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Interview avec Josué Tanaka, BERD

Josu é Tana ka, Managing Director Responsibl e for the Operational Strategy and Pl anning Function - BERD

«les pays africains ont beaucoup de potentiel »

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l e taux des émissions de carbone en Afrique est encore rel ativement bas. Donc, l a questio n est plus un cha llenge de garder ses émis - sio ns re la- ti veme nt basses plu- tôt qu'un défi de r éductio n des GES.

Interviewé par Said Zinnid

Que fait la BERD pour soutenir le développement durable dans les pays africains ? Il faut savoir qu’au niveau africain, nous sommes actifs principalement au Maroc, en Tunisie et en Egypte. En termes d’activités, nous apportons d’abord un grand appui aux énergies renouvelables, tant dans l’éolien que le solaire. Et puis, nous avons développé (et c’est une spécialité de la BERD), tout ce qui relève de l’efficacité énergétique. C’est à ce niveau que nous travaillons plus avec le secteur industriel. Dans ce registre, nous travaillons avec l’industrie lourde qui est une grande consom matrice d’énergie et avec les PME, avec qui nous avons développé plusieurs projets. Là ce sont les missions fondamentales de la BERD. Par ailleurs, nous avons aussi une mission auprès des institutions politiques au niveau de la réglemen tation; via une coopération avec les institutions gouvernementales ; les banques centrales ; etc. Nos missions se déclinent, donc, en deux compo santes: une composante financière et une composante d'appui institutionnelle et technique qui fait aussi partie des missions d'une banque de dévelop pement. Pouvez-vous nous citer quelques projets dans les quels s'est impliquée la BERD, en matière de développement durable, notamment au Maroc ? Je peux vous citer par exemple, le financement du projet "Eléphant Vert". C'est, en fait, un projet très innovateur. Il s'agit d'une entreprise qui, en fait, utilise des processus entièrement naturels avec une approche très "verte" au niveau de sa production.

A propos de la cop22, quelles sont vos attentes ? Je pense qu'il y a deux aspects. Le premier c'est tout ce qui concerne la ratification des accords de paris pour une entrée en vigueur des décisions qui ont été prises lors du sommet de paris. Les deux conditions pour y arriver ont été remplies, et c'est formidable comme contexte. Le second aspect pour nous, c'est l'exécution. Autrement dit passer à l'acte et traduire les recommandations en actions à tous les niveaux. C'est là un processus qui va prendre du temps, mais pour nous, nous mettons beaucoup l'accent sur la partie exécution et réalisations des projets au ni veau du terrain. Parce que finalement, c'est cela qui fera la différence. Quand les pays verront comment l'investissement vert contribue à leur croissance, c'est là qu'on aura un processus vertueux.

Est-ce que vous pensez que le continent africain a plus de potentiel dans ce sens que les pays déve loppés ? Je dirai que les pays africains ont beaucoup de potentiel. Ils ont des problèmes des fois différents selon chaque pays parce que la question de l'adap tation aux changements climatiques est beaucoup plus sévère en Afrique que dans d'autres pays non africains. Ceci dit l'Afrique a plein de potentiel pour virer au vert durablement dans le sens où il y a des ressources naturelles avantageuses comme le soleil, le vent, l'hydraulique, etc. Ajoutons à cela que le taux des émissions de carbone en Afrique est encore relativement bas. Donc, la question est plus un chal lenge de garder ses émissions relativement basses plutôt qu'un défi de réduction des GES.

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PL ACE AU GREEN BANKING

Le 12 octobre dernier la BMCE Bank of Africa a organisé en collaboration avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) une conférence internationale sur le green banking. Une initiative qui vient ouvrir les débats sur la nécessité de faciliter les missions des banques afin que ces dernières accompagnent efficacement les projets verts. Lors de cette rencontre le Gouverneur de la Banque du Maroc a souligné l’importance d’un tel type de financement et a déclaré que BAM remplira sa mission dans ce registre. Par S.Z.

S’agissant du volet financement, l’Accord de Paris précise qu’un appui doit être fourni aux pays en développement pour leur permettre d’atteindre leurs objectifs en termes d’atténuation et d’adaptation. Cet appui doit se concrétiser à travers des aides financières consenties par les pays développés ; le transfert de technologies, et le renforce ment des capacités. Le montant de 100 milliards de dollars par année avec une révision prévue, au plus tard, en 2025 a été fixé. Toutefois, il est indéniable que ce montant relève des pro messes puisque la mobilisation pour avoir ce montant risque d’être une rude affaire. Pire encore, comme l’a souligné le Gouverneur de Bank Al-Maghrib « plusieurs fonds existent aujourd’hui pour appuyer les initiatives et les projets de lutte contre le changement climatique à travers le monde. Ces fonds sont néanmoins presque exclusivement basés dans des pays développés, rendant ainsi leur accès difficile aux pays les plus vulnérables, tant par leurs procédures que par leur positionne ment géographique ». Et d’ajouter: « l’ampleur des besoins est telle que nous ne pou vons pas nous appuyer uniquement sur l’aide du « Nord ». Il est impératif que les pays du « Sud » puissent mettre en place des mécanismes de mobilisation des ressources qui leur sont propres ! Aussi, la transition de l’Afrique vers une économie plus durable exige-t-elle l’émergence d’un marché financier africain vert à même de l’accompagner ». Il est donc clair que l’ensemble du secteur dans les pays afri cains doit participer à ce défi via, comme l’a dit Abdellatif Jouahri, Gouverneur de BAM, « le secteur bancaire qui a un rôle majeur à jouer par la mobilisation des ressources vertes diversi fiées et stables dans le temps en vue de soutenir les projets de développement durable, par définition engagés sur le moyen et le long terme ». Par ailleurs, il a ajouté que « les régula teurs financiers ont également leur part de responsabilité pour la réussite de la transition vers une économie plus durable en adoptant les mesures réglementaires appropriées favorisant un alignement coordonné et progressif du secteur financier afri cain sur les impératifs d’un développement durable ». Dans

le même registe et pour promouvoir le Green Banking en Afrique, il a déclaré que « les Banques centrales se doivent d’apporter un appui déterminant en considérant certaines solutions telles que : - la mise en place de mécanismes de refinancement des prêts octroyés par les banques aux projets de développe ment durable ; - l’assouplissement, dans le cadre des travaux du Comité de Bâle, des règles prudentielles pour les obligations vertes ; - l’accompagnement des PME nationales dans leur pré paration aux notations sociales et environnementales pour éviter qu’elles ne soient trop onéreuses pour elles ; - la définition d’une cartographie des risques liés aux changements climatiques, à même de fournir l’infor mation appropriée tant aux investisseurs qu’aux organismes financiers ». Pour le Gouverneur de BAM, le Green Banking doit béné ficier d’une approche globale. « Le relèvement de ce défi nécessite une action globale, unifiée et coordonnée » indique-t-il. Par ailleurs, pour que le secteur financier puisse s’aligner sur les enjeux de développement durable ; il faut tenir compte de quatre axes souligne le Gouverneur de BAM: « l’extension de la gouvernance fondée sur les risques aux risques socio-environnementaux ; le développe ment d’instruments et de produits financiers durables; le renforcement des capacités dans le domaine de la finance durable ; et enfin la transparence et la discipline de marché ».

Abdellatif Jouahri , Gouverneur de Bank Al -Maghrib

« Il faut mettre en place des mécanismes d’aide Sud-Sud, notamment entre le Maroc et l’Afrique ». Interviewé par Said Zinnid

M. le Gouverneur, votre présence à cette conférence est-elle un signal de Bank Al-Ma grib pour encourager le Green Banking au Maroc ? Je tiens à signaler que pour ce qui est de cette conférence internationale sur le financement vert, nous y avons participé dans le cadre de la préparation à la COP22 qui se tiendra à Mar rakech, et ce en collaboration avec la commission scientifique que préside M. Nizar Baraka. Dans ce sens, nous avons, ensemble, mis en place une feuille de route dédiée au finance ment vert. Cette feuille de route jette la lumière sur le rôle à jouer dans le Green Banking du sec teur bancaire, celui de l’assurance et le secteur boursier. De notre côté, en tant que Banque Centrale, nous avons aussi mis en exergue le rôle et les missions qui incombent à la BAM dans ce re gistre. La feuille de route dont je vous ai parlé est en train d’être finalisée pour que le 16 no vembre 2016 à Marrakech, elle sera au cœur des débats lors de la journée du financement.

Quels sont les axes qui y seront traités ? Les axes qui seront abordés concernent le finan cement et le refinancement. Il y sera aussi question de la dimension africaine, puisqu’avec les orientations stratégiques de notre pays, nous mettrons aussi en exergue les intérêts de tout le continent africain. D’un autre côté, en tant que Banque Centrale et en partenariat avec l’ONU, et dans le cadre des axes relatifs à cette feuille de route, nous orga niserons une réunion à Rabat, le 03 novembre, pour débattre du rôle des Banques Centrales

concernant le financement vert. Cette rencontre renforcera notre présence lors de la rencontre du 16 novembre à Marrakech, que ce soit au niveau du financement initial ou celui du refi nancement.

Quelles sont les attentes des pays africains durant la COP22 quant au volet financier pour lutter contre le réchauffement climatique ? Avant de répondre à votre question, je vou drai signaler que pour l’instant les conditions ont été atteintes pour l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris. Je crois que c’est un élément fondamental. Nous irons à la COP22 pour que les engagements soient traduits en actions concrètes. C’est vrai que les problèmes de finan cement sont lourds parce que le montant qu’on a indiqué, à savoir 100 milliards de dollars d’ici 2020 et qui est à réviser tous les cinq ans, pose des problèmes quant à sa mobilisation, sur tout pour les pays en voie de développement. Plusieurs fonds existent dans les pays dévelop pés, mais le Maroc essaye, en partenariat avec l’Allemagne de mettre en place une plateforme, pour au moins savoir quelles sont les conditions ; les montants et les secteurs concernés. Des éléments qu’on ne connait pas encore. Deuxiè mement, à notre avis, il ne faut pas se contenter d’une aide Nord Sud. Maintenant, il faut mettre en place des mécanismes d’aide Sud-Sud ; no tamment entre le Maroc et l’Afrique. C’est pour cela que nous avons pris l’engagement avec la COP22 et son comité scientifique, présidé par M. Nizar Baraka, de mettre en place une feuille de route au niveau du financement. Nous sommes actuellement en train de finaliser cette feuille de route de façon à ce que, lors de la tenue de la COP22, et durant la journée réservée à la ques tion financière, à savoir le 16 novembre, nous puissions débattre de cette feuille de route et la finaliser dans le but d’avoir, sur le volet finance ment, la déclaration de Marrakech.

Est-ce qu’il y a une feuille de route visant à aider les banques booster davantage le Green Banking au Maroc ? Ce que je peux vous dire, c’est qu’en tant que Banque Centrale, nous avons pris plusieurs

engagements dans ce sens. D’abord, donner la possibilité aux banques de refinancer tous les projets. C’est-à-dire, qu’on va leur donner la liquidité nécessaire pour leur faciliter le finan cement des projets qui répondent aux critères du Green Banking. Quant au deuxième engage ment pris par Bank Al-Maghrib, c’est d’aider les banques à viser davantage les PME / PMI, non seulement au niveau du financement, mais aussi au niveau de la notation des aspects envi ronnementaux qui ne sont pas faciles et sont couteux. Le troisième élément, et là il s’agit d’une mission encore plus importante, c’est qu’en tant que Banque Centrale, nous allons batailler, dans le cadre du comité de Bâle, dans lequel nous sommes représentés par le groupe francophone et arabe, pour pouvoir introduire règles plus souples pour ce qui est des obli gations vertes [NDLR : Obligation émise par une entreprise ou une entité publique qui sert à financer des projets environnementaux de développement des énergies renouvelables ou d'amélioration de l'efficacité énergétique]. C’est-à-dire qu’on ne soit pas traités de la même manière que les autres pays, plus développés et pollueurs. Enfin, l’élément qui nous parait aussi d’une im portance extrême, c’est de mettre en place une cartographie des risques carbone qui pourra permettre aux investisseurs et aux banquiers de prendre leurs décisions sur la base des risques répertoriés au niveau de cette cartographie.

Cette cartographie serat-elle réalisée dans un futur proche? Il ne faut pas oublier que si l’on va très vite, on risque de transformer la performance en échec. Il va falloir y aller step by step. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’une fois ayant vu le jour, cette cartographie sera d’une grande aide aux financiers et aux investisseurs. Parce qu’il ne faut pas oublier que ces banques et ces inves tisseurs aiment maitriser les risques. Avec cette cartographie, il leur sera aisé de se situer par rapport aux projets qu’ils financent en fonction des risques, énormes, moyens ou faibles. Elle leur permettra donc de prendre leur décision en toute connaissance de cause.

Nous somm es actuell ement en train de final iser cette feuill e de route de façon à ce que, l ors de l a tenue de l a COP 22, et durant l a j ournée réservée à la ques tio n fi nanci ère , à sa voir le 16 novembre , nous puissio ns débattre de cette fe uille de ro ute et la fi naliser da ns le but d’avoir , sur le volet fi nanceme nt, la déclaratio n de Mar rakech .

La Logistique au service du développement durable

La logistique joue un rôle vital dans la société en assurant la mise à disposition des produits et des services aux consommateurs tout en synchronisant la chaîne de l’offre avec la demande à satisfaire. Parmi ses principales ressources, elle utilise le transport pour assurer la liaison entre les différents maillons de la supply chain. Or le transport fait l’objet de nombreuses critiques du fait de son impact négatif sur l’environnement. Détour sur une activité qui peut être au service du développement durable.

Directeur Général a-SIS Par Dominique Testa

Le transport consomme globalement 70 % du pétrole importé en Europe et représente 21 % des émissions de gaz à effet de serre dont 45 % sont imputables au transport routier de marchandises. Au-delà de la pollution atmos phérique, le transport engendre d’autres inconvénients non moins dommageables tels que le bruit. Compte tenu de son rôle dédié à l’optimisation et au pilotage des flux, la logistique suscite beaucoup d’intérêt et de nombreuses attentes pour opti miser la supply chain et réduire ainsi l’impact du transport sur l’environnement. Plus largement, sa dimension la place au rang des facteurs clés pou vant contribuer de façon transversale au développement durable en agissant non seulement sur la diminution des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi sur la compétitivité des entreprises et le développement des territoires. Les entreprises de logistique leaders dans le marché mondial, tel ASIS/Savoye s’intéressent de près et ce depuis 30 ans à l’impact « Logistique Durable » des systèmes et logiciels qu’elles conçoivent, éditent, fabriquent et installent pour le compte de leurs clients de tout type : distribution, industriels ou retailers.

Parmi les solutions logistiques proposées par les éditeurs, on peut citer trois exemples de solutions qu’ils installent au quotidien chez leurs clients lo gisticiens et qui contribuent à aller dans la bonne direction d’une « Logistique Durable » : des solu tions qui permettent la réduction de la taille des colis ; celles qui optimisent du remplissage des colis et enfin les solutions dont le but est l’optimi sation du réseau logistique en contexte multi-site ou omni canal.

Optimiser la supply chain pour un développement durable Concernant le premier type de solutions, telle la Jivaro d’a-SIS, l’objet est de dimensionner au moment de la préparation de commande la hau teur des colis en fonction de leur contenu. L’idée est de ne plus transporter de vide en montant des palettes les plus remplies possibles et donc au passage en baissant les coûts de transport. A noter que la consommation d’une telle machine est extrêmement faible puisqu’elle représente 250 euros pour 2 500 000 colis traités.Le deu xième type de solutions que les éditeurs de logi

ciels de logistique mettent en avant pour avoir un impact sur le développement durable concerne les solutions dont le but est d’optimiser le rem plissage des colis. Ce sont des solutions en mode Saas construits sur la base d’un puissant algo rithme permettant de faire du « pré-cubing ». Qu’est-ce que le pré-cubing ? C’est optimiser le contenant à son contenu. L’outil va donc proposer au moment de la préparation de commande un remplissage idéal des colis en prenant en compte les dimensions réelles des produits, le volume réel disponible et aussi la diagonale dans un plan ou dans l’espace. En prenant en compte du vide et des dimensions, ceci permet de faire le choix du colis le plus adapté, d’imbriquer dans certains cas des produits dans les autres (ex : des classeurs) ou de placer en travers un objet. Combiné à un sys tème de convoyeur intelligent ou de préparation de commande à gare, il garantit aussi un niveau de performance de la préparation de commande, un détail de tout premier ordre. Avec le troisième

type de solutions logicielles, nous nous situons ici au cœur des problématiques de la consommation digitale. Les clients des éditeurs, tels que a-SIS, font face de plus en plus à une complexité logis tique à gérer et sont poussés par des modèles de distribution dits en multi ou omni canal. L’enjeu, est donc pour les éditeurs, de garantir la promesse client, et ce en respectant les contraintes du ré seau logistique ; de préférence sans changer le système d’information en place. Certains éditeurs ont donc mis en place un Order Management Sys tem dont le but est à la fois de donner une visibilité à 360° des stocks, d’orchestrer les commandes et de piloter le flux du réseau logistique. Le tout en temps réel et avec des outils de monitoring des commandes et du réseau logistique. Il s’agit là d’un outil très attendu et très prisé dans les orga nisations complexes. A noter que cette brique peut s’installer en Stand Alone et en méthode Agile et qu’elle est unique sous cette forme sur le marché.

l a l ogistique suscite beaucoup d’intérêt et de nombreuses attentes pour optimiser la supply chai n et r éduire ai nsi l’im pact du tra nsport sur l’enviro nneme nt.

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