SAISON1314 OPÉRA | LA WALLY | ALFREDO CATALANI
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ASSOCIATION DES COMMUNES GENEVOISES
PARTENAIRE FONDATEUR DE LA TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE
DÉPARTEMENT DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE, DE LA CULTURE ET DU SPORT
PARTENAIRE DE PRODUCTION
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PARTENAIRE DE PRODUCTION
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Livret de Luigi Illica, d’après le roman Die Geier-Wally de Wilhelmine von Hillern. Créé le 20 janvier 1892 à Milan, au Teatro alla Scala. Durée du spectacle : approx. 2 h 30 incluant un entracte. Avec les soutiens de
G. Ricordi & Co. Bühnen- und Musikverlag GmbH, Munich
avec la participation de l’Orchestre de la Suisse Romande
Chanté en italien avec surtitres anglais et français.
Diffusion stéréo samedi 12 juillet 2014 à 20 h Dans l’émission « À l’opéra ». Une production de Paul-André Demierre Fréquences FM 100.1 et 100.7
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Direction musicale
Evelino Pidò Mise en scène
Cesare Lievi Décors & costumes
Ezio Toffolutti Lumières
Gigi Saccomandi Wally Stromminger Vincenzo Gellner Giuseppe Hagenbach Walter Afra Il Pedone
Danseuses Danseurs
Ainhoa Arteta (18 | 20 | 22 | 24 juin 2014) Morenike Fadayomi (26 | 28 juin 2014) Bálint Szabó Vitaliy Bilyy Yonghoon Lee Ivanna Lesyk-Sadivska Ahlima Mhamdi Bruno Balmelli Emmanuelle Jay Alessandra Vigna Alexandre Alvarez Mohamed Kouadri-Sameut
Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre de Genève Direction
Ching-Lien Wu
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SOMMAIRE CONTENTS
Prélude Introduction Argument Synopsis
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Les neiges éternelles, paysage de l’âme par Daniel Dollé La Wally aux vautours un extrait du roman de Wilhelmine von Hillern La Wally historique par Christopher Park Alfredo Catalani et l’opéra italien à la fin du XIXème siècle par Benoît Payn Une voix de femme dans la montagne poèmes d’Antonia Pozzi
23 28 31 33 39
Libretto / Livret de La Wally
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Références Cette année-là. Genève en 1892
90 91
Production Biographies
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Informations pratiques Billetterie du Grand Théâtre Mécénat & partenariat Fondation du Grand Théâtre Cercle du Grand Théâtre Le Grand Théâtre : l’équipe
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Prochainement
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PRÉLUDE
par Benoît Payn
L’œuvre
Lorsque son deuxième opéra Elda est créé à Turin en 1880, Alfredo Catalani devient le compositeur le plus prometteur de sa génération. À cette époque, l’Italie est à la recherche du successeur de Verdi dont la production lyrique s’est quelque peu essoufflée – dès Aida (1871), il n’écrit plus qu’un opéra par décennie. Après ce succès de jeunesse, les opéras suivants peinent à convaincre même si Catalani bénéficie toujours d’une certaine réputation. En 1887, le compositeur né en 1854 à Lucques, ville natale de Giacomo Puccini, remplace Amilcare Ponchielli au poste de professeur de composition au Conservatoire de Milan et s’attèle dès 1889 à l’écriture d’un cinquième opus lyrique qui sera intitulé La Wally. Si la partition est achevée en mai 1891, Catalani devra patienter presque deux ans avant de la voir réalisée sur scène. Ses relations avec son éditeur, la très influente Casa Ricordi, n’étaient pas toujours évidentes. Le 12 janvier 1892, le public de La Scala salue avec enthousiasme le dernier opéra de Catalani. Après les dix-huit représentations milanaises, La Wally est jouée sur les grandes scènes italiennes et à Hambourg ; la création de l’œuvre au Metropolitan Opera en 1909 est dirigée par Toscanini, fervent défenseur de Catalani. Trop rarement donnée, La Wally est une œuvre de la maturité. Quelle influence Catalani aurait-il eu sur l’évolution de l’opéra italien s’il n’avait pas été terrassé par la tuberculose une année plus tard ?
L’intrigue
Lors d’une discussion, Arrigo Boito dévoile à Catalani une potentielle source d’inspiration pour un nouvel opéra : le roman Die Geier-Wally (La Wally aux vautours), publié en feuilletons dans un quotidien milanais. Au vu de l’enthousiasme de Catalani, il l’incite à travailler avec un jeune et prometteur dramaturge. Futur auteur des livrets d’Andrea Chénier, La Bohème ou Tosca, Luigi Illica se charge d’adapter ce Heimatroman de Wilhelmine von Hillern pour l’opéra. L’action se déroule à Hochstoff, au cœur du Tyrol. Fille de Stromminger, la jeune Wally a la réputation d’être une enfant de la nature indomptée. Amoureuse de Giuseppe Hagenbach, un habitant du village voisin de Sölden, elle brave
l’autorité paternelle lorsque son père lui ordonne d’épouser Vincenzo Gellner. Reniée par son père, elle se réfugie dans la montagne. Une année plus tard, son père est mort et Wally a hérité de sa maison et de tous ses biens. Lors d’une fête à Sölden, Hagenbach ridiculise Wally. Blessée jusqu’au plus profond de son être, Wally le veut mort. Gellner tente de le tuer en le précipitant dans une gorge mais rattrapée par ses sentiments, Wally parvient à le secourir. Lorsqu’elle se retire dans les hauteurs, Hagenbach la rejoint pour lui révéler son amour. Finalement, la montagne aura le dernier mot.
La musique
Comme Wally la Tyrolienne, la musique de ce dramma lirico se situe à cheval entre l’Allemagne et l’Italie. Depuis le début de sa carrière, Catalani a cherché à intégrer dans l’opéra italien les principes structurels de Wagner et ses Musikdramen, sans pour autant abandonner les caractéristiques propres à la tradition musicale méridionale héritée de Rossini et Verdi. Et si certains contemporains jugeaient son écriture harmonique trop moderne, elle était tout de même loin d’atteindre les vertiges de Tristan und Isolde. Une série de motifs auxquels sont rattachés des significations bien précises (motifs des chasseurs, de l’amour, de la fête, etc.) sont à la base d’une narration musicale concise et dynamique. Quelques airs et autres morceaux de caractère sont tout de même repérables, comme c’est le cas notamment du fameux air de Wally « Ebben?… Ne andrò lontana » – version remaniée d’une Chanson groënlandaise de jeunesse – ou de la Chanson de l’edelweiss. Des fragments de cet air entonné par Walter à l’acte I et prédisant l’issue fatale de l’opéra réapparaissent au fil de l’œuvre. Catalani se montre encore très habile dans l’écriture orchestrale, notamment dans le ländler de l’acte II ou dans le prélude de l’acte IV qui plutôt que représenter le décor alpin, dépeint le paysage de l’âme de Wally.
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INTRODUCTION
by Benoît Payn
The Work
In 1880, Alfredo Catalini became the most promising Italian composer of his generation when his second opera Elda premiered in Turin. At the time, all Italy was wondering who would follow in Giuseppe Verdi’s footsteps, as the Maestro’s production had somewhat slowed down — since Aida in 1871, Verdi had only written one new opera every ten years. Catalani’s successful beginnings were unfortunately followed by less convincing works, but the young composer from Lucca (coincidentally also Giacomo Puccini’s birthplace) was still generally held in much consideration. In 1887, Catalani replaced Amilcare Ponchielli as professor of composition at the Milan Conservatory and two years later, began work on his fifth opera, La Wally. Catalani completed the score in May 1891 but had to wait two years before seeing it produced on stage. His relationship with his editor, the very influential Casa Ricordi, was anything but simple. On 12 January 1892, the audience of La Scala enthusiastically applauded what was to be Catalani’s last opera. After 18 performances in Milan, La Wally was performed on Italy’s major opera stages and in Hamburg; Arturo Toscanini himself, an ardent advocate of Catalani’s work, conducted the Metropolitan opera premiere in 1909. All too infrequently performed, La Wally is the work of a mature composer. One can only imagine what influence Catalani might have had on the evolution of Italian opera had his life not been cut short by tuberculosis in 1893.
The Plot
Catalani first came across his subject matter in the course of a conversation with Arrigo Boito who mentioned that a novel being published as a serial in a Milanese daily paper, Die Geier-Wally (Wally of the vultures), had potential for an opera. The young composer was so enthusiastic that Boito recommended a promising young playwright to the composer. Luigi Illica, the future author of the librettos of Andrea Chénier, Tosca and La Bohème, took Wilhelmine von Hillern’s Heimatroman and adapted it for the opera stage. The story takes place in the little Tyrolese village of Hochstoff, where young Wally, old Stromminger’s daughter, has the reputa-
tion of being a rebellious child of nature. She falls in love with Giuseppe Hagenbach, a man from the neighboring village of Sölden, and defies her father’s wishes that she marry his steward Vincenzo Gellner. Disowned by her father, Wally finds refuge high up in the mountains. One year later, old Stromminger is dead and Wally inherits his house and all his possessions. During a village festival in Sölden, Hagenbach plays a cruel game with Wally’s feelings that leaves her so mortified, she wishes he were dead. Gellner attempts to make this wish come true by pushing Hagenbach into a ravine, but Wally regrets her hasty words and risks her life to save him. She then flees once again to her Alpine retreat, but Hagenbach finds her there and declares his love for her. The last word, however, belongs to the mountains.
The Music
Much like its Tyrolese heroine, the music of this dramma lirico straddles the cultural border between Germany and Italy. From the onset of his career, Catalani sought to integrate the structural principles of Wagner’s Musikdramen with Italian opera, whilst remaining faithful to the characteristics of a Mediterranean musical tradition derived from Rossini and Verdi. Even if his harmonic style was too modern for the tastes of some of his contemporaries, it was still a long way from the pinnacles of Tristan und Isolde. In La Wally, Catalani works with a series of motifs with very precise references (the huntsmen, love, the village festival, etc.) that come together in a concise and lively musical narration. Some arias and character pieces do distinguish themselves in the score, such as Wally’s famous aria in the first act “Ebben? Ne andrò lontana” — a reworking of an earlier Chanson groënlandaise — or Walter’s Edelweiss song, also from Act One, fragments of which reappear in the course of the opera, as ominous allusions to its tragic ending. Catalani’s orchestrating skills are also apparent in the opera’s instrumental passages, such as the Act Two ländler or the introduction to Act Four, which instead of simply depicting the Alpine setting, goes a step further, painting the landscape in Wally’s soul.
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par Daniel Dollé
Acte I
Le village de Hochstoff, au Tyrol. Le vieux Stromminger fête ses 70 ans. En son honneur, les hommes du village organisent un concours de tir. Excellent tireur, Vincenzo Gellner en est le vainqueur ; il est amoureux de Wally, la fille de Stromminger. Le jeune Walter cherche son amie Wally ; depuis un certain temps ils passent de nombreuses heures ensemble et inventent de nouvelles chansons. Leur dernière mélodie raconte l’histoire d’une jeune fille emportée par une avalanche, au sommet du Murzoll. Lorsque Walter l’a chantée, Stromminger est fortement ému par le fait que sa fille puisse imaginer des chansons aussi tristes. Passent des chasseurs de Sölden, un village voisin. Leur meneur, Giuseppe Hagenbach, raconte comment il vient de tuer un ours d’un seul coup de couteau. Stromminger ne peut supporter le jeune Hagenbach car il est le fils d’un ancien rival et entame une rixe avec lui. Au dernier moment, Wally parvient à les séparer. Gellner se rend compte du long regard énamouré que Wally porte à Hagenbach. Lorsqu’il le fait remarquer à Stromminger, encore en colère, ce dernier exige que Wally épouse Gellner. Wally refuse, elle est amoureuse de Hagenbach. Le vieillard, sous l’emprise de la rage, demande à sa fille d’obéir ou de quitter la maison. Wally décide de partir dans les montagnes. Walter l’accompagne.
si à l’embrasser. Elle confie au vieux Pedone et à l’assemblée qu’elle épousera celui qui la forcera à l’embrasser au cours de la danse. Lorsque la messe commence, Gellner et Wally restent seuls, face à face. C’est la première fois qu’ils se retrouvent ainsi depuis le concours de tir. Mais l’année qui vient de s’écouler a conforté Wally dans sa décision : elle n’épousera pas Gellner. Au contraire, elle se moque de sa déclaration d’amour, c’est Hagenbach qu’elle aime. Gellner affirme alors que Hagenbach veut épouser Afra. Désespérée, Wally réagit en offensant Afra en public. Afin de la venger de cet affront, Hagenbach parie 10 guldens avec ses amis qu’il embrassera Wally. La danse commence. Tous observent attentivement le couple Wally-Hagenbach. Au cours de la danse, la passion les embrase : Wally se laisse embrasser. Les rires de la foule, ainsi que les commentaires lancés à haute voix font comprendre à Wally qu’elle est la victime d’une mauvaise plaisanterie. Certes, Hagenbach a lavé l’affront fait à Afra grâce à ce baiser, mais il est également perdu, car, à présent, il est conscient de son propre penchant pour Wally. Pendant que les villageois fêtent Hagenbach, Wally déclare à Gellner qu’elle souhaite la mort de Hagenbach.
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ARGUMENT
SUITE EN PAGE 21
Acte II
Sölden, le jour de la Fête-Dieu, une année plus tard. Entretemps, Stromminger est décédé, Wally est retournée à la maison. Comme elle a pris en charge les biens laissés en héritage, elle est désormais riche. Les habitants de Sölden, parmi eux Gellner, Hagenbach, Afra, l’aubergiste du village, et le Pedone 1 se retrouvent pour la Fête-Dieu. Lorsqu’apparaît Wally, elle est admirée par tous, sauf Hagenbach qui montre une grande indifférence. Tous les hommes veulent faire avec Wally la danse du baiser ; jusqu’à présent aucun n’a réus1
Un bateleur qui se déplace à pied de village en village pour animer les fêtes.
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by Daniel Dollé
Act I
Hochstoff, a village in Tyrol. Old Stromminger is celebrating his 70th birthday. The men of the village have organized a shooting contest in his honor, which is won by Vincenzo Gellner, an excellent marksman who is in love with Stromminger’s daughter Wally. Young Walter is looking for his friend Wally; for a while now they have been spending time together making up new songs. Their latest tune is about a young woman carried away by an avalanche at the top of the Murzoll. When Walter sings it, Stromminger is disturbed by the fact that his daughter should imagine such sad stories in her songs. Enter a hunting party from the nearby village of Sölden. Its leader, Giuseppe Hagenbach brags about having killed a bear with a single stroke of the knife. Stromminger cannot stand young Hagenbach, who is the son of an old rival of his, and picks a fight with him. Wally manages to intervene before things get nasty, but Gellner notices the long, lovelorn gaze she casts on Hagenbach. Gellner points this out to a still fuming Stromminger who orders his daughter to marry him. Wally refuses and declares she is love with Hagenbach. The old man boils over and tells her either to obey or get out of his house. Wally decides to go and live up in the mountains and Walter comes with her to keep her company.
the Kiss, since she has never let any man kiss her before. She tells the old Pedone and the present company that if a man can steal a kiss from her during the dance, she will marry him. When Mass begins, Gellner and Wally are left alone, the first time they have been face to face since the shooting contest a year ago. Nothing has changed for Wally who not only rejects Gellner’s proposal, but makes fun of his feelings by making sure he knows she is in love with Hagenbach. Gellner retorts that Hagenbach wants to marry Afra. Wally is mortified and humiliates Afra in public. To avenge his fiancée, Hagenbach bets 10 gulden with his friends that he will make Wally kiss him. The dancing beings and all eyes are on Hagenbach and Wally. The more they dance, the more Wally lets herself be overcome by passion and finally gives in to Hagenbach’s kiss. When she hears the crowd’s laughter and loud comments, Wally understands she has been the victim of a bad practical joke. Of course, Hagenbach has defended Afra’s honor with this kiss, but at the same time, he has sealed his own unfortunate fate by realizing how much he actually loves Wally. The whole village makes merry and congratulates Hagenbach while Wally turns to Gellner and tells him she wants Hagenbach dead.
© LISZT COLLECTION / THE BRIDGEMAN ART LIBRARY
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SYNOPSIS
FOLLOWING IN PAGE 21
Act II
Sölden, on the feast of Corpus Christi, one year later. In the meanwhile, Stromminger has passed away and Wally has come down from the mountain to inherit her father’s properties which have made her a wealthy woman. The people of Sölden are celebrating Corpus Christi and attending the festivities are Gellner, Hagenbach, Afra the innkeeper and the Pedone1. When Wally makes her appearance, everyone is stunned by her beauty, except the supremely indifferent Hagenbach. All the young men want to invite Wally to the Dance of 1
An itinerant street performer who goes from valley to valley to enliven village festivals.
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© GTG / CAROLE PARODI
Pendant les répétitions au studio Stravinski, les deux interprètes du rôle de Wally : Morenike Fadayomi [page de gauche] et Ainhoa Arteta.
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ARGUMENT
SYNOPSIS
Acte III
Act III
À Hochstoff. Désespérée, Wally rentre chez elle. Gellner apprend par le vieux Pedone que Hagenbach s’est mis en route pour Hochstoff. Resté seul, il décide de tuer Hagenbach. Il l’épie puis le précipite dans les eaux dangereuses de l’Ache, laissant croire à un accident. Lorsque Wally, qui regrette sa décision, prise sous l’emprise de la colère, apprend l’incident, elle oblige Gellner à l’accompagner jusqu’à la rivière. Elle entend que Hagenbach vit encore et appelle au secours. En même temps que viennent les villageois de Hochstoff, les habitants de Sölden arrivent avec Afra à la rescousse de Hagenbach. Encordée, Wally descend au fond de la gorge et sauve Hagenbach. Culpabilisée, elle confie Hagenbach, encore inconscient, à sa rivale Afra et renonce en sa faveur à la maison et à ses biens. Avant de se retirer dans la montagne, Wally embrasse Hagenbach, pour un dernier adieu. Elle demande à ce qu’on dise à Hagenbach qu’elle vient de lui rendre le baiser qu’il lui avait volé.
Acte IV
© GTG / CAROLE PARODI
Sur le glacier du Murzoll. Wally vit isolée dans les montagnes. Walter la rejoint pour la supplier de revenir au village pendant les fêtes de Noël : des avalanches se détachent du glacier et la montagne devient dangereuse. Mais Wally renvoie Walter. Elle se prépare à mourir lorsqu’elle entend une voix : c’est Hagenbach qui est venu lui avouer son amour. Elle confesse que c’est elle qui avait voulu le faire tuer, une certaine nuit après la fête. Hagenbach lui pardonne. Ensemble, ils s’abandonnent à leurs rêves d’une vie commune. Soudain, une tempête se lève. Hagenbach est emporté par une avalanche. Dans son désespoir, Wally se précipite à sa suite dans le vide. Au studio Stravinski, le chef d’orchestre Evelino Pidò dirige les répétitions sous l’œil attentif du metteur en scène Cesare Lievi. [à gauche, en haut] Bálint Szabó (Stromminger) et Ivanna Lesyk-Sadivska (Walter). [à gauche, en bas]
In the village of Hochstoff. Distraught and forlorn, Wally goes home. The old Pedone tells Gellner that Hagenbach is on his way to Hochstoff. Once alone, Gellner decides to kill Hagenbach. He spies on him a while then pushes him into the turbulent waters of the Ache, making it look like an accident. Wally already regrets her rash words spoken in the heat of anger and when she finds out from Gellner that he obeyed her wishes literally, she makes him take her to the scene of the crime. There she hears Hagenbach’s cries and calls out for help. The people of Hochstoff are roused by her cries, as are the inhabitants of Sölden who come with Afra to rescue Hagenbach. Wally ropes up and lets herself down into the gorge to save Hagenbach. Riven with guilty feelings, she leaves the still unconscious Hagenbach in the care of her rival Afra, to whom the bequeaths her house and property. Before heading back up to the mountain to hide her shame, she places a farewell kiss on Hagenbach’s lips and asks that he be told, when he comes to, that Wally returned the kiss he stole from her.
Act IV
On the Murzoll glacier. Wally now lives in isolation high in the mountains. Walter comes to visit her, begging her to return to the village for Christmas: avalanches have been falling off the glacier, making the mountains a dangerous place to be. But Wally sends Walter back home. She prepares herself to die, but suddenly hears a voice: Hagenbach has come to declare his love for her. Wally admits she is responsible for ordering his death, on that night after the village festival. Hagenbach forgives her and together, they imagine the happiness of their life as a couple. A storm suddenly rises, provoking an avalanche that carries away Hagenbach. In desperation, Wally follows her lover into the void by jumping to her death.
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La Wally Auguste Raynaud, 1905 Collection privée, Paris Huile sur toile
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Les neiges éternelles, paysage de l’âme
E «
par Daniel Dollé
bben? Ne andrò lontana » est inscrit au répertoire de toute prima donna italienne. Remis au goût du jour en 1981 grâce au film Diva de Jean-Jacques Beneix, dans un monde qui semble vouloir ignorer le romantisme, cet air, devenu un tube, ne doit nullement occulter les autres riches trésors d’une partition trop souvent ignorée, négligée, voire mal considérée. Le talent d’Alfredo Catalani a souffert de l’omniprésence de Verdi, et ce malgré le silence relatif de ce dernier. Silence qui mena l’opéra italien dans une crise qui durera deux décennies, avant l’avènement du vérisme avec Cavalleria Rusticana. Dans l’Italie, fortement marquée par l’empreinte du maître de Busetto, on jouait alors Meyerbeer et les œuvres de Charles Gounod. Catalani appartenait au mouvement des Scalpigliati, une école avant-gardiste confrontant la culture italienne aux influences étrangères. Il fut le seul qui ne se laissa pas emporter par la vague germanique. Il avait la confiance de Boito, l’auteur de Mef istofele. Ses premières compositions furent victimes de livrets médiocres. Avec Leoncavallo, Giordano, Cilea, Tasca et Spinelli, le romantisme disparut de l’opéra italien. Une évolution que Catalani ne pouvait que constater et déplorer. Quelques semaines avant de mourir, il écrivait à son ami Giuseppe Depanis, avocat et critique musicale turinois : « As-tu lu que Wagner était remplacé par Mascagni, Leoncavallo, Puccini et Franchetti, dans les théâtre
allemands ? Quelle décadence ! Quelle décadence ! » Il était anti-vériste, non pas par jalousie, mais par conviction. Romantique convaincu, il utilise pour son ultime ouvrage un sujet qui aurait pu séduire les véristes. Il emprunte à Die Geier-Wally (La Wally aux vautours) de Wilhelmine von Hillern le sujet de son dernier opéra. Pour le livret, il fait appel à Luigi Illica qui deviendra rapidement le librettiste le plus doué et le plus prolixe de son époque. La Wally rencontrera un succès immédiat, au-delà des frontières italiennes. Arturo Toscanini en était un ardent défenseur, de même que Gustav Mahler. En 1909, le Metropolitan Opera présente La Wally pour la première fois avec, pour les quatre représentations, Arturo Toscanini comme chef d’orchestre, Toscanini dont le plaidoyer pour La Wally et les autres œuvres de Catalani était si important qu’il donnera le nom de Wally à sa fille. Lorsqu’à 39 ans Catalani vient à mourir, Verdi, qui lorsqu’il vivait encore le traitait de maestrino, dira : « Pauvre Catalani ! Un homme bon et un musicien remarquable ! Quelle misère ! Quelle misère ! » Aurait-il vécu plus longtemps, peut-être se seraitil engagé sur la voie du vérisme, et, peut-être, aurait-il représenté un concurrent sérieux pour Puccini dont une héroïne, Floria Tosca, se précipite dans le vide comme la Wally qui préfigure « les femmes pucciniennes » ? Avec La Wally, Catalani devient un dramaturge-
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Réclame pour la partition de La Wally (détail) Adolfo Hohenstein, 1892 BnF, Paris Affiche
musicien. La Wally a bel et bien existée. Il s’agit de Anna Stainer-Knittel (1840-1910), une peintre autrichienne qui fut remarquée pour ses prouesses en haute montagne en allant dérober un petit dans le nid d’un aigle royal, une entreprise périlleuse, car le nid se trouvait sur une falaise rocheuse escarpée. Le mot Geier, vautour, désignait au Tyrol tous les rapaces qui étaient chassés, car ils constituaient une menace pour les moutons. Elle inspira à Wilhelmine von Hillern le roman Die Geier-Wally, (La Wally aux vautours). Bien qu’il existe des différences notables entre le personnage historique et celui du roman, il est facile de mettre en évidence de grandes analogies. Anna Stainer-Knittel ne se laissa pas enfermer dans les clichés habituels des femmes du XIXème siècle ; elle fréquenta l’Académie des Arts, ce qui était inhabituel pour une femme à cette époque, et épousa un homme contre l’avis de son père. Elle devient une des premières figures de l’émancipation féminine. À sa parution en 1873, le roman connut un énorme succès et reste le plus grand succès de son auteur. Dès 1875, il est traduit en onze langues et transformé en pièce de théâtre. Catalani découvrit le roman grâce à un quotidien milanais, sous le titre de La Wally dell’avvoltoio. Le happy end de l’œuvre originale est transformé en une mort d’amour, une fin cautionnée par l’auteur du roman, qui fournit la traduction pour la première représentation à Hambourg, en 1893. L’héroïne, une espèce de « Walkyrie des neiges », acquiert des traits plus doux et plus féminins. Il est évident que Catalani s’est rapproché du langage vériste grâce aux couleurs musicales employées, il utilise également des rythmes caractéristiques comme le ländler et des sonorités authentiques comme celles du yodel. Fascinés par l’atmosphère des Hautes-Alpes, le naturalisme était très éloigné du compositeur et du librettiste. Les neiges éternelles ne constituent pas un décor, mais une métaphore, elles deviennent le paysage de l’âme. L’héroïne, dont les pulsions suicidaires n’échapperont à personne, est attirée inexorablement par les neiges éternelles ; à la fois innocente et perverse, tout feu tout flamme et plus froide que la glace, elle représente parfaitement ces personnages qui
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appartiennent au romantisme de la fin du XIXème siècle. Les personnages de l’opéra sont très forts : Wally est une femme passionnée, violente, presque sauvage ; elle est décidée à posséder l’homme qu’elle aime vivant ou mort. Jamais elle n’apparaît comme une mégère, car elle est sublimée par la neige. C’est dans la dimension symbolique que l’œuvre trouve toute sa cohérence. La montagne, la neige, la morsure brûlante du froid deviennent des personnages à travers cette fable tragique qui métamorphose un chasseur d’ours machiste, un père autoritaire et obtus et une jeune fille vindicative en héros de légende. Wally est de ces filles qui souffrent des maltraitances du père et qui n’ont pas de mère. Résignée, Wally se tourne vers la haine, dans l’espoir d’attirer l’attention du père, à défaut d’obtenir son affection. La haine cache la désillusion par rapport à l’amour. Ce manque d’affection, qu’elle avoue à tous, elle le tait à son père, par crainte et dans l’espoir de lui plaire. Afin de se soustraire à ses colères et à sa voix tonitruante, Wally décide de se taire et d’être sage. Le père ne semble pas s’intéresser ni à son avenir, ni au choix d’un futur époux sauf lorsqu’il s’agit du fils d’un ancien rival du village voisin. Il veut alors imposer son choix, ce qui permet à sa fille de se révolter. Le sourire ironique du père, ainsi que ses agissements continuent à la poursuivre après la mort du
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père. La haine supplante la réconciliation, Wally croit en la force de sa colère et elle est mue par ses humeurs, son comportement relève souvent de la méchanceté. Elle aime Hagenbach à la folie, peutêtre encore davantage à cause de l’antagonisme entre lui et son père, et ce malgré le fait qu’il la repousse. Elle réalise une sorte de fixation sur un homme, qui en premier lieu lui est interdit, ce qui entraîne une forme de désordre psychologique et explique son comportement envers les autres, notamment envers Afra. Wally a grandi sans mère et reste exposée à la société, sans défense. Son seul refuge reste la montagne, l’aire où vivent les aigles, et le froid brûlant des neiges éternelles. Hagenbach, le chasseur d’ours, s’est installée dans son cœur, car en quelque sorte il lui ressemble. Il est comme elle, le plus fort et le plus courageux. Wally et Giuseppe sont deux géants de la montagne. Avec le peuple de la vallée, ils n’ont rien de commun. Wally reste figée dans son rêve d’enfant, dans sa quête d’amour. Elle rêve d’un homme qui la défendrait, alors qu’elle devrait se défendre elle-même. Elle est une sorte de Turandot des montagnes qui se met en travers de la route de Giuseppe Hagenbach qui, peut-être, aurait pu vivre heureux avec Afra. Wally est victime du voyeurisme de son entourage, comme le prouve la danse du baiser. Les Alpes deviennent à la fois une échappatoire, un refuge, mais également un cauchemar, elles ne sont pas uniquement un paysage idyllique. Au sommet du Murzoll, Wally est libre, elle est seule, personne pour la contredire. Elle se sent comme une reine sur un trône, solitaire. En bas dans la vallée elle a connu la lutte et la peine, près des cimes, dans la pureté de la glace et de la neige, Wally trouve l’innocence et la paix. Bannie, elle trouve refuge parmi les glaciers. De Murzoll, la romancière fait un personnage, un homme sauvage : « ses cheveux étaient des épicéas enneigés, ses yeux de la glace, sa barbe de la mousse et des edelweiss faisaient office de sourcils. Sur son front, le croissant lunaire était son diadème. » C’est là que vivent les légendaires demoiselles sauvages et sages de l’Ötztal qui jouent avec un troupeau de chamois. Pour être des leurs, il faut renoncer au contact avec les gens de la vallée. Elles appar-
L’héroïne, dont les pulsions suicidaires n’échapperont à personne, est attirée inexorablement par les neiges éternelles ; à la fois innocente et perverse, tout feu tout flamme et plus froide que la glace, elle représente parfaitement ces personnages qui appartiennent au romantisme de la fin du XIXème siècle. […] C’est dans la dimension symbolique que l’œuvre trouve toute sa cohérence. La montagne, la neige, la morsure brûlante du froid deviennent des personnages à travers cette fable tragique qui métamorphose un chasseur d’ours machiste, un père autoritaire et obtus et une jeune fille vindicative en héros de légende. N° 32 | LA WALLY • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
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tiennent à la mythologie des Alpes. Le tir de Gellner et le chœur des chasseurs qui suit nous font immédiatement penser à Weber et à son Freischütz. Le face à face Wally-Gellner évoquent Carmen et Don José, sans parler des réminiscences wagnériennes, du grand opéra français et de Massenet. La Wally s’inscrit parmi les œuvres importantes du répertoire italien, si ce n’est du répertoire lyrique. Catalani adopte le leitmotif et son œuvre est le fruit d’un discours musical continu qui recèle et révèle bien des trésors. Le lied de Walter et la narration de Hagenbach au début de l’acte I ne sont pas des airs dans le sens traditionnel, ils sont la résultante d’une évolution dramatique. La Chanson de l’edelweiss que Walter, une sorte de barde, interprète au début de l’acte I, a été imaginé par Wally et demeure la préfiguration de l’issue fatale de l’ouvrage. « Un dì, verso il Murzoll, una fanciulla, per un erto sentiero, movea il piè leggiero; lenta ascendendo la montagna brulla! […] Là, della neve ascosa nel candor, vive mutata la fanciulla in f ior! »
grande intimité. C’est le passage que Catalani a composé en dernier Pour l’air de La Wally qu’elle interprète avant de fuir dans la montagne à la fin de l’acte I, Alfredo Catalani utilise la même musique que celle qu’il avait employée pour sa Chanson groenlandaise (1876), en y apportant des changements mineurs. Le texte est emprunté à un texte peu connu de Jules Verne, Le Pays des fourrures. [ voir page suivante] C’est la chanson d’une jeune Esquimaude, Kalumah, une chanson froide, glaciale, mélancolique et d’une coupe étrange. Une poésie hyperboréenne que Catalani applique à son héroïne du Tyrol. Catalani s’intéresse moins à l’analyse des sentiments qui poussent à agir ses personnages qu’à l’expression de leurs passions. En acceptant sa personnalité immuable, située en-dehors des normes sociales habituelles, le retour vers une situation antérieure est impossible pour Wally. La mort de Hagenbach dans une avalanche n’est nullement la cause de son suicide, mais la conséquence de son attachement à un univers plus familier que celui des humains : la nature, les neiges éternelles. DD
Walter chante la ballade d’une jeune fille qui se retire dans la solitude des montagnes. Elle est victime d’une avalanche et se transforme en edelweiss après sa mort. Le culte entourant l’edelweiss n’existait pas avant le XIXème siècle. Des légendes ont été fabriquées de toutes pièces pour alimenter de prétendues coutumes ancestrales. Devenue un symbole, la fleur a été décrite dans les poèmes et les récits comme une rareté ne poussant que sur des parois d’une extrême déclivité, aux limites des neiges éternelles, voire même les pieds dans la glace. Ce lied n’a pas vocation d’imiter la musique folklorique tyrolienne, mais possède une fonction dramaturgique. De même la danse de l’acte II n’a rien de folklorique, elle est imprégnée d’une tension dramatique et se révèle une déclaration d’amour en public, alors qu’il devrait s’agir d’un moment de
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Le pays des fourrures (Jules Verne, 1873)
Chanson groënlandaise (1876)
Le ciel est noir Et le soleil se traine À peine. De désespoir Ma pauvre âme incertaine Est pleine. La blonde enfant se rit de mes tendres chansons Et sur son cœur l’hiver promène ses glaçons.
È nero il ciel ed il sol si leva a stento. Disperato, disperato è il mio pensiero, disperata l’alma io sento, disperata io sento, io l’alma sento.
Ange rêvé, Ton amour, qui fait vivre, M’enivre Et j’ai bravé Pour te voir, pour te suivre Le givre. Hélas! Sous mes baisers et leur douce chaleur Je n’ai pu dissiper les neiges de ton cœur. Ah! Que demain A ton âme convienne La mienne, Et que ma main Amoureusement tienne, La tienne. Le soleil brillera là haut dans nôtre ciel Et de ton cœur l’amour forcera le dégel.
Adelina Stehle (Walter), Hariclea Darclée (Wally) et Pietro Cesari (Il Pedone) à la première de La Wally à La Scala de Milan le 20 janvier 1892.
L’air de Wally (1892)
La bionda mia fanciulla de’ miei canti sempre ride e sul suo cuor l’inverno, l’inverno stride, sul suo cuor l’inverno stride, sul suo cuor!
Ebben? Ne andrò lontana, come va l’eco della pia campana... Là, fra la neve bianca! Là fra le nubi d’or! Laddove la speranza, la speranza è rimpianto, è rimpianto, è dolor!
È l’amor, è l’amor che tu m’infondi che dà vita all’alma mia. Per vederti, per vederti, in capo ai mondi, per vederti, sf ido ghiacci e tenebria. Ahimè! Ahimè!
O della madre mia casa gioconda, la Wally ne andrà da te lontana assai, E forse a te, e forse a te non farà mai più ritorno, Né più la rivedrai! Mai più... mai più...
Ahi! Discioglier dal tuo core, dal tuo cor col calor de’ baci miei brume e nevi non potei! Ah! Ah! Verrà, verrà quel giorno ch’io ti stringa le tue palme, ch’io ti serri tutta intorno! Son gemelle le nostr’alme. Ch’io ti stringa le tue palme, son gemelle le nostr’alme. Brillerà lassú nel ciel vivo il sole, vivo il sole e il nostro amor del tuo cor romperà il gel.
Ne andrò sola e lontana come l’eco della pia campana, là fra la neve bianca n’andrò sola e lontana... E fra le nubi d’or. Ma fermo è il piè! N’andiam che lunga è la via, n’andiam.
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« Pourquoi nommes-tu la f ille là-haut
la Wally aux vautours ? » Wilhelmine von Hillern, Die Geier-Wally (La Wally aux vautours), 1873
Le rhododendron des Alpes 1 Dans le fond de la vallée d’Ötz passait un voyageur étranger. Là haut, au-dessus de lui, là où niche l’aigle, se tenait une silhouette de jeune fille au bord du précipice vertigineux. Vue depuis le bas, elle n’était guère plus grande qu’un rhododendron des Alpes, cependant elle se détachait nettement sur le bleu du ciel et les glaciers lumineux du lointain. Déterminée et tranquille, elle se tenait là malgré le vent d’altitude qui la menaçait, et elle regardait sans vertige dans la vallée, là où l’Ache traverse la ravine en grondant, là où un rayon de soleil oblique dessine des prismes irisés sur la falaise grâce à la bruine de la rivière. Elle voyait également le voyageur et son guide très petits traversant la passerelle, suspendue à hauteur de tour, qui permettait de passer au-dessus de l’Ache, qui, vue depuis le haut, ressemblait à une paille. Elle ne pouvait pas entendre ce qu’ils se disaient, car rien ne montait de la vallée, si ce n’est le grondement de l’eau. Elle ne s’aperçut pas que le guide, un chasseur de chamois endimanché, leva le bras menaçant et disait au voyageur, en la montrant du doigt : « C’est certainement la Wally aux vautours qui se tient là-haut, car sur une avancée si étroite, si proche du précipice, aucune autre fille ne se risquerait ; regardez, on pourrait croire que le vent devrait l’emporter, mais elle fait toujours le contraire de ce que feraient des chrétiens raisonnables. » À présent, ils pénétrèrent dans une forêt d’épicéas froide, humide et sombre. Une fois encore, le 1
En allemand, die Alpenrose (littéralement la rose des Alpes).
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guide s’arrêta et lança un regard de faucon, là où se tenait la fille et où le petit village s’étalait, riant, sur l’étroite plateforme rocheuse dans l’éclat du soleil matinal qui pouvait à peine s’infiltrer dans l’étroite gorge sombre comme une tombe. « Ne regarde pas avec défiance – il y a un chemin pour monter comme pour descendre! », murmurat-il, et il disparut avec l’étranger. Comme pour se moquer de la menace, la fille lança un cri, repris de toute part, de sorte qu’un écho flottant parvint dans le silence de la forêt d’épicéas, fantomatique, comme le défi que lance des fées de l’ötztal, ennemies des chasseurs de chamois. « Crie seulement – je vais te faire passer l’envie ! », menaça-t-il à nouveau, se renversant en arrière, se tenant le cou avec les deux mains, il lui lança le défi le long des parois rocheuses, clair et tonitruant comme le cor du postillon, un cri moqueur de défiance sur les flancs de la montagne. « Peut-être, entend-t-elle ? » « Pourquoi nommes-tu la fille là-haut la Wally aux vautours ? », demanda l’étranger dans la forêt sombre, humide et bruissante. « Monsieur, car lorsqu’elle était enfant, elle a déjà pillé un nid et s’est battue avec le vieux vautour », dit le Tyrolien, « c’est la fille la plus belle et la plus forte de tout le Tyrol, elle est immensément riche et les garçons se laissent éconduire par elle, c’est une honte. Pas un n’a le courage de s’imposer à elle comme le maître. Elle est farouche comme un chat sauvage et si forte que les garçons prétendent que nul ne saurait la conquérir – si par malheur l’un s’approche trop d’elle, elle le terrasse. Si je parvenais à monter jusqu’à elle, je voudrais la conquérir, ou alors je m’arracherais la touffe de
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Die Geier-Wally a été porté à l’écran à plusieurs reprises. Citons deux films allemands : Die Geierwally de Hans Steinhoff en 1940 avec Heidemarie Hatheyer [au-dessus] dans le rôle principal et Die Geierwally de Franz Cap en 1956 avec Barbara Rütting [en-dessous]
dans le même rôle.
poil de chamois et la plume de mon chapeau. » « Pourquoi n’as-tu pas déjà tenté ta chance auprès d’elle, si elle est tellement riche et belle ? » demanda le voyageur. « Voyez-vous, je n’aime pas de telles filles qui sont des garçons manqués. Il est vrai qu’elle n’y peut rien : le vieux – il se nomme Stromminger – est simplement un vieux méchant. Dans le temps, il était le plus grand querelleur et le meilleur combattant de la montagne, et cela continue encore aujourd’hui. Sa fille, il l’a fréquemment battue avec violence, et l’a élevée comme un garçon ; elle n’a pas de mère et n’en a jamais eue, car à sa naissance, elle était un bébé si gros et costaud que sa mère a eu beaucoup de mal à le mettre au monde et mourut suite à l’accouchement. C’est pourquoi
la fille est devenue si sauvage et si tyrannique. » Voilà ce que le Tyrolien raconta à l’étranger au fond de la gorge, et il ne s’était pas trompé. La silhouette de jeune fille qui se dressait là-haut, au-dessus du précipice, était celle de Wallburga Stromminger, de la fille du puissant paysan, qu’on nommait également la Wally aux vautours. Il disait vrai, elle méritait ce nom. Sa force et son courage étaient sans limite, comme si elle était sous la protection de l’aigle, son esprit était inaccessible et robuste, comme les arêtes tranchantes des cimes montagneuses, où nichent les vautours et où les nuages déchirent le ciel. Là où il y avait des actions dangereuses à accomplir, la Wally était de la partie dès son plus jeune âge et ridiculisait les garçons. Enfant, elle était
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LA WALLY AUX VAUTOURS WILHELMINE VON HILLERN
sauvage et fougueuse comme les jeunes taureaux de son père qu’elle domptait. Elle avait à peine quatorze ans lorsqu’un paysan découvrit, sur une paroi rocheuse escarpée, le nid d’un rapace qui s’attaque aux agneaux, avec son petit, cependant personne dans le village n’osa vider et détruire le nid. Alors le riche paysan déclara qu’il laisserait sa Wallburga faire, c’était la honte pour tous les jeunes hommes du village. Effectivement, Wally était prête, au désarroi des femmes et au grand dam des garçons. « Être un grand paysan, c’est tenter le diable», disaient les hommes. Mais Stromminger devait avoir son plaisir, toute la terre devait savoir que la descendance de Stromminger, de l’enfant aux petits enfants, cherchait ses pareilles. « Vous devez savoir qu’une fille Stromminger représente plus que dix de vos garçons ! » cria le paysan en riant aux paysans qui s’étaient rassemblés afin d’observer l’incroyable. Beaucoup avaient pitié de la belle jeunette avec prestance qui allait peut-être devenir la victime de la vantardise d’un père méchant. Cependant, tous voulaient voir. Comme la paroi où se trouvait le nid, était presque verticale, on encorda Wally. A la vérité, quatre hommes, le père en premier, tenaient la corde, cependant les spectateurs étaient saisis d’horreur à la vue de cette brave enfant, armée seulement d’un couteau, qui s’avançait jusqu’au bord de la plateforme et, rapidement, se précipitait dans le vide. Qu’adviendrait-il si la corde se détachait, si le vautour la déchiquetait, ou si une saillie rocheuse, non remarquée, lui défonçait le crâne lorsqu’elle remontait ? Exposer ainsi la vie de son enfant, était, de la part de Stromminger, une entreprise condamnable par le ciel. Néanmoins, la Wally se laissa glisser dans les airs jusqu’au milieu du précipice, d’où elle salua le petit vautour en jubilant, ce dernier réagit à cette étrange visite en ébouriffant ses plumes duveteuses, en pépiant et en ouvrant le bec mal informe. Sans trop réfléchir, elle saisit avec sa main gauche le jeune oiseau qui n’opposa qu’un cri pitoyable lorsqu’elle le prit sous le bras. Alors un bruissement dans les airs se fit entendre, une ombre s’étendit sur elle, et comme pendant la tempête et les orages accompagnés de grêle, elle
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sentait battre ses tempes et entendait un mugissement autour de sa tête. Sa seule pensée fut : « Les yeux, sauver les yeux ! » et de rapprocher sa figure le plus près de la paroi rocheuse, avec sa main droite, elle combattait aveuglément, grâce au couteau, l’animal furieux qui se ruait sur elle avec son bec acéré, ses griffes et ses ailes. Pendant ce temps, les hommes, qui se trouvaient en-haut, se mirent à tirer la corde. Le combat dans les airs dura encore un moment pendant la remontée – soudain le vautour abandonna et plongea vers la vallée ; le couteau de Wally avait dû le blesser. Ensanglantée, le visage écorché par les rochers, Wally arriva au sommet, avec dans les bras, l’oisillon qu’elle ne voulait abandonner sous aucun prix. « Mais Wally », lui crièrent les gens, « pourquoi n’as-tu pas abandonné le jeune, ainsi tu aurais été débarrassée du vautour ! » Elle répondit simplement : « le pauvre petit animal ne sait pas encore voler, si je l’avais lâché, il serait tombé dans le précipice et aurait trouvé la mort. » Ce fut la seule et unique fois, dans toute sa vie, que le père l’embrassa ; non à cause de sa compassion magnanime pour l’enfant et l’animal sans défense, mais parce qu’elle avait accompli un exploit héroïque qui faisait honneur à l’illustre tribu des Stromminger. C’était la fille qui se tenait sur l’avancée rocheuse, à peine plus large que le pied, et qui regardait rêveusement dans le ravin, au-dessus duquel elle était suspendue ; car souvent, elle était gagnée par un calme étrange malgré son impétuosité, avec mélancolie elle regardait au loin comme si elle voyait quelque chose à laquelle elle aspirait et qu’elle ne pouvait pas atteindre. C’était une image qui était toujours la même, elle aimait la voir dans le gris de l’aube, dans les ors du soleil à midi, au soleil couchant et dans la pâleur de la lune, cela la poursuivait depuis une année, où qu’elle aille, dans la vallée ou dans les montagnes. … « C’est peut-être lui » Une étrange joie l’envahit en pensant qu’elle l’avait vu, bien qu’elle ne pouvait rien distinguer, si ce n’est une silhouette humaine pas plus grande que les marionnettes d’un castelet. Traduction : Daniel Dollé
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Couverture du Wolf’s Illustrirte Rundschau, recueil de récits d’aventures qui relate notamment l’exploit d’Anna Stainer-Knittel.
La Wally historique par Christopher Park
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ée en 1841, dans la vallée de la Lech à l’est du Tyrol, Anna Stainer née Knittel est devenue de son vivant une légende par son courage et son audace, défiant la montagne et ses dangers. Jeune femme indépendante et libre, fille d’un armurier, elle est devenue célèbre pour un exploit qu’elle réalisa à deux reprises en 1863. À une époque où les aigles étaient considérés comme des prédateurs nuisibles des troupeaux de moutons (et appelés, de manière péjorative, Geier, « vautours »), elle enfile la culotte de cuir de son frère et descend le long d’une paroi rocheuse en rappel pour vider un nid d’aigle de ses aiglons, ce qu’aucun homme du village n’avait osé faire depuis que son frère était resté suspendu sept heures au bout de la corde, sans arriver à toucher le nid. L’exploit fut vite relaté dans un récit de voyages par le Bavarois Ludwig von Steub. Douze ans après, en 1875, une romancière populaire allemande, Wilhelmine von Hillern s’en inspira pour façonner un nouveau personnage : Anna devint Walburga, de fille d’armurier elle devint fille de riche paysan, le lieu de l’action passa au sud du Tyrol dans la vallée d’Ötz, riche en légendes et une histoire d’amour tragique se greffa à la vie sentimentale autrement assez placide d’Anna Knittel. Le roman de Wilhelmine von Hillern, Die Geierwally (La Wally aux vautours) sera si populaire qu’il en éclipse presque totalement le personnage d’Anna. ChP
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Alfredo Catalani et l’opéra italien à la fin du XIXème siècle
U
par Benoît Payn
Dure est la tâche du compositeur italien dont la carrière démarre peu après le règne de Verdi, figure paternelle pour tant de jeunes musiciens transalpins, et quelques années avant le début de l’hégémonie de Puccini, principe reale de la Casa Ricordi. Pourtant, les deux dernières décennies de l’Ottocento italien furent animées par une activité musicale bouillonnante et riche en expérimentation, une période qui a vu défiler un grand nombre de jeunes compositeurs débordant d’ambitions et d’idées nouvelles, parmi lesquels l’on retrouve notamment l’auteur de La Wally. Quelques remarques au sujet d’un compositeur injustement négligé.
Accroché au cou d’une jeune femme au regard dédaigneux, Alfredo Catalani apparaît dans la toile de Tranquillo Cremona intitulée L’Edera (Le Lierre, 1878).
ne chose est sûre : Catalani a longtemps lutté pour atteindre un niveau de reconnaissance qui puisse lui apporter un sentiment de véritable accomplissement artistique. On retrouve de nombreuses déclarations dans sa correspondance qui témoignent de cette constante insatisfaction. Les premières œuvres qui le dévoilent au public, comme son premier opéra La Falce, « églogue » orientale sur un livret d’Arrigo Boito, ou Elda, dramma fantastico d’après la Loreley de Heine, captivent l’attention des instances musicales de l’époque, qui voient en Catalani le plus brillant représentant de la nouvelle génération de musiciens. Par la suite, Catalani ne fait pas mieux que ces deux premiers succès de jeunesse puisque ses prochaines créations, sans être des désastres, ne parviennent pas à atteindre un degré de popularité qui lui permettent d’ancrer ses opéras plus fermement au sein du panorama musical de l’époque. Il faut finalement attendre plus d’une quinzaine d’années pour avoir la confirmation du talent qui s’était révélé dès La Falce et Elda, cette prometteuse composition présentée au terme de ses études au Conservatoire de Milan. Dejanice, dramma lirico relatant le conflit amoureux entre deux femmes de la Grèce antique, et Edmea, dont le livret d’Antonio Ghislanzoni s’inspire des Danicheff d’Alexandre Dumas fils, n’ont du point de vue dramatique que peu d’intérêt et ne donnent qu’un faible aperçu de ce dont sera capable Catalani dans La Wally ou
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Loreley, une nouvelle version d’Elda basée sur un livret remanié par Giuseppe Giacosa et Luigi Illica. Ces deux derniers opéras créés quelques années avant la mort prématurée de Catalani lui apportèrent-ils la reconnaissance tant espérée ? Selon Domenico Luigi Pardini, le premier biographe du compositeur, Loreley et La Wally, des opéras capables « d’émouvoir profondément les auditeurs », lui permirent enfin « d’occuper une position de premier ordre »1. Ce que le compositeur semblait rechercher d’un point de vue musical depuis le début de sa carrière, ce qu’il s’efforçait de parfaire en abordant chaque nouvelle composition, tous ces efforts accumulés durant cette longue période de doute et d’attente étaient enfin couronnés de succès. On retrouve une grande partie des nouveautés musicales – dissolution de la structure à numéros clos, traitement étendu d’un matériel essentiellement motivique et élargissement de la palette harmonique – chez la plupart des musiciens actifs à la fin du XIXème siècle et dans le premier quart du siècle suivant. Bien plus qu’un compositeur qui s’inscrit dans l’air du temps, Catalani est une figure de proue de la sphère musicale italienne de la fin de l’Ottocento. La toute-puissance de Ricordi Parmi certains de ses contemporains, les tendances novatrices de l’œuvre de Catalani ont généré de l’incompréhension, voire même de la méfiance. C’est notamment le cas de son deuxième éditeur, Giulio Ricordi, qui, avec Edoardo Sognonzo, dominait alors le monde de l’édition musicale italienne. Avant d’avoir affaire à ce personnage omniprésent dans la vie politique, sociale et culturelle de la cité lombarde, Catalani avait travaillé avec Giovannina Lucca, la veuve de Francesco Lucca, un ancien employé de la Casa Ricordi qui avait fondé sa propre entreprise d’édition. Cette femme qui fit beaucoup pour promouvoir la musique de Wagner en Italie – c’est elle qui 1
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Domenico Luigi Pardini (éd. David Chandler, trad. Valentina Relton), Alfredo Catalani, Composer of Lucca, Durrant Publishing, Norwich 2011, p. 87.
détenait les droits du compositeur allemand dans la Péninsule – s’intéressa à Catalani dès La Falce et fut la commanditaire de ses trois premiers opéras. À la fin des années quatre-vingt, ne possédant pas d’héritier, Giovannina Lucca vend son entreprise à Ricordi et Catalani se retrouve entre les mains de ce personnage connu de tous les Milanais, qui – signe de sa toute-puissance –possédait les droits de presque tout les grands représentants du répertoire italien (Rossini, Donizetti, Bellini et Verdi). On a parfois tendance à oublier qu’à l’époque, l’éditeur était un personnage très influent, autour duquel toutes les activités économiques liées à l’« industrie » lyrique gravitaient. Suite à l’apparition d’une législation régissant les droits d’auteur, long processus qui aboutit en 1882, le fonctionnement du marché musical fut passablement bouleversé et les éditeurs gagnèrent en importance tandis que les compositeurs et les imprésarios se retrouvèrent dans une position de dépendance vis-à-vis de ces nouveaux businessmen de l’opéra.2 Avec autant de pouvoir, les éditeurs jouaient donc un grand rôle dans le développement de la carrière des compositeurs et Catalani n’échappa pas à la règle. Pour preuve, cette déclaration faite au critique musical Giuseppe Depanis dans une lettre datant du 1er janvier 1891 où le compositeur fait référence à La Wally : « Comme je serais heureux si je pouvais représenter cet opéra, sans dépendre d’aucune maison d’édition ! » Pour Loreley, Catalani a du attendre plus d’une année avant que l’opéra soit créé en février 1890, Ricordi ayant souhaité tout d’abord créer Edgar de Puccini. Même si La Wally semblait intéresser davantage Ricordi qui établit un contrat bien avant qu’il eut été question d’une première représentation, le délai avant la création – environ deux 2
Pour une description plus détaillée du fonctionnement du marché de la musique lyrique en Italie au tournant du siècle, voir Alan Mallach, The Autumn of Italian Opera, from Verismo to Modernism, 18901915, Northeastern University Press, Boston 2007, ‘Ricordi Sonzogno, and the Power of the Publishers’, pp. 208-224.
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ans – fut encore une fois excessif et les conditions qui lièrent le compositeur et l’éditeur à l’occasion de ce nouvel opéra furent tout sauf avantageuses pour Catalani : ce dernier ne toucherait ses appointements, divisés en trois parts, qu’après les 20ème, 40ème et 60ème représentations et se retrouvait dans l’obligation de composer un nouvel opéra pour Ricordi. Puccini : l’inévitable comparaison Force est de constater que l’intérêt de Ricordi s’est rapidement tourné vers les œuvres de Puccini : on observe ce phénomène autant à la lumière des lettres de Catalani que dans les faits. Alors que Catalani semblait atteindre la phase de maturité tant espérée avec ses deux derniers opus, Puccini, de quatre ans son cadet, ne produisaient pourtant encore que des œuvres mineures en comparaison de celles de Catalani et des futurs La Bohème, Tosca ou Madama Butterfly. Même si les destinées de ces deux compositeurs sont bien différentes, la comparaison parait toutefois inévitable. Tous deux originaires de Lucques, ils ont suivi une formation musicale quasi identique qui débuta dans leur ville natale, notamment auprès de Fortunato Magi, l’oncle de Puccini, et se poursuivit ensuite au Conservatoire de Milan. Or, jusqu’à Manon Lescaut en 1893, Catalani représentait plutôt un modèle pour Puccini – dans Le Villi, le premier opéra de Puccini, l’analyste ne manquera pas de relever la profonde influence de Catalani, autant au niveau de la forme que de l’harmonie ou de l’écriture mélodique. Ce n’est qu’après le succès du troisième opéra de Puccini qu’on peut réellement parler d’une rivalité. Une rivalité qui aurait certainement marqué en profondeur l’histoire de l’opéra italien si Catalani n’avait succombé à la maladie quelques mois après la création de Manon Lescaut. Quelle destinée pour les œuvres de Catalani ? Après la mort de Catalani, ses œuvres sont logiquement éclipsées par celles des compositeurs que l’on a l’habitude de rassembler sous la bannière du vérisme : Cilea, Mascagni, Giordano et bien évidemment Puccini. Le nom de Catalani ne
disparaitra pas pour autant des affiches des maisons d’opéra italiennes et internationales. Arturo Toscanini dirigera notamment les premières représentations de La Wally au Metropolitan Opera de New York, en 1909. Le grand chef d’orchestre parmesan, qui a nommé ses deux enfants Walter et Wally d’après les noms des protagonistes de Loreley et La Wally, sera le plus ardent défenseur de Catalani, tandis que la plupart des chefs d’orchestre transalpins l’ignoreront plus ou moins volontairement, comme c’est le cas des grands partisans de l’opéra italien de notre époque, Riccardo Muti ou le regretté Claudio Abbado. La Wally est l’œuvre qui est le plus souvent programmée ; elle fit d’ailleurs l’objet en 1932 de la première captation audiovisuelle d’un opéra italien, réalisée par Guido Brignone, l’auteur de Teresa Confalonieri. Après le creux des deux guerres mondiales, les années cinquante correspondront à l’âge d’or pour Catalani : de nombreuses monographies et des enregistrements paraissent, de nouvelles productions sont programmées dans différents théâtres 3 et la planète lyrique tombe sous le charme de Renata Tebaldi qui sera l’une des plus grandes interprètes des rôles catalaniens. Depuis, la cote de Catalani a baissé et l’occasion de découvrir une musique injustement négligée se fait rare, même si l’on voit apparaitre de temps à autre le magnum opus du compositeur de Lucques dans un des théâtres d’Europe ou d’outre-Atlantique. Entre 2012 et 2015, des représentations de La Wally ont d’ailleurs lieu à Saint-Gall, Ostrava (République tchèque), Innsbruck, Dallas et… Genève. BP
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Les dernières représentations de La Wally à La Scala remontent d’ailleurs à décembre 1953. Tatiana Pavlova signait la mise en scène, Carlo Maria Giulini dirigeait l’orchestre et le chœur de La Scala, Renata Tebaldi chantait le rôle-titre tandis que les rôles de Giuseppe Hagenbach et Vincenzo Gellner étaient interprétés par Mario Del Monaco et Gian Giacomo Guelfi.
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Alfredo Catalani Chronologie
Contexte historique et artistique
1854 Naissance le 19 juin au sein d’une famille de musiciens à Lucques. Son père lui enseigne notamment le piano et l’harmonie. Il étudie ensuite à l’Instituto Musicale Pacini de sa ville natale.
1855 Création de Vêpres siciliennes de Verdi à Paris. 1856 Création de I Promessi Sposi de Ponchielli à Crémone. 1857 Création de Simon Boccanegra de Verdi à Venise. Naissance de Ruggiero Leoncavallo le 23 avril. 1858 Naissance de Giovanni Segantini le 15 janvier et de Giacomo Puccini le 22 décembre. 1859 Création de Un ballo in maschera de Verdi à Rome. 1861 Proclamation du Royaume d’Italie. 1862 Création de La Forza del destino de Verdi à SaintPétersbourg. Un critique de La Gazzetta del Popolo emploie pour la première fois le terme de I Macchiaioli (les Tachistes) au sujet d’une exposition à Florence réunissant des artistes qui remirent en question les conventions académiques de la peinture italienne. 1863 Naissance de Pietro Mascagni le 7 décembre. 1866 Naissance de Francesco Cilea le 23 juillet. 1867 Création de Don Carlos de Verdi à Paris. Naissance d’Umberto Giordano le 28 août. 1868 Création de Mefistofele de Boito à Milan. 1869 Publication de Fosca d’Igino Ugo Tarchetti. 1871 Fin de l’unification italienne avec l’annexion de Rome qui devient la capitale du royaume. Création d’Aida de Verdi au Caire.
1871 Il compose ses premières œuvres : Symphonie en Fa majeur et une Romance pour baryton et orchestre. Il assiste à une représentation de Lohengrin à Bologne. 1872 Après la fin de ses études musicales à Lucques où il obtient le 1er prix, Catalani suit des cours de piano, de contrepoint et de composition au Conservatoire de Paris, sans pour autant y être inscrit. Il se familiarise avec la musique française de l’époque (Bizet, Franck, Massenet, etc.). Les premiers symptômes de la tuberculose apparaissent. 1873 De retour en Italie, il poursuit ses études au Conservatoire de Milan, ville dans laquelle il fréquente les salons de la Comtesse Maffei et côtoie notamment le compositeur et écrivain Arrigo Boito. 1874 Fin de ses études à Milan avec La Falce (La Serpe). L’éditrice Giovannina Lucca lui passe commande d’un nouvel opéra. Après sa sœur quelques années auparavant, c’est son frère qui décède de la tuberculose. 1880 Achevé en 1878, son deuxième opéra Elda est créé à Turin et remporte un succès considérable. S’en suit une nouvelle commande. 1883 C’est à La Scala qu’est donné pour la première fois son troisième opéra Dejanice, accueili avec une certaine retenue par le public milanais. 1884 Ses médecins lui conseillent de partir en cure dans les Alpes : Catalani se rend en Engadine où il achève la composition du poème symphonique Ero e Leandro qui soulèvera l’enthousiasme du public et de la critique lors de sa création, l’année suivante à Milan.
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1874 Publication de l’essai Le Tre Arti de Giuseppe Rovani, l’un des écrivains italiens que l’on rattache au mouvement de la Scapigliatura. 1875 Création de Carmen de Bizet à Paris. 1876 Création de La Gioconda de Ponchielli à Milan et de Der Ring des Nibelungen à Bayreuth. 1879 Naissance d’Ottorino Respighi le 9 juillet.
1883 Naissance de Riccardo Zandonai le 28 mai. Création de Lakmé de Delibes à Paris. 1884 Création de Le Villi, premier opéra de Puccini à Milan. 1885 Création de Marion Delorme, dernier opéra de Ponchielli à Milan.
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1886 Segantini s’installe à Oberhalbstein, dans les Grisons. Mort d’Amilcare Ponchielli le 16 janvier.
1887 Création d’Otello de Verdi à Milan. 1888 Création de Le Roi d’Ys de Lalo à Paris. 1889 Création d’Edgar de Puccini à Milan et de Gina, premier opéra de Cilea à Naples. 1890 Création de Cavalleria rusticana, premier opéra de Mascagni à Rome.
1892 Création de Pagliacci, premier opéra de Leoncavallo et Tilda de Cilea à Florence, Mala Vita, premier opéra de Giordano à Milan, et Werther de Massenet à Paris. 1893 Création de Falstaff, dernier opéra de Verdi et de Manon Lescaut de Puccini à Milan, et de Hänsel und Gretel de Humperdinck à Weimar. 1894 Création de Guntram, premier opéra de Richard Strauss. 1896 Création de La Bohème de Puccini à Turin et Andrea Chénier de Giordano à Milan. 1899 Mort de Giovanni Segantini le 28 septembre. Publication de Rime e ritmi de Carducci. 1900 Création de Tosca de Puccini à Rome. 1901 Mort de Giuseppe Verdi le 27 janvier.
1886 Edmea est créé à La Scala. Ce quatrième opéra sera ensuite donné à Turin sous la direction du jeune Arturo Toscanini. Le chef d’orchestre italien sera l’un des amis proches de Catalani et un ardent défenseur de ses œuvres. 1887 Suite au décès d’Amilcare Ponchielli, Catalani reprend son poste de professeur de composition au Conservatoire de Milan. Lorsque la Casa Ricordi reprend la maison d’édition Lucca, Giulio Ricordi ne montre pas beaucoup d’intérêt pour Catalani. 1890 Création à Turin de Loreley, une version remaniée d’Elda. 1891 Catalani achève la composition de La Wally. Il rend visite à Munich à l’auteure de Die Geier-Wally, Wilhelmine von Hillern, pour discuter d’une version allemande de l’œuvre et découvrir le cadre de sa dernière œuvre. 1892 Création de La Wally. Malgré le succès auprès du public et de la critique, Catalani n’est pas entièrement satisfait de la prestation de l’interprète du rôle-titre, Hariclea Darclée. 1893 Catalani travaille à un nouvel opéra dont le livret d’Illica s’inspire de Tolstoi. Alors qu’il est en route pour une nouvelle cure en altitude, de violents accès de toux l’obligent à retourner à Milan où il décèdera le 8 août.
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Une voix de femme dans la montagne Poèmes d’Antonia Pozzi *
* Née en 1913 au sein d’une famille appartenant à l’aristocratie milanaise, Antonia Pozzi accomplit des études littéraires et occupe son temps libre en entreprenant de grandes randonnées dans les Alpes italiennes. Être d’une grande sensibilité, en crise avec le cadre familial patriarcal et religieux, prise par l’angoisse de la création et profondément affectée par la proclamation des lois raciales du régime fasciste de Mussolini, elle se donne la mort en 1938, laissant derrière elle une œuvre poétique raffinée et complexe qui s’inscrit dans le mouvement de libération de la femme au XXème siècle.
Antonia Pozzi en 1937, lors d’une excursion aux alentours de Champoluc, dans le Val d’Aoste.
Notte di festa Sgrana gli occhi, soldato alpino, stringi più forte la tua ragazza: sono venute le signorine a ballare nella tua osteria.
Nuit de fête Ouvre grand les yeux, soldat alpin, serre plus fort ta f ille : elles sont venues les demoiselles danser dans ton auberge.
Che belle rose di carta gialla alle pareti di legno d’abete. Chi suona con le trombette di carnevale? Vino. E frittelle unte. Una stella f ilante verdolina lega i tuoi chiodi alle mie scarpe d’argento. Chi strilla con le trombette di carnevale?
Quelles belles roses en papier jaune sur les murs de bois de sapin. Qui joue de la trompette de carnaval ? Du vin. Et des beignets gras. Une étoile f ilante vert pâle lie tes clous à mes chaussures d’argent. Qui crie dans la trompette de carnaval ?
Oggi sotto al Cristallo è caduta la valanga.
Aujourd’hui sous le Cristallo l’avalanche est descendue.
Non bestemmiare, soldato alpino: batti gli occhi nell’aperta notte.
Ne blasphème pas, soldat alpin : cligne des yeux dans la nuit découverte.
Le signorine ballano ancora. Come sono strane queste mie spalle nude: chi cercava le mascherette di cartapesta? io canto un sonnolento ritornello.
Les demoiselles dansent encore. Comme elles sont étranges ces épaules dénudées qui sont miennes : qui cherchait les loups en papier mâché ? je chante une ritournelle somnolente.
[…]
[…]
IN : PERIFERIE, 6 JANVIER 1936
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UNE VOIX DE FEMME DANS LA MONTAGNE ANTONIA POZZI
Nevai lo fui nel giorno alto che vive oltre gli abeti, io camminai su campi e monti di luce – Traversai laghi morti – ed un segreto canto mi sussurravano le onde prigioniere – passai su bianche rive, chiamando a nome le genziane sopite – Io sognai nella neve di un ‘immensa città di f iori sepolta – io fui sui monti come un irto flore – e guardavo le rocce, gli alti scogli per i mari del vento – e cantavo fra me di una remota estate, che coi suoi amari rododendri m’avvampava nel sangue –
Névés J’étais au plus haut moment du jour au delà des sapins, je marchais dans les champs et les monts de lumière – Je traversais des lacs morts – et les vagues prisonnières me susurraient un chant secret – je passais sur les blanches rives, appelant par leur nom les gentianes endormies – Je rêvais d’une immense ville de fleurs ensevelie dans la neige – j’étais sur les monts comme une fleur hérissée – et je regardais les rocs, les hauts rochers à travers les mers de vent – et je chantonnais un été lointain, qui avec ses amers rhododendrons m’enflammait le sang –
IN : VETTE, 8 SEPTEMBRE 1933
La roccia Trine di betulla nella valle i pensieri – ma ieri quando soli erravamo sulla nuda montagna – il taglio delle rupi più eccelse era il disegno della mia forza – in cielo. E non parlare di rovina tu cuore – f in che uno spigolo nero a strapiombo spacchi l’azzurro e una corda s’annodi all’anima bianca come le ossa del falco che sul torrione più alto egalmente ha voluto morire.
Le rocher Dentelles de bouleau dans la vallée les pensées – mais hier quand nous errions seuls sur la montagne nue – la coupe des rochers plus sublimes était le dessin de ma force – dans le ciel. Et ne parle pas de ruines toi cœur – jusqu’à ce qu’une arête noire en surplomb brise l’azur et une corde se noue à l’âme blanche comme les os du faucon qui sur le plus haut piton a voulu aussi mourir.
IN : …IL TUO SANGUE CHE SOGNA LE PIETRE…, 1ER SEPTEMBRE 1934
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LIBRETTO / LIVRET
L A W A L LY Dramma lirico en quatre actes de Luigi Illica, d’après le roman Die Geier-Wally de Wilhelmine von Hillern sur une musique d’Alfredo Catalani. Représenté pour la première fois à Milan au Teatro alla Scala le 20 janvier 1892.
Personaggi / Personnages Wally (soprano) Stromminger, suo padre (basso) / son père (basse) Afra, locandiera (mezzosoprano) / tenancière de l’auberge (mezzo-soprano) Walter, suonatore di cetra (soprano leggero) / joueur de lyre (soprano léger) Giuseppe Hagenbach, di Sölden (tenore) / de Sölden (ténor) Vincenzo Gellner, dell’Hochstoff (baritono) / de Hochstoff (baryton) Il Pedone di Schnals (basso) / le Messager de Schnals (basse) Cori di Alpigiani, pastori, borghesi, vecchie, contadini, cacciatori, giovinotti, fanciulle di Sölden e dell’Hochstoff Chœur de montagnards, bergers, bourgeois, vieilles femmes, paysans, chasseurs, jeunes gens, jeunes filles de Sölden et de l’Hochstoff
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ATTO PRIMO
ACTE I
Il paesaggio: L’Hochstoff
Décor : Hochstoff
Largo piazzale ingombro da tavole. A sinistra la casa dello Stromminger; a destra l’alpestre paesaggio sparso di case e di pini. Nel fondo le altre case dell’Hochstoff in mezzo alle quali serpeggiando passa la strada; poi, più alto, un ponte che unisce due rupi gigantesche dominanti l’abisso profondo dove scorre l’Ache. A capo del ponte un grande Crocif isso dinanzi al quale pende una lampada. Un sentiero tortuoso, per curve ora dolci, ora aspre, tracciato fra i massi che lo frastagliano, sale alto, ora scomparendo, ora apparendo improvvisamente, e si smarrisce fra le ardite ineguaglianze del paesaggio. Nell’ultimo fondo le altissime vette del Murzoll e del Similaun coperte di neve. È il vespro.
Grande place encombrée de tables. À gauche, la maison de Stromminger ; à droite, maisons et pins épars dans le paysage alpestre. Au fond, les autres maisons de Hochstoff au milieu desquelles serpente la route. Plus haut, un pont relie deux parois rocheuses gigantesques qui dominent l’abîme profond où coule l’Ache. À l’extrémité du pont, un grand crucif ix devant lequel est suspendue une lampe. Un sentier tortueux, en lacets tantôt souples tantôt aigus, se découpant entre les rochers, apparaissant ou disparaissant soudain, monte et se perd dans le paysage escarpé. Tout au fond, les très hautes cimes du Murzoll et du Similaun recouvertes de neige. C’est le soir.
Lo Stromminger festeggia il suo settantesimo anno; beve in mezzo ad alpigiani, cacciatori, pastori e contadini suoi ospiti. Tavole imbandite, sparse pel piazzale. Nel fondo un bersaglio; Vincenzo Gellner lo abbatte in onore dello Stromminger con un ardito colpo di carabina. Nel fondo del piazzale danzano allegramente fanciulle e cacciatori. Gruppi di cuntandine stanno loro intorno. Lo Stromminger all’alzarsi della tela, è seduto; egli è allegro e un po’ alticcio. Si alza il sipario.
Stromminger fête ses soixante-dix ans. Il boit avec ses invités, montagnards, chasseurs, bergers et paysans. Tables dressées, éparpillées sur la place. Au fond, une cible que Vincenzo Gellner abat d’un coup de carabine audacieux en l’honneur de Stromminger. Au fond de la place, des jeunes f illes et des chasseurs dansent joyeusement au milieu de groupes de paysannes. Au lever du rideau, Stromminger est assis : il est joyeux et un peu éméché. Le rideau se lève.
donne
femmes
(nel fondo della scena) Tra la la! tra la la!
(au fond de la scène) Tra la la !
Gellner colpisce il bersaglio.
Gellner frappe la cible.
uomini
hommes
Bravo Gellner! Bravo davver!
Bravo Gellner ! Bravo, vraiment !
stromminger
stromminger
(all’ardito colpo di Vincenzo Gellner si leva dalla poltrona e corre a lui abbracciandolo) Bravo Gellner! Bel colpo inver! (ironico) Mi dicono che a Sölden v’abbia un tale Che si vanta il più destro cacciator...
(suite au coup audacieux de Gellner, se levant de son fauteuil et courant l’embrasser) Bravo Gellner ! Beau coup en vérité ! (ironique) On me dit qu’il y a quelqu’un à Sölden Qui se vante d’être le chasseur le plus adroit...
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femmes
Tra la la!
Tra la la !
stromminger
stromminger
(indica sorridendo il bersaglio atterrato da Gellner) E sdegna altero i facili bersagli!
(indiquant en souriant la cible renversée par Gellner) ... Et qu’il dédaigne fièrement les cibles faciles !
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LA WALLY LIBRETTO / LIVRET
gellner
gellner
(cupo) Sì… l’Hagenbach!
(sombre) Oui... Hagenbach !
stromminger
stromminger
(ridendo più fortemente) È ver! L’Hagenbach! Io ne conobbi il padre… un orgoglioso… (vedendo Gellner abbuisarsi in volto, tronca il suo discorso) Ma al diavol l’Hagenbach e quei di Sölden! (trascina Gellner a bere e beve primo) A te, mio Gellner!
(riant plus fort) C’est vrai ! Hagenbach ! J’ai connu son père… Un orgueilleux… (s’arrêtant de parler à la vue du visage assombri de Gellner) Mais au diable Hagenbach et ceux de Sölden ! (invitant Gellner à boire et buvant le premier) À toi, mon cher Gellner !
uomini
hommes
(bevendo) A te, a te, o Gellner!
(buvant) À toi, ô Gellner !
donne
femmes
(nel fondo della scena) Tra la, tra la.
(au fond de la scène) Tra la, tra la
Continua la danza nel fondo. Walter entra della destra.
La danse continue au fond de la scène. Walter entre par la droite.
stromminger
stromminger
(vedendolo) Che cerchi, piccol Walter?
(le voyant) Que cherches-tu, petit Walter ?
walter
walter
(avanzandosi) La tua Wally…
(s’approchant) Ta Wally…
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stromminger
(crollando le spalle) La mia Wally? Ah, ah, ah! E che può dir ov’ella si nasconda? Se nella valle… oppur per alti greppi… Sovra il ramo d’un pino o in una tana? Che brami tu di lei?
(secouant les épaules) Ma Wally ? Ah, ah, ah ! Et qui peut dire où elle se cache ? Si elle est dans la vallée ou sur les hauts versants… Sur la branche d’un pin ou dans une tanière ? Que lui veux-tu ?
walter
walter
Cantiamo insieme.
Nous chantons ensemble.
stromminger
stromminger
È un bel mestiere per seccar la gente! Alcuni ridono.
Quel beau métier pour assommer les gens ! Quelques-uns rient.
walter
walter
(piccato Eppur, se udiste, una canzon conosco… Una canzon si bella… `
(vexé) Pourtant, si vous écoutiez, je connais une chanson… Une belle chanson…
coro
chœur
(a Walter pressandolo da vicino) Walter, cantala!
(à Walter, le pressant de près) Walter, chante-la !
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walter
walter
(continuando) … Dell’Edelweiss è la canzon! Un jodler mesto, soave, come un bacio
(continuant) C’est la chanson de l’Edelweiss ! Un jodler triste, doux comme un baiser.
coro
chœur
Canta! Canta!
Chante ! Chante !
stromminger
stromminger
Pettegole, tacete! (a Walter con fare seccato) Udiam, codesta maraviglia!
Silence les commères ! (à Walter, avec ennui) Écoutons cette merveille !
Tutti circondano Walter; chi siede, chi si appoggia alle tavole; alcuni a gruppi; altri in disparte soli; Stromminger seduto nella sua poltrona; Gellner a cavalcioni di una panca. Walter leva la cetra e canta.
Tous entourent Walter : qui assis, qui appuyé aux tables, les uns en groupes, d’autres seuls, à l’écart, Stromminger assis dans son fauteuil, Gellner à califourchon sur un banc. Redressant sa lyre, Walter chante.
walter
walter
Un dì, verso il Murzoll, una fanciulla, Per un erto sentier, movea il piè leggero; Lenta ascendendo la montagna brulla! Giù sussurava il vento; Parea lontano pianto Tornava allegro canto E finiva in lamento! Coi raggi intanto l’avvolgeva il sole Ed ella ognor salia la solitaria via. Stavano intorno a lei le nubi sole! Ah! Ah! Ah! Quando fu giunta sovra l’alto monte Presso la neve bianca… La, la, la! la pellegrina stanca… La, la, la!
Un jour, du côté du Murzoll, une jeune fille S’avançait d’un pied léger sur un sentier escarpé, Gravissant lentement la montagne aride ! Le vent murmurait en bas, Tels de lointains pleurs, Revenait en un chant joyeux Et s’achevait en plainte ! Pendant ce temps, le soleil l’enveloppait de ses rayons Et elle continuait de gravir le chemin solitaire. Seuls l’entouraient les nuages ! Ah ! Ah ! Ah ! Quand elle arriva à la cime Près de la neige toute blanche... La, la, la ! Fatiguée, la pèlerine… La, la, la !
gellner
gellner
(fra sè) (Nuova questa canzon, non torna a me! Altra volta il mio cor per lei battè!)
(en lui-même) (Cette chanson nouvelle ne me convainc pas ! Jadis mon cœur battait pour elle !)
walter ... Sciolse le trecce e chinò il bianco fronte.
walter
E disse: «O neve, o figlia candida di Dio, Risplender t’ho veduta Giù da la valle muta, Nè l’aspro m’atterì lungo pendio! E a te ne son venuta; Esser pari a te, bella desio!» Ed ecco intorno a lei livide e strane Figlie apparir, larve sovrumane! Candide goccie la baciar o in fronte… E la valanga scosse il vecchio monte!
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... Dénoua ses tresses et pencha son front pur. Elle dit : « Ô neige, ô candide fille de Dieu, Je t’ai vue resplendir Depuis la vallée muette Et la rude et longue pente ne m’a pas effrayée ! Je suis venue à toi, Je désire être belle comme toi ! » Surgirent autour d’elle d’étranges Filles livides, esprits surnaturels ! Des gouttes immaculées déposèrent des baisers sur son visage et l’avalanche secoua la vieille montagne !
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La, la, la, la! No, non piangete sulla triste sorte Della sua morte… Là, della neve ascosa nel candor, Vive mutata la fanciulla in fior! Ah, ah, ah! Mutata in fior!
La, la, la, la ! Non, ne pleurez pas sur le triste sort De sa mort… Là, cachée dans la blancheur de la neige, Transformée en fleur, vit la jeune fille ! Ah, ah, ah ! Transformée en fleur !
stromminger
stromminger
Non c’è che dir!… È veramente bella!
Il n’y a pas à dire ! Elle est vraiment belle !
coro
chœur
Bella davver!
Belle en effet !
walter
walter
(a Stromminger, ridendo) Ebben… È di Wally!
(à Stromminger, riant) Eh bien… Elle est de Wally !
stromminger
stromminger
(sorpreso) Di mia figlia, un canto così mesto?!
(surpris) De ma fille, une si triste chanson !
walter
walter
(sorridendo trionfante) Eppure è suo!
(dans un sourire de triomphe) C’est bien la sienne !
gellner
gellner
(fra sè) Non m’ingannai!… Dal fondo oltre il piccolo ponte, echeggiano suoni di corni da caccia e si leva lontano un canto di cacciatore. Era il suo canto!… Ohimè, freddo è il tuo cor Come la neve o Wally!
(en lui-même) Je ne me suis pas trompé ! Au fond, au-delà du petit pont, résonnent des sons de cor de chasse et au loin s’élève un chant de chasseurs. C’était sa chanson... Hélas, ton cœur Est froid comme la neige, ô Wally !
coro
chœur
(allegre) S’odi un corno echeggiar. Son cacciator che tornan!
( joyeusement) On entend le son d’un cor. Les chasseurs sont de retour !
stromminger
stromminger
(colla voce rauca dell’avvinazzato, sempre seduto) Ben venga!
(d’une voix rauque due à l’ivresse, toujours assis) Qu’ils viennent !
coro
chœur
Di Sölden sono di certo!
Ils sont sûrement de Sölden !
cacciatori
chasseurs
(internamente, avvicinandosi alla strada dell’Hochstoff ) Sù, cacciator ritorna, sù cacciator! Cade il sol all’orizzonte. Echeggi il corno! Ta ta ta ta!
(tout alentour, s’approchant de la route de Hochstoff ) Allons, reviens, chasseur ! Le soleil se couche à l’horizon. Le cor résonne. Ta ta ta ta !
walter e soprani
walter et sopranos
Allegro è il loro canto!
Leur chant est joyeux !
I cacciatori appaiono a cape del ponte.
Les chasseurs apparaissent à l’extrémité du pont.
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tenori
ténors
Eccoli là!
Les voici !
bassi
basses
Vengono qua!
Ils viennent ici !
walter e soprani
walter et sopranos
Già il ponte varcano!
Ils franchissent le pont !
I cacciatori varcano il ponte, e si avvicinano all’Hochstoff.
Les chasseurs franchissent le pont et s’approchent de Hochstoff.
coro
chœur
È l’Hagenbach!
C’est Hagenbach !
stromminger
stromminger
(si lascia sfuggire un gesto di disprezzo, ma volto il capo e vedendo i cacciatori venirsene all’Hochstoff, brontola con voce chioccia) Colmi i bicchier!
(laissant échapper un geste de mépris, mais tournant la tête et voyant les chasseurs arriver à Hochstoff, dans un grommellement rauque) Remplissons les verres !
coro
chœur
Eccoli! Giungon!
Les voici ! Ils arrivent !
cacciatori
chasseurs
Ritorna, cacciatore, cacciator! ritorna! Il camoscio abbandona già la vallata, il corno suona! Ta ta ta ta! Il tramonto colora l’alpe rosea d’intorno.
Reviens, chasseur ! Le chamois quitte la vallée, Le cor retentit ! Ta ta ta ta ! Le coucher de soleil rosit la cime.
gli altri
les autres
(salutando) Salutate cacciatori, Evviva, evviva, evviva! Evviva, viva cacciator!
(saluant) Salut à vous, chasseurs, Vivat ! Vivat, chasseurs !
Alla testa dei cacciatori procede un giovane ardito. Come un trofeo costui porta, avvoltolata intorno alla canna della carabina, una pelle di orso ancora gocciante sangue. È Giuseppe Hagenbach di Sölden.
Un jeune homme hardi marche à la tête des chasseurs. Il porte, tel un trophée, enroulée autour du manche de sa carabine, une peau d’ours encore ruisselante de sang. C’est Giuseppe Hagenbach de Sölden.
stromminger
stromminger
(levandosi con sforzo e andando loro incontro) Salutate cacciatori!
(se levant avec effort et allant à leur rencontre) Salut à vous, chasseurs !
hagenbach e cacciatori
hagenbach et les chasseurs
A voi salute!
Salut !
stromminger
stromminger
E fu buona la caccia?
La chasse fut-elle bonne ?
cacciatori
chasseurs
(mostrando allo Stromminger la pelle sanguinolente dell’orso) Buona assai… Guardate qua!
(montrant la peau d’ours sanguinolente à Stromminger) Très bonne… Voyez un peu !
stromminger
stromminger
Chi fece il bel colpo?
Qui a fait ce beau coup ?
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cacciatori
chasseurs
Chi, voi chiedete? L’Hagenbach soltanto può tai colpi menar!
Qui, vous le demandez ? Seul Hagenbach est capable de tels coups !
hagenbach
hagenbach
Un solo! Al cuor!
Un seul, au cœur !
Stromminger guarda muto e immusonito il segno del colpo, mentre intorno a lui un mormorio di ammirazione erompe da tutti.
Muet et renfrogné, Stromminger regarde la marque du coup pendant qu’un murmure d’admiration jaillit autour de lui.
coro
chœur
Degli uccisori d’orsi il premio meriti!
Tu mérites le prix des tueurs d’ours !
walter, cacciatori e coro
walter, les chasseurs et le chœur
Evviva l’Hagenbach!
Vive Hagenbach !
hagenbach
hagenbach
(sorride sprezzante, canticchiando un brano di vecchia canzone) Non è l’oro, no, che tenta Ai perigli il cacciator… È la gloria che cimenta Gli ardimenti alti del cor!
(souriant avec mépris en chantonnant un morceau d’une vieille chanson) Non, ce n’est pas l’or qui incite Le chasseur à prendre des risques… C’est la gloire qui met la noble audace De son cœur à l’épreuve !
coro
chœur
Evviva l’Hagenbach!
Vive Hagenbach !
hagenbach
hagenbach
(siede a cavalcioni di una tavola volgendo in parte le spalle senza accorgersene allo Stromminger; e narra:) Su per l’erto sentier Lentamente salia… E me tentava nella lunga via Della caccia il pensier! Quand’ecco un urlo fender L’aer nevoso e, ritto, a me dinante Ecco apparir codesto orso gigante!
(s’asseyant à califourchon sur une table sans voir qu’il tourne un peu le dos à Stromminger, il raconte) Je gravissais lentement Le sentier escarpé... L’idée de la chasse me tentait Le long du chemin ! Soudain un hurlement fendit L’air neigeux et, debout devant moi, Apparut cet ours gigantesque !
walter e coro
walter et le chœur
(interrompendolo) E allor? Spavento! Sul sentier? E allora?
(l’interrompant) Et alors ? Quel effroi ! Sur le sentier ? Et alors ?
hagenbach
hagenbach
M’arresto! Guato! L’abisso a manca ed a destra un fossato! Dunque forza è lottar per la vita Chè già l’orso s’avanza! E me rafforza e incita La suprema speranza! Lascio il fucile, col coltello M’avvinghio all’irto vello! (descrive col gesto e colle parole) Così! In un laccio D’un lungo abbraccio! Colle zanne m’afferra
Je m’arrête ! J’observe ! L’abîme à gauche et un petit torrent à droite ! Je suis donc forcé de me battre pour ma vie Car déjà l’ours s’avance ! Et le suprême espoir Me raffermit et me stimule ! Je laisse mon fusil et m’approche Tout près de la toison hirsute, avec mon couteau ! (racontant et mimant en même temps) Comme ceci ! Lié Dans une longue étreinte ! Il me saisit de ses griffes
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Ed avido le affonda E già il sangue m’inonda… E già quasi m’atterra…
Et les enfonce avidement. Je suis déjà inondé de sang... Je suis déjà presque à terre...
walter e coro
walter et le chœur
O supremo momento! E allor? E allor?
Ô suprême instant ! Et alors ? Et alors ?
stromminger
stromminger
(interrompendo e provocante) Ma si direbbe Che gli orsi fur creati sol per voi!
(l’interrompant avec provocation) Mais on dirait que les ours Ont été créés seulement pour vous !
hagenbach
hagenbach
(volgendosi) Che dir volete?
(se tournant) Que voulez-vous dire ?
stromminger
stromminger
Che v’è un uom che s’ebbe Molte di queste glorie, e men iattanza!
Qu’il y a un homme qui a connu Beaucoup de ces gloires avec moins d’arrogance !
hagenbach
hagenbach
(calmo) E chi è costui?
(calme) Et qui est-ce ?
stromminger
stromminger
(picchiando colla mano sul suo petto) Stromminger!
(frappant son torse de sa main) Stromminger !
hagenbach
hagenbach
(sorride, sorriso che finisce coll’esasperare completamente lo Stromminger che urla) Ah! Ah! Ah! Ah!
(souriant, ce qui achève d’exaspérer Stromminger qui hurle) Ah! Ah! Ah! Ah!
cacciatori
chasseurs
(ridendo) Ah! Ah! Ah! Ah!
(riant) Ah! Ah! Ah! Ah!
stromminger
stromminger
Sebben vecchio alla lotta ed alla caccia Polsi e braccia Ho forti ancor. A voi dica la mia faccia L’ardimento che ho nel cor!
Bien que je sois vieux Pour me battre et chasser, Mes poings et mes bras sont encore forts. Que mon visage vous révèle L’audace de mon cœur !
hagenbach
hagenbach
Ah! Ah! Ah! Ah!
Ah! Ah! Ah! Ah!
stromminger
stromminger
(volgendosi all’Hagenbach e picchiandogli colla mano sulla spalla) Ho un consiglio a darti…
(se tournant vers Hagenbach et le tapant de sa main sur l’épaule) J’ai un conseil à te donner…
hagenbach
hagenbach
E qual?
Et lequel ?
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stromminger
stromminger
Non ridere! Potrei farti arrossir! Se avesser labbra le spalle di tuo padre Potrian dirti di Stromminger qual cosa…
Ne ris pas ! Je pourrais te faire rougir ! Si les épaules de ton père avaient une bouche, Elles pourraient te parler de Stromminger...
hagenbach
hagenbach
(impallidendo) Ah! Voi mentite!
(pâlissant) Ah ! Vous mentez !
stromminger
stromminger
(fuori di sè gli si avventa contro urlando) Dio mi danni! Nessun ha osato mai dirmi così!
(furieux, se précipitant contre lui en hurlant) Que Dieu me damne ! Personne n’a jamais osé me parler ainsi !
hagenbach
hagenbach
(afferra lo Stromminger e lo caccia violentemente sotto di sè a terra urlando alla sua volta) Sarò pel primo!
(saisissant Stromminger et le repoussant violemment à terre en hurlant à son tour) Je serai le premier !
soprani
sopranos
(grido) Ah!
(cri) Ah !
Quelli dell’Hochstoff con Gellner accorrono in difesa dello Stromminger: i cacciatori di Sölden si frappongono in soccorso dell’Hagenbach gridando minacciosi
Ceux de Hochstoff accourent avec Gellner pour défendre Stromminger : les chasseurs de Sölden s’interposent pour protéger Hagenbach en criant de façon menaçante)
cacciatori
chasseurs
Guai a chi lo tocca!
Gare à celui qui le touche !
soprani
sopranos
Ciel! Che avverrà?
Ciel ! Que va-t-il se passer ?
Ad un tratto una strana creatura irrompe violentemente in mezzo a quella folla, urtando gli uni, ricacciando gli altri. È una bizzarra fanciulla, bizzarramente vestita; ha i lunghi capelli disordinati e sciolti e intrecciati di edelweiss; le braccia forti, completamente ignude; gli occhi larghi e profondi pieni di fuoco: è la Wally! Vedere suo padre a terra presso all’Hagenbach, afferrare costui alle spalle e cacciarlo con forza lontano così da farlo barcollare, è un solpo solo.
Soudain, une étrange créature surgit violemment au milieu de la foule, bousculant les uns, repoussant les autres. C’est une jeune f ille bizarre, vêtue bizarrement. Elle a de longs cheveux en désordre, détachés et tressés d’edelweiss, des bras robustes, complètement nus, de grands yeux profonds pleins de feu : c’est Wally ! Voir son père à terre près de Hagenbach, saisir celui-ci par les épaules et le chasser au loin avec force au point de le faire chanceler, tout cela ne fait qu’un.
wally
wally
Chi osò levar sul padre la mano?
Qui a osé lever la main sur mon père ?
hagenbach
hagenbach
(furioso si volge; ma vedutosi di fronte una fanciulla, resto sorpreso dapprima, poi quasi vergognoso balbetta:) Primo ei m’offese!
(se retournant furieux, mais pris de surprise à la vue de la jeune fille et presque honteux, dans un bredouillement) Il m’a offensé en premier !
La Wally ha riconosciuto l’Hagenbach! Una profonda sensazione di dolcezza passa nei suoi sguardi; impallidisce e rimane immobile, muta, sorpresa, gli occhi suoi f issi nel volto di lui.
Wally a reconnu Hagenbach ! Une profonde sensation de douceur traverse son regard, elle pâlit et reste immobile, muette, surprise, les yeux f ixés sur son visage.
stromminger
stromminger
(che si è intanto rialzato, furioso dice all’Hagenbach:) Vanne, accatta brighe!
(s’étant relevé entre-temps, furieux, à Hagenbach) Va-t’en, il cherche des noises !
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(ai cacciatori di Sölden) Non c’è più vin per voi!
(aux chasseurs de Sölden) Il n’y a plus de vin pour vous !
hagenbach
hagenbach
(guardando bieco la Wally) Strana creatura!
(regardant, menaçant, Wally) Étrange créature !
cacciatori
chasseurs
(cercando di condurre via l’Hagenbach) Vientene via…
(tentant d’éloigner Hagenbach) Va-t’en…
stromminger
stromminger
(all’Hagenbach) Tu?… Non temer! T’aspetta ben più d’un orso!
(à Hagenbach) Toi ?... N’aie crainte ! Plus d’un ours t’attend !
hagenbach
hagenbach
Ah! maledetto Vecchio che m’hai costretto A un’atto così vile! Allontanandosi.
Ah ! Maudit Vieillard, qui m’as forcé À si mal agir ! Il s’éloigne.
wally
wally
(con un gesta ferma l’Hagenbach che si volge sorpreso. La voce della Wally non è più minacciosa, ma trema così che si direbbe un singhiozzo) Non dir così! Sei giovin… La balda giovinezza Più a perdonar che all’odio E al maledir è avvezza…
(arrêtant d’un geste Hagenbach qui se retourne, surpris ; la voix de Wally n’est plus menaçante mais tremblante comme un sanglot) Ne parle pas ainsi ! Tu es jeune... La jeunesse hardie a davantage L’habitude de pardonner Que de haïr et maudire...
stromminger
stromminger
(adirato) Che nenia è questa? Taci Wally! La spinge verso casa.
(irrité) Quelle est cette rengaine ? Tais-toi, Wally ! Il la repousse vers la maison.
cacciatori
chasseurs
Andiam! (Trascinano via l’Hagenbach.
Partons ! Ils emmènent Hagenbach.
uomini
hommes
È fuor di sè lo Stromminger!
Stromminger est hors de lui !
cacciatori
chasseurs
Andiam!
Partons !
donne
femmes
Torniamo a casa nostra!
Rentrons chez nous !
E uomini e donne se ne vanno, chi da una parte, chi dall’altra. La Wally immobile sulla porta di casa ha veduto allontanarsi l’Hagenbach seguendolo cogli occhi - scomparso, è rapidamente entrata in casa - Gellner solo è rimasto presso allo Stromminger.
Hommes et femmes s’en vont, qui d’un côté, qui de l’autre. Wally, immobile, à la porte de la maison, suit du regard Hagenbach qui s’éloigne. Une fois qu’il a disparu, elle rentre rapidement chez elle. Seul Gellner est resté près de Strominger.
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stromminger
stromminger
(come se rispondesse ad uno sguardo di Gellner) L’Hagenbach?… L’abborro!
(comme s’il répondait à un regard de Gellner) Hagenbach ? Je le hais !
gellner
gellner
(strisciandogli vicino) Che val l’odio del padre… allor che i figli…
(se glissant près de lui) Que vaut la haine d’un père quand les enfants...
stromminger
stromminger
Che vuoi tu dir?
Que veux-tu dire ?
gellner
gellner
Ma non vedeste?
Mais vous n’avez pas vu ?
stromminger
stromminger
Non comprendo!
Je ne comprends pas !
gellner
gellner
Che vostra figlia è innamorata pazza dell’Hagenbach!
Votre fille est folle de Hagenbach !
stromminger
stromminger
(scosso, livido) Tu scherzi?
(ébranlé, livide) Tu plaisantes ?
gellner
gellner
I detti suoi e il soffocata pianto, l’attestan!
Ses paroles et ses larmes étouffées l’attestent !
stromminger
stromminger
È ver! Che così fosse or mi ricordo!
C’est vrai ! Je m’en souviens à présent !
gellner
gellner
(con impeto) Il sol pensier che vostra figlia Esser possa sposa a lui M’è tal martirio che maggior non v’ha.
(avec fougue) La seule pensée que votre fille Puisse l’épouser M’est une souffrance telle que rien ne peut la dépasser.
stromminger
stromminger
(sghignazzando ironicamente) Ah! Ah! Ah! Ah! Mi fai ridere. Mia figlia? Sposa a lui? Prima ch’ei l’abbia! (ad un tratto interrompendosi, colpito da nuova e subita idea, si avvicina a Gellner, lo fissa in viso e gli dice:) Vedo! Comprendo!… Tu l’ami! (prima che Gellner abbia potuto dire una parola, il vecchio Stromminger grida verso la sua casa, chiamando:) Wally! Wally!…
(dans un ricanement ironique) Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Tu me fais rire. Ma fille ? Sa femme ? Jamais ! (s’interrompant tout à coup, frappé par une idée nouvelle et soudaine, il s’approche de Gellner et fixe son visage en disant) Je vois ! Je comprends ! Tu l’aimes ! (criant en direction de la maison sans attendre la réponse de Gellner, il appelle) Wally !
La Wally appare sulla porte.
Wally apparaît sur le pas de la porte.
Vincenzo Gellner t’ama!… Sei sua sposa! E dentro il mese si faran le nozze. Lentamente si allontana lasciandoli soli.
Vincenzo Gellner t’aime ! Tu es sa promise ! Et dans un mois on célébrera le mariage. Il s’éloigne lentement, les laissant seuls.
wally
wally
(calma a Gellner) Sei tu che domandata hai la mia man?
(calmement à Gellner) C’est toi qui as demandé ma main ?
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gellner
gellner
(cogli occhi a terra) Ei mi lesse nel core il mio desio…
(les yeux à terre) Il a lu mon désir dans mon cœur...
wally
wally
(avvicinandoglisi) Gellner ti prego…
(s’approchant de lui) Gellner, je t’en prie…
gellner
gellner
(immobile) Parla!…
(immobile) Parle !
wally
wally
Tu sei buono e un amico ti credo…
Tu es bon et je pense que tu es un ami…
gellner
gellner
Ebben?…
Eh bien ?
wally
wally
Rinunzia a me!…
Renonce à moi !
gellner
gellner
Perchè?
Pourquoi ?
wally
wally
Perchè non t’amo!
Parce que je ne t’aime pas !
gellner
gellner
T’amo ben io!… E sei dentro al mio core Così che tutto tuo è il mio pensiero! (quasi piangendo) Mi avvolge come un’onda, Un’onda affannosa, Wally, l’amor! Tutto freme d’intorno un’ebbrezza profonda! A questa voce ardente che ci chiama, O Wally, o Wally, rispondi ed ama! E una lunga carezza E un’ebbrezza infinita D’eterna giovinezza Sarà la nostra vita! Wally!
Mais je t’aime, moi ! Et mon cœur Et mes pensées sont pleins de toi ! (en pleurant presque) L’amour m’enveloppe comme une vague, Une vague tourmentée, Wally ! Je suis tout frémissant d’une profonde ivresse ! Cette ardente voix qui nous appelle, Ô Wally, réponds-lui et aime ! Et notre vie sera Une longue caresse Et une ivresse infinie De jeunesse éternelle ! Wally !
wally
wally
(lo guarda negli occhi, fredda, altera, spiccano le parole) Non t’amo, nè t’amerò giammai, comprendi?
(le regardant dans les yeux, froide, hautaine, en détachant les syllabes) Je ne t’aime pas et ne t’aimerai jamais, tu comprends ?
gellner
gellner
(stendendo le braccia a lei e con voce piena di singhiozzi) Vedi, Wally… M’ascolta… Ancor ti prego…
(étendant les bras vers elle, dans une voix pleine de sanglots) Regarde, Wally… Écoute-moi… Je t’en prie à nouveau…
wally
wally
No, non pregar! Non t’odo più!
Non, ne supplie pas ! Je ne t’écoute plus !
gellner
gellner
Ti voglio! Devi esser mia!
Je te veux ! Tu dois être mienne !
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wally
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Non lo sperar! Son libera come la luce e il vento. Le tue minaccie, o Gellner, non mi fanno spavento! Come le rupi d’Oetz è fermo il mio voler!
Ne l’espère pas ! Je suis libre comme la lumière et le vent. Tes menaces, ô Gellner, ne m’effraient pas ! Ma volonté est ferme comme les rochers d’Oetz !
stromminger
stromminger
(rientra dal fondo e si avanza tranquillamente) Ebben, o mie colombe?
(revenant du fond de la scène et s’avançant tranquillement) Eh bien, ô mes colombes ?
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Udite, padre! Non l’amo e non lo voglio!
Écoutez, père ! Je ne l’aime pas et ne le veux pas !
stromminger
stromminger
Tu non lo vuoi?
Tu ne le veux pas ?
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Non voglio!
Non !
stromminger
stromminger
O Wally bada!
Ô Wally, attention !
wally
wally
Sgozzarmi sull’altar, più facil vi sarebbe! Ei non m’avrà giammai! (con fierezza) Immutabile son io!
Il vous serait plus aisé de me sacrifier sur l’autel ! Il ne m’aura jamais ! (avec fierté) Je ne changerai pas !
stromminger
stromminger
(minacciandola) Wally!
(menaçant) Wally !
wally
wally
Giammai!
Jamais !
Passa fra questi tre personaggi un momento di silenzio, lungo, profondo. Il vecchio Stromminger questa volta sa frenarsi. Rivolto alla f iglia, le dice:
Un long et profond silence se fait entre les trois. Cette fois, le vieux Stromminger sait se réfréner. Se tournant vers sa f ille, il lui dit :
stromminger
stromminger
Vedi? Già cade il dì! Pria che rintocchi l’Ave Maria Ti accingi ad obbedir! Oppur… Tu ne andrai! La casa mia si chiuderà per te… (a Gellner) Gellner, vien via!
Tu vois ? C’est la tombée du soir ! Avant qu’on ne joue l’Ave Maria Apprête-toi à obéir ! Ou bien... Tu t’en iras ! Ma maison te sera fermée... (à Gellner) Gellner, viens !
Entrano in casa.
Ils entrent dans la maison.
wally
wally
(rimane un po’ pensierosa, poi si scuote, si guarda intorno) Ebben? Ne andrò lontana, Come va l’eco della pia campana ... Là, fra la neve bianca! Là fra le nubi d’or!
(demeurant un peu pensive, puis se ressaisissant et regardant autour d’elle) Eh bien ? Je m’en irai au loin, Tel l’écho de la cloche pieuse... Là, dans la blanche neige ! Là, dans les nuages d’or !
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Laddove la speranza, la speranza, È rimpianto, è rimpianto, è dolor! O della madre mia casa gioconda, La Wally ne andrà da te, da te lontana assai, E forse a te, e forse a te non farà mai più ritorno, Ne più la rivedrai! Mai più ... mai più ... Ne andrò sola e lontana Come l’eco della pia campana, Là, tra la neve bianca! N’andrò, n’andrò sola e lontana ... E fra le nubi d’or! Ma fermo è il piè! N’andiam che lunga è la via, n’andiam.
Là où l’espoir... Est regret... Et douleur ! Ô joyeuse maison de ma mère, Wally s’en ira loin de toi, très loin, Et ne reviendra peut-être jamais plus Et tu ne la reverras plus ! Jamais plus ! Je m’en irai seule au loin, Tel l’écho de la cloche pieuse... Là, dans la blanche neige ! Je m’en irai seule au loin... Là, dans les nuages d’or ! Mais mon pas est déterminé ! Partons, car le chemin est long.
Dal fondo scendono, avviandosi alla chiesuola dell’Hochstoff, pastori e contadini, vecchi e vecchie. Con loro è Walter. Nell’attraversare il piazzale costoro si imbattono nella Wally.
Des bergers, des paysans, de vieilles gens descendent depuis le fond de la scène et s’approchent de la petite église de Hochstoff. Walter est avec eux. Ils tombent sur Wally en traversant la place.
contadini e contadine
paysans et paysannes
(vedendo la Wally, sola, tutti si fermano sorpresi) Ad ora così tarda e così sola, Wally, dove ten vai?
(s’arrêtant, surpris, en voyant Wally, seule) Si tard et si seule, Où vas-tu Wally ?
wally
wally
Mio padre m’ha cacciata!
Mon père m’a chassée !
walter, contadini e contadine
walter, paysans et paysannes
(maggiormente sorpresi) T’ha cacciata?
(surpris davantage) Il t’a chassée ?
wally
wally
Vuol che sposi Gellner…
Il veut que j’épouse Gellner...
walter, contadini e contadine
walter, paysans et paysannes
Gellner? Ed or dove n’andrai? Dove tu vai?
Gellner ? Et maintenant où iras-tu ? Où vas-tu ?
wally
wally
(fieramente, colla fronte alta, e colla mano ferma, additando) Lassù! Sull’erte vette ne andrò lontana, Come l’eco della pia campana…
(fièrement, la tête haute, indiquant d’une main résolue) Là-haut ! J’irai sur les cimes escarpées tel l’écho de la cloche pieuse...
contadini e contadine
paysans et paysannes
Resta con noi stanotte… Partirai col sole domattina…
Reste avec nous cette nuit... Tu partiras demain matin avec le soleil...
wally
wally
No, vo’ partir col sole che tramonta…
Non, je veux partir avec le coucher du soleil…
walter
walter
Sola non partirai! No! Tuo compagno sarò!…
Tu ne partiras pas seule ! Non ! Je t’accompagnerai !
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wally
wally
(abbracciando Walter) Sì!
(embrassant Walter) Oui !
walter
walter
Farem la strada insieme!…
Nous ferons la route ensemble !
wally
wally
Sì!
Oui !
walter
walter
Insiem farem la via! E canteremo insieme! Addio!
Nous ferons la route ensemble ! Et nous chanterons ensemble ! Adieu !
Le campane suonano ancora l’Ave Maria! È la notte! La Wally e Walter s’allontanano pel sentiero. Pel piazzale pastori e contadini si inginocchiano a pregare! La Wally e Walter scompaiono dietro le case dell’Hochstoff. Si sentono le loro voci intuonare la canzone dell’Edelweiss, perdersi a poco a poco pel silenzio della notte. Sul ponte, la lampada del Cristo è accesa e gitta una tremula luce rossastra intorno a sè.
Les cloches sonnent encore l’Ave maria. C’est la nuit. Wally et Walter s’éloignent par le sentier. Sur la place, bergers et paysans s’agenouillent pour prier. Wally et Walter disparaissent derrière les maisons de Hochstoff. On entend leurs voix entonner la chanson de l’Edelweiss et se perdre peu à peu dans le silence de la nuit. Sur le pont, la lampe du Christ est allumée et jette alentour une lueur rougeâtre vacillante.
coro
chœur
Ave Maria gratia plena, Gratia plena Dominus tecum.
Ave Maria gratia plena, Gratia plena dominus tecum.
I contadini si aggruppano nel fondo della scena, salutando Wally e Walter che si allontanano a poco a poco.
Les paysans se rassemblent au fond de la scène, en saluant Wally et Walter qui s’éloignent peu à peu.
wally e walter
wally et walter
(dall’alto del sentiero) Un dì, verso il Murzoll, Una fanciulla per un erto sentier, Movea il piè leggier…
(du haut du sentier) Un jour, du côté du Murzoll, Une jeune fille S’avançait d’un pied léger...
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ATTO SECONDO
ACTE II
Il paesaggio: la piazza di Sölden
Le décor: place de Sölden
Nel fondo la chiesa alla quale si accede per un’ampia gradinata. Da una parte all’altra, traversalmente corrono striscie di tela colorata che ricoprono la piazza in parte (la parte riservata alle danze pubbliche). L’osteria dell’Aquila è a destra. Le f inestre, la porta, le tavole, le panche, tutto vi è coperto ed ornato di rami frondosi e di f iori. Anche dalle f inestre e dai ballatoi pendono drappi a colori, fronde, ghirlande. È tutto un paese vestito di festa! È il Corpus Domini.
Au fond, l’église où l’on accède par un large escalier. D’un côté à l’autre, en travers, des bandes de toile colorée recouvrent en partie la place (partie réservée au bal public). L’auberge de l’Aquila est à droite. Fenêtres, porte, tables, bancs, tout est recouvert et décoré de rameaux et de fleurs. Tissus colorés, feuillages et guirlandes pendent aussi des fenêtres et des balcons. Tout le village est en habits de fête ! C’est le Corpus Domini.
La piazza è gremita di gente; chi va e chi viene; chi si dà al discorrere; chi saluta e passa; chi ride; chi si trattiene a crocchi. Tutti i variopinti e pittoreschi costumi del Tirolo vivono e si muovono nella piccola piazza.
La place fourmille de monde, qui allant et venant, qui discutant, qui saluant en passant, qui riant, qui formant un cercle. Tous les costumes chatoyants et pittoresques du Tyrol vivent et évoluent sur la petite place.
Ecco là, il Pedone di Schnals già seduto davanti ad una enorme tazza di birra, in mezzo a un crocchio di giovanotti, che beve, ride, discute e qualche volta alla bell’Afra tutta in faccende (la padrone dell’osteria dell’Aquila) mormora parole che eccitano la facile allegria dei suoi ascoltatori! Là, in disparte, c’è anche Gellner, anch’egli vestito a festa, ma triste, sinistro, taciturno. Come egli è cambiato in un anno! (poichè è passato già l’anno dalla sera che all’Hochstoff, fu respinto dalla Wally e costei del padre messa alla porta.)
Le messager de Schnals, assis devant une énorme chope de bière au milieu d’un groupe de jeunes gens boit, rit, discute et parfois murmure, à la belle Afra (la patronne de l’auberge de l’Aquila) très affairée, quelques mots qui excitent la joie facile de ses interlocuteurs ! À l’écart se trouve aussi Gellner, lui aussi en habits de fête mais triste, sinistre, taciturne. Comme il a changé en un an ! (Car un an a passé depuis le soir où il fut repoussé par Wally à Hochstoff et où elle fut mise à la porte par son père.)
alcune fanciulle (attraversando la piazza e sussurrano fra loro)
quelques jeunes filles
altre fanciulle (si succedono gaiamente ridendo)
autres jeunes filles
tutte le fanciulle (additando)
toutes les jeunes filles
Là ve n’è un altro che mi sta a guardar!
(montrant du doigt) Là, il y en a un autre qui me regarde !
Al passare delle fanciulle avanti alla tavola dove siede, beve, sogghigna e fuma il pedone di Schnals.
Au passage des jeunes f illes devant la table où le messager de Schnals est assis, boit, ricane et fume.
tenori (osservando)
ténors
Entro la folla che intorno s’aggira, Nei dì di festa, è bello passeggiar.
Là v’è garzon che per me sospira!
S’io mi dovessi ora ammogliar, Di queste mogli non ne vorrei! Son volubili troppo nell’amar E una fraschetta in casa non torrei!
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(traversant la place et murmurant entre elles) C’est beau de se promener Au milieu de la foule mouvante les jours de fête. (se succédant gaiement en riant) Là, il y a un garçon qui soupire pour moi !
(observant) Si je devais me marier maintenant, Je ne voudrais pas de ces femmes ! Elles sont trop volubiles en amour Et je ne garderais pas une coquette chez moi !
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vecchie (attraversano la piazza e si avviano alla chiesa,
soggurdano brontolando le belle ragazze) Già le campane suonano… E le preghiere echeggiano… Esse Dio non ascoltano… Ma ridono e cinguettano… Ed a mill’altro pensano Che al piacer, le frivole… Ed alle vesti e ai bindoli, Che intorno a lor svolazzano!
vieilles femmes
(traversant la place, s’avançant vers l’église et regardant les belles jeunes filles à la dérobée, en marmonnant) Les cloches sonnent... Et les prières y font écho... Elles n’écoutent pas Dieu... Mais elles rient et papotent... Et les frivoles pensent À mille autres choses, Au plaisir, aux robes et ornements Qui volètent autour d’elles !
borghesi (sorridendo malignamente)
bourgeois
O nonne saggie e venerate, Perchè con tanta furia Alla chiesa ne andate? Tanti anni son passati, Che le colpe di vostra gioventù Lo stesso Iddio non ricorda più!
(souriant malicieusement) Ô sages et vénérées grands-mères, Pourquoi allez-vous à l’église Avec tant d’élan ? Tant d’années ont passé Que Dieu ne se rappelle plus Les fautes de votre jeunesse !
alcune fanciulle
quelques jeunes filles
Là v’è un garzon che per me sospira!
Là, il y a un garçon qui soupire pour moi !
altre fanciulle
autres jeunes filles
Là v’è un altro che mi sta a guardar!
Là, il y en a un autre qui me regarde !
tenori
ténors
S’io mi dovessi ora ammogliar, Di queste moglie, affè! non prenderei!
Si je devais me marier maintenant, Je ne voudrais vraiment pas de ces femmes !
tutti
tous
Suona la squilla mattutina! È il dì di festa!
La cloche du matin sonne ! C’est jour de fête !
Le vecchie frettolose si avviano alla chiesa.
Les vieilles femmes se hâtent d’aller à l’église.
il pedone (fumando in una lunga pipa di porcellana e rivolgendosi ai vicini)
le messager
Or, per la via, ne ho incontrate assai Brigate allegre e giovinette belle!
(fumant une longue pipe de porcelaine et s’adressant à ses voisins) J’ai croisé au passage beaucoup De joyeux groupes et de belles jeunes filles !
tutti
tous
Suona la squilla mattutina! È il dì di festa!
La cloche du matin sonne ! C’est jour de fête !
uomini (alzandosi)
hommes
Giorno è per noi di festa e d’allegria! il pedone (a un tratto si leva, guarda per la piazza e addita Walter che tutto in
fronzoli se ne viene occhieggiando, curioso e un po’ spavaldo, le donne) Vedetelo venir il piccol Walter Tutto vestito a festa.
(se levant) C’est pour nous un jour de fête et de liesse ! le messager
(se levant tout à coup, regardant sur la place et montrant un Walter tout enjolivé qui s’en vient en lorgnant les femmes d’un air curieux et un peu effronté) Regardez le petit Walter En habits de fête.
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uomini (beffardi)
hommes
vecchie e fanciulle (scontrandosi con Walter mentre s’avviano alla chiesa)
vieilles femmes et jeunes filles
il pedone (ironico a Walter)
le messager
walter (stizzito al Pedone)
walter
Ognun fa quel che gli piace! A voi il ber? A me le belle donne e amar!
(en colère au messager) Chacun fait ce qui lui plaît ! À vous la boisson ! À moi les belles femmes et l’amour !
il pedone
le messager
ah! ah! Or or la tua padrona m’ho incontrata Che alla festa ne vien…
Ah ! ah ! Je viens de rencontrer ta patronne Qui vient à la fête...
walter (punto)
walter
il pedone (sogghignando)
le messager
walter (furente)
walter
La Wally è sol mia amica! S’allontana.
(furieux) Wally est seulement mon amie ! Il s’éloigne.
Intanto Hagenbach si è seduto ad una tavola avanti all’osteria dell’Aquila. Afra accorre sorridente, felice. Tutto si fanno intorno all’Hagenbach; chi gli stringe la mano, chi lo saluta, chi beve con lui.
Pendant ce temps, Hagenbach s’est assis à une table devant l’auberge de l’Aquila. Afra accourt en souriant, heureuse. Tous se placent autour de Hagenbach, lui serrant la main, le saluant, buvant avec lui.
giovanotti (continuando il discorso col Pedone)
jeunes gens
Avrem la Wally?
(continuant de parler avec le messager) Il y aura Wally ?
il pedone
le messager
Sì; (con mistero) Ora che al diavol N’è andato il vecchio Stromminger, Essa corre le feste e si diverte!
Oui. (mystérieux) Maintenant que le vieux Stromminger a disparu, elle court les fêtes et s’amuse !
gellner (lanciando un’occhiata sinistra all’Hagenbach)
gellner
Oh! Il piccol seduttor!
Oh! Il bel corsetto!
O che già fate l’occhietto moribondo a maritate?
Non ho padrone!
Eh, via! Vo’ dir, colei che così ricche vesti ti diè!
(La sciagurata! qui ne vien per lui!) Gli sfugge un gesto di minaccia, poi a un tratto si leva e si perde nella folla.
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(moqueurs) Oh ! Le petit séducteur ! (heurtant Walter tout en allant à l’église) Oh ! Le beau plastron ! (ironique à Walter) Vous faites donc déjà les yeux doux aux femmes mariées ?
(piqué) Je n’ai pas de patron ! (ricanant) Allons bon ! Je veux dire celle qui t’a donné de riches vêtements!
( jetant un coup d’œil à Hagenbach) (La misérable ! Elle vient pour lui !) Un geste de menace lui échappe puis soudain il se lève et se perd dans la foule.
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il pedone (continua, aizzando i giovanotti)
le messager
hagenbach (con disprezzo)
hagenbach
alcuni giovanotti (scimiotteggiando Hagenbach)
quelques jeunes gens
No! Una moglie così non la vorrei!
(singeant Hagenbach) Non ! Je ne voudrais pas d’une telle femme !
altri giovanotti
autres jeunes gens
No! Una moglie così non la vorrei!
Non ! Je ne voudrais pas d’une telle femme !
il pedone (malizioso, rimbeccandoli)
le messager
L’ho udita dire e ridir Che nessun uomo un bacio sapria torle…
(malicieux, les contredisant) Je l’ai entendue dire et redire Qu’aucun homme ne pourra lui voler un baiser...
giovanotti
jeunes gens
Oh! l’orgogliosa!
Oh ! Quelle orgueilleuse !
hagenbach (con fatuità)
hagenbach
Vuo’ rivederla e vuo’ con lei danzar!
(fat) Tu veux la revoir et danser avec elle !
Intanto le vecchie e le fanciulle sono entrate in chiesa. Gli uomini, tornati a sedersi alle tavole dell’osteria, bevono e giuocano.
Pendant ce temps, les vieilles femmes et les jeunes f illes sont entrées dans l’église. Les hommes, revenus s’asseoir aux tables de l’auberge, boivent et jouent.
afra (facendosi vicina all’Hagenbach con voce carezzevole)
afra
il pedone (facendo della filosofia)
le messager
walter (che è ritornato, udendo parlare della Wally,
walter
Avanti giovanotti! La mano della Wally è una cuccagna!
No! Una moglie così non la vorrei! Colei non per l’amor per l’odio è fata!
No! Coll’amor tu non dèi scherzar. Chè invan resiste al suo voler il cor! E il pianto a ogni pupilla ei sa strappar. No, tu non dèi scherzar coll’amor!
Ai giovanotti piace lo scherzar!
(continuant, excitant les jeunes gens) Allez, jeunes gens ! La main de Wally est une aubaine ! (avec mépris) Non ! Je ne voudrais pas d’une telle femme ! Elle n’est pas faite pour l’amour, mais pour la haine !
(s’approchant de Hagenbach, d’une voix caressante) Non ! Tu ne dois pas plaisanter avec l’amour. Car le cœur résiste vainement à sa volonté ! Et il sait arracher des larmes à tous les yeux. Non ! Tu ne dois pas plaisanter avec l’amour. (philosophant) Les jeunes gens aiment plaisanter !
esclama in atto di sfida:) Nessuna saprà la Wally far piegar.
(de retour, s’exclamant avec défi en entendant parler de Wally) Personne ne saura faire plier Wally.
afra
afra
No! Coll’amor, no, tu non dèi scherzar.
Non ! Tu ne dois pas plaisanter avec l’amour.
il pedone
le messager
Badate, ohimè! che assai scaltro è amor!
Prends garde, hélas ! Car l’amour est très rusé !
hagenbach
hagenbach
Ah! Rider mi fate!
Ah ! Vous me faites rire !
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walter
walter
Essa ha vaghezza solo di scherzar!
Vous n’aimez que plaisanter !
afra
Afra
No! Coll’amor tu non dêi scherzar!
Non ! Tu ne dois pas plaisanter avec l’amour.
hagenbach
hagenbach
Io tremar? Io tremar? È troppo fermo il cor.
Moi, trembler ? Mon cœur est trop assuré.
il pedone
le messager
ai giovanotti piace lo scherzar!
Les jeunes gens aiment plaisanter !
hagenbach
hagenbach
È troppo fermo entro il mio petto il cor!
Mon cœur est trop déterminé.
walter
walter
Ah! Ah! Ah!
Ah ! Ah ! Ah !
afra
afra
No, no, no.
Non, non.
il pedone
le messager
Ah! Ah! Ah!
Ah ! Ah ! Ah !
walter
walter
Essa ha vaghezza solo di scherzar Ma alle malie d’amor chiuso è il suo cuore! Nessun saprà la Wally far piegar. No! Coll’amor non dèi scherzar! Ah! Ah! Ah! Ah! Essa ha vaghezza solo di celiar!
Vous n’aimez que plaisanter ! Mais son cœur Est fermé aux envoûtements de l’amour ! Personne ne saura faire plier Wally. Non ! Tu ne dois pas plaisanter avec l’amour. Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Vous n’aimez que plaisanter !
afra
afra
No! Coll’amor non dèi scherzare,...
Non ! Tu ne dois pas plaisanter avec l’amour...
hagenbach
hagenbach
Colle orgogliose piacemi scherzar Ma il core ho chiuso alle malie d’amor! Ah! Rider mi fate! Io tremar? È troppo fermo entro al mio petto il cor!
J’aime plaisanter avec les orgueilleuses. Mais mon cœur est fermé aux envoûtements De l’amour ! Ah ! Vous me faites rire ! Moi, trembler ? Mon cœur est trop assuré !
il pedone
le messager
Se alle donna la testa fa girar, L’uomo s’inebria di furore! Badate, ohimè! che scaltro è amor!
L’homme qui fait tourner la tête aux femmes, s’enivre de fureur ! Prenez garde, hélas ! Car l’amour est rusé !
giovanotti
jeunes gens
Ah! Ah! Ah! Ah!
Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
hagenbach
hagenbach
Ah! Ah! Rider mi fate!
Ah ! Ah ! Vous me faites rire !
walter, afra e il pedone
walter, afra et le messager
No! Coll’amor tu non dèi scherzar, Che invan resiste al suo voler il cor! E il pianto, a ogni pupilla sa strappar.
Non ! Tu ne dois pas plaisanter avec l’amour. Car le cœur résiste vainement à sa volonté ! Et il sait arracher des larmes à tous les yeux.
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No, tu non dèi scherzar coll’amor! (ridendo) Ah! Ah! Ah!
Non ! Tu ne dois pas plaisanter avec l’amour. (riant) Ah ! Ah ! Ah !
hagenbach
hagenbach
Io tremar? io tremar! (ridendo) Ah! Ah! Ah!
Moi, trembler ? (riant) Ah ! Ah ! Ah !
walter, afra e il pedone (vedendo giungere la Wally)
walter, afra et le messager
Eccola qua!
(voyant venir Wally) La voici !
Infatti è la Wally! A questo grido di sorpresa ne segue un altro di ammirazione.
C’est Wally, en effet ! Ce cri de surprise est suivi d’un autre, d’admiration.
giovanotti (mormorando)
jeunes gens
afra (all’Hagenbach che studiatamente non si volge a guardare)
afra
E che arie da regina… E che bel vezzo di perle al collo!
(à Hagenbach qui fait exprès de ne pas se tourner pour regarder) Quelle allure de reine… Quel beau collier de perles !
La Wally è superbamente bella e superbamente vestita di una ricca veste di velluto, ed ha uno splendido vezzo di perle al collo. Alcune amiche l’accompagnano.
Wally est belle, superbement vêtue d’une riche robe de velours et portant à son cou un splendide collier de perles. Quelques amies l’accompagnent.
walter (movendo incontro a Wally)
walter
wally (a Walter)
wally
giovanotti (alzandosi)
jeunes gens
Benvenuta, Wally, se per danzar tu vieni…
(se levant) Bienvenue, Wally, si tu viens pour danser…
alcuni
quelques jeunes gens
Dì! Danzerai con me?
Dis-moi ! Tu danseras avec moi ?
altri
autres jeunes gens
Poi con me pur?
Et avec moi aussi ?
wally (interrompendoli)
wally
La bella creatura!
Alfin sei giunta!
Sei tu, mio Walter?
E perchè no? Ad un suo cenno, Afra si toglie dall’Hagenbach e rientra portando una tazza alla Wally, poi ritorna presso a Giuseppe. La Wally la segue coll’occhio, si avvede della presenza dell’Hagenbach e depone senza bere la tazza. Io danzerò con chi vorrà il capriccio Pel piacer di danzar!
(murmurant) Quelle belle créature !
(allant à sa rencontre) Tu es enfin arrivée ! (à Walter) C’est toi, mon cher Walter ?
(les interrompant) Et pourquoi pas ? À son geste, Afra laisse Hagenbach et rentre en apportant une chope à Wally puis revient près de Giuseppe. Wally la suit de l’œil, s’aperçoit de la présence de Hagenbach et pose la chope sans la boire. Je danserai selon mon envie Pour le plaisir de danser !
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il pedone (intervenendo)
le messager
wally (provocante)
wally
Lo so che le fanciulle vostre Nascondon la voglia che han di baci Nell’uso di tal danza! Io, no!… E po…
(avec provocation) Je sais que vos jeunes filles Dissimulent leur envie de baisers Durant cette danse ! Moi, non ! Et puis...
il pedone
le messager
E poi?
Et puis ?
wally
wally
Non facil cosa saria forse Strapparmi un solo bacio!
Ce ne serait pas chose aisée De me voler un seul baiser !
il pedone (insistente)
le messager
E se ciò fosse?
(insistant) Et si cela arrivait ?
wally
wally
Finor non m’han baciata Che i rai del sol e il vento, La rugiada imperlata, Le stelle in firmamento; M’ebbi il bacio del fiore; M’ebbi il bacio del prato; Della neve il candor Il bacio suo m’ha dato; Mi dier baci coll’ali augelli del Signore… Solo baci immortali la Wally ebbe finor. Accesa nel volto e negli occhi, rimane come assorta; poi, a un tratto, la sua fronte candida si abbuia. Il suo sguardo corre ad Afra e Giuseppe! Parlano… non si curano di lei. Un lampo vibra nella sua pupilla, ed è quasi in atto di sf ida che ai giovanotti lancia queste parole così piene di disprezzo. Così prezioso don qual uomo mai potria rubarsi?
Seuls les rayons du soleil, le vent, La rosée perlée et les étoiles au firmament M’ont donné des baisers jusqu’à présent. J’ai reçu le baiser de la fleur, Celui de la prairie. La blanche neige m’a donné un baiser. Les oiseaux du Seigneur m’ont donné Des baisers de leurs ailes... Wally n’a reçu que des baisers immortels Jusqu’à présent. Les yeux et le visage enflammés, elle reste plongée dans ses pensées puis, soudain, son front pur s’assombrit. Son regard vole d’Afra à Giuseppe. Ils parlent… Ils ne se soucient pas d’elle. Un éclair passe dans ses yeux et, presque par déf i, elle lance ces mots pleins de mépris aux jeunes gens. Quel homme pourrait donc dérober un si précieux don?
il pedone
le messager
E se alcuno il potesse?
Et si quelqu’un le pouvait ?
wally
wally
Quell’uom?… Quell’uom? Sarebbe mio!
Quel homme ? Il serait mien !
Prende il braccio di Walter e si allontana. Passando vicino all’Hagenbach, lo guarda prima con civitteria, poi con uno sguardo profondo così che egli è scosso.
Elle prend le bras de Walter et s’éloigne. Passant près de Hagenbach, elle le regarde d’abord avec coquetterie puis avec un regard si profond qu’il en est ébranlé.
il pedone (con ironia)
le messager
Anche la danza del bacio?
Su! Giovanotti! Il bacio di Wally val la cuccagna!
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(intervenant) La danse du baiser aussi ?
(avec ironie) Allons ! Jeunes gens ! Le baiser de Wally est une aubaine !
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giovanotti (Dalle porte aperte della chiesa si ode la lenta armonia dell’organo)
jeunes gens
È l’ora della messa! In chiesa andiam… andiam… Poscia alla danza e rivedrem!
(Des portes ouvertes de l’église, on entend la lente musique de l’orgue) C’est l’heure de la messe ! Allons à l’église... Puis nous nous reverrons à la danse !
I giovanotti s’avviano tutti lentamente alla chiesa. Afra rientra nell’osteria.
Les jeunes gens se dirigent lentement vers l’église. Afra rentre dans l’auberge.
hagenbach (alzandosi tutto turbato, e avviandosi egli pure in chiesa, fra sè)
hagenbach
Ancora quel suo sguardo!
(se levant tout troublé et se dirigeant lui aussi vers l’église, en lui-même) Encore ce regard !
Walter e la Wally che si è attardata colle sue amiche per acconciarsi il velo, stanno pure per entrarvi, quando da una viuzza di destra sbuca fuori Gellner il quale impedisce loro il passo. Wally si ferma, fa segno a Walter di voler rimaner sola.
Walter et Wally, qui s’est attardée avec ses amies pour f ixer son voile, sont sur le point d’entrer aussi quand Gellner débouche d’une ruelle sur la droite et les empêche d’avancer. Wally s’arrête, fait signe à Walter qu’elle veut rester seule.
donne (internamente dalla chiesa)
femmes
wally (freddamente rivolgendosi Gellner)
wally
Sei tu?!
(froidement, s’adressant à Gellner) C’est toi ?
gellner
gellner
Son io…
C’est moi…
wally
wally
Da che son la padrona Tu sol, dei miei, non sei venuto a me…
Depuis que je suis la patronne, Tu es le seul à ne pas être venu à moi...
gellner
gellner
Io non l’osai…
Je n’ai pas osé...
wally
wally
Non t’ho dimenticata! Un dì tu fosti sordo ai preghi miei E fui per te cacciata… Orben, oggi io ti caccio! Però… Ingrata esser non vuo’… Gli stende una borsa di denaro. Prendi!… È denaro! E vanne!
Je ne t’ai pas oublié ! Un jour, tu fus sourd à mes prières Et je fus chassée à cause de toi... Eh bien donc, je te chasse aujourd’hui ! Mais... Je ne veux pas être ingrate.... Elle lui tend une bourse Prends ! Voici de l’argent ! Et va-t’en !
gellner
gellner
Nulla voglio da te… (con un gesto allontana la borsa che Wally gli porge, e poi risoluto) Io t’amo ancora e più di prima io t’amo! Deh!… Mi guarda com’io per te mi struggo…
Je ne veux rien de toi... (repoussant d’un geste la bourse que lui tend Wally, puis résolu) Je t’aime plus encore qu’avant ! De grâce ! Regarde comme je me consume pour toi...
wally (ridendo)
wally
Santa Maria ora pro nobis.
Ah! Ah! Ah!
(à l’intérieur de l’église) Santa Maria ora pro nobis.
(riant) Ah ! Ah ! Ah !
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gellner
gellner
In desiderii…
... De désir…
wally
wally
Ah! Ah! Ah! (torturandolo femminilmente) Cantava un dì mia nonna questa strana canzon: “Fatto il mondo è così: Non v’ha più fiera voluttà d’amor Che odiare l’uom che v’ha donato il cor. Piangi, garzon? E tu bel Cavalier, Ah! Ah! Ah! perchè si triste e cupo è il tuo pensier? beffardamente) Nerina si rifiuta alla tua brama Ti deride, se soffri, la tua Dama? Ah! Ah! Ah! Fatto il mondo è così: Amor al riso sempre il pianto unì!”
Ah ! ah ! Ah ! (le tourmentant avec féminité) Jadis ma grand-mère chantait cette étrange chanson : « Le monde est ainsi fait : Il n’est pas de volupté amoureuse plus cruelle Que de haïr l’homme qui vous a donné son cœur. Tu pleures, mon garçon ? Et toi, beau chevalier... Ah ! Ah ! Ah ! Pourquoi sembles-tu si triste et si sombre ? (moqueuse) Nerina se dérobe à ton désir ? Ta dame se moque de toi lorsque tu souffres ? Ah ! Ah ! Ah ! Le monde est ainsi fait : l’amour a toujours uni les larmes au rire ! »
gellner
gellner
(cogli occhi pieni di lacrime e la voce piena di preghiere) Non rider!
(les yeux emplis de larmes et la voix suppliante) Ne ris pas !
wally
wally
(ride provocandolo) Oggi sono allegra assai!
(riant en le provoquant) Je suis très joyeuse aujourd’hui !
gellner
gellner
(fissandola in viso) Non è ver!
(la fixant) Ce n’est pas vrai !
wally
wally
(tornando seria e turbata) Che ne sai tu?
(redevenant sérieuse, et troublée) Qu’en sais-tu ?
gellner
gellner
Rispondi… Perchè, così selvaggia un dì, Ti adorni ora di perle E per le fiere corri! Dietro all’amor tu corri…
Réponds… Pourquoi, naguère si farouche, Mets-tu des perles Et cours-tu à la foire ? Tu cours derrière l’amour...
wally
wally
(interrompendolo impetuosa) Non è ver!
(l’interrompant, impétueuse) Ce n’est pas vrai !
gellner
gellner
(implacabile, investendola) Menti!! Il tuo cor per me non ha secreti… (Le si avvicina, ed abbassando la voce sussurra:) Sai tu perchè ti ottenni da tuo padre? Perchè gli dissi che Giuseppe amavi!
(implacable, la poussant) Tu mens ! Ton cœur n’a pas de secret pour moi... (s’approchant d’elle et baissant la voix en murmurant) Sais-tu pourquoi ton père t’a donnée à moi ? Parce que je lui ai dit que tu aimais Giuseppe !
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wally
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con impeto selvaggio e feroce, come una imprecazione) Ed è per me un’ebbrezza il tormentarti!
(avec une fougue sauvage et féroce, comme une imprécation) Et te tourmenter me grise !
gellner
gellner
Mi fai pietà! la sua voce è grave eppur dolce) Se tu, Wally, sapessi dimenticare! Ah… Viver felici! interrompe il discorso, e con immenso slancio) Schiavo de’ tuoi begli occhi Ai piedi ti starei E, pregando a ginocchi, Come s’adora in ciel, t’adorerei! (si inginocchia baciandole la veste, poscia, con immenso trasporto) E una lunga carezza, E un’ebbrezza infinita Eterna giovinezza Sarà la nostra vita! Wally! Wally!
Tu me fais pitié ! (sa voix se faisant grave, et pourtant douce) Wally, si tu savais oublier ! Ah... Vivre heureux ! (s’interrompant et avec emportement) Esclave de tes beaux yeux, Je me tiendrais à tes pieds Et priant à genoux Comme on adore au ciel, je t’adorerais ! (s’agenouillant en lui baisant la robe, puis avec une intense passion) Et notre vie Sera une longue caresse, Une ivresse infinie, La jeunesse éternelle ! Wally ! Wally !
wally
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Sù via… Ti leva!… A che pregar?… Non t’amo. È ver. (dopo un momento di silenzio e di riflessione) Giuseppe io amo…
Allez... Relève-toi ! À quoi bon me supplier ! Je ne t’aime pas. C’est vrai. (après un instant de silence et de réflexion) J’aime Giuseppe...
gellner
gellner
(levandosi con impeto; fuori di sè) Ah! maledetta! Ma non l’avrai! Che già vicino è il dì della sue nozze!
(se levant avec emportement, hors de lui) Ah, maudite ! Mais tu ne l’auras pas ! Car le jour de son mariage approche !
Ride quasi in uno spasimo di ferocia.
Il rit avec une sorte de férocité.
wally
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Ah, no! Gellner, tu menti! Per torturarmi menti…
Ah, non ! Gellner, tu mens ! Tu mens pour me tourmenter…
gellner
gellner
Alla bell’Afra chiedilo dunque.
Demande-le donc à la belle Afra.
Wally, colpita, impallidisce, le forze a un tratto le mancano e si appoggia barcollando ad una tavola.
Bouleversée, Wally pâlit, ses forces lui manquent et elle s’appuie à une table en chancelant.
Ed or?… Perchè non ridi?…
Et maintenant ? Pourquoi ne ris-tu plus ?
wally
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(angosciata, ripensando) Eran poc’anzi là! Stretti a colloquio sorridevan fra loro, E le lor teste si toccavan così… Che (Vergin santa) si saria detto Un singhiozzo le strozza la voce. Che scambiasser baci!…
(angoissée, dans ses pensées) Ils étaient là tout à l’heure. Ils se parlaient en souriant Et leurs têtes se touchaient de telle sorte que... L’on aurait dit, sainte Vierge… Un sanglot lui coupe la voix. … Qu’ils échangeaient des baisers.
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gellner
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(ironicamente) Cantava un dì mia nonna questa strana canzon:…
(ironiquement) Jadis ma grand-mère chantait cette étrange chanson :
wally
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Taci…
Tais-toi…
gellner
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“Fatto è il mondo così… (beffardamente) Nerina si rifiuta alla tua brama?…
« Le monde est ainsi fait… (avec moquerie) Nerina se dérobe à ton désir ? »
wally
wally
(minacciando) Ma ancor sue moglie Afra non è…
(menaçante) Mais Afra n’est pas encore sa femme…
gellner
gellner
Ti deride, se soffri, la tua Dama? Ah! Ah! Ah! Fatto il mondo è così!”
“Ta dame se moque de toi lorsque tu souffres ? Ah ! Ah ! Ah ! Le monde est ainsi fait !”
wally
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(con forza) Io l’amo, io l’amo! E nessun può legger nel destin.
(avec force) Je l’aime ! Je l’aime ! Et personne ne peut lire le destin.
È fuori di sè: acciecata, pazza, batte sulla tavola dove sta ancora la tazza che Afra le aveva portata. Afra accorre. La Wally è così agitata che non si avvede che già dalla chiesa esce la gente e che la piazza ritorna piena di voce e di moto.
Elle est hors d’elle : aveuglée, folle, elle tape sur la table où se trouve encore la chope qu’Afra lui avait apportée. Afra accourt. Wally est si agitée qu’elle ne s’aperçoit pas que les gens sortent déjà de l’église et que la place redevient bruyante et animée.
afra
afra
Che brami, Wally?
Que désires-tu, Wally ?
wally
wally (saisissant la chope, en la jetant violemment par terre au point
(afferrando la tazza la getta violentemente contro terra così imbrattarle la vesta e grida:) Invero che tal broda soli I tuoi ganzi posson trangugiar!
de salir sa robe et criant) En vérité, il n’y a que tes galants Qui peuvent avaler un tel brouet !
afra
afra
(prorompe in lagrime Ahimè! Ahimè!
(éclatant en larmes) Hélas ! Hélas !
walter e coro
walter et chœur
(circondando Afra e Wally) Che avvenne, Wally?
(entourant Wally et Afra) Que se passe-t-il, Wally ?
wally
wally
Nulla! (ad Afra) Ed or perchè tu piangi? Non temer: come s’asciughin gli occhi Alle fantesche io so! (leva dalla borsa una moneta, e la lascia cadere ai piedi di Afra, dicendole:) Toh!… Ridi!
Rien ! (à Afra) Et toi, pourquoi pleures-tu à présent ? N’aie pas peur : je sais comment Sécher les yeux des coquettes ! (tirant une pièce de sa bourse et la laissant tomber aux pieds d’Afra en lui disant) Tiens ! Ris donc !
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hagenbach
hagenbach
Che ha veduto, non visto, questa scena, si avanza lentamente, si avvicina ad Afra, si abbassa e raccoglie la moneta d’oro e la getta ai suonatori girovaghi. È la ricca padrona dell’Hochstoff che vi paga… Or sù! Un ländler dei più gai!
Ayant vu la scène sans être vu, il s’avance lentement, s’approche d’Afra, se baisse, ramasse la pièce d’or et la jette aux musiciens ambulants. C’est la riche patronne de Hochstoff qui vous paie... Allez ! Un Ländler très gai !
coro
chœur
Evviva! evviva!
Vivat ! Vivat !
wally
wally
(fra sè) (Povera me… Vincenzo ha detto il vero!)
(en elle-même) (Pauvre de moi… Vincenzo a dit la vérité !)
hagenbach
hagenbach
(ad Afra consolandola) Non pianger, Afra… Ti vendicherò!
(à Afra, en la consolant) Ne pleure pas, Afra… Je te vengerai !
coro
chœur
(all’Hagenbach) Vieni a danzar…
(à Hagenbach) Viens danser…
hagenbach
hagenbach
(ai giovanotti) Sì… Danziam… Ma pria vò fare una scommessa…
(aux jeunes gens) Oui… Dansons… Mais avant je veux faire un pari…
coro
chœur
E qual? Sentiam!
Lequel ? Écoutons !
hagenbach
hagenbach
Dieci fiorini d’oro Che alla Wally un bacio strapperò!
Dix florins d’or Pour un baiser volé à Wally !
coro
chœur
(ridendo) Scommessa strana!
(riant) Étrange pari !
hagenbach
hagenbach
Ebben?
Eh bien ?
coro
chœur
Sia pur! Teniamo!
Soit ! Parions !
La piazza, in un batter d’occhi, si è mutata quasi in una immensa sala da ballo. Le tavole riunite servono da palco pei suonatori. Sulle panche, disposte a collana, seggono i vecchi, le vecchie, i borghesi. Le fanciulle prendono il braccio del giovanotto che le invita. L’Hagenbach, levatosi il cappello, ne toglie la penna d’aquila e ve la rimette, ma al rovescio, il che signif ica nei costumi di Sölden che qualunque giuramento, qualunque promessa, qualunque parola, se la penna è al rovescio non ha valore. Nessuno se n’è accorto, eccettuato Gellner che, confuso nella folla, presso al palco dei suonatori, non ha mai staccato lo sguardo dall’Hagenbach.
En un clin d’œil, la place s’est quasiment transformée en une immense salle de bal. Les tables réunies servent d’estrade aux musiciens. Sur les bancs, disposés en arc de cercle, sont assis les vieilles gens et les bourgeois. Les jeunes f illes prennent le bras des jeunes gens qui les invitent. Ayant ôté son chapeau, Hagenbach en retire la plume d’aigle et la remet à l’envers, ce qui, selon la coutume de Sölden, signif ie que tout serment, promesse ou mot n’a pas de valeur si la plume est renversée. Personne ne s’en est aperçu, sauf Gellner qui, fondu dans la foule près de l’estrade des musiciens, n’a jamais détaché ses yeux d’Hagenbach.
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gellner
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(vedendo l’Hagenbach attraversare la piazza alla volta della Wally, si avvicina a lei rapidamente, sussurrandole all’orecchio:) Bada, Wally! Si allontana.
(voyant Hagenbach traverser la place, il s’approche rapidement et lui murmure à l’oreille) Prends garde, Wally ! Elle s’éloigne.
hagenbach
hagenbach
(con galanteria) Danzar con te da tempo desiavo…
(avec galanterie) Je voulais danser avec toi depuis longtemps…
wally
wally
lusingata) Se dici il ver!
(flattée) Si tu dis la vérité !
hagenbach
hagenbach
(come se giurasse) È il ver!
(feignant de jurer) C’est la vérité !
wally
wally
(guardando dubbiosa) Pure i tuoi occhi han certi strani sguardi! (con tristezza) L’ingannarmi saria crudel…
(regardant, perplexe) Pourtant ton regard est étrange ! (avec tristesse) Ce serait cruel de me duper...
hagenbach
hagenbach
(trascinando dolcemente la Wally) Danziam!
(entraînant doucement Wally) Dansons !
Commincia il ländler. Anche il Pedone e Walter danzano.
Le Ländler commence. Le messager et Walter dansent aussi.
coro
chœur
Già il canto fervido vola per l’aere; Come di rondin, leggiero ha il vol, E i trilli modula, dell’usignol. Agili, rapide, le corde fremono… I fiori olezzano Fremon nell’aure, inni d’amor.
La chanson passionnée s’envole dans l’air Comme le vol léger des hirondelles Et les trilles et modulations du rossignol. Souples, rapides, les cordes frémissent... Les fleurs exhalent leur parfum Et les chants d’amour frémissent dans la brise.
La lotta del bacio ferve ancora accanta nel fondo. Ad un bacio côlto, risa, applausi. Risate lunghe accolgono la vittoria di Walter. Ogni bacio dato è una coppia di danzatori che scema. Ormai pochissime continuano. Ma l’attenzione del Pedone e dei giovanotti che hanno udita la scommessa è per l’Hagenbach e la Wally, attenzione stuzzicata dai due pel loro contegno. Si direbbe che danzino senza accorgersene e spesso cessano di danzare per parlarsi, qualsichè l’armonia che li conduce non sia già quella degli istrumenti, ma quelle che esce dalle loro labbra.
Au fond de la scène, la lutte pour le baiser est à son comble. Rires et applaudissements lorsqu’un baiser est volé. De longs éclats de rire accueillent la victoire de Walter. Chaque baiser donné élimine un couple de danseurs. Désormais, peu d’entre eux continuent. Mais l’attention du messager et des jeunes gens qui ont entendu le pari va à Hagenbach et Wally, attention titillée par leur attitude. On dirait qu’ils dansent sans s’en rendre compte et ils s’arrêtent souvent pour se parler, comme si la musique qui les conduit n’était pas celle des instruments mais celle qui sort de leurs lèvres.
hagenbach
hagenbach
(ad un tratto eccitato da alcune parole della Wally, cessa di danzare, e turbato le dice:) No! Parla! Vuò saper! Dicevi?
(cessant de danser, soudain excité par certains mots de Wally, et disant dans son trouble) Non ! Parle ! Je veux savoir ! Tu disais ?
wally
wally
continuando il discorso quasi suo malgrado)
(continuant de parler presque malgré elle)
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Posar sovra il tuo petto… Scordar il mondo e Dio… Sempre al tuo cor vicina… Questo era il sogno mio…
Reposer sur ton sein… Oublier Dieu et le monde… Toujours près de toi… Tel était mon rêve…
hagenbach
hagenbach
(sorpreso e commosso) Ed io nel tuo cuor, fanciulla, Sempre ho creduto il nulla!
(surpris et ému) Et moi, jeune fille, j’ai toujours cru Qu’il n’y avait rien en ton cœur !
wally
wally
(continuando) Ma un giorno m’hanno detto Ch’ero odiata da te…
(continuant) Mais un jour, on m’a dit Que tu me haïssais...
hagenbach
hagenbach
(turbato, con calore, interrompendola) Non t’ho odiata mai… Lo giuro… Credi a me!
(troublé, avec ardeur, l’interrompant) Je ne t’ai jamais haïe... Je le jure, crois-moi !
Riprendo la danza.
Ils reprennent la danse.
il pedone
le messager
Arte è malvagia, Il bacio aescar colla parola.
Méchante est la manière : Attirer le baiser en parlant.
vecchie
vieilles femmes
No, non è ver!
Non, ce n’est pas vrai !
giovanotti
jeunes gens
Al dolce giuoco vincer dee la danza sola!
Seule la danse doit gagner en ce doux jeu !
hagenbach
hagenbach
(ad un tratto si arresta nuovamente; questa volta egli cerca di sciogliersi dalle braccia della Wally; è pallidissimo, con stanchezza) No! Non vuò più danzar!
(s’arrêtant soudain à nouveau et tentant de se dégager des bras de Wally, pâle et épuisé) Non ! Je ne veux plus danser !
wally
wally
(trattendolo e continuando a parlargli, scherzosa, eccitandolo:) Al mio labbro di rosa Non giunge il labbro timido di bocca paurosa…
(le retenant et continuant de lui parler, malicieuse, en l’excitant) Mes lèvres de rose ne peuvent être atteintes Par les lèvres timides d’une bouche timorée...
hagenbach
hagenbach
(ancora più turbato e tremante) Cessiam! Da te son vinto!
(troublé davantage et frémissant) Arrêtons ! Tu as gagné !
wally
wally
Ah! ah! ah! Perchè allor, m’hai sfidata?
Ah ! ah ! Alors pourquoi m’avoir défiée ?
Il ländler si è fatto affannoso; nel fondo della scena si danza ancora.
Le Ländler devient f iévreux, on danse encore au fond de la scène.
hagenbach
hagenbach
(con impeto, stringendosi alla Wally) Perchè?… Perchè domandi?…
(avec impétuosité, en se serrant contre Wally) Pourquoi ? Pourquoi le demandes-tu ?
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il pedone
le messager
(ai giovanotti) Attenti! S’avvicina il momento!
(aux jeunes gens) Attention ! L’instant est proche !
hagenbach
hagenbach
Perchè Wally sei bella…
Parce que tu es belle, Wally…
vecchie
vieilles femmes
Diritto d’ognun è la favella!
Chacun a le droit de parler !
giovanotti
jeunes gens
Non è ver!
Ce n’est pas vrai !
hagenbach
hagenbach
Perchè hai profondi sguardi… Soave la favella…
Parce que ton regard est profond... Que tu parles doucement...
vecchie
vieilles femmes
È l’arma più cortese che fa la lotta bella!
C’est l’arme la plus courtoise qui embellit la lutte !
fanciulle
Jeunes filles
(nel fondo) Sì, danziam!
(au fond) Oui, dansons !
hagenbach
hagenbach
Nei candidi tuoi denti v’è una malia ascosa… V’è la vita e l’amor sul tuo labbro di rosa!
Tes dents immaculées dissimulent un enchantement... Tes lèvres de rose sont vie et amour...
il pedone
le messager
Attenti! Attenti!
Attention !
hagenbach
hagenbach
In nodo ferreo l’anima allaccia…
Elles enchaînent l’âme...
fanciulle
Jeunes filles
Agili, rapide, le corde fremon.
Souples, rapides, les cordes frémissent.
hagenbach
hagenbach
Questa tua chioma morbida, Che a te stretto mi abbraccia!
Ta douce chevelure Qui m’étreint tout près !
A questo punto il Pedone si stacca dal gruppo dei giovanotti che si interessano alla lotta fra l’Hagenbach e la Wally, e portandosi nel fondo stuzzica anche la curiosità delle donne narrando loro la scommessa. A poco a poco tutto si avvicinano ai due amanti circondandoli.
À cet instant, le messager sort du groupe de jeunes gens qui s’intéressent à la lutte entre Hagenbach et Wally, va au fond de la scène et stimule la curiosité des femmes en leur parlant du pari. Peu à peu, tous se rapprochent des deux amants en les encerclant.
wally
wally
Ah! taci! taci! Udir più non ti vo’… Tu menti! tu menti!
Ah ! Tais-toi. Je ne veux plus t’écouter... Tu mens !
hagenbach
hagenbach
(arrestandosi bruscamente, colle lagrime agli occhi) Lo giuro!
(s’arrêtant brusquement, les larmes aux yeux) Je le jure !
wally
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(con impeto) Non giurar!
(impétueuse) Ne jure pas !
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Credimi è il ver!…
Crois-moi, c’est la vérité !
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(livida in viso) No, ad altra fanciulla il tuo amore hai giurato…
(livide) Non, tu as promis ton amour à une autre…
hagenbach
hagenbach
Ah, tu, da un’ora, con tormenti d’inferno Ah, Wally, mi torturi! m’uccidi! Di me tu prendi scherno! Wally! Wally!
Ah, depuis une heure, avec des supplices infernaux, Toi, Wally, tu me tortures, tu me tues ! Tu te moques de moi ! Wally !
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(colle lagrime agli occhi) Scherno di te? Non vedi che t’amo e in te rapita Vivo una nuova vita…
(les larmes aux yeux) Me moquer de toi ? Tu ne vois pas que je t’aime Et que fascinée je vis une vie nouvelle...
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(affascinato, tremante) Ma allor… Perchè mi nieghi d’un bacio tuo l’ebbrezza?
(fasciné, frémissant) Mais alors… Pourquoi ton ivresse me refuse-t-elle un baiser ?
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wally
(con un lamento) Ohimè!
(dans une plainte) Hélas !
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(abbracciandola con violenza) Così! Così ti voglio! Ah! sempre mia!
(l’embrassant avec violence) C’est ainsi que je te veux ! Ah, toujours mienne !
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wally
(con un sospiro si abbandona a lui) Prendimi!
(dans un soupir, s’abandonnant à lui) Prends-moi !
L’Hagenbach la bacia sulla bocca. Un urlo confuso di applausi, di gride beffarde, di risa scoppiano come un uragano intorno.
Hagenbach lui fait un baiser sur la bouche. Un hurlement confus d’applaudissements, de cris moqueurs, de rires éclate comme un ouragan.
il pedone, donne, giovanotti e borghesi
le messager, femmes, jeunes gens et bourgeois
Ah! Ah! Ah! La Wally fu baciata! Ed Afra è vendicata!
Ah ! Ah ! Ah ! Wally a reçu un baiser ! Et Afra est vengée !
I giovanotti circondano l’Hagenbach, che li guarda come trasognato, ricordando la scommessa.
Les jeunes gens entourent Hagenbach qui les regarde comme dans un rêve, en se rappelant le pari.
wally
wally
(scossa a quelle risa, guarda l’Hagenbach, non comprendendo) Che dicon mai costoro? E perchè ridon?
(ébranlée par les rires, regardant Hagenbach sans comprendre) Que disent-ils donc ? Et pourquoi rient-ils ?
I giovanotti trascinano l’Hagenbach verso l’osteria.
Les jeunes gens entraînent Hagenbach vers l’auberge.
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(avvicinandosi alla Wally) Disgraziata! Perchè non m’hai creduto?
(s’approchant de Wally) Malheureuse ! Pourquoi ne m’as-tu pas cru ?
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Crudel vendetta! Ei m’ingannò!
Cruelle vengeance ! Il m’a trompée !
giovanotti
jeunes gens
A ber!
À boire !
il pedone
le messager
A ber!
À boire !
giovanotti
jeunes gens
Afra, il miglior tuo vino!
Afra, ton meilleur vin !
La Wally, gli occhi vitrei, livida, senza lacrime, guarda avanti a sè. Gellner e Walter la circondano; ma ella non vede che uno. Un uomo che le volge le spalle. Quasi spera ancora! Ed ecco invece le vecchie, le fanciulle, tutte le donne di Sölden che la attorniano, beffarde, sogghignando.
Wally, les yeux éteints, livide, sans larmes, regarde devant elle. Gellner et Walter l’entourent mais elle n’en voit qu’un : un homme qui lui tourne le dos. Comme si elle espérait encore ! Mais les vieilles femmes, les jeunes f illes et toutes les femmes de Sölden viennent autour d’elle en ricanant avec moquerie.
donne di sölden
femmes de sölden
Se un marito torrai, Tu pure a lui Wally Un bacio porterai, Ah! Ah! Ah! Che Dio non benedì! Ah! Ah! Ah!
Si tu prends mari, Tu lui donneras Aussi un baiser, Wally ! Ah ! Ah ! Ah ! Car Dieu ne l’a pas béni ! Ah ! Ah ! Ah !
Gellner e Walter circondano la Wally.
Gellner et Walter entourent Wally.
gellner
gellner
Sù! Vieni! Andiam! (additandogli l’Hagenbach che cerca di stordirsi bevendo) Guardarlo là! Lo vedi?
Allons ! Viens ! Partons ! (lui montrant Hagenbach qui essaie de se griser en buvant) Regarde-le là ! Tu le vois ?
il pedone
le messager
(toccando la sua colla tazza dell’Hagenbach) Non v’è maggior piacer D’un ben colmo bicchier. Ah sì! credete a me, (vuotando la tazza Altro non v’è! Evviva l’Hagenbach!
(touchant Hagenbach avec sa chope) Il n’existe pas de plus grand plaisir Qu’un verre bien rempli. Ah oui ! Croyez-moi. (vidant sa chope) Il n’en existe pas ! Vive Hagenbach !
giovanotti
jeunes gens
Viva!
Vivat !
wally
wally
(cogli occhi fissi sull’Hagenbach, afferra Gellner e gli dice) Dì… Mi vuoi tu ancora?
(les yeux fixés sur Hagenbach, elle attrape Gellner et lui dit) Dis-moi… Tu me veux encore ?
gellner
gellner
(con slancio) Sempre!
(avec élan) Toujours !
wally
wally
(sempre cogli occhi sull’Hagenbach e con voce ferma) Io lo vo’ morto!
(toujours les yeux sur Hagenbach et d’une voix ferme) Je veux qu’il meure !
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ATTO TERZO
ACTE III
Il paesaggio: L’Hochstoff
Le décor : Hochstoff
La scena è divisa. A destra la casa dello Stromminger (ora della Wally); sul davanti l’interno della camera da letto della Wally. Dall’altra parte una via dell’Hochstoff f iancheggiata a sinistra da case. Dalla via si entra nella camera della Wally da una piccola porta. Due f inestre stanno ai lati di questa porta. Nell’estremo orizzonte, come nel primo atto, ma da un diverso punto di vista, il Murzoll, il Similaun. Il ponte rimane assai più vicino agli spettatori, e il sentiero che vi conduce non è che una continuazione della via dell’Hochstoff. Cade la sera. Davanti all Crocif isso la lampada è accesa. Nella camera della Wally: La camera è immersa in una profondo oscurità. Nella strada: Ritornano a gruppi quelli dell’Hochstoff che sono andati alla festa di Sölden. Tornano a coppie di quattro, di sei, uomini, donne; se ne vengono lentamente pel ponte, e silenziosi rincasano. Ultima si vede tornare la Wally, accompagnata dal piccolo Walter. La Wally è ancora vestita della splendida veste di velluto ma i f iori che l’adornavano sono tutti strappati. Essa è assorta in pensieri che l’addolorano, e affannosamente camina, quasi inconscia di sè, seguendo il piccol Walter. Nella camera della Wally: Walter apre la porta della camera e vi lascia passare la Wally, seguendola; poi richiude la porta e accende una lampada. La Wally rimane immobile in mezzo alla stanza. Nella strada: Vincenzo Gellner viene dal fondo, passa lentamente per la via dell’Hochstoff, ed entra in una delle case che la f iancheggiano. La notte è scesa oscurissima.
La scène est divisée. À droite, la maison de Stromminger (de Wally à présent), sur l’avant-scène l’intérieur de la chambre de Wally. De l’autre côté, une rue de Hochstoff, bordée de maisons sur la gauche. De la rue on entre dans la chambre de Wally par une petite porte. Deux fenêtres encadrent cette porte. À l’horizon, comme au premier acte, mais depuis un autre point de vue, le Murzoll et le Similaun. Le pont reste très près des spectateurs et le sentier qui y conduit est seulement un prolongement de la rue de Hochstoff. Le soir tombe. Devant le crucif ix, la lampe est allumée.
walter
walter
Fa cor, Wally!
Courage, Wally !
wally
wally
(sempre pensierosa) Hai tu veduto Gellner?
(toujours pensive) Tu as vu Gellner ?
walter
walter
No! Forse a Sölden passerà la notte.
Non ! Il passera peut-être la nuit à Sölden.
wally
wally
Non l’hai veduto dunque?
Tu ne l’as donc pas vu ?
La Wally si leva il vezzo di perle, e lo guarda sorridendo amaramente; poi con un gesto di disprezzo lo getta sopra una tavola, e siede annodandosi i capelli che disordinatamente le scendono sulle spalle. Dietro il ponte della Ache si ode avvicinarsi poco a poco una canzone. È il Pedone di Schnals, mezzo ubbriaco, che canta.
Wally ôte son collier de perles et le regarde en souriant amèrement. Puis elle le jette sur une table avec un geste de mépris et s’assied, attachant ses cheveux qui lui tombent sur les épaules en désordre. Derrière le pont de l’Ache on entend le son d’une chanson qui se rapproche. C’est le messager de Schnals, à moitié ivre, qui chante.
La chambre de Wally est immergée dans une profonde obscurité. Côté rue, les gens de Hochstoff qui sont allés à la fête de Sölden reviennent par groupes. Ils vont en couples par quatre ou six, hommes et femmes ; ils marchent lentement sur le pont et rentrent silencieusement chez eux. On voit Wally rentrer en dernier, accompagnée du jeune Walter. Elle porte encore sa magnif ique robe de velours, mais les fleurs qui l’ornaient ont été arrachées. Elle est plongée dans de douloureuses pensées et avance péniblement, presque inconsciemment, en suivant le jeune Walter. Dans la chambre de Wally : Walter ouvre la porte de la chambre et y laisse entrer Wally en la suivant puis il referme la porte et allume une lampe. Wally reste immobile au milieu de la pièce. Dans la rue : Vincenzo Gellner arrive du fond de la scène, passe lentement dans la rue de Hochstoff et entre dans une des maisons qui la bordent. La nuit est très épaisse.
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walter
walter
(addolorato guardando la Wally) O mia Wally!
(attristé, regardant Wally) Ô ma Wally !
wally
wally
(interrompendo) Taci…
(l’interrompant) Tais-toi…
il pedone
le messager
(traversa il ponte, e se ne viene a sghimbescio verso l’Hochstoff) Non v’è maggior piacer…
(traversant le pont et marchant de guingois vers Hochstoff ) Il n’existe pas de plus grand plaisir...
wally
wally
Che è questo? Ascolta!
Qu’est-ce que c’est ? Écoute !
il pedone
le messager
D’un bel colmo bicchier. Ah sì! credete a me, Altro non v’è!
... Qu’un verre bien rempli. Oui ! Croyez-moi, Il n’en existe pas !
Gellner, all’udire la voce del Pedone esce dalla casa ove era entrato poc’anzi ne chiude la porte con gran precauzione, poi, quasi strisciando per la via, va a porsi allo sbocco del sentiero.
Alors qu’il entend la voix du messager, Gellner sort de la maison où il venait d’entrer, ferme la porte avec précaution puis, comme s’il rampait, va se placer au début du sentier.
walter
walter
(apre una delle finestre e sta ad ascoltare, poi richiude) È un ubbriaco che canta…
(ouvre une des fenêtres et écoute, puis la referme) C’est un ivrogne qui chante…
wally
wally
(chi si è alzata, agitata, ad ascoltare, ritorna a sedere mormorando) È ver! Pareami un lamento!
(agitée, elle s’est levée pour écouter et elle revient s’asseoir en murmurant) C’est vrai ! On aurait dit une plainte !
il pedone
le messager
(scendendo il sentiero) Così sempre giocondo È questo falso mondo… Se l’amore t’inganna Garzon, canta e tracanna! Ah sì! credilo a me, Altro non v’è!
(descendant le sentier) Ce monde fallacieux Est donc toujours joyeux... Si l’amour te dupe, Garçon, chante et trinque ! Ah oui ! Crois-moi, Il n’existe rien d’autre !
walter
walter
(con affetto e quasi supplichevole) Vuoi che teco rimanga questa sera?
(avec affection et presque suppliant) Veux-tu que je reste avec toi ce soir ?
wally
wally
No, voglio restar sola… Te ne prego…
Non, je veux rester seule... Je t’en prie...
Walter bacia Wally ed esce per una porta interna a destra. La Wally è agitatissima; ad ogni istante paurosa tende l’orecchio; vorrebbe pregare, ma non può. Finalmente dà in un pianto dirotto, e, la testa fra le mani, si lascia cadere in ginocchio a piè del letto.
Walter embrasse Wally et sort par une porte intérieure à droite. Wally est très agitée, elle tend craintivement l’oreille à tout instant. Elle voudrait prier mais elle ne peut pas. Finalement, elle éclate en sanglots et, la tête dans les mains, elle se laisse tomber à genoux au pied du lit.
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Allo sbocco del sentiero, là dove questo si congiunge alla strada dell’Hochstoff, Gellner arresta il pedone, ponendogli una mano sulla spalla.
Au début du sentier, là où il prolonge la rue de Hochstoff, Gellner arrête le messager en lui posant une main sur l’épaule.
gellner
gellner
(sottovoce, rapidamente) Ebben… Dunque?
(à voix basse, rapidement) Eh bien… Donc ?
il pedone
le messager
(lasciando sfuggire un comico gesto di paura) Ah! Siete voi? Pel ciel, m’avete fatto paura… Gellner impaziente scuote il Pedone. Io là rimasi fino a sera, Quando ad un tratto l’Hagenbach disparve.
(laissant échapper un geste de peur comique) Ah ! C’est vous ? Ciel, vous m’avez fait peur… Impatient, Gellner secoue le messager. Je suis resté ici jusqu’au soir, Quand Hagenbach a soudain disparu.
gellner
gellner
Disparve?
Il a disparu ?
il pedone
le messager
Me ne uscii; era già notte. Allor decisi di tornare… Un uom scendeva lento il sentier dell’Ache…
Je suis sorti : il faisait déjà nuit. Alors, j’ai décidé de rentrer. Un homme descendait lentement le sentier de l’Ache...
gellner
gellner
L’Hagenbach forse?
Hagenbach peut-être ?
il pedone
le messager
Egli in persona!
En personne !
gellner
gellner
Parla sommesso… Ebben?
Parle bas... Eh bien ?
il pedone
le messager
Lo riconobbi. La Wally a un tratto si scuote! Le sue mani corrono ai suoi occhi, incredula del suo dolore, quasi a convincersi che essa ha pianto! Costui è certo un uomo di coraggio…
Je l’ai reconnu. Wally se ressaisit soudainement ! Incrédule devant son chagrin, elle porte les mains à ses yeux, comme pour se convaincre qu’elle a pleuré. C’est sans aucun doute un homme de courage...
gellner
gellner
Perchè?
Pourquoi ?
il pedone
le messager
Venir qui solo, e ad ora così tarda! Per lui già piange Sölden… Là si teme qui si voglia… vendicar la Wally!
Venir seul ici et à une heure aussi tardive ! Sölden le pleure déjà... Là-bas, on redoute que quelqu’un veuille venger Wally !
gellner
gellner
(ridendo) Ohibò! Pazzie! (dandogli del denaro) Però non si sa mai. Vanne a dormir lontano… Mala notte è questa.
(riant) Diable ! Quelle folie ! (en lui donnant de l’argent) Mais on ne sait jamais. Va dormir loin d’ici… Cette nuit est mauvaise.
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il pedone
le messager
(strizzando l’occhio Non mi ci piglia! Parte dal fondo a sinistra, scomparendo dietro la casa dello Stromminger, zuffolando.
(clignant de l’œil) Elle ne me prendra pas ! Il part du fond de la scène à gauche et disparaît derrière la maison de Stromminger en sifflant.
gellner
gellner
L’Hagenbach qui? Egli all’Hochstoff ? Ohibò! Ubbriaco è il Pedon… non è possibil! (dopo una pausa) E se ciò fosse? Se… (arrestandosi e guardando d’intorno) La notte è oscura… E una sventura… Può toccare a tutti… La lampada lassù… Potrebbe spegnersi… Impetuoso è il vento… (esitando) Perchè tremo? Perchè tremo? Ahimè! Mi guarda il Crocifisso nero! (riavendosi) Gellner! Gellner! Gellner, su via! Si tratta di Wally!
Hagenbach ici ? À Hochstoff ? Fichtre ! Le messager est ivre… ce n’est pas possible ! (après une pause) Et si c’était le cas ? Si… (s’arrêtant et regardant autour de lui) Il fait nuit noire… Et un malheur… Peut arriver à tout le monde… La lampe là-haut… pourrait s’éteindre… le vent souffle fort… (hésitant) Pourquoi trembler ? Hélas ! Le crucifix noir me regarde ! (se reprenant) Gellner ! Gellner, allons ! Il s’agit de Wally !
Si caccia su pel sentiero scrutando nell’oscurità, e tendendo le orecchie per ascoltare il più piccolo rumore. Più che camminare, egli striscia su pel sentiero. Arrivato al ponte, si ferma quasi diff idente; guarda ancora intorno a sè, poi lo varca. Si avvicina al Crocif isso, e con grande destrezza ne spegne la lampada. Il vento soff ia più che mai impetuoso. Gellner scompare nell’oscurità dietro il ponte e aspetta. La scena rimane completamente immersa nel buio.
Il s’enfonce dans le sentier, scrutant l’obscurité et tendant l’oreille pour écouter le bruit le plus inf ime. Il rampe plus qu’il ne marche sur le sentier. Arrivé au pont il s’arrête, presque méf iant ; il regarde encore autour de lui puis le franchit. Il s’approche du crucif ix et éteint la lampe avec une extrême habileté. Le vent souffle, plus impétueux que jamais. Gellner disparaît derrière le pont, dans l’obscurité, et attend. La scène reste complètement plongée dans le noir.
wally
wally
(con un gesto risoluto si dà a preparare il letto. Si toglie di dosso il corsetto di velluto. Poi si inginocchia, fa il segno di croce e prega. Ma a un tratto si alza esclamando contristata e dispettosa:) Nè mai dunque avrò pace? E da pensieri tristi ognor sarò turbata? Ohimè! solo una celia io fui per lui, E del mio ardente bacio egli si rise? (con accento d’odio) Ebben, morrai, crudel! (con raccapriccio prima, poi con isconforto) Ah! misera me, che l’amo, l’amo! La giovinezza coi suoi sogni ardenti, Or crudeli tormenti, Tutta sola mi lascia; È già s’accascia Nel triste ricordare la persona,
(s’apprêtant à prier avec résolution, elle ôte son corset de velours, s’agenouille, se signe et prie, mais se lève soudain, attristée et agacée, en s’exclamant) Ne serai-je donc jamais en paix ? Serai-je toujours tourmentée par de tristes pensées ? Hélas ! Je ne fus qu’un jeu pour lui Et il s’est ri de mon ardent baiser. (dans un accent de haine) Eh bien, tu mourras, cruel ! (d’abord frissonnante puis accablée) Ah, pauvre de moi, combien je l’aime ! La jeunesse avec ses rêves ardents, Devenus cruels tourments, Me délaisse Et s’effondre Dans ce triste souvenir,
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E la speranza fugge e m’abbandona! In un suo bacio v’era la mia vita, In un suo bacio la speranza tutta! E m’ha quel bacio la vita infranta! Misera me! Ei m’ha la vita, (piangendo) Ei m’ha la vita con quel suo bacio infranta, Ohimè, ohimè, ohimè! Pur… gli perdono; io non vo’ la sua vita… A Gellner voglio dir che pazza fui…
Et l’espoir s’enfuit et m’abandonne ! Ma vie était dans son baiser, Et tout mon espoir ! Ce baiser a brisé ma vie ! Pauvre de moi ! Il a brisé ma vie... (pleurant) … avec ce baiser ! Hélas ! Et pourtant... Je lui pardonne. Je ne veux pas sa vie... Je dois dire à Gellner que c’était de la folie...
Apre la porta per iscendere nella via, ma si arresta sulla sogli spaventata dall’oscurità.
Elle ouvre la porte pour descendre dans la rue mais s’arrête sur le seuil, effrayée par l’obscurité.
Che tetra notte! Come fischia il vento! (guardando verso il ponte) Spento è il lume laggiù! Giuseppe certo a Sölden è rimasto; Per stanotte non ha nulla a temer… Doman l’avvertirò! Richiude la porta e più tranquilla si accinge a coricarsi.
Quelle sombre nuit ! Comme le vent siffle ! (regardant vers le pont) La lampe là-bas est éteinte ! Giuseppe est sûrement resté à Sölden. Je n’ai rien à craindre pour cette nuit... Je le préviendrai demain ! Elle referme la porte et s’apprête à se coucher, tranquillisée.
hagenbach
hagenbach
(compare dietro il ponte; egli cammina a tentoni nell’oscurità) Buio è il sentier… La lampada è spenta… Ma che m’importa? Ai piedi di Wally il rimorso e l’amor mi guideranno. Ah!…
(il apparaît derrière le pont, marchant à tâtons dans le noir) Le sentier est obscur... La lampe est éteinte... Mais qu’importe ! Le remords et l’amour me conduiront aux pieds de Wally... Ah !
Sta per passare il ponte, quando Gellner gli è addosso, e lo fa precipitare dal piccolo parapetto. L’Hagenbach getta un urlo terribile. Gellner scende rapidamente, quasi fuggendo. Poi, giunto allo sbocco del sentiero, rallenta il passo e fa per rientrare in casa sua. Ma vendendo la f inestra della camera della Wally ancora rischiarata da un lume, vi si avvicina.
Il va passer le pont lorsque Gellner lui tombe dessus et le précipite par-dessus le petit parapet. Hagenbach pousse un horrible cri. Gellner descend rapidement, presque en fuyant. Puis, arrivé au début du sentier, il ralentit et va pour rentrer chez lui. Mais voyant la fenêtre de la chambre de Wally encore éclairée, il s’en approche.
(sobbalzando) È strano! Intorno a me solo lamenti odo stanotte.
(sursautant) C’est étrange ! Cette nuit, je n’entends que des plaintes alentour.
gellner
gellner
È desta ancora la selvaggia e aspetta! Batte sommessamente ai vetri d’una f inestra.
La farouche est encore debout en train d’attendre ! Il frappe doucement à la vitre d’une fenêtre.
wally
wally
Oh ciel! Chi batte? (con spavento) È Gellner! Che vorrà? Atterrita, corre come una pazza alla porta, l’apre ed esce nella via.
Ciel ! Qui frappe ? (avec effroi) C’est Gellner ! Que peut-il vouloir ? Atterrée, elle court comme une folle à la porte, l’ouvre et descend dans la rue.
Da questo punto l’azione si svolge tutta nella via dell’Hochstoff.
À partir de ce moment, l’action se déroule entièrement dans la rue de Hochstoff.
wally
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gellner
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Se vuoi vederlo morto Nell’Ache discendi e lo vedrai.
Si tu veux le voir mort, Descends jusqu’à l’Ache et tu le verras.
wally
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No, non è ver!
Non, ce n’est pas vrai !
gellner
gellner
Oh come vero Dio…
De même que Dieu est vrai…
wally
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No, non è ver!
Non, ce n’est pas vrai !
gellner
gellner
Dal ponte or or l’ho precipitato…
Je viens de le jeter du haut du pont...
wally
wally
(afferrandolo convulsa per il collo) Vile!
(le saisissant par le cou) Lâche !
gellner
gellner
Taci… che fai?
Tais-toi… Que fais-tu ?
wally
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(trascinando verso il ponte) Vieni con me…
(l’entraînant vers le pont) Viens avec moi…
gellner
gellner
(dibattendosi) Taci… mi lascia…
(se débattant) Tais-toi… Laisse-moi …
wally
wally
Vieni! Vieni! Laggiù noi due insiem! Là v’è l’altare delle nostre nozze.
Viens ! Viens ! Là-bas, tous les deux ! Là-bas se trouve l’autel de nos noces.
Trascina Gellner sin presso al ponte, quando dall’abisso sorge un lamento. Ascolta trepidante. Le sue braccia lasciano sfuggire Gellner. Un altro lamento s’ode distintamente.
Elle entraîne Gellner près du pont lorsque monte une plainte de l’abîme. Elle écoute en frissonnant. Ses bras relâchent Gellner. On entend clairement une autre plainte
wally
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(con impeto di gioia) Dio! Vive ancor! Ei vive ancor! Scende precipitosa nella via, urlando e picchiando a tutte le porte. A me, a me, soccorso! A me, soccorso a me!
(dans un mouvement de joie) Dieu ! Il vit encore ! Il vit encore ! Elle descend précipitamment dans la rue, en hurlant et frappant à toutes les portes. À moi, au secours ! Au secours, à moi !
Si schiudono alcune f inestre, si aprono le porte delle case; uomini e donne compaiono.
Quelques fenêtres s’entrouvrent, des portes s’ouvrent : hommes et femmes apparaissent.
abitanti dell’hochstoff
habitants de hochstoff
Che avvenne?
Qu’est-il arrivé ?
wally
wally
Un uom nell’Ache…
Un homme dans l’Ache…
abitanti dell’hochstoff
habitants de hochstoff
Morto?
Mort ?
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wally
wally
Presto! È l’Hagenbach… Ei vive… Presto!
Vite ! C’est Hagenbach… il vit… Vite !
La scena è invasa da uomini, da donne; chi porta torce, chi corde e scale. Gellner è scomparso.
La scène est envahie d’hommes et de femmes, qui portant des torches, qui des cordes et des échelles. Gellner a disparu.
abitanti dell’hochstoff
habitants de hochstoff
Presto alle corde… i nodi stretti! Ben stretti i nodi…
Vite, les cordes… Des nœuds serrés ! Bien serrés les nœuds…
wally
wally
Stretti…
Serrés…
abitanti dell’hochstoff
habitants de hochstoff
Ora allacciamo!
Maintenant, encordons !
Dall’altra parte del ponte intanto si vedono venire a frotte quei di Sölden con armi e torce; fra essi è Afra.
Pendant ce temps, on voit venir de l’autre côté du pont des groupes de gens de Sölden avec armes et torches : Afra se trouve avec eux.
abitanti di sölden
habitants de sölden
(minacciosi) Dell’Hagenbach cerchiam… Dov’è? Dov’è chiediam, dov’è, dov’è?
(menaçants) Cherchons Hagenbach... Où est-il ? Demandons où il est, où est-il ?
Un gran silenzio; nessuno osa rispondere.
Un grand silence : personne n’ose répondre.
afra
afra
(scoppiando in lacrime) Ah! l’hanno ucciso!
(éclatant en sanglots) Ah ! On l’a tué !
Quei di Sölden stanno per iscagliarsi contro quelli dell’Hochstoff; la Wally s’interpone gridando:
Les gens de Sölden sont sur le point d’agresser ceux de Hochstoff mais Wally s’interpose en criant.
wally
wally
Morto non è… No! Spera… Lo riavrai!
Il n’est pas mort… Non ! Espère… Tu l’auras à nouveau !
abitanti di sölden e dell’hochstoff
habitants de sölden et de hochstoff
Oh! audacia!
Oh ! Quelle audace !
Rapidamente Wally si apre un passaggio tra la folla, e corre verso il precipizio. Tutti la seguono collo sguardo. La Wally, senza esitare, per un piccolo sentiero scende nell’abisso. Meravigliati, quasi atterriti del suo forte atto di coraggio, gli uomini con le torce alla mano, si affacciano al precipizio. Le donne s’inginocchiano in disparte e pregano.
Wally se fraie rapidement un passage dans la foule et court vers le précipice. Tous la suivent du regard. Sans hésiter, Wally descend dans l’abîme par un petit sentier. Étonnés, presque stupéf iés par son grand acte de courage, les hommes s’avancent au bord du précipice, les torches à la main. Les femmes s’agenouillent à l’écart et prient.
abitanti dell’hochstoff
habitants de hochstoff
Oh! spavento! Signor, la proteggete! Caliam le corde… Ave Maria, gratia plena, dominus tecum… Signor, la proteggete! (sbigottiti) Nulla s’ode… L’abisso è profondo… Ascoltiamo in silenzio…
Oh ! Quelle peur ! Seigneur, protégez-la ! Faisons glisser les cordes… Ave Maria, gratia plena, dominus tecum… Seigneur, protégez-la ! (stupéfaits) On n’entend rien… L’abîme est profond… Écoutons en silence…
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wally (dal fondo dell’abisso, con gioia)
wally
Vive! Vive!
(du fond de l’abîme, avec joie) Il vit ! Il vit !
abitanti di sölden e dell’hochstoff
habitants de sölden et de hochstoff
Vive! Presto, alle corde…
Il vit ! Vite, les cordes…
afra
afra
all’opra sù!
Au travail, allons !
abitanti di sölden e dell’hochstoff (si affannano all’abisso)
habitants de sölden et de Hochstoff
All’opra, issa! Forza alle corde, all’opra sù! Sù issa! Ohè! All’opra sù!
(à la besogne dans le précipice) Au travail, ho hisse ! Tenez bon les cordes, au travail, allons ! Ho hisse ! Hisse ! Au travail, allons !
Dopo pochi minuti di un’ansia spaventevole, la Wally compare tenendo legato e stretto a sè il corpo dell’Hagenbach, privo di sensi.
Après quelques minutes d’une épouvantable angoisse, Wally apparaît en tenant le corps d’Hagenbach, évanoui, encordé et serré contre elle.
afra, abitanti di sölden e dell’hochstoff
afra, habitants de sölden et de hochstoff
È salvo! È salvo!
Il est sauvé !
Gli amici prendono Giuseppe e lo adagiano per terra.
Ses amis prennent Giuseppe et l’allongent par terre.
O santa e generosa creatura, generosa e santa!
Ô sainte et généreuse créature !
wally (in uno stato di suprema esaltazione, dall’alto della rupe,
wally
additando alla folla che le si accalca attorno il corpo del giovane cacciatore, esclama:) Sì, vive ancor! ad Afra È Dio che tel ridona E tuo lo vuole, per mia man salvato. (sempre ad Afra con grande commozione Così… pur la mia casa… E i campi, e i prati, Afra son tuoi… (Un singhiozzo le tronca la parola; scoppia in lagrime e s’inginocchia presso Giuseppe baciandolo in volto e mormorando:) Addio! Addio! (Poscia si scosta rapidamente da lui, e prendendo nelle sue le mani di Afra, le dice a voce alta per modo che tutti possano udire:) Allor che gli occhi riaprirà alla luce, Gli dirai che il bacio che mi tolse, Ora gli ho reso!
(dans un état d’exaltation suprême, du haut de la paroi rocheuse, elle montre à la foule qui la presse le corps du jeune chasseur et s’exclame) Oui, il vit encore ! (à Afra) C’est Dieu qui te le rend Et veut qu’il soit tien, sauvé par ma main. (toujours à Afra, avec émotion) Ainsi... Ma maison... Mes champs et mes prés sont à toi, Afra... (interrompue par un sanglot, pleurant et s’agenouillant près de Giuseppe elle lui baise le visage et murmure) Adieu ! (puis se détache rapidement de lui, et, en lui prenant les mains, dit à Afra à haute voix, afin que tous entendent) Lorsqu’il rouvrira les yeux, Tu lui diras que le baiser qu’il m’a volé, Je viens de le lui rendre !
afra, abitanti di sölden e dell’hochstoff
afra, habitants de sölden et de hochstoff
O generosa e santa creatura!
Ô sainte et généreuse créature !
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ATTO QUARTO
ACTE IV
Sul Murzoll.
Sur le Murzoll.
“Stanca, non lontana dalla sua capanna stava un giorno Wally seduta sopra una delle più alte cime del Murzoll. La scena che l’attorniava somigliava nel triste e livido decembre un cimitero sparso di tumuli di neve, colle fronde bizzarramente foggiate dal ghiaccio in croci, coi cespugli di f iori alpestri trasformati in tombe trasparenti e candide come il marmo. Sotto a’ suoi piedi si stendeva il mare di ghiaccio, desolato, inf inito, coi suoi riflessi verdastri e con le sue onde irrigidite che si prolungavano sino all’altro versante della montagna. L’orizzonte colle sue innumerevoli catene di monti era avvolto nei fantastici vapori del meriggio. Il Similaun, accanto a Wally, era accarezzato da una piccola nuvola, e la ragazza, appoggiata la testa nelle mani, ne seguiva macchinalmente gli ondeggiamenti.”
« Fatiguée, non loin de sa cabane, Wally se tenait un jour assise sur une des plus hautes cimes du Murzoll. La scène qui l’entourait ressemblait, en ce triste et livide mois de décembre, à un cimetière émaillé de tertres de neige, avec des feuilles étrangement façonnées en croix par la glace, et des buissons de fleurs alpestres transformés en tombes transparentes et immaculées comme le marbre. Sous ses pieds se déployait la mer de glace, désolée, inf inie, avec ses reflets verdâtres et ses vagues f igées qui allaient jusqu’à l’autre versant de la montagne. L’horizon, avec ses innombrables chaînes de montagnes, était enveloppé par les fabuleuses vapeurs de l’après-midi. À côté de Wally, le Similaun était caressé par un petit nuage et la jeune f ille, se tenant la tête dans les mains, en suivait machinalement l’ondoiement. »
Dalla sinistra, per un piccolo ed ascoso sentiero, sale faticosamente Walter sino alla capanna, e si avvicina a Wally.
À gauche, par un petit sentier caché, Walter grimpe avec peine jusqu’à la cabane et s’approche de Wally.
walter
walter
Luogo sicuro questo non è più! Wally, torniamo! Le valanghe distruggono i sentier! Wally, torniamo!
Cet endroit n’est pas sûr ! Wally, rentrons ! Les avalanches détruisent les sentiers ! Wally, rentrons !
La Wally si scuote; guarda d’intorno attentamente, poi ritorna a meditare come prima. Walter l’abbraccia e la costringe affettuosamente ad alzarsi.
Wally fait un mouvement, regarde attentivement autour d’elle puis se replonge dans ses pensées. Walter l’embrasse et, affectueusement, la force à se lever.
wally
wally
Se è scritto ch’io non debba più veder la terra Dove ho amato e pianto Tanto il mio destin si compia!
S’il est écrit que je ne dois plus revoir la terre Où j’ai aimé et pleuré, Que mon destin s’accomplisse !
walter
walter
L’inverno è desolato…
L’hiver est désolation…
wally
wally
Più non soffro pene di questo mondo!
Je ne supporte plus les souffrances de ce monde !
walter
walter
È già il Natal, Wally, torniam!
C’est déjà Noël, Wally, rentrons !
wally
wally
Non ho più famiglia…
Je n’ai plus de famille...
walter
walter
Torniamo a riudir le allegre squille Della chiesetta nostra cantar la pace…
Rentrons écouter les joyeuses cloches De notre petite église chanter la paix...
(Wally dell’Avvoltaoio - W de Hillern)
(Die Geier-Wally - W de Hillern)
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(con abbandono) La mia pace? È perduta per sempre! Tu ritorna, alla casa, alla vita. Walter, ritorna ed ama!
(avec abandon) Ma paix ? Elle est perdue à jamais ! Toi, retourne à ta maison, à ta vie. Walter, rentre et aime !
walter
walter
Senza te!
Sans toi !
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(traendo dal seno il vezzo di perle che portava il dì della festa di Sölden e porgendolo a Walter, con un sorriso d’amara tristezza) Prendi, fanciul e serbala! questa memoria pia, Questa, che un dì fu orgoglio della bellezza mia. Son queste le mie lagrime dal duolo irrigidite, I ricordi soavi dell’affranto mio cuor, Le parole d’amor Che ho detto e che ho sentite… Io te la dono, o Walter! È tutto il mio tesor! (con immensa rassegnazione) Ed or, fanciullo, vanne. È già il Natal! (melanconicamente) Riudrai le allegre squille Della chiesetta nostra cantar la pace…
(elle tire de sa poitrine le collier de perles qu’elle portait le jour de la fête de Sölden et le donne à Walter, en souriant tristement et amèrement) Prends, mon garçon et garde-le ! Ceci est le souvenir sacré Qui fut jadis l’orgueil de ma beauté. Ce sont les larmes figées de ma souffrance, les doux souvenirs de mon cœur brisé, Les mots d’amour que j’ai dits et entendus... Je te le donne, ô Walter ! C’est tout mon trésor ! (avec une grande résignation) Et maintenant, mon garçon, va-t’en. C’est déjà Noël ! (avec mélancolie) Tu écouteras les joyeuses cloches De notre petite église chanter la paix...
walter
walter
Wally deh! torna! Wally!
Wally, de grâce ! Rentre ! Wally !
wally
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Fanciullo, no. Soltanto una preghiera. (soavemente a Walter indicando il ghiacciaio) Allor che avrai varcato il periglioso mare di ghiaccio Canta, oh, canta ancora la mesta cantilena del mio jodler! Le lacrime le impediscono di più proseguire. Ella abbraccia con gran tenerezza Walter, e dolcemente lo spinge sul sentiero del ritorno. Walter piangendo si allontana e scompare dal sentiero a sinistra. Appena sola la Wally si accascia presso la sua capanna. Il cielo, dapprima sereno, va lentamente coprendosi di nubi. Essa si guarda intorno. Eterne a me d’intorno Piange la neve lacrime! Qui lagrima da secoli eterno pianto il giorno! Fra la densa caligin laggiù la terra appar Mugghiante fra le tenebre un desolato mar. Funesto mare dell’umana vita! Un giorno sciolte le sue vele al vento Sfidava la mia nave l’onda ardita, E dentro la mia nave, Alta, orgogliosa la giovinezza mia Cantava forte canti d’amor sovra flutti di rosa Quei canti lieti or son nenie di morti!
Non, mon garçon. Une prière seulement. (doucement à Walter, en montrant le glacier) Lorsque tu auras franchi la dangereuse mer de glace, Chante, chante à nouveau la triste cantilène de mon jodler ! Les larmes l’empêchent de continuer. Elle embrasse tendrement Walter et le pousse doucement sur le sentier du retour. Walter s’éloigne en pleurant et disparaît du sentier à gauche. Dès qu’elle est seule, Wally s’effondre près de sa cabane. Le ciel, d’abord clair, se couvre lentement de nuages. Elle regarde autour d’elle. La neige pleurera Des larmes éternelles tout alentour ! Ici, le jour pleure des larmes éternelles depuis des siècles ! Là-bas, au milieu de la brume épaisse, la terre semble une mer Désolée rugissant dans les ténèbres. Funeste mer de la vie humaine ! Naguère, voiles déployées au vent, Ma barque défiait les ondes avec audace. Et dans ma barque, Grande, orgueilleuse, ma jeunesse Clamait des chansons d’amour sur les flots de rose. Ces chansons joyeuses sont devenues les plaintes des morts !
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walter
walter
(da lontano) E il vento iva lontan Poi la venia vicin…
(de loin) Et le vent s’en allait loin Puis revenait près d’elle...
wally
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La mia canzon! (ascoltando)
Ma chanson ! (écoutant)
walter
walter
Quando fu giunta sovra l’alto monte Presso la neve bianca La pellegrina stanca Sciolse le trecce E chinò il bianco fronte.
Quand elle arriva à la cime Près de la neige toute blanche, Fatiguée, La pèlerine dénoua ses tresses Et pencha son front pur.
wally
wally
(ripetendo quasi incoscientemente) Quando fu giunta sovra l’alto monte Presso la neve bianca E chinò il bianco fronte. La voce di Walter va a poco a poco perdendosi. (con esaltazione) Sì, come te, fanciulla del mio canto L’amore fu dolor, la vita pianto. Sì, come te morir deve la Wally… Getta il mantello di pelle, si scioglie le chiome che le inondano le spalle, s’inginocchia, e come assorta in dolcissima estasi canta: O neve, o figlia candida del cielo, Risplender t’ho veduta Giù dalla valle muta, N’è l’aspro m’atterrì lungo pendio, E a te ne son venuta. Esser pari a te bella desio!
(répétant presque inconsciemment) Quand elle arriva à la cime Près de la neige toute blanche, Fatiguée, [...] et pencha son front pur. La voix de Walter se perd peu à peu. (avec exaltation) Oui, comme toi, jeune fille de ma chanson, L’amour fut souffrance et la vie, larmes. Oui, comme toi, Wally doit mourir... Jetant son manteau de peau, dénouant ses cheveux qui inondent ses épaules, s’agenouillant et chantant comme si elle était plongée dans une douce extase. Ô neige, ô pure fille du ciel, Je t’ai vue resplendir Depuis la vallée silencieuse Et la longue et raide pente ne m’a pas effrayée, Et je suis venue à toi. Je désire être belle comme toi !
Lo jodler che segue, la Wally lo canta con immensa passione, quasi nel delirio; ed è durante questo suo canto che ha del dolore fantastico, che da lunge si sente la voce dell’Hagenbach chiamare: «Wally! Wally!» voce che si fa sempre più distinta.
Wally chante le jodler qui suit avec une immense passion, presque en délire, et durant ce chant d’incroyable douleur on entend au loin la voix d’Hagenbach appeler « Wally ! Wally ! », – voix qui devient de plus en plus distincte.
hagenbach
hagenbach
(dall’interno, lontano) Wally! Wally!
(des coulisses, au loin) Wally ! Wally !
wally
wally
Come sei triste, o vento, Tu somigli al mio pianto.
Comme tu es triste, ô vent, Tu ressembles à mes pleurs.
hagenbach
hagenbach
Wally! Wally!
Wally ! Wally !
wally
wally
Sei l’ultimo lamento, Sei l’ultimo mio canto.
Tu es ma dernière plainte, Tu es ma dernière chanson.
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hagenbach
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(più distintamente) Wally!
(plus distinctement) Wally !
wally
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(impaurita) Una voce mi chiama! (ascoltando, ma tutto è silenzio) No, m’ingannai.
(effrayée) Une voix m’appelle ! (écoutant, mais tout est silencieux) Non, je me suis trompée.
hagenbach
hagenbach
(più vicino) Wally! Wally!
(plus près) Wally ! Wally !
wally
wally
E ancora… Chi mi chiama? (agitata dallo spavento) Ah sono, ohimè, le fanciulle beate! (grido) Ah! Dei bianchi ghiacciai sono le fate! (grido) Ah! (coprendosi gli occhi colle mani per non vedere la spaventosa visione) Già la lugubre schiera ecco s’avanza, Ed agitan su me l’orribil velo E intreccian d’intorno a me l’orribil danza, Ver me tendendo le braccia di gelo! Cade a terra ansante dallo spavento.
Encore… Qui m’appelle ? (agitée par l’effroi) Ah, ce sont, hélas, les jeunes filles bienheureuses ! (cri) Ah ! ce sont les fées des blancs glaciers ! (cri) Ah ! (se couvrant les yeux de ses mains pour ne pas voir l’effrayante vision) Voici que s’avance la lugubre cohorte, Elles agitent sur moi leur horrible voile, Elles tournent autour de moi en une horrible ronde, En tendant leurs bras de glace ! Elle tombe à terre, emplie d’angoisse et d’épouvante.
hagenbach
hagenbach
Wally! Wally! Dal sentiero di destra appare Hagenbach che s’inerpica appoggiandosi a un bastone ferrato. Egli si ferma penosamente impressionato a vedere i segni che i patimenti hanno impresso sul volto della Wally, e dolcemente la chiama: Wally! Wally!
Wally ! Wally ! Hagenbach apparaît sur le sentier de droite et le gravit en s’appuyant sur un bâton ferré. Il s’arrête, secoué par les marques que sa fuite a gravées sur le visage de Wally et l’appelle doucement. Wally ! Wally !
wally (drizzandosi e vedendo Giuseppe)
wally
Vergine santa! Egli è Giuseppe! Perchè sei tu venuto?
(se redresse en voyant Giuseppe) Sainte Vierge ! C’est Giuseppe ! Pourquoi es-tu venu ?
hagenbach
hagenbach
M’hai salvato, Hai voluto Obliar l’offesa mia E tu mi chiedi perchè son tornato? (con trasporto) A te ne vengo come a un santo altar!
Tu m’as sauvé, Tu as voulu Oublier mon offense Et tu me demandes pourquoi je suis venu ? (avec passion) Je viens devant toi comme devant un autel sacré !
wally (sottovoce con emozione)
wally
(È la sua voce, è la sua voce!)
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(à voix basse, émue) (C’est sa voix !)
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hagenbach
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A te ne vengo come a un santo altar! Oh! come furon lunghi i dì lontan da te, E come mi struggeva il desio di rivederti! Tu nel tormento dell’ore infinite A me apparivi bella e innamorata! Poi, la dolce vision si mutava E come la Madonna del dolore ai miei piè Ti vedevo addolorata, Mentre a lavarvi l’oltraggio del bacio, Dagli occhi tuoi sulla tua scarna gota vi sgorgava Un’amara onda di pianto.
Je viens devant toi comme devant un autel sacré ! Oh ! Comme ils étaient longs les jours loin de toi ! Et combien le désir de te revoir me consumait ! Toi, dans le tourment des heures infinies, Tu m’apparaissais belle et amoureuse ! Puis, la vision a changé et je te voyais, Souffrant à mes pieds, Telle la Vierge de douleur, Tandis qu’un océan d’amères larmes Jaillissait de tes yeux sur tes joues décharnées Pour laver l’outrage de ce baiser.
wally (con voce appena intelligibile e rotta dalla commozione)
wally
hagenbach (continuando con più passione il racconto)
hagenbach
Poi m’han detto un dì: Wally non è più qui Nè più la rivedrai! Ma la speranza non m’hai lasciato, E t’ho, fanciulla mia, ritrovata. (rimane in lunga contemplazione davanti alla Wally, tremante) Io t’amo, Wally!
(continuant son récit avec plus de passion) Puis l’on m’a dit un jour : Wally n’est plus là Et tu ne la reverras plus ! Mais l’espoir ne m’a jamais quitté Et je t’ai retrouvée, chère jeune fille. (contemplant longuement Wally, qui est tremblante) Je t’aime, Wally !
wally
wally
Spaventata, agitata, dubbiosa ancora della felicità che viene a lei nel momento appunto che ella la credeva per sempre perduta, e giudicando male dei sentimenti che animano Giuseppe, gli dice con amarezza, allontanandosi:
Épouvantée, agitée, doutant encore du bonheur qui lui arrive au moment même où elle le croyait perdu à jamais, et se méprenant sur les sentiments qui animent Giuseppe elle s’éloigne et lui dit, avec amertume.
Ebben, se t’ho salvato, perchè mentir? Non s’ama per pietà Afra tu amavi ed ami.
Eh bien, puisque je t’ai sauvé, pourquoi mentir ? On n’aime pas par pitié : Tu aimais et tu aimes Afra.
hagenbach
hagenbach
Afra tu dici? Oh! l’infame menzogna! No, Wally. Credetti odiarti, Ma il cor ti amava. (Lentamente si avvicina alla Wally, così che le loro teste quasi si toccano.) Quando a Sölden provocatrice balda tu m’apparisti, Io, la credetti una sfida crudel! Pur già lottavo coll’incanto della tua persona Che dolcemente m’attraeva a sè! (con estrema passione) No, credi, Wally! È inebbriato e pazzo che vile io fui; Ma il bacio che ti presi era bacio d’amor…
Afra, dis-tu ? Oh ! Le mensonge infâme ! Non, Wally. Je croyais te haïr, Mais mon cœur t’aimait. (s’approchant lentement de Wally de sorte que leurs têtes se touchent presque) Quand, à Sölden, tu m’es apparue dans ta fierté Provocante, j’ai cru à un cruel défi ! J’étais déjà en lutte avec le charme de ta personne Qui m’attirait doucement à lui ! (avec une passion extrême) Non, crois-moi, Wally ! Ce sont l’ivresse et la folie qui m’ont rendu lâche ! Mais le baiser que je t’ai volé était un baiser d’amour...
Ah! l’armonia delle sue parole m’uccide!
(d’une voix à peine intelligible et brisée par l’émotion) Ah ! La musique de ses mots me tue !
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wally (fra sè, rapita dall’incanto soave delle parole di Giuseppe:)
wally
hagenbach (continuando)
hagenbach
Poi che fu sera, pieno di rimorsi Io volli rivederti e a piedi tuoi cader. Tempestosa era la notte, E Dio vegliava sulla colpa mia!…
(continuant) Puis au soir, plein de remords, J’ai voulu te revoir et tomber à tes pieds. La nuit était orageuse Et Dieu veillait sur ma faute !...
wally
wally
Dio?!
Dieu ?
La Wally impalladisce. La memoria del suo delitto le ritorna in tutto il suo orrore.
Wally pâlit. Le souvenir de son crime lui revient dans toute son horreur.
Oh dolce incanto! O paradiso nuovo!
hagenbach
Giù nell’abisso mi perdetti… wally (con voce rauca interrompendolo)
Non Dio… un uomo! hagenbach
Un uom? wally
Gli avevan detto: uccidi! Non può più continuare. hagenbach
Ebben, Wally… wally
Questa crudele gli avea detto: uccidi! (con raccapriccio) Amami adunque ancor, se puoi…
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(en elle-même, ravie par le doux enchantement des mots de Giuseppe) Ô doux enchantement ! Ô paradis nouveau !
hagenbach
Je me suis perdu au fond de l’abîme… wally
(d’une voix rauque, l’interrompant) Non pas Dieu… mais un homme ! hagenbach
Un homme ? wally
On lui avait dit : tue ! Elle ne peut continuer. hagenbach
Eh bien, Wally… wally
Cette cruelle lui avait dit : tue ! (avec horreur) Aime-moi donc encore si tu le peux...
Wally si copre disperatamente il volto colle mani, e rimane così, ritta dinanzi a Giuseppe; questi commosso la guarda, le si avvicina, e dolcemente le dice:
Wally se couvre désespérément le visage de ses mains et reste ainsi, debout devant Giuseppe qui, ému, la regarde, s’approche d’elle et lui dit doucement.
hagenbach
hagenbach
Sì, t’amo ancora…
Oui, je t’aime encore…
La stringe teneramente al suo cuore. Intanto il cielo si è coperto di nubi; una caligine densa sale, sale minacciosa avvolgendo i picchi circostanti del Murzoll; fra poco anche la capanna della Wally sarà avvolta in questa tenebria spaventosa della Alpi. Comincia a soff iare il vento. Ma i due amanti, felici, strettamente abbracciati, sembrano di nulla accorgersi, e si sussurrano all’orecchio parole d’amore.
Il la serre tendrement contre son cœur. Entretemps le ciel s’est couvert de nuages ; un épais brouillard monte, menaçant, enveloppant les sommets qui se trouvent autour du Murzoll. La cabane de Wally sera bientôt enveloppée dans les effroyables ténèbres des Alpes. Le vent commence à souffler. Mais les deux amants, heureux, étroitement enlacés, semblent ne s’apercevoir de rien et se murmurent des mots d’amour à l’oreille.
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hagenbach e wally (Wally ripete mormorando)
hagenbach et wally
Vieni, vieni; una placida vita Noi vivremo in un mondo ignorato! Peregrini a una piaggia fiorita Chiederemo un asilo incanto. Là, sui prati, fra rose e viole, Noi vivremo una placida vita!
(Wally qui répète en murmurant) Viens, viens ; nous aurons une vie paisible Dans un monde inconnu ! Pèlerins, nous demanderons un asile enchanteur À une contrée fleurie. Là, dans les prés, au milieu des roses et des violettes, Nous aurons une vie paisible !
Rimangono abbracciati.
Ils restent enlacés.
wally (guardandosi intorno spaventata dalla oscurità densa
wally
che li circonda) Giuseppe ove siam noi?
(regardant autour d’elle, effrayée par l’obscurité dense qui les entoure) Giuseppe, où sommes-nous ?
hagenbach (con amore)
hagenbach
Sei sul mio cor. (guardandosi sbigottito d’intorno) Qual cupa oscurità!
(avec amour) Tu es contre mon cœur. (regardant autour de lui, stupéfait) Quelles sinistres ténèbres !
wally
wally
Rugge il Murzoll…
Le Murzoll rugit...
Hagenbach si scosta dalla Wally.
Hagenbach se sépare de Wally.
Amor mio, sola qui non mi lasciar…
Mon amour, ne me laisse pas seule ici...
Raccoglie da terra il bastone ferrato, e s’incammina a tentoni fra le incertezze della nebbia e l’imperversare dell’uragano.
Il ramasse à terre le bâton ferré et marche à tâtons à travers le brouillard changeant et la tempête qui fait rage.
hagenbach
hagenbach
Fra le tenebre dense vo’ cercando Il desiato sentiero del ritorno…
Parmi les ténèbres épaisses, je m’en vais cherchant Le sentier convoité du retour...
Giuseppe scompare giù pel sentiero per quale è venuto. Si fa più impetuoso il vento.
Giuseppe disparaît en bas du sentier par où il est arrivé. Le vent devient plus fort.
Dal fondo del sentiero.
Du fond du sentier.
Wally!
Wally !
wally (con gioia)
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Mi chiama! t’odo…
(avec joie) Il m’appelle ! Je t’entends…
hagenbach
hagenbach
Il sentiero è scomparso…
Le sentier a disparu…
wally
wally
Ahimè!
Hélas !
hagenbach
hagenbach
Fa cor! Discendi per le rocce… E… (con urlo terribile) La valanga!
Courage ! Descends par les rochers… Et… (dans un hurlement terrible) L’avalanche !
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Odesi lo schianto terribile della valanga. L’urto è così forte che la Wally è violentemente gettata a terra. Subito dopo un profondo silenzio. La Wally si trascina sino al ciglio del precipizio formato dalla valanga, e protesa, col busto fuori guarda cogli occhi vitrei e getta un grido.
On entend la terrible secousse de l’avalanche. Le choc est si fort que Wally est violemment jetée à terre. Après un profond silence, Wally se traîne jusqu’au bord du gouffre formé par l’avalanche et, le buste tendu, regarde avec des yeux éteints et pousse un cri.
wally (grido)
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Ah! (colla voce alterata, chiama:) Giuseppe!
(cri) Ah ! (d’une voix altérée, appelant) Giuseppe !
Silenzio.
Silence.
M’odi, Giuseppe!
Tu m’entends, Giuseppe !
Silenzio.
Silence.
(a voce spiegata)
Cupo silenzio! la morte è laggiù!
(à voix haute) Silence sinistre ! La mort est en bas !
Nasconde raccapricciata il volto nelle mani e rimane impietrita. Quando toglie dal volto le mani, il suo volto è livido gli occhi larghi che guardano stranamente si leva ritta sul precipizio e stendendo con esaltazione le mani, grida:
Horrif iée, elle se cache le visage dans les mains et reste pétrif iée. Quand elle ôte ses mains, son visage est livide, son regard est étrange ; elle se lève au bord du gouffre et, tendant les mains avec exaltation, elle crie.
O neve! O candido destino mio Ecco la sposa di Giuseppe. Anima cara, aprimi le tue braccia!
Ô neige ! Ô mon destin de pureté : Voici l’épouse de Giuseppe. Âme bien-aimée, ouvre-moi tes bras !
Si getta nel precipizio, larghe le braccia, come stese ad un supremo abbraccio.
Elle se jette dans le précipice, les bras grand ouverts, comme tendus dans une suprême étreinte.
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© GTG / CAROLE PARODI
Au studio Sainte-Clotilde, Yonghoon Lee (Giuseppe Hagenbach) aux prises avec Bálint Szabó (Stromminger).
le baryton Vitaliy Bilyy (Vincenzo Gellner)
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RÉFÉRENCES À LIRE
O À ÉCOUTER
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POUR APPROFONDIR
Die Geier-Wally Wilhelmine von Hillern Rosenheimer Verlagshaus, Rosenheim 2007 The Autumn of Italian Opera, From Verismo to Modernismo, 1890-1915 Alan Mallach Northeastern University, Press, Boston 2007 Alfredo Catalani, alla luce di documenti inediti Maria Menichini Maria Paccini Fazzi, Lucques 1993 Alfredo Catalani, Composer of Lucca Domenico Luigi Pardini (éd. David Chandler) Durrant Publishing, Norwich 2011
Catalani : œuvres pour orchestre Rome, 2011 Francesco La Vecchia (DM) Orchestra Sinfonica di Roma Naxos Arturo Basile (DM) Rome 1960 Opera d’oro Renata Tebaldi Silvio Majonica Dino Dondi Giacinto Prandelli Pinuccia Perotti Jolanda Gardino Dimitri Lopatto Chœur et Orchestre du Deutsche Oper de Berlin
Catalani Michelangelo Zurletti EDT (Biblioteca di cultura musicale. Autori e opere), Turin 1983
Catalani : Loreley Milan 1968 Gianandrea Gavazzeni (DM) Orchestre et Chœur de La Scala Avec Elena Suliotis, Piero Cappuccilli, Gianfranco Cecchele, etc. Opera d’oro
À REGARDER
Puccini e Catalani : Il principe reale, il pertichino e l’« eredità del Wagner » Riccardo Pecci Olschki, Florence 2013 Landscape and Gender in Italian Opera, The Alpine Virgin from Bellini to Puccini Emanuele Senici Cambridge University Press, Cambridge 2005
Pinchas Steinberg (DM) Munich 1990 Sony Music Eva Marton Francesco Ellero D’Artegna Alan Titus Francisco Araiza Julie Kaufmann Birgit Calm Michele Pertusi Münchner Rundfunkorchester et Chor des Bayerischen Rundfunks
Fausto Cleva (DM) Monte-Carlo 1969 Decca Renata Tebaldi Justino Diaz Piero Cappuccilli Mario del Monaco Lydia Marimpietri Stefania Malagù Alfredo Mariotti Orchestre national de l’opéra de Monte-Carlo et Coro lirico de Turin
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Die Geierwally (1940) Film allemand de Hans Steinhoff Avec Heidemarie Hatheyer, Sepp Rist, Eduark Köck, Winnie Markus, Leopold Esterle, etc.
Ordre de distribution : Wally, Stromminger, Vincenzo Gellner, Giuseppe Hagenbach, Walter, Afra et Il Pedone.
POUR LES INTERNAUTES Une randonnée sur les traces de la Geierwally, dans la vallée de Lech, située dans le district de Reutte www.bergfex.at [Tapez geierwally-rundweg]
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CETTE ANNÉE-LÀ... GENÈVE EN 1892
par Prohistoire *
Hiver Mi-janvier, de nombreux passants se plaignent d’avoir été pris pour cible par des boules de neige projetées par d’invisibles garnements. C’est l’occasion de rappeler cette affiche placardée cent ans auparavant, en 1792, sur les murs de la ville et qui commençait ainsi : « Messeigneurs étant informés que la sûreté publique a été compromise par des gens qui se sont permis de lancer contre diverses personnes des paumes de neiges » et continuait en menaçant les auteurs de ces insolences de « vingt-cinq florins d’amende, de prison ou de châtiment plus grief, suivant l’exigence du cas ». Bien loin de ces jeux de rue, un horloger genevois du nom de Casimir Sivan dépose le 21 février une demande de brevet auprès du Bureau fédéral de la propriété intellectuelle pour « une montre à répétition parlant l’heure au lieu de la sonner, dite : Montre parlante Sivan ». Il vient d’inventer l’horloge parlante. Printemps Le retour des beaux jours se prête particulièrement au « vélocipède », qui connaît durant le dernier quart du siècle nombre d’évolutions permettant l’apparition de la bicyclette et qui va révolutionner, avant l’automobile ou la motocyclette, la mobilité individuelle. Pour l’heure il s’agit encore d’une occupation essentiellement bourgeoise qui n’a pas encore gagné les couches populaires. L’inauguration, le 15 mai, du premier vélodrome de Genève, sur le site de l’actuel stade de Varembé promet de populariser l’étrange machine. Le vélodrome présente une piste de 500 mètres de distance composée de deux lignes droites de 140 m et deux courbes de 110 m de développement. Pour l’occasion et en présence de l’Harmonie nautique, l’Union vélocipédique genevoise organise une course internationale. Les amateurs de sport vélocipédique, dont des Genevois, se retrouvent dix jours plus tard pour une course sur route entre Bâle et Strasbourg et retour. Les courageux participants doivent parcourir plus de 300 kilomètres sur les pistes poussiéreuses rhénanes avec contrôle à Kehl et Offenburg.
Été Pour les amateurs de randonnées à la montagne, 1892 marque un rapprochement de Genève avec le Salève : fin mai, le chemin de fer à voie étroite de Veyrier à Collonges est inauguré et connecté au tramway de Genève à Veyrier. Le trajet de Rive à Collonges coûte 65 centimes. Pour ceux que n’enthousiasme guère la perspective de franchir depuis Collonges le millier de mètres de dénivelée entre la plaine et le sommet, il faut attendre décembre pour que la première section du chemin de fer à crémaillère du Salève, entre Étrembières et Treize-Arbres soit ouverte à l’exploitation. Il s’agit alors du premier chemin de fer électrique de montagne entièrement à crémaillère au monde. Deux ans plus tard, la section Veyrier – Monnetier est inaugurée.
* Prohistoire est
Automne Les élections cantonales de l’automne se font pour la première fois sur un mode proportionnel, ce système ayant été adopté en août. Il permet aux petites formations, comme les Catholiques indépendants (futur PDC) ou les Socialistes, de proposer des listes séparées. Dans cette chronique destinée à un public de mélomanes, on ne saurait passer sous silence le décès de Hugo de Senger, le 21 janvier. Né en 1835 à Nördlingen (Souabe), il a notamment fondé en 1880 l’orchestre de la Ville de Genève dont il assume la direction jusqu’à sa mort. Deux jours plus tard, le cardinal Mermillod, une autre personnalité locale de renom, décède à Rome à l’âge de 67 ans. Né à Carouge, il a connu une carrière mouvementée au bout du lac avant d’être expulsé de Suisse en 1873 en plein Kulturkampf. Il revient par la grande porte, en qualité d’évêque de Lausanne et Genève dix ans plus tard et est nommé cardinal en 1890.
transports dans
un cabinet d’études historiques créé en 2006 par Gérard Duc et Olivier Perroux, deux historiens indépendants issus du milieu académique. Prohistoire a participé à l’élaboration d’expositions (centenaire du tunnel du Simplon ; la zone Salève), et à la rédaction d’ouvrages historiques, dont une histoire des énergies à Genève parue fin 2008. Prohistoire collabore à divers projets privés de mise en valeur du patrimoine historique industriel, commercial et familial. www.prohistoire.ch
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PRODUCTION Orchestre de la Suisse Romande
Assistant à la mise en scène Ivo Guerra Chefs de chant Xavier Dami Allessandro Misciasci Marine Marge (Stagiaire HEM) Assistante aux décors et costumes Licia Lucchese Régisseur de production Jean-Pierre Dequaire Chef de plateau Stéphane Nightingale Régisseur Véronique Ostini Régie lumières Claire Peverelli Réalisation des surtitres Richard Neel Régie surtitres Saskia van Beuningen
Premiers violons Bogdan Zvoristeanu (1er VS) Abdel-Hamid El Shwekh (2ème VS) Medhat Abdel-Salam Yumiko Awano Caroline Baeriswyl Elodie Bugni Theodora Christova Cristina Draganescu Yumi Kubo Dorin Matea Florin Moldoveanu Bénédicte Moreau Muriel Noble Hisayuki Ono Yin Shen Marie Sirot Seconds violons Sidonie Bougamont (1er S) François Payet-Labonne (1er S) Jonas Erni (SR) Rosnei Tuon (SR) Linda Bärlund Kerry Benson Florence Berdat Claire Dassesse Gabrielle Doret Véronique Kümin Ines Ladewig Claire Marcuard Eleonora Ryndina François Siron Claire Temperville-Clasen David Vallez Cristian Vasile Altos Frédéric Kirch (1er S) Elçim Özdemir (1er S) Emmanuel Morel (SR) Barry Shapiro (SR) Hannah Franke Hubert Geiser Stéphane Gonties Denis Martin Stella Rusu Tsubasa Sakaguchi Verena Schweizer Catherine Soris-Orban Yan-Wei Wang
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Flûtes Sarah Rumer (1er S) Loïc Schneider (1er S) Robert Thuillier (SR) Jane Elliott-Maillard Jerica Pavli Flûtes piccolos Jane Elliott-Maillard Jerica Pavli Hautbois Jérôme Capeille (1er S) Roland Perrenoud (1er S) Vincent Gay-Balmaz (SR) Alexandre Emard Sylvain Lombard Cors anglais Alexandre Emard Sylvain Lombard
Trompettes Olivier Bombrun (1er S) Stephen Jeandheur (1er S) Gérard Métrailler (SR) Claude-Alain Barmaz Laurent Fabre Trombones ténors Matteo De Luca (1er S) Alexandre Faure (1er S) Andrea Bandini (SR) Edouard Chappot Trombone basse Laurent Fouqueray Tuba Pierre Pilloud (1er S) Timbales Yves Brustaux (1er S) Olivier Perrenoud (1er S) Percussions Christophe Delannoy (SR) Michel Maillard Michael Tschamper Harpe Notburga Puskas (1er S)
Clarinettes Dmitry Rasul-Kareyev (1er S) Michel Westphal (1er S) Benoît Willmann (SR) Camillo Battistello Guillaume Le Corre Petite clarinette Benoît Willmann Clarinette basse Camillo Battistello Guillaume Le Corre Bassons Céleste-Marie Roy (1er S) Afonso Venturieri (1er S) Francisco Cerpa Román (SR) Katrin Herda Norio Kato
Violoncelles François Guye (1er S) Stephan Rieckhoff (1er S) Cheryl House (SR) Hilmar Schweizer (SR) Jakob Clasen Laurent Issartel Olivier Morel Caroline Siméand-Morel Silvia Tobler Son Lam Trân Willard White
(1er VS) 1er VIOLON SOLO
Contrebasses Bo Yuan (1er S) Jonathan Haskell (SR) Alain Ruaux (SR) Mihai Faur Adrien Gaubert Gergana Kusheva Cléna Stein Steven Zlomke
Contrebassons Katrin Herda Norio Kato Cors Jean-Pierre Berry (1er S) Julia Heirich (1er S) Isabelle Bourgeois (SR) Brian Mihleder (SR) Pierre Briand Clément Charpentier-Leroy Jacques Robellaz
(2e VS) 2e VIOLON SOLO
Pratique d’orchestre (Étud. DAS) Annina Wöhrle, violon Arturo Ziraldo, alto Gabriele Amarú, cor Marion Frétigny, percussion Régisseur général Guillaume Bachellier Régisseur d’orchestre Grégory Cassar Régisseur de scène Marc Sapin Garçons d’orchestre Aurélien Sevin Frédéric Broisin Assistante de régie Inès de Saussure
(1er S) 1er SOLISTE (SR) SOLISTE REMPLAÇANT
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Chœur du Grand Théâtre Sopranos Fosca Aquaro Magali Duceau Györgyi Garreau Nicola Hollyman Iana Iliev Victoria Martynenko Martina Möller Gosoge Cristiana Presutti Daniela Stoytcheva
Altos Vanessa Beck Hurst Audrey Burgener Dominique Cherpillod Marianne Dellacasagrande Lubka Favarger Varduhi Khachatryan Mi-Young Kim Johanna Rittiner-Sermier Mariana Vassileva-Chaveeva
Ténors Jaime Caicompai Yong-Ping Gao Rémi Garin Omar Garrido Lyonel Grelaz Vladimir Iliev Sanghun Lee José Pazos Terige Sirolli Georgi Sredkov Bisser Terziyski
Basses Krassimir Avramov Wolfgang Barta Romaric Braun Nicolas Carré Phillip Casperd Aleksandar Chaveev Peter Baekeun Cho Christophe Coulier Harry Draganov Seong-Ho Han Slobodan Stankovic Dimitri Tikhonov
Personnel technique auxiliaire Technique de scène
Ateliers Décors
Machinerie Chann Bastard David Berdat Max Féret Thierry Ferrari Christian Fiechter Sega Njie Carlos Damian Villalba
Peinture et décoration Noëlle Choquard
Éclairage Renato Campora Louis Riondel Lionel Rocher Romain Toppano
Tapisserie décoration Max Féret Ateliers Costumes Couture Julie Chenevard Giulia Muniz Décoration costumes Aurore De Geer
Perruques-maquillage Lina Bontorno Ania Couderc Sorana Dumitru Nicole Hermann Babel Fabienne Meier Carole Schoeni Cristina Simoes Mia Vranes
Figuration Femme Emmanuelle Annoni
Hommes Alain Bürki Tobias Moeller-Gosoge
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BIOGRAPHIES Evelino Pidò
Cesare Lievi
Après des études musicales au Conservatoire de Turin, sa ville natale, il complète sa formation de chef d’orchestre à l’académie de Vienne. Sa carrière internationale commence à Melbourne, où il dirige Madama Butterfly. En 1989, il dirige Zelmira à l’opéra de Rome. Dès lors, il se produit dans le monde entier. Il est au pupitre des opéras de Lausanne, Lyon, Rome, Turin, Monte-Carlo, Paris, Tel Aviv et New York, aux Chorégies d’Orange pour Otello et au Théâtre du Châtelet pour Il Pirata. À l’Opéra national de Lyon, il dirige L’Elisir d’amore, La Cenerentola, Lucie de Lammermoor et Le Roi malgré lui. En 2008, il fait ses débuts au Teatro Real de Madrid avec La Gioconda, puis pour Norma, il est invité à Bologne, au Metropolitan, au Teatro Regio de Turin et au Staatsoper de Vienne. Il dirige Medea au Teatro Massimo Bellini de Catane, La Sonnambula au Metropolitan et à l’Opéra national de Paris. Il se consacre aussi au répertoire symphonique. Il dirige entre autres, l’Orchestra dell’Accademia di Santa Cecilia, le Royal Philharmonic Orchestra (RPO) et l’Orchestre philharmonique de Radio France. Parmi ses enregistrements : L’Elisir d’amore, un album consacré aux ouvertures d’opéras bouffes de Rossini avec le RPO, des airs d’opéras avec Roberto Alagna, Angela Gheorghiu, Rolando Villazon et La Sonnambula avec Natalie Dessay (Diapason d’or). En 2012, il reçoit le prix Bellini d’oro pour la meilleure interprétation du compositeur. Durant la saison 13-14, il dirige notamment Norma à l’Opéra national de Lyon et au Théâtre des Champs-Élysées, Anna Bolena et Adriana Lecouvreur au Staatsoper de Vienne et Guillaume Tell au Théâtre de la Monnaie. Au Grand Théâtre de Genève : Maria di Rohan 01-02, Don Carlos 02-03, Maria Stuarda 04-05, Tosca 05-06, Don Pasquale 06-07, Il Trovatore 08-09, Simon Boccanegra 09-10.
Metteur en scène, dramaturge, traducteur et poète, Cesare Lievi est né à Gargnano, près du Lac de Garde. Il obtient son doctorat en philosophie et s’intéresse à Trotski et au surréalisme. Ses premières mises en scène furent saluées notamment à la Schaubühne de Berlin, au Burgtheater de Vienne et au Thalia Theater de Hambourg. Outre ses nombreuses mises en scène au théâtre, il travaille fréquemment à l’opéra. Citons : La Cenerentola au Metropolitan Opera de New York, Il Barbiere di Siviglia, L’Italiana in Algeri, Il Turco in Italia, I Vespri siciliani, Capriccio, Ariadne auf Naxos, Contes d’Hoffmann, Nina o La pazza per amore et la première mondiale de Schlafes Bruder de Herbert Willi à l’Opernhaus de Zurich, la création de Gesualdo de Schnittke avec Mstislav Rostropovitch au Staatsoper de Vienne, The Rake’s Progress au Teatro Comunale Luciano-Pavarotti de Modène, Der Ring des Nibelungen et Vanessa de Barber au Teatro Massimo Bellini de Catane, Manon au Deutsche Oper de Berlin, L’Elisir d’amore au Théâtre national de Tokyo et Il Barbiere di Siviglia au Theater Bonn. Il est engagé à La Scala pour I Due Foscari et Parsifal, dirigé par Riccardo Muti, au Festival de Salzbourg pour Demofoonte. Au Hessisches Staatstheater de Wiesbaden, il met en scène Die Zauberflöte, Le Nozze di Figaro, Così fan tutte, Il Trovatore et Turandot. Il est nommé directeur artistique du Teatro Stabile de Brescia en 1996 et du Teatro Nuovo Giovanni d’Udine de 2010 à 2013. Avec ses pièces Tra gli infiniti punti di un segmento, Fotografia di una stanza et Fremde im Haus, il est invité à la Biennale de théâtre Neue Stücke aus Europa.
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Mise en scène
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Direction musicale
Débuts au Grand Théâtre de Genève.
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BIOGRAPHIES
Ezio Toffolutti
Gigi Saccomandi
Scénographe, costumier, peintre et metteur en scène, Ezio Toffolutti réalise ses premiers décors en 1973 à la Volksbühne de Berlin-Est et devient un proche collaborateur de Benno Besson pour lequel, pendant plus de vingt ans, il crée les décors et les costumes pour de nombreux théâtres et festivals européens. Il collabore aussi avec un grand nombre de metteurs en scène : Harry Kupfer (Rigoletto à Berlin) Johannes Schaaf (Le Nozze di Figaro à Hambourg, Dantons Tod à Munich), Nikolaus Lehnhoff (Die Meistersinger von Nürnberg à La Scala), Henning Brockhaus, Katherina Thalbach, Claude Stratz (La Bohème à Lausanne) et Jérôme Savary (La Cenerentola à l’Opéra de Paris). Au théâtre, il est notamment l’invité de la Comédie-Française, du Théâtre de Vidy de Lausanne et de la Biennale Teatro Venezia et du Festival de Berlin. Pour Der kaukasische Kreidekreis (mise en scène de Benno Besson) il remporte deux Molières. En tant que metteur en scène, il signe Don Giovanni pour la Nationale Reisopera d’Enschede, Die Zauberflöte et Lucia di Lammermoor à Essen. Dernièrement, l’Opéra de Paris redonnait son Così fan tutte. Ezio Toffolutti a également enseigné à l’Università di Arti e Design de Venise et à l’Akademie der Bildenden Künste de Munich.
Originaire de Sesto San Giovanni, en Lombardie, Gigi Saccomandi se forme aux disciplines du spectacle à l’université de Bologne. Il débute sa carrière dans les années 80 et collabore avec de grands metteurs en scène et décorateurs : Daniele Abbado, Pietro Carrigio, Luca De Fusco, Massimo Castri, Nanni Garella, Cesare Lievi, Giorgio Marini, Peter Mussbach, Pierluigi Pizzi, Walter Pagliaro, Harold Pinter, Luca Ronconi, Sandro Sequi ou Federico Tiezzi. Depuis, il a travaillé dans les plus grands théâtres d’Italie et d’Europe : Teatro alla Scala de Milan, Opernhaus de Zurich, Rossini Opera Festival de Pesaro, Metropolitan Opera de New York, Teatro San Carlo de Naples, Festival de Salzbourg, Burgtheater et Staatsoper de Vienne, Schaubühne de Berlin et Thalia Theater de Hambourg notamment. Il a enseigné les techniques d’éclairage à l’Università Statale et à l’Accademia di Brera de Milan. Il a reçu le prix de l’Associazione Nazionale Critici di Teatro en 2006 et le prix UBU en 2008. Tout au long de sa carrière, au théâtre lyrique et dramatique, il a réalisé les lumières de plus de trois cents spectacles.
Au Grand Théâtre de Genève : Così fan tutte (décors) 84-85, 91-92, La Clemenza di Tito (décors et costumes) 86-87, La Cenerentola (décors et costumes) 93-94, 96-97, L’Étoile (décors et costumes) 09-10, L’Amour des trois oranges (co-mise en scène,decor ), Le Comte Ory (décors et costumes) 11-12.
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Lumières
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Décors & costumes
Au Grand Théâtre de Genève : Rinaldo 96-97, La Fille du régiment 97-98.
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BIOGRAPHIES
Ainhoa Arteta
Morenike Fadayomi
Native de Tolosa au Pays basque, Ainhoa Arteta se fait connaître hors de son pays lorsqu’elle s’illustre aux Metropolitan Opera National Council Auditions et au concours Operalia – Plácido-Domingo. Elle fait des débuts remarqués dans le rôle de Mimì (La Bohème) au Metropolitan Opera. Parmi les rôles importants de sa carrière figurent : Musetta (La Bohème), Micaëla (Carmen) et Olga (Fedora) qu’elle interprète au Metropolitan Opera, Magda (La Rondine) au Washington Opera, Leïla (Les Pêcheurs de perles) aux opéras de Bordeaux, Bilbao et Seattle, Violetta (La Traviata) à New York et Barcelone, San Sebastián et Séville. Elle se produit au Scottish Opera en Micaëla, au Teatro de la Zarzuela de Madrid et au Michigan Opera Theater en Gilda (Rigoletto), en Violetta (La Traviata) au Nederlandse Opera d’Amsterdam et à Cincinnati, en Mimì et Marguerite (Faust) au Teatro de las Bellas Artes de Mexico, en Comtesse Almaviva (Le Nozze di Figaro) à l’Opera Pacific et en Carolina (Il Matrimonio segreto) au Peralada Festival. Ces dernières saisons, elle interprète Marguerite au Bayerische Staatsoper de Munich (avec Rolando Villazón, sous la direction de Friedrich Haider), Tatiana (Eugène Onéguine) au Palau de la Música de Valence, Musetta aux Arènes de Vérone et à l’opéra de Trieste et chante les Vier letzte Lieder de Strauss avec l’Orquesta Sinfónica de Ténériffe. En 13-14, elle se produit notamment à l’opéra de San Francisco en Alice Ford (Falstaff). Elle est aussi saluée lors de récitals et concerts, entre autres au Carnegie Hall avec Michael Tilson Thomas et le New World Symphony, au Palau de la Música de Barcelone, au Metropolitan Opera, aux festivals de Peralada, d’Antibes, de Graz et de Vienne. Elle se produit aussi avec Plácido Domingo à Berlin, Hambourg, Istanbul, Leipzig, Madrid, Paris, Munich, Valence et Londres. Débuts au Grand Théâtre de Genève.
Morenike Fadayomi a grandi entre Londres, sa ville natale, Lagos et Glaris. Après des études de danse à la Colombo Dance Factory à Zurich, elle entreprend des études de chant auprès de Mag Ursula PreierRaunacher à Vienne. De 1993 à 1996, elle est soliste au Theater Basel, puis, dès 1997, au Deutsche Oper am Rhein de Düsseldorf. Elle chante de nombreux rôles majeurs comme Mimì (La Bohème), Liù (Turandot), Donna Elvira (Don Giovanni), Marie (La Fiancée vendue), Abigaille (Nabucco), Lady Macbeth (Macbeth), Katarina Ismailova (Lady Macbeth de Mzensk), Emilia Marty (L’Affaire Makropoulos), Marta (Tiefland), Marietta (Die tote Stadt), l’Impératrice (Die Frau ohne Schatten), Senta (Der fliegende Holländer), Violetta (La Traviata) et Georgetta (Il Tabarro), ainsi que les rôles-titres d’Aida, Micaëla (Carmen), Káťa Kabanová et Rusalka. En 2002, elle est engagée au Festival d’Aix-en-Provence pour la première mondiale du Balcon de Péter Eötvös et en 2003 au Museumsquartier de Vienne pour Fear Death by Water de Franz Koglmann. Elle interprète le rôle de Bess (Porgy and Bess) en 2005 et 2010 au Washington National Opera, ainsi qu’en 2007 au Los Angeles Opera et en 2008 au Chicago Lyric Opera. En 2001, elle incarne le rôle-titre de Salome au Komische Oper de Berlin, au Volksoper de Vienne et au Deutsche Oper am Rhein de Düsseldorf et Duisbourg. À Düsseldorf, elle est aussi Tosca, Chrysothemis (Elektra) et Norma. Elle se produit également au Festival de Bregenz, au Carnegie Hall, au Semperoper de Dresde, au Muziektheater d’Amsterdam, à l’Opéra national du Rhin de Strasbourg et aux opéras de Bologne, Parme et Rome.
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Wally • Soprano
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Wally • Soprano
Débuts au Grand Théâtre de Genève.
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BIOGRAPHIES
Bálint Szabó
Vitaliy Bilyy
Né en Roumanie, Bálint Szabó termine ses études à l’académie de Cluj-Napoca en 1997 et se perfectionne ensuite à New York et Tel Aviv. Au début de sa carrière, il se produit tout d’abord aux opéras de Cluj-Napoca et Budapest. Il participe aussi à de nombreuses tournées en Europe, en Asie et aux États-Unis. En 2003, il incarne Zaccaria (Nabucco) au New Israeli Opera de Tel Aviv. Il est engagé à l’opéra de Hambourg en 2003 où il chante, entre autres, Philippe II (Don Carlo), Sparafucile (Rigoletto), Selim (Il Turco in Italia) et Publio (La Clemenza di Tito). De 2005 à 2009, il est membre de la troupe de l’opéra de Francfort où il interprète Philippe II, Mephisto (Faust de Gounod), Don Giovanni, Simon Boccanegra, Colline (La Bohème), Sarastro (Die Zauberflöte), Zaccaria et Raimondo (Lucia di Lammermoor). Il se produit aussi à l’Opéra national de Paris dans Don Carlo et La Clemenza di Tito, au Capitole de Toulouse dans Don Carlo et Rigoletto, à l’Opéra de Monte-Carlo dans Il Viaggio a Reims, au Festival de Macerata dans Aida, à l’Opéra d’Athènes dans Simon Boccanegra et I Puritani, au Teatro Municipal de Santiago du Chili, à l’opéra de Budapest, au Concertgebouw d’Amsterdam, au NHK Tokyo et au Festival de Montreux dans Le Château de BarbeBleue, au Festival de Dortmund dans Anna Bolena, à Wiesbaden et Sanxay dans le Requiem de Verdi, au Royal Opera House dans Linda di Chamounix, au Festival de Buxton dans Luisa Miller, au Nederlandse Opera dans Les Vêpres siciliennes, au Théâtre des Champs-Élysées dans Fidelio, à La Scala de Milan dans La Donna del lago, ainsi qu’à Strasbourg et à Nice dans Die Zauberflöte. Parmi ses projets : Luisa Miller à l’Opéra royal de Wallonie et Simon Boccanegra à l’Oper Frankfurt. Au Grand Théâtre de Genève : La Donna del lago (Duglas d’Angus) 09-10, Les Vêpres siciliennes (Jean Procida) 10-11.
Né en Ukraine, Vitaliy Bilyy étudie au conservatoire de musique d’Odessa. Il remporte de nombreux concours internationaux : le Concours pour jeunes chanteurs Elena-Obraztsova de Saint-Pétersbourg, le concours lyrique Operalia Plácido-Domingo, la Francisco-Viñas International Singing Competition à Barcelone et la Montserrat-Caballé International Singing Competition à Andorre. Il se produit sur toutes les scènes lyriques majeures dont le Metropolitan Opera de New York, le Teatro San Carlo de Naples, le Teatro alla Scala de Milan et le Bayerische Staatsoper de Munich. Au Metropolitan, il interprète Il Conte di Luna (Il Trovatore) en 2010, Rodrigo (Don Carlos), Germont (La Traviata) et Chakloviti (La Khovanchtchina) en 2012. Durant la saison 11-12, il chante Il Conte di Luna au Teatro La Fenice de Venise et au Capitole de Toulouse et Miller (Luisa Miller) au Teatro alla Scala de Milan. En 12-13, il fait ses débuts dans le rôle-titre de Macbeth à La Scala et a interprété Germont au Staatsoper de Berlin et au Théâtre Bolshoi de Moscou, Miller au Israeli Opera de Tel Aviv et Escamillo (Carmen) au Bayerische Staatsoper de Munich ; il a également participé à un récital Verdi au Gran Teatre del Liceu de Barcelone. Ses engagements durant la saison 13-14 comprennent : Il Conte di Luna au Bayerische Staatsoper et Alfio (Cavalleria rusticana) à La Scala.
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Vincenzo Gellner • Baryton
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Stromminger • Basse
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BIOGRAPHIES
Yonghoon Lee
Ivanna Lesyk-Sadivska
Yonghoon Lee est né en Corée du Sud, où il entame des études musicales. Il remporte de nombreux concours internationaux et reçoit une bourse d’études à l’université nationale de Corée à Séoul et au Mannes College of Music de New York. Il chante Don Carlo à Santiago du Chili, puis à l’opéra de Francfort et au Palau de las Artes de Valence. En 2008, il interprète Cavaradossi (Tosca) à Rome dans une mise en scène de Franco Zefirelli et sous la direction de Gianluigi Gelmetti ; il reprend ensuite ce rôle à Athènes. Il est invité à l’Opéra royal de Wallonie pour Don Carlo et Tosca, chante Don José (Carmen) avec la Glyndebourne Touring Company, Rodolfo (La Bohème) au Teatro Carlo Felice de Gênes et à nouveau Cavaradossi au Deutsche Oper de Berlin. En 2009, il est salué dans le rôle de Don José au Nederlandse Opera dans une Carmen mise en scène par Robert Carsen et dirigée par Marc Albrecht. En 2011, il retourne au Teatro dell’Opera de Rome pour Arrigo (La Battaglia di Legnano), il chante le rôlet-titre de Don Carlos lors d’une tournée du Metropolitan Opera au Japon, Don José au Deutsche Oper Berlin et Ismaele (Nabucco) au Metropolitan. En 2012, il est Calaf (Turandot) au Teatro Comunale de Bologne, Don Carlos au Staatsoper de Vienne et Don José dans une mise en scène d’Olivier Py à l’Opéra de Lyon. Durant la saison 12-13, il incarne Don José au Metropolitan et à l’Opernhaus de Zurich, Calaf au Bayerische Staatsoper, Cavaradossi au Royal Opera House et à l’Australian Opera, Don Carlos aux Staatsoper de Hambourg et de Vienne, Manrico (Il Trovatore) lors des Wiener Festwochen. Cette saison, il interprète le rôle-titre d’Andrea Chénier à Zurich et Calaf à Munich. Parmi ses projets : Il Trovatore à Chicago, La Battaglia di Legnano à Hambourg et plusieurs productions au Metropolitan. Débuts au Grand Théâtre de Genève.
Née en Ukraine, Ivanna Lesyk-Sadivska étudie à l’académie de musique de Lviv, puis à celle de Kiev. Elle fait ses débuts à l’opéra de Lviv en 2007 dans Il Matrimonio segreto (Elisetta). Elle chante ensuite à l’opéra-studio de Kiev le rôle-titre de Iolanta, Tatiana (Eugène Onéguine) et Micaëla (Carmen). Son répertoire comprend aussi des rôles comme la Comtesse (Le Nozze di Figaro), Marfa (La Fiancée du tsar) et Nedda (I Pagliacci). Elle est lauréate du concours Art du XXIème siècle à Vorzel en Ukraine et remporte le prix spécial du Cercle du Grand Théâtre de Genève au Concours de Genève en 2011, le premier prix du concours Liatochinski en Ukraine et du concours Mykola-Lysenko en 2013. Elle participe à une tournée aux États-Unis avec l’orchestre symphonique de Kiev ; elle chante la partie soprano dans le Messiah de Haendel et Die Schöpfung de Haydn, ainsi que La Voix humaine de Poulenc. Elle donne aussi des récitals en Ukraine, en Estonie, en Allemagne et en Israël, programmant des œuvres de Schumann, Schubert, Tchaikovski et Rachmaninov et de compositeurs ukrainiens.
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Walter • Mezzo-soprano
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Giuseppe Hagenbach • Ténor
Débuts au Grand Théâtre de Genève.
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BIOGRAPHIES
MEMBRE DE LA TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE
Ahlima Mhamdi
Bruno Balmelli
La mezzo-soprano franco-marocaine commence sa formation d’art dramatique au conservatoire de Châtillon. Titulaire d’une licence d’études théâtrales à la Sorbonne Nouvelle, elle suit un cursus de comédie musicale au Conservatoire de Paris 9ème et intègre la classe d’art lyrique d’Anne Constantin au CMA9 de Paris, puis la classe d’Isabelle Germain et Fabrice Boulanger au CNSMDLyon, où elle a obtenu son prix mention « très bien » à l’unanimité, avec les félicitations du jury. Sur scène, elle interprète entre autres les rôles de Rosina (Il Barbiere di Siviglia), Isolier (Le Comte Ory), Arsamene (Serse), Orlovsky (Die Fledermaus), Charlotte (Werther), Mrs Quickly (Falstaff) et Anita (West Side Story). En concert, elle interprète notamment le Gloria de Vivaldi, les Requiems de Mozart et Duruflé, le Stabat Mater de Dvořák, la 9ème symphonie de Beethoven, l’Alt-Rhapsodie de Brahms, les Folk Songs de Berio ou encore la pièce pour voix, violon et cymbalum Vier Lieder nach T. Bernhard de Luca Antignani. En récital, elle se produit sur les scènes des opéras de Rennes, Avignon et Saint-Étienne, à l’Auditorium de Lyon, à la Salle Molière, aux Bouffes du Nord, à l’Amphithéâtre de l’Opéra de Lyon, à la Basilique de Fourvière, aux Subsistances, au Palais de l’Europe, etc. Elle est admise au Nouveau Studio de l’Opéra de Lyon pour la saison 11-12. Elle est nommée Révélation lyrique de l’ADAMI de l’année 2013 et Jeune Talent lyrique 2013 à l’Opéra-Théâtre d’Avignon par Raymond Duffaut. Elle se produira en récital aux Chorégies d’Orange avec les Révélations lyriques de l’ADAMI et chantera Maddalena (Rigoletto) lors de l’ouverture de la nouvelle saison du Grand Théâtre.
Après ses études de chant, notamment auprès de Elisabeth Grümmer, Fred Rogosin et Arrigo Pola, Bruno Balmelli est engagé à l’Opernstudio de Zurich. Il est ensuite invité aux opéras de Kassel, Ratisbonne, Berlin, Leipzig, Dresde, Stuttgart, Rotterdam et Nantes. Il travaille, entre autres, avec les orchestres philharmoniques de Dresde et de Rotterdam et des chefs d’orchestre comme Nello Santi, Marcello Viotti, John Fiore et Janos Kulka, ainsi que des metteurs en scène comme Giancarlo Del Monaco et Christof Loy. Son répertoire comprend les rôles suivants : le Comte Almaviva (Le Nozze di Figaro), Leporello (Don Giovanni), Golaud (Pelléas et Mélisande), Chorèbe (Les Troyens), Escamillo (Carmen), Gérard (Andrea Chénier), Tonio (Pagliacci), Dulcamara (L’Elisir d’amore), Taddeo (L’Italiana in Algeri), Posa (Don Carlos), Renato (Un ballo in maschera), Michele (Il Tabarro), Le Comte Peter Homonay (Der Zigeunerbaron) et les rôlestitres de Gianni Schicchi, Macbeth, Rigoletto, Falstaff et Nabucco. Depuis 2000, Bruno Balmelli est membre de la troupe du Deutsche Oper am Rhein. Durant la saison 13-14, il y interprète notamment le Baron Douphol dans La Traviata, Feri dans Die Csárdásfürstin de Emmerich Kálmán et le rôle du Père dans la création mondiale de Vom Mädchen, das nicht schlafen wollte de Marius Felix Lange.
Au Grand Théâtre de Genève : D i e W a l k ü r e (Schwertleite), Nabucco (Fenena) 13-14.
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Il Pedone • Baryton
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Afra • Mezzo-soprano
Au Grand Théâtre de Genève : R i c h a r d I I I (Hastings) et La Serva padrona (Uberto) 11-12.
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INFORMATIONS PRATIQUES Horaires des représentations Les représentations ont lieu généralement à 19 h 30 en semaine et à 15 h le dimanche. Pour certains spectacles, ces horaires peuvent être différents. Les horaires sont toujours indiqués sur les billets. Ouverture des portes Le Grand Théâtre ouvre ses portes une heure avant le début de la représentation et l’accès à la salle est possible trente minutes avant le spectacle. Retardataires Par respect pour le public et les artistes, après le début du spectacle l’accès à la salle se fait à la première interruption et aux places accessibles. Un circuit vidéo permet généralement de suivre le début du spectacle. Aucun remboursement ou échange de billet ne sera effectué en cas de retard. Vestiaires Des vestiaires payants sont à la disposition du public aux différents niveaux du Grand Théâtre (Fr. 2.-). Jumelles Des jumelles peuvent être louées dans tous les vestiaires (Fr. 5.-). Rehausseurs Disponibles aux vestiaires (service gratuit).
CONFÉRENCE DE PRÉSENTATION
Trente minutes avant chaque opéra, un musicologue vous donne quelques clés pour mieux apprécier le spectacle.
SUR L’ŒUVRE
Pour chaque opéra et création chorégraphique de la saison 13-14, une conférence très complète sur l’œuvre est organisée quelques jours avant la première représentation, toujours à la même heure, 18 h 15, par l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet www.amisdelopera.ch
BARS 1 heure avant le spectacle Les bars du hall et du sous-sol vous proposent boissons et petite restauration. Dès 30 minutes avant le spectacle Le bar des foyers vous propose boissons et petite restauration. À l’entracte Les bars du hall, des foyers, du sous-sol et de l’amphithéâtre vous proposent boissons et petite restauration.
RESTAURANT Avant le spectacle et durant l’entracte Le restaurant du sous-sol propose, lors de certains spectacles, une assiette composée servie directement à la table qui vous a été préalablement réservée (Fr. 35.- avec une boisson). Menu sur www.geneveopera.ch, réservation obligatoire à la billetterie.
Enregistrements Il est interdit de photographier, de filmer ou d’enregistrer les spectacles. Surtitrage Les ouvrages font généralement l’objet d’un surtitrage. Au Grand Théâtre, il est désormais bilingue français-anglais. Le Grand Théâtre remercie vivement la Fondation Hans-Wilsdorf grâce à laquelle ce surtitrage vous est proposé. Programmes et affiches Les programmes et les affiches des spectacles passés ou en cours sont en vente à la billetterie du Grand Théâtre. Boutique du Grand Théâtre de Genève Avant chaque représentation, Le Ménestrel – magasin de musique classique connu à Genève depuis 1952 – vous propose notamment des articles en lien avec le spectacle en cours.
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BILLETTERIE DU GRAND THÉÂTRE Au Grand Théâtre de Genève 5, place de Neuve. Du lundi au samedi de 10 h à 18 h et jusqu’à 19 h 30 les jours de spectacle. Le dimanche dès 1 h 30 avant le début de la représentation. Par téléphone T + 41 22 322 50 50. Du lundi au samedi de 10 h à 18 h Par courriel, fax ou courrier Billetterie du Grand Théâtre CP 5126 - CH 1211 Genève 11 billetterie@geneveopera.ch F + 41 22 322 50 51 En ligne sur le site www.geneveopera.ch Réservez vos places et collectez-les à la billetterie du Grand Théâtre ou imprimez-les directement à votre domicile. Les places réservées sont à régler dans les 48 h. Selon les délais, les billets réservés et payés peuvent être envoyés à domicile (Fr. 4.- / frais de port). Modes de paiement acceptés : Mastercard et Visa
Soirées entreprises Les entreprises souhaitant organiser une soirée au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Jessica Decosterd T +41 22 322 50 58 F + 41 22 322 50 98 j.decosterd@geneveopera.ch
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CARTE 20 ANS/20 FRANCS Réduction de Fr 2.- sur l’achat de billet au tarif jeune et un programme de spectacle offert (Une pièce d’identité sera demandée pour accéder à la salle).
Remboursement / échange Les billets sont remboursés ou échangés seulement lors d’annulation de spectacle et non en cas de modifications de programmation ou de distribution en cours de saison. Les abonnés du Grand Théâtre ainsi que les détenteurs de la carte fidélité du Grand Théâtre de Genève peuvent changer leurs dates de spectacles jusqu’à la veille de la représentions avant midi (1 er échange gratuit, puis Fr. 5.- par commande sauf pour les détenteurs du Grand abonnement Carré d’or). Réservation de groupe Les associations et groupements à but non lucratif peuvent réserver des places de spectacle à tarifs préférentiels durant toute la saison. Dossier spécial et réservation T +41 22 322 50 50 F + 41 22 322 50 51 c.druelle@geneveopera.ch
TITULAIRES DU CHÉQUIER CULTURE Réduction de Fr. 10.- par chèque sur l’achat de places de spectacle à la billetterie du Grand Théâtre (chèques cumulables) PASSEDANSE Avec le Passedanse (valeur de Fr. 20.-), vous obtenez des réductions tarifaires sur les spectales chorégraphiques du Grand Théâtre de Genève et des partenaires du Passedanse. TARIFS PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP Gratuité pour l’accompagnant d’une personne malvoyante ou aveugle ; surclassement pour les personnes à mobilité réduite, malentendantes ou sourdes. BILLETS LAST MINUTE Dans la limite des places disponibles, des places à Fr. 30.ou Fr. 50.- sont proposées dès une heure avant le début des spectacles aux jeunes jusqu’à 26 ans, aux étudiants et aux adhérents Labo-M sur présentation d’une pièce justificative.
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MÉCÉNAT & PARTENARIAT EN SOUTENANT LE GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE VOUS ÊTES PARTENAIRE DE L’EXCELLENCE
Depuis plusieurs années, le Grand Théâtre de Genève mène une politique de partenariat évolutive avec les entreprises. Chaque proposition vise à offrir à nos partenaires à la fois un service inédit comportant une large palette d’approches avec les différents secteurs artistiques et techniques inhérents à la vie d’un théâtre, mais également un service utile et flexible tout au long de la saison. En soutenant le Grand Théâtre de Genève vous devenez partenaire de l’excellence. Vous touchez un public large et diversifié – plus de 100 000 spectateurs par saison – et bénéficiez ainsi d’un impact médiatique fort et positif. Vous montrez votre attachement à la diffusion de spectacles des arts vivants et permettez la réalisation de projets culturels innovants.
Contactez-nous pour une offre personnalisée. T + 41 22 322 50 58 F + 41 22 322 50 98 mecenat@geneveopera.ch
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LA FONDATION DU GRAND THÉÂTRE La Fondation du Grand Théâtre de Genève est une Fondation d’intérêt public communal, subventionnée par la Ville de Genève, dont l’objet est artistique et culturel. Le but de la Fondation est d’assurer l’exploitation du Grand Théâtre de Genève, notamment en y organisant des spectacles d’art lyrique, chorégraphique et dramatique. Le Statut de la Fondation a fait l’objet d’une loi cantonale de 1964. La Fondation est composée de quatorze membres désignés par le Conseil municipal et le Conseil administratif de la Ville de Genève. Le Bureau compte cinq membres du Conseil de Fondation. Conseil de Fondation Mme Lorella Bertani, présidente M. Guy-Olivier Segond, vice-président Mme Anne Carron-Cescato, secrétaire M. Claude Demole M. Sami Kanaan M. Rémy Pagani M. Manuel Tornare M. Pierre Conne M. Philippe Juvet Mme Danièle Magnin Mme Françoise de Mestral M. Albert Rodrik M. Pierre Scherb M. Jean Spielmann M. Guy Demole, président d’honneur M. Jean-Flavien Lalive, président d’honneur † situation au 1.01.2014
Secrétariat T +41 22 322 51 71 F +41 22 322 50 01 fondation@geneveopera.ch
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CERCLE DU GRAND THÉÂTRE Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement. Bureau (mai 2014) M. Luc Argand, président M. Pierre-Alain Wavre, vice-président M. Gabriel Safdié, trésorier Mme Véronique Walter, secrétaire Mme Françoise de Mestral Autres membres du Comité (mai 2014) S. A. S. la Princesse Andrienne d’Arenberg Mme Vanessa Mathysen-Gerst Mme Brigitte Vielle M. Gerson Waechter Membres bienfaiteurs M. et Mme Luc Argand Mme René Augereau M. et Mme Claude Demole M. et Mme Guy Demole Fondation de bienfaisance de la banque Pictet Fondation Hans Wilsdorf M. et Mme Pierre Keller Banque Lombard Odier & Cie SA M. et Mme Yves Oltramare Mrs Laurel Polleys-Camus Union Bancaire Privée – UBP SA M. Pierre-Alain Wavre M. et Mme Gérard Wertheimer Membres individuels S. A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis S. A. S. La Princesse Etienne d’Arenberg Mme Dominique Arpels M. Ronald Asmar Mme Véronique Barbey Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn M. et Mme Gérard Bauer
Mme Maria Pilar de la Béraudière M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best Mme Saskia van Beuningen Mme Françoise Bodmer M. Jean Bonna Prof. et Mme Julien Bogousslavsky Mme Christiane Boulanger Comtesse Brandolini d’Adda Mme Robert Briner Mme Caroline Caffin M. et Mme Alexandre Catsiapis Mme Maria Livanos Cattaui Mme Muriel Chaponnière-Rochat Mme Anne Chevalley M. et Mme Neville Cook M. Jean-Pierre Cubizolle M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Maria Embiricos Mme Diane Etter-Soutter Mme Clarina Firmenich Mme Pierre-Claude Fournet M. et Mme Eric Freymond Mme Manja Gidéon Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius M. Alex Hoffmann M. et Mme Philippe Jabre M. et Mme Eric Jacquet M. Romain Jordan Mme Madeleine Kogevinas M. et Mme Jean Kohler M. David Lachat M. Marko Lacin Mme Michèle Laraki M. et Mme Pierre Lardy Mme Guy Lefort Mme Eric Lescure Mme Eva Lundin M. Ian Lundin M. Bernard Mach Mme France Majoie Le Lous
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M. et Mme Colin Maltby M. Thierry de Marignac Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus Mme Anne Maus M. Olivier Maus M. et Mme Charles de Mestral Mme Vera Michalski M. et Mme Francis Minkoff M. et Mme Bernard Momméja M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Pierre-Yves Mourgue d’Algue M. et Mme Trifon Natsis Mme Laurence Naville M. et Mme Philippe Nordmann M. et Mme Alan Parker M. et Mme Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Gilles Petitpierre M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Comte de Proyart Mme Ruth Rappaport M. et Mme Andreas Rötheli M. Jean-Louis du Roy de Blicquy M. et Mme Gabriel Safdié Comte et Comtesse de Saint-Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. et Mme Paul Saurel M. Julien Schoenlaub Mme Claudio Segré Baron et Baronne Seillière M. Thierry Servant Marquis et Marquise Enrico Spinola Mme Christiane Steck M. André-Pierre Tardy M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. Richard de Tscharner M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen
M. Pierre Vernes M. et Mme Julien Vielle M. et Mme Olivier Vodoz Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter Mme Stanley Walter M. et Mme Lionel de Weck Mme Paul-Annik Weiller Mme Julie Wynne Membres institutionnels 1875 Finance SA Banque Pâris Bertrand Sturdza SA Christie’s (International) SA Credit Suisse SA Fondation BNP Paribas Suisse Fondation Bru Givaudan SA Gonet & Cie, Banquiers Privés H de P (Holding de Picciotto) SA JT International SA Lenz & Staehelin MKB Conseil & Coaching La Réserve, Genève SGS SA Vacheron Constantin Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Mme Gwénola Trutat 11, boulevard du Théâtre • CH-1211 Genève 11 T +41 22 321 85 77 F +41 22 321 85 79 du lundi au vendredi de 8 h à 12 h cercle@geneveopera.ch
Compte bancaire N° 530 290 MM. Pictet & Cie Organe de révision Plafida SA
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LE GRAND THÉÂTRE L’ÉQUIPE DIRECTION GÉNÉRALE Directeur général Tobias Richter Assistante du directeur général Sarah Grau SECRÉTARIAT GÉNÉRAL Secrétaire général Claus Hässig Secrétaire NN ARTISTIQUE Conseiller artistique & dramaturge Daniel Dollé Assistant dramaturge Benoît Payn BALLET Directeur du Ballet Philippe Cohen Adjoint Vitorio Casarin Coordinatrice administrative Émilie Schaffter Maîtres de ballet Grant Aris, Grégory Deltenre Pianiste Serafima Demianova Danseuses Céline Allain, Fernanda Barbosa, Louise Bille, Ornella Capece, Andie Masazza, Virginie Nopper, Yu Otagaki, Angela Rebelo, Sara Shigenari, Sarawanee Tanatanit, Daniela Zaghini Danseurs Joseph Aitken, Loris Bonani, Natan Bouzy, Aurélien Dougé, Paul Girard, Armando Gonzalez, Vladimir Ippolitov, Xavier Juyon, Nathanaël Marie, Geoffrey Van Dyck, Nahuel Vega TECHNIQUE DU BALLET Directeur technique du ballet Philippe Duvauchelle Régisseur lumières Alexandre Bryand Régisseur plateau Mansour Walter Service médical Dr Jacques Menetrey HUG Physiothérapeute Florence Nguyen Huu Ostéopathe Bruno Soussan
TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE Elisa Cenni, Khachik Matevosyan, Ahlima Mhamdi, Stephanie Lauricella CHŒUR Cheffe des chœurs Ching-Lien Wu Assistant/pianiste Jean-Marc Perrin Pianiste répétiteur Réginald Le Reun Régisseur et chargé de l’administration Omar Garrido Sopranos Fosca Aquaro, Magali Duceau, Györgyi Garreau-Sarlos, Nicola Hollyman, Iana Iliev, Victoria Martynenko, Martina MöllerGosoge, Cristiana Presutti, Daniela Stoytcheva Altos Vanessa Beck-Hurst, Audrey Burgener, Dominique Cherpillod, Marianne Dellacasagrande, Lubka Favarger, Varduhi Khachatryan, Mi-Young Kim, Johanna RittinerSermier, Mariana Vassileva Chaveeva, Ténors Jaime Caicompai, Yong-Ping Gao, Omar Garrido, Rémi Garin, Lyonel Grélaz, Vladimir Iliev, Sanghun Lee, José Pazos, Terige Sirolli, Georgi Sredkov, Bisser Terziyski Basses Krassimir Avramov, Wolfgang Barta, Romaric Braun, Nicolas Carré, Phillip Casperd, Aleksandar Chaveev, Peter Baekeun Cho, Christophe Coulier, Harry Draganov, Seong-Ho Han, Slobodan Stankovic, Dimitri Tikhonov PRODUCTION ARTISTIQUE Responsable production artistique & mise en scène Ivo Guerra Assistante & Respons. figuration Matilde Fassò Resp. ressources musicales Éric Haegi Pianistes / Chefs de chant Todd Camburn, Xavier Dami, Réginald Le Reun RÉGIE DE SCÈNE Régisseure générale Chantal Graf Régisseur de scène Jean-Pierre Dequaire
MARKETING ET COMMUNICATION Resp. marketing & communication Mathieu Poncet Adjoint & responsable Presse Frédéric Leyat Responsable des éditions et de la création visuelle Aimery Chaigne Assistante communication Corinne Béroujon Assist. presse & communication Isabelle Jornod Concepteur communication web Wladislas Marian Chargée du mécénat et des partenariats Jessica Decosterd Chargée du service pédagogique Kathereen Abhervé Chargé du public jeune Christopher Park Archiviste Anne Zendali ACCUEIL ET PUBLICS Responsable de l’accueil des publics Pascal Berlie Personnel d’accueil Herminia Bernardo Pinhao, Ludmila Bédert, Sophie Berret, Philippe Boaron, Charlène Boudineau, Karla Boyle, Bastien Cambon, Caroline Cariage, Michel Denis Chappellaz, Chantal Chevallier, Marie-Odile Clementz, Marie Delorme, Patricia Diaz, Nicolas Dutour, Feka Iljaz, Pouyan Farzam, Jeremy Filthuth, Teymour Kadjar, Valentin Herrero, Na Lin, Ada Lopez Linarez Hunziker, Nelli Kazaryan Peter, Guillaume Louis, Tamim Mahmoud, Morgane Manni, Marlène Maret, Jacky Merteau, Matteo Pallante, Flavio Perret-Gentil, Juliette Riccaboni, Marine Roy, Chantal Siegenthaler, Alihuen Vera, Charlotte Villard, David von Numers TECHNIQUE Directeur technique Jean-Yves Barralon Adjointe administrative Sabine Buchard Ingénieur bâtiment et sécurité Pierre Frei Responsable d’entretien Thierry Grasset Menuisier de plateau et chargé de l’entretien Jean-François Mauvis
BUREAU D’ÉTUDES Ingénieur bureau d’études Alexandre Forissier Chargé d’études de productions Fabrice Bondier Assistant Christophe Poncin Dessinateurs Stéphane Abbet, Denis Chevalley, Antonio Di Stefano MANUTENTION ET TRANSPORTS Responsable Thomas Clément SERVICE INTÉRIEUR Huissier responsable Stéphane Condolo Huissier-ère-s Valdemar De Almeida, Valentin Herrero, Antonios Kardelis, Michèle Rindisbacher Coursiers Bernard Bouchet, Bernard Thierstein TECHNIQUE DE SCÈNE Adjoint au directeur technique Philippe Alvado Chefs de plateau Gabriel Lanfranchi, Stéphane Nightingale Chargée de production technique Catherine Mouvet MACHINERIE Chef de service Olivier Loup Sous-chefs Pascal Chevalley, Juan Calvino, Patrick Savariau Sous-chef cintrier Patrick Werlen Brigadiers Stéphane Desogus, Jean-Claude Durand, Henrique Fernandes Da Silva, Yannick Sicilia Sous-brigadiers Stéphane Catillaz, Manuel Gandara, Johny Perillard Machinistes cintriers Vincent Campoy, Stéphane Guillaume, Alfio Scarvaglieri, Nicolas Tagand Machinistes Gérard Berdat, Philippe Calame, Éric Clertant, Jérôme Favre, Sedrak Gyumushyan, Michel Jarrin, Daniel Jimeno, Sulay Jobe, Julien Pache, Hervé Pellaud
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SON ET VIDÉO Chef de service Michel Boudineau Sous-chef Claudio Muller Techniciens Amin Barka, Charles Mugel, Jean-Marc Pinget ÉCLAIRAGE Chef de service Simon Trottet Sous-chefs de production Marius Echenard, Robin Minkhorst Sous-chef opérateur lumières et informatique de scène Stéphane Gomez Coordinateur de production Blaise Schaffter Technicien-ne-s éclairagistes Serge Alérini, Dinko Baresic, Salim Boussalia, Stéphane Estève, Hélène König, Camille Rocher, Juan Vera Electronicien Patrick Villois Opérateurs lumière et informatique de scène Clément Brat, Florent Farinelli, David Martinez Responsable entretien électrique Fabian Pracchia ACCESSOIRES Chef de service Damien Bernard Sous-chef Patrick Sengstag Accessoiristes Vincent Bezzola, Joëlle Bonzon, Françoise Chavaillaz, Cédric Pointurier Solinas, Anik Polo, Padrut Tacchella, Cécilia Viola, Pierre Wüllenweber ELECTROMÉCANIQUE Chef de service Jean-Christophe Pégatoquet Sous-chef José-Pierre Areny Electromécaniciens David Bouvrat, Robert De Almeida, Stéphane Resplendino, Christophe Seydoux, Emmanuel Vernamonte HABILLAGE Cheffe de service Joëlle Muller Sous-cheffe Cécile Cottet-Nègre Responsable costumes Ballet Julie Delieutraz
Habilleur-euse-s Caroline Bault, Raphaële Bouvier, Gloria del Castillo, Angélique Ducrot, France Durel, Philippe Jungo, Olga Kondrachina, Christelle Majeur, Lorena Vanzo Pallante, Léa Perarnau PERRUQUES ET MAQUILLAGE Cheffe de service Karine Cuendet Sous-cheffe Christelle Paillard Perruquier-ère-s et maquilleur-euse-s Cécile Jouen, Muriel PignonHeinis, Aurélie Escamez ATELIERS DÉCORS Chef des ateliers décors Michel Chapatte Assistant Christophe Poncin Magasiniers Maurice Bossotto, Marcel Géroudet MENUISERIE Chef de service Stéphane Batzli Sous-chef Claude Jan-Du-Chêne Chef d’équipe Roberto Serafini Menuisiers Pedro Brito, Giovanni Conte, Christian Furrer, Frédéric Gisiger, Philippe Moret, NN SERRURERIE Contremaître Serge Helbling Serruriers Patrick Barthe, Yves Dubuis, Patrice Dumonthey, Marc Falconnat PEINTURE ET DÉCORATION Chef de service Fabrice Carmona Sous-chef Christophe Ryser Peintres Gemy Aïk, Ali Bachir-Chérif, Stéphane Croisier, Bernard Riegler TAPISSERIE-DÉCORATION Chef de service Dominique Baumgartner Sous-chef Philippe Lavorel Tapissier-ères-s et décorateur-trice-s Pierre Broillet, Fanny Silva Caldari, Daniela De Rocchi, Raphaël Loviat, Dominique Humair Rotaru
ATELIERS COSTUMES Cheffe des ateliers costumes Fabienne Duc Assistant-e-s Alain Bürki , Mahi Durel, Armindo Faustino-Portas ATELIER DE COUTURE Responsable de fabrication Martine Roy Costumier-ère-s Deborah Parini, Gerda Salathé Tailleur-e-s Lurdes Do Quental, Khaled Issa Couturier-ère-s Amar Ait-Braham, Sophie de Blonay, Ivanna Costa, Marie Hirschi, Gwenaëlle Mury, Xavier Randrianarison, Ana-Maria Rivera, Soizic Rudant, Liliane Tallent, Astrid Walter, NN ATELIER DE DÉCORATION & ACCESSOIRES COSTUMES Responsable Isabelle Pellissier-Duc Décoratrices Corinne Baudraz, Emanuela Notaro ATELIER CUIR Responsable Michel Blessemaille Cordonnières Salomé Davoine, Catherine Stuppi SERVICE FINANCIER Chef de service Philippe Bangerter Comptables Paola Andreetta, Andreana Bolea, Chantal Chappot, Laure Masnaghetti, Sandrine Perotti BILLETTERIE Responsable billetterie et développement commercial a.-i. Carine Druelle Collaboratrices billetterie Murielle Ackermann, Fanny Claivaz, Hawa Diallo-Singaré INFORMATIQUE Chef de service Marco Reichardt Administrateurs informatique & télécoms Lionel Bolou, Ludovic Jacob RESTAURATION Responsable restauration, Christian Lechevrel Cuisinier Olivier Marguin Collaborateur-trice-s Norberto Cavaco, Maria Savino
RESSOURCES HUMAINES Responsable des ressources humaines - Juriste Denis Collé Assistante Priscilla Richon Gestionnaires ressources humaines Valérie Aklin, Marina Bello, Luciana Hernandez
PERSONNEL SUPPLÉMENTAIRE TEMPORAIRE SAISON 13-14 Création visuelle & édition Sandra Gonzalez (apprentie) Billetterie Guilhem Bezzola, Thomas Desbiolles, Chloé Huard, Camille Marend, Céline Paridant de Cauwere, Charlotte Villard Technique de scène Bryan Mouchet (apprenti) Machinerie Fabien Campoy, Gala Zackyr Habillage Sonia Ferreira Accessoires Vincent De Carlo Électromécanique William Bernardet (apprenti) Menuiserie Grégory Gabriel, Manuel Puga Becerra, Kevin Delor Serrurerie Alexandre Lehmann Peinture-décoration Line Helfer (apprentie) Tapisserie-décoration Frédérique Cabaille Ateliers costumes Dominique Chauvin,Julie Chenevard, Sylvianne Guillaume, Giulia Muniz Décoration-costumes Ella Abbonizio, Aurore de Geer Cuir Kim Scheidegger (apprentie) Ressources Humaines Romina Giusti (apprentie)
Situation au 01.06.2014
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PROCHAINEMENT OPÉRA
BALLET
Rigoletto
Casse-Noisette
En coproduction avec le Festival d’Aix-en-Provence, l’Opéra national du Rhin, le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles et le Théâtre Bolchoi de Moscou. Au Grand Théâtre 3,6,8,9,10,12,16 septembre 2014 à 19 h 30 14 septembre 2014 à 15 h
Au Grand Théâtre Création mondiale 13,14,15,17,18,19,20,21 novembre 2014 à 19 h 30
Melodramma en 3 actes de Giuseppe Verdi
Direction musicale Alexander Joel Mise en scène Robert Carsen Décors Radu Boruzescu Costumes Miruna Boruzescu Lumières Robert Carsen et Peter van Praet Chorégraphie Philippe Giraudeau Dramaturgie Ian Burton Avec Arnold Rutkowski, Franco Vassallo, Andrzej Dobber, Ekaterina Siurina, Sophie Gordeladze, Sami Luttinen, Ahlima Mhamdi, Varduhi Khachatryan, Maxim Kuzmin-Karavaev, Fabrice Farina Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre Conférence de présentation par Sandro Cometta En collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet. Mardi 2 septembre 2014 à 18 h 15 au Grand Théâtre
Ballet-féerie en deux actes, trois tableaux et quinze scènes
Chorégraphie Jeroen Verbruggen Direction musicale Philippe Béran Scénographie et costumes « On aura tout vu » Livia Stoianova et Yassen Samouilov Assistante scénographie Emilie Roy Lumières Ben Ormerod Ballet du Grand Théâtre Direction Philippe Cohen SPECTACLE
Jōruri & Kabuki Au Grand Théâtre 3 juillet 2014 à 19 h 30
Kikaigashima (L’Île-aux-démons) Jōruri dans le style de Gidayū Interprété sans marionettes Voix Takemoto Chitodesayū Shamisen Toyozawa Tomisuke
Sagi Musume (La jeune fille héron) Pièce de danse du théâtre kabuki Danseur Nakamura Kazutarô Accompagné par un ensemble vocal et instrumental traditionnel
Directeur de la publication : Tobias Richter Responsable de la rédaction : Daniel Dollé Responsable de l’édition : Aimery Chaigne Révision : Christopher Park ont collaboré à ce programme : Sandra Gonzalez, Ivo Guerra, Isabelle Jornod, Benoît Payn Traduction du livret : Richard Neel Impression : SRO-Kundig Genève ACHEVÉ D’IMPRIMER EN JUIN 2014
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Passion et partage La Fondation de bienfaisance du g roupe Pictet est fière de soutenir le projet «Les jeunes au cœur du Grand Théâtre». En participant à ce programme de formation, nous nous engageons en faveur de la génération à venir. Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir offrir aux talents de demain l’opportunité de découvrir les joies de l’opéra et du ballet, et peut-être même de susciter des vocations. Les associés du groupe Pictet vous souhaitent une très belle saison 2013-2014. La Fondation BNP Paribas en Suisse encourage la création culturelle et la préservation du patrimoine des musées. Elle est le partenaire fondateur et principal de la Troupe des jeunes solistes en résidence au Grand Théâtre de Genève. Elle s’engage aussi pour la recherche dans le domaine de la santé ainsi que dans de multiples projets en faveur de l’éducation et de la solidarité.
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NOUS SOUTENONS LES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE AU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE.
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SAISON1314 OPÉRA | LA WALLY | ALFREDO CATALANI
L A W A L LY DRAMMA LIRICO EN 4 ACTES
"CAMéLIA"
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
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SAISON1314
BAGUE OR BLANC ET DIAMANTS
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