BALLET
DU
GR A ND
THÉ ÂTRE
DE
GE NÈ VE
MÉMOIRE D E L’ O M B R E MUSIQUES DE
G U S TAV
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CHORÉGRAPHIE
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Passion et partage La Fondation de bienfaisance du goupe Pictet est fière de soutenir le projet «Les jeunes au cœur du Grand Théâtre». En participant à ce programme de formation, nous nous engageons en faveur de la génération à venir. Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir offrir aux talents de demain l’opportunité de découvrir les joies de l’opéra et du ballet, et peut-être même de susciter des vocations. Les associés du groupe Pictet vous souhaitent une très belle saison 2013-2014.
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PA R T E N A I R E S D U G R A N D T H É Â T R E D E G E N È V E VILLE DE GENÈVE
PARTENAIRE DE SAISON
ASSOCIATION DES COMMUNES GENEVOISES
PARTENAIRE FONDATEUR DE LA TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE
DÉPARTEMENT DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE, DE LA CULTURE ET DU SPORT
PARTENAIRE DE PRODUCTION
PARTENAIRE DE SAISON CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
PARTENAIRE DE PRODUCTION
PA R T E N A I R E S D U G E N E VA O P E R A P O O L BANQUE PICTET SA BANQUE VONTOBEL SA BARCLAYS BANK SUISSE SA CARGILL INTERNATIONAL SA MIRELIS INVESTRUST SA TOTSA TOTAL OIL TRADING UNION BANCAIRE PRIVÉE SA
PARTENAIRE DE PRODUCTION
PARTENAIRE DU BALLET DU GRAND THÉÂTRE
PARTENAIRE DU PROGRAMME PÉDAGOGIQUE
PARTENAIRE DES RÉCITALS
PA R T E N A I R E S D ’ É C H A N G E EXERSUISSE FLEURIOT FLEURS GENERALI ASSURANCE TAITTINGER UNIRESO VISILAB
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FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA PARTENAIRES DE PROJET
THESPINA & TRIFON NATSIS
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Ging heut morgen übers Feld, Tau noch auf den Gräsern hing; Sprach zu mir der lust'ge Fink: "Ei du! Gelt? Guten Morgen! Ei gelt? Du! Wird's nicht eine schöne Welt? Zink! Zink! Schön und flink! Wie mir doch die Welt gefällt!" Auch die Glockenblum' am Feld Hat mir lustig, guter Ding', Mit den Glöckchen, klinge, kling, Ihren Morgengruss geschellt: "Wird's nicht eine schöne Welt? Kling, kling! Schönes Ding! Wie mir doch die Welt gefällt! Heia!" Und da fing im Sonnenschein Gleich die Welt zu funkeln an; Alles Ton und Farbe gewann Im Sonnenschein! Blum' und Vogel, gross und klein! "Guten Tag, ist's nicht eine schöne Welt? Ei du, gelt? Schöne Welt?" Nun fängt auch mein Glück wohl an? Nein, nein, das ich mein', Mir nimmer blühen kann! GUSTAV MAHLER LIEDER EINES FAHRENDEN GESELLEN, Nr. 2
Fond de scène pour Mémoire de l'ombre peinture sur PVC d'après une photo d‘Étienne Boisrond Nicolas Musin, 2014
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Ce matin, j'ai marché à travers les champs, La rosée était encore accrochée à l'herbe ; Le joyeux pinson me parla : « Eh, toi ! N'est-ce pas ? Quel beau matin ! N'est-ce pas ? Toi ! Le monde ne sera-t-il pas beau ? Cui-cui ! Beau et vif ! Comme le monde me plaît ! » Et dans le champ les campanules M’ont avec gaité et bonne humeur, Avec leurs clochettes, ding-ding, Carillonné leur bonjour : « Le monde ne sera-t-il pas beau ? Ding-ding ! Quelle belle chose ! Comme le monde me plaît ! Holà ! »
© ETIENNE BOISROND
Et alors, dans l'éclat du soleil, Le monde commença soudain à briller ; Tout a gagné son et couleur Dans l'éclat du soleil ! Fleur et oiseau ! Petit et grand ! « Bonjour, le monde n'est-il pas beau ? Eh, toi ! N'est-ce pas ? Un beau monde ! » Et maintenant mon bonheur commencera-t-il aussi ? Non, non, ce à quoi je pense Ne fleurira jamais ! GUSTAV MAHLER CHANTS D’UN COMPAGNON ERRANT N°2
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AU BFM NOUVELLE PRODUCTION CRÉATION MONDIALE 12 | 13 | 14 | 15 | 18 | 19 | 20 FÉVRIER 2014 À 19 H 30 16 FÉVRIER 2014 À 15 H BALLET
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THÉ ÂTRE
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GE NÈ VE
MÉMOIRE D E L’ O M B R E CHORÉGRAPHIE
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Durée du spectacle : approx. 1 h 30, sans entracte
Avec le soutien de
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En harmonie avec la culture depuis 1831.
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Chorégraphie
Ken Ossola Composition & arrangement musical
Julien Tarride
Scénographie & costumes
Nicolas Musin Lumières
Harrys Picot
Ballet du Grand Théâtre de Genève Direction
Philippe Cohen Danseuses
Céline Allain, Fernanda Barbosa, Louise Bille, Ornella Capece, Andie Masazza, Virginie Nopper, Yu Otagaki, Angela Rebelo, Sara Shigenari, Sarawanee Tanatanit, Daniela Zaghini Danseurs Joseph Aitken, Loris Bonani, Natan Bouzy, Aurélien Dougé, Paul Girard, Vladimir Ippolitov, Xavier Juyon, Geoffrey Van Dyck, Nahuel Vega
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Dans un monde globalisé, aux distances raccourcies par des moyens de transport modernes et sophistiqués, votre mobilité s’est considérablement accentuée. Pour vos loisirs comme pour votre travail, il vous arrive souvent de parcourir la planète. Votre besoin d’être bien informé(e) n’en est que plus important. Le Temps est toujours du voyage grâce à vos compagnons mobiles et vous suit partout, tout le temps. Pour découvrir et souscrire très facilement et rapidement à l’offre du Temps de votre choix – sur vos supports préférés – avec l’assurance de bénéficier d’une information d’une qualité inégalée, rendez-vous sur www.letemps.ch/abos ou composez notre numéro d’appel gratuit 00 8000 155 91 92.
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SOMMAIRE Ken Ossola interroge la Mémoire de l'ombre par Daniel Dollé Gustav Mahler, le brouilleur de pistes par Benoît Payn
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Production Biographies
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Informations pratiques Billetterie du Grand Théâtre Cercle du Grand Théâtre
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Le Ballet en tournée
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MUSIQUE
GUSTAV MAHLER (1860-1911)
Introduction basée sur Symphonie N°1 Symphonie N°5
1. Langsam. Schleppend. Wie ein Naturlaut. 4. Adagietto. Sehr langsam
(Arrangement : Julien Tarride, violon : Christine Massetti)
Symphonie N°2 « Résurrection »
1. Allegro maestoso
Leonard Bernstein, New York Philharmonic Orchestra, (Deutsche Grammophon, 1960-1967)
Symphonie N°6 « Tragique »
3. Andante moderato (Extrait)
Leonard Bernstein, New York Philharmonic Orchestra, (Deutsche Grammophon, 1960-1967)
Lieder eines fahrenden Gesellen (Chants d’un compagnon errant)
2. « Ging heut' morgen über Feld »
(Ce matin j’ai traversé les champs)
Thomas Hampson (baryton), Leonard Bernstein, Wiener Philharmoniker, Deutsche Grammophon, 1989)
Symphonie N°9 « Tragique »
4. Adagio Sehr langsam und noch zurückhaltend (Extrait)
(Leonard Bernstein, New York Philharmonic Orchestra, Deutsche Grammophon, 1960-1967)
Transition (Composition : Julien Tarride)
Das Lied von der Erde (Le Chant de la Terre)
6. « Der Abschied » (L’Adieu) (Extrait)
Julius Patzak (ténor), Kathleen Ferrier (alto), Bruno Walter, Wiener Philharmoniker (Decca, 1953)
Symphonie N°2 « Résurrection »
5. « Aufersteh’n » (Résurrection). Langsam. Misterioso (Extrait)
Lee Venora (soprano), Jennie Tourel (alto), Leonard Bernstein, Collegiate Chorale, New York Philharmonic Orchestra (Sony Classical, 1963)
Symphonie N°5
4. Adagietto. Sehr langsam
Rudolf Barshai, Junge Deutsche Philharmonie (Brilliant Classics, 1999) Ken Ossola remercie Bruno Talouarn pour ses précieux conseils musicaux. MÉMOIRE DE L'OMBRE • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
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J’ai tout donné au soleil, tout, sauf mon ombre. GUILLAUME APOLLINAIRE
Après Ombre fragile,
Ken Ossola interroge la Mémoire de l’ombre
© JULIEN TARRIDE
© GREGORY BATARDON
par Daniel Dollé
Infographie en 3D réalisé par Julien Tarride pour l’un des tableaux de la scénographie de Nicolas Musin pour Mémoire de l’ombre.
A
u milieu de leurs nombreuses sollicitations nationales et internationales, les artistes du Ballet du Grand Théâtre nous invitent à partager une nouvelle aventure. Et quelle aventure ! Certes ce n’est pas un ballet à histoire et pourtant, il va à la rencontre de l’ombre, symbole de vie et de mort, qui interpelle l’humanité depuis ses origines. Cette ombre qui a permis de mieux cerner le temps qui passe, l’alternance du jour et de la nuit et de mesurer le temps grâce aux cadrans solaires. L’ombre est omniprésente dans de nombreux domaines, en cosmétologie où elle désigne un produit servant au maquillage des paupières, en mythologie où elle représente la personne défunte sans réalité matérielle, mais également en psychologie et psychanalyse comme nous le montrent les écrits de Carl Gustav Jung. « C’est l’ombre de la mort qui donne relief à la vie. » Ingmar Bergman
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KEN OSSOLA INTERROGE LA MÉMOIRE DE L'OMBRE DANIEL DOLLÉ
© EXETHER@FREE.FR
Platon's Cavern Myth J-C Marteau, 2004 Collection privée Photographie
Pour écrire sa chorégraphie en compagnie des danseuses et des danseurs du Ballet, Ken Ossola s’est tourné vers l’univers de Gustav Mahler. Au cours d’un entretien, le chorégraphe avoue que le choix ne fut guère facile pour lui, car la musique de Mahler est vaste. Pendant plus d’un an, il n’a cessé d’écouter et de réécouter les musiques de ce géant de la musique abordé dans le second essai de ce programme. Ken n’est pas l’homme du verbe, il est l’homme de l’action. Conseillé et assisté, notamment par Philippe Cohen, le directeur du Ballet, il a conçu un programme musical intuitif et instinctif à partir de morceaux, d’extraits musicaux qui lui parlaient et qui étaient susceptibles d’engendrer une dynamique. Pour lui la 2ème symphonie, dite « Résurrection » est révélatrice et met le spectateur dans le bain, car elle crée une tension et contribue à fermer la boucle voulue par le chorégraphe. On remarquera que le chant, la voix occupe une place prépondérante dans le programme, elle est très présente, c’est Philippe Cohen qui fit découvrir à Ken ce fabuleux univers. La voix permet la communication et d’écouter une conversation. Comme le chant et la danse, elle est un moyen d’expression et véhicule des émotions.
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La musique de Mahler parle de vie et de mort, d’ombre et de lumière. Das Lied von der Erde (Le Chant de la terre) est une des dernières œuvres du compositeur qui est de plus en plus angoissé et subit ce que Freud appelle la pulsion de mort. C’est le moment où ses compositions sont marquées par de nombreuses circonstances douloureuses. Mahler la dirigea pour faire ses adieux à Vienne. Il s’agit d’un long fleuve en mouvement, d’un élan vers l’au-delà qui parle des combats tumultueux pour accéder à la lumière. Un sujet vieux comme le monde, vieux comme l’ombre et la lumière. Ken n’aurait jamais pu imaginer travailler que sur de petits fragments, il lui fallait un tout. Rapidement, il s’est rendu compte que la structure musicale qu’il avait adoptée ne nécessitait pas de transitions. « La mort est grande nous lui appartenons, bouche riante. / Lorsqu’au cœur de la vie nous nous croyons en elle ose tout à coup pleurer en nous. » Rainer Maria Rilke
Lors d’une conférence intitulée « De l’art antique » en 1801 à la Royal Academy de Londres, le peintre d’origine suisse, Johann Heinrich Füssli, reprend le
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© DR
L'invention de la peinture Vincenzo Camuccini, 1800 Collection privée Estampe sur papier
mythe de la fille de Butades, rapporté par Pline « S’il existe une légende qui mérite notre attention c’est bien celle de ce conte d’amour de la servante corinthienne qui, grâce à la lumière d’une lampe cachée, traça les contours de la silhouette de son amant avant qu’il ne la quitte; […] » Ainsi, il accorde à ce transfert une place inaugurale dans la peinture. Dès les temps anciens, le pays des morts est ressenti comme le royaume des ombres qui sont liées à l’âme, sans se confondre avec elle. Elle demeure comme un double du corps. Si la lumière demeure le symbole du savoir, l’ombre serait celui du vouloir. Elle est source de vie, car sans elle nous ne ferions plus ce qui est indispensable à la vie, voire à la survie. Cependant l’ombre doit être domestiquée afin qu’elle ne nous pousse pas vers des actes inappropriés. Chez Richard Strauss, dans Die Frau ohne Schatten (La Femme sans ombre), l’Impératrice, fille du roi des Esprits, ne projette pas d’ombre. Elle ne dispose que de trois jours pour se procurer une ombre afin d’accéder à son humanité, sans quoi l’homme qu’elle aime, l’Empereur, sera transformé en statue de pierre. Cette ombre lui permettra d’enfanter. Lorsque Ovide, dans les Métamorphoses, raconte le
tragique destin d’Orphée et d’Eurydice, il nous dit : « Lorsque le chantre du Rhodope l’eut assez pleurée à la surface de la terre, il voulut explorer même le séjour des ombres ; […], il aborda Perséphone et le maître du lugubre royaume, le souverain des ombres. […] Tandis qu’il exhalait ces plaintes, qu’il accompagnait en faisant vibrer les cordes, les ombres exsangues pleuraient […] ; ils appellent Eurydice ; elle était là, parmi les ombres récemment arrivées […] » Les Grecs célébraient les sacrifices aux morts à midi, l’heure sans ombre, et celui qui vend son âme au diable perd son ombre, il n’existe plus en tant qu’âme. L’ombre demeure un sujet central de toutes les cultures, tantôt message des dieux et tantôt antithèse à la vie. Déjà dans La République, Platon parle des ombres projetées dans le célèbre mythe de la caverne. « Figure-toi des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant sur toute sa largeur une entrée ouverte à la lumière ; ces hommes sont là depuis leur enfance, les jambes et le cou enchaînés, de sorte qu’ils ne peuvent bouger ni voir ailleurs que devant eux, la chaîne les empêchant de tourner la tête ; la lumière leur vient d’un feu allumé sur une
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hauteur, au loin derrière eux ; entre le feu et les prisonniers passe une route élevée : imagine que le long de cette route est construit un petit mur, pareil aux cloisons que les montreurs de marionnettes dressent devant eux, et au-dessus desquelles ils font voir leurs merveilles. » Diriger, philosopher, peindre créer c’est avant tout sortir de l’ombre afin d’en franchir le seuil comme en témoigne l’allégorie platonicienne de la caverne « Voilà précisément, cher Glaucon, l’image de notre condition. L’antre souterrain, c’est ce monde visible : le feu qui l’éclaire, c’est la lumière du soleil : ce captif qui monte à la région supérieure et la contemple, c’est l’âme qui s’élève dans l’espace intelligible. Voilà du moins quelle est ma pensée, puisque tu veux la savoir : Dieu sait si elle est vraie. Quant à moi, la chose me paraît telle que je vais dire. Aux dernières limites du monde intellectuel, est l’idée du bien qu’on aperçoit avec peine, mais qu’on ne peut apercevoir sans conclure qu’elle est la cause de tout ce qu’il y a de beau et de bon ; que dans le monde visible, elle produit la lumière et l’astre de qui elle vient directement ; que dans le monde invisible, c’est elle qui produit directement la vérité et l’intelligence ; qu’il faut enfin avoir les yeux sur cette idée pour se conduire avec sagesse dans la vie privée ou publique. » Chez Proust, Odette est également, comme l’Eurydice, une inanis umbra et quand Swann va la chercher chez les Verdurin, il n’aperçoit d’elle que son ombre. L’auteur nous ramène alors dans la thématique de l’ombre virgilienne, et dans le royaume sombre va apparaître l’ombre des ombres et Swann se met à rêver de capturer l’ombre et de lui donner forme et consistance. Carl Gustav Jung, le célèbre psychiatre suisse, a affirmé à de nombreuses reprises l’importance de l’ombre qui est « [...] cette personnalité voilée, refoulée, la plupart du temps inférieure et chargée de culpabilité, dont les ultimes ramifications pénètrent jusque dans le domaine de nos ancêtres animaux et qui, par là, embrasse l’intégralité de l’aspect historique de l’inconscient. » Il l’a définie comme notre double inversé, celui ou celle que nous aurions pu être et que nous ne sommes pas.
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Cette ombre apparaît souvent dans les songes. À la femme casanière et obéissante, apparaîtra une séductrice déterminée. En résumé l’ombre exprime souvent l’inverse des valeurs apparentes, les tendances que nous n’avons pas laissé éclore. L’ombre devient également l’expression de notre complexité, que souvent nous ignorons, et nous permet, surtout, de relativiser le regard que nous pourrions porter sur les autres. Identifier et maîtriser son ombre permet d’éviter certains pièges, car elle assure le contact avec les profondeurs cachées de l’âme et révèle sa richesse, si nous parvenons à la domestiquer. « La chute des grands hommes rend les médiocres et les petits importants. Quand le soleil décline à l’horizon, le moindre caillou fait une grande ombre et se croit quelque chose. » Victor Hugo
Pour Ken Ossola, l’ombre a assurément une mémoire. Il nous arrive d’oublier les choix que l’on fait et cependant ils créent une mémoire et cette mémoire nous fuit comme une ombre insaisissable. L’ombre a quelque chose de mystérieux, et c’est ce mystère qui fascine. Lorsque le rationnel nous envahit, le charme s’évanouit. La vie et la mort sont une réalité qu’on ne peut ignorer, tout comme la lumière et l’ombre. Pour notre plaisir, il a imaginé un travail interactif dont il serait le catalyseur qui indique une ligne, mais une ligne qui garde la souplesse. Il n’impose pas, il fait interagir les corps, il crée une interdépendance, une communication. Le danseur est à l’image des choses qui, éclairées, donnent naissance à une ombre, et très rapidement naît l’interdépendance. Avec les pas qui se répètent, on interpelle la mémoire. Et que peut-on retenir en observant l’autre, son partenaire ? En novembre 2008, Ken avait créé Ombre fragile sur une musique de Franz Schubert. Presque six ans plus tard, il nous propose une réflexion sur la Mémoire de l’ombre qu’il chorégraphie sur une littérature musicale majestueuse et profonde de l’un des titans de la musique du XXème siècle. DD
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Armando Gonzalez et Sarawanee Tanatanit dans l'un des duos de Mémoire de l’ombre.
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Der Abschied […] Er stieg vom Pferd und reichte ihm den Trunk Des Abschieds dar. Er fragte ihn, wohin Er führe und auch warum es müsste sein. Er sprach, seine Stimme war umflort: Du, mein Freund, Mir war auf dieser Welt das Glück nicht hold! Wohin ich geh? Ich geh, ich wandre in die Berge. Ich suche Ruhe für mein einsam Herz. Ich wandle nach der Heimat, meiner Stätte. Ich werde niemals in die Ferne schweifen. Still ist mein Herz und harret seiner Stunde!
L’Adieu […] Il descendit du cheval et lui tendit le breuvage de l’adieu. Il lui demanda où Il s’en allait et pourquoi cela devait être ainsi. Il parla, sa voix était étouffée : Mon ami, Sur cette terre, Le bonheur ne m’a pas été Où vais-je ? Je m’en vais, je parcours les montagnes. Je cherche le calme pour mon cœur solitaire. Je marche vers mon pays d’origine, vers mon séjour. Je vais vagabonder au loin, à jamais. Calme est mon cœur et son heure l’attend !
Die liebe Erde allüberall Blüht auf im Lenz und grünt Aufs neu! Allüberall und ewig Blauen licht die Fernen! Ewig... ewig...
La chère Terre partout Fleurit au printemps et verdit À nouveau ! Partout et éternellement Le lointain se pare de bleu ! Éternellement… Éternellement…
HANS BETHGE & GUSTAV MAHLER
HANS BETHGE & GUSTAV MAHLER
Ombre portée Amaryllis, 2013 Blog <motsaiques.blogspot.ch> Photographie
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Die Auferstehung Chor und Sopran
Aufersteh'n, ja aufersteh'n wirst du, Mein Staub, nach kurzer Ruh! Unsterblich Leben Wird, der dich rief, dir geben. Wieder aufzublüh'n, wirst du gesät! Der Herr der Ernte geht Und sammelt Garben Uns ein, die starben! Alt solo
O glaube, mein Herz, o glaube: Es geht dir nichts verloren! Dein ist, ja dein, was du gesehnt, Dein, was du geliebt, was du gestritten! Sopran solo
O glaube: Du wardst nicht umsonst geboren! Hast nicht umsonst gelebt, gelitten! Chor und Alt
Was entstanden ist, das muss vergehen! Was vergangen, auferstehen! Hör auf zu beben! Bereite dich zu leben! Sopranund Alt solo
O Schmerz! Du Alldurchdringer! Dir bin ich entrungen. O Tod! Du Allbezwinger! Nun bist du bezwungen! Mit Flügeln, die ich mir errungen, In heissem Liebesstreben Werd ich entschweben Zum Licht, zu dem kein Aug' gedrungen! Chor
Mit Flügeln, die ich mir errungen, Werd ich entschweben! Sterben werd' ich, um zu leben! Aufersteh'n, ja aufersteh'n wirst du, Mein Herz, in einem Nu! Was du geschlagen, Zu Gott wird es dich tragen! FRIEDRICH G. KLOPSTOCK & GUSTAV MAHLER
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La Résurrection Chœur et soprano
Lève-toi, oui, tu vas te lever Ma poussière, après un court repos ! La vie immortelle, Celui qui t’appela va te la donner. Tu es semée pour t’épanouir à nouveau ! Le maître de la récolte avance Et rassemble les gerbes, Nous qui moururent ! Alto
Ô crois, mon cœur, ô crois : Tu n’es plus perdu ! Ce que tu as désiré est à toi, oui, à toi, À toi, ce que tu as aimé, ce pour quoi tu t’es battu ! Soprano
Ô crois : tu n’es pas né en vain ! Tu n’as ni vécu, ni souffert en vain ! Chœur et alto
Ce qui est né doit disparaître ! Ce qui est passé doit ressusciter ! Cesse de trembler ! Prépare-toi à vivre ! Soprano et alto
Ô douleur ! Toi qui pénètres tout ! Je te suis arraché de force. Ô mort ! Toi qui vaincs tout ! Te voici vaincue ! Avec les ailes que j’ai gagnées Dans une brûlante aspiration d’amour Je vais m’envoler vers la lumière qu’aucun œil n’a jamais vu !
© ZHAN JIA-HUA
Chœur
Avec les ailes que j’ai gagnées, Je vais m’envoler ! Je vais mourir pour vivre ! Lève-toi, oui, tu vas te lever Mon cœur, en un rien Ce que tu as vaincu À Dieu te portera ! FRIEDRICH G. KLOPSTOCK & GUSTAV MAHLER
Soma Mapping II Zhan Jia-Hua, 2012 ème 7 Biennale des Arts numériques, Paris Installation « diptyque interactif » MÉMOIRE DE L'OMBRE • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
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© ANNE LEVILLAIN
© DR
Les Grandes Herbes I Anne Levillain, 2006 Atelier d'Anne Levillain Sculpture en fil de fer
Gustav Mahler (1860-1911)
Le brouilleur de pistes par Benoît Payn
« Forte en émotions humaines, mais aussi très riche en surprises », la musique de Gustav Mahler a séduit le chorégraphe Ken Ossola qui a perçu tout le potentiel de mise en mouvements qu’elle renfermait. Figure emblématique de la Vienne de l’entre deux siècles, chef d’orchestre charismatique à l’existence ombreuse et à la personnalité énigmatique, Gustav Mahler n’a cessé de captiver biographes, musicographes et autres commentateurs en tout genre – c’est d’ailleurs le deuxième compositeur après Wagner à avoir suscité autant de témoignages et d’analyses.
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é dans une modeste famille juive de la petite bourgade de Kaliště en Bohême, Gustav Mahler se tourne vers une carrière musicale dès son plus jeune âge. Après des études au conservatoire et à l’université de Vienne, il fait ses premières armes dans le monde de la musique en tant que directeur choral et chef d’orchestre dans différentes villes des empires allemand et austro-hongrois, à l’Opéra royal de Budapest et au Stadttheater de Hambourg notamment. Fort de ses premières expériences, il obtient en 1897 le poste hautement convoité de Kapellmeister du Wiener Hofoper, l’actuel Staatsoper, après s’être converti à la foi catholique, le climat général étant alors plutôt hostile aux Juifs dans les milieux artistiques.
Chef prestigieux… Quatre ans plus tard, il devient directeur du Hofoper et obtient les pleins pouvoirs pour poursuivre la réforme de l’institution qu’il avait entamée dès son arrivée. Même si certains ont critiqué son autoritarisme et sa sévérité, Mahler est l’un des grands artisans de l’évolution du théâtre musical. Son hégémonie s’est également exercée
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GUSTAV MAHLER, LE BROUILLEUR DE PISTES BENOÎT PAYN
dans le domaine de la musique symphonique puisqu’il a été responsable trois années durant des concerts symphoniques de la ville impériale. En 1902, il épouse Alma Schindler, une jeune compositrice viennoise – de 19 ans sa cadette – que Bruno Walter décrit comme « une beauté mondaine » et qui sera par la suite la muse de Walter Gropius, Oskar Kokoschka et Franz Werfel.1 Après une décennie au cours de laquelle il aura profondément marqué le monde musical viennois, Mahler est invité dès l’automne 1907 à diriger une partie des productions du Metropolitan Opera de New York aux côtés d’un certain Arturo Toscanini. Il fait ses débuts avec Tristan und Isolde puis dirige Don Giovanni ou encore La Dame de pique. Au début de l’année 1911, alors qu’il est en tournée avec le New York Philharmonic Orchestra, Mahler est affecté par des sérieux problèmes cardiaques qui ne font qu’aggraver un état de santé fragile depuis bien des années déjà. Conscient de vivre là ses derniers instants, il effectue l’ultime traversée de l’Atlantique pour rejoindre son pays natal. Le 18 mai 1911, il meurt à Vienne.
1.
Traduit en français par Alexis Tautou et paru aux éditions Rivages, le Journal intime d’Alma SchindlerMahler dépeint les années où la jeune femme va rencontrer Gustav Mahler.
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… et compositeur d’été Comment un chef envahi par les devoirs de sa fonction et mû par une volonté d’excellence est-il parvenu à trouver du temps pour composer une œuvre certes réduite en nombre mais destinée à une tradition d’exécution si prolifique ? Les saisons musicales d’antan n’étant pas encore prolongées par de nombreux festivals d’été, les mois chauds de l’année représentaient pour Mahler l’occasion tant attendue de se plonger dans ses esquisses d’œuvres nouvelles. Passant ses étés à Steinbach-am-Attersee (Haute-Autriche), Maiernigg (Carinthie) et Toblach (Trentin), Mahler trouvait éloigné de la ville et de ses préoccupations professionnelles l’énergie nécessaire à ses activités de créateur. Il fit d’ailleurs construire des Komponierthäuschen dans chacun de
La danseuse Daniela Zaghini du Ballet du Grand Théâtre, soliste dans Mémoire de l’ombre.
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ses lieux de villégiature ; la quiétude et l’intimité de ces « cabanes à composer » lui offraient un cadre de travail idéal. Enveloppé dans une nature luxuriante, Mahler y puisait une grande partie de son inspiration. N’est-ce pas lui qui déclara que « [s]a musique n’est rien d’autre que le son de la nature » ? Au total, Mahler a composé dix symphonies, dont une dernière restée inachevée, un cycle de lieds symphonique, une cantate et huit recueils de lieds rassemblant quelques 43 numéros, dont une grande partie ont été arrangés dans des versions pour voix et orchestre. Et s’il est l’héritier d’une tradition musicale forgée par les titans que sont Beethoven, Wagner et Bruckner, Mahler est parvenu à la surpasser en y insufflant des conceptions qui lui sont tout à fait propres. Comme le déclare Marc Vignal, aucun compositeur ne fut autant partagé entre le XIXème et le XXème siècle, ce qui, tout au long de sa carrière de compositeur, lui valut d’être à la fois considéré comme un artiste outrageusement moderne et naïvement désuet.2 Ses compositions ont éveillé l’intérêt et l’admiration de musiciens tels que Zemlinsky, Schoenberg et Berg, des personnalités de l’avant-garde viennoise en qui il voyait déjà les auteurs de la « musique de l’avenir », peu avant qu’ils ne deviennent les représentants de la modernité musicale. « La symphonie doit être pareille à l’univers, elle doit tout embrasser » : cette déclaration que Mahler fit un jour à Jean Sibelius condense en grande partie les différents aspects de son esthétique musicale. À la première écoute, ses œuvres peuvent sembler évoluer entre un extrême et un autre tant les contrastes dynamiques sont importants. Comme le signale Bruno Walter, on peut également remarquer « certains échos de Berlioz dans l’emploi osé d’un langage bizarre et grotesque pour parvenir à la plus extrême intensité d’expression ». Au niveau de l’orchestration et de l’instrumentation, Mahler a intégré des effets dans son écriture qui, compte tenu de leur excentricité, n’étaient alors que rarement employés. En 2.
outre, Mahler oscille sans cesse entre musique savante et musique populaire, le compositeur n’hésitant pas à faire brusquement intervenir des mouvements de valse, de Ländler ou des marches militaires. Par ailleurs, on associe souvent l’ironie au langage musical de Mahler – un procédé que reprendront des compositeurs comme Chostakovitch ou Schnittke –, tant il parvient à brouiller les pistes en dénaturant certaines de ses pages musicales et en leur infléchissant un signification secondaire. Comme le signale Norman Lebrecht, Mahler est un musicien de l’ambiguïté qui cherche à laisser plusieurs interprétations ouvertes.3 Et cette marge d’interprétation rend son œuvre d’autant plus captivante. Résurrection, lieds et épisodes de quasi immobilité La trajectoire musicale choisie par Ken Ossola pour cette nouvelle création s’articule autour des premier et dernier mouvements de la 2ème symphonie de Mahler, dite « Résurrection ». Créée le 13 décembre 1895 à Berlin, cette œuvre porte un sous-titre qui fait référence à un programme narratif auquel certains de ses proches avaient pu avaient avoir accès avant qu’il ne soit écarté par le compositeur. Cette œuvre de longue haleine (plus d’une heure et demi de musique), faisant appel à un imposant orchestre renforcé par un chœur et deux solistes, se déploie telle une réflexion métaphysique autour de la futilité de l’existence terrestre et de la question de la vie après la mort. Le premier mouvement Allegro maestoso est en réalité un poème symphonique intitulé Totenfeier (cérémonie funéraire) que Mahler a composé en 1888 et qui, sous l’aspect d’une marche funèbre, évolue entre des fanfares monumentales et des élans d’intense lyrisme aux cordes. Deuxième extrait de cette symphonie, le mouvement final est dominé par le chœur et les solistes qui chantent un texte inspiré de l’ode « Die Auferstehung » (La 3.
Norman Lebrecht, Why Mahler? How one man and
M a r c V i g n a l , G u s t a v M a h l e r , P a r i s : S e u i l
ten symphonies changed the world, London : Faber and
(« Solfèges »), 1966.
Faber, 2010.
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Ken Ossola et le Ballet du Grand Théâtre en répétition pour Mémoire de l’ombre au studio Balanchine en janvier 2014.
Résurrection) de Friedrich Gottlieb Klopstock que Mahler avait entendue lors des obsèques de Hans von Bülow, compositeur et ami proche. Point culminant de toute la symphonie, ce long mouvement – raccourci pour l’occasion – délivre un message de profond espoir. Couronnée par une apothéose chorale, cette symphonie est d’ailleurs souvent comparée à la 9ème de Beethoven. Soucieux de diversifier son matériau musical, le chorégraphe a donc choisi d’inclure des pages de musique vocale. Il existe d’ailleurs un lien très fort entre les lieds et les symphonies de Mahler puisque ces deux univers, pourtant fort éloignés au niveau de leur approche, n’ont cessé de s’enrichir mutuellement dans l’œuvre du compositeur. En intégrant des lieds à ses symphonies, Mahler génère des liens intertextuels tandis que son talent de symphoniste engendre de somptueux lieds orchestraux. Extrait des Lieder eines fahrenden Gesellen (Chants d’un compagnon errant), « Ging heut’ morgen über Feld » (Ce matin j’ai traversé les champs) la joyeuse promenade champêtre au cours de laquelle le promeneur s’émerveille devant une nature généreuse avant d’être rattrapé par son malheur. Dernier numéro de Das Lied von der Erde (Le Chant de la terre), « symphonie pour ténor, alto et orchestre », « Der Abschied » (L’Adieu) apporte un contraste bienvenu suit à l’épisode masculin précédent puisque c’est une voix d’alto qui, dans l’extrait choisi par Ossola, débute après un épisode instrumental, quasi-recitativo dans une atmosphère empreinte de pessimisme et d’anxiété. Elle
entame ensuite une conclusion plus sereine qui aboutit à la saisissante répétition du mot « ewig » (éternellement) baignée par les sonorités de la harpe, du célesta, de la flûte et du hautbois. Enfin, on ne peut aborder la musique de Mahler sans évoquer ses fameux mouvements lents. Ces instants qui frisent l’immobilité interpellent tout naturellement Ken Ossola qui privilégie justement la lenteur dans son écriture chorégraphique. Même l’auditeur le plus profane ne manquera pas de reconnaître l’Adagietto de la 5ème symphonie, ce morceau pour cordes et harpe dont l’émouvante nostalgie ne peut être dissociée de celle ressentie par le personnage d’Aschenbach – dont les traits rappellent à s’y méprendre ceux de Mahler – dans Mort à Venise de Luchino Visconti. L’Andante moderato de la 6ème symphonie dévoile quant à lui un paysage idyllique au travers duquel on perçoit le tintement de sonnailles – et voici que la nature se manifeste à nouveau, comme si souvent chez Mahler. Évoquant les mouvements lents de Bruckner et regorgeant d’autocitations, le dernier mouvement de la 9ème symphonie – chiffre ô combien fatidique pour tout symphoniste, même si Mahler entamera une 10ème symphonie – est dominé par un saisissant dépouillement au niveau des moyens orchestraux et d’une harmonie déliquescente qui génèrent un « adieu métaphorique »4. BP 4
Henry-Louis de La Grange, Gustav Mahler, Paris : Fayard, 2007.
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PRODUCTION Ballet du Grand Théâtre Directeur Philippe Cohen Adjoint du directeur du ballet Vitorio Casarin Coordinatrice administrative Emilie Schaffter Maîtres de ballet Grant Aris Grégory Deltenre Pianiste Serafima Demianova Directeur technique Philippe Duvauchelle Régisseur lumières Alexandre Bryand Régisseur plateau Mansour Walter Service médical Dr Jacques Menetrey HUG Physiothérapeute Florence Nguyen Huu
Danseuses Céline Allain Fernanda Barbosa Louise Bille Ornella Capece Andie Masazza Virginie Nopper Yu Otagaki Angela Rebelo Sara Shigenari Sarawanee Tanatanit Daniela Zaghini Danseurs Joseph Aitken Loris Bonani Natan Bouzy Aurélien Dougé Paul Girard Armando Gonzalez Vladimir Ippolitov Xavier Juyon Nathanaël Marie Geoffrey Van Dyck Nahuel Vega
Ostéopathe Bruno Soussan
Personnel technique auxiliaire Technique de scène Régie plateau Jérôme Glorieux Son et vidéo Alexandre Averty Machinerie Alexandre Auer Fernando De Miguel Bruno Giannini Olivier Sidore Andrea Valvini Régie lumière William Ballerio Arnaud Viala Electricité Renato Campora Lionel Rocher Louis Riondel Romain Toppano Ateliers costumes Atelier de couture Giulia Muniz
Partenaires d’échanges Generali Assurances Exersuisse Partenaire de saison Vacheron Constantin
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BIOGRAPHIES Ken Ossola
Julien Tarride
Ken Ossola commence ses études de danse à l’école de danse de Genève dirigée par Beatriz Consuelo. En 1989, il se joint au Nederland Dans Teater II, dirigé alors par Gerald Tibbs. En 1992, il est engagé au Nederland Dans Teater I, dirigé par Jiří Kylián. Comme danseur, il participe à de nombreuses chorégraphies, parmi lesquelles One of a Kind, Blackbird, Wings of Wax et Bella Figura. Au NDT, il signe les chorégraphies de Thousand Knives en 1997, Footprint en 1998 et Morning Calm en 1999. Cette même année, il quitte la compagnie pour se lancer dans sa propre carrière de danseurchorégraphe. Entre 2001 et 2002, il devient maître de ballet à Göteborg sous la direction artistique d’Anders Hellström. Entre 2000 et 2004, il chorégraphie notamment Between + and à Genève, Morning Calm.2 et Corps–données pour le Ballet Junior de Genève et Zero Degrees à La Haye en 2004. Pendant la saison 2004-2005, il devient répétiteur au NDT I. de 2005 à 2009, il crée : Zero Degrees 2 (Ballet Junior de Genève), Off Light, In-Ten-Sive (Rotterdam Dance Academy), She Is the One (Ballet Junior de Genève), Phases (Association de Danse Contemporaine, Genève), Ombre fragile (Ballet du Grand Théâtre de Genève) Piroska (Ballet de Kiel) et White Lies (Ballet de Lucerne). Parallèlement à sa carrière de chorégraphe, il remonte régulièrement les œuvres de Jiří Kylián dans de nombreuses compagnies à travers le monde. Il crée MIR pour le Jeune Ballet de Lyon en 2011 et Kioku pour le Ballet Junior à Genève en 2012.
Issu d’une formation musicale classique, Julien Tarride s’est dirigé vers le jazz puis vers la composition é l e c t r o a c o u s t i q u e a u conservatoire de Lyon. Parallèlement à ses études musicales, il entre à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon pour un cursus de cinq années, puis effectue un post-diplôme au Studio national des arts contemporains du Fresnoy à Tourcoing. Julien Tarride poursuit depuis des années une réflexion sur l’opéra. Il compose un opéra technologique intitulé Je chante le corps électrique. Il travaille comme compositeur ou scénographe depuis 2002 pour le chorégraphe Andonis Foniadakis, notamment pour Sensitives Screens-Skin Intervals au Festival international de danse de Kalamata (Grèce), USE à la Biennale de la danse de Lyon, Phrase Now avec le New York City Ballet et Benjamin Millepied, When the Doves Cry à l’opéra d’Athènes, Apospasmata au Théâtre national à Helsinki et Mystify au Théâtre royal de Thessalonique, Palpable à São Paulo, Immanence au Ballet national du Rhin, All Things Are Quite Silent à l’Apotosoma Dance Company, Veils of Stars à la National Dance Company of Wales et Roméo et Juliette au Théâtre royal de Thessalonique. Il collabore aussi avec Davy Brun pour Contre-danse et Benjamin Millepied pour Danse concertante au Festival de Cannes 2009, ainsi qu’avec l’écrivain Michel Thion pour pour L e R é c i t d u m o n d e présenté au Festival du Centre Pompidou en 2009. Dernièrement, il compose pour Andonis Foniadakis les musiques de Lost Paradise au Théâtre de la Ville de São Paulo, Psyche au Dansgroup Amsterdam et Horizons pour la Cedar Lake Contemporary Dance Company de New York. Au Grand Théâtre de Genève : création musicale et scénographie de Selon désir 03-04, scénographie du Sacre du printemps 07-08, Glory 11-12.
Au Grand Théâtre de Genève : Blackbird (Jiří Kylián) 07-08 et 09-10 et chorégraphies de Ombre fragile 08-09, Sed Lux Permanet 10-11.
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Composition & arrangement musical © GREGORY BATARDON
Chorégraphie
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BIOGRAPHIES
Nicolas Musin
Harrys Picot
Après une formation à l’École de danse de l’Opéra de Paris et des études d’histoire de l’art à l’École du Louvre, il se tourne vers une carrière de danseur et intègre les Ballets de Monte-Carlo en 1986. Il sera l’interprète de chorégraphies classiques et contemporaines tout en créant ses premières pièces chorégraphiques. En 1994, il devient soliste principal au Ballet de Hambourg. John Neumeier lui donne le rôle du Prince dans Cinderella Story, de Drosselmeier dans Casse-Noisette, Armand dans La Dame aux Camélias et Mats Ek celui du Prince dans sa version de La Belle au bois dormant. Il continue de créer ses propres œuvres pour le Bayerisches Staatsballett, le Stuttgart Ballett, le Wiener Staatsoper Ballett et le New National Theater Tokyo. En 1999, il s’installe à Vienne et danse avec le ballet du Staatsoper des œuvres de Rudolf Noureev, Kenneth McMillan, Jérôme Robbins et collabore avec la télévision autrichienne, le Volkstheater et les Wiener Festwochen. En 2002, il fonde sa compagnie ABCDcompany où il invite des chorégraphes tels que A. Preljocaj, W. McGregor, Y. Godder, W. Forsythe et K. Armitage et collabore avec la Biennale de Danse de Venise, le Suzanne Dellal Centre de Tel Aviv ou le Festival de Bregenz. Grâce à cet outil de travail, et de fréquentes interactions avec le monde du design et de l’art contemporain, il oriente progressivement son travail vers les arts plastiques. En 2010, il s’installe à Genève et se consacre à la création plastique, collaborant avec des acteurs du monde de la mode, Jean-Paul Goude, le Central St-Martins College de Londres, la Fondation Andy Warhol, des lieux d’art contemporain (dont le Centre d’Art Contemporain Genève), le Comité Olympique, le New National Theatre Tokyo, le Théâtre Nanterre-Amandiers et la HEAD Genève où il enseigne. Au Grand Théâtre de Genève : Le Songe d’une nuit d’été 13-14.
Dans les années 90, Harry Picot rencontre le monde de la danse avec la Compagnie L’Esquisse au Festival international de Montpellier Danse, où il sera ensuite régisseur de tournées et assistant éclairagiste jusqu’en 2000. De 2001 à 2003, il collabore avec Emmanuel Legris pour des tournées estivales. Dès 2001, il conçoit aussi les lumières de nombreuses rencontres chorégraphiques internationales au Centre national de danse contemporaine d’Angers : Petites choses en silence de Tommy Kitti (Finlande), Après-midi de Ronit Ziv (Israël) et MTVS Pièce urbaine de Paul-André Fortier (Canada) en 2001, Le Bal des débutants de Dominique Dupuy (France) et Adieu, la mer d’Alvaro Restrepo (Colombie) en 2002, Jude de Cyrill Davy (France) et Leila d’Abou Lagraa (France) en 2003, Ingrina Zavial d’Isira Makuloluwe, Les Mathématiciens et les Poètes de Luis Ayet (Espagne) et Al Zonen de Serge Ricci (France) en 2004, L’Écrin de Gianni Joseph (France) et Zonas de Carlos Cuevas (Pérou) en 2005 et My Country Music de Deborah Hay (États-Unis) en 2006. Il signe les lumières d’Uyembo, une chorégraphie de Régis Obadia, interprété par JeanClaude Pambe Wayack en 2000, du Marchand de silence en 1999, Quelques gouttes de pluie... en 2000, Théorème d’une femme décousue en 2001, Il faisait trop beau en 2003, Pas à pas en 2005 et Le Spectacle dont vous êtes le héros en 2006 pour la Compagnie Androphyne avec pour chorégraphes Pierre Johan Suc et Magali Pobel. Pour la Compagnie Vivid Dance et Isira Makuloluwe, il collabore à Labile en 2005, Assauts intérieurs (Puzzle Danse) en 2006 et Touch en 2007.
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Lumières © GTG / GREGORY BATARDON
Scénographie & costumes
Au Grand Théâtre de Genève : No Place Like Home 07-08, Cendrillon 09-10.
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INFORMATIONS PRATIQUES Horaires des représentations Les représentations ont lieu généralement à 19 h 30 en semaine et à 15 h le dimanche. Pour certains spectacles, ces horaires peuvent être différents. Les horaires sont toujours indiqués sur les billets. Ouverture des portes Le Grand Théâtre ouvre ses portes une heure avant le début de la représentation et l’accès à la salle est possible trente minutes avant le spectacle. Retardataires Par respect pour le public et les artistes, après le début du spectacle l’accès à la salle se fait à la première interruption et aux places accessibles. Un circuit vidéo permet généralement de suivre le début du spectacle. Aucun remboursement ou échange de billet ne sera effectué en cas de retard. Vestiaires Des vestiaires payants sont à la disposition du public aux différents niveaux du Grand Théâtre (Fr. 2.-). Jumelles Des jumelles peuvent être louées dans tous les vestiaires (Fr. 5.-). Rehausseurs Disponibles aux vestiaires (service gratuit).
CONFÉRENCE DE PRÉSENTATION
Trente minutes avant chaque opéra, un musicologue vous donne quelques clés pour mieux apprécier le spectacle.
SUR L’ŒUVRE
Pour chaque opéra et création chorégraphique de la saison 12-13, une conférence très complète sur l’œuvre est organisée quelques jours avant la première représentation, toujours à la même heure, 18 h 15, par l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet www.amisdelopera.ch
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BARS 1 heure avant le spectacle Les bars du hall et du sous-sol vous proposent boissons et petite restauration. Dès 30 minutes avant le spectacle Le bar des foyers vous propose boissons et petite restauration. À l’entracte Les bars du hall, des foyers, du sous-sol et de l’amphithéâtre vous proposent boissons et petite restauration.
RESTAURANT Avant le spectacle et durant l’entracte Le restaurant du sous-sol propose, lors de certains spectacles, une assiette composée servie directement à la table qui vous a été préalablement réservée (Fr. 35.- avec une boisson). Menu sur www.geneveopera.ch, réservation obligatoire à la billetterie.
Enregistrements Il est interdit de photographier, de filmer ou d’enregistrer les spectacles. Surtitrage Les ouvrages font généralement l’objet d’un surtitrage. Au Grand Théâtre, il est désormais bilingue français-anglais. Le Grand Théâtre remercie vivement la Fondation Hans-Wilsdorf grâce à laquelle ce surtitrage vous est proposé. Programmes et affiches Les programmes et les affiches des spectacles passés ou en cours sont en vente à la billetterie du Grand Théâtre. Boutique du Grand Théâtre de Genève Avant chaque représentation, Le Ménestrel – magasin de musique classique connu à Genève depuis 1952 – vous propose notamment des articles en lien avec le spectacle en cours.
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BILLETTERIE DU GRAND THÉÂTRE Au Grand Théâtre de Genève 5, place de Neuve. Du lundi au samedi de 10 h à 18 h et jusqu’à 19 h 30 les jours de spectacle. Le dimanche dès 1 h 30 avant le début de la représentation. Par téléphone T + 41 22 322 50 50. Du lundi au samedi de 10 h à 18 h Par courriel, fax ou courrier Billetterie du Grand Théâtre CP 5126 - CH 1211 Genève 11 billetterie@geneveopera.ch F + 41 22 322 50 51 En ligne sur le site www.geneveopera.ch Réservez vos places et collectez-les à la billetterie du Grand Théâtre ou imprimez-les directement à votre domicile. Les places réservées sont à régler dans les 48 h. Selon les délais, les billets réservés et payés peuvent être envoyés à domicile (Fr. 4.- / frais de port). Modes de paiement acceptés : Mastercard et Visa
Soirées entreprises Les entreprises souhaitant organiser une soirée au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Jessica Decosterd T +41 22 322 50 58 F + 41 22 322 50 98 j.decosterd@geneveopera.ch
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Dans le réseau FNAC en Suisse et en France
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Tarifs réduits Un justificatif doit être présenté ou envoyé pour tout achat de billet à tarif réduit.
CARTE 20 ANS/20 FRANCS Réduction de Fr 2.- sur l’achat de billet au tarif jeune et un programme de spectacle offert (Une pièce d’identité sera demandée pour accéder à la salle).
Remboursement / échange Les billets sont remboursés ou échangés seulement lors d’annulation de spectacle et non en cas de modifications de programmation ou de distribution en cours de saison. Les abonnés du Grand Théâtre ainsi que les détenteurs de la carte fidélité du Grand Théâtre de Genève peuvent changer leurs dates de spectacles jusqu’à la veille de la représentions avant midi (1 er échange gratuit, puis Fr. 5.- par commande sauf pour les détenteurs du Grand abonnement Carré d’or). Réservation de groupe Les associations et groupements à but non lucratif peuvent réserver des places de spectacle à tarifs préférentiels durant toute la saison. Dossier spécial et réservation T +41 22 322 50 50 F + 41 22 322 50 51 c.druelle@geneveopera.ch
TITULAIRES DU CHÉQUIER CULTURE Réduction de Fr. 10.- par chèque sur l’achat de places de spectacle à la billetterie du Grand Théâtre (chèques cumulables) PASSEDANSE Avec le Passedanse (valeur de Fr. 20.-), vous obtenez des réductions tarifaires sur les spectales chorégraphiques du Grand Théâtre de Genève et des partenaires du Passedanse. TARIFS PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP Gratuité pour l’accompagnant d’une personne malvoyante ou aveugle ; surclassement pour les personnes à mobilité réduite, malentendantes ou sourdes. BILLETS LAST MINUTE Dans la limite des places disponibles, des places à Fr. 30.ou Fr. 50.- sont proposées dès une heure avant le début des spectacles aux jeunes jusqu’à 26 ans, aux étudiants et aux adhérents Labo-M sur présentation d’une pièce justificative.
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CERCLE DU GRAND THÉÂTRE Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement. Bureau (novembre 2013) M. Luc Argand, président M. Pierre-Alain Wavre, vice-président M. Gabriel Safdié, trésorier Mme Véronique Walter, secrétaire Mme Françoise de Mestral Autres membres du Comité (novembre 2013) S. A. S. la Princesse Andrienne d’Arenberg Mme Vanessa Mathysen-Gerst Mme Brigitte Vielle M. Gerson Waechter Membres bienfaiteurs M. et Mme Luc Argand Mme René Augereau M. et Mme Claude Demole M. et Mme Guy Demole Fondation de bienfaisance de la banque Pictet Fondation Hans Wilsdorf M. et Mme Pierre Keller Banque Lombard Odier & Cie SA M. et Mme Yves Oltramare Mrs Laurel Polleys-Camus Union Bancaire Privée – UBP SA M. Pierre-Alain Wavre M. et Mme Gérard Wertheimer Membres individuels S. A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis S. A. S. La Princesse Etienne d’Arenberg Mme Dominique Arpels M. Ronald Asmar Mme Véronique Barbey Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn M. et Mme Gérard Bauer
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Mme Maria Pilar de la Béraudière M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best Mme Saskia van Beuningen Mme Françoise Bodmer M. Jean Bonna Prof. et Mme Julien Bogousslavsky Mme Christiane Boulanger Comtesse Brandolini d’Adda Mme Robert Briner Mme Caroline Caffin M. et Mme Alexandre Catsiapis Mme Maria Livanos Cattaui Mme Muriel Chaponnière-Rochat Mme Anne Chevalley M. et Mme Neville Cook M. Jean-Pierre Cubizolle M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Maria Embiricos Mme Diane Etter-Soutter Mme Clarina Firmenich Mme Pierre-Claude Fournet M. et Mme Eric Freymond Mme Manja Gidéon Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius M. Alex Hoffmann M. et Mme Philippe Jabre M. et Mme Eric Jacquet M. Romain Jordan Mme Madeleine Kogevinas M. et Mme Jean Kohler M. David Lachat M. Marko Lacin Mme Michèle Laraki M. et Mme Pierre Lardy Mme Guy Lefort Mme Eric Lescure Mme Eva Lundin M. Ian Lundin M. Bernard Mach Mme France Majoie Le Lous
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M. et Mme Colin Maltby M. Thierry de Marignac Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus Mme Anne Maus M. Olivier Maus M. et Mme Charles de Mestral Mme Vera Michalski M. et Mme Francis Minkoff M. et Mme Bernard Momméja M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Pierre-Yves Mourgue d’Algue M. et Mme Trifon Natsis Mme Laurence Naville M. et Mme Philippe Nordmann M. et Mme Alan Parker M. et Mme Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Gilles Petitpierre M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Comte de Proyart Mme Ruth Rappaport M. et Mme Andreas Rötheli M. Jean-Louis du Roy de Blicquy M. et Mme Gabriel Safdié Comte et Comtesse de Saint-Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. et Mme Paul Saurel M. Julien Schoenlaub Mme Claudio Segré Baron et Baronne Seillière M. Thierry Servant Marquis et Marquise Enrico Spinola Mme Christiane Steck M. André-Pierre Tardy M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. Richard de Tscharner M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen
M. Pierre Vernes M. et Mme Julien Vielle M. et Mme Olivier Vodoz Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter Mme Véronique Walter M. et Mme Lionel de Weck Mme Paul-Annik Weiller Mme Julie Wynne Membres institutionnels 1875 Finance SA Banque Pâris Bertrand Sturdza SA Christie’s (International) SA Credit Suisse SA Fondation BNP Paribas Suisse Fondation Bru Givaudan SA Gonet & Cie, Banquiers Privés H de P (Holding de Picciotto) SA JT International SA Lenz & Staehelin MKB Conseil & Coaching La Réserve, Genève SGS SA Vacheron Constantin Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Mme Gwénola Trutat 11, boulevard du Théâtre • CH-1211 Genève 11 T +41 22 321 85 77 F +41 22 321 85 79 du lundi au vendredi de 8 h à 12 h cercle@geneveopera.ch
Compte bancaire N° 530 290 MM. Pictet & Cie Organe de révision Plafida SA
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LE BALLET DU GRAND THÉÂTRE TOURNÉES 2014 LE SONGE D'UNE NUIT D'ÉTÉ
GLORY
Chorégraphie : Michel Kelemenis
Chorégraphie : Andonis Foniadakis
Vicence, Italie 23 et 24 mai 2014 Ljubljana, Slovénie 27 mai 2014
Joyce Theater, New York, États-Unis 25, 26, 27, 28, 29 et 30 mars 2014
ROMÉO ET JULIETTE
Chorégraphie : Ken Ossola
SED LUX PERMANET GLORY
Chorégraphie : Joëlle Bouvier
Chorégraphie : Andonis Foniadakis
Victoria, Canada 14 et 15 mars 2014
PRÉLUDES & FUGUES
Chorégraphie : Emanuel Gat Seattle, États-Unis 3, 4 et 5 avril 2014
AMOVEO LE SPECTRE DE LA ROSE LES SYLPHIDES
Chorégraphies : Benjamin Millepied Cergy-Pontoise, France 29 avril 2014 Fréjus, France 16 et 17 mai 2014
Pittsburg, États-Unis 8 mars 2014 Détroit, États-Unis 21 et 22 mars 2014 Monaco, Principauté de Monaco 15 et 16 avril 2014 Nîmes, France 23 et 24 avril 2014 Sète, France 13 mai 2014 Ravenne, Italie 21 juin 2014 Bonn, Allemagne 25 et 26 juin 2014 Ludwigshafen, Allemagne 28 juin 2014
GISELLE
Chorégraphie : Pontus Lidberg Reggio d’Émilie, Italie 28 février 2014
Directeur de la publication : Tobias Richter Responsable de la rédaction : Daniel Dollé Responsable de l’édition : Aimery Chaigne Coordination : Corinne Béroujon Ont collaboré à ce programme : Sandra Gonzalez, Isabelle Jornod, Benoît Payn Révision : Christopher Park Impression : SRO-Kundig Genève ACHEVÉ D’IMPRIMER EN FÉVRIER 2014
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GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MÉMOIRE DE L'OMBRE
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La Fondation BNP Paribas soutient la troupe des jeunes solistes en résidence du Grand Théâtre de Genève
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