saison 10 | 11 opéra | DIE LUSTIGE WITWE | LEHáR GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
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Die Lustige
Witwe
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Fondation subventionnée par la Ville de Genève avec le soutien du Cercle du Grand Théâtre Partenaire des récitals Fondation Valeria Rossi di Montelera Partenaires de productions Cercle du Grand Théâtre Fondation Leenaards Fondation Neva Partenaire du programme pédagogique Fondation de bienfaisance de la banque Pictet Partenaire fondateur de la troupe des jeunes solistes en résidence Fondation BNP Paribas Partenaires de projets Geneva Opera Pool
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Die Lustige
Witwe
la veuve joyeuse Opérette en trois actes de
Franz LehÁR
Livret de Victor Léon et Leo Stein d’après la comédie de Henri Meilhac L’Attaché d’ambassade (1861). Créée à Vienne le 30 décembre 1905 au Theater an der Wien.
Nouvelle production Version genevoise
14, 16, 18, 21, 23, 28, 29 et 31 décembre 2010 à 20 h 19 et 26 décembre 2010 à 17 h Durée du spectacle : approx. 2 h 40, avec un entracte. Chanté en allemand, français et anglais avec surtitres anglais et français. Éditions Felix Bloch Erben
représenté par Musikverlag und Bühnenvertrieb Zürich AG
avec la participation de l’Orchestre de la Suisse Romande
Diffusion stéréo Samedi 29 janvier 2011 de 20 h à minuit Dans l’émission « à l’opéra ». Une production de Paul-André Demierre Fréquences FM 100.1 et 100.7
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direction musicale
RAiner Mühlbach mise en scène
Christof Loy
Décors
lumières
Chorégraphie
Baron Mirko Zeta
Valencienne
Danilo
costumes
chœur
Hanna Glawari Camille de RosilLon
Christian Schmidt Ursula Renzenbrink Olaf Winter Thomas Wilhelm Ching-Lien Wu
José Van Dam Jennifer Larmore Johannes Martin Kränzle Annette Dasch Bernard Richter
José Pazos Fabrice Farina Njegus Silvia Fenz Bogdanowitsch Romaric Braun Sylviane / Frou-Frou Magali Duceau Kromow Wolfgang Barta Olga / Dodo Cristiana Presutti Pritschitsch Omar Garrido Praskowia / Jou-jou Rosale Bérenger Lolo Daniela Stoytcheva Clo-Clo Lubka Favarger Margot Dominique Cherpillod Cascada
Raoul de Saint-Brioche
Orchestre de la suisse romande Chœur du Grand Théâtre de genève
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D R I N K R E S P O N S I B LY Programme_03_LaVeuve_GTG1011_cahier1.indd 10
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Sommaire Contents
Prélude Introduction Argument Synopsis
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Regards croisés sur La Veuve joyeuse entre Christof Loy et Rainer Mühlbach Petit lexique de La Veuve joyeuse par Daniel Dollé Die lustige Witwe : le livret de la version genevoise Guerre et paix des sexes de Julia Kristeva
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Cette année-là. Genève en 1905
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Production Biographies
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Informations pratiques Mécénat & partenariat Fondation du Grand Théâtre Cercle du Grand Théâtre Le Grand Théâtre : l’équipe
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Prélude
par Daniel Dollé
œuvre En 1905, à Vienne, tout est apparence, FrançoisJoseph était le plus vieil empereur du monde. Il est décrit par Joseph Roth dans le célèbre roman La Marche de Radetzky. Le crépuscule tombe sur Vienne. De jeunes talents sont en marche, mais ne sont pas encore reconnus. Les Viennois les ignorent et préfèrent faire un triomphe aux œuvres d’un ancien chef de musique militaire. À la recherche d’une pièce à adapter, Victor Léon trouve un vaudeville L’Attaché d’ambassade de Henri Meilhac, avec son collaborateur Leo Stein, il en tire un livret qu’il confie à Richard Heuberger, le compositeur de Der Opernball (Bal à l’opéra). La musique ne plaît pas aux auteurs qui se tournent vers Franz Lehár. Le 30 décembre 1905, l’ouvrage est présenté à l’An der Wien avant de partir à la conquête du monde. Pourtant, au départ, personne n’y croyait, pas même les créateurs, Mizzi Günther et Louis Treumann. Lehár, « le Puccini de l’opérette », devient un véritable maître de la muse légère. Pour Lehár et ses librettistes, il ne s’agit pas simplement de narrer une histoire du Pontevedro-Montenegro, mais de mettre en scène la Vienne de l’époque et d’ironiser sur la politique et le mariage bourgeois. L’œuvre ne fera pas seulement une belle carrière sur les scènes, mais également au cinéma avec cinq adaptations pour l’écran par des cinéastes tels que Erich von Stroheim et Ernst Lubitsch.
Intrigue * « Les lèvres ne disent mot, les violons susurrent : Aime moi ! », traduction littérale. Lorsque l’œuvre est chantée en français : « Heure exquise qui nous grise lentement. La caresse... »
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Dans une ambiance de fête qui se prolonge pendant trois actes, les ambassadeurs cherchent une stratégie pour éviter la fuite des capitaux à l’étranger et la faillite du pays. Une jeune et belle veuve a hérité une grosse fortune de son défunt mari banquier. Sa beauté et sa fortune attirent dans son sillage une nuée d’hommes. Il faut à tout prix éviter qu’elle épouse un étranger afin de parer à la banqueroute de la patrie. Danilo devra écarter tous les prétendants et sauver le pays en épousant la veuve, Hanna Glawari. Ce dernier s’intéresse davantage aux grisettes de chez Maxim’s. Danilo et Hanna se connaissent, la malchance les a séparés, mais au
lieu de s’abandonner au plaisir des retrouvailles, ils s’affrontent au rythme de la valse. Le duel se déroule au milieu d’un badinage amoureux où les hommes mettent en doute la fidélité de leurs épouses, oubliant que la nuit venue, ils se pressent aux portes des cabarets pour y rencontrer Lolo, Dodo ou encore Margot. Danilo parvient à écarter les prétendants, mais il a juré qu’il ne dira jamais le « Je vous aime » tant attendu par Hanna. L’œuvre se termine dans la liesse à la gloire des femmes habiles à manipuler les hommes. Valencienne apporte la preuve qu’elle est une femme honnête. Danilo est devenu riche en épousant Hanna Glawari et la patrie est sauvée.
Musique À la création, la presse parle d’un événement, un nouveau modèle du genre est né. L’esprit de Lehár est un kaléidoscope de pays différents avec leurs musiques, leurs rythmes, leurs folklores et leurs traditions. Sa plume fait de la valse chantée et dansée un véritable personnage. Hanna et Danilo dansent une valse sans dire un mot, elle remplace les aveux intimes, elle devient expression de l’indicible. L’éternel thème de l’homme et de la femme se construit et se module en dansant : « Lippen schweigen, ‘s flüstern Geigen : Hab’ mich lieb ! »* est devenu un leitmotiv tantôt susurré, tantôt dansé pour être finalement chanté. Le thème est omniprésent dans cette orgie de danses présentes sous toutes les formes connues à l’époque : galop, marche, mazurka, valse, valse lente, polonaise et cake walk. Lehár a tout osé et grâce à ses talents remarquables de mélodiste, il explore une large palette sonore capable de suggérer l’érotisme du chant des grisettes, les parfums de Paris, la gloire de la femme et de la féminité, mais également l’ambiance des Balkans. C’est à Bad Ischl et dans la Vienne de la valse que naît cette œuvre qui devient rapidement la carte de visite du compositeur. Jacques Offenbach et Johann Strauss, qui avaient donné ses lettres de noblesse à l’opérette, ne pouvaient qu’applaudir leur successeur. Durée: 2 h 40 (avec un entracte)
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Introduction
by Daniel Dollé
The work Vienna, 1905: everything is pretense and Franz Joseph is the oldest reigning emperor on earth, as described by Joseph Roth in his famous novel Th e R a d e t zk y M a rc h . Tw i light descends on Vienna. There are new talents in the offing but the Viennese are more interested in applauding the works of a former military bandmaster. Victor Léon and his partner Leo Stein are looking for a play to work into a libretto. They decide to use a French drawing-room comedy, Henri Meilhac’s L’Attaché d’ambassade, which they then submit to Richard Heuberger, the composer of Der Opernball (The Opera Ball). Heuberger’s score leaves them unconvinced; the librettists then turn to Franz Lehár. On December 30th 1905, the work premieres at Vienna’s Theater An der Wien and goes on to conquer the world. At first, no one believed it would be a success, not even its first principals, Mizzi Günther and Louis Treumann. Lehár, the “Puccini of operetta”, is crowned the king of light opera. Lehár and his librettists are not simply telling an amusing story about Pontevedro/Montenegro; The Merry Widow is a bittersweet satire of Late Imperial Vienna, its politics and its bourgeois marital ethics. The work was not only destined to a brilliant stage career; it also graced the silver screen with five adaptations, by such great directors as Erich von Stroheim and Ernst Lubitsch.
The plot In a festive atmosphere lasting over three acts, the staff of the Pontevedran Embassy in Paris desperately try to find a way to prevent massive capital outflow and state bankruptcy. A young and beautiful widow has inherited a huge fortune from her late banker husband. Men swarm around her, fascinated by her beauty and wealth. She must marry a fellow Pontevedran at all costs, to keep her assets from leaving the country. It is up to Danilo to beat a path among Hanna Glawari’s numerous suitors, marry the widow and save the Fatherland from going bust. But all Danilo seems to be interested in are the naughty cancan dancers at Maxim’s.
Danilo and Hanna are erstwhile lovers, separated out of sheer bad luck. But instead of rejoicing at their unexpected meeting, they waltz suspiciously around another. Hanna and Danilo’s showdown takes place against a background of marital misbehaviour, where the gentlemen question the faithfulness of their wives, whilst awaiting the cover of darkness to rush off to the nightclubs where Lolo, Dodo or Margot strut their stuff. Danilo manages to discourage Hanna’s suitors, but he has sworn never to utter the “I love you!” Hanna longs to hear from him. The operetta ends in a joyous celebration of women’s ability to manipulate men. Valencienne furnishes proof that she is indeed a highly respectable wife. Danilo marries Hanna, becomes a rich man and saves the Fatherland.
The music Die lustige Witwe premiered to huge acclaim: the press hailed it as a groundbreaking event, the creation of a new genre. Lehár’s genius assembles a kaleidoscope of styles, folklore, music and traditions. He makes the waltz sing and dance as if it were a character of its own. Hanna and Danilo need no words to express the ineffable, eternal theme of man and woman, as the music first hums, then waltzes and finally sings the Merry Widow’s famous leitmotiv: “Lippen schweigen, ‘s flüstern Geigen: Hab’ mich lieb!”* A smorgasbord of other ballroom dances of the period completes the picture: galop, march, mazurka, waltz, slow waltz, polonaise and cakewalk. Lehár’s remarkable talent for melody runs a gamut of musical expressivity: from the sensual and naughty strutting of the cabaret girls and their Parisian perfumes to the exotic excitement of Balkan folk dances. Written in the Imperial Austrian spa town of Bad Ischl and Vienna, the birthplace of the waltz, The Merry Widow quickly became Franz Lehár’s calling card. Johann Strauss junior and Jacques Offenbach, the fathers of operetta, would have definitely been proud of their successor. Duration: 2:40 (with one intermission)
* “Lips are silent, violins whisper: Love me, do!”, or in the Englishlanguage version of The Merry Widow: “Love unspoken, faith unbroken, All life through. Strings are playing, hear them saying: Love me true!”
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Argument Les caisses de l’État du Pontevedro sont vides. Un état que nous pouvons nous imaginer quelque part au sud-est de l’Europe, là où les petites filles dansent avec de petites bottes rouges, et où les adultes rêvent de Vienne, la grande ville. Le Pontevedro est donc au bord de la banqueroute nationale. Le baron Mirko Zeta, ambassadeur du Pontevedro à Paris, vient d’avoir une idée lumineuse afin d’éviter la faillite de sa patrie. Première partie Le baron Mirko Zeta et sa femme Valencienne, une New-Yorkaise avec des ambitions artistiques, que l’homme qui a beaucoup voyagé a connue au cours de ses nombreux périples à travers le vaste monde, ont invité les ministres plénipotentiaires du Pontevedro et leurs épouses, mais également des hôtes français dans leur maison de campagne aux portes de Paris. Le prétexte de la fête est l’anniversaire du Chef d’État du lointain Pontevedro. Les festivités devraient durer toute la fin de la semaine. Le baron Zeta projette, au cours de ce week-end festif, d’unir l’invitée la plus prestigieuse de la fête, l’héritière multi-millionnaire Hanna Glawari, avec le très hédoniste comte Danilo Danilowitsch. La veuve est jeune et attrayante, riche cela s’entend, le comte un amateur de belles femmes et toujours à court d’argent. Par conséquent, les plans devraient réussir. Quoi qu’il en soit, il faut éviter à tout prix que la veuve tombe dans les bras d’un Français au cours de son séjour parisien et l’épouse, car dans ce cas, les millions de la veuve échapperaient pour jamais aux caisses du Pontevedro. Ce que le baron ne sait pas, c’est qu’il fut un temps où Hanna et Danilo étaient très proches. Elle, à l’époque une fille du peuple, fut rejetée par la famille de Danilo à cause de sa condition sociale et lui, sous la menace d’être déshérité, abandonna Hanna. Ce que le baron ne sait pas non plus, c’est qu’un jeune aristocrate fougueux, Camille de Rosillon, fait une cour assidue à son épouse Valencienne. Dès le début de la fête, ce dernier profite d’une première rencontre et écrit sur l’éventail de Valencienne une déclaration d’amour : « I love you » (Je vous aime). Valencienne se sent plus que flattée, la tentation est grande, cependant elle trouve la force
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par Christof Loy Traduction: Daniel Dollé
de répliquer : « I am a highly respectable wife » ( Je suis une épouse tout à fait respectable). De toute manière, après quelques heures seulement, une chaude ambiance règne dans la maison de campagne du baron, les épouses des diplomates pontévédrins sont confrontées à des situations moralement douteuses par des Français ouvertement érotomanes. Finalement Hanna et Danilo se rencontrent inopinément au cours de la fête. Les comptes en déshérence de leur passé mutuel ressurgissent. Il craint qu’elle puisse penser que ses millions pourraient à présent l’attirer, ce qu’elle lui suggère d’ailleurs spontanément. Il la rassure séance tenante – jamais il ne lui dira « Je vous aime ! ». Hanna et Danilo se déclarent la guerre. Lorsque peu après, Zeta dévoile ses plans à Danilo, c’est-à-dire, épouser la Glawari afin de sécuriser les millions pour la patrie, ce dernier, effrayé, refuse. Ils s’accordent cependant sur le fait que Danilo s’occupera d’éloigner tous les Français de la Glawari. Lorsque retentissent les premières mesures de l’invitation à la danse et que vient le moment du choix des dames (Damenwahl), Danilo réussit effectivement à écarter tous les prétendants et à leur faire quitter la salle. Hanna, très ennuyée par les nombreux prétendants qui n’ont d’yeux que pour son argent, choisit comme cavalier Danilo. Ce dernier met la danse aux enchères et la propose aux Français qui, offusqués, quittent les lieux. Cet affront blesse Hanna au plus profond d’elle-même mais, malgré cette impertinence (ou à cause d’elle), elle n’en sent que plus d’attirance pour Danilo. Au cours d’une conversation avec Njegus qui connaît non seulement toute l’histoire du Pontevedro, mais également celle de toute l’humanité, Hanna cherche à mieux comprendre sa propre identité. L’entretien est interrompu par les divertissements de la fête pontévédrine : des danses du pays, l’hymne national chanté en chœur, mais également un souvenir de Broadway, interprété par la maîtresse de maison qui se laisse de plus en plus tenter par ses pulsions romantiques. Il est déjà minuit, les invités se font de plus en plus entreprenants. Le baron organise avec les hôtes masculins une escapade nocturne à l’insu de leurs épouses. À trois heures du matin, on se rendra chez Maxim’s pour le champagne et les grisettes,
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Synopsis The national reserve of Pontevedro, which one imagines being a small country somewhere in South-Eastern Europe where little girls still dance in pretty red boots and grown-ups long to be in the big city of Vienna, is empty and the state is tottering on the edge of bankruptcy. But Baron Mirko Zeta, the Pontevedran ambassador in Paris, has a brilliant idea to avoid the downfall of his native land. First Part Baron Mirko Zeta and his wife Valencienne, a New Yorker with artistic ambitions, whom her welltravelled husband met on one of his numerous expeditions across the wide world, have invited the Pontevedran embassy staff and their wives, along with a number of French guests, to their country house at the gates of Paris. The pretext is the birthday of the head of state in faraway Pontevedro, and the festivities will last the whole weekend. Over the course of this extravaganza, Baron Zeta plans to match the most important guest of the party, the filthy rich millionnaire heiress Hanna Glawari with her roué compatriot, Count Danilo Danilowitsch. The young widow is very attractive and, of course, amazingly wealthy; the Count is a ladies’ man and always short of cash. Everything should go according to plan. What must be avoided, at all costs, is that the widow, during her stay in Paris, become infatuated with a Frenchman and marry him, thus placing her millions forever out of the Pontevedran treasury’s reach. What the Baron does not know, is that Hanna and Danilo used to be quite intimate. She, just a “simple country girl” in those days, was considered by Danilo’s family to be quite below his station, and he, threatened with disownment, put an end to their relationship. What the Baron also does not know, is that his own wife Valencienne is being courted by the fiery young French aristocrat Camille de Rosillon. The latter takes advantage of their first encounter at the beginning of the party to declare his passion by scribbling “I love you” on Valencienne’s fan. Valencienne is more than flattered and the temptation to give in is indeed great, but she
by Christof Loy Translation: Christopher Park
summons up the strength to remind him that she is “a highly respectable wife”. In any case, a few hours later, the party is buzzing at the Baron’s country seat, with the wives of the Pontevedran diplomats under constant threat of morally questionable behaviour by unabashedly oversexed Frenchmen. Over the course of the party, Hanna and Danilo finally meet, somewhat unexpectedly. Unresolved issues from their past emerge: he is afraid that she might think he is only attracted by her millions, something she promptly alludes to. But he is quick to reassure her: never will he tell her he loves her! Hanna and Danilo declare war on each other. Shortly afterwards, Zeta fills Danilo in with the details of his plan, namely for him to marry La Glawari and secure her assets for the Fatherland. Danilo is shocked and, of course, refuses. Both men do however come to an agreement: Danilo will at least make sure that Hanna’s swarm of French admirers does not come too close for comfort. As the orchestra strikes up, the ball begins and “Ladies’ choice” is called. Danilo does actually manage to remove all the other gentlemen candidates from the ballroom. Hanna, in any case, is overwhelmed by the sheer number of male guests, all apparently with an eye on her money, and chooses Danilo as her dance partner. But he immediately puts his dance up for auction and the Frenchmen leave the room in a huff. Although Hanna is deeply offended by this outrageous behaviour, despite (or perhaps because of) his impudence, she feels strangely attracted to him. In the course of a conversation with Njegus, a veritable font of erudition not only on the history of Pontevedro, but also of the entire human race, Hanna attempts to make sense of her situation and her own self. Their conversation is interrupted by the ongoing entertainments of the Pontevedran party: folk dances, a rousing chorus of the national anthem, but also a salute to Broadway, offered by the lady of the house, Valencienne, who finds herself increasingly under the spell of romantic impulses. Already midnight and the guests are getting frisky. The Baron invites all the gentlemen to a night-time expedition, which must be kept secret from their wives. At three in
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Argument
aux frais de l’état. Le mot-code des hommes sera : « Nuit et brouillard » (Nacht und Nebel). Hanna a surpris la conversation, elle en informe de suite les épouses et organise la riposte avec le code : « Cabaret des grisettes » (Grisettenkabarett). Au cours de la fête éclate une dispute entre les messieurs, que les rebondissements multiples de la soirée ont certainement échauffé, sur leurs difficultés avec les femmes. Les femmes sont témoins de cette conversation et s’en prennent aux hommes. Ce qui était programmé comme une fin de semaine de plaisirs devient une guerre des sexes. On en arrive à s’éviter. Entracte ! Un verre de champagne ensemble, ou pas, et ainsi de suite… Deuxième partie Quelques heures plus tard. L’ambiance est plus détendue, les hommes se réjouissent comme des enfants pour leur escapade secrète, les femmes pour leur contre-offensive. Même Hanna et Danilo, prudemment, se rapprochent un peu. Les blessures du passé qu’ils se sont infligées ne sont pas encore cicatrisées. On se sépare en silence, Hanna, consciente que Danilo est l’homme de sa vie, ne parvient pas à lui faire dire les mots « Je vous aime ! », ce à quoi il ne peut ou ne veut consentir. Camille et Valencienne ne peuvent se séparer. Elle aimerait rompre la relation, tout en lui laissant un souvenir. Sur l’éventail où il a écrit : « I love you », elle écrit à présent : « I am a highly respectable wife ». Camille la supplie à nouveau de lui accorder un moment seuls, cette fois dans un lieu discret, le petit pavillon du jardin. Il parvient à la convaincre. Ils disparaissent tous deux dans le pavillon et verrouillent la porte, tout en étant observés par Njegus qui sait tout. Le baron attend impatiemment le départ pour Paris à trois heures du matin et demande à Njegus d’ouvrir le pavillon afin d’y attendre ses collègues masculins. Njegus s’y refuse car à l’intérieur du pavillon Monsieur de Rosillon aurait un rendez-vous avec une femme mariée. Le diplomate Zeta s’en réjouit, il faut le démasquer et le blâmer publiquement en compagnie de cette dame, ainsi Rosillon sera éliminé de la course des candidats pour la main de la veuve.
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Njegus reçoit également l’ordre de verrouiller la porte à l’arrière du pavillon. Sous prétexte d’aller chercher la clef, Njegus appelle Hanna pour l’assister. Il la fait ainsi entrer discrètement dans le pavillon, et en fait sortir Valencienne par la porte arrière. Il veut ainsi éviter une situation embarassante à Zeta ainsi qu’à Valencienne. Zeta, en compagnie de Danilo, observe les événements à travers le trou de serrure, et pendant un court instant il croit reconnaître son épouse. Après un bref moment de consternation, il enrage, « Ouvrez, ouvrez ! » s’écrie-t-il. La porte s’ouvre de l’intérieur, Rosillon et Hanna en sortent. À présent, c’est Danilo qui est hors de lui et il parvient difficilement à cacher sa jalousie. Hanna poursuit le jeu, et annonce à tous les invités qui, alertés par le bruit, sortent de leur chambre, qu’elle vient de se fiancer avec Monsieur de Rosillon. Pour Danilo c’en est trop, et pourtant il ne parvient pas encore à dire : « Je vous aime ! » Au lieu de cela, il s’écrie devant Hanna et toute la compagnie qu’il va se rendre sans tarder, à Paris, chez les grisettes, où il pourra se laisser aller. Seule, dans la pénombre nocturne des couloirs de la maison de campagne, Hanna se remémore la légende de Vilja, la fée des bois dont un chasseur tomba éperdument amoureux. Enfin, il est trois heures du matin. Les hommes sont sur le point de quitter ensemble la maison. Ils sont surpris par leurs femmes qui, pour eux, se sont transformées en grisettes. Enfin, les hommes sont de nouveau enthousiasmés par leurs épouses, cela ne leur était pas arrivé depuis fort longtemps. Jusqu’au petit matin on rit, on danse, etc. Hanna sait que Danilo l’aime, mais elle est également consciente du jeu cruel qu’elle a mené avec lui. Elle cherche à s’en aller, le plus discrètement possible. Mais lorsqu’elle se décide à quitter la maison, elle le rencontre sur le pas de la porte d’entrée. Ils s’accordent une dernière chance. Il ne parvient toujours pas à dire : « Je vous aime ! », mais les mots sont devenus superflus. On communique à présent avec de tendres pas de valse. La guerre est terminée. Dans l’exténuement générale du matin, Njegus fait irruption avec un télégramme de la capitale : les millions de la Glawari doivent être assurés dans l’heure,
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SYNOPSIS
the morning, there will be champagne and loose women, courtesy of the government of Pontevedro, at Maxim’s in downtown Paris. The codeword for operations is Nacht und Nebel (Night and Fog). Hanna overhears the gentlemen and immediately passes the information on to their wives, who plan a counter-offensive under the code name Grisettenkabarett (Cabaret Grisettes). As the party’s excitement goes up a notch, a heated debate arises among the gentlemen on their difficulties with the ladies. What had started as a weekend dedicated to pleasure is now turning into a battle of the sexes, with everyone avoiding each other. Time for a break! You can choose to have your champagne together, or separately, as the case may be... Second Part A few hours later. Things have quietened down somewhat. The gentlemen are as excited as kids about their secret expedition, and the ladies about their counter-offensive. Even Hanna and Danilo are warming to each other, albeit cautiously. The wounds of the past that drove them asunder are still not quite healed. They go their separate ways in silence. Hanna has long since come to the conclusion that Danilo is the man of her life, even if she still cannot manage to get the words “Ich liebe Sie!” (I love you!) out of him, either because he cannot, or will not, accept to do so. Camille and Valencienne cannot leave each other. She would rather put an end to their liaison, but not without leaving him a keepsake. Just under the “I love you!” he inscribed on her fan, she now writes “I am a highly respectable wife!” Camille begs her one last time for a moment’s intimacy in the discreet little pavilion nearby. She consents and both disappear into the pavilion, locking the door behind them, all the while observed by the omniscient Njegus. The Baron awaits impatiently the hour when his troops will depart for Paris. At three in the morning, he asks Njegus to unlock the pavilion so that he can rendez-vous there with his fellow mischief-makers. Njegus begs to be excused, claiming that Monsieur de Rosillon is enjoying a tryst in the pavilion with a married lady. In true diplo-
matic style, Zeta sees the opportunity to unmask him and openly discredit him and his lady friend. In this way, he can be sure at least Rosillon is eliminated from the contestants for the widow’s hand. He then orders Njegus to also lock the back door of the pavilion. As Njegus pretends to go look for the key, he brings Hanna to the rescue and smuggles her discreetly into the pavilion through the back door, while Valencienne makes a hasty exit. In this way, Njegus saves both Zeta and Valencienne from an embarrassing situation. Danilo joins Zeta, who is observing the goings-on in the pavilion through the keyhole. For a split second, he is convinced he has seen his wife and stands back, reeling with shock. He then orders that the door be opened, in a loud and angry voice. The door is opened from the inside and out come Rosillon and... Hanna! Danilo is now beside himself and can barely conceal his jealousy. Not breaking character one moment, Hanna takes the game a step further, announcing to all the guests, who have left their bedrooms to see what all the fuss is about, that Monsieur de Rosillon and herself have suddenly become engaged to be married. This is too much for Danilo, but he still cannot bring himself to declare his love for Hanna. Instead, he loudly informs Hanna and all the genteel company that is setting off for Paris, to the nightclubs where he can finally let himself go in the company of ladies of scant virtue. As Hanna paces the dark corridors of the country house, she remembers the legend of the Vilja, a folk tale of a woodland fairy, with whom a young hunter fell hopelessly in love. It is finally three o’clock in the morning. The gentlemen are all ready to leave the house together but are caught red-handed by their wives, who have dressed up as cabaret soubrettes – better known as Les Grisettes! – for their husbands. It has been a long time since the men have seen their wives in such titillating attire. The party begins again, with laughter, dances and all forms of merriment until the wee hours. Hanna is aware that Danilo loves her; she also knows she has been playing an all-too cruel game with him. As she prepares to leave the house in the still of the night, she comes across Danilo, standing in
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Argument
sinon la banqueroute nationale est inévitable. De surcroît survient un autre problème : on a découvert dans le pavillon l’éventail de Valencienne ce qui tendrait à démontrer que c’est elle qui avait rendez-vous avec Rosillon et non Hanna. Les fantômes de la nuit ont disparu, tous les problèmes vont se résoudre : Hanna et Danilo se marient, la banqueroute est écartée, et Valencienne montre à Zeta ce qu’elle a écrit sur l’éventail sous les mots de Camille : « I am a highly respectable wife ». Et pour terminer, Danilo peut enfin dire à Hanna : « Je vous aime ! », en corrigeant de suite : « Je t’aime ! »
SYNOPSiS
the doorway. They give each other one last chance. He is still unable to tell her he loves her but, at this point, words are unnecessary. The tender steps of a waltz are enough to signal the end of hostilities. In the general exhaustion of the early morning, Njegus arrives with an explosive telegram from the capital: if the Glawari fortune is not secured within the hour, then the State of Pontevedro will effectively go into bankruptcy. Another issue complicates the situation: someone has found Valencienne’s fan in the pavilion, which suggests that she was Rosillon’s tryst and not Hanna. But the ghosts of the night have now fled and there will be a solution for all these problems. Hanna and Danilo will marry, Pontevedro will not go bust and Valencienne will show Zeta what she had written under Camille’s words on her fan: “I am a highly respectable wife!”. And finally Danilo does manage to blurt out a rather formal “Ich liebe Sie!” to Hanna, only to correct himself immediately and embrace her with a tender “Ich liebe Dich!” (I love you!)
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Regards croisés sur La Veuve joyeuse Un entretien animé par Daniel Dollé
Dans le studio de répétition à Sainte‑Clotilde, une distribution internationale s’apprête à faire revivre une histoire qui a séduit les publics du monde entier et fasciné des cinéastes tels que Ernst Lubitsch ou Erich von Stroheim. Une Veuve pas ordinaire, truculente, internationale et joyeuse, une Veuve sur mesure pour Genève. À mi-parcours, malgré un planning serré, Christof Loy, le metteur en scène, et Rainer Mühlbach, le chef d’orchestre, s’entretiennent et nous font partager leur enthousiasme, leur passion et leur plaisir de pouvoir nous offrir leur approche et leur vision de cet ouvrage plus que centenaire et qui garde une jeunesse, une vitalité et une réelle actualité.
Christof Loy Il y a dix-huit ans j’ai mis en scène La Veuve, mais pour moi c’est comme si c’était hier. Je n’ai pas l’impression que mon regard et mon enthousiasme pour cette œuvre aient changé, ou que je sois devenu un autre homme. C’est une pièce pour laquelle j’ai toujours eu une affinité qui m’est restée. Ce qui est certain, c’est que le cadre dans lequel on réalise le projet, ainsi que la distribution, qui est remarquable, voire exceptionnelle à Genève, animent l’inspiration et lui donnent un nouvel essor et une nouvelle énergie. Avec le couple Annette Dasch et Johannes Martin Kränzle s’ouvrent de nouvelles perspectives. Ils deviennent l’épicentre du spectacle ; avec une telle distribution, la mise en scène naît des interprètes et non seulement à partir d’une idée.
J’adore cette musique qu’on attribue à la muse légère. Depuis mon enfance, j’aime la musique de Strauss, j’aime la musique viennoise, j’aime l’opérette, la bonne opérette bien sûr. J’ai eu souvent l’occasion de diriger Die Fledermaus, mais également La Princesse Czardas à Dresde, à la suite de Stefan Soltesz qui vient de diriger Elektra au Grand Théâtre. J’organise et je dirige des concerts de nouvel an. Cette musique qu’on qualifie trop souvent et trop rapidement de musique de divertissement a bien des charmes, des qualités et des richesses qu’il convient de ne pas négliger.
Rainer Mühlbach
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Regards croisés sur la veuve joyeuse Christof Loy & Rainer Mühlbach
J’ai souvent eu l’occasion de voir et d’entendre La Veuve dans différentes productions. Celle de Harry Kupfer à la Komische Oper de Berlin, par exemple. J’ai pu adhérer à sa vision de l’ouvrage, ce qui n’a pas toujours été le cas pour d’autres productions. Il est essentiel de ne pas oublier l’aspect divertissant du genre, mais il y a divertissement et divertissement. Lorsque j’ai été contacté pour diriger La Veuve à Genève et que j’ai découvert la distribution et l’approche de l’ouvrage par Christof, j’ai de suite été enthousiasmé et ravi de participer à cette nouvelle production qui probablement irait vers des sommets rarement atteints. Fastueuse, luxueuse seraient les qualificatifs appropriés pour la distribution réunie au Grand Théâtre. C L Elle vaut au moins vingt millions ! (Dans la pièce la veuve est à la tête de cette somme héritée de son défunt mari.)
Je suis resté réellement admiratif devant ce plateau international qui constituera, probablement, un cas rare, voire unique dans les annales de cette opérette, et qu’on ne retrouvera pas de sitôt. Je suis très fier de participer à cette production. C’est merveilleux, c’est de la grande classe !
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Il est particulièrement intéressant d’aborder ce genre léger ou comique avec des artistes qui sont familiers des tragédies au cours desquelles on s’affronte, on se tue et on se détruit psychologiquement. Cette expérience et cette connaissance du tragique donne une énergie qui galvanise et stimule le travail qui acquiert alors une autre dimension, une réelle profondeur.
CL
J’aurais beaucoup de mal à adhérer à un projet qui correspondrait aux clichés habituels du genre. Je garde quelques mauvais souvenirs de productions du passé qui ne furent guère satisfaisantes pour moi. Je n’ai aucune envie de participer à des productions qui restent superficielles ou simplement jolies. Bien des chefs prestigieux se sont
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intéressés à cette œuvre, sans parler des metteurs en scène devenus des références, ce qui montre parfaitement les qualités de la pièce tant sur le plan musical que sur le plan dramatique. C L Si on me pose la question de l’influence de la période de composition de la pièce sur mon travail, je répondrais que je préfère m’interroger sur ce que l’œuvre représente pour moi, et ce malgré l’effervescence artistique et culturelle de l’époque de sa composition. Je laisse le soin de l’approche historique, ou plus scientifique, aux musicologues. Il n’est pas trop dans mes habitudes de m’interroger sur la signification de l’œuvre à l’époque de sa création. L’approche personnelle me semble plus importante que celle qui consiste à mettre en évidence les rapports avec les travaux de Freud, ou avec les coutumes de la société de l’époque. RM Il est remarquable de constater que cet ouvrage a connu un succès immédiat et des milliers de représentations à travers le monde.
Je me suis également interrogé sur le succès jamais démenti de cette opérette. Ce n’est pas pour rien que Herbert von Karajan a immortalisé sur disque son interprétation de La Veuve, au même titre que celle de La Chauve-souris.
CL
Cet ouvrage a assurément des richesses et des couleurs musicales que d’autres n’ont pas, et qui constituent un atout majeur sans parler du livret intelligemment structuré.
RM
Lorsque je considère le livret, ainsi que le couple Hanna–Danilo, je ne peux pas m’empêcher de penser à certaines comédies, à certaines pièces shakespeariennes telles que La Mégère apprivoisée. Le livret peut rivaliser avec les pièces de Georges Feydeau ou les meilleurs vaudevilles qui toujours encore font salle comble. Le couple occupe une place centrale et illustre « la guerre des sexes », cet aspect est plus important pour moi que la
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banqueroute ou les considérations politiques. Dans la société aristocratique de l’époque qui évolue vers une société de la grande bourgeoisie, l’argent joue un rôle plus essentiel que le titre de noblesse. Cette évolution et cette société prennent une importance croissante, notamment dans les grandes villes, les grandes métropoles telles que Berlin, Londres, New York, Paris ou Genève. Le fait de trouver dans le spectacle à la fois le reflet de la société, l’œuvre agissant comme un miroir, et sa critique semble une stimulation, voire une excitation pour les spectateurs. RM
Tant que cela ne devient pas moralisateur.
L’œuvre n’est nullement passéiste et garde son actualité, elle permet non seulement aux hommes de s’identifier, mais également aux femmes. Le couple qui va au théâtre pour voir cet ouvrage va pouvoir retrouver de nombreuses situations familières avec lesquelles il pourra s’identifier.
CL
RM L’œuvre aborde les tabous de la morale bourgeoise et ouvre les voies de la nouvelle opérette. Elle brise le cadre rigide de la morale et aborde des sujets qui demeurent bien dans l’actualité, comme la banqueroute des états. C L En lisant la Frankfur ter Allgemeine Zeitung dimanche, j’ai découvert à travers un quizz le montant de la dette de l’état allemand. Ce sont des chiffres astronomiques. Dans cette opérette, pour moi, le thème de l’argent n’est pas un alibi, c’est une chose centrale. On ne peut comprendre le couple qu’à travers cela. Danilo, probablement trop faible, a dû renoncer à Hanna pour des raisons d’héritage, pour des motifs d’argent, et subitement, lorsqu’il retrouve Hanna après bien des années, l’argent devient, une fois encore, le thème central. Danilo ne souhaite pas revivre le dilemme entre les sentiments et l’argent. Il souhaite également briser le cliché de l’aristocrate noceur et décadent en devenant un révolutionnaire, en cela,
il échappe à la convention et rejoint Hanna qui n’est pas un personnage conventionnel. Ils constituent deux figures, deux personnalités hors du commun, ce qui explique qu’ils sont faits l’un pour l’autre. Cette comédie fonctionne car pour chaque personnage tout problème devient une question de vie ou de mort. L’œuvre est pensée jusque dans les moindres détails. Tous les personnages ont leur importance et sont conçus avec beaucoup de précision. Nous retrouvons l’univers et la rigueur de Shakespeare et nous restons bien plus proche de l’original que ce qu’on pourrait imaginer. Le fait de concentrer l’action en 24h, nous donne une atmosphère de Songe d’une nuit d’été. Le fait que tous les personnages sont réunis en un même lieu, dans des chambres contiguës laisse supposer une certaine promiscuité et dégage des parfums de sensualité. Il convient de dire un mot d’un personnage également essentiel qui détient la connaissance du passé et du présent, il incarne la sagesse. Il est comme le vieux serviteur de La Cerisaie d’Anton Tchekhov. Il possède une grande expérience, un grand savoir et peut observer ce qui se passe avec beaucoup d’humour et de distance. Bien des choses qui se passent sont connues de lui et appartiennent à son passé. Toutes les pulsions érotiques qui sont omniprésentes dans la pièce sont connues de lui, mais appartiennent au passé. Pour moi Silvia Fenz était la comédienne idéale qui avait toutes les qualités pour incarner Njegus dans cette approche. D’où un Njegus féminin qui connaît non seulement tout de 1905 à nos jours, mais également ce qui s’est passé bien avant. Je suis également convaincu par ta vision originale des grisettes. Je la trouve particulièrement juste et excitante. Elle donne un attrait supplémentaire. J’ai trop souvent vu des productions où le numéro des grisettes n’avait pas beaucoup de sens et frisait le stupide.
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L’idée m’est venue du fait que la grisette soliste, Valencienne, est la femme de Zeta. Il
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devenait alors évident que les autres femmes des diplomates pouvaient avoir le même désir d’apparaître comme les créatures dont les hommes, leurs maris cherchaient en cachette la compagnie. Il s’agit d’une sorte de prise de conscience par les femmes des désirs masculins. En devenant des grisettes, elles jouent le rôle de miroir pour les hommes, tel que l’opérette pour le public
valse tourbillonnante sont présentes, mais on y trouve également le kolo qui nous entraîne vers les Balkans, le cake-walk qui nous ramène vers le nouveau monde, sans parler de la polka et de la mazurka. En résumé, dès la création La Veuve joyeuse contenait les germes de l’international, du multiculturel et du multilinguisme et se devait d’être confiée à des stars venues de différents pays.
Diversité musicale, mais également diversité linguistique.
RM
RM
Nous avons conservé les noms originaux et nous n’avons nullement adopté les noms de la version française de l’œuvre. Le multilinguisme nous a cependant semblé essentiel car n’oublions pas que nous sommes dans un milieu diplomatique. Lorsque Jennifer Larmore, ma Comtesse Geschwitz au Covent Garden de Londres, a donné son accord pour participer à cette production, une nouvelle idée a vu le jour. Valencienne devient une New-Yorkaise qui a rencontré et épousé un diplomate croate à Paris, ce diplomate étant José Van Dam, un baron belge qui aborde pour la première fois l’opérette en interprétant le Baron Zeta, diplomate des Balkans en résidence à Paris. Nous avons donc imaginé pour Genève une version avec quatre langues, l’allemand, l’anglais, le français sans oublier le croate qui devient le langage secret.
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Ils ne viennent pas du monde de la muse légère, ils viennent d’un autre monde, ce qui les lie, c’est leur expérience qui donne ses lettres de noblesse à la production.
RM Il est remarquable que Hanna et Danilo n’ont rien à chanter ensemble, si ce n’est Lippen schweigen (Heure exquise) qui originalement existait en musique et auquel on a rajouté les paroles par la suite, lorsque la valse est devenue un tube. La partition est riche et diversifiée, on n’a pas le temps de s’habituer, il n’y a jamais de redites, les innovations musicales se succèdent et toujours surprennent.
La musique explique également le succès international de cet ouvrage. Il n’y a pas que de la musique viennoise, certes la valse lente et la
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Petit lexique de La Veuve joyeuse
par Daniel Dollé
Ambassade Députation auprès d’un souverain ou d’un gou-
Champagne Vin effervescent qui tire son nom d’une région
vernement étranger. Représentation permanente d’un état
du nord-est de la France, la Champagne. Il est protégé par
auprès d’un état étranger. En général, l’ambassade est instal-
une appellation contrôlée et reste souvent synonyme de fête
lée dans la capitale.
et de victoire. Il s’agit d’une ancienne tradition qui remonte à l’époque romaine. Ce vin remporte les premiers succès à
Attaché d’Ambassade Diplomate, personne chargée par un
la cour du roi Louis XIV à Versailles et connaît les faveurs de
gouvernement de représenter son pays ou de négocier avec les
Napoléon. « Le champagne : c’est la seule boisson qui laisse la
gouvernements étrangers. Il participe à l’orientation des poli-
femme belle après boire. » (Madame de Pompadour)
tiques et aux décisions d’action de l’administration, en relation avec les autorités de tutelle et les partenaires institution-
Cotillon Danse de salon, le cotillon est né en France
nels. Il peut exercer la tutelle d’établissements publics ou para-
au XVIIIe siècle. L’appellation proviendrait d’une chanson
publics, définir leurs objectifs et assurer la responsabilité de
en vogue à l’époque : « Ma commère, quand je danse, mon
leur gestion économique, financière, technique et humaine.
cotillon va-t-il bien ? » Au XIXe siècle, le cotillon fut fort populaire en France et en Allemagne ; il devint alors une espèce
Cabaret À la Belle époque, on voit fleurir des cafés-concerts
de fantaisie récréative comprenant plusieurs scènes mimées
où se rencontrent les riches comme les ouvriers. Pour un
par les danseurs, à l’invitation d’un couple menant le jeu. Il
temps les barrières sociales sont abolies. Le Chat Noir et Les
commençait par une promenade, que suivaient une valse,
Folies-Bergère furent les cabarets les plus connus en France
une polka, une mazurka. Ordinairement, il terminait un bal
et servirent de modèle à d’autres pays. Ils permettaient à leurs
à la manière d’un quadrille. Par extension, on appelle aussi
clients d’échapper à leur travail, à leur quotidien. Ils étaient
« cotillon » une farandole de fin de bal.
un lieu de spectacle avec des chanteurs, des danseurs, des numéros de cirque, mais également un lieu de rencontre.
Damenwahl Le choix des dames. C’est au tour des dames de choisir leur cavalier au cours d’un bal.
Cake walk Danse populaire née parmi les Noirs de Virginie. Apparu en 1870, il a été importé en Europe vers 1900.
éventail Accessoire portatif qu’on agite d’un mouvement de va-et-vient pour produire un courant d’air. Il est connu depuis
Cancan Dernière figure du quadrille, le cancan ou coincoin
l’antiquité et se compose essentiellement de deux parties : la
est une danse exécutée en couple, dans les bars et les caba-
monture formée de brins et la feuille. Attribut de la royauté et
rets et inventée au début du XIXe siècle. Elle était très mal vue
de l’autorité, il devient pour les femmes le complément d’une
par les défenseurs de la morale. Du cancan, dérive le French
élégante toilette. En France au XVIIe siècle les Précieuses l’ap-
cancan, une forme touristique et édulcorée que les femmes
pelaient l’utile zéphyr ou le paravent de la pudeur. Il permet de
dansent seules, en rang, face au public, les culottes fendues de
s’exprimer grâce à un langage codé et subtil. Par exemple : le
l’époque étant remplacées par des culottes fermées. Le cancan
faire glisser sur la joue signifie je vous aime. Le poser immo-
cristallise l’image d’une société parisienne frivole et canaille,
bile sur la joue signifie « oui ». Le faire glisser dans la main
proche de celle décrite dans La Vie parisienne de Jacques Offen-
signifie « je vous hais ». Le tenir dans la main gauche face au
bach. Sur scène des femmes montrent leurs dessous. Provo-
visage signifie « je désire un entretien ».
cation et complicité se mêlent et font fureur. Nombreux sont les peintres qui ont traité le sujet : Toulouse-Lautrec, Georges
Grisette Vêtement d’étoffe grise de peu de valeur. Jeune fille
Seurat et Pablo Picasso, entre autres. « Une armée de jeunes
de petite condition, coquette et galante, ainsi nommée parce
filles qui sont là pour danser ce divin chahut parisien, comme
qu’autrefois les filles de petite condition portaient de la gri-
sa réputation l’exige [...] avec une élasticité lorsqu’elles lancent
sette. Femme légère.
leur jambe en l’air qui nous laisse présager d’une souplesse morale au moins égale. » (Le Guide des plaisirs de Paris, 1898)
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Kolo Désigne une famille de danse en rond de la Serbie, de
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la Bosnie et de la Croatie. Il s’agit d’une danse folklorique
principauté du Monténégro est dirigée par des princes-arche-
accompagnée par de la musique instrumentale.
vêques, dont le plus prestigieux est Petar II Petrovic Njegos (1813-1851), une des grandes figures de l’histoire du Monténé-
Kokettieren Faire du charme à quelqu’un…
gro. En 1918, le Monténégro fut réuni à la Serbie au sein du royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes avant d’être
Maxim’s En 1893, Maxime Gaillard, garçon de café, ouvre
englobé dans la première Yougoslavie en 1921. En 1945, le
un petit bistrot, un petit bouchon, au 3 rue Royale à Paris.
Monténégro devient l’une des six républiques constituantes
Enthousiasmée par ce qu’elle découvre, Irma Montigny
de la République socialiste fédérative, avant de proclamer son
lance : « Je vais lancer votre bouchon. » Elle y vient régulière-
indépendance.
ment avec ses amies, leurs admirateurs et leurs protecteurs. Le Maxim’s est lancé avec une clientèle mondaine, élégante
Papillonner
et brillante malgré des factures souvent impayées. Maxime
Signifie d’abord palpiter, s’agiter rapidement comme des ailes
Gaillard cède sa place à Eugène Cornuché qui crée la légende
de papillon. Mais il peut également désigner l’action de pas-
de la maison. Il en fait un temple de l’Art Nouveau avec une
ser d’une personne à une autre sans s’arrêter. Enfin lorsqu’on
botte secrète, les courtisanes. Les angles sont bannis, tout est
dit d’un homme qu’il papillonne cela signifie qu’il fait une
courbes, formes sensuelles et rondes. Les têtes couronnées,
cour badine à une ou plusieurs femmes et se montre volage.
les artistes et les grandes fortunes se retrouvent dans ce lieu magique et mythique, espace favorable aux contes de fées du
Polka
passé et des temps modernes.
Ancienne danse à deux temps, à l’allure vive et rythmée. C’est une danse originaire de Bohême. Elle envahit l’Europe au XIXe et donne lieu à une véritable « polkamania ».
Montenegro Pays d’Europe du Sud bordé par la mer Adriatique et frontalier de la Bosnie-Herzégovine, de la Serbie, du Kosovo et de l’Albanie. Crna Gora en monténégrin ou en serbe peut se traduire littéralement par « montagne noire ». C’est un état indépendant depuis le 6 juin 2006. Au Moyen-Âge, la région formait , au sein du royaume serbe des Balkans, la « province de Zeta ». Après la conquête de la Serbie par les Turcs en 1389, les Monténégrins se retirèrent dans leurs montagnes. Une identité monténégrine se constitua. La
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Die Lustige Witwe La Veuve Joyeuse The Merry Widow Livret
Version genevoise Ce livret est une adaptation en trois langues par Christof Loy sur la base du livret original en allemand de Victor Léon et Leo Stein. Traductions de l’allemand par Emanuel Güntzburger. Traductions de l’anglais par Christopher Park. Il a été rajouté à la partition originale la mélodie Foolish heart extraite de la comédie musicale One Touch of Venus. Musique de Kurt Weill - Paroles de Ogden Nash Livret de Ogden Nash et Sidney Joseph Perelman d’après The Tinted Venus de F. Anstey. L’insertion de la mélodie Foolish heart résulte d’un accord avec Josef Weinberger Ltd, Londres, représentant la Kurt Weill Foundation for Music, New York.
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Première partie
Erster Teil
Cascada
Cascada
N° 1 - Introduction
Trois vivats pour monsieur le baron !
Verehrteste Damen und Herren, Ich halt’ es für Gastespflicht, Den Hausherrn dankend zu feiern, Doch Redner - das bin ich nicht! Ich sag’ darum in aller Kürze, Die bekanntlich immer die Würze: Der Baron, gab heute sein Bestes, Wir bringen ihm ein dreifach’ Hoch!
Chœur
Chor
Mesdames et messieurs, chers convives, Il est de notre devoir, je crois, De dire un grand merci à notre hôte, Mais je suis un piètre orateur ! Aussi le dirai-je en un mot, Le plus court est toujours le meilleur : Le baron a fait des miracles,
Trois vivats pour monsieur le baron !
Dreimal hoch der Geber des Festes! Er lebe dreimal, dreimal hoch!
Baron Zeta
Baron Zeta
Vivat, vivat, vivat, merci pour cette fête !
Le Pontevedro à Paris !
Wenn Beifall dieser Abend findet, Den man mir herzlich dargebracht, So hat dies nicht nur mich als Hausherrn, Auch als Gesandten stolz gemacht! Des Festes höhere Bestimmung Ist nicht nur Amus’ment allein; Sie gilt dem Geburtstag des Fürsten, Dem patriotisch wir uns weih’n! Bin Landesvater per procura, Drum rührt mich patriotisch dies, Denn ich bin also in figura Pontevedro in Paris.
Tous
Alle
Les applaudissements chaleureux Que recueille cette soirée Honorent le maître de maison, Mais aussi l’ambassadeur ! Cette fête n’a pas pour objet Seulement de nous divertir, Car nous fêtons en patriotes L’anniversaire de notre prince ! Père de la nation je suis per procura, Cela me touche en patriote, Car je suis aussi in figura :
Le Pontevedro à Paris !
Als Landesvater per procura, da rührt ihn Patriotisch dies, denn er ist also in figura Pontevedro in Paris!
Ma chère Valencienne et moi vous remercions, mesdames et
Baron Zeta
Père de la nation per procura, Cela le touche en patriote, Car il est aussi in figura :
messieurs, d’avoir répondu à notre invitation et d’être venus à la fête de l’ambassade. Cela nous permet de nous retrouver ici dans notre résidence de campagne aux portes de Paris pour célébrer dans une belle harmonie notre fête nationale…
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Nr. 1 - Introduktion
Meine liebe Valencienne und ich danken Ihnen, meine Herrschaften, dass Sie der Einladung zu unserem Gesandtschaftsfest gefolgt sind und dass wir hier in unserem Landhaus vor den Toren von Paris in so schöner Eintracht unseren Nationaltag zu feiern das Vergnügen haben... ... bien sûr, ces paroles de bienvenue ne s’adressent pas aux seuls membres de la légation pontévédrine, mais tout particulièrement à nos amis français. Après un petit cocktail en toute simplicité, vous pourrez vous égayer à loisir dans ma maison. Ce soir, nous aurons le plaisir d’assister à un bal de bienfaisance au profit des artistes pontévédrins dans le besoin. Le clou de la fête sera l’exécution de l’hymne national, que je vous prierais d’en-
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tonner. Tout l’espace dont je dispose ici, je le mets bien sûr à la disposition de ceux d’entre vous qui voudraient éviter de retourner à Paris à une heure avancée. Ladies and gentlemen! Please make yourselves feel at home here in the coming hours or even days and nights!
Valencienne Kromow Olga
Olga!?
Oui ! ?
Du kokettierst!
Ich bitte Sie! Streiten Sie in einer Sprache, die nicht alle verstehen!
Baron Zeta Kromow
Tu lances des œillades ! Je vous en prie ! Disputez-vous dans une langue qui ne soit pas comprise de tout le monde !
Ti koketira !
Saint-Brioche Olga
pendant les prochaines heures, voire les prochains jours et nuits ! Olga ! ?
Bitte!?
Kromow
Mesdames et messieurs ! Je vous invite à faire comme chez vous ici,
Oh !... pardon...
Ali, ma pusti me bre !
Kromow
Ne koketiraj, bre !
Bogdanowitsch Mon cher baron, vous finirez tout de même bien par nous dire la raison pour laquelle vous nous gardez chez vous cette fin de semaine. Une telle fête, tant d’opulence, aux frais de la patrie... C’est bien frivole.
Gospodin Bogdanowitsch a entièrement raison, les caisses de l’État pontévédrin sont vides – veuillez me pardonner – vides de chez vide, c’est la banqueroute, la faillite.
Pritschitsch
Baron Zeta
C’est justement pourquoi je vous ai tous invités.
Les Messieurs
Quoi ? Comment ?
Il manque encore l’invité principal : notre chère compatriote Hanna Glawari.
Baron Zeta
Bogdanowitsch
La veuve ?
Baron Zeta La veuve richissime, qui vient tout juste d’hériter de vingt millions. Vingt millions qui doivent venir sauver notre État. À en croire les magazines, elle est assez frivole pour s’être mis en tête de se délester de son argent dans les boutiques les plus coûteuses de Paris et puis, une fois pourvue d’une garderobe neuve, de se mettre en quête d’un nouveau mari. Eh bien, c’est pour lui faire passer ces idées-là, et pour nous assurer les millions -à la patrie- que j’ai organisé cette fête. Les Messieurs Ja
ne razumem! Pata hoče on? Potpuna glupost!
Baron Zeta Et vous vous prétendez diplomates ? Silence, ma femme avec un ennemi de l’État !
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Valencienne Camille
Je dois vous parler !
Vous me comblez de bonheur !
Valencienne
Mais qu’écrivez-vous donc sur mon éventail ?
« Je vous aime ! »
Vous m’interdisez de vous le dire, alors je vous l’écris : « I love you! »
Ma chère Valencienne...
Baron Zeta
Dites-moi tout, cher Mirko.
Valencienne
Pardonnez-moi de vous rappeler à vos devoirs de maîtresse de
Baron Zeta
Camille
My dear Valencienne... At your service, dear Mirko.
ments des invités pour vérifier si Madame Glawari est bien arrivée ?
Do forgive me if I have to remind you of your housewifely duties, but I would ask you to go and check the reception rooms and see if Madame Glawari has arrived yet.
Bien entendu !
Valencienne
maison, mais auriez-vous l’obligeance d’aller dans les apparte-
Of course!
Baron Zeta Donc, voici mon plan : il faut qu’ici, pendant cette fête, la Glawari tombe amoureuse d’un Pontévédrin. Elle devra l’épouser, et elle l’épousera : les vingt millions resteront dans une banque pontévédrine plutôt que d’atterrir dans les bas-fonds de Paris.
Mais pourquoi avez-vous donc invité tous ces gaillards français si cette dame doit épouser absolument un Pontévédrin et pas un Parisien ? Ils passent déjà leur temps à faire la cour à nos épouses.
Kromow
Un subterfuge, cher Kromow, un subterfuge ! Vous semblez avoir oublié que je suis diplomate. Évidemment, nous devons empêcher que les Français approchent Madame Glawari de trop près.
Baron Zeta
Et qui donc, s’il vous plaît, est censé épouser cette dame ? Nous tous, malheureusement, nous sommes déjà mariés...
Bogdanowitsch Baron Zeta
Dieu que vous pouvez être bêtes !
Pritschitsch
Gare ! Des ennemis de l’État !
- Paris je jedan lep grad. - Jeste li vi bili jednom u Zenevi! - To je strasno provincijalno... - Ali jezero... - Ali ko to moze sebi da priusti? Saint-Brioche
Vingt millions !
Cascada Monsieur de Saint-Brioche ! Saint-Brioche
Vicomte ?
Cascada C’est vous qui voulez épouser la veuve ?
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Saint-Brioche Cascada
Si elle veut de moi...
Moi, elle me prendra, c’est sûr.
Nr. 2 Duett
N° 2 - Duo
Valencienne
Valencienne
So kommen Sie! ’s ist niemand hier! Camille
Sie sehen den glücklichsten Mann in mir! Valencienne
Ich habe mit Ihnen zu sprechen... Camille
Ich möchte Ihnen ein Wort nur sagen! Valencienne
O, still! Sie wissen, dass ich das nicht hören will! Camille
Sag’ ich’s auch nicht - Sie hören es doch! Nur einmal möchte ich es sagen noch! Valencienne
Ach, liebster Freund, warum sich so quälen? Wir machen ein Ende... Camille
Ein Ende? Valencienne
Ich will Sie vermählen! Camille
Vermählen, mich? Quel projet fou, je n’aime que vous, je n’aime que vous. Valencienne
You must not say such things to me! A highly respectable wife, Unused to connubial strife, My husband trusts me completely, I dare not behave indiscreetly! I fear ‘tis in vain that you plead; Who knows where the path would lead? I aim to remain all my life A highly respectable wife! You say I’m your heart’s desire
Venez donc ! Il n’y a personne ! Camille Vous voyez en moi le plus heureux des hommes ! Valencienne Je dois vous parler... Camille Et moi, je n’ai qu’un mot à vous dire ! Valencienne Oh ! Ne dites rien ! Vous savez que je ne veux pas l’entendre ! Camille Je ne dis rien – et vous l’entendez quand même ! Une seule fois, laissez-moi vous le dire ! Valencienne Hélas, ami très cher, pourquoi se tourmenter ? Mettons un terme... Camille Un terme ? Valencienne Vous allez vous marier, je le veux ! Camille Me marier, moi ? Valencienne Vous ne devez pas me dire ce genre de choses ! Je suis une épouse tout à fait respectable, Mon mariage est harmonieux, Mon mari me fait entièrement confiance Et je n’oserais pas commettre une indiscrétion ! C’est en vain que vous cherchez à me faire prendre un chemin qui finira Dieu sait où... Je veux rester toute ma vie Une épouse tout à fait respectable ! Vous dites que je suis celle que votre cœur désire,
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Mais sachez, mon petit monsieur, Qu’on ne joue pas avec le feu, On risque de se brûler les doigts !
Camille Vous êtes une épouse tout à fait respectable, Votre mariage est harmonieux !
But really it’s time you learned It’s foolish to play with fire: You may get your fingers burned. Ne jouons pas avec le feu On s’y roussit toujours un peu Et lorsqu’on croit qu’il est éteint, Une étincelle vous atteint. Moi je crains l’amour comme le feu, L’un comme l’autre est périlleux. Aussi j’ai soin, mon bon monsieur, De m’assurer contre les deux. Camille
A highly respectable wife Unused to connubial strife ! À votre époux d’être fidèle, Vous si bonn’, si douce et si belle, J’vous croyais plus de charité Et moins de perversité Et moins d’égoïsme surtout. Je n’aurais pas cru ça de vous. Mais bon apôtre est l’amour, je le jure il faudra bien Y mettre du vôtre pour peu qu’il y mette du sien. Valencienne
Ne jouons pas avec le feu, On s’y roussit toujours un peu Et lorsqu’on croit qu’il est éteint, Une étincelle vous atteint. Moi je crains l’amour comme le feu, L’un comme l’autre est périlleux. Aussi j’ai soin, mon bon monsieur, De m’assurer contre les deux Camille
Il faut toujours marcher au feu Sans avoir froid aux yeux. Si l’devoir seul peut vous charmer : C’est un devoir d’aimer. Il aura son tour, Le pauvre amour. Alors morbleu, Sauve qui peut, Car on ne peut rien, non, non contre le feu. Vous voyez, ma femme est une diplomate née. Bien sûr, je l’ai initiée aux affaires de l’état, elle a tout de suite compris quelle était sa mission et elle se fait un devoir de détourner
Baron Zeta
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l’attention de Monsieur de Rosillon de Madame Glawari. Bogdanowitsch Mais la Glawari n’est même pas encore arrivée et madame votre épouse se livre déjà à ses détournements. Moi, à votre place, Excellence, euh, bon, je ferais, je suppose, euh, que votre épouse, euh...
My wife is the most innocent and virtuous woman in the world!
Baron Zeta
Mon épouse est la femme la plus innocente et vertueuse du monde !
Mais nous sommes à Paris, et à Paris, innocence et vertu sont des mots étrangers. Chez nous, au Pontevedro...
Bogdanowitsch
épargnez-nous vos remarques. Dites-moi plutôt lequel de nos compatriotes Madame Glawari doit épouser ! Aucune réponse, évidemment ! Vous voyez bien comme vous êtes bêtes, tous autant que vous êtes. La réponse, c’est moi qui vais vous la donner : au plus tard demain matin, j’annoncerai le mariage de Madame Hanna Glawari avec le comte Danilo Danilowitsch. Le comte est la personne idéale pour devenir l’époux d’une femme comme la veuve joyeuse ; il brise quotidiennement vingt cœurs à Paris et dépense beaucoup d’argent, beaucoup trop d’argent. Il est sur la paille...
Baron Zeta
Kromow
C’est comme notre patrie !
... ergo il a besoin de l’argent de la Glawari. C’est que je sais me servir de mes outils, moi. Les vingt millions, le comte Danilo les gagnera pour lui, c’est-à-dire pour nous.
Baron Zeta
Gagner de l’argent ? Avec votre permission : ce sera bien la première fois pour lui !
Njegus
Depuis quand parlez-vous français, vous ? Qu’est-ce que cela veut dire ?
Baron Zeta Cascada
Madame Glawari est arrivée !
Saint-Brioche Baron Zeta
Vingt millions !
Madame Glawari !
Und wo ist Graf Danilo? Njegus, schicken Sie ihm ein Telegramm! Er ist bestimmt bei Maxim’s. Dort treffe ich ihn fast jede Nacht. Njegus
Herr Baron, Sie gehen in’s Maxim’s? Und Ihre Frau?
Baron Zeta Njegus
Die weiss nichts davon, ich bin Diplomat.
Verstehe.
Où est le comte Danilo ? Njegus, envoyez-lui un télégramme ! Il est sûrement chez Maxim’s. Je le vois là-bas presque toutes les nuits. Monsieur le baron, vous allez chez Maxim’s ? Et votre épouse ? Elle ignore tout, je suis diplomate. Je comprends.
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N°3 - Entrée de Hanna et ensemble
Nr. 3 - Hannas Auftritt und Ensemble Hanna
De grâce, messieurs ! Cascada
Nous nous attachons à vos pas... Hanna
Finissez ce jeu ! Cascada
Non, non que non pas ! Hanna
Je vous en prie ! Saint-Brioche
Nous ne saurions vous obéir, Sans déplaisir. Hanna
Finissez ! Non, non vous me faites rougir. Je ne sais que choisir De mon plaisir ou de mon déplaisir. Tous les Messieurs
De cette fête en vérité, Vous êtes la gaîté Et la clarté. Hanna
À mes multiples millions ! Tous les Messieurs
Alle Herren
Acclimatée à Paris, Aussi ne comprends-je guère Ces futilités charmantes ! Je suis encore un peu, Un peu trop Pontévédrine ; Si je m’y entendais mieux, Je serais déjà Parisienne ! Que ces messieurs sont aimables, Est-ce à moi que cela s’adresse ? C’est bien plutôt, je le crains,
Oh ! Oh ! Oh ! Oh !
O! O! O! O!
Hanna
Hanna
Allons, point de manières ! Que de fois ai-je entendu dire : Nous les veuves, oui, nous sommes
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Hanna
Hab’ in Paris mich noch nicht ganz So acclimatisiert, Dass dieser süsse Firlefanz Von mir verstanden wird! Bin noch Pontevedrinerin Ein bisschen allzu sehr; Ja, wär ich schon Pariserin, Verstünd’ ich etwas mehr! Die Herr’n sind liebenswürdig sehr, Gilt das meiner Person? Ich fürchte, dies gilt mehr Meiner vielfachen Million!
Je suis encore trop peu
Ach, tun Sie nur nicht so! Gar oft hab’ ich’s gehört; Wir Witwen, ach,
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Wir sind begehrt! Erst wenn wir armen Witwen reich sind, Ja, dann haben wir doppelten Wert!
Objet de toutes les convoitises !
Cascada und Saint-Brioche
Cascada et Saint-Brioche
Wir sind tief gekränkt, Dass man von uns denkt, Geld hätte nur Wert ! Herrenchor
Sie hat richtig gehört, Witwen, die reich, Sind sehr begehrt. Hanna
In unser’m Gelde Liegt unser Wert So hab’ ich’s immer gehört! Alle Herren
Bitte, nur weiter, Nur weiter im Text; Welch andre Wahrheit Folgt zunächst? Hanna
Bei mir daheim ist’s nicht der Brauch, Dass Damen man hofiert, Mit Complimenten wird man auch Fast niemals molestiert! Geht einer gar in’s Zeug so scharf, So unverschämt wie Sie, Dann weiss man wohl, dass er es darf, Denn heucheln wird der nie! Lassen Sie dies fade Schmeicheln! Ich durchschaue Euer Heucheln! Ja, ja, ja, ja, ja... Ach, es geht mir gar nicht nah, Denn nur Süssholz raspelt ihr da! Ach ja! Alle Herren
Diese Weise macht Sie doppelt so reizend, Darum preise ich Sie voll Sympathie. Cascada und Saint-Brioche
Oh, nicht Schmeichelei und nicht Heuchelei... Ja, mir geht das nah! Ich meine es so ehrlich ja, Mir geht es wirklich sehr nah!
Nous, pauvres veuves, une fois riches, Voilà, nous doublons de valeur. Ah, quelle offense, vraiment ! Comment peut-on penser qu’à nos yeux Seul l’argent ait de la valeur. Le Chœur des Messieurs Elle l’a bien compris, Les riches veuves vraiment Attirent les convoitises. Hanna C’est à notre argent Que l’on nous évalue, Ainsi l’ai-je toujours entendu ! Tous les Messieurs Continuez, continuez donc Quelle est la suite du texte ? Continuez, quelle sera donc La prochaine vérité ? Hanna Dans mon pays la coutume n’est pas De faire la cour aux dames, Il est bien rare qu’on nous accable De tant de compliments ! Si l’un, effronté comme vous, Met tant d’ardeur dans ses propos, C’est qu’il y est autorisé, Car feindre, il ne le saurait. Cessez ces plates flatteries ! Je perce à jour vos simagrées ! Oui, oui, oui, oui... Ah, mais cela ne m’atteint pas, Vous contez fleurette, sans plus ! Eh oui ! Tous les Messieurs Ces manières redoublent vos charmes, Comment ne pas chanter vos louanges ! Cascada et Saint-Brioche Oh, ni flatteries ni simagrées... Oh, que cela me touche ! Je suis on ne peut plus sincère, Ah vraiment, que cela me touche !
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Les Messieurs Madame, Madame ! Excusez ! Ouvrez donc la porte !!!
Un point, c’est tout.
Hanna Ça y est, vous vous êtes calmés ? Je vous en prie, Messieurs, ne m’en voulez pas si je dis les choses comme je les pense. Vous devez avoir encore un brin de patience avec moi. Je suis loin d’être aussi parisienne que vous ! Je ne suis sûrement pas tres douée pour... et puis, ce serait bien trop fatigant pour moi ! So ist’s einmal und fertig. Bon, et maintenant vous aurez la gentillesse de porter mes bagages dans ma chambre. Je voudrais me changer.
Also bitte – ich bin hier – aber wo ist der Vaterland?
Eh bien, me voici... Mais où est donc la patrie ?
Danilo
N° 4 - Entrée de Danilo
Nr. 4 - Auftrittslied
Eh bien, me voici... Mais où est donc la patrie ?
Danilo
Also bitte – ich bin hier – wo ist der Vaterland?
Je vous annonce tout de suite à Son Excellence.
Njegus
Ich melde Sie sogleich Seiner Excellenz
Danilo
Danilo
Oh, patrie ! En plein jour souvent Tu me donnes assez de tourments ! Quant à la nuit, un diplomate L’a pour lui et pour lui seul ! À une heure je suis au bureau Et puis aussitôt suis ailleurs ; Car on enfin on ne veut pas Passer tout le jour au bureau ! S’il faut rendre compte au patron, Souvent je délègue la chose ; Et des rendez-vous, non, jamais, Un diplomate est un homme discret. Chez moi, les dossiers s’accumulent, Je trouve que c’est trop de papier... Rarement je trempe ma plume, Et pourtant : que d’encre, partout ! Pas étonnant quand on travaille tant, Qu’on aime se reposer le soir Et qu’une fois la nuit venue, On cherche un peu de distraction. Alors je m’en vais chez Maxim’s, Là-bas, je suis un intime ; Je dis « tu » à toutes les dames, Je leur donne des petits noms, Lolo, Dodo, Jou-jou, Clo-clo, Margot, Frou-frou ;
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Madame, Madame! Entschuldigen Sie! Öffnen Sie doch die Tür!!!
Die Herren
O Vaterland, du machst bei Tag Mir schon genügend Müh’ und Plag’! Die Nacht braucht jeder Diplomat Doch meistenteils für sich privat! Um Eins bin ich schon im Bureau, Doch bin ich gleich drauf anderswo, Weil man den ganzen lieben Tag Nicht immer im Bureau sein mag! Erstatte ich beim Chef Bericht, So tu’ ich’s meistens selber nicht, Die Sprechstund’ halt’ ich niemals ein, Ein Diplomat muss schweigsam sein! Die Akten häufen sich bei mir, Ich finde, ’s gibt zu viel Papier; Ich tauch die Feder selten ein Und komm doch in die Tint’ hinein! Kein Wunder, wenn man so viel tut, Dass man am Abend gerne ruht Und sich bei Nacht, was man so nennt, Erholung nach der Arbeit gönnt! Da geh’ ich zu Maxim, Dort bin ich sehr intim; Ich duze alle Damen, Ruf’ sie beim Kosenamen, Lolo, Dodo, Jou-jou, Clo-clo, Margot, Frou-frou;
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Sie lassen mich vergessen Das teu’re Vaterland! Dann wird champagnisiert, Auch häufig cancaniert, Und geht’s an’s Kosen, Küssen Mit allen diesen Süssen, Lolo, Dodo, Jou-jou, Clo-clo, Margot, Frou-frou, Dann kann ich leicht vergessen Das teu’re Vaterland!
Toutes elles me font oublier
Njegus, geliebter, also ich bin hier, aber wo ist denn der Vaterland?
Njegus, très cher, me voici donc. Mais où est passée la patrie ?
Njegus Ich habe den Herrn Grafen Seiner Exzellenz noch nicht melden können. Er war – mit Verlaub – in ein Gespräch vertieft mit Frau Glawari!
Je n’ai pas encore pu annoncer Monsieur le comte à Son Excel-
Danilo Frau Gla–Hanna Gla... ? Tut die hier sein? So, so? Ah, macht nix! – Sagen Sie, Njegus, was will der Vaterland so Wichtiges von mir?
Madame Gla... Hanna Gla... ? Elle est ici ? Tiens, tiens ! Bon, pas
Njegus Seine Exzellenz hat so etwas gesagt von „Millionen verdienen“...
Son Excellence a dit quelque chose comme « gagner des
Wer? Ich? Verdienen? – Ha ha ha. Der Vaterland soll mit mir keine Witze machen!
Qui ? Moi ? Gagner de l’argent ? – Ha ha ha. La patrie ne doit pas
Njegus Ich werd’ es dem Vaterlande ausrichten! Ich melde Sie also!
Je le dirai à la patrie !
Danilo Nein, Njegus, geliebter, noch nicht melden! Heute ist schon vierte Nacht, dass ich nicht geschlafen habe – Bin bissel ausgewacht – Njegus, geliebter, ich kann nicht schauen vor Schlaf! Ich muss mich bissel niederlegen! Klein bissel später... muss mich jetzt der, vier Stund’ ausschnarchen...
Non, Njegus, très cher, attendez encore un peu ! C’est la qua-
Danilo
La patrie, la chère patrie ! Alors on sable le champagne, C’est souvent l’heure du cancan, On se caresse, on se bécote, Avec toutes ces douces filles, Lolo, Dodo, Jou-jou, Clo-clo, Margot, Frou-frou, Cela me fait vite oublier La patrie, la chère patrie !
lence. Il était – si je puis me permettre – en pleine conversation avec Madame Glawari ! grave ! – Dites donc, Njegus, qu’est-ce que la patrie me veut donc de si important ? millions »... se moquer de moi. Je vais vous annoncer ! trième nuit que je ne dors pas – J’ai un peu trop veillé – Njegus, très cher, je ne peux plus ouvrir les yeux tellement j’ai sommeil ! Je dois m’allonger un peu ! Un tout petit petit peu plus tard… faut que j’aille roupiller quelques heures...
Njegus
Also schlafen Sie!
Eh bien allez-y, dormez !
Danilo
Aber wo? Seh’ ich nirgends Schreibtisch!
Mais où ? Je ne vois pas de bureau !
Njegus
Sie meinen wohl: ein Bett?
Vous voulez dire de lit ?
Danilo
O nein! Wenn ich Schreibtisch nur sehe, schlaf’ ich gleich ein!
Mais non ! Il suffit que je voie un bureau et je pique du nez…
Da ist so ein Ruheplätzchen! Dort können Sie sich – mit Verlaub – ausschnarchen!
Njegus
Danilo
Tenez, voilà un petit endroit pour se reposer ! Vous pourrez – si je puis me permettre – roupiller !
Lolo... Dodo... Jou-jou... Frou-frou... Ha ha ha aaah...
Valencienne Go and look for my fan! I’ve lost it and you have got to find it! You wrote “I love you!” on it and I am a respectable wife, and you will marry the widow. So now I ask you, no, I command you to find that fan!
Allez tout de suite chercher mon éventail ! Je viens de l’égarer et vous devez absolument le retrouver ! Vous y avez écrit « Je vous aime ! », je suis une épouse respectable et vous, vous devez épouser la veuve. Je vous demande, non, j’exige que vous retrouviez cet éventail !
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Camille Euh, qu’est-ce qu’y a ? Je dors !!!
Danilo
No, was ist denn das? Schlafen lassen!!!
Camille Je dors !
Danilo
Cherchons ! Pardon!
Schlafen lassen!
Monsieur, parlons sérieusement ! Je vous déclare en toute franchise qu’il me reste seulement à en finir avec une petite liaison que j’ai avec une dame mariée – et après, j’épouse la veuve !
Cascada
Saint-Brioche Moi aussi je me suis autorisé une petite liaison, également avec une dame, également mariée, et moi aussi je vais y mettre fin, et moi aussi je ferai tout mon possible pour épouser la veuve ! La ferrrrme !
Danilo
Rrrruhe!
Cascada
honte !
Ils vous attirent, ces millions ? Bah ! Vous devriez avoir
Saint-Brioche Moi, ils m’attirent, et j’en ai honte ! Ils vous attirent aussi, mais vous, vous n’avez pas honte ! La ferrrrrme !
Danilo
Rrrrrruhe!
Cascada
Qui est-ce qui crie comme ça ? Vous ?
Saint-Brioche Cascada
Ne criez pas !
Saint-Brioche
Vous non plus, ne criez pas !
Rrrruhe!
La ferrrrme !
Danilo
La ferrrme! Bon sang de bon soir, est-ce qu’on peut pas…
Danilo Rrrruhe! Himmeldonnerwetter, kann man denn nicht... Hanna ? O verzeihen Sie, Gospodina, wenn ich gesagt habe Hanna – Ich weiss dass ich mir das nicht mehr erlauben darf – dafür dürfen Sie aber ganz ruhig zu mir sagen: Danilo ...
Hanna ? Oh, excusez-moi, Gospodina, si j’ai dit Hanna – je sais que je n’en ai plus le droit – mais vous, n’hésitez pas à m’appeler : Danilo... le prononcer. Allez, continuez à roupiller !
Hanna Den Namen habe ich schon so vergessen, dass ich ihn gar nicht mehr aussprechen kann. Schnarchen Sie weiter!
Oh je vous en prie, je suis déjà... complètement réveillé ! Alors
Danilo
Ce nom m’est tellement sorti de la tête que je ne sais même plus
comme ça, vous habitez maintenant à Paris ?
O bitte, bitte – bin schon munter – ganz munter! Also, Sie wohnen jetzt in Paris?
Oui, je veux profiter de la vie parisienne, rattraper ce que j’ai
Hanna
manqué, et puis… peut-être aussi… me marier ! Encore ? Moi qui croyais qu’on ne faisait ça qu’une fois ! Si c’était avec vous, mieux vaudrait ne pas le faire du tout ! N’est-ce pas ?
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Moi ? Non ! Vous !
Ja, ich will das Pariser Leben geniessen, nachholen, was ich versäumt habe, und – vielleicht auch – heiraten!
Danilo Schon wieder? Ich habe immer geglaubt, das tut man nur einmal! Hanna Wenn es auf Sie ankäme, dann tut man es keinmal! Nicht wahr?
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Danilo Hanna – pardon, will ich sagen, Gospodina – wenn es auf mich angekommen wäre, wären Sie jetzt nicht Witwe des seligen Herrn Glawari, sondern Gemahlin des seligen Grafen Danilo – aber Sie wissen, mein alter Oheim – Ererbung...
Hanna – pardon, je veux dire, Gospodina, s’il ne tenait qu’à moi,
Ihr alter Onkel hatte sehr aristokratische Ansichten, die es nicht erlaubten, dass sein aristokratischer Neffe, damals noch aktiver Leutnant der Kavallerie, seine aristokratische Hand einem Mädel aus dem Volk reiche. Sehr aristokratisch vom Onkel und vom Neffen!
Votre vieil oncle avait des idées très aristocratiques qui inter-
Bitte wollen wir uns nicht lieber in unserer Muttersprache Grobheiten sagen? Es ist bequemer! – Zar od meine budalsc gradite meni!
Est-ce que nous ne pourrions pas nous servir de notre langue
Hanna
Danilo
Danilo
vous ne seriez pas actuellement la veuve de monsieur Glawari, mais l’épouse du bienheureux comte Danilo, mais vous savez, mon vieil oncle... Mon héritage… disaient à son très aristocratique neveu, à l’époque encore officier dans la cavalerie, de donner sa très aristocratique main à une fille du peuple. Très aristocratique de la part de l’oncle et du neveu, tout cela ! maternelle pour nous dire des grossièretés ? C’est plus pratique !
Comment?
Hanna Haben Sie Ihre Muttersprache schon verlernt? Also, man kann in der Sprache, die man in Paris spricht, auch ganz schön grob sein! Mir wenigstens hat es bis jetzt keine Schwierigkeiten bereitet!
Vous ne savez donc déjà plus votre langue maternelle ? Alors
Gut! Also. Gospodina haben sich nicht viel aus mir gemacht und bisseI später doch noch geheiratet – den alten, reichen Hofbankier – das nennt man in moderner Sprache Erbungstheorie...
Bien. Soit ! Gospodina ne faisait pas grand cas de moi et elle n’a
Warum ich geheiratet habe, geht niemanden was an. So ist’s einmaI und fertig! Und jetzt bin ich Witwe, reiche Witwe, und jetzt...
La raison pour laquelle je me suis mariée ne regarde personne.
Danilo
Hanna
Danilo
Und jetzt?
Und jetzt hätte Ihr aristokratischer Onkel nichts mehr dagegen, wenn sein aristokratischer Neffe, derzeit reservierter Leutnant der Kavallerie, mir seine aristokratische Hand reichen würde.
Hanna
Danilo Hanna! – Das heisst, Gospodina! – Sie können glauben, dass mich Ihre MiIIionen... Oh, da kennen Sie mich bissel sehr schlecht! Bissel sehr, sehr schlecht!
Ein Mann wie der andere! Wenn mir einer sagt „Ich liebe Sie!“ – dann glaube ich ihm auf’s Wort – ja er liebt sie – meine Millionen nämlich! So ist’s einmal und fertig.
Hanna
sachez, on peut être sacrément grossier aussi dans la langue qui se parle à Paris ! Moi, en tout cas, je n’ai pas eu de mal ! pas attendu longtemps pour se marier quand même, à ce vieil et riche banquier de la cour… dans la langue moderne, c’est ce qu’on appelle les lois de l’hérédité… Un point, c’est tout ! Et maintenant, me voilà veuve, une riche veuve, et maintenant... Et maintenant ? Et maintenant, votre aristocrate d’oncle n’aurait plus d’objection à ce que son aristocrate de neveu, entre-temps officier de réserve dans la cavalerie, m’offre son aristocratique main. Hanna! – Je veux dire : Gospodina ! – Croyez bien que vos millions me… Oh alors là, vous me connaissez pas bien ! Pas bien du tout ! Un homme en vaut un autre ! Quand l’un me dit « Je vous aime ! », je le crois sur parole – oui, il les aime, mes millions ! Un point, c’est tout !
Danilo
Sie haben recht! Ganz recht haben Sie! Und deshalb...
Vous avez raison ! Tout à fait raison ! Et c’est pour cela que…
Hanna
Und deshalb?
Pour cela que... ?
Danilo
Werde ich Ihnen nie sagen: Ich liebe Sie!
Que jamais je ne vous dirai : Je vous aime !
Hanna
Nie?
Jamais ?
Danilo
Nie!
Jamais !
Hanna
Graf Danilo!
Comte Danilo !
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nom !
Danilo Ah, Sie können meinen Namen doch noch bissel aussprechen!
Est-ce que vous fuyez comme cela par peur que ce mot ne vous
Hanna
Ah, vous êtes tout de même capable de prononcer encore mon
échappe ?
Laufen Sie vor mir davon, weil Sie Angst haben, es könnte Ihnen dieses Wort herausrutschen?
Il n’y a rien du tout qui m’échappe !
Danilo
Mir rutscht gar nichts heraus!
Peut-être que si ?
Hanna
Vielleicht doch?
Oh non ! Rien du tout !
Danilo
O nein! Mir rutscht nie etwas heraus!
C’est une déclaration de guerre ?
Hanna
Also Kriegserklärung?
Déclaration de guerre !
Danilo
Kriegserklärung!
C’est votre dernier mot ?
Hanna
Es bleibt dabei?
Mon dernier mot !
Danilo
Es bleibt dabei!
Cher comte, enfin, vous voilà ! Soyez le bienvenu ! Vous êtes
Baron Zeta
l’homme qu’il me faut ! Pour une mission délicate !
Liebster Graf, endlich sind Sie da! Herzlich willkommen! Sie sind mein Mann! Wie geschaffen für eine delikate Mission!
Pas de travail, surtout !
Danilo
Je n’exige de vous aucun travail,
Baron Zeta
Nur keine Arbeit!
mais seulement du bon temps !
Ich verlange von Ihnen keine Arbeit, sondern ein Vergnügen!
Du bon temps ? Pour cela, Excellence, vous ne trouverez pas
Danilo
meilleur que moi !
Vergnügen? O dafür, finden Exzellenz keinen Besseren!
Il faut que vous vous mariiez !
Baron Zeta
Que je me marie ! Vous appelez ça avoir du bon temps ?
Danilo
C’est la patrie qui l’exige !
Baron Zeta
La patrie ? Haha ! La patrie réclame des fils et des filles ? Et avec
Danilo
Sie sollen heiraten!
Heiraten? Das ist doch kein Vergnügen! Das Vaterland verlangt es von Ihnen!
je censé épouser ?
Das Vaterland? Aha, Vaterland verlangt Söhne und Töchter? Und mit wem soll ich die haben, bitte? Das heisst, wen soll ich heiraten, bitte?
Vingt millions !
Baron Zeta
Vingt millions ! Un mariage d’amour, alors !
Danilo
Vingt millions et Madame Glawari !
Baron Zeta
Madame Gla...? Jamais ! N’importe qui, mais pas elle !
Danilo
Mais elle est…
Baron Zeta
Tout ce que vous voudrez, et même un peu plus – mais l’épou-
Danilo Alles, was Sie wollen, und noch bissel mehr – aber heiraten kann ich sie nicht! Nicht um zwanzig Millionen!
qui devrais-je les avoir, je vous prie ? Enfin, je veux dire, qui suis-
ser, ça non, je ne peux pas ! Pas pour vingt millions !
Zwanzig Millionen!
Zwanzig Millionen! Also Liebesheirat! Zwanzig Millionen und Frau Glawari!
Frau Gla...? Niemals! Jede andere, aber die nicht! Aber sie ist doch...
Baron Zeta Ce serait au plus haut point anti-patriotique ! Songez que dans ce cas, Madame Glawari épousera un Parisien et que notre patrie bien-aimée perdra les vingt millions !
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Danilo
Si c’est tout ce que vous demandez, je vais l’empêcher.
Baron Zeta
Et comment ça ?
Tout simplement : j’éloignerai de Madame Glawari quiconque s’approchera d’elle avec des intentions qui sentent le mariage !
Danilo
Et vous devrez l’amener à épouser un Pontévédrin ! Si possible vous !
Baron Zeta Danilo
Pas question !
Baron Zeta
Mais pourquoi ça, que diable ?
Danilo Weil – weil – no, weil mein prinzipieller Grundsatz ist: „Verliebe dich oft, verlobe dich selten, heirate nie!“
Parce que, parce que – euh, mon principe principal c’est : « Tombe
Oh, gnädige Frau. Sehen bezaubernd aus. Küss die Hand... Darf ich Sie mit einem lieben Landsmann bekanntmachen. Graf...
Oh, chère Madame, vous êtes magnifique. Je vous baise la
Hanna Danilo Danilowitsch. Wir kennen uns bereits. Und das ist... ?
Danilo Danilowitsch. Nous nous connaissons.
Baron Zeta Meine liebe Frau, die liebe Valencienne. Sie ist sehr pariserisch.
Ma chère épouse, ma chère Valencienne.
Valencienne Enchantée, Madame. I do hope you feel comfortable in our French-speaking world.
Enchantée, Madame. J’espère que vous vous sentez à l’aise
Hanna I am beginning to get acclimatised. Would you be so kind and introduce this charming young man to me?
Je commence à m’y habituer. Auriez-vous l’amabilité de me pré-
Baron Zeta
Valencienne Monsieur Camille de Rosillon. He is awfully Parisien!
amoureux tant que voudras ! Fiance-toi peu ! Point ne convole ! » main… Puis-je me permettre de vous présenter ce cher compatriote. Comte… Et c’est… ? Elle est très parisienne. dans notre monde francophone. senter ce jeune homme si charmant? Il est terriblement parisien !
Aber nein, lieber Kromow... das ist ja unmöglich – dieser Fächer...
Mais non, mon cher Kromow...
Kromow Dieser Fächer, auf dem diese Liebeserklärung steht, kann niemand anderem gehören als meiner Frau! Sie kokettiert immer, und dieser Fächer ist endlich der Beweis ihrer Untreue – Geben Sie mir den Fächer!
Cet éventail sur lequel est écrite cette déclaration d’amour ne
Baron Zeta
Baron Zeta
Valencienne. This fan here
Valencienne Kromow
Good grief! He’s got the fan!
This fan says “I love you!”
Valencienne Baron Zeta
So?!
It, ehm, it belongs to my wife!
Valencienne
Oh no!
C’est impossible... Cet éventail... peut appartenir à nulle autre que ma femme ! Elle fait toujours la coquette, et cet éventail est enfin la preuve de son infidélité – Donnez-moi cet éventail ! Valencienne, cet éventail... Miséricorde ! L’éventail est entre ses mains ! Il est écrit « Je vous aime ! » sur cet éventail... Et alors ?! Il, euh, il appartient à mon épouse ! Oh non!
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Mais, ma très chère, n’est-ce pas là votre éventail ?
Baron Zeta Say it belongs to you, otherwise he will kill his wife. But sweetheart, isn’t that your fan?
Effectivement! Je le reconnais à présent!
Valencienne
Vraiment? Alors qui y a écrit « Je vous aime! »?
Kromow
Qui?
Valencienne
Catastrophe!
Baron Zeta
Mais qui d’autre que mon cher mari, bien entendu!
Valencienne
Exactement ! Qui d’autre que mon cher mari... son cher mari !
Baron Zeta
Lorsqu’il me l’a donné.
Valencienne
Lorsqu’il le lui a... lorsqu’il la lui... lorsque je le lui ai donné !
Baron Zeta
Dites qu’il vous appartient, sinon il tuera sa femme.
Why so it is! I recognize it now
Really? Then who wrote! “I love you!” on it? Who?
Teufel! Who else but my dear husband, of course!
Yes, who else but my dear husband... her dear husband. When he gave it to me.
Quelle femme intelligente que la mienne !
When he gave it to me – to her – to him. A clever woman, my wife.
Eh bien, puisque c’est ainsi...
Kromow
Bien sûr que c’est ainsi!
Baron Zeta
Alors je suis tout à fait soulagé ! Que Votre Excellence veuille
Kromow
Well if that’s the case? Of course it is!
à mon adorable Olga...
Then I am quite relieved. Do excuse me, Your Excellency, but I must go and say a few affectionate words to my lovely Olga...
Et maintenant rendez-moi cet éventail de malheur et je m’oc-
Baron Zeta
bien m’excuser, je dois aller dire quelques paroles affectueuses
cupe de le remettre discrètement à Madame Kromow.
Now give me back that disastrous fan, and I will discreetly return it to Mrs Kromow myself.
Mais je pourrais faire cela moi-même!
Valencienne Baron Zeta
Chère Madame, avec votre permission...
But – I could do that...
Non, ce ne serait pas délicat.
Valencienne Dearest Madame, if I may. Camille ! L’éventail est retrouvé ! Camille
Bravo !
Valencienne Camille
Mais c’est mon mari qui l’a !
Aïe aïe aïe !
Valencienne Vous voyez bien ! Il est grand temps de vous marier... et si possible avec la Glawari !!! – Je le veux, je l’ordonne ! Camille
Dans ce cas, je ferai ma déclaration aujourd’hui même !
Valencienne Allez-y, au travail.
Graf Danilo, es ist Damenwahl. Fangen Sie an, beiseite zu schaffen.
Pardon ?
Hanna
Cela ne vous regarde pas, Madame ! C’est de la politique !
Baron Zeta
Comte Danilo, les dames choisissent leur partenaire.
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Pourquoi tant de hâte ? Cela peut bien attendre !
Baron Zeta
Wie bitte? Geht Sie gar nichts an, Madame! Politik!
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Nr. 6 - Finale
n° 6 - Finale
Herren
Les Messieurs
Damenwahl! Hört man rufen rings im Saal! Ach, Madam’, nun hoffentlich Kommt doch die Reihe jetzt an mich? O bitte diese Tour, Ach diese einz’ge nur! Ja, überglücklich wäre ich, Fiel’ doch die Wahl auf mich! Hanna
Meine Herrn, im Prinzipe Hätt’ ich nichts dagegen, Doch die Konkurrenz zo Vieler Macht mich ganz verlegen. Da ich nicht beleid’gen will, Sitz’ die Tour ich lieber still. ’S gibt doch Damen hier die Masse! Danilo
Doch ist keine so bei Kasse. Herren
Eine Tour! Eine nur! Eine einz’ge Tour! Danilo
Zudringlich, mein Ehrenwort! Diese Knaben müssen fort! Knäblein, bettelt ruhig weiter, Ich hole ein’ge Blitzableiter! Cascada
Es gibt keine gröss’re Beleidigung Und nichts, das so schmerzlich verstimmt, Als wenn auf dem Ball eine Dame So gar nicht Notiz von uns nimmt! Saint-Brioche
Es kämpfen die Damen schon lange Um das nämliche Recht mit dem Mann. Jetzt haben Madame hier das Wahlrecht Und fangen damit gar nichts an! Cascada
Drum agitier’ ich... Saint-Brioche
Drum affichier’ ich...
Les dames choisissent leur partenaire ! On entend cela dans toute la salle ! Ah, Madame, j’espère bien Que maintenant ce sera mon tour ? Accordez-moi cette danse, Une danse, une seule ! Si votre choix tombe sur moi, Je serai un homme comblé ! Hanna Chers messieurs, sachez qu’en principe J’y serais toute disposée, Mais la concurrence est telle Qu’elle me plonge dans l’embarras, Je ne veux offenser personne, Et passerai donc mon tour. Des dames il y en a en veux-tu en voilà. Danilo Certes, mais aucune n’est en fonds comme vous. Les Messieurs Une danse ! Une danse ! Une seule ! Danilo Quels importuns, ma parole ! Qu’ils décampent donc, ces gamins ! Quémandez, mes petits, allez, Je cherche de quoi faire diversion ! Cascada Il n’y a pas de pire offense, Rien qui mette d’humeur méchante, Comme d’être par une dame Bel et bien ignoré au bal. Saint-Brioche Voici longtemps que les dames veulent Conquérir les mêmes droits que nous, Madame a le droit de choisir Et, tiens donc ! Elle ne s’en sert pas ! Cascada Lors donc j’agite... Saint-Brioche Lors donc j’affiche...
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Cascada et Saint-Brioche
Ach bitte, lesen Sie mein Wahlplakat!
Cascada
Cascada
« Votez Cascada ! »
„Wählen Sie doch Cascada!“
Saint-Brioche
Saint-Brioche
« Votez Saint-Brioche ! »
„Wählen Sie doch Saint-Brioche!“
Cascada et Saint-Brioche
Beide
Meilleur candidat à cette danse !
Das ist der würdigste Tanzkandidat!
Les autres Messieurs
Die anderen Herren
Ne votez pas Cascada ! Ne votez pas Saint-Brioche ! C’est moi le meilleur candidat ! Hanna
Wählen Sie nicht Cascada! Wählen Sie nicht Saint-Brioche! Ich bin der würdigste Tanzkandidat Hanna
J’accomplirai mon devoir électoral !
Darauf muss ich Ihnen entgegnen: Verhasst ist mir Politik; Verdirbt sie beim Mann den Charakter, So raubt sie uns Frauen den Schick. Doch wollt’ Ihr durchaus kandidieren Und leistet auf mich nicht Verzicht, Und gibt mir das Ballrecht das Wahlrecht – Erfüll’ ich die Ballbürgerpflicht!
Cascada
Cascada
À quoi il me faut vous répondre Que j’abhorre la politique ; De l’homme elle gâte le caractère, À nous, les dames, elle ôte tout chic. Mais si vous y tenez vraiment Et ne renoncez pas à moi, Si le droit du bal me permet de choisir – alors
Lors donc j’agite... Saint-Brioche Lors donc j’affiche... Hanna
Dann agitier’ ich... Saint-Brioche
Dann affichier’ ich... Hanna
Quel est le meilleur candidat ?
Ich kenn’ ja ganz genau Ihr Wahlplakat! Kann es nicht verhehlen, Schwer fällt mir das Wählen. Wer ist der würdigste Tanzkandidat?
Les Messieurs
Herren
Vos affiches, je les connais, Et je ne puis le cacher : Que ce choix est donc difficile !
C’est moi le meilleur candidat !
Bitte mich zu wählen, Bitte mich zu wählen, Ich bin der würdigste Tanzkandidat!
Hanna
Hanna
Votez pour moi ! Votez pour moi !
Eh bien soit, me voilà prête !
Aber, meine Herren, Sie wollen also durchaus mit mir tanzen? Also gut, ich bin bereit!
Les Dames
Damen
Allons, messieurs, voulez-vous À tout prix danser avec moi ?
À nous le choix ! À nous le choix !
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Cascada und Saint-Brioche
Mon affiche électorale !
Damenwahl! Damenwahl!
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Danilo
Hilfe kommt zur rechten Zeit! O kommet doch, o kommt, Ihr Ballsirenen, Folgt den süssen Walzertönen, Wie sie singen Und klingen, O tanzt doch mit, Hebt Eure Füsschen Ein bisschen Im Walzerschritt. O kommet doch, O kommt, Ihr Ballsirenen, Zögert nicht, das Fest zu krönen, Seht, da steht ein Tänzerheer! Erste Dame
Also bitte, bitte sehr !
Danilo Elles arrivent à point nommé ! Venez, sirènes du bal, venez, Suivez les accents de la valse, Comme elle chante, Comme elle sonne, Dansez, dansez au son de la valse, Levez vos jolis petons Au rythme De cette danse. Venez, ô sirènes du bal, venez, N’hésitez pas à couronner la fête, Voyez cette armée de danseurs ! Une première Dame Eh bien, je vous en prie !
Danilo
Rythme lent qui vous prend et vous grise Qui bondit puis languit et se brise. Ainsi flotte et s’enroule et se ploie Une écharpe de soie. Ecoutez ces accords qui s’effeuillent : C’est le chant du printemps dans les feuilles, Le frisson défaillant et tremblant des roseaux Quand la brise frémit sur les eaux. Die übrigen Damen
Bitte sehr, wir zögern nicht! Hanna und Herrenchor
O kommet doch, o kommt, Ihr Ballsirenen, Folgt den süssen Walzertönen, Wie sie singen und klingen, O tanzt doch mit! Hebt Eure Füsschen Ein bisschen Im Walzerschritt! Ja, so ist’s recht und schön, Ihr Ballsirenen, Tanzet lustig, meine Schönen, Fröhlich singt mit hellen Tönen. Solang der Walzer klingt, Tanzt leicht beschwingt! Danilo
O Vaterland, du machst bei Tag Mir schon genügend Müh’ und Plag’. Für Nachtdienst dank’ ich, Herr Baron, Da geb’ ich meine Demission!
Les autres Dames Je vous en prie, nous n’hésitons pas ! Hanna et le Chœur des Messieurs Venez, sirènes du bal, venez, Suivez les accents de la valse, Comme elle chante, comme elle sonne, Dansez, dansez au son de la valse, Levez vos jolis petons Au rythme de cette danse ! Ah oui, sirènes du bal, oui, Voilà qui est fort joli ! Dansez gaiment, mes toutes belles, Chantez de vos voix si claires. Tant que dure la valse, dansez, Dansez, légères et gaies. Danilo Ô patrie, tout le jour tu me réclames, Me donnes tourments et soucis. Faut-il travailler la nuit, baron ? Je vous donne ma démission.
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Cascada
Cascada
Puis-je maintenant espérer, Madame ?
Madam’, darf jetzt ich hoffen?
Saint-Brioche
Saint-Brioche
Je vois le ciel qui s’ouvre pour moi ! Hanna
Ich seh’ den Himmel offen! Hanna
Je n’ai que l’embarras du choix...
Ich habe nun die Qual der Wahl…
Danilo
Danilo
Ce cas n’en est pas moins fatal ! Hanna
Der Fall ist immer noch fatal!
Hanna
Eh bien, qui choisirai-je donc ?
Na, schön ! Wen soll ich wählen?
Danilo
Danilo
Sapristi ! Encore un concurrent !
Sapperment! Ein neuer Konkurrent!
Valencienne
Il est le meilleur candidat !
À la valse il excelle, Je l’ai dansée avec lui, Au boston il a des ailes, Je l’ai dansé avec lui, Le cak’walk’ n’est pour lui qu’un jeu, Je l’ai dansé avec lui. Il cotillonne comme un dieu Et sans doute même un peu mieux. Drum agitier’ ich Und affichier’ ich, Ach bitte, hören Sie mein Wahlplakat: Wählen Sie doch Rosillon, Wählen Sie doch Rosillon, Er ist der würdigste Tanzkandidat!
Cascada
Cascada
Lors donc, j’agite, Lors donc, j’affiche, De grâce, écoutez ce que dit mon affiche : Votez Rosillon et nul autre, Votez Rosillon et nul autre,
Votez Cascada et nul autre ! Saint-Brioche Votez Saint-Brioche et nul autre ! Hanna
Saint-Brioche
Wählen Sie nur Saint-Brioche! Hanna
Encore un candidat à la danse !
Aha, schon wieder ein Tanzkandidat!
Cascada, Saint-Brioche
Cascada, Saint-Brioche
C’est lui le meilleur candidat !
Er ist der würdigsteTanzkandidat!
Les Messieurs
Herren
C’est moi le meilleur candidat !
Ich bin der würdigste Tanzkandidat!
Camille
Camille
Trop de réclame...
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Wählen Sie nur Cascada!
Pardon, Madame... Zu viel Reklame...
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Hanna
Das find ich nicht… Doch nein… Den ich als Tänzer möchte… Ist Einer, der sich gibt den Schein, Als ob ich ihm egal möcht’ sein. Sie sind wohl der Rechte? Danilo
Ich? Gnäd’ge Frau, ich tanze nicht!
Hanna
So leisten Sie kurzweg Verzicht? Danilo
Verzicht? O nein! Der Tanz ist doch wohl mein?
Hanna
Gewiss ! Warum? Danilo
Nun, da der Tanz mein Eigentum, So darf mit ihm ich alles tun Was mir beliebt! Nicht wahr?
Hanna
Nun ja? Alle
Was treibt er da? Danilo
Der Tanz, den mir die Gnädige gewährt, Ist doch zehntausend Francs wohl wert. Mir gehört der Tanz, Ich verlang’ dafür Zehntausend Francs zu wohltät’gem Zweck! Herren
Zehntausend Francs? Cascada
Zehntausend Francs! ’S ist unerhört Danilo
Für diesen Preis geb’ ich ihn weg! Herren
Zehntausend Francs! Saint-Brioche
Er ist verrückt!
Hanna Je ne trouve pas... Et pourtant... Le cavalier que je voudrais... Celui-là, il se donne des airs, Comme si peu lui en chalait... ! Eh bien, êtes-vous l’homme qu’il faut ? Danilo Moi ? Madame, je ne danse pas ! Hanna Comme cela vous renoncez ? Danilo Renoncer ! Oh non ! Cette danse est la mienne, oui ? Hanna Certes ! Pourquoi ? Danilo Si cette danse m’appartient, Je puis bien, n’est-ce pas, En disposer à ma guise. Hanna Mais encore ? Tous Que fait-il donc ? Danilo Elle vaut bien dix mille francs, Cette danse que m’accorde Madame. Cette danse qui est à moi, J’en demande dix mille francs Pour une œuvre de bienfaisance ! LEs Messieurs Dix mille francs ? Cascada Dix mille francs ! Incroyable ! Danilo À ce prix-là je la cède ! Les Messieurs Dix mille francs ! Saint-Brioche Il est fou !
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Danilo
Sie geh’n! Jetzt ist es mir geglückt!
Les Messieurs
Herren
Dix mille francs ! C’est ridicule !
Zehntausend Francs! Das ist zum Lachen!
Danilo
Danilo
Se montrent nobles et galants !
Sehen Sie, meine Gnädige, Sehen Sie, Wie sie aus dem Staube sich machen, Zahlen woll’n die Herren nie! Ein Griff in’s Portmonnaie Tut ihnen furchtbar weh! So sind die Herren heutzutag, Ein wirklich nobler Schlag!
Camille
Camille
Voyez, Madame, Voyez donc, Tous ces messieurs qui déguerpissent, Jamais ils ne paieront un sou ! Ils ont mal rien que de penser Mettre la main au porte-monnaie ! Voilà comment de nos jours les messieurs
Ces dix mille francs, c’est moi qui les donne!
Die zehntausend Francs, die gebe ich!
Valencienne
Valencienne
Vous voici déjà amoureux ?
Sind Sie schon verliebt?
Camille
Camille
Vous-même ne le souhaitiez-vous pas ?
Sie wünschten doch selbst?
Valencienne
Valencienne
Quelle impertinence !
Untersteh’n Sie sich!
Danilo
Danilo
Et me voici prêt, Madame, pour cette danse !
Der Letzte ging, Sie sind befreit Und jetzt gnädige Frau, bin ich zum Tanz bereit!
Hanna
Hanna
Le dernier est parti, vous êtes libre,
Tiens donc ! Merci bien !
Jetzt danke’ich sehr!
Danilo
Danilo
Comment, et mon mandat ? Vous m’aviez pourtant élu !
Und mein Mandat? Sie wählten mich doch?
Hanna
Hanna
Je ne danserai pas.
O Sie Haupt-Diplomat! Ich tanze nicht.
Danilo
Danilo
En voilà un beau diplomate !
Suave, séducteur, il va vous convaincre, c’est sûr !
Geigen erklingen, Locken so süss, werden Sie zwingen gewiss!
Hanna
Hanna
Le chant des violons s’élève...
Mais quel danseur vous faites !
Nein ich will nicht! Sie abscheulicher Mann! Wie prächtig Sie tanzen!
Danilo
Danilo
Non ! Je ne veux pas ! Quel affreux vous faites !
On fait du mieux qu’on peut !
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Danilo
Ils s’en vont ! J’ai réussi !
Man tut was man kann!
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Njegus
Gnädige Frau, warum so – traurig?
Hanna Wie sonderbar das Leben spielt. Ich versuche, jemanden zu vergessen und heirate, ich heirate und schon kurz darauf werde ich Witwe. Ich komme nach Paris, um die ganze Heiraterei zu vergessen. Und der erste, dem ich in die Arme laufe... ist...
Chère Madame, pourquoi être si… triste ? Quel drôle de jeu joue la vie. J’essaie d’oublier quelqu’un et je me marie, je me marie et peu après me voilà veuve. J’arrive à Paris pour oublier toutes ces histoires de mariage et je tombe dans les bras de... de…
Njegus
Ich hasse es, wenn Sie sentimental werden!
Je déteste quand vous devenez sentimentale !
Hanna
Wie?
Comment ?
Njegus Heitern Sie sich ein wenig auf. Das Fest wird doch Ihnen zu Ehren veranstaltet, und es ist noch lange nicht zu Ende. Punkt Mitternacht singt die ganze Gesellschaft unsere Nationalhymne und ehrt damit die gnädige Frau und das Vaterland. Hanna
Ich pfeife auf das Vaterland. So ist’s einmal und fertig!
Amusez-vous un peu ! C’est en votre honneur que cette fête est donnée, et elle n’est pas encore finie. À minuit tapantes, toute la compagnie chantera notre hymne national en votre honneur, Madame, et en l’honneur de la patrie. Je me moque de la patrie. Un point, c’est tout !
Hören Sie: Ich verzage mein Lebtag nicht, es mag eine Sache noch so schlimm Aussehen. Denn wer sich immer das Schlimmste vorstellt, ist auch wahrhaftig am schlimmsten dran.
Écoutez : même si une chose est épouvantable, il ne faut pas
Hanna Und wer sich immer mit Hoffnung schmeichelt, und zuletzt betrogen sieht, hat am Ende nichts mehr als die Verzweiflung. So ist’s einmal und fertig.
Et quand on se berce toujours d’espérances et qu’on finit trom-
Jedes nach seiner Weise. Ich glaube bei der meinigen am besten zu fahren. – Da hör ich schon Vaterland kommen.
Chacun comme il l’entend. Moi, je crois que je fais bien de m’en
Nr. 7 - Introduktion, Tanz & Broadway-Lied
N°7 - Introduction, danse & chanson de Broadway
Hanna
Hanna
Njegus
Njegus
Es ist so schön hier zu verweilen, Wo alsogleich nach heimatlichem Brauch Das Fest des Fürsten so begangen wird, Als ob man in Letinje wär’ daheim! Chor
Ah! Mi velimo dase dase veslimo, Heiaho! Lasst uns jauchzen und lasst uns singen, hei! Lasst uns tanzen und lasst uns springen, hei! Mi velimo dase veslimo! Hei! Was für ein herrliches Naturkind Sie sind! Ein Seitenstück zu meinem lieben Gesandschaftssekretär – unserem lieben Grafen Danilowitsch, der ebenso ein ganz waldund bergfrischer Pontevedriner geblieben ist.
Baron Zeta
s’empoisonner la vie. Car c’est toujours à force d’imaginer le pire qu’on se retrouve vraiment dans la pire des situations. pée, on n’a plus rien d’autre que le désespoir. Un point, c’est tout. tenir à mes principes. – Mais j’entends la patrie qui approche.
Qu’il est bon de séjourner ici, Où selon la coutume du pays On célèbre la fête du prince, On se croirait à Letinje, chez soi ! Chœur
Poussons des cris d’allégresse, chantons , hep ! Dansons, bondissons et sautons, hep ! Hep! Quelle merveilleuse enfant de la nature vous faites ! Vous faites bien la paire avec mon cher secrétaire de la délégation – notre cher comte Danilovitch ; lui aussi est resté pontévédrin, tout frais arrivé des forêts et des montagnes.
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Hanna
Eh bien, euh, parce que, euh, non !
Baron Zeta
Le comte et moi – oui, oui – vous n’avez pas tort, nous deux... Bon, ce n’était rien.
Hanna Der Graf und ich – ja, ja – da hätten Sie schon recht – wir zwei... Na also, es war nichts.
Qu’est-ce qui n’était rien ?
Baron Zeta
Rien du tout ? Qu’est-ce qui aurait pu arriver ?
Hanna
Mais vous venez justement de dire : rien du tout !
Baron Zeta
J’ai dit cela... ? C’était dans un moment d’égarement.
Hanna
Nun – eh – nicht etwa – weil – eh – nein!
Was war nichts?
Gar nichts? Was soll denn gewesen sein? Sie sagten doch eben, es war nichts!
Ce n’était rien !
Das habe ich gesagt – ? Das war eine momentane Geistesverwirrung! Es war nichts!
Il y avait quand même quelque chose
Baron Zeta
Et maintenant, notre ravissante hôtesse vous propose un brillant hommage à Broadway... A Touch of Venus...
Njegus And now, our lovely hostess will shine for you with greetings from Broadway... A Touch of Venus...
Valencienne
Valencienne
Pouvez-vous m’expliquer comment ce genre de chose se passe ? Ai-je trop fait confiance à l’amour ? Quand est-ce que l’enchantement a disparu ? Ai-je perdu mon doigté ? Comme le monde était insouciant, alors. Pouvais-je vous aimer ? Pouvait-il m’aimer ? L’amour ne devrait pas être une chose sérieuse, ou le devrait-il ? On fait connaissance, on s’embrasse peut-être, cela commence. Je croyais avoir tout compris, Mais j’avais oublié mon cœur insensé.
Es war doch etwas!
Will you tell me how these things happen? Have I trusted in love too much When did the magic vanish? Have I somehow lost my touch? How gay the world could be. Could I love you? Could he love me? Love shouldn’t be serious, or should it? You meet, perhaps you kiss, you start. I fancied that I understood it, I forgot my foolish heart.
Mais mon cœur insensé dit non.
Love can’t be illogical, can it? You kiss, perhaps you smile, you part, It happens the way that you plan it If you hush your foolish heart. Poor foolish heart, Crying for one who ignores you, Poor foolish heart, Flying from one who adores you. Ah, love used to touch me so lightly, Why will my heart betray me so? I would dance with a new lover nightly But my foolish heart says no.
Où est donc passé le comte ?
Baron Zeta
Je crains que le comte n’ait quitté la fête !
Njegus
L’amour ne peut pas manquer de logique, ou le peut-il ? On s’embrasse, on se sourit, on se quitte. Tout se passe comme prévu, Du moment qu’on fait taire son coeur insensé. Pauvre cœur insensé, Qui pleure pour celui qui t’ignore, Pauvre cœur insensé, Qui fuit celui qui t’adore. Ah, l’amour autrefois m’effleurait si légèrement, Pourquoi mon cœur me trahit-il ainsi maintenant ? Je danserais volontiers chaque nuit avec un amant différent,
52
Warum vergleichen Sie mich mit dem Grafen?
Pourquoi me comparer avec le comte ?
Wo steckt denn eigentlich der Graf?
Ich fürchte, der Graf hat das Fest verlassen!
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Ja, haben Sie ihm denn nicht vorgehalten, dass dies ein hochpatriotisches Fest ist und dass er somit unserem Vaterland schuldig ist, es zu besuchen?
Mais vous ne lui avez donc pas objecté que c’était une fête hau-
Njegus Das alles habe ich ihm gesagt, darauf hat er mir geantwortet, das Fest könnte ihm gestohlen bleiben.
Je le lui ai dit, tout cela ; sur quoi il m’a répondu que je pouvais
Baron Zeta
Baron Zeta Hanna
Frechheit!
Wo steckt denn eigentlich der Graf?
Der Graf ist momentan sehr beschäftigt, er ist sozusagen in geheimer politischer Mission tätig. Jetzt, mitten in der Nacht?
Baron Zeta Hanna
d’y assister ? aller me faire voir, avec ma fête. En voilà des manières !
Baron Zeta Hanna
tement patriotique et qu’il est de son devoir envers notre patrie
Ja, genau, eine Nacht-und Nebelaktion.
Où est donc passé le comte ? Le comte est très occupé en ce moment, il est pour ainsi dire en mission politique secrète. Maintenant, en pleine nuit ? Oui, exactement, une opération nuit et brouillard.
Peut-être bien à Paris dans des lieux nocturnes ?
Baron Zeta
Peut-être bien à Paris dans des lieux nocturnes.
Hanna
Quel salaud !
Danilo
Hanna!
Baron Zeta, Hanna, Njegus
Graf Danilo!
Comte Danilo !
Ja, Graf Danilo, ich wundere mich, dass Sie überhaupt noch für mich sichtbar sind.
Oui, comte Danilo, je m’étonne que vous vous présentiez encore
Njegus, lassen wir die beiden allein. Und rufen Sie in Kürze alle Pontevedriner zusammen. Eine vertrauliche Mitteilung! Von Mann zu Mann!
Njegus, laissons-les seuls tous les deux. Et rassemblez bien-
Hanna
Baron Zeta
devant moi. tôt tous les Pontévédrins. Une information confidentielle ! D’homme à homme !
Hanna
Sie weichen mir ja auf Schritt und Tritt aus. Warum?
Vous faites tout pour m’éviter. Pourquoi cela ?
Danilo
Kriegslist! Ich plänkle als leichter Kavallerist!
Ruse de guerre ! Je trotte dans la cavalerie légère !
Hanna Ach ja, wie konnte ich das vergessen – wir sind ja feindliche Mächte! Aber, ein leichter Kavallerist plänkelt nicht, der greift an!
Ah oui, comment ai-je pu l’oublier – nous sommes des puis-
Nr. 8 - Duett
N° 8 - Duo
Hanna
Hanna
Heia, Mädel, aufgeschaut, Guck, die schmucken Reiter! Nimmt dich einer wohl zur Braut, Oder sprengt er weiter? Heia, Mädel, lass’ ihn nicht, Kann als Mann dir taugen! Guck ihm keck nur ins Gesicht, Blitz’ mit deinen Augen!
sances ennemies ! Mais dans la cavalerie légère, on ne trottine pas, on attaque !
Holà, ma fille, lève les yeux, Regarde les fringants cavaliers ! L’un d’eux sera-t-il ton fiancé Ou passera-t-il son chemin ? Holà, ma fille, retiens-le bien, Pour toi il ferait un époux ! Regarde-le effrontément De tes beaux yeux étincelants !
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Danilo
Danilo
Et son cœur à lui en tressaille.
Mädel schaut und Mädel guckt, Dass es ihm im Herzen zuckt.
Hanna
Hanna
La fille le dévore des yeux,
Bêta, bêta de cavalier!
Mädel zeigt, trotzdem sie schweigt, Dass es sich in Lieb’ ihm neigt! Dummer, dummer Reitersmann, Der mich nicht verstehen kann! Dummer, dummer Reiter, Reitet, reitet weiter! Dummer, dummer Reitersmann! Hopla hot und hopla ho! Dummer, dummer Reiter, Reitet, reitet weiter! Dummer, dummer Reitersmann!
Et alors, comte Danilo, où en sommes-nous de votre assaut ?
Hanna
Wie sieht es denn nun aus mit ihrem Angriff, Graf Danilo?
J’ai tellement envie de lancer l’assaut !
Danilo
Ich möchte ja gerne angreifen!
Alors faites-le !
Hanna
So tun Sie’s doch!
Pas possible !
Danilo
Geht nicht!
Hanna
Hanna
La jeune fille ne dit mot, mais N’en trahit pas moins son amour ! Bêta, bêta de cavalier Incapable de me comprendre ! Bêta, bêta de cavalier, Va-t-en donc sur ta monture ! Bêta, bêta de cavalier, Hop là hop et hop là ho, Bêta, bêta de cavalier, Va-t-en donc sur ta monture!
Et pourtant je ne suis pas bégueule !
Heia, Reiter kehrt zurück, Hopp, sein Pferdchen tänzelt! Wie er jetzt mit seinem Blick, Bittet und scherwenzelt! Mädel kümmert sich nicht drum, Hüpft und summt ein Tänzchen: Reiter, du warst gar zu dumm, Doch ich bin kein Gänschen!
Danilo
Danilo
Holà, le cavalier fait demi-tour, Hop! Son petit cheval piaffe ! Voyez comme son regard Se fait suppliant et obséquieux ! Mais la jeune fille n’en a cure, Elle sautille et danse en fredonnant : Cavalier, tu as été trop bête,
Le cavalier regarde et rit, Tu ne veux pas, alors, bonne nuit ! Jeune fille, jeune fille que j’ai choisie, Je ne reviendrai pas une deuxième fois !
Reiter guckt und Reiter lacht, Willst du nicht, nun dann gut’ Nacht! Mädel, Mädel meiner Wahl, Ich komm’ nicht ein zweites Mal! Baron Zeta Venez donc, messieurs. J’ai à vous livrer une information, disons, patriotique. à partir d’une certaine heure, la fête de ce soir se poursuivra pour vous seuls, sans vos épouses : à Paris, chez Maxim’s. Les Messieurs
Fantastique ! Génial ! Une idée magnifique ! Bravo !
Baron Zeta À trois heures du matin, les voitures nous attendront devant la maison et elles nous emmèneront rejoindre les grisettes. Champagne au frais de l’état, cela va de soi.
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Les Messieurs Kromow
Fantastique ! Génial !
Et nos femmes ?
Bien entendu, elles ne doivent s’apercevoir de rien. Veillez à ce que vos épouses dorment profondément, mais économisez vos forces pour les heures qui suivent. Nous serons de retour à sept heures du matin.
Baron Zeta
Kromow
Votre femme !
Pritschitsch
Votre femme !
Baron Zeta Ma femme ! Tout va bien ? Tu t’amuses, mon trésor? Valencienne
Oui, beaucoup – à tout à l’heure, mon nounours.
À tout à l’heure, mon lapin ! Donc, messieurs, notre assemblée est levée ! Rendez-vous à trois heures devant le pavillon. Mot d’ordre : nuit et brouillard.
Baron Zeta
Vous allez voir, nous, les dames, nous serons de la partie. Venez, mesdames, j’ai des nouvelles intéressantes pour vous.
Hanna
Danilo, wie steht es? Haben Sie herausgefunden, ob sich die Dame für einen bestimmten Herrn interessiert?
Baron Zeta Danilo
Nicht, dass ich wüsste.
Baron Zeta Danilo, Sie sind ein miserabler Diplomat. Sie wissen nicht, wer die grösste Gefahr bildet! – Herr von Rosillon! Danilo
Camille?
Alors, Danilo ? Avez-vous pu apprendre si cette dame s’intéresse pour un monsieur en particulier ? Pas que je sache. Danilo, vous êtes un piteux diplomate. Vous ignorez quelle est la menace principale ! – Monsieur de Rosillon ! Camille ?
Baron Zeta
Wenn man nur ein Punkterl finden würde, wo man ihn packen könnte!
Si on trouvait un truc pour arriver à l’attraper !
Njegus Es gibt ein Punkterl! Herr Rosillon ist nämlich blödsinnig verliebt.
Il y en a un, de truc ! Monsieur de Rosillon est amoureux à en
Baron Zeta , Danilo Njegus
Verliebt?
In eine Dame - blödsinnig!
Baron Zeta
Was Sie nicht sagen!?
être imbécile. Amoureux ? D’une dame – à en être imbécile ! Ben dites donc !
Njegus
In eine - mit Verlaub - verheiratete Dame!
D’une dame – si vous permettez – une femme mariée !
Danilo
Gourmand!
Le gourmand !
Njegus
Blödsinnig!
L’imbécile !
Baron Zeta Njegus
Wer ist diese verheiratete Frau?
Diese verheiratete Frau ist – das hat er mir nicht gesagt!
Et qui est-ce, cette femme mariée ? Cette femme mariée, c’est... Ça, il ne m’a pas dit !
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eh bien, il faudra qu’il l’épouse.
Schad’ ! Aber ich werde sie diplomatisch entdecken! Und hab’ ich diese blödsinnige Frau, die er verheiratet liebt – dann muss er sie heiraten.
L’épouser !
Danilo
Heiraten!
L’épouser !
Njegus
Heiraten!
Mais dites, qu’en dira le mari de cette femme mariée ?
Danilo Aber bitte, bitte, was wird denn der Mann von dieser verheirateten Frau dazu sagen?
Oh, celui-là, avec de l’argent, on s’en débarrassera – une avance de la veuve…
Baron Zeta Den werden wir mit Geld beiseite schaffen – ein Vorschuss von der Witwe...
Il est fou.
Njegus
C’est sûrement une vieille bourrique, ce mari, il ne faut pas se tracasser pour lui jouer un tour comme ça !
Baron Zeta Der Mann ist gewiss ein alter Esel, den man, ohne sich ein Gewissen daraus zu machen, betrügen kann!
Pour ça, il a raison.
Njegus
Mais vous, cher comte, il faut que vous m’aidiez un peu à décou-
Baron Zeta
Dommage ! Mais, en vrai diplomate, je saurai de qui il s’agit. Et une fois que j’aurai cette imbécile de femme mariée qu’il aime –
Baron Zeta
Er ist verrückt.
Jetzt hat er recht.
ruse… !
Aber Sie, lieber Graf, müssen mir bei dem Entdecken der verheirateten Dame denn doch ein bisschen helfen! Vielleicht führt Sie dieses auf die richtige Spur! Dieser Fächer gehört – wie ich glaube – Frau Kromow. Es steht darauf: „I love you!“. Vielleicht – vielleicht – schlau sein!
Bon, allons-y pour un peu de ruse. I love you ! ... Ich liebe dich...
Danilo
vrir cette femme mariée ! Peut-être que ceci vous mettra sur la voie ! Cet éventail, je crois, est celui de Madame Kromow. Il est écrit dessus : « Je vous aime ». Peut-être, qui sait, avec un peu de
Je t’aime...
No, probieren wir einmal bissel mit Schlausein. I love you!... Ich liebe dich, je t’aime...
Danilo Olga
Comte ?
Danilo Olga
Vous avez perdu quelque chose.
Moi ? Non !
Danilo Olga
Gospodina...
Oh que si ! Que si ! Votre cœur, et une petite chose en plus !
Oh, monsieur le comte...
Danilo (C’est
elle !) Vous n’avez rien à craindre ! Je suis discret ! Je veux vous mettre un tantinet en garde ! Gospodina ! Il s’apprête à en épouser une autre, la veuve !
Olga
Qui ? Saint-Brioche ?
Danilo Olga
Hein ?
Oh, merci, cher comte, merci !
Alors elle, c’est Saint-Brioche ? Bon, intéressant aussi. Mais donc, ce n’est pas elle. Ah, Madame Bogdanowitsch !
Danilo
Danilo
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Gospodina, vous avez perdu quelque chose.
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Sylviane
Moi ? Non !
Danilo Oh que si ! Que si ! Votre cœur, et puis quelque chose d’autre, quelque chose qu’on peut refermer aussi ! Sylviane Qu’entendez-vous par là ? Danilo (Ça peut-être elle !) N’ayez crainte, Gospodina ! Je suis dis-
cret, et je veux seulement vous avertir, Gospodina ! Il s’apprête un tantinet à en épouser une autre ! La veuve ! Sylviane Danilo
Cascada ?
Cas... ?
Sylviane
Oh, merci, cher comte, merci !
Danilo Olga avec Saint-Brioche ? Celle-ci avec Cascada ? On apprend de jolies choses, quand on pose un tantinet des questions çà et là ! Praskowia
Oh, le ravissant éventail !
Danilo (Ça ne peut quand même pas être celle-là !) Sur cet éventail, il y a écrit « I love you ! » Praskowia Danilo
tient !
Oh!
Je le place dans les jolies menottes auxquelles il appar-
Praskowia
Enfin !
Danilo (Enfin ? C’est elle !) Praskowia Danilo
vôtre ?
Vous voulez dire : si j’avais deviné quel tendre cœur est le
Praskowia Danilo
Eh oui !
Eh oui !
Praskowia Danilo
L’aviez-vous deviné, ou bien le saviez-vous ?
Mais tout de même, vous le sentiez, Danilo ?
Hein ? Pardon ?
Praskowia
Combien vous étiez près de mon cœur, Danilo...
Danilo (Moi ! C’est de moi qu’elle parle ?)
Rendez-moi cet éventail ! Voici votre époux !
Praskowia
Discrétion !
You can depend on it, Hanna. Shortly before three in the morning, I’ll make sure that everyone knows. Codeword: Grisetten Cabaret.
Valencienne
Chère Hanna, vous pouvez compter sur moi. Peu avant trois heures du matin, je ferai en sorte que tout le monde soit au courant: le mot de passe sera « Grisetten Cabaret ».
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Allons, Praskowia! Praskowia! On y va!
Oh come on, Praskowia! Praskowia!!
Cet éventail serait-il celui de Hanna ? Et qui lui a écrit « Je vous
Danilo Sollte der Fächer etwa Hanna gehören? Und wer hat ihr auf den Fächer geschrieben „I love you!“ ? Obwohl ich mit Hanna noch nicht verheiratet bin – ich werde alle Ehemänner dieser Welt rächen, darauf kann sich Hanna gefasst machen. Und zunächst werden alle Liebhaber dieser Erde beiseite geschafft.
aime » sur son éventail ? J’ai beau ne pas être encore marié à Hanna, je vengerai tous les maris du monde, et il faut qu’elle s’y prépare, Hanna. Je vais commencer par éliminer tous les amants de cette terre.
Cascada
lame !
Je vous préviens ! Renoncez à la veuve ! Je suis une fine
Saint-Brioche
Renoncez ! (Bon, vais d’abord mettre ces deux-là hors circuit).
Et moi, mes balles atteignent toujours leur but !
Danilo (Ah, jetzt schaff ich die zwei endgültig beiseite).
Ces chers messieurs veulent se chamailler ? Je vous en prie, ne vous gênez pas, j’ai à discuter de ceci et de cela avec Madame Glawari à propos de ces messieurs.
Cascada
Sur moi ?
Saint-Brioche
Et sur moi ?
Danilo Sur vous deux. Je vais lui dire qu’il y aura peut-être aujourd’hui même un duel entre le vicomte Cascada et... Veuillez m’excuser... et Gospodin Bogdanowitsch. Cascada Danilo
Bogdanowitsch?
Il sait tout sur vous et sa femme !
Cascada
Nom de nom!
Saint-Brioche Eh bien, vous devez lui en avoir raconté de jolies, à ce bon vicomte... Danilo Un tantinet de jolies choses pour vous aussi ! Madame Glawari apprendra qu’il pourrait bien y avoir un duel aujourd’hui entre vous et Gospodin Kromow. Saint-Brioche Danilo
Kromow ?
Il sait tout sur vous et sa femme !
Saint-Brioche
Nom de nom !
Danilo Ohh ! Gospodin Kromow, Gospodin Bogdanowitsch, Gospodin Pritschitsch... Saint-Brioche Cascada
Vous n’allez quand même pas ?...
Ne faites pas de bêtises.
Danilo Je suis justement en train de parler avec ces messieurs d’une affaire délicate. D’une question de principe : de la manière dont les maris doivent se comporter quand leurs chères épouses les ont un tantinet trompés.
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Kromow
Oh, c’est tres simple ! Je le refroidis, le gredin !
Baron Zeta
Worüber beraten denn die Herren?
Wie sich ein Ehemann benehmen soll, wenn seine verehrte Ehefrau bissel Ehestand auseinanderbrechen tut.
Danilo
Baron Zeta
Darüber brauche ich Gott sei Dank nicht nachzudenken.
De quoi ces messieurs confèrent-ils ? De la manière donc un mari doit se conduire quand sa chère épouse s’avise de prendre des libertés avec le mariage. Dieu soit loué, moi je n’ai pas à réfléchir à cela.
Nr. 9 - Marsch-Septett
N°9 - Marche-septuor
Danilo
Danilo
Wie die Weiber, Alle
Wie die Weiber? Danilo
Man behandelt? Alle
Hört ihn an! Danilo
Eine so, die And’re anders Da gibt’s keinen Feldzugsplan! Baron Zeta
Dass die Weiber... Alle
Dass die Weiber? Baron Zeta
Treu uns bleiben... Alle
Also wie? Danilo und Baron Zeta
Das hat man noch nicht ergründet. Alle
Da gibt’s keine Theorie! Danilo
Der einen macht man Complimente: Alle
So und so und so und so! Baron Zeta
Und schmeichelt, streichelt ohne Ende: Alle
So und so und so und so!
Comment les femmes... Tous Comment ? Les femmes ? Danilo Doivent-elles être traitées ? Tous écoutez-le ! Danilo L’une ainsi, celle-là autrement, De plan de campagne, point ! Baron Zeta Que les femmes... Tous Que les femmes ? Baron Zeta Nous soient fidèles... Tous Comment cela ? Danilo et Baron Zeta On en cherche encore la raison. Tous Là-dessus, point de théorie ! Danilo À l’une on fait des compliments, Tous Comme ci et comme ça ! Baron Zeta On la flatte, on la caresse... Tous Comme ci et comme ça !
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Saint-Brioche
Der Andern muss man imponieren:
Tous
Alle
Comme ci et comme ça !
So und so und so und so!
Cascada
Cascada
On peut même l’agacer...
Man darf sie auch sogar sekieren:
Tous
Alle
Comme ci et comme ça !
So und so und so und so!
Danilo
Danilo
Une troisième voudra des tendresses...
Die Dritte, die will Zärtlichkeiten:
Tous
Alle
Comme ci et comme ça !
So und so und so und so!
Baron Zeta
Baron Zeta
La quatrième est querelleuse...
Die Vierte, die die will zanken, streiten:
Tous
Alle
Comme ci et comme ça !
So und so und so und so!
Cascada
Cascada
La cinquième ne veut que rire et danser...
Die Fünfte will nur tanzen, lachen:
Tous
Alle
Comme ci et comme ça !
So und so und so und so!
Danilo et Baron Zeta
Danilo und Baron Zeta
Étudier les femmes, quelle affaire !
Ja, das Studium der Weiber ist schwer...
Tous les autres
Alle anderen
Ah, les femmes ! Ah, ces femmes !
Ach, die Weiber! Diese Weiber!
Danilo et Baron Zeta
Danilo und Baron Zeta
Pour nous, les hommes, que de tracas !
Nimmt uns Männer verteufelt auch her!
Tous les autres
Alle anderen
Ah, les femmes ! Ah, ces femmes !
Ach, die Weiber! Diese Weiber!
Danilo et Baron Zeta
Danilo und Baron Zeta
Qu’importe, on en prend pour son grade.
Niemals kennt doch an Seele und Leib Man das Weib, Weib, Weib, Weib, Weib! Mädchen zart, Gretchen-Art, blondes Haar, Mit dem treuesten Blauäugleinpaar, Ob sie schwarz oder rot oder blond sind gefärbt, Ist egal, man wird doch gegärbt!
Tous
Alle
Ni corps ni âme, jamais On ne connaît la femme, femme, femme, femme, femme ! Tendres, ingénues, aux cheveux d’or, Avec de jolis yeux bleus pleins d’amour, Qu’elles soient brunes, rousses ou blondes,
Les femmes, les femmes, les femmes ! Étudier les femmes, quelle affaire ! Pour nous, les hommes, que de tracas... Ni corps ni âme, jamais, etc.
60
Saint-Brioche
À l’autre il faut en imposer...
Weiber, Weiber, Weiber! Ja das Studium der Weiber ist schwer, Nimmt uns Männer verteufelt auch her Niemals kennt doch an Seele und Leib usw.
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Danilo
Doch wir Männer... Alle
Doch wir Männer? Danilo
Treiben Sachen... Alle
Beispielsweis’ ? Danilo
Die uns nicht beliebt sehr machen In der holden Damen Kreis! Baron Zeta
Ja, wir Männer... Alle
Ja, wir Männer? Baron Zeta
Wir sind Lumperln! Alle
Jeder nicht! Danilo und Baron Zeta
Bitte der, der das will leugnen, Alle
Gewiss nicht die Wahrheit spricht. Cascada
Zu Hause sind wir oft Despoten... Alle
So und so und so und so! Baron Zeta
Und naschen selbst gern, was verboten... Alle
So und so und so und so! Saint-Brioche
Wir sind geneigt zu Seitensprüngen... Alle
So und so und so und so! Danilo
Die Schwipse, die nach Haus wir bringen... Alle
So und so und so und so!
Danilo Mais nous, les hommes... Alle Mais nous, les hommes ? Danilo Faisons certaines choses… Tous Un exemple ? Danilo Qui nous font fort mal voir Dans le cercle des gentes dames ! Baron Zeta Oui, nous, les hommes... Tous Oui, nous, les hommes ? Baron Zeta Nous sommes des gredins ! Tous Ah non, pas tous ! Danilo et Baron Zeta Allons, celui qui le nie, Tous Il trahit la vérité. Cascada Souvent despotes dans le ménage... Tous Comme ci et comme ça ! Baron Zeta Nous mordons souvent au fruit défendu... Tous Comme ci et comme ça ! Saint-Brioche Sommes enclins aux écarts de conduite... Tous Comme ci et comme ça ! Danilo Les cuites que nous ramenons... Tous Comme ci et comme ça !
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Baron Zeta
Zu Haus’ markieren wir das Alter...
Tous
Alle
Comme ci et comme ça !
So und so und so und so!
Danilo
Danilo
Sitôt dehors nous papillonnons !
Doch auswärts sind wir lose Falter!
Tous
Alle
Comme ci et comme ça !
So und so und so und so!
Cascada
Cascada
Et les scandales que nous faisons...
Und die Skandale, die wir machen...
Tous
Alle
Comme ci et comme ça !
So und so und so und so!
Baron Zeta, Danilo, Cascada, Saint-Brioche
Baron Zeta , Danilo, Cascada , Saint-Brioche
On nous force à de telles choses !
Man zwingt uns ja zu solchen Sachen!
Tous
Alle
Comme ci et comme ça !
So und so und so und so!
Danilo et Baron Zeta
Danilo und Baron Zeta
Étudier les femmes, quelle affaire !
Denn das Studium der Weiber ist schwer!
Tous
Alle
Ah, les femmes, ah, ces femmes !
Ach, die Weiber! Diese Weiber!
Danilo et Baron Zeta
Danilo und Baron Zeta
Pour nous, les hommes, que de tracas...
Nimmt uns Männer verteufelt auch her...
Les femmes
Weiber
En fin de compte, ce sont tous des imbéciles !
Männer, Männer, Männer, Männer, ach! Ja das Studium der Männer ist nicht schwer, Drum verwöhnen wir sie auch nicht sehr! Es ist so nicht das mindeste dran, an dem Mann, Mann, Mann, Mann, Mann! Ob er arm oder reich ist an Geist, ob er Max oder Christian heisst, ob er schwarz oder Blond oder gänzlich beglatzt, Irgendwo ist er stets verfatzt.
Les hommes
Männer
Les hommes, les hommes, les hommes, les hommes, ah ! Étudier les hommes, la belle affaire ! C’est pour cela qu’on ne leur fait pas souvent de gâterie ! Ils n’ont rien de si extraordinaire, ces Hommes, hommes, hommes, hommes, hommes ! Qu’ils soient pauvres ou riches en esprit, Qu’ils s’appellent Max ou Christian, qu’il soient bruns, Qu’ils soient blonds, ou tout dégarnis,
Les femmes, femmes, femmes, femmes, femmes, femmes ! Étudier les femmes, quelle affaire ! Pour nous, les hommes, que de tracas... Ni corps ni âme, jamais, On ne connaît la femme, femme, femme, femme, femme ! Tendres, ingénues, aux cheveux d’or, Avec de jolis yeux bleus pleins d’amour, Qu’elles soient brunes, rousses ou blondes, Qu’importe, on en prend pour son grade.
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Baron Zeta
À la maison, on joue les vieux grincheux...
Weiber, Weiber, Weiber, Weiber, Weiber, Weiber, Weib! Ja das studium der Weiber ist schwer, Nimmt uns Männer verteufelt auch her! Niemals kennt doch an Seele und Leib Man das Weib, Weib, Weib, Weib, Weib! Mädchen zart, Gretchenart, blondes Haar Mit dem treuesten Blauäugleinpaar! Ob sie schwarz oder rot oder Blond sind gefärbt ’ S ist egal, man wird doch gegärbt!
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Zweiter Teil Hanna
succès.
Deuxième partie
Mes compliments, cher baron, cette soirée était un plein
Baron Zeta Euh, merci bien, mes hommages, euh – mais pourquoi donc « était » ?... La soirée ne fait que commencer... Hanna
J’imagine !
Baron Zeta Vous dites ? Hanna J’imagine qu’il peut se passer encore bien des choses par une nuit si merveilleuse, quand on se sent plein d’entrain... Aber die Herren Gesandten haben sich ja alle schon in ihre Zimmer zurückgezogen... Danilo
Nicht alle!
Baron Zeta Hanna Danilo Hanna
Oh, der Herr Graf, der reinste Nachtschwärmer...
Wie wir ja alle wissen. Gospodina, was wissen Sie? Nix weiss ich!
Streiten Sie doch in aller Ruhe weiter. Ich werde es meinen Landsleuten gleichtun und mich zur Ruhe begeben.
Baron Zeta Danilo Hanna
Baron, bleibt es noch bei der frühmorgendlichen Expedition? Er ist auch dabei!
Baron Zeta Danilo
Selbstverständlich! Nacht-und-Nebel! Aktion!
Pavillon!
Valencienne Hanna
Did you hear that? The scoundrels!
Stay calm! We shall get our revenge.
Baron Zeta
See you later, Gospodina!
See you later? Why “see you later”? Don’t you want to go to bed yet? Everyone else has gone to sleep by now.
Baron Zeta Hanna
leurs chambres… Pas tous ! Oh, monsieur le comte, un vrai oiseau de nuit… Comme nous le savons tous. Gospodina, que savez-vous ? Rien du tout ! Continuez donc à vous chamailler. Moi je vais faire comme mes compatriotes et aller me reposer. Baron, cette expédition au petit matin tient toujours ? Il en fait partie, lui aussi ! Bien entendu ! Opération nuit et brouillard ! Pavillon ! Vous avez entendu ça ? Les gredins ! Restez calme! Nous aurons notre revanche.
Viens, ma chère Valencienne, il se fait tard.
Valencienne Mais bien sur, mon sucre d’orge ! Bis später, Gospodina! Hanna
Mais messieurs les diplomates se sont déjà tous retirés dans
Was ist denn das für eine Nacht-und-Nebel-Aktion, Graf Danilo?
À plus tard, Gospodina! Nous nous verrons tout à l’heure, Gospodina ! Nous nous verrons ? Pourquoi nous ? Ne voulez-vous pas aller vous coucher ? Tout le monde est déjà au lit à l’heure qu’il est ! Qu’est-ce que cette opération nuit et brouillard, comte Danilo ?
Danilo Staatsgeheimnis, Gospodina. Diplomatengeheimnis. Muss leider sehr verschwiegen sein darüber!
Secret d’État, Gospodina. Secret de diplomates. Je dois malheu-
Hanna Nun, da Sie so verschwiegen sind und so ein ausgezeichneter Diplomat dazu, möchte ich Sie um einen – diplomatischen Rat fragen.
Eh bien, puisque vous êtes non seulement si discret mais aussi
Danilo
Aber bitte, Gospodina.
reusement rester très discret là-dessus ! excellent diplomate, je voudrais vous demander un... conseil diplomatique. Mais je vous en prie, Gospodina.
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Hanna
Exact !
Danilo
... que vous ne m’aimez pas, vous allez me conseiller sincère-
Hanna ... dass Sie mich nicht lieben, werden Sie mir bestimmt ehrlich raten, ob ich den heiraten soll, den ich heiraten möchte! (Jetzt muss er reden!)
ment : dois-je épouser celui que je voudrais épouser ? (Maintenant, il faut qu’il parle !)
Stimmt!
ment vous voudrez !
Danilo Möchten...? Sie haben schon gemöchtet? Also bitte – heiraten Sie, wen Sie woIlen! Heiraten Sie was, wie, wo und womit Sie wollen!
Ce n’est pas une raison pour vous mettre à crier comme ça !
Hanna
Je ne crie pas ! Je suis énervé !
Danilo
Est-ce que vous seriez jaloux, par hasard ?
Hanna
Tout à fait !
Danilo
Ah ?!
Hanna
C’est-à-dire – pas seulement de vous ! Je suis un peu jaloux de gues masculins. Donc n’allez pas vous faire des idées, Gospodina !
Danilo Das heisst – bitte nicht auf Sie allein! Bin bissel eifersüchtig auf alles Weibliche, was zärtlich tut mit anderen männlichen Kollegen. Brauchen sich also nix einzubilden, Gospodina!
Jamais on ne m’a parlé comme cela...
Hanna
Quoi ?
Danilo
Les mots me manquent...
Hanna
Quoi ?
Danilo
… sans quoi je devrais vous dire...
Hanna
Quoi ?
Danilo
Vous êtes un...
Hanna
Un quoi ?
Danilo
Rien !
Hanna
N°10 - Mélodrame et Scène de danse
Nr. 10 - Melodram und Tanzszene
Que vous voudriez ? Vous avez déjà « voulu » ? Alors allez-y, mariez-vous ! Épousez qui vous voudrez, où et quand et com-
toutes les femmes qui prennent des airs tendres avec mes collè-
Danilo
Deswegen müssen Sie nicht gleich so schreien! Ich schreie nicht! Ich bin erregt! Sind Sie vielleicht eifersüchtig? Jawohl! Ah?!
Das hat mir noch niemand gesagt... Was? Ich finde keine Worte... Was? ... sonst müsste ich Ihnen sagen... Was? Sie sind ein... Was? Nix!
Gospodina !
Vous vous êtes calmé ?
Hanna
Haben Sie sich beruhigt ?
J’étais très agité !
Danilo
Ich war ja gar aufgeregt !
Alors je peux vous le dire à vous aussi : je veux devenir Parisienne !
Hanna
Mais avant de me marier, je voudrais connaître un peu la vie parisienne. Où donc s’amuse-t-on, à Paris ? Avec son « promis » ? Au bal de la délégation pontévédrine !
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Nun, da ich mittlerweile weiss, dass Sie mich nicht lieben...
Eh bien, puisque je sais maintenant que vous ne m’aimez pas...
Dann kann ich es Ihnen auch mitteilen : ich will Pariserin werden! Doch bevor ich in die Ehe eintrete, möchte ich noch das Pariser Leben kennelernen. Wo amüsiert man sich in Paris ?
Danilo Mit dem „angetrauerten“ Gatten? Auf dem Ball der pontevedrinischen Gesandschaft!
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Hanna
Oh! Dort geh’ ich nicht hin!
Warum? Dort ist’s auch ganz fad! Dort tanzt man Vaterländler! Madame la comtesse, est-ce que je peux avoir la grande préférence de danser avec vous ?
Danilo
Hanna
Pourquoi ? C’est vrai, ça manque de piquant ! On n’y danse que des danses du pays !
Avec beaucoup de plaisir, cher comte! Un kolo, la danse de notre patrie!
Danilo Hanna
Oh ! Je n’irai pas là-bas !
Das ist nix für mich, viel zu anstrengend!
Danilo
Mir gefällt’s auch nicht!
Sehen Sie, da würde ich zu meinem Mann sagen : Mein lieber Da...
Hanna
Danilo
Cela ne me vaut rien ! Bien trop fatigant ! Ça ne me plaît pas non plus ! Voyez-vous, je dirais à mon mari : Mon cher Da...
Danilo?
Da-go-bert! – deswegen bin ich nicht in Paris! Führ’ mich woanders hin!
Da-go-bert ! Ce n’est pas pour ça que je suis à Paris !
Danilo
Danilo
Hanna
Er führt sie zu Maxim, dort ist er sehr intim.
Emmène-moi ailleurs ! Il l’emmène chez Maxim, là-bas, il est un intime…
Danilo Dort tanzen ausgezeichnet unzweifelhaft die zweifelhaftesten Dämchen! Wie Sie in den Saal treten, glaubt natürlich jeder : Aha, ein neues Grisetterl! Die Kapelle spielt einen süssen Walzer, wo man so im Dreiviertel drei Viertel seiner Tugend vergisst!
Il ne fait aucun doute que là-bas, dansent les petites dames les
Das ist mir gefährlich, da kann man leicht noch das letzte Viertel seiner Tugend vergessen. Tanzen wir in den Saal zurück!
Trop dangereux pour moi. On y laisserait facilement encore le
Hanna
plus douteuses ! À peine serez vous entrée dans la salle que chacun croira, bien sûr : ha ha, une nouvelle grisette ! L’orchestre joue une valse, une valse qui vous fait oublier à trois temps les trois quarts de votre vertu ! dernier quart. Retournons dans la salle !
Alors, de grâce, donnez-moi au moins un objet qui me fera me souvenir constamment de vous !
Camille
Valencienne Camille
Un souvenir ?
Oh, mais c’est votre éventail !
Valencienne Dieu soit loué, l’éventail – je vous le donne en souvenir. Avez-vous un crayon ? Valencienne
Tenez !
« I am a highly respectable wife… » Maintenant, je l’ai même couché par écrit ! Valencienne !
Camille
Nr. 1 1 - Duett
N°1 1 - Duo
Camille
Viens dans ce joli pavillon, Il paraît très indulgent, très bon, Ces murs se feront un devoir De ne rien dire et de ne rien voir.
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Il sera propice, Accueillant et complice. Viens, la porte ouvert’ nous invite. Elle a l’air de mumurer : Entrez ! Valencienne
Ah, mon Dieu ! Je ne veux pas et je veux ! Camille
Viens la porte ouvert’ nous invite Nul n’en saura jamais rien, Viens, viens ! Valencienne
Au moins personne N’en saura rien ! Camille , Valencienne
Il sera propice, Accueillant et complice. Viens ! La porte ouverte nous invite. Elle a l’air de mumurer : Allons ! Valencienne
Mein Freund! Vernunft!
Camille
Camille
Que vous me tourmentez ! Valencienne
Wie Sie mich quälen!
Valencienne
Vous parlerez à Hanna aujourd’hui même !
Ich will’s! Sie müssen sich vermählen! Sie müssen heute noch mit Hanna sprechen!
Camille
Camille
Je le veux ! Il faut vous marier !
Soit, je le ferai – Mais cela me fendra le cœur ! Valencienne
Nun gut, ich tu’s – Doch wird das Herz mir brechen!
Valencienne
Les bonnes mœurs !
O glauben Sie, Es fällt mir schwer, Auf Ihre Liebe zu verzichten, Doch muss ich mich, So will’s die Ehr’, Streng nach der guten Sitte richten!
Camille
Camille
Ô croyez bien Ce qu’il m’en coûte De renoncer à votre amour, Mais l’honneur veut Que je respecte
Te perdrai-je à jamais ?
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Valencienne
Mon ami ! Soyez raisonnable !
Muss ich für immer Dich verlieren?
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Valencienne
Sie woll’n mich doch nicht kompromitieren? Camille
Das will ich nicht! Das darf ich nicht! Valencienne
So ist es recht, so hab’ ich Dich lieb... Camille
Ich muss Dich küssen
Valencienne
Sie machen mich böse! Camille
Vergib! – Vergib! – Mein Lieb! Camille
Wie eine Rosenknospe Im Maienlicht erblüht, So ist in meinem Herzen Die Liebe aufgeglüht! Das war ein selig Keimen, Von dem ich nichts geahnt, Ein wundersames Träumen, Das mich ans Glück gemahnt! Und nun das Glück gekommen, Soll’s wieder, wieder fort? Das Maienlicht verglommen? Die Knospe, sie verdorrt? Ein jauchzend, jubelnd Singen In meiner Seele schallt, Es wird dich mir erringen Der Liebe Allgewalt. Es wird dich mir erringen Der Liebe Allgewalt.
Valencienne Vous ne voudriez pas me compromettre ! Camille Je ne le veux pas Et n’en ai pas le droit ! Valencienne Voilà qui est bien, c’est comme ça que je t’aime... Camille Un baiser ! Valencienne Vous allez me fâcher ! Camille Pardon ! Ah, pardon – Mon amour ! Camille Tel le bouton de rose À la lumière de mai, Ainsi l’amour s’est Épanoui dans mon cœur ! Il a germé, bienheureux, Et je n’en savais rien, C’était un étrange rêve Qui me parlait de bonheur ! Ce bonheur arrivé, Faut-il y renoncer ? Éteinte, la lumière de mai ? Fané, desséché, le bouton ? Un chant d’allégresse Retentit dans mon âme, L’amour tout-puissant Saura te convaincre ! L’amour tout-puissant Saura te convaincre !
Valencienne
O Camille! Camille
Valencienne !
Valencienne
Nein – sachte , sacht! Du hast mich um den Verstand gebracht. Camille
Zum Abschied, Du Süsse, einen letzten Kuss !
Valencienne Non – tout doux – tout doux... Tu m’as fait perdre la raison. Camille Pour l’adieu... Ô ma douce... un dernier baiser !
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Valencienne
Valencienne
Mais pas ici…
Doch nicht hier.
La baronne et monsieur de Rosillon dans le pavillon ! – Malheur à elle, voici le baron !
Njegus Die Baronin und Herr Rosillon im Pavillon! – o weh der, der Baron!
Njegus, très cher, je suis tout excité par cette excursion noc-
Baron Zeta
comte et les autres messieurs dans le pavillon.
Njegus, lieber, ich bin ganz aufgeregt wegen der nächtlichen Exkursion. Ob die Damen schon alle schlafen? – Erst zehn vor zwei. Njegus, öffnen Sie mir den Pavillon. Ich werde im Pavillon auf den Grafen und die anderen Herren warten.
Excellence, Excellence, si vous permettez...
Njegus
Eh bien, faites donc
Baron Zeta
Excellence ! Il y a quelqu’un dedans ! C’est occupé !
Njegus
Qui se trouve dedans ?
Baron Zeta
Une... une... rien !
Njegus
Oh, une dame, peut-être ?!
Baron Zeta
Une dame ? Oh non ! Enfin, oui – mais...
Njegus
Mais je vois ! Et je devine déjà qui est avec elle, rien qu’à vous
Baron Zeta
turne. Est-ce que toutes les dames dorment ? Il n’est que deux heures moins dix. Njegus, ouvrez-moi le pavillon. J’attendrai le
Exzellenz – Exzellenz – mit Verlaub... Exzellenz! Es ist wer drin! Besetzt! Wer ist drin?
Eine – eine – nichts! Oh, vielleicht eine Dame?!
Eine Dame? O nein! Das heisst, o ja – aber...
voir : votre comte !
Aber ich durchblick’ es! Und ich ahne schon, wer bei ihr ist, wenn Sie so sind: Ihr Graf!
Mon com–te ? Oui – Non – C’est monsieur de Rosillon...
Njegus
Mein Gra–f? Ja – Nein – es ist Herr Rosillon...
Baron Zeta
Rosillon?
Das ist mir so herausgerutscht!
Ça m’est sorti comme ça !
Njegus
Rosillon avec une dame ? Bravo, bravissimo ! Vous méritez une qu’il aime !
Baron Zeta Rosillon mit einer Dame? Bravo, bravissimo! Sie verdienen sich einen Orden, Njegus, denn dann haben wir sie ja! Dann haben wir die verheiratete Frau, die er liebt!
C’est affreux !
Njegus
Il y a une autre porte au dos du pavillon ! Dépêchez-vous d’aller la fermer !
Baron Zeta Der Pavillon hat rückwärts noch eine Tür! Sperren Sie die rasch ab!
D’abord laisser sortir, puis fermer à clé !
Njegus
Ah, cher comte ! Nous l’avons, la dame de Rosillon !
Baron Zeta
Vous l’avez ?! Qui est-ce ?
Danilo
Je ne sais pas ! Elle est avec lui dans ce pavillon, Nous allons tendre l’oreille. Je l’entends ! Il parle !
Baron Zeta Das weiss ich nicht! Sie ist mit ihm in diesem Pavillon, den ich aber habe absperren lassen. Wir wollen lauschen. Ich höre ihn! Er spricht!
Excellence – ce n’est pas bien, d’écouter aux portes !
Danilo
Personne ne me voit ! Il lui parle du mariage auquel il doit se sacrifier.
Baron Zeta Es sieht’s ja niemand! Er spricht von der Heirat, der er sich opfern muss.
Et la dame ?
Danilo
décoration, Njegus, car alors nous l’avons, cette femme mariée
mais je l’ai fait fermer.
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Na, kommen Sie!
Schrecklich!
Erst herauslassen, dann absperren! Ach, lieber Graf! Die Dame Rosillons ist entdeckt!
Entdeckt?! Wer ist sie?
Exzellenz – lauschen ist nicht fein!
Und die Dame?
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Baron Zeta Danilo
Nun?
Baron Zeta Danilo
Ich werde durch’s Schlüsselloch sehen! Oje! Oje! Ich kann ihr Gesicht nicht sehen.
Wo hat sie’s denn?
Wo soll sie’s denn haben? Wo sie’s immer hat! Oje! Oje! Sie steht mit dem Rücken zum Schlusselloche!
Baron Zeta Danilo
Lassen Sie mich auch bissel schauen!
Baron Zeta Nein? Ich will sie entdecken! Ich wette, das ist die Frau des dummen Kromow! Jetzt dreht sie sich um ! Danilo
Nun!
Baron Zeta
Ohhh!!!
Je vais regarder par le trou de la serrure ! Alors ? Oh là là ! Je n’arrive pas à voir son visage. Où est-ce qu’elle l’a mis ? Où voulez-vous qu’elle l’ait mis ? Là où elle l’a d’habitude ! Oh là là ! Elle est dos au trou de la serrure ! Laissez-moi jeter un coup d’œil à moi aussi ! Non ? Je veux voir qui c’est ! Je parie que c’est la femme de cet idiot de Kromow ! Ah, elle se retourne ! Alors ! Ohhh !!!
Danilo
Nun?
Alors ?
Danilo
Da will ich doch selbst...
Alors je vais...
Baron Zeta Danilo
Wer ist es denn?
Baron Zeta Danilo
Sehen Sie nicht hinein! Meine Frau!
Ihre... ?
Baron Zeta
Meine! Ich bin der dumme Kromow!
Ah, sie ist die Geliebte von Camille?! Exzellenz werden sich gewiss irren...
Danilo
Baron Zeta
Oh nein! Oh nein!
Ne regardez pas ! Qui est-ce donc ? Ma femme ! Votre... ? La mienne ! C’est moi, l’idiot de Kromow ! Ah ! Elle est la maîtresse de Camille ?! Je suis sûr que Son Excellence se trompe... Oh non ! Oh non !
Na, dann muss Sie wenigstens eines trösten, Sie leiden für Vaterland!
Bon, une chose au moins doit vous consoler, c’est pour la patrie
Das Vaterland hat auch seine Grenzen! Aufgemacht! Aufgemacht!
La patrie a des limites, elle aussi !
Danilo
Baron Zeta Danilo
Die arme Frau Baronin! Lasst sich erwischen!
Baron Zeta
Aufgemacht! Aufgemacht!
Nr. 12 - Finale II
que vous souffrez ! Ouvrez ! Ouvrez ! La pauvre baronne ! Se faire attraper ! Ouvrez ! Ouvrez !
N° 12 - Finale II
Danilo
Ha!
Baron Zeta
Ha!
Baron Zeta und Danilo
Ha?
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Hanna
Wir fragen was man von uns will!
Danilo
Danilo
Hanna, Camille ! Ha ! Baron Zeta
Ha! Hanna und Camille!
Baron Zeta
Étais-je aveugle ? J’ai pourtant vu...
War ich denn blind? Ich sah genau...
Danilo
Danilo
Ha ! Hanna, Camille ! Tout mon esprit se glace, L’affaire tourne drôlement ! Baron Zeta Où est ma femme ? Valencienne Tu me demandes ? Baron Zeta J’en suis ébahi, interdit ! Valencienne
Ha! Hanna und Camille! Mein ganzer Geist steht still, Jetzt wird die Sache etwas flau
Baron Zeta
Wo ist denn meine Frau? Valencienne
Du wünschest? Baron Zeta
Ich bin stumm und starr! Valencienne
Que se passe-t-il ? Parle donc !
Was ist gescheh’n? So sprich doch klar!
Danilo
Danilo
Ah ! Hanna et Camille !
Ha! Hanna und Camille!
Camille
Camille
Mais tais-toi donc ! Baron Zeta Par le trou de la serrure, Tout à l’heure j’ai vu une dame... Hanna
So sei doch endlich still! Baron Zeta
Ich sah dort eine Dame kurz zuvor, Ich guckte schnell durch’s Schlüsselloch... Hanna
Quelles grossières manières...
Das war gerade nicht sehr fein!
Danilo
Danilo
Et si pratiques pourtant ! Baron Zeta J’ai entendu sans en croire mes oreilles Ce monsieur-là qui vous parlait d’amour ! Hanna
Aber praktisch doch!
Baron Zeta
Ich hört’ und traute meinen Ohren nicht, Wie dieser Herr da ihr Liebe schwor ! Hanna
Cette dame, c’était moi !
Die Dame, die war ich!
Danilo
Danilo
Ah ! Hanna ! Baron Zeta J’aurais juré voir ma femme ! Hanna Mon cher Camille, avouez-le !
70
Hanna
On se demande ce qu’on attend de nous !
Ha! Hanna!
Baron Zeta
Ich hätte geschworen, es wär meine Frau! Hanna
Mein lieber Camille, gesteh’n Sie’s nur ein!
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Valencienne
Oh, dies zu hören, ist Rettung und Pein! Camille
Ach, dies zu sagen, ist Rettung und Pein!
Danilo
Mich packt die Eifersucht, fast könnte ich schrei’n!
Baron Zeta
Ich kanns nicht glauben, o nein, o nein! Njegus
Das arrangierte ich ganz schlau und ganz fein! Hanna
Und war der Baron so indiskret, Zu lauschen und spähen beim Schlüsselloch, So sagen Sie hier, Was drinnen Sie mir Gestanden, ich bitte, so sagen Sie’s doch! Camille
Ich soll es sagen?
Danilo
Und ich soll’s ertragen?
Camille
Nun, Excellenz, da ich nicht anders kann Was ich drinn sagte – so hören Sie an:
Valencienne Ouïr cela me sauve – et me torture ! Camille Dire cela me sauve – et me torture ! Danilo Ah cette jalousie ! Quelle torture ! Baron Zeta Non, oh non, je n’y puis croire ! Njegus J’ai arrangé cela avec ruse et finesse ! Hanna Et le baron était indiscret au point De guetter, d’épier par la serrure ! Ce que vous m’avez avoué là-bas, Répétez-le ici, je vous prie ! Camille Moi, le répéter ? Danilo Moi, le supporter ? Camille Eh bien, Excellence, je n’ai pas le choix, Écoutez donc ce que j’ai dit là-bas :
Wie eine Rosenknospe Im Maienlicht erblüht, So ist in meinem Herzen Die Liebe aufgeglüht! Das war ein selig Keimen, Von dem ich nichts geahnt, Ein wundersames Träumen, Das mich ans Glück gemahnt. Und nun das Glück gekommen, Soll’s wieder, wieder fort? Das Maienlicht verglommen? Die Knospe, sie verdorrt? Ein jauchzend, jubelnd Singen In meiner Seele schallt, Es wird dich mir erringen Der Liebe Allgewalt!
Tel le bouton de rose
Hanna
Hanna
Er glaubt ihm wirklich Wort für Wort, Und sein Verdacht, er ist schon fort. Ah, liebster Graf, und du bleibst ganz kalt? Was wetten wir, du redest bald.
À la lumière de mai, Ainsi l’amour s’est Épanoui dans mon cœur ! Il a germé, bienheureux, Et je n’en savais rien, C’était un rêve étrange Qui me parlait de bonheur ! Ce bonheur arrivé, Faut-il y renoncer ? Éteinte, la lumière de mai ? Fané, desséché, le bouton ? Un chant d’allégresse Retentit dans mon âme, L’amour tout-puissant Saura te convaincre ! Vraiment, il croit chacun de ses mots, Ses soupçons s’envolent déjà. Eh toi, cher comte, tu restes de marbre ? Parions-le : tu parleras bientôt.
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Valencienne
L’amour tout-puissant s’envole-t-il déjà ? Danilo
Danilo
Veut-il vraiment me quitter déjà ? Son chant d’amour résonne encore, Que déjà devant elle il l’entonne.
J’entends mais je ne saisis pas, Je ne comprends pas un mot. Vraiment, elle s’est bien conduite, La conquérir, je ne le pourrai pas ! Mais je ne reste pas de marbre, Je dois me forcer au calme, Je m’en irai, et sans tarder. Baron Zeta La chimère s’envole déjà, C’était lui, nul doute, auprès d’elle, Je crois chacun de ses mots, Ma femme n’était pas là-bas ! Si ma femme avait ces manières, J’y mettrais bien vite fin. Car en de telles affaires, Je ne reste jamais de marbre !
Ich höre wie verschwommen, Fasse auch nicht ein Wort. Sie hat sich schön benommen! Mir ist’s nicht vergönnt, sie zu erringen! Doch mich, lässt’s nicht kalt, Will mich zur Ruhe zwingen, Ich gebe, und das bald.
Baron Zeta
Der Wahn ist mir nun ganz benommen, Zu ihr ist er gewiss gekommen, Ich glaub’ ihm Wort für Wort, Es war meine Frau nicht dort! Wenn’s meine Frau so triebe, Macht’ ein Ende ich bald. Bei solchen Dingen Bleib’ ein Andrer kalt! Bleib’ er kalt !
en arrière ! (Et maintenant, mon meilleur atout !)
Nun wissen Sie, meine Herrschaften, was sich im dunklen Pavillon zugetragen hat! Es gibt kein Zurück! (Jetzt kommt der Haupttrumpf!)
Je veux vous conter quelque chose !
Den Herrschaften hab’ ich was zu erzählen.
Chœur des convives
Chor der Gäste
Mesdames et Messieurs, vous savez désormais comment les choses se sont passées dans ce pavillon ! Impossible de revenir
Quoi donc ? Quoi donc ? Hanna
Hanna
Nun was? Nun was? Hanna
Monsieur Rosillon...
Dass als Verlobte sich empfehlen: Herr Rosillon...
Camille
Camille
Je vous présente les fiancés :
Quoi ? Moi ? Valencienne
Was? Ich?
Valencienne
Mon Dieu !
O Gott!
Danilo
Danilo
C’est du joli ! Baron Zeta Comment ? Quoi ? Hanna Et mon humble personne !
72
Valencienne
Ich fasse nicht ein einzig Wort, Ja, will er wirklich von mir fort? Sein Liebeslied ist kaum noch verhallt, Er singt’s vor ihr, wo mir allein dies Lied doch galt. Ist sie dahin so rasch, der Liebe Allgewalt?
Je ne comprends pas un mot,
Ach, schön!
Baron Zeta
Wie, was? Hanna
Und meine Wenigkeit!
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Chor
Ah, welche Neuigkeit!
Valencienne
Bin starr! Camille
Bin starr!
Danilo
Bin starr!
Baron Zeta
Bin starr! Hanna
Wirkung ist ganz wunderbar! Chor
Wir gratulieren!
Danilo
O, ihr verfluchten Millionen!
Baron Zeta
O, ihr verlor’nen Millionen! Camille
Das geht doch nicht! Da muss ich protestier’n!
Hanna
Dann werden Sie die Baronin blamier’n! Baron Zeta
Sie wollen wirklich? Valencienne
Wirklich wollen Sie? Hanna
Warum denn nicht? Baron Zeta
Ich bin dagegen und der Graf! Hanna
Sie auch? Danilo
O nein! Warum soll ich dagegen sein? Ich gebe Ihnen meinen Segen! Ich meine nur...
Hanna
Was meinen Sie?
Chœur Tiens, voilà du nouveau ! Valencienne Je suis ébahie ! Camille Ébahi ! Danilo Ébahi ! Baron Zeta Ébahi ! Hanna L’effet est vraiment merveilleux ! Chœur Nos félicitations ! Danilo Ah, ces maudits millions ! Baron Zeta Ah, perdus, les millions ! Camille C’est impossible ! Je dois protester ! Hanna Vous compromettrez la baronne ! Baron Zeta Vous voulez vraiment...? Valencienne Voulez-vous vraiment...? Hanna Et pourquoi pas ? Baron Zeta Je suis contre – et le comte aussi ! Hanna Vous aussi ? Danilo Oh non ! Pourquoi serais-je contre ? Je vous donne ma bénédiction ! Seulement... Hanna Seulement quoi ?
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Danilo Tombe amoureux tant que voudras ! Fiance-toi peu ! Point ne convole !
Danilo
Verlieb dich oft, Verlob dich selten, Heirate nie! Hanna
Nous nous épouserons selon La mode de Paris ! Et d’un pas léger nous suivrons La mode de Paris ! Nous nous aim’rons très peu d’après La mode de Paris ! Et nous nous tromp’rons beaucoup, c’est La mode de Paris! Le beau mariage, tra la la la ! Le beau voyage, tra la la la ! On a pas d’excédent d’amour, On prend l’aller et r’tour. La la la la ! Je n’prendrai jamais que ce billet là ! Tous
Le beau mariage, tra la la la ! Valencienne
Ell’ n’ prendra jamais que ce billet là ! Hanna
Je n’me marirai que comme cela ! Valencienne
Ell’ n’se mariera que comme cela ! Tous
Le beau voyage tralalala Ell’ n’a pas d’excédent d’amour. Ell’ prend l’aller et r’tour, la la la la ! Hanna , Valencienne
Le beau mariage, le voilà ! Valencienne
Ils sont tous deux bien assortis ! Hanna
Tout à fait parisien ! Valencienne
Madam’ rentre, M’sieur est sorti... Hanna
Rien n’est plus parisien ! Valencienne
Pourquoi d’amour se menacer ?
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Hanna
Quand on est parisien ! Valencienne
Ils ont déjà l’air divorcés ! Hanna
Mon dieu, qu’ c’est parisien ! Hanna , Valencienne
Le beau mariage, tra la la la ! Le beau voyage, tra la la la ! On a pas d’excédent d’amour, On prend l’aller et r’tour. La la la la ! Hanna
Je n’prendrai jamais que ce billet là ! Valencienne
Ell’ n’prendra jamais que ce billet là ! Tous
Le beau mariage, tra la la la ! Le beau voyage, tra la la la ! On a pas d’excédent d’amour, On prend l’aller et r’tour. La la la la ! Hanna
Je n’me marirai que comme cela ! Valencienne
Ell’ n’se mariera que comme cela ! Hanna , Valencienne
Le beau mariage, le voilà ! Danilo
In mir tobt es, in mir bebt es, In mir zuckt es, in mir juckt es, Halt’s nicht aus! Es muss herhaus! Aber nicht so wutentbrannt, Aber nicht so wutentbrannt, Ruhig – ruhig – mit Verstand. Zu der Vermählung, schöne Frau, Gestatten Sie eine Erzählung? Hanna
Gewiss, das ist ja int’ressant! Seh’n Sie mich an, ich bin schon sehr gespannt. Also bitte!
Danilo Je bous, cela me rend fou, Mes nerfs me tiraillent et taraudent, Je n’y tiens plus, Je n’en peux plus ! Mais calmons notre fureur ! Mais calmons notre fureur ! Tout doux – tout doux – avec raison. Me permettrez-vous, chère Madame, Pour votre noce un petit récit ? Hanna Certes oui, cela m’intéresse ! Voyez mon impatience ! Allez-y !
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Danilo
Et je fais de même ! Compliments ! Hanna
Hanna
Il était une fois deux enfants de roi, Ils s’aimaient beaucoup, je crois, Pourtant ils étaient séparés – Un poète, jadis, l’a narré ! Le prince, lui, restait renfermé, Il avait de bonnes raisons, La princesse en était chagrinée, Il ne disait pas un mot, non. Alors la dame princesse À un méchant jeu s’amusa, Sa main à un autre donna, Mais pour le prince c’en fut trop. « Ô très gracieuse princesse, Tu as mal agi, le sais-tu ? Tu ne vaux pas mieux qu’une autre Du sexe faible et coquet ! Crois-tu que j’en prendrais ombrage ? Ha ha, tu te tromperais fort ! Même en rêve je n’y songe pas ! » C’est le prince qui dit cela, et pas moi. Et le prince alors d’ajouter : « Eh bien prends-le, il est à toi ! » Après quoi il partit de là,
Comte, où donc allez-vous ?
Wohin denn Graf? Wohin?
Danilo
Danilo
Ce qui m’a si fort tourmenté !
Dort wo ich zu Hause bin. Ich gehe zu Maxim Dort bin ich sehr intim! Ich duze alle Damen, Ruf’ sie beim Kosenamen: Lolo, Dodo, Jou-jou, Clo-clo, Margot, Frou-frou, Sie lassen mich vergessen Was ich so bang empfand!
Hanna
Hanna
Là où je suis à ma place. Je m’en vais chez Maxim’s, Là-bas, je suis un intime ; Je dis « tu » à toutes les dames, Je leur donne des petits noms, Lolo, Dodo, Jou-jou, Clo-clo, Margot, Frou-frou ; Et elles me font oublier
Il m’aime ! Moi et moi seule !
Allein liebt er mich, nur allein!
Je l’ai pris au piège – et...
Jetzt geht er in die Falle und...
Ah ça, c’est rrracé !
Das hat Rrrass! Macht mir Spass So tra la la la! Und soll’t die Ehe anders sein, Dann spring ich nicht hinein! O nein, o nein, nein, nein, nein!
Ah, on s’amuse ! Tra la la la ! Le mariage, est-ce différent ? Si oui, je n’y mets pas les pieds, Mais non, ah non, et non et non et non !
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Danilo
Also bitte: Es waren zwei Königskinder, Ich glaube, sie hatten sich lieb’, Die konnten zusammen nicht kommen Wie einst dies ein Dichter beschrieb! Der Prinz, der blieb aber verschlossen, Er hatte dafür seinen Grund. Das hat die Prinzessin verdrossen, Warum er nicht auftat den Mund. Da hat nun die Dame Prinzessin Getrieben ein grausames Spiel, Sie gab ihre Hand einem andern Und das war dem Prinzen zu viel. „Du gnädigste Dame Prinzessin, Du tatest daran gar nicht recht, Du bist auch nicht besser wie and’re Vom schwachen, koketten Geschlecht! Doch glaubst Du, dass ich mich drob kränke? Haha, da täuschest Du Dich! Im Traume ich nicht daran denke! “ Das sagte der Prinz und nicht ich! Und weiter da sagte der Prinz noch: „Da nimm ihn, er sei Dir vergönnt “, Drauf ist er von dannen gegangen, Und das tu’ich auch! Compliment!
Allons-y !
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Alle
Das hat Rrrass! Macht mir Spass So tra la la la! Und soll’t die Ehe anders sein, Dann spring ich nicht hinein! O nein, o nein, nein, nein, nein! Hanna
Es lebt’ eine Vilja, Ein Waldmägdelein, Ein Jäger erschaut sie Im Felsengestein! Dem Burschen, dem wurde So eigen zu Sinn, Er schaute und schaut auf Das Waldmägdelein hin. Und ein nie gekannter Schauer Fasst den jungen Jägersmann, Sehnsuchtsvoll fing er Still zu seufzen an! Hanna und Chor
Vilja, o Vilja, du Waldmägdelein, Fass’ mich und lass’ mich Dein Trautliebster sein. Hanna
Vilja, o Vilja was tust du mir an? Bang fleht ein liebkranker Mann!
Tous Ah ça, c’est rrracé ! Ah, on s’amuse ! Tra la la la ! Le mariage, est-ce différent ? Si oui, je n’y mets pas les pieds, Mais non, ah non, et non et non et non ! Hanna Il était une fois une Vilja, Une petite fée des bois, qu’un chasseur aperçut sur un rocher escarpé ! Et le garçon fut étrangement affecté, Il la regarda, Et regarda tant La petite fée des bois, Jusqu’à ce qu’un frisson inconnu Saisisse le jeune chasseur Et que, rempli de désir, Il se mette à soupirer tout bas ! Hanna et Chœur Vilja, ô Vilja, petite fée des bois, prends-moi et laisse-moi être L’élu de ton cœur. Hanna Vilja, ô Vilja, que m’as-tu fait ? Un homme malade d’amour t’implore !
Die Waldmägdlein streckte Die Hand nach ihm aus Und zog ihn hinein In ihr felsiges Haus; Dem Burschen die Sinne Vergangen fast sind, So liebt und so küsst Gar kein irdisches Kind. Als sie sich dann satt geküsst Verschwand sie zu derselben Frist! Einmal noch hat der Arme sie gegrüsst:
La petite fée des bois,
Hanna und Chor
Hanna et Chœur
Vilja, o Vilja, du Waldmägdelein, Fass’ mich und lass’ mich Dein Trautliebster sein. Hanna
Vilja, o Vilja was tust du mir an? Bang fleht ein liebkranker Mann! Baron Zeta
Njegus, was hat das zu bedeuten?
Tendant la main vers lui, L’attira dans sa Maison au creux des rochers ; Le garçon en perdit presque Ce qu’il lui restait de raison, Aucune mortelle ne lui avait jamais Donné de tels baisers d’amour. Et quand elle l’eut assez embrassé, Elle disparut comme elle était venue ! Et le pauvre garçon ne put Que la saluer une dernière fois : Vilja, ô Vilja, petite fée des bois, prends-moi et laisse-moi être L’élu de ton cœur. Hanna Vilja, ô Vilja, que m’as-tu fait ? Un homme malade d’amour t’implore ! Njegus, qu’est-ce que cela signifie ?
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Livret de la version genevoise
n° 13 - Scène de danse
Nr. 13 - Tanzszene
n° 14 - Chanson des Grisettes
nr. 14 - Chanson der Grisetten
Valencienne & les Grisettes
Valencienne & les Grisettes
Nous sommes de gentilles soubrettes, mieux connues comme Les Grisettes.
We are Cabaret Soubrettes Better known as Les Grisettes: Les Grisettes
Lolo, Dodo, Jou-jou, Frou-frou, Clo-clo, Margot... Valencienne
Valencienne
Remonter les boulevards.
Gentlemen who choose to wander After dark around the town, Always find us promenading, Boulevarding up and down.
Valencienne & les Grisettes
Valencienne & les Grisettes
Les messieurs qui aiment flâner En ville la nuit tombée, Nous surprennent toujours en train de
L’aigrette au vent, de ça de là...
In the street-lamps’ yellow glow, Clip-clop, clip-clop-clip, we go With the café crowds hob-nobbing, Feathers bobbing, to and fro…
Valencienne
Valencienne
Sous la lumière jaune des réverbères, Clip-clop, nous trottons et nous Bavardons avec les clients des cafés,
Sont admirées par les messieurs !
We have all the chic required By la mode Parisienne, Only girls in style attired Are admired by the men!
Valencienne & les Grisettes
Valencienne & les Grisettes
Nous avons tout le chic exigé Par la mode parisienne : Seules celles habillées au dernier cri
Nous sommes de gentilles soubrettes, mieux connues comme Les Grisettes.
We are Cabaret Soubrettes, Better known as Les Grisettes: Les Grisettes
Lolo, Dodo, Jou-jou, Frou-frou, Clo-clo, Margot... La la la la! Valencienne
Ritantou, Ritantirette Et voilà les belles Grisettes ! Les Grisettes de Paris, Ritantou ritantiri ! Valencienne & les Grisettes
Ritantou ritantirette Et voilà les belles Grisettes ! Les Grisettes de Paris, Ritantou ritantiri ! Valencienne Vous nous trouverez chez Maxim’s, On y danse au cabaret de minuit, Et nous savons faire la fête Comme des Parisiennes endiablées.
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Valencienne
Chez Maxim you’ll find us dancing In the midnight Cabaret; We know how to cut a caper In a gay Parisian way.
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Valencienne & les Grisettes
High we kick our dainty heels, Do the splits and turn cart-wheels! You should see us dance the can-can, You should hear our can-can squeals! Valencienne
We take note of customers Who carry well-filled pocketbooks, Giving those who seem to like ’em Saucy, sly “come-hither” looks! Valencienne & les Grisettes
We are Cabaret Soubrettes, Better known as Les Grisettes:
Valencienne & les Grisettes Jambe en l’air et grand écart, Nous faisons aussi la roue! Il faut nous voir danser le cancan, Et nous entendre crier comme des folles! Valencienne Nous prenons note de chaque client Au portefeuille bien rempli, Et nous lançons des oeillades coquines À ceux qui nous font du plat. Valencienne & les Grisettes Nous sommes de gentilles soubrettes, mieux connues comme Les Grisettes.
Les Grisettes
Lolo, Dodo, Jou-jou, Frou-frou, Clo-clo, Margot... La la la la! Valencienne & les Grisettes
Ritantou ritantirette Et voilà les belles Grisettes ! Les Grisettes de Paris, Ritantou ritantiri ! Tutti
Ritantou ritantirette Et voilà les belles Grisettes ! Les Grisettes de Paris, Ritantou ritantiri ! Danilo
Gospodina!
Gospodina!
Hanna
Ja?
Oui ?
Habe mit Ihnen sehr Wichtiges zu sprechen – Ich verbiete Ihnen, dass Sie Rosillon heiraten!
Danilo
Il faut que je vous parle de quelque chose de très important... Je vous interdis d’épouser Rosillon !
Hanna
Sie verbieten es mir? Und weshalb?
Vous me l’interdisez ? Et pour quelle raison ?
Danilo
Eben deshalb!
Justement pour cette raison !
Dann gestatten Sie, dass ich Ihnen den Grund sage – ohne Umschweife! Sie verbieten mir, Camille zu heiraten... weil Sie mich lieben!
Hanna
Alors permettez que je vous la dise la raison – sans ambages ! Vous m’interdisez d’épouser Camille... parce que vous m’aimez !
Danilo
Ich? Ha ha ha!
Moi ? Ha ha ha !
Hanna
Lachen Sie nicht so blöd!
Ne riez pas si bêtement !
Ich hab’ keinen anderen Lachen! Ich habe nur diesen einen blöden!
Danilo
Je n’ai pas d’autre rire ! Je n’ai que ce rire idiot !
Hanna
Sie verbieten es also ?
Alors vous l’interdisez ?
Danilo
Ich – und der Vaterland!
Moi – et la patrie !
Hanna
Der Vaterland?
La patrie ?
Danilo
Jawohl, ihre 20 Millionen mussen im Lande bleiben!
Oui, vos vingt millions ne doivent pas quitter le pays !
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Livret de la version genevoise
épouser Monsieur de Rosillon ?... Non !
Hanna Ah – ich verstehe! Gut! Das Vaterland soll nicht leiden! Ich heirate Herrn Rosillon – nicht !
Non ?...
Danilo
Nicht?...
Non !
Hanna
Nicht!
Non ! Et le rendez-vous du pavillon...
Danilo
Nicht ! – Aber das Rendezvous im Pavillon...
Je n’avais pas le moindre rendez-vous avec Monsieur de Rosillon, c’était une autre dame !
Ich habe ja gar nicht das Rendezvous mit Herrn Rosillon gehabt, sondern eine andere Dame!
Une... Autre dame ?!
Danilo
Une dame mariée ! Et je m’étais interposée afin de la sauver
Hanna
Ah, je comprends ! Bien ! Il ne faut pas que la patrie soit lésée !
Eine – andere Dame?!
Un point, c’est tout !
Eine verheiratete Dame! Um diese aus einer peinlichen Situation zu retten, habe ich mich vorgeschoben! So ist’s einmal und fertig!
Une autre dame ! Une autre dame ! Et ce n’est que maintenant
Danilo
d’une situation embarrassante !
que vous me le dites ? Hanna !
Eine andere Dame! Eine andere Dame! Und das sagen Sie mir erst jetzt? Hanna!
Oui ?
Hanna
Ja?
Ha ha ha ! Voilà à nouveau votre idiot de rieur !
Danilo
Ha ha ha! Da haben Sie wieder nur diesen blöden Lacher!
Est-ce que vous allez enfin parler, dites-moi enfin que vous m’ai...
Also reden Sie doch endlich, sagen Sie mir doch endlich, dass Sie mich lie...
N°15 - Heure exquise
Nr. 15 - Lippen Schweigen
Danilo
Danilo
Hanna
C’est moi que tu aimes !
Lippen schweigen, ’S flüstern Geigen: Hab’ mich lieb ! All’ die Schritte Sagen bitte, Hab’ mich lieb! Jeder Druck der Hände Deutlich mir’s beschrieb: Er sagt klar ’S ist wahr, ’s ist wahr, Du hast mich lieb!
Hanna
Hanna
Les lèvres sont closes,
Les violons murmurent : Aime-moi !
Tous ces pas disent, Oui, ah,
Aime-moi !
Ta main qui presse la mienne, Elle aussi me le fait sentir Et me dit :
C’est vrai, c’est vrai,
Oui, toi que j’aime !
Bei jedem Walzer schritt Tanzt auch die Seele mit, Da hüpft das Herzchen klein Es klopft und pocht : Sei mein ! Sei mein! Und der Mund er spricht kein Wort Doch tönt es fort und immer fort: Ich hab’ dich ja so lieb, Ich hab’ dich lieb!
Danilo et Hanna
Danilo und Hanna
Chaque pas de valse,
L’âme le danse aussi,
Le cœur sautille et bondit,
Il bat, il frappe : sois à moi ! Et la bouche ne dit mot,
Mais on entend, on entend pourtant : C’est toi que j’aime,
Ta main qui presse la mienne, Elle aussi me le fait sentir Et me dit :
C’est vrai, c’est vrai,
Oui, c’est moi que tu aimes !
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Hanna
Jeder Druck der Hände Deutlich mir’s beschrieb: Er sagt klar ’S ist wahr, ’s ist wahr, Du hast mich lieb!
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Njegus
S’il vous plaît, Excellence, une dépêche en express !
Du ministère ! Messieurs, il me faut vous convoquer à une session extraordinaire !
Baron Zeta
Déchiffrez!
Baron Zeta Danilo Tous
« Si millions Glawari pas assurés, faillite Etat inévitable. »
Ah !
Madame, il n’y a qu’un seul moyen ! Nous devons en appeler a votre patriotisme ! Si votre cœur bat pour la patrie, vous devez épouser Monsieur de Rosillon ! Pas Monsieur de von Rosillon!
Baron Zeta
De toutes façons Madame Glawari n’avait pas rendez-vous avec Monsieur de Rosillon, elle était présente seulement à la place d’une autre dame.
Danilo
Les Autres Danilo
À la place d’une autre dame !
D’une femme mariée !
Kromow, Pritschitsch, Bogdanowitsch
Ouille!
Valencienne, notre veuve joyeuse n’épouse pas Monsieur de Rosillon.
Baron Zeta
Valencienne
vous !
Valencienne Baron Zeta
autre?
Njegus
Ah !
Elle y est allée à la place d’une autre ! Mais de quelle
Excellence, cet éventail a été trouvé dans le pavillon !
Valencienne Baron Zeta Tous
Dieu soit loué ! Car ce n’est pas du tout avec elle qu’il avait rendez-
Baron Zeta
Mon éventail !
Dans le pavillon ! L’écriture de ma femme !!!
C’est fini !
Valencienne
Je suis perdue !
Ah, je comprends, maintenant ! C’etait donc bien ma femme ! Madame, je demande le divorce ! C’est fait, j’ai déjà divorcé ! Chère Madame, je suis libre, célibataire, divorcé... Baron Zeta
Hanna
Pourquoi?
Baron Zeta Danilo
Pour ça ! Au nom de la patrie, je demande votre main !
C’est un peu fort !
Hanna Votre demande m’honore, mais ce n’est pas un service que vous rendez à votre patrie, Excellence ! En effet, je vais vous dire que selon le testament de mon défunt mari, en cas de remariage, je perds toute la fortune... Danilo
Hanna! Du hast kein Geld!?
Hanna! Tu n’as pas d’argent !?
Hanna
Nein, nix!
Rien du tout!
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Livret de la version genevoise
Hanna, ma chère Hanna! Je t’aime. Vous ! Je vous aime. Toi !
Danilo
Hanna, geliebte Hanna! Ich liebe Dich. Sie! Ich liebe Sie, Dich!
Enfin !
Hanna
Endlich !
Baron Zeta
Il la prend sans son argent?
Pas complètement ! Car le testament de mon défunt époux spécifie que je perds l’argent... car il doit passer en possession de mon époux ! So ist’s einmal und fertig!
Hanna Un point, c’est tout !
Danilo
Même si tu avais eu quarante millions, je t’aurais épousée !
Baron Zeta
Mais cet éventail !
Valencienne Pardonnez-moi! Je ne me l’étais même pas imaginé!
“I am a highly respectable wife!” Forgive me! I had no idea!
n° 16 - Galop final
Nr. 16 - Schlussgesang
Hanna
Hanna
« Je suis une épouse tout à fait respectable ! »
Baron Zeta
Étudier les femmes, quelle affaire !
Ja, das Studium der Weiber ist schwer!
Baron Zeta
Baron Zeta
Pour nous, les hommes, que de tracas !
Nimmt uns Männer verteufelt auch her!
Les Messieurs, Kromow, Bogdanowitsch, Pritschitsch
Männer Chor, Kromow, Bogdanowitsch, Pritschitsch
Ah, les femmes ! Ces femmes !
Ach, die Weiber, diese Weiber!
Baron Zeta
Baron Zeta
Pour nous, les hommes, que de tracas !
Männer verteufelt auch her!
Les Dames, Kromow, Bogdanowitsch, Pritschitsch
Weiber Chor, Kromow, Bogdanowitsch, Pritschitsch
Ah, les femmes ! Ces femmes !
Ach, die Weiber, diese Weiber!
Danilo
Danilo
On ne connaît la...
Niemals kennt doch an Seele und Leib ! man das...
Tous
Alle
Ni corps ni âme, jamais
Femme, femme, femme, femme, femme ! Tendres, ingénues, Aux cheveux d’or Avec de jolis yeux bleus plein d’amour, Qu’elles soient brunes, rousses ou blondes, Qu’importe, on en prend pour son grade.
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Lis donc ce qui est écrit dessus !
Weib, Weib, Weib, Weib Mädchen zart, Gretchen-Art, Blondes Haar, Mit dem treuesten Blauäugleinpaar, Ob sie schwarz oder rot oder blond Sind gefärbt, ’s ist egal, man wird doch gegärbt!
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Guerre et paix des sexes
Extraits de l’article Le 11 septembre du World Trade Sex de Julia Kristeva*
Contribution à l’Université européenne d’été de l’Université Paris 7-Denis Diderot : Guerre et paix des sexes, 2006.
* Julia Kristeva, née en Bulgarie, travaille et vit en France depuis 1966. Linguiste, sémiologue, psychanalyste, écrivain, elle est professeur à l’Institut universitaire de France, professeur émérite à l’Université Paris 7 en se consacrant tout particulièrement à la littérature du XXe siècle. Elle est, par ailleurs, membre titulaire de la Société Psychanalytique de Paris. Elle est l’auteur de différents ouvrages, entre autres Le génie féminin, Polylogue, Visions capitales.
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II. « On » naît, mais « je » deviens […] « On » naît femme. Mais « on » devient un « je » féminin, un sujet-femme : construction longue et plus complexe que celle du sujet-homme, j’y reviendrai. Cette construction symbolique du sujet féminin reconquiert une relative indépendance du sexe biologique, indépendance que l’existentialisme militant de Simone de Beauvoir (1908-1986) ne lui a pas permis de déplier comme l’avènement intrapsychique dans le sujet-femme. Sa lutte pour l’émancipation de la « condition féminine » s’appuie cependant, dans Le Deuxième sexe, sur l’exemple d’incomparables aventurières comme Thérèse d’Avila, Théroigne de Méricourt ou Colette. En définissant le bonheur des femmes, comme celui des hommes modernes, en « termes de liberté », Beauvoir a contribué néanmoins mieux que personne à émanciper le corps féminin, et à ouvrir la question de la parité sociale et politique des deux sexes. Elle reste donc la pionnière dont la mémoire nous accompagnera tout au long de cette semaine. D’illustres biologistes nous donneront ici les dernières nouvelles de la sexuation biologique. Je m’en tiendrai, pour ma part, à l’empreinte symbolique qui la parachève. Du mythe fondateur du « meurtre du Père », que
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Freud restitua dans Totem et Tabou, aux variantes de la paternité idéale illustrées par les diverses autorités symboliques dans les sociétés patriarcales – chamans, prêtres, souverains ou présidents –, le pouvoir des hommes, confondu à celui du langage et de la capacité symbolique, a réservé aux femmes la place du foyer : de la reproduction et de l’intime. Minorée, souvent déniée, opprimée ou asservie, cette exclusion du féminin de la sphère du pouvoir symbolique et politique – dont nous vivons aujourd’hui l’évolution et le malaise – signe les premières étapes de la « guerre et de la paix des sexes ». Elle aurait pu donner lieu à une schizophrénie catastrophique et mettre à mal la survie de l’espèce, si elle n’avait été accompagnée d’une contrepartie fondamentale. Sans autorité mais non sans puissance, sans représentation politique mais non sans impact imaginaire, deux figures féminines compensent ce réglage schizophrénique inventé par Homo sapiens sous toutes les latitudes : la mère reine du foyer, garante majeure et douloureuse de la reproduction de l’espèce, et la sorcière aux désirs indomptés. Les mythes, dans leur diversité à travers le monde, témoignent de l’irrémédiable emprise que cette féminité « clivée », « interdite » et cependant redoutée exerce sur ces grands enfants que sont les hommes et les femmes de tous les temps. Les formations religieuses, de leur côté, ne cessent de proposer des compromis, pour reconnaître et mater, freiner et flatter ces « puissances de la nature » démoniaques, célébrées, déifiées, mais généralement exclues du magistère sacral. Les travaux spécifiques des anthropologues, des historiens de la culture, des arts et de la littérature – dont beaucoup s’exprimeront ici-même – retracent le tableau complexe de ces compromis, qui ont rendus vivables la guerre et la paix des sexes à travers les âges. Pour schématiser, économiquement et symboliquement minorées ou ignorées, les femmes n’en ont pas moins participé à la paix comme à la guerre des sexes : mais de manière oblique, sournoise, intermittente, exception-
nelle, et dans le discours des hommes nantis du pouvoir symbolique : cf. Athéna, ève ou Marie, et Médée ou Lady Macbeth. Soulignons les causes biologiques économiques de ce refoulement, de ce clivage entre les deux sexes, qui a pris souvent, pour le « deuxième », la forme de l’oppression et de la servitude : les difficultés de la gestation fixent la femme au foyer et confèrent à l’homme la tâche de la subsistance. […] Nous voici ramenés à l’altérité qui, après Kant et avec Freud, est à penser non plus de manière abstraite, mais sous la forme de l’altérité fondamentale du sujet vivant : sujet sexué féminin, sujet sexué masculin. Comment se constituentt-ils ? Sont-ils encore possibles ? Selon quel code de coexistence ? Un double mouvement s’esquisse dans cette remise en cause des modèles antérieurs. Soit, libéré des contraintes de la procréation et de l’asservissement économique qu’elles ont imposé aux femmes pendant des millénaires, nul n’entend « céder sur son désir », et c’est la guerre des sexes inéluctable : « Les deux sexes mourront, chacun de son côté, » écrivait déjà Vigny, repris par Proust. Et jusqu’à Lacan déclarant : « Il n’y a pas de rapport sexuel. » Moins lyricopathétiques, et entre autres crises physiques ou morales, les dépressions féminines, les impuissances masculines et la décomposition des liens familiaux, malgré le happy end promis par les familles recomposées, témoignent de cette conflictualité à vif. Soit la différence s’efface dans l’unisexe qui masque le polymorphisme revendiqué des désirs. « Je suis homme et femme, clame le spectateur gâté de la Staracadémie universelle, un troisième sexe qui est tout, c’est-à-dire rien, Ange ou androgyne, je veux tout et je revendique tous les droits. » Une troisième voie s’emploie à infléchir ces deux tendances, qui essaie d’éviter, et la paix du refoulement, et la guerre des désirs à mort. C’est cette possibilité d’un monde duel que nos réflexions, tout au long de la semaine, s’effor-
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Guerre et paix des sexes Julia Kristeva
ceront de dégager, sans en masquer les impasses, sans catastrophisme ni angélisme. Je préfère croire que cette option peut se développer selon des voies multiples. Je ne suivrai ici que celle que je connais ; la seule qui, par sa finesse et sa complexité, me paraît capable de fédérer les approches philosophiques et scientifiques, propres à élucider la paix et la guerre des sexes : je veux parler de la découverte freudienne de l’inconscient, dont les percées s’accompagnent de résistances et de rejets sans fin. D’abord, quelques généralités avant d’entrer dans le vif de la rencontre singulière, non de l’homme et de la femme, mais d’un homme et d’une femme. III. La psychanalyse débiologise la différence sexuelle qu’elle reconnaît […] La question ouverte par la psychanalyse – qu’estce qu’un sujet homme ? Qu’est-ce qu’un sujet femme ? – se complexifie. Si les désirs des unes sont concentriques, centripètes, ombiliqués à la stabilité du foyer et à la protection de cette aurore de la sublimation amoureuse qu’est l’enfant ; les désirs des autres sont fugueurs, centrifuges, pistant inlassablement les mille e tre proies du « grand seigneur méchant homme », ce Don Juan sommeillant en tout homme. Serait-ce seulement les contraintes de la perpétuation de l’espèce qui les rassemblent ? Des contraintes qui survivent très mal à la maîtrise de l’excitation, de la fertilité, de la procréation elle-même ? Ou au contraire, existerait-il une complémentarité biopsychique des désirs, des intérêts, des accomplissements individuels et collectifs ? Qu’est-ce qui leur permet de vivre ensemble, malgré et avec leurs différences ? Pour compliquer encore les questions que nous pose l’état actuel de la guerre et de la paix des sexes, la métaphysique nous a légué ce bien précieux : la notion et le respect de la singularité. Nous confondons si facilement aujourd’hui singularité et égotisme que je me permets d’insister, avec Hannah Arendt, sur le fait que cette inéga-
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lable vérité du singulier « demeure cachée » au « moi seul » et « n’apparaît si nettement, si clairement qu’aux autres ». Dans un monde sans « présupposés normatifs » fiables, n’est-ce pas le singulier qui nous mobilise, quand nous comptons chaque victime des assassinats de masse, quand nous inscrivons sur les murs du Musée de l’Holocauste à Tel Aviv le nom propre de chaque personne disparue dans les chambres à gaz, quand nous déplorons la perte de chaque innocent dans les guerres justes, saintes, féroces ? Mais alors, si le respect de la singularité est la plus belle conquête des droits de l’homme et de la femme, que reste-t-il de la dichotomie homme/femme ? Serait-ce, comme je le pense, la liberté comprise comme une reconquête inlassable de la singularité, propre à créer et recréer des liens ? Ou, au contraire, comme je le crains, la singularité dévoyée en scandale, en réponse à des demandes et à des désirs inavouables ? Sous le feu croisé de ces efforts et de ces faiblesses, on pourrait penser que la paix et la guerre des sexes léguées par le siècle dernier sont une énième « ruse de l’histoire » qui ne mène nulle part. Ou à un « nouveau monde amoureux » ? C’est ce qui m’a entraînée vers le génie féminin, en contrepoint – je l’ai dit – des arguments et des projets « de masse ».
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Cette année-là... Genève en 1905 par Prohistoire * 30 décembre 1905 C’est sous la pluie et le vent que les forains ouvrent leurs stands sur le champ de foire, en cet après-midi du 30 décembre 1905. « Triste début ! », s’exclame le Journal de Genève, dans son édition du lendemain. On est bien loin des airs d’opérette de La Veuve joyeuse, créée à Vienne ce jour-là. Ne serait-ce que l’épilogue d’une année sans joie ? «Lorsque [cette année] se leva dans le vent glacé, elle apparut à tous, à ceux qui l’attendaient dans les chansons et les rires, à ceux qui l’attendaient à genoux et en prière, comme une de ces années de colère et de sang. » (Journal de Genève, 1/01/1906). Cet sombre éloge d’une a nnée que l’on ne regrettera pas s’adresse avant tout à l’actualité internationale : guerre russo-japonaise ; crise marocaine entre l’Empire allemand et la France. Mais surtout, elle s’adresse à la révolution russe qui, du Dimanche rouge (25/01) à la promulgation du Manifeste d’Octobre par le tsar Nicolas II, égrène son lot de sanglants massacres. La révolution russe à Genève Quelques jou rs ava nt la promu lgat ion du Manifeste d’Octobre, Lénine, résidant à Genève depuis mai 1903, quitte précipitamment la ville pour St-Pétersbourg, alors en pleine ébullition. À Genève, il a organisé un atelier de composition typographique au bord de l’Arve. On est là, entre la Cluse et le pont de Carouge, dans un quartier que l’on surnomme la Petite Russie. Ce sont des logements ouvriers bon marché et de petits restaurants modestes où, en début d’année, on saluait les victoires des armées japonaises qui devaient hâter l’effondrement du régime autocratique russe. Au début du siècle Genève est, avec Londres, le centre le plus important de l’émigration russe. Mais, dans cette Petite Russie genevoise, ne travaillent pas que d’innocents typographes. Le dimanche 3 décembre, le concierge de l’immeuble sis au 3 de la rue Blanche informe le poste de gendarmerie de la rue de Carouge que trois détonations viennent de retentir au quatrième
étage de l’immeuble. Rendus sur les lieux, les gendarmes découvrent un appartement dévasté et arrêtent deux ressortissants russes : Anna Makin et Boris Billitte. Sans le savoir, les gendarmes ont découvert une fabrique clandestine d’explosifs œuvrant dans la mouvance révolutionnaire russe. Les jours suivants, tout le quartier tremble lorsque le chimiste cantonal, le Dr. Ackermann, doit évacuer les bombes demeurées dans l’appartement. Une alliance radicaux-socialistes qui se lézarde La montée de l’anarchisme politique et la multiplication des grèves ouvrières en Suisse durant la Belle époque diabolise le parti socialiste, au sein duquel une tendance légaliste s’oppose de plus en plus fermement à une tendance révolutionnaire. Aux élections fédérales de l’automne, le parti radical genevois, allié traditionnel des socialistes, engage sa mue centriste et ne propose pas de liste commune. Pour les socialistes, la déroute est totale : aucun des leurs n’est élu. Les radicaux connaissent également une défaite avec seulement deux élus au Conseil national et un représentant au Conseil des Etats. Le parti démocratique (futur Parti libéral) place cinq représentants au Conseil national et un au Conseil des états. Les débuts du siècle de la mobilité : automobile, cycle et… hélicoptère Le 29 avril s’ouvre à Plainpalais la première édition de l’Exposition nationale de l’Automobile et du Cycle, le futur Salon international de l’automobile de Genève. Au sein de l’exposition, l’automobile, icône du siècle qui s’ouvre, n’occupe pas encore son incontesté et exclusif piédestal. Le stand de Henri et Armand Dufaux et Cie aux Acacias retient davantage l’attention, non pas en raison de la déjà célèbre Motosacoche dont ils sont les inventeurs, mais bien plus en raison d’un étonnant engin que la presse nomme « aéroplane hélicoptère » (Jour‑ nal de Genève, 6/05/1905). Il s’agit ni plus ni moins du premier hélicoptère au monde doté d’un moteur à explosion.
* Prohistoire est un cabinet d’études historiques créé en 2006 par Gérard Duc et Olivier Perroux, deux historiens indépendants issus du milieu académique. Prohistoire a participé à l’élaboration d’expositions (centenaire du tunnel du Simplon ; transports dans la zone Salève), et à la rédaction d’ouvrages historiques, dont une histoire des énergies à Genève parue fin 2008. Prohistoire collabore à divers projets privés de mise en valeur du patrimoine historique industriel, commercial et familial. www.prohistoire.ch
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Production
Chefs de chant Xavier Dami Todd Camburn Assistant metteur en scène Ludivine Petit Jean-François Kessler Assistants aux décors Asim Brkic Ingrid Wachsmann Assistante aux costumes Anja Sohre Régisseur de production Jean-Pierre Dequaire Chef de plateau Stéphane Nightingale Régisseur Véronique Ostini Régie lumières Valerie Tacheron Réalisation des surtitres Richard Neel Régie surtitres Saskia van Beuningen
Orchestre de la Suisse Romande Premiers violons Sergey Ostrovsky (1er VS) Bogdan Zvoristeanu (1er VS) Abdel-Hamid El Shwekh (1er VSR) Jean Piguet (1er VSR) Sachiko Nakamura (VS) Medhat Abdel-Salam Caroline Baeriswyl Theodora Christova Cristina Draganescu Yumi Kubo Dorin Matea Florin Moldoveanu Bénédicte Moreau Muriel Noble Hisayuki Ono Hans Reichenbach Yin Shen Gaubert Marie Sirot Seconds violons Sidonie Bougamont (1er S) François Payet-Labonne (1er S) Hans Walter Hirzel (1er S) Jonas Erni (SR) Linda Bärlund Kerry Benson Florence Berdat Gabrielle Doret Véronique Kümin Ines Ladewig Claire Marcuard Eleonora Ryndina François Siron Claire Temperville Rosnei Tuon David Vallez Cristian Vasile Altos Frédéric Kirch (1er S) Elçim Ozdemir (1er S) Emmanuel Morel (SR) Barry Shapiro (SR) Hannah Franke Hubert Geiser Stéphane Gonties Denis Martin Stella Rusu Tsubasa Sakaguchi Verena Schweizer Catherine Soris-Orban Yan-Wei Wang Violoncelles François Guye (1er S) Stephan Rieckhoff (1er S)
Cheryl House (SR) Hilmar Schweizer (SR) Jakob Clasen Laurent Issartel Olivier Morel Caroline Siméand-Morel Silvia Tobler Son Lam Tran Willard White Contrebasses Bo Yuan (1er S) Steven Zlomke (1er S) Jonathan Haskell (SR) Alain Ruaux (SR) Mihai Faur Adrien Gaubert Daniel Gobet Gergana Kusheva Cléna Stein Flûtes Sarah Rumer (1er S) Loïc Schneider (1er S) Robert Thuillier (SR) Bernard Demottaz Jane Elliott-Maillard Flûtes piccolos Bernard Demottaz Jane Elliott-Maillard Hautbois Jérôme Capeille (1er S) Roland Perrenoud (1er S) Vincent Gay-Balmaz (SR) Alexandre Emard Sylvain Lombard Cors anglais Alexandre Emard Sylvain Lombard
Contrebassons Katrin Herda Norio Kato Cors Jean-Pierre Berry (1er S) Julia Heirich (1er S) Isabelle Bourgeois (SR) Brian Mihleder (SR) Pierre Briand Jacques Robellaz Klaus Uhlemann Trompettes Olivier Bombrun (1er S) Stephen Jeandheur (1er S) Gérard Metrailler (SR) Claude-Alain Barmaz Laurent Fabre Trombones ténors Andrea Bandini (1er S) Alexandre Faure (1er S) Edouard Chappot Yves Guigou Trombone basse Laurent Fouqueray Tuba Pierre Pilloud (1er S) Timbales Yves Brustaux (1er S) Olivier Perrenoud (1er S) Percussions Christophe Delannoy (SR) Michel Maillard Michael Tschamper Harpe Notburga Puskas (1er S)
Clarinettes Dmitry Rasul-Kareyev (1er S) Michel Westphal (1er S) Benoît Willmann (SR) Guillaume Le Corre Petite clarinette Benoît Willmann Clarinette basse Guillaume Le Corre Bassons Céleste-Marie Roy (1er S) Afonso Venturieri (1er S) Raynal Malsan (SR) Katrin Herda Norio Kato
Régisseur général Guillaume Bachellier Régisseur d’orchestre Grégory Cassar Régisseur de scène Marc Sapin Garçons d’orchestre David Gonzalez y Costas Aurélien Sevin
(1er VS) 1er violon solo (1er VSR) 1er violon solo remplaçant (VS) violon solo (1er S) 1er soliste (SR) soliste remplaçant
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Chœur du Figurants Grand Théâtre Sopranos Fosca Aquaro Magali Duceau Györgyi Garreau Victoria Martynenko Martina Möller Gosoge Cristiana Presutti Daniela Stoytcheva Altos Vanessa Beck Hurst Rosale Bérenger Audrey Burgener Dominique Cherpillod Lubka Favarger Varduhi Khachatryan Tania Ristanovic Mariana Vassileva Kim Mi-Young
Enfants Amélie d’Arenberg Betty Berlie Laura Blanco Jeanne Braun Eva Breitling Lana Breitling Ella Christensen Amélie Garrido Béatrice Garrido Augustine de Montmollin Charlotte Nightingale Lucie Rollot
Personnel technique auxiliaire Tapisserie-décoration Danielle De Rocchi Camille Aubert (stage) Atelier couture Verena Gimmel Donato Mautone Ivanna Costa Véronique Monighetti Cécile Corso (stage) Béatrice Calvez (stage) Atelier de décoration & accessoires costumes Fanny Colomb-Bianchi Fanny Courvoisier (stage) Atelier cuir Salomé Davoine Neige Venetz (stage)
Ténors Jaime Caicompai Yong-Ping Gao Rémi Garin Omar Garrido Lyonel Grelaz Vladimir Iliev Sanghun Lee José Pazos Terige Sirolli Georgi Sredkov Bisser Terziyski Basses Krassimir Avramov Wolfgang Barta Romaric Braun Nicolas Carré Phillip Casperd Aleksandar Chaveev Peter BaeKeun Cho Christophe Coulier Harry Draganov Seong-Ho Han Slobodan Stankovic Dimitri Tikhonov
Perruque et maquillage Carole Schoeni Lina Bontorno Claire Chapatte Nicole Chatelain Ania Couderc Nicole Hermann Fabienne Meier Cristina Simoes Malika Stahli Mia Vranes Machinerie Stéphane Prando Patrick Szigethy Christian Fiechter Michel Jarrin Chann Bastard Thierry Ferrari Manuel Grenard Sulay Jobe Habillage Raphaëlle Bouvier Shushan Calmel Serrurerie Camille Aubert (stage) Fanny Chappuis (stage) Martin Rautenstrauch Francisco Rodriguez
Personnel supplémentaire Direction générale Andreas Kohli (stage) Artistique André Couturier Service pédagogique Damien Lopez (stage)
Marketing & communication Wladislas Marian (stage) Kataline Masur (stage) Nesrine Bouaziz (stage) Ressources humaines Priscilla Richon-Carinci Barbara Casto (stage) Comptabilité Egzona Mettalari (stage)
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Biographies
Rainer Mühlbach
Christof Loy
Rainer Mühlbach est né à Dresde en 1966 où il étudie la direction d’orchestre et le piano à l’université. En 1988, il travaille comme a ssi st a nt de L eon a rd Bernstein. Après ses prem iers engagements au Semperoper de Dresde, au Théâtre de Bâle et au Staatsoper de Hambourg, il devient chef principal à l’Opéra de Brême de 1995 à 2000 où il dirige Werther et Orphée (mise en scène : C. Loy). Au Semperoper de Dresde, il dirige Così fan tutte, Fidelio, Hänsel und Gretel, Carmen. L’Opéra de Cologne l’invite pour Don Giovanni, La Cenerentola et les Dialo‑ gues des Carmélites. Il est aussi invité au Théâtre de Bâle, au Théâtre National de Weimar, à l’Opéra de Graz, et à l’Opéra de Paris. Pour le Ballet de l’Opéra de Hambourg, il dirige Bernstein Dances et Nijinski de John Neumeier. En 2001, il dirige les finales du concours ARD avec l’Orchestre de la Radio Bavaroise. De 2004 à 2007, il est directeur musical à l’Opéra de Münster, où il assure la direction musicale de Lohengrin, Halka, Otello, La Clemenza di Tito, Tannhäuser, L’Enfant et les Sorti‑ lèges et Don Giovanni. Il se produit lors de concerts avec l’Orchestre de la Staatskapelle et l’Orchestre philharmonique de Dresde, l’Orchestre national de l’Opéra de Washington, l’Orchestre de chambre de Los Angeles, l’Orchestre symphonique de Madrid et l’Orchestre royal du Danemark. Il est invité à l’Opéra de Hanovre pour Die Zauberflöte en 08-09 et pour Le Nozze di Figaro en 09-10. Au Deutsche Oper am Rhein, il dirige une série d’opéras de Mozart : Die Zauberflöte, Don Giovanni, Così fan tutte. Parmi ses projets : Die Entführung aus dem Serail, Die lustige Witwe, Lucia di Lammermoor, L’Italiana in Algeri, La Figlia del reggimento, El Gato con Botas, Giulio Cesare in Egitto et Alcina. Débuts au Grand Théâtre de Genève
Il reçoit sa formation scolaire en France, Italie et en Allemagne. Il étudie la mise en scène musicale et théâtrale à la Folkwang Hochschule, Essen, aussi bien que la philosophie, l’histoire de l’art, et la philologie italienne à Munich. Ensuite il est assistant entre autre à Bruxelles, Stockholm et à Paris. Sa carrière débute avec les mises en scène de Die Zauberflöte, Kinder der Sonne à Stuttgart. Depuis 1997, il a collaboré avec le Deutsche Oper am Rhein (Manon, Don Carlos, Les Contes d‘Hoffmann, Les Troyens, La Belle Hélène), le Théâtre de Brême (Orphée et Eurydice, Werther, La Dame de Pique), la Monnaie de Bruxelles (Le Nozze di Figaro, Eugène Onéguine), le Staatsoper de Hambourg (Alcina, Il Turco in Italia), le Bayerische Staatsoper de Munich (Die Bassariden, Saul, Lucrezia Borgia) et l’Opéra de Francfort (Die Entführung aus dem Serail, Faust, La Clemenza di Tito, Simon Boccanegra, Così fan tutte). Il est aussi invité au Festival de Glyndebourne (Iphigénie en Aulide), au Festival de Salzbourg (Armi‑ da, Theodora), à Covent Garden (Ariadne auf Naxos, Lulu, Tristan und Isolde), à l’Opéra de Copenhague (Lucio Silla), au Theater an der Wien (Giulio Cesare, Der Prinz von Homburg), au Théâtre de Zurich (L’échange) et à Amsterdam (Les Vêpres siciliennes). Il reçoit le Musikpreis de la ville de Duisburg, le Laurence Olivier Award et le prix Der Faust. Il est plusieurs fois nommé metteur en scène de l’année par l’Opernwelt. Parmi ses projets : Die Fledermaus (Francfort), Les Vêpres siciliennes et Macbeth (Genève), Die Frau ohne Schatten (Festival de Salzbourg), une création mondiale de Thomas Jonigk (Zurich) La Fanciulla del West (Stockholm), Jenůfa, Falstaff (Deutsche Oper Berlin), Tristan und Isolde (Houston), Luisa Miller (Staatsoper Berlin) et La Straniera (Zurich). Au Grand Théâtre de Genève : Ariadne auf Naxos 06-07, La Donna del Lago 09-10.
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Direction musicale
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Christian Schmidt
Ursula Renzenbrink
Or ig i n a i re de Cobou rg en Allemagne, il étudie avec Erich Wonder et travaille avec le metteur en scène Claus Guth pour Das Ga st spiel de Jan MüllerWieland pour la Biennale de Munich en 1992. Ils collaborent à nouveau pour Der fliegende Holländer au Festival de Bayreuth, Luisa Miller de Verdi au Bayerische Staatsoper, Das Beben de Awet Terterjan au Staatstheater am Gärtnerplatz, et Pnima… ins Innere de Chaya Czernowins à la Biennale de Munich. En 2003, il est nommé décoriste de l’année, et en 2005, costumier de l’année par la revue Opernwelt. Il reçoit également le prix Rolf Maré pour sa conception des décors de Simon Boccanegra à l’Opéra de Hambourg. Il a réalisé les décors de nombreuses productions telle que Tannhäuser, Der Freischütz de Weber, Fierrabras de Schubert, Rada‑ misto de Händel, Ariadne auf Naxos et Daphne de Strauss. Plus récemment il œuvre pour un cycle Da Ponte au festival de Salzbourg, un Ring de Wagner pour l’Opéra de Hambourg, Die Meister‑ singer von Nürnberg à Dresde, Il Trittico de Puccini à Francfort, Unsichtbar Land et BlauWaldDorf de Helmut Öhring, Tristan und Isolde à l’Opéra de Zurich et il s’occupe du Messiah de Händel au Theater an der Wien. Il collabore avec Hans Neuenfels pour Die Entführung aus dem Serail au Staatstheater de Stuttgart où il travaille également sous la direction de Christian Spuck pour Orphée et Eurydice de Gluck. Parmi ses projets : Parsifal à Zurich, Barcelone, Munich et La Petite Renarde rusée de Janáček à l’Opéra comique de Berlin.
Ursula Renzenbrink est née à Hambourg en 1952 et a ét ud ié les d é cor s avec Wi l f r ied M i n k s à l’Académ ie des Ar ts de Hambourg. Après avoir trava i l lé pendant deu x a n s com me a ssi st a nte au Schauspielhaus de Hambourg, elle entame des collaborations avec de nombreux directeurs. Depuis 1995, elle s’occupe également de théâtre musical. Durant ces dernières années, Ursula Renzenbrink a créé les costumes de plusieurs productions de Luk Perceval dont L’Affaire Makro‑ poulos au Staatsoper de Hanovre en 2005 et les Vêpres de la Vierge de Monteverdi au Staatsoper de Berlin en 2007. En 2008, elle collabore avec Christof Loy pour la production de Louise de Gustave Charpentier au Deutsche Oper am Rhein. Toujours avec ce metteur en scène, elle participe à Theodora de Händel au festival de Salzbourg en 2009 et à Alceste au Festival d’Aix-en-Provence en 2010. Parmi ses projets : Les Vêpres siciliennes au Grand Théâtre de Genève dans une mise en scène signée par Christof Loy.
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Décors
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Olaf Winter
Thomas Wilhelm
Né à Hagen (Allemagne), Olaf Winter étudie l’histoire de la musique, la littérature allemande et les mass media jusqu’en 1984. De 1984 à 1986, il travaille pour le théâtre Wolfgang Borchet à Mü nster. De 1986-1989, il étudie au Studio and Forum of Stage Design à New York. Depuis 1989, il est responsable des lumières au Ballet de Francfort sous la direction de William Forsythe. En 2001, Olaf Winter est directeur technique de l’Opéra de Francfort. Il s’occupe régulièrement des lumières pour les spectacles de Christoph Marthaler (Katia Kabano‑ va au Festival de Salzbourg), Claus Guth, Christof Nel. Il collabore à plusieurs reprises avec Christof Loy dans des productions telles que La Clemenza di Tito, Simon Boccanegra à l’Opéra de Francfort, Giulio Cesare au Theater an der Wien, Tristan und Isolde à Covent Garden, Armida au Festival de Salzbourg et Alceste à Aix-en-Provence). Ses projets le mèneront au Staatsoper Unter den Linden à Berlin, au festival de Salzbourg, à La Scala de Milan, au Wiener Staatsoper, à l’Opéra Royal du Danemark à Copenhague, et au Liceu de Barcelone.
Né à Zw ickau , Thoma s Wilhelm, après une formation à l’école Palucca de Dresde, est engagé comme danseur au Semperoper de Dresde, aux opéras de Leipzig, de Hanovre et de Göteborg. Dès 1995, il crée ses propres chorégraphies. Entre 2001 et 2006, il rejoint le ballet de l’Opéra de Hanovre où il signe plusieurs chorégraphies pour la compagnie. En 2006, il quitte le ballet et collabore avec Stephan Thoss et sa compagnie de danse, ainsi qu’avec Lutz Hübner et Barbara Bürk au Staatsschauspiel de Hanovre. 2006 marque également le début de son travail avec Christof Loy. Il participe à Ara‑ bella de Richard Strauss pour l’Opéra de Göteborg qui sera aussi présentée à l’Opéra de Francfort en 2009. Suivront Lucio Silla créé à l’Opéra royal de Copenhague et coproduit avec le Deutsche Oper am Rhein, puis Die Bassariden de Hans Werner Henze, Lucrezia Borgia à l’Opéra de Munich, Lulu d’Alban Berg à Covent Garden et repris 3 mois plus tard à Madrid, ainsi que Theodora de Georg Friedrich Händel au Festival de Salzbourg, Der Prinz von Homburg de Hans Werner Henze et Intermezzo de Richard Strauss au Theater an der Wien. Il sera également aux côtés de Christof Loy pour Alceste de Gluck au Festival d’Aix-en-Provence ainsi que pour la nouvelles production des Vêpres siciliennes pendant la saison 2010-2011 au Grand Théâtre de Genève en coproduction avec l’Opéra d’Amsterdam.
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Lumières
Au Grand Théâtre de Genève : La Donna del Lago 09-10
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José Van Dam
Jennifer Larmore
Originaire de Belgique, il y accomplit ses études de chant avec F. Anspach. Il gagne les prix des concours d e L i è ge , To u l o u s e e t Genève. Depuis il interprète de nombreux rôles, les rôles-titres de Falstaff, Simon Boccanegra, Don Giovanni, Boris Godounov, Wozzeck, les quatre vilains (Les Contes d’Hoffmann), Scarpia (Tosca). Il crée le rôle-titre de St François d’Assise (Messiaen). Il chante sur les plus grandes scènes dans des productions telles que L’Amour des trois oranges à l’Opéra Bastille, Pelléas et Mélisande au Met de New York ou encore Die Meistersinger von Nürnberg à la Monnaie de Bruxelles. On a pu l’apprécier en récital dans un large répertoire. Il a chanté sous la baguette de chefs tels que Karajan, Abbado, Muti, Solti, Ozawa, Maazel. Il remporte le prix musical de la critique en Allemagne, la médaille d’or de la presse belge, le Grand Prix de l’Académie Française du Disque. L’Université de Montréal l’a nommé Docteur hono‑ ris causa, Berlin l’a fait Kammersänger, en France il est Commandeur des Arts et des Lettres et il a été annobli par le roi des Belges. Récemment, il chante le rôle-titre de Don Quichotte à la Monnaie. Parmi ses projets : Barbe-Bleue (Ariane et BarbeBleue) au Liceu de Barcelone. Au cinéma, on a pu le voir dans le Don Giovanni de J. Losey et le Maître de musique de G. Corbiau. Au Grand Théâtre de Genève : Le Nozze di Figaro (Figaro) 69-70, Don Giovanni (Leporello) 71-72, L’Enfance du Christ (Hérode/ Le Père de famille) 88-89, Guillaume Tell (rôle-titre) 90-91, Der fliegende Holländer (rôle-titre) 91-92, Die Frau ohne Schatten (Barak) 96-97, Pelléas et Mélisande (Golaud et le Berger) 99-00, Les Contes d’Hof fmann (Lindorf) 01-02, La Damnation de Faust (Méphistophélès) 02-03, Hamlet (Claudius) 05-06.
Originaire d’Atlanta, elle com mence pa r ét ud ier avec Robert H. McIver au Westminster Choir College de Princeton. Elle fait ses débuts dans La Clemen‑ za di Tito à l’Opéra de Nice en 1986. Elle collabore avec des chefs tel que : Muti, López Cobos, Bernstein, Runnicles, Sinopoli, Masur, Jacobs, Mackerras, Spinosi, Rudel, Barenboim, Queler, Maazel. On a pu l’apprécier dans les rôles-titres de Carmen, Eli‑ sabetta Regina d’Inghilterra, La Cenerentola, L’Italia‑ na in Algeri, Orphée, Giulio Cesare, Sofonisba. Outre sa production lyrique elle chante également dans le répertoire symphonique et en récital: Mahler, Schoenberg, Mozart, De Falla, Debussy, Berlioz et Barber. Parmi ses projets : Alcina (Orlando furioso de Vivaldi) avec Jean-Christophe Spinosi à Venise, au Barbican de Londres, à Budapest et à Paris, la Comtesse Geschwitz (Lulu de Berg) à l’Opéra Bastille, mais aussi Dulcinée (Don Quichotte de Massenet) à la Monnaie de Bruxelles, (Jenůfa de Janacek) au Deutsche Oper de Berlin ou encore Lady Macbeth (Macbeth de Verdi) à Genève et Charlotte (Werther de Massenet) à Washington. En 2002, elle reçoit les insignes de Chevalier de l’ Ordre des Arts et des Lettres. Avec Sebastian Hamann et Davide Vittone, elle crée le quintette à corde et voix « Jennifer Larmore and OpusFive », avec lequel elle se produira à travers toute l’Europe en 2010-2011. Elle mène également une activité d’écrivain destinée à transmettre sa passion pour l’opéra.
© Teresita ChavaRria
© KEN HOWARD
Valencienne • Mezzo-soprano
Baron Mirko Zeta • Baryton-basse
Au Grand Théâtre de Genève : Così fan Tut te (Dorabella) 91-92, La Cenerentola (Angelina) 93-94, I Capuleti e i Montecchi (Romeo) 93-94, L’Italiana in Algeri (Isabella) 95-96, Rinaldo (Rinaldo) 96-97.
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Biographies
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Hanna Glawari • Soprano
Né à Augsbourg, il étudie le chant avec Marton Gründler au Conservatoire de Musique de Francfort. En 1998, il devient membre de l’Opéra de Francfort où i l c h a nte Wol f r a m (Tannhäuser), Don Alfonso (Così fan tutte), Don Pizarro (Fidelio), Tomsky (La Dame de Pique), Paolo (Simon Boccanegra) et le rôletitre de Don Giovanni. Il travaille avec des metteurs en scène tel que Keith Warner (Death in Venice), Christoph Nel (Die Meistersinger von Nürnberg) et Nicolas Brieger (Boulevard Solitude and Das verratene Meer de Henze). En 2000, il chante à l’exposition universelle à Hanovre. Durant la saison 20092010 il interprète Beckmesser (Die Meistersinger von Nürnberg), Le Forestier (La Petite Renarde rusée) et Barbe-Bleue (Le Château de Barbe-Bleue dans une mise en scène de Bernd Mottl). En 2010, il chante pour la création mondiale de Dionysos de Wolfgang Rihm au Festival de Salzbourg. Il se produit également en concert au Festival de Schleswig-Holstein, Festival de Musique de Dresde, à la Gewandhaus de Leipzig, au Festival de Vilnius, au Festival de Printemps de Budapest. En 2004, il chante le Winterreise de Schubert à Francfort. Il enseigne régulièrement dans des universités au Brésil en tant que professeur invité. Plus récemment, il est Alberich dans Da s R heingold sous la baguette de Daniel Barenboim à La Scala de Milan et au Staatsoper de Berlin. Parmi ses projets : Die Meistersinger von Nürnberg au Festival de Glyndebourne, Guerre et Paix, Ariadne auf Naxos à Cologne et Götterdämmerung à Francfort. Il a déjà chanté Danilo (Die lustige Witwe) au Volksoper de Vienne et à l’Opéra comique de Berlin. Au Grand Théâtre de Genève : L a Ville mor te (Fra n k) 05-06, D i e Fl e d e r m a u s (Gabr iel von Eisenstein) 08-09.
Elle commence par étudier à la Haute école de musique de Munich dans la classe de Josef Loibl qui continue à lui prodiguer ses conseils jusqu’à aujourd’hui. Elle chante de nombreux rôles tels que le rôle-titre d’Armide de Gluck, la Comtesse (Le Nozze di Figaro), Donna Elvira (Don Giovanni), Fiordiligi (Così fan tutte), Pamina (Die Zauberflöte), Aminta (Il Re pastore de Händel), le rôle-titre de Genoveva de Schumann, Antonia (Les Contes d’Hoffmann) et Freia (Das Rheingold). Elle se produit également en concert et récital aux Schubertiades à Schwarzenberg, aux Folles Journées de Nantes, à Paris, à Berlin, à Vienne, à Monaco, à Salzbourg, à Londres, à Bruxelles et à Naples. Elle est amenée à travailler avec des chefs tels que Seiji Ozawa, Daniel Barenboim, Nikolaus Harnoncourt, Sir Simon Rattle, Marek Janowski, René Jacobs, Ivor Bolton, Fabio Luisi, Gustavo Dudamel et Paavo Järvi. Elle enregistre son premier disque d’arias en 2007. En 2008, elle reçoit le prix pour le meilleur enregistrement consacré à l’opéra. À l’occasion de l’anniversaire de Haydn elle participe à La Création (enregistré en DVD) sous la direction d’Adam Fischer. Elle se produit en récital au Wiener Konzerthaus, au Concertgebouw d’Amsterdam, à la Konzerthaus de Dortmund et au festival de musique du Schleswig-Holstein. En 2009, on a pu l’apprécier dans le rôle-titre d’Armide de Lully au Festival de Salzbourg. Plus récemment elle interprète la Comtesse (Le Nozze di Figaro), Elsa (Lohengrin) et chante dans la création mondiale de Metanoia de Jens Joneleit au Deutsche Staatsoper sous la baguette de Daniel Barenboim. Parmi ses projets : la Comtesse (Le Nozze di Figaro) à Madrid.
© DR
Danilo • Baryton
© DAniel Pasche
Johannes Martin Kränzle Annette Dasch
Débuts au Grand Théâtre de Genève
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Bernard Richter
José Pazos
I l débute ses ét udes à Neuchâtel dans la classe d’Yves Senn puis devient membre de l’Opéra Studio Suisse de Bienne. En 2001, il est finaliste du Concours international de Paris puis débute une carrière internationale à Leipzig dans le rôle de Tamino (Die Zauberflöte), Il Regista (Un Re in ascolto de Berio) à Francfort et Lucerne, Ferrando (Così fan tutte) au Théâtre de Bâle, Pâris (La Belle Hélène) et Fritz (La Grande Duchesse de Gérolstein) au Théâtre du Châtelet sous la direction de M. Minkowski. En 2005, il est Guidobaldo (Die Gezeichneten de F. Schreker), Hylas (Les Troyens) à l’Opéra national de Paris. En concert il interprète Publio (Il Sogno di Scipione de Mozart) à la Philharmonie de Berlin, Acis (Acis and Galatea) au Festival de Salzbourg et Ariel (FaustSzenen de Schumann) au festival Styriarte sous la direction de N. Harnoncourt. En 2009, il apparaît dans un programme Schubert à Turin et en Tobia (Il Ritorno di Tobia de Haydn) à Rome et à la Konzerthaus de Vienne. Récemment il chante Don Ottavio (Don Giovanni) à l’Opéra de Zurich, Ecclitico (Il Mondo della Luna de Haydn) au Theater an der Wien (direction : N. Harnoncourt), Clotarco (Armida de Haydn) au Festival de Salzbourg (mise en scène : C. Loy), Alphonse (Zampa de F. Hérold) à l’Opéra Comique, Tamino (Die Zauberflöte) à l’Opéra national de Paris, les rôle-titres de Mitridate, Ido‑ meneo et Lucio Silla de Mozart au Theater Freiburg, le Chevalier de la Force (Dialogues des Carmélites de Poulenc) au Bayerische Staatsoper sous la direction de K. Nagano, Le Timonier (Der fliegende Hollän‑ der) à l’Opéra national de Paris. Parmi ses projets cette saison : le rôle-titre d’Atys de Lully à l’OpéraComique sous la direction de William Christie. Au Grand Théâtre de Genève : Ariadne auf Naxos (Brighella) 06-07.
Il étudie au conservatoire de sa ville natale, Irún, au Conservatoire de Bayonne et ce lu i d’O rléa n s . E n 1998, il est engagé comme a r t i ste des Chœu rs du Grand Théâtre de Tours, ava nt de rejoi nd re, en 2000, ceux du Grand Théâtre de Genève. En 2003, il fait ses débuts avec le rôle d’Alfredo dans La Traviata à St. Moritz. Il a aussi chanté Rodolfo (La Bohème) au National Concert Hall de Dublin et au Théâtre royal de Waterford avec l’Orchestre symphonique national d’Irlande, Bertrando (L’Inganno felice de Rossini), Babylas (Monsieur Choufleuri d’Offenbach) ou Turiddu (Cavalleria rusticana de Mascagni) à Belfast et Dublin. Il participe également à des concerts : le Requiem de Verdi à Rochester et en tournée dans l’île de La Réunion ou encore à Thiers et Clermont-Ferrand ; la Nelsonmesse de Haydn à Lausanne, le Requiem de Mozart à Morges et à Genève, la Missa Criolla et Navidad Nues‑ tra de Ramirez, la Petite Messe solennelle de Rossini et le Requiem de Von Suppé à Pau. Il se produit en tant que soliste dans divers récitals en Angleterre et en Irlande. Projets : Don José (Carmen) à Belfast et Dublin, Elias de Mendelssohn à Bâle, la Missa Criolla à Berne ou Rodolfo (La Bohème) au Loughcrew Festival en Irlande.
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Cascada • Ténor
Camille de Rosillon • Ténor
Au Grand Théâtre de Genève : Maria di Rohan (Aubry) 01-02, Il Turco in Italia (Albazar) 02-03, Les Oiseaux (Un torcol) 03-04, Mémoires d’une jeune fille triste (Octuor vocal) 04-05, Die Fledermaus (Un serviteur) 08-09, L’étoile (Patacha) 09-10, Alice in Won‑ derland (Pat, Two, Invisible Man) 09-10.
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Biographies
Fabrice Farina
Silvia Fenz Njegus • Comédienne
Titulaire d’une maîtrise de musicologie, il obtient, au Conservatoire national supérieur de musique de Lyon, le premier prix de chant avec la mention très bien ainsi qu’un certificat d’études générales de chant et de musique ancienne. Il chante dans le chœur Elyma dirigé par Gabriel Garrido, puis avec l’ensemble Eloquentia sous la direction de MarieClaude Vallin, et avec les solistes de Bernard Tétu à Lyon. En 2004, il interprète Don Ottavio lors du Festival des Dominicains de Guebwiller avec l’Opéra Studio de Genève. Reçu simultanément dans les Opéra Studios de Zurich, d’Anvers et du Deutsche Oper am Rhein, il choisit de s’engager dans le Junges Ensemble Rheinoper avant de rejoindre la troupe pour deux saisons. Au cours de son séjour au Deutsche Oper am Rhein, il est remarqué par Christof Loy. Il interprète Rodolfo dans Les Scènes de la vie de Bohème, le Comte Belfiore (La Finta Giardiniera), Pâris (La Belle Hélène), Andreas/Cochenille/Franz et Pitichinaccio (Les Contes d’Hoffmann), Eurimaco (Il Ritorno d’Ulisse in patria) ainsi que l’Innocent (Boris Godounov). Dans des mises en scène de Tobias Richter, il incarne Albazar dans Il Turco in Italia et le Comte Almaviva dans une adaptation du Barbiere di Siviglia pour jeune public. Il interprète Richemond (Richard III de Giorgio Battistelli mis en scène par Robert Carsen) à l’Opéra national du Rhin. Récemment il chante Danieli (Les Vêpres siciliennes) à Amsterdam. Parmi ses projets : Sir Bruno Robertson (I Puritani) et Danieli (Les Vêpres siciliennes) au Grand Théâtre de Genève. Au Grand Théâtre de Genève : L’étoile (Tapioca) 09-10, Parsifal (Premier chevalier) 09-10, La Donna del lago (Serano) 09-10.
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Membre de la troupe des jeunes solistes en résidence
Si lv i a Fe n z e s t or i g inaire de Vienne. Elle fait des études de danse et de théâtre au Séminaire Max Reinhardt de Vienne. Depu is, el le inter prète différents rôles : de 1968 à 1969 au Vol k st heater de Vienne, de 1969 à 1977 au Thalia Theater de Hambourg (sous la direction de Boy Gobert), de 1980 à 1985 au Théâtre de Cologne (sous la direction de Jürgen Flimm). À Vienne elle fait partie de l’ensemble « Der Kreis » du Théâtre George Tabori avec lequel elle joue Schuldig Geboren de George Tabori. De 1993 à 1998, elle se produit dans différentes pièces au Schauspielhaus de Vienne, Rottweiler de Thomas Jonigk et Skizzenbuch de Wolfgang Bauer. De 1998 à 2005, elle apparaît à de nombreuses reprises au Théâtre de Bâle. Depuis 2005, Silvia Fenz vit à Vienne et joue au Volkstheater de Vienne. De 2007 à 2008, elle joue l’Orestie d’Eschyle (mis en scène par LarsOle Walburg) au Schauspielhaus de Düsseldorf et Es geht uns gut au Schauspielhaus de Vienne. Elle joue dans Der Zerbrochene Krug à Klagenfurt, R iesenbut zbach (mis en scène par Christoph Marthaler) et Lorenzaccio (mis en scène par Stefan Bachmann) au Wiener Festwochen. Elle se produit également à la télévision et au cinéma.
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Raoul de Saint-Brioche • Ténor
Débuts au Grand Théâtre de Genève.
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Romaric Braun
Magali Duceau
Il effectue des études de musicologie et de chant au Conser vatoire de Strasbourg, puis se perfectionne une année à la Guildhall School of Music de Londres. Parallèlement à une carrière dans le lied et l’oratorio, il se produit à Lyon, Saint-Etienne, Monaco et Genève dans des ouvrages tels que Il Barbiere di Siviglia, Thaïs, La Bohème, Carmen ou Le Conte d’hiver de Boesmans. Il est engagé au Chœur du Grand Théâtre de Genève depuis août 2000.
Maga li Duceau est née à Mâcon. À 10 ans, elle s’initie à la musique en pratiquant le violon et la chorale à l’Ecole nationale de musique de Mâcon . C’est avec le chant et la danse qu’elle choisira de coupler ses études de biologie et de psychologie. Elle obtient sa médaille d’or de chant en 1995 à Vichy avec Mme Berthaut-Fontanille, puis en 1996 un diplôme de fin d’études au Conservatoire de Lyon dans la classe de M. Manfroy. L’année suivante, elle fera partie de la compagnie lyrique des Sources de Cristal dirigées par Hélia T’Hézan et Gian Koral. En 1998, elle est primée au concours d’Alès. En 1999, elle gagne les premiers prix d’opéra et mélodie au concours de Rieumes. En 2000, elle sera primée au concours européen de Mâcon. C’est en 2002 qu’elle participe à la classe de maître de Montserrat Caballé en Andorre. Elle est invitée au Théâtre de Rungis en Donna Anna (Don Giovanni), Marion (Les Saltimbanques de Ganne) en 1999, Ciboulette (Les Dames des Halles d’Offenbach), Adalgisa (Norma) en 2000. À l’association de théâtre Azé, elle interprète la deuxième soprano de Mac Nally en 2001, Boulotte (BarbeBleue) en 2002. Elle donne aussi des récitals lors de festivals (programmes Bellini, Verdi, Puccini et De Falla, Villa Lobos).
Au Grand Théâtre de Genève : Carmen (Le Vendeur de lorgnettes et Un gitan), Tosca (Un geôlier) 00-01, Lady Macbeth de Mtsensk (le Boutiquier), Manon Lescaut (Un sergent) 01-02, Boris Godounov (Mityoukha) 03-04, Les Oiseaux (Un coucou) 03-04, Mémoires d’une jeune fille triste (octuor vocal) 04-05, Fidelio (2ème prisonnier) 04-05, Galilée (2ème secrétaire) 05-06, Hamlet (Horatio) 05-06, Lady Macbeth de Mt sen sk (Le Boutiquier), Don Pa squ ale (Le notaire) 06-07, Les Contes d’Hoffmann (Hermann) 08-09, Alice in Wonderland (Old Man 1/Seven) 09-10, Il Barbiere di Siviglia (Un officier) 09-10.
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Sylviane | Frou-frou • Soprano © dr
Bogdanowitsch • Basse
Au Grand Théâtre de Genève : De la maison des morts (Une prostituée) 04-05, La Petite Renarde rusée (La Femme de l’aubergiste) 05-06, Lulu (La Décoratrice) 09-10, Elektra (La Confidente) 10-11.
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Biographies
Wolfgang Barta
Cristiana Presutti
Aprè s s e s ét u d e s à l a Mu si k hoc h sc hu le de Vien ne, i l c h a nte Don Alfonso (Così fan tutte) au t héât re du château de Schönbrunn, Figaro (L e Nozze di Figaro) et le Maître de musique (Ariadne auf Naxos). Puis il se produit sur différentes scènes autrichiennes, dont le Wiener Kammeroper. Il donne aussi des récitals et effectue, en 1986, une tournée au Japon. Au Wiener Konzerthaus, il interprète, sous la direction de Gianandrea Gavazzeni, Arteneo (Axur, Re d’Ormus de Salieri) en 1987, et Serse de Händel en 1988. En janvier 1998, il tient un rôle de soliste dans Peer Gynt au Victoria Hall, sous la direction de Guillaume Tourniaire. Membre du Chœur du Grand Théâtre de Genève, il y chante souvent en tant que soliste. Il tient le rôle du Majordome (Ariadne auf Naxos) à Covent Garden.
Originaire de Rome, elle obtient son diplôme de piano au Conser vatoire Sa nta Ceci l i a et pou rsuit ses études de chant à Bâle, se spécialisant en musique baroque, oratorio, lied et opéra. Elle se perfectionne ensuite auprès de René Jacobs, Paolo Montarsolo, Renata Scotto, Robert Tear, Sena Jurinac et Bianca Maria Casoni. Elle interprète les rôles principaux dans de nombreuses productions telles que Agar et Ismaele esiliati (A.Scarlatti) et Arianna (B.Marcello) à Bâle, Dido and Aeneas (H. Purcell) à Ambronay, La Pazienza di Socrate (A. Draghi) au Festival Malatestiana de Rimini, Tito Manlio (A. Vivaldi) à Venise, La 1ère Dame (Die Zauberflöte), la Comtesse (Le Nozze di Figaro) et Zerlina (Don Giovanni) à Moutier, Neuchâtel et Belfort. Elle participe à de nombreux enregistrements et gagne le « Premio Internazionale del Disco » en 2000, le Diapason d’or en 2004 ainsi que le prix de l’Académie Lyrique de l’Opéra Bastille. On a pu l’apprécier lors de nombreux concerts en Italie, France, Allemagne, Autriche, Belgique, Hollande, Suisse, Pérou, Brésil et en Argentine.
Au Grand Théâtre de Genève : Ariane et Barbe-Bleue (Le 3e paysan) 89-90, Daphné (Le 3e berger) 90-91, Louise (le 1er philosophe) 92-93, Billy Budd (Jones) 93-94, Idomeneo (Un troyen) et La Bohème (Un douanier) 94-95, Rigoletto (Ceprano), Venus (2e serviteur) et Die Frau ohne Schatten (Gardien du Temple) 96-97, Madama But ter fly (Yakusidé) 97-98, Der Rosenkavalier (L’Aumonier et l’Aubergiste) 98-99, Susannah (First Man) 99-00, Die Entführung aus dem Serail (membre du quatuor) 00-01, Le Nozze di Figaro (Antonio) 02-03, Parsifal (2e chevalier) 03-04, De la maison des morts (Tchekounov) 04-05, Tosca (Un geôlier) et Galilée (Un moine) 05-06, Ariadne auf Naxos (Le Majordome) 06-07, Lohengrin (Un des quatre nobles) 07-08, Salome (1er Soldat), Lulu (Le Banquier/Le Directeur de théâtre) 09-10.
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Olga | Dodo • Soprano © DR
Kromow • Basse
Au Grand Théâtre de Genève : L’Incorona zione di Poppea (Amour et le Valet) 06-07, Elektra (La Porteuse de traîne) 10-11.
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Omar Garrido
Rosale Bérenger
Né à Buenos Aires, il étud ie le cha nt auprès de Maria Boros et participe à de nombreux concerts et ém i ssion s de r ad io en Argentine. Arrivé en Eu rope, i l obt ient son d i p l ô m e d e c h a nt a u Conservatoire de Genève. Il se produit en concert à de nombreuses occasions en Suisse, France et Italie. Il donne un récital de tangos au quatrième Automne musical chênois, et participe à un enregistrement de tangos pour l’émission « Viva » de la Télévision Suisse Romande. Il incarne Duca Ottavio (Don Giovanni de Gazzaniga) dans une production de l’Opéra de Chambre de Genève. Il est membre des chœurs du Grand Théâtre de Genève depuis 1987.
Après des études de chant à Marseille avec Jacques Jansen et un premier prix de v ir t uosité à Genève en 1978, elle est titulaire dans le Chœur du Grand Théâtre depuis août 1975. El le i nter prète L a Vo i x H u m a i n e à G e n è ve e n 1989 et un motet de Jean-Jacques Rousseau avec l’Orchestre du Conservatoire à la Radio Suisse Romande en 1978.
Au Grand Théâtre de Genève : Alcina (Une voix de ténor), Manon (Le Marchand d’elixir), Der Rosenkavalier (Un sommelier, un coiffeur), Don Giovanni (Un balayeur), Lady Macbeth de Mtsensk (Un commis), Les Oiseaux (Un torcol), Parsifal (3e écuyer) 03-04, Lady Macbeth de Mtsensk (3e commis) 06-07, Peter Grimes (L’Avocat) 08-09, Simon Boccanegra (Un capitaine) 09-10, L’étoile (Le Maire) 09-10, Alice in Wonderland (Un soldat) 09-10.
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Praskowia | Jou-jou • Mezzo-soprano © dr
Pritschitsch • Ténor
Au Grand Théâtre de Genève : La Veuve joyeuse (Manon) 75-76, Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny (3 e fille) 75-76, La Fille de Madame Angot (Madame Herbelin) 75-76, Der Freischütz (Première demoiselle d’honneur) 76-77, Die Frau ohne Schatten (Servante) 77-78, La Belle Hélène (Bacchis) 77-78, L’Auberge du Cheval Blanc (La Jeune Mariée) 79-80, Mireille (Norade) 81-82, Mort à Venise (La Jeune Fille) 82-83, Les Brigands (Pipetta) 86-87, Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny (Fille Mahagonny) 91-92, La Petite Chiffonière (Louise) 92-93, Dialogues des Carmélites (Sœur Anne de la Croix) 92-93.
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Biographies
Daniela Stoytcheva
Lubka Favarger
Né e e n Bu l g a r ie , e l le ter m i ne ses ét udes de musique à Sofia. Elle commence par chanter dans le trio classique féminin « Sofia » pendant quatre ans et se produit également en concert en Bulgarie et en Europe. Entre 1982 et 1996, elle travaille comme choriste et soliste dans le Chœur de la Radio Bulgare, dans l’Ensemble Vocal de la Télévision Bulgare et le Chœur Philharmonique d’Etat « La Capella » dans lequel elle chante un large répertoire. Depuis 1998, elle travaille en tant que choriste dans le Chœur du Grand Théâtre de Genève.
Après des études à l’Académ ie de Mu sique de Sofia, elle entame une carrière de soliste dans plusieurs théâtres d’opéra en Bulgarie. En 1985 elle entre au Conservatoire de Genève où elle continue son perfectionnement. Elle est élève de Juliette Bise tout en suivant sa carrière professionnelle. En 1997, elle reçoit le premier prix de virtuosité du Conservatoire de Genève dans la classe d’éric Tappy. Elle se produit sur les scènes d’opéra et dans les salles de concert en Suisse et à l’étranger. Depuis 1997, elle est également membre du Chœur du Grand Théâtre de Genève. Au Grand Théâtre de Genève : L es Fiançailles au Couvent (Rosina) 97-98, Cendrillon (4 e esprit) 98-99, Les Oiseaux (Une colombe) 03-04, Manon (La Servante) 03-04.
Au Grand Théâtre de Genève : Les Oiseaux (Une hirondelle) 03-04.
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Clo-clo • Mezzo-soprano © dr
Lolo • Soprano
Dominique Cherpillod Née à Genève, elle est lauréate du concours pour jeunes chanteurs de la F é d é r a t io n M i g r o s e t obtient son diplôme de chant au Mozarteum de Salzbourg. Elle se perfectionne ensuite au conservatoire de Genève. Elle participe à diverses productions à Salzbourg, Paris, Lyon et Genève. Elle intègre le Chœur du Grand Théâtre de Genève à partir de 1997. Au Grand Théâtre de Genève : Der Rosenkavalier (Une orpheline) 98-99, Manon Lescaut (Une madrigaliste) 01-02, Boris Godounov (La Nourrice) et Les Oiseaux (Une colombe) 03-04.
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Margot • Mezzo-soprano
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Informations pratiques
Adresse postale, administration Grand Théâtre de Genève 11, boulevard du Théâtre CP 5126 CH-1211 Genève 11 T +41 22 418 30 00 F +41 22 418 30 01 grandtheatre@geneveopera.ch Renseignements sur place, dans le hall du Grand Théâtre du mardi au samedi de 10h à 18h. par téléphone T +41 22 418 31 30 du mardi au samedi de 10h à 18h. Location au guichet 5, place Neuve par courrier postal Grand Théâtre de Genève Billetterie 11, boulevard du Théâtre CP 5126 CH-1211 Genève 11 par téléphone T +41 22 418 31 30 du mardi au samedi de 10 h à 18 h. Les lundis de représentation, un accueil téléphonique est assuré à partir de 12 h. par fax F +41 22 418 31 31 par courriel billetterie@geneveopera.ch depuis notre site internet www.geneveopera.ch
Enregistrements Il est interdit de photographier, de filmer ou d’enregistrer les spectacles. Billets jeunes Les jeunes de moins de 26 ans et les étudiants bénéficient d’une réduction de 25% sur les places des spectacles dès la catégorie C. Etudiants / Chômeurs Des places à tarif préférentiel sont proposées juste avant le début des spectacles aux étudiants et aux chômeurs dans la limite des places disponibles, sur présentation d’une pièce justificative. Titulaires du chéquier culture Réduction de Fr. 10.- par chèque (2 chèques cumu‑ lables au maximum) sur l’achat de billets de spectacle au guichet du Grand Théâtre. 20 ans / 20 francs Billets à Fr. 20.– pour les spectacles d’opéra et de danse en vente exclusivement au Grand Théâtre. Une pièce d’identité doit être présentée à l’entrée des spectacles. Publicité et soirées d’entreprises Les entreprises souhaitant organiser une soirée au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Johanna Lachenmann T +41 22 418 30 58 j.lachenmann@geneveopera.ch
Programmes et affiches Les programmes et les affiches des spectacles passés ou en cours sont en vente à la billetterie du Grand Théâtre.
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Mécénat&partenariat
Le Grand Théâtre de Genève souhaite remercier et rendre hommage à ses partenaires et mécènes. Leur soutien contribue de manière essentielle au développement de ses activités et au rayonnement de l’opéra et du ballet en Suisse et à l’étranger. Partenaire des récitals Fondation Rossi di Montelera depuis 1998 Partenaires de productions Cercle du Grand Théâtre depuis 1986 Fondation Leenaards depuis 1999 Fondation Neva dès 2010 Partenaires de projets Fondation de bienfaisance de la Banque Pictet depuis 2008 Fondation BNP Paribas depuis 2001
Les personnes qui s’intéressent aux arts lyrique et chorégraphique peuvent devenir membres des associations suivantes : Association genevoise des Amis de l’Opéra et du Ballet 3, chemin de la Grand-Cour 1256 Troinex T + 41 22 784 34 37 www.amisdelopera.ch Cercle Romand Richard Wagner 14, rue de Beaumont CH-1206 Genève T +41 22 310 18 91 www.crrw.ch
Geneva Opera Pool En partenariat avec la Ville de Genève et grâce à plusieurs partenaires, le Grand Théâtre accueille la communauté internationale en collaboration avec le Centre d’accueil – Genève internationale (CAGI) et la Fondation pour Genève, avec l’appui de la Confédération et de la République et du canton de Genève et des partenaires privés: Banque Pictet & Cie Cargill International SA Mirelis InvesTrust SA Litasco SA Totsa Total Oil Trading
Partenaires d’échange Le Temps Espace 2 Generali Assurances Fleuriot Fleurs Perrier Jouët Kieser Training Genève Unireso Ayant à cœur d’établir un dialogue avec tous les acteurs de la Cité, le Grand Théâtre ouvre ses portes aux entreprises désireuses de développer des partenariats, d’associer leurs opérations de relations publiques à des projets artistiques et de parrainer des initiatives uniques répondant à leurs objectifs de responsabilité sociale.
Le service Mécénat et Partenariat est à votre écoute afin de vous conseiller Contact Johanna Lachenmann T + 41 22 418 30 58 F + 41 22 418 30 98 j.lachenmann@geneveopera.ch
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Fondation du Grand Théâtre
But La Fondation a pour but d’assurer l’exploitation du Grand Théâtre de Genève, notamment en y organisant des spectacles d’arts lyrique, chorégraphique et dramatique. C’est une fondation d’intérêt public communal subventionnée par la Ville de Genève, dont l’objet est artistique et culturel. La Fondation est composée de quatorze membres désignés par le Conseil municipal et le Conseil administratif de la Ville de Genève. Le Bureau compte cinq membres du Conseil de Fondation. Le Statut de la Fondation a fait l’objet d’une loi cantonale de 1964.
Conseil de Fondation Mme Lorella Bertani, présidente M. Guy-Olivier Segond, vice-président M. Bernard Lescaze, secrétaire M. Patrice Mugny M. Manuel Tornare M. Claude Demole M. François Duchêne M. Jacques Hämmerli M. André Klopmann Mme Martine Koelliker Mme Florence Kraft-Babel M. Albert Rodrik M. Jean Spielmann M. Jean-Luc von Arx M. Guy Demole, président d’honneur M. Jean-Flavien Lalive, président d’honneur Secrétariat Mme Francine Kolly Lainé T +41 22 328 07 87 F +41 22 328 07 88 situation au 1.10.2010
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Cercle du Grand Théâtre Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement. Bureau (novembre 2010) Mme Françoise de Mestral, présidente M. Jean Kohler, vice-président M. Gabriel Safdié, trésorier Mme Véronique Walter, secrétaire Autres membres du Comité (octobre 2010) Mme Diane d’Arcis S. A. S. la Princesse Andrienne d’Arenberg M. Friedrich B. Busse Mme Muriel Chaponnière Rochat M. David Lachat M. Paul Saurel M. Pierre-Alain Wavre Membres Bienfaiteurs M. et Mme Luc Argand Mme René Augereau M. et Mme Guy Demole Fondation de bienfaisance de la banque Pictet Gonet & Cie, Banquiers Privés M. et Mme Pierre Keller MM. Lombard Odier Darier Hentsch et Cie M. et Mme Yves Oltramare Mrs Laurel Polleys-Camus SFG - Société Fiduciaire et de Gérance SA Union Bancaire Privée – UBP SA M. et Mme Gérard Wertheimer Membres individuels S. A. Prince Amyn Aga Khan S. A. Princesse Catherine Aga Khan Mme Diane d’Arcis LL. AA. SS. Le Prince et la Princesse Etienne d’Arenberg Mme Dominique Arpels M. et Mme Gérard Bauer M. et Mme Pierre Benhamou
M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best Mme Saskia van Beuningen Mme Françoise Bodmer M. Jean Bonna M. et Mme Philippe Bouchara M. Alain Boucheron Comtesse Brandolini d’Adda Mme Robert Briner M. Friedrich B. Busse Mme Caroline Caffin Mme Maria Livanos Cattaui Mme Muriel Chaponnière-Rochat Mme Anne Chevalley M. et Mme Neville Cook M. Jean-Pierre Cubizolle M. et Mme Alejandro Dahlhaus M. et Mme Claude Demole Mme Virginia Drabbe-Seemann Grace, Countess of Dudley M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Maria Embiricos Mme Diane Etter-Soutter Mme Catherine Fauchier-Magnan Mme Clarina Firmenich Mme Pierre Folliet Dr. et Madame Patrick Fréchet M. et Mme Eric Freymond Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Bibi Gritti Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière M. et Mme André Hoffmann M. et Mme Alan Howard M. et Mme Philippe Jabre Mme Marie-Josèphe Jacquet M. et Mme Jean Kohler Mme Maria Pilar de La Béraudière M. et Mme Pierre de Labouchère M. David Lachat M. Marko Lacin Me Jean-Flavien Lalive d’Epinay M. et Mme Pierre Lardy Mme Michèle Laraki
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Mme Charlotte Leber M. et Mme Guy Lefort Mme Eric Lescure M. et Mme Thierry de Loriol Mme France Majoie - Le Lous M. et Mme Colin Maltby M. et Mme Thierry de Marignac Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus Mme Anne Maus M. Olivier Maus M. et Mme Charles de Mestral M. et Mme Francis Minkoff M. Pierre G. Mirabaud M. et Mme Bernard Momméja M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Pierre-Yves Mourgue d’Algue M. et Mme Trifon Natsis Mme Laurence Naville M. et Mme Philippe Nordmann M. et Mme Alan Parker M. et Mme Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Gilles Petitpierre M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Mme Karin Reza M. et Mme Gabriel Safdié Comte et Comtesse de Saint-Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. et Mme Paul Saurel M. et Mme Julien Schoenlaub Mme Noëlie Schoenlaub Mme Anne Segré Baron et Baronne Seillière M. Thierry Servant Mme Hans-Rudi Spillmann Marquis et Marquise Enrico Spinola Mme Christiane Steck M. André-Pierre Tardy M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller
M. Richard de Tscharner M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Olivier Vodoz M. Gerson Waechter Mme Véronique Walter M. Pierre-Alain Wavre M. et Mme Lionel de Weck Mme Paul-Annik Weiller Comte et Comtesse Massimiliano Zanon di Valgiurata Membres institutionnels 1875 Finance SA Activgest SA Banque Audi (Suisse) SA Christie’s (International) SA Fondation BNP Paribas Suisse Fondation Bru Fondation de la Haute Horlogerie Fondation Inter Maritime Givaudan SA H de P (Holding de Picciotto) SA JT International SA Lenz & Staehelin Mandarin Oriental , Genève MM. Mourgue d’Algue & Cie, Genève Notz, Stucki & Cie, SA La Réserve, Genève SGS SA Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Mme Gwénola Trutat 11, boulevard du Théâtre • CH-1211 Genève 11 T +41 22 321 85 77 F +41 22 321 85 79 du lundi au vendredi de 8 h à 12 h cercle@geneveopera.ch Compte bancaire N° 530 290 MM. Pictet & Cie Organe de révision Plafida SA
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Le Grand Théâtre l’équipe
Direction générale Directeur général Tobias Richter Assistante du Directeur général Zoé Roehrich Secrétariat général Secrétaire générale Silvia Bono Adjointe Corinne Beroujon Artistique Conseiller artistique et dramaturge Daniel Dollé Responsable planification artistique Jean-François Monnard Responsable des éditions et de la création visuelle Aimery Chaigne Responsable presse Illyria Pfyffer Ballet Directeur du Ballet Philippe Cohen Adjoint du directeur du ballet Vitorio Casarin Coordinatrice administrative Emilie Schaffter Maîtres de ballet Susanna Campo, Grant Aris Pianiste Serafima Demianova Danseuses Fernanda Barbosa, Hélène Bourbeillon, Gabriela Gomez, Virginie Nopper, Yu Otagaki, Isabelle Schramm, Sara Shigenari, Sarawanee Tanatanit, Madeline Wong, Yanni Yin, Daniela Zaghini Danseurs Joseph Aitken, Damiano Artale, Loris Bonani, Pierre-Antoine Brunet, Prince Credell, Grégory Deltenre, Paul Girard, Armando Gonzalez, Clément Haenen André Hamelin, Nathanaël Marie Technique du ballet Directeur technique du ballet Philippe Duvauchelle Régisseur lumières Alexandre Bryand
Régisseur plateau Yves Fröhle Service médical Dr Jacques Menetrey HUG Physiothérapeutes François Fiaux, Cécile Rouge Ostéopathe Bruno Soussan Troupe des Jeunes solistes en résidence Fabrice Farina, Isabelle Henriquez, Emilio Pons, Carine Séchaye, Bénédicte Tauran, Clémence Tilquin Chœur Cheffe de chœur Ching-Lien Wu Assistant Cheffe de chœur Jean-Marc Perrin Pianiste répétiteur Réginald Le Reun Régisseur et chargé de l’administration Omar Garrido Sopranos Fosca Aquaro, Rosale Bérenger, Györgyi Garreau-Sarlos, Nicola Hollyman, Iana Iliev, Victoria Martynenko, Martina MöllerGosoge, Cristiana Presutti, Daniela Stoytcheva Altos Vanessa Beck-Hurst, Audrey Burgener, Dominique Cherpillod, Magali Duceau, Lubka Favarger, Varduhi Khachatryan, Mi-Young Kim, Tanja Ristanovic Valkovic, Mariana Vassileva Chaveeva Ténors David Barrie Grieve, Jaime Caicompai, Yong-Ping Gao, Omar Garrido, Rémy Garin, Lyonel Grélaz, Vladimir Iliev, Sanghun Lee, José Pazos, Terige Sirolli, Bisser Terziyski, Basses Krassimir Avramov, Wolfgang Barta, Romaric Braun, Nicolas Carré, Phillip Casperd, Aleksandar Chaveev, Baekeun Cho, Christophe Coulier, Harry Draganov, Seong-Ho Han, Matthieu Laguerre, Slobodan Stankovic, Dimitri Tikhonov
Production Artistique Responsable Ivo Guerra Assistante & Respons. figuration Matilde Fassò Responsable ressources musicales Eric Haegi Pianistes / Chefs de chant Todd Camburn, Xavier Dami, Réginald Le Reun Assistant mise en scène Andreas Zimmermann Régie de scène Régisseure générale Chantal Graf Régisseur de scène Jean-Pierre Dequaire Marketing et communication Responsable marketing et communication NN Adjoint Frédéric Leyat Assistante communication & presse Isabelle Jornod Chargée du mécénat et du partenariat Johanna Lachenmann Chargée du service pédagogique Kathereen Abhervé Chargé des publics jeunes Christopher Park Archiviste Anne Zendali Accueil et publics Responsable de l’accueil des publics Pascal Berlie Personnel d’accueil Herminia Bernardo Pinhao, Johan Baumier, Damien Bevillard, Cédric Blattner, Philippe Boaron, Karla Boyle, Noémie Brun, Mickaël Cacioppo, Caroline Cariage, Michel Denis Chappellaz, Chantal Chevallier, Marie-Odile Clementz, Patricia Diaz, Christina Guentert, Valentin Herrero, Etienne Jacquemet, Teymour Kadjar, Philippe Kaspar, Maëlle Kolly, Anne Leveillé, Na Lin, Ada
Lopez Linarez Hunziker, Nelli Kazaryan Peter, Guillaume Louis, Virginie Maury, Jackie Merteau, Nicolas Muller, Vincenza Muñoz, Monique Pellanda, Marsio Pepe, Flavio Perret-Gentil, Joël Piguet, Julien Rapp, Jesus Sanchez, Kim Schmid, Florian Torche, Kevin Udrisard, Drangan Valkovic, Pablo Venturelli, Charlotte Villard, Julien Wider Technique Directeur technique Jean-Yves Barralon Adjointe administrative Sabine Buchard Chargée de production technique Catherine Mouvet Ingénieur bâtiment et sécurité Pierre Frei Responsable d’entretien Thierry Grasset Bureau d’étude Ingénieur bureau d’études Alexandre Forissier Assistant Chistophe Poncin Dessinateurs Stéphane Abbet, Denis Chevalley, Antonio Di Stefano Manutention et transports Responsable Yves Montandon Chauffeur Christian Gerland Service intérieur Huissier responsable Stéphane Condolo Huissier-ère-s Jean-Pierre Barras, Valdemar De Almeida, Antonios Kardelis, Michèle Rindisbacher Coursiers Bernard Bouchet, Bernard Thierstein Technique de scène Adjoint au directeur technique Philippe Alvado Chefs de plateau Gabriel Lanfranchi, Stéphane Nightingale
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Machinerie Chef de service Olivier Loup Sous-chefs Pascal Chevalley, Juan Calvino, Patrick Savariau Sous-chef cintrier Patrick Werlen Brigadiers Stéphane Desogus, Jean-Claude Durand, Henrique Fernandes, Yannick Sicilia Sous-brigadiers Stéphane Catillaz, Manuel Gandara, Johny Perillard Machinistes cintriers Stéphane Guillaume, Alfio Scarvaglieri, NN, NN Machinistes Gérard Berdat, Philippe Calame, Vincent Campoy, Eric Clertant, Jérôme Favre, da Silva, Sedrak Gyumushyan, Daniel Jimeno, Alain Klette, Jean-François Mauvis, Julien Pache, Hervé Pellaud, Nicolas Tagand Son et vidéo Chef de service Michel Boudineau Sous-chef Claudio Muller Techniciens Dominique Graf, Charles Mugel, Jean-Marc Pinget Electricité Chef de service Simon Trottet Sous-chefs Robin Minkhorst, Marius Echenard Chargé de production Blaise Schaffter Opérateurs de jeu Florent Farinelli, Stéphane Gomez, David Martinez électricien-ne-s de plateau Serge Alérini, Dinko Baresic, Salim Boussalia, Stéphane Estève, Helena König, Katrin Longo, Juan Vera, Patrick Villois, NN électricien d’entretien Fabian Pracchia Accessoires Chef de service NN
Sous-chef Patrick Sengstag Accessoiristes Vincent Bezzola, Joëlle Bonzon, Françoise Chavaillaz, Cédric Pointurier Solinas, Anik Polo, Padrut Tacchella, Cécilia Viola, Pierre Wüllenweber Electromécanique Chef de service Jean-Christophe Pégatoquet Sous-chef José-Pierre Areny Electromécaniciens Alain Allaman, David Bouvrat, Robert De Almeida, Stéphane Resplendino, Christophe Seydoux Habillage Chef-fe de service NN Sous-cheffes Joëlle Muller, Cécile CottetNègre Habilleur-euse-s Caroline Bault, Julie Delieutraz, Gloria del Castillo, Angélique Ducrot, France Durel, Danièle Hostettler, Philippe Jungo, Olga Kondrachina, Christelle Majeur, Lorena Vanzo Pallante, Léa Perarnau Perruques et maquillage Cheffe de service Karine Cuendet Sous-cheffe Christelle Paillard Perruquier-ère-s et maquilleur-euse-s Bernd Götze, Karine Keil, Muriel Pignon-Heinis Ateliers décors Chef des ateliers décors Michel Chapatte Assistant Christophe Poncin Magasiniers Maurice Bossotto, Marcel Géroudet Menuiserie Chef de service Stéphane Batzli Sous-chef Claude Jan-Du-Chêne
Chef d’équipe Roberto Serafini Menuisiers Gregory Benjamin, Pedro Brito, Thomas Clément, Giovanni Conte, Christian Furrer, Frédéric Gisiger Serrurerie Contremaître Serge Helbling Serruriers Patrick Barthe, Yves Dubuis, Patrice Dumonthey, Marc Falconnat Peinture et décoration Chef de service Fabrice Carmona Sous-chef Christophe Ryser Peintres Gemy Aïk, Ali Bachir-Cheif, Stéphane Croisier, Bernard Riegler Tapisserie-décoration Chef de service Dominique Baumgartner Sous-chef Philippe Lavorel Tapissier-ères-s et décorateur-trice-s Pierre Broillet, Fanny Caldari, Dominique Humair, Raphaël Loviat Ateliers costumes Cheffe des ateliers costumes Fabienne Duc Assistant-e-s Mahi Durel, Tara Matthey, Armindo Faustino-Portas Atelier de couture Responsable de fabrication Martine Roy Costumières Ilse Blum, Marina Harrington Tailleur-e-s NN, NN Couturières Sophie de Blonay, Enrica Desideri, Lurdes Do Quental, Marie Hirschi, Gwenaelle Mury, Ana-Maria Rivera, Soizic Rudant, Gerda Salathé, Liliane Tallent, Astrid Walter
Atelier de décoration & accessoires costumes Responsable Isabelle Pellissier Duc Décoratrice Corinne Baudraz, Emanuela Notaro Atelier cuir Responsable Michel Blessemaille Cordonnière Catherine Stuppi Service financier Chef de service Jean-Luc Christen Comptables Paola Andreetta, Andreana Bolea, Chantal Chappot, Laure Masnaghetti, Sandrine Perotti Billetterie Responsable billetterie et développement commercial Jean-Pascal Cottalorda Adjointe Carine Druelle Collaboratrices billetterie Fanny Claivaz, Hawa DialloSingare, Nathalie Lécuyer Informatique Chef de service Marco Reichardt Ingénieurs informatiques Lionel Bolou, NN Restauration Responsable restauration, Christian Lechevrel Cuisinier Olivier Marguin Service Norberto Cavaco, Maria Savino Ressources Humaines Directeur des ressources humaines Jérémy Annen Assistante Marina Bello Gestionnaires ressources humaines Valérie Aklin, Marie-Laure Deluermoz, Luciana Hernandez Situation au 01.12.10
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Prochainement opéra
Danse
I puritani Les puritains
Néfes Pina Bausch
Opéra en 3 actes de Vincenzo Bellini 26 et 29 janvier 1, 4, 7, 10 février 2011 à 20 h 13 février 2011 à 17 h Direction musicale Jesús López Cobos Mise en scène Francisco Negrin Décors Es Devlin Costumes Louis Désiré Lumières Bruno Poet Chœur Ching-Lien Wu Avec Diana Damrau, Alexey Kudrya, Franco Vassallo, Lorenzo Regazzo, In-Sung Sim, Fabrice Farina et Isabelle Henriquez Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre Conférence de présentation par Gabriele Bucchi En collaboration avec l’Association genevoise des Amis de l’Opéra et du Ballet. 25 janvier 2011 à 18 h 15 au Grand Théâtre
Ballet invité Tanztheater Wuppertal au BFM 3, 4, 5 février 2011 à 20 h 6 février 2011 à 17 h Chorégraphie & scénographie Pina Bausch Scénographie & vidéos Peter Pabst Costumes Marion Cito Lumières Fernando Jacon Direction artistique Dominique Mercy & Robert Sturm Une production Tanztheater Wuppertal en coproduction avec le Festival international de théâtre d’Istanbul et la fondation d’Istanbul pour la culture et les arts.
Récital
Anne Schwanewilms
Mezzo-soprano Samedi 12 février 2011 à 20 h Piano Manuel Lange
Les photographies qui illustrent ce programme ont été prises lors d’un dîner réunissant les artistes de cette production dans la salle du Foyer du Grand Théâtre de Genève. © 2010 GTG/ Christian Schmidt
Directeur de la publication : Tobias Richter Responsable de la rédaction : Daniel Dollé Responsable de l’édition : Aimery Chaigne Coordination : Frédéric Leyat Rédacteurs : Daniel Dollé, Christof Loy Traductions : Emanuel Güntzburger, Christopher Park Ont collaboré à ce programme : André Couturier, Isabelle Jornod, Wladislas Marian Impression : m+h genève Achevé d’imprimer en décembre 2010
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Passion et partage La fondation de bienfaisance de la banque Pictet est fière de soutenir le projet «Les jeunes au cœur du Grand Théâtre». En participant à ce programme de formation, nous prenons un engagement en faveur de la génération à venir. Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir offrir aux talents de demain l’opportunité de découvrir les joies de l’opéra et du ballet, et peut-être même de susciter des vocations. Les Associés de Pictet & Cie vous souhaitent une très belle saison 2010-2011.
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saison 10 | 11 opéra | DIE LUSTIGE WITWE | LEHáR GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
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