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SAISON 2009 2010
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Passion et partage La Fondation de bienfaisance de la banque Pictet est fière de soutenir le projet «Les jeunes au cœur du Grand Théâtre». En participant à ce programme de formation, nous prenons un engagement en faveur de la génération à venir. Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir offrir aux talents de demain l’opportunité de découvrir les joies de l’opéra et du ballet, et peut-être même de susciter des vocations. Les Associés de Pictet & Cie vous souhaitent une très belle saison 2009-2010.
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Fondation subventionnée par la Ville de Genève avec le soutien du Cercle du Grand Théâtre
Partenaire des récitals Fondation Valeria Rossi di Montelera Partenaires de productions Cercle du Grand Théâtre Fondation Leenaards Partenaire du programme pédagogique Fondation de bienfaisance de la banque Pictet Partenaires Fondation BNP Paribas Suisse Loterie Romande Geneva Opera Pool UBS SA
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Crépuscule Initiateur de la nuit, Prophète de l’aube qui suit. Révélateur de la multitude du cosmos ; Par toi, sous nos yeux, l’univers s’expose. Que l’astre diurne, Par un ultime rayon nous salue. Que l’immensité nocturne, Par ses mille soleils, nous souhaite la bienvenue. Sans tristesse ni désarroi ; Nous observons le jour s’achever. Dans l’allégresse et la joie ; Nous observons la nuit ressusciter. LSH, LA DANSE DE L’ANGE REBELLE, 2007
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© THE BRIDGEMAN ART LIBRARY
The Evening Star Caspar David Friedrich, vers 1830 Huile sur toile Goethe-Museum, Francfort, Allemagne
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BALLET DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
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CHORÉGRAPHIE JIŘÍ KYLIÁN
DÉCORS ET LUMIÈRES JIŘÍ KYLIÁN & KEES TJEBBES COSTUMES JIŘÍ KYLIÁN & JOKE VISSER ASSISTANTS À LA CHORÉGRAPHIE KEN OSSOLA & MEGUMI NAKAMURA
MUSIQUE TRADITIONNELLE GÉORGIENNE
Créé le 10 octobre 2001 au Saitama Arts Theatre (Japon).
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CHORÉGRAPHIE JEAN-CHRISTOPHE MAILLOT
PIANO SERGEY KOUDRIAKOV DÉCORS JÉRÔME KAPLAN LUMIÈRES DOMINIQUE DRILLOT RÉPÉTITRICE GIOVANNA LORENZONI
MUSIQUE ALEXANDRE SCRIABINE
Créé le 25 décembre 1994 à l’Opéra de Monte-Carlo par les Ballets de Monte-Carlo.
ÊTRE
CHORÉGRAPHIE ÉRIC OBERDORFF
COSTUMES PHILIPPE COMBEAU SCÉNOGRAPHIE THOMAS ZIEGLER LUMIÈRES BRUNO SCHEMBRI ASSISTANTE À LA CHORÉGRAPHIE CÉCILE ROBIN PRÉVALLÉE
MUSIQUE ANTONIO VIVALDI
Création mondiale. 28, 29, 30 janvier et 2, 3, 5, 6 février 2010 à 20 h 31 janvier 2010 à 17 h Au Bâtiment des Forces Motrices (salle Théodore Turrettini) Durée du spectacle: 1 h 30 avec un entracte
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© JORIS-JAN BOS / KARL LAGERFELD / VIRGILE
De gauche à droite, Jiří Kylián, Jean-Christophe Maillot, Éric Oberdorff
« La danse est l’une des formes les plus parfaites de communication avec l’intelligence infinie. » PAULO COELHO
Dans un lieu chargé d’histoire et de magie, trois chorégraphes contemporains nous invitent à des pas au crépuscule. Trois identités, trois langages, trois univers qui sollicitent les personnalités et les talents qui composent le Ballet du Grand Théâtre.
Sommaire Blackbird Le langage de Kylián - Florence Poudru Dov’è la luna Connaissez-vous Scriabine ? - Daniel Dollé Être. Le privilège du questionnement ? L’âme et la danse - Paul Valéry
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Biographies La production
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Le Cercle du Grand Théâtre Infos pratiques
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© GETTY / WIN INITIATIVE
« Je ne crois pas au style, c’est d’ailleurs pour moi un vrai problème. Je pense que bouger avec un certain style vous limite, vous entrave. Tout ce qu’un être humain peut faire avec son corps peut être utilisé pour exprimer ce qu’il a à dire… » JIŘÍ KYLIÁN
Blackbird Blackbird est une co-production du Saitama Arts Theatre, Holland Dance Festival et Kylián Foundation. Création mondiale le 10 octobre 2001 au Saitama Arts Theatre (Japon). Présenté pour la première fois à Genève en avril 2008 au BFM.
Le pas de deux qui ouvre la soirée est un extrait d’une pièce du même nom créé par le Nederlands Dans Theater auquel le nom de Jiří Kylián est fortement lié de 1973 à 1999. Il reste encore aujourd’hui le conseiller artistique de ce centre de création chorégraphique unique en Europe qui regroupe les « 3 dimensions de la vie d’un danseur. » Près de 60 créations à La Haye avec toutes un objectif commun : l’émotion. La pièce comporte trois parties : un solo garçon, un solo fille et un duo qui rassemble les deux partenaires mis sur un pied d’égalité. Ils dansent torse nu dépourvus de tout artifice. Sur des chants traditionnels géorgiens, le chorégraphe explore un nouveau rapport sur le corps et la sensualité. La gestuelle est d’une subtile élégance et d’un grand raffinement. Quant à la musique, sa forte connotation spirituelle constitue le dénominateur commun de la danse et des émotions que souhaite nous délivrer le chorégraphe.
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Le langage de Kylián
par Florence Poudru* (in progr. Grand Théâtre de Genève, avril 2008)
* Florence Poudru, Docteur en Sorbonne, historienne spécialiste de la danse. Chercheur, expert danse, conférencière, elle enseigne au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon. Elle est l’auteur de Serge Lifar, la danse pour patrie, Paris, Editions Herrmann, 2007
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Du très évanescent pas de deux Nuages sur la partition de Debussy, à la création de Tar and Feathers vingt ans après, interprétée par le Nederlands Dans Theater au Grand Théâtre de Genève en mars 2006, le thème majeur d’un artiste qui n’est pas attiré par la narration reste les relations entre humains, entre hommes et femmes en particulier. Même les œuvres de commande telles que Petite Mort pour le bicentenaire de la mort de Mozart et One of a Kind pour l’anniversaire de la Constitution néerlandaise, esquivent toute référence narrative. Le couple et l’érotisme s’affirment assez tôt dans son œuvre, Paradox était déjà un duo. Les pièces pour quatre, six, huit, voire seize danseurs apparaissent le plus souvent comme des couples démultipliés : c’est notamment le cas dans Cathédrale engloutie, Symphonies de psaumes, Un Ballo, 27’52’’, ou Doux Mensonges. Ailleurs (La Nuit transfigurée, Bella Figura), le duo reste l’élément fondamental, sans exclure le trio : la forme intime domine. Par les tensions palpables entre les deux partenaires lors des rares moments de rencontre, Blackbird, peut être considéré comme un duo marginal. Rares sont les pièces sans notion de couple, hormis quelques soli (dont Silent Cries dédié à Sabine Kupferberg), L’Enfant et les sortilèges ou L’Histoire du soldat, voire une pièce exclusivement féminine telle que Falling Angels sur les percussions de Steve Reich. D’abord influencé par le pas de deux de style néoclassique de John Cranko, son désir d’exprimer l’indicible a poussé Jiří Kylián à
diluer les frontières stylistiques. Si les jeux de contrepoids, l’étirement de la ligne des bras, les arabesques décalées, le recours à des portés tournoyants qui ne privilégient pas l’élévation renvoient au style néoclassique, l’usage des longs glissements au sol sur des appuis en aplats, tout comme les frappes au sol se réfèrent à d’autres traditions. L’usage des pointes est très marginal dans son œuvre. Chez Jiří Kylián, le centre de l’énergie est bien le ventre, à la manière des aborigènes chez qui il a trouvé une confirmation de ses intuitions en 1980. Invité par une fondation à assister dans l’île de Groote Eylandt à un grand rassemblement d’aborigènes chez qui la danse occupe une place majeure, il a observé les mille et une manières de frapper le sol, l’usage expressif des mains, ainsi que la capacité à sauter ou à tomber comme la foudre. La cohésion sociale, mais aussi la fonction spirituelle de la danse l’ont 1 ébloui . Si l’universalité de la danse est une utopie stylistique, la capacité des humains qui ne parlent pas la même langue à communiquer par la danse est une réalité. C’est avec son propre langage qu’il a transposé ce voyage, aussi réel que métaphorique, dans Stamping Ground (1982), un ballet d’anthologie. Kaguyahime (1988) n’est pas davantage une « japonaiserie » et lui a été inspiré par les rythmes des tambours japonais de Maki Ishii. Le conte de fées, source de ballet, importe moins 1.
Jiří Kylián, entretien filmé par David Muir et Hans Hulcher, 1984
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que les relations entre un être lunaire et des êtres terrestres. Jiří Kylián est un voyageur perméable à tout ce qui touche à l’humain. Le langage subtil de Jiří Kylián emprunte également à la danse moderne et c’est probablement de Martha Graham qu’il se rapproche le plus. L’énergie centrée dans l’abdomen irradie les membres dans l’espace. La volonté de Jiří Kylián d’exprimer ce que les mots sont impuissants à transcrire et la 2 recherche de sincérité d’un monde émotionnel , l’apparentent à une démarche moderne. L’intérêt pour les vérités cachées, le monde inconscient, ne masque pas un propos toujours très musical. La danse semble créer la musique. Le continuum et la densité du mouvement lui confèrent un caractère coulé. Depuis quelques années (Obscure Temptations, sur une partition de John Cage), les brisures du corps apparues dans Torso se font plus insistantes et se muent en cassures. L’aspect pendulaire est peut-être un équivalent du crâne et du sablier des vanités du XVIIe siècle. Mélancolie ? Sans doute. Mais le chorégraphe travaille souvent deux pièces simultanément, défiant tout classement. Outre Symphonie en ré ou Sechs Tänze, les chorégraphies de Birth-Day (2001) ou de Car Men (version de Carmen, filmée dans une mine en 1999), plongent dans l’univers burlesque du cinéma muet de Buster Keaton, grâce au processus d’accélération de l’image. De chair et d’ombre Explorant la vulnérabilité de l’être humain, Jiří Kylián a progressivement dévêtu ses interprètes, sans jamais aller à la nudité intégrale. Même s’il lui arrive de concevoir les costumes, il travaille de longue date avec Joke Visser. Les robes grahamiennes pour les danseuses ont dominé sa première décennie de création, tandis que les 2.
Jiří Kylián, propos recueillis par Dominique Simonnet, l’Express 22 mars 2001
danseurs portaient souvent un pantalon sombre et une blouse. Au fil des années les vêtements sont devenus moulants (collants et justaucorps), transparents, puis la chair s’est affirmée. Les jambes et le torse dénudés des danseurs surexposent un corps dont le mouvement a une vocation expressive. Chez les danseuses, le même dépouillement s’observe et Kylián met en valeur la chair courbe des bustes des interprètes à certains moments (Bella Figura, 1995) : si l’aspect esthétique et sculptural frappe, c’est pour lui une façon de souligner la fragilité. L’image reste cependant lointaine et inaccessible par le jeu de lumière et par la reconstruction du mouvement ou du porté, fût-il inspiré par le quotidien (Petite Mort, 1991). Les déséquilibres et la précarité sont poussés de façon à ôter tout caractère réaliste. […] La pudeur de la métaphore, le raffinement des éléments visuels, la symbiose de la musique et de la danse, le mouvement sublimé sont quelques-unes des caractéristiques de l’art de Jiří Kylián qui réfute la notion de style. De fait, la danse de Jiří Kylián échappe aux frontières des classements. Concises, ses pièces dépassent rarement la durée d’une vingtaine de minutes. L’homme a l’élégance de celui qui craint d’ennuyer. Entre deux rives, celle que l’on a quittée et celle inéluctable, Jiří Kylián a choisi la danse pour exprimer les incertitudes et les nuances d’un passage qu’il effectue mû par le sens de la beauté.
« Tout le secret de l’art est peut-être de savoir ordonner des émotions désordonnées, mais de les ordonner de telle façon qu’on en fasse sentir encore mieux le désordre. » CHARLES-FERDINAND RAMUZ
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Un beau jour ou peut-être une nuit
Dis l’oiseau, ô dis, emmène-moi
Près d’un lac je m’étais endormie
Retournons au pays d’autrefois
Quand soudain, semblant crever le ciel
Comme avant, dans mes rêves d’enfant,
Et venant de nulle part,
Pour cueillir en tremblant
Surgit un aigle noir.
Des étoiles, des étoiles.
Lentement, les ailes déployées,
Comme avant, dans mes rêves d’enfant,
Lentement, je le vis tournoyer
Comme avant, sur un nuage blanc,
Près de moi, dans un bruissement d’ailes,
Comme avant, allumer le soleil,
Comme tombé du ciel
Être faiseur de pluie
L’oiseau vint se poser.
Et faire des merveilles.
Il avait les yeux couleur rubis
L’aigle noir dans un bruissement d’ailes
Et des plumes couleur de la nuit
Prit son vol pour regagner le ciel.
© ASTROCHABLAIS
La nébuleuse de l’Aigle (M16) dans la constellation du Serpent
À son front, brillant de mille feux, L’oiseau roi couronné
Quatre plumes, couleur de la nuit,
Portait un diamant bleu.
Une larme, ou peut-être un rubis J’avais froid, il ne me restait rien
De son bec, il a touché ma joue
L’oiseau m’avait laissée
Dans ma main, il a glissé son cou
Seule avec mon chagrin.
C’est alors que je l’ai reconnu Surgissant du passé
Un beau jour, ou était-ce une nuit
Il m’était revenu.
Près d’un lac je m’étais endormie Quand soudain, semblant crever le ciel, Et venant de nulle part Surgit un aigle noir. BARBARA, L’AIGLE NOIR (PAROLES & MUSIQUE)
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© THE BRIDGEMAN ART LIBRARY
Tempest 1 (Détail) Bill Jacklin, 2008 Huile sur toile Collection privée
« Et tu seras aimée de mes amants, courtisée par mes courtisans. Tu seras la reine des hommes aux yeux verts dont j’ai serré aussi la gorge dans mes caresses nocturnes; de ceux-là qui aiment la mer, la mer immense, tumultueuse et verte, l’eau informe et multiforme, le lieu où ils ne sont pas, la femme qu’ils ne connaissent pas, les fleurs sinistres qui ressemblent aux encensoirs d’une religion inconnue, les parfums qui troublent la volonté, et les animaux sauvages et voluptueux qui sont les emblèmes de leur folie. » CHARLES BAUDELAIRE LE SPLEEN DE PARIS, LES BIENFAITS DE LA LUNE (EXTRAITS)
Dov’è la luna Créé le 25 décembre 1994 à l’Opéra de Monte-Carlo par les Ballets de Monte-Carlo. Une chorégraphie de Jean-Christophe Maillot sur une musique d’Alexandre Scriabine interprétée au piano par Sergey Koudriakov Préludes op 16 n°4 ; op 13 n°2 ; op 9 n°1 pour la main gauche ; op 11 n°5-« Vers la flamme » ; op 72-« Poème satanique » ; op 36-« Préludes » ; op 11 n°4 ; op 11 n°2-« Etude » ; op 42 n°5 -« Prélude » ; op 11 n°15. Lumières de Dominique Drillot Les décors de Jérôme Kaplan ont été réalisés dans les ateliers des Ballets de Monte-Carlo, sous la direction de Jean-Michel Lainé. Le tulle peint dans les ateliers Roma /Hollande.
Messe solennelle, Dov’è la luna creuse l’ombre et la lumière à la recherche des corps qui s’y cachent. Cette pièce monochrome, toute en clair-obscur, secoue le vocabulaire et la technique de la danse classique que le chorégraphe pousse dans leurs ultimes retranchements. Le chorégraphe en parle « Dans certaines mythologies, la lune est ce lieu de passage, entre la vie et la mort - entre la mort et la vie, ce lieu où se prépare une seconde naissance. Peu de temps avant la création de ce ballet, j’ai fait une étrange croisière sur le bateau d’une Amie. La mer et la mort roulaient ensemble au gré d’une houle indéfinissable. Le courant du souvenir se mêlait à celui de l’oubli et je ne savais lequel des deux allait m’emporter. L’orphelin allait-il se perdre vers le large ou bien inventer de nouveaux mouvements et nager vers d’autres rivages ? Mais l’Amie est venue et a posé sa main sur ma peine. Elle ne l’a pas effacée, elle l’a éclairée différemment, avec finesse et retenue. Sur le pont du
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Dov’è la luna
bateau, la lune a chassé les mauvaises pensées et une terre m’est apparue. Dov’è la luna a été créé immédiatement après ce voyage. Il n’a ni début ni fin. Il est en transit. Le transitoire me semble être le seul état permanent, il est peut-être le seul valide. Ce ballet monochrome tout en clair-obscur m’a vu renaître artistiquement. Chaque fois qu’il est présenté, je pense à l’Amie qui l’a inspiré. Et qui m’a ouvert les portes de la Principauté pour que commence une nouvelle aventure. À toujours... Merci. » La presse en parle… « On admire le travail en profondeur du chorégraphe et des danseurs. Tout est lié, fondu, enchaîné, avec une parfaite maîtrise. Les éclairages lunaires cernent les silhouettes d’un trait argenté, mais laissent les visages dans l’ombre, ce qui confère mystère et douceur à une œuvre parfois violente... Dov’è la luna subjugue par la solidité de son écriture sans concession, la beauté de ses ports de bras, l’harmonie des compositions d’ensembles, duos ou trios… une création majeure. » René Sirvin - Le Figaro 29.12.94
assoiffés d’impossible et constatant que ce qu’ils voulaient était bien au-delà de ce qu’ils pouvaient atteindre. » Nicholas Dromgoole -The Sunday Telegraph 7.05.95 « Dov’è la Luna, dansé sur un plateau nu sans décors, ce magnifique ballet y gagne en intensité tant la chorégraphie se suffit parfaitement à ellemême. Œuvre d’une force retenue et intériorisée, d’une étonnante beauté plastique, Dov’è la luna sert comme rarement la danse d’aujourd’hui. Au delà des modes et des futilités passagères, c’est un ballet sincère authentique qui évite superbement les faux-semblants et les redites. Les pages de Scriabine sont passées au scalpel et il en découle une gestuelle inventive qui met parfaitement en valeur le physique des danseurs. Tout baigne dans une atmosphère onirique lunaire et sensuelle qui envoûte rapidement le spectateur. » Michel Perret - Scène Magazine 12.94
« Certains aspects de cette création m’ont aussitôt placé de son côté. Son ballet Dov’è la luna s’appuie sur des pièces de piano de Scriabine interprétées de façon étonnante par Hervé Billaut, et la chorégraphie montre une correspondance frappante avec la musique. Les mouvements sont solidement ancrés dans la technique classique transformant celle-ci en un langage moderne. Je suis sensible à cela non par préjugé mais parce que le créateur de ballets peut alors disposer, d’une façon inespérée d’un grand éventail de mouvements. En dernier lieu, Maillot semble moins concerné par la création de figures dans l’espace que par le grand intérêt qu’il porte à l’utilisation de ses danseurs en tant que personnes afin de créer sur scène des sentiments et des situations théâtraux et expressifs. Ses six danseurs en collant de pied en cap, semblaient presque vouloir demander la lune,
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Alexandre Nikolaïevitch Scriabine 1871(72)–1915
La musique est pour lui « une force tellurique d’une puissance incommensurable appelée à © DR
transformer l’homme et le cosmos tout entier. » MARINA SCRIABINE, SA FILLE
Connaissez-vous Scriabine ?
par Daniel Dollé
Fils d’un diplomate, expert en langues orientales, Nikolaï Scriabine, et de Lioubov Petrovna Scriabine, pianiste talentueuse, Alexandre Scriabine se trouve très vite livré à lui-même : sa mère meurt de tuberculose, et son père part pour la Turquie. Il est alors pris en charge par sa grandmère Elizaveta Ivanovna (1823-1916), et surtout par sa tante Lioubov Aleksandrovna (1852-1941), qui lui apprend les bases du piano. Il est présenté en 1881 à Anton Rubinstein, grand pianiste et compositeur de l’époque, qui lui prédit un grand avenir (pour l’anecdote, Scriabine reproduira les mêmes encouragements à l’égard du pianiste Vladimir Horowitz, en ces mots adressés à sa mère : « Votre fils sera toujours un bon pianiste, mais cela ne suffit pas. Il doit aussi être un homme cultivé »). En 1880, il rentre au corps des Cadets de l’École militaire de Moscou. Il bénéficie d’un régime de faveur, puisqu’il peut faire plusieurs heures de piano par jour, et s’exempter des exercices physiques. 1883 est l’année de ses premiers vrais cours de piano, avec Nikolaï Zverev. En 1888, le jeune homme entre au Conservatoire de Moscou comme élève de
Vassili Safonov en piano et d’Anton Arenski en composition. C’est là qu’il rencontre Rachmaninov, qui devient à la fois un ami et un rival. Il est influencé par Chopin, à qui il voue un culte tout particulier. En 1892, il termine ses études au Conservatoire, il obtient une Médaille d’Or en piano, et la publication de ses premières œuvres. Néanmoins, il ne finit pas son cursus en composition, car il accepte mal l’esthétique de son professeur, Arenski, et s’y oppose. Scriabine décide de devenir pianiste. Il commence sa carrière en 1892 et voyage dans toute l’Europe. Cependant, un jour alors qu’il joue les Reminiscences de Don Juan de Liszt, il se blesse à la main droite ; en effet Scriabine avait des mains relativement petites, et certains écarts imposés l’ont obligé à forcer sur l’extension de sa main. Il commence à douter de sa carrière de virtuose après que des médecins lui eurent dit que les dégâts occasionnés étaient irréparables. Cette période de handicap sera pour lui une période de doute intense qui lui fera choisir la voie de la composition plutôt que celle du pianiste virtuose. Un choix qui, une fois ses capacités pianistiques retrouvées, car les « spécialistes »
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Connaissez-vous Scriabine ?
petite fille Rimma. Cependant, Vera Issakovitch refuse le divorce ; Scriabine continue donc une vie conjugale artificielle avec elle et s’installe en couple sur la Riviera italienne. En effet, ne tenant plus compte de sa femme, il se marie avec une de ses élèves dont il a une fille, Ariane, en 1905. En 1907, il s’installe à Paris avec Tatiana et signe un contrat pour de nombreux concerts avec Serge Diaghilev, célèbre créateur des Ballets russes. Puis il s’installe à Bruxelles et réfléchit abondamment sur la synesthésie, résultat notamment de ses rencontres avec divers artistes et philosophes. En 1909, il retourne en Russie et continue à composer, tout en imaginant des projets grandioses alliant couleur et musique.
Couleurs synésthésiques perçues par Scriabine
de l’époque s’étaient trompés, le décidera certes à reprendre une carrière de virtuose à l’échelle internationale, mais uniquement en tant qu’interprète de ses propres compositions. Il débute en Russie et obtient son plus grand succès à Paris le 16 mars 1896, salle Érard. En 1897, il se marie avec Vera Ivanovna Issakovitch, brillante pianiste du conservatoire moscovite dont il a une fille l’année suivante. En 1898, Scriabine pose également sa candidature au Conservatoire de Moscou où il obtient le poste de professeur de piano. Les années qui suivent voient se succéder les naissances : en 1898, Rimma, en 1900, Elena, en 1901, Maria et en 1902, Lev. Pendant ces quelques années, il visite l’Exposition Universelle de Paris (1900), est nommé inspecteur de la musique à Sainte-Catherine de Moscou, devient membre de la Société de philosophie moscovite et se plonge dans la lecture des philosophes antiques. En 1902, fatigué des jalousies au sein du Conservatoire de Moscou, il démissionne. À partir de 1904, le compositeur tient un journal personnel où sont notées ses réflexions musicales et philosophiques. Sa vie personnelle est mouvementée : il quitte sa femme, et perd sa
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Il établit une table de correspondances du spectre des hauteurs sonores et du spectre des couleurs (do=rouge, ré=jaune, sol=orange…) Il imagine un clavier lumineux (voir ci-contre). Par la combinaison des sons, des couleurs (« clavier à lumières » pour Prométhée ou le poème du feu), à la recherche d’une liberté spirituelle et de l’extase, sa musique évolue de façon toujours plus nette vers les aspects mystiques de la vie, de la mort, de la réincarnation. Sur le plan personnel, l’année 1911 voit la naissance de sa fille Marina. En 1914, il revient à Moscou et continue à travailler sur ses projets grandioses. Son père décède la même année et il ne tarde pas à le suivre dans la tombe : Scriabine donne son dernier concert en avril et décède le même mois. Les circonstances de son décès n’ont pas été éclaircies, certains la relient à une piqûre de mouche charbonneuse qui aurait entraîné une infection sanguine, d’autres considèrent que le grand compositeur est mort d’une pleurésie. Il se voyait souvent comme une figure religieuse ou messianique, peut-être influencé par le fait qu’il était né précisément le jour de Noël. Il reste une personnalité fascinante de la musique du début du siècle, longtemps méconnu, considéré
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comme un illuminé, les idées philosophiques idéalistes d’Alexandre Scriabine restaient étranges et détournaient sa musique d’un grand nombre d’auditeurs. Il a su exprimer son mysticisme de façon très particulière. En l’entendant et en le voyant jouer au piano le Poème de l’extase, Rimski Korsakov dit : « il se pourrait bien qu’il soit fou ». Scriabine se veut le chantre de « l’extase des émotions hyper esthétiques ». On distingue 3 périodes de création : Une première période au cours de laquelle ses œuvres sont surtout destinées au piano et marquées par l’influence de Chopin, Liszt et Wagner ; 1904/1908 : période transitoire à partir de laquelle il compose des « poèmes ». 1911/1915 : il évolue vers le modernisme, toutes ses compositions présentent des éléments innovants. Scriabine reste une des références du modernisme russe ; il est un novateur en matière harmonique. Son style est marqué par un chromatisme extrême et évolue vers une trame harmonique où la différence entre consonance et dissonance s’évanouit.
Le prélude ? En musique, un prélude est une forme musicale de structure libre placé au début d’une œuvre qui en compte plusieurs ou d’un concert. À l’origine, le prélude est un développement des improvisations de l’artiste qui se prépare à jouer, et il lui permet de vérifier l’accord de son instrument — important pour les instruments qui se désaccordent très vite, tels le luth. Pendant la période baroque, le prélude précède souvent la fugue ou une suite de danses : Johann Sebastian Bach l’utilise dans ces deux cas. Chez Bach, la toccata, qui lui est très comparable fonctionnellement, est une pièce plus « brillante ». Pendant la période romantique et plus tard, c’est souvent un morceau autonome, comme chez Frédéric Chopin, chez Franz Liszt, chez Sergueï Rachmaninov, chez Scriabine, chez Claude Debussy ou chez Gershwin.
Il écrit 85 préludes, 24 études et 10 nocturnes qui réclament de la part des interprètes virtuosité, véhémence et équilibre entre sens et intellect. Certains préludes peuvent apparaître comme des exercices « post-chopinesques » ou encore « pseudo-debussystes », cependant ils restent d’une inspiration originale et demandent une grande souplesse dans les phrasés. Chaque motif, si minuscule soit-il, constitue une cellule d’un tissu organique et spirituel qui reste étonnamment futuriste pour l’époque.
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« Stagner au soleil en se teignant d’or, comme un lac bordé de fleurs. Avoir, dans l’ombre, cette noblesse de l’individualisme qui consiste à ne rien réclamer, jamais, de la vie. Être, dans le tournoiement des mondes, comme une poussière de fleurs, qu’un vent inconnu soulève dans le jour finissant, et que la torpeur du crépuscule laisse retomber au hasard, indistincte au milieu de formes plus vastes. Être cela de connaissance sûre, sans gaieté ni tristesse, mais reconnaissant au soleil de son éclat, et aux étoiles de leur éloignement. » FERNANDO PESSÕA, LE LIVRE DE L’INTRANQUILLITÉ
Le privilège du questionnement ?
Être
Création mondiale par le Ballet du Grand Théâtre de Genève. Une chorégraphie d’Éric Oberdorff
Éric Oberdorff parle de son travail et des idées que sous-tend sa création. L’entretien est réalisé en décembre 2009, au moment des répétitions à Genève.
sur une musique d’Antonio Vivaldi. Extraits du Nisi Dominus et du Stabat Mater.
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Éric Oberdorff lit beaucoup et regarde de nombreux films. Il est certain que les grandes civilisations se reconnaissent à leur rayonnement artistique. L’art génère des émotions, et c’est pour lui le mot-clé qui préside à la création. Vivre ses émotions, c’est également vivre ses passions : « Actuellement peu de gens se donnent le luxe de vivre leurs émotions. Nous vivons une sorte de négation de l’émotion qui privilégie les choses sirupeuses. C’est un nivellement par le bas. Pourquoi ne devrions-nous pas montrer nos émotions ? La société refuse ou caricaturise, montrer ses émotions, c’est ouvrir la porte à l’inconnu, et donner aux autres la force de nous marginaliser. »
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Ce sont des textes littéraires qui viendront nourrir sa réflexion et constituer la trame pour sa nouvelle chorégraphie. C’est au cœur de Long Island qu’il allait trouver son inspiration grâce à un poète essayiste et journaliste, Walt Whitman (1819-1892). En 1855, ce dernier publie la première édition de Leaves of Grass (Feuilles d’herbe), un recueil de poésie contenant 12 poèmes sans titre et écrits en vers cadencés. Certains de ces poèmes peuvent être qualifiés d’élan visionnaire qui symbolise la vie, la mort et la renaissance. Lorsque Walt Whitman reçoit les félicitations de l’illustre essayiste et poète Ralph Waldo Emerson, il se remet au travail et publie une seconde édition revue, corrigée et amplifiée, qui sera suivie de nombreuses autres. Le poète appréciait l’opéra italien, on ne sera donc pas étonné de retrouver dans son œuvre une grande musicalité. Sa pratique du vers libre fait de lui un poète important de la langue anglaise. Éric Oberdorff a besoin de se sentir indépendant, chaque jour est pour lui l’occasion de nouvelles découvertes. Sa rencontre avec l’art s’est faite au cours d’une gestation lente. En commençant sur les choses tardivement, il a pu les observer avec une autre maturité, avec un autre regard. Il est danseur à vingt ans et réalise sa première chorégraphie à trente ans révolus, il était alors nourri de nombreuses autres expériences. Ce sont ses envies personnelles qui lui servent le plus souvent de leitmotiv et qui tracent les chemins qu’il emprunte. Avant de pratiquer la danse, il a commencé par les arts martiaux, le théâtre et la mise en scène qui imprègnent son travail actuel. Il estime que les préludes classiques sont indispensables et contribuent largement à l’évolution de l’artiste. Comme le musicien a besoin des gammes et d’exercices, le chorégraphe a besoin de préludes classiques pour évoluer et construire. Il invente des mots, une grammaire et crée un langage. Pour ne pas se laisser gagner par le plagiat de son propre travail, pour éviter de tourner en rond dans son propre univers, il doit sans cesse évoluer et surprendre afin d’aller
toujours plus loin dans son langage. En laissant de côté ses peurs, il ouvre progressivement les vannes de la création et se laisse porter par un certain recul pour créer en 2000 Impressions lumières fugitives, pour laquelle il utilise un langage cinématographique. Avec cette création, il obtient en juin 2001 le 1 er Prix au 15 ème Concours International de Chorégraphie de Hanovre et sera cité parmi les jeunes chorégraphes émergents de l’année par le magazine Ballett-Tanz Aktuell. Tout en restant très lucide par rapport aux prix qui ne sont pas pour lui un objectif essentiel, il concède que cette distinction glanée à Hanovre lui a mis sérieusement le pied à l’étrier. En 2002, il crée sa propre compagnie, la Compagnie Humaine. Il devient chorégraphe et manager de huit danseurs qui lui permettent de créer ses propres pièces. En 2009, sa compagnie aura donné trente représentations avec, entre autres, deux créations : Corps étranger et Un autre rêve américain. En quittant Genève, il se rendra à Marseille pour une nouvelle création avec le Ballet National le 23 avril 2010, Les vertiges de l’immobilité. Être responsable d’une compagnie lui permet de rester en phase avec la réalité et de garder du recul par rapport à son travail. Il lui devient également difficile d’ignorer les aspects économiques et budgétaires de la création. Pour Éric Oberdorff, être un artiste, c’est être un observateur du quotidien, du monde qui l’entoure. Le projet Être correspond à une époque de sa vie et aux questions qui le taraudent. Lorsqu’il rencontre le Ballet du Grand Théâtre pour la première fois et qu’il se rappelle le sujet et la sublime musique de Vivaldi, il est certain que la compagnie est l’interprète idéal pour son projet. La diversité des personnalités, des corps, des origines, des âges ainsi que des parcours différents amènent de nouvelles dimensions et transcendent l’entreprise. Il attache une grande importance aux énergies des corps qui se nourrissent des diffé-
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I dab with bare feet… they are licked by the indolent waves, I am exposed… cut by bitter and poisoned hail, Steeped amid honeyed morphine… my windpipe squeezed in the fakes of death, ] Let up again to feel the puzzle of puzzles, And that we call Being. O something unprov’d! in a trance! O madness amorous! O trembling! O to escape utterly from other’s anchors and holds! To drive free! to love free! to dash reckless and dangerous! To court destruction with taunts—with invitations! To ascend—to leap to the heavens of the love indicated to me! To rise thither with my inebriate Soul! To be lost, if it must be so! To feed the remainder of life with one hour of fulness and freedom! ] With one brief hour of madness and joy. WALT WHITMAN, LEAVES OF GRASS
Je tape la mesure, pieds nus dans les vagues indolentes qui me lèchent, M’agresse le courroux d’une grêle aigre venimeuse, Infusé au fond d’une morphine miellée, gorge garrottée de faux frissons [ de morts, Jusqu’à ce que libre enfin j’éprouve la merveille des merveilles Cela qu’on appelle Être. Avoir envie d’invérifiable ! de transes ! O folie amoureuse ! O frémissement ! Inexorablement fuir les ancres, les attaches ! Foncer libre !aimer libre ! intrépide et casse-cou aller de l’avant ! Flirter avec la mort par provocation, par séduction ! Gravir d’un bond l’échelle du ciel jusqu’à l’amour qui m’attend ! M’y porter de toute l’ivresse de mon âme ! Me perdre si c’est écrit ! Mais remplir mes derniers moments d’une heure de liberté totale ! D’une courte heure de joie, de folie. WALT WHITMAN, FEUILLES D’HERBE
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rences, et qui sont pour lui très révélatrices. Il n’y a pas de scénographies, ni de chorégraphies préétablies. Il travaille sur la « matière existante », et reste à l’écoute des sensations. C’est le potentiel énergétique qui donnera naissance à la forme.
© GETTY / BOB STEFKO
Le choix de la musique correspond à une fascination par le baroque. La brillance et l’élévation de cette musique représentent pour le chorégraphe le dialogue avec un esprit supérieur. Elle signifie le contraste entre l’homme ancré sur terre et sa volonté de s’élever. La gravité, et pas forcément la gravité newtonienne, nous ramène toujours vers le bas, sur terre. Il faut souvent peu de choses pour passer d’un état à l’autre. La victime devient bourreau, et inversement, en si peu de temps. Éric Oberdorff ne se veut pas un gourou et n’offre pas de démarche intellectuelle à ses danseurs. Il veut créer une relation de confiance grâce à laquelle ils vont accepter d’expérimenter avec leur talent, leur sensibilité et leur sensualité. Pour créer son langage et guider la création, il fait appel à l’écoute, au respect, à l’exigence par la volonté de dépassement, à l’humanité, à la simplicité qui permet de rester soi, afin de toucher les danseurs au plus profond. En résumé une démarche de simplicité et de vérité qui fuit l’ornemental et le décoratif. Et lorsque le rideau se ferme, le spectateur devrait pouvoir se dire : « Le danseur était magnifique, il est beau en tant qu’Être humain. » C’est une école où l’être supplante le paraître et où la tolérance n’est pas un vain mot. On apprend l’acceptation de la différence, des autres, d’une autre façon d’Être et d’exprimer ses émotions. Entretien avec Daniel Dollé.
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L’âme et la danse Paul Valéry 1921 (extraits)
[…/…]
Socrate
[…/…] Ce corps, dans ses éclats de vigueur, me propose une extrême pensée : de même que nous demandons à notre âme bien des choses pour lesquelles elle n’est pas faite, et que nous en exigeons qu’elle nous éclaire, qu’elle prophétise, qu’elle devine l’avenir, l’adjurant même de découvrir le Dieu, — ainsi le corps qui est là, veut atteindre à une possession entière de soi-même, et à un point de gloire surnaturel !... Mais il en est de lui comme de l’âme, pour laquelle le Dieu, et la sagesse, et la profondeur qui lui sont demandés, ne sont et ne peuvent être que des moments, des éclairs, des fragments d’un temps étranger, des bonds désespérés hors de sa forme... Phèdre
Regarde, mais regarde !... Elle danse là-bas et donne aux yeux ce qu’ici tu essayes de nous dire... Elle fait voir l’instant... Ô quels joyaux elle traverse !... Elle jette ses gestes comme des scintillations !... Elle dérobe à la nature des attitudes impossibles, sous l’œil même du Temps !... Il se laisse tromper... Elle traverse impunément l’absurde... Elle est divine dans l’instable, elle en fait don à nos regards !...
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Éryximaque
L’instant engendre la forme, et la forme fait voir l’instant. Phèdre
Elle fuit son ombre dans les airs !
quelque chose grandit et s’élève... J’entends le fracas de toutes les armes étincelantes de la vie !... Les cymbales écrasent à nos oreilles toute voix des secrètes pensées. Elles sont bruyantes comme des baisers de lèvres d’airain... Éryximaque
Nous ne la voyons jamais que devant tomber...
L’Athikté cependant présente une dernière figure. Tout son corps sur ce gros doigt puissant se déplace.
Éryximaque
Phèdre
Socrate
Elle a fait tout son corps aussi délié, aussi bien lié qu’une main agile... Ma main seule peut imiter cette possession et cette facilité de tout son corps... Socrate
Ô mes amis, ne vous sentez-vous pas enivrés par saccades, et comme par des coups répétés de plus en plus fort, peu à peu rendus semblables à tous ces convives qui trépignent, et qui ne peuvent plus tenir silencieux et cachés leurs démons ? Moi-même, je me sens envahi de forces extraordinaires... Ou je sens qu’elles sortent de moi qui ne savais pas que je contenais ces vertus. Dans un monde sonore, résonnant et rebondissant, cette fête intense du corps devant nos âmes offre lumière et joie... Tout est plus solennel, tout est plus léger, tout est plus vif, plus fort ; tout est possible d’une autre manière ; tout peut recommencer indéfiniment... Rien ne résiste à l’alternance des fortes et des faibles... Battez, battez !... La matière frappée et battue, et heurtée, en cadence ; la terre bien frappée ; les peaux et les cordes bien tendues, bien frappées ; les paumes des mains, les talons, bien frappant et battant le temps, forgeant joie et folie ; et toutes choses en délire bien rythmé, règnent. Mais la joie croissante et rebondissante tend à déborder toute mesure, ébranle à coups de bélier les murs qui sont entre les êtres. Hommes et femmes en cadence mènent le chant jusqu’au tumulte. Tout le monde frappe et chante à la fois, et
Son orteil qui la supporte tout entière frotte sur le sol comme le pouce sur le tambour. Quelle attention est dans ce doigt ; quelle volonté la roidit, et la maintient sur cette pointe !... Mais voici qu’elle tourne sur elle-même... Socrate
Elle tourne sur elle-même, — voici que les choses éternellement liées commencent de se séparer. Elle tourne, elle tourne... Éryximaque
C’est véritablement pénétrer dans un autre monde... Socrate
C’est la suprême tentative... Elle tourne, et tout ce qui est visible, se détache de son âme ; toute la vase de son âme se sépare enfin du plus pur ; les hommes et les choses vont former autour d’elle une lie informe et circulaire... Voyez-vous... Elle tourne... Un corps, par sa simple force, et par son acte, est assez puissant pour altérer plus profondément la nature des choses que jamais l’esprit dans ses spéculations et dans ses songes n’y parvint ! Phèdre
On croirait que ceci peut durer éternellement. Socrate
Elle pourrait mourir, ainsi...
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L’âme et la danse Paul Valéry
Éryximaque
Dormir, peut-être, s’endormir d’un sommeil magique... Socrate
Éryximaque
Regarde ce très petit sein qui ne demande qu’à vivre. Vois comme faiblement il palpite, suspendu au temps...
Elle reposerait immobile au centre même de son mouvement. Isolée, isolée, pareille à l’axe du monde...
Phèdre
Phèdre
Éryximaque
Elle tourne, elle tourne... Elle tombe ! Socrate
Elle est tombée ! Phèdre
Elle est morte... Socrate
Je ne le vois que trop. L’oiseau bat un peu de l’aile, avant qu’il reprenne son vol. Socrate
Elle semble assez heureuse. Phèdre
Qu’a-t-elle dit ?
Elle a épuisé ses secondes forces, et le trésor le plus caché dans sa structure !
Socrate
Phèdre
Éryximaque
Éryximaque
Phèdre
Dieux ! Elle peut mourir... Éryximaque, va !... Je n’ai point coutume de me hâter dans ces circonstances ! Si les choses doivent s’arranger, il sied que le médecin ne le trouble point, et qu’il arrive un très petit moment avant la guérison, du même pas que les Dieux. Socrate
Il faut cependant aller voir. Phèdre
Comme elle est blanche ! Éryximaque
Laissons agir le repos qui va la guérir de son mouvement. Phèdre
Elle a dit quelque chose pour soi seule. Elle a dit : Que je suis bien ! Ce petit tas de membres et d’écharpes s’agite. Éryximaque
Allons, petite enfant, rouvrons les yeux. Comment te sens-tu maintenant ? Athikté
Je ne sens rien. Je ne suis pas morte. Et pourtant, je ne suis pas vivante ! Socrate
D’où reviens-tu ? Athikté
Asile, asile, ô mon asile, ô Tourbillon ! — J’étais en toi, ô mouvement, en dehors de toutes les choses...
Tu crois qu’elle n’est pas morte ?
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Biographies Jiří Kylián
Né à Prague, Kylián étudie au Conservatoire de sa ville natale et au Royal Ballet de Londres avant d’être engagé au Stuttgart Ballett, sous la direction de John Cranko, en 1968. En 1973, il est engagé par le Nederlands Dans Theater à La Haye en tant que chorégraphe invité. Il y fait ses débuts avec Viewers – première de plus de soixante chorégraphies qu’il créera principalement pour le Nederlands Dans Theater. À Viewers succèdent Stoolgame (1974), La Cathédrale engloutie (1975) et Return to a Strange Land (1975). En 1975, il quitte le Ballet de Stuttgart pour travailler exclusivement avec le Nederlands Dans Theater. Nommé co-directeur artistique de la Compagnie en 1975, Jiří Kylián se fait définitivement connaître internationalement avec Sinfonietta en 1978, sur une musique de son compatriote Leoš Janáček. Cette même année, il est nommé directeur artistique du Nederlands Dans Theater. Sa réputation internationale ne cesse de croître avec des créations telles que Symphony of Psalms (1978), Forgotten Land (1981), Svadebka (1982), Stamping Ground (1983) et L’Enfant et les sortilèges (1984). Durant la deuxième moitié des années 80, sa vision artistique se tourne vers des ballets plus abstraits : No More Play (1988), Falling Angels (1989), Sweet Dreams (1990) et Petite Mort (1991), tendance qu’il maintiendra la décennie suivante. Ses créations plus récentes comprennent : Bella Figura (1995), Wings of Wax (1997), One of a Kind (1998), Half Past (1999), Click-Pause-Silence (2000), Claude Pascal (2002), Last Touch (2003) et Toss of a Dice (2005) pour le Nederlands Dans Theater I; Indigo Rose (1998), 27’52‘’ (2002) et Sleepless (2004) pour le Nederlands Dans Theater II ; Tears of Laughter (1996), A Way Alone (1998), Birth-Day (2001), When Time Takes Time (2002) et Far too Close (2003) pour le
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© DR
Chorégraphie, conception scénique, costumes et lumières - Blackbird Nederlands Dans Theater III. Il crée Doux Mensonges (1999) et Il faut qu’une porte (2004) pour l’Opéra de Paris ainsi que Blackbird (2001) pour le Holland Dance Festival et Saitama Japan. En avril 1995, Jiří Kylián fête ses 20 ans à la direction du Nederlands Dans Theater en créant une production à grande échelle, Arcimboldo, qui fait participer tous les danseurs des trois compagnies du Nederlands Dans Theater. A cette occasion, il est nommé Officier de l’ordre d’Orange-Nassau. Avec le Nederlands Dans Theater, il reçoit de nombreuses distinctions, dont l’Archangel du Festival d’Edimbourg (1996, 1997 et 2000), le Sir Laurence Olivier (à Londres en 2000), le Nijinsky (à Monte-Carlo en 2000), Commandeur de la Légion d’honneur en France et reçoit la Médaille d’honneur du Président de Tchéquie. En été 2006, il crée la chorégraphie du film de Boris Paval Conen, Car Men, tourné dans une mine en Tchéquie. En août 1999, il se retire du poste de directeur artistique du Nederlands Dans Theater, mais y reste en tant que chorégraphe en résidence.
Le Ballet du Grand Théâtre de Genève a dansé plusieurs pièces de Jiří Kylián : Dream Dances (88-89), Forgotten Land et Piccolo Mondo (89-90 et 91-92), Stamping Ground et Dream Dances (92-93 et 93-94), Sinfonietta (95-96), Blackbird et Sechs Tänze (07-08). Le Nederlands Dans Theater se produit au Grand Théâtre de Genève en 05-06 notamment pour la chorégraphie de Jiří Kylián Tar and Feathers sur un poème de Samuel Beckett, Comment dire, le Concerto n° 9 dit « Jeunehomme » de Mozart et les improvisations de la pianiste Tomoko Mukaiyama.
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Kees Tjebbes
Joke Visser
Après ses études à l’Ecole des Beaux-Arts de Bruxelles, il est engagé par plusieurs théâtres et compagnies de danse, notamment le Toneelgroep Th e a t e r , I n t r o d a n s , Scapino Ballet Rotterdam et Nederlands Dans Theater. A Introdans et au Scapino Ballet, il collabore avec les chorégraphes Ed Wubbe, Nils Christe et Itzik Galili. En 2000, Jiří Kylián le charge de créer les lumières de ClickPause-Silence et depuis celles de presque toutes ses chorégraphies, dont 27’52’’ (NDT II, 2002), Claude Pascal (NDT I, 2002), When Time Takes Time (NDT III, 2002), Far too Close (NDT III, 2003), Last Touch (NDT I, 2003), Sleepless (NDT II, 2004), Toss of a Dice (NDT I, 2005), Chapeau (NDT II, 2006), Tar and Feathers (NDT I, 2006) et sa dernière création pour l’Opéra de Paris Il faut qu’une porte et Vanishing Twin (NDT, 2008).
Née à La Haye, elle fait ses études à Rotterdam. De 1976 à 1987, elle crée et réalise de nombreux costumes pour le Ballet national de Hollande, le Nederlands Dans Theater et l’Opéra des Pays-Bas. En 1987, elle est engagée au Nederlands Dans Theater. En 1989, elle est nommée à la direction de l’atelier de costumes de cette compagnie. Pour Jiří Kylián, elle crée notamment les costumes de Bella Figura (NDT I, 1995), Wings of Wax (NDT I, 1997), A Way Alone (NDT III, 1998), One of a Kind (NDT I, 1998), Indigo Rose (NDT II, 1998), Half Past (NDT I, 1999), Doux Mensonges (Opéra de Paris, 1999), Arcimboldo (NDT I, NDT II, NDT III, 2000), Click-Pause-Silence (NDT I, 2001), Birth-Day (NDT III, 2001), 27’52’’ (NDT II, 2002), Claude Pascal (NDT I, 2002), When Time Takes Time (NDT III, 2002), Far too Close (NDT III, 2003), Last Touch (NDT I, 2003), Sleepless (NDT II, 2004), Toss of a Dice (NDT I, 2005), Chapeau (NDT II, 2005), Tar and Feathers (NDT I, 2006), Vanishing Twin (NDT I, 2008). Outre sa collaboration avec d’autres chorégraphes, elle supervise les reprises des chorégraphies de Jiří Kylián à travers le monde.
Au Grand Théâtre de Genève : Blackbird et Sechs Tänze (07-08), Ombre fragile (08-09).
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Costumes - Blackbird © DR
Réalisation scénique et lumières - Blackbird
Au Grand Théâtre de Genève : Stepping Stones (9394), Tar and Feathers (05-06), Blackbird (07-08).
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Jean-Christophe Maillot Né en 1960, JeanChristophe Maillot étudie très tôt la danse et le piano au Conservatoire National de Région de Tours, sa ville natale, sous la direction d’Alain Davesne puis il rejoint le Centre de Danse International Rosella Hightower à Cannes. Il poursuit alors ses études jusqu’à l’obtention du Prix de Lausanne en 1977. Dès lors, il est engagé par John Neumeier au Ballet de Hambourg où il interprètera pendant cinq ans, en qualité de soliste, des rôles de premier plan. Un accident met fin brutalement à sa carrière de danseur. En 1983, il revient dans sa ville natale où il est nommé chorégraphe et directeur du Ballet du Grand Théâtre de Tours qui deviendra par la suite Centre Chorégraphique National. Il créera pour cette compagnie une vingtaine de ballets. En 1985, il fonde le Festival de danse Le Chorégraphique. En 1986, il est invité à Monaco où il crée d’abord pour les Ballets de Monte-Carlo Les Adieux et surtout, en avril 1987, Le Mandarin merveilleux qui fait événement. La même année, c’est avec L’Enfant et les sortilèges qu’il s’affirme auprès de la compagnie monégasque. Il devient conseiller artistique pour la saison 19921993, puis est nommé directeur-chorégraphe par S.A.R la Princesse de Hanovre en septembre 1993. Son arrivée à la direction des Ballets de MonteCarlo fait prendre un nouvel essor à cette compagnie de cinquante danseurs dont on reconnaît aujourd’hui le niveau de maturité et d’excellence. Il crée alors Bêtes Noires (1993), Home Sweet Home et Dov’è la luna (1994), Ubuhuha (1995), Vers un pays sage (1995) puis Roméo et Juliette (1996), Recto Verso (1997), L’Ile (1998), Cendrillon et Casse-Noisette Circus (1999) ainsi qu’Opus 40, Entrelacs (2000), Œil pour Œil et La Belle (2001), Men’s Dance (2002), D’une Rive à l’Autre (2003), Noces (2003), Miniatures (2004), Le Songe
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© KARL LAGERFELD
Chorégraphie - Dov’è la luna
(2005), Altro Canto I et II (2006, 2008), Faust (2007). Sa recherche personnelle est à l’origine d’un nouveau langage qui lui permet aussi bien de traiter les grands thèmes classiques que de s’approprier les champs de l’abstraction. Il assume avec la même force d’engagement ses fonctions de directeur et sa vocation de chorégraphe. Il met en place, en 2000, le Monaco Dance Forum, une vitrine internationale de l’art chorégraphique. Sa Compagnie se produit dans le monde entier (Londres, Paris, New York, Madrid, Lisbonne, Séoul, Hong Kong, Le Caire, São Paulo, Rio de Janeiro, Bruxelles, Tokyo, Mexico, Pékin, Shanghai). En 2007, il signe sa première mise en scène d’opéra, Faust, sur l’invitation de Manfred Beilharz, directeur du Théâtre National de la Hesse à Wiesbaden et, en mars 2009, Jean-Louis Grinda, Directeur de l’Opéra de Monte-Carlo lui confiera la mise en scène de Norma. En 2007, il réaliste son premier film chorégraphique, Cendrillon puis Le Songe à l’automne 2008, film tiré du ballet éponyme.Ces dernières années, il remonte plusieurs de ses productions dont Roméo et Juliette et Cendrillon pour des compagnies telles que les Grands Ballets Canadiens, le Ballet royal de Suède, le Ballet d’Essen en Allemagne, le Ballet national de Corée, le Stuttgart Ballett, le Ballet royal du Danemark, le Ballet du Grand Théâtre de Genève, le Pacific Northwest Ballet. La production de Jean-Christophe Maillot, La Belle, remporte le Nijinsky de la meilleure production chorégraphique 2001 dans le cadre du Monaco Dance Forum en décembre 2002, ainsi que le Prix Danza & Danza du meilleur spectacle 2002 décerné par la critique italienne. En 2008, il reçoit à Moscou le Prix Benois de la Danse du Meilleur Chorégraphe. Il est Officier dans l’ordre du Mérite Culturel de la Principauté de Monaco, Chevalier de l’ordre des Arts et Lettres et Chevalier de la Légion d’Honneur en France. En 2005, il est nommé Chevalier dans l’ordre des Grimaldi par S.A.S. le Prince Albert II de Monaco. Au Grand Théâtre de Genève : Roméo et Juliette (99-00).
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Sergey Koudriakov
Jérôme Kaplan
Né à Moscou en 1978, Sergey Koudriakov débute sa formation musicale professionnelle à l’Académie Gnessin de Moscou dans la classe de Valentina Aristova. Il obtient un diplôme du Conservatoire d’État (classe de Mikhail Voskresensky), où il occupe actuellement un poste d’assistant. Il étudie également la musique de chambre auprès d’Alexander Rudin. Il est lauréat du Concours international d’Epinal ainsi que du Concours international de piano de Porto, en 1997. Souvent nominé, il remporte de nombreux prix, prix spéciaux au Concours Géza Anda en 2000, ainsi qu’au Concours Van Cliburn en 2001. En 2002, il remporte le 1er Prix, le prix spécial du public et le prix “Coup de Cœur Breguet” lors du Concours de Genève. En 2006, il obtient le 1er prix au Concours Géza Anda à Zurich, ainsi que le prix Mozart. En 2004, il s’illustre en tant que chambriste en gagnant avec l’altiste Ilya Hoffman, le 1er Prix du Concours de Musique de Chambre de Zinetti (Italie). Il se produit avec des ensembles tels que le Quatuor Takács, le Quatuor Terpsycordes ou encore l’Orchestre Symphonique Tchaïkovski de Moscou, le Symphonique « New Russia » de Moscou, l’Orchestre de la Suisse Romande, l’Orchestre de Chambre de Genève ou la Tonhalle de Zurich, dirigés par Vladimir Fedoseyev, Philippe Entremont, Franco Trinca, Rolf Gupta, Yuri Nikolayevsky, Eliahu Inbal… Il participe à de nombreux festivals comme le Festival de Radio France à Montpellier, le Festival de Guebwiller (France), les Orpheum Musikfesttage à la Tonhalle de Zurich (Suisse), Festival Lago Maggiore Musica (Italie), International Ohrid Summer (Macédoine), les festivals de Pâques et d’automne de Moscou.
Né à Paris en 1964. Dès sa sortie de l’Ecole de la Rue Blanche, section scénographie, Jérôme Kaplan conçoit décors et costumes pour différents opéras. Il signe, entre autres, les costumes de Il barbiere di Siviglia, du Don Quichotte de Massenet et de Montezuma de Vivaldi, trois opéras mis en scène par Ariel Garcia Valdes. Il crée aussi les costumes de Noye’s Fludde de Benjamin Britten, ainsi que ceux du Journal d’un usager de l’espace sur un texte de Georges Perec et une musique de Didier Lockwood, deux œuvres mises en scène par Charlotte Nessi et produites à l’Opéra Bastille. Depuis vingt ans, il poursuit une carrière internationale en concevant les décors et les costumes de nombreux ballets : Roméo et Juliette, Cendrillon, Casse-Noisette Circus et Œil pour Œil (J-C Maillot), Epouses et Concubines (Zhang Yimou), Le Prince des pagodes et In the Mood for Love (Bertrand d’At), The Wood Nymph et Symphonie classique (Wang Xin Peng), Feu le music hall, Dans le regard de la nuit et La Fille mal gardée (Karine Saporta), Ondine et A Sleeping Beauty Tale (David Nixon). Pour l’opéra et le théâtre, il dessine les costumes de Carmen Araboandalou d’après Bizet et Die Entführung aus dem Serail de Mozart mis en scène par Olivier Desbordes, The Turn of the Screw pour Angers Nantes Opéra, pour la Comédie-Française L’Âne et le ruisseau, pour le Théâtre national de Chaillot, Quand vient la nuit de Hanif Kureishi. En 2010, il crée les décors et costumes des ballets Don Quichotte avec Alexei Ratmansky au Het nationale Ballet d’Amsterdam, Sleeping Beauty avec Christopher Wheeldon au Ballet royal du Danemark et avec Jean-Christophe Maillot les costumes de Daphnis et Chloé aux Ballets de Monte-Carlo. Au Grand Théâtre de Genève : Roméo et Juliette (99-00)
Débuts au Grand Théâtre de Genève.
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Dominique Drillot
Giovanna Lorenzoni
Né en 1959 à Tours, Dominique Drillot est un plasticien polyvalent. Travaillant les matériaux autant que les lumières, jouant les transparences de matières autant que les couleurs des sources lumineuses, les scénographies qu’il crée sont souvent des interventions minimales. En 1987, il signe son premier décor pour Jean-Christophe Maillot avec lequel il collabore régulièrement. Il développe cette relation scénographie-chorégraphie avec d’autres artistes comme, entre autres, Lucinda Childs, Ramon Oller, Conny Jansen et Josette Baiz. D’autres compagnies font appel à lui, notamment le Ballet du Nord, le Ballet de l’Opéra de Rome, le Lyon Opéra-Ballet, le Ballet du Grand Théâtre de Bordeaux, le Ballet de Stuttgart, le Ballet British Columbia, Introdans aux Pays-Bas, le Northwest Ballet aux Etats-Unis, le groupe et la compagnie Grenade de Josette Baiz (Aix-en-Provence). ll signe à Monaco les lumières de toutes les pièces de JeanChristophe Maillot ainsi que ceux de Bertrand d’At, Renato Zanella, Serge Bennathan, John Alleyne, Itzik Galili, Sidi Larbi Cherkaoui et Lucinda Childs entre autres. Il signe les scénographies et les lumières pour la Compagnie et le Groupe Grenade. En 2003, il est nommé professeur au Pavillon Bosio, École Supérieure d’Arts Plastiques de Monaco, où il enseigne la scénographie. Il crée cette saison un nouveau spectacle chorégraphique avec Josette Baiz puis une scénographie et des lumières avec Majtash Mrozevski et Nicolo Fonte dans le cadre des nuits de la danse. Pour Josette Baiz, la saison prochaine, il prépare la production, décors, costumes, lumières de la création d’Oliver Twist au Grand Théâtre de Provence d’Aix-en-Provence. Au Grand Théâtre de Genève : Roméo et Juliette (99‑00), Concerto (04-05).
Diplomée de l’Académie de Danse de Rome, elle reçoit le 1er Prix « Nati per la Danza » et le Prix Positano. En 1983, elle rejoint le London Festival Ballet devenu aujourd’hui l’English National Ballet. Pendant cinq ans, elle y acquiert une expérience approfondie du répertoire classique et interprète plusieurs rôles importants, notamment la Prière dans Coppelia avec Rudolf Noureev. Elle travaille aussi le répertoire des Ballets Russes, de Balanchine, Roland Petit, Christopher Bruce et Michael Clark. Après un court passage à l’Europa Ballet où elle travaille avec Maurice Béjart, Jorge Donn et Kevin Haigen, elle est engagée par les Ballets de Monte-Carlo où elle enrichit son expérience du répertoire des Ballets Russes, de Balanchine et de Jiří Kylián (elle est l’interprète de La Nuit transfigurée) et de plusieurs chorégraphes invités. Avec Jean-Christophe Maillot, dont elle est l’assistante artistique depuis 1995, elle travaille pour Thème et quatre variations, Home, Sweet Home, Dov’è la luna, Ubuhuha, Concert d’Anges, Vers un pays sage, Roméo et Juliette, In Volo, Recto Verso, l’Île, Cendrillon, Opus 40 et Entrelacs, ballets qu’elle remonte également pour d’autres compagnies.
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Au Grand Théâtre de Genève : Roméo et Juliette (99‑00)
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Éric Oberdorff
Après avoir étudié la danse au Conservatoire National de Région de Nice (1 er prix en 1984) et au Centre de Danse International Rosella Hightower à Cannes, il intègre ensuite l’École de danse de l’Opéra de Paris. Il danse successivement avec le Ballet du Landestheater Salzburg, les Ballets de MonteCarlo, le Ballet de l’Opéra de Zurich puis à nouveau avec les Ballets de Monte-Carlo. Effectuant des tournées dans le monde entier au cours de ces 16 années, il danse entre autres dans des chorégraphies de Kylián, Maillot, Balanchine, Forsythe, Childs, Uotinen, Godani, Armitage, Neumeier, d’At, Barcellos, Frey, Bournonville, Petit, Fokine, Massine, Lacotte, Lifar, Tudor, Bienert, etc. Pendant cette même période, il étudie le jeu d’acteur et la mise en scène et pratique les arts martiaux. En parallèle à sa carrière de danseur, il crée ses premières pièces lors de soirées “jeunes chorégraphes”. Il est sélectionné en 1997 pour le 1er SiWiC (séminaire international pour jeune chorégraphe en Suisse). Ses chorégraphies sont présentées dans différents festivals : Berner Tanz Tage 1997, Festival International de Danse de Cannes 1997, Festival International de Danse de Biarritz « Le Temps d’aimer » 2002. En juin 2001, sa pièce Impression lumières fugitives obtient le 1er prix de la Compétition internationale de chorégraphie de Hanovre et il est cité parmi les jeunes chorégraphes émergents de l’année 2001 par le magazine Ballett- Tanz. À l’automne 2002, il fonde la Compagnie Humaine. À partir de septembre 2003, il quitte les Ballets de Monte-Carlo pour se consacrer entièrement au développement de la Compagnie Humaine et à ses activités de chorégraphe indépendant. En mai 2007, il est nominé pour le Prix Kurt Joos pour son duo Absence. Il par-
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Chorégraphie - Être
ticipe aussi à d’autres projets : chorégraphie pour des pièces de théâtre, réalisation de vidéos et de documentaires, enseignement de la « production scénique » à l’Université de Nice-Sophia Antipolis, enseignement lors d’ateliers et de classes de maître, il est régulièrement sollicité pour être membre de jury (CNRR Nice, CRR ToulonProvence-Méditerranée, ESDC Rosella Hightower, Education nationale, CNSMD Lyon, etc.). En janvier 2009, il reçoit une Bourse d’aide à l’écriture de l’association Beaumarchais-SACD pour sa pièce Un autre rêve américain.
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Thomas Ziegler
Philippe Combeau
Th o m a s Z i e g l e r , n é à Soleure, étudie à l’Académie Julian à Paris, puis aux Beaux-Arts et à l’Université de Berne. Après plusieurs années d’assistanat auprès du scénographe Werner Hutterli, il travaille indépendamment dès 1990 en tant que scénographe et concepteur de costumes pour le théâtre, l’opéra et le ballet en Suisse, en Allemagne, en Hollande et en Angleterre. Parallèlement à son œuvre théâtrale, il crée des concepts visuels pour des expositions et des ouvrages graphiques. Avec la metteure en scène Marianne de Pury, il réalise de nombreux projets théâtraux, entre autres à Sarajevo, Melbourne et Farmington (États-Unis). Il signe décors et costumes pour les chorégraphes Jim Vincent, Samuel Würsten, Gisela Rocha, Nick Hobbs et Philippe Egli. Le Tudor Trust de New York lui confie le nouveau concept de décors et costumes du ballet Jardin aux Lilas d’Anthony Tudor pour le ballettmainz. C’est en 1995 que s’installe une collaboration étroite avec le chorégraphe et directeur de ballet Martin Schläpfer, d’abord à Berne, puis à Mayence et, depuis cette saison, à la Deutsche Oper am Rhein à Düsseldorf. Plusieurs de leurs ballets ont été filmés par les télévisions suisses, allemandes et Arte. C’est à Mayence que Thomas Ziegler rencontre Éric Oberdorff, pour lequel il crée décors et costumes de A Momentary Lapse of Being ainsi que Little Voices in my Head.
Philippe Combeau est danseur au sein de la compagnie Bagouet et de la compagnie Kelemenis. Il est ensuite créateur de costumes depuis 1996, notamment pour Michel Kelemenis, Myriam Naisy, Éric Oberdorff et Jean-Charles Jil. Une étroite collaboration avec le Centre National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon lui permet de recréer les costumes de Who Cares, Allegro Brillante, Apollon musagète, Divertimento n° 15 de George Balanchine et Fandango d’Antony Tudor. Il collabore aussi avec Christopher Wheeldon, Robert North, Davy Brun, Waldemar Bartkowski, Olivia Grandville, Agnès Nolténius, Cyril Viallon, Olivier Chanut, Frédéric Cellé et Jean-Claude Galotta. Il est invité par de nombreuses compagnies : l’Opéra Ballet de Nice pour Blanc pur, le Ballet du Rhin pour L’Ombre des jumeaux, l’Opéra Ballet de Hanoï pour Roméo et Juliette, le Bolchoï de Minsk (Bélarus) pour Le Songe d’une nuit d’été, l’Université nationale coréenne des Arts de Séoul, le Ballet de Lorraine pour Le Sacre du printemps, le Staatsoper de Vienne pour Moka et Paquita, ainsi que pour Casse-Noisette et Tattoo pour le Ballet national de Marseille.
Au Grand Théâtre de Genève : G r a n d e u r e t décadence de la ville de Mahagonny (91-92).
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Costumes - Être © DR
Scénographie - Être
Au Grand Théâtre de Genève : Image (08-09), Roméo et Juliette (08-09), Cendrillon (09-10).
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Bruno Schembri Après plus de dix ans d’expériences et de tournées dans le domaine de l’éclairage pour la variété française et internationale, Bruno Schembri intègre en 2000 les Ballets de Monte-Carlo en tant que régisseur lumières. Sous la direction de Dominique Drillot, concepteur lumières, et avec toute la rigueur artistique exigée par les projets de Jean-Christophe Maillot, chorégraphe et directeur de la compagnie, il aborde une autre facette de son métier. Il collabore aussi aux créations ou reprises par les Ballets de Monte-Carlo de pièces de chorégraphes tels que William Forsythe, Lucinda Childs, Jiří Kylián, Jacopo Godani, qui lui font découvrir des concepts et des univers d’éclairage très différents. Il participe, avec les danseurs de la compagnie lors de soirées jeunes chorégraphes, à la création d’éclairages. De sa rencontre avec Éric Oberdorff naissent une amitié ainsi qu’une envie de collaboration développée sur des principes communs de recherche de simplicité, de justesse et d’humanité. Dès la création de la Compagnie Humaine en 2002, il participe à l’élaboration des lumières des projets nombreux et éclectiques d’Éric Oberdorff: Self Service (2002); Territoire Zéro (2003); Les Murs (2004); Sometimes (2005); 4.48 Psychose (2006); Enola’s Children (2006); Sarajevo’s Diary (2006); Absence (2006); Libre (2008); Un autre rêve américain (2009).
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Lumières - Être
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La production Ballet du Grand Théâtre Directeur Philippe Cohen Adjoint du directeur du ballet Vitorio Casarin Coordinatrice administrative Emilie Comte Maîtres de ballet Grant Aris Susanna Campo Pianiste Serafima Demianova Directeur technique Philippe Duvauchelle Régisseur lumières Alexandre Bryand Régisseur plateau Yves Fröhle
Danseuses Fernanda Barbosa Hélène Bourbeillon Yukari Kami Alma Munteanu Yu Otagaki Violaine Roth Sara Shigenari Isabelle Schramm Sarawanee Tanatanit Madeline Wong Yanni Yin Danseurs Joseph Aitken Damiano Artale Gregory Batardon Luc Benard Loris Bonani Giuseppe Bucci Prince Credell Grégory Deltenre André Hamelin Nathanaël Marie Ilias Ziragachi Service médical Dr Jacques Menetrey HUG Physiothérapeutes François Fiaux Cécile Rouge Ostéopathe Bruno Soussan Partenaires d’échanges Generali Assurances Kieser Training Genève
Personnel technique auxiliaire Costumes Lioubov Bakhtina Salomé Davoine Mahi Durel Emanuela Notaro Abdala Ali Ana Rivera Soizic Rudant Électriciens Salim Boussalia Aurélie Cuttat Stéphane Esteve Camille Rocher Daniel Rouiller Peintre Sybille Bodmer Accessoiristes Daniela De Rocchi Joëlle Masselot Stéphanie Merat Machinistes Chann Bastard Florian Cuellar Thierry Ferrari Christian Fiechter Michel Jarrin Sulay Jobe Stéphane Prando Patrick Szigethy Technique du Ballet William Ballerio Arnaud Viala Habilleuses Caroline Bault France Durel
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Cercle du Grand Théâtre Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement. Bureau (janvier 2009) Mme Françoise de Mestral, présidente M. Jean Kohler, vice-président M. Gabriel Safdié, trésorier Autres membres du Comité (janvier 2009) Mme Diane d’Arcis S. A.S. la Princesse Andrienne d’Arenberg M. Friedrich Busse Mme Muriel Chaponnière Rochat M. David Lachat M. Paul Saurel M. Pierre-Alain Wavre Membres Bienfaiteurs M. et Mme Guy Demole Fondation de bienfaisance de la banque Pictet Gonet & Cie, Banquiers Privés M. et Mme Pierre Keller MM. Lombard Odier Darier Hentsch M. et Mme Yves Oltramare Mrs Laurel Polleys-Camus SFG - Société Fiduciaire et de Gérance SA Union Bancaire Privée – UBP Wegelin & Co – Banquiers Privés M. et Mme Gérard Wertheimer
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Membres individuels S.A. Prince Amyn Aga Khan S.A Princesse Catherine Aga Khan M. et Mme Kofi Annan Mme Diane d’Arcis LL.AA. SS. le Prince et Princesse Etienne d’Arenberg Mme Elisabeth Augereau M. et Mme Gérard Bauer Mme Jean-Claude Bellan M. et Mme Pierre Benhamou Mme Maria Pilar de la Béraudière M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best Mme Saskia van Beuningen Mme Françoise Bodmer M. Jean Bonna M. Alain Boucheron Comtesse Brandolini d’Adda M. et Mme Robert Briner Mme Nicole Bru M. Friedrich Busse Mme Maria Livanos Cattaui Mme Muriel Chaponnière Rochat Mme Anne Chevalley M. et Mme Neville Cook M. Jean-Pierre Cubizolle M. et Mme Claude Demole M. Manuel J. Diogo Mme Virginia Drabbe-Seemann Lady Grace Dudley M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Maria Embiricos Mme Catherine Fauchier-Magnan Mme Clarina Firmenich Mme Pierre Folliet Dr et Mme Patrick Fréchet M. et Mme Eric Freymond Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Bibi Gritti Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de la Sablonnière M. et Mme Urs Hodler
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M. et Mme André Hoffmann M. et Mme Philippe Jabre Mme Marie-Josèphe Jacquet M. et Mme Jean Kohler M. et Mme Pierre de Labouchère M. David Lachat M. Marko Lacin Me Jean-Flavien Lalive d’Epinay M. et Mme Pierre Lardy Mme Michèle Laraki Mme Charlotte Leber M. et Mme Guy Lefort Mme Eric Lescure M. et Mme Thierry de Loriol Mme France Majoie-Le Lous M. et Mme Thierry de Marignac Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus Mme Anne Maus M. Olivier Maus M. et Mme Charles de Mestral M. et Mme Francis Minkoff M. Pierre Mirabaud M. et Mme Bernard Momméja Mme Pierre-Yves Mourgue d’Algue M. et Mme Philippe Nordmann M. et Mme Alexander Notter M. et Mme Alan Parker M. et Mme Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Gilles Petitpierre Mme Fabienne Picard M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Bruno Prats Mme Françoise Propper Mme Karin Reza M. et Mme Gabriel Safdié Comte et Comtesse de Saint Pierre M. et Mme Paul Saurel M. et Mme Julien Schoenlaub Mme Anne Segré Marquis et Marquise Enrico Spinola
Mme Christiane Steck M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. et Mme Richard de Tscharner M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Olivier Vodoz M. Gerson Waechter Mme Véronique Walter M. et Mme Pierre-Alain Wavre Mme Paul-Annik Weiller Comte et Comtesse Massimiliano Zanon di Valgiurata Membres institutionnels Activgest SA Banque Audi (Suisse) SA Fondation BNP Paribas Suisse Fondation de la Haute Horlogerie H de P (Holding de Picciotto) SA JT International SA Lenz & Staehelin Mandarin Oriental, Genève MM. Mourgue d’Algue & Cie Notz, Stucki & Cie, SA SGS - Société Générale de Surveillance SA 1875- Finance SA Secrétariat et inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Mme Claire Dubois 11, boulevard du Théâtre • CH-1211 Genève 11 T +41 22 321 85 77 F +41 22 321 85 79 du lundi au vendredi de 8 h à 12 h c.dubois@geneveopera.ch Compte bancaire N° 530 290 MM. Pictet & Cie Organe de révision Plafida SA
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Infospratiques Adresse postale, administration Grand Théâtre de Genève 11, boulevard du Théâtre CP 5126 CH-1211 Genève 11 T +41 22 418 30 00 F +41 22 418 30 01 grandtheatre@geneveopera.ch Renseignements sur place, dans le hall du Grand Théâtre du mardi au samedi de 10h à 18h par téléphone T +41 22 418 31 30 du mardi au samedi de 10h à 18h.
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Location au guichet 5, place Neuve par courrier postal Grand Théâtre de Genève Billetterie 11, boulevard du Théâtre CP 5126 CH-1211 Genève 11 par téléphone T +41 22 418 31 30 du mardi au samedi de 10 h à 18 h Les lundis de représentation, un accueil téléphonique est assuré à partir de 12 h par fax F +41 22 418 31 31 par courriel billetterie@geneveopera.ch depuis notre site internet www.geneveopera.ch
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Enregistrements Il est interdit de photographier, de filmer ou d’enregistrer les spectacles. Billets jeunes Les jeunes de moins de 26 ans et les étudiants bénéficient d’une réduction de 25% sur les places des spectacles dès la 3e catégorie. Etudiants / Chômeurs Des places à tarif préférentiel sont proposées juste avant le début des spectacles aux étudiants et aux chômeurs dans la limite des places disponibles, sur présentation d’une pièce justificative. Titulaires du chéquier culture Réduction de Fr. 10.- par chèque (2 chèques cumulables au maximum) sur l’achat de billets de spectacle au guichet du Grand Théâtre. 20 ans / 20 francs Billets à Fr. 20.– pour les spectacles d’opéra et de danse en vente exclusivement au Grand Théâtre. Une pièce d’identité doit être présentée à l’entrée des spectacles. Publicité et soirées d’entreprises Les entreprises souhaitant organiser une soirée au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Nadia Sikorsky T +41 22 418 30 58 n.sikorsky@geneveopera.ch
Programmes et affiches Les programmes et les affiches des spectacles passés ou en cours sont en vente à la billetterie du Grand Théâtre.
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Photo de couverture Montage photographique © VINCENT ABBEY / ALAMY / JOHN FOXX / GETTY
Directeur de la publication Tobias Richter Rédacteur Daniel Dollé Coordination Illyria Pfyffer Responsable d’édition & direction artistique Aimery Chaigne Impression m+h genève
Achevé d’imprimer en janvier 2010
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Prochainement Récital
Lulu
Simon Keenlyside
Opéra en un Prologue et trois actes d’Alban Berg 4, 10, 13, 16 et 19 février 2010 à 20 h Le 7 février 2010 à 17 h Direction musicale Marc Albrecht Mise en scène Olivier Py avec Patricia Petibon dans le rôle de Lulu. Orchestre de la Suisse Romande
Le vendredi 5 février 2010 à 20 h, au Grand Théâtre Piano Malcolm Martineau
Tragédie bouffonne et macabre, cette pièce dépeint une ménagerie humaine transfigurée par la musique en œuvre d’art vertigineuse. Nouvelle production . En coproduction avec le Gran Teatre del Liceu- Barcelona
Parsifal « Ein Bühnenweihfestspiel » en trois actes de Richard Wagner 18, 24, 27, 30 mars et 2 avril 2010 à 18 h Le 21 mars 2010 à 16 h Direction musicale John Fiore Mise en scène et décors Roland Aeschlimann avec Detlef Roth, Lioba Braun, Klaus Florian Vogt... Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre Ce monument wagnérien nous parle du retour à la vie au milieu d’utopies moribondes et nous offre un concentré thématique de l’univers du compositeur où l’on retrouve l’amour, la sensualité, le sacrifice, la souffrance mais surtout la rédemption.
Avec sa voix de baryton clair qui fait les Pelléas d’exception, l’artiste anglais Simon Keenlyside peut aborder tous les styles, du chant verdien aux ballades anglo-saxonnes, du pathos russe aux vertiges contemporains. Mais cette bête de scène, qui fait brûler le plateau par sa présence animale, est aussi un poète de l’instant musical, un «diseur» raffiné qui n’aime rien tant que de mettre le feu à l’univers feutré du récital. Rencontre-débat
Olivier Py Autour du spectacle de Lulu, venez découvrir l’univers passionnant de ce metteur en scène contemporain. Brunch proposé dès midi. Le dimanche 7 février 2010, de 13 h à 14 h au Grand Théâtre, Pour les abonnés: entrée libre sur réservation. (Brunch non inclus) Pour les clients non abonnés : Fr. 10 l’entrée sur réservation. (Brunch non inclus) Renseignements et réservations T 022 418 31 30 du mardi au samedi de 10 h à 18 h
En coproduction avec Oper Leipzig Reprise de la production du Grand Théâtre
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