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HISTOIRE : TECHNIQUE DE PÊCHE DU MOYEN-AGE HISTORY: MEDIEVAL FISHING TECNIQUE
LA PÊCHE AU MOYEN AGE.
FISHING IN THE MIDDLE AGES
Au Moyen Age, le poisson était une base alimentaire que chacun pouvait se procurer avec du matériel rudimentaire : une gaule, un fil et quelques appâts ou tout simplement un filet ou un harpon. Chaque cours d’eau, rivière, étang, mare ou canal creusé par l’homme abritait une population de poissons. De plus, avec le christianisme, le poisson est devenu non seulement un symbole religieux mais une nourriture indispensable durant les périodes de jeûne qui imposaient une abstinence totale de viande pendant de longues périodes jusqu’à 120 ou 130 jours annuels avec l’Avent, le Carême, les retraites des principales fêtes liturgiques et jusqu’aux vendredis et samedis de chaque semaine. Contrairement à aujourd’hui, on mangeait essentiellement du poisson d’eau douce car le seul poisson de mer qui arrivait dans les campagnes était salé, séché ou fumé à cause de sa fragilité et du temps de transport. De ce fait les eaux intérieures ont été intensément exploitées à travers la pêche des rivières lacs et canaux mais aussi par le recours à la pisciculture qui fut en-
In the Middle Ages fish was basic food that everybody could get just by using some simple equipment: a rod, a line and a few baits, or simply a net or a harpoon. Any watercourse, stream, lake, pond or channel dug by man was populated by fish. Moreover, with the spread of Christianity, fish became not just a religious symbol, but also indispensable food due to prescriptions on fasting, which imposed total abstinence from meat for long periods, or about 120 to 130 days a year, including Advent, Lent, the eves of the main liturgical feasts and finally, every Friday and Saturday of the week. Differently from what happens today, they ate freshwater fish most of all, since sea fish that arrived in the inland areas was only salted, dried or smoked, due to transport difficulties and its perishability. Therefore, the fish in the inland waters were subjected to intense exploitation; not only were they fished in rivers, channels, and lakes, but their reproduction was fostered
couragée parallèlement à la mise en place de politiques de rempoissonnement. On peut dire qu’il n’y avait pas un ruisseau ou la moindre mare qui restât inexploité ; même les douves des châteaux furent empoissonnées dans toute l’Europe comme le voit à travers la peinture et les vieux livres. Cela tenait au fait que les rivières et les lacs étaient naturellement riches en poissons y compris en espèces nobles. A l’époque, la quantité et la qualité des eaux étaient remarquable par rapport à aujourd’hui car il n’y avait de détournement sauvage de l’eau et la révolution industrielle du XIXe n’avait pas encore détruit un grand nombre de rivières. La pêche dans les lacs et rivières au Moyen Age était encadrée ; c’était devenu un droit public contrôlé par le seigneur du lieu qui l’accordait à qui il voulait bien. Dans les territoires Byzantins, à l’inverse, la liberté de pêche a perduré jusqu’à l’arrivée des Normands au XIe siècle. Au début le clergé a profité de la générosité des souverains en obtenant ce droit de pêche sur de nombreuses berges dès les premiers siècles du Moyen Age de telle sorte que les principaux lacs et rivières d’Italie furent strictement attribués. Comme on l’a dit, il n’y avait plus une mare ou un ruisseau qui n’était pas pêché bien que dans certaines régions cette activité s’est développé et a pris plus d’importance que dans d’autres. Le facteur déterminant fut la croissance de la population entre le Xe et le XIVe siècle et le développement des villes européennes. Des 80 villes de plus de 10 000 habitants au début du XIVe, 23 étaient italiennes. La documentation médiévale ne permet pas de quantifier la production des différentes régions à de rares exceptions près mais nous savons que dans de nombreuses villes, l’approvisionnement en poissons était un problème crucial pour les autorités mu-
in basins and restocking systems were developed. It can be said that there was no river or pond, even modest ones, that remained unexploited; they even fished in the ditches of the castles in all Europe, as paintings and old books also prove. This was due to the fact that already in a natural way, rivers and lakes abounded in fish, even of valuable species. The quantity and quality of the water were both remarkable compared to today, as there were no wild captures and the 19th-century industrialization that destroyed many of these watercourses, had not arrived yet. Fishing in lakes and rivers in the Middle Ages was subjected to some limitations; it became a right of a public nature owned by a sovereign, who could give it to whomever he wanted. In the Byzantine territories, instead, the regime of freedom remained in force until the arrival of the Normans in the 11th century. In the first place ecclesiastic institutions benefited from the sovereigns’ generosity, as they obtained the right to fish on limited stretches of banks as early as in the first centuries of the Middle Ages, so that the main lakes and rivers of Italy were soon accurately distributed. As aforesaid, there was no pond or watercourse where fishing was not practiced. However, in some areas, this activity developed and gained economic importance more than in other places. The determining factors were the population growth between the 10th and 14th centuries, and the development of European towns. Out of 80 western towns that had more than 10,000 inhabitants in the early 14th century, as many as 23 were situated in Italy. The medieval documentation does not allow the elaboration
nicipales et particulièrement pendant le carême où la demande était forte et persistante. Le lac
of quantitative estimates on the productivity of various areas, except for rare cases. But we know that for the municipal authorities of many towns, the procurement of fish represented a big problem especially in the Lenten period, when the demand for the product was higher and constant. Lake Trasimeno, together with the Fucino (which was one of the biggest lakes in Italy before it dried up in the 19th century), represented an important production center which supplied a large part of central Italy. For the many towns of northern Italy, the main fish feeding reservoir was the Po River and its several channels were built to facilitate navigation. At that time, the fishing methods Trasimeno et le lac Fucino (qui était un des plus grands lacs d’Italie avant qu’il ne s’assèche au
were not very different from current ones; as already mentioned, fishing in rivers was mostly practiced through barriers built with poles and trellises or with stones. The seasonal migrations of the fish were exploited to push them along an obligatory path that led them to be enclosed in nets. Knowledge of the seasonal migrations was the prerequisite for fishing in lakes too, where in some seasons the fish migrated to the tributaries to reproduce. There must have been a lot of such barriers already in the early Middle Ages, when there was no pressure yet as to need for food. As Cassiodorus reported in the early 6th century, while Theodoric, King of Ostrogoths was moving along the Italian peninsula, XIXe siècle) représentaient une production importante qui approvisionnait une grande partie du centre de l’Italie. Pour toutes les villes d’Italie du nord, le principal réservoir de poissons était le Po et tous les canaux construits pour faciliter la navigation. A cette époque les méthodes de pêche n’étaient pas très différentes d’aujourd’hui, comme on l’a dit la pêche en rivière se pratiquait avec des nasses et des dispositifs de pieux ou de pierres. Les migrations des poissons aussi étaient mises à profit pour les détourner et les piéger dans un filet. La connaissance de ces migrations était également déterminante pour la pêche dans les lacs quand les poissons migrent vers les affluents pour se reproduire. Il devait déjà y avoir beaucoup de pêcheries dans les rivières au début du Moyen Age alors qu’il n’y avait pas encore de gros besoin alimentaire. Cassiodorus le rapportait au VIe siècle quand Theodoric, le roi des Ostrogoths, traversant la péninsule italienne, fût frappé de voir les principales rivières du nord et du centre de l’Italie obstruées par ces pêcheries qui gênaient la navigation. Dans les siècles qui suivirent, avec l’augmentation de la population et de la demande croissante de poisson, ces installations se sont développées significativement et ont entrainé des changements environnementaux qui présagent souvent de conséquences désastreuses.
Some illustrations were taken from the book, “Rings on the water” by Renzo Dionigi.
he was struck by the sight of the main rivers of northern and central Italy, that were obstructed by fish ponds that impeded navigation. In the following centuries, due to the increase in population and the ensuing demand for fish, the installation of these structures increased significantly and introduced changes into the environment that often produced disastrous effects.
Some illustrations were taken from the book, “Rings on the water” by Renzo Dionigi.