CAMILLA
NYLUND Soprano
HELMUT DEUTSCH Piano
SIBELIUS | MAHLER | STRAUSS
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À L’OPÉRA DES NATIONS
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SUBVENTIONNÉ PAR LA VILLE DE GENÈVE
PARTENAIRES DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE ASSOCIATION DES COMMUNES GENEVOISES
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ÉTAT DE GENÈVE
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© ANNA S.
RÉCITAL Mercredi 12 octobre 2016 à 19 h 30 À l’Opéra des Nations
CAMILLA
NYLUND Soprano
HELMUT DEUTSCH Piano
JEAN SIBELIUS Kaiutar op. 72/4 Säv, säv, susa op. 36/4 Diamanten på marssnön op. 36/6 Var det en dröm op. 37/4 Arioso op. 3 Flickan kom ifrån sin älsklings mote op. 37/5 Svarta rosor op. 36/1
GUSTAV MAHLER Des Knaben Wunderhorn (extraits) Rheinlegendchen Das irdische Leben Urlicht Wer hat dies Liedlein erdacht Verlor’ne Müh Entracte
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RICHARD STRAUSS Heimliche Aufforderung op. 27/3 Die Georgine op. 10/4 Die Verschwiegenen op. 10/6 Freundliche Vision op. 48/1 Ich liebe dich op. 37/2 Vier letzte Lieder Frühling September Beim Schlafengehen Im Abendrot
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© STEFANO BALDINI / BRIDGEMAN IMAGES
Lac Keitele (détail) Akseli Gallen-Kallela, 1905 National Gallery, Londres Huile sur toile
Le son, l’espace et la douleur par Gavin Plumley* Version originale anglaise en page 8
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our les trois compositeurs au programme de cette soirée, le genre musical de la mélodie représente des choses très différentes. Pour Sibelius, elle est fondamentalement une manière de distiller une humeur et des mots, une sombre réflexion étendue sur l’univers et l’ambiance sonores qu'il illustra de manière beaucoup plus vaste dans ses œuvres symphoniques. Bien qu’il ne se soit jamais directement inspiré du folklore musical de sa Finlande natale ou de la Suède voisine, on trouve néanmoins dans les mélodies de Sibelius de fréquents échos des rythmes et des cadences de ces chansons du pays. Une veine völkisch traverse de manière semblable les lieds de Mahler, bien qu’elle soit de caractère plus nostalgique que nationaliste, d’où son choix de Des Knaben Wunderhorn, comme source poétique. Cette collection de vers populaires recueillis, édités et, dans certains cas, inventés par Clemens Brentano et Achim von Arnim, évoque autant un paysage idéalisé qu’elle parle de la vraie Europe centrale où Mahler composait au début du siècle dernier. C’est là aussi que se situait Richard
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Strauss, bien qu’il préférait, à la poésie du passé, la littérature plus franchement sexualisée de sa fin de siècle. Strauss, qui composa ses premiers lieds encore enfant, utilisait la mélodie comme une sorte de laboratoire pour ses opéras en devenir ; même les plus brèves de ses mélodies proposent un portrait psychologique acéré des personnages qu’elles décrivent. La première mélodie que Sibelius publia fut « Sérénade », sur des vers de Johan Ludvig Runeberg, un auteur finlandais suédophone qui allait fournir des poèmes à Sibélius jusqu’à la publication de ses dernières mélodies en 1917. Le compositeur avait alors signé cinq symphonies avant que la dépression et l’alcoolisme attenant ne ralentissent son rythme de composition. Les mélodies que nous entendrons ce soir proviennent de cette période, la plus productive de la vie de Sibelius. « Kaiutar », sur un poème de Larin Kyösti, pseudonyme de Karl Gustaf Larson, fut composée en 1925, l’année de la création de la première version de la Cinquième symphonie. La mélodie partage les qualités primordiales de cette œuvre grandiose ; la can-
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LE SON, L'ESPACE ET LA DOULEUR GAVIN PLUMLEY
tilène de la nymphe y résonne par-delà les nuages à la dérive qu’on entend dans l’accompagnement. Tout aussi évocatrice est la mise en musique par Sibelius du « Säv, säv, susa » de Gustaf Fröding qui oscille entre une berceuse et un récitatif poignant où l’on entend le narrateur crier le nom de sa bienaimée Ingalill. « Diamanten på marssnön » provient de la même collection de l’op. 36, publiée pour la première fois en 1899. Cette mise en musique des vers suédois du poète finlandais Josef Julius Wecksell, également l’auteur du poème taciturne de « Var det en dröm », allait devenir l’une des mélodies les plus populaires de Sibelius. L’op. 3 « Arioso » fut composé en 1911 pour soprano et cordes et créé en 1914 par la Société musicale de Turku. À l’instar de nombreuses compositions vocales de Sibelius, le poème est de Runeberg. Sibelius envisageait déjà de le mettre en musique vers 1880. Alors que la version pour orchestre à cordes met l’accent sur la mélancolie inhérente de ce portrait d’une jeune fille par un froid matin d’hiver, l’accompagnement pour piano, composé au même moment, a ses propres touches glaciales. Plus exaltée, « Flickan kom ifrån sin äsklings mote », aussi sur un texte de Runeberg, est devenue l’une des mélodies les plus réputées de Sibelius depuis sa publication en 1901 dans le Allgemeine Musik-Zeitung, alors que ses œuvres pour orchestre étaient interprétées en Allemagne pour la première fois. C’est aussi à ce moment que « Svarta rosor », extrait de l’op. 36, allait devenir un classique du récital. Au même moment où Sibelius se faisait remarquer en Europe continentale, Mahler arrivait au bout d’une décennie d’obsession avec Des Knaben Wunderhorn, une collection d’« anciennes chansons allemandes » parue pour la première fois en 1805 et dédiée à Goethe. Non seulement ces volumes allaient-ils fournir à Mahler la matière pour plus de 20 lieds, mais leurs poèmes trouveraient également leur place dans ses symphonies (parfois sous la forme de « chansons sans paroles ») et allaient inspirer les poèmes languissants que Mahler luimême écrivait. Composée sous la forme d’un Ländler autri-
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chien, malgré son contexte bien allemand, « Rheinlegendchen » date du 9 août 1893 et fut signée sur les rives de l’Attersee, dans les environs de Salzbourg. C’est probablement dans la même petite cabane à composer, que les aubergistes locaux avaient fait construire pour Mahler, qu’il écrivit son portrait d’enfant mourant de faim, « Das irdische Leben ». Ces deux mélodies trahissent le côté un peu mièvre des poèmes de Wunderhorn, même si Mahler arrive à élever considérablement leur niveau. Mais le recueil comporte aussi quelques moments d’introspection ardente sur la condition humaine, comme « Urlicht », probablement composé en 1892, qui servit de base au quatrième des cinq mouvements de la Deuxième symphonie de Mahler. Tout comme le rondeau dit « de minuit » de Zarathoustra par Nietzsche qui figura par la suite dans la Troisième, cette œuvre révèle l’être humain (et Mahler) à son plus sincère. « Wer hat das Liedlein erdacht », tout comme « Rheinlegendchen » nous ramène à la campagne autrichienne. On sent un chagrin derrière cette œuvre datant de février 1892, mais peut-être ne devrions-nous pas prendre ses suppliques trop au sérieux, si l’on se fie aux mélismes en jodel du finale qui signalent assez vite le retour de la bonne humeur. Mahler se livre à une veine plus authentiquement chagrine avec « Verlor'ne Müh’ », composée le mois suivant, bien que le jeune homme bourru du poème soit clairement sourd aux appoggiatures et aux soupirs chaloupés de l’accompagnement. Richard Strauss mit également en musique quelques poèmes de Des Knaben Wunderhorn, bien qu’il ne s’agisse que d’incursions sporadiques et non de la substance même de ses lieds. Strauss, pour sa part, préférait la poésie plus mondaine de ses pairs. L’un de ces derniers, John Henry Mackay, était né en Écosse et avait grandi en Allemagne. Homosexuel, de gauche, vivant à Berlin, Mackay faisait figure de marginal dans la société prussienne. Strauss choisit deux de ses poèmes pour les mélodies de son op. 27, composé comme cadeau de noces pour son épouse Pauline en 1894. L’invitation dont parle « Heimliche Aufforderung »
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GAVIN PLUMLEY LE SON, L'ESPACE ET LA DOULEUR
est, notons-le, « secrète », ce qui nous fait subodorer un sous-texte homoérotique au poème, bien que le lied de Strauss en fasse, évidemment, une sollicitation tout ce qu’il y a de plus hétérosexuelle. « Die Georgine » fait partie des Acht Gedichte aus Letzte Blätter composés en 1885 sur des textes par un auteur tout aussi controversé du milieu du XIX ème, l’Autrichien Hermann von Gilm. Ce qui, à prime abord, semble être un lied plutôt pictural prend une teinte plus sombre au fur et à mesure que la mélodie avance et que l’on se rend compte que le sujet pourrait finalement ne pas du tout être un simple dahlia. L’amant a beau se livrer à toutes sortes de confessions florales, qu’on retrouve dans « Die Verschwiegenen » de la même série, il éprouvera par la suite le rejet et les reproches, ce qui l’amènera à réagir de manière violente et fort peu lyrique. Parmi les poètes préférés de Strauss se trouvait aussi Otto Julius Bierbaum. Plus connu comme journaliste et satiriste, il écrivit néanmoins de très beaux poèmes d’amour, comme « Freundliche Vision », mis en musique par Strauss en octobre 1900. Ce lied semble suspendu dans le temps, tout à fait à l’encontre de la déclaration pressante et sans retenue de « Ich liebe dich », sur un texte de Detlev Liliencron, qui était un passionné de Brahms et Wolf. Composée en 1893, la même année que Ein Heldenleben, la mélodie de Strauss partage le caractère héroïque de son poème symphonique. Lorsqu’il orchestra « Ich liebe dich » en 1943, les liens entre les deux œuvres devinrent encore plus évidents. À ce moment de sa carrière, la passion de Strauss pour le lied avait été dépassée par son amour pour l’opéra, pour ne rien dire de la quantité impressionnante de temps qu’il lui fallait dédier au théâtre. Strauss ne composa par conséquent que très peu de mélodies après 1918, bien qu’il continuât à orchestrer ses lieds préférés. Ce travail d’arrangement fut peut-être le prélude de son dernier acte en tant que compositeur, la grande partition orchestrale des Vier letze Lieder, comme on les nomma après sa mort. Pour le premier lied de la série a être composé, en mai 1948, Strauss prit des
vers de Joseph von Eichendorff, un poète dont il ne s’était jamais servi pour ses mélodies pour voix seule (des poèmes d’Eichendorff, en revanche, avaient fourni des textes à certaines de ses premières pièces chorales). Tout aussi nouveaux pour lui étaient les poèmes de Hermann Hesse, dont les œuvres avaient été bannies sous la dictature nazie. Strauss composa « Frühling » le 18 juillet 1948, « Beim Schlafgehen » le 4 août et, comme il se doit, « September » le vingtième jour du mois que ce lied évoque de manière si splendide. Ces quatre pas-tout-à-fait derniers lieds – « Malven » écrit pour la soprano Maria Jeritza fut signé en novembre 1948 – nous racontent une histoire profondément personnelle qui est mise en lumière lorsqu’on les publie et interprète dans l’ordre désormais établi. Les zéphyrs imprévisibles de « Frühling » cèdent la place à un été de pur ravissement, introduit par une fanfare de chants d’oiseaux. Après l’étreinte érotique de ces mois d’été vient le déclin de « September », avec ses gouttes de pluie et ses tourbillons de feuilles mortes. Dans « Beim Schlafgehen », la menace de la mort a disparu et, « comme un enfant fatigué », le bien-aimé cherche du repos. La mise en mouvement bouleversante des trois premiers lieds se transforme en quelque chose de plus poignant. « Im Abendrot » décrit des émotions touchant à l’infini du temps et de l’espace, plus dans le ton du Parsifal de Wagner que des méditations nocturnes de la Maréchale à laquelle on ne peut s’empêcher de penser. En fin de compte, c’est bien Strauss luimême que l’on découvre dans cet étonnant chant du cygne. Traduction : Christopher Park
* Gavin Plumley est un écrivain et commentateur radio spécialiste dans la musique et culture de l’Europe centrale. On l’entend fréquemment sur les ondes de la BBC et ses articles paraissent dans des journaux, magazines et programmes de concert et d’opéra dans le monde entier. Gavin Plumley est le rédacteur en chef des programmes de langue anglaise du Festival de Salzbourg.
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Sound, space and sorrow *Gavin Plumley is a writer and broadcaster specialising in the music and culture of Central Europe. He appears frequently on the BBC and has written for newspapers, magazines and concert and opera publications worldwide. Gavin is the commissioning editor of English-language programme notes for the Salzburg Festival.
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ong represented very different things for the three composers in this evening’s programme. For Sibelius, art song was fundamentally about the distillation of mood and language, a brooding reflection on the soundworld and atmosphere that he came to communicate on a much larger scale in his symphonic works. Although never drawing directly on the folksongs of his native Finland and neighbouring Sweden, Sibelius nonetheless often echoes the rhythms and inflections of those native melodies. A folkish vein likewise runs through Mahler’s Lieder, though they are more nostalgic than nationalistic in character, hence his choice of Des Knaben Wunderhorn as a poetic source. This early 19th-century book of folk verses, collected, compiled and, in some cases, invented by Clemens Brentano and Achim von Arnim, is as much about an idealised landscape as it is about the real Central Europe in which Mahler composed at the turn of the last century. That was Richard Strauss’s locale too, though instead of the poetry of the past, he was more involved in the literature of the frank, sexualised f in de siècle. Strauss, who composed his first Lieder as a child, used song as a kind of apprentice’s workshop for the operas that were to follow, with many of his songs, even the briefest, offering an acute, psychological portrait of the characters described. Sibelius’s first published work was ‘Serenade’, an 1888 setting of Johan Ludvig Runeberg, a FinnishSwedish writer who was to be Sibelius’s poetic mainstay until his final published songs in 1917. By then, the composer had committed five of his symphonies to paper, before depression and attendant alcoholism slowed down his pace of composition. The songs performed this evening, then, come from the most productive period of the composer’s life. ‘Kaiutar’, with a poem by Larin Kyösti, the pseudonym of Karl Gustaf Larson, was written in 1915, the year in which the original version of the Fifth Symphony had its premiere. The song shares an elemental quality with that grand work, with the nymph’s cantilena echoing over the scudding clouds of the accompaniment. Equally evocative is Sibelius’s setting of Gustaf Fröding’s ‘Säv, säv, susa’, moving
by Gavin Plumley*
between a lullaby and a stirring recitative, as the narrator cries out for the beloved Ingalill. ‘Diamanten på marssnön’ is taken from the same op. 36 collection, which first appeared in print in 1899. This setting of Swedish words by the Finnish poet Josef Julius Wecksell, author too of the brooding ‘Var det en dröm’, became one of Sibelius’s most popular songs. The op. 3 ‘Arioso’ was written in 1911 for soprano and strings and first performed by the Turku Musical Society in 1914. It is, like so many of Sibelius’s vocal compositions, a setting of Runeberg and features a text first pondered by the composer in the 1880s. While the version for string orchestra brings out the nascent melancholy in this depiction of a young girl on a cold winter’s morning, the piano accompaniment, written concurrently, has its own icy touch. The passionate ‘Flickan kom ifrån sin älsklings mote’, with another text by Runeberg, is one of Sibelius’s most celebrated songs, acknowledged by its publication in the Allgemeine Musik-Zeitung in 1901, when Sibelius’s orchestral works were being performed in Germany for the first time. And it was there that ‘Svarta rosor’, from the op. 36 collection, would also become a recital standard. Just as Sibelius was making his mark in mainland Europe, Gustav Mahler was coming to the end of a decade-long obsession with Des Knaben Wunderhorn, a book of ‘old German songs’ that had first appeared in print, dedicated to Goethe, in 1805. Not only did these volumes furnish Mahler with the texts for over 20 Lieder, but the poems also found their way into his symphonies (occasionally as ‘songs without words’) and inspired Mahler’s own lovelorn poetry. ‘Rheinlegendchen’, which he conceived as an Austrian Ländler, despite its German locale, was written on 9 August 1893 on the banks of the Attersee, just outside Salzburg. It was probably in the same composing hut, built for Mahler by local inn owners, that he wrote his depiction of the starving child in ‘Das irdische Leben’. These two songs show the somewhat mawkish quality of the Wunderhorn poems, albeit raised to new heights by Mahler. But then there are the collection’s more searing insights into the human condition, such as ‘Urlicht’, which was probably written in 1892,
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GAVIN PLUMLEY SOUND, SPACE AND SORROW
forming the fourth of five movements in Mahler’s Second Symphony. Like Nietzsche’s ‘Midnight Roundelay’ in the ensuing Third, this song shows man (and Mahler) at his most sincere. ‘Wer hat dies Liedlein erdacht’, like ‘Rheinlegendchen’, returns us to the Austrian countryside. There is heartache in this song from February 1892, but we probably should not take its petitions too seriously, given that it is so quickly shrugged off in the final melismatic yodel. Mahler introduces a more genuinely tearful note in ‘Verlor’ne Müh’, written during the same month, though the brusque young man in the poem is clearly deaf to its grace notes and lilting sighs. Richard Strauss also set a handful of poems from Des Knaben Wunderhorn, though they were an occasional pursuit rather than the lifeblood of his Lieder. Instead, Strauss turned to the more worldly poetry of his peers. One such figure was John Henry Mackay, who was born in Scotland and brought up in Germany. A left-wing homosexual, living in Berlin, Mackay was something of an outsider in Prussian society. Strauss chose two of his poems for his op. 27 songs, written as a wedding present for his wife Pauline in 1894. The invitation in ‘Heimliche Aufforderung’ is notably a ‘secret’ one, so it is possible to perceive a homoerotic subtext in the poem, though Strauss’s Lied is, of course, ardently heterosexual. ‘Die Georgine’ is one of the Acht Gedichte aus Letzte Blätter of 1885, settings of the equally controversial, mid-century Austrian writer Hermann von Gilm. What first appears to be a pictorial Lied takes on much darker colours as the song progresses, showing the subject may not be a dahlia after all. For all the lover’s floral confessions, as described in ‘Die Verschwiegenen’ from the same set, rejection and reproach follow, prompting a vehement and decidedly unlyrical response. Another of Strauss’s preferred poets was Otto Julius Bierbaum. Known more as journalist and a satirist, he nonetheless wrote beautiful love lyrics, such as ‘Freundliche Vision’, which Strauss set in October 1900. The Lied sounds as if it is suspended in time, quite unlike the hasty,
unrestrained declaration of ‘Ich liebe dich’, with words by Detlev Liliencron, who was a devotee of both Brahms and Wolf. Written in 1898, the same year as Ein Heldenleben, Strauss’s song shares that tone poem’s heroic manner. When he orchestrated ‘Ich liebe dich’ in 1943, the links between the two became even clearer. By that point in his career, Strauss’s passion for song had been overtaken by his love of opera – to say nothing of the sheer amount of time he had to dedicate to the theatre. Strauss had consequently written very few songs after 1918, though he continued to orchestrate his most cherished Lieder. Perhaps these arrangements were in preparation for his final act as a song composer, the orchestral Vier letzte Lieder (or Four Last Songs), as they became known after his death. The first of the set to be composed, in May 1948, was a setting of Joseph von Eichendorff, whom Strauss had never previously chosen for his solo songs (though he had used Eichendorff texts in some early choral pieces). Equally fresh to him were the poems by Hermann Hesse, whose work had been banned during the Nazi era. Strauss composed ‘Frühling’ on 18 July 1948, ‘Beim Schlafengehen’ on 4 August and, fittingly, ‘September’ on the 20th day of the month it so brilliantly evokes. These four not-quite-last songs – ‘Malven’, for soprano Maria Jeritza, was written in November 1948 – communicate an intensely personal story, as underlined when published and performed in the now established order. The unpredictable breezes of ‘Frühling’ subside to reveal a truly ravishing summer, heralded by birdsong. After the erotic union of those aestival months comes the decline of ‘September’, with its raindrops and tumbling leaves. In ‘Beim Schlafengehen’, the threat of death has vanished and, ‘like a tired child’, the loved one seeks rest. The heart-stirring kinesis of the first three songs now changes into something more wistful. ‘Im Abendrot’ describes feelings of endless time and space, more in the mode of Wagner’s Parsifal than the midnight ruminations of the Marschallin-like figure we might have previously imagined. Ultimately, however, it is Strauss himself who we hear in this astonishing swansong.
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Jean Sibelius
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(1865-1957)
Kaiutar op. 72/4 Larin Kyösti (1873-1948)
La nymphe des échos
Kaiutar, korea neito astui illalla ahoa, kaihoissansa kankahalla, huusi yksin huoliansa.
La belle nymphe des échos Se promenait la nuit sur la lande, Et parcourant les prés, Seule, elle pleurait sa douleur.
Tullut ei suloinen sulho, vaikka vannoi valallansa, kihlaavansa kaunokaisen.
Son amant n’était pas venu, Bien qu’il l’avait promis, Pour l’épouser, elle, la belle damoiselle.
Ennen astuivat ahoa kilvan kyyhkyjen kisoissa kesäpäivän paistaessa, illan kuun kumottaessa.
Naguère, ils se promenaient ensemble Lors d’une nuit illuminée par la lune, Roucoulant comme des tourterelles Par une chaude journée d’été.
Meni sulho sanoinensa impi jäi sydäminensä.
Alors, son amant la quitta avec de belles paroles Et la laissa seule avec son cœur désolé.
Etsii impi ihanainen kultaistansa kankahalta, huhuilevi, kuuntelevi, kirkuvi, kimahutellen äänen pienoisen pilalle, jähmettyvi, jäykistyvi, kaatuissansa, kauhistuvi mustan metsän pimeyttä.
La belle damoiselle scrute la lande Pour chercher son bien-aimé. Elle l’appelle, écoute, pleure Et crie à s'en érailler la voix. Le froid la saisit, Elle s’engourdit, S’effraie et finit par trébucher Dans l’obscurité de la forêt.
Aamulla herättyänsä, kulkee kuje mielessänsä, eksyttävi erämiehen matkien ja mairitellen, niin kuin ennen eksytteli sulho suurilla sanoilla, tuulen turhilla taruilla.
Le lendemain matin, au réveil, Une idée lui vient à l’esprit : Égarer les voyageurs En les imitant et se moquant d’eux, Comme son amant l’avait égarée elle, Avec de belles paroles Et des histoires que le vent emporte.
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Säv, säv, susa op. 36/4 Gustaf Fröding (1860-1911)
Roseaux, roseaux, soupirez
Säv, säv, susa, Våg, våg, slå, I sägen mig hvar Ingalill den unga månde gå?
Roseaux, roseaux, soupirez, Vagues, vagues, tapez, Me dites-vous où Ingalill La jeune fille est allée ?
Hon skrek som en vingskjuten and, när hon sjönk i sjön,] Det var när sista vår stod grön.
Elle a crié comme un canard blessé à l’aile, quand elle est tombée dans le lac,] C’était au printemps dernier quand tout était vert.
De voro henne gramse vid Östanålid, Det tog hon sig så illa vid.
Ils étaient en colère contre elle près d’Östanålid, Et elle le prit très mal.
De voro henne gramse för gods och gull Och för hennes unga kärleks skull.
Ils l’enviaient pour ses biens et son or Et pour son jeune amour.
De stucko en ögonsten med tagg, De kastade smuts i en liljas dagg.
Ils lui percèrent les yeux avec des épines, La rosée des lis fut souillée par de la saleté.
Så sjungen, sjungen sorgsång, I sorgsna vågor små, Säv, säv, susa, Våg, våg, slå!
Ainsi chantez, chantez son chant de douleur, Tristes petites vagues, Roseaux, roseaux, soupirez, Vagues, vagues, tapez.
Diamanten på marssnön op. 36/6 Josef Julius Wecksell (1834-1907)
Diamants sur la neige de mars
På drivans snö där glimmar en diamant så klar. Ej fanns en tår, en pärla, som högre skimrat har.
Là sur les amas de neige, étincèle Un diamant si brillant Qu’aucune larme, aucune perle, N’a jamais brillé comme lui.
Utav en hemlig längtan hon blänker himmelskt så: hon blickar emot solen, där skön den ses uppgå.
Poussée par un désir secret, Son regard se tourne vers les cieux, Elle lève les yeux vers le soleil, Vers son ascension splendide.
Vid foten av dess stråle tillbedjande hon står och kysser den i kärlek och smälter i en tår.
Au pied de ces rayons, Elle se tient en adoration, Elle l’embrasse avec amour Et il fond en une larme.
O, sköna lott att älska det högsta livet ter, att stråla i dess solblick och dö, när skönst den ler!
Aimer, quel beau destin, Le plus grand de toute une vie, Étinceler en contemplant le soleil, Et mourir dans la beauté de son sourire.
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Var det en dröm op. 37/4 Josef Julius Wecksell (1834-1907)
Était-ce un rêve ?
Var det en dröm, att ljuvt en gång jag var ditt hjärtas vän? Jag minns det som en tystnad sång, då strängen darrar än.
Était-ce un rêve, à cette époque merveilleuse, Que j’étais l’amour de ton cœur ? Je m’en souviens comme d’un chant qui s’est tu Dont les échos vibrent encore.
Jag minns en törnros av dig skänkt, en blick så blyg och öm; jag minns en avskedstår, som blänkt. Var allt, var allt en dröm?
Je me souviens d’une rose que tu avais lancée, D’un regard si timide et si tendre ; Je me souviens d’une larme brillante lors de la séparation.] Était-ce tout cela seulement un rêve ?
En dröm lik sippans liv så kort uti en vårgrön ängd, vars fägring hastigt vissnar bort för nya blommors mängd.
Un rêve aussi bref que la vie d’une primevère, Dans une prairie verte au printemps, Dont la beauté se fane vite Devant une multitude de nouvelles fleurs.
Men mången natt jag hör en röst vid bittra tårars ström: göm djupt dess minne i ditt bröst, det var din bästa dröm!
Mais souvent la nuit j’entends une voix À travers le flot de mes larmes amères : Cache le souvenir profondément dans ton cœur, C’était ton plus beau rêve !
Arioso op. 3 Johan Ludvig Runeberg (1804-1877)
Les saisons de la jeune fille
Flickan gick en vintermorgon I den rimbeströdda lunden, Såg en vissnad ros och talte: ”Sörj ej, sörj ej arma blomma, Att din sköna tid förflutit! Du har levat, du har njutit, Du har ägt din vår och glädja, Innan vinterns köld dig nådde. Värre öde har mitt hjärta, Har på en gång vår och vinter: Gossens öga är dess vårdag Och min moders ärdess vinter. ”Sorj ej, arma blomma, att din sköna tid förflutit!”
Par un matin d’hiver une fille allait Dans le bois couvert de givre, Voyant une rose flétrie, elle dit : « Pauvre fleur, ne pleure pas, ne pleure pas La fuite du temps de ta beauté ! Tu as vécu, tu as pris du plaisir, Tu as eu ton printemps et du plaisir, Avant que le froid de l’hiver ne te touche. Mon cœur a eu un plus cruel destin, Il a connu à la fois le printemps et l’hiver : Les yeux de mon amoureux en sont le printemps Et ceux de ma mère en sont l’hiver, Pauvre fleur, ne pleure pas La fuite du temps de ta beauté ! »
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JEAN SIBELIUS
Flickan kom ifrån sin älsklings mote op. 37/5 Johan Ludvig Runeberg (1804-1877)
La fille revint d’un rendez-vous
Flickan kom ifrån sin älsklings möte, kom med röda händer. Modern sade: ”Varav rodna dina händer, flicka?” Flickan sade: ”Jag har plockat rosor och på törnen stungit mina händer.”
La fille revint d’un rendez-vous avec son amoureux, Elle revint avec les mains rouges. La mère dit : « Pourquoi tes mains sont-elles rouges, ma fille ? » La fille dit : « J’ai cueilli des roses, Et je me suis piqué les mains sur les épines. »
Åter kom hon från sin älsklings möte, kom med röda läppar. Modern sade: ”Varav rodna dina läppar, flicka?” Flickan sade: ”Jag har ätit hallon och med saften målat mina läppar.”
À nouveau elle revint d’un rendez-vous avec son amoureux,] Elle revint avec les lèvres rouges. La mère dit : « Pourquoi tes lèvres sont-elles rouges, ma fille ? » La fille dit : « j’ai mangé des framboises Et j’ai taché mes lèvres avec leur jus. »
Åter kom hon från sin älsklings möte, kom med bleka kinder. Modern sade: ”Varav blekna dina kinder, flicka?” Flickan sade: ”Red en grav, o moder! Göm mig där och ställ ett kors däröver, och på korset rista, som jag säger:
À nouveau elle revint d’un rendez-vous avec son amoureux,] Elle revint avec les joues pâles. La mère dit : « Pourquoi tes joues sont-elles pâles, ma fille ? » La fille dit : « Creuse une tombe, ô mère ! Cache-moi là et mets une croix au-dessus, Et sur la croix écris ce que je dis :
En gång kom hon hem med röda händer, ty de rodnat mellan älskarns händer. En gång kom hon hem med röda läppar, ty de rodnat under älskarns läppar. Senast kom hon hem med bleka kinder, ty de bleknat genom älskarns otro.”
Une fois elle est revenue à la maison avec les mains rouges,] Car elles avaient rougi entre les mains de son amoureux.] Une fois elle est revenue avec les lèvres rouges, Car elles avaient rougi sous les lèvres de son amoureux.] Finalement elle est revenue avec les joues pâles, Car elles avaient pâli à cause de l’infidélité de son amoureux. »
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JEAN SIBELIUS
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Svarta rosor op. 36/1 Ernst Josephson (1851-1906)
Les roses noires
Säg hvarför är du så ledsen i dag, Du, som alltid är så lustig och glad? Och inte är jag mera ledsen i dag Än när jag tyckes dig lustig och glad; Ty sorgen har nattsvarta rosor.
Dis, pourquoi es-tu si triste aujourd’hui, Toi qui es toujours si joyeux et si gai ? Je ne suis pas plus triste aujourd’hui Que lorsque je te semble joyeux et si gai ; Car le chagrin a des roses noires comme la nuit.
I mitt hjerta der växer ett rosendeträd Som aldrig nånsin vill lemna mig fred. Och på stjelkarne sitter [tagg]1 vid tagg, Och det vållar mig ständigt sveda och agg; Ty sorgen har nattsvarta rosor.
Dans mon cœur pousse un rosier Qui jamais ne me laisse en paix. Et sur ses tiges poussent épines sur épines Qui me causent sans cesse douleur et aversion ; Car le chagrin a des roses noires comme la nuit.
Men af rosor blir det en hel klenod, Än hvita som döden, än röda som blod. Det växer och växer. Jag tror jag förgår, I hjertträdets rötter det rycker och slår; Ty sorgen har nattsvarta rosor.
Mais de la rose naît un pur joyau, Tantôt blanc comme la mort, tantôt rouge comme le sang,] Qui croît et croît. Je crois que je vais mourir, Les racines de mon cœur sont arrachées et fauchées ;] Car le chagrin a des roses noires comme la nuit.
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Gustav Mahler
(1860-1911)
Extraits de Des Knaben Wunderhorn (1805) Clemens Brentano (1778-1842) & Achim von Arnim (1781-1831) Rheinlegendchen
La petite légende du Rhin
Bald gras ich am Neckar, bald gras ich am Rhein; Bald hab’ ich ein Schätzel, bald bin ich allein! Was hilft mir das Grasen, wenn d’ Sichel nicht schneid’t!] Was hilft mir ein Schätzel, wenn’s bei mir nicht bleibt.]
Tantôt je fauche près du Neckar, tantôt je fauche près du Rhin,] Tantôt j’ai une bien-aimée, tantôt je suis seul ! À quoi cela sert-il de faucher si ma faux ne coupe pas ? À quoi sert une bien-aimée si elle ne veut pas rester ?
So soll ich denn grasen am Neckar, am Rhein, So werf ich mein goldenes Ringlein hinein. Es fliesset im Neckar und fliesset im Rhein, Soll schwimmen hinunter ins Meer tief hinein.
Aussi si je fauche près du Neckar ou près du Rhin, Je lancerai mon anneau d’or. Il roulera avec le Neckar et avec le Rhin, Et il flottera tout droit vers la mer profonde.
Und schwimmt es, das Ringlein, so frisst es ein Fisch! Das Fischlein tät kommen auf’s König sein Tisch! Der König tät fragen, wem’s Ringlein sollt sein? Da tät mein Schatz sagen: das Ringlein g’hört mein.
Et quand il flottera, le petit anneau, un poisson l’avalera ! Le poisson arrivera peut-être à la table d’un roi ! Le roi demandera à qui est cet anneau ? Et ma bien-aimée dira : « Cet anneau est à moi. »
Mein Schätzlein tät springen bergauf und bergein, Tät mir wiedrum bringen das Goldringlein mein! Kannst grasen am Neckar, kannst grasen am Rhein, Wirf du mir nur immer dein Ringlein hinein!
Ma bien-aimée se hâtera par monts et par vaux Et m’apportera mon petit anneau en or ! Tu peux faucher près du Neckar ou du Rhin Si tu veux y lancer ton anneau pour moi !
Das irdische Leben
La vie ici-bas
„Mutter, ach Mutter! es hungert mich, Gib mir Brot, sonst sterbe ich.“ „Warte nur, mein liebes Kind, Morgen wollen wir säen geschwind.“
« Mère, ah, mère ! J’ai faim. Donne-moi du pain ou je meurs ! » « Attends un peu, mon enfant chéri. Demain nous irons vite semer. »
Und als das Korn gesäet war, Rief das Kind noch immerdar: „Mutter, ach Mutter! es hungert mich, Gib mir Brot, sonst sterbe ich.“ „Warte nur, mein liebes Kind, Morgen wollen wir ernten geschwind.“
Et quand le blé eut été semé, l’enfant criait toujours : « Mère, ah, mère ! J’ai faim. Donne-moi du pain ou je meurs ! » « Attends un peu, mon enfant chéri. Demain nous irons vite moissonner. »
Und als das Korn geerntet war, Rief das Kind noch immerdar: „Mutter, ach Mutter! es hungert mich, Gib mir Brot, sonst sterbe ich.“ „Warte nur, mein liebes Kind, Morgen wollen wir dreschen geschwind.“
Et quand le blé eut été coupé, l’enfant criait toujours : « Mère, ah, mère ! J’ai faim. Donne-moi du pain ou je meurs ! » « Attends un peu, mon enfant chéri. Demain nous irons vite le battre. »
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GUSTAV MAHLER
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Und als das Korn gedroschen war, Rief das Kind noch immerdar: „Mutter, ach Mutter! es hungert mich, Gib mir Brot, sonst sterbe ich.“ „Warte nur, mein liebes Kind, Morgen wollen wir mahlen geschwind.“
Et quand le blé eut été battu, l’enfant criait toujours : « Mère, ah, mère ! J’ai faim. Donne-moi du pain ou je meurs ! » « Attends un peu, mon enfant chéri. Demain nous irons vite au moulin. »
Und als das Korn gemahlen war, Rief das Kind noch immerdar: „Mutter, ach Mutter! es hungert mich, Gib mir Brot, sonst sterbe ich.“ „Warte nur, mein liebes Kind, Morgen wollen wir backen geschwind.“
Et quand le blé eut été broyé, l’enfant criait toujours : « Mère, ah, mère ! J’ai faim. Donne-moi du pain ou je meurs ! » « Attends un peu, mon enfant chéri. Demain nous irons vite le cuire. »
Und als das Brot gebacken war, Lag das Kind auf der Totenbahr.
Et quand le blé eut été cuit, l’enfant gisait sur son lit de mort.
Urlicht
Lumière primaire
O Röschen rot, Der Mensch liegt in grösster Not, Der Mensch liegt in grösster Pein, Je lieber möcht’ ich im Himmel sein. Da kam ich auf einem breiten Weg, Da kam ein Engelein und wollt’ mich abweisen. Ach nein, ich liess mich nicht abweisen! Ich bin von Gott und will wieder zu Gott, Der liebe Gott wird mir ein Lichtchen geben, Wird leuchten mir bis in das ewig selig’ Leben!
Ô petite rose rouge, L’humanité gît dans une très grande misère, L’humanité gît dans une très grande souffrance. Toujours j’aimerais mieux être au ciel. Une fois je venais sur un large chemin, Un ange était là qui voulait me repousser. Mais non, je ne me laissais pas repousser ! Je viens de Dieu et je retournerai à Dieu, Le bon Dieu qui me donnera une petite lumière Pour éclairer mon chemin vers la vie éternelle et bénie !
Wer hat dies Liedlein erdacht
Qui a inventé cette jolie petite chanson ?
Dort oben am Berg in dem hohen Haus, Da guckt ein fein’s lieb’s Mädel heraus, Es ist nicht dort daheime, Es ist des Wirts sein Töchterlein, Es wohnt auf grüner Heide.
Là-haut sur la montagne dans la grande maison, Une ravissante et gentille fillette regarde dehors. Elle n’habite pas là : C’est la fille de l’aubergiste Et elle vit sur la verte prairie.
Und wer das Mädel haben will, Muss tausend Taler finden Und muss sich auch verschwören, Nie mehr zu Wein zu gehen, Des Vaters Gut verzehren.
Et celui qui la voudrait Devrait trouver un millier de thalers, Mais il devrait jurer De ne plus jamais boire du vin Pour avoir le bien de son père.
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GUSTAV MAHLER
„Mein Herze ist wund, komm Schätzel mach’s gesund! Dein schwarzbraune Äuglein, Die haben mich vertwundt!
« Mon cœur est triste, Viens, mon trésor, guéris-le ! Tes yeux d’un brun profond M’ont blessé !
Dein rosiger Mund Macht Herzen gesund. Macht Jugend verständig, Macht Tote lebendig, Macht Kranke gesund.“
Ta bouche rose Guérit les cœurs. Elle rend la jeunesse sage Apporte la vie aux morts, Et guérit les malades. »
Wer hat denn das schöne Liedlein erdacht? Es haben’s drei Gäns übers Wasser gebracht, Zwei graue und eine weisse; Und wer das Liedlein nicht singen kann, Dem wollen sie es pfeifen.
Qui a inventé cette jolie petite chanson ? Elle fut apportée de l’étang par trois oies, Deux grises et une blanche ; Et ceux qui ne peuvent pas chanter cette petite chanson Ils la siffleront pour elle.
Verlor’ne Müh’
Peine perdue
Sie Büble, wir wollen aussre gehe! Wollen wir? Unsere Lämmer besehe? Komm’, lieb’s Büberle, komm’, ich bitt’!
Elle Garçon, allons dehors ! Veux-tu ? Pour voir nos moutons ? Viens, cher garçon Viens, je t’en supplie !
Er Närrisches Dinterle, ich geh dir holt nit!
Lui Petite sotte, Je ne veux pas aller avec toi !
Sie Willst vielleicht ä bissel nasche? Hol’ dir was aus meiner Tasch’! Hol’, lieb’s Büberle, hol’, ich bitt’!
Elle Tu veux peut-être quelque chose à grignoter ? Cherche dans ma poche ! Cherche, cher garçon, Cherche, je t’en prie !
Er Närrisches Dinterle, ich nasch’ dir holt nit!
Lui Petite sotte, Je ne veux rien grignoter !
Sie Gelt, ich soll mein Herz dir schenke!? Immer willst an mich gedenke!? Nimm’s! Lieb’s Büberle! Nimm’s, ich bitt’!
Elle Pour sûr, je dois te donner mon cœur ? Toujours tu penseras à moi ? Prends-le ! Cher garçon ! Prends-le, je t’en prie !
Er Närrisches Dinterle, ich mag es holt nit!
Lui : Petite sotte, Je n’en veux pas
Entracte
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Richard Strauss
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(1864-1949)
Heimliche Aufforderung op. 27/3 John Henry Mackay (1864-1933)
Invitation secrète
Auf, hebe die funkelnde Schale empor zum Mund, Und trinke beim Freudenmahle dein Herz gesund. Und wenn du sie hebst, so winke mir heimlich zu, Dann lächle ich und dann trinke ich still wie du...
Élève la coupe étincelante jusqu’à ta bouche, Et bois dans ce festin joyeux pour guérir ton cœur. Et quand tu le lèves, à ce moment-là fais-moi un signe secrètement,] Alors je sourirais et boirais silencieusement comme toi...
Und still gleich mir betrachte um uns das Heer Der trunknen Zecher – verachte sie nicht zu sehr. Nein, hebe die blinkende Schale, gefüllt mit Wein, Und lass beim lärmenden Mahle sie glücklich sein.
Et en silence comme moi, regarde autour de nous la foule] Des bavards ivres – ne les méprise pas trop. Non, lève la coupe brillante, remplie de vin, Et laisse-les heureux au milieu du repas bruyant.
Doch hast du das Mahl genossen, den Durst gestillt, Dann verlasse der lauten Genossen festfreudiges Bild,] Und wandle hinaus in den Garten zum Rosenstrauch,] Dort will ich dich dann erwarten nach altem Brauch,
Mais quand tu auras savouré le festin, apaisé ta soif, Alors quitte la scène joyeuse des compagnons bruyants Et promène-toi dehors dans le jardin jusqu’aux rosiers, Là je t’attendrai selon notre ancienne coutume.
Und will an die Brust dir sinken, eh du’s gehofft, Und deine Küsse trinken, wie ehmals oft, Und flechten in deine Haare der Rose Pracht. O komm, du wunderbare, ersehnte Nacht!
Et sur ton sein je me jetterai avant que tu l’espères Et je boirai tes baisers, comme souvent autrefois, Et j’entrelacerai dans tes cheveux la splendeur des roses.] Oh, viens, nuit merveilleuse, si désirée !)
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Die Georgine op. 10/4 Hermann von Glim zu Rosenegg (1812-1864)
Le dahlia
Warum so spät erst, Georgine? Das Rosenmärchen ist erzählt, Und honigsatt hat sich die Biene Ihr Bett zum Schlummer ausgewählt.
Pourquoi viens-tu si tard, Dahlia ? Le conte de fées des roses est raconté, Et l’abeille gavée de miel À choisi son lit pour aller dormir.
Sind nicht zu kalt dir diese Nächte? Wie lebst du diese Tage hin? Wenn ich dir jetzt den Frühling brächte, Du feuergelbe Träumerin!
Ces nuits ne sont-elles pas trop froides ? Comment survis-tu à ces journées ? Et si je t’amenais maintenant le printemps, Rêveuse à la jaune flamme,
Wenn ich mit Maitau dich benetzte, Begösse dich mit Junilicht? Doch ach, dann wärst du nicht die Letzte, Die stolze Einzige auch nicht.
Si je te bassinais de la rosée de mai,, Si je t’arrosais de la lumière de juin, Alors tu ne serais pas la dernière, Et tu n’aurais pas l’orgueil d’être la seule.
Wie, Träumerin, lock’ ich vergebens? So reich’ mir schwesterlich die Hand, Ich hab’ den Maitag dieses Lebens wie du den Frühling nicht gekannt.
Pourquoi, rêveuse, est-ce en vain que je t’attire, Tends-moi ta main affectueuse, Je n’ai pas connu les jours de mai de cette vie, Comme tu n’as pas connu ceux du printemps ;
Und spät, wie dir, du Feuergelbe, Stahl sich die Liebe mir ins Herz; Ob spät, ob früh, es ist dasselbe Entzücken und derselbe Schmerz.
Et aussi tard que pour toi, flamme jaune, L’amour maraude en mon cœur ; Que ce soit tard ou tôt, c’est le même Ravissement et la même douleur.
Die Verschwiegenen op. 10/6 Hermann von Glim zu Rosenegg (1812-1864)
Les discrets
Ich habe wohl, es sei hier laut Vor aller Welt verkündigt, Gar vielen heimlich anvertraut, Was du an mir gesündigt.
Je suis content qu’à haute voix Le monde entier sache Ce qui avait été confié à bon nombre, Le mal que tu m’as fait;
Ich sagt’s dem ganzen Blumenheer, Dem Veilchen sagt’ ich’s stille, Der Rose laut und lauter der Grossäugigen Kamille.
Je l’ai dit à toute la foule des fleurs, À la violette, je l’ai dit doucement, À la rose, fort, encore plus fort À la camomille aux grands yeux.
Doch hat’s dabei noch keine Not, Bleib’ munter nur und heiter, Die es gewusst, sind alle tot, Und sagen’s nicht mehr weiter.
Il n’y a donc plus lieu de s’en affliger, Je suis tout simplement allègre et enjoué; Ceux qui le savent sont tous morts Et n’en parleront plus.
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RICHARD STRAUSS
Freundliche Vision op. 48/1 Otto Julius Bierbaum (1865-1910) Nicht im Schlafe hab’ ich das geträumt, Hell am Tage sah ich’s schön vor mir: Eine Wiese voller Margeritten; Tief ein weisses Haus in grünen Büschen; Götterbilder leuchten aus dem Laube. Und ich geh’ mit Einer, die mich lieb hat, Ruhigen Gemütes in die Kühle Dieses weissen Hauses, in den Frieden, Der voll Schönheit wartet, dass wir kommen.
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Vision amicale Alors que je ne dormais pas, je l’ai rêvé, Je la voyais belle devant moi dans la clarté du jour. Une prairie emplie de marguerites. Enfouie dans les verts buissons, une maison blanche; Des images de dieux brillent dans le feuillage. Et je vais avec quelqu’un qui m’aime, L’âme sereine dans la fraîcheur De cette maison blanche, dans laquelle la paix, De toute beauté attend notre arrivée.
Ich liebe dich op. 37/2 Detlev von Liliencron (1844-1909)
Je t’aime
Vier adlige Rosse Voran unserm Wagen, Wir wohnen im Schlosse In stolzem Behagen. Die Frühlichterwellen Und nächtens der Blitz, Was all sie erhellen, Ist unser Besitz.
Quatre nobles chevaux Devant notre voiture, Nous habitons un château Avec un bien-être altier. Les lueurs de l’aube Et l’éclair nocturne, Tout ce qu’ils éclairent Est notre propriété.
Und irrst du verlassen, Verbannt durch die Lande, Mit dir durch die Gassen In Armut und Schande! Es bluten die Hände, Die Füsse sind wund, Vier trostlose Wände, Es kennt uns kein Hund.
Et si tu erres abandonnée, Bannie dans d’autres pays, Je suis avec toi dans les rues, Dans la pauvreté et la honte ! Les mains en sang, Les pieds blessés, Quatre murs désespérés, Pas un chien ne nous connaît.
Steht silberbeschlagen Dein Sarg am Altar, Sie sollen mich tragen Zu dir auf die Bahr’, Und fern auf der Heide Und stirbst du in Not, Den Dolch aus der Scheide, Dir nach in den Tod!
Si ton cercueil orné d’argent Est placé devant l’autel, il faudra me porter Près de toi sur le catafalque. Et si au loin sur la lande, Tu meurs dans la nécessité, Je tirerai ma dague de son fourreau, Pour te suivre dans la mort !
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RICHARD STRAUSS
Vier letzte Lieder
Quatre dernières mélodies
Frühling Hermann Hesse (1872-1962)
Printemps
In dämmrigen Grüften träumte ich lang von deinen Bäumen und blauen Lüften, von deinem Duft und Vogelsang.
Dans les tombes crépusculaires J’ai longtemps rêvé De tes arbres et de tes ciels bleus, De ton parfum et de tes chants d’oiseaux.
Nun liegst du erschlossen in Gleiss und Zier, von Licht übergossen wie ein Wunder vor mir.
Maintenant accessible tu es là, Brillant et gracile, Inondé de lumière Comme une merveille devant moi.
Du kennst mich wieder, du lockst mich zart, es zittert durch all meine Glieder deine selige Gegenwart!
Tu me reconnais, Tu m’attires doucement, Je frissonne de tous mes membres De ta bienheureuse présence.
September Hermann Hesse (1872-1962)
Septembre
Der Garten trauert, kühl sinkt in die Blumen der Regen. Der Sommer schauert still seinem Ende entgegen.
Le jardin pleure, Froide, la pluie coule sur les fleurs. L’été frémit, Muet à l’approche de sa fin.
Golden tropft Blatt um Blatt nieder vom hohen Akazienbaum. Sommer lächelt erstaunt und matt in den sterbenden Gartentraum.
L’or goutte de feuille en feuille, Tombe du grand acacia. L’été sourit, étonné et alangui, Dans le rêve mourant du jardin.
Lange noch bei den Rosen bleibt er stehen, sehnt sich nach Ruh. Langsam tut er die grossen müdgewordnen Augen zu.
Longtemps encore, auprès des roses Il reste là, aspirant au repos. Lentement il ferme ses grands yeux Qui s’ensommeillent.
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RICHARD STRAUSS
En allant dormir
Nun der Tag mich müd’ gemacht, soll mein sehnliches Verlangen freundlich die gestirnte Nacht wie ein müdes Kind empfangen.
Maintenant le jour me fatigue, Il faut que la nuit étoilée Accueille mon désir ardent, Comme un enfant fatigué.
Hände, lasst von allem Tun, Stirn, vergiss du alles Denken, alle meine Sinne nun wollen sich in Schlummer senken.
Mains, cessez toute activité, Front, oublie toute pensée, Tous mes sens maintenant Veulent plonger dans le sommeil.
Und die Seele unbewacht will in freien Flügen schweben, um im Zauberkreis der Nacht tief und tausendfach zu leben.
Et mon âme, sans surveillance, Planera de ses ailes libérées Dans le cercle magique de la nuit, Pour vivre mille fois plus intensément.
Im Abendrot Karl Gottlieb Lappe (1773-1843)
Au coucher du soleil
O wie schön ist deine Welt, Vater, wenn sie golden strahlet! Wenn dein Glanz herniederfällt Und den Staub mit Schimmer malet, Wenn das Rot, das in der Wolke blinkt, In mein stilles Fenster sinkt!
Ô comme ton monde est beau, Père, quand d’or il resplendit. Quand ton éclat descend, Et qu’il peint la poussière de sa lueur, Quand le rouge, qui brille dans les nuages, Tombe sur ma fenêtre paisible.
Könnt ich klagen, könnt ich zagen? Irre sein an dir und mir? Nein, ich will im Busen tragen Deinen Himmel schon allhier. Und dies Herz, eh’ es zusammenbricht, Trinkt noch Glut und schlürft noch Licht.
Pourrais-je me plaindre, pourrais-je hésiter ? Me tromper sur toi et sur moi ? Non, je porterai en mon sein Ton ciel déjà ici. Et ce cœur, avant qu’il se brise, Boira encore ce feu et dévorera cette lumière.
© ANNA S.
Beim Schlafengehen Hermann Hesse (1872-1962)
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BIOGRAPHIES
Camilla Nylund
© ANNA S.
Soprano
Incontestablement l’une des plus grandes interprètes du répertoire wagnérien et straussien, Camilla Nylund est née à Vaasa en Finlande. Elle étudie le chant auprès d’Eva Illes puis suit les cours du Mozarteum de Salzbourg. En 1995, elle y reçoit le prix Lilli-Lehmann. Cette même année, elle est saluée en Micaëla (Carmen) au Staatsoper de Hanovre et engagée dans la troupe. En 1996, elle fait ses débuts à l’Opéra national d’Helsinki dans le rôle de la Comtesse des Nozze di Figaro. De 1999 à 2001, elle fait partie de la troupe du Semperoper de Dresde. Durant cette période, on a aussi pu l’entendre en Tatiana (Eugène Onéguine) au Staatsoper de Hambourg et en Gräfin (Capriccio) à la Fenice. Au Semperoper, elle reçoit le ChristelGoltz-Preis en 2000. En 2004-2005, ses débuts en Leonore (Fidelio) à Zurich et en Salome à Cologne marquent un tournant dans sa carrière. Dès lors, elle se produit sur les plus grandes scènes lyriques dans des rôles comme Hanna Glawari (Die lustige Witwe), Elisabeth (Tannhäuser), Elsa von Brabant (Lohengrin), Donna Anna (Don Giovanni), Ariadne, Salome, Arabella et Rusalka, sous la baguette de
chefs éminents tels Nikolaus Harnoncourt, Adam Fischer, Gary Bertini, Leif Segerstam, Esa-Pekka Salonen, Helmuth Rilling, Nikolaus McGegan, Roger Norrington, Osmo Vänskä, Philippe Herreweghe, Daniel Barenboim et Jukka-Pekka Saraste. En 2015-2016, elle interprète notamment la Maréchale (Der Rosenkavalier) à l'Opéra national d’Amsterdam, Senta (Der fliegende Holländer) au Staatsoper de Berlin, Chrysothemis (Elektra) au Semperoper de Dresde, Elsa de Brabant au Concertgebouw d’Amsterdam et au Wiener Staatsoper, Angèle Didier (Der Graf von Luxemburg) à Francfort, Salome à Tokyo et Tatiana à Dresde. Récemment, elle chante dans une nouvelle production de Fidelio sous la direction de Daniel Barenboim au Staatsoper de Berlin. Parmi ses projets en 2017 : ses débuts en Venus (Tannhäuser) au Deutsche Oper Berlin, L'Impératrice (Die Frau ohne Schatten) au Staatsoper de Berlin, Sieglinde (Die Walküre) et Arabella au Wiener Staatsoper.
Au Grand Théâtre de Genève : Rusalka (rôle-titre) 12-13.
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BIOGRAPHIES
Helmut Deutsch
© SHIRLEY SUAREZ
Piano
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Helmut Deutsch est régulièrement invité aux festivals et dans les salles de concerts du monde entier. Né à Vienne, il y étudie le piano et la composition à la Musikhochschule, ainsi que la musicologie à l’université. En 1967, il obtient le Kompositionspreis der Stadt Wien pour ses créations musicales. Pendant ses études déjà, il s’intéresse beaucoup à la musique de chambre et à l’accompagnement du lied. Il commence sa carrière d’accompagnateur auprès d’Irmgard Seefried, ainsi qu’auprès de Hermann Prey pendant 12 ans. Depuis, il a des partenaires tels que Juliane Banse, Barbara Bonney, Grace Bumbry, Ileana Cotrubaș, Diana Damrau, Brigitte Fassbaender, Angelika Kirchschlager, Genia Kühmeier, Christiane Oelze, Rita Streich, Ruth Ziesak, Olaf Bär, Matthias Goerne, Dietrich Henschel, Jonas Kaufmann, Thomas Moser, Christoph Prégardien, Thomas Quasthoff, Andreas Schmidt, Bo Skovhus, Michael Volle et Bernd
Weikl. Le jeune ténor suisse Mauro Peter fut l’un de ses derniers étudiants à Munich, celui-ci est devenu un de ses partenaires privilégiés de récital. De 1967 à 1979, il enseigne à la Musikhochschule de Vienne. Il est aussi professeur à la Hochschule für Musik de Munich pendant 28 ans et donne des cours d’interprétation en Europe et en ExtrêmeOrient. Il enregistre plus de 100 CD dont plusieurs ont reçu des prix. Projets en 2016 : des récitals avec Jonas Kaufmann au Théâtre des Champs-Élysées, au Teatro Real de Madrid et à l’Opéra de MonteCarlo, avec Violetta Urmana à la Zarzuela de Madrid, avec Mauro Peter à Graz, Bolzano, Lugano, Vienne et au Pays de Galles et avec Michael Volle à Paderborn.
Au Grand Théâtre de Genève : récitals avec Olaf Bär et Dawn Upshaw 96-97, Angelika Kirchschlager 02-03, Gabriele Fontana 04-05, Jonas Kaufmann 13-14 et Michael Volle 14-15.
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PROCHAINEMENT BALLET
OPÉRA
Ba\rock
Der Vampyr
Ballet sur des musiques de Domenico Scarlatti et François Couperin (au piano) et de Jean-Philippe Rameau (musique enregistrée) Création chorégraphique mondiale À l'Opéra des Nations 21, 22, 24, 28, 29, 31 octobre & 1er nov. 2016 à 19 h 30 23 octobre 2016 à 15 h Chorégraphie Jeroen Verbruggen Scénographie Émilie Roy Costumes Emmanuel Maria Lumières Rémi Nicolas Pianiste Aleksandr Shaikin Ballet du Grand Théâtre de Genève Direction Philippe Cohen Conférence de présentation par Camille Girard en collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet. Au Théâtre de l'Espérance 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève Mardi 18 octobre 2016 à 18 h 15
CONCERT JEUNE PUBLIC
Théâtre musical d'après l'opéra romantique d’Heinrich Marschner Coproduction Komische Oper Berlin / Grand Théâtre de Genève À l'Opéra des Nations 19, 21, 23, 24, 26, 29 novembre 2016 à 19 h 30 27 novembre 2016 à 15 h Direction musicale Ira Levin Mise en scène Antú Romero Nunes Reprise de la mise en scène Tamara Heimbrock Décors Matthias Koch Costumes Annabelle Witt Dramaturge Ulrich Lenz Avec Tómas Tómasson, Jens Larsen, Laura Claycomb, Chad Shelton, Ivan Turšić, Maria Fiselier Orchestre de la Suisse Romande Choeur du Grand Théâtre de Genève Direction Alan Woodbridge Conférence de présentation par Christophe Imperiali en collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet. Au Théâtre de l'Espérance 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève Mercredi 16 novembre 2016 à 18 h 15
Pulcinella Musique pour ballet d’Igor Stravinski Nouvelle production À l'Opéra des Nations 26, 27 octobre 2016 à 19 h 30 30 octobre 2016 à 15 h Direction musicale Ira Levin Récitant Joan Mompart Avec les membres de la Troupe des jeunes solistes en résidence du Grand Théâtre de Genève Orchestre de la Suisse Romande
Directeur de la publication Tobias Richter Responsables de la rédaction Daniel Dollé & Christopher Park Responsable de l’édition Aimery Chaigne ont collaboré à ce programme Leandro Garcimartin, Isabelle Jornod Impression Atar Roto Presse SA ACHEVÉ D’IMPRIMER EN SEPTEMBRE 2016
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