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OPÉRA | MANON | MASSENET BROCHE OR BLANC ET DIAMANTS
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
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MANON Jules Massenet
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Passion et partage La Fondation de bienfaisance du groupe Pictet est fière de soutenir le projet «Les jeunes au cœur du Grand Théâtre». En participant à ce programme de formation, nous nous engageons en faveur de la génération à venir. Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir offrir aux talents de demain l’opportunité de découvrir les joies de l’opéra et du ballet, et peut-être même de susciter des vocations. Les associés du groupe Pictet vous souhaitent une très belle saison 2016-2017.
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GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MANON | N° 50
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GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MANON | N° 50
SUBVENTIONNÉ PAR LA VILLE DE GENÈVE
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MANON Jules Massenet OPÉRA EN 5 ACTES Livret de Henri Meilhac et Philippe Gille, d’après le roman de l’abbé Prévost, L’Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut. Créé le 19 janvier 1884 à Paris, à l’Opéra Comique. avec la participation de l’Orchestre de la Suisse Romande Chanté en français avec surtitres anglais et français Durée : approx. 2 h 55 (incluant 1 entracte)
Avec le soutien du
Diffusion samedi 8 octobre 2016 à 20 h Dans l’émission À l’opéra. Une production de Serene Regard et Martine Guers Fréquences FM 100.1 et 100.7
Le Temps prend part de manière active à la vie artistique et propose, plusieurs fois par année, en souscription exclusive et en édition limitée, les œuvres d’artistes vivant en Suisse. Une des œuvres phares de cette collection prend toute sa place sur cette annonce. Elle est signée John Armleder. Nous vous invitons à découvrir toute la collection sur www.letemps.ch/art
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Direction musicale
Marko Letonja Assistante directeur musical
Irene-Cordelia Huberti Mise en scène
Olivier Py Décors & costumes Assistant metteur en scène & chorégraphe Lumières Manon Lescaut Le Chevalier des Grieux Lescaut Gillot de Morfontaine Monsieur de Brétigny Le Comte des Grieux Poussette Javotte Rosette L’Hôtelier Deux gardes
Pierre-André Weitz Daniel Izzo Bertrand Killy Patricia Petibon Bernard Richter Pierre Doyen Rodolphe Briand Marc Mazuir Bálint Szabó Seraina Perrenoud Mary Feminear * Marina Viotti * Omar Garrido Philippe Casperd ** Romaric Braun ** * Membre de la Troupe des Jeunes solistes en résidence ** Membre du Chœur du Grand Théâtre de Genève
Danseuses Charlotte Dambach, Ivanka Moizan, Claire-Marie Ricarte, Laurine Ristroph, Laura Ruiz Tamayo Danseurs Ivo Bauchiero, Clément Debras, Jorys Zegarac
Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre de Genève Direction
Alan Woodbridge
SOMMAIRE
Prélude Introduction Argument Synopsis
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Aperçus de la vie de Antoine François Prévost... par Daniel Dollé Critiques du livre de l’abbé Prévost Instruire le public en s’amusant de l’abbé Prévost Extraits du livre de l’abbé Prévost « Une femme est comme votre ombre... » d’Alfred de Musset « Non ! Manon, Manon tout court !... » de Jules Massenet Du Roman à l’Opéra de Michel Beretti Une partie de cache-cache de Pierre Saint-Amand Marcher dans la boue... de Gaston Bachelard
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Cette année-là... Genève en 1884 Manon au Grand Théâtre Références
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Production Biographies
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Informations pratiques Billetterie du Grand Théâtre Mécénat & partenariat Fondation du Grand Théâtre Cercle du Grand Théâtre Le Grand Théâtre : l’équipe
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Prochainement
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La discipline conduit à la performance. La lutte suisse, sport traditionnel, exige constance et régularité. Des caractères fondamentaux nécessaires à la réalisation de nos objectifs.
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PRÉLUDE
par Daniel Dollé
L’œuvre
Le 19 janvier 1884, Paris découvre à l’Opéra Comique, Manon. La genèse de l’œuvre est bien documentée. Meilhac, s’étant séparé de Halévy, travaille à présent avec Philippe Gille et signe un contrat avec Massenet et son éditeur, le 2 février 1882. Le compositeur a lu et annoté avec intérêt le roman de l’abbé Prévost : « Manon ! m’écriai-je, en montrant du doigt le livre à Meilhac. – Manon Lescaut, c’est Manon Lescaut que vous voulez ? – Non ! Manon, Manon tout court ; Manon, c’est Manon ! » En 1884, Manon est affichée 78 fois à l’Opéra Comique. Après des mois d’absence, l’ouvrage connaît sa 200ème représentation en 1893, en faisant toujours salle comble. Le 13 février 1905, on joua la 500ème. À la première, le duo de Saint-Sulpice met le feu aux poudres. Carvalho avait interdit de bisser les airs, pour ne pas allonger le spectacle, malgré cela, la valse de Manon au quatrième acte fut bissée. Par la suite l’enthousiasme retomba. Le public regrettait le refrain qu’on ne pouvait pas fredonner et une grande partie de la presse dénigra l’ouvrage, en reconnaissant cependant certaines qualités. Malgré les nombreuses ressemblances, les librettistes ont su tailler dans l’étoffe du roman. Les conventions de l’opéra-comique les amenèrent à des choix et des modifications. Ils substituent Manon à des Grieux, le personnage central du roman de Prévost Le chevalier des Grieux et Manon Lescaut. Pour comprendre et aimer l’œuvre de Jules Massenet, il faut relire le roman.
L’argument
À l’hôtellerie, on s’amuse, on dîne et on joue, arrive une jeune fille toute émue et étourdie qui fait son premier voyage pour se rendre au couvent. Sa beauté ne laisse pas indifférent. Lorsqu’arrive le chevalier des Grieux, il tombe immédiatement amoureux d’elle. Manon lui offre sa vie et son âme et décide de fuir avec lui. Lescaut et Brétigny forcent la porte de l’appartement où les amants mènent une vie modeste, mais émouvante. De Brétigny courtise Manon et lui apprend que le chevalier sera enlevé. Il demande à Manon de lui faire confiance et de le suivre. Des Grieux est enlevé par des inconnus engagés par son père. Au Cours-la-Reine, un jour de
fête populaire, Manon fait son entrée dans toute sa beauté. Elle est belle, heureuse et enviée. Le Comte des Grieux découvre la femme qui a fait tourner la tête à son fils et apprend à De Brétigny que son fils est désormais abbé à Saint-Sulpice. Manon ayant surpris la conversation décide de s’y rendre. Manon retrouve des Grieux et lui déclare son amour et veut se faire pardonner. Dans un premier temps, il la repousse, mais finit par céder aux supplications de Manon. À la table de jeu, des Grieux gagne partie sur partie. Guillot l’accuse de tricher et part chercher la police. Le comte des Grieux sépare les amants et fait arrêter Manon. Accusée de mœurs légères, Manon est conduite au port afin d’être exilée. Lescaut soudoie le garde qui libère la prisonnière ; elle tombe dans les bras de des Grieux. Il est trop tard, elle expire dans les bras de son bien-aimé.
La musique
C’est le 18 mars 1883 que Massenet commence l’orchestration de Manon. Certains reprochèrent au compositeur d’avoir « wagnérisé » le roman de l’abbé Prévost, ainsi que l’opéra-comique, une forme à ruptures – ruptures entre le tragique et le comique, entre la parole et le chant. La musique s’interdit tout ce qui pourrait ralentir l’action, paraître artificiel ou faussement conventionnel. La trame mélodique court tout au long de la partition qui nous offre une palette variée des différentes façons d’unir le mot et la musique. Ainsi on entendra des airs, des chansons, des récitatifs, diverses formes de mélodrame (des phrases parlées sur fond musical), ainsi que des phrases parlées dans le silence orchestral. À peine à la moitié de l’ouvrage, Manon a déjà chanté quatre airs. Il paraît difficile de définir une règle pour l’emploi des différentes formes. Les continuels changements d’écriture engendrent une instabilité vocale qui donne naissance à la fragilité du discours et qui s’accorde au caractère des deux héros. Manon, est-ce encore un opéra-comique ou tout simplement une pièce de théâtre ? Manon est une partition bien plus complexe qu’on veut bien souvent le dire. Elle dépasse de très loin l’ouvrage « lacrymogène », ou la simple histoire qui fait pleurer les ménagères.
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GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MANON | N° 50
INTRODUCTION
by Daniel Dollé
The Work
The Parisian public first encounters Manon on the stage of the Opéra-comique on January 19th 1884. The genesis of the work is well documented. The librettist Meilhac, who had just separated from his former collaborator Halévy to start a new creative tandem with Philippe Gille, signs a contract with Massenet and his editor on February 2nd 1882. The composer knew well Abbé Prévost’s novel, and had cherished for a while the idea of working on it: “Manon! I exclaimed, pointing with my f inger the book to Meilhac. - Manon Lescaut, is it Manon Lescaut that you want? - No! Manon, just Manon; Manon is Manon!” In 1884, Manon is staged 78 times at the Opéra-comique. After months of absence, the work sees its 200th performance in 1893 to a consistently full house. Its 500th night is played on February 13th 1905. At the opening night, the Saint-Sulpice duet sets the audience on fire. Despite Carvalho’s interdiction to encore the arias in order to avoid lengthening the show, Manon’s waltz in the fourth act was encored. Subsequently the public’s enthusiasm cooled down somewhat. They regretted that the refrain was not good humming material, and a good deal of the press denigrated the work, while nonetheless recognizing some qualities to it. Even if the work has numerous resemblances with Prévost’s novel, the librettists have made their own artistic choices dictated by the conventions of comic opera. They namely substitute Manon to the novel’s central character -- des Grieux, as the title indicates: Le chevalier des Grieux et Manon Lescaut. It is necessary to read Abbé Prévost’s novel in order to understand and appreciate Massenet’s work.
The Story
At the hostel, a cheerful crowd plays and dines. We see the arrival of a beautiful young woman, travelling for the first time in her life to join a convent. She is excited and a little bedazzled by the journey. Her beauty impresses everyone. Des Grieux falls in love instantly. Manon offers her heart to him and the two decide to elope. Lescaut and Brétigny break into the apartment where the two lovers lead a movingly simple life. De Brétigny makes advances to Manon, while revealing that des Grieux is going
to be kidnapped by people hired by his father. He asks Manon to follow him. It is a popular holiday at Cour-la-Reine. Manon appears, resplendent. She is brilliant, happy and desired. The Count des Grieux sees the woman over whom his son has lost his head and tells Brétigny that his son is now a priest at Saint-Sulpice. Manon, having surprised their conversation, decides to go there. Manon meets des Grieux. She declares her love to him and asks for his forgiveness. At first he rejects her, but eventually gives in to her plea. At the gaming table, des Grieux wins one hand after the other. Guillot accuses him of cheating and calls the police. The Count separates the lovers and gets Manon arrested. She is accused of promiscuous behaviour and sent to the port to be exiled. Lescaut bribes the guard who frees her. Manon falls into the arms of her lover. But it is too late, she expires in his embrace.
The Music
Massenet begins the orchestration of Manon on March 18th 1883. Some criticize him for having “wagnerized” not only Abbé Prévost’s novel, but also comic opera itself – a form that intrinsically involves rupture, between comedy and tragedy on the one hand, and between speech and song on the other. The music leaves out anything that could slow down the action, seem artificial or falsely conventional. The melodic line flows through the score, offering a varied palette of the different ways to combine words and music. Thus one can hear arias, songs, recitatives, diverse forms of melodrama (phrases spoken to a musical background), as well as phrases spoken in the absence of orchestral accompaniment. Only halfway through the opera, Manon has already sung four arias. It seems hard to trace a rule in the use of different forms. The continuous changes in the writing give way to a vocal instability that generates fragility of the discourse and harmonizes with the nature of the two protagonists. . Is Manon another comic opera, or simply a theatre play? Manon’s music is a lot more complex than it is usually acknowledged. It goes well beyond the “lacrimatory” genre, or the plain story to coax the housewives’ tears.
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“In private banking, it’s time for common sense to be more common .”
Expect the expected 16
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ARGUMENT Acte I Dans la cour d’une auberge à Amiens, arrive un noble nommé De Brétigny accompagné par Guillot. Ils sont accompagnés par trois belles et jeunes actrices. Lescaut attend sa cousine, Manon, pour la conduire au couvent. La voiture de Manon arrive quelques instants plus tard. Subjugué par sa beauté, Guillot tente de séduire la belle jeune femme. Ayant beaucoup bu, il appelle Manon et commence à flirter avec elle. Il l’invite à partir avec lui, mais elle refuse gentiment. Lescaut revient. Il apprend à Manon comment une jeune femme doit se comporter en société. Une nouvelle fois, Lescaut la laisse seule car ses amis l’appellent à une table de jeu. Manon contemple les trois belles actrices et les envie grandement pour leur vie passionnante. Mais elle a décidé d’entrer au couvent. Un jeune chevalier, nommé des Grieux, en route pour rejoindre son père, fait escale à l’auberge. Il remarque Manon, et instamment tombe amoureux. Il se rapproche d’elle et c’est le coup de foudre. Cherchant à échapper à sa vie prédestinée de nonne, elle suggère qu’ils fuient ensemble à Paris en utilisant la diligence commandée par Guillot. Sans réfléchir, les deux amants s’enfuient. Acte II Le temps a passé, Manon et des Grieux ont acheté un appartement à Paris. Des Grieux écrit une lettre à son père pour demander la permission d’épouser Manon. Lescaut et De Brétigny arrivent. Lescaut a secrètement conspiré avec De Brétigny. Manon Lescaut dit qu’elle devrait se marier avec des Grieux. Comme Lescaut est concerné par l’honneur de la famille, des Grieux lui montre la lettre à son père afin de prouver la sincérité de ses intentions. De Brétigny prend Manon à part pour lui dire que le père de des Grieux a envoyé des hommes pour enlever son amant. Il lui promet sa protection, une vie luxueuse, et un avenir meilleur. Lorsque les deux hommes s’éloignent, Manon est déchirée. Doit-elle suivre De Brétigny et vivre une vie de luxe ou rester avec des Grieux ? Sa décision est prise quand elle ne parle pas à des Grieux de son enlèvement imminent.
Celui-ci part afin de poster sa lettre, sans connaître la décision apparemment sans cœur de son amante. Quand il revient (après avoir chanté d’une vie future merveilleuse avec Manon), il trouve Manon songeuse. On frappe, des Grieux est enlevé par des hommes engagés par son propre père. Acte III C’est jour de fête et beaucoup de gens sont rassemblés au Cours-la-Reine. Lescaut et Guillot sont présents. Pendant que Lescaut raconte son amour du jeu, Guillot flirte sans relâche avec les trois jeunes actrices. De Brétigny arrive avec Manon, élégamment vêtue. Elle est entourée par de nombreux admirateurs. Manon est ravie de son nouveau statut. Le père de des Grieux est également présent, et s’entretient avec De Brétigny. Préoccupée, Manon espionne leur conversation et apprend que des Grieux a rejoint le séminaire de Saint-Sulpice. Manon se rapproche du père de des Grieux et l’interroge, dans l’espoir de découvrir si des Grieux l’aime toujours. Pendant ce temps, Guillot, une fois de plus, a tourné son attention sur Manon et organise un ballet pour elle. Après le spectacle, elle avoue à Guillot qu’elle était trop distraite pour prêter attention aux danseurs. Guillot ne parvient pas à la séduire, et Manon se précipite au séminaire. Entracte Après un sermon qui laisse les fidèles en émoi, le père de des Grieux cherche à persuader son fils de changer d’avis, de quitter l’église, et d’épouser une autre femme. Après plusieurs tentatives vaines, il quitte finalement des Grieux et l’abandonne à sa nouvelle vie d’abbé. Maintenant seul, des Grieux prie pour chasser Manon de sa mémoire, mais ses efforts sont vains. A peine a-t-il commencé à prier, Manon arrive pour implorer son pardon. Il essaie de la repousser, mais lorsqu’elle évoque leurs merveilleux souvenirs du passé, il cède. Une nouvelle fois, ils jurent leur amour l’un pour l’autre. ➔ SUITE EN PAGE 20
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SYNOPSIS Act 1 At the courtyard of an inn in Amiens, a nobleman named De Brétigny arrives with Guillot. They are accompanied by three beautiful young actresses. Lescaut arrives at the inn to meet his cousin, Manon, in order to escort her to the convent. Manon’s carriage arrives moments later. Guillot captures a glimpse of the beautiful young woman. Having drunk plenty of wine, he calls out to Manon and starts to flirt with her. He invites her to leave with him, but she kindly refuses. Lescaut returns, but lectures her in the proper ways a young lady such as her should behave. Lescaut leaves her alone once more as his friends call him over to a gambling table. Manon eyes the three lovely actresses and longs for their exciting life. She is nonetheless resolved to commit to her life in the convent. A young chevalier named des Grieux, on his journey to meet his father, makes a stop at the inn. He quickly takes notice of Manon and instantly falls in love. He approaches her and she falls head over heals for him. Longing to escape her predestined life as a nun, she suggests they run away together to Paris using Guillot’s coach. Without thinking, the two lovers make their getaway. Act 2 Some time has now passed, and Manon and des Grieux have purchased an apartment in Paris. Des Grieux has written a letter to his father asking for permission to marry Manon. Lescaut and De Brétigny arrive. Lescaut has secretly conspired with De Brétigny. Lescaut tells Manon she should marry des Grieux as he is concerned for their family honor. Des Grieux shows Lescaut the letter to his father to prove his intentions are true. De Brétigny pulls Manon aside to tell her that des Grieux’s father has sent men to abduct des Grieux. He tells her that he can give her protection and great wealth, and promises her a better future. When the two men leave, Manon is torn. Should she go with De Brétigny and live a life of luxury or stay with des Grieux? Her decision is made when she does not tell des Grieux of his impending abduction. He goes out to the post to send his letter, unaware
of his lover’s seemingly heartless decision. When he returns (after having sung of a wonderful future life with Manon), he finds Manon musing. A knock is heard at the door, des Grieux is captured by the officers hired by his own father. Act 3 It is a holiday, and many people are gathered at the promenade of the Cours-la-Reine in Paris. Lescaut and Guillot are in attendance. As Lescaut voices his love of gambling, Guillot resumes his relentless flirtations with the three young actresses. De Brétigny arrives with Manon, who, dressed in the latest couture gown, is surrounded by many admirers. By the looks of things, Manon is quite content with her new-found status. Des Grieux’s father is also in attendance, and speaks with De Brétigny. Concerned, Manon eavesdrops on their conversation and learns that des Grieux has joined the seminary of SaintSulpice. Manon approaches des Grieux’s father and asks him questions, hoping to learn if des Grieux still loves her. Meanwhile, Guillot has turned his attention to Manon once more and arranges for the ballet dancers to perform for her. After their performance she admits to Guillot that she was too distracted to pay any attention to the dancers. Once again, Guillot fails to win her over, and she rushes off to the seminary. Interval After des Grieux has given a stirring sermon, an excited church congregation is seen around the chapel. Des Grieux’s father arrives to persuade him to change his mind, leave the church, and marry another woman. After several unsuccessful attempts, he finally leaves des Grieux alone to his new life as a friar. Now alone, des Grieux prays to forget Manon, but his efforts are in vain. No sooner than he starts to pray, she arrives to seek his forgiveness. He tries to reject her, but after she sings of their wonderful memories of the past, he gives in to her plea. Again, they vow their love to each other. ➔ FOLLOWING ON PAGE 20
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ARGUMENT
➔ SUITE DE LA PAGE 17
Acte IV A l’Hôtel de Transylvanie, Lescaut, De Brétigny et Guillot s’adonnent à des jeux d’argent. Au milieu de la foule animée, les trois actrices refusent toujours les avances de Guillot. Manon persuade des Grieux de jouer. It remporte chaque manche. Guillot l’accuse de tricher, mais des Grieux nie avec véhémence. Cependant, Guillot se précipite pour appeler la police, et bientôt elle arrive pour l’arrêter. Son père arrive également et lui dit que son arrestation ne durera pas, mais qu’il ne fera rien pour sauver Manon. Acte V Le comte des Grieux a fait libérer son fils, mais Manon a été reconnu coupable d’immoralité et condamnée à la déportation. Des Grieux et Lescaut attendent à l’extérieur pour voir passer le convoi de Manon. Lescaut soudoie un garde qui accompagne Manon, pour permettre à des Grieux de rester avec elle. Manon tombe aux pieds de des Grieux et lui demande son pardon; elle est épuisée et malade. Elle revit ses souvenirs du passé avec des Grieux avant de mourir dans ses bras.
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SYNOPSIS
➔ CONTINUED FROM PREVIOUS PAGE
Act 4 At the Hôtel de Transylvanie, Lescaut and Guillot are making the best of the hotel’s gambling house. Within the lively crowd, the three actresses are still ignoring Guillot’s advances. Now knowing her true heart and desires, des Grieux lets Manon convince him to gamble in order to amass great wealth. Des Grieux sits at the card table with Guillot and wins every single hand. Guillot accuses him of cheating, but des Grieux vehemently denies. Still, Guillot rushes out to call the police, and soon they arrive to arrest des Grieux. His father arrives too and tells him that his arrest will only be temporary, but he will do nothing to save Manon. Act 5 Des Grieux’s father has freed him from his arrest, but Manon has been convicted of immorality and sentenced to deportation. Des Grieux and Lescaut wait outside for Manon’s convoy to pass. Lescaut bribes the guard into releasing Manon. She falls at des Grieux’s feet; she’s exhausted and ill. Now in the final stages of consumption, she relives her past memories with des Grieux before passing away in his arms.
On ne ferait pas une divinité de l’amour s’il n’opérait souvent des miracles. HISTOIRE DU CHEVALIER DES GRIEUX ET DE MANON LESCAUT (1731)
Aperçus de la vie de Antoine François Prévost, dit d’Exiles...
É
par Daniel Dollé
crire une vie de Prévost, serait d’abord démêler la légende et la réalité ; ce sera chercher en même temps ce qui, de sa vie passe dans le roman, car l’allusion autobiographique affleure dans tous ses récits. La vie de Prévost prend constamment la forme d’un roman : coups de tête, engagements soudains, exils et évasions, passions et ambitions démesurées, effondrements et rétablissements imprévus, tout y est excessif et désordonné. Quand il tente d’en écrire l’histoire, il esquive les plates réalités de la pauvreté et du labeur pour se lancer dans le récit d’une destinée hors du commun; il a le génie du mensonge, le génie du roman à l’état natif. Il rêvait de fortune, de femmes et d’indépendance, et il se trouve condamné à la pauvreté, à la chasteté et à la soumission. Moine malgré lui, il ne saurait cacher son côté mondain, séducteur à tout-va, et surtout, écrivain qui tente de reconstituer une vie morcelée. C’est grâce à la plume que son existence trouve un sens, ainsi qu’une unité. Il a voulu être romancier et s’est assumé comme tel.
••••• Né le 1er avril 1697, à Hesdin, il avait fait ses premières études chez les jésuites de sa ville natale, et, au sortir de sa rhétorique, séduit par ses succès de collège autant que par ses maîtres, il avait pris l’habit de novice. Il s’engage dans l’armée fin 1711. Après avoir commencé un noviciat chez les jésuites, il s’enfuit en Hollande. En 1717, il commence un second noviciat à La Flèche, puis s’engage à nouveau dans l’armée, cette fois comme officier. En 1721, il entre chez les bénédictins de l’abbaye de Saint-Wandrille avant de prononcer ses vœux à l’abbaye de Jumièges et de passer sept ans dans diverses maisons de l’ordre en Normandie. À l’abbaye de Saint-Germain-desPrés en 1727, il travaille à l’ouvrage des bénédictins, Gallia christiana. En 1728, il obtient une approbation pour les deux premiers tomes des Mémoires et aventures d’un homme de qualité qui s’est retiré du monde. Ayant quitté son monastère sans autorisation, il est frappé d’une lettre de cachet et s’enfuit à
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Il n’est pas nécessaire qu’un auteur comprenne ce qu’il écrit. Les critiques se chargeront de le lui expliquer. CITATION DE L’ABBÉ PRÉVOST
Londres où il acquiert une large connaissance de l’histoire et la langue anglaises ••••• En 1729, une aventure l’oblige à passer en Hollande où il se lie avec une aventurière du nom d’Hélène, dite Lenki, Eckhardt. Il publie à Utrecht en 1731 et 1732 les tomes I à IV du Philosophe anglais, ou histoire de Monsieur Cleveland, f ils naturel de Cromwell. En 1733, criblé de dettes, il retourne à Londres où il fonde le Pour et contre, journal principalement consacré à la connaissance de la littérature et de la culture anglaises. En 1734, il négocie son retour chez les bénédictins et effectue un second noviciat de quelques mois au monastère de La Croix-SaintLeufroy, près d’Évreux, avant de devenir, début 1736, l’aumônier du prince de Conti qui le protège. Il passe ses dernières années à Paris et à Saint Firmin, à côté de Chantilly, et meurt en forêt de Chantilly au retour d’une visite aux bénédictins de Saint-Nicolas-d’Acy, le 25 novembre 1763.
••••• Bien que les œuvres de l’abbé Prévost ne manquent pas d’intérêt, elles ont été éclipsées par Manon, les mémoires d’un homme de qualité, qui relate L’Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon, et dont la couleur autobiographique est un des éléments de son inénarrable succès. Le Doyen de Killerine (Paris, 1735); l’Histoire de M. Cleveland, f ils naturel de Cromwell (Utrecht, 1732). Sont les plus intéressants, avec l’Histoire d’une grecque moderne (Paris, 1741). Citons encore : Campagnes philosophiques (Amsterdam, 1741) ; Contes, aventures et faits singuliers (Paris, 1764) ; Histoire de Guillaume le Conquérant (1742); Histoire de Marguerite d’Anjou (1741) ; Mémoire d’un honnête homme (1745); Mémoires pour servir à l’histoire de la vertu (Cologne, 1762) ; le Monde moral ou Mémoires pour servir à l’histoire du coeur humain (Genève, 1760), etc… Sans parler des traductions de Dryden, de Richardson, de Middleton, de David Hume, de Hawkesworth, ou de Cicéron,…
Sources : Jean Sgard, Vie de Prévost (1697-1763), Les collections de la République des Lettres, Études, Presse de l’Université Laval, Québec, 2006, 296p. ISBN 2-7637-8337-6
À propos de la fuite de l’abbé Prévost
« Le 30 novembre 1728, M. Hérault, lieutenant de police, recevait la lettre suivante : « M. le Lieutenant de police est très humblement supplié par les Supérieurs Généraux de la Congrégation de Saint-Maur de faire arrêter un religieux fugitif, qui, depuis environ quinze jours, est sorti de la maison de Saint-Germain-des-Prés, sans raison et sans bref de translation qui au moins ait été signifié. Il était sorti deux fois de chez les jésuites et était chez les bénédictins depuis huit ans. Il s’appelle A. Prévost, il est d’Hesdin, fils du procureur du roi de cette ville ; c’est un homme d’une taille médiocre, blond, yeux bleus et bien fendus, teint vermeil, visage plein. Ses principales connaissances sont chez les pères jésuites de la maison professe et du collège (de Clermont). Il se promène dans Paris tous les jours impunément. C’est lui qui est auteur d’un petit roman qui a pour titre : les Aventures d’un homme de qualité, qui a fait beaucoup de bruit dans Paris à cause d’une sottise qui s’y trouve sur le grand-duc de Toscane. Il est âgé d’environ trente-cinq à trente-six ans. Il s’est vêtu en ecclésiastique. » Cette pièce importante, publiée pour la première fois, il y a tantôt cinq ans, par M. François Ravaisson, dans ses Archives de la Bastille, nous donne un portrait ou un état signalétique de Prévost plus précis qu’aucun de ceux que l’on en connaissait jusqu’alors, et fixe en même temps deux dates avec certitude : celle de son entrée chez les bénédictins et celle de sa sortie de Saint-Germain-des-Prés. Un peu moins âgé que ne le croyaient ses supérieurs, Prévost n’avait que trente et un ans. Ce n’en était pas moins la cinquième fois qu’il changeait brusquement tout le train de son existence, — et ce ne devait pas être la dernière. » FERDINAND BRUNETIÈRE, ÉTUDE CRITIQUE SUR L’HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE, 1887.
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Antoine François Prévost d’Exiles Anonyme, XVIIIème Musée Carnavalet, Paris Gravure
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© DR / SMOKETHORN
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La rue Quincampoix et ses hôtels de passe Brassaï, 1937 Collection privée Photographie
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Critiques du livre de l’Abbé Prévost Le succès de Manon Lescaut fut immense et dépassa toutes les prévisions. Aujourd’hui même, après un siècle et demi d’admiration, l’on n’est pas encore revenu de la surprise causée par une œuvre aussi inattendue ; on est toujours tenté de se demander comment, au milieu de l’obscur fatras qui compose le volumineux bagage littéraire de l’abbé Prévost, a pu luire, tout à coup cette merveilleuse conception, éclore spontanément dans le cerveau de l’auteur, sans travail, sans étude, sans recherche. Mais c’est évidemment dans les conditions où elle s’est produite que se trouve la raison de sa supériorité. En traçant rapidement cet épisode qui se trouve négligemment ajouté par lui à un sujet qu’il regardait comme épuisé, il dédaigna d’entrer dans les complications d’intrigues et dans les recherches de style qui étaient le défaut de son époque. Il fit vite, il fit simple, il fit vrai, et il se trouve avoir produit un chef-d’œuvre. Arsène Houssaye Étude précédant Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut, Jouhaust, 1874.
On a toujours quelque chose a dire sur Manon Lescaut, et, en tête d’un pareil livre, on a, en plus, ce grand avantage de pouvoir dire tout ce qu’on pense. Ceux et celles qui le lisent savent ce qu’ils font, et ils peuvent tout entendre et tout lire [...]. Et puis jamais moment ne fut plus opportun pour une pareille publication. Dans une époque où l’on élève des monuments à tout ce qui a fait la gloire de la France, on doit bien ce tribut à Manon, qu’en voyant les mœurs actuelles, nous pouvons appeler le chef de l’école française. Cette jolie fille est morte dans la misère et dans la solitude, comme presque tous les inventeurs, comme Papin et Niepce de Saint-Victor ; mais, heureusement, on a repris son idée, on l’a remaniée un peu, et, grâce à ces quelques perfectionnements indispensables, elle fonctionne maintenant comme la vapeur et la photographie. Les héritières de Manon manqueraient donc aux devoirs les plus élémentaires de la reconnaissance et de la tradition, si elles n’ache-
vaient pas l’histoire de la fondatrice de l’œuvre. Ce petit livre leur est indispensable ; il fait partie du culte ; c’est le paroissien des courtisanes [...]. Transportez le roman de Manon Lescaut, tel qu’il est, dans un autre temps et dans d’autres mœurs, il n’a plus sa raison d’être. Les sentiments qu’il peint, et qui font partie du cœur humain, c’est-à-dire de ce qui est le même éternellement, resteront vrais, mais les faits vous choqueront à chaque moment par leur invraisemblance [...]. L’abbé Prévost a donc écrit ce livre avec toute la candeur d’un écrivain du XVIII ème siècle. Il n’a songé ni à faire de l’immoralité, ni à faire de la morale, quoi qu’il en ait dit ; il n’a pas cru corriger, pas plus qu’il n’a voulu corrompre. Alexandre Dumas fils Préface de Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut, 1875.
Seule cette nouvelle immorale et vraie, si juste, qu’elle nous indique à n’en pouvoir douter l’état de certaines âmes à ce moment précis de la vie française, si franche qu’on ne songe même pas à se fâcher de la duplicité des actes, reste comme une œuvre de maître, une de ces œuvres qui font partie de l’histoire d’un peuple. Guy de Maupassant Préface de Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut, 1885.
Quel cortège aux flambeaux, de joueurs, de tricheurs, de buveurs, de débauchés, de descentes de police. C’est ce parfum crapuleux de poudre à la maréchale, de vin sur la nappe et de lit défait qui donne à Manon la force de vivre à travers les siècles. [...] Notre époque ne verrait pas sans révolte paraître un pareil livre. Elle aime les éclairages indirects et le chauffage central. Elle n’aime plus le feu. Jean Cocteau La Revue de Paris, octobre 1947, repris en 1995.
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Des Grieux dans la chapelle de Saint-Sulpice P. Avril, XXème Illustration allégorique pour l’Acte III, scène 2 de l’opéra de Massenet Bibliothèque du Musée de l’Opéra National de Paris Gravure
« Instruire le public en s’amusant... » Avis de l’auteur des Mémoires d’un homme de qualité
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i le public a trouvé quelque chose d’agréable et d’intéressant dans l’histoire de ma vie, j’ose lui promettre qu’il ne sera pas moins satisfait de cette addition. Il verra, dans la conduite de M. des Grieux, un exemple terrible de la force des passions. J’ai à peindre un jeune aveugle, qui refuse d’être heureux, pour se précipiter volontairement dans les dernières infortunes ; qui, avec toutes les qualités dont se forme le plus brillant mérite, préfère, par choix, une vie obscure et vagabonde, à tous les avantages de la fortune et de la nature ; qui prévoit ses malheurs, sans vouloir les éviter ; qui les sent et qui en est accablé, sans profiter des remèdes qu’on lui offre sans cesse et qui peuvent à tous moments les finir ; enfin un caractère ambigu, un mélange de vertus et de vices, un contraste perpétuel de bons sentiments et d’actions mauvaises. Tel est le fond du tableau que je présente. Les personnes de bon sens ne regarderont point un ouvrage de cette nature comme un travail inutile. Outre le plaisir d’une lecture agréable, on y trouvera peu d’événements qui ne puissent servir à l’instruction des mœurs ; et c’est rendre, à mon avis, un
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service considérable au public, que de l’instruire en l’amusant. On ne peut réfléchir sur les préceptes de la morale, sans être étonné de les voir tout à la fois estimés et négligés ; et l’on se demande la raison de cette bizarrerie du cœur humain, qui lui fait goûter des idées de bien et de perfection, dont il s’éloigne dans la pratique. Si les personnes d’un certain ordre d’esprit et de politesse veulent examiner quelle est la matière la plus commune de leurs conversations, ou même de leurs rêveries solitaires, il leur sera aisé de remarquer qu’elles tournent presque toujours sur quelques considérations morales. Les plus doux moments de leur vie sont ceux qu’ils passent, ou seuls, ou avec un ami, à s’entretenir à cœur ouvert des charmes de la vertu, des douceurs de l’amitié, des moyens d’arriver au bonheur, des faiblesses de la nature qui nous en éloignent, et des remèdes qui peuvent les guérir. Horace et Boileau marquent cet entretien comme un des plus beaux traits dont ils composent l’image d’une vie heureuse. Comment arrive-t-il donc qu’on tombe si facilement de ces hautes spéculations, et qu’on se retrouve sitôt au niveau du commun des hommes ?
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Je suis trompé si la raison que je vais en apporter n’explique bien cette contradiction de nos idées et de notre conduite ; c’est que, tous les préceptes de la morale n’étant que des principes vagues et généraux, il est très difficile d’en faire une application particulière au détail des mœurs et des actions. Mettons la chose dans un exemple. Les âmes bien nées sentent que la douceur et l’humanité sont des vertus aimables, et sont portées d’inclination à les pratiquer ; mais sont-elles au moment de l’exercice, elles demeurent souvent suspendues. En est-ce réellement l’occasion ? Sait-on bien quelle en doit être la mesure ? Ne se trompe-t-on point sur l’obiet ? Cent difficultés arrêtent. On craint de devenir dupe en voulant être bienfaisant et libérai ; de passer pour faible en paraissant trop tendre et trop sensible ; en un mot, d’excéder ou de ne pas remplir assez des devoirs qui sont renfermés d’une manière trop obscure dans les notions générales d’humanité et de douceur. Dans cette incertitude, il n’y a que l’expérience ou l’exemple qui puisse déterminer raisonnablement le penchant du cœur. Or l’expérience n’est point un avantage qu’il soit libre à tout le monde de se donner ; elle dépend des situations différentes où l’on se trouve placé par la fortune. Il ne reste donc que l’exemple qui puisse servir de règle à quantité de personnes dans l’exercice de la vertu. C’est précisément pour cette sorte de lecteurs que des ouvrages tels que celui-ci peuvent être d’une extrême utilité, du moins lorsqu’ils sont écrits par une personne d’honneur et de bon sens. Chaque fait qu’on y rapporte est un degré de lumière, une instruction qui supplée à l’expérience ; chaque aventure est un modèle d’après lequel on peut se former ; il n’y manque que d’être ajusté aux circonstances où l’on se trouve. L’ouvrage entier est un traité de morale, réduit agréablement en exercice. Un lecteur sévère s’offensera peut-être de me voir reprendre la plume, à mon âge, pour écrire des aventures de fortune et d’amour ; mais, si la réflexion que je viens de faire est solide, elle me justifie ; si elle est fausse, mon erreur sera mon excuse.
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Extraits
Extraits du roman Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut d’Antoine Prévost d’Exiles
Manon visite des Grieux à Saint-Sulpice Chère Manon ! lui dis-je, avec un mélange profane d’expressions amoureuses et théologiques, tu es trop adorable pour une créature. Je me sens le cœur emporté par une délectation victorieuse. Tout ce qu’on dit de la liberté à Saint-Sulpice est une chimère. Je vais perdre ma fortune et ma réputation pour toi, je le prévois bien ; je lis ma destinée dans tes beaux yeux; mais de quelles pertes ne serai-je pas consolé par ton amour ! … Manon quitte des Grieux pour M. de G… M… « Je te jure, mon cher Chevalier, que tu es l’idole de mon cœur, et qu’il n’y a que toi au monde que je puisse aimer de la façon dont je t’aime ; mais ne vois-tu pas, ma pauvre chère âme, que, dans l’état où nous sommes réduits, c’est une sotte vertu que la fidélité? Crois-tu qu’on puisse être bien tendre lorsqu’on manque de pain? La faim me causerait quelque méprise fatale; je rendrais quelque jour le dernier soupir, en croyant en pousser un d’amour. Je t’adore, compte là-dessus ; mais laisse-moi, pour quelque temps, le ménagement de notre fortune. Malheur à qui va tomber dans mes filets ! Je travaille pour rendre mon Chevalier riche et heureux. Mon frère t’apprendra des nouvelles de ta Manon, et qu’elle a pleuré de la nécessité de te quitter. » Je demeurai, après cette lecture, dans un état qui me serait difficile à décrire car j’ignore encore aujourd’hui par quelle espèce de sentiments je fus alors agité. Ce fut une de ces situations uniques auxquelles on n’a rien éprouvé qui soit semblable. On ne saurait les expliquer aux autres, parce qu’ils n’en ont pas l’idée; et l’on a peine à se les bien démêler à soi-même, parce qu’étant seules de leur espèce, cela ne se lie à rien dans la mémoire, et ne peut même être rapproché d’aucun sentiment connu. Cependant, de quelque nature que fussent les
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miens, il est certain qu’il devait y entrer de la douleur, du dépit, de la jalousie et de la honte. Heureux s’il n’y fût pas entré encore plus d’amour ! … Arrestation de Manon et des Grieux M. de G… M… ne tarda pas longtemps à s’apercevoir qu’il était dupé. Je ne sais s’il fit, dès le soir même, quelques démarches pour nous découvrir, mais il eut assez de crédit pour n’en pas faire longtemps d’inutiles, et nous assez d’imprudence pour compter trop sur la grandeur de Paris et sur l’éloignement qu’il y avait de notre quartier au sien. Non seulement il fut informé de notre demeure et de nos affaires présentes, mais il apprit aussi qui j’étais, la vie que j’avais menée à Paris, l’ancienne liaison de Manon avec B..., la tromperie qu’elle lui avait faite, en un mot, toutes les parties scandaleuses de notre histoire. Il prit là-dessus la résolution de nous faire arrêter, et de nous traiter moins comme des criminels que comme de fieffés libertins. Nous étions encore au lit, lorsqu’un exempt de police entra dans notre chambre avec une demi-douzaine de gardes. Ils se saisirent d’abord de notre argent, ou plutôt de celui de M. de G... M..., et nous ayant fait lever brusquement, ils nous conduisirent à la porte, où nous trouvâmes deux carrosses, dans l’un desquels la pauvre Manon fut enlevée sans explication, et moi traîné dans l’autre à Saint-Lazare. Il faut avoir éprouvé de tels revers, pour juger du désespoir qu’ils peuvent causer. Nos gardes eurent la dureté de ne me pas permettre d’embrasser Manon, ni de lui dire une parole. J’ignorai longtemps ce quelle était devenue. Ce fut sans doute un bonheur pour moi de ne l’avoir pas su d’abord, car une catastrophe si terrible m’aurait fait perdre le sens et, peut-être, la vie. Ma malheureuse maîtresse fut donc enlevée, à mes yeux, et menée dans une retraite que j’ai
horreur de nommer. Quel sort pour une créature toute charmante, qui eût occupé le premier trône du monde, si tous les hommes eussent eu mes yeux et mon cœur ! On ne l’y traita pas barbarement ; mais elle fut resserrée dans une étroite prison, seule, et condamnée â remplir tous les jours une certaine tâche de travail, comme une condition nécessaire pour obtenir quelque dégoûtante nourriture. Des Grieux prisonnier se confie à son ami Tiberge De la manière dont nous sommes faits, il est certain que notre félicité consiste dans le plaisir ; je défie qu’on s’en forme une autre idée ; or le cœur n’a pas besoin de se consulter longtemps pour sentir que, de tous les plaisirs, les plus doux sont ceux de l’amour. Il s’aperçoit bientôt qu’on le trompe lorsqu’on lui en promet ailleurs de plus charmants, et cette tromperie le dispose à se défier des promesses les plus solides. Des Grieux craint pour l’avenir de Manon Pourquoi ne sommes-nous pas nés, l’un et l’autre, avec des qualités conformes à notre misère? Nous avons reçu de l’esprit, du goût, des sentiments. Hélas ! quel triste usage en faisons-nous, tandis que tant d’âmes basses et dignes de notre sort jouissent de toutes les faveurs de la fortune ! La mort de Manon C’était une campagne couverte de sable. Je rompis mon épée, pour m’en servir à creuser, mais j’en tirai moins de secours que de mes mains. J’ouvris une large fosse. J’y plaçai l’idole de mon cœur, après avoir pris soin de l’envelopper de tous mes habits pour empêcher le sable de la toucher. Je ne la mis dans cet état qu’après l’avoir embrassée mille fois, avec toute l’ardeur du plus parfait amour. Je m’assis encore près d’elle. Je la considérai longtemps. Je ne pouvais me résoudre à fermer la fosse. Enfin, mes forces recommençant à s’affaiblir, et craignant d’en manquer tout à fait avant la fin de mon entreprise, j’ensevelis pour toujours dans le sein de la terre ce qu’elle avait porté de plus parfait et de plus aimable. Je me couchai ensuite sur la fosse,
le visage tourné vers le sable, et fermant les yeux avec le dessein de ne les ouvrir jamais, j’invoquai le secours du Ciel et j’attendis la mort avec impatience. Ce qui vous paraîtra difficile à croire, c’est que, pendant tout l’exercice de ce lugubre ministère, il ne sortit point une larme de mes yeux ni un soupir de ma bouche. La consternation profonde où j’étais et le dessein déterminé de mourir avaient coupé le cours à toutes les expressions du désespoir et de la douleur. Aussi, ne demeurai-je pas longtemps dans la posture où j’étais sur la fosse, sans perdre le peu de connaissance et de sentiment qui me restait. […] Mais le Ciel, après m’avoir puni avec tant de rigueur, avait dessein de me rendre utiles mes malheurs et ses châtiments. Il m’éclaira de ses lumières, qui me firent rappeler des idées dignes de ma naissance et de mon éducation. La tranquillité ayant commencé de renaître un peu dans mon âme, ce changement fut suivi de près par ma guérison. Je me livrai entièrement aux inspirations de l’honneur, et je continuai de remplir mon petit emploi, en attendant les vaisseaux de France qui vont, une fois chaque année, dans cette partie de l’Amérique. J’étais résolu de retourner dans ma patrie pour y réparer, par une vie sage et réglée, le scandale de ma conduite. […] Je fus frappé d’une surprise extrême en reconnaissant Tiberge parmi ceux qui s’avançaient vers la ville. Ce fidèle ami me remit de loin, malgré les changements que la tristesse avait faits sur mon visage. Il m’apprit que l’unique motif de son voyage avait été le désir de me voir et de m’engager à retourner en France […] Je ne pouvais marquer trop de reconnaissance pour un ami si généreux et si constant. Je le conduisis chez moi. Je le rendis le maître de tout ce que je possédais. Je lui appris tout ce qui m’était arrivé depuis mon départ de France, et pour lui causer une joie à laquelle il ne s’attendait pas, je lui déclarai que les semences de vertu qu’il avait jetées autrefois dans mon cœur commençaient à produire des fruits dont il allait être satisfait. Il me protesta qu’une si douce assurance le dédommageait de toutes les fatigues de son voyage.
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Une femme est comme votre ombre : courez après, elle vous fuit ; fuyez-la, elle court après vous... LVI Ah ! si la rêverie était toujours possible ! Et si le somnambule, en étendant la main, Ne trouvait pas toujours la nature inflexible Qui lui heurte le front contre un pilier d’airain ! Si l’on pouvait se faire une armure insensible ! Si l’on rassasiait l’amour comme la faim ! LVII Pourquoi Manon Lescaut, dès la première scène, Est-elle si vivante et si vraiment humaine, Qu’il semble qu’on l’a vue et que c’est un portrait ? Et pourquoi l’Héloïse est-elle une ombre vaine, Qu’on aime sans y croire et que nul ne connaît ? Ah ! rêveurs, ah, rêveurs, que vous avons-nous fait ? LVIII Pourquoi promenez-vous ces spectres de lumière Devant le rideau noir de nos nuits sans sommeil, Puisqu’il faut qu’ici-bas tout songe ait son réveil, Et puisque le désir se sent cloué sur terre, Comme un aigle blessé qui meurt dans la poussière, L’aile ouverte, et les yeux f ixés sur le soleil ?
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Namouna gravure d’après une esquisse d’Henri Regnault, 1890 Illustration pour Choice Examples of the Engraver’s Art Collection privée Gravure
LIX Manon ! sphinx étonnants véritable sirène, Cœur trois fois féminin, Cléopâtre en paniers ! Quoi qu’on dise ou qu’on fasse, et bien qu’à Sainte Hélène On ait trouvé ton livre écrit pour des portiers, Tu n’en es pas moins vraie, infâme, et Cléomène N’est pas digne, à mon sens, de te baiser les pieds LX Tu m’amuses autant que Tiberge m’ennuie, Comme je crois en toi ! que je t’aime et te hais ! Quelle perversité ! quelle ardeur inouïe Pour l’or et le plaisir ! Comme toute la vie Est dans tes moindres mots ! Ah ! folle que tu es. Comme je t’aimerais demain, si tu vivais ! LXI En vérité, lecteur, je crois que je radote. Si tout ce que je dis vient à propos de botte, Comment goûteras-tu ce que je dis de bon ? J’ai fait un hiatus indigne de pardon ; Je compte là-dessus rédiger une note. J’en suis donc à te dire... où diable en suis-je donc ? ALFRED DE MUSSET NAMOUNA (1831), CHANT PREMIER (EXTRAITS)
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– Manon Lescaut, c’est Mano – Non ! Manon, Manon tout c de Jules Massenet Mes souvenirs (1848-1912) - extrait du Chapitre XV : « L’abbé Prévost à l’Opéra Comique »
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ar un certain matin de l’automne 1881, j’étais assez agité, anxieux même. Carvalho, alors directeur de l’Opéra Comique, m’avait confié trois actes : la Phœbé, d’Henri Meilhac. Je les avais lus, relus, rien ne m’avait séduit ; je me heurtais contre le travail à faire ; j’en étais énervé, impatienté ! Rempli d’une belle bravoure, je fus donc chez Meilhac… L’heureux auteur de tant d’œuvres ravissantes, de tant de succès, Meilhac était dans sa bibliothèque, au milieu de ses livres rarissimes aux reliures merveilleuses, véritable fortune amoncelée dans une pièce de l’entresol, qu’il habitait au 30 de la rue Drouot. Je le vois encore, écrivant sur un petit guéridon, à côté d’une autre grande table du plus pur style Louis XIV. À peine m’eut-il vu que, souriant de
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son bon sourire, et comme ravi, croyant que je lui apportais des nouvelles de notre Phœbé : « C’est terminé ? me fit-il. À ce bonjour, je ripostai illico, d’un ton moins assuré : – Oui, c’est terminé ; nous n’en reparlerons plus jamais ! Un lion mis en cage n’eût pas été plus penaud. Ma perplexité était extrême, je voyais le vide, le néant, autour de moi, le titre d’un ouvrage me frappa comme une révélation. – Manon ! m’écriai-je, en montrant du doigt le livre à Meilhac. – Manon Lescaut, c’est Manon Lescaut que vous voulez ? – Non ! Manon, Manon tout court ; Manon, c’est Manon ! Meilhac s’était depuis peu séparé de Ludovic Halévy ; il s’était lié avec ce délicieux et délicat esprit, cet homme au cœur tendre et charmant qu’était Philippe Gille.
© DR
Image extraite du film Manon d’Henri-Georges Clouzot (1949) avec Michel Auclair et Cécile Aubry
n Lescaut que vous voulez ? ourt ; Manon, c’est Manon ! – Venez demain déjeuner chez Vachette, me dit Meilhac, je vous raconterai ce que j’aurai fait... » En me rendant à cette invitation, l’on devine si je devais avoir au cœur plus de curiosité émue que d’appétit à l’estomac. J’allai donc chez Vachette, et, là, inénarrable et tout adorable surprise, je trouvai, quoi ? sous ma serviette... les deux premiers actes de Manon ! Les trois autres actes devaient suivre, à peu de jours. L’idée de faire cet ouvrage me hantait depuis longtemps. C’était le rêve réalisé. Bien que très enfiévré par les répétitions d’Hérodiade, et fort dérangé par mes fréquents voyages à Bruxelles, je travaillais déjà à Manon au courant de l’été 1881. Pendant ce même été, Meilhac était allé habiter le pavillon Henri IV, à Saint-Germain. J’allais l’y
surprendre, ordinairement vers les cinq heures du soir, quand je savais sa journée de travail terminée. Alors, tout en nous promenant, nous combinions des arrangements nouveaux dans le poème. Ce fut là que nous décidâmes l’acte du séminaire et que, pour amener, au sortir de celui-ci, un contraste plus grand, je réclamai l’acte de Transylvanie. Combien je me plaisais à cette collaboration, à ce travail où nos idées s’échangeaient sans se heurter jamais, dans le commun désir d’arriver, si possible, à la perfection ! Philippe Gille venait partager cette utile collaboration, de temps en temps, à l’heure du dîner et sa présence m’était si chère ! Que de tendres et doux souvenirs j’ai conservés depuis cette époque, à Saint-Germain, à sa magni-
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MANON, C’EST MANON ! JULES MASSENET
fique terrasse, à la luxuriante frondaison de sa belle forêt ! Mon travail avançait lorsqu’il me fallut retourner à Bruxelles, au début de l’été 1882. Pendant mes divers séjours à Bruxelles, je m’étais fait un ami délicieux en la personne de Frédérix, qui tenait avec une rare maîtrise la plume de critique dramatique et lyrique dans les colonnes de l’Indépendance belge. Il occupait dans le journalisme de son pays une situation très en vue ; on l’appréciait hautement aussi dans la presse française. C’était un homme de grand mérite, doué d’un caractère charmant. Sa physionomie expressive, spirituelle et ouverte, rappelait assez bien celle de l’aîné des Coquelins. Il était entre les premiers, de ces chers et bons amis que j’ai connus, dont un long sommeil, hélas ! a clos les paupières, et qui ne sont plus là, ni pour moi, ni pour ceux qui les aimaient. Notre Salomé d’alors, Marthe Duvivier, qui avait continué à chanter ce rôle, dans Hérodiade, pendant toute la nouvelle saison, était allée se fixer durant l’été dans une maison de campagne près de Bruxelles. Mon ami Frédérix m’entraîna un jour chez elle, et, comme j’avais sur moi les manuscrits des premiers actes de Manon, je risquai devant lui et notre belle interprète une audition tout intime. L’impression que j’emportai de cette audition me fut un encouragement à poursuivre mon travail. Si j’étais retourné en Belgique, à cette époque, c’est qu’une invitation à aller en Hollande m’avait été faite dans des conditions certainement amusantes. Un monsieur hollandais, grand amateur de musique, d’un flegme plutôt apparent que réel, comme parfois nous en envoie le pays de Rembrandt, me fit la visite la plus singulière, la plus inattendue qui soit. Avant appris que je m’occupais du roman de l’abbé Prévost, il m’offrit d’aller installer mes pénates à la Haye, dans l’appartement même où avait vécu l’abbé. J’acceptai l’offre et j’allai m’enfermer – ce fut pendant l’été de 1882 – dans la chambre qu’avait occupée l’auteur des Mémoires d’un homme de qualité. Son lit, grand ber-
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ceau en forme de gondole, s’y trouvait encore. Mes journées se passèrent à la Haye, promenant mes rêvasseries tantôt sur les dunes de Scheveningue, et tantôt dans le bois qui dépend de la résidence royale. J’y avais d’ailleurs rencontré de délicieuses et exquises petites amies, des biches qui m’apportaient les fraîches haleines de leur museau humide… [...] Nous étions au printemps de 1883. J’étais rentré à Paris, et, l’œuvre terminée, rendez-vous fut pris chez M. Carvalho, au 54 de la rue de Prony. J’y trouvai, avec notre directeur, M me Miolan-Carvalho, MeiIhac et Philippe Gille. Manon fut lue de neuf heures du soir à minuit. Mes amis en parurent charmés. Mme Carvalho m’embrassa de joie, ne cessant de répéter : – Que n’ai-je vingt ans de moins ! Je consolai de mon mieux la grande artiste. Je voulus que son nom fût sur la partition, et je la lui dédiai. Il fallait trouver une héroïne ; beaucoup de noms furent prononcés. Du côté des hommes, Talazac, Taskin et Cobalet formaient une superbe distribution. Mais, pour la Manon, le choix resta indécis. Beaucoup, certes, avaient du talent, une grande réputation même, mais je ne sentais pas une seule artiste qui répondît à ce rôle, comme je le voulais, et qui aurait pu rendre la perfide et chère Manon avec tout le cœur que j’y avais mis. Cependant j’avais trouvé dans une jeune artiste, Mme Vaillant-Couturier, des qualités de séduction vocale qui m’avaient engagé à lui confier la copie de plusieurs passages de la partition. Je la faisais travailler chez mon éditeur. Elle fut, en fait, ma première Manon. À cette époque, on jouait, aux Nouveautés, un des gros succès de Charles Lecocq. Mon grand ami, le marquis de La Valette, un Parisien de Paris, m’y avait entraîné un soir. Mlle Vaillant – plus tard Mme Vaillant-Couturier – la charmante artiste dont je viens de parler, y tenait adorablement le premier rôle. Elle m’intéressa grandement ; elle avait aussi,
JULES MASSENET MANON, C’EST MANON !
à mes yeux, une ressemblance étonnante avec une jeune fleuriste du boulevard des Capucines. Sans avoir jamais parlé (proh pudor !) à cette délicieuse jeune fille, sa vue m’avait obsédé, son souvenir m’avait accompagné : c’était bien la Manon que j’avais vue, que je voyais sans cesse devant moi en travaillant ! Emballé par la ravissante artiste des Nouveautés, je demandai à parlera l’aimable directeur du théâtre, à cet homme à la nature franche et ouverte, à l’incomparable artiste qu’était Brasseur. – Illustre maître, fit-il en m’abordant, quel bon vent vous amène ? Vous êtes ici chez vous, vous le savez !... – Je viens vous demander de me céder Mlle Vaillant, pour un opéra nouveau... – Cher monsieur, ce que vous désirez est impossible ; Mlle Vaillant m’est nécessaire. Je ne puis vous l’accorder. – Pour de bon ? – Absolument ; mais, j’y pense, si vous voulez écrire un ouvrage pour mon théâtre, je vous donnerai cette artiste. Est-ce convenu, bibi ? Les choses en restèrent là, sur de vagues promesses formulées de part et d’autre. Pendant que s’échangeait ce dialogue, j’avais remarqué que l’excellent marquis de La Valette était très occupé d’un joli chapeau gris tout fleuri de roses, qui, sans cesse, passait et repassait au foyer du théâtre. À un moment, je vis ce joli chapeau se diriger vers moi. – Un débutant ne reconnaît donc plus une débutante ? – Heilbronn ! m’écriai-je. – Elle-même !… Heilbronn venait de me rappeler la dédicace écrite sur le premier ouvrage que j’avais fait, et dans lequel elle avait paru pour la première fois sur la scène. – Chantez-vous encore ? – Non ! Je suis riche, et pourtant, vous le dirai-je ? le théâtre me manque ; j’en suis hantée. Ah ! si je trouvais un beau rôle ! – J’en ai un : Manon !
– Manon Lescaut ? – Non : Manon… Cela dit tout : – Puis-je entendre la musique ? – Quand vous voudrez. – Ce soir ? – Impossible ! Il est près de minuit… – Comment ? Je ne puis attendre jusqu’à demain. Je sens qu’il y a là quelque chose. Cherchez la partition. Vous me trouverez dans mon appartement (l’artiste habitait alors aux Champs-Elysées), le piano sera ouvert, le lustre allumé… Ce qui fut dit fut fait. Je rentrai chez moi prendre la partition. Quatre heures et demie sonnaient quand je chantai les dernières mesures de la mort de Manon. Heilbronn, pendant cette audition, avait été attendrie jusqu’aux larmes. À travers ses pleurs, je l’entendais soupirer : « C’est ma vie… mais c’est ma vie, cela !… » Cette fois, comme toujours, par la suite, j’avais eu raison d’attendre, de prendre le temps de choisir l’artiste qui devait vivre mon œuvre. Le lendemain de cette audition, Carvalho signait l’engagement. L’année suivante, après plus de quatre-vingts représentations consécutives, j’apprenais la mort de Marie Heilbronn !… … Ah ! qui dira aux artistes combien fidèles nous sommes à leur souvenir, combien nous leur sommes attachés, le chagrin immense que nous apporte le jour de l’éternelle séparation. Je prêterai arrêter l’ouvrage plutôt que le voir chanté par une autre. À quelque temps de là, l’Opéra Comique disparaissait dans les flammes. Manon fut arrêtée pendant dix années. Ce fut la chère et unique Sibyl Sanderson qui reprit l’ouvrage à l’Opéra Comique. Elle joua la 200ème. Une gloire m’était réservée pour la 500 ème Ce soir-là, Manon fut chantée par Mme Marguerite Carré. Il y a quelques mois, cette captivante et exquise artiste était acclamée le soir de la 740ème représentation. […]
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L’amour est si essentiel à la divinité, qu’ôtes l’amour, et il n’y a plus de dieux... Ainsi, aimer, être aimé, selon moi doit faire toute la béatitude de l’homme. ABBÉ PRÉVOST LES AVENTURES DE POMPONIUS
Du Roman à l’Opéra
de Michel Beretti*, extrait de l’article « Manon, du roman à l’opéra »
* Michel Beretti, écrivain de théâtre franco-suisse, auteur d’une centaine de pièces, adaptations, livrets d’opéra joués sur les scènes européennes et africaines. Dramaturge de l’Opéra de
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Paris de 1986 à 1995.
Couverture du programme de salle de Manon pour la première représentation à l’Opéra Comique, le 19 janvier 1884 Antonin Marie Chatinière, 1884 Bibliothèque-Musée de l’Opéra National de Paris Gravure
A
vec Manon Lescaut, l’abbé Prévost avait l’ambition de composer un « traité de morale ». Nul doute qu’en écrivant son roman, c’était la contradiction de son propre destin qu’il peignait. Né le ler avril 1617 en Picardie, à Hesdin – c’est cette région qui servira de cadre au début de L’Histoire de Manon... – il est envoyé par son père, magistrat, chez les Jésuites. Mais, moins de deux ans après son entrée au Collège, il s’engage dans l’armée royale qui guerroie pour la Succession d’Espagne ; la Paix d’Utrecht lui fait abandonner l’état militaire, et on le retrouve à nouveau chez les Jésuites, apparemment désireux d’entrer dans la Compagnie. Peut-être suit-il les cours du Collège d’Harcourt, à Paris, peut-être est-il aussi à La Flèche. Mais, dès 1716, il reprend le métier des armes, comme officier, semble-t-il. Un an plus tard, il rentre pour la seconde fois chez les Jésuites et, cette fois, s’y fait recevoir à Rouen comme novice. En décembre de la même année, il revient à La Flèche, mais l’an-
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DU ROMAN À L’OPÉRA MICHEL BERETTI
L’Histoire est-elle un roman de l’ascèse, ou au contraire une tragédie où la grâce est refusée à la victime d’une excessive passion ? Ou bien encore a-t-elle une signification impie, qui irait jusqu’au pressentiment de la mort de Dieu ? L’abbé avait voulu faire de Manon Lescaut un traité de morale, explique-t-il dans l’Avis de l’Auteur. née suivante, il n’y est plus… Est-il de nouveau à l’armée ? Ou voyage-t-il plutôt en compagnie d’un ami fortuné en Hollande ? La « malheureuse fin », écrit-il, « d’un engagement trop tendre » le conduit « au tombeau » : non plus chez les Jésuites qui l’ont radié, mais chez les Bénédictins de Saint-Wandrille et de Jumièges. On le reçoit à l’abbaye de Saint-Ouen, à Rouen, mais les Jésuites de Rouen font quelque scandale devant la réception de ce récidiviste de la fugue, et on l’envoie au Bec-Hellouin, puis à Fécamp, puis au Collège de Saint-Germer, où il enseigne les Humanités, brillamment. Il y reçoit la prêtrise. Il est nommé ensuite à Evreux – il y prêche pendant un an – à Séez, et enfin à Paris : aux BlancsManteaux d’abord, à l’abbaye de Saint-Germaindes-Prés ensuite. Sa carrière ecclésiastique est bien heurtée : la hiérarchie multiplie les déplacements de son remuant abbé. C’est à Saint-Germain-desPrés que commence son oeuvre, avec sa collaboration aux tomes IV et V du Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa (Paris, 1730-1731). Il se plaint d’être « regardé avec défiance au sein de la Congrégation ». Ce n’est sans doute pas sans raison : n’a-t-il pas écrit les deux premiers tomes des Mémoires et aventures d’un Homme de qualité qui s’est retiré du monde, une apologie de l’amour par un Bénédictin ?... L’idée lui en avait peut-être été suggérée par le spectacle de la pieuse retraite du duc de Villars au Bec-Hellouin ? C’est cet « homme de qualité », dont
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le « je » ouvre une série de sept tomes – un certain marquis de Renoncour – qui fera partager au lecteur le choc que lui causera la beauté de Manon, avant de laisser la place au récit de Des Grieux, récit dans le récit, roman dans le roman. Pourtant, en 1728, l’abbé Prévost s’enfuit ; moine fugitif, il est donc poursuivi, et, passant en Hollande, pour faire bonne mesure, il se convertit au protestantisme en vue de s’assurer de nouvelles protections. « On conviendra que je n’étais nullement propre à l’état monastique, et tous ceux qui ont su le secret de ma vocation n’en ont jamais bien auguré. S’il y a quelque chose à me reprocher, c’est d’avoir rompu mes engagements, mais est-on bien sûr que j’en aie jamais d’indissolubles ?... » On le recommande en effet à l’archevêque de Canterbury, il gagne Londres la même année, y apprend l’anglais en quelques jours (par la suite, il se montrera un infatigable traducteur de romans anglais, de Samuel Richardson notamment), et devient précepteur du fils du Lord-maire. Le voici reçu dans la bonne société, pourvu d’une bonne position. Mais « une petite affaire de cœur » le contraint à repasser en Hollande... En 1730, il est à Rotterdam, à La Haye, à Amsterdam, où il achève son Philosophe anglais, ou Histoire de Monsieur Cleveland, f ils naturel de Cromwell, tandis qu’il continue ses traductions : une Histoire universelle de Jacques-Auguste de Thou, écrite en latin... Son Cleveland a du succès. Et surtout le tome VII des Mémoires d’un Homme de qualité, qu’il retirera bien
MICHEL BERETTI DU ROMAN À L’OPÉRA
vite, dès 1733, de la série pour l’éditer séparément sous le titre d’Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut. Curieusement, c’est précisément à cette époque qu’il se met à aimer la vénale, l’insatiable Lenki Eckardt, pour qui il se couvre de dettes qu’il est bien incapable de payer. Il retourne donc à Londres et fait un faux en écriture, signant du nom de son ancien élève, le fils du Lord-maire, Francis Eyles, un billet à ordre. Il est emprisonné et ne doit sa liberté qu’à la générosité du jeune homme. Comme si sa conversion au protestantisme n’avait laissé aucune trace, il retourne impunément en France en 1734, et est même réintégré dans l’Ordre bénédictin, moyennant un second noviciat qu’il accomplit dans la région d’Evreux. Une résidence lui est ensuite assignée, près de Nantes. En 1735, le prince de Conti le nomme son aumônier, « sans gages », mais aussi « sans messe »... Il est libre de ses mouvements, et a son logement chez le Prince. Il vit de sa plume, auteur lu et estimé : sa Manon, censurée, n’en est que mieux vendue ; son « histoire morale composée sur les Mémoires d’une illustre famille d’Irlande », Le Doyen de Killerine, son Histoire d’une Grecque moderne ont du succès, et il publie depuis 1733 un «ouvrage périodique d’un goût nouveau, dans lequel on s’explique librement sur tout ce qui peut intéresser la curiosité du public » : Le Pour et Contre. Est-ce Lenki la vénale qui en est la cause ? Les dettes s’accumulent à nouveau, les créanciers menacent et c’est enfin la peur d’une arrestation, sous l’accusation d’avoir contribué à une gazette à la main « remplie de chroniques scandaleuses » : l’abbé Prévost s’enfuit à Bruxelles, avec la complicité de son maître le prince de Conti, qui l’a recommandé au maréchal de Belle-Isle. Lorsque l’abbé revient en France, Lenki vit quelque part en province, mariée. Prévost, qui semble assagi, se retire dans sa famille, où il se met « en état de n’incommoder personne » grâce à un travail régulier : Campagnes philosophiques, Mémoires d’un honnête homme, auxquelles succèdent son Histoire de Cicéron d’après Middleton, puis une Histoire générale des voyages... Il a quarante-neuf ans, et
s’installe à Chaillot, avec « une gentille veuve », sa gouvernante Loulou, une cuisinière et un laquais ». Il écrit beaucoup dans sa retraite où Jean-Jacques Rousseau lui rend visite. Son train de vie ne doit pas être modeste – à cause de la « gentille veuve » ? –, car l’argent lui manque toujours. Les dernières années de sa vie se passent dans sa petite maison de Chantilly, où il vit avec sa gouvernante, Madame Gentil (« Loulou » de Chaillot ?). Une crise d’apoplexie le terrasse, le 25 novembre 1763, alors qu’il se rendait, à travers bois, chez les Bénédictins, ses voisins, qu’il visitait parfois. Il était âgé de soixante-six ans. C’est en 1728 que l’abbé Prévost, pour se délasser des fatigues des ouvrages d’érudition dont le chargeaient les Bénédictins, avait cherché à se distraire en écrivant des romans. Il allait consacrer à l’écriture romanesque trente ans de sa vie, contribuant à un renouvellement non négligeable du genre. Mais, au milieu d’une production abondante, parmi les livres au développement plutôt long, l’Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut étonne par sa sobriété et par son dépouillement. L’Histoire est-elle un roman de l’ascèse, ou au contraire une tragédie où la grâce est refusée à la victime d’une excessive passion ? Ou bien encore a-t-elle une signification impie, qui irait jusqu’au pressentiment de la mort de Dieu ? L’abbé avait voulu faire de Manon Lescaut un traité de morale, explique-t-il dans l’Avis de l’Auteur. Choisissant deux vers d’Horace pour donner une légende à la vignette de Pasquier qui orne l’édition séparée de 1753 – « Quels tourments n’endures-tu pas dans Charybde, Jeune homme digne d’une flamme plus noble » – (Odes, II), il peint « un jeune aveugle qui refuse d’être heureux ». Pourtant, si l’amour de Des Grieux pour Manon est un amour déviant par rapport aux conventions qui régissent la vie des membres de sa caste – jamais Manon ne pourrait être reçue dans la famille du jeune homme –, le Chevalier, qui a enlevé Manon à Amiens, renonce dès Saint-Denis à l’épouser ; l’ultime solution qui s’offre à un couple menacé : le mariage clandestin à Paris, est oublié et le mariage ne revient plus que dans les rêveries du
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jeune homme. Amant prudent, fils respectueux – pensons à Mozart qui signe, au contraire, une promesse de mariage à Constance Weber, comme le veut l’usage –, Des Grieux évite un déshonorant mariage clandestin. Deux modèles de vie coexistent et se combinent : le modèle d’une vie conjugale sans les sacrements, retardant toujours davantage l’échéance du moment où il faudra obéir aux volontés paternelles. C’est ce dernier modèle que le Journal de la Cour de 1733 retenait en parlant de Manon Lescaut comme de « l’histoire d’un escroc et d’une putain ». La postérité retiendra l’autre aspect... Manon aime trop le « plaisir ». On la mène au couvent « à cause de son penchant au plaisir ». Dans une société désorientée par la spéculation (le système de Law se met en place dans les années 1720) et par la facilité avec laquelle se font et se défont les fortunes (le personnage-roi est le fermier général, collecteur d’impôts et banquier du royaume, dont le personnage de l’opéra de Puccini, Geronte de Ravoir, est l’illustration), le « plaisir » et « l’argent » sont les seules valeurs qui comptent encore. Manon aime trop le plaisir, elle aime le luxe : l’Histoire du Chevalier... est aussi une longue liste de dépenses et de recettes plus ou moins honorables pour se procurer de l’argent : Manon a reçu de ses trois amants, en deux ans d’une carrière bien irrégulière, l’équivalent de sept millions et demi de nos francs... Une « fortune » chasse l’autre : celle, aux yeux bandés, dont les pieds roulent sur une boule instable remplace celle qui marque le progrès dans la société, l’avancement que donnent la naissance, les biens, les mérites et la chance. C’est d’ailleurs à cette époque que le mot devient de plus en plus synonyme de « richesse ». Quant à l’autre « fortune », trop capricieuse, on n’hésite plus à la corriger un peu, et le « jeu » est devenu dans Paris une industrie florissante. « Plaisir » contre « bonheur ». Ce sont là les deux grandes catégories morales qui traversent l’Histoire... Tournant le dos à l’un pour se vouer à l’autre, Manon, entraînant Des Grieux, constitue un bien curieux mélange d’abandon à la volupté et de trahisons innocemment commises, de modestie,
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de pudeur et d’amour. On connaît le célèbre jugement de Montesquieu : « Je ne suis pas étonné que ce roman, dont le héros est un fripon et l’héroïne une catin qui est amenée à la Salpêtrière plaise, parce que toutes les actions du héros, le chevalier Des Grieux, ont pour motif l’amour, qui est toujours un motif noble, quoique la conduite soit basse. Manon aime aussi, ce qui lui fait pardonner le reste de son caractère.» Jusque dans ses trahisons, Manon demeure indéchiffrable, « énigmatique » (Sainte-Beuve), « incompréhensible » : c’est ce qui séduira, au siècle suivant, les Romantiques qui se pencheront passionnément sur cette énigme. Impossibilité d’atteindre le « bonheur », abandon au « plaisir » participent d’une « morale de l’intention » : Des Grieux a toujours l’intention de bien faire, mais la fatalité s’acharne contre lui, le déchargeant d’une part de sa responsabilité, jusqu’à sa chute inéluctable. Cette morale suppose une coupure plus radicale entre la « nature » et la « grâce ». La « nature » pousse Manon et Des Grieux au « plaisir », et la « grâce » n’en peut mais : elle est impuissante à l’écarter des tentations. Ce discours, qui s’insère dans un dialogue avec Tiberge alors que le chevalier est enfermé au Châtelet, est peutêtre, loin du pessimisme janséniste, une forme hypocrite que revêt le discours d’un libertin occupé à justifier ses errements, et pour lequel la « force des passions » mène l’homme plutôt que la prédestination divine. Quant à Manon, elle semble participer des deux catégories à la fois : car « le bonheur pour l’âme est mêlé de mille peines », il n’est qu’un « tissu de malheurs au travers desquels on tend à la félicité », tandis que le Chevalier tend « au travers de mille douleurs à vivre heureux et tranquille auprès de Manon ». Réimprimant son texte en 1752, l’abbé Prévost en changeait la fin : Des Grieux, qui s’engageait en 1731 dans une vie de pénitence et de piété, n’est plus touché vingt ans après que par une froide conversion dont les lumières lui rappellent « des idées dignes de sa naissance et de son éducation ». Seul l’abbé pouvait savoir ce que cette vague formule signifiait dans le secret du cœur du Chevalier Des Grieux, qui entretient avec son créateur une mystérieuse parenté…
Les jets d’eau Jean-Honoré Fragonard, 1765 Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown (MA), États-Unis Plume et aquarelle
Une partie de cache-cache
M
anon Lescaut ouvre la grande page du libertinage féminin. On pourrait dire que la fameuse « catin » de Prévost en est à l’origine. Mais le libertinage qu’incarne Manon est mitigé. Je voudrais montrer que certaines réécritures du roman de Prévost accomplissent les mœurs inaugurées par son héroïne. Les mœurs libertines de Manon sont délivrées de son ambivalence et de son énigme. Elles « réalisent » Manon [. . .] [et] interprète[nt], dans la fissure même de qui peut être considéré comme le mythe de Manon,
l’inscription génétique de son scandale : scandale de la femme, scandale du féminin et scandale du libertinage. Commençons donc par le commencement et reconsidérons la fable de Manon Lescaut. L’héroïne de Prévost est en même temps l’image de la souillure et de la pureté. Elle est à la fois putain et « princesse » (p. 71). Manon est objet sexuel et image idéale, modeste et exposée à l’apparence. Elle est surtout marquée par l’énigme, le mystère. Le narrateur qui l’approche conclut, pensif : « Elle me répondit avec une modestie si douce et si char-
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Extrait de Pierre Saint-Amand, « Le pas du plaisir de Manon Lescaut à Thémidore », in Femmes et libertinage au XVIIIème siècle : Ou les caprices de Cythère, éditions Anne Richardot, PUR, 2003
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UNE PARTIE DE CACHE-CACHE PIERRE SAINT-AMAND
Par ailleurs, dans le roman de Prévost, le libertinage de Manon se voit contaminé par l’amour. Le récit, en tout cas, met en jeu deux situations érotiques parallèles et irréconciliables, qu’illustre bien le malentendu profond de l’amour voué à Manon par le chevalier des Grieux. Désireux d’amour, celui-ci s’attache, tout au long du roman, à rendre le délire de sa fiction possible. La perversion de leur relation tient à un problème d’interprétation : il voit l’amour là ou sa maîtresse ne voit que le plaisir. Il est vrai que l’héroïne contribue à brouiller les pistes, jusqu’à promettre au chevalier de lui être fidèle, dans ce qui peut passer pour un semblant de conjugalité. Elle souhaite entre eux l’arrangement commode d’une fidélité sélective, « celle du cœur ». mante, que je ne pus m’empêcher de faire, en sortant, mille réflexions sur le caractère incompréhensible des femmes ». Pourtant, nous le savons, sa vie est un grand livre ouvert. C’est cette image double de Manon qui fait que, quoique annonçant une lignée fameuse de prostituées, sa réputation postérieure parvient à soustraire en même temps le vice attaché à sa personne. Ce qui faisait dire aux frères Goncourt, un siècle plus tard : « Dès qu’on remue cette histoire des filles du passé, les cendres du vice, cette poussière du scandale, on voit se lever doucement, comme un parfum qui sortirait d’une corruption, cette héroïne d’un immortel roman ». Jean Cocteau poursuivra dans le même esprit : « C’est l’amour qui ne se mélange pas à la
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crapule et couvre les personnages de cet enduit des plumes de cygne, enduit grâce auquel le cygne barbote dans l’eau sale sans s’y salir ». Nous verrons plus tard le sens de cette exception. Si on peut la voir comme la grande magicienne de l’amour, son libertinage garde dans le roman une part occulte. C’est souvent après coup que des Grieux prend connaissance des aventures de Manon, ce qui l’oblige à l’espionner, à partir sur les traces de sa maîtresse. Le jeu libertin de l’héroïne devient une véritable partie de cache-cache. La première infidélité de Manon, avec M. de B..., est à cet égard exemplaire. On n’a pas accès à la visite de B. Sa sortie de l’appartement est dite « furtive » (p. 66). Le chevalier et son rival se croisent mais
PIERRE SAINT-AMAND UNE PARTIE DE CACHE-CACHE
sans se rencontrer, le récit ayant soin de leur faire emprunter des escaliers différents. M. de B. quitte en effet le cabinet de Manon par « l’autre escalier » (p. 65), tandis que des Grieux redescend celui qui le menait à sa maîtresse pour aller verser des larmes sur son malheur. Les tromperies de Manon laissent par contre des traces, quelques évidences indiscrètes, d’abord sur la personne même de l’héroïne (« elle s’était donné quelques ajustements d’un prix considérable », p. 65) mais aussi sur les ressources du couple concubin qui bénéficient d’une « augmentation apparente » (ibid.) , quasi magique. La situation se renouvelle avec les futurs amants de Manon : MM. de G... M..., père et fils. Le lieu du libertinage reste ainsi interdit au lecteur, bien que les traces du commerce de Manon soient (hyper) visibles : bijoux, colliers de perles et « agrandissement » de la fortune du couple. Ces traces sont autant de signes qu’interprète l’amant trompé. Elles représentent aussi des déchets libidinaux, jetés épars sur son chemin. Par elles, Manon se trouve non seulement matérialisée, mais sexualisée. À travers tous les biens affichés, des Grieux affronte la réalité du commerce caché de l’héroïne, qui accompagne sa propre spoliation à son égard. Par ailleurs, dans le roman de Prévost, le libertinage de Manon se voit contaminé par l’amour. Le récit, en tout cas, met en jeu deux situations érotiques parallèles et irréconciliables, qu’illustre bien le malentendu profond de l’amour voué à Manon par le chevalier des Grieux. Désireux d’amour, celui-ci s’attache, tout au long du roman, à rendre le délire de sa fiction possible. La perversion de leur relation tient à un problème d’interprétation : il voit l’amour là ou sa maîtresse ne voit que le plaisir. Il est vrai que l’héroïne contribue à brouiller les pistes, jusqu’à promettre au chevalier de lui être fidèle, dans ce qui peut passer pour un semblant de conjugalité. Elle souhaite entre eux l’arrangement commode d’une fidélité sélective, « celle du cœur » (p. 169). Tout serait simple si l’amour de des Grieux n’entrait pas en contradiction avec l’idéalisation sous le mode de laquelle il considère sa maîtresse : il
voit Manon comme une créature divine ; il l’aperçoit sous les traits insistants de la perfection. Mais Manon est aussi la « plus volage et la plus perfide de toutes les créatures » (p. 73). À l’origine, le problème de des Grieux est son incapacité à considérer l’héroïne comme un objet sexuel, type d’identification qui s’effectue pourtant lors de leur première rencontre. Des Grieux découvre certes l’amour, mais comme il le dit lui-même, c’est un amour qui sera vite « éclairé » (p. 59) par un supplément libidinal, par la connaissance même de la chose sexuelle : « Elle me parut si charmante, que moi, qui n’avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d’attention, moi dis-je, dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue, je me trouvai enflammé tout d’un coup jusqu’au transport » (p. 59). Manon est à la fois « première » et « usagée » (« elle était plus expérimentée que moi : c’était malgré elle qu’on l’envoyait au couvent, pour arrêter sans doute son penchant au plaisir, qui s’était déjà déclaré. » [ibid.]). La constatation finale de des Grieux est intéressante : « Mon cœur s’ouvrit à mille sentiments de plaisir, dont je n’avais jamais eu l’idée » (p. 60). Le chevalier cède donc en définitive au fameux « penchant au plaisir » (ibid.) dont il accusait auparavant son ensorceleuse. Cette chute dans le domaine du plaisir, l’enlèvement au monde infantile de l’« innocence » (p. 57), est ce que des Grieux ne résout jamais. On pourrait suivre l’analyse de René Démoris ici et dire que « l’angoisse de la castration » et sa découverte, sur laquelle s’ouvre le roman, reste jusqu’à la fin un épisode non liquidé de l’histoire du jeune héros. Des Grieux ne cesse de « théoriser » son amour. Il le répète à tue-tête : l’amour pour lui est non seulement « constance » (p. 161) mais « tendresse » (p. 59 et 81), expérience du sentiment, douceur (p. 95). Surtout, pour lui, et de façon capitale, « l’amour est une passion innocente » (p. 103). Il doit retrouver les affects de l’enfance. Le rêve de des Grieux est l’alliance utopique de l’amour de Manon avec la tendresse parentale : « je serais heureux avec l’amour de Manon, avec l’affection de mon père...» (ibid.).
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Fête de la Boue de Boryeong Plage de Daecheon, Corée du Sud
Marcher dans la boue... de Gaston Bachelard, La terre et les rêveries de la volonté, 1948, 1ère partie, ch. V, VIII
L
a volonté de fouiller la terre prend tout de suite une nouvelle composante, s’engage tout de suite dans une nouvelle dualité de valorisation si la terre est fangeuse. Apparaît alors la volonté de se vautrer, une volonté qui va activer des valeurs profondément matérialistes. Lanza del Vasto (Le Pèlerinage aux Sources, p. 76) montre la force de cette étrange composante en rapportant l’incarnation de Vischnou dans le sanglier : « Pour s’accomplir dans la matière, il faut s’enfoncer dedans et jusqu’au fond. « Et Dieu ne pouvait choisir pour opérer enfoncement meilleur outil que l’entonnoir d’un groin. « Chez nul être au monde l’enfouissement dans sa propre masse n’est plus parfaite que chez le porc. Nul ne possède un tel acharnement dans la voracité, nul, grognant et fouillant, n’a si faim de s’enfoncer davantage. » . Cet alinéa ne donne-t-il pas une bonne description de l’extraversion de la voracité ? Il semble que les images jouent ici dans les deux sens : l’être vent s’enfouir dans la fange et il veut s’enfouir « dans sa
propre masse ». Le texte continue : « Fourre partout, ô porc, la plaque de ton nez et travaille des mâchoires : plus bas, plus profond se cachent la racine substantielle et la truffe de l’essence. « Or, au temps que les eaux primordiales étendaient sur le monde leur nappe illimitée, le sanglier de Vischnou y descendit jusqu’à mi-corps 1. » Il est peut-être intéressant de rapprocher de cet 1
Une âme un peu sèche souhaite le sable. Dans les nouveaux Dialogues des Amateurs sur les Choses du Temps, 19071910, Remy de Gourmont écrit (p. 153) :
« Le sable, le sable ... je prends goût au saule.
— N’est-ce pas ? On peut, se vautrer.
— Ce qui est le plus beau dans le sable, c’est sa stérilité...
— Je sais ce que contient la terre, je ne savais pas ce que contenait le sable : rien. »
Voilà, avant l’heure, une « néantisation ». Pour Remy de Gourmont, le sable est encore davantage rien que ne l’était la boue.
Dans le sable, il vit les intuitions de la mort sèche (p. 155) : « Ma tête et mon corps se sont creusé un lit dans le sable, et je me sens plus à mon aise qu’une momie de chat sacré dans le désert de Lybie. Je ne bouge pas. »
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UNE PARTIE DE CACHE-CACHE PIERRE SAINT-AMAND
Sans fin, on pourrait accumuler des textes où les valeurs viennent se contredire pour dire le bien et le mal de la fange, de la boue, d’une terre molle et noire. Dès que la terre durcit, elle est moins apte à ces jeux de valeurs. On est bien obligé de convenir qu’avec la terre molle on touche un point sensible de l’imagination de la matière. L’expérience qu’on en prend renvoie à des expériences intimes, à des rêveries refoulées. Elle met en jeu des valeurs anciennes, des valeurs qui sont aussi bien anciennes pour l’individu humain que pour l’espèce humaine. hymne à la primitivité de la boue, des pages du même auteur où il nous dit que la boue est faite de tout ce qui est usé. Dans le Dialogue de l’Amitié, Luc Dietrich et Lanza del Vasto écrivent (p. 12) : « Qu’est-ce que la boue ? C’est un mélange de tout ce qui est abandonné, c’est le mélange de la tiédeur et de l’humidité, de tout ce qui a eu forme et l’a perdue, la tristesse fade de l’indifférence. » On pourrait donc écrire la fable : la boue des villes et la boue des champs. On comprendrait alors que faire un exposé linéaire d’une valorisation, c’est perdre de vue les fonctions polémiques de l’imagination. L’imagination est animée en faveur de ses images d’un prosélytisme sans borne. L’imagination littéraire en particulier vit de persuader. Souvent l’imagination plaide des causes perdues. Chaptal cite encore un chimiste de la fin du XVIIIème siècle qui ne peut se résoudre à croire que la boue des villes ne soit rien, ne serve à rien. Il « soupçonne que la noue noire qu’on trouve sous
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les pavés de Paris est de la plombagine formée par voie humide ». « Soupçonner une valeur », voilà une manière d’imaginer qui, avec un peu d’étude, nous donnerait des lumières sur les rapports de l’intelligence et de l’imagination. L’intelligence aussi voudrait s’intéresser non seulement à des faits, mais encore à des valeurs. La chimie dans ses premières formes a été troublée par l’imagination des valeurs. Que de cas où l’on dévalorise pour valoriser ! Cardan, qui ne suit pas avec confiance les alchimistes, écrit (Les Livres de Hierome Cardanus, trad. 1556, p. 125) : « Si l’argent doit être converti en or, il faut que premièrement il soit converti en boue par l’eau forte, puis la boue d’argent peut se convertir en or. » On pourra soutenir que la boue d’argent ne fait que désigner un précipité chimique. Les historiens des sciences ne s’occupent que des fonctions de signification du langage. Mais en lisant attentivement le texte, on se rend compte que la conviction de Cardan n’est pas indemne d’un onirisme des valeurs. Cette conviction se forme dans le drame
PIERRE SAINT-AMAND UNE PARTIE DE CACHE-CACHE
même de la valorisation : il faut risquer l’argent pour gagner l’or, il faut perdre pour gagner, il faut transformer l’argent solide en boue d’argent pour avoir chance de faire surgir de la valeur diminuée l’élan qui donnera la valeur matérielle suprême de l’or. Sans cesse nous verrons l’imagination matérielle s’animer dans ce rythme des valeurs. Mais, bien entendu, c’est du côté de l’enthousiasme que nous trouverons le véritable jet de valorisation. Rappelons simplement les pages de La Montagne de Michelet que nous avons étudiées dans L’Eau et les Rêves. Aux bains de boue d’Acqui, Michelet va retrouver une santé première. C’est vraiment un retour à la mère ; une soumission confiante aux puissances matérielles de la terre maternelle. Tous les grands rêveurs terrestres aiment la terre ainsi, ils vénèrent l’argile comme la matière de l’être. Blake parle aussi de l’argile maternelle : « The matron Clay. » Henry Thoreau dit également (Désobéir, trad., p. 222) : « Je pénètre dans un marais comme en un lieu sacré ... C’est là qu’est la force, la moelle de la Nature. » Il propose de vénérer « la boue, rouillée du sang de maint marais » (p. 224). Avec quelle certitude de joie, avec quelle joie indiscutée, un Michelet eût accueilli cette curieuse information d’un savant contemporain : les bains de boue garderaient encore, nous dit le Dr Heinz Graupner2, les hormones de pollens antédiluviens ! Etre ainsi guéri par les fleurs d’autrefois, réanimé par les printemps disparus, c’est, au moins par l’efficacité des rêves, une grande vérité. Dès qu’on accepte ces images de valorisation ambivalente, mille petites notations perdues dans des textes sincères prennent vie. Marcher pieds nus dans une boue primitive, dans une boue naturelle, nous rend à des contacts primitifs, à des contacts naturels. Ainsi Fernand Lequenne a connu ces petits golfes tranquilles au bord de la rivière, ces anses immobiles où, dans la boue, croissent les joncs : « Les rubaniers aiment le sol incertain, mouvant, dernière chair terrestre, et 2
je sens sous mes pieds nus leurs rhizomes à gros nœuds, comme des muscles qui se gonflent dans cette chair. » Comment mieux dire que la terre est une chair et qu’elle répond muscle par muscle à l’être humain qui associe la nature à sa vie propre. Le Kim de Rudyard Kipling retrouve la terre natale, les orteils écartés, jouissant de la boue du chemin. « Kim soupirait après la caresse de la boue molle, quand elle gicle entre les orteils, cependant que l’eau lui venait à la bouche à des images de mouton mijoté... » (trad. Mercure, p. 169). Suivent d’autres gourmandises qui expliquent « l’eau à la bouche ». Mais que le texte aille si vite de la caresse de la boue sur l’orteil au menu d’un bon déjeuner, voilà un trait qu’un psychologue de l’inconscient ne manquera pas d’approfondir. Sans fin, on pourrait accumuler des textes où les valeurs viennent se contredire pour dire le bien et le mal de la fange, de la boue, d’une terre molle et noire. Dès que la terre durcit, elle est moins apte à ces jeux de valeurs. On est bien obligé de convenir qu’avec la terre molle on touche un point sensible de l’imagination de la matière. L’expérience qu’on en prend renvoie à des expériences intimes, à des rêveries refoulées. Elle met en jeu des valeurs anciennes, des valeurs qui sont aussi bien anciennes pour l’individu humain que pour l’espèce humaine. De telles valeurs doublement anciennes sont moins nombreuses qu’on ne pense. Les philosophes abusent souvent du parallélisme entre le développement de l’individu et le développement de l’espèce. Le développement conscient n’obéit guère à ce parallélisme. D’autant plus précieuses sont les images qui nous font découvrir un passé disparu. Elles nous permettent de vivre une sublimation normale, une sublimation salutaire, si seulement elles sont traitées par un incontestable rêveur.
Heinz Graupner, Hormones et Vitamines. Elixirs de vie, trad., p.71.
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© GTG / CAROLE PARODI
Patricia Petibon (Manon), Olivier Py & Bernard Richter (Le chevalier Des Grieux) pendant les répétitions sur scène à l’Opéra des Nations en août 2016.
CETTE ANNÉE-LÀ... GENÈVE EN 1884 par Gérard Duc (Prohistoire*)
La mort de Marie Jeanneret, empoisonneuse Le 4 avril, Marie Jeanneret décède à l’âge de 48 ans d’une congestion pulmonaire à la prison de SaintAntoine, où elle était incarcérée depuis 1868. Cette année-là, le jury avait reconnu que celle qui se disait garde-malade était responsable de l’empoisonnement à l’atropine de neuf personnes, dont six en étaient mortes. Ses crimes avaient profondément marqué l’opinion publique, son jugement tenu en haleine les chroniqueurs judiciaires de toute l’Europe et engendré nombre de prises de position par les médecins aliénistes. Si les spécialistes s’étaient accordés à la reconnaître gravement atteinte dans sa santé mentale, ce qui lui avait alors permis d’éviter la peine de mort, Marie Jeanneret avait également contribué à ancrer dans l’imaginaire collectif le mythe de l’« infirmière-empoisonneuse ». Au moment de son décès, condamnée à 20 ans de travaux forcés, il lui reste un peu plus de 4 ans à effectuer. Pour une réforme des noms de rue Au printemps, le Conseil municipal de la Ville de Genève s’interroge sur la nécessité de modifier quelques noms de rue qui lui paraissent « démodés ». Pour M. Liodet, auteur de la proposition, les rues d’Enfer, du Purgatoire et Toutes-Âmes entourant l’église de la Madeleine n’ont plus lieu d’être. Là se trouvait, au Moyen Âge, un cimetière et il est piquant d’imaginer ceux qui restaient choisir une de ces rues pour faire transiter le défunt vers sa dernière demeure. Notons qu’il existait également, pour être tout à fait complet, une rue du Paradis. En 1884, elle avait déjà changé de nom. Allez savoir pourquoi. Afin que la rive droite ne reste pas en dehors de cet effort de sécularisation dans les noms de rue, celle des Corps-Saints, à Saint-Gervais, doit également être rebaptisée. Enfin, la Place-Neuve pourrait recevoir le nom de Place-Dufour, en cette année où la commémoration du débarquement des troupes confédérées au Port-Noir, 70 ans auparavant, voit l’édification de la statue équestre du fameux général. Coup d’épée dans l’eau, puisque toutes ces rues portent, aujourd’hui encore, leur dénomination au parfum parfois délicieusement nostalgique.
Un cimetière Saint-Georges dépourvu de route d’accès Le cimetière Saint-Georges, édifié en 1880, ne peut pas se targuer de posséder une rue d’Enfer, du Purgatoire ou du Paradis qui dessert ses allées calmes et ombragées. En 1884, aucune route digne de ce nom ne permet de l’atteindre. À la mi-avril, alors que la route grimpant le long de la moraine de la Bâtie depuis la Jonction aurait dû être livrée à la circulation depuis plusieurs jours, force est de remarquer que les travaux n’ont guère avancé depuis près d’une année. Il faut dire que dans un canton qui s’urbanise rapidement, le tronçon s’insère dans un réseau routier plus large qui comprend la création des quais le long du Rhône, côté Coulouvrenière, et la construction d’un pont sur l’Arve. Entre faillite de l’entreprise chargée des travaux, blocage de ceux-ci, polémique, comme il se doit, entre radicaux et conservateurs, il faudra encore plusieurs mois avant que les convois funéraires puissent gagner le cimetière par une route d’accès direct depuis la ville.
* Prohistoire est un
Polémique autour des maisons de jeux En 1884, la polémique autour des maisons de jeux n’est pas nouvelle. À la fin des années 1850, celle-ci était déjà vive lorsqu’il s’était avéré qu’un immeuble appartenant au Conseiller d’État James Fazy abritait, au mépris de la loi, un établissement de jeux. En 1884, les maisons de jeux paraissent s’être multipliés, attirant toutes les classes et toutes les bourses, en parfaite violation de la Constitution fédérale. Les conservateurs croient déceler derrière chaque cercle un tripot clandestin, faisant de Genève le lieu de convergence d’une clientèle cosmopolite, interlope et peu désirable. Sans nier le problème, les radicaux arguent que seul un casino soigneusement surveillé par les autorités règleraient la question. Il faudra plus d’un siècle pour que la question des jeux de hasard et des maisons de jeux soit réglée au niveau national.
Lombard Odier
atelier d’écriture de l’histoire créé en 2006 par Gérard Duc et Olivier Perroux, deux historiens indépendants issus du milieu académique. Prohistoire a participé à l’élaboration d’expositions, à la rédaction d’ouvrages historiques, dont une Histoire des énergies à Genève et à plusieurs projets historiques, notamment pour la Banque & Cie. En 2015, dans le cadre des festivités du bicentenaire de l’entrée de Genève dans la Confédération suisse, Prohistoire a conçu l’exposition Genève et la Suisse. Un bicentenaire en 200 chroniques, pour le compte de l’Association GE200.CH. Cette exposition a été présentée entre mai et fin juillet 2015 sur le quai Wilson. www.prohistoire.ch
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© ARCHIVES GTG / NICOLAS LIEBER
15 > 27 juin 2004 Direction musicale Patrick Davin Mise en scène Alain Garichot Manon Natalie Dessay [photo] / Inva Mulla Chevalier des Grieux Stefano Secco [photo] Lescaut Ludovic Tezier Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre de Genève
© ARCHIVES GTG / MARC VAN APPELGHEM
MANON AU GRAND THÉÂTRE *
9 > 24 septembre 1989 [xxxx] Direction musicale Armin Jordan Mise en scène Jean-Marie Simon Manon Catherine Malfitano [photo] Chevalier des Grieux Gösta Winbergh [photo] Lescaut Rodney Gilfry Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre de Genève
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© ARCHIVES GTG / FREDDY BERTRAND
10 > 24 mars 1964 Direction musicale Jean Fournet / Jean Meylan Mise en scène Jean-Jacques Etchevery Manon Mary Costa / Andrée Esposito Chevalier des Grieux Alain Vanzo / Marcel Huylbrock Lescaut Peter Gottlieb Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre de Genève
© ARCHIVES GTG / FREDDY BERTRAND
* Manon a été joué 205 fois à Genève depuis la construction du Grand Théâtre de Genève en 1879. 174 fois avant l’incendie de 1951 et 27 fois depuis sa réouverture en 1962, sans compter 4 fois au Grand Casino pendant les travaux.
25 novembre > 7 décembre 1971 - 9 & 24 août 1972 Direction musicale Armin Jordan Mise en scène Lotfi Mansouri Manon June Card [photo] / Danielle Perrier Chevalier des Grieux Franco Bonisolli / Danielle Perrier Lescaut Yves Bisson Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre de Genève
Le mercredi 18 janvier 1888 Jules Massenet va diriger lui-même une représentation de Manon au Grand Théâtre de Genève, avant de diriger une nouvelle version pour les voix de son opéracomique Don César de Bazan, le vendredi suivant – les partitions ayant brulé lors de l’incendie de la salle Favart à Paris en mai 1887. [source Bibliothèque Musicale de Genève et Archives historiques du journal Le Temps]
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RÉFÉRENCES À LIRE
O À ÉCOUTER
L’Avant-Scène Opéra, Manon, N° 123. La Belle Epoque de Massenet dir. M. Auclair & C. Ghristi, Gourcouff Gradenigo, 2011 Manon de Jules Massenet ou le Crépuscule de l’opéra-comique Jean-Christophe Branger, Editions Serpenoise, 2000 Massenet Pierre Bessand-Massenet Juillard, 1979 Femmes et libertinage au XVIIIème siècle : Ou les caprices de Cythère dir. Anne Richardot Presses Universitaires de Rennes, 2003 Jules Massenet en toutes lettres Anne Massenet [Bessand-] Fallois, 2001 Mes souvenirs Jules Massenet éd. G. Condé, Plumes, 1992. Jules Massenet Brigitte Olivier-Cyssau, itinéraire pour un théâtre musical Paris/Arles, Actes Sud, 1996. Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut Antoine Prévost Gallimard, 2008 Les passions du récit à l’opéra : rhétorique de la transposition dans Carmen Christine Rodriguez Manon Mireille Classiques Granier, 2009 Littérature et musique, Manon Lescaut de l’abbé Prévost sur la scène de l’opéra, Massenet et Puccini Mei-Yu Wei A.N.R.T., 2002
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Elie Cohen (DM) Paris (Opéra-Comique) Classical Collection, 1928 Germaine Féraldy Georges Villier Joseph Rogatchevsky Louis Guénot Eugène de Creus André Gaudin Andrée Vavon Mme Rambert Andrée Bernadet
Jésus Etcheverry (DM) Monte-Carlo Malibran, 1964 Anna Moffo Peter Gottlieb Alain Vanzo Adrien Legros Michel Hamel Etienne Arnaud Antoinette Rosseau Sylvie Hamel Armande Cassini
Michel Plasson (DM) Toulouse (Capitole) EMI, 1982 Ileana Cotrubas Gino Quilico Alfredo Kraus José van Dam Charles Burles Jean-Marie Frémeau Ghyslaine Raphanel Colette Allioz-Lugaz Martine Mahé
Jean Morel (DM) New York (Met) Myto, 1959 Victoria de los Angeles Ralph Herbert Nicolai Gedda Giorgio Tozzi Alessio de Paolis George Cehanovsky Teresa Stratas Helen Vanni Joan Wall
Knud Andersson (DM) New-Orleans VAIA, 1967 Montserrat Caballé Louis Quilico John Alexander Thomas Paul Alton Brim Arthur Cosenza Kay Long Julianne Lansing Jo-An Yockey
Jesús López Cobos (DM) Paris Sony, 2001 Renée Fleming Jean-Luc Chaignaud Marcelo Alvarez Alain Vernhes Michel Sénéchal Franck Ferrari Jaël Azzaretti Isabelle Cals Delphine Haidan
À REGARDER Adam Fischer (DM) Jean-Pierre Ponnelle (MS) Vienne 1983 Deutsche Grammophon Edita Gruberova Hans Helm Francisco Araiza Pierre Thau Wilfried Gahmlich Georg Tichy Donna Robin Margaretha Hintermeier Axelle Gall
h
a Daniel Barenboim (DM) Vincent Paterson (MS) Berlin 2007 Deutsche Grammophon Anna Netrebko Alfredo Daza Rolando Villazón Christof Fischesser Rémy Corazza Arttu Kataja Hanan Alatter Gal James Silvia de la Muela
Victor Pablo Pérez (DM) David McVicar (MS) Barcelone 2007 Virgin Natalie Dessay Manuel Lanza Rolando Villazón Samuel Ramey Francisco Vas Didier Henry Cristina Obregon Marisa Martins Anna Tobella
POUR LES INTERNAUTES Ordre de distribution : Manon Lescaut Des Grieux Le comte des Grieux Guillot De Brétigny Poussette Javotte Rosette
Manon avec Natalie Dessay et Rolando Villazon www.youtube.com/watch?v=Fs00XWs1aE4 Manon avec Rolando VillazÓn et Anna Netrebko www.youtube.com/watch?v=mXW6iqVTnUU Analyse des airs de Manon www.roh.org.uk/news/manons-musical-highlights-thearias-of-massenets-heroine Livret en plusieurs langues, partitions et argument www.opera-guide.ch/opera.php?id=208&uilang=en
PRODUCTION Orchestre de la Suisse Romande
Assistante directeur musical Irene-Cordelia Huberti Chefs de chant Xavier Dami Todd Camburn Assistant à la mise en scène Daniel Izzo Assistant aux décors Mathieu Crescence Assistant costumes Nathalie Bègue Régisseur de production Jean-Pierre Dequaire Chef de plateau Gabriel Lanfranchi Régisseur Olivier Matthey Régie lumières Valérie Tacheron Réalisation des surtitres Richard Neel Régie surtitres Joëlle-Anne Cavat Roulin
Premiers violons Bogdan Zvoristeanu (1er VS) Abdel-Hamid El Shwekh (2ème VS) Medhat Abdel-Salam Yumiko Awano Caroline Baeriswyl Linda Bärlund Elodie Bugni Theodora Christova Cristina Draganescu Yumi Kubo Dorin Matea Florin Moldoveanu Bénédicte Moreau Muriel Noble Hisayuki Ono Yin Shen Marie Sirot Seconds violons Sidonie Bougamont (1er S) François Payet-Labonne (1er S) Jonas Erni (SR) Rosnei Tuon (SR) Kerry Benson Florence Berdat Claire Dassesse Gabrielle Doret Véronique Kümin Ines Ladewig Claire Marcuard Eleonora Ryndina François Siron Claire Temperville-Clasen David Vallez Cristian Vasile Altos Frédéric Kirch (1er S) Elçim Özdemir (1er S) Emmanuel Morel (SR) Barry Shapiro (SR) Hannah Franke Hubert Geiser Stéphane Gonties Denis Martin Stella Rusu Tsubasa Sakaguchi Verena Schweizer Catherine Soris-Orban Yan-Wei Wang Violoncelles Cheryl House (SR) Hilmar Schweizer (SR) Jakob Clasen Laurent Issartel Yao Jin Olivier Morel Caroline Siméand-Morel Silvia Tobler Son Lam Trân
(1er VS) 1er VIOLON SOLO
Contrebasses Héctor Sapiña Lledó (1er S) Bo Yuan (1er S) Jonathan Haskell (SR) Alain Ruaux (SR) Mihai Faur Adrien Gaubert Gergana Kusheva Trân Cléna Stein Ivy Wong Flûtes Sarah Rumer (1er S) Loïc Schneider (1er S) Jane Elliott-Maillard Jerica Pavli Flûtes piccolos Jane Elliott-Maillard Jerica Pavli Hautbois Jérôme Capeille (1er S) Vincent Gay-Balmaz (SR) Alexandre Emard Sylvain Lombard Cors anglais Alexandre Emard Sylvain Lombard
Trompettes Olivier Bombrun (1er S) Stephen Jeandheur (1er S) Gérard Métrailler (SR) Claude-Alain Barmaz Laurent Fabre Trombones ténors Matteo De Luca (1er S) Alexandre Faure (1er S) Andrea Bandini (SR) Trombone basse Laurent Fouqueray Tuba Poste non pourvu Timbales Olivier Perrenoud (1er S) Percussions Christophe Delannoy (SR) Michel Maillard Michael Tschamper Harpe Notburga Puskas (1er S)
Clarinettes Dmitry Rasul-Kareyev (1er S) Michel Westphal (1er S) Benoît Willmann (SR) Camillo Battistello Guillaume Le Corre Petite clarinette Benoît Willmann Clarinettes basses Camillo Battistello Guillaume Le Corre Bassons Céleste-Marie Roy (1er S) Afonso Venturieri (1er S) Francisco Cerpa Román (SR) Vincent Godel Katrin Herda Contrebassons Vincent Godel Katrin Herda Cors Jean-Pierre Berry (1er S) Julia Heirich (1er S) Isabelle Bourgeois (SR) Alexis Crouzil (SR) Pierre Briand Clément Charpentier-Leroy Jacques Robellaz
(2e VS) 2e VIOLON SOLO
Pratique d’orchestre (Étud. DAS) Lina Octeau, violon Joffrey Portier-Dubé, cor
Délégué Production Guillaume Bachellier Régisseur d’orchestre Grégory Cassar Régisseur de scène Marc Sapin Garçons d’orchestre Frédéric Broisin Aurélien Sevin Assistante de régie Mariana Cossermelli
(1er S) 1er SOLISTE (SR) SOLISTE REMPLAÇANT
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Chœur du Grand Théâtre de Genève
Personnel technique auxiliaire
Sopranos Fosca Aquaro Chloé Chavanon Magali Duceau Györgyi Garreau-Sarlos Nicola Hollyman Iana Iliev Victoria Martynenko • Martina Möller-Gosoge Iulia Elena Preda • Cristiana Presutti •
Ténors Jaime Caicompai Yong-Ping Gao • Rémi Garin • Omar Garrido Lyonel Grelaz • Taro Kato* Sanghun Lee • José Pazos Terige Sirolli • Georgi Sredkov • Bisser Terziyski • Nauzet Valerón •
Technique de scène Éclairage Renato Campora Louis Riondel Romain Toppano
Basses Krassimir Avramov • Wolfgang Barta • Romaric Braun Nicolas Carré Phillip Casperd Aleksandar Chaveev Peter Baekeun Cho Christophe Coulier • Harry Draganov Seong-Ho Han • Emerik Malandin* Dimitri Tikhonov
Son et vidéo Benjamin Vicq
Altos Vanessa Beck Hurst • Audrey Burgener Marianne Dellacasagrande • Lubka Favarger Varduhi Khachatryan Mi-Young Kim Stéphanie Mahue* Johanna Rittiner-Sermier Mariana Vassileva-Chaveeva
* Chœur complémentaire • Solistes du chœur
Perruques-maquillage Lina Bontorno Nicole Chatelain Delfina De Giorgi Carole Schoeni Cristina Simoes Séverine Uldry
Ateliers costumes Couture Sylvianne Guillaume MarcoMarangella Thea Ineke Van Der Meer Marion Zurburg Cuir Venanzio Conte Ateliers décors Tapisserie-décoration Emmanuel Berthoud Peinture Line Helfer Eric Vuille Menuiserie German Pena
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BIOGRAPHIES Marko Letonja
Olivier Py
D’origine slovène, Marko Letonja est depuis 2012 directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg et le directeur artistique de l’Orchestre symphonique de Tasmanie. Il étudie le piano et la direction auprès d’Anton Nanut à Ljubljana et auprès d’Otmar Suitner à Vienne. De 1991 à 2003, il est le directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Slovénie. Il dirige aussi les Wiener Symphoniker, les orchestres philharmoniques de Munich et Brême, le Staatsorchester de Stuttgart, les orchestres symphoniques de Hambourg, Melbourne et Monterey, l’Orchestra Sinfonica Giuseppe-Verdi de Milan et les orchestres des opéras de Cagliari et de Stockholm. De 2003 à 2006, il est directeur musical et chef principal de l’Orchestre symphonique de Bâle (Tannhäuser, La Traviata, Der Freischütz, Boris Godounov, Rigoletto et Don Giovanni). Il dirige La Dame de pique et Boris Godounov au Staatsoper de Vienne, Roméo et Juliette au Teatro dell’Opera de Rome, Nabucco au Semperoper de Dresde, Don Giovanni/Sancta Susanna, L’Affaire Makropoulos et Les Contes d’Hoffmann à La Scala de Milan, La Cenerentola à l’Opéra national de Montpellier, Rigoletto au West Australian Opera de Perth, Madama Butterfly au Staatsoper de Berlin, Die Walküre, Götterdämmerung, Der fliegende Holländer, L’Affaire Makropoulos à l’Opéra national du Rhin, I Pagliacci, Cavalleria rusticana et Der fliegende Holländer au Teatro Lirico de Cagliari, Carmen (version de concert) avec le Rundfunkorchester de Munich, La Traviata au Deutsche Oper de Berlin, Die Walküre, Siegfried et Götterdämmerung au Teatro São Carlos de Lisbonne. Parmi ses projets : Boris Godounov au Bayerische Staatsoper et Der Ring des Nibelungen au Kungliga Opera de Stockholm.
Metteur en scène, auteur, acteur de théâtre et de cinéma. Après des études à l’ENSATT, il entre en 1987 au CNS d’Art Dramatique de Paris tout en étudiant la théologie. Il est nommé en 1998 à la direction du CDN Orléans-Loiret-Centre, puis dirige l’Odéon Théâtre de l’Europe de 2007 à 2012. Il y met en scène L’Orestie, une trilogie d’Eschyle Les Sept contre Thèbes, Les Suppliantes, Les Perses, crée Les Enfants de Saturne et Adagio (Mitterrand, le secret et la mort) et Die Sonne (aussi présenté à la Volksbühne de Berlin). En 2012, il termine son intégrale des textes d’Eschyle avec Prométhée enchaîné. Il se voit confier la direction du Festival d’Avignon dès 2014, où il met en scène notamment Vitrioli de Yannis Mavritsákis, recrée La Jeune Fille, le Diable et le Moulin d’après Grimm, et propose une création, Orlando ou l’Impatience. Il aborde aussi la mise en scène d’opéra comme Curlew River, Pelléas et Mélisande, The Rake’s Progress, Mathis der Maler, Les Huguenots, Claude et Dialogues des Carmélites. Plus récemment, il met en scène Le Roi Lear et Hacia la Alegría au Festival d’Avignon, Pénélope et Ariane et Barbe-Bleue à l’Opéra du Rhin et Der fliegende Holländer au Theater an der Wien, Carmen et La Juive à l’Opéra de Lyon, Alceste et Aida à l’Opéra national de Paris, Il Trovatore au Bayerische Staatsoper et Macbeth au Theater Basel. Il publie notamment son Théâtre complet, Cultivez votre tempête, Les Mille et une définitions du théâtre et Siegfried, nocturne. En août 2016 vient de paraître son quatrième roman, Les Parisiens. Projets : Lohengrin à Bruxelles et Salome à Strasbourg.
© CAROLE BELLAICHE
Mise en scène
© DR
Direction musicale
Au Grand Théâtre de Genève : Les Contes d’Hoffmann 01-02, La Damnation de Faust 02-03, Le Soulier de satin 03-04, Tristan
Au Grand Théâtre de Genève : La Dame de pique 02-03, Medea
und Isolde 04-05, Tannhäuser 05-06, La Damnation de Faust, Der
14-15.
Freischütz, Les Contes d’Hoffmann 08-09, Lulu 09-10.
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BIOGRAPHIES
Pierre-André Weitz
Daniel Izzo
Il étudie la trompette, puis l’architecture, et enfin dans la section Art lyrique au Conservatoire de Strasbourg. Au Théâtre du Peuple de Bussang, il réalise à 18 ans les décors et costumes de son premier spectacle, George Dandin. Dès sa sortie du Conservatoire, il collabore avec Olivier Py depuis plus de 25 ans. Citons au théâtre Les Aventures de Paco Goliard, Les Drôles, La Servante, Nous les héros, Le Visage d’Orphée, Requiem pour Srebrenica, L’Apocalypse joyeuse, Le Soulier de satin, Les Vainqueurs, Illusions comiques, A Cry from Heaven, L’Orestie, la trilogie d’Eschyle Les Sept contre Thèbes, Les Suppliantes et Les Perses, Roméo et Juliette, Die Sonne, Orlando ou l’Impatience, Le Roi Lear et Hacia la alegria et à l’opéra Der Freischütz à Nancy, Le Vase de parfums, L’Enfant et la Nuit à Nantes/ Angers, Curlew River à Edimbourg et Lyon, Pelléas et Mélisande à Moscou, The Rake’s Progress, Mathis der Mahler, Alceste, Aida à Paris, Roméo et Juliette à Amsterdam et Copenhague, Les Huguenots à Bruxelles et Strasbourg, Lulu à Barcelone, Hamlet et Der fliegende Holländer à Vienne, Carmen et Claude à Lyon, La Forza del destino à Cologne, Il Trovatore à Munich, Dialogues des Carmélites à Paris (TCE), Ariane et Barbe-Bleue et Penelope à Strasbourg, où il signe aussi la mise en scène ; Les Chevaliers de la Table ronde à Bordeaux, Massy, Nantes/Angers, Rennes et Venise, La Juive à Lyon et Macbeth à Bâle. À l’opéra, il collabore aussi avec Michel Raskine pour Otello à Lyon et avec Ivan Alexandre pour Orfeo ed Euridice à Salzbourg, Brême et Nancy. Il enseigne la scénographie à l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg.
Il commence des études de chant à l’âge de 17 ans, mais c’est avec la danse qu’il entre à l’Opéra de Marseille en 1984. Il intègre le ballet jusqu’en 1991 puis le Ballet du Théâtre du Capitole de Toulouse jusqu’en 1994. Il participe à de nombreuses productions lyriques et chorégraphiques un peu partout en France jusqu’en 2004. Il devient choriste et participe aux Chorégies d’Orange ainsi qu’au Théâtre de l’Odéon à Marseille pour de nombreuses opérettes. Il est également régisseur de scène à l’Opéra de Marseille, à l’Opéra de Monaco et à l’Opéra de Paris. C’est à l’Opéra de Paris qu’il rencontre Olivier Py en 2007 sur sa production du Rake’s Progress. Il devient son assistant pour Lulu au Grand Théâtre de Genève en 2010, mise en scène qu’il reprend au Liceu de Barcelone la saison suivante. Puis suivent Les Huguenots à La Monnaie de Bruxelles en 2011, qu’il reprend à Strasbourg en 2012. Il est également son chorégraphe pour Carmen à l’Opéra de Lyon en 2012, qu’il reprend en 2015 ainsi que pour Claude, création mondiale de Thierry Escaich en 2013 ; Aida à l’Opéra de Paris en octobre 2013, qu’il reprendra en 2016 ; Dialogues des Carmélites en décembre 2013 au Théâtre des Champs-Élysées, qu’il reprendra à La Monnaie en 2017, et encore une fois au Théâtre des ChampsÉlysées en 2018 ; Pénélope de Fauré à Strasbourg en 2015 ; La Juive de Halévy à Lyon en 2016. Il assiste Charles Roubaud pour Aida au stade de France en 2010 et aux Chorégies d’Orange pour Turandot en 2012. En 2014, il assiste Andreï Serban pour L’Italiana in Algeri à l’Opéra de Paris, puis il assiste Damiano Michieletto pour la nouvelle production du Barbiere di Siviglia toujours à l’Opéra de Paris.
Au Grand Théâtre de Genève : Les Contes d’Hoffmann 01-02, La
Assistant à la mise en scène et chorégraphie
Damnation de Faust 02-03 et 08-09, Le Soulier de satin 03-04, Tristan und Isolde 04-05, Tannhäuser 05-06, Le Freischütz 08-09, Lulu 09-10.
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GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MANON | N° 50
Au Grand Théâtre de Genève : Lulu
09-10.
© DR
Décors et costumes
BIOGRAPHIES
Bertrand Killy
Patricia Petibon
Trois rencontres marquent sa carrière : Pierre Barrat, François Tanguy et Olivier Py. Avec Pierre Barrat, citons Le Grand Mystère de la Passion, Die Zauberflöte, L’Orestie, Orfeo 2, Il Combatimento di Tancredi e Clorinda, Le Château de Barbe-Bleue, Le Racine / Qu’un corps défiguré et La Marche de Radetzky. Avec François Tanguy, Ricercar, La Bataille de Tagliamento, Choral, Chant du Bouc et Fragments forains. Il travaille avec Olivier Py dès 2000. Au théâtre, mentionnons : L’Apocalypse joyeuse, Le Soulier de satin, Les Vainqueurs, Les Illusions comiques, Faust nocturne, A Cry from Heaven, Les Contes de Grimm, Épitre pour jeunes acteurs, L’Orestie, Adagio, Orlando ou l’Impatience et Le Roi Lear. À l’opéra, il collabore avec lui pour Le Vase de parfums à Nantes, Pelléas et Mélisande à Moscou, Roméo et Juliette à Amsterdam et Copenhague, Rake’s Progress, Mathis der Maler, Alceste et Aida à Paris (ONP), Les Huguenots et Hamlet à Bruxelles, Hamlet et Der fliegende Holländer à Vienne (Theater an der Wien), Curlew River (Festival d’Edimbourg, Curlew River, Carmen, Claude et La Juive à Lyon, La Forza del destino à Cologne, Il Trovatore à Munich (Opernfestspiele et Staatsoper), Dialogues des Carmélites au Théâtre des Champs-Élysées, Ariane et Barbe-Bleue et Penelope à Strasbourg. Il signe aussi les lumières de mises en scène d’Ivan Alexandre (Orfeo ed Euridice au Mozarteum de Salzbourg, Musikfest de Brême et Opéra national de Lorraine) et Pierre-André Weitz (Les Chevaliers de la Table ronde aux opéras de Bordeaux, Nantes/Angers, Rennes et Fenice. Projets : Armide au Wiener Staatsoper, Macbeth au Theater an der Wien, Lohengrin à La Monnaie et Salome à l’Opéra national du Rhin.
Soprano colorature, élève de Rachel Yakar au CNSM de Paris et découverte par William Christie, Patricia Petibon maîtrise aujourd’hui un répertoire qui s’étend du baroque français à la musique moderne, qu’elle aborde avec Francis Poulenc et Alban Berg. Depuis ses débuts à l’Opéra de Paris en 1996 dans Hippolyte et Aricie de Rameau, elle est apparue dans des opéras très divers, de Mozart à Offenbach, en passant par Donizetti et Verdi, qu’elle interprète sur toutes les grandes scènes de la planète en coopérant avec les chefs les plus reconnus et en collaborant avec les orchestres les plus prestigieux. Les temps forts de la saison 15-16 ont compris Gilda (Rigoletto) à Munich et Asteria (Mitridate) au Théâtre des Champs-Élysées à Paris et à Dijon. On pouvait aussi l’entendre dans de nombreux récitals – entre autres à Dortmund, au Wigmore Hall, à La Rochelle et au Concertgebouw d’Amsterdam et en tournée avec La Cetra et Andrea Marcon, Le Concert d’Astrée et Emmanuelle Haïm, l’ensemble baroque Amarillis, ainsi qu’avec Venice Baroque. Elle s’est produite également en concert avec l’Orchestre National de France et Gustavo Gimeno, le Gewandhaus Orchester Leipzig et Jeremy Rohrer, le hr-Sinfonieorchester Frankfurt et Andrea Marcon et l’Orchestre de la Fundação Calouste Gulbenkian et Frédéric Chaslin. La saison prochaine comprend le rôle-titre de Pelleas et Mélisande au Théâtre des Champs-Élysées et des récitals entre autres à Lyon, Bruxelles, Salzbourg, Vienne, Paris, Londres et à l’Opéra des Nations le 17 juin 2017. Parmi une large discographie, citons la sortie de son dernier album solo La Belle Excentrique, en 2014 (Deutsche Grammophon).
Au Grand Théâtre de Genève : assistant lumières de Les
Manon Lescaut • Soprano
Contes d’Hoffmann 01-02, 08-09, La Damnation de Faust 02-03,
Au Grand Théâtre de Genève : Les Contes d’Hoffmann (Olympia)
08-09, Le Soulier de satin 03-04, Tristan und Isolde 04-05,
01-02, Ariodante (Ginevra) 07-08, Les Contes d’Hoffmann
Tannhäuser 05-06, Der Freischütz 08-09, Lulu 09-10.
(Olympia) 08-09, Lulu (rôle-titre) 09-10, récitals 09-10 et 14-15.
© BERNARD MARTINEZ
Lumières
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BIOGRAPHIES
Bernard Richter
Pierre Doyen
Il commence ses études à Neuchâtel, sa ville natale, puis devient membre de l’Opéra Studio Suisse de Bienne. En 2001, il est finaliste du Concours international de Paris, puis débute une carrière internationale. Parmi les moments phares de celle-ci, citons : Tamino (Die Zauberflöte) au Festival de Salzbourg, Tamino, Don Ottavio (Don Giovanni) et Belmonte (Die Entführung aus dem Serail) à l’Opéra national de Paris, Don Ottavio, le Chevalier de la Force (Dialogues des Carmélites) au Bayerische Staatsoper de Munich, Don Ottavio à l’Opernhaus de Zurich, Ferrando (Così fan tutte) au Théâtre des Champs-Élysées, le rôletitre d’Atys de Lully à l’Opéra Comique, Rossillon (Die lustige Witwe) au Grand Théâtre de Genève, Orphée (Orphée aux enfers) à l’Opéra de Lausanne, le rôletitre de La Clemenza di Tito à l’Opéra de Nancy, Pâris (La Belle Hélène) au Théâtre du Châtelet et Bénédict (Béatrice et Bénédict) et Erik (Der fliegende Holländer) au Theater an der Wien. Au Theater Freiburg im Breisgau, il incarne Idomeneo, Lucio Silla et Mitridate. En concert, il chante au Pfingstfestspiele Salzburg, Wiener Konzerthaus, Haydn-Festspiele Eisenstadt, Styriarte Graz, Accademia di Santa Cecilia, Gewandhaus Leipzig, Berliner Philharmonie et travaille avec le Concentus Musicus Wien et Les Musciens du Louvre. En 2015-2016, il interprète notamment Pelléas (Pelléas et Mélisande) à l’Opéra de Lyon et avec l’OSM à Montréal, la partie ténor de la Passion selon saint Matthieu au Staatsoper de Hambourg et avec l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg. Parmi ses projets : La Clemenza di Tito (rôle-titre) au Teatro Real de Madrid, ses débuts à La Scala de Milan avec Don Ottavio (Don Giovanni), et au Wiener Staatsoper dans Pelléas et Mélisande (rôle- titre).
Après des études au Conservatoire de Liège, il se perfectionne au Royal College of Music de Londres auprès de Ryland Davies ainsi qu’au sein de la troupe de l’Opéra-Studio de La Monnaie et lors de master classes avec Tom Krause, Sarah Walker et Suzanne Eken. Il fait ses débuts sur scène en Belgique (Monnaie, Opéra Royal de Wallonie, Vlaamse Opera), notamment dans Riders to the Sea, La Khovantchina, La Serva Padrona, Angélique, Benvenuto Cellini et Carmen. On a pu l’applaudir dans Don Giovanni, Lucrezia Borgia, Il Viaggio a Reims, Les Contes d’Hoffmann, Les Huguenots et Faust. Mais aussi dans un répertoire plus léger, Monsieur Choufleuri, La Vie parisienne, Die lustige Witwe, L’Homme de la Mancha et La Belle de Cadix. Après une prise de rôle remarquée en Figaro (Le Nozze di Figaro), on lui confie des rôles tels qu’Albert (Werther), Escamillo (Carmen), Lescaut (Manon), Mercutio (Roméo et Juliette), Figaro (Il Barbiere di Siviglia) et Schaunard (La Bohème). Il travaille avec des metteurs en scène comme David McVicar, Olivier Py, Giancarlo Del Monaco et des chefs comme Giuliano Carella, Pinchas Steinberg, Asher Fisch, Christophe Eschenbach et Alain Altinoglu parmi d’autres. Récemment, il chante dans Carmen (Escamillo) à Compiègne, Avignon, Cagliari, Massy, et Moralès à Lyon et Limoges, Roméo et Juliette (Mercutio) à Marseille, Massy et Liège, La Fanciulla del West et L’Homme de la Mancha à Monte-Carlo, Il Barbiere di Siviglia à Tours, La Traviata à Nantes, Manon à Liège, Barbe-Bleue d’Offenbach à Nantes et Rennes, Madama Butterfly et La Traviata à Orange. Parmi ses projets, citons : Manon à Monte-Carlo, Rigoletto à Orange, Orphée aux enfers à Liège, Pénélope à Bruxelles et Le Prophète à Essen….
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Au Grand Théâtre de Genève : Ariadne auf Naxos (Brighella)
Au Grand Théâtre de Genève : L’Étoile (Hérisson de Porc-Épic)
06-07, Die lustige Witwe (Camille) 10-11, Les Troyens (Hylas) 15-16.
09-10.
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Lescaut • Baryton
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Le Chevalier Des Grieux • Ténor
BIOGRAPHIES
Rodolphe Briand
Marc Mazuir
Chanteur et comédien, Rodolphe Briand mène dès 1994 une carrière éclectique allant du théâtre (La Cagnotte de Labiche) à la comédie musicale (Cats et Les Misérables) et l’opéra (Die Zauberflöte). Il se perfectionne auprès de Jean-Pierre Blivet et au Centre de formation lyrique de l’Opéra de Paris. Il s’illustre dans le rôle de Guillot de Morfontaine au Teatro Real de Madrid. En 1999, il se voit confier le rôle de Falsacappa (Les Brigands) à Bordeaux et Nancy, puis celui de Sancho (Man of La Mancha de Mitch Leigh) à Liège, Reims, Avignon et Monaco. Il interprète les Quatre Valets (Les Contes d’Hoffmann) à Nancy, Strasbourg, Toulouse et Monte-Carlo, Fritz (La Grande-Duchesse de Gérolstein) à Strasbourg, Bardolfo (Falstaff) à Bordeaux, Strasbourg, Lausanne et Monte-Carlo et Trabuco (La Forza del destino) à Paris. Invité régulier du Teatro alla Scala, il y chante les Quatre Valets, Spalanzani, Le Remendado et Guillot de Morfontaine. Jean-Louis Grinda lui confie pour ses débuts dans l’univers wagnérien le rôle de Mime (Das Rheingold) à l’Opéra de Monte-Carlo. L’opérette est un de ses terrains de prédilection, il incarne Ménélas (La Belle Hélène) à Strasbourg, Bordeaux et Montpellier et le rôle-titre de La Cour du roi Pétaud à Paris et en tournée française. Il aime aussi interpréter les chansons de Reggiani et Jean Yann, notamment à la Péniche Opéra. Récemment, il est Monostatos à Paris, et lors d’une tournée avec Ivan Fischer à Budapest, Londres, Amsterdam et Berlin ; Bardolfo et Goro à Marseille. Projets : Manon à Monte-Carlo, Les Contes d’Hoffmann (Spalanzani), Trompe-la-Mort (les Espions) et Wozzeck (der Narr) à l’Opéra national de Paris et Carmen au Théâtre des Champs-Elysées.
Après des études de chant au CNSM de Paris puis au Conservatoire de Genève (1er prix de chant), il se perfectionne avec Graziella Sciutti, Gabriel Bacquier, Nicolaï Gedda et Jan Blinkhof. Il est lauréat du Concours des Voix d’Or. Il est Gunther (Ces Sacrés Niebelungen) au Festival Radio France à Montpellier, Schaunard (La Bohème) à Bordeaux et Strasbourg, Samuel (Un ballo in maschera) à Lausanne et Avignon, Ottokar (Der Freischütz) à Rouen, Figaro (Il Barbiere di Siviglia) à Tours et Dandini (La Cenerentola) en tournée ainsi qu’à Toulon. Il incarne le Grand-Prêtre (Samson et Dalila) à Turin, Escamillo (Carmen) au Festival des Voix du Monde, puis Renato (Gustavo III de Verdi) à Metz et à Darmstadt. À l’Opéra de Lausanne, il est aussi engagé pour La Bohème (Schaunard), La Traviata, puis Carmen lors d’une tournée au Japon. À Lausanne, Vichy, à l’Opéra Comique puis à Tours, il est Il Marito d’Amelia al Ballo de Menotti. Il chante Pistola (Falstaff) à Montpellier et Scarpia (Tosca) à Rouen, Luxembourg, Chartres et Luçon. Il interprète Enrico (Lucia di Lammermoor) et Rigoletto à Avenches, Alfio (Cavalleria rusticana) à Yverdon et Mercutio (Roméo et Juliette) à Lausanne. Récemment, il chante le Père dans Hänsel und Gretel et Monsieur de Brétigny à Lausanne et Escamillo à Budapest.
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Monsieur de Brétigny • Baryton
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Guillot de Morfontaine • Ténor
Au Grand Théâtre de Genève : (il fait partie du chœur de 85 à 92), Jeanne d’Arc au bûcher (L’Âne) 86- 87, Katia Kabanova (Kouliguine), La Traviata (Un commissionnaire) et Capriccio (4ème Serviteur) 88-89, Les Contes d’Hoffmann (Hermann) et Le Couronnement de Poppée (Liberto) 89-90, Daphné (4ème Berger) 90-91, Il Barbiere di Siviglia (Fiorello) 91-92, Wozzeck (2 ème
Au Grand Théâtre de Genève : Manon Lescaut (Edmond) 01-02,
apprenti) 95-96, Madama Butterfly (le Prince Yamadori) 97-98,
Tosca (Spoletta) 05-06, JJR (Citoyen de Genève) JJR3 12-13, La
Les Voyages de M. Broucek (Svatopluk Cech) 07-08, Salome
Grande-Duchesse de Gérolstein (le Prince Paul) 14-15.
(deux Nazaréens) 08-09.
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BIOGRAPHIES
Bálint Szabó
Seraina Perrenoud
Né en Roumanie, il étudie à l’Académie de musique Gheorghe Dima de ClujNapoca, à l’International Vocal Arts Institute de New York et à l’Israeli Vocal Arts Institute de Tel Aviv. Il est engagé comme soliste des opéras hongrois (1990-1995) et roumain de ClujNapoca (1996-2003) et invité permanent de l’Opéra national de Budapest. Il est membre des opéras de Hambourg de 2003 à 2005 et de Francfort de 2005 à 2009. Sur la scène internationale, il chante notamment dans Il Viaggio a Reims à Monte-Carlo, Don Carlo et Rigoletto à Toulouse, Aida à Macerata, La Donna del lago à La Scala de Milan, Nabucco à Tel Aviv et Oberammergau, Faust au Deutsche Oper am Rhein Düsseldorf-Duisbourg, Anna Bolena et Ernani au Klangvokal Festival Dortmund, Lucrezia Borgia au Liceu de Barcelone et au Teatro Municipal de Santiago du Chili, Simon Boccanegra, Les Vêpres siciliennes et I Puritani à Athènes, Le Château de Barbe-Bleue à Santiago du Chili et Budapest, au Concertgebouw d’Amsterdam, au Festival de Montreux-Vevey, au Capitole de Toulouse, avec l’Orchestre national de Lyon et NHK Orchestra de Tokyo, Luisa Miller au Festival de Buxton, au Staatstheater de Stuttgart et à l’ORW de Liège, Don Carlo, La Clemenza di Tito et La Dame de pique à l’Opéra de Paris, Die Zauberflöte à l’Opéra du Rhin et à l’Opéra de Nice, Simon Boccanegra à l’Opernhaus de Zurich, Linda di Chamounix au ROH Covent Garden, Fidelio au Théâtre des Champs-Élysées et Euryanthe à Francfort. En projet : Le Château de Barbe-Bleue au Staatsoper de Hambourg, Adriana Lecouvreur au ROH Covent Garden de Londres, Agrippina au De Vlaamse Opera, Turandot au Teatro Carlo Felice de Gênes.
La soprano suisse obtient son Master en pédagogie de chant avec mention, à la Zürcher Hochschule der Künste dans la classe du professeur Lina Maria Åkerlund. Puis elle poursuit ses études dans la classe de Jeannette Fischer à l’Haute École de Musique de Lausanne, où elle obtient en 2014 son Master en interprétation musicale. Elle se perfectionne notamment auprès de Meinard Kraak, Mariëtte Nollen et Heidi Brunner. Seraina Perrenoud est lauréate de la fondation Friedl Wald. En mars 2012, elle gagne le Prix spécial jeune espoir au Concours international de chant lyrique des châteaux en Médoc à Bordeaux. Son répertoire s’étend des madrigaux de Schütz et Monteverdi à la musique contemporaine de Manos Tsangaris, passant notamment par les œuvres de Mozart, Haydn, Verdi et Debussy. Le répertoire d’oratorio de Seraina Perrenoud ne contient pas seulement des œuvres célèbres, comme le Lobgesang de Mendelssohn, les Passions de J. S. Bach ou le Requiem de Fauré, mais aussi des œuvres moins connues comme Der Stern von Bethlehem de Rheinberger ou Jan Huss de Carl Loewe. Elle est régulièrement engagée comme soliste en Suisse, en France et en Belgique. Auprès de Roger Vignoles, Eric Cerantola et Hans Adolfsen, Seraina Perrenoud perfectionne ses compétences dans le répertoire du Lied. Quant à l’opéra, elle est sur scène en 2013 pour le rôle de Frau Herz dans Der Schauspieldirektor de Mozart. En 2014, elle chante le rôle du Feu dans L’Enfant et les Sortilèges de Ravel sous la direction de Benjamin Levy. En 2015-2016, elle interprète Marinella dans la création de Dominique Gesseney-Rappo Carlotta ou la Vaticane à l’Opéra de Fribourg.
Au Grand Théâtre de Genève : La Donna del lago (Duglas d’An-
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gus) 09-10, Les Vêpres siciliennes (Jean Procida) 10-11, La Wally
Au Grand Théâtre de Genève : La Belle Hélène (Parthénis)
(Stromminger) 13-14.
15-16.
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MANON | N° 50
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Poussette • Soprano
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Le Comte Des Grieux • Basse
BIOGRAPHIES
Mary Feminear *
Marina Viotti *
Native d’Auburn dans l’Alabama, Mary Feminear est diplômée de l’université Columbia et de la Juilliard School. Elle est engagée pour La Descente d’Orphée aux enfers dans une production du Gotham Chamber Opera et dans le rôle de Polinessa dans Radamisto de Haendel, sous la direction de Julian Wachner et mis en scène par James Darrah. Elle se produit dans La Resurrezione (Maria Maddalena) de Haendel, sous la direction de William Christie et dans la Passion selon Saint Mathieu à l’Alice Tully Hall sous celle de Gary Thor Wedow. Durant la saison 2014-2015, elle interprète Pamina dans une production du Pacific MusicWorks de Die Zauberflöte, dirigée par Stephen Stubbs. Elle fait ses débuts au Seattle Opera avec le rôle-titre de Semele de Händel, sous la direction de Gary Thor Wedow. En 2015-2016, elle fait ses débuts à l’Opera Omaha en Semele, avec Stephen Stubbs à la direction d’orchestre et James Darrah à la mise en scène. Durant la saison 2016-2017 du Grand Théâtre de Genève, elle interprétera Musetta (La Bohème), Amore (Il Giasone), Agnès Sorel (Orleanskaya Deva) et Clotilda (Norma).
Après un diplôme de flûte traversière, Marina Viotti s’essaie au jazz, au gospel, au metal et, après des études littéraires (hypokhâgnes), part finalement à Vienne pour suivre des cours de chant lyrique auprès de Heidi Brunner en 2011. Elle intègre les chœurs Singverein, Gustav Mahler et celui du Wiener Staatsoper. Elle fait sa première apparition en tant que soliste dans La Petite Messe solennelle sous la direction de Bertrand de Billy. En 2013, elle entre en master dans la classe de Brigitte Balleys à l’HEMU, où elle incarne divers rôles. Lauréate de nombreux concours et bourses (Migros, Mosetti), elle gagne le 1er Prix et le Prix des musiciens au concours international de chant de Mâcon en 2014 et le Prix international du Belcanto au festival Rossini de Wildbad en 2015. Elle chante la partie d’alto solo dans plusieurs concerts en 14-15 : les Motets de Bach, Les Sept Paroles du Christ de Haydn, avec l’Orchestre de chambre de Lausanne, Die Rose Pilgerfahrt de Schumann, la Messe en Ut de Beethoven avec l’OCL, La Petite Messe solennelle de Rossini, El Amor Brujo de De Falla avec l’Orchestre de la Suisse italienne, aux festivals Solothurn Classics et Cully Classique et se produit dans son récital piano-chant « de Bach à Piaf, chansons d’amour » lors d’une tournée suisse et française. Elle obtient ses premiers rôles à l’Opéra de Lausanne avec la 3ème Dame (Die Zauberflöte), Mère, Tasse et Libellule (L’Enfant et les Sortilèges) et la Marchande de journaux (Les Mamelles de Tiresias) en 15-16. Elle fait ses débuts dans le rôle-titre d’Isabella (L’Italiana in Algeri) au festival de Wildbad en juillet 2015. Récemment, elle interprète les Kindertotenlieder avec l’OCL, Marthe de Faust à l’Opéra de Lausanne, Lucia d’Il Conte di Marsico à Barcelone, le Requiem de Verdi à Berne et Maddalena de Rigoletto à Lucerne.
Au Grand Théâtre de Genève : Die Zauberflöte (Papagena), A Midsummer Night’s Dream (Helena), récital lors de l’inauguration de l’Opéra des Nations 15-16, Falstaff (Nannetta) 15-16.
* Membre de la Troupe des jeunes solistes en résidence
© DR
Rosette • Mezzo-soprano
©KRISTIN HOEBERMANN
Javotte • Soprano
Débuts au Grand Théâtre de Genève.
* Membre de la Troupe des jeunes solistes en résidence
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Omar Garrido *
Phillip Casperd *
Né à Buenos Aires, il étudie le chant auprès de Maria Boros et participe à de nombreux concerts et émissions de radio en Argentine. Arrivé en Europe, il obtient son diplôme de chant au Conservatoire de Genève. Il se produit en concert à de nombreuses occasions en Suisse, France et Italie. Il donne un récital de tangos au quatrième Automne musical chênois et participe à un enregistrement de tangos pour l’émission « Viva » de la Télévision suisse romande. Il incarne Duca Ottavio (Don Giovanni de Gazzaniga) dans une production de l’Opéra de Chambre de Genève. Il est membre du Chœur du Grand Théâtre de Genève depuis 1987.
Il étudie le chant et le tuba à la Royal Academy of Music de Londres, où il obtient les diplômes GRSM (Honours) et LRAM (Teachers). Il est ensuite choriste à l’English National Opera, l’Opera Ireland, l’Opéra de Lyon, au Festival d’Aix-en-Provence et à l’Ambrosian Opera Chorus, au sein duquel il participe à plusieurs enregistrements. Dès 1996, il est choriste au Scottish Opera, où il chante entre autres rôles : le 2e Homme armé et l’Orateur (Die Zauberflöte), Ceprano (Rigoletto), un notaire (Der Rosenkavalier), le 2ème Soldat (Salome), le 2ème Chevalier (Parsifal) et Swallow (Peter Grimes). En 2004, il entre au Chœur du Grand Théâtre de Genève et, lors de la Fête de la musique, donne un récital. En 2004, il chante des airs d’opéra au Victoria Hall.
Au Grand Théâtre de Genève : Manon (le 2ème Garde) 03-04, De la maison des morts (le Cuisinier), Orphée (Pastore IV), Mémoires d’une jeune fille triste (Octuor vocal) 04-05, Galilée (un fonctionAu Grand Théâtre de Genève : Peter Grimes (l’Avocat) 08-09,
naire) 05-06, Ariadne auf Naxos (un laquais) 06-07, Lohengrin
Simon Boccanegra (Un capitaine) 09-10, L’Étoile (le Maire)
(un des quatre nobles) 07-08, Peter Grimes (Un pêcheur),
09-10, Alice in Wonderland (Un soldat) 09-10, Die lustige
Salome (5ème Juif), Alice in Wonderland (Old Man 2) 08-09, Der
Witwe (Pritschitsch) 10-11, Die Zauberflöte (Premier Esclave)
Rosenkavalier (Un domestique de la Maréchale) 11-12, Les
15-16.
Troyens (2ème Sentinelle), Die Zauberflöte (3ème esclave) 15-16.
* Membre du Chœur du Grand Théâtre de Genève
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GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MANON | N° 50
* Membre du Chœur du Grand Théâtre de Genève
© GTG / NICOLAS SCHOPFER
Un garde • Basse
© GTG / NICOLAS SCHOPFER
L’Hôtelier • Ténor
Romaric Braun * Romaric Braun effectue des études en musicologie et chant au conservatoire de Strasbourg, puis se perfectionne une année à la Guildhall S c h o o l o f M u s i c d e Londres. Parallèlement à une carrière dans le lied et l’oratorio, il se produit à Lyon, Saint-Étienne, Monaco et Genève dans des ouvrages tels qu’Il Barbiere di Siviglia, Thaïs, La Bohème, Carmen ou Wintermärchen de Philippe Boesmans.
© GTG / NICOLAS SCHOPFER
Un garde • Basse
Au Grand Théâtre de Genève : Carmen (le Vendeur de lorgnettes / Un gitan), Tosca (Un geôlier) 00-01, Lady Macbeth de Mzensk (le Boutiquier), Manon Lescaut (Un sergent) 01-02, Boris Godounov (Mityoukha), Les Oiseaux (Un coucou) 03-04, Mémoires d’une jeune fille triste (octuor vocal), Fidelio (Un prisonnier) 04-05, Galilée (le 2ème Secrétaire), Hamlet (Horatio) 05-06, Lady Macbeth de Mzensk (le Boutiquier), Don Pasquale (le Notaire) 06-07, Les Contes d’Hoffmann (Hermann) 08-09, Alice in Wonderland (le 1er Vieil Homme / Seven), Il Barbiere di Siviglia (Un officier) 09-10, Die lustige Witwe (Bogdanowitch) 10-11, Der Rosenkavalier (le Domestique de la Maréchale) 11-12, Le Chat botté (le Frère aîné) 12-13, Fidelio (2ème prisonnier) 14-15, Le Médecin malgré lui (Monsieur Robert) 15-16
* Membre du Chœur du Grand Théâtre de Genève
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INFORMATIONS PRATIQUES OPÉRA DES NATIONS Horaires des représentations Les représentations ont lieu généralement à 19 h 30 en soirée et à 15 h en matinée. Pour certains spectacles, ces horaires peuvent être différents. Les horaires sont toujours indiqués sur les billets. Ouverture des portes L’accès à la salle est possible trente minutes avant le spectacle. Retardataires Par respect pour le public et les artistes, après le début du spectacle l’accès à la salle se fait à la première interruption et aux places accessibles. Un circuit vidéo permet généralement de suivre le début du spectacle. Aucun remboursement ou échange de billet ne sera effectué en cas de retard. Vestiaires Des vestiaires payants sont à la disposition du public à l’entrée de l’Opéra des Nations (Fr. 2.-). Jumelles Des jumelles peuvent être louées dans tous les vestiaires (Fr. 5.-).
BARS Dès 1 heure avant le spectacle et à l’entracte Les bars du hall d’entrée et de la mezzanine vous proposent boissons et petite restauration.
CONFÉRENCE DE PRÉSENTATION
Trente minutes avant chaque opéra, un musicologue vous donne quelques clés pour mieux apprécier le spectacle.
SUR L’ŒUVRE
Pour chaque opéra et création chorégraphique de la saison 15-16, une conférence très complète sur l’œuvre est organisée quelques jours avant la première représentation, toujours à la même heure, 18 h 15, par l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet au Théâtre de l’Espérance, 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève. www.amisdelopera.ch
Rehausseurs Disponibles aux vestiaires (service gratuit). Enregistrements Il est interdit de photographier, de filmer ou d’enregistrer les spectacles. Tout contrevenant peut être soumis à des poursuites. Surtitrage Les ouvrages font généralement l’objet d’un surtitrage bilingue français-anglais. Le Grand Théâtre remercie vivement la Fondation Hans-Wilsdorf grâce à laquelle ce surtitrage vous est proposé. Programmes Les programmes du spectacle sont en vente sur place auprès du personnel de salle ainsi qu’à la billetterie du Grand Théâtre située à l’Opéra des Nations et à la Maison des Arts du Grütli.
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Réservation de groupe Les associations et groupements à but non lucratif peuvent réserver des places de spectacle à tarifs préférentiels durant toute la saison. Dossier spécial et réservation T +41 22 322 50 50 F + 41 22 322 50 51 groupes@geneveopera.ch Soirées entreprises Les entreprises souhaitant organiser une soirée au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Aurélie Élisa Gfeller, notre responsable du mécénat. T +41 22 322 50 58 F + 41 22 322 50 98 mecenat@geneveopera.ch
BILLETTERIE DU GRAND THÉÂTRE À l’Opéra des Nations 40, avenue de France. Le lundi de 12 h à 18 h. Du mardi au vendredi de 10 h à 18 h. Les jours de spectacle jusqu’à l’heure du début de la représentation. Si le spectacle a lieu le samedi ou le dimanche, la billetterie est ouverte 1h30 avant le début de la représentation. À la Maison des Arts du Grütli 16, rue du général Dufour. Le lundi de 12 h à 18 h. Du mardi au vendredi de 10 h à 18 h. Le samedi de 10 h à 17 h. Par téléphone T + 41 22 322 50 50. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h Par courriel, fax ou courrier Billetterie du Grand Théâtre CP 5126 - CH 1211 Genève 11 billetterie@geneveopera.ch F + 41 22 322 50 51 En ligne sur le site www.geneveopera.ch Réservez vos places et collectez-les à la billetterie du Grand Théâtre ou imprimez-les directement à votre domicile. Les places réservées sont à régler dans les 48 h. Selon les délais, les billets réservés et payés peuvent être envoyés à domicile (Frais de port : Fr. 4.-). Modes de paiement acceptés : Mastercard et Visa Dans le réseau FNAC en Suisse et en France Tarifs réduits Un justificatif doit être présenté ou envoyé pour tout achat de billet à tarif réduit. Remboursement / échange Les billets sont remboursés ou échangés seulement lors d’annulation de spectacle et non en cas de modifications de programmation ou de distribution en cours de saison. Les abonnés du Grand Théâtre ainsi que les détenteurs de la carte fidélité du Grand Théâtre de Genève peuvent changer leurs dates de spectacles jusqu’à la veille de la représentions avant midi (1 er échange gratuit, puis Fr. 5.- par commande sauf pour les détenteurs du Grand abonnement Carré d’or).
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TARIF SPÉCIAUX
BILLETS JEUNES 25 % de réduction sur le plein tarif billetterie à partir de la catégorie C pour les jeunes de moins de 26 ans. CARTE 20 ANS/20 FRANCS Réduction de Fr 2.- sur l’achat de billet au tarif jeune et un programme de spectacle offert (Une pièce d’identité sera demandée pour accéder à la salle). TITULAIRES DU CHÉQUIER CULTURE Réduction de Fr. 10.- par chèque sur l’achat de places de spectacle à la billetterie du Grand Théâtre (chèques cumulables) PASSEDANSE Avec le Passedanse (valeur de Fr. 20.-), vous obtenez des réductions tarifaires sur les spectales chorégraphiques du Grand Théâtre de Genève et des partenaires du Passedanse. TARIFS PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP Gratuité pour l’accompagnant d’une personne malvoyante ou aveugle ; surclassement pour les personnes à mobilité réduite, malentendantes ou sourdes. OFFRE 30-30-30 Dans la limite des places disponibles, des places à Fr. 30.- sont proposées une demi-heure avant le début des spectacles aux personnes ayant jusqu’à 30 ans révolus sur présentation d’une pièce justificative.
3 30’ 0.30 s
an
BILLETS LAST MINUTE Dans la limite des places disponibles, des places à Fr. 30.- ou Fr. 50.- sont proposées une demi-heure avant le début des spectacles pour tout étudiant ou demandeur d’emploi de plus de trente ans sur présentation d’une pièce justificative.
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MÉCÉNAT & PARTENARIAT EN SOUTENANT LE GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE VOUS ÊTES PARTENAIRE DE L’EXCELLENCE
Depuis plusieurs années, le Grand Théâtre de Genève mène une politique de partenariat évolutive avec les entreprises. Chaque proposition vise à offrir à nos partenaires à la fois un service inédit comportant une large palette d’approches avec les différents secteurs artistiques et techniques inhérents à la vie d’un théâtre, mais également un service utile et flexible tout au long de la saison. En soutenant le Grand Théâtre de Genève vous devenez partenaire de l’excellence. Vous touchez un public large et diversifié – plus de 100 000 spectateurs par saison – et bénéficiez ainsi d’un impact médiatique fort et positif. Vous montrez votre attachement à la diffusion de spectacles des arts vivants et permettez la réalisation de projets culturels innovants.
Contactez-nous pour une offre personnalisée. Aurélie Élisa Gfeller T + 41 22 322 50 58 F + 41 22 322 50 98 a.gfeller@geneveopera.ch
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LA FONDATION DU GRAND THÉÂTRE La Fondation du Grand Théâtre de Genève est une Fondation d’intérêt public communal, subventionnée par la Ville de Genève, dont l’objet est artistique et culturel. Le but de la Fondation est d’assurer l’exploitation du Grand Théâtre de Genève, notamment en y organisant des spectacles d’art lyrique, chorégraphique et dramatique. Le Statut de la Fondation a fait l’objet d’une loi cantonale de 1964. La Fondation est composée de quatorze membres désignés par le Conseil municipal et le Conseil administratif de la Ville de Genève. Le Bureau compte cinq membres du Conseil de Fondation. Conseil de Fondation (au 01.05.2016) Mme Lorella Bertani, présidente M. Guy-Olivier Segond, vice-président M. Pierre Conne, secrétaire M. Claude Demole M. Sami Kanaan M. Rémy Pagani M. Manuel Tornare M. Jean-Pierre Jacquemoud M. Pierre Losio Mme Danièle Magnin Mme Françoise de Mestral M. Albert Rodrik M. Pascal Rubeli Mme Salika Wenger M. Guy Demole, président d’honneur M. Jean-Flavien Lalive d’Epinay, président d’honneur †
Secrétariat Cynthia Haro T +41 22 322 51 71 F +41 22 322 50 01 c.haro@geneveopera.ch
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LE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement. Bureau (septembre 2016) M. Luc Argand, président M. Rémy Best, vice-président M. Jean Kohler, trésorier Mme Véronique Walter, secrétaire Mme Françoise de Mestral Autres membres du Comité (septembre 2016) Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn Mme Claudia Groothaert Mme Vanessa Mathysen-Gerst Mme Coraline Mouravieff-Apostol Mme Brigitte Vielle M. Gerson Waechter Membres bienfaiteurs M. et Mme Luc Argand M. et Mme Guy Demole Fondation Hans Wilsdorf M. et Mme Pierre Keller Banque Lombard Odier & Cie SA M. et Mme Yves Oltramare M. et Mme Adam Saïd Union Bancaire Privée – UBP SA M. Pierre-Alain Wavre M. et Mme Gérard Wertheimer Membres individuels S. A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis S. A. S. La Princesse Étienne d’Arenberg M. Ronald Asmar Mme René Augereau Mme Véronique Barbey Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn
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Mme Maria Pilar de la Béraudière M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best M. et Mme Rémy Best Mme Saskia van Beuningen Mme Françoise Bodmer M. Jean Bonna Prof. et Mme Julien Bogousslavsky Mme Christiane Boulanger Mme Clotilde de Bourqueney Harari Comtesse Brandolini d’Adda M. et Mme Robert Briner M. et Mme Yves Burrus Mme Caroline Caffin M. et Mme Alexandre Catsiapis Mme Maria Livanos Cattaui Mme Muriel Chaponnière-Rochat M. et Mme Neville Cook M. Jean-Pierre Cubizolle M. et Mme Claude Demole M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Diane Etter-Soutter Mme Clarina Firmenich M. et Mme Eric Freymond Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius M. Alex Hoffmann M. et Mme Philippe Jabre M. et Mme Éric Jacquet M. Romain Jordan Mme Madeleine Kogevinas M. et Mme Jean Kohler M. Marko Lacin Mme Brigitte Lacroix M. et Mme Pierre Lardy M. Christoph La Roche Mme Éric Lescure Mme Eva Lundin M. Bernard Mach M. et Mme Colin Maltby Mme Catherine de Marignac M. Thierry de Marignac
Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus M. et Mme Olivier Maus Mme Béatrice Mermod M. et Mme Charles de Mestral Mme Francis Minkoff Mme Jacqueline Missoffe M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Pierre-Yves Mourgue d’Algue M. et Mme Philippe Nordmann M. Yaron Ophir M. et Mme Alan Parker M. et Mme Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Wolfgang Peter Valaizon M. et Mme Gilles Petitpierre M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Comte de Proyart Mme Adeline Quast Mme Ruth Rappaport M. et Mme François Reyl M. et Mme Andreas Rötheli M. et Mme Gabriel Safdié Comte et Comtesse de Saint-Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. Julien Schoenlaub Mme Claudio Segré Baron et Baronne Seillière Mme Christiane Steck M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Julien Vielle M. et Mme Olivier Vodoz Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter M. et Mme Stanley Walter M. et Mme Rolin Wavre M. et Mme Lionel de Weck
Membres institutionnels 1875 Finance SA Banque Pâris Bertrand Sturdza SA Christie’s (International) SA Credit Suisse SA FBT Avocats SA Fondation Bru JT International SA Lenz & Staehelin MKB Conseil & Coaching SGS SA Vacheron Constantin
Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Mme Gwénola Trutat 11, boulevard du Théâtre • CH-1211 Genève 11 T +41 22 321 85 77 F +41 22 321 85 79 du lundi au vendredi de 8 h à 12 h cercle@geneveopera.ch Compte bancaire N° 530 290 MM. Pictet & Cie Organe de révision Plafida SA
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LE GRAND THÉÂTRE L’ÉQUIPE DIRECTION GÉNÉRALE Directeur général Tobias Richter Assistante du directeur général Sandrine Chalendard SECRÉTARIAT GÉNÉRAL Secrétaire général Claus Hässig Secrétaire Cynthia Haro ARTISTIQUE Conseiller artistique & dramaturge Daniel Dollé Assistant-e dramaturge NN BALLET Directeur du Ballet Philippe Cohen Adjoint Vitorio Casarin Coordinatrice administrative Émilie Schaffter Maîtres de ballet Grant Aris, Grégory Deltenre Pianiste Serafima Demianova Danseuses Céline Allain, Yumi Aizawa, Louise Bille, Ornella Capece, Lysandra van Heesewijk, Virginie Nopper, Tiffany Pacheco, Mohana Rapin, Angela Rebelo, Sara Shigenari, Madeline Wong Danseurs Natan Bouzy, Valentino Bertolini, David Lagerqvist, Zachary Clark, Armando Gonzalez, Xavier Juyon, Nathanaël Marie, Simone Repele, Sasha Riva, Geoffrey Van Dyck, Nahuel Vega TECHNIQUE DU BALLET Directeur technique du ballet Philippe Duvauchelle Régisseur lumières Alexandre Bryand Régisseur plateau Mansour Walter Service médical Dr Jacques Menetrey HUG Physiothérapeute NN Ostéopathe Bruno Soussan TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE Migran Agadzanyan, Mary Feminear, Marina Viotti
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CHŒUR Chef des chœurs Alan Woodbridge Assistant/pianiste Jean-Marc Perrin Pianiste répétiteur Réginald Le Reun Régisseur et chargé de l’administration Omar Garrido Sopranos Fosca Aquaro, Chloé Chavanon, Magali Duceau, Györgyi Garreau-Sarlos, Nicola Hollyman, Iana Iliev, Victoria Martynenko, Martina Möller-Gosoge, Iulia Elena Preda, Cristiana Presutti Altos Vanessa Beck-Hurst, Audrey Burgener, Dominique Cherpillod, Marianne Dellacasagrande, Lubka Favarger, Varduhi Khachatryan, Mi-Young Kim, Johanna Rittiner-Sermier, Mariana Vassileva Chaveeva Ténors Jaime Caicompai, Yong-Ping Gao, Omar Garrido, Rémi Garin, Lyonel Grélaz, Sanghun Lee, José Pazos, Terige Sirolli, Georgi Sredkov, Bisser Terziyski, Nauzet Valerón Basses Krassimir Avramov, Wolfgang Barta, Romaric Braun, Nicolas Carré, Phillip Casperd, Aleksandar Chaveev, Peter Baekeun Cho, Christophe Coulier, Harry Draganov, Rodrigo Garcia, Seong-Ho Han, Dimitri Tikhonov PRODUCTION ARTISTIQUE Chargé de production artistique Markus Hollop Assistante & Respons. figuration Matilde Fassò Resp. ressources musicales Éric Haegi Pianistes / Chefs de chant Todd Camburn, Xavier Dami, Réginald Le Reun RÉGIE DE SCÈNE Régisseure générale Chantal Graf Régisseur de scène Jean-Pierre Dequaire
MARKETING ET COMMUNICATION Resp. marketing & communication Mathieu Poncet Adjoint & responsable Presse Frédéric Leyat Responsable des éditions et de la création visuelle Aimery Chaigne Assistante communication Corinne Béroujon Assist. presse & communication Isabelle Jornod Concepteur communication web Wladislas Marian Chargée du mécénat et des partenariats Aurélie Élisa Gfeller Chargée des actions pédagogiques Elsa Barthas Responsable du public jeune Christopher Park Collaborateur artistique auprès du public jeune Fabrice Farina Archiviste Anne Zendali Dimopoulos
Technicienne/production vidéo Chloé Lombard Logistique Thomas Clément Chauffeur Alain Klette
ACCUEIL ET PUBLICS Responsable de l’accueil des publics Pascal Berlie Personnel d’accueil Herminia Bernardo Pinhao, Ludmila Bédert, Patrick Berret, Karla Boyle, David Blunier, Nguyen Phuong Lé Bui, Aude Burkardt, Michel Denis Chappellaz, Chantal Chevallier, Patricia Diaz, Nicolas Dutour, Feka Iljaz, Pouyan Farzam, Stephen Hart, Na Lin, Ada Lopez Linarez Hunziker, Teymour Kadjar, Nelli Kazaryan Peter, Tamim Mahmoud, Marlène Maret, Sophie Millar, Lucas Seitenfus, David von Numers, Quentin Weber, Céline Steiger Zeppetella
TECHNIQUE DE SCÈNE Adjoint au directeur technique Philippe Alvado Chefs de plateau Gabriel Lanfranchi, Stéphane Nightingale
TECHNIQUE Directrice technique Françoise Peyronnet Adjointe administrative Sabine Buchard Ingénieur bâtiment et sécurité Pierre Frei Chargée de production technique Catherine Mouvet Responsable d’entretien Thierry Grasset Menuisier de plateau et chargé de l’entretien Jean-François Mauvis
BUREAU D’ÉTUDES Ingénieur bureau d’études Alexandre Forissier Chargé d’études de productions Fabrice Bondier Assistant Christophe Poncin Dessinateurs Stéphane Abbet, Denis Chevalley, Antonio Di Stefano SERVICE INTÉRIEUR Huissier responsable Stéphane Condolo Huissier-ère-s / Coursier-s Bekim Daci, Valentin Herrero, Antonios Kardelis, Michèle Rindisbacher, Bernard Thierstein
MACHINERIE Chef de service Olivier Loup Sous-chefs Juan Calvino, Patrick Savariau, Yannick Sicilia Sous-chef cintrier Patrick Werlen Brigadiers Stéphane Desogus, Jean-Claude Durand, Henrique Fernandes Da Silva Sous-brigadiers Stéphane Catillaz, Manuel Gandara, Johny Perillard Machinistes cintriers Vincent Campoy, Stéphane Guillaume, Alfio Scarvaglieri, Nicolas Tagand Machinistes Killian Baud, Philippe Calame, Éric Clertant, Sedrak Gyumushyan, Michel Jarrin, Daniel Jimeno, Sulay Jobe, Julien Pache, Hervé Pellaud, NN, NN
SON ET VIDÉO Chef de service Michel Boudineau Sous-chef Claudio Muller Technicien-ne-s Amin Barka, Jean-Marc Pinget, NN ÉCLAIRAGE Chef de service Simon Trottet Sous-chefs de production Marius Echenard, Robin Minkhorst Sous-chef opérateur lumières et informatique de scène Stéphane Gomez Coordinateur de production Blaise Schaffter Technicien-ne-s éclairagistes Serge Alérini, Dinko Baresic, Salim Boussalia, Stéphane Estève, Camille Rocher, Juan Vera Electronicien Jean Sottas Opérateurs lumière et informatique de scène Clément Brat, Florent Farinelli, David Martinez Responsable entretien électrique Fabian Pracchia ACCESSOIRES Chef de service Damien Bernard Sous-chef Patrick Sengstag Accessoiristes Vincent Bezzola, Joëlle Bonzon, Françoise Chavaillaz, Cédric Pointurier Solinas, Anik Polo, Padrut Tacchella, Cécilia Viola, Pierre Wüllenweber ELECTROMÉCANIQUE Chef de service Jean-Christophe Pégatoquet Sous-chef José-Pierre Areny Electromécaniciens David Bouvrat, Stéphane Resplendino, Christophe Seydoux, Emmanuel Vernamonte, NN HABILLAGE Cheffe de service Joëlle Muller Sous-chef-fe Sonia Ferreira Responsable costumes Ballet Caroline Bault Habilleur-euse-s Julie Deulieutraz, Raphaële
Bouvier, Gloria del Castillo, Cécile Cottet-Nègre, Angélique Ducrot, France Durel, Philippe Jungo, Olga Kondrachina, Christelle Majeur, Lorena Vanzo Pallante, NN PERRUQUES ET MAQUILLAGE Cheffe de service Karine Cuendet Sous-cheffe Christelle Paillard Perruquières et maquilleuses Aurélie Escamez, Cécile Jouen, Muriel Pignon-Heinis ATELIERS DÉCORS Chef des ateliers décors Michel Chapatte Assistant Christophe Poncin Magasiniers Maurice Bossotto, Marcel Géroudet, Roberto Serafini MENUISERIE Chef de service Stéphane Batzli Sous-chef Claude Jan-Du-Chêne Menuisiers Pedro Brito, Giovanni Conte, Christian Furrer, Frédéric Gisiger, Philippe Moret, Manuel Puga Becerra SERRURERIE Contremaître Serge Helbling Serruriers Patrick Barthe, Yves Dubuis, Patrice Dumonthey, Marc Falconnat PEINTURE & DÉCORATION Chef de service Fabrice Carmona Sous-chef Christophe Ryser Peintres Gemy Aïk, Ali Bachir-Chérif, Stéphane Croisier, Bernard Riegler TAPISSERIE-DÉCORATION Chef de service Dominique Baumgartner Sous-chef Philippe Lavorel Tapissier-ères-s et décorateur-trice-s Pierre Broillet, Fanny Silva Caldari, Daniela De Rocchi, Raphaël Loviat, Dominique Humair Rotaru
ATELIERS COSTUMES Cheffe des ateliers costumes Fabienne Duc Assistant-e-s Armindo Faustino-Portas, Carole Lacroix ATELIER DE COUTURE Chef de service Khaled Issa Costumier-ère-s Deborah Parini, Caroline Ebrecht Tailleur-e-s Amar Ait-Braham, Lurdes Do Quental, NN Couturier-ère-s Sophie de Blonay, Ivanna Costa, Julie Chenevard, Marie Hirschi, Gwenaëlle Mury, Léa Perarnau, Xavier Randrianarison, Ana-Maria Rivera, Soizic Rudant, Liliane Tallent, Astrid Walter
RESTAURATION Responsable restauration, Christian Lechevrel Cuisinier Olivier Marguin Collaborateur-trice-s Norberto Cavaco, Maria Savino RESSOURCES HUMAINES Responsable des ressources humaines - Juriste Lucienne Ducommun Assistante Priscilla Richon Gestionnaires ressources humaines Valérie Aklin, Marina Della Valle, Luciana Hernandez
ATELIER DE DÉCORATION & ACCESSOIRES COSTUMES Responsable Isabelle Pellissier-Duc Décoratrices Corinne Baudraz, Emanuela Notaro ATELIER CUIR Chef de service Michel Blessemaille Cordonnières Salomé Davoine, Catherine Stuppi SERVICE FINANCIER Chef de service Philippe Bangerter Comptables Paola Andreetta, Andreana Bolea-Tomkinson, Chantal Chappot, Laure Kabashi, Sandrine Perotti BILLETTERIE Responsable billetterie et développement commercial Christopher Bugot Adjointe Carine Druelle Collaboratrices billetterie Hawa Diallo-Singaré, NN, NN INFORMATIQUE Chef de service Marco Reichardt Administrateurs informatique & télécoms Lionel Bolou, Ludovic Jacob
PERSONNEL SUPPLÉMENTAIRE TEMPORAIRE SAISON 16-17 Marketing & communication Noémie Creux Création visuelle & édition Leandro Garcimartin (apprenti) Technique Simon Isely (apprenti) Service intérieur Marie-Odile Clementz, Cédric Lullin Son & vidéo Benjamin Vicq Éclairage Renato Campora Menuiserie German Pena Peinture & décoration Line Helfer (apprentie), Eric Vuille Tapisserie-décoration Emmanuel Berthoud Atelier de Couture Sylvianne Guillaume Marco Marangella Thea Ineke Van der Meer Atelier Cuir Venanzio Conte Billetterie Sonia Garces, Audrey Redon, Alessandra Vigna
Situation au 01.09.2016
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PROCHAINEMENT BALLET
CONCERT
Ba\rock
Erwin Schrott
Ballet sur des musiques de Scarlatti, Couperin & Rameau Création chorégraphique mondiale À l’Opéra des Nations 21, 22, 24, 28, 29, 31 octobre 2016 à 19 h 30 23 octobre 2016 à 15 h 1er novembre 2016 à 19 h 30 Chorégraphie Jeroen Verbruggen Scénographie Émilie Roy Costumes Emmanuel Maria Lumières Rémi Nicolas Ballet du Grand Théâtre de Genève Direction Philippe Cohen Conférence de présentation par Camille Girard en collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet. Au Théâtre de l’Espérance 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève Mardi 18 octobre 2016 à 18 h 15
Baryton-basse
ROJOTANGO À l'Opéra des Nations Jeudi 29 septembre 2016 à 19 h 30 Bandonéon Claudio Constantini Piano Federico Lechner Violon Alejandro Loguercio Trombone Roberto Pacheco Percussions Jorge Perez Contrebasse Gina Schwarz Gardel, Cobián, Piazzolla, Veloso, Ziegler, Schwarz, Velázquez, Dominguez, Farrés, Lecuona y Casado, Puebla, Sandoval RÉCITAL
Camilla Nylund Soprano
À l'Opéra des Nations Mercredi 12 octobre 2016 à 19 h 30 Piano Helmut Deutsch Mahler, Sibelius, Strauss Remerciements à Muriel Hermenjat de la Bibliothèque Musicale de Genève pour sa recherche documentaire
Directeur de la publication Tobias Richter Responsable de la rédaction Daniel Dollé Responsable de l’édition Aimery Chaigne ont collaboré à ce programme Sandra Gonzalez, Petya Ivanova, Anne Zendali Impression Atar Roto Presse SA ACHEVÉ D’IMPRIMER EN SEPTEMBRE 2016
Passion et partage La Fondation de bienfaisance du groupe Pictet est fière de soutenir le projet «Les jeunes au cœur du Grand Théâtre». En participant à ce programme de formation, nous nous engageons en faveur de la génération à venir. Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir offrir aux talents de demain l’opportunité de découvrir les joies de l’opéra et du ballet, et peut-être même de susciter des vocations. Les associés du groupe Pictet vous souhaitent une très belle saison 2016-2017.
SAISON1617
OPÉRA | MANON | MASSENET BROCHE OR BLANC ET DIAMANTS
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
www.chanel.com
SOUS LE SIGNE DU LION
50
MANON Jules Massenet
SAISON1617 50