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La « barrière » de la langue
Quand on pense à l’accueil de personnes migrantes, une des premières interrogations est souvent la langue. Étant la base de la majorité de nos interactions, tu te demandes peut-être comment faire si tu ne parles pas la même langue que celle de tes Animés migrants. En fait, tu peux retourner la situation. Même si elle peut apparaitre comme une barrière, la langue est avant tout un pont. Il faut savoir qu’une bonne communication ne dépend pas forcément de la langue utilisée. Par ailleurs, la langue d’une personne constitue aussi son identité. Ainsi, il est intéressant « d’inviter » cette langue étrangère dans la danse de la rencontre. Invite ton Animé à faire des liens entre ce que vous vivez chez les Guides et sa culture à l’aide de son propre langage. Par exemple, demande-lui d’écrire dans sa langue le thème de l’année sur un panneau ou propose-lui de prononcer certains mots dans sa langue lors d’un jeu. De cette manière, tu crées un pont qui permet au jeune de s’intégrer plus vite, de mieux s’identifier au groupe et d’apprendre plus facilement la langue française.
Voici quelques bonnes pratiques que l’asbl « TUMULT » 13 nous a partagées :
• Parle normalement, mais plus doucement, avec des idées claires : « c’est le moment d’aller dormir ». Il faut donc éviter de parler en « bébé », c’est-à-dire avec des phrases non complètes (par exemple : « aller dodo maintenant »). • Parle en français ou avec des manières visuelles (gestes, démonstrations, dessins, non-verbal) plutôt que de traduire dans la langue maternelle de l’Animé. Ce sera plus efficace qu’il s’habitue au français qu’il apprend déjà à l’école, et ça lui permettra de s’intégrer dans le Groupe. • Donne une structure et des explications claires pour chaque temps de la journée. • Ne souligne pas les erreurs, mais réutilise plutôt les mêmes termes avec la bonne formulation. Par exemple, si l’enfant dit « Je suis faim », répéter en disant « Tu as faim » tout en l’encourageant de façon non verbale.
Ainsi, il comprend que c’est le verbe « avoir » qu’il faut utiliser pour « faim ». • N’hésite pas à répéter tes explications, mais aussi ce que l’enfant dit. La répétition l’aide à retenir et à entendre la bonne prononciation. • Lorsque tu répètes, utilise toujours le même mot, de préférence pas des synonymes ou des variantes. Sinon, l’Animé peut croire qu’il s’agit d’autre chose. Ex : dis toujours « chaussure » et non « basket » ou « sandale ».
S’il ne comprend pas le mot « chaussure », essaye de l’expliquer via une définition, un exemple ou en montrant l’objet. • Souviens-toi que chaque enfant est différent et évolue à son rythme ; respecte-le. • Les moments de silence offrent une pause dans l’apprentissage, ils sont donc les bienvenus.
A priori, les enfants sont intégrés dans un parcours scolaire francophone et ont donc déjà des bases en français. Plus ils sont jeunes, plus ils apprennent vite et facilement. Les parents, eux, parlent probablement moins ou pas du tout le français. C’est avec eux que tu as le plus de chances d’avoir besoin de traduction et d’interprètes.
11e NaS - Jambes-Montagne