CARMINA BURANA CARL ORFF CHORÉGRAPHIE
CLAUDE BRUMACHON BALLET DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE CHŒUR DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE ORCHESTRE DE LA SUISSE ROMANDE
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Passion et partage La Fondation de bienfaisance du groupe Pictet est fière de soutenir le projet «Les jeunes au cœur du Grand Théâtre». En participant à ce programme de formation, nous nous engageons en faveur de la génération à venir. Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir offrir aux talents de demain l’opportunité de découvrir les joies de l’opéra et du ballet, et peut-être même de susciter des vocations. Les associés du groupe Pictet vous souhaitent une très belle saison 2015-2016.
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SUBVENTIONNÉ PAR LA VILLE DE GENÈVE
PARTENAIRES DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE ASSOCIATION DES COMMUNES GENEVOISES
CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
ÉTAT DE GENÈVE
PARTENAIRE FONDATEUR DE LA TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE
PARTENAIRE DE SAISON
PARTENAIRE DE SAISON
PARTENAIRE DE PRODUCTION
PARTENAIRE DU BALLET DU GRAND THÉÂTRE
PARTENAIRE DU PROGRAMME PÉDAGOGIQUE
PARTENAIRE DES RÉCITALS
PARTENAIRE DE PROJET
FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA
LA FAMILLE LUNDIN
PARTENAIRES MÉDIA
PARTENAIRES DU GENEVA OPERA POOL BANQUE PICTET & CIE SA CARGILL INTERNATIONAL SA HYPOSWISS PRIVATE BANK GENÈVE SA TOTSA TOTAL OIL TRADING SA UNION BANCAIRE PRIVÉE, UBP SA
PARTENAIRES D’ÉCHANGE EXERSUISSE
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FLEURIOT FLEURS
GENERALI ASSURANCE
TAITTINGER
UNIRESO
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SOMMAIRE L’ambivalence d’une œuvre à la fois contemporaine et intemporelle
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un entretien avec Claude Brumachon par Sophie Barenne
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Les sources médiévales des Carmina Burana par Petya Ivanova
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Carl Orff : repères chronologiques Cette année-là. Genève en 1936 Carmina Burana à Genève en 1972
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Production Biographies
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Informations pratiques Billetterie Cercle du Grand Théâtre
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Prochainement
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Carmina Burana le livret
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Les danseurs Sarawanee Tanatanit et Geoffrey Van Dick pendant les répétitions au studio Stravinski en mars 2016.
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À L’OPÉRA DES NATIONS CRÉATION CHORÉGRAPHIQUE MONDIALE 13 | 14 | 17 | 18 | 19 | 21 | 22 MAI 2016 À 19 H 30 22 MAI 2016 À 15 H
CARMINA BURANA CARL ORFF CHORÉGRAPHIE
CLAUDE BRUMACHON Ballet sur des musiques de la cantate scénique Carmina Burana de Carl Orff, créée le 8 juillet 1937 au Alte Oper de Francfort. Durée du spectacle : approx. 1 h sans entracte.
Avec le soutien de
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En harmonie avec la culture depuis 1831
generali.ch
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Chorégraphie
Claude Brumachon Direction musicale
Kazuki Yamada Assistant à la chorégraphie Costumes Lumières Dramaturge Répétiteur Soprano Ténor Baryton Danseuses
Danseurs
Benjamin Lamarche « On aura tout vu » Livia Stoianova & Yassen Samouilov Olivier Tessier Agnès Izrine Steven Chotard Regula Mühlemann Boris Stepanov Stephan Genz Yumi Aizawa, Céline Allain, Louise Bille, Ornella Capece, Andie Masazza, Virginie Nopper, Angela Rebelo, Sara Shigenari, Sarawanee Tanatanit, Lysandra Van Heesewijk, Madeline Wong Valentino Bertolini, Natan Bouzy, Zachary Clark, Armando Gonzalez, Vladimir Ippolitov, Xavier Juyon, David Lagerqvist, Nathanaël Marie, Geoffrey Van Dyck, Simone Repele, Nahuel Vega,
Chœur du Grand Théâtre de Genève Direction
Alan Woodbridge Orchestre de la Suisse Romande Ballet du Grand Théâtre de Genève Direction
Philippe Cohen
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© ANTONELLO&MONTESI
Carmina Burana est une des très rares œuvres allemandes issue de l’ère du nazisme à conserver une grande popularité grâce à son emploi dans les films et les publicités. Notons qu’à ses origines, Carmina Burana était conçue comme une œuvre de scène – une sorte de combinaison de danse, chant et musique d’orchestre, probablement inspirée par la fable en musique de Monteverdi. Impressionnante, lorsqu’elle est mise en scène, malheureusement la cantate est presque toujours présentée comme œuvre de concert. Les éléments clés de son pouvoir d’attraction sont assurément l’énergie primitive, l’évocation des pulsions ataviques, la simplicité, la clarté de l’écriture, sans oublier l’effectif orchestral impressionnant sollicité pour cet ouvrage. Écrit en temps de crise, d’instabilité et de tyranie, il reste le reflet de la recherche des plaisirs faciles et de l’hédonisme. Rien n’est facile, rien n’est durable, rien n’est fiable. La roue tourne et la Fortune est comme la lune, tantôt croissante, tantôt décroissante. Est-ce l’expression de l’espoir que la fugacité s’applique également à la barbarie et à la tyrannie ?
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L’ambivalence d’une contemporaine
Le Radeau de la Méduse (détail) Théodore Géricault, 1819 Musée du Louvres, Paris Huile sur toile
Avec Carmina Burana Claude Brumachon réunit sur scène les 22 danseurs du Ballet du Grand Théâtre de Genève, le Chœur, trois solistes et l’Orchestre de la Suisse Romande et propose une version singulière et indéniablement engagée de cette cantate scénique signée Carl Orff. On y décèle, d’entrée de jeu, la griffe du duo incontournable de la danse contemporaine française qu’il forme avec Benjamin Lamarche. Ensemble, ils ont sillonné le monde, s’abreuvant d’images, d’émotions et de points de vue. Leur quête d’absolu, de vérité autant que de beauté, se retrouve dans une recherche du geste juste et d’une esthétique de l’épure, d’une incroyable virtuosité expressive. À l’oral Claude Brumachon s’exprime à travers des bribes de phrases imagées, ou par métaphores. Son langage est celui des corps. Sa matière ? L’homme et le monde dans lequel il évolue. Et ce qu’il garde de l’œuvre, rendue célèbre pour son chœur liminaire O Fortuna, repris à la fin, comme pour symboliser le perpétuel retour, ce sont les grandes questions métaphysiques qu’elle met en scène et dont le chorégraphe soulève l’utilité immédiate.
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[à droite]
Valentino Bertolini, Lysandra van Heesewijk et Zachary Clark pendant les répétitions au studio Stravinski en mars 2016.
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œuvre à la fois et intemporelle
[à gauche]
Les danseurs Xavier Juillon et Geoffrey Van Dick.
Entretien avec le chorégraphe Claude Brumachon réalisé par Sophie Barenne Comment avez-vous abordé cette œuvre qui, loin d’être neutre, résonne aux oreilles de tous à la simple évocation ? C’est en effet une œuvre très connotée que l’on n’aborde pas sans une légère appréhension. Je m’en suis détaché en l’écoutant dans des lieux écrasants de beauté dans la Death Valley, ou dans les montagnes pyrénéennes et en me laissant envahir par la sensation puissante de la nature. L’animalité et le végétal sont l’essence même de mon inspiration et constituent la base de mon écriture. Je me suis servi de « mots » plus que de « narration » à proprement parler car le texte est assez insaisissable. Ces mots ont généré chez moi une énergie et des sensations que j’ai cherché à transmettre à travers les corps des danseurs. Le premier tableau, conformément au texte, chante la versatilité de la Fortune, l’existence associée au désespoir, la force qui échappe aux rois, la chute. Elle s’ouvre avec six hypothétiques déesses :
Fortuna, Flora, Philomena, Hécube, Phœbé, et Vénus. Ce sont elles qui tiennent « l’histoire » de la pièce et lancent la « non-narration ». J’ai respecté la trame, les 25 tableaux subdivisés en tois grandes parties : Printemps, À la Taverne et Cour d’amours. On peut dire que dans les grands traits, ils dépeignent, parfois avec cynisme, l’histoire de l’Humanité : la religion, l’amour, la vie, le pouvoir qui s’éclipse, les plaisirs de la table et du jeu… Comment cette pièce se situe-t-elle par rapport à l’ensemble de votre parcours ? C’est une pièce radicale… Avec Benjamin, nous ne faisons pas dans le compromis. Nous n’avons pas de décors, c’est l’épure totale. Les danseurs sont là et portent quelque chose de singulier, notre empreinte. En ce sens, elle s’inscrit dans l’ensemble de notre travail. Par ailleurs, la rencontre très inspirante avec le duo de créateurs de costumes « On aura tout vu » et leur univers façonne
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« À chaque instant l’homme est au bord de la chute mais il parvient f inalement instinctivement à rester debout. »
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CLAUDE BRUMACHON
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La danseuse Lysandra van Heesewijk
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L’AMBIVALENCE D’UNE ŒUVRE À LA FOIS CONTEMPORAINE ET INTEMPORELLE
aussi la pièce. Habituellement neutres ou sobres, les costumes sont cette fois particulièrement élaborés, l’équipe d’« On aura tout vu » ayant travaillé sur le collant tatoué. Et puis, la collaboration avec les musiciens et le chef mais aussi l’entière adhésion de la totalité des 22 danseurs du Ballet du Grand Théâtre infléchissent nécessairement notre projet chorégraphique. On perçoit de nombreuses influences esthétiques dans vos œuvres, quelles sont celles qui vous ont accompagnés dans le processus créatif des Carmina Burana ? Initialement j’ai suivi une formation aux Beaux Arts et, aujourd’hui plus que jamais, la peinture et la sculpture, celle de Rodin ou de Giacometti, imprègnent mon écriture chorégraphique. Le premier tableau de Carmina Burana m’évoque l’œuvre de Théodore Géricault Le Radeau de La Méduse, une masse humaine qui rampe entre ciel et mer, une fois la fortune perdue. Outre les arts plastiques, l’actualité est une autre forme d’influence. Le Bataclan, l’aéroport bruxellois, la plage tunisienne… Ce sont les images de raz de marée et de drame humain sous-tendues par un texte éminemment politique, qui, bien qu’écrit au Moyen Âge, et malgré notre mémoire laborieuse et lacunaire, font encore écho au XXIème siècle. Depuis ses origines, la collectivité humaine fait face aux mêmes écueils et aux mêmes forces. Elle est emportée par les catastrophes identiques, telles que les guerres de religion. Le cheminement de l’homme progresse de façon cyclique, passant de la plénitude triomphante au naufrage. Et c’est à mon sens ce que les déesses, à la fois puissantes et fragiles, incarnent. Vous parlez d’œuvre politique, quelles sont les autres facettes que vous avez choisi d’évoquer ? Les tableaux suggèrent tour à tour les passions. L’attente des femmes dans le désir, les hommes en fuite, la préparation aux jeux de séduction, avec des gestes ritualisés, mais aussi la colère, avec ce trio de garçons écorchés, impatients, passionnés, survoltés et convulsifs. Les épisodes de la taverne
sont eux aussi très forts. L’un d’eux fait allusion, non sans ironie et amertume, au rôtissage d’un cygne… scène lourde de symboles pour un danseur ! Pour nous imprégner, nous avons passé beaucoup de temps, avec Benjamin qui est aussi ornithologue, à observer la grâce de la faune qui peuple les abords du lac. Mais la taverne c’est aussi la boisson, l’ébriété, et la danse amenée par trois femmes aux allures de rockeuses extrêmement travaillées grâce aux costumiers. La gestuelle se déforme, dégouline à cause de la maladresse provoquée par les effets de l’alcool et entraîne le déséquilibre. À chaque instant l’homme est au bord de la chute mais il parvient finalement instinctivement à rester debout. S’en suivent les danses des bacchantes, envoûtantes, qui s’étirent jusqu’au crépuscule, la magie, le lâcher prise. Puis l’œuvre s’achève par une reprise du chœur O Fortuna, et la danse rituelle des déesses. Comment définiriez-vous la pièce ? C’est une pièce ambivalente. À la fois noire, et solaire, l’œuvre fait affleurer la tragédie humaine et la perdition mais dans le même temps, à travers la présence bienveillante des déesses, fait jaillir l’espoir, la beauté, et une possible harmonie. Par ailleurs, elle répond à des exigences à priori paradoxales, celles d’être simultanément contemporaine et intemporelle. En évoquant l’Histoire universelle, elle encourage indiscutablement une relecture des événements de notre époque actuelle et favorise aussi le questionnement sur la complexité du rapport de l’art au temps... Ce qui me fait penser qu’il y a urgence à danser !
« Ce sont les images de raz de marée et de drame humain sous-tendues par un texte éminemment politique, qui, bien qu’écrit au Moyen Âge, et malgré notre mémoire laborieuse et lacunaire, font encore écho au XXIème siècle.» CLAUDE BRUMACHON
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La roue de la Fortune (détail) Anonyme, XVIème Bibliothèque Mazarine, Paris Enluminure sur parchemin
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CARMINA BURANA LE LIVRET 1.
FORTUNA IMPERATRIX MUNDI
FORTUNE, IMPÉRATRICE DU MONDE
O Fortuna
Ô Fortune
Chœur
O Fortuna velut luna statu variabilis, semper crescis aut decrescis; vita detestabilis nunc obdurat et tunc curat ludo mentis aciem, egestatem, potestatem dissolvit ut glaciem. Sors immanis et inanis, rota tu volubilis, status malus, vana salus semper dissolubilis, obumbrata et velata michi quoque niteris; nunc per ludum dorsum nudum fero tui sceleris. Sors salutis et virtutis michi nunc contraria, est affectus et defectus semper in angaria. Hac in hora sine mora corde pulsum tangite; quod per sortem sternit fortem, mecum omnes plangite! 2. Fortune plango vulnera
Ô Fortune comme la Lune tu es variable, toujours croissante et décroissante ; la vie détestable d’abord oppresse et puis calme l’esprit par le jeu, pauvreté et pouvoir elle les fait fondre comme glace. Sort monstrueux et vide, tu fais tourner la roue, tu es mauvais, vaine bien-portance toujours divisible, ombragée et voilée tu me tourmentes aussi ; maintenant par jeu mon dos nu j’apporte à ta vilenie. Sort sain et fort qui est maintenant contre moi, il est fait et défait, toujours en esclavage. Donc à cette heure sans délai pincez les cordes vibrantes ; car le Sort abat l’homme fort, pleurez tous avec moi ! Je pleure les blessures de la Fortune
Chœur
Fortune plango vulnera stillantibus ocellis
Je pleure les blessures de la Fortune les yeux en larmes,
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CARMINA BURANA LE LIVRET
quod sua michi munera subtrahit rebellis. Verum est, quod legitur, fronte capillata, sed plerumque sequitur Occasio calvata. In Fortune solio sederam elatus, prosperitatis vario flore coronatus; quicquid enim florui felix et beatus, nunc a summo corrui gloria privatus. Fortune rota volvitur: descendo minoratus; alter in altum tollitur; nimis exaltatus rex sedet in vertice caveat ruinam! nam sub axe legimus Hecubam reginam.
pour les présents qu’elle me fit elle s’éloigne méchamment. Ce qu’on lit est vrai que sa chevelure est fine, mais quand de la saisir on a une occasion, la voilà chauve. Sur le trône de la Fortune je m’asseyais bien haut, couronné des fleurs bariolées de la prospérité ; si j’ai pu prospérer heureux et comblé, maintenant du sommet je chois privé de gloire. La roue de la fortune tourne : je descends, dégradé ; un autre est porté vers le haut ; bien trop exalté le roi s’assoit au sommet gare à la chute ! car sous la planche on lit Reine Hécube.
I. PRIMO VERE
PRINTEMPS
3.
La joyeuse face de Printemps
Veris leta facies chœur
Veris leta facies mundo propinatur, hiemalis acies victa iam fugatur, in vestitu vario Flora principatur, nemorum dulcisono que cantu celebratur. Flore fusus gremio Phebus novo more risum dat, hac vario iam stipate flore. Zephyrus nectareo spirans in odore. Certatim pro bravio curramus in amore. Cytharizat cantico dulcis Philomela,
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La joyeuse face de Printemps s’offre au monde, l’hiver rigoureux, vaincu, déjà fuit ; parée d’habits colorés Flora règne, la douce harmonie des bois chante ses louanges. Allongée sur les genoux de Flora Phoebé une fois encore fait un sourire, couvert là de fleurs colorées Zéphyre respire leur senteur de nectar. Hâtons-nous de concourir pour le prix de l’amour. Dans les chants comme les cythares la douce Philomèle,
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CARMINA BURANA LE LIVRET
flore rident vario prata iam serena, salit cetus avium silve per amena, chorus promit virgin iam gaudia millena. 4. Omnia sol temperat
parés des fleurs colorées les calmes prés se rient, un groupe d’oiseaux s’élève dans l’amène forêt, et le choeur des vierges promet déjà mille joies. Le Soleil chauffe tout
baryton
Omnia sol remperat purus et subtilis, novo mundo reserat faciem Aprilis, ad amorem properat animus herilis et iocundis imperat deus puerilis. Rerum tanta novitas in solemni vere et veris auctoritas jubet nos gaudere; vias prebet solitas, et in tuo vere fides est et probitas tuum retinere. Ama me fideliter, fidem meam nota: de corde totaliter et ex mente tota sum presentialiter absens in remota, quisquis amat taliter, volvitur in rota. 5. Ecce gratum
Le Soleil chauffe tout, pur et léger, encore une fois il révèle au monde la face d’Avril, vers l’amour se presse l’esprit de l’homme et les joies sont commandées par l’enfant-dieu. Toute cette renaissance dans la fête solennelle du printemps et le pouvoir du printemps nous ordonnent de nous réjouir ; il nous montre des voies familières, et en ton printemps cela est juste et bon de garder ce qui est tien. Aime-moi fidèlement ! Vois comme je suis fidèle : de tout mon coeur et de toute mon âme, Je suis avec toi même quand je suis loin ; qui que ce soit qui aime ainsi tournera sur la roue. Voici l’agréable
chœur
Ecce gratum et optatum Ver reducit gaudia, purpuratum floret pratum, Sol serenat omnia. Iamiam cedant tristia! Estas redit, nunc recedit
Voici l’agréable et le souhaité Printemps qui ramène la joie, vêtu de pourpre fleurit le pré, le Soleil rend tout serein. la tristesse s’en va aussitôt ! Eté revient, maintenant se retire
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Hiemis sevitia. Iam liquescit et decrescit grando, nix et cetera; bruma fugit, et iam sugit Ver Estatis ubera; illi mens est misera, qui nec vivit, nec lascivit sub Estatis dextera. Gloriantur et letantur in melle dulcedinis, qui conantur, ut utantur premio Cupidinis; simus jussu Cypridis gloriantes et letantes pares esse Paridis.
la rigueur de l’hiver. Maintenant fondent et disparaissent glace, neige et le reste, l’hiver fuit, et déjà il tète, Printemps, à la mamelle d’Eté ; il est malheureux l’esprit qui ni ne vit ni ne folâtre sous la main droite d’Eté. Qu’ils se glorifient et se réjouissent dans une douceur de miel qu’ils se préparent ceux qui prétendent au prix de Cupidon ; sur l’ordre de Vénus glorifions-nous et réjouissons-nous d’être les égaux de Pâris.
UF DEM ANGER
DANS LE PRÉ
6. Tanz
Danse
7.
La Noble forêt fleurit
Floret silva nobilis chœur
Floret silva nobilis floribus et foliis.
La noble forêt fleurit de fleurs et de feuilles.
chœur de femmes
Ubi est antiquus meus amicus?
Où donc est celui qui est mon amour ?
chœur
Hinc equitavit,
Il a cavalé au loin !
chœur de femmes
eia, quis me amabit?
Oh ! Qui donc m’aimera ?
chœur de femmes
Floret silva undique, nah min gesellen ist mir we.
La forêt fleurit toute entière Je me languis de mon amour.
chœur
Gruonet der walt allenthalben, wa ist min geselle alse lange?
La forêt verdit toute entière pourquoi mon amour est-il si long ?
chœur d’hommes
Der ist geriten hinnen,
Il est parti loin, cavalant,
chœur de femmes
O wi, wer sol mi’ch minnen?
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Hélas, qui donc m’aimera ?
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8. Chramer, gip die varwe mir
Marchand, donne-moi du fard
chœur de femmes
Chramer, gip die varwe mir, die min wengel roete, damit ich die jungen man an ir dank der minnenliebe noete.
Marchand, donne-moi du fard pour rosir mes joues, ainsi pourrai-je faire que les jeunes hommes m’aiment contre leur volonté.
Seht mich an, jungen man! lat mich iu gevallen!
Regardez-moi, jeunes hommes ! Laissez-moi vous plaire !
Minnet, tugentliche man, minnecliche frouwen! minne tuot iu hoch gemout unde lat iuch in hohen eren schouwen
Hommes bons, amour, femmes dignes d’amour ! L’amour ennoblit ton esprit et te donne de l’honneur.
Seht mich an jungen man! lat mich iu gevallen!
Regardez-moi, jeunes hommes ! Laissez-moi vous plaire!
Wol dir, werit, daz du bist also freudenriche! ich will dir sin undertan durch din liebe immer sicherliche.
Je te salue , monde si riches en joies ! Je te serai obéissante par les plaisirs que tu offres.
Seht mich an, jungen man! lat mich iu gevallen!
Regardez-moi , jeunes hommes ! Laissez-moi vous plaire !
9. Reie
Ronde
10. Swaz hie gat umbe
Celles qui tournent
chœur
Swaz hie gat umbe, daz sint alles megede, die wellent an man allen disen sumer gan!
Celles qui tournent sont toutes vierges, elles veulent faire sans un homme durant tout l’été.
Chume, chum, geselle min!
Viens, viens, mon amour
chœur
Chume, chum, geselle min, ih enbite harte din, ih enbite harte din, chume, chum, geselle min. Suzer rosenvarwer munt, chum un mache mich gesunt chum un rriache mich gesunt, suzer rosenvarwer munt
Viens, viens, mon amour. Je te désire ardemment. Je te désire ardemment, viens, viens, mon amour. Douces lèvres du rouge de la rose, viens et rends-moi meilleur, viens et rends-moi meilleur, douces lèvres du rouge de la rose.
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Swaz hie gat umbe chœur
Swaz hie gat umbe, daz sint alles megede, die wellent an man allen disen sumer gan! 11. Were diu werlt alle min
Celles qui tournent sont toutes vierges, elles veulent faire sans un homme durant tout l’été! Si tout le monde était mien
chœur
Were diu werlt alle min von deme mere unze an den Rin des wolt ih mih darben, daz diu chunegin von Engellant lege an minen armen.
Si tout le monde était mien de la mer jusqu’au Rhin, je m’en priverais volontiers pour tenir la reine d’Angleterre dans mes bras.
II. IN TABERNA
À LA TAVERNE
12. Estuans interius
Rongé intérieurement
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Estuans interius ira vehementi in amaritudine loquor mee menti: factus de materia, cinis elementi similis sum folio, de quo ludunt venti. Cum sit enim proprium viro sapienti supra petram ponere sedem fundamenti, stultus ego comparor fluvio labenti, sub eodem tramite nunquam permanenti. Feror ego veluti sine nauta navis, ut per vias aeris vaga fertur avis; non me tenent vincula, non me tenet clavis, quero mihi similes
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Rongé intérieurement d’une violente colère, amèrement à mon âme je parle : fait de matière, des cendres des éléments, je suis semblable à une feuille, dont se jouent les vents. Car que ce soit le propre de l’homme sage de poser sur la roche le siège des fondations, je suis le fou comparé au fleuve qui coule, qui dans sa course folle jamais ne change de route. Je suis emporté tel un navire sans matelot, comme un oiseau dérivant dans les airs ; les chaînes ne peuvent me tenir, la clef ne peut me lier, je cherche les gens comme moi
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et adiungor pravis. Mihi cordis gravitas res videtur gravis; iocis est amabilis dulciorque favis; quicquid Venus imperat, labor est suavis, que nunquam in cordibus habitat ignavis. Via lata gradior more iuventutis inplicor et vitiis immemor virtutis, voluptatis avidus magis quam salutis, mortuus in anima curam gero cutis.
13. Olim lacus colueram
et rejoins les vauriens. La lourdeur de mon cœur me semble un lourd fardeau ; plaisanter est plus aimable et plus doux qu’un gâteau de miel ; quoi que Vénus ordonne la tâche est douce, elle n’habite jamais les cœurs paresseux. Sur la large voie je marche au désir de la jeunesse je ne me plie qu’aux vices oublieux de ma vertu, je suis plus avide de plaisirs que de salut, morte est mon âme, je ne porte soin qu’à la chair.
Jadis j’habitais sur un lac
ténor
Olim lacus colueram, olim pulcher extiteram, dum cignus ego fueram.
Jadis j’habitais sur un lac, jadis ma beauté exaltait lors que j’étais un cygne.
chœur d’hommes
Miser, miser! modo niger et ustus fortiter!
Ô malheureux ! Maintenant noir et brûlé fortement !
ténor
Girat, regirat garcifer; me rogus urit fortiter; propinat me nunc dapifer,
Le commis me tourne et retourne ; je brûle sacrement sur le bûcher ; le cuistot maintenant me sert.
chœur d’hommes
Miser, miser! modo niger et ustus fortiter!
O malheureux ! Maintenant noir et brûlé fortement !
ténor
Nunc in scutella iaceo, et volitare nequeo dentes frendentes video:
Maintenant je gis sur un plateau, et je ne puis plus voler, je vois d’impatientes dents :
chœur d’hommes
Miser, miser! modo niger et ustus fortiter!
Ô malheureux ! Maintenant noir et brûlé fortement !
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14. Ego sum abbas
Je suis l’abbé de Cocagne
baryton
Ego sum abbas Cucaniensis et consilium meum est cum bibulis, et in secta Decii voluntas mea est, et qui mane me quesierit in taberna, post vesperam nudus egredietur, et sic denudacus veste clamabit:
Je suis l’abbé de Cocagne et mon assemblée est composée d’ivrognes, et être dans l’ordre de Decius est ma volonté, et qui me cherche dans la taverne au matin, après Vêpres il sortira nu, et ainsi dénudé de ses habits il criera :
baryton et chœur d’hommes
Wafna, wafna! quid fecisti sors turpassi Nostre vite gaudia abstulisti omnia! 15. ln taberna quando sumus
Hélas ! Hélas ! Qu’as-tu fait, infâme sort ? La joie de notre vie tu as tout emporté ! Quand nous sommes dans la taverne
chœur
In taberna quando sumus non curamus quid sit humus, sed ad ludum properamus, cui semper insudamus. Quid agatur in taberna ubi nurnmus est pincerna, hoc est opus ut queratur, si quid loquar, audiatur. Quidam ludunt, quidam bibunt, quidam indiscrete vivunt. Sed in ludo qui morantur, ex his quidam denudantur quidam ibi vestiuntur, quidam saccis induuntur. Ibi nullus timet mortem sed pro Baccho mittunt sortem. Primo pro nummata vini, ex hac bibunt libertini; semel bibunt pro captivis, post hec bibunt ter pro vivis, quater pro Christianis cunctis quinquies pro fidelibus defunctis, sexies pro sororibus vanis, septies pro militibus silvanis. Octies pro fratribus perversis, nonies pro monachis dispersis, decies pro navigantibus undecies pro discordaniibus, duodecies pro penitentibus,
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Quand nous sommes dans la taverne, que nous importe de n’être que poussière, mais nous nous hâtons pour les jeux qui nous mettent toujours en sueur. Ce qui se passe dans la taverne, où l’argent est le roi, ça vaut le coup de demander, et d’écouter ce que je dis. Certains jouent, certains boivent, d’autres vivent sans pudeur. De ceux qui jouent, certains se retrouvent nus, certains sont rhabillés, d’autres sont mis en sac. Personne ici ne craint la mort, mais misent tout pour Bacchus. Le premier est pour la tournée puis les affranchis boivent, une autre fois pour les prisonniers, une troisième pour les vivants, une quatrième pour les Chrétiens, une cinquième pour les fidèles défunts. une sixième pour les sœurs légères, une septième pour la troupe en campagne. Une huitième pour les frères pervertis, une neuvième pour les moines dispersés, une dixième pour ceux qui naviguent, une onzième pour les plaideurs, une douzième pour les pénitents,
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tredecies pro iter agentibus. Tam pro papa quam pro rege bibunt omnes sine lege. Bibit hera, bibit herus, bibit miles, bibit clerus, bibit ille, bibit illa, bibit servus cum ancilla, bibit velox, bibit piger, bibit albus, bibit niger, bibit constans, bibit vagus, bibit rudis, bibit magus. Bibit pauper et egrotus, bibit exul et ignotus, bibit puer, bibit canus, bibit presul et decanus, bibit soror, bibit frater, bibit anus, bibit mater, bibit ista, bibit ille, bibunt centum, bibunt mille. Parum sexcente nummate durant, cum immoderate bibunt omnes sine meta. Quamvis bibant mente leta, sic nos rodunt omnes gentes et sic erimus egentes. Qui nos rodunt confundantur et cum iustis non scribantur.
III. COUR D’AMOURS 16. Amor volat undique
une treizième pour les voyageurs, une pour le Pape et une pour le Roi, tous boivent sans loi. La patronne boit, le patron boit, le soldat boit, le prêtre boit, celui-ci boit, celle-ci boit, l’esclave boit avec la servante, l’agile boit, le paresseux boit, le blanc boit, le noir boit, le pondéré boit, l’inconstant boit, le fou boit, le sage boit, Le pauvre et le malade boivent, l’exilé et l’étranger boivent, l’enfant boit, le vieux boit, l’évêque et le doyen boivent, la sœur boit, le frère boit, la vieille boit, la mère boit, celui-ci boit, celui-là boit, cent boivent, mille boivent. Six cent pièces filent vite, quand, sans retenue, tous boivent sans fin. Mais ils boivent l’esprit gai, ainsi nous sommes ceux que tous méprisent, et ainsi nous sommes sans le sou. Ceux qui nous critiquent iront au diable et avec les justes ne seront pas comptés.
COUR D’AMOURS Amour vole partout
chœur de femmes
Amor volat undique, captus est libidine. Iuvenes, iuvencule coniunguntur merito.
Amour vole partout, Prisonniers du désir. Jeunes hommes et jeunes femmes sont unis équitablement.
soprano
Siqua sine socio, caret omni gaudio; tenet noctis infima sub intimo cordis in custodia:
La fille sans compagnon manque tous les plaisirs ; elle tient la nuit la plus basse profondément cachée dans son cœur :
chœur de femmes
Fit res amarissima.
c’est la plus grande amertume.
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17. Dies, nox et omnia
Jour, nuit et tout
ténor et baryton
Dies, nox et omnia michi sunt contraria; virginum colloquia me fay planszer, oy suvenz suspirer, plu me fay temer. O sodales, ludite, vos qui scitis dicite michi mesto parcite, grand ey dolur, attamen consulite per voster honur. Tua pulchra facies me fay planszer milies, pectus habet glacies. A remender statim vivus fierem per un baser. 18. Stetit puella
Jour, nuit et tout sont contre moi, le caquetage des vierges me fait pleurer, et souvent soupirer, et surtout m’effraie. Ô compagnons, raillez, vous ne savez ce que vous dites, épargnez le malheureux que je suis, grande est ma douleur, conseillez-moi au moins, sur votre honneur. Ton beau visage, me fait mille fois pleurer, ton cœur est comme de la glace. Tel un remède, je serai sitôt vivant par un baiser. Une jeune fille debout
soprano
Stetit puella rufa tunica; si quis eam tetigit, tunica crepuit. Eia. Stetit puella tamquam rosula; fade splenduit, os eius fioruit. Eia. 19. Circa mea pectora
Une fille debout dans une tunique rouge ; si quelqu’un la touche, la tunique froufroute. Eia ! Une fille debout comme une petite rose ; sa face est radieuse et sa bouche en fleur. Eia ! Dans mon coeur
baryton et chœur
Circa mea pectora multa sunt suspiria de tua pulchritudine, que me ledunt misere. Manda liet, Manda liet min geselle
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Dans mon cœur nombreux sont mes soupirs pour ta beauté, qui me blessent misérablement. Mandaliet, Mandaliet, mon amour
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chumet niet. Tui lucent oculi sicut solis radii, sicut splendor fulguris lucem donat tenebris. Manda liet Manda liet, min geselle chumet niet. Vellet deus, vallent dii quod mente proposui: ut eius virginea reserassem vincula. Manda liet, Manda liet, min geselle chumet nier. 20. Si puer cum puellula
ne vient pas. Tes yeux brillent comme les rayons de soleil, comme l’éclat de l’éclair, qui donne la lumière aux ténèbres. Mandaliet, Mandaliet, mon amour ne vient pas. Que Dieu veuille, que les dieux veuillent ce qui est dans mon esprit : que de sa virginité j’ouvre enfin les chaînes. Mandaliet, Mandaliet, mon amour ne vient pas. Si un garçon avec une fille
chœur d’hommes
Si puer cum puellula moraretur in cellula, felix coniunctio. Amore suscrescente pariter e medio avulso procul tedio, fit ludus ineffabilis membris, lacertis, labii 21. Veni, veni, venias
Si un garçon avec une fille demeure dans une petite pièce, heureux dans leur union. L’amour augmente, et entre eux la pudeur est oubliée, un ineffable jeu commence avec leurs membres, bras et lèvres. Viens, viens, ô viens
chœur
Veni, veni, venias Veni, veni, venias, ne me mori facias, hyrca, hyrce, nazaza, trillirivos... Pulchra tibi facies oculorum acies, capillorum series, o quam clara species! Rosa rubicundior, lilio candidior omnibus formosior, semper in te glorior!
Viens, viens, ô viens Viens, viens, ô viens, ne me laisses pas mourir, hycra, hycre, nazaza, trillirivos ! Belle est ta face, la lueur de tes yeux, tes cheveux tressés, ô quelle glorieux être ! plus rouge que la rose, plus blanc que le lys, plus aimant que les autres, toujours je te glorifierais !
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22. In truitina
Dans l’hésitante balance
soprano
In truitina mentis dubia fluctuant contraria lascivus amor et pudicitia. Sed eligo quod video, collum iugo prebeo: ad iugum tamen suave transeo. 23. Tempus est iocundum
Dans l’hésitante balance de mes sens fluctuants qui s’opposent, amour lascif et pudeur. Mais je choisis ce que je vois, et soumet mon cou au joug : au joug malgré tout doux je me soumets. Le temps est joyeux
chœur
Tempus est iocundum, o virgines, modo congaudete vos iuvenes.
Le temps est joyeux, Ô vierges, réjouissez-vous avec vos jeunes hommes !
baryton
Oh, oh, oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo.
Oh ! Oh ! Oh ! je fleuris entièrement ! de mon tout premier amour je brûle ardemment ! Un nouvel, nouvel amour existe et j’en meurs.
chœur de femmes
Mea me confortat promissio, mea me deportat
Je suis réconfortée par ma promesse, je suis abattue par mon refus.
soprano et chœur de femmes
Oh, oh, oh totus floreo iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo.
Oh ! Oh ! Oh ! je fleuris entièrement ! de mon tout premier amour je brûle ardemment ! Un nouvel, nouvel amour existe et j’en meurs.
chœur d’hommes
Tempore brumali vir patiens, anima vernali lasciviens.
Au solstice d’hiver l’homme patient, par l’esprit printanier devient folâtre.
baryton
Oh, oh, oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo.
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Oh ! Oh ! Oh ! je fleuris entièrement ! de mon tout premier amour je brûle ardemment ! Un nouvel, nouvel amour existe et j’en meurs.
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chœur de femmes
Mea mecum ludit virginitas, mea me detrudit simplicitas.
Ma virginité me rend folâtre, ma simplicité me retient.
soprano et chœur de femmes
Oh, oh, oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo.
Oh ! Oh ! Oh ! je fleuris entièrement ! de mon tout premier amour je brûle ardemment ! Un nouvel, nouvel amour existe et j’en meurs.
chœur
Veni, domicella, cum gaudio, veni, veni, pulchra, iam pereo.
Viens, ma maîtresse, avec joie, viens, viens, ma toute belle, déjà je me meure !
baryton et chœur
Oh, oh, oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. 24. Dulcissime
Oh ! Oh ! Oh ! je fleuris entièrement ! de mon tout premier amour je brûle ardemment! Un nouvel, nouvel amour existe et j’en meurs. Ô cher entre tous
soprano
Dulcissime, totam tibi subdo me!
Ô cher entre tous, Je me donne à toi totalement !
BLANZIFLOR ET HELENA
BLANCHE-FLEUR ET HÉLÈNE
25. Ave formosissima
Je salue la plus belle
chœur
Ave formosissima, gemma pretiosa, ave decus virginum, virgo gloriosa, ave mundi luminar, ave mundi rosa, Blanziflor et Helena, Venus generosa!
Je salue la plus belle, précieux joyau, Je salue la gloire de la vierge, glorieuse vierge, Je salue la lumière du monde, Je salue la rose du monde, Blanche-fleur et Hélène, noble Vénus !
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FORTUNA IMPERATRIX MUNDI 26. O Fortuna
FORTUNE IMPÉRATRICE DU MONDE Ô Fortune
chœur
Ô fortune comme la Lune tu es variable, toujours croissante et décroissante ; la vie détestable d’abord oppresse et puis calme l’esprit par jeu, pauvreté et pouvoir elle les fait fondre comme glace. Sort monstrueux et vide, tu fais tourner la roue, tu es mauvais, vaine bien-portance toujours divisible, ombragée et voilée tu me tourmentes aussi ; maintenant par jeu mon dos nu j’apporte à ta vilenie. Sort saint et fort qui est maintenant contre moi, il est fait et défait, toujours en esclavage. Donc à cette heure sans délai pincez les cordes vibrantes ; car le Sort abat l’homme fort, pleurez tous avec moi !
Paysage forestier (détail) extrait du manuscrit L’anthologie de Carmina Burana Anonyme, 1230 Bayerische StaatsBibliotek, Munich Enluminure sur parchemin
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© DR
O Fortuna, velut luna statu variabilis, semper crescis aut decrescis; vita detestabilis nunc obdurat et tunc curat ludo mentis aciem, egestatem, potestatem dissolvit ut glaciem. Sors immanis et inanis, rota tu volubilis, status malus, vana salus semper dissolubilis, obumbrata et velata michi quoque niteris; nunc per ludum dorsum nudum fera tui sceleris. Sors salutis et virtutis michi nunc contraria, est affectus et defectus semper in angaria. Hac in hora sine mora corde pulsum tangite; quod per sortem sternit fortem, mecum omnes plangite!
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« Pourriez-vous, s’il vous plaît, vous débarrasser de tout ce que j’ai écrit jusqu’à maintenant et qui a malheureusement été publié par vous ? Avec les Carmina Burana commence le catalogue de mes œuvres ! » CARL ORFF À SON ÉDITEUR SCHOTT MUSIC
Les sources médiévales des Carmina Burana Par Petya Ivanova
L
es Carmina Burana sont aujourd’hui connus du grand public grâce à la musique de Carl Orff qui a fait bien plus pour leur diffusion que les travaux des spécialistes. En illustrant en musique deux douzaines de ces poèmes médiévaux dont la découverte remonte maintenant à un peu plus de deux siècles, le compositeur allemand crée un chef d’oeuvre qui dès le début n’a jamais cessé d’envouter l’imaginaire populaire. Le titre Carmina Burana, ou « Poèmes/Chants de Beuern » fait allusion au lieu de leur découverte – l’abbaye de Benediktbeuren – où en 1806, le baron Jean-Christophe von Aretin, bibliothécaire en chef de la Bibliothèque centrale de Münich, tombe par hasard lors d’une visite sur le précieux manus-
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crit lequel n’avait jamais été mentionné dans les anciens catalogues de l’abbaye. Ecrits entre 1220-1250, pour la plupart en latin mais certains aussi en moyen haut allemand ou en français, les quelques 315 poèmes du recueil sont de provenances diverses - France surtout, Allemagne, Suisse, Espagne, Italie. Imprégnés d’un esprit de parodie et de satire morale souvent violente, ils chantent l’amour et le printemps, évoquent des scènes de tavernes dans des chansons à boire, raniment des jeux théâtraux religieux (jeu de Pâques, jeu de Noël). Ce sont des œuvres d’une maîtrise parfaite de l’art et de la langue, dont la virtuosité ne peut être attribuée qu’à des écrivains qui manient avec brio des formes sans cesse renouvelées, selon l’esthétique de la lyrique
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médiévale aux XIIème et XIIIème siècles. Ces poètes connaissent parfaitement les auteurs de l’Antiquité – Ovide, Virgile, Horace, Juvénal, ainsi que les Ecritures, auxquels les allusions sont abondantes. On a longtemps cru que ces œuvres provenaient des milieux des « goliards » (du latin gula, « gueule », ou alors de Goliath, incarnation du diable) – clercs déclassés aux mœurs dissolus, et des « vagants » (de vagari, errer) – des étudiants plus au moins prolongés, des maîtres itinérants que le goût du voyage poussait à rechercher les Universités les plus prestigieuses aux XIIème et XIIIème siècles, telles que Paris, Oxford, Salerne, et qui étaient autant attirés par la taverne que par les salles de cours. Même si une partie des textes provenait certainement aussi de ces milieux de (pseudo-) intellectuels aventuriers et marginaux, parmi les auteurs avérés l’on trouve de tout autres personnages : le célèbre Minnesänger Walter von der Vogelweide ; Philippe le Chancelier – théologien, politicien et poète, chancelier de Notre-Dame de Paris et de l’université de Paris ; Gautier de Châtillon – professeur à Laon et un des grands poètes latins du XIIème siècle ; Pierre de Blois – théologien, littérateur et poète, satiriste hargneux des mœurs de son époque qui fut secrétaire royal de Henri II puis chancelier de l’archevêque de Canterbury ; Marbode, évêque de Rennes… Le rang élevé de ces personnages ne les empêchait pas d’être animés d’un esprit contestataire et d’écrire, en divertissement, une poésie savante, sensuelle et raffinée. Les grands thèmes qui dominent le recueil – l’exaltation de l’amour dans toutes ses nuances, l’inconstance du sort humain et la précarité des bonheurs terrestres – sont des sujets récurrents de la lyrique médiévale sur lesquels les poètes exerçaient l’inventivité de leur imagination, chacun selon son talent et ses goûts. Cette poésie, proche de celle des troubadours et des trouvères dont elle procède, est avant tout formelle, prétexte à des variations sur des thèmes constamment repris où le poète fait preuve de son originalité dans l’exécution. Carl Orff entre en contact avec ces poèmes pour la première fois dans Wine, Women, and Song, publié
par John Addington Symond en 1884, qui comprenait une traduction en anglais de 46 poèmes du recueil. Michel Hofmann, étudiant en droit et amateur de latin et de grec, aide Orff à sélectionner et organiser 24 de ces poèmes afin de former un livret. Le titre complet donné à l’œuvre témoigne de l’envergure et de l’éclectisme de son projet artistique : Carmina Burana : Cantiones profanae cantoribus et choris cantandae comitantibus instrumentis atque imaginibus magicis, ou « Poèmes de Beuern : Chants profanes pour solistes et chœurs, devant être chantés avec instruments et images magiques ». Tout comme dans le recueil, Fortune – la déesse symbolisée par la roue qui tourne et qui assure le perpétuel changement dans les choses terrestres – joue un rôle structurant dans la dramaturgie de la cantate. Comme les saisons, les moments dans la vie des hommes se succèdent, ponctuées par la jubilation ou la misère (O Fortuna ; Fortune plango vulnera). Ce thème, qui à l’échelle du recueil médiéval apporte une note sombre et moralisante, déplorant la déchéance des temps présents dans un souffle nostalgique, sert ici de cadre d’une succession rapide de scènes élégiaques et jubilatoires. Le cycle s’ouvre avec le thème de la reverdie – le retour du printemps et des beaux jours qui annoncent la passion et le désir d’aimer (Primo vere ; Uf dem anger). La Cour d’amours (CB 87, 174, 177, 179, 183) fait succéder dans un rythme soutenu les tons épurés et élégiaques de l’amant absent ou repoussé et l’intensité jubilatoire de l’union accomplie. Dans ces poèmes, on est loin des codes infiniment différés de l’amour courtois – si la rose est là, c’est pour être cueillie, et par la force s’il le faut ! Ailleurs dans le recueil, dans les pastourelles, genre emprunté à la poésie d’oc et d’oïl, le jeune soupirant se voit repoussé par la bergère réticente et est obligé de « forcer les portes de la pudeur » pour arriver à ces fins, comme ici l’amant espère enfin pouvoir « ouvrir les chaînes de la virginité » (Circa mea pectora). L’assouvissement du désir, le baiser, remède à tous les maux, est à la portée de chaque instant. Le doute cède à l’accomplissement d’un désir, lequel, plutôt que d’être sophistiqué,
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LES SOURCES MÉDIÉVALES DES CARMINA BURANA PETYA IVANOVA
orné des codes cérémonieux de la poésie courtoise, est un désir à la fois paradoxal et originaire – le désir virginal, celui qui pousse la fleur à l’éclosion et les jouvenceaux à l’abandon. La complainte amoureuse des amants misérables est tournée en parodie dans le chant du cygne qui, « fortement noirci » et prêt à être servi au festin, évoque les jours heureux où il voguait sur les lacs (Olim lacus). Plus intense encore que le plaisir de l’amour, le plaisir enivrant des joies de la taverne rassemble des innombrables buveurs de toutes conditions et de tout acabit, dont l’énumération incessamment relancée par le verbe qui évoque leur activité (bibit) constitue le morceau de bravoure d’une exubérante chanson à boire (In taberna quando sumus). Mais la vie palpitante des sens, combien plus séduisante que celle du savoir livresque, dramatiquement exaltée dans la musique, trouve son contrepoint dans la nudité amère de la déception. Ces successions rythmées sont le domaine propre de la Fortune, dont la roue régit chaque mouvement et qui assujettit l’homme et le pousse à « pincer les cordes vibrantes » de chaque heure de son existence (Fortuna imperatrix mundi). Mais juste avant de clore le cycle avec le retour du premier mouvement et la force de la Fortune, le triomphe des joies terrestres s’élance par un tour de force caractéristique de la poésie médiévale dans un hymne à la Vierge subverti en éloge à la jeune femme – incarnation de la beauté et de l’amour charnel à l’image de « Blanche-fleur et Hélène, noble Vénus » (Ave formosissima). Cette soif et joie de vivre est la marque propre des Carmina Burana : « plus encore que pour les recueils analogues de la même époque et par rapport aux poètes d’oc et d’oïl – une gaîté rayonnante, un accueil à la fête, une aspiration à la liberté, un souci d’extraire de tout moment qui passe toutes les minutes de bonheur. » 1 Ces poésies sont dès le départ chantées – tout 1
Carmina Burana: textes choisis, introduction, traduction, notes et bibliographie par A. Micha, F. Joukovsky et P. Bühler, Paris, Honoré Champion, 2002, p. X.
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comme la poésie des troubadours et des trouvères. Paroles et musique naissent d’un même geste créateur dans cette tradition : le poète, le musicien et l’interprète sont une seule et même personne, contrairement aux compositeurs de Lieder des XIXèmeet XXème siècle, qui composent leur musique autour des textes déjà existants. La musique s’inspire de différentes sources – séquences liturgiques, chant grégorien, chant populaire, inventions de ménétriers. Dans quelques pièces l’on trouve une notation basée sur des neumes – petits signes sous la forme de traits verticaux, simples ou doubles, de points, de crochets qui courent au-dessus des vers. Ces signes indiquent les inflexions à l’usage du chanteur, des modulations sur une syllabe, mais ne donnent aucune indication sur la durée du son ou l’intonation, ni le rythme exact. Ce système était certainement lisible pour les exécutants du Moyen Âge, où souvent il servait de simple aide mnémotechnique. Aujourd’hui toute reconstitution mélodique reste hasardeuse, d’ailleurs Carl Orff ne s’en est nullement inspiré. Parmi ses sources d’inspiration l’on trouve en revanche des compositeurs de la fin de la Renaissance et des débuts du baroque tels William Byrd et Monteverdi, ainsi que l’influence de Stravinsky, en particulier son ballet Les Noces. Mais le style délibérément accessible et direct de la musique d’Orff, faisant appel à l’énergie rythmique des traditions populaires ne témoigne-t-il pas d’une fidélité encore plus proche de la conception des Carmina ? Puisant dans la tradition de la variante et de la variation, où texte et musique n’étaient jamais figés dans une forme définitive, bâties sur l’innovation de la poésie rythmique au Moyen Âge, souvent dotées d’un refrain qui leur confère un caractère populaire, ces poésies ont avec raison été rapprochées du folklore des pays balkaniques, de la Sicile et de la musique orientale. L’œuvre de « théâtre total » d’Orff sollicite toutes ces associations à travers les cultures et les époques, tout en nous rendant proche l’énergie innovatrice et enjouée de ses sources poétiques médiévales.
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© DE AGOSTINI PICTURE LIBRARY / A. DAGLI ORTI / BRIDGEMAN IMAGES
Carl Orff pendant les répétitions de Temporum Fine Comœdia à Leverkusen en 1973
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Carl Orff
(1895-1982)
Repères chronologiques
1895
Il naît à Munich le 10 juillet
1900
Premiers cours de piano
1910-12 Lieder pour voix et piano. 1911-12 Zarathustra (Nietzsche) pour baryton, trois chœurs d’hommes et orchestre. 1912-14 Études à l’Académie de la Tonkunst. 1913
Gisei, das Opfer (La victime), drame musical.
1914
Tanzende Faune, pièce orchestrale. TreibhausLieder, Traumspiel d’après des contes de Maurice Maeterlinck. Études chez Hermann Zilcher
1917
Chef d’orchestre aux Münchner Kammerspielen. 1ère version du Sommernachtstraums (incomplète). Appelé au service national pour la guerre sur le front de l’est.
1918
Directeur musical et chef d’orchestre aux opéras de Mannheim et de Darmstadt.
1918-19 Musique pour Leonce et Lena de Büchner. 1919
Retour à Munich. Études des anciens compositeur du XVIème et du XVIIème siècle. Enseignement dans des écoles privées. Lieder d’après des textes de Klabund, Dehmel, Lenau et Nietzsche.
1920-21 Études auprès de Heinrich Kaminski. Lieder und Gesänge pour voix et piano d’après des textes de Werfel. Des Turmes Auferstehung (Werfel) pour deux voix de basse, un grand orchestre et orgue. 1920-27 Marié avec Alice Solscher. 1921
Naissance de sa fille Godela. Début des études sur Monteverdi.
1923-24 Restructuration musicale et dramaturgique de L’Orfeo de Monteverdi. 1924
Début de la Méthode Orff, une pédagogie musicale active créée et développée par un groupe pédagogique composé du compositeur, de la chorégraphe Dorothée Gunther, de la musicienne Gunild Keetman et de la danseuse Maja Lex.
1925
Nouvelle version du Lamento d’Arianna de Monteverdi. Orpheus (1ère version) au Nationaltheater de Mannheim. Tanz der Spröden (1ère version) au Landestheater de Karlsruhe.
1928
Kleines Konzert à Munich. Entrata d’après William Byrd.
1929
Orpheus (2ème version), au Residenztheater de Munich.
1930-31 Catulli Carmina I, II 1937
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Carmina Burana à l’Opéra de Francfort.
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1939-53 Marié avec Gertrud Willert. 1939
Der Mond au Bayerische Staatsoper. Ein Sommernachtstraum (3ème version) à l’Opéra de Francfort.
1940
Entrata (nouvelle version), à l’Opéra de Francfort. Orpheus (3ème version) au Staatsoper de Dresde. Représentation des trois œuvres de Monteverdi au Reussischen Theater de Gera.
1943
Die Kluge à l’Opéra de Francfort. Catulli Carmina, au Städtische Bühnen de Leipzig. 4ème version du Sommernachtstraums (non représentée).
1947
Die Bernauerin au Württembergische Staatstheater de Stuttgart.
1948
Beginn der Schulwerksendungen au Bayerischen Rundfunk, Die Weihnachtsgeschichte (Textes de Carl Orff, musique de Gunild Keetman).
1949
Antigonae au Manège des Rochers de Salzbourg.
1950-54 Publication de la 2ème édition de sa méthode Musik für Kinder en collaboration avec Gunild Keetman. 1950-60 Cours de composition à l’Université de musique et de théâtre de Munich. 1952
Ein Sommernachtstraum (5ème version), au Landestheater de Darmstadt.
1953
Trionfo di Afrodite à La Scala de Milan (en combinaison avec Carmina Burana et Catulli Carmina sous le titre Trionfi–Trittico teatrale).
1954-59 Marié avec Luise Rinser. 1956
Comœdia de Christi Resurrectione, première diffusion de la télévision bavaroise. Die Sänger der Vorwelt, Chœur d’après un texte de Schiller à Stuttgart. Nänie und Dithyrambe, Chœurs d’après des textes de Schiller à Brême. Nommé dans l’ordre « Pour le Mérite » pour les sciences et les arts.
1957
Comœdia de Christi Resurrectione, première scénique à Stuttgart.
1958
Lamenti-Trittico teatrale liberamente tratto da opere di Claudio Monteverdi, première sous ce titre au Festival de Schwetzingen.
1959
Oedipus der Tyrann au Württembergische Staatstheater de Stuttgart. Docteur honoris causa de l’université de Tübingen.
1960
Carl Orff se marie avec Liselotte Schmitz. Ludus de nato Infante mirificus, création mondiale à Stuttgart.
1963
Ouverture de l’Institut Orff à Salzbourg.
1964
Ein Sommernachtstraum (6ème version) à Stuttgart.
1968
Prometheus à Stuttgart.
1972 Docteur honoris causa de l’université de Munich. Croix de grand commandeur de la RFA. 1973
De temporum fine comoedia, création mondiale par Herbert von Karajan au grand Palais des festivals de Salzbourg.
1974
Remise du prix Romano Guardini de l’Académie catholique bavaroise.
1975-81 Il travaille sur la documentation de Carl Orff et son œuvre en huit volumes. 1982
Il décède le 29 mars à Munich et est inhumé le 3 avril à Andechs.
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CETTE ANNÉE-LÀ... GENÈVE EN 1936
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par Prohistoire *
* Prohistoire est un cabinet d’études historiques créé en 2006 par Gérard Duc et Olivier Perroux, deux historiens indépendants issus du milieu académique. Prohistoire a participé à l’élaboration d’expositions (centenaire du tunnel du Simplon ; transports dans la zone Salève), et à la rédaction d’ouvrages historiques, dont une histoire des énergies à Genève parue fin 2008. Prohistoire collabore à divers projets privés de mise en valeur du patrimoine historique industriel, commercial et familial. www.prohistoire.ch
Le 1er janvier 1936, la presse se fait l’écho de la disparition de l’aviateur et écrivain Antoine de Saint-Exupéry durant un vol effectué entre Paris et Saigon. Une nuit auparavant, son avion a percuté le désert à quelques kilomètres du Caire. Durant trois nuits, l’aviateur va errer dans le désert, sans eau, ni vivres. Il relate son aventure dans deux récits, Le Vol brisé et Prison des sables, parus en 1936. « Sentinelle que dis-tu de la nuit ? » Saint-Exupéry n’est pas le seul à se perdre dans les ténèbres de 1936. En fin d’année, le Journal de Genève reprend à son compte l’appel des guetteurs antiques, scrutant la nuit. En quelques années, la situation internationale est devenu illisible. C’est désormais la guerre civile en Espagne, qui éclate en plein été 1936 et qui fait « craindre des complications qui pourraient dégénérer en une guerre générale ». (JdG, 04.08.1936) Tout inquiétante que soit l’actualité de 1936, elle n’empêche évidemment par les Genevois de continuer à vivre et à se préoccuper du quotidien. En début d’année, c’est le prix des cigarettes qui fait brièvement l’actualité : les cigarettes se vendent 60 centimes, dont la moitié part en taxe fiscale. Et alors que le coût de la vie a évolué de 129% depuis 1918, le prix des cigarettes a lui connu une évolution de 350%. Les très nombreux fumeurs se plaignent de trop débourser pour le fisc. À la fin du mois de janvier, la « Flèche Rouge », la déjà célèbre automotrice des CFF, malgré moins d’une année de service, est annoncée pour un voyage de plaisir au départ de Genève et à destination de Saint-Moritz, où les participants pourront assister à la 25ème course de chevaux sur le lac gelé. Le mois suivant, c’est la grève des parqueteurs qui marque l’actualité locale, notamment lorsque le 2 février, une quinzaine de grévistes menés par Lucien Tronchet, le bouillant secrétaire de la Fédération ouvrière du bois et du bâtiment, envahit un appartement en transformation de la rue Grenus. Deux ouvriers qui y travaillent sont roués de coups, alors que les grévistes arrosent d’acide les parquets déjà posés, les rendant inutilisables 1
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et détruisent une ponceuse. Il y a pour plus de deux mille francs de dégâts. L’été ou le monde ferma les yeux « Je déclare ouverts les Jeux de Berlin, qui célèbrent la XI ème Olympiade selon le nouveau calendrier. » La phrase est lâchée par Adolf Hitler, en ce 1er août 1936 de début de soirée pluvieuse à Berlin, dans un stade olympique comble. Les appels au boycott qui interviennent dans plusieurs pays, en prenant pour arguments la politique d’aryanisation menée par le régime nazi, sont demeurés lettre morte. Comme reste vain le geste désespéré, intenté un mois plus tôt, le 3 juillet, par le journaliste et homme de lettres d’origine juive Stefan Lux en pleine salle du Conseil Général de la SdN à Genève. Afin d’alerter l’opinion publique sur les dangers de l’Allemagne nazie et notamment la politique antisémite menée par Hitler, Stefan Lux se tire une balle en plein coeur devant les délégués. Transporté à l’hôpital, il peut expliquer son geste, avant de mourir le soir même. Il laisse par ailleurs un mémorandum à l’attention de Sir Anthony Eden, ministre britannique des affaires étrangères, qu’il considère être en mesure d’arrêter le terrible engrenage qui va mener l’Europe dans les ténèbres. Son geste fait brièvement sensation. Mais dans la presse genevoise, hormis la mention de ses obsèques au cimetière juif de Veyrier, force est de constater qu’aucun commentateur ne s’émeut de son tragique sacrifice. Début août, lorsque s’ouvrent les jeux de Berlin, la mémoire de Stefan Lux s’est déjà effacée. Aux élections de l’automne : la fin du gouvernement Nicole Arrivé au pouvoir en 1933, le gouvernement socialiste mené par Léon Nicole ne demeure que trois ans au pouvoir. Quatre conseillers d’Etat socialistes ne parviennent pas à mener un canton dont le parlement demeure majoritairement à droite. Les élections de l’automne voient les partis de droite réunis au sein de l’Entente nationale triompher et mettre un terme à l’expérience socialiste.
Les Carmina Burana sont créées en 1937, mais Carl Orff a achevé l’œuvre en 1936.
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AU GRAND THÉÂTRE... EN 1972 Carmina Burana en octobre 1972 Direction musicale : Heinrich Hollreiser Mise en scène : Richard Corena Chorégraphie : Alfonso Cata Décors & costumes : Jacques Le Marquet Direction des chœurs : Paul-André Gaillard Eliane Manchet (Soprano) Matti Juhani (Ténor) Steven Kimbrough (Baryton) Ballet du Grand Théâtre de Genève Chœur du Grand Théâtre de Genève Orchestre de la Suisse Romande © ARCHIVES GTG
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PRODUCTION Ballet du Grand Théâtre de Genève Directeur Philippe Cohen Adjoint du directeur du ballet Vitorio Casarin Coordinatrice administrative Émilie Schaffter Maîtres de ballet Grant Aris Grégory Deltenre Pianiste Serafima Demianova Directeur technique Philippe Duvauchelle Régisseur lumières Arnaud Viala Régisseur plateau José Manuel Rodriguez Danseuses Yumi Aizawa Céline Allain Louise Bille Ornella Capece Andie Masazza Virginie Nopper Angela Rebelo Sara Shigenari Sarawanee Tanatanit Lysandra Van Heesewijk Madeline Wong Danseurs Valentino Bertolini Natan Bouzy Zachary Clark Armando Gonzalez Vladimir Ippolitov Xavier Juyon David Lagerqvist Nathanaël Marie Simone Repele Geoffrey Van Dyck Nahuel Vega Service médical Dr Jacques Menetrey (HUG) Physiothérapeute Florence Nguyen Huu Ostéopathe Bruno Soussan Partenaires d’échanges Generali Assurances Exersuisse Partenaire de saison Vacheron Constantin
Orchestre de la Suisse Romande
Premiers violons Bogdan Zvoristeanu (1er VS) Abdel-Hamid El Shwekh (2ème VS) Medhat Abdel-Salam Yumiko Awano Caroline Baeriswyl Linda Bärlund Elodie Bugni Theodora Christova Cristina Draganescu Yumi Kubo Dorin Matea Florin Moldoveanu Bénédicte Moreau Muriel Noble Hisayuki Ono Yin Shen Marie Sirot Seconds violons Sidonie Bougamont (1er S) François Payet-Labonne (1er S) Jonas Erni (SR) Rosnei Tuon (SR) Kerry Benson Florence Berdat Claire Dassesse Gabrielle Doret Véronique Kümin Ines Ladewig Claire Marcuard Eleonora Ryndina François Siron Claire Temperville-Clasen David Vallez Cristian Vasile Altos Frédéric Kirch (1er S) Elçim Özdemir (1er S) Emmanuel Morel (SR) Barry Shapiro (SR) Hannah Franke Hubert Geiser Stéphane Gonties Denis Martin Stella Rusu Tsubasa Sakaguchi Verena Schweizer Catherine Soris-Orban Yan-Wei Wang
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Flûtes Sarah Rumer (1er S) Loïc Schneider (1er S) Robert Thuillier (SR) Jane Elliott-Maillard Jerica Pavli Flûtes piccolos Jane Elliott-Maillard Jerica Pavli Hautbois NN (1er S) Jérôme Capeille (1er S) Vincent Gay-Balmaz (SR) Alexandre Emard Sylvain Lombard Cors anglais Alexandre Emard Sylvain Lombard Clarinettes Dmitry Rasul-Kareyev (1er S) Michel Westphal (1er S) Benoît Willmann (SR) Camillo Battistello Guillaume Le Corre
Cors Jean-Pierre Berry (1er S) Julia Heirich (1er S) Isabelle Bourgeois (SR) Alexis Crouzil (SR) Pierre Briand Clément Charpentier-Leroy Jacques Robellaz Trompettes Olivier Bombrun (1er S) Stephen Jeandheur (1er S) Gérard Métrailler (SR) Claude-Alain Barmaz Laurent Fabre Trombones ténors Matteo De Luca (1er S) Alexandre Faure (1er S) Andrea Bandini (SR) Edouard Chappot Trombone basse Laurent Fouqueray Tuba poste non pourvu Timbales Yves Brustaux (1er S) Olivier Perrenoud (1er S) Percussions Christophe Delannoy (SR) Michel Maillard Michael Tschamper Harpe Notburga Puskas (1er S)
Petite clarinette Benoît Willmann Clarinette basse Camillo Battistello Guillaume Le Corre
Violoncelles François Guye (1er S) Stephan Rieckhoff (1er S) Hilmar Schweizer (SR) Cheryl House (SR) Jakob Clasen Laurent Issartel Olivier Morel Caroline Siméand-Morel Silvia Tobler Son Lam Trân Willard White
(1er VS) 1er VIOLON SOLO
Contrebasses Héctor Sapiña Lledó (1er S) Bo Yuan (1er S) Jonathan Haskell (SR) Alain Ruaux (SR) Mihai Faur Adrien Gaubert Gergana Kusheva Trân Cléna Stein Ivy Wong
Bassons Céleste-Marie Roy (1er S) Afonso Venturieri (1er S) Francisco Cerpa Román (SR) Vincent Godel Katrin Herda Contrebassons Vincent Godel Katrin Herda
(2e VS) 2e VIOLON SOLO
Pratique d’orchestre (Étud. DAS) Eurydice Vernay, violon Francesco Tosco, alto Emma Van Den Ecker, cor
Délégué Production Guillaume Bachellier Régisseur d’orchestre Grégory Cassar Régisseur de scène Marc Sapin Garçons d’orchestre Frédéric Broisin Aurélien Sevin Assistante de régie Mariana Cossermelli
(1er S) 1er SOLISTE (SR) SOLISTE REMPLAÇANT
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BIOGRAPHIES
Sopranos Fosca Aquaro Alida Barbasini * Émilie Broyer * Chloé Chavanon Celia Cornu Kinzer * Floriane Coulier * Magali Duceau Györgyi Garreau-Sarlos Nicola Hollyman Iana Iliev Victoria Martynenko Sarah Matousek * Martina Möller-Gosoge Iulia Elena Preda Cristiana Presutti Éliette Ximenes *
Altos Vanessa Beck Hurst Audrey Burgener Dominique Cherpillod Marianne Dellacasagrande Lubka Favarger Lucie Goater * Varduhi Khachatryan Mi-Young Kim Stéphanie Mahue * Johanna Rittiner-Sermier Marie-Hélène Ruscher * Deelia Trevidic * Mariana Vassileva-Chaveeva Liisa Viinanen *
Ténors Humberto Ayerbe P* Jaime Caicompai Jesus Cantolla * Yong-Ping Gao Rémi Garin Lyonel Grelaz Omar Garrido Taro Kato * Sanghun Lee José Pazos Terige Sirolli Georgi Sredkov Bisser Terziyski Nauzet Valerón Basses Krassimir Avramov Wolfgang Barta Romaric Braun Nicolas Carré Phillip Casperd Aleksandar Chaveev Peter Baekeun Cho Christophe Coulier Harry Draganov Juan Etchepareborda * Seong-Ho Han Rodrigo Garcia Dimitri Tikhonov
* Chœur complémentaire
Personnel technique auxiliaire Technique de scène Éclairage Renato Campora, Basile Chervet, Bryan Mouchet, Louis Riondel, Juliette Riccaboni Lionel Rocher, Romain Toppano
Claude Brumachon Chorégraphie
Des cours aux Beaux-arts, Claude Brumachon passe subitement à la danse, invité par Catherine Atlani en 1978. Il rencontre Benjamin Lamarche avec qui il entreprend une recherche chorégraphique qui n’a pas cessé à ce jour. Ils créent un premier duo, Niverolles Duo du col en 1982. Avec leur premier groupe chorégraphique, Les Rixes en 1984, ils inventent une nouvelle écriture chorégraphique. Pour Atterrissage de corneilles, créé en 1984, il reçoit le prix du public au concours de Bagnolet et pour Texane, en 1988, il est primé au XX ème concours de Bagnolet. En 1989, il crée Féline au GRCOP (Opéra de Paris) et Folie pour sa propre compagnie. En 1990, il emménage à Nantes en prévision d’un nouveau centre chorégraphique national dont il prendra la direction en 1992 et Benjamin Lamarche la co-direction en 1996. En 1992, le CCNN est inauguré. De 1995 à 1998, Claude Brumachon et Benjamin Lamarche mènent un travail de formation et de création dans de nombreux pays, notamment au Nigéria et au Chili. Des œuvres de Claude Brumachon sont créées ou reprises par plusieurs compagnies en Europe et dans le monde. En 1997, il crée avec Benjamin Lamarche et Marie-Claude Pietragalla La Blessure. Claude Brumachon se lance dans des projets « hors cadres scéniques » comme Écorchés vifs, au musée Bourdelle en 2003, Le Festin en 2004 et La Mélancolie des Profondeurs en 2005 avec le groupe A Sei Voci. Avec Aventure extraordinaire, il explore l’univers de J.R.R. Tolkien, avec Chemins oubliés celui de Jules Verne, en 2007 celui de Molière avec Histoire d’Argan le visionnaire et en 2015 les mythes grecs avec Fragments d’Olympe. Claude Brumachon et Benjamin Lamarche quittent la direction du CCNN en 2015 et poursuivent leurs nombreux projets de danse.
© GREGORY BATARDON
Chœur du Grand Théâtre de Genève
Débuts au Grand Théâtre de Genève
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BIOGRAPHIES
Kazuki Yamada
Benjamin Lamarche
Kazuki Yamada est né à Kanagawa en 1979. En 2009, il remporte le Grand Prix de direction ainsi que le Prix du public du 51 ème Concours international de jeunes chefs d’orchestre de Besançon. Il est nommé, dès la saison 12-13, principal chef invité de l’OSR. Il est aussi chef principal de l’Orchestre philharmonique du Japon et principal chef invité de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo. Au Japon, il occupe les fonctions de partenaire musical de l’Ensemble orchestral de Kanazawa et du Philharmonique de Sendai et celles de directeur musical de la Yokohama Sinfonietta, ensemble qu’il a fondé alors qu’il était encore étudiant. Il est régulièrement invité à diriger l’Orchestre de Paris, le Rundfunk Sinfonieorchester Berlin, les orchestres philharmoniques de Saint-Pétersbourg, d’Helsinki, de Stockholm et de Tchéquie, le WDR Sinfonieorchester Köln, l’Orchestra Sinfonica Nazionale della RAI et le Tonkünstler-Orchester. En 2012, recommandé par Seiji Ozawa, il dirige une version semi-scénique de Jeanne d’Arc au bûcher avec le Saito-Kinen Orchestra, ainsi qu’en 2015 à la Philharmonie de Paris, mis en scène par Côme de Bellescize, avec Marion Cotillard en Jeanne. En 15-16, il est invité à diriger notamment l’Orchestre national de France, le Tonkünstler-Orchester, l’Orchestre de Chambre de Lausanne, les orchestres symphonique de la NHK et le City of Birmingham Symphony. Il fait ses débuts à la Staatskapelle de Dresde, à la philharmonie de Bergen et au West Australian Symphony Orchestra. Il poursuit un cycle de symphonies de Mahler avec la philharmonie du Japon. Sa discographie comprend une série de CD’s autour de la danse avec l’OSR, un florilège de de Falla, un autre de Glazounov, Kalinnikov et Khatchatourian avec l’orchestre philharmonique tchèque.
Dès 1979, au commencement de sa carrière de danseur à Paris, les étapes de sa vie professionnelle suivent parfaitement celles de Claude Brumachon. Il collabore aussi dès le début des années 80 avec les compagnies Karine Saporta (Escales au Festival Montpellier Danse, Hypnotic Circus à l’American Dance Festival), DCA et Philippe Decouflé (Tranche de cake au Festival de Seine-Maritime) et Daniel Larrieu (Romance en stuc au Festival d’Avignon). En 1988, il participe, aux côtés de Vladimir Derevianko, à la re-création d’Adam Miroir. Dès lors, il est danseur et assistant à la création de toutes les pièces de Claude Brumachon. En 1988, la compagnie Claude Brumachon est lauréate du concours de Bagnolet pour Texane. Folie, créée en 1989, est citée comme l’un des chefs-d’œuvre du XXème siècle. En 1991, la compagnie Claude Brumachon, devient Centre Chorégraphique National de Nantes et s’y installe définitivement. En 1996, Claude Brumachon lui écrit un solo, Icare, pour le Festival d’Avignon, pièce majeure qui tourne dans le monde entier jusqu’à ce jour. La même année, il est nommé co-directeur du CCNN avec Claude Brumachon. Durant les années 2000, ils enseignent également la danse en France et à l’étranger. En 2016, directeur sortant du CCNN, il poursuit son compagnonnage avec Claude Brumachon, avec la compagnie indépendante Sous la peau. Ensemble, ils ont aussi chorégraphié maintes œuvres pour d’autres compagnies. Parallèlement à sa carrière de danseur, Benjamin Lamarche a publié des livres, notamment Humains, dites-vous ! Les lettres, Carnet de bar et Le Prince de Verre. De 2003 à 2007, il est nommé président de l’Association des Centres Chorégraphiques Nationaux.
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© DR
Assistant à la chorégraphie © MARCO BORGGREVE
Direction musicale
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BIOGRAPHIES
« On aura tout vu »
Olivier Tessier
En quelques années, les créations extravagantes et atypiques de Livia Stoianova et Yassen Samouilov ont peu à peu trouvé leur place dans le monde de la haute couture. Après avoir travaillé pour des maisons renommées telles que Christian Dior, Yves Saint Laurent, Christian Lacroix, Paco Rabanne, Nina Ricci ou John Galliano, les deux stylistes ont développé la marque « On aura tout vu », présente chaque saison lors de la Semaine de la haute couture à Paris et lors d’autres grands rendez-vous internationaux, mais également investie dans des domaines très variés tels que le prêt-à-porter, les accessoires, les objets design et déco, les maquillages et les parfums. Après avoir conçu les costumes des danseurs étoiles Aurélie Dupont et Jérémie Belingard, ils collaborent avec Jeroen Verbruggen pour les décors et costumes de Kill Bambi, présenté au Grimaldi Forum de Monaco et pour les costumes de L’Enfant et les Sortilèges à l’occasion du Trentenaire des Ballets de MonteCarlo. Dernièrement, ils ont monté l’exposition SensationS à la Cité internationale de la dentelle et de la mode à Calais et le Centre du luxe et de la création leur ont décerné le prix Talent du management lors de la cérémonie des Talents du luxe et de la création 2013. En mars 2015, ils signent un boléro pour Madonna à l’occasion de sa tournée Rebel Heart.
Aujourd’hui titulaire d’un Master I en culture et communication, Olivier Tessier a débuté dans la création de lumières en autodidacte dans les années 80. Il collabore tout d’abord avec des metteurs en scène de théâtre comme Hélène Vincent (avec qui il crée les lumières de La Double Inconstance de Marivaux), Michel Liard, Antoine Campo ou Patrick Conan. Mais c’est vers la danse contemporaine qu’il va se diriger. Après des collaborations avec Flora Théfaine ou Sidi Graoui, sa rencontre avec Claude Brumachon sera déterminante et donnera lieu à une collaboration de 25 ans et à plus de 50 créations, telles que Bohèmes Homme, Icare pour le Festival d’Avignon, La Blessure, duo pour Marie-Claude Pietragala et Benjamin Lamarche, Humains ditesvous !, Le Témoin, Le Festin et D’Indicibles Violences. Dernièrement, il a créé les lumières de Mutant de Claude Brumachon. En parallèle, il travaille pour Éric Genovèse (sociétaire de la Comédie-Française) et réalise des lumières d’opéras (Così fan tutte pour le Théâtre des Champs-Élysées, Rigoletto ou L’École des femmes de Rolf Lieberman pour l’Opéra national de Bordeaux) et de quelques pièces de théâtre. Il travaille aussi avec la metteur en scène Emmanuelle Cordoliani. Prochainement, il créera les lumières de Il faut beaucoup aimer les hommes pour la compagnie de théâtre Das Plateau (Paris), et il réalisera les lumières de la prochaine pièce de la metteur en scène et chorégraphe Phia Ménard pour la compagnie Non Nova. Olivier Tessier collabore aussi en tant que régisseur général auprès de plusieurs compagnies et festivals.
Lumières
© DR
© ON AURA TOUT VU
Scénographie & costumes
Au Grand Théâtre de Genève : Casse-Noisette 14-15. CasseNoisette, Street Dance Club, 15-16
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BIOGRAPHIES
Agnès Izrine
Regula Mühlemann
Après avoir été danseuse, elle devient journaliste pour le magazine Danser de 1985 à 1988. Mais toujours tentée par le spectacle vivant, elle se lance dans l’aventure des jeunes compagnies contemporaines et s’investit en tant que directeur administratif du CCN de Nantes avant de retourner au journalisme. Elle revient au magazine Danser en 1996 puis en est nommée rédactrice en chef de 2004 à 2013. Elle fonde ensuite le site Danser Canal Historique dont elle est toujours rédactrice en chef. Elle publie La danse dans tous ses états, essai sur la danse au XXème siècle (L’Arche Éditeur, 2002), Copain de la danse, encyclopédie amusante de la danse pour jeunes (éditions Milan, trois éditions 2006, 2008, 2011), Je fais de la danse (éditions Milan 2009). Elle est auteur-contributeur pour l’Encyclopaedia Universalis et écrit régulièrement des articles sur les personnalités et les grands courants de la danse pour les Universalia.
Regula Mühlemann est née à Lucerne ; elle y étudie au conservatoire de musique d’où elle sort lauréate avec distinctions. Elle se produit à l’Opernhaus de Zurich en Giannetta (L’Elisir d’amore), à La Fenice de Venise en Despina (Così fan tutte) et au Festspielhaus de Baden-Baden 2012 en Gianetta (objet d’un enregistrement). Elle fait ses débuts au Festival de Salzbourg en 2012 avec la jeune Papagena de Das Labyrinth de Peter von Winter. Elle retourne au Festival de Baden-Baden pour Die Zauberflöte avec le Berliner Philharmonik dirigé par Simon Rattle. En 2012-2013, elle interprète Serpetta de La Finta Giardiniera au Staatsoper de Berlin. Au Theater an der Wien, elle joue le rôle d’Isolier (Le Comte Ory) puis interprète Papagena (Die Zauberflöte) au Festspielhaus de Baden-Baden avec le Berliner Philharmoniker, dirigé par Simon Rattle. En 2013-2014 elle incarne Papagena à l’Opéra national de Paris et au Festival d’Aix-en-Provence et Alisa (Il Re pastore) au Festival de Verbier. En 2014-2015, elle fait ses débuts au Nederlandse Opera en Papagena, sous la direction de Marc Albrecht, elle se produit en concert avec le Scharoun Ensemble aux festivals de Zermatt et de Verbier, et retourne au Festival de Baden-Baden pour Barbarina (Le Nozze di Figaro), dirigé par Yannick Nézet-Séguin. En 2015-2016, elle est invitée au Festival de Zermatt, au Fränkische Musiktage et à la Tonhalle de Zurich ; elle sera Alisa (Il Re pastore) à Vienne, Paris, Lucerne et Barcelone. Au cinéma elle joue pour la première fois dans Hunter’s Bride (Ännchen) de Jens Neubert, avec le London Symphony Orchestra dirigé par Daniel Harding. Elle participe aussi à la version filmée d’Orfeo ed Euridice de Gluck avec Bejun Mehta.
Débuts au Grand Théâtre de Genève
© SHIRLEY SUAREZ PADILLA
Soprano © DR
Dramaturge
Au Grand Théâtre de Genève : Siegfried (l’Oiseau de la forêt) 13-14.
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BIOGRAPHIES
Boris Stepanov
Stephan Genz
Né à Saint-Pétersbourg, Boris Stepanov est diplômé en direction music a l e d u c o n s e r v a t o i re Rimski-Korsakov de sa ville natale, où il étudie actuellement le chant auprès d’Irina Bogacheva. Il se produit dans Dido and Aeneas de Purcell au théâtre de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, dans Comme le Vieux Joueur d’orgue de Desyatnikov au Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, dans Boris Goudenow (Ivan) de Johann Mattheson à l’opéra de Hambourg, avec le théâtre Mikhaïlovsky de SaintPétersbourg et l’opéra Novaya de Moscou et dans Aleko (le Jeune Gitan) en version de concert à la Cathédrale Smolny de Saint-Pétersbourg. Boris Stepanov travaille avec des chefs tels que Vassili Sinaïski, Guennadi Rojdestvenski, Alexander Titov, Leo Krämer, Saulius Sondeckis, Nikolaï Alexeïev, Valentin Nesterov et Māris Sirmais. En concert, il chante la Passion selon saint Jean et saint Matthieu de Bach, l’Oratorio de Noël et la Messe en si mineur de Bach, la Résurrection de Schütz, Alexander’s Feast de Haendel, le Requiem de Mozart, ainsi que la Messe du couronnement, la Messa di Gloria de Rossini, le Requiem de Schumann, Paulus de Mendelssohn, Nelson Mass de Haydn, les Carmina burana d’Orff, le War Requiem de Britten, le Requiem d’Andrew Lloyd Webber, Oedipus rex et Les Noces de Stravinski et Alcide de Bortniansky. En 2015, il rejoint la troupe du Théâtre Mikhaïlovsky, où on a pu l’entendre dans les rôles de Tchaplitski de La Dame de pique, Alméric d’Iolanta et Gaston de La Traviata. Parmi ses engagements récents et futurs figurent : Beppo d’I Pagliacci, le Prince Léopold de La Juive, Nemorino de L’Elisir d’amore, Ernesto de Don Pasquale et Tsar Berendeï dans une version de concert de La Demoiselle des neiges au théâtre Mikhaïlovsky.
Né en Allemagne, Stephan Genz reçoit plusieurs prix de concours internation au x co m m e ce lu i d e Hambourg dédié à Brahms et celui de Stuttgart dédié à Hugo Wolf, et le très renommé « Gramophone Award » à Londres. Il donne des récitals notamment au Wigmore Hall, au Concertgebouw, à la Philharmonie de Cologne, à la Monnaie, au Châtelet, au Louvre et à Orsay, au Festival de Saint-Denis, aux Schubertiades de Feldkirch/Hohenems, au Maggio Musicale de Florence, aux festivals d‘Édimbourg, d’Aix en Provence et de Verbier, ainsi qu’en tournée aux États-Unis, au Japon et dans toute l’Europe. Il se produit aussi en concert avec des chefs tels que Myung-Whun Chung, Daniel Harding, Thomas Hengelbrock, Jesús López Cobos, Jan Latham Koenig, Fabio Luisi, Georges Prêtre, Giuseppe Sinopoli, René Jacobs, Helmuth Rilling, Jacques Mercier, Kent Nagano, Nikolaus Harnoncourt et Kurt Masur. Parallèlement, il participe à des productions sur des scènes lyriques telles que le Deutsche Oper de Berlin, l’Opéra Garnier et le Châtelet, l’Opéra national du Rhin, La Scala, le Bolchoï, les opéras de Lausanne, Hambourg, Monte-Carlo et le Festival d’Aix-en-Provence. Il a enregistré de très nombreux CDs de Lieder de Schumann, Brahms, Beethoven, Wolf, Schubert, Kreutzer et Mahler (chez Teldec, Capriccio, Claves, Hyperion), ce qui lui vaut plusieurs « Diapason d’or » et autre « Timbre de platine ». Il enregistre aussi Die tote Stadt (Arthaus Musik), le Requiem de Fauré (Harmonia Mundi) et Ariadne auf Naxos avec Giuseppe Sinopoli (DGG), Capriccio avec Georges Prêtre (Forlane) et récemment le Winterreise avec Michel Dalberto.
Débuts au Grand Théâtre de Genève
© DR
Baryton © VICTOR SHMATOV
Ténor
Au Grand Théâtre de Genève : Così fan tutte (Guglielmo) 06-07, Die Zauberflöte (Papageno) 07-08, A Midsummer Night’s Dream (Demetrius) 15-16.
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INFORMATIONS PRATIQUES OPÉRA DES NATIONS Horaires des représentations Les représentations ont lieu généralement à 19 h 30 en soirée et à 15 h en matinée. Pour certains spectacles, ces horaires peuvent être différents. Les horaires sont toujours indiqués sur les billets. Ouverture des portes L’accès à la salle est possible trente minutes avant le spectacle. Retardataires Par respect pour le public et les artistes, après le début du spectacle l’accès à la salle se fait à la première interruption et aux places accessibles. Un circuit vidéo permet généralement de suivre le début du spectacle. Aucun remboursement ou échange de billet ne sera effectué en cas de retard. Vestiaires Des vestiaires payants sont à la disposition du public à l’entrée de l’Opéra des Nations (Fr. 2.-). Jumelles Des jumelles peuvent être louées dans tous les vestiaires (Fr. 5.-).
BARS Dès 1 heure avant le spectacle et à l’entracte Les bars du hall d’entrée et de la mezzanine vous proposent boissons et petite restauration.
CONFÉRENCE DE PRÉSENTATION
Trente minutes avant chaque opéra, un musicologue vous donne quelques clés pour mieux apprécier le spectacle.
SUR L’ŒUVRE
Pour chaque opéra et création chorégraphique de la saison 15-16, une conférence très complète sur l’œuvre est organisée quelques jours avant la première représentation, toujours à la même heure, 18 h 15, par l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet au Théâtre de l’Espérance, 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève. www.amisdelopera.ch
Rehausseurs Disponibles aux vestiaires (service gratuit). Enregistrements Il est interdit de photographier, de filmer ou d’enregistrer les spectacles. Tout contrevenant peut être soumis à des poursuites. Surtitrage Les ouvrages font généralement l’objet d’un surtitrage bilingue français-anglais. Le Grand Théâtre remercie vivement la Fondation Hans-Wilsdorf grâce à laquelle ce surtitrage vous est proposé. Programmes Les programmes du spectacle sont en vente sur place auprès du personnel de salle ainsi qu’à la billetterie du Grand Théâtre située à l’Opéra des Nations et à la Maison des Arts du Grütli.
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Réservation de groupe Les associations et groupements à but non lucratif peuvent réserver des places de spectacle à tarifs préférentiels durant toute la saison. Dossier spécial et réservation T +41 22 322 50 50 F + 41 22 322 50 51 groupes@geneveopera.ch Soirées entreprises Les entreprises souhaitant organiser une soirée au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Aurélie Élisa Gfeller, notre responsable du mécénat. T +41 22 322 50 58 F + 41 22 322 50 98 mecenat@geneveopera.ch
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • CARMINA BURANA
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BILLETTERIE DU GRAND THÉÂTRE À l’Opéra des Nations 40, avenue de France. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h, sauf le lundi, ouverture à 12 h. Les jours de spectacle jusqu’à l’heure de la représentation. Si le spectacle a lieu le samedi ou le dimanche, la billetterie est ouvertes 1 h 30 avant le début de la représentation. À la Maison des Arts du Grütli 16, rue du général Dufour. Du lundi au samedi de 10 h à 18 h, sauf le lundi, ouverture à 12 h. Fermeture le samedi à 17 h. Par téléphone T + 41 22 322 50 50. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h Par courriel ou courrier Billetterie du Grand Théâtre CP 5126 - CH 1211 Genève 11 billetterie@geneveopera.ch En ligne sur le site www.geneveopera.ch Réservez vos places et collectez-les à la billetterie du Grand Théâtre ou imprimez-les directement à votre domicile. Les places réservées sont à régler dans les 48 h. Selon les délais, les billets réservés et payés peuvent être envoyés à domicile (Frais de port : Fr. 4.-). Modes de paiement acceptés : Mastercard et Visa Dans le réseau FNAC en Suisse et en France Tarifs réduits Un justificatif doit être présenté ou envoyé pour tout achat de billet à tarif réduit. Remboursement / échange Les billets sont remboursés ou échangés seulement lors d’annulation de spectacle et non en cas de modifications de programmation ou de distribution en cours de saison. Les abonnés du Grand Théâtre ainsi que les détenteurs de la carte fidélité du Grand Théâtre de Genève peuvent changer leurs dates de spectacles jusqu’à la veille de la représentions avant midi (1 er échange gratuit, puis Fr. 5.- par commande sauf pour les détenteurs du Grand abonnement Carré d’or).
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Formulaire d’inscription sur www.geneveopera.ch
TARIF SPÉCIAUX
BILLETS JEUNES 25 % de réduction sur le plein tarif billetterie à partir de la catégorie C pour les jeunes de moins de 26 ans. CARTE 20 ANS/20 FRANCS Réduction de Fr 2.- sur l’achat de billet au tarif jeune et un programme de spectacle offert (Une pièce d’identité sera demandée pour accéder à la salle). TITULAIRES DU CHÉQUIER CULTURE Réduction de Fr. 10.- par chèque sur l’achat de places de spectacle à la billetterie du Grand Théâtre (chèques cumulables) PASSEDANSE Avec le Passedanse (valeur de Fr. 20.-), vous obtenez des réductions tarifaires sur les spectales chorégraphiques du Grand Théâtre de Genève et des partenaires du Passedanse. TARIFS PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP Gratuité pour l’accompagnant d’une personne malvoyante ou aveugle ; surclassement pour les personnes à mobilité réduite, malentendantes ou sourdes. OFFRE 30-30-30 Dans la limite des places disponibles, des places à Fr. 30.- sont proposées une demi-heure avant le début des spectacles aux personnes ayant jusqu’à 30 ans révolus sur présentation d’une pièce justificative.
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BILLETS LAST MINUTE Dans la limite des places disponibles, des places à Fr. 30.- ou Fr. 50.- sont proposées une demi-heure avant le début des spectacles pour tout étudiant ou demandeur d’emploi de plus de trente ans sur présentation d’une pièce justificative.
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LE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement. Bureau (avril 2016) M. Luc Argand, président M. Rémy Best, vice-président M. Jean Kohler, trésorier Mme Véronique Walter, secrétaire Mme Françoise de Mestral Autres membres du Comité (avril 2016) Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn Mme Claudia Groothaert Mme Vanessa Mathysen-Gerst Mme Coraline Mouravieff-Apostol Mme Brigitte Vielle M. Gerson Waechter Membres bienfaiteurs M. et Mme Luc Argand M. et Mme Guy Demole Fondation de bienfaisance du groupe Pictet Fondation Hans Wilsdorf M. et Mme Pierre Keller Banque Lombard Odier & Cie SA M. et Mme Yves Oltramare Mrs Laurel Polleys-Camus M. et Mme Adam Saïd Union Bancaire Privée – UBP SA M. Pierre-Alain Wavre M. et Mme Gérard Wertheimer Membres individuels S. A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis S. A. S. La Princesse Étienne d’Arenberg Mme Dominique Arpels M. Ronald Asmar Mme René Augereau Mme Véronique Barbey
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Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn Mme Maria Pilar de la Béraudière M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best M. et Mme Rémy Best Mme Saskia van Beuningen Mme Françoise Bodmer M. Jean Bonna Prof. et Mme Julien Bogousslavsky Mme Christiane Boulanger Mme Clotilde de Bourqueney Harari Comtesse Brandolini d’Adda Mme Robert Briner M. et Mme Yves Burrus Mme Caroline Caffin M. et Mme Alexandre Catsiapis Mme Maria Livanos Cattaui Mme Muriel Chaponnière-Rochat M. et Mme Julien Chatard M. et Mme Neville Cook M. Jean-Pierre Cubizolle M. et Mme Claude Demole M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Maria Embiricos Mme Diane Etter-Soutter Mme Catherine Fauchier-Magnan Mme Clarina Firmenich M. et Mme Eric Freymond Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius M. Alex Hoffmann M. Patrick Houitte de la Chesnais M. et Mme Philippe Jabre M. et Mme Éric Jacquet M. Romain Jordan Mme Madeleine Kogevinas M. et Mme Jean Kohler M. David Lachat M. Marko Lacin M. et Mme Pierre Lardy Mme Éric Lescure Mme Eva Lundin
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M. Bernard Mach Mme France Majoie Le Lous M. et Mme Colin Maltby Mme Catherine de Marignac M. Thierry de Marignac Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus M. et Mme Olivier Maus Mlle Lizy Maymard Mme Béatrice Mermod M. et Mme Charles de Mestral M. et Mme Francis Minkoff Mme Jacqueline Missoffe M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Pierre-Yves Mourgue d’Algue M. et Mme Philippe Nordmann M. et Mme Alan Parker M. et Mme Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Wolfgang Peter Valaizon M. et Mme Gilles Petitpierre M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Comte de Proyart Mme Ruth Rappaport M. et Mme François Reyl M. et Mme Andreas Rötheli M. et Mme Gabriel Safdié Comte et Comtesse de Saint-Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. et Mme Paul Saurel M. Julien Schoenlaub Mme Claudio Segré Baron et Baronne Seillière Marquis et Marquise Enrico Spinola Mme Christiane Steck M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Julien Vielle
M. et Mme Olivier Vodoz Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter M. et Mme Stanley Walter M. et Mme Lionel de Weck Mme Paul-Annik Weiller Membres institutionnels 1875 Finance SA Banque Pâris Bertrand Sturdza SA Christie’s (International) SA Credit Suisse SA FBT Avocats SA Fondation Bru Givaudan SA H de P (Holding de Picciotto) SA JT International SA Lenz & Staehelin MKB Conseil & Coaching SGS SA Vacheron Constantin
Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Mme Gwénola Trutat 11, boulevard du Théâtre • CH-1211 Genève 11 T +41 22 321 85 77 F +41 22 321 85 79 du lundi au vendredi de 8 h à 12 h cercle@geneveopera.ch Compte bancaire N° 530 290 MM. Pictet & Cie Organe de révision Plafida SA
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PROCHAINEMENT OPÉRA
OPÉRA- CONCERT
Falstaff
The Indian Queen
Commedia lirica en 3 actes de Giuseppe Verdi Nouvelle production à l’Opéra des Nations 18, 20, 22, 24, 28, 30 juin 2016 à 19 h 30 26 juin 2016 à 15 h Direction musicale John Fiore Mise en scène Lukas Hemleb Décors Alexander Polzin Costumes Andrea Schmidt-Futterer Lumières Alexander Koppelmann Avec Franco Vassallo, Konstantin Shushakov, Medet Chotabaev, Raúl Giménez, Alexander Milev*, Maija Kovalevska, Amelia Scicolone*, Marie-Ange Todorovitch, Ahlima Mhamdi* Chœur du Grand Théâtre Direction Alan Woodbridge Orchestre de la Suisse Romande
Semi-opéra de Henri Purcell en version de concert à l’Opéra des Nations Dimanche 4 septembre 2016 à 15 h Direction musicale Teodor Currentzis Avec Johanna Winkel, Paula Murrihy, Ray Chenez, Jarrett Ott, Thomas Cooley, Christophe Dumaux, Willard White, Maritxell Carrero Chœur de l’Opéra de Perm MusicAeterna
Conférence de présentation par Alberto Mattioli en collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet. Au Théâtre de l’Espérance Mardi 15 juin 2016 à 18 h 15
LE BALLET DU GRAND THÉÂTRE
TOURNÉES 2015/2016
Tristan et Isolde «Salue pour moi le monde!» (Joëlle Bouvier) Sceaux (France)
26-27-28 mai 2016
Directeur de la publication Tobias Richter Responsable de la rédaction Daniel Dollé Responsable de l’édition Aimery Chaigne ont collaboré à ce programme Sophie Barenne, Sandra Gonzalez, Petya Ivanova, Isabelle Jornod Impression Atar Roto Presse SA ACHEVÉ D’IMPRIMER EN MAI 2016
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