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RECO MMANDATIONS
RECOMMANDATIONS
Industrie du Maroc Magazine a recueilli pour vous les principales recommandations émises par nos intervenants lors de la 3 ème édition des matinées de l’industrie, en vue du développement de la recherche et l’innovation au Maroc.
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Aujourd’hui, le maillon faible de notre système de recherche et innovation c’est la relation entre l’université et l’entreprise. Il y a un énorme manque à gagner pour l’économie et l’industrie marocaine. Dans les pays industrialisés, l’apport de la R&D contribue jusqu’à 30% de la productivité et les entreprises qui investissent dans la recherche voient leur productivité augmenter jusqu’à 80% au niveau des USA et 50% en Europe. Actuellement, au Maroc nous disposons d’organismes de recherche et d’universités qui justifient d’un savoir-faire unique, mais cela ne fonctionne pas vraiment parce que le rôle de l’Etat est absent pour catalyser les synergies entre l’université et l’entreprise. Cette dernière ne connait pas le potentiel scientifique et technologique dont regorge l’université. De son côté, l’université ne connait pas réellement le besoin de l’entreprise. Il y a également une absence de procédures d’une part, et d’autre part l’entreprise n’a pas les moyens d’investir dans la R&D ou n’en voit tout simplement pas l’intérêt. Abdel aziz BEN JOUAD , vice -pr ési den t en ch ar ge de l a Recherche -développemen t à l’UIR
Les clusters seuls ne peuvent pas jouer le plein rôle de structure de transfert technologique. Sur le schéma de valeur du transfert technologique, il est temps de rattraper cette latence et de créer une agence chargée du transfert technologique. Et le premier élément dans cette chaine de valeur c’est de faire une cartographie de l’offre technique et technologique que peut représenter la recherche scientifique au Maroc. Nous n’avons pas une idée claire de ce que l’université est capable, à l’exception de quelques universités privées. Ensuite, il faut faire un travail sur la protection intellectuelle. Dans ce sens, l’OMPIC remplit bien son rôle en insérant des points focaux au niveau des universités. Puis, il s’agit de l’accompagnement juridique dans la mesure où il faut savoir quels sont les modèles que nous pouvons suivre pour réaliser un transfert technologique. Enfin, nous ne pouvons pas développer tout ceci sans financement. Nous devons nous inspirer du modèle français qui a mis en place des Sociétés d’Accélération du Transfert de Technologies (SATT) et il faut que la région joue son rôle et fasse la promotion de la recherche selon notre contexte territorial. Hafid GRIGUER Direc teur inno vation CE3M
Quand nous faisons de la R&D c’est pour aboutir à des projets qui n’existent pas déjà, mais comme pour beaucoup de pays, on doit d’abord faire du « reverse engineering » pour ensuite pourvoir innover. L’un des problèmes du Maroc, c’est de ne pas favoriser les innovations locales. Quand la Chine a décidé de se positionner pour devenir une grande puissance, elle a été prête à acheter des produits fabriqués localement, même si ceux-ci étaient de moins bonne qualité que les autres produits sur le marché.
François BOUR ZEI X Direc teur du cen tre Micro élec troni que Système Embar qu és à Mascir
Larbi BENRA ZZOUK Direc teur gén ér al de l’OMPIC Pour rester positifs, nous pouvons dire que notre pays aura un futur avec de l’innovation technologique mais en prenant en compte tous les aspects immatériels en termes de designs, de valorisation de la marque... Si on prend l’exemple d’un pays à revenu intermédiaire similaire au Maroc, la Malaisie, celui-ci est classé 36e alors que le Maroc est à la 76e place en termes d’innovation. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce pays a mis en place une politique volontariste de l’Etat, de la R&d et de l’innovation orientée marché. Dans ce sens, les SATT pourraient être un mécanisme extraordinaire de transfert de technologie et que nous sommes en train d’explorer. Avant même de faire la recherche, il est question de connaitre les technologies existantes. Ainsi, nous avons entamé une réflexion stratégique avec Mascir pour collaborer ensemble et pour pouvoir créer ce trait d’union avec les industriels. Donc, le premier élément est de faire de la veille technologique pour le compte des centres de recherche, les universités et les entreprises. Quand on parle d’entreprise, on parle d’écosystèmes et donc il faut savoir quel cahier de charges est formulé par les politiques pour pouvoir orienter les recherches vers une technologie en particulier. Il faut également faire de l’apprentissage technologique à l’instar de ce qu’a fait la Chine par exemple.
Nous devons changer de paradigme en commençant par avoir des industriels qui seraient les pilotes de l’investissement public et intégrer la R&D dans les grands chantiers du Royaume. Il faut également un changement de mentalité sur toute la chaine de valeur pour faire prospérer l’innovation en acceptant la culture de l’échec. Nous sommes encore à un bas pourcentage du potentiel de R&d que pourrait réaliser le pays. Hicham Bouzekri Direc teur R&D et in tégr ation in dus trielle de MASEN
Tarik Atri, Président de la FIMME
L’innovation orientée marché consiste à créer la demande et non pas seulement créer l’offre. Nous devons aussi donner aux jeunes le climat favorable pour qu’il puisse développer leurs idées, créer et innover et c’est ensuite à nous d’exécuter. Si on attend que le marché demande, ca sera déjà trop tard. Il faut donc savoir anticiper et créer l’offre, pour ainsi se placer en tant que leader et non pas en tant que suiveur. En termes d’innovation ce qui a changé la donne et ce qui peut assurer la pérennité de tous les secteurs et en particulier le secteur minier, c’est d’utiliser l innovation transformationnelle pour inverser la chaine de valeur. Au lieu de partir des produits et de chercher les marchés pour les écouler, il faudrait être orientés marché, voir les marchés porteurs dans le futur et de développer de nouveaux procédés pour permettre et après réorienter l’exploration pour la recherche de cette matière première.
Nawal Zine DGA str atégie et fin ances MANAG EM
Il y a bel et bien un mouvement d’innovation qui commence et il nous faut maintenir la cadence.
Malheureusement, la passerelle entre le monde académique et le monde industriel, se fait progressivement. Aujourd’hui, nous avons le plan d’accélération industriel et il serait bénéfique de mettre en place un plan d’accélération de l’innovation et de la recherche. J’appelle à la création de 10 centres comme MAS CIR .
KaRI M Ch eikh Pr ési den t du GIMAS
Pour notre secteur qui est celui de la chimieparachimie, nous avons un réel besoin en termes de chercheurs parce que la R&D chez nous consiste en de la chimie de formulation où il y a un réel besoin. Les recherches doctorales au Maroc sont plutôt documentaires et il y a très peu de recherche appliquée. Comme l’a précédemment proposé Monsieur le ministre de l’Industrie, la formation alternée est une bonne solution dans ce sens. D’ailleurs, Colorado Abed CHAGAR Direc teur gén ér al COLORAD O
s’est adressée à des écoles d’ingénieurs pour leur proposer d’intégrer dans leur cycle de formation des spécialités de chimie parce qu’il y a un vrai besoin de préparer des ingénieurs par le biais de l’alternance qui est le meilleur tremplin vers le marché de l’emploi. Nous devons également nous inspirer des exemples qui ont marchés ailleurs, par exemple l’idée du crédit impôt est une réalité qui a marché partout et qu’il faudrait introduire au Maroc. En France par exemple, pour 30% des investissements dans la R&D, les salaires des doctorants en recherche sont remboursés. Il faut aussi oser créer une agence nationale qui agit au nom de l’Etat, à l’instar de la l’agence nationale de valorisation de la recherche (ANVAR) en France et qui pilote les programmes d’accompagnement et rend un bilan des investissements en R&D.