DOSSIER | LA PELOTE BASQUE
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Par Frédéric Brigaud
L
a pelote basque fait partie de ces disciplines méconnues qui sont pourtant des sports exigeants et qui peuvent se pratiquer à haut niveau (le ministère des sports français reconnait la pelote basque comme discipline de haut niveau). Issue du jeu de paume comme le tennis, la pelote basque dispose de plus de vingt spécialités parmi lesquelles le jeu à main nue, la grande chistera, la paleta homme pleine… Nous allons ici nous intéresser à la grande chistera, reconnue comme la plus spectaculaire. Le but pour chaque équipe est de réussir l’engagement, puis de faire fauter l’adversaire, soit parce qu’il ne parvient pas à renvoyer la pelote sur le fronton, soit parce qu’il l’envoie en dehors de l’aire de jeu1.
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FLASHÉE À 302 KM/H Le joueur muni d’un long gant en osier creux à la forme arrondie, le Chistera, qui prolonge la main de 63 à 68 cm, crée un bras de levier conséquent avec lequel il réceptionne mais surtout propulse à des vitesses dépassant les 300 km/h, non pas une balle mais une pelote2 dont le noyau en bois dur en fait un projectile dangereux pour le crâne… Pas surprenant que le terrain sur lequel se joue cette discipline atteigne 80 mètres3.
151 L’engagement, appelé le but, est un geste complexe. Sa finalité, ce qu’on pourrait appeler l’objectif technique, est à la base de la construction du mouvement. Ici, il s’agit d’induire une trajectoire précise à la pelote, et plus exactement de lui faire frapper le mur avec un angle et une vitesse précis. Ces paramètres déterminent l’axe de mouvement du bras muni du gant. Cependant, le bras seul ne développe pas assez de puissance pour envoyer la pelote à plus de 70 mètres derrière le joueur après qu’elle ait rebondi contre le mur. Pour cela, il doit produire un enchaînement de mouvements : course, pas chassés, pivotement, blocage… Ces mouvements, en se succédant et en se combinant, transmettent toute l’énergie accumulée au bras. Imaginez un cône de puissance (force et vitesse), large au départ, qui se concentre et s’accélère au fur et à mesure que l’on se rapproche du mouvement final. La puissance progressivement canalisée est transmise directement à la pelote, lui donnant alors suffisamment de vitesse pour franchir 70 mètres et plus. Le mouvement produit est à l’image d’un coup de fouet.
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JOUER À PLUS DE 302 KM/H
La technique d’engagement en pelote basque est un geste sportif complexe qui met en évidence les interactions entre les différentes parties de notre corps. Sa décomposition nous permet de comprendre l’importance de la stratégie biomécanique dans n’importe quelle discipline, en vue de performer et de se préserver.
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Schéma 1 Le corps est incliné dans son ensemble (env. 25°)
Pivotement du corps autour de l’appui avant-pied
Antépulsion du bras
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Départ dos au mur
Premier appui pied gauche parallèle au mur
UNE VALSE À TROIS TEMPS EN MOINS DE TROIS SECONDES Le joueur débute dos au mur pour finir face à lui. La difficulté réside dans la combinaison de mouvements qui s’effectue dans les différents plans de l’espace, et qu’il faut synchroniser efficacement. La construction de cet enchaînement dépend de la cohésion et de la dissociation des différentes parties du corps mises en mouvement. Ces deux facteurs sont déterminants pour la qualité du geste technique, son efficacité mais également la préservation du corps. Nous décrivons ici (voir Schéma 1) un des plus courts enchaînements et une version allégée facilement reproductible que nous retrouvons chez la majorité des joueurs, sachant qu’ils allongent souvent leur course d’élan de plusieurs pas, augmentant ainsi la
Pas chassé
Deuxième appui pied droit en rotation int.
vitesse de déplacement et par conséquent la vitesse finale de la pelote. 1. Le joueur débute l’engagement dos au mur, permettant ainsi d’observer la disposition des adversaires, les pieds écartés à la largeur du bassin. Ce positionnement peut être précédé de deux à quatre pas selon les joueurs. 2. Après avoir lancé la pelote vers le sol avec la main gauche, il accompagne son rebond avec le chistera, comme si ce dernier aspirait la pelote sans pour autant la toucher. Simultanément, il recule le pied gauche et le pose parallèle au mur [premier appui] pivotant autour de la jambe droite d’un quart de tour vers la gauche ; il est alors de profil. Le mouvement est ample et encore lent. 3. Le pied droit décolle, chasse le pied gauche et se pose non pas parallèle au mur mais orienté vers celui-ci [deuxième
Pivotement du bassin vers la gauche
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Troisième appui pied gauche perpendiculaire au mur
appui]. Le joueur est toujours de profil. Simultanément la pelote est captée dans le chistera. 4. La jambe arrière, en appui avant-pied, se fléchit et initie la rotation du tronc vers le mur alors que le bras reste encore proche de l’horizontale, comme suspendu par l’intermédiaire du gant à la pelote, donnant l’impression que le bras s’est dissocié du reste du corps ; plus qu’une impression, une réalité. 5. Le pied gauche prend alors appui par l’avant-pied perpendiculairement au mur [troisième appui] et stoppe brutalement le déplacement du joueur. Le corps n’est pas vertical mais incliné en arrière (env. 25°). Le tronc pivote autour de cet axe (la jambe gauche) et, par l’intermédiaire de l’épaule, tracte le bras qui se met en mouvement. L’antépulsion s’enclenche. L’ensemble de l’énergie accumulée par l’arrêt brutal et
l’enchaînement des mouvements est transmis directement au bras et s’ajoute à cette antépulsion volontaire, propulsant la pelote avec un maximum de puissance. 6. La pelote quitte le gant et frappe le mur. 7. Le joueur, toujours en appui sur la jambe avant, est entraîné par le bras droit et pivote sur lui-même, le mouvement n’étant pas contraint. Le surplus d’énergie est ainsi dispersé et ne se fixe pas au sein du corps. 8. La pelote file vers l’arrière du terrain franchissant allègrement 75 mètres pour être réceptionnée par un adversaire, le jeu commence… Cet enchaînement est d’autant plus efficace que le joueur est actif et qu’il enclenche successivement et dans le bon ordre chaque partie du corps.
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Pivotement du bassin vers la gauche
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REPRENEZ LE CONTRÔLE Notez que plus le geste est précis, plus il est puissant. Cependant, plus vous êtes puissant, plus vous vous devez d’être précis ! Cette équation est à double tranchant car encore faut-il être en mesure de contrôler et de concentrer cette énergie. Une défaillance dans votre gestuelle, une absence de cohésion entre deux secteurs et cette énergie s’y engouffre, au lieu d’être canalisée, engendrant insidieusement ou brutalement un dysfonctionnement dans votre architecture. Dans ce cadre, l’origine de la pathologie réside dans le geste et c’est la correction du geste et le développement d’un corps adapté au geste qui permet au sportif de se sortir d’une pathologie redondante, récurrente. Quelle que soit la discipline sportive, la compréhension et la maîtrise du geste technique sont essentielles. C’est pourquoi il est nécessaire de rechercher et de développer une stratégie biomécanique dynamique optimale qui a pour conséquence d’équilibrer et d’harmoniser la circulation des contraintes dans le corps et ainsi allier préservation et performance. Un travail raisonné sur la gestion de l’organisation du corps dans le mouvement est nécessaire. Ne laissons plus le hasard décider à notre place ! Prenons le contrôle de nos mouvements.
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PETIT COURS DE GIFLE
En combinant judicieusement les mouvements, on augmente considérablement la puissance développée. Par ailleurs, amusezvous à enclencher le bras plus tôt ou plus tard et percevez la différence de puissance à l’arrivée pour un mouvement qui en apparence reste semblable. Ceci permet de faire la différence entre une gestuelle efficace et inefficace. Au premier regard, elles peuvent sembler identiques en raison du parcours effectué par le corps, mais elles se différencient par la présence ou non d’une activation successive et maitrisée de chaque propulseur.
Réalisez l’exercice suivant à deux, et munissez-vous d’un… oreiller. Si vous avez les épaules fragiles, n’effectuez pas l’exercice. Par ailleurs, dosez votre geste, nous sommes dans le ressenti, pas dans la « performance ». Placez-vous face à face. Debout, les pieds écartés à la largeur du bassin, portez le bras droit latéralement à hauteur d’épaule, légèrement en arrière, et giflez, non pas la personne devant vous, mais l’oreiller qu’elle porte devant elle à hauteur du visage. Percevez la puissance qu’il vous est ainsi possible de développer.
Effecteur (Bras droit )
Ajoutons maintenant un propulseur supplémentaire, la jambe droite. Comment ? Très simplement : placez-vous en fente, pied gauche devant, pieds écartés à la largeur du bassin. Décollez légèrement le talon du pied droit et dans cette position pivotez le bassin vers la droite sans reposer le talon droit au sol (l’ensemble buste/bassin pivote de concert) ; c’est maintenant la position de départ du mouvement. Le propulseur est armé ! Reste à l’enclencher au bon moment et à synchroniser correctement le mouvement du bras.
Propulseur n°2 (Epaule droite)
Par ailleurs, comme vous avez pu vous en rendre compte, lorsque l’on enclenche la rotation du bassin, le geste est plus puissant, il nécessite donc de posséder un corps musculairement adapté à cette gestuelle. C’est pourquoi la compréhension du déroulement du geste permet de compléter l’entraînement par une musculation raisonnée. Comme nous allons le voir, ce geste possède des points clés biomécaniques accélérateurs ou facilitateurs du mouvement. Des éléments qui, s’ils sont mis en place, permettent au joueur de développer davantage de puissance et un rendement optimal.
Mouvement du bras retardé (Dissociation bras/buste)
Enclenchement de l’adduction du bras
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Pivotement simultané du bassin et du buste Hanche
Propulseur n°1 (jambe droite)
Depuis la position de départ, commencez par vous entraîner à pivoter rapidement le bassin (ensemble bassin/buste) vers la gauche en vous servant de la jambe arrière. Une fois acquis, reproduisez le geste en plaçant le bras droit à l’horizontale dans l’axe des épaules et faites pivoter rapideEffecteur ment votre bassin vers la gauche.(Bras Votre bras Propulseur n°2 droit ) (Epaule droite) droit suit le mouvement du buste avec un léger retard (dissociation bras/omoplate - la dissociation n’est pas un relâchement total, mais une contraction excentrique contrôlée des muscles adducteurs de l’épaule). Puis Transmetteur enclenchez la gifle (voir Schéma 2)Le! tronc Vous (Buste/bassin) Couplez ainsi la puissance développée par par l’intermédiaire le bras à celle développée par le pivotement des chaines du tronc (buste/bassin). Attention l’oreiller musculaires 4 de torsion risque de voler … Hanche Propulseur n°1 (jambe droite)
Poussée de la jambe arrière
Prise d’appui avant-pied talon légèrement décollé Mouvement du bras retardé (Dissociation bras/buste)
Enclenchement de l’adduction du bras
Pivotement simultané du bassin et du buste
Poussée de la jambe arrière
Schéma 2 Prise d’appui avant-pied talon légèrement décollé
La puissance développée par le bras s’ajoute à celle développée par la jambe et qui a été transmise par le tronc (buste/bassin)
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COORDINATION
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PELOTE
Dans tout geste technique sportif ce sont les subtilités qui font la différence et qui permettent de passer d’un geste laborieux et forcé à un geste fluide, efficace et économique. Observons quelques points clés de l’engagement en pelote basque, que vous devriez percevoir aisément. 1/ POURQUOI LA ROTATION INTERNE DE LA JAMBE ARRIÈRE EST-ELLE ESSENTIELLE LORS DU PAS CHASSÉ ? Pour le comprendre, effectuez l’exercice suivant. Debout, de profil par rapport à un mur qui se trouve à votre gauche, les pieds parallèles entre eux et au mur, décollez le pied gauche et pivotez le bassin de 90° autour de la jambe droite en appui (si vous possédez une amplitude suffisante pour
UNE HISTOIRE D’AMOUR Les joueurs insistent sur le fait que, la pelote n’étant pas uniforme, tout comme la surface sur laquelle elle rebondit, il est nécessaire d’apprendre à travailler spécifiquement sa capture dans le gant. Combien sont-ils à avoir passé du temps à la sortie de l’école à répéter spécifiquement ce geste ? Impossible de déterminer le nombre de rebonds qu’il fut nécessaire de reproduire avant d’atteindre cette finesse dans le toucher, à croire qu’aujourd’hui leurs capteurs sensoriels se prolongent dans le gant. Ajoutons que la pelote influence directement leur gestuelle et leur posture, car ils retardent au maximum son contact dans le gant. Dès lors, le bras, l’épaule, le buste, le tronc sont comme attirés et retenus par celle-ci. La capture s’effectuant généralement durant la phase aérienne du pas chassé, cette composante participe à la légère inclinaison du tronc vers l’avant ; le bassin remonte en quelque sorte davantage que les épaules. Essayez de le détecter dans les vidéos liées à l’article. Par ailleurs, une fois captée, la pelote entrainée dans le gant subit un mouvement circulaire semblable à celui d’une fronde.
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cela) afin d’orienter votre tronc face au mur, le pied droit ne se déplace pas. Cherchez à percevoir la puissance qu’il est ainsi possible de développer. Maintenant, recommencez cet exercice mais cette fois-ci en plaçant la jambe droite en légère rotation interne, le pied droit n’est donc plus parallèle au mur mais orienté vers celui-ci. Vous devriez ressentir davantage de puissance au niveau des muscles de la hanche pour pivoter le bassin ; tout simplement parce que vous avez mis en tension, en état de précontrainte, les muscles rotateurs externes de hanche. Dès lors, un joueur qui pose la jambe droite en légère rotation interne développe davantage de puissance pour faire pivoter son bassin de 90° qu’un joueur posant le pied parallèle au mur ou encore légèrement ouvert. Cependant, ce serait également une erreur d’exagérer le mouvement de rotation interne en se plaçant aux limites des amplitudes de la hanche.
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CES SUBTILITÉS QUI FONT LA DIFFÉRENCE
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2/ PRODUIRE UNE PRISE D’APPUI AVANT-PIED POUR STOPPER LE DÉPLACEMENT La prise d’appui avant-pied bloque plus rapidement le déplacement qu’une prise d’appui talon. En effet une prise d’appui talon produit un temps mort. Une fois le talon en appui, le pied bascule et ce n’est qu’une fois le pied au sol que l’on est en mesure de stopper efficacement le mouvement. Faites-en l’expérience. Après quelques pas vers l’avant, stoppez-le par une prise d’appui talon puis par une prise d’appui avant-pied. Cette dernière permet d’enclencher le mollet et ainsi d’activer une chaîne musculaire d’extension complète (mollet, quadriceps, grand fessier). 3/ RETARDER L’ANTÉPULSION DU BRAS L’antépulsion du bras droit doit être le der-
nier mouvement à s’enclencher. Elle bénéficie ainsi pleinement de l’énergie qui lui est transmise, à l’image d’une fusée dont chaque étage s’allume au bon moment. Si le dernier étage s’allume avant le précédent il ne profite pas de l’impulsion donnée par celui-ci. Il en est de même pour l’antépulsion du bras, elle doit s’effectuer en dernier. Nous occultons volontairement la flexion du poignet qui permet également d’accélérer le mouvement. 4/ PRODUIRE UNE EXTENSION DE LA JAMBE AVANT Immédiatement après avoir bloqué le geste et juste avant l’expulsion de la pelote, lorsque le bras est à la verticale, le joueur produit une extension de la jambe gauche. Cette composante accélère la pelote, c’est le dernier mouvement avant que la pelote ne quitte le chistera.
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e. Le genou de la jambe avant est déverrouillé. f. Placez le bras droit en arrière, proche de l’horizontale et perpendiculaire au mur. g. Produisez un mouvement d’antépulsion du bras droit, le bras au passage du corps est légèrement écarté de celui-ci pour finir le mouvement en direction de
À VOUS DE FOUETTER DE 0 À L’INFINI Une fois le balancement du bras et la position finale acquise, ajoutez successivement les éléments qui composent cette gestuelle et qui permettent d’accélérer le mouvement jusqu’à développer une gestuelle proche des meilleurs Français. Apprenez cet enchaînement à l’envers avant de le produire dans le bon sens. Surprenant à première vue mais ô combien efficace.
EN BREF
QUE NOUS APPREND CET ARTICLE ? • La fluidité, l’aisance, la qualité d’une gestuelle dépendent de la capacité à en maîtriser toutes ses subtilités. • La compréhension du déroulement du geste permet de compléter l’entraînement par une musculation raisonnée. • Le contrôle de la stratégie biomécanique dynamique mise en place est facteur d’efficacité et de performance. • Une fois de plus la prise d’appui avant-pied tient une place importante ! • L’importance de la quadruple chaîne musculaire de torsion pour transmettre efficacement et sans déperdition la poussée produite par la jambe arrière.
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a. Face à un mur, en fente pied gauche devant, l’axe du bassin et des épaules parallèle au mur, le bras droit le long du corps et la paume de la main droite orientée vers le mur, le coude déverrouillé. Les pieds, écartés à la largeur du bassin, et orientés vers le mur. b. Le bras gauche légèrement décollé du corps (25/30°) et le coude légèrement fléchi. c. Le corps incliné en arrière d’environ 25° par rapport à la verticale. Pour cela, fléchissez la jambe droite (arrière) tout en gardant le talon décollé.
l’épaule gauche. Notez qu’à partir du moment où la pelote est captée, le bras produit un mouvement circulaire non pas vertical mais légèrement incliné de 25°/30° environ par rapport à la verticale. Percevez l’inclinaison du corps en arrière par rapport à la verticale, les appuis avant-pied, la légère abduction du bras, le mouvement circulaire du bras droit... C’est dans cette position que vous propulserez la pelote. Reste ensuite à pivoter autour de la jambe avant (gauche) en se laissant emporter par l’antépulsion du bras droit qui, en raison de son inclinaison, facilite le pivotement du corps.
La construction du geste du but est passionnante et les sensations enivrantes, notamment en raison de la puissance qu’il est possible de développer lorsque le geste commence à être maîtrisé. Par ailleurs, au cours du jeu, les subtilités du geste technique sont considérables. Sachez également que lors des renvois (il s’agit d’un renvoi, pas d’une frappe), l’orientation du corps par rapport au mur (de dos ou de biais) et l’angle du bras par rapport à l’horizontale au départ du mouvement déterminent la trajectoire de la pelote. Il ne vous reste plus alors qu’à aller buter sur les frontons de la côte basque !
1 En France il existe 11 ligues régionales amateur, se disputant le titre de champion de France au mois d’août dans le cadre de la Grande semaine de pelote basque (10 au 17 août). Les 17e Mondiaux se dérouleront quant à eux du 11 au 21 septembre, à Zinacantepec au Mexique. 2 La pelote est composée d’un noyau en bois entouré de gomme et recouvert de cuir cousu main. La fabrication est artisanale tout comme celle du gant. 3 Le terrain de jeu est appelé « cancha », et le mur sur lequel rebondit la pelote « fronton ». 4 Insérer le lien vers la vidéo de la gifle Remerciements : Je tiens à remercier par ordre alphabétique pour s’être prêtés à l’analyse Patrice Amati et Christian Zamora, meilleurs Français de la discipline, dont le niveau de maîtrise et la passion pour leur discipline et ce qu’elle représente n’a pas d’égal. Ludovic Laduche, un jeune joueur expérimenté, champion de France de sa catégorie, dont la frappe à l’engagement dépasse déjà les 60 mètres… Jérôme Guibert, un joueur passionné et passionnant. Si vous visitez le sud-ouest, faites un détour par un fronton !
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Un geste technique complexe, en raison de ses enchaînements, devient aisé lorsqu’on sait vers quoi tendre car le déroulement du geste se canalise de lui-même. La maîtrise de la finalité du geste, le point 0 du compte à rebours avant la propulsion de la pelote, est un facteur de performance et d’efficacité car vous êtes alors en mesure de concentrer, d’orienter toute l’énergie de votre corps vers celle-ci. Reprenons le découpage de notre engagement :
d. Les deux pieds sont en appui avantpied, les talons légèrement décollés.
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TEMPS ZÉRO