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LE journal du cercle du Grand Théâtre et du Grand tHéâtre de GEnève
Re n c o n t re au s omm et
Diana Damrau et sophie koch dans Mignon
Les tribus de l’opéra
é pi s o d e 3
un plongeon vers le cauchemar
Macbeth Verdi revisité par Christof Loy
Ic ô n e wagn é ri e n n e
Waltraud Meier
Saison 12-13
Une saison de toutes les émotions
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DGrosmangin/MCMorazzani
Grande expérience. Jeune banque. Partenaire solide.
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LAUSANNE
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re n c o n t re au s oMM et
dIana daMrau et sophIe koch dans Mignon
les trIbus de l’opéra
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un plongeon Vers le caucheMar
Macbeth VerdI reVIsIté par chrIstof loy
Ic ô n e wagn é rI e n n e
waltraud MeIer
saIson 12-13
une saIson de toutes les éMotIons
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Photo de couverture Manderley dans Rebecca d’Alfred Hitchcock © DR
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LE journaL du cErcLE du Grand ThéâTrE ET du Grand ThéâTrE dE GEnèvE
BUZZ OP 3 Quoi de neuf dans le monde de l’opéra à Genève et ailleurs OPÉRATION 4-14 « As-tu souffert, as-tu aimé ? » Macbeth is back Une émotion partagée EN BALLET 15 Le Ballet en balade mondiale CARNET DU CERCLE 16-17 L’ échange avant tout PLEIN FEUX 18-21 Waltraud Meier, la beauté de Wagner La création pour tous DIDACTIQUE 22-31 Le trouble des sens (II) Un engagement fort Ma passion pour l’OSR Les tribus de l'opéra (suite et fin) Deux jours pour voir, écouter... chanter, danser Directeur de la publication Tobias Richter
AGENDA 32
Responsable éditorial Albert Garnier Responsable graphique & artistique Aimery Chaigne Coordination Frédéric Leyat
11, bd du Théâtre CP 5126 CH-1211 Genève 11 T +41 22 418 30 00 F +41 22 418 30 01 grandtheatre@geneveopera.ch www.geneveopera.ch
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Ont collaboré à ce numéro Philippe Cohen, Daniel Dollé, Bernardino Fantini, Albert Garnier, Frédéric Leyat, Neeme Järvi, Christopher Park, Klaus Scherer. Impression Kreis Druck AG Parution 4 éditions par année Achevé d’imprimer en Mai 2012 6000 exemplaires
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macbeth giuseppe verdi | 13 au 24 juin 2012
Un parcours unique dans les tréfonds de l’âme hantée par l’ambition, le remords et la folie. Christof Loy revisite Shakespeare dans cette nouvelle production avec en prime une Jennifer Larmore en Lady Macbeth.
www.geneveopera.ch
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h Mignon un opéra à succès
1866 Création à Paris le 17/11 1867 Napoléon III assiste à la 22ème. Il fait donner 15 représentations dans le cadre de l’Exposition Universelle 1868 Mignon est présenté à Weimar et à Vienne 1869 Mignon est à Genève 1870 L’opéra est donné à Londres 1880 Mignon est joué 19 fois à Genève avec Célestine Galli-Marié, idole de l’Opéra Comique, créatrice du rôle de Mignon et du rôle de Carmen. 1894 Mignon fête sa 1000ème représentation à l’Opéra Comique. Ambroise Thomas, le compositeur est toujours vivant, il a 83 ans. 1897 la 100ème, le 28/11 à Genève 1924 la 200ème, le 30/01 à Genève
La présentation de saison a été comme un grand succès populaire et c’est devant un beau parterre que se sont exprimé Lorella Bertani, présidente de la Fondation, Tobias Richter directeur général, Philippe Cohen directeur du ballet et Daniel Dollé, conseiller artistique et dramaturge. Les questions relatives aux beaux projets de la saison ont fusé, mais d’autres remarques ont attiré l’attention de la rédaction, notamment celles concernant les deux fléaux du spectacle, à savoir toux et téléphones portables… Le premier perturbe la musique et les voix, les écrans lumineux du second sont la plaie du noir de salle de rigueur pendant la représentation et peut être plus encore avant, quand chacun retient son souffle avant le lever de rideau. Que faire ? Interdire la salle aux malades et aux tousseurs chroniques et confisquer tous les téléphones portables à l’entrée ? Merci de nous faire part de vos remarques et suggestions, pour encourager à la fois le respect des artistes et des spectateurs. acto@geneveopera.ch
© MIKKI KUNTU
© GALLICA
Toux et Natel
Lettre à Glory Chère Madame, cher Monsieur, j’ai eu le grand plaisir d’assister au ballet
Glory en février dernier. Grande amatrice de danse classique et moderne, j’ai entendu parler du spectacle d’Andonis Foniadakis lors de la répétition ouverte au public en début février. À cette occasion, nous avons pu avoir un aperçu de l’œuvre grâce aux extraits du ballet Glory. Nous avons également eu la chance d’avoir l’intervention d’Andonis Foniadakis en personne à cette même occasion, suivi d’un dialogue très enrichissant entre le public, le chorégraphe et les danseurs. J’ai immédiatement voulu voir ce ballet suite à cet événement. Le spectacle a largement dépassé mes attentes, autant d’un point de vue chorégraphique et de mise en scène, que par la qualité des arrangements musicaux. Étant également une grande amatrice de musique baroque, j’ai tout de suite été séduite par l’idée de voir une chorégraphie qui raconte les suites de Haendel et qui offre au spectateur, à travers une mise en scène et des jeux de lumières particulièrement bien réussis, un véritable voyage grâce à ce genre musical si particulier. En quelques mots, ce spectacle a été une véritable réussite qui montre encore une fois la richesse de la scène culturelle genevoise. Nathalie de Preux (Reçue au courrier des lecteurs)
© GTG
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Loy dialogue Depuis le lundi 30 avril ont commencé les répétitions de Macbeth de Giuseppe Verdi. Venez nombreux découvrir le travail de Christof Loy et dialoguer avec lui, nommé metteur en scène de l’année en 2003 et 2004, Le Royal Opera House obtient le Laurence Olivier Award pour sa mise en scène de Tristan und Isolde. Il vous donne rendez-vous afin de vous parler de son travail le samedi 26 mai à 18h30 au Foyer du Grand Théâtre.
2 étoiles au foyer © GTG / VINCENT LEPRESLE
Le Théâtre Mariinski et son Ballet Anna Karenina ont créé l’événement au Grand Théâtre en ce début de printemps. Au delà de trois soirées archi combles, les évènements organisés autour des spectacles ont eux aussi fait le plein, la projection publique du film de 1935 avec Greta Garbo, mais aussi et surtout la rencontre avec Maïa Plissetskaïa et le compositeur Rodion Shchedrin ont attiré la foule dans les foyers du Grand Théâtre, pour un moment exceptionnel de rencontre et de partage avec deux artistes mythiques. Au soir de la dernière représentation ce sont plus de 150 personnes, artistes et techniciens du Théâtre Mariinski ainsi qu’un parterre d’invités éblouis qui ont envahi les foyers pour célébrer ce succès et la présence de nos prestigieux invités. Le compositeur d’Anna Karenina Rodion Shchedrin entre la danseuse étoile Uliana Lopatkina et son épouse la danseuse étoile Maïa Plissetskaïa, inspiratrice de son ballet. ACT.0 | 11
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d’Ambroise Thomas
DIRECTION MUSICALE : Frédéric Chaslin MISE EN SCÈNE : Jean-Louis Benoît MIGNON : Sophie Koch WILHELM MEISTER : Paolo Fanale PHILINE : Diana Damrau
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Mignon : Second Empire et sentiments
« As-tu souffert, Pour notre époque en permanente recherche d’émotion, il est bon de se souvenir que le sentiment, la sensibilité et la mélancolie sont aussi nécessaires pour faire battre les cœurs. Le Français Ambroise Thomas connut la célébrité en 1866 grâce à Mignon qu’il tira du classique romantique allemand Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister de Goethe, une œuvre aux sentiments exaltés et au pittoresque chers au romantisme tardif, flottant sur les nuages d’une musique indéniablement fredonnable.
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Vers Mignon, l’opéra Sans détailler ici les diverses incarnations que nous venons d’évoquer, il est un antécédent à Mignon qu’il convient de mentionner ici, pour les signes prémonitoires de l’opéracomique d’Ambroise Thomas qui s’y retrouvent. En 1858, un poète provincial du nom de Paul Blier fait paraître simultanément à Paris et à Valenciennes un poème narratif d’une cinquantaine de pages sous le titre un peu ronflant de Mignon. Poème couronné par la Société impériale de Valenciennes, suivi de Chanson et ramages. La pertinence de ce mince pamphlet pour notre itinéraire au pays de Mignon est qu’il contient un poème en hommage à Ambroise Thomas, huit années avant la création de Mignon. Le lien entre Blier et Thomas (s’il y en eut) reste obscur et il n’y a certainement aucun rapport de filiation directe entre le récit poétique et l’opéra. Il faut cependant se rappeler qu’en 1859 eut lieu la création du Faust de Charles Gounod au Théâtre-Lyrique, sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré, les futurs librettistes du Mignon de Thomas. Le choix de thèmes potentiels dans l’œuvre de Goethe pour des créations lyriques était définitivement à la
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mode. Le poème de Blier permet de nous situer sur l’horizon des attentes du public du Second Empire, duquel émergera Mignon. Après avoir dédié son poème à Goethe, Blier se lance dans une traduction assez libre de la chanson de Mignon « Kennst du das Land » et enchaîne avec une version très réduite de l’histoire de Wilhelm et Mignon, omettant presque tout du contexte narratif (les bohémiens, la passion de Wilhelm Meister pour le théâtre, le voyage en Italie et quasiment tous les autres personnages du récit). Wilhelm y attend sans cesse la femme qui saura répondre à son amour idéal, tout en ne réalisant pas que Mignon est cette femme. Il finit par se retirer dans un refuge surplombant le Rhin où Mignon lui apparaît, vêtue de blanc comme un ange et sur le point de mourir. Paul Blier introduit le personnage de Laërte (l’acteur qui veille à prévenir les héros de la malice de Philine) pour y faire une leçon de morale finale à Wilhelm:
(ci-dessous)
Paolo Fanale (Wilhelm) et Sophie Koch (Mignon) au début du 3ème acte de cette production de Mignon en avril 2002 sur la scène de Neuve. (page de gauche)
Mignon, huile sur toile de Wilhelm Kray (1877)
(...) Ami sur ton chemin N’aurais-tu pas aux pieds foulé, sans la connaître, Cette fleur d’idéal que tu cherches en vain? Interroge ton âme où le remords va naître: Le rêve de ton cœur, serait-ce pas, dis-moi, Cette enfant au cercueil, morte d’amour pour toi? Aimer et souffrir à l’Opéra Comique Lorsque Mignon fut créé au Théâtre impérial de l’Opéra Comique de Paris le 17 novembre 1866, l’œuvre connut un succès immédiat et fut l’un des opéras français les plus souvent représentés sur scène jusqu’à la fin du XIXe siècle et même au-delà. Barbier et Carré étaient les librettistes les plus aguerris et les plus doués de la langue française et Thomas, bien que de renommée relativement modeste, maîtrisait à la perfection le style et le goût musicaux de son époque. Au sujet de la réputation d’Ambroise Thomas, peut-être convient-il de resituer le compositeur en quelques mots. Des contemporains plus prolifiques et médiatiques (entre autres,
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’il est une figure de la culture littéraire allemande que la culture française a revendiqué comme sienne, c’est certainement celle de Mignon, personnage secondaire du Bildungsroman de Goethe mais récupérée à part entière en France et dans la sphère francophone comme sujet de tableaux, de gravures et d’épreuves produites en masse du nouvel art de la photographie, inspiratrice de romans pour Balzac et George Sand, muse poétique pour Nerval et Baudelaire, sujet de théâtre de boulevard et de mélodrames et, enfin, pour le compositeur Ambroise Thomas, déjà quinquagénaire, la clé d’un succès lyrique et d’une célébrité tardive dont il jouit jusqu’à sa mort en 1896, à l’âge respectable de 85 ans. L’accession au pouvoir politique de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851 fut également le point culminant de l’engouement français pour la mystérieuse jeune bohémienne du Wilhelm Meister.
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DIRECTION MUSICALE : Frédéric Chaslin MISE EN SCÈNE : Jean-Louis Benoît MIGNON : Sophie Koch WILHELM MEISTER : Paolo Fanale PHILINE : Diana Damrau
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Mignon, duo de dames
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a reprise genevoise de la production de Mignon par Jean-Louis Benoît pour l’Opéra-Comique de Paris est servie par deux des plus grandes interprètes du moment. Dans le rôle-titre, la Française Sophie Koch, qui s’est illustrée dans les quinze dernières années par une carrière impressionnante, où sa voix de mezzo-soprano a emporté les suffrages du public et de la critique dans les nombreux rôles qu’elle a incarné sur les scènes des plus prestigieux théâtres et festivals : Charlotte de Werther à Covent Garden, le Compositeur d’Ariadne auf Naxos à Baden-Baden, Dorabella de Così au Metropolitan… L’épice indispensable sans laquelle Mignon serait bien fade est, évidemment, une Philine d’exception et pour cela le Grand Théâtre a désormais le bonheur de compter sur la présence fidèle de l’une des plus grandes colorature du moment, en la personne de Diana Damrau. Le seul nom de l’Allemande que les Genevois ont rencontrée en Donna Anna, pour le Don Giovanni de Marthe Keller en 2009 et retrouvée avec enthousiasme dans I Puritani en 2010 suffit à faire palpiter les fans d’opéra, séduits par le phénoménal talent de la soprano qui, elle aussi, est une habituée des très grandes scènes. La rencontre en scène d’une maîtresse des Hosenrollen et du rossignol de Bavière promet une version tonique et émouvante du grand classique injustement oublié d’Ambroise Thomas.
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Verdi, Wagner et Gounod) lui ont certainement volé la vedette, et sa vocation didactique (il fut directeur du Conservatoire de 1871 jusqu’à sa mort) a sans doute limité sa production. On a, par ailleurs, eu tendance à qualifier la musique d’Ambroise Thomas de facile, légère ou mélodieuse. On se rappelle également le gentil persiflage d’Emmanuel Chabrier : « Il y a deux espèces de musique, la bonne et la mauvaise. Et puis il y a la musique d’Ambroise Thomas. » Mais, comme le rappelle Alfred Bruneau (1857-1934), chef d’orchestre et compositeur :« Jeté dans la vie militante au temps facile des Auber et des Adolphe Adam, le doux chantre de Mignon, qui n’était point un novateur, n’eut d’autre ambition que de suivre la route indiquée par la mode. » Quoi qu’il en soit, le public parisien était fin prêt pour une restitution à grande échelle de l’histoire de Mignon et, après que le grand Giacomo Meyerbeer eut dédaigné le projet de Barbier et Carré, ceux-ci le proposèrent à Ambroise Thomas. Rien ne fut épargné pour syntoniser la nouvelle production à la « Mignonmanie » du moment. Lorsque la chanteuse Célestine Galli-Marié apparut en Mignon sur la scène de l’Opéra Comique, elle était naturellement vêtue comme dans le tableau d’Ary Scheffer, Mignon regrettant sa patrie (1836), archi-connu du public par d’innombrables reproductions mécaniques et dont la valeur iconique rendait le personnage instantanément reconnaissable. Une ambitieuse ouverture annonçait les deux grands « tubes » de l’opéra. D’abord, l’inévitable « Kennst du das Land wo die Zitronen blühn? », la romance de Mignon que Barbier et Carré métamorphosent, avec une entorse mineure à la bo-
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(page de gauche)
Sophie Koch (Mignon) et Paolo Fanale (Wilhelm) (ci-dessus et ci-contre)
Scène finale du deuxième acte, l’incendie du Château de Rosemberg ; Diana Damrau (Philine) entonne la célèbre polonaise.
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tanique de Goethe, en « Connais-tu le pays où fleurit l’oranger ? », qui est sans doute aucun la plus accrocheuse et fredonnable de toutes les versions du texte de Goethe. Onze ans après la création, un album commémoratif s’extasiait encore sur son interprétation par Galli-Marié : « Elle réalisait le rêve du poète, et jamais la chaste figure de l’héroïne de Goethe n’apparut plus touchante et plus lumineuse. » Ensuite, la polonaise de Philine, « Je suis Titania la blonde », texte absent du corpus des chansons du Wilhelm Meister mais fournissant un air de bravoure pour soprano colorature, obligatoire aux yeux du public parisien et accédant instantanément au répertoire des incontournables de la tessiture. Romance, barcarolle, styrienne, madrigal, rondeau en gavotte, prière : les pièces de genre s’enchaînent dans Mignon jusqu’au finale joyeux et triomphant (au prix d’une nouvelle entorse, cette fois plus conséquente, au récit de Goethe) où Mignon reconnaît sa patrie d’origine et reçoit avec transport la déclaration d’amour de Wilhelm, sous les yeux attendris de son vieux père, revenu à la raison. Dans le Paris du Second Empire, complètement accro au spectacle lyrique grandiose, Mignon fait figure de bijou dans son genre, un somptueux produit de consommation. Nous savons que l’intention première de Barbier et Carré était de rester fidèle à la fin tragique de l’histoire de Mignon dans le Wilhelm Meister. Leur projet était de le produire comme grand opéra au Théâtre-Lyrique, sis boulevard du Temple (le prédécesseur de l’institution qu’on connaît aujourd’hui comme le Théâtre de la Ville), où Faust avait été créé quelques années auparavant. Le refus de Meyerbeer et le peu d’expérience du « vint ensuite » Ambroise Thomas dans le genre du grand opéra, contraignirent les créateurs à porter leur projet à la Salle Favart. L’Opéra Comique avait ses propres conventions: l’action y était portée, non par des récitatifs entre les numéros musicaux, mais par des dialogues et, surtout, on ne pouvait y représenter une œuvre avec une fin tragique ! C’est ainsi qu’au lieu de mourir d’une ultime crise de l’espèce d’épilepsie que provoque sa jalousie maladive pour les femmes qui rivaliseraient avec elle pour l’amour de Wilhelm, Mignon apprend que Wilhelm n’aime qu’elle seule et reprend vie afin de participer, à gorge déployée, au trio final. Une adaptation allemande fut rapidement réalisée pour Berlin, avec Pauline Lucca dans le rôle-titre. La performance de la soprano autrichienne fut unanimement saluée mais la critique allemande était naturellement dépitée par les libertés françaises prises avec l’original de Goethe. Ambroise Thomas eut donc l’obligeance de composer un finale plus court, respectant le récit de Goethe, où Mignon tombe morte dans les bras de Wilhelm. Cette nouvelle version allemande n’eut pas beaucoup plus de succès mais elle permit aux créateurs de réaliser une « version d’origine » française, qui est, avec le remplacement des dialogues par des récitatifs (tâche à laquelle Thomas s’attaqua en 1870 pour la première londonienne de Mignon) celle qui sera proposée au public genevois ce mois de mai 2012. « Le Mignon de Carré et Barbier n’ayant qu’une vague ressemblance extérieure au Mignon de Goethe, la tuer serait de la cruauté gratuite. » Ce commentaire facétieux du musicologue étasunien Henry Krehbiel sur la question des finales à géométrie variable de Mignon est cependant inexact. À bien des égards, l’intrigue de Mignon est plus proche du Wilhelm Meister que ses nombreuses autres adaptations au dix-neuvième siècle (ce qui ne veut pas dire grand chose, en définitive). Mignon y est ni garçon ni fille, elle y est rachetée d’une bande de bohémiens pittoresques et pugnaces, elle y devient amoureuse de Wilhelm et jalouse de sa rivale Philine (la seule des nombreuses conquêtes féminines de Wilhelm Meister à survivre à l’adaptation du roman en opéra), elle y souffre d’un mystérieux mal entre neurasthénie et épilepsie qui lui provoque une faiblesse de cœur redoutable, et à la fin de l’opéra,
elle reconnaît sa maison natale en Italie. Mais seuls deux des célèbres Mignon-Lieder du Wilhelm Meister passent au livret de Barbier et Carré: « Kennst du das Land? », que nous avons déjà évoqué, et « Nur wer die Sehnsucht kennt » que Thomas présente comme un duo alterné avec Lothario (le vieux harpiste Augustin chez Goethe) : « As-tu souffert, as-tu aimé ? » Au-delà des réussites (mille représentations à Paris du vivant du compositeur) et des vicissitudes (un incendie terrible et meurtrier ravagea la Salle Favart lors d’une représentation de Mignon en 1887) de la pièce et sa relative disparition du canon moderne des ouvrages lyriques, Mignon est une œuvre remarquablement accomplie sur le plan artistique et le succès qu’elle connut en son temps en font un phénomène culturel d’importance considérable. Après les tableaux iconiques d’Ary Scheffer et les vers oubliés de Paul Blier, Mignon fut le meilleur véhicule de la figure goethéenne dans la sphère culturelle francophone car l’œuvre eut l’ambition sincère de restituer le sens narratif et dramatique du texte d’origine, et ne se contenta pas de n’être qu’une série de vignettes. Le demi-siècle qui suivit sa création vit déferler un tsunami de productions culturelles portant l’étiquette de « Mignon » — cartes postales, pièces de théâtre, fictions narratives, sculptures, musique de salon, allusions dans des textes littéraires (dont une très frappante dans la dernière nouvelle, « Les Morts », des Gens de Dublin de James Joyce) — et la force de cette inondation de Mignons ne peut être due qu’à la totale satisfaction par Ambroise Thomas en 1866 des appétits sentimentaux de la bourgeoise parisienne, et non, hélas, au sublime génie de Goethe. ChP
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> MACBETH
de Giuseppe Verdi
DIRECTION MUSICALE : Ingo Metzmacher MISE EN SCÈNE : Christof Loy DÉCORS : Jonas Dahlberg MACBETH : Davide Damiani BANCO : Christian Van Horn LADY MACBETH : Jennifer Larmore
Au Grand Théâtre, 13 | 15 | 18 | 21 | 24 | 26 juin 2012
« Demain, et demain, et demain ! C’est ainsi que, à petits pas, nous nous glissons de jour en jour jusqu’à la dernière syllabe du temps inscrit sur le livre de notre destinée. » William Shakespeare extrait de Macbeth
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Après 13 ans d’absence...
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ien avant Alfred Hitchcock, Giuseppe Verdi avait su installer dans Macbeth une ambiance mystérieuse et angoissante. En dramaturge musical avisé, il élabore une intensité dramatique qui va croissant, il suffit d’écouter les arias ou les cabalettes de Lady Macbeth qui vont de l’air vocalisant et conventionnel d’entrée, qui permet de présenter le personnage, à l’air du somnambulisme (Una macchia è qui tuttora) où elle apparaît dépouillée de tout artifice. L’air semble marquer la fin de toutes les illusions et tous les espoirs pour Lady Macbeth. Cet ouvrage marque une nouvelle période musicale pour le compositeur. Il a voulu que la musique soit en phase avec le texte et pour cela il fait usage de grands moyens quitte à décevoir. En mai 1846, Verdi accepte d’écrire un nouvel opéra pour Florence dans le genere fantastico qui représentait la dernière mode en matière d’opéra. Il avait d’abord songé à Grillparzer et à Schiller avant de choisir Macbeth, une pièce où le rôle principal serait confié à un baryton, car le théâtre ne pouvait pas s’attacher le ténor qu’il voulait. Malgré les réticences de la critique, la création fut un véritable succès. Plus tard, son éditeur français, Escudier, lui demanda d’ajouter un ballet, ou deux ou trois pièces dansées. Verdi profita pour remanier l’œuvre à fond. Mais à Paris, l’opéra fut accueilli avec une relative froideur. En 1848, Verdi avait écrit : « Il y a deux pièces principales dans mon opéra : le duo entre Lady Macbeth et son mari, et la scène du somnambulisme. Si ces deux morceaux sont abandonnés, il n’y a plus d’opéra. » L’œuvre révisée en 1865 gagne en force dramatique qui, à l’époque, était devenue une priorité absolue, et c’est pour cela qu’il voulait que son opéra fut presque entièrement déclamé afin de se rapprocher de l’univers shakespearien. Pour Lady Macbeth, il exigea une cantatrice « qui ne chantât pas du tout », il refusa Eugenia Tadolini, arguant qu’elle chantait trop bien. Mais qu’on ne se méprenne pas sur les propos de Verdi, car les preuves du bel canto sont suffisamment nombreuses dans l’ouvrage, il voulait simplement signifier que la voix de la
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par Daniel Dollé
chanteuse devait exprimer la monstruosité du personnage, ainsi que l’horreur qu’il doit inspirer. En conséquence de quoi, il favorisa les « scènes » plus propices à la logique théâtrale. C’est la première utilisation de la parola scenica : « Tutto è finito » qui résume l’essentiel de l’action. Macbeth a tué le sommeil, la mort du jour n’existe plus, les deux protagonistes doivent supporter en permanence le poids de leurs crimes. Macbeth devient ainsi l’opéra des réminiscences. C’est la première fois que le compositeur se tourne vers le dramaturge élisabéthain qui continue à inspirer des musiciens de notre temps, Giorgio Battistelli pour Richard III, Thomas Adès pour La Tempête, ou encore Aribert Reimann et son Roi Lear. Il reviendra vers lui à deux autres reprises pour Otello et Falstaff, son ultime ouvrage lyrique que seul lui pouvait concevoir et écrire. Macbeth a vu le jour pendant « les années de galère » comme il les appelait. Verdi se battait pour s’imposer sur la scène lyrique italienne. Le sujet avait tout pour séduire un compositeur romantique comme lui, de surcroît, Shakespeare connaissait un renouveau d’intérêt au début du
(ci-dessus et page de gauche)
infographie 3D de la production créée pour le Grand Théâtre en juin 2012.
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La demeure de Manderley dans le film Rebecca d’Alfred Hitchcock semble avoir inspiré la scénographie de Christof Loy et Jonas Dahlberg .
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XIXème siècle. Tous les ingrédients pour une grande œuvre romantique étaient réunis : les sorcières, les scènes d’hallucination, le grotesque et la grandeur qui s’entremêlent, il ne manquent que les histoires d’amour omniprésentes dans les ouvrages de cette période. Le désespoir et les désillusions qui s’expriment à la fin et qui vont croissant font songer à la dépression et au mauvais rêve, au cauchemar. Ils font peser une chape de plomb sur l’ouvrage et ne permettent jamais au spectateur de souffler, et ne parlons pas de sourire. Verdi s’est laissé guider par les célèbres vers de Shakespeare qui écrit : « Out, out, brief candle! / Life’s but a poor player / That struts and frets his hour upon the stage, / And then is heard no more; / It is a tale Told by an idiot, / Full of sound and fury / Signifying nothing ». (« Éteins-toi court flambeau ! / La vie n’est qu’un pauvre acteur / Qui s’agite et se pavane durant son heure sur la scène, / Et puis qu’on n’entend plus ; / C’est un conte dit par un idiot, / Plein de fracas et de furie / Et qui ne veut rien dire. ») Verdi fera dire à Macbeth au IVème acte : La vita... che importa ?... / È il racconto d’un povero idiota ; / Vento e suono che nulla dinota ! Certains avaient reproché à Verdi de ne pas connaître la pièce du dramaturge élisabéthain, mais l’écoute ou la relecture du livret vous persuaderont du contraire. Le musicien et l’écrivain sont en phase. Shakespeare a écrit la pièce en 1605. Elle est inspirée par les chroniques de Macbeth, roi d’Écosse. Il a réuni deux récits distincts pour leur donner une coloration magique et tragique. Il condense les événements et recourt de façon intense au fantastique en incluant le surnaturel qui n’existe pas dans les chroniques. Finalement la tragédie n’a que peu à voir avec le règne du roi picte qui gouverna l’Écosse de 1040 à 1057. Shakespeare interroge les forces corruptrices du savoir, de l’avoir, du pouvoir, les pulsions barbares de l’homme et la destinée. Shakespeare avait su fasciner Victor Hugo, il enchanta Verdi tout comme Goethe, dans le Discours de Strasbourg : « Ses pièces tournent toutes autour d’un point
mystérieux qu’aucun philosophe encore n’a su déterminer : celui où l’originalité de notre moi, la prétendue liberté de notre volonté se heurte au cours nécessaire du Tout. » Les propos des êtres rencontrés sur la lande, les sorcières, ont une odeur de soufre. Leurs sentences ne font qu’inquiéter et leurs propos sont ambigus. Elles diffusent des prophéties injonctives plutôt que prédictives. Elles offrent le paradigme des causes qui sèment le chaos et qui, par antithèse et inversion, permettent d’y confronter les conduites conformes à la norme du bien ou de l’ordre. Deux thèmes se dégagent fortement de cette œuvre, celui de la quête du pouvoir et celui des apparences, et notamment l’apparence que le pouvoir pourrait être source de bonheur. Macbeth a rencontré les sorcières, elles lui ont prédit que la forêt se déplacera, il se fourvoie, il se fait manipuler par un destin qui l’entraîne vers des abysses. Il devra attendre la mort pour apprendre la vérité. Lorsque le surnaturel fait irruption, cela devient de l’illusion. Lorsqu’on prend des informations pour ce qu’elles ne sont pas, ou confondre les apparences avec la réalité, alors on entre dans le domaine de l’illusion. Il serait erroné de considérer Macbeth comme un lâche, uniquement manipulé par son épouse, une sorte d’Ève bis qui l’oblige à goûter le fruit défendu, celui du crime. Elle est tout simplement la force motrice, celle qui active les noirs desseins de son époux. Mais au fond, Macbeth aurait-il pu être autre chose qu’un meurtrier usurpateur ? Il sait que le crime le met au ban de l’humanité, car il a transgressé la loi. Après le premier meurtre, il ne trouve plus la paix, il est poussé en avant par l’inquiétude, afin d’éliminer tout ce qui pourrait attenter à sa personne. Macbeth et son épouse deviennent peu à peu victimes de leurs instincts, de leur aveuglement, de leur solitude et de leur folie. Le crime les a unis, le châtiment les séparera. Macbeth nous parle de l’homme dans son infamie et reste une fleur vénéneuse, une énigme dont on n’est jamais sûr de trouver la clef. Mais il s’agit d’une histoire qui nous reste bien proche, l’Écosse moyenâgeuse de la fiction se retrouve sous d’autres latitudes. Ils n’ont plus pour nom Macbeth, la géographie de l’horreur se déplace en permanence. Non, l’horreur n’est malheureusement pas morte. Ne prononcez pas le mot Macbeth dans un théâtre, car la légende nous apprend que cela porte malheur et voue la représentation à l’échec. Utilisez une périphrase, et dites plutôt : « Je vais voir, ou écouter the Scottish play (la pièce écossaise). » Dans son périple à travers les capitales lyriques de l’Europe, Christof Loy s’arrête une nouvelle fois place de Neuve avec ses collaboratrices et collaborateurs afin de nous offrir leur vision de ce monument verdien. La scénographie impressionnante qui nous emporte dans un univers hitchcockien est signée par Jonas Dahlberg, nouveau venu dans l’équipe de Christof. Il s’agit d’un artiste suédois qui fait ses débuts dans le lyrique au Grand Théâtre, auteur de nombreuses expositions à travers le monde. Diplômé de l’Académie des Arts de Malmö, il est le créateur de vidéos qui sont principalement à base de mouvements ralentis à travers des espaces architecturaux. Gageons, qu’une nouvelle fois, Christof Loy et son équipe nous donneront une lecture théâtrale forte de ce chef-d’œuvre de Verdi, dans une ambiance mystérieuse, où, comme dans un rêve, le noir et blanc sont omniprésents et ne seront troublés que par les couleurs du ballet chorégraphié par Thomas Wilhelm. Les murs du castel malgré leur épaisseur n’empêcheront ni les apparitions, ni la nature de faire irruption. Lorsque nous aurons dit que l’Orchestre de la Suisse Romande sera sous la direction d’Ingo Metzmacher que nous retrouverons au cours de la saga du Ring, et que Lady Macbeth sera interprétée par Jennifer Larmore entourée par une pléiade d’artistes à découvrir absolument, il ne vous restera plus qu’à vous précipiter pour être de l’événement. DD
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La saison des anniversaires
Une émotion partagée par Daniel Dollé
Alors qu’il reste deux opéras, un concert de musique de chambre et un récital à l’affiche, le Grand Théâtre dévoile les projets de la saison prochaine...
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ais n’est-il pas vrai, qu’il est des nourritures dont on ne se lasse jamais, plus on les consomme et plus on en redemande ? La satiété n’existe pas en art qui demeure une des composantes essentielles de la vie. Concernant les œuvres qu’on croyait connaître, on découvre sans cesse de nouvelles facettes grâce aux interprètes qui les font renaître, mais également, il se crée partout des œuvres nouvelles grâce à des esprits créatifs qui permettent à l’art de rester vivant. Il nous faut également évoquer tous ces trésors qui, très souvent, sont tombés dans l’oubli par la responsabilité de quelques censeurs qui les ont jugés inintéressants afin de laisser la place à des ouvrages qui correspondaient davantage à leurs critères. Quand viendra-t-il ce temps où chacun aura la possibilité et les moyens de se forger une opinion personnelle qui ne sera plus tributaire des influences
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médiatiques et des goûts du moment ? Quand viendra-t-il le temps où le mot respect retrouvera tout son sens ? En 2012-2013, le Grand Théâtre vous invite à une croisière du XIXème siècle à nos jours, au cours de laquelle la fête sera omniprésente. Quatre anniversaires au cours de la saison, sans parler des 10 ans de présence de Philippe Cohen à la tête du Ballet du Grand Théâtre, ou des 50 ans de LYRIA, une association d’amis du lyrique qui depuis 50 ans fait confiance au Grand Théâtre, et vient avec ses adhérents, saison après saison, nous offrir son soutien et ses applaudissements. En commençant la présentation de la saison au personnel, aux médias et aux abonnés en fin de journée, la présidente du Conseil de Fondation, Madame Lorella Bertani a commencé par des chiffres, 300, 200 et 50, précisant qu’il ne s’agissait nullement des prix de billets, mais qu’ils représentaient les chiffres clés des anniversaires célébrés tout au long de la
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saison. En effet, il y a trois siècles naissait à Genève JeanJacques Rousseau, il y a deux siècles naissaient deux compositeurs, Verdi et Wagner, qui allaient s’observer, s’inspirer et laisser une forte empreinte musicale sur le XIXème siècle. Le 10 décembre 1962, le Grand Théâtre rouvrait ses portes place de Neuve, après un exil de plus de dix ans, avec la version française de Don Carlos de Giuseppe Verdi avec Alfonso La Morena (Don Carlos), Suzanne Sarroca (Elisabeth de Valois) et un certain Gabriel Bacquier en Marquis de Posa. Heureusement, l’incendie du 1er mai 1951 avait préservé le foyer, ce qui nous permet de contempler son allure originelle. Les titres que nous avons choisis pour vous se répondent, se complètent et contribuent à célébrer tous les anniversaires que nous venons de vous annoncer. Certains d’entre vous regretteront l’absence de Mozart, d’autres pointeront le manque du répertoire russe, d’autres encore, auraient souhaité un programme complètement différent. Mais rassurez-vous, le Maître de Salzbourg sera bientôt de retour, et n’oubliez jamais, nous ne sommes en mesure que de vous présenter 8 titres lyriques par saison. Le choix est souvent difficile, voire crucial, lorsqu’on doit respecter de nombreux paramètres, notamment la cohérence dramaturgique de la saison, les moyens budgétaires, les capacités de production des ateliers… Viendra-t-il le temps où satisfaire tout le monde ne sera plus une chimère ? Au menu, trois ouvrages italiens, trois ouvrages français, un ouvrage allemand et une merveille slave, trop rarement jouée, des co-productions ou des productions venant des plus grandes scènes lyriques du monde, sans compter les productions réalisées dans les extraordinaires ateliers du Grand Théâtre. Qu’ à ce stade, il nous soit permis de rendre hommage à tout le personnel de l’institution qui chaque jour offre ses talents, son professionnalisme afin de fabriquer de nouveaux rêves et de nouvelles émotions. En visitant nombreux les ateliers du Grand Théâtre, vous leur avez rendu un très bel hommage, ils n’oublieront pas de sitôt vos yeux émerveillés et votre attention pour leur art. En nous accompagnant tout au long de la saison, vous retrouverez les « tubes » de l’opéra, mais également, d’autres ouvrages qu’il faut s’empresser de découvrir afin d’enrichir votre palette de « lyricomane » avec des choses rares et précieuses. Des stars confirmées et de jeunes talents, que vous serez peut-être les premiers à découvrir, vous attendent pour vous faire partager leur passion et leurs émotions. Il ne nous sera pas possible de nous arrêter sur toutes les facettes de ce joyau 2012-2013 que nous voulons vous faire découvrir et partager avec vous, mais permetteznous de vous livrer quelques réflexions qui ont guidé la taille de ce nouveau bijou de fête. Une pluie d’étoiles s’abattra sur la place de Neuve. Toute la saison sera tel un bouquet final d’un feu d’artifice, les fusées seront nombreuses et colorées, elles auront des reflets d’or et d’argent. Grâce au soutien du Cercle du Grand Théâtre, à El1ˉna Garancˇa, accompagnée par un orchestre, succèdera Renée Fleming. Gageons que la très célèbre mezzo nous fera revivre quelques instants une célèbre bohémienne surgie de la plume de Bizet. Vous entendrez également le grand bary-
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ton français Ludovic Tézier, avant de savourer le retour de Diana Damrau, fidèle depuis plusieurs saisons à Genève. Elle se produira accompagnée à la harpe par un maître absolu de l’instrument, Xavier de Maistre, virtuose qui reste le premier musicien français admis au sein du Philharmonique de Vienne. La saison des récitals se terminera avec Barbara Frittoli, une autre star qu’on ne présente pas, ou plus. Qui osera encore affirmer que les stars sont rares ou absentes sur la scène de Neuve en attendant Waltraud Meier ? Grâce à vous les récitals connaissent un succès croissant. Si vous n’avez pas encore osé franchir le pas, n’hésitez pas à nous rejoindre pour goûter des plaisirs si subtils et si extraordinaires dus à la voix, cet instrument si magique. Rousseau côtoie Rossini grâce à la plume de Philippe Fénelon et d’Ian Burton… La nature prend possession du BFM L’opéra et le ballet ne seront pas en reste. En ouverture de saison, vous pourrez voir ou revoir Il Barbiere di Siviglia sous la baguette d’Alberto Zedda, le maître de la musique rossinienne, dans la production qui avait fasciné les spectateurs de tous âges. Elle sera de retour pour quatre représentations avant d’être présentée à Saint-Étienne au début de l’année 2013. Elle vous sera proposée dans la version pour mezzo-soprano. Trois nouveaux artistes viendront rejoindre ceux que vous avez, peut-être, entendus en septembre 2010. Il s’agit de Lawrence Brownlee, un des meilleurs ténors rossiniens avec Juan Diego Flórez, de Roberto Scandiuzzi, dans le rôle de Basilio, le maître de musique, le conseiller de Bartolo, l’intrigant toujours du côté de la bourse, et Sophie Gordeladze qui vient de rejoindre la troupe des jeunes artistes en résidence. Des instants de pur plaisir en perspective pour la rentrée. Le 11 septembre, nous vous donnons rendez-vous au Bâtiment des Forces Motrices pour un hommage à JeanJacques Rousseau, le citoyen de Genève avec JJR (Citoyen de Genève). Après avoir brûlé certains de ses écrits du temps de son vivant, Genève célèbre celui qui est né dans ses murs le 28 juin 1712. Depuis le mois de janvier les festivités du tricentenaire de la naissance se succèdent. C’est un moment essentiel pour la vie du Grand Théâtre de pouvoir s’associer à ces manifestations et de pouvoir vous présenter une création mondiale, la première depuis l’arrivée de Tobias Richter à la direction du Grand Théâtre. Grâce à une aide supplémentaire de la Ville de Genève, l’institution a pu commander une œuvre lyrique au compositeur français, Philippe Fénelon, un élève de Messian, avec Ian Burton, le librettiste, et Robert Carsen, ils ont imaginé un ouvrage en sept scènes et un vaudeville en adoptant la structure du Devin du village, une œuvre lyrique dont Rousseau a écrit le livret et la musique. Ne perdons jamais de vue que pendant plus de 40 ans, le Citoyen de Genève a vécu au service de la musique, qu’il a pris une part active dans la Querelle des Bouffons, qu’il a développé une nouvelle notation musicale, qu’il est l’auteur du Dictionnaire de la musique, et qu’à la demande de Diderot, il participa à la réalisation de l’Encyclopédie. Philosophe du siècle des Lumières, il aura également donné de nouvelles
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orientations à l’art lyrique. Sept dates pour être avec nous et nos fidèles partenaires de l’Ensemble Contrechamps, car un rendez-vous avec la création ne se manque jamais. Que serait une maison d’opéra sans Ballet ? En octobre, le Ballet tirera ses premières fusées pour des salves festives dignes de grands anniversaires. Il nous proposera deux grands ballets classiques. Les danseuses et les danseurs du Ballet du Grand Théâtre vous invitent à revoir Giselle. Philippe Cohen réalise ainsi son rêve depuis son arrivée place de Neuve, car il a enfin trouvé le chorégraphe pour revisiter cet ouvrage phare du ballet romantique. Pontus Lidberg, un jeune chorégraphe dont le succès va croissant et qui avait été membre du Ballet du Grand Théâtre, nous entraînera dans sa vison de l’univers où règnent les Willis. Vingt-deux danseurs vous attendent pour vous faire partager ce conte qui ne prend pas de rides et qui semble appartenir à chaque époque qu’il traverse. À peine la compagnie et l’Orchestre de la Suisse Romande, sous la baguette de Philippe Béran, auront-ils quitté le plateau du théâtre, que viendra le fabuleux Ballet National du Chine pour nous inviter à revoir un autre monument de la danse : Le Lac des cygnes dans une chorégraphie classique d’après Marius Petipa. Cette compagnie fait actuellement partie des plus grandes compagnies de danse au monde, aussi c’est un réel bonheur de pouvoir l’accueillir à Genève afin de vous présenter un ouvrage qui n’a jamais été donné sur la scène de Neuve. Un rendez-vous à noter dès à présent avec ce ballet le plus joué au monde qui nous narre le fol amour du prince Siegfried pour Odette prisonnière des maléfices du sorcier Von Rothbart. Une partition dont on ne se lasse pas qui révèle les aspirations et le tempérament de Tchaïkovski poursuivi par la fatalité : les amours féminines lui sont interdites. Mais les ambitions chorégraphiques ne s’arrêteront pas là. Au début de l’année 2013, nous aurons rendez-vous au BFM pour une soirée consacré à Stravinski devenu célèbre grâce aux Ballets Russes de Diaghilev. En confiant la chorégraphie du Sacre du printemps à un homme, et celle de Les noces à une femme, Philippe Cohen a souhaité faire un clin d’œil à l’époque de la création de ces deux ouvrages. Originellement Le Sacre du printemps ou Tableaux de la Russie païenne, avait été chorégraphié par Vaslav Nijinski. Mai 2013, marquera le centenaire de la création de l’œuvre. À la création des Noces, le 13 juin 1923, Ernest Ansermet dirigeait l’orchestre et la chorégraphie était confiée à Bronislava Nijinska, la sœur du célèbre danseur. À Genève Philippe Cohen invite Andonis Foniadakis et Didy Veldman, une ex-danseuse du Ballet du Grand Théâtre. D’origine néerlandaise, elle est l’invitée des grandes compagnies à travers le monde : Ballet Royal de Nouvelle-Zélande, Ballet Gulbenkian, Grands Ballets Canadiens de Montréal, Ballet Culberg, Rambert Dance Company, … Mais où sont les danseuses et les danseurs lorsqu’ils ne sont pas à l’affiche du Grand Théâtre ? Ils sillonnent le monde à la conquête de nouveaux fans de leur talent. Ils sont les merveilleux ambassadeurs du Grand Théâtre et de la Ville de Genève. Quelle que soit la latitude où se produit le Ballet, les
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spectacles se jouent à guichets fermés et le scénario de fin demeure immuable, une ovation vient saluer leurs talents et l’extraordinaire qualité de leurs performances. Leur calendrier se remplit à une vitesse vertigineuse et de nombreuses demandes restent insatisfaites car leur mission première restera de créer à Genève de nouveaux spectacles pour nous émouvoir et nous plaire. Mais qui est donc ce Roi Pausole ? Laissez-vous surprendre… Mais que diable vient faire Arthur Honegger en période de fêtes ? Ne serait-ce pas là une mauvaise plaisanterie de mettre à l’affiche un compositeur plutôt connu pour son austérité, alors que flotte un parfum de fête et de liesse ? Probablement, la plupart d’entre vous sera surpris comme le public de l’époque, car notre compatriote est bien plus célèbre pour ses oratorios et ses œuvres sérieuses. Sans nul doute, on pourra observer des moues dubitatives lorsque vous découvrirez l’affiche des Aventures du Roi Pausole. Qui pourrait se douter qu’Arthur Honegger soit l’auteur de ce chef d’œuvre d’opérette en 29 numéros musicaux et des dialogues sur un livret raffiné et plein d’esprit de son ami Albert Willemetz ? Le 12 décembre 1930, au Théâtre des BouffesParisiens, Arthur Honegger surprit le monde musical avec une authentique opérette qui deviendra le plus grand succès populaire de sa carrière. N’hésitez pas à faire, l’espace d’un soir ou d’une matinée, un tour au royaume de Tryphème où règne le Roi Pausole qui veut avant tout le bonheur de son peuple. En proie à l’incertitude, il a 366 femmes, une pour chaque jour de l’année, et une prévue pour les années bissextiles. Le code pénal du pays est à la fois simple et complexe et se résume en deux phrases : Ne nuis pas à ton voisin. / Cela étant bien compris, fais ce qu’il te plaît. Comme bien souvent l’opérette aborde des questions plus complexes qu’il n’y paraît, le tout dissimulé derrière le non-dit et le sous-entendu. Tryphème apparaît comme le lieu des plaisirs décomplexés grâce à un livret inspiré par Pierre Louÿs, un ami de Debussy. En 1900, ce dernier avait fait paraître un roman, Les Aventures du Roi Pausole, un conte philosophique qui garde un ton très XVIIIème siècle. On se croirait chez Voltaire ou Diderot. À l’époque de sa parution, on pouvait lire : Attention roman euphorisant ! Willemetz réussit un livret exquis et Arthur Honegger une partition pleine d’imagination et de jeunesse. Le saxophone s’y taille une place de choix. Alors pourquoi se priver d’un tel plaisir, des clins d’œil au jazz et des allusions au style 1900 ? Malgré un érotisme ambiant, tout est dans le raffinement, le suggestif, la vulgarité n’a pas de place dans cet éloge de la simplicité et la condamnation de l’artifice. À découvrir sans aucun doute, une œuvre confiée au jeune metteur en scène suisse, Robert Sandoz qui fait ainsi ses débuts dans le monde de l’opéra après avoir triomphé au Théâtre de Carouge avec Monsieur Chasse de Feydeau. Le Ring est de retour… Le mois de mars 2013 marquera le début d’une colossale aventure pour célébrer le bicentenaire de la naissance de
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Richard Wagner. Vous aurez l’occasion de partager avec nous le premier volet de la Tétralogie, le prologue du Ring des Nibelungen, Das Rheingold. L’Anneau sera complété au cours de la saison 2013-2014 et finira en apothéose avec la présentation de deux cycles complets présentés comme à Bayreuth. Une telle entreprise est et restera toujours un challenge pour un théâtre, nombreux sont ceux qui désireraient se lancer dans un tel projet, mais conscient de toutes les difficultés, ils abandonnent le projet au domaine des rêves. Nous sommes enchantés de pouvoir vous associer à cette Saga des temps anciens, mais qui reste tellement proche des réalités de chaque époque, les dieux n’ont plus pour nom Wotan, Donner, Loge, Freia ou Fricka, mais ils existent toujours, tout comme les filles du Rhin, les nornes ou les géants, et la fièvre ainsi que la convoitise de l’or demeure d’actualité. Depuis des mois, les équipes s’activent autour de ce projet qui leur tient à cœur, comme chaque projet d’ailleurs. Avec fébrilité, elles préparent un festival pour le Ring grâce à votre soutien. Pour cette aventure exceptionnelle, le Cercle du Grand Théâtre, partenaire privilégié de chaque instant, ainsi que le Credit Suisse nous rejoignent, afin de donner au projet des bases saines ainsi que la sérénité nécessaire pour que le rideau se lève sur environ 16 h de spectacle. Pour visiter cette œuvre monumentale de quelques 8 000 vers et 80 leitmotive, nous avons le privilège de pouvoir compter sur une des équipes les plus chevronnées du monde théâtral : Dieter Dorn et Jürgen Rose, le complice de longue date du metteur en scène. Présents sur les plus grandes scènes internationales, il ne leur manquait plus, sur leur carte de visite impressionnante, que le Grand Théâtre. Après Tristan und Isolde au Met et Der fliegende Holländer à Bayreuth, Dieter Dorn nous offre sa lecture théâtrale du Ring, car enfin il n’a plus la charge d’un théâtre et d’une cinquantaine d’acteurs. Une charge et une grande responsabilité qui ne lui permettaient pas de quitter son institution munichoise et d’accepter les multiples sollicitations des théâtres européens. À présent le rideau est tombé sur sa carrière de directeur du Bayerisches Staatsschauspiel, et Dieter Dorn peut se consacrer aux figures intemporelles et à la magie scénique. Genève ne peut que se réjouir et s’enorgueillir de pouvoir compter sur de tels talents pour perpétrer la vocation internationale du Grand Théâtre. Vous allez également entendre et voir une pléiade d’artistes, connus ou à découvrir, qui au moment de la signature de leur contrat n’avaient pas encore chanté le rôle que la scène de Neuve leur proposait. Mais, aux âmes bien nées la valeur n’attend pas le nombre des années, depuis certains d’entre eux font une carrière fulgurante dans ce répertoire et leur calendrier ne désemplit pas. Connaissez-vous Rusalka, la naïade ? Pour clore la saison, une œuvre rare, Rusalka d’Antonin Dvorak, un conte lyrique qui pourrait être le répondant de Giselle, cependant un conte qui a plus à voir avec Freud qu’avec les contes pour enfants, encore que… Nombreux sont les compositeurs qui se sont laissés inspirer par les légendes slaves.
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Trop longtemps absente, ou jamais représentée sur la scène du Grand Théâtre, l’histoire de la sirène, de l’ondine, qui pour aimer un humain, renonce à son immortalité ne peut que séduire par son lyrisme et la somptuosité de son orchestre où dominent les vents et les bois. Rusalka reste toujours l’œuvre lyrique la plus populaire et la plus célèbre du compositeur. Mais que se cache-t-il derrière ce conte ? Les lectures de l’ouvrage peuvent être multiples selon l’approche dramaturgique. Mais n’est-ce pas là l’apanage, la force de ces contes intemporels qui au-delà de leur charme premier, recèlent des problématiques plus profondes et qui empêchent le temps d’avoir prise sur eux. Qui d’entre nous n’a pas souhaité quitter le monde qu’il connaît pour aller chercher ailleurs le bonheur, ou un autre bonheur ? Cependant nos nouvelles orientations ne répondent que très rarement à nos attentes. Aux illusions succèdent le désenchantement et bientôt, renaît le désir de retourner vers des horizons familiers, mais le retour reste souvent impossible. La naïade Rusalka a une grande fratrie à chaque époque. L’opéra n’échappe pas aux approches psychanalytiques des fantasmes humains et des abymes qui séparent parfois les hommes, certains seront dérangés, bousculés dans leur vision de l’œuvre, d’autres s’enthousiasmeront, mais nul ne pourra rester insensible à la poésie, au charme envoutant de l’ouvrage, ressenti à la création comme un ouvrage national. Nul doute, la vision de Josi Wieler et de Sergio Morabito ne laissera personne indifférent. Mais l’interpellation n’est-elle pas une des vocations de l’œuvre d’art. Chacun le sait, derrière de belles images se dresse une autre vérité plus complexe qu’il convient de décrypter. Au terme de ce voyage que nous pourrions qualifier d’initiatique, il est aisé de nous reprocher d’avoir omis de parler de deux ouvrages italiens parmi les plus populaires et qui nous tiennent également à cœur. La Traviata, donnée dix fois pour célébrer le bicentenaire de la naissance de Giuseppe Verdi et Madama Butterfly, une coproduction avec le Houston Grand Opera, une manière d’affirmer combien les coopérations avec les grandes scènes internationales sont au cœur des préoccupations du Grand Théâtre. Deux œuvres où le titre du livre de Catherine Clément, L’opéra ou la défaite des femmes, est particulièrement bien adapté. Violetta victime de la société bourgeoise et des on-dit, comme le fut Verdi lorsqu’il vivait en union libre avec Giuseppina Strepponi à Sant’Agata, et Cio-Cio-San victime de traditions ancestrales, des marieurs et de l’impérialisme américain. Sontelles naïves, ont-elles trouvé d’autres espaces de liberté, ou d’autres valeurs, les vraies valeurs ? D’ici quelques semaines nous dévoilerons les « plus » du Grand Théâtre et toutes les festivités qui accompagneront le cinquantenaire de la réouverture de la salle de Neuve. Mais n’oubliez pas, une fête sans vous serait bien insipide et que c’est avec vous que nous voulons partager les émotions. Le Grand Théâtre vous accueille, escaladez rapidement les quelques marches qui vous séparent du rêve et de la féerie. DD
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par Philippe Cohen, directeur du Ballet du Grand Théâtre
êver et être sur terre en même temps, telle pourrait être la devise des danseurs du Ballet du Grand Théâtre de Genève qui sont sur les routes une bonne partie de l’année. Car, partir en tournée, c’est comme conquérir d’autres continents au travers des théâtres qui nous accueillent, et la rencontre d’un public à chaque fois différent, avec ses repères artistiques, sa sensibilité, son histoire. Cette mise en danger permanente requiert de la part des danseurs une maîtrise quasi absolue de leur art car, si les théâtres désignent un contexte, la scène, elle, est ce qui se passe dans et par le danseur. Et c’est cette lente alchimie qui conduit l’interprète à un essentiel : incarner et transcender le geste qui dit l’émotion d’être au monde. Et c’est cette émotion teintée de virtuosité et d’humanité qui conquiert les publics des cinq continents. Mais en dehors de la dimension artistique et de la gratification de porter les couleurs de Genève à travers le monde, les tournées sont aussi l’occasion de s’enrichir des architectures rencontrées, de découvrir des nouveaux modes de vie, de se nourrir différemment, que la nourriture soit terrestre ou spirituelle… Ouvrir ses horizons encore et toujours, ne jamais se figer dans un seul mode de pensée, rester attentif aux autres…. En somme, une école de la vie ! Voilà pour la partie artistique et humaniste des tournées. Mais une tournée c’est aussi savoir gérer la fatigue des voyages, le décalage horaire, les heures passées sur les routes en bus, gérer une proximité permanente avec ses collègues de travail… Un exemple pour illustrer ce que représente une tournée : mercredi 11 avril 2012 11 heures du matin, la compagnie s’envole pour Los Angeles. Après 16 heures de voyage, arrivée à 18 h, heure locale soit 3 heures du matin pour nous. Jeudi 12 avril, 11 heures du matin, les danseurs se retrouvent au théâtre pour la classe et la première répétition sur scène jusqu’à 18 heures. Vendredi 13 avril, classe et répétition de midi à 17 h 30 et première représentation à 19 h 30, soit 4 h 30 du matin pour les danseurs… En tant que directeur, comment ne pas être admiratif de l’énergie des danseurs et de leur foi en leur art ! Le spectacle est un triomphe, et c’est debout que les 2800 spectateurs du « Music Center » acclament le Ballet du Grand Théâtre de Genève ! Enfin, le descriptif serait incomplet si on ne parlait pas des moments de détente indispensables au bon équilibre de chacun. Mais là, il y a la partie visible comme les rencontres autour des piscines de certains hôtels, les repas conviviaux dans les restaurants typiques… Quant à la partie invisible, le directeur ne peut rien en dire car elle entre dans la sphère privée de chacun, mais il est convaincu qu’avant l’extinction des feux, la « troisième mi-temps » bat son plein… PC
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(dans le sens des aiguilles d'une montre)
Les tournées 2011-2012 du Ballet du Grand Théâtre : la marquise du Joyce sur Broadway arbore le nom de Genève ; les affiches du Music Center de Los Angeles et du Grenada Theater de Santa Barbara ; Vitorio Casarin, adjoint du directeur du Ballet, profite d'un rayon de soleil ; la coupole de la salle de l'opéra de Reims ; le décor du Roméo et Juliette de Joëlle Bouvier à Taormine et quelques moments de délire en drag sur Times Square.
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Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement.
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Nous serions heureux de vous compter parmi les passionnés d’arts lyrique et chorégraphique qui s’engagent pour que le Grand Théâtre de Genève conserve et renforce sa place parmi les plus grandes scènes européennes. Adhérer au Cercle du Grand Théâtre, c’est aussi l’assurance de bénéficier des avantages suivants : • Priorité de placement • Service de billetterie personnalisé • Echange de billets • Dîner de gala à l’issue de l’Assemblée Générale • Cocktails d’entractes réservés aux membres • Voyages lyriques • Conférences thématiques « Les Métiers de l’Opéra » • Visites des coulisses et des ateliers du Grand Théâtre. Rencontre avec les artistes • Possibilité d’assister aux répétitions générales • Abonnement au journal ACT-O • Envoi des programmes • Vestiaire privé Pour recevoir de plus amples informations sur les conditions d’adhésion au Cercle, veuillez contacter directement : Madame Gwénola Trutat (le matin, entre 8 h et 12 h) T + 41 022 321 85 77 F +41 022 321 85 79 cercle@geneveopera.ch Cercle du Grand Théâtre de Genève Boulevard du Théâtre 11 1211 Genève 11
Le carnet du Cercle Bureau Mme Françoise de Mestral, présidente M. David Lachat, vice-président M. Gabriel Safdié, trésorier Mme Véronique Walter, secrétaire Autres membres du comité Mme Diane d’Arcis S. A. S. la Princesse Andrienne d’Arenberg M. Luc Argand M. Friedrich B. Busse Mme Muriel Chaponnière Rochat M. Gerson Waechter M. Pierre-Alain Wavre Membres bienfaiteurs M. et Mme Luc Argand Mme René Augereau M. et Mme Guy Demole Fondation de bienfaisance de la banque Pictet Gonet & Cie, Banquiers Privés M. et Mme Pierre Keller MM. Lombard Odier Darier Hentsch et Cie M. et Mme Yves Oltramare Mrs Laurel Polleys-Camus SFG - Société Fiduciaire et de Gérance SA Union Bancaire Privée – UBP SA M. Pierre-Alain Wavre M. et Mme Gérard Wertheimer Membres individuels S.A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis LL. AA. SS. Le Prince et la Princesse Etienne d’Arenberg Mme Dominique Arpels Mme Véronique Barbey Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn M. et Mme Gérard Bauer M. et Mme Pierre Benhamou M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best Mme Saskia van Beuningen Mme Françoise Bodmer Prof. Julien Bogousslavsky M. Jean Bonna M. Alain Boucheron Comtesse Brandolini d’Adda Mme Robert Briner M. et Mme Yves Burrus M. Friedrich B. Busse Mme Caroline Caffin Mme Maria Livanos Cattaui Mme Muriel Chaponnière-Rochat Mme Anne Chevalley M. et Mme Neville Cook M. Jean-Pierre Cubizolle M. et Mme Alejandro Dahlhaus M. et Mme Claude Demole Mme Virginia Drabbe-Seemann Grace, Countess of Dudley M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Maria Embiricos Mme Diane Etter-Soutter Mme Catherine Fauchier-Magnan Mme Clarina Firmenich Mme Pierre Folliet Mme Pierre-Claude Fournet M. et Mme Eric Freymond Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Bibi Gritti Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière M. et Mme Philippe Jabre Mme Marie-Josèphe Jacquet M. et Mme Jean Kohler Mme Maria Pilar de La Béraudière M. et Mme Pierre de Labouchère M. David Lachat M. Marko Lacin Me Jean-Flavien Lalive d’Epinay M. Christian Langlois-Meurinne M. et Mme Pierre Lardy
Mme Michèle Laraki M. et Mme Guy Lefort Mme Eric Lescure M. et Mme Thierry de Loriol Mme Eva Lundin M. Ian Lundin M. Bernard Mach Mme France Majoie Le Lous M. et Mme Colin Maltby M. Thierry de Marignac Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus Mme Anne Maus M. Olivier Maus M. et Mme Charles de Mestral M. et Mme Francis Minkoff M. Pierre G. Mirabaud M. et Mme Bernard Momméja M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Pierre-Yves Mourgue d’Algue M. et Mme Trifon Natsis Mme Laurence Naville M. et Mme Philippe Nordmann M. et Mme Alan Parker M. et Mme Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Gilles Petitpierre M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Mme Ruth Rappaport Mme Karin Reza M. et Mme Gabriel Safdié Comte et Comtesse de Saint-Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. et Mme René Sanchez M. et Mme Paul Saurel M. et Mme Julien Schoenlaub Mme Noëlie Schoenlaub Baron et Baronne Seillière M. Thierry Servant Marquis et Marquise Enrico Spinola Mme Christiane Steck Mme Isabelle Stoffels M. André-Pierre Tardy M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. Richard de Tscharner M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Olivier Vodoz M. Gerson Waechter Mme Véronique Walter M. et Mme Lionel de Weck Mme Paul-Annik Weiller Membres institutionnels 1875 Finance SA Activgest SA Christie’s (International) SA Fondation BNP Paribas Suisse Fondation Bru Fondation de la Haute Horlogerie Givaudan SA H de P (Holding de Picciotto) SA JT International SA Lenz & Staehelin Mandarin Oriental, Genève MKB Conseil & Coaching MM. Mourgue d’Algue & Cie, Genève Notz, Stucki & Cie, SA La Réserve, Genève SGS SA Organe de révision : Plafida
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Stephen Gould dans Peter Grimes de Benjamin Britten sur la scène de Neuve en 2009. Un moment d’une force dramatique et musicale unique
DIANE D'ARCIS
L’échange avant tout
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pour Diane d’Arcis.
Un entretien avec Albert Garnier
DdA Je suis abonnée au Grand Théâtre depuis une trentaine d’années et j’ai rejoint le Cercle en 2002. J’avais entendu parler du Cercle par des amis et ma curiosité a été éveillée. Je souhaitais m’impliquer concrètement dans la vie culturelle genevoise et particulièrement au Grand Théâtre, cette institution qui m’est très chère, de manifester mon soutien et de me familiariser avec le répertoire moderne que je connais moins. L’accueil chaleureux qui m’a été témoigné et l’ouverture qu’offre le Cercle sur de multiples horizons m’ont convaincue du rôle fondamental que joue cette association pour maintenir le rayonnement du Grand Théâtre sur la scène genevoise et au-delà. Ce dernier aspect me tient très à cœur puisque mon activité professionnelle s’est déroulée dans les milieux internationaux. Parmi vos souvenirs relatifs au Grand Théâtre et au Cercle, quels sont ceux qui vous sont les plus chers. DdA Le souvenir de la magnifique et bouleversante réalisation de Peter Grimes de Benjamin Britten en 2009 reste bien vivant dans ma mémoire par sa force dramatique et musicale. Dans cet opéra, le conflit se situe entre Peter Grimes, le rôle-titre, et la communauté d’un village de pêcheurs de la côte sud-est de l’Angleterre. Comme je suis anglaise et qu’il s’agit là d’événements pris au vif de l’histoire de mon pays, j’ai été particulièrement sensible à cette œuvre. Stephen Gould excellait dans le rôle-titre, avec sa voix puissante et une diction impeccable. Tous les solistes, d’ailleurs, ont donné la plénitude de leur grand talent. Les chœurs, admirables, sont présents tout au long du spectacle en groupes plus ou moins nombreux ; ils sont aussi un « acteur » incontournable dans cet opéra. Un autre souvenir qui reste très vivant est le voyage organisé par le Cercle en 2009 au Festival de Glyndebourne à l’occasion du 75e anniversaire du Festival. Un bonheur musical ! Nous avons pu assister à deux opéras : The Fairy Queen de Henry Purcell (direction musicale par William Christie) et Giulio Cesare de George Frideric Handel (direction musicale de Laurence Cummings et mise en scène de David McVicar). Danielle de Niese triomphait dans le rôle de Cleopatra et Stéphanie d’Oustrac interprétait brillamment le rôle de Sesto. Nous étions dix-sept membres du Cercle : un magnifique souvenir de promenade dans cette campagne bucolique d'Angleterre aux alentours du théâtre ; une très grande joie partagée !
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Le Cercle est un groupe de soutien du Grand Théâtre mais aussi un cercle d’amis, est-ce un élément important pour ses membres ? DdA Certainement, car nous sommes tous passionnés d’arts lyrique et chorégraphique avec le « common denominator » de partager et de soutenir cette belle maison qu’est le Grand Théâtre. Le Cercle organise régulièrement des cycles de conférences au cours desquelles l’on rencontre parfois quelques protagonistes ou quelques autres artistes ou artisans d’une production particulière. Par ailleurs les cocktails d’entracte sont des moments privilégiés pour échanger nos impressions et nos émotions de vive voix, ce qui resserre les liens entre les membres présents. Le financement privé du Cercle est essentiel pour le Grand Théâtre, pensez-vous qu’un renouvellement naturel des membres est possible ?
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Diane d’Arcis, comment êtes-vous devenue membre du Cercle ?
DdA À l’heure actuelle et dans un contexte économique de plus en plus incertain, il devient indispensable et essentiel de faire les démarches qui fidéliseront nos mécènes. Par ailleurs, si le Grand Théâtre veut conserver la qualité de son opéra (reconnue largement au-delà de notre cité), l’apport financier extérieur en est une condition sine qua non. Le nombre de ses abonnés dépend aussi de cette qualité ! Depuis sa création, chaque saison, le Cercle offre une importante contribution au Grand Théâtre. Les efforts du Cercle doivent donc impérativement se poursuivre. Vous avez sans doute d’autres activités culturelles ou des passions, pouvez-vous nous en dire quelques mots ? DdA Je suis aussi passionnée par l’histoire de l’art, notamment par l’art moderne et par le contemporain. Les déplacements lyriques qu’organise le Cercle me donnent ainsi l’occasion de visiter des expositions à l’étranger. Que vous inspire la nouvelle saison annoncée fin avril ? Avez-vous déjà en tête des spectacles à ne rater sous aucun prétexte ? DdA En tant qu’abonnée, je me réjouis de chacun des spectacles. En tant que membre du Cercle, je fais entièrement confiance au choix des spectacles que le Cercle a décidé de soutenir. Lorsque les chœurs du Grand Théâtre participent aux productions, je relève avec plaisir leur constante qualité. La saison prochaine, ballets et concerts me semblent très prometteurs.
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« Le chant est l’aboutissement de l’expression d’une personnalité. Le miroir de soi-même. » Waltraud Meier
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> WALTRAUD MEIER Mezzo-soprano
RÉCITAL PIANO : Joseph Breinl Au Grand Théâtre, 20 juin 2012 à 20 h
Waltraud Meier chante Schubert, Schumann et Mahler
La beauté de Wagner par Daniel Dollé
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Lorsque l’immense cantatrice paraît, tout fait silence, chacune et chacun succombe à son charme et se trouve séduit par cette artiste à la fois simple, amicale et mystérieuse. Dans le célèbre journal allemand Die Welt on pouvait lire : « Pour Waltraud Meier, la plus grande chanteuse wagnérienne actuelle, la beauté vocale n’est pas une fin en soi, mais un moyen d’expression artistique. » Lorsque l’artiste est à l’affiche sur toutes les grandes scènes du monde, le public se presse, les guichets sont encombrés et connaissent les embouteillages rares des grands jours. Personne ne voudrait rater une occasion pour entendre ou réentendre cette artiste qui irradie le firmament des grandes stars. Comédienne sensible et magicienne, elle ouvre les portes d’un monde merveilleux et sublime, celui du chant, de l’art. Certes, elle est, et reste une grande mezzo-soprano wagnérienne, mais une telle définition serait trop réductrice pour cette vedette qui possède le talent de nous transporter en-dehors du temps et de l’espace. Wagner a rapidement pris une place impressionnante dans sa carrière, mais n’oublions pas qu’elle a chanté Elvira, Cherubino, Dorabella de Mozart, Carmen de Bizet, Marie de Wozzeck d’Alban Berg, Leonora de Fidelio, Jeanne d’Arc dans La Pucelle d’Orléans de Tchaïkovski, ou encore Marguerite dans La Damnation de Faust de Hector Berlioz. Pour qui veut connaître la véritable émotion, doit aller l’entendre et la voir en scène. C’est dans sa ville natale de Würzburg que Waltraud Meier fait ses débuts, à vingt ans, en chantant le rôle de Lola dans Cavalleria rusticana de Mascagni. En 1980, elle débute sa carrière internationale à Buenos Aires dans le rôle de Fricka (Das Rheingold et Die Walküre). Cependant, sa propulsion vers le zénith des célébrités ne viendra que trois ans plus tard. Après avoir remporté un concours de jeunes chanteurs, elle obtient, en 1976, des places pour le Ring du centenaire dirigé par Pierre Boulez et mis en scène par Patrice Chéreau. Cette expérience sera déterminante dans le choix de son répertoire wagnérien. Audacieuse, elle ose, en 1980, auditionner pour le Festival de Bayreuth, elle est engagé pour chanté le rôle de Kundry dans Parsifal sous la direction de James Levine, mis en scène par Götz Friederich. Elle aurait voulu chanter Fricka ou Waltraute, et on lui propose Kundry qui lui paraissait alors impossible. Le regretté Wolfgang Wagner, le maître des lieux, parvient à la persuader du contraire. Elle accepte, elle va succéder à Leonie Rysanek sur le verte colline, excusez du peu. Désormais, commence la phase ascensionnelle vertigineuse de sa carrière. Les portes des plus grands théâtres s’ouvrent pour elle. Pendant 17 ans, elle chante à Bayreuth. Grâce à sa puissance vocale expressive, elle bouleverse les auditoires. Le chant wagnérien n’a plus, ou peu de secrets pour elle, car depuis le début de sa carrière, elle a inscrit 17 rôles des œuvres de Richard Wagner à son répertoire. Avant d’aborder Kundry à Bayreuth, elle le chanta à Cologne,
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en 1980, pour la première fois, dans une mise en scène de Jean-Pierre Ponnelle, une référence pour la mise en scène lyrique au XXe siècle, un maître qu’elle garde en mémoire et qui l’a fortement impressionné : « J’ai eu tout de suite la chance de travailler avec les très grands… Avec eux, les mises en scène étaient toujours fortes et donnaient le sens de l’œuvre…» Si elle a une profonde admiration pour Patrice Chéreau, tous les metteurs en scène ne trouvent pas le même crédit à ses yeux, notamment ceux dont elle considère les productions stupides. Si elle est, sans conteste, une grande cantatrice, elle est également une extraordinaire actrice, ce qui se comprend aisément lors qu’on connaît sa prédilection pour le théâtre et le cinéma qui passent avant l’opéra. Pour cultiver la souplesse mélodieuse de sa voix, qui de vraie mezzo est devenue plutôt une voix de soprano dramatique, elle aborde régulièrement le domaine du lied avec une rare subtilité. Elle est le lied, comme elle est Isolde ou tous les personnes qu’elle incarne avec la même fougue et un exceptionnel charisme. Au crépuscule d’une saison et dans la perspective de nouvelles aventures lyriques, Waltraud Meier vous invite à un programme somptueux qui nous fait partager les univers de Schubert, Schumann et Mahler dont nous entendrons quelques mélodies sur des textes Des Knaben Wunderhorn (Le Cor enchanté de l’enfant), pour terminer avec les cinq Rückert Lieder, dont Liebst du um Schönheit (Si tu aimes pour la beauté) Liebst du um Schönheit, O nicht mich liebe! …. Liebst du um Liebe, O ja, mich liebe! Liebe mich immer, Dich lieb’ ich immerdar.
Si tu aimes pour la beauté, O, ne m’aimes pas! … Si tu aimes pour l’amour, O, oui, aimes moi! Aimes moi toujours, Je t’aimerai pour toujours.
Pendant des mois, Mahler avait hésité à épouser Alma dont la beauté et le charme le fascinaient et l’effrayaient à la fois. En 1902, il met le poème en musique qui devient un message d’amour pour sa jeune épouse. Il cache le manuscrit dans la partition de Siegfried qu’Alma a coutume de déchiffrer. Hélas, pendant plusieurs jours, elle n’ouvre pas la partition. La déception du compositeur est grande, et il décide de provoquer la découverte. Le manuscrit tombe de la partition. Ensemble, ils le jouent au piano. Alma découvre ce lied « intime entre tous ». Fortement impressionnée, elle le joue et le rejoue, dans son journal intime, elle avoue qu’elle en a presque pleuré et prend, une nouvelle fois, conscience de l’incommensurable richesse de Gustav Mahler. Un lied subtil jusque dans les derniers détails à l’image de la cantatrice qui portent les mots et les sentiments au paroxysme. Nul doute que vous serez nombreux à vouloir partager un nouveau moment exceptionnel, et à retrouver cette perfection et cet immense talent pour clore une somptueuse saison de récital qui pourrait laisser augurer une prochaine édition tout aussi grandiose. Décidément, les grandes stars se donnent rendez vous sur la scène de Neuve. N’hésitez pas à les rejoindre. DD
Son calendrier 23 mai 2012 Les Nuits d’Été (Hector Berlioz) Orchestre National de Paris Dir. mus. : Philippe Jordan Opéra de Paris
1er, 6 et 9 juin et 22 juillet 2012 Wozzeck (Alban Berg) Dir. mus. : Kent Nagano Bayerische Staatsoper, Munich 23 juin 2012 Schubertiade Schwarzenberg 2012 Récital : Liederabend Piano : Joseph Breinl Angelika-Kauffmann-Saal, Hohenems, Allemagne 29 juin 2012 Wesendonck-Lieder (Wagner) Dir. mus. : Kent Nagano Bayerische Staatsoper, Munich 1er juillet 2012 Wesendonck-Lieder (Wagner) Rheingau Musik Festival Radio-Sinfonieorchester Berlin Dir. mus. : Marek Janowski Kurhaus, Wiesbaden, Allemagne 13 juillet 2012 Concert Récital La 9ème symphonie (Beethoven) West Eastern Divan Orchestra Dir. mus. : Daniel Barenboim Terrasses du Château, Versailles 27 juillet 2012 Concert Récital La 9ème symphonie (Beethoven) West Eastern Divan Orchestra Dir. mus. : Daniel Barenboim Royal Albert Hall, Londres 30 octobre 2012 Opéra version concert Fidélio (Beethoven) Gastspiel Bayerisches Staatsorchester Dir. mus. : Kent Nagano Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Son dernier enregistrement MAHLER Das Lied von der Erde Waltraud Meier Siegfried Jerusalem Chicago Symphony Orchestra Dir : Daniel Barenboim Erato, 2011 B004RQO0FO
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Un entretien avec Sami Kanaan, Conseiller administratif pour la culture et le sport de la Ville de Genève, par albert Garnier
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Premières Journées européennes d
La création pour Pour la première fois à Genève dans le cadre des Journées européennes des métiers d’art, la population était invitée à découvrir de l’intérieur les métiers d’arts durant une journée qui leur a été dédiée, le vendredi 30 mars 2012. Le public a pu visiter la quinzaine d’ateliers du Grand Théâtre de Genève, dans le cadre d’un circuit émaillé de diverses démonstrations et activités.
Sami Kanaan, le 30 mars vous avez lancé la Journée européenne des métiers d’art à Genève. Quand et comment avez-vous pris connaissance pour la première fois de cet événement? SK Les Journées européennes des métiers d’art ont été initiées en France en 2002. Cette année, ces Journées se sont déroulées entre le 30 mars et le 1er avril et elles se sont développées en Espagne, Italie, Belgique et pour la première fois en Suisse, à Genève. L’an prochain, d’autres pays proposeront certainement ces Journées, comme au Portugal ou en Irlande. L’objectif premier de ces Journées est de mettre en lumière, l’espace de quelques jours, toutes les professions créatrices, celles qui imaginent, alimentent, restaurent notre patrimoine collectif. Leurs savoir-faire, leurs maîtrises techniques, leurs spécialités sont extrêmement rares, précieuses, mais aussi bien souvent méconnus du grand public. Ce sont ces professionnel-le-s qui font l’excellence, le rayonnement et l’exception de nos institutions culturelles, théâtres, musées ou bibliothèques. Les métiers d’art sont indispensables à leur fonctionnement, et les professionnel-le-s interagissent
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également, bien plus qu’on ne le pense, avec l’ensemble des secteurs économiques. Arrivé à la tête du Département de la culture et du sport, j’ai rapidement pris connaissance, à travers de nombreuses visites et rencontres, de la richesse que signifiait ce « patrimoine vivant ». L’idée d’organiser des journées de ce type permet non seulement de partager avec la population la découverte de cette palette de professionnel-le-s atypiques et très souvent passionné-e-s, mais elle s’inscrit également dans une démarche d’ouverture générale des institutions de la Ville de Genève afin de provoquer la rencontre avec un public qui ne franchit pas forcément toujours le pas. Durant mon mandat, je souhaite continuer à faire sortir la culture de ses murs institutionnels, mais de la même manière, provoquer des rencontres plus inattendues entre créateurs, artiste, artisans et grand public.
Un magistrat en charge de la culture qui aborde l’art par « l’artisanat », c’est insolite ? SK Aborder l’art par « l’artisanat » n’a ainsi rien d’insolite. Il s’agit simplement de reconnaître et de valoriser les professionnel-le-s qui se cachent derrière les productions lyriques, les expositions ou encore les accès à des œuvres restaurées. C’est une manière de valoriser toutes celles et tous ceux qui participent aux créations, mais qui ne saluent jamais le public à l’issue des spectacles, qui ne sont jamais applaudis. Pourtant, leur capacité à innover, leurs compétences, leur investissement, leurs facultés d’adaptation font que sans eux, rien ne serait possible. Ils allient avec brio compétences techniques et artistiques, qu’ils ou elles soient tapissiers-accessoiristes, menuisier-e-s, cordonnier-e-s, costumier-e-s, perruquier-e-s, serrurier-e-s et j’en oublie plein d’autres ! Quels étaient les défis de cette journée? SK Le défi majeur dans cette organisation était de réussir à toucher les divers publics cibles. Il s’agissait de cibler premiè-
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s des métiers d’art en Suisse © DR
r tous !
rement les jeunes et surtout, les jeunes en formation professionnelle. Ce sont peut-être eux qui demain s’ouvriront à une de ces voies d’excellence, qui repose sur la transmission des savoirs et des savoir-faire. Mais les portes étaient ouvertes à toutes et tous, aussi bien aux séniors, qu’au public élargi. Pour notre grand plaisir, cette Journée découverte des ateliers a connu un très grand succès avec 820 visiteuses et visiteurs inscrit-e-s en pas moins de 48h ! Le retour a été excellent pour cet événement qui se voulait gratuit, public, ouvert. Le succès a été tel, que nous avons du refuser de nombreuses demandes. Le second défi consistait à recueillir l’adhésion des travailleuses et travailleurs de l’ombre. J’avais bien conscience des impératifs de délais auxquels ils doivent répondre, afin que les spectacles en cours et à venir puissent être prêts dans les temps. J’ai été agréablement surpris du temps, de l’appropria-
ou de la Fête de la musique, je pense que ces occasions sont excellentes pour que la population s’invite dans un lieu dont le prestige, la somptuosité des spectacles, les lumières ou la taille peuvent intimider. Au-delà des vocations que susciteront peut-être ces visites chez certain-e-s jeunes, des découvertes des lieux et du travail réalisé en amont de toutes les productions, j’espère sincèrement que ces visites donneront envie au public présent de revenir, de voir le résultat d’un costume en cours d’élaboration, la concrétisation en taille réelle d’une maquette de décor, ou d’aller reconnaître sur scène à quoi servait finalement l’accessoire créé avec tant de minutie. Enfin, le Grand Théâtre de Genève a déjà une longue tradition de visites publiques. Je pense particulièrement à celles organisées en faveur des classes scolaires, via le service pédagogique, en collaboration avec les professionnels du plateau,
tion et de la générosité dont ils ont fait part envers le public et qui ont permis le succès de cette Journée. Concernant le financement de cette opération, je tiens à saluer et à souligner l’excellente collaboration avec la Manufacture Vacheron Constantin qui nous a soutenus dans ce projet. Ce partenariat public-privé, sur un projet concret, a été exemplaire et j’espère vivement que des suites pourront y être données.
le chœur ou le ballet, mais aussi à celles qui sont organisées pour le public abonné. Ces expériences ont été alors très utiles à la mise sur pieds de cette Journée dans ces lieux. Aussi, l’engouement suscité conforte ma volonté de développer ces Journées des métiers d’art dès l’année prochaine, dans d’autres lieux, comme les musées et les bibliothèques de la Ville de Genève, mais également dans d’autres institutions culturelles publiques ou privées que j’encouragerai à participer à ce projet. Elles regorgent également de nombreux métiers d’art à découvrir !
Le choix du Grand Théâtre s’imposait-il ? SK La reprise du concept français a débuté cette année au Grand Théâtre de Genève, comme première expérience. Mon choix s’est opéré logiquement vers cette institution phare de la Ville de Genève parce que c’est celle qui concentre la plus grande diversité et la plus grande richesse des métiers d’art dans la région. Mais c’est aussi une institution qui doit aussi déployer beaucoup d’efforts pour inviter le public à franchir ses portes, à oser entrer et à faire connaître plus largement ses activités. À l’instar des Journées de la danse, des Journées du Patrimoine
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Comment s'est déroulé l’organisation et la collaboration avec le Grand Théâtre de Genève ? SK Très bien ! J’ai été très touché par l’accueil réservé par tous les ateliers. Cela a suscité beaucoup d’enthousiasme à l’interne ce qui démontre une volonté manifeste de faire découvrir le travail en cours, mais également leurs plus belles pièces, les trésors, les éléments qui ont nécessité temps, ingéniosité. Je tiens ici leur rendre hommage et à remercier toutes celles et tous ceux qui ont partagé leur talent et leur passion !
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par Klaus Scherer & Bernardino Fantini, professeurs à la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'université de Genève
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Le trouble des sens Le pouvoir émotionnel de l'opéra Ita volo ipsum sim et liqui quamus molenda ndenim eos dolesec epuditiberum fugitiorum, nemoloris rempore peraecumquia vel inctotatias ipic tem qui dem
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assister à un spectacle d’opéra est une expérience synes- et de l’énergie. Le but de la recherche scientifique et musithésique, qui met en jeu plusieurs sens et des capacités cologique sur le pouvoir émotionnel de la musique est cecognitives liés aux différentes expressions artistiques : la lui d’isoler et comprendre les mécanismes physiologiques musique, la voix humaine, le texte littéraire, la peinture et psychologiques avec lesquels chaque élément musical, et la sculpture, les lumières et les couleurs, la danse, les chaque dimension de la musique et leur combinaison gestes et les mouvements dans l’espace. mais, dans un peuvent produire ou décrire une émotion spécifique. et, opéra, tout se fond sur la musique, sur sa capacité de au même temps, il s’agit de comprendre les émotions construire un monde sonore qui unifie et donne du sens esthétiques et épistémiques produite par la perception et aux autres expressions artistiques et constitue le véhicule la compréhension de l’intégralité d’une ouvre musicale ou qui transporte le publique dans une expérience cognitive d’un opéra. définir la nature du pouvoir émotionnel de la musique et émotionnelle d’une grande profondeur. d’où vient cet extraordinaire pouvoir émotionnel de la comporte un ensemble de questions entrelacées : quels sont les mécanismes d’action du pouvoir émotionnel de musique ? La musique constitue un phénomène ubiquitaire et très la musique ? Sont-ils physiologiques, psychologiques ou ancien ; aucune culture connue, actuelle ou historique, socioculturels ? de quelle manière la musique peut-elle n’est dépourvue de musique. Si les formes musicales, produire et communiquer des émotions auprès du compoles pratiques vocales et instrumentales, les rôles sociaux siteur, de l’interprète et de l’auditeur ? Quelle est la nature montrent une très grande diversité, cela ne masque pas des émotions transportées ou produites par la musique ? l’existence de certains caractères communs à toutes les Sont-elles identiques, ou très similaires, aux émotions cultures, lies à la manière d’organiser et comprendre les ordinaires ? Ou sont-elles d’une différente nature? Les recherches sur la phénomènes sonores, ce base causale et la nature qui fait penser à une base du pouvoir expressif de au même temps biolola musique comme des gique et socioculturelle. implications pour son Le phénomène musical pouvoir de régulation a toujours été interprété de contrôle ont été dans en termes émotionnels l’histoire centrées aucar la musique semble tour d’un nombre limité porter, produire, repréde théories de base. une senter et induire des théorie souligne le rôle états émotionnels d’une des associations entre grande intensité. Les un morceau particulier musiciens, les philode musique et les expésophes, comme les historiences individuelles ou riens et les théologiens, collectives. un second ce sont interrogés sur la type d’idée affirme que nature de ce phénomène, la musique est un objet sur les mécanismes qui cognitif et la réponse le produisent, sur les émotionnelle est promoyens techniques et duite par la musique formels qui en sont la et par sa structure incause. trinsèque, exactement depuis quelques décencomme les émotions nies, les développements produites par la beauté techniques et méthodod’une peinture ou d’une logiques de la recherche œuvre littéraire. une scientifique, et notamautre idée suggère un ment les méthodes de étroit parallélisme entre la psychologie expérile processus corporel et mentale et l’imagerie cognitif lié aux émobiomédicale ont permis Des moments d'intenses émotions ces dernières années au Grand Théâtre tions, et notamment d’étudier d’une manière pour certains d'entre vous. Rappelez-vous Madame Butterfly (97-98), leur expression, et la beaucoup plus appro- Cio-Cio San (Chen Sue) dans la scène finale. structure ou la forme fondie les phénomènes Mariella Devia (Konstanze) dans L'Enlèvement au sérail (95-96). de la musique. Ces posiphysiologiques, psycho- Hamlet (96-97), Ophélie (Natalie Dessay) et Hamlet (Simon Keenlyside). tions sont vivement dislogiques et cognitifs liés Le Tour d'écrou (02-03) dans l'acte I, Ciara Power de dos (Flora), Emma Bell cutées et font objets de à la musique. il s’agit (Miss Jessel) et Joan Rodgers (La Gouvernante). la recherche actuelle. d’un important travail interdisciplinaire (neurobiologistes, psychologues, philo- un phénomène particulièrement intéressant est la caracsophes, historiens, musiciens, musicologues, artistes), qui térisation émotionnelle souvent attribué à la musique permet d’étudier le phénomène musical et son évolution (agitée, tendre, calme, triomphante, abandonnée, joyeuse, biologique et culturel de points de vue différents et com- ennuyeuse, etc.). L’utilisation d’un langage émotionnel en musique semble être justifiée par la correspondance métaplémentaires. il y a beaucoup d’éléments sonores qui semblent avoir un phorique entre deux formes de mouvement: l’expression pouvoir émotionnel spécifique en soi : le timbre seul d’une corporelle des émotions et la dynamique de la musique. voix ou d’un instrument peut nous émouvoir, un rythme On peut caractériser une figure musicale comme ‘triste’, lent et un contour mélodique descendant nous parle de par exemple le tétracorde mineur descendant à l’époque tristesse et de mélancolie, des changements de dyna- baroque, si elle permet à l’auditeur de reconnaître dans ces mique entre blocs sonores puissants créent de la tension caractères des analogies avec les mouvements corporels et
nonsenducia quatusdae. Itationseni blaccum untet volest acero quam, coriae voluptatem. Et ulpa conserf
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Le Pôle de recherche national en Sciences Affectives Fondé le 1er septembre 2005, le Pôle de recherche national en Sciences Affectives (PRN Sciences Affectives), est l’un des vingt-huit Pôles de recherche nationaux en Suisse f inancés par la Confédération helvétique et administrée par le Fonds National Suisse de la recherche scientif ique (www.snf.ch). Il est le premier centre national de recherche au monde dédié à l’étude interdisciplinaire des émotions et de leurs effets sur le comportement humain et la société. Il est dirigé par le Professeur Klaus Scherer et géré administrativement par le Centre Interfacultaire en Sciences Affectives (CISA) de l’Université de Genève. Le PRN Sciences Affectives travaille sur les mécanismes de déclenchement et de contrôle des émotions, ainsi que sur leurs influences dans les relations interpersonnelles et les interactions sociales. Il offre aussi un programme ambitieux de formation doctorale et postdoctorale, qui vise à former une nouvelle génération de chercheurs, et est impliqué dans divers partenariats avec des acteurs privés et publics. Le PRN Sciences Affectives regroupe environ 120 chercheurs des Universités de Genève, Neuchâtel, Fribourg, Berne et Zurich, dans dix projets de recherches fondamentaux ainsi que dans des « Foci » de recherche. Ces derniers rassemblent des scientif iques issus de différents domaines sur une même thématique de recherche. La musique est, par exemple, l’un des points d’intérêts majeurs du Focus sur les émotions esthétiques. La collaboration avec le Grand Théâtre s’inscrit, dans le cadre de ce Focus, dans une volonté de décrire les processus émotionnels en lien avec le monde de la musique. Elle vise à mieux comprendre quelles sont les émotions spécif iques à la musique et quels sont les mécanismes psychologiques et corporels impliqués dans la perception des émotions musicales. Dans ce but, une première expérimentation s’est tenue le 6 novembre 2010 lors de la pré-générale d’Elektra avec une quarantaine d’étudiants. Les résultats de cette enquête permettront de caractériser les émotions ressenties pendant l’opéra et de les comparer, dans un deuxième temps, avec des données émotionnelles liées à d’autre type de musique. www.affective-sciences.org
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Le trouble des sens (II) L
Cette étude sur le pouvoir émotionnel de l’opéra fait suite à la publication d’un premier article dans notre numéro 5 d’ACT-O en décembre 2010. Nous suivons, cette fois, les expérimentations du Pôle de recherche en sciences affectives sur Richard III, Der Rosenkavalier et Macbeth.
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es émotions sont des états mentaux et physiques qui répondent à des stimuli ou à des événements considérés comme pertinents pour un individu. Ces états sont produits suite à un processus complexe d’évaluation de la situation qui prend en compte les diverses conséquences possibles. Mise à part la capacité de définir une situation comme pertinente pour un individu, ce processus d’évaluation gère simultanément des changements aussi bien psychologiques que physiologiques et qui le préparent à réagir à une situation donnée. Il s’agit, par exemple, de réactions physiques (la variation des rythmes cardiaques, la transpiration), de l’expression émotionnelle (expressions faciales ou vocales), des actions comportementales (le départ en courant en cas de danger) ainsi que de divers processus mentaux. Il est important de souligner que ces épisodes émotionnels sont relativement brefs (de l’ordre de la seconde) et sont ressentis pour un objet particulier ou dans une situation spécifique. Cette définition de l’émotion s’applique à un sous-ensemble particulier d’émotions nommées les émotions utilitaires. La colère, la crainte, la joie, le dégoût, la tristesse, la honte ou la culpabilité en sont des exemples. Elles sont considérées comme utilitaires car elles permettent à l’individu de s’adapter rapidement à un événement
qui contribue à améliorer son bien-être. Toutefois, la palette des émotions vécues quotidiennement est plus large que les seules émotions utilitaires. Il y aussi les émotions dites esthétiques. Les émotions esthétiques jouent un rôle primordial dans le ressenti d’une œuvre musicale ou d’une œuvre d’art. Elles interviennent dans des situations où la survie ou le bien-être ne sont pas les préoccupations premières de l’individu. Ces émotions ne semblent donc pas être déclenchées pour répondre à un but spécifique lié au bien-être corporel de la personne, mais par la qualité intrinsèque d’un objet ou d’un événement. Dans une série d’études, nous avons ainsi pu démontrer que la musique va produire plus fréquemment des émotions esthétiques que des émotions utilitaires. Les chercheurs du CISA ont développé, dans le cadre de ces études, le Geneva Emotional Music Scale (GEMS). Cet outil de recherche regroupe une série de termes émotionnels, ressentis en écoutant de la musique et qui se distinguent très clairement des émotions utilitaires. L’échelle comporte trente-six émotions classées en douze catégories, à savoir: l’étonnement, la transcendance, la tendresse, la nostalgie, la sérénité, le pouvoir, la joie, la tension, la tristesse, les sentiments esthétiques, la connaissance des sentiments et l’ennui.
Une émotion c’est quoi ?
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a production, par le Grand Théâtre, de l’opéra Elektra en novembre 2010 a été le point de départ du projet de collaboration avec le Centre Interfacultaire en Sciences Affectives de l’Université de Genève (CISA). Les objectifs étaient d’évaluer la pertinence des méthodes développées au CISA pour mesurer les émotions des spectateurs et, plus précisément, pour comprendre leurs réactions émotionnelles à des performances lyriques. D’autres expérimentations ont été menées ou seront menées pendant la saison 2011-2012. Durant la pré-générale de Richard III de Giorgio Battistelli en janvier 2012, les chercheurs ont cherché à connaître comment, lors d’un opéra, les émotions du public sont affectées par leur propre connaissance de la musique et de l’intrigue. Pour ce projet expérimental, 45 personnes ont assisté à la pré-générale de Richard III et ont été invitées à indiquer les émotions ressenties pendant l’opéra ainsi que l’intensité des émotions ressenties lors d’une scène spécifique. Avant la représentation, ils ont été séparés en trois groupes. Le premier groupe a suivi une introduction sur l’intrigue et la mise en scène, le deuxième sur la musique et le troisième n’a eu aucune introduction. L’analyse préliminaire des résultats montre une tendance à ressentir plus fréquemment et plus intensément des émotions positives pour les participants ayant bénéficié des introductions. Inversement, les émotions négatives ont été ressenties moins fréquemment et moins intensément par les deux groupes de participants qui ont suivi les introductions. Ces premiers résultats tendent à confirmer l’importance d’offrir aux spectateurs des occasions de mieux connaître une œuvre avant d’assister à la représentation de celle-ci. Notons que le Grand Théâtre organise déjà, depuis plusieurs années, en marge des spectacles, de nombreuses conférences et des cours. Des informations sur les œuvres sont également disponibles sur le site web et des documents pédagogiques sont spécialement édités pour chaque opéra à l’attention du jeune public. Profiter de cette offre rend véritablement l’expérience émotionnelle encore plus intense! La seconde partie de cette expérimentation, initiée avec Richard III, est d’ores et déjà prévue lors de la générale de l’opéra Macbeth de Giuseppe Verdi, le 11 juin prochain. Elle visera aussi à comprendre comment les émotions du public sont affectées par leur propre connaissance de la musique, de l’intrigue et de la réalisation scénique. Plus particulièrement, quelle est l’influence sur le ressenti émotionnel de la connaissance d’un moment précis de l’opéra. Une semaine après cette expérimentation et pour clore cette
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Le Pôle de recherche national en Sciences Affectives Fondé le 1er septembre 2005, le Pôle de recherche national en Sciences Affectives (PRN Sciences Affectives), est l’un des vingt-huit Pôles de recherche nationaux en Suisse financés par la Confédération helvétique et administrée par le Fonds National Suisse de la recherche scientifique (www.snf.ch). Il est le premier centre national de recherche au monde dédié à l’étude interdisciplinaire des émotions et de leurs effets sur le comportement humain et la société. Il est dirigé par le Professeur Klaus Scherer et géré administrativement par le Centre Interfacultaire en Sciences Affectives (CISA) de l’université de Genève. Le PRN Sciences Affectives travaille sur les mécanismes de déclenchement et de contrôle des émotions, ainsi que sur
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leurs influences dans les relations interpersonnelles et les interactions sociales. Il offre aussi un programme ambitieux de formation doctorale et postdoctorale, qui vise à former une nouvelle génération de chercheurs, et est impliqué dans divers partenariats avec des acteurs privés et publics. Le PRN Sciences Affectives regroupe environ 120 chercheurs des universités de Genève, Neuchâtel, Fribourg, Berne et Zurich, dans quinze projets de recherches fondamentaux ainsi que dans des « Foci » de recherche. Ces derniers rassemblent des scientifiques issus de différents domaines sur une même thématique de recherche. Un de ces « Foci » porte sur l’étude du pouvoir émotionnel de la musique et des émotions. Quatre axes de recherche y sont principalement développés : les types d’émotions provoquées par la musique, l’influence respective des facteurs individuels, contextuels et culturels sur les expériences émotionnelles provoquées par la musique, les bases neurobiologiques des émotions déclenchées par la musique et, finalement, les similitudes et différences entre les expressions vocales et instrumentales de l’émotion. L’approche de recherche choisie vise à impliquer des chercheurs aussi bien en sciences humaines qu’en sciences dures. Ce « Focus » bénéficie ainsi de la participation de philosophes, psychologues, neuroscientifiques, musicologues, ethnomusicologues, historiens, médecins et artistes, ainsi que d’instituts culturels comme des salles de concerts et des festivals de musique. (Plus d’informations sur www.affective-sciences. org/node/2980) La collaboration avec le Grand Théâtre s’inscrit dans une volonté d’analyser et de comprendre les processus émotionnels liés avec le monde de la musique et ce, quel que soit le contexte (en concert ou dans la vie de tous les jours). Elle participe à mieux comprendre quelles sont les émotions déclenchées par un opéra, quels sont les mécanismes psychologiques et corporels impliqués dans la perception de ces émotions, quel est le rôle respectif de la musique, de l’histoire et des aspects visuels, et quelles sont les éventuelles différences quant aux émotions ressenties par le public lors d’une performance vécue en directe ou via un enregistrement audio-visuel. D’une manière générale, les expériences menées au Grand Théâtre ont pour intention d’analyser la façon dont les émotions sont reproduites et véhiculées par la musique, en prenant en compte l’influence des changements culturels et des styles musicaux spécifiques à travers le XIXème et le XXème siècle. Elles visent ainsi à comprendre comment la structure musicale est utilisée pour exprimer ces émotions. KS & BF
Richard III (Tom Fox) et Lady Anne (Marion Ammann) dans la production de Richard III mis en scène par Robert Carsen au Grand Théâtre en janvier 2012.
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riche collaboration, un colloque sera organisé au Grand Théâtre les 15 et 16 juin 2012 sur le thème des émotions chez Shakespeare et dans les opéras tirés de ses œuvres. À cette occasion, les résultats des expérimentations menées lors des représentations de Richard III et de Macbeth seront présentés et discutés. Nous essayerons ainsi de comprendre comment les émotions ressenties se réfèrent à la musique, à la narration et ou encore au moment historique. Lors de la représentation de Der Rosenkavalier de Richard Strauss, le 25 mars dernier, l’étude menée par le CISA s’est concentrée sur l’influence du facteur de localisation. Les expériences émotionnelles vécues par les spectateurs (retenus dans le premier groupe de l’expérimentation) lors de la représentation seront comparées avec les réponses d’un second groupe de spectateurs qui assisteront, dans un laboratoire (et non au Grand Théâtre), à la projection d’un enregistrement audio-visuel de l’opéra. Le but est ici de comprendre l’impact émotionnel que suscite une représentation vécue en direct, dans une salle comme celle du Grand Théâtre de Genève, par rapport aux émotions ressenties pour la même performance artistique mais dans un tout autre contexte (laboratoire, à la maison, dans la télévision, etc.). Toujours dans le cadre de cette expérience, les réponses émotionnelles de deux groupes de « spectateurs en laboratoire » seront comparées : le premier groupe assistera à une projection audio-visuelle de l’opéra tandis que le second groupe entendra uniquement une version audio de celui-ci. L’objectif est d’analyser, de manière indépendante, l’influence de la musique d’une part et de l’intrigue d’autre part sur les réponses émotionnelles des participants et ce, en fonction de l’environnement.
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Octavian (Alice Coote) et Sophie (Kerstin Avemo) dans la production de Rosenkavalier mise en scène par Otto Schenk au Grand Théâtre en avril 2012.
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Mme Elena Timtchenko , présidente de la Fondation Neva
Fondation Neva
Un engagement fort pour la culture, la science et le sport
L Février 2012 , concert de l’OSR à la
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Philharmonie de Saint-Pétersbourg
Grâce au fidèle soutien de la Fondation Neva, la culture russe a été présente fin avril à Genève avec le ballet en deux actes Anna Karenina d’après l’œuvre de Léon Tolstoï.
a Fondation Neva, baptisée ainsi en hommage à la rivière qui baigne la ville de Saint-Pétersbourg, a été fondée en 2008, à Genève, par la famille Timtchenko afin de renforcer les liens entre la Russie et la Suisse et de mettre en œuvre activement des projets d’échange culturel dans les domaines artistique, scientifique, humanitaire et sportif. Qu’il s’agisse des écrivains, des peintres ou des musiciens, les artistes ont joué un rôle important dans l’Histoire de la Russie et la Fondation Neva souhaite partager avec le public suisse les trésors de cette culture en soutenant des projets emblématiques. Afin de créer des ponts entre nos deux cultures, la Fondation Neva a conclu avec l’Orchestre de la Suisse Romande un partenariat qui a permis à cet ensemble renommé de se produire en Russie en février 2012. Sous la direction de Marek Janowski, son directeur artistique depuis 2005, l’OSR a interprété les œuvres de Weber, Schumann et Franck et remporté un grand succès devant le public de la Philharmonie de Saint-Pétersbourg et de la Salle Tchaïkovski à Moscou. Cet événement marquera son histoire. Car, étonnamment, l’OSR,
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fondé en 1918 par Ernest Ansermet et qui possède tant de liens avec les plus célèbres compositeurs et interprètes russes, ne s’était jamais produit en Russie auparavant. L’an dernier, au Grand Théâtre de Genève, la Fondation a soutenu l’opéra comique de Sergueï Prokofiev L’Amour des trois oranges, inspiré d’une fable italienne de Carlo Gozzi avec une mise en scène de Benno Besson et Ezio Toffolutti. Dans le domaine théâtral, avec le concours du Théâtre de Carouge, la Fondation a invité, à l’automne 2011, l’un des plus grand metteur en scène russe, Piotr Fomenko, et sa troupe mythique. Là aussi, avec un immense succès qui nous fait penser que, malgré la barrière de la langue, il fallait permettre au public genevois de découvrir ce créateur exceptionnel. Autre projet théâtral, en partenariat avec le Théâtre de Vidy à Lausanne, au mois de mars 2012, la Fondation a offert son appui à une création conjuguant le théâtre, la danse et la musique. En prenant pour matériaux de base un poème de Maïakovski, une pièce de Cocteau et le célèbre opéra de Gluck, le metteur en scène Vladimir Pankov, figure de proue de la nouvelle génération d’artistes russes, a présenté au public romand une création d’envergure autour de la figure d’Orphée. Par ce mélange de cultures les artistes russes, suisses et les danseurs du Rudra Béjart Ballet ont réalisé une œuvre pour l’avenir du théâtre. La Fondation accorde de l’importance au théâtre contemporain, car le futur, nous le construisons aujourd’hui. Mais notre action s’inscrit aussi dans la continuité. Dans le domaine scientifique, la Fondation Neva et l’EPFL ont instauré une collaboration inédite avec la Russie dans la lutte contre le diabète. Ce projet de recherche dans le domaine de la chimie bio-organique et de l’imagerie moléculaire, unit
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les scientifiques russes de la Perm State Pharmaceutical Academy et les chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne. Grâce au financement de la Fondation Neva, l’EPFL a pu créer une nouvelle chaire dans cette discipline. Quant au sport, la Fondation Neva soutient le tournoi international Genève Futur Hockey Challenge. Lancé au printemps 2011, ce tournoi permet à 500 jeunes de quatre continents de partager leur passion commune pour le hockey et de se mesurer lors de joutes de haut niveau. Ces rencontres offrent également à ces jeunes sportifs l’occasion d’échanges enrichissants et multiculturels, dans un esprit de partage et d’amitié. D’autres projets seront annoncés prochainement, car les espoirs dans tous ces domaines sont immenses. La Fondation remplit ainsi son rôle de mécène pour les initiatives en accord avec ses valeurs que sont le partage, la créativité et le progrès.
De l’universalité de la liberté et du bonheur
Avril 2012, Svetlana Ivanova (Kitty) et AlexeÏ Timofeyev (Constantin Levine) dans Anna Karenina au Grand Théâtre de Genève
(ci-contre à gauche)
Novembre 2011, Piotr Fomenko et sa troupe au Théâtre de Carouge (en-dessous)
Mars 2012, Le Syndrome d’Orphée au Théâtre de Vidy-Lausanne
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e ballet en deux actes Anna Karenina, composé par Rodion Chtchedrine en 1972, s’inspire du chef d’œuvre homonyme de Léon Tolstoï. Le célèbre roman, publié en 1877 et inspiré d’un fait divers réel, soulève les questions universelles du sens du bonheur, et de la liberté mais aussi de l’opposition entre le conformisme et la passion, et entre l’amour et la trahison. Le compositeur, qui jouit d’une grande renommée en Russie et dans le monde, a écrit cette œuvre pour sa femme, la danseuse étoile russe Maïa Plissetskaïa, qui a incarné le rôle titre avec le Ballet du Bolchoï. Le chorégraphe, Alexei Ratmansky, a été directeur artistique du Ballet de Bolchoï et a réalisé de nombreuses chorégraphies pour l’Opéra de Paris ou l’American Ballet Theatre. La venue à Genève de la compagnie de ballet du Théâtre Mariinski, l’une des plus prestigieuses au monde, qui se produisait pour la première fois sur la scène du Grand Théâtre, et l’illustre orchestre du Théâtre Mariinski sous la direction musicale de son chef Valery Gergiev, tout autant réputé mondialement, ont été un moment culturel fort de ce printemps.
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ARTS & CULTURE RECHERCHE SCIENTIFIQUE HUMANITAIRE
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a relation à Genève remonte à plus de 30 ans. Tout a commencé en 1983, année de mon premier concert, au Victoria Hall. J’avais des concerts avec le City of Birmingham Symphony Orchestra. Je me suis retrouvé sept ans plus tard dans la même salle, mais cette fois-ci à la tête du légendaire Orchestre de la Suisse Romande, pour une série de concerts de fin de saison. Ce n’est qu’en 1993 que j’ai pu véritablement me rapprocher des musiciens, lors du 75ème anniversaire de l’OSR, pour l’enregistrement de cinq CDs d’un cycle Stravinsky, effectué lors des répétitions en 1993 et puis des séances d’enregistrement de studio l’année suivante. J’ai le souvenir de musiciens vifs, bien qu’étonnés par ma façon de travailler. Mais ils se sont adaptés très vite, comme seuls les grands professionnels savent le faire. Nous avons repris des œuvres que l’OSR avait créées, par exemple Le Chant du rossignol, mais les membres de l’orchestre de l’époque n’avaient plus tellement l’habitude du style stravinskien. Le résultat parle de lui-même : époustouflant ! Et toutes mes idées préconçues à propos des musiciens suisses francophones se sont envolées quand j’ai demandé d’enregistrer le Circus Polka à la dernière minute, profitant d’un bout de temps libre à la fin d’une séance. Les délégués de l’orchestre m’ont d’abord expliqué que c’était impossible, imprévu, « on ne change pas le planning comme ça », personne ne savait où se trouvaient les partitions, et d’autres choses encore. Je leur ai fait un grand sourire, j’ai haussé les épaules et les sourcils, puis j’ai émis un petit « Oh ! » suppliant – et les délégués ont fait l’impossible. Malgré mon absence entre 1994 et 2010 (sans compter les invitations de mes fils Paavo et Kristjan), année où j’ai été nommé directeur artistique et musical de l’OSR, j’ai toujours gardé une affection et une admiration particulières pour cet orchestre. Grâce à mon expérience de première main, mais aussi à sa réputation incontestable, je sais que l’OSR possède une âme qui est le produit de sa tradition mais aussi de l’engagement personnel de chacun des musiciens et de la rigu-
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eur dans leur travail. Je suis sensible au fait que l’orchestre est soutenu d’une façon exceptionnelle par sa communauté, et cet engagement contribue sans aucun doute à leur succès. Mon plus grand souhait est d’inspirer les membres de l’OSR par ma passion pour la musique et de les encourager à se laisser emporter par un élan artistique qui est seulement possible grâce à leurs bases techniques solides. Un mot me vient tout de suite à l’esprit quand je fais de la musique : c’est le mot « joie », et je me réjouis de partager cette émotion avec mes amis romands. Nous mettrons un accent tout particulier sur le renouvellement du répertoire, avec une volonté de faire découvrir des perles oubliées. Il y a mes compositeurs de prédilection issus des pays scandinaves et baltes, mais aussi des œuvres moins connues sorties de la plume des compositeurs de renom. J’ai une faiblesse pour les bis, même lors des concerts d’abonnement, et nous trouverons des occasions pour monter des programmes résolument festifs. Les compositeurs vivants ont toujours occupé une place d’honneur dans l’histoire de l’OSR, et je suis heureux de pouvoir prolonger cette tradition. Il n’y aura pas la moindre diminution d’activité au niveau des enregistrements discographiques ou des tournées, bien au contraire. Nous travaillons sur plusieurs projets concrets cette année, principalement autour des œuvres de Joachim Raff et d’Emmanuel Chabrier, et d’autres seront développés pour les années à venir. L’OSR joue un rôle primordial au Grand Théâtre de Genève depuis des décennies, en accompagnant huit productions par année. Les musiciens sont stimulés par cette dualité. J’espère pouvoir participer à un opéra à Genève bientôt, car rares sont les occasions de diriger un orchestre aussi bien dans le répertoire symphonique que lyrique. En Estonie, nous disons, Kis hiljaks jääb, sii ilma jääb, kis kaua magab, see kahjatseb, soit « Celui qui arrive en retard recevra rien, celui qui dort trop longtemps le regrettera ». Je me réjouis de profiter du temps que je passerai avec les musiciens de l’OSR : nous le vivrons pleinement. NJ
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Ma passion pour l’OSR
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Avançant toujours plus loin dans la forêt plus si vierge que ça de l’opéra et du ballet, les envoyés spéciaux d’ACT-O ont découvert de nouvelles peuplades, identifiables par leurs fétiches choisis parmi le bestiaire lyrique et chorégraphique. Et c'est ainsi que nos explorateurs se préparent à rentrer de leur périlleuse expédition et que se concluent...
Les Boréades et les Alcina
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a tribu des amateurs de la musique dite ancienne (à savoir, tout ce qui a été composé avant 1760), que les plus mainstream du public d’opéra appellent, non sans un certain dédain, les « baroqueux », sont une tribu apparue assez récemment dans l’ethnographie du lyrique. Mais ils ont vite acquis une masse critique suffisante pour agacer les intendants et directeurs de maison d’opéra qui, sans être particulièrement convaincus par les tragédies lyriques de Rameau, ou les opere serie de Haendel, se sentent obligés de les ajouter à leur programmation ou en tout cas d’excuser leur absence par des révérences dignes d’une entrée de ballet de Lully. Les opéras baroques posent des dilemmes scéniques (perruques poudrées et éclairage à la bougie ou fripe post-moderne et mise en scène Regietheater ?) et musicaux (instruments anciens? diapason baroque? dimensions de la salle ?...). Ils sont souvent chers à monter (tous ces ballets à intégrer aux parties chantées, ça alourdit vite la note) et sont inconnus au bataillon, ne pesant pas lourd contre des Traviata ou des Lohengrin. Malgré ces obstacles, les « baroqueux » sont des acharnés et leurs clameurs de castrat survolté sont de plus en plus difficiles à ignorer. Surtout quand les chanteurs qui exécutent le répertoire « classique » ont aussi de plus en plus de rôles baroques à leur actif...
Les tribus Des textes de Christopher Park et des illustrations de LUZ
Les Giselle et les Petrouchka
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ares sont les maisons d’opéra qui offrent également une programmation de ballet. Encore plus rares celles qui maintiennent une saison lyrique en même temps que la grande tradition du corps de ballet, héritée de l’époque des premiers opéras français, où la danse occupait une place aussi importante dans l’œuvre que le chant: l’Opéra de Paris, le Bolchoi, le Corpo di ballo de La Scala... La plupart des grands théâtres lyriques ont choisi une solution de compromis, avec des compagnies de plus petite taille et une pratique de la danse moins attachée aux formes et au répertoire classique, à l’image de Genève et du Ballet de son Grand Théâtre. Mais ne serait-ce pas plus logique et économique de simplement séparer les deux genres, lyrique et chorégraphique, leurs salles, leurs programmations? Eh non, parce que depuis la nuit des temps, cachée dans la jungle des grandes scènes, il existe des tribus dont la raison d’être est leur passion exclusive pour la danse, et pas toujours par intérêt artistique. Depuis les dandys parisiens du Jockey Club sous le Second Empire, planqués derrière la scène de l’Opéra dans le Foyer de la Danse pour voir évoluer les ballerines de près et s'en faire des maîtresses jusqu'aux innombrables fans des beaux yeux d’un Benjamin Millepied, venus par le biais du cinéma et de la pub pour participer au star-effect lors des créations de ce talentueux chorégraphe... Le public de la danse est une ethnie bien distincte, mais indissociable des tribus de l’opéra. Son âge, en général moins canonique (tout comme ses goûts vestimentaires) et son attitude plus détendue quant au décorum habituel des grands théâtres la définissent comme un cas à part... Entre la blancheur anorexique et éthérée du spectre romantique d’Adolphe Adam et le pantin borderline, causeur de rixes et de polémiques, que Stravinski lâcha sur les Parisiens désabusés, le public du ballet se reconnaît à ses fétiches.
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D ACTQu Les Veuves Joyeuses et les Orphées aux Enfers
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omme la tribu de la danse, le clan des adorateurs de la muse légère a souvent des lieux de culte distincts dans le monde de l’opéra, portant des noms équivoques, trahissant leur parti pris pour le bon temps et l’absence de prise de tête : Théâtre des Variétés, Le Comédia, La Zarzuela, Le Mogador, The D'Oyly Carte, The Hippodrome, Le Casino-Théâtre, les Bouffes Parisiens... Les amateurs d’opérette sont plus Phi-Phi que Phidias, plus La Belle Hélène que Liebestod et préfèrent la rengaine polissonne à l’aria da capo. Et malgré leurs vers de mirliton et leurs fréquentes escapades aux limites de l’humour potache ou pornographique, les opérettes ont tout de même leurs lettres de noblesse et le talent de compositeurs comme Lehár et Offenbach est tout sauf léger. L’opérette, comme bien d’autres plaisirs dits « coupables », a de nombreux amateurs dans le placard. On la dédaigne comme genre mineur de sa grande sœur lyrique mais programmez-en une et c'est salle comble garantie... C'est ainsi que les mêmes nobles scènes habituées aux Pelléas et Mélisande pourraient bien vous proposer, pour la saison festive, une œuvre moins connue mais certainement moins barbante, dans le genre de Pédéraste et Médisante...
de l’opéra (suite et fin) E Les Einstein sur la plage et les Trois Soeurs
ntre la smala de la musique sérielle, la maison des minimalistes, la phratrie des polystylistes, le catalogage de cette tribu de l’opéra, la dernière que nos intrépides explorateurs ont rencontré dans leur périple aux terrae incognitae de l’art lyrique, leur a donné bien du fil à retordre. Tout opéra a été, au moins une fois au début de sa carrière, contemporain. Et nous savons que les créations lyriques ont suscité de tous temps des polémiques esthétiques, dramatiques, politiques... Mais dites « opéra contemporain » au plus grand nombre des abonnés des maisons lyriques et c'est la débandade. Ils feraient bien de se rappeler que des grands noms comme Gluck, Wagner ou Debussy ont eu aussi maille à partir avec le goût de leur temps... Disons, pour simplifier un peu, que la tribu de l’opéra contemporain se reconnaît par sa capacité d’encaisser une musique qui ne sonne pas comme de la musique (atonale, percussive, électro-acoustique, voire silencieuse), un chant qui ne sonne pas comme du chant (Sprechgesang, modulations, glissandi, onomatopées, chromatismes, voire silence), et des configurations orchestrales qui n’ont souvent pas grand chose à voir avec les orchestres conventionnels (ondes Martenot, bandes magnétiques, pianos préparés, poubelles et truelles de maçon, voire instruments silencieux)... et cela pendant des périodes de temps qui feraient peur à ceux qui se délectent de deux heures et demi de Donizetti. Pourtant, lorsqu'un contemporain comme Peter Eötvös propose sa version lyrique d’un monument de la scène moderne dû à la plume de Tchékhov, il ne fait rien d’autre que suivre l’exemple d’un Mozart et d’un Rossini qui s'étaient emparés des textes révolutionnaires de Beaumarchais... Et les cinq heures sans entracte d’Einstein on the Beach de Philip Glass ont intégré à l’expérience dramatique la liberté pour le public de sortir et de rentrer dans la salle ad libitum, l’affranchissant de sa condition « prisonnière » de simple spectateur. En fin de compte, cette tribu des avant-gardistes si mal-aimée ne propose-t-elle pas aux peuples du lyrique une importante leçon de savoir-vivre? ChP
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scène, dans les foyers et au studio Balanchine occupé généralement par le ballet du Grand Théâtre. De 12 h 30 à 14 h, vous pourrez, par exemple, participer à un atelier chorégraphique animé par Nathanaël Marie, danseur au sein du Ballet du Grand Théâtre. Vous aurez également la possibilité de fouler la scène de 14 h à 15 h lors d’un cours de danse classique donné par Philippe Cohen, directeur du Ballet du Grand Théâtre. Puis, vous prendrez place dans la salle à 19 h pour assister à Amoveo de Benjamin Millepied et à Sed Lux Permanet de Ken Ossola donné par le Ballet du Grand Théâtre de Genève. La journée se terminera par deux bals (de 21 h à 23 h 30). L’un sur la scène « La danse fait son cinéma » et l’autre dans les foyers « Tudansesmonchou ? ». Vous aurez donc le loisir de choisir entre vous trémousser sur des musiques de film ou vous laisser surprendre par des DJ d’un genre un peu particulier. Ah, j’allais oublier, pour les bals, venez déguisés ! Années 50, 60 ou 70 ou en personnage de film de danse. Le samedi 12 mai 2012, l’artiste ce sera vous ! FL Journées européennes de l’Opéra Programme et inscriptions sur www.geneveopera.ch Fête de la danse Un pass à Fr. 15.- (gratuit pour les moins de 16 ans) permet l’accès à tous les cours et à la plupart des activités. www.fetedeladanse.ch
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ous fréquen- Ne dansez plus tez l’opéra de seulement dans Genève ? Un peu, beau- votre salon ! Ne coup, assichantez plus dûment, pas du tout ? Vous rêvez de rencontrer des uniquement sous artistes lyriques qui vous votre douche ! ont fait vibrer ou tout simplement de pénétrer pour la Sortez ! Le Grand première fois dans la vénéThéâtre de Genève rable institution de la place Neuve pour danser ? Alors la vous donne rendezjournée du 12 mai 2012 est vous le samedi incontestablement la vôtre car cette année, un heureux 12 mai 2012 à hasard de calendrier fait l’occasion de la que la Fête de la danse et les Journées européennes Fête de la danse de l’Opéra ont lieu simultaet des Journées nément. Et le Grand Théâtre de Genève, haut lieu de l’art européennes de lyrique et chorégraphique de l’Opéra. Suisse romande y participe bien évidemment. La Fête de la danse est une manifestation nationale initiée en 2006 par Reso (Réseau danse suisse) à Zurich. Le Grand Théâtre de Genève y participe depuis 2007, année de la première édition genevoise, en accueillant des cours mais aussi le grand bal, qui est devenu au fil des éditions, l’événement phare de la manifestation. Aujourd’hui, la Fête de la danse est organisée dans toute la Suisse. De leur côté, les opéras d’Europe et au-delà ouvrent, chaque année, leurs portes à l’occasion des Journées européennes de l’opéra. Depuis 2010, le Grand Théâtre de Genève ouvre les siennes et vous invite à découvrir l’art lyrique et ses coulisses. Les présentations étant faites, penchons-nous à présent sur le programme de cette journée. Tout au long de l’après-midi, vous pourrez écouter, dans le cadre intime de la salle de répétition du chœur du Grand Théâtre, plusieurs artistes accompagnés par Reginald Le Reun, pianiste et chef de chant maison. Vous aurez notamment le plaisir de partager un moment d’exception avec deux interprètes de l’opéra-comique d’Ambroise Thomas Mignon à l’affiche du Grand Théâtre du 9 au 20 mai 2012 : la mezzo-soprano genevoise Carine Séchaye, membre de la Troupe des jeunes solistes en résidence du Grand Théâtre de Genève (de 14 h15 à 15 h15) et le ténor sicilien Paolo Fanale qui fait ses débuts sur la scène de la place de Neuve dans le rôle de Wilhelm Meister qu’il chante pour la première fois (de 16 h 30 à 17 h 30). Vous pourrez également rencontrer deux artistes du chœur du Grand Théâtre en assistant à une séance de travail de la chorale des enfants sous la direction de la soprano Fosca Aquaro (de 15 h 15 à 16 h 15) et en participant au voyage musical que vous propose l’alto Varduhi Khachatryan (de 17 h 45 à 19 h). Vous aurez la liberté de bouger votre corps, dès 12h30, en suivant des cours de danses classique, contemporaine, flamenca, orientale ou encore japonaise qui auront lieu sur la
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Saison 2012-2013 OPÉRAS
BALLETS
Opéra en un acte de Philippe Fénelon Au BFM 11 | 13 | 16 | 18 | 20 | 22 | 24 septembre 2012
Ballet-pantomine en 2 actes de Adolphe Adam Chorégraphie Pontus Lidberg Ballet du Grand Théâtre Au Grand Théâtre 2 | 4 | 5 | 6 | 7 octobre 2012
JJR (CITOYEN DE GENÈVE)
GISELLE
IL BARBIERE DI SIVIGLIA
Melodramma buffo en 2 actes de Gioacchino Rossini Au Grand Théâtre 10 | 12 | 15 | 17 septembre 2012
LE SACRE DU PRINTEMPS LES NOCES d’Igor Stravinski
SAMSON ET DALILA
Chorégraphies Andonis Foniadakis (Le Sacre) Didy Veldman (Les Noces) Ballet du Grand Théâtre Au BFM 16 | 17 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 | 24 février 2013
Opéra en 3 actes et 4 tableaux de Camille Saint-Saëns Au Grand Théâtre 7 | 10 | 13 | 16 | 19 | 21 novembre 2012
LE LAC DES CYGNES
LES AVENTURES DU ROI PAUSOLE Opérette en 3 actes
Ballet en 3 actes de Piotr Ilitch Tchaïkovski Chorégraphie Natalia Makarova Ballet national de Chine Au Grand Théâtre 11 | 12 | 13 | 14 octobre 2012
d’ Arthur Honegger Au Grand Théâtre 12 | 14 | 16 | 19 | 22 | 27 | 29 | 31 décembre 2012
LA TRAVIATA
Opéra en 3 actes de Giuseppe Verdi Au Grand Théâtre 28 | 29 | 31 janvier & 2 | 3 | 5 | 7 | 9 | 10 | 12 février 2013
RÉCITALS Au Grand Théâtre
RENÉE FLEMING
SOPRANO 5 décembre 2012
DAS RHEINGOLD
Prologue en 4 scènes à la Tétralogie de Richard Wagner Au Grand Théâtre 9 | 12 | 15 | 18 | 21 | 24 mars 2013
ELINA GARANCA
MEZZO-SOPRANO 30 janvier 2013
MADAMA BUTTERFLY
LUDOVIC TÉZIER
Drame lyrique en 3 actes de Giacomo Puccini Au Grand Théâtre 20 | 23 | 26 | 29 avril & 2 | 5 mai 2013
BARYTON 8 mars 2013
RUSALKA
SOPRANO COLORATURE 24 mai 2013
DIANA DAMRAU
Conte lyrique en 3 actes de Antonin Dvorak Au Grand Théâtre 13 | 16 | 19 | 21 | 24 | 27 juin 2013
BARBARA FRITTOLI
SOPRANO 9 juin 2013
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