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Le fardeau de l’AVC chez les femmes
Les répercussions de l’AVC au pays – et dans le monde entier – sont énormes et elles ne cessent de croître. L’incidence de l’AVC est en hausse au pays en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation du nombre de cas chez des personnes plus jeunes. D’autre part, une plus grande sensibilisation et de meilleurs traitements et soins font en sorte que de plus en plus de personnes survivent à un AVC.
En fait, de nouvelles données révèlent que plus de 920 000 personnes au pays vivent actuellement avec les séquelles d’un AVC, notamment des problèmes de santé mentale comme l’anxiété et la dépression. Bien qu’elles soient moins visibles que les effets physiques de l’AVC, ces conséquences n’en sont pas moins dévastatrices. Et malheureusement, ce sont les femmes qui sont touchées le plus durement.
N’importe qui, peu importe son âge, peut être victime d’un AVC, et ce, à tout moment. Cependant, les femmes sont touchées de manière disproportionnée. Bien qu’un AVC peut se produire à tout âge et à tout moment de la vie, les femmes présentent un risque plus élevé à trois moments importants de leur vie :
• pendant la grossesse (risque trois fois plus élevé que chez les femmes qui ne sont pas enceintes);
• après la ménopause;
• au troisième âge.
Le manque de compréhension et de sensibilisation quant à ces importants facteurs de risque d’AVC fait que les femmes ne reçoivent pas toujours des soins en temps opportun.
Comme l’âge est un facteur de risque de l’AVC et que les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes, les femmes âgées subissent plus d’AVC, et ceux-ci sont plus graves. D’autre part, le taux d’AVC augmente chez les femmes plus jeunes au pays. De plus, les femmes qui subissent un AVC sont plus susceptibles d’en mourir que les hommes. En 2019, 32 % plus de femmes que d’hommes sont décédées d’un AVC. En outre, lorsqu’elles survivent à un AVC, leurs séquelles sont plus graves, tout comme les conséquences sur leur santé mentale durant le rétablissement. De nombreuses femmes ne reçoivent pas le soutien dont elles ont besoin.
« Le fait que les femmes plus âgées sont davantage touchées par l’AVC est le point de départ de l’inégalité entre les genres. Elles sont plus susceptibles d’être célibataires ou veuves, car elles vivent plus longtemps que les hommes. Si elles ont un partenaire, celui-ci est généralement plus âgé et moins apte à les aider. Tandis que dans une situation inverse, les femmes sont plus souvent des aidantes », affirme le Dr Mark Bayley, directeur médical à l’Institut de réadaptation de Toronto du réseau universitaire de santé et chercheur subventionné par Cœur + AVC. Le Dr Bayley fait partie d’une équipe qui cherche des façons d’accroître la participation des femmes à la recherche sur le rétablissement après un AVC.
De nombreux facteurs peuvent avoir une incidence sur la santé des femmes, y compris la situation géographique, la race et l’origine ethnique. Les femmes qui ont un statut socioéconomique inférieur sont plus susceptibles de subir un AVC et de développer des maladies du cœur que celles ayant un revenu plus élevé. Parce que leur revenu est d’une manière générale moins élevé que celui des hommes, il peut être difficile pour les femmes d’obtenir des services de rétablissement. L’écart salarial entre les genres est encore plus grand chez les femmes racisées, autochtones ou handicapées. Les emplois à temps plein donnent généralement accès à une assurance-maladie complémentaire. Toutefois, selon un rapport de Statistique Canada, en 2021, 68 % des femmes âgées de 20 à 54 ans occupaient un emploi à temps plein, comparativement à 81 % des hommes. Il y a aussi des disparités entre les groupes de population puisque les femmes autochtones et immigrantes présentent de plus faibles taux d’emploi.
« Nous avons révolutionné les soins de l’AVC au pays au cours des dernières décennies, mais les services de rétablissement n’ont pas suivi le rythme, affirme Patrice Lindsay, directrice, Systèmes de santé chez Cœur + AVC. Nous devons améliorer le soutien après un AVC afin d’offrir davantage de services en santé mentale. Nous devons aussi nous assurer que les femmes ont un accès équitable et qu’elles se font entendre. »
J’étais une nouvelle maman, je souffrais d’une lésion cérébrale et j’étais tellement fatiguée. Essayer de m’y retrouver dans les différents services a été vraiment très difficile et cela m’a demandé beaucoup d’efforts de demander de l’aide. Je me sentais déprimée, vaincue et je ne pouvais pas défendre mes droits.
— Megan Snook, survivante d’un AVC
Le fait que les femmes plus âgées sont davantage touchées par l’AVC est le point de départ de l’inégalité entre les genres. Elles sont plus susceptibles d’être célibataires ou veuves, car elles vivent plus longtemps que les hommes. Si elles ont un partenaire, celui-ci est généralement plus âgé et moins apte à les aider. Tandis que dans une situation inverse, les femmes sont plus souvent des aidantes.