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rintemps 2016. Quarante ans que les Sex Pistols ont démarré leur série de concerts au mythique 100 Club et commencent à répandre le punk à travers la perfide Albion. L’apogée arrive le 4 juin 1976 avec un premier concert à Manchester qui sera déterminant pour la visibilité du mouvement. Quanrante ans, c’est aussi plus ou moins l’âge de ceux qui ont ramassé la déferlante grunge en plein milieu du front, ceux qui ont vécu les grandes grèves du début des années 90’ et ne s’en sont pas vraiment remis. Ou peut-être que si finalement : la claque aura été bien molle et les illusions de courte durée. Et même si on pouvait espérer, à l’époque, à un véritable raz-de-marée, il est facile aujourd’hui, si on a les yeux qu’il faut pour la voir, d’apercevoir la ligne de démarcation entre les folles illusions des uns et les cyniques prétentions des autres. C’est à cet endroit précis que s’est opéré le reflux et le début de nos vies d’aujourd’hui. Que pouvons-nous dire autant d’années plus tard lorsqu’on se remémore ces moments où l’on a cru véritablement que le monde allait changer ? Je ne sais pas. Peut-être : “Vivement la prochaine fois!“ C’est pour cette raison que le joli volume que vous tenez entre les mains est, plus ou moins, consacré à la mort prétendue du punk, du grunge, de la contestation, du rock’n’roll mais, aussi, et vous n’aurez pas manqué de le noter, à une star du foot. Pourquoi ? Parce que la star en question n’est finalement pas là où on l’attend. Eden Hazard cultive le cool et la désinvolture sans sembler se soucier de son image. Parce qu’il prend visiblement du plaisir à jouer au foot là où d’autres viennent seulement palper, qu’il ne s’intéresse pas aux éventuels remous qui pourraient advenir de ses choix et que, merde, c’est le capitaine de nos Diables. Vous n’aimez pas le foot ? Moi j’adore ! Helmond B.
PS : Suivez-nous sur les réseaux sociaux, téléchargez notre appli aussi, ça fait plaisir. Faites une recherche sur NOW Magazine soit dans iTunes ou PlayStore. Je vous le dis tout le temps mais j’ai l’impression que tout le monde ne le fait pas… Scanne-le code, petit scarabée.
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Responsable du magazine Cédric Renwa / Creative Director
Wallifornia Freak
Jean-Yves Reumont
Graphisme Eric Staelens, Laurent Delmelle / Studio Debie
par Kathleen Wuyard
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Heden Hazard par Nicolas Dekimpe
Photo couverture Alexandre Radicchi Illustrations Pierre Gof, Jampur Fraize, Alexandre Poncelet Photographies Alexandre Radicchi, Kathleen Wuyard, Charlotte Princen, Goldo, David Arnoff, La Zone
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Auteurs Kathleen Wuyard, Sandrien Goeyvaerts, Jérémy Alonzi, Nicolas Dekimpe, Serge Coosemans, Sébastien Porcu, Marie Hamoneau, Alexandre Spada
Surftrip au Maroc
Waveless par Kathleen Wuyard
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Opéral Royal Wallonie Opération Opéra par Jérémy Alonzi
Community Manager Pierre Hella Relecteur Joseph Felice NOW EST UN SUPPLÉMENT DE LA MEUSE Boulevard de la Sauvenière, 38 4000 - Liège Directeur général / E.R. Pierre Leerschool
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Chef d’Edition La Meuse Rodolphe Magis
Le chapitre belge Please kill me
Responsable marketing Vincent Brossel
par Serge Coosemans
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Responsable Creative Team Renaud Hardiquest
Le roi du karaoké
DJ Dan
par Marie Hamoneau www.facebook.com/NOWBelgique @WalliforniaLove @nowallifornia Contactez-nous via l’adresse info@nowmagazine.be WWW.NOWMAGAZINE.BE
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Dis Fanny… C’est presque l’été, les températures vont grimper… Ça veut dire que tu vas montrer tes tatouages à la télé? Ahhh c’est fort possible… les ai déjà montrés mais je vais dévoiler un peu plus !
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Rassure-nous Miss Météo : l’été sera chaud, l’été sera chaud ? Ahhh!!! Les modèles météorologiques ne vont pas si loin… MAIS en Belgique même s’il fait moche… les Belges sont chaud boulette ! Festivals, terrasses et autres réjouissances seront là
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Tiens, puisque tu parles de festivals ! Certes d’habitude tu gardes tes bons plans musiques pour Classic 21… Mais t’aurais pas un slow crapuleux à nous conseiller pour emballer tout l’été? Rhhhhooo si ! « Nights in Withe Satin » of course !!!!
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Un classique ! Et dis, tant qu’on est dans le sujet, si tu devais jouer à « enrouler/tuer/épouser » avec tes petits collègues des médias belges, qui tu choisirais ? Ça c’est vache comme question… je m’accorde 3 min de réflexion !!! Enrouler : Greg Carette Tuer : euhhhh ça commence par A et ça finit par N (je n’en dirai pas plus) Épouser : Jérôme Collin sans hésitation !!!
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Caliente ! Un peu comme toi quand tu as punké Cyril Hanouna chaud boulette ! Ça fait quel effet d’avoir remis à sa place le plus gros beauf du PAF ? Ben moi je l’aime bien… Je pense qu’ils sont pas si crétins mais j’avoue que ça m’a fait plaisir!
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Who run the world ? GIRLS ! Tu vas prendre des congés bien mérités du coup cet été ? À la découverte d’autres pays ou bien sous le soleil de Wallifornie ? Alors … mes premières vraies vacances sont programmées pour fin juillet à Rhodes en famille et avant ça y aura 2 ou 3 festivals de Wallifornie !!!! Premières vraies vacances depuis 5 ans voulais dire (précipitation du mercredi midi… je m’emmêle les pinceaux) Type your message
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« Pour toi, je peux devenir Gérard Depardieu » : c’est la promesse du dernier album de Mauvais, et c’est tant mieux. Poétiques et décalées, les chansons s’égrènent au son des voix viriles et éraillées de Calogero Marotta, Patrick Schouters et Christophe Enclin. Qui n’hésitent pas à reprendre le son 80s mythique de FR David pour en faire une ballade rocailleuse garantie de devenir culte au Cupper, à l’heure où il fait slow. Un album ardent illustré avec une délicieuse irrévérence par Aurélie William Laveaux herself et à découvrir sans plus attendre sur leur bandcamp, https://mauvaismauvais.
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bandcamp.com/album/pour-toi-je-peux-devenir-g-rard-depardieu
Athènes du Nord, Chicago belge ou sœur ennemie de Bruxelles ? Liège fait à ceux qui y goûtent le même effet que la Marmite, la pâte à tartiner australienne à l’effet ô combien polarisant : on l’aime, on la déteste, mais elle ne laisse jamais indifférent. Entre fantasmes de grandeur déconstruits et mythologie urbaine, Laurent Demoulin et Jean-Marie Klinkenberg se sont penchés sur la Cité ardente dans leur dernier ouvrage « Petites mythologies liégeoises ». A lire d’un air blasé en bord de Meuse, une blonde à la main, pour lancer le mythe de Liège, le petit Paris pas chafouin.
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Grande première cette année : Le Hangar participe aux Fêtes de la Musique ces 17 et 18 juin. Et avec le collectif Honest House en charge de la programmation du 18, on sait déjà que ça va changer des concerts à la sauvette de la Place Cathédrale, ambiance accordéon et tagada tsouin tsouin. Du rock indépendant 100% ardent, à écouter gratuitement ? On est partants !
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Dernière chance pour ceux qui n’ont pas encore eu la chance de découvrir « Lumières, des expos qui vous éclairent » : le 21 juin, extinction des feux après un an de projets lumineux. L’occasion de découvrir, si ce n’est pas déjà fait, l’expo consacrée aux lagons par l’Aquarium, ou de remonter le temps grâce à l’expo « City by Light » proposée au Musée de la Métallurgie. Et accessoirement, de devenir une vraie lumière, pour briller en soirée.
Place des Déportés 1-3-5, 4000 Liège
Tél.: 04/227 51 74 info@vizavi.be www.vizavi.be Ouvert du lundi au samedi de 11h à 18h. Le dimanche de 10h à 13h. Fermé le mardi
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estige de l’époque des squats ardents et de la culture underground sur fond de Meuse, Dany Salme porte haut les couleurs de cette époque (presque) révolue. Au propre comme au figuré, ainsi qu’en témoignent ses œuvres bariolées.
Comme peintes sous acide, elles mêlent réel et imaginaire dans un univers au trait hyperréaliste et aux personnages fantasmagoriques. Qui regardent d’un œil bienveillant les Liégeois trinquer depuis la terrasse du pot au lait. Le mouvement punk est dead, peut-être, mais l’anarchie a encore de beaux jours devant elle sous le pinceau de Dany. http://danysalme.blogspot.be/
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Photo : Charlotte Princen
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il est vrai que la musique adoucit les mœurs, alors sans hésitation, les Walliforniens vont passer l’été dans du coton. Ou plutôt dans de la soie tout droit venue d’Indochine, dans laquelle ils pourront se prélasser comme à Canary Bay, ambiance ardente garantie et Liégeois « Happy » grâce aux artistes qui viendront mettre le Nekfeu au parc Astrid. Et comme la Wallifornie n’est après tout qu’une frontière entre ciel et terre, ils ne seront pas Naive et ils se déplaceront à Ronquières, profiter du calme à la vie comme à la scène – zen soyons zen, ça sent les vacances. Certes, en Wallifornie, le soleil n’est jamais garanti, mais on sait déjà qu’à Dour, on pourra compter sur les Liégeois d’Ulysse et de BEFFROI. Valeureux Liégeois, fidèles à leur voix, cet été, on vous le promet : plus que jamais la liberté de notre Cité vous couvrira de gloire. K.W.
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Texte : Kathleen Wuyard / Photos : Goldo et JYR
Jean-Yves Reumont est au Reflektor ce que le fantôme est à l’Opéra : une présence discrète et constante, qui ne raterait pour rien au monde le moindre event. Tant et si bien qu’il est aisé pour le commun des Liégeois de le prendre pour un des leurs, un amoureux de musique transi venu contenter ses oreilles ici. Ce qu’il est au demeurant, mais bien plus aussi en même temps : avec son allure juvénile et sa dégaine de dandy, Jean-Yves Reumont est le Monsieur Loyal de la nuit. La programmation pointue du Reflektor ? C’est en partie lui. Tout comme le line-up alléchant des TransArdentes, les grands noms qui viennent se produire en concert aux Ardentes, mais aussi au Ronquières Festival. Un tourbillon d’artistes et de son qu’il gère avec Fabrice Lamproye, le directeur artistique et créateur des Ardentes. Et qui, comme souvent à Liège, a commencé dans un mic-mac de culot, de débrouille et d’amitié. À l’époque, l’épicentre culturel de la génération Y liégeoise se trouvait à la Soundstation, gare réhabilitée où circulaient les DJs dans un brouhaha de beats électroniques. Parmi eux, le trio Elektrash, dont l’un des membres n’était nul autre que Jean-Yves Reumont. « Le nom fait très 2005, mais à l’époque, c’était marrant, c’était supposé donner un côté second degré à ce qu’on faisait. En 2006, Fabrice, qui était le fondateur de la Soundstation, nous a contactés pour nous proposer de jouer à un festival qu’il organisait ». L’histoire d’amour brûlante de Jean-Yves avec les Ardentes était née. « On a dit oui, sans avoir aucune idée de l’envergure que le festival allait prendre. On ouvrait la Halle qui serait plus tard le HF6, on craignait de jouer devant une salle vide, et en fait, c’était bondé ».
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Le virus ardent était ancré. « Après la première édition des Ardentes, la structure s’est professionnalisée. A l’époque, j’étais journaliste à Liège, mais j’ai pu rejoindre l’équipe du festival de façon permanente ». Pour ne plus la quitter. Dix ans plus tard, la famille s’est bien agrandie. « Avant, j’aurais dit que les Ardentes étaient la grande sœur, mais maintenant, c’est plutôt la maman. Les Transardentes, c’est la petite sœur un peu turbulente qui nous permet de tester plein de choses. Ronquières, c’est le cousin du BW, le Jazz à Liège, c’est un peu l’oncle plus âgé qui revient habiter avec sa famille, et le Reflektor, c’est le petit bébé qui demande beaucoup de temps et qui va encore grandir ». Une croissance sur laquelle Jean-Yves veille. « Malgré les apparences, je ne fais pas tous les événements du Reflektor. Dans le cadre de mon travail rien ne m’oblige à y aller à chaque fois, mais forcément, la musique reste aussi ma passion ». L’affiche ardente de rêve pour ce passionné ? « The Cure, c’est un groupe dont je suis hyper fan. Ce sont probablement les seuls pour qui j’hésiterais à franchir le pas aux Ardentes et à leur demander une photo. Je paierais pour reformer les Smiths. Niveau « artiste culte », je pense que Morrissey est probablement l’un des plus gros nom pop rock que les Ardentes aient accueilli. Pour le hip-hop, j’inviterais le combo Dr Dre avec Snoop Dogg, Eminem, et Kendrick Lamar. Puis pour terminer Laurent Garnier, un de mes Djs préférés, en after party ».
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Une affiche de rêve, face à laquelle les line-ups de dix ans d’Ardentes n’ont pourtant pas à rougir. « Si on m’avait dit en 2006 que tous ces artistes viendraient à Liège, je n’y aurais pas cru. Dès la première édition, tous les agents ont remarqué que l’organisation était vraiment sérieuse, et au fil des ans, les Ardentes sont devenues un passage potentiel pour les artistes qui tournent en été ». Et si la team des Ardentes peut désormais se vanter d’avoir attiré des artistes aussi renommés que Placebo, Pharrell Williams, Marilyn Manson ou encore Patti Smith, elle ne se cantonne pas aux valeurs sûres pour autant. « C’est toujours gai de parier sur un groupe et de le voir exploser. Par exemple quand 1995 est venu aux Ardentes en 2011, on les avait contactés via Facebook, et maintenant Nekfeu est tête d’affiche. Paul Kalkbrenner est venu en 2009, avant la folie Berlin Calling. A l’époque, on l’avait programmé sur un coup de cœur, et maintenant, c’est une tête d’affiche aussi. Nous avons aussi accueilli Calvin Harris à l’époque où il tournait encore avec un groupe live ». Une évolution qui reflète joliment celle des Ardentes, à l’heure de souffler sa 10e bougie. Nul doute : le petit festival ardent est devenu grand.
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Concombre pas amer (Hummm)
Après la gare, place à l’art : dans une nouvelle tentative de se positionner dans la sphère touristique, la Cité ardente inaugure son musée Boverie avec les collections du père d’Anne Sinclair. De là à s’attendre à une visite imminente de DSK au Crowne Plaza, il n’y a qu’un pas… Saumon fumé (Yummy!)
Franco Dragone nommé dans le dossier des Panama Papers, ça met un sacré coup à nos notions de géographie… Alors comme ça, La Louvière, sa « terre de cœur », se situerait en fait à quelques encablures seulement de l’Equateur ? Fantasmagorique !
Liège, la nouvelle place to be ? C’est en tout cas ce que laissait penser la présence de Philippe Etchebest, attablé entre amis au Maccherogni. A quand Valérie Damidot qui passe à la Violette refaire la déco ? Feuille de nori pas nette (Eeeek!) Certes, ils sont moins glamour que Kate et William mais qu’importe, ils sont bien plus funky : quand Philippe et Mathilde viennent en visite à Liège, ils ne manquent pas un passage par la rue Marnix. Casque d’or, couronne : qu’importe l’appellation pourvu qu’on ait l’ivresse…
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Concombre amer (Beurk…) On savait que le monde du cyclisme belge était loin d’être clean, on apprend désormais que la coke n’est pas la seule marchandise illégale qui y circule : Philippe Gilbert pris en pleine utilisation de bombe flash à l’insu de son plein gré, ça fait mal aux mollets !
Odeur de cuir et de sueur, relents de sang et de chaleur : les photographies de David Arnoff transportent le spectateur dans les bas-fonds de la scène punk. En noir et blanc, forcément : noir c’est noir, plus d’espoir, un choix logique pour la génération « no future ». Des Misfits aux Cramps en passant par la sublime Patti Smith, David Arnoff immortalise les héros absolus d’une époque révolue, dont le magnétisme hypnotise l’objectif. God save les idoles. http://www.davidarnoff.com/
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deur musquée, cheveux longs, dégradés de noir. Bastion bouillonnant au cœur de la Cité ardente, La Zone garde vivante une certaine idée du punk. Sans le revendiquer pour autant. No label, no fur, et même parfois no gluten, ici, on est au royaume du non. Mais certainement pas du no future. Projections engagées, événements inspirants, à La Zone, on refait le monde one event at a time. Entre deux concerts de métalleux, l’endroit s’improvise repère de bobos qui mettent les pieds sous la table à chaque Zeudi gourmand, quand il n’appâte pas les geeks avec ses Falons Foireux du Fanzine. Rassembler en un même lieu les punks à chien, les (pseudo) hipsters et les habitants fleuris du Laveu, ça, c’est envoyer un bon fuck au système.
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HAZARD
l´antéchrist“iano” Belles bagnoles, belles femmes, une des magazines people… Voilà le quotidien de toutes les grandes vedettes du football. Toutes sauf une : Eden Hazard. L’anti-star du ballon rond. Auteur : Nicolas Dekimpe / Photos : Alex Radicchi
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emma Atkinson, Irina Shayk,… Cristiano Ronaldo a enchaîné les conquêtes. Eden Hazard, quant à lui, est resté fidèle à Natacha Van Honacker sa petite amie des humanités. Le Portugais n’a jamais manqué une occasion de se recoiffer. Le joueur belge arborait fièrement la coupe-mulet en 2007. L’un fait la couverture de tous les magazines. L’autre se contente d’apparitions dans les revues de football. Le joueur du Real est la caricature de la star du football. Eden, lui, mène la vie de monsieur Tout-le-Monde. Portrait du capitaine de notre équipe nationale à la vie exceptionnelle et pourtant bien quelconque.
Franck Ribery et l’affaire Zahia. Thibaut Courtois en couple avec la copine de son coéquipier Kevin De Bruyne. La sextape de Mathieu Valbuena. Difficile quand on brille au football d’échapper durant toute sa carrière à un buzz
médiatique. Eden Hazard n’échappe pas à la règle. En 2011, le joueur qui évoluait alors à Lille fait lui aussi la une des quotidiens du pays. L’affaire dépasse même nos frontières. La raison… Un hamburger ! Une cause pas vraiment sexy, mais qui écorne pour la première fois l’image de notre prodige du ballon rond. À cette époque, le numéro 10 brille à Lille. La Belgique attend par contre que le Brainois enchaîne les coups d’éclat sous les couleurs des Diables Rouges. Une pression énorme. À 20 ans, le joueur peine (logiquement) à répondre aux attentes. Un énième match moyen face à la Turquie et Eden est obligé de quitter le terrain plus tôt que ses équipiers suite à la décision du sélectionneur de l’époque : Georges Leekens (Monsieur 90%). Le Lillois profite de la fin de la rencontre pour aller, comme un supporter lambda, se manger un burger. Le burger de trop. Eden est sanctionné.
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Eden Hazard a inscrit 12 buts en 62 sélections avec les Diables Rouges. On espère qu’il parviendra à augmenter son total durant l’Euro. On doit également noter que le Belge de 25 ans pourrait faire partie des joueurs les plus capés dans le futur. Une belle performance pour un joueur bien moins souvent blessé que Vincent Kompany.
Pas rancunier, le « Messi » du plat pays se fait alors la promesse de faire parler de lui avec ses pieds et non plus avec sa bouche. Déjà vainqueur du trophée du meilleur espoir du Championnat de France, Eden Hazard outrage, brise et martyrise Paris et toutes les équipes françaises pour s’offrir un doublé : championnat de Ligue 1 et Coupe de France 2010-2011. Une perf’ qui fait alors le tour du globe et qui attise la convoitise des plus grandes nations du ballon rond. Un certain Zinedine Zidane explique notamment qu’il est tombé sous le charme du génie belge. Sage et la tête sur les épaules, le joueur aurait pu tenter une « Toni Brogno » en prenant la fuite après une seule bonne saison. Mais le Brainois veut d’abord confirmer. Une décision intelligente puisqu’il en profite pour empocher le dernier trophée manquant : celui du meilleur buteur. Arrivé comme un poupon, Eden quitte la France comme un grand adolescent. Débarqué en 2005 et après sept années sur le sol français, le Belge n’aura jamais eu droit à une seule brève de JeanMarc Morandini. Il se sera contenté de couvertures dans l’Équipe. Il est maintenant temps pour lui de découvrir les tabloïds anglais et il décide de rejoindre Chelsea, récent vainqueur de la Ligue des Champions 2012. Acheté 40.000.000 d’euros, Eden perçoit en Angleterre un salaire de plus de 500.000 euros par mois. Des montants qui pourraient monter à
la tête du jeune international belge. Mais ce dernier considère toujours le football comme un jeu et non comme un business. Lors de ses quatre premières rencontres en Premier League, il remporte à quatre reprises le trophée d’homme du match. Même s’il s’amuse, le numéro 17 des Blues n’a pas l’intention de faire de la figuration en Angleterre. Eden brille sur les terrains par ses coups d’accélération. Et il parvient également à briller dans les tabloïds en janvier suite à un coup de
brille régulièrement sur la pelouse de Stamford Bridge. Mais il lui faudra attendre la saison 2014-2015 pour le voir remporter son premier titre de champion de Premier League. Un trophée qui porte la griffe du milieu de terrain puisque celui-ci est nommé meilleur joueur du championnat anglais. Une sacrée récompense. Le Belge s’attire même régulièrement les louanges de son entraîneur de l’époque José Mourinho. Le Portugais déclare que le Belge fait partie des trois meilleurs
Eden perCoit en Angleterre un salaire de plus de 500.000 euros par mois. Des montants qui pourraient monter A la tEte du jeune international belge. Mais ce dernier considEre toujours le football comme un jeu et non comme un business. pied sur un jeune ramasseur de balle : Charlie Morgan. Un geste qui lui vaut sa première carte rouge dans le monde professionnel. Rafael Benitez, son entraîneur à l’époque, n’hésite d’ailleurs pas à voler au secours de son joueur. « Le football est-il devenu fou? Hazard est exclu après avoir donné un coup de pied dans le ballon sous un ramasseur qui tentait de le bloquer au lieu de le rendre. » La réputation du Belge en prend un coup. Mais cela ne l’empêche pas de remporter l’Europa League pour sa première saison à Chelsea. Quant au jeune ramasseur de ballon, il aura fait le buzz dans les médias et il aura gagné quelques milliers de followers sur Twitter. Il est ensuite tombé dans l’anonymat. Tant mieux. Lors de la saison suivante, Eden Hazard
joueurs du monde. Un chouette compliment, mais qu’il faut encore parvenir à assumer… Et lors de cette saison, le Brainois a eu bien du mal à assumer cette étiquette. Pour la première fois de sa carrière, Eden ne fait plus l’unanimité dans la presse et auprès de ses supporters. Il va vivre durant quelques mois le quotidien d’un joueur normal. On le sent fatigué. Sa relation avec le Spécial One se tend. Après plusieurs résultats catastrophiques, l’autoproclamé meilleur entraîneur du monde est obligé de quitter son club de coeur. Il reçoit son C4 comme un vulgaire Georges Leekens. Difficile à gérer pour l’ego. Le Portugais semble en vouloir à notre numéro 10.
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Papa presque modEle
Eden Hazard est père de trois enfants: Yanis (5 ans), Léo (3 ans) et Samy (1 an). Le papa est fier de sa progéniture. On peut d’ailleurs parfois apercevoir les enfants lors des rencontres de Chelsea. Récemment, Yanis a d’ailleurs défié son père sur la pelouse de Stamford Bridge. Le capitaine des Diables s’est fait piquer le ballon par son fils. Il a prouvé qu’il pouvait lui aussi être un sale joueur en taclant son petit. Dur.
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Le changement de coach fait les affaires de Hazard. Souvent obligé de défendre sous l’ère Mourinho, il retrouve un peu plus de liberté sous les ordres de Guus Hiddinck. En avril, il marque son premier but de la saison. En mai, il refait le buzz sur Youtube après une action dont il a le secret face à Liverpool. Eden is back. On pourrait même se demander si le joueur passé par Tubize n’a pas attendu l’arrivée de l’Euro pour atteindre son pic de forme. Une (contre)-performance qui ne fait pas les affaires des Blues, mais qui pourrait faire le bonheur des Red Devils. L’histoire d’Eden sous la vareuse des Diables est une longue suite de « je t’aime moi non plus ». Le nom d’Hazard en Belgique est associé à Zinedine Zidane, Lionel Messi, Cristiano Ronaldo… On veut qu’il dribble. On veut qu’il fasse marquer. On veut qu’il marque. Bref, on veut tout de lui. Une étiquette lourde à porter. Le joueur est bien conscient de cette pression. Lors de ses interviews, il assume à chaque fois ce statut. Et comme pour lui ajouter une petite pression supplémentaire, Marc Wilmots vient de le nommer capitaine de l’équipe suite au forfait de Vincent Kompany. Celui qui arrivait régulièrement le dernier aux entraînements va devoir montrer l’exemple durant toute la compétition.
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Eden sait que les prochaines semaines peuvent donner une nouvelle dimension à sa carrière. Après une Coupe du Monde moyenne pour un joueur d’une telle classe, Eden Hazard va devoir assumer son statut d’héros de la nation. Depuis le début de sa carrière, le numéro 10 ne semble jamais avoir été atteint par la pression. Cette fois-ci, c’est différent. Celui qui passe encore pour un grand enfant sur un terrain doit devenir adulte. Le Belge sait que son mode de vie est à l’opposé des plus grands joueurs de la planète. Pourtant des Cristiano Ronaldo, Zlatan Ibrahimovic,… portent leur équipe vers les trophées. Ils savent qu’ils font partie des meilleurs et ils le prouvent régulièrement. C’est ce qui manque à notre joueur : un peu d’arrogance. Pourtant s’il veut rejoindre leur cercle, il va falloir qu’il assume son statut de grand et il va devoir marquer l’Euro de son empreinte. On sait qu’il a assez de talent pour pouvoir le faire. Il faut maintenant que le joueur passe un cap et qu’il arrive à le prouver à l’Europe entière. S’il y arrive, Eden pourra savourer ses vacances à Disney en compagnie de ses enfants et de son épouse. Il sera loin des yachts et des mannequins, mais on ne pourra jamais changer totalement l’enfant millionnaire du royaume de Belgique.
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Surftrip au Maroc avec les seigneurs de la Wallifornie Texte & photos : Kathleen Wuyard
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Une petite Leffe avant le depart ? Aéroport de Charleroi, 4 h du matin. Quelques heures de sommeil ou un café serré feraient le plus grand bien. Une bière spéciale, un peu moins, mais la tradition n’attend pas. Parmi les visages fripés qui hantent l’aéroport, arrachés avec violence à leur oreiller, un groupe de surfers prend l’apéro. Ils s’appellent Alex, Oli, Charles ou Audric. Et puis Greg et Lio, les deux shapers de Waveless. Créer des planches de surf en Wallifornie, où la Meuse ne fait de vagues que lorsqu’on y repêche un noyé, il fallait oser - ils l’ont fait. Perché sur une colline qui surplombe l’océan, l’Aloha Surf Camp est l’en-
droit rêvé pour se poser après une journée passée à lutter contre la marée. Couleurs fanées et décor suranné: pas de doute, si Wes Anderson se mettait aux films de surf, il tournerait ici dans cet hôtel sorti tout droit de l’âge d’or des hippies. Sur la terrasse qui relie leurs trois chambres et qui fera office de point de ralliement pendant ces quelques jours en leur compagnie, Lio sert le thé. Le breuvage brûlant a à peine le temps de refroidir que déjà, il est temps de repartir. Difficile en effet de résister aux rouleaux parfaits qui nous narguent depuis la terrasse. Non mais à l’eau quoi, on n’est pas venus ici
pour papoter et boire du thé. Y’a des planches à waxer, des wetsuits dans lesquels se saucissonner (effet sculptant assuré), des vagues à (tenter) de surfer. Un bronzage à paufiner, aussi. Pas question de rentrer sans être bronzé et de ne pas attiser la jalousie.
Ici ils font du tajine de chameau. C’est délicieux, mais il faut le commander a l’avance. Avec ses maisons roses et sa colonie de chiens errants, le village de Taghazout a un haut potentiel dépaysant. Tout du moins, jusqu’à ce qu’on entre dans un des shops avoisinants: sodas, oreos et chocolat Milka, il ne serait pas temps que les surfers se trouvent dépourvus une fois l’heure des munchies venue.
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Heureusement, les chameaux qui arpentent le périmètre se portent garants de l’ambiance mille et une nuits. Ça, et le fait qu’au moindre coin de rue, on nous propose du haschish à la sauvette. Associer aussi hardiment surf et fumette, c’est clair, les locaux ont dû trop mater Point Break. A moins qu’il n’y ait un fond de vérité derrière le cliché ? Toute ressemblance avec des circonstances s’étant déroulées, blablabla, on n’est pas là pour balancer.
Tu veux une banane ? Pendant qu’Oli, Charles et Audric enchaînent les vagues avec toute la vigueur de leurs 20 ans, Greg et Lio mangent des bananes et parlent du bon vieux temps. Celui où ils ont appris à surfer, à la rude, dans un camp en France. Deux semaines à se faire humilier par la mer, aspirés au fond de la vague à défaut de la surfer.
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l’écume. Se lever trop tard et finir sa course misérablement, debout mais quasi immobile en plein milieu de l’océan. Combien de vagues ratées pour quelques secondes passées à glisser sur l’eau ? Dès le moment où la magie opère, la frustration et les bras lourds disparaissent face à l’émerveillement et la sensation de voler.
Elle est oŨ ma pintje ?
Il y a deux catégories de surfers
Pas de quoi décourager une bande de Valeureux Liégeois. Les cheveux en bataille, les yeux rougis par l’eau de mer, on refait le monde au fil des bières. Ça parle de surf, de snowboard, de skate.
Les longboarders, qui font ça autant pour le surf que pour le style, et puis les autres. Mais comme tout le marketing du surf tourne autour de mecs bronzés avec des petites planches, tout le monde achète ça ».
Qu’importe la glisse pourvu qu’on ait l’ivresse.
Du haut d’une falaise, le crew regarde Oli et Charles se lancer à l’assaut des rouleaux. L’eau gronde et tourbillonne et rappelle dangereusement la puissance de l’océan. Une seconde d’inattention et c’est parti pour un petit détour par une machine à laver salée dont on ressort les sinus explosés.
Je lui ai demandé comment elle avait préparé l’omelette. Tu sais ce qu’elle m’a répondu ? Qu’il fallait casser des oeufs !
Ramer, se positionner, se lever, surfer. L’enchaînement est simple, l’exécution, compliquée. Mal se positionner, et se faire rincer les sinus à grands renforts de cumulets forcés dans
L’ambiance potache se poursuit le lendemain au petit déjeuner malgré une nuit courte, le manque de sommeil instantanément balayé par l’excitation d’aller surfer. Entre deux bouchées
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Pas question de quitter l’eau tant que le soleil n’y a pas plongé.
Sur la terrasse, une collection de cannettes de Carlsberg qui ferait rougir certains bars du Carré. Ici, pour trinquer à l’heure de l’apéro, mieux vaut venir paré : à Taghazout, l’alcool est out.
« Au début, le surf, c’est un peu l’école de la frustration. Il faut s’imaginer que tu es en snowboard, mais sans les remontées mécaniques, à plat ventre sur ta planche sur laquelle tu dois te hisser sans fixations, avec une visibilité à 5 mètres ».
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d’omelette, les surfers confirmés nous regardent avec bienveillance. Limite s’ils ne s’excusent pas de nous avoir transmis le virus, celui qui les pousse à se jeter à l’eau à la moindre occasion et à ramer jusqu’à la déraison. Nos ombres s’allongent sur le sable où sèchent nos wetsuits glacés qu’ils sont encore dans l’eau à attendre le prochain rouleau.
Oli et Charles, eux, sont concentrés. À les voir frôler de la main le tube qui peu à peu se referme autour d’eux, on se dit que ça doit être ça, toucher du doigt le nirvana.
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Les coups de boule, c’est mauvais pour la santé Le matin même, une bagarre a failli éclater – une histoire de priorité volée et de locaux énervés. Pas plus d’un surfer sur la vague, celui qui en a pris possession en premier a priorité sur celui qui est toujours en train de ramer. Plus que de la politesse, une question de sécurité.
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Les esprits s’échauffent; les anecdotes s’enchaînent, ça parle de bagarres aquatiques, de spots de rêve et de surf babes qui glissent sur la mer les seins à l’air. Reprends de la Carlsberg mec, de toute façon, demain, on se barre sur la côte.
C’est Saint-Tropez ici les gars Au marché aux poissons d’Imsouane, le poisson fait à peine quelques mètres qu’il est déjà sur les étals des poissonniers, prêt à être grillé. On le choisit pendant qu’il frétille, et on s’assied à l’ombre du phare en attendant qu’il soit préparé. Thon rouge, poulpe et daurade chauffent les braises en attendant la véritable star du show, des fruits de mer fantasmagoriques sortis tout droit de la Petite Sirène. Dans le port d’Imsouane, y’a des surfers qui mangent, et qui cassent à coups de pierres des araignées de mer. Un festin de rois à 6 euros par personne, dégusté sur une longue table en plastique avec vue sur les embarcations de bois coloré, les chiens errants et les pêcheurs du dimanche. Seule ombre au tableau : Neptune n’est pas prêteur, c’est là son moindre défaut. Un festin marin, oui, mais pas de houle en contrepartie. Les planches de surf prennent le soleil sur le toit des voitures de location pendant qu’on contemple nos options. Après pas mal de pourparlers entre vieux sages et têtes brûlées, on se décide à rentrer, espérer profiter de quelques vagues et des derniers rayons du soleil dans la crique en contrebas de l’Aloha. Sur la route du littoral, panneaux et grues annoncent l’apparition de la station Taghazout Bay, son golfe et ses hôtels rutilants. Le cœur se serre à l’idée de la colonisation de ce paradis perdu par des touristes à la recherche de soleil bon marché.
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Cassius un nouvel album à la Clay Il a fallu attendre 6 années pour qu’enfin le duo parisien nous donne des News... Et quelles News ! Un nouvel album uppercut featu”ring” Pharel Williams, Cat Power,et Mike Diamond des Beastie boys. Catégorie poids lourds, les adeptes du big-hit du “boxe”office nous ont ouvert pour l’occasion les portes de la salle, le Motorbass, une caverne d’Ali aux trésors analogiques rares mais surtout un studio d’enregistrement médaille d’or. Tu veux te prendre un high-kick d’images et assister à l’entraînement des numéros 1 ? Alors scanne le Q.R. Code et laisse-toi entraîner dans l’univers des supers combattants de la French Touch!
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ANARCHIE DANS LE VIGNOBLE
Texte : Sandrine Goeyvaerts / Illustrations : Alexandre Poncelet
Enfant des années quatre-vingts, en blazer à épaulettes, et fuseau – l’ancêtre du legging – le punk était pour moi un truc vaguement bizarre de mecs beuglant, oreille percée d’épingles à nourrice et crêtes multicolores. Un manque de style et un mauvais goût total qui me passait complètement au-dessus, pendant que je découvrais Michaël Jackson et ses blousons chatoyants. La débauche de moyens, dans les clips, merde c’était quelque chose : qui a oublié la première fois qu’il a vu Thriller ? La pop ! Une orgie de sons et de lumières, Madonna qui se déhanche sur Holidays et les petites gonzes dans les cours d’école de reprendre en chœur. On portait des t-shirts trop grands qui nous découvraient l’épaule et qu’on coupait au-dessus du nombril pour faire bien.
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e n’avais rien de punk, j’avais neuf ans, est-ce une excuse ? Née trop tard pour comprendre ou même ressentir cette hargne, trop jeune pour contester, je n’ai jamais accroché. Oh, bien sûr, je me suis plus tard sali les oreilles au grunge de Nirvana, tâté du punk-pop d’Offspring mais en dilettante.
Les Ramones, Sex pistols, The Clash ? Connaissais pas. Nina Hagen ? Iggy ? De vagues silhouettes : lézard nu et gesticulant contre brune énervée et improbable. Le punk m’est longtemps resté une sorte de no man’s land, où à part les gimmicks
« no future » et « do it yourself » je n’avais aucun repère.
Et puis le vin fût Comme en musique, j’ai commencé par les faciles, les immédiats. Les vins « pop ». Des vins avec une histoire claire et lisible, parfois un peu anonymisés : ce qui comptait, c’était l’appellation, pas la démarche du vigneron. Ce qui me plaisait, c’était cette merveilleuse ordonnance : les syrah sont faites en Rhône nord, elles sentent le poivre et parfois la civette, elles sont ro-
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bustes. Les pinot noirs ne sont bons qu’en Bourgogne – ailleurs ils sont dégueulasses - et les chardonnays sont ronds, beurrés comme des petits Lu. Un ordre établi, accordant à chaque cépage une façon de s’exprimer, codifiée. Rassurante. Un monde du vin pop, solaire, sans nuages ou presque : les rares bâtards (hormis montrachet) étaient prestement poussés sous le tapis, ou sommés de s’aligner. J’ai continué à écouter Michaël Jackson. Et puis Johnny Cash. Et puis Bashung. R.E.M, Radiohead, Daniel Darc, Coltrane et Katherine, Neil Young, les Stones, Jackson C. Franck, Depeche Mode, Eels. Mon univers musical s’est ouvert, fracturé, décomposé, réinventé. Le vin, pareil : j’ai pris d’autres chemins. Goûté des machins grandiloquents, Queen à sa plus grande époque. Des petits à l’air frêle mais intenses : le top de la crème, Prince. Des vins presque improvisés comme un jazz. Des compos classiques. J’ai commencé à me balader du côté des vins « à la marge ». Sans appellations revendiquées plus haut que leurs culs. Des vins faits à la débrouille, à l’arrache ou bien avec une grande maîtrise : celle de celui qui a longtemps observé la nature. Des vins pas forcément faits pour plaire au plus grand nombre, parfois pas faits pour plaire tout court. Des vins qui remettaient en cause les fondements inébranlables de la dégustation. Des bouteilles qui m’ont fait douter, sur ce que doit être la nature du vin. Et y avait des tronches derrière. Des gars en majorité, souvent dans des coins paumés. Des vins sacrément détonants. Dissonants. Parfois complètement baisés : en dégustation, sur un salon, il m’est arrivé de pincer le nez et d’émettre des doutes sur un de ces pinards. Certains vignerons ont regoûté avec moi m’expliquant que là, il avait pris la souris par exemple, d’autres s’en sont platement battu les couilles : « mon vin, tu le prends comme il est, et basta ». Quelquefois aussi, j’ai vécu avec ces jus d’enfer des moments de jouissance pure. J’ai plané au point de me demander si c’était bien du raisin ! Du vin punk ? Et pourquoi pas ? La bière, on y pense, si possible en cannettes dégueulasses, liquide pisseux et qui se vomit sans effort mais l’ostentatoire pinard ? Pourtant le punk c’est le rejet de l’ordre établi : les vignerons qui choisissent des modes de viticultures alternatives (biodynamiques, nature) peuvent être qualifiés de punks. C’est une forme de contestation, de la surexploitation agricole, de la production intensive, de l’utilisation massive de pesticides. Le rejet d’un goût uniforme, linéaire quitte à parfois dérouter ou se planter. Si c’est pas dire merde à une forme de modèle je ne sais pas ce que c’est. Le vin peut – pas toujours, et pas forcément de son plein gré – devenir porteur d’un message politique radical. Certains s’en emparent : à lire le Manifeste pour le vin naturel d’Antonin Iommi-Amunategui, c’est une des voies choisies pour bousculer un monde injuste, revenir à une société plus cohérente. Là où Sid braillait « no future » – l’histoire lui a donné raison – le vin punk diffère : il offre l’utopie d’un avenir moins bouché. Quand j’ai fouillé le sujet, j’ai cherché quels pouvaient être ces vignerons étiquetés « punk » : on m’a cité un tas de noms, soit des mecs un peu rigolos, voire carrément déglingos,
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d’anciens zicos reconvertis dans la vigne, des philosophes du cep, des collectifs aussi. L’Ardèche doit avoir une atmosphère particulière, parce qu’il y en a un nid là-bas. Certains se réclament du punk, y font référence sur leurs étiquettes, d’autres pas du tout : ce sont les gens qui les voient comme ça. Après tout ce n’est pas complètement illogique : un vigneron est aussi là pour produire d’une certaine façon artistique comme un musicien, et cette production peut porter – aussi - un message politique, provoc’ interprété de diverses manières selon qui le reçoit. Le sexe se décline sur les étiquettes, en jeux de mots ou visuels salaces. Il est cru, nu bandant. La musique punk a la première cessé de tourner autour du pot : là où la gentille pop usait encore de métaphores, elle décrivait le cul explicitement. La chair, le sperme et le sang. On est très loin de l’univers gentillet du carpe diem : la subversion avant tout. Le dernier point est le fric : des punks qui font du business ? Ça ne peut pas exister ! Aucun des vignerons punks ou considérés
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comme tels n’est riche. Certains vendent leurs quilles à des prix relativement élevés, mais c’est aussi une des conséquences d’un travail différent. C’est le résultat de cuves qui partent en vrille, de vendanges impossibles, de rendements riquiqui : des risques et de la rareté. Le punk chie sur le pompeux, le prétentieux. Il préfère dépouiller, rendre la musique accessible à tous, oui même toi dans ton garage pourri, avec ta guitare mal accordée. Le punk exhorte à casser les codes et à se réapproprier les choses. Alors parlez de vin, avec vos tripes, même si vous le faites bizarrement ou de façon brutale : soyez punks ! De toute façon la « norme » a perverti la dégustation. On trouve des pros qui décrivent le vin qu’ils dégustent non pas comme il est vraiment, mais comme ils pensent qu’ils devraient être. Même plus besoin de goûter pour décrire : les mecs pourraient faire du air tasting. Le merlot c’est ceci, le sauvignon c’est ça, et blablabla. Ça impressionne et complexe le clampin en plus de rendre le vin chiant comme la pluie.
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Punk’s not dead. Slogan ringard pour vieux rebelles qui cherchent à faire revivre leur jeunesse trash ? Vraie voie alors que tout ou presque dans l’agriculture, la viticulture demande à être foutu par terre et réinventé ? Le vin a clairement besoin qu’on le secoue un peu. Et pas qu’en carafe. Manifeste pour le vin naturel, A. Iommi-Amunategui, éditions de l’Epure Pour picoler punk : L’Alternapif, Alban Michel Les Sabots d’Hélène, Languedoc
Classe, Jeff Coutelou, Languedoc Pom’n’roll, Olivier Techer, Bordeaux Brutal, Patrick Bouju, Ardèche Chatons de Garde, Andréa Calek, Ardèche On s’en bat les couilles vin de bagnole, Pascal Simonutti, Loire
Jauni Rotten, Pierre Beauge, Ardèche
Ado | Camengo | Casadeco | Clarke & Clarke | Copa Ado | Camengo | Casadeco | Clarke & Clarke | Copa Jab | Jasno | Kobé | Libeco | Luxaflex | Vano Jab | Jasno | Kobé | Libeco | Luxaflex | Vano PRISES DES MESURES ET DEVIS GRATUIT ! PRISES DES MESURES ET DEVIS GRATUIT !
Marianne Décor - Rue de l’Église, 12 - 4032 Chênée | Tél. Fax.: +32(0)4.361.26.00e | +32(0)498.43.91.24 | marianne.decor@skynet.be été 2016 | marianne.decor@skynet.be Marianne - Rue de l’Église, 12- 18h00 - 4032|Chênée Tél. Fax.: +32(0)4.361.26.00e | +32(0)498.43.91.24 Horaire : Lu & Décor ma : 9h00 - 12h3O et 14h00 Me & ve | : 9h00 - 12h30 après-midi sur rdv | Samedi : 9h00 07 - 12h30 et 13h30 - 17h3047| Fermé le jeudi Horaire : Lu & ma : 9h00 - 12h3O et 14h00 - 18h00 | Me & ve : 9h00 - 12h30 après-midi sur rdv | Samedi : 9h00 - 12h30 et 13h30 - 17h30 | Fermé le jeudi MA22323330/MLR-E MA22323330/MLR-E
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u cœur de la Cité lainière se cache une maison de bouche tout à la fois authentique et décalée : avec un nom tel que le « Coin des saveurs », les gourmands sont tout de suite alléchés et ne se retrouvent pas floué. Michel Norga promet des saveurs et il les fait danser dans l’assiette au gré de son inspiration. Une inspiration qu’il trouve au fil de ses voyages, qui se retrouvent dans les épices exotiques avec lesquelles il sublime les produits de saison. Car ici, on était locavore bien avant que cela ne devienne à la mode : pour Michel Norga, le bien manger rime forcément avec des produits frais. Veau fumé au foin et genièvre, réduction de crustacés au soja, espuma yuzu bergamote : le Coin des saveurs emmène les papilles à un voyage aux quatre coins de la planète à l’itinéraire sans cesse renouvelé : ici, la carte change tous les mois. Ce qui ne change jamais, c’est la décoration, tout à la fois épurée et décalée, et qui contribue encore au plaisir de la dégustation. Qui se fait dès le retour des beaux jours sur la grande terrasse d’inspiration zen et design, où les soirées s’étirent en douceur au rythme des découvertes culinaires. Repéré par le ViaMichelin, Michel Norga collectionne les étoiles sur les sites de critiques où les avis de ses clients ravis sont dithyrambiques. Une adresse à tester sans tarder.
Restaurant Gourmand Le Coin des Saveurs tél. 087 23 23 60 www.lecoindessaveurs.be
Adresse: Avenue de Spa, 28 - 4800 Verviers
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n poussant la porte de l’Ô de vie, laissez-y les clichés associés aux restaurants réputés.
Aussi simple que sa cuisine est élaborée, mais tout aussi débordant de créativité, Olivier Massart élabore ses repas la tête surmontée d’un chignon de ninja. Ici, on vient émoustiller ses 5 sens, et pas seulement ses papilles. Tandis que l’œil est attiré par les œuvres colorées de maman Massart qui ornent les murs, l’oreille est chatouillée par l’accent chantant du sommelier. Elevé par une mère qui lui a instillé très tôt le goût de l’esthétisme, Olivier Massart sublime ses produits, niveau goût bien sûr mais niveau visuel aussi. Du cigare comestible au sushi revisité, la carte fait la part belle aux produits nobles, mis en avant par une approche tout à la fois respectueuse des saveurs et avide d’innovation. Olivier Massart voulait amener un établissement de haut niveau dans la région, il l’a fait, et les Liégeois ne se sont pas fait prier pour y goûter. A commencer par les Gauff’ au Suc, qui sont accueillis ici comme de la famille et ne se font jamais prier pour refaire le monde en cuisine avec Olivier. Authenticité, inventivité, simplicité : les trois piliers d’une adresse incontournable pour les amateurs de gastronomie qui repartiront comblés de l’Ô de vie. Restaurant Gourmand Le Coin des Saveurs tél. 04 246 41 24 www.odevie-restaurant.be
Adresse: Ch. de Tongres, 98 - 4451 Juprelle
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BRASSERIE RIVA
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ignes géométriques. Teck et chrome rutilant rehaussé de marbre étincelant. Elégance intemporelle du mariage du marine et du blanc. Nous ne sommes pas sur un yacht de standing mais bien au Riva, réincarnation chic et choc de l’Héliport. Depuis ses baies vitrées avec vue incontournable sur la nouvelle passerelle, on contemple le flot des bateaux sur l’eau, à moins de préférer profiter de la terrasse idéalement située à quelques mètres à peine de la Meuse. En quelques mois seulement, le Riva a su devenir incontournable – un de ces endroits phare où l’on vient pour voir et être vu, mais aussi pour goûter à une délicieuse cuisine de brasserie revisitée. Avec une belle alternance de classiques liégeois et de bistronomie, la carte surprend et ravit. Et pour faire honneur à l’ambiance marine de rigueur, fruits de mer et homard sont également à l’honneur. Dans le cadre minimaliste de la brasserie, le regard est attiré par une multitude de détails soignés, de la cave à vin vitrée et rétro-éclairée aux œuvres prêtées par la galerie Liehrmann, partenaire des lieux. Une brasserie qui détonne et étonne et dont tout Liège risque bien de devenir bleu.
Brasserie Riva tél. 04 222 27 23 www.riva-brasserie.com
Adresse: Esplanade Albert 1er, 7 - 4000 Liège
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Devenir soi- même
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ille d’une directrice d’agence de mannequins, elle a baigné directement dans le monde de la mode et des événements. Étudiante puis indépendante, elle s’est lancée comme bookeuse freelance et est maintenant reconnue dans la profession.
Le nouveau service de « Vanessa Minique » existe depuis mai 2011 au Palais des Congrès de Liège et grandit d’année en année. Elle dispose de plus de 600 contacts en Wallonie et à Bruxelles auxquels elle fait appel pour fournir différents services : mannequins, hôtesses, stewards, comédiens... Sa force première est la proximité, Vanessa est à l’écoute et veille avec perfection à fournir ce que son client désire. Parallèlement à cela, Vanessa a décidé de mettre en application le « coaching photo » avec son expérience, elle a remarqué qu’au travers la photo et lorsqu’on est bien encadré, on peut se réaliser, développer son charisme, valoriser ses émotions. Au bout d’une demi-heure, on apprend à mieux se connaître, à apprivoiser son image... C’est un travail très positif sur l’estime de soi, grâce aux professionnels sélectionnés par Vanessa et son assistance sur place. Les séances sont proposées suivant le style photographique que vous souhaitez, à partir de 100,00 €
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OPÉRATION
Opéra Texte : Jérémy Alonzi / Photos : Alexandre Radicchi
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ienvenus à l’0péra royal de Wallonie ! ». Ce sont les premiers mots que j’ai entendus de Manuel Rondal, responsable billetterie et développement public, qui nous reçoit dans les locaux de répétition de l’Opéra, rue des Tawes, dans le quartier de Sainte-Walburge à Liège. Les suivants ont été : « Vous êtes en retard ! ». Me voilà donc dans un bâtiment industriel froid et austère. Des portes s’ouvrent. J’emprunte quelques couloirs pour finir ma course dans une salle de répétition majestueuse, d’un blanc immaculé, avec une hauteur
de plafond qui me donne le tournis, drapée de pendrillons habillant lourdement les murs, telle une robe de diva. Je suis sous le charme. Les musiciens s’accordent. Un brouhaha élégant inonde la pièce. Je peux lire sur les partitions « La Traviata de Verdi ». Le chef d’orchestre fait son entrée ; il échange quelques mots avec les musiciens ; trois coups de baguette retentissent sur le pupitre. Et là... la musique...Comment Vous dire ? Elle est parfaite !
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Le son, l’harmonie, des frissons parcourent mon corps. J’en oublie même pourquoi je suis là. Et puis soudain, elle s’arrête brusquement. Le maestro revient sur le passage joué. Ils répètent. Ce qui me permet de reprendre mes esprits et de me remettre au travail derrière ma caméra. Cette musique élégante me guide dans ma manière de filmer. La mélodie passe de la violence à la douceur, de la joie à la tristesse... Purée, je suis sur le huit aérien des émotions ! Je me les prends en pleine tronche et je n’arrive pas à intellectualiser ce qui m’arrive. C’est juste en moi, la musique me touche et je n’arrive pas à lutter ! La matinée se termine et l’après-midi, j’ai rendez-vous à l’Opéra dans le centre-ville, « La Maison » comme l’appelle le Directeur général et ar-
tistique, Monsieur Stefano Mazzonis di Pralafera, une personne charismatique et fascinante. Il a endossé le rôle de metteur en scène pour l’occasion. Il me dit d’un air détaché : « Vous pouvez vous balader où vous le souhaitez durant la répétition ». J’essaye tant bien que mal de masquer ma satisfaction pour imposer mon professionnalisme. C’est mon premier jour de travail en tant que journaliste pour Le Now Magazine ! Tout à coup, un piano se met à jouer. Le chef d’orchestre agite frénétiquement sa baguette. Acteurs et chanteurs se mettent en action. La Traviata se joue sous mes yeux et je suis sur scène avec eux. L’œil de ma caméra capture des visages amoureux, torturés, gracieux,... Une jeune fille danse et chante. Les hommes sont amou-
reux d’elle. J’assiste à ce ballet féerique dans ces lieux magiques. C’est dingue ! Monsieur le Directeur brise la répétition d’une phrase en italien d’un ton ferme. Il met les choses en place. Tout doit être parfait ! Je termine cette journée par l’interview du baryton Mario Cassi, qui m’explique que le chant s’est violemment imposé à lui. Il n’a pas eu le choix. C’est à ce moment que je comprends toute la notion d’obsession. Ces gens tout autour de moi ont dédié leur vie à l’opéra, cette énorme machine peuplée de personnages fragiles souffrant d’une maladie incurable, celle de l’amour et de la passion de leur travail.
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Le lendemain, Morgane Desaive et Audrey Dor m’accueillent à Ans. (Ce coup-ci, ce n’est pas moi qui suis en retard). Un bâtiment industriel d’une taille colossale enferme en son cœur un engrenage bien huilé. Il y a des gens là-bas qui passent leurs journées à confectionner des perruques cheveu par cheveu, et d’autres créent des décors en miniatures pour finalement les édifier en taille réelle. À l’étage, une équipe confectionne des costumes sous les ordres de Monsieur Fernand Ruiz qui gère une vraie maison de haute couture. Plus loin, une dame (Nathalie Damas) a la responsabilité de centaines de chaussures. De l’autre côté, un bric-à-brac d’objets plus farfelus les uns que les autres : un bouddha géant, des canons de navires, des gâteaux d’anniversaire, des masques de monstres chinois, des oiseaux empaillés, j’en passe et des
meilleures ! Je suis dans une espèce de vieux grenier poussiéreux où l’on découvre des trésors. C’est la réserve des accessoires scéniques. Mes yeux ne savent plus où regarder. Faut que je fasse une pause ! Dernière étape de ma mission Opéra : la répétition des chœurs. Derrière « La Maison », rue des Dominicains, au premier étage d’un building, se trouve une espèce de classe où les pupitres ont remplacé les bancs d’école. Jusqu’à présent, rien d’extraordinaire. Les choristes arrivent tels des étudiants, ils s’installent et échangent quelques mots. Le chef des chœurs, Monsieur Pierre Lodice lance les répétitions. Une fois de plus, me voilà crucifié, écartelé, sacrifié ! Mais que m’arrive-t-il ? Qui aurait cru que ça puisse me faire, à ce point, cet effet !
Une voix intérieure me dit : « Faut bosser mec ! ». Je brasse alors avec ma caméra les chanteurs et sur le petit écran de contrôle de celle-ci, j’y vois des visages d’hommes et de femmes, des personnes « normales », mais qui toutes réunies forment un instrument de musique d’une sonorité à couper le souffle. Ces gens « normaux » sont en train de parcourir mon intimité. Ils entrent en moi et je me laisse faire. Fort heureusement, au moment où je m’oublie, la musique s’arrête. C’est mon triste sort ou ma chance. Je ne sais plus, je suis perdu. Et si vous aussi, vous souhaitez vous perdre, vous oublier un instant, je ne peux que vous conseiller de tenter l’expérience. Surtout si comme moi, vous êtes toujours vierge. « La Maison » n’est pas inaccessible, les portes sont grandes ouvertes, mais faites attention, vous n’en ressortirez pas indemnes.
Opéra royal de Wallonie-Liège www.operaliege.be Tél. 04 221 47 22 Billetterie ouverte du lundi au samedi de 12h à 18h
Adresse: Place de l’Opéra - 4000 Liège
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La nuit, il est beau de croire à la lumière
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Yoann Blanc / Les Gens d’Oz © Élisabeth Carecchio
Mélanie Laurent / Le Dernier Testament © Éric Guillemain
Isabelle Huppert /Phèdre(s) © ARTE TV
Raoul Collectif /Rumeur et petits jours © Céline Chariot
Théâtre de Liège
ABONNEZ-VOUS ! L
e Théâtre de Liège vous dévoile sa programmation, témoignant de la richesse de la création théâtrale et chorégraphique d’aujourd’hui.
Des écritures contemporaines (Virginie Despentes, Woody Allen…), des classiques (Beaumarché, Corneille…), du cirque, de la danse, de la musique aussi avec An Pierlé, une collaboration avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège autour de Thierry De Mey et avec l’Opéra Royal de Wallonie autour de Pippo Delbono… Les artistes internationaux (Isabelle Huppert, Mélanie Laurent, Jean-Michel Ribes, Michel Fau, Krzysztof Warlikowski, Milo Rau…) partageront les planches avec le meilleur du théâtre belge (le Raoul Collectif, Yoann Blanc, Ismaël Saidi…)
Le dimanche 11 septembre, pour célébrer la rentrée, nous vous convions à un pique-nique urbain et marché vintage sur la Place du 20-Août rendue aux piétons pour l’occasion. De la musique, des animations, des performances, des visites du bâtiment... rendront cette journée exceptionnelle. Une mise en bouche, afin de vous plonger au mieux dans la saison qui commence. Au Théâtre de Liège, la nuit, il est beau de croire à la lumière.
Théâtre de Liège Place du 20-Août 16, 4000 Liège Tél. +32 (0) 4 342 00 00 Email : billetterie@theatredeliege.be www.theatredeliege.be
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Percutez de plein fouet vos souvenirs d’enfant Entrez dans l’univers fantastique des jouets où tout est possible… Poupées, véhicules, figurines, robots, miniatures… des centaines de jouets se mettent en action dans d’incroyables, voire d’improbables, mises en scène pour votre plus grand plaisir ! La scénographie de l’exposition « Jouet Star » vous immerge avec émotion et nostalgie au cœur de ce monde enchanté. Vous y retrouverez immanquablement les jouets de votre enfance. Adorés, oubliés, retrouvés, certains jouets traversent les âges de la vie à nos côtés. Mais derrière l’apparente innocence du jeu, les jouets sont-ils porteurs de croyances, de valeurs ou de stéréotypes ? Et vous, oserez-vous passer de l’autre côté du miroir ?
Un musée de société Le Musée de la Vie wallonne œuvre depuis plus de 100 ans à la conservation des mémoires individuelles et collectives pour les transmettre aux générations futures. Son champ d’investigation s’étend de l’environnement social, urbain et industriel, aux témoignages oraux et aux messages véhiculés par les objets. La collection du Musée se compose de près de 100.000 objets, de milliers de photographies et d’archives. Afin de permettre au public de découvrir tous ces trésors, le Musée propose régulièrement des expositions temporaires au cœur du parcours permanent. Ces expositions se construisent à partir de l’objet et de sa relation avec l’homme, avec pour objectif de poser un regard différent et interrogateur sur la société contemporaine.
Musée de la Vie wallonne Cour des Mineurs 1 4000 Liège (Centre-ville) Accessible aux personnes à mobilité réduite 5 € (étudiant-senior 4 €, enfant 3 €, Article 27 1,25 €), Gratuit tous les 1ers dimanches du mois
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Musée de la Vie wallonne
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VroomVroom et Vil Brequin vous présentent une sélection de news automobilesques
En voiture, Simone Louise de Pinet de Borde des Forest ! C’EST EN 1960, GRÂCE À LA VIVACITÉ D’ESPRIT DES INÉNARRABLES GUY LUX ET LÉON ZITRONE (LE CYRIL HANOUNA ET LE PASCAL VREBOS DE L’ÉPOQUE POUR FAIRE COURT), QUE NAQUIT L’EXPRESSION « EN VOITURE, SIMONE » LORS DES LÉGENDAIRES MOMENTS DE TÉLÉVISION QUE SONT LES FORMIDABLES ÉMISSIONS « INTERVILLES »… VOUS VOUS EN FOUTEZ ? FAIR ENOUGH. SACHEZ JUSTE QUE LADITE SIMONE ÉTAIT D’EXTRACTION NOBLE ET COUREUR AUTOMOBILE, CE QUI N’ÉTAIT PAS RARE À L’ÉPOQUE SAUF SI VOUS ÉTIEZ UNE FEMME. LA SUITE.
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Who run the world ? GIRLS !
est bien connu, les hommes et les femmes ne fonctionnent pas pareil. Ce constat est vrai dans tous les domaines de la vie ou presque et l’automobile ne fait pas exception à cette règle, comme en atteste un récent sondage. Le cabinet Frost & Sullivan a réalisé une étude auprès de 6 000 femmes d'Amérique du Nord, d'Europe de l'Ouest et de Russie afin de connaître leurs exigences en matière d’automobile. Il en ressort que pour plus des 50 % des personnes interrogées, la voiture est imparfaite, agaçante et mal pensée. Le principal défaut soulevé par ces dames est le manque de praticité. Elles trouvent les commandes trop compliquées et l’entretien est un facteur de stress. Ne pas se prendre la tête, c’est un peu le mot d’ordre des conductrices qui pestent souvent contre une ergonomie trop complexe avec d’innombrables boutons ou des menus interminables. Même si de belles lignes sont appréciées, celles-ci ne doivent pas être une entrave à la conduite et elles plébiscitent une bonne visibilité. Vive les grandes vitres qui permettent de manœuvrer facilement. Elles sont également très sensibles aux innovations technologiques dans l'habitacle : connexion aux smartphones en Bluetooth, aux réseaux sociaux, application, etc. Dernier détail : alors que les hommes sont généralement persuadés que ce sont eux qui décident du choix de la voiture, il en va de même des femmes. Et effectivement dans la réalité, c'est de plus en plus souvent à la femme que revient le mot de la fin...
OK, mais en Mini…
a nouvelle MINI Seven souligne le caractère unique, l'origine britannique et le concept de véhicule riche de tradition de l'originale dans le segment premium des petites voitures; nom donné en référence à l'Austin Seven qui marqua le début de la production de la classic Mini en 1959. Dotée d’une riche palette de systèmes d'aide à la conduite tels que l’affichage tête haute MINI, lesystème d'aide au stationnement, la caméra de recul ainsi que la fonction Driving Assistant avec régulateur de vitesse actif sur la base de données fournies par une caméra; l’alerte de collision et de présence de piétons avec fonction de freinage, l'assistant feux de route anti-éblouissement et lecture des panneaux de signalisation. Bref, vous la voulez.
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UNE POLYVALENCE À L’INFINI.
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Le plaisir de conduire
LA NOUVELLE BMW X3. #BMWstories Quand il s’agit de relever les défis les plus ambitieux, la nouvelle BMW X3 est un modèle de flexibilité. Grâce à son pare-chocs avant redessiné où trônent les imposantes entrées d’air et la double calandre royale, la nouvelle BMW X3 révèle davantage de sportivité que ces illustres prédécesseurs. L’espace intérieur habillé de matériaux de haute qualité offre un confort infini à tous les passagers. Les motorisations essence et diesel vous garantissent bien évidemment la conduite dynamique que vous êtes en droit d’attendre d’une BMW. Venez découvrir ses multiples talents de polyvalence pendant un essai assurément convaincant.
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L’élégance, c’est une facon d’être. La Classe C pareil. Non ce titre n’est pas bizarre, il fait juste appel au langage SMS
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a nouvelle C63 Cabriolet allie les sensations intenses de la conduite à ciel ouvert à la fougue du moteur V8 AMG pour offrir des performances exaltantes. Le moteur biturbo développé par les spécialistes d'Affalterbach est disponible en deux versions de puissance, soit 350 kW (476 ch) et 375 kW (510 ch), et délivre des performances dignes d’une voiture de sport. Les ailes avant et arrière évasées, la voie large et les grandes roues soulignent l'allure énergique du véhicule. L'agilité tout comme la dynamique longitudinale et transversale résultent entre autres de l’action conjointe du train de roulement RIDE CONTROL AMG sophistiqué
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avec amortissement réglable adaptatif, du différentiel autobloquant sur l'essieu arrière et des silentblocs axés sur la sportivité. La gamme Mercedes-AMG Classe C offre aux passionnés de l’automobile férus des hautes performances le plus large choix au sein du segment : elle comprend désormais douze variantes au total, incluant berlines, breaks, coupés et cabriolets, animées au choix par un moteur V6 biturbo assorti de la transmission intégrale ou par un moteur V8 biturbo disponible en deux niveaux de puissance, avec la propulsion arrière et le différentiel autobloquant sur l'essieu arrière.
Le savoir-faire de longue date acquis dans le domaine du sport automobile et la passion des ingénieurs, des concepteurs et des chefs de produits du préparateur AMG constituent la base ayant œuvré à l’éclosion des sensations de conduite chargées en émotions que procure le nouveau cabriolet hautes performances.
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Une équipe de professionnels à votre écoute Découvrez notre showroom et parlez-nous de vos projets Le plus grand choix en luminaires de la région Nous acceptons les ECOCHÈQUES. Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 13h à 17h30, le samedi de 10h à 17h.
Rue Mitoyenne 343 ❚ B - 4840 Welkenraedt ❚ +32 (0) 87 88 39 15
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Les femmes adultères préfèrent les allemandes
ertains modèles attirent plus que d'autres la gent féminine qui pratique l'adultère et on ne peut pas leurs en vouloir. C’est ce qui ressort d'un sondage effectué par le site de rencontres extraconjugales Gleeden auprès d'un échantillon de 2059 femmes françaises, belges et suisses mariées ou vivant en couple. À 88%, ces femmes volages disent craquer pour des hommes possédant un véhicule de marque allemande. Mais pas n'importe lequel. Pour entrer dans la catégorie de l'amant potentiel, il faut rouler pour 32% d'entre elles dans une Mercedes. Le prestige de l'étoile a eu raison de l'hélice munichoise. BMW arrive en deuxième position, plébiscité à 28%. Audi monte sur la troisième marche du podium avec 24%. Mais ce que le sondage ne montre pas, c’est si lesdites madames sont comblées par leur choix. En effet, il ressort d’un autre sondage que, plus on a une grosse caisse, plus on a une petite… Enfin, ce que j’en dis.
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En parlant d’allemande, en voilà une petite…
nvie d’un peu d’action au volant ? Les nouveaux modèles smart BRABUS surclassent les smart de série commercialisées jusqu’ici. Les performances du véhicule sont à la hauteur : la smart BRABUS fortwo passe de 0 à 100 km/h en 9,5 secondes, tandis que la smart BRABUS forfour peut atteindre jusqu’à 180 km/h. C’est sûr que 180 sur les boulevards et dans les tunnels, c’est un avantage non négligeable ! Le puissant moteur turbo n’est pas le seul point fort de cette nouvelle version. La nouvelle ligne au design intransigeant BRABUS Xclusive souligne encore l’élégance sportive de la petite citadine avec des sièges sport, un pack Led & Sensor et un beau petit badge « Xclusive » sur rétro. La classe !
Rendons Hommage à la beauté
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l y a 80 ans, BMW présentait la R5 au public international – un nouveau développement technologique excitant qui allait influencer la construction des motos jusqu’aux années ’50. Inspirée par les motos de course de l’usine, il s’agit d’une des motos fondatrices de la fin des années 1930. Pour célébrer le 80e anniversaire de la BMW R5, BMW Motorrad honore cet icône au Concorso d’Eleganza Villa d’Este 2016 avec un modèle spécial : la BMW R5 Hommage. Comme il sied à une moto custom, l’Hommage a été minutieusement fabriquée à la main. Les frères Noren ont été sollicités pour produire les pièces selon les spécifications de la BMW Motorrad Design Team. Les frangins construisent des motos sur-mesure depuis plus de 30 ans. C’est sûr, ils ont la main !
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La séquence VroomVroom
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l'image d'une voiture de compétition, la GT a été dessinée autour d'un cockpit mais elle offre, malgré cette contrainte, un design aussi complexe qu'homogène. Tous les éléments mécaniques ont été compactés au maximum et l'allègement a été appliqué jusqu'au boutons de commandes dans l'habitacle. Véritable voiture de compétition homologuée pour la route, la GT fait peu de compromis pour le confort des occupants. L'assise du conducteur n'est pas réglable - seul un pédalier flottant permet de s'ajuster à la morphologie du pilote – et faute de place, le passager est installé très près du conducteur, épaule contre épaule. Sympa pour pécho la voisine. Les premiers exemplaires destinés à la compétition sont déjà produits. Ceux réservés à la vente arriveront en fin d'année mais le constructeur américain ne dévoile pas encore le tarif définitif. Il précise simplement qu'il sera comparable à celui d'une Lamborghini Aventador, entre 300 000 et 400 000 euros. Ca va, grâce au saut d’index, en 5015, on pourra tous en avoir une !
RESTEZ OUVERT.
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LA NOUVELLE MINI CABRIO.
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Interviews et mise en forme : Serge Coosemans / Illustrations : Jampur Fraize
PLEASE KILL ME le chapitre belge
Une poignée de questions ouvertes, une petite dizaine d’intervenants, certains connus, d’autres non. Des punks de 1976, des punks de 1986, des punks de 1994, des punks de 2016. A la Please Kill Me de Legs Mc Neil, l’un des meilleurs bouquins sur le punk jamais publié, voici une petite histoire orale et éclatée d’un genre, d’une esthétique et d’un mode de vie qui n’ont jamais cessé d’évoluer, ni de subjuguer. Y compris en Belgique.
1 | Teenage kicks Jean-Michel Snoeck (la quarantaine, tatoueur, auteur de Mémoires d’un Tatoueur) : « Le punk, c’était toute ma jeunesse, une révolte, mais par nature un truc nécessairement éphémère (no future) ! Cette éphémèrité (ho, le vilain mot) fait des jeunes punks des enfants qui se déguisent avec une panoplie. » Jean-Luc Demeyer (la cinquantaine, chanteur de Front 242, entre autres) : « Pour moi le punk, c’est d’abord une musique radicale, simple et forte, avec une
énergie considérable, une sorte de rage intérieure irrépressible, que j’ai découverte dans des soirées à Leuven et Bruxelles. Je m’y suis vite identifié et je me suis intégré très facilement parmi ses fans. Même si j’ai par la suite rapidement embrayé sur des musiques électroniques, j’ai longtemps été appelé « le punk » dans mon entourage. Je pense avoir gardé du punk une aspiration globale à la simplicité, à l’authenticité et à une certaine intensité, une envie d’aller directement à l’essentiel, un refus de m’encombrer de choses pesantes ou convenues (au sens propre comme au sens figuré). »
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Kevin Dochain (la trentaine, guitariste de Von Durden et Foo Detective, journaliste) : « Le punk, c’est mon premier contact avec ce qui n’était ni la musique de mes parents, ni la merde qui passait à la radio. Pour mes 12 ans, je reçois le Nevermind de Nirvana, deux ans après la mort de Kurt, et la brèche est ouverte vers tout ce qui reste encore aujourd’hui mes repères absolus en musique. Soit d’abord le pop-punk de l’époque (Offspring et Green Day, haha), mais qui m’incite très vite à remonter vers les Ramones, les Pistols, Television, les Damned ou, moins loin, Rancid, Operation Ivy et les Riot Grrrl. J’en profite, à mes 15-16 ans, pour écumer tous les concerts punk du coin, dans les MJ et les squats, soit quelquesuns des meilleurs souvenirs de ma vie. » Julien Bovy (la cinquantaine, commerçant, ancien patron du label Elf Cut et du magazine Voxer) : « Pour moi, c’est avant tout une esthétique, un style, une attitude, un état d’esprit, mais aussi une perception ou un prisme au travers duquel j’ai très tôt vu la société et les gens différemment que la plupart de mes copains. Il a été l’accélérateur de mon cynisme et de ma rage et le détonateur d’un esprit critique et d’une approche romantique. Chaque personne a une vision différente du punk, selon l’époque, le contexte et l’endroit où il l’a vécu. Il se fait que je me le suis pris en pleine poire à 14/15 ans en 76/77 à Bruxelles, et ici, on trouvait tous les disques quelques jours après leur sortie en Angleterre. Quand j’allais chez Caroline Music, il y avait tous ces mecs étranges et stylés, plus âgés que moi. Sans leur parler -j’étais timide- je faisais secrètement partie de leur bande.”
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Carolyne Digriz (la trentaine, activiste) : « Le terme «Punk» est à présent un énorme fourretout plus ou moins digeste, contenant style musical, esthétique, idéologie plus ou moins valable... Si on s’en tient à ce dernier aspect, pour moi, l’attitude punk est une position anti-establishment, qui met un point d’honneur à ne jamais faire tout à fait ce qu’on lui demande, avec des dimensions variables : romantisme adolescent, crasse sexy, idéalisme énergique, insurrection nonchalante, individualisme patenté, homemade bancal, affranchissement social, la jackasserie comme assurance vie... La première fois que l’expression imagée de tout ce joyeux foutoir m’a quelque peu surgis à la tronche, c’était en tombant à 8/9 ans, début 90, sur l’émission de Canal+ «L’œil du Cyclone» des frangins Lefdup (entre autres), eux-mêmes pas mal liés à l’univers de Lucrate Milk. La première fois que j’ai maté l’émission, j’ai pris une vraie perche, j’étais hypnotisée par la saturation visuelle et les bandes son, et ensuite, j’avais envie de sauter partout, de créer aussi des trucs. Indéniablement, ça m’a beaucoup influencée. C’est un peu flou mais j’ai le souvenir de quelques thèmes de l’émission qui m’avaient bien marquée, notamment la guerre du golfe, les Residents, le dj Dee Nasty... Le tout avec des images hypnotiques super-clipées avec une grande dimension chaotique DIY super-attrayante. »
2 | Orgasm addict Elzo Durt (la trentaine, artiste, organisateur de concerts, DJ) : « C’est mon moteur. Pour créer, j’écoute toute la journée de la musique et essentiellement du punk... C’est assez large aujourd’hui, ce n’est plus une niche comme en 77. On dit que c’est punk quand ça joue fort, brut et criard. » Kevin Dochain : « C’est clairement le punk qui a façonné mes goûts musicaux et m’a ouvert l’esprit sur plein de trucs comme l’intégrité et l’urgence, qui ont accompagné mes rages adolescentes. Il
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m’a aussi appris qu’il n’y avait pas besoin de se toucher la nouille pour faire un bon musicien. Dans la dizaine de groupes dans lesquels j’ai joué, ça a toujours été une constante dans mon jeu: préférer l’énergie punk à toute forme de musicalité virtuose qui me casse tout simplement les couilles. D’ailleurs, l’idée, quand je fais un gros pain sur scène, c’est de le répéter quatre fois et faire gober que ça fait partie du morceau. » Carolyne Digriz : « Je suis de 1983. C’était donc râpé pour vivre la genèse du truc mais je considère que c’était quand même une chance de passer le cap de l’adolescence dans les années ’90 : je me suis peut être épargnée la partie la plus ultra-nihiliste et autodestructrice du punk, dans laquelle je serais sûrement tombée si j’étais née 20 ans plus tôt. Moi et mes potes de la cour de récré, on a été biberonnés par des teen movies comme Trainspotting, qui jetait pour nous un écho glaçant sur les grands frères keupons des années ’80, en train de peu à peu discrètement claquer sous Subutex et Méthadone tout autour de nous. Il y a aussi des personnages cultes comme Tank Girl du fanzine Deadline, Daria sur MTV ou Brody Dalle qui m’ont permis de survivre puis d’accepter de naître avec un vagin et même, de le revendiquer, ce qui n’était pas gagné (...) Plus tard, je me suis barrée de chez moi par la fenêtre et certains punks se sont par moments substitués à ma famille, même si je suis trop dilettante pour rester fidèle à un seul crew. Sinon, dans les squats et autres lieux alternatifs, je trouve que l’on est progressivement passé de «No Future» à « Yes Future, but...», du nihilisme des années ’80 à l’activisme années ’2000, qu’il soit postcapitaliste, féministe, vegan ou punk queer, par exemple. Et si on peut regretter la classe minimale et nietzschéenne du début des 80’s, lorsque l’absolu idéal et tacite du punk était de crever une seringue au bras en RDA coiffé d’un képi de la Stasi, je ne suis pas mécontente de cette alternative généralisée, peut être parce que j’aime bien être en vie et construire des trucs positifs sans pour autant marcher béatement pieds nus avec un djembé à la main. »
3 | Smash it up Julien Bovy : «Pour moi, ceux qui représentent au mieux le punk, ce sont encore aujourd’hui, et ce le sera probablement pour toujours, les 4 mecs qui figurent sur la cover du premier single des Damned.
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Une cover qui m’obsède toujours (...) La pose, la rébellion, l’énergie, le gros fuck, la jeunesse, le chaos. C’est sans hésitation la représentation de l’insolence du punk à ses débuts -époque anglaise (76-78)- qui me fait encore suer aujourd’hui. » Elzo Durt : « Les Ramones, Kurt Cobain, Métal Urbain, The Adverts, The Spits, Frustration... Je pourrais ajouter les noms de toute mon étagère de disques car il y en a plein pour chaque époque et chaque coin du monde. Je pense toutefois que pour ma génération, l’un des plus importants restera Jay Reatard. Dans les années 2000, il a vraiment réinventé le punk. » Jean-Luc Demeyer : « Mes héros personnels, ce sont plutôt Colin Newman et Graham Lewis de Wire, que j’ai rencontrés beaucoup plus tard : des gens posés, intelligents, lucides, créatifs et pleins d’humour. » Dominique Van Cappellen (la quarantaine, musicienne dans Baby Fire, Keiki, etc...) : « Pour son engagement au sein de Crass et parce qu’elle vit aujourd’hui encore en accord avec ses principes d’émancipation et de partage, je dirais Eve Libertine. Dans son quartier de Londres, elle a participé au réaménagement d’un parc où il y a régulièrement des projections de films, des fêtes pour enfants… Il y a quelques années encore, elle faisait des massages à des personnes victimes de torture. Là, elle s’est remise à couper les cheveux de sans-abris. C’était un grand honneur pour moi qu’elle accepte de chanter sur Victory, un morceau de Baby Fire. » Kevin Dochain : « Johnny Ramone représente pour moi l’essence du punk dans l’attitude et la dégaine sur scène. Tout à fond, rien à branler, dans ta gueule. Mais l’intégrité punk, c’est plutôt Tim Armstrong. Ecorché vif, le mec ne se la joue pas une seconde, enchaîne les albums à fond de balle mais quand il veut faire un disque de reggae, ça donne le meilleur Rancid à mon goût (Indestructible). Bourré de super textes d’ailleurs, à l’exact opposé des crétineries jouissives des Ramones. Même s’il est très codé, c’est l’absence de règles dans le punk qui m’a toujours parlé. » Philippe Decoster (la cinquantaine, actif dans le milieu musical chez Nada/62TV, etc...) : « J’hésite entre Joey Ramone pour le côté romantique et Michel Simon pour le côté provocateur… Sinon,
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j’ai vu dernièrement Fat White Family à Liège et c’était très très punk, et très bien aussi. »
Jean-Michel Snoeck : « Mon perfecto, London Calling des Clash et le mélange bière/Jack Daniels. »
4 | Favorite thing
Carolyne Digriz : « C’est dur d’extraire un seul item, parce que je suis plutôt du genre assemblage, collage bordélique... Paris sous les Bombes, mon arrièregrand-mère de 101 ans et son attrait ad vitam pour la bagarre et la vitesse en chaise roulante, les scènes de cul décrites par Henry Miller, gérer sa montée de LSD durant un covoiturage Blablacar de 8 h entourée de mères de famille, un pin’s de Jean Marie Bigard, une bouteille de Koenigsbier qui bloque la pédale de frein d’une supercinq, choisir de manger la pilule bleue ET la pilule rouge, Ben Weasel qui bitche sur Fat Mike, Le bruit et la Fureur, Lisa Monet qui chante «Yaourt aux Fruits», Death Grips au Magasin 4, prendre un bain de soleil dans la jungle de Calais, Hanouna qui remplace Patrick Menais, mon dinosaure qui couine - offert par mon père - qui est en réalité un jouet pour chien acheté en seconde main, être Cathare en 1198 ou choisir d’être CRS en 2016, tout ça quoi... »
Kevin Dochain : « L’accessoire, au risque de sonner cheesy, c’est l’incontournable crète de punk à chiens of course. Gamin, avec mon premier “vrai” groupe, on est invité à jouer en Normandie pour ce qu’on imagine qui va être le concert de notre vie. Au final, on se retrouve dans une free party bien naze mais comme j’avais envie de marquer le coup avant d’arriver, j’ai voulu me faire la totale crête péroxydée. Pour la crête, pas de problème: trois coups de rasoir, un peu de colle à bois après m’être rendu compte que ce n’était pas la peine de vider un pot de wax de plus. Pour décolorer les cheveux par contre, on a cru bon déboucher un flacon d’eau oxygénée qui traînait dans le garage, croyant que ça ferait l’affaire. Sauf que le truc était hyper-concentré et qu’on a fini avec des trous dans les mains, et dans les pieds du pote qui a marché dedans après. Crétin à souhait. Mon disque punk préféré, même si c’est pas du punk à proprement dire, c’est sans hésiter le Doolittle des Pixies. Punk dans l’essence, dans l’énergie, dans un certain je-m’en-foutisme génial qui n’oublie pas de glisser quelques-uns des refrains les plus catchy que j’aie jamais entendus. Je reviens tout le temps aux Pixies, c’est clairement aussi mon “disque pour île déserte”. » Dominique Van Cappellen : « Le livre Crass - Love Songs, que m’a offert Penny Rimbaud. Il contient l’ensemble des textes du groupe. » Julien Bovy : « Définitivement le fanzine Sniffin’ Glue créé par Mark Perry d’Alternative TV. Ce que j’y lisais, les photos, les reviews de gigs me faisaient fantasmer –avoir lu qu’un mec s’était fait poignarder lors d’un concert des Damned rendait tout cela très excitant-, je rêvais de vivre à Londres, d’aller au Roxy tous les soirs, de faire partie de ce mouvement et pouvoir exprimer complètement mon désoeuvrement. Tout cela me semblait brutal et violent et correspondait à mon état d’esprit de l’époque. Il y avait une mouvance punk à Bruxelles qui se retrouvait au Rockin’ Club, par exemple. Je m’y étais rendu quelques fois, mais je me sentais bien trop jeune et timide pour me mêler à la clique du Crom, du Vlak ou du grand Julien. »
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Ce marginal caché en vous Texte : Sébastien Porcu
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out le monde connaît l’adage : « Boire ou conduire, il faut choisir ». Avec Christophe, 47 ans, c’est un peu pareil sauf que la devise pourrait être : « travailler ou baiser, il faut s’organiser ». Responsable des comptes de 14 pays européens pour une entreprise pétrolière, Christophe court toujours. Pas après les filles, mais après son temps. C’est un peu sur base de ce triste constat qu’il a décidé d’adapter ses relations sociales à son mode de vie hyperactif. « Quand je jette un regard sur les 20 dernières années, je me rends compte que la poursuite acharnée de mes buts professionnels a eu un prix : ma solitude sentimentale », explique-t-il. Christophe se retrouve devant le miroir et regarde en face son quotidien. « L’engagement dans une
relation stable nécessite plus d’une journée de présence hebdomadaire. Ma situation professionnelle ne me permet pas une relation sentimentale « comme les autres ». Dépité, il se tourne vers d’autres alternatives. En début 2016, il tombe dans la presse sur un article concernant le sugar dating. Plusieurs sites de rencontre ont vu le jour, notamment celui de sugardaters.be. Ces sites définissent les principes de cette relation quelque peu spéciale. « C’est l’homme qui gâte, prend soin et chouchoute la vie de la femme. En retour, celleci peut se focaliser sur son rôle de femme et prendre soin de l’homme avec qui elle est », peut-on lire sur la page d’accueil du site Internet.
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D’autres initiatives du même acabit sont plus directives encore : « Un arrangement est pris lorsque les gens sont directs entre eux et qu’ils arrêtent de perdre du temps. Il permet aux gens de définir immédiatement ce dont ils ont besoin et ce qu’ils veulent dans une relation. Nos profils permettent aux membres d’indiquer sans efforts leurs attentes. C’est ce que nous aimons appeler des Relations Selon Vos Conditions ». Malgré ces conditions qui feraient raidir les poils des aisselles d’une féministe, Christophe décide de tenter l’aventure. « L’instabilité liée à ma situation professionnelle est certainement ce que vous pouvez considérer comme « marginal ». Être un Sugar Daddy n’est pas une fin en soi, ça m’apporte essentiellement du plaisir dans la vie. Le fait que je côtoie des femmes attirantes, intelligentes et élégantes est en effet source de plaisir », confesse-t-il. « Oui, je suis fier de prendre du plaisir dans la vie », rétorque-t-il lorsqu’on l’accuse d’être un mac à l’aff ût d’un cul.
Un planning conciliant C’est véritablement l’opportunité de créer des interactions sociales qui ont été le moteur de sa transformation. D’inadapté social, il est devenu un Sugar Daddy. « À l’heure actuelle, je comble mon manque d’affection grâce aux huit Sugar Babies que je vois régulièrement. Elles sont Suédoises, Espagnoles, Norvégiennes, Tchèques, Ukrainiennes, Lithuaniennes, et deux d’entre elles sont Belges. Leur présence partout en Europe se concilie très bien avec mon agenda professionnel », ajoute le quarantenaire. « Concrètement, lorsque je pars en déplacement, je contacte la Sugar Baby que je connais qui est sur place. En d’autres termes, je planifie
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mes rendez-vous en avance en fonction de mon agenda professionnel. Je ne peux pas me permettre de prendre le temps de rencontrer une fille sur place, d’aller à un premier, deuxième et troisième rendez-vous lorsque je ne reste que quelques jours au même endroit. » Concrètement, Christophe n’aime pas perdre de temps. Son boulot lui en bouffe déjà assez, il préfère aller directement à l’essentiel. « La plupart des filles sont actuellement vers la fin de leurs études et ont entre 24 et 27 ans. Ce qui m’attire chez une Sugar Baby, c’est l’esprit libre de ces jeunes personnes, combiné à leur curiosité et leur spontanéité. J’aime me réveiller sans savoir ce qui arrivera et c’est une chose qu’une Sugar Baby peut m’apporter. Un jour, au réveil, avec spontanéité, nous avons décidé de partir en week-end en Espagne avec une Sugar Baby Ukrainienne, sans planifier ni se soucier de quoi que ce soit. Ce ne serait pas quelque chose qui arriverait avec une épouse de 45 ans et 3 enfants. Croyez-moi », se justifie-t-il. Finalement, cette spontanéité et ces attaches limitées sont ce que rechercheraient la majorité des mecs durant leur vingtaine, moi y compris. Christophe réinvente Tinder à sa manière. C’est comme si à chaque fois qu’il swipait, il faisait toujours un carton. « J’ai le luxe d’avoir le choix et je vous avoue que je ne m’en prive pas. Ce sont en général des filles élégantes que je choisis. Pour résumer, ce sont des filles sur lesquelles beaucoup d’hommes se retournent ». Je te comprends Christophe, tant qu’à choisir, autant se faire plaisir ! « Mon meilleur souvenir, c’est avec Annika, une Sugar Baby Finlandaise que je n’ai vue qu’une fois. Après un repas au restaurant, nous avons conti-
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nué notre rendez-vous dans la suite d’hôtel que mon entreprise m’avait réservée. Elle a suggéré que nous y prenions un bain de chocolat. L’érotisme de cette journée reste gravé dans ma mémoire », plaisante l’homme d’affaires. Et ces relations sont rythmées par des préceptes. « Ce que je recherche avant tout, c’est le fait de passer des moments agréables avec elles. J’attends de mes Sugar Babies qu’elles m’accordent de leur temps : on visite de nouveaux endroits, on sort le soir et on passe des moments intimes ». En échange, Christophe la comble de cadeaux. « C’est assez difficile de donner une valeur monétaire exacte de l’argent que je dépense pour mes Sugar Babies. Je dirais que si je passe une semaine dans un endroit, je dépense environ 2.000 euros pour la fille avec qui je suis, incluant cadeaux, nuits à l’hôtel et l’argent que je leur donne. Bien sûr, ça dépend du pays et c’est très variable. En général, les filles aiment aller faire du shopping, se faire offrir un sac à main ou une nouvelle paire de chaussures, en échange de la compagnie qu’elles m’offrent », analyse ce grand rêveur. Mais avant d’être comblé par sa situation, Christophe a vécu également plusieurs échecs. « Bien sûr, je suis tombé sur des chercheuses d’or et des « Escort déguisées », intéressées uniquement par mon compte en banque et ne voulant rien d’autre que de coucher avec moi. C’est aussi un problème auquel j’ai été confronté sur des sites traditionnels, lorsque j’évoque ma situation professionnelle. En règle générale, les conversations que j’ai avec les Sugar Babies que je rencontre ne se concentrent pas directement sur le sexe, mais sur nos points communs, nos passions, ... J’aime les femmes attirantes, certes, mais le
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physique en lui-même ne constitue pas l’essentiel pour que je sois attiré par une personne. Il faut qu’elle me prouve qu’elles s’intéressent à moi et qu’elles soient intéressantes en retour. En général, les Sugar Baby sont étudiantes et ne comptent pas « faire ça » toute leur vie », avoue-t-il.
Confronté à la réalité Quand on aborde le côté illusoire de ce type de relations, Christophe monte au créneau et ne se laisse pas faire. « L’avantage du Sugar Dating, c’est que ce type de rencontres comble le fossé qui existe entre Escort girls et relations traditionnelles. Je ne veux ni d’une relation purement basée sur le sexe, ni créer une famille. Ce sont respectivement les seules choses que ces deux types de relations peuvent m’offrir. Est-ce pour cette raison que je dois rester seul ? », martèle-t-il. « Dois-je quitter mon travail pour ne pas vivre seul ? ». Finalement, cette réflexion un peu fleur bleue de Christophe me touche profondément. Ne sommes-nous pas tous candidats au bonheur ? Est-ce que concrètement ça m’emmerde vraiment que Christophe vive sa vie comme il l’entend ? Non. La société poussant de plus en plus à l’hyperactivité et à l’hyperconnection n’est-elle pas en train de tuer les relations traditionnelles ? Qui aujourd’hui a encore comme idéal la famille nucléaire ? Dans quelle mesure cet idéal est-il encore réalisable ? En tant que membre de la génération Y, mes ambitions professionnelles ne sont plus celles auxquelles aspiraient mes parents. Faire 30 ans dans la même boite ? Plutôt crever ! Mon absolu se résumerait en plusieurs vies professionnelles, me forçant à résumer mon temps libre à des pauses toi-
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lettes et à des moments d’égarement sur le web. Ma manière de vivre n’estelle pas en train de me refuser la possibilité d’une relation traditionnelle ? Pourrais-je être un jour attiré par ce type de service ? Rien n’est plus aussi noir et blanc. Christophe, malgré son âge, n’est-il pas un exemple de ce que je pourrais devenir après ? Et lorsque je demande à notre Sugar Daddy de faire le bilan il me rappelle, une fois encore, son contexte particulier, celui dans lequel il vit et qui a influencé tous ses choix. « Quoi que l’opinion publique puisse penser, il faut que les gens prennent en considération le fait que nous vivons dans une société où les relations « traditionnelles » ne sont pas possibles pour certaines personnes », se défend-il. « Je pense que c’est un phénomène qui commence à grandir, mais qui, du moins aux yeux de la société occidentale, ne trouvera jamais de place purement légitime et sera toujours controversé. Il y aura toujours une opposition à ce que les gens appellent la « prostitution déguisée » », analyse-t-il avec recul. « Certaines personnes m’ont bien évidemment jugé et je comprends pourquoi. Je leur réponds simplement que nous n’avons pas la même situation professionnelle, que chaque jour à 18 h, ils rentrent chez eux et ont la soirée libre. C’est en effet un contexte dans lequel on peut entretenir un mariage. Je passe en moyenne deux jours par semaine chez moi, je ne pense pas que cela puisse durer dans ces conditions », conclut-il.
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dans un an. Mais voilà, si je ne me lasse pas, pourquoi pas ? », s’interroge le Sugar Daddy. Ce dernier me permet de me remettre en question également sur moi-même. Qu’ai-je envie vraiment pour mon avenir ? Ne devrais-je pas rectifier le tir et revoir mes priorités ? Qu’est-ce qui compte le plus pour moi ? Suis-je prêt à devenir marginal moi aussi ? Qu’est-ce qui compte le plus pour moi, bon sang ? Est-ce que la société et le regard des gens vont me dicter ma vie ? Auront-ils raison de mes écarts ? Vais-je devenir un père de famille comme les autres ? Vais-je accepter le métro-boulot-dodo, cette routine qui me dégueule littéralement quand je la retrouve bien intégrée chez les gens ? En y réfléchissant bien, je pense en être aussi un. Je suis le Sugar Daddy de mes nombreuses vies et aspirations. Chacune d’entre elles m’apporte énormément et me nourrit jour après jour. Je veux tout voir, tout comprendre, tout réaliser, tout apercevoir. Et avec du recul, je n’ai qu’une seule chose à vous dire : laissez-moi le choix, le choix de ma vie, le choix de choisir tout simplement.
Quand j’évoque avec Christophe l’avenir, ce dernier est encore incertain sur la tournure que prendront les événements. « C’est très difficile de dire que j’utiliserai ce site d’ici une quinzaine d’années, alors que je ne sais pas si cela sera toujours le cas
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Daniel et Mike s’accordent un petit moment de détente en chanson.
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Le roi du
karaoké
UNE RENCONTRE AVEC DJ DAN Texte & photos : Marie Hamoneau
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epuis environ cinq ans, j’ai développé une passion karaoké. Ça a commencé quand j’habitais encore à Bordeaux et qu’avec les copains, on a fait une soirée karaoké x bikers. On a chanté du Johnny et les Beach Boys avec nos blousons de cuir et des bandanas. De cette nuit mémorable, j’ai gardé un intérêt tout particulier pour cette pratique. Non pas que j’aime chanter, mais les karaokés ont une ambiance un brin désuète qui m’attendrit au plus haut point. Surtout, les animateurs de ces soirées me fas-
cinent. Calés derrière leur table de mixage, ils distribuent leurs gros classeurs remplis de titres d’artistes aussi majeurs que Shania Twain ou Corynne Charby (n’oublions jamais le chef-d’œuvre « Boule de Flipper »), accumulent des petits papiers où des noms sont griffonnés, et ont le pouvoir de donner le micro tant désiré aux chanteurs d’un soir. C’est encore mieux quand les animateurs eux aussi poussent la chansonnette et mettent l’ambiance à coups de « Et Maryse va nous interpréter du Michel Sardou, allez ma belle ! » et de « Est-ce que vous êtes chauds ? ».
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DJ Mike (à gauche) et DJ Dan.
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L’équipe du Manneken Pils.
À Bruxelles, je suis partie à la recherche de l’animateur ultime, le roi du karaoké. J’avais déjà fait mes preuves au 102, bar près du campus de l’ULB à Ixelles où, avec les potes, on avait chanté du System of A Down sous les yeux terrifiés du public. Mais le 102 a brûlé depuis. Plus récemment, mes collègues et moi avons tenté un établissement de karaoké près de la gare Centrale. Mais l’animateur nous a plus ou moins boycottés et rechignait à nous laisser le micro, après qu’un journaliste ait massacré « Le Mur du Son » de Willy Denzey en le chantant version métal. J’étais désespérée de rencontrer un jour mon roi du karaoké quand un ami m’a parlé de DJ Daniel. DJ Dan officie au New Manneken Pils, petit bar dans le quartier de Sainte-Catherine, à mi-chemin entre le troquet de quartier (pour les prix et la taille) et la boîte de nuit de province (pour les lumières et la musique). Sur son Facebook, Daniel poste les flyers de ses soirées, avec sa tête à la place de celle du manneken pis ou du clocher d’une église. Le tout avec des écritures criantes et des éclairs. Bingo. Vendredi soir. Il est 23 h quand, pour la première fois, je mets les pieds au New Manneken Pils. Le bar n’est qu’à moitié rempli et ma présence fait baisser d’un coup la moyenne d’âge
des habitués. Pour la discrétion, on repassera. Je m’assois, Pils à la main, sur la banquette en skaï rouge, à côté de Chantal, une belle femme d’une cinquantaine d’années aux longs cheveux bruns et au bronzage impeccable en ce mois d’avril belge. « Tu vas chanter hein ? », lance-t-elle avant de se lever avec son amie Lila, 23 ans, pour danser sur les Black Eyed Peas en compagnie de trois autres personnes. Daniel, homme au visage rond et sympathique, n’est pas aux platines. Il fume dehors dans sa polaire grise zippée. Ce week-end, il veut la faire relax et officie donc en binôme avec DJ Mike, un ami aux cheveux blancs et aux yeux clairs. Chantal prend le micro et commence à interpréter « Ti Amo ». Problème de vidéo, Mike a mis une version où les paroles sont en allemand. Pas grave, Chantal, qui a d’ailleurs une jolie voix, continue de mémoire. Le public est impressionné. Le Manneken Pils a ouvert en juillet dernier. Lule, la gérante albanaise, voulait en faire un bar de soirées et elle a pensé à contacter son ami Daniel, qui anime des karaokés depuis maintenant quatre ans. « J’ai choisi de faire ce boulot parce que j’aime bien la musique », explique DJ Dan, de son vrai nom Daniel Hermant, 47 ans. « Avant, j’ai fait DJ sono pour tous types d’événements pendant
deux ans. Et encore avant, j’ai fait d’autres métiers : glacier, ambulancier, déménageur, gérant de café… » Aujourd’hui, DJ Dan est résident au Manneken Pils, où il officie du jeudi au dimanche inclus, parfois jusqu’à huit heures du matin. Depuis ses débuts d’animateur de karaoké, il n’a pris qu’un seul jour de congé, parce qu’il était malade. Il n’est pas parti en vacances. « J’aime mes week-ends comme ça, je les prends au sérieux, c’est le boulot. » Il faut dire que Daniel a rapidement fait ses preuves, bien qu’il se soit lancé seul et un peu par hasard. « Je voyais des soirées karaoké et me disais que ça avait l’air bien. Je me suis un peu entraîné à la maison et comme j’ai vu que c’était simple, je me suis dit allez. J’ai acheté le matériel, fait les livres de chansons et me suis lancé. C’est facile. » Daniel claque la bise à presque toutes les personnes qui entrent dans le bar. Il faut dire que la plupart des clients ici sont réguliers et le connaissent bien. Au Manneken Pils, il est comme un VIP, le type qu’il faut connaître. Mais derrière son sourire, DJ Dan observe et veille au grain. « On essaie aussi de donner aux gens une sécurité ici », m’explique-t-il l’air très sérieux. « On regarde qui est apte à rentrer ou non. Quand y a des gens un peu bizarres, on les fait pas rentrer. »
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Lule, la patronne.
Une attention qu’apprécie Lule, déjà bien occupée derrière son bar, à servir à la chaîne des bières et proposer du massepain aux amis. À l’intérieur, Chantal danse encore et a commandé une nouvelle chanson à DJ Mike, concentré derrière ses ordinateurs. Elle me raconte qu’elle et Daniel sont amis d’enfance mais qu’ils s’étaient perdus de vue jusqu’à ce qu’elle vienne au Manneken Pils il y a quelques semaines. Une drôle de coïncidence pour cette habituée des karaokés, qui participe aussi à des concours de chant et trouve que Chimène Badi est l’interprète dont elle est la plus proche vocalement. « Ce qui est bien avec ce boulot, c’est qu’on rencontre plein de gens. Comme Chantal par exemple, ou ces petits jeunes qui viennent souvent en after ici », sourit Daniel, alors que je retourne le voir dehors. « C’est trop chouette et ça t’ouvre d’autres portes. Je suis parti à Cayeux en France pour une remise de prix et pour faire de la sono, tous frais payés. Je rencontre aussi des chanteurs et j’organise des soirées avec eux. » Au fil du temps, DJ Dan s’est fait une petite réputation. « Il y a beaucoup de gens qui reviennent. T’as des types
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Chantal assure sur «Ti Amo».
qui suivent les karaokés. Tu as ta clientèle. Tu sais, y a des clients qui font 50 ou 60 kilomètres pour suivre un animateur. C’est déjà arrivé pour moi. Ça te donne confiance. Les gens savent qu’ils vont passer une bonne soirée avec toi. » Puisqu’il a l’air si sûr de son talent, je lui fais remarquer que j’aimerais bien le voir à l’œuvre. Ça tombe bien, Mike a envie de manger un bout et Daniel le remplace derrière la sono. Il balance le dernier morceau qu’il a téléchargé : « Sapés comme jamais », de Maître Gims. « Il faut se tenir au courant des nouveautés. Et cette chanson, c’est une révolution. » J’improvise une danse avec Alexandre, pilier de comptoir au sourire édenté et aux cheveux blancs, ravi d’avoir de la compagnie. Daniel a mis ses lunettes et jette un regard perçant sur le public, qui grossit. Il évalue d’un air expert l’atmosphère. Faut-il continuer à passer de la musique pour faire danser les clients ? – Mike a déjà usé la carte Patrick Sébastien, avec succès – Ou bien est-ce le moment de relancer le karaoké ? Un véritable exercice d’équilibriste. « Les autres animateurs souvent alternent une danse, un karaoké. Pas moi, et je crois que je suis un des seuls à travailler comme ça. Quand j’ai beaucoup de monde et que je connais les gens,
je peux enchaîner quatre chansons karaoké et après je mets quatre-cinq chansons pour danser. Si je vois que c’est full ambiance, qu’ils sont tous déchaînés, je continue ». À entendre Daniel, sa qualité première est donc de se plier aux exigences des clients, à cerner leurs désirs. « C’est pas nous qui faisons la soirée, c’est les gens. Nous, on fait que les suivre. » Alors, pour faire plaisir à tout le monde, DJ Dan propose des musiques de toutes les époques et de toutes les langues. Pour le bar de Lule, il a téléchargé des morceaux en albanais. Il accepte même de passer Cœur de Pirate, qu’il a en horreur. « Ne Me Quitte Pas », en revanche, est un nono : trop peur de casser l’ambiance et de nuire à sa réputation. Et puis, de temps en temps, il s’autorise des petits plaisirs et pousse lui aussi la chansonnette. Celle qui gère le mieux, d’un point de vue rythmique, est « You’re My Heart, You’re My Soul », de Modern Talking. Daniel et Mike ressortent fumer. Ils ont lancé plusieurs morceaux pour danser et s’accordent une petite pause, parlent aux habitués, aux copains. Les deux animateurs se sont rencontrés quand Daniel avait encore
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Daniel a des centaines et des centaines de titres disponibles, en français, anglais, néerlandais, portugais, italien, espagnol et polonais, consignés dans des classeurs.
un établissement rue du Midi, dans le centre-ville. Il avait demandé à Mike de s’occuper de la sono pour des soirées. Depuis, ils ont gardé contact. DJ Mike, Michel Vermeiren de son état civil, la cinquantaine, est dans le milieu de la nuit depuis quinze ans. Les karaokés, il y est venu plus tard, il y a quatre ans. « J’aime bien, je pense qu’on se débrouille pas mal », sourit-il. Avec Daniel, ils travaillent parfois ensemble, se refilent des plans. Au nouvel an, ils étaient tellement demandés qu’ils ont dû donner des dates à d’autres confrères. « On avait six soirées à nous deux, c’était fou. » Mais cette solidarité reste rare dans le milieu, où la concurrence est rude. D’après Mike et Dan, ils seraient environ 150 animateurs de karaokés sur Bruxelles. Des bons et, évidemment, des moins bons, qui cassent les prix. « T’en as qui te font des karaokés à 75 euros, d’autres à 200 », expose Dan. « Moi je dis aux patrons que je reste toujours jusqu’au finish, jusqu’au dernier client, alors que beaucoup arrêtent à 3h du matin. » Intriguée par les rapports avec les confrères, je demande aux deux DJs s’ils ont eu des mauvaises expériences avec certains. Daniel me raconte qu’il se fait copier parfois de ses musiques jusqu’à ses affiches, en passant par les lumières.
Son succès en inspire d’autres qui ne se gênent pas pour surfer sur sa popularité. « La plupart des autres animateurs sont des faux amis. » Mais DJ Dan ne changerait son boulot pour rien au monde. Il suffit de le voir sourire benoîtement derrière sa table de mixage. Ou de faire des petites dédicaces et même des bruitages pendant que quelqu’un chante, « pour déconner ». Il prend même des photos de la soirée, pour garder un souvenir. Pendant plusieurs minutes, je bloque sur l’écran. On y voit une vidéo avec une saucisse dessinée, qui danse. Dessus, on a incrusté la tête de Daniel. Il s’amuse clairement dans ce qu’il fait. « Faut de la personnalité pour faire DJ, faut rigoler. On s’amuse autant que les gens, le temps passe vite, on ne s’ennuie jamais. On est payés pour s’amuser », sourit l’animateur, l’air rêveur. Et pas besoin d’alcool pour tenir, Daniel tourne uniquement au Coca et au café. Il aime tellement ce qu’il fait qu’il vient tous les soirs au Manneken Pils, même quand il n’a pas de karaoké prévu. « Je donne un coup de main à Lule. Dans la vie, pour recevoir, il faut donner. Ici c’est ma seconde maison. » Son premier foyer est lui à Nassogne, près du Luxembourg, à 130 km de Bruxelles où il travaille
tous les jours. Il va bientôt retourner vivre en bordure de la capitale. Cela lui permettra peut-être de voir davantage sa femme et ses six enfants, dont la petite dernière n’a que trois ans. « Je ne vois pas souvent mes enfants mais ils n’en souffrent pas. Ma famille me soutient. » Je laisse Daniel tranquille et décide d’aller chanter avec des amis. Nous massacrons « I Want to Break Free ». Je me sens un peu désolée pour le public et pour Freddie, mais comme m’a dit Daniel plus tôt, « on n’est pas à The Voici ici ». Encore heureux. Alors que je pars un peu avant trois heures du matin, Daniel me claque la bise. « À plus hein. Rentre bien. » J’ai déjà une liste mentale de chansons à demander à DJ Dan. Vivement la prochaine.
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AU NOM DU PUNK, DU FIST ET DE LA SAINTE EMEUTE By Alex Spada
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es historiens du rock n’roll se disputent depuis des décennies : qui a inventé la musique punk ou punk rock comme on disait à l’époque ? Quel est le premier groupe punk ? Les MC5, en purs précurseurs dont les concerts se terminaient souvent par une émeute ? Les Stooges, le groupe d’Iggy Pop ? Récemment, on a beaucoup parlé de Death, un groupe formé de 3 jeunes Noirs qui auraient inventé sans le savoir le punk – un excellent rockumentaire sorti en 2013 leur est d’ailleurs consacré (« A Band Called Death »). Mais ces éternels débats se révèlent bien entendu stériles et, au final, sans grand intérêt. Les influences musicales étant ce qu’elles sont, chacun influençant son voisin, il est très difficile voire impossible d’être définitif à propos de la création de genres musicaux. Non, il est beaucoup plus intéressant de parler de l’esprit, de ce qu’il en reste, de ce qu’il a apporté au monde de la musique au sens large que de vouloir déterminer qui le premier a joué de telle ou telle façon. Le creuset du punk a engendré de nombreux enfants : noise, alternatif, hardcore, speed, metal, etc. Le plus grand attrait de ce style musical : tout le monde peut former un groupe ! 1,2,3,4 et go !
Achète quelques instruments, mets-toi à jouer même si tu n’as aucune idée de la façon de faire. Tu apprendras en jouant. La promotion du concert ? Tu peux le faire toi-même ! La sono ? Tu peux t’en sortir ! Toute cette philosophie de débrouillardise, le principe du «Do It Yourself» reste sans aucun doute le plus beau legs que la musique punk nous ait laissé. Mais que reste-il vraiment du punk aujourd’hui ? En tout cas, beaucoup plus qu’un look codifié à l’extrême un peu ringard. Si la musique disco a trépassé depuis longtemps et qu’il n’en reste rien (à part Disco Stu dans les Simpsons), l’esprit punk, cet esprit de coopération et du «fais-le toi-même» reste bien présent dans le milieu de la musique alternative/underground mais également dans des endroits que vous ne soupçonneriez pas. Je pense par exemple aux hackers et bidouilleurs contemporains. Je vous propose, comme à chaque fois, une petite sélection d’œuvres. Quelques brûlots punk, plus fauchés les uns que les autres mais inventifs, pour le moins. Vous n’aurez pas droit à « Sid and Nancy » : j’en ai déjà parlé dans le dernier numéro. Cette sélection contient un peu de Sex Pistols malgré tout… Enjoy !
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01 Suburbia
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Réalisé par : Penelope Spheerise Avec : Chris Pedersen, Bill Coyne, Jennifer Clay
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uburbia raconte la vie, le temps d’un été, d’une bande, pardon, d’un gang de punk rockers vivant dans un squat de banlieue. Grâce à de petits vols, la bande survit tant bien que mal autour de son chef non-proclamé, Jack, tout en recueillant de nouveaux membres. Sur fond de récession sociale et de guerre du Vietnam, entre beaufs surarmés et bandes de chiens errants affamés, Suburbia (joli mot-valise composé des mots « suburbs » et « utopia »), parsemé de scènes-chocs, ne prend pas ses sujets pour des agneaux mais ne les juge pas non plus : inadaptés, stupides, battus, exclus… qu’auraient-ils pu devenir d’autre ? Suburbia se termine sur un terrible rappel à l’ordre : la fête est terminée, l’innocence irrémédiablement perdue. À noter la présence de Flea (le bassiste des Red Hot Chili Peppers) parmi la bande d’orphelins avant le succès planétaire du groupe de Los Angeles. En effet, dans un souci de réalisme, la réalisatrice a recruté des membres de la scène punk locale et non pas des acteurs professionnels.
Films
02 Rude Boy
1980
Réalisé par : Jack Hazan, David Mingay Avec : Dave Armstrong, Barry Baker, Terry Barry
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uelque part entre le film documentaire, le film de fiction, le film musical et le film social, Rude Boy suit les tristes aventures d’un jeune punk, roadie pour les Clash. Lutte des classes dans le Royaume-Uni de Margaret Thatcher, lutte antiraciste, lutte contre l’ignorance de la classe ouvrière, Rude Boy brosse ces sujets très rapidement à travers le parcours quasi-initiatique du personnage principal. Le plus mémorable reste certainement la performance des Clash, de larges extraits de concert figurant sur le métrage.
Objet étrange que ce Rude Boy, enfant bizarre de l’époque et pas un grand film. Mais certainement un film à voir comme un des meilleurs témoignages de la période évoquée et sans aucun doute pour l’excellence des performances des Clash, au sommet de leur art.
02
Films
03
03 Breaking Glass
1980
Réalisé par : Brian Gibson - Avec : Hazel O’Connor, Phil Daniels
O
n ne peut pas dire que les années aient été particulièrement tendres avec Breaking Glass. Malgré tout, ce film reste exceptionnel, méconnu et sous-estimé. Réalisé en 1980, après « l’hiver du mécontentement » (un long et froid hiver anglais frappé très durement par les grèves, un chômage endémique et un gouvernement qui mènera tout droit le pays dans les bras de la Harpie Thatcher qui finira de mettre la classe ouvrière par terre), Breaking Glass raconte l’histoire d’une chanteuse talentueuse et de sa recherche de la gloire dans un Londres froid et fort peu réceptif. Aidée en cela par un manager improvisé, Kate connaî-
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tra les drames et les succès avant la fin du voyage, non sans passer dans les mains d’une maison de disque peu scrupuleuse, un Etat policier sans âme et une population tentée par le néo-nazisme. L’actrice principale, Hazel O’Connor, écrit et interprète ses morceaux pour Breaking Glass. Son style (vocal, vestimentaire, musical) sera beaucoup copié les années suivantes. Elle ne retrouvera malheureusement jamais au cinéma un rôle aussi intéressant et complexe que celui de Kate dans Breaking Glass.
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04 The Decline Of Western Civilization
1981
Réalisé par : Penelope Spheeris
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a réalisatrice de ce beau bordel est sans conteste la star de ce Brainjuice. Je ne cite pas moins de trois œuvres d’elle. Pourquoi ? Parce que Penelope Spheeris a visiblement fait du sujet sa passion voire l’œuvre de sa vie (ou pas très loin). De plus, elle en parle très bien, en laissant justement les jeunes et les membres de groupes en parler à sa place, dans un style docu-réalité.
Tourné entre 1979 et 1980, The Decline Of Western Civilization mélange interviews avec les membres de groupes de la scène punk de Los Angeles, performances musicales de ces mêmes groupes, interview des jeunes fans et interview des critiques musicaux écrivant dans un fanzine, façon DIY (Do It Yourself ).
Franchement éclairant, parfois effrayant (à l’image de cette jeunesse désœuvrée un peu homophobe, un peu raciste, un peu con quoi) mais toujours passionnant, ce documentaire possède le très grand avantage de nous laisser entrapercevoir un champ artistique de possibilités quasi infinies. Dans la rubrique «Anecdotes», on aperçoit Pat Smear parmi les fans interviewés – l’homme jouera (beaucoup) plus tard dans Nirvana. Le monde est petit.
Docu.
05 Punk's Not Dead
2007
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Réalisé par : Susan Dynner
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lors, toi, punk ou pas punk ? T’es punk alors que tu sors du McDo ? T’es punk parce que tu as une crête bariolée ? Lorsqu’un mouvement underground rempli tellement de salles de concert qu’il finit par se retrouver dans les stades, lorsque l’alternatif devient mainstream, lorsque le subversif passe à la radio et devient consensuel… que deviennent les idéaux primordiaux ?
Ce documentaire pose sans doute beaucoup plus de questions qu’il n’y répond et vous fera probablement régulièrement grincer des dents (« Quoi, ce petit merdeux se prétend punk ? C’est une blague ? ») mais il possède l’immense mérite de poser les bonnes questions et de remettre en perspective le mouvement de base à travers 40 ans d’exploitation. À noter que les vieux de la vieille viennent apporter leur grain de sel : Henry Rollins (Black Flag), Ian MacKaye (Minor Threat) et Jello Biafra (Dead Kennedys) pour ne citer qu’eux.
Docu.
06 The Great Rock n'Roll Swindle
1980
Réalisé par : Julien Temple - Avec :Malcolm McLaren, Sid Vicious, Steve Jones
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n docu sur les Sex Pistols. Littéralement traduisible par « La Grande Escroquerie du Rock n’Roll », ce documentaire de Julien Temple a été réalisé à une époque où les membres du groupe se détestaient. Et quel meilleur représentant pour parler au nom du groupe que leur manager Malcom McDowell ? Quelle bonne blague… Tout va de travers à tous les étages dans ce témoignage d’époque. Si vous marchez dans la combine du manager tout-puissant qui créé un groupe de toutes pièces afin d’empocher un gros paquet de fric, vous passerez un bon moment. Finalement, on se demande si le titre ne fait pas référence à l’œuvre elle-même plutôt qu’aux Sex Pistols.
Plus sérieusement, ce métrage vaut surtout pour les extraits live des Pistols à leur apogée, une bonne transposition de l’ambiance de l’époque dans le milieu underground ainsi que pour une réinterprétation surréaliste de My Way (l’original chanté par Frank Sinatra) par un Sid Vicious qui n’en a plus pour très longtemps à vivre. Le responsable de cette catastrophe, Julien Temple, se rattrapera avec un autre docu sur les Pistols, « The Filth and the Fury », beaucoup plus convaincant.
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06 Destroy !
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Écrit par : Alvin Gibbs
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ous-titré « L’Histoire Définitive du Punk » (rien que ça…), l’ouvrage d’Alvin Gibbs (l’homme possède notamment la ligne «bassiste pour Iggy Pop» sur son C.V.) ne manque pas de qualités malgré ses défauts, disons… relativement encombrants. D’une part, l’auteur, bassiste dans le groupe UK Subs à l’époque réussit à faire passer celui-ci pour un groupe de premier plan, ce que votre serviteur n’a pas manqué de trouver largement exagéré. D’autre part, l’ambition affichée sur la couverture ne peut être satisfaite : comment tout écrire sur le punk en seul volume ?
Mais cessons d’être négatifs ! Ce témoignage par un acteur de terrain authentique vaut surtout pour un point de vue unique sur l’époque faste de la période punk anglaise. Vous aurez droit à tout un tas d’information sur les groupes, les articles dans la presse, les clubs dédiés au mouvement, les styles, les courants, … bref, ce bouquin incarne la porte d’entrée idéale à la sous-culture punk. Mais une porte d’entrée seulement.
Essai
07 Kick Out the Jams, Motherfuckers ! Essai écrit par : Pierre Mikaïloff
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ruit de cinq longues années de recherche sur le sujet, «Kick Out the Jams, Motherfuckers !», sous-titré « Punk Rock, 1969-1978 », se trouve être un putain de livre-bilan. Trois parties composent l’ouvrage : d’abord, une histoire, avec sa chronologie précédée d’une introduction. Ensuite, un dico de A à Z qui, sans volonté d’être exhaustif (seul un imbécile pourrait ‘y risquer), brasse énormément de références : les groupes et leurs albums, les festivals, les endroits, les looks, les individus remarquables, les œuvres filmiques et littéraires, etc, etc. Enfin, le tome se termine par une série d’interviews.
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Contenant en outre une centaine d’illustrations, « Kick Out the Jams, Motherfuckers ! » réalise le tour de force de satisfaire tout le monde : le profane y trouvera toutes les informations qu’il désire sur la période qui l’intéresse et l’amateur averti trouvera en seul volume les éléments épars de sa mémoire déjà bien attaquée par la bière et autres substances moins licites. Un must have.
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