Hors Cadre
Chorégraphies de Sidi Larbi Cherkaoui et Fana Tshabalala
saison 20–21
Direction générale Aviel Cahn
SUBVENTIONNÉ PAR
POUR LE PROGRAMME PÉDAGOGIQUE
AVEC LE GÉNÉREUX SOUTIEN
MADAME ALINE FORIEL-DESTEZET
GRANDS MÉCÈNES MONSIEUR ET MADAME GUY ET FRANÇOISE DEMOLE
MADAME BRIGITTE LESCURE
FAMILLE LUNDIN
FONDATION VRM
MÉCÈNES MONSIEUR ET MADAME CLAUDE ET SOLANGE DEMOLE
MONSIEUR ET MADAME ERIC DEMOLE
CAROLINE ET ERIC FREYMOND
FONDATION ALFRED ET EUGÉNIE BAUR
GONET & CIE SA
ADAM ET CHLOÉ SAID
FONDATION OTTO ET RÉGINE HEIM
FONDATION COROMANDEL
BANQUE CANTONALE DE GENÈVE
MADAME VERA MICHALSKI-HOFFMANN
MKS (SWITZERLAND) SA
GENERALI ASSURANCE
HYPOSWISS PRIVATE BANK GENÈVE SA
MIRABAUD & CIE SA
PARTENAIRES MÉDIA RTS TV & ESPACE 2
LE TEMPS
LÉMAN BLEU
LE PROGRAMME.CH
PARTENAIRES D’ÉCHANGE DEUTZ
EXERSUISSE
FLEURIOT FLEURS
MANOTEL
MANDARIN ORIENTAL
HORS CADRE BETTER SUN Création
Chorégraphie et scénographie Fana Tshabalala Costumes Caroline Bault Lumières Mandla Mtshali Création musicale Benjamin Magnin Durée 40’’
EXHIBITION
Créé à Anvers le 28 mai 2016 par et pour le Ballet des Flandres Chorégraphie et mise en scène Sidi Larbi Cherkaoui Assistant à la chorégraphie (création) Jason Kittelberger Reprise de la chorégraphie Gabor Kapin, Acacia Schachte Scénographie et costumes Tim Van Steenbergen Dramaturgie Koen Bollen Lumières Fabiana Piccioli Production Ballet Vlaanderen Musique Modeste Moussorgski / Maurice Ravel Tableaux d’une exposition Piano solo Chiara Opalio Enregistrement des parties orchestrales Les parties orchestrales d’Exhibition sont tirées des enregistrements de Tableaux d’une exposition (Moussorgski/Ravel) par l’Orchestre de la Suisse Romande, dir. Ernest Ansermet (Universal, 1958) et par l’Orchestre symphonique de Chicago, dir. Georg Solti (Decca, 1980). Durée 40’’
LES DANSEURS ET DANSEUSES DU BALLET DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE Danseuses Yumi Aizawa Céline Allain Ornella Capece Angèle Cartier Diana Dias Duarte Lou Landré Léa Mercurol Sara Ouwendyk Mohana Rapin Madeline Wong
Danseurs Valentino Bertolini Adelson Carlos Zachary Clark Oscar Comesaña Salgueiro Andrei Cozlac Armando Gonzalez Besa Xavier Juyon Stef Leenen Max Ossenberg-Engels Juan Perez Cardona Nahuel Vega
Ballet du Grand Théâtre de Genève Direction Philippe Cohen
21, 25, 26, 27, 28 novembre 2020 – 20h 29 novembre – 15h Bâtiment des Forces Motrices
Le spectacle durera environ une heure quarante-cinq minutes avec un entracte.
Avec le soutien de
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SOMMAIRE
BETTER SUN
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EXHIBITION
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BIOGRAPHIES
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LES DANSEURS ET DANSEUSES DU BALLET DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
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Infinity Journey En chemin avec Fana Tshabalala vers Better Sun
Une entrevue rĂŠalisĂŠe par Christopher Park
Fana Tshabalala
BETTER SUN
Fana Tshabalala est né dans un township (ndlr : une zone périphérique d’une grande ville en Afrique du Sud, urbanisée sous l’apartheid et habitée principalement par des non-Blancs) à une heure de voiture de Johannesbourg, dans la conurbation du Vaal. Sa langue maternelle est le zoulou et, comme la plupart des locuteurs des langues indigènes de l’Afrique du Sud, il n’a commencé à apprendre l’anglais qu’au moment de sa scolarisation. Nous l’avons rencontré au début des répétitions de sa pièce Better Sun pour apprendre quel est le parcours qui a amené ce jeune homme de son Gauteng natal à partager l’affiche du Ballet du Grand Théâtre de Genève avec Sidi Larbi Cherkaoui au Bâtiment des Forces Motrices de Genève. C’est à la maison que tout commence. « The origin of dance is home. » Le père de Fana Tshabalala participait à un groupe de chant et de danse traditionnelle zouloue appelé Isichamiya qui se réunissait les samedis et les dimanches pour pratiquer différents types de chant traditionnel. Mais il aimait aussi chanter et danser tout seul et son fils adorait le regarder, « because he was doing it out of love ». De l’amour d’un père pour la musique et le mouvement de son peuple sont parties l’émotion, la passion et la recherche de la vérité des sentiments qui inspirent la danse de Fana Tshabalala. Le fils imite le père. D’abord en reproduisant ses pas de danse, et par la suite, il se rend dans un community group, une association communautaire où les gens se retrouvent pour chanter et danser. Le nom de cette association Vuk’uzenzele signifie en zoulou « Réveille-toi et fais-le tout seul ». On ne peut s’empêcher de penser qu’une telle exhortation a dû fixer quelque chose dans l’esprit du jeune Fana, le préparant à sa carrière de danseur et cho-
régraphe. « À Vuk'uzenzele, nous faisions seulement de la danse traditionnelle zouloue. Nous allions dans les hostels où habitaient les travailleurs migrants venus du KwaZulu-Natal travailler dans l’industrie minière. Pour ces travailleurs, il était très important de préserver et de faire vivre la culture traditionnelle de leur patrie zouloue. On allait là-bas pour s’initier auprès d’eux à la danse traditionnelle zouloue. » Les années passent et l’association Vuk’uzenzele reçoit la visite de la grande ville : des personnes sont venues leur enseigner les bases de la danse contemporaine et du ballet : « Like, super basics… » Au moment où Fana passe son baccalauréat, un ami lui fait connaître l’école de danse Moving Into Dance (MID). Fondée en 1978 par Sylvia Glasser, MID fut l’une des premières compagnies de danse racialement mixtes de l’Afrique du Sud et l’un des premiers organismes de formation de danseurs de tous horizons et de toutes origines ethniques. MID a eu un impact majeur en tant que compagnie de danse africaine contemporaine de premier plan et a joué un rôle de pionnière pour deux nouveaux styles : Afrofusion et Edudance. Fana se présente aux auditions sans rien connaître de ces nouvelles tendances. « Tout ce que je savais faire, c’était la danse traditionnelle. Mais je crois qu’ils ont vu quelque chose en moi et ils m’ont pris comme élève. » MID est un lieu d’enseignement et de rencontres, mais la pédagogie de la danse contemporaine ne fut pas chose simple pour le jeune homme, venu d’un contexte complètement différent : « It was a total foreign language. » Dans la danse traditionnelle zouloue, on n’enseigne pas. On montre comment c’est fait et l’apprentissage se fait par le ressenti ; on apprend en regardant, en sentant ce qui est à l’intérieur de son propre corps. 9
HORS CADRE
Néanmoins, Fana Tshabalala s’est mis chez MID à l’école de l’Afrofusion, une combinaison de techniques de danse occidentales et de danse africaine, dans le sens large. Le ressenti y est encore très présent, mais le cadre est plus formalisé. Par exemple, le rôle de la classe de ballet y est fondamental, alors que dans la danse que Fana Tshabalala pratiquait : « You just go and do it. » MID accueillait de nombreux enseignants invités, venus de l’étranger, notamment de Londres, et après une année d’études, Fana Tshabalala est appelé à devenir membre de la troupe de danse de MID. Pendant cette période, il danse mais s’essaie aussi à la chorégraphie. Sa première pièce, A Conversation Between HE and He, sur sa relation avec son père, faisait partie de son travail de diplôme national en 2005 et a été jouée à la National Dance Umbrella, forum annuel de la nouvelle danse sud-africaine. L’année suivante, Fana Tshabalala fait une rencontre qui va lancer sa danse vers de nouveaux horizons. Le chorégraphe et pédagogue de la danse français Michel Kelemenis (qui a produit une Cendrillon et un Songe d’une nuit d’été pour le Ballet du Grand Théâtre, respectivement en 2009 et 2013) amène son spectacle Besame mucho en Afrique du Sud et le monte avec la troupe de MID. L’expérience rend Fana curieux du monde de la danse en Europe et il demande alors à Kelemenis : « How is it that side ? » Son nouveau mentor organise une résidence d’artiste de six mois, avec l’appui de l’Institut français de Johannesbourg, où le jeune SudAfricain se rend chez « Kele » à Marseille et apprend sa pièce pour jeune public, L’Amoureuse de Monsieur Muscle. Pendant cette résidence, Fana Tshabalala chorégraphie une deuxième pièce intitulée Lost and Found. En réponse, le mentor signe un nouveau solo pour sa pupille,
That Side. Ce premier séjour en Europe, et premier voyage hors de son propre pays, n’est pas évident pour le jeune homme. Incapable de parler français et accompagnant Kelemenis un peu partout en France dans ses interventions pédagogiques, il connaît un choc culturel que son mentor s’efforce de renverser en une expérience cathartique et créative. Fana rentrera chez lui avec deux pièces chorégraphiques à son actif qui seront sa percée dans le monde de la danse sud-africain. Revenu au bercail, MID donne au chorégraphe en herbe l’opportunité de signer sa première pièce d’envergure, Fractured. S’intégrant à la vocation pédagogique de MID, Fana Tshabalala développera également à son retour d’Europe son premier projet de proximité « In and Out », amenant des performances de danse dans des lieux insolites : dans la rue, à côté des stations de taxi, dans des bâtiments abandonnés. Il acquiert ainsi l’expérience du métier de directeur artistique. En 2012, Fana Tshabalala quitte MID et rejoint une compagnie dramatique, le Forgotten Angle Theatre Collaborative, et travaille comme associé avec l’un de ses membres fondateurs, PJ Sabbagha. La même année, il est lauréat du prix Standard Bank Young Artist Award. Il reçoit également une commande pour créer une nouvelle pièce pour toute la compagnie de Forgotten Angle. Cette pièce, il l’appelera Indumba ; après sa création, elle tournera dans divers lieux d’Afrique du Sud et ira aussi au Mozambique. Il en parle comme d’un travail « that really pushed my creativity », comme si toutes ses créations précédentes l’avaient préparé pour celle-là. Indumba est aussi la première pièce pour laquelle Fana Tshabalala a réalisé une recherche de fond sur sa matière, pendant un voyage de six semaines
BETTER SUN
Yumi Aizama et Mohana Rapin en répétition pour Better Sun.
au Mozambique. Le mot indumba ou ndumba désigne une cabane dans laquelle un chamane ou une guérisseuse traditionnelle réalise des cérémonies de purification, ou le rite de purification lui-même. Fana Tshabalala s’est inspiré des écrits de l’ethnologue mozambiquien Paulo Granjo au sujet de l’indumba pratiquée suite à la révolution anti-coloniale et la guerre civile au Mozambique, pour aider les communautés affectées et les anciens combattants à guérir des traumatismes qu’ils avaient vécus.
Commission, fondée en 1994 et dirigée par l’archevêque anglican Desmond Tutu, il fait la moue : « That thing didn’t work. » Pour lui, la Commission a surtout servi d’opération de communication, sans guérir les plaies spirituelles des peuples sud-africains, avec pour conséquence les tensions raciales et sociales que le pays vit encore de nos jours. Il lui semble que le travail post-traumatique réalisé au Mozambique, notamment en purifiant tous les anciens combattants dans le cadre formel d’une cérémonie de guérison, a mieux fonctionné.
Un tel rituel de purification et de guérison a évidemment interpellé le Sud-Africain : dans l’ère de la nouvelle démocratie post-apartheid, nombreuses sont les blessures à panser et les inégalités à surmonter. Quand on mentionne à Fana Tshabalala la célèbre Truth and Reconciliation
Sur scène, Indumba crée un espace où les danseurs peuvent entrer avec leurs propres moments de conflit et les exorciser. Mais avant d’exécuter la pièce, Fana Tshabalala dit avoir passé beaucoup de temps en tête-à-tête avec chacun des sept danseurs, entre coaching et canapé de thérapie, 11
HORS CADRE
pour les aider à atteindre leurs blessures intérieures profondément enfouies et les libérer sans craindre d’être vulnérables. C’est avec Indumba que Fana Tshabalala a franchi l’océan en 2017. Le directeur artistique du Deeply Rooted Dance Theater de Chicago, Kevin Iega Jeff, a assisté à une représentation d’Indumba lors d’un voyage en Afrique du Sud. La pièce a interpellé Iega Jeff : à Chicago, la fracture raciale et sociale est aussi une blessure qui refuse de guérir et les idéaux démocratiques étasuniens font bien piètre figure face aux violences policières et sociales systématiques. De Soweto à Ferguson, il n’y a qu’un pas. Fana est donc invité à Chicago pour monter sa pièce avec des interprètes locaux. La rencontre est belle et les danseurs sont à la hauteur de son défi : « 60-70% of my piece is choreographed, but the rest is improvised, especially the solos. » Depuis, la version étasunienne d’Indumba est entrée au répertoire de Deeply Rooted et a été représentée sur les scènes de danse les plus prestigieuses de ce pays, notamment au Joyce Theater de Harlem. Le travail d’improvisation est à la base de son travail avec le Ballet du Grand Théâtre pour sa nouvelle création Better Sun. Il s’agit même d’une sorte de grande improvisation structurée, du moins au moment où nous rédigeons ces lignes. Elle a ses origines dans un voyage de la Suisse vers l’Afrique du Sud : quelques danseurs du Ballet du Grand Théâtre y ont participé en 2018 à l’atelier chorégraphique High Five, une semaine à travailler en binômes transnationaux, présentant leur résultat final au théâtre de l’Université du Witwatersrand. Puis, Philippe Cohen propose à Fana Tshabalala de venir chorégraphier sa propre pièce pour le Ballet de Genève. Et malgré les difficultés d’un travail entre hémisphères sur fonds de pandémie, le voici à exercer son art, transformant la caverne mal12
saine aux néons blafards du Studio Balanchine en une cabane de guérison où il guide ses 22 danseurs dans un nouveau rituel de recherche intérieure d’eux-mêmes et de l’authentique. « He understands where I’m coming from, » dit-il du directeur du Ballet de Genève, Philippe Cohen, qui lui a donné toute liberté pour définir sa création. Fidèle à sa pratique d’approche, Fana Tshabalala a rencontré toute la compagnie, personne par personne, et s’est rendu compte qu’elle est composée de gens venant de pays et d’origines très différentes. Et c’est de là qu’il s’est arrêté sur le thème de la migration, qu’il côtoie depuis le début, dansant et apprenant à danser chez les travailleurs migrants des mines du Gauteng. Il pense alors à toutes les choses qui servent d’amorce à une migration : des questions politiques, des problèmes sociaux, le changement climatique dont on parle encore trop peu et qui force les gens à abandonner des modes de vie agricoles détruits par la sécheresse, ou encore les touristes européens qui fuient les quelques semaines de mauvais temps chez eux et partent à grand renfort de carburant fossile dans l’hémisphère Sud. Tous ces éléments constituent la réflexion de Fana Tshabalala sur le « journey » : autant un voyage qu’un exil ou un pèlerinage. Que s’est-il passé pour qu’il ait lieu et qu’on n’en parle pas ? Depuis les simples gestes de la préparation, boucler son sac, aller à la gare, à l’aéroport, affronter les questions sanitaires en temps de COVID, sécuritaires et politiques en tout temps, se demander en tout temps si le voyage ne sera pas interrompu pour une raison arbitraire. Et le changement d’émotion, la réjouissance quand la garde-frontière vous dit : « Allez-y. » Et tout recommence à la prochaine escale. Ce qui l’intéresse c’est le « infinity journey » que les personnes connaissent. Que se passe-t-il dans les
BETTER SUN
têtes de celles qui vont se regrouper pour tenter leur chance à l’étranger, en Europe ? Comment se prépare-t-on pour un voyage si risqué ? Même un simple foulard peut remplir un autre rôle vital. Et qui en sont les protagonistes ? Il y a peut-être des parents ou quelqu’un qui sait s’occuper des enfants. Ou quelqu’un avec une vocation spirituelle, qui sait consoler, prier, encourager. Peut-être y a-t-il un couple qui quitte son pays parce que ça sexualité est différente et que chez eux on ne leur permet pas d’être qui ils sont. Auront-ils peur de se toucher, de se tenir la main pendant ce voyage ? Il y aura aussi sans doute des temps de repos, des moments pour souffler, voire de célébrer le voyage, le chemin parcouru. Quant au titre, Better Sun, Fana Tshabalala l’a choisi pour résumer l’impulsion derrière tant d’histoires de migration, celle de vouloir vivre sous un meilleur soleil que celui de son pays. En 45 minutes, toute la compagnie sera donc en migration vers et sous un même soleil qu’il verront autrement ou depuis des positions différentes. Les éléments sonores et les costumes, réalisés en communication virtuelle pendant le confinement avec Benjamin Magnin et Caroline Bault respectivement, sont élaborés d’après des concepts donnés par le chorégraphe (sentiment d’urgence, répit, panique, douleur, exultation, fardeau, etc.) mais la liberté de l’improvisation qu’il laisse à ses danseurs, il la leur laisse également. Benjamin Magnin ne livre pas de musique reconnaissable, mais une série d’humeurs et de couleurs pour soutenir le trajet, tout comme la palette des teintes entre terre et ciel et les sahariennes à géométrie variable de Caroline Bault expriment une seule identité dans la diversité : nous sommes toutes et tous en transit vers l’infini d’un meilleur soleil.
BENJAMIN MAGNIN : LA MUSIQUE AU SERVICE DU GESTE Son rêve était de devenir compositeur de musique de film. Un rêve qu’il a réalisé dans le genre du documentaire et étendu à la musique pour la danse. Dans la bande-son originale qu’il signe pour Fana Tshabalala, le Français donne à Better Sun une musique au service du geste, capable d’être saisie par ses aspérités rythmiques ou relâchée lors de nappes d’ambiance plus épurées et lisses. L’esquisse narrative de Better Sun, un peuple quittant une région désertique – ou désertifiée – a mené l’inspiration de Benjamin Magnin vers les paysages arides du Kalahari, entre la Namibie, le Botswana et l’Afrique du Sud. Il greffe ses rythmes sur des bruits de pas et fait dialoguer les notes d’un piano avec les cadences musicales des langues à clic des peuples San (dits Bochiman), les habitants autochtones de l’Afrique australe.
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HORS CADRE A POEM by Es’Kia Mphahlele What is there that we can do or say will sustain them in those islands where the sun was made for janitors? What is there that we can say or do will tear the years from out the hands of those who man the island galleys, will bring them home and dry and mend them bring them back to celebrate with us the song and dance and toil of living? What is it that we must do or say for children scattered far from home by hawks let loose to stay the judgment day? The weeds run riot where our house is fallen ourselves we roam the wilderness. ‘Go tell them there across the seas go tell him,’ so they say, ‘his mother’s dead six years, he dare not come
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he dare not write the stars themselves have eyes and ears these days.’ You who fell before the cannon or the sabred tooth or lie on hallowed ground: oh tell us what to say or do. So many routes have led to exile since your day our Elders we’ve been here and back in many cycles oh so many: no terrain different drummers borrowed dreams, and there behind us now the hounds have diamond fangs and paws of steel. No time for dirge or burial without corpses: teach us, Elders, how to wait and feel the centre, tame the time like masters, sing the blues so pain will bleed and let the islands in, for exile is a ghetto of the mind.
BETTER SUN
UN POÈME par Es’Kia Mphahlele Que pourrions-nous faire ou dire pour les soutenir sur ces îles où le soleil a été fait pour les concierges ? Que pourrions-nous faire ou dire pour arracher les années hors des mains de ceux qui peuplent les galères des îles, pour qu’ils rentrent chez eux, au sec et rétablis les ramener pour célébrer avec nous le chant et la danse et le labeur de la vie ? Que pourrions-nous faire ou dire pour les enfants éparpillés loin de chez eux par des rapaces relâchés jusqu’au Jugement dernier ? La foule des herbes folles sur les ruines de notre maison Et nous-mêmes en errance dans le désert. « Allez là leur dire, au-delà des mers, lui dire – disent-ils – que ça fait six ans que sa mère est morte, il n’ose pas venir il n’ose pas écrire ces jours-ci même les étoiles ont
des oreilles et des yeux. » Vous qui êtes tombés sous les canons ou les dents du sabre ou qui reposez en terre consacrée : oh dites-nous que dire que faire. Tant de chemins mènent vers l’exil depuis votre époque ô nos Anciens nous sommes venus et repartis en tant et tellement de vagues : pas de terrain d’autres tambours rêves empruntés, et là derrière nous maintenant les chiens aux crocs de diamant et aux griffes d’acier. Pas le temps pour une marche funèbre ou des obsèques sans dépouille : enseignez-nous, Anciens, comment attendre et sentir le centre, apprivoiser le temps en maîtres, chanter le blues, que saigne la douleur et soient ramenées les îles, car l’exil est le ghetto de l’esprit. Trad. Christopher Park
Es’Kia Mphahlele (1919-2008) est un écrivain, éducateur, artiste et activiste sud-africain dont le parcours depuis son enfance dans les bas-fonds de Pretoria pour devenir une icône littéraire et être nominé au prix Nobel de littérature en 1964 est une odyssée à la fois intellectuelle et politique. Maquettes de costumes pour Better Sun dessinées par Caroline Bault
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HORS CADRE
Voir et être regardé
propos de Sidi Larbi Cherkaoui
Sidi Larbi Cherkaoui
La fin du XIXe et le début du XXe siècle ont été marqués en France par une véritable explosion de la créativité et une volonté d’innovation. L’impressionnisme est né comme un contrepoids au corps de pensée romantique lourdement chargé dans lequel les émotions de l’individu étaient centrales. Tant dans les arts que dans la littérature, la musique et la chorégraphie, l’accent a été mis sur la création d’atmosphères indéfinies et de zones crépusculaires de rêve. (…) Maurice Ravel a orchestré dans des couleurs de virtuose les compositions originales pour piano des Tableaux d’une exposition du compositeur russe Modeste Moussorgski. La composition originale avait été écrite comme une ode à l’artiste visuel 16
Viktor Hartmann, un proche de Moussorgski. Conçue comme une promenade musicale dans un musée, Moussorgski et Ravel nous montrent la riche vie populaire russe. J’ai essayé de trouver des liens entre les danses folkloriques russes comme la berezka planante et ma propre langue de mouvement contemporaine et courante dans ma traduction géographique. Les cadres conçus par Tim Van Steenbergen comme éléments de décor ne se réfèrent pas seulement à la visite d’une exposition, mais forment également le paysage muséal dans lequel les personnages se trouvent et le voient, faisant du fait d’être regardé un thème en soi.
EXHIBITION
De Tableaux d’une exposition à Exhibition
par Koen Bollen La suite pour piano « Tableaux d’une exposition » est née après la visite de l’immense rétrospective de l’œuvre du peintre, architecte et proche ami de Moussorgski : Viktor Hartmann (1834-1873). Moins d’un an après la mort de Hartmann, environ 400 de ses œuvres furent rassemblées à Moscou pour lui rendre hommage. L’exposition comprenait une multitude de sujets russes ainsi que de nombreuses œuvres issues de voyages en Europe et comprenant des aquarelles, des croquis, des dessins d’architecture et des conceptions de costumes. Moussorgski a écrit sa suite pour piano en quelques semaines ; elle fut créée dès l’été 1874, sur la base de neuf images du catalogue de Hartmann. Le cadre narratif, pour ainsi dire, est la visite de l’exposition, les différents tableaux étant reliées par des promenades d’une œuvre à l’autre. En 1920, un demi-siècle après la composition de Moussorgski, Ravel se voit confier la commande d’une orchestration de la suite. La nature visuelle, réaliste et imaginative de l’exposition de peinture de Moussorgski a dû plaire immédiatement à Ravel. La grande admiration de Ravel pour Moussorgski est évidente dans le fait qu’il est resté si proche de l’original et dans le choix des instruments qu’il a choisi pour renforcer les images sélectionnées par Moussorgski. L’œuvre orchestrée de Ravel a été créée en concert le 19 octobre 1922 à l’Opéra de Paris. Elle figure depuis au répertoire de tous les grands orchestres symphoniques ; il est cependant beaucoup plus rare de l’entendre en tant que musique d’accompagnement de ballet.
EXHIBITION LISTE DES NUMÉROS MUSICAUX 1. Promenade 2. Promenade 3. Gnomus 4. Promenade 5. Il vecchio castello (« Le vieux château ») 6. Tuileries 7. Tuileries, disputes d’enfants après jeux 8. Bydło (« L’attelage de bétail ») 9. Promenade 10. Promenade 11. Балет невылупившихся птенцов (« Ballet des poussins dans leurs coques ») 12. Samuel Goldenberg und Schmuÿle (« Samuel Goldenberg et Schmuyle ») 13. Limoges. Le marché. La grande nouvelle. 14. Catacombæ. Sepulcrum romanum (« Catacombes. Sépulcre romain ») 15. Cum mortuis in lingua mortua (« Avec les morts en une langue morte ») 16. Избушка на курьих ножках (Баба-Яга) (« La Cabane sur des pattes de poule (Baba Yagà) ») 17. Богатырские ворота. В стольном городе во Киеве. (« La Grande Porte de Kiev ») 18. Il vecchio castello (reprise)
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HORS CADRE
Répétition de la production originale de Exhibition par le Ballet des Flandres en 2016
EXHIBITION
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HORS CADRE
Libérés par le regard Exhibition de Sidi Larbi Cherkaoui
par Koen Bollen
Répétition de la production originale de Exhibition par le Ballet des Flandres en 2016
EXHIBITION
Les tons nostalgiques de la promenade centrale de la suite pour piano Peintures à une exposition de Moussorgski sonnent comme un lointain souvenir au début d’Exhibition. Le compositeur russe a créé cet hommage à son ami Viktor Hartmann en 1874. Dans l’exposition qui a été organisée après la mort de Hartmann, Moussorgski a choisi quelques œuvres basées sur des scènes folkloriques qu’il a incorporées de façon presque programmatique dans sa composition : un gnome timoré, un troubadour dans un château, des enfants qui jouent, des dames qui bavardent au marché, des bœufs qui tirent une charrue à travers la boue… La version orchestrée par Ravel en 1920 est une traduction de l’original de Moussorgski, qui était à son tour une traduction musicale des œuvres de Hartmann. Exhibition intègre toutes ces versions précédentes, les débarrassant de leur caractère narratif et laisse le spectateur devenir un tout nouveau visiteur de l’exposition. Que reste-t-il de l’original à la fin de cette partie de téléphone arabe ? Avec cette question, la contemplation de soi prend une place centrale. La source de la version primitive de Moussorgski est un état d’esprit auquel Maurice Ravel et Sidi Larbi Cherkaoui font tous deux référence : l’amour pour une personne qui n’est plus là. LA CONFRONTATION À L’ORIGINAL Deux groupes de personnes s’assoient de chaque côté de la scène et se regardent. Intrusion. Ils semblent s’inviter mutuellement à interagir par le seul biais de leur regard. Cinq cadres dorés dominent la scène. Comme des frontières, des murs, comme une enceinte, mais aussi comme des portes, des écluses, une révélation. Les figures sont diamétralement opposées les unes aux autres. Une rencontre est imminente. C’est alors que commence l’orchestration de Ravel, introduite par
une trompette impériale. Ravel a composé une orchestration bouleversante et en même temps un condensé de la version originelle de Moussorgski. Par la mise en relation des deux œuvres, nous sommes constamment confrontés, en tant que spectateurs, à l’original, un noyau non dissimulé. Tout comme Hartmann a rendu hommage aux « gens ordinaires », Moussorgski a rendu hommage à Hartmann et Ravel a rendu hommage à Moussorgski ; Sidi Larbi Cherkaoui rend hommage à toute cette histoire, sans prononcer de jugement de valeur. PRISONNIERS D’UN PORTRAIT Sidi Larbi Cherkaoui s’est inspiré des danses folkloriques pour son langage de mouvement. Il crée un folklore très personnel. Par exemple, il associe le « style flottant » et virtuose de la Berezka russe et le pivotement du derviche islamique avec ses propres gestes de la main. Comme des poupées de porcelaine, les femmes se déplacent comme si elles étaient prisonnières des cadres des portraits. Des portraits qui leur ont été imposés, ou des portraits qu’elles ont créés pour eux-mêmes. Un premier individu s’isole, en quête de sens. Les hommes sont eux aussi ligotés dans leur corps. Encore et toujours, les individus fuient le schéma fixe du groupe. Chacun d’eux s’escrime avec son portrait. Comment nous voyons-nous ? Comment voulons-nous que les autres nous voient ? Comment devrions-nous nous montrer ? LE REGARD VERS L’INTÉRIEUR Avec Exhibition, le chorégraphe nous offre un aperçu d’un certain passé. En regardant un tableau aujourd’hui, on regarde l’œuvre avec le même regard que l’artiste qui l’a créée il y a peutêtre 150 ans. Un regard nous libère. En regardant, j’entre en interaction immédiate avec l’artiste.
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HORS CADRE
L’interprétation appartient au spectateur. Une artiste qui peut être considérée comme une source d’inspiration importante à cet égard est Marina Abramović. Avec son installation The Artist is Present (2010), elle a créé une onde de choc. Soudainement, dans la triangulation habituelle artistes-œuvres-spectateurs, l’œuvre d’art devient superflue. Pendant trois mois, elle regarde directement dans les yeux de chaque spectateur, prenant en charge leur posture assise et en pleine concentration. Avide de relations interpersonnelles, Abramović a touché son spectateur au plus profond de lui-même. Sans savoir ce qui se passait réellement dans leur tête, elle leur a donné ce que tout être humain désire : la reconnaissance. Les personnages d’Exhibition semblent aussi le crier : un cri à regarder. Un désir humain profond qui nous unit tous. Nous nous battons tous avec le regard qui nous voit : de la peur, de la honte, du pouvoir, de l’agression, du traumatisme, de la vulnérabilité, des attentes masculines ou féminines, du désir ou même de la tentation. Nous nous détournons. Les cadres dorés de la scène créent un contexte symbolique à cet effet : comme une cage, un labyrinthe, une ruine ou même, avec humour, comme une tente miroir.
UN APPEL À LA VIGILANCE « La relation au visage de l’autre, ou le fait de voir le visage de l’autre, signifie que je m’approche de l’autre pour que son visage prenne un sens. La signification de ce visage est un appel à la vigilance, à la responsabilité. » C’est ainsi que le philosophe français d’origine lituanienne Emmanuel Levinas voit l’essence de sa philosophie de la vie. Dans le visage de l’autre, il y a un cri de détresse qui nous incite à la compassion et à l’action éthique. Par son regard, le spectateur est rendu responsable. Ce qu’il fait en fin de compte en voyant cette invitation dépend entièrement de lui. C’est un regard extra-culturel, universel, qui fait appel à une tâche humaine primordiale : la vigilance. Dans Exhibition, c’est surtout dans les duos qu’on reconnaît une telle philosophie de la vie : les personnages se frôlent, s’examinent, se regardent et détournent leur regard. Ils cherchent une rencontre qui s’avère parfois n’être possible que pour une très courte durée. De plus en plus, les personnages se dissocient des contraintes du catalogue de l’exposition, ce qui, dans la scénographie et les costumes de Tim Van Steenbergen, va de pair avec une abstraction du monde esthétique. Une quête de pureté, d’authenticité, de possibilité de voir, de voir vraiment. Comme l’avait remarqué le philosophe grec Diogène de Sinope, lorsqu’on lui a demandé pourquoi il se promenait sur une place de marché en plein jour avec une lanterne allumée : « Je cherche un homme honnête », Exhibition pourrait également être décrite comme une performance utopique. Le spectateur fait donc partie de l’exposition aujourd’hui. Une occasion de voir et d’être vraiment vu.
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EXHIBITION
Victor Hartmann, Esquisse pour le ballet Trilby (Le Ballet des poussins), 1871
LE PORTRAIT Le portrait n’est pas peint parce que les traits de l’homme vivant ne nous satisfont pas, mais plutôt pour soutenir le souvenir que nous avons de lui lorsque nous ne l’avons pas en tête, ainsi que pour peindre une image de lui, pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de voir l’homme vivant. L’art, par sa reproduction, ne fait que nous rappeler ce qui nous intéresse dans la vie, et s’efforce de nous familiariser dans une certaine mesure avec ce côté intéressant de la vie, que nous n’avons pas encore eu l’occasion de connaître ou de contempler. Nikolaï Tchernychevski, Rapports esthétiques de l’art et de la réalité (1855)
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BIOGRAPHIES
FANA TSHABALALA Chorégraphie et scénographie
MANDLA MTSHALI Lumières
Danseur et chorégraphe sud-africain, lauréat du Standard Bank Young Artist Award 2013 pour la danse, lauréat du Visa For Creation 2014 et enfin lauréat du prix Outstanding Choreography in Chicago 2018. Il est également l’ancien directeur artistique associé de The Forgotten Angle Theatre Collaborative. Fana Tshabalala a chorégraphié et présenté son travail au niveau local et international. L’une de ses pièces – Between – créée pour Dance Dialogue Africa, a été vue en tournée dans toute l’Allemagne et plus tard à travers l’Afrique, atteignant 12 pays et 14 villes. Début 2015, il a travaillé avec Nanziwe Mzuzu, un écrivain du Cap, sur un documentaire télévisé commandé par le service de télédiffusion sud-africain e.tv ; le documentaire était inspiré de son dernier solo intitulé Man. Fana Tsabalala a également travaillé et chorégraphié pour des compagnies de danse en dehors de l’Afrique du Sud, notamment le Deeply Rooted Dance Theatre à Chicago et la Lena Dance Company basée en Suède. Deeply a continué à présenter sa pièce Indumba aux États-Unis, atteignant des théâtres tels que le Joyce Theatre à Harlem et le BAM à Brooklyn. Il a travaillé de très près avec le directeur artistique du Market Theatre, James Ngcobo, en tant que chorégraphe et concepteur de mouvement, sur des pièces telles que Letters from Madiba, A Raisin In The Sun, Children’s Monologues et bien d’autres. Il a également été chargé par l’antenne à Johannesbourg de la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia d’une collaboration avec l’ancien danseur du Ballet du Grand Théâtre de Genève Vladimir Ippolitov à Genève pour créer un duo - Men - présenté lors de l’édition 2018 du festival Dance Umbrella. La collaboration et le processus de création ont eu lieu à l’Embassy of Foreign Artists à Genève.Fana Tshabalala a également obtenu une résidence de la Fondation Mellon au cours de laquelle il a chorégraphié AmaVendors pour la Flatform Dance Company à Durban. Pendant cette résidence, il a également chorégraphié pour lui-même un solo intitulé Zann. Fana Tshabalala est actuellement cofondateur et directeur artistique du projet artistique Broken Borders, basé à l’Université de Johannesbourg.
Il a rejoint le programme de formation des techniciens de théâtre de Dance Factory à la fin des années 1990 et y a ensuite travaillé en tant que régisseur résident. Il a travaillé avec des compagnies de danse locales et internationales comme Moving Into Dance, Jazzart Dance Theatre, Scapino Rotterdam et Akram Kham Dance Company, pour n’en citer que quelques-unes. Après avoir passé quelques années à la Dance Factory, il a poursuivi ses études en technologie des arts du spectacle à l’université de technologie de Tshwane (TUT). À la fin de ses études, il a travaillé en indépendant pour diverses compagnies de production et productions théâtrales telles que MGG Productions, Production Projects, Vuyani Dance Theatre et L’Institut français d’Afrique du Sud , en différentes qualités. Il a mis ses compétences au service de la plupart des festivals artistiques en Afrique du Sud, notamment le Grahamstown National Arts Festival, KKNK, Aardklop, Macufe, Dance Umbrella et Arts Alive. Il a ensuite occupé un poste permanent au Market Theatre en tant que régisseur. Mandla Mtshali a successivement rejoint le nouveau théâtre lyrique du Gold Reef City Casino pour y assumer la responsabilité de chef éclairagiste/concepteur d’éclairage résident. Pendant son séjour au Lyric Theatre, il a travaillé sur une variété de productions allant des comédies musicales aux concerts de musique, en passant par les cérémonies de remise de prix et les enregistrements de DVD en direct. En 2010, il a dirigé les aspects techniques du projet X-Homes du Goethe-Institut, une collaboration entre un artiste allemand et sud-africain se produisant dans des espaces résidentiels à Hillbrow et Kliptown. Lorsqu’il a finalement quitté le Lyric Theatre, il a travaillé en indépendant pour des sociétés de production telles que SAB Gig Rig et Gearhouse SA. Il a également travaillé pour un certain nombre de productions théâtrales en effectuant des tournées dans le pays et à l’étranger. Ses éclairages lui ont valu trois nominations aux Naledi Theatre Awards pour la meilleure conception d’éclairage en 2015, 2017 et 2018 respectivement pour Cooking with Elisa, A Raisin in the Sun et When Swallows Cry.
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BETTER SUN
CAROLINE BAULT Costumes
BENJAMIN MAGNIN Création musicale
Diplômée en couture et stylisme de la Haute École des arts appliqués de Genève, tout d’abord active dans les milieux de la mode, Caroline Bault réalise ses propres créations de prêt-à-porter féminin. Ses rencontres artistiques et professionnelles l’amènent à concevoir des costumes pour diverses créations scéniques : théâtre, spectacles de cirque, performances, films. Son intérêt pour la danse et le Ballet du Grand Théâtre de Genève se développe en travaillant pour celui-ci comme habilleuse durant de nombreuses années. C’est dans le cadre de sa rencontre avec le danseur et chorégraphe Aurélien Dougé que naîtront plusieurs réalisations de costumes de danse ; DarkRise et Tool pour Inkörper Company. De celle avec Giuseppe Bucci surgira la création du costume d’OPERA III avec l’association Full Fork.
Né à Paris en 1980, Benjamin grandit dans une famille de musiciens où il étudie le piano et la guitare classique. Il développe plus tard un intérêt pour les musiques électroniques par le biais de son frère, également musicien, qui expérimente la musicothérapie. Passionné par les musiques de films, il tire ses influences de compositeurs comme Angelo Badalamenti ou Thomas Newman, ce qui l’amène à faire des compositions de films documentaires. C’est aux côtés du chorégraphe Jeroen Verbruggen qu’il fait ses premiers pas dans la création musicale pour des ballets contemporains, notamment en réarrangeant avec des sons et rythmes électroniques une symphonie de Gustav Mahler pour le Ballet de Nuremberg. Il poursuit sa collaboration avec Verbruggen en réarrangeant également une partie du Sacre du printemps pour les Ballets de Monte-Carlo, puis une création originale pour le Musiktheater Im Revier. En 2019 il collabore avec la chorégraphe Katarzyna Kozielska en créant deux compositions originales, la première célébrant le centenaire du mouvement Bauhaus au Staatstheater de Stuttgart, la seconde pour le Hessiches Staatstheater de Wiesbaden. Sa composition pour Fana Tshabalala retrace l’odyssée d’un peuple migrateur avec des sonorités et rythmiques teintées d’influences africaines auxquelles il greffe des arrangements épurés de cordes et de piano.
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BIOGRAPHIES
SIDI LARBI CHERKAOUI Chorégraphie et mise en scène
TIM VAN STEENBERGEN Scénographie et costumes
Sidi Larbi Cherkaoui défie toute description facile : chorégraphe, metteur en scène d’opéra, danseur, compositeur... Il est directeur artistique du Ballet royal des Flandres ainsi que de Eastman, sa compagnie de danse contemporaine et artiste associé à Sadler’s Wells. Plus d’une décennie avant de diriger le Ballet royal des Flandres en 2015, Cherkaoui a commencé son parcours en tant que chorégraphe de ballet. Sa première invitation au monde de la danse classique occidentale lui est venue de Jean-Christophe Maillot et des Ballets de Monte-Carlo pour lesquels il a réalisé In Memoriam (2004), remarquablement tôt dans sa carrière : cette relation a également produit le regard à la fois beau et inébranlable sur l’héritage colonial, Mea Culpa (2006), et la sombre réflexion de 2017 sur la mortalité, Memento Mori. Loin (2005), initialement réalisé pour le Grand Théâtre du Genève, End (2006) pour le Ballet Cullberg, L’Homme de bois (2006) pour le Ballet royal du Danemark, Labyrinth (2011) pour le Ballet national des Pays-Bas, Boléro (2013) pour le Ballet de l’Opéra de Paris, avec le chorégraphe Damien Jalet et l’artiste Marina Abramović, et L’Oiseau de feu (2015) pour le Ballet de Stuttgart sont le résultat de rencontres mémorables avec des compagnies de ballet de toute l’Europe. Cherkaoui a réalisé Fall (2015), Exhibition (2016) et Requiem (2017) avec les danseurs du Ballet royal de Flandre depuis qu’il a rejoint la compagnie en tant que directeur artistique. Il a également créé des pièces pour de célèbres danseurs principaux comme Natalia Osipova (le trio Qutb, 2016), Carlos Acosta (le duo Mermaid, 2017), Marie-Agnès Gillot et Friedemann Vogel (un duo de L’Oiseau de feu pour la Fondation Louis Vuitton, 2017). Son affinité pour le ballet et l’opéra l’a amené à créer certaines de ses œuvres les plus durables et les plus connues, et à collaborer avec des artistes visuels (Marina Abramović, Amine Amharech, Hans Op de Beeck...), des designers (Hedi Slimane, Karl Lagerfeld, Riccardo Tisci, Jan-Jan Van Essche...) et des musiciens (A Filetta, Woodkid, Felix Buxton, pour ne citer que ceux-là).
Tim Van Steenbergen a été diplômé avec mention très bien à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers (département de la mode, création textile et costume de théâtre). Par la suite, il a suivi des cours de drapé et de techniques de couture et a travaillé comme assistant d’Olivier Theyskens. Sa première collection a été lancée en 2001 à Paris et, la même année, il a créé sa société Mitzlavv bvba. Depuis lors, il en est à sa vingt-troisième collection/exposition de mode et la marque Tim Van Steenbergen est vendue dans les meilleures boutiques de créateurs du monde entier. Son style évolue vers la pureté raffinée d’une élégance féminine. Il est un maître du drapé contemporain avec une attention particulière à chaque détail, aux normes de qualité élevées, à la tradition et au savoir-faire. Il a conçu les costumes pour plusieurs créations internationales de cinéma, de théâtre, de danse et d’opéra, entre autres pour Anne Teresa de Keersmaeker, Guy Cassiers et Sidi Larbi Cherkaoui. Entre 2010 et 2013, Tim Van Steenbergen crée les costumes pour la Tétralogie du Ring de Richard Wagner au Teatro alla Scala de Milan et au Staatsoper Unter den Linden de Berlin. Aujourd’hui, le travail de Tim Van Steenbergen se transforme de plus en plus en un laboratoire de création. Parmi ses développements récents, citons Metronome, un premier projet de lumière pour Delta Light, une collection de tissus d’intérieur en collaboration avec Aristide et Total Interior Concepts Tim Van Steenbergen avec Boa Interior.
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EXHIBITION
KOEN BOLLEN Dramaturgie
FABIANA PICCIOLI Lumières
CHIARA OPALIO Piano
Koen Bollen a étudié les sciences de l’art et du théâtre aux universités de Bruxelles, Leyde et Anvers. Il a été assistant dramaturge au Junge Oper Stuttgart (2010-2014), où il a collaboré à diverses créations mondiales et à des spectacles de théâtre musical inclusifs. Il a reçu la bourse du Musiktheater Heute 2012-2014 de la Deutsche Bank Stiftung. Grâce à cette bourse, il a participé à la création mondiale du Tonguecat du Bayerische Staatsoper de Munich (2016). En tant que dramaturge indépendant, Koen Bollen a travaillé sur La Clemenza di Tito pour l’Orchestre national de l’Opéra de Montpellier dirigé par Jorinde Keesmaat, sur Women & Anaïs Nin de Louis Andriessen et sur To be Sung de Pascal Dusapin pour le Centre of Contemporary Opera à New York et le Muziekgebouw aan’t IJ à Amsterdam. Depuis janvier 2016, il est dramaturge pour l’Opéra Ballet de Flandre et a collaboré aux spectacles Requiem de Sidi Larbi Cherkaoui, Pelléas et Mélisande de Cherkaoui, Damien Jalet et Marina Abramović, Rusalka d’Alan Lucien Øyen et Rasa [à La Bayadère] de Daniel Proietto, entre autres. Koen Bollen enseigne au conservatoire d’Anvers et à l’Académie internationale d’opéra de Gand. Il est coéditeur et auteur du livre sur le 50e anniversaire du Ballet de Flandre.
Conceptrice lumières au parcours éclectique, Fabiana Piccioli a réalisé les éclairages d’un grand nombre de spectacles lyriques, scéniques et chorégraphiques. Au Royal Opera House de Londres, Alice’s Adventures Under Ground et Bayadere – The Ninth Life (ROH) ; pour Oper Leipzig La Belle au bois dormant ; pour le Manchester International Festival, Invisible Cities ; pour le Ballet national de Finlande, Skiamachi ; pour le Northern Ireland Opera, le Scottish Opera et l’Irish National Opera, Powder Her Face ; pour le Teatro alla Scala, Le Nozze di Figaro ; pour le Nevill Holt Opera, Rigoletto ; pour le Tonnelhuis Antwerp, Eugene Onegin, Ophelias Zimmer & Schlafende Männer, Grensgeval & Vergeef Ons; pour le Ballet Rambet Transfigured Night; pour l’English National Ballet, Dust et pour MC2 de Grenoble, iTMOI. Fabiana Piccioli a également œuvré en tant que réalisatrice lumières et scénographe pour Isadora Now (Barbican de Londres) ; Requiem, Fall (Ballet royal de Flandre) ; Harbour Me (Théâtre du Chatelet) et Variations for Vibes, Strings & Pianos (Akram Khan Company). Elle a été récipiendaire du Knight of Illumination Award for Dance en 2013, 2017 et 2018.
Née en 1990 en Vénétie, Chiara Opalio a commencé à jouer du piano à l'âge de 3 ans et à 16 ans, elle a obtenu son diplôme avec mention spéciale au Conservatoire G. Tartini de Trieste. Elle a poursuivi ses études supérieures à la Haute école de musique de Bâle sous la direction du Prof. Claudio Martinez Mehner. En septembre 2011, elle a été la seule Européenne parmi les six demifinalistes du concours international Clara-Haskil. Elle est très active en tant que soliste et s'est produite avec de nombreux orchestres, notamment le Sinfonieorchester Basel, l'Orchestra della Svizzera Italiana, le Neues Orchester Basel, l'Orchestra Haydn di Bolzano e Trento, Virtuosi Italiani et l'Aargauer Sinfonie Orchester. Elle a joué à l'Auditorio Stelio Moro RSI de Lugano et à la Tonhalle de Zurich et a travaillé avec des chefs d'orchestre tels que François Benda, Ion Marin, Tito Ceccherini, Kristiina Poska, Marc Kissoczy. Après une classe de maître à Gstaad en 2017, Chiara Opalio a eu l'honneur d'être choisie par Andràs Schiff pour la saison 2019-20 de sa série de concerts « Building Bridges », avec des représentations dans toute l'Europe dans des lieux tels que le Konzerthaus de Berlin et la Beethoven Haus de Bonn.
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LE BALLET DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
TECHNIQUE DU BALLET
Directeur du Ballet Philippe Cohen Adjoint Vitorio Casarin Coordinatrice administrative Émilie Schaffter Maîtres de ballet Grant Aris Grégory Deltenre Pianiste Serafima Demianova
Danseuses Yumi Aizawa Céline Allain Ornella Capece Angèle Cartier Diana Dias Duarte Léa Mercurol Sara Ouwendyk Tiffany Pacheco Mohana Rapin Sara Shigenari Madeline Wong
Service médical Dre Victoria Duthon (Hirslanden Clinique La Colline) Physiothérapeute - Ostéopathe Thomas Meister
Danseurs Valentino Bertolini Adelson Carlos Zachary Clark Oscar Comesaña Salgueiro Andrei Cozlac Armando Gonzalez Besa Xavier Juyon Stef Leenen Max Ossenberg-Engels Juan Perez Cardona Nahuel Vega
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Directeur technique du ballet Philippe Duvauchelle Régisseur lumières Arnaud Viala Régisseur plateau Mansour Walter
ÉQUIPES
ÉQUIPE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE Machinerie Stefano Desogus Éclairages Dinko Baresic Habillage Caroline Bault Ateliers costumes Armindo Faustino-Portas Son/Vidéo Jean-Marc Pinget Logisitique Thomas Clément
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LA FONDATION DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE La Fondation du Grand Théâtre de Genève
Le Conseil de Fondation est composé de
subventionnée par la Ville de Genève. Le but de
municipal et le Conseil administratif de la Ville
est une fondation d’intérêt public communal,
la Fondation est d’assurer l’exploitation du Grand
Théâtre de Genève en y organisant des spectacles d’art lyrique, chorégraphique et dramatique.
Le statut de la Fondation a fait l’objet d’une loi
quatorze membres désignés par le Conseil
de Genève et d’un membre invité représentant
du personnel. Le Conseil de fondation nomme en son sein un Bureau.
cantonale en 1964.
Secrétariat Cynthia Haro T +41 22 322 51 71
DIRECTION GÉNÉRALE
fondation@gtg.ch
Directeur général Aviel Cahn
CONSEIL DE FONDATION M. Xavier Oberson, Président*
Adjointe administrative & en charge du protocole Sandrine Chalendard
M. Guy Dossan, Secrétaire*
SECRÉTARIAT GÉNÉRAL
Mme Frédérique Perler* M. Claude Demole*
Secrétaire générale Carole Trousseau-Ballif
M. Ronald Asmar
Secrétaire Cynthia Haro
Mme Sandrine Salerno, Vice-présidente* M. Sami Kanaan*
Mme Dominique Perruchoud*
M. Marc Dalphin
M. Shelby R. du Pasquier M. Rémy Pagani
M. Thomas Putallaz
M. Mathieu Romanens
Mme Maria Vittoria Romano
M. Juan Calvino, Membre invité représentant du personnel
*Membre du Bureau Situation au 8 octobre 2020
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MÉCÉNAT
DEVENEZ MÉCÈNE DU GRAND THÉÂTRE ! Vous êtes désireux de valoriser le rôle sociétal de
– Les volets pédagogique et programmatique
Théâtre à Genève et son rayonnement sur la scène
– Les activités de La Plage visant à rendre l’opéra
l’opéra et de la danse, de renforcer l’ancrage du Grand internationale, ou encore d’ouvrir largement ses portes
à toutes les générations, à tous les habitants du canton et à tous les visiteurs de passage ? Vous souhaitez participer à la conception et à la mise en œuvre
d’initiatives innovantes destinées à créer des liens entre les diverses formes d’expression artistique ?
Rejoignez les mécènes du Grand Théâtre pour
soutenir l’institution, une production artistique ou un projet spécifique. Première institution culturelle de
Suisse romande, le Grand Théâtre cultive le goût de l’excellence et de l’avant-garde.
Démontrez votre engagement en faveur des arts en
vous associant à nos projets pour leur permettre de se déployer dans la durée :
– Des productions lyriques en résonance avec le monde d’aujourd’hui ;
dédiés à la jeunesse ;
et la danse accessibles à tous ;
– Notre riche programmation chorégraphique et de récitals.
À titre privé, dans le cadre d’une fondation ou d’une
entreprise, votre rôle de mécène et/ou partenaire est décisif pour que nos initiatives artistiques puissent se développer et répondre à la demande nouvelle d’un public élargi.
Le Grand Théâtre vous offre des expériences inédites pour votre famille, vos amis et collaborateurs et
propose un lieu unique pour vos clients et activités de networking. Vous bénéficiez ainsi d’un lien privilégié
avec les artistes et le processus de création artistique N’hésitez pas à nous contacter : mecenat@gtg.ch
LE GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE REMERCIE POUR LEUR GÉNÉREUX SOUTIEN :
La Ville de Genève, l’Association des communes genevoises, le Cercle du Grand Théâtre de Genève, Madame Aline Foriel-Destezet, la République et Canton de Genève Ses grands mécènes : Monsieur et Madame Guy et Françoise Demole, Emil Frey, Indosuez Wealth Management, JT International,
la Fondation Leenaards, Madame Brigitte Lescure, la Famille Lundin, la Fondation Francis et Marie-France Minkoff, la Mobilière, la Fondation du Groupe Pictet, REYL & Cie SA, la Fondation Edmond J. Safra, l’Union Bancaire Privée UBP SA, la Fondation VRM Ses mécènes : La Banque Cantonale de Genève, la Fondation Alfred et Eugénie Baur, la Fondation Coromandel,
Monsieur et Madame Claude et Solange Demole, Monsieur et Madame Éric Demole, Caroline et Éric Freymond, Generali Assurance, Gonet & Cie SA, la Fondation Otto et Régine Heim, Hyposwiss Private Bank Genève SA, Madame Vera Michalski-Hoffmann, Mirabaud & Cie SA, MKS (Switzerland) SA, Adam & Chloé Said
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LE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
Le Cercle du Grand Théâtre de Genève rassemble toutes
POURQUOI REJOINDRE LE CERCLE ?
activités du Grand Théâtre dans le domaine des arts ly-
l’art vivant avec la plus grande scène culturelle de
les personnes et entreprises intéressées à soutenir les
rique, chorégraphique et dramatique. Depuis sa création en 1986, le Cercle apporte chaque saison un important
soutien financier au Grand Théâtre par des contributions aux spectacles.
Pour la saison 2020-2021, le Cercle soutient
les productions suivantes : L’Affaire Makropoulos, Candide et Parsifal.
Pour partager une passion commune et s’investir dans la Suisse romande.
CERTAINS DE NOS AVANTAGES EXCLUSIFS : · Cocktails d’entracte
· Dîner de gala annuel
· Voyages lyriques sur des scènes européennes · Conférence annuelle Les Métiers de l’Opéra
· Participation à la finale du Concours de Genève (section voix)
· Priorité pour la souscription des abonnements
· Priorité de placement et utilisation de la même place tout au long de la saison
· Service de billetterie personnalisé
· Tarifs préférentiels pour la location des espaces du Grand Théâtre
· Invitation au pot de Première
· Meet & Greet avec un·e artiste et/ou un·e membre de la production
· Accès gratuit à toutes les activités de La Plage
BUREAU
AUTRES MEMBRES DU COMITÉ
M. Rémy Best, président
M. Antoine Khairallah
Mme Véronique Walter, trésorier
M. François Reyl
(novembre 2020)
M. Shelby du Pasquier, vice-président Mme Beatrice Rötheli-Mariotti, secrétaire
(novembre 2020)
Mme Pilar de La Béraudière M. Adam Said
M. Julien Schoenlaub
Mme Benedetta Spinola M. Gerson Waechter
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CERCLE DU GRAND THÉÂTRE MEMBRES BIENFAITEURS
M. et Mme Philippe Jabre
Marquis et Marquise de Saint Pierre
M. Jean Bonna
M. Romain Jordan
M. Alain Saman
M. et Mme Rémy Best
Fondation du groupe Pictet
M. et Mme Luis Freitas de Oliveira M. et Mme Pierre Keller
Banque Lombard Odier & Cie MKS (Switzerland) SA
M. et Mme Yves Oltramare
Société Générale Private Banking Suisse M. et Mme Julien Schoenlaub
M. et Mme Gérard Wertheimer MEMBRES INDIVIDUELS
S.A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis
M. et Mme Luc Argand Mme Gillian Arnold M. Ronald Asmar
Mme May Bakhtiar
Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn Mme Annie Benhamou
Mme Maria Pilar de la Béraudière M. Vincent Bernasconi
M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best
Mme Saskia van Beuningen
Mme Clotilde de Bourqueney Harari Comtesse Brandolini d’Adda M. et Mme Yves Burrus Mme Caroline Caffin
Mme Maria Livanos Cattaui
M. et Mme Jacques Chammas
M. et Mme Philipe Chandon-Moët Mme Claudia Ciampi
M. et Mme Philippe Cottier
M. et Mme Claude Demole M. et Mme Guy Demole M. Pierre Dreyfus
M. et Mme Olivier Dunant
Mme Marie-Christine Dutheillet de Lamothe Mme Denise Elfen-Laniado Mme Diane Etter-Soutter
Mme Catherine Fauchier-Magnan M. et Mme Éric Freymond M. et Mme Yves Gouzer
M. et Mme Marc Groothaert
M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius
M. et Mme Éric Jacquet M. Antoine Khairallah
Mme Madeleine Kogevinas M. et Mme Jean Kohler M. David Lachat M. Marko Lacin
Mme Brigitte Lacroix Mme Éric Lescure
Mme Claire Locher Mme Eva Lundin
M. Bernard Mach
Mme France Majoie Le Lous M. et Mme Colin Maltby
Mme Jacqueline Mantello
M. et Mme Thierry de Marignac Mme Doris Mast
M. Bertrand Maus
M. et Mme Olivier Maus
M. Vincenzo Salina Amorini Mme Nahid Sappino M. Paul Saurel
Mme Michèle Schwok-Sitbon Baron et Baronne Seillière Mme Françoise Slavic
Marquis et Marquise Enrico Spinola Mme Christiane Steck M. Riccardo Tattoni
Mme Suzanne Troller
M. et Mme Gérard Turpin
M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Julien Vielle
M. et Mme Olivier Vodoz
Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter
M. et Mme Stanley Walter
Mme Sophie Merieux
MEMBRES INSTITUTIONNELS
M. et Mme Charles de Mestral
Banque Pâris Bertrand SA
Mme Béatrice Mermod
Mme Catherine Meyer Frimenich Mme Vera Michalski-Hoffmann Mme Jacqueline Missoffe
M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Philippe Nordmann M. Xavier Oberson
M. et Mme Patrick Odier
1875 Finance SA Fondation Bru
International Maritime Services Co. Ltd. Lenz & Staehelin
Schroder & Co banque SA SGS SA
M. et Mme Alan Parker
Plus d’informations et le détail complet des
Mme Sibylle Pastré
gtg.ch/cercle
M. Shelby du Pasquier
M. et Mme Gilles Petitpierre
avantages pour les membres du Cercle sur
Mme Marie-Christine von Pezold
Inscriptions
M. et Mme Guillaume Pictet
de Genève
M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Ivan Pictet
M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Comte de Proyart
M. et Mme Christopher Quast Mme Zeina Raad
M. et Mme François Reyl Mme Karin Reza
M. et Mme Jean-Rémy Roussel M. et Mme Andreas Rötheli M. et Mme Gabriel Safdié M. Adam Said
Cercle du Grand Théâtre Gwénola Trutat
Case postale 5126 1211 Genève 11
+41 22 321 85 77 (8 h-12 h) cercle@gtg.ch
Compte bancaire No 530290
Banque Pictet & Cie SA Organe de révision Plafida SA
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DIRECTION GÉNÉRALE Directeur général Aviel Cahn Adjointe administrative Sandrine Chalendard SECRÉTARIAT GÉNÉRAL Secrétaire générale Carole Trousseau-Ballif Adjointe administrative Cynthia Haro DIRECTION ARTISTIQUE Directeur artistique adjoint Arnaud Fetique Assistant metteur en scène Luc Birraux ADMINISTRATION ARTISTIQUE Chargé de production artistique et casting Markus Hollop Chargé-e d’administration artistique Camille Le Brouster Assistante de production et responsable de la figuration Matilde Fassò RÉGIE DE SCÈNE Régisseure générale et chargée du planning Chantal Graf Régisseur Jean-Pierre Dequaire MUSIQUE Chef de chant principal Jean-Paul Pruna Chefs de chant Xavier Dami Réginald Le Reun Responsable ressources musicales Eric Haegi DRAMATURGIE ET DÉVELOPPEMENT CULTUREL Dramaturge Clara Pons Rédacteur-traducteur Christopher Park Responsable développement culturel Sabryna Pierre Collaborateur pédagogique Fabrice Farina CHŒUR Chef des chœurs Alan Woodbridge Régisseure des chœurs et assistante administrative Marianne Dellacasagrande Sopranos Fosca Aquaro Chloé Chavanon Györgyi Garreau-Sarlos Nicola Hollyman Iana Iliev Mayako Ito Victoria Martynenko Martina Müller-Gosoge Iulia Elena Preda Cristiana Presutti
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Altos Vanessa Beck-Hurst Elise Bédènes Audrey Burgener Magali Duceau Varduhi Khachatryan Mi-Young Kim Céline Kot Negar Mehravaran Mariana Vassileva Chaveeva Ténors Jaime Caicompai Yong-Ping Gao Omar Garrido Rémi Garin Lyonel Grélaz Sanghun Lee José Pazos Terige Sirolli Georgi Sredkov Bisser Terziyski Nauzet Valeron Basses Krassimir Avramov Wolfgang Barta Romaric Braun Nicolas Carré Phillip Casperd Aleksandar Chaveev Peter Baekeun Cho Christophe Coulier Hary Draganov Rodrigo Garcia Seong-Ho Han Dimitri Tikhonov BALLET Directeur du Ballet Philippe Cohen Adjoint Vitorio Casarin Coordinatrice administrative Émilie Schaffter Maîtres de ballet Grant Aris Grégory Deltenre Pianiste Serafima Demianova Danseuses Yumi Aizawa Céline Allain Ornella Capece Angèle Cartier Diana Dias Duarte Léa Mercurol Sara Ouwendyk Tiffany Pacheco Mohana Rapin Sara Shigenari Madeline Wong Danseurs Valentino Bertolini Adelson Carlos Zachary Clark Óscar Comesaña Salgueiro Andrei Cozlac Armando Gonzalez Besa Xavier Juyon Stef Leenen Max Ossenberg-Engels Juan Perez Cardona Nahuel Vega TECHNIQUE DU BALLET Directeur technique du ballet Philippe Duvauchelle Régisseur lumières Arnaud Viala Régisseur plateau Mansour Walter
Service médical Dr Victoria Duthon (Hirslanden Clinique La Colline) Physiothérapeute / ostéopathe Thomas Meister MARKETING & VENTES Directeur Marketing & Ventes Alain Duchêne MARKETING Concepteur communication web Wladislas Marian Spécialiste en communication digitale Boris Fernandez Vidéaste Florent Dubois Graphiste Gregor Schönborn Assistante communication Corinne Béroujon Rabbertz Tania Rutigliani BILLETTERIE Responsable du développement des publics et billetterie Christophe Lutzelschwab Responsable adjointe développement des publics Audrey Péden Collaborateur-trice-s billetterie Gwenaëlle Briguet Hawa Diallo-Singaré Bernard Riegler ACCUEIL DU PUBLIC Responsable accueil du public Pascal Berlie Agent-e-s d’accueil Ludmila Bedert-Collins Lydie Bednarczyk Herminia Bernardo Pinhao David Briffod Aude Burkardt Mickaël Cacioppo Michel Chappellaz Naomie Dieudonne Fumiko Morgane Doucet Sam Fagnart Iljaz Feka Arian Iraj Forotan Bagha Estelle Frigenti David Gillieron Nathan Gremaud Teymour Kadjar Andreas Kessler Yannick Kuemmerling Océane Leprince Martin Liechti Yann Lodjima Marlène Maret Matheline Marmy Sophie Millar Eva Miranda Sayaka Mizuno Lydia Pieper Margot Plantevin Flore Pratolini Kalina Schoenenberger Lucas Seitenfus Kadiatou Baga Soumah Eliott Waldis Quentin Weber
CAFÉTÉRIA DU PERSONNEL Coordinateur Christian Lechevrel Collaborateur-trice-s cafétéria Norberto Cavaco Olivier Marguin Maria Savino PRESSE Responsable Presse et Relations publiques Olivier Gurtner Assistante Presse Isabelle Jornod MÉCÉNAT ET SPONSORING Chargée du mécénat et du sponsoring Frédérique Walthert RESSOURCES HUMAINES Responsable RH Blaise Deppierraz Gestionnaires RH Valérie Aklin Marina Della Valle Luciana Hernandez Priscilla Richon FINANCES Cheffe de service Manuela Lacombe Comptables Paola Andreetta Andreana Bolea-Tomkinson Chantal Chappot Marc Dœlker Laure Kabashi INFORMATIQUE Chef de service Marco Reichardt Administrateurs informatique et télécoms Lionel Bolou Ludovic Jacob ARCHIVES Archiviste / Gestionnaire des collections Anne Zendali Dimopoulos TECHNIQUE Directeur technique Luc Van Loon Adjointe administrative Sabine Buchard Régisseur technique de production Alexandre Forissier Chargée de production technique Catherine Mouvet BUREAU D’ÉTUDE Ingénieur bureau d’étude Alexandre Forissier Responsable du bureau d’étude Fabrice Bondier Assistant Christophe Poncin Dessinateurs Stéphane Abbet Denis Chevalley Antonio Di Stefano
ÉQUIPES LOGISTIQUE Responsable logistique Thomas Clément Chauffeurs/Collaborateur administratif Dragos Mihai Cotarlici Alain Klette SERVICE INTÉRIEUR Huissier responsable Stéphane Condolo Huissier-ère-s Bekim Daci Antonios Kardelis Michèle Rindisbacher Huissier/Coursier Timothé Weber Coursier Bernard Thierstein INFRASTRUCTURE ET BÂTIMENT Ingénieur infrastructure bâtiment et sécurité Roland Fouillerat Responsable d’entretien Thierry Grasset CHEFS DE PLATEAU Gabriel Lanfranchi Stéphane Nightingale MACHINERIE Chef de service Patrick Savariau Sous-chefs Juan Calvino Stéphane Desogus Yannick Sicilia Sous-chef cintrier NN Brigadiers Killian Beaud Henrique Fernandes Da Silva Sulay Jobe Sous-brigadiers Stéphane Catillaz Manuel Gandara Johny Perillard Machinistes cintriers Vincent Campoy Stéphane Guillaume Alfio Scarvaglieri Nicolas Tagand Machinistes Alberto Araujo Quinteiro Philippe Calame Eric Clertant Vincent De Carlo Sedrak Gyumushyan Michel Jarrin Daniel Jimeno Julien Pache Hervé Pellaud Damian Villalba Menuisier de plateau et chargé de l’entretien Francesco Mauvis SON ET VIDÉO Chef de service Michel Boudineau Sous-chef Claudio Müller Techniciens Amin Barka Jean-Marc Pinget
ÉCLAIRAGE Chef de service Simon Trottet Sous-chefs de production Marius Echenard Robin Minkhorst Sous-chef opérateur lumières et informatique de scène Stéphane Gomez Coordinateur de production Blaise Schaffter Techniciens éclairagistes Serge Alerini Dinko Baresic Salim Boussalia Stéphane Esteve Camille Rocher Juan Vera Électronicien Jean Sottas Opérateurs lumières et informatique de scène Clément Brat Florent Farinelli David Martinez Responsable entretien électrique Fabian Pracchia HABILLAGE Cheffe de service Joëlle Muller Sous-cheffe Sonia Ferreira Gomez Responsable costumes Ballet Caroline Bault Habilleur-euse-s Raphaële Bouvier Cécile Cottet-Nègre Angélique Ducrot France Durel Sylvianne Guillaume Célia Haller Philippe Jungo Olga Kondrachina Christelle Majeur Veronica Segovia Lorena Vanzo Pallante ÉLECTROMÉCANIQUE Chef de service Jean-Christophe Pégatoquet Sous-chef José-Pierre Areny Électromécaniciens Fabien Bérenguier David Bouvrat Stéphane Resplendino Christophe Seydoux Emmanuel Vernamonte PERRUQUES ET MAQUILLAGE Cheffe de service Karine Cuendet Sous-cheffe Christèle Paillard Perruquières-maquilleuses Lina Frascione Bontorno Cécile Jouen Alexia Sabinotto
ACCESSOIRES Chef de service Damien Bernard Sous-chef Patrick Sengstag Accessoiristes Vincent Bezzola Joëlle Bonzon Françoise Chavaillaz Cédric Pointurier Solinas Anik Polo Padrut Tacchella Cécilia Viola Pierre Wüllenweber ATELIERS DÉCORS Chef des ateliers décors Michel Chapatte Assistant Christophe Poncin Magasiniers Marcel Géroudet Roberto Serafini MENUISERIE Chef de service Stéphane Batzli Sous-chef Manuel Puga Becerra Menuisiers Pedro Brito Giovanni Conte Ivan Crimella Frédéric Gisiger M. Aitor Luque Philippe Moret German Pena SERRURERIE Serruriers Patrick Barthe Yves Dubuis Marc Falconnat Serge Helbling
ATELIER COUTURE Chef de service Khaled Issa Costumier-ère-s Amar Ait-Braham Caroline Ebrecht Tailleures Lurdes Do Quental Couturier-ère-s Julie Chenevard Ivanna Costa Sophie De Blonay Marie Hirschi Gwenaëlle Mury Léa Perarnau Xavier Randrianarison Ana-Maria Rivera Soizic Rudant Liliane Tallent Astrid Walter DÉCO ET ACCESSOIRES COSTUMES Cheffe de service Isabelle Pellissier-Duc Décoratrices Corinne Baudraz Emanuela Notaro CUIR Chef de service Michel Blessemaille Cordonnières Salomé Davoine Catherine Stuppi
Situation au 20.8. 2020
TAPISSERIE DÉCORATION Chef de service Dominique Baumgartner Sous-chef Philippe Lavorel Tapissier-ère-s et décorateur-trice-s Pierre Broillet Daniela De Rocchi Raphaël Loviat Dominique Humair Rotaru Fanny Silva Caldari PEINTURE DÉCORATION Chef de service Fabrice Carmona Sous-chef Christophe Ryser Peintres Gemy Aïk Ali Bachir-Chérif Stéphane Croisier ATELIERS COSTUMES Cheffe des ateliers costumes Fabienne Duc Assistant-e-s Armindo Faustino-Portas Carole Lacroix
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rapprocher de ceux qui, dans la lumière
comme dans l’ombre de la scène, œuvrent pour l’art lyrique et chorégraphique afin
de nous faire rêver. Devenez membre de
notre grande famille, rapprochez-vous
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IMPRESSUM
TEXTES Rédacteurs Koen Bollen Christopher Park Traducteur Christopher Park Relecteur Patrick Vallon PHOTOS Grégory Batardon Koen Broos Rahi Rezvani Filip Van Roe / Opera Ballet Vlaanderen Pascal Victor/ArtComPress / Bridgeman Images DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Aviel Cahn
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CONCEPTION ET RÉALISATION GRAPHIQUE Gregor Schönborn
IMPRESSION Atar Roto Presse SA GRAND THÉATRE DE GENÈVE Boulevard du Théâtre 11 C.P. 5126 1211 Genève 11 Standard +41 22 322 50 00 Billetterie +41 22 322 50 50 Contact info@gtg.ch gtg.ch #WeArtGTG