeune étudiant Africain, fuit la guerre civile de son pays et s’exile aux États-Unis dans le cadre d’un programme d’échange. Dans l’Amérique post-raciale des années 1970, il est accueilli par Helen, une assistante sociale qui le prend rapidement sous son aile. Très vite, une idylle s’installe, troublée par les secrets du passé d’Isaac - les actes qu’il a commis dans son pays, ce qu’il a laissé derrière lui et qui reste inachevé. Ni Helen, Américaine du Midwest qui, en tombant amoureuse de lui, voit ses préjugés voler en éclats et tente de s’élever contre les inégalités raciales qui persistent dans sa propre communauté, ni le lecteur ne connaissent le vrai nom d’Isaac : il l a laissé derrière lui, en Ouganda, avec les promesses d’une révolution réprimée dans le sang par la future dictature, abandonnant aussi son ami le plus cher, qui n’a pas hésité à tout sacrifier pour assurer sa liberté. Plus qu’à l’exactitude historique, Dinaw Mengestu vise avant tout à l’universel à travers ces trois héros magnifiques confrontés aux incertitudes d’un pays en devenir. Du chaos de l’Afrique de l’Est à la solitude du Midwest, microcosme d’une Amérique déchirée entre la culpabilité de la guerre du Vietnam et la difficulté à s’affranchir de son récent passé ségrégationniste, son écriture intime et mélancolique, mêlant les voix d’Isaac et d’Helen, saisit les paradoxes de l’Histoire et de l’identité avec une puissance et une intelligence hors du commun. Événement littéraire aux États-Unis, Tous nos noms est sans doute le livre le plus ambitieux, et le plus émouvant, de l’auteur des Belles choses que porte le ciel. Roman de la maturité, où l’évocation d’une amitié mise à mal par l’Histoire se confond avec le portrait d un continent déchiré, ce récit envoûtant pousse plus loin encore l’exploration de l’exil et du déracinement. Tous nos noms, de Dinaw Mengestu, édition Albin, 22€.
Né à Addis-Abeba en 1978, avant d’émigrer aux États-Unis avec sa famille l’année suivante, Dinaw Mengestu est l’auteur des Belles choses que porte le ciel (2007, Prix du Premier Roman étranger, sélectionné par le magazine LIRE parmi les vingt meilleurs livres de l’année) et Ce qu’on peut lire dans l’air (2011, Prix Mahogany). Distingué en 2007 par la National Book Foundation comme l’un des cinq meilleurs jeunes auteurs américains, puis en 2010 par le New Yorker qui le sélectionne parmi les vingt meilleurs écrivains américains de moins de 40 ans, Dinaw Mengestu a été élu en 2012 parmi les lauréats des « genius grants » attribués chaque année par la prestigieuse MacArthur Foundation.
Extrait David pense que pour m'en raconter si peu sur toi, tu as dû commettre une chose épouvantable avant de venir ici. Je ne lui ai jamais avoué que j'avais des doutes sur ton identité. Il m'aurait suppliée de ne jamais te revoir, et c'est sans doute pour cette raison que je me suis tue. Quant à savoir comment tu arrives à vivre ainsi, ça me dépasse. J'ai passé toute mon existence ici et, même si je partais, je continuerais sûrement à me considérer comme Helen, Helen de Laurel.
Dans la France de 2017, tout s’embrase. La politique déraille. Sarkozy dévisse, Marine Le Pen se gauchise, la droite s’effondre. Hollande espère même être réélu. Eric Zemmour en est certain : le succès de son dernier livre a fait de lui la nouvelle icône de la droite décomplexée. Il veut bousculer le jeu, rebattre les cartes, incendier la démocratie. Sa candidature à la présidentielle recueille les sarcasmes mais très vite, on voit en lui un nouveau Coluche capable de faire trembler le système. Il ira plus loin. Autour de lui, on s’organise. Les repères explosent. Conseillers de l’ombre ou stars des plateaux télévisés, tous ceux, de l’UMP au Front national, qui veulent prendre leur revanche et faire sauter les digues vont le rejoindre. Ensemble, ils vont tenter un coup d’état démocratique .Coulisses interdites de la présidentielle 2017, c’est-à-dire celles qu’aucune presse ne pourra jamais révéler, querelles personnelles, affrontements idéologiques et secrets inavouables… Tout est disséqué dans cet ouvrage qui fera trembler la classe politique. Une élection ordinaire, de Geoffrey Lejeune, édition Ring, 19€. 50 - FOCUS F.W.I
COUP DE CŒUR
TONI MORISSON Délivrances L’enfant est un personnage récurrent, omniprésent dans la galaxie des figures que Toni Morrison convoque, de livre en livre, sur la scène de son éblouissant théâtre romanesque. Cela depuis son premier ouvrage, L’œil le plus bleu (1970), au centre duquel est le destin sans espoir de Pecola, une fillette noire qui rêve d’avoir la peau blanche et les yeux clairs. Ce vœu éperdu d’être une autre, cela afin que changent les regards qui se portent sur elle, Lula A nn, l’héroïne de Délivrances — onzième roman de Morrison —, le porte aussi. Lula Ann est née «noire comme la nuit, noire comme le Soudan », se plaint Sweetness, sa mère — qui est, elle, « une mulâtre au teint blond », legs de ses grands-parents, ses parents, qui pouvaient aisément se faire passer pour blancs. D’où vient alors à Lula Ann cette peau d’« un noir bleuté », ses yeux noir corbeau avec « aussi quelque chose de sorcier », décrit Sweetness ? C’est inexplicable. « Tout ce que je sais, c’est que pour moi, la nourrir, c’était comme avoir une négrillonne qui me tétait le mamelon », ajoute la mère, qui fera payer à Lula Ann le fait d’avoir été quittée par son mari, à la suite de l’irruption dans leur vie de ce bébé « d’une couleur terrible ». Vingt ans plus tard, Lula Ann semble avoir conjuré la malédiction. Elle est devenue une superbe jeune femme, a créé une ligne de produits cosmétiques, roule en Jaguar, s’habille de blanc afin de souligner l’intensité du noir de sa peau, et a changé son nom — oubliée, Lula Ann, pour tous elle s’appelle Bride. Quand s’ouvre Délivrances — posé par son auteur, avec une belle assurance, en équilibre sur la ligne de crête qui sépare le roman du conte, le réalisme du merveilleux, fût-il par-
fois très sombre —, la remarquable entreprise de réinvention d’ellemême qu’a entreprise Bride vacille soudain. Il a suffi d’une phrase, jetée par son amant, Booker : « T’es pas la femme que je veux.» Il a suffi d’un péché d’enfance, remonté à la surface du présent de Bride. La jeune femme est blessée, moralement, physiquement. Plus inquiétant est l’étrange processus de rajeunissement dont son corps semble la proie, perdant peu à peu ses attributs féminins pour revenir à l’état prépubère, glabre, plat, intact — Lula Ann de retour dans la vie de Bride, désireuse peut-être de reprendre sa place... D’autres enfants habitent les pages fluides de Délivrances. Filles et garçons, noirs ou blancs, vivants ou morts. Il y a Lula Ann, Rain, Adam, d’autres qui parfois n’ont pas de nom, qu’on ne fait qu’entrevoir. Ils sont toujours victimes — du racisme, de la prédation sexuelle, des défaillances morales des adultes. Au cœur du roman, comme s’il s’agissait de trouver un grand frère à tous ces enfants perdus, Toni Morrison glisse la silhouette de l’inoubliable Pip, l’orphelin des Grandes Espérances, de Charles Dickens. La romancière leur promet aussi un cadet, l’enfant de Bride et de Booker : « Un enfant. Nouvelle vie. Hors d’atteinte du mal ou de la maladie, à l’abri des enlèvements, des coups, du viol, du racisme, des insultes, des blessures, de la haine de soi, de l’abandon. Libre d’erreurs. Rien que bonté. Sans colère. C’est ce qu’ils croient. » Au terme de cette fable emplie de compassion, mais tout autant lucide et implacable, poser un happy end aurait été une duperie. Délivrances de Tonni Morisson, édition Christian Bourgeois, 18€. FOCUS F.W.I - 51
MUSIQUE
INNA MODJA Motel Bamako
Dans son troisième album, Motel Bamako, Inna Modja retourne au Mali, rappe en bambara et ose de subtils mélanges entre tradition mandingue, électro et pop. Un pari aventureux et plutôt réussi. Fini de rire pour Inna Modja. Sur ses précédents albums, la ravissante Malienne virevoltait au gré des clips et des ondes FM et même des sujets, pourtant sombres sur certains morceaux. Dans Tombouctou, le single de Motel Bamako, tissé de boucles vocales hip hop et électro, Inna Modja rappe en bambara et se fâche. « La nuit est tombée (…) ils veulent conquérir nos âmes. (…) Ils veulent nous réduire au silence», chante-telle à propos de la guerre au Mali et de la situation des femmes au nord du pays. Pour ce retour aux sources, la majorité de l’album a été enregistré à Bamako et plusieurs morceaux introduisent une atmosphère sonore malienne, de la kora ou un jeu de guitare mandingue. Parisienne d’adoption, Inna Modja conjugue ici ses différentes identités : elle rappe et chante, en anglais et en bambara, ose la tradition, taquine l’électro, creuse la veine pop. Elle tente aussi de ne pas perdre son public originel, plutôt habitué aux mélodies accrocheuses et aux refrains calibrés de la variété. Un exercice d’équilibriste qui occasionne quelques compromis réussis, comme Outlaw, Water ou Sambé. Ou quelques ratés, comme les duos avec les rappeurs Oxmo Puccino et Baloji, qu’on aurait espérés moins consensuels et un peu plus pugnaces. En effet, tiraillé entre deux mondes, parfois presque schizophrène, Motel Bamako veut tout à la fois : affirmer son identité malienne, rester en haut des charts et séduire un public plus pointu. Artistiquement, malgré quelques faux pas, le pari est plutôt tenu. Inna Modja mue, surprend, se révèle et peut en tous cas difficilement laisser indifférent.
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Beauty behind the madness
THE WEEKND
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Un album hétéroclite aux quelques « soupes » indigestes mais avant tout aux titres accrocheurs où le Canadien à la voix haut perchée et à la coiffure improbable mêle son R’n’B au funk, à la pop et l’électro. Le tubesque et virevoltant « Can’t feel my face », l’incandescent « Prisoner » (en duo avec Lana del Ray), l’incantatoire intro « Real Life », le troublant « Dark Times », un « The Hills » « kanyewestien » ou le planant « Angel » suffiront pour tomber sous le charme d’un Weeknd fort appréciable.
TECHNO
LA MINUTE HIGH-TECH
Les nouveautés qui nous font désirer le progrès
Appareil photo hybride NX3000, Samsung, 576€
Apple Watch Hermès, HERMÈS PARIS, à partir de 1 350€
iPhone 6s et iPhone 6s Plus, Apple, à partir de 740€
Enceinte bluetooth Action, Marshall, 300€
Appareil photo Socialmatic, Polaroid, 495€
Écouteurs Tour2, Beats, 129,95€ FOCUS F.W.I - 53
MOTEUR
MINI CLUBMAN LA REINE DES VILLES
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Difficile de parler de petit gabarit en évoquant la nouvelle Mini Clubman. Avec une longueur de 4,25 mètres, elle atteint la taille d’une berline compacte de type Volkswagen Golf. Et mesure 27 cm de plus que la Mini 5 portes ! Cette surcroissance devrait profiter à l’espace à bord. Grâce à un empattement allongé de 10 cm (2,67 m), Mini annonce une bonne habitabilité pour cinq personnes et un volume de coffre de 360 litres (278 litres pour la Mini 5 portes), qui peut s’étendre à 1250 litres une fois la banquette arrière rabattue. La nouvelle Mini Clubman a perdu ce qui faisait l’originalité de l’ancien modèle : la porte arrière à ouverture antagoniste. Ce nouveau modèle dispose de portes à ouverte classique mais conserve des portes battantes pour accéder au coffre. À l’intérieur, on retrouve l’ambiance de la nouvelle Mini avec un grand écran sur le console centrale et un volant à trois branches. Pour la première fois dans une Mini, les sièges avant sont à réglages électriques. Pour le reste, la
nouvelle Mini Clubman reprend tous les équipements et les technologies de la Mini. Citons pêlemêle : l’affichage tête haute, le système d’alerte de collision avec fonction de freinage, la lecture des panneaux de signalisation, les phares à LED ou encore le système multimédia avec écran de 6,5 pouces. Sous le capot, la nouvelle Mini Clubman reprend la majorité des blocs de la Mini. On retrouve notamment le 3-cylindres essence de 136 ch (Clubman) et le 4-cylindres 2.0 litres turbo de 192 ch de la version Clubman Cooper S. Signalons également l’arrivée d’un nouveau diesel 2.0 litres de 150 ch (Cooper D Clubman). La transmission est assurée par une boîte manuelle à 6 rapports, mais une nouvelle boîte automatique à 8 rapports sera disponible en option. Clubman One à partir de 27 500 €. Consommation en cycle mixte (l/100lm) : 3.4 à 5.8. Option : bluetooth, détecteur de pluie, climatisation automatique, pneus Runflat, ordinateur de bord... BCA-BMW 3bd de Houelbourg - Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 269 775
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PARIS IN LOVE Par Ken Joseph – Illustrations Xavier Dollin – Modèle : Tatiana Korsakova FOCUS F.W.I - 57
C
onnue comme la capitale de la mode, de l’art ou encore de la cuisine, la ville de Paris est sans nulle doute le symbole du raffinement de la civilisation moderne. Dans l’esprit de beaucoup de visiteurs, Paris renvoie une image d’une ville romantique où il fait bon de se balader sur le long des quais de Seine bras dessus, bras dessous… Il est vrai que la capitale française offre de nombreux lieux où il fait bon de flâner. Ses innombrables boulevards, ses cafés à chaque coin de rues, ses stands de crêpes, ses musées et monuments, son architecture unique ainsi que la Seine confèrent à la ville des Lumières une ambiance d’avantgarde et cosmopolite. Cité aux multiples facettes, Paris s’envisage autour de parcours sur le design, d’ateliers photos, mais aussi de dégustations œnologiques ou de pèlerinages cinématographiques…. En effet, mille et nuits, et autant de jours ne suffisent pas pour explorer la capitale française. C’est vrai, Paris est sublime et ressemble à tout ce que l’on voit dans les films, dans les tableaux ou en photo. Mais derrière les images les plus célèbres, une multitude d’autres choses beaucoup plus secrètes attendent d’être découverte. Sur l’eau, dans les airs, sous terre, à roulettes ou à moteur, embarquez comme vous le souhaitez pour fureter dans les moindres recoins de chaque arrondissement et s’émerveiller de ce Paris aux mille et un visages.
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ROOM SERVICE
La plus belle adresse de la rive gauche
LA BELLE JULIETTE LA BELLE JULIETTE HÔTEL ET SPA
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e luxe discret d’un 4 étoiles et le charme d’une adresse que les voyageurs et les parisiens s’échangent entre amis exigeants et inspirés. Dans la pure tradition parisienne de Saint Germain des Prés, l’hôtel est porté par une vision moderne du romantisme et de la convivialité urbaine. Un service d’exception tourné sur l’art de recevoir. L’attention est en effet portée vers le client, toujours à la recherche de son bien être, dans ce lieu où calme et tranquillité sont de mise. Corinne et Pascal Moncelli, propriétaires de l’hôtel, ont souhaité raconter une histoire ou plutôt des histoires, autour d’un personnage historique. Une héroïne du 19e siècle à la beauté exceptionnelle, qui a fréquenté tous les personnages intellectuels et politiques de son époque. Juliette Récamier, que tout le monde appelait La Belle Juliette, a donné son nom à cet hôtel. La Belle Juliette se compose d’un bâtiment classique côté rue, « La Vie Parisienne », et d’une aile contemporaine côté jardin, «l’Abbaye-aux-Bois ». L’hôtel compte 45 chambres et à chaque étage correspond une thématique de décoration. Dans les chambres, la décoratrice Anne Gelbard évoque l’époque et les amitiés de Juliette. Elle a travaillé sur une variation du style Empire, remplie de poésie et d’humour. Classicisme et modernité, matières nobles et haute technologie, design et confort se côtoient aisément. Entièrement repensé, le rez-de-chaussée de La Belle Juliette accueille désormais un bar chaleureux où il fait bon prendre un verre, lire, consulter ses mails, entre la cheminée et le coin salon. Le cadre luxueux, chic et moderne, du Spa la Belle Juliette, est le lieu idéal pour vivre de nouvelles expériences de beauté, détente et de bien-être. 60 - FOCUS F.W.I
HÔTEL & SPA LA BELLE JULIETTE 92 rue du Cherche Midi 75006 Paris réservation@labellejuliette.com T. +33 [0]1 42 22 97 40 www.labellejuliette.com
Prix des chambres : à partir de 350 €. Petit déjeuner : à partir de 20 €. Services : coffre-fort, iMac (musique, radio, accès internet), Wi-Fi gratuit, machine à café Nespresso, salon (45 places) Spa : hammam, petit bassin de rêve et sa fresque en céramique, deux cabines de soin de 15m2, soins du visage Maria Galland et soins du corps Maria Galland et Phytomer. Sur demande : Possibilité de privatiser le Spa, avec buffet sucré-salé et champagne. FOCUS F.W.I - 61
ROOM SERVICE
Une ascension signée Alain Ducasse
LE JULES VERNE
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e lieu et le nom donnent le ton : la Tour Eiffel, icône universellement reconnue, et Jules Verne, le romancier visionnaire. Pour Alain Ducasse, qui veut que ses restaurants racontent une histoire, on ne pouvait rêver meilleur point de départ. Au deuxième étage de la Tour Eiffel, surplombant Paris, la situation unique du Jules Verne en fait le lieu parisien par excellence. Un décor contemporain et élégant où le jour la lumière naturelle envahit le restaurant et l’illumine, alors que la nuit l’atmosphère se fait plus tamisée et sensuelle. Alain Ducasse a créé une carte résolument française et contemporaine. Voire même ponctuée de clins d’œil à la tradition parisienne cossue de la belle pièce de bœuf ou de la volaille dodue. Une cuisine qui veut faire retrouver aux Français le talent incomparable de leur patrimoine culinaire et qui va permettre aux visiteurs du monde entier de venir le découvrir en toute liberté. Ainsi, les pièces de viande et de poisson prennent des formes épurées, les sauces légères se marbrent comme le brun de la sauce aux écrevisses avec le blanc de la crème ajoutée à l’instant – quelques traits délicats de béchamel viennent se poser sur le grenadin de veau. Légers, techniques, s’accordant au rythme des saisons, les desserts illustrent également cette approche. Des classiques revisités de la pâtisserie française aux saveurs gourmandes. Au Jules Verne, l’ ” Écrou au chocolat et praliné croustillant ” rivalise avec le “ Vacherin Mara des bois, thym-citron. ” Toutes les bases de la cuisine française classique sont là : la qualité des produits, les techniques de préparation et de cuisson, la rigueur et l’exactitude. Une cuisine dépouillée de tout artifice : chaque saveur se veut lisible, les recettes ne cherchent pas à impressionner mais à charmer. C’est une cuisine généreuse, accessible, pour le seul plaisir – n’est-ce pas l’essentiel ? Réservation par Internet // www.lejulesverne-paris.com
Prix : Au déjeuner, un menu à 98 euros en semaine ( 3 plats ) Menu Expérience - 5 plats - 185 € | Menu Expérience - 6 plats - 230 €
Tour Eiffel - Pilier SUD 62 - FOCUS F.W.I
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LA PÂTISSERIE Même génération et même passion pour le sucré, Cyril Lignac et Benoît Couvrand étaient faits pour se rencontrer. Leur leitmotiv, les « goûts primaires » : vanille, caramel, chocolat, tout en subtilité. Parmi leurs créations les plus prisées, l’Equinoxe, première création signature de La Pâtisserie, tendrement régressive avec sa ganache légère à la vanille Bourbon, son cœur caramel beurre salé et son sablé au Spéculoos. Mais aussi l’éclair caramel beurre salé dont la recette est gardée secrète ou le gargantuesque baba au rhum, copieusement surmonté de sa crème chantilly à la vanille Bourbon. À ces pâtisseries phares s’ajoute la tarte au citron, véritable touche de peps à l’instar du caractère jovial des chefs, agrémentée de collections éphémères évoluant au gré des saisons. 2 rue de Chaillot - 75016 Paris | www.lapatisseriecyrillignac.com 24 rue Paul Bret - 75011 Paris | www.lapatisseriecyrillignac.com
balade gourmande dans
LA CAPITALE
CHRISTOPHE MICHALAK Le chef pâtissier Christophe Michalak a ouvert sa deuxième adresse en plein Marais, au 16 rue de la Verrerie. Le décor minimaliste, aux tons blanc et gris clair, s’allie au mantra de ce dernier : l’idée de satisfaire le palais par des saveurs racées et délicates, tout en privilégiant les textures légères et les bouchées peu caloriques. Fidèle à ce qui a fait son succès et sa réputation d’agitateur, le chef rend hommage à la grande pâtisserie française en la sortant du cadre, en lui apportant une touche ludique et rock’n’roll ! Au sein de la boutique, les fans retrouveront les incontournables desserts français comme les mille-feuilles sur la tranche, Paris Brest, tarte au citron, baba, pavlova, mais revisités par le Chef et, comble de la gourmandise, vendus au mètre. S’en suivent une sélection de cakes, de confiseries ou encore de créations exclusives signés Michalak (comme les verrines Kosmiks ou les délicieux Koonies). 11 rue de la Verrerie - 75004 Paris | www.christophemichalak.com 64 - FOCUS F.W.I
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Correspondances aux bars
LE MARIA LOCA Au cœur de Paris, niché entre Bastille et L’île Saint-Louis, Maria Loca vous accueille dans un esprit de partage pour vous faire découvrir des produits rares et des alliances inédites qui réveillent vos sens. Maria Loca, à l’image de l’alcool éponyme distillé dans les prisons brésiliennes, est un appel à l’évasion. Dans un cadre dépaysant et chaleureux, vous découvrirez des crus singuliers et rares du terroir français mais aussi des vins du monde étonnants et des spiritueux à base de sucre de canne. Première cachaceria de Paris, Maria Loca vous fera également découvrir des rhums de tradition anglaise et espagnole qui sauront aiguiser votre curiosité aussi bien que vos papilles. Bistrot à la table généreuse le midi où tout est fait maison, Maria Loca revêt ses habits de lumière le soir venu pour se transformer en bar à cocktails qui n’a rien à envier aux enseignes parisiennes les plus prestigieuses. La cuisine traditionnelle fait alors place aux plateaux dégustation pour accompagner une carte de cocktails innovante qui change avec les saisons. Maria Loca se veut avant tout un lieu de vie, original et authentique, un endroit où on se sent bien, dédié au plaisir de la dégustation entre amis. Maria Loca accueille également des expositions, organise des soirées concerts et propose des stages découverte de cocktails et d’œnologie. 31 Bd Henri IV - 75004 Paris | Métro : Bastille/Sully Morland | www.marialoca.com
LA CAVE À COCKTAIL
LE GOCCE
LE 43 UP ON THE ROOF
La Cave à Cocktail propose une gamme de boissons à emporter de qualité mixologie, réalisées minute à partir de spiritueux fins et de fruits frais. Une sélection prestige vieillie en fût de chêne est aussi proposée, composée de délicats mélanges à base d’eaux-devie. Une nouvelle façon conviviale, ludique et innovante de découvrir l’art de la mixologie.
Le Gocce est un lieu unique. Les références y sont nombreuses notamment en matière de vermouths et d’amers italiens mais on y trouve également quelques références pointues en whisky (karuizawa notamment). Les cocktails sont tous d’une grande qualité et l’originalité des créations est indéniablement un des atouts du Gocce.
Musique calme, couleur chaude, plante exotique... Voyager en apesanteur. Ouvert de mai à octobre l’endroit est encore relativement secret , pourtant c’est l’un des plus beaux roof top de la capital. Les cocktails à 17 €, conçus par le chef barman Matthieu , associent alcools forts et herbes telles que le thym, le basilic, le romarin, l’herbe de Provence...
62 rue Greneta - 75002 Paris | Métro : Sentier/Etienne Marcel | www.cave-cocktail.com
7 rue Choron - 75009 Paris Au fond du restaurant Professore | Métro : Saint-Georges/Cadet
4 rue Danton - 75006 Paris | Réservation T. 01 81 690 060 | Métro : Odéon
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À LA CARTE
FOIE GRAS,
Faire le bon choix. C’est l’incontournable des fêtes de fin d’année, présent sur 80 % des tables de réveillon. Mais, qu’on choisisse son Foie Gras cru, mi-cuit ou en terrine, comment avoir de la qualité sans forcément y laisser des plumes côté porte-monnaie ? L’offre y est d’ailleurs pléthorique dans les rayons. Mais alors comment s’y retrouver ? Préférez un foie gras mi-cuit : plus onctueux que les conserves. Le foie gras mi-cuit, ou semi-conserve, garde une saveur et une onctuosité incomparables. Ce mode de cuisson à cœur à une température de 80 degrés a l’avantage de moins faire sortir la graisse de la chair que la stérilisation à 100 degrés nécessaire pour les conserves. Il se présente en bocal de verre, en boite métallique, en barquette, sous-vide ou au torchon. Dans tous les cas, le foie gras mi-cuit est fragile et doit se conserver au réfrigérateur quelques semaines s’il est sous-vide et jusqu’à quelques mois s’il est dans un bocal. Le jour J, pensez à le sortir 15 ou 20 minutes avant de le servir. La conserve traditionnelle (bocal ou boîte) a l’avantage, elle, de se garder quatre ans à condition, pour les bocaux, que vous preniez la précaution de les retourner. Si vous avez le choix, entreposez vos conserves dans une cave et non au chaud dans votre cuisine. Le foie gras, comme le vin, se bonifiera avec l’âge. Concrètement, les graisses qui s’étaient échappées au cours de la cuisson et qui entourent donc le foie seront réabsorbées au fil des jours. Après au moins un an, il retrouvera ainsi sa souplesse et deviendra de plus en plus onctueux. Choisissez-le nature, juste avec du sel et du poivre. Farci ou nature ? Tous les goûts sont permis ! Il n’empêche que pour le chroniqueur culinaire Jean-Pierre Coffe, « le foie gras farci aux pru68 - FOCUS F.W.I
neaux, ou accompagné de confiture de figue ou de compotée d’oignon, est une aberration ». Pour vraiment profiter d’un produit de qualité, «choisissez-le nature, juste assaisonné avec du sel et du poivre », insiste-il. Si votre budget vous le permet, préférez un foie gras entier à un bloc de foie gras. Le premier est généralement deux fois plus cher que le second mais a l’avantage d’être composé d’un seul foie tandis que le bloc est constitué d’un mélange de foie gras émulsionné avec de l’eau et des morceaux de foie gras (au moins 30% en respect de la législation). Ce dernier est idéal pour être tartiné sur des toasts. Oie ou canard, une question de goût et de budget. Oie ou canard ? C’est une question de mode. Le goût du foie gras d’oie est plus fin et celui de canard est plus fort. C’est aussi une question de budget : le foie gras de canard est moins cher car cet animal est plus facile à gaver que l’oie, qui ne supporte pas la captivité. En France, on trouve encore quelques élevages d’oie en Alsace mais c’est très rare dans les Landes. Le foie gras d’oie provient surtout des pays de l’est, où l’on voit encore des troupeaux qui se baladent le long des routes. En ce qui concerne les quantités, lorsque vous ferez vos emplettes en vue du réveillon, prévoyez des portions de « 40 g par personne, voire 60 g si vous voyez large mais au delà de 100 g c’est excessif », estime Jean-Pierre Coffe. S’il est en bocal, le gastronome apprécie tout particulièrement de le « servir sous forme de quenelle avec une cuillère mise au préalable dans un pot d’eau chaude ». Une fois dans l’assiette, chacun pourra ensuite le trancher et le manger avec des toasts de pain de campagne. Mais il y a autant de façons de faire que de personnes. Allez, Bonne dégustation et Bon Réveillon !
LA DÉGUSTATION, BULLES DE LUXE
LOUIS ROEDERER, BRUT PREMIER
Point d’équilibre entre jeunesse et maturité, entre séduction et caractère, entre fraîcheur et vinosité, Brut Premier est un vin d’assemblage à la fois épanoui et structuré, élégant et énergique, à la vibration unique. Sa trame structurée, sa richesse et sa longueur sont résolument vineuses. Il est complet, complexe, à la fois moderne et puissant tout en restant un grand classique. Association d’environ 40% de Pinot noir, 40% de Chardonnay et 20% de Pinot Meunier, Brut Premier unit les vins vinifiés en foudres de chênes des trois cépages champenois provenant de différents crus choisis par Louis Roederer. Environ 39 euros l’unité.
LAURENT PERRIER, GRAND SIÈCLE
De ces Grands Crus, seuls les meilleurs raisins provenant des meilleures parcelles sont sélectionnés et sont issus des meilleures années millésimées par Laurent-Perrier. L’assemblage de Grand Siècle exige un remarquable savoir-faire. C’est un défi renouvelé à chaque nouvelle cuvée, une nouvelle création qui perpétue le style Grand Siècle. La cuvée Grand Siècle par Laurent-Perrier bénéficie d’un long mûrissement de sept à huit ans en cave. Environ 112 euros l’unité.
DOM RUINART, BLANC DE BLANC 2004
La couleur de Dom Ruinart 2004 est d’un jaune lumineux émaillé de reflets verts pâles. Le cépage chardonnay est l’âme de la Maison Ruinart. Son raisin, issu principalement de la Côte des Blancs et de la Montagne de Reims, est au cœur de toutes ses cuvées. Le nez révèle d’abord des notes douces de châtaigne, noix de coco et pain frais. Très vite, ce côté biscuité laisse place à des arômes de fleurs (iris, muguet, bigaradier) et d’agrumes (bergamote, cédrat). En filigrane, pointent quelques notes minérales (roche mouillée, silex) et iodées. Environ 139 euros l’unité.
DOM PÉRIGNON, VINTAGE 2004
Le style Dom Pérignon se réinvente à chaque millésime en osant prendre des risques. Ainsi Dom Pérignon Vintage 2004 est racé, élégant et minéral. Il est en tension sur tous les fondamentaux de Dom Pérignon, en cela elle se distingue des Millésimes 2002 et 2003. Au nez le vin respire, progressivement l’amande et le cacao poudré se mêlent au fruit blanc et à la fleur séchée. Les caractères classiques de la torréfaction viennent compléter l’ensemble et signer une maturité accomplie. En bouche, le vin joue sur le fil, évoluant entre densité et légèreté. La précision est extrême, tactile et ciselée. Le tout persiste, sur une note séreuse épicée. Environ 140 euros l’unité. L’ABUS DE L’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ À CONSOMMER AVEC MODÉRATION. FOCUS F.W.I - 69
Eau de toilette Sauvage, Dior, 95€ les 100 ml
LE BAIN ET LE MÂLE
Eau de parfum Écrin Absolu Gold, Atelier Cologne, 165,90€ les 100 ml
Kit soin du visage SOS 27, M.E Skin Lab, 99€
Eau de parfum Neroli Portofino, Tom Ford, 195,96€ les 50 ml
Force supreme Eye Architect Serum, Biotherm Homme, 49€ les 15 ml
Kit rasage Arlington, Dr Harris, 155€
Six masques Aurealux, Dolce & Gabbana, 126€
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(POURQUOI PAS LUI) SYSTÈME F
OSONS LA MANUCURE !
Soin classique ou complet, avec massage ou gommage, on s’abandonne volontiers à des mains expertes. Non la manucure n’est pas réservée qu’aux femmes ! POURQUOI ? D’abord, parce que les mains sont, d’après de nombreuses études, l’une des choses qu’une femme regarde en priorité chez un homme. Or, on connait l’importance de la première impression : il serait dommage qu’elle soit gâchée par des ongles rongés ou une peau mal entretenue. Prendre soin de vos mains augmentera donc considérablement votre capital séduction, et vous demandera bien moins d’efforts que l’inscription dans une salle de sport... Ensuite, parce que la perspective de se faire cajoler par des mains féminines dans un espace zen est bien trop tentante pour être refusée.
Musique d’ambiance, encens, mains expertes, couchette chauffante, crèmes et soins en tout genre... les instituts ne manquent pas d’attrait ! Pourquoi le beau sexe serait-il le seul à en profiter ? Enfin, il s’agit d’une excellente occasion de se détendre, d’oublier les tracas du monde professionnel et de se laisser aller un petit moment. Essayer, vous verrez... Messieurs, optez pour le Nails Cocktails de Make Up Box : Manucure simple 25 euros, le tout accompagné d’une Pédicure sèche pour 30 euros. Réservation au : 0590 810 495 Imm. Technopolis 2 | Jarry Baie-Mahault
• Kit de manucure, Czech & Speake, 535€ • Base traitante pour homme Man-e-cure, Essie, 22€ • Gel protecteur Men Don’t Bite, Pronails, 13,95€ • Crème pour main Men Need Moist, Pronails, 14€ • Fluide anti-tâche Jeunesse des mains SPF, Clarins, 19,30€ • Bâtonnet anti-cuticules Men Are Cute, Pronails, 19,30€ • Coupe ongle en inox, Victorinox, 10,50€
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FOCUS HOMMES SELECTS... 1. Thom Browne, Lunettes, 495€. 2. Castañer, Espadrilles Pablo Canvas, 80€, 3. Àlvaro, Sac en cuir brossé, 1 300€ 4. Dior, Veste slim-fit noire, 2 600€. 5. Dior, Montre Chiffre Rouge A02, Prix n.c, 6. Gucci, Veste natty, 1 350€ 7. Tom Ford, Chaussure cuir Oxford, 1 395€. 8. Richard James, Pantalon Prince de Galles, 385€
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END OF TIME Esthétique sobre et avant-gardiste, sens de l’équilibre et respect des traditions horlogères : ces montres battent la mesure de l’intemporalité. 1. Baume & Mercier, Classima automatique. 2. Blancpain, Villeret Tourbillon Volant Une Minute 12 jours. 3. Chaumet, Dandy Slim automatique 4. Harry Winston, Océan Tourbillon Jumping Hour. 5. Baume & Mercier, Classima 8592. 6. A.Lange & Söhne, Saxonia quantième annuel. 7. Cartier, Rotonde double Tourbillon Mystérieux. 8. Tah Heur Carrera, Chronographe auto. 16 Day-Date. 9. Jaquet droz, Grande Seconde Morte.
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INSPIRE YOUR STYLE NO TREND JUST FOCUS
Photographe Éric Corbel | Stylisme Ken Joseph | Réalisation Mike Matthew. Mise en beauté Karine Gatibelza pour Make Up Box | Studio Make Up For Ever Modèles : Chloé Deher, Juliette Alimanda, Rainer Boucard et Sophie Corvo.
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Chapeau fedora messer, trench en coton, Chemise slim-fit denim foncé, ceinture cuir bi-matière et chino slim-fit coton, Mango. Montre UNICO Big Bang Titane 45mm, Hublot (Point Or), 18 600€. FOCUS F.W.I - 75
Veste noire, JMB. Body Explicite, Liza Fashion. Jupe crayon, Glam Ethnik. Collier, Showroom B. Bague Class One Croisière or rose, GM 24 diamants et cabochon quartz rose, Chaumet, 3 450,00 €. Bague Class One Croisière or rose, PM 18 diamants et cabochon quartz fumé, Chaumet, 2 500,00 €. (Point Or)
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Cardigan imprimé coton, Chemise slim-fit denim, nœud papillon à pois, veste en coton texturé, chino en laine structuré et bottines croûte de cuir lacets marron moyen, Mango. Montre Time Walker Chrono Voyager UTC 43mm, Montblanc (Grain d’Or), 5 750,00 €.
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Veste slim-fit structuré, Chemise slim-fit et pantalon slim-fit, Exxite. Bague Black Intrusion, acier inox, Swatch (Point Or), 47,50 €. Montre Big Bang Aero Bang Black Magic All Black 44mm céramique noire, Hublot (Point Or), 17 900 €.
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Ensemble gilet imprimé et jupe fluide, Glam Ethnik. Sautoir Daring acier Pink Gold, Calvin Klein (Grain d’Or Milénis), 180,00 €. Collier Idole Logo XL or gris, pavage 18 diamants blancs 0,18 carat, Ofée (Grain d’Or Milénis), 2 850,00 €. Bague Disque or rose brossé, Ginette NY (Point Or), 990,00 €. FOCUS F.W.I - 79
Veste noire, Jour et Nuit. Ensemble soutien et culotte taille haute, Liza Fashion. Boucles d’oreilles métal rhodié, Manhattan (Grain d’Or), 118,00 €. Collier ‘’Young Contrats Logo’’ acier rhodié et perles, Guess (Grain d’Or Pointe-à-Pitre), 67,00 €. 80 - FOCUS F.W.I
Veste noire, Sergo Blanco. Pantalon noir, Exxite.
Robe rouge, Jo Boutique. Collier, Showroom B.
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Black Label
- Dans les années 80, Naomie Campbell était le premier mannequin noir à faire la couverture de Vogue Paris. Et depuis ? Melting-pot oblige, la palette du métissage s’est étendue au-delà du simple diptyque black or white. Du coup les marques cosmétiques s’ajustent au pigment près à ce nouveau nuancier.
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BEAUTY COULEUR COUTURE Rouge Dior est la touche couture qui signe la silhouette. A l’image d’un sac Dior, le rouge icône de la Maison laisse l’empreinte d’un chic ultime. Il habille les lèvres d’une couleur élégante et intemporelle et les enrobe d’une texture de soin voluptueuse au fini satiné éclatant. Rouge Dior, Dior, 36€
L’IMPÉRATIF Poudre fine ultra-douce et lumineuse. Permet de rehausser les pommettes pour un effet bonne mine. Sa houppette ultra-douce permet une application sans frottements, adaptée aux peaux sensibles. Toleriane Teint Blush, La Roche-Posay, 23,70€
SMOKY ULTRAVIOLET Poudres ultra-fines, fortement pigmentées, veloutées et mates pour ombrer, créer de la profondeur et définir les yeux. Couleurs longue tenue, ne filent pas, s’appliquent uniformément et se fondent sans effort. Peut être utilisée en transparence ou en couches pour un effet plus dramatique. Ombre à paupière Matte Eyeshadow-Daphné, Nars, 25€.
HEALTHY NUDE Précurseur dans l’art du naturel, Dior innove et élargit son expertise du maquillage effet peau nue avec Diorskin Nude Air : un sérum de teint ultra-fluide, effet zéro matière, aussi léger et bienfaisant qu‘un souffle d’air, qui corrige et sublime en transparence. Comme après une journée au grand air, le teint affiche fraîcheur et bonne mine naturelle éclatante. Diorskin Nude Air Sérum, Dior, 48,50€
LONGUE TENUE Une nouvelle technologie hybride : le Teint Encre de Peau, texture « encre » longue tenue, ultra-fine, à la couvrance idéale. Le teint est unifié, au fini mat et lumineux, et reste irréprochable jusqu’au démaquillage. Un résultat sans matière, imperceptible, qui offre à toutes les femmes, la liberté d’un teint parfait toute la journée. Le Teint Encre De Peau, Yves Saint-Laurent, 48€
L’INDISPENSABLE Sublime instantanément l’éclat du teint. Les réflecteurs optiques présents dans cette crème révèlent une peau claire et éclatante, pour un effet bonne mine zéro défaut. BB Crème Double Wear All-Day Glow, Estée Lauder, 40€
L’ALTERNATIVE
HOT SPOT Le nouveau Fond de Teint Poudre Compact Anti-Blemish camoufle instantanément les imperfections. Il permet aussi de traiter et prévenir leur apparition. Disponible en 6 teintes, il offre une couvrance modérée et s’adapte à toutes les carnations. Son boîtier intégrant une éponge et un grand miroir se glisse facilement dans un sac à main. Idéal pour les retouches en cours de journée pour un teint éclatant. Convient à tous les types de peau. Fond de Teint Poudre Compact, Clinique, 29,50€
Terracotta Skin, le 1er fluide hybride Guerlain, parfait la peau avec le velouté et la transparence d’une poudre. Sa texture, une crème fluide poudrée à l’extrême légèreté et à la finesse prodigieuse, parfait, corrige et unifie la peau tout en lui apportant un hâle instantané toute l’année. Fond de Teint Terracotta Skin, Guerlain, 47,50€
BEST-SELLER Alliant couvrance impeccable et texture seconde peau, le fond de teint ULTRA HD diffuseur de lumière assure une peau unifiée et un teint naturel. Le complexe 4K exclusif offre un maquillage invisible, naturel et confortable. Fond de Teint Fluide Ultra HD, Guerlain, 39€
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THE GRAND SEDUCTION Eau de parfum Modern Muse Rouge, Estée Lauder, 102,50€ les 100 ml Eau de parfum L’Extase, Nina Ricci, 86,50€ les 80 ml Eau de parfum Carven le Parfum, Carven, 87,50€ les 100ml Eau de toilette My Burberry, Burberry, 99,50€ les 90 ml
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CÉLINE, SAC SADDLE, 1 450,00€
GUCCI, GG MARMONT, 1 980,00€
SAINT LAURENT, PETIT SAC DE JOUR, 2 190€
MONO mania COLORS MADEWELL, THE CAMBRIDGE SATCHEL MINI PUSH, 110,39€
BALLY, CORNER SMALL, 995,00€
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NUIT COUTURE BY
FOCUS
Photographe Éric Corbel | Stylisme Ken Joseph | Réalisation Mike Matthew. Mise en beauté Karine Gatibelza pour Make Up Box Studio Make Up For Ever Modèles : Chloé Deher, Juliette Alimanda, Rainer Boucard et Sophie Corvo. 86 - FOCUS F.W.I
Chapeau fedora meser, costume structurĂŠ gris, chemise slim-fit coton et cravate soie structurĂŠ, Mango.
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Boléro, jupe longue, ceinture, JMB. Culotte taille haute, Liza Fashion. Sandales, Just Fab. Montre Liens moyen modèle, boîte en or rose 18 carats 33mm, Chaumet (Point Or), 13 100,00 €. Ensemble veste noire et pantalon imprimé, JMB. Escarpin, Just Fab. Bague ‘’Ring Body’’ acier rhodié, Calvin Klein (Grain d’Or Galléria), 75,00 €. Montre Kerry acier et cristal, Michael Kors (Grain d’Or Pointe-à-Pitre), 279,00 €. Robe, JMB. Escarpin vernis, Tallons Aiguilles Suite. Montre Christal 33mm, acier, lunette 97 diamants 0,663 carat, Dior (Grain d’Or Galléria), 6 200,00 €. Boucles d’oreilles, Showroom B.
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Costume basilia structuré rayé noir, chemise slimfit à rayures, nœud papillon noir, foulard imprimé paisley, Mango. Chaussures noire, Eram. Montre UNICO Big Bang Titane 45mm, Hublot (Point Or), 18 600€.
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Robe noire, Clarisse Hieraix Paris. Robe noire, Clarisse Hieraix Paris.
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Robe, JMB. Boucles d’oreilles, Showroom B. Bracelet manchette APM ‘’Je t’aime’’, APM Monaco (Carat), 380,00 €.
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Robe blanche, Martial Tapolo. Bague argent rodhié micro setting Zirconia et perle, APM Monaco (Graind’Or Pointeà-Pitre), 98,00 €. Boucles d’oreilles, Showroom B. Alliance or gris 3 rangs diamants 0,75 carat, Grain d’Or (Pointe-àPitre), 8 550,00€. Veste structurée, chemise slim-fit et pantalon slim-fit, Exxite. Ceinture noire, Mango. 92 - FOCUS F.W.I
Veste structurée, chemise slim-fit et pantalon slim-fit, chaussures en daim rouge, Exxite. Ceinture noire, Mango. Montre Grand Prix de Monaco Gistorique 44mm, boitier Titane poli, bague lunette et couronne or rose, Chopard (Grain d’Or Galléria), 8 550,00 €.
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Blazer, chemise ajustée à carreaux, cravate fine à rayures et chino blanc cassé, Sergo Blanco. Chaussures à boucle gold, Loding. Chevalière ronde or jaune 18 carats et onyx, Grain d’Or (Galléria), 748,00 €. Montre Time Walker Chrono Voyager UTC 43mm, Montblanc (Grain d’Or), 5 750,00 €.
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Robe noire, JMB. Boucles d’oreilles, Showroom B. Bague Pain de Sucre or rose, Fred (Grain d’Or Milenis), 1 630 €. Robe noire imprimé, JMB. Boucles d’oreilles, Showroom B.
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Robe longue rose poudré, Romane. Boucles d’oreilles, Showroom B. Bague Class One Croisière or rose, GM 24 diamants et cabochon quartz rose, Chaumet, 3 450,00 €. Bague Class One Croisière or rose, PM 18 diamants et cabochon quartz rose, Chaumet, 2 790,00 €. Bague Class One Croisière or rose, PM 18 diamants et cabochon quartz fumé, Chaumet, 2 500,00 €. (Point Or) Robe cocktail, Martial Tapolo. Boucles d’oreilles, Showroom B.
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Costume noir et polo blanc, Sergo Blanco. Nœud papillon, Mango. Chaussures noires, Eram. Bague ‘’Mooréa’’ acier 4 grains en acier 5mm, E.Pequignet (Point Or), 490,00 €.Tour de bras acier rigide 10mm et grain acier, E.Pequignet (Point Or), 500,00 €. Robe bustier noire et short imprimé, JMB. Bague céramique blanche et lien diamants 0,13ct sur or gris, Carat, 690,00€. Bague Silver Story GM, argent 925 millièmes, Christofle (Grain d’Or Cour Perrinion), 145,00 €. Escarpins rouge, Talons Aiguilles Suite. Boucles d’oreilles, Showroom B.
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CARNET D’ADRESSES CLARISSE HIERAIX PARIS www.clarisse-hieraix.com MARTIAL TAPOLO 13 rue de l’étoile 75017 Paris www.martialtapolo.com JMB Rue Abbe Grégoire 97111 Morne-à-l’eau T. 0590 485 159 GLAM ETHNIK La Boutique des Créateurs Centre commercial la Rocade Grand-Camp 97139 Les Abymes T. 0590 190 911 SERGE BLANCO Les Galeries de Houelbourg 97122 Baie-Mahault T. 0590 418 644 MANGO Centre commercial Destreland 97122 Baie-Mahault T. 0590 418 644 EXXITE Centre commercial Destreland 97122 Baie-Mahault T. 0590 268 188 ERAM Jardi Village 97122 Baie-Mahault T. 0590 958 136 TALONS AIGUILLES SUITE Les Galeries de Houelbourg 97122 Baie-Mahault T. 0590 926 214
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ERRATUM FOCUS F.W.I • #7 • 2015 Lors de notre dernière parution un oubli à été remarqué dans notre rubrique évasion : Envie d’évasion : La Guyane, au naturel (page 70 à 75). En effet, l’auteur de ces illustrations accompagnant les textes de Ken Joseph est Aurélien Brusini. La Rédaction. 98 - FOCUS F.W.I
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TOUS LES EXPLORATEURS LE SAVENT, LE PLUS EXCITANT EST CE QU’IL RESTE À DÉCOUVRIR. Dr SYLVESTRE MAURICE - ASTROPHYSICIEN
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Spirit of avant-garde = L’esprit d’avant-garde
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