COP22
Josué Tanaka, Managing Director Responsible for the Operational Strategy and Planning Function - BERD
«les pays africains ont beaucoup de potentiel » Interviewé par Said Zinnid
Pouvez-vous nous citer quelques projets dans lesquels s'est impliquée la BERD, en matière de développement durable, notamment au Maroc ? Je peux vous citer par exemple, le financement du projet "Eléphant Vert". C'est, en fait, un projet très innovateur. Il s'agit d'une entreprise qui, en fait, utilise des processus entièrement naturels avec une approche très "verte" au niveau de sa production.
le taux des émissions de carbone en Afrique est encore relativement bas. Donc, la question est plus un challenge de garder ses émissions relativement basses plutôt qu'un défi de réduction des GES.
Que fait la BERD pour soutenir le développement durable dans les pays africains ? Il faut savoir qu’au niveau africain, nous sommes actifs principalement au Maroc, en Tunisie et en Egypte. En termes d’activités, nous apportons d’abord un grand appui aux énergies renouvelables, tant dans l’éolien que le solaire. Et puis, nous avons développé (et c’est une spécialité de la BERD), tout ce qui relève de l’efficacité énergétique. C’est à ce niveau que nous travaillons plus avec le secteur industriel. Dans ce registre, nous travaillons avec l’industrie lourde qui est une grande consommatrice d’énergie et avec les PME, avec qui nous avons développé plusieurs projets. Là ce sont les missions fondamentales de la BERD. Par ailleurs, nous avons aussi une mission auprès des institutions politiques au niveau de la réglementation; via une coopération avec les institutions gouvernementales ; les banques centrales ; etc. Nos missions se déclinent, donc, en deux composantes: une composante financière et une composante d'appui institutionnelle et technique qui fait aussi partie des missions d'une banque de développement.
60 N° 19 Novembre 2016
INDUSTRIE DU MAROC
A propos de la cop22, quelles sont vos attentes ? Je pense qu'il y a deux aspects. Le premier c'est tout ce qui concerne la ratification des accords de paris pour une entrée en vigueur des décisions qui ont été prises lors du sommet de paris. Les deux conditions pour y arriver ont été remplies, et c'est formidable comme contexte. Le second aspect pour nous, c'est l'exécution. Autrement dit passer à l'acte et traduire les recommandations en actions à tous les niveaux. C'est là un processus qui va prendre du temps, mais pour nous, nous mettons beaucoup l'accent sur la partie exécution et réalisations des projets au niveau du terrain. Parce que finalement, c'est cela qui fera la différence. Quand les pays verront comment l'investissement vert contribue à leur croissance, c'est là qu'on aura un processus vertueux. Est-ce que vous pensez que le continent africain a plus de potentiel dans ce sens que les pays développés ? Je dirai que les pays africains ont beaucoup de potentiel. Ils ont des problèmes des fois différents selon chaque pays parce que la question de l'adaptation aux changements climatiques est beaucoup plus sévère en Afrique que dans d'autres pays non africains. Ceci dit l'Afrique a plein de potentiel pour virer au vert durablement dans le sens où il y a des ressources naturelles avantageuses comme le soleil, le vent, l'hydraulique, etc. Ajoutons à cela que le taux des émissions de carbone en Afrique est encore relativement bas. Donc, la question est plus un challenge de garder ses émissions relativement basses plutôt qu'un défi de réduction des GES.
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