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Rétablissement physique et mental après un AVC

Un AVC survient lorsque le sang cesse d’irriguer une partie du cerveau, ce qui endommage les cellules cérébrales. Le cerveau est le centre de contrôle du corps. Il gère tout ce que nous faisons, du fonctionnement de nos organes à la façon dont nous pensons et bougeons. Toutes les personnes qui subissent un AVC ont des effets différents. Un AVC peut avoir une incidence sur tout : de la capacité physique à effectuer ses tâches et activités quotidiennes, à la communication et aux interactions sociales, en passant par l’humeur et les émotions.

Absence des femmes dans la réadaptation

La réadaptation après un AVC vise à aider les gens à retrouver leurs capacités, ainsi que la plus grande autonomie et la meilleure qualité de vie possible. Cependant, parmi les patients qui ont subi un AVC et qui obtiennent leur congé de l’hôpital de soins de courte durée au pays, seulement 16 % sont transférés directement dans un centre de réadaptation en milieu hospitalier, et seulement 19 % s’y rendent au cours du premier mois après leur sortie de l’hôpital. Moins de femmes que d’hommes participent à un programme de réadaptation après un AVC.

mentale si ceux-ci sont offerts dans le cadre d’un programme de réadaptation en milieu hospitalier.

Le Dr Bayley est d’avis qu’un préjugé lié à l’âge pourrait expliquer pourquoi les femmes plus âgées sont absentes des programmes de réadaptation. En effet, puisqu’elles sont plus susceptibles de vivre seules, elles n’ont pas d’aidant pour les soutenir dans leur participation à la réadaptation. Qui plus est, les femmes qui subissent un AVC peuvent être plus frêles que les hommes, c’està-dire qu’elles sont plus âgées, moins actives physiquement et plus sujettes à l’épuisement.

Il y a probablement de nombreuses raisons qui expliquent cette situation. Tout d’abord, les femmes continuent d’être sousreprésentées dans les essais cliniques sur l’AVC, y compris dans ceux qui portent sur la réadaptation après un AVC. Un examen systématique de la littérature sur la réadaptation après un AVC a révélé que 57 % des patients participant à des études sur la réadaptation étaient des hommes, contre seulement 43 % de femmes. De plus, lorsque des femmes prennent part à des essais cliniques, les chercheurs n’analysent pas toujours les données en fonction du sexe et du genre. Par conséquent, les approches en matière de soins et de traitement ne s’appliquent pas aux femmes de façon équitable. Cela comprend aussi les recherches existantes sur la santé mentale après un AVC.

Les rôles de genre et les attentes de la société à l’égard des femmes y sont également pour quelque chose. Mme Lee-Anne Greer, psychologue à l’Île-du-Prince-Édouard, travaille auprès de patients qui ont subi un AVC. Durant ses 17 années de pratique, elle a vu des femmes exiger d’obtenir leur congé d’un centre de réadaptation plus tôt, car leurs enfants avaient besoin d’elles. Elle n’a toutefois pas observé de comportement semblable chez les hommes. Cela signifie que ces femmes n’ont pas accès aux soins en santé

L’absence des femmes au sein des programmes de réadaptation a des conséquences négatives sur leur santé physique et mentale durant leur rétablissement.

Lien entre santé mentale et santé physique

L’aspect mental et émotionnel du rétablissement après un AVC est aussi important que l’aspect physique – et il y est aussi lié. Tout cela fonctionne ensemble et est interdépendant.

Les femmes – et plus particulièrement les femmes plus âgées –sont moins susceptibles que les hommes de retourner à la maison après un AVC. En fait, près de deux fois plus de femmes que d’hommes s’en vont dans des établissements de soins de longue durée. La recherche a démontré que les femmes sont 60 % moins susceptibles que les hommes de retrouver leur autonomie dans leurs activités quotidiennes après un AVC. Par conséquent, c’est sans surprise que les femmes disent avoir une qualité de vie moindre après un AVC. Une mauvaise qualité de vie affecte le bienêtre mental, et vice versa.

« J’aimerais que la santé mentale et la santé physique ne soient pas considérées comme deux choses opposées. Les aspects émotionnel et psychologique du rétablissement devraient d’emblée faire partie de la réadaptation », affirme la Dre Treena Blake, neuropsychologue en milieu hospitalier à Vancouver.

La dépression est fréquente après un AVC et il existe deux prédicteurs importants. Le premier est les antécédents de dépression avant l’AVC. Le deuxième est la dépendance fonctionnelle, ce qui signifie qu’une personne a besoin d’aide pour accomplir les activités de la vie quotidienne, comme manger, s’occuper de son hygiène personnelle, s’habiller et se déplacer.

Environ 60 % des personnes qui subissent un AVC présenteront des limites fonctionnelles et plus de 40 % conserveront une incapacité modérée ou grave. Ces personnes requièrent une réadaptation plus intensive et ont besoin de davantage de soutien dans la communauté, et bon nombre d’entre elles sont à risque de faire une dépression. Chez les femmes, ce risque est plus grand, car elles présentent plus de limites fonctionnelles après un AVC. En fait, lorsque des femmes subissent un AVC, leurs niveaux généraux de bien-être mental et physique sont plus bas.

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