AUTOMOBILE SALON DE LA SOUS-TRAITANCE FRANC SUCCÈS POUR LE SALON DE LA SOUS-TRAITANCE AUTOMOBILE DE TANGER P. 68 - 75
OFFSHORING SIDE EVENT AITEX LES NOUVEAUX GISEMENTS DE COMPÉTENCES AU SERVICE DE L’OFFSHORING P. 14 - 19
Directeur de publication : Hicham RAHIOUI
N° 51 Novembre 2019 - Prix Maroc 120 DH
ECOSYSTEME
STARTUP
QUELS ACCOMPAGNEMENTS POUR QUELS FINANCEMENTS ?
DDT N
ÉDITO HICHAM RAHIOUI
Directeur de publication redaction@industries.ma
D
ÉCOSYSTÈME STARTUP Le financement est une condition necessaire mais pas suffisante
epuis le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en faveur de l'entrepreuneuriat innovant à l'occasion de la 5e édition du Sommet Global de l'entrepreneuriat à Marrakech en 2014, le Royaume a mis les bouchées doubles pour se donner les moyens d'un écosystème startup de niveau international, structuré et performant, en conciliant les initiatives publiques et privées pour incuber, accélérer et financer les jeunes pousses innovantes. Depuis 2017, le Fonds Innov Invest de la CCG a donné un réel élan à l'écosystème innovation et s'est entouré d'un large réseau de structures d'accompagnement labellisées CCG, des partenaires précieux qui ont pu financer, via les solutions «Innov Idea» et «Innov Start», quelque 62 projets pour une enveloppe globale de 12,3 millions de dirhams. Dans le même élan, la CDG a recemment lancé en grandes pompes son programme 212 Founders. Elle a à l'occasion présenté
sa première promotion qui dénombre pas moins de 20 startups à fort potentiel auxquelles elle compte apporter le financement et l'accompagnement nécessaires à leur croissance et à leur internationalisation L'adoption récente du projet de loi sur le fincancement participatif est également un bon signal pour le développement de ce nouveau mode de financement, qui permettra d'impliquer les Marocains d'ici et d'ailleurs. Cependant, malgré tous les efforts consentis en termes de financement et l'expérience cumulée en matière d'accompagnement, force est de constater que le Maroc est à la traine par rapport aux autres pays du continent. Certes, le Royaume compte près de 150 startups et 25 structures d'accompagnement mais en termes de levées de fonds, les startups marocaines n’ont mobilisé que 3 millions de dollars en 2018, contre plus de 50 millions en Egypte et 200 millions
au Kenya. Les raisons de ce retard de décollage de l'écosystème startup? Les professionnels sont unanymes. Le Maroc doit s'adapter au mindset et aux spécificités de la startup et opérer des réformes règlementaires, juridiques et fiscales à travers un Startup Act, à l'instar de son voisin tunisien, pour simplifier les procédures administratives et faciliter l’accès au financement en faveur des entreprises désignées comme étant des Startups. A ce propos, la définition juridique de la Startup n'est pas encore formalisée au Maroc. Une proposition a été soumise par une commission mixte AMIC-CGEM et est actuellement à l'étude par les autorités compétentes. De nombreux chantiers sont aujourd'hui en cours qui permettront au Maroc de s'élever au rang de Startup Nation. Ce ne sont ni les idées, ni les moyens, ni les compétences qui manquent.. A quand donc un Startup Act marocain?
3 N°51 - Novembre 2019
ORGANISATEUR
SOUS L’ÉGIDE
SOMMAI RE
PARTENAIRE
CASABLANCA, LE 13.11.2019 TEMPS FORT MOULAY HAFID ELALAMY DÉVOILE D’IMPORTANTES MESURES EN FAVEUR DE L’INDUSTRIE
BTP 12
OFFSHORI NG SIDE EVENT AITEX - LES NOUVEAUX GISEMENTS DE COMPÉTENCES AU SERVICE DE L’OFFSHORING ENTRETIEN - CHRISTIAN CHAPELLE, DIRECTEUR CHARGÉ DE LA COORDINATION DES OPÉRATIONS INDUSTRIELLES CHEZ PSA ENTRETIEN - MEHDI KETTANI, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DIGITAL ET TECHNOLOGIES DE LA CGEM
14 18 19
20 22 23 24 24 25 26 27
PAPI ER - CARTON ANNIVERSAIRE - CMCP INTERNATIONAL PAPER FÊTE SES 70 ANS DE SUCCÈS AU MAROC ENTRETIEN - BERTRAND LAPLAUD, DG MAROC ET RÉGION AFRIQUE DE L’OUEST DE CMCP-INTERNATIONAL PAPER
4 N°51 - Novembre 2019
ARCHITECTURE - LE FUTUR DE LA CONSTRUCTION DÉVOILÉ AU FORUM AUTODESK EMMANUEL DI GIACOMO - RESPONSABLE DU DÉVELOPPEMENT DES ÉCOSYSTÈMES BIM CHEZ AUTODESK
32 33
34 36
DOSSIER DE COUVERTURE
USI N E ÉCOSYSTÈME BOEING - E2IP TECHNOLOGIES INAUGURE SON USINE À MIDPARC EXTENSION - GPC INVESTIT 115 MILLIONS DE DIRHAMS DANS SON UNITÉ D’AGADIR AUTOMOBILE - LE JAPONAIS JTEKT INAUGURE SON NOUVEAU SITE À TANGER AUTOMOTIVE CITY HYGIÈNE - MERCURE INDUSTRIE PORTE SA CAPACITÉ DE PRODUCTION À 15.000 TONNES PAR AN BISCUITERIE - EDITA FOOD INDUSTRIES MOROCCO INVESTIT 200 MDH POUR UNE USINE À BERRECHID TEXTILE - BERRECHID ACCUEILLE LAMATEM, 1RE USINE MAROCAINE SPÉCIALISÉE DANS LE TEXTILE MÉDICAL BIOMÉDICAMENTS - SANOFI INAUGURE LA 1ÈRE USINE DIGITALE DE FABRICATION EN CONTINU DE BIOMÉDICAMENTS GÉNÉRIQUES - L’ENTREPRISE INDIENNE SUN PHARMA S’INSTALLE BIENTÔT À CASABLANCA
JOURNÉE DES BÂTISSEURS - MAROC TRADING LANCE SON ÉVÉNEMENT TRIMESTRIEL ENTRETIEN - MEHDI SEBTI, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE MAROC TRADING
28 30
ÉCOSYSTÈME STARTUP - QUELS ACCOMPAGNEMENTS POUR QUELS FINANCEMENTS ? ENTRETIEN - FATIM-ZAHRA BIAZ, FONDATRICE DE L'INCUBATEUR NEW WORK LAB. ENTRETIEN - SALMA KABBAJ, CO-FOUNDATRICE DE L’INCUBATEUR IMPACT LAB. ENTRETIEN - MERIEM ZAIRI, MANAGING DIRECTOR MENA DU FONDS SEAF ENTRETIEN - YASSINE HADDAOUI, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE CDG INVEST ENTRETIEN - KENZA LAHLOU, MANAGING PARTNER DU FONDS OUTLIERZ VENTURES ENTRETIEN - SARAH DIOURI, DIRECTRICE DE L’INCUBATEUR SOCIAL GREEN TECH BIDAYA ENTRETIEN - ERIC ASMAR, CEO DE HAPPY SMALA ENTRETIEN - EMMANUEL EXPOSITO, CO-FONDATEUR DE CROWDFUNDING MOROCCO FEDERATION ENTRETIEN - FRANÇOISE DE DONDER, DÉLÉGUÉE GÉNÉRALE DE L’ASSOCIATION MAROCAINE DES INVESTISSEURS EN CAPITAL CONTRIBUTION - A QUAND UN STARTUP ACT MAROCAIN ? PAR MOHAMED DOUYEB, PRÉSIDENT CO-FONDATEUR DU THINK TANK DIGITAL ACT
32 46 48 50 51 52 55 56 57 58
61
SOMMAI RE TECH NOLOGI E BOSCH REXROTH - OFFICIELLEMENT INSTALLÉ AU MAROC ENTRETIEN - OLSEN TILLMANN, PRÉSIDENT DE BOSCH REXROTH AFRIQUE ENTRETIEN - ADNENE GHARBI, DIRECTEUR GÉNÉRAL BOSCH REXTROTH AFRIQUE DU NORD ENTRETIEN - ANDREAS WENZEL, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA CHAMBRE ALLEMANDE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE
62 63 64 65
Hicham RAHIOUI
AÉRONAUTIQUE ENTRETIEN - MIKAIL HOUARI, PRÉSIDENT D'AIRBUS AFRIQUE ET MOYEN-ORIENT
66
LOGISTIQUE PORTUAIRE - LE NOUVEAU PORT DAKHLA ATLANTIQUE
67
Directrice administrative et financière Nadia AYAD
Rédactrice en chef Dalal SADDIQI
Rédaction
SOUS-TRAITANCE ÉVÉNEMENT AUTOMOBILE - FRANC SUCCÈS POUR LE SALON DE LA SOUS-TRAITANCE AUTOMOBILE DE TANGER ENTRETIEN - ABDELAZIZ SIFAOUI, NORTH AFRICA MANAGING DIRECTOR DU GROUPE LECTRA ENTRETIEN - CHRISTOPHE MONNOT, DIRECTEUR DÉVELOPPEMENT D’ARCELORMITTAL
68
Ayoub AKIL Samia ROCHDI
74
Youssef BERRAK
75
IDM BUSINESS TV
Infographiste
Lotfi FETOUH
I NGÉN I ERI E ENTRETIEN - MIMOUN CHIKHI, CEO DE AKKA MAROC
76
SÉCURITÉ EQUIPEMENT - LA BOULE ANTI-FEU ELIDE FIRE DÉBOULE INFORMATION - CONFIA INNOVE AVEC UN SERVICE MOBILE ET SÉCURISÉ DE DESTRUCTION D’ARCHIVES CHEZ LE CLIENT
78 79
Direction commerciale et publicité Rida BEN SOULTANE Youssef ELHIRI
Responsable communication et partenariat Nour El Houda AZENCOD
MANAGERS SOUKAÏNA QALBI - KAIZEN: ET SI LE MAROC S'INSPIRAIT DE L'EXPÉRIENCE TUNISIENNE ? 80 MOHAMMED AMIN - FAVORISER UNE CULTURE DE L’INNOVATION QUI SOIT DOTÉE D’UNE VISION, D’UN CONTEXTE ET D’UN BUT 82 TAOUFIK BENKARAACH & FAHD ASSILA - L’ENTREPRISE À L’ÈRE DU NUMÉRIQUE ET LES NOUVEAUX ENJEUX DE LA COMPÉTITIVITÉ 83
Responsable système d’information Abdelaaziz RAHIOUI
Logistique
Amine RAZZOUK Abdelaziz CHELHI
Impression
AFRIQUE HIGH-TECH - MARA PHONES LANCE LES PREMIÈRES USINES DE FABRICATION DE SMARTPHONES EN AFRIQUE OPINION - LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL DE L’AFRIQUE DANS LA 4ÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE. PAR LI YONG, DG DE L'ONUDI COOPÉRATION - CASABLANCA ACCUEILLE LA 1ÈRE ASSOCIATION AFRICAINE DES DISTRIBUTEURS PHARMACEUTIQUES ZONES FRANCHES - ADDIS-ABEBA ABRITE LA 4ÈME RENCONTRE ANNUELLE SUR LES ZONES ÉCONOMIQUES SPÉCIALES
Bahi print
84 86 88
Distribution Sochepress
Dépôt légal 2013 PE 0109 ISSN : 2351-7905 Dossier Presse
89
Aut. 2013 N°32
90
1, 7éme étage, Apt 19, Angle Rue Al Aarar et Avenue Lalla Yacout Casablanca - Maroc .
91
Tél : 05 22 26 04 51 Fax : 05 22 27 07 75 Email : contact@industries.ma
Adresse
AUTO LANCEMENT - LE GROUPE COMICOM DÉVOILE LA NOUVELLE GAMME DE LA MARQUE INDIENNE MAHINDRA
DIGITAL CLOUD - SAGE S’ENGAGE DANS LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE DES ENTREPRISES NORD-AFRICAINES
Directeur Général et de publication
FICTION UP IN THE AIR - URBAN AIR MOBILIY : DE SCIENCE-FICTION À CONCEPT. PAR JAAFAR ASRI
92
AGEN DA 5 N°51 - Novembre 2019
EN BREF
AÉROSPATIAL
Kamal Oudrhiri décoré de la Médaille du service exceptionnel par la NASA
L
La NASA vient d’octroyer la prestigieuse Médaille du service exceptionnel au Marocain Kamal Oudrhiri, une nouvelle consécration qui vient récompenser les performances soutenues et les multiples contributions de ce scientifique aux programmes de l’Agence. Kamal Oudrhiri, qui compte une vingtaine d’années de service au sein de l’Agence, s’est vu également attribuer cette année 5 prix d’excellence par équipes que la NASA accorde dans un signe de l’impor-
CGEM
Mohamed Bachiri désigné Président par intérim
M
ohamed Bachiri, DG de Somaca et président de la Commission solutions sectorielles à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a été désigné Président par intérim pour une durée de 3 mois suite à un Conseil d’administration tenu le 28 octobre 2019 à Casablanca. “Je suis très honoré pour avoir été désigné pour cette responsabilité. Je mesure toute l’importance qui est derrière cela”, a déclaré Bachiri à cette occasion, soulignant que le mot d’ordre de ce CA était d’assurer la cohésion de la famille CGEM et faire prévaloir l’intérêt collectif.
FONDERIE
Abdelmajid Kaddouri élu président de l’AFOM
6 N°51 - Novembre 2019
tance du travail collectif pour la réussite des missions spatiales. Il a en effet contribué à différents projets de pointe comme le laboratoire des atomes refroidis, la Mission InSight sur Mars, MarCO, la première mission interplanétaire de Cubesat, l’expérience scientifique de radio-occultation MAVEN (ROSE), ainsi que pour la mission surnommée “New Horizons Ultima Thule”, premier survol de la Ceinture de Kuiper (KBO), une terre lointaine et jusque-là inexplorée située à plus d’un milliard de kilomètres de Pluton. Actuellement, Oudrhiri occupe le poste de responsable du groupe Planetary Radar & Radio Sciences du Jet Propulsion Laboratory de la NASA. Ses recherches portent sur la caractérisation atmosphérique planétaire, la science de la gravité et le radar bistatique. Il coiffe également le projet « Laboratoire des atomes refroidis », une installation de physique quantique de la Station spatiale internationale mise en orbite depuis mai 2018 et qui crée la matière la plus froide de l’univers jamais connue.
AÉRONAUTIQUE
C’est Spirit AeroSystems qui reprend le site Bombardier Maroc
L
e leader mondial américain SPIRIT AEROSYSTEMS a conclu une entente pour l’acquisition des sites de Casablanca, Belfast et Dallas de Bombardier. Selon l’entente conclue, le site continuera de fournir des composants structuraux d’avions et des pièces de rechange pour soutenir la production et les avions en service de Bombardier Aviation. L’usine Bombardier ne quittera ainsi pas le Maroc. Sa reprise par SPIRIT lui permettra de se développer davantage et de tirer profit des projets de développement futurs.
L
’Association des Fondeurs du Maroc (AFOM), affiliée à la FIMME, a tenu son AG élective le 29 octobre et élu son nouveau Président, Abdelmajid Kaddouri. «Je suis très heureux que les confrères du secteur me fassent confiance, ainsi qu’à monsieur Zahar Karim Benmoussa, élu vice-président, pour défendre le secteur pour les 3 prochaines années», s'est-il réjoui.
Sa mission dans les prochaines semaines? «Nous allons travailler sur les aspects normatifs car nous couvrons une large gamme de produits. Notre secteur est un secteur green, qui recycle, et donc nous allons aussi travailler pour intégrer la politique de l’Etat dans la production verte. Sans oublier bien sûr l’aspect formation dans les chantiers, qui est très important».
ifm plus que présent au Maroc ! Venez profiter des services mis à votre disposition pour des installations automatisées plus robustes.
Stock sur Casablanca + de 500 références disponibles
rantie Ga
Support
s
ur
les
if m
ans p r o d ui
ts
Agence ouverte de 8h30 à 18h
Présence Equipe technico-commerciale sur le terrain
Service personnalisé Accompagnement projet, assistance et formation
ifm.com/ma
Contactez-nous au 05 22 99 71 00 7 ou par mail sur info.ma@ifm.com ifm-ServiceN°51 - Novembre 2019
EN BREF
DOING BUSINESS 2020
Le Maroc réalise un bond de 7 places
L
e Maroc s’est hissé au 53e rang à l’échelle mondiale du classement Doing Business 2020 de la Banque mondiale, rendu public le 24 octobre à Washington. Cette avancée marque un progrès significatif dans la réalisation de l’objectif du Maroc consistant à atteindre le top 50 des plus grandes économies du monde d’ici 2021.
Le Maroc conserve son avance en Afrique du Nord et se classe au 3e rang des pays de la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (MENA), derrière les Émirats arabes unis (16e) et le Bahreïn (43e), et devant l’Arabie saoudite (62e), Oman (68e), la Jordanie (75e), le Qatar (77e), la Tunisie (78e), le Koweït (83e) et l’Egypte (114e). Au niveau africain, le rapport souligne que le Maroc conserve sa 3e position derrière les îles Maurice (13e), le Rwanda (38e), et devant le Kenya (56e), l’Afrique du Sud (84e), le Sénégal (123e) et le Nigeria (131e). Le score positif du Maroc dans ce nouveau classement mondial est dû à l’adoption d’une série d’importantes mesures et réformes liées aux affaires et aux activités des entreprises marocaines, et qui s’inscrivent dans le cadre du programme de travail du Comité national de l’environnement des affaires (CNEA).
TEXTILE
L’AMITH s’allie aux deux principales unions françaises du secteur
L
’Association marocaine des industries du textile et de l’Habillement (AMITH) a signé des conventions de partenariat avec l’Union des industries textiles (UIT) et l’Union française des industries Mode & Habillement (UFIMH). «La signature de ces deux conventions représente un moment historique pour le secteur du textile-Habillement marocain», a souligné à cette occasion le président de l’AMITH, Mohamed Boubouh. Et d’ajouter que «les opérateurs marocains du secteur du Textile-Habillement sont appelés aujourd’hui à miser sur le produit fini. Le Maroc doit faire davantage d’efforts en termes de formation notamment en ce qui concerne les filières du modélisme et stylisme afin de pouvoir suivre la tendance actuelle des grands marchés et faire face à la rude concurrence mondiale». Au niveau du marché local, il a précisé que le Maroc est appelé à continuer à protéger le secteur du Textile-Habillement, notamment contre les produits turcs du textile et de l’habillement.
8 N°51 - Novembre 2019
TRANSPORT URBAIN
YASSIR lance son application de réservation de taxi pour Casablanca
L
a start-up américano-maghrébine « Yassir », qui opère dans le domaine des solutions mobiles innovantes en Afrique, a lancé, le 15 octobre, son application de réservation de taxi au niveau de Casablanca. Cette application, facile à utiliser, permet à ses utilisateurs de commander leur taxi à Casablanca tous les jours de la semaine de 20 h jusqu’à 7 h, dans un premier temps, en vue d’assurer une qualité de service améliorée. L’entreprise « Yassir », qui a lancé ses activités en conformité avec les lois en vigueur notamment le Dahir n°1-63-260 ainsi que les règlements édictés par la Wilaya de la région Casablanca-Settat, prévoit de prolonger, prochainement, les heures de service de l’application.
Institution d’Utilité Publique à But non Lucratif
Diplômes reconnus par l’État Enseignants-chercheurs issus de plus de 20 nationalités différentes Campus et infrastructures d’enseignement et de recherche de rang mondial Des Bourses de scolarité, de résidence et de restauration Des formations en double diplomation avec les meilleures institutions de l’Espace Euromed
Admission : Bac+1, Bac+2, Bac+3 et Bac+4
Rendez-vous sur www.ueuromed.org
EM|ADU
EEM|GC
École Euromed d’Architecture de Design et d’Urbanisme
de Génie Civil
Ecole Euromed
Faculté Euromed des Sciences Humaines et Sociales
EUROMED BUSINESS
School
FEM|SHS
IEM|JP Institut Euromed des Sciences Juridiques et Politiques
FEM|G Faculté Euromed de Génie
Avec le Soutien de l’Union Européenne
Université Euromed de Fès Route de Meknès (Rond point Bensouda), 30 000, Fès - MAROC Tél : +212 (0) 5 38 90 90 00 - Fax : +212 (0) 5 38 90 31 38 contact@ueuromed.org / www.ueuromed.org / facebook.com/ueuromed.org
9 N°51 - Novembre 2019
EN BREF
FÈS-MEKNÈS
Une zone d’accélération industrielle dans le pipe
L
e ministre l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy, a signé, le 16 octobre avec le président de la région Fès-Meknès, Mohand Laenser, le wali de la région, Said Zniber, et l'aménageur MedZ, un protocole d’accord pour l’aménagement, le développement, la promotion, la commercialisation et la gestion de la zone d’accélération industrielle Fès-Meknès. Une zone de 500 ha sera ainsi réalisée dans la province de Sefrou. Il s'agit du parc industriel d'Ain Cheggag. Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre de la déclinaison régionale du Plan d’accélération industrielle, favorisera l’émergence d’un nouveau pôle dans le Royaume qui agira comme un ferment du développement
industriel de la région Fès-Meknès et qui découle de la vision Royale d’assurer un développement territorial équilibré et pérenne, au service du citoyen et de ses attentes. Ce dernier regroupera plusieurs activités industrielles dans un seul site et se veut un projet durable, qui représente un véritable levier pour développer la compétitivité des différents maillons de la chaîne de valeur de la région de Fès-Meknès.
QUALITÉ
CBI certifié pour son Centre de Services
L
’intégrateur global de solutions informatiques CBI a obtenu la certification ISO 9001 dans sa dernière version 2015 pour son Centre de Services et l’ensemble de ses prestations. A savoir la gestion des contrats de service – Audit, Assistance, Régie, Exploitation, Maintenance – la supervision et le monitoring des réseaux, ainsi que l’infogérance – la gestion clés en main – des systèmes d’information de ses clients. «Conscient du rôle déterminant des systèmes d’information et de l’importance de leur disponibilité pour la continuité des activités des acteurs économiques, CBI a mis en place en 2008 un Centre de Services. Ce CDS assure le bon fonctionnement du SI de nos clients marocains et ouest-africains 7j/7 et 24h/24 sur l’ensemble de leur territoire, grâce à des technologies de pointe et à une
10 N°51 - Novembre 2019
équipe de consultants/architectes hautement certifiés. Fort de cette expertise, et dans le but de toujours mettre la qualité de la prestation rendue à nos clients au cœur de notre organisation, nous avons souhaité mener cette démarche et certifier notre CDS selon les meilleurs standards internationaux», a expliqué Khaled Benjelloun, Directeur Produits et Services de CBI Group. «Cette certification est l’œuvre du travail de l’ensemble des hommes et des femmes de CBI qui s’engagent tous au quotidien à apporter de la valeur ajoutée à nos clients. C’est cette démarche qualité qui permet à notre entreprise de perdurer depuis maintenant près d’un demi-siècle. Elle va de pair avec notre leitmotiv, celui d’être le producteur de productivité de nos clients», a ajouté Fouad Jellal, DG de CBI Group.
VILLE INDUSTRIELLE Tanger Tech fin prête à accueillir les entreprises
L
a Cité Mohammed VI Tanger Tech est prête et peut accueillir, depuis fin octobre 2019, les premières entreprises souhaitant s’y installer, a annoncé Mohammed Agoumi, Directeur général délégué en charge de la Coordination de l’international de BMCE Bank of Africa. «Le hors-site est quasiment fini. Le in-site est, sur les 500 premiers hectares, très très bien avancé», a affirmé Agoumi, assurant «qu’en tout état de cause, le dispositif est aujourd’hui prêt pour le démarrage».
ABONNEZ-VOUS Et recevez aussi la newsletter mensuelle
Oui, je désire m‘abonner à « INDUSTRIE DU MAROC MAGAZINE »
Formule Classique
Formule Corporate
1320 dh
Formule Etudiant
-30%
924 dh
615 Dh
Au lieu de
Au lieu de
1320 dh
1320 dh
-50 %
À PARTIR DE 4 ABONNEMENTS
Pour toutes nos formules d’abonnement vous bénificiez : Accès aux événements et conférences
Récéption de la newsletter hebdomadaire
Ci-joint mon règlement : Mme M. Nom et prénom : Fonction : Adresse : Code Postal : Raison sociale :
Espèces Chèque bancaire au nom de : «INDUSTRICOM» Virement bancaire Destinataire : INDUSTRICOM Banque : BMCE RIB : 0117930000142120939
Ville :
Fait à Le :
Ice ( Identifiant Commun de l'Entreprise ) : Tél. : Email :
Fax :
/
/
Signature obligatoire :
11 Sont des marques de : N°51 - Novembre 2019
TEMPS FORT
PLF-2020 MOULAY HAFID ELALAMY DÉVOILE D’IMPORTANTES MESURES EN FAVEUR DE L’INDUSTRIE LE PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2020 (PLF-2020) PRÉVOIT DES MESURES IMPORTANTES EN FAVEUR DE L’INDUSTRIE MAROCAINE, A AFFIRMÉ, LE 25 OCTOBRE À CASABLANCA, LE MINISTRE DE L’INDUSTRIE, DU COMMERCE, DE L’ÉCONOMIE VERTE ET NUMÉRIQUE, MOULAY HAFID ELALAMY.
E
lalamy a présenté les mesures phares prévues par le PLF-2020 au profit des secteurs relevant de son département, citant, de prime abord, le taux de l’impôt sur les sociétés (IS) qui sera ramené de 31% à 28%, avec «un engagement d’atteindre, dans les 5 prochaines années, un taux de 20% pour l’ensemble des entreprises implantées à travers le Royaume. Ce taux, qui était un rêve pour les opérateurs, est en train de se concrétiser. La baisse est déclenchée pour atteindre un taux de 20% pour l’ensemble des entreprises et industries du Maroc», a-t-il souligné. En ce qui concerne la réforme fiscale relative aux zones d’accélération industrielle, appelées aujourd’hui zones franches industrielles, le ministre a indiqué qu’un taux d’IS de 8,75% continuera à s’appliquer aux entreprises 12 N°51 - Novembre 2019
installées, à date, dans ces zones, ajoutant que les engagements du Maroc à cet égard ne seront pas modifiés. Le PLF prévoit l’exonération totale de l’Impôt sur les Sociétés pour les nouvelles entités qui vont s’installer dans les zones d’accélération industrielle, pour les cinq premiers exercices d’exploitation, a-t-il précisé, notant qu’un taux de 15% leur sera appliqué au-delà de cette période. «C’est un élément important pour lequel je pense que les opérateurs, à la fois nationaux et internationaux, peuvent légitimement se réjouir aujourd’hui», a-t-il soutenu, relevant que ces mesures visent à promouvoir l’investissement productif, à encourager l’exportation, et à dynamiser la création d’emplois. «Nous avons l’ambition d’accélérer, sur Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le développement des secteurs productifs créateurs d’emploi
pour la jeunesse. Ces mesures, avec un accompagnement et des droits de douane qui protègent l’industrie marocaine, vont dynamiser la création d’emplois, en particulier celui des jeunes», a-t-il assuré. Il a également affirmé que le PLF 2020 prévoit aussi la création d’un fonds d’accompagnement doté de 6 milliards de dirhams, destiné notamment aux opérations d’appui aux petites entreprises. Ces 6 milliards de dirhams seront déployés au cours de trois années à raison de 2 milliards de dirhams par an, a-t-il expliqué. Le ministre a, en outre, souligné que le PLF 2020 a tenu compte des principales recommandations issues des dernières Assises de fiscalité, rappelant que les Assises de commerce ont donné lieu également à un nombre important de recommandations.
Automobile Automobile (OEM & Ses Fournissuers ) (OEM & Ses Fournissuers )
Aéronautique Aéronautique
Industrie Industrie Générale Générale Emballages et Bien de Emballages et Bien de Consommation Consommation
✓ ✓ ✓ ✓
Traitement Traitement de de surface surface Lubrifiant-nettoyant Lubrifiant-nettoyant
✓ ✓ ✓ ✓
Produit Produit d’étanchéité d’étanchéité Produits Produits acoustiques-vibration acoustiques-vibration
Métal Métal
✓ ✓ Colles Colles Henkel HenkelGroup GroupMorocco, Morocco,Immeuble ImmeubleSigma, Sigma, Sidi Sidi Maarouf, Maarouf, lalacolline,20190, Casablanca-Morocco colline,20190, Casablanca-Morocco Tél.: Tél.:00212 00212(0)5 (0)522 2258 5897 9790, 90,Site Siteweb: web: www.henkel.com www.henkel.com
13
Henkel Group Group Morocco Morocco Henkel N°51 - Novembre 2019
OFFSHORI NG
Dossier réalisé par Ayoub AKIL
M
odérée par Hassan Charaf, vice-président du Centre international pour le développement et la coopération, cette table ronde a réuni d’éminents intervenants autour de cette grande question de l’heure. . Il s’agit de Christian Chapelle, Directeur des opérations Monozukury de la région MOA du groupe PSA, Alexandre Montant, DGA de Rekrute, Mehdi Kettani, président du conseil d'administration DXC technology Maroc, Karim Cheikh, président GIMAS, Saloua Karki Belkeziz, présidente de l'APEBI, Amine Zarouk, Vice-Président du pôle offshoring de l'APEBI, Mustapha Bousmina, président de l’Université Euromed. Dans son mot de bienvenue, Saloua Karkri Belkziz a mis l’accent sur l’importance de travailler sur les ressources humaines de façon efficace et adaptée aux besoins du marché. «Il y a 60% des métiers de demain dans l’industrie qui auront besoin des compétences technologiques. En dehors des opérateurs dans les technologies de l’information, tous les autres secteurs industriels ont également besoin de ces ressources technologiques», a-telle souligné.Belkeziz a rappelé dans ce 14 N°51 - Novembre 2019
sens l’importance du partenariat avec le ministère du Travail et de l'insertion professionnelle notamment en ce qui concerne l’ANAPEC avec qui l’Apebi a lancé un certificat de qualification professionnelle (QCP) pour le redéploiement des ressources humaines marocaines, en matière de nouvelles technologies. Ce certificat permet aux fédérations professionnelles, ayant des métiers sous tension, de produire des compétences pour répondre à leur marché. Il permet également d’apporter une réponse immédiate aux besoins identifiés au sein des entreprises. «L’ingénierie automobile et aéronautique ne peut se développer aujourd’hui sans l’industrie 4.0, le digital et l’intelligence artificielle. A l’échelle mondiale, il y a aujourd’hui un investissement de 900 milliards de dollars dans l’industrie 4.0. Au niveau du Maroc, nous cherchons à ce que les prestations outsourcées aient de plus en plus une valeur ajoutée», a-t-elle ajouté. Dans cette optique, le Secrétaire général du ministère du Travail et de l’Insertion professionnelle, Noureddine Benkhalil, a mis en lumière les efforts déployés par le département à travers notamment l’ANAPEC et les programmes de
formation sur mesure, partenariats avec diverses institutions. Selon le responsable, ce ministère accompagne ce secteur «consommateur de formations», rappelant dans ce sens la contribution de l’ANAPEC notamment le programme de certification de qualification professionnelle qui démarrera bientôt avec 200 personnes en coding. De son côté, Ali Seddiki, directeur général de l’industrie auprès du ministère de l’Industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique, a indiqué que l’offshoring est l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois du Royaume. «Sur la durée du plan d’accélération industrielle, 2014-2020, nous sommes à 69.000 emplois créés. Une vraie performance. Nous avons besoin de connecter nos écosystèmes», a-t-il précisé. Quant à la montée en gamme de l’engineering, il a salué les avancées enregistrées dans le domaine des écosystèmes, dans l’ensemble des secteurs, en phase avec les orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI notamment en ce qui concerne la révision du modèle de développement au Maroc. La première partie de cette table ronde
OFFSHORI NG
SIDE EVENT AITEX LES NOUVEAUX GISEMENTS DE COMPÉTENCES AU SERVICE DE L’OFFSHORING LA QUESTION EST ON NE PEUT PLUS COMPLEXE. QUELS SONT LES NOUVEAUX GISEMENTS DE COMPÉTENCES AU SERVICE DE L’OFFSHORING ? EN TOUT CAS, LE SUJET A FAIT L’OBJET D’UNE TABLE RONDE, LE 23 OCTOBRE À RABAT, EN MARGE DE LA 4E ÉDITION DE L’AFRICA IT EXPO (AITEX), ORGANISÉ PAR LA FÉDÉRATION DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION, DES TÉLÉCOMMUNICATIONS ET DE L'OFFSHORING (APEBI). a été dédiée à la problématique de la disponibilité des compétences au Maroc. Dans ce sens, Mehdi Kettani a insisté sur les deux problématiques majeures à savoir la difficulté d’accès aux compétences et le coût du travail. «Dans le secteur du digital à l’export, nous nous retrouvons aujourd’hui avec des coûts de travail qui commencent à être comparables avec nos voisins du nord de la Méditerranée. Le Maroc est une belle destination, capable d’offrir des projets marocains de l’offshore digital mais aussi des projets internationaux lancés à partir d’ici. Mais il faut s’assurer que nous arrivions à maîtriser le coût du travail», a-t-il soulevé. Pour sa part, Christian Chapelle a mis l’accent sur la problématique de la formation. «Nous n’avons pas vraiment de problèmes d’accès aux ressources en ingénierie. Notre bureau d’étude de Casablanca compte près de 700 ingénieurs qui portent le brassard du PSA, le problème est surtout lié à la jeunesse de l’expérience marocaine dans le secteur de l’automobile. Il nous a fallu accompagner donc les jeunes dans l’apprentissage du métier à partir d’une bonne formation. Cela se fait à travers des immersions dans des
équipes européennes et par le transfert d’experts qui se chargent de les former», a-t-il affirmé. Selon les dires d’Alexandra Montant, dans le secteur de l’IT, le recrutement devient de plus en plus difficile, mettant l’accent sur l’exigence des jeunes candidats en termes de conditions de travail, d’environnement… De ce fait, «l’entreprise se voit obligée de se remettre en cause et d’évoluer», a-telle remarqué. La DGA de Rekrute.com a fait savoir qu’il existe «une rareté sur certains profils puisqu’on cherche toujours les mêmes candidats : un jeune lauréat d’une école supérieure avec idéalement une expérience à l’étranger, entre autres exigences. Du coup, la demande devient plus importante que l’offre», a-t-elle poursuivi. Sur la page ReKrute, 10.000 offres ont été mises en ligne en 2018 dans les gros secteurs, notamment l’IT, l’offshoring, les banques et les secteurs automobile et aéronautique.La deuxième séquence de la table ronde a été réservée à la présentation du projet BI d’aide à la prise de décision pour les investisseurs et les acteurs marocains de l’offshoring à travers un mapping des compétences présentes dans les différentes régions
du Royaume, en adéquation avec leurs besoins. «Actuellement, nous sommes basés sur des données de l’ANAPEC mais nous souhaiterons également disposer de celles du ministère de l’Enseignement supérieur, de l’OFPPT et de l’Enseignement supérieur privé», a expliqué Saloua Karki Belkeziz. Enfin, l’événement a connu la signature d’une convention entre l’APEBI et GIMAS pour le développement du domaine de l’ingénierie. «Cette lettre d’intention de coopération entre les deux écosystèmes nous permettra de mieux développer nos points communs et travailler sur les ressources humaines qui sont de plus en plus demandées au niveau de l’ensemble des écosystèmes», a-telle indiqué à cette occasion. Même constat chez Karim Cheikh pour qui, aujourd’hui, la transversalité entre les fédérations est importante. «Nous avons donné l’exemple en signant ce partenariat avec l’Apebi. J’espère qu’il y a d’autres fédérations qui se joindront à nous pour travailler ensemble sur tout ce qui concerne l’industrie 4.0, l’intelligence artificielle, la recherche et la technologie qui sont indispensables pour le développement de notre pays», a-t-il souligné. 15 N°51 - Novembre 2019
OFFSHORI NG SALOUA KARKRI BELKEZIZ Présidente de l'APEBI.
A
travers la signature d’une convention entre l’APEBI et le GIMAS, l’objectif est de mutualiser nos actions pour permettre au Maroc de disposer de plus de compétences possibles en ingénierie.D’autre part, l’idée est de mettre en place des solutions sectorielles pour les PME et PMI qui sont membres du GIMAS. Force est de constater que les multinationales sont équipées à travers leurs sièges tandis que les PME PMI ne sont pas encore toutes dans l’ère
du digital, soit par manque de savoir-faire ou par manque de moyens. Ces entreprises sont appelées à demander auprès du gouvernement un accompagnement pour permettre à l’Apebi de développer des solutions. Nous avons eu également l’occasion de présenter en avant-première une plateforme informatique qui permettrait aux éventuels investisseurs d’identifier les compétences dont dispose le Maroc à travers toutes ses régions.
L Vice-Président du pôle offshoring AMINE ZAROUK de l'APEBI.
e Maroc aujourd’hui est sur une démarche très ambitieuse pour lancer de grands projets structurants, de nouveaux modèles de développement, de grands chantiers. L’offshoring en tant que deuxième créateur d’emploi au Maroc est forcément impliqué par ces enjeux de taille. L’objet de cette thématique tourne autour de la compétence et sa répartition au Maroc. La compétence n’est pas disponible uniquement sur l’axe Casa-Rabat-Kénitra, mais dans toutes les régions. Cette rencontre nous permet d’explorer de nouveaux gisements de compétences au service de l’offshoring avec un enjeu important. C’est ce qui explique pourquoi nous avons choisi d’organiser cet événement en marge de l’AITEX dans le but de développer cet écosystème d’ingénierie outsourcing. L’Apebi ne peut
obtenir ce résultat toute seule. Elle doit s’associer à d’autres fédérations notamment dans les domaines de l’aéronautique et l’automobile considérés comme étant les plus grands créateurs d’emploi au Maroc. Cette chaîne de valeur ne serait complète que si nous arrivions à régler cette question de compétence. Il faut faire un état des lieux d’abord et ensuite lancer des plans d’actions à court terme comme la reconversion des compétences, ou à moyen long terme comme le développement de nouvelles filières dans les universités. Ce travail doit être élaboré en commun entre les fédérations, le ministère de tutelle et toutes les parties prenantes les universités, l’OFPPT, l’ANAPEC, entre autres. Nous avons besoin de données fiables qui nous permettront de prendre les meilleures décisions.
L’offshoring, deuxième créateur d’emploi au Maroc La Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI) œuvre à promouvoir la mise en place d’un écosystème approprié, en invitant les acteurs économiques, nationaux et étrangers, à s’intéresser au potentiel des compétences marocaines à ce niveau. Cela ne se limite pas à la création d’emploi, mais à un accompagnement complet, qui se fait depuis le stade des études pour les jeunes marocains, qui s’intéressent aux nouvelles technologies. En effet, de nombreux talents nationaux
16 N°51 - Novembre 2019
décident de se diriger vers l’étranger, non pas par choix, mais par manque d’opportunités où ils pourraient développer et concrétiser leurs aspirations personnelles et professionnelles. L’APEBI indique qu’aujourd’hui, le secteur de l’offshoring s’impose en tant que deuxième créateur d’emploi au Maroc, ce qui témoigne du potentiel des compétences nationales, mais surtout du besoin à développer des ressources humaines qualifiées, et qui s’alignent sur les standards internationaux, et ce, en termes de qualité et de quantité.
Pour ce faire, l’APEBI s’allie au ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Économie verte et numérique, Agence marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE), l’Association marocaine de la Relation Client (AMRC), ainsi que d’autres opérateurs afin de porter ce chantier à un niveau élevé. L’objectif, entre autres, est de permettre au Royaume de mettre en place une base de données, dont le rôle est de répertorier les compétences nationales disponibles sur le marché du travail.
OFFSHORI NG HASSAN CHARAF Vice-président du Centre international pour le développement et la coopération.
A
ujourd’hui, la transversalité entre les fédérations est importante. Nous avons donné l’exemple en signant un partenariat avec l’Apebi. J’espère qu’il y a d’autres fédérations qui se joindront à nous pour travailler ensemble sur tout ce qui concerne l’industrie 4.0, l’intelligence artificielle, la recherche et la technologie qui sont indispensables pour le développement de notre pays. La transformation digitale se fait graduellement, à pas sûrs. Parce qu’il ne faut pas oublier que pour pouvoir réussir sa transformation digitale, il faut une certaine maturité de l’entreprise. D’ailleurs, ce serait risqué
L
’intérêt de cette table ronde est pluriel. Il s’agit d’informer sur l’état du secteur de l’offshoring et tous les écosystèmes qu’il englobe, de donner de la visibilité aux jeunes pour qu’ils puissent mieux s’orienter et de mettre en évidence cet impératif de ne pas rater ce virage qui est la technologie. Il faut préparer des ressources humaines adaptées en les formant, les développant, les accompagnant afin d’embarquer rapidement dans ces écosystèmes qui font aujourd’hui des progressions à deux chiffres. Il faut obligatoirement que nous réussissions ce pari. Aujourd’hui, le Maroc est capable d’innover et de créer grâce à ses ingénieurs compétents qui contribuent positivement à cette dynamique. Les PME et PMI sont appelées au-
jourd’hui à s’y mettre. Je pense qu’il y a des entreprises qui sont conscientes de cette urgence, qui déploient de gros moyens et élaborent des plans d’actions. Il y en a d’autres qui sont conscientes de cela mais qui ont beaucoup de mal à investir dans ce sens. Celles-là, il faut bien les accompagner financièrement, techniquement, méthodologiquement, managériellement pour qu’elles puissent elles aussi embarquer. Quant aux entreprises qui ont encore des problématiques basiques de gestion de trésorerie, de gouvernance, d’accès au marché, il faut leur expliquer que le marché aujourd’hui est le monde et que le canal est le digital. S’il faut attendre dix ans pour pouvoir agir, elles auront raté leur passage. Il n’y a que l’usage de la technologie qui permet d’accélérer.
d’essayer de passer au digital dans des entreprises qui ne sont pas suffisamment prêtes. Cela nécessite automatiquement un bilan, un état des lieux de la maturité de l’entreprise. Une fois qu’elle est mature, elle bénéficiera de cette transformation qui est importante et qui assure la compétitivité et le développement des entreprises. Dans un avenir proche, nous prévoyons de travailler sur la digitalisation essentiellement des PME, PMI qui sont prêtes à passer ce cap. Nous nous devons d’accompagner nos entreprises vers cette transformation digitale escomptée.
KARIM CHEIKH Président de GIMAS.
17 N°51 - Novembre 2019
OFFSHORI NG
«LE MAROC EST UN TISSU TRÈS FERTILE POUR LES NOUVELLES TECHNOLOGIES.»
CHRISTIAN CHAPELLE Directeur chargé de la coordination des opérations industrielles au sein de PSA. Propos recueillis par Ayoub AKIL.
FORT DE SON EXPÉRIENCE DE PLUS DE 30 ANS AU SEIN DE PSA EN QUALITÉ DE DIRECTEUR CHARGÉ DE LA COORDINATION DES OPÉRATIONS INDUSTRIELLES, CHRISTIAN CHAPELLE CONSIDÈRE QUE LE MAROC EST UNE PLATE-FORME FERTILE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’OFFSHORING. LES ATOUTS DONT DISPOSE LE PAYS FONT DE LUI UN HUB POUR LES ENTREPRISES EUROPÉENNES SURTOUT LES GLOBAL PLAYERS.
I
DM : Quelle est l’importance de cette table ronde notamment dans la promotion de l’offshoring ?
Christian Chapelle : Cet évènement présente l’intérêt de beaucoup d’investisseurs, de groupes d’institutionnels, de décideurs d’échanger sur les réussites et les difficultés du secteur. Il permet aussi d’identifier les bonnes pratiques et approches à adopter et d’avancer en fédérant les efforts des uns des autres pour promouvoir l’offshoring et mieux profiter des compétences disponibles au Maroc. Compte tenu de votre expérience au sein de PSA, où se situe la Maroc aujourd'hui par rapport à la transformation digitale ? Je pense que le Maroc a un atout fort important qui est sa jeunesse bien formée que ce soit dans les universités, les grandes écoles privées, qui n’ont rien à envier aujourd’hui à leurs homologues de l’autre côté de la Méditerranée. Le pays est considéré comme un tissu très fertile pour les nouvelles technologies, notamment la transformation digitale. Les jeunes marocains sont plus aptes et
18 N°51 - Novembre 2019
très familiers avec ces nouveaux outils technologiques. Il faut dire aussi que le Maroc est le premier pays africain où les technologies sont les plus développées. Et en raison du contrôle du pays sur les exportations technologiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et la croissance annuelle dans les secteurs de la technologie, de l’information et de la communication durant les dernières années, le Maroc a une belle page à écrire sur ce sujet-là.
«Aujourd'hui, l'externalisation au Maroc fait bel et bien partie de l'actualité chez les sociétés européennes.» Quel regard portez-vous sur le secteur de l’Offshoring au Maroc ? Il y a beaucoup de possibilités qui s’offrent au Maroc en matière de l’offshoring au Maroc. Le pays est reconnu pour sa stabilité, son dynamisme et pour la compétence de sa jeunesse bien formée. Il y a beaucoup d’atouts pour le développement des secteurs NTIC et de l’offshoring dans plusieurs de domaines qui connaissent
une croissance remarquable. Nous en tant que PSA, nous sommes au Maroc, en tant qu’industriels à travers l’usine de Kénitra, mais également le pourtour de notre région Moyen-Orient et Afrique, avec des sales et du marketing. Notre bureau d’étude compte déjà plusieurs centaines d’ingénieurs. Il y a un ensemble de palettes de l’offshoring que l’on peut développer au Maroc. C’est pour cela qu’aujourd'hui, l'externalisation au Maroc fait bel et bien partie de l'actualité chez les sociétés européennes. En évoquant cette évolution, les PME et PMI l’ont-elles opérée ? Aujourd’hui, sur le marché, on trouve essentiellement de grands groupes qu’on appelle les global players qui ont su saisir tout ce que le Maroc offre comme opportunités de développement de l’offshoring. Les PME européennes notamment françaises, elles, n’ont pas encore ouvert suffisamment cette porte. Je pense que tout l’intérêt serait justement de passer à des entreprises de taille beaucoup plus petites, plus diversifiées et qui seraient une vraie opportunité pour le Maroc pour se diversifier également.
OFFSHORI NG
«IL FAUT CHANGER DE MINDSET POUR QUE NOTRE CULTURE DE L’INNOVATION ÉVOLUE.»
MEHDI KETTANI Président de la Commission digital et technologies de la CGEM et président du Directoire de DXC Technology au Maroc.
Propos recueillis par Ayoub AKIL.
LORS DU SIDE EVENT DE L’AITEX DÉDIÉ AUX « NOUVEAUX GISEMENTS DE COMPÉTENCES AU SERVICE DE L’OFFSHORING », LE PRÉSIDENT DE MAROC NUMERIC CLUSTER, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DIGITAL ET TECHNOLOGIES DE LA CGEM ET PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE DE DXC TECHNOLOGY AU MAROC, MEHDI KETTANI, A INDIQUÉ QU’IL FAUT QUE LES ENTREPRISES APPRENNENT À INNOVER ET À INTÉGRER DANS LEUR MINDSET L’IMPORTANCE DU DIGITAL, SURTOUT DANS LE SECTEUR DE L’OFFSHORING.
I
DM : Quel est l’intérêt d’un tel évènement dans la vulgarisation de l’offshoring au Maroc ?
Mehdi Kettani : C’est un évènement qui permet de vulgariser la destination Maroc, en l’occurrence sur l’offshoring. Je pense que le Maroc est une vraie destination plus que régionale aujourd’hui. Sur l’ensemble du continent, nous sommes vraiment une plateforme importante et une destination majeure. Evidemment, dans le secteur du digital surtout, il n’y a plus de frontières. L’évolution est en train de se produire partout dans le monde. Il est important que nous arrivions à capter et à captiver les emplois au Maroc à travers des projets internationaux intéressants qui nous permettront d’être toujours à l’avant-garde et de conserver ce coup d’avance que nous avons réussi à prendre en devenant un hub important pour le secteur de l’offshoring. C’est ce que de nombreux pays n’ont pas réussi à faire. Quelle est votre appréciation de la
transformation digitale au Maroc ? Le digital au Maroc est en pleine expansion. Il représente des dizaines de milliers d’emplois dans le secteur de l’offshoring et sur le marché marocain. Sur le marché, en se transformant, le pays exporte plus de digital qu’il n'en produit. Les entreprises évoluent en fonction de leur besoin et se voient obligées de s’adapter face à la pression concurrentielle mondiale liée aux nouveaux outils digitaux et aux acteurs internationaux qui viennent s’implanter au Maroc.
«Un système efficace de formation continue et la mise en place d'une alternance entre les entreprises et les universités. C’est cela qui va nous permettre de rester compétitifs.» Il est à souligner que le digital est aujourd'hui la première source de productivité. Et les entreprises y ont
recours, parfois de manière très simple. Il reste que nous devons adresser une problématique majeure : changer de mind-set pour que notre culture de l’innovation évolue. Actuellement, comment se porte le secteur de l’offshoring au Maroc, plus précisément en termes de ressources humaines qualifiées ? À mon sens, l’offshoring se porte merveilleusement bien puisque nous réalisons une croissance de deux chiffres depuis des années, surtout avec l’installation de nouveaux secteurs. Il se porte bien, bien que nous avons tendance à raréfier les ressources humaines. Il faut absolument qu’on arrive à augmenter le flux de ressources qui émergent sur le marché. Néanmoins, il reste très difficile de trouver des profils qualifiés, notamment les ingénieurs ou les techniciens. Il faut qu’il y ait un système efficace de formation continue et que nous arrivions à mettre en place une alternance entre les entreprises et les universités. C’est cela qui va nous permettre de rester compétitifs. 19 N°51 - Novembre 2019
USI N E
ÉCOSYSTÈME BOEING E2IP TECHNOLOGIES INAUGURE SON USINE À MIDPARC
L'ENTREPRISE INNOVANTE EN ÉLECTRONIQUE IMPRIMABLE ET EN SCIENCE DES MATÉRIAUX, E2IP TECHNOLOGIES, A INAUGURÉ, LE 22 OCTOBRE À MIDPARC À CASABLANCA, SON NOUVEAU SITE DE FABRICATION SPÉCIALISÉ DANS LA RÉALISATION DE PROJETS D'INNOVATION EN TECHNOLOGIES DE RUPTURE.
D
'une superficie de 6.000 m², le site entièrement opérationnel de E2IP est destiné à la production de solutions d'interfaces hommemachine (HMI) et de technologies d'électronique imprimable telle que l'électronique embarquée en surfaces fonctionnelles, les films conducteurs transparents et les circuits chauffants imprimés. Cette usine a été, en effet, parfaitement 20 N°51 - Novembre 2019
adaptée pour répondre à une demande croissante d'interfaces intelligentes et de surfaces fonctionnelles, principalement pour les secteurs de l'aéronautique, ainsi que ceux du médical et de l'industriel. Située à Midparc au sein du pôle aéronautique marocain et grâce aux formations offertes aux employés de E2IP par l'Institut des métiers de l'aéronautique (IMA), l'entreprise se positionne davantage comme un acteur
majeur dans l'industrie aéronautique.
Première implantation en dehors de l'Amérique du Nord «Cette première implantation internationale en dehors de l'Amérique du Nord atteste de l’attractivité et de la qualité de la plateforme aéronautique marocaine», a souligné le ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Economie verte et numérique, Moulay
USI N E
Hafid Elalamy, lors de la cérémonie d'inauguration. Cette nouvelle usine, qui fait partie de l'écosystème Boeing, permet d'identifier au Maroc un nouveau métier pionnier, de renforcer la supply-chain locale et de se positionner sur de nouvelles spécialisations à forte valeur ajoutée, a-t-il poursuivi. De son côté, le Président Directeur général de E2IP, Éric Saint-Jacques, a fait savoir que «l'entreprise a plus que doublé ses revenus au cours des deux dernières années et les doublera encore au cours des 24 prochains mois». «Cette usine nous permettra d'appuyer notre stratégie de croissance, tout en desservant encore mieux nos clients
multinationaux, meneurs de leurs marchés respectifs et au premier plan mondial de la transformation vers l'électronique imprimable», a-t-il ajouté, estimant que le positionnement géographique de Casablanca permet une intégration plus efficace avec les clients qui déploient leurs infrastructures opérationnelles principalement en Amérique du Nord et en Europe. L'ouverture de ce nouveau site constitue une démarche complémentaire dans l'élargissement de l'entreprise au niveau international et deviendra le centre mondial de production pour ses produits à haut volume. Ladite usine reflète parfaitement la
nouvelle vision de E2IP Technologies qui approfondit, depuis 3 ans, son portefeuille de propriétés intellectuelles en technologies de rupture dans le domaine de l'électronique imprimable par le biais de son partenariat stratégique avec le Conseil national de recherche du Canada. Société mère d'un certain nombre d'unités d'affaires spécialisées dans les solutions de HMI et les technologies de l'électronique imprimable, E2IP Technologies se concentre particulièrement sur l'innovation et la recherche scientifique, afin d'étendre son portefeuille de propriété intellectuelle et de technologies de rupture innovantes.
21 N°51 - Novembre 2019
USI N E
EXTENSION
GPC INVESTIT 115 MILLIONS DE DIRHAMS DANS SON UNITÉ D’AGADIR SPÉCIALISTE DES PRODUITS D’EMBALLAGE EN CARTON POUR LES SECTEURS AGRICOLE ET INDUSTRIEL, GHARB PAPIER ET CARTON (GPC), FILIALE DU GROUPE YNNA, POURSUIT SON DÉVELOPPEMENT ET ANNONCE UN INVESTISSEMENT DE 115 MILLIONS DE DIRHAMS À AGADIR.
L
e nouvel investissement de GPC est opéré dans son unité d'Agadir en vue d’établir une nouvelle ligne de transformation avec extension de la manutention automatique, et ce, sur une superficie de 3.000 m2. Cette annonce intervient alors que GPC ambitionne de renforcer son rôle d’acteur majeur des plans Maroc Vert et Halieutis. En ligne avec le Plan d’accélération industrielle 2014-2020, l’investissement de GPC fait suite à la convention signée en janvier 2018 devant Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Il a notamment pour objectif de dynamiser l’écosystème «Industrie de papier et carton», et cela en vue de renforcer le rôle du secteur de l’emballage papier/carton dans la stratégie de développement de l’économie nationale.
Création d'une quarantaine d’emplois directs Mounir El Bari, directeur général de GPC, a déclaré à ce propos : «Ce nouvel investissement de 115 millions 22 N°51 - Novembre 2019
de dirhams marque notre volonté de poursuivre l’accompagnement des secteurs agricole et industriel au sud du Maroc. Avec cette extension, nous créons non seulement de l’emploi mais nous contribuons aussi à apporter davantage de valeur aux économies de nos territoires». Pour rappel, GPC avait marqué une nouvelle étape de sa croissance avec l’inauguration officielle, mardi 21 novembre 2017 à Kenitra, de deux nouvelles installations à Kénitra. L’investissement majeur de 800 millions de dirhams réalisé par GPC portait sur une usine de recyclage de papier et de carton, située sur la route de Tanger, pour un montant de 300 millions de dirhams, et sur une caisserie, à Atlantic Free Zone, pour un montant de 500 millions de dirhams. D’une capacité de production annuelle de 60.000 tonnes pour les deux unités, les deux installations couvrent une superficie globale de 80.000 mètres carrés et emploient 500 personnes.
Elles contribueront à renforcer le leadership de GPC dans le secteur papier et du carton ondulé et à soutenir le Plan d’accélération industrielle (PAI) dans lequel la production automobile, à Kénitra et Tanger, tient une place majeure. Reconnue pour son expertise en solutions d'emballage, GPC répond aux besoins des secteurs industriels (huiles, sucres, boissons, produits laitiers, céramique, textile et cuir, électroménager, etc.) ainsi que ceux des secteurs agricoles. Aujourd'hui, l’entreprise emploie plus de 1.000 collaborateurs et possède 7 sites de production à Kénitra, Agadir, Mohammedia et Meknès, en plus d’un centre de ramassage des vieux papiers et cartons dans le Grand Casablanca. GPC dispose également de 3 centres de montage de plateaux agricoles à Ait Melloul, Mohammedia et Mejjat et met par ailleurs à la disposition de sa clientèle plus de 70 machines que l’entreprise installe directement chez ses clients afin de réduire les coûts logistiques.
USI N E
AUTOMOBILE LE JAPONAIS JTEKT INAUGURE SON NOUVEAU SITE À TANGER AUTOMOTIVE CITY LE GROUPE JAPONAIS JTEKT CORPORATION A PROCÉDÉ, LE 9 OCTOBRE À TANGER AUTOMOTIVE CITY, À L'INAUGURATION DE SON NOUVEAU SITE DE PRODUCTION DE SYSTÈMES DE DIRECTION, D'UN INVESTISSEMENT DE 220 MILLIONS DE DIRHAMS.
I
naugurée en présence notamment du Wali de la région de TangerTétouan-Al Hoceima, Mohamed Mhidia, du gouverneur de la province de Fahs-Anjra, Abdelkhalek Marzouki, de l'ambassadeur du Japon au Maroc, Takuji Hanatani, ainsi que de plusieurs responsables et professionnels de l'industrie automobile, cette usine s'étale sur une surface de 11.300 mètres carrés et se trouve au sein de la plateforme industrielle Tanger Med. À cette occasion, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique, chargé de l'investissement, Othman El Ferdaous, a indiqué que le lancement des travaux de cette usine du groupe JTEKT a permis la création de 90 emplois dans le secteur de l'automobile et des pièces détachées au Maroc. «Cette usine, selon la conception japonaise, n'est pas uniquement dédiée à la fabrication des pièces automobiles, mais c'est également une école pour la main-d’œuvre marocaine, que les investisseurs japonais jugent très compétente et en adéquation avec l'évolution technologique», a précisé
El Ferdaous. C'est également une culture de la qualité que ramène le site de production de JTEKT Corporation, a-t-il poursuivi, notant que les pièces produites par l'usine sont d'une technologie élevée et permettront au secteur automobile d'être résilient vis-à-vis des grands chocs auxquels il pourrait faire face.Pour sa part, le directeur exécutif de JTEKT Corporation, HirofumiMatsuoka, a indiqué que cette nouvelle usine à Tanger est la première implantation industrielle de JTEKT sur le Continent africain, faisant part de l'ambition du groupe de s'agrandir davantage de manière à devenir leader en Afrique en termes de production des systèmes de direction. L'usine utilise les dernières technologies et s'applique à former de manière continue sa main-d'œuvre. Selon lui, l'implémentation de l'écosystème du groupe PSA au Maroc, le plus grand client de JTEKT, a encouragé l'installation de l'équipementier japonais au sein du Royaume. Quant au président de JTEKT Automotive Morocco, Laurent Perrotte, il a souligné que ce nouveau site de production permettra au
groupe japonais d'offrir à ses clients historiques une intégration locale, tout en lui permettant l'accès aux marchés d'Afrique et du Moyen-Orient qui connaissent une forte croissance. «L'usine de JTEKT à Tanger compte deux lignes de production, la première de colonnes manuelles, dont les résultats sont très prometteurs, et l'autre pour la production des systèmes de direction assistée, qui démarrera en 2020», a-t-il souligné. Cette usine de Tanger, dont l'activité consiste en la fabrication et la vente de systèmes de direction assistée électrique et les colonnes de direction, est considérée comme la première du groupe regroupant JTEKT Automotive Morocco et sa filiale de production de colonnes manuelles, Fuji Autotech Morocco. Le démarrage de la production des différents projets s'échelonnera entre 2019 et 2020, avec une capacité annuelle prévue de 300.000 systèmes de direction assistée électrique et 700.000 colonnes manuelles à destination des usines marocaines et européennes des constructeurs automobiles internationaux. 23 N°51 - Novembre 2019
USI N E
HYGIÈNE
MERCURE INDUSTRIE PORTE SA CAPACITÉ DE PRODUCTION À 15.000 TONNES PAR AN POUR SON RÉSEAU AFRICAIN MERCURE INDUSTRIE, SPÉCIALISTE MAROCAIN DES PRODUITS ET SOLUTIONS D’HYGIÈNE, A INAUGURÉ LE 26 SEPTEMBRE UNE NOUVELLE USINE À CASABLANCA, MULTIPLIANT AINSI SA CAPACITÉ DE PRODUCTION PAR 12.
I
naugurée en présence du ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie verte et numérique Moulay Hafid Elalamy, cette usine de fabrication ainsi qu’une plateforme de stockage et de logistique d’une superficie totale de 8.000 m² ont nécessité un investissement de 65 millions de dirhams, portant l’effectif de la société de 80 à 100 personnes sur le prochain quinquennat.
Cette extension donnera à Mercure Industrie une nouvelle dimension stratégique, par sa capacité 12 fois plus importante, lui permettant d’accompagner l’essor considérable que connaissent les secteurs du tourisme, de la santé et de l’agro-industrie au Maroc. À cette occasion, Elalamy s’est félicité de la dynamique de croissance de Mercure industrie depuis sa création en 1992, relevant l’importance d’accompagner le développement des PME marocaines et
d’appuyer leur compétitivité. Il a souligné également l’intérêt de fabriquer les produits de nettoyage localement au lieu d’en importer, appelant les partenaires internationaux de la société à explorer les opportunités d’investissements au Maroc et à bénéficier du cadre favorable mis en place. Pour sa part, le président de Mercure groupe, Chakib Bennani, a estimé que l’augmentation significative des capacités de production offrira de nouvelles perspectives pour son entreprise, rappelant la dynamique du secteur des produits de l’hygiène professionnelle destinés à l’hôtellerie, la restauration et l’agroalimentaire. L’hygiène est un élément essentiel de reconnaissance de la qualité de tout produit, a-t-il affirmé, notant que l’entreprise, soutenue par ce nouvel investissement, cible également l’export, notamment le marché africain.
BISCUITERIE
EDITA FOOD INDUSTRIES MOROCCO INVESTIT 200 MDH POUR UNE USINE À BERRECHID EDITA FOOD INDUSTRIES MOROCCO, FRUIT D’UNE JOINT-VENTURE ENTRE LE MAROCAIN DISLOG ET L’ÉGYPTIEN EDITA FOOD INDUSTRIES, INSTALLE À BERRECHID UNE UNITÉ SPÉCIALISÉE DANS LA BISCUITERIE.
L
e ministre de l’Industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy, et l’Administrateur d’Edita Food Industries Morocco et Président d’Edita Égypte, Hani Nabih Aziz Berzi, ont signé, le 16 octobre 2019, une convention d’investissement pour la mise en place d’une unité industrielle spécialisée dans l’industrie de la biscuiterie à Berrechid. Ce projet, qui nécessitera un investissement de 200 millions de dirhams, permettra la création de plus de 700 emplois
24 N°51 - Novembre 2019
directs, indique le ministère, relevant que ce partenariat combine le savoirfaire technique et industriel d’Edita et l’expertise de Dislog dans le domaine de la distribution et de la logistique. À noter que le secteur de la biscuiterie, confiserie et chocolaterie au Maroc compte plus de 60 entreprises et emploie plus de 6200 effectifs. Il a réalisé, par ailleurs, plus de 4 milliards de dirhams de chiffre d’affaires et près de 300 millions de dirhams de chiffre d’affaires à l’export au titre de l’année 2018.
USI N E
TEXTILE
BERRECHID ACCUEILLE LAMATEM, LA 1RE USINE MAROCAINE SPÉCIALISÉE DANS LE TEXTILE MÉDICAL L’ENTREPRISE SPÉCIALISÉE DANS LA PRODUCTION D’ARTICLES DE TEXTILE MÉDICAL LAMATEM, A PROCÉDÉ, LE 21 OCTOBRE DANS LA ZONE INDUSTRIELLE DE BERRECHID, À L’INAUGURATION DE SA PREMIÈRE UNITÉ INDUSTRIELLE POUR UN INVESTISSEMENT DE 120 MILLIONS DE DIRHAMS.
I
naugurée par le ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy, et la Consule générale des Etats-Unis à Casablanca, Jennifer Rasamimanana, accompagnés des représentants de la Chambre de commerce américaine (Amcham) et des représentants de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), l’usine Lamatem est en mesure de produire tous les types d’habillement nécessaires dans les différentes interventions médicales, allant de la simple visite à l’opération chirurgicale : blouses, dragage, pyjamas de bloc, casaques, charlottes, cagoules… S’exprimant à cette occasion, Elalamy a souligné que cet investissement important permet, outre la création d’emplois dans la région, de densifier l’écosystème «Textile à usage technique», une filière innovante qui présente un fort potentiel de développement. L’entreprise avait, auparavant, signé une convention avec le ministère de l’Industrie, permettant, notamment, la création de près de 850 postes d’emplois directs et indirects. Elle développe actuellement une capacité de production estimée à 6 millions d’unités par mois. Déployée sur une surface couverte de 13.800 m², l’unité industrielle compte une salle blanche de 6.000 m² extensible à 8.500 m², ce qui fait d’elle la plus grande en Afrique du Nord. L’usine dispose d’un hangar de stockage avec des quais de livraison et de réception de 2.500 m² et est certifiée ISO 13495. «Cette usine vient renforcer les capacités de production du textile à usage médical dont la majorité au Maroc est exclusivement importé», a indiqué le ministre, ajoutant que cette unité industrielle, qui emploie actuellement 350 personnes, va non seulement servir le marché local, mais aussi se frotter à la concurrence et à la qualité internationales en exportant 90% de sa production. Par ailleurs, a-t-il souligné, le secteur du Textile au Maroc a retrouvé des couleurs et est en train de «redevenir un des vecteurs de développement de l’économie au Maroc». De son côté, le président directeur général de Lamatem, Abdallah Badaa, a relevé qu’avec ce projet, le Maroc entre dans le club restreint des pays producteurs de textile médical à usage unique, précisant que l’objectif de Lamatem est de servir le secteur de la santé au Maroc, ne manquant pas de rappeler que cette unité a été conçue selon les normes internationales, ce qui a lui permis d’avoir toutes les certifications nécessaires pour la prise en charge des commandes d’articles de textile médical du monde entier. 25 N°51 - Novembre 2019
USI N E
MÉDICAMENTS SANOFI INAUGURE LA 1ÈRE USINE DIGITALE AU MONDE DE FABRICATION EN CONTINU DE BIOMÉDICAMENTS SANOFI A INAUGURÉ, LE 15 OCTOBRE À FRAMINGHAM DANS LE MASSACHUSETTS, SA PREMIÈRE USINE DIGITALE DE FABRICATION EN CONTINU ET OUVERT LA VOIE À LA PROCHAINE GÉNÉRATION DE SITES DE PRODUCTION DE BIOMÉDICAMENTS.
L
a nouvelle unité de Sanofi est première usine digitale au monde faisant appel à des technologies de production intensive et en continu de médicaments biologiques. Equipée de technologies de pointe qui connectent l’ensemble du processus de production à la recherche et au développement, elle ouvre la voie à une accélération de la commercialisation de nouveaux médicaments importants pour les patients. Cette usine donne un coup d’accélérateur à la transformation engagée au niveau de l’organisation des Affaires industrielles de Sanofi, visant à se concentrer sur la fabrication de médicaments biologiques, en ligne avec la transformation du portefeuille de recherche et développement de l’entreprise.Les technologies avancées de fabrication pilotées par les données de l’usine devraient permettre à Sanofi d’atteindre de plus hauts
26 N°51 - Novembre 2019
niveaux de productivité, d’agilité et de flexibilité, tout en accélérant le passage de ses produits du laboratoire de développement à l’usine de fabrication et – surtout – en répondant aux besoins des patients partout dans le monde. «Voilà plusieurs années que nous investissons pour préparer l’avenir de Sanofi. Notre installation de Framingham montre la voie de ce que sera la bioproduction pharmaceutique demain, en tirant le meilleur parti d’un processus de production intensif et continu couplé à une installation entièrement digitalisée», a déclaré Philippe Luscan, vice-président exécutif, Affaires industrielles globales de Sanofi. «Cette inauguration montre que nous sommes à la pointe de l’innovation et de l’excellence industrielle et nous permet de définir les contours de l’avenir de notre entreprise comme du secteur pharmaceutique.»
Transformation digitale de l’outil industriel La transformation digitale de l’outil industriel de Sanofi est un élément clé de la volonté de l’entreprise de mieux exploiter les données afin d’optimiser ses procédés de fabrication, d’augmenter ses gains d’efficacité, d’améliorer son agilité pour répondre à l’évolution rapide des besoins des patients et d’accélérer la commercialisation des nouveaux médicaments issus de son portefeuille de R&D. Framingham est la dernièrenée des installations de bioproduction parmi un certain nombre de sites pilotes au sein du réseau de Sanofi, dont la transformation a été intensifiée. Les innovations qui y sont mises en place vont être rapidement standardisées et déployées sur l’ensemble des sites industriels de l’entreprise. Framingham est aussi la première installation «née digitale», d’autres sites historiques faisant
USI N E pour leur part l’objet de transformations numériques. Outre Framingham, Sanofi a l’intention de déployer ces initiatives de transformation digitale sur les sites de Toronto (Canada), Suzano (Brésil), Waterford (Irlande), Sisteron (France) et Geel (Belgique).
Nouvelle composante du pôle biologique intégré de Sanofi L’installation de bioproduction digitale de Framingham fait partie du pôle biologique de Sanofi situé à
Framingham. Cette plateforme intégrée et transfonctionnelle occupe depuis plus de 30 ans une place centrale dans le réseau industriel de l’entreprise. Le campus de Framingham intègre l’ensemble des infrastructures et activités nécessaires pour accélérer la mise à disposition de nouveaux traitements innovants pour les patients, depuis la recherche précoce et la conception de procédés jusqu’aux études cliniques et la fabrication commerciale, en passant par des fonctions essentielles comme
le contrôle qualité et la compliance, les affaires réglementaires, l’ingénierie, la chaîne d’approvisionnement et l’apprentissage et le développement. La concentration de ces fonctions essentielles permet de concevoir des procédés et de fabriquer des produits de «bout en bout» avec fluidité, et offre aux collaborateurs du site des opportunités de développement et de formation sur des techniques de pointe leur permettant également de faire évoluer leurs compétences.
L’ENTREPRISE INDIENNE SUN PHARMA S’INSTALLE BIENTÔT À CASABLANCA
L’ENTREPRISE PHARMACEUTIQUE INDIENNE DE RENOMMÉE INTERNATIONALE SUN PHARMA INAUGURE UNE USINE DE PRODUCTION À CASABLANCA EN DÉCEMBRE PROCHAIN. L’OBJECTIF EST DE CRÉER UN HUB VERS L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE.
U
n des leaders mondiaux des médicaments génériques, Sun Pharma, mise sur le renforcement de ses investissements au Maroc à travers l’inauguration de son usine casablancaise. Rajeev S. Mathur, directeur chargé du Global GenericRegulatory& Business Continuity à Sun Pharma, a déclaré lors d’une rencontre au siège de l’entreprise à Gurugram, avec une délégation de journalistes marocains en visite en Inde, que «la compagnie, qui compte à son actif 2.000 produits à travers le monde, accorde une importance primordiale à la recherche et au développement, en mobilisant quelque 2.000 chercheurs scientifiques dans ses différents centres qui emploient plus de 32.000 personnes». Selon lui, Sun Pharma, classée huitième compagnie aux États-Unis et la plus grande au pays de l’Oncle Sam, table sur 4 à 5 ans
pour atteindre cet objectif, ajoutant que la société indienne est présente sur le marché marocain depuis 2012 à travers sa coopération avec une société basée à Casablanca. Avec des revenus qui se chiffrent à plus de 4 milliards de dollars, Sun Pharma est la cinquième plus grande société de produits pharmaceutiques génériques spécialisés au monde. Disposant de 40 sites de production répartis sur les six continents, Sun Pharma distribue ses produits dans plus de 150 pays. Son portefeuille de produits compte un grand nombre de molécules dans les principaux domaines thérapeutiques, notamment les maladies cardiovasculaires, les voies respiratoires, le système nerveux central (SNC), la gastro-entérologie, le système respiratoire, la dermatologie, l’orthopédie et l’urologie. 27 N°51 - Novembre 2019
ANNIVERSAIRE CMCP INTERNATIONAL PAPER FÊTE SES 70 ANS DE SUCCÈS AU MAROC ACTEUR MAJEUR DU MARCHÉ MAROCAIN DU CARTON ET DU PAPIER, CMCP INTERNATIONAL PAPER A CÉLÉBRÉ, EN PRÉSENCE DU PDG DE INTERNATIONAL PAPER EMEA, SON 70E ANNIVERSAIRE AU SERVICE DE L’ÉCONOMIE NATIONALE ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MAROC.
P
roducteur réputé d’emballages en carton ondulé et papier au Maroc, dont il tire un leadership incontestable, CMCP International Paper, filiale du géant mondial International Paper, est riche d’une histoire prestigieuse, qui en a fait un acteur incontournable dans son secteur d’activités. Avec un chiffre d’affaires d’environ 2 milliards de dirhams, l’entreprise déploie un investissement moyen de l’ordre de 100 millions de dirhams par an. Elle compte 1.350 employés, répartis sur 11 unités de production disséminées dans toutes les régions du Royaume. Investisseur de premier plan, avec un montant global de 700 MDH ces 5 dernières années,
28 N°51 - Novembre 2019
le Groupe innove constamment en termes de production et de technologies mises en œuvre dans ses 3 caisseries de production (Tanger, Casablanca et Agadir), d’une capacité globale de 250 000 tonnes, ses 8 unités de montage de plateaux, réparties sur l’ensemble du territoire national et sa papeterie située à Kénitra. Cette implication est directement liée au développement du Maroc, comme le souligne John SimS, Président Directeur Général d’International Paper EMEA: « International Paper est confiante pour investir au Maroc, comme en témoigne notre récente acquisition à Tanger. Comme l'a récemment déclaré Sa Majesté le Roi, la clé du succès des
investisseurs réside dans la confiance et l'ouverture. Nous sentons cette confiance et cette ouverture au Maroc et nous espérons pouvoir continuer à investir ici avec certitude dans les années à venir ».
Une intension claire : continuer d’investir au Maroc Pour ce qui est de la dimension monde, le PDG d’International Paper EMEA a rappelé que le groupe est une société de papier carton leader au niveau mondial qui réalise près de 23 milliards de dollars de Chiffre d’affaires et compte 3 métiers : le papier d’écriture, la fibre et l’emballage. Précisant que la valeur totale du Chiffre
PAPI ER CARTON
d’affaires au niveau MENA est de 1,4 milliards de dollars, Sims a déclaré: «Nous sommes au Maroc depuis environ 2006. Nous sommes heureux d’être au Maroc et nous sommes en train de croitre grâce au personnel qualifié et aux opportunités et du fait que le marché et le business sont très intéressants. Nous avons trouvé les gens très talentueux et donc nous avons connu une très belle réussite ». Et d’ajouter : « Nous sommes en train de célébrer les 70 ans de la société CMCP International Paper grâce à tous nos employés et nos clients. Nos intentions sont claires : nous voulons continuer d’investir ici au Maroc par rapport à tous nos équipements et notre personnel. Et nous voulons nous assurer de pouvoir répondre à toutes les attentes et à tous les besoins de nos clients ».
Une amélioration constante des performances Plus qu’un industriel, le Groupe marocain est également un acteur en permanente adaptation en termes de techniques de production et de mise à niveau de ses modes et approches de production. Cette double performance se traduit, de manière permanente, par l’acquisition et la mise en place de machines à la pointe des technologies et
au top standard international qualité. Ce qui engendre de manière conséquente l’augmentation de sa capacité de production et l’amélioration constante de ses performances sur sites. A ce titre, la filiale marocaine est un fournisseur hautement compétitif de tous les secteurs. Aussi, pour répondre de manière efficiente aux besoins de ses différents clients, « CMCP International Paper s’adapte à l’évolution du marché marocain, en apportant des solutions adéquates, adaptées aux problématiques d’hygiène et présentant toutes les garanties de respect et de protection de l’environnement pour une offre globale et intégrée », affirme Bertrand Laplaud, Directeur Général de la Filiale Maroc & Région Afrique de l’Ouest de la multinationale. Laplaud a relevé que la dynamique d’investissement du groupe est tributaire de la croissance de l’économie nationale, notant qu’outre l’investissement de capacité, la compagnie se focalise sur sa « capabilité » en introduisant de nouvelles technologies tels que le « High Quality Printing », une solution d’impression de haute définition. Le Groupe est un acteur en permanente adaptation en termes de techniques de production et de mise à niveau de ses modes et approches de production. Cette double performance se traduit, de manière permanente, par l’acquisition et la mise en place de machines à la pointe des technologies et au top standard international qualité. Outre ses performances sur le plan national, CMCP International Paper a acquis ses lettres de noblesse sur le marché de l’export, avec une capacité de production avant-gardiste, des délais de livraison optimums par toutes les saisons et la qualité de ses différents produits. Grâce à son envergure de renommée mondiale, le Groupe dessert les marchés du Canada, de la Russie et plusieurs pays du continent africain.
5 piliers fondateurs et un engagement en faveur de l’écologie CMCP International Paper a également profité de cet événement pour rappeler que la dynamique de son progrès repose sur cinq piliers fondateurs que
sont le souci constant de satisfaction des clients, des solutions performantes et innovantes en emballages en carton ondulé, une politique d’anticipation des évolutions du marché, sans oublier une expertise et un savoir-faire en métier des emballages en carton ondulé et des collaborateurs qualifiés et engagés et enfin des efforts d’investissement soutenus afin de répondre techniquement et économiquement aux exigences du marché. Et de mettre l’accent sur la Responsabilité sociétale de l’entreprise, soucieuse des enjeux environnementaux dont l’utilisation du plastique, faisant observer la prise en compte de la législation y afférente. Au plan de la protection de l’environnement, le Groupe est fermement engagé en faveur de l’écologie. A cette fin, il veille à prendre plusieurs initiatives visant, notamment, à limiter l’impact des rejets en milieu naturel, tout en contribuant à l’économie des ressources en eau. A cet effet, les emballages en carton ondulé sont fabriqués à partir de la fibre de bois, ce qui atténue considérablement les problèmes de santé et les risques de contamination. Par ailleurs, son usine de Kénitra a développé un procédé lui permettant d’utiliser l’eau industrielle à la place de l’eau fraiche, ce qui a réduit sa consommation de 50%. Il est à noter que la filiale marocaine du Groupe International Paper est la première entreprise du secteur d’emballages en carton ondulé à être certifiée au Label Forest Stewardship Council (FSC), qui est un label environnemental considéré à la fois comme un écolabel et un écosociolabel. Son expertise, ses performances et le haut degré de qualification de son capital humain prédisposent CMCP International Paper à être et à agir également en entreprise citoyenne. Elle s’investit de manière directe, volontariste et sincère, dans la protection de l’environnement, alors que sa responsabilité sociale en fait un acteur engagé dans différentes actions à finalité citoyenne, notamment, sa participation active à des programmes de sensibilisation et d’éducation des jeunes dans le cadre de programmes de recyclage.
29 N°51 - Novembre 2019
PAPI ER CARTON
Propos recueillis par Dalal SADDIQI.
BERTRAND LAPLAUD Directeur général Maroc et région Afrique de l’Ouest de CMCP-International Paper.
«CMCP INTERNATIONAL PAPER COMPTE INVESTIR 100 MILLIONS DE DIRHAMS PAR AN AU MAROC.» CMCP INTERNATIONAL PAPER, SPÉCIALISTE DU CARTON ET DU PAPIER SUR LE MARCHÉ MAROCAIN, A INVESTI UN MONTANT GLOBAL DE 700 MILLIONS DE DIRHAMS POUR SON DÉVELOPPEMENT CES 5 DERNIÈRES ANNÉES. LE GROUPE, QUI INNOVE CONSTAMMENT EN TERMES DE PRODUCTION ET DE TECHNOLOGIES MISES EN ŒUVRE DANS SES CAISSERIES DE PRODUCTION À TANGER, CASABLANCA ET AGADIR, D’UNE CAPACITÉ GLOBALE DE 250.000 T, NE COMPTE PAS S’ARRÊTER EN SI BON CHEMIN. BERTRAND LAPLAUD, DG MAROC ET AFRIQUE DE L’OUEST DE CMCP-INTERNATIONAL PAPER REVIENT SUR L’HISTOIRE ET LE FUTUR DE CE GROUPE QUI CÉLÈBRE CETTE ANNÉE SES 70 ANS AU MAROC.
I
DM : Vous fêtez cette année les 70 ans de votre présence au Maroc. Quel est votre bilan ? Nous sommes très fiers de fêter nos 70 ans. Nous sommes une vieille dame, mais qui court très vite et toujours plus vite. Nous avons commencé cette aventure en 1949, modestement, avec une société familiale française, qui a grandi, et la compagnie International Paper a racheté la société à 100% en 30 N°51 - Novembre 2019
2007. Quand International Paper est arrivée, nous avions 3 gros sites : Agadir, Casablanca et Kénitra et aujourd’hui nous sommes 4 avec Med Packaging au Nord à Tanger et nous sommes fiers de notre bébé qui grandit bien, vite et fort. Nous avons franchi la barre des 2 milliards l’an dernier, nous faisons aujourd’hui 2,1 milliards de dirhams de chiffre d’affaires et nous ciblons raisonnablement les 2,5 milliards à
moyen terme. Mais tout cela n’arrive pas par chance, nous profitons bien sûr de la croissance du Maroc, qui connait une très forte croissance de l’industrie et des fruits et légumes. On a l’habitude de dire que l’emballage carton est un bon indicateur économique, c’està-dire que si le PIB progresse de 3%, le carton devrait progresser de 3%. Nous ajoutons à cette croissance organique des initiatives commerciales,
PAPI ER CARTON comme la substitution du bois vers le carton, du plastique vers le carton et l’accompagnement du secteur automobile… Nous faisons aussi de l’export aujourd’hui, à partir d’Agadir vers les pays d’Afrique de l’Ouest : le Sénégal, le Cameroun, la Côte-d’Ivoire et le Ghana, ce qui représente 10% de notre chiffre d’affaires et un moteur de croissance pour doper les 3% et essayer de réaliser entre 4% et 5% de taux de croissance par an. Nous sommes donc très heureux du passé qui a été réalisé au Maroc mais nous souhaitons que le futur soit aussi joyeux que le passé, avec bien entendu des investissements que nous continuerons à faire, tout ceci dans un respect de la responsabilité sociétale et environnementale totale. Il y a 2 ans vous mettiez les bouchées doubles à Tanger et aujourd’hui à Dakhla. Comment a évolué votre offre Maroc ? En 2017, nous avons effectivement racheté Med Packaging à Tanger pour environ 400 millions de dirhams, dont on pourrait dire que nous sommes toujours en phase de digestion, car c’est notre dernier gros investissement. Effectivement, au-delà de Med Packaging nous continuons à croitre, notamment dans le Sud, puisque vous me citez Dakhla. Nous serons sur un centre de montage qui va exister à Dakhla à l’horizon 2020 ou 2021 pour un investissement d’environ 10 millions de dirhams. L’idée est de répondre aux besoins, implicites et explicites, de nos clients et de mieux les servir. Nous avons des clients dans le poisson et/ou dans les fruits et légumes qui sont sur place et il faut que nous les accompagnions pour assurer une qualité ou un service qui soit irremplaçable, faire du juste à temps avec eux et leur éviter les délais d’attente. Mais ce que je dis pour Dakhla s’applique à tout le Maroc et donc évidemment nous avons d’autres centres de montage ou de stockage à Berkane, Casablanca, Marrakech, Larache. Nous avons deux centres à Agadir et nous pouvons parler de Beni Mellal l’année prochaine. Nous avons donc 4 usines principales et les autres
unités que je vous ai citées, y compris Dakhla, sont de plus petites unités. Nous parlons plutôt de centres de montage que de centres de production de carton ondulé, car nous y faisons de la transformation, c’est différent. Aujourd’hui, CMCP-International Paper pense investir 100 milliards de dirhams par an en moyenne. Dans le futur, nous investirons encore, et pourquoi pas dans une caisserie pour avoir 5 sites au Maroc. Quels sont les types d’investissement que vous réalisez au Maroc ? Nous avons des investissements pour suivre la capacité du marché, il faut donc accroitre notre capacité tout en la rendant plus compétitive et plus productive. Mais nous faisons aussi des investissements de capabilité, pour apporter quelque chose que le Maroc n’a pas. Par exemple, nous avons apporté ce qu’on appelle dans notre jargon le HQP, un haut niveau de définition de l’impression, qui n’était pas forcément existant au Maroc. Le HQP représente aujourd’hui 15 à 20% de notre activité, et c’est une innovation que nous avons amenée pour satisfaire une partie de la demande de nos clients. Elle concerne en effet spécifiquement les clients de l’agroalimentaire pour les aider à ventre plus parce que l’impression du packaging est un vecteur important. En termes d’investissement, c’est très lourd, car un outil d’impression nécessite un investissement de l’ordre de 50 millions de dirhams. La dimension environnementale est primordiale dans votre domaine… Pour le groupe, la dimension environnementale est en effet aussi importante que la dimension commerciale. Tous nos sites sont équipés de stations d’épuration et en particulier notre papeterie à Kénitra où nous avons une très grosse station d’épuration, que nous avons inaugurée en 2013 et qui a nécessité un investissement de 50 millions de dirhams. À l’époque, c’était la plus grande station d’épuration dans le domaine privé. Nous sommes également certifiés FSC, ce qui signifie que les papiers que nous utilisons
proviennent bien entendu au tout départ de la forêt, mais, là aussi, non seulement nous respectons la forêt, mais nous faisons en sorte qu’il n’y ait pas de coupe rase et que cette forêt soit replantée. Le point le plus important est que nous sommes le premier recycleur du Maroc : 65% de tous les vieux papiers du Maroc finissent ou redémarrent dans notre papeterie de Kénitra qui ne fonctionne qu’à base de fibres recyclées. Dates clés de CMCP- International Paper Acquis par International Paper en 2007, l’entreprise réalise un chiffre d’affaires d’environ 2 milliards de dirhams et compte 1.350 employés, répartis sur 11 unités de production disséminées dans toutes les régions du Royaume. 1949 : Création de la Compagnie Marocaine des Cartons et Papiers 1978 : Construction de la caisserie CHEMS à Agadir 1991 : Acquisition d’une caisserie à Casablanca (OGDEN) 2003 : Fusion CMCP- Finapack et obtention du Trophée de l’Export couronnant la participation active du groupe CMCP au développement des exportations marocaines 2004 : Certification Iso 9001 version 2000 de l’ensemble des sites de production du groupe 2005: Adossement à INTERNATIONAL PAPER, géant industriel du papier dans le monde (65 % du capital) 2007: Acquisition à 100 % de CMCP par INTERNATIONAL PAPER et diversification de l’offre de produits et des services 2009 : Modernisation de l’usine de Casablanca 2013: Inauguration de la nouvelle station d’épuration de Kenitra - changement d’appellation et d’identité visuelle : CMCP devient CMCP-INTERNATIONAL PAPER. 2014 Inauguration d’une nouvelle onduleuse, high tech, pour le site d’Agadir 2017: Acquisition nouvelle unité d’emballages « Med Packaging » à Tanger.
31 N°51 - Novembre 2019
BTP
JOURNÉE DES BÂTISSEURS MAROC TRADING LANCE SON ÉVÉNEMENT TRIMESTRIEL MAROC TRADING, UN DES LEADERS DANS LE SEGMENT DES ÉQUIPEMENTS ET MACHINES POUR LE SECTEUR BTP, ET SA FILIALE MATRA ONT ORGANISÉ LA PREMIÈRE ÉDITION DE LA «JOURNÉE DES BÂTISSEURS» SUR LE THÈME «L’OPTIMISATION DES RENDEMENTS SUR LES CHANTIERS DE CONSTRUCTION» LE 12 OCTOBRE 2019 DANS SON SHOWROOM À CASABLANCA. RETOUR SUR EVENT.
L
a Journée des bâtisseurs a été l’occasion de rencontres B2B entre professionnels et un moment de partage autour de la thématique retenue pour cette première édition. «Nous avons organisé cet événement pour répondre à la demande de bon nombre d’opérateurs dans le secteur qui souhaitaient nous approcher et amener leur savoir-faire et mettre à exécution leurs matériaux avec nos équipements», a indiqué à cette occasion le président de Maroc Trading, Mohamed Amrani. Parmi les moments forts de cette édition, les démonstrations de projection de mortier, entre autres, en situation réelle, notamment les Uni 30, une pompe monocylindrique pour la projection de mortiers et micro-bétons et Giotto Mono, un projecteur monophasé pour enduits prêts-à-l’emploi secs ou en sac. Les deux font partie de la gamme Turbosol que Maroc Trading cherche à promouvoir auprès des entreprises de construction et des applicateurs. «Cette journée, une première pour les bâtisseurs, nous a permis de nous rapprocher de plusieurs réalités, dont celle des opérateurs, des applicateurs que nous allons encadrer et auxquels 32 N°51 - Novembre 2019
nous allons montrer le mode de fonctionnement de ces équipements. Nous sommes aujourd’hui dans une perspective d’une nouvelle façon de construire», a expliqué Amrani. Cette perspective s’inscrit parfaitement dans les axes stratégiques de Maroc Trading et sa filiale Matra Equipements & Engineering qui cherchent à mettre le client au centre de leur réflexion et à développer toute une offre de produits et de services d’accompagnement, depuis l’expression du besoin jusqu’à la livraison et la formation des opérateurs sur chantier. «Notre équipe d’experts métiers technico-commerciaux, d’ingénieurs et de techniciens de maintenance se déplace avec le client sur les chantiers pour étudier avec lui son besoin et lui proposer les équipements idoines», a souligné le président de Maroc Trading. Par ailleurs, cette journée a constitué aussi l’occasion de présenter le nouvel organigramme et les actions de marketing de la société. A cet effet, le top management du groupe Maroc Trading a annoncé une nouvelle organisation des équipes articulée autour de 4 business units et 4 pôles d’activités pour mieux servir ses clients.
Les UNI 30 et Giotto Mono offrent des prestations au sommet L’Uni 30 est la plus puissante des pompes à piston avec vannes sphériques à gravités présentes sur le marché. Amplement testée sur toutes les situations de travail grâce à ses caractéristiques de solidité et de fiabilité. Cette pompe monocylindrique est prête à réaliser la quasi-totalité des travaux de construction. Elle peut être alimentée par un moteur électrique, version E ou diesel version D. Quant à la Giotto Mono, il s’agit d’une machine à projeter monophasée conçue pour doser, mélanger, pomper et projeter matériaux prêts à l’emploi secs ou en sac. Elle a un châssis modulaire en acier plié qui assure une résistance maximale aux sollicitations et est équipée d’un motoréducteur et d’un variateur de débit à 3 vitesses au rendement élevé. Les pièces détachées d’usure sont universelles et interchangeables.
«NOS MACHINES PERMETTENT DE FACILITER LES MANŒUVRES ET D’AMÉLIORER LES RENDEMENTS, L’ADHÉRENCE ET LA QUALITÉ» MAROC TRADING, UN DES LEADERS DANS LE SEGMENT DES ÉQUIPEMENTS ET MACHINES POUR LE SECTEUR BTP, ET SA FILIALE MATRA ONT ORGANISÉ LA PREMIÈRE ÉDITION DE LA «JOURNÉE DES BÂTISSEURS» SUR LE THÈME «L’OPTIMISATION DES RENDEMENTS SUR LES CHANTIERS DE CONSTRUCTION» LE 12 OCTOBRE DANS SON SHOWROOM À CASABLANCA. RETOUR SUR EVENT.
MEHDI SEBTI Propos recueillis par Ayoub AKIL.
I
DM : Quel a été l’objectif de cette 1re édition de la JDB ?
Mehdi Sebti : Nous avons réuni, autour d’une thématique en vogue qu’est «l’optimisation des rendements sur les chantiers de construction», des partenaires et des utilisateurs de nos équipements de projection de mortier, entre autres, de marque Turbosol dont nous détenons l’exclusivité. La question de l’optimisation des coûts dans les chantiers du BTP, ou cost-killing, est sur toutes les langues et nous nous devions d’y répondre. C’est pour cette raison que nous avons pris les devants et lancé un concept novateur trimestriel de Journée des bâtisseurs (JDB) qui a réuni dans nos ateliers à Casablanca des professionnels du même secteur et permis de créer un espace d’échange, de partage et de partenariat. Nous considérons que cette JDB, qui était à sa première édition, a
Directeur général de Maroc Trading.
connu un franc succès. Lors de cette journée, vous avez annoncé une nouvelle organisation et des opérations de marketing direct, pourriez-vous nous en dire plus ? En effet, le groupe Maroc Trading a profité de cette rentrée pour revoir son organisation interne et renforcer les métiers de la maintenance et du SAV.
«La question de l’optimisation des coûts dans les chantiers du BTP, ou cost-killing, est sur toutes les langues et nous nous devions d’y répondre.» Notre métier doit être centré sur la satisfaction du client et notre nouvel organigramme, composé de 4 pôles d’activités et de 4 Business Unit (construction & GC, Mines et Carrières,
TP), y répondra parfaitement. Aussi, nous avons profité de cette journée pour présenter à nos clients les nouveaux responsables techniques et de la «BU Mines et Carrières» qui seront amenés à être sur le terrain des opérations et écouter le marché. La JDB était l’occasion de rencontres B2B mais aussi de démonstrations de machines. Quels retours en avez-vous eus par les professionnels ? Nos partenaires et visiteurs ont pu assister à des démonstrations en temps réel de projection de mortiers à base de ciments hydrofuges sur murs en maçonnerie d’intérieurs et d’extérieurs. Nos machines permettent de faciliter les manœuvres, d'optimiser les effectifs dédiés à cette prestation, et d'améliorer les rendements, l’adhérence et la qualité. Nos clients les apprécient énormément pour leur flexibilité, leur maniabilité et leur rentabilité. 33 N°51 - Novembre 2019
BTP
ARCHITECTURE
LE FUTUR DE LA CONSTRUCTION DÉVOILÉ AU FORUM AUTODESK FORT DU SUCCÈS DE SA PREMIÈRE ÉDITION, LE FORUM AUTODESK, DÉDIÉ AUX TECHNOLOGIES INNOVANTES ET AUX DERNIÈRES TENDANCES QUI TRANSFORMENT LE SECTEUR DE L’ARCHITECTURE ET DE LA CONSTRUCTION, S’EST TENU LE 26 SEPTEMBRE 2019 AUTOUR DE LA DIGITALISATION DES BÂTIMENTS ET DES INFRASTRUCTURES, S’INSCRIVANT DANS LA LIGNE DU PLAN DE DIGITALISATION TRACÉ PAR LE ROYAUME.
D
’ici 2050, nous serons près de 10 milliards d’habitants sur la planète, et 75% d’entre nous vivront dans les grandes villes. Il faut donc dès aujourd’hui, bâtir 3.600 bâtiments de plus par jour que ce qui est déjà construit. Sans parler des infrastructures comme les routes, les ponts… Pour répondre à cette demande, il est temps de repenser notre façon de concevoir et de fabriquer le monde qui nous entoure ! C’est pourquoi Autodesk a organisé une journée relative à la digitalisation des bâtiments et des infrastructures, qui a consisté en une session plénière avec des keynotes d’experts et des retours d’expérience des professionnels de l’industrie, en présence d’invités prestigieux à l’instar de Jenifer Rasamimanana, Consule de 34 N°51 - Novembre 2019
l’Ambassade des Etats-Unis au Maroc. José Raël, Directeur Commercial Afrique d’Autodesk, a ouvert cette journée de réflexion autour des dernières tendances qui transforment le secteur de l’architecture et de la construction par une allocution rappelant les grands enjeux auxquels notre société est aujourd’hui confrontée. Il a ainsi rappelé l’explosion de la population urbaine avec notamment plus de 80% de la population africaine qui aura moins de 16 ans d’ici 30 ans. Il n’a pas manqué également d’alerter sur le réchauffement climatique dont les impacts sont de plus en plus significatifs et une industrie du bâtiment qui fait partie des secteurs générant le plus de déchets au monde et qui souffrira à très court terme d’un manque de maind'œuvre. Pour conclure, il a insisté sur
la nécessité de l’adoption des nouvelles technologies au service de la ville. «Tous ces enjeux représentent une opportunité de mieux faire. Des technologies, qui paraissaient futuristes il y a encore quelques années, sont aujourd’hui bien là pour construire nos villes, nos bâtiments et nos infrastructures», a-t-il conclu. Abondant dans ce sens, Emmanuel Di Giacomo, Responsable du développement des écosystèmes Building Information Modeling (BIM) chez Autodesk, ajoutera «qu’il est possible de répondre à ces défis de changement grâce à une meilleure conception des bâtiments en optant pour une approche générative qui combine calculs et création de sorte à réaliser des économies de temps et d’argent tout en maîtrisant mieux le
BTP process de cycle de vie d’un projet et en optimisant son empreinte carbone».
L’utilisation du BIM pour le Grand Théâtre national de Rabat Pour sa part, Reda Kessanti, BIM Manager au sein du cabinet d’architecture Zaha Hadid, est intervenu pour témoigner de son utilisation des technologies BIM pour la construction du Grand Théâtre national de Rabat. Les technologies BIM permettent d’optimiser la collaboration entre les différentes parties prenantes d’un projet de construction, autrement dit selon lui, «Think Smart, Plan Smart and Do Smart». La construction du Grand Théâtre de Rabat est un projet d’envergure et complexe de plus de 27.000 m² avec la volonté de relier les deux rives du fleuve Bouregreg. Une première phase a consisté à la réalisation d’une lecture géographique urbaine. Il a ensuite fallu dessiner les tracés naturels de la vallée du Bouregreg et être dans une logique de hauteur et non uniquement en planimétrie. «Cela aurait été impossible sans l’utilisation des technologies BIM», a précisé Kessanti. Dans la seconde phase, l’équipe du cabinet Zaha Hadid a repensé le projet initial de sorte à intégrer tous les différents volumes du théâtre et bâtir un lieu cohérent aussi bien pour les visiteurs que ses futurs employés. «Ici encore, l’appui du BIM a été crucial», indique l’expert en technologie BIM avant de poursuivre : «La technologie BIM a permis l’intervention de tous les experts (acoustiques…) dans ce projet de maquette, de voir quel était l’impact de chaque corps de métier sur les autres, de visualiser en 3D les différentes coupes possibles. Le résultat final est une construction réalisée similaire en tous points à celle maquettée.»
Le BIM, outil de transformation digitale du Maroc Suite à cela, Jenifer Rasamimanana, Consule de l’Ambassade des EtatsUnis au Maroc, a fait l’honneur de sa présence afin d’évoquer les enjeux de la digitalisation africaine poussée par le Maroc en tant que hub régional: «Il est logique que les entreprises américaines opérant dans le secteur numérique soient présentes au Maroc, car, comme nous le savons, le gouvernement marocain est déterminé à transformer le secteur public grâce à sa stratégie numérique et son Plan Digital Maroc 2020».«Au moment où le Maroc est considéré comme la porte d’entrée de l’Afrique, l’intégration des technologies numériques dans le secteur public sera primordiale pour attirer davantage d’investissements américains et étrangers au Maroc. Les solutions innovantes d’Autodesk et son expertise reconnue pourront contribuer grandement à la création de stratégies de modernisation, et ce, dans les secteurs privé et public», a-t-elle conclu. Un autre retour d’expérience sur la transformation digitale des projets a été proposé à l’assemblée par Mohamed Enhili, Responsable de bureau d’études chez Jet Contractors. «Le BIM et la transformation digitale sont le bras armé de toute stratégie d’entreprise», a-t-il annoncé, avant d’expliquer les différents process de travail au sein de Jet Contractors : montage d’une maquette numérique grâce à un scan 3D, phase de design-to-fabrication dans laquelle la matière première est transformée en vue du chantier, lancement de la production puis livraison du chantier. C’est notamment via ces processus que Jet Contractors a réalisé les chantiers de la tour CIMR, du Grand Théâtre de Rabat ou encore celui de la gare
de Casablanca... Mohamed Enhili a conclu son intervention en relevant que «l’utilisation du BIM a été indispensable et nous a permis de mener à bien des projets complexes devant prendre en compte un environnement plus large déjà existant. Nous n’avions pas d’autre choix que le BIM pour cela».
La digitalisation du patrimoine 2.0 La digitalisation du patrimoine est un thème qui a été également abordé par Salim Benmlih, Directeur Général de Geodata. «Un exemple récent de digitalisation du patrimoine et parlant à tous, est celui de Notre-Dame de Paris. Une société spécialisée dans le relevé architectural et archéologique avait déjà modélisé l’édifice et est actuellement en phase de création d’une maquette BIM post-incendie qui permettra d’accompagner les travaux de rénovation et de reconstruction», a expliqué Salim Benmlih. Et de poursuivre : «De manière plus globale, grâce aux technologies de scan 3D et de prises de vue aérienne permises entre autres par les drones, nous pouvons réaliser une maquette numérique de tous nos monuments historiques.» La digitalisation abolit les frontières et crée de nouvelles opportunités. Grâce aux diverses technologies évoquées, n’importe quelle entreprise dans le monde peut ainsi concourir à un appel d’offres de rénovation d’un patrimoine local. Salim Benmlih donne ainsi un autre exemple étonnant. Celui d’un appel d’offres pour la Médina de Fès dont la maquette scannée en 3D a été envoyée à 150 architectes dans le monde pour faciliter le travail en commun. Il conclura son intervention avec la nécessité de développer un patrimoine 2.0 permettant des visites virtuelles de toutes les médinas marocaines.
35 N°51 - Novembre 2019
BTP
Propos recueillis par Dalal SADDIQI.
EMMANUEL DI GIACOMO Responsable du développement des écosystèmes BIM chez Autodesk.
«LE BIM PERMET D’OPTIMISER TOUT LE CYCLE DE VIE DU BÂTIMENT, CE QUI PERMET DES ÉCONOMIES DE MOYENS, DE RESSOURCES ET D’ÉNERGIE.» ARCHITECTE DE FORMATION, EMMANUEL DI GIACOMO EST EN CHARGE DU DÉVELOPPEMENT DU BUILDING INFORMATION MODELING (BIM) EN EUROPE POUR AUTODESK. IL COLLABORE ÉGALEMENT AVEC LES ORGANISATIONS DE L’OPEN BIM ET ANIME UN BLOG OÙ IL DONNE DES INFORMATIONS SUR LES ÉVOLUTIONS DES NOUVELLES TENDANCES DE L’ARCHITECTURE ET DE LA CONSTRUCTION. APRÈS AVOIR EXPLIQUÉ LE PRINCIPE DU BIM, IL REVIENT ICI SUR L’INTÉRÊT ET LES OPPORTUNITÉS OFFERTES PAR L’UTILISATION PAR LES INDUSTRIELS DE LA MODÉLISATION DES INFORMATIONS DE CONSTRUCTION DE LEURS USINES.
I
DM : Qu’apportent les solutions BIM dans une usine et plus précisément dans ce que nous appelons aujourd’hui l’usine du futur? Emmanuel Di Giacomo : Une usine reste un bâtiment malgré tout et nous voyons que les bâtiments doivent de plus en plus répondre à des problématiques 36 N°51 - Novembre 2019
liées à l’environnement. Elles doivent être de plus en plus efficaces en terme énergétique, et nous devons les construire plus vite, ils doivent être bien optimisés à l’intérieur des espaces, nous devons bien implanter les machinesoutils de façon à ce que la production se fasse de manière efficace et, en ce sens, le BIM va permettre d’optimiser la
conception de ces bâtiments-là. Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste le BIM ? Il s’agit d’un processus collaboratif qui permet à tous les acteurs du projet architectural de travailler ensemble depuis les phases de programmation, en passant par les phases de conception,
BTP de gestion et de maintenance du bâtiment, voire jusqu’aux phases de déconstruction. Sachant qu’en plus, ce qui coute le plus cher dans la vie d’un bâtiment est son exploitation et sa maintenance, nous savons que cela représente 80% du coût global du projet, si nous regardons cela sur toute la vie du bâtiment, le BIM a tout son intérêt parce que pouvoir récupérer des maquettes 3D et informer des maquettes BIM, qu’on va pouvoir utiliser pour les connecter à des systèmes de gestion et de maintenance assistée par ordinateur, va permettre de faire de la maintenance prédictive, de réaménager les espaces et éventuellement de déconstruire, d’étendre le bâtiment… Et donc optimiser tout le cycle de vie global du projet, ce qui va permettre des économies d’argent, de moyens, de ressources et d’énergie parce que nous allons être capables de piloter le projet de manière quasiment automatique. Que peut apporter l’Internet des objets (IOT) dans le domaine de l’industrie ? Nous savons qu’il y a de plus en plus de capteurs dans les bâtiments, notamment dans les usines. Donc, nous assistons à une convergence entre BIM et manufacturing ou entre BIM et IOT parce que justement nous sommes capables de récupérer les données des capteurs en temps réel et de savoir où se trouvent les personnes dans le bâtiment, ce qui va permettre de gérer par exemple les problèmes de sécurité. Cela permet également de gérer les flux à l’intérieur d’un bâtiment, de savoir quelle température il va faire… Et s’il fait trop chaud, il est même possible de détecter un incendie ou un incident sur une chaine de montage par exemple. De ce fait, nous allons optimiser totalement la vie du bâtiment. Sachant qu’en plus cela, nous n’allons pas uniquement utiliser ces technologies en phase d’exploitation et de maintenance mais aussi en phase de conception du projet. Imaginons un industriel qui a construit 3 usines à 3 endroits différents. Grâce aux données des capteurs, il va être capable de connaitre les performances de ses bâtiments et
de savoir celui qui lui coûte le plus cher, celui où il a le plus d’accidents, celui où il a le plus fort taux de productivité… et du coup il pourra en déduire que la qualité des espaces est bonne ou non dans tel endroit. Et s’il se rend compte qu’à certains endroits il y a toujours des incidents ou des problèmes ou des surchauffes, il pourra apporter des corrections. Il est également possible de piloter, grâce à la connexion entre BIM et IOT, le fonctionnement des machines à l’intérieur du bâtiment. Donc il sera possible de contrôler les pannes en temps réel et faire de la maintenance prédictive en prévoyant par exemple que cette chaudière ou ce tapis roulant devra être révisé dans 3 mois parce qu’il a tant de tours minutes… C’est tout cela que vont nous permettre les données stockées dans le modèle BIM et qu’on aura récupéré des capteurs qui sont intégrées dans la maquette et qui sont en physique dans le bâtiment. Pour ce qui est de l’intelligence artificielle, nous avons vu que vous pouviez prévoir des comportements de robots pour le bâtiment grâce à un système BIM. Or il y a aussi des robots dans les usines, pouvez-vous intégrer tout cela ? Nous pouvons simuler la cinématique des robots à l’intérieur des bâtiments et savoir s’il y a des zones dangereuses ou s’il est effectivement possible lancer une chaine de production… Un autre aspect du BIM qui est intéressant pour les industriels comme les fabricants de portes ou de luminaires… est que le BIM va les impacter en tant que vecteur de communication. C’est-à-dire que si un industriel est capable de proposer des objets au format BIM à toute la chaine de la maitrise d’œuvres: les architectes, les bureaux d’études… ils feront de la prescription pour ses produits via le BIM. L’industriel saura donc que potentiellement, les gens qui utilisent ses produits pourront les vendre plus facilement, ce qui est aussi extrêmement intéressant. Une autre chose intéressante est que les produits de cet industriel, s’il fait
des ventilateurs, des climatisations, des fenêtres… au format BIM, les données que ses produits intègrent vont permettre aux maitres d’œuvre de calculer les performances énergétiques globales du bâtiment sur la base des informations que l’industriel va fournir. Donc c’est aussi une manière pour l’industriel de se différencier de ses concurrents. C’est un mode de communication différent. Aujourd’hui, vous avez des usines comme clients, notamment dans l’automobile. Que représente cette clientèle industrielle par rapport aux autres bâtiments ? Pour nous, il s’agit d’une clientèle importante mais il est sûr que le pourcentage va être faible par rapport au bâtiment à proprement parler. Cependant, je vous confirai que nous voyons nos grands clients des grandes entreprises du secteur automobile, je ne vais pas citer de noms mais en tout cas les plus grosses françaises, venir nous voir pour rencontrer des agences d’architecture ou des bureaux d’études pour discuter avec eux de leur manière de concevoir les bâtiments, savoir comment ils les testent avec la réalité virtuelle par exemple… pour s’en inspirer dans leurs propres process. Donc ces grands groupes industriels s’intéressent de plus en plus au BIM et ils sont en train de creuser le sujet de plus en plus. D'ailleurs, ils ne sont pas les seuls à être influencés par le BIM. Dans le domaine du divertissement et des effets spéciaux… de grands acteurs des jeux vidéo viennent nous voir pour savoir justement ce que le BIM apporte et demandent à rencontrer des sociétés dans l’architecture du bâtiment pour comprendre comment elles utilisent cela pour concevoir et construire. Pour eux, c’est vraiment un enjeu de société et d’évolution pour leurs entreprises. Le BIM est donc une source d’inspiration pour de nombreux secteurs… C’est super parce que le bâtiment est souvent qualifié de secteur à la traine mais, pour une fois, le bâtiment montre l’exemple.
37 N°51 - Novembre 2019
ÉCOSYSTÈME STARTUP
ECOSYSTEME STARTUP
QUELS ACCOMPAGNEMENTS POUR QUELS FINANCEMENTS ? 38 N°51 - Novembre 2019
ÉCOSYSTÈME STARTUP NÉ IL Y A UNE DIZAINE D’ANNÉES, L’ÉCOSYSTÈME STARTUP A CONNU UN DÉMARRAGE DIFFICILE. MAIS APRÈS SA PHASE D’IDÉATION, IL COMMENCE À DESSINER SON AMORÇAGE. LES INITIATIVES PUBLIQUES ET PRIVÉES Y TRAVAILLENT DE CONCERT. EN PLEINE STRUCTURATION, L’ÉCOSYSTÈME STARTUP RENFORCE SES PROCESSUS D’ACCOMPAGNEMENT ET DE FINANCEMENT POUR ARRIVER À SA PHASE DE SCALING ET, POURQUOI PAS DANS QUELQUES ANNÉES, À SON EXPANSION, EN ALLANT À LA CONQUÊTE DU MONDE. RAPPEL HISTORIQUE (NON EXHAUSTIF) DE L’ÉVOLUTION DE L’ÉCOSYSTÈME STARTUP MAROCAIN ET DE SON FINANCEMENT ET MISE EN PERSPECTIVE PAR LES AVIS DE 8 EXPERTS EN LA MATIÈRE.
S
i l’on devait évaluer l’évolution de l’écosystème startup au Maroc selon les 5 étapes clés de la croissance d’une startup, le plan numérique 2009-2013 correspondrait à la phase idéation, période embryonnaire pendant laquelle le Maroc a commencé à consolider son idée, à réfléchir à son positionnement et à son modèle économique en termes de stratégie nationale pour la société de l’information et de l’économie numérique. De cette stratégie est né Maroc Numeric Found (MNF), le premier fonds d’investissement dédié aux startups technologiques marocaines. Doté de 100 millions de dirhams, il avait été investi par l’Etat marocain à travers MITC, la société gestionnaire du Technopark, BMCE Bank, Attijariwafa Bank, la Caisse de Dépôts et de Gestion (CDG) et la Banque Centrale Populaire. De l’idéation à la création Sis au Technopark, premier incubateur de startups au Maroc, le MNF est alors installé en 2010 tout près des locaux du Réseau Entreprendre Maroc, une association qui a vu le jour à l’initiative de chefs d’entreprise engagés dans l’accompagnement entrepreneurial de créateurs et repreneurs d’entreprises, et qui offre des financements sous forme de prêts d’honneur octroyés à la personne allant de 50.000 à 100.000 dirhams sans intérêt ni garantie. Un an plus tard, l’association Startup Maroc, un des pionniers dans les dispositifs d’accompagnement des startups, allait importer un nouveau concept né au Colorado et qui a dupliqué son modèle à travers le monde : le célèbre "Startup Weekend". Une compétition où de
Dossier réalisé par Dalal SADDIQI.
jeunes porteurs d’idées développent leur projet de startup en équipe et en cela 54 heures chrono, pendant lesquelles ils sont coachés en équpe pour ressortir avec un business plan et un prototype. Le concept fait des émules et l’association lance des roadshow de Startup weekend, qui accueillent des centaines de jeunes à chacune des villes-étapes de l'événement qui porte alors le drapeau de l’entreprenariat innovant à travers le royaume. Startup Maroc aura ainsi marqué le début de la tendance compétitions, mentoring, accompagnement de jeunes porteurs d’idées et de projets.
Une grande partie du travail fait entre 2013 et 2017 consistait à évangéliser, faire connaître cette culture startup et attirer l'attention des grandes entreprises, des institutions publiques, des médias et des universités dans le rôle que chacun doit jouer dans le développement de cet écosystème » Les événements startup ont ensuite commencé à se succéder. Pour ne citer qu’eux, les séances du "Pitch Lab" du New Work Lab, la compétition "BeMyApp": pour développer une application mobile en 48 heures, le "Supinfo Hackathon"… ou alors les "Digital IT Days" organisés par la Chambre Française du Commerce et de l’Industrie, le Salon Med-IT et son "village startup et innovation" ou "les
trophées de l'innovation IT" organisés par Maroc Numeric Cluster, sans oublier les fameux Meditel "Apps Challenge", le "Ftour 2.0" de Maroc telecom ou le "Geek Ftour" d’Inwi… la startup, tendance mode, a ainsi commencé germer, sortant du giron du Technopark et de la simple idée pour commencer à communiquer à travers l’événement . La jeune pousse de l’écosystème startup entrait en phase de création, en pleine ébulition créative. «L'écosystème entrepreneurial marocain connait une émulation depuis un certain temps avec l'organisation d’événements : les open challenges, programmes d'accompagnement, les business compétitions, les prix et récompenses... qui favorisent la culture entrepreneuriale. Ces initiatives interviennent sur le début de la chaîne de valeur du processus entrepreneurial et l'écosystème manquait d'un système structuré d'accompagnement et de financement pour les entrepreneurs en démarrage qui souhaitent aller plus loin dans le développement de leurs entreprises», souligne Meriem Zairi, Directrice générale MENA du fonds d’investissement SEAF. Apparition des premiers réseaux de networking Aussi, en 2013, dans ce tourbillon du phénomène startupeur, les premiers grands acteurs du réseautage ont fait leur apparition au Maroc. L'ONG internationale CEED (Centre de l’entrepreneuriat et de perfectionnement des cadres), a lancé CEED Morocco en tant que premier centre CEED en Afrique. Faisant partie d’un large réseau international d’exploitation et d’entreprenariat
39 N°51 - Novembre 2019
ÉCOSYSTÈME STARTUP dans le monde, sa mission est de fournir aux entrepreneurs le savoirfaire et les réseaux dont ils ont besoin pour accélérer la croissance de leurs entreprises, développer de nouveaux marchés et obtenir l’accès aux financements. Après le lancement de "CEED Grow" en mai 2013 et "CEED Go to market" en août, Ceed a organisé en septembre la conférence "Going International". Une rencontre restreinte consacrée à l’échange entre les entrepreneurs qui ont réussi à l'export et ceux voulant sauter le pas. Autant dire que CEED amis les bouchées doubles pour réaliser sa mission au Maroc: développer une nouvelle génération d'entrepreneurs marocains à vocation internationale. Au cours de la même année, l’organisation d’entrepreneurs internationale Endeavor Global a choisi Casablanca pour accueillir son sixième bureau affilié dans la région MENA. Sa spécialité :identifier et accompagner les entrepreneurs marocains à fort impact pour atteindre leur plein potentiel.
40 N°51 - Novembre 2019
Toujours en 2013, alors que la communauté startup est en pleine effervescence, Kenza Lahlou, fraichement rentrée de San Francisco, s’inspire de la communauté de la Sillicon Valley et lance "StartupYourLife", des Open Cafés permettent d’intégrer de nouveaux membres dans une atmosphère très décontractée, des ateliers thématiques mensuels pour gagner en compétence, des soirées de networking dans des ambiances très informelles, réunissant entrepreneurs, mentors et investisseurs. «En 2013, quand nous parlions de startups, coworking, d'incubateurs, d'accélérateurs ou de la culture startup, c'était des concepts peu connus. Une grande partie du travail fait entre 2013 et 2017 pour l'écosystème consistait à évangéliser, faire connaître cette culture startup et attirer l'attention des grandes entreprises, des institutions publiques, des médias, des universités dans le rôle que chacun doit jouer dans le développement de cet écosystème », rappelle Fatim-Zahra Biaz, Fondatrice de
l’espace de co-working et accélérateur New Work Lab. De l’effervescence à la consolidation Il faut dire qu’un événement marquant est venu donner un coup de boost à l’écosystème de l’entreprenariat innovant et lancer le processus d’amorçage de l’écosystème startup. Le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, lors de la 5e édition du Sommet global de l'entrepreneuriat, qui s’est tenu en 2014 à Marrakech, adressait le message suivant : « L'entrepreneur est celui qui bouscule les circuits établis et défie le statu quo, en n'hésitant pas à prendre l'initiative de répondre, à son échelle, à des besoins encore non identifiés, insatisfaits ou nouveaux. L'entrepreneuriat et l'innovation représentent ainsi des valeurs jumelles qui constituent, toutes deux, des tremplins vers la liberté, la mobilité sociale et la prospérité ». Dès lors, l’entreprenariat innovant a pris une toute autre dimension et les initiatives se sont multipliées
ÉCOSYSTÈME STARTUP pour l’accompagner. L’année 2014 a d’ailleurs été marquée par l’adoption de la loi 114-13 relative au statut de l’auto-entrepreneur ainsi que par la préparation d’un projet de texte de charte de la très petite et moyenne entreprise (TPME). Cette même année a, par ailleurs, connu le déploiement des premières actions au profit des TPME et du partenariat Grande entreprises-PME. Dès l’année 2015, l'Agence Nationale pour la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise (ANPME) a mis en place sa feuille de route 2020 qui se décline à travers cinq programmes ciblant cinq segments d’entreprises : les autoentrepreneurs, les entreprises partenaires des écosystèmes, les PME, les TPE et les entreprises à fort potentiel de croissance. Et pour accompagner sa nouvelle mission stratégique, dédiée à l’émergence d’un écosystème entrepreneurial national compétitif, l’agence s’est offert une nouvelle identité en devenant Maroc PME et a adopté le slogan: « entrepreneuriat – croissance – compétitivité ». 2017 ou l’avènement de solutions
de financement efficaces Mais c’est l’année 2017 qui va marquer le nouveau tournant du financement de la startup au Maroc, grâce à la Caisse Centrale de Garantie (CCG) qui va créer une innovation de rupture : le fonds dédié aux startups et entreprises innovantes « Innov Invest », un dispositif de financement de l’amorçage et de l’innovation. Afin de renforcer l’offre de financement ciblant les startups et les entreprises innovantes, le gouvernement marocain a en effet retenu, dans le cadre de la stratégie de la CCG et avec l’appui de la Banque Mondiale, la mise en place du «Fonds Innov Invest» (FII). Avec ce nouvel instrument, la CCG a enrichi son offre et permis ainsi de combler un vide dans la chaîne du financement des premiers stades de création des startups et des projets innovants, là où les difficultés d’accès aux sources de financement se posent avec plus d’acuité. Lors de la cérémonie du lancement du FII, doté de 500 millions de dirhams octroyés par la Banque mondiale et ayant pour objectif de financer 300 projets innovants d’ici 2022, la CCG a également procédé à la signature de
quatre conventions avec les sociétés de gestion des quatre Fonds d’amorçage retenus : Azur Innovation, Seaf Morocco Growth Fund, Maroc Numeric Fund II et Green Innov Invest. Ces Fonds ont pour objectif de réaliser des prises de participation dans des startups innovantes et permettre ainsi de réduire le gap de financement qui existe pour cette catégorie d’entreprises. En mars 2019, concernant le volet amorçage/ capital-risque prévu à travers ces fonds d’investissement, 6 startups ont été financées pour des tickets d’investissement totalisant 34 millions de dirhams. «Le programme Innov Invest, a permis d’apporter plusieurs solutions de financement efficaces à différentes étapes clés de développement des start-ups. Ce programme a permis de mettre en place des outils de financement adaptés aux stades initiaux de développement des projets (pré-amorçage et amorçage), allant jusqu’à 700.000 dirhams par startup. Il a également permis la mise en place de fonds d’investissement qui interviennent pour financer les phases de croissance», souligne Salma
PETIT LEXIQUE DE LA STARTUP À L'USAGE DES NÉOPHYTES Comme tout secteur, la startupsphère a son propre jargon. A une différence près : les start-up ont l’innovation pour vocation. Un élément qui explique l’utilisation d’un langage nouveau et en mouvement. Start-up ou Jeune pousse : Littéralement, il s’agit d’un démarrage haut. Une start-up est une jeune entreprise, sans passé, innovante et qui évolue dans le secteur des nouvelles technologies. Elle présente un fort potentiel de croissance et est financée par des levée de fonds, et/ou des business angels. Incubateur : Comme dans le monde de l’agriculture, l’incubateur a pour vocation d’aider les jeunes pousses dans leurs premiers pas. Les incubateurs proposent aux start-up un lieu où travailler, ce qui permet aux entrepreneurs de sortir de leur isolement. Dans certains cas, les incubateurs proposent des rencontres, des formations et offrent une visibilité aux jeunes entreprises. Accélérateur : L’incubateur a rapidement été remplacé par l’accélérateur. Ce dernier a la volonté d’accompagner la startup dans son lancement en se concentrant sur les aspects business. L’idée est de construire un modèle économique sain et viable.
BA. Business Angel : Littéralement, il s’agit d’un investisseur providentiel. C’est un riche et puissant particulier qui, en plus d’investir financièrement dans l’entreprise naissance, offre son expérience, son réseau, ses compétences aux jeunes entrepreneurs. Le business angel est une sorte d’ange gardien qui vient valider l’idée et permet sa réalisation. VC. Venture Capital ou capital risque : C’est l’activité qui consiste à financer en capitaux propres, ou presque, des startup. L’investisseur en capital risque, apporte du capital à la toute jeune entreprise. A la différence du BA, le VC agit au sein de fonds de capital risque. Scalable / Scalabilité: C’est la capacité du produit de s’adapter au changement d’échelle et de grandeur quand la start-up prend de l’ampleur. Ecosystème: Le terme vient tout droit de l’écologie. Il désigne un ensemble d’êtres vivants et leur environnement commun. En économie, l’écosystème est essentiellement utilisé pour parler du monde des start-up. Cet écosystème a ses membres, son milieu, ses règles, sa culture et son langage. SOURCE: Extrait de l'article "Les 25 Termes À Connaître Avant De Lancer Sa Start-Up", Forbes.Fr, paru le 26 décembre 2017.
41 N°51 - Novembre 2019
ÉCOSYSTÈME STARTUP
Kabbaj, Co-foundatrice de l’incubateur Impact Lab. Abondant dans le même sens, Kenza Lahlou, Managing Partner du fonds d’investissement panafricain Outlierz Ventures, estime que: « l’écosystème startup n’a réellement commencé à se structurer que ces deux dernières années avec la mise en place des fonds d’investissement publics et privés à l’initiative de l’Etat, notamment à travers la CGG et ses différents mécanismes de financement, la nouvelle initiative 212 Founders de la CDG, ainsi que la prise de conscience des grands groupes qui veulent sourcer l’innovation auprès
42 N°51 - Novembre 2019
des startups pour leur stratégie de transformation digitale ». Elle précise à ce propos que « ces derniers sont passés d’un objectif de communication ou de responsabilité sociale des entreprises (RSE) à des objectifs orientés business et multiplient les initiatives d’open innovation ». N’oubliant pas de rappeler que « tout ceci n’aurait pas pu être possible sans le travail de terrain et les efforts d’évangélisation des premiers acteurs privés de l’écosystème et structures d’accompagnement, qui ont fait un travail colossal, sans grands moyens, et qui ont également gagné en maturité et en expérience ces
dernières années ». Belles performances des "Innov' Acteurs" Bon nombre de ces structures d’accompagnement figurent d’ailleurs aujourd’hui parmi le réseau de partenaires labellisés par la CCG et ont enregistré de belles performances. Au 1er mars 2019, les 6 premières structures d’accompagnement labellisées, à savoir APP Editor, Cluster Solaire, Impact Lab, R&D Maroc, Réseau Entreprendre Maroc et Start-up Maroc, ont pu financer, via les solutions «Innov Idea» (subventions) et «Innov Start»
ÉCOSYSTÈME STARTUP (prêts d’honneur), quelques 62 projets pour une enveloppe globale de 12,3 millions de dirhams. Et ceci avec une grande diversité sectorielle des projets retenus: 30% d'entre eux opèrent dans les secteurs des NTIC et 20% dans la Greentech, en plus d’autres secteurs d’activités, tels que l’agribusiness et l’industrie qui ont mobilisé plus de 26% des financements accordés. Avec la labellisation de la 2e vague des structures d’accompagnement, que sont CE3M, CEED Maroc, Cluster Menara, Enactus, Endeavor, Groupe SOS Maroc (Bidaya), Happy Ventures, H Seven, Kluster CFCIM et Moroccan CISE, la CCG compte franchir un cap en accélérant l’émergence de l’entreprenariat innovant au Maroc. A ce propos, Hicham Serghini, Directeur général de la CCG a déclaré que « la CCG, à travers ses différents partenaires, a l’ambition de jouer un rôle déterminant dans les années à venir pour la croissance des jeunes pousses à fort potentiel ». C’est également l’objectif affiché de la nouvelle stratégie de la CDG. En termes de levées de fonds, les startups marocaines n’ont mobilisé que 3 millions de dollars en 2018, contre plus de 50 millions en Egypte et 200 millions au Kenya. De nombreuses initiatives publiques et privées ont été mises en œuvre pour réaliser pleinement le potentiel du Maroc en matière d’entreprenariat, notamment le programme Innov Invest de la CCG. Aussi, le programme "212 Founders" vient compléter ces initiatives et enrichir les dispositifs existants pour accélérer le développement de l’écosystème des startups au Maroc. CDG Invest, la branche investissement du Groupe, à travers ce tout nouveau programme, dont la première promotion de 20 startups a été dévoilée le 3 octobre dernier, ambitionne d’attirer les talents marocains vers l’entrepreneuriat et de faire émerger des startups de dimension mondiale à partir du Maroc. «Le programme 212 Founders vise à exercer un impact structurant sur l’écosystème des startups au Maroc en nouant des relations fortes avec
l’ensemble de ses acteurs (incubateurs, fonds d’investissement, écoles et universités, centres de recherche, initiatives publiques…) et cela à tous les stades du programme, notamment au niveau du sourcing des projets, du financement et du partage d’expérience. Cette initiative aspire également à contribuer à rehausser les standards d’accompagnement et de financement de l’ensemble de l’écosystème startups au Maroc. Il vise à catalyser le développement de l’industrie nationale du capital risque en alimentant le flux de transaction des fonds d’investissement actifs au Maroc, à travers des opérations de co-investissement. L’objectif de notre initiative est réellement d’avoir un effet d’entraînement sur l'écosystème », soutient Yassine Haddaoui, Directeur général de CDG Invest. « Aujourd'hui, les prix remis par les grandes entreprises permettent de financer les premiers besoins des startups. Il s'agit d'une option palliative en attendant l'émergence de réseaux forts de Business Angels et de Venture Capital (VC). Les subventions et prêts d'honneurs, distribués notamment par Bidaya funds dans le cadre du programme Innov invest de la CCG permettent de financer les premiers stades de développement. Pour les stades d'accélération et passage à l'échelle, les options de financement au Maroc restent cependant limitées », nuance Sarah Diouri. La naissance des réseaux de Business Angels Les Business Angels (B.As), soit les personnes physiques qui investissent leurs propres ressources financières, compétences, expérience et réseaux relationnels dans les startups, sont en effet un élément essentiel de la chaîne de valeur des TPME marocaines, or elles sont très peu visibles au Maroc. Pour pallier à ce manque, le ministère de l’Economie et des Finances (MEF) s’est allié au Projet de la Coopération Technique Allemande (GIZ) afin de développer les Business Angels au Maroc et contribuer ainsi à booster le financement des startup. Deux réseaux
d’appui aux startups, Angels4Africa et Moroccan Business Angels Network, ont ainsi récemment vu le jour. La création de ces deux réseaux de Business Angels entre dans le cadre du développement de nouveaux modèles de financements « alternatifs, inclusifs et innovants» pour les TPME marocaines, en partenariat entre le Programme Maroc-Union Européenne d’Appui à la Compétitivité et à la Croissance verte (PACC) et le Projet de la Coopération Technique Allemande (GIZ) Taahil Al Mokawalat (TAM). .« Cet appel à manifestation d’intérêt destiné aux Business Angels consiste à élargir des offres de services financiers par la mise en place de nouveaux instruments de financement, et constituera un appui significatif à l’offre de financement classique. C’est dans ce cadre que la structuration des réseaux de Business Angels est primordiale pour pouvoir offrir un type de financement adapté à la cible des TPME à fort potentiel et aux Start-ups innovantes», souligne Karim Bouhafes, Conseiller en Services Financiers à la GIZ. C’est dans le cadre de ce besoin en financement des startups que LaFactory a créé son programme Angels for Africa, destiné aux startups africaines technologiques. Uniquement constitué d’entrepreneurs expérimentés, euxmêmes anciens startupers ayant réussi, Angels for Africa ou Angels4Africa apporte une réelle rupture avec les méthodes traditionnelles des réseaux de business Angels et s’adapte aux besoins pressants des startups africaines en mécanismes de soutien appropriés. Pour sa part, le réseau Moroccan Business Angels Network (MoBAN), fondé en 2019 grâce à la formation dispensée par la GIZ, soutient des startups innovantes au Maroc par ses compétences tout en contribuant à leur financement (seed capital).A ce titre, MoBAN organise trimestriellement des Pitch afin d’assurer la mise en relation des B.As et des porteurs de projets. MITC Capital, la société gestionnaire du Maroc Numeric Fund, s'est associée à OCP Entrepreneurship Network pour lancer dès 2016 un club de B.As dédié aux startups basées au Maroc et
43 N°51 - Novembre 2019
ÉCOSYSTÈME STARTUP dont l'activité a trait à la technologie. MNF Angels a ainsi pour mission de sélectionner les projets à fort potentiel de croissance et d'accompagner leurs porteurs dans la préparation de leurs dossiers d'investissement afin de les présenter aux membres du club lors de séances de pitching dédiées, l’objectif est avant tout d'apporter une aide technique aussi bien aux entrepreneurs qu’aux B.As, notamment sur les aspects financiers, stratégiques et juridiques. Le Club compte aujourd'hui de nombreux B.As de renommée ayant la capacité d’accompagner les startups cibles avec des tickets d’investissement allant de 100.000 à 1 million de dirhams. Pour revenir aux dispositifs de la CCG, concernant l’appui aux Business Angels prévu dans le cadre du FII, lelle compte
établir des partenariats avec des B.As constituées en réseaux et associations sur la base de leurs candidatures, afin de solliciter les interventions du FII sous forme d’investissements conjoints et de bénéficier d’un mécanisme d’appui prévu dans le cadre de ce dispositif. A bon entendeur… Le Maroc, pionnier africain du crowdfunding L’adoption du projet de loi du financement participatif, en août dernier, devrait bientôt apporter également sa pierre à l’édifice pour offrir de nouvelles perspectives au financement des startups. En légiférant sur le crowdfunding, le Maroc se positionne comme pionnier sur le continent africain.
MSEC
UNE ASSOCIATION DÉDIÉE À L'ÉCOSYSTÈME STARTUP Le Maroc a l’ambition de construire un écosystème start-up de niveau international et les structures d’accompagnement sont un maillon essentiel pour atteindre cet objectif. Aussi, les acteurs clés de l’accompagnement de la start-up ont créé l’association Moroccan Start-up Ecosystem Catalysts (MSEC). Créée à l’initiative d’Enactus, Espace Bidaya, H.SEVEN, IMPACT Lab, New Work Lab, Réseau Entreprendre Maroc et Startup Maroc, cette association a pour objectif de promouvoir l’émergence d’un écosystème d’innovation performant, de porter les enjeux communs de l’écosystème start-up marocain et de défendre les intérêts des start-up. Réunissant l’ensemble des structures d’accompagnement labellisées par la Caisse Centrale de Garantie (CCG) ainsi que les structures œuvrant depuis plus de 4 ans dans le soutien à la start-up au Maroc, MSEC œuvrera également à la promotion de standards professionnels et éthiques au sein de l’écosystème. Dans le cadre de son action, elle capitalisera en particulier sur l’expérience de son conseil d’administration dans l’écosystème de l’entrepreneuriat innovant au Maroc avec près de 800 startups accompagnées.
+ DE 140 STARTUPS ET 25 STRUCTURES D'ACCOMPAGNEMENT "Une des premières initiatives menées par MSEC a été de collaborer avec Briter Bridges et IMPACT Lab pour produire une première cartographie des startups marocaines, et des acteurs clés d’accompagnement et de financement. En structurant et en consolidant les données relatives à l'écosystème, MSEC cherche à lui donner une meilleure visibilité auprès des parties prenantes intéressées". Salma Kabbaj, co-fondatrice d'IMPACT Lab.
44 N°51 - Novembre 2019
« Les startups ont des besoins de financement en amorçage qui ne sont pas comblés par les banques risquophobes, et l’écosystème de Business Angels est en cours de construction au Maroc, donc le crowdfunding va offrir un autre moyen de financement pour les startups. Au niveau international, le marché est en plein essor et nous avons des plateformes dans la région qui marchent bien, notamment grâce à la diaspora qui apporte environ 60 à 70% des fonds pour la région MENA. Aussi, dans le cas du Maroc, qui a une diaspora importante, cela peut-être un vecteur très puissant de contribution d’investissement de la part des Marocains du monde », prédit Eric Asmar, CEO de Happy Smala.
ÉCOSYSTÈME STARTUP «Nous sommes heureux de voir que des mécanismes de financement alternatifs tels que le crowdfunding font leur chemin dans notre écosystème et nous espérons que cela pourra bénéficier au plus grand nombre. La loi sur le crowdfunding a été en effet validée par le gouvernement et nous espérons voir des acteurs se positionner sur ce créneau et dynamiser les financements de projets à forte valeur ajoutée. En effet, ils peuvent constituer une alternative de financement et structurer les financements de l'innovation à un stade précoce», se réjouit de son côté Meriem Zairi. «L’intérêt du crowdfunding sera aussi d’attirer de nouveaux types d’investisseurs, en dehors des Business Angels traditionnels, vers les startups.
Nous voyons de plus en plus de hauts cadres d’entreprises qui s’intéressent aux startups et qui sont prêts à dédier une partie de leur épargne au financement de ces dernières. Aujourd’hui, le crowdfunding va leur permettre de concrétiser ces investissements de manière simple et flexible. Il faudrait que le cadre fiscal accompagne le déploiement de cet outil pour encourager ce type d’investisseurs», préconise Salma Kabbaj. Kenza Lahlou, quand à elle, n’en oublie pas l’essentiel : «c’est une bonne initiative, surtout pour l’amorçage, mais je ne pense pas que c’est ce qui va résoudre les challenges de financement et de croissance des startups marocaines. Un entrepreneur
a besoin de smart capital et donc de personnes qui comprennent le métier et la startup et qui peuvent l’aider à scaler, le challenger, le conseiller et le connecter aux bonnes personnes. Mais le mot de la fin revient à Emmanuel Exposito, Co-fondateur de Crowdfunding Morocco Federation : «Le crowdfunding va offrir au citoyen marocain l’opportunité d'agir dans la vie économique de son pays, en finançant directement des projets d’entreprises, des projets culturels, sociaux, éducatifs. Il va contribuer au succès d'une entreprise pour laquelle il a une affinité, sur un projet qu’il aurait aimé entreprendre... ». Le financement participatif... Comment pouvions-nous donc ne pas l’adopter ?
ÉCOSYSTÈME STARTUP
«IL EST NÉCESSAIRE QUE LES ENTREPRENEURS PASSENT PAR DES STRUCTURES D’ACCOMPAGNEMENT QUI VONT LEUR FAIRE GAGNER DU TEMPS ET DONC DE L’ARGENT. »
FATIM-ZAHRA BIAZ Fondatrice de l’incubateur New Work Lab. Propos recueillis par Dalal SADDIQI.
I
DM : Quels sont les besoins que vous ressentez chez les startups que vous côtoyez au quotidien ?
Fatim-Zahra Biaz : Au New Work Lab, nous avons beaucoup travaillé avec des personnes qui souhaitent lancer leur startup ou leur entreprise. Ce sont souvent des salariés avec quelques années d'expériences qui désirent se lancer dans une nouvelle aventure entrepreneuriale et démarrer un nouveau tournant dans leur carrière. Lorsque nous les recevons, ils peuvent être en recherche d'idées pour se lancer, ils peuvent avoir une idée de la startup qu'ils souhaitent lancer, avoir un produit ou des tout premiers clients... Nous travaillons donc avec les entrepreneurs sur une étape spécifique : de l'idée aux premières ventes. Dans ces phases-là, les attentes des startups sont souvent de plusieurs ordres. La première chose, systématiquement attendue par les entrepreneurs, est bien sûr de trouver de l'argent pour démarrer leur projet, un accompagnement, un accès aux clients (mises en relation). Or nous constatons un écart entre les attentes exprimées par les startups dans cette phase et leurs besoins réels pour pouvoir se lancer. Par exemple, l'argent est rarement le premier frein pour se lancer. Evidemment, cela peut être un élément bloquant, mais ce n'est pas la première chose qui manque aux 46 N°51 - Novembre 2019
entrepreneurs. Il est très important de développer le bon mindset et d'acquérir les skills nécessaires pour porter la startup. Avec le bon mindset et les bons skills/ outils, on peut démarrer son entreprise, trouver des premiers clients. Et nous en avons fait l'exemple avec les startups qui ont été accompagnées ou qui ont participé à nos programmes. Pour moi, il est nécessaire que les entrepreneurs passent par des structures d'accompagnement qui vont leur faire gagner du temps et donc de l'argent. Comment apprendre à monter son projet en 3 mois ? Comment accepter les challenges rencontrés sur le chemin entrepreneurial ? Comment rebondir après plusieurs non/ échecs ? Comment apprendre à négocier ? Comment concevoir un produit que les clients attendent ? Comment vendre avant même de produire ? Comment créer un produit remarquable ? Comment se positionner de manière différente sur le marché ? Comment construire une communauté ? Comment faire du marketing à 0 dirham ? Comment devenir un excellent commercial ? Comment monter une équipe ? Comment choisir ses co-fondateurs ? ... Les skills qu'ils vont apprendre vont leur permettre de concevoir des projets suffisamment solides pour pouvoir prétendre à un financement par la
suite. Mais il est difficile d'obtenir un financement sur la base d'une idée. C'est quasiment impossible de lever de l'argent sur la base d'une idée et cela est vrai partout dans le monde. Vous devez prouver d'abord que vous serez en mesure de porter votre startup La première étape est donc réellement d'apprendre les nouvelles techniques et le nouveau mindset Startup. Cela peut paraitre simple. Mais dans la réalité, nous avons grandi dans un système et nous avons étudié dans des écoles et universités qui nous ont préparés pour la Grande Entreprise et non pour le monde des startups. Aujourd'hui et encore plus que par le passé, nous croyons, au New Work Lab, à la nécessité de renforcer ces programmes d'apprentissage des nouveaux skills et mindset Startup.
Quels sont les types d'accompagnements que vous offrez aux startups au niveau du NWL pour accompagner l'évolution de leur demande ? Aujourd'hui au New Work Lab, nous sommes très focalisés sur le développement de cet état d'esprit entrepreneurial et les nouveaux skills Startups. Cela s'est fait par le passé par l'organisation d'évènements et de rencontres startups qui visent à diffuser la culture entrepreneuriale. Nous avons aussi développé des programmes d'accélération et
ÉCOSYSTÈME STARTUP d'incubation pour permettre aux entrepreneurs de développer en 3 mois leurs offres et d'aller à la rencontre de leurs premiers clients. Aujourd'hui, nous organisons de nombreuses formations pour permettre aux entrepreneurs et futurs entrepreneurs d'acquérir les skills nécessaires pour transformer leurs idées en ventes.
Quelle est votre appréciation de l'évolution de l'écosystème startup marocain et de son financement ? New Work Lab a fait partie des tout premiers acteurs à s'intéresser au monde de la startup. En 2013, quand nous parlions de startups, coworking, d'incubateurs, d'accélérateurs ou de la culture startup, c'était des concepts peu connus. Une grande partie du travail fait entre 2013 et 2017 pour l'écosystème consistait à évangéliser, faire connaître cette culture startup et attirer l'attention des grandes entreprises, des institutions publiques, des médias, des universités concernant le rôle que chacun doit jouer dans le développement de cet écosystème.Aujourd'hui et c'est une excellente nouvelle, il y a un vrai engouement par rapport au monde de la startup : tout le monde est conscient des enjeux que cela peut représenter en termes micro et macro économique. Il y a de plus en plus d'initiatives et c'est très positif. Aujourd'hui, au New
Work Lab, on s'intéresse maintenant au macro économique, soit à comment transformer cet engouement en impact réel terrain sur le marché: croissance économique, création d'emplois à l'échelle...
Aujourd'hui notre challenge n'est pas de démarrer de nouvelles initiatives mais c'est de les «scaler». Comment passer de l'accompagnement de 100 entrepreneurs à 100.000 ? Quelles sont, selon vous, les actions à mettre en place ? Pour développer l'écosystème Startup marocain à un niveau macro, il faut plusieurs éléments : 1- Avoir une vision claire, partagée et connue de tous : développer les startups : oui, mais pour quoi ? Pour atteindre quels objectifs ? Quand ? 2- Pour atteindre cette vision, quels sont les moyens qui sont mobilisés ? Selon quel timeline ? 3- Il est important de noter qu'il n'existe pas un seul type d'entrepreneuriat, mais des types d'entrepreneurs très différents, avec des besoins différents en accompagnement et en accès au marché.
4- Il est nécessaire de ne pas réinventer la roue en permanence. C'est-à-dire qu'il y a des initiatives qui marchent aujourd'hui sur le terrain, qui font du mieux qu'elles peuvent avec leurs moyens actuels. Pourquoi ne pas leur donner plus de moyens pour leur permettre d'amplifier leurs actions ? Aujourd'hui notre challenge n'est pas de démarrer de nouvelles initiatives mais c'est de les «scaler». Comment passer de l'accompagnement de 100 entrepreneurs à 100.000 ? Personnellement, ce sont des sujets sur lesquels je travaille depuis 2 ans maintenant et sur lesquels nous sommes prêts maintenant à nous rapprocher d'institutions publiques pour démarrer des programmes de transformation. 5- Il est important que les personnes qui pensent les programmes «entrepreneuriat» soient passées par la case Entrepreneuriat. Le projet de loi sur le crowdfunding a été récemment adopté. Que pensezvous que cela pourrait apporter en tant qu'outil de financement ? C'est une très belle initiative que je salue. Je tiens à féliciter toutes les personnes qui ont travaillé depuis quelques années à faire naître ce projet, qui y ont cru ! C'est clairement un outil de financement pour les startups.
47
Suivez toute l'actualité en continu sur industries.ma ! N°51 - Novembre 2019
ÉCOSYSTÈME STARTUP
« LES ACTEURS D’ACCOMPAGNEMENT SONT UN MAILLON CLÉ POUR FAIRE MONTER EN PUISSANCE L’ÉCOSYSTÈME DES STARTUPS MAROCAINES. »
SALMA KABBAJ Co-foundatrice de l’incubateur IMPACT Lab. Propos recueillis par Dalal SADDIQI.
I
DM : Comment IMPACT Lab accompagne-t-il les startups pour leur financement ?
Salma Kabbaj : IMPACT Lab est un accélérateur de startups et d’innovation établi à Casablanca depuis 2014. Nous offrons aux startups un accompagnement opérationnel sur mesure pour accélérer leur mise sur le marché et leur croissance. En parallèle, nous accompagnons les grandes entreprises et les institutions publiques dans le déploiement de dynamiques d’innovation, et nous les connectons aux startups pour créer des partenariats win-win. A travers ces activités, nous facilitons aux startups l’accès à des donneurs d’ordre potentiels et nous leur permettons de générer du chiffre d’affaires, qui est leur première source de financement. Nous sommes par ailleurs labellisés par la Caisse Centrale de Garantie dans le cadre du programme Innov Invest, ce qui nous permet de donner aux startups des subventions allant à 200.000 dirhams par projet et des prêts d’honneur allant jusqu’à 500.000 dirhams par projet. Enfin, nous accompagnons les startups plus matures dans des démarches de levées de fonds auprès de fonds d’investissement nationaux et internationaux. Vous vous êtes récemment exportés en Tunisie. Pourriez-vous nous en dire
48 N°51 - Novembre 2019
un mot ? Il a toujours été évident pour nous qu’il fallait que notre action dépasse le cadre national, que ce soit pour mieux accompagner les startups dans leur croissance, ou pour mieux accompagner nos partenaires grandes entreprises dans leur recherche d’opportunités d’innovation. Nous avons commencé à nous régionaliser en 2018 avec le déploiement de premiers programmes d’innovation ouverte à l’échelle africaine. Nous avons notamment accompagné la Banque Centrale Populaire dans la concrétisation de plusieurs partenariats avec des startups africaines pour ses activités au Maroc et en Côte d’Ivoire. Depuis, nous avons déployé 4 programmes régionaux, et nous sommes ravis de travailler avec des startups du Maroc, du Bénin, du Niger, d’Afrique du Sud et de Tunisie. L’ouverture de notre bureau en Tunisie fait partie de cette stratégie de développement régional. Notre objectif est de créer, à travers des dynamiques d’innovation ouverte, des opportunités croisées et des nouvelles perspectives de croissance pour les startups marocaines et tunisiennes. Comment se comporte l’écosystème startup marocain par rapport au tunisien ? La Tunisie a la chance de pouvoir
capitaliser sur un système éducatif historiquement performant, qui a permis de faire émerger une population d’entrepreneurs extrêmement compétents, en particulier dans la tech. La Tunisie forme chaque année 10.000 ingénieurs, sur une population de 11,6 millions, soit un ratio similaire à celui de la France. La Tunisie a aussi été le premier pays africain à mettre en place un cadre réglementaire et fiscal dédié à la startup, le Startup Act. Elle occupe d’ailleurs la 1ère place africaine pour la qualité de son environnement entrepreneurial selon le Global Entrepreneurship Index. La qualité de l’éducation et le manque de cadre réglementaire adapté sont deux facteurs qui ont ralenti l’émergence et le développement de l’écosystème startups marocain. D’un autre côté, nous avons pu observer une forte accélération de la dynamique d’innovation au Maroc sur les 3 dernières années. Les grandes entreprises et les institutions publiques marocaines ont pris conscience des enjeux stratégiques liés à l’innovation. Plusieurs d’entre elles ont commencé à s’ouvrir vers les startups, offrant ainsi de véritables opportunités de croissance à ces dernières. Cette démarche démarre à peine en Tunisie. Quelles améliorations les startups marocaines devraient-elles opérer
ÉCOSYSTÈME STARTUP pour se financer ? Nous rencontrons beaucoup d’entrepreneurs qui cherchent à lever du financement avant même de valider l’adéquation de leur idée avec un besoin observé sur le marché. La maîtrise de la réalité terrain, la compréhension du besoin et l’identification d’une cible précise sont des éléments clés que beaucoup d’entrepreneurs sousestiment et qui pourtant déterminent le succès d’un projet entrepreneurial. Par ailleurs, nous encourageons souvent les startups que nous accompagnons à d’abord se focaliser sur la génération de chiffre d’affaires pour financer leurs premières étapes de développement, avant de se lancer dans une levée de fonds auprès d’investisseurs.
ont émergé ces dernières années au Maroc. Cependant, ces acteurs euxmêmes souffrent souvent des mêmes difficultés que les start-ups qu’elles accompagnent, et beaucoup sont encore à la recherche des modèles opérationnels qui leur permettent d’assurer la qualité et la pérennité de leurs programmes. Malheureusement aujourd’hui, la valeur ajoutée de ces acteurs est souvent mal perçue par les parties prenantes qui en bénéficient (fonds d’investissement, entreprises, grandes organisations nationales et internationales). En France, par exemple, 200 millions d’euros ont été injectés au niveau des incubateurs et accélérateurs pour permettre au pays de se positionner sur la scène start-up
Que pensez-vous de l’évolution de l’écosystème marocain des startups ? L’écosystème marocain des startups a connu une belle dynamique sur les 5 dernières années. Il suscite d’ailleurs un intérêt croissant, que ce soit de la part des institutions publiques, des organisations internationales ou des entreprises. Cependant, les startups marocaines font toujours face à des défis qui rendent l’émergence de success stories difficile. Ces défis incluent la difficulté d’accéder aux marchés, le manque de cadre réglementaire et fiscal adapté, le coût élevé des ressources humaines, la difficulté de lever du financement... Au niveau du financement, le programme Innov Invest a permis d’apporter plusieurs solutions de financement efficaces à différentes étapes clés de développement des start-ups. Ce programme a permis de mettre en place des outils de financement adaptés aux stades initiaux de développement des projets (pré-amorçage et amorçage), allant jusqu’à 700.000 DH par startup. Il a également permis la mise en place de fonds d’investissement qui interviennent pour financer les phases de croissance.
La qualité de l’éducation et le manque de cadre réglementaire adapté sont deux facteurs qui ont ralenti l’émergence et le développement de l’écosystème startups marocain.
Quels sont les moyens à mettre en place pour booster cet écosystème ? Les acteurs d’accompagnement de startups sont un maillon clé pour faire monter en puissance l’écosystème des startups marocaines et aider ces dernières à réussir leurs premières étapes de développement. De nombreux acteurs d’accompagnement
internationale. Par ailleurs, plusieurs réformes sont nécessaires au niveau du cadre réglementaire et fiscal marocain pour alléger le poids fiscal sur les startups et sur les structures d’accompagnement, et pour leur donner un cadre juridique adapté à leurs réalités. La mise en place effective de ces réformes sera essentielle pour construire un écosystème de startups à l’image de l’ambition du Maroc. Vous avez récemment rejoint l’association MSEC. Quelle est sa mission et quels moyens compte-t-elle mettre en œuvre pour la concrétiser ? L’association Moroccan Start-up Ecosystem Catalysts est l’association professionnelle des structures d’accompagnement des startups. Elle a pour objectif de porter les enjeux communs de l’écosystème startups marocain, et de promouvoir des standards professionnels et éthiques au sein de cet écosystème. Un des enjeux clés de MSEC est de sensibiliser sur le rôle et la réalité économique des structures d’accompagnement aux startups. MSEC se positionne également en tant
qu’interlocuteur clé des institutions publiques et des organisations nationales ou internationales sur l’ensemble des initiatives portant sur l’entrepreneuriat innovant au Maroc. Nous voulons faire en sorte que notre expérience auprès des start-ups vienne nourrir ces initiatives pour qu’elles soient les plus adaptées à la réalité du terrain. Notre conseil d’administration cumule plus de 40 années d’engagement dans l’écosystème de l’entrepreneuriat innovant au Maroc, avec près de 800 start-ups accompagnées. Une des premières initiatives menées par MSEC a été de collaborer avec Briter Bridges et IMPACT Lab pour produire une première cartographie des startups marocaines, et des acteurs clés d’accompagnement et de financement. En structurant et en consolidant les données relatives à l’écosystème, MSEC cherche à lui donner une meilleure visibilité auprès des parties prenantes intéressées (investisseurs, grandes entreprises, institutions locales et internationales). Que pensez-vous de l’avènement du crowdfunding ? Le crowdfunding va venir apporter une brique complémentaire nécessaire aux options de financement existantes aujourd’hui pour les startups. Il va pouvoir venir notamment combler le gap qui existe aujourd’hui pour les levées de fonds entre 1 et 3 millions de dirhams, qui sont en dessous du scope des fonds de VC (Venture Capital) existants au Maroc, et pour lesquelles les startups marocaines ont du mal à trouver des investisseurs. L’intérêt du crowdfunding sera aussi d’attirer de nouveaux types d’investisseurs, en dehors des Business Angels traditionnels, vers les startups. Nous voyons de plus en plus de hauts cadres d’entreprises qui s’intéressent aux startups et qui sont prêts à dédier une partie de leur épargne à leur financement. Aujourd’hui, le crowdfunding va leur permettre de concrétiser ces investissements de manière simple et flexible. Il faudrait que le cadre fiscal accompagne le déploiement de cet outil pour encourager ce type d’investisseurs comme cela a été fait dans les pays comme la France ou l’Angleterre par exemple.
49 N°51 - Novembre 2019
ÉCOSYSTÈME STARTUP
« L'OBJECTIF EST DE SOUTENIR L'ÉCOSYSTÈME PAR LE FINANCEMENT D’ENTREPRISES INNOVANTES À DIFFÉRENTS STADES DE MATURITÉ. »
MERIEM ZAIRI Managing Director MENA du fonds SEAF. Propos recueillis par Dalal SADDIQI.
I
DM : Quelles sont les orientations stratégiques de Seaf au Maroc ?
Meriem Zairi : SEAF est une plateforme d'investissement, basée à Washington, dédiée à l’«impact investing» et avec une présence dans plus de 28 pays émergents. Au Maroc, SEAF gère le fonds «SEAF Morocco Growth Fund», un fonds d'investissement spécialisé dans le financement des startups et des entreprises innovantes et qui fait partie du programme «Innov Invest» géré par la Caisse Centrale de Garantie. Le fonds compte la CCG ainsi que d'autres investisseurs privés dans son tour de table (BMCE Bank, Caisse marocaine des retraites, SEAF et Wise Capital). L'objectif est de soutenir l'écosystème de l'innovation au Maroc par le financement des entreprises innovantes à différents stades de maturité à savoir le «capital amorçage» et le «capital risque».SEAF accompagne les startups innovantes dans leur développement au Maroc et à l'étranger, en apportant en plus du financement, un accompagnement dans leur phase d'accélération ainsi que la mise à disposition du réseau. Nous soutenons les startups innovantes en retenant nos talents marocains et en attirant davantage, qui sont moteurs de la création de valeur, tout en adressant des opportunités de marché à l'international. De par votre expérience, comment percevez-vous l'évolution du 50 N°51 - Novembre 2019
financement des startups au Maroc ? L'écosystème entrepreneurial marocain connait une émulation depuis un certain temps avec l'organisation d’événements: open challenges, programmes d'accompagnement, business compétition, prix et récompenses... qui favorisent la culture entrepreneuriale. Ces initiatives interviennent sur le début de la chaîne de valeur du processus entrepreneurial et l'écosystème manquait en effet d'un système structuré d'accompagnement et de financement pour les entrepreneurs en démarrage qui souhaitent aller plus loin dans le développement de leurs entreprises. Depuis le lancement du fonds Innov Invest, les startups ont actuellement accès à un ensemble de mécanismes (subventions, prêt d'honneur, incubateurs labellisés) ainsi qu'à des fonds d'investissement dont SEAF Morocco Growth Fund fait partie et qui a été particulièrement actif depuis son démarrage en septembre 2018 en soutenant cinq entrepreneurs talentueux aux projets innovants et à ambition internationale. Nous constatons aussi que suite à ce programme, plusieurs autres institutions publiques et privées ont lancé leurs propres programmes d'accompagnement avec des financements à la clé et ont développé une offre complète pour les startups. marocaines devraient opérer pour accéder au financement ? ILa startup doit passer par un processus
de développement visant à valider son «proof of concept», les mécanismes actuellement disponibles (subvention, prêt d'honneur, accompagnement...) sont là pour soutenir cet effort pour dépasser ce stade. Une fois que le proof of concept est achevé, l'entreprise doit positionner son produit dans un marché «addressable» large qui permet de soutenir son business modèle qui doit être durable et défendable. En tant que fonds, nous ciblons des entreprises innovantes qui ont réussi à achever leur «productmarket fit» et qui ont réussi à réaliser une traction significative (utilisateurs, chiffres d'affaires...) et qui souhaitent accélérer leur développement.
Un petit mot sur le crowdfunding et ce qu'il pourrait apporter aux startups marocaines ? Nous sommes heureux de voir que des mécanismes de financement alternatifs tels que le crowdfunding font leur chemin dans notre écosystème et nous espérons que cela pourra bénéficier au plus grand nombre. La loi sur le crowdfunding a été en effet validée par le gouvernement et nous espérons voir des acteurs se positionner sur ce créneau et dynamiser les financements de projets à forte valeur ajoutée. En effet, ils peuvent constituer une alternative de financement et structurer les financements de l'innovation à un stade précoce.
ÉCOSYSTÈME STARTUP
«L’OBJECTIF DE 212 FOUNDERS EST D’AVOIR UN EFFET D’ENTRAÎNEMENT SUR L'ÉCOSYSTÈME.»
YASSINE HADDAOUI Directeur général de CDG Invest.
I
DM : Vous avez récemment lancé 212 Founders Pourriez-vous nous en dire plus sur ce programme ?
Yassine Haddaoui : Nous avons lancé ce programme d'accompagnement et de financement de startup dont l’objectif est d’offrir du financement à des startups qui sont encore en phase d'amorçage et de leur offrir également du financement pour les amener à une deuxième levée de fonds qui pourrait se faire avec des investisseurs autres que CDG Invest. L'idée est de pouvoir les incuber et les accélérer pour pouvoir leur donner accès à de nouveaux investisseurs. Le programme 212 Founders vient en complémentarité de mécanismes qui existent aujourd’hui et qu i sont essentiellement des mécanismes de préincubation, c’est-à-dire des structures qui accompagnent des startups dans leur phase d’idéation, pour traduire une idée en business plan. Vous avez également des structures d’investissement qui ne font pas beaucoup d'accompagnement, ce n’est pas leur métier, et donc elles ont besoin de startups qui ont déjà un certain degré de maturité. CDG Invest intervient entre ces deux acteurs-là pour amener les startups du stade de l'idée au stade du produit et ensuite au stade du client et du chiffre d’affaires. Et à ce moment-là, elles sont suffisamment autonomes pour aller faire leurs levées de fonds seules, entre guillemets, et nous les accompagnons sur cette levée de fonds également. D’un point de vue structurel, le programme a été spécifiquement conçu
Propos recueillis par Dalal SADDIQI. pour attirer et accompagner les talents marocains vers l’entrepreneuriat en leur proposant une gamme complète de prestations dignes des meilleurs écosystèmes startups dans le monde avec un accompagnement de haut niveau délivré par des entrepreneurs et des mentors de niveau international.
Pourriez-vous nous détailler vos phases d'accompagnement ? Nous avons deux phases d’accompagnement. Une phase d’incubation pendant laquelle nous accompagnons les entreprises dans la formulation de leurs produits, les premiers contacts du client, la validation de leurs produits et de leurs modèles avec des clients… A l’issue de cette phase d'incubation, nous investissons dans la startup un montant de 1 à 3 millions de dirhams, en contrepartie d’une prise de participation à des conditions favorables (« entrepreneur friendly »). Cela lui permet de passer réellement à la phase de développement commercial et d'accélération de sa croissance. Puis à l’issue de cette phase d'accélération qui peut durer entre 6 à 12 mois, nous faisons une seconde levée de fonds qui elle, par contre, leur permet de soutenir leur développement commercial et leur croissance de manière générale. Cette deuxième levée de fonds, au contraire de la première qui se fait uniquement à travers CDG Invest, notre ambition est qu’elle ne se fasse pas uniquement à travers nous mais quelle permette à ces entreprises d’avoir accès à beaucoup d’autres investisseurs que CDG Invest.
Quelle est l’ambition portée par votre initiative ? 212 Founders vise à exercer un impact structurant sur l’écosystème des startups au Maroc en nouant des relations fortes avec l’ensemble de ses acteurs (incubateurs, fonds d’investissement, écoles et universités, centres de recherche, initiatives publiques, etc). Ces collaborations avec les acteurs de l’écosystème interviennent à tous les stades du programme, notamment au niveau du sourcing des projets, du financement et du partage d’expérience. 212 Founders aspire également à contribuer à rehausser les standards d’accompagnement et de financement de l’ensemble de l’écosystème startups au Maroc. Il vise à catalyser le développement de l’industrie nationale du capital risque en alimentant le flux de transaction (dealflow) des fonds d’investissement actifs au Maroc, à travers des opérations de co-investissement. L’objectif de notre initiative est réellement d’avoir un effet d’entraînement sur l'écosystème. Nous ne venons pas nous accaparer quoi que ce soit, nous ne disons pas être les seuls et les meilleurs, au contraire nous voulons juste montrer que c’est possible, et faire en sorte que beaucoup d'initiatives privées fassent comme nous, différemment, mais en tout cas qu’elles fassent pour que ces startups n’aient plus à hésiter entre rester au Maroc ou s’expatrier, quelles fassent le choix définitif de rester au Maroc et de se développer à l’international à partir du Maroc. 51 N°51 - Novembre 2019
ÉCOSYSTÈME STARTUP
«LES ENTREPRENEURS MAROCAINS DEVRAIENT PENSER PLUS B2B ET AFRIQUE ET OUBLIER LE B2C.»
KENZA LAHLOU Managing Partner Outlierz Ventures. Propos recueillis par Dalal SADDIQI.
I
DM : Pourriez-vous nous présenter le fonds Outlierz ?
Kenza Lahlou : Outlierz Ventures est un fonds de capital risque pan-Africain, dédié aux startups technologiques à fort potentiel. Il s’agit d’un fonds privé dont l’équipe fondatrice est basée au Maroc et qui regroupe des investisseurs en capital risque de renom et des entrepreneurs tech à succès, basés dans la Silicon Valley, en Europe, en Afrique et Moyen Orient. Parmi eux, le CEO du légendaire YCombinator, référence mondiale de l’investissement en tech derrière le succès de Airbnb et Dropbox, 500 Startups, le VC américain le plus actif au monde, des ex-CEO de banque et de compagnies d’assurance en Afrique, ainsi que des entrepreneurs de la diaspora à NYC et à San Franciscoqui ont revendu leurs startups technologiques aux mastodontes Twitter et Google. Quelles sont les orientations stratégiques de Outlierz en Afrique ? Outlierz investit dans des entreprises à fort potentiel de croissance qui utilisent la technologie pour transformer les économies traditionnelles en Afrique, notamment dans la fintech, l’insurtech, l’agritech, lehealtech, le retail et la logistique. Le fonds investit principalement sur 5 marchés africains clefs, à savoir le Nigeria, le Kenya, l'Afrique du Sud, l'Egypte et le Maroc, avec une ambition de couvrir les 52 N°51 - Novembre 2019
marchés d'Afrique francophone dans un second temps. Pourquoi l’Afrique ? Après l’Asie, nous misons sur l’Afrique comme la prochaine frontière du Capital risque, avec une croissance de 2800% (x 28) en termes de montant total investi dans les startups africaines en 6 ans (2012 à 2018). Notre objectif est d’investir dans les pépites africaines qui utilisent la technologie pour créer de nouveaux modèles économiques disruptifs, et ce, au Maroc et dans les écosystèmes les plus dynamiques du continent. La finalité est de créer des success-stories africaines, et donc de la valeur économique et sociale ainsi que de nouveaux modèles de réussite en phase avec les opportunités de la nouvelle économie.
Quels ont été les financements réalisés par Outlierz depuis son lancement ? Depuis le démarrage de son activité en fin 2018, le fonds a réalisé cinq investissements dans des startups africaines sur cinq marchés différents, dans des tours de tables allant de 1 million à 3 millions de dollars, aux côtés de VCs africains et internationaux de renom. Pourriez-vous nous en dire plus sur les investissements que vous avez opérés en Afrique? Voici un aperçu de ces cinq investissements :- WaystoCap (Maroc), marketplace qui
permet aux PME africaines d’importer et d’exporter des produits de manière sécurisée et fiable, en utilisant la technologie pour structurer la chaine de valeur du commerce international en Afrique. Alumni du YCombinator dans la Silicon Valley, WaystoCap a levé 3 millions de dollars en Seed et est passé de 6 employés à 33 en moins de 2 ans avec un siège au Maroc et des bureaux au Bénin et au Burkina Faso. - Sokowatch (Kenya), startup qui réinvente la distribution des produits de grande consommation sur le segment informel, des FMCG ((Fast Moving Consumer Goods) et distributeurs directement aux épiciers en exploitant la data collectée pour planifier et redonner de la visibilité sur toute la chaine de valeur. Sokowatch a levé un total de 4.5 millions de dollars auprès d’investisseurs de la Silicon Valley et d’Afrique et est présent sur 4 pays en Afrique de l’Est avec une croissance mensuelle à deux chiffres. - Asoko Insight (Afrique anglophone), plateforme qui structure les données des entreprises privées et secteurs clefs en Afrique, considérée comme la base de données la plus complète sur le segment des entreprises privées du continent, couvrant 7 pays d’Afrique anglophone. - TousFacteurs (France-Diaspora), startup spécialisée dans le last-mile delivery (logistique du dernier kilomètre) comme interface des transporteurs internationaux (DHL, Chronopost…)
ÉCOSYSTÈME STARTUP sur le marché français. Cette startup, fondée par deux alumni de HEC dont un marocain, permet aux transporteurs d’assurer un service de meilleure qualité à un prix imbattable en optimisant la livraison des colis grâce à des cyclistes indépendants avec des circuits optimisés. - MaxAB (Egypte), fondée par l’ancien directeur de Careem en Egypte sur le même modèle que Sokowtach au Kenya, transforme la distribution des produits de grande consommation (FMCGs) sur le segment informel en utilisant une plateforme technologique qui permet de faire de la microdistribution prédictive directement chez les épiciers. MaxAB a fait une première levée de près de 1 million de dollars en phase d'amorçage auquel Outlierz a participé, puis après 8 mois de croissance pour valider son modèle, elle à réalisé une deuxième levée de 6 millions de dollars avec les plus gros VCs de la région. Pour réaliser ces investissements, nous avons passé en revue plus de 1.000 opportunités d’investissement, engagé des conversations avec plus de 350 entrepreneurs à travers le continent, pour sélectionner 5 entreprises parmi les plus prometteuses. En l’espace de 18 mois, la majorité de ces entreprises ont fait une deuxième levée de fonds avec une croissance impressionnante et des multiples de valorisation spectaculaires, ce qui nous
conforte dans notre approche et nos choix stratégiques.
Quels sont les mécanismes d'accompagnement que vous offrez aux startups africaines ? La création du fonds Outlierz Ventures répond à un besoin pressant d’accès au «smart capital» pour la croissance de startups à fort potentiel, au-delà des frontières marocaines. En effet, au-delà du financement, qui reste encore difficile au stade d’amorçage au Maroc et en Afrique, les entrepreneurs ont surtout besoin de conseils avisés, de réseau et d’accès au marché, et cela, avec un vrai mindset de capital risquer qui comprend cette classe d’actifs. Comment analysons-nous les opportunités d’investissement ? Nous sommes à la recherche de startups qui font appel à la technologie pour transformer les business modèles des secteurs traditionnels clefs du continent africain. Il doit s’agir d’un produit ou service qui résout un vrai problème, avec une vraie profondeur de marché et avec un business model «scalable», c'est-à-dire qu’il peut être reproduit sur d’autres marchés à moindre coût, et une ambition d’expansion régionale ou continentale. Le fonds investit des tickets entre 500.000 et 5 millions de dirhams dans des tours de tables de startups au stade Seed et au stade Pre-
Series A ou pré-expansion. C’est-àdire que nous n’investissons pas dans des projets au stade idée mais dans des startups qui ont un produit sur le marché avec des premiers clients et/ ou utilisateurs et un chiffre d’affaire en croissance avec pour but d’accélérer leur croissance. L’idée en elle-même ne vaut rien, c’est l’exécution et la qualité des entrepreneurs qui fait la différence. Nous intervenons comme des investisseurs stratégiques pour les startups africaines pour leur faciliter l’accès au marché, et spécialement dans les marchés Francophones, à travers nos relations privilégiées avec les grands groups de la place marocaine présents en Afrique avec lesquels nous collaborons sur des sujets d’open innovation et de CVC (Corporate Venture Capital). Nous agissons également en tant que conseillers et leur donnons accès à notre réseau d’investisseurs qui sont des VCs, des entrepreneurs de la Silicon Valley et d’ailleurs, ainsi que des C-Level executifs africains.Enfin, nous les aidons à préparer leur levée de fonds suivante en les présentant à notre réseau de co-investisseurs et de VCs internationaux.
Pourriez-vous nous citer des exemples de mécanismes de financements à destination des startups marocaines ? Ce sont les mêmes mais orientés expansion africaine à travers notre
53 N°51 - Novembre 2019
ÉCOSYSTÈME STARTUP réseau en Afrique subsaharienne. Il est indispensable pour les startups marocaines de penser expansion régionale ou continentale dès le départ, et de se positionner dans ce sens en structurant un tour de table avec des investisseurs du continent qui pourront les aider à entrer sur ces marchés dans un second temps.
Comment a évolué selon vous l’écosystème startup au Maroc ? L’écosystème des startups a commencé à voir le jour au Maroc il y a maintenant 6 ou 7 ans avec l’apparition des premiers acteurs de l’écosystème privés qui ont insufflé cette dynamique. Il n’a réellement commencé à se structurer que ces deux dernières années avec la mise en place des fonds d’investissement publics et privés à l’initiative de l’Etat, notamment à travers la CGG et ses différents mécanismes de financement, la nouvelle initiative 212 Founders de la CDG, ainsi que la prise de conscience des grands groupes qui veulent sourcer l’innovation auprès des startups pour leur stratégie de transformation digitale. Ces derniers sont passés d’un objectif de communication ou de responsabilité sociale des entreprises (RSE) à des objectifs orientés business et multiplient les initiatives d’open innovation. Il est important de rappeler que tout ceci n’aurait pas pu être possible sans le travail de terrain et les efforts
d’évangélisation des premiers acteurs privés de l’écosystèmes et structures d’accompagnement, qui ont fait un travail colossal, sans grands moyens, et qui ont également gagné en maturité et en expérience ces dernières années. On remarque aussi un gain de maturité des entrepreneurs qui s’attaquent à des problématiques avec une vraie opportunité de marché et un business model plus tangible, contrairement aux premiers essais utopiques de jeunes «wannabe entrepreneurs» des débuts. C’est très encourageant !
Quels sont les principaux freins à l’émergence d’un écosystème structuré et pérenne ? Aujourd’hui, l’écosystème continue toujours à se structurer avec la mise en place de réseaux de business angels et de réglementation pour les startups. Cependant, le marché marocain reste hostile à la croissance des startups et les lenteurs des cycles de vente et de prise de décision des grands groupes pénalisent cette croissance. Aussi, le temps nécessaire à la mise en place de nouvelles réglementations, comme par exemple celle liée au mobile paiement, représente aussi des freins certains à l’innovation. Et dans le monde du digital et de l’innovation, le temps est crucial. D’autre part, je trouve que les entrepreneurs marocains eux-mêmes ne sont pas toujours conscients de
la nécessité de penser à un business model applicable au-delà des frontières marocaines et ne s’attaquent pas toujours aux problématiques avec une profondeur de marché intéressante sur de vrais secteurs d’activités où il y a du business. Les entrepreneurs marocains devraient penser plus B2B et Afrique et oublier le B2C ! Je reste donc sur ma faim en termes de quantité de startups marocaines à fort potentiel, des croissances réalisées en comparaison avec ce que l’on voit en Afrique anglophone ainsi qu’en terme des chiffres de levées de fonds réalisées, qui reste très éloignés avec un multiple de x100 entre le Maroc et des pays comme le Kenya, le Nigeria et l’Afrique du Sud. Nous avons encore (beaucoup) de chemin à faire…
Le projet de loi sur le crowdfunding a été récemment adopté. Que pensezvous que cela pourrait apporter en tant qu'outil de financement ? Je pense que c’est une bonne initiative, surtout pour l’amorçage, mais je ne pense pas que c’est ce qui va résoudre les challenges de financement et de croissance des startups marocaines. Un entrepreneur a besoin de smart capital et donc de personnes qui comprennent le métier et la startup et qui peuvent l’aider à scaler, le challenger, le conseiller et le connecter aux bonnes personnes.
ﺃﻭﻝ ﺟﺮﻳﺪﺓ ﺇﻟﻜﺘﺮﻭﻧﻴﺔ ﺑﺎﻟﻤﻐﺮﺏ ﺗُﻋﻨﻰ ﺑﻤﻮﺍﺿﻴﻊ ﺍﻟﺼﻨﺎﻋﺔ ﻭﺍﻻﺳﺘﺜﻤﺎﺭ ﻭﺍﻻﺑﺘﻜﺎﺭ ﻧﺎﻃﻘﺔ ﺑﺎﻟﻠﻐﺔ ﺍﻟﻌﺮﺑﻴﺔ 54
N°51 - Novembre 2019
ÉCOSYSTÈME STARTUP
« LA CHAÎNE DE VALEUR DU FINANCEMENT DES STARTUPS EST EN COURS DE CONSTRUCTION. »
SARAH DIOURI Directrice de l’incubateur Bidaya.
Propos recueillis par Dalal SADDIQI.
I
DM : Comment a évolué, selon votre expérience, le monde de l’entrepreneuriat au Maroc ?
Sarah Diouri : Le Maroc a connu une amélioration qualitative et quantitative de l'écosystème entrepreneurial. Les structures et les initiatives d'accompagnement se multiplient avec une implication d'acteurs publics, privés, associatifs... Nous pouvons citer le programme Innov Invest de la CCG qui a été très structurant pour l'écosystème entrepreneurial marocain.
Comment la récente association Moroccan Startup ecosystem catalysts peut-elle améliorer l’écosystème startup marocain ? L'association MSEC, dont Bidaya fait partie, se veut une association fédératrice des structures d'accompagnement à l'entrepreneuriat. Cette initiative
permet d'améliorer notre écosystème. L'association a d'ailleurs déjà permis d'établir un mapping actualisé de l'écosystème entrepreneurial marocain. Le cadre réglementaire n'est pas encore clairement défini en faveur de l'entrepreneuriat au Maroc, il s'agit là du genre de plaidoyer que peut porter MSEC pour continuer d'améliorer notre écosystème.
Quelle est votre appréciation des moyens de financement des startups au Maroc ? La chaîne de valeur du financement des startups est en cours de construction. Aujourd'hui, des prix remis par les grandes entreprises permettent de financer les premiers besoins des startups. Il s'agit d'une option palliative en attendant l'émergence de réseaux forts de Business Angels et de Venture Capital (VC).
Les subventions et prêts d'honneurs, distribués notamment par Bidaya funds dans le cadre du programme Innov invest de la CCG permettent de financer les premiers stades de développement. Pour les stades d'accélération et passage à l'échelle, les options de financement au Maroc restent limitées.
Le projet de loi sur le financement collaboratif, plus connu sous l’appellation de «Crowdfunding», a récemment passé le cap du conseil de gouvernement. Quels changements cela pourra-t-il apporter ? C’est une bonne nouvelle pour les startups. La loi est votée ? Il s’agira là d’une nouvelle option pour financer le développement des startups tout en faisant une action collaborative, ce qui est particulièrement pertinent pour l'entrepreneuriat social.
Bidaya, l'incubateur Social Green Tech Bidaya est l'incubateur Social Green Tech au Maroc du Groupe SOS Pulse. Implanté à Casablanca depuis 2015, Bidaya a accompagné plus de 60 startups à fort impact social ou environnemental. Convaincu de la nécessité de construire des modèles économiques innovants pour répondre aux défis sociaux et environnementaux, Bidaya œuvre pour l'entrepreneuriat à fort impact à
travers 4 pôles d'activités : Bidaya Incub, le programme d'accompagnement général d'entreprises en amorçage Bidaya Funds, le programme d'accompagnement vers le financement d'entreprises ayant validé leur preuve de concept. Bidaya Space, le programme de promotion de l'entrepreneuriat à impact social ou environnemental
Bidaya Lab, le programme de partage et de valorisation de l'expertise Bidaya Sur les 15 startups sélectionnées chaque année, 10 d'entre elles accèdent au financement proposé par Bidaya Funds sous forme de subvention, pouvant aller jusqu'à 200.000 dirhams, ou de prêt d'honneur allant jusqu'à 500.000 dirhams.
55 N°51 - Novembre 2019
ÉCOSYSTÈME STARTUP
«LE MAROC SE POSITIONNE COMME LE PIONNIER DU CROWDFUNDING EN AFRIQUE.»
ERIC ASMAR CEO de Happy Smala.
I
DM : Pourriez-vous nous présenter Happy smala et ses différentes initiatives ?
Eric Asmar : Happy Smala est un cabinet de conseil et startup studio qui explore les approches collaboratives et les solutions digitales pour créer de l’innovation à fort impact. Nous accompagnons les entreprises, les institutions publiques et la société civile dans la création, l’opérationnalisation et l’évaluation de dispositifs d’innovation. Au sein de notre startup studio, nous lançons nos propres startups fintechs innovantes, puis nous cherchons les profils pour les développer. Nous avons commencé en 2014 avec Smala and Co, une plateforme web de crowdfunding de don avec contrepartie pour les projets à fort impact. Elle a été suivie en 2017 par Wuluj, la première plateforme de crowdfunding de prévente de produits créatifs et innovants de la région MENA. Nous avons également lancé Brra7, une plateforme web de crowdspeaking qui reprend une approche collaborative pour communiquer sur les réseaux sociaux et Right To Know (RTK), un outil de scoring client avec des données des réseaux sociaux et des moteurs de recherche. La dernière en date de nos startups est Ciwa, une plateforme qui digitalise la tontine, «daret» en darija. Nous intégrons donc des pratiques collaboratives de financement informel que nous visons de formaliser à travers le digital.
Que pensez-vous du contenu du projet de loi n° 15.18? Nous étions parmi les nombreux membres du groupe de travail qui a rédigé la proposition de loi. C’était une très bonne 56 N°51 - Novembre 2019
Propos recueillis par Dalal SADDIQI. nouvelle de le voir adopté en Conseil de gouvernement au mois d’août. Il y a également eu plus récemment le discours du ministre de l’Economie et des Finances, Mohammed Benchaâboun, qui a cité le crowdfunding parmi les volets à adopter pour l’avancement du nouveau projet de loi de Finances. Le Maroc se positionne ainsi comme pionnier sur le continent, car il sera le premier pays africain à légiférer sur le crowdfunding. Mais il faut cependant savoir que le projet de loi n’est pas prêt et que des éléments restent à adapter pour que les plateformes de crowdfunding puissent fonctionner librement et dans l’esprit de l’approche de financement collaboratif. Une liste d’éléments reste à traiter, liés aux questions de la constitution et de la gestion de ces plateformes, qui comprend le capital social minimum, des exigences par rapport aux gestions de risque, et cela nous fait basculer sur les modalités d’organisation des campagnes. Le texte de loi impose des plafonds sur les campagnes et les contributions individuelles que nous voudrions bien augmenter voire enlever. Le projet de loi, tel qu’il est, prévoit d’arrêter la campagne dès que le plafond est atteint, ce qui est contre le principe de base du crowdfunding. Si un porteur de projet demande une somme mais qu’il lève plus, c’est très bien. Or on met les porteurs de projets dans une situation précaire en imposant ces plafonds, car une fois le montant fixé on ne peut plus ajouter de la valeur même si le marché le demande. Les porteurs de projet sont alors obligés de gonfler le plafond, mais s’ils n’atteignent pas cette somme, la campagne a concrètement échoué.
Comment voyez-vous l’évolution du
crowdfunding au Maroc ? Nous ressentons de plus en plus d’intérêt à la fois des porteurs de projets, mais aussi d’engouement du public à contribuer et/ ou à acheter à travers ces campagnes. Au niveau international, le marché est en plein essor et nous avons des plateformes dans la région qui marchent bien, notamment grâce à la diaspora qui apporte environ 60 à 70% des fonds pour la région MENA. Aussi, dans le cas du Maroc, qui a une diaspora importante, cela peut-être un vecteur très puissant de contribution d’investissement de la part des Marocains du monde. Ensuite, il y a un double intérêt pour les gens qui vont lancer les campagnes. Les startups ont des besoins de financement en amorçage qui ne sont pas comblés par les banques risquophobes, et l’écosystème de Business Angels est en cours de construction au Maroc, donc le crowdfunding va offrir un autre moyen de financement pour les startups. Mais il présentera également l’intérêt d’être un moyen de financement qui les rapproche de leurs clients. En effet, si un porteur de projet lance une campagne de prévente pour un nouveau produit ou service, non seulement il est en train de se financer, mais il est aussi en train de communiquer et de commercialiser directement ses produits. Pour les projets culturels et associatifs, le crowdfunding est aussi un vecteur important de financement et de communication avec leurs communautés. Cela constitue un moyen de contribuer à la résilience de ces projets en limitant leur dépendance vis-à-vis des subventions publiques ou des bailleurs de fonds institutionnels.
ÉCOSYSTÈME STARTUP
«LE CROWDFUNDING VA OFFRIR AU CITOYEN MAROCAIN L’OPPORTUNITÉ D'AGIR DANS LA VIE ÉCONOMIQUE DE SON PAYS.»
EMMANUEL EXPOSITO Co-fondateur de Crowdfunding Morocco Federation. Propos recueillis par Dalal SADDIQI.
I
DM : Qu'est-ce qui a motivé la création de la Fédération marocaine de crowdfunding ?
Emmanuel Exposito : La fédération a été créée par le groupe d’acteurs qui a travaillé sur la proposition du texte du projet de loi sur le financement collaboratif, en étroite collaboration avec la Direction du trésor du ministère de l’Economie et des Finances. A l’issue de la remise, en mars 2016, de la proposition de l’avant-projet de texte de loi sur le financement collaboratif. La fédération est donc une association professionnelle qui a été créée dans le cadre de la future loi. Après avoir été adopté par les membres du gouvernement, lors du conseil tenu le 22 août 2019, le projet de loi n° 15-18 a été déposé à la Chambre des représentants. Le Maroc sera ainsi le premier pays du continent africain à légiférer sur le crowdfunding.
Quelles sont vos missions ? Les missions de Crowdfunding Morocco Federation (CMF) portent sur différentes activités que sont la création d'une charte éthique, la mise en œuvre des processus de fonctionnement de CMF, la mise en œuvre d'un plan d'actions visant à sensibiliser le citoyen marocain aux pratiques du financement collaboratif, en don, en prêt, et en investissement, au Maroc et au sein des diasporas, la définition des règles de reporting avec les régulateurs et le conseil aux fondateurs des Sociétés de financement collaboratif qui vont porter des Plateformes de financement collaboratif Il est très clair que tout cela ne sera possible que si et
seulement si nous pouvons bénéficier de subventions, car nous ne pourrons pas compter uniquement sur les cotisations des membres fondateurs.
Pensez-vous que le crowdfunding pourra booster l’écosystème startup ? Pour le Maroc, c'est un nouveau mode de financement qui arrive enfin, après 5 années d'attente, pour opérer. Le financement collaboratif va ainsi compléter l’offre de financement pour les startups en phase «early stage». C'est un mode de financement qui a fait ses preuves dans le monde, qui va atteindre mille milliards de dollars en 2022. L'exemple de référence dans l’activité d’investissement est selon moi, la plateforme anglaise Crowdcube qui a permis le financement de quelques centaines d’entreprises et la création de quelques milliers d'emplois en quelques années.
Pensez-vous que l’existence de plafonds dans la loi du financement collaboratif soit un point bloquant pour son évolution ? Non, je ne pense pas. Sauf erreur de ma part, les plafonds dans le texte de l'avantprojet de loi étaient fixés à 5 millions de dirhams. Cela me semble très raisonnable pour commencer l’activité, sachant que ce montant pourra être augmenté via circulaire. De plus, ce montant se trouve dans la tranche où il est le plus difficile pour une startup de lever des fonds. En France, la loi a été votée en 2014, avec un plafond initial d'un million d'euros. Il est à aujourd’hui, sauf erreur de ma part, passé
à deux millions et demi d’euros. Y a-t-il des personnes physiques ou morales qui vous contactent pour créer leur société de financement collaboratif ? Il est clair que cette activité suscite de l’intérêt au sein de l’écosystème, néanmoins, le cadre réglementaire n’étant pas encore en place, il est prématuré de créer sa structure juridique. En revanche, nous invitons tous celles et ceux qui envisagent de lancer une activité de crowdfunding à se rapprocher de l’association pour travailler sur la feuille de route de CMF. Un certain nombre d’étapes restent encore à passer : le vote de la loi, la rédaction des décrets et des circulaires, les demandes d’agrément auprès des régulateurs en fonction du type d’activité, don, prêt, investissement. Après nous pourrons lancer les premières opérations.
Pensez-vous que les Marocains joueront le jeu de financer les startups ? Le crowdfunding va offrir au citoyen marocain l’opportunité d'agir dans la vie économique de son pays, en finançant directement des projets d’entreprises, des projets culturels, sociaux, éducatifs. Il va contribuer au succès d'une entreprise pour laquelle il a une affinité, sur un projet qu’il aurait aimé entreprendre... Les Marocains du monde, déçus par certains projets immobiliers, pourront investir une partie de leur épargne dans des projets qui leur parlent et contribuer au développement économique de leur pays d'origine.
57 N°51 - Novembre 2019
ÉCOSYSTÈME STARTUP
«LA DÉFINITION JURIDIQUE DE LA STARTUP EST LE POINT DE DÉPART POUR LA MISE EN PLACE D’UN CADRE JURIDIQUE ET FISCAL ADAPTÉ AUX STARTUPS.» Propos recueillis par Dalal SADDIQI.
FRANÇOISE DE DONDER Managing Partner Outlierz Ventures.
I
DM : Pourriez-vous nous présenter l’AMC et ses missions ?
Françoise De Donder : L’Association marocaine des investisseurs en capital regroupe la majorité des structures de Capital Investissement (Capital Risque, Capital Développement, Capital Transmission / LBO, Capital Retournement) installées au Maroc. Actionnaires professionnels, les 28 membres actifs de l’association accompagnent et financent la croissance de plus de 200 entreprises marocaines. L’AMIC compte également 23 membres associés représentant les métiers qui accompagnent et conseillent les investisseurs et les entrepreneurs.Au-delà de ses missions de déontologie, de contrôle et de développement des pratiques de place, l’AMIC fédère, représente et assure la promotion de la profession du Capital Investissement auprès des investisseurs institutionnels locaux et internationaux, des entrepreneurs, des leaders d’opinion et des pouvoirs publics. Elle contribue ainsi à l’amélioration du financement de l’économie, en particulier à destination des petites et moyennes entreprises (PME), à la stimulation de la croissance et de l’emploi ainsi qu’à la promotion de l’innovation et de l’esprit d’entreprise.
L’AMIC a réalisé une étude sur le financement des startups au Maroc. 58 N°51 - Novembre 2019
Pourriez-vous nous expliquer dans quel contexte cela s'est fait en rapport avec vos missions ? Il faut savoir que l’investissement en capital comprend 4 segments : le développement, le retournement, la transmission et l’amorçage. Jusqu’il y a peu, la majorité des membres de l’AMIC était positionnée sur le capital développement, à savoir l’accompagnement d’entreprises installées depuis un certain nombre d’années, avec un certain chiffre d’affaires et qui souhaitaient se développer. Or une chaine de capital investissement saine doit inclure l’amorçage, ce qui permet ensuite le développement, et enfin la transmission. Pour l’AMIC, il était donc important de développer le segment de l’amorçage qui était très peu couvert. Dès 2014, nous avons collaboré à la réflexion sur la mise en œuvre de l’initiative Innov Invest de la Caisse centrale de garantie (CCG), en collaboration avec la Banque mondiale. Nous avons été associés dès le départ à cette initiative qui comprend des composantes qui visent, d’une part, les structures d’accompagnement et, d’autre part, le financement par des fonds de capital amorçage. Ce sont d’ailleurs trois sociétés de gestion, membres de l’AMIC, qui ont été sélectionnées par la CCG : Azur Partners, Seaf Morocco et MITC Capital. Pour accompagner au mieux l’initiative Innov Invest, nous avons créé une
commission amorçage qui a travaillé sur une feuille de route et produit en collaboration avec l’écosystème un diagnostic sur le financement du capital risque et amorçage au Maroc.
De nombreux partenaires se sont joints à vous pour cette étude. Qu'estce qui a motivé cela ? Nous avons approché la CGEM parce que nous avons pensé qu’il était important que la structure représentant le secteur privé auprès des pouvoirs publics et des institutionnels soit impliquée dans le processus. Notre initiative a également été bien accueillie par la CDG qui travaillait à un programme lancé récemment, 212 Founders, donc on se rejoignait. Le CIH est actionnaire dans certains des Fonds Innov Invest et le Technoparc s’est joint à nous par intérêt du développement de la startup. Suite à ce diagnostic, vous avez émis des recommandations, quelles sont les priorités à adresser par l’AMIC ? Il y a 6 volets de recommandations. Nous pensons que les volets culturel, support, capital humain et marché reviennent plus particulièrement aux structures d’accompagnement qui se sont récemment rassemblées en association qui a justement vocation à porter ces problématiques. L’environnement et l’écosystème sont importants pour nous mais nous sommes plus focalisés sur les
ÉCOSYSTÈME STARTUP volets financement et environnement juridique et fiscal. Avant tout, nous estimons que la définition de la startup constitue le point de départ. Nous avons donc créé une commission mixte AMICCGEM et avons proposé une définition de la jeune entreprise innovante que voici :
«On entend par start-up toute société commerciale de droit marocain, qui répond aux critères cumulatifs suivants: 1. 8 ans d’existence ou 5 ans d’activité (le début d’activité étant justifié par le 1er dirham de chiffre d’affaires facturé et encaissé) ; 2. Un chiffre d’affaires annuel ne dépassant pas 100 millions de dirhams ; 3. Un modèle économique innovant selon les critères de l’OCDE définissant l’innovation comme un nouveau produit, ou un nouveau concept, ou une nouvelle méthode de commercialisation ou de production par rapport au territoire assujetti ; 4. Un fort potentiel de croissance (scalabilité) mesuré par une croissance de 20% en moyenne minimum sur 3 ans, les détails relatifs aux paliers de croissance étant définis par voie règlementaire. La start-up pourra, sur sa demande, obtenir le statut de startup en se soumettant à un processus de labélisation, dont les modalités seront précisées par voie règlementaire, et qui sera pris en charge par le ministère de l’Industrie, du commerce et de l'Economie verte et numérique. Le ministère attribuera le label Start-up sur avis d’un comité de labellisation composé de la CGEM, de la CCG, des fonds d’investissement labellisés et de 3 représentants des acteurs labellisés Innov Invest. Dépendamment du domaine d’activité de la start-up, ledit comité pourra recourir à des experts métier qui émettront des avis consultatifs. Par ailleurs, les start-up ayant été (i) incubées par des acteurs labellisés Innov Invest ou (ii) financées par des fonds d’investissement labellisés Innov Invest ou par des futurs clubs de business angels labellisés Innov Invest bénéficieront d’un processus de labellisation simplifié, dont
les modalités seront définies par voie règlementaire.»
Quelles sont vos autres recommandations prioritaires au niveau juridique? Pour le volet juridique, nous souhaitons une évolution de la Loi 17-95 relative à la SA afin de créer un statut de la Société par Actions Simplifiée plus flexible et plus adapté aux réalités des startups notamment en l’ouvrant aux personnes
Les entreprises accompagnées par le capital investissement voient leurs contributions fiscales (IS, IR, TVA et autres impôts et taxes) augmenter entre 20 et 32% grâce à la présence d’un fonds d’investissement dans leur capital. L’impact fiscal des investisseurs en capital est donc indéniable. physiques et en modifiant le montant du capital social ainsi que le nombre d’actionnaires requis. Ceci est une priorité. Nous souhaiterions que cette loi institue une réglementation des Bons de souscription d’actions (BSA) comme alternative aux obligations convertibles en actions pour faciliter le financement en amorçage. Cet instrument d’investissement innovant permettrait à un investisseur d’investir rapidement un petit montant dans une startup. Enfin, toujours dans cette même loi, les dispositions relatives à la liquidation des entreprises devrait être adaptées à la startup car les procédures actuelles sont lourdes et longues et ne sont donc pas adaptées à la liquidation des startups qui seraient en échec. Nous préconisons un système de dissolution à l’amiable. En ce qui concerne le cadre légal, l’AMIC a entamé une réflexion interne, qui sera prochainement partagée avec l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) avec qui nous collaborons
étroitement, sur la Loi 41-05 relative aux organismes de placement collectif en capital (OPCC).
Quelles sont les réformes que vous préconisez sur le volet fiscal ? Nous avons réalisé une recherche sur «Les Impacts socio-économiques et fiscaux du capital investissement» en collaboration avec le Cabinet Grant Thornton dans le cadre de la Commission juridique & fiscale de l’AMIC. De cette étude, il ressort qu’outre l’impact en matière de croissance économique et d’emploi pour les entreprises accompagnées par le capital investissement, ces dernières voient leurs contributions fiscales (IS, IR, TVA et autres impôts et taxes) augmenter entre 20 et 32% grâce à la présence d’un fonds d’investissement dans leur capital. L’impact fiscal des investisseurs en capital est donc indéniable. Pour les startups mais aussi pour le capital investissement en général, notre priorité est l’exonération de la TVA sur les frais de gestion parce qu’aujourd’hui les fonds d’investissement paient la TVA sans pouvoir la récupérer. Cette TVA perdue pourrait être investie et l’effet démultiplicateur du capital investissement pourrait alors jouer à plein régime. Il faudrait également permettre aux startups de capter l’épargne privée. Les personnes physiques qui investissent dans les startups, fonds d’amorçage ou projets de R&D devraient pouvoir bénéficier de la réduction d’impôts instituée par la Loi de Finances 2019. D’autre part, le plafond prévu pour les prises de participation qui ouvrent un droit à la réduction d’impôt devrait être augmenté. Enfin, l’AMIC souhaite qu’outre l’assouplissement de la réglementation relative au change et à l’export, le régime fiscal soit adapté à la start-up et au fondateur de cette dernière par la mise en place d’un système de stock-options, des exonérations fiscales à la création d’une startup et des avantages fiscaux pour les salariés de ces structures de façon à pouvoir retenir les talents marocains et en attirer de l’étranger.
59 N°51 - Novembre 2019
ÉCOSYSTÈME STARTUP
À QUAND UN STARTUP ACT MAROCAIN ? QUI AURAIT IMAGINÉ QUE CAREEM, LICORNE ARABE, SOIT RACHETÉE PAR LE GÉANT AMÉRICAIN UBER POUR 3,1 MILLIARDS DE DOLLARS ! C’EST DIRE QUE DANS CE PASSIONNANT UNIVERS DES STARTUPS, TOUT EST POSSIBLE À CONDITION D’Y CROIRE.
L
e jour où une stratup marocaine réalisera une telle prouesse, nous pouvons afficher haut et fort notre satisfaction. Il faut une success-story marocaine qui aura un sacré écho à l’international.
Etat des lieux: Au niveau politique, toutes les parties prenantes sont conscientes de la nécessité de booster l’écosystème startup, à commencer par la plus haute autorité du pays. Je vous renvoie au dernier discours du Roi Mohammed VI au Parlement sur l’urgence de soutenir les jeunes entrepreneurs et les petites et moyennes entreprises. Qu’attendons-nous pour franchir le cap ? Il est temps d’adopter une rupture dans l’approche et se doter d’un dispositif musclé. En attendant d’avoir une cartographie de l’écosystème des startups marocaines fiable, les indicateurs peuvent être améliorés. Le dernier rapport de la Société financière internationale (SFI), établi en juin dernier, sur le secteur privé marocain relève que les entreprises qui ont besoin de capitaux d’amorçage et de capitalrisque ont bénéficié d’à peine 6% des investissements engagés en 2015. Pour la filiale de la Banque mondiale, c’est l’une des parts les plus faibles de la région MENA. La SFI déplore que les besoins de financement des jeunes pousses et des entreprises en phase de démarrage et de développement initial soient encore peu couverts. Et de préciser que si le capitalinvestissement est relativement bien développé au Maroc, le capital-risque et les investisseurs providentiels sont rares. Le diagnostic est sans appel.
Avancées: Le volontarisme politique est décisif pour booster les 60 N°51 - Novembre 2019
startups. Il est aujourd’hui exprimé, assumé et défendu. L’objectif étant d’implémenter une culture de l’entrepreneuriat et de l’innovation chez les jeunes. Le volontarisme économique doit suivre à travers le développement des financements. Il existe aujourd’hui tellement d’initiatives et de fonds de financement des startups. L’environnement des affaires qui permet la création et le développement des startups doit être incitatif. Le projet de charte des investissements s’annonce d’ailleurs prometteur. Des mesures phares sont prévues pour promouvoir les startups. Au-delà du cadre juridique et fiscal, les acteurs privés doivent jouer pleinement leur rôle à commencer par les banques.
Recommandations: Le Maroc a besoin d’un Startup Act ambitieux. Le pays dispose de tellement d’énergies et de talents pour devenir un paradis régional des startups. L’ambition affichée doit être grande. C’est le cas aussi pour les moyens. Pourquoi d’autres pays de la région MENA, à l’image des Émirats arabes unis, parviennent-ils à abriter la plupart des startups de la région (28% de toutes les transactions en 2018) ? Comment se fait-il que 35% des nouvelles entreprises dans le monde arabe siègent aux Émirats arabes unis ? Le Maroc a des atouts pour être dans la course et séduire des startups étrangères prometteuses. Il faut voir grand. D’autant que les derniers chiffres révèlent que les transactions dans la région MENA ont augmenté de 13% en 2018 par rapport à 2017. C’est le cas aussi pour le financement total qui a enregistré une hausse de 31%.
PAR MOHAMED DOUYEB Président co-fondateur du think tank Digital Act.
Digital Act Le think tank marocain du numérique Fondé par Raja Bensaoud, juriste en droit des affaires, enseignante au sein de grandes écoles, Amine Amara, expert en géostratégie, enseignant et ancien coordinateur général de l’Institut Amadeus, et Mohamed Douyeb, expert en médias et contenu, Digital Actest un think tank indépendant, dont la principale vocation est de contribuer au débat sur le numérique comme facteur de développement humain et être une force de proposition pour les politiques publiques.Le think tank est le partenaire scientifique de Inwi dans l’organisation de cycles de conférences pour enrichir les débats sur le digital. Le premier cycle est déjà enclenché et porte sur le thème du «Mobile money, un levier pour catalyser l’inclusion financière». La deuxième conférence de ce cycle, organisée en partenariat avec l’Agence de développement du digital, est programmée le 5 novembre 2019 à Casablanca.
INDUSTRICOM GROUP est un groupe de presse marocain spécialisé qui s’est fixé comme principale mission la promotion du secteur de l’industrie, de l’investissement et de l’innovation au Maroc et en Afrique via la presse écrite et électronique en langue arabe et française. Mais également à travers des événements d’envergure internationale de haut niveau, ainsi que par le biais d’une web TV orientée business.
(+212)5 22 26 04 51
industricom.ma
61 N°51 - Novembre 2019
TECH NOLOGI E
BOSCH REXROTH OFFICIELLEMENT INSTALLÉ AU MAROC
LE SPÉCIALISTE MONDIAL DES TECHNOLOGIES D'ENTRAÎNEMENT ET DE COMMANDE BOSCH REXROTH A OFFICIELLEMENT COMMUNIQUÉ SA PRÉSENCE AU MAROC, LE 1ER OCTOBRE À BOUSKOURA, EN INAUGURANT LE SIÈGE SOCIAL DE SA FILIALE BOSCH REXROTH MOROCCO, AU PARC INDUSTRIEL CFCIM D’OULED SALAH, EN PRÉSENCE DE SON TOP MANAGEMENT AFRICAIN.
L
a filiale Bosch Rexroth Morocco est maintenant opérationnelle avec des bureaux et un atelier de service. L’inauguration de son siège à Bourskoura, qui s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie de développement du Groupe en Afrique du Nord, renforce la présence de la multinationale au Maroc. Le Maroc présente un fort potentiel attractif local, régional et continental. A cet égard, la filiale marocaine de l’entreprise a été dotée d’un cadre concept novateur, le «One stop shop», qui permet à la fois la pleine disponibilité des produits Bosch Rexroth et une offre riche en produits et services complémentaires afin de répondre aux larges éventails de besoins à la fois des clients et des partenaires. Installé sur un site entièrement fonctionnel, au Parc industriel CFCIM d’Ouled Salah, le nouveau siège social de Bosch Rexroth Morocco est composé d’un site de 2 bâtiments de 2 niveaux, offrant un espace de travail ouvert, convivial et moderne, appuyé par une 2e unité constituée d’un bâtiment-atelier et d’une zone de stockage. «Le renforcement de la présence 62 N°51 - Novembre 2019
de Bosch Rexroth au Maroc est un nouveau témoignage de confiance du Groupe en le potentiel nord-africain», a souligné à l’occasion Adnene Gharbi, Directeur général de Bosch Rexroth Afrique du Nord. Et d'ajouter : «Par ailleurs, il convient de noter que cette inauguration ouvre la voie à une dynamique de recrutements au Maroc. Cela créera de nouvelles opportunités d’emplois qualifiés et pérennes, visant les profils suivants : chefs de projets, commerciaux, ingénieurs, techniciens, agents marketing». Partenaire multiservices aux compétences avérées, Bosch Rexroth Morocco assure une proximité opérationnelle au bénéfice de ses clients et partenaires dans tous les secteurs porteurs, notamment les mines, l’automobile, la sidérurgie, la plasturgie, les cimenteries, l’aéronautique et le BTP. La société veille à offrir une large gamme de solutions sur mesure relatives à la modernisation, l’entretien et la réparation des composants et systèmes hydrauliques, électriques et mécaniques. Bosch Rexroth Morocco offre également des solutions en industrie 4.0, intelligence artificielle et en
expériences industrielles performantes. Par ailleurs, Bosch Rexroth Morocco met à disposition une offre de formations personnalisées dans tous les domaines de l’hydraulique mobile et industrielle assurée par une équipe marocaine qualifiée au niveau des standards internationaux de Bosch Rexroth.
Bosch Rexroth : «We move youwin» Implanté dans plus de 80 pays, Bosch Rexroth, un des principaux fournisseurs mondiaux de technologies de commande et d’entraînement, assure un mouvement efficace, puissant et sûr des machines et des systèmes de toutes tailles. La société regroupe une expérience globale des applications dans les segments de marché des applications mobiles, des applications de machines et d'ingénierie ainsi que l’automatisation des usines. Grâce à ses composants intelligents, ses systèmes sur mesure et ses services personnalisés, Bosch Rexroth crée l'environnement nécessaire pour des applications entièrement connectées.
TECH NOLOGI E
«LE MAROC EST UN SITE IMPORTANT QUI VA NOUS PERMETTRE DE DÉVELOPPER TOUTE L’AFRIQUE DU NORD.»
OLSEN TILLMANN PRÉSIDENT DE BOSCH REXROTH AFRIQUE. Propos recueillis par Dalal SADDIQI.
I
DM : Que représente pour vous l’inauguration de votre nouveau siège au Maroc et quels sont vos prochains investissements ? Olsen Tillmann : Le Maroc est un site important qui va nous permettre de développer toute l’Afrique du Nord. Cette inauguration est vraiment pour moi un bon signal pour nos collaborateurs, mais aussi de croissance pour notre groupe. Pour les gens ici, cela signifie un bel investissement et cela donne plus de cadre et de responsabilité à l’équipe Maroc pour développer le marché et rendre l’activité plus autonome, et ce, avec toute la valeur ajoutée que le groupe peut apporter à nos clients ici au Maroc et en Afrique du Nord. Nous sommes en train d’investir pour construire des projets de réparation et de mise à jour d’équipements industriels et aussi mobiles, et ce, aux standards de qualité de Bosch Rexroth. Beaucoup de clients sont obligés d’envoyer leur équipement vers l’Europe, avec toute la complexité des douanes et des délais… et aujourd’hui, nous commençons à offrir ce service à Casablanca. Dans l’atelier de notre unité de Bouskoura, il y a une zone marquée au sol. C’est une bande de tests pour pompe moteur et c’est la prochaine étape de notre investissement. Quels sont les marchés industriels que vous adressez au Maroc et comment
comptez-vous les servir ? Métallurgie, sidérurgie, automobile, mines… les secteurs où nous sommes présents sont très variés. En termes de ressources humaines dédiées, nous sommes 13 aujourd’hui à Casablanca et nous espérons dépasser les 20 prochainement. La force du groupe est l’expertise que nous avons autour de nous, en Europe, en France, avec nos ingénieurs allemands, mais aussi nos collègues en Afrique du Sud qui sont très pointus dans l’activité de la mine, car c’est traditionnellement un pays minier… et le Maroc a la chance de pouvoir se saisir de toutes ces capacités et expertises du monde entier. Quelle expertise particulière pourraiton développer au Maroc ? Dans l’automobile par exemple, nous avons de beaux projets pour de l’industrie connectée, notamment avec la mise en place de capteurs intelligents qui vont collecter les conditions de fonctionnement des machines pour donner les signaux de fatigue des machines, mettre en capacité la production, détecter les dysfonctionnements et les pannes pour pouvoir intervenir. Comment fonctionnent ces capteurs ? Ce sont de tous petits capteurs, comme lorsque vous bougez votre téléphone portable, alors votre écran bouge, c’est typique des capteurs. Les micro-capteurs
ont la capacité de recevoir la vibration, la rotation et toutes ces informations sont collectées et analysées. Et avec l’Intelligence artificielle (AI), il est alors possible de savoir par exemple s’il commence à y avoir des problèmes de roulements de la pièce qui montrent des signes de fatigue. Alors, nous intervenons. Comment voyez-vous l’évolution du 4.0 chez Bosch ? C’est un exploit magnifique. Cela fait 6 ans que j’ai démarré avec le thème en France et nous avons commencé avec des lunettes intelligentes qui font du soutien pour le contrôle qualité en guidant l’opérateur à travers une routine des tests qualité. S’il y a un problème de qualité avec une pièce, on prend des photos avec les lunettes intelligentes et tout cela est relié à un fonds documentaire. Cela a été un petit exemple de démarrage avec l’intelligence artificielle et cela s’est fait avec des capteurs. Aujourd’hui, je crois qu’il existe un fantastique portfolio d’options d’intelligence. Il n’y a pas encore d’étape finale, cela ne sera jamais le cas, car c’est une évolution perpétuelle. Toute l’industrie cherche quels sont les cas d’utilisation les plus pertinents pour chaque industrie. Ce n’est pas une solution qui est optimale pour tout le monde. C’est plutôt de savoir quelle est l’utilisation qui donne le plus de résultats pour les clients, c’est du sur-mesure. 63 N°51 - Novembre 2019
TECH NOLOGI E
«NOUS CROYONS AU MARCHÉ MAROCAIN ET NOUS POUVONS ALLER TRÈS LOIN AVEC NOS CLIENTS.»
ADNENE GHARBI Directeur général Bosch Rextroth Afrique du Nord.
Propos recueillis par Dalal SADDIQI.
I
DM : Que représente pour vous la concrétisation de l’installation de Bosch Rexroth Morocco ?
Adnene Gharbi : Aujourd’hui est en effet un jour spécial pour moi puisque c’est la date du lancement officiel de notre nouvelle filiale au Maroc. Cette filiale a en fait deux objectifs : d’une part, il s’agit de servir les besoins des clients de Bosch Rexroth au Maroc, d’assurer de la valeur ajoutée locale avec des compétences marocaines qui travaillent au niveau et aux standards de Bosch Rexroth monde. D’autre part, cette entité marocaine est aussi la plateforme régionale qui met en place la stratégie de Bosch Rexroth et l’implémente dans toute l’Afrique du Nord, à savoir en Tunisie, Algérie, Egypte et en Libye. Donc pour moi, cette filiale a une grande importance dans le cadre du plan de croissance que nous avons mis en place, Bosch Rextroth et le groupe Bosh aussi, en Afrique. Jusqu’alors vous étiez surtout présents dans les pays anglophones et vous vous orientez donc à travers cette filiale marocaine pour adresser l’Afrique francophone… Effectivement. Nous nous focalisons actuellement sur le Maroc et le marché marocain, parce que nous sommes à l’écoute des clients et que nous avons perçu un grand besoin. Nous sommes en train d’établir une offre au marché avec un niveau de qualité et des standards qui n’existaient pas auparavant. Et cela les grandes entreprises du secteur industriel l’attendent avec impatience. Nous allons parallèlement nous orienter vers 64 N°51 - Novembre 2019
les pays de l’Afrique du Nord, puis nous allons étendre notre périmètre. Toute la partie Afrique francophone était jusqu’alors gérée par le hub basé au Ghana et la stratégie groupe consiste à répartir les pays africains selon 4 régions. Et nous pilotons la région Nord à partir du Maroc, d’où l’importance de ce site. Vous avez des relations avec le Maroc depuis longtemps. Quelle a été la motivation de votre installation et que représente le Maroc pour Bosch ? Dans le passé, pour être honnête, le continent africain n’était pas une cible stratégique du groupe. Mais depuis quelques années, les membres du Conseil de direction de Bosch ont décidé, parce qu’ils ont détecté le potentiel du continent africain en tant que continent ayant le plus de croissance et de besoins, de s’établir et d’avoir des représentations en local. Auparavant, nous avions seulement des bureaux de liaisons, c’est-à-dire une dizaine de personnes, alors qu’aujourd’hui au Maroc nous sommes passés à plus de 200 personnes pour l’ensemble des divisions de Bosch. Cela s’est fait parce que nous croyons au marché marocain, où nous avons trouvé le cadre idéal, que ce soit du point de vue du positionnement géographique, de l’infrastructure, des facilitations administratives, mais aussi du point de vue des mécanismes industriels puisqu’on parle au Maroc d’écosystèmes. La preuve en est que nous sommes aujourd’hui installés dans un parc industriel très moderne, aux standards européens et qui nous permet aussi de positionner notre
marque et notre image. Tout cela représente des facteurs de succès. Donc le Maroc, nous y croyons et nous avons trouvé tout ce qu’il faut pour nous encourager à prendre cette décision, que ce soit du point de vue du cadre d’investissement, mais aussi du point de vue de la clientèle qui en a formulé le besoin. C’est pour cela que le Maroc est également le pays idoine pour développer le reste de la région. D’où l’importance, encore une fois, de ce site. Quelle est la demande des industriels marocains vis-à-vis de Bosch Rexroth Morocco ? Nous sommes leader mondial dans les automatismes et les solutions d’entrainement et commandes donc avec nos produits nous sommes présents dans les machines industrielles partout où il y a quelque chose qui bouge, que ce soit dans les mines, les barrages, dans le secteur automotive, dans les engins de travaux publics, les engins miniers… Aujourd’hui, le premier besoin des clients que nous avons identifié est d’être présents localement avec des valeurs ajoutées locales, que ce soit par le personnel qui opère les prestations de services et d’accompagnement dans les projets, donc des compétences marocaines basées localement, à côté du client et qui agissent avec la compétence reconnue de Bosch Rexroth monde.Il y a aussi le besoin de localisation de certaines prestations comme les réparations de tout ce qui est pompes et moteurs hydrauliques. Nous travaillons là-dessus et nous allons lancer notre équipement de réparation prochainement, ce qui offre un avantage pour le client, car
TECH NOLOGI E nous serons plus réactifs, car nous n’aurons plus à envoyer les produits en Europe et attendre de les ramener après réparation.L’autre volet est celui de la disponibilité, donc nous avons mis en place un grand stock, d’une grande valeur, pour des clients stratégiques afin d’assurer pour eux la disponibilité des produits. Il faut éviter tout ce qui temps d’arrêt dans une usine ou une production. Et c’est cela notre valeur ajoutée : nous pouvons aller très loin avec nos clients. Quel est votre principal objectif en tant que DG Bosch Rexroth Afrique du Nord.? Tout d’abord, notre objectif est de créer un niveau de valeur ajoutée avec un standard très élevé qui n’existait pas auparavant au Maroc parce que c’est une question d’image de marque et que chez Bosch, lorsque nous faisons quelque chose, nous la faisons bien et avec de hauts standards. Mais je veux encore plus investir dans le fait d’avoir la localisation des compétences et de l’expertise. Toute mon équipe est marocaine, sauf moi qui suis tunisien. Pour moi, il est très important d’avoir des compétences marocaines, nous n’engageons que les meilleurs éléments du marché et nous les «Rexrothons» comme on dit chez nous. Nous faisons tout un plan de formation pour leur apprendre et leur montrer comment on fait les choses au niveau mondial. Donc un technicien de Bosch Rexrott Morocco va agir de la même façon qu’un expert de Bosch Rextrott Allemagne. C’est cela notre objectif. Nous travaillons également à d’autres projets dans la région. Il y a beaucoup de choses à faire et nous sommes très occupés pour les prochains 30 à 40 ans. Toute notre équipe est très motivée ici au Maroc et notre capital de Bosch Rexrott dans cette entité est le personnel. Nous sommes aujourd’hui 13 personnes, nous allons grandir à 20 d’ici la fin de l’année et ce qui est unique par rapport à notre entreprise, c’est l’esprit familial que nous avons établi. Quelle est votre vision pour les 5 années à venir ? Vous pourriez par exemple intégrer un écosystème… Développer le maximum le marché en
partenariat avec les clients marocains et subvenir à leurs besoins pour qu’ils se sentent entre de bonnes mains et qu’ils puissent compter sur leur partenaire stratégique qui est Bosch Rexrott Morocco. Je ne doute pas que dans les prochaines années il va y avoir par exemple un écosystème hydraulique.
Là, nous pourrons vraiment montrer que nous sommes fiables et que nous sommes le véritable partenaire de tous les clients qui ont des exigences très élevées. Nous commençons à subvenir aux exigences très complexes, c’est notre challenge, et si nous le faisons, nous pourrons servir tous les besoins.
«LES ENTREPRISES ALLEMANDES SONT DES PARTENAIRES DE LONGUE DURÉE»
ANDREAS WENZEL Directeur général de la Chambre allemande de commerce et d’industrie au Maroc. Propos recueillis par Dalal SADDIQI.
I
DM : Que représente pour vous l’installation de Bosch Rexroth au Maroc ?
Andreas Wenzel : L’ouverture de notre unité de Bosch Rexroth est très importante pour les relations marocoallemandes. Aujourd’hui, c’est la preuve qu’il y a beaucoup d’opportunités pour les entreprises allemandes au Maroc et j’espère que nous allons voir plus d’installations d’entreprises allemandes dans le futur. Comment les chefs d’entreprises allemands perçoivent-ils le Maroc ? Je pense que le Maroc est aujourd’hui plus que le Maroc. Casablanca est une plaque tournante pour l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest et à mon avis, de plus en plus, les entreprises allemandes qui s’installent au Maroc planifient aussi d’investir davantage dans ces régions et pour le Maroc c’est une grande opportunité pour se positionner pour cela. Combien
avez-vous
d’entreprises
allemandes inscrites à la Chambre ? Nous avons 450 membres, 80% sont des entreprises marocaines. En ce qui concerne les entreprises allemandes, elles sont 150 ou 160 à peu près, dans les domaines de l’automotive, de la chimie et parachimie, des énergies renouvelables… C’est un chiffre qui n’est pas si pas mal, mais il existe beaucoup d’opportunités pour l’avenir. Quels sont les avantages des entreprises marocaines à adhérer à la Chambre ? Nous sommes une plateforme pour interagir avec les entreprises allemandes pour créer des partenariats avec les entreprises marocaines et aussi pour créer des transferts de savoir-faire et de technologies. Et il faut surtout savoir que les entreprises allemandes sont des partenaires de longue durée. Quand une entreprise allemande investit, elle le fait pour le long terme, et dont je pense que c’est très important pour les entreprises marocaines qui coopèrent avec les entreprises allemandes. 65 N°51 - Novembre 2019
AÉRONAUTIQUE
«AUJOURD’HUI, CHAQUE AIRBUS PRODUIT A DES PARTS MADE IN MOROCCO.» A L’OCCASION DES 50 ANS D’AIRBUS, LE TOP MANAGEMENT AFRIQUE DU CONSTRUCTEUR AÉRONAUTIQUE A FAIT LE DÉPLACEMENT À CASABLANCA POUR FÊTER SON ANNIVERSAIRE TOUT EN CÉLÉBRANT LES 50 ANS DE SA PRÉSENCE AU MAROC. A CETTE OCCASION, MIKAIL HOUARI EST REVENU SUR L’HISTOIRE QUI LIE AIRBUS AU MAROC ET SUR LES AMBITIONS DU CONSTRUCTEUR EN CE QUI CONCERNE LE DÉVELOPPEMENT DE L’INDUSTRIE MAROCAINE MAIS AUSSI CELUI DE LA COMPAGNIE AÉRIENNE ROYAL AIR MAROC. D’AUTANT QUE SELON LES PRÉVISIONS D’AIRBUS, LE MAROC AURA BESOIN DE 260 AÉRONEFS SUPPLÉMENTAIRES À L'HORIZON 2038 POUR RÉPONDRE À LA CROISSANCE SIGNIFICATIVE DE SON TRAFIC PASSAGERS, QUI DEVRAIT PLUS QUE DOUBLER EN 20 ANS.
I
Propos recueillis par Dalal SADDIQI.
DM : Vous fêtez cette année les 50 ans de la présence d’Airbus au Maroc. Que représente le Royaume pour votre compagnie ?
qui opèrent depuis le territoire national avec 110 appareils de la compagnie Air Arabia qui opère depuis 3 sites dans le pays avec 53 destinations.
Mikail Houari : Le Maroc est important, il l’a été pendant 50 ans et je souhaite qu’il le soit pour les prochaines 50 années. Lorsque j’ai dit cela à monsieur le ministre de l’Industrie, il m’a répondu : pourquoi se contenter de peu et parler de 50 ans seulement ? Il faut savoir que nous ne sommes pas là par hasard, le Maroc est un pays qui a énormément de qualités à même d’aider à la décision pour de grandes entreprises de venir s’y implanter : d’abord une stabilité, une bonne économie, un système juridique extrêmement rigoureux, le coût de production, la qualité et le niveau d’études des ingénieurs marocains… tout cela fait que c’est extrêmement normal qu'une compagnie comme Airbus soit ici et continue de l’être.
Qu'en est-il de votre présence industrielle? Notre présence industrielle absolument fantastique au Maroc. Une présence historique non seulement parce que nous fêtons les 50 ans d'Airbus mais aussi parce que nous fêtons les 50 ans de notre présence ici au Maroc et aujourd’hui cela représente 1.100 emplois avec 2 usines, Stelia Aerospace Maroc et ACAM, un parc dans lequel nous sommes présents avec des partenaires industriels qui représentent 4.600 emplois en plus des 1.100 et je dirais un total de plus de 10.000 emplois directs et indirects. Depuis plus de 50 ans donc, Airbus est un partenaire industriel important du Maroc, notamment grâce à la filiale Stelia Aerospace. Airbus, qui a initié l’écosystème aérospatial, soutient des milliers d’emplois qualifiés dans le pays, s’engage concrètement avec l’industrie du Royaume et génère des recettes d’exportations cruciales pour l’industrie locale et l’économie du pays. En 3 ans, nous avons investi plus de 60 millions d’euros et surtout ce sont des investissements sur la très haute technologie, des équipements extrêmement pointus, donc ce qui se fait au Maroc est de très bonne qualité. Ce sont des produits «state-of-the-art». Et je dirais que monsieur le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, qui a mis des KPI’s très élevés, les a atteints voire dépassés puisqu’aujourd’hui
Quels sont les produits d’Airbus présents aujourd'hui au Maroc ? En ce qui concerne notre présence en termes de produits, nous sommes très fiers de la confiance que le Royaume du Maroc et ses différentes administrations ont envers Airbus. Nous avons deux satellites auprès des forces armées, nous avons plus d'une centaine d’hélicoptères chez nos amis des forces armées, la gendarmerie royale, la marine royale. Nous avons aussi une station de réception terrienne avec nos amis du cadastre, et nous avons un petit réseau de radiocommunication. Bien sûr, nous avons aussi des avions Airbus A 320 Neo 66 N°51 - Novembre 2019
MIKAIL HOUARI Président d'Airbus Afrique et Moyen-Orient.
chaque Airbus produit a des parts Made in Morocco. C’est donc une grande fierté pour nous de participer au développement de l’économie du Royaume.
Justement, quelle est la stratégie d’Airbus pour accompagner le développement du Maroc ? Le Maroc a une vision, une stratégie de développement et notre seule ambition, stratégie et volonté est de continuer à nous inscrire le plus près possible de sa vision de développement à la fois de l’industrie du Royaume et de la compagnie nationale Royale Air Maroc. Nous souhaitons accompagner cette dernière le mieux possible dans ses stratégies de croissance de développement vers l’Afrique, c’est ce que j'ai dit à son président hier et c’est ce que j’ai répété ce matin : à partir du moment où nous avons cette volonté claire, nous sommes surs que nos chemins finiront par se croiser.
LOGISTIQUE
PORTUAIRE LE NOUVEAU PORT DAKHLA ATLANTIQUE VA DYNAMISER LA RÉGION LE FORUM D’AFFAIRES MAROC-FRANCE, QUI S'EST TENU DU 23 AU 25 OCTOBRE À L'INITIATIVE DE LA RÉGION DAKHLA OUED-EDDAHAB ET LA CHAMBRE FRANÇAISE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU MAROC, A PRÉSENTÉ LES OPPORTUNITÉS DU NOUVEAU PORT DE DAKHLA À L'OCCASION DE SON ATELIER SUR LES FUTURES ROUTES LOGISTIQUES.
«
Le nouveau port Atlantique de la ville de Dakhla et les zones logistiques et industrielles qui l'entourent joueront un rôle très important dans la dynamisation de la région», a déclaré à cette occasion Sanae El Amrani, Directrice adjointe à la Direction des ports et du domaine public maritime au ministère de l’Équipement, des transports, de la logistique et de l'eau. Les zones logistiques et industrielles avoisinantes vont créer un grand dynamisme dans la région et au niveau national, a-t-elle assuré, soulignant que, dans ce contexte, le port va également créer une infrastructure importante favorisant un climat stable pour plusieurs logisticiens à l’échelle mondiale. Concernant le début des travaux, Amrani a indiqué que les études sur la réalisation du port de Dakhla Atlantique sont en phase d’achèvement. «Nous sommes en train de lancer des offres pour les travaux liés au nouveau port», a-t-elle ajouté.
10 milliards de dirhams d'investissement A l’horizon 2030, la nouvelle dynamique
insufflée par le futur port, dont le budget prévisionnel d’investissement est de 10 milliards de dirhams, devrait engendrer 183.000 emplois additionnels et permettre la création de nouveaux marchés en direction de l'Afrique, de l'Europe et de l’Amérique latine. Situé à 30 km au nord de la ville de Dakhla, le nouveau port comprendra, entre autres, une digue principale de 2.800 m, une digue secondaire de 600 m, un quai de commerce de 800 m sur 12 m, un quai de pêche hauturière de 1.500 m sur 7m, un bassin de 39 hectares et un élévateur de bateaux d’une capacité de 450 T.
Un projet à fort potentiel De son côté, le Directeur général de la Société Générale Maroc, François Marchal, a affirmé que le port de Dakhla est une première brique qui, une fois développée, permettra au Royaume d'attirer d'autres types d’activités, notamment en termes de distribution. Il a indiqué que les autres activités créées permettront d'assurer la compétitivité du port par rapport aux flux logistiques mondiaux. «Nous sommes très positifs concernant le potentiel de ce projet qui permet à tout l’écosystème logistique
autour de se développer suite à l’avantage géographique et compétitif de la région de Dakhla Oued Eddahab», s'est-il réjoui, relevant que cette région est la porte du Maroc sur l’Afrique subsaharienne, et que le but des acteurs est d’y mettre l’investissement nécessaire en termes d’infrastructures pour en faire un hub important. Le port devra permettre également d'exporter directement les produits régionaux de la pêche et de l’agriculture vers les pays de destination finale après valorisation, de faciliter l’importation à coût réduit des intrants nécessaires à l’industrie, à la population, à l’agriculture, au tourisme et aux équipements énergétiques prévus et de préserver la baie. A noter que ce projet, dont la durée de réalisation est estimée à 7 ans, est conforme aux plans de développement du pays pour les provinces du Sud et à la stratégie des ports nationaux à l'horizon 2030, qui consiste à construire 6 ports, permettant à chaque région du Maroc de tirer parti du dynamisme des activités portuaires. L’objectif chiffré de cette stratégie portuaire est de multiplier par 3 à 4 fois la demande portuaire par rapport au volume du trafic de 2010.
67 N°51 - Novembre 2019
SOUS-TRAITANCE
ÉVÉNEMENT AUTOMOBILE
O
rganisé par l’Association marocaine pour l'industrie et la construction automobile (AMICA) en partenariat avec Tanger Med Zone, Renault Maroc, Peugeot Citroën Automobile et Atlantic Free Zone sur le thème «Sous-traitance automobile : un levier pour une croissance durable», le Salon a connu une programmation pleine d’activités, dont la signature de conventions, des conférences de presse, la présentation du bilan des objectifs fixés dans le cadre du Plan d'accélération industrielle (PAI). Avec plus de 216 exposants et plus de 5.000 visiteurs, sur une superficie couverte de plus de 5.400 m², cette édition a remporté un franc succès sur tous les tableaux. Le coup d’envoi de l’évènement a été donné par le ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de 68 N°51 - Novembre 2019
l'Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy. «Le Salon de la sous-traitance automobile enregistre une progression importante d'année en année, permettant ainsi à l'industrie automobile marocaine de poursuivre son ancrage et d'augmenter son taux d'intégration. Les réussites enregistrées dans le domaine permettent d'améliorer davantage l'ancrage national dans les différents secteurs d'activité», a-t-il expliqué à l’occasion de l’ouverture officielle des travaux de cette édition. Concernant les objectifs fixés dans le cadre du PAI, Elalamy a indiqué que celui de la création de 90.000 emplois à l'horizon 2020 a été dépassé, enregistrant 129% de ce chiffre à fin 2018. La capacité de production de 600.000 véhicules à l'horizon 2020 a également été dépassée en 2018,
amenant ainsi l'objectif à 1.000.000 de véhicules, tandis que les efforts se poursuivent pour atteindre les objectifs du chiffre d'affaires et du taux d'intégration locale. En effet, le secteur a exporté 7 milliards d’euros l’an dernier et s’est positionné pour demeurer encore quelque temps sur le podium en matière d’exportations. Le Royaume est désormais le premier producteur de véhicules automobiles en Afrique, ayant dépassé depuis peu l’Afrique du Sud. Et les chiffres s’égrènent à une cadence pour le moins rythmée. Le ministre a indiqué également que le Maroc se veut le 5e pays exportateur de voitures vers l’Union européenne. «Cela peut certes constituer un avantage majeur, mais peut également se révéler comme étant une difficulté compte tenu du fait que le continent européen connaît
SOUS-TRAITANCE
FRANC SUCCÈS POUR LE SALON DE LA SOUS-TRAITANCE AUTOMOBILE DE TANGER LA SIXIÈME ÉDITION DU SALON DE LA SOUS-TRAITANCE AUTOMOBILE DE TANGER, TENUE DU 25 AU 27 SEPTEMBRE À TANGER FREE ZONE (TFZ), A ÉTÉ CELLE DE TOUS LES DÉFIS. ET DE TOUS LES RECORDS AUSSI. Dossier réalisé par Ayoub AKIL.
actuellement quelques difficultés de croissance. Un contexte économique qui n’entrave en rien la détermination et les objectifs de croissance que s’est fixés le Royaume», a-t-il souligné.
Un levier pour une croissance durable Le Salon de la Sous-traitance automobile de Tanger s’est assigné comme objectif principal de créer un bassin de sourcing/ networking au niveau local et de mettre en avant les atouts incontestables et les acquis certains d’une industrie qui s’est transformée, au fil des années, en un véritable levier de croissance et d’accélération industrielle pour le Maroc. Cette édition a été marquée par la présence des responsables achats et techniques, des équipementiers, des leaders mondiaux dans leurs domaines d’activité et de grands donneurs
d’ordre afin de réussir les opportunités de business, concrétisant ainsi des partenariats win-win. L’événement était également l’occasion pour les opérateurs, associations et fédérations opérant dans le secteur d’étudier et d’échanger sur les opportunités d’affaires et d’implantation au Maroc.
Plus de 216 exposants «Le Salon est devenu de ce fait une plateforme incontournable qui se conjugue par une hausse de la participation de 10% par rapport à la précédente édition et de 125% par rapport à la première édition qui a connu la participation de 150 exposants seulement. Aujourd’hui, plus de 216 exposants y sont pour dévoiler leurs dernières nouveautés et offres en matière de sous-traitance», a indiqué Mohamed Lacham, président de
l'AMICA, organisatrice de l'événement. L’association a fixé comme axe stratégique prioritaire l'intégration locale en profondeur afin de développer l'industrie en amont, en allant vers la matière brute utilisée dans les différents domaines. «Cette intégration locale en profondeur permettra, entre autres, d'augmenter le taux d'insertion des jeunes diplômés et d'encourager l'entrepreneuriat marocain», a-t-il poursuivi. Au niveau de la formation, cette année, selon Lacham, l’AMICA a mené un travail en profondeur avec les opérateurs de formation, notamment l’ Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) et l'Institut de Formation aux Métiers de l'Industrie Automobile (IFMIA), pour s’assurer de la bonne adéquation entre les exigences 69 N°51 - Novembre 2019
SOUS-TRAITANCE
du secteur et les organismes de formation pour mettre à la disposition du secteur industriel des personnels qualifiés et adéquats aux besoins du marché.
Le rayonnement du «made in Morocco» D’autre part, la Tanger Automotive City prend une nouvelle envergure avec l'extension de la zone pour le développement de la filière automobile et des filières exportatrices à l'international. «Tanger Med héberge une plateforme industrielle dédiée à l'automobile de plus de 1.000 hectares, qui représente environ 62 milliards de dirhams à l'export et crée 70% de l'export actuel du secteur automobile», a affirmé le Directeur général de Tanger Med Zones, Jaafar Mrhardy. Dans le rayonnement du «made in Morocco», le groupe Renault joue un rôle vital. Un appui qui s’explique par l’exportation de 94% de la production à destination de 74 pays à travers le monde. Cette performance est rendue possible grâce notamment à la stratégie du Maroc qui lui permet d'occuper une place prépondérante parmi les acteurs 70 N°51 - Novembre 2019
du marché automobile», explique le directeur de l'usine Renault-Nissan de Tanger, Jean-François Gal.
Forte volonté des groupes bancaires d'accompagner le secteur Pour accompagner les investisseurs, surtout les nationaux, venir en aide aux entreprises qui opèrent dans le secteur automobile en mettant à leur disposition une offre adaptée à leurs besoins et leurs activités, plusieurs conventions ont été signées lors de cette édition entre le ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, l'AMICA et des partenaires du secteur bancaire, notamment la Société Générale Maroc (SGMB), Attijariwafa bank, la CIH Bank et la Banque centrale populaire (BCP). En vertu de ces conventions, les partenaires bancaires mettront en place des offres complètes d'accompagnement et de financement visant à catalyser le développement des entreprises œuvrant dans le secteur de l'automobile et à améliorer leur compétitivité, outre l'instauration d'un cadre propice au renforcement des écosystèmes automobiles et la mise en
place de dispositions incitatives pour les entreprises du secteur. «En signant cette nouvelle convention, nous marquons notre forte volonté d’accompagner durablement le développement de l’écosystème automobile au Maroc à travers un dispositif de financement complet et adapté aux besoins du secteur. En ce sens, nous souhaitons offrir aux opérateurs locaux et internationaux la possibilité de profiter pleinement des perspectives favorables de cette filière, qui a déjà fait montre ces dernières années d’une remarquable dynamique», indique Kamal Mokdad, directeur général BCP et International. Pour sa part, Société Générale Maroc (SGMB), partenaire du Salon de la soustraitance automobile de Tanger, a conclu une convention de partenariat avec l’AMICA et le ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l'Economie numérique. Signée par Moulay Hafid El Alamy, ministre de tutelle, et Lahoussine Hassani Idrissi, directeur général adjoint de Société Générale Maroc, cette convention porte sur l’accompagnement des investisseurs et des entreprises qui opèrent dans le
SOUS-TRAITANCE secteur automobile. Au travers cette convention, la SGMB s’engage à accompagner la filière automobile sur toute la chaine de valeur des services financiers et bancaires dédiés aux entreprises. Il s’agit des offres de financement sous forme de crédit de fonctionnement, crédits d’investissement, crédits DEV Industrie, financements en devises, leasing, factoring, location longue durée de véhicules mais aussi d'offres dédiées aux salariés des entreprises de la filière. «Forte de la diversité de ses métiers et de son expertise reconnue, Société Générale met ainsi à disposition des entreprises du secteur automobile un savoir-faire et des conditions attractives, taillées sur mesure. Avec la signature de cette convention, elle confirme sa volonté de s’inscrire pleinement dans la dynamique d’accompagnement de la filière automobile au Maroc», a indiqué la SGMB à cette occasion.
Le secteur poursuit son évolution Sans conteste, l’automobile au Maroc est considérée comme l’un des principaux secteurs industriels. Premier exportateur avec une part de 29% des exportations du pays et un chiffre d’affaires de 8 milliards d’euros, le secteur poursuit
son évolution avec comme objectif d’atteindre plus de 10 milliards d’euros d’ici 2020. Cette évolution est le fruit de la dynamique de développement des écosystèmes créée par le lancement du PAI 2014-2020, de la montée en puissance de l’usine Renault-Nissan de Tanger et du projet PSA au Maroc intégrant une usine carrosseriemontage, une usine mécanique et un centre d’études.
Un intérêt croissant pour le sourcing Maroc Il est aussi question de l’intérêt croissant de plusieurs constructeurs automobiles pour le sourcing Maroc (PSA – Renault – VW – Ford…), du projet d’extension du complexe portuaire de Tanger-Med avec la mise en activité prochaine des nouveaux quais portant ainsi la capacité annuelle de transbordement de 3 à 8 millions de conteneurs et du projet du port Kénitra Atlantique. Par conséquent, les besoins de sous-traitance sont de plus en plus importants. Actuellement, ils sont estimés à 500 millions d’euros et devraient atteindre plus d’un milliard à l’horizon 2020 : 120 millions d’euros pour les prestations logistiques, 50 millions pour la
conception et réalisation de machines spéciales, 50 millions pour les outillages, autant pour divers consommables de production, 40 millions pour la maintenance et l’implantation des moyens industriels, 40 millions également pour les emballages métalliques, plastique et carton, 20 millions pour les équipements de protection individuelle, 20 millions pour les formations, 20 millions pour les prestations tertiaires diverses, 20 millions pour l’ingénierie, 10 millions pour les moyens de contrôle, 5 millions pour la calibration des moyens de contrôle, 10 millions pour les pièces de rechange et enfin 25 millions en divers. Ces besoins découlent d’une activité automobile florissante, amenée à s’accélérer dans les années à venir pour atteindre en 2020 plus d’un milliard d'euros. Pour le directeur général de l’AMICA, Abdelaziz Meftah, des discussions sont en cours pour «passer à une deuxième phase où il sera question d’impliquer davantage les ressources marocaines, de multiplier les joint-ventures, d’activer le transfert des savoir-faire et de promouvoir la recherche et développement aussi bien que l’innovation dans l’industrie automobile».
71 N°51 - Novembre 2019
SOUS-TRAITANCE MOULAY HAFID ELALAMY Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie verte et numérique.
N
ous avons le plaisir de voir la présence de 216 exposants de fabricants de pièces automobiles de tous les niveaux. Comme vous pouvez le constater, nous avons enregistré une progression importante d’année en année dans ce Salon permettant à l’industrie marocaine automobile de continuer son ancrage et de monter son taux d’intégration. Nous sommes aujourd’hui à 50.5% avec Renault et à 60% avec PSA avec des perspectives intéressantes. Un autre élément fondamental est que nous avons un intérêt grandissant des
opérateurs marocains qui investissent dans ce secteur avec des réussites assez intéressantes qui permettent d’avoir un ancrage national dans notre secteur d’activité de plus en plus forte. Nous sommes ravis de voir que cette fête annuelle du secteur automobile continue à se développer comme il est le cas aujourd’hui. Et nous espérons vous recevoir l’année prochaine et les années qui suivent avec une progression de ce secteur de plus en plus importante sous l’orientation éclairée de S.M. le Roi Mohammed VI.
RACHID MACHOU Président du comité d’organisation du Salon de la sous-traitance automobile et vice-président de l’AMICA.
JAAFAR MRHARDY Directeur général de Tanger Med Zones.
C
ette sixième édition du Salon est l’occasion de faire le point sur l’avancement et les réalisations de l’année écoulée dans le domaine de l’automobile. La famille automobile Maroc s’agrandit et a vu s’implanter de nouveaux big Player automobiles dans les zones industrielles (Tanger, Kénitra, Meknès…). Des opportunités d’affaires s’offrent à l’ensemble des participants ainsi que des potentiels d’implantations à envisager. Ceci contribue directement à l’enracinement de l’industrie automobile, l’augmentation du niveau de l’intégration locale et le renforcement du tissu des sous-traitants (machines, outillages, ingénierie, services…).
72 N°51 - Novembre 2019
C
et événement rassemble plus de 152 donneurs d’ordre, 280 exposants de différentes nationalités et plus de 5.000 visiteurs. Notre plateforme industrielle Tanger Med Zones, filiale de l’Agence spéciale TMSA, constitue un des piliers du développement industriel automobile au Maroc. Nous comptons parmi nos clients installés dans les différentes zones plus de 70 entreprises leaders dans le secteur. Le site de l’exposition choisi au sein de la plateforme est développé au cœur de l’Ecosystème qui s’étale sur une assiette foncière de plus de 800 ha dédiée à la filière automobile et qui regroupe plus de 90 équipementiers réalisant plus de 80 milliards de dirhams de chiffre d’affaires à l’export en 2018 et 50.000 emplois. Ce salon s’inscrit dans la continuité des actions menées par Tanger Med Zones pour appuyer les différents acteurs de l’industrie automobile, notamment le ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, l’AMICA, partenaires privilégiés de notre engagement à porter un développement exemplaire de cette filière dans le nord du Royaume».
SOUS-TRAITANCE MOHAMED LACHAM Président de l’AMICA et du Salon de la Sous-traitance de Tanger.
L
’objectif du Salon de la Sous-traitance automobile de Tanger est de s’inscrire dans la continuité pour développer l’industrie automobile au Maroc. Actuellement, les défis sont très importants surtout les nouveaux objectifs qui seront fixés et qui seront plus contraignants en matière de ce secteur, notamment les défis de la mobilité. Au niveau de l’AMICA, nous sommes dans l’obligation de développer l’intégration locale en profondeur, l’axe stratégique prioritaire de notre association, afin de développer l'industrie en amont, en allant vers la matière brute utilisée dans les différents domaines. Cette intégration locale en profondeur permettra, entre autres, d'augmenter le taux d'insertion des jeunes diplômés et d'encourager l'entrepreneuriat maro-
cain. Nous appelons les différentes parties prenantes à encourager la recherche, le développement et l'innovation en impliquant les acteurs œuvrant dans ce domaine, notamment les centres techniques, les laboratoires de recherches et les universités. Je crois que le plus important est le développement du secteur industriel. La priorité actuellement pour nous est de booster l’intégration vers l’industrialisation des métiers les plus en amont possibles. Valeur aujourd’hui, des producteurs de grande taille sont là Renault et PSA, pourquoi ne pas arriver à d’autres ? Et c’est cela qui va permettre de développer la filière. Je crois qu’il est important aussi d’encourager le capital marocain à investir et à croire en ce secteur qui reste quand même très attractif et pérenne.
ALI HIMMI Directeur général de Cindico.
HICHAM HADDOU Directeur de Division Process Industry & Drives Digital Factory, Siemens Maroc.
N
otre société exporte des vêtements de travail de sécurité vers toute l’Europe depuis plus de 25 ans. Récemment, nous avons lancé notre filiale locale Work Power confections pour s’adresser au marché local où nous comptons développer nos ventes. La sixième édition du Salon de la sous-traitance automobile de Tanger a constitué pour nous un franc succès. Elle nous a permis de rencontrer bon nombre de clients potentiels grâce à un écosystème de l’automobile qui est très développé ici à Tanger. Nous y serons l’année prochaine».
L
a sixième édition du Salon de l’automobile revêt une importance considérable pour tous acteurs, partenaires qui opèrent dans le secteur de l’automobile. Cela nous permet d’échanger nos expériences, nos objectifs et nos orientations avec eux. Siemens y participe pour la deuxième fois consécutive pour offrir nos services, nos produits à tous les acteurs du secteur. La particularité de cette édition du Salon pour nous est que cela nous a permis de présenter notre partenaire que nous aimerions mettre en évidence le distributeur Gamaï, qui apporte une valeur ajoutée à tous nos clients et différents opérateurs dans le secteur automobile». 73 N°51 - Novembre 2019
SOUS-TRAITANCE
«NOTRE OFFRE EST UN VÉRITABLE PASSEPORT POUR L’INDUSTRIE 4.0.» LORS DU SALON DE LA SOUS-TRAINCE AUTOMOBILE DE TANGER, LECTRA, UN DES PIONNIERS DE L’INDUSTRIE 4.0, A SAISI L’OCCASION POUR PRÉSENTER SON EXPERTISE ET SON SAVOIR-FAIRE ET RÉAFFIRMER SON ENGAGEMENT AUPRÈS DES INDUSTRIELS AUTOMOBILES AU MAROC. LE NORTH AFRICA MANAGING DIRECTOR DE LECTRA, ABDELAZIZ SIFAOUI, REVIENT SUR LES ATOUTS DE LECTRA ET LES POINTS FORTS DE SON OFFRE, EN TERMES DE SOLUTIONS INTELLIGENTES ET CONNECTÉES DE L’INDUSTRIE DU FUTUR.
ABDELAZIZ SIFAOUI North Africa Managing Director du groupe Lectra.
I
DM - Que représente pour vous le Salon de la Sous-traitance de Tanger?
Abdelaziz Sifaoui : Les salons professionnels sont pour nous une occasion incontournable pour renouveler les rencontres avec les différents acteurs du marché et renforcer l’intimité nécessaire pour accompagner nos clients dans leurs projets. Notre présence ici souligne l’engagement de Lectra auprès des industriels automobiles au Maroc. Nous avons été ravis de faire des rencontres B2B très intéressantes et d’échanger avec plusieurs patrons et collègues du secteur. Nous avons également apprécié la qualité de l’organisation. Votre stratégie est ancrée dans l’industrie 4.0. Quels sont ses principaux axes ? L'industrie 4.0 verra l’émergence d’usines intelligentes, plus flexibles, plus productives, plus optimisées et plus écologiques. La concurrence dans la 4e révolution industrielle va se faire sur la base d’une automatisation intelligente et par une intégration de nouvelles technologies à la chaîne de valeur de l’entreprise. Aux acteurs de l’automobile, elle permet de franchir un nouveau cap vers encore plus de compétitivité tout en se préparant aux défis des véhicules du futur. Pionnier dans l’industrie 4.0, Lectra propose depuis 2007 des solutions intelligentes connectées qui, grâce à leur performance et leur fiabilité, font figure de référence en matière de coupe automatisée des airbags, du tissu et du 74 N°51 - Novembre 2019
Propos recueillis par Ayoub AKIL. cuir. Depuis 12 ans déjà Lectra met une part croissante de son offre à disposition sur le cloud. Cela nous permet de collecter et d’analyser les données d’usage de nos solutions, notamment au moyen de l’intelligence artificielle, pour offrir à nos clients des services inédits sur le marché. L’année 2017 a marqué un tournant pour Lectra, l’entreprise a mis en place une nouvelle stratégie, baptisée Lectra 4.0, fondée sur l’innovation, la création de la valeur et l’expérience client. Quel regard portez-vous sur le secteur ? Lectra est une entreprise à fort maillage industriel, ce qui lui permet de porter sa proposition de valeur à différents marchés tout en l’adoptant au contexte régional. Le tissu industriel marocain est davantage porté par des acteurs du secteur automobile spécialisés dans les coiffes et les revêtements intérieurs des voitures. Pour faire face aux nouveaux défis auxquels elles sont confrontées, des entreprises doivent réévaluer leurs processus de production de matière continue, les rationaliser et adopter des méthodes de production plus flexibles. Au-delà de les accompagner dans la mise en place d’équipements à la pointe de la technologie, nos équipes dédiées au marché de l’automobile ont pour mission de mener ces professionnels vers une excellence opérationnelle. Lectra se donne pour mission d’accompagner, à travers ses solutions technologiques et ses services, le développement de l’industrie automobile au Maroc et le renforcement de sa compétitivité.
Quelle est la particularité de votre offre en termes de 4.0? Avec l’industrie du futur, on parle désormais de capteurs, machines intelligentes,connectivité, personnalisation, plateformes de services, modèles de travail collaboratifs… Sur le marché, Lectra est la seule entreprise dans son domaine à proposer une offre complète combinant logiciels, équipements, données et services non seulement compatibles mais essentiels au déploiement de l’industrie 4.0. Plus de 11% du chiffre d’affaires est, chaque année, investi en recherche et développement, cela ajouté au fait que 20% de nos équipes sont dédiées à la conception et au développement de nos solutions. Chez Lectra nous créons et développons, pour et avec nos clients, des solutions de pointe qui combinent logiciel, équipement, services et données et font de notre offre un véritable passeport pour l’Industrie 4.0. Le socle de la salle de coupe 4.0 de Lectra repose sur sa Digital Cutting Platform (plateforme digitale de découpe). Ce data hub adossé au cloud connecte les équipes de conception et de développement à la salle de coupe et au-delà. Il assure également une transmission d'informations parfaitement fluide entre les systèmes ERP et la salle de coupe. Ce flux de données fiables circulant entre les personnes, les processus et les technologies, donne aux utilisateurs la visibilité et les informations nécessaires à une prise de décision rapide et une optimisation en temps réel.
SOUS-TRAITANCE
«ARCELORMITTAL EST LE PREMIER FOURNISSEUR D’ACIER DE L’INDUSTRIE AUTOMOBILE EN EUROPE.» LA 6E ÉDITION DU SALON DE LA SOUS-TRAITANCE AUTOMOBILE DE TANGER A ÉTÉ L’OCCASION POUR SONASID DE METTRE EN LUMIÈRE SON EXPERTISE ET SES BEST PRACTICES QU’ELLE « BENCHMARK » AVEC LE GROUPE ARCELORMITTAL, UN DES LEADERS MONDIAUX DE LA SIDÉRURGIE. LE DIRECTEUR DÉVELOPPEMENT D’ARCELORMITTAL, CHRISTOPHE MONNOT, EXPLIQUE LES PRINCIPAUX AXES STRATÉGIQUES DU GROUPE, LES POINTS FORTS DE SON OFFRE EN TERMES DE SOLUTIONS PERFORMANTES ET LES RAISONS DU CHOIX DU MAROC POUR SON ACTIVITÉ NOTAMMENT À TRAVERS SON ASSOCIATION AVEC SONASID.
CHRISTOPHE MONNOT Directeur développement d’ArcelorMittal.
I
DM - Que représente pour vous le Salon de la Sous-traitance automobile de Tanger ?
Christophe Monnot : Cette année, nous participons pour la première fois au Salon de la Sous-traitance de Tanger, qui est une formidable opportunité de faire connaître à l’industrie automobile marocaine notre stratégie de développement de Sonasid vers des produits à forte valeur ajoutée et leurs services associés. ArcelorMittal est très intéressé de s’implanter en Afrique notamment au Maroc pour pouvoir proposer les pièces que nous fabriquons déjà en Europe aux constructeurs de l’automobile qui sont installés ici à Tanger. ArcelorMittal est le premier fournisseur d’acier de l’industrie automobile en Europe. Et cette industrie est notre premier segment. Ici au Maroc, nous avons la société Sonasid qui produit déjà de l’acier et que nous voudrions orienter vers des aciers plus techniques, plus complexes à savoir les aciers pour l’automobile. D’où notre présence à ce Salon de la sous-traitance. Dans une automobile, il y a 710 kg d’acier, 550 kg d’acier plat (les taules pour faire les carrosseries...) et 160 kg
Propos recueillis par Ayoub AKIL. d’acier longs (pour fabriquer les barres, les axes...). Et nous prévoyons de produire 1 million de véhicules au Maroc d’ici 2025. Cela donne une bonne idée du marché qui est en train de se développer. Nous sommes positionnés avec Sonasid plutôt sur les produits longs que nous souhaiterons offrir au marché marocain avec une expertise d’ArcelorMittal en Europe. Sonasid est déjà à l’avantgarde des produits en acier destinés au secteur du bâtiment et également le 1er producteur de barres et fil en acier au Maroc. Qu'est-ce qui a motivé votre choix du Maroc pour votre activité ? Nous nous sommes choisis mutuellement. Sonasid existe depuis 45 ans et nous sommes entrés dans son capital en 2006. Nous avons effectivement désiré nous implanter au Maroc, pour toutes les raisons que vous connaissez : dynamisme, jeunesse, proximité, avenir, etc. Nous sommes donc déjà bien présents, et nous allons continuer à saisir toutes les opportunités que le développement du Maroc nous offrira. Quels sont les principaux axes de
votre stratégie ? Nous souhaitons offrir aux constructeurs automobiles installés au Maroc la possibilité d’augmenter leur taux d’intégration en leur fournissant de la matière première marocaine. En effet, les emplois et les devises dépendront des investissements industriels réellement effectués au Maroc. Notre rôle, en tant que premier sidérurgiste du Royaume, est d’accompagner ce développement en investissant dans la montée en gamme de nos installations. Quel regard portez-vous aujourd'hui sur le Maroc et son Plan d'accélération industrielle? Comme tout le monde, nous admirons le succès qu’a rencontré cette politique de développement industriel et souhaitons l'accompagner localement, grâce à notre aciérie, nos laminoirs et nos 700 collaborateurs marocains. Quelle est la particularité de votre offre en termes de solutions performantes ? Nous sommes les seuls à pouvoir associer les connaissances d’ArcelorMittal en matière d’acier destiné à l’automobile et des capacités importantes de production au Maroc 75 N°51 - Novembre 2019
I NGÉN I ERI E
MIMOUN CHIKHI CEO DE AKKA MAROC. Propos recueillis par Dalal SADDIQI.
«NOUS VISONS 1.000 CONSULTANTS SPÉCIALISTES AU MAROC POUR ACCOMPAGNER LA DEMANDE LOCALE ET INTERNATIONALE.» LE GROUPE AKKA, UN DES LEADERS MONDIAUX DU CONSEIL EN INGÉNIERIE ET SERVICES R&D, ACCOMPAGNE LES INDUSTRIELS SUR L’ENSEMBLE DU CYCLE DE VIE DE LEURS PRODUITS ET DE LEURS ENJEUX DE TRANSFORMATION DIGITALE, DE LA R&D JUSQU’À L’INDUSTRIALISATION. SA COLLABORATION AVEC DES CLIENTS DE PREMIER PLAN DANS LES SECTEURS DE L'AUTOMOBILE, DE L'AÉRONAUTIQUE, DU FERROVIAIRE, DE L’ÉNERGIE ET DES SYSTÈMES D’INFORMATION DEPUIS PLUS DE 30 ANS LUI A PERMIS D'ACQUÉRIR UNE EXPERTISE UNIQUE DANS LES PRODUITS ET LES ÉVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES DE SES CLIENTS POUR DÉVELOPPER L'AVENIR DE L’INDUSTRIE ET CELUI DE LA MOBILITÉ PLUS PARTICULIÈREMENT. MIMOUN CHIKHI, CEO DE AKKA MAROC, REVIENT SUR L’ACTIVITÉ DU GROUPE AKKA ET SON AMBITIEUX PLAN DE DÉVELOPPEMENT AU MAROC. 76 N°51 - Novembre 2019
I NGÉN I ERI E
I
DM : Le Groupe Akka se définit comme «un accélérateur d’innovation et de performances» pour les industriels. Pourriez-vous nous en dire plus sur votre activité de conseil ? En anticipant les évolutions du marché et en y répondant, Akka catalyse les processus d’innovation de ses clients et améliore les délais de commercialisation de leurs offres numériques. Notre positionnement unique d’Akka nous permet d’améliorer les performances de nos clients grâce à notre expertise en matière d’innovation, de numérisation et transsectorielle. Notre savoir-faire couvre l’ensemble du cycle de vie du produit, de la conception à la fabrication en passant par le support interne, en s’appuyant sur un ensemble de compétences numériques spécialisées. Nous faisons partie de l’un des groupes les plus dynamiques au monde. Nous avançons rapidement, avec des perspectives de développement de plus en plus importantes. La réactivité est notre grand atout : notre principe est de proposer rapidement les meilleures solutions à nos clients. En effet, nous sommes en mesure de fournir des démonstrations de faisabilité de manière efficace et rapide, à des prix avantageux. Cela permet à nos clients de mettre rapidement les concepts étudiés à l’épreuve. C’est l’un de nos domaines d’excellence au sein d’Akka. Quels sont les domaines industriels auxquels s’adresse votre conseil en ingénierie au Maroc ? Le groupe Akka s’est installé au Maroc depuis 2008 pour le développement de son activité aéronautique. Et dès 2012, un plan de développement et de diversification a été lancé, tout en restant dans la continuité du métier historique de la filiale. Nous avons donc lancé par la suite le métier de l’ingénierie automobile et IT, des activités qui nous ont permis de doubler nos effectifs. Nous intervenons donc aujourd’hui sur les 3 secteurs d’activité que sont l’automobile, l’aéronautique et l’IT, avec
une offre diversifiée couvrant tout le cycle du produit. Nos activités sont réparties entre deux sites situés à Casablanca et la région du Nord (Tanger et Tétouan). Nous comptons aujourd’hui environ 300 consultants spécialistes et nous visons 1.000 consultants à moyen terme en vue de répondre aux demandes locales et internationales en termes d’accompagnement de proximité et d’expertise.
«Nous sommes sur le point d’implanter notre centre d’excellence Automobile sur la région du Nord pour un effectif cible d’environ 500 consultants spécialistes.» Cette implantation durable du groupe Akka au Maroc s’inscrit dans une stratégie globale de création d’une grande plateforme de centres d’ingénierie locale et Nearshore, renforçant ainsi notre compétitivité technico-économique couvrant un large spectre métiers et secteurs. L’automobile semble toutefois se payer la part du lion dans votre stratégie de croissance… Fort déjà de 130 ingénieurs automobiles à Tanger, nous mettons en effet encore plus le turbo sur l’ingénierie automobile. Renault, notre premier client automobile du groupe, nous a sollicités pour l’accompagner dans le développement de la partie ingénierie produit et processus industriels de son usine à Tanger. Pour ce faire, nous sommes sur le point d’implanter notre centre d’excellence Automobile sur la région du Nord (Tanger et Tétouan) pour un effectif cible d’environ 500 consultants spécialistes à moyen terme. Ce centre a également pour vocation de proposer ses services et expertises à d’autres clients, constructeurs et équipementiers automobiles plus particulièrement. 1.000 consultants, c'est un objectif
ambitieux. Pourquoi une telle décision et pensez-vous parvenir à trouver le vivier de compétences dont vous aurez besoin ? Au-delà du fait que le Maroc a représenté pour nous un levier de compétitivité important, nous avons, durant ces 11 années de présence au Maroc, pu apprécier la dynamique de ce pays à travers de grands chantiers structurants sous l’impulsion du Roi Mohammed VI. Nous avons pu apprécier également la qualité de ses ressources humaines, ce qui nous a poussés à intégrer le Nearshore au Maroc comme partie intégrante de la stratégie de croissance du Groupe Akka. Ceci explique la décision du groupe de recruter plus de 800 Ingénieurs au Maroc dans les prochaines années et de participer au développement socio-économique de zones comme Tétouanshore, qui est en quête de locomotive pour son décollage telle que l’implantation d’une entreprise de taille à l’image de Akka Maroc. Nous avons néanmoins besoin de plus de soutien, notamment de la part des universités et écoles d’ingénieurs afin de s’inscrire dans une démarche proactive et anticiper nos besoins futurs en termes de spécialistes qualifiés et en nombre suffisant. Quelle est la place du Maroc dans la stratégie de développement du groupe Akka ? Le Groupe Akka a mis en place une stratégie de développement appelée Clear 2022, dans laquelle AKKA Maroc s’inscrit de facto. Cette stratégie s’articule autour de 5 axes fondamentaux que sont le client, l’innovation, la qualité de delivery, les talents et les résultats. Ces axes figurent parmi les principaux leviers d’accélération de la croissance et du déploiement international de notre Groupe. Avec ce nouveau plan, Akka souhaite poursuivre sa stratégie d’investissements dans la maitrise des technologies du futur pour capter davantage les perspectives de croissance dans le domaine de la mobilité, notamment dans l’automobile, l’aéronautique et le ferroviaire.
77 N°51 - Novembre 2019
SÉCURITÉ
EQUIPEMENT
ELIDE FIRE : LA BOULE ANTI-FEU DÉBOULE AU MAROC
D
e la taille d’un ballon de volley et pesant à peine 1,3 kg, l’Elide Fire est une petite boule rouge qui révolutionne la sécurité incendie. Incroyablement simple d’utilisation, elle a également le grand avantage de se déclencher automatiquement en présence d’un feu.
Un concept ingénieux Ayant assisté, en 1997, à l’incendie d’un hôtel qui causa de nombreux morts, le chercheur et entrepreneur thaïlandais Phanawatnan Kaimart décida de se consacrer à l’étude du feu et au développement de moyens plus efficaces que les extincteurs classiques pour lutter contre un incendie. Ceux-ci demandent de s’approcher à 1,50 m du foyer afin d’atteindre les flammes, or la température peut rapidement atteindre 400°C. A cela s’ajoute le fait qu’ils sont lourds et doivent être utilisés
UN BALLON QU’ON JETTE DANS LE FEU POUR L’ÉTEINDRE EN 3 SECONDES ? CE N’EST PAS UN JEU VIDÉO MAIS BIEN UNE RÉALITÉ NOMMÉE ELIDE FIRE. LA DÉMONSTRATION EN A ÉTÉ FAITE À CASABLANCA, LE 15 OCTOBRE, DEVANT LA PRESSE ET EN PRÉSENCE DE L’AMBASSADEUR DE THAÏLANDE AU MAROC. avec précision et dextérité. Aussi Kaimart commença à penser à un dispositif qui pourrait soit s’activer automatiquement au contact d’une flamme, soit être lancé à distance par des personnes non formées tout en assurant une extinction efficace et instantanée. La boule Elide Fire était née ! Il suffit qu’Elide Fire entre en contact avec une flamme pour que, 3 à 10 secondes plus tard, son détonateur soit activé et entraîne une explosion qui disperse une poudre d’extinction sur une zone de 8 à 10 m² en champ libre. La force extérieure de l’explosion pousse l’oxygène en dehors de la zone d’incendie et le feu s’éteint instantanément par l’action du souffle, le comburant indispensable à la combustion ayant disparu.
Un geste simple qui sauve En présence d’un feu ou départ d’incendie, plus besoin de dégoupiller un
extincteur ou de viser la base de flamme. Lancée en direction du feu, l’Elide Fire se déclenche immédiatement au contact de la flamme. Une action à la portée de tous puisque cette boule révolutionnaire ne mesure que 152 mm de diamètre et ne pèse que 1,3 kg ! Plus besoin donc de formation spécifique ou de force pour l’activer. Et fini la maintenance annuelle. La durée de performance de l’Elide Fire est de 5 ans, période durant laquelle aucune mesure d’inspection ou de maintenance n’est requise. Ultra efficace, Elide Fire éteint 5 classes de feu, les classes A, B, C, F et les feux d’origine électriques soient plus de 98% des incendies. Ceci ne l’empêche pas d’être respectueuse de l’Homme et de l’environnement. La force générée par son activation n’est aucunement dangereuse pour l’être humain. Quant à ses agents extincteurs, ils sont biodégradables et certifiés non polluants pour l’environnement.
Brevets et certifications La technologie révolutionnaire Elide Fire est plébiscitée à travers le monde et bénéficie de multiples certifications, dont la certification ISO 9001-2008. La confiance en la fiabilité du produit étant essentielle, Elide Fire est protégée par un brevet international et distribuée par des revendeurs exclusifs auxquels Elide Fire fournit assistance technique et formation. Au Maroc, Elide Fire a sélectionné Tetemou SARL pour la qualité de ses équipes et de ses installations. Tetemou SARL est donc le seul établissement où il est possible de se procurer la boule extinctrice Elide Fire originale. Il n’est pas inutile de rappeler qu’il est important de se méfier des contrefaçons, qui peuvent présenter de graves dangers pour les utilisateurs. 78 N°51 - Novembre 2019
SÉCURITÉ
INFORMATION
CONFIA INNOVE AVEC UN SERVICE MOBILE ET SÉCURISÉ DE DESTRUCTION D’ARCHIVES CHEZ LE CLIENT CONFIA, PREMIER OPÉRATEUR NATIONAL ENTIÈREMENT DÉDIÉ À LA DESTRUCTION ET AU RECYCLAGE SÉCURISÉ, PROPOSE UN SERVICE MOBILE ET SÉCURISÉ DE DESTRUCTION D’ARCHIVES, TOUS SUPPORTS INFORMATIQUES CONFONDUS.
À
l’heure où la Commission nationale de contrôle de protection des données à caractère personnel (CNDP) déploie des efforts considérables pour la vulgarisation des dispositifs de la loi 0908 relative à la protection des données, le nouveau service de Confia, destiné aux entreprises et aux administrations, consiste en la destruction et le recyclage sécurisés des archives et des documents sensibles en papiers ou en supports informatiques (CD, disques durs, clés, cartes…) sur le site client. En effet, Confia détruit, dans les locaux même de ses clients, les archives papier ou autres documents sensibles. Mieux encore, elle construit des chaînes de prise en charge complètes et sur mesure, la garantie d’une destruction définitive de tout élément confidentiel en plus de vrais gains d’efficacité. Les camions-broyeurs de Confia, capables de traiter environ 1 tonne par heure, peuvent prendre en charge papiers, supports informatiques (CD, clés, disques durs, cartes mémoires, cartes mères…) ou tout autre objet ou
document tels que les badges, jetons, échantillons, téléphones… Les services proposés sont opérés par une équipe triée sur le volet, unie autour des cinq valeurs qui sont au cœur de ses préoccupations : la confidentialité, l’efficacité, la sécurité, la rapidité et la durabilité.
Une sécurisation optimale pour éviter le pire Confia garantit, en effet, une sécurisation optimale en fin de chaîne, à savoir la destruction des documents dans les locaux du client et en présence des collaborateurs désignés qui se voient délivrer une attestation de destruction en conformité avec la législation en vigueur. Les éléments confidentiels sont réduits en unités non reconstituables et aisément recyclables. Pour le Directeur général de Confia, Younes Rouzky, la destruction sécurisée d’archives est au sein des entités marocaines tant publiques que privées, encore très peu développée, voire dangereusement négligée. Or chaque jour, les entreprises
produisent des documents contenant des informations confidentielles qui pourraient leur porter un grave préjudice en se retrouvant sur la voie publique ou entre de mauvaises mains. «Une fuite de données peut avoir des conséquences incommensurables. La révélation de nouveaux projets ou stratégies peut signifier d’immenses pertes de revenus présentes et futures, la divulgation de secrets de fabrication ou de listes clients et fournisseurs tout autant, sans oublier que la propagation des données personnelles peut même conduire à des poursuites et des amendes substantielles. Il est donc vital de protéger ses données et de le faire efficacement !», alerte Rouzky. Afin d’éviter de tels cas, la société Confia s’est donnée pour mission d’accompagner ses clients dans la protection de leurs informations en mettant en œuvre les technologies les plus modernes pour détruire leurs documents et autres éléments confidentiels en toute sécurité et sérénité. 79 N°51 - Novembre 2019
MANAGERS
SOUKAÏNA QALBI CHARGÉE D’ÉTUDES AU SEIN DE L’AGENCE NATIONALE POUR LA PROMOTION DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE. Propos recueillis par Dalal SADDIQI.
KAIZEN: ET SI LE MAROC S’INSPIRAIT DE L’EXPÉRIENCE TUNISIENNE ? LA TUNISIE, DANS LE CADRE DE SON PROGRAMME D’AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ ET DE LA PRODUCTIVITÉ, ENTREPRIS PAR LE MINISTÈRE DE L’INDUSTRIE ET DES PME EN COLLABORATION AVEC L’AGENCE JAPONAISE DE COOPÉRATION INTERNATIONALE (JICA), EST ACTUELLEMENT EN COURS DE DISSÉMINATION ET D’IMPLÉMENTATION DES TECHNIQUES JAPONAISES D’AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ ET DE LA PRODUCTIVITÉ (AQP) AU SEIN DU TISSU INDUSTRIEL TUNISIEN. CETTE INITIATIVE, DONT LE PROGRAMME LE PLUS RÉCENT S’ÉTALE SUR LA PÉRIODE 2016-2020, A ABOUTI À UNE AUGMENTATION DE LA PRODUCTIVITÉ INDUSTRIELLE D’ENVIRON 55% ET À UN RENFORCEMENT DES CAPACITÉS TUNISIENNES EN AQP, À MÊME D’ASSURER UNE SENSIBILISATION ET UNE IMPLÉMENTATION DURABLES.
L
es techniques japonaises d’AQP se résument par le terme Kaizen. Il s’agit d’une approche d’amélioration de la qualité et de la productivité à moindre coût, applicable à l’ensemble des secteurs d’activités économiques (industrie, services, éducation, santé, agriculture, administration...). Le Japon est un pays qui a pu se reconstruire entièrement et se hisser au rang des puissances économiques mondiales en une période d’un demi-siècle. Cet exploit est dû en premier lieu à une gestion réfléchie des ressources et à l’intérêt accordé à la formation de l’élément humain, moteur de tout changement. L’ascension industrielle japonaise, qualifiée d’exponentielle et de spectaculaire, a été principalement favorisée par l’adoption de l’approche Kaizen. Ce terme japonais se décompose 80 N°51 - Novembre 2019
en deux mots : Kai, qui signifie «changer» et Zen qui signifie «mieux», ce qui lui confère le sens d’«amélioration pour le meilleur». Cette approche est le résultat du mouvement de productivité japonais qui a débuté après la Seconde Guerre mondiale, motivé par une ferme volonté japonaise de reconstruire un pays anéanti par la guerre atomique. Le mouvement de productivité au Japon a été gouverné par trois principes fondamentaux. Le premier principe affirme qu’à long terme, l’amélioration de la productivité augmentera l’emploi. Le deuxième stipule que les employés et les employeurs doivent coopérer étroitement, et le troisième principe dicte que les fruits de la productivité améliorée doivent être répartis équitablement entre les employeurs, les employés et les clients.
Élimination des gaspillages Techniquement, le Kaizen repose sur une logique d’élimination des gaspillages ou de muda en japonais, partant du constat que tout gaspillage génère un coût supplémentaire, susceptible de diminuer la marge bénéficiaire dans un contexte où les prix de vente sont fixés par la concurrence. En d’autres termes, tout en maintenant un prix de vente aligné sur le marché, une réduction des coûts totaux grâce au Kaizen permet à l’entreprise de maintenir ou d’augmenter sa marge bénéficiaire. L’approche se focalise sur la sensibilisation de l’ensemble du personnel à l’esprit d’amélioration continue dans une logique Bottom-Up initiée et appuyée par les instances de gestion de l’entreprise. En effet, en Kaizen, on estime que l’opérateur est la meilleure source de
MANAGERS détection des défaillances sur son poste de travail et de proposition d’actions correctives, puisque qu’il détient un savoir-faire métier et est régulièrement exposé aux contraintes générées par son poste. Une fois sensibilisé, l’opérateur se responsabilise, s’autonomise et prend en charge l’AQP de son étape de manière durable, allant de l’organisation de son poste de travail à la détection des anomalies et à leur suivi. Cette autonomisation génère une motivation intrinsèque à même de favoriser l’éclosion d’idées d’amélioration innovantes, qui, accumulées, œuvrent en faveur de l’amélioration de chacune des lignes de production de l’unité. L’entreprise se hisse ainsi à des niveaux de compétitivité supérieurs sans compromettre son climat social ni la santé physique et morale de son capital humain. Le modèle industriel précité peut facilement se dupliquer à un contexte non manufacturier, où les processus opérationnels remplacent les lignes de production, et à un contexte de services où les services offerts remplacent les produits physiques.
Transfert de savoir-faire La Tunisie a misé sur un transfert de savoir-faire en Kaizen par la formation
quant à elle, repose sur l’investissement dans l’humain par l’action de formation des formateurs, ce qui a permis d’accompagner, en 4 ans seulement, 1,3% du tissu entrepreneurial, et de générer une augmentation de la productivité de l’ordre de 55%. Le tableau ci-après dresse une comparaison entre les intrants et les extrants de chacune des initiatives. Tout compte fait, le modèle marocain, bien qu’efficace, puisqu’il arrive à produire des résultats, n’est pas aussi efficient que le modèle tunisien dont les résultats sont supérieurs, rapides, et non demandeurs en investissements.
de formateurs. De ce fait, sur la période 2016-2020, 23 maîtres-formateurs et plus de 50 formateurs tunisiens ont été formés. Pour un tissu entrepreneurial de 5.345 entreprises en Tunisie, 70 ont été accompagnées en Kaizen par des consultants-formateurs, soit un accompagnement de 1,3% des entreprises tunisiennes en 4 ans (2016-2019), générant une hausse de la productivité de l’ordre de 55%. En outre, plus de 200 personnes ont été formées dans les entreprises, et près de 550 étudiants et 650 opérateurs économiques ont été sensibilisés. Les maîtres-formateurs tunisiens ont poursuivi une formation d’une durée d’un an au Japon sur le Kaizen, puis ont assuré la formation de consultantsformateurs relevant des 8 centres techniques tunisiens. Si l’on compare les résultats de l’initiative tunisienne précitée à celles de l’initiative paire marocaine, représentée par l’Initiative marocaine d’amélioration (INMAA), on constate que le modèle tunisien est bien plus efficient. En effet, l’usine-modèle INMAA, construite en 2011, a nécessité 20 millions de dirhams d’investissements, et en a résulté un accompagnement de 450 entreprises en 9 ans, soit 1,2% du tissu entrepreneurial marocain, et un accroissement moyen de la productivité de l’ordre de 40%. L’initiative tunisienne,
Repenser le modèle marocain Il semble de ce fait opportun de repenser le modèle marocain en AQP, en misant sur le développement des capacités humaines dans une logique de transfert de compétences, en remplacement à la logique d’engagement d’investissements. Ce peut être par exemple par la formation au Kaizen d’une cohorte d’ingénieurs relevant des 8 centres techniques marocains, laquelle cohorte peut former et certifier des consultants-formateurs, à même de disséminer l’approche Kaizen dans les entreprises et les accompagner à son implémentation et à sa pérennisation.
Tableau comparatif des intrants et extrants des initiatives d'AQP au Maroc et en Tunisie Maroc
Tunisie
Initiative d’AQP
Initiative marocaine d’amélioration (INMAA)
Programme d’amélioration de la qualité et de la productivité
Investissement Nombre d’experts / consultants en AQP
20 Millions MAD
---
6 consultants seniors
23 maîtres-formateurs 50 consultants-formateurs
Durée Pourcentage d’entreprises accompagnées en AQP
9 ans (2011-2019)
4 ans (2016-2019)
1,2 %
1,3 %
Taux moyen d’accroissement de la productivité
40 %
55 %
81 N°51 - Novembre 2019
MANAGERS
FAVORISER UNE CULTURE DE L’INNOVATION QUI SOIT DOTÉE D’UNE VISION, D’UN CONTEXTE ET D’UN BUT AU SEIN DES ORGANISATIONS, L’INNOVATION EST-ELLE TOUJOURS CAPABLE DE REPRÉSENTER UNE RÉPONSE SUFFISANTE FACE AUX FORCES EXTERNES ? L’INNOVATION DEVRAIT-ELLE ÊTRE FORCÉMENT MISE EN AVANT PAR LES CHEFS D’ENTREPRISE ? RÉPONSE EN 3 ÉTAPES.
I
nnovation et changement représentent aujourd’hui les deux facteurs clés si l’on veut réussir commercialement tout type de projet. En évoluant au sein de cette ère numérique sans précédent, on entend souvent prononcer cette phrase qui revient de manière récurrente : «innover ou mourir». Cette phrase est extrêmement pertinente si l’on prend le temps de nous arrêter un peu sur la subtile corrélation qui existe entre innovation et objectifs de l’innovation. Compte tenu de l’importance que l’on accorde à l’innovation au sein de tout contexte organisationnel, on a souvent tendance à nous concentrer sur les technologies les plus récentes et les plus performantes. A titre d’exemple, le récent indice de transformation numérique de Dell Technologies avait révélé que 93% des dirigeants d’entreprises présents aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite envisageaient d’investir dans des technologies plus puissantes d’ici trois ans. Pourtant, seulement 44% d’entre eux ont commencé à réellement intégrer des objectifs numériques à leurs services et pour leurs employés. De nos jours, il est très facile de concevoir l’innovation comme étant exclusivement liée à la technologie. L’erreur la plus courante est celle qui consiste à penser que l’innovation ne devrait être envisagée que lorsque des tendances perturbatrices significatives commencent à sérieusement affecter le succès d’une organisation et sa capacité à être pertinente. Une telle approche résulte de l’absence de facteurs clés : une vision, un contexte et un objectif.
Une démarche en trois étapes 82 N°51 - Novembre 2019
L’innovation doit être liée à la vision de l’organisation. Nous vivons à une époque de bouleversement des secteurs, et donc des produits et des modes de vie. La manière dont une organisation décide de réagir face à des perturbations données indique qu’elle se doit de posséder une vision. L’innovation, en tant que réponse à une perturbation, est capable de mettre à rude épreuve tout type de vision. La décision d’opter pour une vision bien précise au détriment d’une autre est une responsabilité qui incombe au dirigeant, compte tenu de sa grande connaissance des objectifs de l’organisation qu’il gère. Une telle situation aide également à définir le contexte lié à toute innovation: celle-ci est-elle réactive ? Et, dans l’affirmative, est-elle critique ? Si cette innovation est proactive, estelle motivée par le seul souci d’innover ou bien a-t-elle un impact positif sur l’expérience du client ou sur celle de l’employé ? Bien qu’il puisse y avoir des appels à des solutions ou à la mise en place de pratiques innovantes au niveau des organisations, il est important de connaître toutes les implications qui puissent être liées à l’innovation. Nous sommes désormais convaincus que l’innovation est essentielle à toute mission et que le dernier pont à franchir est celui qui consiste à s’assurer que cette innovation a du sens. C’est à cet égard que les dirigeants devraient examiner leurs plans à long terme afin d’être sûrs que l’innovation qu’ils décident d’implémenter est réellement nécessaire et adaptée à leurs besoins. Diriger, innover, réussir Vous l’avez sûrement remarqué : le dénominateur commun à toutes ces
MOHAMMED AMIN Premier vice-président de Dell Technologies au Moyen-Orient, en Russie, en Afrique et en Turquie.
étapes c’est que l’innovation reste très clairement liée au leadership. KPMG estime que les décisions, les conseils et le comportement des dirigeants comptent énormément. Un bon leadership favorise également une culture de l’innovation à long terme et prépare l’organisation à faire face aux perturbations susceptibles de survenir. L’innovation ne peut être ni brisée ni détruite par les actions fomentées, par exemple, par la concurrence. Une organisation résolument tournée vers l’avenir constitue un idéal aussi bien pour les clients que pour les investisseurs et pour les employés. L’innovation est le contraire de la complaisance et l’innovation stratégique est le meilleur remède contre les perturbations.
MANAGERS
TAOUFIK BENKARAACH
PROFESSEUR ET DIRECTEUR DU LABORATOIRE D'INTELLIGENCE STRATÉGIQUE À L’UNIVERSITÉ HASSAN II DE MOHAMMEDIA
& FAHD ASSILA
DOCTORANT EN ECONOMIE À L’UNIVERSITÉ HASSAN II DE MOHAMMEDIA ET SPÉCIALISTE DES QUESTIONS D’INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE.
L’ENTREPRISE À L’ÈRE DU NUMÉRIQUE ET LES NOUVEAUX ENJEUX DE LA COMPÉTITIVITÉ LE DÉVELOPPEMENT RAPIDE D’INTERNET A FAIT DE CE MOYEN DE COMMUNICATION UN OUTIL QUI BOULEVERSE SANS CESSE L’ACCÈS À L’INFORMATION, AINSI QUE LES NOMBREUX ASPECTS LIÉS À LA GOUVERNANCE ET À LA VIE ÉCONOMIQUE DE TOUS SES UTILISATEURS OÙ QU’ILS SE TROUVENT.
A
cet effet, et dans le sillage de la quatrième révolution industrielle que connait le monde, les entreprises se voient confrontées à de profondes mutations, notamment l’émergence de l’usine connectée, optimisée et économe grâce à une nouvelle organisation des moyens de production via l’Internet des objets (IOT) et via des systèmes cyber-physiques. Les évolutions majeures réalisées en matière d'intelligence artificielle, de robotique et d'impression 3D ont conduit à un changement de donne, amenant à une véritable transition du secteur industriel à travers une automatisation plus intelligente des tâches au sein des entreprises. Avec l’internet des objets, les entreprises peuvent réaliser aujourd’hui une allocation plus efficace des ressources. Ainsi, des appareils pourraient procéder comme des acteurs autonomes capables d’analyser une situation et d’agir en conséquence. Cette transformation digitale offrira des
possibilités infinies en termes de partage de l’information et d’innovation. Mais malgré cela, les opportunités et les risques continueront à croître en complexité et en taille, et ne manqueront pas d’influencer l’avenir en raison de l’évolution constante de la technologie, des services et des marchés qui y sont liés, partout dans le monde et beaucoup plus en Afrique. Et c'est tout l'intérêt de la fonction d’Intelligence économique au sein des entreprises à anticiper ces changements technologiques. Au cœur de cette fonction de plus en plus importante pour les entreprises, figure la structure de communication et d’information qu’il faut institutionnaliser. L’efficacité de toute dynamique d’Intelligence économique est sujette de la qualité de cette structure d’information. Cette structure devrait être caractérisée par la rapidité des communications internes, nécessaires à une adaptation cordonnée et efficace aux changements globaux qui surviennent dans
l’environnement de l’entreprise. Il ne fait pas de doute que la qualité de ce système d’information dépend en grande partie des capacités de communication interne et de traitement de l’information. Cet objectif invite le Management de l’entreprise à fournir les compétences, les connaissances, le savoir spécialisé et l’esprit de coopération qu’exige le bon fonctionnement de la mise en œuvre d’une dynamique d’Intelligence économique. Pour cela, le Management de l’entreprise a besoin de pouvoir mesurer la performance numérique ou technologique de son organisation et savoir concilier intelligence humaine et intelligence artificielle afin de trouver les complémentarités entre l'homme et la machine à l'ère numérique. Il a besoin aussi de repenser son modèle économique et trouver de nouvelles formes de veille stratégique et encourager l'intelligence collective et collaborative vers des objectifs d'innovation utiles. 83 N°51 - Novembre 2019
AFRIQUE
HIGH-TECH MARA PHONES LANCE LES PREMIÈRES USINES DE FABRICATION DE SMARTPHONES EN AFRIQUE 10 JOURS SEULEMENT APRÈS LA MISE EN FONCTION DE L’USINE DE TÉLÉPHONES DE MARA GROUP AU RWANDA, CE QUI L'A HISSÉ AU RANG DE PREMIER PAYS EN AFRIQUE À FABRIQUER LOCALEMENT DES TÉLÉPHONES QUI RÉPONDRONT À LA DEMANDE DU MARCHÉ AFRICAIN, MARA GROUP A INAUGURÉ, LE 17 OCTOBRE, UNE DEUXIEME UNITÉ DE FABRICATION EN AFRIQUE DU SUD.
S
ituée dans la zone économique spéciale Dube Trade Port de Durban, dans la province du KwaZulu-Natal, cette nouvelle usine, inaugurée le 17 octobre par le Président de la République Cyril Ramaphosa, est le fruit d’un investissement de près de 1,5 milliard de rands. L’unité devrait contribuer à la création de plus de 1.500 emplois directs et des milliers d’emplois indirects lorsqu’elle tournera à sa pleine capacité. Selon Ashish Thakkar, le fondateur de Mara Group, Durban est l’emplacement idéal pour Mara Phones en Afrique du Sud. Cette ville abrite l’un des plus importants terminaux de transport maritime du continent. Opérationnel toute l’année, il jouit d'une position stratégique sur des voies maritimes internationales. «C'est donc un atout précieux pour les ambitions d’exportations de Mara Group à travers le continent et vers l’Europe», a-t-il poursuivi. L’inauguration de cette usine intervient 10 jours seulement après le lancement de la toute première usine de fabrication de Mara Phones au Rwanda le 7 octobre. La cérémonie du lancement officiel de l’usine de la firme high-tech du
84 N°51 - Novembre 2019
millionnaire ougandais AshishThakkar basée à Kigali avait été marquée par la présence du Président Paul Kagamé qui avait donné ainsi le coup d’envoi de l’activité de la première unité de production des smartphones en Afrique. «Produire des smartphones n’est pas une question simple. Près d’un millier de composants individuels sont impliqués. L‘usine de téléphones Mara est donc une opération de fabrication complexe,
exigeant des compétences techniques importantes. C’est un autre jalon dans notre voyage vers l’industrie de haute technologie», a déclaré Paul Kagamé à cette occasion. Pour lui, l’investissement de Mara Téléphones Group est en parfaite harmonie avec «notre focus sur la science et la technologie en tant que moteurs clés de notre transformation économique».
Au Rwanda, la firme entend produire des smartphones de haute qualité à un prix abordable et propose dans un premier temps deux modèles : Mara X et Mara Z. Leurs particularités : une batterie longue durée, un large espace de stockage et une mise à jour de la version Androïd sur 2 ans, grâce à un partenariat étroit avec Google. «Je crois fermement que l’heure de l’Afrique est aujourd’hui et Mara Phones cherche à éclairer cela. Mara Phones témoigne de notre engagement à faire en sorte que, en tant qu’Africains, nous produisions et consommions nos propres produits sans compromettre les normes mondiales», a déclaré Ashish Thakkar. Avec cette nouvelle unité, Mara Phones entend contribuer à la création d’emplois, au développement de compétences dans la high-tech… afin d’apporter une pierre supplémentaire à l’édifice économique rwandais, mais aussi africain. «Grâce à notre R&D de haut niveau, nous apportons des solutions de résolution de problèmes sur notre continent et allons accroître la pénétration des smartphones en Afrique avec des solutions sur mesure», a expliqué Eddy Sebera, Managing
director de Mara Phones Rwanda. Or les ambitions d’Ashish Thakkar ne s’arrêtent pas là. Le fondateur de Mara Group avait déjà formulé le souhait d’ouvrir une usine de fabrication de téléphones mobiles dans chacune des cinq sous-régions d’Afrique, lors de l’Africa Investment Forum qui s’est tenu du 7 au 9 novembre 2018 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le déploiement en Afrique australe et de l’Est étant bouclé avec l’ouverture de ces deux unités au Rwanda et en Afrique du Sud, il ne reste plus que l’Afrique centrale, de l’Ouest et du Nord. Il faudra encore déterminer les pays capables d’accueillir les rêves de grandeur de Mara Group.
85 N°51 - Novembre 2019
AFRIQUE
LI YONG Directeur général de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI).
TRANSFORMER LES DÉFIS EN OPPORTUNITÉS : LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL DE L’AFRIQUE DANS LA QUATRIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE LORSQUE LES DIRIGEANTS MONDIAUX SE SONT RÉUNIS À NEW YORK POUR LA 70E SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EN 2016 ET ONT PROCLAMÉ LA PÉRIODE 2016-2025 TROISIÈME DÉCENNIE DU DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL DE L’AFRIQUE (IDDA III), ILS ONT RÉAFFIRMÉ L’IMPORTANCE DE L’INDUSTRIALISATION DANS LE CADRE DES EFFORTS FOURNIS PAR L’AFRIQUE EN VUE D’UNE CROISSANCE ÉCONOMIQUE SOUTENUE, INCLUSIVE ET DURABLE ET D’UN DÉVELOPPEMENT ACCÉLÉRÉ.
D
e grands changements se sont produits dans cette région depuis le lancement de cette Décennie et l’appel lancé à l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) pour élaborer et mener la mise en œuvre de l’IDDA III avec nos partenaires, la Commission de l’Union africaine, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique et la Commission économique pour l’Afrique. Le PIB collectif du continent devrait s’élever à 2,6 billions de dollars et les dépenses de consommation à 1,4 billion de dollars en 2020. Il est également estimé que 50% des Africains habiteront en ville d’ici 2030. Ces chiffres reflètent des perspectives impressionnantes dans le continent où la moyenne d’âge est la plus faible. La transformation numérique se développe également – la Banque mondiale a estimé que la transformation numérique permettra de faire
86 N°51 - Novembre 2019
augmenter la croissance en Afrique de près de 2 points de pourcentage par an et réduira la pauvreté de près de 1 point de pourcentage en Afrique subsaharienne. L’impact des technologies numériques sur le développement socio-économique est en train d’être exploité et a conduit à la création de nombreuses start-ups et centres technologiques en Afrique. La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), la plus grande zone de libre-échange quant au nombre de pays participants, devrait entraîner une augmentation des exportations, une plus grande valeur ajoutée dans l’industrie manufacturière et les services, et la création d’opportunités commerciales intra-africaines plus diversifiées avec des avantages pour les petites et moyennes entreprises en Afrique. Bien que les taux de croissance en Afrique n’aient toujours pas atteint les
7% nécessaires pour sortir la population de la pauvreté, l’optimisme vis-à-vis du continent africain prévaut. L’extrême pauvreté en Afrique a commencé à diminuer, et, si cette tendance se poursuit, le nombre d’Africains vivant dans l’extrême pauvreté devrait diminuer de 45 millions de personnes d’ici 2030. Le rapide déploiement de technologies de pointe dans le cadre de la quatrième révolution industrielle offre un appui supplémentaire à la transformation du secteur manufacturier en Afrique. L’Organisation des Nations unies pour le développement industriel estime qu’il est essentiel que l’Afrique soit prête à relever les défis de la numérisation et à saisir les opportunités offertes par la quatrième révolution industrielle dans la poursuite d’un développement industriel inclusif et durable (ISID, selon l’acronyme en anglais) afin de remplir les objectifs de l’agenda 2030 pour le
AFRIQUE développement durable et les objectifs de développement durable. Le Rapport sur le développement industriel 2020 de l’ONUDI, une publication phare sur la quatrième révolution industrielle qui sera présentée en novembre de cette année, montrera que les technologies numériques de production avancées appliquées à la production manufacturière offrent un énorme potentiel pour promouvoir la croissance économique et le bienêtre humain tout en protégeant l’environnement. Cetteétudes’appuiesurlesconnaissances existantes concernant les priorités de la numérisation pour l’Afrique et met en lumière une approche à deux volets afin que l’industrie manufacturière reste une voie de développement valable. L’une de ces approches concerne la nécessité pour l’Afrique de se préparer à un avenir plus numérique, tout en renforçant les capacités industrielles, à travers un meilleur accès à internet à haut débit et en développant des compétences techniques et des pôles de technologie. Il faudra s’attaquer à des obstacles tels que la limitation de l’infrastructure de base, l’accès à une énergie propre, fiable et abordable, et les capacités et compétences humaines. Les systèmes autonomes dans l’industrie manufacturière sont susceptibles d’entraîner une demande accrue de capital humain qualifié en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM). Cette demande croissante polarise la main-d’œuvre en augmentant la proportion d’emplois à salaire élevé et en diminuant la proportion d’emplois à salaire moyen ou faible. Elle peut priver l’Afrique de possibilités d’emploi là où se concentrent les emplois faiblement rémunérés et où le capital humain doté de fortes compétences numériques est en pénurie. En raison du manque d’accès aux nouvelles technologies, à l’information et à l’infrastructure, les écarts de technologie et de compétences entre l’Afrique et les pays développés risquent de se creuser sous l’influence de la quatrième révolution industrielle, ce qui pourrait avoir un impact sur les petites et
moyennes entreprises locales qui auront aussi besoin d’un soutien plus important en matière de formation technologique et d’innovation des entreprises pour être compétitives dans le marché mondial. L’ONUDI s’efforcera d’aider ses États membres d’Afrique à devenir des «économies plus diversifiées et fondées sur le savoir» grâce à la coopération en matière de transfert de technologie, d’innovation et de développement des infrastructures.
LA BANQUE MONDIALE A ESTIMÉ QUE LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE PERMETTRA DE FAIRE AUGMENTER LA CROISSANCE EN AFRIQUE DE PRÈS DE 2 POINTS DE POURCENTAGE PAR AN ET RÉDUIRA LA PAUVRETÉ DE PRÈS DE 1 POINT DE POURCENTAGE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE. Nous tirerons davantage parti de notre Programme de partenariat pays (PCP, selon l’acronyme en anglais) pour mobiliser des ressources en faveur d’un développement industriel inclusif et durable. Il s’agit notamment d’appuyer la mise en place de l’infrastructure des technologies de l’information et des communications, qui est essentielle pour répondre aux besoins de numérisation de la quatrième révolution industrielle. Tout en soutenant le développement de la base industrielle de l’Afrique, en collaboration avec nos partenaires du système des Nations unies pour le développement, tels que la FAO, l’OIT, le CCI, la CNUCED et le PNUE, nous continuerons à soutenir la création d’emplois «verts» et décents à travers des initiatives telles que le Programme pour les emplois «verts». Grâce à nos connaissances et notre expérienceenmatièrededéveloppement industriel, nous pouvons étudier de manière plus approfondie l’application
de la technologie numérique et des miniréseaux afin de soutenir un accès à l’électricité propre, fiable et abordable en Afrique, qui répondra à la demande en électricité des ménages et pourra également être utilisée dans le domaine de la production. Nous mettrons également à profit notre expérience en matière de plateformes numériques d’apprentissage pour soutenir le développement du capital humain. L’ONUDI et le gouvernement finlandais ont mis à l’essai des programmes pilotes de formation à la réalité virtuelle en Afrique australe qui sont actuellement reconduits au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe. En utilisant des plates-formes d’enseignement 3D mobiles, la réalité virtuelle aide les étudiants en foresterie à apprendre à utiliser les tronçonneuses en toute sécurité. Au Libéria, l’ONUDI, avec l’appui du gouvernement japonais et en partenariat avec la société japonaise Komatsu, a déployé des technologies et des innovations numériques dans ses installations de production, ce qui a permis de mettre en place des programmes de formation axés sur le marché du travail dans les domaines de l’exploitation des excavatrices et dans le secteur des services, notamment à l’intention des jeunes et les femmes. Alors que les dirigeants du monde se réunissent de nouveau à New York pour le débat général de la 74e session de l’Assemblée générale des Nations unies, en marge du sommet historique sur les objectifs du développement durable, pour faire le point sur la situation actuelle et sur ce qui doit être accompli afin de remplir les objectifs de l’agenda 2030 pour le développement durable, l’ONUDI et ses principaux partenaires issus du domaine du développement, la Commission de l’Union africaine, la Commission économique pour l’Afrique, la Banque africaine de développement, l’Initiative AfroChampions, l’African Export – Import Bank et l’Union internationale des télécommunications vont renforcer leur partenariat pour appuyer le développement des infrastructures et de l’innovation en Afrique.
87 N°51 - Novembre 2019
AFRIQUE
COOPÉRATION CASABLANCA ACCUEILLE LA 1ÈRE ASSOCIATION AFRICAINE DES DISTRIBUTEURS PHARMACEUTIQUES PRÉSIDÉE PAR LAHCEN SENHAJI, PRÉSIDENT DU GROUPEMENT PROFESSIONNEL DE LA DISTRIBUTION PHARMACEUTIQUE AU MAROC (GPDP), L’ASSOCIATION AFRICAINE DES DISTRIBUTEURS PHARMACEUTIQUES (ADPA), DONT LE SIÈGE EST ÉTABLI À CASABLANCA, TEND À FÉDÉRER LES EFFORTS DE L’ENSEMBLE DU CONTINENT AFRICAIN AUTOUR DE LA PROMOTION ET LE DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR DE LA DISPUTATION PHARMACEUTIQUE.
L
ors de la réunion constitutive de l’ADPA, tenue en octobre dernier à Casablanca, Kofi Addo Agyekun du Ghana et Ken Accajou du Gabon ont été élus respectivement premier et deuxième vice-présidents, alors que les autres membres du Conseil d’administration seront élus lors d’une prochaine rencontre, dont la date et le lieu seront fixés ultérieurement. Regroupant les représentants du secteur pharmaceutique de plusieurs pays africains, l’ADPA s’assigne pour objectif de «participer à la promotion et au développement, chez les populations africaines, des normes universelles en vigueur dans le secteur de la distribution pharmaceutique en particulier et celles du secteur de la santé en général», a indiqué Lahcen Senhaji. Cette assemblée constitutive a offert également l’occasion pour les participants de débattre des moyens et des programmes d’actions pour assurer une meilleure participation à 88 N°51 - Novembre 2019
l’organisation du circuit de la distribution des médicaments et des produits de santé en Afrique. Il s’agit notamment d’assurer constamment au profit du citoyen africain la qualité du stockage et de la livraison, d’explorer les moyens d’améliorer la qualité du service et minimiser les coûts logistiques, d’optimiser la sécurité de la chaîne d’approvisionnement. Du Sénégal au Ghana en passant par le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Cameroun, Kenya, Rwanda, Madagascar, l’Ethiopie, l’Afrique du Sud, le Swaziland, le Soudan, l’Algérie et l’Egypte, plusieurs experts et spécialistes de la distribution pharmaceutique ont pris la parole lors de cette réunion. Ils ont notamment mis l’accent sur la nécessité de mettre en place une structure visant à développer le secteur de la distribution pharmaceutique en Afrique et à surmonter les entraves auxquelles fait face ce secteur. Cette association a pour objectif
également, selon le président du GPDP, de «lutter contre les pratiques non éthiques, la circulation des médicaments falsifiés ou contrefaits et contre tout acte relevant du non-respect du circuit légal de la distribution pharmaceutique». Par ailleurs, Lahcen Senhaji a donné un aperçu sur le secteur pharmaceutique au Maroc. Il a souligné que le Royaume dispose de 54 structures modernes avant-gardistes de distribution pharmaceutique, fonctionnant dans le respect des Bonnes Pratiques de Distribution (BPD), et assurant quotidiennement, et plusieurs fois par jour, «la disponibilité et l'accès aux médicaments à travers 12.000 pharmacies, dont certaines exerçant dans les localités les plus reculées du pays. A leurs côtés, 45 unités modernes de production, filiales de multinationales ou d'initiatives à capitaux nationaux fonctionnent également dans le strict respect des bonnes pratiques de fabrication», a-t-il relevé.
AFRIQUE
ZONES FRANCHES ADDIS-ABEBA ABRITE LA 4ÈME RENCONTRE ANNUELLE AFRICAINE SUR LES ZONES ÉCONOMIQUES SPÉCIALES L’ORGANISATION AFRICAINE DES ZONES FRANCHES (AFZO) ORGANISE SA 4E RENCONTRE ANNUELLE, DU 18 AU 20 NOVEMBRE PROCHAINS À ADDISABEBA EN ETHIOPIE, SUR LE THÈME : «LES ZONES ÉCONOMIQUES, UN LEVIER POUR L’INDUSTRIALISATION EN AFRIQUE».
C
ette rencontre est l’occasion pour les experts internationaux d’échanger sur les meilleures pratiques et modèles pour le développement réussi de zones économiques spéciales. A cet effet, les représentants de 30 pays africains prendront part à cette rencontre, parmi lesquels le Tchad, le Mali, le Sénégal, l’Egypte, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Nigéria, l’Uganda, la Tunisie, le Cameroun, le Gabon, le Botswana, le Rwanda, le Djibouti, la Zambie et le Maroc. Une centaine de participants provenant de 30 différents pays sont attendus lors de cet événement. Des experts internationaux venus d’Europe, d’Afrique et d’Amérique animeront des sessions et des rencontres d’experts. L’objectif de cette rencontre est de «renforcer les relations de partenariat entre les zones économiques et les zones franches africaines à travers le déploiement d’un écosystème intégré et d’une approche économique participative», indiquent les organisateurs. Tanger Med, qui a été
derrière le lancement de cette initiative en 2015, est fortement impliqué dans la promotion des activités de l’association en la soutenant avec les ressources nécessaires afin de participer à la création des dynamiques industrielles en Afrique. Le programme de cette édition comprend plusieurs panels sur des thèmes d’actualités liés à l’importance des zones économiques spéciales dont : « Le développement industriel au sein des zones économiques spéciales : challenges et politiques» animée par Richard Bolwijn, Head investmentresearch Branch division Unctad, et «Les zones économiques africaines à l’ère du regroupement industriel », par Souad El Ouazzani, director public sector services Deloitte Africa. Concernant la session «rencontrer l’expert», un des moments forts de cette rencontre, les organisateurs ont choisi d’aborder des thèmes majeurs tels que «Les groupements du commerce et de la logistique pour une meilleure connectivité» et «La quatrième
révolution industrielle au sein des zones économiques spéciales en Afrique». L’association AFZO, représentant exclusif de World Free zones Organization en Afrique, est une organisation non gouvernementale en charge du développement, de la gestion et de la promotion des zones économiques et des zones franches africaines organise un accompagnement permettant auxdites zones d’atteindre des objectifs stratégiques de développement, d’établir des alliances et partenariats structurants et de renforcer leur attractivité en matière de plantation d’investissements industriels. Rappelons que la précédente édition de cette rencontre internationale, tenue en septembre 2018 à Abidjan en Côte d’Ivoire, a vu la participation d’une délégation marocaine conduite par le président du Conseil de surveillance de l'Agence spéciale Tanger-Méditerranée (TMSA), Fouad Brini, ainsi que les représentant de 29 autres pays africains.
89 N°51 - Novembre 2019
AUTO
LANCEMENT LE GROUPE COMICOM DÉVOILE LA NOUVELLE GAMME DE LA MARQUE INDIENNE MAHINDRA OMICOM, DÉSORMAIS REPRÉSENTANT EXCLUSIF DE LA MARQUE MAHINDRA AU MAROC, A LANCÉ LA COMMERCIALISATION, DEPUIS LE 28 OCTOBRE, D’UNE NOUVELLE GAMME DE VÉHICULES DU CONSTRUCTEUR INDIEN.
L
e groupe pionnier du machinisme agricole sur le marché national a dévoilé le mini crossover KUV 100, le SUV de 7 places XUV 700 et le pick-up Scorpio, disponible en version simple cabine et double cabine. S’exprimant à cette occasion, le directeur général adjoint de Comicom, Youssef Bennani, a souligné que la commercialisation de ces modèles, suite à la signature d'un contrat pour l'importation et la distribution exclusive de la marque indienne, débutera à Casablanca avec 2 showrooms, mettant en exergue la tarification compétitive proposée par rapport à la concurrence. Les deux showrooms du groupe à Casablanca disposent de superficies d’exposition respectives de 900 m² et 400 m², portant l’expérience Mahindra à un niveau supérieur. Ils proposent un environnement moderne entièrement dédié à l’accueil et à la satisfaction client. «Dès l'année prochaine, nous prévoyons d'implanter 4 succursales pour une meilleure couverture et proximité avec les clients à Rabat, Marrakech, Tanger et Agadir», a-t-il annoncé, notant que le groupe table sur l'implantation de 15 succursales, au cours des 5 prochaines années pour couvrir l'ensemble du territoire national. Le service après-vente de Mahindra est géré par une équipe de professionnels formée par le constructeur indien et dispose de l’équipement, de l’outillage et du matériel de diagnostic nécessaires à tout type d’entretien et de réparation. Célèbre pour ses voitures robustes et ses SUV, Mahindra a été créée en 1945. Fort de 250.000 collaborateurs et d’une présence dans plus de 100 pays, le groupe basé à Mumbai a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 20,7 milliards USD. 90 N°51 - Novembre 2019
DIGITAL
CLOUD
SAGE S’ENGAGE DANS LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE DES ENTREPRISES NORD-AFRICAINES SAGE, LEADER DU MARCHÉ DES SOLUTIONS DE COMPTABILITÉ, DE PAIE ET DE GESTION COMMERCIALE DANS LE CLOUD, A ACCUEILLI PLUS DE 100 PARTENAIRES, LE 22 OCTOBRE À TANGER, DANS LE CADRE DE LA RENCONTRE ANNUELLE SAGE PARTNERS SESSIONS.
C
ette rencontre de Sage avec son réseau de partenaires du Maroc et de la Tunisie a présenté à l'éditeur l’occasion de partager sa vision sur les solutions liées à la transformation vers le cloud, les enjeux de la transformation vers de nouveaux business modèles et célébrer également la performance de ses meilleurs partenaires. Aujourd’hui en phase d’accélération sur le cloud, Sage compte sur son réseau de partenaires afin d’accompagner les entreprises marocaines et tunisiennes dans leur transformation numérique et les encourager à capitaliser sur les offres de gestion et des technologies. Il s’agit essentiellement de préparer les partenaires et les accompagner dans les étapes de «Move to Cloud» et dans les impacts de changement de business model qui passe d’une vente de licences à un modèle d’abonnement. Déclinant sa stratégie pour 2020, l’éditeur compte désormais confirmer son positionnement en tant que société innovante, que ce soit en termes de solutions cloud, des alliances technologiques telles que Microsoft, ou de nouveaux services digitalisés afin de garantir le succès de ses clients et partenaires. «Avoir un business model dédié autour du SaaS (logiciel en tant que service ndlr.) est crucial pour toute entreprise opérant dans les solutions de gestion où existent de grandes opportunités business pour les partenaires Sage», a déclaré Martine Cazemages, Directrice des ventes pour le marché international de Sage lors de cet événement. Dans ce contexte, les Business Partners de Sage
bénéficient de différents programmes d’accompagnement, en plus de ceux orientés vers la transformation SaaS, qui les aide à développer leurs business au quotidien, notamment en formation, en service &consulting et en marketing. À l’image de nouvelles offres et versions de solution, notamment Sage 100 cloud et la V6, Sage FRP 1000 Cloud et la V9, et Sage Espace Employé.
L’éditeur a pour ambition de confirmer son positionnement sur le SaaS au Maroc et réaffirmer son engagement envers son réseau de distributeurs. L’éditeur a pour ambition de confirmer son positionnement sur le SaaS au Maroc, réaffirmer son leadership, son innovation et son engagement envers son réseau de distributeurs. Pour cela,
l'éditeur va s’appuyer sur les dernières versions de ses solutions de référence : • Sage 100cloud : ERP à destination des PME, Sage 100c améliore la gestion des activités et le pilotage stratégique de l'organisation dans laquelle il est déployé. • Sage FRP 1000cloud : Solution permettant aux Directions d'optimiser leur gestion financière, grâce entre autres à des modules dédiés s'adaptant à l'ensemble des métiers de la finance. • Sage Espace Employé : Service de Gestion des congés et Absences hébergé s'adaptant aux règles propres de l'entreprise. «Notre ambition repose également sur l’accélération de l’informatisation de la gestion d’entreprise. Notre mission est de faire profiter ces entreprises de tous les avantages de cette transition numérique, comprenant les données connectées, la business intelligence (BI), l'Intelligence artificielle...», a soutenu Martine Cazemages. 91 N°51 - Novembre 2019
UP IN THE AIR URBAN AIR MOBILIY : DE SCIENCE-FICTION À CONCEPT PAR JAAFAR ASRI. NEW YORK, 2263 : KORBEN DALLAS CONDUIT PAISIBLEMENT SON TAXI LORSQUE LEELOO «TOMBE DU CIEL» ET ATTERRIT DANS LA BANQUETTE ARRIÈRE. UNE VOITURE DE POLICE S’APPROCHE ET SOMME KORBEN D’OUVRIR LA PORTIÈRE. LES VÉHICULES ONT LA FORME DE VOITURES, MAIS «VOLENT». LA «CIRCULATION» EST FLUIDE, S’EFFECTUE DANS PLUSIEURS COULOIRS AÉRIENS ET À PLUSIEURS ALTITUDES. DES MILLIERS DE VÉHICULES SONT ENGAGÉS DANS UN FLUX ININTERROMPU ET SANS ANICROCHES. KORBEN DALLAS EST BRUCE WILLIS, ET LEELOO, MILLA JOVOVICH. LA SCÈNE EST TIRÉE DU FILM DE SCIENCE-FICTION «LE CINQUIÈME ÉLÉMENT».
D
allas, 2018 : avec des milliers d’autres automobilistes, je suis coincé sur l’autoroute US-360. Même à cette heure matinale, il a suffi d’un accident pour que le trafic devienne tellement congestionné pour que des milliers de voitures soient à l’arrêt. A part quelques avions de lignes en phase de montée ou de descente vers l’aéroport 92 N°51 - Novembre 2019
international DFW, le ciel est «vide». Je ne suis pas le seul à trouver un business case pour l’Urban Air Mobility (UAM).Depuis qu’Uber a lancé son programme Uber Elevate, Urban Air Mobility est devenue un Buzz Word. Uber a pour objectif de révolutionner le transport urbain en y intégrant la dimension aérienne, tout en maintenant
une offre économiquement accessible pour les citadins. En d’autres termes, lorsque le «système» sera mature, et lorsqu’un citadin appela un Uber pour aller -par exemple- de chez lui chez le médecin, il utilisera une combinaison de transport terrestre et aérien, au prix de l’offre UberX d’aujourd’hui. C’est aussi «simple» que cela.
FICTION
PHOTO : NASA. Et Uber se donne les moyens : Elle recrute des anciens de la NASA, s’associe avec des mastodontes de l’aviation comme Bell, ou la filiale Aurora Flight Sciences de Boeing, ou encore Embraer, et fait du lobbying auprès de la FAA (Federal Aviation Administration) et des autorités locales de grandes métropoles comme Dallas et Los Angeles pour y tester son concept. Uber n’est certainement pas la seule entreprise à partir à l’aventure. Airbus a déjà une offre d’Air Taxi à São Paulo utilisant des hélicoptères conventionnels ; Kitty Hawk s’est associé avec le gouvernement néo-zélandais pour mettre en place un réseau d’Air Taxi, et Volocopter a élu Dubaï pour y tester son concept. Et il ne se passe pas un mois sans que de nouveaux prétendants n’entrent dans cette course. Mais Uber a certainement l’ambition la plus grande, et –excusez du peu- dispose de milliards de points de données sur le comportement de transport urbain des citadins qui utilisent ses services. Mais qu’est-ce que l’Urban Air Mobility ? L’une des définitions est «l’exploitation sûre et efficace du trafic aérien dans une région métropolitaine pour les systèmes d’aéronef avec ou sans pilote». En d’autres termes, c’est l’exploitation d’appareils volants dans
PHOTO : NASA. un environnement urbain (ndlr dense en population et habitations) pour transporter des personnes et des biens sur de courtes distances, en utilisant -ou pas- un pilote. En quoi est-ce différent ? Le transport aérien que nous connaissons aujourd’hui a été conçu pour transporter beaucoup de personnes ou de biens (fret) sur de longues distances au-dessus de zones peu, voire pas peuplées, à très haute altitude et en utilisant deux pilotes. L’écart à combler est important. L’UAM utilisera vraisemblablement des appareils à propulsion électrique distribuée, consommant principalement voire exclusivement de l’énergie stockée dans des batteries embarquées ; effectuant des décollages et des atterrissages verticaux, à partir de vertiports situés sur les toits de bâtiments équipés de stations de rechargement rapide pour les batteries. Pour assurer l’aspect économique, ces appareils devront être autonomes (pas de pilote à bord) ; devront avoir très peu d’interactions avec le contrôle aérien, et devront faire beaucoup de «courses». Pour ce qui est de la sûreté, ils seront équipés de capteurs de détections et de systèmes anti-collisions sophistiqués, et seront obligatoirement connectés aux autres centaines d’appareils opérant
dans le même espace aérien. En cas de panne, ces appareils devront se poser sans dégâts. Parions aussi que les mêmes citadins qui utiliseront ces services exigeront que ces appareils limitent leurs nuisances sonores, visuelles et leur impact sur l’environnement… Nul besoin d’être un expert aguerri en aéronautique pour se rendre compte qu’il reste beaucoup de chemin à faire avant d’atteindre la mélodie harmonieuse de transport urbain telle qu’imaginée dans «Le Cinquième Élément». Les impacts industriels sont importants. Découragent ? Pas du tout. Aujourd’hui, il existe un Concept pour l’UAM. Il y a 5 ans, cette affirmation aurait été cavalière. De très sérieuses organisations gouvernementales et entreprises privées s’y attèlent, et les premières études de marché – même si divergentes dans leurs hypothèses et leurs méthodologiesvoient un business case positif à partir de 2030, avec 750 millions de passagers dans 15 métropoles. L’auteur de science-fiction William Gibson a justement dit : «Le futur est déjà là — il n'est simplement pas réparti équitablement.» Nous sommes indéniablement à l’aube d’une nouvelle ère dans l’aviation. 93 N°51 - Novembre 2019
AGEN DA Du 11 au 15 décembre 2019 à Rabat
Du 17 au 19 décembre 2019 à Agadir Le Salon international de pompage solaire et des énergies vertes
L Innovation week in Africa
L
e salon international Innovation week in Africa (IWA 2019) se tiendra sous le thème «Dans l’obscurité, c’est l’invention et l’innovation qui va illuminer notre univers», a annoncé OFEED Maroc, initiatrice de l’événement. Organisée avec le soutien de la Fédération internationale des associations d’inventeurs et du Conseil de Lisbonne pour la paix, la tolérance, l’innovation et la science, l’édition IWA 2019 verra la participation de 42 pays, dont 8 pays africains, à savoir le Maroc, l’Égypte, le Sénégal, le Mali, le Soudan, la Zambie, L’Angola et le Liberia. Ce salon vise à exposer et promouvoir les innovations venant du monde entier et récompenser les meilleures d’entre elles, ainsi que de mettre en contact les innovateurs avec les opérateurs publics et privés. «C’est l’unique événement en Afrique qui permet aux inventeurs de lancer leurs projets dans plus de 40 pays simultanément, grâce aux partenaires stratégiques qui ont été développés par OFEED ces dernières années, dans le but de protéger les intérêts des inventeurs et leur permettre de passer à la commercialisation de leurs innovations à l’échelle internationale», souligne le président d’OFEED, Majid El Bouazzaoui.
e Salon International de Pompage Solaire et des Energies Vertes (SIPSEV) s’est imposé au fil des ans comme le rendez-vous des échanges sur les opportunités de développement des systèmes de pompage de l’eau, et les technologies de l’énergie renouvelable. «Le salon vient à point nommé pour répondre à un besoin réel en matière de développement durable. Il s’inscrit également dans le cadre de l’action commune nécessaire face aux effets néfastes et aux perspectives alarmantes du manque de gestion des ressources naturelles et énergétiques, et préconise une action urgente pour y faire face», précise Aissam El Faryati, fondateur & directeur du SIPSEV. Au programme, des conférences visant à rassembler les chercheurs et les ingénieurs d’un domaine pour faire état de leurs avancées. En marge du salon seront organisés un forum des emplois verts, un concours de courts-métrages vert (CC-MV) et des visites-terrain.
Du 1er au 3 décembre 2019 à Rabat Africa Security Forum
P
lacée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette 4e édition de l’Africa Security Forum fera le point sur les impacts alarmants du changement climatique sur les écosystèmes, la biodiversité et les sociétés humaines et tentera d’apporter des pistes de solutions pour pallier ces menaces certaines pour le continent africain, annoncent les organisateurs. Elle se déclinera ainsi en 3 axes majeurs à savoir : «Sécurité alimentaire et gestion de l’eau», «Accroissement démographique et développement agricole» et «Anticiper les solutions de demain». Cet événement, qui accueillera plus de 400 participants
94 N°51 - Novembre 2019
de haut niveau issus de 66 pays, dont 35 africains, verra aussi la participation d’autorités ministérielles, de responsables administratifs de haut niveau des pays participants, de chercheurs et de spécialistes de la société civile ainsi que les représentants d’entreprises innovantes concernés par l’impact du changement climatique sur la sécurité en Afrique.
95 N°51 - Novembre 2019
ORGANISATEUR
PARTENAIRE
SOUS L’ÉGIDE
SOUS L’ÉGIDE
PARTENAIRES SILVER
PARTENAIRES MÉDIA
PARTENAIRE RÉGIONAL
PARTENAIRE OFFICIEL
PARTENAIRE SCIENTIFIQUE
PARTENAIRE GOLD
PARTENAIRES
PARTENAIRES INFORMATION
PARTENAIRE RECRUTEMENT
PARTENAIRE RP