RÉCITAL
La Belle Excentrique
Patricia Petibon SOPRANO
S U S A N
M A N O F F PIANO
R E Y N A L D O H A H N I F R A N C I S P O U L E N C I G A B R I E L FA U R É I M A N U E L R O S E N T H A L E R I K S AT I E I H E N R I C O L L E T I F E R N A N D O O B R A D O R S I M A N U E L D E FA L L A I J O A Q U Í N T U R I N A HAROLD ARLEN I LEONARD BERNSTEIN I GEORGE GERSHWIN I AGUSTÍN L ARA
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S U B V E N T I O N N É PA R L A V I L L E D E G E N È V E
PA R T E N A I R E S D U G R A N D T H É Â T R E D E G E N È V E ASSOCIATION DES COMMUNES GENEVOISES
PARTENAIRE FONDATEUR DE LA TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE
PARTENAIRE DE SAISON
PARTENAIRE DE SAISON
CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
ÉTAT DE GENÈVE
PARTENAIRE DE SAISON
PARTENAIRE DE PRODUCTION
PARTENAIRE DU BALLET DU GRAND THÉÂTRE
PARTENAIRE DE PRODUCTION
PARTENAIRE DU PROGRAMME PÉDAGOGIQUE
PARTENAIRE DES RÉCITALS
PARTENAIRES DE PROJET
FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA
THESPINA & TRIFON NATSIS SABINE & ALAN HOWARD
PA R T E N A I R E S M É D I A
PA R T E N A I R E S D U G E N E VA O P E R A P O O L BANQUE PICTET &CIE SA HYPOSWISS PRIVATE BANK GENÈVE SA
BANQUE VONTOBEL SA CARGILL INTERNATIONAL SA TOTSA TOTAL OIL TRADING SA UNION BANCAIRE PRIVÉE, UBP SA
PA R T E N A I R E S D ’ É C H A N G E EXERSUISSE
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Samedi 20 décembre 2014 à 19 h 30 Au Grand Théâtre de Genève
RÉCITAL
La Belle Excentrique
Patricia Petibon SOPRANO
S U S A N
M A N O F F
© BERNARD MARTINEZ
PIANO
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© INGE PRADER
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PROGRAMME
REYNALDO HAHN Pholoé
HENRI COLLET En los jardines del amor
FRANCIS POULENC À sa guitare Chanson d’Orkenise
FERNANDO OBRADORS Con amores, la mi madre El Vito
GABRIEL FAURÉ Spleen
MANUEL DE FALLA Asturiana
MANUEL ROSENTHAL Rêverie Pêcheur de lune
JOAQUÍN TURINA Cantares
GABRIEL FAURÉ Les Berceaux FRANCIS POULENC Ba, Be, Bi, Bo, Bu MANUEL ROSENTHAL L’Éléphant du Jardin des Plantes Le Bengali ERIK SATIE Air du poète FRANCIS POULENC Voyage à Paris Hier
© INGE PRADER
ERIK SATIE Je te veux
ERIK SATIE Sur un vaisseau (piano solo) La Statue de bronze Daphénéo HAROLD ARLEN Somewhere Over the Rainbow LEONARD BERNSTEIN La Bonne Cuisine Plum Pudding Queues de bœuf Tavouk Gueunksis Civet à toute vitesse GEORGE GERSHWIN Prélude N° 2 (piano solo) AGUSTÍN LARA Granada
FRANCIS POULENC Les gars qui vont à la fête Entracte
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Aux gens du monde, M. Ingres s’imposait par un emphatique amour de l’Antiquité et de la tradition. Aux excentriques, aux blasés, à mille esprits délicats toujours en quête de nouveautés, même de nouveautés amères, il plaisait par la bizarrerie. CHARLES BAUDELAIRE
La gouaille parigote...
L
oin de l’excentricité mathématique, ou de celle des orbites des planètes, Patricia Petibon et sa complice Susan Manoff nous accueillent dans un univers qui peut paraître s’éloigner des « normes » sociales, ou du commun, dans celui où l’excentricité règne en maître. Mais n’est-elle pas indispensable dans une époque orpheline de personnages porteurs de nouvelles façons de voir la vie ? Dans un Impérieux besoin d’excentricité, Jaime Serra, journaliste et directeur artistique du quotidien barcelonais La Vanguardia, écrit : « Une société sans excentriques n’évolue pas, elle est condamnée à graviter autour de l’autosatisfaction jusqu’à mourir d’ennui. » Mais laissons là ces considérations philosophiques pour nous laisser porter par un récital à nul autre pareil, de celle qui a déjà si souvent foulé la scène du Grand Théâtre. À l’occasion de la sortie récente de son nouvel album « La Belle Excentrique », Patricia Petibon nous offre une soirée dont elle seule a le secret, et où la mélancolie jouxte la gouaille. Le titre de son nouveau disque lui va comme un gant, il reste cependant le pâle reflet d’une artiste où le comique côtoie le tragique avec
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par Daniel Dollé
la même intensité, pour notre plus grand ravissement. Même si elle n’a jamais voulu être chanteuse – quel dommage cela eut été pour nous ! –, elle est à présent une personnalité marquante du monde lyrique, pour elle l’imaginaire dans l’interprétation semble ne pas avoir de limite. Ne seraitelle pas l’enfant terrible du lyrique, en qui Olivier Py a deviné la tragédienne et qui, avec beaucoup de finesse, fait sauter les verrous de certains concepts classiques restés trop rigides ? On ne présente plus Patricia Petibon, la soprano qui arpente un large répertoire avec naturel, intelligence et malice. Née fin février, comme Régine Crespin, elle n’a pu être que fascinée par la grande diva française et par son indépendance. Ce qui séduit celle qui fut une Lulu remarquée à Genève, Barcelone et au Festival de Salzbourg, c’est la prise de risques. Inlassable chercheuse de perfection et de nouvelles voies à explorer, ses interprétations, y compris celles de rôles plus légers, puisent au fond de son intimité la plus profonde. Pour Patricia, la voix n’est pas qu’un artifice, mais reste l’expression des profondeurs du corps. Elle a plus d’un point commun avec Erik Satie et son humour décalé et provocateur. Le com-
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positeur de La Belle Excentrique savait être grave, mélancolique et facétieux. En parlant de lui, Paul Landormy dit : « L’un des types les plus curieux que l’on pût rencontrer. Quand je le connus, il ne fréquentait que les divettes de music halls et ses éditeurs de musique, Bellon et Ponscarine, dans l’arrière-boutique desquels, boulevard Haussmann, je le rencontrais. Il écrivait des valses à chanter pour Paulette Darty et les café-concerts. Il nous les jouait au piano avec un sourire, satisfait et nous déclarait que tout ce qu’il avait composé jusque-là ne signifiait rien et que la musique sérieuse “ c’était de la blague ”. » Nous ne serons alors pas étonnés qu’il ait composé un corpus de chansons de cabaret. En 1920, Élise Jouhandeau, née Toulemon, passe une commande à Erik Satie d’une œuvre qui doit lui permettre de se propulser sur les planches, en tant que danseuse excentrique, sous le nom de Caryathis. En 1900, elle est admise à l’opéra de Moscou pour devenir danseuse. Elle revient en France et est admise avec sa sœur au pensionnat des sœurs de Châteldon. En 1910, elle s’inscrit au cours de Léo Staats, un maître de ballet des meilleurs sujets de l’Opéra, qu’elle fréquentera jusqu’en 1925. Elle prend part à la création de nombreux spectacles-ballets vers les années 20, sous le nom de Caryathis, et notamment des œuvres de Poulenc, Auric, Ravel et Satie. Pendant ce temps, Élise connaît des amours diverses et passe même pour une danseuse entretenue, une demi-mondaine, au caractère excessif et entier, extravagante dans ses choix, coiffures changeantes, avec un penchant pour l’accoutrement, souvent drapée dans une robe aux coloris criards. Élise est une excentrique. L’ouvrage, écrit par Satie, est créé le 16 juin 1921 au Théâtre du Colisée, sous le titre de La Belle Excentrique. L’œuvre est connue sous différentes versions, notamment pour piano à quatre mains. Elle se présente sous forme de triptyque, trois danses séparées par un intermède, « La Grande Ritournelle », qui permet à la danseuse de quitter la scène pour changer de costume. À la création, les costumes et les masques étaient signés par Jean Cocteau. Les trois danses sont : « La Marche franco-lunaire »,
« La Valse du mystérieux baiser dans l’œil », et « Le Cancan grand-mondain ». Écoutons le chagrin de la grenouille condamnée à l’immobilité au pied de « La Statue de bronze », le Ba, be, bi, bo, bu, une comptine de fraîche innocence de Francis Poulenc qui trouve également une place de choix dans ce programme, un compositeur qui ponctue sa vie et qui fait partie de sa vie. Que de fois elle a interprété Dialogues des carmélites, d’abord Sœur Constance, puis Blanche. Poulenc un musicien à la fois savant et « populo », qui, comme elle sait mettre de la légèreté dans les choses graves et qui sait manier l’humour à la française. Et que dire de Manuel Rosenthal qui aurait pu être le héros d’un roman dans lequel la musique jouait le rôle de la belle étoile et de fidèle compagnon ? Unique élève de Maurice Ravel et défenseur de la musique de son temps, il est, entre autres, le compositeur de la musique pour le ballet La Gaieté parisienne, et des Chansons du monsieur Bleu, qui forment un cycle de mélodies composées en 1932. « Car les petits garçons ont beaucoup de génie. Ils font ce que les grandes personnes ne font pas ; ils regardent, ils écoutent et ils ont leur opinion à propos de ce qu’ils ont vu et entendu. J’ai donc mis en musique, sérieusement, les paroles d’un petit garçon qui se moquait des grandes personnes et de bien des choses. », dit Manuel Rosenthal. Fido, un chien vraiment ridicule car on sait jamais s’il avance ou s’il recule, l’éléphant du jardin des plantes qui a fait pipi dans sa culotte, le vieux chameau du zoo tout bossu, tout bancal. C’est de ce cycle que sont extraits « L’Eléphant du Jardin des Plantes » et « Le Bengali ». Composés sur des poèmes de Marie Roustan, nous entendrons également « Rêverie » et « Pêcheur de lune ». C’est l’Espagne qui s’invite en seconde partie de récital avec notamment El Vito d’Obradors, petit concentré de zarzuela, et l’aérien Asturiana de Manuel de Falla. On y retrouve un subtil mélange de concentration et de naturel de la part de Patricia Petibon qui nous offrira encore un bouleversant Somewhere Over the Rainbow, composé par Harold Arlen en une nuit, en 1930, pour Judy Garland
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DANIEL DOLLÉ LA GOUAILLE PARIGOTE...
Il ne suff it pas de fuir, il faut fuir dans le bon sens ; il ne faut pas fuir excentriquement, il faut fuir concentriquement; fuir le monde, en ce sens-là, c’est le retrouver, et plus grand, plus vrai, plus essentiel. CHARLES FERDINAND RAMUZ
qui l’interpréta dans le film Le Magicien d’Oz. La chanson raconte le désir d’une adolescente de s’échapper du « désordre sans espoir » (hopeless jumble) de ce monde, de la tristesse des gouttes de pluie, vers un nouveau monde plein de couleurs « par-delà l’arc-en-ciel » (over the rainbow). En 2004, la chanson arrive en tête du classement des 100 plus grandes chansons de films du cinéma américain. Le concert s’achève avec un ardent Granada : la preuve, s’il le fallait encore, que le registre aigu de la cantatrice est toujours aussi éclatant. Pour celles et ceux qui manqueraient d’imagination culinaire, à la veille des fêtes, l’artiste nous offre quatre recettes pour piano et voix de Leonard Bernstein, où l’art du chant se mêle à la gastronomie. L’humour est plus que jamais au rendez-vous. La Bonne Cuisine, composée par Leonard Bernstein en français comme il se doit, se prête parfaitement à quelques surprises. Nul doute, nous serons à la fête le samedi 20 décembre. L’éclectisme de Patricia est devenu légendaire, elle aime les choses contrastées et éclatées. Elle aime à croiser les cultures, à voyager dans les cultures pour y découvrir la passion de la musique. L’artiste n’appartient à aucune chapelle, si ce n’est à celle de l’amour de la passion et du chant. Chacun de ses spectacles dégage une intense poésie. Elle dessine sa carrière avec raffinement et intelligence, abandonnant certains rôles au moment qui lui semble opportun, afin d’en aborder d’autres. Ce qui sûr, jamais elle ne stagnera, toujours elle ira vers de nouveaux horizons en explorant les frontières de ses possibilités. Elle admire Maria Callas, une immense artiste toujours controversée, et
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probablement a-t-elle quelques points communs avec elle. Et que serait devenu le théâtre lyrique sans elle ? Patricia pourrait certainement tout se permettre et bien qu’elle n’en fasse qu’à sa tête, ses choix restent judicieux et réfléchis. Lorsqu’elle s’empare de la mélodie française, au sens le plus large du terme, les puristes et les grincheux n’ont qu’à bien se tenir. L’artiste est une reine et pas seulement dans le registre comique. Ce soir la pudeur et la délicatesse alternent avec la bouffonnerie, jamais grotesque. Une rencontre avec Patricia Petibon ne laisse jamais indifférent et ne s’oublie pas. Rapidement on devient addict et on veut la réentendre explorer de nouveaux répertoires. Peut-être, est-elle la bonne élève qui sait faire bouger les choses, les faire avancer ? Ce soir, un récital qui sollicite de multiples facettes de la voix pour exprimer des émotions contrastées. Mais n’est-il pas vrai que la palette des nuances vocales de l’artiste semble illimitée ? Jamais, elle n’ouvre la voie à l’ennui, ses interprétations sont et resteront personnelles, sans oublier que musique, texte et théâtre ne font qu’un. Patricia est une artiste vraie qui ne triche jamais, ni avec elle-même, ni avec son public. Irrésistible, Patricia Petibon charme et séduit les publics du monde entier grâce à son espièglerie et sa vivacité. Grâce à un talent indicible, ses récitals galvanisent et conduisent à une énergie enthousiasmante. Le combat entre la tragédie et le comique, Patricia en a fait son affaire et l’a résolu depuis fort longtemps. Si la tragédie reste le chant du destin et la comédie celui de l’espoir, l’artiste, comme Shakespeare et Molière, se soucie peu du genre et va là où la passion et l’émotion l’emportent pour dessiner un monde de poésie, de fantaisie, nous interroger et nous écarter des chemins routiniers où guettent les ornières. Lorsqu’au cours d’un récital au Wigmore Hall, Patricia fit mine de passer la poussière sur le claveciniste, en chantant un extrait d’Alcina, n’était-ce pas là un clin d’œil à son excentricité et une invitation à revoir les stéréotypes et certains clichés trop académiques ? Ah, Patricia, lorsque tu nous tiens… ! DD
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Reynaldo Hahn
(1874-1947)
Extrait des Études latines (1900) Pholoé Tiré des Poèmes antiques (1852) de Leconte de Lisle (1818-1894) Oublie, ô Pholoé, la lyre et les festins, Les Dieux heureux, les nuits si brèves, les bons vins Et les jeunes désirs volant aux lèvres roses. L’âge vient : il t’effleure en son vol diligent, Et mêle en tes cheveux semés de fils d’argent La pâle asphodèle à tes roses !
Francis Poulenc
(1899-1963)
Extrait de La Reine Margot, musique de scène de la pièce d'Édouard Bourdet (1935) À sa guitare FP. 79 Pierre de Ronsard (1524-1585) Ma guitare, je te chante, Par qui seule je déçois, Je déçois, je romps, j’enchante Les amours que je reçois. Au son de ton harmonie Je rafraîchis ma chaleur, Ma chaleur, flamme infinie, Naissante d’un beau malheur. Extrait des Banalités FP. 107 (1940) Chanson d’Orkenise Guillaume Apollinaire (1880-1918) Tiré des Banalités (1914) Par les portes d’Orkenise Veut entrer un charretier. Par les portes d’Orkenise Veut sortir un va-nu-pieds. Et les gardes de la ville Courant sus au va-nu-pieds: « Qu’emportes-tu de la ville ? » « J'y laisse mon cœur entier. » Et les gardes de la ville Courant sus au charretier : « Qu’apportes-tu dans la ville ? » « Mon cœur pour me marier. » Que de cœurs dans Orkenise ! Les gardes riaient, riaient, Va-nu-pieds, la route est grise, L’amour grise, ô charretier. Les beaux gardes de la ville Tricotaient superbement ; Puis les portes de la ville Se fermèrent lentement.
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Gabriel Fauré
(1845-1924)
Extrait des Quatre Mélodies op.51 (1888) Spleen Paul Verlaine (1844-1896) Tiré des Romances sans paroles (1874) Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville ; Quelle est cette langueur Qui pénètre mon cœur ? Ô bruit doux de la pluie, Par terre et sur les toits ! Pour un cœur qui s’ennuie, Ô le chant de la pluie ! Il pleure sans raison Dans mon cœur qui s’écœure. Quoi ! Nulle trahison ? ... Mon deuil est sans raison. C’est bien la pire peine, De ne savoir pourquoi Sans amour et sans haine Mon cœur a tant de peine !
Manuel Rosenthal
(1904-2003)
Extrait des Trois Poèmes de Marie Roustan (1933) 1 Rêverie Pour calmer ma détresse Sous les charmes divins Du flot qui caresse Sur la grève je vins. Je laissai ma pauvre âme S’envoler au lointain Là-bas où s’enflamme L’astre d’or au déclin. La mer était sereine La vague miroitait Ouatait D’une écume sa traîne Et venait languissante À mes pieds se rouler Houler Puis mourir palpitante. 2 Pêcheur de lune Je suis Jean, le pêcheur de lune Je ne cours qu’après les reflets Je ne cherche pas la fortune Car j’ai rempli d’or mes filets. J’aime la nuit, le long des dunes J’aime l’amour, j’aime le vin J’aime la vie – et mes rancunes Ne vont qu’à ceux qui n’aiment rien. La vie est, paraît-il, amère, L’amour, dit-on, est décevant, Je n’ai que de l’eau dans mon verre, La nuit : c’est du rêve et du vent ! Mais j’ai des chants plein la cervelle, Cela suffit pour être heureux ; La lune ce soir est si belle, Elle me fait de si doux yeux. Tentant sa millième chance, Jean partit jeter ses filets. Et chaque soir, il recommence. Court-il seul après des reflets ?
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Gabriel Fauré
(1845-1924)
Francis Poulenc
(1899-1963)
Extrait des Trois Mélodies op. 23 (1879)
Extrait de La Courte Paille FP. 178 (1960)
Les Berceaux Sully Prudhomme (1839-1907) Tiré des Stances et Poèmes (1865)
Ba, Be, Bi, Bo, Bu Maurice Carême (1899-1978) Tiré de La Cage aux grillons (1959)
Le long du Quai, les grands vaisseaux, Que la houle incline en silence, Ne prennent pas garde aux berceaux, Que la main des femmes balance.
Ba, be, bi, bo, bu, bé ! Le chat a mis ses bottes, Il va de porte en porte Jouer, danser, chanter –
Mais viendra le jour des adieux, Car il faut que les femmes pleurent, Et que les hommes curieux Tentent les horizons qui leurrent !
Pou, chou, genou, hibou. « Tu dois apprendre à lire, À compter, à écrire », Lui crie-t-on de partout.
Et ce jour-là les grands vaisseaux, Fuyant le port qui diminue, Sentent leur masse retenue Par l’âme des lointains berceaux.
Mais rikketikketau, Le chat de s’esclaffer En rentrant au château : Il est le Chat botté !
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Manuel Rosenthal
(1904-2003)
Extrait des Chansons du Monsieur Bleu (1932) Michel Veber, dit Nino (1896-1965)
Erik Satie
(1866-1925)
Extrait des Ludions (1923)
L’Éléphant du Jardin des Plantes
Air du poète Léon-Paul Fargue (1876-1947)
Ah ! Savez-vous pourquoi, ma tante, L’éléphant du Jardin des Plantes Traîne son nez d’un air gêné, Comme s’il était pris en faute ?
Au pays de Papouasie J’ai caressé la Pouasie... La grâce que je vous souhaite C’est de n’être pas Papouète.
Cela ne se dit pas, ma tante, Dans le monde à voix haute. L’éléphant du Jardin des Plantes A fait pipi dans sa culote. Le Bengali J’avais le plus joli de tous les bengalis ; Il chantait tout le jour Mille chansons d’amour, Cui, cui, cui, cui, cui, cui. Quand il n’était pas sage, Je mettais dans sa cage Un morceau de pain sec Pour qu’il y fit son bec. Mais quand il était mignon Je lui donnais du bon mouron, Du millet, du chènevis, Et même un morceau de biscuit, Cuit, cuit, cuit, cuit, cuit, cuit. Mais tout passe, tout lasse, tout casse. Bengali tomba dans la casserole où cuisait la soupe aux choux Et nous l’avons mangé tout cuit, Cuit, cuit, cuit, cuit, cuit, cuit.
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Francis Poulenc
(1899-1963)
Extrait des Banalités FP. 107 (1940) Voyage à Paris Guillaume Apollinaire (1880-1918) Tiré des Banalités (1914) Ah ! La charmante chose Quitter un pays morose Pour Paris Paris joli Qu’un jour dût créer l’Amour. Extrait des Trois Poèmes de Louise Lalanne FP. 57 (1931) Hier Marie Laurencin (1883-1956) Hier, c’est ce chapeau fané Que j’ai longtemps traîné. Hier, c’est une pauvre robe Qui n’est plus à la mode. Hier, c’était le beau couvent Si vide maintenant Et la rose mélancolie Des cours de jeunes filles. Hier, c’est mon cœur mal donné. Une autre, une autre année ! Hier n’est plus ce soir qu’une ombre Près de moi dans ma chambre.
Erik Satie
(1866-1925)
Je te veux (1901) Henry Pacory J’ai compris ta détresse, Cher amoureux, Et je cède à tes vœux : Fais de moi ta maîtresse. Loin de nous la sagesse, Plus de détresse, J’aspire à l’instant précieux Où nous serons heureux : Je te veux. Je n’ai pas de regrets, Et je n’ai qu’une envie : Près de toi, là, tout près, Vivre toute ma vie. Que mon cœur soit le tien Et ta lèvre la mienne, Que ton corps soit le mien, Et que toute ma chair soit tienne. J’ai compris ta détresse, etc. Oui, je vois dans tes yeux La divine promesse Que ton cœur amoureux Vient chercher ma caresse. Enlacés pour toujours, Brûlés des mêmes flammes, Dans des rêves d’amours, Nous échangerons nos deux âmes.
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Francis Poulenc
(1899-1963)
Extrait des Chansons villageoises FP. 117 (1942) Les gars qui vont à la fête Maurice Fombeure (1906-1981) Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau Pour y boire chopinette Y goûter le vin nouveau Y tirer la carabine Y sucer le berlingot Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau Sont rasés à la cuiller Sont raclés dessous la peau Ont passé la blouse neuve Le faux-col en cellulo Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau Y fair’ danser les filles Chez Julien le violoneur Des polkas et des quadrilles Et le pas des patineurs Le piston la clarinette Attendrissent les costauds, Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau Quand ils ont bu, se disputent Et se cognent sur la peau Puis vont culbuter les filles Au fossé sous les ormeaux Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau Reboivent puis se rebattent Jusqu’au chant du premier jour Le lendemain on en trouve : Sont couchés dans le ruisseau Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau
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Henri Collet
(1885-1951)
Extrait du Poema de un dÍa op. 48 (1921) En los jardines del amor
Dans les jardins de l’amour,
En los jardines del amor, Amigo, ten por sabido, La flor que más abunda, ¡Es la flor del suspiro! Un imposible me mata, Por un imposible muero, Yo no puedo alcanzar El imposible que quiero, Niña, que quiero, ¡Ardiendo en llama de amor sin premio!
Dans les jardins de l’amour, Mon ami, que tu le saches, La fleur la plus abondante, C’est la fleur du soupir ! Un impossible me tue, Pour un impossible je meurs, Je ne peux atteindre L’impossibilité que j’aime, Ma petite, que j’aime, Brûlant de la flamme d’un amour sans fortune !
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Fernando Obradors
(1897-1945)
Extrait de Dos Cantos populares Con amores, la mi madre Juan de Anchieta (1462-1523)
Avec amour, ma mère,
Con amores, la mi madre, Con amores me dormí; Así dormida soñaba Lo que el corazón velaba, Que el amor me consolaba Con más bien que merecí. Adormecióme el favor Que amor me dió con amor; Dió descanso a mi dolor La fe con que le serví; Con amores, la mi madre, ¡Con amores me dormí!
Avec les amours, ma mère, Avec les amours je me suis endormie ; Ainsi endormie je rêvais Ce que le cœur veillait, Que l’amour me consolait Bien plus que je méritais. La faveur que l’amour m’a donné avec amour m’a assoupie ; Ma douleur a eu sa trêve Grâce à la foi avec laquelle je l’ai servi ; Avec les amours, ma mère, Avec les amours je me suis endormie !
Extrait des Canciones clásicas españolas
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El Vito Chanson populaire madrilène (XIXème siècle)
Le Vito
Una vieja vale un real y una muchacha dos cuartos, pero como soy tan pobre me voy a lo más barato.
Une vieille vaut un réal Et une jeune fille deux cuartos, Mais comme je suis si pauvre Je vais au moins cher.
Con el vito, vito, vito, con el vito, vito, va. No me jaga ‘usté’ cosquillas, que me pongo ‘colorá’.
Avec le vito, vito, vito, Avec le vito, vito, tout va. Ne me chatouillez pas m’sieur, Ou je deviens rouge.
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Manuel de Falla
(1876-1946)
Extrait des Siete canciones populares españolas (1914) Asturiana Chanson populaire
Asturienne
Por ver si me consolaba, Arrime a un pino verde, Por ver si me consolaba.
Pour voir si ça me consolait, Je m’approchai d’un pin vert, Pour voir si ça me consolait.
Por verme llorar, lloraba. Y el pino como era verde, Por verme llorar, lloraba.
De me voir pleurer, il a pleuré. Et le pin comme il était vert, De me voir pleurer, il a pleuré.
Joaquín Turina
(1882-1949)
Extrait du Poema en forma de canciones op. 19 (1917) Cantares Ramón de Campoamor y Campoosorio (1817-1901)
Cantares
Màs cerca de mí te siento Cuando más huyo de tí Pues tu imagen es en mí Sombra de mi pensamiento.
Plus je m’enfuis de toi Plus je te sens proche de moi Ton image est en moi Ombre de ma pensée.
Vuélvemelo a decir Pues embelesado ayer Te escuchaba sin oír Y te miraba sin ver.
Redis-le moi Car j’étais si charmé hier Que je t’écoutais sans entendre Et te regardais sans voir.
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Erik Satie
(1866-1925)
Extrait des Descriptions automatiques (1913) Sur un vaisseau (piano solo)
Extraits des Trois Mélodies de 1916 (1916) La Statue de bronze Léon-Paul Fargue (1876-1947) La grenouille Du jeu de tonneau S’ennuie, le soir, sous la tonnelle… Elle en a assez ! D’être la statue Qui va prononcer un grand mot : Le Mot !
Daphénéo Misia Sert (1876-1947) Dis-moi, Daphénéo, quel est donc cet arbre Dont les fruits sont des oiseaux qui pleurent ? Cet arbre, Chrysaline, est un oisetier. Ah ! Je croyais que les noisetiers Donnaient des noisettes, Daphénéo. Oui, Chrysaline, les noisetiers donnent des noisettes, Mais les oisetiers donnent des oiseaux qui pleurent. Ah !...
Elle aimerait mieux être avec les autres Qui font des bulles de musique Avec le savon de la lune Au bord du lavoir mordoré Qu’on voit, là-bas, luire entre les branches… On lui lance à cœur de journée Une pâture de pistoles Qui la traversent sans lui profiter Et s’en vont sonner Dans les cabinets De son piédestal numéroté ! Et le soir, les insectes couchent Dans sa bouche...
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Harold Arlen
(1905-1986)
Extrait de la musique du film de The Wizard of Oz (1939) Somewhere Over the Rainbow Paroles de Yip Harburg (1896–1981)
Quelque part au-delà de l’arc-en-ciel
When all the world is a hopeless jumble And the raindrops tumble all around, Heaven opens a magic lane.
Lorsque le monde entier est un fouillis sans espoir Et les gouttes de pluie tombent tout autour, Le ciel ouvre un chemin magique.
When all the clouds darken up the skyway There’s a rainbow highway to be found, Leading from your windowpane
Lorsque les nuages obscurcissent la voie céleste On peut trouver une grande route en arc-en-ciel, Qui part de la vitre de votre fenêtre
To a place behind the sun Just a step beyond the rain...
Vers un endroit derrière le soleil Juste un peu après la pluie...
Somewhere, over the rainbow, Way up high, There’s a land that I heard of Once in a lullaby...
Quelque part, au-delà de l’arc-en-ciel, Tout là-haut, Est une contrée que j’ai connue Jadis dans une berceuse...
Somewhere, over the rainbow, Skies are blue And the dreams that you dare to dream Really do come true.
Quelque part, au-delà de l’arc-en-ciel, Le ciel est bleu Et les rêves qu’on ose faire Deviennent bel et bien réalité.
Someday I’ll wish upon a star and wake up where the clouds are far behind me,] Where troubles melt like lemon drops away above the chimney tops,] That’s where you’ll find me...
Un jour, je ferai un vœu à la première étoile et me réveillerai avec les nuages loin derrière moi,] Là où les soucis fondent comme des sorbets citron, loin au-dessus des cheminées,] C’est là-bas que vous me trouverez...
Somewhere, over the rainbow, Bluebirds fly. Birds fly over the rainbow, Why then, oh, why can’t I? If happy little bluebirds fly Beyond the rainbow, Why, oh, why can’t I?
Quelque part, au-delà de l’arc-en-ciel, Volent des merles bleus. Des oiseaux volent par-delà cet arc-en-ciel, Oh alors, pourquoi, pourquoi ne le puis-je pas ? Si de joyeux petits merles bleus volent Au-delà de l’arc-en ciel, Oh alors, pourquoi, pourquoi ne le puis-je pas ?
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Leonard Bernstein
(1918-1990)
La Bonne Cuisine (1948) Émile Dumont (1829-1887) 1 Plum Pudding Deux cents cinquante grammes de raisins de Malaga,] Deux cents cinquante grammes de raisins de Corinthe,] Deux cents cinquante grammes de graisse de rognon de bœuf,] Et cent vingt-cinq grammes de mie de pain émiettée,] Soixante grammes de sucre en poudre ou de cassonade,] Un verre de lait ; un demi verre de rhum ou d’eau-de-vie ;] Trois œufs ; un citron !] Muscade, gingembre, cannelle en poudre, mélangés] (En tout la moitié d’une cuillère à café) Sel fin la moitié d’une cuillère à café. 2 Queues de bœuf
4 Civet à toute vitesse Lorsque on sera très pressé, Voici un’ manière de confectionner Un civet de lièvre que je recommande ! Dépecez le lièvre comme pour le civet ordinaire : Mettez-le dans une casserole ou chaudron Avec son sang et son foie écrasé !] Un’ demi-livre de poitrine de porc (Coupée en morceaux) ; Une vingtaine de petits oignons (Un peu de sel et poivr’) ; Un litre et demi de vin rouge. Fait’ bouillir à tout’ vitesse. Au bout de quinze minutes environ, Lorsque la sauce est réduite de moitié, Approchez un papier enflammé, De manière à mettre le feu au ragoût. Lorsqu’il sera éteint, liez la sauce Avec un’ demi-livre de beurre manié de farine. Servez.
La queue de bœuf n’est pas un mets à dédaigner. D’abord avec assez de queues de bœuf on peut fair’ un pot-au-feu passable. Les queues qui ont servi à faire le pot-au-feu peuv’nt être mangées, panées, et grillées, et servies avec une sauce piquante ou tomate. La queues de bœuf n’est pas un mets à dédaigner. 3 Tavouk Tavouk gueunksis, poitrine de poule ; Fait’ bouillir une poul’, Dont vous prendrez les blancs ; Vous les pilerez de façon à ce qu’ils se mett’ en charpie.] Puis mêlez-les, mêlez-les avec une bouillie, Comme celle ci-dessus, comme celle ci-dessus du Mahallebi.] Tavouk gueunksis, poitrine de poule.
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George Gershwin
(1898-1937)
Prélude N° 2 (piano solo, 1926)
Agustín Lara
(1900-1969)
Granada, fantasía española (1932) Texte du compositeur
Grenade, fantaisie espagnole
Granada, tierra soñada por mí mi cantar se vuelve gitano cuando es para ti mi cantar hecho de fantasía mi cantar flor de melancolía que yo te vengo a dar.
Grenade, terre de mes rêves Mon chant, il devient gitan quand il t’est destiné Mon chant, fait de fantaisie Mon chant, fleur de mélancolie Que je viens te donner.
Granada, tierra ensangrentada en tardes de toros.
Grenade, Terre ensanglantée Par les soirées de corrida.
Mujer que conserva el embrujo de los ojos moros; te sueño rebelde y gitana cubierta de flores y beso tu boca de grana jugosa manzana que me habla de amores.
Femme qui conserve l’ensorcellement Des yeux maures ; Je te rêve gitane et rebelle Couverte de fleurs Et j’embrasse ta bouche de grenat Pomme juteuse Qui me parle d’amours.
Granada manola, cantada en coplas preciosas no tengo otra cosa que darte que un ramo de rosas, de rosas de suave fragancia que le dieran marco a la Virgen morena.
Grenade manola1, Chantée en précieux couplets Je n’ai rien d’autre à te donner Qu’un bouquet de roses, De roses au parfum suave Qui encadraient la Vierge noire.
Granada, tu tierra está llena de lindas mujeres de sangre y de sol.
Grenade Ta terre est pleine De belles femmes De sang et de soleil.
Femme en costume traditionnel qui se distingue par sa désinvolture.
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BIOGRAPHIES
Patricia Petibon Soprano colorature, élève de Rachel Yakar au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et découverte par William Christie, Patricia Petibon maîtrise aujourd’hui un répertoire qui s’étend du baroque français à la musique moderne, qu’elle aborde avec Francis Poulenc et Alban Berg. Depuis ses débuts à l’Opéra national de Paris en 1996 dans Hippolyte et Aricie de Rameau, elle est apparue dans des opéras très variés, de Mozart à Offenbach, en passant par Donizetti et Verdi, qu’elle interprète sur toutes les grandes scènes de la planète. Elle continue à interpréter les grands rôles du répertoire baroque : Phani et Zima (Les Indes galantes sous la direction de William Christie) et Dalinda (Ariodante) dirigé par Marc Minkowski
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à l’Opéra national de Paris, Amour (Orphée et Eurydice de Gluck) sous la baguette de John Eliot Gardiner au Théâtre des Champs-Élysées ainsi que Morgana (Alcina) au Teatro alla Scala de Milan. Elle remporte un succès particulier en Giunia (Lucio Silla) à Vienne sous la direction de Nikolaus Harnoncourt, avec qui elle travaille régulièrement. En outre, les temps forts des dernières années comprennent Despina (Così fan tutte) au Festival de Salzbourg, son début dans le rôle-titre de Lulu de Berg à Genève, à Barcelone (enregistrement sur DVD pour Deutsche Grammophon) et à Salzbourg ainsi qu’Aspasia (Mitridate, re di Ponto) à Vienne et à Munich. Elle se produit également en Susanna (Le Nozze di Figaro) à Aix-en-Provence et remporte une grande réussite initiale en Donna Anna (Don
© DR
Soprano
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Giovanni) à l’Opéra Bastille et en Gilda (Rigoletto) à Munich. En 2013 elle se produit en Giunia de Mozart au Gran Teatre del Liceu de Barcelone et en Blanche (Dialogues des Carmélites) au Théâtre des Champs-Élysées, un rôle dans lequel elle a déjà triomphé à Vienne. La première mondiale de l’opéra Au monde de Philippe Boesmans à Bruxelles au mois d’avril dernier a remporté un grand succès. Lors de la dernière édition du Festival d’Aix-en-Provence, elle participe à la première d’Ariodante. Patricia Petibon collabore étroitement avec l’Orchestre symphonique de la radio de Vienne sous la direction d’Alain Altinoglu, le Münchner Kammerorchester sous la baguette d’Ivor Bolton, la Staatskapelle de Berlin avec Michael Gielen, l’Orchestre symphonique de la radio bavaroise avec Daniel Harding, les Münchner Philharmoniker et le MDR Sinfonieorchester dirigé par Kristjan Järvi, l’Orchestre symphonique national du Danemark avec Andrea Marcon, l’Orchestre national de Lyon dirigé par Josep Pons, Les Talens Lyriques sous la direction de Christophe Rousset, le Cercle de l’Harmonie sous la baguette de Jérémie Rhorer, l’Orchestre de Paris avec Paavo Järvi, ainsi qu’avec La Cetra, le Venice Baroque Orchestra, Il Giardino Armonico et le Freiburger Barockorchester. Patricia Petibon se produit également en récital et se présente régulièrement à Paris, au Musikverein et au Konzerthaus de Vienne, au Festival de Salzbourg, à Graz, Genève, Aix-en-Provence, Luxembourg, Barcelone, Madrid, Bilbao, Lille, Amsterdam et Valence. La sortie de son nouveau disque « La Belle Excentrique » en septembre dernier est l’occasion d’une tournée internationale qui l’emmène à Quimper, Montargis, Rennes, Nice, Arras, Aarhus, Copenhague, Lyon, Innsbruck, Genève, Luxembourg ainsi qu’à la Salle Pleyel de Paris. Ses engagements pour la saison 14-15 comprennent M a n o n au Staatsoper de Vienne, Shéhérazade de Ravel avec la Dresdner Philharmonie, sous la direction de Bertrand de Billy, le Stabat Mater de Poulenc dirigé par Alain Altinoglu au Musikverein de Vienne, la reprise
d’Au monde à l’Opéra Comique de Paris et une nouvelle production de Benvenuto Cellini de Berlioz à l’Opéra national d’Amsterdam. La discographie de l’artiste englobe des titres comme « Les Fantaisies de Patricia Petibon » qui comprend une grande panoplie de son répertoire, « French Touch » avec des airs d’opéra baroques français, Orlando Paladino et Armida avec Nikolaus Harnoncourt ainsi que La Passione di Gesù Cristo signor nostro avec Fabio Biondi. En outre elle a enregistré des duos d’Haendel avec Emmanuelle Haïm, Werther et Die Entführung aus dem Serail. Dès le début de la saison 07-08, Patricia Petibon a signé un contrat exclusif avec Deutsche Grammophon. La parution de son premier album comprenant des airs de Gluck, Mozart et Haydn avec le Concerto Köln et Daniel Harding en 2008 a été saluée par le public et la presse. « Rosso » (2010) est une compilation d’airs baroques. Enregistré avec l’Orquesta Nacional de España sous la direction de Josep Pons, « Melancolía » (2011) explore le répertoire espagnol. Recueils d’airs et de pièces baroques, « Nouveau Monde » ( 2012) a été enregistré avec le Barockorchester La Cetra de Bale et Andrea Marcon. Enfin, elle participé en 2013 à l’enregistrement du Stabat Mater et du Gloria de Poulenc avec l’Orchestre de Paris sous la direction de Paavo Järvi.
Au Grand Théâtre de Genève : Les Contes d’Hoffmann (Olympia) 01-02, Ariodante (Ginevra) 07-08, Les Contes d’Hoffmann (Olympia) 08-09, Lulu (Lulu) 09-10, récital 09-10.
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Susan Manoff
© BERNARD MARTINEZ
Piano
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Née à New York et d’origine lettone et allemande, Susan Manoff étudie le piano à la Manhattan School of Music et à l’université de l'Oregon. Des études intensives avec Gwendoline Koldowsky la conduisent à approfondir le répertoire du lied et de la mélodie, et à devenir l’une des pianistes les plus recherchées de sa génération. Parallèlement à son activité dans le domaine de la musique vocale, elle se consacre aux autres répertoires du piano. Passionnée par la musique de chambre, Susan Manoff joue régulièrement dans les grands festivals et est invitée dans toutes les grandes salles de concert : Théâtre des ChampsÉlysées, Théâtre du Châtelet et Salle Gaveau de Paris, Wigmore Hall de Londres, Concertgebouw d’Amsterdam, Carnegie Hall de New York, Konzerthaus et Musikverein de Vienne. Elle est invitée régulièrement par France Musique. Pianiste curieuse et amoureuse du théâtre, elle a créé de nombreux spectacles mélangeant musique et texte. Ses partenaires ont été Jean Rochefort, Fabrice Luchini et Marie-Christine Barrault. Elle
a également été mise en scène par Hans Jürgen Syberberg et Joël Jouanneau. Susan Manoff a enregistré pour les labels Naïve, Decca, Virgin, Arion, Valois et Aparte. Elle a enregistré en 2007 son premier disque avec Sandrine Piau, intitulé « Évocation », et un deuxième CD, « Après un rêve », est sorti en 2011 (Naïve). C’est avec un autre partenaire qui lui est cher, Nemanja Radulovic, que Susan Manoff a enregistré un album dédié aux sonates de Beethoven (Decca, 2010). Son tout dernier album, « La Belle Excentrique » avec Patricia Petibon, l’une de ses partenaires de prédilection, est sorti en septembre (Deutsche Grammophon). Susan Manoff a été chef de chœur adjoint à l’Opéra national de Paris. Actuellement professeur au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, elle a été nommée Chevalier des Arts et des Lettres en 2011. Au Grand Théâtre de Genève : récital avec Patricia Petibon 09-10.
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PROCHAINEMENT OPÉRA
OPÉRA JEUNE PUBLIC
Iphigénie en Tauride
Le Petit Prince
Nouvelle production Au Grand Théâtre 25, 27, 29, 31 janvier 2015 à 19 h 30 2, 4 février 2015 à 19 h 30 Direction musicale Hartmut Haenchen Mise en scène Lukas Hemleb Décors Alexander Polzin Costumes Andrea Schmidt-Futterer Lumières Marion Hewlett Avec Anna Caterina Antonacci, Mireille Delunsch, Bruno Taddia, Steve Davislim, Alexey Tikhomirov, Julienne Walker, Mi-Young Kim, Marianne Dellacasagrande, Cristiana Presutti, Michel de Souza Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre Direction Alan Woodbridge
Coproduction entre l’Opéra de Lausanne, l’Opéra de Lille, le Grand Théâtre de Genève et l’Opéra royal de Wallonie avec la collaboration du Théâtre du Châtelet. Au Bâtiment des Forces Motrices 6, 7, 8, 9, 10 janvier 2015 à 19 h 30 Direction musicale Arie van Beek Mise en scène Lilo Baur Décors & costumes Julian Crouch Lumières Fabrice Kebour Design vidéo Arthur Touchais & Grégory Casares Réalisation informatique musicale Augustin Muller Avec Jeanne Crousaud, Vincent Lièvre-Picard, Catherine Trottmann, Rodrigo Ferreira, Céline Soudain, Alexandre Diakoff, Benoît Capt, Patrick Lapp L'Orchestre de Chambre de Genève
Tragédie en 4 actes de Christoph Willibald Gluck
Conférence de présentation* par Alain Perroux Jeudi 22 janvier 2015 à 18 h 15
Opéra de Michaël Levinas
Conférence de présentation* par Yaël Hêche Lundi 5 janvier 2015 à 18 h 15
RÉCITAL Directeur de la publication Tobias Richter Responsable de la rédaction Daniel Dollé Responsable de l’édition Aimery Chaigne Révision Christopher Park ont collaboré à ce programme Sandra Gonzalez, Benoît Payn Impression SRO-Kundig Genève ACHEVÉ D’IMPRIMER EN NOVEMBRE 2014
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Natalie Dessay Soprano
Laurent Naouri Baryton-basse
Au Grand Théâtre 28 janvier 2015 à 19 h 30 Piano Maciej Pikulski Fauré, Duparc, Poulenc, Delibes, Widor
* Les conférences de présentation ont lieu dans la grande salle ou au Foyer du Grand Théâtre en collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet.
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