Minimal Maximal Chorégraphies de Ioannis Mandafounis, Andonis Foniadakis, Sidi Larbi Cherkaoui SAISON 19–20
SUBVENTIONNÉ PAR
POUR LE PROGRAMME PÉDAGOGIQUE
AVEC LE GÉNÉREUX SOUTIEN
GRANDS MÉCÈNES
MÉCÈNES
PARTENAIRES MÉDIA
PARTENAIRES D’ÉCHANGE
MINIMAL MAXIMAL FEARFUL SYMMETRIES création Chorégraphie Ioannis Mandafounis Lumières David Kretonic Musique John Adams, Fearful Symmetries Enregistrement Orchestre philharmonique de Montpellier, direction : René Bosc Durée 30 " PARON création Chorégraphie Andonis Foniadakis Assistant à la chorégraphie Pierre Magendie Scénographie et lumières Sakis Birbilis Costumes Anastasios-Tassos Sofroniou Musique Philip Glass, Concerto pour violon no. 1 Interprète Alexandra Conunova (violon solo) Durée 30 " FALL créé à Gand, le 22 octobre 2015 par et pour le Ballet Vlaanderen Chorégraphie Sidi Larbi Cherkaoui Assistants à la chorégraphie Jason Kittelberger (création), Acacia Schachte (création et reprise) et Robert Waddell (reprise) Scénographie et lumières Fabiana Piccioli et Sander Loonen Costumes Kimie Nakano Production Ballet Vlaanderen Musique Arvo Pärt, Fratres, Spiegel im Spiegel et Orient & Occident Interprètes Alexandra Conunova (violon solo), Frédéric Kirch (alto solo), Daniel Inbal (piano solo) Durée 40 "
LES DANSEURS ET DANSEUSES DU BALLET DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE Danseuses Yumi Aizawa Céline Allain Ornella Capece Angèle Cartier Diana Dias Duarte Léa Mercurol Tiffany Pacheco Mohana Rapin Sara Shigenari Lysandra van Heesewijk Madeline Wong
Danseurs Valentino Bertolini Adelson Carlos Zachary Clark Andrei Cozlac Armando Gonzalez Besa Xavier Juyon Juan Perez Cardona Simone Repele Sasha Riva Geoffrey Van Dyck Nahuel Vega
Ballet du Grand Théâtre de Genève Direction Philippe Cohen Orchestre de la Suisse Romande Direction musicale Daniel Inbal 10 · 12 · 13 · 15 · 16 novembre 2019 — 20 h 17 novembre 2019 — 15 h Le spectacle durera environ deux heures et vingt minutes avec deux entractes.
Avec le soutien de
PARTENAIRE DU BALLET
MONSIEUR ERIC DEMOLE
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SOMMAIRE
FEARFUL SYMMETRIES
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PARON
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FALL
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LE BALLET DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
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Renverser les effroyables symĂŠtries
Une conversation avec Ioannis Mandafounis
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FEARFUL SYMMETRIES
Ioannis, nous venons d’assister à une répétition publique du Ballet du Grand Théâtre lors de la journée portes ouvertes du théâtre, où vous avez montré au public quelques éléments de votre création, Fearful Symmetries, sur la pièce pour orchestre du même nom par le compositeur étasunien John Adams. Quel est le point de départ de votre travail ? Pour moi, le début du travail et le début de la pièce sont deux choses distinctes. Pour ce qui est du travail, comme je le leur disais dans la répétition, je veux que les danseurs et danseuses puissent avoir de la joie dans leur mouvement. C’est une joie simple, celle d’aller au boulot tous les matins et d’être joyeux parce que c’est ça que je fais. Ce n’est pas obligatoirement quelque chose de lourd ou de sinistre. On passera sans doute par des moments douloureux, c’est inévitable. Mais il faut pouvoir se dire que je préfère être ici à vivre mes difficultés plutôt qu’être ailleurs à en vivre d’autres : c’est le premier pas vers l’acceptation de ma situation. Le deuxième pas, c’est de retrouver cette joie. À partir du moment où je suis OK avec moi-même et que j’ai décidé que j’allais être ici tous les jours, je peux commencer à faire attention aux petits détails. Je me souviens d’une fois, quand j’étais étudiant au conservatoire, et j’avais fait un progrès sur un petit truc du genre fermer mieux ma cinquième position ou mieux pointer mes doigts de pied. Et je disais à l’un de mes collègues : « Wow, quand j’ai fait ce petit changement c’était une sensation géniale, je me suis senti tellement bien. » Et il m’a répondu qu’il n’avait jamais connu quelqu’un qui pouvait être satisfait d’aussi peu de chose. Et je me suis dit que mon collègue n’avait rien compris : lui pensait qu’il fallait être
le meilleur danseur du monde pour être satisfait. Au contraire, chaque petit détail peut m’amener à être ce danseur. Satisfait du minimal, en fin de compte ? Oui mais l’impact, lui, est maximal. Lorsque le mouvement est minimal dans cette pièce, c’est là que la sensation physique ou émotionnelle est énorme. Avec un jeu de mots, vous venez de redimensionner le titre de la soirée Minimal Maximal à l’intention qui gouverne votre travail. Nous essayons ensemble de mettre des mots sur ce travail, mais il y a un autre langage qui est présent ici, celui de la musique, en l’occurrence Fearful Symmetries, dont le titre même évoque la relation spatiale, la géométrie, les mathématiques. Une danseuse de la compagnie vient d’exécuter un solo où le geste d’une archère qui tire la corde mesure l’espace dans lequel elle se trouve… On ne mesure pas seulement l’espace en ressentant ou en faisant du mouvement, on doit aussi se mesurer à l’espace. L’espace est tellement infini et nous nous sommes tellement définis par notre corps. Je ne ressens pas l’espace de la même manière si je regarde un objet lointain ou si je regarde ma main. Comment renverser cela ? Peut-être que la distance de mon épaule à ma main est immense, elle aussi ? C’est grâce à l’émotion que je ressens en m’imaginant cette distance immense que je mesure l’espace de l’infini. Cette émotion me permet d’exprimer cet espace, où je peux alors amener le public. Comme si le corps était un fœtus qui grandit entouré d’une membrane et c’est à moi de lui faire repousser cette limite pour devenir plus 9
FEARFUL SYMMETRIES
fort et accéder à cette globalité où chacun joue un rôle bien différent, tout en étant ensemble. Fearful Symmetries, c’est le titre de la pièce de John Adams que vous avez repris pour la vôtre. Vous auriez pu en choisir un autre, alors pourquoi avoir gardé le même ? Quand j’utilise une musique pré-existante, surtout une œuvre qui comme celle-ci a marqué l’histoire de la musique contemporaine, une sorte de clef de lecture que John Adams composa en 1988 à la suite de son opéra Nixon in China, je garde toujours son titre original pour ma pièce. J’avais monté le Mystère-Bouffe de Maïakovski au Théâtre national de Grèce et je tenais évidemment à en garder le titre mais le directeur lui-même m’a demandé d’en trouver un autre. Alors je l’ai appelé Mayabuff, pour dénaturer le moins possible la part de Maïakovski dans l’œuvre. La littéralité est un aspect important de vos propos… Et c’est pour ça que Fearful Symmetries me fait littéralement peur ! La symétrie est quelque chose d’effrayant pour moi, c’est une forme d’entrée dans une certaine norme, ce qui me dérange. Il y a quelque chose en moi qui aime casser ces trucs. Dans le mouvement que je crée pour cette pièce, j’essaie de réapprendre aux danseurs une autre corporalité, de prendre le risque de se retrouver face à soi-même et au public d’une autre manière. Chorégraphiquement, ça veut dire utiliser la tridimensionnalité de l’espace qui nous définit et de faire en sorte que cette tridimensionnalité nous traverse. Pas seulement de se dire que le plafond va se retrouver à mes pieds et mes pieds vont se retrouver 10
sur le mur et le mur de droite à gauche et ainsi de suite, mais que cette tridimensionnalité qui roule comme une boule puisse passer à travers moi. Je ne veux pas voir deux lignes parallèles ou même d’unisson pour toute la compagnie dans ma pièce. C’est pour cela que je n’y ai utilisé que des contrepoints : rythmiques, scéniques, numériques en rapport aux gens qui dansent chaque scène. On pourrait dire que je passe constamment du coq à l’âne, tandis que la musique, elle, continue semblable à elle-même sans relâche vers l’avant. Et moi je casse cela en disant : « Maintenant vous êtes trois, maintenant plus qu’une seule, maintenant vous vous touchez, maintenant pas. » Je cherche les extrêmes pour montrer toutes les options qui existent dans un espace. Même si la pièce musicale a des moments de ralentissement qui vous permettent de travailler avec une lenteur qui s’apparente au butō, elle a définitivement, dans les mots du compositeur, « une pulsation haletante et soutenue », c’est une locomotive… Et on reste dans un thème qui semble marquer cette nouvelle saison du Grand Théâtre : celui de la théorie de la relativité d’Einstein, l’univers qui défile devant nous à la vitesse de la lumière et, tout à coup, le CERN nous dit qu’en fait qu’il y a une tout autre réalité à la physique quantique. Donc il y a Einstein sur la locomotive de John Adams et moi je viens comme élément perturbateur avec mes particules qui éclatent de tous côtés et on ne sait pas exactement où on va arriver, mais on ressent par où on passe. Il n’y a pas que la symétrie qui soit effrayante ? Prendre des risques est effrayant et je pousse
FEARFUL SYMMETRIES
les danseurs et danseuses à prendre le risque de se dévoiler jusqu’à des extrêmes, je les saisis dans leurs moments de stress puissant, de peur pour les relancer à partir ce point. Dans l’esthétique de votre mouvement, il y a des lancers qui partent comme des claquements de fouet et qui s’achèvent dans un flottement retenu. Le geste comprend souvent des hiatus qui sont comme les silences d’une ligne musicale… C’est dans ces moments-là que le danseur doit travailler son émotion, voire sa peur. Le moment où l’on n’a plus rien à faire, où l’on ne doit rien projeter, où il n’y a nulle part où se cacher, où on a quitté le moment d’avant mais on n’est pas encore au mouvement d’après. Le moment où on ne peut rien faire d’autre qu’être présent, ici. La peur est entre chaque finition de mouvement. Quand je ne suis pas en train de prendre le chemin physique de mes habitudes, c’est là que je mets ma physicalité en pause et que j’ouvre un
Comme son titre l’indique, cette musique est symétrique au point de vous rendre fou. Des phrases de quatre ou huit mesures s’alignent d’un bout à l’autre de la partition, chacune étant articulée par des modulations harmoniques incroyablement évidentes et une pulsation haletante et soutenue. La ressemblance familiale avec les premières minutes de The Chairman
autre dialogue d’ordre émotionnel, celui de la présence, de l’attente ou de l’inconnu. C’est le moment entre le coup de sonnette et l’ouverture de la porte quand on arrive chez un proche sans s’annoncer : ce ne sera pas une surprise, mais c’est inattendu. On sait quel sera le prochain pas, on ne sait juste pas quand il va venir et comment il sera. Et c’est alors la joie des retrouvailles. L’origine du titre d’Adams et du vôtre est un célèbre poème de William Blake Tyger, Tyger, vous l’avez lu, qu’en pensez-vous ? C’est le tigre qui est regardé par le poète. Si je devais chorégraphier ce poème, je ne prendrais pas le regard du poète sur le tigre mais plutôt l’expérience du tigre regardé par le poète. Renverser les situations, c’est ma manière de débloquer les effrayantes symétries. Entrevue réalisée par Christopher Park
Dances est sans équivoque, mais les gestes de Fearful Symmetries ont plus d’emphase et la musique est plus intimement liée à la pop et au rock minimaliste. Il s’agit clairement d’un exemple de ce que j’appelle ma « musique voyageuse », une musique qui donne l’impression d’un mouvement continuel sur un paysage en mutation. Dans cette pièce, toutefois, l’analogie la
plus convaincante est sans doute celle d’un paysage urbain, vu les qualités très citadines des sons qu’elle produit. Dans tous les cas, c’est certainement une pièce musicale sérieusement sportive, un boogie-woogie pantagruélique doté d’une pulsation qui pousse et qui broie, sur plus des deux tiers de sa longueur. John Adams, à propos de Fearful Symmetries
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FEARFUL SYMMETRIES
LE TIGRE Tigre, Tigre ! Ton éclair luit Dans les forêts de la nuit, Quelle main, quel œil immortels Purent fabriquer ton effrayante symétrie ? Dans quelles profondeurs, quels cieux lointains Brûla le feu de tes yeux ? Aucune aile ne pourrait les atteindre. Aucune main ne pourrait forger ton regard. Et quelle épaule et quel art Purent tordre les fibres de ton cœur ? Et quand ce cœur commença de battre, Quelle main, quel pied surhumains ? Qu’était le marteau ? Que fut la chaîne ? Quelle fournaise forgea ton cerveau ? Sur quelle enclume ? Quelle effrayante étreinte Osa fondre en toi ses terreurs de mort ? Quand les étoiles abandonnèrent leurs lances, Et trempèrent le ciel de larmes, A-t-il souri de l’œuvre accomplie ? Celui qui créa l’Agneau a-t-il pu te créer ? Tigre, Tigre ! Ton éclair luit Dans les forêts de la nuit, Quelle main, quel œil immortel Osèrent fabriquer ton effrayante symétrie ? William Blake (1794)
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Forger et déchirer le collectif
Bribes de conversation avec Andonis Foniadakis
Andonis Foniadakis, Glass vous accompagne déjà depuis un petit temps dans votre parcours artistique, comme dans Façades ou Des/Équilibre/s inspiré par Koyaasnisqatsi. Quelle est pour vous la particularité de travailler sur ce concerto pour violon de Philip Glass ? Généralement, j’aime me laisser inspirer par la musique de Glass : elle est en elle-même un processus rendu audible et avec elle je peux travailler pour rendre un processus visible, c’est du matériau pur à mettre en mouvement et à inscrire dans le temps, il y a un geste sacré pour moi, une transcendance entre le temps et l’espace. Ici, il y a la dimension émotive en plus. Prenez le second mouvement du concerto, tellement romantique : il m’expose, me met à nu. Sans détour, je dois penser à mon père; d’une manière frontale, je suis confronté à mes émotions, que je le veuille ou non. (CdR : le concerto est dédié par Glass à son père, avec qui il venait de se réconcilier quand ce dernier mourut d’un accident de voiture.) 14
Devant cette émotion, paradoxalement, il y a une perte de caractère, quelque chose qui n’est peut-être même pas de l’ordre de la convention mais qui nous rassemble. Ce « coming together » est le miroir hypnotique sur lequel je travaille, non dans l’illustration structurelle mais bien dans la composition dans l’espace. L’ensemble des danseurs sur scène forme une masse tantôt unie, tantôt concentrique ou centrifuge, et puis les forces travaillent sur le groupe et excluent l’un ou l'autre, détournent, explosent. Les trois mouvements fonctionnent comment trois études de forces dynamiques à l’intérieur du collectif. J’utilise la vitesse, les tourbillons, les élans d’intériorité de la musique pour explorer la normalité, la volupté, l’amour, la contradiction, toutes ces émotions qui à la fois forgent et déchirent le collectif. Propos recueillis par Clara Pons
PARON
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Le Concerto pour violon no. 1 de Philip Glass : un tube contemporain
Le chef d’orchestre étasunien Dennis Russell Davies avait demandé à Philip Glass, après la composition de ses premiers opéras, d’écrire plus de musique symphonique et le concerto pour violon, écrit en 1987, fut la première œuvre à grande échelle que Glass écrivit pour un orchestre hors de la scène lyrique. Glass avait imaginé au début une œuvre en cinq mouvements et son premier interprète, Paul Zukovsky, avait demandé un finale lent et aigu. 16
En composant, Glass se rendit compte que cinq mouvements, c’était trop, et opta pour le format classique de trois mouvements. Non pas par respect des formes traditionnelles mais simplement comme si la musique elle-même l’avait dicté, les premier et deuxième mouvements s’étant avérés plus longs que prévus. Philip Glass composa son premier concerto en souvenir de son père Ben, décédé seize années auparavant : « J’ai écrit cette pièce en 1987 en me disant que j’allais écrire quelque chose que mon père aurait aimé écouter. [...]
PARON
C’était un type très sympa et intelligent, mais qui n’avait pas du tout de formation musicale, donc le genre de personne qui remplit les salles de concert. [...] C’est une œuvre populaire, elle est censée l’être, c’était pour mon père. » On peut dire sans exagération et sans le dénigrer que le Concerto pour violon no. 1 est un véritable tube de la musique contemporaine. À notre époque, où le genre même du concerto a quelque chose de suranné, les envolées primordiales et mystiques des arpèges de Philip Glass ont réussi à lui redorer un peu son blason. À l’encontre de tant de concertos, surtout modernes, l’œuvre n’est pas un continuel morceau de bravoure. Elle est faite de textures plus que de mélodies et le violon solo fait plus souvent partie de l’ensemble que cavalier seul. Les arpèges glassiens les plus acrobatiques sont dans le premier mouvement, mais ils sont là au service de l’orchestre plutôt que pour épater la galerie. Dans le deuxième mouvement, le plus connu et le plus écouté, le violon se transforme en un spectre tourbillonnant au-dessus de l’orchestre. Mais ce n’est pas un véritable défi technique : le vrai défi pour la violoniste sera de garder le caractère de la ligne pendant qu’elle survole les rafales de flocons musicaux qui enflent et disparaissent. Et le troisième mouvement est simplement une pure atmosphère d’exultation dansante.
« Une œuvre typique de Glass dans laquelle une pulsion énigmatique permet à l’interprète de se sentir à la fois strictement tenu au rythme mais libre de sa fantaisie. »
Gidon Kremer (soliste du premier enregistrement)
Plus que tout autre concerto écrit par ses pairs, le no. 1 de Philip Glass a fait œuvre de pionnier dans le genre. Un tube symphonique qui se trouve simplement avoir les meilleures mélodies dans la partie violon. 17
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FALL
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Sidi Larbi Cherkaoui Portrait du maître Fils d’une mère belge et d’un père marocain, Larbi Cherkaoui tient son nom d’artiste de l’honorifique arabe, sidi « maître ». Cette maîtrise prend ses débuts dans les études humanistes et latines que le jeune Anversois poursuit avec diligence, faisant naître en lui un amour pour le point de contact de la philosophie et des idées mathématiques, amour qui l’habite encore. Mais l’attrait de la danse fut plus fort que les sciences. Son parcours ne fut pas celui d’un danseur classique. Il a d’abord fait l’expérience d’un large spectre de styles avant de trouver celui qui lui était propre. Toute scène était pour lui un lieu où laisser libre sa vibe artistique, autant dans un théâtre conventionnel que dans une grosse discothèque. Après une courte période comme danseur de programmes de variétés télévisés, Sidi Larbi Cherkaoui s’est rendu à Bruxelles pour étudier à l’école de danse P.A.R.T.S. d’Anne Teresa De Keersmaeker où il entre en contact avec les techniques de chorégraphes comme William Forsythe, Pina Bausch et Trisha Brown. C’est un nouveau monde qui s’ouvre à lui. Les origines métissées de Sidi Larbi Cherkaoui n’ont que peu d’impact sur son entrée dans le monde de la danse, qu’unifie le langage universel du mouvement. Tout au plus, dit-il lui-même, était-il un peu outsider. Son amour pour les films d’animation japonais est tout aussi constitutif de son identité que ses racines marocaines. Il est encore aujourd’hui un immense fan de BD et des arts visuels et il le démontre en collaborant régulièrement avec des artistes comme Antony Gormley. Les sources de ses choix musicaux sont tout aussi diverses, de styles, de 20
traditions, d’ethnicités. Il lui arrive même de mélanger ses musiciens avec ses danseurs et tout le monde devient performeur. Il s’intéresse aussi à la personne derrière les portées musicales. La spiritualité et le silence qui unissent Arvo Pärt à la musique sont une inspiration pour Sidi Larbi Cherkaoui. Dans son travail avec ses danseurs, Maître Larbi se remet lui-même sans cesse en question. Il ne s’agit pas tant de déployer une virtuosité technique que de susciter des qualités énergétiques. Il se voit comme le catalyseur d’un processus qui unit les danseurs dans le mouvement. Ses créations prennent leur couleur spécifique de la manière dont il laisse les danseurs élargir leur focus et, comme il le dit aussi, « laisser ce qui est beau faire la beauté ». Mais sa signature indélébile, c’est la fluidité, l’œuvre comme eau. Le mouvement interprété comme calligraphie ; les gestes de mains et de bras qui sont sa marque de fabrique tracent les pleins et déliés d’un manuscrit coufique ou suivent les ondulations de la plus belle cursive de Wang Xizhi. Sidi Larbi Cherkaoui admet volontiers chercher une sorte de réconciliation dans son œuvre. Il invite et porte ses publics vers une forme de beauté qui est parfois associée à des thèmes qui sont tout sauf beaux ou agréables. Maître de danseurs de tous les jours comme de compagnies de ballet du plus haut niveau, Sidi Larbi Cherkaoui veut être ce qu’on aurait appelé un sage taoïste en Chine ancienne, un « 真人, zhenren », un « véritable-être ».
FALL
Arvo Pärt Portrait de l’ascète Après une longue période d’examen de soi et d’ascèse, le compositeur estonien Arvo Pärt (né en 1935) a découvert qu’il était suffisant qu’une seule note ou un seul son soit joué avec beauté, parce que dans cette note unique ou en ce son unique ou en un moment de silence, une pluralité incroyable se trouvait contenue devant lui. Arvo Pärt a développé à partir de ce principe un style qu’il nomme « Tintinnabuli » du pluriel du mot latin pour « cloche » ou « grelot ». Dans ce style, des tierces parfaites accompagnées de lignes diatoniques progressives produisent une musique simple, néo-tonale et immédiatement reconnaissable qui reste cependant proche du système harmonique classique. Spiegel im Spiegel (1978) est une des premières compositions que Pärt ait écrites dans le style Tintinnabuli, le piano joue continuellement des tierces de façon mélodique, les cordes employées (violon, alto ou violoncelle) s’approchent ou s’éloignent progressivement d’une seule note soutenue (le la), qui est toujours interprétée dans le même registre. L’œuvre culte Fratres (dont différentes versions ont été composées entre 1977 et 1992) est une fascinante série de variations sur un thème qui dure six mesures, alternant entre activité frénétique et repos sublime, formant un précipité qui montre comment l’immédiat et le momentané luttent avec l’éternité dans le sein de l’être humain. Orient & Occident est une œuvre moins connue d’Arvo Pärt (composée en 2000) qui a particulièrement interpellé Sidi Larbi Cherkaoui par ses circonvolutions mélodiques arabisantes. 21
Fall de Sidi Larbi Cherkaoui
Chris Van Camp
Arvo Pärt dit que sa musique sait consoler. C’est vrai. La répétitivité nous aide peut-être à nous sentir à la maison; le silence qui émaille la partition nous aide à reprendre notre souffle. Cette force constamment retrouvée ressemble encore plus à la suspension d’un rythme qui nous est dans notre nature propre. Ce même soulagement qui mène un mouvement après l’autre produit des cycles où l’on tombe, on se redresse, on se relève et finalement on se transforme et nous le retrouvons dans la chorégraphie de Sidi Larbi Cherkaoui. Fall est une œuvre stratifiée. Ce qui se déroule devant nous est une évocation visuelle de l’automne. Les danseuses et danseurs se laissent emporter comme par le vent, tels des feuilles multicolores dans leur chute. Parfois en collectif, parfois emmêlés dans un duo presque ludique, parfois en solo. Tout le monde est allié à l’autre dans ce bras de fer avec la force obscure. Il est passionnant de voir comment des structures, des schémas émergent de ce chaos apparent, qui mènent à force de répétition à une évolution continue. Une interraction constante est en train de se dérouler. La chute contient en elle-même 22
la résistance. Chaque chute dérive de la force des danseurs qui se mettent les uns les autres sans arrêt en mouvement et de la souplesse des danseuses qui ne cessent de monter sur la pointe des pieds pour rivaliser de hauteur. Aussitôt qu’elles sont tirées vers le bas, poussées au plancher, elles sont invisiblement portées avec hâte et soulevées vers le ciel. Un jeu visuel qui évoque la nature. En un autre moment, la partition dicte l’action et surtout l’inaction. Tout se reflète, les échos deviennent visibles, la répétition permet au mouvement de s’enfler jusqu’à ce qu’une réelle transformation de l’ensemble ait lieu. Fall, l’automne, n’est pas plus la saison de l’introspection que cette chorégraphie n’est celle de la résilience, de l’inimaginable flexibilité et de la capacité d’absorption de l’être humain. Même si tout nous semble chaotique et désespérant, nous pouvons retomber dans des schémas que nous comprenons de manière intuitive et qui nous portent à l’étape suivante dans une forme de mouvement perpétuel. En équilibre et connectés les uns aux autres, dans l’état premier de la nature humaine.
FALL
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BIOGRAPHIES – FEARFUL SYMMETRIES
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Débuts au Grand Théâtre de Genève
Pour les versions longues des biographies, voir :
gtg.ch/minimal-maximal
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IOANNIS MANDAFOUNIS Chorégraphie Passé par les plus grandes compagnies du monde, comme le Nederlands Dans Theater II et la William Forsythe Company, Ioannis Mandafounis réalise plusieurs chorégraphies en son propre nom, comme Crosstalk (2009) et Yperparagogi (2011). En 2007, il débute une féconde collaboration avec Fabrice Mazliah qui les mènera à créer notamment, Howl (2012) au Ballet Junior de Genève, HUE pour la William Forsythe Company (2013), HA (2017) à La Manufacture à Lausanne. Ioannis Mandafounis reçoit en 2015 le Swiss Dance Award dans la catégorie « Outstanding Male Dancer ». ◯
DAVID KRETONIC Lumières Photographe et éclairagiste, David Kretonic travaille pendant neuf ans au Théâtre Forum Meyrin et dès 2009 collabore avec le Théâtre du Grütli, le Théâtre de Carouge et la Comédie de Genève. Il devient directeur technique de la Fête de la Danse à Genève en 2016 et travaille avec des compagnies comme sturmfrei dirigée par Maya Bösch ainsi qu’avec le performeur Yann Marussich. Il rencontre Ioannis Mandafounis en 2013 et crée pour lui les mises en lumières de Twisted Pair, ApersonA, Ossip Mandelstam, A Performance, NU, Sing the Position, It Finishes When It Finishes (en coproduction avec le Corpus Ensemble du Ballet royal danois) et Faded. ◯
ANDONIS FONIADAKIS Chorégraphie Au Grand Théâtre de Genève, Andonis Foniadakis frappe le public en 2013, année centenaire du Sacre du printemps, avec une lecture tellurique, charnelle, païenne. Pour le GTG, il crée en 2012 Glory sur des musiques de Haendel, un grand succès qui a tourné au Brésil, aux États-Unis, en Afrique du Sud, en Italie, en France, au Mexique et en Allemagne notamment. Passé par le Béjart Ballet Lausanne, il y chorégraphie In between avant de rejoindre le Ballet de l’Opéra national de Lyon. Dans la même ville, il fonde sa compagnie en 2003, avec qui il présente ses œuvres en France, Grèce, Italie, Finlande, Luxembourg, Angleterre et États-Unis.
BIOGRAPHIES -PARON
SAKIS BIRBILIS Scénographie et lumières
ANASTASIOSTASSOS SOFRONIOU Costumes
Sakis Birbilis crée la scénographie et les lumières pour des spectacles de danse, musique et théâtre depuis 1996. Il collabore avec des metteurs en scène et des chorégraphes au Théâtre et à l’Opéra national de Grèce, ainsi qu’avec plusieurs compagnies de danse et de théâtre à travers le monde, notamment la Rambert Dance Company, l’Alexandrinsky Theatre, le Teatro del Canal, le Theaterhaus Stuttgart, le Théâtre national de la Sarre et l’Opera Ballet Vlaanderen. Il a créé les lumières pour plus de 200 pièces de théâtre et spectacles de danse. ◯
Créateur de costumes et entrepreneur de mode, Anastasios Sofroniou commence sa carrière dans sa ville natale, Athènes, avant de s’établir à Londres et New York. Il fait ses débuts en tant que créateur de costumes au Grand Théâtre de Genève pour le ballet Glory d’Andonis Foniadakis en 2011. Depuis, il collabore avec des compagnies de danse contemporaine et des maisons d’opéra, notamment avec les Martha Graham Dance Company, Sydney Dance Company, Staatsoper Hannover et Rambert Dance Company London. Paron est sa troisième collaboration avec Andonis Foniadakis pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève. 25
BIOGRAPHIES - FALL
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Débuts au Grand Théâtre de Genève
Pour les versions longues des biographies, voir :
gtg.ch/minimal-maximal
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SIDI LARBI CHERKAOUI Chorégraphie Né à Anvers, il fait d’abord des études humanistes, coraniques, latines et artistiques, puis ses débuts de danseur et chanteur dans des spectacles de variété à la télévision belge. Sa formation professionnelle de danse contemporaine commence en 1996 à l’école P.A.R.T.S. fondée par la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker. Parallèlement à sa formation contemporaine, il travaille avec des compagnies de hip-hop et de modern jazz en Belgique. Figure de proue de la scène contemporaine belge, Sidi Larbi Cherkaoui compte plus de 50 chorégraphies, qui lui ont valu une série de prix dont deux Olivier Awards, trois prix
« meilleur chorégraphe de l’année » de Tanz (2008, 2011, 2017) et le Kairos Prize 2009. Actuellement à la tête du Ballet Vlaanderen, il a créé Fall (2015), Exhibition (2016) et Requiem (2017). Avec Damien Jalet et Marina Abramović, il présente en 2017 Pelléas et Mélisande à l’Opera Vlaanderen. En compagnie du même duo, il réalise Boléro pour l’Opéra national de Paris. En août dernier, Sidi Larbi Cherkaoui assure la chorégraphie du mouvement pour Hamlet, mis en scène par Lyndsey Turner à Londres avec la participation de Benedict Cumberbatch. À Genève, sa chorégraphie Loin est créée en 2004-05 et reprise en 2008-09.
KIMIE NAKANO Costumes Après des études de littérature à Tokyo, Kimie Nakano étudie la création de costumes à l’École nationale supérieure des arts et techniques du Théâtre de Paris. Elle collabore avec de nombreux chorégraphes et compagnies de ballet, notamment Didy Veldman (360° au Luzerner Theater, Carmen à l’Opéra et Ballet national de Lituanie), Royal Danish Ballet et Northern Ballet. Elle collabore avec Akram Khan notamment pour les costumes de Vertical Road, Dust, iTMOi, Gnosis, Technê (pour Sylvie Guillem), Xenos (Athènes, 2018) et Outwitting the Devil (Stuttgart, 2019). Pour Sidi Larbi Cherkaoui, elle crée les costumes de Fall et Qutb (Sadler’s Wells, 2016). ◯
BIOGRAPHIES - FALL
FABIANA PICCIOLI Scénographie et lumières
SANDER LOONEN Scénographie et lumières
Après avoir suivi une formation de danse en parallèle avec des études de philosophie, Fabiana Piccioli rejoint la compagnie d’Akram Khan comme directrice technique et créatrice de lumières. Depuis 2013, elle travaille sur divers projets de danse, théâtre, concert et opéra. Elle a créé les lumières notamment pour Le Nozze di Figaro de Frederic Wake-Walker à La Scala (2016) et pour Akram Khan elle crée notamment Dust à l’English National Ballet (2014) et iTMOi (MC2 Grenoble, 2013) Avec Sidi Larbi Cherkaoui, elle a créé la scénographie et les lumières de Harbour Me (LA Dance Project, Théâtre du Châtelet) et Fall (Opera Ballet Vlaanderen, 2015). ◯
Après un apprentissage au Théâtre de Rotterdam dans les années 1990, Sander Loonen évolue comme technicien et concepteur polyvalent. Il crée l’éclairage, la vidéo, le son et la scénographie pour divers artistes et institutions, notamment l’English National Ballet, l’Irish National Opera, LA Dance Project, l’Opera Ballet Vlaanderen, les théâtres de Rotterdam et de la Ville de Paris. Il collabore notamment avec les chorégraphes Anish Kapoor, Akram Khan, Aditi Mangaldas et Sidi Larbi Cherkaoui. ◯
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BIOGRAPHIES
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Débuts au Grand Théâtre de Genève
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ALEXANDRA CONUNOVA Violon - Paron et Fall Violoniste de premier plan sur la scène internationale, elle est lauréate des concours, Joseph-Joachim de Hanovre (2012) et Tchaïkovski de Moscou (2015). Elle joue notamment avec le Mahler Chamber Orchestra et l’orchestre du Mariinski, avec Valery Gergiev, Teodor Currentzis, Mikhail Pletnev et Gianandrea Noseda. On a pu l’écouter en récital avec Denis Kozhukhin au piano au Festival de Verbier (2018), ainsi qu’au Gstaad Menuhin Festival avec le Basler Kammerorchester dirigé par Jean Rondeau. Parmi ses enegistrements, le Triple Concerto de Beethoven avec l’Insula Orchestra et Laurence Equilbey chez Erato. ◯
FRÉDÉRIC KIRCH Alto - Fall Né à Metz, il commence ses études musicales au conservatoire de sa ville natale. Son goût instrumental le pousse vers l’alto, et il entre dans la classe de Jean-Philippe Vasseur au Conservatoire national supérieur de musique de Lyon. Premier soliste à l’Orchestre national de Bordeaux, il obtient en 1996 le poste de premier alto solo à l’Orchestre de la Suisse Romande sous la direction d’Armin Jordan. Musicien éclectique, Frédéric Kirch a été invité par des ensembles baroques tels que la Chapelle Royale et a fait partie de l’Ensemble Contrechamps. Il enseigne à la Haute école de musique de Lausanne.
DANIEL INBAL Direction musicale Paron et Fall, solo piano Fall Daniel Inbal étudie le piano à Hanovre avec David Wilde et la direction d’orchestre avec Leopold Hager à Vienne. Il poursuit sa carrière comme chef principal du Preussisches Kammerorchester (20032006), chef d’orchestre au Stadttheater Bern et, depuis 2010, au Theater Osnabrück, où il dirige la création mondiale de San Paolo de Sidney Corbett. Il dirige l’orchestre du Vlaamse Opera pour la création mondiale de The Rage of Life d’Elena KatsChernin (2010). Il collabore avec Sidi Larbi Cherkaoui pour Fall et avec Benjamin Millepied pour Bach Studies à l’Opera Ballet Vlaanderen. ◯
ORCHESTRE DE LA SUISSE ROMANDE Premiers violons Svetlin Roussev Bogdan Zvoristeanu Abdel-Hamid El Shwekh Medhat Abdel Salam Yumiko Awano Caroline Baeriswyl Linda Bärlund Elodie Bugni Theodora Christova Stéphane Guiocheau Yumi Kubo Florin Moldoveanu Bénédicte Moreau Muriel Noble Yin Shen Michiko Yamada
Hilmar Schweizer Jakob Clasen Laurent Issartel Yao Jin Olivier Morel Caroline Siméand Morel Silvia Tobler Son Lam Trân
Seconds violons Sidonie Bougamont François Payet-Labonne Claire Dassesse Rosnei Tuon Florence Berdat Gabrielle Doret Véronique Kümin Ines Ladewig Claire Marcuard Eleonora Ryndina François Siron Claire Temperville-Clasen David Vallez Cristian Vasile Nina Vasylieva Eurydice Vernay
Flûtes Sarah Rumer Loïc Schneider Raphaëlle Rubellin Ana Naranjo Jerica Pavli
Altos Frédéric Kirch Elçim Özdemir Emmanuel Morel Barry Shapiro Hannah Franke Hubert Geiser Stéphane Gontiès Denis Martin Saya Nagasaki Marco Nirta Verena Schweizer Catherine Soris Orban Yan Wei Wang Violoncelles Aram Yagubyan Cheryl House Brun
Contrebasses Héctor Sapiña Lledó Bo Yuan Alain Ruaux Ivy Wong Mihai Faur Adrien Gaubert Gergana Kusheva Trân
Hautbois Nora Cismondi Clarisse Moreau Vincent Gay-Balmaz Alexandre Emard Sylvain Lombard Clarinettes Dmitry Rasul-Kareyev Michel Westphal Benoît Willmann Camillo Battistello Guillaume Le Corre Bassons Céleste-Marie Roy Afonso Venturieri Francisco Cerpa Román Vincent Godel Katrin Herda Cors Jean-Pierre Berry Julia Heirich Isabelle Bourgeois Alexis Crouzil Pierre Briand Clément Charpentier-Leroy Agnès Chopin
Trompettes Olivier Bombrun Stephen Jeandheur Gérard Métrailler Claude-Alain Barmaz Laurent Fabre Trombones Matteo De Luca Alexandre Faure Vincent Métrailler Andrea Bandini Laurent Fouqueray Tuba Ross Knight Timbales Arthur Bonzon Olivier Perrenoud Percussions Christophe Delannoy Michel Maillard Michael Tschamper Harpe Notburga Puskas Pratique d’orchestre (DAS) Gaëlle Spieser (violon) Isabel Arregui (alto) Antoine Regnard (cor) Production Guillaume Bachellier (délégué) Régie du personnel Grégory Cassar (régisseur principal) Mariana Cossermelli (régisseuse adjointe) Régie technique Marc Sapin (superviseur et coordinateur) Vincent Baltz (coordinateur adjoint) Frédéric Broisin (régisseur de scène) Aurélien Sevin (régisseur de scène)
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ÉQUIPES
LE BALLET DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
TECHNIQUE DU BALLET
Directeur du Ballet Philippe Cohen Adjoint Vitorio Casarin Coordinatrice administrative Emilie Schaffter Maîtres de ballet Grant Aris Grégory Deltenre Pianiste Serafima Demianova
Danseuses Yumi Aizawa Céline Allain Ornella Capece Angèle Cartier Diana Dias Duarte Léa Mercurol Tiffany Pacheco Mohana Rapin Sara Shigenari Lysandra van Heesewijk Madeline Wong
Service médical Dre Victoria Duthon (Hirslanden Clinique La Colline) Physiothérapeute - Ostéopathe Thomas Meister
Danseurs Valentino Bertolini Adelson Carlos Zachary Clark Andrei Cozlac Armando Gonzalez Besa Xavier Juyon Juan Perez Cardona Simone Repele Sasha Riva Geoffrey Van Dyck Nahuel Vega
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Directeur technique du ballet Philippe Duvauchelle Régisseur lumières Arnaud Viala Régisseur plateau Mansour Walter
ÉQUIPES
ÉQUIPE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE Chef de plateau Gabriel Lanfranchi Machinerie Juan Calvino Éclairages Serge Alerini Habillage Caroline Bault Ateliers costumes Armindo Faustino-Portas Son/Vidéo Michel Boudineau Logisitique Thomas Clément PERSONNEL PERMANENT
voir gtg.ch/equipes
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LA FONDATION DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE La Fondation du Grand Théâtre de Genève
Le Conseil de Fondation est composé de quatorze
subventionnée par la Ville de Genève. Le but de
le Conseil administratif de la Ville de Genève et
est une fondation d’intérêt public communal,
la Fondation est d’assurer l’exploitation du Grand
Théâtre de Genève en y organisant des spectacles d’art lyrique, chorégraphique et dramatique.
Le statut de la Fondation a fait l’objet d’une loi
membres désignés par le Conseil municipal et
d’un membre invité représentant du personnel. Le Conseil de fondation nomme en son sein un Bureau.
cantonale en 1964.
Secrétariat Cynthia Haro T +41 22 322 51 71 fondation@gtg.ch
CONSEIL DE FONDATION Mme Lorella Bertani, présidente
DIRECTION GÉNÉRALE Directeur général Aviel Cahn
Adjointe administrative Sandrine Chalendard
M. Guy-Olivier Segond*, vice-président
SECRÉTARIAT GÉNÉRAL
M. Claude Demole*
Secrétaire générale
M. Pierre Conne*, secrétaire M. Sami Kanaan* M. Rémy Pagani*
M. Manuel Tornare* M. Juan Calvino**
M. Jean-Pierre Jacquemoud M. Marc Dalphin
Mme Danièle Magnin
Mme Françoise de Mestral M. Albert Rodrik
M. Pascal Rubeli
Mme Salika Wenger
M. Guy Demole, président d’honneur
M. Jean-Flavien Lalive, président d’honneur †
*Membre du Bureau ** Membre invité représentant du personnel
Situation au 23 octobre 2019
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Carole Trousseau-Ballif Secrétaire
Cynthia Haro
MÉCÉNAT
REJOIGNEZ LE CLUB ! Vous souhaitez vous associer à un projet innovant et
renouvelé. À partir de la saison 2019-2020, le Grand
dynamisant pour le Grand Théâtre de Genève, qui
Théâtre propose à ses mécènes un éventail séduisant
scène internationale. Vous avez envie de participer
volets pédagogique et programmatique du GTJ –
assure son rayonnement sur l’arc lémanique et sur la à la conception et à la mise en œuvre de nouvelles
initiatives destinées à créer des liens entre les diverses formes d’expression artistique. Vous êtes désireux de valoriser le rôle sociétal de l’opéra et de la danse,
de renforcer l’ancrage du Grand Théâtre à Genève,
ou encore d’ouvrir largement ses portes à toutes les
générations, à tous les habitants de la ville et à tous
les visiteurs de passage. Devenez mécène du Grand
Théâtre de Genève ou rejoignez le nouveau club de ses grands mécènes.
Les mécènes du Grand Théâtre de Genève peuvent choisir de soutenir l’institution, une production
spécifique, un projet défini, ou encore l’événement
dédié à la Genève internationale dont le concept sera
d’initiatives : des productions lyriques innovantes, les
Grand Théâtre Jeunesse, les projets de La Plage visant à rendre l’opéra et la danse accessibles à tous ou
encore une très riche programmation chorégraphique
et de récitals. En soutenant le Grand Théâtre de Genève vous démontrez votre engagement en faveur des
arts, vous cultivez votre image et vous jouissez d’une
visibilité exceptionnelle. Vous pouvez aussi organiser
des opérations de relations publiques dans les espaces restaurés et réimaginés du Grand Théâtre, offrir des
avantages inédits à vos collaborateurs et bénéficier
de liens privilégiés avec les artistes et le processus de création artistique.
N’hésitez pas à nous contacter: mecenat@gtg.ch
LE GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE REMERCIE POUR LEUR GÉNÉREUX SOUTIEN :
La Ville de Genève, l’Association des communes genevoises, le Cercle du Grand Théâtre de Genève, la République et Canton de Genève Ses grands mécènes : Monsieur et Madame Guy et Françoise Demole, Madame Aline Foriel-Destezet, Emil Frey, Indosuez Wealth
Management, JTI, la Fondation Leenaards, Madame Brigitte Lescure, la Famille Lundin, la Fondation Francis et
Marie-France Minkoff, la Mobilière Suisse Société d’assurances, la Fondation de bienfaisance du groupe Pictet, REYL & Cie SA, la Fondation Edmond J. Safra, l’Union Bancaire Privée UBP SA, la Fondation VRM Ses mécènes : La Banque Cantonale de Genève, la Fondation Alfred et Eugénie Baur, la Fondation Bru, Cargill International SA,
la Fondation Coromandel, Monsieur Éric Demole, la Fondation Philanthropique Famille Firmenich, Caroline et Éric
Freymond, Generali Assurance, Gonet & Cie SA, la Fondation Otto et Régine Heim, Hyposwiss Private Bank Genève SA, la Fondation Jan Michalski, Mirabaud & Cie SA, Adam & Chloé Said
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LE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE Le Cercle du Grand Théâtre de Genève rassemble toutes
POUR BÉNÉFICIER D’AVANTAGES EXCLUSIFS :
activités du Grand Théâtre dans le domaine des arts
· Dîner de gala
les personnes et entreprises intéressées à soutenir les
lyrique, chorégraphique et dramatique. Depuis sa
création en 1986, le Cercle apporte chaque saison un
important soutien financier au Grand Théâtre par des
· Cocktails d’entracte · Voyages lyriques
· Conférence annuelle Les Métiers de l’Opéra, visites guidées, rencontres avec les artistes
contributions aux spectacles. Pour la saison 2019-2020,
· Participation à la finale du prestigieux
Huguenots et Voyage vers l’espoir.
· Priorité pour la souscription des abonnements
le Cercle soutient les productions suivantes : Aida, Les
Rejoindre le Cercle du Grand Théâtre de Genève, c’est
soutenir une institution culturelle au service de sa ville et lui donner les moyens de poursuivre sa mission : ouvrir
les cœurs à la magie de l’opéra, éveiller les esprits aux réflexions sociétales d’aujourd’hui, impliquer le jeune
Concours de Genève (section voix)
· Priorité de placement et utilisation de la même place tout au long de la saison
· Service de billetterie personnalisé
· Envoi des programmes des spectacles
et des numéros du magazine du Cercle et du Grand Théâtre
public dans la vie lyrique, rendre les spectacles accessibles
· Visibilité sur tous les supports du Grand Théâtre
artistes de premier ordre et promouvoir la création et
· Tarifs préférentiels pour la location des espaces
au plus grand nombre, accueillir des productions et des l’innovation artistiques.
POURQUOI REJOINDRE LE CERCLE ?
Pour partager une passion commune et s’investir dans l’art vivant avec la plus grande scène culturelle de la Suisse romande.
(si souhaité)
du Grand Théâtre
· Déductibilité fiscale des donations faites au Cercle du Grand Théâtre
· Invitation au Pot de Première
· Meet & Greet avec artiste et/ou membre de la production
· Présentation de saison privée et en avant-première par la Direction Générale
· Visite privée du Grand Théâtre (sur demande)
· Accès gratuit à toutes les activités de La Plage
BUREAU
AUTRES MEMBRES DU COMITÉ
(novembre 2018)
(novembre 2018)
M. Jean Bonna, président
Mme Claudia Groothaert
M. Rémy Best, vice-président et trésorier
Mme Coraline Mouravieff-Apostol
Mme Brigitte Vielle, secrétaire
Mme Beatrice Rötheli
Mme Françoise de Mestral
Mme Véronique Walter M. Rolin Wavre
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CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
MEMBRES BIENFAITEURS
M. Romain Jordan
M. Paul Saurel
Mme René Augereau
M. Antoine Khairallah
M. Julien Schœnlaub
M. Jean Bonna
Mme Madeleine Kogevinas
Mme Michèle Schwok-Sitbon
Fondation de bienfaisance de
M. et Mme Jean Kohler
Baron et Baronne Seillière
la banque Pictet
M. David Lachat
Marquis et Marquise Enrico Spinola
M. et Mme Pierre Keller
M. Marko Lacin
Mme Christiane Steck
Banque Lombard Odier & Cie
Mme Brigitte Lacroix
M. et Mme Riccardo Tattoni
M. et Mme Yves Oltramare
M. et Mme Pierre Lardy
M. et Mme Kamen Troller
Rushmore Hills SA
Mme Éric Lescure
M. et Mme Gérard Turpin
M. et Mme Gérard Wertheimer
Mme Eva Lundin
M. et Mme Jean-L uc Vermeulen
M. Bernard Mach
M. et Mme Julien Vielle
Mme France Majoie Le Lous
M. et Mme Olivier Vodoz
S.A. Prince Amyn Aga Khan
M. et Mme Colin Maltby
Mme Bérénice Waechter
Mme Diane d’Arcis
Mme Jacqueline Mantello
M. Gerson Waechter
M. et Mme Luc Argand
M. et Mme Thierry de Marignac
M. et Mme Stanley Walter
M. Ronald Asmar
Mme Mark Mathysen- Gerst
M. et Mme Rolin Wavre
Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn
M. Bertrand Maus
Mme Annie Benhamou
M. et Mme Olivier Maus
MEMBRES INSTITUTIONNELS
Mme Maria Pilar de la Béraudière
Mme Béatrice Mermod
1875 Finance SA
M. Vincent Bernasconi
M. et Mme Charles de Mestral
Banque Pâris Bertrand SA
M. et Mme Philippe Bertherat
Mme Catherine Meyer Frimenich
Fondation Bru
Mme Antoine Best
Mme Jacqueline Missoffe
International Maritime Services Co. Ltd.
M. et Mme Rémy Best
M. et Mme Christopher Mouravieff-A postol
JT International SA
Mme Saskia van Beuningen
Mme Philippe Nordmann
Lenz & Staehelin
Mme Clotilde de Bourqueney Harari
M. Xavier Oberson
Schroder & Co banque SA
Comtesse Brandolini d’Adda
M. et Mme Patrick Odier
SGS SA
M. et Mme Yves Burrus
M. et Mme Alan Parker
Mme Caroline Caffin
M. Shelby du Pasquier
Mme Maria Livanos Cattaui
Mme Sibylle Pastré
M. et Mme Jacques Chammas
M. et Mme Wolfgang Peter Valaizon
Mme Muriel Chaponnière- Rochat
M. et Mme Gilles Petitpierre
M. et Mme Claude Demole
M. et Mme Charles Pictet
M. et Mme Guy Demole
M. et Mme Guillaume Pictet
M. et Mme Olivier Dunant
M. et Mme Ivan Pictet
Mme Denise Elfen- Laniado
M. et Mme Jean-François Pissettaz
Mme Diane Etter-Soutter
Mme Françoise Propper
Mme Catherine Fauchier- Magnan
Comte de Proyart
Mme Clarina Firmenich
M. et Mme Christopher Quast
M. et Mme Éric Freymond
M. et Mme François Reyl
Mme Elka Gouzer-Waechter
Mme Kazin Reza
Mme Claudia Groothaert
M. et Mme Andreas Rötheli
M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière
M. et Mme Gabriel Safdié
Mme Bernard Haccius
Marquis et Marquise de Saint P ierre
M. et Mme Philippe Jabre
M. Vincenzo Salina Amorini
M. et Mme Éric Jacquet
Mme Nahid Sappino
MEMBRES INDIVIDUELS
Plus d’information et le détail complet des avantages pour les membres du Cercle sur gtg.ch/cercle Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Gwénola Trutat Case postale 5126 1211 Genève 11 +41 22 321 85 77 (8 h-12 h) cercle@gtg.ch
Compte bancaire No 530290 Banque Pictet & Cie SA Organe de révision Plafida SA
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Les Amis du GTG Grand Théâtre de Genève
Vous aimez l’opéra, le ballet ou tout
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vous impliquer davantage ? Devenir un/e
En tant qu’ami/e du Grand Théâtre de
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artistes, d’accéder en avant-première à
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qui donnent le privilège de rencontrer des des répétitions, de découvrir les métiers de la scène, de visiter les ateliers de création de costumes, décors et de participer à des
soirées à thème autour des productions et
bien plus encore. Le Grand Théâtre vous propose de plonger dans l’univers intimiste des spectacles de la saison et de vous rapprocher de ceux qui, dans la lumière
comme dans l’ombre de la scène, œuvrent pour l’art lyrique et chorégraphique afin
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TEXTES Rédacteurs Christopher Park, Clara Pons, Chris Van Camp Traducteurs Alain Suied (p.13), Christopher Park Relecteur Patrick Vallon PHOTOS Grégory Batardon, Carole Parodi DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Aviel Cahn CONCEPTION ET RÉALISATION GRAPHIQUE Gregor Schönborn IMPRESSION Atar Roto Presse SA
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*Ces histoires qui nous façonnent.
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