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« C’est parti pour 100 ans ! » I

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VISITE PRIVÉE

Construit par les Chalets Bayrou, le projet réunit trois gros chalets. Dans la salle de bains de la chambre master : murs en béton ciré et miroir en bois Red Cartel. Le joyeux dortoir réservé aux enfants : appliques murales Papier et bambou de Caravane et liseuses Enna Square de Astro.

« C’est parti pour 100 ans ! »

C’EST LE CHALET IDÉAL POUR LES GRANDES TRIBUS QUI VIENNENT SKIER À L’ALPE D’HUEZ. BÂTI EN PENTE, CE CHALET REND HOMMAGE À LA NATURE QUI APPARAIT DEPUIS CHAQUE FENÊTRE. L’ARCHITECTE D’INTÉRIEUR PARISIENNE, AGATHE LESAGE, SIGNE ICI L’AMÉNAGEMENT ET LA DÉCORATION DE SON PREMIER CHALET. ELLE NOUS EXPLIQUE COMMENT ELLE A TRANSFORMÉ

LES 350 M2 EN ESPACES FONCTIONNELS, JOYEUX ET CHALEUREUX.

TEXTE PATRICIA PARQUET. PHOTOS ÉRICK SAILLET

Cela ressemble à un petit hameau de chalets, dans un village de montagne à Villard-Reculas, avec accès au domaine skiable de l’Alpe d’Huez. Amoureux de ce village perché à 1 500 m d’altitude, le promoteur rêvait d’y construire des lieux de vacances pour ses amis. Ainsi sont nés trois gros chalets dont un chalet individuel que l’on vous fait découvrir et 12 appartements.

Respecter l’esprit du village

Impossible d’installer de grandes baies vitrées car c’est contraire aux règles d’urbanisme qui visent à conserver l’aspect rustique du village. En façade, il fallait des pierres de parement, des bardages en bois non alignés rappelant les granges d’autrefois. « Tout a été pensé pour favoriser l’insertion dans le paysage et dans l’esprit du village. Nous avons privilégié de belles matières comme les pierres en façade, du bois des Hautes-Alpes voisines et les circuits courts le plus possible. Nous avons construit sur un terrain technique, en pente, ce qui explique les demi-niveaux du chalet individuel », explique Marina Desbief, conductrice de travaux lors de ce projet et actuelle directrice d’exploitation chez le constructeur Chalets Bayrou. Interrogée sur le bois en façade, elle poursuit : « Nos chalets sont fabriqués pour traverser les siècles. Nous sommes généreux dans la qualité et la quantité de bois pour favoriser l’harmonie, avoir un bel équilibre des volumes et de charpente plutôt qu’aller à l’économie de bois. Avec ça, c’est parti pour 100 ans ! »

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Inviter le soleil et la couleur

L’espace le plus remarquable du chalet individuel est sans conteste la pièce à vivre. Ce n’est pas seulement sa taille qui nous impressionne, mais la succession de fenêtres qui fragmentent le paysage. Les quadrillages sont autant de tableaux que l’on donne à voir. Largement vitrée afin de laisser entrer la vue mais aussi le soleil, la construction se déploie sur cinq niveaux. Le sous-sol abrite la buanderie, l’espace de stockage, le salon des enfants et la cave à vins. Le rez-de-jardin donne accès à l’entrée principale, une chambre, le ski room et l’espace bien-être. Au rez-de-chaussée, on découvre l’espace à vivre avec les salons, la cuisine entièrement ouverte et l’accès à la grande terrasse. Cinq chambres se situent au premier niveau tandis que le royaume des enfants, avec le grand dortoir, se niche entièrement au dernier étage. L’architecte d’intérieur parisienne Agathe Lesage signe ici l’aménagement et la décoration de son premier chalet. Alors avant de démarrer le projet, elle s’est plongée dans ce nouvel univers avec le regard neuf et l’esprit curieux. «J’ai abordé ce chalet en me disant que je voulais éviter une réplique de chalet gris, blanc cassé et beige que je trouve triste. Je n’avais qu’une envie : mettre de la couleur ! », nous confie-t-elle. Jamais criarde, la couleur s’affiche avec douceur et parcimonie sur les canapés, les coussins, les rideaux des chambres et dans la salle de bains.

Combiner les matériaux

Après avoir visité plusieurs chalets, réalisé un important travail de documentation et parcouru les ateliers des Chalets Bayrou afin d’apprendre à distinguer les différentes essences de bois, elle a imaginé le bon équilibre. Du bois, mais pas partout ! Elle garde une base intemporelle avec le mélèze, le mélange parfois à du vieux bois, tombée sous le charme des madriers, patinés par le temps. Elle peint quelques murs et ajoute des matériaux contemporains afin d’offrir des respirations. Lesquels ? De la pierre de luzerne qui habille le mur de la cage d’escalier se déployant du rezde-chaussée au dernier étage. Du verre afin d’offrir transparence et perspective, à l’image de ce grand pan de verre positionné derrière la cheminée. Sans oublier le béton ciré qui recouvre les murs de la salle de bains. « Je voulais quelque chose de doux, d’uniforme et sans joint. Je me suis lancée en toute confiance quand Anne Bayrou m’a recommandé un artisan spécialisé qui n’en était pas à son premier chantier », poursuit-elle. Présent dans la grande pièce à vivre à travers l’habillage de la cheminée et les marches d’escalier de l’espace bibliothèque, l’acier offre à son tour sa touche de modernité. On n’imagine pas le nombre de luminaires nécessaires pour éclairer 350 m2 sans jamais sélectionner deux fois le même. « J’accorde beaucoup d’importance aux luminaires. Ce sont autant des sources de lumière que d’objets décoratifs », explique l’architecte d’intérieur qui avait carte blanche pour son premier chalet en montagne. Elle n’a désormais qu’une envie : recommencer cet exercice afin sans doute de faire revenir la couleur en montagne 6.

« Je voulais éviter une réplique de chalet gris, blanc cassé et beige que je trouve triste. Je n’avais qu’une envie : mettre de la couleur ! »,

Agathe Lesage

La cheminée, pièce maîtresse du salon. Côté cuisine : suspensions Bell de Normann Copenhagen, tabourets de bar Form de Normann Copenhagen, plan de travail en pierre de luzerne. Dans la salle à manger : suspensions en carton Greypants, chaises chinées aux Puces, nappe et chandeliers Caravane.

COMMUNIQUÉ

En haut. Chalet K2 Altitude. Ci-dessus. Chalet Ultima à Megève.

CONTACT

www.berthier-associés.com 04 79 68 62 62

Chalets de luxe en montagne : un marché à part

En montagne, le paysage immobilier est complexe. Pour évaluer un bien, on ne peut se contenter de se baser sur des statistiques de prix au mètre carré. Le marché des chalets de luxe présente encore plus de spécificités. Estimer la valeur d’un bien demande un travail de recherche et une analyse fine et pointue afin de parvenir au bon diagnostic.

Entretien avec Isabelle Sadoux, associée chez Berthier & associés.Expert près la Cour d’Appel

Quelles sont les particularités du marché immobilier en montagne ? Il est très hétérogène et disparate. Sur des distances très courtes, il y a un énorme écart entre le chalet de luxe dans une station très prisée et la maison de ville à rénover au fond de la vallée. Le marché est extrêmement sectorisé avec des valeurs qui n’ont rien à voir les unes avec les autres. Ce qui est intéressant c’est que l’immobilier bouge, on le voit à Paris comme on peut le voir en montagne. Des secteurs qui étaient moins recherchés pour le haut de gamme le sont aujourd’hui. Une tendance s’est également développée ces dernières années. Dans l’acte d’achat il y a aujourd’hui le critère de rentabilité de l’investissement car de plus en plus de propriétaires louent leur chalet quand ils n’y sont pas. Quel impact a eu la crise du Covid sur le marché ? Sur le marché du luxe, la crise sanitaire n’a pas eu d’impact négatif, au contraire. L’effet post-confinement a engendré cette demande pour la « valeur refuge », peut-être encore davantage sur l’immobilier de luxe. Les prix ont continué de croître encore, avec un engouement grandissant et l’émergence de nouvelles exigences : la clientèle souhaite bénéficier des mêmes facilités qu’à la maison en termes d’équipement et de technologie. Comment peut-on définir un chalet de luxe ? Outre la taille, la qualité de l’architecture et des équipements (loisir, domotiques …) et la vue, le luxe aujourd’hui c’est avant tout un lieu privatisable, avec des services personnalisés dans un site qui a la notoriété du luxe. Je dirais que le comble du luxe c’est avoir, en plus de ces atouts, un panorama, un emplacement privilégié et confidentiel, ce qui est de plus en plus rare. Quelles notions interviennent dans l’expertise d’un chalet ? L’expertise exige une bonne compréhension et une connaissance précise du marché afin de procéder à une analyse fine, qui ne se base pas sur des moyennes. L’expertise c’est une analyse en entonnoir, qui affine les critères et permet de déterminer la bonne fourchette de valeur. Beaucoup de critères entrent en jeu, cela va bien au-delà d’un prix au mètre carré ! Dans quels cas fait-on appel à un expert immobilier ? Cela peut être lors l’achat d’un bien ou pour des opérations bancaires de façon large, mais souvent nous intervenons dans un cadre fiscal (par rapport à l’IFI par exemple) ou pour répondre à une double problématique (liée à un objectif de transmission patrimoniale : partage ou donation …), afin de sécuriser les projets et éviter un risque de contentieux tant familial que fiscal. Paradoxalement, l’expert n’a jamais été autant sollicité aujourd’hui que l’information est de plus en plus accessible, notamment sur le web. Les chiffres c’est bien, mais il faut savoir travailler avec ! Une analyse précise et ciblée, l’expérience du terrain et du marché, une étude au cas par cas, c’est tout cet ensemble qui nous permet d’établir la valeur la plus juste.

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