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Les femmes sont plus à risque d’être atteintes de dépression et d’anxiété

« Les effets de l’AVC sur la santé mentale expliquent en partie pourquoi les femmes présentent de moins bons résultats globaux après un AVC en phase aiguë », affirme la Dre Tennen. La dépression et les changements cognitifs post-AVC sont fréquents. Les études démontrent que ces effets apparaissent chez 30 % à 60 % des personnes dans l’année suivant l’AVC.

Les femmes présentent un risque encore plus grand. L’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes a révélé que les femmes présentent des taux plus élevés de troubles de l’humeur que les hommes, et cette différence est particulièrement marquée dans le groupe des 18 à 34 ans. Plus de femmes que d’hommes estiment que leur santé mentale est mauvaise ou passable. Selon le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), les femmes ont des taux de troubles de l’humeur et d’anxiété plus élevés que les hommes, ce qui les rend plus susceptibles de subir une dépression post-AVC. D’après les résultats d’une étude sur les symptômes dépressifs post-AVC pour laquelle une analyse comparative fondée sur le sexe et le genre a été effectuée, les femmes sont de 20 % à 70 % plus à risque que les hommes d’être atteintes d’une dépression post-AVC. Certaines études révèlent que les femmes sont plus susceptibles que les hommes de développer de l’anxiété après un AVC.

Un problème de santé majeur, comme un AVC, peut provoquer de nombreuses réactions émotionnelles, notamment un sentiment de tristesse, de l’anxiété et une dépression clinique. Il est important de reconnaître les signes et d’intervenir tôt pour s’assurer que les personnes reçoivent un soutien adéquat dans tous les aspects de leur rétablissement.

Âge et étapes de la vie

Selon leur âge et l’étape de la vie à laquelle elles sont rendues, les femmes font face à différentes difficultés qui peuvent affecter leur santé mentale pendant qu’elles se rétablissent d’un AVC. Les femmes âgées sont touchées d’une manière plus importante par l’AVC. Elles représentent une grande proportion de la population totale ayant subi un AVC et elles ont plus difficilement accès aux traitements, aux soins et à la réadaptation.

« De nombreuses femmes octogénaires sont encore incroyablement fonctionnelles. La dépression ne fait pas partie du processus normal du vieillissement. L’anxiété et la dépression postAVC ont des conséquences très importantes sur les femmes de ce groupe d’âge », affirme la Dre Tennen.

Les femmes plus jeunes sont également à risque puisqu’un plus jeune âge ainsi qu’une dépression ou un trouble d’anxiété antérieur sont des prédicteurs d’anxiété post-AVC.

« Les femmes plus jeunes peuvent avoir un emploi ou s’occuper de leurs enfants, ou les deux, et elles ont souvent plusieurs rôles et responsabilités. Elles éprouvent parfois de la difficulté à concilier leurs activités après un AVC et cela peut être éprouvant sur le plan émotionnel. Très peu de gens de leur âge ou de leur cercle social savent ce que c’est de subir un AVC, et il n’est pas rare qu’elles se sentent déconnectées et isolées », indique la Dre Tennen.

Les rôles de genre pèsent dans la balance

En plus de les tenir à l’écart des services de réadaptation, les attentes à l’égard des femmes affectent aussi leur santé mentale alors qu’elles apprennent à gérer les changements qui surviennent dans leur vie après un AVC, y compris ceux en lien avec leurs rôles et leurs relations. Les femmes ne font pas toujours passer leur santé en premier et elles jouent souvent un rôle d’aidant plus important que les hommes.

Mme Greer a constaté une disparité quant aux rôles des femmes et aux attentes à leur égard. « J’ai vu à quel point des mères qui subissent un AVC peuvent se battre pour continuer de faire tout ce qu’elles faisaient auparavant, et parfois même essayer de retourner au travail en même temps », dit-elle.

Une part importante du travail de la Dre Blake consiste à aider les femmes à accepter que se concentrer sur leurs propres besoins et faire preuve de compassion envers elles-mêmes n’est pas un signe d’indulgence ni d’égoïsme. « J’essaie de leur faire comprendre qu’en faisant passer leurs besoins en premier durant leur rétablissement, elles aident leur famille. Tenter de retrouver une plus grande autonomie peut réduire le fardeau et le stress perçus dans l’ensemble du système. Les femmes se rallient généralement à cette idée, car cela ne nécessite pas une modification importante de leur façon de penser », affirme-t-elle.

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