Colors 78

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CARLOS ACOSTA / 37

HAVANA / CUBA

–– Carlos Acosta

El trompo (the spinning top) is an ancient toy. The Cuban saying 'you cannot dance in the house of the trompo' is a cautionary proverb: don't challenge an expert on his own territory! « El trompo » (la toupie) est un jouet intemporel. Le dicton cubain « tu ne peux pas danser dans la maison du trompo » est un avertissement : ne défies point un expert sur son propre territoire !

Cover image: Carlos Acosta's feet on the floor of the Higher Institute of Arts (ISA), Havana, Cuba. Photo en couverture: Les pieds de Carlos Acosta sur le plancher de l'Institut Supérieur des Arts (ISA) de la Havane, à Cuba.


N° 78_Dance

Autumn 2010

A child wakes up in Havana when the engines, the repairmen and the coffee pots have already begun the chaotic rhythm for which the city is known. Wearing oversized shorts he joins friends and the old guys from the corner and challenges them to play with the spinning top. He rolls the rope and shoots at ground level. The rotation continues while he makes it jump and walk over his arms and chest. If the technique is perfect, the boy will win the ultimate contest: to keep his spinning top relentlessly rotating along its own axis.

Carlos Acosta's story is like that of a marvelous, fighting trompo with a musical ear. Everybody dances in Cuba, but only a kid from a humble family in Los Pinos neighborhood is the star of the Royal Ballet. So that's why we meet him in Havana, to 'spin' together through the origins of his boisterous career as a professional dancer, an acclaimed and awardwinning legend to an increasingly global public. Carlos told his story as we walked among people who stop in the street to embrace him. Beyond his skin you feel the potent mix of long wings and deep roots that define his art.

A La Havane, un enfant se réveille quand les moteurs, le dépanneur et les machines à café ont déjà commencé à donner vie au rythme chaotique typique de la ville. Portant un short trop grand, il rejoint ses amis et les vieux hommes du coin de la rue et les défie au trompo. Il enroule la corde et fait partir l’engin au niveau du sol ; la rotation continue pendant qu’il le fait sauter et glisser le long de ses bras et de son torse. Si la technique est parfaite, l’enfant remporte l’ultime défi : faire tourner perpétuellement le trompo autour de son axe. L’histoire de Carlos Acosta ressemble à celle d’un merveilleux trompo combattif à l’oreille musicale. Tout le monde danse à Cuba, mais le Ballet Royal n’a qu’une star : un enfant issu d’une modeste famille du quartier de Los Pinos. C’est pourquoi nous l’avons rencontré à La Havane, pour « tourner » ensemble autour des origines de sa carrière mouvementée de danseur professionnel, de légende ayant gagné de nombreux prix et acclamée par un public toujours plus global. Carlos nous a raconté son histoire pendant que nous marchions au milieu de personnes qui s’arrêtaient dans la rue pour l’embrasser. On sentait sous sa peau le puissant mélange de longues ailes et de racines profondes qui définissent son art.

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I want to get up every day without repeating myself ––– Je veux me réveiller chaque jour sans me répéter

Tell us about your first memories of dance. It was the 80s, a time of disco music without discotheques. One day I left the bathroom and saw my sister dancing in the mirror. I started imitating her and she began to take me to street parties. That's how we heard Flashdance and Michael Jackson's Thriller. We blocked the street with garbage cans and installed a tremendous soundsystem. I was the youngest of the gang and they called me 'El Moro de los Pinos'. And how did you come across ballet? The gang wasn't just about dancing, and the risk of me becoming a delinquent was high. My father was a truck driver – he spent a lot of time out of the house and was a very, very severe guy. One day he heard a neighbor say that ballet gives you fierce discipline. Right away he grabbed me and took me to an audition. None of us knew for sure what ballet was, but I just hoped that they wouldn't accept me. A lot of time had to pass before I truly found my vocation. Back then, ballet was the most tedious thing in the world for me. I dreamed about soccer and breakdancing. Then my family problems got worse: my father had a traffic accident and spent two years in prison and my mother suffered a stroke. My 15-year-old sister took care of me. I became a problem pupil and had to continue my studies in Pinar del Río ballet school. They gave me a two-year scholarship until I got my degree. It was during that period that I first saw a performance by Cuba's National Ballet. When I saw a man execute an extraordinary jump I suddenly understood the purpose of what I was doing. Slowly, I discovered that people started to respect me for my art – I wasn’t a lost kid anymore – and a cycle of new sensations began.

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Raconte-nous tes premiers souvenirs de danse. C’était dans les années ’80, une époque de musique disco sans discothèques. Un jour, en sortant de la salle de bains, j’ai vu ma sœur danser dans le miroir. Je me suis mis à l’imiter et elle a commencé à m’emmener à des fêtes de rue. C’est comme ça qu’on a connu Flashdance et Thriller de Michael Jackson. On barrait les rues avec des poubelles et on installait une sono d’enfer. Je me souviens que j’étais le plus jeune de la bande et qu’on m’appelait « El Moro de los Pinos ». Et comment en es-tu arrivé au ballet ? La bande ne faisait pas que danser et je risquais fort de devenir un délinquant. Mon père était chauffeur routier – il passait beaucoup de temps loin de la maison et c’était un type très, très sévère. Un jour il a entendu un voisin dire que le ballet donnait une discipline de fer. Aussitôt il m’a pris et m’a amené à une audition. Ni moi ni lui ne savions vraiment ce qu’était un ballet, mais j’espérais juste qu’ils ne voudraient pas de moi. Beaucoup de temps devait passer avant que je ne trouve vraiment ma vocation. A l’époque, pour moi, le ballet était la chose la plus ennuyeuse du monde. Je rêvais de football et de breakdance. Et puis les problèmes de ma famille se sont aggravés : mon père a eu un accident de la circulation et a passé deux ans en prison, et ma mère a eu une attaque cardiaque. Ma sœur de 15 ans s’est occupée de moi. Je suis devenu un élève à problèmes et ai dû continuer mes études à l’école de ballet Pinar del Rio. On m’a donné une bourse de deux ans jusqu’à ce que j’obtienne mon diplôme. C’est à cette époque que j’ai vu pour la première fois un spectacle du Ballet National de Cuba. Quand j’ai vu un homme exécuter un saut extraordinaire, j’ai soudain compris le but de ce que je faisais. Peu à peu, j’ai découvert que les gens commençaient à me traiter avec du respect pour mon art – je n’étais plus un gamin à la dérive – et ça a été le début d’un cycle de sensations nouvelles.

When I returned to the school in Havana, no-one could understand how I had progressed so much in such a short amount of time. There I was seen by the teacher Ramona De Saá who decided to take me to the Teatro Nuovo di Torino in Italy. Once there she prepared me for the Prix de Lausanne, the most important competition for young dancers. I won and my career took off. I prepared myself for the Paris Grand Prix, and won that too. 1990 was packed with my personal successes, and thanks to that the life of my family changed – we started to have appliances. Throughout most of your career you were based outside of Cuba. Did you feel nostalgic? I already knew what nostalgia felt like from my time at Pinar del Río, when I barely saw my loved ones. But leaving Cuba wasn’t easy. First I was in Houston, then I went to London, where I became the principal dancer and youngest member in the company. In the beginning I crashed, with the weather, with a hard language. I could not even go to the movies. I felt isolated.

Quand je suis retourné à La Havane, personne ne comprenait comment j’avais pu autant progresser en si peu de temps. C’est là que l’enseignante Ramona De Saà m’a vu et a décidé de m’emmener au Teatro Nuovo di Torino, en Italie. Une fois là-bas elle m’a préparé pour le Prix de Lausanne, la compétition la plus importante pour les jeunes danseurs. J’ai gagné et ma carrière a décollé. Je me suis préparé pour le Grand Prix de Paris, que j’ai aussi gagné. L’année 1990 a été pleine de succès pour moi, et grâce à cela la vie de ma famille a changé… On a commencé à avoir des appareils électroménagers. Presque toute ta carrière s’est passée en dehors de Cuba. Qu’as-tu à nous dire sur la nostalgie ? Même si j’avais déjà éprouvé de la nostalgie à l’époque de Pinar del Rio, où je voyais très peu mes proches, ça n’a pas été facile de quitter Cuba. Je suis d’abord allé à Houston, puis à Londres, où j’étais le premier danseur et le plus jeune membre de la compagnie. Au début, j’ai sombré, à cause du temps et des difficultés de la langue. Je ne pouvais même pas aller au cinéma. Je me sentais isolé.


N° 78_Dance

Autumn 2010

When I saw a man execute an extraordinary jump I suddenly understood the PURPOSE of what I was doing ––– Quand j’ai vu un homme exécuter un saut extraordinaire, j’ai soudain compris le but de ce que je faisais You danced on every stage, and now you are also on the internet and YouTube… What do you think of this? In my day, to see someone dancing you had to move or passively rely on what the traditional media presented. YouTube is an awesome thing. You can watch Baryshnikov on an iPhone in the palm of your hand while you are training. I do not mind that people upload my performances on YouTube – I don't even know where some of the things they've uploaded come from. When I do a performance, the next day there are already fragments of it on the web. I am a public figure and I don't just belong to me anymore – it's inevitable, and I can't stop it. People can learn from me and they can also slander. Discussions about me are passionate. I read the comments – even the most rude, or those that come from people that don't have the right knowledge. I want to know what people think. Sometimes I laugh, sometimes I read things that raise my self-esteem. I also see that there are people who do not like what I do for many reasons, perhaps because they don't understand me or perhaps because they have prejudices. For example, there is a stereotype of how Romeo looks. I think that at the level I have reached I have been the first to open the door for people to see a Romeo for these modern times, where the world has been mixed and melted.

Tu avais dansé sur toutes les scènes, mais maintenant tu es aussi sur Internet et YouTube… Qu’est-ce que tu en penses ? A mon époque, pour voir quelqu’un danser, il fallait se déplacer ou bien dépendre passivement de ce que les médias traditionnels proposaient. YouTube est un truc énorme. Tu peux voir Baryshnikov sur ton iPhone dans la paume de ta main en t’entraînant. Ça ne me dérange pas que des gens mettent mes spectacles sur YouTube – je ne sais même pas d’où sortent certaines choses qu’ils publient. Quand je fais un spectacle, on en trouve déjà des bouts sur le web le lendemain. Je suis un personnage public et je n’appartiens plus seulement à moi-même – ça, c’est inévitable, je ne peux pas l’arrêter. Les gens peuvent apprendre de moi ou bien m’injurier. Les discussions à mon sujet sont passionnées. Je lis les commentaires – même les plus grossiers, ou ceux qui proviennent de personnes qui n’y connaissent rien. Je veux savoir ce que pensent les gens : parfois je ris, ou bien je lis des choses qui augmentent mon amour-propre. Je vois aussi qu’il existe des gens qui n’aiment pas ce que je fais pour de nombreuses raisons, parce qu’ils ne me comprennent pas ou peut-être parce qu’ils ont des préjudices. Par exemple, il existe un stéréotype de l’apparence de Roméo. Je crois qu’au niveau que j’ai atteint j’ai été le seul à permettre aux gens de voir un Roméo de ces temps modernes, où le monde s’est fondu et mélangé.

You are also a choreographer and you know how to make things seem different. Let’s imagine a recipe for keeping creativity alive. I want to conquer new territories. I want to get up every day without repeating myself. I just did a controversial show in London, in which I appeared on stage wearing just jeans and tennis shoes with a little bit of virtual reality. People were expecting Carlos Acosta in tights, dancing Giselle, and they thought I was wasting my talent. I want to explore because in that way I can also discover myself. Miles Davis was once asked why he no longer played the music that made him famous. He just answered: 'Because I already have.'

Tu es aussi chorégraphe et tu sais comment faire les choses de façon originale. Imaginons une recette pour garder la créativité en vie. Je veux conquérir de nouveaux territoires, je veux me réveiller chaque jour sans me répéter. Je viens de faire un spectacle controversé à Londres, dans lequel j’apparaissais sur la scène vêtu d’un simple jean et de tennis, avec quelques images de synthèse. Les gens voulaient voir Carlos Acosta en collants, dansant Giselle, et ils pensaient que je gâchais mon talent. Je veux explorer parce que comme ça je peux aussi me découvrir. Un jour on demanda à Miles Davis pourquoi il ne jouait plus la musique qui l’avait rendu célèbre, et il répondit juste : « Parce que je l’ai déjà jouée. »

Our meeting ends at the restaurant of the tallest building in Havana. It was an afternoon of changing skies. We saw the rain arrive, birds fly away; up in the clouds we saw the sun shine through to stain the sea into different blues. Those who were with Carlos on this August day felt nostalgia follow their goodbyes, and knew that their only cure could be to run and watch him dance._

Notre rencontre se termine au restaurant du plus haut immeuble de La Havane, lors d’un après-midi au ciel changeant. Nous avons vu arriver la pluie, les oiseaux s’envoler ; là-haut nous avons vu le soleil briller à travers les nuages pour teinter la mer de différents bleus. Ceux qui étaient avec Carlos lors de cette journée d’août ont senti la nostalgie succéder à leurs saluts, et savaient que le seul remède était de courir le voir danser._

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N° 78_Dance

Autumn 2010

dance | DANSE

original video content contenu video original

youtube is the world's new dancefloor ––– YouTube est la nouvelle piste de danse du monde There's only one thing you need to dance, and that's you. Dance is just you, moving, and dance is always moving too – changing, evolving, moving forward with the times. We have always danced with each other in infinitely different ways, for as many different reasons, but now the world has a new dancefloor, YouTube, and people are dancing with people they have never met. Dance is moving on again, and fast. Traditional routes to fame produce dancers from surprising backgrounds, but it's because of the way they danced on YouTube that prisoners in the Philippines were released, a 14-year-old British girl became a phenomenon in Japan, and a one-legged boy from Angola lives like a superstar in Paris. Then again, the effects of YouTube can be unpredictable. Two American soldiers unwittingly caused a storm of controversy when they posted videos of themselves dancing in Iraq, and, because of the internet, bounce artists in New Orleans have lost control of their name. The pages of this magazine only tell half the story. YouTube is a window onto dance, and, through your webcam, Augmented Reality icons on the YouTube screenshots in this magazine link to original videos on our website. In the later pages, we've drawn from our online platform, COLORSLab, and you can see more at lab.colorsmagazine.com. You can also use the icon opposite to connect to our YouTube channel, and you can download our iPad application to experience COLORS 78 in all its glory. Amateurs are dancing alongside professionals, dance styles are blending with each other, strangers are imitating dances they see from the other side of the world. Everyone has always danced a little differently – now we can share ourselves like never before._

Pour danser, on n’a besoin que d’une chose, de soi-même. La danse, c’est vous qui bougez, et la danse bouge toujours elle aussi – elle change, évolue, se développe avec les époques. On a toujours dansé les uns avec les autres d’une infinité de façons, pour autant de raisons différentes, mais aujourd’hui le monde a une nouvelle piste de danse, YouTube, et les gens dansent ensemble sans ne s’être jamais rencontrés. La danse bouge à nouveau, et rapidement. La voie traditionnelle de la célébrité produit souvent des danseurs au background étonnant, mais c’est grâce à leur performance sur YouTube que des prisonniers des Philippines ont été libérés, qu’une fille britannique de 14 ans est devenue un phénomène au Japon, et qu’un garçon unijambiste originaire de l’Angola vit comme une superstar à Paris. Encore une fois, les effets de YouTube peuvent être imprévisibles. Deux soldats américains ont involontairement déchaîné une tempête de controverses lorsqu’ils postèrent des vidéos d’eux-mêmes dansant en Irak, et, à cause d’Internet, les artistes de bounce de la Nouvelle-Orléans ont perdu le contrôle de leur nom. Les pages de ce magazine ne racontent que la moitié de l’histoire. YouTube est une fenêtre sur la danse et, à travers votre webcam, les icônes de Réalité Augmentée - que vous trouverez sur les pages de captures d'écran de Youtube contenues dans le magazine - sont liées à des vidéos originales sur notre site web. Dans les dernières pages, vous découvrirez une sélection du contenu de COLORSLab, notre plate-forme on-line. Allez sur lab.colorsmagazine.com pour en voir plus. Vous pouvez aussi utiliser l’icône ci-contre pour vous connecter à notre chaîne YouTube, ou encore télécharger notre application iPad pour faire l’expérience de COLORS 78 dans toute sa splendeur. Les amateurs dansent aux côtés des professionnels, les styles de danse se fondent les uns aux autres, les étrangers imitent des danses qu’ils voient de l’autre bout du monde. Chacun a toujours dansé un peu différemment – à présent nous pouvons tous nous partager mutuellement comme jamais._

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When you see this icon, Augmented Reality (AR) content is available to bring the magazine to life. Follow the instructions opposite to unlock original COLORS videos, and see the dancers dance across the page. This magazine can really move. Quand vous voyez cette icône, un contenu de Réalité Augmentée (AR) est disponible pour animer le magazine. Suivez les instructions ci-contre pour accéder aux vidéos originales de COLORS, et regardez les danseurs danser sur la page. Ce magazine sait vraiment bouger.

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COLORS N°78 | DANCE uploaded

07/17/2007 user

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Dancing to Michael Jackson's Thriller, the inmates of Cebu prison were made famous worldwide. Then their choreographer and prison governor Byron Garcia resigned, and took his favourite twelve dancers from the prison on tour. These are The Ambassadors of Goodwill. En dansant sur Thriller de Michael Jackson, les détenus de la prison de Cebu sont devenus célèbres dans le monde entier. Suite à quoi leur chorégraphe et directeur de prison, Byron Garcia, démissionna et fit sortir de prison ses 12 danseurs favoris pour une tournée. Ils s’appellent les  Ambassadors of Goodwill  ( Ambassadeurs de la Bonne Volonté).


N° 78_Dance

Autumn 2010

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where

THE ambassadors of goodwill

cebu / THE philippines

THIS WAS MY DREAM – THIS IS IT FREEDOM THROUGH DANCE ––– C'était mon rêve - This Is It la liberté grâce à la danse

'You saw the monster hit with 43 million views on YouTube, now please welcome, once again, the Cebu dancing inmates, now free, here with their tribute to Michael Jackson on the first anniversary of his death – please welcome – the Thriller!' Byron Garcia, broad gold bracelets on both of his arms, lowers the mic and leaves the stage as twelve dancers pose before a modest crowd in an echoey town hall. These are the Ambassadors of Goodwill, and their strange story is Garcia's story, too. When a video of 1,500 prisoners dancing to Michael Jackson's Thriller appeared in 2007, it was the first internet viral video to make front-page headlines around the world. It swiftly passed into pop culture, and soon Cebu prison was producing dance videos every month, putting on public performances and generating huge publicity for its governor, Byron Garcia. But in February 2010, after almost three years of success, the Governor of Cebu Province (and Byron's sister) Gwendolyn Garcia suspended dancing at the prison. A one million peso donation made to the inmates by Michael Jackson's choreographer had, she alleged, never made it to the prisoners. Under investigation, Byron Garcia, in his own words, was 'booted out'. Unwilling to abandon the project but no longer the governor of a jail, on March 26, 2010 Garcia signed an agreement with the Philippines Bureau of Jail Management and Penology, engineering the release of twelve of his most talented dancing inmates to tour as a dance troupe – The Ambassadors of Goodwill.

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« Vous avez vu le hit monstrueux qui a totalisé 43 millions de vues sur YouTube. Aujourd’hui, veuillez de nouveau accueillir les détenus danseurs de Cebu, à présent libres, ici, avec leur hommage à Michael Jackson pour le premier anniversaire de sa mort – veuillez applaudir – le Thriller  ! » Portant de larges bracelets en or autour des deux bras, Byron Garcia baisse le micro et quitte la scène pendant que douze danseurs posent devant une foule modeste dans le hall résonnant d’une mairie. Ce sont les Ambassadors of Goodwill et leur étrange histoire est également celle de Garcia. Quand une vidéo de 1.500 personnes dansant sur le tube Thriller de Michael Jackson apparut en 2007, ce fut la première vidéo virale d’Internet à faire la une des journaux du monde entier. Elle passa rapidement dans la culture pop et bientôt la prison de Cebu se mit à produire des vidéos tous les mois, organisant des spectacles publics et générant une publicité énorme pour son directeur, Byron Garcia. Mais en février 2010, après presque trois ans de succès, le Gouverneur de la Province de Cebu (qui est aussi la sœur de Byron), Gwendolyn Garcia, suspendit les danses dans la prison. Une donation d’un million de pesos faite aux détenus par le chorégraphe de Michael Jackson, affirmait-elle, n’était jamais arrivée aux prisonniers. Mis en examen, Byron Garcia – selon ses propres mots – fut « mis à la porte ». Décidé à ne pas abandonner le projet, mais n’étant plus le gouverneur de la prison, Garcia signa un accord le 26 mars 2010 avec le Bureau Philippin de Gestion des Prisons et des Peines, organisant la libération de douze de ses détenus danseurs les plus doués pour effectuer une tournée en tant que troupe de danse – les Ambassadors of Goodwill.

Byron Garcia with The Ambassadors of Goodwill, relaxing on his boat at Maribago Bluewater Beach Resort, Cebu, THE Philippines Les Ambassadors of Goodwill et Byron Garcia se prélassant sur le bateau de GARCIA au Maribago Bluewater Beach Resort, à Cebu, aux Philippines


N° 78_Dance

Autumn 2010

YOU CAN'T TREAT THEM LIKE ELEPHANTS AND LIONS IN A CIRCUS – EVEN LIONS AND ELEPHANTS GET MAD AT THEIR MASTERS ––– On ne peut pas les traiter comme des éléphants ou des lions dans un cirque. Même les lions et les éléphants s’énervent contre leurs maîtres

Garcia vigorously denies his sister's allegations: 'She's a girl and she wants all the attention. Do you know the story of Joseph the Dreamer? From the Bible? His story is quite similar to my own story. We were booted out because of jealousy.' Garcia's particular dream has delighted many, and worried some. It began when a feud between prison gangs threatened to erupt into a riot. Urged to send in the emergency team with tear gas and batons, Garcia decided to play Another One Bites The Dust by Queen over the PA system. 'I watched the CCTV monitors, and a lot of people were anxious or frightened, but then they started to dance, all down the corridor. Soon everyone was dancing in the courtyard. They all joined the disco, all laughing, and I said to myself: “I'm onto something. I am going to use dance.”' Human rights groups have claimed that inmates in Cebu prison were forced to dance under Garcia, though he denies this. Publicly, his replacement at Cebu prison says that the dances have now been made optional, and that fifty percent of the prisoners no longer take part. Garcia says this fifty percent do not dance 'out of respect for me. They sympathised with my being booted out.' And the other half? 'They are forcing inmates to dance', says Garcia, 'by physical means... [but] you can't just make them dance, and treat them like elephants and lions in a circus... Dancing is about change – it's about my philosophy on jails.' The twelve Ambassadors are the proof of that philosophy, and Garcia negotiated their release for a variety of crimes. 'Only one or two were in for minor offences, two of three were in for murder, and the rest were in for drugs.' One of the murderers in the dance troupe is Giovannie Nemenzo. Unconfirmed reports say that the families of his victims received a 25,000 peso settlement for his release.

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Garcia nie vigoureusement les allégations de sa sœur : « c’est une fille et elle réclame toute l’attention. Vous connaissez l’histoire de Joseph le Rêveur ? Dans la Bible ? Son histoire ressemble beaucoup à la mienne. On a été virés à cause de la jalousie. » Le rêve particulier de Garcia en a enchanté beaucoup, et inquiété d’autres. Il commença quand un conflit entre gangs de prisonniers menaça de se transformer en émeute. Poussé à faire intervenir l’équipe d’urgence, armée de bâtons et de gaz lacrymogènes, Garcia décida de passer Another One Bites the Dust de Queen sur le réseau de hauts-parleurs. « Je regardais les écrans du circuit de caméras fermé et vis que beaucoup d’entre eux étaient anxieux ou effrayés, et puis, ils commencèrent à danser dans tout le corridor. Peu après tout le monde dansait dans la cour. Ils entrèrent tous dans la danse, en riant, et je me suis dit: J’ai trouvé un truc. Je vais utiliser la danse. » Des groupes défenseurs des Droits de l’Homme ont soutenu que les détenus de Cebu étaient forcés de danser sous les ordres de Garcia, bien que ce dernier le nie. Publiquement, son remplaçant à la prison de Cebu prétend que les danses sont maintenant facultatives, et que 50% des prisonniers n’y prennent plus part. Garcia réplique que ces 50% ne dansent pas « par respect pour moi – ils protestent contre mon licenciement.  » Et la deuxième moitié ? « Ils forcent les détenus à danser », dit Garcia, « avec des moyens physiques… [mais] on ne peut pas simplement les forcer à danser, et les traiter comme des éléphants ou des lions dans un cirque… La danse concerne le changement – elle concerne ma philosophie sur les prisons. » Les douze Ambassadeurs sont la preuve de cette philosophie, et Garcia négocia leur libération malgré la variété des crimes qu’ils avaient commis. « Seul un ou deux sont condamnés pour des crimes mineurs, deux ou trois pour meurtre, et les autres pour trafic de drogue. » L’un des meurtriers dans la troupe de danseurs est Giovannie Nemenzo. Des témoignages non confirmés affirment que les familles de ses victimes ont reçu une compensation de 25.000 pesos pour sa libération.



N° 78_Dance

Autumn 2010

Comments (4 /80,043) @saleta29 Tell me, PLEASE tell me! How did they get 1500 men to do this?? Was something promised to them? – Dites-le moi, SVP dites-le moi ! Comment ont-ils convaincu 1500 hommes à faire ça ?? On leur a promis quelque chose ?

@teng2003 is this even legal – est-ce vraiment légal

@surfacing06 Oh yeah let's applaud criminals. I don't care if they can dance or not they are in jail for a reason – Ok, applaudissons les criminels. Je me fous de savoir s’ils savent danser ou pas ils sont en prison pour une raison

@bullshit2k10 Let them free they deserve it – Libérez-les ils le méritent

Most of the Ambassadors live rent-free in a two-floor boarding house owned by Garcia, with one downstairs room and two tiny upstairs rooms, based three minutes walk from their rehearsal space. If they rehearse six days a week, and keep a log, they can make 2,400 pesos a month, or two US dollars a day – enough for a burger meal. In the house, the Ambassadors are cramped but cheerful. They practice dancing in the downstairs room. In the upstairs room, Wenjeel, who plays the girl in the original prison Thriller video, lies back, resting on a fellow Ambassador, singing Close to You by The Carpenters. 'The majority of my videos have a message', says Garcia. 'When I made the YouTube Thriller, my message was that in Michael Jackson's video the people were in costumes. But here, these are the real evil people, and they want to let loose of "the Thriller" inside of them. Each and every one of us should break away from sin.'_

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La plupart des Ambassadeurs vivent gratuitement dans une pension de deux étages appartenant à Garcia, dotée d’une pièce au rez-de-chaussée et de deux petites pièces à l’étage, située à trois minutes de marche de l’endroit où ils répètent. S’ils répètent six jours par semaine, et qu’ils suivent un agenda, ils peuvent gagner 2.400 pesos par semaine, soit deux dollars américains par jour – assez pour un repas de fast-food. Dans la maison, les Ambassadeurs sont à l’étroit, mais de bonne humeur. Ils pratiquent la danse dans la pièce du bas. A l’étage, Wenjeel, qui joue la fille dans la vidéo originale de Thriller, est allongée, appuyée contre un autre Ambassadeur, et chante Close to You des Carpenters. « La majorité de mes vidéos ont un message », dit Garcia. « Quand j’ai fait Thriller pour YouTube, mon message était que dans la vidéo de Michael Jackson les gens étaient costumés. Mais là, ce sont les vrais méchants, et ils veulent se libérer du "Thriller" qui les habite. Chacun d’entre nous devrait se détourner du péché. »_


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COLORS N°78 | DANCE uploaded

10/17/2009 user

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She isn't Pucca, Sailor Moon or Hello Kitty. She is a dance star born on YouTube. She is Beckii Cruel: a white, 15-year-old British girl who has become a goddess in Japan. Eleven million viewers launched her from a quiet island near Scotland into the pop stratosphere. Ce n’est ni Pucca, ni Sailor Moon ni Hello Kitty. C’est une star de la danse née sur YouTube. Elle s’appelle Beckii Cruel, jeune fille britannique blanche de 15 ans devenue une déesse au Japon. 11 millions de spectateurs l’ont propulsée d’une île tranquille près de l’Ecosse dans la stratosphère du pop.


who

where

beckii cruel / 15

RAMSEY / isle of man

I never created Beckii Cruel – she sort of became me ––– Je n’ai jamais créé Beckii Cruel, c’est plutôt elle qui est devenue moi

The Isle of Man floats between England and Ireland on the Irish Sea. It is a small island, best-known for its calm natural beauty and its annual motorbike festival. Ramsey is its second-biggest town, and home to 7,000 people, including the Flint family. 'It just happened', says Derek Flint, and 'when it happens, you think there'd be somewhere to go for advice, but there's nowhere.' Derek is trying to solve this problem, he's even writing a book about it: What do you do when your daughter becomes famous overnight? Rebecca Flint was 14-years-old when she dressed up in the style of a Japanese anime character and filmed herself dancing to the song Danjo. She was not alone by any means. Dancing to Danjo is a popular internet meme in Japan, and 'cosplay', dressing up in costumes to dance, is even more widespread. For months the response to her video was unexceptional. But when it was picked up by the influential Japanese website Niko Niko Douga in June 2009, her popularity exploded, and the phone began to ring in Ramsey.

L’Ile de Man flotte entre l’Angleterre et l’Irlande sur la Mer d’Irlande. C’est une petite île connue essentiellement pour sa beauté naturelle tranquille et son festival de motos annuel. Ramsey, la deuxième ville la plus importante de l’île, compte 7.000 habitants, dont la famille Flint. « C’est tout simplement arrivé », dit Derek Flint, et, « quand ça arrive, vous pensez qu’il doit y avoir un endroit où chercher conseil, mais ce n’est pas le cas. » Derek s’efforce de résoudre ce problème, il écrit même un livre à ce sujet : Que faire quand votre fille devient célèbre du jour au lendemain ? Rebecca Flint avait 14 ans quand elle se costuma à la manière des personnages de dessins animés japonais et se filma en train de danser sur la chanson Danjo. Elle était loin d’être la seule – danser sur Danjo est un mème sur Internet au Japon, et le « cosplay », consistant à se costumer pour danser, est encore plus répandu. Pendant des mois les réactions à sa vidéo n’eurent rien d’exceptionnel. Mais quand elle fut choisie par l'influent site Internet japonais Niko Niko Douga en juin 2009, sa popularité explosa et, à Ramsey, le téléphone commença à sonner.


N° 78_Dance

Autumn 2010

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Comments (4/3360) @piratica2000 you are so cute. but soooo weird o_0 – t'es trop mignonne. mais vraiiiiment bizarre o_0

@PingasandPushy Were you really on the top of the music charts in Japan?? I'm having a feeling all this fame is faked... ._. – Tu étais vraiment en haut des classements au Japon ?? J’ai le sentiment que toute cette célébrité est fausse... ._.

@misamisachanXD Trust me, it's not fake. Well, I don't know if she got to the top of the charts but she's definitely famous. – Crois-moi, c’est pas du pipeau. Bon, je ne sais pas si elle est arrivée en haut des classements mais elle est vraiment célèbre.

@Arabastai Isle of Man has internet connections??? – L’île de Man a des connexions internet???

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Within a couple of months Beckii Cruel (Rebecca's professional name) was dancing live in front of 25,000 people in Tokyo's Saitama Arena. She signed to a label, and a whirlwind of promotional work followed: on Japanese radio and TV, in newspapers and magazines, and with the clothing labels Fila and Uniqlo. She is currently the 20 th most subscribed user on YouTube in Japan, and her YouTube account has exceeded 13 million views. When she released her DVD, This is Beckii Cruel: Too Cute To Be Real in November 2009, it went straight to number eight in the charts. News reports estimate that Beckii Cruel has brought 40 million yen into the Japanese economy. All the news of Rebecca's success took slightly longer to break in Ramsey, and when it did, it was largely greeted with a kind of surprised, cheerful bemusement. Behind every teen pop celebrity, everyone expects to find an ugly, inhuman PR machine, with pushy parents at the levers, but with the Flint family, this simply doesn't seem to be the case. A straight-A student, Rebecca built Beckii Cruel completely on her own in her bedroom, not just creating her dance videos, but developing and maintaining her internet presence, and building personal relationships with her fans.

En quelques mois, Beckii Cruel (le nom professionnel de Rebecca) dansait live devant 25.000 personnes dans le stade Saitama de Tokyo. Elle se lia à un label et un déluge de travail promotionnel s’ensuivit, à la radio et à la télé japonaises, dans les journaux et les magazines, et avec les griffes de vêtements Fila et Uniqlo. Elle est actuellement à la 20ème place des personnages les plus suivis sur YouTube au Japon, sur lequel elle a dépassé les 13 millions de vues. Quand son DVD, Voici Beckii Cruel : trop mignonne pour être réelle, est sorti en novembre 2009, il s'est immédiatement placé à la 8ème place des classements. Certains reportages d’information affirment que Beckii Cruel a rapporté 40 millions de yens à l’économie japonaise. Les nouvelles du succès de Rebecca mirent un peu plus de temps à atteindre Ramsey et, quand elles arrivèrent, elles furent largement accueillies avec une sorte d’amusement plein de surprise et de joie. Derrière chaque célébrité pop adolescente, tout le monde s’attend à trouver une hideuse et inhumaine machine à PR, avec des parents poussifs aux commandes, mais, avec la famille Flint, on dirait que ce n’est vraiment pas le cas. Lycéenne modèle, Rebecca a construit Beckii Cruel toute seule dans sa chambre, non seulement en réalisant ses vidéos de danse, mais aussi en développant et en maintenant sa présence sur Internet, tout en tissant des relations personnelles avec ses fans.


N° 78_Dance

Autumn 2010

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I like to keep my fans close to me – they created me I didn't go out looking for fame ––– J’aime rester proche de mes fans – ce sont eux qui m’ont créée. Je ne me suis pas mise en quête de la célébrité

Many of her fans she considers to be friends. Amongst them are Emily Brockett, aged six, from Glasgow, Scotland. With the help of her mother, Satomi, Emily also posts videos of herself dancing online, imitating Beckii Cruel. Another friend is Makoto Fujioka, from Yamaguchi, Japan. Makoto has been a fan from the very beginning. He is shy about revealing his age, but is keen to put to rest one of the most common misgivings people have about Beckii Cruel's career: 'Beckii and her family know that I'm not a pedophile, or lolicon, or any kind of abnormal. They are very smart and kind.' Derek Flint, a policeman, is well-aware of the risks online. 'You have to trust your instincts', he says. He considers the dangers posed to Rebecca to be minor compared to the benefits of her success: 'If we allowed the weirdos to get in the way, we'd never get anything done.' In the eyes of many people, Beckii is now living the dream, recording singles with Universal, the major music label. Back in Ramsey, Rebecca Flint is singing karaoke on the family sofa. She appears totally relaxed, totally at home. In the middle of talking to her friend, she turns to our photographer, suddenly professional. 'Do you need anything else?' asks Beckii Cruel, the star._

Elle considère un grand nombre de ses fans comme ses amis. Emily Brockett, 6 ans, de Glasgow, en fait partie. Avec l’aide de sa mère, Satomi, Emily poste également des vidéos de danse on-line où elle imite Beckii Cruel. Makoto Fujioka, de Yamagushi, au Japon, est un autre de ses amis. Makoto est un fan de la première heure. Timide quant à son âge, il est content de démystifier l’une des méprises les plus répandues qu’ont les gens sur la carrière de Beckii Cruel : « Beckii et sa famille savent que je ne suis pas un pédophile, un lolicon ou un autre genre de bizarre. Ils sont très intelligents et gentils. » Derek Flint, policier, est bien conscient des risques d’Internet. « Vous devez faire confiance à votre instinct », dit-il. Il estime que les dangers encourus par Rebecca sont mineurs par rapport aux bénéfices de son succès. « Si on laissait les tordus nous conditionner, on ne ferait jamais rien. » Aux yeux de beaucoup de gens, Beckii, qui enregistre des disques avec Universal, le célèbre label musical, est en train de vivre son rêve. De retour à Ramsey, Rebecca Flint chante avec un karaoké sur le sofa de ses parents. Elle semble totalement détendue, tout à fait chez elle. Au milieu d’une conversation avec une amie, elle se tourne vers notre photographe, soudain professionnelle. « Avezvous besoin d’autre chose ? » demande Beckii Cruel, la star._

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COLORS N°78 | DANCE uploaded

08/11/2006 user

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1:49

Stuck in Iraq and bored with the war, two brothers, US Marines, showed a group of local kids how to do the C-walk. Some say they are hypocrites, who shoot at night and dance through the day. They say the only thing that they wanted was to dance. Coincés en Irak et lassés par la guerre, deux frères, des Marines américains, ont fait une démonstration de C-walk à un groupe de gamins du pays. D’aucuns disent que ce sont des hypocrites qui tirent la nuit et dansent pendant la journée. Les frères affirment qu’ils voulaient seulement danser.


N° 78_Dance

Autumn 2010

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Oko & Akwetey Akrong / 26

Chicago, United States

There are people who say we're pretty much two-faced ––– Il y a des gens qui disent qu’on a deux visages For twin brothers, Oko and Akwetey Akrong, 26, their YouTube dance debut began as a way to kill time and spread joy. Their dance was the C-walk, and local kids clapped to give them a beat. Despite their 25-kilogram vests, ammo clips and desert boots, they did the dance justice. Oko and Akwetey were US Marines based in Iraq. They were waiting for their platoon sergeant outside a gate at an observation station near Fallujah, and, feeling bored, they climbed off their truck towards some kids shouting 'Mister, Mister.' 'As we were the only black people in our platoon – the only two who knew how to dance – we decided to take it upon ourselves to give these kids a show,' says Oko. The brothers said they put the dance on YouTube in 2006 so that their friends and family could see it. Beyond that, they value the video as proof for their future kids and grandkids that they were once young and could 'get down'. But they never expected it to log over 189,000 views.

Les débuts de danseurs sur YouTube des frères jumeaux Oko et Akwetey Akrong, 26 ans, correspondaient à un moyen de tuer le temps et de communiquer de la joie. Ils dansaient le C-walk  et les gamins du coin tapaient dans leurs mains pour leur donner le rythme. Malgré leur veste de 25 kg, leurs chargeurs de munitions et leurs desert boots, ils faisaient honneur à la danse. Oko et Akwetey étaient des Marines américains basés en Irak. Ils attendaient le sergent de leur escouade devant un portail à un poste d’observation près de Fallujah quand, par ennui, ils descendirent de leur camion et s’approchèrent de gamins qui leurs criaient « Mister, mister. » « Comme nous étions les seules hommes noirs de notre escouade – les deux seuls sachant danser – nous avons pris l’initiative d’improviser un spectacle pour ces gosses », dit Oko. Les jumeaux affirment qu’ils postèrent leur danse sur YouTube en 2006 pour que leurs amis et leur famille puissent la voir. Par ailleurs, ils tiennent à cette vidéo car elle prouvera à leurs enfants et petits-enfants qu’ils ont un jour été jeunes et qu’ils pouvaient « s’éclater ». Mais ils ne s’attendaient pas à dépasser 189.000 vues.

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Comments (6/463) @sneezingpanda69 You Rock! I can't think of a better way to cope with the stress of war than creating dancing videos. THANK YOU! – Vous assurez! Je ne peux pas imaginer de meilleur moyen pour gérer le stress de la guerre que de créer des vidéos de danse. MERCI!

@MclarenMercedesHash it's refreshing to see the little joy that we are bringing to iraqis – c’est rafraîchissant de voir les petites joies qu'on amène aux irakiens

@toonbreth i bet they'd dance better if they weren't in their uniforms –

In uploading their video the Akrong's had joined an online dance phenomenon. Dubbed 'Combat Dancing', grainy videos of fully-armed US soldiers dancing on patrol began appearing online in 2005. For Oko and Akwetey, their dance was a moment of positive connection after spending years at war, witnessing death and sadness in Afghanistan and Iraq. But many of the YouTube comments have been negative. 'There are people who say that we’re pretty much twofaced. That we go and shoot their fathers in the nighttime and then come in the daytime and dance in front of them as though everything’s OK,' says Akwetey. The brothers don’t respond to the negative comments, but say they’re inspired by other postings that recognize the dance as what it was for them – a happy few minutes where they got to make some kids laugh, and to be themselves. 'We don’t have too much control over what goes on over there. We’re just doing what we’re supposed to do,' Akwetey says of their deployment to Iraq. He and his brother joined the US Marine Corps for the economic benefits, but they didn’t expect to go to war. 'We were bamboozled', says Akwetey. They question the US presence in Iraq. 'What is the purpose? What are we doing? I'd like to know because I can’t come up with anything sensible,' says Akwetey. 'Everybody loses', adds Oko. The brothers were born in Ghana but have spent most of their lives in Chicago and the suburbs. They started dancing at age four or five when their father, a pastor, took them on trips. They remember dancing for the big kids, doing tricks and flips and splits together. Now both have war injuries, and the flips are gone, but 'we’re still grooving,' says Oko.

En postant postant leur leur vidéo vidéosur surleleweb, web,les lesAkrong Akrongavaient avaientrallié ralliéunun phénomène de danse on-line. on-line. Baptisées Baptisées « Combat « CombatDancing », Dancing »,des des vidéos à basse définition de soldats américains armés dansant pendant qu’ils patrouillent commencèrent à apparaître sur Internet en 2005. 2005.Pour PourOko OkoetetAkwetey, Akwetey,cette cettedanse danseétait étaitununmoment moment de contact positif après des années passées passées àà faire faire la la guerre, guerre, confrontés à la mort mortetetauaumalheur malheur en en Afghanistan Afghanistan et enetIrak. en Irak. Mais Mais sur YouTube sur YouTube de nombreux de nombreux commentaires commentaires furent négatifs. furent négatifs. « Certaines personnes disent que nous avons deux visages, que nous tirons sur les pères de ces enfants la nuit et que, de jour, nous arrivons et dansons devant eux comme si tout allait bien », dit Akwetey. Les frères ne répondent pas aux commentaires négatifs mais disent être inspirés par d’autres posts qui voient dans la danse ce qu’elle était réellement pour eux – quelques minutes de joie pour faire rire des gamins et être eux-mêmes. « On ne contrôle pas vraiment ce qui se passe là-bas. Nous faisons juste ce que nous sommes sensés faire », dit Akwetey de leur déploiement en Irak. Lui et son frère ont intégré le corps des Marines pour les avantages économiques, mais ils ne s’attendaient pas à partir pour la guerre. « On nous a embobinés », dit Akwetey. Ils mettent en question la présence des Etats-Unis en Irak. « Quel est l’objectif, que faisons-nous ? J’aimerais le savoir car je ne trouve aucune réponse raisonnable », dit Akwetey. Akweytey.« Tout « Toutlelemonde mondeest est perdant », ajoute Oko. Les deux frères sont nés au Ghana mais ont passé l’essentiel de leur vie à Chicago et dans sa banlieue. Ils ont commencé à danser à l’âge de 4-5 ans quand leur père, un pasteur, les emmenait en voyage. Ils se souviennent avoir dansé pour les enfants plus âgés, en faisant des figures, des flips et des grands écarts ensemble. Aujourd’hui tous deux ont des blessures de guerre et l’époque des flips est passée, révolue,mais mais« on « onest esttoujours toujoursdans danslelecoup » coup »dit ditOko. Oko.

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These days most of their dancing revolves around their church. Temple of Victory is a small but spirited storefront which caters to West African immigrants in a poor block on the north side of Chicago. The church, a former garage, is definitely low-rent, but the mood is upbeat. Praise and worship means singing and dancing, and on Sundays women in African clothes swirl to Jesus while Oko and Akwetey form a danceline and boogie past the altar. Since returning from Iraq the twins have become serious and dedicated Christians. They can’t really explain their transformation from secular kids to full-on Christians except to say that their uncle brought them to church, and now it’s the dominant element in their lives. They quote Bible passages and lead Sunday school classes. They still listen to rap, but not the secular kind. The beats are the same, but the message is gospel._

Ces derniers temps ils dansent essentiellement dans le cadre de leur paroisse. Principalement fréquenté par des émigrés d’Afrique de l’Ouest l’Ouest résidant résidantdans dansun unquartier quartierpauvre pauvreauaunord nord dede Chicago, Chicago, le «Temple le «Temple ofof Victory» Victory»est estpetit petitmais maisinspiré. inspiré.L’église, L’église, un un ancien garage, garage, ne paie pas de mine, mais l’ambiance y est joyeuse. Culte et louanges sont synonymes de chants et de danses, et le dimanche des femmes vêtues à l’africaine tourbillonnent en invoquant Jésus pendant qu’Oko et Akwetey se trémoussent côte à côte derrière l’autel. Depuis leur retour d’Irak, les jumeaux se sont assagis et sont devenus des chrétiens dévoués. Ils ne peuvent pas vraiment expliquer leur transformation de gamins de leur époque en chrétiens pratiquants et disent simplement que que leur leur oncle oncle les les aa amenés amenés àà l’église, qui est devenue devenue l’élément l’élément dominant dominant de de leur leur vie. vie. Ils Ilscitent citent des passages de la Bible et enseignent à des cours du dimanche. Ils écoutent encore du rap, mais pas du style séculaire. Les rythmes sont les mêmes mais le message est évangile._

je parie qu’ils danseraient mieux s’ils n’étaient pas dans leur uniforme

@arkmalfius This is what armies do in foreign countries, it isn't always about killing. – Voilà ce que font les armées dans les pays étrangers, il ne s’agit pas toujours de tuer.

@4aaaaa4 You use Iraq as something like jewelry. In truth you are dancing on the graves of the people you killed – Vous utilisez l’Irak comme de la bijouterie. En fait vous dansez sur les tombes de ceux que vous avez tués


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COLORS N°78 | DANCE uploaded

12/10/2007 user

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At 72, most grannies drink tea, look after grandchildren and take a lot of medicine. Wu Ying looked around and decided to abandon tai chi for rap, hip hop and dressing like a gangsta. 1:52

A 72 ans, la plupart des grandsmères boivent du thé, s’occupent de leurs petits-enfants et prennent beaucoup de médicaments. Wu Ying a regardé autour d’elle et a décidé de troquer le tai-chi contre le rap, le hip hop, et d’adopter le look « gangsta ».


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Wu ying / 72

BEIJING / CHINA

I SHINE, I am cool, I am hip hop ––– Je brille, je suis cool, je suis hip hop LYRICS BY WU ying / paroles d'une chanson de wu ying

Like many social networks, YouTube is regularly blocked in Beijing, China, where Wu Ying has been living for 72 years. But, with a great deal of perspective, Wu Ying hardly minds. Like an entire generation of Chinese, she spent her teens growing up in the new communist China – where any Western cultural influence was disowned – and has spent most of her life working hard in the day and taking care of her family at night, for the will of the Party and the good of the State. If you met her today, you wouldn’t guess that the only equipment she's had for a lifetime's exercise is a wall to stretch against. Twice a week, in a glass-walled room, under flashing lights, a bandana wrapped around her head and decked out in fluorescent clothes, Wu teaches her peers new hip hop moves, her knees and elbows bending to b-boy beats. Since retiring from an unassuming and serious life, Wu used to sit watching television to ease her sense of loss. And it was while watching the first National Hip Hop Dancing Competition that she thought 'Wow! I want to do that as well!' Bored by the slowness of tai chi and attracted by the hype around the new trend she began to train in the back of a gym, mirroring much younger, but more experienced dancers. She learned the language of hip hop through careful observation. 'One, with an index finger, means “I am the best”', explains Wu, and demonstrates. 'To say “this is very cool”, you hold your hands open and point your index fingers to the front. And if you want to encourage or cheer for me, it's two hands open, flapping in the air above the head.' Her stubbornness and self-tuition eventually paid off. Wu formed the Hip Hop Grannies Team and hasn’t looked back since. The team had their debut at the 2004 Beijing qualifier for the National Hip Hop Dance Championship. They walked away with third place, and a flood of prizes and accolades followed. 'God gave us young faces', explains Wu, 'and now that we're becoming very popular, cooking and health promoters want us to appear in their programs.' By the time you read this, the Grannies will have been guests on Walk of Fame, a famous TV program in China, and have featured in a movie on CCTV6. Besides their TV appearances, Wu also talks about the dark side of fame. She had to start coloring her hair, she says, after the stress of hip hop competitions turned it grey. She hasn't been able to convince grandpas to join the group, either. Men, Wu speculates, don’t like to move so much at that age.

Comme de nombreux réseaux sociaux, YouTube est régulièrement bloqué à Beijing, en Chine, où Wu Ying vit depuis 72 ans. Cependant, avec un grand sens de la mesure, Wu Ying s’en soucie peu. Comme toute une génération de Chinois, elle passa son adolescence dans la nouvelle Chine communiste – où toute influence culturelle occidentale était désavouée – et a passé le plus clair de sa vie à travailler dur pendant le jour et à s’occuper de sa famille le soir, pour le bien de l’Etat et suivant la volonté du Parti. Si vous la rencontriez aujourd’hui, vous ne vous douteriez pas que le seul équipement qu’elle possédait pour faire de l’exercice pendant toute sa vie était un mur où s’appuyer pour faire des étirements. Deux fois par semaine, dans une salle aux parois vitrées, sous des lumières aveuglantes, parée de vêtements fluorescents et la tête entourée d’un bandana, Wu enseigne à ses pairs de nouveaux mouvements de hip hop, pliant toujours les coudes et les genoux sur des rythmes de b-boy. Arrivée à la retraite après une vie modeste et sérieuse, Wu passait son temps à regarder la télévision pour adoucir son sentiment de vide. Et ce fut en regardant le premier Championnat National de Danse hip hop qu’elle pensa, « Eh bien ! Moi aussi je veux faire pareil ! » Lassée de la lenteur du tai-chi et attirée par le battage autour de cette nouvelle mode, elle commença à s’entraîner au fond d’un gymnase, en imitant des danseurs bien plus jeunes mais plus expérimentés. Elle a appris le langage du hip hop par l’observation attentive. « Un, avec l’index, signifie ‘Je suis le meilleur’ », explique-t-elle en faisant une démonstration. « Pour dire ‘c’est super cool’, on ouvre les mains en pointant les index vers l’avant. Et si vous voulez m’encourager ou m’applaudir, ouvrez les deux mains et agitez-les en l'air au dessus de votre tête. » Sa ténacité et son auto-discipline ont fini par payer. Wu a formé une équipe de Grands-Mères Hip Hop et n’a plus regardé en arrière depuis. L’équipe fit ses débuts aux qualifications pour le Championnat de Danse hip hop de Beijing en 2004. Elle décrocha la troisième place et un déluge de prix et d’accolades s’ensuivirent. « Dieu nous a donné des visages jeunes », explique Wu, « et maintenant que nous sommes en train de devenir très populaires, des promoteurs de la cuisine et de la santé veulent qu’on apparaisse dans leurs programmes. » Au moment où vous lirez ces lignes, les Grands-Mères auront participé au « Podium des célébrités », une célèbre émission de télé chinoise, et auront joué dans un film sur CCTV6. Wu parle de leurs apparitions à la télé mais aussi du côté obscur de la célébrité. Elle a dû commencer à teindre ses cheveux, dit-elle, après que le stress causé par les compétitions de hip hop les ont fait blanchir. Et puis elle n’a pas réussi à convaincre les grands-pères à se joindre au groupe. Les hommes, en déduit Wu, n’aiment pas trop bouger à cet âge-là.


I'm old-school but I love real new-school ––– Je suis « old-school » mais j’aime la vraie nouvelle école slogan on the Hip Hop Granny's t-shirt / slogan sur le t-shirt des Grands-Mères hip hop


When they're not training or setting new choreographies, the Grannies keep busy cultivating their style and look. But rejuvenating creams are never a subject for conversation. All through the market they chase ever-flashier XL T-Shirts and old-school sunglasses. Wu is pulling funny faces to the camera. 'Do I look ok? I don’t want to always look the same, or it’ll be too boring.' The Hip Hop Grannies like to think they keep up with the times. Wu surfs the web in search of videos to improve her dancing skills. 'Stuff you can find on the internet goes beyond your imagination', she says, though she hasn't uploaded any videos of the Grannies. Clips uploaded in America and Britain are YouTube's nods to the elderly dance troupe. Whilst certainly one of the most open-minded grannies around, Wu sticks to a strictly-personal interpretation of hip hop: 'the black people who originated hip hop in the streets of New York would dance with each other, releasing their feelings and opening their hearts to other people'. Wu has been told that some of the lyrics she dances to are very explicit. But, she thinks, they can hardly be that bad._

Quand elles ne s’entraînent pas ou ne mettent pas au point de nouvelles chorégraphies, les Grands-Mères s’occupent en prenant soin de leur style et de leur look. Mais les crèmes rajeunissantes ne sont jamais un sujet de conversation. Elles n’ont de cesse de chercher les T-shirts XL les plus voyants et les lunettes de soleil rétro. Face à la caméra, Wu fait des grimaces amusantes. « Mon look est ok ? Je ne veux pas avoir toujours la même allure, ça serait trop rasoir. » Les Grands-Mères Hip Hop aiment penser qu’elles vivent avec leur temps. Wu surfe sur le web à la recherche de vidéos pour améliorer ses capacités de danseuse. « Les choses que l’on peut trouver sur Internet dépassent l’imagination », dit-elle, bien qu’elle n’ait mis en ligne aucune vidéo des Grands-Mères. Les clips postés en Amérique et en Grande Bretagne sont les hommages de YouTube à la troupe de danse du troisième âge. Tout en étant l’une des grands-mères les plus ouvertes d’esprit, Wu s’en tient à une interprétation strictement personnelle du hip hop : « les personnes noires qui firent naître le hip hop dans les rues de New York dansaient ensemble, libérant leurs sentiments et ouvrant leur cœur aux autres. » On a dit à Wu que certains des textes sur lesquels elle danse sont très crus, mais elle croit qu’ils ne peuvent pas être si terribles._

Comments (2/151)

@jasel29 I want that grandma to adopt me – Je veux que cette grand-mère m’adopte

@thegothicrocker2 Wow dude they are probably gonna live till 115 years old and stuff. – J’hallucine elles vivront probablement jusqu’à 115 ans.

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COLORS N°78 | DANCE uploaded

08/10/2008 user

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4:39

Growing up disabled in the slums of Luanda, the young Costuleta was videoed one day standing on the roof of a car and dancing like the world was coming to an end. YouTube became his showcase, kuduro his rhythm, and fame came to find him. Ayant grandi handicapé dans les bidonvilles luandais, un jour le jeune Costuleta fut filmé pendant qu’il dansait sur le toit d’une voiture comme si c'était la fin du monde. YouTube est devenu sa vitrine, le kuduro son rythme, et la célébrité est allée le dénicher.


N° 78_Dance

Autumn 2010

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COSTULETA / 27

PARIS / FRANCE

I keep Kuduro for me and nobody will take this away ––– Le kuduro est la seule chose que je garde pour moi – personne ne me l’enlèvera

At COLORS, researchers shake the web, trying to find a theme – a subject for the next issue. On YouTube, one of the team finds a boy with a single leg, dancing exquisitely on the roof of a dusty car. The video is years-old, and the location is given as 'Africa'. The creative director leans over: 'we need to find that man.' Metz, France. 2:30 in the morning. The L' Etoile discotheque is hot. The walls are sweating; the air impregnated with the peculiar perfumes of sex, tobacco and champagne. Bodies pounce upon each other in the dark as a bacchanal begins and the music invites you to lose control. The prudish or the shy are not welcome here. To be involved you must have TNT in your blood, fire in your feet and a stiff bottom – a very stiff bottom. Kuduro (from the Portuguese cu duro – 'stiff bottom') is the rhythm bursting from the turntable. A powerful sound, simmered in earth under the heat of an Angolan sun, its rhythms mix the tales of semba with the lust of calypso and the beats of electronica.

A COLORS, des chercheurs fouillent le web à la recherche d’un thème, d’un sujet pour le prochain numéro. Sur YouTube, un membre de l’équipe tombe sur un jeune unijambiste, dansant merveilleusement sur le toit d’une voiture poussiéreuse. La vidéo date de plusieurs années et le lieu de tournage mentionné est l’ « Afrique ». Le directeur créatif se rapproche de l’écran : « Nous devons trouver cet homme. »

Comments (3/140) @TheXprmnt Kuduro puts Angola on the map better than any diamond ring – Le kuduro situe mieux

Metz, France. 2h30 du matin. La discothèque L'Etoile est en ébullition. Les murs transpirent ; l’air est imprégné des parfums particuliers du sexe, du tabac et du champagne. Les corps rebondissent les uns contre les autres dans l’obscurité tandis qu’une bacchanale commence et que la musique invite à perdre le contrôle. Ici les prudes ou les timides ne sont pas les bienvenus : pour être dans le coup il faut avoir de la TNT dans le sang, du feu dans les pieds et un postérieur ferme – un postérieur très ferme. Le « kuduro » (du portugais « cu duro » – « cul ferme ») est le rythme qui surgit des platines. C’est un son puissant, mûri sous la terre à la chaleur du soleil angolais, ses rythmes mêlant des échos de semba à la sensualité du calypso et aux beats électroniques.

l'Angola sur la carte que n'importe quel diamant

@Dhiabolyk great style for moving on crutches :) – super style pour se déplacer sur des béquilles :)

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N° 78_Dance

Autumn 2010

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Kuduro evolved in a trench during the guerrilla war between the MPLA, FNLA and UNITA, which devasted Luanda in the 80s. It surfaced like a heartbeat, then transformed into a flag, rallying against the Cubans, South Africans, Portuguese and Americans who sought to take possession of the Angolan people's land. Kuduro is at once a cheerful, joyous whisper and a ragged dance, mingling to become the Pinta, the Niña and the Santa María for crossing the sea and conquering Europe. Costuleta is kuduro's brightest star, and it is Costuleta who dances when the lights of L'Etoile go down and the speakers shake with the chorus: 'eh tchiriri a dança do tchiriri.' Beginning as a dancer for Tony Amado – the genius that turned kuduro into a pop act – Costuleta de Porco ('Pork Rib', as Amado named him), took a sip of the stage and was instantly addicted. Playful, fearless, and hungry for his piece of the world, Costuleta's dancing did not begin on stage. He danced in Luanda's streets, in the mud, and on the roof of a car. Amateur videos of his dancing were uploaded to YouTube, and he became a god, viewed over 2,450,000 times. Born in the slums, he had conquered the sky. You must be blessed to touch heaven, but you need more than luck to dance in hell. It takes a strong soul to dance kuduro with just one leg, but, for Costuleta, what might otherwise be a disability is his magic. After losing his right leg in a car accident at the age of four, Costuleta saw his closest friends and one of his brothers die in the crossfire of his country's violent past. 'My friends and my brother were taken from me without a court hearing or a tribunal', he says. 'Now the only thing that I keep for me is kuduro, and nobody will take this away from me.'_

Le kuduro est né dans les tranchées pendant la guerre civile qui opposa le MPLA, le FNLA et l’UNITA, causant la dévastation de Luanda dans les années ’80. Il émergea comme un battement de cœur, puis se transforma en drapeau de ralliement contre les Cubains, les Sud-Africains, les Portugais et les Américains qui voulaient mettre la main sur les terres du peuple angolais. Le kuduro est à la fois un murmure joyeux et un mélange hétéroclite de danses se transformant en une Pinta, une Niña et une Santa María pour traverser la mer et conquérir l’Europe. Costuleta est la star la plus brillante du kuduro. C’est Costuleta qui danse quand les lumières de l’Etoile diminuent et que les enceintes vibrent au son du chœur : « eh tchiriri a dança do tchiriri. » Après avoir débuté comme danseur pour Tony Amado – le génie qui fit du kuduro un spectacle pop – Costuleta de Porco (« Côte de porc », comme Amado l’a baptisé) a goûté aux planches et est tout de suite devenu accro. Joueur, sans peur et voulant mordre le monde à pleines dents, Costuleta n’a pas commencé à danser sur scène. Il dansait déjà dans les rues de Luanda, dans la boue, et sur le toit d’une voiture. Des vidéos amateurs de ses danses furent postées sur YouTube, et il devint un dieu, totalisant plus de 2.450.000 vues. Né dans les bidonvilles, il avait conquis le ciel. Il faut être béni pour toucher le ciel, mais il faut plus que de la chance pour danser en enfer. Danser le kuduro quand on n’a qu’une seule jambe est l’affaire d’une âme forte, mais Costuleta a transformé ce qui pourrait être un handicap en sa magie personnelle. Après avoir perdu sa jambe droite dans un accident de voiture à l’âge de 4 ans, Costuleta a vu ses plus proches amis et l’un de ses frères mourir dans les feux croisés du passé violent de son pays. « Mes amis et mon frère m’ont été enlevés sans procès ni audience au tribunal », dit-il. « Maintenant le kuduro est la seule chose que je possède, et personne ne me l’enlèvera. »_

@loco140 I really gotta tighten up my skills, cuz dude is dancing better on one leg than I do on two!!!! LOL!! – Je dois vraiment remonter mon niveau, ce type danse mieux sur une jambe que moi sur deux!!!! LOL!!

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COLORS N°78 | DANCE uploaded

02/17/2009 user

@luizpmattos56 views

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Seeing their costumes swirl on a YouTube video, you can taste the thrill of Carnival. But the outfits are made to be seen in detail, and these videos are visions through a dirty window. With the window wiped clean, Fantasias are a revelation. En voyant leurs costumes tourbillonner dans une vidéo sur YouTube, on peut goûter aux frissons du Carnaval. Mais ces costumes sont faits pour être observés en détail, et ces vidéos sont comme des visions à travers une fenêtre sale. Quand on nettoie la vitre, les « Fantasias » sont une révélation.


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SACI-PÔ

Poços de Caldas / BRAZIL

Carnival is a narrative – and Fantasias are the titles ––– Le Carnaval est une histoire dont les Fantasias sont le titre The extraordinary stories behind a dance can be told through its costumes. COLORS took a dive through YouTube, trying to find those pieces of fabric and feather that give life to dance. Between the blur and blend of glittering pixels, we found these beautiful outfits. Here, to delight your eyes: Fantasias. Like birds of paradise, like peacocks that display their feathers to seduce, like flowers that germinate and greet the sun with wide-open petals, the beautiful dresses in Poços de Caldas, in Minas de Gerais, Brazil are built to decorate the dance and revelry of Carnival. Their name, Fantasias de Luxo, does justice to the grandeur of this surreal act, and their spirit, colorful and bright, is the trigger that makes the party explode. Three-and-a-half meters of splendor built from feathers and sequins, 80 kilograms of pure beauty, these are the perfect measurements, the 90-60-90 necessary for a beauty contest that transforms Brazilian streets into catwalks, and spectators into juries. Between beers and pealing drums, the destaques (the most elaborate Fantasias that open the party) encapsulate stories of rebellion, happiness, love and tradition between luscious embroidery and glass.

Les histoires extraordinaires derrière une danse peuvent être racontées à travers ses costumes. COLORS s’est plongé dans YouTube pour essayer de trouver ces pièces de tissus et de plumes qui donnent vie à la danse, et, entre les flous et les mélanges de pixels luisants, nous avons trouvé ces splendides costumes. Voici, pour le délice des yeux : Fantasias. Comme des oiseaux de paradis, comme des paons qui déploient leurs plumes pour séduire, comme des fleurs qui germent et saluent le soleil avec des pétales grands ouverts, les belles robes de Poços de Caldas, à Minas de Gerais, au Brésil, sont fabriquées pour embellir la danse et les festivités du Carnaval. Leur nom,  « Fantasias de Luxo », rend justice à la grandeur de cet acte surréel, et leur esprit, tout splendeur et couleurs, est la mèche qui met le feu à la fête. 3,5 m de splendeur faite de plumes et de sequins, 80 kg de pure beauté, telles sont les dimensions parfaites, le 90-60-90 nécessaire pour un concours de beauté qui transforme les rues brésiliennes en podiums de mode, et les spectateurs en jurés. Entre les bières et le grondement des tambours, les « destaques »  (les Fantasias les plus élaborées, qui ouvrent la fête) contiennent des histoires de rébellion, de joie, d’amour et de tradition entre verre et savoureuses broderies.


N° 78_Dance

Autumn 2010

The beautiful ones are applauded; the astonishing ones leave people breathless. Behind those that suffocate with their splendor is an alchemist called Marcus Togni, the conductor of an orchestra of more than 600 hands. Since 1974, day and night, he has sewn, glued and painted the jewels of Carnival: the most beautiful Fantasias de Luxo. 'We started our work in 1974', says Togni. 'We were a soccer team, at first, but then we became a school of samba, a carnival block, and today, Saci-Pô, my school, has more than 300 people creating the most beautiful destaques in Brazil.' With more than 12,000 dresses in his collection, 350 of which are Fantasias de Luxo, Togni and his army of dancing artisans have become living testimony to a tradition that makes the heart beat stronger. Mounted on trucks, strapped to the bodies of gorgeous women who enliven the costumes with movements of their hips and waist, and accompanied by drum lines that make the blood boil, these Fantasias de Luxo are the throbbing and radiant core of the most famous dance party in the world._

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Reflexos da natureza

Les plus belles sont applaudies, les plus étonnantes sont à couper le souffle. Derrière celles dont la splendeur fait manquer d’air se trouve un alchimiste, Marcus Togni, le directeur d’un orchestre de plus de 600 mains. Depuis 1974, jour et nuit, il a cousu, collé et peint les joyaux du Carnaval :      les plus belles Fantasias de Luxo. « Nous avons commencé à travailler en 1974. Au début, nous étions une équipe de football, mais ensuite nous sommes devenus une école de samba, un centre pour le carnaval, et aujourd’hui, Saci-Pô, mon école, compte plus de 300 personnes qui créent les plus beaux destaques du Brésil », dit Togni. Avec plus de 12.000 robes dans sa collection, dont 350 sont des Fantasias de Luxo, Togni et son armée d’artisans dansants sont devenus le témoignage vivant d’une tradition qui fait battre les cœurs. Montées sur des camions, fixées aux corps de femmes splendides qui animent les costumes avec des mouvements des hanches et de la poitrine, le tout accompagné de tambours au phrasé à faire bouillir le sang, ces Fantasias de Luxo sont le cœur irradiant et pulsant de la fête dansante la plus célèbre du monde._

reflections of nature / Reflets de la nature

'In Saci-Pô school we create magic. To build a simple Fantasia requires 20 days and a few pairs of hands. To build a destaque you need around five months and an army of workers.' – Marcus Togni

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« A l’école de Saci-Pô nous créons de la magie. Pour réaliser une simple Fantasia, 20 jours et quelques paires de mains sont nécessaires. Pour réaliser une destaque, il faut environ 5 mois et une armée de travailleurs ». – Marcus Togni


N° 78_Dance

Autumn 2010

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No reino da mÃe do ouro

Misterios da noite

In the REALM OF the MOTHER of GOLD / Au royaume de la mère de l'or

Mysteries OF THE NIGHT / Mystères de la nuit

Central to the spirit of Carnival, a costume like this can cost between 10,000 and 20,000 US dollars. Jewelry, exotic feathers, plush fabrics and hand-made embroidery are painstakingly assembled into a stunning piece of art.

Essentiel à l’esprit du Carnaval, un costume tel que celui-là peut coûter entre 10.000 et 20.000 dollars américains. Les bijoux, les plumes exotiques, les tissus peluchés et les broderies faites à la main sont méticuleusement assemblés pour créer une œuvre d’art étourdissante.

Every year Fantasias represent topics important to Carnival. The costumes tell old stories, make political statements, present allegories, or celebrate Brazilian folk tradition. This year's costumes are inspired by the journeys of Marco Polo. Some of the themes for Fantasias currently being built at the Saci-Pô school are China, India and pasta.

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Chaque année les Fantasias représentent des thèmes importants pour le Carnaval. Les costumes racontent de vieilles histoires, contiennent des déclarations politiques, présentent des allégories ou célèbrent la tradition populaire brésilienne. Les costumes de cette année s’inspirent des voyages de Marco Polo. Certaines Fantasias actuellement en cours de réalisation à Saci-Pô ont pour thème la Chine, l’Inde et les pâtes.


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COLORS N°78 | DANCE uploaded

06/26/2009 user

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3:07

Bounce enters electric through the ears, runs in currents through the body and sends shocks into the ass. Earthed in the rhythms of New Orleans, bounce mixes street vibes, sissy style and black magic to go beyond the shores of the Mississippi and dive deep into the ocean of the world wide web. La bounce vous électrise par les oreilles, se répand comme un courant dans le corps et envoie des décharges dans le postérieur. Nourrie par les rythmes de la Nouvelle-Orléans, la bounce mélange les vibrations de la rue, le style gay et la magie noire pour s'évader des rives du Mississippi et plonger dans les profondeurs de l’océan du Web.


N° 78_Dance

Autumn 2010

who

where

SISSY NOBBY / 31

new orleans / uNITED STATES

Bounce is: walk, shake, bounce, twerk, hop, crawl... oh, and wobble ––– La bounce est marchée, secouée, rebondie, convulsée, sautillée, rampée… ah oui, et balancée

The muddy land under an American town grows cotton, music and freedom. The roots of New Orleans have been soaked for centuries in the magical waters of the Mississippi River – dark and blessed waters that wet the lips of Louis Armstrong and Sidney Bechet, and that told their souls stories of seduction, wildness and rebellion. Welcome to the land of jazz, the genre that showed the road to rock, gave wings to blues, themes to hip hop and now teaches a new rhythm to crawl. Baptized as bounce, fast and furious, this sound was born in the 80s and has aged into a Molotov cocktail of street stylings: rap, call and response, jazz and electronic twists. Caffeine and taurine are the main ingredients of a violent sound to carry the listener into a trance – a forceful sound that makes you dance. 'If it weren't for music, life would be a mistake,' says Monsta, one of the local lords of the bounce sound. 'Without bounce, this shit would be dry. Bounce is the beat of life. It's like hot sauce. You put the beat on and say, "shake it, bounce it, twerk it." It's like, “spin it like a helicopter. Dribble like a basketball. Swing it out of the park like a baseball.” In bounce, you just do you – I mean you dance. Shake, swerve, back it up, toot it up, spread your legs, spin it like a washing machine, wobble like a helicopter – that's the way the body goes,' he tells through golden teeth. 'It's that simple.' Bounce comes from the streets, from the hood and Mardi Gras, from the second lines of the brass bands, from the brilliant ideas of musicians like DJ Jubilee, DJ Jimi and MC T.Tucker. Bounce is New Orleans hip hop amped up to high voltage – an electric shock that enters through the ears, shakes the brain, bursts in the arms and stays suspended in the bottom, turning between cheek and cheek. Dancing bounce is like playing hula hoop at 10,000 rpm. It transforms the body's back-end into a centrifuge, into a blender. 'Bounce means everything to me,' says DJ Jubilee, one of the subculture's founding fathers. 'It is a passion that I want to share with the people, to let them know that this is something that New Orleans creates, that this is our music.'

Sur le sol boueux d’une ville américaine poussent le coton, la musique et la liberté. Depuis des siècles les racines de la NouvelleOrléans trempent dans les eaux magiques du Mississippi – des eaux sombres et bénies qui mouillèrent les lèvres de Louis Armstrong et de Sidney Bechet, et qui narra à leur âme des histoires de séduction, de sauvagerie et de rébellion. Bienvenue au pays du jazz, le genre qui montra la voie au rock, donna des ailes au blues, des thèmes au hip hop et qui aujourd’hui nous enseigne un nouveau rythme. Baptisé « bounce »(« rebondir »), rapide et furieux, ce son naquit dans les années ’80 et s’est transformé en cocktail Molotov de styles de rue : rap, call and response, jazz et dérivés électroniques. La caféine et la taurine sont les principaux ingrédients d’un son violent qui fait entrer l’auditeur en transe – un son puissant qui fait danser. « Sans musique, la vie serait une erreur », dit Monsta, l’une des stars locales du son bounce. « Sans bounce, ce serait vraiment la merde. La bounce est le rythme de la vie. C’est comme la sauce piquante. Vous faites partir le rythme et vous dites, ‘secouez vos fesses, faites-les rebondir, remuez-les’. C’est comme dire ‘fais tourner ton cul comme un hélicoptère. Dribble avec comme si c’était un ballon de basket. Propulse-le hors du parc comme une balle de baseball’. Dans la bounce, il suffit - je veux dire, il suffit de danser. Vous vous secouez, balancez, frottez, vous rebondissez, écartez les jambes, tourbillonnez comme une machine à laver, tournoyez comme un hélicoptère – c’est comme ça que le corps fonctionne », dit-il à travers des dents en or, « c’est aussi simple que ça. » La bounce vient de la rue, du quartier et de Mardi Gras, des deuxièmes rangs des fanfares et des idées lumineuses de musiciens tels que DJ Jubilee, DJ Jimi et MC T. Tucker. La bounce est le hip hop de la Nouvelle-Orléans boosté à haute tension – un choc électrique qui entre par les oreilles, secoue le cerveau, explose dans les bras et reste suspendu dans le postérieur, tourbillonnant de fesse à fesse. Danser la bounce, c'est comme danser le hula hoop à 10.000 tours par minute. Elle transforme l’arrière-train en centrifugeuse, en mixer. « Pour moi, la bounce est tout ce qui compte », dit DJ Jubilee, l’un des pères fondateurs de cette sous-culture. « C’est une passion que je veux partager avec les gens, pour leur faire savoir que c’est quelque chose que la Nouvelle-Orléans crée, que c’est notre musique. »


Bounce is always changing, mixing and playing with styles and trends, recreating itself. In this mood, pushing hard on the throttle, and with their asses fixed in a rotating loop, three kitsch and queer artists known as Katey Red, Big Freedia and Sissy Nobby have become a phenomenon online. Due, in large part, to surprise at the presence of an outand-out gay element in urban hip hop culture, hipster media on the web has buzzed about the new sub-genre. Spreading fast through the blogosphere, the internet has given Katey Red, Big Freedia and Sissy Nobby the status of man divas and let them teach the whole world how to spin, shake, break and bounce properly. They are the soul of what the internet calls 'sissy bounce' – the tasty 2.0 version of big jazz idols like Henry 'Red' Allen or King Oliver. 'I owe YouTube a lot,' says Sissy Nobby. 'This was the platform where DJs realized that I have potential, and it's a really important tool for self-promotion and for making the people know you and your music.' But there are problems with the way they're presented on the web. 'We don’t like the label sissy bounce. We are sissies but we do bounce music, so there's no such thing as sissy bounce – it’s all just bounce.' His answer is tired; journalists keep asking about a genre they themselves invented at a computer screen, and questions about sissy bounce are an irritation. Up from the roots, queer style, jazz and hip hop have met and given birth to something new. As it jumps from the New Orleans sidewalks to the internet, and then to the world, it gains pace like a hurricane. While it grows and gets known, it's fighting to keep its original identity, to remember where it's from, and to save its name._

Comments (5/285) @gomachols oh my god. im from Connecticut. and neon white. this may as well come from another planet. cannot wait to drop this up here. you can hate later when we fuck it all up. but this is much too much. – incroyable. je suis du Connecticut. aussi blanc qu’un néon. ça pourrait très bien venir d’une autre planète. j’ai hâte de refaire ça ici. vous nous maudirez plus tard quand on foutra tout en l’air. mais c’est beaucoup trop bien pour ne pas le faire.

@Natallica22 this video makes me so damn happy every time i watch it....i LOVE the energy ya'll put out!!!!!!!

La bounce est en perpétuelle transformation, se mélangeant et jouant avec des styles et des tendances, se recréant elle-même. Dans ce mouvement, en appuyant sur la pédale et en bloquant leurs derrières dans une boucle rotative, trois artistes kitsch et gays connus sous les noms de Katey Red, Big Freedia et Sissy Nobby sont devenus un phénomène du web. Suite, en partie, à la surprise que suscita la présence d’un élément ouvertement gay dans la culture urbaine hip hop, les médias branchés online ont fait du bruit autour de ce nouveau sous-genre. Par une propagation rapide dans la blogosphère, Internet a donné à Katey Red, Big Freedia et Sissy Nobby le statut de divas masculines, et les laisse expliquer au monde entier comment tournoyer, se secouer, breaker et bouncer correctement. Ils sont l’âme de ce qu’Internet appelle la « sissy bounce » (« bounce tata ») – la juteuse version 2.0 d’idoles du jazz telles que Henry « Red » Allen ou King Oliver. « Je dois beaucoup à YouTube », dit Sissy Nobby. « C’est la plate-forme où les DJ ont compris que j’avais un potentiel, et c’est un outil vraiment important pour l’auto-promotion et pour vous faire connaître des gens, vous et votre musique. » Mais il y a des problèmes avec la façon dont ils sont présentés sur le web. « Nous n’aimons pas l’étiquette 'sissy bounce'. Nous sommes gays mais nous faisons de la musique bounce, et donc il n’y a pas de bounce gay – il n’y a que la bounce. » Sa réponse est lasse – les journalistes continuent de les interroger sur un genre qu’ils ont eux-mêmes inventé devant un écran d’ordinateur, et les questions sur la sissy bounce sont agaçantes. A la racine, le style gay, le jazz et le hip hop se sont rencontrés pour donner naissance à quelque chose de nouveau. En sautant des trottoirs de la Nouvelle-Orléans à Internet, et de là au monde entier, la bounce croît en puissance comme un ouragan. Pendant qu’elle croît et se fait connaître, elle se bat pour conserver son identité originale, pour se souvenir d’où elle vient, et pour sauver son nom._

– cette vidéo me rend tellement heureuse à chaque fois que je la regarde… j’ADORE l’énergie que vous déployez !!!!!!!!

@daisyplayer please tell me that he's going to make a tutorial – svp dites-moi qu’il va faire des vidéos pour apprendre

@octtybaby yo this go hard ass hell – [intraductible]

@CHRISAALIYAH I am over here spinning like crazy lol – Je suis là à tournoyer comme un fou lol


Spin it like a helicopter – Swing it @Alexanderia3 no this is not a gay

out of the park like a baseball

dance this is how we dance in the south especially in NEW ORLEANS – non ce n’est pas une danse gay c’est la façon dont on

––– Fais tourner ton cul comme un hélicoptère. Propulse-le hors du parc comme une balle de base-ball

danse dans le sud en particulier à la NOUVELLE-ORLEANS

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COLORS N°78 | DANCE uploaded

06/06/2008 user

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Forget about the idea that fat people can't dance. From Cuba, a dance academy that breaks boundaries and exceeds expectations: Danza Voluminosa.

5:43

Oubliez l’idée que les gros ne peuvent pas danser. De Cuba, une Académie de danse qui brise les paramètres et dépasse les attentes : Danza Voluminosa.


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DANZA VOLUMINOsA

HAVANA / CUBA

People find it strange but they like it – They're surprised by how fast we can move ––– Les gens trouvent ça bizarre mais ils aiment ça. Ils sont surpris par la vitesse à laquelle on est capable de bouger Cuba has an international reputation for producing dance talents, and also for being quite isolated. 'What’s the name of this website?' 'YouTube.' 'In Cuba we don’t have much access to the internet. We can’t constantly be visiting this... what's the name of this website again?' Juan Miguel Mas – our interlocutor – became a dancer through exceptional effort and hard work in infinite ballet classes. As the largest member of the Compañía de Danza Contemporánea de Cuba for 14 years, he acquired a great deal of experience but felt the need for a custom-made role; a need that eventually transformed into a life-project. In 1996 he started Danza Voluminosa as 'a space for people to develop artistically and to invent a language, a structure that allows them to interact socially.'

Cuba a une réputation internationale pour produire des talents de la danse, et pour être plutôt isolée. « C’est quoi le nom de ce site ? » « YouTube. » « A Cuba, on n’a pas beaucoup d’accès à Internet. On ne peut pas constamment aller voir… c’est comment déjà, le site ? » Juan Miguel Mas – notre interlocuteur – devint danseur au prix d’efforts exceptionnels et de dur labeur dans d’innombrables cours de danse classique. En tant que membre le plus gros de la Compañía de Danza Contemporánea de Cuba pendant 14 ans, il accumula pas mal d’expérience mais ressentit le besoin d’un rôle sur mesure ; un besoin qui finit par devenir un projet de vie. En 1996, il créa Danza Voluminosa comme « un espace permettant aux gens de se développer artistiquement et d’inventer un langage, une structure qui leur permette d’interagir socialement. »


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Comments (4/4) @wiggymom Truly inspirational! – Vraiment inspirant!

@groomdoggi bravo! I would like to see your performances! And I would love to explore dance, but all those wafer thin people have scared me away – bravo! J’aimerais voir vos spectacles! Et j’adorerais explorer la danse, mais tous ces gens maigres comme des clous m’ont effrayée

@phyrrus4 it is as if the mentally retarded people play out a tragedy from Shakespeare, and a few people are delighted. They're either their

Among those who came to the first audition, only two understood that this wasn't meant to be an exercise class to lose weight. They recognized the philosophy behind the company that 'lies in achieving self-esteem for the obese, valuing these people, and helping them demonstrate that they also can achieve beautiful, interesting things.' Today the company counts six women and two men, as well as three girls in training. All of them share a passion, and a figure shape: voluminosa. Their repertoire mixes contemporary and modern dance styles with equilibrium techniques learned from Sumo wrestling, and goes from a parody of Swan Lake to the cancan. They have collaborated with a variety of well-known choreographers and, as proof of their distinction, the company rehearses and performs in the National Theatre of Cuba. One source of inspiration was the work of sculptor Fernando Botero, which had surprised Juan Miguel Mas aesthetically. Bodies like his could be celebrated as art! Mas defines the body as 'the container of our souls, transporting us around the planet', and beauty as 'harmony with oneself and with the rest of the universe. No matter the figure, nor the conventions, harmonious equilibrium is what really matters.' But fat people do move differently – slower – and if their movements are to be graceful, the challenge is with gravity... and with the audience. Barbara, a member of the company for 10 years now, likes to remember the nicest comment they received after a performance: 'your show gives new perspectives of life, it makes you see things differently, and realize that other things stand for beauty too.' Xiomara, the most experienced dancer in the company admits in a shy voice: 'I still don’t count the beat on stage – I don’t know how to do it – but I can feel it inside, in the fluttering of my stomach.' There are people who may not understand and laugh at them, but respecting diversity is the essence of their whole philosophy, and any misunderstandings hardly matter as, by the fall of the curtain, there is always huge applause._

Parmi les personnes qui se présentèrent à la première audition, seul deux comprirent qu’il ne s’agissait pas d’un cours d’exercices pour maigrir. Elles saisirent la philosophie derrière la compagnie, qui « consiste à affirmer l’amour-propre des obèses, à mettre en valeur ces personnes, et à les aider à prouver qu’elles aussi peuvent réaliser des choses belles et intéressantes. » Aujourd’hui la compagnie compte six femmes et deux hommes, ainsi que trois filles en formation. Tous partagent une passion, et une forme : « voluminosa ». Leur répertoire mêle les styles de danse contemporains et modernes à des techniques d’équilibre provenant du Sumo, et va de la parodie du Lac des cygnes au cancan. Ils ont collaboré avec de nombreux chorégraphes connus et, preuve de distinction, la compagnie répète et se produit au Théâtre National de Cuba. Parmi les sources d’inspiration se trouve l’œuvre de Fernando Botero, par laquelle Juan Miguel Mas a été esthétiquement saisi. De tels corps pouvaient être célébrés comme de l’art ! Mas définit le corps comme « le récipient de nos âmes, qui nous transporte autour de la planète », et la beauté comme « l’harmonie avec soimême et avec le reste de l’univers. La silhouette ou les conventions n’ont pas d’importance, seul compte l’équilibre harmonieux. » Mais c’est un fait que les obèses bougent différemment ; plus lentement. Et si leurs mouvements sont réellement gracieux, le défi à la gravité et au public est lancé. Barbara, membre de la compagnie depuis 10 ans, aime se souvenir du plus beau commentaire qu’ils reçurent après un spectacle : « votre show montre la vie sous des angles nouveaux, il vous fait voir les choses différemment, et réaliser que la beauté réside aussi dans d’autres choses. » Xiomara, la danseuse la plus expérimentée de la compagnie, admet d’une voix timide : « Je continue de ne pas compter les mesures sur scène – je ne sais pas comment le faire – mais je le sens en moi, dans les palpitations de mon estomac. » Certaines personnes pourraient ne pas comprendre et se moquer d’eux, mais le respect de la diversité est l’essence de toute leur philosophie, et tout malentendu n’a pas d’importance, puisque le rideau tombe toujours sous un déluge d’applaudissements._

parents or mentally retarded themselves. Sorry. – c’est comme si des handicapés mentaux jouaient une tragédie de Shakespeare, pour le plaisir de quelquesuns. Ce sont soit leurs parents, soit d’autres handicapés mentaux. Désolé.

@starlightie Fantastic! This is beautiful and so so inspiring! Thank you for posting this!! – Fantastique! C’est si beau et tellement inspirant! Merci d’avoir posté ça!!

danza voluminosa rehearsing for the show at Sala Oratorio San Felipe Neri, La HaBana Vieja district, Cuba Danza Voluminosa répète pour le spectacle à la Salle oratorio San Felipe Neri, dans le quartier de la hAbana Vieja, à Cuba

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COLORS N°78 | DANCE uploaded

10/24/2006 user

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The boys of Johannesburg's violent townships grew up running, jumping and crawling from the police, facing dangerous lives of gangsterism and crime. Now these boys are men, and their dance shows the way to a new, non-violent future. Devant faire face à des vies dangereuses faites de crime et de délinquance, les jeunes des bidonvilles violents de Johannesburg ont grandi en courant, en sautant et en rampant pour échapper à la police. Aujourd’hui ces jeunes sont des hommes, et leur danse montre la voie vers un futur nouveau, non-violent.


N° 78_Dance

Autumn 2010

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REAL ACTION

JOHANNESBURG / south africa

Never forget your past mistakes – you must go back and fix them ––– N’oubliez jamais vos erreurs passées – vous devez retourner en arrière et y remédier

I Just Wanna Live My Life, the popular song by Winnie Khumalo scratches out of the car radio as the sky darkens. It’s all hands tapping to the beat and whistling while the car heads to Orange Farm, an impoverished township of Johannesburg, South Africa. The brake is pushed abruptly and tyres screech as they jump from the car and start dancing in the middle of a busy main road. Feet thumping off the dusty ground, fingers snapping, the dance demands they keep pace with an incredible rhythm, complicated by the clapping and shouting of a spontaneous crowd. As fast as it started, it's over and we’re off among more whistles, boos, accelerations, handbrakes, U-turns. 'So you guys are forever dancing?' 'This is our life.' 'Then you live nice lives.' 'We try, we try.' Pantsula originated in a gangland world of violent townships, back in the days when people sat in taverns starved of entertainment and figures like Al Capone were a source of inspiration. Pantsula became associated with a class of troublemakers: bored youths who defined themselves with aggressive ways of walking, talking, and dancing. Some stuck plastic to the soles of their Converse All Stars to make their

I Just Wanna Live My Life, la célèbre chanson de Winnie Khumalo, sort de la radio de la voiture avec des crachotements pendant que le ciel s’assombrit. Tout le monde siffle et tape des mains en rythme tandis que le véhicule se dirige vers Orange Farm, un township pauvre de Johannesburg, en Afrique du Sud. La voiture pile, les pneus crissent, on saute sur la chaussée et commence à danser au beau milieu d’une route principale animée. Frapper des pieds sur le sol poussiéreux, claquer des doigts : la danse exige de garder un rythme incroyable, compliqué par les applaudissements et les cris d’une foule spontanée. Ça se termine aussi vite que ça a commencé et nous voilà repartis sous d’autres sifflets, huées, avec d'autres accélérations, freinages à main et demi-tours. « Donc vous dansez tout le temps ? » « C’est notre vie. » « Alors vous avez de belles vies. » « On essaye, on essaye. » La pantsula est née dans le monde violent des gangs des townships, à l’époque où les gens restaient assis dans des bars sans distractions et des personnages tels qu’Al Capone étaient une source d’inspiration. La pantsula a été associée à une catégorie de trublions : des jeunes qui s’ennuyaient et se distinguaient volontairement par des façons agressives de marcher, parler et danser. D’aucuns collaient du plastique sous les semelles de leurs Converse All Stars pour rendre le bruit de leurs pas plus menaçant.


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Mancane, Twinkles, Bhanzela, Jokes and Pele started dancing as kids. It is Sello – or Zillo, as everybody calls him – that gave them a chance. When he founded the group ten years ago, Zillo says he 'wanted to prove a point, in a non-verbal way.' To prove his point, he named the group Real Action. The idea was to give a positive contribution to the community, to keep youths out of petty crime and offer an alternative to boredom – a chance to excel. 'There is hope through dance', says Twinkles. 'You have to think big.' For him, looking back is bittersweet: 'My criminal involvement goes as far as stealing sugar. But there comes a point where you’re old enough to realize that even stealing sugar is wrong. Somebody works for that money.' Today they all make a living out of dancing, and when they are not busy rehearsing or performing, they teach kids how to dance pantsula for free. 'Besides the money, we get other things from this job. We gain from what we love', says Pele. Zillo believes 'the townships have natural talent'. 'Pantsula is such a South African dance. It doesn’t exist anywhere else on earth.' Things are moving fast: Real Action have begun taking their dance out of the townships to America and China. When we found them on YouTube, they had 37 views. When we met them, they were preparing a performance at the 2010 World Cup closing ceremony. In the back of the car, Twinkles reflects: 'If you succeed in life, you need to know how you got there and never forget your past mistakes; in fact you must go back and fix them.' The others are fooling around, joking, making noise – saying nothing that really means anything –._

Mancane, Twinkles, Bhanzela, Jokes et Pele ont commencé à danser quand ils étaient enfants. C’est Sello – ou Zillo, comme tout le monde l’appelle – qui leur a donné une chance. Zillo dit que lorsqu’il a fondé le groupe, il y a dix ans, il « voulait prouver quelque chose, de façon non-verbale.» Pour le prouver, il baptisa le groupe « Real Action » (Actions Réelle). L’idée était de contribuer positivement à la communauté, pour préserver les jeunes de la délinquance, et leur offrir une alternative à l’ennui – une occasion d’exceller. « Il y a de l’espoir dans la danse », dit Twinkles. « Il faut penser en grand. » Pour lui, tout regard en arrière est doux-amer : « Je n’ai jamais commis de crime plus grave que de voler du sucre. Mais on arrive à un point où l’on est suffisamment mûr pour réaliser que même voler du sucre est mal. Quelqu’un travaille pour cet argent. » Aujourd’hui ils gagnent tous leur vie en dansant et, quand ils ne sont pas occupés à répéter ou à s’exhiber, ils enseignent gratuitement la pantsula aux enfants. « A part l’argent, ce travail nous donne d’autres choses. On profite de ce qu’on aime  », dit Pele. Zillo croit que « les townships ont un talent naturel. La pantsula est une danse tellement sud-africaine. Elle n’existe nulle part ailleurs sur Terre. » Les choses évoluent vite : les Real Action ont commencé à exporter leur danse hors des townships en Amérique et en Chine. Lorsque nous sommes tombés dessus sur YouTube, ils avaient 37 vues. Quand nous les avons rencontrés, ils préparaient un spectacle pour la cérémonie de clôture de la Coupe du Monde 2010. A l’arrière de la voiture, Twinkles réfléchit : « Si vous réussissez dans la vie, vous devez savoir comment vous êtes arrivés là, et ne jamais oublier vos erreurs passées ; en fait, vous devez retourner en arrière et y remédier. » Les autres chahutent, plaisantent, font du bruit – ne disant rien qui veuille vraiment dire quelque chose._

Comments (3/30) @tkaykee2 why is it in fast fwd? – pourquoi c’est en accéléré?

@willonatis This isn't in fwd - they really dance that fast – c’est pas en accéléré – ils dansent vraiment à cette vitesse

@HerpHeaven back to my roots. Pantsula.. Oh boy it makes me proud to know I am a South African! – retour à mes racines. Pantsula.. Ça me rend vraiment fier de penser que je suis un Sud-Africain!

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N° 78_Dance

Autumn 2010

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NICK CAVE The full essence of dance and spectacle ––– Toute l'essence de la danse et du spectacle

Nick Cave is an American sculptor and performance artist. He learnt to sew at the Kansas City Art Institute and, during the same period, trained as a dancer through an Alvin Ailey community program. He is director of the

Nick Cave est un sculpteur et artiste de performance américain. Il apprit à coudre au Kansas City Art Institute. A la même époque, il suivit un entraînement de danseur dans le cadre d’un programme communautaire d’Alvin Ailey. Il est directeur du programme de master de mode à la School of the Art Institute de Chicago.

The idea came from the Rodney King incident and the LA Riots. There was such racial tension around the world at that time, and I was responding to how Rodney King was identified as a big black man – a monster of sorts. I felt really depressed about the whole thing. I too am a black man and could easily be profiled in the same way. I felt devalued and dismissed, and I decided to respond to this feeling. One day I was in the park thinking about materials that are discarded. I looked down on the ground and saw a twig. The first Soundsuit was a twig suit, and I viewed it as a sculpture. I never imagined I could wear it, but when it was completed I put it on my body and started to move, making sound from the twigs clanging together. Soundsuits are the full essence of dance and spectacle. Without movement there are no sounds; the Soundsuits rely on the body to activate the sound elements that make up the piece. The Soundsuits also play with ideas around limitation of movement and how the body is forced to reconsider how movement is applied. Video gets the work out into the world, but it does not give the visceral sensation of the Soundsuits in 3D, or the ritual landscape that surrounds the performances. I am so open to all sorts of dance interfacing with the Soundsuit, from ballet, modern and square-dance to hip hop. So let's dance! — Nick Cave

L’idée naquit de l’affaire Rodney King et des émeutes de Los Angeles. A l’époque, le monde était saturé de tensions raciales, et je réagissais à la façon dont Rodney King avait été étiqueté comme un grand homme noir – une sorte de monstre. Toute cette histoire me déprimait vraiment. Etant moi-même un homme noir, je pouvais facilement être décrit de la même façon. Me sentant rabaissé et exclu, j’ai décidé de réagir à ce sentiment. Un jour, je me trouvais dans un parc et réfléchissais aux matériaux que l’on jette. J’ai regardé par terre et j’ai vu une brindille. Le premier « Soundsuit » (« costume sonore ») était un habit de brindilles, et je le considérais comme une sculpture. Je n’avais jamais imaginé pouvoir le porter, mais, une fois terminé, je l’ai enfilé et j’ai commencé à bouger en produisant le son que font les brindilles en s’entrechoquant. Les Soundsuits sont là toute l’essence de la danse et du spectacle. Sans mouvement, il n’y a pas de son ; les Soundsuits dépendent du corps pour produire les éléments sonores qui composent le morceau. Ils jouent aussi avec les idées touchant à la restriction du mouvement et à la façon dont le corps est forcé de reconsidérer la manière dont il s’accomplit. La vidéo a diffusé cette œuvre dans le monde, mais elle ne rend pas la sensation viscérale des Soundsuits en 3D ou les paysages rituels qui entourent les spectacles. Je suis on ne peut plus ouvert à tous les types de danse pouvant interagir avec le Soundsuit, de la danse classique ou moderne au hip hop en passant par le quadrille. Alors dansons ! — Nick Cave

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N째 78_Dance

Autumn 2010

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NUMA, Japan

05/05/2010

JAPAN

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Andreas Hall, UNITED STATES

06/09/2010

Japan

invoke

provoke

Invoquer

Provoquer

In the Land of the Rising Sun people know how to pay tribute to their ancestors and have fun at the same time. Japan has many festivals taking place all year round. One of these is Bon, a Buddhist custom and outdoor activity which, in most areas, occurs in August, a time when, according to tradition, the spirits of the departed come to earth to visit their families. This celebratory dance has become a fun, cheerful prayer to invoke those who have passed away.

Au Pays du Soleil Levant, les gens savent comment s’amuser tout en payant un tribut à leurs ancêtres. Le Japon compte de nombreux festivals à tous les moments de l’année. Le Bon est l’un d’eux – une coutume bouddhiste et une activité en plein air qui, dans la plupart des régions, a lieu au mois d’août, durant lequel, selon la tradition, les esprits des défunts viennent sur terre pour rendre visite à leurs familles. Cette danse de célébration s’est transformée en une prière joyeuse et amusante pour invoquer ceux qui ne sont plus parmi nous.

Guitars, drums, and a sexy attitude – that's rockabilly all over. The genre that exploded in the 50s is returning, and its revival is stronger than ever. From the US to Australia to Japan this frantic rhythm has been turning listeners into fanatics. The rocker featured here is a member of a gang called Black Shadow. They meet every Sunday in Yoyogi Park, Tokyo to style their pompadours and shake their legs: a tribute to the memory of Bill Haley, Carl Perkins and his majesty Elvis Presley.

Guitares, batterie et attitude sexy. Voilà le pur rockabilly. Ce genre qui explosa dans les années ’50 est sur le retour, et son revival est plus fort que jamais. Des Etats-Unis à l’Australie en passant par le Japon, ce rythme rapide et effréné a transformé les auditeurs en fanatiques. Le rocker ci-dessus est un des membres d’un gang appelé Black Shadow. Ils se rencontrent tous les dimanches dans le parc de Yogogi, à Tokyo, pour soigner leur pompadour et secouer leurs jambes : un hommage à la mémoire de Bill Haley, Carl Perkins et sa majesté Elvis Presley.

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José Colón & Laura Hernández, Spain

05/06/2010

Lebanon

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Greco Roberto, Switzerland

05/25/2010

Switzerland

300 prayers

3 PILLS

300 prières

3 pillules

Religion, the opiate of the masses. In many cultures around the world believers pray through dance and song. They dance and sing in constant repetition until their minds unplug from their immediate reality. In Lebanon, Christian immigrants from Sri Lanka achieve a trance state by hearing the same musical loop over and over, while raising hundreds of prayers to Jesus. Their ragged prayer to Christ takes the form of a delirious dance.

La religion, l’opium des peuples. Dans de nombreuses cultures autour du monde les croyants prient à travers la danse et le chant. Ils dansent et chantent de façon répétitive et continuent jusqu’à ce que leur esprit se déconnecte de leur réalité immédiate. Au Liban, les immigrés chrétiens du Sri Lanka atteignent un état de transe en écoutant en boucle la même musique, encore et encore, tout en élevant des centaines de prières à Jésus. Leur modeste prière au Christ prend la forme d’une danse délirante.

Opiates, the religion of the masses. Revelers all around the world make music their god, the dancefloor their temple and drugs their religion. In this club in Switzerland, to gain entry to paradise you only need three ecstasy pills. According to the Swiss OFSP (Federal Public Health Office), between 30 and 70 percent of the attendees to electronic parties use this drug to take a happy trip to heaven.

Les opiacés, religion des masses. Les fêtards du monde entier font de la musique leur dieu, de la piste de danse leur temple et des drogues leur religion. Dans ce club en Suisse, pour gagner son entrée au paradis, il suffit de trois pilules d’ecstasy. Selon le Bureau Fédéral de la Santé Publique suisse, entre 30 et 70% des participants aux fêtes électroniques utilisent cette drogue pour faire un joyeux voyage vers le ciel.

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Luis Eduardo Galdieri, Brazil

08/04/2010

Bolivia

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Paul D.Scott, UNITED STATES

08/16/2010

THE Netherlands

seniors

juniors

les seniors

les juniors

Stretching their legs. According to experts the best age to start practicing ballet is between six and nine years old. At this stage, the tender muscles and joints of young dancers have enough flexibility and strength to push the body beyond its limits. These 8-year-old girls are part of the Bolivian National School of Ballet, and have been practicing since they were six. Their bodies, still undeveloped, already know the proper codes of ballet, and can produce magic with their movements.

Assouplir ses jambes. Selon les experts, le meilleur âge pour commencer à pratiquer la danse classique est entre 6 et 9 ans. A ce stade, les muscles et les articulations tendres des jeunes danseurs sont encore suffisamment forts et souples pour pousser le corps au-delà de ses limites. Ces fillettes de 8 ans font partie de l’Ecole Nationale de Ballet bolivienne et ont pratiqué la danse depuis l’âge de 6 ans. Leurs corps, non encore développés, connaissent déjà les codes propres au ballet et peuvent produire de la magie avec leurs mouvements.

Stretching their legs. The dance life of a ballet dancer is often in its twilight by the time they turn thirty. Injuries, loss of flexibility in the joints and the hardening of muscle mass turn an otherwise young person into an elderly dancer. The woman featured here with black hair and red nail polish is Thecla, a Dutch ballerina who challenged destiny and tricked her body to keep dancing ballet until the age of 85. Thecla died on July 21, 2005, still with the spirit of a junior ballerina. For her, as for every great ballet dancer, a bow and a bouquet.

Se dérouiller les jambes. La vie professionnelle d’un danseur de ballet commence souvent à décliner autour des 30 ans. Les blessures, la perte de souplesse des articulations et le durcissement de la masse musculaire transforment en vieux danseur une personne qui autrement est encore jeune. La femme sur la photo, avec ses cheveux noirs et son vernis à ongle rouge, est Thecla, une danseuse hollandaise qui défia la destinée et persuada son corps de faire de la danse classique jusqu’à 85 ans. Thecla est décédée le 21 juillet 2005, toujours dotée de l’esprit d’une jeune ballerine. Pour elle, comme pour chaque grand danseur classique, une révérence et un bouquet.

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Gaston Gil, Argentina

06/08/2010

Spain

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Mark Burban, AUSTRALIA

08/29/2010

AUSTRALIA

Wonder woman

Wonderbra

wonder woman

wonderbra

Masks, quirky clothes, drinks and a good party. During the Spanish carnivals that take place in the days approaching Lent, partygoers throw off their ordinary clothes to reveal their inner superheroes. Dressing up is so impregnated in the souls of Spanish partygoers that they never miss an opportunity to put on a costume, like the Wonder Woman featured here dancing at the Benicassim International Festival (FIB), Castellón, Spain.

Des masques, des vêtements excentriques, des drinks et une bonne fête. Pendant les carnavals espagnols qui ont lieu avant le Carême, les fêtards enlèvent leurs vêtements ordinaires pour révéler leur super-héros intérieur. Le déguisement est si profondément ancré dans l’âme des fêtards espagnols qu’ils ne manquent jamais une occasion de se costumer, comme la Wonder Woman cidessus dansant au Festival International de Benicassim (FIB), à Castellón, en Espagne.

Take the rodeo dances from forgotten backwaters of the southern United States, add the challenging rock attitude of the Melbourne youth and something seems to take off, fly high and explode. Blue denim tops mismatched with blue denim bottoms are the ticket to this double-demin party. But flinging your body around like a rodeo clown should only be done when you're sure you're wearing the right bra, else your breasts might leap out and dance by themselves.

Prenez les danses de rodéo des marais perdus du sud des Etats-Unis, ajoutez la rock attitude des jeunes de Melbourne et on dirait que quelque chose décolle, s’envole très haut et explose. Les hauts en jean mal assortis au bas en jean sont le ticket d’entrée de cette "double-denim party". Mais vous ne devriez vous démener comme un clown de rodéo qu’en étant sûr de porter le bon soutien-gorge, ou vos seins pourraient s’échapper pour danser à leur façon.

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Jean-François Mousseau, France

05/24/2010

INDIA

REHEARSE répéter

Backstage. In some gurkuls, young gotipua students live under the guidance of gurus for long periods until they finish training. Young apprentices practice from 5am to 11pm – time in which they prepare their intellectual, spiritual and dancing skills for stunning performances.

En coulisses. Dans certains gurkuls, les jeunes étudiants gotipua vivent sous la direction de gourous pendant de longues périodes jusqu’à ce qu’ils achèvent leur formation. Les jeunes apprentis pratiquent de 5h à 23h – période pendant laquelle ils préparent leurs capacités spirituelles et de danseurs pour effectuer des performances étourdissantes.

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Armando Ribeiro, United Kingdom

08/02/2010

Portugal

recover RéCUPéRER

Onstage. When the lights go down and the music fades away at the Boom Festival in Portugal, the only reminder of last night's party are the bodies lying across the dancefloor. From 11am to 5am, the partygoers keep to the beat of the music, and give themselves up to the rhythm in body and soul. When the curtain falls on the festival, they fall too, and rest their wrecked bodies on the ground.

Sur scène. Quand les lumières s’assombrissent et que la musique baisse au Boom Festival, au Portugal, les seuls vestiges de la fête de la nuit précédente sont les corps gisant sur la piste de danse. De 11h à 5h, les fêtards suivent le rythme de la musique et s’abandonnent au beat corps et âme. Quand le rideau tombe sur le festival, ils tombent aussi et reposent leurs corps épuisés sur le sol.

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N° 78_Dance

Autumn 2010

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Yellow pAges / Pages jaunes Aside from talent, what make a dance special are accessories... and the setting. If you want to make your dance truly out-of-this-world, you'll need to invest in the wildest equipment, clothing and lessons. For this edition's Yellow Pages, we bring you the strangest, coolest and most extreme dance products and services.

Talent mis à part, ce sont les accessoires et le décor qui rendent une danse spéciale. Pour que votre danse soit vraiment exceptionnelle, il faut investir en vêtements, en leçons et dans les équipements les plus fous. Pour les Pages Jaunes de cette édition, nous vous présentons les produits et les services liés à la danse les plus cools et les plus extrêmes. 05

Hold Me Tight 01

Serre-moi fort

It is a little-known fact that pole dancing is a dangerous profession. One slip and you can fall, breaking your arms, legs, or even neck. As if that wasn't enough, rubbing against a metal pole touched by dozens of sweaty people can give your skin blisters, not to mention infections. Thankfully, you can avoid all of these misfortunes with the pole dancing gloves. Giving you a strong grip while keeping your hands safe, they are every dancer's best friend. On ignore souvent le fait que le pole dancing est une profession dangereuse. Il suffit de glisser pour se casser un bras, une jambe ou même le cou. Comme si cela ne suffisait pas, se frotter contre une barre de métal touchée par des douzaines de personnes en sueur peut causer des ampoules, sans parler des infections. Heureusement, il est possible d’éviter tous ces ennuis grâce aux gants de pole dance. Assurant une prise ferme tout en protégeant les mains, ils sont les meilleurs amis de toutes les danseuses.

Spin Dizzy

From the Bed to the

dancefloor

Shake It From Where You Sit

du lit à la piste de danse

Danse pour sédentaires

Ever slapped the 'snooze' button on your alarm clock for a five-minute nap, only to wake up two hours later? Well, with this amazing 'finger dance' clock, that's no longer a danger. Thanks to a built-in dance controller, this clock just won't shut up until you finger-tap the correct steps. In the end, you will be angry, irritated, but fully awake and ready for the day.

While the benefits of dancing and exercise are well-proven, nobody has addressed the needs of those who are unable or unwilling to get up. Nobody, that is, until Jodi Stolove came along with her revolutionary Chair Dancing routine. Start Jodi Stolove's amazing program today, and discover all the ways you can remain fit without bothering to stand up.

03

02

Délire giratoire

Anyone who's been to a festival has seen these flaming dance accessories, but have you ever seen them set someone's head on fire? We have, so it's with great relief that we introduce these professional, safetyconscious fire pois. Fill the little boxes with paraffin, light them up, and start spinning. You'll attract a crowd of curious onlookers in no time. Ceux qui se sont déjà rendus à un festival ont vu ces accessoires de danse enflammés, mais les avezvous déjà vu mettre le feu à la tête de quelqu'un ? Nous, oui. C'est donc avec un grand soulagement que nous présentons ces bolas inflammables professionnels de sécurité. Remplissez les petites boîtes de paraffine, allumez-les et vous attirerez une foule de spectateurs curieux en un rien de temps.

03

∑ www.firetoys.com ∑ from £23.50 to £58.49

N’avez-vous jamais appuyé sur le bouton « snooze » de votre réveil pour dormir cinq minutes de plus, et vous réveiller deux heures plus tard ? Eh bien, avec cet incroyable réveil « danse des doigts », cela ne se produira plus. Grâce à un capteur de danse intégré, ce réveil ne se taira pas tant que vous n’aurez pas tapoté les pas de danse qui conviennent. A l’arrivée, vous serez irrités, énervés, mais tout à fait réveillés et prêts pour la journée. ∑ Thumbs Up at www.thumbsupuk.com

02

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OLD SCHOOL ROBOTICS

04

Robotique de la vieille école

The last ten years have seen dozens of dancing and singing robots, but only the KHR Humanoid Kit truly stands out from the competition by performing traditional Japanese dances such as kabuki and kyogen. Produced by Robosavvy Ltd, a UK company specializing in advanced robotic products for the hobby, education and research markets, the KHR Humanoid Kit proves it's possible to reconcile tradition with technology.

Si les effets bénéfiques de la danse et de l’exercice sont prouvés, personne ne s’est intéressé aux besoins de ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas se lever. Personne, c’est-à-dire, avant que Jodi Stolove ne conçoive ses exercices de « chair dancing ». Découvrez aujourd’hui l’incroyable programme de Jodi Stolove et explorez toutes les façons de garder la forme sans vous déplacer d’un pouce.

Step On the Real Thing Everyone can play dance games on their Wii these days, but still nothing can beat the sheer fun of dancing away at a big and colorful arcade dance machine with the music blaring at full volume. Best enjoyed with friends and a lot of beer. De nos jours n’importe qui peut s’amuser avec des jeux de danse sur sa Wii, mais rien ne vaut l’éclate de danser comme un fou sur une grosse machine de danse colorée avec la musique à fond. A tester de préférence avec des amis et beaucoup de bière. ∑ www.libertygames.co.uk ∑ £2,995

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Ces dix dernières années ont vu l’apparition de douzaines de robots danseurs ou chanteurs, mais seul le KHR Humanoid Kit sort du lot en effectuant des danses traditionnelles japonaises telles que le kabuki ou le kyogen. Produit par Robosavvy Ltd, une compagnie britannique spécialisée dans les produits robotiques d’avantgarde pour les hobbies, l’éducation et le marché de la recherche, le KHR Humanoid Kit prouve qu’il est possible de réconcilier la tradition et la technologie. ∑ RoboSavvy Ltd. at www.robosavvy.com Supplier: www.ixs.co.jp ∑ ¥138,109.99

Light Up The Night 07

allumer l'obscurité

What are these glowing stick figures dancing in the darkness of the night? Are they ghosts? Aliens? No, they are people wearing the amazing Glowman Costumes. Made out of a dark hoodie and lengths of glowsticks arranged to resemble a stick figure, these suits can transform even the simplest dance performance into a show of luminescent magic. Also the subject of several viral YouTube videos, these costumes come in different models such as boy, girl, robot, princess and witch.

∑ Special package offer: 3 new programs AND

∑ Us$15.95

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Mini-disco

∑ www.chairdancing.com

∑ Not currently for sale

∑ www.mightygrip.com

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3 new audios: US $67

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Que sont ces personnages filiformes fluorescents qui dansent dans la nuit ? Sont-ce des fantômes ? Des extraterrestres ? Non, ce ne sont que des personnes portant les incroyables Costumes Glowman. Composés d’une capuche sombre et de longs bâtons fluorescents disposés pour ressembler à des bonshommes filiformes, ces combinaisons transforment même la danse la plus simple en un spectacle de magie luminescente. Ces costumes, qui font l’objet de nombreuses vidéos virales surYoutube, existent en différents modèles, comme princesse garçon, fille, robot, ou sorcière.

∑ www.glowmancostumes.com ∑ From US$20 to US$45

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N° 78_Dance

Autumn 2010

youtube.com/user/colorsmagazine78

www.colorsmagazine.com

Yellow pAges / Pages jaunes

Playing It Safe

You Can Do Dancefloor It Anywhere Goes Digital

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Jouer la sécurité

Faites-le où vous voulez

La piste de danse à l’heure du digital

A lot of Eastern dances involve swords and knives. If you want to perform them without putting out someone’s eyes or cutting off your own hands, you can buy these fake and light replicas. Perhaps not the most authentic artefacts in the world, but believe us, a little safety never hurt anybody.

Now that strip dancing is slowly becoming a socially-acceptable way of having fun, more and more people are looking for ways to experience it without having to visit the seedy confines of a 'gentlemen's club'. With the advent of the portable strip pole, that search might finally be over. Just set it up in any room and begin the show. The strip pole also comes with an easy-to-carry bag, should you want to take it to a special someone's house to exhibit your skills.

Simple vinyl floors not good enough for your slick dance moves? Then spice up your disco with these modular panels that can be arranged to glow in any color and pattern imaginable. Some advanced versions can even display video or follow your footsteps with echoes of digital light. Being retro never looked so futuristic.

De nombreuses danses orientales font entrer en jeu des épées et des couteaux. Si vous voulez les exécuter sans éborgner quelqu’un ou vous trancher une main, vous pouvez acheter ces fac-simili légers. Ce ne sont peut-être pas les accessoires les plus authentiques, mais croyeznous, un peu de sécurité ne fait de mal à personne. ∑ www.bellydanceprops.com ∑ From us$39.95 to us$139.95

Trippin' Legally

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Triper légalement

Want some chemical help with your moves, but afraid to break the law? With Party Pills you can give your dancing an unnatural boost without having to fear a trip to the police station. Coming in different varieties designed to make you feel energetic, euphoric, psychedelic or erm... sexual, the party pills can only be enjoyed by people over 18 years of age. Do be careful, however. Legal does not necessarily mean safe, and the pills may cause adverse effects. Vous voulez donner à vos mouvements un coup de pouce chimique, mais vous avez peur d'enfreindre la loi? Avec les « party pills » vous pouvez booster artificiellement votre danse sans craindre de faire un voyage au commissariat. Il existe différents types de pilules conçus pour vous faire sentir énergiques, euphoriques, psychédéliques ou, euh… sexuellement excités. Seul les personnes de plus de 18 ans peuvent profiter de ces produits. Toutefois faites attention, car ce qui est légal n’est pas forcément sûr, et les pilules peuvent avoir des effets indésirables.

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Maintenant que le strip-tease est lentement en train de devenir une façon acceptable de se divertir, de plus en plus de gens cherchent des moyens de s’y essayer sans devoir passer les seuils louches des « clubs pour hommes seuls ». Avec la création de la barre de strip-tease portable, cette recherche pourrait enfin aboutir. Il suffit d’installer la barre chez vous, dans n’importe quelle pièce, et de vous amuser. La barre de strip-tease est également pourvue d’un sac facilitant son transport, au cas où vous voudriez l’emmener chez quelqu’un de spécial pour exhiber vos capacités.

Muscle Music

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La musique des muscles

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Steps in Silence

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Des pas en plein silence

Les simples pistes en vinyle ne sont pas assez bonnes pour vos habiles pas de danse ? Pimentez votre boîte de nuit avec ces panneaux modulaires qui peuvent être programmés pour luire de toutes les couleurs et créer toutes les figures imaginables. Certaines versions plus sophistiquées peuvent aussi diffuser des vidéos ou suivre vos pas en créant des échos de lumière digitale. Le rétro n’a jamais eu l’air aussi futuriste.

Dance to Your Own Melody

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Danse sur ta propre mélodie

Stumbling into a Headphone Disco party, you might get the mistaken impression that you've just arrived at a mental asylum. Only later would you realize that the mass of arrhythmically-moving people are all wearing headphones, and everybody is dancing to their own tune. Organized around the world by a multinational band of entertainers, don't miss the Headphone Disco if it comes to a festival near you!

What do you get when you mix music and dancing with electronics? Many cool things, but some of the coolest have to be these tap dance shoes that make their own music as you dance along. Unfortunately, they only exist as a DIY prototype made by Tom Hobson of Hobgob Eclectronics. Wait a few years, however, and you too might be able to purchase one.

En arrivant à une fête « discocasque », on pourrait avoir l’impression erronée d’être entré dans un asile d’aliénés. On met un moment à remarquer que dans la foule de personnes qui bouge de façon arythmique, chacun porte un casque et danse sur sa propre chanson. Ces fêtes sont organisées par un groupe multinational de pros du divertissement – précipitez-vous si l’une d’elles est au programme d’un festival près de chez vous !

Qu’obtient-on lorsqu’on mélange la musique et la danse à l’électronique ? Plein de choses sympas, mais les plus sympas d’entre toutes sont certainement ces chaussures de claquettes qui produisent leur propre musique pendant qu’on danse. Malheureusement, elles n'existent qu'en prototype « fait maison » par Thomas Hobson de Hobgob Electronics. Attendez un peu et vous pourrez peutêtre vous aussi en acheter une paire.

∑ bookings@headphonedisco.com

∑ Thomas Hobson at

∑ www.ledpartyfloors.com ∑ From US$3,000 to US$60,000

∑ Lil'Mynx at www.lilmynx.com ∑ From US$199 to US$399

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∑ Prices vary

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Can't keep up with the rhythm? Then make the rhythm follow you, with this amazing interactive bodysuit from Serbian industrial designer Nikola Knezevic. Built-in sensors in the PACER suit sense the movement of your muscles and match them up with sounds and melodies of your choice. In addition to its amazing functionality, the PACER suit's cool retro-futuristic design makes it the wet dream of every music and dance enthusiast. Vous avez du mal à suivre le rythme ? Obligez le rythme à vous suivre avec cette incroyable combinaison interactive conçue par le designer industriel serbe Nikola Knezevic. Des capteurs intégrés à la combinaison PACER détectent les mouvements de vos muscles et les associent à des sons et des mélodies de votre choix. En plus de sa fonctionnalité stupéfiante, un design rétro-futuriste fait de la combinaison PACER le fantasme de tout fondu de musique et de danse. ∑ Nikola Knezevic Industrial Design ∑ RSD 356,670.79

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www.hobgobeclectronics.com ∑ Not currently for sale

∑ www.herbalhighs.com ∑ £5.68

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Creativity is unusual stuff: It frightens. It deranges. It’s subversive. It mistrusts what it sees, what it hears. It dares to doubt. It acts even if it errs. It infiltrates preconceived notions. It rattles established certitudes. It incessantly invents new ways, new vocabularies. It provokes and changes points of view. Fabrica wants to be its workshop.

We are looking for young creative people — working in graphics, illustration, photography, design, video and cinema, music, fashion, new media, writing — who share this vision and who are ready to work concretely within the reality of contemporary communication. At Fabrica people work together, not just individually. They produce rather than debate.

colorsofmovement.net

At a maximum of 25 years old, Fabrica’s collaborators come from the four corners of the earth. Applicants can upload their curriculum vitae, statement of purpose and a short presentation of their work at: www.fabrica.it/apply

Dance in all the glory of your primary colors. Colors of Movement is an interactive application that works like a magic mirror, revealing the full spectrum of the way you move. Point this spread at your webcam to experience it through AR, or visit www.colorsofmovement.net

by Paulo Barcelos


Founded in 1991 by Tibor Kalman and Oliviero Toscani

WHO WE ARE & WHERE WE'RE FROM

Creative Director Erik Ravelo (Kiré), Havana

Editors in Chief Laia Abril, Barcelona Jonah Goodman, Birmingham

Art Directors Magdalena Czarnecki, Stockholm Alizée Freudenthal, Paris

Executive Editor Giulia De Meo, Venice

Photo Editors Mauro Bedoni, Padua Federica Palmarin, Venice

Graphic Designers Emmanuel Plougoulm, Brest Namyoung An, Seoul

Managing Editor Erica Fusaro, Venice

Photographers Laia Abril, Barcelona Chris Saunders, Johannesburg Nina Berman, New York David Høgsholt, Sklskr

Boris Austin, Totnes Jennifer Osborne, Vancouver

Writers Jonah Goodman, Birmingham Juan Pablo Gallón Salazar, Bogotá

Julie Kassandra Savary, Geneva Clara Corrientes, Havana Nina Berman, New York

Editors Jonah Goodman, Birmingham Benjamin Joffe-Walt, Philadelphia

Proof reader Carlos Mustienes, Madrid Contributors Daniel Jové, Barcelona Chelsea MacLachlan, Cape Town

Video Director Pablo Pastor, San Juan Video Editor Gianluca Miotto, Treviso

Video Makers Laia Abril, Barcelona Gianluca Miotto, Treviso Chris Saunders, Johannesburg

Nina Berman, New York David Høgsholt, Sklskr Boris Austin, Totnes Jennifer Osborne, Vancouver

Fixers Milisuthando Bongela, Johannesburg Chiloy Baldicantos, Manila Justin Laberge, Vancouver

Musicians Francesco Novara, Treviso Jhon William Castaño Montoya, Pereira

Web Master / Web Editor Paolo Eramo, Padua Giulia De Meo, Venice Production Coordinator Mauro Bedoni, Padua

Colors Separation Grafiche Tintoretto, Treviso Printing Grafiche Tintoretto, Treviso

Paper Cover: Torraspapel CreatorVol Inside: Torraspapel CreatorVol and Polyedra Schedografia giallino

Advertising & External Relations Erica Fusaro, Venice erica.fusaro@colors.it t +39 0422 516315

Press Office Angela Quintavalle, Padua angie@fabrica.it t +39 0422 516209 www.colorsmagazine.com

French Translation & Edit Joseph Denize, Paris Italian Translation & Edit Giovanna Gatteschi, Rome Korean Translation & Edit Nam Hyun Wook, Seoul Lee Jung Bee, Seoul Spanish Translation & Edit Clara Cabarrocas Piquer, Barcelona Spanish Copy Edit Fernando Linares Díaz, Madrid

Editorial Offices COLORS Magazine, Fabrica, Via Ferrarezza, 31020 Catena di Villorba (TV) Italy t +39 0422 516315 f +39 0422 516297 colors@colors.it Editore Fabrica S.p.A., Villa Minelli, 31050 Ponzano V.to (TV) Proprietario Benetton Group SpA, Villa Minelli, 31050 Ponzano V.to (TV), Italy

Direttore Responsabile Enrico Bossan Reg. presso il Tribunale di Treviso (n. 980 del 20/12/1995 del Registro della Stampa) N° iscrizione R.O.C.: 387 ISSN numbers: 1121-8398 (French) 1121-824 (Italian) 1122-1453 (Korean) 1121-8371 (Spanish)

COLORS 78: Dance Pubblicazione di Ottobre, Novembre, Dicembre 2010 Stampatore Grafiche Tintoretto Via Verdi 45, Villorba -Treviso COLORS is a project of Fabrica S.p.A. © United Colors of Benetton. All rights reserved. Reproduction without permission is prohibited.

COLORS welcomes material of all kinds. We cannot be responsible for loss of or damage to unsolicited materials. Periodicals postage is paid at Rahway, NJ. Llamas ISSN no. 016-878. COLORS is published in Catena di Villorba, Treviso by Fabrica S.p.A.

Subscriptions STAFF srl abbonamenti@staffonline.biz t +39 02 45702415 f +39 02 45702434

Thanks Josefina Méndez Suárez (who’s dancing somewhere in the blue), Victor Gilí, Primo Rubencito, Alejandro Suárez, Ashraf Hassan, Mohmeed Shanin, Tarik Sultan, Brad Hasse, Kitra Cahana,

Ekaterina Nikishina, Margo Ovcharenko, Juani de Lucía, Derek Flint, Jacqui Flint, Sergio Leiva, Juan Miguel Mas / Danza Voluminosa Company (tania.hernandez@ cubarealtours.com), Oficina del historiador de

la ciudad de la Habana / Dianelis Cabrera, Kathryn K. McCarthy, Andre Bose do Amaral, Peter Eramian, Paulo Barcelos, Scott Heinrich, Kingston Trinder, Js, Lolo Veleko, Moussa, Augue Pavain, Kedra Lopes, Bianca Miles-

Jordaan, Magali Berthon, Dog, Captain Ravelo, Maurizio Magnani, Stephen JB Kelly, Claudia Guimares, Heloisa Sartorato, Barbara Soalheiro, Polo, Big Freedia, Big Choo and his dance crew Da Game Over Boys, DJ Jubilee,

Monsta wit da fade, Sissy Nobby, Beijing rappers "YIN SAN", Feng Yu, Fang Zhou, Mall center 3.3 in Sanlitun (Beijing), Richard Hlungwani, David Butow, Carlos Villalon, Agnese Miscioscia, Richard Ross, Maurizio Nardin, Elliott

Burford, Gustavo Millon, Isi, Gotxu and Javi, Matti Ylonen, Sello Modise, Joshua Levi, Geremia Vinattieri, Mai Ann Nguyen, Jesse Marlow.

International Distribution Johnsons International News Italia S.p.A. Via Valparaiso 4 20123 Milan, Italy t +39 02 43982263 f +39 02 43916430

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Taiwan / Multi Arts Enterprise, Taipei, Tel. +886 2 2505 2288 Thailand / Asia Books, Bangkok, Tel. +66 2 7159 000 Turkey / Yab-Yay Tic., Istanbul, Tel. +90 212 2583 913 UK / Comag, London, Tel. +44 1895 433 600

Cover Photo Laia Abril / Fabrica

Photo Credits p 2-3 Tristram Kenton / Guardian News & Media Ltd 2010

p 4-9 Laia Abril / Fabrica p 14-21 David Høgsholt / Reportage by Getty Images p 24-29 Laia Abril / Fabrica

p 32 Self-portrait by Oko and Akwetey Akrong p 33-35 Nina Berman / Noor p 38-43 Boris Austin

p 46-49 Chris Saunders / Fabrica p 52-57 Charles Fréger p 61-67 Jennifer Osborne p 70-73 Laia Abril / Fabrica

p 76-81 Chris Saunders / Fabrica p 82-85 Frames from the Nick Cave video directed by Alfio Pozzoni. A project by Fabrica.

Interaction Designer Julian Koschwitz, Stuttgart Researchers COLORS Team Yellow Pages research/text C. M. Koseman, Ankara

All pieces originally written in English, except p3-p8, original in Italian and Spanish by Clara Corrientes, Havana

Subscriptions for Korean residents only THE DAWN Ltd, colorskorea@thedawn.co.kr Great news! Starting with this issue COLORS will also be published in Korean. Korean-language issues will be distributed in top South Korean outlets by The Dawn Ltd.

Very Special Thanks Laura Pollini

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