Industrie du Maroc Magazine N˚26

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PLASTURGIE

MANAGEMENT

EQUIPEMENT

ENTRETIEN DOW CHEMICALS

LA MOTIVATION AU SERVICE DE LA PERFORMANCE

LAMIERA, UN SALON POUR L’INDUSTRIE 4.0 MADE IN ITALY

P.-42-43

w w w. i n d u s t r i e s . m a

P.62-63

Directeur de publication : Hicham RAHIOUI

P.32-34

N° 26 juin 2017 - Prix Maroc 30 DH

1 er magazine mensuel de l’industrie, de la r&d et des technologies

INDUSTRY MEETING DAY

ENJEUX ET DÉFIS de L'INDUSTRIE DU MAROC

DDT N0 1463

ENQUETE

DOSSIER SPÉCIAL INDUSTRIE LOGISTIQUE MEETING DAY

P.46-59

P. 20-32

DDTN° N0 1463 DDT 1463



ÉDITO

HICHAM RAHIOUI Directeur de publication H.rahioui@industries.ma

«Un grand merci et à l'année prochaine pour un nouvel Industry Meeting Day»

T

oute l’équipe d’Industrie du Maroc Magazine remercie M. Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie numérique, Mme Nirmala Sitharaman, ministre d’État au Ministère du Commerce et de l'Industrie de la République de l’Inde, M. Othman El Ferdaous, Secrétaire d'État chargé de l'Investissement auprès du ministre de l'Industrie et Mme Kheya Bhattacharya, Ambassadrice de l’Inde au Maroc ainsi que tous les intervenants, les

partenaires et les participants qui nous ont fait l’honneur de leur présence à l’Industry Meeting Day, faisant le succès de cette première rencontre d’affaires de l’industrie marocaine. Une journée, je suis fier de le dire, qui a été marquée par une énergie et une volonté affichées par toutes les fédérations industrielles marocaines de travailler ensemble, main dans la main, pour la réussite du Plan d’Accélération Industrielle et le développement de notre pays. Grâce à vous tous, Industry Meeting Day est désormais sur les rails et de nom-

breux partenaires ont salué notre initiative et exprimé leur volonté de nous accompagner lors des prochaines éditions de cet évènement qui s’inscrit désormais comme un rendez-vous annuel de l’industrie marocaine. Je conclurai par la citation d’Henri Ford qui avait clos mon discours lors de la séance inaugurale d’Industry Meeting Day : « Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite ». Je vous dis donc à tous merci et à l’année prochaine.

Directeur de publication : Hicham RAHIOUI Directeur administratif et financier : Nadia AYAD Rédactrice en chef!: Dalal SADDIQI Directrice Commerciale et marketing: Salwa EL BELKACEMI Directeur artistique : Marouane SAOUD Office manager :Imane BIHI Directeur de stratégie : Michel BENHARBON Chef de projet: Houda BELMEHDI Conseillére en communication: Nour El Houda AZENCOD Journalistes : Sarah MAACHE Logistique : Yahya OUADDAH , Fakhreddine ADDI Impression : Gms print Distribution : Sochepress Dépôt légal : 2013 PE 0109 ISSN !: 2351-7905 Dossier Presse : aut. 2013 N°32 Adresse : 1, 5éme étage, Apt 14, Angle Rue Al Aarar et Avenue Lalla Yacout Casablanca - Maroc Tél : 05 22 26 04 51 - Fax : 05 22 27 07 75 - Email : contact@industries.ma

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N° 26 Juin 2017 INDUSTRIE DU MAROC

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SOMMAI RE

I N DUSTRY MEETI NG DAY ÉVÉNEMENT - L’industrie marocaine célébrée en grandes pompes lors d'Industry Meeting Day Morocco-----------------------------------------P. 10

- DISCOURS DE MOULAY HAFID ELALAMY, ministre de l'Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie numérique (EXTRAIT)---------------------------------------------------------------------------------P.13

MAROC

- DISCOURS DE NIRMALA SITHARAMAN, ministre d’État pour le Commerce et l’Industrie de l’Inde ---------------------------------------------P. 16

C ■ onstruit pour vous MAROC des projets innovants !

- Photocall Indystry Meeting Day Morocco---------------------------------P. 18 - Les écosystèmes industriels, un réel modèle de développement ------------------------------------------------------------------P. 20 - R&D et innovation orientées marché -------------------------------------P. 25 - L'accompagnement des industriels, quelle offre? -------------------P. 28

EQUI PEMENT MACHINES - LAMIERA, un salon pour l’industrie 4.0 made in Italy --------------------------------------------------------------------------P. 32 - LASER GENIUS La précision à l’italienne - TRUBEND CENTER 7030 Le must des plieuses - FLC-3015 AJ La nouvelle référence japonaise de découpe laser fibre

SOUS-TRAITANCE

w w w. b e g - i n g . co m Conception Construction

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Architecture

Contac t: +212.6.73.18.86.33 marceau.cartry@beg-ing.com 4 N° 26 Juin 2017

INDUSTRIE DU MAROC

CÂBLAGE - Leoni rouvre son usine à Bouznika avec 11.000 emplois à la clé-----------------------------------------------------P. 36

I NVESTISSEMENT COMMISSION - 43 milliards d'investissements approuvés pour l'industrie ------------------------------------------------------------------------P. 38

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SOMMAI RE

DROIT ASSISTANCE TECHNIQUE - Le développement du droit commercial du Département américain du Commerce présenté aux PME à Casablanca-----------------------------------------------------------------------------P. 40

PLASTURGI E GRAND ENTRETIEN - DIEGO DONOSO, Président de la division mondiale Emballage plastique de DOW Chemical --------------------P. 42

LOGISTIQUE SALON - Pari réussi pour Logismed 2017------------------------------------P. 46 - DISCOURS D'ABDELKADER AMARA, ministre de l'Équipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau (extrait) --------------------P.48

AGRICULTURE ENTRETIEN - ABDERRAHMAN BENLEKHAL, Directeur Général de la FIMALAIT.-----------------------------------------------------------------------------------P. 60

MANAGEMENT AVIS D'EXPERT - IKHLASS FERRANE, Consultante coach, formatrice et conférencière: La motivation au service de la performance ----------P. 62

I N NOVATION ENTRETIEN - NISSAL BERRACHED ,CEO PHILLIPS MAGHREB.-----------P. 64

AUTO - LA NOUVELLE ŠKODA OCTAVIA Une allure audacieuse ---------------P. 66

MLA 2017 - Les gagnants de la 2e édition des Moroccan Logistics Awards dévoilés par l'AMDL-------------------------------------------------------P. 56 CENTRE DE TRI- DHL Express Maroc investit plus de 10 MDH à l’aéroport de Tanger------------------------------------------------------------------P. 58

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- UN CHIFFRE POUR L’HISTOIRE Le millionième exemplaire de la Porsche 911 --------------------------------------------------------------------------------P. 66 - TOTAL MAROC célèbre ses 90 ans----------------------------------------------P. 66

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EN BREF

LE CHIFFRE 278.015 C'est le nombre de profils qui doivent être formés d’ici 2020 dans l’Industrie au Maroc. Le secrétaire d’Etat chargé de l’Investissement, Othmane El Ferdaous, a récemment posté une vidéo dans laquelle il invite les bacheliers à s’informer sur les besoins en formation recensés dans le cadre des contrats-programmes des écosystèmes industriels mis en place dans le Plan d’accélération industrielle. Et, en conséquent, à opter pour des études qui vont de paire avec les directives de ce plan. Précisant que le secteur industriel crée annuellement plus de 57.000 emplois, El Ferdaous a posté la répartition de ces besoins par année, par secteur et par région. Ainsi, avec au total 278.015 besoins en formation à l’horizon 2020, les secteurs les plus demandeurs seront le textile, l'automobile, l'offshoring, le cuir et la construction.

INNOVATION ET R&D La Britcham invite les pharmaciens au débat

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ous le thème : «Le Maroc Hub de l’Innovation et de la R&D: Quelles perspectives et facteurs clés de succès?» Le débat a été lancé à l’occasion d’une rencontre organisée par la Chambre de Commerce Britannique au Maroc. Cette rencontre a été l’occasion d'établir un état des lieux de l'innovation et de la R&D dans le secteur pharmaceutique au Maroc, de situer la place qu'elles occupent dans la politique gouvernementale, ainsi que le rôle joué par l'université dans ce sens, et de discuter des enjeux, surtout ceux liés à la compétitive du secteur.

COMPÉTITION

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EXPORT

TOURISME

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Saga Communication rafle tout à l'African Cristal Festival

Nouveau programme d’appui e Secrétariat d’État chargé du Commerce extérieur a lancé, en partenariat avec le ministère de l’Économie et des Finances, la CGEM, Maroc Export et l’ASMEX, un «Programme d’appui aux primo-exportateurs» afin d’accompagner une cinquantaine d’entreprises à l’international et leur permettre de bénéficier d’une stratégie d’export complète, sur une durée de 3 ans. 6 N° 26 Juin 2017

INDUSTRIE DU MAROC

e jury international de l'African Cristal Festival, qui met chaque année en compétition les meilleures campagnes de communication du continent africain, a tranché. Avec 11 prix remportés, pour 3 de ses clients , et dans 6 catégories, Saga Communication ressort comme la plus titrée des agences marocaines de communication intégrée d'Afrique.« C'est un succès

que nous devons également à nos clients qui ont, eux aussi, fait preuve de créativité et d'audace en nous offrant l'opportunité de travailler sur des sujets passionnants : la pédagogie sur le réchauffement climatique avec le Train du climat de l'ONCF, le volontariat au service de l'environnement avec Dir Iddik Cop22 d' inwi et la banque 100% mobile avec L'Bankalik d'Attijariwafa bank.

Opération séduction des touristes chinois ’Office National Marocain du Tourisme (ONMT) reçoit jusqu’ au 16 juin une délégation chinoise composée de 50 décideurs et journalistes, venus découvrir les atouts touristiques de Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger, Chefchaouen et Fès. À cette occasion, l’Office a annoncé que des partenariats ont été conclus avec des compagnies aériennes (Air France, Etihad Airways ou encore Turkish Airlines) afin d’assurer des dessertes régulières et augmenter les flux au départ de la Chine, en attendant les vols directs entre les deux pays. www.industries.ma



EN BREF

ATTIJARIWAFA BANK

Le Club Afrique Développement lancé au Mali

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n marge du Forum International Afrique Développement, organisé par le Club Afrique Développement (CAD) du groupe Attijariwafa bank sous l’égide de son actionnaire de référence la SNI, avec la BIM s.a. et le Club Afrique Développement ont lancé le Club Afrique, à Bamako. En cette occasion, une rencontre a été organisée sous le thème « investir au Mali », pour échanger et débattre sur le potentiel du Mali en matière d’investissements dans les différents secteurs de l’économie locale. Ainsi, l’Administrateur Directeur Général de la BIM s.a, Assen OUASTANI, a rappelé que

la filiale malienne du groupe Attijariwafa bank joue pleinement son rôle de banque citoyenne en créant des opportunités de développement économique et social. Le club aura pour objectif la mise en relation entre entreprises et le réseautage par les banques de projets d’investissement de l’Etat et les grands investisseurs. Lancé il y a moins d’une année dans d’autres pays du continent, à savoir en Côte d’ivoire, au Cameroun, au Sénégal, en Tunisie, en République Démocratique du Congo et au Gabon, le club compte déjà 400 membres dans 12 pays africains.

HCP

MUNDIAPOLIS

Signature de conventions avec Bombardier et le GIMAS

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ans le sillage de la croissance que connait le secteur aéronautique au Maroc, deux conventions de partenariat bilatérales ont été signées entre l’Université Mundiapolis, Bombardier, et le Groupement des Industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales (GIMAS). Lesdites conventions visent à instaurer une formation certifiante pour les salariés du secteur et les collaborateurs des entreprises concernées et à renforcer l’accompagnement professionnel des élèves ingénieurs de l’Université Mundiapolis à travers notamment des stages, des études de cas et des projets de fin d’études. Avec plus 12.000 emplois créés, 120 entreprises de toutes tailles générant un chiffre d’affaires de près de 1 milliard de dollars chaque année, l’aéronautique s’impose comme l’un des secteurs phares de l’économie marocaine.

Ralentissement de la croissance de l'économie nationale

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a croissance de l’économie nationale a enregistré un net ralentissement en 2016, se situant à 1,2% au lieu de 4,5% en 2015, rapporte le Haut Commissariat au Plan (HCP) dans sa note relative à l’arrêté des comptes nationaux de l’année 2016. Cette baisse est attribuable d’une part à la baisse de 12,8% en volume de la valeur ajoutée 8 N° 26 Juin 2017

INDUSTRIE DU MAROC

du secteur agricole (non compris la pêche) au lieu d’une hausse de 11,9% en 2015 et d’autre part à l’augmentation de 2,2% de la valeur ajoutée des autres secteurs d’activité non agricoles qui se situaient à 1,8% une année plus auparavant. Tout cela ce dans un contexte de détérioration du solde des échanges extérieurs et de l’aggrava-

tion du besoin en financement. Seule lueur d’espoir pour la croissance économique, la demande intérieure, qui a enregistré une augmentation de 5,5% en volume en 2016 contre 1,9% en 2015 sous l’effet, en particulier, de la hausse considérable de l’investissement et de l’amélioration des dépenses de consommation des ménages. www.industries.ma


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I N DUSTRY MEETI NG DAY

L’industrie du Maroc célébrée en grande pompe lors de l'Industry Meeting Day Dossier préparé par Sarah MAACHE et Dalal SADDIQI.

ÉVÉNEMENT

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a grande famille de l’industrie marocaine s’est réunie pour la première fois le 25 mai lors d'Industry Meeting Day Morocco à Casablanca. L’initiative de cette rencontre d’affaires annuelle, lancée par Industrie du Maroc Magazine et qui s’est tenue sous l’égide du ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique, autour du thème « l’industrie marocaine, enjeux et défis », a dès le départ suscité l’engouement du secteur et le résultat a été au-delà des espérances. Industry Meeting Day a commencé sur les starting-block avec l’affluence de plus de 1.200 professionnels du secteur, une cinquantaine de partenaires et une vingtaine d’intervenants de haut rang qui ont répondu présent pour faire de cette jour-

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INDUSTRIE DU MAROC

née un évènement riche en informations et en partage d’expériences. Dès la pause café de bienvenue, les grandes retrouvailles et les échanges de cartes de visite étaient de mise, dans une ambiance conviviale et business to business, que ce soit au niveau du hall d’accueil des visiteurs ou dans l’arrière salle où étaient réunis les différents intervenants des tables rondes au programme. La journée de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique, dont la présence a été pour beaucoup dans le succès d’Industry Meeting Day, a également démarré sur les chapeaux de roue. Accompagné de son Secrétaire d’Etat chargé de l’Investissement Othman El Ferdaous, il a tenu dès son arrivée une séance de travail avec l’invitée

d’honneur de l’évènement, madame Nirmala Sitharaman, ministre d’État pour le Commerce et l’Industrie de l’Inde. Accompagnée de son secrétaire d’Etat ainsi que de son ambassadrice au Maroc madame Kheya Bhattacharya, la ministre indienne s’est entretenue avec Moulay Hafid Elalamy à propos de la révolution numérique en Inde et des moyens engagés pour y parvenir, ainsi que des opportunités qui existent entre l’Inde, le pays qui enregistre la plus forte croissance au monde, et le Maroc. Les deux ministres et leurs Secrétaires d’Etat se sont ensuite dirigés vers la tribune inaugurale depuis laquelle Moulay Hafid Elalamy, avec son aisance habituelle, a tenu un discours poignant sur la méthode qu’il a suivie pour élaborer le Plan d’Accélération Industrielle 2014-

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I N DUSTRY MEETI NG DAY

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INDUSTRIE DU MAROC


I N DUSTRY MEETI NG DAY 2020 et a rappelé la principale motivation de ce plan : la création d’emploi. Avant de définir point par point les différents enjeux et défis de l’industrie marocaine, le ministre a tenu à saluer l’initiative Industrie Meeting Day: « Je voudrais féliciter Industrie du Maroc parce que c’est une jeune entreprise qui est en train de faire sa place, et au regard de l’affluence des gens présents à cet événement, je crois que leur avenir est pratiquement garanti. Nous avons besoin d’accompagnements comme les vôtres ». Pour sa part, Nirmala Sitharaman, après avoir demandé à son Secrétaire d’Etat de faire une courte présentation des différents atouts de l’Inde, a également salué l’initiative Industry Meeting Day avant de présenter à son tour les enjeux et défis de l’économie indienne. La ministre a profité de l’occasion pour inviter les investisseurs marocains à examiner les opportunités de l’inde. Après le rituel d’échange de cadeaux entre les ministres de chaque pays, qui a inscrit la journée dans un moment historique des relations maroco-indiennes, les animateurs de trois tables rondes se sont succédés sur la tribune autour des thèmes : « Les écosystèmes industriels, un réel modèle de développement, R&D et innovation orientées marché et enfin L’accompagnement des industriels, quelle offre ? ».

LA KEYNOTE DE RACHID YAZAMI

L

a rencontre Industry Meeting Day s’est achevée sur une Keynote de l’inventeur marocain de l’anode en graphite pour batteries lithium-ion. Rachid Yazami, après avoir présenté son invention, a dressé un bilan plus que positif de la transition énergétique qui s’opère actuellement au Maroc. «Nous sommes dans ce qu’on appelle aujourd’hui la transition énergétique, et c’est extraordinaire de voir que le Maroc se lance d’une façon très forte sur tout ce qui est énergies renouvelables. D’ici 2030 le Maroc pourra produire plus de la moitié de son énergie

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INDUSTRIE DU MAROC

grâce aux énergies renouvelables, et nous serons probablement le seul pays au monde à le faire. À l’horizon de 2020, ce sont 2 Gigawatts qui seront repartis d’une façon égale entre les 3 formes d’énergies : hydraulique, éolien et solaire. Au total on aura 6 Gigawatts. Vous avez peut être entendu parler de l’usine TESLA qui est en train de réaliser sa Gigafactory, c’est la plus grande dans le genre, elle produira 13 Gigawatts en un an, ce qui est l’équivalent de l’énergie que produira le Maroc en 2 heures. Cela représente un fossé énorme, dont il faut mesurer l’ampleur. » www.industries.ma


I N DUSTRY MEETI NG DAY

Discours de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie numérique (extrait)

«

Madame la ministre, monsieur le Secrétaire d’Etat, madame l’ambassadeur, Mesdames et messieurs, chers amis, vous imaginez le plaisir que j’ai à chaque fois de vous retrouver dans cette belle ville de Casablanca, un des poumons industriels du Royaume et de retrouver des visages bien connus qui m’ont manqué. On m’a invité aujourd’hui pour parler du Plan d’accélération industrielle 2014-2020. Ce plan, qui a été présenté en 2014 à Sa Majesté et l’ensemble des opérateurs concernés, a succédé à une série de plans structurés dans le monde de l’industrie (Emergence et bien d’autres) qui ont chacun apporté sa contribution. La démarche proposée a été une étude de l’état des lieux et j’avais constaté qu’une des forces du Royaume, qui revenait comme un refrain par tous les opérateurs, en particulier internationaux, est la stabilité et la sécurité de notre pays. Notre position géographique est un véritable capital

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matériel fort et la jeunesse de notre pays est aussi un patrimoine important. Nos faiblesses sont parfois la formation en ressources humaines, qu’on nous a souvent reprochée, donc il fallait s’attaquer à ce sujet là, et la faiblesse de certains secteurs qui ont perdu de la vigueur. Le risque qui m’apparaissait dans le domaine industriel et qui me gênait le plus, non selon une étude mais selon une analyse personnelle d’un citoyen comme vous, était une espèce de perte de confiance en soi. On se positionnait au fil des années comme concurrent de pays ou d’économies bien plus compétitives que nous, plus fortes, plus innovantes (la Chine y a joué un rôle important), et nous avons souvent perdu confiance. Puis il y avait des attraits de secteurs qui parfois étaient plus agréables comme l’immobilier, la bourse, l’immobilier dans la bourse, etc. Cela ne veut pas dire que ce sont des secteurs auxquels il faut tourner le dos, mais ce ne sont pas les seuls secteurs. Donc en effet le gain facile a peut être entrainé des gens à se demander pourquoi ils allaient s’engouffrer dans

un secteur industriel avec ses syndicats… donc nous nous sommes retrouvés dans un environnement en quelques sortes tétanisé. En ce qui concerne les opportunités, les opérateurs internationaux affluents au Maroc en cherchant de la compétitivité, et cette espèce de tectonique des plaques qui a commencé à s’opérer il y a quelques années de changement stratégique de certains pays comme la Chine, qui a décidé de changer son modèle économique en passant de l’usine du monde à un nouveau modèle qui est l’usine du monde plus autre chose: le premier consommateur mondial. Et pour être le premier consommateur mondial, la Chine a décidé de lâcher le salaire minimum qui est passé de 100 dollars à 700 dollars en 5 ans, avec une perspective d’arriver à 1.500 dollars dans les prochaines années. C’est vous dire que l’environnement que j’ai trouvé était celui-ci : quelques opportunités un peu tétanisées. L’autre élément porte sur la question des enjeux de notre pays. Les enjeux de notre N° 26 Juin 2017 13

INDUSTRIE DU MAROC


I N DUSTRY MEETI NG DAY pays sont très simples : l’enjeu numéro un est la création d’emploi et pas que pour notre pays mais pour l’ensemble des pays. Lorsqu’on regarde l’avenir du Maroc sur les 10 prochaines années, en repositionnant le curseur en 2014, il y a un besoin d’un million trois cent mille nouveaux emplois. Et je me suis posé la question de savoir quels sont les secteurs capables d’être une nouvelle locomotive de création d’emploi. L’immobilier a créé beaucoup d’emplois et est à maturité, le tourisme aussi, l’agriculture avec la mécanisation n’est pas productrice d’emploi et donc il faut que tout le monde s’y mette. Et je me suis dit : je suis mal tombé au département qui est l’industrie, j’imagine qu’il va falloir qu’il contribue à cela. Donc on a regardé ce que nous pouvions faire, on a tiré cela dans tous les sens et on est arrivés à un chiffre magique de 500.000 emplois à créer de 2014 à 2020. Souvenezvous, les gens m’ont traité de fou parce qu’au cours des 10 années précédentes le Maroc avait créé seulement 75.000 emplois dans le secteur industriel et on disait que dans les 7 années à venir on allait créer 500.000 emplois. On a aussi remarqué que les pays émergents passent par une étape de participation au PIB de l’industrie qui atteint un sommet de 23 à 24% pour redescendre lorsque les secteurs des services reprennent le dessus, mais il faut passer par cette étape. Nous étions à 14%, donc on a décrété qu’on allait mettre en place tout ce qu’il fallait et déployer notre énergie pour atteindre les 23%. Dernier point des objectifs du Plan d’accélération industrielle, c’est de voir que notre balance commerciale piquait du nez parce qu’on importait plus qu’on exportait, on produisait de moins en moins, de façon relative évidemment à notre capacité de consommation.

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Dans le secteur industriel, nous avons pas mal de défis qui se présentent à nous dans les prochaines années: L’un des premiers est de dépasser nos objectifs. Nous avons des objectifs ambitieux. Ce n’est pas parce que l’automobile va les dépasser qu’on va tous les dépasser donc il faut qu’on se serre les coudes, qu’on serre les dents et qu’on réalise ce que nous avons dit que nous allions réaliser. Je suis tout de même confiant mais il faut rester alerte, vigilent. La concurrence internationale est sans merci mais nos capacités et notre potentiel sont très intéressants. Il faut aussi améliorer encore et toujours l’efficacité de l’administration: je crois que nous avons encore beaucoup de choses à faire. L’Inde a une expérience extrêmement intéressante de l’intégration des technologies de l’information dans la vie courante du citoyen, dans le travail que fait l’administration, c’est remarquable. J’ai eu l’occasion de visiter quelques pays, il y a de véritables choses à faire. Il y a une vraie révolution

technologique et digitale à réaliser dans notre pays. Des choses ont été faites, et on ne dénigre pas ce qui a été fait mais au regard de ce qui reste à faire c’est epsilon. Ce qui nous reste à faire est colossal et nous avons la chance de pouvoir faire des bonds et gagner en vitesse en utilisant sans modération le digital dans notre vie. Il faut continuer et renforcer l’effort de formation. Le travail que nous avons fait avec les fédérations dans le cadre du Plan d’accélération industrielle est assez unique. Nous avons vu avec les fédérations, assez en profondeur, dans certains cas entreprise par entreprise, pour voir leur besoins dans les trois prochaines années en trois dimensions: quels sont les profils (ingénieurs, techniciens, managers…), dans quelles régions (pour ne pas former les gens d’Agadir et leur demander de travailler à Tanger et réciproquement) et troisièmement dans la durée, selon l’échéancier dans lequel ils en ont besoin de façon à ce que l’on prépare les gens. Ce petit booklet sert à tout le monde : il sert aux formateurs parce que cela leur permet d’orienter leur formation et pour les familles pour orienter leurs enfants. Quand je veux que mes enfants restent dans ma région et qu’ils finissent leurs études dans 5 ans, je sais qu’on a besoin de tel profil. -

Renforcer la présence du capital marocain dans toutes les opérations qui se font au Maroc est un autre élément en termes de défis. Pour cela il fallait tout d’abord redonner goût au secteur de l’industrie et qu’on se dise que chez nous le secteur industriel est un secteur porteur et qu’il n’y a pas que les problèmes de syndicats, des fournisseurs, et de douanes, et d’export... mais qu’il y a aussi des possibilités d’avoir des revenus supplémentaires. Je commence à percevoir le retour de ce goût à l’industrie au Maroc et j’en suis franchement ravi parce qu’on a été aussi chercher de grosses locomotives internationales. Ce deuxième élément est vital. Par exemple si vous n’avez pas ces locomotives dans le secteur automobile, les rangs 2 et 3 ne peuvent pas s’installer. Troisièmement, il faut réintéresser le capital marocain à ces affaires là et je vous annonce que c'est le cas. Beaucoup de marocains sont revenus www.industries.ma


I N DUSTRY MEETI NG DAY au secteur industriel sérieusement. Quatrièmement, il faut aider ces structures à réaliser des joint-venture dans des conditions intéressantes pour le capital marocain. Je vous donne un exemple : le président de la fédération de l’automobile (AMICA) et son groupe qui est un groupe familial leader dans le vitrage de voitures au Maroc s’est associé avec le leader japonais dans le domaine pour pouvoir monter une unité sur 15 hectares pour fabriquer ensemble des vitres de voitures avec 2% de taux d’intégration au Maroc avec une jointventure de leader marocain et leader mondial japonais. Voilà vers quoi nous sommes en train de vaguer. Ce que je veux passer comme message est un axe fort de la stratégie revue et visitée du PAI et qui compte deux objectifs importants qui sont l’intégration du capital marocain d’une manière plus importante dans le tissu national et un deuxième axe qui est tout aussi important qui est de renforcer, de continuer la régionalisation de l’implantation des industries. J’ai adoré voir par exemple Leoni, un groupe allemand de l’industrie automobile qui avait fermé son usine à Bouznika en 2011 suite à une grève et donc un conflit social et qui l'a réouverte. Elle comptait 1.600 employés à l’époque et elle a ouvert avec 3.000 personnes pour la première unité. Nous avons créé un écosystème Leoni, qui est un groupe allemand qui dans sa nouvelle dimension va créer 11.000 emplois au Maroc. Il va commencer par ces 3.000 et créer d’autres unités. Ce qui est intéressant c’est que Leoni crée cette unité à Bouznika et veut créer des unités ailleurs au Maroc, avec l’idée de dire : je n’ai pas envie d’aller me battre là où il y a beaucoup de demandes d’emploi mais dans des zones plus reculées où il y a plus d’offres d’emploi. Evidemment cela intéresse le Maroc et accompagne la régionalisation. Donc si on devait retenir deux choses de ce qui nous attend c’est le capital marocain et la régionalisation encore plus avancée. J’ai vu des choses atterrir à Meknès dans différents secteurs. Il y a des secteurs qui sont en train de se préparer pour un décollage important comme l’agro-industrie. Il y a vraiment un beau tissu agro-industriel au Maroc qui a aujourd’hui des capacités fantastiques pour les prochaines années et un vrai savoir-faire historique. Là aussi nous étions un peu timides ces dernières années et il y a une place énorme avec notre intégration à l’Afrique avec des marchés exceptionnels, et notre intégration en Europe. La plateforme Maroc attire pour sa sécurité, sa stabilité mais aussi pour ses accords de libre échange pour lesquels nous avons pleuré pendant des années.

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Je me suis déplacé à Rabat souvent en disant mettez-nous dans la boucle pour défendre nos intérêts mais je suis heureux qu’on ne m’ait pas beaucoup écouté parce qu’aujourd’hui si nous avons une plateforme qui attire c’est par nos 56 pays avec qui nous avons des accords de libre échange. Maintenant à nous de savoir les exploiter. Nous avions eu un accord sur le textile pendant 10 ans avec les Etats-Unis et quand on est arrivés à la veille de la péremption de cet accord on a découvert que ce serait peut être pas mal de le renouveler mais nous n'avions consommé que 10%. Aujourd’hui on a mieux, on a un accord de libre échange qui permet qu'en produisant au Maroc (il n’y a pas de limite) on peut exporter aux Etats-Unis, on peut exporter en Europe et cela c’est bon pour nous Marocains, c’est bon pour nos investisseurs étrangers qui viennent pour utiliser le Maroc comme plateforme et c’est bon pour nous Marocains en joint-venture avec des partenaires étrangers en partage de capital et de savoir-faire. Et avec l’Inde, je crois que nous avons beaucoup de choses à apprendre dans le domaine des technologies de l’information, des énergies renouvelables et beaucoup d'autres sujets. Il y a un vrai-

savoir-faire que nous comptons partager et nous avons l’intention de faire un pas sérieux sur cette partie des technologies de l’information dans notre pays et nous avons aussi notre plateforme hub sur l’ensemble de l’Afrique, de l’Europe, des Etats-Unis, etc. qui intéresse l’Inde mais aussi l’ensemble de nos amis et de nos partenaires. Donc nous sommes un pays ouvert à ces économies, nous voulons des investisseurs étrangers. Nous les considérons exactement sur le même pied d’égalité que les investisseurs marocains. Nous les aimons davantage lorsqu’ils sont associés avec des Marocains et quand ils ont comme clients et comme fournisseurs des structures marocaines, cela fait que les tissus sont encore plus tissés, sans jeu de mots, mais nous avons de la place pour faire énormément de choses ensemble. Notre économie évolue, évidemment si vous me posez la question de savoir si je suis satisfait vous me connaissez pour certains: je suis et je resterai un eternel insatisfait. Je pense que ce qui est fait est pas mal mais comme on dit à l’école: «peut mieux faire». Et cela ne peut être fait mieux et beaucoup plus loin que si on se met la main dans la main. En tous cas la mienne est à vous, elle est tendue et je suis au garde à vous à votre service.»

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INDUSTRIE DU MAROC


I N DUSTRY MEETI NG DAY

Discours de Nirmala Sitharaman, ministre d’État pour le Commerce et l’Industrie de l’Inde «

Bonjour et merci d'être venus ici en aussi grand nombre. Honorable ministre du Commerce de l'Industrie, et de l’Economie numérique Son Excellence Monsieur Hafid Alalamy. Je félicite son Excellence Monsieur le Ministre d'avoir initié la Politique d'accélération de l'industrie marocaine. C’est ce genre de choses qui vont faire une grande différence pour un pays, en particulier avec de si grands esprits et avec une industrie disposée à grandir. Vous avez besoin de ce genre d'initiative que le Ministre a prise et j'apprécie cet effort et je peux aussi voir, à la manière dont il a parlé si passionnément de l'industrie, la façon dont il veut porter le Maroc en avant. La profondeur dans laquelle il est impliqué dans cette tâche est déjà une très bonne chose pour l'industrie marocaine. Je suis très reconnaissante de sa présence aujourd'hui et du fait que je puisse apprendre beaucoup de lui. Je ne vous donnerai qu'une image de ce qui se passe en Inde afin que nous comprenions où existe la complémentarité entre l'Inde et le Maroc , les domaines où nous pouvons partager et profiter mutuellement de nos expériences et ceux où le Maroc peut nous guider. Je suis heureuse de dire que l'Inde, dans le monde d’aujourd'hui, est capable de maintenir une croissance de plus de 7,5% de son PIB qui durera plusieurs années, et que les agences de notation internationales du FMI et de la Banque Mondiale annoncent que l'Inde pourrait atteindre même 8% de croissance et de durabilité pour les 7 prochaines années. Cette croissance est désignée par plusieurs personnes comme un excellent départ dans un environnement globalement austère et, par conséquent, venant d'une économie qui est si amicale, nous sommes heureux de dire que nous nous ouvrons davantage, de sorte que certains d'entre-eux ont même référé à l'Inde comme probablement l'une des économies les plus ouvertes du monde. 16 N° 26 Juin 2017

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Le 26 mai 2017 marque les 3 ans de notre gouvernement sous la direction du Premier ministre Monsieur Narendra Modiet. Durant ces 3 années, je peux vous dire que c'est une base sur laquelle il a été si difficile et intéressant de travailler et j'ai eu un bref mandat à l’international et ce que j’ai vu ce sont des conseillers en gestion, des comptables agréés et des entreprises informatiques au Royaume-Uni. C'est dans ce genre de mode que le gouvernement travaille actuellement en Inde, c'est comme travailler dans un secteur d’entreprise fondé sur la responsabilité et la mise en œuvre des objectifs ainsi que la livraison, de sorte qu'un gouvernement qui est normalement connu pour travailler à son rythme travaille maintenant sur le rythme des gouvernements internationaux. Et c'est la raison pour laquelle les initiatives que nous vous avons présentées ici ont connu un grand succès. Avec monsieur le ministre, nous avons tenu une conversation juste avant de venir ici où je lui ai parlé de la façon dont nous avons réussi à opérer la révolution numérique d'une manière très rapide. Il m'a demandé comment cela était possible. Je le lui ai expliqué que le fait est qu'il n'y a pas d'approche descendante en Inde, qui était probablement la caractéristique de nombreux pays qui ont adopté le modèle socialiste de développement et où tout est décidé dans la capitale nationale en ce qui concerne le peuple et où les gens n'ont pas leur mot à dire. Nous n'avons pas suivi ce modèle.

Nous avons été mandatés pour nous assurer que ce soient les personnes qui décident et que le gouvernement soit un facilitateur afin de permettre à cela de se produire. C'est l'une des raisons pour lesquelles l'Inde ne sera plus un pays de bureaucratie administrative. Car lorsque c’est le cas, vous créez des fichiers pour tout et les décisions prennent beaucoup de temps à être mises en œuvre. Puis, entre le moment où un investisseur obtient son permis pour investir et le moment où il commence sa production, cela peut prendre plusieurs années et dans ce cas un pays n’est pas attrayant pour les investisseurs. J’ai invité son Excellence le Ministre Elalamy et son Excellence le Secrétaire d’Etat El Ferdaous en Inde parce que j'aimerais qu'ils viennent voir ce dont je vous parle aujourd'hui, pour voir en quoi consiste la révolution numérique et en discuter. J'aimerais simplement vous dire brièvement comment nous avons atteint la révolution numérique en Inde et je l'appelle ainsi parce que 1,25 milliard de citoyens vivent en Inde et que nous avons presque couvert 90% d'entre eux qui ont aujourd’hui une connexion numérique. Pour ce faire, nous avons adopté 3 lettres : la lettre G pour le genre, ce qui signifie que chaque citoyen a un compte bancaire lié à un numéro d'identité numérique , la lettre A pour Aadhaar, où les données biométriques de cet individu sont stockées, et la lettre M qui concerne toutes les transactions en terme d’argent perçu par le gouvernement comme les subventions ou l’argent qu’il www.industries.ma


I N DUSTRY MEETI NG DAY a sur son compte et qu’il a gagné. Tous ses paiements et toutes ses taxes seront opérés à travers son téléphone portable. Donc vous avez un compte pour tout G, qui en fait est tout citoyen, vous avez un numéro Aadhaar qui est une carte d’identité qui est le A et le téléphone mobile qui est le M. Tout est disponible sur le téléphone mobile, le citoyen n’a même plus besoin de carte guichet pour aller à une banque retirer son argent et son mobile est suffisant pour traiter ses affaires. GAM a été essentiellement la manière dont nous avons atteint tous les citoyens de notre pays et aujourd'hui nous pouvons dire que chaque activité financière est maintenant suivie. L'économie indienne dépendait en grande partie de la transaction au comptant et il y avait de l'évasion fiscale, or de nombreuses transactions qui ne sont pas enregistrées signifient que quantité d'argent qui doit être reliée par les agences fiscales n'a pas été comptabilisée. La trinité GAM nous a aidé à atteindre chaque citoyen et à partir du 1er juillet 2017, date à laquelle l'Inde aura ses routes connectées pour devenir un seul marché de biens et services, la taxe va être mise en place et chaque taxe indirecte sera numériquement connectée. Aucune petite entreprise ne pourra dire qu’elle est trop petite et qu’elle ne peut pas le faire. Toute transaction où vous achetez ou vendez sera liée numériquement et il ne pourra y avoir de transaction qui ne soit disponible. Donc, les voies de biens et services qui entrent en vigueur à partir du 1er juillet permettront à l’Inde de devenir un seul marché. Les taxes ne sont pas corrigées sur un élément particulier en 3 endroits différents, il n'y aura pas de duplication dans les taxes, il n'y aura pas de chevauchement dans les impôts et les incidences fiscales ne se produiront pas dans plus d'un lieu. Ainsi, l'État ou les gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral auront tous un seul reçu d'impôt. En conséquence, la fiscalité a été simplifiée et cela sera plus facile pour tous ceux qui jusque là, malgré qu’ils étaient intéressés par le fait d’investir en Inde, nous reprochaient que nos routes n’étaient pas connectées. L'Inde, au cours des 3 dernières années, est devenue un pays excédentaire d’énergie. Nous avons plus d’énergie que nous en consommons et ce n'est pas seulement l’énergie à domicile. Nous nous sommes engagés à Paris, durant la COP 21, et les engagements environnementaux que l'Inde a pris sont beaucoup mieux que les engagements www.industries.ma

pris par les États-Unis. Nous sommes en surplus d’énergie aujourd'hui et d'ici l'an 2022 nous produirons plus d'énergie renouvelable. Nous nous sommes engagés à ce que l'énergie solaire atteigne environ 2 Gigawatts et nous avons établi un calendrier et cette année nous avons dépassé les objectifs de réalisation que nous nous étions fixés. Nous avançons rapidement vers la réalisation de l'énergie solaire, cible que nous avons fixée comme essentielle et l'Inde devient rapidement un hub de fabrication. Dans son discours, Son Excellence Alalamy a parlé de l’importance de la création d’emplois au Maroc. L'Inde a également une population qui est très nombreuse et ses compétences sont également très élevées et recherchées dans ce qu'on appelle les emplois de STEEM (Sciences, Technologie, Education, Ingénierie et Médecine). Ce sont les quatre domaines dans lesquels les jeunes Indiens excellent. Nous avons des instituts fantastiques comme l’Institut Indien de Technologie; l’Institut Indien de Gestion, l'Institut des sciences de l'Inde, et surtout notre Institut Indien des Sciences médicales, à travers lesquels tous s'entrainent pour une profession internationale. En conséquence, aujourd'hui des étudiants indiens sortent de ces universités avec des qualifications merveilleuses, mais où les placer est un problème aussi important que celui de la création d’emplois au Maroc. Mais ce que nous avons fait, c'est de nous assurer que les systèmes seront renforcés de telle sorte qu'ils puissent absorber tous ces jeunes. Les gouvernements ne peuvent plus fournir leurs propres emplois, l’emploi au gouvernement n'est plus disponible comme avant : c'est maintenant au secteur privé de le faire et c'est pourquoi l'Inde aujourd'hui est le troisième plus grand écosystème pour les startups. Les jeunes d'aujourd'hui ne veulent pas de travail : ils ont des idées, ils peuvent innover. Par conséquent, nous avons créé un système par lequel les startups peuvent fonctionner. Nous leur apportons de l'aide, nous leur accordons des avantages fiscaux, nous leur donnons également des locaux dans lesquels ils peuvent commencer à travailler. Les universités vont être des centres d'incubation pour eux, de progrès… Je pense que nous devons examiner les opportunités qui existent en Inde ainsi que les opportunités qui existent au Maroc. J'aimerais que les investisseurs du Maroc viennent voir ce qu'ils

peuvent faire en Inde, et aussi que les investisseurs de l'Inde viennent et fassent des affaires au Maroc. Je sais que de nombreux fabricants Indiens d'énergie solaire et d’entreprises pharmaceutiques veulent venir au Maroc. Mais pour cela, nous avons besoin d'un environnement propice. Je demanderai au ministre d'utiliser ses bons offices pour communiquer sur le fait que le Maroc et l'Inde ont signé un Accord Bilatéral de Promotion de l'Investissement (le BIPA) afin que les investisseurs se sentent protégés. Nous avons besoin d'une protection pour les investisseurs parce qu'ils servent mutuellement les deux pays. La politique de l'industrie indienne s'adapte très clairement aux changements qui entrent dans l'industrie version 4.0. Nous avons opté pour l'économie fondée sur le savoir, la robotique, l’Internet et l'apprentissage numérique qui sont notre priorité et je suis sûre que le Maroc a beaucoup à nous en dire. J'invite une fois de plus son Excellence le ministre et son Secrétaire d'Etat à visiter l'Inde pour partager l’expérience que nous avons eue là-bas et discuter de ce que nous pouvons faire ensemble. J'ai hâte de faire votre connaissance à tous. Merci de m'avoir donné cette opportunité.»

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Les écosystèmes industriels, un réel modèle de développement Placée sous le thème « Les écosystèmes industriels, un réel modèle de développement – retour sur expérience », le première table ronde d'Industry Meeting Day a été l'occasion de revenir sur la stratégie sectorielle mise en place par le Plan d’accélération Industrielle sous forme d’écosystèmes. Dans ce cadre, des objectifs précis sont fixés aux industriels, à travers des contrats de performance conclus entre les porteurs de projets d’écosystèmes et l’État, en terme, notamment, de création d’emplois, de valeur ajoutée et de capacités d’exportation. Ainsi, ce panel a vu la participation de Mohamed Fikrat, Président de la Cosumar et Président de la Commission Investissements, Compétitivité et Emergence Industrielle de la CGEM, Hakim Abdel-

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moumen, Président de l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile (AMICA), Karim Cheikh, Président du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS), Karim Tazi, Président de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH), Younes Lahlou, Président de la Fédération marocaine de plasturgie (FMP), Amine Louali, Président de L'Association des sidérurgistes du Maroc (ASM) et Directeur Général Délégué de Maghreb Steel. Avec Mohamed Fikrat, en tant que modérateur, les intervenants sont revenus tour à tour sur la définition de la notion d’écosystèmes en la reliant aux spécificités de leur secteur et ont exposé leur état d’avancement. Ils ont ensuite pointé les

perspectives et les défis à relever pour l’atteinte de leurs objectifs. Le modérateur du panel, Mohamed Fikrat, a finalement conclu le débat en affirmant : « Pour résumer ce débat, il en est ressorti que la notion d’écosystèmes est aujourd’hui bien ancrée. Également le fait que tous les secteurs aient adopté soit une logique métier soit une logique produits, comme c’est le cas pour l’automobile et le textile ou alors plus transverses pour la partie emballage et sidérurgie. On ressent aussi qu’il y a des ambitions pour plus de développement local mais aussi pour attirer d’autres investisseurs. Maintenant il faut être conscient que ce développement relève d’une responsabilité collective et non pas seulement institutionnelle».

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AUTOMOBILE Hakim ABDELMOUMEN, Président de l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile (AMICA).

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’Association Marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile est une association qui rassemble 167 adhérents, et qui fédère 4 grands constructeurs automobiles, et nous disposons également de 4 centres de formation des métiers de l’industrie automobile. Pour parler des écosystèmes automobiles, nous allons revenir à la création de ces écosystèmes, je reviens donc à l’année 2012 qui m’avait marqué. À cette époque Renault qui s’est implantée au Maroc dans un contexte de crise pour le secteur : 100.000 voitures, une intégration locale très basse, un secteur de l’industrie de l’équipement dominé par le câblage, et des multinationales qui travaillent dans leur coin. Vu ce contexte, nous nous sommes réunis et nous avons réfléchi à une

stratégie pour le secteur. Le point positif est que le ministère de l’Industrie était partie prenante avec nous dès le départ. Nous avons donc commencé à décomposer la voiture en modules comme le ferait un constructeur, et nous avons bâti la stratégie suivante : au lieu de demander aux sous-traitants de venir au Maroc, nous avons plutôt quantifié le marché. La démarche a été vendue aux donneurs d’ordre mondiaux notamment PSA qui n’est pas venue au Maroc pour les infrastructures mais pour la stratégie. Comme son Président me l’avait dit: «ce qui m’intéresse aujourd’hui au Maroc n’est pas ce que vous avez comme chiffres ou comme structures mais c’est que vous savez où vous voulez allez». Renault s’est également engagée à son tour, sur des objectifs sur l’intégration et le sourcing. 1.800 ingénieurs conception-développement au Maroc,

c’était inimaginable il y a quelques années, mais maintenant c’est une réalité. Aujourd’hui, nous sommes en train de travailler sur la partie des nouvelles versions des écosystèmes à travers la régionalisation et les nouvelles technologies, nous visons des orientations technologiques importantes. Concernant nos objectifs de 100 milliards de dirhams et du taux d’intégration, ceuxci sont déjà atteints, donc l’idée est de travailler sur de nouveaux objectifs plus importants. Maintenant, en matière de régionalisation, on reproche au secteur automobile d’être concentré sur la région de Tanger, Kenitra et Casablanca, qui sont des écosystèmes régionaux. Nous travaillons pour ne pas concentrer la stratégie que sur la zone franche mais également créer un environnement plus favorable sur l’ensemble du territoire.

TEXTILE Karim TAZI, Président de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH).

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’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement est probablement la plus vielle association du pays.Nous sommes un secteur important par le nombre d’emplois, et nous représentons aujourd’hui, avec 600 entreprises, 90% de l’export et 80% de la valeur ajoutée du pays et près de 40% du plan industriel. De part le monde, nous avons la particularité d’être une association atypique, puisqu’en général les associations textiles sont nombreuses au sein d’un même pays, alors qu’au Maroc nous sommes les seuls. Nous avons la conviction que pour réussir un projet il n'y a pas de fatalité, et que le secteur textile est un nouveau-

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né avec un grand avenir devant lui. Pour cela, il faut mettre en place une dynamique composée d’écosystèmes, des hommes et des femmes opérant dans un environnement porteur. Dans le textile, il y a autant d’écosystèmes possibles que de vêtements que vous avez dans votre garde-robe, donc nous avons décidé de choisir et de garder les écosystèmes dans lesquels le Maroc possède déjà un savoir-faire historique, une compétitivité, et un potentiel local et international. Nous en avons donc gardé 6, avec donc 4 écosystèmes dans l’habillement, 1 écosystème dans les tissus du textile de maison et 1 écosystème dans les tissus à usage technique. Nous avons analysé tous ces écosystèmes

et essayé d’appuyer fortement sur les maillons faibles de ce secteur. Ainsi il en est ressorti que pour les autres secteurs, par exemple l’automobile, ils disposent de grands agrégateurs industriels qui constituent le cœur de leurs écosystèmes, qui les entourent et qui leur permettent de décliner leur stratégie plus facilement, ce qui n’est pas le cas du secteur du textile. Donc notre ambition aujourd’hui est de renforcer le cœur de notre écosystème en créant des grands agrégateurs nationaux et de combler les maillons faibles de toutes nos filières en boostant l’innovation, la maitrise technique et l’investissement pour permettre l’émergence d’un secteur textile marocain digne de ce nom.

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PLASTURGIE Younes LAHLOU, Président de la Fédération marocaine de plasturgie (FMP).

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e secteur de la plasturgie, qui compte 650 entreprises, génère 50.000 emplois directs et 12, 4 milliards de dirhams de chiffre d’affaires. Notre fédération est constituée de 9 associations opérant dans tous types d’industries. Nous avons développé 4 secteurs qui ont été identifiés par leur importance sur le plan économique, par leur valeur ajoutée, le nombre d’emplois qu’ils génèrent et par le niveau de régionalisation. Dans ce sens, nous avons l’avantage d’être un secteur où nous pouvons être implantés un peu partout. En ce qui concerne la plasturgie, nous avons décliné les écosystèmes en 4, et ce sur la base d’études approfondies, de l’identification des besoins spécifiques et de la qualité des industries marocaines existantes en faisant face à l’ouverture sur les marchés internationaux et en donnant la possibilité aux entreprises d’avoir entre les mains un outil qui va les pousser à l’investissement. Le premier écosystème retenu a été celui de la plasticulture, parce que le Maroc est un pays agricole où la plasturgie joue un rôle primordial dans le développement industriel agricole moderne : aujourd’hui nous avons beaucoup d’entreprises marocaines travaillant dans le secteur agricole mais nous accusons un manque par rapport à certains produits de qualité qui jusqu’à

présent sont importés de l’étranger. À côté de cela, nous travaillons sur le développement régional de certaines entreprises qui existent à Casablanca ou au Nord et que nous poussons à se développer au Sud. Le deuxième écosystème est celui de l’emballage. Nous assistons actuellement au développement de l’emballage au Maroc, mais l’industrie de l’emballage au Maroc ne fait que commencer, à travers les emballages modernes par la distribution organisée. Ceci dit, il persiste un grand besoin en infrastructures d’entreprises fabricant des emballages en adéquation avec les attentes du consommateur marocain. Nous avons par exemple au niveau du thermoformage beaucoup de produits qui sont importés donc nous avons créé cet écosystème emballage qui va servir les entreprises pionnières voulant se développer sur ce créneau. Le troisième écosystème est celui du BTP, avec lequel notre quotidien est très lié, en matière de tubes, de systèmes d’évacuation, de systèmes de sanitaires électriques… Ce qui en fait un secteur très important sur lequel nous nous sommes penchés pour créer de la valeur ajoutée et de l’emploi. Le quatrième écosystème est celui du recyclage. Comme vous le savez, l’un des matériaux les plus faciles à recycler est le plastique, encore faut-il savoir le

collecter et le ramasser et donc nous avons mis en place un écosystème très important pour créer des entreprises spécialisées et pointues en matière de recyclage. Ce qui n’existe pas à ce jour au Maroc à part pour le PET. Nous disposons actuellement au Maroc de 47 produits en matière plastique que nous ne savons pas recycler ou que nous recyclons très mal, et justement les écosystèmes ont pour but l’établissement d’entreprises spécialisées pour remettre les produits recyclés dans le circuit. Ces écosystèmes nous permettrons de créer à moyen terme 38.000 postes d’emploi. Par ailleurs, nous sommes également présents dans les autres industries comme l’aéronautique, l’industrie automobile, le textile… par l’injection, par les produits techniques, par le câblage, à travers le polypropylène. D’où l’importance majeur du secteur de la plasturgie dans l’industrie marocaine. Nous sommes l’un des secteurs ayant signé le plus en retard nos écosystèmes mais je peux annoncer que jusquelà, 30% de nos objectifs ont déjà été réalisés. Et nous avons comme but, pour les 3 prochaines années, de rendre la plasturgie marocaine leader en Afrique de l’Ouest et au Maghreb. Et ce qui nous tient particulièrement à cœur en tant que professionnels, c’est de faire en sorte que l’écosystème recyclage au Maroc réponde aux normes internationales en

AGRO-INDUSTRIE Mohamed FIKRAT,

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our le secteur de l'agroindustrie, nous disposons d’un concept proche du concept de l’écosystème, c'est celui de l’interprofession. Dans l’élan du Plan Maroc Vert, il y a eu la mise en place d’une vingtaine d’interprofessions qui ont pour ambition de relier l’amont agricole avec la production agricole. Moi-même j’appartiens à l’une de ces interprofessions qui est celle du sucre. 22 N° 26 Juin 2017

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Président de la COSUMAR et Président de la Commission Investissements, Compétitivité et Emergence Industrielle de la CGEM. Comme Karim Tazi l'a précisé, il y a un concept qui revient et qui est très important, c’est celui d’agréger les agrégateurs. Quand vous avez des acteurs de petite taille, vous avez besoin d’une locomotive, un agrégateur qui joue le rôle de support pour massifier la gestion des intrants, de la R&D, l’accès au marché… Nous avons la chance d’avoir une production nationale de sucre à hauteur de 50% et une présence territoriale sur 5 régions, et

on arrive à exporter sur 45 pays même si on opère dans un secteur administré et non compétitif sur tout le segment de la chaine de valeur, mais ce qui est important c'est que quand on a une vision claire on peut aller loin. Notre grande ambition est de faire que la synergie entre le Plan Maroc Vert et le Plan d’Accélération Industrielle soit beaucoup plus forte et de devenir un acteur majeur dans le développement de l’agro-industrie à l’échelle africaine.

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AÉRONAUTIQUE Karim CHEIKH, Président du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS).

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e GIMAS regroupe 120 opérateurs et près de 13.000 salariés, et nous avons aujourd’hui 4 écosystèmes et un socle commun avec les autres fédérations par rapport à l’organisation de ces écosystèmes, leur évolution et les interactions qu’ils génèrent. Nous avons également un point en commun qui est très important, c’est la formation des futurs talents qui travailleront dans nos usines et le taux d’intégration locale qui est un paramètre essentiel et sur lequel nous travaillons d’arrache-pied pour que la valeur ajoutée du secteur reste au Maroc.» Les opérateurs du secteur aéronautique opèrent sur 4 écosystèmes : Le premier consiste en tout ce qui est manufacturing et assemblage, et c’est un écosystème qui concentre près de la moitié de notre activité. Le deuxième écosystème qui est faible en nombre d’opérateurs mais qui est très puissant, c’est celui du câblage électronique. Nous avons à cet effet deux grands opérateurs, l’un à Casablanca et l’autre à Temara qui fournissent Airbus et Boeing par exemple. Le troisième écosystème est celui que nous considérons comme prioritaire et sur lequel nous travaillons d’arrachepied, c’est tout ce qui est ingénierie, conception, dimensionnement, industrialisation. Le quatrième écosystème, concerne tout ce qui maintenance, et donc aujourd’hui nous travaillons avec nos partenaires institutionnels et industriels pour la mise en place d’une plateforme pour la maintenance des avions civils au Maroc. Par ailleurs, nous ne pouvons passer à côté du plus bel écosystème et qui est celui de Boeing, qui vise la mise en place de 120 fournisseurs de rang 1 et de rang 2 et dont l’impact économique est de l’ordre de 20 milliards de dollars par an. Cet écosystème devrait générer à lui seul, plus de 6.800 emplois. Aujourd’hui je pense que le socle commun entre nos domaines d’activité,

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c’est le Plan d’Accélération Industrielle qui lie toutes les fédérations avec le ministère de l’Industrie et pour lequel les paramètres sont les mêmes. Pour faire le bilan à ce jour, je pense que nous sommes à mi-parcours de la réalisation de nos objectifs, et nos écosystèmes deviennent de plus en plus matures. Je veux terminer par dire qu’il y a un autre écosystème, tout aussi important et qui n’est pas industriel, ce sont les hommes et les femmes qui font le secteur, les bonnes volontés de travailler ensemble et de rehausser le niveau industriel de notre pays. Aujourd’hui, nous avons lancé une étude qui va nous permettre d’avoir une cartographie complète de nos métiers, pour pouvoir attirer de nouveaux investisseurs et se développer localement. Nous allons également lancer un gros projet qui sera annoncé dans peu de temps, et nous travaillerons avec le ministère de l’Industrie pour lancer au Maroc un écosystème « moteur d’avion ». S’agissant de notre état d’avancement par rapport aux objectifs fixés d’ici 2020 par le Plan d’Accélération Industrielle, il y a des écosystèmes qui avancent plus vite que d’autres. La partie ingénierie, par exemple, a besoin de beaucoup de préalables pour avancer mais dans l’ensemble, le secteur connait de la croissance, puisqu’on a enregistré une croissance moyenne de 17%. » Les principaux enjeux et défis du secteur de l'aéronautique L’industrie aéronautique mondiale est dans une conjoncture particulièrement favorable compte tenu du carnet de commandes plein pour le prochaines années, mais difficile pour les soustraitants qui ont la pression des constructeurs en quête à la fois de coûts plus compétitifs et d’une hausse des cadences de production. Compte tenu de ces éléments, notre défi au Maroc est non seulement d’être la meilleure

réponse possible pour les donneurs d’ordre en quête de compétitivité dans ce secteur, mais de devenir aussi une solution où nous sommes acteurs de développement technologique et d’industrie à plus haute valeur ajoutée, de façon inclusive avec les forces vives de notre pays : à savoir notre jeunesse et les industriels marocains. Aujourd’hui, notre secteur possède les outils indispensables qui lui permettent de prendre une place encore plus forte au niveau mondial mais avec des exigences nouvelles dictées par le marché aéronautique mondial et nous continuerons naturellement à explorer des nouvelles opportunités offertes par le secteur. Le PAI, signé avec l’Etat, vise à consolider davantage notre secteur au niveau de la formation des ressources, de la qualification et l’intégration de la Supply Chain, avec une communication plus ciblée à l’international pour rendre compte des réalisations de notre secteur. Ceci nous permettra d’atteindre nos objectifs de tripler les effectifs (pour passer à 30.000 Emplois), de doubler le nombre d’investisseurs (passer à 200 acteurs), d’atteindre un taux d’intégration de 35%, d’augmenter la valeur ajoutée et d’accompagner les TPE- PME marocaines vers l’excellence. Ce qui a contribué à la success story de ce secteur au ticket d’entrée très difficile, c’est d’abord la vision partagée que s’est donnée notre Royaume il y a plusieurs années et le GIMAS continuera à déployer tous ses efforts afin de positionner le Maroc sur des activités à très forte valeur ajoutée. La chance que nous avons c’est le partenariat stratégique entre les professionnels et les instances gouvernementales, en l’occurrence et plus particulièrement notre Ministère de l’Industrie (et ses organismes de tutelle) qui est acteur de ce développement et œuvre avec les professionnels au quotidien pour l’atteinte des objectifs dans le sens de cette vision commune.

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SIDÉRURGIE Amine LOUALI, Président de L'Association des sidérurgistes du Maroc (ASM).

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’Association des Sidérurgistes du Maroc est petite par le nombre d’adhérents puisque nous sommes 8 acteurs dans le domaine. Par contre, nos investissements sont très élevés : près de 15 milliards de dirhams pour un chiffre d'affaires de 10 milliards de dirhams et près de 5.000 emplois. Nous avons la particularité de faire de l’acier, qui entre comme composante de base dans le développement industriel de notre pays; vous trouvez de l’acier partout: dans les infrastructures, l’automobile, l’électroménager, mais c’est un secteur qui est dur du fait qu’il dépend férocement de la compétitivité mondiale. Heureusement, malgré tout, le secteur continue de se battre, notamment en travaillant sur les intrinsèques que nous identifions en amont comme collecter la ferraille de manière plus structurée... nous travaillons donc sur une stratégie pour rationnaliser cette collecte. Concernant le cœur de notre business qui est très énergivore, nous profitons du contexte énergétique au Maroc où il y a d’énormes opportunités, si on pense à la loi 13.09 par exemple, celle-ci offre de réelles opportunités pour les gros consommateurs d’énergie comme nous. Et il y a eu dans ce sens des signatures de contrats d’approvisionnement pour réduire la facture énergétique mais aussi avoir un impact environnemental positif. Notre enjeu majeur aujourd’hui est de lutter contre les importations de produits manufacturés et de capter au Maroc le maximum de valeur ajoutée. Donc l’idée est d’identifier tout ce qui se fait en matière d’acier dans le monde. Un des exemples importants est qu’aujourd’hui le Maroc importe beaucoup de poutres en acier et donc il y a 3 grands projets qui ont été lancés dans ce sens, pour justement substituer ces produits qui ne sont pas manufacturés au Maroc À titre indicatif, le Maroc consomme actuellement à peu près 56 Kg d’acier par tête d’habitant, ce qui peut être pris comme un indicateur de développement, or la Tunisie est à 80 kg et l’Égypte à 120 kg, ce qui montre un réel retard à rattraper pour le Maroc. Mais fort heureusement, le Maroc dispose de beaucoup d’opportunités de transformer de l’acier et il faut se réunir et pousser les industriels à aller chercher beaucoup plus de valeur ajoutée. Dans ce cadre, des industriels sont en train de s’organiser pour fournir du tube, qui jusqu’à présent était importé pour 24 N° 26 Juin 2017

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le secteur automobile mais qui sera dorénavant produit au Maroc, et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres sur le potentiel de développement de cet écosystème de manière plus globale. Nous avons beaucoup d’engagements sur la partie étude et sur les façons d'améliorer l’efficacité et la compétitivité de nos industries. Notre défi maintenant est comment augmenter la consommation d’acier par tête d’habitant et se protéger par rapport à la concurrence déloyale qui nous guette. Le contexte Le secteur mondial de la sidérurgie connait une crise amorcée en 2008 et dont nous vivons encore a cette date les conséquences. En effet, après une décennie de croissance de la consommation effrénée de l’acier stimulée par celle de la Chine, beaucoup d’investissements ont été anticipés et ont abouti suite à la crise économique à une surcapacité importante sur le marché mondial. Dans un secteur aussi capitalistique, le taux d’utilisation des installations est primordial pour assurer la rentabilité. Par conséquent, la tentation de remplir les carnets de commande sans couvrir tous les coûts de production est grande. Nous pouvons observer des pratiques anticoncurrentielles consistant à vendre à l’export à perte, ce qui est qualifié de dumping. Si nous ajoutons à ceci le caractère stratégique de l’industrie de l’acier dans les pays producteurs, nous comprenons mieux la vague de protection que nous avons pu observer au niveau mondial ces dernières années. Pour information, le secteur de l’acier est le secteur le plus protégé au monde compte tenu de son caractère stratégique et le nombre de mesures a presque doublé entre 2011 et 2016. A titre d’exemple, les Etat-Unis appliquent des taux de protection allant jusqu’à 500%. Le Maroc est intégré dans ce marché mondial et subit les mêmes conséquences. Nous avons la chance d’être un pays auto-suffisant en terme de production d’acier avec un secteur qui a beaucoup investi pour suivre la demande du pays et son développement. Malheureusement, le ralentissement de la construction a beaucoup affecté la demande et nous nous retrouvons devant une surcapacité sur le marché local. Cette concurrence a été d’autant plus exacerbée par des attaques de certains

pays qui ont inondé le marché marocain avec de l’acier vendu en deça de son prix de revient. Le Maroc a appliqué les mesures de protection prévues par l’OMC pour défendre son industrie locale contre ces agressions anticoncurrentielles. Les enjeux de la sidérurgie L'enjeu est double et consiste à stimuler la consommation de l’acier au Maroc pour rattraper le déficit observé et substituer les importations de produits manufacturés et à renforcer la compétitivité de nos industriels. L’ASM a signé en 2016 avec l’Etat, à travers le PAI, un contrat de performance ou nous avons identifié des initiatives et projets pour répondre à ces deux enjeux. Beaucoup de travail a été réalisé depuis et des projets industriels pour la production de PRS (Profilés Reconstitués Soudés) ont déjà été identifiés et sont en cours de réalisation pour substituer l’importation de poutres et poutrelles. Par ailleurs, l’association Maroc Construire Acier a vu le jour pour promouvoir l’acier dans la construction et offrir de nouvelles solutions constructives pour les batiments. Pour améliorer la compétitivité, trois principaux volets ont été adressés : - Un GIE a été créé pour trouver des synergies sur l’approvisionnement de la ferraille. Une étude est en cours pour évaluer la pertinence de monter la filière de démantèlement des navires pour augmenter le sourcing local de la ferraille. - Des études d’efficacité énergétique ont été réalisés pour réduire la consommation, des contrats d’approvisionnement d’électricité à partir de sources renouvelables ont été signés et devront permettre de réduire le coût unitaire de l’électricité, des sources alternatives d’énergies sont à l’étude… - Une étude avec le CETEMCO a été lancée afin d'étudier le possibilité de valoriser les déchets des sidérurgistes pour transformer une contrainte en opportunité et capter plus de valeur ajoutée. Nous commençons à voir les premiers résultats et sommes confiants sur la pérennité du secteur et son potentiel de développement. Nous sommes en train de préparer la suite à travers les opportunités d’export vers l’Europe, les Etats-Unis et bien sûr l’Afrique qui devrait s’accélerer avec l’intégration du Maroc à la CEDEAO.

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R&D et innovation orientées marché La deuxième table ronde d'Industry meeting Day s’est intéressé à la place de la R&D dans les organisations, en mettant en relief les expériences de chacune des structures présentes en matière d’innovation. À cette occasion, la discussion a porté sur son aspect « marché » en essayant de répondre à la problématique des chercheurs d’une part, qui restent isolés du monde entrepreneurial, et des industriels d’autre part, qui ont un besoin imminent en innovation. Il en ressort également qu’au Maroc ce ne sont pas les chercheurs qui manquent, l’impératif reste l’accompagnement public-privé mais aussi un changement de mentalité dans le sens où il faut croire en la capacité marocaine à créer et faire confiance au produit national.

« Il faut créer plus de liens formels entre l’entreprise et l’université.» Adil EL MALIKI,

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our répondre à la question de savoir si le Maroc est innovant, je dirais que l’innovation se mesure quantitativement. Il existe des index de mesure dans ce sens, tel que le « Global Innovation Index », qui est reconnu au niveau international et qui mesure la capacité actuelle et future des pays en matière d’innovation, et dans lequel le Maroc est en train d’engranger des points. Par ailleurs, nous sommes 125e en « Business Sophistication », ce qui veut dire que les gens au Maroc sont surqualifiés par rapport aux métiers qu’ils exercent. Pour arriver à une

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Directeur Général de l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC). solution à ce problème, je pense qu’il faut créer plus de liens formels entre l’entreprise et l’université, un contrat où chacun stipule ses droits et ses devoirs. Autre mesure importante que nous avons mis en place au sein de l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC), consiste en un système permettant aux brevets marocains d’être conformes aux standards internationaux et pour exemple, comme vous avez pu le voir récemment, pour la première fois un inventeur marocain a participé aux prix européens de l’innovation. Pour ce qui est de l’amélioration de la

qualité des brevets, parmi les critères de brevetabilité examinés, nous constatons que de plus en plus de brevets marocains répondent à ces critères : au niveau international 1 brevet sur 2, soit 50% sont délivrés et au Maroc nous sommes à 38% de brevets délivrés, ce qui marque une progression même si, ceci dit, le Maroc rejette plusieurs brevets. S’agissant du stock des brevets en vigueur au Maroc, nous en sommes à 5.000 brevets : 4.000 sont détenus par des personnes physiques et uniquement 355 sont détenus par les entreprises. Les universités ont fait un formidable effort et détiennent 700 brevets.

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« Une orientation vers la recherche appliquée est plus que primordiale.» Mouhsine BOUYA, Professeur Associé, Directeur de la valorisation et des transferts à l’Université Internationale de Rabat (UIR).

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u Maroc comme dans le monde on associe la recherche et développement avec l'innovation, le défi majeur c'est le financement, et puis la réponse de la RDI aux attentes du milieu socioéconomique. Pour le cas du Maroc, comme les ressources sont limitées, on ne peut pas faire de la recherche fondamentale dont le but principal est la création de la connaissance et du savoir, mais une orientation vers la recherche appliquée est plus que primordiale avec son rôle de capitalisation et de valorisation du savoir et non sa création.

De même pour l'innovation: le Maroc est sensé travailler sur les deux concepts de l'innovation, à savoir l'innovation contrôlée et l'innovation ouverte, cette dernière présente une vraie opportunité pour notre pays afin de gagner nos années de retard dans ce domaine. L’Université internationale de Rabat se place en tant que leader Africain et National "Base donnée ORBIT" dans le domaine de l’innovation technologique avec plus de 230 brevets à son actif. Elle réalise des activités de recherchedéveloppement et d’innovation, notamment dans les domaines de l’ingénierie, des énergies renouvelables,

des technologies de l'information et de la communication (TIC), du transport et de la mobilité électrique. Pour ancrer ses activités d’innovation, l’UIR a mis en place son TTO (Technology Transfer Office) afin de commercialiser ces innovations et la production scientifique en général. Pour continuer lors efforts mutuels l’Université internationale de Rabat et l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC) viennent de signer un Mémorandum d’entente pour joindre leurs efforts dans la mise en place d’une politique de propriété intellectuelle aux normes

« Nous développons des plateformes pour faire rencontrer les industriels et les groupes de recherche. » Rachid ELMRABET, Directeur de l'innovation et des appels à projets de l’Institut de recherche en énergies solaires et énergies renouvelables (IRESEN).

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u sein de l’Institut de recherche en énergies solaires et énergies renouvelables (IRESEN) nous avons fait des études avec des universités étrangères, pour savoir où se trouve le savoir et le savoir-faire chez nos experts, et chez nos enseignantschercheurs au Maroc dans le domaine des énergies renouvelables et nous avons obtenu une cartographie des domaines comme le solaire, la photovoltaïque, l’efficacité énergétique… Notre stratégie énergétique nationale est basée sur un mix énergétique entre l’éolien, le solaire et l’hydraulique.

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Et donc nous avons pu, à travers ce mix, faire ressortir des appels à projets thématiques, répondant directement aux besoins et qui sont en adéquation avec le savoir-faire de nos chercheurs. L’autre mission que nous essayons de réaliser consiste en la mise en place d’une plateforme de recherche pour la mutualisation et pour la création d’un espace ouvert à disposition des industriels et des chercheurs pour qu’ils puissent travailler conjointement. A ce titre, nous avons développé la première plateforme dans ce sens : Green Energy Park, basée à Benguerir.

Nous nous apprêtons à implémenter la deuxième plateforme qui est en cours de développement, et sera autour du Smart Green, l’efficacité énergétique et les réseaux intelligents. Donc pour résumer, l'Institut de recherche en énergies solaires et énergies renouvelables offre un outil de financement de projets R&D , un accompagnement logistique et nous développons des plateformes ouvertes à cette communauté de chercheurs pour faire rencontrer les industriels et les groupes de recherche et parvenir à l’excellence en matière d’innovation.

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« Nous disposons de très bons chercheurs mais le problème c’est comment mettre ces talents à la disposition des industriels.» Omar BENAICHA, Directeur Marketing & Sales Afrique du Groupe Bureau Veritas.

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ous disposons au Maroc de très bons chercheurs mais le problème c’est comment mettre ces talents à la disposition des industriels. Il faut que ces deux parties se réunissent et formulent leurs besoins d’une part et leurs idées innovantes d’autre part. Sur la partie qualitative de l’innovation, même pour les entreprises faisant de l’innovation aujourd’hui, cette innovation reste incrémentale. Elle consiste en l’amélioration d’un produit déjà existant, et non pas à penser à créer un nouveau concept. L’autre souci c’est que les entreprises veulent faire de l’innovation rapidement, et à des prix réduits, ce qui n’est pas toujours possible. En plus les entreprises se concentrent beaucoup plus sur leur cœur de métier au lieu de remettre en cause l’existant, alors qu’il faudrait réfléchir également à des métiers adjacents sur lesquels il faut concevoir de nouvelles solutions et

investir ainsi d’autres parts de marché. Mis à part cela, Il faut que le secteur privé dépense plus d’argent en matière de recherche et développement pour que le secteur public ne soit pas le seul secteur concerné. Les principaux enjeux et défis l'industrie

de

Le défi majeur de l'industrie marocaine est de devenir le premier contributeur à la croissance du PIB et donc de la richesse nationale. L'objectif du Plan d'Accélération Industrielle est de porter cette contribution à plus de 23%. Pour y arriver, il est nécessaire de développer des filières industrielles à forte valeur ajoutée locale et rompre avec les schémas de sous-traitance qui ont été le modèle opérationnel de base pour plusieurs industries depuis l'indépendance. L'intégration voire la compensation industrielle est un réel enjeu. Pour y

arriver, l'industrie nationale, à l'image de pays modèles pour le Maroc, doit développer de plus en plus de contenu local issu de programmes innovants qui permettraient de remplacer une grande partie des importations industrielles et de booster les exportations. Renforcer l'éducation, l'innovation, l'esprit d'entrepreneuriat, renforcer les dispositifs réglementaires et normatifs et mettre à disposition des instruments financiers sont autant d'actions urgentes pour faire face à ces enjeux. A notre niveau, nous intervenons beaucoup sur la normalisation, la certification et le suvi des projets industriels. Nous œuvrons à renforcer les capacités des entreprises industrielles en termes de compétences, de processus et d'intégrité des actifs. Nous intervenons aussi auprès d'écoles et d'associations sur les sujets de l'entrepreneuriat et de l'innovation.

« Il existe des savoir-faire au Maroc, maintenant ce qu’il faut c’est un accompagnement public.» Said BENHAJJOU, Président du Cluster d’Électronique, Mécatronique, Mécanique du Maroc (CE3M).

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a définition de l’innovation que nous avons retenue, c’est de faire ce qui est déjà fait ou de créer des produits déjà existants pour éviter ne serait-ce que le fait d’importer. Aujourd’hui les sociétés qui innovent sont majoritairement des sociétés à effectif réduit. Et quand bien même nous développons des produits marocains fonctionnels, il existe toujours

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malheureusement des idées reçues sur le produit marocain. Nous avons de grandes difficultés à mettre ces produits sur le marché, il y a aussi des obstacles de normes, puisque la norme marocaine n’est pas reconnue auprès des entreprises. Il existe des savoir-faire au Maroc, maintenant ce qu’il faut c’est un accompagnement public.

Pour résumer, on dit que quand un produit ne fonctionne pas c’est qu’on est mauvais mais quand un produit étranger ne fonctionne pas c’est que c’est compliqué. Au niveau du Cluster d’Électronique, Mécatronique, Mécanique du Maroc (CE3M), nous voyons qu’il y a des porteurs de projets qui se battent tous les jours pour aller au delà de ces problématiques. N° 26 Juin 2017 27

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L’accompagnement des industriels, quelle offre ? La troisième table ronde d'Industry Meeting Day a été l’occasion d’engager le débat sur les offres mises à disposition des industriels en matière d’accompagnement. Ainsi cet accompagnement peut prendre différentes formes : du fonds d’investissement à l’accompagnement des entreprises sur le marché international ou le financement des industries de substitution à l’importation. S’y ajoute la difficulté des entreprises à trouver du foncier ou un local industriel. Face à toutes ces problématiques, les dirigeants de structures de financement et opérateurs logistiques, ont dévoilé leur offre et étalé leur stratégie en matière d’aides financières aux entreprises, d’infrastructures, de zones industrielles et de foncier industriel.

« L’industrie représente 85% de nos projets d’accompagnement. » Abderrahim AQUESBI, Directeur Général Adjoint de l’Agence nationale pour la Promotion des Petites et Moyennes Entreprises (ANPME).

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ujourd’hui, notre ADN se base sur le soutien à l’investissement, il s’agit de soutenir financièrement les entreprises ayant des projets impactants et cette aide peut aller jusqu'à 10 millions de dirhams. Bien entendu ce n’est pas de la distribution de fonds mais plutôt de la recherche et de l’acquisition d’impact, ce qui veut dire qu’à travers ce soutien, nous attendons un retour sur investissement en termes de création d’emploi, de valeur ajoutée,

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et nous nous adressons aussi bien au marché de l’export qu'au marché national. Aujourd’hui pour faire le bilan de l’étape 2014-2016, nous sommes à 650 entreprise accompagnées, ayant investi 5 milliards de dirhams et ayant bénéficié d’une contribution de l’Etat de 900 millions de dirhams et qui vont créer plus de 46.000 emplois. Nous sommes focalisés sur l’industrie à hauteur de 85% des projets d’accompagnement

dans ce sens. Nous sommes aussi en train de mettre en place une offre de financement spécifique pour les startups. Nous avons aussi le programme Imtyaz, qui aujourd’hui finance les entreprises jusqu’a 20%, et nous sommes aussi disposés à financer l’expertise des entreprise jusqu’a 80% en matière d’innovation de recherche, d’amélioration des procédés, et nous accompagnons aussi les entreprises dans leur stratégie de digitalisation.

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« Notre portefeuille atteint 14 milliards de dirhams où le financement des industriels contribue à hauteur d’un tiers des investissements. » Taoufik LAHRACH, Secrétaire Général de la Caisse Centrale de Garantie (CCG).

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ous sommes un établissement de crédit dont le rôle est de s’interroger sur la non rencontre entre les offres et demandes de crédit et voir ce qu’on peut faire pour que cette rencontre se réalise et que le financement soit mobilisé pour les PME. Ce que nous apportons dans ce cens c’est notre garantie, c'est-à-dire que nous partageons le risque avec les investisseurs. Ce qui fait qu’aujourd’hui, notre portefeuille atteint 14 milliards

de dirhams où le financement des industriels contribue à hauteur d’un tiers des investissements, se plaçant comme le premier secteur. L’autre volet sur lequel nous agissons est celui du cofinancement où nous intervenons sur la compétitivité des entreprises, autrement dit nous cofinançons avec les banques des projets d’investissement industriels dans lesquels notre part est au taux très bas de 2%, ce qui améliore fortement le développement

de ces structures. Nous avons par ailleurs constaté qu’il fallait aider la Petite et Moyenne Industrie en lui ramenant les fonds d’investissement, parce qu’ils ont cette capacité de valoriser les business de ces petites entreprises mais ne trouvent malheureusement pas d’intérêt à les financer. Et c’est là où la Caisse Centrale de Garantie est intervenue en lançant deux fonds d’investissement pour amener les investisseurs privés sur ce segment là.

« En 2016, le CRI a cumulé 37 milliards de dirhams de projets d’investissement et c'est l'industrie qui détient la 1ère place à hauteur de 67%. » Mehdi Ait Berri, Chef du département aide aux investissements du Centre régional d’investissement de Casablanca (CRI).

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os produits et services consistent en l'aide à la création d'entreprises à travers le guichet unique du Centre régional d’investissement de Casablanca, l'assistance aux projets d'investissement et le traitement de l'ensemble des actes administratifs nécessaires à la réalisation des projets, ainsi que le renseignement sur le dispositif national de mise à niveau et les différentes lignes de financement

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disponibles. À titre indicatif, en 2016 le CRI de Casablanca a cumulé des projets d’investissement de l’ordre de 37 milliards de dirhams ayant permis la création de 26.000 emplois et c’est l’industrie qui détieint la première place parmi ces projets, à hauteur de 67%. La région de Casablanca-Settat fournit aux investisseurs deux principales prestations : le foncier industriel

et la simplification des démarches administratives. Dans ce sens, plusieurs actions ont été mises en place pour la simplification des procédures, également la dématérialisation des autorisations de construire, et bientôt tout ce qui est acceptabilité environnementale. Les types de projets industriels que nous soutenons concernent les secteurs de la chimie et la parachimie, de l’aéronautique, les Ecopark…

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« Notre proposition de valeur est de simplifier le parcours du combattant. » Jaafar MRHARDY, Directeur Général de la plateforme industrielle de Tanger Med Zones.

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ous développons deux activités principales : une activité infrastructurelle qui consiste en la gestion du port et une activité d’accompagnement des industriels dans le cadre de la mise en marché d’une offre foncière par le biais des zones industrielles ayant vocation à héberger les initiatives privées au Maroc ou venant

de l’étranger. La partie logistique est très importante dans l’industrie et l’amélioration de la situation du Maroc sur la partie services logistiques n’est pas chose aisée. Le plus important pour nous c’est le Software, ou la capacité de développer une industrie qui va se greffer sur l’infrastructure et qui va la valoriser.

Notre proposition de valeur pour les industriels est de faire l’interface en tant qu’autorité de zone franche et de simplifier au maximum le parcours du combattant de l’investisseur, son installation ... Ainsi, l’idée est de faciliter toutes les démarches administratives des opérateurs industriels, notamment à l’international.

« Notre rôle est l'accompagnement par l'infrastructure. » Mohssine SEMMAR, Membre du Directoire de Medz.

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epuis sa création, Medz a été positionné comme accompagnateur des stratégies sectorielles. Nous avons commencé par le tourisme en 2002 et en nous avons enchainé sur l’industrie en 2005. Nous avons au fur et à mesure aligné notre offre à la nouvelle donne que la stratégie industrielle a apportée en tant que partenaire de l’Etat, comme un visionneur de zone, intégrant un écosystème qui permettrait à des investissements de se concrétiser dans les

meilleurs conditions. Nous nous rappelons que le foncier constituait un grand frein à l’investissement, ce qui n’est quasiment plus le cas aujourd'hui. Il y a aussi eu un développement soutenu de nos activités avec 15.000 emplois créés et 300 clients installés. Aujourd’hui, nous sommes disposés à répondre aux demandes des industriels qui nous sollicitent pour leur proposer soit du terrain, soit du bâtiment clé en main, soit de l’assistance à maitrise d’ouvrage.

Il y a une fenêtre d’opportunités extraordinaires qui s’offrent à l’investissement. Il fut un temps où les budgets alloués à l’industrie étaient très faibles alors qu’aujourd’hui le Plan d'Accélération Industrielle dispose de 20 milliards de dirhams pour le développement industriel. Et donc notre rôle est l’accompagnement en infrastructure, notre démarche est de dupliquer le concept zone avec une infrastructure de standing international et autour du guichet unique, et aussi de prévoir les environnements appropriés.

« Nous sommes un accompagnateur à forte valeur ajoutée pour les industriels.»

Zouhair BENJELLOUN,

Directeur Général SNTL Supply chain.

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ous sommes intégrateur d’écosystèmes logistiques au service de l’intégration de l’économie nationale et le corps de notre business est le transport, notamment des biens des sociétés industrielles, leur permettant ainsi d’atteindre la massification des flux, l’optimisation en termes de chemins et de flux, de développement des ports, et d’infrastructures afin d’accompagner le développement économique du pays. 30 N° 26 Juin 2017

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Aujourd’hui à la SNTL nous disposons du centre Tamayuz dans la Supply-Chain qui a pu innover sur une tour de contrôle à même de fournir la traçabilité à l’ensemble de nos clients. Nous sommes donc un accompagnateur à forte valeur ajoutée pour les industriels. Au Maroc, nous avons toujours considéré la logistique comme le maillons faible de la chaine de production. La prise de conscience de l’importance a démarré en 2009 en créant le contrat programme de

compétitivité logistique, entré en vigueur en 2012 avant lequel le Maroc était classé 105e mondial dans la compétitivité logistique, et en 5 ans ce contrat programme a permis de nous faire passer à la 50e place en 2014. Aujourd’hui le message est clair: si les industriels veulent gagner, il faut se tourner vers l’optimisation et la massification des flux, se concentrer sur son métier de base, et mettre le capital humain au cœur de ses activités.

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I N DUSTRY MEETI NG DAY Je voudrais féliciter l'organisateur Industrie du Maroc parce que c’est une jeune entreprise qui est en train de faire sa place et au regard de l’affluence des gens présents à cet événement. je crois que leur avenir est pratiquement garanti. Donc je vous souhaite encore une fois bon vent et je continue à vous encourager. Nous avons besoin d’accompagnement comme les vôtres. MOULAY HAFID ELALAMY MINISTRE DE L'INDUSTRIE, DE L'INVESTISSEMENT, DU COMMERCE ET DE L'ÉCONOMIE NUMÉRIQUE.

»

Industry Meeting Day fut un événement très réussi. la participation élevée et de qualité en témoigne. Personnellement j'ai retenu la convergence des avis autour de la nécessité de revoir notre système éducatif, de renforcer la relation école/entreprise, de promouvoir l'innovation orientée marché par des programmes sur mesure et ciblés.

Je tiens à féliciter sincèrement Industrie du Maroc pour cette excellente initiative. C’est une première au Maroc et l’évènement a été réussi de tout point de vue : la qualité des tables rondes, l’assistance et la pertinence des sujets abordés. Je suis particulièrement satisfait de la participation de toutes les fédérations industrielles. J’appelle de mes vœux à ce que des synergies émergent rapidement pour le grand bien de l’industrie de notre pays. J’espère également que cet évènement s’inscrira dans la durée et vous donne rendez-vous pour le prochain..

»

KARIM CHEIKH PRÉSIDENT DU GIMAS.

»

OMAR BENAICHA DIRECTEUR MARKETING & SALES AFRIQUE DU GROUPE BUREAU VERITAS.

AMINE LOUALI, PRÉSIDENT DE L'ASM.

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Il s'agit d'une réussite dans le sens où cet évènement a été un moment "d'arrêt sur image" pour l'industrie marocaine qui a permis d'avoir des débats intéressants sur les enjeux et défis à relever. Il a permis de contribuer à redorer le blason de l’industrie au Maroc et de mettre le feu des projecteurs sur un pan de l’économie souvent mal considéré. Il est à rappeler que l’industrie devra contribuer de manière importante au développement du Maroc et à résoudre une partie de la problématique de l’emploi.

»

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EQUI PEMENT

LAMIERA, un salon pour l’industrie 4.0 made in Italy MACHINES

DNES à Milan, Sarah MAACHE.

Du 17 au 20 mai 2017, le salon biennal international dédié à l'industrie des machines-outils et aux nouvelles technologies a jeté l’ancre à Milan sur une surface de 40000 m². Cette année encore, un parfum de créativité et d’innovation émanait des stands des 480 entreprises présentes, soit 25% de plus que 2016. Principales thématiques : l'industrie 4.0, la robotique, la nanotechnologie et les technologies alternatives.

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rganisée par le Ceu-Centro Espozicioni Ucimu, LAMIERA revient après 18 éditions au centre d'exposition de Fieramilano Rho. L'édition 2017 du salon biennal international dédié à l'industrie des machines-outils aura été haute en nouvelles technologies. Les exposants ont encore une fois rivalisé d’ingéniosité et ont proposé des produits plus innovants les uns que les autres. Bien qu’il n’y ait pas eu d'innovation révolutionnaire par rapport à l’année précédente, les machines exposées ont bien été remises au goût du jour. La nouveauté de cette édition 2017 de LAMIERA est que l’exposition a changé de lieu, en se tenant pour la première fois à Milan. Ce changement aura été une aubaine pour les organisateurs, puisque l’évènement a vu toute sa surface

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d'exposition occupée, enregistrant une présence d'entreprises exposantes, une surface d'exposition et un nombre de visiteurs au-dessus des attentes. Le salon a enregistré un total de 23 .579 visiteurs, soit 15% de plus qu'au cours de l'édition précédente. En s'exprimant à propos de l'édition 2017 de LAMIERA, Massimo Carboniero, Président de l’Association des fabricants italiens de machines-outils, robots, automatisation et produits auxiliaires Ucimu-Sistemi Per Produrre,a affirmé: «Les chiffres importants obtenus par LAMIERA 2017 donnent une image de la situation vraiment positive du marché italien des machines-outils, comme en témoigne l'index des processus des commandes domestiques par le Département des études et des affaires

d'Ucimu. Au premier trimestre de 2017, l'indice a enregistré une augmentation de plus de 22% par rapport à la période de janvier à mars 2016. L'Italie est le troisième parmi les producteurs, le deuxième parmi les exportateurs et le quatrième parmi les consommateurs, c’est dire que le plan national de l’industrie 4.0 mis en œuvre par le gouvernement porte progressivement ses fruits. Et c’est pour cette raison que de plus en plus d’entreprises spécialisées en machinerie ont décidé de présenter leur offre en Italie. » Des solutions pour tous les secteurs industriels LAMIERA 2017 a en effet présenté une offre riche et diversifiée, allant des installations et équipements pour l’usinage de tôle, découpage laser, www.industries.ma


EQUI PEMENT soudage, aux les machines de travail des barres, des tubes et des sections, en passant par les presses les moules, les machines à découper et poinçonner. Sans oublier le traitement de finition et la peinture industrielle, les composants et les accessoires. Ces solutions peuvent être appliquées à tous les secteurs industriels: du secteur de l'automobile au secteur de la machinerie et de l'équipement des métaux, de l'électrotechnique, de l'électronique aux produits pharmaceutiques. Une exposition résolument tournée vers l’international Cette édition s’est également démarquée par une forte présence étrangère (26%) avec 21 pays représentés: l'Autriche, la Belgique, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, le Danemark, la Finlande, la France, l'Allemagne, le Japon, l'Inde, l'Irlande, les Pays-Bas, le Portugal, le RoyaumeUni, la République tchèque, la Slovaquie, l'Espagne, la Suisse et la Turquie étaient représentés. Le salon a également amplement rempli son objectif de networking, favorisé par l’initiative du Ministère du Développement Économique et ICE-Agence, avec l'invitation de 13 délégations de professionnels

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Laser Genius La précision à l’italienne

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armi les entreprises italiennes venues nombreuses exposer leurs machines lors de cette édition de LAMIERA, une s’est particulièrement démarquée, il s’agit de PRIMA POWER. L’entreprise Italienne de machines à laser et à tôle, a exposé lors de cette édition sa nouvelle machine de coupe laser à fibre, plus orientée vers des jauges moyennes, et dotée d’une plus grande précision. Son efficacité a été renforcée par les moteurs linéaires à haute dynamique,

permettant une productivité accrue jusqu'à + 15% par rapport aux systèmes traditionnels dans la découpe de la tôle à finition moyenne. Cette version de Laser Genius combine la flexibilité du système Platino avec une bonne performance dynamique grâce à l'utilisation de matériaux comme la fibre de carbone et le granit synthétique. Les suites optionnelles dédiées (SMART Cut, MAX Cut et NIGHT Cut) optimisent le processus de coupe laser pour chaque application.

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EQUI PEMENT étrangers de pays comme le Maroc, l'Algérie, l'Allemagne, le Brésil, le Canada, la Chine, l'Inde, l'Iran, le Mexique, la Pologne, la Russie, la Serbie et la Turquie. Les 110 acheteurs présents ont ainsi pu échanger lors de rencontres B2B. Milan : Capitale du design Pour sa première édition dans la capitale du design, LAMIERA a accueilli LAMIERALIVING, une zone d'exposition spéciale présentant 40 objets de design célèbres des icônes du Made in Italy dans le monde, qui ont remporté le prestigieux prix «ADI Compasso d'oro» et qui ont été fabriqués à l'aide de machines et de technologies de formage de métaux dans le but de démontrer le rôle joué par les technologies d'usinage des tôles pour donner forme et prestige au Made in Italy, et ce en mettant en relief 4 domaines de la vie quotidienne: le design d'intérieur et de vie, le design de travail, le design de mobilité et la conception de loisirs. L’Italie : Pionnière de la machine-outil Le président de l’Association des fabricants italiens de machines-outils, robots, automatisation et produits auxiliaires, Massimo Carboniero, a souligné que « le gouvernement italien a saisi la nécessité de mettre le secteur manufacturier au centre des stratégies d’investissement du pays». Ainsi, la loi budgétaire de 2017 a introduit de nouvelles incitations fiscales et a augmenté les incitations existantes pour les entreprises qui investissent dans des systèmes technologiques et numériques qui correspondent au modèle Industry 4.0. Selon les données élaborées par le Centre d'Étude et de Culture d'Entreprise d'UcimuSistemi Per Produrre, en 2016, l’industrie italienne a produit des machinesoutils usinant par déformation pour un montant de 2.330 millions d'euros, soit une croissance de 6,9% par rapport à 2015. Ainsi, l'Italie se classe à la troisième place parmi les pays producteurs, après la Chine et l'Allemagne. Quant aux importations de machinesoutils usinant par déformation de la tôle en Italie, celles-ci représentent 210 millions d'euros, soit 20,1% de plus qu'en 2015. L’Italie figure également sur le podium du classement international des pays exportateurs, en deuxième position après l’Allemagne et avant la Chine avec une valeur absolue de 1 274 millions d'euros. En plus d’être producteur et exportateur, l’Italie est aussi un pays consommateur en passant à la quatrième place en 2016 du classement mondial, drainé par une hausse de 26,7% de la demande par rapport à 2015, pour un montant égal à 1 266 millions d’euros. 34 N° 26 Juin 2017

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TruBend Center 7030 Le must des plieuses

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uiconque était présent à LAMIERA ne pouvait passer à côté de ce stand très imposant sans s'y arrêter. Et pour cause, le TruBend Center 7030 est la nouvelle création de TRUMF, entreprise allemande constructeur de machinesoutils et des systèmes laser spécialisée dans le pliage, le poinçonnage, les processus combinés poinçonnagelaser, les applications de découpe 2D et 3D ou encore le soudage laser. Dans la catégorie des plieuses exposées cette année, l’allemand TRUMF a en effet proposé un must avec le TruBend Center 7030, une machine entièrement automatique pour le pliage à plat. Avec cette technique, il est possible de fabriquer des pièces complexes avec une productivité élevée. La nouveauté de la machine tient en le manipulateur de pièces rotatives, qui tourne les pièces automatiquement,

libérant l'opérateur et augmentant la productivité du processus de flexion et permettant plus d’exactitude des angles grâce à l'ACB Laser. En ce qui concerne le positionnement de pièces plus petites, le manipulateur de pièces breveté à 2 axes entre en jeu. Il est conçu pour permettre une large gamme de formes et formats, y compris des feuilles d'aluminium d'une épaisseur allant jusqu'à 4 mm, d'un acier doux de 3 mm d'épaisseur ou d'un acier inoxydable jusqu'à 2,2 mm d'épaisseur. Du châssis ajouré au cuvelage grand format, ce système permet aussi de fabriquer des composants pour les branches d'industrie et des applications diverses. Cette plieuse dernier cri offre également plus de rapidité grâce à sa butée arrière qui positionne les platines avec précision.

FLC-3015 AJ La nouvelle référence japonaise

de découpe laser fibre

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onçue par le groupe japonais AMADA, spécialiste de la découpe des tôles au laser, la nouvelle machine de découpe laser fibre FLC-3015 AJ, avec ses 3 axes à moteur linéaire qui ne nécessitent aucune maintenance et qui sont installées dans un circuit en boucle fermée, assure une précision dimensionnelle optimale. La source fibre AJ, développée par AMADA, fournit une puissance de 2kW et sert à établir une interaction entre la machine et le résonateur.

La FLC-3015 AJ permet également une grande facilité de découpe des matériaux hautement réfléchissants: la faible longueur d’ondes d’un laser fibre permet la découpe de matériaux tels que le cuivre, le laiton et le titane qui sont difficiles à couper avec la technologie CO2. Cette machine permet également de faire d’importantes économies d’énergie, la source fibre AJ étant réputée pour sa performance énergétique et son rendement de 30% comparé au 10% de la technologie CO2.

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COMPÉTENCE ET EXPERTISE AU SERVICE DE LA COMPÉTITIVITÉ DES ENTREPRISES

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SOUS-TRAITANCE

Leoni rouvre son usine à Bouznika avec 11.000

emplois à la clé CÂBLAGE L’industriel germanique Leoni , principal fournisseur Européen de câbles automobiles, a annoncé lundi 8 mai à Bouznika, la réouverture de l’unité de production Ain Sebaa 3, sous la présidence du ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie numérique.

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’est pour nous très important, non pas de créer de l’emploi uniquement mais de le préserver, donc nous déploierons ensemble, Leoni, syndicats, employés et l’Etat marocain tous nos efforts pour faire en sorte que ce développement soit un véritable modèle. Bouznika a besoin de se développer, et Leoni est le premier employeur dans la région avec comme objectif d’être premier employeur dans la région de Casablanca », a insisté le Ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie Numérique, Moulay Hafid Elalamy lors de son discours d’ouverture. Avant d’ajouter : «La nouvelle unité de production Ain Sebaa 3 s’inscrit dans le 36 N° 26 Juin 2017

INDUSTRIE DU MAROC

Sarah MAACHE.

cadre de la politique du développement industriel poursuivie par le Maroc. Ce projet permettra la création d’emplois et favorisera l’expansion des activités de l’entreprise vers les autres pays du continent Africain». Pour Fakhri Bouguerra, Directeur Général de Leoni Maroc : «le futur de l’usine dépend du soutien des autorités pour faciliter la communication et assurer la compétitivité dont nous avons besoin pour notre écosystème ».

Tirer les leçons du passé Le câbleur, qui avait fermé ses portes en 2013 en raison de litiges entre le management de l’entreprise et le syndicat, prévoit un investissement global de 650 millions de dirhams ainsi que la création de 11.000 nouveaux postes pour l’ensemble de ses sites, dont plus de 3.000 pour la seule Usine Ain Sebaâ 3. À cet effet, le CFO de Leoni, Michael Rummel a confié : « C’est une année très importante pour nous, puisque nous commémorons nos 100 ans d’existence, et pour la première fois depuis nos débuts, nous allons inaugurer 6 grandes unités dans le monde, dont le site de Bouznika.

Les raisons de cette réouverture résident dans le fait que notre entreprise était déjà basée ici, l’autre raison stratégique est que le pays bénéficie d’une grande stabilité et une vision d’avenir et aussi parce que le Maroc est un merveilleux pays. Maintenant il faut que toutes les parties impliquées tirent des enseignements du passé, ces trois parties étant essentiellement : le gouvernement, nousmêmes en tant qu’investisseurs et bien entendu les organisations syndicales. Si dans l’avenir tous ces acteurs décident de travailler dans un esprit de collaboration et dans l’intérêt commun, notre organisation sera indubitablement couronnée de succès».

Une méga unité à Berrechid Leoni a également dévoilé ses ambitions pour le reste de la région, avec le renforcement de ses autres sites de production à travers la création de nouvelles surfaces, dont la construction de la Méga Usine de Berrechid et la réalisation des autres sites existants, notamment ceux d’Ain Harouda et de Bouskoura, le site d’Ain Sebaâ étant le site fédérateur de cette nouvelle dynamique. www.industries.ma


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INDUSTRIE DU MAROC


I NVESTISSEMENT

43 milliards d'investissements approuvés pour l'industrie

Sarah MAACHE.

COMMISSION La Commission des Investissements, qui s'est réunie à Rabat le jeudi 4 mai, a approuvé 51 projets de conventions d’investissement pour un montant global de 67 milliards de dirhams devant permettre la création de 6.477 emplois directs. L'industrie se taille la part du lion et arrive en première place avec 43 milliards de dirhams de conventions d'investissement approuvées.

À

l'occasion de la réunion de Commission des investissements, qui s'est réunie le 4 mai, Othman El Ferdaous, Secrétaire d’Etat chargé de l’Investissement auprès du Ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique Moulay Hafid Elalamy, a présenté les répartitions sectorielle et régionale des projets de conventions d'investissement approuvés pour l'année 2017.

investissements projetés et 518 emplois directs à créer, puis arrive le secteur des énergies renouvelables avec 6 MMDH, soit 9% des investissements projetés et 65 emplois directs à créer. Le secteur Tourisme et Loisirs se place quant à lui à la 4e place avec près de 5 MMDH d’investissements, soit 7% de l'ensemble et 842 créations d'emplois. En bon dernier, le secteur agro-industriel totalise 0,23 % des investissements seulement.

Répartition sectorielle Répartissant les investissements par secteur, Othman El Ferdaous a mis en avant la prédominance de l’Industrie, avec un montant des investissements de 43 milliards de dirhams (MMDH), soit près de 65% des investissements soumis à la Commission et 4.803 emplois directs à créer. Le secteur du Transport et Infrastructures de transport occupe la 2e place avec près de 13 MMDH, soit 19% des

Répartition régionale Les projets éclatés sur plusieurs régions se placent en première position avec près de 50 MMDH. La région de Souss-Massa arrive en 2e position avec plus de 6,5 MMDH, soit 10% du total des investissements soumis à la Commission, suivie de près de Casablanca-Settat avec plus de 6 MMDH (9%). Les régions de RabatSalé-Kenitra et Marrakech-Safi arrivent respectivement en 3e et 4e position avec

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INDUSTRIE DU MAROC

un investissement cumulé de près de 5 MMDH. Enfin, la région Laâyoune-Sakia El Hamra et Drâa-Tafilalet arrive en dernière position avec moins de 1 MMDH. «C’est une belle journée pour l’investissement marocain. Aujourd’hui, nous avons validé 51 projets pour un montant de 67 milliards, alors que les commissions précédentes tournaient autour de 30 à 40 milliards, c’est dire que nous avons essayé de rattraper le retard et d’installer un rythme favorable prêtant à l’optimisme. Dans le classement des investissements par secteur, l’industrie s’est taillé la part du lion, ce qui représente un résultat important. L'autre motif de satisfaction est que 90% des investissements sont portés par des investisseurs marocains. Ces investissements concernent l’ensemble du territoire national et sont multilocalisés, permettant de mieux diffuser l’investissement», a souligné Othman El Ferdaous. www.industries.ma


PLAN D’ACCÉLÉRATION INDUSTRIELLE ACCÉLÉRONS LE PROGRÈS


DROIT

Le développement du droit commercial du Département américain du Commerce présenté aux PME à Casablanca

Sarah MAACHE.

ASSISTANCE TECHNIQUE Le Programme de développement du droit commercial (CLDP), une division du Bureau de l’Avocat général du ministère du Commerce des États-Unis, a organisé, en collaboration avec Maroc PME, la Conférence régionale de développement des PME de la région MENA. Du 10 au 12 mai à Casablanca, cet événement a réuni des participants de nombreux pays dont Bahreïn, le Koweït, l’Azerbaïdjan et le Maroc, pour discuter des meilleures pratiques pour promouvoir le développement des PME dans ces régions.

L

e CLDP a œuvré durant plus d’une décennie dans les pays du Golfe pour améliorer leurs secteurs privés respectifs et promouvoir la croissance économique par le biais de la progression et l’amélioration du droit commercial. L’amélioration des procédures d’enregistrement des entreprises a été le point central des programmes mis en ouvre au Koweït et au Bahreïn ainsi que la promo-

tion des PME. De manière similaire, l’action du CLDP dans la région Maghreb s’est concentrée sur l’apport de programmes de création de capacités aptes à encourager et développer l’esprit d’entreprise et à créer des opportunités en faveur des PME. Au Maroc, le CLDP a fourni une assistance concentrée sur des solutions ciblées destinées aux PME en matière de passation des marchés publics, de promotion des

innovations, d’insolvabilité et d’enregistrement des entreprises. Les réussites accomplies par le CLDP au cours de ces dernières années peuvent être attribuées à son partenariat avec le Comité National de l’Environnement des Affaires (CNEA), un comité centralisé chargé de l’identification, de la désignation et du guidage de domaines de la réforme du droit commercial qui est nécessaire au Maroc.

3 QUESTIONS À AREZO YAZD, Procureur-conseiller international auprès du Programme de développement du droit commercial (CLDP) au Bureau du Conseil juridique du Département américain du Commerce. IDM: Quels sont les objectifs du Programme de développement du droit commercial (CLPD)? Arezo Yazd: Établi en 1992, le CLDP est une division du Département américain du Commerce qui contribue à la réalisation des objectifs de la politique étrangère des États-Unis dans les pays en développement et post-conflit grâce à des réformes juridiques commerciales. Nous sommes une équipe d’avocats, de conseillers résidents, des spécialistes du programme et personnel administratif et notre principale mission est d’aller dans les marchés émergents et les pays en développement pour aider à développer le cadre juridique commercial favorisant le

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INDUSTRIE DU MAROC

développement économique, les milieux d'affaires, les investissements étrangers. Donc nous travaillons essentiellement dans le domaine des lois économiques et sommes actuellement présents dans plus de 25 pays.

Quelle est votre spécialisation? Notre bureau est spécialisé dans l'assistance technique directe afin que les ateliers puissent être différents : cela peut être la propriété intellectuelle, l'investissement étranger, on encore des formations sur les réformes douanières… mais tous ont un élément en commun qui est de voir comment ces types de lois aident à promouvoir le développement économique, la croissance, la façon dont

ils font la promotion des entreprises locales et des entreprises à l'étranger pour les faire venir ici.

Quelles sont vos missions au Maroc? Au Maroc, nous travaillons depuis plusieurs années, notamment sur la propriété intellectuelle, un travail très nouveau sur le transfert de technologies, mais aussi l'industrie artisanale pour aider à exporter l'artisanat. Nous avons travaillé ici depuis plusieurs années sur ces types de problèmes, et nous avons des entreprises qui ont assisté à nos ateliers qui les ont aidées à se développer d'une certaine manière, en particulier dans le secteur de d'artisanat constitué pour beaucoup de très petites entreprises.

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PLASTURGI E

GRAND ENTRETIEN DIEGO DONOSO,

PRÉSIDENT DE LA DIVISION MONDIALE EMBALLAGE PLASTIQUE DE DOW CHEMICAL.

« Lorsque vous voyez du plastique dans la rue, ce n’est pas un problème de plastique, c'est un problème de poubelle » Propos recueillis par Hicham RAHIOUI.

Diego Donoso est Président de la division mondiale emballage plastique de Dow Chemical, une multinationale américaine leader de la fabrication et de la distribution de produits chimiques et un des plus grands fabricants de plastique au Monde. D’origine brésilienne, il a vécu dans tous les continents et a passé la majorité de sa carrière dans l’industrie plastique, dont 26 ans d’expérience au sein de Dow Chemicals. Nous l’avons rencontré lors de son séjour au Maroc afin de lui faire partager sa vision de la problématique du recyclage de l’emballage plastique ainsi que les solutions efficaces à mettre en œuvre pour y parvenir. IDM: Le Maroc est à la veille de la création de ses écosystèmes plasturgiques. Quelle est votre vision concernant le développement de ce secteur ? DIEGO DONOSO : Il est important pour tout pays en développement de croitre de façon durable et pour cela vous aveczbesoin d’écosystèmes. Nous voyons cela partout dans le monde et donc le Maroc est en ligne avec la tendance internationale de croissance durable. Un point important est que la croissance du plastique va de pair avec une société moderne : vous le voyez notamment en termes de consommation par tête. En Afrique elle est en moyenne de 5kg/habitant alors qu’en Amérique Latine ils se situent à plus du double avec 12 kg/habitant. En Chine, ils sont entre 16 à 20 kg/ habitant, en Europe de l’ouest, ils sont à

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INDUSTRIE DU MAROC

plus de 30 kg et aux Etats Unis ils sont à plus de 40kg. La raison pour laquelle la consommation par habitant est si grande, c’est parce qu’elle est très liée au développement de la société moderne et de l’urbanisation. L’organisation de la société est l’une des clefs et lorsque vous l’organisez vous avez besoin de transporter vos produits issus de l’agriculture et de toutes vos productions et ce de façon sécurisée. Avec la modernisation, les gens travaillent plus longtemps et ont moins de temps pour cuisiner et il leur faut donc des produits faciles à transporter, il s’agit de l’emballage que l’on retrouve dans les supermarchés, les épiceries… D’ailleurs le monde a des problèmes parce qu’il gaspille trop de nourriture et l’une des raisons majeures de cela est le manque d’emballage adé-

quat. Lorsque vous allez dans les marchés traditionnels, comme à Marrakech par exemple, il n’y a pas d’emballage et d’hygiène et donc la durée de vie et la protection de ce produit pour lequel vous avez dépensé votre argent est moindre. Maintenant nous avons tous le problème de savoir ce que nous devons faire de l’emballage une fois que nous avons consommé le produit. Nous sommes tous d’accord sur les raisons de l’existence de l’emballage mais là où il faut réfléchir c’est à l’après, lorsqu’on le jette à la poubelle. Comment être sûr que cet emballage va être recyclé et revenir à la société. Et là le Maroc est dans la même situation que de nombreux pays.

Quelles sont aujourd’hui les initiatives de DOW pour limiter l’impact de l’utilisation du plastique

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PLASTURGI E dans l’environnement ? Nous avons de nombreux programmes et nous assistons de nombreuses ONG dans ce sens. Nous participons également à des programmes où nous essayons d’identifier pourquoi les déchets sont au mauvais endroit. Avec d’autres acteurs, nous avons sponsorisé le rapport de la Fondation Ellen Macarthur qui a travaillé sur la raison de la pollution des océans par le plastique et a identifié 5 pays comme en étant les principaux responsables. Ils se trouvent principalement en Asie et il s’agit de pays tropicaux donc les pluies très fortes transportent les déchets à travers les rivières jusque dans les océans. Donc ce que nous avons essayé d’envisager est de collaborer avec les gouvernements, les entreprises et les ONG pour venir avec des solutions, dans ces pays comme dans d’autres, sur la manière donc il est possible d’éviter le problème des déchets. Parce que lorsque vous voyez du plastique dans la rue, ce n’est pas un problème de plastique mais un problème de poubelle. Et vos yeux

ne voient que le plastique mais le plastique ne constitue que 5% du total des poubelles et aux Etats-Unis c’est 10%. Alors 90% est du déchet qui va au mauvais endroit et nous devons trouver une solution pour 100% de déchets. Vous ne pouvez pas régler le problème du plastique sans régler tout le problème des déchets. Quand on ne regarde pas ces 90% qui constituent le reste des déchets publics, on ne regarde pas la pollution de l’eau car celle-ci est due au liquide, aux déchets organiques. On ne voit pas non plus que les sols sont également pollués parce que les déchets organiques deviennent invisibles, alors cela semble aller bien mais ce n’est pas le cas.

Pourriez-vous nous donner un exemple de programme dans lequel votre entreprise est impliquée et qui a donné des résultats probants ? Aux Etats-Unis nous pilotons un tout nouveau programme nommé «Energy Back», qui a commencé en début d’année et qui essaie de ramener le consommateur autour de la table parce que généralement avec les gouvernements et les ONG nous

parlons souvent d’interdire des choses, de punir… Ce programme essaie de mettre tout le monde autour de la table et nous avons demandé aux consommateurs d’une ville en particulier en Omaha au Nebraska de collecter, dans leurs maisons, tous les emballages flexibles dans un sac poubelle orange appelé Energy Back et d’en accumuler autant qu’ils le peuvent puis une fois qu’ils ont fini nous leur demandons de le fermer et de le jeter au recyclage. Et maintenant le résultat est de collecter du volume en un seul endroit alors que lorsque ces emballages flexibles sont dans la rue, il est difficile de les collecter efficacement. Alors quand le consommateur fait une partie du travail de tri, puis jette ce sac poubelle comme un recyclage normal, vous avez les recycleurs et les déchetteries auxquels vous dites : lorsque vous voyez un sac orange, prenez-le. Et maintenant, nous avons le volume de tout le voisinage et des montagnes de sacs orange que nous n’avions pas auparavant et que nous pouvons désormais recycler en énergie car les déchetteries vendent cette matière à une

L'acier au cœur de l'industrie

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N° 26 Juin 2017 43

INDUSTRIE DU MAROC


PLASTURGI E

« Le packaging rigide consomme 10 à 15 fois plus de matière que l'emballage flexible » cimenterie qui l’utilise comme carburant. C’est donc un nouveau moyen de collaboration qui implique de très nombreuses personnes. Lorsque vous avez le volume, vous pouvez avoir des idées, c’est la clef dont personne ne parle : vous pouvez avoir du recyclage physique, du recyclage chimique et du recyclage énergétique. Et c’est ce que l’Allemagne, le Japon, et beaucoup font donc il n’y a rien de nouveau, c’est juste que nous n’en entendons pas beaucoup parler. Par exemple l’Allemagne n’a que 2% de ses déchets qui restent dans les déchetteries et tout le reste est recyclé. Le programme Energy Back compte déjà 6.000 familles impliquées dans le processus de collecte et cela augmente de manière très rapide. Dans cette ville pilote du Nebraska, nous avons déjà collecté plusieurs dizaines de milliers de tonnes d’emballage flexible. Ce programme connait un grand succès et d’autres villes veulent copier le même programme. Alors l’idée ici est d’éviter que les emballages flexibles aillent dans les déchetteries car à ce moment là il y a du vent et ils se mettent à s’envoler et nous n’aimons pas les plastiques volants.

De votre point de vue, est-il préférable d’utiliser du plastique flexible ou du plastique rigide, plus facile à collecter? Je pense que nous devons être prudents en analysant l’effet visuel ou émotionnel de la pollution versus la vision scientifique de tout le process, du début à la fin. Le packaging rigide consomme 10 à 15 fois plus de matière que le flexible. Et dans ce sens l’emballage flexible est très efficace. Dans la majorité des pays en développement, comme la Chine, l’Inde, etc. uti-

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INDUSTRIE DU MAROC

lisent de plus en plus d’emballage flexible du fait de son efficacité, de son coût visà-vis de la population. La tendance dans le monde est d’aller de l’emballage rigide au flexible, et non le contraire. Maintenant nous devons aborder la fin de l’utilisation de l’emballage flexible et en discuter parce que si nous sommes intelligents dans la façon dont nous le collectons, alors nous avons le volume et nous le réintroduisons. Pour cela il faut avoir des collecteurs de déchets mais qui ne font pas que collecter et jeter les déchets à d’autres endroits. Nous devons réfléchir à tous les moyens de gérer ces déchets de manière à ce que tous les pays du monde règlent ce problème. En Europe, il y a un programme qui est déja utilisé et qui très performant et les programmes existent pour être copiés, nous n’avons pas besoin d’inventer quoi que ce soit.

Vous êtes actuellement en visite d’affaires au Maroc, avez-vous de nouveaux projets en perspective ? Tout d’abord je suis très heureux d’être en visite au Maroc où je rencontre actuel-

lement des clients avec mes équipes. L’Afrique est importante pour Dow, nous nous sommes rendus en Afrique du Sud, et nous sommes allés au Nigéria avant de venir au Maroc. Nous avons de grands projets qui vont être lancés prochainement dont une grande centrale qui va produire du polyéthylène en Arabie Saoudite et nous rendons visite à des clients et travaillons à développer de plus hautes technologies, de meilleurs emballages et de meilleures solutions pour les marchés locaux. Nous sommes au Maroc depuis 2014 et nous y avons des projets mais pas encore dans le secteur plastique. D’ici la fin de l’année, nous avons des projets dans le polyuréthane et nous allons investir dans un service center qui, dans un premier temps, sera un laboratoire pour le polyuréthane rigide. Dans un deuxième temps, l’année suivante, ce sera un full system house. Nous commençons donc à investir dans la région de manière assez rapide et efficace. Pour ce qui est de l’agriculture, nous avons Dow agrosciences qui installe un hub au Maroc qui va servir le Maghreb et une partie de l’Afrique de l’ouest.

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QUELLE QUE SOIT VOTRE DESTINATION, NOUS Y SOMMES DÉJÀ. L'Europe, pour nous, ce n'est pas seulement Budapest, Madrid, Marseille, Istanbul ou Porto, mais aussi Oberstdorf, Schengen, St-Emilion ou Szegedin. Pour transporter vos colis, nous disposons d'un réseau intégré de 640 000 km desservi, quotidiennement, par 3 620 lignes régulières. Vous avez ainsi l'assurance d'être reliés à l'ensemble de l'espace économique européen, à jours et heures fixes. Fiabilité. Efficacité. Chaque jour.

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LOGISTIQUE

Pari réussi pour Logismed 2017 Dossier préparé par Dalal Saddiqi.

SALON Près de 130 exposants, nationaux et internationaux, dont 28 nouveaux, couvrant l’ensemble des besoins de la supply-chain, et tous les domaines de services et d’équipement nécessaires à l’optimisation des organisations logistiques et des opérations, ont contribué à assurer le succès de la 6e édition du Logismed.

L

e salon international du transport et de la logistique est à l’image de son secteur, comme se plait à le dire Abdelali Berrada, directeur du Logismed. Un salon en croissance et dynamique, qui a vu grand pour son édition 2017 en se tenant pour la première fois à l'Office des Foires et Expositions de Casablanca du 17 au 19 mai. Toujours à l’image du secteur, cette 6e édition du Logismed a fait montre d’une organisation et d’un timing frôlant la perfection. Ses 19 conférences, déclinées en 3 plénières, 9 ateliers experts et 7 ateliers pro ont été réparties dans 3 espaces et selon des journées à thèmes : la journée réduction des coûts pour commencer, celle de l’amélioration de la trésorerie

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INDUSTRIE DU MAROC

et de la rentabilité le lendemain et enfin la journée maitrise des risques. D’une grande qualité, que ce soit par le choix des thèmes ou par le choix des intervenants, les conférences se sont tenues dans les temps et ont été modérées avec brio, montre en main. L’inauguration du Salon n’aura pas fait défaut à la règle. Abdekader Amara, pour sa première grande sortie en tant que ministre de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, a coupé le ruban, comme prévu, à 10 heures précises avant d’effectuer un road show de deux heures à travers les différents stands du salon, portant une oreille attentive à chacun des exposants avec un grand intérêt et un plaisir affichés. Lors de son discours

d’ouverture, toujours à l'heure exacte, le ministre n’aura d’ailleurs pas manqué de faire remarquer son plaisir de retrouver ce « bon air des salons ». Précisant cependant que c’était sa première participation au Logismed, Abdelkader Amara a déclaré avoir pu constater que le salon devient un des rendez-vous incontournables pour la communauté logistique africaine mais aussi méditerranéenne. Le ministre a tenu à ce titre à féliciter vivement les organisateurs et tous ceux qui ont contribué et qui contribuent à la réussite du Logismed pour leur détermination à offrir aux opérateurs de la logistique d’abord un espace d’échanges mais aussi un espace pour concrétiser et renforcer les partenariats.

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LOGISTIQUE

CENTRE TECHNIQUE DE PLASTURGIE ET DE CAOUTCHOUC

Le CTPC, Centre Technique de Plasturgie et de Caoutchouc, est une structure de recherche dont l’objectif est de renforcer le dÊveloppement et l’intÊgration technologique des entreprises industrielles. AccrÊditÊ selon la norme ISO/CEI 17025, le CTPC est organisÊ sous forme d’une structure de compÊtences et prestations de service spÊcialisÊe en plasturgie, caoutchouc et composite : AUTOMOBILE t $FSUJÜDBUJPO FU *OTQFDUJPO; t 'PSNBUJPO TQ�DJBMJT�F FU BTTJTUBODF UFDIOJRVF; t 7FJMMF UFDIOPMPHJRVF /PSNBUJWF; t MÊtrologie et Êtalonnage; PLASTIQUE AGRICOLE t &UVEF &YQFSUJTF 3 % t Etude de faisabilitÊ et dÊveloppement de mÊthodes et Êtudes d’intÊrêt collectif ;

SYSTĂˆMES DE CANALISATION

LABORATOIRES EMBALLAGE

Autres Industries

www.industries.ma Complexe des Centres Techniques Industriels Route Ouled Haddou, BO 60 Sidi Maarouf 20280 Casablanca - Maroc

N° 26 Juin 2017 47

INDUSTRIE DU MAROC

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LOGISTIQUE

Discours d'Abdelkader Amara, ministre de l'Équipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau (extrait) Le thème qui a été choisi pour l’édition 2017 du Logismed montre bien, si besoin est, que la logistique est un ingrédient essentiel pour l’atteinte des niveaux de compétitivité souhaités par les entreprises quelle que soit leur taille. Et les thématiques qui sont retenues pour cette édition se proposent de cerner de façon pratique et tangible l’impact d’une logistique efficiente sur la rentabilité de l’entreprise, notamment en termes de réduction des coûts, d’amélioration de services, et de maitrise des risques. Si vous me permettez je vais juste rappeler à cet égard que notre stratégie logistique nationale a confirmé que la performance et la compétitivité logistique que vise le Maroc passent impérativement par l’émergence d’intégrateurs logistiques et la modernisation des pratiques logistiques au sein des entreprises, particulièrement les PME. C’est dans ce sens que les entreprises se doivent d’être plus attentives à l’impact d’une logistique inefficiente sur leur performance financière et parfois les conséquences sur leur rentabilité. Un gain financier certain se cache dans chaque maillon de la chaine logistique s’il est convenablement amélioré. Et grâce à un travail rapproché avec les professionnels de la logistique marocaine, nous nous réjouissons d’être à la veille du lancement d’un programme de mise à niveau logistique des PME. Ce programme, ouvert aussi bien aux opérateurs logistiques qu’aux chargeurs, se veut une réponse à une forte attente des PME en termes d’accompagnement technique et financier sur différents volets tels que les diagnostics logistiques, les systèmes d’information logistiques et le développement de compétences par le biais de formations ciblées et adaptées. A travers ce programme et d’autres leviers d’action, à l’image de la mise à niveau de la logistique urbaine, le développement d’une normalisation appropriée du secteur, l’encouragement de l’excellence et des bonnes pratiques logistiques, nous nous attellerons à soutenir la fonction logistique au sein de nos entreprises. Pour la petite histoire, le secteur logistique marocain, qui connait actuellement une dynamique très satisfaisante, a évolué de manière positive depuis 2010. Cette évolution est assez nette, notamment en 48 N° 26 Juin 2017

INDUSTRIE DU MAROC

termes d’émergence des premières zones logistiques modernes et d’envergure, principalement dans les régions du Grand Casablanca et de Tanger. Le tissu des acteurs logistiques a connu également d’importants développements avec l’entrée sur le marché national d’opérateurs internationaux de référence et l’évolution positive des opérateurs nationaux vers l’intégration de leur chaine logistique. Nous avons également pu mesurer ces dernières années une baisse conséquente des coûts logistiques, notamment au niveau des activités d’entreposage et de la traversée du Détroit de Gibraltar. Par ailleurs, l’offre des formations logistiques a nettement évolué et le secteur de la logistique en a grandement besoin vu la création de près de 20.000 emplois nets chez les opérateurs logistiques depuis 2010, sans compter les emplois logistiques chez les clients et les donneurs d’ordre.

«Nous nous réjouissons d’être à la veille du lancement d’un programme de mise à niveau logistique des PME » Toutefois, de grands défis persistent. La bonne pratique de la logistique est loin d’être la règle et une bonne partie de l’économie a encore recours à une logistique peu ou pas optimale. La disponibilité d’un immobilier logistique adéquat et à des prix compétitifs reste également non généralisée à tous les territoires. Dans la définition de notre action future nous nous attachons à apporter les réponses adéquates à des enjeux importants qui persistent et qui constituent des facteurs clefs pour libérer pleinement le potentiel logistique du Maroc tout au long des chaines de valeur. Ces enjeux touchent notamment les deux domaines d’actions clefs déterminant la performance logistique du pays, à savoir la généralisation des bonnes pratiques logistiques au niveau des territoires et

des entreprises et le développement volontariste et harmonieux d’un immobilier logistique adapté aux besoins actuels et futurs de l’économie. Ces deux domaines d’action sont clairement inscrits parmi les priorités de ce gouvernement dans ce programme qui a été présenté au parlement il y a quelques jours. Et pour cause : le Maroc, en misant sur ses atouts politiques, géographiques, géostratégiques, en lançant la politique des grands chantiers dans les domaines des infrastructures, de la connectivité, de l’agriculture, de l’industrie, du tourisme, des énergies renouvelables, de la logistique pour ne citer que les principaux, est en phase de devenir une vraie porte de l’Afrique. Et justement cette édition du Salon Logismed 2017 met en avant le rôle que peut jouer le Maroc pour renforcer davantage les liens de l’Afrique aux autres continents, notamment le continent européen en termes d’échanges commerciaux. L’Afrique est devenue un gisement important d’opportunités pour les acteurs économiques en général mais également pour les logisticiens. D’ailleurs certains experts ont prédit il y a quelques années que l’avenir des logisticiens globaux se jouera en grande partie en Afrique dans les décénies à venir. Notre continent est le deuxième en termes de population avec une classe moyenne qui croit de manière rapide, générant des besoins logistiques importants liés à la consommation et à l’amélioration du niveau de vie. D’ailleurs plusieurs pays africains ont réalisé des croissances à deux chiffres durant les dernières décennies. Il est clair que les acteurs locaux et internationaux de la logistique ont des opportunités à saisir en Afrique et certains d’entre eux l’ont déjà compris et d’autres s’y sont mis plus récemment. L’avenir logistique que nous espérons pour notre continent est tributaire d’un développement cohérent, d’une connectivité multimodale qui harmonise et optimise entre le maritime, le terrestre, l’aérien et le ferroviaire dans l’ensemble du continent et ce pour faciliter les échanges commerciaux intra-africains et par conséquent favoriser l’installation d’entreprises et d’opérateurs économiques en Afrique.

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LOGISTIQUE

« Le salon Logismed continue d’évoluer pour devenir la vitrine d’un secteur dynamique et stratégique.» Abdelali BERRADA, Directeur du Salon Logismed. IDM: Le salon Logismed 2017 a connu une forte affluence. Quels ont été les retours des exposants et des délégations africaines présentes ? ABDELALI BERRADA Au cours de cette 6e édition de Logismed, aussi bien les exposants, les visiteurs que les délégations ont exprimé une idée commune : celle d’un très bon salon, très qualitatif et bien organisé. Nous avons atteint nos objectifs en termes de nombre de visiteurs dans le sens où les gens sont venus avec des projets, donc ce sont des contacts qualifiés. Logismed est un salon dédié à un secteur bien particulier sur les problématiques du transport et de la logistique et par conséquent c’est la qualité du visitorat que nous avons toujours visée. En ce qui concerne les délégations étrangères et en particulier en provenance des pays d’Afrique subsaharienne, du Gabon, de la Cote d’Ivoire, du Sénégal étaient ravies par le salon parce qu’ils ont dit : vous dites que c’est le salon leader en Afrique et il le mérite largement. Cette année, vous êtes passé à la vitesse supérieure en organisant Logismed à l'Office des Foires et Expositions de Casablanca, quel bilan en dressez-vous? Je suis fier du succès croissant suscité par cette initiative commune à travers la mobilisation du secteur public et du secteur privé national dans une logique de complémentarité. Mais aussi il faut le souligner à travers la confiance des nombreux exposants présents. Nous avons senti durant ces longs mois de conception et d’organisation de cette édition un engagement ferme qui me réjouit et me conforte. Ce salon, grâce à nos efforts collectifs continue d’évoluer pour devenir une vitrine et l’image d’un secteur dynamique et stratégique. Je me réjouis de constater d’année en année que les dirigeants d’entreprises reconnaissent que la compétitivité et la performance passent par la maitrise de la logistique et que la logistique est 50 N° 26 Juin 2017

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désormais incontournable, qu’elle est un puissant levier de compétitivité et de différenciation concurrentielle. Et que la logistique joue un rôle majeur sur l’amélioration de la rentabilité à court, moyen et long termes. Et enfin que la supply-chain et ses composantes transport et logistique est devenue un facteur clef pour gagner des parts de marché au plan local, national et international. Aussi, je crois qu’un événement pareil c’est toujours un tryptique entre l’exposition, qui était très bonne parce que les sociétés qui ont participé à ce salon font partie des leaders chacun dans son métier et que l’offre est presque exhaustive : on peut y voir pratiquement tous les métiers de la logistique avec des acteurs professionnels, des solutions concrètes à proposer. Je dis un tryptique dans le sens salon - conférence animation. Donc certes il y a le salon, mais le deuxième pilier est l'aspect conférence. Nous avons eu lors de cette édition du Logismed un programme assez chargé réparti en trois espaces puisqu’il y a eu 19 conférences :3 plénières, 9 ateliers experts et 7 ateliers pro. Sachant que les thématiques des conférences plénières et des conférences des ateliers pro sont définies par le comité scientifique ainsi que les intervenants. Sur ce plan là c’est des thématiques qui répondent à des besoins concrets par des réponses concretes en termes de réduction des coûts, de maitrise de risques, d’amélioration de la rentabilité également qui était la ligne éditoriale de ce salon. L’espace atelier pro a été dédié aux exposants pour présenter leurs produits, services et expertises. Et enfin le troisième pilier est l’animation avec les trophées marocains de la logistique et quelques rencontres B to B et des exposants qui chaque année doublent d’ingéniosité et ne lésinent pas sur les moyens pour avoir un stand d’accueil très présentable et professionnel. Nombre de professionnels Africains sont venus visiter le salon. Est-ce qu’on pourrait imaginer une exportation du

Logismed en Afrique? Pour ne rien vous cacher c’est quelque chose pour laquelle nous avons été sollicités par des gens du Mali, de la Cote d’Ivoire … Pour nous c’est réalisable mais disons que c’est une question de timing. Concernant l’Afrique, il faut savoir que depuis l’origine, nous n’avons pas créé un salon commercial donc nous ne sommes pas là pour vendre du mètre carré mais pour promouvoir la logistique. Donc si nous allons en Afrique ce n’est pas pour organiser un salon juste pour la forme, cela doit obéir à une stratégie bien définie. Aujourd’hui on sent qu’il y a une demande de nos exposants, les esprits sont assez murs pour s’exporter aussi et pour aller un peu en Afrique sachant que beaucoup d’entreprises marocaines s’y sont installée et que d’autres continuent à y aller. Cependant, pour le moment, nous continuons à investir sur la logistique au Maroc à travers d’abord le fait de fédérer la communauté logistique autour de ce salon mais aussi et surtout les entreprises et les chargeurs. C’est notre préoccupation première. Nous cherchons aussi à aller dans les régions. C’est donc un travail qui s'opère toute l’année et non pas uniquement à l’occasion du Logismed… En effet, nous avons aussi d’autres concepts puisque nous travaillons aussi avec Tanger Med sur Tanger Logistique Days qui est organisé deux fois par an. La première édition de cette année a eu lieu le 9 mars et le prochain aura lieu le 5 octobre sur le thème de la digitalisation. Nous avons aussi le Forum sur la logistique. L’Association Marocaine de la Logistique va faire venir le congrès européen de la logistique au Maroc en 2018. Serez-vous de l’aventure ? C’est le congrès de l’Association Européenne de la Logistique qui, pour la première fois, va être tenu en dehors de l’Europe. Nous serons là tous les deux conjointement pendant cet événement.

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LOGISTIQUE

« Il s’agit pour nous de créer un corridor

logistique entre la Côte d’Ivoire et le Maroc» Sidibé ISSOUFOU,

Directeur Général de l’Office Ivoirien des chargeurs .

IDM: En quoi consiste la coopération entre les logisticiens Ivoiriens et Marocains ? SIDIBÉ ISSOUFOU: Dans le cadre des différents voyages que le Roi Mohammed VI ( que Dieu l’Assiste) a effectués dans le cadre de sa mission en tant que Souverain du Maroc, dans les pays d’Afrique Noire notamment, il a signé des accords de coopération avec ces différents pays. Et en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, de nombreux accords ont été signés, notamment en ce qui concerne le domaine de la logistique où nous avons signé un accord de coopération avec l’Association Marocaine de la Logistique qui travaille aussi dans le domaine du développement de la logistique. A travers cet accord de coopération, il s’agit pour nous de créer un corridor logistique entre la Côte d’Ivoire et le Maroc. Par ailleurs, nous souhaitons également dans le cadre de cet accord, parce que le Maroc a capitalisé un certain nombre d’expériences dans le domaine de la logistique, profiter

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de l’expérience marocaine. Il s’agit pour nous de créer des zones logistiques dans le cadre d’un plan, et d’une stratégie de développement des zones logistiques comme il en existe au Maroc. Nous avons d’ailleurs eu la chance de visiter la zone de Zenata en marge du Salon Logismed. Toujours dans le cadre de cet accord, vous avez le renforcement des capacités des acteurs au niveau de la logistique, la formation des formateurs, l’offre de stages à certains étudiants Ivoiriens dans le domaine de la logistique et même l’offre de stages à certains opérateurs de la logistique. Quels moyens prioritaires sont à mettre en place ? Aujourd’hui, il faut dire que dans le cadre de la coopération Sud-Sud, nous n’avons pas le choix en tous les cas. Nous sommes bien obligés d’aller vers cette collaboration. Et je pense que le premier moyen à déployer c’est déjà cette collaboration que nous avons, c'est-à-dire l’échange

d’expériences et le Maroc a déjà déployé un certain nombre d’actions qui pour nous constituent un exemple en Afrique. Le Maroc est-il un facilitateur de la logistique intra-africaine? Cela peut effectivement beaucoup aider parce que le partage d’expérience de façon transversale va enrichir les uns et les autres. Un petit mot sur votre visite au Maroc ? Déjà il y a une quinzaine d’années j’avais souligné l’accueil enthousiaste des Marocains. Je suis revenu il y a deux mois, toujours dans le cadre de l’accord de coopération de l’AMDL et il m’a été donné à nouveau de constater que la chaleur humaine, l’enthousiasme étaient de mise. Pour participer à ce salon, j’ai reçu une invitation en bonne et du forme de nos amis de l’AMDL. J’ai eu l’occasion déjà auparavant de rencontrer certains opérateurs et prestataires logisticiens marocains et aujourd’hui le contact avec eux, qui existait, déjà s’est approfondi.

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LOGISTIQUE

« Des industriels de différents secteurs cherchent désormais à s’équiper pour leur logistique interne.» ANNE GUILLOT,

Responsable intégration WMS et TMS Eumatech.

IDM: Quels sont les systèmes d’information disponibles au Maroc pour optimiser la logistique ? ANNE GUILLOT: Trois types de systèmes d’information sont disponibles sur le marché marocain et sont utilisés aujourd’hui pour gérer les activités logistiques. - Les logiciels d’échanges de données informatisées (EDI et EAI), qui permettent de dématérialiser les flux d’informations entre les entités en établissant des connexions entre les différents systèmes d’informations. - Les WMS (Warehouse Management System), qui sont des logiciels de gestion des entrepôts. Leur mise en place peut générer un gain de capacité de stockage allant de 15 à 25%. - Les TMS (Transportation Management System), qui sont des systèmes d’information permettant d’organiser et de gérer les opérations de transport et de distribution de marchandises. Enfin, le concept des bourses de fret est très récent au Maroc. Il s’agit d’une plateforme électronique qui permet de faciliter le contact d’une manière efficace et ciblée entre les professionnels de la logistique et les entreprises ou les particuliers qui recherchent des solutions logistiques. Comment a évolué la demande de vos clients ces dernières années? Constatezvous une demande croissante concernant un de ces trois produits? Eumatech est installé au Maroc depuis 2002 et nous avons démarré en premier par les EDI puis, en 2008, nous avons avons élargi notre portefeuille de services pour accompagner nos clients en démarrant l’activité intégration outil pour la supply-chain, donc le WMS et le TMS, parce que nous avons senti qu’il y avait des opportunités dans ce domaine. Les premières entreprises ayant mis en place des solutions WMS pour la gestion de leurs entrepôts au Maroc ont été les prestataires logistiques suivis par les grands groupes marocains et les industriels. Donc lorsque nous avons démarré l’activité, nous intégrions plus les solutions chez les prestataires logistiques puisque ce sont eux qui avaient le plus besoin de s’équiper en solutions WMS. Il y avait 52 N° 26 Juin 2017

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donc peu de nouveaux clients et même chez les prestataires c’étaient toujours les mêmes donneurs d’ordre qui avaient déjà externalisé leur logistique qui changeaient de prestataire d’année en année et il n’y avait pas vraiment de nouveaux acteurs. Mais ces deux dernières années, nous avons de nouveaux clients dans différents secteurs donc c’est assez encourageant. Aujourd’hui, le besoin en solutions WMS est en croissance avec le développement au Maroc de plateformes logistiques aux normes internationales. En outre, nous observons une tendance où ce sont plus les industriels qui cherchent à s’équiper pour leur logistique interne dans différents secteurs comme l’industrie pharmaceutique, le textile, l’industrie et la distribution agroalimentaire (on ne parle pas encore beaucoup d’externalisation). Comment se traduisent les besoins de ces nouveaux clients ? Les besoins de nos nouveaux clients se traduisent principalement par l’optimisation du stockage et la gestion de stock. Pour la plupart, ce sont des entreprises qui ne sont pas équipées en solutions. La majorité a l’ERP, qui s’est généralisé, et nous les équipons en WMS que nous interfaçons avec l’ERP. Les industriels cherchent donc essentiellement à s’équiper pour gérer leurs stocks… Oui, d’une part mais ils s’équipent aussi pour répondre à des problématiques de traçabilité, surtout dans les secteurs de la pharmacie ou de l’alimentaire où il y a une contrainte de gestion de lots qui est assez forte et de péremption des produits. Pour répondre aux problématiques de fiabilité de stock également, et de qualité de préparation et de distribution parce que la « non qualité » est aussi coûteuse. Avec la hausse du prix du carburant on s’attendrait plus à une hausse de la demande de TMS … Aujourd’hui nous faisons essentiellement du WMS et nous avons peu de demande sur le TMS car les TMS que nous proposons sont assez coûteux et donc il faut une flotte assez conséquente pour justifier l’investissement. Mais je pense que cela

va venir avec les « transporteurs purs » qui vont chercher à s’équiper. Sinon, s’il s’agit de logisticiens, ils vont d’abord chercher à mettre le WMS avant de penser au TMS. Avez-vous tout de même quelques nouveaux clients transporteurs? Sur le TMS, nous avons quelques PME qui cherchent à s’équiper et qui ont pris conscience de l’importance du TMS pour optimiser les coûts de transport et les aider dans l’exploitation de transport. Pour ce qui est des grands groupes, ils sont déjà équipés. Vous êtes spécialiste en intégration supply-chain. Quelles seraient selon vous les choses à améliorer sur le marché marocain pour pouvoir atteindre les objectifs ambitieux fixés par sa stratégie logistique? Sur la partie informatique, la première chose à faire est déjà d’investir dans des solutions robustes et de ne pas négliger la partie matérielle qui peut être aussi un gain de productivité. Pour les entreprises qui ne sont pas équipées, il faut y aller par étapes. Dans un entrepôt qui fonctionne avec le papier et le crayon ou le fichier Excel, même si on veut mettre en place un WMS, on ne va pas pouvoir tout de suite mettre en œuvre les meilleures pratiques avec des process optimisés du premier coup. Avant d’y arriver,, il faut un accompagnement, une conduite du changement… à faire auprès des opérateurs et cela prend du temps. Pour notre part, chez Eumatech, lorsque nous mettons en place une solution, nous formons aussi les gens et il y a un fort accompagnement car vous avez beau avoir le meilleur outil, s’il est mal exploité cela ne sert à rien. Ce que nous essayons de faire chez Eumatech, c’est d’impliquer au maximum l’entreprise et les décideurs. Nous constituons un comité projet et nous intègrons les responsables d’exploitation et des fois même le chef d’équipe pour qu’ils prennent bien part au projet et qu’ils montent déjà en compétence durant la phase projet et que ce soient eux qui fassent en interne la conduite de changement auprès des exploitants parce qu’il faut vraiment une adhésion des opérateurs.

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SOUS LE HAUT PATRONAGE DE SA MAJEST É LE ROI MOHAMMED VI

LE GROUPE LE MATIN ORGANISE LA 2E ÉDITION DU MOROCCO TODAY FORUM SUR LE THÈME

CO-DÉVELOPPEMENT

LA VISION D’UN ROI AVANÇONS ENSEMBLE PAR L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL

Le vendredi 7 juillet 2017 au Hyatt Regency-Casablanca

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LOGISTIQUE

« Les maitres mots de la gestion des risques sont la prévention et l’anticipation » PATRICK ROMAIN Directeur Supply Chain Consulting JLL. A travers vos missions, avez-vous constaté une évolution positive de l'évolution de la logistique marocaine ces dernières années? PATRICK ROMAIN: Ma première remarque est que le métier s’est professionnalisé durant cette dizaine d’années. Nous avons aujourd’hui au Maroc des gens dans les entreprises qui sont super compétents et qui sont des spécialistes de la supply chain. Par contre il y une chose qui stagne : c’est l’émergence du secteur logistique en lui-même parce que l’entreprise marocaine n’externalise pas. L’entreprise internationale le fait et les clients de La Voie Express, de Geodis ou de Dachser, 9 fois sur 10 pour ne pas dire à 99% sont des multinationales et cela n’a malheureusement pas changé. L’AMDL a publié une étude sur les freins de l’externalisation et ils ont développé un fonds pour aider au conseil à l’externalisation. En tous cas, externaliser n’est pas qu’une question de coût, c’est une question de risque, c’est une question de maitrise de sa prestation et de se concentrer sur son corps business. Pour cela il faut comprendre et être capable de partager sa donnée, ses informations. Et cela, la PME marocaine aujourd’hui a un gros souci avec. On sait sans trop le dire qu’il y a de l’informel et partager de l’information signifie ne plus être informel. C’est aussi un vrai frein. IDM : Quels sont les principaux conseils que vous pouvez nous donner en matière de prévention des risques? Le conseil N°1 est de ne pas rester concentré en un seul site. En logistique nous avons un vieux paradigme qui dit : plus j’augmente mon nombre d‘entrepôts, plus j’augmente le coût d’exploitation mais plus je diminue mes frais de transport. Et donc c’est un équilibre économique à trouver et cela se calcule. Mais le fait de mettre tous les œufs dans le même panier c’est se mettre à risque donc le tout premier conseil, qui est un conseil de bon sens, c’est déjà d’avoir au moins deux entrepôts. Cela va permettre de mieux servir ses clients sur l’ensemble du territoire parce qu’on les sert plus vite et en même temps cela 54 N° 26 Juin 2017

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permet d’être redondant au cas où l’un aurait un problème. Conseil °2 : Quand on se dote systèmes d’information, une des façons toutes simples de gérer le risque est de ne pas acheter le logiciel et l’héberger chez soi mais de le payer comme un service. Cela s’appelle le SAS (Software As Service), le logiciel est hébergé sur des serveurs à Paris, aux Etats-Unis, en Pologne, là où vous voulez, sécurisé et redondant. Et vous achetez un service, du coup vous payez un service et vous ne payez pas un entrepôt, vous ne payez pas un logiciel. Cela revient un peu plus cher mais du coup vous êtes sans risque parce que ce sont eux qui gèrent le risque pour vous. Conseil N°3 : Sur les systèmes d’information, il faut prévoir les backups nécessaires pour redémarrer et tout cela s’encapsule dans ce que nous appelons le Plan de continuité d’activité où on réfléchit et on prépare le pire. On se dit qu’est ce qui se passe si demain mon entrepôt brule, s’il est en grève, si j’ai une coupure d’électricité… Ce PCA est important parce que même dans l’urgence, on n’a plus qu’à suivre la procédure, on n’invente rien et donc on est beaucoup plus efficace et on restaure l’activité plus rapidement. Le PCA envisage tous les modes d’arrêt de l’actif de l’entrepôt, de l’usine… Dans la sécurité incendie il y a beaucoup de prévention dans la conception des bâtiments mêmes, dans les exercices… et ensuite il y en aura un bout dans le PCA. Dans le PCA vous avez l’ensemble des risques et vous dites qu’est ce que je dois faire si un jour cela advenait. Le maitre mot est la prévention et l’anticipation : gérer les risques c’est cela.

en oeuvre pour que la logistique marocaine évolue dans le bon sens ? La logistique marocaine est organisée comme sa distribution et comme son commerce. Aujourd’hui le commerce traditionnel reste prédominant, mais vous avez des initiatives entreprises comme celle de Dislog qui sert de manière professionnelle le commerce traditionnel en concentrant ses flux, en ayant créé des plateformes … l’avenir est là. Il est sur la consolidation. Une boite comme Dislog est un opérateur qui a créé un réseau de distribution et sert tous les hanout du pays et ce de manière très professionnelle, avec des moyens de géolocalisation, avec des entrepôts qui ont des WMS … donc ils ont mis en place un système moderne au service d’entreprises qui ne savent pas livrer autant de points de vente. C’est un modèle extra et qui va dans le bon sens, celui de la consolidation. Donc le Maroc s’il veut réussir doit convaincre les PME marocaines d’externaliser leur logistique et mailler le territoire de zones logistiques qui permettent de consolider et déconsolider les flux.

Un mot sur votre typologie de clientèle? Les anciens ? les nouveaux ? Chez JLL nous avons plusieurs types de clients : beaucoup de retailers donc beaucoup de gros commerçants, qu’ils soient e-commerçants ou pas, aussi bien dans le domaine alimentaire que non alimentaire et ensuite nous avons des industriels qui fabriquent. A partir du moment où on manipule de la marchandise, nous avons quelque chose à apporter à l’entreprise.

IDM : De plus en plus d’industriels marocains s'équipent en WMS alors qu'auparavant c'était l'apanage des opérateurs logistiques. Comment expliquez-vous cela? L’industriel fait de la logistique naturellement et je dirais que le concept même de supply-chain vient de l’industrie. Il a été inventé et théorisé dans ce monde de l’industriel. Et ce qu’on appelle logistique n’est qu’un petit maillon de la supply chain. Que l’industriel s’y intéresse et cherche à se professionnaliser, je trouve cela normal.

IDM : Quelles sont les actions à mettre

IDM : Mais quand les zones logistiques sont créées, il n’y a pas grand monde qui y va … Tant que vous n’arrivez pas à convaincre les gens d’externaliser, ils ne vont pas y aller. La logistique urbaine est très particulière: le consommateur en veut mais le citoyen que vous êtes n’en veut pas car vous ne voulez pas de trafic, pas de pollution, pas de camions… C’est un paradoxe qui ne peut se régler qu’avec la collaboration et la mutualisation et ces points de consolidation hors des villes.

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LOGISTIQUE

Les gagnants de la 2e édition des Moroccan Logistics Awards dévoilés par l'AMDL MLA 2017 Les gagnants des Moroccan Logistic Awards 2017 ont été dévoilés lors d’une soirée organisée le 18 mai à Casablanca à l'hôtel Mogador Casablanca par l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique (AMDL) en présence d’un grand nombre de représentants de la communauté logistique marocaine, de personnalités africaines et de présidents de fédérations sectorielles. Après le succès de la première édition qui a récompensé le potentiel d'innovation dans le secteur, cette deuxième édition, qui s'est tenue en marge du Salon Logismed 2017, a été l’occasion de célébrer encore une fois le talent des logisticiens marocains et le savoir-faire logistique des entreprises du Maroc.

Projet logistique de l'année Le jury a décerné ce prix à Dolidol, Casablanca pour son projet de «Transformation de la chaîne logistique de distribution - la Boucle ». Le principe de la boucle consiste à faire le maximum de voyages en optimisant tant les ressources matérielles que les ressources humaines. Il s’agit de ne plus affecter un véhicule à un chauffeur dédié, ce qui permet, de manière rotative, dans le temps, de maximiser le taux d’utilisation des véhicules et de réaliser des économies substantielles sur les coûts logistiques tout en améliorant le taux de satisfaction client. 56 N° 26 Juin 2017

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LOGISTIQUE

Projet green logistic Zenith pharma, Agadir a été récompensée pour son projet de « Mise en place d’une démarche Eco-Sourcing », une initiative écologique qui vise à réduire l’impact environnemental de la chaîne d’approvisionnement en utilisant efficacement les ressources matières à travers la mutualisation, tout en poursuivant l’objectif de croissance économique. La mise en place du projet a permis également la réduction des impacts environnementaux en amont en réduisant la quantité d’emballage fournisseur et en aval en mutualisant les matières chimiques qui servent au développement de la recherche scientifique.

Professionnel de l’année Le jury a primé cette année Hicham Mellakh, membre actif de la Fédération du Transport de la CGEM et gérant-associé de la société de transport Transmel. Hicham Mellakh est également vice-président de la commission logistique à la CGEM. Il a à son actif de grands apports dans le développement du secteur logistique marocain et une contribution active comme représentant du secteur privé à la définition et au déploiement de chantiers structurants de la stratégie nationale logistique notamment en matière d’amélioration de développement des compétences, de l’optimisation de la logistique urbaine et de la promotion de l’externalisation logistique.

Meilleure présentation Les participants à la soirée des MLA2017 ont décerné le prix de la meilleure présentation à celle de Teledyne avec le projet ‘’Bourse de fret : AGORA LOGISTICS’’. Teledyne a développé AGORA LOGISTICS qui est un portail interactif destiné à la communauté du transport de marchandises pour démultiplier les opportunités de collaboration et mutualiser les infrastructures de transport. La bourse de fret offre aux transporteurs les moyens pour éviter de circuler à vide. Elle permet, également, aux chargeurs de diminuer leur coût du transport. La plate-forme web capture la demande de fret et la publie à l’intention des prestataires de transport abonnés. Les échanges se font dans la transparence, la confidentialité et la sécurité en privilégiant une logique gagnant – gagnant. www.industries.ma

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LOGISTIQUE

DHL Express Maroc investit plus de 10 MDH à l’aéroport de Tanger CENTRE DE TRI Le leader mondial du transport express international de documents et colis présent au Maroc depuis 30 ans renforce sa présence au Nord en inaugurant un centre de tri sous douane dans la zone de fret de l’aéroport Ibn Battouta à Tanger.

D

estiné à favoriser les échanges commerciaux avec le reste du monde et contribuer au développement économique de la région du Nord, le nouveau centre de tri sous douane de DHL Express Maroc à Tanger offrira à terme une capacité de traitement de 120 tonnes par jour, ce qui permettra de faciliter les transferts de marchandises et de diminuer les coûts et temps de transit à destination et en provenance des zones franches, où se trouvent de nombreuses entreprises dans les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et de l’industrie en général. Dans ce contexte, le nouveau centre de tri sous douane contribuera à renforcer l’accès du royaume au réseau mondial de DHL et apportera davantage de valeur ajoutée à l'économie locale. Il marque ainsi une nouvelle étape dans la démarche de la compagnie, qui fait profiter les entreprises de ses services en importexport en accompagnant le Plan d’Accélération Industrielle dans lequel l’aéronautique, l’électronique et la production automobile tiennent une 58 N° 26 Juin 2017

INDUSTRIE DU MAROC

place majeure. Renforcement du réseau DHL L’ouverture de ce nouveau centre de tri sous douane dans la zone de fret de l’aéroport Ibn Battouta de Tanger vient renforcer le réseau de DHL Express au Maroc, qui compte déjà une plateforme aéroportuaire sous douane à Nouaceur depuis 2011, et marque la poursuite des investissements de

la compagnie dans le royaume, qui se chiffrent à plus de 170 millions de dirhams depuis 2010. Déployé sur 1 100 m², le nouveau centre de tri sous douane emploie plus de 30 personnes et dispose d’importants moyens matériels dont deux scanners aux rayons X destinés au contrôle des expéditions, en plus d'équipements de manutention en parfaite conformité avec les standards mondiaux en vigueur.

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LOGISTIQUE

NOUR SULIMAN, PDG de DHL Express au Moyen-Orient et en Afrique du Nord: « Alors que la région MENA connaît un développement économique continu, il est impératif pour accompagner cette croissance que les entreprises aient accès à des services logistiques de pointe qui les accompagnent efficacement dans leur volonté d’atteindre des marchés internationaux. Le nouveau centre de tri de Tanger vient non seulement renforcer notre engagement en faveur des clusters industriels au Maroc mais aussi soutenir le nombre croissant d’entreprises à travers le Maghreb qui utilisent le Maroc comme un hub vers l’Europe. Pour que ces industries continuent de dynamiser l'économie marocaine, il est impératif qu'elles soient en mesure de pouvoir profiter d’une logistique fiable et rapide qui relie directement les pôles de production du pays aux centres de demande en Europe et dans le reste du monde. Cette nouvelle installation permettra à cet effet aux industries du nord du Maroc d'accélérer leur croissance ainsi que celle du Maghreb en général. »

JAWAD OUAZIZ, Directeur Général de DHL Express Maghreb (à droite): « A l’occasion de notre 30e anniversaire, nous sommes très fiers chez DHL Express Maroc de pouvoir accompagner la stratégie nationale pour le développement de la compétitivité logistique, et le Plan d'Accélération Industrielle, grâce à cet investissement majeur de 10 millions de dirhams. Le nouveau centre de tri sous douane de Tanger donnera un nouvel élan et une meilleure compétitivité à nos partenaires de la région du nord du Maroc. Cette plate-forme aux standards internationaux, servira de base opérationnelle pour le traitement de tous les flux entrants et sortants qui sont acheminés sur notre avion DHL d'une capacité de 60 tonnes et qui connecte, du lundi au vendredi, Tanger et sa région à plus de 220 pays. »

DHL EXPRESS AU MAROC Depuis 2010, DHL Express a doublé son chiffre d’affaires, ses capacités opérationnelles et le nombre de ses salariés. La compagnie ambitionne d’atteindre 20 agences en 2020 et de rendre encore plus accessible l’offre DHL Express au Maroc. Les investissements de DHL Express Maroc ont connu une phase d’accélération depuis 2010 pour

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atteindre plus de 170 millions de dirhams en cinq ans. Les plus importants sont le centre de traitement opérationnel sous douane de plus de 7.000 m² à l’aéroport Mohamed V, l’ouverture d’une 15e agence à Laâyoune et l’aménagement d’un centre de traitement opérationnel sous douane de 1.000 m² à l’aéroport de Tanger. DHL Express Maroc, c'est aussi la

présence d’une flotte aérienne de trois avions qui connectent Casablanca et Tanger à plus de 220 pays dans le monde. DHL Express s’appuie également au Maroc sur une flotte de véhicules et de camions qui atteint aujourd’hui plus de 80 unités, opérant dans plus de 15 villes pour livrer une moyenne de 4.000 plis et colis par jour en provenance du monde entier

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AGRICULTURE

ENTRETIEN ABDERRAHMAN BENLEKHAL,

Directeur Général de la FIMALAIT.

« Le Maroc est en train de franchir un cap dans le développement de la filière lait » Propos recueillis par Sarah MAACHE.

A l'occasion des 2e Rencontres internationales «Lait, vecteur de développement» qui se sont tenues du 10 au 11 mai à Rabat, rassemblant 18 conférenciers et 210 participants issus de 12 pays, Abderrahman Benlekhal, DG de Fimalait, revient sur le savoir-faire de la filière lait marocaine. IDM: Trois ans après leur 1e édition à Rennes, les Rencontres internationales du lait se sont tenues en mai 2017 à Rabat, Qu'est-ce qui a motivé le choix du Maroc? ABDERRAHMAN BENLEKHAL: La FIMALAIT est impliquée dans l’organisation de ce deuxième colloque international sur le lait en tant que partenaire et c’est l’occasion justement de mettre en relief l’expérience marocaine dans le déploiement de cette filière. En effet, le Maroc a fait un grand pas dans le développement de la filière lait depuis maintenant trois décennies. Et avec l’avènement du Plan Maroc Vert, la filière a connu un nouveau souffle à travers le soutien de l’État qui a mis en place un certain nombre d’incitations. Donc le principal objectif de cette rencontre est de mettre en lumière les expériences mondiales dans le secteur laitier à travers la participation des pays du nord, comme la France, l’Espagne, le Danemark et d’autre pays dans lesquels la filière lait a atteint un niveau très développé, mais également le Maroc, qui est en train de franchir un cap dans le développement de cette filière et se place en tant qu’exemple pour les pays africains. Le Royaume dispose d’une grande expérience dans la politique laitière, dans l’organisation professionnelle du secteur et dans la production laitière face à des conditions hydriques difficiles et nous sommes absolument capables de contribuer à ce transfert de savoirfaire et de partage d’expériences entre l’Europe et l’Afrique, ainsi que dans le cadre de la coopération Sud-Sud Qu'est ce qui a permis à la filière lait de franchir ce cap de développement? Depuis le lancement du Plan Maroc Vert, la FIMALAIT a signé avec le gouvernement deux contrats programmes. Le premier a couvert la période 2009-2014, et ses objectifs ont été atteints à 85% en termes 60 N° 26 Juin 2017

INDUSTRIE DU MAROC

de production, d’emploi... Nous avons ensuite signé un deuxième contrat-programme couvrant la période 2015-2020 avec d’autres objectifs en terme de production, de chiffre d’affaires, d’emploi... Nous sommes aujourd'hui à la 3e année de réalisation de ce programme et je pense que nous sommes sur la bonne voie pour l’atteinte des objectifs prévus. En dépit d'une année 2016 difficile du fait de la mauvaise campagne agricole, nous enregistrons de bons niveaux de croissance malgré tout, et nous avons même enregistré des cas de surproduction au niveau des grandes régions d’élevage. Un bon nombre d’usines laitières sont en train de déployer de grands efforts pour valoriser ce surplus, notamment par la technique de séchage, vu que le Maroc dispose d’infrastructures modernes pour le séchage du lait que nous désirons valoriser . Le SIAM 2017 a été marqué par la signature d'un contrat-programme. pour l'industrie agroalimentaire dont vous êtes signataire. Pourriez-vous nous préciser ses apports? Ce contrat-programme a retenu un certain nombre de filières qui sont considérées comme à haute valeur ajoutée et la filière lait en fait partie. Ce contrat programme nous apporte un soutien considérable, notamment en aval de l’industrie laitière, à travers le soutien à l’investissement pour la valorisation du lait, le soutien pour l’export, parce qu’on peut se positionner comme exportateur de produits laitiers et tout ce qui est promotion de la consommation, étant donné que nous devons déployer d’énormes efforts pour sensibiliser le consommateur aux bienfaits du lait sur le plan nutritionnel. Nous rencontrons des problèmes à ce niveau et nous avons eu quelques mauvaises surprises ces dernières années, avec des campagnes

de dénigrement sur la consommation de lait et qui impactent la consommation à la baisse. Comment comptez-vous réagir face à cette situation? Nous nous apprêtons à lancer une grande campagne de promotion et de sensibilisation auprès des consommateurs pour leur démontrer les bienfaits du lait, en partenariat avec le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts et le Ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique . S’il est vrai que le lait consommé en excès peut devenir nocif, c’est loin d’être le cas pour le Maroc, puisque la consommation de lait du citoyen marocain n’atteint même pas les normes admises par les organisations internationales notamment l’Organisation Mondiale de la Santé. Qu’en est t’il du reste des objectifs de la FIMALAIT ? Les objectifs que nous nous fixons sont interdépendants, on peut dire que c’est une sorte de package, c'est-à-dire que lorsqu’on développe la production nous développons également le chiffre d’affaires qui a à son tour un impact sur l’économie nationale et donc nous améliorons également le revenu du producteur, qui représente notre cible primordiale comme étant le principal acteur de la chaine. Ainsi, dès lors que nous améliorons les rendements de la production chez l’éleveur, nous augmentons automatiquement son revenu et je pense que la profession laitière, avec toutes ses composantes, travaille dans ce sens. Nous faisons beaucoup de programmes d’amélioration du niveau de production et d’application des nouvelles technologies chez les éleveurs pour qu’ils augmentent les

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N° 26 Juin 2017 61

INDUSTRIE DU MAROC


MANAGEMENT

La motivation au service de la performance Avis d'expert d'IKHLASS FERRANE,

Consultante coach, formatrice et conférencière www.i-progress.ma

De plus en plus d’entreprises se préoccupent de la motivation des salariés. Au service de l’organisation, elle représente un enjeu capital dans la performance des ressources humaines. La motivation repose en effet sur le fondement qui stipule que la réussite de l’entreprise est fonction des performances collectives, des réalisations qui dépendent des performances individuelles et de l’engagement et implication de chacun. Ainsi la motivation constitue un tournant essentiel en matière de performance des entités économiques et une mission importante du management des ressources humaines. L’objectif permanent aujourd’hui consiste à savoir créer, restaurer, développer et maintenir la motivation des salariés tout au

long de leur vie professionnelle. Cependant, le mouvement motivationnel à travers sa complexité et son évolution permanente, provoque énormément de questionnement et d’interrogations sur le processus à adopter. I PROGRESS Centre Maroc, partenaire du développement des ressources de performance en entreprise et motivé par ses valeurs reposant sur l’être humain et son potentiel, s’est penché sur le sujet à travers diverses actions d’accompagnement et de formation. A travers cet article nous veillerons à délimiter les notions, le processus motivationnel et à en déceler les effets et perspectives pour plus de visibilité sur la motivation en entreprise.

La motivation

De prime abord, la motivation était la justification d'un acte et relayait les motifs d'une décision ou d’une action. A mesure que les chercheurs s’investissaient pour comprendre la motivation du comportement de l’individu en situation de travail (ce qui peut inciter ou susciter la décision de quelqu'un d’agir de telle ou de telle façon selon le contexte et de s’orienter dans une direction ou une autre), le concept a touché le domaine des organisations et des entités économiques. Pour une approche concrète, nous retenons la définition suivante : « la motivation désigne l’ensemble des forces qui stimulent et provoquent l’adoption d’un comportement orienté et dirigé vers un but et un objectif ». Toutefois « un comportement est motivé quand il est consciemment voulu, quand il a un objectif et un sens. La motivation est un processus psychologique qui cause le déclenchement, l’orientation et le maintien d’un comportement » (Rivaleau, 2003). Trois éléments ressortent de cette citation : la conscience, le sens de l’action et l‘action elle-même. Ils sont de manière incontournable et incontestable les moteurs d’action.

Les sources de motivation

Plusieurs théories ont traité des facteurs de motivation pour ressortir les opportunités de motivation à développer. Deux d’entre elles séduisent notre intérêt : - La théorie besoins (McClelland) qui regroupe les besoins en besoin d'accomplissement (ou de réussite), besoin de pouvoir et besoin d’affiliation ; - La théorie de l'équité (Adams) qui repose sur la comparaison des rétributions aux contributions 62 N° 26 Juin 2017

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MANAGEMENT pour en ressortir avec un quotient comparable à un référent pertinent. De ce fait, pour résumer les sources de motivation nous proposons la liste suivante: Besoin d'accomplissement (ou de réussite) : il s’agit de cette volonté de se surpasser, de se réaliser en dépassement des normes établies et de concrétiser sa réussite. Nos expériences ont mis en évidence la relation entre ce besoin et la confiance en soi du collaborateur ; Besoin de pouvoir : c’est le besoin de domination face au groupe ou au collectif et le besoin d’infliger aux autres un comportement spécifique. Et le parallélisme est clair avec la notion d’image de soi, d’estime de soi ainsi que l’affirmation de soi ; Besoin d’affiliation et de communauté : en établissant des relations interpersonnelles et en tissant des liens amicaux et intimes ; Besoin d’Equité : selon un ratio d’équilibre comparant ce que la personne perçoit en retour des actions qu’elle engage. Ces deux derniers besoins sont également en relation avec notre image de soi et la confiance que nous nous accordons.

Impacts et déficits ?

En parallèle, la performance est définie par des actions selon 3 étapes: le choix de l’objectif, la décision et la persévérance dans l’effort. Ces étapes sont intimement liées à une motivation présente et accrue chez le collectif et l’individualité opérant en entreprise. D’ailleurs, il existe une forme de parallélisme que nous avons pu mettre en évidence à travers notre expérience d’accompagnement en entreprise. Les étapes citées précédemment sont en étroite symbiose avec les 3 piliers de la motivation et représentent même une dynamique active dans la définition du processus de la motivation. A titre d’exemple, un manager que nous avons accompagné en entreprise, a décidé de changer son comportement face à son équipe et à sa hiérarchie sur la base d’une prise de conscience de ses besoins et du sens qu’il donnait à chaque action et relation. Il s’agit d’un travail énorme qui restructure la relation à soi dans un premier temps et aux autres dans un second lieu. Cela a permis son épanouissement personnel, une implication engagée à atteindre les objectifs de son entité et à poursuivre ses actions. Plus encore, son comportement caractérisé par une nouvelle motivation a créé autour de

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lui un spectre d’alliance et de confiance avec sa hiérarchie et son équipe ainsi qu’une énergie positive et dynamisante qui renforce l’appartenance chez son équipe et l’implication autour des projets et objectifs. Ainsi, la motivation individuelle permet non seulement de redynamiser la personne concernée mais de propager l’action de performance autour. Le manque ou déficit en motivation provoque un enchainement d’effets négatifs en termes de présence, de travail fourni, de climat de travail et de contribution de chaque individu dans la productivité collective.

Illustrations, usages et perspectives

Motiver les différents membres de l’entreprise n’est pas tâche facile ou évidente. Il s’agit d’adapter l’ensemble des actions stimulantes à chaque type de personnel et même en fonction de la personnalité de l’individu et du groupe. Actuellement les entreprises adoptent plusieurs actions que nous regroupons en 3 modes : financier (primes, intéressement…), social (programme de valorisation, défis professionnels, nouvelles missions…) et de développement (Perspectives d'évolution professionnelle, sessions de formation. Ces systèmes de motivation reposent sur le principe de la motivation externe et donnent bien évidemment des effets positifs sur le court et moyen terme. L’entreprise bénéficie de collaborateurs engagés à atteindre leurs objectifs mais qui manquent de créativité et d’autonomie en matière d’innovation. C’est pour cela que nous proposons dans le cadre de nos ateliers ou formations accompagnement d’élargir le spectre des actions de motivation externes à une approche plus transversale et holistique du concept de motivation. Au-delà des stratégies de motivation adoptées par l’entreprise de manière à renforcer la motivation externe de ses collaborateurs et à dynamiser leurs énergies, nos actions visent à réveiller l’être merveilleux qui sommeille en chacun de nous et à conscientiser chaque collaborateur sur le potentiel dont il dispose. Cela suppose une besogne profonde et une action touchant à la racine même de la motivation intérieure de chaque être, le sens accordé à sa vie. Une force permettant de dévoiler l’essence de chaque personne et de briller à travers sa contribution personnelle. Le constat que nous avons fait à travers notre expérience, est que le déficit de motivation est lié aussi bien à un

manque de confiance en soi qu’à une estime de soi défaillante et une problématique de reconnaissance (orientée vers l’extérieur sans équilibre avec la reconnaissance intérieure). Notre approche d’accompagnement vise à développer ses 3 piliers de la motivation. Nous soutenons parallèlement nos partenaires dans leur quête personnelle à trouver un sens à leurs actions ; état étroitement lié à la motivation. Ce qui permet de ressortir une forte motivation pour agir et entreprendre des actions positives et dans l’intérêt du collectif. Ainsi à travers un travail de découverte et de connaissance de soi, nos clients retrouvent leur autonomie qui est une composante tout aussi essentielle dans l’action. Nous les encourageons vivement à l’amélioration de leur performance en les imprégnant de valeurs telles que l‘autonomie, la responsabilité, la prise d’initiative et l’innovation. Nous appuyons vivement les organisations dans la mise en place d’un système d’autosatisfaction permettant le développement de l’individu (ressource au centre de la performance) et la performance comme objectif ultime de l’entreprise. Nos expériences et expérimentations avec nos clients ont engendré de l’inspiration et de la créativité dans les relations à soi-même et à ses objectifs. La notion d’équilibre vie professionnelle/personnelle et celle de bien-être sont également de mise dans le processus de motivation. Aujourd’hui, les jeunes recrues (faisant partie de la génération Z) apportent de nouvelles caractéristiques à étudier et des solutions à mettre en exergue pour plus de synergie.

Anticipation

Nous sommes conscients que les aspirations et sources de motivation des générations à venir vont progresser et évoluer vers de nouveaux terrains à explorer. L’Homme ne cesse de progresser et sa motivation devra suivre ou même être anticipée. Notre centre I PROGRESS par sa proximité avec ses clients et des opérateurs du marché, vise à contribuer en éclairage et à anticiper les réponses aux besoins exprimés. Notre mission est de développer des approches motivationnelles qui reposent sur le potentiel de l’être humain et les spécificités des générations de cadres et de managers. N° 26 Juin 2017 63

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I N NOVATION

ENTRETIEN NISSAL BERRACHED, CEO DE PHILLIPS MAGHREB.

«Le Maroc représente une base solide pour la croissance de Philips sur le marché africain émergent. » Philips a présenté à Marrakech son nouveau portfolio de systèmes d'imagerie numérique, de logiciels et de services intelligents permettant l’amélioration des diagnostics et des soins apportés aux patients. Dans cet entretien, Nissal Berrached, CEO de Phillips Maghreb, revient sur ces les innovations qui seront proposées au Maroc par le groupe et la stratégie de développement de Phillips en Afrique via le hub Maroc.

Propos recueillis par Dalal SADDIQI. IDM: Vous avez participé à la 9e Conférence de radiologie panarabe. Quels étaient les enjeux pour Philips lors de cet événement ? NISSAL BERRACHED : Cette conférence a été un événement important dans la mesure où nous avons pu nous entretenir avec des radiologistes de l’ensemble des marchés d'Afrique du Nord et de présenter notre nouveau portefeuille de systèmes d'imagerie numérique, de logiciels et de services intelligents ainsi que les dernières avancées dans le domaine évolutif de l'imagerie médicale en radiologie. La radiologie est la méthode de diagnostic la plus largement utilisée aux États-Unis et au Maroc, nous voulons améliorer l’accès de ces technologies aux hôpitaux et cliniques. Que représente l'activité «santé» dans votre chiffre d'affaires ? Plus de 80% de notre chiffre d'affaires mondial de 17,4 milliards d'euros en 2016 a été réalisé par le segment des technologies de la santé. Cette activité de Philips se développe sur le continent africain, y compris le Maghreb, pour répondre aux besoins d’amélioration de conditions de soins de santé exprimés par les gouvernements. En tant qu'entreprise mondiale spécialisée dans les soins de santé, Philips s’inscrit dans cette dynamique en étant partie prenante de cet effort d’amélioration grâce au

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INDUSTRIE DU MAROC

développement et au déploiement de technologies qui répondent au mieux aux besoins de la population africaine.

Que resprésente le Maroc dans votre stratégie Maghreb - Afrique? Le Maroc est un marché stratégique pour Philips et représente une base solide pour la croissance sur le marché africain émergent. Nous avons notre siège régional du Maghreb à Casablanca et nous travaillons avec des partenaires de chaînes locales solides dans tous les pays - ils sont nos distributeurs autoriséset fournissons un soutien à Philips pour étendre notre portée et fournir des technologies et des services de santé pertinents plus proches de notre clientèle dans toute la région. Nous reconnaissons que l'innovation dans les modèles commerciaux et financiers peuvent subir des perturbations nécessaires pour relever le défi de répondre aux problématiques de la santé mais nous sommes fermement convaincus que la combinaison de ceux-ci avec une compréhension des besoins locaux, des partenariats adéquats et une innovation continue produit / technologique sur le plan local est la clé qui permet de relever les défis d’un meilleur accès aux soins de santé. Vous avez annoncé le lancement de 3 innovations, en quoi consistent-elles? Philips est à l'avant-garde de l'innovation en matière de technologie d'imagerie et

pionnier dans l’approche qui consiste à répondre aux problématiques d'imagerie auxquelles font face les professionnels de la santé. Nos technologies de radiologie permettent une meilleure expérience du patient, ainsi que l’avantage d'obtenir les bonnes informations dans la première phase d’analyse et de diagnostic, ce qui a un impact réel sur le degré de précision du diagnostic médical. Les 3 nouvelles technologies que nous présentons sur le marché marocain sont : - Le Philips IQon Spectral CT, le premier scanner de tomodensitométrie au monde, basé sur des détecteurs spectraux qui offre aux cliniciens des points de vue de l'anatomie du patient dans un seul examen à faible dose. - Le système d'échographie EPIQ 7, conçu pour offrir un niveau de confiance clinique entièrement nouveau avec une architecture d'échographie de premier ordre, soit une approche totalement nouvelle pour créer des images échographiques. - Enfin, IntelliSpace Portal 8.0, est la dernière édition de la plate-forme complète d'analyse et de quantification visuelle avancée de Philips, avec une gamme de fonctions multi-modales et des outils neurologiques développés qui permet aux radiologues de détecter, diagnostiquer et suivre le traitement des maladies.

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INDUSTRIE DU MAROC


AUTO

NOUVELLE ŠKODA OCTAVIA

Un nouveau look à l'allure audacieuse

L

e nouveau look affiché par la nouvelle ŠKODA Octavia a gagné en puissance, en audace, et en caractère, particulièrement à l’avant. Elle apparait plus large et ses nouveaux phares affichent la technologie full LED sur option. Le design extérieur La grille du radiateur, qui a été élargie grâce à l’introduction de phares additionnels au regard cristallin, et des entrées d'air encore plus larges avec une structure en nid d'abeille dans le parechocs redessiné créent un regard masculin et dynamique. Avec ses lignes en coin et sa conception de haute précision, elle fait échos aux motifs de l’artisanat verrier bohémien.

Sa ligne rappelle le nouveau SUV ŠKODA KODIAQ, bien qu’orientée horizontalement. Les phares extérieurs produisent les feux de croisement, tandis que les intérieurs, qui convergent vers la grille de calandre, génèrent les feux de route. Le lien direct entre la grille de calandre et l’homogénéité de l’éclairage crée une unité graphique qui rend la Octavia reconnaissable entre toutes. Les lignes précises et affutées qui caractérisent cette dernière version de la ŠKODA OCTAVIA continuent sur les flancs et à l'arrière, créant ainsi un intense jeu de lumière et d'ombres sur les surfaces. Des contours subtils confèrent au pare-chocs arrière, nou-

vellement façonné, une indéniable impression de puissance. Le design intérieur L’habitacle très nettement revisité est un véritable espace de bien-être. Il apparait clair et calme, et se concentre sur l'essentiel. Son design est une prolongation du caractère nerveux de l'extérieur. Il se concentre sur l’horizontal, ce qui souligne cette impression d'étendue aérée. Les surfaces et les corps semblent géométriquement clairs et fermement tendus.

UN CHIFFRE POUR L’HISTOIRE

Le millionième exemplaire de la Porsche 911

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odèle emblématique de la marque, quintessence de la voiture de sport adaptée à un usage quotidien, icône du design automobile: la Porsche 911 est une voiture de légende. Aujourd’hui, le millionième exemplaire de la 911 est sorti de la ligne de production du site Porsche de Zuffenhausen : une 911 Carrera S Vert Irlande, dans une déclinaison exclusive qui rend hommage aux premières 911 de 1963. Aujourd’hui, la sportive à deux portes reste le modèle phare de la marque et contribue largement à la réussite de l’entreprise, faisant de Porsche l’un des constructeurs automobiles les plus rentables au monde.

TOTAL MAROC célèbre ses 90 ans

C

réée en 1927 sous l’appellation « Compagnie Marocaine des Carburants », Total Maroc, qui fête cette année ses 90 ans, est l’une des plus anciennes entreprises du Maroc. Devenue Total CMC en 1951, Total Maroc a ouvert son tour de table en 2014 par la cession de 30% de son capital au groupe Zahid, puis introduit 15% de son capital à la Bourse de Casablanca en 2015. Cette opération est venue confirmer l’attachement fort de l’entreprise à l’économie nationale, aussi bien en termes de création que de partage de valeurs.

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INDUSTRIE DU MAROC

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