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uite au malaise d’Hillary, on a le sentiment qu’on n’a jamais été aussi proche de la pire catastrophe politique outre-Atlantique depuis l’élection de Reagan et les errements tyranniques de Nixon. On pensait être à l’abris de ce genre d’excès : Obama a été élu et le monde allait changer. Pas tant que ça en fait. Les crises financières se répètent et se ressemblent un peu partout sur le globe et quand elles frappent, c’est toute une population fragilisée qui a peur et se replie sur elle-même, séduite par les harangues en-dessous de la ceinture vociférées par des animaux politiques qui savent où chatouiller la bête pour la faire ronronner.
Quelle sera l’image marquante de cette prochaine élection US ? Shepard Fairey avait créé le symbole de la campagne d’Obama avec son affiche HOPE. Hillary, c’est franchement moins glam et j’imagine mal la scène street art s’emparer de la bobonne à Bill pour en faire l’étendard de la génération Y. Donald, lui, n’a besoin de personne pour briller en société : donner lui une tribune et il régalera l’assistance de ses vannes à la Bigard et démarrera le « Petit Bonhomme en Mousse » à la fin de chaque meeting. Même pas besoin de demander, le show est millimétré. Donald est en cover mais cela aurait pu être Hillary. Chacun d’eux incarne une facette du freak politique et je ne sais pas lequel des deux est le moins effrayant. Ils se valent franchement. Je donnerais un léger avantage pour Hillary parce que je me dis que, s’il faut un jour appuyer sur le gros bouton rouge du grand barnum mondial de la tête nucléaire, la féminité et la douceur devrait ressurgir de la présidente qu’elle serait. Et peutêtre réfléchir un peu plus. Puis l’image de Margaret Tatcher se dessine devant mes yeux clos et je perds le peu d’espoir que j’avais… Ça va aller. Bonne lecture en compagnie de nos freaks, qu’ils soient politiciens, artistes ou simples quidams. En fin de compte, c’est en se frottant aux facettes borderline et foutraque de la nature humaine qu’on mesure avec soulagement qu’on est un gars bien sous tous rapports. Normal. Et chiant.
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À chaque jour sa peine
Strange Dayz
Responsable du magazine Cédric Renwa
par Pierre Gof
Ce numéro a été compilé par Jérémy Alonzi Graphisme Eric Staelens, Laurent Delmelle / Studio Debie
32 Est-ce que Donald te fait flipper ?
Donald Trump par Serge Coosemans
Illustration couverture Pierre Comblain Illustrations Pierre Gof, Pascal Braconnier, Jampur Fraize Photographies Lio & Snon, Kathleen Wuyard, Marie Hamoneau, Ra Dok Auteurs Helmond B, Kathleen Wuyard, Serge Coosemans, Julien Broquet, Marie Hamoneau, Pierre Hella, Sandrine Goeyvaerts, Alexandre Spada
38 Évidemment, quand on exagère…
Community Manager Pierre Hella
L&M par Helmond Bastard
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Des photos et des femmes Le Prince Harry par le Prince Harry
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Que la parade commence ! Paquet de freaks par Julien Broquet
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Alors Jojo... l’été 2016 a-t-il été à ta hauteur ? Il n’était pas aussi grand que moi, trop de mauvaises nouvelles !
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Bon, quand même, tu peux nous l’avouer... Ton Viva Brasil a boosté nos athlètes non ? Les athlètes belges ont été boostés par Viva Brasil, comme les Diables !
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Tu as fait un petit pas de samba pour la victoire de Nafi ? Je n’ai pas dansé la samba pour Nafi, par contre c’est elle la plus jolie !
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Ça reste entre nous bien sûr... c’est qui pour toi l’artiste belge le plus fou ? Jean-Luc Fonck !
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Pas faux, mais tu ne te débrouilles pas mal non plus ! À 80 ans, c’est quoi ton secret ? Le secret de la jeunesse éternelle, c’est la compagnie de mes musiciens et surtout mon public
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Et puis être “Plein comme une andouille” parfois aussi ? Allez Jojo, un petit péket ? Je ne suis jamais plein comme une andouille, je bois modérément ! Pas de péket, mais de la bière...
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La Cité ardente sera plus chaude que jamais ce 1er octobre, illuminée par les milliers de bougies qui mettront en lumière la Nuit des Coteaux. Entre découverte du patrimoine et dégustation de péket, c’est l’événement à ne pas manquer pour tout Liégeois qui se respecte. Et pour ceux qui rêveraient d’en être.
À défaut d’admirer les filles du bord de mer, c’est aux belles ardentes qu’Arno viendra chanter la sérénade le 28 octobre. Un concert organisé au Forum de Liège avec les Ardentes Club, en prémisse de son concert soldout à l’AB au printemps. L’occasion de redécouvrir ce monument de la culture belge, et de découvrir également son dernier opus, Human Incognito. Musique une fois !
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Qu’obtient-on si on mélange un webzine pensé comme une lettre d’amour à Liège et le designer d’intérieur occupé à relooker toute la Cité ? Label Boulettes, les t-shirts aux slogans et logos 100% liégeois, imaginés par Boulettes à la Liégeoise et le Label 5.9. Une coolab à porter avec fierté, d’autant plus que les t-shirts, en vente chez Madame Boverie, sont réalisés en coton organique. Frite from desire !
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Accessoires, vêtements et cosmétiques respectueux des animaux et de l’environnement : c’est le pari de Mahalo, le concept store éthique de la rue de l’Université. Une oasis de douceur en pleine ville, où l’on trouve des trésors à offrir... ou pour se faire plaisir. Un coup de coeur à partager sans hésiter, d’autant plus que les deux soeurs qui l’ont ouvert sont carrément sympa- aloha !
Jusqu’au 16 octobre, on file à la Cité Miroir découvrir Tensions, l’exposition de photos du collectif Krasnyi. Des clichés à vif, pris appareil au poing, qui mettent en avant les citoyens qui se battent contre les injustices de la société. Des clichés qui interpellent et mettent en perspective nos luttes quotidiennes. Exposition sous haute tension.
21 rue de la Boétie : le QG de Paul Rosenberg, marchand d’art incontournable du siècle dernier. Le titre d’un livre d’Anne Sinclair, sa petite-fille. Mais aussi le nom d’une exposition, inaugurée dès le 22 septembre au Musée de la Boverie. L’occasion de découvrir une collection d’exception, qui va de Matisse à Braque en passant par Picasso.
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Sweatshirt lacé, robe en denim et chemise xxl. On attend avec impatience le retour de l’automne pour parader dans la nouvelle collection des Filles à Papa. Une collection plus California chic que jamais, qui mêle allègrement influences 90s et clins d’oeil à la subculture. Certes, il faut un certain budget pour se permettre de craquer, mais porter les mêmes designers qu’une actrice oscarisée (Marion, si tu nous lis...), ça n’a pas de prix.
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ilhouette longiline, traits taillés au couteau, d’une lame aussi aiguisée que son sens du style.
Messieurs Delmotte a l’allure d’un méchant de James Bond – ou bien s’agirait-il plutôt d’un dandy ? Peu importe comment on l’interprète, le personnage ne laisse pas indifférent et dégage une aura cinématographique qui sied parfaitement à cet artiste spécialisé en installations surréalistes. Enfant de la Cité ardente, son talent s’est vite avéré trop grand pour ses étroites ruelles pavées, et ses vidéos et installations ont voyagé de New-York à Philadelphie en passant par le Togo, l’Allemagne et le Japon. Lost in Translation ? Il faut parfois l’être un peu pour se laisser emporter par ses vidéos habitées, où Messieurs Delmotte se met en scène pour interpeller sur la relation entre le corps et la société. Des vidéos surréalistes et oniriques à l’esprit délicieusement belge, qui utilisent l’absurde pour mettre en lumière des réalités. Star de ses oeuvres, Messieurs Delmotte a fait de sa vie une mise en scène et de la scène un art de vivre. Avec humour, toujours.
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Photo : Jehann Mol · Coiffure et make-up : Allison Irskens · Modèle : Gabrielle Charlier
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haque année, c’est le même spectacle, et le temps d’un été, la Cité ardente prend des allures de cour des miracles. Le changement commence inexorablement avec l’exode des étudiants, qui laissent derrière eux le vide dans les rues pavées et un terrain de jeu rêvé. A roulettes, à pied, punks à chien, pas peignés : les freaks arrivent en ville et il n’y a plus personne pour changer de trottoir. Deux mois durant, la fête est plus folle, et on se prend à penser qu’ils ont toujours été là, tant ils incarnent à la perfection le fêtant ardent des Liégeois. Et puis les températures tombent, les feuilles aussi, et voilà le temps de partir par monts et merveilles voir si la misère est vraiment plus belle au soleil. Sans que la Cité ne devienne pour autant aseptisée : après les freaks, place à la Foire d’Octobre - charivari, plus on est de fous plus on rit ! K.W.
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Texte et photos : Kathleen Wuyard
LA MÉLODIE DU SEIGNEUR Un mélomane passionné, qui fait rimer classiques liturgiques et pop musique. Une cathédrale noircie par la pollution dont s’échappe le son délicat d’un carillon. Une certaine vision de la Wallifornie d’aujourd’hui, entre tradition et douce folie. Immersion dans l’univers de Fabrice Renard, carillonneur plus punk qu’enfant de chœur.
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ate Moss. Le Standard de Liège. La Cathédrale Saint-Paul. Lady Gaga. Mozart. Jésus-Christ notre sauveur. Antithèses, aphorismes, absurdité ? Un casse-tête d’influences contraires qui donne au moins autant le tournis que le labyrinthe de marches qu’il faut monter pour arriver au sommet du clocher. Bienvenue dans l’antre de Fabrice Renard, personnage anonyme qui do-
mine pourtant toute la ville de Liège depuis le promontoire où il pratique son art. Avec chaque mercredi, un concert en forme de mission : dépoussiérer le carillon. La quarantaine souriante, vêtu de noir de la tête aux pieds, Fabrice Renard ne correspond pas au cliché éculé de la grenouille de bénitier. Une image désuète qu’il est d’ailleurs le premier à déplorer. « J’ai étudié le piano au conservatoire de
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Bruxelles, et il y a une vingtaine d’années, j’ai rencontré un carillonneur de renom qui m’a fait découvrir cet instrument. J’ai commencé à me rendre à des concerts de carillon, où j’étais très attristé de voir la moyenne d’ âge du public, et à quel point celui-ci était clairsemé. Un peu comme le public des églises finalement… ». D’aucuns s’y seraient résignés, Fabrice, lui, a décidé de sonner les cloches des mélomanes non-gériatriques et de donner un coup de jeune à cet instrument qui fête cette année ses 509 ans. « Contrairement aux idées reçues, le carillon permet de jouer tous les styles de musique. C’est un instrument qui offre une vaste gamme de possibilités sonores. On présente souvent le carillon comme un instrument très athlétique, parce qu’il faut frapper sur les touches. C’est faux, le carillon est un instrument très complet qui permet des nuances très variées ». Et qui permet également un grand écart réussi entre les maîtres de la musique classique et les hits d’aujourd’hui. « Au fil des années, mes goûts personnels ont évolué. Je reste très attaché à la musique classique bien sûr, mais je suis de plus en plus attiré par la pop et la chanson française. Je suis super fan de David Guetta, Michel Sardou, Rita Ora, Iggy Azalea… ». Qui, vu son goût prononcé pour la controverse, aurait sans aucun doute été ravie de savoir que son tube Fancy résonnait ce jour-là dans toute la ville grâce au talent de Fabrice Renard pour la traduction de morceaux contemporains au carillon.
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Une passion qu’il mène de front avec ses autres centres d’intérêts, dont la photographie. Qui est tout à la fois pour Fabrice un moyen d’expression et une source d’inspiration. « Je suis super fan de photographie, alors je regarde de temps en temps Fashion TV pour m’inspirer avec les défilés. Un soir, je suis tombé sur un reportage sur Kate Moss. Je n’ai pratiquement pas dormi : je suis resté toute la nuit pour composer un hymne en son honneur ». Et si l’histoire ne dit pas si la brindille a eu le plaisir d’écouter cet hommage qui lui est consacré, le public de Fabrice est tout de même des plus éclectiques. « Je suis parfois très étonné de voir le public qu’attirent mes concerts à la Cathédrale Saint-Paul. C’est bien, ça donne une autre image de l’Eglise. Il y a quelque temps, j’avais décidé de jouer Bad Romance de Lady Gaga au carillon, c’est une chanson qui s’y prête très bien. Après le concert, un jeune est venu me trouver pour me féliciter. Il m’a demandé ce que j’avais joué après Lady Gaga, ajoutant qu’il avait trouvé le morceau « encore plus flippant ». C’était l’Ave Verum de Mozart » sourit Fabrice. Et d’ajouter : « contrairement à ce que l’on pourrait croire, mes concerts de carillon n’ont aucune vocation religieuse. Le Christ n’est pas venu sur terre uniquement pour les musiciens liturgiques, il est là aussi pour les rockers et les rappeurs ». Amen mon frère ●
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Si dans le cochon, tout est bon, dans le sushi parfois, aussi. Mais il faut reconnaître qu’il y a certains trucs qui peuvent exaspérer comme un trop plein de wasabi ou vous transporter comme une double ration de thon rouge. Le Wallifornia Roll reflète cela : certains ingrédients font tache, d’autres excitent vos sens mais, le tout l’un dans l’autre, c’est un condensé de Wallifornie. Voici le sushis d’automne :
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Un chalet en bois à donner. Trop beau pour être vrai ? Presque : si le chalet est bel et bien gratuit, pour l’obtenir, il faut accepter de venir le démonter. Un faible prix à payer pour savourer la vie de gentleman farmer et le retour à la nature.
N’en déplaise aux amateurs de faux patrimoine et aux férus d’histoire revisitée : la maison Rigo et son exemplaire copie d’architecture mosane sera bel et et bien démolie. De quoi libérer la vue sur les Guillemins et l’architecture 100% originale de Calatrava.
Saumon fumé (Yummy!) C’est sous le pseudonyme de Patrick Philippart qu’il a vendu des milliers de polars, mais c’est en tant que Charles Ledent qu’il a été fait citoyen d’honneur de notre belle Cité. Une cérémonie qui a également mis à l’honneur le co-fondateur des Ardentes et le patron de chez Lequet – Valeureux Liégeois !
Concombre amer (Beurk…) L’amour frappe toujours deux fois, Judas aussi : après avoir abandonné le club qui l’avait adoubé, le petit prince du Standard a quitté Anderlecht pour l’herbe plus verte de Burnley. Verte comme un billet de 100 : un transfert à 8 millions d’euros, Defour aurait eu tort de se priver.
Feuille de nori pas nette (Eeeek!) Les frères Dardenne qui préparent un film sur le terrorisme ? Si le sujet est plus que jamais d’actualité, le projet ne réjouit pas tous les cinéphiles. « Il faudra le passer dans la cellule des djihadistes, ça leur fera les pieds ». Quand les commentateurs de Sudpresse s’improvisent critiques cinématographiques, difficile de se retenir de sourire.
Photo
Fornia
Un fond blanc, toujours. Un canevas vierge, comme pour mieux contraster avec la luxure qui se dégage de ses portraits. Lèvres entrouvertes, yeux mi-clos, positions provocantes et cheveux ébouriffés. Sous l’objectif de Terry Richardson, les modèles se muent en sirènes sensuelles, madones déchues tout droit sorties de l’imaginaire d’un enfant terrible biberonné à la culture punk de LA. La maman ou la putain ? Choisir, c’est renoncer, et Terry Richardson ne compte certainement pas se priver. http://www.terryrichardson.com/
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Est-ce que Donald Trump te freake out ? Donald Trump est un homme abominablement banal, candidat pour un job qui ne l’est absolument pas. Hunter S. Thompson et sa clique de freaks tentant de s’emparer du pouvoir à Aspen, Colorado en 1969-70, étaient des gens absolument peu banals tentant de se dégotter des jobs de maire et de chefs de la police qui n’avaient rien de bien folichon, à part pour le symbole. Le point commun entre Trump et Thompson ? S’être présentés au peuple en mode disruptif. Ce qui, en politique, ne marche généralement pas.
Texte : Serge Coosemans / Illustrations : Jampur Fraize
Théorie De Comptoir J’ai un ami qui habite Londres depuis 10 ans et quand il revient en Belgique, il lui arrive de parler comme Jean-Claude Van Damme. « Ce truc m’a complètement freaké out », a-t-il balancé l’autre soir en terrasse et ça m’a semblé, quelques jours plus tard, un bon angle pour attaquer un papier en mode freaky sur Donald Trump. Car c’est au fond la seule question à poser : est-ce que Donald Trump me freak-oute ? Vous freak-oute ? Moi, c’est non. Mais alors, pas du tout. Pour faire court, depuis le début de tout ce cirque, je pense qu’il n’a carrément pas la moindre chance. Même s’il gagne. Sur-
tout s’il gagne. C’est que Donald Trump, quoi qu’on en dise, n’est pas le candidat des Forces Obscures. Bien au contraire, plutôt que de lui apporter leur soutien et lui prêter leurs maléfices, celles-ci pourraient en fait carrément nous le dézinguer. Il est vrai que j’ai vu beaucoup trop de films et que ça perturbe très certainement mon rapport à la réalité mais n’empêche... Quand une bonne partie de l’élite financière, de l’appareil politique, des hauts-gradés de l’armée et d’anciens de la CIA, alors que tous sont généralement tenus au devoir de réserve, se mettent à publiquement douter de votre capacité à diri-
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ger les Etats-Unis et vous présentent même comme un danger potentiel pour la stabilité du monde, il me semble tout de même pas si tordu que ça d’imaginer que Trump pourrait très bien l’un de ces jours prochains se réveiller avec la tête de son cheval favori sur son oreiller. Il faut tout de même percuter que le discours sur Trump que tiennent tous ces types de l’establishment est exactement le même que celui qu’ils ont l’habitude de tenir sur les dirigeants des pays qu’ils finissent généralement par bombarder. Autrement dit, si un destin présidentiel attend Trump, ça pourrait très bien être celui d’un John Fitzgerald Kennedy des white trashs, des rednecks et des anti-Système. On trouvera bien un coupable tout désigné : un déséquilibré latino, un musulman sous Captagon ou un mec bien vénère jadis acculé à la faillite par les entourloupes immobilières de Trump. Et dans 50 ou 60 ans, il y aura toujours une part considérable de la population américaine pour penser que ce n’était là qu’un pion manipulé par le complexe militaro-industriel. Ce qui sera sans doute vrai. Bien sûr, ça ne partira pas forcément en sucette à ce point. Au moment d’écrire ces lignes -la mi-août 2016-, Donald Trump est tranquillement en train de se carboniser tout seul et il n’y aucune raison que cela s’arrête. Il reste un peu plus de deux mois avant les élections, la rigolade est finie. Jusqu’ici, on lui a permis de rebondir parce que ce type est une vache à clics absolue, une inépuisable source de LOL, un sujet qui vend du temps de cerveau et ce qu’il reste de papier. L’ascension était marrante mais là, c’est désormais le spectacle de la mise à mort qui va exploser les audimats. Il est temps de sortir les squelettes des placards, d’exposer les collections de casseroles, de suivre le scénario prévu depuis le départ, donc. Ca va être d’autant plus carnassier que Trump ne semble lui-même plus trop savoir cacher ses limites. Président des Etats-Unis, ce n’est pas un job banal. Or, Donald Trump est justement quelqu’un d’abominablement banal.
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Président orange J’habite une rue de brasseries bourgeoises et s’y pavanent chaque midi et chaque soir des concessionnaires automobiles, des entrepreneurs en bâtiments, ainsi que des agents immobiliers et des directeurs d’agences publicitaires. Dès que je sors de chez moi, je croise des Trumps, des paquets de Trumps, des wannabe-Trumps, des Trumps low-cost, des pré-Trumps, des presque Trumps, des mini-Trumps, des Trumps de toutes les couleurs ; bien que l’orange prédomine, banc solaire oblige. Ce sont des beaufs, des reliquats des années 80, racistes, vulgaires, de parfaits ploucs aux activités et aux goûts de ploucs : bouffe chère et mal foutue, champagne bien ringard, vacances à Saint-Tropez, pantalons saumon, bagnoles d’ennemis de James Bond et femmes qui ressemblent toutes, de 27 à 77 ans, à Brigitte Bardot, celle de 2010. Dès que j’ouvre la fenêtre, je me prends des effluves d’after-shaves interdits par les conventions de Genève et de cigares, car beaucoup de ces couillons passent un temps dingue à pomper leurs phallus de tabac, histoire de se donner un genre canaille à la Michael Douglas dans Wall Street. Dès que j’ouvre la fenêtre, forcément, je les entends surtout débiter leurs conneries sur l’argent, les maisons, les bagnoles, les musulmans, les taxes, Poutine et Erdogan, qu’ils admirent parce que sont des types avec des grosses couilles. Comme eux. Je n’ai pas la moindre tendresse pour ces gens-là. En fait, je les méprise carrément. Mais sans haine, sans peur, plutôt avec indifférence, vu qu’ils
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ne représentent rien sinon une bourgeoisie dégénérée, qui s’encule en vase clos. Ils peuvent être méchants, teigneux même, mais je serais très surpris qu’un seul de ces caves soit réellement dangereux, même ceux au cerveau rongé par la cocaïne, qui n’ont pas toutes leurs frites dans le même sachet et probablement un petit orteil dans le grand banditisme. Ce ne sont pas des psychopathes, la plus grosse de leurs tares psychologiques tiendrait plutôt d’un narcissisme exacerbé et maladif. Comme Trump, dont l’amour/ haine qu’il éprouve pour lui-même est assez bien documenté (Google est ton ami). Et voilà pourquoi je me fous pour ainsi dire complètement de Trump. Ce n’est qu’une version XXL de ces types qui bouffent des tartares de thon à 22 balles dans ma rue. Il n’y a pas de nouvel Hitler ou de Mussolini 2.0 dans ce tas d’abrutis. Il n’y a qu’une bande de poseurs qui pourraient un jour se retrouver sur une liste du PS, du MR ou du CDH, comme quelques entrepreneurs balourds wallons, des stars vieillissantes du ballon rond et des personnalités de la RTBF et de BelRTL avant eux. C’est le même genre, la même essence. Tout comme Trump, on n’entend qu’eux en campagne mais dès que vient leur tour de représenter l’intérêt public ou même celui du parti, ils lâchent une grosse proute, se dégonflent comme Bart De Wever après un semaine sans frites et sans gaufres et/ou enchaînent les gaffes avant de se faire virer. La Jacqueline Galand d’Alaska J’ai lu quelques articles, généralement français, donc forcément méprisants à l’égard des Américains, qui rappelaient que Trump était aussi incongru sur la scène politique qu’ont pu l’être Clint Eastwood, Ronald Reagan, Arnold Schwarzenegger, Sarah Palin ou encore La Cicciolina. C’est oublier quelques nuances, la principale étant qu’aucun de ces élus n’a vraiment tenu de posture disruptive. Clint Eastwood en tant que maire, Reagan en tant que gouverneur et président et Schwarzenegger en
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tant que gouverneur ont tous exercé le job de façon très traditionnelle. Au parlement italien, La Cicciolina s’occupait plutôt de dossiers collant à son image, notamment la légalisation de la prostitution et l’éducation sexuelle. Quand à Sarah Palin, durant son mandat politique, ce n’était jamais qu’une Jacqueline Galand exerçant dans une région, l’Alaska, qui compte officiellement 0,43 habitants par kilomètres carrés et à qui on a pensé offrir un job prestigieux par pure stratégie avant de se rendre compte, trop tard, que le soleil de minuit lui avait visiblement un peu trop tapé sur le citron. Trump, c’est différent. Trump entend foutre le boxon et il y a jusqu’ici d’ailleurs pleinement réussi ; faisant imploser le parti républicain et amenant la bigoterie et les débilités de Twitter vers le centre du débat. Des disruptifs du genre, l’histoire en a compté quelques-uns mais quand ils y entrent, il y a généralement un contexte qui s’y prête, une instabilité géo-stratégique, du chômage massif. On vit certes une époque trouble mais il me semble tout de même un peu crétin d’avancer que les Etats-Unis de 2016 seraient dans une configuration comparable à celle de l’Allemagne des années 30, laminée, revancharde et en attente d’un pouvoir autoritaire. Que Trump se retrouve où il est est une anomalie du système mais elle en dit davantage sur la mauvaise santé du parti républicain que sur celle des Etats-Unis : on y a trouvé que les quadras et les quinquas n’avaient pas assez d’expérience, Trump était l’un des seuls babyboomers à vouloir du job,
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alors voilà. Maintenant, ils regrettent. Et aident même désormais ouvertement les Démocrates à le torpiller. Hunter Trumpson En fait, Donald Trump est peut-être bien dans une position similaire à celle de Hunter S. Thompson, lorsque le célèbre journaliste gonzo se présenta aux élections pour le poste de shériff en 1970, à Aspen, Colorado. Lui aussi était en mode purement disruptif. Associé au mouvement Freak Power, il tenta d’abord, en 1969, d’aider Joe Edwards, un motard hippie, à devenir maire de la ville. Ca ne prit pas, alors il se présenta lui-même aux élections suivantes, celles pour le poste de shériff. On a dit tout et son contraire sur cette campagne : qu’elle était sérieuse sur le fond mais complètement débile sur la forme, qu’elle tenait de la blague cynique, du happening hippie. Ce qui est sûr, c’est que Thompson et sa clique ne se cachaient pas pour picoler et se droguer à outrance, et faisaient tout pour effrayer les investisseurs et les gens « normaux ». Cette fois encore, Thompson et le Freak Power perdirent. Ce qui est intéressant, c’est qu’à l’analyse des résultats de 1969 et de 1970, on remarqua que ce qui avait surtout coûté le poste de maire à Edwards et celui de shériff à Thompson, n’était pas un vote massif de la part des conservateurs pour les contrer mais bien un vote massif des Démocrates qui n’avaient aucune envie que le Freak Power ne se retrouve au pouvoir et ont donc voté pour le candidat républicain. Thompson prétendit plus tard
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qu’ils avaient réussi à faire pétocher Aspen (« we scared the living shit out of the Aspen Power Structure ») et que c’était en fait là le but principal du Freak Power. Il ajouta aussi : « Nous ne sommes vraiment pas des freaks – pas au sens littéral du terme – mais la réalité tordue du monde dans lequel nous essayons de vivre s’est en quelque sorte arrangé pour nous faire sentir freaks. Nous argumentons, nous protestons, nous pétitionnons – mais rien ne change ». « Réalité tordue », voilà la clé. Thompson semble avoir surtout perdu parce que sa réalité était trop tordue. Le shériff à qui il était opposé dans cette élection n’avait rien d’un fascist pig, c’était un bonhomme plutôt aimable, capable de fermer les yeux sur la massive consommation de drogues des hippies, par exemple. L’erreur de Thompson a été de ne pouvoir convaincre que son propre camp, celui des freaks, qu’il était taillé pour le job, mais il n’a pas réussi à ce que républicains et démocrates, même ceux qui fumaient eux aussi des gros pétards, le considèrent sérieusement. Pour gagner une élection sans utiliser la ruse ou la force, il faut ne faut pas seulement convaincre son camp, il faut aussi rallier le camp adverse et les indécis. Ce qu’est actuellement en train de réussir Clinton, pas Trump. D’ailleurs, si ce sont vraiment les Forces Obscures aux commandes, il est tout de même évident qu’Hillary Clinton est drôlement plus qualifiée que Donald Trump pour déclencher la troisième guerre mondiale ●
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Texte : Helmond Bastard / Illustrations : Pascal Braconnier
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eux pauvres âmes se télescopent sur l’autoroute de l’ennui. Lui est atteint d’une lente dégénérescence du cerveau, elle est à la limite de ce qu’il convient d’appeler une personne normale. Sans se soucier des apparences, ils se frottent l’un contre l’autre à l‘arrière d’une bagnole garée sur une aire d’autoroute. Ils sont à la recherche d’une sensation qu’ils ont peut-être connue un jour mais cela n’est pas certain. Ce qui l’est, par contre, c’est que L. et M. trouvent dans ces caresses mutuelles un réconfort à leur disgrâce personnelle. On peut s’interroger longuement sur les caractéristiques esthétiques de l’agglomérat viandeux qu’ils forment à l’instant mais, reconnaissons-le, la circonstance ne supporte pas le détail. Lentement, L. se redresse, sans oublier de passer ses mains sur chaque centimètre carré du corps de sa partenaire. Il caresse, flatte, touche, effleure, frôle et glisse tant qu’il peut. Il le fait car cela fait des années qu’il ne l’a plus fait. Ou du moins, sans que cela n’ait eu pour résultat de provoquer un cataclysme.
« Sa langue dans ma bouche… Sans que cela ne soit un effort. Une obligation. Par envie. Simplement, parce qu’ il est naturel que cela advienne…. Je ne me fais aucune illusion : il ne m’aime pas. Mais quel plaisir ! Voluptés en cascade, inondations d’ inattendus., expectatives enivrantes. Je revis ! Je vis. Et c’est grâce à lui. » C’est en ayant à l’esprit ces quelques mots que M., sans vraiment s’y attendre, se noya une poignée de secondes dans les flots de l’orgasme. Puis, plus rien. La vie reprit son cours et L. le sien : dynamique des marchés, customer insights, tendances & raffinement. Qu’on ne se méprenne pas : M. est heureuse des perspectives offertes par cette sauterie expresse : pas d’attachement, pas de projet, pas de nécessité à s’entendre. Le sexe supporte à lui seul les fondamentaux de leur liaison, aussi courte fut-elle. Il fallut attendre plus de trois semaines pour que leurs chemins se croisent à nouveau.
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L Aube déchirante et éclats de lumière. Je suis dans cette suite, au Crowne Plaza, quelques centaines d’euros dispersés pour quelques minutes de jouissance. Ai-je jouis ? Le dessus de lit est souillé. Quel rituel démoniaque s’est déroulé ici, au beau milieu de la Cité alors que je tente, seul, de m’extirper de ces draps gluants ? Quelles distractions antiques ont été organisées dans ce temple de luxure et, surtout, qu’avons-nous absorbé pour que les souvenirs se tapissent aussi loin, dans les tréfonds de notre cortex, et veuillent à tout prix rester enfermés dans cette sombre geôle ? Le pluriel suppose le nombre mais où sont passés les autres ? Qui était avec moi ? Fondus instantanés & coupes nettes : une table parsemée de C, des bouteilles vides de L.R. Cristal 2002. Et puis les basses... Précises. Chirurgicales. Omniprésentes. Elles sont distillées par la stéréo, quelque part dans la chambre, et provoquent de larges afflux sanguins, dans ma tête et dans mon ventre. Flashbacks. Tout ce qu’il reste sont ces entailles béantes dans mes membres scarifiés. Une fois de plus, l’homme blanc s’est donné sans compter et a dispersé ses offrandes sur l’autel de la Conviction. Il ne reste plus que moi, prêtre grotesque supportant la honte de n’être écouté par personne, prêchant pour lui-même, expurgeant sa colique verbale au milieu d’un oratoire à 885 € la nuit. Au moment où je me décide à quitter les lieux, M. sors de la salle de bain. *** Le paysage défile par la fenêtre, ma tête plaquée contre la vitre. Je stoppe la voiture, M. en descend. D’où vient cette fille ? Je devrais me souvenir. D’habitude , je me souviens toujours. Nos chairs se sont croisées. Encore que. Je ne suis sûr de rien. Les lumières de la ville se découpent en intermittences incandescentes, improbable horizon constitué de kaléidoscopes fantasmés et moi, toujours collé à cette paroi de verre. M. fume calmement dehors. Elle n'a pas bougé. Elle se contente de téter son mégot en regardant devant elle. Parfois, elle jette un œil vers moi. Depuis combien de temps sommes-nous arrêter ? Certains sons me reviennent nettement, des paroles incrustées. Retours inopinés sur des fragments d’image. ***
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Je ne sais plus trop bien ce que l’on fêtait hier soir, mais nous l’avons fêté. J’ai rencontré JC, un gars avec qui j’ai trainé un peu, il y a quelques années. Il se trouve qu'on est voisin : il habite dans l'immeuble en face, de l'autre côté du boulevard. On a parlé. Que faisait-il là ? J’ai entamé la conversation parce que je ne supporte pas les vides. - Tu deviens quoi ? - Artiste. Tu sais, je peins maintenant. Tout le temps. - Bien. C’est bien. T’as raison : faut faire son truc. Pourquoi j’ai dit ca ? Aucune idée. Ca m’a parût opportun sur le moment. J’aurai voulu qu’il me paye un verre parce que je me suis intéressé à lui et je n'y étais pas obligé. C'est l'usage, non ? - Et toi, me dit-il ? - Tu connais M. ? - Bien sûr. Il s’est assis auprès d’elle. Elle me fusillait du regard et je comprenais. Ce mec ne l’avait jamais vue et voudrait, probablement d’ici peu, jouir dans sa bouche en guise de préliminaires. Un morceau sortait des baffles. Merde, comment s’appelait ce groupe déjà ? I say don't you know You say you don't know I say... take me out* Pas moyen de retomber sur le nom et cela va me préoccuper tout le chemin qui mène du bar aux toilettes hommes. En ce moment, les chiottes sont devenues un véritable place-tobe. C’est le passage obligé pour tout qui veut se placer sur orbite, s’aligner les rails et commenter la vie culturelle de manière plus ou moins avisée. Parfois, on croise des mecs qui viennent simplement pisser. Mais, a priori, on vient d’abord aux gogues pour descendre une latte tout schuss puis, seulement lorsque les neurones pétillent, on se laisse aller aux penchants plus naturels. Je ne m’explique pas vraiment le pourquoi. C’est juste comme ça. La nature change de camps. If I move, this could die If eyes move this can die... En revenant au bar, je remarque directement mon camarade vaguement artiste, vaguement mon pote, faire une approche assez grossière sur la cuisse de M. Elle ne bouge même
pas, trop dépitée. Trop fatiguée. Les filles ont tellement d’avance sur nous en matière de relations sociales. Mais là, le manège est énorme : JC met la main à son portefeuille, lui montre l’intérieur et se barre, bras dessus, bras dessous avec M. I want you... to take me out Je regarde le mur en face de moi. Je vois mon reflet, il y a des miroirs partout. J’ai bien le temps de voir mon visage se refléter et je comprends alors d’où je la connais. C’est une pute. Pas étonnant, vu ma gueule… I know I won't be leaving here With you
M La pluie tombe doucement en fines gouttes et cette salope est bien décidée à me détremper jusqu’aux os. J'ai faim. Malgré la situation, je meurs de faim. Je prends subitement conscience de l’endroit où je me trouve : plantée devant chez ce gros connard. Trente minutes qu’il nage dans les eaux glacées d’un fleuve souterrain, emporté par une colonie de démons obligatoirement vicieux. Ils sont occupés à lui faire subir les pires outrages comme ce salaud voulait le faire avec moi. Et moi je suis toujours là, préoccupée par l’éventualité d’un dîner. Je me passe la main sur le visage. Un geste souvent répété. En de petits mouvements, je me masse lentement le front, les joues et enfin le menton. Un léger picotement semble me décoller subtilement le cuir chevelu… Je ne sais pas très bien où je dois aller. Evidemment, il n’est pas prudent de traîner ici plus longtemps. Des ombres se faufilent derrière moi, les derniers écueils d’une vie passée se brisent par-dessus mes épaules. Les ultimes relents d’une vapeur colorée se dissipent lentement tandis que je balaie de la main un spectre encore humide. Me voici arrivée aux frontières d’un autre monde. Plus rien ne pourra endiguer ma folle course vers les étoiles. Est-il encore permis à l’Homme de se tenir debout sur cette terre brisée au fond de laquelle sont enfouis les charniers de nos folies ? Allez, c’est terminé. Il faut avancer maintenant.
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Vers l’océan. Je marche calmement dans la rue. La pluie ne me gène plus. D’ailleurs, j’ai oublié jusqu’à son existence : là où vagabonde mon esprit, elle ne tombe jamais. J’arrive à hauteur d’un petit parc. Je m’assieds sur un des bancs qui le jalonnent. Malgré l’heure tardive, plusieurs pigeons sont occupés à chercher de la nourriture et je ne pense plus à JC ni à ce que je lui ai fait. *** Il doit être plus ou moins 4 heures du matin, je me retrouve seule, assise sur ce banc, perdue au milieu d’une jungle de béton. Il sera parvenu à m'ôter toute envie de rester humaine, modèle unique, original, et pourtant si conforme à l’idée commune qu’on est en droit de s’en faire. Plusieurs sirènes retentissent à travers la ville. L'écho rebondit contre chaque façade et s'enroule, multiplié, autour de mon cou, c'est étrange. L’hallali résonne. Pour moi ou quelqu'un d'autre ? Un amas de chair et de sang jonche t-il un autre trottoir ? Je suis en sursis. Bientôt je serai embastillée pour un temps, une éternité, condamnée à se taper la tête contre les mêmes murs, chaque jour. Parce que j'ai tué un homme. Un homme qui voulait me posséder, me faire mal, regarder à travers mes yeux la douleur qu'il avait enfouie dans la boue de son crâne. La blessure qui ne l'avait jamais quitté. Bientôt, je ne serai plus libre. L’ai-je déjà seulement été ?
L J'ai quitté le bar. Je suis rentré, me suis vautré dans le canapé. J'allume la télé. Infos en continu. Du temps passe. Les infos restent. J'éteins la télé. C'est bizarre, le JT : pendant toute la première partie de son existence, on n'y prend pas garde. Comme si la vie pouvait nous couler dessus sans que cela puisse avoir la moindre conséquence. Puis les années passent et on jette un œil distrait à la valse des informations, on s'intéresse aux différentes causes qu'on viendra, tôt ou tard, à défendre : pour exister, il n'y a pas d'autre choix que de participer un minimum à la vie de la Cité. Ca tombe sous le sens. Quel symbole incarne les valeurs les plus nobles d'Homo Domesticus ? Les news. Abreuvé depuis toujours aux sources cathodiques, il ne nous vient
même plus à l'idée de trier les données qui nous parviennent : on avale et on commence doucement à avoir peur. Tout devient agression : une claque qu'on se reçoit de volée. Les quartiers, BAM! Les drones, les autres, les pauvres, BAM, BAM, BAM ! Uniformisation. Absorption. Rejet. Les trois étapes essentielles d'une méthode globale mise au point pour faciliter la régulation des âmes. Je n'ai qu'une faible conscience de ce phénomène à cet instant. Je ne sais pas comment formuler mon malaise. A l'évidence, on nous cache quelque chose. Un secret immense, dont la révélation devrait entraîner une panique indescriptible, peut-être même la destruction de la civilisation. Pourquoi les journalistes catapultés à la télé sont-ils les pions centraux d'une machination à l'échelle planétaire ? Sont-ils seulement conscients du rôle qu'ils jouent ? Sont-ils humains. Sommes-nous réels. Trop confus. Il faut me concentrer. Du focus, nom de dieu! J'en trouve dans ma poche, l'étale sur la table en verre du salon et dérape sur 10 centimètres par narine. L'effet est immédiat. Plus moyen de dormir. J'ai envie de baiser. Cet enculé de JC qui s'en donne à cœur joie avec M. Pourquoi je l'ai laissée filer ? Je sors prendre l'air. Je trouve M. un peu plus loin, dans le square tout proche de mon appart'. Je l'invite à monter. On baise. Tout vient à point, etc.
L&M L’après-midi dégouline. Le soleil est planté haut et aucun nuage n’a l’air de vouloir prendre son rôle au sérieux : ils sont pareils à de grands voiles blanchâtres flottant sans but. Rien susceptible d’entraver les rayons solaires. Destruction de l’épiderme, cancer, mort. L & M se trainent, le mode Survie est enclenché. Ils essaient de trouver un peu d'énergie sans que cela soit réellement important. L. s'extrait du lit à la recherche de fraîcheur qu'il trouve dans la salle de bain. M. s'enfonce un peu plus, des plis de chair collent, des fluides évaporés depuis peu tâchent les draps, son esprit est pur. Une fois à l’intérieur, L. constate le carnage. Une tornade a emporté le
moindre flacon, la plus petite brosse. Le sol est jonché de débris de verre. Rien n'est à sa place. Et lui ? Quelle est sa place ? La question mérite d’être posée. L. pare au plus pressé : shoote dans les agglomérats à sa portée. Bibelots, bricoles, breloques, babioles, riens, niaiseries, futilités, misères, broutilles retrouvent un nouvel ordre. Jusqu’au prochain coup de pied. Jusqu’à la prochaine question sans réponse. Il approche du miroir. Il a raison : il a une gueule à faire peur. Sa peau est grise, parsemée de taches floues. Une fine couche d’humidité enveloppe son visage tandis que deux poches sombres squattent le dessus des pommettes. Des yeux vides complètent le tableau. Est-il mort ? Le doute est permis. M., elle est bien vivante et lui parle. Les vivants peuvent-ils parler aux morts ? Face à face ?
L
Voir la tête tuméfiée de JC à côté de la mienne dans le miroir me fait sursauter. Il se tient derrière moi, ensanglanté, un couteau à la main. Un gros couteau, le modèle de chasse : matériel de couture dans le manche et allumettes-tempêtes. L’arme ultime. Et cet imbécile qui le brandit au-dessus de sa tête. Je ne sais pas ce qu’il cherche. J’ai peur. Le temps de me retourner et son bras s’abat sur moi, la lame trouvant intéressant de se planter dans ma poitrine. Tranquillement. Avec désinvolture. Pour elle, le travail est accompli avec la plus parfaite des bonnes consciences. Reste que me voilà à présent avec une vingtaine de centimètres de métal fiché dans le corps. Je ne ressens rien. La sensation est familière. Lourd, je n’ai plus aucune raison de lutter contre la gravité. Je m’effondre sans effort. Je m'explose contre le miroir.
M Il va me faire mal.
L La tête collée contre la vitre. J'ai l'impression d'être en voiture... ●
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Perchés tout là-haut : portrait de vignerons Texte : Sandrine Goeyvaerts
On les dit perchés, artistes, lunaires. C’est en tous cas un couple qui va au bout de son rêve : faire du vin, à leur façon, dans un environnement préservé. Et ils peuvent compter sur un réseau d’amis déjà très sûrs : c’est l’un d’entre-eux, caviste à Rennes, Christophe Ligéron qui m’a mis sur leur piste. « Tu verras, ils sont adorables, et les vins très très bons ». Direction les Monts et merveilles ? Go !
L
aure, 38 ans, est née en région parisienne. Cette enfant des villes ne rêvait que de campagne : « M’échapper, sentir l’herbe, j’avais un besoin de nature viscéral. D’ailleurs, à huit ans, j’ai monté une association de défense de la nature ». Cela ouvre une voie. Diplôme de biologie en poche, avec une spécialisation sur les écosystèmes, elle trouve du boulot de ci, de là. Avec vite, un manque : la question de l’écologie n’était pas au centre des préoccupations, il y a 20 ans. Et les échanges, le côté humain peu présents. Qu’à cela ne tienne : elle exploite une
autre de ses passions, le vin. Celui que papa lui permettait de goûter vers l’âge de huit ou neuf ans. Celui des copains, quand étudiante, elle choisissait pour eux tous. « Je n’y connaissais rien, mais j’aimais déjà ça ». Rapidement, elle devient caviste. Pour Julien, 39 ans, le parcours est un peu différent. Avec des origines alsaciennes et bourguignonnes, un grandpère tonnelier, il devient sommelier. Après sa rencontre avec Laure à Londres, il change de cap et travaille dans des domaines viticoles en Haute-Savoie puis
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LA BIODYNAMIE, QU’EST-CE QUE C’EST ? La biodynamie est un mouvement initié par Rudolf Steiner, qui voit toute production agricole comme un tout. Toute ferme, tout organisme agricole doit être pris comme « vivant », avec l’idée de l’autarcie et donc, une diversification de ses productions, si possible. L’amélioration de la qualité de la production se base sur un accompagnement de la plante par une longue observation de ses interactions avec le sol, et les autres plantes, pour pouvoir « corriger » et soigner à l’aide de préparations naturelles (prêle, consoude, camomille, valériane, ...). Les vignerons en biodynamie ont aussi recours à des minerai comme la silice, ou à des productions animales comme la bouse de vache. La biodynamie est du bio poussé au maximum. Aucun agent d’origine non naturelle n’est autorisé. Tout doit pouvoir retourner à la nature, donc être biodégradable. Les préparations biodynamiques, que certains apparentent à de l’homéopathie, sont diluées dans de l’eau et longuement dynamisées (remuées) avant d’être utilisées. La biodynamie use de l’observation des cycles lunaires, qui détermine les moments où il faut amender, dynamiser, récolter. Le calendrier de Maria Thunn par exemple, bien connu des jardiniers, détermine les jours fruits, racines, fleurs, feuilles et donne des indications quant aux périodes les plus propices pour les tailles, les semis... Certains des bio dynamistes – les plus ésotériques – considérent qu’il faut s’en remettre aux forces cosmiques et telluriques, et que ce sont elles qui favorisent ou non la vie de la plante, et parfois du vin lui-même. Souvent qualifiée de pseudo-science par les sceptiques, il n’en reste pas moins que parmi les agriculteurs en biodynamie, nombre d’entre-eux ont un bagage scientifique solide (biologistes, ingénieurs, chimistes). Pour accéder à la certification en biodynamie (Démeter, Biodyvin) il faut d’abord être certifié bio.
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dans le Lubéron. Il y comprend qu’ il veut travailler utile. « Nous étions dans un moment de vie où nous travaillions pour gagner de l’argent. Mais nous ressentions le besoin de faire plus. Nous voulions du solidaire, de l’humain, semer les graines de ce que nous portions en nous ». En 2012, ils créent un domaine de poche (4 hectares), perché tout en haut de la Montagne noire, en plein minervois : Monts et merveilles. Monts pour le lieu et merveilles « pour toutes ces jolies choses qu’on observe chaque jour ». Un beau projet qui s’accompagne d’une autre naissance, leur fille Gaïa. « Nous disions souvent qu’on créerait un domaine quand on serait vieux et riches, nous n’étions ni l’un ni l’autre mais c’était le bon moment ». Le parcours de Laure et de Julien est semé d’embûches. Pourtant, ils continuent, vaille que vaille, à cravacher dur pour maintenir leur petit domaine. Quitte à faire confiance au crowdfunding. Quitte à faire un sacré pari sur l’avenir. Des ennuis avec le propriétaire de leurs vignes en fermage qui veut récupérer ses parcelles ? Ils restent positifs, tout autant qu’un peu fatalistes : eux n’ont pas les
moyens d’engager des procédures financières coûteuses, avec un avocat, et tout le reste. Ils préfèrent aller de l’avant. La biodynamie s’est imposée presque d’elle-même : « Nous faisons nos courses dans les bio coops, ou chez des copains qui produisent en bio, nous avons nos poules. C’était logique. En revanche, nous ne nous faisons plus certifier : nous refusons de laisser penser qu’on fait un business du bio. Les gens devraient nous acheter du vin parce qu’il est bon c’est tout ». A la vigne, en pratique, Laure et Julien respectent à fond la biodiversité : en installant par exemple des nichoirs à chauve-souris, qui dévorent des nuisibles de la vigne. Ils ne labourent plus vraiment, pratiquent un griffage léger pour ne pas « déranger les vers de terre ». Ils observent beaucoup : toutes les plantes qui poussent dans leurs vignes sont des signes : l’une montre une carence, celle-ci un excès, corrigés par des préparations de plantes et de minéraux. Accompagner la terre plutôt qu’exiger, c’est leur approche. Et à la cave, c’est pareil. Quitte à se planter, ou à perdre du vin – pourtant si précieux, puisqu’ils n’ont que peu de marge d’erreurs sans
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stocks- comme avec cette Page Blanche qui a fait leur réputation : un essai d’élevage en jarres qui a mal tourné. « On a perdu un tiers du volume, à cause d’une trop grande porosité. A un moment, on a dit stop : on a mis ce qui restait en vieux fûts. Ça a donné en tout 400 bouteilles. Et c’est toujours de celui-là dont on nous parle » s’amuse-t-elle. Et l’avenir alors ? Continuer, progresser, inclure toujours plus d’humain, aussi. Pour Laure, il était important au delà du lien avec ses clients et les potes cavistes, de créer aussi un pôle social : « On accueille des enfants au domaine, des personnes en difficulté, ou en réinsertion. On aime leur montrer qu’on peut toujours changer de vie ».
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Les projets de Laure et Julien ne manquent pas : une vieille vigne, cédée par des amis, qu’il faudra arracher, un crève-cœur, puis replanter de vieux cépages régionaux blancs, en production vers 2021 si tout va bien. Et bien ancrée, l’idée de produire un vin un peu moins cher que leurs cuvées habituelles, pour le rendre accessible. « Cet été, nous avons lancé une « buvette », un BIB dénommé Utopie, et on compte bien renouveler l’expérience. C’est important que tout le monde puisse boire bon ». Vibrations, ressentis, avec eux le vin devient poétique. Doux rêveurs pour certains, véritables représentants d’un système agricole plus durable pour les autres, ils ne laissent pas de marbre, une fois qu’on va à leur rencontre. Si la bio-
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dynamie a de plus en plus de succès, c’est sans doute qu’elle recouvre à la fois des besoins pragmatiques - mieux cultiver, respectueusement - humains - mieux gérer les rapports entre les individus et la nature au sens large - et philosophiques - trouver une « croyance » qui permette, sans pouvoir tout expliquer, de donner un sens à la fois à son boulot et à sa vie. L’être humain en 2016 a sans doute plus que jamais désespérément besoin d’une cause, d’une utopie pour résister au monde tel que nous le connaissons.
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C’
est dans un écrin de verdure en bord de l’Ourthe, où l’épure du lieu fait bon ménage avec une décoration éclectique et colorée, que Mathieu Lesenne reçoit les gourmets. Un restaurant à la fois chic et convivial, où le maître des lieux régale les dîneurs avec sa cuisine qui mêle accents du terroir et inspirations venues du Sud. Un Sud que Mathieu Lesenne a découvert dès son plus jeune âge, au restaurant cannois étoilé de son parrain, et dont il s’inspire pour donner des accents ensoleillés à ses mets. Avec, toujours, un œil intransigeant sur la qualité et l’éthique des produits travaillés. Elevage et pêche raisonnés, légumes issus de l’agriculture biologique et vins nature : ici, on mange bien, beau, mais aussi bon pour soi et la planète. Une démarche intègre et responsable dans laquelle Mathieu Lesenne est très impliqué, n’hésitant pas à arpenter les routes de France durant ses vacances pour aller à la rencontre de ses fournisseurs. Vitello sardinetto, gambas en croustillant de tempura marinées yakuza, pavé de bœuf de Galice en tagliata, « les vongoles à Venise »… La carte invite à l’évasion, tout comme le restaurant, hors du temps, qui a de faux airs de maison de vacances dépaysante. Des vacances gastronomiques où l’on se fait plaisir sans se ruiner, grâce à des formules toutes douces : 25€ le lunch trois services en semaine, 35€ le menu du marché trois services en soirée et 95€ pour le menu 5 services avec accord vins. Des vins choisis avec amour par Mathieu Lesenne, toujours dans une logique qui mêle gourmandise et éthique. Sa motivation ? Proposer une cuisine bistronomique pour que les dîneurs soient détendus et puissent s’amuser. Une fête gourmande qui dure depuis dix ans déjà et que Mathieu Lesenne compte bien ancrer dans la durée. Logique, quand on sait que ce gastronome passionné, « fils de » mais certainement pas que, est tombé dès la naissance dans la marmite…
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La Cour des Grands
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rattoria cosy, terrasse délicieusement ombragée, jardin de ville tout juste réaménagé : le restaurant La Cour des Grands offre aux gourmands autant de facettes que sa clientèle. On vient ici aussi bien pour un dîner d’affaires, un repas de famille ou un rendez-vous en amoureux : c’est la force du lieu. Un restaurant que Luc Gustin a voulu à son image : tout en simplicité, mais en gardant toutefois une touche d’originalité. Son originalité à lui ? Mêler une formation classique à sa passion pour l’Italie, qui se décline à la carte mais aussi dans sa sélection de vins qui font la part belle au terroir italien. Ici, pas de chichis : toute l’attention est accordée aux produits, que Luc Gustin choisit toujours de saison et sublime en les accordant aux parfums de l’Italie. Pennes au ragoût de veau, romarin et truffe ; caviar de bœuf coupé au couteau et servi avec son pesto de coriandre ; croustillant de homard… Autant de mets incontournables qui ont su séduire une clientèle variée, mais qui savent se faire désirer. A La Cour des Grands, plus de menu fixe en effet : pour ne pas limiter sa créativité, Luc Gustin a fait le pari de modifier sa carte selon les produits en saison et l’inspiration. Avec quelques formules immuables tout de même. Ainsi, en semaine, difficile de ne pas se laisser séduire par le lunch « Vitefait Bien-fait », qui permet aux Liégeois pressés de déguster un menu deux services du mardi au vendredi pour 27,5 euros seulement. En soirée, on découvre la « Récréation gourmande » du jeudi soir (4 services, 34,5 euros) qui propose un enchaînement de mets qui sentent bon l’Italie : entrée, pâte, plat et dessert. Une formule qui sera déclinée en « Récréation gourmande des jeunes talents » dès octobre pour laisser place à la créativité des stagiaires de l’établissement. A vos fourchettes !
La Cour des Grands tél. 04 268 14 93 www.www.lacourdesgrands.be
Adresse: Rue Sainte-Marie 10 - 4000 Liège
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LE CHÂTE AU D ES TH ERM ES
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est l’un des joyaux de la région de Liège qui vient de s’offrir un nouvel écrin. Situé dans le très beau parc Hauster, le Château des Thermes propose une expérience exceptionnelle faite de détente, de beauté et de relaxation dans un cadre aujourd’hui totalement renouvelé. Plus cosy, plus design et plus vaste, le centre thermal a été entièrement repensé durant l’été pour offrir une expérience encore plus confortable et luxueuse aux nombreux visiteurs qui s’offrent ici un moment de plaisir sans pareil. « Outre la décoration qui est à présent totalement dans l’air du temps, nous avons également profité de cette parenthèse pour concevoir de nouveaux soins totalement inédits en Belgique comme un bain musical ou une cabine de glace qui recrée l’expérience d’une immersion dans les fjords finlandais. Les deux restaurants ont également bénéficié des travaux puisqu’ils sont aujourd’hui plus grands, non pas pour accueillir plus de visiteurs, mais bien pour offrir plus d’espace et de confort. Notre objectif est de toujours faire évoluer un concept dans lequel nous croyons et proposer toujours du renouveau afin de satisfaire nos clients. Dans cet esprit, nous offrirons très bientôt la possibilité de s’offrir un moment VIP dans un tout nouvel espace privatif qui comblera les amateurs d’instants privilégiés. Que ce soit pour un séjour dans l’une de nos suites juniors ou dans la très luxueuse « Suite de Liège », nos hôtes pourront bénéficier d’un programme individualisé conçu sur mesure ». Pour une journée, un week-end ou plus encore, lâchez prise et offrez-vous un moment de détente absolue dans le cadre enchanteur d’un château d’exception ! Le Château des Thermes tél. 04 367 80 67 www.chateaudesthermes.be
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nnoncé comme cela, ça semble une mauvaise idée... Nos craintes les plus élémentaires paraissent fondées : verra-t-on vraiment arriver l’article ? A quoi cela va-t-il ressembler ? Ira-t-on en prison à la place de ces déglingués si on publie leur création ? Plus simplement, est-ce judicieux de confier une partie de la baraque à ces musicos qui ne jurent que par l’urgence, la fêlure et le rock n’roll...
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LE DERNIER TESTAMENT D’après James Frey | Mélanie Laurent 23 > 29/10 | Salle de la Grande Main
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Apocalypse bébé © Guillaume Kayacan
Le Mariage de Figaro © Élisabeth Carecchio
Les Gens d’Oz © Élisabeth Carecchio
Un arc-en-ciel pour l’Occident chrétien © Lou Hérion
Théâtre de Liège L’automne s’annonce riche et foisonnant au Théâtre de Liège avec : B un classique incontournable Le Mariage de Figaro de Beaumarchais. B des écritures contemporaines inventives et surprenantes : États d’urgence d’après Falk Richter, Apocalypse bébé de Virginie Despentes, Les Gens d’Oz (avec Yoann Blanc – l’inspecteur Peeters de la série événement La Trève), Le Dernier Testament (première mise en scène de la comédienne Mélanie Laurent)… B des artistes belges mis à l’honneur : Pietro Varrasso, Vincent Hennebicq, Selma Alaoui, Galin Stoev, François Sauveur, Cathy Min Jung, la Fabrique Imaginaire et Antoine Laubin B de la danse avec un spectacle multiculturel réunissant des danseurs d’Afrique du Sud, d’Allemagne sous la baguette de l’exubérante Constanza Macras.
Théâtre de Liège Place du 20-Août 16, 4000 Liège Tél. +32 (0) 4 342 00 00 Email : billetterie@theatredeliege.be www.theatredeliege.be
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Quand le jouet est st✰r
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Percutez de plein fouet vos souvenirs d’enfant Entrez dans l’univers fantastique des jouets où tout est possible… Poupées, véhicules, figurines, robots, miniatures… des centaines de jouets se mettent en action dans d’incroyables, voire d’improbables, mises en scène pour votre plus grand plaisir ! La scénographie de l’exposition « Jouet Star » vous immerge avec émotion et nostalgie au cœur de ce monde enchanté. Vous y retrouverez immanquablement les jouets de votre enfance. Adorés, oubliés, retrouvés, certains jouets traversent les âges de la vie à nos côtés. Mais derrière l’apparente innocence du jeu, les jouets sont-ils porteurs de croyances, de valeurs ou de stéréotypes ? Et vous, oserez-vous passer de l’autre côté du miroir ?
Un musée de société Le Musée de la Vie wallonne œuvre depuis plus de 100 ans à la conservation des mémoires individuelles et collectives pour les transmettre aux générations futures. Son champ d’investigation s’étend de l’environnement social, urbain et industriel, aux témoignages oraux et aux messages véhiculés par les objets. La collection du Musée se compose de près de 100.000 objets, de milliers de photographies et d’archives. Afin de permettre au public de découvrir tous ces trésors, le Musée propose régulièrement des expositions temporaires au cœur du parcours permanent. Ces expositions se construisent à partir de l’objet et de sa relation avec l’homme, avec pour objectif de poser un regard différent et interrogateur sur la société contemporaine.
Musée de la Vie wallonne Cour des Mineurs 1 4000 Liège (Centre-ville) Accessible aux personnes à mobilité réduite 5 € (étudiant-senior 4 €, enfant 3 €, Article 27 1,25 €), Gratuit tous les 1ers dimanches du mois
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EDITEUR RESPONSABLE : PROVINCE DE LIEGE, PLACE SAINT-LAMBERT 18A, 4000 LIEGE - GRAPHISME : PHILIPPE VANBELLINGEN
Entrez dans l’univers fantastique des jouets où tout est possible…
Musée de la Vie wallonne
Cour des Mineurs 4000 LIEGE Info : 04 237 90 50 www.viewallonne.be AVEC LE SOUTIEN DE LA FONDATION D’UTILITE PUBLIQUE - MUSEE DE LA VIE WALLONNE
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© Groupe de recherche Achac
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Du 17 septembre au 23 décembre 2016
www.zooshumains.be
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Éditeur responsable : Robert Moor • Président • 33-35, boulevard de la Sauvenière • 4000 Liège • Photographie © Groupe de recherche Achac
L’invention du sauvage
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ZOOS HUMAINS
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ON NE NAIT PAS RACISTE, ON LE DEVIENT PROMENADE EN PLEIN CŒUR DES ZOOS HUMAINS Photos : Groupe de recherche ACHAC
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endant près de cinq siècles, l’industrie de l’exhibition humaine va fasciner plus de 1 milliard 400 millions de visiteurs et va montrer en spectacle entre 30 et 35 000 figurants dans le monde entier. Ces mises en scène, premiers contacts visuels entre les cultures, ont tracé une frontière et une hiérarchie entre prétendus « civilisés » et prétendus « sauvages » dans les esprits en Occident. À travers Zoos humains, les spectateurs appréhendent comment se sont installés les préjugés racistes au temps des grands empires coloniaux. Le racisme est avant tout une construction intellectuelle. L’exposition invite chacun à prendre conscience que l’Histoire nous a conditionnés, de génération en génération,
à nous voir avant tout comme Noirs, Blancs, Maghrébins ou Asiatiques. En proposant cette thématique, le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège asbl et l’asbl MNEMA souhaitent mettre en lumière cette réalité historique et permettre une réflexion sur notre propre héritage intellectuel. Il nous paraît important de comprendre comment nos préjugés se sont mis en place pour pouvoir les déconstruire. Nos sociétés doivent apprendre l’idée pourtant simple que la couleur de la peau, le genre, la religion ou la sexualité d’une personne ne détermine en rien son intelligence, la langue qu’elle parle, ses capacités physiques, sa nationalité, ce qu’elle aime ou déteste. Chacun de nous est capable de croire à n’importe quoi, le pire comme le meilleur.
Zoos humains Du 17 septembre au 23 décembre 2016 www.zooshumains.be
Adresse: Cité Miroir - Place Xavier-Neujean 22 - 4000 Liège
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VroomVroom et Vil Brequin vous présentent une sélection de news automobilesques
Weirdness is coming ! CA FAIT DES PIGES ET DES PIGES QUE L’INDUSTRIE AUTOMOBILE EST À LA POINTE DU PROGRÈS ET FAIT PARTIES DES ACTEURS INNOVANT DIRECTEMENT OU INDIRECTEMENT LE QUOTIDIEN DE MR ET MME « TOUT LE MONDE ». CEPENDANT, IL ARRIVE QUE MÊME LES MEILLEURS SE FASSENT COIFFER SUR LE POTEAU. POUR ÉVITER CELA, LES GOUROUS DE LA CONSTRUCTION AUTO/MOTO RIVALISENT D’INGÉNIOSITÉ, ET PARFOIS, TOMBENT UN PEU DANS LE ZARBI. QUI PLUS EST, À L’HEURE OÙ VOUS LIREZ CES QUELQUES LIGNES, LE SALON INTERNATIONAL DE L’AUTOMOBILE DE PARIS 2016 BATTRA, OU SERA EN PASSE DE BATTRE SON PLEIN. QUEL ÉVÉNEMENT PLUS INDIQUÉ POUR DÉCOUVRIR LES DERNIÈRES FOLIES, BIZARRERIES OU DÉLIRES À DEUX OU À QUATRE ROUES ? EN VOICI EN TOUT CAS UN ÉCHANTILLON.
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ne fois n’est pas coutume, on ne va pas vous parler de superbolides dans VroomVroom (enfin presque pas). L’automobile, qui était encore hier une machine mécanique, est désormais de plus en plus équipées de divers dispositifs électroniques, du plus concon et commun comme l’allumage électronique à la voiture sans conducteur développée plus ou moins heureusement par quelques grandes corpos, en passant par les systèmes de diagnostic et d’optimisation embarqués, les services connectés et autres automatisations de manœuvres. Avec toutes les annonces ronflantes de constructeurs auto, on se met à rêver ou à ressasser des images de vieux films un peu nanardesques mais que l’on a tous vu, genre la bagnole dans Demolition Man (un proto de General Motors, en fait) qui se pilotait automatiquement, autoréparait ses pneus ou encore remplissait l’habitacle de mousse expansée dégueu en cas d’accident ; la DeLorean de Back to the future, une bagnole un peu pourrie en vrai mais au design accrocheur pour l’époque, qui permettait de voyager dans le temps, de voler et de faire l’un ou l’autre truc que j’ai oublié; la Batmobile, qu’on ne présente plus, le traumatisme de Batman VS Superman est encore bien présent; et cette bonne vieille Kit, de la série Knight Rider (K2000 pour les anglophobes) dont les gadgets plus kitsch les uns que les autres n’auraient plus ou moins aucune application dans notre pauvre petite vie de pas « agent secrets pour une société privée/fondation/autre » (quoique, le grappin sur le ring en heure de pointe...). Comme la réalité rattrape toujours un peu la fiction, on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve. En tout cas, en terme de voitures intelligentes, on peut vous affirmer que Christine est la jumelle maléfique de Herbie, mais c’est une autre histoire qui vous sera narrée à d’autres occasions.
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La BMW Série 3 Gran Turismo présente une combinaison inédite d’élégance et de sportivité. Sa ligne de toit fluide et étirée lui offre la silhouette d’un coupé dynamique vous assurant un habitacle à la fois spacieux et fonctionnel. Grâce aux sièges rabattables arrière très pratiques, vous disposez d’un volume utile pouvant atteindre 1.600 litres. En outre, vous bénéficiez à bord de toute une série d’innovations. Avec Apple CarPlay, en particulier : une innovation qui vous permet d’accéder directement à différentes fonctions de votre iPhone via l’iDrive Controller ou par commande vocale. Une première pour la BMW Série 3 Gran Turismo. Venez découvrir ce modèle spacieux, dynamique et innovant dans notre showroom.
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LE PROCHAIN VAN DE LA A-TEAM…
Bon pas tout à fait, mais c’est cool quand même
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isez un peu le machin, c’est l’utilitaire de zone urbaine du futur. Alors ok, il ne fait pas de flammes quand on change de vitesse, il n’a pas de pneus increvables, mais le Vision Van (c’est son petit nom) de chez Mercedes-Benz se pose là en terme de véhicule ultraconnecté et d’écologie. Non seulement il dispose d’un moteur électrique silencieux de 75kW lui permettant une autonomie de plus ou moins 270 km, mais il se distingue des autres utilitaires par un degré d’interfaçage des informations et des technologies encore jamais atteint. Il est le premier utilitaire léger à l’échelle mondiale permettant la réalisation
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d’une chaîne de processus numériques entièrement connectée entre les centres de distribution des marchandises et les destinataires grâce à un logiciel dans le Cloud, interfacé à la chaîne logistique choisie. Le genre d’outil organisationnel qui ferait baver un gars comme Hannibal Smith. En français, ça veut dire que le logiciel du van communique directement avec l’entrepôt pour optimiser la préparation des chargements et se synchroniser avec lui pour rendre les livraisons plus efficientes. Une super camionnette de livraison, en somme, et je vous passe le reste des caractéristiques des services connectés, ça ferait vraiment trop long.
Exit volant et pédales, ce petit bijou de technologie se pilote au joystick, ce que notre ami Looping ne désapprouverait pas, afin d’optimiser l’espace cabine, gain de surface utile oblige. Ils ont poussé le vice jusqu’à automatiser complètement l’espace de chargement, qui trie les commandes lui-même en fonction des indications données par le logiciel dans l’ordre de livraisons, livraisons qui seront-elles-mêmes effectuées par les drones volants dont la camionnette est équipée. Plus besoin de droguer Barracuda pour voler, tout se fait de l’habitacle du van. Des drones de livraison volants sur plateforme mobile, wouah, c’est la frime non ? Lt Peck approves.
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PLUTÔT CHRISTINE OU HERBIE ? Tesla, le retour de la voiture tueuse ?
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lon Musk, vous connaissez ? Patron de Tesla, fondateur de PayPal, chef d’entreprise, multimilliardaire, inventeur, la liste des titres et fonctions du gaillard fait penser au CV d’un Tony Stark ou d’un Bruce Wayne, sauf que notre ami est bien fait de chair et de sang. Depuis quelques années, un de ses multiples projets est entré en concurrence avec la Googlecar : la Tesla modèle S, une voiture intelligente autopilotée. Le hic, c’est qu’un acquéreur de modèle S, s’étant déjà fait remarquer sur Youtube en filmant les prouesses techniques du logiciel Autopi-
lot en direct live, s’est mangé une bonne grosse benne de camion parce qu’il matait un film en roulant, au calme, quoi. Quelques mois plus tard, ce sont les passagers d’un SUV Modèle X qui ont subi un crash sans gravité. Autopilot a buggé, le pauvre type est décédé sur le coup et les actions Tesla ont plongé, coûtant à notre ami Musk et ses actionnaires un gros, gros tas de fric et de crédibilité. Contre vents et marées, Tesla vient de communiquer sur le sujet et annonce une mise à jour importante de son système Autopilot. Le bidule devrait être désormais capable de détecter tout ob-
jet en travers de la course du véhicule, quelle que soit sa couleur, sa luminosité ou sa taille. Interrogé à propos de cette mise à jour pour savoir si celle-ci aurait pu sauver l’Américain décédé plus tôt dans l’année, Elon Musk a répondu : "c'est probable". Soyez donc rassurés, acquéreurs de Tesla intelligentes, il ne se passera probablement rien de grave, tant que vous ne faites pas une belote avec les passagers de derrière ou que vous ne vous faites pas une séance de 50 Shades of Grey avec madame. Je parle de mater le film, bande de pervers.
500, qui a eu droit à son petit relooking cette année également. Un design unique, une silhouette basse, intemporelle, et des proportions latérales parfaites dont le décrochement de carrosserie, au niveau de la naissance des ailes arrière, donne à la fois du muscle et de la personnalité, une motorisation polyvalente qui la rend véloce autant sur route que sur circuit (7,5 s pour le 0-100 km/h, propulsion) mais remarquablement peu gourmande
en consommation grâce à l’architecture de son moteur, transmission manuelle à six rapports précise et dynamique (un bonheur pour les amateurs de conduite sportive), un tableau de bord et un intérieur modernes achalandés de toutes les dernières technologies en matière d’aide à la conduite, décapotable rapidement, elle a vraiment tout pour plaire aux amateurs de balades et aux plus sportifs d’entre nous. Bref, la top classe à l’italienne. Joyeux anniversaire, madame.
LA PRIMA DONNA FÊTE SON ANNIVERSAIRE ! La belle italienne s’offre un relooking complet pour 2016
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on, là j’assume, c’est pas très weirdo, comme billet, ni comme sujet. Ici, on parle de nostalgie, de liberté et de beauté. Ici, on parle de la Fiat 124 Spider. On salue la dame, avec respect putain, qui fête en 2016 ses 50 ans avec un reboot classieux et moderne du modèle de 1966. Longtemps (et toujours, d’ailleurs) considérée comme la plus belle Fiat jamais construite, le Spider est clairement un modèle émotionnel de la marque, au même titre que la
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TIENS, T’ES AU COURANT ? Le genre de « deux-roues » qui améliorerait l’empreinte écologique de Reno Raines ou des Sons of Anarchy. Ok, je vous l’accorde, la classe en moins. nologique de BMW sur le marché des voitures électriques urbaines. Pourquoi vous parlerais-je de deux roues puis de l’i3 et de sa batterie ? Mais parce que ces génies teutons viennent de l’adapter sur leur modèle de scooter BMW C Evolution 2016, faisant de ce dernier une espèce de but ultime à atteindre pour tous les constructeurs de scooters électriques. Autonomie de 160 km pour la version Long range de la bête, 100 pour la version Européenne (permis A1 oblige),
vitesse de pointe de 130 km/h (oui, oui avec un moteur électrique), conduite aisée grâce au châssis hybride rabaissé, tout un tas de gadgets modernes inutiles, donc indispensables et design alléchant, le C Evolution 2016 a tout pour plaire à ceux qui désirent profiter d’un deux-roues bien gaulé et pas gourmand en environnement urbain. « Il était flic et il faisait du bon travail… Et il protégeait aussi l’environnement… ».
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es fadas d’Allemands de chez BMW nous ont encore épaté cette année en concevant et commercialisant une nouvelle batterie 94Ah / 33kWh pour son modèle i3, qui grâce à des cellules lithiumion présentant une densité énergétique accrue, augmentent son autonomie de 190km à 300, voir 410 km grâce au prolongateur proposé par la marque allemande. Autant vous dire que ça avait déjà bien posé là la dominance tech-
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, Confessions d un globe-trotter Texte : Pierre Hella / Photo : Ra Dok
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oïc a 26 ans, Loïc est barman à ce bon vieux Lou’s bar, situé (trop) près de l’horreur tentaculaire mangeuse de cerveaux qu’est la Cité Administrative de la ville de Liège. En janvier prochain, Loïc se tire en Thaïlande à pattes comme un vrai John Rambo des Ardennes, avec du poil au torse et des balls bétonnées en supplément. De mon point de vue, ça a l’air cinglé, donc j’aime bien. Rencontre avec ce drôle d’oiseau.
à dos de pesant à peu près 17 kg comprenant vivres et boissons pour le trajet prévu dans les zones inhabitées, kit de premiers secours, mon immortel Zippo fétiche, divers trucs de base et évidemment une tente, parce que bon, il est certain que je ne vais pas pouvoir loger dans du « dur » tous les jours et de plus, je ne suis pas du tout du style à demander le gîte aux habitants.
Alors Loïc, peux-tu m’expliquer d’où te vient cette idée saugrenue de partir en Thaïlande à pieds ?
J’ai économisé un budget de 7000 euros, c’est pas le grand luxe mais suffisant, a priori. La vie en Thaïlande n’est pas chère comparé à ici, et je connais des gens sur place. Comme je le disais précédemment, je compte voyager de manière assez minimaliste, donc ça ne va pas coûter bonbon.
Depuis tout petit j’ai envie de faire un long voyage à pied, un long voyage en tout cas. Le truc d’être à pied au lieu d’embarquer dans un car, un train ou un avion, c’est que ça te permet de profiter du paysage au lieu de le voir défiler sans pouvoir réellement y goûter. Qui plus est, je n’ai plus vraiment d’attaches ici pour l’instant, donc le moment était facile à choisir. Que comptes-tu emporter ? Mon dinosaure en plastique ! Il a une grande valeur sentimentale, et je prends des photos mises en scène avec lui à chaque voyage que je fais. Plus sérieusement, je vais me le faire tatouer sur la cuisse, parce qu’il va prendre trop de place dans mon sac. D’après mon expérience personnelle et divers conseils, j’ai prévu de partir avec un sac
Quel est ton budget pour ce projet ?
Durant ton trip, tu comptes tout de même rester en contact avec notre bonne vieille civilisation occidentale hyperconnectée, ou alors tu y vas totalement comme un loup solitaire ? (rires) Non mais je ne pars pas dans un délire « pureté et détachement », où je me déconnecte du monde entier ! J’ai surtout envie de partager mon expérience, d’ailleurs plein de gens me demandent si je vais tenir un blog ou un autre truc du genre par le biais des réseaux sociaux. J’y compte bien, et je ferais deux–trois trucs pour le NOW Magazine en cours de route, d’ailleurs.
Découvrez la suite de l’article sur www.nowmagazine.be et d’autres infos sur le voyage à partir de la mi-janvier, stay tuned !
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Texte : Julien Broquet / Grande photo page de gauche : Pierre Ghyssens
LES NOUVEAUX MONSTRES Que reste-t-il de freak dans l’industrie de la musique en 2016 ? Entre rockeur schizophrène et bioman punk, pop star virtuelle japonaise et docteur Maboul tchèque, petit tour du monde à la recherche des derniers cinglés. TAT2NOISACT Ils sont belges. Ont un son qui oscille entre punk, noise, hardcore et même parfois afrobeat. Mais ont surtout pour particularité de garder des souvenirs indélébiles de chacun de leurs concerts. Comme leur nom le laisse sous-entendre, les Tat2noisact ne se font ni plus ni moins que tatouer pendant leurs prestations scéniques. Autant de « célébrations d’une énergie brute produite pas la douleur et
le bruit ». Les Bruxellois veulent redonner un sens primitif au fait de se marquer la peau et parallèlement confient à leur musique une étrange animalité dessinée par le son des machines. Fais-moi mal. Les Tat2noisact ont un beau jour été jusqu’à tatouer sur scène un de leurs fans (qui, prévoyant, le leur avait demandé à l’avance). Ils lui auraient dessiné un lingot d’or sur les testicules… http://tat2noisact.jimdo.com/
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Jan Strmiska
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KEN CHINN
JEAN-LOUIS COSTES
Punk métis dans une ville raciste, homo autoproclamé dans un milieu particulièrement musclé, Ken Chinn, alias Mr Chi Pig était avec son groupe SNFU l’un des piliers du skate punk canadien dans les années 80. Toxico pluridisciplinaire, il a tourné SDF et suicidaire et aurait probablement terminé sa vie sur le trottoir ou dans une benne à ordures si sa mère, défunte, ne l’en avait extirpé en se promenant dans ses rêves. Chinn a accidentellement un jour filé un coup de boule à un de ses fans pendant un concert. « Mon crâne s’est brisé en deux, expliquait-t-il sur Arte au magazine Tracks. Ce moment a changé toute ma vie. Je me suis retrouvé chez le psychiatre et il m’a dit : « On a de bonnes raisons de penser que vous êtes schizophrène. Ça veut dire qu’il y a deux toi ! » Sa réponse ? « Tu te fous de nous! »
« Vomir, crier, chier, c’est la base de tout. » Sexagénaire, jadis étudiant en architecture, issu d’un milieu petit bourgeois, Jean-Louis Costes est une espèce de GG Allin français. Le Parisien qui s’est fait une spécialité des opéras pornos sociaux (des comédies musicales trash et violentes) a fait jouer la vierge Marie par une poupée gonflable, donné des titres à ses albums (il en a des dizaines) aussi dingos que Déguisé en Ben Laden, DJ de merde et Un Sparadrap sur l’anus. Et aurait glissé des cheveux, du sperme et du sang lui appartenant avec son CD Cul Crucifié. Perfomer des bas-fonds, exhibitionniste hystérique, poète pornographe, ce roi de la provoc aime explorer les recoins les plus reculés de l’humanité. Musicien, dessinateur, écrivain, performeur, comédien, Costes a même joué dans le Irréversible de Gaspar Noé et le Baise-moi de Virginie Despentes. Trou du culte…
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http://www.costes.org/
Ce sont les Power Rangers ou peut-être plutôt les Bioman du punk. Le freak, c’est kitsch… Groupe japonais installé à New York depuis la fin des années 90, Peelander Z (aujourd’hui apparemment ancré autour de Jaune, Vert et Rose) a le cheveu et le costume assorti. Ces grands fous qui se déguisent en tigre comme en Playmobil aiment faire des solos la tête en bas et jouer au bowling humain. Un documentaire, Mad Tiger, sorti cette année, raconte à la manière d’un documentaire animalier les tumultes à l’intérieur du groupe avant et après le départ de Force Rouge… Jap attack. https://peelander-z.bandcamp.com/
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JAN STRMISKA Ancien journaliste, Jan Strmiska, aussi connu sous le nom de Jan Poope, est aujourd’hui un artiste touche à tout complètement barjot qui a apporté une drôle de contribution à l’histoire de la musique. Autodidacte et explorateur kamikaze, le Tchèque est l’inventeur de l’Audiopill. Une pilule (huit grammes et 35 mm de long) qui vous balance du son dans les intestins pendant dix heures. Un système qui envoie des basses dans tout votre corps y vrombit en rythme en fonction du morceau sélectionné. No Pussy Blues de Grinderman, I FINK U Freeky de Die
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Antwoord ou Bad Girls M.I.A. Avant d’essayer cette œuvre hors du commun créée par un homme qui coule des viscères d’animaux dans de la résine au beau milieu de son salon, parlez-en quand même à votre médecin… Strmiska a lancé une campagne de crowdfunding pour financer le développement de sa pilule mais décline d’ores et déjà toute responsabilité en cas de soucis. http://www.audiopill.net/en/
HATSUNE MIKU Adolescente d’1m58 et de 42 kg, 16 ans et des couettes bleu turquoise, Hatsune Miku est l’une des mascottes de la pop japonaise. Sauf qu’Hatsune n’existe pas vraiment. Créée par le développeur Crypto Futur Media, Hatsune est une vocaloïde. Un joli monstre (mais un monstre quand même) dont les internautes se servent de la voix et de l’image pour interpréter des reprises ou des chansons de leur propre composition. En 2010, la diva virtuelle s’est hissée en tête des ventes de disques au Japon avec une compilation de ses plus grands succès. Elle remplit des stades en Asie comme aux Etats-Unis, fait l’objet de jeux vidéos, est devenu l’héroïne de mangas (non officiels) et possède même des figurines à son effigie. Beautiful freak. https://www.facebook.com/ HatsuneMikuOfficialPage/
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DOOKOOM Une de leur chanson qu’on pourrait traduire par « Hé patron, va te faire enculer ! », a tellement scandalisé AfriForum, une association qui défend les droits civils de la population blanche, qu’elle a demandé son retrait pur et simple de YouTube. Faut dire que le clip mettait en scène des gens de couleur armés de fourches et tracteurs qui s’apprêtaient à raser la ferme de leur boss… Beats et paroles agressives, synthés tordus… Dookoom, projet d’afro punk hip hop pyromane qui préfère faire dans la machette que dans la dentelle, est le groupe le plus redouté d’Afrique du sud. Une réaction au chaos du pays dont il ne sait pas si le plus grand fléau est le sida ou l’homme blanc. Ses morceaux en anglais, afrikaan et sabela (langage codé utilisé par les gangs en prison) parlent d’addiction, de sexe, de colère révoltée et piétinent le mythe de la nation arc-enciel façon Nelson Mandela. Cerise sur le ghetto, Dookoom, composé du rappeur Isaac Mutant, du producteur Human Waste (Déchet humain) et de la VJ belge SpoOky est dépeint comme « le plus vil émissaire du gangsta rap actuel. » https://soundcloud.com/dookoom
GONJASUFI Surfer mystique prof de yoga (pratique qui l’aurait libéré de l’alcool et de la cocaïne), Gonjasufi s’est un peu perdu depuis son formidable premier album A Sufi and A Killer. Il n’en demeure pas moins un fameux zozo. Le genre de mec qui prélève une bouteille d’eau dans l’océan pour la faire boire aux sables du
désert (qui l’en auraient remercié) et qui aurait vendu son sang pour se payer de la came. Gourou rasta, guide mystique, ce protégé de Flying Lotus, amoureux des promenades solitaires dans les grandes étendues ensablées, restera pour ce disque de freak, trip cosmique entre psychédélisme malade, soul maboule, hip hop vicié et influences moyen-orientales… http://www.sufisays.com/
GULAGGH Qualifié par le New Musical Express de groupe le plus extrême et inécoutable de tous les temps, Gulaggh, qui a commencé sa carrière sous le nom de Stalaggh, rassemblerait des Belges et Hollandais (leur identité n’a jamais été dévoilée) complètement givrés. Gulaggh fait du black metal noise ambient qu’il saupoudre d’un tas de bruits inquiétants. Travaille avec des patients d’hôpitaux psychiatriques (ils ont mis un an pour obtenir les autorisations nécessaires), des victimes de viol et des anciennes prostituées dont il enregistre les cris. Gullagh, sujet à une fascination morbide (il s’est lancé sur une trilogie consacrée aux camps de travail russes), a notamment bossé avec un homme institutionnalisé pour avoir tué sa mère de trente coups de couteau. Et bien, flippez maintenant…
Pukkelpop un responsable de leur maison de disques. Je pense qu’ils ont encore perdu des dents. » Affreux, sales, drogués, exhibitionnistes et un peu méchants (ils se tapent dessus sur scène quand ce n’est pas dans les couloirs du Bota), les Anglais de la Fat White Family sont pour l’instant l’un des groupes les plus dangereux d’Angleterre. Les Fat White sont la BO d’un monde occidental en pleine décomposition. Fêtent ouvertement la mort de Margaret Thatcher, sont fascinés par les tueurs en série et les dictateurs et menacent de rejoindre l’Etat islamique si Mac DeMarco n’arrête pas la musique. « Nous sommes perdus. Il ne nous reste plus qu’à chanter notre déchéance et à danser au son de notre déclin. » https://fatwhitefamily.bandcamp.com/
http://www.last.fm/music/Stalaggh
FAT WHITE FAMILY « Ils sont encore plus laids qu’avant, avait prévenu avant un de leurs concerts au
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Free-fight en robe à fleurS KELIG, JEUNE FEMME SENSIBLE QUI AIME COGNER DES TYPES SUR LE RING Texte & photos : Marie Hamoneau / Morgane Gielen
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vec un chapeau rond sur ses nattes blondes, sa veste à fleurs et son pantalon taille haute rouge, Kelig Pinson est trop mignonne. Elle inonde la rue de son sourire franc et son regard clair. La démarche assurée, la jeune femme de 30 ans parcourt les rues de Bruxelles, un gros sac sur le dos. On donnerait le bon dieu sans confession à ce petit bout de femme charmant. S’il faisait plus beau et plus chaud, ce qui semble être trop demander au ciel estival belge, Kelig aurait retiré sa veste. Alors, peut-être, certains passants plus observateurs que d’autres auraient remarqué. Leur regard aurait changé. Sacré biceps que ceux de
Kelig. « On pense souvent que je suis une nageuse, parce que je suis carrée », s’amuse la jeune femme. C’est peu dire qu’elle est « carrée ». Avec 54 kg de masse maigre (os, muscles) pour 58 kilos en tout, Kelig en impose, malgré sa relative petite taille. Mais Kelig ne nage pas, elle cogne. Et fort. Depuis onze ans, elle pratique les sports de combat : boxe anglaise, boxe thaï, et MMA. MMA pour Mixed Martial Arts. Une discipline qui allie plusieurs sports de combat et où davantage de coups sont permis, debout ou au sol. Des combats assez violents et impressionnants, qui se pratiquent dans une cage, et où les garçons sont en écrasante majorité.
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Si Kelig a toujours été sportive, comme ses parents, qui vivent « pas loin », à Dunkerque dans le nord de la France, rien ne la destinait à pratiquer des arts martiaux. Elle est tombée dessus un peu par hasard, alors qu’elle venait d’emménager à Bruxelles, à 18 ans. « Je faisais des études d’art à La Cambre, en sculpture. Ça ne s’est pas bien passé. On me descendait sans cesse, me répétait que j’ étais une merde, c’ était très dur. » Elle cherche alors un moyen de se défouler, d’extérioriser ses frustrations. Avec un ami, ils s’inscrivent dans un club de boxe anglaise, juste pour tester, le temps de quelques séances. Une révélation. « Le premier jour où j’y suis allée, on a dû faire un sparring, une sorte mini combat amical. Je suis montée sur le ring, et j’en suis tombée amoureuse. » Elle se souvient encore très bien de ses sensations, ce jour-là, sur le carré entouré de cordes. Et si elle se prend des coups, ce n’est pas grave, elle y trouve même un certain plaisir. Elle se sent chez elle. « Je ne sais pas l’expliquer, j’ étais juste bien. C’est exactement comme quand tu tombes amoureuse, un coup de foudre. » La Franco-belge se jette alors corps et âme dans les bras de son nouvel amant, décide assez rapidement qu’elle veut aller jusqu’aux compé-
titions. L’idylle est passionnelle, les rendez-vous réguliers, trois fois par semaine. « J’ étais convertie et toujours surexcitée. Je sautillais tout le temps sur le ring, tellement j’ étais contente d’ être là. J’avais mal aux tibias, aux mollets, partout. J’avais tellement de courbatures que je ne savais même plus descendre les escaliers, mais je continuais. » Si, à l’école d’art, les professeurs la dégoutent peu à peu de la sculpture, Kelig a au moins un endroit où elle se fait plaisir, une activité qui lui fait du bien. « Je sculpte mon corps », lancet-elle tout sourire, ravie du parallèle avec ses études. Pendant six ans, Kelig pratique intensément la boxe anglaise. Si, au début, elle n’est pas vraiment douée en technique, elle met énormément de cœur dans ses combats, et en remporte plus d’un. Avant d’avoir des problèmes avec la fédération et de se diriger, il y a cinq ans, vers la boxe thaï. Nouvel amant, nouvelle passion. Kelig est aujourd’hui semi-pro et aimerait passer en professionnelle. C’est en fréquentant un nouveau club pour la boxe thaï qu’elle découvre, il y a quatre ans, le MMA. « Je regardais un peu les autres s’entraîner au MMA, je me disais que ça avait l’air cool. Un jour, j’ai essayé, je suis entrée dans la cage,
parce qu’au MMA, on a une cage. Et purée, c’ était comme la première fois que je suis montée sur un ring. J’avais le cœur qui battait à toute vitesse, c’ était dingue, mais en même temps, je savais que j’ étais à ma place. » Foncer dans le tas Il faut dire que le MMA a tout pour plaire à Kelig qui, de son propre aveu, est une « bonne grosse bourrine » qui fonce dans le tas. « J’adore cogner, dominer l’autre. Au MMA, tu peux bien frapper, donc je trouve ça plus cool », admet-elle, avec son plus adorable sourire. À la ville, Kelig a l’air si mignonne. Elle rayonne, a le rire contagieux. En cinq minutes, elle vous met dans sa poche. Elle parle beaucoup et bien, sans chichi, simplement avec le cœur. On la sent sensible, on en ferait volontiers son amie. L’entendre parler du plaisir qu’elle prend à cogner est un contraste assez saisissant. Quand on la voit dans une salle de sport, c’est une autre personne. Exit les robes à fleurs. Kelig, si féminine, porte un débardeur plein de sueur, qui dévoile ses épaules au gabarit impressionnant. Dans le club à Woluwe-Saint-Lambert où elle a l’habitude de s’entraîner plusieurs fois par
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semaine, le soir, au MMA, on est d’abord saisi par l’odeur, celle des corps qui se défoulent, d’hommes, surtout. Il n’est pas rare que Kelig soit la seule fille à l’entraînement. Au maximum, elles peuvent être trois. Les miroirs de la salle sont tout embués. Pendant une heure trente, les athlètes s’entraînent, apprennent à donner des coups et à les éviter. Kelig a l’air concentré. Elle sourit peu et, quand cela lui arrive, on ne voit que son protège-dents, qui lui déforme le visage. « Les compétitions ne sont pas mixtes en MMA, mais les combats, si, on n’a pas le choix. Ça ne me dérange pas. Quand je suis sur le ring, je ne vois pas les filles ou les mecs, je ne voix que des boxeurs, je ne fais pas attention au sexe. » Généralement, cela se passe bien avec les autres garçons. « Ok, Kelig est une fille, ça peut en perturber certains, mais franchement, elle est vraiment cool et pour moi, c’est simplement une chouette personne avec qui s’entraîner », explique Cédric, qui est dans le même club qu’elle. « Souvent, il y a une très bonne entente, on se donne mutuellement des conseils »,
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renchérit Kelig. C’est d’ailleurs l’un des aspects qu’elle préfère dans le MMA. Chacun a un bagage technique différent. Si certains, comme Kelig, viennent de la boxe avant d’avoir rejoint les cages de combat, d’autres sont spécialisés ailleurs, en ju-jitsu, en karaté, etc. « L’ éventail de techniques est bien plus large. Tu peux évoluer dans plein de styles, il y a plusieurs rythmes, tu peux prendre tous les styles. C’est comme dans l’art, il faut prendre ses références un peu partout. Moi je suis douée pour tout ce qui est cogne. Je suis moins douée pour les clefs mais je m’entraine à fond là-dessus car je sais que c’est ma lacune. Mon but est donc de ne pas aller au sol pendant les combats. » Apprendre chaque jour, s’entraîner sans relâche, c’est ce côté challenge qui intéresse aussi Kelig. Énorme bosseuse, elle ne rechigne jamais à la tâche, au contraire, elle en a besoin. Elle s’entraîne cinq jours par semaine, travaille le cardio et la musculation. Si ses clubs sont à Bruxelles, Kelig vit depuis quelque temps à Hal, et fait l’aller-retour à vélo tous les jours, 45 minutes en moyenne par trajet. L’hygiène de vie a également son im-
portance. Pas de cigarettes, six repas par jour, pas trop de compléments alimentaires mais une attention soutenue sur ses éventuelles carences, Kelig prend soin de son corps. « Pour l’alcool, je suis économique, je bois deux coupes de champagne et je suis bourrée. En saison, je ne bois pas, sauf juste après mon combat. Je bois une petite coupe de cave après être montée sur le ring, avec mes gants, j’aime bien ce contraste », s’amuse-t-elle. Même pas mal, même pas peur Aussi passionnée soit elle, Kelig sait qu’elle a des limites. Elle a plusieurs fois connu des surentraînements et essaie d’y faire plus attention. Il y a eu des moments où tout a lâché, son corps, son mental. Elle n’est pas non plus, évidemment, à l’abri des blessures. L’année dernière, elle s’est déchiré les ligaments du genou en faisant de la boxe thaï. Une opération et un an d’arrêt. « Ce sont les risques du jeu. Chaque sport a son lot de dangers. » Pour autant, l’athlète l’assure, elle n’a jamais peur de se faire mal avant un combat. « J’ai seulement peur de perdre. » Durant son année d’arrêt, Kelig a tout de même continué, avec
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l’accompagnement d’un kiné, à s’entraîner, avec son attelle. « J’ étais déjà à la salle trois mois après mon opération, pour faire du cardio, pour faire les bras. J’ai perdu quand même des muscles, j’ai pris un peu de poids. Mais maintenant je suis revenue à mon poids de combat. Je suis plus musclée qu’avant même. » Cette pause forcée a même été bénéfique sur certains points. « J’ai fait plein d’autres choses, j’ai été à des concerts, j’ai vu des gens. En gros, t’as une nouvelle vie d’un coup. J’ai découvert que je pouvais m’amuser aussi, ailleurs. J’ étais trop sérieuse avant. Maintenant j’essaie d’ être plus équilibrée. » Kelig a aussi pu renouer avec des amis perdus de vue. « À force de t’entraîner, tu finis par vivre dans la salle de sport, de ne connaître que les gens de là-bas. Ça m’a fait réfléchir. » La plupart de ses proches pratiquent des sports de combat ou l’ont toujours connue boxeuse, et l’acceptent aisément. Sa famille aussi, mais seulement jusqu’à un certain point. Si son père était enthousiaste lorsqu’elle faisait de la boxe anglaise, son regard a changé le jour où il a vu sa fille chérie se faire mettre K.O. lors d’un combat de boxe thaï. Depuis, il ne veut plus assister à ses compétitions. Il en va de même pour le MMA. « Je ne lui parle pas quand j’ai des combats. Ça me fait bizarre, parce que j’aimerais bien qu’ il soir fier de ça, mais il a trop peur pour moi. Je comprends. Même si j’ai trente ans, je reste son bébé. » Son copain, lui, la soutient énormément. Il est lui-même boxeur. Les règlements de compte à la maison sont parfois musclés. « On s’amuse bien », s’esclaffe la jeune femme, l’air entendu. Ces onze dernières années, Kelig, qui ne tient pas en place, a gardé une seule constante : son sport. Après ses études, elle a abandonné l’art, a travaillé à gauche à droite, comme vendeuse de vêtements, de gaufres. Actuellement au chômage, elle passe des concours pour devenir pompier. « Je serai encore dans un milieu de mecs. Ça ne me dérange pas. Pour moi les pompiers sont comme des athlètes, le côté service à la population en plus. » Un métier qu’elle n’aurait pas forcément imaginé faire il y a encore quelques années. La boxe et le MMA lui ont donné de nouvelles perspectives. Une autre approche de la vie, aussi. « Je suis plus zen depuis que je fais tout ça. J’assume plus mon style, mon corps. J’assume mes muscles et ma féminité. J’ étais très très complexée par mon corps avant. » Pour ce qui est de la confiance en soi, Kelig panse encore les plaies de ses cinq années à la Cambre, mais là encore, le sport l’aide à relativiser. « J’ai appris qu’ il ne faut pas rester sur ce qu’ il y a derrière, il faut plus se concentrer sur l’avenir et vivre le présent. Dans le sport comme dans ma vie, je teste. Si j’y arrive, tant mieux, si je n’y arrive pas, je ne vais pas rester sur cet échec, je vais réessayer et je ne serai pas ultra déçue si je n’y arrive pas. » Dans la boxe et le MMA, plus que dans d’autres sports peutêtre, le mental a un rôle clef. « Pour faire ça, t’es obligée d’avoir un égo », confirme Kelig. « Et j’avoue que j’ai un égo qui parle beaucoup. Des fois il est un peu chiant, alors je lui ai donné un prénom, Marie-Chantal. » Et si Marie-Chantal l’ouvre un peu trop des fois, elle a beaucoup aidé Kelig aussi, dans ce milieu dominé par les hommes. « C’est toujours macho. Il y en a qui pensent que pare que t’es une fille, t’es forcément là pour être baisée. Que t’es une Marie Tatami. Il faut toujours prouver plus. Montrer que ok, t’es une fille, mais tu sais te battre. Si les gars vont faire 20 pompes, tu vas en faire 25. » Si pour elle, féministe est un grand voire un gros mot, elle essaie chaque jour de lutter pour plus d’égalité. Sacré personnage que cette Kelig Pinson, la jeune femme qui aime cogner les poings fermés et rire à gorge déployée ●
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FREAKS &GEEKS By Alex Spada
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Connaissez-vous l’origine du mot «geek» ? Il s’agissait d’un monstre de foire (un des «freaks» du «freak show»), ni plus, ni moins. Un idiot qui décapitait des poulets vivants avec les dents et buvait leur sang afin de choquer la foule des spectateurs venue chercher le frisson du samedi soir. L’expression «geek», devenue une insulte courante, désignait les personnes inadaptées, inaptes, marginales, … La signification de ce terme dans la culture populaire moderne d’aujourd’hui a évidemment beaucoup changé. Monstrueusement changé même, si vous me permettez cette facétie de langage. Aujourd’hui, beaucoup se revendiquent «geek», d’être un «geek». Cette pirouette, l’insulte devenue badge d’honneur porté avec fierté, n’est en fait pas nouvelle et a déjà eu lieu au cours de la petite histoire de la contre-culture américaine. C’est toute une partie de la jeunesse américaine de la fin des années 60, ne se reconnaissant ni dans les valeurs traditionnelles de l’Amérique à papa, ni dans
la contre-culture hippie, qui se déclara «freak». A une époque où le bouillon de sous-cultures diverses et variées faisait qu’on ne reconnaissait plus aucun mouvement, les «freaks» tentèrent de se distinguer en prenant à contre-pied les deux contraires, le hippie et le conservateur. Leur représentant le plus connu était Frank Zappa qui popularisera (toutes proportions gardées) positivement le terme de «freak» avant qu’il ne tombe en désuétude à peu près dix ans plus tard, emporté par la vague punk (le punk estil un «freak» qui s’ignore ?) et les années fric. Dans ce numéro, vous l’aurez compris, vous découvrirez parmi mes suggestions un mélange d’histoires vraies et fictionnelles d’inadaptés sympathiques, de créatures étranges et d’êtres exceptionnels désirant vivre différemment ou, encore plus simplement, vivre comme tout le monde. Une sélection qui vous plaira, je l’espère, que vous vous revendiquiez «geek» ou pas.
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01 FREAKS
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1932
Réalisé par : Tod Browning Avec : Wallace Ford, Leila Hyams, Olga Baclanova
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seigneur, tout honneur, je me dois de commencer ces chroniques par l’abominable Freaks de Tod Browning (le film est également connu sous le nom de La Monstrueuse Parade). Oui, je vais vous parler d’un film qui a quatre-vingt-quatre ans… Une trapéziste, artiste de Cirque, décide de s’approprier la fortune du leader des montres de foire qui suivent la troupe principale. Manipulation, sexe, trahison et gros sous, l’histoire exposée est vieille comme le monde. Malgré tout, l’originalité de ses intervenants et de leurs sentiments vaut le détour. La galerie de personnages (les «freaks» du titre, donc) parvient à nous choquer de bout en bout puisqu’aucun trucage ne vient adoucir leur nature. En effet, Tod Browning n’a transformé personne avant leur passage devant la caméra. A la fois incontournable, culte et indémodable (les trucages ne peuvent pas vieillir s’ils n’existent pas), Freaks réussi le tour de force de rester moderne. Par ses thèmes, bien sûr, mais surtout par sa capacité de toujours choquer le spectateur. Il faut dire qu’à sa sortie, le film a été banni de nombreuses villes et pays. Si vous vous apprêtez à le voir, même en 2016, vous serez tout aussi mal à l’aise que les spectateurs de 1932. Indémodable, aussi, tant il a été copié, pillé et pompé dans tous les sens. A voir absolument afin de retourner aux racines du genre.
Films
02 Nightbreed
1990
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Réalisé par : Clive Barker Avec : Craig Sheffer, Anne Bobby, David Cronenberg
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galement connu sous le nom de Cabal dans nos charmantes contrées, d’après le titre du roman de Clive Barker, réalisateur de ce Nightbreed, ce long métrage se révèle plutôt comme un conte moderne qu’un énième film gore avec des monstres sortis d’on ne sait où. Aaron fait des rêves bizarres depuis quelques temps. Dans ses songes, il déambule dans une cité peuplée de monstres qui s’y retrouvent afin d’être pardonnés et acceptés. Inquiet pour sa santé mentale, il finira par consulter un psy qui lui fera d’étranges révélations. Nightbreed incarne la quintessence du film d’horreur des années 80 : tueur en série, monstres et mutants, rednecks bien bouseux, petite amie d’un jeune à la dérive et j’en passe… tous les ingrédients sont réunis. De plus, tous (tous !) les styles de trucages de l’époque se retrouvent sur la pellicule et c’est un véritable plaisir de les identifier les uns après les autres. Les fans du genre se réjouiront de retrouver l’excellent David Cronenberg pour une fois devant la caméra dans le rôle du Dr Decker.
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Films
03 The Elephant Man
1980
Réalisé par : David Lynch - Avec : Anthony Hopkins, John Hurt, Anne Bancroft
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a déchirante histoire d’un homme affreusement déformé par une ou plusieurs maladies congénitales. Montré comme un monstre de foire, humilié, exploité par de pauvres types puis «recueilli» (mais à quel prix ?) par la haute société, il subira passivement toutes ces épreuves jusqu’à un certain point. Sa grande sensibilité aux choses, en particulier dans le domaine artistique, sera son refuge. Bien avant de s’enfermer dans des œuvres à l’ésotérisme quasi incompréhensible (sauf pour les Elus, bien sûr ; vous me laisserez vos coordonnées à la Rédaction), David Lynch réalisait des films avec un début, un milieu et une fin. Et ça se passait très bien : mise en scène très propre et carrée,
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séquences oniriques évocatrices, bonne direction d’acteurs (malgré l’apparent manichéisme des personnages). On peut reprocher à la réalisation, à l’exception de ces séquences oniriques, un classicisme qui n’est pas sans rappeler l’âge d’or du Cinéma Hollywoodien. Le film étant devenu lui-même un classique, je suppose qu’il ne s’agit pas vraiment d’un reproche. Il n’a pas perdu grand-chose de sa force émotionnelle en tout cas. Précisons enfin que s’il partage un grand nombre de points communs avec l’œuvre de Tod Browning (Freaks, 1932), le film n’a quasiment rien à voir avec l’histoire du véritable «Elephant Man» comme en témoignent plusieurs récits d’époque.
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04 American Horror Story : Freak Show Série créée par Brad Falchuck, Ryan Murphy Avec : Jessica Lange, Michael Chiklis, Neil Patrick Harris
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uatrième saison d’American Horror Story, Freak Show a pour thème principal une fête foraine de «freaks», dans les années cinquante. De méchants exploitants et de gentils «monstres» constituent la majeure partie des personnages de cette édition d’AHS. Et, oui, il y a aussi un tueur en série à l’aspect parfaitement «normal», fatalement beaucoup plus tordu que tous les «monstres» de foire réunis. Personnellement, à part l’excellente réinterprétation de Jessica Lange de Life on Mars de Bowie et un masque de clown sympa, je n’ai rien retenu de cette saison. Tirée en longueur, sans saveur particulière et constituée d’une intrigue prévisible et convenue, ce Freakshow ne vaut pas les presque treize heures de visionnage et ravit sans problème le trophée de la moins bien réussie saison d’American Horror Story. On lui préférera la série Carnivale, situé dans un univers proche (une foire itinérante) bien que baignant beaucoup plus dans le surnaturel.
Série
05 Pink Flamingos
1972
Réalisé par : John waters - Avec : Divine, David Lochary, Mary Vivian Pearce
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ink Flamingos raconte la compétition entre deux factions afin d’obtenir le titre des personnes les plus dégoûtantes des EtatsUnis d’Amérique. D’un côté, le travesti Divine, sa «gentille» génitrice, son fils et son compagnon, tous plus bizarres les uns que les autres. De l’autre, Monsieur et Madame Marble, un couple qui a pour habitude de kidnapper des hippies, les enfermer et les féconder à l’aide de leur serviteur afin de vendre l’enfant à des couples lesbiens. La description factuelle du film pourrait s’arrêter là si ce qui arrivait à l’écran n’était que simulacres… mais ce n’est pas le cas. Ce qui arrive
à l’écran arrive vraiment aux acteurs du film. Il n’y a que très peu de trucages. On en vient donc à se demander en face de quoi l’on est assis : fiction, documentaire, un savant mélange des deux ? Sans ce dernier élément, le film serait très probablement tombé dans les poubelles de l’histoire du Cinéma comme les films des frères Wayans. Ce film a fait connaître John Waters en tant que Pape du trash, lui qui signe ici le film le plus dég’ de l’époque, l’œuvre au mauvais goût absolu... mais toujours drôle, évidemment. Waters reste encore aujourd’hui l’une des figures les mieux connues de l’underground américain.
Cinéma
06 Hated : GG Allin & the Murder Junkies
1993
Réalisé par : Todd Phillips - Avec : GG Allin et plein d’autres
C
e documentaire constitué d’interviews, images d’archive et extraits de concerts demeure la plus aisée porte d’entrée vers l’univers (si l’on peut dire) musical et artistique pervers de GG Allin. Né d’un père suicidaire possédant des fantasmes de meurtre et d’une mère démissionnaire sous le nom de « Jésus Christ Allin » (ça ne s’invente pas), celui qui deviendra le « shock-punk-rocker » le plus haï de tous les temps a grandi entre fermiers, rednecks et harceleurs. Bien décidé à foutre le bordel partout où il passait, GG provoquait tout le monde par tous les moyens que ce soit dans la vie ou sur scène (lors de performances solo ou de concerts avec son groupe du moment – et il y en aura beaucoup). Et par provocation, je veux bien dire il s’agit de briser tous les tabous possibles et imaginables. Je pourrais commencer une liste mais je vais rapidement manquer de place, je vous laisse imaginer tout ça, ce sera beaucoup plus efficace… et puis je m’en voudrais de vous gâcher le plaisir si vous ne connaissiez pas encore le personnage qui se présentait lui-même en tant que freak absolu. Pour caricaturer, je dirais que le monde se divise en deux catégories : ceux qui pensent que GG était un abruti fini (voire pire) et les fanatiques qui lui octroient le très honorable statut de véritable dernier rebelle. La vérité se situe probablement entre les deux.
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07 CRASH
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1996
Réalisé par : David Cronenberg Avec : James Spader, Holly Hunter, Elias Koteas
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ames Ballard (James Spader) entretient un mariage «ouvert» avec sa femme Catherine mais a de plus en plus de mal de trouver l’excitation nécessaire à un orgasme. Suite à un très grave accident de voiture avec le Dr Helen Remington (Holly Hunter), dans lequel son mari trouve la mort, James est de plus en plus intrigué et émoustillé par le rapport entre le sexe, les accidents de voiture et les mutilés de la route. Son parcours initiatique à travers une sous-culture underground de fétichistes très particuliers ne fait que commencer. J’aurais sans doute pu sortir quasiment l’intégrale de la filmographie de Cronenberg pour illustrer le thème de ce numéro tant il se trouve en plein dans le sujet – ses œuvres et luimême, finalement. Mais c’est Crash qui remporte quelque part la palme, de par son réalisme dans sa bizarrerie (aucun élément fantastique ne vient perturber l’intrigue). Cronenberg signe ici un film à la beauté étrange baignant dans une lumière irréelle. Une friandise pour les amateurs de bizarre, à ne surtout pas confondre avec la niaiserie invraisemblable de 2004 partageant le même titre.
Cinéma
08 MONSTER
2003
Réalisé par : Patty Jenkins Avec : Charlize Theron, Christina Ricci, Bruce Dern
M
onster raconte la véritable histoire d’Aileen Wuernos, l’une des très rares (l’unique ?) tueuses en série à l’arme à feu des Etats-Unis, voire du monde. Prostituée tombée amoureuse d’une femme, Aileen, incapable d’assumer un boulot «normal», continue le métier de dame de la nuit afin de subvenir à ses besoins ainsi que de ceux de sa compagne. Suite à l’agression d’un client durant laquelle elle voit la mort de près, elle retourne son propre flingue contre lui. Les choses ne seront plus jamais les mêmes.
Sans aucun doute le meilleur rôle de Charlize Theron à ce jour (oui, j’ai vu le dernier Mad Max, du calme…), elle gagnera l’Oscar et le Golden Globe pour sa performance touchant au sublime, incarnant à la perfection la plastique, l’attitude, le langage et le regard de son sujet. Il faut le voir pour le croire (et comparer avec la vraie Aileen, regardez une de ses interviews sur YouTube). Film exceptionnel d’autant plus qu’il a été écrit très rapidement et tourné encore plus vite (à peine 28 jours) par une réalisatrice dont il s’agissait du premier long métrage.
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