1617 - Programme opéra n° 55 - La Pucelle d'Orléans - 04/17

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OPÉRA | LA PUCELLE D’ORLÉANS | TCHAÏKOVSKI BOUCLES D’OREILLES OR BLANC ET DIAMANTS COLLIER OR JAUNE, DIAMANTS ET PERLES DE CULTURE

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GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

CHANEL.COM

SOUS LE SIGNE DU LION

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ОРЛЕАНСКАЯ ДЕВА

LA PUCELLE D’ORLÉANS Piotr Ilitch Tchaïkovski

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ACCOMPAGNER DES PROJETS SOCIAUX OUVRE DE NOUVEAUX HORIZONS. DANS UN MONDE QUI CHANGE,

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nous nous engageons en faveur de la génération à venir. Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir offrir aux talents de demain l’opportunité de découvrir les joies de l’opéra et du ballet, et peut-être même de susciter des vocations. Les associés du groupe Pictet vous souhaitent une très belle saison 2016-2017.

1H PAR M2 : UN ETUDIANT SOUS MON TOIT Joël Goldstein, directeur de Pro Senectute Genève Lara Duraes, étudiante de l’Université de Genève « Le programme « 1h par m2 » permet de tisser des liens intergénérationnels et de renforcer l’entraide à travers la cohabitation entre seniors et étudiants. »

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© BRIDGEMAN IMAGES

Jeanne d’Arc endormie George William Joy, 1895 Musée des Beaux-Arts, Rouen, France Huile sur toile

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SUBVENTIONNÉ PAR LA VILLE DE GENÈVE

PARTENAIRES DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE ASSOCIATION DES COMMUNES GENEVOISES

CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

ÉTAT DE GENÈVE

PARTENAIRE DE SAISON

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PARTENAIRE FONDATEUR DE LA TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE

PARTENAIRE DU PROGRAMME PÉDAGOGIQUE

PARTENAIRE DES RÉCITALS

FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA

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ОРЛЕАНСКАЯ ДЕВА

LA PUCELLE D’ORLÉANS Piotr Ilitch Tchaïkovski OPÉRA EN 4 ACTES & 6 TABLEAUX Livret du compositeur, d’après diverses œuvres dont Die Jungfrau von Orleans de Friedrich Schiller. Créé le 25 février 1881 au Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg.

Musikverlage Benjamin Boosey & Hawkes - Berlin

avec la participation de l’Orchestre de la Suisse Romande

Chanté en russe Durée : approx. 2 h 50 sans entracte Diffusion samedi 22 avril 2017 à 20 h Dans l’émission À l’opéra. Une production de Serene Regard et Martine Guers Fréquences FM 100.1 et 100.7

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Direction musicale

Dmitri Jurowski

Jeanne d’Arc Charles VII Agnès Sorel Dunois Lionel L’Archevêque Raymond Thibaut Bertrand Loré Le Soldat Une voix d’ange

Ksenia Dudnikova Migran Agadzhanyan* Mary Feminear* Roman Burdenko Boris Pinkhasovich Marek Kalbus Boris Stepanov Alexey Tikhomirov Alexander Milev* Peter Baekeun Cho** Aleksandar Chaveev** Lulia Elena Preda**

* Membre de la Troupe des jeunes solistes en résidence ** Membre du Chœur du Grand Théâtre de Genève

Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre de Genève Direction

Alan Woodbridge

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SOMMAIRE

Prélude Introduction Argument & numéros/ Synopsis & Numbers

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« Si tu n’aimes pas le scénario... » Lettre de Piotr Ilitch Tchaïkovski à son frère Modeste Un grand opéra à la française par André Lischke « Si vous saviez combien il est affreux de brûler… » une fiction de Christopher Park La Pucelle d’Orléans de Friedrich von Schiller Voltaire et sa Pucelle d’Orléans par Daniel Dollé

24 27 31 39 43

Cette année-là, en 1881 Production Biographies

49 50 52

Informations pratiques Billetterie du Grand Théâtre Mécénat & partenariat Fondation du Grand Théâtre Cercle du Grand Théâtre Le Grand Théâtre : l’équipe

58 59 60 61 62 64

Prochainement

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PRÉLUDE

par Christopher Park

L’Œuvre

En 1878, une année après avoir signé Eugène Onég uine, Tchaïkovski écrivait à sa mécène Nadejda von Meck qu’un nouveau sujet lyrique avait éveillé son intérêt, la tragédie de Schiller, Die Jungfrau von Orleans (1801) : « L’idée de baser un opéra sur cette histoire m’est venue pendant que je feuilletais la traduction par [Vassili] Joukovski de la pièce de Schiller. Elle a un potentiel musical merveilleux [...] Lors de me dernière visite à Pétersbourg, je n’y songeais que vaguement, mais maintenant c’est devenu sérieux. » Il rédigea lui-même le livret, compilant à partir de la traduction de Joukovski, mais y ajoutant aussi des éléments de l’opéra Jeanne d’Arc d’Auguste Mermet et de la pièce homonyme de Jules Barbier : « Il y a beaucoup de choses qui plaisent dans Schiller, mais je dois admettre que son mépris pour la précision historique me dérange. » Tchaïkovski termina la partition à la mi-septembre 1879, mais elle ne fut présentée qu’en août 1880 au chef d’orchestre Eduard Nápravník qui dirigea la création au Mariinsky de Saint-Pétersbourg, le 13 février 1881. Mariya Kamenskaya avait de la peine avec la tessiture élevée du rôle de Jeanne, et malgré une réception généralement courtoise, l’œuvre fut retirée l’année suivante du répertoire des théâtres pétersbourgeois. Malgré d’amples remaniements et une transposition en mezzo du rôle-titre, une deuxième série de représentations de La Pucelle d’Orléans ne remporta pas le succès escompté et l’opéra ne fut plus rejoué dans sa version originale du vivant du compositeur.

L’Intrigue

À Domrémy, Thibaut, le père de Jeanne, la presse de se marier, mais elle refuse. Arrivent des réfugiés, fuyant les envahisseurs anglais. Jeanne prédit la mort du général anglais Salisbury, ce que confirme un fuyard. Des anges annoncent à Jeanne qu’elle doit bouter les Anglais hors de France. Elle dit adieu aux champs et coteaux de son village. À Chinon, Dunois presse Charles VII de résister aux Anglais, mais ce dernier est trop pris par les charmes de sa maîtresse Agnès Sorel. Un soldat mourant annonce une nouvelle défaite,

mais l’Archevêque déclare qu’une jeune femme inconnue a libéré Orléans. Frappé par la perspicacité divinement inspirée de Jeanne, le Roi la met en charge de ses armées. Plus tard, à l’orée du champ de bataille, Jeanne se bat avec Lionel, un chevalier bourguignon du côté des Anglais. Victorieuse, elle lui épargne la vie et ils tombent amoureux l’un de l’autre. Lionel change de camp et rejoint les Français. À Reims, Thibaut interrompt le sacre de Charles pour dénoncer sa fille comme sorcière. Quand l’Archevêque demande à Jeanne si elle se considère assez pure pour sa mission, elle se tait. Une tempête éclate, que la foule prend comme un signe divin de la culpabilité de Jeanne. Le Roi la bannit. Lionel la retrouve cachée dans la forêt et ils se déclarent à nouveau leur amour. Les anges annoncent à Jeanne qu’elle sera châtiée pour avoir cédé à l’amour profane. Des soldats anglais surviennent, tuent Lionel et capturent Jeanne. Elle est amenée en procession sur la place du marché à Rouen et brûlée vive.

La Musique

Après le succès de son adaptation lyrique peu conventionnelle de Pouchkine, Tchaïkovski s’essaya à une œuvre plus grandiose et épique, pleine de démesure romantique, tirant du drame de Schiller une réponse russe au grand opéra à la française, sur le modèle des Huguenots de Meyerbeer ou des Vêpres siciliennes de Verdi. La Pucelle d’Orléans démontre sa maîtrise parfaite de ce genre. À chaque moment – ouverture, introduction chorale, récitatifs, ensembles, finales, ballet, marche au bûcher – la musique atteste d’une sensibilité efficace et d’une connaissance intime du répertoire français. Tchaïkovsk i emploie même un air français du XVIIème, « Où êtes-vous allées mes belles amourettes », pour l’air du Ménéstrel de l’acte II, une mélodie familière SUITE PAGE 17 ➜

Si cet opéra ne sera pas un chef-d’œuvre en général, alors il sera mon chef-d’œuvre ! PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKI

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Grand Théâtre de Genève / Photo : Carole Parodi

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GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • LA PUCELLE ‘ORLÉANS | N° 55

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INTRODUCTION

by Christopher Park

The Work

In December 1878, one year after completing the score of Eugene Onegin, Tchaikovsky wrote to his patron Nadezhda von Meck that he was attracted by a new operatic subject, namely Friedrich Schiller’s play Die Jungfrau von Orleans (1801): “The idea of writing an opera based on this story came to me while I was leafing through Zhukovsky who has translated Schiller’s play. It has wonderful potential for music [...] I was pondering the subject before my last visit to Petersburg, but now I am seriously interested”. Tchaikovsky wrote the libretto himself, not restricting himself to compiling Zhukovsky’s translation, but adding material from Auguste Mermet’s opera Jeanne d’Arc and Jules Barbier’s drama of the same name: “There’s much that pleases me in Schiller, but I must admit I’m disturbed by his disdain for historical accuracy”. Tchaikovsky’s work was completed by mid-September 1879, but only in August 1880 did he have the score ready for Eduard Nápravník who conducted the opera’s opening night at the Mariinsky in Saint Petersburg on 13 February 1881. Mariya Kamenskaya, who sang Joan, was poorly casted, strained her voice, and although the work was received with polite approval, it was withdrawn the next year from the repertory of the Saint Petersburg theatres. Despite making several changes and transpositions for the title role, another run of Orleanskaya Deva proved unsuccessful and the opera was not resumed in its original version during the composer’s lifetime.

The Plot

Grand Théâtre de Genève / Photo : Carole Parodi

In the village of Domrémy, Joan’s father, Thibaut, presses her to marry but she refuses. Refugees enter, fleeing the conquering English army. Joan successfully prophesies the death of the English general Salisbury. Angels tell Joan that she must free France from her enemies. She bids farewell to her beloved fields and hills. At Chinon castle, Dunois presses King Charles VII to rise against the English, but the King cannot bring himself to leave his mistress, Agnès Sorel. A dying warrior arrives with despairing news of another

defeat but the Archbishop announces that an unknown girl has freed Orleans. Struck by Joan’s divine insight, the King entrusts his army to her. Later, near the battlefield, Joan defeats Lionel, a Burgundian fighting on the side of the English. She spares his life but, unwillingly, they fall in love. When Dunois appears, Lionel surrenders and offers to fight for France. In Rheims, Thibaut interrupts the coronation ceremony to denounce Joan as an evil sorceress. When the Archbishop asks Joan whether she considers herself to be pure and holy, Joan fails to defend herself. A violent storm breaks out, and the crowd interpret this as a sign from God that Joan is guilty. The King banishes her. Lionel finds Joan hiding in the forest, and they declare their love. The angels warn Joan that she will be punished for succumbing to earthly love. English soldiers suddenly appear, kill Lionel and capture Joan. She is then brought in procession to the market place in Rouen, tied to the stake, and burned to death.

The Music

After the success of his unconventional opera adaptation of Pushkin’s verse novel, Tchaikovsky wanted to try his hand at a work of greater, more epic, proportions, full of Romantic extremes and sought to turn Schiller’s play into a Russian answer to French grand opera, modelled on Meyerbeer’s Les Huguenot s or Verdi’s Les Vêpres siciliennes. The Maid of Orleans displays Tchaikovsky’s flawless command of this idiom. Whatever the moment – overture, opening chorus, recitative, ensemble, finale, ballet, procession to the stake – the music attests to a quick sensitivity and profound assimilation of French repertoire. Tchaikovsky even makes use of a French courtly song from the 17 th century, “Où êtes vous allées mes belles amourettes” for the Minstrel’s aria CONTINUED ON PAGE 17 ➜

If this opera won’t be a masterpiece in general, it will be my masterpiece! PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKY

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PRÉLUDE

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aussi à Bedrich Smetana qui l’employa dans sa Moldau et, accessoirement, celle de l’hymne national de l’État d’Israël. Un orgue obbligato accompagne la scène du sacre dans la cathédrale de Reims dans l’acte III. La popularité du grand air de Jeanne à l’acte I, « Простите вы, холмы, поля родные », (« Adieu forêts ») est attribuable à une convergence de sincérité, d’émotion et d’expressivité musicale, similaire à celle qui habite l’air de la lettre de Tatiana dans Onéguine. Bien que l’opéra souffre d’un certain déséquilibre dramatique – les immenses scènes chorales contrastant abruptement avec des airs et duos d’amour pleins d’intenses sentiments mais n’ayant que peu de place pour s’épanouir – Orleanskaya Deva est une œuvre magnifique à écouter en version de concert, lorsqu’on peut la libérer des exigences du théâtre.

INTRODUCTION

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that opens the ballet scene in Act II, a familiar melody also to Bedrich Smetana who used it for his Moldau and also the tune of the national anthem of the State of Israel. An obbligato organ accompanies Act III coronation scene in Rheims’ cathedral. The popularity of Joan’s showcase aria in Act I “Простите вы, холмы, поля родные” (“Farewell, beloved hills and fields”) is attributable to a convergence of sincerity, emotion and powerful musical expression, similar to that which takes place in Tatiana’s letter aria in Onegin. Although the opera is somewhat dramatically imbalanced – the great choral scenes in jarring contrast and leaving little space for arias and love duets of intense personal feeling – Orleanskaya Deva is glorious to listen to in concert, where the demands of theatre are allowed to lapse.

Jeanne d’Arc et Charles VII d’après La Pucelle d ‘Orléans de Tchaïkovski Hans Printz, 1905 Collection privée Carte postale

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Jeanne d’Arc embrassant l’épée de la délivrance Dante Gabriel Charles Rossetti, 1863 Collection privée Huile sur toile

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ARGUMENT & NUMÉROS / SYNOPSIS & NUMBERS Introduction (Интродукция)

Andante con moto – Allegro vivo

Acte I / Act I

Le village de Domrémy, en Lorraine / The village of Domrémy, in Lorraine (France), 1429 N°1 Chœur des Jeunes Filles / Chorus of Maidens / Хор девушек - Moderato chœur des jeunes filles / chorus of maidens / хор девушек

Tant que dans le ciel ne s’est pas éteint / As long as there still is light in the sky / Пока на небе не погас / Poka na nebe ne pogas  Les jeunes filles de Domrémy dansent autour d’un chêne séculaire ; elles chantent ses pouvoirs mystérieux. / Country girls are dancing around and decorating a venerable oak; they sing of its magical properties. N°2 Scène / Scene / Сцена - Moderato thibaut / тибо

Vos chants et vos jeux me déplaisent / I do not enjoy your songs and games / Не подуше мне песни ваши игры / Ne podushe mne pesni vashi igry Trio / Трио - Andante

Thibaut est courroucé par des divertissements qu’il trouve frivoles en temps de guerre, alors qu’à cette époque incertaine, une femme a besoin d’un mari pour la protéger. Thibaut aimerait voir Jeanne épouser Raymond mais Jeanne déclare que le destin en a décidé autrement. Furieux, Thibaut accuse sa fille d’être liguée avec des puissances païennes. / They are interrupted by Thibaut d’Arc, Joan’s father, and Raymond, an aspirant to her hand. Thibaut finds their amusements frivolous during war, when a woman’s best defence is a spouse; he would have Joan marry Raymond. Joan declares that fate has decided otherwise. Enraged, Thibaut claims she is in league with impious powers. N°4 Chœur du Peuple / Chorus of People / Хор народа) - Allegro vivo raymond / раймонд

Un feu lointain / A distant fire / Вдали пожар / Vdali pozhar Scène / Scene / Сцена - Moderato assai bertrand / бертрам

Dieu ! Pitié pour le Roi et notre peuple ! / God, have mercy on the King and our people! / Боже! Помилуй короля и наш народ! / Bozhe! Pomniluy korolya i nash narod!

Qu’il soit libre comme précédemment / May it be free again as before / Пусть попрежнему свободно / Pust poprezhnemu svobodno

Une foule de paysans arrive, fuyant l’envahisseur anglais. Parmi eux, Bertrand annonce qu’Orléans est assiégée par l’ennemi. / Peasants enter, fleeing the English. Among them, Bertrand reports that Orleans is under siege.

N°3 Scène / Scene / Сцена - Moderato

N°5 Scène / Scene (Сцена) - Moderato assai

thibaut / тибо

jeanne (иоанна)

Leurs danses sont interrompues par Thibaut d’Arc, le père de Jeanne, et Raymond, son soupirant.

Jeanne, dans un transport d’extase, affirme que le capitaine anglais Salisbury a été tué au combat et

jeanne, raymond, thibaut / иоанна ,

раймонд , тибо

Réponds, Jeanne / Answer, Joan / Ответь же, Иоанна / Otvet zhe, Ioanna

Ô mes frères et amis / Brothers and friends / О братья и друзья / O bratya i druzya

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ARGUMENT & NUMÉROS / SYNOPSIS & NUMBERS

prophétise que la France sera victorieuse. / Joan, in an ecstatic rapture, insists that the English warrior Salisbury has been killed and prophesies victory for France. N°6 Hymne / Hymn / Гимн - Moderato assai quasi Andantino jeanne / иоанна

Tout-puissant roi / Almighty Ruler / Царь вишних

сил / Tsar vishnikh sil

Jeanne inspire la foule en admiration devant elle et entonne avec elle une prière. / Joan inspires the people who, marvelling at her, sing a prayer. N°7 Air de Jeanne / Joan’s Aria / Ария Иоанны Moderato assai – Andantino. Alla breva jeanne / иоанна

Oui, l’heure est venue… Adieu à vous, collines / Yes, the time has come… Farewell to you, hills / Да, час настал! … Простите вы, холмы / Da, chas nastal! … Prastyte vi, kholmi Seule et mélancolique, Jeanne s’apprête à partir accomplir son destin et fait ses adieux aux collines et champs bien-aimés de son pays natal. / Alone and melancholy, Joan prepares to set out on her mission and bids farewell to the beloved hills and fields of her native land. N°8 Finale / Финал - Allegro moderato jeanne / иоанна

Mais aurai-je le courage / But will I have the strength / Но силы будут ли / No sily budut li Chœur des Anges / Chorus of Angels / Хор ангелов Moderato – Allegro moderato e maestoso chœur des anges / chorus of angels / хор

ангелов

Prépare ton armure pour la bataille / Prepare to don the armour for battle / Надеть должна ты латы боевые / Nadet dolzhna ty laty boyevye

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Jeanne entend un chœur d’anges lui dire que son heure est venue, elle leur supplie de s’éloigner d’elle. Les anges la réconfortent. / Joan is accosted by a chorus of angels reporting that her hour has come; she begs them to pass her by. The angels inspirit her.

Acte II / Act II

Le château de Chinon / The Castle of Chinon N°9 Entr’acte / Антракт - Allegro molto vivace (Tre battute) N°10 Chœur des Ménestrels / Chorus of Minstrels / Хор менестрелей - Moderato un ménestrel / менестрел

Les jours et les ans passent à toute vitesse / Days and years hurry by / Бегут года и дни бессменой чередою / Begut goda i dni bessmenoy cheredoyu N°11 Danse des Tziganes / Gypsies’ Dance / Пляска цыган - Allegro vivace Danse des Pages et des Nains / Dance of the Pages and Dwarves / Танец пажей и карликоа - Allegro moderato Danse des Clowns et des Acrobates / Dance of the Clowns and Tumblers / Пляска шутов и скоморохов - Allegro molto Dans la grande salle du château de Chinon, le roi Charles VII est absorbé par ses préoccupations et cherche à se distraire en écoutant des ménestrels, en compagnie de son capitaine Dunois et de sa bien-aimée Agnès. / In the castle of Chinon, the pensive King Charles VII, his knight Dunois and his beloved Agnes are listening to minstrels. N°12 Scène / Scene / Сцена - Moderato le roi / the king / король

Je suis très satisfait de vous / I am well pleased with you / Доволен вами я! / Dovolen vami ya!

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ARGUMENT & NUMÉROS / SYNOPSIS & NUMBERS

Le Roi ordonne qu’on paye les musiciens, mais le trésor est vide. Agnès offre ses bijoux à son amant. / The King orders them paid, but the treasury is empty. Agnes offers her jewels. Duo / Duet / Дуэт - Andante dunois, le roi / dunois, the king / дюнуа ,

король

Je vous en prie, hâtez-vous, l’ennemi est sous les murs d’Orléans / I pray you, hurry now, the enemy besieges Orleans / О, молю, послешай: враг под Орлеаном / O, molyu, posleshay: vrag pod Orleanom Alors que le Roi se languit d’amour, Dunois le presse de conduire son armée et de défendre la France. Le Roi hésite et lorsqu’un soldat blessé arrive pour annoncer la défaite, il décide de prendre la fuite. Dunois renonce à le convaincre et part se sacrifier pour son pays. / As the King languishes in love, Dunois urges him to lead the army in defence of France. He hesitates, and when a wounded warrior announces defeat, he decides to flee. Dunois renounces him and exits to lay down his own life. N°13 Arioso d’Agnès / Agnes’s Arioso / Ариозо Агнессы - Andante le roi / король

Un sort affreux s’accomplit / A horrible fate awaits / Ужасная свершается судьба / Uzhasnaya svershayetsya sudba agnès / агнеса

Si la force ne t’est pas donnée / If you are not given the strength / Если силы тебе, не дано / Yesli sily tebe, ne dano Duettino / Дуэттино - Lento con anima le roi, agnès / the king, agnès / король ,

агнеса

Ah, avec toi même le malheur est une joie / Ah, with you even misfortune is a joy / Ах, с тобой и бедствия / Akh, s toboy i bedstviya Agnès réussit à donner au Roi une nouvelle énergie. / Agnes consoles the King.

N°14 Scène / Scene / Сцена - Allegro moderato chœur / chorus / хор

Gloire à la Pucelle qui nous a sauvés / Glory to the maiden that has saved us / Да здравствуете спа си т ел ьн и ц а д ева! / D a z d r a v s t v u y e t e spasitel’nitsa deva! Récit de l’Archevêque / Archbishop’s Narrative / Рассказ Архиепископа - Allegro moderato l’archevêque / the archbishop / архиепископ

Sire, sur nous le Très-Haut / Sire, the Lord Most High for us / Государь, за нас всевышний / Gosudar, za nas vsevyshny Fanfares ; la foule remplit la scène. Dunois est de retour, annonçant un prodige : l’armée française est victorieuse. L’Archevêque raconte comment une jeune femme a arraché la victoire à l’ennemi. L’entrée de Jeanne est saluée par des vivats. Le Roi fait s’asseoir Dunois sur son trône, afin de mettre Jeanne à l’épreuve, mais la Pucelle n’est pas dupe et, divinement inspirée, elle révèle au Roi qu’elle connaît la prière de son cœur. / Fanfares; the stage fills with people. Dunois returns, reporting a miracle: the French are victorious. The Archbishop tells how a young woman wrested victory from the enemy. Joan enters to cheers. The King and Dunois exchange places but Joan is not deceived and by divine insight, reveals the King’s prayers. N°15 Récit de Jeanne / Joan’s Narrative / Рассказ Иоанны Moderato assai quasi Andante – Moderato e semplice dunois / дюнуа

Ô admirable, femme, est-ce que…? / Do you, oh wondrous… / Ты ль, дивная? / Ty l, divnaya…? jeanne / иоанна

Saint Père, mon nom est Jeanne / Holy Father, my name is Joan / Святой отец, меня зовут Иоанна / Svyatoy otets, menya zavut Ioanna N°16 Finale / Финал - Moderato assai maestoso quasi Andante

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ARGUMENT & NUMÉROS / SYNOPSIS & NUMBERS

l’archevêque / the archbishop / архиепископ

Faites silence devant le Verbe du Ciel / Be silent before the word of Heaven / Должно молчать перед глаголом неба / Dolzhno molchat pered glagolom neba Jeanne fait le récit de sa mission divine à l’Archevêque et le Roi lui confie le commandement de ses armées. Dunois qui aime Jeanne, bien qu’elle l’ait découragé, reste solidaire avec celle que l’Archevêque a bénie sur le champ de bataille. / She tells her story and the King entrusts his army to her.

Act III / Act III

Scène 1 - Dans la forêt près de Reims / Scene 1 - In the forest near Rheims N°17 Scène / Scene / Сцена - Allegro vivo jeanne / иоанна

Arrête, arrête ou tu es mort ! / Stop, stop, you are dead! / Стой, стой, ты погиб! / Stoy, stoy, ty pogib! Dans une clairière près de Reims, Jeanne se bat contre Lionel, un chevalier bourguignon qui est du côté des Anglais. Elle lève son épée sur lui mais un rayon de lune vient lui éclairer le visage et elle ne peut se résoudre à le tuer. / In a clearing near Rheims, Joan battles Lionel, a Burgundian knight who is fighting on the English side. As she raises her sword against him, she sees his face in a ray of moonlight and cannot bring herself to kill him. lionel / лионель

Je me rends à toi / I surrender to you / Я отдаюсь

тебе. / Ya otdayus’ tebe

Dunois et ses compagnons surviennent. Lionel se rend à Dunois et rejoint le camp des Français alors que Jeanne, blessée, s’évanouit. / They are interrupted by Dunois and others. Lionel surrenders to Dunois and returns to the French side as Joan, bleeding, falls into a swoon. Scène 2 - La cathédrale de Reims / Scene 2 - in the Cathedral of Rheims

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N°18 Marche / March / Марш - Marcia. Allegro moderato Au sacre du roi Charles, le peuple acclame Jeanne et le Roi proclame qu’elle a sauvé la France. / At Charles’s coronation. The people acclaim Joan and the King calls her the saviour of France. N°19 Scène / Scene / Сцена - Moderato Andante ma non troppo raymond / раймонд

Mon bon d’Arc, allons-y / Let us return, my good Arc / Воротимся, мой добрый Арк / Vorotimsya, moy dobry Ark Thibaut, qui rôde autour de la cathédrale avec Raymond, déclare que la victoire de sa fille n’est pas due à la grâce du Ciel mais plutôt aux puissances du mal. / Thibaut, lurking outside the cathedral with Raymond, declares her victory a deed not of heaven but of Hell. Duettino / Дуэттино - Molto meno mosso raymond, thibaut / раймонд ,

тибо

Oh je t’en prie, ne tue pas / Oh, do not kill, I pray / О, не губи молю тебя / O, ne gubi molyu tebya N°20 Finale / Финал - Moderato — Allegro vivo chœur / chorus / хор

Tu es le salut promis par le Créateur / You are the saviour sent by the Creator / Тебя, зиждителя, творца / Tebya, zizhditelya, tvortsa Thibaut somme sa fille de se justifier ; l’Archevêque interroge Jeanne à trois reprises sur sa pureté. Le tonnerre gronde et Jeanne se tait ; son silence est pris pour un aveu de culpabilité. Après un ensemble, elle reste seule. Lionel tente de la rassurer ; elle l’appelle son pire ennemi et part en courant. / Thibaut calls upon his daughter to account and her silence as the archbishop thrice questions her purity is taken as an admission

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ARGUMENT & NUMÉROS / SYNOPSIS & NUMBERS

of guilt. After an ensemble, she remains alone; Lionel reassures her; she calls him her most dangerous enemy and rushes away.

Acte IV / Act IV

Scène 1 - Dans la forêt / Scene 1 - In a forest N°21 Introduction / Интродукция - Andante non troppo quasi Moderato Scène / Scene / Сцена - Andante non troppo quasi Moderato jeanne (иоанна)

Comment ! Je devrais bruûler d’amour ? / What! I should burn with love? / Как! Мне, мне любовию пылать? / Kak! Mne, mne lyuboviyu pylat? N°22 Duo / Duet / Дуэт - Andantino jeanne, lionel / joan, lionel / иоанна ,

лионель

Oh, doux et merveilleux rêve ! / Oh wonderful, sweet dream! / О, чудный, сладкий сон! / O, chudny, sladky son! Lionel poursuit Jeanne à travers la forêt. D’abord, elle le maudit, puis elle s’abandonne à leur amour. Un duo. Mais les Anglais approchent et elle le maudit à nouveau et se maudit elle-même. Les voix célestes reviennent lui parler de faute et de mort : parce que Jeanne n’a pas su rejeter l’amour profane, elle ne pourra pas accomplir sa mission, mais le Ciel ne la maudit pourtant pas. / In a forest, Lionel is pursuing Joan. First she curses him, then yields to her passion. A duet. The English are approaching; she curses herself and him again. The angelic choir reappears, informing Joan that because she has not rejected earthly love, she cannot complete her task, but heaven does not curse her. Scène / Scene / Сцена - Moderato – Allegro vivace

Heaven was truth / Мне небо истину вещало / Mne nebo istinu veshchalo Si Jeanne fait face sans broncher à son destin, elle aura la béatitude éternelle. Les soldats anglais surprennent les amants, tuent Lionel et s’emparent de Jeanne qui a été condamnée comme sorcière. / If Joan meets her fate without complaint, eternal bliss will be hers. The English arrive, capture her and kill Lionel. Scène 2 - À Rouen / Scene 2 - In Rouen N°23 Scène finale / Final Scene / Финальная сцена Moderato assai. Tempo di Marcia funebre le peuple / the people / народ

Regardez, regardez, on voit déjà la sorcière / Look, look, you can already see the witch / Ведут! Ведут! Уж видно чародейку! / Vedut! Vedut! Uzh vidno charodeyku! Sur la place du marché à Rouen, une lugubre procession conduit Jeanne au bûcher. Le peuple, ému, voudrait empêcher l’exécution. Jeanne perd courage à la vue du bûcher, mais le chœur angélique la soutient alors qu’elle y monte. Un prêtre fabrique une croix avec des branches et la tient devant ses yeux. Les flammes commencent à monter, Jeanne voit les cieux s’ouvrir, les voix célestes et la foule prononcent la rédemption de la malheureuse Pucelle. / In the market place of Rouen, a grim procession leads Joan to the stake. The people would prevent her execution. Joan loses heart at the sight of the pyre, but the angelic choir supports her to the end as she ascends the scaffold. A priest makes a cross from sticks and holds it before her. The fire flares up as Joan sees the heavens open as the crowd cries that God has forgiven the hapless Maid.

jeanne / joan / иоанна

Pour moi, la vérité est venue du Ciel / For me,

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« Si tu n’aimes pas le scénario, alors s’il te plaît

ne m’en dis rien, parce qu’il est

trop tard pour changer quoi que ce soit. »

*

*Lettre de Piotr Ilitch Tchaïkovski à son frère Modeste, 10 février 1879 Dans une lettre à Nadejda von Meck datée du 22 janvier 1879, Tchaïkovski résume ainsi l’argument de l’opéra pour sa bienfaitrice. […] Acte I. Des paysannes ornent le chêne magique de Domrémy avec des guirlandes et chantent un chœur. Jeanne, son père et son prétendu (ndt : en françai s dan s le texte, Tchaïkovski veut san s doute dire prétendant) font leur entrée. Son père lui dit que le temps n’est pas aux chants et aux réjouissances, alors que la France se meurt. « À une époque si difficile, une femme doit avoir un homme courageux pour la protéger », et il propose que Jeanne épouse son prétendu, qui l’aime plus que tout. Jeanne ne dit mot. Il insiste. Le fiancé demande au père de ne pas la contraindre. Trio. Finalement, Jeanne dit que Dieu a prévu un autre destin pour elle. Le vieil homme se fâche, s’imaginant (comme dans Schiller) qu’elle aurait pu faire un pacte avec le diable. Il abreuve sa fille de reproches et de menaces. On voit les lueurs d’un incendie rougeoyer dans le ciel et l’on entend des bruits d’alarme. Des paysans qui fuient les soldats anglais arrivent avec leurs femmes et enfants, cherchant refuge. L’un d’eux raconte leurs malheurs et ceux dans lesquels se trouve le pays de

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France. Tous croient que la mort sera leur destin. Jeanne prend la parole et, extatique, prophétise qu’Orléans sera libérée et que la France sera sauvée. Tout le monde s’étonne et le chœur réplique qu’ « il n’y a plus de miracles à notre époque ». « Il y a pourtant des miracles, répond Jeanne, et l’un d’eux vient d’avoir lieu. » Salisbury (le premier et le plus redoutable des commandeurs de l’ennemi) vient d’être tué. Personne n’ose croire à cela. Un soldat qui a réussi à traverser les lignes anglaises vient confirmer la nouvelle. Ensemble et prière. Tous sortent, laissant Jeanne seule. Elle décide qu’il est temps d’accomplir sa vocation. Mais une crainte soudaine la remplit et elle est pleine d’anxiété à l’idée de quitter son village. Le chœur angélique lui rappelle sa mission. Elle demande que cette coupe s’éloigne d’elle. Les anges lui inspirent résolution et courage et elle se décide enfin. Acte II. Au château de Chinon, à la cour du Roi. Le Roi, bienveillant mais faible, est assis avec son Agnès à écouter chanter ses ménestrels. Quand ils ont fini, il exprime son plaisir et ordonne qu’on serve à manger aux chanteurs et « qu’on leur donne à chacun une chaîne d’or ». Dunois lui répond qu’il n’y a non seulement plus de chaînes mais tout simplement plus d’or du tout dans

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le trésor royal. Le Roi se fâche. Agnès part rassembler ses bijoux pour en faire don à la cause d’État. Dunois tente de faire comprendre au roi son devoir de chef des armées. Le Roi est prêt à combattre mais il est amoureux d’Agnès et il lui est difficile de s’en séparer. Dunois lui rappelle sévèrement son devoir. Duo. Rempli d’enthousiasme, le Roi décide de « transformer la cour en un campement militaire ». À ce moment, l’un des chevaliers (le duc de Bar) apparaît, annonce que la bataille est perdue et qu’il vient mourir aux pieds de son roi pour lui montrer que l’heure n’est pas aux chansons et qu’il faut tous se préparer à mourir pour la patrie. Mais le Roi, qui a perdu tout espoir d’une possible victoire, déclare vouloir fuir au-delà de l’autre rive de la Loire. Dunois le réprimande et s’en va. Le Roi reste seul, dans une sombre rêverie. Agnès survient et tente de le consoler. Déclaration d’amour mutuelle. Soudain, Dunois, l’Archevêque et des chevaliers arrivent en courant pour lui dire qu’un miracle est arrivé : une extraordinaire jeune fille est apparue et la bataille a été gagnée. Après cela, on entend les cris de liesse de la foule et Jeanne fait son entrée. Pour l’éprouver, le Roi met Dunois à sa place sur le trône mais Jeanne n’est pas dupe et elle s’adresse au vrai roi. Elle fait alors le récit de ses visions et comment on lui a dit qu’elle pouvait sauver la France, du moment que l’amour profane ne touche jamais son âme. Tous croient en elle. On chante un ensemble et après il y a un finale retentissant.

sorcière, etc. « Si je me trompe, qu’elle déclare en public que son cœur est absolument pur, » dit-il. Tout le monde lui demande de le faire, mais elle se tait, se croyant elle-même coupable. À trois reprises, l’Archevêque lui pose la question, et chaque fois qu’elle ne répond pas, la foudre éclate. L’assistance, subjuguée, quitte la scène, laissant Jeanne seule. Lionel (ou Montgomery), qui a changé de camp et prêté allégeance au Roi de France par amour, s’approche d’elle et exprime son désir d’être toujours auprès d’elle. Elle le fuit. Acte IV, scène 1. Aussi pas complètement élaborée. Cela se passera dans la forêt. Lionel poursuit Jeanne, qui le fuit. Il tombe amoureux d’elle. Quand elle le maudit et le chasse comme son pire ennemi, il la livre aux Anglais en un acte de revanche. Scène 2. À Rouen, on mène Jeanne au bûcher. Lionel meurt foudroyé au pied de l’échafaud, alors que Jeanne y arrive. La foule commence peu à peu à se rendre compte qu’elle est faussement accusée et commence à protester. On accélère l’exécution. Elle monte sur le bûcher, la tête basse, mais le chœur des anges la soutient. Les premières langues de feu apparaissent au pied du bûcher. Tout le monde pousse un cri d’horreur, rideau. Barbier a très bien agencé la scène dans son entier et je vais la lui emprunter. […]

Acte III, scène 1. Je n’ai pas encore complètement élaboré cette scène. Ici, elle doit (d’après Schiller) rencontrer Lionel ou Montgomery (cela n’a pas vraiment d’importance) et tomber amoureuse de lui, ce qui l’empêchera par conséquent d’accomplir son destin. Scène 2. Le sacre à Reims. Marche. Le Roi reconnaît publiquement les services rendus par Jeanne et déclare croire au pouvoir que le Ciel lui a donné. Survient le père de Jeanne qui dit qu’elle a trompé tout le monde et que ses pouvoirs lui ont été donnés par l’Enfer et non le Ciel, qu’elle est une

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© PETER NAHUM AT THE LEICESTER GALLERIES, LONDON / BRIDGEMAN IMAGES

Jeanne d’Arc John Everett Millais, 1865 Collection privée Huile sur toile

Un grand opéra à la française... par André Lischke

L

a Pucelle d’Orléans de Tchaïkovski est l’u n des quelques opéra s r u sses à être écrits sur un sujet non national. Francophile et francophone, d’ascendance française par sa mère, le compositeur avait été bouleversé dès son enfance par le sort de Jeanne d’Arc (qui, rappelons-le, n’était pas encore canonisée à cette époque). Le sujet de l’opéra, sixième de Tchaïkovski, succédant presque immédiatement à Eugène Onéguine, s’inspire largement de la Jungfrau von Orléans de Schiller, dont il garde le canevas général et notamment l’histoire d’amour entre Jeanne et le chevalier Lionel de Bourgogne, ennemi de la France; toutefois, Tchaïkovski revient pour le dénouement à la réalité historique de la mort sur le bûcher, s’inscrivant en faux contre le dramaturge allemand, chez qui Jeanne s’évade de prison et meurt sur un champ de bataille – version conservée par Verdi dans sa Giovanna d’Arco! D’autres sources ont également servi pour le scénario, dont les ouvrages des historiens Jules Michelet et Henri Wallon ainsi que le livret de Jules Barbier pour la Jeanne d’Arc de Gounod (qui s’en tient au dénouement historique). « Mr. Wallon s’efforce de nous démontrer que Jeanne entretenait réellement des conversations quotidiennes avec l’archange saint Michel et les

autres forces célestes, et qu’elle agissait suivant leurs conseils.Mais pourquoi alors ces forces puissantes ne l’ont-elles pas arrachée aux griffes de l’Inquisition ? » (Lettre de Tchaïkovski à Mme von Meck, 10/22 décembre 1878) Mis en chantier pendant l’hiver 1878-1879, achevé en août 1879, l’opéra fut donné le 13 février 1881 au Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg sous la direction d’Eduard Nápravník, et reçut un accueil contradictoire : un beau succès auprès du public, avec de nombreux rappels, et une presse globalement défavorable : « Il y a beaucoup de passages creux et parfois carrément ennuyeux » ; « La Pucelle d’Orléans est un ouvrage faible d’un compositeur de talent »... Tchaïkovski, toujours vulnérable aux jugements négatifs, en fut fort affecté. Il eut cependant la revanche d’un bel et unanime triomphe de son opéra à Prague, en juillet 1882. Quelques remaniements furent apportés à la partition au cours de cette même année, plusieurs coupures et des transpositions adaptant le rôle-titre à une mezzo au lieu de la soprano d’origine. Partant du drame humain de son héroïne, Tchaïkovski a écrit un grand opéra à la française, où ne manque aucun des éléments qui le définissent : grandes scènes chorales, bataille, défilés, chœurs religieux, ballet au deuxième

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UN GRAND OPÉRA À LA FRANÇAISE... ANDRÉ LISCHKE

Dans les scènes chorales et les ensembles, Tchaïkovski déploie son art de la conduite des voix, maîtrisant et brassant les polyphonies les plus complexes, et dans les épisodes orchestraux, sa science des timbres et des volumes orchestraux, sachant être éclatant ou subtil. [...] Quant à la teneur mélodique des numéros vocaux, on ne sera pas étonné de reconnaître dans ceux de Jeanne, surtout dans son premier air, des intonations de la récente Tatiana d’Eugène Onéguine, et dans le duo du quatrième acte entre Jeanne et Lionel, le thème de l’amour qui préfigure celui de Lisa dans la future Dame de pique. 28

acte, dilemme entre l’amour et le devoir patriotique, et tressage des destinées individuelles avec le devenir collectif. Si tout n’est pas d’une égale valeur musicale dans cette copieuse partition, où se reconnaît aussi l’empreinte de Verdi, elle ne manque pas de moments forts : les airs de Jeanne des premier et deuxième actes, ses duos avec Lionel (premier tableau du troisième acte et premier tableau du quatrième acte), le grand panneau de la procession et a scène aussi condensée et sobre que puissante de la mort sur le bûcher. La typologie vocale, qui donne finalement à Jeanne une voix de medium plus conforme à son image de meneuse d’hommes, et à Lionel un beau baryton de chevalier séducteur, confère au pâle Charles VII le ténor fluet d’un rôle passif difficile à faire valoir, et à Agnès Sorel une soprano aussi consolatrice que sensuelle. Trois rôles de basse sont répartis entre des personnages de différente teneur, le redoutable et mortifère Thibaut, père dénonciateur par qui la catastrophe arrive, le noble Dunois, courageux et loyal, et l’Archevêque, représentant stéréotypé de l’autorité religieuse dans toute son ambiguïté humaine. Dans les scènes chorales et les ensembles, Tchaïkovski déploie son art de la conduite des voix, maîtrisant et brassant les polyphonies les plus complexes, et dans les épisodes orchestraux, sa science des timbres et des volumes orchestraux, sachant être éclatant ou subtil. Le tableau spectaculaire de la bataille au début du troisième acte préfigure la prochaine Ouverture 1812, et celui de la bataille de Poltava dans Mazeppa, son opéra suivant. Quant à la teneur mélodique des numéros vocaux, on ne sera pas étonné de reconnaître dans ceux de Jeanne, surtout dans son premier air, des intonations de la récente Tatiana d’Eugène Onéguine, et dans le duo du quatrième acte entre Jeanne et Lionel, le thème de l’amour qui préfigure celui de Lisa dans la future Dame de pique. Il en ressort l’évidence que La Pucelle d’Orléans, hors civilisation russe, se situe bien, chronologiquement autant que musicalement, au cœur de la création comme des plus fortes implications affectives de Tchaïkovski.

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Jeanne d’Arc et le Cardinal de Winchester Hyppolyte (Paul) Delaroche, 1824 Musée des Beaux-Arts, Rouen, France Huile sur toile

© BRIDGEMAN IMAGES

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© DR

La famille Tchaïkovski en 1848. De gauche à droite : Piotr, sa mère Alexandra Andreïevna, ses sœurs Alexandra (assise) et Zinaïda (debout), ses frères Nikolaï (debout) et Hippolyte (assis) et son père Ilia Petrovitch.

« Si vous saviez combien il est affreux de brûler … » 1

Essai en forme de fiction par Christopher Park

Votkinsk, dans l’Oural. 1846 La dernière leçon de l’après-midi tirait à sa fin. Fanny voyait bien que les enfants sombraient, malgré ses rappels à l’ordre répétés, dans une torpeur distraite et remuante. À la chaleur du poêle de faïence s’ajoutait maintenant les rayons d’un brillant soleil de mars, tombant en flaques aveuglantes sur le parquet ciré, distillant un arôme somnifère d’encaustique qui donnait envie de quitter la salle d’études et de terminer la journée scolaire par une longue récréation dehors. Le jardin d’été dormait encore sous la neige croûteuse et vaguement grise, mais elle voyait par la fenêtre que les pieds des bouleaux s’en étaient dégagés, et que des auréoles de gazon les cerclaient. La douceur de cette première belle journée de fin d’hiver et l’énergie de la sève montante avaient commencé la débâcle autour de leurs troncs prisonniers. Elle ferma son livre de leçons avec un claquement sec et les enfants sursautèrent. Ils avaient défi-

nitivement besoin d’air frais et d’exercice avant le souper. Fanny leur proposa de jouer au jardin pour ce qui restait de l’après-midi ; Kolya pourrait pousser Sacha sur la balançoire, ou Sacha, du haut de ses quatre ans, faire de même avec le petit Polya, et Pierre... Pierre n’allait pas sortir. Fanny devait toujours lutter avec lui pour qu’il partage les jeux de sa sœur et ses frères ; les longues journées scolaires imposées par Alexandra Andreïevna étaient déjà assez ardues pour trois gamins entre huit et trois ans. Il préférerait de loin être laissé seul à des lectures ou au piano. Mais le piano, aujourd’hui, était hors de question, et le jardin, pas très amusant pour lui. Lors de la récréation de vendredi dernier, il s’était tellement amusé à marteler le faux-bourdon de « Vive Henri Quatre » au clavier que, lorsque la récréation fut finie et qu’ils étaient 1.

Alexandre Sergueïevitch Pouchkine, Eugène Onéguine, chapitre VIII, strophe XXXII

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« SI VOUS SAVIEZ COMBIEN IL EST AFFREUX DE BRÛLER...» CHRISTOPHER PARK

... il s’était mis à chantonner devant la fenêtre couverte de givre, en y plaquant les mêmes accords avec la pulpe de ses doigts, le temps de faire fondre leur empreinte jusqu’à la vitre. [...] Pierre chantonnait de plus belle en attendant son tour et plaquait ses accords de plus en plus vigoureusement sur le givre quand la vitre céda sous sa main gauche, dans un bref et dissonant arpège de cristal. Il s’en était tiré avec une belle entaille sur le médius, rien de plus grave, mais le pansement de gaze volumineux sur sa main était là pour lui rappeler qu’il ne devait pas « s’énerver » au piano, comme disait Maman. 32

en train de faire leur toilette avant d’aller souper avec leurs parents, il s’était mis à chantonner devant la fenêtre couverte de givre, en y plaquant les mêmes accords avec la pulpe de ses doigts, le temps de faire fondre leur empreinte jusqu’à la vitre. Mademoiselle Fanny se débattait pour débarbouiller Polya, Kolya taquinait Sacha, Pierre chantonnait de plus belle en attendant son tour et plaquait ses accords de plus en plus vigoureusement sur le givre quand la vitre céda sous sa main gauche, dans un bref et dissonant arpège de cristal. Il s’en était tiré avec une belle entaille sur le médius, rien de plus grave, mais le pansement de gaze volumineux sur sa main était là pour lui rappeler qu’il ne devait pas « s’énerver » au piano, comme disait Maman. Fanny lui donna une boîte de livres illustrés et descendit avec lui à la « serre », une aile rectangulaire d’un seul étage sortant à angle droit du corps de la maison, avec un mur aveugle dans la longueur adossé au vent du Nord, et les deux côtés restants faits de grands vitrages. On y descendait depuis la salle à manger par un escalier de cinq marches ; le propriétaire précédent de la maison avait fait construire cette extension en mettant à profit la hauteur des fondations et la déclivité du terrain. Cette sorte d’orangerie était naturellement impossible à chauffer et pendant l’hiver, Alexandra Andreïevna la condamnait par une épaisse tenture, laissant quelques plantes d’appartement y braver les chutes effrayantes du mercure dans les Ourals – tant qu’elles étaient à l’abri du vent ! Aujourd’hui la tenture était ouverte ; Denisevna, la cuisinière, et Macha, la femme de chambre, venaient de balayer la serre et avaient enlevé les housses des meubles d’osier. Elles briquaient maintenant l’argenterie sur la table de la salle à manger. Fanny laissa Pierre assis par terre sur un épais tapis persan, accoudé au linteau bas des fenêtres de la serre où il avait déposé les livres. Son « petit Pouchkine », comme elle se plaisait d’appeler l’enfant de six ans, était définitivement son

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élève le plus doué et malgré un naturel joyeux et affectueux, il pouvait par moments être sujet à des phases de rêverie introspective, où il voulait être laissé seul avec un livre ou un cahier. Elle l’avait encouragé à écrire pendant ces moments-là et elle avait été surprise en lisant ses compositions. De petits poèmes en forme de prière, des méditations visiblement inspirées par ses cours d’Histoire sainte, « Le péché originel », « Le fils prodigue », ou par des événements de son quotidien, comme lorsqu’ils trouvèrent un magnifique jaseur de Bohême inanimé dans le jardin d’été, au pied des fenêtres de la serre. Fanny leur avait expliqué que les oiseaux ne voyaient pas leur reflet dans le verre et parfois s’assommaient fatalement dans leur vol contre une matière dont ils ne pouvaient pas même percevoir l’existence. Quelques jours plus tard, quand Pierre lui monta son cahier de récréations écrites, elle y découvrit un petit texte intitulé « La mort d’un oiseau », et se rendit compte de la sensibilité précoce de l’enfant que l’injustice de la mort d’une si belle et innocente créature avait touché au plus vif. De l’autre côté de la vitre, ses frères et sa sœur pataugeaient à grands cris dans la neige mouillée du jardin, maintenant étincelante de soleil et de gouttelettes de fonte. Kolya lança une boule dans sa direction qui vint éclater sur le carreau devant ses yeux avec un choc sourd en une gloire de cristaux liquides. Il tira la langue à son frère et se remit à feuilleter le livre qu’il venait de sortir de la boîte : L’Histoire de France illustrée pour les enfants. Fanny Durbach avait appris à lire aux enfants en français et les premières lectures de Pierre, tout comme ses premiers travaux d’écriture, étaient dans cette langue, pratiquée chez les Tchaïkovski non seulement parce que c’était le propre des gens bien en Russie, mais aussi parce qu’Alexandra Andreïevna y mettait un point d’honneur. Son père, Hendrich Mikhailovitch Assier, Prussien d’origine huguenote, était venu en Russie en 1793 et y avait fait souche, se faisant naturaliser en 1800. Le français était son patrimoine. Comme

leurs parents, les enfants Tchaïkovski ne parlaient russe qu’aux domestiques, ou parfois pour ne pas se faire comprendre de Mademoiselle Fanny. Pierre savait déjà déchiffrer le russe mais les quelques livres qu’on lui donnait à lire dans cette langue n’étaient pas bien folichons : un recueil de prières, un cours de morale en vers assez ennuyeux et surtout rien d’illustré. Les livres que Mademoiselle Fanny se faisait envoyer de chez elle en France étaient beaucoup mieux faits, bien reliés, avec de grandes lithogravures, et Pierre était ravi de trouver celui-là dans « sa » boîte. Kolya, de deux ans son aîné, apprenait déjà l’histoire de France et Pierre ne pouvait pas s’empêcher de tendre l’oreille quand Mademoiselle Fanny lui faisait lire à voix haute les Gaulois, Clovis et Clotilde, Charlemagne et Roland, les Croisades, faisant semblant de se concentrer sur sa page d’écriture. Ce livre était la clé de la suite du récit. Il était enchanté de la richesse des gravures, de la noblesse des personnages dans leurs riches armures et costumes, des oriflammes flottant au vent. Mais quand il arriva à la page intitulée « La Guerre de Cent Ans », le récit invariablement glorieux de l’histoire de France prit un mauvais tour. Les défaites de Crécy et d’Agincourt, l’humiliation de Charles VI aux mains des envahisseurs anglais introduisait un élément nouveau de défaite et de désastre : un roi fou, un Dauphin veule et terrifié, le royaume lacéré par les Bourguignons et les plus belles villes de France, sous la domination du roi d’Angleterre et de ses seigneurs de guerre Bedford, Norfolk et Salisbury. Que se passait-il ? Il tourna une nouvelle page : « Jeanne d’Arc, la Pucelle d’Orléans ». Il forma en silence ce mot inconnu avec les lèvres et la langue « Pu-celle » ; « celle », parce que c’était une fille, sans doute, mais « pu » ? Sentait-elle mauvais ? Quelques lignes plus bas, le texte le tira de sa perplexité, c’était un autre mot pour « jeune fille ». La gravure de la page de gauche portait la légende « Jeanne d’Arc écoute ses voix lui annoncer sa mission » et montrait une jeune fille de l’âge de Macha, assise

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... elle qui avait été acclamée comme la libératrice d’Orléans lors du sacre du roi, elle [...] allait sentir sur tout son corps, pour qui sait combien d’atroces secondes ou minutes, ce que Pierre avait senti sur sa main quand il avait saisi un tison noir tombé de l’âtre sans se rendre compte que, contre le sol, il rougeoyait encore. Une foule dense allait entendre ses cris de douleur et d’angoisse et personne, [...] ne faisaient rien pour la tirer de là ? [...] Il serra très fort les paupières, l’image du jaseur de Bohême lui apparut soudain, dans une spirale de braises incandescentes. Il se leva, eut un haut-le-cœur et lâcha bruyamment par terre ce qui restait de son déjeuner. 34

au pied d’un grand arbre, tandis que flottaient autour du tronc trois figures auréolées, deux dames et un bel ange en armure. Elle allait « bouter les Anglais hors de France ». Pierre se rassura : le bon Dieu aimait la France et sa divine Providence était à l’œuvre, même dans l’adversité. Sur la page de droite, la jeune fille avait coupé ses cheveux au bol, comme un moujik, et revêtu une armure de chevalier, une grande bannière à la main. À côté d’elle, un évêque couronnait un noble agenouillé : « Jeanne d’Arc fait sacrer Charles VII à Reims ». Reims, il connaissait ce lieu, « Saint Rémi baptise Clovis à Reims », venait-il de lire. Il tourna à nouveau la page et il tressaillit. « Jeanne d’Arc est brûlée vive à Rouen ». Jeanne, coiffée d’une toque ornée d’un diable grimaçant, était ligotée avec une grosse chaîne à un poteau en haut d’un grand tas de bois et de fagots duquel émergeaient de longues flammes et des volutes de fumée noire. Sur un dais, des chevaliers et des personnages en robe, à la mine sévère, observaient impassibles. Devant Jeanne, un moine tenait à bout de bras une hampe surmontée d’une croix, à la hauteur des yeux écarquillés de terreur de la Pucelle. Elle allait mourir, elle qui était le signe de la bienveillance de Dieu pour la France ; elle avait été capturée et jugée comme une sorcière, elle à qui un archange et des saintes avait parlé ; elle qui avait été acclamée comme la libératrice d’Orléans lors du sacre du roi, elle était en chemise, humiliée, enchaînée, et allait sentir sur tout son corps, pour qui sait combien d’atroces secondes ou minutes, ce que Pierre avait senti sur sa main quand il avait saisi un tison noir tombé de l’âtre sans se rendre compte que, contre le sol, il rougeoyait encore. Une foule dense allait entendre ses cris de douleur et d’angoisse et personne, ni le bon Dunois, ni le roi Charles qui lui devait tant, ni sainte Catherine, ni sainte Marguerite, ni saint Michel – celui que le jeune pope qui leur faisait le catéchisme appelait le « très-puissant Archistratège de Dieu » – ne faisaient rien pour la tirer de là ? Il avait beau chercher à lire le texte sous la gravure, ses yeux horrifiés y revenaient malgré lui. Impossible de se

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détourner de cette image abjecte qui le fascinait et le révulsait à la fois. La tête lui tournait, les cris de ses frères et sa sœur qui jouaient dans la neige lui perçaient le crâne. Il serra très fort les paupières, l’image du jaseur de Bohême lui apparut soudain, dans une spirale de braises incandescentes. Il se leva, eut un haut-le-cœur et lâcha bruyamment par terre ce qui restait de son déjeuner. Pendant que Macha appelait Mademoiselle Fanny, Denisevna courut vers le petit garçon et lui demanda ce qu’il s’était passé, mais Pierre était trop secoué par des tremblements et des sanglots pour lui répondre. La vieille femme le prit dans ses bras, lui essuya le visage avec son tablier et son regard se porta sur le livre ouvert et l’image qui avait tant effrayé son Petyouchka. Elle frissonna et ferma le livre en pestant contre la Mademoiselle qui donnait ce genre de lectures à un petit garçon si sensible. Quelques mois plus tard, lorsque Pierre remit son cahier de récréation à Fanny, elle lut le titre suivant, calligraphié en grosses lettres appliquées : « La vie de Jeanne d’Arc, la Pucelle d’Orléans par Pierre Tchaïkovski », suivi de déjà deux pages complètes de composition dans le style un peu hagiographique qu’elle lui connaissait. Elle rougit légèrement et ferma le cahier. Wiesbaden, 1870 « Voulez-vous descendre au jardin avec moi, Piotr Ilitch ? » Les deux hommes quittèrent le grand salon et se mirent à marcher à travers le parc dans la tiède obscurité de ce soir de juillet en fumant leurs cigares. Ils venaient de faire connaissance. Piotr Ilitch était venu rendre visite à son vieil ami Rubinstein qui, entre ses récitals de piano au Kurhaus, se laissait aller au démon du jeu. Après sa prestation, Nikolaï Grigorïevitch l’avait abandonné pour la table à roulette. Le jeune homme, prénommé K***, fils d’une connaissance de Rubinstein, était assis à ses côtés durant le

concert. Piotr Illich l’avait observé du coin de l’œil, n’osant le dévisager de peur de révéler sa fascination pour ce garçon pétersbourgeois au profil aquilin et aux longues mains posées sur ses genoux. « Vous n’aimez pas jouer ? - Je n’ai pas le tempérament d’un joueur. J’ai beau être passé maître en l’art de dissimuler mes émotions, je crains toujours de trahir mon jeu dans l’excitation du moment. Dans la précipitation du moment, le geste hésite, le regard vacille, la voix tremble… - On dit que lorsque vous dirigez, vous vous tenez toujours le menton de la main gauche parce que vous avez peur que votre tête se détache de votre corps. » Il fut stupéfait du franc-parler du jeune homme et se tourna vers lui, abruptement. « Toute ma vie j’ai été tourmenté par la conscience que j’ai de ne pas vraiment être capable de diriger. Il me semble qu’il y a quelque chose de malséant, ou d’abject, à ne pas pourvoir m’empêcher de trembler d’horreur et de crainte à la pensée même de me présenter devant le public, la baguette à la main. J’ai honte de me trouver à tel point incapable de laisser mon intelligence d’adulte dompter la bêtise de mes phobies irrationnelles. » Ils étaient arrivés au bord du grand bassin, avec le reflet des lustres du Kurhaus sur l’eau comme seule lumière sur leurs visages. Ils s’assirent sur un banc et finirent leurs cigares en silence. K*** se tourna vers lui en souriant et lui dit : « Mit der Dummheit kämpfen Götter selbst vergebens.  - Les dieux mêmes combattent en vain contre la bêtise, répéta Piotr Illich, c’est de qui ? - C’est de Schiller. Die Jungfrau von Orleans. » Piotr Ilitch eut un léger frisson. « Je ne connais pas la pièce. C’est l’histoire de Jeanne d’Arc, n’est-ce pas ? - Jusqu’à un certain point, sourit K***, mais il se permet quelques libertés avec l’histoire telle que nous la connaissons. Au milieu de la pièce, la Pucelle s’apprête à occire un chevalier anglais

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Ma Pucelle d’Orléans me semble virer sans cesse abruptement entre des moments où une profonde intimité doit s’exprimer, où des sentiments et des souvenirs surgis du plus profond de mon âme colorent ma musique, et des moments où le spectacle et la scène reprennent bruyamment tous leurs droits. [...]. Cette discordance constante qui habite mon œuvre, Jeanne en est le meilleur exemple. Elle est parfois profondément altruiste, inspirée par la grâce. Et parfois, elle s’exprime comme si elle était aussi nourrie par un démon vindicatif, toxique. Elle accuse l’homme qu’elle aime d’être sa pierre d’achoppement, la cause de conflits intérieurs[...]. 36

et en lui ôtant son heaume, un rayon de lune illumine son visage et elle en tombe amoureuse. Elle l’épargne mais reste avec le sentiment que ce geste de tendresse a compromis sa mission sacrée. Après cela, elle se fait capturer par les Anglais qui l’enferment dans un donjon d’où elle peut voir l’armée française se faire battre à plate couture, ce qui lui donne une force surnaturelle pour s’échapper de sa prison, reprendre le commandement et sauver les meubles. Elle est mortellement blessée au combat et elle expire au milieu des chants de victoire, mais au moins son honneur… et sa réputation, sont saufs. - Pas de bûcher ? - Eh non, pas de procès de sorcellerie, pas de place du Vieux-Marché et pas de bûcher. Mais une superbe leçon de vertu nationaliste et militaire, dont nos hôtes allemands semblent actuellement avoir bien tiré profit. Ironie du sort, c’est sur la douce patrie de la Pucelle que leurs vertus prussiennes sont en train de s’acharner. - C’est un peu fort, grommela Piotr Ilitch à moitié pour lui-même, ces élucubrations dramatiques qui se moquent de la vérité historique. » Le jeune homme lui saisit alors la main droite et Piotr Ilitch sentit la pointe de ses longs doigts presser chaudement dans la moiteur glacée de sa paume. « Savez-vous, Piotr Ilitch, quelles sont les dernières paroles que Schiller met dans la bouche de Jeanne et avec lesquelles il conclut sa pièce ? - Dites-moi, articula-t-il la gorge sèche et n’arrivant pas à détacher son regard du visage du jeune homme, sur lequel ondoyait un lambeau de lumière réfléchi par la pièce d’eau. - Hinauf — hinauf — Die Erde flieht zurück— Kurz ist der Schmerz und ewig ist die Freude! » 1

1.

« Plus haut, plus haut ! La terre disparaît derrière moi. / La douleur est brève et la joie éternelle. »

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À K*** Kamenka, 22 Septembre 1882 […] Nápravník m’assure que La Pucelle d’Orléans sera un jalon dans l’histoire de la musique russe, une grande première à tant d’égards. Il a plus de foi en cette œuvre que moi-même. La production de l’été dernier à Prague, c’est lui qui l’a portée, défendue, mise en œuvre. Et c’est la première fois qu’on entend un opéra de Tchaïkovski en dehors de la Mère Russie. Je voudrais tant partager son enthousiasme mais je n’ai que de l’ambivalence à l’égard de cet opéra qui signifiait tant pour moi au moment où je me suis mis à le composer. Ma Pucelle d’Orléans me semble virer sans cesse abruptement entre des moments où une profonde intimité doit s’exprimer, où des sentiments et des souvenirs surgis du plus profond de mon âme colorent ma musique, et des moments où le spectacle et la scène reprennent bruyamment tous leurs droits. Je suis ainsi tiraillé entre les obligations du monde et ses fastes, et mon insociabilité de ces derniers temps, qui me fait fuir mon mariage maudit avec Antonina, qui me fait voyager, errer, anywhere out of the world. Cette discordance constante qui habite mon œuvre, Jeanne en est le meilleur exemple. Elle est parfois profondément altruiste, inspirée par la grâce. Et parfois, elle s’exprime comme si elle était aussi nourrie par un démon vindicatif, toxique. Elle accuse l’homme qu’elle aime d’être sa pierre d’achoppement, la cause de conflits intérieurs contre une pulsion naturelle qui est toute à elle, qu’elle doit et ne peut pourtant pas retenir. César Cui a écrit que l’œuvre n’a aucun contenu, qu’elle sonne bien mais qu’elle est « aussi assommante que les incessantes civilités de certaines personnes ». Je suppose que c’est un compliment, par rapport au tombereau de sarcasmes qu’il avait déversé sur mon Opritchnik. Il est vrai que mon inspiration, celle qui a habité Onéguine d’un bout à l’autre de sa composition, s’est vue étouf-

fée par mon souci à respecter scrupuleusement les formes du grand opéra français, l’ouverture, le chœur comme premier intervenant, récitatifs, ensemble, finale, un ballet, une marche – une marche ! Je me suis même donné la peine de composer une procession funèbre pour l’acte trois ! Malgré toutes ces formalités observées, je n’ai eu qu’un seul drame en tête et les autres relations dramatiques en ont pâti : Thibaut n’est qu’un démon menaçant, on ose à peine croire que c’est son père ; Charles et Agnès ne sont que des personnages falots, à côté de Raoul et Valentine dans Les Huguenots qui étaient pourtant le modèle pour leur duo d’amour. Il n’y a eu que le drame de Jeanne pour m’inspirer vraiment et c’est pour cela qu’elle est aussi contradictoire, complexe, terrifiée, inspirée, caustique, déplacée. Son unique, son plus grand amour, ce garçon avec lequel elle croise le fer dans la clairière de la forêt, elle l’aime mais elle le maudit, l’accuse de sa perte et, en fin de compte, l’entraîne dans la mort. Ma passion est ainsi ; on me dit misanthrope mais si j’erre dans les forêts du voyage et de l’isolement, c’est que je sais que le drame véritable est là, celui de la sensualité qui menace à tout instant d’éclater au grand jour, et de me conduire sur la grand’ place pour m’y brûler aussi vif que je brûle en écrivant ces lignes pour toi. Le drame de ma Pucelle d’Orléans, est chaotique, tiraillé, comme un train incapable de freiner, qui se précipite, incontrôlable, vers la catastrophe inévitable, connue de tous, vers le bûcher de l’abjection où l’on brûle une pauvre créature du bon Dieu, qui n’a pas demandé d’aimer ainsi, et qu’on immole parce qu’elle a avoué cet amour impur. Ils diront ce qu’ils veulent de mon opéra, mais ils seront obligés de le voir jusqu’au bout parce que lorsqu’on est témoin d’un désastre inévitable qui va se passer sous nos yeux, il est souvent diablement difficile d’en détourner le regard.

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© BRIDGEMAN IMAGES

Jean Seberg interprète Jeanne d’Arc dans le film d’Otto Preminger Saint Joan en 1957 d’après la pièce de George Bernard Shaw avec Richard Widmark en Charles VII.

« Citoyen de l’univers qui accueille dans sa famille tous les visages humains et embrasse avec fraternité l’intérêt collectif, je me sens appelé à poursuivre l’homme derrière tous les décors de la vie en société, à le rechercher dans tous les cercles, et si je puis employer cette image, à poser sur son cœur l’aiguille de la boussole » FRIEDRICH VON SCHILLER

La Pucelle d’Orléans (Die Jungfrau von Orleans) Extraits de la tragédie de Friedrich von Schiller créée à Leipzig le 11 septembre 1801 Textes d’introduction d’Aline Le Berre 1 et de Brice Germain 2

D

ans L a Pucelle d’Orléan s, Schiller s’appuie sur une matière historique riche. En tant qu’homme de théâtre, il ne se sent tenu à aucune fidélité par rapport à la vérité historique, mais s’octroie une grande marge de liberté. Son objectif n’est pas de retracer l’itinéraire de la vraie Jeanne. À ses yeux, le théâtre doit obéir à sa logique propre qui est celle de l’efficacité scénique et de l’éducation du public. Il lui faut donc concentrer, élaguer les données brutes. Il va même plus loin, en les falsifiant complètement. Il se livre à une refonte totale du destin de Jeanne, supprimant le procès et le bûcher, introduisant une histoire d’amour avec un soldat anglais, Lionel. La pièce se termine par la mort de l’héroïne, les armes à la main. L’histoire ne lui fournit qu’un simple point de départ, un prétexte. Il « revisite « le personnage de Jeanne, à la lumière de ses propres fantasmes et préjugés concernant la femme. Il en fait une guerrière « surdimentionnelle », une walkyrie invincible, tant qu’elle n’a pas été touchée par l’amour. Mais dès qu’elle en fait l’expérience, elle perd son invulnérabilité et redescend au niveau de ses congénères, en se montrant faible et passive. À la fin du drame cependant, elle accomplit une catharsis et sur-

monte sa passion coupable, ce qui lui permet de sauver l’armée française. Schiller ne veut pas faire œuvre de chroniqueur, mais délivrer un message moral en évoquant un parcours exemplaire. Il réinterprète donc la figure historique qu’il a choisie, à la lumière de ses conceptions. Ce qui l’intéresse, c’est de montrer un parcours vers le sublime, la purification des passions, avec la mort comme couronnement et apothéose. Schiller, le grand éclaireur, fait de Jeanne d’Arc l’incarnation d’une idée, celle d’un patriotisme des origines, fer de lance du progrès. Certes, il combat Voltaire et les railleries avec lesquelles celui-ci se moque de la Pucelle. Mais Schiller est d’autant plus à l’aise quand il s’agit de défendre un engagement exemplaire contre un monde qui, ayant abandonné toute aspiration à l’idéalisme, est devenu nihiliste et destructeur. Cette tragédie en vers inspira à Verdi l’opéra Giovanna d’Arco en 1845. 1.

« My t he et h i stoire d a n s L a P u c e l l e d’O r l é a n s de Schiller » : Histoire et théâtre. Théâtres du Monde, 2008, pp. 89-99.

2.

La Pucelle d’Orléans de Friedrich Schiller. L’Arche éditeur, 2011.

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Prologue, scène 4 jeanne Adieu montagnes, et vous prairies que j’aimais ; vallée tranquille et solitaire, adieu ! vous ne me verrez plus promener ici mes pas : Jeanne vous dit un éternel adieu. Plantes que j’arrosais, arbres que j’ai plantés, conservez votre douce verdure. Adieu, grotte chérie, et vous sources transparentes, et toi écho dont la voix a si souvent répété mes chansons ! Jeanne part, et elle ne reviendra jamais. Lieux témoins de mes innocens plaisirs, je vous quitte, et pour toujours. Agneaux, dispersez-vous sur la bruyère : vous êtes maintenant sans pasteur ; je vais guider d’autres troupeaux à travers les périls, au milieu des champs du carnage. Ainsi l’ordonne la voix qui s’est fait entendre à moi ; une passion, qui n’a rien de terrestre ni d’illusoire, m’y entraîne. Car celui qui, sur le sommet de l’Horeb, descendit aux yeux de Moïse dans le buisson ardent pour lui ordonner de se présenter à Pharaon ; celui ,qui jadis envoya au combat ce jeune berger, pieux enfant d’Isaï; celui qui fut toujours favorable aux bergers, celui-là m’a parlé à travers les branches de l’arbre : « Va, a-t-il dit, tu dois témoigner pour moi sur la terre. Tu enfermeras tes membres dans un rude vêtement d’acier, et tu couvriras ton sein d’une armure. Que jamais l’amour d’un homme n’ose approcher de ton cœur; repousse ses flammes coupables et ses plaisirs terrestres et vains : jamais la couronne nuptiale n’ornera ta tête, jamais ton sein ne nourrira un doux enfant : cependant je répandrai sur toi la gloire des armes ; tu seras illustre par-dessus toutes les autres femmes. [...] » Acte III, fin de la scène 9 jeanne Ce n’est point un être vivant. C’est un fantôme trompeur échappé de l’enfer, un esprit rebelle sorti des gouffres ardents, pour troubler mon cœur et mon courage. Qu’ai-je à craindre tant que je porte le glaive de mon Dieu. Poursuivons,

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et achevons glorieusement ma route, et quand l’enfer lui-même s’opposerait à moi, mon cœur ne serait ni effrayé ni affaibli. Elle veut se retirer. Acte III, scène 10 lionel Misérable, prépare-toi à combattre. Un de nous laissera sa vie en ce lieu. Tu as frappé les plus braves de mes concitoyens ; le noble Talbot a exhalé sa grande âme sur mon sein. Je vengerai ce héros, ou je partagerai son sort ; et pour que tu saches avec qui tu as la gloire de disputer la victoire et la vie, je suis Lionel, le dernier des chefs de notre armée, et dont le bras n’a pas encore été vaincu. (Elle l’attaque ; et après un instant de combat, elle fait tomber l’épée de Lionel.) Sort perfide ! Il lutte avec elle. jeanne Jeanne saisit par derrière le cimier de son casque, le lui arrache avec force : le casque tombe ; le visage de Lionel reste découvert. Jeanne lève son ëpée sur lui. Souffre la mort que tu es venu chercher. (En ce moment elle aperçoit le visage de Lionel, son regard s’attache à lui ; elle demeure immobile et laisse lentement retomber son bras.) La sainte Vierge t’immole par ma main. lionel Pourquoi suspendre et retarder le coup de la mort ? Ôte-moi la vie, comme tu m’as ôté la gloire. Je suis en ta main, et je ne demande point de grâce. (Elle lui fait signe de s’éloigner.) Que je fuie, que je te doive la vie... non, plutôt mourir ! jeanne Je veux ignorer que ta vie est en mon pouvoir. lionel Je hais toi et ta clémence ; je ne veux point de grâce. Frappe ton ennemi, celui qui te déteste, qui voudrait te donner la mort.

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jeanne Eh bien donne-la moi et fuis.

lionel Rejette-les promptement et suis-moi.

lionel Qu’entends-je?

jeanne égarée. Te suivre!

jeanne se cache le visage. Malheur à moi !

lionel Je te sauverai. Suis-moi. Oui, je veux te sauver ; mais ne tardons pas davantage. J’éprouve pour toi la plus tendre compassion, et un désir ardent de te sauver. Il prend la main de Jeanne.

lionel Tu égorges, dit-on, tous les Anglais qui sont vaincus par toi dans le combat. Pourquoi m’épargner ? jeanne (Jeanne lève son épée sur lui avec un mouvement rapide mais quand l’ épée approche du visage de Lione, Jeanne la laisse de nouveau retomber.) Vierge sainte ! lionel Pourquoi invoques-tu les saints ? Quel rapport ont-ils avec toi ? Ce n’est pas le ciel qui te protège. jeanne dans une douloureuse agitation. Ah! qu’ai-je fait ? J’ai manqué à mon vœu. (Elle se tord les mains avec désespoir.) lionel la regarde avec compassion, et s’approche. Malheureuse fille ; je te plains, tu m’attendris. Envers moi seul tu te montres généreuse : je sens que ma haine s’évanouit et que ton sort m’intéresse. Qui es-tu ? D’où es-tu venue ? jeanne Fuis, quitte-moi. lionel Ta jeunesse, ta beauté me touchent ; ton regard pénètre jusqu’au fond de mon cœur. Je veux te sauver ; dis-moi, comment le puis-je. Viens, viens, abjure tes horribles serments. Laisse là tes armes. jeanne Je ne suis plus digne de les porter.

jeanne Dunois approche ; les voici, ils me cherchent. Ah ! s’ils te rencontraient ! . lionel Je te défendrais. jeanne Ah ! Je mourrais si tu tombais sous leurs coups. lionel Je te suis donc cher ! jeanne Puissances du ciel ! lionel Te reverrai-je ? Entendrai-je de ta bouche... jeanne Jamais, jamais. lionel Cette épée sera le gage de notre réunion. Il lui prend son épée. jeanne Que fais-tu, malheureux ? lionel Maintenant, je cède à la force, mais je te reverrai. Il s’éloigne.

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© DR

Illustration du Chant II de La Pucelle d’Orléans de Voltaire : « Le Moine gagne; un sorcier est heureux !/ Le Grisbourdon se saisit des Enjeux » Jean-Michel Moreau (Moreau Le Jeune), 1782-89 Gravure

Voltaire et La Pucelle d’Orléans

E

par Daniel Dollé

n 1801, Schiller répond à Voltaire qu i ava it r id ic u l i sé Jea n ne d’A rc d a n s L a P u c e l l e d ’O r l é a n s  : « Pou r ravaler la noble image de l’humanité, la raillerie t’a traîné dans la plus épaisse poussière : l’esprit moqueur est en lutte éternelle avec le beau ; il ne croit ni à l’ange, ni au dieu ; il veut ravir au cœur ses trésors, il combat l’espérance et blesse la foi. Mais, issue, comme toi-même, d’une race candide, pieuse bergère comme toi, la Poésie te tend sa main divine ; elle s’élance avec toi vers les astres éternels. Elle t’a entourée d’une auréole ; le cœur t’a créée, tu vivras immortelle. Le monde aime à noircir ce qui rayonne et à traîner le sublime dans la poudre. Mais sois sans crainte ! Il est encore de belles âmes qui s’enflamment pour ce qui est élevé et grand. Que Momus 1 divertisse la halle bruyante ; un noble esprit aime de plus nobles figures. » C’est lors d’une conversation dans les salons du duc de Richelieu qu’est née l’idée de La Pucelle. Richelieu était non seulement un ami de collège de Voltaire, son père était le grand-neveu du cardinal de Richelieu, Premier ministre sous Louis  X III. La joyeuse compagnie en était venue à se moquer du grand poète Jean Chapelain, protégé du Cardinal, qui avait donné, en 1656, La Pucelle, ou la France délivrée, épopée jugée indigeste 1.

Momus, dieu de la raillerie, des « malicieuses critiques et des bons mots ». Ce dieu est représenté levant son masque, et tenant à la main une marotte, symbole de la folie.

dont le grand satiriste Boileau avait jadis dit que son seul défaut était « qu’on ne saurait la lire ». « Et vous, Voltaire, aurait dit le duc de Richelieu à son ami, ne nous ferez-vous pas une Jeanne ? » Quelques semaines plus tard, Voltaire avait écrit quatre chants d’une Pucelle d’Orléans burlesque. En dépit de cette incroyable vélocité de création, la rédaction de l’œuvre, qui ira jusqu’à 20 chants, prendra 30 ans. Voltaire ne publiera La Pucelle qu’en 1762, à Genève et la complétera en 1773 d’un vingt-et-unième chant. Voltaire réservait l’ouvrage à une lecture en cercle intime. Elle est en effet, même pour un regard plus moderne qui a pu voir d’autres obscénités, très scandaleuse. Pour Voltaire, Jeanne d’Arc était une plantureuse fille de la campagne, et pour sauver la France elle doit rester vierge. Personne ne s’étonnera pas du nombre d’aventures dues à ce pucelage, mais Jeanne n’est pas la seule femme érotisée, Agnès Sorel, la maîtresse de Charles VII, si féminine à côté de la virile Jeanne, l’est également. Voltaire écrit un poème dit héroï-comique. Le philosophe parlait de plaisanterie, « ma folie », disait-il. Le texte était fait pour amuser et s’il scandalisa les esprits étroits, il amusa les autres, puis tomba dans l’oubli. Voltaire écrit au marquis de Thibouville (21 mai 1755) : « Ma pauvre pucelle devient une putain infâme », mais il faisait allusion aux versions interpolées qui circulaient manuscrites. Comme sa propre Pucelle, d’ailleurs, commencée entre 1725 et 1730, comptant neuf chants en 1735 (la version définitive en aura vingt et un) et publiée pour la première fois en 1755 (quinze chants) – l’édition

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à laquelle il faisait allusion dans sa lettre, faite d’après un manuscrit volé auquel on avait ajouté « des grossièretés insupportables », précise-t-il à Thibouville. Innombrables furent les manuscrits fautifs, vendus cher, et les éditions tout aussi fautives. Voltaire lui-même, disait Palissot, avait engagé des copistes chargés de répandre le plus grand nombre possible de manuscrits anonymes, pour lesquels il fournissait des vers détestables et des péripéties plutôt lestes, cela afin de pouvoir désavouer en bloc toutes les versions de La Pucelle. Le burlesque, emprunté à Rabelais, vise de toute évidence l’Église et ses émissaires, qui sont les instruments de la superstition. La foi, pour Voltaire, n’a pas besoin de miracles. Les visions qu’aurait eues Jeanne et la voix céleste qu’elle aurait entendue ne sont que fadaises, qui exposent l’héroïne au plus grand ridicule de la part du poète. Ce qui intéresse le philosophe Voltaire, auquel le poète ne fait que prêter sa voix, est que ces fadaises ont été délibérément inventées par l’Église. Dans la version voltairienne de l’histoire de la pucelle d’Orléans, la voix céleste que Jeanne entend durant ses visions, devient celle de saint Denis, qui est en quête du pucelage de Jeanne parce qu’il sait que seule la virginité peut sauver la France de la débâcle. Denis s’avance et réconforte Jeanne, Tremblante encor de l’attentat profane. Puis il lui dit: Vase d’élection, Le Dieu des rois, par tes mains innocentes, Veut des Français venger l’oppression, Et renvoyer dans les champs d’Albion Des fiers Anglais les cohortes sanglantes. Dieu sait changer, d’un souffle tout-puissant, Le roseau frêle en cèdre du Liban, Sécher les mers, abaisser les collines, Du monde entier réparer les ruines. Devant tes pas la foudre grondera ; Autour de toi la terreur volera, Et tu verras l’ange de la victoire Ouvrir pour toi les sentiers de la gloire. Suis-moi, renonce à tes humbles travaux ; Viens placer Jeanne au nombre des héros.

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Avant sa publication authentique en 1762, L a Pucelle fut déjà victime de diverses mesures policières. La première condamnation officielle tombe à Genève : sur requête du procureur Tronchin, le bourreau brûle publiquement des fragments manuscrits du poème le 4 août 1755. Un décret du saint office du 20 janvier 1757 met l’ouvrage à l’Index de l’Église : La Pucelle entre ainsi dans l’Index librorum prohibitorum SSmi D.N. Benedicti XIV pontificis maximi jussu recognitus atque editus. Condorcet résume La Pucelle d’Orléans « comme un poème qui réunit la licence et la philosophie, où la vérité prend le masque d’une gaieté satirique et voluptueuse «. Saint Denis est descendu des cieux pour chercher en France un « pucelage » dont les mérites puissent assurer l’heureux sort de la guerre mis en péril par la négligence du roi Charles qui ne s’intéresse qu’à sa favorite, Agnès Sorel. Le saint découvre Jeanne d’Arc sous les traits d’une rubiconde et grossière servante d’auberge et il a fort à faire pour la protéger et sauvegarder sa pureté, souvent menacée. Jeanne a en effet reçu, après examen méticuleux, un diplôme en règle de pucelle : si elle ne reste pas pure pendant un an, la France est perdue ; aussi résiste-telle victorieusement aux diverses tentations. Le démon hermaphrodite Conculix/Hermaphrodix en fait l’objet de ses attentions et de ses désirs mais elle préfère risquer la mort en refusant d’accéder à ses prières. Plus tard, un nouveau danger la menace : les assauts du franciscain Grisbourdon, qu’elle tue vaillamment. Jeanne se soustrait ensuite aux désirs d’un vulgaire muletier et échappe par miracle à l’assaut amoureux de Chandos, un brave guerrier anglais. Finalement, peu s’en faut qu’elle ne succombe aux tentations du diabolique baudet qui lui sert de coursier ; mais lorsque l’année fatale prend fin, elle peut s’abandonner aux joies de l’amour entre les bras de Dunois, bâtard d’Orléans, preux chevalier de France.

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DANIEL DOLLÉ VOLTAIRE ET LA PUCELLE D’ORLÉANS

Chant I La Pucelle débute par les amours « honnêtes » de Charles VII et d’Agnès Sorel, le siège d’Orléans par les Anglais, les apparitions célestes. Chant II Jeanne, armée par le Ciel en la personne de saint Denis, rencontre le roi Charles VII à Tours, non sans vivre en route diverses péripéties avant d’obtenir son « brevet de pucelle ». Chant III Entre-temps, l’Enfer s’est ligué contre Jeanne. Description du palais de la Sottise. Combat vers Orléans. Agnès Sorel, prise pour la Pucelle, court nombre d’aventures et sa pudeur « souffre beaucoup ». Chant IV Jeanne, qui a enfin rejoint l’armée, ne tarde pas à subir les attaques infernales dans le château d’Hermaphrodix, en compagnie du beau Dunois. Chant V Le cordelier Grisbourdon, qui a voulu s’en prendre à la vertu de l’héroïne, est expédié en enfer et y raconte ses mésaventures aux démons. Chant VI Parallèlement, se déroulent d’autres épisodes dont les héros sont Agnès Sorel, le page Monrose et Dorothée. Temple de la Renommée. Chant VII Dorothée, condamnée à mort par l’Inquisition, est sauvée par Dunois. Chant VIII Ses tribulations se poursuivent à Notre-Dame de Lorette avec La Trimouille et un Anglais. Chant IX La Trimouille et son adversaire, sire Christophe d’Arondel, retrouvent enfin leurs amies en Provence, non sans obstacles et afflictions, notamment à la Sainte-Baume. Chant X Ce chant va être consacré aux multiples exploits galants d’Agnès Sorel. Agnès au couvent. Chant XI Les Anglais violent le couvent. Le Ciel prend position à son tour : saint Denis combat

pour la France, en face de saint Georges, champion de l’Angleterre. Chant XII Charles retrouve enfin son Agnès dans le château de Cutendre, toujours accompagnée du beau Monrose. Chant XIII Sortie du château de Cutendre. Jeanne reparaît au premier plan et combat l’Anglais Jean Chandos, non sans risques pour sa vertu, sur laquelle heureusement veille le Ciel. Vision du père Bonifoux qui entrevoit l’avenir de la France. Chant XIV Combats singuliers ; Dorothée, convoitée pa r C h a ndos, est sauvée pa r La Trimouille. Chant XV Assaut d’Orléans et poussée des Français. Nouvelles mésaventures d’Agnès Sorel et de sa suivante. Chant XVI Saint Pierre intervient entre les champions célestes et propose un concours poétique. Mort de Judith de Rosamore. Chant XVII Tous les héros français sont frappés d’une étrange folie, guérie par les exorcismes du père Bonifoux, « confesseur ordinaire du roi ». Chant XVIII Nouvelles disgrâces de Charles VII et de ses compagnons. Chant XIX La Trimouille et Dorothée sont tués mais leur vainqueur anglais Tirconel se fait chartreux. Chant XX Étrange tentation de Jeanne exposée aux témérités de son âne, dont elle se défend vaillamment. Chant XXI La vertu de Jeanne est démontrée contre la malice diabolique. Les exploits de la Pucelle se multiplient et le roi triomphe enfin de ses ennemis.

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Extrait du Chant XXI Mon cher lecteur sait par expérience Que ce beau dieu qu’on nous peint dans l’enfance, Et dont les jeux ne sont pas jeux d’enfants, A deux carquois tout à fait différents : L’un a des traits dont la douce piqûre Se fait sentir sans danger, sans douleur, Croît par le temps, pénètre au fond du cœur, Et vous y laisse une vive blessure. Les autres traits sont un feu dévorant Dont le coup part et brûle au même instant. Dans les cinq sens ils portent le ravage, Un rouge vif allume le visage, D’un nouvel être on se croit animé, D’un nouveau sang le corps est enflammé, On n’entend rien ; le regard étincelle. L’eau sur le feu bouillonnant à grand bruit, Qui sur ses bords s’élève, échappe, et fuit, N’est qu’une image imparfaite, infidèle, De ces désirs dont l’excès vous poursuit. […] Sur un cheval venu de Barbarie, Le seul que Charle eût dans son écurie, Jeanne avançait, en tenant d’une main De Débora l’estramaçon divin ; À son côté pendait la noble épée Qui d’Holopherne a la tête coupée. Notre Pucelle, avec dévotion, Fit à Denys tout bas cette oraison : « Toi qui daignas à ma faiblesse, obscure, Dans Domremi, confier cette armure, Sois le soutien de ma fragilité. Pardonne-moi, si quelque vanité Flatta mes sens quand ton âne infidèle S’émancipa jusqu’à me trouver belle. Mon cher patron, daigne te souvenir Que c’est par moi que tu voulus punir De ces Anglais les ardeurs enragées, Qui polluaient des nonnes affligées. Un plus grand cas se présente aujourd’hui : Je ne puis rien sans ton divin appui. Prête ta force au bras de ta servante ; Il faut sauver la patrie expirante, Il faut venger les lis de Charles sept,

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Avec l’honneur du président Louvet. Conduis à fin cette aventure honnête ; Ainsi le ciel te conserve la tête ! » Du haut du ciel saint Denys l’entendit, Et dans le camp son âne la sentit : Il sentit Jeanne ; et d’un battement d’aile, La tête haute, il s’envole vers elle. Il s’agenouille, il demande pardon Des attentats de sa tendresse impure. Je fus, dit-il, possédé du démon ; Je m’en repens. Il pleure, il la conjure De le monter ; il ne saurait souffrir Que sous sa Jeanne un autre ose courir. Jeanne vit bien qu’une vertu divine Lui ramenait la volatile asine. Au pénitent sa grâce elle accorda, Fessa son âne, et lui recommanda D’être à jamais plus discret et plus sage. L’âne le jure, et, rempli de courage, Fier de sa charge, il la porte dans l’air. Sur les Anglais il fond comme un éclair, Comme un éclair que la foudre accompagne. Jeanne eu volant inonde la campagne De flots de sang, de membres dispersés, Coupe cent cous l’un sur l’autre entassés. Dans son croissant de la nuit la courrière Lui fournissait sa douteuse lumière. L’Anglais surpris, encor tout étourdi, Regarde en haut d’où le coup est parti ; Il ne voit point la lance qui le tue. La troupe fuit, égarée, éperdue, Et va tomber dans les mains de Dunois. Charles se voit le plus heureux des rois. Ses ennemis à ses coups se présentent, Tels que perdreaux en l’air éparpillés, Tombant en foule et par le chien pillés, Sous le fusil la bruyère ensanglantent. La voix de l’âne inspire la terreur ; Jeanne d’en haut étend son bras vengeur, Poursuit, pourfend, perce, coupe, déchire ; Dunois assomme ; et le bon Charles tire À son plaisir tout ce qui fuit de peur. Le beau Talbot, tout enivré des charmes De sa Louvet, et de plaisirs rendu, Sur son beau sein mollement étendu,

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Sur son cheval saint George frémissait ; L’âne entonnait son octave écorchante, Qui des Bretons redoublait l’épouvante. Le roi, qu’on mit au rang des conquérants, Avec Agnès soupa dans Orléans. La même nuit, la fière et tendre Jeanne, Ayant au ciel renvoyé son bel âne, De son serment accomplissant les lois, Tint sa parole à son ami Dunois. Lourdis, mêlé dans la troupe fidèle, Criait encore : « Anglais ! elle est pucelle ! »

[page suivante] Illustration du Chant IV de La Pucelle d’Orléans de Voltaire : « Languissamment le beau Bâtard lorgnait / Et pour lui seul son grand cœur gémissait » Jean-Michel Moreau (Moreau Le Jeune), 1782-89 Gravure

© DR

À sa poterne entend le bruit des armes ; Il en triomphe. Il disait à part soi : Voilà mes gens, Orléans est à moi. Il s’applaudit de ses ruses habiles. Amour, dit-il, c’est toi qui prends les villes. Dans cet espoir Talbot encouragé Donne à sa belle un baiser de congé. Il sort du lit, il s’habille, il s’avance, Pour recevoir les vainqueurs de la France. Auprès de lui le grand Talbot n’avait Qu’un écuyer, qui toujours le suivait ; Grand confident et rempli de vaillance, Digne vassal d’un si galant héros, Gardant sa lance ainsi que les manteaux. « Entrez, amis, saisissez votre proie », Criait Talbot ; mais courte fut sa joie. Au lieu d’amis, Jeanne, la lance en main, Fondait vers lui sur son âne divin. Deux cents Francais entrent par la poterne ; Talbot frémit, la terreur le consterne. Ces bons Français criaient : « Vive le roi ! À boire, à boire, avançons ; marche à moi ! À moi, Gascons, Picards ! qu’on s’évertue, Point de quartier ! les voilà, tire, tue ! » Talbot, remis du long saisissement Que lui causa le premier mouvement, À sa poterne ose encor se défendre : Tel, tout sanglant, dans sa patrie en cendre, Le fils d’Anchise attaquait son vainqueur. Talbot combat avec plus de fureur, Il est Anglais ; l’écuyer le seconde : Talbot et lui combattraient tout un monde. Tantôt de front, et tantôt dos à dos, De leurs vainqueurs ils repoussent les flots ; Mais à la fin leur vigueur épuisée Cède au Français une victoire aisée. Talbot se rend, mais sans être abattu. Jeanne et Dunois prisèrent sa vertu. Ils vont tous deux, de manière engageante, Au président rendre la présidente. Sans nul soupçon il la reçoit très-bien : Les bons maris ne savent jamais rien. Louvet toujours ignora que la France À sa Louvet devait sa délivrance. Du haut des cieux Denys applaudissait ;

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CETTE ANNÉE-LÀ... GENÈVE EN 1881 par Gérard Duc (Prohistoire*)

Le rêve fou d’une ligne ferroviaire entre Annemasse et Cornavin Le 14 juin 1881 est signée la première convention franco-suisse pour la réalisation d’une liaison ferroviaire entre Annemasse et Genève. La ligne s’inscrit dans un vaste projet, celui de raccorder la ligne Lyon-Genève au réseau savoyard. Les débats se cristallisent rapidement autour de la question du tracé. Afin de relier les deux villes faut-il passer par Carouge et les Vollandes ou contourner la ville par Veyrier ? Le sujet occupe régulièrement les débats du Grand Conseil, les élus ne parvenant à un accord. Finalement, le Grand Conseil propose en 1884 la construction d’une gare provisoire aux Vollandes, qui deviendra la gare des Eaux-vives. La proposition ménage la chèvre et le chou. Provisoire, la construction ne détermine pas le tracé final de la ligne. Ce projet est plébiscité par le peuple genevois. Les travaux sont alors lancés et le tronçon est achevé en 1888. La Mère royaume sous les projecteurs La tradition du bris de la « marmite » lors des commémorations de l’escalade s’impose en 1881. Ce symbole de la résistance genevoise se confectionne alors aussi bien en nougat qu’en chocolat. Les légumes en massepain et les pétards viennent rappeler la soupe de la Mère royaume et les combats de la fameuse nuit d’hiver 1602. Au début des années 1880, la Mère royaume, de son vrai nom Catherine Cheynel, est de retour sur le devant de la scène. Elle fait l’objet de recherches du sousarchiviste d’État Louis Dufour-Vernes. En 1880, il publiait la brochure la Mère royaume et sa marmite. L’année suivante, un héritier de l’héroïne genevoise lègue une bague au Musée d’archéologie. L’objet intrigue l’archiviste qui mène alors des recherches sur la descendance de Mme Cheynel. Il compare les armes parlantes de la bague avec les armoiries de la Mère royaume, présentes sur un scellé du testament de son petit-fils. Il conclut que le bijou a bien appartenu à Mme Cheynel. À ce jour, cette découverte est toutefois controversée. Mais l’objet, qui révèle le savoir-faire des bijou-

tiers de l’époque dans les techniques de l’or et de l’émail, garde sa place au Musée d’art et d’histoire.

* Prohistoire est un

Des prisons au contrôle de la population C’est la nomination surprise de cette année 1881. J.-P. Cambessedès, ancien directeur des prisons, devient chef du nouveau « Bureau général de recensement ». La démographie genevoise a connu de grandes fluctuations durant ce XIXème siècle. La population a presque doublé en 70 ans, pour atteindre près de 100 000 âmes en 1880. Pour les services de l’imposition, de la police, de l’instruction publique ou encore du département des Affaires militaires, les contrôles sont coûteux en temps et en argent. La centralisation de toutes ces informations, sous la responsabilité d’un bureau dédié, devrait permettre des économies. Mais l’homme placé à sa tête ne fait pas l’unanimité. Cambessedès a démissionné du poste de directeur des prisons en septembre 1880, invoquant des raisons de santé. Dans les faits, des erreurs de gestion avaient amené le Grand Conseil à demander sa révocation. L’ancien directeur des prisons avait alors pu éviter cette humiliation en remettant sa démission.

en 2006 par

Le pont des Bergues fait peau neuve Le 24 juin 1881, le Conseil municipal de la ville de Genève vote sans discussion le projet de remplacement du pont des Bergues et de la passerelle de l’Ile Rousseau. Le pont suspendu bâti en 1834, vieillissant, est devenu trop étroit. Les nouvelles techniques de construction permettent de revoir ses mensurations à la hausse, avec des matériaux plus solides. Le tablier en bois, porté par des chaînes en fer forgé, sera remplacé par un tablier en fer, soutenu par des poutres métalliques. Le 20 juillet, le projet, devisé à 220 000 francs, est approuvé par le Conseil d’État. Les travaux vont bon train. Le 14 août 1882, le nouvel ouvrage est inauguré devant une foule nombreuse.

des festivités

atelier d’écriture de l’histoire créé Gérard Duc et Olivier Perroux, deux historiens indépendants issus du milieu académique. Prohistoire a participé à l’élaboration d’expositions, à la rédaction d’ouvrages historiques, dont une Histoire des énergies à Genève et à plusieurs projets historiques, notamment pour la Banque Lombard Odier & Cie. En 2015, dans le cadre du bicentenaire de l’entrée de Genève dans la Confédération suisse, Prohistoire a conçu l’exposition Genève et la Suisse. Un bicentenaire en 200 chroniques, pour le compte de l’Association GE200.CH. Cette exposition a été présentée entre mai et fin juillet 2015 sur le quai Wilson.

www.prohistoire.ch

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PRODUCTION Orchestre de la Suisse Romande

Chefs de chant Todd Camburn Régisseur de production Chantal Graf

Premiers violons Bogdan Zvoristeanu (1er VS) Abdel-Hamid El Shwekh (2e VS) Medhat Abdel Salam Yumiko Awano Caroline Baeriswyl Linda Bärlund Elodie Bugni Theodora Christova Cristina Draganescu Yumi Kubo Dorin Matea Florin Moldoveanu Bénédicte Moreau Muriel Noble Hisayuki Ono Yin Shen Marie Sirot

Bo Yuan (1er S) Jonathan Haskell (SR) Alain Ruaux (SR) Mihai Faur Adrien Gaubert Gergana Kusheva Trân Cléna Stein Ivy Wong

Seconds violons Sidonie Bougamont (1er S) François Payet-Labonne (1er S) Rosnei Tuon (SR) Kerry Benson Florence Berdat Claire Dassesse Gabrielle Doret Véronique Kümin Inès Ladewig Claire Marcuard Eleonora Ryndina François Siron Claire Temperville-Clasen David Vallez Cristian Vasile

Hautbois Jérôme Capeille (1er S) Vincent Gay-Balmaz (SR) Alexandre Emard Sylvain Lombard

Altos Frédéric Kirch (1er S) Elçim Özdemir (1er S) Emmanuel Morel (SR) Barry Shapiro (SR) Hannah Franke Hubert Geiser Stéphane Gontiès Denis Martin Stella Rusu Verena Schweizer Catherine Soris Orban Yan Wei Wang

Flûtes Sarah Rumer (1er S) Loïc Schneider (1er S) Ana Naranjo Jerica Pavli Flûtes piccolos Ana Naranjo Jerica Pavli

Cors anglais Alexandre Emard Sylvain Lombard

Trombones ténors Matteo De Luca (1er S) Alexandre Faure (1er S) Vincent Métrailler (SR) Andrea Bandini Trombone basse Laurent Fouqueray Tuba Ross Knight Timbales Arthur Bonzon (1er S) Olivier Perrenoud (1er S) Percussions Christophe Delannoy (SR) Michel Maillard Michael Tschamper Harpe Notburga Puskas (1er S)

Clarinettes Dmitry Rasul-Kareyev (1er S) Michel Westphal (1er S) Benoît Willmann (SR) Camillo Battistello Guillaume Le Corre Petite clarinette Benoît Willmann Clarinettes basses Camillo Battistello Guillaume Le Corre Bassons Céleste-Marie Roy (1er S) Afonso Venturieri (1er S) Francisco Cerpa Román (SR) Vincent Godel Katrin Herda Contrebassons Vincent Godel Katrin Herda

Violoncelles François Guye (1er S) Stephan Rieckhoff (1er S) Cheryl House (SR) Hilmar Schweizer (SR) Jakob Clasen Laurent Issartel Yao Jin Olivier Morel Caroline Siméand Morel Silvia Tobler Son Lam Trân

Cors Jean-Pierre Berry (1er S) Julia Heirich (1er S) Isabelle Bourgeois (SR) Alexis Crouzil (SR) Pierre Briand Clément Charpentier-Leroy Jacques Robellaz

Contrebasses Héctor Sapiña Lledó (1er S)

Trompettes Olivier Bombrun (1er S)

(1er VS) 1er VIOLON SOLO (2e VS) 2e VIOLON SOLO

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Stephen Jeandheur (1er S) Gérard Métrailler (SR) Claude-Alain Barmaz Laurent Fabre

Pratique d’orchestre (Étud. DAS) Lina Octeau, violon Joffrey Portier-Dubé, cor

Délégué de production Guillaume Bachellier Régisseur d’orchestre Grégory Cassar Régisseur de scène Marc Sapin Garçons d’orchestre Frédéric Broisin Aurélien Sevin Assistante de régie Mariana Cossermelli

(1er S) 1er SOLISTE (SR) SOLISTE REMPLAÇANT

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Chœur du Grand Théâtre de Genève Sopranos Laura Andres* Fosca Aquaro Alida Barbasini* Chloé Chavanon Celia Cornu Kinzer* Floriane Coulier* Magali Duceau Amelia Feuer* Györgyi Garreau-Sarlos Oihane Gonzalez* Nicola Hollyman Iana Iliev Hee-Youn Lee* Victoria Martynenko Martina Möller-Gosoge Iulia Elena Preda Christiana Pressutti

Altos Elsa Barthas* Vanessa Beck Hurst Audrey Burgener Marianne Dellacasagrande Elisabeth Gillming* Natacha Hummel* Noelia Ibañez* Varduhi Khachatryan Mi-Young Kim Stéphanie Mahue* Johanna Rittiner-Sermier Marie-Hélène Ruscher* Céline Soudain* Lydia Späti* Mariana Vassileva-Chaveeva

Ténors Humberto Ayerbe P* Jaime Caicompai Frédéric Caussy* Yong-Ping Gao Rémi Garin Omar Garrido Lyonel Grelaz Arnaud Le Dû* Sanghun Lee José Pazos Aurélien Reymond* Terige Sirolli Georgi Sredkov Kato Taro* Bisser Terziyski Nauzet Valerón Marin Yonchev*

Basses Krassimir Avramov Wolfgang Barta Romaric Braun Philippe Cardinale* Nicolas Carré Phillip Casperd Alexandre Chaffanjon* Aleksandar Chaveev Peter Baekeun Cho Christophe Coulier Harry Draganov Juan Etchepareborda* Thibault Gérentet* Seong-Ho Han Emerik Malandin* Dimitri Tikhonov

* Chœur complémentaire

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BIOGRAPHIES Dmitri Jurowski

Ksenia Dudnikova

Né à M o s c o u , D m i t r i Jurowski étudie dès son plus jeune âge le violoncelle. En 1985, il s’établit en Allemagne, où il entame ses études de direction d’orchestre à l a H o c h s c h u l e f ü r Musik Hanns Eisler de Berlin. Il travaille avec l’orchestre de la radio de Berlin, les orchestres symphoniques de la radio suédoise et de HongKong, le Wiener Symphoniker, le BBC Orchestra de Manchester, le Hamburger Symphoniker, le Dresden Philharmoniker, le Filarmonica Toscanini à Parme et Aja’s Residence Orchestra. Il fait ses débuts à l’opéra avec L’Amour des trois oranges avec l’Associazione Lirica e Concertistica Italiana, ce qui lui ouvre les portes des principales scènes lyriques italiennes et internationales. Fervent défenseur du répertoire russe, il dirige notamment Le Coq d’or, Lady Macbeth de Mzensk, Boris Godounov, La Dame de pique, Les Fiançailles au couvent et Eugène Onéguine. Il dirige Eugène Onéguine lors d’une tournée du Bolchoï dans la mise en scène de Dmitri Tcherniakov à Madrid, Londres et Lucerne. Il dirige trois opéras par saison au Vlaamse Opera d’Anvers, dont Elektra, La Kovanstchina, La Damnation de Faust, Carmen, Nabucco, Mazeppa, Eugène Onéguine, Hérodiade et Aida. Il y collabore avec des metteurs en scène comme Tatjana Gürbaca ou Calixto Bieito. Dès 2011, il est directeur artistique puis directeur général de la Philharmonie russe. Il est aussi nommé directeur musical du théâtre Mikhaïlovski de Saint-Pétersbourg. En 2015-2016, il dirige notamment une nouvelle production de Tosca à Chicago, Rusalka à Santiago du Chili, Tannhäuser, Der König Kandaules et Aufstieg und Fall der Stadt Mahagonny à Anvers, Turandot à Novosibirsk et Tosca à Gênes. Parmi ses projets : Sadko à Anvers.

Née à Andijan en Ouzbékistan, Ksenia Dudnikova parfait ses études musicales et vocales au conservatoire de Moscou, auprès de Klara Kadinskaya. Elle fait ses débuts au théâtre Stanislavski & Nemirovitch-Dantchenko à Moscou en 2011, où elle se fait remarquer dans des rôles comme Marfa (La Khovantchina), Amneris (Aida), Pauline (La Dame de pique), Olga (Eugène Onéguine) et Lioubacha (La Fiancée du tsar). Avec cet opéra, elle participe à de nombreuses tournées, notamment aux Pays-Bas et en Chine. Son répertoire comprend aussi des rôles comme Dalila (Samson et Dalila), Marina (Boris Godounov) et Léonor (La Favorite). En 2014, elle chante le rôle de Vanya dans une version de concert d’Une vie pour le tsar de Glinka sur la scène du Bolchoï, sous la direction de Valery Polyansky. Elle est aussi engagée comme soliste dans le Requiem de Verdi, dirigé par Andris Poga au festival de musique sacrée de Riga, elle est Frosya dans une version de concert de Semyon Kotko de Prokofiev dirigé par Velery Gergiev au Bolchoï. En 2015-2016, elle incarne pour la première fois Carmen à Ekaterinbourg, puis à Moscou. En 2016, elle est invitée au Bolchoï pour Maddalena (Rigoletto), puis pour Marguerite (La Damnation de Faust), mis en scène par Peter Stein et dirigé par Tugan Sokhiev. Récemment, elle fait ses débuts à Covent Garden dans le rôle de Principessa di Bouillon (Adriana Lecouvreur) aux côtés d’Angela Gheorghiu. Parmi ses projets : Amneris (Aida) à La Monnaie, Sonietka (Lady Macbeth de Mzensk) au Festival de Salzbourg et Olga (Eugène Onéguine) à l’Opernhaus de Zurich. Son interprétation d’Amneris, dans la mise en scène de Peter Stein à l’opéra Stanislavski en 2015, lui valut la nomination de « meilleur rôle féminin » au prix Masque d’or.

Au Grand Théâtre de Genève : Rusalka 12-13.

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© KK DUNDAS RCS

Jeanne d’Arc • Mezzo-soprano

© OLEG NACHINKIN

Direction musicale

Débuts au Grand Théâtre de Genève.

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Migran Agadzhanyan*

Mary Feminear *

Né dans une famille d e mu s i c i e n s , M i g r a n Agadzhanyan étudie au conservatoire de musique Ippolitov-Ivanov auprès de T. D. Nikolaenko et se perfectionne auprès de Vladimir Eknadiosov, ainsi qu’auprès de Renata Scotto et de Giuseppe Sabbatini à l’opéra-studio de l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia. Il étudie aussi le piano auprès de Vladimir Mischouk et la direction d’orchestre auprès de Vladimir Altschuler au conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg. Il est lauréat de nombreux concours internationaux de piano et de chant : concours international de piano Alexandre Scriabine à Paris (1er prix en 2003), Talents du XXIème siècle à Kiev (2ème prix), concours de piano de Pesaro (1er prix) et festival pan-arménien « One nation, one culture » à Erevan (1er Prix). Il remporte aussi les concours de chant Flaviano Labò pour jeunes chanteurs à Plaisance (finaliste 2010), Grand Prix de chant de Saint-Pétersbourg (finaliste et prix du public 2010), Elena Obraztsova pour jeunes chanteurs (1 er prix 2011), Plácido Domingo Operalia à Covent Garden (demi-finaliste 2015). Il gagne aussi la bourse Vladimir-Spivakov en 2007. Il dirige plusieurs orchestres symphoniques à Saint-Pétersbourg et Rostov. Parmi ses compostions figure Ballade arménienne pour piano et orchestre. Il fait ses débuts à l’opéra au Mariinski sous la direction de Valery Gergiev et sur scène à l’Opéra de Rostov. Il interprète des rôles comme Cavaradossi (Tosca), Alfredo Germont (La Traviata), Don José (Carmen), Alvaro (La Forza del destino), Lensky (Eugène Onéguine) et Cassio (Otello). En 20152016, il est membre du Domingo-Colburn-Stein Young Artist Program à l’Opéra de Los Angeles.

Nat ive d’ Au b u r n d a n s l’Alabama, Mary Feminear est diplômée de l’université Columbia et de la Juilliard School. Elle a ensuite été sélectionnée pour participer à l’Internationale Meistersinger Akademie à Neumarkt. Elle est engagée pour La Descente d’Orphée aux enfers dans une production du Gotham Chamber Opera et dans le rôle de Polinessa dans Radamisto de Händel, sous la direction de Julian Wachner et mis en scène par James Darrah. Elle se produit dans La Resurrezione (Maria Maddalena) de Händel, sous direction de William Christie et dans la Passion selon saint Matthieu à l’Alice Tully Hall sous celle de Gary Thor Wedow. Durant la saison 2014- 2015, elle interprète Pamina dans une production du Pacific MusicWorks de Die Zauberflöte, dirigée par Stephen Stubbs. Elle fait ses débuts au Seattle Opera avec le rôle-titre de Semele de Händel, sous la direction de Gary Thor Wedow. En 2015-2016, elle fait aussi ses débuts à l’Opera Omaha en Semele, avec Stephen Stubbs à la direction d’orchestre et James Darrah à la mise en scène.

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© KRISTIN HOEBERMANN

Agnès Sorel • Soprano

Charles VII • Ténor

Au Grand Théâtre de Genève : A Midsummer Night’s Dream (Helena), Die Zauberflöte (Papagena), Falstaff (Nanetta) 15-16, Au Grand Théâtre de Genève : Scènes de la vie de bohème

Manon (Javotte), Scènes de la vie de bohème (Mimì), La Bohème

(Rodolfo), Il Giasone (Demo / Volano) 16-17.

(Musetta), Il Giasone (Amore) 16-17.

* Membre de la Troupe des jeunes solistes en résidence

* Membre de la Troupe des jeunes solistes en résidence

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BIOGRAPHIES

Roman Burdenko

Boris Pinkhasovich

Roman Burdenko interprète Tonio (I Pagliacci), Alfio (Cavalleria rusticana) et Rangoni (Boris Godounov) au Teatro Municipal de Santiago du Chili, Marcello (La Bohème) au Komische Oper de Berlin, Enrico (Lucia di Lammermoor) au Palm Beach Opera et Paolo Albiani (Simon Boccanegra) à l’Opéra national du Rhin. Dès 2013, il est fréquemment invité au Mariinski pour des rôles comme Escamillo (Carmen), Robert (Iolanta), Belcore (L’Elisir d’amore), Don Carlo (La Forza del destino) et Conte di Luna (Il Trovatore). Plus récemment, il fait plusieurs débuts importants dont le rôle-titre de Nabucco au Grand Théâtre de Genève, Ford (Falstaff) au Festival de Glyndebourne, Enrico (Lucia di Lammermoor) à l’Opéra de Lille et Riccardo (I Puritani) au Festival d’opéra de Las Palmas. Durant la saison 2014-2015, il fait ses débuts au Bayerische Staatsoper en Belcore, il retourne au Festival de Glyndebourne pour Germont (La Traviata), il chante Tomsky (La Dame de pique) avec l’orchestre symphonique Tchaïkovski à Moscou, Igor Svyatoslavich (Prince Igor), Germont et Tomsky au Mariinski. En concert, on a pu l’entendre au Konzerthaus de Dortmund et Wales Millenium Centre de Cardiff en Don Ferdinand (Les Fiançailles au couvent), au Barbican Hall à Londres en Chtchelkalov (Boris Godounov) et au Festspielhaus de Baden-Baden en Tomsky avec l’orchestre du Mariinski et Valery Gergiev. En 2015-2016, il interprète le rôle-titre de Simon Boccanegra au Mariinski, sous la direction de Valery Gergiev, Récemment, il chante dans Ivan le Terrible au Festival Gergiev de Rotterdam, Falstaff (Ford) aux côtés de Bryn Terfel, sous la direction de Fabio Luisi, et La Dame de pique (Tomsky) à l’Opernhaus de Zurich.

Né à Leningrad, Boris Pinkhasovich est licencié en chant (Prof. Irina Bogacheva) et en direction chorale (Prof. Tatyana Chitrova) au conservatoire Rimski-Korsakov de SaintPétersbourg. Son répertoire comprend des rôles comme Uberto (La Serva padrona), Ibn-Hakia (Iolanta), les rôles-titres du Démon de Rubinstein et d’Aleko de Rachmaninov, ainsi que les parties solo des Carmina burana, d’Ein deutsches Requiem de Brahms, de la Passion selon saint Matthieu de Bach, du Requiem de Mozart, ainsi que des messes et cantates de Schubert, Haydn, Tchaïkovski et Händel. Dès 2011, il fait partie de la troupe du théâtre Mikhaïlovski de Saint-Pétersbourg, où il chante Onéguine (Eugène Onéguine), Belcore (L’Elisir d’amore), le Prince Yeletski (La Dame de pique), Robert (Iolanta), Germont (La Traviata), Lescaut (Manon Lescaut), Silvio (I Pagliacci), Rodrigo (Don Carlo), Malatesta (Don Pasquale) et Renato (Un ballo in maschera) ; son interprétation de Marcello (La Bohème) lui vaut la nomination de « meilleur rôle masculin d’opéra » aux concours Masque d’or. Il interprète Chtchelkalov (Boris Godounov) à Ekaterinbourg et Munich (Bayerische Staatsoper), Yeletski à Moscou avec l’Orchestre symphonique Tchaïkovski, Mr Astley (Le Joueur) à l’Opéra de Monte-Carlo, Lord Enrico (Lucia di Lammermoor) aux opéras de Limoges, Rouen et Reims, Guillaume (La Jacquerie) au Festival de Radio France de Montpellier, Malatesta (Don Pasquale) et Figaro (Il Barbiere di Siviglia) au théâtre Mikhaïlovski. Parmi ses engagements récents et futurs : Handja (Le Tribut de Zamora) au Prinzregententheater de Munich et à l’Opéra royal de Versailles, Thésée (Œdipe d’Enescu) avec le London Philharmonic Orchestra au festival Enescu de Bucarest et au Royal Festival Hall de Londres.

Au Grand Théâtre de Genève : Nabucco (Nabuchodonosor) 13-14.

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Lionel • Baryton

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Dunois • Baryton

Au Grand Théâtre de Genève : Sigurd (Gunter) 13-14.

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BIOGRAPHIES

Marek Kalbus

Boris Stepanov

Marek Kalbus étudie au conservatoire de musique Ha nns Eisler, a insi qu’auprès de Celest i n a C a s a p i e t r a . E n 20 0 0, encore étudiant, il remporte le concours Belvedere à Vienne. Après plusieurs engagements à Berlin, Hambourg, Cottbus et Bamberg, il commence une carrière internationale à Gênes, dans une coproduction avec le Deutsche Staatsoper de Parsifal, mis en scène par Harry Kupfer et dirigé par Michail Jurowski. Il se produit ensuite au Danemark dans Nabucco. Il interprète un de ses rôles préférés, Salieri de Mozart et Salieri de Rimski-Korsakov, lors de l’année Mozart en 2006 au Teatro Dal Verme à Milan, ainsi qu’à Munich avec l’orchestre de la radio bavaroise (BR) et aux opéras de Monza, Padoue et Palerme. La même année, il tient le rôle de basse d’Au-delà des ombres de Tarnapolski à Bonn, du Requiem de Verdi à Anvers et celui du Commandeur (Don Giovanni) à Poznań. Il est engagé pour La Damnation de Faust en version de concert à Prague avec la philharmonie tchèque et Gerd Albrecht et pour la Passion selon saint Matthieu au Beethoven Hall de Bonn. En 2008, il chante dans La Légende de la ville invisible de Kitège à Cagliari – objet d’un enregistrement. Il interprète Sarastro (Die Zauberflöte) à Wurzbourg, Ein deutsches Requiem au Festival Al Bustan à Beyrouth, Der Schmied von Marienburg de Siegfried Wagner avec la philharmonie balte et Frank Strobel. Ses engagements l’emmènent ensuite à Santiago du Chili pour Lady Macbeth de Mzensk (le Chef de la police), à Osnabrück pour La Fiancée du tsar (Sobakine) et à Linz pour la 9ème Symphonie de Beethoven. Parmi ses enregistrements : Hamlet de Prokofiev et Boris Godounov avec l’orchestre de la radio de Berlin et Michail Jurowski et Eugène Onéguine (rôle-titre).

Boris Stepanov est diplômé en direction musicale du conser vatoire RimskiKorsakov de sa ville natale, Saint-Pétersbourg, où il étudie le chant auprès d’Irina Bogacheva. Il se produit dans Dido & Æneas au théâtre de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, dans Comme le Vieux Joueur d’orgue de Desyatnikov au Mariinski, dans Boris Goudenow (Ivan) de Johann Matteson au Staatsoper de Hambourg, avec le théâtre Mikhaïlovski de Saint-Pétersbourg et l’opéra Novaya de Moscou et dans Aleko (le Jeune Gitan) en version de concert à la cathédrale Smolny de Saint-Pétersbourg. Il travaille avec des chefs tels que Vassili Sinaïski, Guennadi Rojdestvenski, Alexander Titov, Leo Krämer, Saulius Sondeckis, Nikolaï Alexeïev, Valentin Nesterov et Māris Sirmais. En concert, il chante la Passion selon saint Jean et saint Matthieu de Bach, l’Oratorio de Noël et la Messe en si mineur de Bach, la Résurrection de Schütz, Alexander’s Feast de Haendel, le Requiem et la Messe du couronnement de Mozart, la Messa di Gloria de Rossini, le Requiem de Schumann, Paulus de Mendelssohn, Nelson Mass de Haydn, les Carmina burana d’Orff, le War Requiem de Britten, le Requiem d’Andrew Lloyd Webber, Œdipus rex, Les Noces de Stravinski et Alcide de Bortniansky. En 2015, il rejoint la troupe du théâtre Mikhaïlovski, où on a pu l’entendre dans les rôles de Tchaplitski de La Dame de pique, Alméric d’Iolanta et Gaston de La Traviata. Parmi ses engagements récents et futurs figurent : Beppe d’I Pagliacci, le Prince Léopold de La Juive, Nemorino de L’Elisir d’amore, Ernesto de Don Pasquale et Tsar Berendeï dans une version de concert de La Demoiselle des neiges au théâtre Mikhaïlovski.

Débuts au Grand Théâtre de Genève.

© VICTOR SHMATOV

Raymond • Ténor

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L’Archevêque • Basse

Au Grand Théâtre de Genève : Carmina burana (ténor) 15-16.

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BIOGRAPHIES

Alexey Tikhomirov

Alexander Milev*

Dès 2005, Alexey Tikhomirov est engagé dans la troupe de l’opér a Hé l i ko n à Mo s co u . Aux théâtres Bolchoï et Hélikon, il interprète les grands rôles du répertoire de basse russe et européen, tels que Sobakine, Monterone, Méphistophélès, Grémine, René, Ruslan, Boris Godounov et Strafokamile (Vampuka d’Ehrenberg). Il chante aussi Don Basilio (Il Barbiere di Siviglia) à Moscou et Chypre, Sobakine (La Fiancée du tsar) à Catane, Boris Godounov à Tel-Aviv, Miskolc, Sofia, Reggio d’Émilie et Massy, Dr. Kolenatý (L’Affaire Makropoulos) à Moscou, Orlik (Mazeppa), Zaretski (Eugène Onéguine), Sourine (La Dame de pique), le Vieux Gitan (Aleko) et Wurm (Luisa Miller) à Lyon, Boris et Pimène (Boris Godounov) à Liège et au Festival Santander, à Moscou, Ekaterinbourg et Santiago du Chili, Sarastro (Die Zauberflöte), Un ermite (Der Freischütz) à Berlin (Komische Oper), Ramfis (Aida) à Queensland, Berlin (Staatsoper) et Pékin, Lodovico (Otello), Timur (Turandot) à Santiago du Chili, Dosifeï (La Kovantchina) à Gand et Anvers, Holländer (Der fliegende Holländer) à Ekaterinbourg, Vodnik (Rusalka) à Monte-Carlo et Saint-Pétersbourg (Mikhaïlovski), Boris Timoféïévitch (Lady Macbeth de Mzensk) à Monte-Carlo, Moscou et Santiago du Chili. Il chante le Stabat Mater de Rossini avec le Wiener Philharmoniker, au Musikverein à Vienne et à Graz. Parmi ses engagements récents et futurs figurent les rôles de Boris Timoféïévitch (Lady Macbeth de Mzensk) et Sparafucile (Rigoletto) à Santiago du Chili, Massimiliano (I Masnadieri) à Monte-Carlo, Tzar Dodon (Le Coq d’or) à Madrid et Bruxelles, Boris Godounov à Marseille et Varsovie et Thoas (Iphigénie en Tauride) à Hambourg.

Né en 1986, il étudie à l’Académie nationale de mu s i q u e P i o t r-I l l it c h Tchaïkovski de Kiev. En 2009, il rejoint l’école de l’Opéra national avant de devenir membre de la troupe. Il se produit aussi en tant que soliste de l’opéra-studio de l’Académie nationale de musique de Kiev. Il remporte de nombreux concours en Ukraine. Son répertoire comprend les rôles de Sobakine (La Fiancée du tsar), Konchak (Le Prince Igor), Alidoro (La Cenerentola), le Vieux Gitan (Aleko), Bertrand (Iolanta), le Roi d’Égypte (Aida), Tom (Un ballo in maschera), le Sultan (Un Cosaque au-delà du Danube), le Prince Grémine (Eugène Onéguine), Don Basilio (Il Barbiere di Siviglia), Banco et le Sicaire (Macbeth), le Comte de Ceprano (Rigoletto), Alcindoro, Colline et Benoît (La Bohème) et le Capitaine (Manon Lescaut). En concert, il chante les parties solistes du Requiem et de la Messe du Couronnement de Mozart, de la Messe en Do de Beethoven et de la Liturgie de saint Jean Chrysostome de Rachmaninov. Il se produit en Russie, en Turquie et dans la plupart des pays européens. Parmi ses engagements récents : Grémine à l’Opéra national de Kiev, le Capitaine et Zaretski à la Philharmonie du Luxembourg, Don Basilio, le Comte de Ceprano, Banco et le Moine à Kiev et le Bonze (Le Rossignol) au Concertgebouw. En 2015, il est nominé aux « Mozart de l’opéra » au Théâtre des Champs-Élysées. Il est engagé au Bayerische Staatsoper de Munich pour la saison 2017-2018.

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Bertrand • Basse

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Thibaut • Basse

Au Grand Théâtre de Genève : Medea (Un capitaine de la garde royale) 14-15. Guillaume Tell (Walter Furst / Melcthal),

Au Grand Théâtre de Genève : R u salk a (l’Ondin) 12-13,

Die Zauber flöte (2ème Homme en armure), Falstaf f (Pistola)

Iphigénie en Tauride (Thoas) 14-15, A Midsummer Night’s Dream

15-16, S c è n e s d e l a v i e d e b o h è m e (Col l ine), L a B o h è m e,

(Bottom) 15-16.

(Alcindoro), Il Giasone (Ercole) et Wozzeck (1er apprenti) 16-17.

* Membre de la Troupe des jeunes solistes en résidence

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BIOGRAPHIES

Aleksandar Chaveev *

Le Soldat • Basse

Né à Séoul (Corée du Sud), Peter Baekeun Cho s’est formé au chant tout d’abord dans sa ville natale puis à la hauteécole de musique de Detmold auprès du professeur Markus Koehler. Il s’illustre dans le rôle-titre d’Apollo e Dafne de Händel. Après ses études, il chante le rôle d’Escamillo (Carmen) au Landestheater de Detmold et Morales (Carmen) à l’Openair du Gendarmenmarkt de Berlin. En 2011, il interprète Germont dans La Traviata donné au château de Haldenstein, à la Tonhalle de Zurich et à Lindau. Il obtient en 2011 le 1er prix du 6ème Concours international de chant du Schlossoper de Haldenstein dans les Grisons.

Né à Varna en Bulgarie, il étudie le tuba et le chant au Conservatoire de musique de Sofia. Depuis 1998, il vit à Genève où il poursuit ses études au Conservatoire de musique dans la classe de Maria Diaconu et obtient, en 2004, son diplôme de chant. Il participe à de nombreux concerts et récitals en tant que soliste. Il interprète le rôle du Commissaire (Il Signore Bruschino) à Genève. En 2001, il se produit en soliste dans le Requiem de Mozart à Bruxelles, tout en étant membre du Chœur du Théâtre Royal de la Monnaie de Bruxelles. Il fait partie du Chœur du Grand Théâtre de Genève depuis janvier 2004.

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Loré • Baryton

Au Grand Théâtre de Genève : Der Rosenkavalier (Un maître

Au Grand Théâtre de Genève : De la maison des morts (le Pope)

d’hôtel) 11-12, La Traviata (Le Commissionnaire) et Madama

04-05, Hamlet (Polonius) 05-06, Lady Macbeth de Mzensk

Butterfly (Yakusidé) 12-13, Guillaume Tell (un chasseur) 15-16.

(le Sergent et le Policier) 06-07, Les Troyens (le Spectre de

© NICOLAS SCHOPFER

Peter Baekeun Cho *

Chorèbe et Un soldat) 07-08, Il Trovatore (Zingaro) 08-09, Alice in Wonderland (Juré) 09-10, Il Barbiere di Siviglia (Un ufficiale) 10-11, 12-13 . Les Troyens (Le Spectre d’Hector / un soldat) 15-16.

Lulia Elena Preda *

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Une voix d’ange • Soprano

* Membre du Chœur du Grand Théâtre de Genève

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INFORMATIONS PRATIQUES OPÉRA DES NATIONS Horaires des représentations Les représentations ont lieu généralement à 19 h 30 en soirée et à 15 h en matinée. Pour certains spectacles, ces horaires peuvent être différents. Les horaires sont toujours indiqués sur les billets. Ouverture des portes L’accès à la salle est possible trente minutes avant le spectacle. Retardataires Par respect pour le public et les artistes, après le début du spectacle l’accès à la salle se fait à la première interruption et aux places accessibles. Un circuit vidéo permet généralement de suivre le début du spectacle. Aucun remboursement ou échange de billet ne sera effectué en cas de retard. Vestiaires Des vestiaires payants sont à la disposition du public à l’entrée de l’Opéra des Nations (Fr. 2.-). Jumelles Des jumelles peuvent être louées dans tous les vestiaires (Fr. 5.-).

BARS

Dès 1 heure avant le spectacle et à l’entracte Les bars du hall d’entrée et de la mezzanine vous proposent boissons et petite restauration.

CONFÉRENCE DE PRÉSENTATION

Trente minutes avant chaque opéra, un musicologue vous donne quelques clés pour mieux apprécier le spectacle.

SUR L’ŒUVRE

Pour chaque opéra et création chorégraphique de la saison 16-17, une conférence très complète sur l’œuvre est organisée quelques jours avant la première représentation, toujours à la même heure, 18 h 15, par l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet au Théâtre de l’Espérance, 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève. www.amisdelopera.ch

Rehausseurs Disponibles aux vestiaires (service gratuit). Enregistrements Il est interdit de photographier, de filmer ou d’enregistrer les spectacles. Tout contrevenant peut être soumis à des poursuites. Surtitrage Les ouvrages font généralement l’objet d’un surtitrage bilingue français-anglais. Le Grand Théâtre remercie vivement la Fondation Hans-Wilsdorf grâce à laquelle ce surtitrage vous est proposé. Programmes Les programmes du spectacle sont en vente sur place auprès du personnel de salle ainsi qu’à la billetterie du Grand Théâtre située à l’Opéra des Nations et à la Maison des Arts du Grütli.

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Réservation de groupe Les associations et groupements à but non lucratif peuvent réserver des places de spectacle à tarifs préférentiels durant toute la saison. Dossier spécial et réservation T +41 22 322 50 50 F + 41 22 322 50 51 groupes@geneveopera.ch Soirées entreprises Les entreprises souhaitant organiser une soirée au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Aurélie Élisa Gfeller, notre responsable du mécénat. T +41 22 322 50 58 F + 41 22 322 50 98 mecenat@geneveopera.ch

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BILLETTERIE DU GRAND THÉÂTRE À l’Opéra des Nations 40, avenue de France. Le lundi de 12 h à 18 h. Du mardi au vendredi de 10 h à 18 h. Les jours de spectacle jusqu’à l’heure du début de la représentation. Si le spectacle a lieu le samedi ou le dimanche, la billetterie est ouverte 1h30 avant le début de la représentation. À la Maison des Arts du Grütli 16, rue du général Dufour. Le lundi de 12 h à 18 h. Du mardi au vendredi de 10 h à 18 h. Le samedi de 10 h à 17 h. Par téléphone T + 41 22 322 50 50. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h. Par courriel, fax ou courrier Billetterie du Grand Théâtre CP 5126 - CH 1211 Genève 11 billetterie@geneveopera.ch F + 41 22 322 50 51 En ligne sur le site www.geneveopera.ch Réservez vos places et collectez-les à la billetterie du Grand Théâtre ou imprimez-les directement à votre domicile. Les places réservées sont à régler dans les 48 h. Selon les délais, les billets réservés et payés peuvent être envoyés à domicile (Frais de port : Fr. 4.-). Modes de paiement acceptés : Mastercard et Visa Dans le réseau FNAC en Suisse et en France Tarifs réduits Un justificatif doit être présenté ou envoyé pour tout achat de billet à tarif réduit. Remboursement / échange Les billets sont remboursés ou échangés seulement lors d’annulation de spectacle et non en cas de modifications de programmation ou de distribution en cours de saison. Les abonnés du Grand Théâtre ainsi que les détenteurs de la carte fidélité du Grand Théâtre de Genève peuvent changer leurs dates de spectacles jusqu’à la veille de la représentions avant midi (1 er échange gratuit, puis Fr. 5.- par commande sauf pour les détenteurs du Grand abonnement Carré d’or).

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TARIFS SPÉCIAUX

BILLETS JEUNES 25 % de réduction sur le plein tarif billetterie à partir de la catégorie C pour les jeunes de moins de 26 ans. CARTE 20 ANS/20 FRANCS Réduction de Fr 2.- sur l’achat de billet au tarif jeune et un programme de spectacle offert (Une pièce d’identité sera demandée pour accéder à la salle). TITULAIRES DU CHÉQUIER CULTURE Réduction de Fr. 10.- par chèque sur l’achat de places de spectacle à la billetterie du Grand Théâtre (chèques cumulables) PASSEDANSE Avec le Passedanse (valeur de Fr. 20.-), vous obtenez des réductions tarifaires sur les spectales chorégraphiques du Grand Théâtre de Genève et des partenaires du Passedanse. TARIFS PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP Gratuité pour l’accompagnant d’une personne malvoyante ou aveugle ; surclassement pour les personnes à mobilité réduite, malentendantes ou sourdes. OFFRE 30-30-30 Dans la limite des places disponibles, des places à Fr. 30.- sont proposées une demi-heure avant le début des spectacles aux personnes ayant jusqu’à 30 ans révolus sur présentation d’une pièce justificative.

3 30’ 0.30 s

an

BILLETS LAST MINUTE Dans la limite des places disponibles, des places à Fr.  30.- ou Fr. 50.- sont proposées une demi-heure avant le début des spectacles pour tout étudiant ou demandeur d’emploi de plus de trente ans sur présentation d’une pièce justificative.

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MÉCÉNAT & PARTENARIAT EN SOUTENANT LE GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE VOUS ÊTES PARTENAIRE DE L’EXCELLENCE

Depuis plusieurs années, le Grand Théâtre de Genève mène une politique de partenariat évolutive avec les entreprises. Chaque proposition vise à offrir à nos partenaires à la fois un service inédit comportant une large palette d’approches avec les différents secteurs artistiques et techniques inhérents à la vie d’un théâtre, mais également un service utile et flexible tout au long de la saison. En soutenant le Grand Théâtre de Genève vous devenez partenaire de l’excellence. Vous touchez un public large et diversifié – plus de 100 000 spectateurs par saison – et bénéficiez ainsi d’un impact médiatique fort et positif. Vous montrez votre attachement à la diffusion de spectacles des arts vivants et permettez la réalisation de projets culturels innovants.

Contactez-nous pour une offre personnalisée. Aurélie Élisa Gfeller T + 41 22 322 50 58 F + 41 22 322 50 98 a.gfeller@geneveopera.ch

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LA FONDATION DU GRAND THÉÂTRE La Fondation du Grand Théâtre de Genève est une Fondation d’intérêt public communal, subventionnée par la Ville de Genève, dont l’objet est artistique et culturel. Le but de la Fondation est d’assurer l’exploitation du Grand Théâtre de Genève, notamment en y organisant des spectacles d’art lyrique, chorégraphique et dramatique. Le Statut de la Fondation a fait l’objet d’une loi cantonale de 1964. La Fondation est composée de quatorze membres désignés par le Conseil municipal et le Conseil administratif de la Ville de Genève. Le Bureau compte cinq membres du Conseil de Fondation. Conseil de Fondation (au 01.05.2016) Mme Lorella Bertani, présidente M. Guy-Olivier Segond, vice-président M. Pierre Conne, secrétaire M. Claude Demole M. Sami Kanaan M. Rémy Pagani M. Manuel Tornare M. Jean-Pierre Jacquemoud M. Pierre Losio Mme Danièle Magnin Mme Françoise de Mestral M. Albert Rodrik M. Pascal Rubeli Mme Salika Wenger M. Guy Demole, président d’honneur M. Jean-Flavien Lalive d’Epinay, président d’honneur †

Secrétariat Cynthia Haro T +41 22 322 51 71 F +41 22 322 50 01 c.haro@geneveopera.ch

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LE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement. Bureau (décembre 2016) M. Luc Argand, président M. Rémy Best, vice-président M. Jean Kohler, trésorier Mme Brigitte Vielle, secrétaire Mme Françoise de Mestral Autres membres du Comité (décembre 2016) Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn M. Jean Bonna Mme Claudia Groothaert Mme Coraline Mouravieff-Apostol Mme Beatrice Rötheli-Mariotti M. Gerson Waechter Membres bienfaiteurs M. et Mme Luc Argand M. et Mme Guy Demole Fondation Hans Wilsdorf M. et Mme Pierre Keller Banque Lombard Odier & Cie SA M. et Mme Yves Oltramare M. et Mme Adam Saïd Union Bancaire Privée – UBP SA M. Pierre-Alain Wavre M. et Mme Gérard Wertheimer Membres individuels S. A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis S. A. S. La Princesse Étienne d’Arenberg M. Ronald Asmar Mme René Augereau

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Mme Véronique Barbey Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn Mme Maria Pilar de la Béraudière M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best M. et Mme Rémy Best Mme Saskia van Beuningen Mme Françoise Bodmer M. Jean Bonna Prof. et Mme Julien Bogousslavsky Mme Christiane Boulanger Mme Clotilde de Bourqueney Harari Comtesse Brandolini d’Adda M. et Mme Robert Briner M. Thaddeus Burns M. et Mme Yves Burrus Mme Caroline Caffin M. et Mme Alexandre Catsiapis Mme Maria Livanos Cattaui Mme Muriel Chaponnière-Rochat M. et Mme Neville Cook M. et Mme Claude Demole M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Diane Etter-Soutter Mme Catherine Fauchier-Magnan Mme Clarina Firmenich M. et Mme Eric Freymond Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius M. Alex Hoffmann M. et Mme Philippe Jabre M. et Mme Éric Jacquet M. Romain Jordan Mme Madeleine Kogevinas M. et Mme Jean Kohler M. Marko Lacin Mme Brigitte Lacroix M. et Mme Pierre Lardy M. Christoph La Roche Mme Éric Lescure Mme Eva Lundin M. Bernard Mach

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M. et Mme Colin Maltby Mme Catherine de Marignac M. Thierry de Marignac Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus M. et Mme Olivier Maus Mme Béatrice Mermod M. et Mme Charles de Mestral Mme Francis Minkoff Mme Jacqueline Missoffe M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Pierre-Yves Mourgue d’Algue M. et Mme Philippe Nordmann M. Yaron Ophir M. et Mme Alan Parker M. et Mme Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Wolfgang Peter Valaizon M. et Mme Gilles Petitpierre M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Comte de Proyart Mme Adeline Quast Mme Ruth Rappaport M. et Mme François Reyl M. et Mme Andreas Rötheli M. et Mme Gabriel Safdié Comte et Comtesse de Saint-Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. Julien Schoenlaub Mme Claudio Segré Baron et Baronne Seillière Mme Christiane Steck M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Julien Vielle M. et Mme Olivier Vodoz Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter

M. et Mme Stanley Walter M. et Mme Rolin Wavre M. et Mme Lionel de Weck Membres institutionnels 1875 Finance SA Banque Pâris Bertrand Sturdza SA Christie’s (International) SA Credit Suisse (Suisse) SA FBT Avocats SA Fondation Bru JT International SA Lenz & Staehelin MKB Conseil & Coaching SGS SA Vacheron Constantin

Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Mme Gwénola Trutat 11, boulevard du Théâtre • CH-1211 Genève 11 T +41 22 321 85 77 F +41 22 321 85 79 du lundi au vendredi de 8 h à 12 h cercle@geneveopera.ch Compte bancaire N° 530 290 MM. Pictet & Cie Organe de révision Plafida SA

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LE GRAND THÉÂTRE L’ÉQUIPE DIRECTION GÉNÉRALE Directeur général Tobias Richter Assistante du directeur général Sandrine Chalendard SECRÉTARIAT GÉNÉRAL Secrétaire général Claus Hässig Secrétaire Cynthia Haro ARTISTIQUE Conseiller artistique & dramaturge Daniel Dollé BALLET Directeur du Ballet Philippe Cohen Adjoint Vitorio Casarin Coordinatrice administrative Émilie Schaffter Maîtres de ballet Grant Aris, Grégory Deltenre Pianiste Serafima Demianova Danseuses Céline Allain, Yumi Aizawa, Louise Bille, Ornella Capece, Lysandra van Heesewijk, Virginie Nopper, Tiffany Pacheco, Mohana Rapin, Angela Rebelo, Sara Shigenari, Madeline Wong Danseurs Natan Bouzy, Valentino Bertolini, David Lagerqvist, Zachary Clark, Armando Gonzalez, Xavier Juyon, Nathanaël Marie, Simone Repele, Sasha Riva, Geoffrey Van Dyck, Nahuel Vega TECHNIQUE DU BALLET Directeur technique du ballet Philippe Duvauchelle Régisseur lumières Alexandre Bryand Régisseur plateau Mansour Walter Service médical Dr Jacques Menetrey HUG Physiothérapeute NN Ostéopathe Bruno Soussan TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE Migran Agadzhanyan, Mary Feminear, Alexander Milev Marina Viotti

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CHŒUR Chef des chœurs Alan Woodbridge Assistant/pianiste Jean-Marc Perrin Pianiste répétiteur Réginald Le Reun Régisseur et chargé de l’administration Omar Garrido Sopranos Fosca Aquaro, Chloé Chavanon, Magali Duceau, Györgyi Garreau-Sarlos, Nicola Hollyman, Iana Iliev, Victoria Martynenko, Martina Möller-Gosoge, Iulia Elena Preda, Cristiana Presutti, NN Altos Vanessa Beck-Hurst, Audrey Burgener, Dominique Cherpillod, Marianne Dellacasagrande, Lubka Favarger, Varduhi Khachatryan, Mi-Young Kim, Johanna Rittiner-Sermier, Mariana Vassileva Chaveeva Ténors Jaime Caicompai, Yong-Ping Gao, Omar Garrido, Rémi Garin, Lyonel Grélaz, Sanghun Lee, José Pazos, Terige Sirolli, Georgi Sredkov, Bisser Terziyski, Nauzet Valerón Basses Krassimir Avramov, Wolfgang Barta, Romaric Braun, Nicolas Carré, Phillip Casperd, Aleksandar Chaveev, Peter Baekeun Cho, Christophe Coulier, Harry Draganov, Rodrigo Garcia, Seong-Ho Han, Dimitri Tikhonov PRODUCTION ARTISTIQUE Chargé de production artistique Markus Hollop Assistante & Respons. figuration Matilde Fassò Resp. ressources musicales Éric Haegi Pianistes / Chefs de chant Todd Camburn, Xavier Dami, Réginald Le Reun RÉGIE DE SCÈNE Régisseure générale Chantal Graf Régisseur de scène Jean-Pierre Dequaire

MARKETING ET COMMUNICATION Resp. marketing & communication Mathieu Poncet Responsable presse & actions de communication Olivier Gurtner Responsable des éditions et de la création visuelle Aimery Chaigne Assistante communication Corinne Béroujon Assist. presse & communication Isabelle Jornod Concepteur communication web Wladislas Marian Chargée du mécénat et des partenariats Aurélie Élisa Gfeller Chargée des actions pédagogiques Elsa Barthas Rédacteur Christopher Park Collaborateur artistique auprès du public jeune Fabrice Farina Archiviste Anne Zendali Dimopoulos ACCUEIL ET PUBLICS Responsable de l’accueil des publics Pascal Berlie Personnel d’accueil Ludmila Bédert, Herminia Bernardo Pinhao, Patrick Berret, David Blunier, Karla Boyle, Nguyen Phuong Lé Bui, Aude Burkardt, Michel Denis Chappellaz, Chantal Chevallier, Patricia Diaz-Shmidt, Nicolas Dutour, Feka Iljaz, Pouyan Farzam, Stephen Hart, Na Lin, Margot Lopez Linarez Hunziker, Nelli Kazaryan Peter, Tamim Mahmoud, Marlène Maret, Sophie Millar, Lucas Seitenfus, David von Numers, Quentin Weber, Céline Steiger Zeppetella TECHNIQUE Directrice technique Françoise Peyronnet Adjointe administrative Sabine Buchard Ingénieur bâtiment et sécurité Pierre Frei Chargée de production technique Catherine Mouvet Responsable d’entretien Thierry Grasset Menuisier de plateau et chargé de l’entretien Jean-François Mauvis

Technicienne/production vidéo Chloé Lombard Logistique Thomas Clément Chauffeur Alain Klette BUREAU D’ÉTUDES Ingénieur bureau d’études Alexandre Forissier Chargé d’études de productions Fabrice Bondier Assistant Christophe Poncin Dessinateurs Stéphane Abbet, Denis Chevalley, Antonio Di Stefano SERVICE INTÉRIEUR Huissier responsable Stéphane Condolo Huissier-ère-s / Coursier-s Bekim Daci, Valentin Herrero, Antonios Kardelis, Michèle Rindisbacher, Bernard Thierstein TECHNIQUE DE SCÈNE Adjoint au directeur technique NN Chefs de plateau Gabriel Lanfranchi, Stéphane Nightingale MACHINERIE Chef de service Patrick Savariau Adjoint planificateur Olivier Loup Sous-chefs Juan Calvino, Yannick Sicilia Sous-chef cintrier Patrick Werlen Brigadiers Stéphane Desogus, Jean-Claude Durand, Henrique Fernandes Da Silva Sous-brigadiers Stéphane Catillaz, Manuel Gandara, Johny Perillard Machinistes cintriers Vincent Campoy, Stéphane Guillaume, Alfio Scarvaglieri, Nicolas Tagand Machinistes Killian Baud, Philippe Calame, Éric Clertant, Sedrak Gyumushyan, Michel Jarrin, Daniel Jimeno, Sulay Jobe, Julien Pache, Hervé Pellaud, NN

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SON ET VIDÉO Chef de service Michel Boudineau Sous-chef Claudio Muller Technicien-ne-s Amin Barka, Jean-Marc Pinget, NN ÉCLAIRAGE Chef de service Simon Trottet Sous-chefs de production Marius Echenard, Robin Minkhorst Sous-chef opérateur lumières et informatique de scène Stéphane Gomez Coordinateur de production Blaise Schaffter Technicien-ne-s éclairagistes Serge Alérini, Dinko Baresic, Salim Boussalia, Stéphane Estève, Camille Rocher, Juan Vera Electronicien Jean Sottas Opérateurs lumière et informatique de scène Clément Brat, Florent Farinelli, David Martinez Responsable entretien électrique Fabian Pracchia ACCESSOIRES Chef de service Damien Bernard Sous-chef Patrick Sengstag Accessoiristes Vincent Bezzola, Joëlle Bonzon, Françoise Chavaillaz, Cédric Pointurier Solinas, Anik Polo, Padrut Tacchella, Cécilia Viola, Pierre Wüllenweber

Gloria del Castillo, Cécile CottetNègre, Angélique Ducrot, France Durel, Philippe Jungo, Olga Kondrachina, Christelle Majeur, Veronica Segovia, Lorena Vanzo Pallante,

ATELIERS COSTUMES Cheffe des ateliers costumes Fabienne Duc Assistant-e-s Armindo Faustino-Portas, Carole Lacroix

PERRUQUES ET MAQUILLAGE Cheffe de service Karine Cuendet Sous-cheffe Christelle Paillard Perruquières et maquilleuses Cécile Jouen, Muriel Pignon-Heinis, NN

ATELIER DE COUTURE Chef de service Khaled Issa Costumier-ère-s Deborah Parini, Caroline Ebrecht Tailleur-e-s Amar Ait-Braham, Lurdes Do Quental, Marion Zurburg Couturier-ère-s Sophie de Blonay, Ivanna Costa, Julie Chenevard, Marie Hirschi, Gwenaëlle Mury, Léa Perarnau, Xavier Randrianarison, Ana-Maria Rivera, Soizic Rudant, Liliane Tallent, Astrid Walter

ATELIERS DÉCORS Chef des ateliers décors Michel Chapatte Assistant Christophe Poncin Magasiniers Maurice Bossotto, Marcel Géroudet, Roberto Serafini MENUISERIE Chef de service Stéphane Batzli Sous-chef Claude Jan-Du-Chêne Menuisiers Pedro Brito, Giovanni Conte, Christian Furrer, Frédéric Gisiger, Philippe Moret, Manuel Puga Becerra SERRURERIE Contremaître Serge Helbling Serruriers Patrick Barthe, Yves Dubuis, Patrice Dumonthey, Marc Falconnat

ELECTROMÉCANIQUE Chef de service Jean-Christophe Pégatoquet Sous-chef José-Pierre Areny Electromécaniciens David Bouvrat, Stéphane Resplendino, Christophe Seydoux, Emmanuel Vernamonte, NN

PEINTURE & DÉCORATION Chef de service Fabrice Carmona Sous-chef Christophe Ryser Peintres Gemy Aïk, Ali Bachir-Chérif, Stéphane Croisier, Bernard Riegler

HABILLAGE Cheffe de service Joëlle Muller Sous-chef-fe Sonia Ferreira Responsable costumes Ballet Caroline Bault Habilleur-euse-s Julie Deulieutraz, Raphaële Bouvier,

TAPISSERIE-DÉCORATION Chef de service Dominique Baumgartner Sous-chef Philippe Lavorel Tapissier-ères-s et décorateur-trice-s Pierre Broillet, Fanny Silva Caldari, Daniela De Rocchi, Raphaël Loviat, Dominique Humair Rotaru

RESTAURATION Responsable restauration, Christian Lechevrel Cuisinier Olivier Marguin Collaborateur-trice-s Norberto Cavaco, Maria Savino RESSOURCES HUMAINES Responsable des ressources humaines - Juriste Lucienne Ducommun Assistante Priscilla Richon Gestionnaires ressources humaines Valérie Aklin, Marina Della Valle, Luciana Hernandez

ATELIER DE DÉCORATION & ACCESSOIRES COSTUMES Responsable Isabelle Pellissier-Duc Décoratrices Corinne Baudraz, Emanue la Notaro ATELIER CUIR Chef de service Michel Blessemaille Cordonnières Salomé Davoine, Catherine Stuppi SERVICE FINANCIER Chef de service Philippe Bangerter Comptables Paola Andreetta, Andreana Bolea-Tomkinson, Chantal Chappot, Laure Kabashi, Sandrine Perotti BILLETTERIE Responsable billetterie et développement commercial François Vasseur Adjointe Carine Druelle Collaboratrices billetterie Hawa Diallo-Singaré, NN, INFORMATIQUE Chef de service Marco Reichardt Administrateurs informatique & télécoms Lionel Bolou, Ludovic Jacob

PERSONNEL SUPPLÉMENTAIRE TEMPORAIRE SAISON 16-17 Marketing & communication Andrea Bonnet, Noémie Creux, Service pédagogique Martine Chérix Création visuelle & édition Leandro Garcimartin (apprenti) Technique Simon Isely (apprenti) Service intérieur Cédric Lullin Son & vidéo Benjamin Vicq Menuiserie German Pena Peinture & décoration Line Helfer (apprentie), Eric Vuille Atelier de Couture Sylvianne Guillaume Billetterie Julien Coutin, Audrey Peden, Silvia Taboada Ressources humaines Votonila Bousseau

Situation au 01.01.2017

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PROCHAINEMENT OPÉRA

RÉCITAL

Così fan tutte

Karita Mattila Soprano

Dramma giocoso en 2 actes de Wolfgang Amadeus Mozart Nouvelle production À l’Opéra des Nations 30 avril & 2, 4, 6, 8, 10, 12 mai 2017 à 19 h 30 14 mai 2017 à 15 h Direction musicale Hartmut Haenchen Mise en scène David Bösch Décors Falko Herold Costumes Bettina Walter Lumières Michael Bauer Avec Veronika Dzhioeva, Alexandra Kadurina, Vittorio Prato, Steve Davislim, Monica Bacelli, Laurent Naouri Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre de Genève Direction Alan Woodbridge

Conférence de présentation par Pierre Michot en collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet. Au Théâtre de l’Espérance 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève Mardi 25 avril 2017 à 18 h 15

À l’Opéra des Nations Mardi 9 mai 2017 à 19 h 30 Piano Ville Matvejeff Brahms, Wagner, Berg, Strauss

CONCERT

Les jeudis du Chœur Chœur du Grand Théâtre de Genève À l’Opéra des Nations Jeudi 11 mai 2017 à 19 h 30 Direction musicale & Piano solo Alan Woodbridge Piano Réginald Le Reun Debussy, Brahms

CHANGEMENT DE DATE ! La conférence des amis de l’opéra et du ballet pour présenter notre production Così fan tutte animée par Pierre Michot qui devait avoir lieu le jeudi 27 avril 2017 a été avancée au mardi 25 avril en raison de la présentation de notre nouvelle saison 17-18 qui aura lieu le même jour.

Directeur de la publication Tobias Directeur de Richter la publication Tobias de Richter Responsables la rédaction

Daniel Dollé & Christopher Park Responsables de la rédaction Daniel Dollé & Christopher Responsable de l’édition Park Aimery Chaigne Responsable de l’édition Aimery Chaigne a collaboré à ce programme Isabelle a collaboré à ceJornod programme Isabelle Jornod Impression Atar Roto Presse SA Impression Atar Roto Presse SA

ACHEVÉ D’IMPRIMER EN MARS 2017 ACHEVÉ D’IMPRIMER EN FÉVRIER 2017

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ACCOMPAGNER DES PROJETS SOCIAUX OUVRE DE NOUVEAUX HORIZONS. DANS UN MONDE QUI CHANGE,

Passion et partage La Fondation de bienfaisance du groupe Pictet est fière de soutenir le projet «Les jeunes au cœur du Grand Théâtre».

nous nous engageons en faveur de la génération à venir. Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir offrir aux talents de demain l’opportunité de découvrir les joies de l’opéra et du ballet, et peut-être même de susciter des vocations. Les associés du groupe Pictet vous souhaitent une très belle saison 2016-2017.

1H PAR M2 : UN ETUDIANT SOUS MON TOIT Joël Goldstein, directeur de Pro Senectute Genève Lara Duraes, étudiante de l’Université de Genève « Le programme « 1h par m2 » permet de tisser des liens intergénérationnels et de renforcer l’entraide à travers la cohabitation entre seniors et étudiants. »

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