C’est toute cette histoire, suivie pas à pas, maison par maison que raconte Savines-le-Lac, un village du XXème siècle. Le village reconstruit a obtenu le Label du « Patrimoine du XXème siècle » en 2011.
SAVINESLE-LAC UN VILLAGE DU VINGTIÈME SIÈCLE
La valeur de l'architecture la plus profonde est celle d'une « création humaine », qui donne une forme à la réalité et transforme la matière en fonction d'une conception esthétique. ALD O ROS S I
M A I R I E D E S AV I N E S - L E - L A C
Lorsqu’Achille Tzitzichvili de Panaskhet arrive dans les HautesAlpes, il a juste trente ans et déjà une histoire derrière lui. Parmi ses premiers travaux figure, en 1947, la reconstruction de Cervières, un des villages martyrs de la libération du briançonnais. Achille de Panaskhet prend ensuite fait et cause pour la reconstruction de Savines, dessinant une série de compositions urbaines qui aboutiront au Plan d’Urbanisme de Détail de 1957. Une dizaine d’année durant, il va se consacrer entièrement à la création de Savines-leLac, de l’urbanisme aux espaces publics, de l’architecture publique aux constructions privées. La renaissance de Savines se fera dans l’urgence. L’église Saint-Florent sera terminée en 1962 et l’architecte mettra à profit une convalescence pour en dessiner le détail des vitraux. Le caractère de l’architecture d'Achille de Panaskhet à Savines-le-Lac, c’est le refus du chalet pittoresque au profit d’une architecture de création, horizontale, effilée, soulignée par des bandeaux de bétons clairs, et des toits presque plats. On peut définir cette architecture comme optimiste. C’est le plus bel héritage que pouvait laisser Achille de Panaskhet à Savines-le-Lac ; lui-même possédant, au dire de ceux qui l’ont connu, un tempérament énergique et enthousiaste.
S AV I N E S - L E- L AC U N V I L L AG E D U V I N GT I È M E S I ÈC L E
ACHILLE DE PANASKHET, ARCHITECTE DE LA RENAISSANCE DE SAVINES-LE-LAC
Sur les hauteurs du Forest, un nouveau village s’édifiait après plus d’une demi douzaine d’années de résistance. Le village n’a pas disparu sous la montée des eaux du lac de Serre-Ponçon. Village moderne dans un site redessiné par les eaux, Savines-le-Lac a souvent surpris ceux qui, montant aux sports d’hiver, voyaient là une halte avant d’attaquer la haute vallée de la Durance. Station service, hôtels, restaurants, bâtiments administratifs, église, tout cela ressemblait à la maquette d’un village idéal consacré à l’automobile et aux loisirs, dont la société française commençait à rêver. Loin de l’uniformité des cités de la Reconstruction, le village était pimpant, varié, avec un air de famille pour tous les édifices. Un architecte est à la manœuvre de cette reconstruction : Achille de Panaskhet, qui dès 1955 accompagne la municipalité, tout en veillant à conserver une figure urbaine au nouveau village.
THIERRY DUROUSSEAU
LE 3 MAI 1961, l’église Saint-Florent était le dernier bâtiment de Savines à tomber sous les explosifs. Dès janvier, le conseil municipal avait décidé que la commune de Savines s’appelerait désormais Savines-le-Lac.
THIERRY DUROUSSEAU
I S B N 9 7 8 - 2 - 74 6 6 - 7 5 9 7 - 1
20€
PRÉFET DES HAUTES-ALPES
M A I R I E D E S AV I N E S - L E - L A C