DIGITALISATION
RÉGION
INTERVIEW
LA COURSE AUX INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES : LE SPRINT MONDIAL EST LANCÉ ! P.34-35
RÉGION CASABLANCA-SETTAT : UN CLIMAT DES AFFAIRES EN PERTE DE SOUFFLE
VINCENT ROUAIX, PRÉSIDENT DIRECTEUR GÉNÉRAL GROUPE GFI INFORMATIQUE
P.42-43
Directeur de publication : Hicham RAHIOUI
P.52-53
N° 41 Novembre 2018 - Prix Maroc 120 DH
2 édition des Matinées de l’Industrie Naissance du «GLOBAL INDUSTRY 4.0 SUMMIT» ème
DDT N
N° 41 Novembre 2018 INDUSTRIE DU MAROC
1
DONNEZ UN COUP D’ACCÉLÉRATEUR À VOTRE CROISSANCE
APPEL À PROJETS
2018
MAROC PME ® LANCE L’ÉDITION 2018 DES PROGRAMMES DE SOUTIEN À L’INVESTISSEMENT DE CROISSANCE IMTIAZ
ISTITMAR
PME EN AMORÇAGE OU EN CROISSANCE
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Entreprises dont le CA annuel HT ≤ 200 MDH
Entreprises dont le CA annuel HT ≤ 10 MDH
PRIME DE
20%
DE VOTRE PROJET D’INVESTISSEMENT MATÉRIEL OU IMMATÉRIEL DANS LA LIMITE DE
10 MDH NON REMBOURSABLES
PRIME DE
30%
DE VOTRE PROJET D’INVESTISSEMENT MATÉRIEL OU IMMATÉRIEL
2 MDH NON REMBOURSABLES
DANS LA LIMITE DE
Ces programmes ciblent les projets d’investissement favorisant : la croissance et la création de valeur ajoutée et d’emplois le changement d’échelle et l’émergence de nouveaux modèles d’affaires
la transformation et/ou la valorisation industrielle le renforcement de la relation avec les donneurs d’ordre le développement de l’innovation répondant à des opportunités de marché
IMTIAZ et ISTITMAR Croissance soutiennent les projets d’investissement contribuant au développement du tissu entrepreneurial régional
ADHÉSION AU PROGRAMME EN 3 ÉTAPES Centre Relation Entreprise
1
0802 00 00 05
2 N° 41 Novembre 2018
INDUSTRIE DU MAROC
INSCRIPTION SUR LA PLATEFORME MAROC PME http://candidature.marocpme.ma/ soutien-investissement-croissance/
2
PRÉPARATION ET DÉPÔT DU DOSSIER DE CANDIDATURE Modèles de projet de développement et de business plan fournis par Maroc PME®
3
ÉVALUATION ET SELECTION DES PROJETS POUR CONTRACTUALISATION
ÉDITO HICHAM RAHIOUI
Directeur de publication redaction@industries.ma
Les « Matinées de l’Industrie » posent les jalons du « Global Industry 4.0 Summit » !
À
la veille de la 4e révolution industrielle, le monde en pleine ébullition, se prépare à amorcer ce nouveau départ, cette nouvelle phase : « l’ère de la technologie ». Les grands acteurs du monde conscient de la pertinence de ce levier économique font de l’innovation technologique leur fusil d’épaule. On observe de ce fait une réelle transformation du monde avec l’émergence de l’intelligence artificielle, le développement de cyber sécurité, le Big Data… Les grandes nations s’en servent afin d’être des puissances économiques dominantes. Dans ce géant élan mondial, le Maroc accorde une importance particulière aux recherches et innovations technologiques. C’est dans ce cadre que la 2e édition des matinées de l’industrie est intervenue sous le thème « l’industrie 4.0 levier d’excellence industrielle ».
Organisée le 15 novembre à Casablanca, cette 2e édition a lancé un « appel d’urgence » à toutes les forces vives de la nation pour faire de la dynamique « Morocco Tech » un sujet nation, une priorité pour tout un chacun de nous, afin d’aller vers un « géant écosystème Tech » et se mettre à niveau en matière de nouvelles technologies. Compte tenu de l’affluence fulgurante qu’a connue cette 2ème édition des « Matinées de l’Industrie », la suite logique pour Industrie du Maroc Magazine est de continuer à répondre au besoin d’un marché de plus en plus friand de nouvelles technologiques. C’est dans ce sens qu’Industrie du Maroc Magazine a fait une grande annonce et qui est celle du lancement du « Global Industry 4.0 Summit » en novembre 2019. Ce symposium, qui sera une première au Maroc, s’inscrit parfaitement dans la
dynamique « Morocco Tech » ayant pour objectif de fédérer l’ensemble des écosystèmes (clusters, universités, associations, fédérations, entreprises publiques et privées...) afin de mener des réflexions sur les enjeux d’une industrie 4.0 pour le Maroc et tracer les tendances technologiques et industrielles de cette nouvelle révolution. Toute l’équipe d’Industrie du Maroc Magazine vous donne donc rendezvous l’année prochaine pour un événement de grand acabit, qui sera indubitablement, l’occasion idéale pour réaliser les avancées tant espérées pour notre pays et entrer de front dans cette nouvelle ère du digital ! Retrouvez toutes les informations sur le site : www.industry4.ma
Sont des marques de
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SOMMAI RE Directeur Général et de publication Hicham RAHIOUI
Directrice administrative et financière Nadia AYAD
ACTU LEICA GEOSYSTEMS, FILIALE D’HEXAGON, OUVRE SON PREMIER BUREAU AU MAROC SOUS LA DIRECTION DE FAIZ OUMGHAR
6
SUPER CÉRAME CÉLÈBRE SES 50 ANS ET LANCE DE NOMBREUX PROJETS PHARES POUR LE SECTEUR
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LE SIB 2018 PRIME L’HABITAT SOCIAL !
Omar ZEROUALI
Rédaction
10
Sarah MAACHE Asmae BOUKHEMS Samia ROCHDI Sahade sy ISMAILA
Infographie
DOSSI ER LA 2ÈME ÉDITION DES «MATINÉES DE L’INDUSTRIE» PASSE L’INDUSTRIE 4.0 À LA LOUPE !
Rédacteur en chef
Youssef BERRAK
12
IDM BUSINESS TV
Mouhssine HADEY Khalil LEBRIGUI
- LES RÉSULTATS DE L’ÉTUDE SUR L’INDUSTRIE 4.0 AU MAROC
DÉPARTEMENT COMMERCIAL ET MARKETING
-DU « FORDISME » AU « TESLISME » EN PASSANT
Directrice commerciale
PAR LE « TOYOTISME ».. -« DE L’USINE CONNECTÉE À L’USINE INTELLIGENTE »
et marketing Salwa EL BELKACEMI
-« LE CHEMIN VERS L’INDUSTRIE 4.0 TENDANCES ET PERSPECTIVES »
Responsable communication Nour El Houda AZENCOD
Publicité
-RENOUVEAU DE L’INDUSTRIE MAROCAINE À TRAVERS LA TRANSFORMATION DIGITALE ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIES, ENTRE UTOPIE ET RÉALITÉ.
Soufiane AKACHAR Rida BEN SOULTANE
-L’ÈRE DU 4.0 ET SON IMPACT SUR LA LOGISTIQUE, LA MAINTENANCE ET LA FORMATION
Abdelaaziz RAHIOUI
34
42
48
ERIC TH IZY 50
Dépôt légal 2013 PE 0109 ISSN : 2351-7905 Dossier Presse Aut. 2013 N°32
Adresse
VI NCENT ROUAIX PRÉSIDENT DIRECTEUR GÉNÉRAL –GROUPE GFI INFORMATIQUE
Bahi print
Sochepress
MARK CONCAN NON
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE SCHENKER MAROC
Impression Distribution
I NTERVI EW VICE-PRÉSIDENT EXÉCUTIF HEXAGON GEOSYSTEMS
Logistique
Amine REZZOUK Abdelaziz CHELHI Fatima SAIGHE
RÉGION RÉGION CASABLANCA-SETTAT : UN CLIMAT DES AFFAIRES EN PERTE DE SOUFFLE
Akram ESSABBAHI
Responsable système d’information
DIGITALISATION LA COURSE AUX INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES : LE SPRINT MONDIAL EST LANCÉ !
Directeur développement
52
1, 7éme étage, Apt 19, Angle Rue Al Aarar et Avenue Lalla Yacout Casablanca - Maroc .
Tél : 05 22 26 04 51 Fax : 05 22 27 07 75 Email : contact@industries.ma
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INDUSTRIE DU MAROC
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ACTU
Event
Leica Geosystems, filiale d’Hexagon, ouvre son premier bureau au Maroc sous la direction de Faiz Oumghar LE SPÉCIALISTE EN INFORMATION GÉOSPATIALE OUVRE UN BUREAU AU MAROC POUR ACCOMPAGNER LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE LOCAL ET SE POSITIONNER SUR LES PROJETS À VENIR EN AFRIQUE.
S
elon le communiqué de presse de Leica, « l’ouverture d’une filiale au Maroc fait partie de la stratégie de croissance mondiale de Leica Geosystems, visant à assurer un meilleur service et une expertise locale de haut niveau à ses clients et partenaires ». En effet, après avoir passé en revue les progrès économiques des dernières années au Maroc, il est évident que le royaume a un plan de développement solide et qu’il est ouvert à l’international. Le plan prévoit le développement des infrastructures routières, ferroviaires et portuaires du pays, ce qui encouragera le développement économique au niveau 6 N° 41 Novembre 2018
INDUSTRIE DU MAROC
régional. Leica Geosystems ouvre son premier bureau au Maroc afin de mieux soutenir les professionnels de l’industrie locale dans ce développement. « Avec le développement économique du Maroc et de l’Afrique dans son ensemble, les professionnels ont besoin de produits et de solutions de qualité sur lesquels ils peuvent compter pour soutenir les nombreux projets en cours dans le Royaume. Leica Geosystems est le partenaire de confiance dont ils ont besoin », a déclaré Faiz Oumghar, directeur général de Leica Geosystems Maroc. «Nous sommes un pionnier et un leader à la fois dans cette région.
Notre expertise et notre savoir-faire nous différencient dans le marché de la capture geo-spatiale à travers une approche qualitative.» Oumghar a précisé : « Avec le développement économique du Maroc et de l’Afrique en général, les professionnels ont besoin de s’appuyer sur des produits de qualité et des solutions fiables. Nous voulons nous différencier par notre savoir-faire en capture géospatiale suivant une approche qualitative .»
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ACTU
Céramique
Super Cérame célèbre ses 50 ans et lance de nombreux projets phares pour le secteur SUPER CÉRAME, FILIALE DU GROUPE YNNA HOLDING, CÉLÈBRE LE CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE DU LANCEMENT OFFICIEL DE SON ACTIVITÉ, QUI A DÉMARRÉ À KÉNITRA EN 1968. UN DEMI-SIÈCLE APRÈS, LA SOCIÉTÉ A MULTIPLIÉ PAR CENT VINGT FOIS SA CAPACITÉ DE PRODUCTION JOURNALIÈRE, QUI ATTEINT CENT VINGT MILLE MÈTRES CARRÉS PAR JOUR, ET CAPTE AUJOURD’HUI PRÈS DE LA MOITIÉ DES PARTS DE MARCHÉ DU SECTEUR.
C
lassée dans le top vingt mondial des producteurs de céramique et dans le top dix des entreprises de BTP au Maroc, Super Cérame est non seulement le premier employeur du marché de la céramique, avec mille huit cent cinquante collaborateurs répartis sur quatre sites, mais c’est aussi l’entreprise qui investit le plus dans son domaine d’activité : depuis 1999, la société a injecté deux milliards de dirhams dans la modernisation de son appareil de production, la recherche de nouveaux procédés de fabrication, le développement d’infrastructures ou encore l’ouverture d’unités industrielles et de showrooms. Un modèle de croissance durable Pour garantir son alimentation en gaz naturel depuis Kénitra, l’entreprise a notamment consenti un investissement de cent millions de dirhams pour construire un gazoduc de soixante-dix kilomètres et remplacer ses installations en alimentation. Elle a par ailleurs investi largement en RSE, obtenant cinq
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certifications internationales (ISO 9001, ISO 14001, OHSAS 18001, ISO 50 0001, et ISO 13001), adoptant un système reconnu de management de l’énergie et équipant ses usines de systèmes de recyclage et de traitement des eaux. L’engagement de Super Cérame à maintenir une compétitivité saine et durable est à l’origine de la dynamique de croissance positive de l’entreprise. Sur les quatre dernières années, la société a réalisé un chiffre d’affaires cumulé de plus de cinq milliards de DH, avec un leadership qui se confirme aussi en matière de recherche et développement: depuis sa création, Super Cérame a développé plus de vingt mille modèles. La société a également mis au point une technologie sophistiquée, la décoration digitale, qui positionne l’entreprise comme un acteur clé de l’innovation dans le secteur de la céramique en Afrique et dans le monde. Trois nouveaux projets emblématiques Les cinquante ans de Super Cérame s’accompagnent de trois annonces
majeures. La première concerne un investissement prévisionnel de trois cents millions de dirhams destiné à la construction, dès 2019, d’une cinquième usine de production. À la clé, la création de 500 emplois directs et 300 emplois indirects. Deuxième annonce à l’occasion de cet anniversaire, la création d’une formation professionnelle annuelle sur les techniques et innovations en pose du carrelage. Proposée du 16 au 17 novembre, une première édition a été assurée à Casablanca par des professionnels européens. Elle a touché un grand nombre de poseurs qui se sont vu remettre des attestations d’expertise reconnues à l’international. Super Cérame renouvellera cette formation chaque année et envisage à terme de créer une école spécifiquement dédiée à cette opération. Enfin, l’entreprise poursuit son engagement auprès des nouvelles générations et annonce qu’elle lance la production de l’invention ATTICOOL : fabriquée en céramique et alimentée par une plaque solaire, cette alternative écologique aux réfrigérateurs a été conçue par Mohamed Atti, un jeune diplômé de l’Académie des Arts Traditionnels de Casablanca, qui a réalisé son projet de fin d’études au sein de Super Cérame. La société a conçu un atelier dédié à la fabrication des réfrigérateurs ATTICOOL et dédié des ressources humaines et des équipements au lancement de leur production. Le soutien au jeune entrepreneur comprend aussi un volet commercial, puisque les solutions ATTICOOL seront distribuées à travers le réseau d’Aswak Assalam.
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ACTU
BTP
Le SIB 2018 prime l’habitat social ! LE SALON INTERNATIONAL DU BÂTIMENT «SIB 2018» EST REVENU POUR SA 17ÈME ÉDITION, DU 21 AU 25 NOVEMBRE 2018, À LA FOIRE INTERNATIONALE DE CASABLANCA AVEC LA PARTICIPATION DE 660 EXPOSANTS MAROCAINS ET ÉTRANGERS.
L
e chef du gouvernement, Saâd Dine El Otmani, a inauguré la 17ème édition du Salon international du bâtiment (SIB 2018), initiée par le ministère de l’Aménagement du Territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville et l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations, sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, cette manifestation se tient à la Foire internationale de Casablanca, sur une superficie totale de 20.000 m². Dans une déclaration à la presse, El Othmani a fait savoir que ce Salon constitue l’un des événements phares du secteur de la construction sur la scène internationale, reflétant ainsi l’intérêt qu’accordent le gouvernement, les pouvoirs publics, les entreprises et l’ensemble des acteurs concernés au le développement du secteur. Placée sous le thème «Construire pour mieux vivre ensemble», cette édition intervient dans un contexte particulier marqué par l’adoption des orientations pour la redynamisation du secteur de l’Habitat, présentées lors de la 2e session du Conseil national de l’habitat (CNH), qui visent notamment à garantir l’accroissement 10 N° 41 Novembre 2018
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de l’offre foncière et la régulation des marchés fonciers, l’adéquation de l’offre à la demande dans le cadre d’une approche territoriale, l’accroissement de la performance des programmes de résorption du déficit en habitat et le recentrage des activités du secteur public. De son côté, le ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Abdelahad Fassi Fihri, a indiqué que le SIB offre l’opportunité pour exposer les avancées acquises par le secteur du bâtiment et de la construction et partager les perspectives et visions dans ce domaine . La participation de la Côte d’Ivoire comme invité d’honneur est un témoignage supplémentaire de l’intérêt qu’accorde le Maroc à la consolidation et au développement des relations, dans le cadre de la coopération Sud-Sud, dans plusieurs secteurs d’activités économiques notamment dans le secteur du Bâtiment et de la Construction, a-t-il dit. Il a, en outre, souligné que la dynamique que connait le secteur du BTP devrait se maintenir dans les prochaines années afin d’atteindre les objectifs définis par le programme
gouvernemental en matière d’habitat, notamment la réalisation de 800.000 unités de logements à l’horizon 2021 et la réduction de 50% du déficit tout en veillant à relever les défis qui sont liés à la promotion de la qualité, la sécurité, la durabilité et l’intégration de la dimension climatique et la protection de l’environnement. Pour sa part, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Fatna El Kihel, a affirmé que ce Salon permettra d’aboutir à des partenariats et des recommandations opérationnels à même de renforcer le rôle de ce secteur pour renforcer le niveau des engagements nationaux en matière de développement durable et intégré. Autre fait marquant de cette édition, l’organisation de la cérémonie de remise des prix de la 1ère édition du Prix «Qualité Logement», par le MATNUHPV afin de primer les projets d’habitat social intégrant des solutions techniques permettant d’améliorer le cadre de vie de leurs occupants tout en respectant l’identité architecturale.
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Les Matinées La 2ème édition des «Matinées de l’Industrie» passe l’Industrie 4.0 à la loupe !
Dossier réalisé par Sarah MAACHE & Sahade sy ISMAILA
LA DYNAMIQUE FULGURANTE DU MONDE À L’ÈRE DE « L’INDUSTRIE 4 .0 » NE LAISSE PAS INDIFFÉRENT LE MAROC. ET C’EST DANS CE CADRE QUE LA 2E ÉDITION DES MATINÉES DE L’INDUSTRIE EST INTERVENUE SOUS LE THÈME « L’INDUSTRIE 4.0 LEVIER D’EXCELLENCE INDUSTRIELLE ». ORGANISÉ PAR INDUSTRIE DU MAROC MAGAZINE, CET ÉVÉNEMENT A RÉUNI 15 SPEAKERS, 20 PARTENAIRES ET PRÈS DE 500 PARTICIPANTS.
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LA DEUXIÈME ÉDITION DES MATINÉES DE L’INDUSTRIE QUI S’EST TENUE LE 15 NOVEMBRE 2018 À L’HÔTEL FARAH A ENCORE UNE FOIS BATTU DES RECORDS D’AFFLUENCE. CET ÉVÉNEMENT A RÉUNI DES DÉCIDEURS DE HAUT CALIBRE VENUS DU MAROC, DE FRANCE OU ENCORE DES ETATSUNIS À L’INSTAR DE REPRÉSENTANTS DU GOUVERNEMENT, CHEFS D’ENTREPRISE, PRÉSIDENTS DE FÉDÉRATION ET D’ASSOCIATIONS… ET A ÉTÉ L’OCCASION DE TRACER ENSEMBLE LA FEUILLE DE ROUTE DIGITALE DU MAROC DE DEMAIN.
DOSSI ER
de l’Industrie
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La 2ème édition des « Matinées de l’Industrie» passe l’Industrie 4.0 à la loupe !
L
a dynamique fulgurante du monde à l’ère de « l’industrie 4 .0 » ne laisse pas indifférent le Maroc. Et c’est dans ce cadre que la 2e édition des Matinées de l’industrie est intervenue sous le thème « l’industrie 4.0 levier d’excellence industrielle ». Organisé par Industrie du Maroc Magazine, cet événement a réuni 15 speakers, 20 partenaires et près de 500 participants. Le ton de cette 2ème édition a été donné dès la plénière d’ouverture, où le président fondateur d’Industricom Group, Hicham Rahioui Idrissi, a souligné l’urgence pour le Maroc de lancer sa propre dynamique « Morocco Tech » dont l’enjeu est d’aller vers un « géant écosystème Tech » et se mettre à niveau en matière de nouvelles technologies. Dans le même élan, le Secrétaire d’État chargé de l’investissement auprès du ministère de l’industrie, Othman El Ferdaous, a fait, en prélude de son
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allocution, un bref rappel historique des fondements qui ont conduit le monde à cette 4ème révolution industrielle. La matinée s’est poursuivie par l’intervention de Steve PEGUET, Directeur de l’innovation chez ATOS France dans le cadre d’un premier keynote. Ainsi, après un rappel sur les fondements de l’industrie 4.0, Steve PEGUET a mis en évidence les véritables challenges d’une industrie 4.0, à savoir la data industrielle, l’évolution de l’intelligence artificielle, l’automatisation et l’intelligence artificielle : « Sans données il n’y a pas d’intelligences artificielles » affirme Steve PEGUET qui a insisté sur l’importance de la Big data dans cette transformation digitale. Quant au second keynote, il fut animé par Ouafa Kathir Chef du programme des Nations unies pour la banque mondiale, qui a mis en avant l’enjeu véritable des nouvelles technologies qui
est surtout économique et lucratif: « le but de l’IA et les différentes innovations technologiques est de prédire, prévoir exactement le comportement du consommateur, pour lui vendre le produit que l’on veut au moment où on le veut ». Ensuite, les différents panels ont permis d’approfondir ces échanges. Le premier panel traitant « du renouveau de l’industrie marocaine à travers les nouvelles technologies entre utopie et réalité»,aétéd’abordintroduitparSaloua Karkri Belkeziz présidente de l’Apebi, pour qui « il est important de mettre l’humain au centre de la transformation digitale ». Elle a également insisté sur l’accompagnement des opérateurs et la formation. Ensuite, ce fut la prise de parole de Khouloud Abejja, Directrice générale par intérim de l’ADD, dont l’intervention a traduit la volonté du Maroc à opérer une
DOSSI ER transformation digitale réussie. L’ADD à travers sa stratégie vise à « inculquer et accompagner les industries dans leur transformation digitale », a-t-elle déclaré. Pour Redouane MABCHOUR, Directeur générale Atos ITS nearshore , «il faut mettre l’accent sur l’éducation et la préservation de nos talents ». Fouad Arioua, Directeur Skatys, a plutôt préconisé le fait de mettre en place les moyens pour une véritable digitalisation. Mehdi Cherif Alami, Directeur général de Fretetium, a quant à lui exposé l’exemple de sa structure Freterium pour démontrer que la digitalisation, en tant que facilitateur, n’épargne aucun secteur dont le transport et la logistique. Enfin, le premier panel fut conclu par Mouhssine Lakhdissi, Professeur international consultant, expert en digital qui a clôturé le panel en affirmant qu’une «réelle transformation digitale passe par des actions volontaristes, courageuses, et l’implication des jeunes ». Le deuxième panel portant sur «l’expérience marocaine de l’industrie
4.0 à travers la formation et le financement » fut entamé par Ilhem Kerdoudi, Directrice générale Maroc Numeric cluster, pour qui « l’industrie 4.0 est une vraie révolution de l’agilité qui apporte des solutions économiques et technologiques en prenant en compte les enjeux écologiques et de sécurité (cyber sécurité) ». De son côté, Amine ZAROUK, Directeur filiale chez groupe ALTEN, a présenté la nécessité de mettre en place des stratégies de formation. À ce sujet, il a déclaré : « nous avons lancé Alten Boost qui est un programme de reconversion professionnelle pour les jeunes.» Jean Luc ROISIN, Administrateur gérant BENEFIK SPRL et Membre du conseil d’administration BEMAS, a pour sa part fait un focus sur la maintenance et la corrélation entre la maintenance et le Big data, ainsi que tout ce qui touche à la maintenance prédictive. S’inspirant de son expérience personnelle, Samira Benali, Directrice d’usine LANOLINES STELLE, a présenté la maintenance
comme un moyen pour prévenir les dangers. Toujours dans le contexte de la sécurité, Samy Tadjine, Responsable de la solution cyber sécurité industrielle chez Kaspersky Lab France, a démontré la vulnérabilité des «systèmes connectés mais aussi connectés aux risques ». Pour lui, face aux cybers attaque il faut faire de la cybersécurité industrielle une priorité. In fine, le second panel s’est clôturé avec l’intervention de Najib Halmouti, Directeur du career center de l’ESITH, qui a fait un plaidoyer en faveur de la formation, de l’alternance et surtout le financement de la R&D. En somme, lors de cette 2ème édition qui ne sera certainement pas la dernière, des intervenants de qualité ont fait le tour des interrogations concernant «l’industrie 4.0» pour laquelle le Maroc, conscient des enjeux économiques endogènes aux nouvelles technologies, affiche une volonté pragmatique, stratège et pérenne.
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DOSSI ER
Les résultats de l’étude sur l’industrie 4.0 au Maroc DANS LE CADRE DE SON ÉVÉNEMENT PHARE « LES MATINÉES DE L’INDUSTRIE », INDUSTRIE DU MAROC MAGAZINE A PRÉSENTÉ, JEUDI 15 NOVEMBRE, LES RÉSULTATS D’UNE ÉTUDE PORTANT SUR L’IMPORTANCE DU CONCEPT D’INDUSTRIE 4.0 POUR LES ENTREPRISES MAROCAINES.
M
enée par Industrie du Maroc Magazine, cette enquête a été présentée par Hicham Rahioui Idrissi, président fondateur d’Indstricom Group le jour de l’événement “Les Matinées de l’Industrie”, autour de l’industrie 4.0. Ainsi, cette enquête a porté sur une batterie de questions adressées à un panel de plus de 100
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entreprises marocaines et ce pour recueillir leurs perceptions et usage visà-vis de l’industrie 4.0. À travers cette enquête, Industrie du Maroc voulait connaitre la proportion des entreprises qui utilisent les technologies de l’information et de la communication dans leur gestion et processus de production.
Dans un premier temps, l’étude a révélé que 92% des entreprises interrogées s’intéressent à l’industrie du futur. Ce qui démontre une réelle prise de conscience vis-à-vis de l’industrie 4.0 et qu’il y a des opportunités de développement auprès des entreprises dans le domaine des nouvelles technologies.
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E
n deuxième lieu, les entreprises ont été questionnées sur leur stratégie de développement à travers la mise en place d’un ou plusieurs axes de développement. La vision généraliste qui se dégage est moyentermiste avec un horizon de réalisation prévu de 5 années. Leurs réponses ont révélé que 27% souhaitent que leur développement passe par une plus grande gestion des données. Ensuite, un pourcentage de 26% veut miser
T
roisièmement, pour atteindre les objectifs fixés dans leur stratégie de développement, les entreprises ont évoqué un certain nombre de points à réaliser dans le cadre d’une feuille de
sur plus de flexibilité et de réactivité de l’entreprise pour lui assurer la pérennité. L’autre axe de développement avancé par les entreprises est de faire évoluer leurs techniques de productions à travers le recours aux nouvelles technologies. Quand d’autres encore pensent que le développement de leur organisation passera par l’évolution de la relation client. Sur les dernières marches du podium, nous retrouvons seulement 8% des entreprises qui pensent que la
capitalisation des connaissances et du savoir-faire est un gage de croissance pour leur structure. Et enfin, une infime partie des entreprises questionnées (1%), ont choisi comme axe de développement l’adaptation du droit des brevets aux pratiques de l’industrie 4 .0. Ce qui laisse penser que les entreprises qui non seulement utilisent les nouvelles technologies mais qui en créent aussi, restent très rares au Maroc.
route « industrie du futur ». Ainsi, nous remarquons que la majorité, 52% des entreprises, donne la priorité à la gestion des données, qui est un très grand enjeu de la transformation digitale. Ensuite,
18% abordent l’importance d’une meilleure organisation de travail, quand 19% font l’apologie du partage de l’information entre collaborateurs et ce à travers une meilleure communication.
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L
a quatrième grande question posée aux entreprises concernait les vecteurs pouvant faciliter leur transition technologique, et 34% des entreprises accordent de l’intérêt à l’acquisition des nouvelles technologies et au développement de leur savoirfaire technologique. Ce qui prouve que les entreprises sont prêtes à investir dans de nouvelles méthodes de travail.
E
nfin, concernant les difficultés et barrières qui peuvent entraver le passage des entreprises vers une industrie 4.0, celles-ci sont unanimes à dire que le manque d’expertise constitue le frein le plus important. Ensuite, 25% parlent de difficultés au
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INDUSTRIE DU MAROC
Puis, 22% pensent que l’innovation doit se faire en coopération avec leurs clients dans l’objectif d’une mise à niveau commune vers l’atteinte de leurs objectifs. Alors que 18% des entreprises accordent de l’importance à une plus grande collaboration inter-entreprises mais aussi avec les universités, écosystèmes, clusters… Il est donc question d’une mise à niveau
des entreprises en vue de l’utilisation systématique des technologies numériques, des méthodes et des usages du web, en interne mais aussi en externe. La recherche et développement en interne a aussi été abordée en tant que point permettant la transition vers cette nouvelle donne numérique pour 15% des entreprises.
niveau interne et 24% de barrières d’ordre culturel. Ce qui revient à dire que l’adoption d’une vision digitalisée se confronte à une résistance et à une difficulté d’acceptation du changement et donc la mise en œuvre d’une stratégie digitale au sein de l’entreprise doit être
accompagné par une digitalisation de la culture d’entreprise. C’est pour cela que ce processus doit être porté par la direction qui doit identifier les leaders qui pourront porter en interne un tel projet.
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A
u final, ce qu’il faut retenir de cette enquête, c’est que : • Les entreprises marocaines sont fortement intéressées par les nouvelles technologies • Les entreprises fondent leur stratégie de développement futur autour de la bonne gestion de leurs données, qui est une notion cruciale pour garantir la cybersécurité, l’intégrité d’une activité, la qualité des services ou encore de l’image d’une entreprise • Pour l’atteinte de leurs objectifs de croissance, les entreprises veulent miser sur une meilleure organisation du travail en fluidifiant l’organisation interne de l’entreprise, à travers le management
et le mode de gouvernance, en misant sur la flexibilité, l’agilité, le travail collaboratif, tout en valorisant le partage des informations et la gestion de la relation client • Les entreprises sont prêtes à investir dans l’acquisition de nouvelles technologies et souhaitent développer leur savoir-faire dans ce sens • Les entreprise entendent mener cette transformation digitale en collaboration avec leurs clients mais également avec d’autres entreprises ou encore conjointement avec les universités • Ceci dit, les entreprises accusent un certain nombre de difficultés pouvant entraver leur passage à l’industrie 4 .0
• Le premier obstacle relevé est celui de l’expertise qui leur manque pour mener à bien une stratégie digitale • Les entreprises marocaines sont conscientes que se digitaliser est un processus long qui va bouleverser en profondeur leur organisation interne et externe • Les entreprises souffrent de difficultés en interne et de barrières d’ordre culturel dans le sens d’une résistance au changement et du manque d’une culture d’entreprise tournée vers le digital
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«
Le concept d’Industrie 4.0 ou industrie du futur correspond à une nouvelle façon d’organiser les moyens de production : l’objectif est la mise en place d’usines dites « intelligentes » («smart factories ») capables d’une plus grande adaptabilité dans la production et d’une allocation plus efficace des ressources, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle révolution industrielle. Ses bases technologiques sont l’Internet des objets et les systèmes cyber-physiques ».
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Du « Fordisme » au « Teslisme » en passant par le « Toyotisme ».. LE TON DE CETTE 2ème ÉDITION A ÉTÉ DONNÉ DÈS LA PLÉNIÈRE D’OUVERTURE, OÙ LE SECRÉTAIRE D’ÉTAT CHARGÉ DE L’INVESTISSEMENT AUPRÈS DU MINISTÈRE DE L’INDUSTRIE, OTHMAN EL FERDAOUS, A FAIT EN PRÉLUDE DE SON ALLOCUTION, UN BREF RAPPEL HISTORIQUE DE CE QUI A PRÉCÉDÉ CETTE 4ÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE.
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n véritable pédagogue, Otman EL Ferdaous a présenté les différents courants qui ont impacté le monde industriel jusqu’à aujourd’hui et a expliqué à l’assemblée comment le monde est passé du « Fordisme », au « Toyotisme » et plus récemment au « Teslisme », avec des entreprises telles que Tesla ou encore le chinois BYD. Ainsi, le Secrétaire d’État a
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commencé par expliquer le concept d’excellence industrielle : « la définition de l’excellence industrielle évolue avec le temps. L’excellence industrielle a été pendant très longtemps associée au fordisme qui faisait la part belle à l’effet d’échelle et aux volumes. Et au Maroc, nous avons justement réussi à offrir cet effet d’échelle tant recherché par les investisseurs. » Othman El
Ferdaous a ensuite donné l’exemple du secteur automobile pour illustrer ce passage à l’échelle, en affirmant que le Maroc produit actuellement plus de voiture que l’Afrique du Sud et va bientôt dépasser l’Italie. De plus, les résultats des exportations industrielles ont augmenté de 34% depuis 3 ans, et de 18% en 2108. Cette augmentation provient uniquement du secteur
DOSSI ER automobile : « Le Maroc commence à avoir une assiette manufacturière qui devient intéressante pour les grands noms mondiaux, et tout cela grâce à une seule usine qui est Renault à Tanger. Dans ce grand mouvement de l’industrie légère qui quitte la Chine et se retrouve en Afrique, le Maroc et l’Ethiopie sont à l’avant-garde sur le continent, » martèle le Secrétaire d’État. Comme démontré par Othman El Ferdaous, les avancées industrielles du Maroc et sa réussite au passage à l’échelle inscrivent bel est bien le Maroc dans cette première étape et qui est l’ère du Fordisme. L étape qui suit est celle du Toyotisme et qui soutient que l’excellence consiste à faire la chasse au gaspillage. Dans ce sens, le Secrétaire d’État avance : « Dans ce nouveau paradigme de l’excellence industrielle selon Toyoda, le Maroc a fait un certain nombre de progrès, notamment en 2011 quand Sa Majesté a inauguré l’institut INMAA qui a accompagné 340 PME jusqu’en 2017, en leur permettant d’augmenter leur productivité de plus de 40%. Et donc il y a un progrès, qu’il faut soutenir d’avantage en aidant les entreprises à aller vers cette excellence industrielle, et ce en développant le lean management au et les normes afin de rattraper ce nouvel esprit du Toyotisme.» Dans la foulée, le Secrétaire d’État a rappelé l’un des principes de base du Toyotisme qui considère l’usine d’abord comme un endroit où on forme des hommes. Là aussi, le Maroc a fait un vrai pari sur le capital humain : « Nous avons dressé un bilan des compétences dont le Royaume aura besoin d’ici 2020 pour l’ensemble des écosystèmes industriels.» Puis, en se basant sur l’exemple du secteur automobile, El Ferdaous a soutenu : « Pour regarder plus précisément l’exemple de l’automobile, qui est un secteur ouvrant la voie dans le domaine de l’industrie mondiale, des chercheurs ont épluché 22 sites d’emplois au Maroc et ont relevé toutes les annonces correspondant au secteur automobile, et ce pour comprendre les type de besoins exprimés par les entreprises. Il en est ressorti que 86% des emplois proposés par le secteur sont des contrats CDI et que 84% sont rémunérés entre 4000 et 8000 Dh. Ce qui veut dire que le secteur automobile au Maroc a produit des emplois de qualité et que
nous commençons à monter sur la chaine de valeur ajoutée et notamment en matière de diversification et d’encadrement. » Toujours en prenant exemple sur le secteur de l’automobile, El Ferdaous confirme que le Maroc a réussi son passage du Fordisme au Toyotisme, avec des usines comme Renault Tanger qui est l’une des usines les plus performantes du groupe dans le monde, ou encore la SOMACA. Allant au bout de son argumentation, le Secrétaire d’État a enchainé en évoquant la troisième étape et qui est celle du Teslisme expliquant que ce dernier « fait la chasse aux données non exploitées et aux Silo ». Dans ce sens, El Ferdaous a rappelé : « Nous entendons souvent parler de transition digitale, ce qui nous donne l’impression que nous passons de l’industrie au digital alors qu’en réalité nous allons du digital pour revenir vers le manufacturier. Et c’est ce que confirme Elon Musk, fondateur du Teslisme et dont l’idée est que l’usine doit fonctionner comme une unité, qui soit modulaire et automatisée.» L’objectif du Teslisme est donc de créer une plateforme de connexion entre les voilures électriques de façon à ce qu’elles partagent l’énergie. « Pour le Maroc, si on réussit à faire en sorte que 10 % du parc automobile soit électrique, on pourrait économiser 30 millions de tonnes de CO2, ce qui est intéressant. Aujourd’hui, 37% de l’énergie utilisée au Maroc est d’origine renouvelable et le Royaume entend passer à 52%, et c’est justement ce qui a motivé des géants de l’automobile électrique comme BYD à faire le pari sur un pays comme le Maroc où il ya une opportunité d’intégrer verticalement la chaine de valeur automobile, en partant de la batterie automobile vers le renouvelable et en arrivant à l’automobile électrique ». En matière d’industrie 4.0, le Secrétaire d’État a affirmé que le Maroc a commencé à planifier ce virage vers le digital et voir comment les synergies peuvent être adaptées entre la stratégie digitale et le Plan d’Accélération Industrielle : « Pour commencer, l’infrastructure et en particulier le plan haut débit et très haut débit lancé par l’ANRT sera renforcé. Nous sommes en train de travailler sur ce plan pour le réaménagement des bandes de
fréquence pour faire place à la 5G qui est une avancée essentiellement pour l’internet des objets. » En outre, dans la perspective de cette convergence entre la stratégie digitale et le PAI, El Ferdaous a mis l’accent en premier lieu sur la réforme de la charte d’investissement. Cette dernière a été mise à jour et rajoute désormais à ses priorités l’industrie, le digital et entrepreneuriat. Aussi, la nouvelle charte entend encourager les entreprises marocaines et en particulier les PME à se mettre sur la voie du digital, en accordant la place à l’Intelligence Artificielle et au Big Data. Et à ce titre, le Secrétaire d’État a été clair : « Vous n’irez, nulle part si cous ne possédez pas de Datas. Et le problème de la Data au Maroc, c’est que nous n’avons pas l’habitude d’échanger les données entre le secteur public et le privé, et vice versa ». Justement, cette charte a été mise en place pour résoudre cette problématique et aller vers de nouveaux modèles économiques qui permettent un plus grand partage de données en toute confiance et dans le sens de la protection des citoyens. En matière d’Open Innovation, « le Maroc doit mettre en place les éléments réglementaires et législatifs pour permettre aux startups et aux grandes entreprises industrielles de travailler ensemble. Ceci est une condition sinequanone pour passer au Teslisme », renchérit Othman El Ferdaous. Pour clôturer son riche exposé, le Secrétaire d’État a également rappelé la feuille de route de l’Agence de développement du digital (ADD), en citant trois points clé sur lesquelles elle se focalise à savoir : le plan haut et très haut débit, la Smart Factory et dans ce sens l’Agence a lancé une enquête pertinente d’expression de besoins pour comprendre où en sont les entreprises marocaines dans leur processus de digitalisation et mesurer l’appétence de chaque secteur pour la fonction digitale et en fonction de cela designer l’offre de la Smart Factory pour les PME, mais surtout cette étude permettra de déterminer les écosystèmes. Enfin, le troisième point de la feuille de route de l’ADD consiste en la génération digitale dans le but de former 500.000 jeunes aux métiers du digital, vu que le capital humain constitue la base du Toyotisme.
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Keynote « De l’usine connectée à l’usine intelligente »
STEVE PEGUET Directeur de l’Innovation ATOS France et Membre de la Communauté Scientifique d’ATOS
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teve PEGUET a exposé une brillante keynote sur le thème « De l’usine connectée à l’usine intelligente ». Il a ainsi listé 3 points forts de cette nouvelle usine à savoir que celle-ci devient numérique/ connectée et flexible, mais aussi que les outils de simulation et de traitements de données deviennent puissants et que l’usine devient économe en énergie et en matière première. Il a également mis en exergue les 7 percées technologiques basées sur les données qui marqueront la nouvelle vague numérique à l’instar de l’Intelligence artificielle, la 5G, les Blockchains ou encore l’informatique quantique : « En tant qu’entreprise, nous avons choisi de nous concentrer sur sept technologies clés afin de permettre l’émergence de tous ces nouveaux
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services que je viens de décrire. » Pour Steve PEGUET, l’évolution vers ce nouveau challenge digital repose sur 3 éléments : la data industrielle qui devient hétérogène et générée en grands volumes, l’évolution de l’Intelligence Artificielle qui doit être déplacée « at the edge », directement dans les machines et enfin l’Automatisation de l’IA. Dans ce sens, Steve PEGUET a soutenu que la construction des modèles prédictifs est encore souvent empirique, et leur déploiement n’est pas encore industrialisé. Pour répondre à ces nouveaux challenges, le Directeur de l’Innovation ATOS a exposé quelques solutions développées par ATOS : « Notre solution brevetée s’appelle Predictive Objects. Notre Meta Active Machine Learning
utilise de l’IA pour superviser de l’IA, et automatiser la création des modèles prédictifs, et leur déploiement partout où cela est nécessaire. Nos Embedded Predictive Objects mettent l’intelligence là où la donnée est produite et où il faut prendre les décisions, avec un footprint aussi petit que 200ko ! Et nos Embedded Predictive Objects for IIoT Platforms intègrent de façon transparente au cœur des plateformes IoT la puissance, la simplicité et l’automatisation de l’Asset Intelligence ». Il a terminé son exposé par une analyse sur l’impact du Hardware en matière d’infrastructures ou encore sur les centres de données « Intelligent Edge Data Center ».
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Keynote « Le chemin vers l’industrie 4.0 tendances et perspectives »
OUAFA KATHIR Chef du programme des Nations unies à la Banque Mondiale
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uafa Kathir a commencé son exposé par une anecdote « corsée » sur le café pour faire le parallèle entre la diversité du jargon digital et ainsi vulgariser les concepts numériques : « transformation digitale, deeplarning, e-learning, machine-learning, robotic, cloud, BI, Analitycs… Tout ceci équivaut à une seule technologie qui est l’intelligence artificielle. Celle -ci n’est pas récente mais existe depuis une soixantaine d’années. » S’adressant à l’assistance, Khatir leur a demandé s’ils maitrisent vraiment les nouveaux concepts engendrés par cette nouvelle donne technologique à l’instar de l’industrie 4.0 : « ce sont des concepts tellement évolutifs et nouveaux que personne ne peut savoir exactement ce que cela signifie ».
Quand on parle d’industrie 4.0, il s’agit de savoir pourquoi nous voulons inventer des technologies plus intelligentes et plus prédictives que l’humain. Ouafa Kathir a ainsi mis en avant l’enjeu véritable des nouvelles technologies qui est surtout économique et lucratif: «Toute cette révolution technologique a pour objectif de comprendre ce qui se passe dans le cerveau humain ; le but de l’IA et les différentes innovations technologiques est de prédire, prévoir exactement le comportement du consommateur, pour lui vendre le produit que l’on veut lui imposer au moment où on le veut. » Pour simplifier les choses, Ouafa Kathir a défini l’industrie 4.0 comme « une décision centralisée, pour faire un travail en parallèle au lieu d’un travail en série et ce pour notamment économiser du
temps. De plus, ce concept a plusieurs impacts : sur l’économie, la productivité et le bien être mais aussi en termes national et global. « L’industrie 4.0 impacte aussi la politique de protection de données et les réglementations restent insuffisantes parce qu’elles ne suivent pas la vitesse de l’évolution technologique », martèle Kathir. Enfin, elle a conclu par une autocritique constructive sur l’état de maturité du marché digital marocain en mettant l’accent sur le besoin en infrastructures, en compétences humaines aptes à accompagner cette transformation et une vision stratégique tournée ver le digital: « on a besoin d’un écosystème, des associations qui incluent des PME et d’une vision politique claire en matière de digitale. »
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Renouveau de l’industrie marocaine à travers la transformation digitale et les nouvelles technologies, entre utopie et réalité
SALOUA KARKRI BELKEZIZ Présidente de l’APEBI
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u sein de l’APEBI, nous travaillons énormément avec notre ministère de tutelle dans le cadre d’un travail de proximité, et depuis quelques années on a ensemble tracé la stratégie Maroc digital 2020. Celle-ci n’est pas encore opérationnelle à 100% mais c’est tout à fait normal, car Il faut savoir que c’est la première fois que la Maroc dispose d’une agence du Digital. Donc il faut être fier de notre pays. Concernant la thématique de cette journée, je vais m’adresser aux entreprises Marocaines et leur expliquer comment nous pouvons les accompagner dans leur
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transformation digitale. Quand je dis nous, je fais allusion aux membres de l’APEBI, qui sont au nombre d’à peu près 150. La promesse de l’industrie 4.0 pour nos entreprises consiste en deux choses: l’usine 4.0, il est donc question de comment optimiser, automatiser la production, relayer la commande client à des unités de production, aux partenaires logistiques et tout ce qui s’en suit. Et la promesse numéro deux, c’est tout ce qui est lié au service 4.0. Il faut aussi rappeler que l’enjeu est de générer de nouveaux revenus pour vos entreprises. Ainsi, il faut mettre le curseur sur la stratégie et définir le «roadmap stratégique » pour l’industrie 4.0. Deuxième des choses c’est la conception ou comment intégrer les besoins clients à tous les stades du cycle de vie du produit. Troisièmement, vient tout ce qui est commercial et marketing. En ce qui concerne le volet RH, il faut se poser la question de savoir comment former les équipes à la transformation digitale ? Par rapport aux services, on se demandera comment faire des services liés à la numérisation un avantage qui est concurrentiel ? Puisqu’on on ne fait pas du numérique pour faire du numérique, mais pour devenir plus compétitifs. Et finalement comment
financer ma transformation numérique? Et la justement, il existe des lignes de financement mises en place par l’Etat pour accompagner les entreprises dans leurs transformation digitale, par le biais de Maroc PME notamment, ainsi que de l’accompagnement… Dans ce sens, le rôle des pouvoirs publics est très important ! Quand je vois ce qui a été présenté par Mr EL FERDAOUS, avec les priorités de la charte de l’investissement qui sont l’industrie 4.0, nous sommes rassurés par rapport à cette prise de conscience et par rapport aux moyens qui vont être mis en place. Par ailleurs, je veux insister sur le fait de devoir mettre l’humain au cœur de votre transformation, lui apporter les moyens pour travailler plus efficacement de manière plus qualitative tout en lui donnant l’opportunité de faire évoluer ses activités et sa fonction au sein de l’entreprise. Il faut aussi que chacun soit conscient la technologie n’est pas là pour remplacer, mais c’est pour nous permettre justement d’évoluer vers plus de valeur ajoutée. Je termine par saluer la présence du Président de la fédération de l’aéronautique et je pense qu’ensemble, on peut réaliser des choses importantes au niveau de ce secteur.
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KHOULOUD ABEJJA Directrice Générale par intérim de l’ADD
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on intervention va porter sur le rôle de l’agence de développement digitale, en l’occurrence l’accompagnement des industriels dans leur digitalisation. L’agence a été créée depuis la fin de l’année dernière pour l’exécution du plan « Maroc Digital ». Dans le cadre de cette stratégie, il y’a trois axes : l’administration, le secteur privé et les citoyens. Dans ce sens, nous avons déjà adopté plusieurs chantiers qui sont des déclinaisons de la stratégie « Maroc digital » au nombre total de 14 au total et parmi lesquels la Smartfactory, la Génération digitale et le Digital PME. La Smartfactory consiste à inculquer et accompagner les industriels pour intégrer les nouvelles technologies. On envisage un projet qui aura pour objectif la mise en place d’une petite
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our moi le digital c’est maintenant! Le digital dans sa forme la plus large ou l’entreprise intelligente c’est maintenant, et nous n’avons plus le choix. Le train est en marche et il faut le prendre. Et par rapport à la question des compétences et infrastructures nécessaires à cette transformation digitale, ce sont certes des questions importantes à soulever mais tout n’est pas aussi noir qu’on le pense. Il faut mettre les moyens pour qu’on s’adapte et avoir les compétences dans l’objectif
usine sans papier, digitalisée et qui utilise les dernières technologies à savoir l’impression 3D, la robotique, la réalité augmentée et l’IOT… Donc il s’agit d’une vraie usine qui fonctionne quotidiennement avec des lignes de production. Les lignes de production seront arrêtées une fois que l’enquête lancée par le Secrétaire d’Etat sera finalisée et ce en fonction des secteurs qui vont ressortir comme les plus prêts pour intégrer cette usine. L’objectif de cette usine c’est bien évidemment un moyen pour accompagner les industriels qu’il faut impérativement former à ses nouveaux métiers. Il est aussi prévu de faire des partenariats avec les écoles d’ingénierie notamment pour des formations pratiques, complémentaires au cursus d’ingénieur qui se fassent au sein de l’usine. Le deuxième objectif de l’usine modèle c’est d’encourager l’entreprenariat innovant dans l’industrie 4.0 ce qui revient à encourager les startups parce que les solutions qui seront implantées au sein de l’usine doivent être actualisées fréquemment et donc il y’aura des appels à projets pour que des startups puissent proposer des solutions qui peuvent intégrer l’usine Et le dernier point il faut ajouter, c’est que cette usine pourra aussi faire de l’assistance. En fait sur la partie industrie 4.0, il y aura des personnes pour accompagner les industriels, dresser un diagnostic de la préparation de l’entreprise et l’accompagner pour
intégrer quelques solutions présentes au sein de cette Smartfactory. Le deuxième chantier qui concerne la génération digitale, étant donné que le levier de la formation est primordial pour accompagner la stratégie Maroc digital. Il sera tout d’abord question de bien identifier les besoins en formation de ces métiers d’avenir en l’occurrence les partenariats avec le secteur privé et avec les institutions d’enseignement supérieur, professionnel pour actualiser les cursus afin d’intégrer tous ces nouveaux métiers et augmenter le nombre de personnes formées. Car lorsqu’on parle de fuite de cerveaux, c’est un indicateur d’attractivité des talents marocains. Il faut donc former plus de personnes comme ça même si des personnes décident de partir, il y aura suffisamment de talents aussi pour les entreprises nationales. Il s’agit également de créer des réseaux, pour que les Marocains de l’étranger qui sont dans le domaine puissent contribuer à des projets qui ont un impact dans leurs pays d’origine. Enfin, par rapport au digital PME, le projet vient en continuité à un projet qui avait déjà été mis en place au niveau de Maroc PME dans le cas de la stratégie précédente Maroc numérique 2013 et s’adresse à toutes les PME quelque soit le secteur d’activité. L’idée maintenant c’est de mettre en place un cadre digital incitatif pour digitaliser le plus rapidement l’entreprise.
d’opérer une meilleure transformation digitale. Cependant, le digital présente beaucoup d’avantages et il faut dire qu’il est à portée de toutes les entreprises car c’est faisable, abordable et viable. On peut donner l’exemple que selon la tendance, d’ici 2030 il n’y aura plus de clavier, de souris, tout se passera selon une interaction directe avec la machine.
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REDOUANE MABCHOUR Directeur Général ATOS ITS NEARSHORE
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hez Freterium, nous ne pensons pas à une transformation digitale toute azimut de l’entreprise et donc de tous les métiers et process. Pour nous il faut clairement identifier les problématiques des métiers clés et rapidement déployer des pilotes par rapport à ces problématiques. Ces pilotes doivent se faire avec des entreprises spécialisées, innovantes pour pouvoir apporter la meilleure solution à la problématique rencontrée. Nous avons observé le cas d’entreprises qui décident de développer des solutions elles-mêmes et généralement quand cela ne tourne pas au cauchemar, les solutions sont rarement à la pointe. Par ailleurs, Freterium veut digitaliser l’activité de transport des grands donneurs d’ordre, c’est-à-dire les industriels, les acteurs des grandes distributions et les logisticiens. De ce fait, la problématique que nous avons identifiée après avoir longuement échangé avec les professionnels du secteur, c’est que le transport B to B est aujourd’hui une boite noire pour les industriels. On remarque ainsi un manque de visibilité important qui nuit à la performance, la productivité des équipes et à la satisfaction client. Nous
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tos Maroc c’est près de 1600 collaborateurs avec 80% de nos collaborateurs qui sont des ingénieurs, des digital transformer, des business accélérateurs ingénieurs. Et notre volonté est de multiplier les effectifs par deux d’ici 4 ans. Cela illustre que nous avons un investissement fort ici au Maroc et on contribue à l’économie numérique. En ce qui concerne notre thématique, pour moi utopie et réalité renvoient à des dilemmes autour du digital qu’il faut solutionner. On a donc plusieurs questions qui émergent à savoir des questions d’étique, d’égalité et d’équité. Les organisations doivent résoudre ces dilemmes selon deux points: l’art du possible et l’art de l’acceptable. Chez Atos, nous privilégions le facteur humain même si dans les usines on voit qu’il ya moins en moins de monde. Dans ce sens, il y’a toute une réflexion sur l’IA qui détruit le nombre d’emplois mais la vraie question c’est combien elle en crée.
nous sommes donc posé la question de savoir pourquoi dans le Be to C on peut commander une pizza sur Jumia ou un colis sur Amazon, recevoir la confirmation de la commande, suivre le colis en temps réel et être notifié à la livraison. Par contre, pour des camions qui transportent de la marchandise qui dépendamment des secteurs a une valeur importante, nous n’avons aucune visibilité. Ceci représente un gros problème au niveau de la chaine d’approvisionnement des industriels. Imaginez-vous en tant qu’opérateur ou responsable logistique au sein d’une entreprise et vous devez expédier des dizaines de milliers de produits au quotidien vers des centaines de lieux sur tout le territoire. Et tout cela grâce à un téléphone et un fichier Excel ! 99% des responsables logistiques travaillent actuellement de cette manière, mais au-delà de l’organisation il faut s’assurer que le camion que vous avez commandé est bien arrivé, qu’il a bien chargé la marchandise, qu’il l’a livré à l’heure et que la marchandise n’est pas endommagée. Et tout ça se fait manuellement. Ainsi compte tenu des marchés dans lequel nous opérons, nous avons fait
Nous devons nous interroger également sur l’adaptation de nos compétences aux nouvelles technologies. Donc l’humain, le client, l’employeur et le citoyen sont au cœur des stratégies numériques. En d’autres termes, il faut dire que les défis sont liés aux dilemmes et aux décisions technologiques. Et il faut aussi dire que l’obsolescence du facteur humain a toujours été un problème mais nous devons maintenant faire face à une situation ou un système éducatif traditionnel qui forme à des compétences qui sont révolues et obsolètes. Enfin chez Atos, on a étudié le sujet et nous avons sorti un livre blanc qui illustre les différentes orientations sur les différents dilemmes émanant du digital. Nous avons relevé 3 catégories: l’engagement des personnes, les modèles de gestion durables ainsi que les confiances et conformités.
MEHDI CHERIF ALAMI Directeur Général et co-fondateur de Freterium
en sorte de développer une plateforme simple malgré toute la complexité qu’il ya derrière pour que tout le monde puisse prendre en main ces solutions très rapidement.
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MOUHSSINE LAKHDISSI Phd.International consultant, Digital Expert, Entrepreneur ,Professor
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n tant qu’enseignant ayant fait de la recherche sur des domaines comme l’intelligence artificielle et le big data, mais aussi en tant que fondateur de plusieurs startups dans le domaine du digital pour l’agriculture, pour l’agro-industriel et également pour le Marketing, j’ai constaté que le digital c’est une opportunité extraordinaire pour le pays parce qu’on a une population de jeunes et que notre vraie richesse c’est cette jeunesse. Pour définir l’industrie digitale, l’entreprise digitale ou une entreprise qui est dans l’industrie 4.0, celleci se caractérise par 4 principales caractéristiques : elle doit être connectée, elle utilise des objets connectés, elle génère de l’information à travers cette connectivité, et elle est mobile aussi bien pour ses collaborateurs que pour ses clients, ses fournisseurs, que pour tout son écosystème. Deuxième caractéristique d’une entreprise digitale dans l’industrie 4.0, c’est d’être agile. Ce qui veut dire qu’elle réagit rapidement, plus vite mais également bien. Mais il faut dire qu’on ne peut pas être agile et être dans la solution de demain si on est avec les mindset du passé. Agile veut dire également qu’elle doit avoir cette
capacité à changer, se transformer et à se réinventer. Troisième caractéristique, c’est qu’elle doit être collaborative et sociale. Cela veut dire que l’entreprise doit voir tout son écosystème et doit être dans une logique d’entreprise étendue, en pensant aux collaborateurs, aux clients,mais également aux clients des clients et aux clients des fournisseurs. Enfin, l’entreprise doit être intelligente. En d’autres termes, elle doit générer des données. On ne peut pas développer de l’intelligence si on n’a pas la capacité de générer de la donnée, c’est crucial pour une entreprise qui veut être dans l’ère du digital. Et c’est cette génération de la donnée qui va permettre de construire l’intelligence artificielle au travers des algorithmes. Aujourd’hui, les acteurs qui se positionnent, les acteurs qui sont en tête de file dans le domaine de la technologie disposent du maximum de donnée. Et cette question de données nous ramène à une question très importante qui est celle de la souveraineté sur la donnée. Les politiques publics doivent se pencher sur ce sujet, parce que nos données sont chez les grands acteurs, qui peuvent nous concurrencer, nous en priver ou influencer nos actions économiques.
Alors au delà de ces 4 caractéristiques il faut noter que dans la digitalisation, on peut digitaliser d’abord les process, ensuite on peut digitaliser l’organisation, l’expérience client, fournisseurs, on peut enfin digitaliser les produits et les services. Pour conclure, et pour répondre à la question du panel de savoir si cette transformation digitale est une utopie ou une réalité, je dirais que d’abord il faut avoir le droit au rêve. Parmi les choses qui nous manquent dans notre pays, c’est le droit de rêver, de penser un Maroc meilleur, du droit à l’espoir. Oui il y a des défis qui sont là, il faut les admettre et les reconnaitre mais il faut également construire dessus. Le plus important au vu de cette transformation, c’est d’abord un changement de « mindset », au delà donc des compétences, qu’on peut avoir et développer. Il faut être dans une logique d’agilité, donner la possibilité et le potentiel aux jeunes parce qu’on ne peut pas aborder un monde digital sans les jeunes. Et après il y a un ensemble d’éléments de coordination, de collaboration, de travail ensemble en tant qu’acteurs public, privé, acteurs de l’écosystème et acteurs associatifs.
ﺇﻟﻜﺘﺮﻭﻧﻴﺔ ﺑﺎﻟﻤﻐﺮﺏ ﺗُﻋﻨﻰ ﺑﻤﻮﺍﺿﻴﻊ ﺍﻟﺼﻨﺎﻋﺔ ﻭﺍﻻﺳﺘﺜﻤﺎﺭ ﻭﺍﻻﺑﺘﻜﺎﺭ ﻧﺎﻃﻘﺔ ﺑﺎﻟﻠﻐﺔ ﺍﻟﻌﺮﺑﻴﺔ ﺟﺮﻳﺪﺓ ﺃﻭﻝ N° 41 Novembre 2018 27 INDUSTRIE DU MAROC
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L’ère du 4.0 et son impact sur la logistique, la maintenance et la formation
ILHEM KERDOUDI Directrice générale Maroc Numeric Cluster
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aroc Numeric Cluster existe depuis 8 ans, suite à une initiative publique-privé émanant du ministère de l’Industrie. Notre tour de table comprend aussi bien des grandes entreprises, des moyennes et des startups que nous accompagnons par le biais de nos programmes. Nous travaillons sur des projets communs incluant tout cet écosystème avec également des universités et des centres de recherche. Nous travaillons aussi comme Think Tank sur diverses problématiques comme l’intelligence artificielle, les smarts territoires... L’idée
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est de développer des thématiques qui rassemblent tout l’écosystème pour créer des projets collaboratifs et donner naissance à de nouvelles orientations dans le digital au Maroc. En ce qui concerne la thématique de cette journée, le défi que rencontrent les industries traditionnelles c’est qu’elles sont restées pénalisées par des environnements de production déconnectés des autres systèmes de l’entreprise, des chaînes d’approvisionnement, des clients et des partenaires. Il ya également d’autres défis comme le pouvoir du consommateur, puisque celui-ci est de plus en plus informé, exigeant et connecté ce qui nécessite que l’industrie s’adapte à ces nouveaux comportements. On observe d’autres défis tels que la globalisation, la modification de la main d’œuvre, ou encore la durabilité. En cela, l’industrie 4.0 est une vraie révolution de l’agilité, et contrairement à ce qu’on peut le croire, ce n’est pas remplacer l’humain par la machine. Loin de là, l’industrie 4.0 apporte des solutions technologiques et économiques avec un impact très important pour les organisations, et en prenant en compte les enjeux écologiques, étiques et sécuritaires. Dans l’industrie 4.0, il y a énormément de choix technologiques possibles par
exemple les IOT (Internet of Things) qui n’est pas une révolution mais une évolution d’une technologie qui existe depuis 15 ans, le « machine to machine». Aujourd’hui, il existe 17 milliards d’objets connectés dans le monde et on prévoit de passer à 80 milliards d’ici 2025. Combinés à l’intelligence artificielle, l’IOT apporte des solutions miraculeuses comme la maintenance prédictive, l’optimisation de l’utilisation de l’énergie, les solutions GOV… La réalité virtuelle et la réalité augmentée représentent un vrai marché naissant qui permettent d’améliorer les performances en termes de formation et qui conviennent aux industries menant des formations dans le domaine de la santé et de la sécurité. Par conséquent, l’industrie 4.0 est une réalité à laquelle il faut trouver des solutions et qui apporte de réelles opportunités. Enormément de nouveaux métiers vont s’installer et la formation devient donc un must rapide.
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AMINE ZAROUK Directeur filiale chez Groupe Alten
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e Groupe Alten est un leader d’ingénierie et de conseil en technologies qui accompagne des industriels dans leur R&D notamment, sur des métiers divers et variés. Nous sommes 30000 personnes dans le monde dans 26 pays et la filiale du Maroc comprend plus de 600 personnes : 200 ingénieurs dans les télécoms, 200 dans l’IT et 200 dans l’automobile. Pour revenir à la thématique de cet événement, selon mon regard terrain un débat revient souvent sur la question de savoir si cette nouvelle donne
technologique va créer plus d’emplois ou va en détruire. Je pense que la création d’emplois se fera dans des pays prêts, dans des environnements ayant eu des approches pour anticiper ce changement et justement le Maroc doit jouer ce rôle. Nous sommes sur la bonne voie, ayant commencé par des activités de délocalisation comme l’Offshoring et ayant démarré des sujets de CRM, de BPO. Le Maroc est en train de monter en gamme pour être présent sur des activités à plus forte valeur ajoutée à savoir l’IOT, la SEO et la KPO qui requièrent des ingénieurs de bon niveau. La vraie question est donc comment pouvoir suivre cette croissance ? Pour cela, il faut faire preuve de vitesse, de créativité et d’agilité pour s’adapter à toutes ces nouveautés. Dans ce sens, une action importante que nous pouvons mettre en place dès maintenant, c’est la mise en place de cycles courts de formation. Au lieu de passer 5 ans à former un ingénieur, sachant que nous ne savons pas ce qui se passera dans 5 ans, il faudrait plutôt partir sur des modèles agiles et c’est justement ce que nous fassions à notre échelle en lançant des programmes au niveau de l’APEBI pour la reconversion de jeunes diplômés
mais aussi chez Alten . En effet, après nous être rendu compte que les profils que nous cherchons n’existent pas forcément sur le marché, nous avons lancé le programme « Alten Boost ». Il s’agit d’une première au Maroc dans le but de répondre à cette pénurie d’ingénieurs adaptés aux besoins spécifiques du marché, qui change souvent et que l’université n’arrive pas à suivre. Ce sont des programmes agiles en alternance qu’on peut également mettre à jour au fur et à mesure. L’autre levier consiste en l ’encouragement des startups, puisque dès lors qu’on pense au concept d’agilité, vitesse créative, nous pensons directement aux startups qui imposent leur rythme et ne doivent en aucun cas s’adapter aux petits rythmes imposés par l’Etat ou d’autres structures, c’est plutôt le contraire. En dernier lieu, je dirai qu’il ne faut pas se concentrer uniquement sur l’axe CasablancaRabat, parce que la région est un véritable gisement de compétences auquel nous ne pensons pas forcément, donc il faut prendre en compte les potentiels que la région peut apporter à cet écosystème que nous souhaitons construire ensemble.
NAJIB HAMOUTI Directeur du Career Center de l’ESITH
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’avénement de l’industrie 4.0 vient avec ses bénédictions mais aussi une part de risque. L’évolution digitale fera en sorte que des emplois disparaissent, les « cols bleus » disparaitront, puisque plus on digitalise plus on monte en compétence. Donc le rôle de l’université réside dans quatre principales dimension : compétence
à l’employabilité du fait qu’il y a un besoin urgent actuellement de passer à autre chose, le cours magistral doit disparaitre, la R&D pour ce qui est de la recherche appliquée et fondamentale doit accompagner cette transformation, ainsi que l’entreprenariat et la dimension collaborative entre école et entreprise. Il faut que les entreprises s’organisent de
sorte à avoir un interlocuteur officiel avec les universités. Notre école est en train de faire son travail mais autour de nous beaucoup reste à faire.
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SAMY TADJINE Responsable de la solution Cyber Sécurité Industrielle Kaspersky Lab France
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n tant que praticien venant de l’extérieur je me permes de m’adresser aux opérateurs industriels et particulièrement aux maintenanciers étant mon métier de base. Le but du maintenancier est d’assurer la plus grande disponibilité de l’outil industriel pour permettre à l’industriel de réaliser des revenus. Pour développer une activité 4.0 en matière de maintenance, les données peuvent être corrélées au travers de modèles mathématiques pour identifier des raisons prédictives de sujets de pannes et voila qu’on peut savoir que quelque chose va se passer et donc pouvoir espacer le temps entre deux maintenances et par là assurer une plus grande disponibilité de l’engin. Ce qui évolue au cours des différentes approches de type de maintenance, c’est que nous nous avons de plus en plus de données à gérer, de différents types et techniques et spécialités à faire collaborer de façon effective. D’après une étude sur 280 entreprises pour savoir les données qu’elles utilisent au niveau de leur maintenance 4.0, montre que ce qui a évolué c’est l’augmentation des dépenses, en augmentant le nombre de techniciens, d’inspecteurs en
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es défis auxquels sont confrontés les organisations industrielles 4.0 sont : le tout connecté qui peut engendrer plusieurs vulnérabilité, un décalage entre les technologies de l’information et de l’exploitation du fait que nous avons une approche insuffisante de la cyber-sécurité des systèmes de contrôle industriels, qui est plus une réflexion d’après-coup, un manque de profils adéquats, mais aussi un faible intérêt de la direction pour tout ce qui touche à la cyber-sécurité industrielle. S’agissant de l’industrie 4.0, c’est bien la mise en œuvre des systèmes et d’appareils connectés qui est une priorité absolue cependant seulement 54% des personnes mettent en place une structure de sécurité sur une industrie 4.0. Majoritairement le budget cybersécurité est investi majoritairement sur tout ce qui est IT bureautique à 77%, par contre moins pour les systèmes de contrôle industriels. L’apparition du 4.0 va encore ouvrir cette surface d’attaque,
maintenance, de fiabilistes mais aussi de Data-Scientist. Et donc la grande modification qu’apporte l’Industrie 4.0 est que la fiabilité, l’IT et les Data Scientist doivent arriver à collaborer ensemble de façon soutenue. Les meilleures sociétés que nous avons investiguées nous disent que le plus grand résultat de l’évolution vers le 4.0, c’est une plus grande disponibilité de leur outil, des réductions de coûts, des améliorations au niveau de la securité, santé, environnement qualité, ainsi qu’une augmentation de la durée de vie de l’outil. Ce sont des progrès notables et particulièrement économiques. Pour développer une activité de maintenance 4.0, il faut d’abord savoir quels éléments nous souhaitons prendre stratégiquement comme point de référence, ensuite il s’agit de définir les équipements sur lesquels nous allons développer l’activité 4.0. Après, il faut faire travailler les fiabilistes et les amener à savoir exactement quels sont les tenants et les aboutissants de l’engin, puis les mathématiciens seront amenés à définir les algorithmes et les corrélations qui doivent être identifiés avec la masse de données supplémentaires que l’on va acquérir
en digitalisant plus, on ouvre beaucoup plus de portes aux hackers. Il va donc falloir sensibiliser le facteur humain qui représente également un facteur de risque, mais aussi déployer des outils pour la cyber-sécurité en milieu industriel à l’instar des services et solutions mais aussi réaliser des audits. Ce que Kaspersky propose dans ce sens, c’est un package de formation et de sensibilisation du personnel exploitant mais aussi la formation de personnel dédié à la sécurité de l’infrastructure industrielle. À côté de cela, nous proposons également des services d’audit pour avoir les recommandations sur les différentes vulnérabilités, mais aussi des équipes de réponses aux incidents, et une solution pour aider le facteur humain qui est très important.
JEAN LUC ROISIN Administrateur gérant BENEFIK SPRL et Membre du conseil d’administration BEMAS
au sujet de cet engin. Enfin, il s’agit de prévoir au travers de corrélations, les modes de défaillance et de mettre en place immédiatement les prescriptions de maintenance en conséquent.
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SAMIRA BENALI Directrice d’usine LANOLINES STELLE
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e commencerai par dire mieux vaut prévenir que guérir. Il faut dire qu’il y a une crainte de suppression de poste et nous devons tous se préparer à cette nouvelle ère industrielle avec les compétences nécessaires de manière à être directement opérationnels sur le marché. Pour aborder quelques points concernant l’industrie 4.0, cela impose que la formation s’adapte aux changements, de prendre des risques mesurés et avoir une vision objective et globale des menaces et opportunités
potentiels, pour rester compétitifs. Il faut également réduire ou éviter les charges financières dues aux dépenses non prévues, comme une mauvaise gestion par exemple en essayant de comprendre ce qui ne fonctionne pas. De ce fait, l’activité 4.0 consiste à appliquer les tâches justes, au bon moment et en temps réel. Il s’agit également d’élargir les compétences et les augmenter. La machine doit avoir pour rôle de donner du sens aux données et être un outil d’aide à la décision. S’agissant de la maintenance, lorsqu’ on met en place un outil de production ou un module 4.0, il faut absolument pérenniser ces équipements là ; aussi bien dans une usine, qu’au niveau des infrastructures ou en ce qui concerne la logistique. Sans maintenance et sans suivi, on arrive à des catastrophes. L’autre point important est le facteur humain puisqu’il y a un manque de compétences au niveau de la conception mais aussi au niveau de la maintenabilité. Cela nous montre bien la nécessité de se former et de se préparer aux nouvelles technologies et méthodes de travail. Et donc les sociétés qui ont
choisi de mettre en place cette gestion et de veiller à la maintenabilité tout en faisant régulièrement une évaluation des risques ont eu un certain nombre de gains, comme une réduction des coûts au niveau des défaillances, la réduction de temps d’arrêt de production.. L’industrie 4.0 est une révolution industrielle mais également une révolution des compétences qui requière une nouvelle façon de travailler et d’utiliser ses outils et d’utiliser notre intelligence émotionnelle et intuitive pour décider. On retrouve parmi les métiers d’avenir, l’automobile, le maritime l’agro-industrie et la maintenance en fait partie également. Pour conclure, je dirai qu’il faut mettre en place un partenariat entre l’école et l’entreprise, il ne faut pas négliger le côté sécurité et il faut garder à l’esprit qu’il y a toujours une base dans les métiers d’avenir notamment dans la maintenance électromécanique, qu’il faut simplement compléter par de nouvelles méthodes.
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RETOUR EN IMAGES SUR LA 2ÈME ÉDITION DES MATINÉES DE L’INDUSTRIE
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ORGANISÉE LE 15 NOVEMBRE À CASABLANCA
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La course aux innovations technologiques : le sprint mondial est lancé ! LES NOUVELLES TECHNOLOGIES, VÉRITABLE VECTEUR DE PUISSANCE ÉCONOMIQUE, PLONGENTLE MONDE DANS UNE SPIRALE DE COMPÉTITIVITÉ À GRANDE ÉCHELLE. L’ENJEU EST DE SE POSITIONNER SUR L’ÉCHIQUIER MONDIAL COMME UNE PUISSANCE TECHNOLOGIQUE SOUVERAINE. AINSI, LES GRANDES PUISSANCES TELS QUE LES ÉTATS-UNIS, LA CHINE, L’EUROPE, LE CANADA, ISRAËL ET L’INDE SONT DANS UNE COURSE AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES. LE MAROC, CONSCIENT DE CE NOUVEAU DÉPART MONDIAL, SE PRÉPARE DAVANTAGE ! Dossier réalisé par Asmae BOUKHEMS
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ontexte général : « un élan mondial ! » À la veille de la 4e révolution industrielle, le monde, en pleine ébullition, se prépare à amorcer ce nouveau départ, cette nouvelle phase: « l’ère de la technologie ». Les grands acteurs du monde, conscients de la pertinence de ce levier économique, font de l’innovation technologique leur 34 N° 41 Novembre 2018
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fusil d’épaule. On observe de ce fait une réelle transformation du monde avec l’émergence de l’intelligence artificielle, le développement de la cybersécurité, les voitures autonomes, les frappes chirurgicales dans l’agriculture… Ce progrès qui est présent en tant que facilitateur de vie, représente aussi un accélérateur de croissance économique. C’est un véritable outil économique et
les grandes nations s’en servent afin d’être des puissances économiques dominantes. Par ailleurs, dans ce géant élan mondial, le Maroc accorde une importance particulière aux recherches et innovations technologiques. Le Royaume au travers d’actions précises se dote d’une visibilité de taille sur le continent africain et se positionne comme un hub pour l’Afrique.
Israël lève le voile sur ses innovations ! AIPAC 2018 Après des mots de remerciement, Benjamin Netanyahu a présenté les avancées d’Israël en termes d’innovations technologiques. En prélude de sa présentation, le Ministre a mis le curseur sur la forte économie dont dispose Israël. « C’est une économie extrêmement forte. Je vous le dis, nous avons renforcé la situation en incitant Israël à se conformer aux principes du marché libre, ce qui a déclenché l’étincelle de génie de notre peuple ». « Entreprenariat - une révolution est en cours, cela ne pourrait pas se produire à un meilleur moment. Regardez les principaux pays en 2006: cinq pays énergétiques, une informatique. À peine 10 ans plus tard, 2016, un clin d’œil en termes historiques, s’est complètement inversé. Cinq entreprises informatiques, une entreprise énergétique sont parties. La vraie richesse est dans l’innovation », a-t-il déclaré. Vous savez, ces entreprises - Apple, Google, Microsoft, Amazon,
Facebook - deviennent quoi? Elles ont toutes des centres de recherche en Israël! Principaux centres de recherche. Et elles ne sont pas seules, il y en a des centaines d’autres et il y a une raison: quelque chose se passe. C’est un grand changement ». Par ailleurs, il est aussi question de l’agriculture, une industrie qui représente un levier important dans l’économie d’Israël. C’est ainsi qu’il affirme : « Voici une vieille industrie dans laquelle nous avons toujours excellé, l’agriculture. Maintenant, nous avons l’agriculture de précision! Tu vois ce drone dans le ciel? Connectés à une grande base de données, il y a des capteurs sur le terrain, sur l’irrigation goutte à goutte, la fertilisation, et nous pouvons maintenant cibler avec cette technologie l’eau que nous donnons, l’engrais que nous donnons, à chaque plante qui en a besoin. C’est de l’agriculture de précision». De plus, le Ministre met en avant les innovations dans le domaine de l’eau,
celle étant une ressource primordiale dans l’existence humaine et surtout dans l’agriculture. « Vous savez, nous avons toujours été bons en eau. Je veux que vous voyiez à quel point nous sommes bons. Nous recyclons près de 90% de nos eaux usées. Le prochain pays, avec moins de 20%, est l’Espagne. Prenez ces deux choses - l’agriculture, l’eau - et les autres technologies que nous appliquons dans les deux cas, nous pouvons changer le monde «. Avec ses innovations dans le secteur de l’agriculture et de l’eau : « Israël change le monde en Inde, en Asie, en Afrique, en Amérique latine et partout », martel Benjamin Netanyahu. Du côté de la mobilité, Israël est le leader des véhicules autonomes. « Israël est le leader mondial des véhicules autonomes, 500 entreprises de technologie ont vu le jour instantanément, dont une vient d’être vendue à Intel pour une somme dérisoire de 15 milliards de dollars». Au sujet de la cybersécurité, le Ministre N° 41 Novembre 2018 35
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affirme : « Vous avez des comptes en banque? Vous devriez. D’accord. Vous ne voulez pas que quelqu’un les pirate, ni dans vos voitures, ni dans les avions. Vous avez besoin de cybersécurité, tout le monde a besoin de cybersécurité. Israël est devenu un chef de file mondial en matière de cybersécurité. » déclare Benjamin Netanyahu. Ce dernier a aussi mis en exergue la grande machine diplomatique israélienne. « Maintenant, voici comment les points se connectent. Parce que nous avons cette formidable capacité de sécurité et de renseignement, cette formidable technologie civile permettant de rendre la vie de la population plus riche, plus sûre et plus productive, de nombreux pays viennent en Israël car ils souhaitent partager avec nous ces avantages. Et cela crée le troisième grand changement, l’épanouissement des relations diplomatiques d’Israël à travers le monde. Lorsque je suis entré au service extérieur, il y a 105 ans, en tant que DFM dans cette ville, numéro deux de notre ambassade, je pense que nous avions environ 80 ou 90 pays avec des relations diplomatiques. Non, il en reste 160 et très peu de pays - en passant, que faisons-nous avec le Groenland? Allez au Groenland? Ils doivent avoir des besoins satellites ou quelque chose que nous pouvons faire là-bas « Nous colorons le monde en bleu». Et il ajoute : « Tu te souviens quand les gens ont parlé de l’isolement d’Israël ? Bientôt, les pays qui n’ont pas de relations avec nous vont être isolés », a-t-il déclaré. Une Amérique toujours au top : les 36 N° 41 Novembre 2018
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Etats-Unis et leurs véhicules smart (3.0) ! Véhicules automatisés Le département américain des Transports s’est engagé à faciliter une nouvelle ère d’innovation en matière de transport et de sécurité et à faire en sorte que notre pays reste un chef de file en matière d’automatisation. Le ministère des Transports joue le rôle de convocateur et de facilitateur en s’associant à une vaste coalition de parties prenantes de l’industrie, des universités, des États et des collectivités locales, du plaidoyer pour la sécurité et du transport afin de soutenir le développement, les tests et le déploiement sécurisés de la technologie de véhicule automatisé. Le Département américain des transports invite le public à commenter le document intitulé Préparer l’avenir des transports: véhicules automatisés 3.0 (AV 3.0) [ISBN 978-0-16-0949449]. Ce document s’appuie sur Systèmes de conduite automatisée: une vision pour la sécurité 2.0 (ADS 2.0) et élargit la portée pour fournir un cadre et une approche multimodale à l’intégration en toute sécurité des véhicules récréatifs dans le système de transport de surface plus large du pays. • AVANTAGE DE L’AUTOMATISATION Les avantages des véhicules automatisés en matière de sécurité sont primordiaux. Le potentiel des véhicules automatisés pour sauver des vies et réduire le nombre de blessures est enraciné dans un fait critique et tragique: 94% des accidents graves sont dus à une erreur humaine. Les véhicules automatisés ont le potentiel de supprimer l’erreur humaine de l’équation de la collision, ce qui
contribuera à protéger les conducteurs et les passagers, ainsi que les cyclistes et les piétons. Si vous considérez que plus de 35 092 personnes sont décédées dans des collisions liées à des véhicules automobiles aux États-Unis en 2015, vous commencez à saisir les avantages des technologies d’assistance à la conduite qui permettent de sauver des vies. • AVANTAGES ECONOMIQUES ET SOCIAUX Les véhicules automatisés pourraient offrir des avantages économiques et sociétaux supplémentaires. Une étude de la NHTSA a montré que les accidents de la route en 2010 coûtaient 242 milliards de dollars d’activité économique, dont 57,6 milliards de dollars de perte de productivité sur le lieu de travail et 594 milliards de dollars en raison de pertes de vies humaines et d’une dégradation de la qualité de la vie à la suite de blessures. L’élimination de la grande majorité des accidents de la route pourrait effacer ces coûts. • EFFICACITE ET COMMODITE Les routes remplies de véhicules automatisés pourraient également coopérer pour lisser la circulation et réduire les embouteillages. Les Américains ont passé environ 6,9 milliards d’heures dans des retards de la circulation en 2014, réduisant les heures de travail ou passées en famille, augmentant les coûts de carburant et les émissions des véhicules. Les véhicules automatisés permettraient de mieux utiliser le temps et l’argent consacrés aux déplacements. Une étude récente a révélé que les véhicules automatisés pouvaient libérer jusqu’à 50 minutes par
DIGITALISATION jour auparavant réservées à la conduite. • MOBILITE Bien que ses avantages sociétaux soient difficiles à projeter, le potentiel de transformation des véhicules automatisés et de leurs fonctionnalités d’assistance à la conduite peut également être compris en examinant les données démographiques des États-Unis et les communautés que ces technologies pourraient aider à soutenir. Par exemple, les véhicules automatisés peuvent également offrir de nouvelles options de mobilité à des millions d’Américains supplémentaires. Il y a aujourd’hui 49 millions d’Américains de plus de 65 ans et 53 millions de personnes handicapées. Dans de nombreux endroits du pays, l’emploi ou la vie autonome repose sur la capacité de conduire. Les véhicules automatisés pourraient étendre ce type de liberté à des millions d’autres. Une étude suggère que les véhicules automatisés pourraient créer de nouvelles opportunités d’emploi pour environ 2 millions de personnes handicapées . Les véhicules connectés Le programme de véhicules connectés du Département des transports des ÉtatsUnis (USDOT) collabore avec les agences de transport locales et nationales, les fabricants de véhicules et d’appareils, ainsi que le public, afin de tester et d’évaluer une technologie permettant aux voitures, autobus, camions, trains, routes et autres infrastructures, et smartphones et autres appareils pour «parler» les uns aux autres. Les voitures sur l’autoroute, par exemple, utiliseraient des signaux radio à courte portée pour communiquer entre elles, afin que chaque véhicule sur la route sache où se trouvent les autres véhicules à proximité. Les conducteurs recevraient des notifications et des alertes concernant des situations dangereuses, telles que des violations potentielles du feu rouge; routes glacées devant nous; ou une voiture venant en sens inverse, hors de vue au-delà d’un virage, s’engouffrant dans leur voie pour éviter un objet sur la route. • Avantage stratégique La technologie des véhicules connectés peut prévenir ou réduire considérablement l’impact de millions
d’accidents chaque année. Les véhicules connectés présentent plusieurs avantages potentiels, notamment: • Amélioration de la sécurité, de la mobilité, de l’efficacité du système et de l’accès aux ressources pour les groupes défavorisés, et réduction des impacts environnementaux négatifs tels que les émissions des véhicules, le besoin d’expansion physique et le bruit • Augmentation des possibilités de partenariat avec des groupes non gouvernementaux, tels que le secteur privé et les universités • Données en temps réel et dans le monde réel facilitant la planification du transport et les opérations du système de transport • Démonstrations d’environnements de véhicules connectés qui s’intègrent aux environnements du monde réel d’aujourd’hui • Réduction du nombre de décès grâce aux applications liées aux conditions météorologiques, à la sécurité, aux infrastructures et autres. (U .S .Department of transportation) Le canada axe sa stratégie de croissance économique sur la science et la technologie La science, la technologie et l’innovation On considère que les atouts en science et technologie sont essentiels pour la capacité permanente d’une nation moderne d’innover et d’être compétitive au sein d’une économie mondiale axée sur le savoir. La relation entre la S et T et l’innovation passe par l’invention – une invention étant la démonstration pratique d’une nouvelle idée pouvant avoir été inspirée par des résultats de recherche, des besoins exprimés par le marché ou l’expérience et l’imagination d’inventeurs particuliers. La commercialisation réussie des inventions, ou leur application répandue dans la société, produit des innovations. Il n’existe pas de progression linéaire de la recherche à l’invention à l’innovation. Le processus comprend plutôt des faux départs, des impasses, des rétroactions en boucle et recèle des obstacles n’ayant rien à voir avec la qualité de la S et T concernée. Par-dessus tout, il exige des personnes talentueuses de grande compétence possédant une vision et aussi des qualités d’entrepreneur, de dynamisme et de persistance.
Les « atouts en S et T »? Il n’existe pas de mesure simple Unidimensionnelle, de la force du Canada en S et T. La notion est multidimensionnelle en soi et couvre: (a) la qualité de la science et de la technologie au Canada; (b) l’ordre de grandeur ou l’intensité de l’effort canadien dans divers domaines de S et T; (c) la tendance des facteurs susmentionnés (gagnons-nous ou perdons-nous du terrain?); (d) la mesure dans laquelle nos capacités en S et T peuvent être appliquées efficacement pour atteindre des objectifs sociaux et économiques. Il est impossible d’éviter des jugements qualitatifs qui intègrent de multiples dimensions et facteurs. La perspective mondiale – La force à l’échelle mondiale importe pour le Canada parce qu’elle détermine notre compétitivité pour s’assurer les ressources de plus en plus mobiles du capital humain et des capitaux de placement et notre aptitude à participer aux réseaux mondiaux de mise en commun du savoir spécialisés dans la fine pointe du développement des sciences et de la technologie. Nous avons par conséquent analysé les atouts en S et T du Canada, relativement à notre taille, par rapport aux normes typiques d’autres pays à économie dominante des pays de l’OCDE, y compris les Etats-Unis. Nous prenons aussi note de l’importance croissante de géants économiques naissants, tel que la Chine et l’Inde, qui deviennent des forces dont il faut tenir compte dans des domaines de plus en plus sophistiqués de S et T. Force du Canada en S et T : Ressources naturelles – Le Canada a une force substantielle dans les sciences et applications de technologie liées aux ressources naturelles, en particulier l’exploitation minière et l’énergie; • TIC – Le Canada possède de longue date une force dans les sciences et technologies liées aux télécommunications, aux ordinateurs et à la robotique, et plus récemment à l’application des technologies de l’information et des communications aux « nouveaux médias » et au contenu associé; • Santé et sciences de la vie connexes – Le Canada fait preuve de force dans plusieurs composantes majeures des sciences de la santé – p. ex., la N° 41 Novembre 2018 37
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DIGITALISATION recherche sur le cancer et son contrôle; les neurosciences; la santé circulatoire et respiratoire; les maladies infectieuses et immunitaires – ainsi que dans des domaines multidisciplinaires naissants – p. ex., la santé des autochtones, le vieillissement et la santé des femmes et des hommes. Ces sciences de la santé sont appuyées par une force notable en génomique et protéomique, appliquées non seulement à la santé humaine mais aussi à la biotechnologie des plantes et des animaux; • S et T de l’environnement – Le Canada est fort dans certaines sciences et technologies liées à l’environnement, notamment la climatologie, l’océanographie, l’hydrologie, le génie de l’environnement, les technologies des piles à combustible et de l’hydrogène et la géographie urbaine. Santé et sciences de la vie connexes Les sciences biomédicales et de la vie ainsi que les technologies connexes sont considérées dans le monde entier comme des domaines qui présentent des possibilités et un dynamisme scientifique et technologique énormes. Le Canada a pris conscience de cette nouvelle possibilité et s’y est adapté en créant les Instituts de recherche en santé du Canada et Génome Canada et en intégrant explicitement les hôpitaux de recherche dans le mandat de la Fondation canadienne pour l’innovation. Les résultats de l’enquête indiquent que le Canada possède des capacités remarquables en matière de sciences biomédicales et sciences de la vie connexes .En raison du soutien considérable public pour la recherche en santé, le Canada reste parmi les chefs de file mondiaux. Sciences et technologies environnementales L’exploitation des ressources naturelles et la volonté de réduire les effets environnementaux de cette exploitation ont amené le Canada à créer une capacité considérable en matière de sciences et de technologies environnementales (Figure 5.12). Toutefois, la grappe de l’environnement pose un problème en raison de son manque de force apparente pour le moment, en particulier en ce qui concerne les applications technologiques. Par contre, plusieurs domaines des sciences environnementales sont considérés 38 N° 41 Novembre 2018
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comme d’une grande force, une constatation renforcée par l’analyse bibliométrique présentée plus loin dans ce chapitre. Au chapitre 7, nous confirmons qu’il existe une forte aspiration à maîtriser un ensemble de technologies environnementales, notamment celles liées à l’énergie propre.(site, Council of Canadian Academies –rapport sur l’état de la Science et la Technologie au Canada ) La Chine: le plus grand marché de fabrication intelligente et d’application de robots USINE INTELLIGENTE Dans le cadre d’un duplex vidéo organisé durant la conférence, Wang Xiaojin, responsable de l’usine de Guangzhou de la division de Midea chargée des climatiseurs, a présenté une «usine intelligente» remplie de bras robotiques et de détecteurs.»Cette usine peut fabriquer et livrer des produits sous douze jours à compter de la réception de la commande, et suivre l’avancée de celle-ci tout au long du processus», a-t-il indiqué. «Midea a investi 5 milliards de yuans (725 millions de dollars) dans la construction d’usines intelligentes dans plusieurs villes chinoises avec un total de 1.500 robots», a indiqué Gu Yanmin, vice-président de Midea. «Notre objectif ultime est de construire davantage d’usines intelligentes et d’utiliser davantage de robots dans les usines». Midea n’est pas la seule entreprise à mettre l’accent sur l’automatisation. Les autres fabricants d’électroménager, dont Haier, Gree et Galanz, construisent également des usines intelligentes pour améliorer la production et accroître la rapidité de la logistique.»Kuka aidera Midea à acquérir plus de parts dans le marché des robots à l’avenir», a déclaré le PDG de Kuka, Till Reuter, lors de la conférence.»Servotronix offrira à Midea la technologie clé du système d’automatisation utilisant des robots», a indiqué le PDG de Servotronix, Ilan Cohen, durant la conférence. «Nous jouissons de riches expériences, et Midea possède un énorme marché mondial. Il existe davantage de domaines dans lesquels nous pouvons coopérer». Au cours des huit derniers mois, Midea a acquis 94,55% de Kuka et 50% de Servotronix.
UN VASTE MARCHÉ «L’industrie de l’électroménager en Chine est déjà très concurrentielle. Mais dans le secteur des robots, la situation est totalement différente», a indiqué M. Gu.« En 2020, la Chine comptera 150 robots pour 10.000 travailleurs, soit quatre fois plus qu’en 2015», a-t-il expliqué, en citant les projections de la Fédération internationale de robotique. Le rachat de Kuka pour 30 milliards de yuans marque les progrès de Midea dans le secteur de la robotique. Malgré des controverses, le rachat a reçu le feu vert des régulateurs allemands et américains et est devenu un modèle pour les acquisitions de la Chine à l’étranger.»Il s’agit d’un accord commercial standard, et le monde verra bientôt les résultats de notre coopération», a-t-il souligné. Kuka, qui exploite actuellement sa deuxième plus grande usine d’assemblage à Shanghai, souhaitait élargir ses avantages dans les robots automobiles vers d’autres secteurs, alors que Midea souhaitait explorer des marchés autres que le secteur de l’électroménager, selon M. Reuter.»Midea peut nous ouvrir les portes de la Chine, et nous pouvons aider Midea à accroître l’efficacité de la production», a déclaré M. Reuter. «[Cette situation] est gagnant-gagnant pour Kuka et Midea, et aussi pour la Chine et l’Allemagne».La Chine possède le plus grand marché de fabrication intelligente et d’application des robots au monde. Le rapport d’activité du gouvernement présenté lors de la session annuelle de l’Assemblée populaire nationale (APN, parlement chinois) appelle à accélérer l’utilisation des mégadonnées, de l’informatique en nuage et de l’Internet des objets et à se concentrer sur la fabrication intelligente. (Source : Site du Ministère du Commerce Chinois) Europe –Allemagne : lancement de la nouvelle « HighTech Stratégie 2025 » Le savoir en action La stratégie de la haute technologie 2025 a pour principal objectif de faire en sorte que les connaissances acquises se concrétisent. Notre objectif est d’innover à la fine pointe de la technologie et de toucher les gens tout en générant des succès sans précédent. Parce que nous avons besoin d’innovations de plus en plus efficaces pour accroître la prospérité,
DIGITALISATION la croissance et la qualité de la vie en notables dans la qualité de vie de dans les spécialistes de haut niveau et Allemagne et renforcer notre position sur tous les citoyens: dans la lutte contre dans une société innovante et ouverte la scène internationale. Sans innovation, le cancer, dans des conditions de vie d’esprit. C’est pourquoi nous avons nous ne pourrons pas faire face aux défis égales dans les villes et les campagnes besoin de l’éducation numérique et de l’avenir et à la concurrence mondiale. et moins de déchets plastiques dans d’une nouvelle culture de la formation Cependant les bouleversements l’environnement. Ce ne sont que trois des continue en Allemagne.»Le HTS 2025, sociaux actuels et les développements douze missions de la nouvelle stratégie. permet au gouvernement fédéral technologiques rapides exigent de La promotion des technologies futures - de soutenir le passage à une culture nouvelles réponses sur la manière de la microélectronique à l’intelligence ouverte de l’innovation et à la création dont nous pouvons façonner notre artificielle, en passant par la recherche d’entreprises, offrant la possibilité de coexistence en Allemagne et renforcer la sur les matériaux et la biotechnologie créer des idées créatives et impliquant cohésion de notre société. Le HTS 2025 - relie étroitement le HTS 2025 aux activement de nouveaux acteurs de montre comment l’Allemagne peut questions d’éducation et de formation. l’innovation dans notre pays. (Site forger son avenir grâce à la recherche et «Les nouvelles technologies nécessitent BMBF- Ministère fédéral allemand de à l’innovation. Dans le même temps, il beaucoup de connaissances», a déclaré l’Éducation et de la Recherche). devrait fournir des orientations à tous les Karliczek. «La clé du succès réside acteurs de l’innovation. Les enjeux IMMEUBLE BUREAU ENTIER À VENDRE-BOUSKOURA• Le HTS 2025 met l’accent sur la promotion de la recherche et de l’innovation sur les besoins des personnes - tels que la santé et les soins, la durabilité, le changement climatique et l’énergie, la mobilité, la ville et la campagne, la sécurité et l’économie. et Work 4.0 • Cela devrait contribuer à placer l’Allemagne à la pointe des prochaines révolutions technologiques afin de conserver des emplois en Allemagne et de garantir notre prospérité. La promotion des nouvelles technologies va de pair avec des investissements dans l’éducation et la formation et l’implication À vendre - Propriété immeuble à usage bureaux, école ou industriel de 2880 m2 située à Bouskoura. RDC + 3 étages avec parking sous-soul de 501 m2. de la société dans la préparation situation idéale-immeuble neuf des populations au changement imminent. • Le HTS 2025 crée un SOUS-SOL 501 m2 espace pour l’innovation et R.D.C 501 m2 organise la coopération dans 1er étage 604 m2 l’innovation. Il vise à encourager 604 m2 2ème étage divers acteurs à contribuer activement au progrès. Pour 3ème étage 604 m2 cela, le HTS 2025 montre les TERRASSE 66 m2 possibilités et offre un soutien. TOTAL 2880 m2 Cela vaut également au-delà de l’Allemagne: le HTS 2025 est une offre de coopération et peut servir d’orientation pour la coopération des forces de l’innovation en Europe. Par ailleurs, avec le nouveau HTS 2025, le gouvernement fédéral montre de quelle manière les principaux défis de notre temps peuvent être surmontés. Il souhaite faire des progrès Pour plus de détails, nous contacter au : N° 41 Novembre 2018 39 (+212) 06.00.06.79.44 - (+212) INDUSTRIE DU 05.22.62.03.76 MAROC sana.gb2@gmail.com
DIGITALISATION L’Inde : une puissance technologique émergente ! Une croissance économique qui dynamise la production de la R&D Ces cinq dernières années, tous les indicateurs de production de la recherche et développement (R&D) ont rapidement progressé, aussi bien en ce qui concerne la délivrance de brevets à l’échelle nationale et internationale et la part des exportations de haute technologie dans le total des exportations que le nombre de publications scientifiques. L’Inde a continué de renforcer ses capacités dans des domaines de haute technologie tels que la technologie spatiale, les produits pharmaceutiques et les services informatiques. Deux exemples récents illustrent le chemin parcouru par l’Inde ces dernières années : sa position de leader mondial des exportations d’ordinateurs et de services informatiques depuis 2005 et le succès de sa première mission spatiale vers Mars. Une nouvelle académie de la recherche scientifique et de l’innovation Le CSIR possède un réseau de 37 laboratoires nationaux qui conduisent une recherche de pointe dans un large éventail de domaines, dont la radiophysique, la physique de l’atmosphère, l’océanographie, la pharmacie, la génomique, les biotechnologies, les nanotechnologies, le génie de l’environnement et l’informatique. Les 4 200 scientifiques du CSIR (3,5 % du total national) se surpassent : ils publient 9,4 % des articles indiens classés dans le Science Citation Index. Par ailleurs, le taux de commercialisation de brevets émanant des laboratoires du CSIR est supérieur à 9 %, alors que la moyenne mondiale est de 3 à 4 %14. Pourtant, d’après le Contrôleur et Vérificateur général, les chercheurs du CSIR n’entretiennent que peu de relations avec l’industrie. Afin d’améliorer son profil, le CSIR a mis en place trois grandes stratégies depuis 2010. La première consiste à regrouper les compétences de différents laboratoires pour créer des réseaux qui se voient confier l’exécution de projets spécifiques. La deuxième tient à l’établissement de centres d’innovation afin de favoriser les interactions, en particulier avec les microentreprises et 40 N° 41 Novembre 2018
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les PME. Jusqu’à présent, trois centres d’innovation ont vu le jour à Chennai, à Calcutta et à Mumbai. La troisième consiste à proposer des diplômes universitaires de deuxième et de troisièmes cycles dans des domaines hautement spécialisés qui ne sont généralement pas disponibles dans les universités traditionnelles ; cette initiative a entraîné la création de l’Académie de la recherche scientifique et de l’innovation (2010). L’Inde se lance dans la construction aéronautique Les exportations de produits manufacturés de haute technologie sont en hausse et représentent désormais environ 7 % du total (Banque mondiale, 2014). Les pièces pour l’aéronautique et les produits pharmaceutiques représentent près de deux tiers du total (figure 22.10). Les capacités technologiques de l’Inde dans ce dernier domaine ne sont plus à prouver, mais sa percée récente dans la fabrication aéronautique constitue un saut dans l’inconnu. Récemment, la politique d’achat en matière de défense17 et la politique de compensation semblent avoir encouragé la production locale. Ainsi, l’Inde met actuellement au point un avion de transport régional dans le cadre d’un projet de développement de l’aviation civile indienne. Bien que l’initiative soit principalement d’ordre public, il est prévu d’y faire participer des entreprises indiennes du secteur privé. L’Inde continue également d’améliorer ses capacités dans les domaines de la conception, de la fabrication et du lancement de satellites18. Ambitieuse, elle projette également d’envoyer des hommes sur la Lune et d’explorer la planète Mars. L’Inde multiplie les services de haute technologie De nettes améliorations ont été apportées au secteur de l’astronautique, voire aux segments aéronautiques de l’industrie informatique. Tirant parti des capacités des technologies de communication et de télédétection, le pays a considérablement développé l’éducation à distance et les interventions de santé publique. Au fil des ans, le réseau de télémédecine de l’Organisation indienne de recherche spatiale s’est élargi et relie désormais 45 hôpitaux ruraux et isolés et 15
hôpitaux hautement spécialisés. Les pôles isolés et/ou ruraux comprennent les îles d’Andaman, de Nicobar et de Lakshadweep, les régions montagneuses et vallonnées de Jammu et du Cachemire, y compris les villes de Kargil et de Leh, les hôpitaux universitaires d’Orissa et certains hôpitaux ruraux et de district sur le continent. De grands progrès ont également été accomplis dans le secteur des télécommunications, en particulier dans les zones rurales. L’Inde a démontré par l’exemple que la meilleure manière de généraliser les télécommunications dans les zones rurales est de stimuler la concurrence entre les prestataires de services, qui réagissent en baissant leurs tarifs. Il en a résulté une nette amélioration de la télédensité, y compris dans les zones rurales. (Inde-rapport de l’unesco sur la science vers 2030). Le leadership marocain : «LaFactory, premier incubateur africain de startups technologiques ! Situer au 8ème étage du Technopark à Casablanca, initié par Mehdi Alaoui, fondateur de ScreenDy ,« LaFactory » s’illustre d’abord par son design, Par ses espaces uniques, où chaque pièce se démarque par son architecture, sa personnalité et son identité, ce campus de bureaux impressionne dans le paysage professionnel. Un espace particulier qui vous fait sentir dans les locaux du MIT de Cambridge. Ensuite, LaFactory se positionne comme le premier incubateur du continent africain. Cela confirme davantage la position dominante du Maroc en termes d’innovations et aussi représente un pôle stratégique en ce qui concerne la technologie. LaFactory se veut être une plateforme accélérateur des coopérations entre des porteurs de projets innovants et de grandes entreprises, dont l’enjeu primordial est aboutir à une co-construction , un déploiement sur le marché de produits et des solutions à haute valeur ajoutée pour les marocains. Par ailleurs LaFactory s’est aussi un dynamisme et des actions: elle organise et accueille régulièrement des évènements autour de l’innovation dans l’objectif d’inspirer la communauté et la regrouper afin de favoriser le networking de manière continue. Une panoplie d’activité:Talks d’experts, pitchs
DIGITALISATION de startups, compétitions, bootcamps. 1 an après Les actions marquantes : • Près de 85 événements organisés autour de l’entrepreneuriat et de l’innovation (talks, pitchs de startups, conférences, débats, etc.) en partenariat avec plusieurs acteurs de l’écosystème (Technopark, Mcise, SeedStars, JCI, Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc, Groupement des Annonceurs du Maroc, etc.). • 2 conférences internationales majeures : Empower18 et Afrikonnect (en partenariat avec Outlierz et le Mepi), une “Learning Expedition” qui a permis de faire découvrir l’écosystème d’innovation de la Silicon Valley aux participants du programme “SmartUp” de Attijariwafa bank. • 3 programmes d’Open Innovation avec 3 grandes institutions : l’ONCF, la Royal Air Maroc et BNP Paribas. «C’était très important pour nous d’avoir un partenaire pour nous accompagner et nous ouvrir les portes d’un écosystème auquel on n’avait pas accès. Sans LaFactory, on aurait pas pu structurer ce hackathon », assure Laurent Dupuch, président du directoire de la BMCI. • 10 startups créées directement à partir de ces programmes d’Open Innovation, 743 rendezvous B2B entre startups technologiques et grands groupes privés et publics dans le cadre d’événements phares organisés par des acteurs associatifs et institutionnels (African Digital Summit du Groupement des Annonceurs du Maroc (GAM), Futur(e) in Africa de Cap Digital et Maroc Numeric Cluster) etc. De nouveaux défis ! Durant la célébration de sa première année d’existence, LaFactory a annoncé le lancement de deux nouveaux programmes : • Les “Innovation Days”, sont des journées d’acculturation à
l’innovation et à la collaboration avec les startups destinées aux collaborateurs des grands groupes qui souhaitent initier une démarche de transformation culturelle et digitale. • Les “Innovator’s Journey” se découlera sous forme de programme de formation qui repose sur 3 axes majeurs : la culture de l’innovation, la transformation digitale et les technologies de rupture. LaFactory by ScreenDy ,se positionne comme un acteur stratégique pour le Maroc dans cette nouvelle ère du 4.0. L’enjeu serait de créer un véritable
mécanisme géant autour ce projet. Amplifier, émuler, faire de cet incubateur un « géant écosystème africain ». En somme, le monde prenant une trajectoire nouvelle, aux couleurs de la technologie, redéfinit les normes du jeux économiques. Ainsi, cette nouvelle donnes fait que tous les pays développent des stratégies afin booster leurs aptitudes en termes d’innovations technologiques pour avoir des économies dominantes dans ce concert des nations.
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Région Casablanca-Settat : un climat des affaires en perte de souffle LE CENTRE RÉGIONAL D’INVESTISSEMENT (CRI) DE CASABLANCA-SETTAT A DÉVOILÉ LES PRINCIPAUX RÉSULTATS DE L’ÉTUDE «POST CRÉATION » DES ENTREPRISES CRÉÉES À TRAVERS LE CRI DE LA RÉGION. AINSI, CETTE ÉTUDE RÉVÈLE DE NOMBREUX DYSFONCTIONNEMENTS FREINANT LE DÉPLOIEMENT ENTREPRENEURIAL. ENTRE LES ENTREPRISES « MORTES-NÉES » ET CELLES QUI NE SOUFFLERONT JAMAIS LEUR 3ÈME BOUGIE, LA COURTE ESPÉRANCE DE VIE DES ENTREPRISES SITUÉES DANS LE CENTRE NÉVRALGIQUE DE L’ÉCONOMIE MAROCAINE, CASABLANCA, POUSSE À LA RÉFLEXION. À L’HEURE OÙ LE MAROC AMBITIONNE D’INTÉGRER LE TOP 50 DES MEILLEURES ÉCONOMIES DANS LE MONDE EN MATIÈRE DE QUALITÉ DU CLIMAT DES AFFAIRES À L’HORIZON 2021. DÉCRYPTAGE... Dossier Réalisé par Sarah MAACHE 42 N° 41 Novembre 2018
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Contexte et objectifs Malgré une progression continue du Maroc dans ses pratiques entrepreneuriales et l’amélioration de son climat des affaires, force est de constater que l’activité que l’activité entrepreneuriale demeure très limitée. Menée en collaboration avec la Banque Mondiale, cette étude a permis de révéler que le taux de création en baisse ces dernières années : de 11% en 2007 à 8% en 2015 et l’activité entrepreneuriale marocaine est parmi les plus faibles avec environ 4% de la population adulte, tel que révélé par l’étude du CRI. Aussi, la PME marocaine contribue moins à la création d’emploi, puisque l’intention déclarée par les entreprises à employer est inférieure à 6 personnes d’ici 5 ans:
Maroc : 10,8% ; Pologne 14,9% ; Egypte: 23,7% ; France : 27,9%. L’étude montre également une augmentation du rapport défaillance vs création sur les 10 dernières années. Ce dernier est passé de 1/10 en 2009 à près de 1/5 en 2015, mettant en relief un stock important d’entreprises inactives. Ainsi, l’étude menée par le CRI de Casablanca-Settat a galemenet permis, suite à une analyse macro-économique (contribution des entreprises de Casablanca-Settat), d’exposer les facteurs influençant le devenir des entreprises et d’établir un plan d’action détaillé pour renforcer l’écosystème entrepreneurial de la région. Pour ce faire, la démarche engagée par l’étude a combiné des analyses statistiques, quantitatives et
qualitatives qui ont permis d’identifier et de confirmer les difficultés prioritaires rencontrées par les entreprises de la région. Son objectif est double, à savoir mieux comprendre les facteurs endogènes et exogènes qui influencent le succès et la mortalité des entreprises et établir un plan d’action ciblé avec les différents partenaires en partant notamment de propositions issues des entreprises. L’entreprise marocaine fait face à de nombreux défis L’analyse du profil de l’entreprise dans la région révèle que sur 64.000 entreprises immatriculées, seulement la moitié est encore active générant 249.000 emplois. 93% sont des TPE
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RÉGION avec un CA <10 MDh et <10 employés tandis que 80% interviennent dans le secteur tertiaire, notamment le commerce et les activités spécialisées. Le profil type de ces structures montre d’autres indicateurs tels qu’un CA de 5 Mdh en moyenne et 13% de RN. Ce chiffre est réalisé à hauteur de 85% Privé, 10% Public et 5% Export. Sans grande surprise, l’employabilité reste dominée par les hommes, à raison de 70% d’emplois masculin et 30% d’emploi féminin avec une mince représentativité de la jeunesse (17% d’emplois occupés par les moins de 25 ans). Le salaire mensuel moyen de 3.977 Dhs en 2015 avec une amélioration du salaire de 6,3% par an sur la période.Dans ce contexte fragile, le taux de survie de l’entreprise l’est d’autant plus dans la mesure où 1 entreprise immatriculée sur 4 n’a jamais démarré son activité, quand 1 entreprise sur 2 atteint 3 ans d’activité et à peine 1 sur 3 atteint 5 ans d’activité. Ainsi, 27% des entreprises immatriculées n’auraient jamais démarré leur activité et représentent 55% des entreprises inactives. Ceci peut être la conséquence de la création d’entreprise par anticipation d’un marché, qui ne se concrétise pas ou d’un manque de préparation du projet entrepreneurial. S’agissant de l’extrême fragilité de l’entreprise avant le cap des 3 ans, le taux au delà de 10 ans est à peine de 6% vs 20% au Canada et 34% en France par exemple.
De plus, certains secteurs sont plus propices à la survie tels que l’Enseignement, les Activités financières et l’Industrie. Les activités les moins propices sont l’industrie extractive, la production & distribution électricité, ainsi que l’information & communication. Par ailleurs, la même source affirme que le profil du fondateur et la préparation initiale du projet sont des composantes déterminantes à la réussite ou l’échec d’un projet. En effet, les entreprises qui ne préparent pas leur projet en amont sont plus enclines à échouer : 1 entreprise sur 2 qui a cessé son activité n’a pas préparé son projet en amont et moins de 5% des entreprises enquêtées ont été accompagnées par un dispositif d’appui (e.g. Maroc PME, CCG). Dans ce sens, les services d’accompagnement plébiscités par les entreprises sont la facilitation d’accès au financement, les démarches administratives et l’accès aux informations du marché. Les facteurs clés de survie et de mortalité des entreprises Parmi ces facteurs, il existe ceux endogènes favorisant la survie des entreprises telles que les bonnes pratiques managériales. Ainsi, les entreprises actives sont 2 à 3 fois plus nombreuses que les inactives à mettre en place les bonnes pratiques managériales : la veille marché et concurrentielle est en place chez 68% des actifs vs 31% des inactifs, la fixation
d’objectifs est en place chez 47% des actifs vs 26% des inactifs, enfin la formation continue est en place chez 37% des actifs vs 15% des inactifs. À contrario, s’agissant des facteurs déclencheurs de mortalité des entreprises, l’on retrouve comme principale cause, la mauvaise gestion financière et ce pour près de 2 entreprises sur 3 qui ont cessé leurs activités. Il y a également les charges fixes importantes et contraignantes (investissements en équipement et RH, la gestion de la trésorerie ou encore une faible compétitivité des produits sur le marché. Pour ce qui est des facteurs exogènes favorisant la mortalité des entreprises, l’accès au marché est la principale difficulté rencontrée par les entreprises. Dans ce sens, les principales difficultés liées au marché privé sont des délais de recouvrement importants, la concurrence des grands comptes et entreprises étrangères, ou du secteur informel mais aussi l’existence de monopoles. L’accès au financement constitue la seconde difficulté citée dans la mesure où le niveau de garanties et les cautions exigées sont trop importants, en plus de la complexité et la longueur des procédures de demande de crédit, mais aussi des coûts financiers de crédit trop lourds. La fiscalité, l’immobilier et les RH ne constituent pas des difficultés prioritaires pour les entreprises.
Parmi les données collectées, 5 chiffres remarquables ressortent de l’enquête terrain
Age des entrepreneurs
Défaillance
2 entreprises sur 3 ne dépassent pas le seuil de 5 ans d’existence « Mort-nées »
1 entreprise sur4 n’aurait jamais démarré son activité
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Aucun entrepreneur n’avait moins de 25 ans au moment de l’enquête Accompagnement
Plus de 9 entreprises sur 10 n’ont bénéficié d’aucun accompagnement
Préparation du projet
1 entreprise sur 2 qui a cessé son activité n’a pas préparé son projet en amont
RÉGION Plan d’action opérationnel Au vu des résultats de l’étude, les difficultés rencontrées permettent d’identifier 5 domaines d’intervention clés qui devraient orienter la déclinaison du Plan d’Action opérationnel à savoir l’accès au marché à travers le développement du chiffre d’affaires, l’accès aux marchés publics et à l’export et les délais de paiement client. En second lieu, se place l’accès au financement avec la facilitation à l’accès aux crédits bancaires, aux dispositifs d’accompagnement et à d’autres sources de financement. Troisièmement, la fiscalité par l’allégement de la pression fiscale liée à l’IS, l’IGR et la TVA, du calendrier fiscal et du crédit TVA de l’état. En quatrième lieu, l’on retrouve les infrastructures d’accueil à savoir l’accès à l’immobilier d’entreprise, les infrastructures de communication et les services des Télécom, Internet. Enfin, les ressources humaines pour permettre l’accès aux ressources qualifiées, l’accès aux programmes de formation mais également aux dispositifs professionnalisant. Ainsi, la démarche de l’étude du CRI a permis d’aboutir à un plan d’action regroupent 3 initiatives phares et environs 30 actions opérationnelles à savoir la création d’un fonds de promotion et d’investissement régional pour le soutien financier et technique afin de promouvoir le développement de l’écosystème entrepreneurial de la région et contribuer à la mise en place d’une culture de l’innovation, ensuite l’accompagnement des porteurs de projets et le suivi post-création par le biais d’une mise à niveau des connaissances et facilitation dans l’accès aux financements et autres dispositifs d’appui et enfin l’activation d’un « Small Business Act » national ayant pour but le suivi des quotas des marchés publics attribués aux TPME, sensibilisation des donneurs d’ordres publics autour de la démarche. De ce fait, la mise en place d’un dispositif de Conseil et d’accompagnement au niveau du CRI de la région permettrait de mieux guider le créateur d’entreprise et d’augmenter ses chances de succès, alors que la création d’un « Fonds de Promotion et d’Investissement régional » serait une initiative phare qui permettra de soutenir financièrement
et techniquement le développement de l’écosystème entrepreneurial de la région. Sans oublier que la commande publique est un levier majeur de développement des entreprises et donc une initiative nationale de type « Small Business Act » permettrait de garantir son accès aux TPME. Pour ce qui est des leviers d’appui, 8 leviers exogènes et endogènes ont été identifiés pour soutenir l’écosystème entrepreneurial dont 2 actionnables à court terme. Le premier levier est de mieux préparer et réussir son lancement, le second est de mettre à niveau les capacités internes des entreprises , le troisième consiste à favoriser l’acte d’entreprendre, le quatrième à favoriser l’accès aux marchés pour les TPME, le cinquième vise à améliorer les conditions de paiement, le sixième à favoriser le développement du marché de l’export, le septième à instaurer une culture de l’innovation au sein de l’entreprise et enfin à accompagner les entreprises en difficulté. Pour sa mise en ouvre, des actions initiales ont été lancées dont une première qui a débouché sur la conception d’un module de formation à destination des créateurs d’entreprises, visant au renforcement des compétences en gestion d’entreprises.
Lors de la séance mensuelle consacrée à la politique générale à la Chambre des représentants, il a souligné que l’exécutif s’est fixé l’objectif ambitieux de faire partie des 50 premières économies mondiales en termes de qualité du climat des affaires. Il a ainsi expliqué que l’accent est mis sur la promotion des meilleures pratiques internationales dans le monde de l’entreprise, telles que la simplification et numérisation des procédures administratives, la modernisation des cadres juridiques et législatifs de l’entreprise, la généralisation du guichet unique ainsi que l’amélioration des prestations en leur faveur . Pour atteindre cet objectif stratégique et maintenir la tendance à la hausse et la position privilégiée du Maroc en matière d’amélioration du climat des affaires, il a affirmé que le Comité national de l’environnement des affaires procèdera à la mise en œuvre des réformes programmées dans le cadre de la deuxième partie du plan d’action pluriannuel 2018-2021. Ce comité va assurer le suivi de la mise en application de la réforme du livre V du code de commerce relatif au redressement des entreprises en difficulté par l’adoption des textes d’application se rapportant aux syndics et à la numérisation des procédures administratives.
Quid des actions gouvernementales en faveur de la promotion du climat des affaires au Maroc ? Le gouvernement intensifie les efforts afin d’intégrer le top 50 des meilleures économies dans le monde en matière de qualité du climat des affaires à l’horizon 2021, en s’engageant dans des réformes structurantes en faveur de l’entreprise marocaine, comme indiqué par le chef du gouvernement Sâad Dine El Otmani.
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Il s’agit également de généraliser la dématérialisation des prestations liées au transfert de la propriété, ainsi que des documents et procédures en matière de commerce extérieur, en plus de l’adoption et la mise en œuvre du projet de création des entreprises par voie électronique. En outre, le chef du gouvernement a affirmé qu’un plan d’action visant à établir des rapports techniques détaillés cernant l’ensemble des indicateurs inclus dans le rapport Doing Business, à établir des mécanismes de gouvernance pour le suivi des réformes et projets réalisés, achever les réformes et projets proposés dans ce sens et évaluer leur impact sur l’amélioration des indicateurs de ce rapport. Il a par la même occasion passé en revue certaines mesures importantes à l’instar de la réduction du coût de création d’une entreprise grâce à l’exemption des droits d’enregistrement, la facilitation du transfert de propriété, le renforcement de la transparence relative au registre foncier et au cadastre, la simplification des opérations d’exportation et d’importation et l’amélioration de l’infrastructure du port de Tanger-Med. Toutes ces réalisations ont permis au Maroc d’occuper des positions très avancées à l’échelle mondiale concernant les indicateurs aussi divers que ceux liés à l’octroi des permis de construire (18ème rang mondial), au paiement des impôts
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(25ème), à la création des entreprises (34ème), au raccordement au réseau électrique (59ème), au commerce extérieur (62ème), à la protection des investisseurs (64ème) et au transfert de propriété (68ème), a-t-il précisé. Il a dans ce cadre mis en évidence une série de réformes et d’indicateurs qui ont obtenu la reconnaissance des institutions internationales, rappelant que Casablanca Finance City se positionne désormais dans la 28e place à l’échelle mondiale sur 100 centres financiers, en tant que premier centre sur l’échelle africaine, gagnant ainsi sept places par rapport à l’an dernier. Concernant les mesures d’appui aux investissements et d’améliorer le climat des affaires, El Otmani a souligné que l’exécutif œuvre à poursuivre les différentes réformes structurelles visant à promouvoir environnement des affaires et des investissements et à soutenir les petites et moyennes entreprises afin de les aider à élaborer et mettre ne œuvre des projets d’investissement dans un environnement sûr et incitatif. Dans la même lignée, le chef de gouvernement a fait observer que la réforme relative aux centres régionaux d’investissement (CRI) est en cours d’activation, citant à cet égard la loi relative à la réforme de ces Centres et la création des commissions régionales pour l’investissement, actuellement en cours d’examen à la Chambre
des représentants. Il a de même évoqué l’adoption la Charte de la déconcentration administrative qui vient accompagner le chantier de la régionalisation avancée et favoriser la convergence et l’harmonie des politiques publiques. Il a souligné à ce propos la détermination du gouvernement à élaborer le projet de nouvelle charte d’investissement, en tant que cadre juridique incitatif à l’investissement par le biais de mesures simplifiées destinées à améliorer l’environnement des entreprises, à renforcer l’attractivité et la compétitivité du Royaume et à accompagner les stratégies sectorielles. 3L’effort d’amélioration du climat des affaires repose sur une approche globale en vue d’aboutir à des résultats positifs susceptibles d’attirer l’investissement productif créateur des richesses, à l’amélioration des conditions de vie des citoyens, à la lutte contre la pauvreté et à la réduction des disparités sociales », a-t-il dit. Compte tenu de la place et des missions du Comité national de l’environnement des affaires, créé en 2010, en matière de soutien à la gouvernance des réformes, a conclu le chef du gouvernement, l’Exécutif continue de promouvoir son rôle en tant qu’espace de concertation et d’action commune entre les secteurs public-privé pour stimuler le développement des entreprises au Maroc.
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Mark Concannon, vice-président exécutif Hexagon Geosystems.
Leica Geosystems, filiale d’Hexagon, ouvre son premier bureau au Maroc et renforce sa position en Afrique APRÈS AVOIR PASSÉ EN REVUE LES PROGRÈS ÉCONOMIQUES DES DERNIÈRES ANNÉES AU MAROC, IL EST ÉVIDENT QUE LE ROYAUME A UN PLAN DE DÉVELOPPEMENT SOLIDE ET QU’IL EST OUVERT À L’INTERNATIONAL. LE PLAN PRÉVOIT LE DÉVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES ROUTIÈRES, FERROVIAIRES ET PORTUAIRES DU PAYS ; CE QUI ENCOURAGERA LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE AU NIVEAU RÉGIONAL. LEICA GEOSYSTEMS OUVRE SON PREMIER BUREAU AU MAROC AFIN DE MIEUX SOUTENIR LES PROFESSIONNELS DE L’INDUSTRIE LOCALE DANS CE DÉVELOPPEMENT. DANS CETTE INTERVIEW MARK CONCANNON, VICE-PRÉSIDENT EXÉCUTIF HEXAGON GEOSYSTEMS, NOUS DONNE PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OUVERTURE DE LA FILIALE AU MAROC, QUI FAIT PARTIE DE LA STRATÉGIE DE CROISSANCE MONDIALE DE LEICA GEOSYSTEMS. Propos recueillis par Asmae BOUKHEMS
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DM: Pouvez-vous nous présenter la société Leica Geosystems et ses produits phares ? La société Leica Geosystems appartient au groupe Hexagon AB, qui opère dans le domaine des technologies de l’information. Nous avons essentiellement des sociétés qui se concentrent sur des segments de marché, tels que l’ingénierie et le géospatiale, si nous examinons le géosystème hexagone, comme n’importe quel géosystème, nous avons atterri dans la septième industrie pendant environ 200 ans, fournissant initialement une technologie pour les professionnels de la mesure, puis une technologie de gestion du temps, la capacité de remplissage augmentera. Le travail dont nous sommes investis et que nous appelons la réalité numérique consiste à capturer le monde réel. Ainsi, par exemple, ce bâtiment sera scanné, les détails capturés et nous pourrons le visualiser en 3D et prendre des mesures à partir du «nuage de points» que nous avons créé et, si vous le souhaitez, vous pouvez redessiner le bâtiment. Nous avons donc beaucoup de travail en numérisation, en ingénierie et en infrastructure. Nous fournissons une technologie de mesure, nous faisons de la monétaire, nous avons également des activités verticales dans le secteur du «mining». Nous avons donc des solutions pour ce que nous appelons des puits à mettre en place. Nous sommes ainsi en mesure de vous aider à concevoir la sécurité des opérations et ses produits, nous avons donc également une solution dans l’agriculture. Donc c’est un vaste champ. Il s’agit fondamentalement d’une technologie de mesure qui fournit une solution à ce marché. IDM : Quelles sont vos stratégies en tant que société pour devenir le leader du marché ? L’un des principes fondamentaux est que nous essayons de combiner la force de l’infrastructure hexagonale, la technologie de l’information que nous sommes en mesure de fournir, de sorte que le logiciel, nous cherchons donc à associer le logiciel et le matériel pour créer des solutions. Lesquelles seront ensuite mises dans le marché ce marché basé essentiellement sur l’ingénierie et
l’infrastructure et le secteur vertical de l’industrie minière. Nous cherchons à développer le marché sur lequel nous essayons d’avoir une solution complète, des logiciels, etc. En conséquence, nous consacrons 11% de notre chiffre d’affaires à développer de nouveaux produits. En réalité, le marché évolue et les utilisateurs ont besoin de plus d’efficacité pour investir dans la nouvelle technologie. C’est ce qui nous rend si forts et qui nous permet de servir le marché marocain que nous venons d’ouvrir. C’est un autre exemple d’investissement dans les marchés émergents et les régions dans lesquelles nous investissons l’Afrique en font partie parce que nous croyons que l’économie en Afrique va s’améliorer et que nous devons développer nos opportunités d’affaires et travailler avec les clients de cette région. C’est la raison pour laquelle nous pensons que nous réussirons.
LES INVESTISSEMENTS DANS L’UNITÉ DE VENTE MAROCAINE CONCERNENT L’ENSEMBLE DU MAROC, NOUS ALLONS DONC D’ABORD OPÉRER DANS LES PRINCIPAUX CENTRES COMMERCIAUX. NOUS AVONS CHOISI CASABLANCA PARCE QUE NOUS PENSONS QU’IL S’AGIT DU CENTRE D’UN POINT DE VUE INDUSTRIEL. IDM : Vous investissez maintenant en Afrique, en particulier au Maroc, quelles sont les villes qui bénéficieront de ces investissements ? Les investissements dans l’unité de vente marocaine concernent l’ensemble du Maroc, nous allons donc d’abord opérer dans les principaux centres commerciaux. Nous avons choisi Casablanca parce que nous pensons qu’il s’agit du centre d’un point de vue industriel. Nous acceptons donc que
Rabat soit le centre. D’abord un centre commercial et la capitale ensuite. Mais nous irons à Marrakech en novembre, nous mettrons plus de produits dans la région et également localement, donc pas seulement à Casablanca. Mais nous avons aussi l’intention d’utiliser le bureau ici comme investissement pour développer l’Algérie et la Tunisie. Nous sommes donc venus au Maroc parce que nous estimons que c’est un pays stable, il a de bonnes infrastructures et de bonnes opportunités commerciales, car de nombreuses entreprises européennes sont venues au Maroc en raison des bonnes capacités des personnes et des personnes compétentes certes, mais il existe aussi un bon gouvernement, une infrastructure et une stabilité qui sont très importantes pour les investissements. IDM : Quelles sont vos stratégies pour faire face à la concurrence ? Très bonne question, je pense qu’une partie de la stratégie consiste à sensibiliser les gens à la technologie, aux solutions et aux services que nous pouvons offrir, il s’agit de la communication, il est sans aucun doute que nous avons recruté de très bonnes personnes, nous avons de très jeunes personnes capables pour la fondation, je pense de manière très importante que nous sommes en mesure de développer le marché d’une manière différente et que nous devons clairement être commerciaux. Nous devons nous assurer que nous pouvons en tirer profit, de même, nous sommes en mesure de regarder à plus long terme que certaines sociétés privées. Nous considérons donc le Maroc et la cellule comme un investissement à long terme. Nous serons ici pendant une période assez longue. Nous avons 20-30 personnes qui travaillent pour nous dans 5,10 ans ici au Maroc, alors, je pense à que les clients seront très satisfaits du service, de la technologie. Nous avons 4.500 employés dans le monde. En Europe, il y a 1.300 personnes impliquées dans la vente et la commercialisation du produit. Je viens de vous donner un exemple de la manière dont nous sommes prêts à contribuer au développement du marché, et c’est ce que nous allons faire en Afrique, et spécialement en Afrique du Nord. N° 41 Novembre 2018 49
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Eric THIZY, Directeur Général de SCHENKER Maroc
« Schenker Maroc est souvent pris en exemple pour la qualité de son outil de production, pour la traçabilité de nos envois et pour le professionnalisme de ses équipes.» DB SCHENKER EST LA DIVISION TRANSPORT ET LOGISTIQUE DE LA DEUTSCHE BAHN. C’EST LE PREMIER RÉSEAU DE TRANSPORT INTÉGRÉ EN EUROPE. DB SCHENKER LOGISTICS (DIVISION HORS RAIL) COMPTE 100 AGENCES EN PROPRE SUR L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE FRANÇAIS (MÉTROPOLE ET DOM), ET A RÉALISÉ UN CHIFFRE D’AFFAIRES DE 1,344 MILLIARD D’EUROS EN 2017 POUR UN EFFECTIF TOTAL DE PRÈS DE 6.000 PERSONNES. PRÉSENT À L’INTERNATIONAL AVEC 2000 SITES ET PRÈS DE 72 000 COLLABORATEURS, DB SCHENKER EST L’UN DES PRINCIPAUX ACTEURS DU MONDE DE LA LOGISTIQUE. Propos recueillis par Sarah MAACHE
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DM : Vous avez récemment fêté vos 10 ans d’existence au Maroc. Quel bilan pouvez-vous dresser de cette décennie ? En l’espace de 10 ans, le Maroc s’est transformé. D’un point de vue logistique, je pense que ces bouleversements proviennent en grande partie de l’investissement dans les infrastructures de transport à l’instar de « Tanger Med» qui a été un « growth accellerator ». L’Europe est désormais connectée au Maroc par un réel pont maritime qui a considérablement réduit les délais et du coup a attiré de nouveaux investisseurs principalement dans les secteurs automobile et aéronautique. Concernant notre entité au Maroc, ces 10 années ont été également synonymes de transformation. Nous sommes passés d’une situation attentiste où nous étions représentés par un agent à une situation dynamique où Schenker Maroc est devenu un acteur incontournable dans la gestion du fret international. Nous n’avons eu de cesse d’investir dans la formation de nos équipes, dans la sécurité et dans les « best-practices ». Je pense que Schenker Maroc est souvent pris en exemple pour la qualité de son outil de production, pour la traçabilité de nos envois et pour le professionnalisme de ses équipes. Bref, en 10 ans le petit poucet a bousculé l’environnement du transport au Maroc qui était jusqu’alors dominé par un nombre restreint d’acteurs historiques. Tous ces évènements (Concurrentiel et Structurel) conduisent les opérateurs économiques marocains à devenu encore plus compétitif dans la course internationale, ce qui profite à tous ! IDM : Quel est le positionnement de votre groupe sur les marchés africains ? Sur combien de pays êtes-vous en Afrique et que représente, le Maroc en pourcentage de CA par rapport à l’ensemble des marchés africains ? Le groupe DB SCHENKER est présent sur l’ensemble du continent Africain soit via des agents exclusifs, soit en installations propres. Nous avons constaté ces dernières années des implantations en propre plus conséquentes et le groupe s’intéresse de plus en plus à notre continent comme cela a été le cas pour le Maroc. À ce jour, le groupe DB SCHENKER possède plus de 1000
collaborateurs sur le continent africain avec une présence en propre en Angola, Afrique du Sud, Egypte, Kenya, Maroc, Mozambique, Namibie, Tanzanie, Uganda, … Bref, année après année, le groupe est de plus en plus présent sur le continent et accompagne le développement de nos clients internationaux qui ont un attrait de plus en plus important en Afrique. Concernant nos parts de marché sur le continent africain, il est très difficile de les connaitre car le marché est très atomisé entre une multitude de petits acteurs. Quoi qu’il en soit, nous sommes là, en progression et disposé à compter sur le continent pour accompagner nos clients.
«NOTRE GROUPE EST BIEN AVANCÉ SUR LE THÈME DE L’INDUSTRIE 4.0. D’UN POINT DE VU RH, DE NOMBREUSES FONCTIONS ONT DÉJÀ ÉTÉ DIGITALISÉ (SUIVI DU PERSONNEL, ENQUÊTE DE SATISFACTION DU PERSONNEL, E-LEARNING, INTRANET, ….).»
IDM : À l’ère du tout connecté et de l’usine 4.0, quelles sont les pratiques de DB Schenker en matière des nouvelles technologies et la socialisation en lien avec l’industrie 4.0 ? Notre groupe est bien avancé sur le thème de l’industrie 4.0. D’un point de vu RH, de nombreuses fonctions ont déjà été digitaes (suivi du personnel, enquête de satisfaction du personnel, e-learning, intranet, ….). D’un point de vue opérationnel, l’ensemble des métiers (Air, Mer, Log, Route) ont déjà des plateformes opérationnelles qui permettent à nos clients d’obtenir des informations, des prix et d’assurer le suivi de leurs opérations. L’ensemble de ces actions et de nombreux autres projets en cours nous permettrons d’accompagner nos
clients les plus exigeants en termes d’industrie 4.0 mais également d’ouvrir d’autres entreprises type PME à des solutions standardisée en ligne qui leur permettront d’être plus compétitive set agiles. IDM : Quelles sont vos perspectives pour l’année 2019 ? Pour 2019, nous prévoyons une croissance toujours importante liée à la fois au développement commercial de nos équipes et à la création de nouvelles lignes. Pour le groupage Route, nous prévoyons à la fois une augmentation de nos cadences et à l’accroissement des hubs de consolidation en Europe. À ce jour, nous possédons déjà une connexion très importante avec le continent européen avec 10 plateformes de regroupement pour le Maroc, 5 en France, 3 en Espagne, 1 en Grande-Bretagn et 1 en Italie. En ce qui concerne la partie aérienne, nous notons que ce produit possède d’excellence perspective de développement puisque notre taux de transformation en termes de prix est très supérieur à la moyenne. La force du réseau Schenker, présent dans 130 pays avec 2000 agences et 90.000 personne nous permet effectivement d’être au plus proches des clients et des fournisseurs des acteurs économiques marocains. En maritime, maintenant que le produit FCL (conteneur complet) est bien mature, nous prévoyons de développer nos solutions de groupage maritime grâce à l’expertise du réseau et prévoyons de connecter le Royaume avec 61 ports internationaux de manière hebdomadaire. Cette solution sera à la fois économique par rapport à du fret aérien tout en s’inscrivant dans un processus tarifaire et de délais normés.
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Propos recueillis par Sarah MAACHE
Vincent Rouaix, Président directeur général –Groupe Gfi Informatique
« Nous réalisons actuellement près de 25 M€ de CA en Afrique et notre ambition c’est d’arriver à 50 M€. » ACTEUR EUROPÉEN DE RÉFÉRENCE DES SERVICES INFORMATIQUES À VALEUR AJOUTÉE ET DES LOGICIELS, GFI INFORMATIQUE OCCUPE UN POSITIONNEMENT STRATÉGIQUE DIFFÉRENCIANT ENTRE LES OPÉRATEURS DE TAILLE MONDIALE ET LES ACTEURS DE NICHE. AVEC SON PROFIL DE MULTI-SPÉCIALISTE, LE GROUPE MET AU SERVICE DE SES CLIENTS UNE COMBINAISON UNIQUE DE PROXIMITÉ, D’ORGANISATION SECTORIELLE ET DE SOLUTIONS DE QUALITÉ INDUSTRIELLE. LE GROUPE QUI COMPTE PRÈS DE 15.000 COLLABORATEURS A RÉALISÉ EN 2017 UN CHIFFRE D’AFFAIRES DE 1 .132 M€. 52 N° 41 Novembre 2018
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DM: Gfi Informatique a enregistré pour le troisième trimestre 2018 un chiffre d’affaires de 354,4 M€ en croissance de +36,6 % par rapport à la même période de l’exercice précédent. Au vu de ces résultats, comment percevez-vous l’année 2018 en termes de performance pour votre groupe dans sa globalité ? Gfi Informatique a comme prévu et dans un environnement favorable, connu une activité soutenue et réalisé un bon troisième trimestre tant en France qu’à l’étranger. L’essentiel de la croissance provient des acquisitions et en premier lieu l’opération majeure réalisée en Belgique de Realdolmen. Au-delà de cette croissance globale, ce qui est important pour moi c’est la dynamique de croissance organique et au 3ème trimestre la France a réalisé autour de 12% et l’international un peu plus de 8% De ce fait, nous arrivons à assurer une croissance organique forte, portée par une capacité à attirer des talents et surtout à les retenir. Ce sont là deux sujets majeurs pour nous. Donc, cette année nous avons enregistré en fin septembre 7,5% de croissance organique. C’est une année dynamique, pour laquelle nous avions dès 2017 mis en place les dispositifs nécessaires afin d’assurer cette croissance. IDM : Justement, d’où provient l’essentiel de votre croissance ? Y a-t-il un pays où vos activités se démarquent des autres? L’essentiel de cette croissance provient de la croissance organique. Dans ce sens, la France représente aujourd’hui 60% et notre plan consiste à faire passer la France de 90% à 50%. Cette baisse n’est pas négative puisque la croissance est toujours là, mais nous voulons redescendre en termes de parité. Bien que la France continue à délivrer avec une croissance de 12% en organique, la croissance est assez repartie dans tous nos périmètres. Aujourd’hui, nous réalisons également à peu 250 millions d’Euros de CA en péninsule ibérique. En Amérique latine et en Afrique, nous arrivons également à croître de façon significative, mais aussi en Europe de l’Est et récemment AU Benelux où nous enclenchons cette même dynamique. Par conséquent, notre activité est assez bien repartie en termes de croissance.
Tous les pays aujourd’hui, ainsi que tous nos clients et tous les acteurs qu’ils soient globaux ou locaux sont concernés par cette transformation digitale. Et donc, ce sont autant d’opportunités qu’il faut pour nous saisir avec notre agilité, notre industrialisation, et notre approche autour des solutions et l’innovation. IDM : Nous savons que votre groupe réalise de nombreuses acquisitions dans le cadre d’une stratégie internationale offensive. Pouvezvous nous en dire plus sur vos récentes acquisitions en France et à l’internationale ? En 2018, nous nous sommes concentrés sur deux axes. Le premier axe est un peu plus tactique en Q2, avec une acquisition au Mexique où nous avons délivré environ 22 millions d’Euros de CA. Nous avons ensuite aussi renforcé nos positions en Afrique avec l’acquisition de Cynapsys Group qui est un élément significatif pour nous et qui nous permet de renforcer notre position sur le marché africain, ainsi que notre capacité à accompagner notre développement sur l’Afrique Subsaharienne. Puis, nous avons créé un autre centre de service au bénéfice de l’Europe pour traiter nos opérations de nearshore et aussi attirer des talents. Nous avons également réalisé un renforcement significatif en Tunisie avec Cynapsys mais aussi avec Value Pass au Maroc et qui constitue un élément majeur dans la mesure où cette acquisition vient renforcer nos activités marocaines et nous positionne en tant que leader sur SAP en Afrique dans le relais de nos activités globales autour de notre branche SAP. Celle-ci est supportée par notre activité Roff au Portugal et est aujourd’hui en train de se diffuser en Europe : en Belgique, en France, en Pologne mais aussi en Afrique. Et nous souhaitons renforcer cette dynamique Roff à travers ce projet qui est déjà présent dans de nombreux pays, à savoir l’Angola, le Mozambique, ou encore en Côte d’Ivoire pour traiter tout le territoire Africain. Et puis en dernier point, nous retrouvons les 3 opérations tactiques du renfort d’expertise, de positionnement, mais aussi une opération de « transforming » avec Realdolmen en Belgique qui, avec 265 millions d’euros de chiffre d’affaires, vient renforcer
notre position sur un territoire qui nous intéressait déjà depuis longtemps. Aujourd’hui, nous sommes classés top 3 en Belgique avec 300 millions de chiffre d’affaires au Benelux. Il faut dire que dans notre stratégie de développement international, un des axes fort est d’aller capter des territoires où nous avons, soit tout de suite ou à moyens termes, l’ambition et la possibilité d’atteindre le top 5 des fournisseurs locaux. Pour nous, ceci est très important et c’est d’ailleurs ce que nous faisons au Maroc, où nous sommes on est en train de constituer une force de frappe significative de façon a être un acteur de référent comme nous le sommes en France. En effet, on est un acteur majeur en France où on se place en top 8, avec 10 000 personnes, 800 000 millions d’euros de chiffre d’affaires. Enfin, nous avons réalisé 1,5 milliard de chiffres d’affaires et notre ambition est d’atteindre les 2 milliards d’euros. Et nous sommes sur la bonne voie pour y parvenir. IDM : Quel est le positionnement de votre groupe sur les marchés africains ? Sur combien de pays êtesvous en Afrique et que représente, en pourcentage et données réelles, le CA du groupe sur les marchés africains ? En effet, notre histoire en Afrique a été initiée depuis longtemps avec le Maroc. Nous sommes aujourd’hui présents dans sept pays en Afrique, même si on intervient dans beaucoup de pays en « mode projet ». Ainsi, nous réalisons actuellement à peu près 25 millions d’euros sur le territoire et notre ambition c’est d’arriver à 50 millions d’euros. Pour ce faire, nous procédons selon la même stratégie où il est question d’occuper une position forte dans les pays où nous sommes déjà installés ,de façon à être un acteur de référence capable, premièrement, de supporter nos grands clients internationaux, à l’instar d’Orange, BNP, la Société Générale et d’autres clients industriels. Deuxièmement, il s’agit de bénéficier de l’efficience des territoires sur lesquels nous sommes présents. Nous disposons, d’ailleurs, d’un centre de service à Casablanca, un autre à Tunis et on envisage d’ouvrir un centre sur l’Afrique. Il est temps pour nous de devenir un N° 41 Novembre 2018 53
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I NTERVI EW acteur de référence top 3 qui occupe une position d’acteur économique local. Ceci passe par la formation et le support de nos équipes internationales notamment pour délivrer des prestations locales afin de servir au final le marché local, comme on l’a fait en Côte d’Ivoire avec les procédures administratives que nous avons digitalisées. Cela représente une vraie dynamique qui nous garantit une vision pérenne du développement de nos activités dans les sept pays que nous avons cités et le Sénégal où nous voulons nous implanter. Par conséquent, nous sommes sur une dynamique de croissance organique et nous pouvons pousser des opérations supportées par une organisation globalisée au niveau de l’Afrique, mais aussi, pour quand l’opportunité se présente, acheter des petits centres d’expertise de compétence. Notre stratégie consiste en une offre principale basée sur l’intégration de systèmes. À ce titre, Sage reste un élément historique et maintenant SAP, ou encore Microsoft qui est aussi un centre d’expertise très fort autour du CRM. Et puis autour de tout ça, nous entendons développer des prestations de notre software, puisque nous sommes aussi éditeurs dans le secteur public, dans l’assurance, dans le time management ou dans la gestion documentaire. Sommes toutes, on est dans cette dynamique de support de développement de nos activités et il est clair que les sous régions assez classiques en Afrique subsaharienne sont des targets pour nous. Dans ce sens, nous regardons aussi en Algérie, où on a fait quelques opérations oneshot pour pouvoir mettre un pied plus efficacement sur le territoire. IDM : Le Maroc étant votre marché africain le plus ancien et le plus important, envisagez-vous de renforcer davantage sur ce marché -là? Effectivement, nous sommes en train de renforcer notre position au Maroc avec notamment l’acquisition de Value Pass et avec laquelle on devrait avoisiner autour de 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. Mais notre ambition c’est d’être un acteur encore plus important sur cette région en complétant notre offre de service ou notre offre d’expertise. Donc, on est effectivement toujours à l’affût d’opportunité sur l’Afrique, et plus 54 N° 41 Novembre 2018
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précisément en Afrique du sud et au Kenya où nous sommes en prospection. Sur le continent, il n’existe pas d’acteurs majeurs mais plutôt une constellation de petits acteurs qu’il faut savoir intégrer dans des conditions de développement et de synergie qui soient optimums. De ce fait, nous sommes en discussion avec un certains nombre d’acteurs et on verra comment on peut continuer à nous développer dans ce sens. IDM : Autre fait marquant de ces dernières années, votre montée sur des niveaux d’expertise plus pointus, avec la proposition de solutions innovantes (usine 4.0, smart city, digital retail, outsourcing, télécoms…). Pouvez-nous en dire plus sur ces activités ? Le Maroc est-il concerné par ce virage digital pris par votre groupe ? Nous avons depuis 2009 inscrit l’innovation au cœur de notre stratégie puisque l’un des piliers majeurs du futur des SEM viendra des innovations et des solutions. Dans ce cadre, nous avons déjà inscrit dans notre stratégie de développement l’ouverture de fablabs dans chacune de nos implantations. Nous avons une plateforme de démarrage d’industrialisation et d’innovation avec comme souci d’être toujours orienté sur le retour sur investissements, sur l’usage et ce dans le cadre d’une vision très pragmatique de la stratégie, en proposant des solutions opérationnelles, industrialisées au profit des usages de nos clients basés sur les innovations technologiques. Cette innovation s’inscrit parfaitement sur le développement de ce que nous appelons « les grandes practices » qui vont porter notre offre, à l’instar de l’industrie 4 .0, les Smart Cities, le digital banking et digital retail… . Et bien évidemment dans cette dynamique de développement des grandes «practices», il s’agit bien de porter sur le marché une proposition de valeur globale qui intègre les différentes composantes de notre savoir-faire. Si on prend l’industrie 4.0, nous avons un centre d’expertise mondiale, une offre SAP, ou encore des compétences autour de la maintenance prédictive, mais aussi encore d’autres sujets autour de l’IOT, le Big Data que nous avons packagé et que nous portons sur le marché dans une vision marketing globale et dans
la capacité à mettre en œuvre des Use Cases très pragmatiques. Des projets globaux smart city sont pratiquement rares et donc Il s’agit pour nous à la fois d’avoir une compréhension sur l’intégralité du sujet mais d’arriver aussi avec des « quick win ». À l’égard de l’impact de la transformation digitale sur le mid-matket, nous avons décidé d’avoir une action spécifique dans l’industrie où aujourd’hui on trouve des industrielles obligées de s’intéresser et s’adapter à cette transformation digitale dans la lignée des grands demandeurs. Nous portons cette dynamique également en Afrique où nous avons un ensemble de grands clients autour de SAP ou avec SAGE qui sont nos partenaires Nous voulons donc bien sûr, continuer à œuvrer pour les accompagner dans un esprit de pragmatisme, d’agilité et d’efficacité. IDM : Quelles sont vos perspectives pour l’année 2019 ? L’année 2019 sera une année charnière pour notre groupe, puisque notre plan 2020 c’est d’arriver à 2 milliards de CA. Nous sommes aujourd’hui à 1,5milliard et nous nous plaçons dans un marché porteur et très dynamique. Ceci dit, il y’a toujours cette nécessité pour nous d’automatiser, d’industrialiser, d’être plus innovants et orientés solutions. Donc on sera à la continuité de nos opérations, en soutenant nos efforts et être performant. Pour cela, j’espère que Q4 sera en ligne avec Q3 dans le recrutement. Le challenge le plus important pour nous quand on fait des acquisitions c’est de les intégrer et surtout de créer de la valeur.et voir comment le mix entre nos activités historiques au Maroc et en Afrique, ainsi que cette nouvelle ligne de service SAP, va pouvoir prendre son élan. C’est dans ce sens que nous voulons réorganiser nos activités au niveau de l’Afrique de façon à être plus efficace et faire que chaque pays dispose d’une compétence spécifique et soit capable de rayonner, en étant supporter par l’ensemble du groupe.
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