36 minute read

Panel 03

Next Article
Clôture

Clôture

Panel de discussion 03 L’expérimentation outil de recherche

::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::

Advertisement

Participants : Thomas Dalby (ENSAM, membre HITLab) // Brice Lebouvier (ENSAM, membre HITLab) // Johan Laure (ENSAM, membre HITLab) // Malek Dahbi (ENSAM réunion, membre HITLab) de nos interventions. Enfin la conception

Thomas Dalby

C’est vrai que j’ai une pratique architecturale plus classique, cette activité sur l’architecture éphémère est une pratique que l’on a à côté de notre agence et on souhaite que ce soit bien séparé. Donc je vais essayer d’introduire cette table ronde en vous montrant quelques-uns de nos projets en rapport à notre expérience. Il y a quelques années avec mes collaborateurs, on a souhaité créer un outil d’expérimentation qui s’appelle l’Atelier Vecteur qui va s’intéresser, justement, aux projets éphémères et qui nous permet d’expérimenter la fabrication du projet au travers de l’étude de la forme, de l’espace, du matériau et de la méthodologie. Donc ces expérimentations sont rendues possibles aujourd’hui uniquement dans le cadre d’installations éphémères in situ, ceci nous permettant de se libérer des contraintes de solidité dans le temps et de se libérer de la majorité des contraintes réglementaires. Afin de mener à bien nos expérimentations nous avons établi plusieurs conditions de création et de fabrication du projet. Tout d’abord l’utilisation du module de base l’essence même de la fabrication de la forme. Le matériau unique est jusqu’à maintenant le bois qui est un matériau facile d’emploi, putrescible ce qui renforcera le côté justement éphémère

simple et unique qui nous permet de revenir à réalisation de la majorité de nos réalisations va nous permettre de valider et réfuter sur site directement les hypothèses de conception qu’on aura pu édicter en amont. Donc je vais tenter de présenter rapidement la manière dont on essaie d’expérimenter au travers de quelques une de nos réalisations.

Donc tout d’abord l’expérimentation formelle et spatiale donc avec un premier projet qu’on a fait dans le cadre du Festival des Architectures Vives

HITLab & Métropoles du Sud

à Montpellier qui se soustrait complètement des contraintes de solidité qui nous a permis de réaliser cet élément uniquement avec des tasseaux et d’élever les volumes sur une hauteur de 6 mètres. Il s’agissait là d’une double expérimentation, la première qui était la collaboration sur la conception à distance avec des artistes québécois et la seconde sur le questionnement de la relation intérieureextérieure, du visible et de l’invisible.

01 .

Terminologie

Initiation au projet Architecturale _ S2 WORKSHOP

Architecture Expérimental / Ephémère :

- absence d’impératifs de solidité

Donc un second projet, Wood Pearls, sur les FESTIVAL DES ARCHITECTURES VIVES I PAVILLON D’ACCUEIL I PRISME I 2018 ATELIER VECTEUR remparts d’Aigues-Mortes, une ville fortifiée à quelques kilomètres de Montpellier. Ici l’expérimentation a été la confrontation entre le patrimoine architectural et l’intervention éphémère avec le grand paysage. À l’occasion de cette intervention, on a travaillé sur les vides laissés dans la pierre, les traces historiques d’anciens éléments en bois de la construction médiévale.

Ça c’est un troisième projet que on a réalisé en REMPARTS AIGUES MORTES I WOOD PEARLS I 2015 ATELIER VECTEUR Haute Savoie donc c’était la réinterprétation de l’idée de cabanes dans le cadre d’une réserve de pêche artificielle. Ce projet nous a permis de créer des espaces dédiés à différents publics et usagers. Donc aussi bien pour les jeunes qui s’en servent comme refuge que pour les pêcheurs qui s’en servent comme support pour leurs activités. L’expérimentation a été le dialogue entre l’objet figé et le paysage naturel vivant.

FESTIVAL DES CABANES FAVERGES I LE NID I 2016 On conçoit et réalise la majeure partie de nos ATELIER VECTEUR installations expérimentales ce qui nous permet de contrôler le processus du début à la fin et d’en tirer des conclusions pour les expérimentations futures. On réalise in situ l’ensemble des installations avec à chaque fois des gabarits particuliers, des installations particulières qu’il faut réinventer sans cesse. Pour revenir à la question de tout à l’heure des stages, nous, c’est vrai, que sur chaque projet, on essaie justement d’intégrer des stagiaires, des étudiants des écoles qui sont proches du projet que l’on réalise donc là c’était à Nantes on avait des étudiants de Nantes et de Versailles. L’expérimentation suivante est une terrasse qui a été réalisée dans le cadre du festival voyage à Nantes donc cette terrasse a pris place sur les berges inoccupées et inaccessibles d’un canal sur lesquels l’accumulation de cadres de bois nous a permis de réaliser cette terrasse en équilibre. C’est pareil sur l’ensemble des réalisations, il n’y a aucun ancrage, d’où l’expérimentation permanente sur savoir comment on peut réutiliser un simple module de bois, le multiplier et de réussir à le faire tenir. Donc cette installation a vocation à être utilisée de manière publique parce qu’elle peut être utilisée comme belvédère sur le canal et de manière privative parce que c’est une terrasse pour le bar restaurant qui est juste à côté.

FESTIVAL LE VOYAGE A NANTES I TERRASSE FELIX I INTERMEDE I TERRASSE RESTAURANT I 2018 C’était une réelle problématique parce que ATELIER VECTEUR justement les problématiques d’accès en permanence sur le site ce ne sont pas les mêmes que si on pouvait fermer cette terrasse la nuit donc il a fallu jouer avec les contraintes réglementaires pour pouvoir éviter d’avoir à fermer le site la nuit. Ce belvédère est devenu aujourd’hui un lieu de rencontre et plus uniquement un lieu de passage. Donc ça c’est le premier projet qu’on a réalisé dans le cadre déjà du Festival des Architectures Vives donc c’est vraiment le point de départ de l’aventure Atelier vecteur et de la création de cet outil c’est la première fois qu’on utilisait le bois et on sortait tout juste de l’école donc c’est vraiment le projet qui a marqué le début des expérimentations qu’on fait depuis maintenant presque huit ans.

01 .

Terminologie

Initiation au projet Architecturale _ S2 WORKSHOP

Type de projets d’architecture éphémère :

- lié au contexte de la fête

entre un volume de bois posé au milieu d’un environnement patrimonial minérale et le contraste des courbes de l’intervention et la rectitude de ce bâti existant. Notre projet avait pour objectif d’interpeller le visiteur pour l’inciter à pénétrer dans la forme.

Notre pratique a pour objectif aujourd’hui de créer des expériences uniques pour les usagers comme par exemple sur ce projet-là réalisé dans le cadre du Festival de Chaumont sur Loire pour lequel il nous avait été demandé de proposer une installation inspirante pour le visiteur afin qu’il puisse puiser des idées et qu’ils puissent le reproduire chez lui dans son jardin. On a utilisé comme un module la planche de palettes qui est si chère à nos étudiants aujourd’hui et d’expérimenter les multiples assemblages et formes réalisables simplement.

L’installation suivante Oscillation, elle prend ATELIER VECTEUR I OUTIL DE REALISATION I LE MODULE FESTIVAL INTERNATIONAL DES JARDINS DE CHAUMONT SUR LOIRE I LA RIVIERE DES SENS I 2013 place entre des anciens chantiers navals et un

Donc on vient interroger ici le contraste FESTIVAL DES ARCHITECTURE VIVES I PAVILLON D’ACCUEIL I WOODBOX I 2012 ATELIER VECTEUR ancien centre de maintenance électrique.

Cette intervention a permis à la fois de réaliser FESTIVAL VOYAGE A NANTES + COGEDIM I PROTECTION CHANTIER I OSCILLATION I 2016 ATELIER VECTEUR une protection de chantier donc sur 150 m pour un chantier de logements collectifs sur une durée de deux ans et une expérience nouvelle de déambulation sur le trottoir pour les usagers donc on a fait cette fois-ci évoluer les connaissances acquises lors des expérimentations précédentes comme les techniques d’assemblages qui nous ont permis de nous engager sur une responsabilité de

HITLab & Métropoles du Sud

solidité de l’ouvrage pour une durée de deux ans, chose que les BET à l’époque ne pouvaient pas justifier en l’état. L’utilisation d’un matériau unique nous permet de nous concentrer sur la forme, le volume et l’espace créé et non pas sur l’esthétisme qui serait uniquement lié à un choix du matériau plutôt qu’un autre. Au-delà des expérimentations formelles et constructives, on essaie aussi, au travers des différentes installations, d’expérimenter la méthodologie de fabrication d’un projet donc notamment sur le projet Blitz qui a été mené dans la ville de Québec en 2017.

L’idée était de rencontrer deux artistes BLITZ I EXPERIMENTATION ATELIER VECTEUR I LABORATOIRE D’IDEES

québécois de mener une réflexion et de réaliser une œuvre en sept jours donc ça c’est on va dire la première partie l’expérimentation et la deuxième partie c’était le premier projet vous avez vu, donc c’était la réciprocité, c’est à dire que si ce projet était validé, dans le sens si l’expérience fonctionnait, on se devait de réaliser un projet en France avec ces artistes québécois. Donc le site, le thème et le budget ont été connus le jour de la rencontre et au-delà de l’œuvre construite, c’est surtout le processus de cocréation qui a été mis en place dans cette expérimentation. On réalise actuellement une expérimentation sur une période d’un an à Aigues Mortes qui a été commandé par le centre des monuments nationaux. Il a été demandé de mettre en place un projet éphémère afin d’expérimenter et de tester la cour d’entrée du logis. L’objectif étant, qu’en décembre 2019, il soit possible de tirer les conclusions de cette expérience et que le maître ouvrage soit capable avec nos orientations de programmer et d’aménager un lieu pérenne. On a démarré nos études par de multiples enquêtes observations in situ de comportement, en rencontrant le personnel, les cadres et agents du centre des monuments nationaux, les associations aussi d’Aigues-Mortes afin de comprendre le lieu dans son fonctionnement et la manière dont il est pratiqué. Nos enquêtes de terrain nous ont permis de faire des constats de fréquentation d’usage et de comportement nous permettant d’émettre des hypothèses. A la suite de ça on a mis en place une série d’événements et d’interventions, comme la création d’un concours étudiants, l’organisation de différents workshops avec des école de design, avec des collégiens de d’Aigues-Mortes pour essayer de valider nos différentes hypothèses. On a essayé de créer des workshops, des activités dans les lieux que l’on pensait stratégiques notamment dans ce concours étudiants on a identifié qu’au-delà de créer un événement dans la cour, il fallait déjà créé un appel chose que les monuments nationaux n’avaient pas forcément jusqu’ici identifié donc on a essayé de mettre en place ce concours de manière à tester pendant 15 jours cet appel et essayer de comptabiliser, de vérifier si justement les visiteurs étaient plus attirés peut-être par le lieu qui existe derrière donc une fois ces hypothèses validées nous avons pu compléter le programme pour enfin proposer un projet éphémère d’aménagement de la cour d’entrée susceptible de répondre au mieux aux 01 . De la Conception problématiques du lieu. Expérimentation Outil de recherche _ SYMPOSIUM 24_05_2019

Et donc à la suite de cette intervention on relancera une campagne d’enquête sur les comportements des visiteurs afin de corriger ou valider en l’état notre intervention et apporter une conclusion au centre des monuments nationaux. Aujourd’hui l’ensemble de ces expérimentations nous permettent de se fabriquer une base de données sur la fabrication du projet de la conception à la réalisation et l’ensemble des informations récoltées lors des différentes réalisations vont nous permettre de nourrir les expérimentations futures.

Malek Dahbi

On peut peut-être commencer par une première interrogation pour revenir au titre de la table tonde qui est l’expérimentation outil de recherche j’ai tendance à penser que c’est l’autre pendant de la recherche. C’est à dire la question du pourquoi et du comment.

L’expérimentation est dans le comment et dans une vision beaucoup plus ascendante que celle qu’on appréhende très souvent c’està-dire qu’on fait de la recherche théorique fondamentale et puis après on applique puis bon ça marche et après on corrige un petit peu mais l’expérimentation sur des intuitions que savent bien faire des architectes peut être un formidable moteur de recherche. Alors peutêtre citer un exemple réunionnais puisque c’est le seul que je connaisse bien c’est ouvert de 2005 à 2015 une formidable époque, on va dire, d’expérimentation sur le projet avec des inconvénients dont on a parlé tout à l’heure sur le temps de la recherche et le temps court du projet architectural. Suite à une prise de conscience écologique, à peu près comme dans tout le monde entier et qui s’est un peu cristallisée sur comment concevoir un habitat au sens large, confortable pour les habitants et peu énergivore et dans un climat tropical humide. Il y avait bien un peu de littérature, des gens du CSTB avaient travaillé dessus depuis les années 70. Ils restaient relativement vagues mais avec le milieu tropical humide faut bien comprendre la variable humide quand on parle en termes d’immeuble. Donc des architectes qui étaient pionniers sur ce sujet-là à La Réunion ont expérimenté pour certains sur leurs propres deniers, ça c’est surtout cristallisé sur la ventilation naturelle. Si on veut faire des logements peu énergivores donc se dispenser de la climatisation, il faut absolument de la ventilation naturelle. Donc sur cette question un peu pointue, des architectes ont expérimenté sur leurs propres intuitions en sortant l’argent de leur poche. Certains architectes ont loué une piste d’aérodrome et un 4x4 puissant par exemple pour la mise en place de girouette Venturi et ont roulé à différentes vitesses donc il fallait qu’ils soient intimement convaincus que ça valait le coup. Donc après les effets qu’on a pu voir se mettre en place très vite pour cette réévaluation des premiers écrits sur la ventilation naturelle, sont qu’on s’est aperçu que les modèles numériques déjà ne fonctionnaient plus très bien donc il a fallu réévaluer des modèles et on s’est rendu compte que c’est assez peu présent dans la littérature, ça paraît comme une évidence

HITLab & Métropoles du Sud

aujourd’hui mais on était assez peu renseigné et puis d’autres effets sur l’aspect nourrir la recherche qui était plus théorique bien sûr. On sait qu’il y a des laboratoires locaux qui sont très demandeurs d’expérimentation parce qu’il faut qu’ils alimentent aussi leurs recherches et qu’il faut viser des objets d’étude et aussi on a une école d’ingénieurs qui est très demandeuse sur ce type de sujet donc on a pu expérimenter une espèce de cercle vertueux où il n’y a pas qu’un effet ascendant descendant mais l’un alimente l’autre et puis on va dire tout le monde s’en porte mieux. Après cette période c’est un peu éteinte parce qu’expérimenter veut dire prendre des risques donc se tromper et de moins en moins de maîtres d’ouvrages suivent parce que, si on se trompe sur des choses anodines ce n’était pas très grave mais après on a des habitants donc les maitres d’ouvrages qui sont de plus en plus frileux à expérimenter à nouveau mais l’expérimentation nourrit la recherche.

Thomas Dalby

Mais c’est vrai que dans la pratique qu’on a tous nous architectes, de matière plus conventionnelle, cette expérimentation est peut-être plus difficile à mettre en place alors que là on parle d’éléments beaucoup plus légers où l’expérimentation effectivement peut être beaucoup plus facile à mettre en place et beaucoup moins onéreuse aussi. On parlait tout à l’heure de trouver ces financements pour le coup on n’a pas souvent ce genre de problème nous, mis à part le dernier projet que j’ai pu présenter justement et là on revient sur l’aspect temporel de l’expérimentation de la recherche, c’est la première fois qu’on nous demande une expérimentation sur une durée beaucoup plus longue parce qu’effectivement ces installations éphémères à l’opposé de tout ce qu’on a pu écouter à la table ronde précédente, ce sont des éléments qui sont fabriqués très rapidement, c’est à dire que la conception doit être faite en un jour, la réalisation c’est une semaine, c’est donc quelque chose qui va très vite alors là on est sur une temporalité beaucoup plus longue ce qui vous permet d’interroger des éléments beaucoup plus profond et on se rapproche finalement beaucoup plus du schéma classique de la fabrication d’un projet que l’on a pu décrire précédemment, donc c’est vrai c’est facilité sur les installations éphémères mais c’est vrai qu’on peut commencer à tirer certaines conclusions on pourrait peut-être essayer d’appliquer sur la structure.

Malek Dahbi

Un autre aspect qu’on a pu aussi constater c’est comment on est rentré un peu ténu comme ça sur la ventilation naturelle, ça a permis de questionner plein d’autres domaines notamment sur la forme architecturale liée à la ventilation naturelle, on sait qu’au-delà de certaine épaisseur ça marche plus très bien donc l’organisation spatiale ça a aussi posé des questions dans le champ des sciences sociales donc on a des bâtiments très poreux nécessairement et donc ça réinterroge des modes d’habiter un peu plus ancestraux qui avaient disparus sous un modèle imposé. Ça interroge également la physique du bâtiment, c’est un sujet très petit qu’on peut re ouvrir à nouveau grâce des expérimentations.

Johan Laure

Alors après la question de l’expérimentation

finalement dans la question du concours d’architecture, je trouve qu’il y a cette condition de recherche, c’est à dire qu’à la limite, on a pu parler ce matin que l’objet final n’est pas valable comme étant de la recherche mais quand on se retrouve dans des états de conception ou un moment de concours, on se retrouve à essayer des outils qu’on utilise pas forcément tous les jours : la question du diagramme, la question de la synthèse de programme, d’organigrammes, de maquettes. Je trouve, pour ma part, que la recherche démarre dès les premières idées, on essaie de développer un récit donc finalement on va essayer de créer une sorte de recherche culturelle, appropriation parfois mais en tout cas, à travers les outils architecturaux durant parfois des périodes qui peuvent être assez longues, on développe une question de la recherche, du lieu, de la fabrication du lieu. En fait, la recherche ça va être approfondir ou élargir nos connaissances d’un certain sujet. Finalement chaque lieu devient un sujet à part entière mais quand on élargit la connaissance d’un lieu ou qu’on le révèle est-ce qu’on n’a pas fait notre part de recherche déjà en tant qu’architecte ? Et ensuite tous les dispositifs qu’on va mettre en place pour venir créer de nouveaux espaces où on va essayer, comme tu disais Malek, des fois on peut se tromper mais en tout cas on peut essayer. Je me rappelle notamment de la conférence de Pierre Thibault justement qui parlait de cette recherche autour du scolaire, de comment on crée des lieux sensibles pour un nouvel apprentissage et de ne plus laisser apprendre comme on le faisait auparavant ou en tout cas comme quoi la fonction du lieu et sa forme faisait aussi un travail sur la façon d’apprendre et quel sujet on donnait à apprendre aussi, l’acceptation des enfants entre eux, ce genre de choses donc au final pour moi je pense que des recherches peuvent être assez justifiées en architecture comme celle du concours et de la pensée du récit qui est fait devant les connaissances qu’on peut en extraire et celle après peut-être de l’expérimentation du bâtiment qui, peut-être lui-même, n’est pas un objet de recherche, mais est-ce que finalement l’analyse et les nouveaux usages qui vont être créés ou la modification à un point donné d’habitude sociale ou la création de nouveaux événements, n’est pas finalement aussi un outil de recherche. Finalement ce n’est peut-être pas le bâtiment physique en lui-même mais plutôt ce qu’il va créer et ce qu’on peut en retirer qui va apporter cette expérimentation, cette recherche.

Brice Lebouvier

Alors c’est intéressant que tu ais parlé des concours parce que moi la façon dont je travaille aujourd’hui est essentiellement sur la petite échelle, sur l’habitat individuel avec des particuliers, je le dois à une décision que j’ai pris pour mes 30 ans suivie d’une grosse expérience de concours en architecture que je faisais en agence et sur lequel petit à petit j’ai accumulé des frustrations qui étaient d’abord : l’impression de ne pas arriver à pousser un sujet vraiment au bout et d’avoir tendance par le jeu des concours d’architecture à toujours rester un peu en surface ou en tout cas sur un raisonnement qui restait quand même toujours non abouti pour moi, où chaque fois même si dans l’agence où j’étais on faisait beaucoup de lycées ou de collèges, des programmes chaque fois un peu équivalent. On se rendait compte qu’il fallait chaque fois quasiment réinventer un nouveau concept de collège ou de lycée et qu’on avait énormément de mal à mutualiser des recherches qu’on avait fait sur le concours précédent et quand on basculait d’une commune à une autre c’était très difficile de considérer qu’on allait pousser une idée qu’on avait eu sur un premier projet sur un autre concours. Et ça à force ça m’a beaucoup gêné. Donc moi je m’intéressais beaucoup au périurbain dans les années 80 et donc je me suis rendu compte que ça allait être très difficile

HITLab & Métropoles du Sud

pour moi de travailler sur ce sujet-là par le biais des concours et j’ai décidé donc un jour d’arrêter de faire des concours, je suis parti de l’agence dans laquelle je travaillais pour aller travailler finalement sur la thématique qui me plaisait mais du coup à partir du moment où je ne travaillais plus sur les concours moi ce qui m’a intéressé c’est d’aller travailler avec les gens sur le terrain et d’avoir une pratique de l’architecture où j’avais plus l’impression d’aller travailler avec le sujet qui m’intéressait et finalement c’est un peu comme si j’avais décidé d’engager un travail de recherche sur le très long terme, c’est à dire qui était ma vie d’architecte et de considérer que j’allais faire mon métier de ce travail sur la petit échelle. Donc on a monté une agence, on a inventé des nouveaux outils et méthodes pour pouvoir travailler sur cette échelle. On était très seul en tant qu’archi à faire notre métier de ce travail.

La notion d’expérimentation est arrivée naturellement par le fait d’avoir une agence qui est nourrie quasiment au quotidien par le chantier. Quand vous travaillez sur la petite échelle sûr on va dire dix clients vous allez faire huit réalisations. C’est-à-dire qu’il y a très peu d’échecs dans notre travail de conception et réalisation. Dans une agence d’architecture je m’étais rendu compte que pour gagner un concours on en faisait quinze, et ce qui me manquait énormément, c’était le retour d’expérience du chantier sur la conception et qu’il y avait une coupure nette entre l’équipe de conception qui entretenait finalement un travail

de création mais dans un univers qui était assez virtuel puisqu’on travaillait sur des référents qui n’étaient pas les référents de la construction et quand on gagne un concours d’architecture le projet bascule sur une autre équipe qui était l’équipe de réalisation, de maîtrise d’œuvre ou autres sans qu’on ait vraiment de retour sur ce qui allait se passer après. Moi j’ai eu la chance avec Jacques Brion d’avoir une expérience sur un chantier, c’était leur premier lycée on n’avait jamais fait de chantier on s’est retrouvé à suivre un chantier alors qu’on était encore étudiant. Là j’ai découvert vraiment l’envers du décor et y a eu la continuité du projet jusqu’au bout c’est ce qui m’a poussé à considérer qu’il fallait que j’ai cette notion d’expérimentation au quotidien, qu’elle soit présente pour nourrir mon travail de conception et à partir de là ce qui m’a beaucoup intéressé et qui m’intéresse toujours c’est de voir comment le travail de maîtrise d’œuvre sur le chantier nourrit au quotidien le travail de recherche que ce soit en terme de conception ou en terme de pratique du métier, la façon dont on travaille avec un client, un particulier. Donc là moi j’ai vraiment l’impression de baigner au quotidien dans un travail de recherche par l’expérimentation, par beaucoup de projets autour des méthodes participatives et collaboratives. Je dis souvent aux architectes que ces pratiques collaboratives elles existent depuis la nuit des temps, c’est le métier d’architecte, c’est quand vous faites votre projet avec votre client, vous fabriquez avec lui, il est là en permanence, vous êtes en permanence obligé d’expliquer pourquoi vous faites ça, pour quelles raisons, combien ça coute, comment vous allez faire, avec qui vous allez le faire ? Donc la participation des intervenants extérieurs elle est constante dans ces cas-là. Aujourd’hui j’ai 52 ans et l’idée c’était de savoir si ça avait du sens de s’engager dans une thèse actuellement, suite au travail que je fais depuis 25 ou 30 ans. C’est vrai que moi ce qui me

gêne le plus à l’école d’archi aujourd’hui c’est le format universitaire de la recherche, c’est d’arriver à faire entrer notre pratique du métier dans le format universitaire qui va être une thèse qui a ses codes, qui a ses références au timing. Aujourd’hui je me pose beaucoup de questions à ce niveau-là de savoir si c’est réellement adapté, s’il ne faut pas en tant qu’enseignant en école d’archi faire évoluer ce modèle. Moi j’ai vécu la bascule entre la réforme avant et après par rapport au fait qu’on soit le modèle universitaire actuellement dans les écoles d’archi et j’ai vu quand même la différence et j’ai vu qu’on avait bien plus de liberté quand même sur le modèle d’avant qu’actuellement pour pouvoir expérimenter comme ça pendant nos études, faire une autre expérience autour de l’enseignement aujourd’hui c’est bien plus cadré, c’est bien plus difficile pour les étudiants d’acquérir des expériences comme ça surtout autour de cette notion de construire et de faire d’abord une pratique expérimentale autour de la fabrication et ça aujourd’hui c’est un gros problème au sein des écoles d’archi. Il y a une coupure nette quand même entre la discipline de l’architecture et l’apprentissage du métier d’architecte. On a énormément de mal à faire rentrer ces logiques de fabrication de population dans l’apprentissage autour du faire dans les écoles d’architecture et ça pose un vrai problème parce que j’ai vraiment l’impression que ce cercle vertueux propre aux études d’archi qui est de considérer que la construction nourrit la conception et inversement, dans l’enseignement on est quand même beaucoup dans la conception et quasiment plus de construction et j’ai l’impression que la profession l’assume actuellement en considérant qu’une partie du travail va être réalisée par des sociétés de maitrise d’œuvre d’exécution ou autres qui vont assumer une partie de ce qu’on peut faire. Donc aujourd’hui moi je pense qu’il y a un vrai travail qui a du sens autour des expérimentations et aujourd’hui c’est très difficile de faire exister ça au sein de l’université, des écoles d’architecture parce que cette pratique est difficile à mettre en place au niveau de la pédagogie.

Malek Dahbi

Sur la disparition ou l’évanescence de la question du faire, pour le coup à La Réunion à l’école ça ne change pas grand-chose effectivement c’est un peu la question que peut-être tu poses ici. C’est un peu l’enjeu aussi du HITLab et des questions que se pose le ministère sur comment on peut faire aujourd’hui, parce que tu parles d’adapter le modèle académique et justement c’est déjà la recherche par le projet. J’ai pu écouter une conférence au Collège de France en 2015 et devant un parterre de chercheurs et cette question était relativement sensible. C’est encore une fois l’objet du HITLab et effectivement cette partie d’expérimentations est à valoriser.

Valérie Wathier

Oui sur la recherche par le projet on est un peu en balbutiement, je pense que vous savez que l’école de Versailles est en train de travailler sur un doctorat par le projet notamment avec l’école d’art de Cergy Pontoise. Donc la recherche par le projet rejoint la question de la recherche création qu’on abordera peut-être demain avec la personne qui vient du Québec. Depuis 15 ans la recherche en architecture s’est adossée à la recherche académique sur les idées et les cycles universitaires. Une des spécificités

HITLab & Métropoles du Sud

ça serait de développer de la recherche par le projet donc tout est à faire mais je pense que les deux peuvent cohabiter, c’est à dire la recherche académique d’un côté et la question de la recherche par création, qu’on pourrait appeler recherche création de l’autre. Par contre il faut en définir les contours, le contenu, les exigences scientifiques. Le ministère de la culture est évidemment intéressé par cette démarche d’autant qu’il y a aussi un rapprochement des écoles d’arts et des écoles d’architecture et les écoles d’arts sont en train de s’interroger sur qu’est-ce que la recherche dans le domaine de la création justement donc tout ça est quand même quelque chose qui peut faire l’objet, à mon avis, d’une réflexion mais qui prendra du temps et il faudrait éviter d’opposer recherches académiques et recherches créations.

Johan Laure

Pour le coup je pense que les deux peuvent fonctionner ensemble, de toute façon il faut qu’elles fonctionnent ensemble puisque l’une sans l’autre ça va être assez dommageable. La question du faire avec, c’est ça qui est un peu plus complexe, c’est à dire faire l’architecture ce n’est pas uniquement faire du chantier, ça s’est transformé depuis pas mal d’années mais certaines personnes deviennent architectes et ne sont jamais sur un chantier ce n’est pas pour ça qu’ils ne sont pas architectes non plus. C’est la pluralité de possibilités qu’on a à exercer le métier d’architecte en somme. Donc chacun peut avoir une expérience différente et une expérimentation aussi très différente. Je pense que par exemple nous avons tous une expérimentation très différente de ce qu’est l’architecture du métier, après sur l’architecture en elle-même on peut avoir des points d’accords et des choses sur lesquelles on va pouvoir discuter ensemble et encore ce n’est pas dit qu’on ait la même façon de le réaliser au final. Donc c’est vrai que sur la question de cette recherche en architecture je pense que le cadre à définir pour l’instant ressemble un peu plus à des limites, c’est à dire à priori, savoir à quel moment on peut faire entrer cette pratique ou cette façon de faire de l’architecture dans un cadre de recherche et ensuite réussir à trouver la façon de définir un peu mieux les exigences par rapport à ces attendus là, mais à mon avis ce qui est assez intéressant finalement c’est que le rendu final est tout de même physique. L’architecture est faite pour être utilisée pour être vécue donc de toutes façons on recherche toujours des espaces à habiter ou habitables et c’est là-dessus aussi qu’il y a une certaine diversité puisqu’on peut réussir à penser la recherche dans la façon de créer l’objet et on peut aussi penser la recherche dans la façon de l’utiliser après.

Donc je pense qu’il y a une certaine dualité là aussi mais qui peut être multiple, il peut y avoir plusieurs façons de le faire et je trouve ça assez intéressant à développer finalement à travers la recherche.

Thomas Dalby

C’est vrai qu’il y a une multitude de façons de d’exercer, de pratiquer le métier d’architecte de la même manière qu’il y a plusieurs manières de faire de la recherche et est-ce que cette recherche là il faut la mettre dans une case ? Est-ce qu’il faut définir des limites de qu’est-ce qu’est la recherche en architecture ou où doit-on commencer ou s’arrêter dans le sens où on peut exercer et avoir une pratique très diversifiée.

Peut-être que la manière d’exercer la recherche peut aussi s’appliquer à la multitude de facettes qu’à la pratique de l’architecture et s’adapter à cette pratique là et au métier d’architecte.

Brice Lebouvier

Par contre cette idée de faire un lien entre expérimentation et recherche moi plus que le faire c’est plutôt la confrontation au réel, c’est à dire se mettre en situation où tu vas confronter la recherche à la réalité et pouvoir remettre en cause et faire avancer ton travail par ce retour d’expérience de la réalité. Alors ça peut être le chantier ou les usagers, ça peut être les utilisateurs, c’est à dire c’est d’aller voir ce qui se passe une fois que le projet est fait et voir comment il est approprié. Moi ce qui m’a beaucoup manqué c’est cet aspect-là. Sur des concours j’avais l’impression que le projet il disparaissait. Quand on livre un chantier on n’a un peu l’impression que le jour où on a livré le chantier, le projet disparaît et puis on passe à autre chose puis tu repars sur une autre problématique. Alors moi ce qui me plaît en maison c’est que le projet on a l’impression qu’il démarre à la livraison, il y a une espèce de lien avec le client qui peut durer des années, mais c’est intéressant parce que ça nous permet de voir comment notre projet va être approprié, comment il va se transformer et ça nourrit aussi énormément le travail de conception et la façon dont on appréhende après le projet. Au-delà du faire, le chantier, la maîtrise d’œuvre c’est plus par rapport à ça, on tient quand même une habilitation à construire donc travailler sur qu’est ce qui se passe une fois que c’est construit ça me parait être aussi vraiment très important et dans cette logique d’expérimentation pour moi c’est primordial.

Question

Je voulais revenir à la fois sur ce qu’avait dit Brice puis un autre intervenant avant sur le temps long de la recherche et sur le fait que ce temps il allait depuis le moment de la conception à la livraison donc j’étais pas tout à fait d’accord dans la mesure où en plus on est quand même soumis à certaines responsabilités qui durent moins de dix ans, en fait la recherche se poursuit au-delà et puis la recherche elle se poursuit aussi après dans le cadre des expertises qui peuvent être amiables ou judiciaires et où là on va décortiquer aussi le projet d’une autre manière et on va faire aussi une recherche sur un certain nombre de questions qui nous sont posées et auxquelles on va devoir répondre, ces questions pouvant être d’ordre technique mais aussi de tout autre ordre sur la façon dont les occupants se sont appropriés les différents bâtiments qu’on a pu concevoir, construire et modifier, du coup leur apporter certaines pathologies à ses bâtiments et en retour apporter aussi des pathologies aux occupants eux même. Donc la recherche elle va largement au-delà du moment de la livraison elle va au moins dans les dix années qui suivent et donc on peut la retrouver aussi dans tout ce qui est de l’ordre de l’activité liée à l’expertise.

Christophe Boyadjian

Merci vraiment pour ces exemples et ce travail extrêmement puissant sur l’expérimentation. On va voter pour les élections européennes ce week-end et je me questionne sur l’interopérabilité des doctorats et des méthodes de recherche en Europe, on vient de parler de la question du doctorat by design. On a eu une expérimentation à l’ENSAL pendant trois ans avec l’école de Las Palmas et sur la question du doctorat by design ils sont venus à l’école en fait comme enseignants invités mais la méthode avec laquelle ils travaillent à Las Palmas depuis de nombreuses années sur le doctorat by design, ce qui fait qu’on a pu avoir au niveau master la possibilité d’avoir au niveau du PFE la mention recherche by text ou by design déjà c’est le petit point qu’on a pu avoir.

HITLab & Métropoles du Sud

Donc les étudiants peuvent choisir entre les deux approches, c’est une méthode scientifique qui a été utilisée par de nombreuses universités. Et donc pour revenir à la question européenne puisque on a chacun des associations, des accréditations de diplôme avec différentes écoles européennes. Je me pose la question de l’acceptation de ces questions de méthodologie de recherche qui sont pratiquées ailleurs en Europe. Je vous invite à aller lire des thèses de différentes écoles qui travaillent sur ces questions. Aujourd’hui on a des collègues qui ont fait des doctorats dans différents pays européens et qui sont des doctorats par le projet et en quoi on n’arrive pas à voir l’acceptation de ces méthodologies ?

Jacques Brion

Je suis d’accord avec toi Christophe, je ne sais pas si ça pourrait se faire mais je pense que c’est un problème universitaire. Nous c’est notre problème parce qu’on est capable de leur expliquer ce qu’on veut mais ils n’ont pas envie de l’entendre, aujourd’hui la question universitaire y a un blocage là-dessus. Après il existe d’autres types de doctorats, y a les doctorats européens qui eux sont codifiés, je crois que Manuel est là et je crois qu’il a un doctorat européen et qu’il pourra nous en parler. En tous les cas à Montpellier ce qu’on avait envisagé aussi à un moment c’est un coencadrement des doctorats sur l’international, juste le petit problème qu’on a là-dessus c’est la rédaction, c’est-à-dire qu’en gros non content de devoir le soutenir en espagnol ou en anglais il faut le rédiger en espagnol ou en anglais ce qui est quand même très complexe. Tu ne peux pas le rédiger en français et avoir une traduction parce qu’en fait tu perds le sens des fois de l’écrit. Moi ça m’intéresserait d’avoir des éléments pour aller voir l’université et discuter avec eux mais c’est très compliqué. Moi ça m’intéressait parce que peut-être que nous avec HITLab et en étant rattaché à l’école doctorale à Perpignan, eux qui sont transfrontalier, peut-être que là on pourrait faire quelque chose avec eux, alors ce sera toujours difficile pour nous sur Montpellier, parce que Montpellier c’est une grosse machine et le futur des universités y est très compliqué comme à Lyon et comme j’imagine partout d’ailleurs. Mais peut être que sur Perpignan on pourrait regarder ça.

Élodie Nourrigat

Par rapport à ça je voudrais compléter ce que tu dis, effectivement Manuel Gausa est là et en tant que directeur de doctorat à Gênes en fait il a ouvert une section particulière qui est une section internationale qui permet à des étudiants étrangers de venir soutenir des doctorats mais dans un dispositif particulier. Ce que tu disais par rapport à la HDR, c’est très franco-français parce que par exemple moi ici en France je n’ai qu’un doctorat et je ne peux pas encadrer par contre j’ai intégré leur école doctorale et je suis habilitée à encadrer des doctorats en Italie. Leur dispositif et la dimension du projet est bien plus présente dans les doctorats portés et encadrés par Manuel à Gênes et aujourd’hui on s’est retrouvé avec des jeunes diplômés qui voulaient s’engager dans ce type de doctorat, mais impossible de trouver un HDR en France qui voulait les encadrer et l’école doctorale voulait les inscrire. On n’a une de nos anciennes étudiantes une jeune architecte qui a postulé à Gênes alors elle pour le coup elle est très européenne elle vit Copenhague, elle travaille chez Cobe, elle suit son doctorat avec Manuel et co-encadré par moi-même. On se dit c’est quand même une absurdité quelque part qu’un architecte qui veut faire un doctorat où il y a la dimension de projets, soit obligé de s’exiler et elle est obligée de la rédiger en anglais. Donc c’est la force de ce qu’a créé Manuel à

Gênes c’est qu’il y a au moins la langue unique de l’anglais qui est plus simple des fois que l’italien mais on se rend compte qu’on est en train de devenir un peu européen donc c’est peut-être nous qui allons faire l’Europe en tous les cas on en a fait un morceau dans ce cadre-là mais néanmoins on se dit qu’on pourrait aussi porter cette force-là. Et ce que disait Jacques est tout à fait vrai, peut-être qu’à Perpignan y a une dimension plus ingénieurs aussi là les ingénieurs sont bien plus présents dans cette dynamique et Régis Olives demain présentera ça aussi et eux sont au contraire très favorables à ce genre de choses avec des codes minimum bien sûr de production de connaissances et c’est pas parce qu’on travaille par le projet qu’on ne produit pas de la connaissance au sens rédactionnel aussi de la chose et au sens scientifique de la chose.

Manuel Gausa

C’est une figure qui existe par le ministère ce n’est pas moi qui l’ai inventé parce que les doctorats sont des doctorats ministériels. Mais c’est vrai que ce sont des figures qui ne se mettaient pas en place par tradition ou par mégarde. Comme je vous ai dit le doctorat en Italie c’est plutôt une opposition pour avoir une bourse, mais c’est pas cette idée en Espagne où c’était la première étape pour faire ta carrière académique. Mais ça pourrait être aussi la façon de finir une étape sur tes propres obsessions de recherche. Beaucoup de gens en Espagne finissent leur doctorat à 45, 46, 47 ans. Des professionnels qui voulaient simplement avoir un doctorat pour expliquer leur recherche, des gens qui sont maintenant des chaires ou titulaires, moi-même j’ai fini mon doctorat à 41 ans. En Italie par contre oui il y a toujours eu cette idée que c’est la première étape pour le monde académique et tu as une opposition pour avoir une bourse qui te permet de rentrer dans l’université. Donc cette figure un peu internationale n’était pas très appliquée en générale, de fait il y a Montpellier merci parce que vous avez été pionnier, il y a Barcelone, et bon continuons parce que c’est assez intéressant. Ils sont obligés de venir deux fois chaque année pour présenter leur recherche, ils peuvent le faire à l’extérieur avec une co-direction à l’extérieur ce qui est très bien. Ils viennent également profiter de voir des collègues, échanger, créer des échanges méthodologiques, des échanges culturels. Moi j’ai toujours trouvé ça très intéressant, à Madrid, à Barcelone c’est difficile d’entrer dans des doctorats parce que les thématiques sont toujours les mêmes.

Élodie Nourrigat

Merci à vous.

H I T L a b M é t r o p o l e s d u S u d

S Y M P O S I U M 201 9

Pos iti onne m en t par Régis OLIVES Graham CRIST , Samuel BERNIER LAVIGNE Manuel GAUSA, Pierre THIBAULT ,

This article is from: