Dessay Naouri Natalie
Laurent
SOPRANO
&
BARYTON-BASSE
M A C I E J
P I K U L S K I
PIANO
RÉCITAL G A B R I E L FA U R É I H E N R I D U PA R C I F R A N C I S P O U L E N C LÉO DELIBES I CHARLES-MARIE WIDOR
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S U B V E N T I O N N É PA R L A V I L L E D E G E N È V E
PA R T E N A I R E S D U G R A N D T H É Â T R E D E G E N È V E ASSOCIATION DES COMMUNES GENEVOISES
PARTENAIRE FONDATEUR DE LA TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE
PARTENAIRE DE SAISON
PARTENAIRE DE SAISON
CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
ÉTAT DE GENÈVE
PARTENAIRE DE SAISON
PARTENAIRE DE PRODUCTION
PARTENAIRE DU BALLET DU GRAND THÉÂTRE
PARTENAIRE DE PRODUCTION
PARTENAIRE DU PROGRAMME PÉDAGOGIQUE
PARTENAIRE DES RÉCITALS
PARTENAIRES DE PROJET
FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA
THESPINA & TRIFON NATSIS SABINE & ALAN HOWARD
PA R T E N A I R E S M É D I A
PA R T E N A I R E S D U G E N E VA O P E R A P O O L BANQUE PICTET &CIE SA HYPOSWISS PRIVATE BANK GENÈVE SA
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© SANDRINE EXPILLY
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RÉCITAL Mercredi 28 janvier 2015 à 19 h 30 Au Grand Théâtre de Genève
Dessay Naouri Natalie
Laurent
SOPRANO
&
BARYTON-BASSE
M A C I E J
P I K U L S K I
PIANO
© SANDRINE EXPILLY
GABRIEL FAURÉ Puisqu'ici-bas toute âme Clair de lune Après un rêve Mandoline Les Berceaux Prison Fleur jetée Pleurs d'or HENRI DUPARC L’Invitation au voyage Au pays où se fait la guerre Soupir La Vague et la cloche La Fuite
FRANCIS POULENC Calligrammes 1. L’Espionne 2. Mutation 3. Vers le Sud 4. Il pleut 5. La Grâce exilée 6. Aussi bien que les cigales 7. Voyage
FRANCIS POULENC Fiançailles pour rire 1. La Dame d'André 2. Dans l'herbe 3. Il vole 4. Mon cadavre est doux comme un gant 5. Violon 6. Fleurs LÉO DELIBES Les Trois Oiseaux
Colloque
CHARLES-MARIE WIDOR Deux Duos 1. Nocturne 2. Qu'un songe au ciel m'enlève
Entracte Durée du spectacle : approx. 1 h 55, incluant un entracte.
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Gabriel Fauré
(1845-1925)
Extrait des Deux Duos pour 2 sopranos (1874) Puisqu’ici-bas toute âme Victor Hugo (1802-1885) Extrait des Voix intérieures (1837)
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Puisqu’ici-bas toute âme Donne à quelqu’un Sa musique, sa flamme, Ou son parfum ;
Reçois donc ma pensée, Triste d’ailleurs, Qui, comme une rosée, T’arrive en pleurs !
Puisqu’ici-bas chaque chose Donne toujours Son épine ou sa rose À ses amours ;
Reçois mes vœux sans nombre, Ô mes amours ! Reçois la flamme ou l’ombre De tous mes jours !
Puis qu’avril donne aux chênes Un bruit charmant ; Que la nuit donne aux peines L’oubli dormant.
Mes transports pleins d’ivresses, Purs de soupçons, Et toutes les caresses De mes chansons !
Puisque, lorsqu’elle arrive S’y reposer, L’onde amère à la rive Donne un baiser ;
Ma muse, que les heures Bercent rêvant Qui, pleurant quand tu pleures, Pleure souvent !
Je te donne, à cette heure, Penché sur toi, La chose la meilleure Que j’ai en moi !
Reçois, mon bien céleste, Ô ma beauté, Mon cœur, dont rien ne reste, L’amour ôté !
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Extrait des Deux Mélodies (1887)
Extrait des Cinq Mélodies dites « de Venise » (1891)
Clair de lune Paul Verlaine (1844-1896) Extrait des Fêtes galantes (1869)
Mandoline Paul Verlaine (1844-1896) Extrait des Fêtes galantes (1869)
Votre âme est un paysage choisi Que vont charmant masques et bergamasques, Jouant du luth et dansant, et quasi Tristes sous leurs déguisements fantasques !
Les donneurs de sérénades Et les belles écouteuses Échangent des propos fades Sous les ramures chanteuses.
Tout en chantant sur le mode mineur L’amour vainqueur et la vie opportune. Ils n’ont pas l’air de croire à leur bonheur, Et leur chanson se mêle au clair de lune,
C’est Tircis et c’est Aminte, Et c’est l’éternel Clitandre, Et c’est Damis qui pour mainte Cruelle fit maint vers tendre.
Au calme clair de lune triste et beau, Qui fait rêver, les oiseaux dans les arbres, Et sangloter d’extase les jets d’eau, Les grands jets d’eau sveltes parmi les marbres.
Leurs courtes vestes de soie, Leurs longues robes à queues, Leur élégance, leur joie Et leurs molles ombres bleues,
Extrait des Trois Mélodies (1878)
Tourbillonnent dans l’extase D’une lune rose et grise, Et la mandoline jase Parmi les frissons de brise.
Après un rêve Romain Bussine (1830-1899), d’après un auteur italien anonyme Dans un sommeil que charmait ton image Je rêvais le bonheur, ardent mirage, Tes yeux étaient plus doux, ta voix pure et sonore, Tu rayonnais comme un ciel éclairé par l’aurore ; Tu m’appelais et je quittais la terre Pour m’enfuir avec toi vers la lumière, Les cieux pour nous entr’ouvraient leurs nues, Splendeurs inconnues, lueurs divines entrevues, Hélas ! Hélas ! Triste réveil des songes Je t’appelle, ô nuit, rends moi tes mensonges, Reviens, reviens radieuse, Reviens ô nuit mystérieuse!
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GABRIEL FAURÉ
Extrait des Trois Mélodies (1882)
Extrait des Deux Mélodies (1896)
Les Berceaux René-François Sully-Prudhomme (1839-1907) Extrait des Stances et Poèmes (1869)
Prison Paul Verlaine (1844-1896) Extrait de Sagesse (1880)
Le long du quai, les grands vaisseaux, Que la houle incline en silence, Ne prennent pas garde aux berceaux, Que la main des femmes balance.
Le ciel est, par-dessus le toit, Si bleu, si calme ! Un arbre, par-dessus le toit, Berce sa palme.
Mais viendra le jour des adieux, Car il faut que les femmes pleurent, Et que les hommes curieux Tentent les horizons qui leurrent!
La cloche, dans le ciel qu’on voit, Doucement tinte. Un oiseau sur l’arbre qu’on voit Chante sa plainte.
Et ce jour-là les grands vaisseaux, Fuyant le port qui diminue, Sentent leur masse retenue Par l’âme des lointains berceaux.
Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là Simple et tranquille. Cette paisible rumeur-là Vient de la ville. Qu’as-tu fait, ô toi que voilà Pleurant sans cesse, Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà, De ta jeunesse ?
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GABRIEL FAURÉ
Extrait des Quatre Mélodies (1884) Fleur jetée Armand Silvestre (1837-1901) Emporte ma folie Au gré du vent, Fleur en chantant cueillie Et jetée en rêvant, - Emporte ma folie Au gré du vent : Comme la fleur fauchée Périt l’amour : La main qui t’a touchée Fuit ma main sans retour. - Comme la fleur fauchée Périt l’amour. Que le vent qui te sèche Ô pauvre fleur, Tout à l’heure si fraîche Et demain sans couleur, - Que le vent qui te sèche, Sèche mon cœur !
Pleurs d’or (1896) Albert Victor Samain (1858-1900) Extrait d’Au jardin de l’Infante (1893) Larmes aux fleurs suspendues, Larmes de sources perdues Aux mousses des rochers creux ; Larmes d’automne épandues, Larmes de cor entendues Dans les grands bois douloureux ; Larmes des cloches latines, Carmélites, Feuillantines... Voix des beffrois en ferveur ; Larmes des nuits étoilées, Larmes des flûtes voilées Au bleu du parc endormi ; Larmes aux grands cils perlées, Larmes d’amante coulées Jusqu’a l’âme de l’ami ; Larmes d’extase, éplorement délicieux, Tombez des nuits! Tombez des fleurs ! Tombez des yeux !
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Henri Duparc
(1848-1933)
L’Invitation au voyage (1870) Texte de Charles Baudelaire (1821-1867) Extrait des Fleurs du mal (1857)
Au pays où se fait la guerre (1877) Théophile Gautier (1811-1872) Extrait de La Comédie de la mort (1838)
Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D’aller là-bas vivre ensemble, Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble. Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
Au pays où se fait la guerre Mon bel ami s’en est allé ; Il semble à mon cœur désolé Qu’il ne reste que moi sur terre ! En partant, au baiser d’adieu, Il m’a pris mon âme à ma bouche. Qui le tient si longtemps, mon Dieu ? Voilà le soleil qui se couche, Et moi, toute seule en ma tour, J’attends encore son retour.
Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l’humeur est vagabonde; C’est pour assouvir Ton moindre désir Qu’ils viennent du bout du monde. Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D’hyacinthe et d’or; Le monde s’endort Dans une chaude lumière! Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
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Les pigeons sur le toit roucoulent, Roucoulent amoureusement ; Avec un son triste et charmant Les eaux sous les grands saules coulent. Je me sens tout près de pleurer ; Mon cœur comme un lis plein s’épanche, Et je n’ose plus espérer. Voici briller la lune blanche, Et moi, toute seule en ma tour, J’attends encore son retour. Quelqu’un monte à grands pas la rampe : Serait-ce lui, mon doux amant ? Ce n’est pas lui, mais seulement Mon petit page avec ma lampe. Vents du soir, volez, dites-lui Qu’il est ma pensée et mon rêve, Toute ma joie et mon ennui. Voici que l’aurore se lève, Et moi, toute seule en ma tour, J’attends encore son retour.
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Soupir (1869) René-François Sully-Prudhomme (1839-1907) Extrait des Solitudes (1869)
La Vague et la cloche (1871) François Coppée (1842-1908) Extrait de La Reliquaire (1866)
Ne jamais la voir ni l’entendre, Ne jamais tout haut la nommer, Mais, fidèle, toujours l’attendre, Toujours l’aimer !
Une fois, terrassé par un puissant breuvage, J’ai rêvé que parmi les vagues et le bruit De la mer je voguais sans fanal dans la nuit, Morne rameur, n’ayant plus l’espoir du rivage.
Ouvrir les bras, et, las d’attendre, Sur la néant les refermer ! Mais encor, toujours les lui tendre Toujours l’aimer.
L’Océan me crachait ses baves sur le front Et le vent me glaçait d’horreur jusqu’aux entrailles ; Les vagues s’écroulaient ainsi que des murailles Avec ce rythme lent qu’un silence interrompt.
Ah ! Ne pouvoir que les lui tendre Et dans les pleurs se consumer, Mais ces pleurs toujours les répandre, Toujours l’aimer...
Puis, tout changea. La mer et sa noire mêlée Sombrèrent. Sous mes pieds s’effondra le plancher De la barque... Et j’étais seul dans un vieux clocher, Chevauchant avec rage une cloche ébranlée.
Ne jamais la voir ni l’entendre, Ne jamais tout haut la nommer, Mais d’un amour toujours plus tendre Toujours l’aimer. Toujours !
J’étreignais la criarde opiniâtrement, Convulsif et fermant dans l’effort mes paupières, Le grondement faisait trembler les vieilles pierres, Tant j’activais sans fin le lourd balancement. Pourquoi n’as-tu pas dit, ô rêve, où Dieu nous mène ? Pourquoi n’as-tu pas dit s’ils ne finiraient pas L’inutile travaile et l’éternel fracas Dont est fait la vie, hélas, la vie humaine ?
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HENRI DUPARC
La Fuite (1871) Théophile Gautier (1811-1872) Kadidja
Ahmed
Au firmament sans étoile, La lune éteint ses rayons ; La nuit nous prête son voile. Fuyons ! fuyons !
Au désert infranchissable, Sans parasol pour jeter Un peu d’ombre sur le sable, Sans tente pour m’abriter...
Ahmed
Kadidja
Ne crains-tu pas la colère De tes frères insolents, Le désespoir de ton père, De ton père aux sourcils blancs ?
Mes cils te feront de l’ombre ; Et, la nuit, nous dormirons Sous mes cheveux, tente sombre. Fuyons ! fuyons !
Kadidja
Ahmed
Que m’importent mépris, blâme, Dangers, malédictions ! C’est dans toi que vit mon âme. Fuyons ! fuyons !
Si le mirage illusoire Nous cachait le vrai chemin, Sans vivres, sans eau pour boire, Tous deux nous mourrions demain.
Ahmed
Kadidja
Le cœur me manque ; je tremble, Et, dans mon sein traversé, De leur kandjar il me semble Sentir le contact glacé !
Sous le bonheur mon cœur ploie ; Si l’eau manque aux stations, Bois les larmes de ma joie. Fuyons ! fuyons !
Kadidja
Née au désert, ma cavale Sur les blés, dans les sillons, Volerait, des vents rivale. Fuyons ! fuyons !
Entracte
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Francis Poulenc
(1899-1963)
Calligrammes (1948) Guillaume Apollinaire (1880-1918) Extrait de Calligrammes - Poèmes de la paix et de la guerre (1918) 1 L’Espionne Pâle espionne de l’Amour Ma mémoire à peine fidèle N’eut pour observer cette belle Forteresse qu’une heure un jour Tu te déguises À ta guise Mémoire espionne du cœur Tu ne retrouves plus l’exquise Ruse et le cœur seul est vainqueur Mais la vois-tu cette mémoire Les yeux bandés prête à mourir Elle affirme qu’on peut l’en croire Mon cœur vaincra sans coup férir 2 Mutation Une femme qui pleurait Eh ! Oh ! Ha ! Des soldats qui passaient Eh ! Oh ! Ha ! Un éclusier qui pêchait Eh ! Oh ! Ha ! Les tranchées qui blanchissaient Eh ! Oh ! Ha ! Des obus qui pétaient Eh ! Oh ! Ha ! Des allumettes qui ne prenaient pas Et tout A tant changé En moi Tout Sauf mon amour. Eh ! Oh ! Ha !
3 Vers le Sud Zénith Tous ces regrets Ces jardins sans limites Où le crapaud module un tendre cri d’azur La biche du silence éperdu passe vite Un rossignol meurtri par l’amour chante sur Le rosier de ton corps dont j’ai cueilli les roses Nos cœurs pendent ensemble au même grenadier Et les fleurs de grenade en nos regards écloses En tombant tour à tour ont jonché le sentier 4 Il pleut Il pleut des voix de femmes comme si elles étaient mortes même dans le souvenir c’est vous aussi qu’il pleut merveilleuses rencontres de ma vie ô gouttelettes et ces nuages cabrés se prennent à hennir tout un univers de villes auriculaires écoute s'il pleut tandis que le regret et le dédain pleurent une ancienne musique écoute tomber les liens qui te retiennent en haut et en bas 5 La Grâce exilée Va-t’en va-t’en mon arc-en-ciel Allez-vous-en couleurs charmantes Cet exil t’est essentiel Infante aux écharpes changeantes Et l’arc-en-ciel est exilé Puisqu’on exile qui l’irise Mais un drapeau s’est envolé Prendre ta place au vent de bise
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FRANCIS POULENC
6 Aussi bien que les cigales Gens du midi gens du midi vous n’avez donc pas regardé les cigales que vous ne savez pas creuser que vous ne savez pas vous éclairer ni voir Que vous manque-t’il donc pour voir aussi bien que les cigales Mais vous savez encore boire comme les cigales ô gens du midi gens du soleil gens qui devriez savoir creuser et voir aussi bien pour le moins aussi bien que les cigales Eh quoi! vous savez boire et ne savez plus pisser utilement comme les cigales le jour de gloire sera celui où vous saurez creuser pour bien sortir au soleil creusez voyez buvez pissez comme les cigales gens du midi il faut creuser voir boire pisser aussi bien que les cigales pour chanter comme elles La joie adorable de la paix solaire 7 Voyage Adieu Amour nuage qui fuis et n’a pas chu pluie féconde refais le voyage de Dante Télégraphe Oiseau qui laisse tomber ses ailes partout Où va donc ce train qui meurt au loin Dans les vals et les beaux bois frais du tendre été si pâle ? La douce nuit lunaire et pleine d’étoiles C’est ton visage que je ne vois plus
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Colloque (1940) Paul Valéry (1871-1945) D’une rose mourante L’ennui penche vers nous ; Tu n’es pas différente Dans ton silence doux De cette fleur mourante : Elle se meurt pour nous… Tu me sembles pareille À celle dont l’oreille Était sur mes genoux À celle dont l’oreille Ne m’écoutait jamais ! Tu me sembles pareille À l’autre que j’aimais : Mais de celle ancienne Sa bouche était la mienne. Que me compares-tu quelque rose fanée ? L’amour n’a de vertu que fraîche et spontanée Mon regard dans le tien Ne trouve que son bien Je m’y vois toute nue ! Mes yeux effaceront Tes larmes qui seront D’un souvenir venues. Si ton désir naquit qu’il meure sur ma couche Et sur mes lèvres qui t’emporteront la bouche.
Fiançailles pour rire (1939) Louise de Vilmorin (1902-1969) 1 La Dame d’André André ne connait pas la dame Qu’il prend aujourd’hui par la main. A-t-elle un cœur à lendemains Et pour le soir a-t-elle une âme ? Au retour d’un bal campagnard S’en allait-elle en robe vague Chercher dans les meules la bague Des fiançailles du hasard ? A-t-elle peur, la nuit venue, Guettée par les ombres d’hier, Dans son jardin lorsque l’hiver Entrait par la grande avenue ? Il l’a aimée pour sa couleur Pour sa bonne humeur de dimanche. Pâlira-t-elle aux feuilles blanches De son album des temps meilleurs ? 2 Dans l'herbe Je ne peux plus rien dire Ni rien faire pour lui. Il est mort de sa belle Il est mort de sa mort belle Dehors Sous l’arbre de la Loi En plein silence En plein paysage Dans l’herbe. Il est mort inaperçu En criant son passage En appelant, en m’appelant Mais comme j’étais loin de lui Et que sa voix ne portait plus Il est mort seul dans les bois Sous son arbre d’enfance Et je ne peux plus rien dire Ni rien faire pour lui.
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3 Il vole En allant se coucher le soleil Se reflète au vernis de ma table : C’est le fromage rond de la fable Au bec de mes ciseaux de vermeil. Mais où est le corbeau ? Il vole. Je voudrais coudre mais un aimant Attire à lui toutes mes aiguilles. Sur la place les joueurs de quilles De belle en belle passent le temps Mais où est mon amant ? Il vole. C’est un voleur que j’ai pour amant. Le corbeau vole et mon amant vole, Voleur de cœur manque à sa parole Et voleur de fromage est absent. Mais où est le bonheur ? Il vole. Je pleure sous le saule pleureur Je même mes larmes à ses feuilles Je pleure car je veux qu’on me veuille Et je ne plais pas à mon voleur. Mais où donc est l’amour ? Il vole. Trouvez la rime à ma déraison Et par les routes du paysage Ramenez-moi mon amant volage Qui prend les cœurs et perd ma raison. Je veux que mon voleur me vole.
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4 Mon cadavre est doux comme un gant Mon cadavre est doux comme un gant Doux comme un gant de peau glacée Et mes prunelles effacées Font de mes yeux des cailloux blancs. Deux cailloux blancs dans mon visage Dans le silence deux murets Ombrés encore d’un secret Et lourds du poids mort des images. Mes doigts tant de fois égarés Sont joints en attitude de sainte Appuyés au creux de mes plaintes Au nœud de mon cœur arrêté. Et mes deux pieds sont les montagnes, Les deux derniers monts que j’ai vus À la minute où j’ai perdu La course que les années gagnent. Mon souvenir est ressemblant, Enfants, emportez-le bien vite, Allez, allez, ma vie est dite. Mon cadavre est doux comme un gant. 5 Violon Couple amoureux aux accents méconnus Le violon et son joueur me plaisent. Ah ! J’aime ces gémissements tendus Sur la corde des malaises. Aux accords sur les cordes des pendus À l’heure où les Lois te taisent Le cœur en forme de fraise S’offre à l’amour comme un fruit inconnu. 6 Fleurs Fleurs promises, fleurs tenues dans tes bras, Fleurs sorties des parenthèses d’un pas, Qui t’apportait ces fleurs l’hiver Saupoudrées du sable des mers ? Sable de tes baisers, fleurs des amours fanées Les beaux yeux sont de cendre et dans la cheminée Un cœur enrubanné de plaintes Brûle avec ses images saintes. Fleurs promises, fleurs tenues dans tes bras. Qui t’apportait ces fleurs l’hiver Saupoudrées du sable des mers.
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Léo Delibes
(1836-1891)
Les Trois Oiseaux (1890) François Coppée (1842-1908) Extrait de L’Exilée (1877) J’ai dit au ramier : - Pars & va quand même, Au delà des champs d’avoine & de foin, Me chercher la fleur qui fera qu’on m’aime. Le ramier m’a dit : - C’est trop loin ! Et j’ai dit à l’aigle : - Aide-moi, j’y compte, Et, si c’est le feu du ciel qu’il me faut, Pour l’aller ravir prends ton vol & monte. Et l’aigle m’a dit : - C’est trop haut ! Et j’ai dit enfin au vautour : - Dévore Ce cœur trop plein d’elle & prends-en ta part. Laisse ce qui peut être intact encore. Le vautour m’a dit : - C’est trop tard !
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Charles-Marie Widor
(1844-1937)
Deux Duos (1876) 1 Nocturne Auguste Dorchain (1857-1930) Vers le sommet de la colline Qui voile à nos yeux le couchant, Le soleil lentement décline En des flots de pourpre et d’argent.
Tous les bruits du jours se sont tus. Le silence du soir m’enchante. Écoute, le rossignol chante. La fauvette ne chante plus.
Allons rêver sous la ramure, La brise apaise son murmure, Des parfums montent vers les cieux, Dans le jardin silencieux.
Ô ma sœur, l’amour passera comme cette nuit étoilée. Comme le jour dans la vallée, Demain l’amour te reviendra.
Quand le soleil luit dans sa gloire, Qui donc pense à la fin du jour ? Ainsi naguère j’ai pu croire À l’éternité de l’amour.
Vers le sommet de la colline Qui voile à nos yeux le couant Le soleil lentement décline, En des flots de pourpre et d’argent.
Vois, la lune aux blancheurs d’opale Déjà surgit à l’horizon, Et de sa clarté douce et pâle Illumine le vert gazon.
Allons rêver sous la ramure, La brise apaise son murmure, Des parfums montent vers les cieux, Dans le jardin silencieux.
Ô ma sœur, à présent mon âme Est pareille à ce jour qui fuit : Plus de lumière, plus de flamme. Mon triste amour s’évanouit
Puisque sur nous doivent éclore L’ombre et la clarté tour à tour, Chantons en attendant l’aurore, Chantons en attendant le jour.
Pareille à cette fleur de flamme Dans les champs obscurs de la nuit, Mon jeune amour s’épanouit Dans les profondeurs de mon âme.
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2 Qu’un songe au ciel m’enlève Victor Hugo (1802-1885) Extrait des Odes et Ballades (1828) Qu’un songe au ciel m’enlève, Que, plein d’ombre et d’amour, Jamais il ne s’achève, Et que la nuit je rêve À mon rêve du jour ! Aussi blanc que la voile Qu’à l’horizon je vois, Qu’il recèle une étoile, Et qu’il soit comme un voile Entre la vie et moi ! Que la muse qui plonge En ma nuit pour briller Le dore et le prolonge, Et de l’éternel songe Craigne de m’éveiller ! Que toutes mes pensées Viennent s’y déployer, Et s’asseoir, empressées, Se tenant embrassées, En cercle à mon foyer ! Qu’à mon rêve enchaînées, Toutes, l’œil triomphant, Le bercent inclinées, Comme des sœurs aînées Bercent leur frère enfant !
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BIOGRAPHIES
Natalie Dessay Internationalement connue, la soprano française Natalie Dessay a débuté sa carrière dans le répertoire de colorature : La Reine de la Nuit (Die Zauberflöte), le rôle-titre de Lakmé, Zerbinetta (Ariadne auf Naxos), Olympia (Les Contes d’Hoffmann). L’artiste élargit son répertoire au fil des années pour se rapprocher des héroïnes belcantistes, tout en continuant de défendre le répertoire français. Elle interprète sa première Lucia au Lyric Opera de Chicago, puis Amina (La Sonnambula) au Metropolitan Opera de New York. Elle chante Ophélie (Hamlet) au Théâtre du Capitole de Toulouse et c’est dans ce rôle qu’elle débute au Royal Opera House et au Gran Teatre del Liceu à Barcelone. Elle reprend le rôle de Lucia di Lammermoor à l’Opéra de Paris ainsi qu’au Met et y remporte un immense succès. Natalie Dessay interprète alors pour la première fois le rôle-titre de Manon, rôle qu’elle affectionne particulièrement, à Genève et à Barcelone. Après avoir été Juliette (Roméo et Juliette) au Met, et Marie (La Fille du Régiment) dans une production inoubliable à Londres, Vienne et New York, Natalie Dessay interprète le rôle de Mélisande au Theater an der Wien à Vienne. C’est alors sa première Violetta Valéry (La Traviata) au Festival de Santa Fe. Natalie
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Dessay reprend par la suite ce rôle de Violetta au Japon lors d’une tournée du Teatro Regio de Turin ainsi qu’au Festival d’Aix-en-Provence, au Staatsoper de Vienne, et au Metropolitan Opera de New York, avec un très grand succès. Elle reprend Marie à l’Opéra de Paris, et incarne Manon au Théâtre du Capitole de Toulouse. Plus récemment, Natalie Dessay interprète des extraits du rôle de Cleopatra (Giulio Cesare) à l’occasion d’une tournée internationale avec le Concert d’Astrée et Emmanuelle Haïm. Elle se produit régulièrement en récital avec Philippe Cassard dans des programmes de lieds et de mélodies en France et à l’étranger. Cette collaboration a notamment donné lieu à la parution d’un album, « Clair de Lune », autour du compositeur Claude Debussy. Elle partage également la scène avec Laurent Naouri et Maciej Pikulski avec un programme de récital dédié à la mélodie française. Natalie Dessay est la seule artiste lyrique française à avoir été nommée Kammersängerin par le Wiener Staatsoper. Au Grand Théâtre de Genève : La Chauve-Souris (Adèle) 91-92, Ophélie (Hamlet) 96-97, récital avec Ruben Lifschnitz 97-98, Die Entführung aus dem Serail (Konstanze) 00-01, Manon (Manon) 03-04.
© SIMON FOWLER
Soprano
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | NATALIE DESSAY & LAURENT NAOURI
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Laurent Naouri Après des études à Londres, le Français Laurent Naouri est rapidement engagé sur de nombreuses scènes nationales puis internationales. Son répertoire particulièrement diversifié comporte une quarantaine de rôles, depuis les premiers baroques jusqu’aux opéras contemporains. Plusieurs incarnations vont marquer sa carrière, les quatre rôles maléfiques (Les Contes d’Hoffmann) à Paris, Madrid, Orange, Milan et Barcelone, Golaud (Pelléas et Mélisande) au Théâtre des Champs-Élysées sous la direction de Bernard Haitink, à Glasgow et Salzbourg, à Berlin avec Simon Rattle, à Madrid et Barcelone, le Comte Almaviva (Le Nozze di Figaro) au Festival d’Aix-enProvence et à Tokyo, le rôle-titre de Falstaff à Lyon, Santa Fe et Glyndebourne, Sharpless (Madame Butterfly) au Metropolitan Opera de New York, ou encore Germont (La Traviata) à Santa Fe, Tokyo et Dallas. Plus récemment, il interprète le rôle d’Escamillo (Carmen) au Staatsoper de Vienne, Iago (Otello) à l’Opéra de Bordeaux, Pandolfe (Cendrillon) au Gran Teatre del Liceu de Barcelone, les Quatre Rôles (Les Contes d’Hoffmann) à Munich et à Zurich, Le Marquis de la Force (Dialogues des Carmélites) à Rome ainsi que celui Golaud dans une version concert dirigée par Esa-Pekka Salonen à Londres. Il se produit également en récital aux côtés de Natalie Dessay et Maciej Pikulski avec un programme de récital dédié à la mélodie française. Parmi ses projets : les Quatre Rôles (Les Contes d’Hoffmann) au Metropolitan Opera de New York, Fieramosca (Benvenuto Cellini) à Amsterdam, Méphistophélès (La Damnation de Faust) à l’Opéra de Lyon et Golaud au Festival d’Aix-en-Provence.
© ALVARO YANEZ
Baryton-basse
Au Grand Théâtre de Genève : Orphée aux Enfers (Jupiter) 97-98, Eugène Onéguine (Eugène Onéguine) 01-02.
RÉCITAL | NATALIE DESSAY & LAURENT NAOURI • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
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Maciej Pikulski Pianiste soliste, chambriste ou accompagnateur de grandes voix, le natif de Cracovie Maciej Pikulski s’est déjà produit en concert dans plus de trente pays sur les cinq continents. Diplômé de piano, de musique de chambre et d’accompagnement vocal au Conservatoire supérieur national de musique de Paris, il y est ensuite admis en cycle de perfectionnement et devient lauréat de la Fondation France Télécom. Il est peu après remarqué par le baryton José Van Dam qui lui propose de l’accompagner en récital dans les plus prestigieuses salles de concert du monde : Carnegie Hall de New York, Teatro alla Scala de Milan, Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles, Concertgebouw d’Amsterdam, Teatro Colón à Buenos Aires ou Théâtre des ChampsÉlysées à Paris. Quelques années plus tard, Felicity Lott lui propose de l’accompagner pour d’innombrables récitals en Europe, en Inde ou au Brésil. C’est ensuite Renée Fleming qui l’invite à se produire à ses côtés, notamment au Musikverein de Vienne, à la Salle Pleyel à Paris, au Barbican Hall à Londres, au Festspielhaus de Baden-Baden ou au Rudolfinum de Prague. La soprano espagnole Maria Bayo, Patricia Petibon, bientôt rejointes par Anna-
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Caterina Antonacci, Joseph Calleja, Véronique Gens, Mireille Delunsch, Nathalie Manfrino, Udo Reinemann, Laurent Naouri, Annick Massis, autant d’artistes reconnus qui l’invitent à partager avec eux la musique. Comme soliste il enregistre trois disques : le 2ème concerto pour piano et orchestre de Rachmaninov, les lieds de Schubert transcrits au piano par Liszt et un disque consacré à Rachmaninov et Chopin. Maciej Pikulski est régulièrement invité à se produire en récital en Europe, Asie et Amérique du Sud et interprète les grands concertos du répertoire avec les orchestres français, britanniques, belges, roumains, italiens, polonais et brésiliens. Également musicien de chambre, Maciej Pikulski enregistre deux disques avec le violoncelliste Raphaël Chrétien et se produit avec les plus éminents instrumentistes : Sonia Wieder-Atherton, Silvia Marcovici, Marc Coppey, Dominique de Williencourt, Henri Demarquette, Olivier Charlier, Laurent Korcia, Gérard Caussé, Alain Marion, Régis Pasquier, Philippe Aïche, les Quatuor Arpeggione et Debussy ainsi que les récitants Marie-Christine Barrault et François Castang. Au Grand Théâtre de Genève : récitals avec José Van Dam 95-96, 99-00 et 10-11, Renée Fleming 12-13.
© DR
Piano
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PROCHAINEMENT SPECTACLE
OPÉRA
The Gershwin’s®
Porgy and Bess
SM
Le procès d’Iphigénie Un spectacle autour de la figure d’Iphigénie
American folk opera en trois actes de George Gershwin, DuBose et Dorothy Heyward et Ira Gershwin Accueil du New York Harlem Theatre Au Grand Théâtre 13, 14, 15, 16, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24 février à 19 h 30 15 février 2015 à 15 h Direction musicale William Barkhymer Mise en scène Baayork Lee Assistant mise en scène Larry Marshall Décors Michael Scott Costumes Christina Giannini Lumières Reinhard Traub Avec Alvy Powell, Terry Cook, Morenike Fadayomi, Indira Mahajan, Michael Redding, Jermaine Smith, Mari-Yan Pringle, John Fulton, Heather Hill, Marjorie Wharton Chœur et orchestre du New York Harlem Theatre SM
Soirée exceptionnelle Au Grand Théâtre 3 février 2015 à 19 h 30 Avocat Marc Bonnant Comédienne Isabelle Caillat Metteur en scène et comédien Alain Carré Écrivain Bernard-Henri Lévy RÉCITAL
Michael Volle Baryton
Au Grand Théâtre 4 mars 2015 à 19 h 30 Piano Helmut Deutsch Schubert
SM
Conférence de présentation* par Piotr Kaminski Mercredi 11 février 2015 à 18 h 15
Directeur de la publication Tobias Richter Responsable de la rédaction Daniel Dollé Responsable de l’édition Aimery Chaigne ont collaboré à ce programme Sandra Gonzalez, Christopher Park, Benoît Payn Impression SRO-Kundig Genève ACHEVÉ D’IMPRIMER EN JANVIER 2015
* Les conférences de présentation ont lieu dans la grande salle ou au Foyer du Grand Théâtre en collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet.
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