dossier
automobile
interview
Logistique, locomotive de la croissance P.20-21
À Casablanca, un Salon de l’automobile requinqué
«L'engouement pour le salon de la sous-traitance ne cesse de croître» P.60-61
logis med
w w w. i n d u s t r i e s . m a
auto expo
industrie automobile Tajeddine Bennis
P.32- 33
Directeur de publication : Hicham RAHIOUI
N° 14. Mai 2016 - Prix Maroc 30 DH
1 er magazine mensuel de l’industrie, de la r&d et des technologies
Innovation, quand tu nous échappes ! Alors que le Maroc s’active pour redynamiser son industrie, l’innovation semble trainer du pied. Or, face aux défis de la mondialisation, les entreprises se doivent d’être de plus en plus innovantes. Qui dit innovation, dit R&D. Et qui dit R&D, dit coûts et dit surtout risques. Un casse-tête qui dure depuis des décennies. Comment résoudre cette équation qui paraît insoluble ?
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INDUSTRIE DU MAROC
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Éditorial Hicham RAHIOUI Directeur de publication H.rahioui@industries.ma
Une reprise qui reste à confirmer
Lesefforts de compétitivité portent leurs fruits : le Maroc devient une destination privilégiée pour les grands groupes industriels.
C
e n’est pas flamboyant, mais c’est déjà mieux ! Petit à petit, l’industrie marocaine se remet à croire en des jours meilleurs. Malgré un contexte difficile, marqué par une saison agricole peu satisfaisante, la production manufacturière alterne des périodes d’accélération et des phases de déstockage. La tendance semble toutefois orientée vers une reprise. On a pu le constater dans les allées du grand rendez-vous de la sous-traitance automobile (20 au 22 avril 2016 à Tanger Free Zone). Une reprise encore timide. Mais ça vient ! Plusieurs secteurs, comme la chimie et parachimie, l’électrique et électronique ou encore l’agroalimentaire, profitent d’un redémarrage de leur activité. La sous-traitance industrielle retrouve des couleurs grâce à l’activité intéressante dans l’aéronautique et l’automobile. C’est deux secteurs, à forte valeur ajoutée, connaissent depuis un sacré bout de temps une dynamique sans précédent. L’arrivée de PSA et les nouveaux investissements de Renault ont boosté l’activité de l’industrie auto-
mobile qui couvre une grande panoplie de métiers. Des centaines d’entreprises se verront remplir leurs carnets de commandes tandis que d’autres signeront de nouveaux contrats. Même chose pour l’aéronautique où le géant américain Hexcel vient de lancer les travaux de sa future usine dans la zone franche Midparc de Casablanca. Les efforts de compétitivité portent leurs fruits : le Maroc devient une destination privilégiée pour les grands groupes industriels. Ce n’est pas uniquement la position géographique du Maroc, ni encore moins le coût de la main d’œuvre qui convainc aujourd’hui les géants industriels à venir s’implanter chez nous. C’est aussi et surtout parce que notre pays regorge de compétences qui ne demandent qu'à éclore. Si maintenant, les entreprises de ces deux secteurs – automobile et aéronautique – connaissent des hausses d’activités c’est parce qu’elles continuent à innover et qu’ils cherchent à se diversifier pour mieux se démarquer. Vous avez la recette gagnante pour bien profiter de la reprise !
Directeur de publication : Hicham RAHIOUI Directeur administratif et financier : Nadia AYAD Rédacteur en chef : Rachid ABBAR Directeur développement et marketing : Akram ESSABBAHI Directeur commercial : Marouane BEN SALAH Directeur de clientèle : Fabrice TCHAMI Chef de publicité : Nabil AZZOUZ, Houda SABIR Assistante de direction : Imane BIHI Journalistes : Ali Mouhsine, Youssef Idrissi, Samia ROCHDI Directeur artistique : Marouane SAOUD Logistique : Yahya OUADDAH, Zakaria SAOUD Dépôt légal : 2013 PE 0109 ISSN : 2351-7905 Impression : Gms print Distribution : Sochpress INDUSTRIE DU MAROC MAGAZINE : est une publication de INDUSTRICOM Adresse : 1, 5éme étage, Apt 14, Angle Rue Al Aarar et Avenue Lalla Yacout Casablanca - Maroc - Tél : 05 22 26 04 51 - Fax : 05 22 27 07 75 - email : contact@industries.ma
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Innovation, quand tu nous échappes !
Alors que le Maroc s’act ive pour redynamiser semble trainer du pied. son industrie, se doivent d’être de Or, face aux défis de la mondialisation l’innovation qui dit R&D, dit coûtsplus en plus innovantes. Qui dit innovatio, les entreprises n, dit et dit décennies. Comment surtout risques. Un casse-tête qui dure R&D. Et depu résoudre cette équation qui paraît insoluble ?is des P.62-64
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P. 16-18 événement - Sous-traitance, un marché qui met le turbo…
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Dossier transport et logistique
C ■ onstruit pour vous MAROC des projets innovants !
P. 20 & 21 - Logistique, locomotive de la croissance - Le Maroc : un hub pour l'Afrique P. 22 - Le chantier casablancais presque achevé P. 24 - DACHSER relie le Maroc au Monde… P. 26 - Younes Tazi : "Nous oeuvrons pour doper la compétitvité" P. 28 & 29 - Pr Mustapha Hlyal :"L'ESITH anticipe les besoins des industriels" P. 30 & 31
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À Casablanca, un Salon de l’automobile requinqué P. 32 & 33 P. 34
- Mars sous le signe de la croissance
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- La Ford autonome roule même dans l'obscurité
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- Frédéric Banco : "Nous souhaitons être la référence en P. 38 matière de LLD"
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20-21 32-33 40-41 Focus - Le Maroc veut cultiver l’avenir… économie - L’activité industrielle reprend des couleurs - Washington accorde 4,5 milliards de dirhams au Maroc - Le marché marocain attire les Allemands - Les assureurs marocains s’associent avec la Côte d’Ivoire entreprise - Hexcel atterrit à Midparc - Le Maroc, partenaire privilégié d’Airbus
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P. 62 & 64 P. 66 & 68
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zoom - Le plastique, c’est chic ! P. 70 & 71 - "DOW Chemical accompagne les pays dans la lutte contre la pollution" P. 72 & 73
P. 52
zone industrielle - Success Park, une zone unique
P. 74 & 75
high-tech - Aissam Ouaza : "Le BTP a connu sa révolution digitale"
P. 76 & 77
contribution - L’innovation au service du développement durable
P. 78 & 79
P. 46 P. 47
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finance & marchés - Karim Hajji : "Les PME doivent croire aux marchés financiers" P. 56 & 58 invité du mois - Tajeddine Bennis : "L'engouement pour le salon de la sous-traitance automobile ne cesse de croitre"" P. 60 & 61
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COUVERTURE - Innovation, quand tu nous échappes ! - Ces incubateurs de recherche et développement
R&D - L'électronique, un vecteur d’innovation
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En bref
NTN-SNR en pointe sur les nouveaux turboréacteurs
Le projet NTN-SNR de roulements destinés au démonstrateur du moteur Open rotor de Snecma vient d’être distingué par l’Union Européenne. Cette capacité d’innovation permet à l’industriel haut-savoyard (membre du groupe japonais NTN) d’être présent sur tous les programmes des motoristes : LEAP de CFMI, Pure Power de Pratt&Whitney et Trent XWB de Rolls Royce. Au-delà de la démonstration technologique, les roulements développés pour l’Open rotor pourraient servir de base à des développements dans des moteurs de nouvelle génération dans un avenir proche. NTNSNR se positionne ainsi fortement sur les moteurs de la prochaine génération et confirme son rôle d’acteur majeur sur le marché des roulements aéronautiques. Ce projet, développé par NTNSNR, s’inscrit dans le cadre du programme européen Cleansky. Le moteur Open rotor de Snecma propose deux rangées de pales non carénées contrarotatives. Les roulements de pieds de pales permettent la variation de l’angle d’incidence des pales au cours de leur rotation jusqu’à plusieurs dizaines de degrés. NTN-SNR a répondu aux nombreuses contraintes techniques imposées par cette architecture afin de mettre en place un système d’étanchéité et une solution tribologique complexe spécifiques pour faire face aux conditions de lubrification particulières liées à un environnement qui combine haute température et effort centrifuge élevé.
Militzer & Münch s'implante à TFZ et Tanger Med Installé au Maroc depuis 30 ans, Militzer & Münch Maroc a décidé d’ouvrir une nouvelle plate-forme logistique afin de renforcer son organisation sur la région de Tanger. Il s’agit d’une plate-forme logistique sous douane située à proximité de la zone franche de Tanger (T.F.Z - Gate 2) qui a nécessité investissement total de 37 millions de Dirhams. Cette nouvelle plate-forme de 10.000 m² est dotée de 5.000 m² d’entrepôt et 10 postes à quai. Cette nouvelle base logistique regroupe l’ensemble des activités transport (import-export) mais également l’activité logistique dans la cadre de la gestion de flux pour le compte de clients locaux et internationaux. M&M Maroc est un opérateur global de référence de la chaîne logistique, couvrant les activités de transport international (routier, maritime et aérien), de logistique, de distribution et de transit via sa filiale Spedimex Maroc.
Le japonais Kansai Paint s’implantera à Tanger L’entreprise japonaise Kansai Paint s’apprête à lancer la construction de sa première usine au Maroc et plus précisément à Tanger Automotive City, comme l'a annoncé l'agence de presse Kyogo News. Le montant de l'investissement est de 200 millions de dirhams. L'usine va opérer dans le secteur de l’industrie automobile car Kansai Paint est l’un des fournisseurs de Renault. Kansai Paint est un spécialiste de la peinture et les mastics. Les travaux de construction devraient démarrer prochainement pour pouvoir entamer l’approvisionnement des chaînes de Renault Melloussa.
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L’usine devra ainsi entrer en service en 2017. Basée à Osaka, Kansai Paint est un des plus grosses entreprises de peinture dans le monde.
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Chez Nexans, nous apportons de l’énergie à la Vie en transmettant l’énergie et les données essentielles au développement du monde d’aujourd’hui et de demain.
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En bref
La BAD alloue un prêt de de 112,3 millions de dollars à l’ONCF L’Office des chemins de fer (ONCF) s’est vu accorder un prêt de 112,3 millions de dollars soit 1,077 milliard de dirhams par la Banque Africaine de développement (BAD), annonce un communiqué de l’institution. «Ce prêt permettra de financer le doublement complet de la voie entre Settat et Marrakech, sur 141 kilomètres, et les travaux de renforcement des infrastructures ferroviaires sur le même axe», précise le communiqué. Le projet de renforcement de l’infrastructure ferroviaire s’inscrit dans le cadre du programme 2012-2016 de développement économique et social du Maroc. Ce projet devrait notamment renforcer et améliorer
Dari Couspate investit 50 MDH dans son usine à Salé
Dari Couspate, le fabricant de couscous, s’apprête à investir dans l’extension de sa seconde usine située à Salé, pour un montant global de 50 millions de dirhams. «Les travaux de construction seront lancés au cours de ce premier semestre», explique l’entreprise. L’unité de production, lancée en 2007, a nécessité un investissement de 47 millions de dirhams avec pour objectif d’augmenter de 50 % la production de couscous et pâtes alimentaires. Dari Couspate affiche des résultats qui la confortent dans ses ambitions d’extension. En 2015, la société a enregistré un chiffre d’affaires de 525 millions de dirhams et un résultat net de 38 millions de dirhams, soit respectivement une augmentation de 18, 9 % et 52, 7 %. Un chiffre d’affaires dopé par l’export. L’entreprise a longtemps misé sur les marchés étrangers comme relais de croissance. Un pari judicieux qui aujourd’hui commence à porter ses fruits.
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la mobilité des voyageurs et le transport de marchandises et, partant, répondre aux besoins en matière de transport dans la zone concernée à l’horizon 2020. Ceci facilitera l’accès aux centres socio-économiques sur l’axe Settat-Marrakech et devra ainsi optimiser la sécurité des voyageurs et des populations riveraines de cet axe ferroviaire. Ce plan devra également améliorer les conditions socio-économiques des populations de la zone d’influence du projet et créer des emplois. Cofinancé par la BAD et l’ONCF, ce projet permettra d’améliorer le taux d’équipement en infrastructures ferroviaires du Royaume.
Aéronautique : Matis Aerospace primée à Seattle L’entreprise marocaine Matis Aerospace s’est vu décerner ce mois-ci le prix Argent de Boeing des meilleurs fournisseurs au niveau mondial, indique un communiqué de Maroc Export qui a organisé la participation marocaine avec le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS). À travers ce prix, le géant américain Boeing, qui fête son 100e anniversaire, récompense ses meilleurs fournisseurs sur la base de leurs performances qualité et taux de service. Les rencontres "Aerospace & Defense Suppliers Summit" ont regroupé environ 800 entreprises de l'industrie aéronautique nord-américaine et mondiale de 40 pays, et vu la participation de représentants de l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI), le Centre marocain de promotion des exportations (CPME), le GIMAS et Maroc Export.
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En bref
Industrie : Le Maroc et la Russie s’allient pour le meilleur… Le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, et le Secrétaire d’Etat, vice-ministre de l’Industrie et du Commerce de la Fédération de Russie, Viktor Evtoukhov, ont coprésidé, récemment à Casablanca, la première session du groupe de travail maroco-russe sur l’industrie. « La création de ce groupe de travail traduit l’excellence des liens d’amitié et de coopération qui unissent le Maroc et la Russie, et aussi la démarche volontariste et stratégique menée au plus haut niveau, d’imprégner aux relations bilatérales une dynamique nouvelle visant à promouvoir un partenariat économique et à examiner les perspectives de coopération entre les deux pays », a affirmé M. Elalamy. Il s’agit d’une session qui, comme l’a souligné le ministre, s’inscrit dans le cadre du renforcement des contacts après la visite offi-
Le groupe Renault s’offre un écosystème
Un nouveau projet du groupe Renault au Maroc, baptisé «Ecosystème Renault», a été lancé, vendredi 8 avril, sous la présidence de SM le Roi Mohammed VI, de 900 millions d’euros destiné à développer une plateforme mondiale d’approvisionnement pour le constructeur, qui a produit 288.000 véhicules en 2015 dans son usine de Tanger (Nord). Ce projet qui s’inscrit dans le vaste plan d’accélération industrielle au Maroc, lancé en avril 2014, permettra aussi de créer 50.000 nouveaux emplois permanents. L’écosystème Renault permettra aussi d’atteindre un niveau d’intégration locale de 65 %. Un taux nécessaire pour inciter les grands équipementiers internationaux à s’installer au Maroc, a affirmé le ministre de l’industrie, Moulay Hafid Elalamy. Le développement rapide du groupe Renault Maroc a permis l’exportation de près de 260.000 unités vers l’Europe et les pays arabes en 2015. 10 N° 14 Mai 2016
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cielle effectuée par le Roi Mohammed VI en Russie en mars dernier. Il existe « une forte volonté de coopération entre les deux pays dans différents secteurs industriels qui présentent des opportunités d’investissement et de partenariat dans le cadre d’une volonté politique affichée des gouvernements marocain et russe », a renchéri Moulay Hafid Elalamy. Les deux responsables ont, à cette occasion, procédé à la signature d’un mémorandum d’entente portant sur le développement de la coopération russo-marocaine dans le domaine industriel, notamment dans les secteurs du textile et du cuir, des industries chimiques, aéronautiques et électroniques, métallurgiques, pharmaceutiques, ainsi que celui du machinisme agricole et de l’industrie des matériels de transport.
Alstom prend le contrôle de Cabliance Après cinq années de collaboration, Alstom rachète les parts de Nexans dans Cabliance, spécialiste des faisceaux de câbles ferroviaires et d’armoires électriques, et devient ainsi le propriétaire exclusif de la société. C’est ce qui a été convenu dans l’accord, signé le 13 avril, entre Nexans Maroc et Alstom. Cabliance, une entreprise créée en 2011, était détenue par Alstom qui assurait la conception des sous-ensembles, et par Nexans qui pilotait leur industrialisation et leur production. Cabliance compte environ 250 employés et a réalisé en 2015 un chiffre d'affaires de 13,7 millions d'euros, soit environ 140 millions de dirhams. Le vice-président d’Alstom, Gian-Luca Erbacci a déclaré dans un communiqué que cette acquisition «confirme la volonté [du groupe] de poursuivre sur le long terme ses activités au Maroc et de rester un véritable partenaire industriel qui investit dans des secteurs d’activité stratégiques de l’économie marocaine».
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En bref
Le salon HydroGaïa de Montpellier revient en force Organisée par Montpellier Events avec le soutien de la Région Languedoc-Roussillon, le Pôle EAU, le réseau d’entreprises SWELIA, et Sud de France Développement, la 6e édition du Salon International de l’Eau HydroGaïa, se déroule à Montpellier au Parc des Expositions les 25 et 26 mai 2016. Dédié aux professionnels, le Salon HydroGaïa monte en puissance chaque année depuis son lancement à Montpellier en 2011 et a l’ambition de devenir, à court terme, la Water Week française. En complément d’une zone d’exposition regroupant les acteurs majeurs de la filière, l’événement propose un programme complet de conférences et d’ateliers autour de la thématique 2016 « Gestion des ressources en eau dans le contexte des changements globaux ». HydroGaïa, salon résolument orienté business, propose également l’organisation de rencontres d’affaires ciblées entre experts et porteurs de projets et mettra, une nouvelle fois cette année, l’innovation à l’honneur avec la remise des Trophées de l’Innovation visant à récompenser les meilleurs projets et initiatives du secteur.
Holmarcom construira des logements pour les salariés du Port de Dakar
L’aventure africaine de Holmarcom, entamée en 2013, se poursuit avec la signature d’une convention avec le Port Autonome de Dakar. Il s’agit d’une convention, signée le 31 mars 2016, entre Peacock Investments, filiale sénégalaise du groupe marocain et les représentants des travailleurs du port, qui porte sur la construction de 691 logements. Dédiés aux collaborateurs dudit port, ces logements, situés dans la périphérie de Dakar, comportent deux types de villas économiques, construites sur une superficie de 150 m2. « Nous sommes fiers de pouvoir accompagner la politique de la République du Sénégal en matière de développement de l’offre de l’habitat social et nous nous réjouissons de la confiance accordée à notre Groupe sur place », a déclaré Mohamed Hassan BENSALAH, Président du Groupe Holmarcom.
La filière plasturgie veut se réinventer à Düsseldorf Plus de 3000 entreprises de l’industrie du plastique et du caoutchouc exposeront du 19 au 26 octobre 2016, au salon K 2016 de Düsseldorf – ville de l’ouest de l’Allemagne – leurs dernières innovations en matière de produits, de processus et de solutions. Le salon K, considéré comme le plus important salon professionnel au niveau mondial pour la filière, «est connu pour sa capacité à anticiper les grandes tendances du secteur, et à répondre aux nouveaux besoins des marchés », a affirmé, jeudi 7 avril 2016 lors d’une conférence de presse tenue à Casablanca, Mme Petra Cullmann, directrice du salon. Cette année, une forte délégation marocaine – composée de pas moins de 700 professionnels – fera le 12 N° 14 Mai 2016
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déplacement pour assister à cet évènement qui se tient tous les trois ans, comme l’a d’ailleurs souligné Nabil Saouaf, directeur de la Fédération marocaine de plasturgie (FMP). « Notre secteur est actuellement en pleine mutation. Avant, on y assistait par curiosité, maintenant, c’est par nécessité que nous allons y aller », a précisé M. Saouaf. Car, précise-t-il, « les industriels du plastique au Maroc se doivent d’être compétitifs dans un monde en constante évolution et donc se doivent d’être à la pointe de la technologie». En effet, les grands constructeurs de machines et d’équipements présenteront à Düsseldorf en première mondiale leurs dernières innovations. www.industries.ma
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En bref
Etihad Airways atterrit sur iPhone
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Offices des changes Casablanca du 10 au 12 mai 2016
CBH Expo
Office des Changes Du 23 au 26 Octobre 2016
Etihad Airways, la compagnie nationale des Emirats Arabe Unis, vient de lancer une application mobile pour le iPhone qui permet aux voyageurs d’organiser et de gérer leurs voyages avec une plus grande facilité grâce à une technologie innovatrice qui permet de réinventer l’expérience de voyage. Les passagers de la compagnie pourront profiter d’une réduction de 10% sur tous les vols, et les membres du programme de fidélité Etihad recevront 250 miles en bonus sur chaque réservation faite à travers l’application mobile avant le 30 mai 2016. L’application mobile Etihad Airways est simple et agréable à utiliser, fournissant une gestion complète du voyage, rendue possible grâce aux innovations en matière de technologie. Les passagers peuvent organiser leur voyage sur l’application y compris la réservation du ticket, le checking et le suivi du statut de leur vol. L’application mobile permet aussi d’avoir une vue des sièges disponibles donnant ainsi aux passagers la possibilité d’avoir une vue de la cabine et du siège qu’ils ont choisi.
Salon Auto Expo
Corniche de Casablanca Du 12 au 22 mai 2016
Salon de l'Auto d'Occasion
Foire Internationale de Casablanca Du 23 au 31 Juillet 2016
Le Salon International de l’Eau (HydroGaïa)
Parc des Expositions de Montpellier (France) Les 25 et 26 mai 2016
Eurocontrol signe un accord global avec le Maroc L'Office national des aéroports (ONDA) a signé un accord global avec l'Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (Eurocontrol), vendredi 29 avril en marge du Salon aéronautique international de Marrakech (Air Show) qui s’est tenu du 27 au 30 avril. Cet accord, relatif aux transports aériens civils, permet une circulation libre et illimitée aux deux marchés de trafic aériens. Le Maroc se retrouve ainsi intégré dans les structures d'Eurocontrol et pourra bénéficier des services proposés par l'agence. Signé par Zouhair Mohammed El Aoufir, directeur général de l'ONDA, et Frank Brenner, directeur général d'Eurocontrol, cet accord entrera en vigueur le 1er mai 2016. « Notre 1er accord avec l'ONDA remonte à 2001. Cette nouvelle signature revêt une importance par-
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ticulière puisque 850 des vols d'Eurocontrol traversent le trafic aérien quotidiennement au Maroc », a souligné en conférence de presse Franck Brenner. « Eurocontrol n'a jamais signé d'accord semblable en dehors des frontières de l'Europe, et consolide un partenariat gagnant/gagnant entre les deux entités », a pour sa part indiqué le directeur de l'ONDA dans un communiqué.
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Salon d’industrie automobile
Sous-traitance, un marché qui met le turbo… Plus qu’une simple foire d’exposition, le salon de la sous-traitance automobile, qui a gagné en maturité en un temps record, est devenu un espace d’échanges et de réflexion entre professionnels et experts du secteur d’ici et d’ailleurs.
L
a 3e édition du Salon de la Sous-Traitance Automobile (20 au 22 avril 2016) a décidément tenu toutes ses promesses, y compris celle d’attirer presque tous les acteurs de ce secteur actuellement en pleine croissance. Si la première édition de ce salon a accueilli 115 exposants, cette année il y a eu 246 stands d’entreprises opérant dans différentes domaines allant de l’ingé-
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nierie à l’outillage en passant par la maintenance industrielle jusqu’à la conception des machines. Ce n’est pas vraiment une surprise que le salon de l’industrie automobile de Tanger atteigne son objectif puisqu’il s’agit d’un événement qui suscite chaque année davantage d'enthousiasme de la part des professionnels et des décideurs. Les organisateurs, l’Association marocaine pour l’industrie et le com-
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Maintenance, machines spéciales, formation, logistique... les entreprises exposent fièrement ce qu’elles ont de meilleur. Et ça marche. merce de l’automobile (Amica), ce groupement des industriels du secteur ne s’y sont pas trompés en créant ce rendez-vous. Car le concept est simple. Il s’agissait de réunir au même endroit, c’est-à-dire à Tanger Free Zone (TFZ), les sous-traitants, les équipementiers et autres prestataires. Un endroit où les affaires se font sans entraves ni obstacles puisque quelques mètres seulement séparent le site d’exposition des usines. Ainsi les responsables achats et techniques mettront moins de 15 minutes pour rejoindre le salon afin de concrétiser les opportunités d’affaires. Après les discussions dans les stands, les sous-traitants pourront ainsi accéder aux sites de production
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afin d’approfondir leurs discussions. Pratique, compact et surtout orienté business, tel est ce salon. Maintenance, machines spéciales, formation, logistique... les entreprises exposent fièrement ce qu’elles ont de meilleur. Et ça marche. Les rencontres se font, les contrats se signent et les projets s'élaborent. Certains se concrétisent. C’est le cas du projet d'’une usine d'outillages de presse pour la fabrication de pièces embouties pour le secteur automobile que vient de lancer, en marge du salon, le groupe Snop FSD. Il s’agit d’un investissement de 109 millions de dirhams avec un potentiel de 150 emplois à terme. Il y a eu aussi la pose de la première pierre la future
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Une dynamique qui commence à porter ses fruits en termes d’augmentation de la productivité et d’investissements. L’année 2015 a d’ailleurs connu une croissance de plus de 20% du secteur
usine du fabricant français de câbles spéciaux pour l’automobile Acome. Implanté en zone franche sur une surface de 17000 m² d’usine sur un terrain de 2 ha acquis par Acome, le site sera équipé en machines neuves. D’ici à 2017, le groupe français compte employer 160 salariés dans cette unité tangéroise qui doit démarrer au quatrième trimestre de cette année 2016. Grâce au plan d’accélération industrielle, la sous-traitance automobile a pris son envol. Une dynamique qui commence à porter ses fruits en termes d’augmentation de la productivité et d’investissements. L’année 2015 a d’ailleurs connu une croissance de plus de 20% du secteur qui a atteint plus de 5 milliards d’Euros à l’export. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter surtout après l’annonce de l’implantation de l’usine PSA à Meknès. Un projet qui devra considérablement développer la filière. Afin de préparer le terrain au démarrage effectif de l’usine PSA, le secteur de la sous-traitance s’est doté, dans le cadre du plan d’accélération industrielle, de cinq écosystèmes. Les premiers contrats de performance ont été signés avec les professionnels du secteur automobile pour la mise en place d’écosystèmes spécialisés dans le câblage,
l’intérieur véhicule/ sièges, les batteries et le métalemboutissage. La mise en œuvre de ces structures générera, à l’horizon 2020, plus de 56.500 emplois, soit 63% des 90.000 emplois prévus par le secteur automobile et un chiffre d’affaires à l’export additionnel de plus de 24 milliards de DH (€ 2,25 milliards). Dans les détails, l’écosystème du câblage sera en mesure de créer 30 000 emplois. Ceux dédiés à «l’Intérieur véhicule et Siège», «Métal/Emboutissage» et «Batterie» créeront respectivement 20.000, 5.000 et 1.500 emplois. Puis, il y a eu cette année, le lancement du 5e écosystème et non des moindres puisqu’il s’agit de celui du «moteurs et transmission» (Powertrain). Cet écosystème concerne les métiers de la fonderie fonte, la fonderie aluminium, l’injection d’aluminium sous pression, l’affinage de l’aluminium et l’usinage m o te u r. L’avenir s’annonce radieux…
Sous-traitance automobile, secteur d’avenir… L’année 2015 a connu une croissance de plus de 20% pour l’industrie automobile qui a atteint plus de 5 milliards d’Euros à l’export. D’ici 2020, assure l’AMICA, le secteur devrait atteindre un chiffre d’affaire de plus de dix milliards d’Euros et ce compte tenu de la dynamique de développement des écosystèmes créée par le lancement du Plan d’Accélération Industrielle. Il y a aussi la montée en puissance de l’Usine RENAULT-NISSAN de Tanger et le projet PSA au Maroc intégrant une usine Carrosserie Montage, une usine Mécanique et un Centre d’Études qui devront booster le secteur. Actuellement, il y a un intérêt croissant de plusieurs constructeurs automobile pour le sourcing Maroc surtout que plusieurs projets sont actuellement en cours de réalisation comme le Projet d’extension du complexe Portuaire de Tanger Med avec la mise en activité prochaine des nouveaux quais portant ainsi la capacité annuelle de transbordement de 3 à 8 millions de conteneurs. Les besoins de sous-traitance actuellement estimés à 500 millions d’Euros devraient, selon les professionnels atteindre en 2020 plus d’un milliard d’Euros.
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évén ement
L’emboutisseur Snop voit de plus en plus grand… Spécialisé dans la sous-traitance automobile, l’emboutisseur Snop a inauguré, en marge du Salon de Tanger, une nouvelle extension de son usine à Tanger qui s’est agrandit d’un quart pour un investissement d’environ 7 millions d’euros, soit 547 millions de dirhams. Cette première extension de 4.000 m2, installée dans la zone franche d’exportation de la ville du Détroit, est destinée à anticiper la croissance de l’usine en fonction de la montée en cadence de son client principal, Renault. En 2015, l’usine a en effet réalisé un chiffre d’affaires de plus de 50 millions d’euros, grâce à une forte croissance de ses volumes après être partie d’un investissement initial de 30 millions d’euros, a affirmé le directeur général de Snop Maroc, Tajeddine Bennis. L’usine était, dit-il, à un certain moment dans le besoin de se doter d'une nouvelle extension, avec l’intégration de nouvelles machines. Avec environ 9 millions d’euros investis, la filiale marocaine a agrandit de 25 % la taille de son site passant ainsi de 15.000 à 19.000 m2. L'investissement concerne aussi l’achat d’une presse de 1.200 tonnes pour augmenter la capacité d’emboutissage de l'usine, de plusieurs presses d’assemblage et des presses d’emboutissages manuelles avec notamment la mise en place d’une école métiers pour la maintenance des outillages. « Notre visibilité aujourd’hui, a expliqué M. Bennis, est d’étendre notre activité de production des pièces métalliques découpées et embouties et de pousser nos machines au niveau des limites et remplir le site et, rebelote, repartir dans une nouvelle extension ».
L’équipementier Acome s’installe à Tanger Free Zone
En marge du troisième salon de la sous-traitance automobile, le fabricant normand de câbles spéciaux pour l’automobile Acome a posé la première pierre de sa future usine, mercredi 20 avril à Tanger Free Zone. Ce lancement était conduit par Jacques de Heere, PDG de la Scop française qu’il dirige depuis début 2011 et Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l’Industrie. Le coût global du projet est de 25 millions d’euros, soit environ 280 millions de dirhams. L’État a accordé des subventions directes d’environ 15%, notamment via le Fonds Hassan II. Implanté en zone franche sur une surface de 17000 m² d’usine sur un terrain de 2 ha acquis par Acome, le site sera équipé en machines neuves. D’ici à 2017, le groupe français compte employer 160 salariés dans cette usine tangéroise qui doit démarrer au quatrième trimestre de cette année 2016. www.industries.ma
L'OFPPT roule pour l'automobile Le salon de la sous-traitance automobile a été également l’occasion de sceller quelques partenariats qui devront tirer encore le secteur vers le haut. Ainsi, en matière de formation, deux contrats relatifs à l’offre de formation pour l’accompagnement des écosystèmes automobile ont été signés entre le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) et l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile (AMICA). Il s’agit de conventions qui devront renforcer d’avantage l’offre de formation professionnelle pour l’accompagnement les écosystèmes automobile, ainsi qu’améliorer le modèle de gouvernance des établissements de l’OFPPT dédiés au secteur en impliquant directement les industriels dans le processus pédagogique de l’établissement de formation.
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INDUSTRIE DU MAROC
Dossi er transport et logistique
Salon Logismed
Logistique, locomotive de la croissance Rendez-vous incontournable pour les professionnels du transport et de la logistique, le salon Logismed attend plus de 200 exposants venant du monde entier. Thème phare : « La logistique dans les PME-PMI, quelles réalités pour quelles ambitions ? »
L
e thème-phare «la logistique dans les PMEPMI, quelles réalités pour quelles ambitions?» donnera le coup d’envoi du Logismed, le rendez-vous incontournable des professionnels du transport et de la logistique, prévu du 10 au 12 mai 2016 à Casablanca. Ce salon rassemble les expertises et les solutions qui permettent aux
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INDUSTRIE DU MAROC
opérateurs de l’industrie, du commerce et de la distribution de disposer des atouts nécessaires pour gagner en compétitivité et en performances. Logismed est, en effet, un donneur d’impulsion déterminant pour le secteur et dévoile tout l’éventail des produits et des solutions pour une logistique efficace et durable.
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Dossi er transport et logistique
« La logistique est une discipline qui offre un niveau de service exceptionnel et des outils capables de générer des sources de gains et d'améliorer la rentabilité », expliquent les organisateurs. Cette fois-ci, les PME-PMI auront une occasion unique de découvrir et faire apprécier ces outils désormais indispensables dans ce monde où l'hypercompétitivité fait profession de foi. Ces entreprises représentent en effet 95 % du tissu économique marocain et constituent un acteur majeur et le véritable moteur de l’économie nationale. Les plus grands volets d’exposition du
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Logismed sont les volets technologiques. Parmi elles figurent aussi bien des engins de manutention et des engins de levage que des transporteurs continus et des techniques de transbordement portuaire. Il ne s’agira pas seulement de machines mais plutôt de la manière dont ces appareils seront reliés intelligemment à la chaîne d’approvisionnement. Il s’agira aussi d’expertises et de compétences. Les grands acteurs du secteur prendront part à cette grande manifestation qui se veut comme un espace d’échanges, mais aussi d'affaires en destination des professionnels de la logistique et du transport. Logismed se déroulera cette année dans les deux Halls du Centre d'expositions de l'Office des Changes sur une superficie globale de 10.000 m². Il réunira près de 200 exposants, nationaux et internationaux, représentant l'ensemble de la filière transport et logistique à travers des produits, des innovations, des solutions et des services. Plusieurs animations rythmeront cette édition : conférences thématiques, rencontres experts, rendez-vous d'affaires, trophées marocains de la logistique "Moroccan Logistics Awards"... etc. Chaque journée du salon sera dédiée à une thématique spécifique. La première s'interrogera pour savoir comment le Maroc, grâce aux atouts dont il dispose, peut devenir un hub régional et une vitrine de la logistique africaine. L’Afrique occupera une place importante au regard de son évolution actuelle et des potentialités qu'elle offre. La logistique constitue un levier déterminant pour une meilleure intégration régionale et développement des échanges intra-africains. Puis, il y aura la journée des PME qui tentera de mobiliser ces entreprises afin de faire découvrir au plus grand nombre les richesses des métiers de la logistique et de la supply chain. L’enjeu étant de susciter l'intérêt des PME et de répondre aux attentes de celles qui ont besoin et la volonté de croître. Enfin, la journée des logisticiens aura pour objectif de réunir les directeurs Logistiques et/ou Supply Chain des chargeurs avec les professionnels du secteur pour partager les expériences et bonnes pratiques, débattre des mutations et problématiques inhérentes à la filière métier pour anticiper la logistique de demain.
Il ne s’agira pas seulement de machines mais plutôt de la manière dont ces appareils seront reliés intelligemment à la chaîne d’approvisionnement.
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INDUSTRIE DU MAROC
Dossi er transport et logistique Éclairage
Le Maroc : un hub pour l'Afrique Avec une stratégie nationale de la logistique volontariste qui encourage les investissements, le Maroc a su se positionner comme un leader de l’Afrique du Nord dans le marché des liaisons Afrique-Europe.
L
e Maroc est en phase de devenir une plaque tournante du secteur logistique en Afrique, grâce à une stratégie volontariste qui laisse la porte grande ouverte aux investissements. Cette stratégie logistique, initiée par SM le Roi Mohammed VI, a bénéficié d’investissements colossaux à la fois publics et privés. L’effort d’investissement a également permis de doter le Royaume d'un réseau autoroutier dense et d’un réseau ferroviaire de plus de 2.000 km, desservant 80 % de la population urbaine et transportant 40 millions de tonnes de fret par an. Aujourd’hui, le secteur du transport maritime joue un rôle important dans l'économie nationale, d’autant plus que 98 % du commerce extérieur passe par un réseau solide de 13 ports et 17 aéroports reliés au commerce mondial. Selon une étude de la Banque mondiale, le coût des transports logistique dans les pays développés et émergents se situe entre 11 à 15 % du PIB, alors qu’il représente au Maroc environ 20% du PIB. En 2010, le Maroc s’est engagé dans la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique, qui a été lancée par SM le Roi Mohammed VI dans le cadre d’un partenariat entre le secteur public et les professionnels. Cette stratégie en effet vise à drainer des investissements étrangers au Maroc, améliorer le rapport qualité-prix des services de logistique et à renforcer la performance opérationnelle et commerciale des entreprises (rapidité de livraison, réactivité, flexibilité). Elle devra permettre d’augmenter la
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disponibilité des services de transport maritime international à des prix compétitifs, de favoriser la croissance du PIB (+ 3 à 5 points de PIB) et de réduire les coûts logistiques de son niveau actuel de 20% à 15%. La mise en œuvre de la stratégie nationale de la logistique a permis au Maroc d’améliorer son classement en la matière, passant ainsi de la 90e à la 50e place dans l'indice y afférent établi par la Banque mondiale. Le pays se positionne désormais au 16e rang mondial en matière de connectivité maritime et a été classé 30e en termes de commerce transfrontalier, conformément au rapport "Doing Business" de la Banque mondiale. Le Maroc dispose de douze ports de commerce qui ont réalisé, selon un rapport de la direction des Études et des Prévisions financières, environ 210 Mt en 2013. Quatre ports sortent du lot : Casablanca, Jorf Lasfar, Mohammedia et Safi. Tanger Med, entré en fonction en 2008, s'est quant à lui développé de façon exponentielle puisqu'il représente à lui seul 108 Mt, soit 45 % de l’ensemble des ports du Royaume. Au cours des dernières années, le trafic des ports marocains n’a cessé de croître. Cette évolution s’explique en grande partie par le dynamisme de l’économie marocaine entamé au cours de cette dernière décennie sous l’impulsion des différentes stratégies sectorielles (énergétique, OCP, Plan émergence, Plan Maroc vert, Halieutis), des réformes structurelles (libéralisation du secteur de la distribution des hydrocarbures) et du processus d’ouverture de l’économie nationale entamé par le Maroc. Youssef IDRISSI www.industries.ma
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INDUSTRIE DU MAROC
Dossi er transport et logistique Marsa Maroc
Le chantier casablancais presque achevé
Le projet de Terminal à conteneurs 3 (TC3) dont la concession a été accordée à Marsa Maroc est aujourd’hui finalisé à hauteur de 80%. La dernière étape franchie par Marsa Maroc a été celle de l’installation en mars dernier de 3 portiques permettant de traiter des navires de nouvelle génération postpanamax. le TC3 renforce l’offre de Marsa Maroc avec 30 hectares de terrepleins, 4 portiques de quai et 10 portiques de parc.
L
e ministre de l’équipement, du transport et de la logistique, Aziz Rabbah, a visité, vendredi 22 avril 2016, le chantier de construction du Terminal à conteneurs 3 du port de Casablanca pour prendre connaissance de l’état d’avancement des travaux qui sont achevé à 80% et dont la mise en service est prévue en octobre prochain. Ce grand projet a été attribué à Marsa Maroc en février 2013. « Sur le plan de la performance, ce terminal peut atteindre des niveaux de productivité importants, permettant ainsi de répondre aux besoins des clients du TC3 en termes de cadences de chargement et déchargement des conteneurs. Ceci permettra aussi de réduire le délai de séjours des navires de deux jours et renforcera l’offre de Marsa Maroc de 30 Hectares de terre-pleins, 4 portiques de quai et 10 portiques de Parc », a expliqué Mohamed Abdeljalil, président du Directoire de Marsa Maroc Ce projet a nécessité un investissement global de 2,25 milliards de dirhams. Avec le TC3, Marsa Maroc conforte son leadership sur le marché portuaire national en portant sa capacité dédiée au traitement du trafic conteneurisé domestique à environ 1,3 millions EVP au port de
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Casablanca, soit plus du double de la capacité du Terminal à conteneurs Est. Avec un linéaire de quai de 530 mètres et des profondeurs comprises entre 12,5 et 14 mètres, le TC3 renforce l’offre de Marsa Maroc avec 30 hectares de terre-pleins, 4 portiques de quai et 10 portiques de parc. Depuis mars 2016, trois portiques ont déjà été installés. Ils permettront de traiter des navires post-panamax atteignant 17 rangées de conteneurs et de manutentionner deux conteneurs pleins de 20 pieds à la fois, avec une charge globale de 65 tonnes. Équipés d’un éclairage externe à faible consommation exclusif, utilisant notamment des projecteurs de type LED, les portiques sont dotés de fonctionnalités utilisant les dernières technologies portuaires et pouvant atteindre des productivités de 35 à 40 boites à l’heure. La concession du TC3 au Port de Casablanca confirme ainsi l’ambition de Marsa Maroc de répondre à l’évolution que connaît l’industrie maritime, particulièrement en termes de taille des navires porte-conteneurs, et positionne l’entreprise comme un soutien majeur au développement des échanges entre le Maroc et l’international. Abderafie SRATI www.industries.ma
Intégrateur des dynamiques logistiques
Levier
de mise en œuvre des chantiers logistiques
Réglementation
Promotion
à l’international du secteur
Convergence logistique des stratégies
Dialogue
Public – Privé
sectorielles
Écoute et appui aux logisticiens
et Normalisation du secteur
Mutualisation et synergies chargeurs /
Expertise
logisticiens
dédiée pour capitaliser les avancées du secteur
Coopération
internationale
Adresse : 11, Rue Al Kayraouane (angle avenue d’Alger), Hassan - Rabat, BP 4434 Tour Hassan, 10020, Rabat - Maroc Bureau : +212 (0) 538 00 92 93/94 - Fax : +212 (0) 537 76 16 68 - Email : amdl@amdl.gov.ma N° 14 Mai 2016
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Dossi er transport et logistique entreprise
DACHSER relie le Maroc au Monde… Avec sa nouvelle plate-forme intercontinentale située au cœur de la zone franche logistique du port de Tanger Med, le groupe allemand DACHSER, présent sur le sol national depuis 30 ans, veut conforter sa position de leader du marché de la logistique au Maroc en investissant les secteurs économiques en plein essor comme l’automobile ou encore l’aéronautique.
A le hub DACHSER, permet aux fournisseurs de rapprocher leurs stocks des centres de production, pour un approvisionnement en flux tendu des industries en fonction des besoins de production
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vec une présence de 30 ans dans le paysage logistique marocain, DACHSER est l'un des pionniers du secteur. Aujourd’hui, l’entreprise lorgne les secteurs économiques en plein essor, notamment l'aéronautique, l'automobile et les énergies renouvelables, en développant des sites multiclients comme c’est le cas avec son nouvel hub intercontinental situé au cœur de la zone franche logistique du port de Tanger Med. Il s’agit, pour le groupe allemand, d’une plate-forme de distribution mondiale reliant le Maroc au réseau DACHSER. Cette nouvelle implantation constitue, comme l’explique explique Frédéric Seillier, Managing Director de DACHSER Morocco, «un centre de stockage et de distribution pour le Maroc et le Monde. Deux fonctions essentielles ressortent de cette solution, le rapprochement des stocks d’intrants pour les industriels et un centre de distribution régional pour les produits finis». Intégré au complexe portuaire de Tanger Med, à l’intérieur de la Free Zone Logistics Medhub, cette nouvelle plateforme régionale se positionne comme «un centre d’approvisionnement industriel». En effet, de nombreuses industries, (automobile, aéronautique, textile…) se développent autour de la sous-traitance dans le royaume et particulièrement dans la zone nord du pays. Grâce aux avantages administratifs et fiscaux de cette
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zone franche, le hub DACHSER, permet aux fournisseurs de rapprocher leurs stocks des centres de production, pour un approvisionnement en flux tendu des industries en fonction des besoins de production, idéal pour toutes les entreprises de la région nord africaine et sud européenne. La nouvelle plate-formede DACHSER se positionne également comme un « centre de distribution de produits finis ». « De par son emplacement en zone franche, les entreprises pourront dorénavant utiliser le hub de DACHSER pour centraliser et consolider les marchandises en provenance des cinq continents et du Maroc pour organiser la redistribution selon leur besoin au Maroc, en Afrique et vers les Amériques », précise pour sa part Mathieu Brouard, Head of Sales de DACHSER Morocco. Cette nouvelle plate-forme internationale joue un rôle stratégique majeur dans l’expansion de DACHSER au Maroc et apporte à ses clients une offre multimodale intégrée combinant optimisation et gestion personnalisée de la supply chain. « Nous étudions également la mise en place d’une consol box pour le groupage maritime Asie/Maroc et Maroc/USA ayant pour point d’entrée notre nouvelle plate-forme intercontinentale. L’objectif est d’optimiser les opérations d’importation de nos clients pour leur faire bénéficier de gains substantiels en terme de délai, de coût et de fiabilité » renchérit Frédéric Seillier.
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Dossi er transport et logistique Interview
Younes Tazi,Directeur Général de l’AMDL
« Nous œuvrons pour doper la compétitivité » Afin de dynamiser d’avantage un secteur en plein ascension, l'Agence Marocaine de Développement de la Logistique (AMDL) a ouvert plusieurs chantiers. Le point sur la stratégie globale de l’agence et les perspectives du pays en matière de logistique avec Younes Tazi, Directeur Général de l’AMDL. IDM : Quelles ont été les principales réalisations de l’AMDL au cours de l’année 2015 ? Younes Tazi : L’AMDL a poursuivi en 2015 son action pour la dynamisation du secteur de la logistique. L’Agence a lancé d’importants chantiers dans le cadre de l’amélioration de la compétitivité de chaines logistiques du pays. Elle a, à ce titre, procédé à la préparation d’un programme national pour la mise à niveau de la logistique urbaine et à la promotion du développement de l'externalisation des activités logistiques au Maroc.
Un ensemble d’actions de coopération et de promotion au niveau national et international a été également entrepris par l’Agence dans l’objectif de communiquer autour des atouts logistiques du Maroc
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Par ailleurs et en vue d’encourager l’émergence d’acteurs logistiques intégrés et performants et la sophistication de la demande en services logistiques, l’Agence a conçu un programme spécifique pour le renforcement de la compétitivité et l’amélioration de la performance logistique des PME, visant aussi bien la professionnalisation des prestataires logistiques que la mise à niveau de la fonction logistique au sein des PME. Sur un autre registre, l’Agence a préparé les premiers projets de zones logistiques à développer dans plusieurs régions du Royaume et a déjà entamé des actions de promotion dans la perspective de placer ces projets auprès d’investisseurs potentiels. S’agissant du volet développement des compétences logistiques, et afin d’assurer et pérenniser l’adéquation quantitative et qualitative entre l’offre de formation et la demande en compétences du secteur de la logistique au Maroc, l’Agence a œuvré pour la constitution d’un Board National de Coordination de la Formation en Logistique.
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En matière de normalisation, les efforts déployés par l’Agence en collaboration avec des parties prenantes des secteurs public et privé ont permis la création de la commission nationale de normalisation du secteur logistique (CNL). Cette commission a déjà adopté le 1er lot de sept normes génériques dans le domaine de la logistique et dont le processus d’homologation a été lancé. En outre et partant de la nécessité de renforcer la régulation et la réglementation du secteur logistique au Maroc, l’AMDL a lancé un chantier visant à développer et mettre en place une assise réglementaire adaptée du secteur de la logistique au Maroc. Un ensemble d’actions de coopération et de promotion au niveau national et international a été également entrepris par l’Agence dans l’objectif de communiquer autour des atouts logistiques du Maroc et des opportunités que présente la mise en œuvre de la stratégie marocaine de développement de la compétitivité logistique. Comment se présente aujourd’hui le secteur de la logistique ? Le secteur logistique se porte plutôt bien. Il y a lieu de signaler que le marché de la prestation logistique et du transport routier de marchandises a connu une croissance annuelle moyenne de 5.2% durant les cinq dernières années, soit une croissance supérieure d’au moins un point par rapport à la croissance moyenne du PIB durant la même période. En termes de développement du tissu des
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opérateurs du secteur, le marché national a connu depuis 2010 l’installation de nombreux groupes internationaux et un développement significatif des opérateurs marocains. Et globalement, la multiplication des opérateurs dans le marché et la diversification de l’offre de prestations de services logistiques ont eu un impact positif sur la réduction les coûts logistiques. En outre, la dynamique du marché de la logistique et du transport de marchandises a permis de générer entre 2009 et 2014 environ 11800 créations nettes d’emplois -hors emplois logistiques chez les donneurs d’ordre. Le secteur de la logistique et du transport de marchandises s’est classé de ce fait 4ème secteur pourvoyeur d'emplois après le commerce, la pêche et l'immobilier et devant les secteurs de télécoms, de services financiers ou encore de tourisme. Où en est-on de s plans régionaux de la logistique ? Des projets de schémas régionaux de zones logistiques ont été élaborés prenant en compte le contexte économique de chaque région et des critères de localisation liés notamment à la proximité des pôles générateurs de flux, à la connectivité aux différents réseaux d’infrastructures et à la topographie des terrains. Dans ce cadre, 2.750 ha d’assiettes foncières sur les 3.300 ha prévus par le schéma national à horizon 2030 - soit environ 83%ont été identifiés en concertation avec les acteurs locaux des différentes régions. La planification des zones logistiques au niveau régional a été également actée dans les projets de Schémas Directeurs d’Aménagement Urbain de plusieurs villes notamment : le Grand Agadir, Béni-Mellal, Fès, Meknès, Rabat-Salé et Kénitra. Quelle est la stratégie générale de l’AMDL afin de permettre à ce secteur de relever les défis actuels ? La stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique a déjà tracé le cadre d’intervention de l’AMDL. Dans la réalisation de ses missions et de par la nature des chantiers qu’elle porte, l’agence adopte une approche participative associant toutes les parties prenantes des secteurs public et privé. L’Agence se positionne selon ses domaines d’intervention soit comme initiateur de projets comme ce fut le cas pour le chantier de la
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logistique urbaine ou du développement de l’externalisation soit comme facilitateur et incitateur d’initiatives prises par des partenaires publics ou privés visant le développement du secteur. L’Agence s’attèle également dans le cadre de sa stratégie d’action à asseoir une meilleure planification des infrastructures logistiques et un cadre réglementaire et normative favorable au développement du secteur logistique au Maroc. Par ailleurs, l’Agence accorde une attention particulière à la promotion des opportunités dont recèle le secteur logistique au Maroc aussi bien au niveau du développement des infrastructures logistiques qu’au niveau de la fourniture de prestations et services logistiques. Où en est-on du projet de contrat programme entre l’AMDL et l’État ? Ce contrat-programme est en cours de préparation avec l’accompagnement d’un cabinet de consulting en stratégie. Dans ce cadre, plusieurs scénarii de positionnement sont en cours d’analyse par rapport aux perspectives de développement de l’action de l’agence pour les cinq prochaines années. Ce contrat programme permettra de formaliser les attentes de l’Etat vis-à-vis de l’Agence y compris le niveau de volontarisme à imprégner à la mise en œuvre de la stratégie nationale logistique et d’acter les moyens institutionnels, réglementaires et financiers qui seront mobilisés en sa faveur pour assurer valablement le portage de ses chantiers. Qu’en est-il de l’état d’avancement du programme opérationnel pour le développement des zones logistiques ? Il faut bien noter que, grâce à des investissements publics et privés, le Maroc dispose aujourd’hui d’environ 550 ha de zones logistiques modernes aménagés à Casablanca, Tanger et dans plusieurs régions accueillant les PII.
la dynamique du marché de la logistique et du transport de marchandises a permis de générer entre 2009 et 2014 environ 11800 créations nettes d’emplois -hors emplois logistiques chez les donneurs d’ordre
En plus de ces zones logistiques déjà réalisés et comme je l’ai déjà mentionné, l’agence a identifié un ensemble de nouveaux projets de zones logistiques dans plusieurs régions, conçus pour répondre au mieux aux besoins logistiques notamment des opérateurs PME-PMI, Freight forwarders et opérateurs de messagerie.
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INDUSTRIE DU MAROC
Dossi er transport et logistique Interview
Pr Mustapha Hlyal,Manager du Centre d'excellence en logistique de l’ESITH
« L’ESITH a su anticiper les besoins de l’industrie » Dans cette interview, Pr Mustapha Hlyal, Manager du Centre d'excellence en logistique de l’ESITH, nous revient sur les grandes réalisations de l’école en matière de formation en logistique tout en nous livrant la vision stratégique de l’établissement afin d’accompagner les professionnels du secteur. L’ESITH exige une expérience professionnelle réussie dans la discipline et dispose d’une autonomie et d’une flexibilité pour recruter des intervenants
IDM : L’ESITH participe une fois encore au Logismed 2016. Qu'attendez-vous de cette manifestation pour votre établissement ? Mustapha Hlyal : Nous sommes la première école supérieure à avoir mis en place une formation d’ingénieur en logistique et nous participons tout naturellement à ce salon chaque année depuis sa création. C’est un évènement qui regroupe des opérateurs nationaux et internationaux dans le domaine du transport et de la logistique et constitue de ce fait, une opportunité unique d’échange d’information sur les tendances du secteur. Plus précisément, c’est une occasion supplémentaire pour se rapprocher de nos partenaires et prendre connaissance de leurs besoins et attentes en matière de recrutement, de formation initiale, formation continue et assistance technique. Nous communiquons à nos partenaires notre offre de services, les informons sur les calendriers de nos stages étudiants et les Cvs des éventuels lauréats à la recherche de recrutement. Comment expliquez-vous le bon taux d'insertion de vos diplômés ? Plusieurs facteurs contribuent à ce résultat, en premier lieu l’approche globale d’ingénierie de nos programmes de formation qui s’appuie
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INDUSTRIE DU MAROC
sur une proximité avec l’industrie et une écoute attentive de ses besoins. Tous les programmes de formation de l’ESITH reposent sur un besoin exprimé par une organisation professionnelle ou ont été réalisés suite à une étude sectorielle pour répondre à une carence en compétences. En deuxième lieu, l’organisation et le statut qui confèrent à l’ESITH une capacité de réponse aux besoins avec réactivité et agilité aussi bien dans l’élaboration des programmes que dans leur mise en œuvre. A cela s’ajoute, le recrutement du corps professoral qui constitue également l’une des clés de cette réussite. L’ESITH exige une expérience professionnelle réussie dans la discipline et dispose d’une autonomie et d’une flexibilité pour recruter des intervenants permanents et vacataires, en fonction des spécialités. La qualité de la formation et les conditions d’apprentissage sont excellentes. En effet l’ESITH fait partie des rares écoles qui donnent l’occasion aux professeurs d’opérer aussi bien dans la formation initiale, que dans la formation continue, l’assistance technique et la recherche appliquée. Ces activités multiples et diversifiées permettent une polyvalence qui bénéficie aux étudiants à travers des cas et des problématiques réelles qui donnent aux lauréats une maitrise des aspects fondamentaux www.industries.ma
Dossi er transport et logistique et pratiques. Le savoir être de l’étudiant est un souci majeur pour L’ESITH. Une attention particulière lui est accordée en encourageant et facilitant l’implication de chacun dans des activités parascolaires qui ont un impact important sur le développement personnel et social du futur cadre. A titre d’exemple, cette année 5 étudiants de l’ESITH ont représenté le Maroc à la compétition « global management challenge » à MACAO en Chine après avoir remporté l’Edition nationale. Dans un souci de capitalisation et d’amélioration continue de l’insertion en entreprise, l’ESITH est encore pionnière dans la création du CDC « le centre de développement de carrière ». Un centre dédié à l’accompagnement de l’étudiant et du lauréat dans sa quête d’une carrière réussie, et qui agit en tant que pont entre l’entreprise et l’école. Comment votre établissement a pu devenir l’une des grandes références en Formation Logistique ? Nous avons toujours su anticiper les besoins en compétences de l’industrie. Nous avons capitalisé sur la réussite du programme d’ingénieur en logistique crée en 2002, pour être aussi la première école à avoir mis en place une formation de licence professionnelle en gestion de la chaîne logistique. Nous sommes aussi la seule école qui forme des profils licence professionnelle en achats et sourcing, ainsi que des profils Master E-logistique à double compétence, Système d’information et logistique, et la seule à avoir mis en place un Exécutive MBA en supply chaîne management. Ces formations comblent ainsi les écarts offre/ demande en compétences logistiques. En Outre et les entreprises sont fortement impliquées dans l’élaboration des programmes pour garantir l’efficacité de la formation en logistique. La formation elle-même est conçue pour valoriser l’étudiant. Elle intègre une variété d’activités très proches du futur travail que le lauréat aura à gérer sur le milieu industriel. Nous nous assurons que ces activités donnent à l’étudiant l’occasion de développer ses compétences techniques, managériales et en communication. Plusieurs présentations de restitution sont à réaliser par l’étudiant tout au long de son cursus (Stages, salons nationaux et internationaux, visite d’entreprises …etc) dans un objectif d’améliorer ses compétences en communication. Au niveau recherche et développement, nous avons coordonné le projet Européen Tempus. Ce projet qui vise le renforcement du développement des formations de la Logique au Maroc par le biais de la mise en place d’un Observatoire des www.industries.ma
Formations en Logistique OFL & de Plateformes d’Excellence en recherche en Logistique PERL cadre avec la stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique. Ce Projet a abouti à la création de trois plateformes d’excellence en logistique. L’ESITH abrite la PERL CENTRE qui a pour mission d’assurer une veille informationnelle et technologique, au profit des secteurs industriels, permettant de déployer une expertise en logistique et de diffuser les bonnes pratiques en formation et en recherche. Qu’en est-il la de formation continue et de l’accompagnement des industriels en quête de compétences ? L’ESITH est l’une des rares écoles qui proposent la formation continue et l’accompagnement intra-entreprise à travers une direction dédiée aux relations avec les entreprises. Rien qu’en 2015, nous avons presté 1380 jours experts pour 122 entreprises industrielles au profit de 1226 bénéficiaires. Par ailleurs, le CDC a été mis en place pour améliorer le service rendu aux entreprises et vise les accompagner efficacement dans l’identification et la sélection des profils appropriés. Quels sont les grands projets d’avenir de l’ESITH ? L’ESITH a créé en 2015 le centre d’excellence en logistique CELOG, équipé de jeux industriels, d’ouvrages spécialisés, d’ordinateurs, et d’outils de simulation pour accompagner aussi bien les enseignants que les lauréats dans la recherche appliquée et des études doctorales dans les domaines de la logistique et du management industriel. 14 thèses sont en cours en partenariat avec des laboratoires nationales et internationales. Ce centre ambitionne de devenir une référence nationale en recherche appliquée et jouer un rôle de coordination entre le milieu industriel et le milieu académique. L’ESITH vient de démarrer une nouvelle filière IMS « informatique et management des systèmes » qui a pour objectif la formation d'ingénieurs généralistes ayant de larges connaissances sur les méthodes et outils employés dans le domaine des produits et des systèmes industriels. Elle couvre différents secteurs d'activités et propose une formation multidisciplinaire en informatique industrielle et management des systèmes industriels pour former des compétences qui feront évoluer les systèmes « productique » en cohérence avec la stratégie de l'entreprise. L’ESITH projette également une extension à moyen terme sur la zone nord du Maroc pour se rapprocher d’une clientèle de plus en plus importante.
Le savoir être de l’étudiant est un souci majeur pour L’ESITH. Une attention particulière lui est accordée en encourageant et facilitant l’implication de chacun dans des activités parascolaires
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INDUSTRIE DU MAROC
automobi le
Auto Expo
À Casablanca, un Salon de l’automobile requinqué
Organisé par l'Association des Importateurs de Véhicules au Maroc (AIVAM), le 10e salon Auto Expo revient du 12 au 22 mai 2016 pour une édition qui s’annonce palpitante.
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uto Expo s’agrandit. Ce salon qui attire tous les passionnés du volant revient du 12 au 22 mai 2016, à Casablanca, pour une édition plutôt spéciale. Car cette fois-ci, l'Association des Importateurs de Véhicules au Maroc (AIVAM),
organisatrice de cet événement, a mis les bouchées doubles en optant pour nouvel espace d’exposition plus grand, plus original et plus accueillant. Ce n’est plus à l’Office des foires et expositions de Casablanca (OFEC) – actuellement en travaux – où se tiendra
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cette édition de l’Auto Expo, mais plutôt à la Corniche de Casablanca et plus précisément sur boulevard de l'Océan. Concessionnaires, sociétés de financement, banques, assurances, compagnies pétrolières, tes accessoiristes automobiles..., l'ensemble des acteurs du secteur automobile au Maroc se donnera rendez-vous au pour cette grand-messe biennale. Avec plus d’une vingtaine de nouveautés et d’avantpremières, le Salon promet des frissons aux amateurs de voitures. Entre la nouvelle Mégane, relancée par Renault, ou la Skoda Superb, Auto Expo déroulera le tapis rouge aux belles mécaniques, mais pas seule-
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ment. Les SUV, ces 4 × 4 urbains qui détiennent désormais une bonne part du marché, seront également à l’honneur. Ford dévoilera ses SUV restylés, Hyundai sa Tucson, tandis que Mitsubishi braquera les projecteurs sur son Outlander Diesel, et Maserati présente son Levante, son premier 4 × 4 urbain. L'édition 2016 d'Auto Expo sera, donc comme à l'accoutumée, riche en nouveautés, en promotions exceptionnelles et en offres de financement attractives. Le nouvel espace s’étalera sur une superficie totale de 6 hectares. Pas moins de cinq halls d'exposition ont été aménagés selon les standards internationaux pour accueillir dans les meilleures conditions possibles la centaine d'exposants et les 200.000 visiteurs attendus. Outre ce grand changement, l’Auto Expo fera la part belle aux professionnels qui voudront concrétiser des projets d’équipement ou s’offrir des services de location. Ainsi, après une première journée dédiée aux médias, le mardi 10 mai, les professionnels vont devoir entre eux se réunir le jour suivant. Réseaux de concessionnaires, acheteurs et sociétés de location sortiront le grand jeu afin de séduire les entreprises. Et c’est à partir du jeudi 12 mai que le salon ouvrira ses portes L'édition au grand public. Plus de 300 véhicules attendent les 2016 d'Auto visiteurs, dont une bonne partie sera dévoilée pour Expo sera, la première fois au Maroc. Au programme aussi, des donc tables-rondes et des conférences durant lesquelles des comme à experts traiteront de sujets divers allant de l’environl'accoutunement à l’assurance en passant par le marketing ou mée, riche encore l’industrie... en nouCette édition, qui intervient après une année 2015 à veautés, forte croissance (131 935 unités écoulées) et un preen promier trimestre 2016 sur la même tendance, s’annonce motions donc sous de bons auspices. Auto Expo, c'est égale- exceptionnelles et ment un événement qui offre la possibilité de réunir en offres tout le monde autour de l'automobile, cet objet qui de finanincarne toujours progrès, liberté, passion et surtout cement mobilité. Cette année, les organisateurs ont prévu attractives des espaces de divertissement pour la famille et des animations inédites. Devenu, au fil des éditions, un événement incontournable, une vitrine nationale pour l’automobile dans toutes ses composantes, Auto Expo a pour vocation de communiquer sur les enjeux actuels et les nouvelles tendances de l'industrie automobile.
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automobi le Ventes de véhicules
Mars sous le signe de la croissance
Le marché automobile affiche une santé exceptionnelle avant le Salon Auto Expo. Les bonnes performances de mars et des deux mois précédents ont permis au marché de maintenir une vitesse de 17,53% au premier trimestre 2016.
À
un mois et demi de l’Auto Expo 2016, le marché automobile marocain affichait une santé de fer. Normalement, les mois de mars et avril qui précèdent le Salon sont connus pour être des périodes de vaches maigres, les clients préférant reporter leurs achats pour bénéficier des promotions et autres formules de financement offertes. Ce n’est guère le cas cette année puisque les ventes de mars sont tout simplement exceptionnelles avec une hausse de près de 20% (19,96%) sur un an, à 12.961 immatriculations. Une accélération que le marché doit aux seules voitures particulières (VP) dont les ventes ont progressé de 25,3% à 12.143 unités. Le VUL (véhicule utilitaire léger) poursuivant sa chute libre (-26,6% à 818 immatriculations). L'embellie du mois de mars a bénéficié à de nombreuses marques comme KIA qui signe son retour en force, Jeep ou encore Jaguar, selon l'Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam). Les bonnes performances de mars et des deux mois précédents ont permis au marché de maintenir une vitesse de
17,53% au premier trimestre 2016 par rapport à la même période de 2015. Celui-ci affiche 35.566 immatriculations au compteur, contre seulement 30.262 un an plus tôt. À ce rythme, le marché est bien parti pour un nouveau record, après celui de 2015 avec 131.935 unités vendues (+8,07% par rapport à 2014). L'année dernière, il avait donc pulvérisé son précédent record de 130.316 immatriculations enregistré en 2012. Sur le trimestre, les voitures particulières maintiennent le cap avec une progression de 21,85% à 33.120 exemplaires, alors que le segment de l'utilitaire demeure moribond : -20,64% à 2.446 unités. Les excellentes ventes de mars surprennent d'autant plus les professionnels qu'elles interviennent après deux mois également performants. À fin février, les immatriculations avaient carburé de 16,17% sur un an, s'établissant à 22.605 unités, après 19.458 pour la même période de 2015. Dans cette lancée, les importateurs et autres concessionnaires automobiles n'ont plus qu'à espérer qu'Auto Expo leur permette de bien remplir leurs carnets de commandes.
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Maserati Levante, un SUV luxueux et crédible
Maserati a présenté, mercredi 20 avril 2016 à Casablanca, son nouveau Levante, le premier SUV de la marque. Le Levante impose sa griffe en un éclair. Ses atouts physiques sont nombreux : cinq mètres de long, des airs de coupé, une silhouette sportive et robuste, une calandre massive, des prises d’air proéminentes et doubles canules d’échappement. Sans oublier ses jantes disponibles en 21 pouces et ses teintes de carrosseries éclatantes, du bianco au blu emozione, en passant par le coloris champagne. Distribué exclusivement au Maroc par la SOMED, ce nouveau modèle vient compléter la gamme existante de berlines et de voitures de sport, et étoffe ainsi l’offre du constructeur.
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Un consortium qui roule pour l’électrique
Pour promouvoir le véhicule électrique (VE) au Maroc, un consortium vient de voir le jour. Le Groupe Renault Maroc, Nissan Motors Egypt, Schneider Electric et M2M Group ont constitué un consortium, avec l’appui de l’ADEREE, destiné à développer un écosystème de mobilité qui place le véhicule électrique au cœur de la transformation énergétique du Maroc. L’objectif étant de contribuer à la réduction des émissions carbones du secteur de transport. 10% du parc automobile en VE en 2030 représente une économie de 30 millions de tonnes de CO2 entre 2017 et 2030. «Des incitations en termes de fiscalité, droits de douane, intégration du taux d’émission de CO2 dans le calcul des CV fiscaux (1CV pour les VE), figurent parmi les mesures qui seront proposées lors de la COP22 pour être intégrées dans la loi de Finances 2017», explique le consortium.
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automobi le Innovation
La Ford autonome roule même dans l'obscurité Ford poursuit ses recherches dans le domaine de la voiture autonome. Après avoir testé des véhicules sans conducteur dans une ville fantôme puis sous la neige, le constructeur américain a cette fois expérimenté la conduite sans conducteur dans l'obscurité la plus totale.
Afin de naviguer dans l'obscurité, les véhicules autonomes de Ford utilisent des cartes 3D haute résolution avec des informations sur la route
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a Ford Fusion hybride autonome a été testée récemment sur un terrain d’essai en Arizona, sans phares et dans l’obscurité totale ; une mission périlleuse pour un conducteur humain. Ce test marque la volonté de la compagnie à offrir à ses clients à travers le monde des véhicules entièrement autonomes. Les capteurs LiDAR et le système de pilotage autonome sont capables de manœuvrer le véhicule dans une obscurité absolue, en toute sécurité et sans aucun problème. Alors qu’il est idéal d’avoir les trois modes de détecteurs, radars, caméras et LiDAR, ce dernier peut tout aussi bien fonctionner de manière indépendante sur les routes sans feux de circulation. Selon l’agence fédérale américaine en charge de la sécurité routière, il y a trois fois plus d’accidents mortels la nuit que le jour. « Grâce au LiDAR, les voitures d'essai ne sont pas tributaires du soleil, ni des caméras détectant les lignes blanches tracées sur l'asphalte. En fait, le LiDAR permet aux voitures autonomes de conduire aussi bien dans l'obscurité qu’à la lumière du jour », explique Jim McBride, responsable technique des véhicules autonomes Ford. Afin de naviguer dans l'obscurité, les véhicules autonomes de Ford utilisent des cartes 3D haute résolution avec des informations sur la route, les marquages routiers, la géographie, la topographie et l’environnement routier comme des bâtiments ou des arbres.
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Le véhicule utilise les impulsions du LiDAR pour se repérer sur la carte en temps réel. Des données supplémentaires provenant du radar sont fusionnées avec celles issues du LiDAR pour compléter les capacités de détection du véhicule. Pour ces tests menés dans le désert, le constructeur a utilisé des lunettes de vision nocturne pour surveiller l’intérieur et l’extérieur du véhicule. Cela a permis de voir le LiDAR faire son travail sous la forme d’une grille de faisceaux laser infrarouges projetés autour du véhicule. Les capteurs du LiDAR génèrent 2,8 millions d’impulsions laser par seconde pour analyser précisément l’environnement du véhicule. « Dans l’habitacle, je pouvais sentir la voiture bouger, mais quand je regardais par la fenêtre, je ne voyais que l'obscurité, raconte Wayne Williams, ingénieur chercheur pour Ford. Comme je suis monté sur le siège arrière, je suivais la progression de la voiture en temps réel par informatique. Et la Ford Fusion est restée exactement sur sa voie malgré l’enchaînement des routes sinueuses ». Cette année, Ford triplera sa flotte de véhicules autonomes, ce qui portera cette dernière à environ 30 nuitées testées sur les routes américaines. Ces améliorations sont des éléments clés du Ford Smart Mobility, le plan qui vise à accélérer le développement en matière de connectivité, de mobilité, de véhicules autonomes, d’expérience client et de données analytiques.
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automobi le INTERVIEW
Frédéric Banco, DG d’ALD Automotive Maroc
« Nous souhaitons être la référence en matière de la LLD » ALD Automotive Maroc est aujourd’hui le leader du marché de la Location Longue Durée (LLD) et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Frédéric Banco, son Directeur Général, nous dévoile les ambitions de cette entreprise en plein essor. RENCONTRE.
Aujourd'hui, notre produit est connu sur le marché pour être fiable et efficace. Nos démarches d’innovation et nos relations clients renforcent cette position
IDM :Quel est votre bilan pour l'année 2015 ? Frédéric Banco :L'année 2015 a été bénéfique pour ALD Maroc, l’entreprise a réalisé une croissance de flotte de 13% accompagné d'une évolution du chiffre d'affaires et une progression de la marge d'exploitation. Ces performances sont le résultat d’un travail de fond mené auprès de nos clients pour leur assurer une mobilité maximale, un suivi permanent et une assistance personnalisée avec une anticipation des besoins. Nous avons noté pour 2015 un taux de satisfaction de 80 % et une évolution considérable de notre portefeuille client ce qui conforte la stratégie annoncée et nous pousse à en faire plus pour maintenir notre tendance évolutive Quelles étaient les moyens déployés pour atteindre ses chiffres ? Le lancement des nouveaux produits en 2015 a contribué significativement à améliorer la mobilité de nos clients et à répondre à des besoins spécifiques. Le ALD RENT sur la moyenne durée, ALD VIP pour les véhicules premium, et le ALD 2 roues pour les motos ont créé une diversification de notre offre. La fédération de nos équipes autour des valeurs du groupe ; « l’esprit d’équipe, l’engagement et l’innovation » a également donné une vision commune aux collaborateurs pour atteindre nos objectifs de croissance. La politique d’innovation dans laquelle nous nous sommes lancés au niveau international et national, mettant le conducteur au cœur de nos préoccupations. Tous ces éléments ont contribué à la croissance enregistrée en 2015 Comment se porte aujourd’hui le marché de la LLD ? Il est difficile d’appréhender tous les aspects de ce marché dans la mesure où il n’y a pas de chiffres officiels. Selon nos sources, il y'a pas moins de 85.000 véhicules au Maroc qui roulent avec une carte grise de location sans chauffeur. Derrière
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ce chiffre nous trouverons trois catégories, la location longue durée , la locations courte durée avec des structures de taille différentes et les opérateurs qui chevauchent entre la CD et la LLD. Ce chiffre sera confirmé par l'Association nationale des loueurs longue durée (Analog) au mois de mai dans son bilan annuel. Même si le marché n’est pas identifié il n’en reste pas moins qu’il représente des opportunités à saisir. Quels sont les points forts d’ALD ? Aujourd'hui, notre produit est connu sur le marché pour être fiable et efficace. Nos démarches d’innovation et nos relations clients renforcent cette position et rajoutent une touche de proximité aux prestations fournies On peut dire que vous êtes leader du marché… Effectivement, ALD est leader du marché et c’est un fait. Avec près de 8 500 véhicules au 31 mars 2016, nous sommes le premier parc LLD au Maroc et ce n’est guère fruit du hasard ! Être leader, c’est confortant, rassurant, mais ce n’est pas notre objectif principal. Notre réel objectif c’est d’être la référence en matière de LLD au Maroc, le produit de ceux qui veulent le meilleur… c’est difficile d'atteindre la perfection mais nous nous pouvons nous en approcher au maximum Quels sont aujourd'hui vos projets ? Actuellement, nous nous apprêtons à lancer un portail dédié aux conducteurs et aux gestionnaires de parc, une application 100 % dédié aux conducteurs et une version amélioré de ALD Net, notre outil de reporting client. Le but étant de créer un écosystème entre ALD, ses partenaires et ses conducteurs pour favoriser les échanges, faciliter l’accès à l’information et accélérer les démarches d’assistance.
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focus SIAM 2016
Le Maroc veut cultiver l’avenir…
Organisée à Meknès du 26 avril au 1er mai 2016, la onzième édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) a été placée sous le thème de l’«Agriculture résiliente et durable». Une thématique d’autant plus d’actualité que le pays a enregistré cet hiver un fort déficit de pluie qui a impacté tous les secteurs agricoles et agro-alimentaire.
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a 11e édition du SIAM (26 avril au 1er mai 2016) a tenu toutes ses promesses. Ce salon, qui a gagné en maturité au fil des années, est devenu un espace d’échanges et de réflexion entre professionnels et experts dans l’agriculture du monde entier. La foire de Meknès évolue au fil des éditions, attirant à chaque fois plus d’exposants et de visiteurs. Grâce au plan Maroc Vert, l’agriculture marocaine, qu’elle soit issue de la petite paysannerie traditionnelle ou des grandes exploitations modernes, a pris son envol. Cette modernisation à marche forcée commence à porter ses fruits en termes d’augmentation de la productivité et d’investissements dans le secteur. Une dynamique sans précédent dans l’histoire de ce dernier naguère plombé par une multitude de contradictions et surtout par une absence d’initiative institutionnelle. Cette
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année, le SIAM intervient dans un contexte difficile marqué par la sécheresse. D’où d’ailleurs, le thème : «Agriculture résiliente et durable». Une agriculture qui limite les additifs d’origine industrielle comme les produits phytosanitaires, les engrais afin de produire plus tout en respectant le sol. Moins d’eau et moins d’énergie fossile. Cette dimension écologique de l’activité agricole traditionnelle, qui induit un changement des pratiques agricoles n’est viable que si elle doit faire vivre l’agriculteur de son labeur. Qu’il puisse avoir un prix correct. Ce qui n’est pas toujours le cas. Au Maroc, le fellah n’est pas ce grand exploitant possédant des usines où travaillent des ouvriers agricoles. On n’y est pas encore… Et c’est tant mieux car le productivisme à grande échelle – tel qu’il a été pratiqué dans nombre de pays – peut nuire au terroir nourricier s’il repose sur les produits chimiques qui détruisent la terre et l’environnement. Le Plan Maroc Vert (PMV) veut de sauvegarder l’équilibre entre l’agriculture moderne tournée essentiellement vers l’export et l’agriculture solidaire basée sur les produits du terroir. Ce SIAM 2016 a été marqué par la participation de quelque 1.200 exposants représentant une soixantaine de pays. Une occasion pour faire de cet évènement un lieu de mémoire de
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Focus
l’évolution du tissu agricole national et des innovations qui ont marqué le monde rural. Les projecteurs ont ainsi été braqués, pendant une semaine, sur ce salon qui se confirme comme la première manifestation agricole à l’échelle africaine. Il a connu un programme riche s’articulant autour du partage des résultats des recherches et expériences via un cycle de conférences, d’interventions des experts et de conventions de partenariat avec la participation d’opérateurs économiques et de professionnels. Pour cette édition, le SIAM a mis à l’honneur les Émirats Arabes Unis, confortant, ainsi, les relations d’amitié et de coopération établies entre les deux États. Partenaires de longue date, les Émirats Arabes Unis et le Maroc ont considérablement développé durant la dernière décennie leurs rapports économiques. Les échanges extérieurs ont connu un réel bond passant de quelque 300 millions de dirhams en 2000 à près de 4,1 milliards de dirhams en 2014. Sans parler des investissements étrangers, les Émirats Arabes Unis étant le 3e investisseur étranger au Maroc et le premier parmi les pays arabes. Placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, le Salon est érigé sur une superficie globale de 172.000 m2, dont
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80.000 m2 couverte avec 3.000 places de parking. Cette édition, organisée par le commissariat général du Salon et le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime en collaboration avec l’association du SIAM, s’est déclinée en neuf pôles : Pôle Régions, Pôle Sponsors et Institutionnels, Pôle International, Pôle Produits, Pôle Agrofourniture, “Pôle Nature et Vie, Pôle Produits du terroir, Pôle Élevage et Pôle Machinisme. Lors de cette manifestation, chacune des 12 régions du Royaume, à savoir Tanger-TétouanAl-Hoceima, l’Oriental, Fès-Meknès, Beni Mellal-Khénifra, Rabat-Salé-Kénitra, Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Drâa-Tafilalet, Souss-Massa, GuelmimOued Noun, Laâyoune-Sakia El Hamra et DakhlaOued Ed Dahab, a été représentée déclinant toutes les thématiques relatives à l’agriculture de sa zone géographique, les particularités géo-climatiques, les produits du terroir, l’agrotourisme et la politique agricole. Depuis sa création en 2006, le SIAM s’est assigné comme objectifs de faciliter les échanges entre les différents intervenants en matière d’expertise, de savoir et d’expérience, favoriser le transfert des nouvelles technologies et sensibiliser les partenaires à la nécessité de la protection des ressources naturelles.
Les projecteurs ont ainsi été braqués, pendant une semaine, sur ce salon qui se confirme comme la première manifestation agricole à l’échelle africaine.
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Maroc Telecom et son "tournesol Wi-Fi" Le groupe Maroc Telecom a présenté, lors de la 11e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM 2016), deux innovations au service du monde rural et de l’environnement: une borne multiservices mobile et la solution "e-ghaba". Dotée de capteurs photovoltaïques, la borne multiservices mobile fonctionne donc à l'énergie solaire et se présente sous la forme d’un tournesol géant, permettant de se connecter à internet en Wi-Fi et de recharger téléphones, tablettes ou PC via des ports USB, explique le groupe. Elle est également équipée d’une caméra de télésurveillance et de lampadaires pour assurer l’éclairage public, et d'un banc sur lequel l'usager peut s'asseoir pour recharger ses appareils et profiter de la connexion Internet. En vue de contribuer à la lutte contre l’abattage illégal des arbres, Maroc Telecom propose la solution "e-ghaba", qui vise à protéger les forêts marocaines. Cette innovation prend la forme d'un boîtier équipé qui permet de détecter le bruit de découpage des arbres et d’envoyer une alerte SMS indiquant l’emplacement du lieu concerné. Le boîtier, placé dans l'arbre, est doté d'une cellule photovoltaïque, d'une carte SIM, d'un capteur de son et d'un traceur GPS.
Cosumar, un engagement sucré…
Le Groupe Cosumar n’est pas passé inaperçu cette année au SIAM avec son stand d’une superficie de 124 m2. Le leader de la production du sucre blanc au Maroc a mis en avant son ancrage fort dans l’amont agricole avec un écran géant qui a diffusé ses deux spots publicitaires de la marque mère Cosumar et de la marque « Enmer » ainsi que des panneaux d’informations didactiques. Acteur majeur de l’économie nationale, Cosumar est socialement engagé. En tant qu’agrégateur responsable, Cosumar conduit de multiples actions en faveur des agriculteurs et de leurs familles visant à développer les régions et à favoriser notamment l’accès aux soins de santé et à l’éducation. Aussi, le Groupe s’investit aux côtés de la société civile pour de nombreuses œuvres caritatives. Le leader de la production du sucre blanc au Maroc est également engagé dans respect de l’environnement. À ce titre, Cosumar agit au quotidien pour réduire l’impact de ses activités sur l’environnement, à travers un déploiement continu et rigoureux d’un management environnemental responsable.
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L'Espagne rend hommage à Akhannouch Le ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, Aziz Akhannouch a été décor de la Grandcroix du Mérite agricole de la pêche et de l’alimentaire, lors de la 11e édition du Salon international de l’agriculture. Aziz Akhannouch a déclaré « je ne peux qu’y voir un encouragement (…) être utile à mon pays et au développement de l’agriculture et de la pêche maritime ainsi qu’à l’amélioration continue des relations marocco-espagnoles dans les secteurs cités». Le ministre a été décoré par son homologue espagnole de l’Agriculture et de l’Environnement, Isabel Garcia Tejerina. Il a, par ailleurs, exprimé sa très grande gratitude au Roi Mohammed VI. Il a également adressé ses remerciements à l’Espagne, au Roi, au gouvernement, ainsi qu’à toutes les personnes qui ont contribué à cette distinction.
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économi e Conjoncture
L’activité industrielle reprend des couleurs
Le Maroc a enregistré une hausse de la production, des commandes et des ventes dans la plupart des secteurs de l'industrie en mars, affirme Bank al Maghrib (BAM) dans sa note de conjoncture. Dans la mécanique et métallurgie, la « production aurait progressé par rapport au mois précédent avec un TUC qui se serait établi à 71% »
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'activité industrielle a connu une légère amélioration un mois de mars selon l’enquête d’opinion menée par Bank al Maghrib (BAM) auprès d’un échantillon représentatif comprenant 400 entreprises opérant dans les différents secteurs de l’industrie. Pour les trois prochains mois, les entreprises s’attendent globalement à une hausse de la production dans l’ensemble des branches, à l’exclusion de la « mécanique et métallurgie » où une baisse est prévue. Concernant les ventes, les industriels anticipent une hausse dans l’ensemble des branches, à l’exception du « textile et cuir» où ils s’attendent plutôt à une stagnation. Dans la branche agroalimentaire, la production aurait connu une hausse, avec un Taux d'utilisation des capacités (TUC) passé de 69% à 71% d’un mois à l’autre, révèle Bank al Maghrib. Au prochain trimestre, les industriels de la branche s'attendent à une amélioration de la production et des ventes. Les industriels de la branche chimie et parachimie, ont affirmé que la production aurait enregistré une hausse et le TUC aurait gagné deux points en passant de 49% à 51%. Une hausse de la production est attendue par les sondés de cette branche pour le pro-
chain trimestre. Dans la mécanique et métallurgie, la « production aurait progressé par rapport au mois précédent avec un TUC qui se serait établi à 71% », explique Bank al Maghrib. Pour les trois prochains mois, les entreprises s’attendent à une baisse de la production et à une amélioration des ventes notamment celles destinées à l’étranger. Les déclarations des industriels de la branche électrique et électronique affichent une hausse de la production par rapport au mois précédent avec un TUC à 83%. Dans la branche "textile et cuir", la production aurait régressée. En revanche, elle aurait augmenté dans l’« habillement et les Fourrures ». Pour ce qui est du TUC, il se serait établi 70%. Les ventes et les commandes auraient connu une stagnation, recouvrant une hausse dans l’« industrie textile » et une baisse dans l’« industrie du cuir et de la chaussure ». S’agissant du carnet des commandes, il serait resté à un niveau inférieur à la normale. Pour les trois prochains mois, les industriels de la branche s’attendent à une stagnation de la production et des ventes aussi bien locales qu’à l’étranger. Selon BAM, 26% des entreprises du secteur déclarent ne pas avoir de visibilité quant à l’évolution future des ventes globales.
Abderafie SRATI 44 N° 14 Mai 2016
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économi e Millenium Challenge Corporation
Washington accorde 4,5 milliards de dirhams au Maroc Le Maroc a signé avec le programme d'aide américain Millennium challenge corporation le deuxième programme de coopération (Compact II). Ce don de 450 millions de dollars, soit 4,5 milliards de DH, accordé par Washington à Rabat, est destiné au financement de projets stratégiques. Détails.
L En plus des zones pilotes financées par MCC, il sera procédé à la mise en place d'un fonds de promotion d'une nouvelle génération de zones industrielles
e Maroc et la Millenium Challenge Corporation (MCC) ont signé, jeudi 14 avril à Rabat, le deuxième programme de coopération (Compact II) d'un montant de 450 millions de dollars, soit 4,5 milliards de dirhams. La déclaration a été conclue par le Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, et la présidente directrice-générale de la MCC, Dana Hyde, lors d'une cérémonie qui s'est tenue au siège du ministère des Affaires étrangères et de la coopération. Ce programme, qui a mobilisé 450 millions de dollars de la MCC, ainsi qu'une contribution du gouvernement marocain, de l'ordre de 67,5 millions de dollars, financera, sur une période de cinq ans, deux projets: "Education et formation pour l'employabilité" et "Productivité du foncier". L'exécution des projets sera confiée à un établissement public marocain qui sera créé à cet effet. Doté d'un budget de 170,5 millions de dollars, le projet "Productivité du foncier" vise l'accroissement de la productivité du foncier, aussi bien rural qu'industriel, et de l'investissement privé. Il vise notamment à lever la contrainte d'accès au foncier, en introduisant une nouvelle approche en matière de développement et de revitalisation des parcs industriels, tirée par la demande et privilégiant le partenariat public privé (PPP). Pour ce faire, il sera procédé à un ensemble de réformes touchant à la fois les aspects institutionnel et juridique. En outre, deux projets de revitalisation et deux autres projets de création de zones indus-
trielles seront réalisés selon la nouvelle approche. Les sites devant abriter ces zones sont identifiés sur la base d'un ensemble de critères, dont les plus importants sont la demande, l'impact économique, la viabilité financière, la surface mobilisable et l'absence de risques majeurs. En plus des zones pilotes financées par MCC, il sera procédé à la mise en place d'un fonds de promotion d'une nouvelle génération de zones industrielles. Ce fonds, qui sera mis en place conjointement avec le ministère de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, permettra de soutenir d'autres initiatives privées ou publiques favorisant le nouveau modèle de gouvernance des zones industrielles. Un centre d'expertise pour le développement du foncier industriel sera aussi mis en place, et sera appelé à appuyer le gouvernement dans la mise en œuvre de cette nouvelle approche. Outre les zones industrielles, le projet "Productivité du foncier" concernera aussi le rural, afin de faire face à la problématique du déficit de productivité du foncier rural, imputable en partie à une valorisation insuffisante de la superficie agricole utile. Les terres collectives, particulièrement concernées par cette problématique, couvrent environ 327.000 hectares et ne sont que partiellement valorisées du fait, notamment, de l'insécurité de la propriété foncière, qui n'incite pas à l'investissement et à la modernisation des activités agricoles.
Ali MOUHSINE 46 N° 14 Mai 2016
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économi e Énergie
Le marché marocain attire les Allemands La récente visite de Sigmar Gabriel, vice-chancelier allemand, avait pour objectif d'encourager les investissements allemands au Maroc dans les énergies vertes, l'industrie ou encore la formation professionnelle. Décryptage.
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ynamiser les relations économiques entre Rabat et Berlin, tel était l’enjeu de la visite au Maroc du vice-chancelier de la république fédérale d'Allemagne Sigmar Gabriel qui fut accompagné d’une délégation imposante de responsables et d’hommes d’affaires. La réunion entre les deux pays présidée par Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement le 18 avril à Rabat a été l’occasion de souligner la qualité de leurs relations, selon les termes officiels consacrés dans un contexte d'une dynamique particulière des échanges depuis la signature en 2013 de la déclaration de Rabat sur le partenariat maroco-allemand. Cette dynamique a été marquée par la signature le 19 avril à Rabat d'une déclaration d'intention dans le secteur de l'énergie. L’objectif étant de développer une vision commune de partenariat énergétique, à l’horizon 2050, prenant en compte les Stations de transfert d'énergie par pompage (STEP) marines et l’éolien offshore. Ce partenariat Maroc-Allemagne vise à renforcer la coopération dans le secteur de l’énergie entre les deux pays et à promouvoir les investissements dans le domaine des énergies renouvelables au Maroc. Ainsi, la transition énergétique doit être envisagée de manière globale et en synergie avec les différents secteurs, notamment le transport, l’industrie et le bâtiment. Le Comité de Pilotage et les Groupes de travail du partenariat énergétique sont mandatés pour préparer un plan de travail avec des objectifs concrets. Ce plan de travail devra également contenir l’élaboration d’une vision prospective du Maroc en matière www.industries.ma
de planification énergétique à l’horizon 2050 (scénarii énergétiques), prenant en compte les STEP marines et l’éolien offshore et l'organisation conjointe d’un side-event à l’occasion de la COP22 prévue en La collanovembre 2016 à Marrakech. Une autre convention boration de partenariat a été signée le même jour à Rabat entre entre le Centre national pour la recherche scientil’AHK fique et technique (CNRST) et la Chambre allemande Marokko et le CNRST de commerce et d’industrie au Maroc (AHK), cette fait partie fois dans le domaine du transfert du savoir-faire en de la commatière de recherche scientifique. La collaboration posante entre l’AHK Marokko et le CNRST fait partie de la appui et composante appui et accompagnement de porteurs accompade projet du programme allemand «Migration pour gnement de porle développement». La mise en œuvre opérationteurs de nelle de ce dernier programme est effectuée par la projet Chambre allemande dans le cadre de sa coopération du proavec le Centre pour la migration internationale et le gramme développement (CIM)/la Coopération allemande au allemand développement durable (GIZ) initiée en 2007. L’instal«Migration pour lation d’un incubateur au siège du CNRST cible donc le dévela promotion du savoir-faire des startups créées par loppedes MRE d’Allemagne et des associations du réseau ment» de l’AHK Marokko et de CIM. Le CNRST est chargé, entre autres, de la mise en œuvre des programmes de recherche et de développement technologique, de la contribution à la diffusion de l'information scientifique et technique et à la publication de travaux de recherche ainsi que d'assurer des travaux de veille technologique et de réaliser des prestations de services au profit des opérateurs de recherche. Ali MOUHSINE N° 14 Mai 2016 47
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économi e
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économi e Coopération
Les assureurs marocains s’associent avec la Côte d’Ivoire La Fédération Marocaine des Sociétés d’Assurances et de Réassurance (FMSAR) et l’Association des Sociétés d’Assurances de Côte d’Ivoire (ASA-CI) ont signé une convention de partenariat technique, d’échange et de coopération dans le domaine de l’assurance.
Les deux parties ont convenu également de renforcer la coopération en matière d'échanges de données et de statistiques sur leurs marchés respectifs
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remier investisseur en Côte d'Ivoire, le Maroc continue sa percée. La Fédération marocaine des sociétés d'Assurances et de réassurance (FMSAR) et l'Association des sociétés d'assurances de Côte d'Ivoire (ASA-CI) ont signé, mercredi 13 avril, une Convention de partenariat technique, d'échange et de coopération dans le domaine de l'assurance, en marge de la 3e édition du Rendez-Vous de Casablanca de l'Assurance. La Convention, signée par le président de la FMSAR, Mohamed Hassan Bensalah et le président de ASACI, Boa Roger Eugène, intervient « en considération des relations bilatérales qu'entretiennent le Maroc et la Côte d'Ivoire ». « Aujourd'hui, le Maroc est le premier investisseur étranger en Côte d'Ivoire et nous comptons plusieurs compagnies d'assurances marocaines présentes dans ce pays frère. La signature de cette convention s'inscrit dans l'esprit de la coopération Sud-Sud », a déclaré M. Hassan Bensalah à cette occasion. Cette convention est la deuxième de son genre après celle signée l'année dernière avec le marché tunisien. « Nous avons convenu avec nos homologues ivoiriens d'échanger sur les bonnes pratiques déve-
loppées de part et d'autre et d'ouvrir nos marchés respectifs pour promouvoir notre capital humain et apporter plus de protection et plus de services à nos concitoyens », a précisé M. Bensalah. La Convention comporte plusieurs axes de coopération. Le premier concerne l'implémentation sur le marché ivoirien du système d'indemnisation direct en assurance automobile et la mise en place d'un dispositif de type "Bonus-Malus". Les deux parties ont convenu également de renforcer la coopération en matière d'échanges de données et de statistiques sur leurs marchés respectifs pour construire des bases de comparaison utiles à leurs membres. Il est enfin question d'organiser des séminaires conjoints et d'accueillir des stagiaires et cadres pour des séjours de courtes durées. Avec 22% des investissements injectés dans l’économie du pays en 2015, le royaume est le principal investisseur étranger en Côte d’Ivoire. Le Maroc a investi environ 147 milliards FCFA (soit 2,4 milliards de dirhams) dans la première puissance économique d’Afrique de l’Ouest, qui a ainsi récolté 670 milliards FCFA (près de 11 milliards de dirhams).
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entreprise Aéronautique
Hexcel atterrit à Midparc Hexcel, le géant américain de l’aéronautique, a procédé mardi 25 avril à la pose de la première pierre de son nouveau site à Casablanca au Midparc de Nouacer. L'usine, dédiée à la production de structure en nids d'abeilles, emploiera à l'horizon 2020 environ 200 employés.
A Hexcel est un des leaders mondiaux dans le domaine de la fibre de carbone et des matériaux composites
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près Stelia Aerospace, Bombardier ou encore le groupe Latécoère, c’est un autre géant de l’aéronautique qui vient d’atterrir sur la zone franche Midparc de Casablanca. Il s’agit de l'américain Hexcel qui a officiellement posé, mardi 25 avril, la première pierre de son nouveau site de production de nids d’abeilles usinés, doté d’un investissement de 20 millions de dollars, soit 198 millions de dirhams. La future usine, qui sera totalement opérationnelle mi-2017, doit employer quelque 200 collaborateurs d’ici 2020. Sur 11.000 m2, le site produira «des nids d’abeilles complexes et usinés pour répondre aux besoins de l’aéronautique, notamment pour alléger les structures composites complexes de certains programmes aéronautiques, ainsi que pour la fabrication de pales d’hélicoptère et de pièces dans les moteurs ou nacelles», comme l’a souligné le top management du groupe Hexcel. «Le Maroc met en œuvre une politique industrielle et un plan de croissance économique tournés vers l’avenir, avec la création de zones franches industrielles, ce qui a motivé notre choix d’implantation», a affirmé lors de la cérémonie Thierry Merlot, vice-président et directeur général d’Hexcel. En plus, a dit Thierry Merlot, «le Maroc possède une main-d’œuvre très qualifiée et compétitive, une bonne situation géographique et des
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infrastructures de qualité, des paramètres logistiques essentiels pour notre industrie. La présence de l’aéroport international Mohammed V et la proximité immédiate de plusieurs clients d’Hexcel tels que Safran (Aircelle), Airbus (Stelia), Daher et Bombardier ont aussi pesé dans la balance». Thierry Merlot avait expliqué, dans un entretien accordé en janvier dernier à "Industrie du Maroc" que l’approche d’Hexcel s’inscrit dans « une démarche pro-active avec de grands intervenants du marché du composite aéronautique comme le Groupe Safran, Bombardier, Stelia à Casablanca et plus largement avec Daher sur la zone de Tanger. Notre arrivée est la suite logique d’un processus muri depuis plusieurs années qui accompagne la croissance du marché dans lequel les intervenants clefs du marché s’inscrivent ». Hexcel est un des leaders mondiaux dans le domaine de la fibre de carbone et des matériaux composites destinés aux avions commerciaux et militaires, aux hélicoptères, aux moteurs, aux satellites et aux dispositifs de lancement. Le groupe fondé en 1946, compte un chiffre d’affaires de 1,8 milliard de dollars et emploie 5 300 personnes. Le Groupe Hexcel est coté au New-York Stock Exchange et à Paris. Son siège social est à Stamford, CT, USA. Il emploie actuellement 5300 salariés dans 18 sites de production dans le monde.
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Aéronautique
Le Maroc, partenaire privilégié d’Airbus De nombreuses entreprises sous-traitantes accompagnent chaque jour le développement rapide du carnet de commande d’Airbus à travers le monde. Aujourd’hui, dans le domaine de la coopération industrielle, le Maroc est l'un des partenaires majeurs d’Airbus en Afrique. Fouad Attar, DG d’Airbus Middle East
A La forte présence d’Airbus est motivée par le développement des pôles d’excellence, comme l’électronique, le traitement de surface, la chaudronnerie et l’assemblage…
irbus et le Maroc, c’est une longue histoire de coopération et de partenariat qui dure depuis plus de soixante ans. Une histoire qui perdurera encore avec Stelia Aerospace Maroc (ex- Maroc Aviation), une filiale à 100% du groupe, spécialisée dans la fabrication composite, l’assemblage de sous-ensembles métalliques complexes, la maintenance et le support d’équipements avioniques. Les responsables d’Airbus en sont convaincus car, comme l’a souligné Fouad Attar, DG d’Airbus Middle East, «le Maroc a beaucoup travaillé sur son attractivité et sa compétitivité. Résultat, l’écosystème se développe. Si au départ on y fabriquait de la pièce, aujourd’hui nous fabriquons des assemblages et touchons même au design. Nous comptons d’ailleurs près de 13.000 personnes employées au Maroc dans ce secteur pour plus d’une centaine d’entreprises». Le Maroc fait donc partie des partenaires privilégiés d’Airbus en Afrique dans le domaine de la coopération industrielle, produisant des pièces dans tous ses programmes, y compris l'A320, A330, A350 XWB, A380 et A400M. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, Airbus Group vient d’annoncer l’extension de ses activités au Maroc avec la création d’une nouvelle usine de 15.000 m2 au sein de la zone Midparc, cette usine permettra de compléter les infrastructures actuelles de STELIA Aerospace Maroc. A terme, 400 à 500 salariés y assureront l’assemblage de sous-ensembles aéronautiques complexes, portant ainsi le nombre total
d’employés STELIA Aerospace au Maroc à plus de 800. Airbus attache une importance stratégique aux réalisations confiées aux entreprises marocaines. En effet, le Maroc a su développer des pôles d’excellence, comme par exemple l’électronique, le traitement de surface, la chaudronnerie et l’assemblage…. Et les 6,716 avions inscrits au carnet de commande d’Airbus vont contribuer à la croissance des relations avec le tissu industriel local. Avec une proximité géographique, linguistique et culturelle importante ainsi qu’une qualité de main d’œuvre exemplaire, la sous-traitance marocaine offre de nombreux avantages aux partenaires industriels d’Airbus. La forte présence d’Airbus est motivée par le développement des pôles d’excellence, comme l’électronique, le traitement de surface, la chaudronnerie et l’assemblage… Au Maroc, la formation des compétences est actuellement en constante évolution. «En parallèle du développement de l’industrie, l’Institut des métiers de l’aéronautique a vu le jour, permettant de répondre rapidement aux besoins en techniciens. Tout comme les écoles d’ingénieurs qui ont mis en place leurs filières aéronautiques. Un développement de l’industrie et de la formation, qui progressent au même rythme, tournées vers l’avenir», explique Fouad Attar. Airbus appuie sa politique de sous-traitance sur le développement de partenariats en partage de risques avec de grandes sociétés dans le monde ainsi que sur un réseau d’une centaine d’entreprises au Maroc.
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fi nance & march és interview
Karim Hajji,DG de la Bourse de Casablanca
« Les PME doivent croire aux marchés financiers » A l’occasion du lancement à Casablanca du programme ELITE, Industrie du Maroc a demandé à Karim Hajji, directeur général de la Bourse des valeurs de Casablanca (BVC) de dresser les enjeux de la place financière marocaine.
En Europe, ELITE rencontre beaucoup de succès depuis son lancement en 2012 par Borsa Italiana, filiale du London Stock Exchange Group. Il regroupe actuellement plus de 320 entreprises de 21 pays européens
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IDM : Vous venez de lancer le programme Elite destiné à l’accompagnement du développement des PME. De quoi s’agit-il exactement ? Karim Hajj : ELITE est un programme d’accompagnement dédié aux entreprises ambitieuses qui souhaitent préparer la prochaine étape de leur croissance. Ce programme prépare les entreprises à être en phase avec les exigences du marché financier en travaillant concrètement sur leurs problématiques. Il est construit sur une approche innovante qui comprend un programme de formation, une période d’accompagnement soutenue par des mentors et un accès direct à la communauté financière par le biais d’une plateforme communautaire dédiée. En Europe, ELITE rencontre beaucoup de succès depuis son lancement en 2012 par Borsa Italiana, filiale du London Stock Exchange Group. Il regroupe actuellement plus de 320 entreprises de 21 pays européens, 150 conseillers financiers et partenaires professionnels et 90 investisseurs institutionnels auxquels s’ajoute la communauté ELITE marocaine. Au Maroc, la Bourse de Casablanca a personnalisé le programme ELITE afin qu’il apporte la réponse aux nombreuses problématiques spécifiques aux entreprises marocaines. Aussi, les entreprises marocaines certifiées « ELITE » seront aux mêmes standards
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que toute entreprise européenne et feront partie d’une communauté ELITE internationale d’entreprises, d’experts et d’investisseurs. Ceci représente une opportunité de business et une visibilité sans pareille qui facilitera sans nul doute leur accès au financement. Douze entreprises font partie de la première cohorte d’ELITE, sur quels critères sont-elles sélectionnées ? ELITE est destiné aux entreprises, y compris les PME ambitieuses qui souhaitent se développer et accéder au financement de leur croissance. Ces entreprises doivent présenter une équipe managériale crédible et être motivées pour faire face au changement culturel et organisationnel requis pour accéder aux opportunités de financement à long terme. Les entreprises sélectionnées peuvent appartenir à tous les secteurs d’activité, et être de différentes tailles. Cette première cohorte réunie d’ailleurs des entreprises bénéficiant de tous ces critères et opèrent dans des secteurs d’activité différents. Comment se porte la Bourse de Casablanca ? Et quels sont vos projets pour les prochaines années qui viennent ? Cette année, nous poursuivrons la mise en œuvre de notre stratégie de développement, www.industries.ma
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qui est déployée en deux phases. D’abord, nous travaillons à consolider notre offre de produits et de services technologiques afin de mieux positionner la Bourse en tant que moyen de financement de l’économie. Pour ce faire, nous avons acquis une nouvelle plateforme de cotation auprès de Millenium IT filiale de LSEG et qui est aux meilleurs standards internationaux. Cette plateforme sera opérationnelle au cours de l’année. Dans ce même sens et après le lancement de la 1ère cohorte d’ELITE, nos équipes travaillent déjà sur la constitution de la 2ème cohorte de l’année prévue pour novembre prochain. En parallèle nous travaillons à préparer le lancement d’un marché alternatif afin d’être opérationnel dès adoption de la loi sur la réforme de la bourse. Cette dernière permettra d’insuffler un nouvel élan au marché des capitaux par la mise en place de nouveaux produits et instruments financiers. Ainsi, grâce à une offre diversifiée de produits, une offre technologique sécurisée et aux meilleurs standards internationaux, la Bourse de Casablanca sera à même de devenir une alternative attractive et compétitive de financement et d’investissement, sur le plan régional et international. Et c’est justement la seconde phase de notre stratégie : devenir un acteur régional dans le financement de l’économie. Le rythme des IPO a été très faible ces dernières années. Pourquoi ? En effet, d’ailleurs, nous avons constaté lors de nos réunions de prospection, ainsi qu’à travers l’étude que nous avons commanditée conjointement à l’Association professionnelle des Sociétés de bourse (APSB) et Maroc PME, que les entreprises sont réticentes à l’introduction en bourse, pour plusieurs raisons : méconnaissance du marché des capitaux, difficulté à répondre aux exigences du marché financier, peur de perdre le contrôle de leurs entreprises… Et c’est d’ailleurs pour cela que nous avons pensé à déployer ELITE ! A terme, les entreprisses qui ont bénéficié du programme auront recours au marché financier et à la Bourse pour financer leur développement ce qui contribuera à dynamiser le marché. Comment se développe le marché obligataire au Maroc ? Le marché obligataire a connu une réelle évolution depuis 2003. En effet les montants émis entre 2008 et 2014 ont triplé par rapport aux montants émis entre 2003 et 2007 soit en moyenne 14 Mds par an contre 4,25 Mds par
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an pour la deuxième période. Entre 2003 et 2013, 51% des émissions des obligations sont réalisées par des banques et des entreprises publiques comme le montre le graphe cidessous. En 2013 un ralentissement des émissions obligataires a été constaté et ceci principalement en raison d’un marché plus averse au risque de crédit et à la remontée des taux. Aujourd’hui la Bourse de Casablanca compte 44 emprunts obligataires soit un encours coté de 9 Mrd MAD à fin mars 2016, une part cotée des émissions obligataires peu significative. Le marché obligataire pourrait représenter une meilleure alternative de financement pour les entreprises. Pour cela, certaines mesures sont nécessaires telles que le rating pour donner plus de visibilité sur les primes de risque, ou l’adoption d’une courbe des taux et son utilisation pour le pricing des obligations pour des valorisations plus proches de la réalité. (Voir graphique) Qu’en est-il du mode de fonctionnement de la BVC ? Y aura-t-il des changements? nous traLa démutualisation du capital de la Bourse de vaillons à Casablanca permet en effet d’ouvrir ce dernier préparer à de nouveaux actionnaires - des banques, des le lancesociétés d’assurance, la Caisse de Dépôt et de ment d’un Gestion et Casablanca Finance City Authority. marché L’objectif est d’instaurer une place boursière alternatif érigée en hub financier intégré au sein de son afin d’être espace régional, facilitant l’accès au capital opérationet répondant aux besoins des émetteurs et nel dès investisseurs africains. La démutualisation adoption vise notamment à rationaliser l’actionnariat de la loi de la Bourse et à impliquer les principaux sur la réintervenants du marché des capitaux dans la forme de définition de sa stratégie de développement, la bourse. tout en améliorant la structure de gouvernance, Cette le processus de prise de décision et l’efficacité dernière opérationnelle de l’institution. Cette ouverture permettra est donc une étape cruciale dans la construction d’insuffler de la nouvelle architecture de marché qui un nouvel regroupera, au sein d’un même groupe et pour élan au plus d’efficience, les acteurs actuels et futurs, et marché notamment la future Chambre de Compensation des capiet le gestionnaire du marché à terme. taux Qu’en est-il des investisseurs étrangers à la Bourse de Casablanca ? L’investissement étranger en actions cotées à la Bourse de Casablanca est réalisé à hauteur de 90% sous forme de participations stratégiques. La participation des investisseurs étrangers est relativement stable et oscille autour des 30%. Cette participation est calculée par la part de la capitalisation boursière détenue N° 14 Mai 2016 57
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par les étrangers et MRE et a atteint 31,47% de la capitalisation à fin 2014. Les européens demeurent les premiers investisseurs étrangers à la Bourse de Casablanca avec près de 50% du total de l’investissement étranger. La part flottante des capitaux étrangers investis à la Bourse de Casablanca s’établit à 13,70% de la capitalisation flottante. Ce niveau est d’ailleurs supérieur à plusieurs marchés comparables. Afin de promouvoir l’investissement étranger à la Bourse de Casablanca, nous avons organisé en collaboration avec notre partenaire stratégique le London Stock Exchange Group ainsi que plusieurs sponsors marocains le 21 & 22 avril 2016 un road show à Londres. Cette 1ère édition intitulée « Morocco, Your Footprint in Africa » s’est tenue sur 2 journées : la première dédiée à une conférence plénière à laquelle ont assisté plus de
200 personnes et la seconde journée réservée aux rencontres one to one. D’ailleurs plus de 70 réunions ont eu lieu entre les 13 émetteurs marocains présents au London Stock Exchange, et près d’une quarantaine d’investisseurs étrangers. Cet événement a été pour nous une occasion de placer le Maroc dans l’environnement économique et financier international afin de mettre en avant les opportunités d'investissement qu'il offre dans différents secteurs (services financiers, de l'énergie et des mines, des télécoms et NTI et de la logistique). Cela nous a également permis de présenter l’environnement économique et financier marocain, ainsi que les secteurs économiques nationaux phares et les grands groupes marocains ayant une expansion en Afrique.
Répartition des émissions des obligations par type d’émetteurs (2013-2013)*
! ! Les européens demeurent les premiers investisseurs étrangers à la Bourse de Casablanca avec près de 50% du total de l’investissement étranger
!
! !
*Etude menée par Cegefic « Etudes Relatives Au Marché Financier Marocain - 2 - Marché Taux : Positionnement Et Analyse »
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Hempel présente AvantGuard®, une nouvelle technologie anticorrosion innovante, basée sur le zinc activé et intégrée dans notre dernière gamme de revêtements anticorrosion haute performance. AvantGuard® réduit considérablement les effets de la corrosion et offre une protection supérieure. Cette résistance accrue par rapport aux primaires standards à base de zinc a été démontrée lors de tests complets. Redéfinir la Protection avec une propagation réduite de la corrosion et un verrouillage de la protection anticorrosion supérieure. Redéfinir la durabilité avec une résistance mécanique améliorée. Redéfinir la productivité avec de plus grandes tolérances de travail sous différentes conditions climatiques, même en cas d’épaisseurs sèches importantes. Moins de réparations sont nécessaires.
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COUVERTURE Interview
Tajeddine Bennis,Président du collège Industrie au sein de l’AMICA
«L'engouement pour le salon de la sous-traitance ne cesse de croître» Cette année, le salon de la sous-traitance automobile, clos le 22 avril 2016, a connu la participation de 230 stands et plus de 4.000 professionnels. Un nouveau record pour cet événement qui n’en est qu’à sa troisième édition. Tajeddine Bennis, vice-président de l'AMICA, revient en détail sur ce salon orienté business. On a choisi Tanger Free Zone (TFZ) parce qu’elle représente le fief de l’industrie automobile au Maroc. Ici, on retrouve la majorité des équipementiers du Royaume
IDM : Comment est venue l’idée de créer un salon de la sous-traitance ? Tajeddine Bennis : Le salon de la sous-traitance est un rêve qui se réalise. Il est né d’une simple idée lors d’un diner d’affaires qui regroupait plusieurs équipementiers. Au début, on ne faisait que discuter. Puis, au fil des jours, le projet commençait à prendre forme dans nos esprits. Lorsqu’on a couché cela sur papier, c’est devenu évident. Il fallait alors peaufiner le projet puis foncer. C’est qu’on a fait. Maintenant, voyant le résultat, on peut dire qu’on est plus que satisfait. Car, comme vous le savez, il s’agit tout bonnement de réunir au même endroit, c’est-àdire à Tanger Free Zone (TFZ), les sous-traitants, les équipementiers et autres prestataires. Un endroit où les affaires se font. Et ce ne sont pas les opportunités qui manquent… Pourriez-vous nous en dire plus ? Maintenance, machines spéciales, formation, logistique... les opportunités d'affaires dans la filière avoisinent les 4 milliards de dirhams par an. Il y a la matière première qui représente 50%, puis les achats d’équipement (30%)
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sans oublier les services. Un grand nombre de produits qu’on utilise sont importés. Ceci impacte énormément notre compétitivité par rapport à nos concurrents en Turquie ou certains pays de l’Europe de l’Est. C’est d’ailleurs la principale raison de créer ce salon qui vise surtout à mettre en lumière le potentiel d’affaires en soustraitance de l’industrie automobile du Maroc sur un salon de format compact, orienté business. D’où le choix de Tanger Free Zone (TFZ) comme lieu d’exposition… Effectivement. On a choisi Tanger Free Zone (TFZ) parce qu’elle représente le fief de l’industrie automobile au Maroc. Ici, on retrouve la majorité des équipementiers du Royaume. Ainsi les responsables achats et techniques mettront moins de 15 minutes pour rejoindre le salon afin de concrétiser les opportunités d’affaires. Après les rencontres sur les stands, les soustraitants pourront ainsi accéder aux sites de production afin d’approfondir leurs discussions. Quelles étaient les premières entreprises à faire confiance au salon ?
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i nvité du mois Énormément surtout qu’il y avait un réel besoin. À ce sujet, je tiens à vous préciser que la première édition a connu la participation de 115 exposants et plus de 3.000 professionnels. Une dizaine d’entreprises exposantes ont décidé de s'installer à Tanger Free Zone (TFZ). Ceci veut tout dire. L’engouement pour le salon n’a pas tardé puisque la deuxième édition a vu le nombre d’exposants passer à 180 couvrant tous les métiers de la sous-traitance. Cette édition a, pour sa part, connu la participation de 246 exposants. Ce qui caractérise surtout cette édition, c’est la présence des stands de plusieurs grandes banques de la place. L’enjeu étant bien entendu, de soutenir les projets prometteurs pour les PME et TPE. L’engouement pour salon ne cesse de croitre. Qu’en est-il des constructeurs ? Le Maroc se veut aujourd’hui comme une destination privilégiée pour la sous-traitance automobile. Il y a de plus en plus de constructeurs intéressés de venir s’implanter ici. D’ailleurs, cette édition du salon a été marquée par la présence des équipes de grands constructeurs comme Ford, Volkswagen en plus de celles de PSA et de Renault. Les constructeurs savent aujourd’hui que le Royaume possède d’excellentes infrastructures portuaires, routières, plateformes industrielles et de télécommunications. On possède aussi la compétence des ressources humaines. Sans oublier les incitations à l’investissement ainsi que le cadre fiscal très avantageux des zones franches et enfin une administration à l’écoute des professionnels du secteur. Où en est la formation des ressources humaines adéquates ? Avec la signature de la convention avec l'OFPPT l'année dernière, on a pris des engagements pour la formation de nouvelles ressources humaines. On parle de dizaines de milliers de jeunes afin d’atteindre l'objectif des 56.000 emplois d'ici 2020. Les sociétés conventionnées devront aussi proposer des formations pour plusieurs modules au profit des employés. Je tiens aussi à vous préciser que notre association (AMICA) est engagée socialement parlant à travers un programme d’insertion d’anciens détenus dans nos usines. Qu’en est-il du développement des écosystèmes ? On est sur le bon chemin. L’état d’avancement des projets de création des écosystèmes a récemment été présenté au ministre de l'industrie. L’autorité de tutelle avait, rappelonsle, mis en place des cellules d'animation pour www.industries.ma
le compte des entreprises bénéficiaires du plan d’accélération. Avec ce salon, on a pu ainsi montrer, à travers un espace d’exposition, les interconnections qui existent aujourd’hui dans le secteur l’industrie automobile. Dans la chaine d’industrialisation, nous retrouvons tous les métiers possibles et imaginables. Au niveau industriel, la panoplie couvre l’affinage, les fonderies, l’usinage, l’assemblage mécanique, l’emboutissage, l’assemblage par soudure, le sertissage, le décolletage, les traitements de surface, la peinture, le câblage électrique, l’électronique, l’injection plastique, le textile, l’ébénisterie ou encore les biens d’équipements (machines, emballages, engins de manutention). Au niveau des services, la panoplie couvre l’ingénierie, la logistique, la formation, la maintenance, le contrôle de gestion, la gestion des ressources humaines…etc. Quels sont vos objectifs en matière de création d’emploi ? Au niveau de l'emploi, on peut dire que, sur papier, Le Maroc on n’a pas été vraiment ambitieux. On s’était mis d’accords sur le chiffre de 56.000 emplois crées se veut aujourd’hui à l'horizon de 2020. À mi-parcours, on avait tablé sur 22.000 emplois en 2017. Or, à l’heure comme une actuelle, on peut facilement atteindre les 30.000 destination emplois créés d'ici fin 2017. Ce qui dépasse de priviléloin nos premiers objectifs. On croit énormément giée pour au développement des écosystèmes, car c'est la sousla condition sine qua none pour l'ancrage traitance de l'industrie marocaine qui ne peut qu’être automobénéfique au climat général des affaires. bile. Il y Quels sont les moments forts de cette édition ? Il y a eu l’inauguration du salon sous une pluie printanière dense et intense. Un présage de bons augures. Puis, il y a eu la présence de quatre grands constructeurs. Cette édition a connu une affluence record. Comme c’est un salon professionnel orienté business, il débouchera certainement sur la conclusion de plusieurs contrats et verra la naissance de divers projets. Autres faits marquants, il y a eu l'extension de l’usine SNOP, l'inauguration d'Acom. On est tout simplement dans une forte dynamique qui va dans le sens du plan d'accélération industrielle
a de plus en plus de constructeurs intéressés de venir s’implanter ici.
Vous vous sentez-vous aujourd’hui confiant en l’avenir du secteur ? Et comment ! Je pense que le nouveau plan d'accélération industrielle nous a permis d'établir une vision claire et globale pour l'avenir. Ce plan a été tracé avec les professionnels du secteur. Il comprend des investissements et donc de l’emploi et bien entendu, de la création de valeur ajoutée. N° 14 Mai 2016 61
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Enquête
Innovation, quand tu nous échappes !
Alors que le Maroc s’active pour redynamiser son industrie, l’innovation semble trainer du pied. Or, face aux défis de la mondialisation, les entreprises se doivent d’être de plus en plus innovantes. Qui dit innovation, dit R&D. Et qui dit R&D, dit coûts et dit surtout risques. Un casse-tête qui dure depuis des décennies. Comment résoudre cette équation qui paraît insoluble ?
L
e constat est plus qu’évident : l’économie marocaine souffre d’un manque d’innovation – ce qui pèse sur les exportations du pays, en deçà de leur potentiel de sophistication. Or, une compétitivité durable passe nécessairement par l’innovation. L’innovation telle qu'elle est définie par le Manuel d’Oslo de l’Organisation de coopération et de développement économique ; c’est-à-dire « la mise en œuvre d’un produit (bien ou service) ou d’un procédé nouveau
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ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une méthode organisationnelle dans les pratiques de l’entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures ». Dans un monde mondialisé, à l’économie globalisée où la concurrence est rude et où les possibilités de réussite dépendent plus que jamais de la Recherche & Développement, et par conséquent des talents, les entreprises marocaines souffrent d’un manque flagrant de compétitivité
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aujourd’hui les entreprises, surtout les industriels, sont rares à miser sur la R&D. Seulement quelques grandes structures s’offrent le luxe d’investir ce domaine parfois couteux
due en partie au faible niveau d’innovation. Plusieurs études ont démontré que si l’innovation est faible au Maroc, ce n’est pas parce que les personnes capables d’innover n’existent pas, mais plutôt parce que l’on ne permet pas à l’esprit d’entreprise d’éclore. Le Maroc s’était fixé en 2009 un objectif de créer 1000 brevets marocains et 200 start-up innovantes à l’horizon 2014, aujourd’hui, les résultats se font toujours attendre. Pourtant, cette démarche intitulée « Initiative Maroc Innovation » avait pour objectif à moyen terme de positionner le Maroc dans le club des pays producteurs de technologies, de permettre l’éclosion d’une économie à forte valeur ajoutée mais aussi de renforcer l’image du Maroc au niveau international
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et donc son attractivité pour les investissements. À plus long terme, il s’agissait plutôt de préparer dès des relais de croissance qui deviendront vitaux pour l’économie nationale. L’idée était de permettre à l’innovation d’être un levier économique important, en incitant des entreprises - essentiellement des PME et des TPE - à innover, tout en assurant une partie du financement de la recherche et de l'innovation. Or, aujourd’hui les entreprises, surtout les industriels, sont rares à miser sur la R&D. Seulement quelques grandes structures s’offrent le luxe d’investir ce domaine parfois couteux, mais aussi et surtout risqué. Car il est impossible de prédire quand la recherche va-t-elle donner ses fruits et encore moins combien
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nécessitera-t-elle. « Les entreprises, comme nous l’explique Abdelaziz Benjouad, vice-président en charge de la R&D de l'UIR, préfèrent acheter une technologie existante plutôt que de risquer un investissement jugé hasardeux ». Pour ce professeur, l’État doit inciter d’avantage les industriels à soutenir la recherche. « Si on créait un fond dédié uniquement à la R&D, mais destiné aux entreprises, ceci pourrait donner une nouvelle impulsion au secteur. Sans le privé, la R&D ne décollera pas », argumente Abdelaziz Benjouad. Même si elle n’a pas atteint les objectifs escomptés, l’« Initiative Maroc Innovation » a quand même créé une dynamique. Selon les chiffres de l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC), l’évolution des dépôts de demandes de brevets d’invention d’origine marocaine, repartie selon les types de déposants, montre que d’année en année les dépôts émanant des centres de recherche marocains et des universités progressent de manière significative. Rien qu’en 2014, les brevets émanant des centres de recherche ont connu une hausse +28%, ceux des universités ont évolué de 14% par rapport à 2013. Autre grand problème, c’est le nombre de brevets que finissent par être exploités. Il n’y a pas de chiffre exacte, mais on pourrait facilement l’imaginer avoisinant le nul. Si la R&D au Maroc connait une véritable dynamique, elle reste encore
Source l'OMPIC
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en décalage avec les besoins des industriels. En tout cas, Saïd Benhajjou, président du Cluster CE3M, en semble convaincu. « Beaucoup de chercheurs au Maroc veulent créer des procédés uniques, des inventions inédites. Or, nos industriels ne peuvent pas y investir car tout simplement ils ont d’autres priorités et d’autres besoins », affirme Saïd Benhajjou. Il serait judicieux, dit-il, de développer l’engineering afin d’offrir des solutions adaptés aux industriels. « L’innovation n’est pas seulement créer un produit révolutionnaire. Mais c’est surtout offrir une expertise, un savoir-faire qu’auparavant, les industriels n’arrivaient pas à avoir accès chez nous », renchérit-il. Depuis le lancement de la « Stratégie Maroc Innovation », il y a de plus en plus de porteurs de projets, souvent des jeunes entrepreneurs, qui assurent avoir un grand mal aujourd’hui à viabiliser leurs projets ou encore à en assurer les financements. L’État qui devait, selon les termes de sa stratégie, assurer, au moins en partie, ces financements, se seraient enlisé dans une gestion trop bureaucratique de ce chantier. En 2015, seules une petite cinquantaine de start-up innovantes ont pu bénéficier d’aides au financement et seulement 207 demandes de brevets ont été déposées auprès de l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale Propriété (OMPIC). Et si la clé était ailleurs...
Source l'OMPIC
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Ces incubateurs de recherche et développement
Actuellement au Maroc, plusieurs institutions publiques et privées s’activent afin de booster la compétitivité de notre économie en s’engageant pour la recherche et développement. Malgré le manque de moyens, ces universités publiques et privées ainsi que ces centres et laboratoires techniques tentent de concrétiser des projets de recherche dans les grands secteurs porteurs d'avenir. La rédaction d’IDM vous dévoile ici une liste non exhaustive de ceux qui font de l’innovation un métier.
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Smartilab, un labo d’innovation
Université Hassan II, la force d’innover
Le Smartilab, lancé par le groupe EMSI (Ecole Marocaine des Sciences de l'Ingénieur), regroupe plus de 20 enseignants-chercheurs permanents, et 10 enseignants-chercheurs qui dirigent ce club d’innovation. SmartiLab est le premier laboratoire privé au Maroc dédié à la Recherche, Développement et Innovation. Depuis sa création en 2015, l’innovation est au cœur de sa stratégie. Parmi ses thématiques de recherches on cite la microélectronique, le recyclage énergétique, les smart grids et les smart cities, l’intelligence artificielle et les télécommunications… L'université Hassan II de Casablanca ne lésine pas sur les moyens lorsqu’il s’agit de recherche scientifique. Cette institution publique, connue et reconnue, dispose de structures de recherche plus étoffées avec 94 laboratoires, 5 centres de recherche, 4 pôles de compétences, deux plates-formes technologiques, un Observatoire et 10 Centres d’études doctorales dispensant de 42 formations doctorales.
L’UIC, une université connectée L'Université Internationale de Casablanca (UIC) est une Université Privée Autorisée par l’Etat (UP2/11). Elle fait partie de Laureate International Universities, le 1er réseau mondial d'universités privées. Depuis sa création en 2010, l’Université Internationale de Casablanca, plus connue sous le nom de "UIC", a placé la R&D au cœur de ses priorités. Les dirigeants de cette jeune université misent sur l'ouverture sur l'internationale afin de booster l'innovation et la recherche scientifique. Ainsi, l'UIC a signé plusieurs conventions dans ce sens avec diverses institutions.
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Université Moulay Ismaïl à fond pour la recherche L'université Moulay Ismaïl de Meknès a mis les bouchées doubles afin de booster la R&D. Afin que la recherche scientifique ait un réel impact économique, cette institution publique a déployé des efforts pharamineux en matière de financement, de structuration et de planification à la recherche scientifique. L'université Moulay Ismaïl possède aujourd’hui pas moins de 161 structures de recherche accréditées dont 142 équipes et 19 laboratoires. L'université projette la création des centres de recherche multidisciplinaires pour combler les besoins réels en recherche et en formation.
L’UIR, un engagement innovant…
La recherche appliquée, la valorisation, le transfert de technologies, l'innovation et l'inscription dans des réseaux internationaux d'excellence sont au cœur de l'engagement de l'Université Internationale de Rabat. Forte de ses équipes de recherche issues de la diaspora scientifique à l'étranger, et de l’excellence à l’échelle internationale, l'UIR soutient le développement d'une recherche de haut niveau ainsi que la mise en place des projets de recherche dans les grands secteurs scientifiques porteurs d'avenir. Les activités de recherche de l'UIR, fortement soutenues au niveau national, couvrent plusieurs grands champs disciplinaires : l'informatique, l'ingénierie aéronautique, les études pétrolières, les énergies renouvelables ...
RECTIM, au cœur de l’action Le Réseau des Centres Techniques Industriels Marocains (RECTIM) a été mis en place progressivement depuis 1996 par le Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies en partenariat avec les Associations et Fédérations professionnelles marocaines dans le but d’améliorer la compétitivité des entreprises industrielles et de renforcer leur développement technologique. L’une de leurs principales missions, c’est de contribuer au développement et à la diffusion de l’expertise industrielle auprès des entreprises nationales, par la mise en valeur des activités de Recherche & Développement et d’Innovation réalisées par les centres techniques industriels.
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Dow Chemical Company
Le plastique, c’est chic !
Le géant américain de la chimie Dow Chemical Company a réaffirmé ses engagements pour l’Afrique. Les dirigeants de l’entreprise ont également insisté sur le rôle que peuvent jouer les emballages plastiques dans la protection de l’environnement. COMPTE RENDU. DNES À Johannesburg, Hicham RAHIOUI
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À
Johannesburg en Afrique du Sud, Dow Chemical Company, a organisé jeudi 14 avril 2016, un grand meeting où le géant américain de la chimie, a invité les médias africains à discuter du rôle que peuvent jouer les emballages alimentaires flexibles dans un développement économique respectant l’environnement. À cette occasion, Dow a présenté sa nouvelle gamme de produits, connue sous le nom « Innate Precision Packaging Resins ». Il s’agit d’une nouvelle famille de résines offrant des niveaux de performance sans précédent, qui permettront à ses clients de combler certaines des plus grosses lacunes actuelles en termes de rendement dans l’industrie de l’emballage. Issues d’un catalyseur moléculaire breveté associé à une technologie de polymérisation avancée, les résines
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Zoom INNATE contribuera, selon les dirigeants de Dow, à la définition de nouveaux espaces de marché et à la création de nouvelles catégories : des emballages alimentaires flexibles jusqu’aux sacs d'expédition industriels ultrarésistants. «Issues d'un catalyseur breveté et d'une technologie de traitement révolutionnaires, les résines d'emballage de précision INNATE répondent à la demande des Brand Owners, des distributeurs et des producteurs de films, à savoir la possibilité de créer des emballages de précision alimentaires et industriels à hautes performances,» a pour sa part renchéri Nestor de Mattos, directeur marketing de la branche Dow Packaging and Specialty Plastics. «INNATE™ est une vraie star parmi les technologies de résines d'emballage».
INNATE révéleront à leurs utilisateurs de nouvelles possibilités d’emballage grâce à un équilibre rigidité-ténacité hors pair, ainsi qu’une processabilité et un profil durable améliorés. «Les résines INNATE™ ont été développées à la suite de nombreuses discussions avec des transformateurs et Brand Owners, ainsi qu’après une analyse attentive des tendances des marchés,» a déclaré Diego Donoso, président de la branche Dow Packaging and Specialty Plastics, «et nous sommes enthousiasmés par les possibilités de création d’emballages qu’elles offrent». David Parrillo, directeur R&D mondial de la branche Dow Packaging and Specialty Plastics, a ajouté: «La chimie des résines INNATE permet à nos clients de gérer les propriétés de l’emballage comme jamais auparavant, et ce afin de créer un nouveau standard de performance en associant la rigidité, la ténacité et la facilité de transformation du film à partir d’une seule résine». www.industries.ma
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zoom Interview exclusive
« DOW Chemical accompagne les pays dans la lutte contre la pollution »
Généralement, Dow est très impliquée dans l’éradication des rejets plastiques. Car pour nous, il peut y avoir de développement sans un environnement sain et non-pollué.
Dans cet entretien, Alessandro Corticelli, Market Development Manager et Dana Mosora, Marketing Director, nous livrent la stratégie de The DOW Chemical Company en matière de lutte contre la profération des déchets plastiques. IDM : Quelle est votre stratégie pour le développement durable ? Dana Mosora : On croit en la valeur positive et aux qualités de l'emballage plastique. Notre rôle c’est d'apporter de nouvelles technologies pour préserver les produits tout en diminuant les matières qui entrent dans la fabrication de l'emballage. Ceci permet de réduire de manière significative les déchets. En améliorant l’emballage, on favorise le recyclage. Qui dit recyclage, dit aussi la fin des débris marins. Il s’agit, comme vous le voyez d’une stratégie qui s'engage pour le développement de solutions écologiques. C’est notre vision stratégique… Que fait DOW pour contribuer à l'élimination des déchets dans les pays où elle opère ? Dana Mosora : On est très engagés dans les projets qui apportent des solutions pertinentes dans les pays où on opère. C'est le cas d’un
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projet Energy Bag, aux États-Unis. Il s’agit d’un programme pilote qu’on soutient car il est innovant. Dans la ville de Citrus Heights en Californie, une start-up a mis en place un procédé pour réutiliser le plastique difficilement recyclable en le transformant en carburant. L’objectif principal de ce programme était de savoir comment on pouvait faire pour qu’il n’y ait presque plus de déchets en plastique dans la décharge. Quelle est votre stratégie en matière d’élimination des déchets ? Dana Mosora : Généralement, Dow est très impliquée dans l’éradication des rejets plastiques. Car pour nous, il peut y avoir de développement sans un environnement sain et non-pollué. Ainsi, dans chaque pays, notre entreprise travaille avec les autorités locales afin de trouver des solutions qui permettront de www.industries.ma
Zoom réduire les déchets. Notre collaboration avec les gouvernements peut porter sur le volet législatif ou encore réglementaire. Il ne s’agit pas pour nous de faire du lobbying afin de booster notre activité, mais plutôt d’encourager les pays à lutter contre la pollution. Dow soutient, comme je vous l’avez expliqué, les associations écologiques en parrainant des projets innovants. Quelles sont les actions que vous entreprenez au Maroc? Alessandro Corticelli : La première action de Dow, aussi bien au Maroc comme partout dans le monde, c’est de rendre l'emballage plus fin, beaucoup plus souple et flexible plus qu'il ne l'est maintenant. Vous devez savoir qu'on est actuellement en contact avec la fédération marocaine de plasturgie. On a eu plusieurs rencontres avec les professionnels afin de trouver des solutions pour maitriser le rejet des déchets en plastique. Notre souhait, c’est d’impliquer les autorités marocaines dans cette démarche. On y travaille actuellement et on espère sortir avec des solutions concrètes. Que pensez-vous de la dernière loi adoptée au Maroc visant à interdire les sacs en plastique ? Alessandro Corticelli : On a eu le même cas au Ghana. Ce genre de loi est, en plus d’être carrément contre-productif, inefficace. Il y a un an, le gouvernement du Ghana a promulgué une loi qui interdit l'utilisation des sachets en plastique. On a pris contact avec les professionnels de plasturgie, ainsi qu’avec
les autorités ghanéennes. Ces dernières ont manifesté un intérêt particulier à notre approche et ont aussitôt fait marche-arrière sur cette loi. Sauf qu’elles nous ont demandé d’ajouter un additif chimique pour que les déchets plastiques deviennent dégradables. On leur a expliqué que cette méthode allait nuire à l’environnement car au lieu d’être ramassé et recyclé, le plastique va fondre dans la nature. Ceci risque d’empoisonner, l’eau, la nappe phréatique et les ressources halieutiques. Le rejet de déchets plastiques non-dégradables est beaucoup plus simple. On peut les ramasser alors que les petites particules se dispersent un peu partout. Pire encore, on ne pourra jamais les assembler car elles sont microscopiques. L'autre grand problème c'est qu'en mentionnant sur l'emballage le terme «biodégradable», les gens seraient encore plus tentés de les jeter car ils vont croire que ces déchets s’élimineront naturellement comme le bois ou encore le papier. Et c’est quoi la solution la plus adaptée ? Alessandro Corticelli : Le problème ce n'est pas l'emballage, mais plutôt son élimination. Il y a deux étapes importantes pour combattre ce fléau. Premièrement, le Maroc doit agir le plus vite possible pour qu'il ait un système plus performant en matière de recyclage. Deuxièmement, il faut sensibiliser les citoyens sur l’intérêt du recyclage et les dangers environnementaux que peuvent causer le rejet de l’emballage dans la nature.
Notre collaboration avec les gouvernements peut porter sur le volet législatif ou encore réglementaire. Il s’agit pour nous de d’encourager les pays à lutter contre la pollution
Propos recueillis par Hicham RAHIOUI
Dow, un géant de la chimie The Dow Chemical Company, une puissante multinationale, innove au carrefour de la chimie, de la physique et de la biologie afin de contribuer à la résolution de nombreux enjeux planétaires majeurs tels que l'accès à l'eau potable, la production et le stockage des énergies propres, l'amélioration de la productivité agricole. L'intégration et l'orientation marché de ses branches dédiées aux produits chimiques de spécialité, aux matériaux de pointe, aux agrosciences et aux matières plastiques permettent à Dow de proposer une large gamme de produits et de solutions technologiques à ses clients, qui opèrent dans près de 180 pays et dans des secteurs en forte croissance tels que l'emballage, l'électronique, l'eau, les revêtements et l'agriculture. En 2014, Dow a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 58 milliards de dollars et employait environ 53 000 personnes dans le monde. La société fabrique plus de 6 000 familles de produits dans 201 sites répartis dans 35 pays du globe. Sauf indication contraire, « Dow » ou « la société » se réfèrent à The Dow Chemical Company et à ses filiales consolidées.
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zon e i ndustri elle
Ville de Lakhiayta Cette nouvelle zone industrielle se veut d’améliorer le niveau de vie de la population par la création de nouveaux emplois
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Success Park, une zone unique Situé au cœur de la nouvelle ville verte, Lakhiayta, le parc industriel "Zone Success Park", réalisé par Al Omrane, propose des lots allant de 800 à 7600 m2 commercialisés entre 700 et 875 DH/m2 contre 2 500 DH/m2 dans la région de Casablanca.
A
fin de dynamiser l’activité économique dans la ville nouvelle de Lakhiayta, actuellement en pleine expansion, Al Omrane vient de lancer la commercialisation de lots de son futur parc industriel nommé «Zone Success Park». Cette nouvelle zone industrielle se veut d’améliorer le niveau de vie de la population par
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la création de nouveaux emplois dans des secteurs comme l’agroalimentaire, bâtiment, les nouvelles technologies, les produits chimiques, la métallurgie ou encore le textile. Les travaux d’équipement de la tranche 1, 2, 3 et 6 d’infrastructure sont maintenant achevés. «Zone Success Park» jouit d’un emplacement géo-
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zon e i ndustri elle et l’imprimerie, la métallurgie et la mécanique, le textile et l’industrie du bâtiment. Pour l’attribution des lots, le dernier mot revient à une commission de sélection réunissant le gouverneur, le Centre régional d’investissement, le ministère de l’industrie… Cette procédure vise à barrer la route aux spéculateurs. Et ce n’est pas tout puisque les acquéreurs sont tenus de mettre en valeur leur lot (investir) dans un délai limité, après l’attribution. Le parc «Zone Success Park» est unique dans la mesure où il se situe au cœur d’une nouvelle ville qui se veut d’être un modèle de développement. En effet, la conception de Lakhiayta, chapeautée par le Groupe Al Omrane, a mis l’accent de façon équilibrée sur les activités, les équipements et les loisirs. La cité ne sera donc pas une ville dortoir. Lakhiayta devrait accueillir 300.000 personnes. Le plan d’aménagement prévoit un axe Affaires, en liaison avec la gare, une zone industrielle comprenant un pôle d’activités et une technopole ainsi que sa logistique, une zone résidentielle sur une colline en pente douce, des programmes de logements aux typologies diversifiées allant du résidentiel au social.
Ali MOUHSINE
Quelques chiffres : graphique exceptionnel : à proximité de la route nationale 1 et l’autoroute A5 reliant Casablanca à El Jadida, non loin de l’aéroport Mohammed V (30 km) et du port de Casablanca (30 km), et à seulement 70 km de Jorf Lasfar. La futur zone industrielle est aménagée sur une superficie de 68 ha avec 165 lots d’activité d’industrie dont les tranches 2 et 3 avec 86 lots entre 811 m2 et 5.296 m2 sont en cours d’attribution. La commercialisation se fait par appel à manifestation d’intérêt. Dans une région où le foncier se fait de plus en plus rares et donc le plus en plus onéreux, Al Omrane se distingue en offrant des prix carrément imbattables. Les prix sont ainsi arrêtés entre 700 et 875 DH/m2, au lieu de 2500 DH/m2 fixés au niveau de la zone industrielle de Had Soualem. Des entreprises voulant s’y installer doivent obligatoirement opérer dans les activités prévues par Al Omrane, en collaboration avec le ministère de l’industrie, dans le but de constituer des clusters en accord avec les orientations du plan d’accélération industrielle. Zone Success Park est ouverte aux opérateurs exerçant dans l’agroalimentaire, les NTIC, les produits chimiques
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Superficie
68 ha avec 165 lots Prix du terrain
700 et 875 DH/m2 Création d’emploi
5.000 emplois directs 80.000 emplois indirects
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h igh-tech Immobilier
Aissam Ouaza,fondateur du BTPexpo3D
« Le BTP a connu sa révolution digitale » Le BTPexpo3D, premier salon virtuel interactif et tridimensionnel (3D) du bâtiment et travaux publics, revient du 25 au 27 mai 2016. Il s’agit d’un événement un peu particulier qui se veut éco-responsable. Le point sur cette manifestation avec son fondateur, le jeune startuper marocain, Aissam Ouaza.
le Salon Virtuel BTPExpo3D s’inscrit dans une démarche digitale complémentaire, sous l’égide de quatre ministères
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IDM : Présentez-nous un peu le Salon Virtuel BTPExpo3D ? Aissam Ouaza : Il s’agit d’une nouvelle forme de “face à face”, moyennant une plateforme web conviviale, intuitive, immersive en 3D, accessible depuis tout terminal connecté, sans aucune installation préalable. Nous proposons une formule intégrée pour réinventer l’expérience des salons professionnels, à travers des halls d’exposition thématiques comprenant des stands virtuels interactifs, une salle de conférences, un espace B2B pour des rencontres business qualifiées, un espace de networking permettant en outre des échanges « Visiteur à Visiteur et Exposant à Exposant», et finalement un coin bibliothèque pour le partage de fichiers.
en brisant l’ensemble des contraintes physiques.
Comment vous est venue l'idée de créer cet événement ? Le secteur de la construction a été frappé de plein fouet par la crise mondiale. Par conséquent, des périodes de vaches maigres semblent persister davantage et ce, même au niveau des pays en voie de développement. Ainsi, la recherche d’opportunités d’affaires au-delà des frontières géographiques et particulièrement en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest, est devenue une nécessité vitale à la survie des industriels du secteur. Or, faire appel aux canaux traditionnels de prospection (salons physiques, qui se trouvent dépassés par la conjoncture actuelle et l’évolution des profils des prospects potentiels), est une option à faible retour sur investissements compte tenu des budgets importants induits et de la faible qualité des prospects en retour. Ainsi, j’ai eu l’idée de combiner mon expertise dans le secteur du BTP avec le levier digital en vue de créer un nouveau canal de prospection alliant efficacité et efficience, tout
Quelles seront les grandes nouveautés de cette deuxième édition ? L'innovation en matière d'adaptation et d'atténuation aux effets du changement climatique étant au cœur de la COP22 qui sera tenue au Maroc en mois de Novembre 2016, le Salon Virtuel BTPExpo3D s’inscrit dans une démarche digitale complémentaire, sous l’égide de quatre ministères (Ministère de l’Habitat, Ministère de l’Industrie, Ministère de l’Equipement et Ministère de l’Environnement), à travers le lancement de sa deuxième édition, du 25 au 27 Mai 2016 sous le thème : « Les Smart Cities, une réponse aux défis climatiques ». Cette manifestation vise à rassembler 200 exposants et 20.000 visiteurs qualifiés, nationaux et internationaux, autour de plusieurs halls d’exposition spécifiques. Cette édition sera également l’occasion d’animation de plusieurs conférences autour des thématiques se rapportant aux villes intelligentes, aux démarches environnementales
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Pouvez-vous nous dresser un bilan de la 1ére édition? Le secteur du BTP a connu l’une de ses plus grandes révolutions digitales, lors de la première édition du Salon Virtuel BTPExpo3D qui s’est tenue du 21 au 23 Octobre 2015. Ce fut le rendez-vous de 7 conférenciers de grande renommée, de 50 exposants des 4 continents, et de 10.345 visiteurs professionnels venus des 4 coins du monde, avec un ratio allant jusqu’à 500 visiteurs/stand, de l’aveu-même des exposants, très qualifiés et porteurs de projets et de perspectives d’affaires concrètes, d’une façon innovante, unique et très collaboratrice.
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actuelles et aux dernières technologies ayant révolutionné l’acte de construire. Nous avons également développé un service de traduction instantanée basé sur de l’intelligence artificielle. Croyez-vous que le virtuel peut booster le marché du BTP au Maroc ? Les salons virtuels représentent un nouveau canal de prospection, permettant de réinventer l’expérience Visiteur en mode convivial avec ZERO fatigue, ZERO déplacement et 100% d’interactivité (chat vidéo, audio et texte) pour un gain de temps sans précédent. Il s’agit d’un levier effectif et efficient qui vise à démocratiser les opportunités d’exposition au profit des TPEPME et des auto-entrepreneurs moyennant des économies allant jusqu’à 98% du coût d’une exposition classique, pour un atteindre jusqu’à 20 fois plus de prospects qualifiés. D’autre part, les rencontres virtuelles contribuent d’une manière significative à stimuler les exportations des industriels locaux vers les pays
du monde et les pays d’Afrique en particulier. Quels sont vos projets d'avenir ? Nous avons pu déclencher depuis le Maroc, un mouvement d’ubérisation – qui nous parvient d’habitude depuis la « Silicon Valley » - qui touche l’industrie des salons virtuels dans le secteur du BTP. Notre roadmap technologique intègre la réalité virtuelle, la réalité augmentée, l’intelligence artificielle et le Smart Data, comme nous ambitionnons de devenir le plus grand salon en Afrique en 2017 pour un nombre d’exposant dépassant les 1.200, pour qu’à l’horizon 2018, BTPExpo3D puisse accueillir plus de 4000 exposants et représenter le plus grand salon à l’échelle mondiale de l’industrie du Bâtiment et des Travaux Publics. Ceci vient rejoindre l’expression couramment utilisée dans le jargon du e-business : « The sky is not the limit » (le ciel n’a pas de limite).
les rencontres virtuelles contribuent d’une manière significative à stimuler les exportations des industriels locaux vers les pays du monde
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Que font les Marocains de leurs smartphones ?
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lus de la moitié des Marocains âgés entre 12 et 65 ans sont équipés de smartphones. C'est ce que révèle la dernière enquête nationale sur les technologies de l'Information et de la communication (TIC) auprès des ménages et des individus au titre de l'année 2015 de l'agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT). Plus de la moitié des personnes interrogées utilisent leurs téléphones mobiles pour accéder à Internet. Ceux qui habitent en milieu urbain sont plus nombreux à 59,1% que ceux qui se trouvent en milieu rural (34,8%). Le parc de smartphones est estimé à 14,7 millions en croissance de 5,3 millions. Ceux qui n'utilisent pas de smartphones pensent ne pas en avoir l'utilité (42%) ou alors jugent son utilisation complexe (30,5%). D'autres évoquent le prix (17,4%) et plus rarement l'absence de couverture (2,2%). Ils sont 89% des personnes interrogées à déclarer accéder à Internet depuis leur téléphone mobile pour consulter des sites web et participer à des réseaux sociaux. Près des deux tiers des internautes utilisent les réseaux sociaux quotidiennement ou presque. En milieu urbain, cette
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proportion est plus forte (67,1%). Elle l'est moins en milieu rural (51,5%). Selon le genre, les femmes accèdent aux réseaux sociaux quotidiennement plus que les hommes. Le marché des applications mobiles a manifestement le vent en poupe dans la mesure où les marocains interrogés sont 77,2% à utiliser leur smartphone pour télécharger des applications. Près de 30% des sondés déclarent utiliser de manière fréquente 2 à 5 applications mobiles par semaine. Ils sont en revanche majoritaires (62,1%) à ne pas utiliser fréquemment des applications mobiles au cours d’une même semaine. Les marocains interrogés sont près de deux tiers soit 65,1% à déclarer utiliser leur téléphone mobile pour s'échanger des messages textes.
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L’innovation au service du développement durable
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Abdelmajid IRAQUI Vise Président CGEM Région de Rabat Salé Kenitra
L’objectif du développement durable, est non seulement de répondre aux attentes actuelles du marché et des clients, mais aussi d’anticiper les besoins futurs.
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ans un discours lu par la Princesse Lalla Hasnaa à New York, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a demandé aux pays signataires de l’accord de Paris sur le climat d’œuvrer collectivement, au cours de la COP22 prévue à Marrakech, à la bonne application de toutes les dispositions. Le Souverain a ainsi exhorté les pays à faire des engagements pris à Paris des objectifs précis et projets concrets. Il a par ailleurs réaffirmé la disposition du Maroc à nouer des partenariats innovants pour partager son expérience en la matière, notamment avec les pays africains et du Moyen-Orient. Ce discours exprime la prise de conscience au pus haut niveau du pays des problèmes environnementaux. Il y a lieu de tenir compte de l’augmentation démographique de la planète qui, en 2050, devrait compter 9,3 milliards d’habitants dont 80% seront concentrés dans les villes. En effet, nous commençons à entrevoir deux limites écologiques et théoriques au modèle de la croissance perpétuelle décrite par l’économie classique. La première tient à ce que l’économie de l’environnement n’explicite pas assez ses fondements éthiques, tels que la valeur accordée dans les taux d’actualisation au bien-être des générations futures. La deuxième limite tient au fait que l’approche classique ne traite pas de manière satisfaisante l’incertitude écologique, l’irréversibilité, la perte de la biodiversité et les ressources naturelles comme facteur limitatif. De ce fait, l’environnement change la nature même de l’économie. Aujourd’hui, nous devons définir l’économie comme l’étude conjointe des systèmes
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naturels et des systèmes humains. Cette nouvelle discipline doit s’intéresser à l’évolution harmonieuse de la société et de la nature, à l’équité intergénérationnelle, à la valorisation des écosystèmes et au suivi des indicateurs de durabilité. L’objectif du développement durable, soucieux de la préservation de l’environnement et des ressources naturelles est donc non seulement de répondre aux attentes actuelles du marché et des clients, mais aussi d’anticiper les besoins futurs. Ce passage à l’économie verte, à l’économie bas carbone va engager une mutation des modèles économiques de nos entreprises, fondés encore sur des schémas de gaspillage des facteurs de production, humains, financiers et environnementaux. Ce qu’on imaginait faire sur une période de trente à cinquante ans va devoir arriver dans les dix à vingt ans, avec pour conséquence la nécessité d’intégrer les enjeux de long terme sociétaux dans la prise de décision. Les investisseurs sont les premiers à ouvrir la voie en diminuant leur risque carbone à grande vitesse, séparant d’ores et déjà les « business du passé » des « business de l’avenir ». La première conséquence est d’accroître la volatilité, la prise de risque et l’insécurité des situations en place. L’autre conséquence est de rendre indispensable une transition qui passe par le numérique et les technologies douces et bouscule les entreprises héritées de la révolution industrielle, empêtrées dans des stratégies de volume. Comme dans toute dynamique schumpétérienne, ces ruptures entraîneront des transformations structurelles. Mais ne faudra-t-il pas inventer des cadres contractuels qui réunissent les parties intéressées – entreprises, ONG, associations, collectivités, Etat – autour d’une voie constructive ? Ce modèle économique obéit aux règles, aux principes et aux critères du développement soutenable. Les autres modèles économiques peuvent parfois être qualifiés de gris ou noirs ; conduisant aux pollutions, au gaspillage et/ou à l'épuisement des ressources non renouvelables, et à la destruction de www.industries.ma
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l'environnement, ou rouges dans le cas ou l'on tire profit de la vente des armes par exemple. Avant tout l'économie verte est liée au respect de la nature et cherche à maintenir le capital naturel en équilibre (c'est-à-dire à ne pas consommer plus de ressource que ce que les écosystèmes, la Terre et le soleil peuvent fournir), tout en maintenant les services écosystémiques équitablement disponibles pour tous et pour les générations futures. Au sein de l'économie verte, les éco-activités s'attachent donc directement à la restauration ou à la protection de l'environnement et la préservation des ressources naturelles et humaines, surtout quand elles sont pas, peu, difficilement, lentement ou coûteusement renouvelables. Elles cherchent à réduire l'empreinte écologique des produits ou services qu'elles proposent. Cela peut par exemple concerner les secteurs de la gestion des déchets et de l'eau, de la qualité de l'air, de l'efficacité énergétique, de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou des énergies renouvelables. L’économie verte peut donc se définir comme les activités des entreprises qui participent à la réduction des émissions de CO². Ces entreprises directement ou indirectement travaillent à la protection de l’environnement. Dans le cadre de l’économie verte, la recherche de la performance environnementale est primordiale pour les entreprises, leur objectif étant de réduire l’impact environnemental des activités humaines et de trouver des solutions innovantes pour préserver les ressources de la planète. Pour y parvenir, elles ont recours à l’innovation qu’elle soit interne ou externe (Open Innovation) ; La performance environnementale se définit comme “les résultats mesurables du système de management environnemental d’un organisme, en relation avec la maîtrise de ses aspects environnementaux sur la base de sa politique environnementale, de ses objectifs et cibles environnementaux”. Selon l’Association Française de Normalisation (AFNOR), elle inclut la lutte contre le changement climatique et la protection de l’atmosphère, la préservation de la biodiversité, des milieux et des ressources ainsi que la promotion de modes de production et de consommation responsables.
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En permettant aux entreprises de proposer des offres plus respectueuses de l’environnement et, de facto, d’œuvrer en faveur de la planète, l’innovation se met au service de la performance environnementale et du développement durable. Cette démarche s’inscrit dans la prise de conscience collective du caractère limité des ressources mondiales. Avec l’innovation naissent de nouveaux process comme ceux qui permettent de tendre vers une économie circulaire, un nouveau modèle de croissance qui minimise les déchets. L’entreprise dispose de deux modes d’innovation. Pour l’’innovation interne, l’entreprise s’appuie sur un réseau d’experts et de chercheurs. L’union de leurs compétences et leur travail en synergie assurent la production d’une offre environnementale performante adaptée au marché actuel. Pour l’innovation externe ou Open Innovation ou innovation partagée, l’entreprise collabore avec un écosystème de partenaires (universités, pôles de compétitivités, centres de recherche, start-up, industriels…). Le développement durable est source d'innovations aussi bien technologiques qu'organisationnelles. Il existe quatre situations permettant de faire le lien entre innovation et développement durable : l'approche « produits », l'approche « cycle de vie », l'approche « gestion des performances durables » et enfin l'approche « management responsable ». Pour chacune de ces situations, il existe des méthodes et outils pour faciliter l'intégration des enjeux du développement durable dans le processus d'innovation. Certaines entreprises se sont déjà lancées dans ces nouvelles formes d'innovations (éco-conception, écologie industrielle, économie fonctionnelle, économie collaborative...). Cette démarche repose sur des leviers de progrès pour accompagner les entreprises qui désirent aller vers un management responsable de l'innovation. Ces leviers, source d'innovation organisationnelle, sont au nombre de quatre : la formation aux outils du développement durable, l'ouverture de l'entreprise à ses parties prenantes, le management partagé des ressources, une évaluation dynamique et intègre des impacts des projets innovants.
Dans le cadre de l’économie verte, la recherche de la performance environnementale est primordiale pour les entreprises, leur objectif étant de réduire l’impact environnemental des activités humaines
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R&D Forum
L'électronique, un vecteur d’innovation Le Cluster Electronique du Maroc, CE3M, a organisé début avril en partenariat avec MASCIR, la FENELEC, R&D Maroc, avec le soutien du Ministère en charge de l’Industrie, et le réseau des universités et centres de recherche marocains « La Journée Nationale de l’Innovation en Électronique et microélectronique ».
L Cette rencontre a permis aux experts et conférenciers du Maroc, de France, du canada et de Tunisie de débattre autour des différents thèmes.
e secteur électronique au Maroc, recèle un potentiel de développement remarquable, eu égard à son caractère transversal et applicatif dans tous les secteurs, avec le lancement par les pouvoirs publics de nombreux projets structurants (ferroviaire, énergie, santé,…) et la mise en place des écosystèmes, incitant au transfert technologique à l’intégration de nouveaux métiers et des technologies innovantes à forte valeur ajoutée. C’est dans ce contexte que le Cluster Electronique du Maroc, a organisé en partenariat avec MASCIR, la FENELEC, R&D Maroc, avec le soutien du Ministère en charge de l’Industrie, et le réseau des universités et centres de recherche marocains « La Journée Nationale de l’Innovation en Électronique et microélectronique », le 5 avril 2016, à Rabat. Il s’agit d’un forum qui s’inscrit dans le cadre des actions dynamiques menées par le Cluster CE3M, en vue de promouvoir les produits made in Morocco initiés par le CE3M et ses partenaires et fédérer les milieux de la recherche, de la formation et de l’industrie autour de projets innovants répondant aux besoins des industriels. Cette rencontre a permis aux experts et conférenciers du Maroc, de France, du canada et de Tunisie de débattre autour des différents thèmes. Le Forum a réuni plus d’une centaine de
participants, entre industriels, donneurs d’ordres, chercheurs, administration et collectivités territoriales. 19 projets collaboratifs et produits made in Morocco associant les entreprises du cluster CE3M, des chercheurs marocains, autour des secteurs de l’électronique, micro-électronique, télécommunication, mobilité électrique, énergie solaire ont été présenté. Des grands donneurs d’ordres, ont fait le déplacement pour venir apprécier les innovations exposées et initier des contacts commerciaux et de collaboration avec les porteurs de projets Trois conventions de partenariat, impliquant le cluster, universités, association R&D Maroc ont été signés. Fort de ce succès, le Cluster CE3M a annoncé la tenue pour la première fois au Maroc d’un évènement entièrement dédié aux secteurs électronique et microélectronique, Casablanca Electronique Meeting, en décembre prochain. Un rendez-vous qui devra aider les grands groupes et fournisseurs mondiaux à développer leur chaîne d’approvisionnement au Maroc. Ce meeting offrira aussi des opportunités de développement commercial aux fournisseurs marocains à l’export. Il sera aussi question de transfert technologique et reverse engineering de produits destinés au marché Africain.
Ali MOUHSINE 82 N° 14 Mai 2016
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