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Traumatismes éventuels
1re BWO - Nivelles
Tes nouveaux Animés sont des enfants et des jeunes comme les autres, bien que leur histoire soit particulière. De par leur parcours migratoire, il est possible que certains d’entre eux aient vécu un traumatisme. Un traumatisme, c’est un ensemble de troubles provoqués par une lésion ou une blessure grave14. Ces blessures peuvent être physiques ou psychologiques. Une personne traumatisée est quelqu’un qui a vécu un choc émotionnel très violent. Certains migrants ont vécu des choses horribles comme la guerre, des violences, des séparations... Lorsque quelqu’un est déraciné de son ancrage familial et géographique, cela laisse des traces et le rend vulnérable. Tes Animés migrants auront peut-être une réaction un jour que tu ne comprendras pas : il est possible que ce soit lié à un traumatisme. C’est pourquoi c‘est important de garder en tête que la situation des jeunes demandeurs d’asile dans la société actuelle est précaire.
Cependant, il n’est pas nécessaire de les considérer comme des personnes fragiles. Ces jeunes sont allés de l’avant dans leur périple. Ils sont donc indépendants, résistants et font parfois preuve d’une maturité étonnante.
Aussi, plus on est jeune et plus vite on s’adapte au changement, ce qui leur permet de s’habituer à la Belgique et à leurs nouvelles rencontres.
Ainsi, sache que tes nouveaux Animés peuvent ressentir une insécurité, car ils n’ont pas de maison stable, l’avenir est incertain, ce qui peut parfois porter atteinte à leur confiance en eux. Propose-leur de montrer leurs talents au Groupe lors des activités, ou mets-les à l’honneur parfois en leur proposant de partager un savoir-faire ou un savoir-être que vous ne connaissez pas.
Il n’est pas aisé pour ces jeunes de faire confiance aux autres, et pourtant, construire un réseau est important pour eux. En effet, ils ont un grand besoin de lien social et d’ancrage. La phase de création de liens avec le Groupe dès les premières réunions, via des jeux de brise-glace notamment (par exemple, un bingo, trouver des points communs...), permet au jeune de créer des liens particuliers avec les autres.
Dans tout ça, comment te comporter avec tes Animés migrants ?
Simplement, comme tu le fais avec tous les autres Animés. Par ailleurs, il est très probable que certains de tes Animés non migrants aient eux aussi développé un traumatisme. Les catastrophes et épreuves font partie de la vie, pas seulement pour les personnes migrantes. C’est l’occasion de t’en souvenir lorsque tu fais connaissance avec les parents d’un nouvel Animé régularisé en Belgique. Pense à leur demander si leur enfant rencontre des difficultés dans certaines situations, sans avoir besoin de rentrer dans les détails pour respecter leur intimité.
Il peut arriver que le jeune se livre à toi pour partager une partie de son histoire. C’est un gage de confiance, et cela montre qu’il se sent bien chez les Guides. Évidemment, nous t’encourageons à faire preuve d’empathie et d’écoute active. Prends le temps pour cela, quitte à vous éloigner un peu du groupe. Une petite discussion privilégiée peut redonner le sourire et le courage à ton Animé. Si cela se produit, il est possible que tu te sentes démuni. Si le poids de la confidence est lourd à porter ou que tu ne sais pas comment réagir, n’hésite pas à en parler à ton Staff et/ou ton Staff d’Unité.
1re BWO - Nivelles
Ce partage de vie doit être un élan spontané de la part de l’Animé, sans forcer. Il n’est pas question de ta part d’adopter une curiosité déplacée qui pourrait blesser ou enfermer l’enfant. Tes Animés peuvent, s’ils le souhaitent, raconter leurs expériences aux autres, mais ils ne sont pas tenus de quoi que ce soit. Par exemple, on ne demanderait pas à un Animé de parler de l’alcoolisme d’un de ses proches, donc on agit de la même façon avec les Animés migrants. Il pourrait aussi arriver que le jeune, surtout pour les Aventures et Horizons, te prenne pour un conseiller en matière de procédure migratoire, et qu’il cherche plus d’aide que tu ne peux lui en offrir. Signale alors à la personne de contact du centre que ce jeune a besoin de réponses à certaines questions. Explique au jeune que tu passeras le mot à la personne référente du centre, mais que tu n’as aucune influence ni aucun lien avec sa demande de protection internationale.