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La santé en chantier à La Réunion
Le 3 octobre 2022, François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, a lancé le volet Santé du Conseil national de la refondation. Organisé par l’ARS de La Réunion, le CNR en Santé, s’est déroulé du 22 novembre au 1er décembre dernier sous la forme de quatre ateliers de concertation ouverts aux élus, professionnels, citoyens et partenaires institutionnels. Chacun était invité à faire des propositions concrètes et innovantes pour améliorer le système de santé tout comme les moyens d’y accéder. Une journée de restitution a eu lieu le 23 février : 12 actions ‘‘concrètes’’ ont vu le jour.
Se livrer à un examen méticuleux de notre système de santé pour imaginer ce qu’il pourrait devenir demain induisait également de prendre le pouls de la société réunionnaise. Or, force est de constater qu’elle est touchée de manière significative par les maladies cardio-vasculaires et respiratoires. Il faut savoir que 15 % de nos concitoyens sont en affection de longue durée. Le diabète constitue la pathologie la plus fréquente (1 personne sur 10). Le taux de décès prématurés s’élève à près de 30 %. Les causes principales de mortalité sont les cancers et les maladies de l’appareil circulatoire. Celles liées au diabète sont 2,4 fois supérieure à la moyenne nationale. Quant à la mortalité induite par l’alcool, elle est 1,5 fois plus importante. Concernant l’accès aux soins, celui-ci est plutôt satisfaisant, sauf dans les zones reculées. En effet, 95 % des Réunionnais résident à moins de 10 minutes en voiture du médecin généraliste le plus proche. Tandis que la moitié habite à moins de 10 minutes à pied. En revanche, 117 000 personnes, le plus souvent dans les Hauts, en sont éloignées d’une demiheure ou plus. Chez nous, 9 personnes sur 10 (contre 8 en métropole) consultent au moins une fois par an. De la même manière, la consommation moyenne d’actes de médecine générale par bénéficiaire était, en 2020, de 6 à La Réunion pour 4,2 en métropole.
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D’autre part, l’offre de santé en matière de médecine libérale se porte bien. Au 1er janvier 2020, 862 praticiens exerçaient sur le territoire, soit une densité supérieure à celle de la métropole. En revanche, bien qu’en constante progression, leur répartition reste inégale puisque les installations sont concentrées dans l’ouest et le sud de l’île.
Toutefois, avec un peu moins de médecins spécialistes libéraux mais plus de professionnels paramédicaux que dans l’hexagone, La Réunion demeure un territoire attractif pour les professionnels de santé. Côté formation, les métiers de santé bénéficient d’une bonne accessibilité, à l’exception de l’odontologie, de la pharmacie et de l’orthophonie. Depuis 2012, La Réunion dispose d’un CHU (Centre hospitalier universitaire) et d’une UFR (Unité de formation et de recherche) permettant de former localement les futurs médecins. L’effectif des internes est en augmentation, même si l’offre en matière de spécialités demeure incomplète et les capacités en formation insuffisantes au regard des besoins qui s’annoncent.